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1 Bulletin de l ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 2, printemps 2014 Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle Entrevue de l’ ACSRFR Le milieu bâti D r David L Mowat médecin-hygiéniste, région de Peel, Ontario Profil de l’ ACSRFR Larry Svenson directeur, ministère de la Santé de l'Alberta Article vedette de l’ ACSRFR Le milieu bâti La maison c'est la SANTÉ

Bulletin de l'ACSRFR printemps 2014

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La publication en ligne pour l'Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque.

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Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 2, printemps 2014

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Bulletin de l’ACSRFRwww.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 2, printemps 2014

Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque - Bulletin trimestrielle

Entrevue de l’ACSRFRLe milieu bâti Dr David L Mowat médecin-hygiéniste, région de Peel, Ontario

Profil de l’ACSRFRLarry Svenson directeur, ministère de la Santé de l'Alberta

Article vedette de l’ACSRFR Le milieu bâtiLa maison c'est la SANTÉ

Bulletin de l´ACSRFR www.carrfsenews.ca Volume 4, numéro 2, printemps 2014

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La maison c'est la santé! Le milieu bâti est un facteur de risque des maladies chroniques5 Bulletin de l’ACSRFR étudie le logement et la façon dont le milieu bâti est un facteur de risque des maladies chroniques. Par PAUL WEBSTER

Entrevue de l'ACSRFR 11 Le Dr David L Mowat, médecin-hygiéniste, région de Peel, parle du milieu bâti dans le contexte des déterminants sociaux de la santé. Par JOSTEIN ALGROY

Faits liés à la surveillance 16 Le Dr Bernard Choi, Agence de la santé publique du Canada. Partie VI de sa série sur l'évolution de la surveillance en matière de santé publique. Par BERNARD CHOI

Profil d'un membre de l'ACSRFR 19 Profil d'un membre de l'ACSRFR : Larry Svenson, directeur, ministère de la Santé de l'Alberta. Par JOSTEIN ALGROY.

Site Web du bulletin de l’CARRFS 21 Création d'un site Web indépendant pour le bulletin de l’ACSRFR pour mieux répondre aux besoins des lecteurs. Par JOSTEIN ALGROY.

Table of ContentsMessage du rédacteur en chef ............................................................................. page 3

Message du rédacteur en chef ........................................................................... page 4

Le milieu bâti : la maison c'est la santé .......................................................... page 5

Un sujet de surveillance subtil ............................................................................. page 9

L'urbanisme peut-il contribuer à forger une culture

favorisant le transport en commun? ............................................................... page 10

Entrevue de l'ACSRFR : Dr David L Mowat ............................................ page 11

Concevoir le milieu bâti pour améliorer la santé publique ....... page 15

Faits relatifs à la surveillance .................................................................................... page 16

Message de la présidente .......................................................................................... page 18

Profil de l'ACSRFR ......................................................................................................... page 19

Site Web du bulletin de l'ACSRFR ........................................................................ page 21

Dernières nouvelles des groupes de travail ............................................. page 23

Salutations .............................................................................................................................. page 24

COLLABORATEURS

Jostein Algroy, rédacteur en chefXiaoyan Guo, réviseurePaul Webster, rédacteur principalDr Bernard Choi, rédacteur scientifiqueMary Lou Decou, rédactrice principaleAhalya Mahendra, présidente du Groupe de travail sur les outils et les ressources de l’ACSRFR

COMITÉ CONSULTATIF DE RÉDACTION PANCANADIEN

Jostein Algroy, rédacteur en chefPaul C. Webster, rédacteur scientifique dans le domaine de la santé Anne Simard, directrice générale des affaires publiques, Santé publique OntarioMary Lou Decou, épidémiologiste, Agence de la santé publique du CanadaDr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Agence de la santé publique du CanadaDre Elizabeth Rael, épidémiologiste principale, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’OntarioLarry Svenson, directeur, ministère de la Santé de l’AlbertaDr Drona Rasali, directeur, Services de santé provinciaux de la Colombie Britannique

D’autres membres seront ajoutés par la suite.

SERVICE DE SECRÉTARIAT

Agence de la santé publique du Canada, Mary Lou Decou.

DATES DE PUBLICATION

Le Bulletin de l’ACSRFR est le bulletin trimestriel de l’Alliance canadienne de surveillance régionale des facteurs de risque (ACSRFR) publié en hiver, printemps, été, et automne.

Sources des photographies :Photo de couverture : CanStockPhoto_csp8025150Photo de la page 5 : iStockPhoto_11156895Photo de la page 10: iStockPhoto_37373834, 24539820, 23218833

Avertissement : l’ACSRFR est un réseau pancanadien d’acteurs publics qui travaillent au renforcement des capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle régionale au Canada. L’ACSRFR est appuyée par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le contenu du Bulletin de l’ACSRFR ne représente pas nécessairement la position officielle de l’ASPC, de Santé Canada, du gouvernement du Canada ni de l’employeur de ses collaborateurs.

CONTENTS in this Issue...

URL pour le site internet est l’ACSRFR :

www.carrfs-acsrfr.ca

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Message du rédacteur en chefDans le cadre de son évolution, le bulletin de l’ACSRFR, qui vise à mieux présenter le portrait de la situation et à appuyer les responsables de la surveillance des facteurs de risque au Canada, s’attaquera à des questions cruciales de santé publique. Dans le présent numéro, nous nous attarderons au milieu bâti.

Selon l'endroit où vous vivez et votre mode de vie, votre domicile est susceptible d'être votre bien le plus précieux sur le plan de la santé. Voilà

pourquoi il est si préoccupant de constater que les maisons, les quartiers, les villes et les banlieues sont principalement articulés autour des routes, des voitures et d'immenses centres commerciaux entourés de vastes stationnements. Malheureusement, pour des millions de Canadiens, la voiture est un mode de vie. Par conséquent, la marche, le vélo et l'utilisation du transport en commun sont des activités exotiques rarement exercées au quotidien. Comme de plus en plus de données le révèlent, le milieu bâti a une grande incidence sur les modes de vie sains, la sécurité environnementale et l'égalité sociale. Dans le présent numéro du bulletin de l'ACSRFR, Paul Webster donne une vue d'ensemble des recherches démontrant que le milieu bâti du Canada est une « cause des causes » des maladies chroniques. Il révèle que le logement constitue un facteur de risque particulièrement important pour les maladies chroniques. Le Dr David Mowat, médecin-hygiéniste de la région de Peel, en Ontario, travaille depuis de nombreuses années dans l'objectif d'aider les urbanistes à comprendre les risques pour la santé associés aux milieux bâtis à faible densité. Dans une entrevue accordée au bulletin de l'ACSRFR, il souligne le manque d'activité physique dans la vie quotidienne, ce qu'il appelle « l'activité physique

utilitaire ». Il laisse entendre que le savoir-faire a eu pour effet d'abolir ces activités de nos vies et qu'il faut les réintégrer. Ce n'est pas une mince tâche! Elle est toutefois nécessaire, car nous ne pouvons plus attendre. Si nous reportons l'exécution de cette tâche, la société le paiera très cher. Dans l'objectif de joindre un plus grand nombre de lecteurs, nous avons créé un nouveau site pour le bulletin de l'ACSRFR, qui comprend une plateforme offrant de meilleurs services et une interactivité accrue. Pour en apprendre davantage à ce sujet, vous pouvez lire l'article de la page 21 ou simplement visiter le site Web www.carrfsenews.ca. Bonne lecture!

Jostein AlgroyRédacteur en chef

Bénévoles pour le Bulletin de l’ACSRFRLe Bulletin de l’ACSRFR cherche des collaborateurs bénévoles pour contribuer à certaines sections. Nous avons besoin de personnes qui aimeraient étudier les rapports d’épidémiologie et communiquer l’information au réseau. Nous cherchons un collaborateur qui rédigerait quelques courts textes de présentation sur les nouvelles et les tendances observées dans la communauté nationale et internationale de l’épidémiologie. Les personnes intéressées sont invitées à écrire à [email protected].

Envoyez-nous votre articleNous invitons tous nos membres à nous transmettre des articles et des idées pour les prochains numéros. Veuillez expédier votre article à [email protected]..

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Nou

velle

s et tendances Bernard Choi, représentant du Canada au sein du groupe de

travail de l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS)Le Dr Bernard Choi, membre de l'ACSRFR, rédacteur scientifique pour le Cyberbulletin de l'ACSRFR et chercheur scientifique principal à l'Agence de la santé publique du Canada, a été nommé comme représentant du Canada au sein du groupe de travail des pays responsable de valider les valeurs de base et les cibles du Plan stratégique 2014-2019 de l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS). Ce groupe de travail présentera ses recommandations au Comité exécutif de l'OPS en juin 2014 et au Conseil directeur de l'OPS, dans le cadre de sa réunion en septembre 2014. Le groupe de travail des pays de l'OPS a été formé dans les objectifs suivants : 1) établir un système de suivi et d'évaluation marqué par la globalité et la responsabilisation qui aura pour objet de rendre compte de la mise en œuvre du Plan stratégique 2014-2019; 2) achever le recueil des indicateurs et conduire un processus de validation des valeurs de base et des cibles du Plan stratégique  2014-2019; 3) revoir la méthodologie de la stratification des priorités programmatiques de sorte à améliorer cette méthodologie et appliquer tous ses résultats aux programmes et budgets futurs. Si vous avez des commentaires ou des suggestions concernant le Plan stratégique 2014-2019 de l'OPS, veuillez communiquer avec le Dr Choi à l'adresse suivante : [email protected]. <>

Par Bernard Choi

Triplement de l'obésité au CanadaDepuis le milieu des années  1980, la prévalence de personnes obèses a triplé au Canada selon une étude publiée dans la revue CMAJ Open. L'étude, qui se fondait sur des données provenant de 3 enquêtes de Statistique Canada, révèle que 18 % des Canadiens étaient obèses en 2011 comparativement à 6 % en 1985. En 2019, cinq provinces, soit Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan et le Manitoba, compteront plus d'adultes classés comme faisant de l'embonpoint ou comme étant obèses que de personnes ayant un poids santé. <>

Par Jostein Algroy

Transport actif et milieux bâtis sainsPartout au Canada, des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux élaborent des politiques et des programmes favorisant le transport actif et les milieux bâtis sains. Cependant, une consultation menée par l'Agence de la santé publique du Canada en 2012-2013 a révélé qu'il existait peu d'occasions de faire connaître les travaux réalisés par les provinces et les territoires. Pour combler cette lacune, le Centre de prévention des maladies chroniques dirige un projet de collaboration intitulé « Mobilizing Knowledge for Active Transport  » (MKAT), qui vise à regrouper et à échanger des connaissances pouvant accélérer l'adoption de solutions efficaces en ce qui a trait au transport actif partout au Canada. L'objectif général du MKAT consiste à consolider les données contribuant à la planification du transport actif. Les principales connaissances acquises dans le cadre de ce projet seront présentées au cours de séances d'information dans un certain nombre de webinaires et de réunions qui auront lieu dans la première moitié de l'année 2014. <>

Par Ahalya Mahendra

Module sur les quartiers dans l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennesLes quartiers où vivent les Canadiens ont une influence sur leur comportement, leur santé et leur bien-être. Certaines caractéristiques du milieu, comme les installations récréatives, les trottoirs, les parcs et les magasins situés à distance de marche du domicile, peuvent contribuer grandement à augmenter le niveau d’activité physique. L'activité physique joue notamment un rôle important dans la promotion de la santé et la prévention des maladies chez les Canadiens. Les personnes qui font de l'activité physique vivent plus longtemps, sont en meilleure santé et sont moins susceptibles d'être touchées par des maladies et des blessures. En 2011, l'Agence de la santé publique du Canada a parrainé un module sur l'environnement de quartier dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada. Ce module fournit de nouvelles données sur le nombre de Canadiens qui habitent dans un quartier favorisant l’activité physique durant les loisirs et le transport actif (la marche ou la bicyclette pour se rendre au travail ou à l’école). <>

Par Ahalya Mahendra

Les résultats de cette analyse sont accessibles dans le document suivant :Faits saillants sur les quartiers résidentiels et l'activité physique au Canada. http://www.phac-aspc.gc.ca/hp-ps/hl-mvs/fast-facts-faits-rapides-fra.php

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Le milieu bâtiLa maison

c'est la SANTÉ

Article vedette de l’ACSRFR...

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La maison c'est la SANTÉ Le milieu bâti est un facteur de r isque des maladies chroniquesPaul Webster dans le domaine de la santé, se penche sur le milieu bâti, particulièrement sur le logement comme facteur de risque des maladies chroniques.

Les maisons, les quartiers, les communautés et les villes où nous vivons – notre « milieu bâti » – structurent nos relations sociales et ont une incidence sur notre mode de vie, notre culture et notre économie. Ils peuvent également occasionner des problèmes de santé. Nazeem Muhajarine, professeur en santé communautaire et en épidémiologie à l'Université de Saskatchewan, qui dirige un projet à volets multiples étudiant les liens entre l'urbanisme et la santé, apporte la précision suivante : « Lorsque nous disons que les conditions de vie physiques et sociales des gens entraînent des répercussions énormes sur leur santé, nous faisons souvent référence au milieu bâti, qui est en quelque sorte une cause fondamentale des causes. » Ces propos paraissent sensés. Cependant, la détermination des effets sur la santé attribuables aux milieux bâtis peut être une aussi grande source de confusion que l'étalement urbain en soi. La différenciation du rôle du milieu bâti et des facteurs confondants, comme l'ethnicité, la génétique et le mode de vie, est si difficile qu'elle est rébarbative. De nombreux chercheurs souhaitant sortir de ce labyrinthe ont axé leurs recherches sur le logement, soit un facteur déterminant éventuel. De plus en plus d'études révèlent que la conception, la qualité et l'emplacement du logement font partie des caractéristiques devant être prises en compte dans le cadre de la surveillance des facteurs de risque des maladies. Par exemple, à Vancouver, une variété d'études financées par la Commission de la santé mentale du Canada, qui portaient sur les liens entre la sécurité d'occupation d'un logement et les répercussions sur la santé des sans-abri, ont prouvé que les avantages sur la santé attribuables au logement justifient fortement les investissements visant à loger les sans-abri. Dans la région de la Montérégie, au Québec, le ministère de la Santé publique examine d'autres volets du logement et du milieu bâti pour mettre l'accent sur les inégalités sur le plan du logement et de l'environnement. Les quartiers sont comparés en fonction de la proportion de propriétaires, de l'année de construction de la maison, de la distance à parcourir pour pratiquer un loisir, des services relatifs à l'alimentation et à la santé, de l'accès aux pistes cyclables, de la privation sociale et matérielle ainsi que de la présence de sources de pollution atmosphérique. >>Artic

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Article vedette de l’ACSRFR...Des données solides indiquent que l’emplacement du logement est une variable fondamentale de l'état de santé des résidants. À l'Université Carleton, une équipe dirigée par le biostatisticien Paul Villeneuve qui étudiait les liens entre, d'une part, l'exposition aux composés organiques volatils ambiants dans un contexte non professionnel, et d'autre part, le cancer du poumon, selon une étude cas-témoin comportant 445 incidents du cancer du poumon et 948 contrôles à Toronto entre 1997 et 2002 a effectué le suivi des expositions liées aux adresses domiciliaires. Cette étude a mené à la conclusion que l'exposition à long terme aux composés organiques volatiles ambiants et au dioxyde d'azote à des concentrations relativement faibles est associée au cancer du poumon. De même, une équipe de chercheurs de Santé Canada – qui s'intéressait au risque relatif de mortalité associé à l'exposition à quatre polluants atmosphériques et attribuable à des causes non accidentelles et liées à la santé respiratoire et cardiovasculaire, en fonction du type de temps et de la saison, dans 10 grandes villes canadiennes de 1981 à 1999 – a établi des liens statistiquement significatifs en ce qui a trait à la mortalité chez les citadins attribuable à l'exposition à court terme au monoxyde de carbone, au dioxyde d'azote, au dioxyde de soufre et à l'ozone. Les études sur l'emplacement des logements ne donnent pas toutes des conclusions aussi convaincantes. Dominic Julien, un psychologue de l'Université de Montréal, a effectué récemment une revue de la littérature en santé mentale pour faire ressortir les liens entre la dépression et le type de quartier. Bien que cette revue appuyait l'idée que certaines variables relatives au quartier, particulièrement celles liées à la pauvreté et à la privation matérielle, avaient une incidence sur la santé mentale, les preuves formelles sont insuffisantes. « Jusqu'ici, nous ne disposons pas de suffisamment de données empiriques pour confirmer cette notion, et nous disposons d'encore moins de renseignements sur les processus pouvant expliquer une quelconque relation entre les variables relatives au quartier et l'humeur dépressive chez les adultes d'un certain âge », a déclaré Dr Julien. « Bien que le manque de logement soit lié à des résultats négatifs sur la santé, les connaissances concernant les répercussions des aspects qualitatifs du logement sur la santé sont limitées » , reconnaît Sean Rourke, directeur scientifique du Réseau ontarien de traitement du VIH, qui a examiné

attentivement pendant un an le lien entre les éléments de structure du logement, l'abordabilité du logement, la satisfaction à l'égard du logement et la qualité de vie associée à la santé chez 509 personnes vivant avec le VIH en Ontario. « Nous avons établi des associations transversales importantes entre, d'une part, la qualité de vie associée à la santé physique et mentale, et d'autre part, le logement et les variables relatives au quartier, y compris le lieu de la résidence, l'abordabilité du logement, la stabilité du logement, la satisfaction à l'égard des caractéristiques du logement sur le plan matériel, social et de l'emplacement » ont déclaré Dr Rourke et son équipe.

Dr Rourke estime que ces conclusions s'appliquent largement à la population en général. « Le logement c'est la santé », a-t-il conclu. Une étude menée en 2012 et publiée par le Wellesley Institute de Toronto, qui s'intitule Housing and Health: Examining the Links, fait référence à une recherche menée au Royaume-Uni selon laquelle les mauvaises conditions de logement peuvent accroître le risque de problèmes de santé graves ou d'incapacité dans une proportion pouvant atteindre 25 % chez les enfants ou les jeunes adultes. Depuis quelques années, de nombreux chercheurs s'intéressant aux répercussions du milieu bâti se concentrent sur le lien entre le logement et l'activité physique, le poids et l'obésité. Dr Muhajarine, qui décrit l'obésité comme une « porte d'entrée » pour les

maladies chroniques, signale que la « sédentarité » (un terme définissant l'inactivité physique) est l'un des mots à la mode qu'emploient les chercheurs dans ce domaine. La façon dont les maisons et les quartiers sont conçus peut être décrite comme un chemin menant à cette porte d'entrée. En effet, une étude menée en Ontario a révélé que les enfants qui vivaient à moins d'un kilomètre d'un terrain jeu étaient plus susceptibles d'avoir un poids santé que les autres. De plus, les enfants vivant dans un quartier comportant moins d'équipements ou un accès limité aux trottoirs, aux sentiers pédestres, aux parcs, aux terrains de jeu, aux centres de loisirs ou aux centres communautaires ont 45 % plus de probabilités d'être obèses ou de faire de l'embonpoint que les autres. « Les données empiriques concernant les déterminants de l'obésité – particulièrement ceux qui sont le plus en amont, comme le milieu bâti, l'emploi du temps et les changements technologiques – commencent tout juste à prendre forme. » >>

« Bien que le manque de logement soit lié à des résultats négatifs

sur la santé, les connaissances concernant les

répercussions des aspects qualitatifs du logement sur la santé

sont limitées. »

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Article vedette de l’ACSRFR (suite) Dr Muhajarine donne l'explication suivante : « Nous sommes rendus au point où nous devons commencer à effectuer une surveillance systématique. Cependant, nous devons tout d'abord nous entendre sur les indicateurs communs qu'il convient de mesurer. » Karen Lee, une professeure auxiliaire à l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta ayant conseillé différentes villes sur le logement sain, estime que le rôle du logement de la santé fait son apparition dans les écrits au Canada. Elle explique que « la recherche sur le milieu bâti au Canada était en grande partie axée sur le rôle des transports et de l'aménagement du territoire » , mais elle souligne que bien des travaux ont été entamés depuis le lancement de « Canada en santé » en 2009 par Connaissances et action liées pour une meilleure prévention, soit un réseau national de collaboration axé sur les interventions et la recherche en santé sur le milieu bâti financé par le Partenariat canadien contre le cancer, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et la Fondation des maladies du cœur. Dans le cadre de ce projet, le Bureau de santé publique de Toronto a produit un logiciel à l'intention des urbanistes afin que ceuxci puissent modéliser l'incidence de l'urbanisme et de la planification du transport sur la santé. Pour renforcer la dynamique, les Instituts de recherche en santé du Canada ont adopté le milieu bâti comme secteur de recherche stratégique et l'ASPC coordonne actuellement l'élaboration d'un cadre pancanadien déterminant les indicateurs des effets du milieu bâti sur la santé qui nécessitent une surveillance. Selon un résumé de la question préparé par l'ASPC, ces indicateurs peuvent comprendre l'urbanisation, la proximité et l'accessibilité des installations de loisirs et des parcs, la possibilité de marcher dans le quartier, le transport, la production d'aliments, la qualité et la sécurité. De plus en plus de données « révèlent l'existence d'un lien entre le milieu bâti et son incidence sur le maintien de modes de vie sains, sur les collectivités présentant un niveau de sécurité accru et une pollution moindre et sur les inégalités sociales », soutient l'Agence. « Pour définir et observer les tendances liées à la santé et au milieu bâti, une solide base de données est essentielle, et des systèmes de surveillance doivent être élaborés à partir de données administratives et d’enquêtes. »

Les Normes de santé publique de l'Ontario, qui ont récemment été révisées, soulignent que le milieu bâti devrait être considéré comme un facteur de risque des maladies chroniques. Pour appuyer ce point de vue, ces normes comprennent un protocole de surveillance exigeant aux conseils de santé de recueillir des données sur les facteurs liés au milieu physique. Le Plan stratégique pour le secteur de la santé publique de l'Ontario place les milieux bâtis parmi cinq

domaines d'action, et précise qu'ils « peuvent jouer un grand rôle dans l’amélioration de la santé et dans la réduction des coûts sociaux et liés à la santé. Plus particulièrement, ils pourraient permettre la promotion d’activités physiques bonnes pour la santé et réduire les risques de blessures et d’isolement social, ce qui permettrait d’améliorer la santé physique et mentale. » L'Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec reconnaissent également l'importance des milieux bâtis dans la santé publique. L'Alberta a adopté une stratégie de promotion de la santé axée sur le milieu bâti dans l'objectif de

promouvoir l'activité physique, la nutrition, la prévention des blessures et la sécurité environnementale, et de recenser les indicateurs de risque communs pour la santé liés au milieu bâti. Au Québec, des travaux sont en cours en vue d'élaborer des indicateurs de surveillance fondés sur six catégories d'indicateurs du milieu bâti, y compris la densité, l'utilisation des terres, les réseaux routiers, l'infrastructure destinée au transport non motorisé et au transport en commun, ainsi que l'urbanisme, particulièrement en ce qui a trait aux installations de loisirs et aux marchés d'alimentation. <>

« Nous sommes rendus au point où nous devons commencer à effectuer

une surveillance systématique. Cependant, nous devons tout d'abord

nous entendre sur les indicateurs communs qu'il convient de mesurer. »

Boîte à outils le milieu bâtil’Provincial Health Services Authority de la Colombie-Britannique vient de lancer Healthy Built Environment Linkages: A Toolkit for Design, Planning, & Health. En savoir plus à ce sujet sur le site bullein de l’ACSRFR.

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Le milieu bâti :

UN SUJET DE SURVEILLANCE SUBTIL« Le milieu bâti est étroitement lié à la santé, mais souvent avec une certaine subtilité », soutient Candace Nykiforuk, une géographe de la santé et chercheuse en santé da la population à l'Université de l'Alberta. Elle a étudié l'obésité, l'asthme, le tabagisme, le cancer et d'autres maladies chroniques à titre de directrice du laboratoire PLACE (dont les lettres signifient Policy, Location, and Access in Community Environments). Dre Nykiforuk soutient que « le milieu bâti encadre le comportement des gens. Il aide à déterminer si les gens

mangent sainement, socialisent, font de l'exercice physique, et si oui, dans quelles circonstances. La promotion de changements secondaires dans les comportements découlant de changements apportés au milieu bâti permet de voir que de petits changements peuvent entraîner de grandes répercussions. »

Pour Dre Nykiforuk, bien que la situation justifie clairement l'appui de la surveillance, l'absence d'indicateurs mesurables généralement reconnus a pour effet de retarder le moment où les chercheurs arriveront à déterminer la façon dont les modifications apportées au milieu bâti peuvent entraîner des améliorations sur le plan de la santé. Elle signale que « les données canadiennes en sont encore à leur tout début. Le problème réside en partie dans le fait que les personnes qui tentent de trouver les meilleures façons de mesurer la situation sont les mêmes qui tentent de trouver une façon d'intervenir. »

Dr Donald Schopflocher, un statisticien de l'Université de l'Alberta ayant souvent publié des articles conjointement avec Dre Nykiforuk, lance une mise en garde contre les conclusions exagérées des recherches en ce qui a trait à l'incidence du milieu bâti.

Il souligne qu'à l'issue d'une intervention communautaire sur la prévention de l'obésité et des maladies chroniques menée entre 2006 et 2009 dans quatre collectivités de l'Alberta, où des « déterminants environnementaux de l'obésité adaptés à une intervention » ont été relevés et mis en oeuvre, les conclusions étaient décevantes.

« L'indice de masse corporelle déclaré par les intéressés est demeuré le même et les comportements n'ont fait l'objet d'aucun changement important », selon cette étude visant à déterminer si les modifications au milieu bâti entraînaient une amélioration de la santé. « Il se peut que les indicateurs des résultats sur la santé à l'échelle communautaire ne soient pas suffisamment sensibles pour refléter les changements, qui à plus ou moins court terme, devraient être marginaux, tout au plus. »

Donald Schopflocher, l'Université de l'Alberta

Candace Nykiforuk, l'Université de l'Alberta

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Le milieu bâti :

Selon la légende, il y a un siècle, au moment de l'ouverture du métro de Paris, pour convaincre les Parisiens d'aller sous terre et de voyager dans un tube sombre et poussiéreux, l'architecte Hector Guimard a été incité à faire en sorte que les entrées des stations soient attrayantes. Ainsi, il a conçu bon nombre des célèbres entrées de style Art nouveau. Aujourd'hui, le métro de Paris, qui est le deuxième métro le plus achalandé d'Europe, après celui de Moscou, compte plus de quatre millions de passagers par jour. Lorsque le gouvernement soviétique a construit le métro de Moscou 20 ans plus tard, il avait exactement la même stratégie. Des systèmes de métro plus récents construits par exemple à Copenhague, à Vancouver, à Athènes et à Riyad sont aérés, ouverts, non pollués, sûrs et facilement accessibles. Les transports en commun constituent un facteur fondamental dans l'amélioration de la santé au sein du milieu bâti. Pour persuader les citoyens de s'abstenir d'utiliser leur voiture, les solutions de transport en commun doivent être attrayantes. Il faut ajouter que la perception du public à l'égard d'un bon réseau de métro peut changer si l'entretien est déficient. À New York, l'utilisation du métro a connu une baisse drastique dans les années 1970 et 1980, où le réseau était en proie aux graffitis et aux activités criminelles. Lorsque la ville a décidé d'investir de nouveau dans le système et d'en faire la promotion, le nombre de passagers a connu une augmentation constante; il s'agit désormais du deuxième réseau le plus achalandé à l'extérieur de l'Asie.

L'urbanisme peut-il contribuer à forger une culture favorisant le transport en commun?

Station Abbesses à Montmartre, à Paris

Métro de Stockholm

Métro de Moscou

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Entrevue de l’ACSRFR...

Déterminants sociaux de la

santé et milieu bâti

Dr David Mowat, médecin-

hygiéniste, région de Peel,

Ontario

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CARRFS Interview...Quelle serait votre description ou votre définition du terme « milieu bâti »? Les déterminants de la santé comportent de nombreux milieux, soit le milieu politique, social et économique. À cette liste, j'ajouterais le milieu bâti. Bien entendu, ces milieux se chevauchent et sont composés de facteurs qui dépassent l'individu. Les milieux bâtis sont composés du logement et de l'infrastructure qui l'entoure, soit le transport, les milieux de travail et les lieux publics. Autrement dit, toutes les constructions dans nos villes et autour de cellesci. Ces facteurs ont tous une incidence sur la santé. Le milieu naturel joue lui aussi un rôle. Les villes comportent des terrains de jeu, des espaces verts, des parcs, des arbres et ainsi de suite. Ces éléments font eux aussi partie de l'aménagement urbain. Ils ont tous une incidence sur la santé de différentes façons, qui sont caractérisées par leur complexité et leur entrelacement.Comme vous le savez, ce qui est mesuré retient l'attention. Les responsables de la région de Peel ont défini le milieu bâti en fonction de sept éléments, soit les suivants : la densité; la proximité des services et du transport en commun; la combinaison de l'utilisation des terres; la connectivité des rues; le réseau routier et les caractéristiques des trottoirs; le stationnement; l'esthétique et l'échelle humaine. Comment avezvous choisi ces éléments? Nous avons établi ces éléments en partenariat avec Dr Jim Dunn du Centre for Research on Inner City Health de l'hôpital St. Michael. Son équipe a étudié les données empiriques reliant les éléments de l'urbanisme à l'aide de la méthode de l'« examen réaliste ». Ils ont relevé sept éléments liés plus étroitement aux résultats sur la santé et ont articulé l'indice autour de ceuxci. Par la suite, pour chacun de ces éléments, ils ont analysé la force de la preuve, puis élaboré des mesures quantitatives. Des jalons fondés sur la recherche, des recommandations de spécialistes et des indices semblables (comme LEED-AQ) ont servi à fixer les cibles. Ils ont par la suite lancé un processus de consultation dans l'objectif d'évaluer la faisabilité et de vérifier sa validité dans les collectivités de Peel. Nous savons que la densité de la population est très importante. Il doit exister un certain niveau de densité pour assurer la viabilité des transports en commun, comme un trajet d'autobus. Pour d'autres formes de transport en commun, comme un système léger sur rail ou un métro, le niveau de densité doit être supérieur. La proximité reflète la combinaison de l'utilisation des terres et de la densité; quelle distance vous sépare des endroits où vous devez aller, comme le travail, l'école, les commerces, les services, etc. Pour utiliser un mode de transport actif, les destinations doivent être suffisamment proches pour qu'il soit possible de s'y rendre à pied ou à vélo. Peu de personnes vont se déplacer à pied ou à vélo dans un milieu à faible densité à vocation entièrement résidentielle. Ça n'arrivera pas. Malheureusement, nous bâtissons depuis

longtemps des milieux urbains à faible densité qui nécessitent un véhicule automobile et qui ne sont pas adaptés au transport en commun et aux moyens de transport actif. Devrions-nous nous préoccuper de la situation? Oui! L'activité physique est un facteur important de l'amélioration de l'état de santé de la population qui pourrait contribuer à régler une crise éventuelle dans le domaine des soins de santé liée à

l'obésité, aux maladies cardiovasculaires ou au diabète. Généralement, lorsque je parle d'activité physique, les gens pensent immédiatement aux centres d'entraînement physique ou à la construction de pistes cyclables, soit des activités physiques récréatives. Je diviserais l'activité en quatre catégories : l'activité physique à la maison; l'activité physique au travail; l'activité physique pour se rendre au travail et en revenir ; l'activité récréative. L'activité récréative est la seule qui n'a pas connu de baisse dans les 30 à 40 dernières années. Autrement dit, le problème ne réside pas dans l'activité récréative, mais dans le fait que l'activité physique ne fait plus partie de nos vies au quotidien. Nos vies ne comportent pas suffisamment d'activité physique. En outre, la plupart des Canadiens n'exercent pas suffisamment d'activités récréatives non plus. L'activité récréative est

une excellente chose qui devrait être favorisée, mais ce n'est pas le problème. Le problème réside dans l'activité physique récréative; soit celle que nous pratiquons au quotidien. Le savoir-faire a eu pour effet d'abolir ces activités de nos vies et il faut les réintégrer. >>

« Le problème réside dans l'activité

physique récréative. Le savoir-faire a eu pour effet d'abolir ces activités de nos

vies et il faut les réintégrer. »

Plan de transport régional (2008)Voici quatre des dix stratégies du plan pertinentes en matière de santé.Stratégie no 1 : construction d'un réseau régional complet de transport en commun rapide.Stratégie no 2 : amélioration et expansion du transport actif.Stratégie no 7 : création de milieux favorisant la marche, le cyclisme et le transport en commun.Stratégie no 8 : planification d'un accès universel.

Source: Health Background Study. Development of Health Background Study Framework. May 27, 2011

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Entrevue de l’ACSRFR (suite)Comment avez-vous réussi, à titre de médecin-hygiéniste de la région de Peel, à inciter les urbanistes à tenir compte de la santé? Le parcours s'est avéré intéressant. Au début, nous nous demandions vraiment ce que les urbanistes faisaient. Après avoir commencé à discuter avec eux, nous avons constaté que leurs connaissances en la matière étaient beaucoup plus approfondies que les nôtres. Les constructions résultent non seulement d'une bonne planification, mais aussi de facteurs politiques et économiques qui doivent s'équilibrer. Les urbanistes veulent nous entendre parler de ce qu'il est possible d'appeler les « justifications sur le plan de la santé » pour les collectivités entières et denses, car les gens accordent de l'importance à la santé. Ceci s'ajoute aux autres motifs justifiant une bonne planification, comme la durabilité de l'environnement, la durabilité économique, la cohésion sociale et la qualité de vie. Un autre enjeu réside dans la construction de milieux convenant aux personnes de tous âges; il est de loin préférable de créer un milieu où les personnes de tous âges peuvent vieillir sans avoir à déménager, même si elles ne peuvent plus conduire par exemple. Les représentants élus de la région de Peel, soit les membres du conseil, sont très actifs dans ce dossier. Ils ont demandé aux responsables de la santé publique de travailler en collaboration avec le service d'urbanisme régional et les municipalités. La province apporte son appui. Il s'agit tout de même d'un enjeu de taille : le processus d'urbanisme nécessite beaucoup de temps et la région du Grand Toronto connaît une croissance rapide. Dans les 20 prochaines années, la population de la région du Grand Toronto connaîtra une croissance équivalente à la population des villes de Montréal et de Vancouver réunies. Bien des constructions seront érigées sur des terres qui sont actuellement réservées à l'usage agricole. Parallèlement, certaines régions, comme celles de Mississauga et de York, se demandent s'il est plutôt possible d'améliorer le milieu actuel. La province applique désormais des règles forçant les municipalités à accroître la densité et à offrir un plus grand nombre de moyens de transport au lieu de construire en fonction des voitures. Comment pouvons-nous réellement régler le problème? Dans la région de Peel, nous avons entre autres élaboré un indice de santé fondé sur les sept éléments déjà mentionnés. Nos municipalités ont adopté cet indice et elles peuvent désormais examiner le plan d'un promoteur en fonction de cet indice pour déterminer dans quelle mesure ce plan favorise un mode de vie sain. Quelles sont les mesures concrètes prises dans la région de Peel? La prévalence du diabète connaît une croissance très rapide. En 2006, un adulte sur dix dans la région de Peel vivait avec le diabète. En 2026, ce sera un sur six. Ce problème s'explique en grande partie par le vieillissement et dans une certaine mesure par la composition ethnoculturelle de la population; nous savons que les personnes provenant de l'Asie du Sud et des Caraïbes, qui forment une part toujours croissante de notre population, présentent un risque plus élevé d'être atteintes du diabète. Nous devons inverser la tendance. Si nous attendons que les citoyens modifient eux-mêmes leur comportement, nous n'y arriverons pas. Nous devons modifier le milieu afin qu'il soit possible d'adopter des comportements sains, particulièrement en ce qui a trait à l'activité physique. Nous travaillons en collaboration avec les urbanistes et les politiciens pour trouver des façons

d'accroître la densité, d'avoir une meilleure combinaison de l'utilisation des terres, d'assurer la connectivité, d'améliorer les infrastructures destinées au cyclisme et à la marche, comme les trottoirs et les pistes cyclables. Nous devons également investir dans les transports publics. En général, la personne qui utilise le transport en commun marche 19 minutes pour se rendre à un endroit et 19 minutes pour revenir chez elle. Nous savons que si les gens utilisent des moyens de transport actif, y compris le transport en commun pour se rendre au travail et revenir à la maison, nous ferions des progrès considérables dans la mise en oeuvre de la recommandation de 150 minutes d'activité physique par semaine, que la majorité des Canadiens n'appliquent pas aujourd'hui. Cependant, si nous pouvons faire en sorte que les personnes ne soient pas seules à bord de leur voiture, nos actions auront eu une incidence immense. Ceci étant dit, il s'agit d'un projet très difficile qui s'échelonnera certainement sur une longue période. >>

Source: Health Background Study. Development of Health Background Study Framework. May 27, 2011

Sept éléments fondamentaux

DensitéLa densité fait référence à la mesure du nombre de familles, de personnes, d'employés, d'unités de logement, de ménages ou de structures de logement par unité de territoire.Lorsque la densité résidentielle est élevée, elle entraîne non seulement une utilisation plus efficace des terres, mais aussi une capacité accrue de soutenir une variété de services et d'installations à proximité dans une collectivité, ce qui favorise par la suite la capacité de marché et les résultats sur le plan de l'activité physique.Proximité des servicesLa proximité des services fait référence à la distance optimale entre des usages particuliers pour optimiser leur accessibilité (c.-à-d. vivre à proximité de lieux de travail et de services, ou mieux encore, offrir des emplois et des services aux endroits où les gens vivent).Combinaison de l'utilisation des terresLa combinaison de l'utilisation des terres fait référence à la diversité des utilisations que ce soit au sein d'un immeuble ou d'un territoire.Lorsque le développement combine l'utilisation des terres, il peut contribuer à l'obtention de résultats positifs sur la santé grâce à la promotion de la proximité des services et de l'utilisation, au développement urbain plus compact et à la possibilité de marcher subséquente.Connectivité des ruesLa connectivité des rues désigne un système de rues comprenant une variété de chemins et de liens entre des points de départ et des destinations.

Réseau routier et caractéristiques des trottoirsIl s'agit du cadre général des moyens de transport lié précisément aux routes et à leur hiérarchie. Le réseau routier permet d'accéder à un secteur et permet le déplacement des gens, des biens et des services dans ce secteur. Cet élément comprend aussi les autres moyens de transport possibles, comme les pistes cyclables et les sentiers pédestres.

StationnementCet élément fait référence à la quantité de stationnements recommandés (pour les voitures et les vélos) dans un développement en particulier.

Esthétique et échelle humaineCet élément fait référence à un développement dont la taille et l'emplacement sont caractérisés par leur échelle humaine et dont les détails procurent aux passants un sentiment de bien-être, et non d'intimidation.

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Entrevue de l’ACSRFR (suite)! Certains progrès ont été réalisés. Dans les dix dernières années, de nombreux immeubles de grande hauteur ont été construits autour du centre commercial Square One à Mississauga. Le logement des personnes représentant 40 % de la croissance démographique à partir de maintenant se trouvera dans les limites des constructions actuelles. L'objectif est d'obtenir une densité de 50 logements, en plus des emplois, par hectare dans l'ensemble. Dans certains centres-villes, comme Square One, l'objectif est de 200, tandis qu'au centre-ville de Toronto, cette densité est déjà de 700. Parmi les changements que nous observerons, mentionnons l'augmentation du nombre de commerces ayant pignon sur rue, de développements mixtes et de systèmes légers sur rail. Le développement du Centre de Brampton respectera cette orientation.

Quelle est votre vision du rôle des épidémiologistes aujourd'hui et comment croyez-vous que cette profession évoluera dans les cinq à dix prochaines années? Nous avons la chance de pouvoir compter sur d'excellents épidémiologistes ici. Je suis emballé par la contribution qu'ils peuvent apporter. Il y a quatre épidémiologistes, un superviseur, un gestionnaire et cinq analystes de données. La section responsable des maladies infectieuses compte trois autres épidémiologistes et deux analystes de données. D'après les discussions que j'ai eues avec des universitaires, ils ont très hâte d'avoir l'occasion de régler de vrais problèmes. Dans le cadre de projets que nous avons financés ou pour lesquels nous avons reçu des subventions, nous avons collaboré avec des gens de nombreuses universités dans l'objectif d'examiner des initiatives, comme la création de notre indice de santé. Un autre projet consistait à concevoir des scénarios hypothétiques se rapportant au diabète par exemple. Quelle pourrait être l'incidence d'une augmentation du niveau d'activité physique? Je trouve que les renseignements que nous ont fournis les épidémiologistes, particulièrement ceux représentés graphiquement, peuvent être très persuasifs. Nous avons besoin de renseignements de ce genre pour influencer les intervenants et les politiciens. L'analyse des scénarios et la représentation graphique de données

constituent un outil très puissant. Les intervenants sont attentifs lorsqu'ils se font présenter des données de la sorte. Cette méthode est susceptible de donner les résultats escomptés. Le travail des épidémiologistes ne se limite pas à la production de données et à la création d'outils de communication destinés à la prise de décisions. Il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur les facteurs de risques ou sur les

données relatives à la mortalité ou à la morbidité; il faut déterminer le coût réel en argent. Comment pouvons-nous représenter ces données à l'aide d'un graphique? Pourquoi faut-il améliorer le transport en commun dans la région du Grand Toronto? Nous élaborons nous-mêmes certaines données, mais nous estimons qu'il est utile d'établir une liaison avec des épidémiologistes du milieu universitaire et avec Statistique Canada par exemple. La collaboration avec Statistique Canada est excellente et cet organisme a accès à des ensembles de données auxquels nous n'avons pas accès. L'Institut des sciences de l'évaluation clinique est un autre exemple. Là encore, la production de données a un coût. Il est impossible d'oeuvrer dans le domaine de la santé publique sans données; elles sont fondamentales. Nous avons consacré environ 1,8 % du budget de quelque 82 millions de dollars à la collecte et à l'analyse de données. Il s’agit d'un bon investissement. <>

By Jostein AlgroyLes réseaux routiers en quadrilatères sont plus perméables que les rues conventionnelles qui ne sont pas liées les unes aux autres. La création de sentiers dans les espaces verts contribue également à accroître la connectivité des rues et à améliorer la possibilité de marcher dans le quartier.

Source: Health Background Study. Development of Health Background Study Framework. May 27, 2011

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CONCEVOIR LE MILIEU BÂTI POUR AMÉLIORER LA SANTÉ PUBLIQUE TEAM SELF-ASSESSMENT GUIDE

Composante Niveau D Niveau C Niveau B Niveau ANote 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Le leadership en matière de conception saine (un « champion » du niveau de la direction)

... n'existe pas au sein de notre organisme ou suscite peu d'intérêt.

... est réfléchi dans la vision, les énoncés et les plans, mais aucune ressource n'est consacrée à ces travaux.

... est réfléchi par les engagements de la haute direction et par les ressources consacrées (ressources monétaires et humaines).

... reçoit des ressources dans le cadre de la stratégie de l'organisme à long terme et des personnes précises en sont tenues responsables.

La transmission de renseignements aux représentants élus sur la conception axée sur la santé publique

...n'est pas effectuée. ... est effectuée sur demande ou par l'entremise de publications et de rapports de l'organisme.

... est effectuée par l'entremise du processus d'information de chaque projet.

... comprend une formation précise pour les élus afin de décrire leur rôle dans la création d'un milieu plus sain.

Les objectifs organisationnels relatifs à la conception d'un milieu bâti plus sain

... sont inexistants ou sont limités à des questions uniques ou à un service isolé.

... existent théoriquement dans l'ensemble de l'organisation, mais ils ne font l'objet d'aucune mesure active ou d'examen.

... sont complets, mesurables et examinés par des membres de la direction et des représentants élus.

... sont appliqués avec rigueur, examinés régulièrement et liés aux plans d'autres organismes.

Les hauts dirigeants de notre organisme et les organismes pouvant apporter leur contribution

... découragent la collaboration avec d'autres organismes.

... considèrent que la collaboration axée sur la conception saine n'est pas une priorité.

... encouragent la collaboration visant à rendre le milieu bâti plus sain.

... participent visiblement aux mesures visant à rendre le milieu bâti plus sain.

Les facteurs incitatifs et la réglementation

... ne servent pas à influencer les urbanistes et les promoteurs à concevoir des milieux plus sains.

...servent à influencer le développement de nouvelles zones vertes.

... servent à encourager tous les nouveaux développements dans notre collectivité.

... servent à motiver tous les intervenants et à leur permettre de soutenir un milieu plus sain.

Les plans relatifs aux projets, à la collectivité et à la région

... ne comprennent aucune préoccupation, ligne directrice ou mesure à l'échelle du programme.

... tiennent compte de certaines questions de santé publique, mais n'ont entraîné la mise en oeuvre d'aucun changement jusqu'à maintenant.

... coordonnent actuellement les lignes directrices, les mesures et les ressources plutôt tardivement dans la planification.

... intègrent actuellement les préoccupations relatives à la santé publique à toutes les étapes de la planification.

Des lignes directrices ou des exemples de « pratiques exemplaires » dans la conception axée sur la santé publique

... ne sont pas accessibles aux urbanistes de notre collectivité.

... sont accessibles, mais ne sont pas intégrés dans la planification.

... sont accessibles et assortis de formation au besoin.

... sont appuyés par des formations et intégrés dans la planification, car ils sont mis à jour et appliqués fréquemment.

L'accès aux spécialistes de la conception axée sur la santé publique

... est inexistant ou rare.

... est possible lorsque les urbanistes participent à des conférences annuelles ou à des séminaires occasionnels.

... comprend un dirigeant des spécialistes et des spécialistes désignés offrant une formation en équipe au sein de l'organisme.

... comprend un dirigeant des spécialistes et la participation des spécialistes à la planification de projets précis.

Source: Health 201: A Knowledge-to-Action Framework for Creating Healthier Built Environments: Provincial Health Service Authority, British Columbia, March 2010

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Faits liés à la surveillance ...Sixième partie d’une série au sujet du passé, du présent et de l’avenir de la surveillance de la santé publique. Article rédigé par le Dr Bernard Choi, chercheur scientifique principal, Surveillance des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, et journaliste scientifique pour le Bulletin de l’ACSRFR.

PasséLa première loi relative à la surveillance en Amérique a été instaurée en 1741. La colonie établie au Rhode Island avait alors adopté une loi exigeant aux

propriétaires de tavernes de déclarer les maladies contagieuses touchant leur clientèle. En 1743, cette colonie a adopté une loi exigeant la déclaration de la variole, de la fièvre jaune et du choléra. Cette loi a marqué le début de la déclaration obligatoire de maladies infectieuses. En Allemagne en 1776, Johann Peter Frank a fait valoir que la surveillance devait être liée à l'élaboration de politiques. Il a proposé une forme de surveillance de la santé publique complète traitant de la santé à l'école, de la prévention des blessures, de la santé maternelle et infantile ainsi que du traitement des eaux d'égout et des eaux publiques. M. Frank avait préparé une politique exhaustive en matière de santé qui entraînait des répercussions considérables en Allemagne et dans d'autres pays, comme la Hongrie, l'Italie, le Danemark et la Russie, qui étaient près de l'Allemagne sur le plan culturel.

PrésentÉvaluation des systèmes de surveillance – Les systèmes de surveillance actuels comportent les limites suivantes : 1) la pratique actuelle en matière de surveillance ne permet pas de régler les problèmes de santé publique actuels ou éventuels; 2) la démarche actuelle à l'égard de la surveillance de la santé publique est fragmentée, car les différents systèmes sont mal

coordonnés. Les systèmes d'information continue sur la santé publique ne sont pas toujours intégrés aux activités de prévention et de surveillance de la santé publique. Différents systèmes de surveillance indépendants et mal coordonnés ont plutôt évolué au fil du temps pour répondre à différents besoins; 3) il est difficile de s'attaquer à un nouveau problème de santé publique, car le problème en question ne fait généralement l'objet d'aucune surveillance. La collecte de données de surveillance habituelles ne permet pas de détecter les nouveaux problèmes de santé; 4) il se peut que les systèmes de surveillance actuels ne fournissent pas de données à jour ; 5) le financement inadéquat des systèmes de surveillance actuels est problématique. Évaluation de la pratique et des mesures de santé publique – Lorsque les renseignements obtenus au moyen d'activités de surveillance servent à planifier et à appliquer des pratiques de santé publique (politiques, programmes), le système de surveillance devrait également servir à évaluer ces pratiques de santé publique. L'évaluation des programmes vise à déterminer, de la façon la plus systématique et objective possible, la pertinence, l'efficacité et l'incidence des programmes par rapport à leurs objectifs. Les principes de base de l'évaluation des programmes comportent l'information, les attentes et l'attribution. Il existe des guides étape par étape sur l'évaluation des programmes.

AvenirAmélioration des méthodes d'analyse épidémiologique et statistique – Les ajustements postérieurs aux enquêtes deviennent un moyen de plus en plus important de maintenir la représentativité des données des enquêtes. De nouvelles méthodes de pondération ont été élaborées pour

ajuster les données en fonction du sexe, de l'âge, de l'origine ethnique, de l'éducation, de l'état matrimonial, de la couverture téléphonique et de l'absence de couverture téléphonique. Un certain nombre de domaines de recherche méthodologique visant à améliorer l'analyse des données au 21e siècle comprennent les éléments suivants : application de méthodes « capture-recapture » pour recenser les cas manquants dans les données de routine; conditions dans lesquelles les techniques standardisées selon l'âge peuvent servir à déterminer les tendances temporelles et à effectuer des comparaisons géographiques; élaboration de modèles d'analyse économique; méthode d'analyses à niveaux multiples. Amélioration des méthodes de diffusion de l'information – Depuis la fin du 19e siècle, l'information provenant de la surveillance est généralement diffusée au moyen de « rapports hebdomadaires » sur des maladies ayant une grande importance sur le plan de la santé ou sur le plan stratégique. Aux États-Unis, les Weekly Abstract of Sanitary Reports, publiés depuis 1886, comprennent des données sur la morbidité et la mortalité dans la plupart des villes et des ports des États-Unis et de nombreux pays. Récemment encore, les données de surveillance étaient diffusées au moyen de documents écrits publiés périodiquement par des organismes gouvernementaux. Bien que la production de rapports imprimés ne cessera pas, il convient d'examiner de nouvelles méthodes de diffusion de l'information, comme des médias électroniques ou non imprimés. Des préoccupations de nature éthique et juridique liées à l'accès immédiat à des renseignements personnels détaillés issus de la surveillance peuvent nécessiter de limiter l'accès à des données pouvant avoir une importance en matière de santé publique. <>

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> MESSAGE > PROFIL > RÉACTUALISER >

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Message de la présidenteBetty Reid-White, présidente du Comité de coordination canadien (CCC), fait le point sur les réalisations de l’ACSRFR au cours du dernier trimestre et sur ce qui attend l’Association dans les mois à venir.L'ACSRFR ne cesse de réaliser des progrès en vue de soutenir et de renforcer la surveillance régionale des facteurs de risque partout au Canada. Ce travail est accompli par un réseau de professionnels bénévoles qui appuient ce programme. À la fin du mois de janvier 2014, le CCC de l'ACSRFR a tenu une réunion à Toronto. Les membres du Comtié ont été informés des progrès réalisés par chacun des groupes de travail. Les points saillants soulevés par ces groupes sont présentés ci-dessous. Le groupe de travail sur la formation continue de travailler en vue d'atteindre son objectif qui consiste à créer, à promouvoir et à concrétiser des occasions afin que les membres puissent accroître leur capacité en matière de surveillance des facteurs de risque. Les membres de ce groupe de travail ont planifié et offert plusieurs séances d'apprentissage en ligne ainsi qu'un atelier régional dans l'Est, intitulé « Small Area Analysis Using R », qui a eu lieu à Moncton, au Nouveau-Brunswick, en mars 2013. Le groupe de travail sur les outils et les ressources poursuit son travail visant à favoriser et à soutenir l'échange de renseignements, d'outils et de ressources. Parmi les activités actuellement en cours, mentionnons la création et la mise à jour d'un registre des outils et des ressources de surveillance des facteurs de risque, des initiatives, des projets et des activités, qui est assorti d'une fonction de recherche, et l'élaboration d'une stratégie

visant à mobiliser les membres au moyen des médias sociaux. Le groupe de travail sur l'innovation en matière de surveillance rédige actuellement un document de travail sur l'innovation en matière de surveillance régionale des facteurs de risque. Restez à l'affût! Les membres du Comité de coordination ont également déterminé les produits livrables de l'exercice financier 2014. Ils ont soulevé les idées principales, puis ont discuté des meilleures façons d'aller de l'avant. Ces idées et ces discussions portaient en partie sur des stratégies de communication, la mobilisation des membres, l'établissement de liens avec d'autres organismes, la mesure du rendement et l'évaluation. Dans les prochaines réunions, le Comité poursuivra ses discussions sur ces idées et créera un plan d'action visant à améliorer le travail de l'ACSRFR pour faire avancer la surveillance. Le Comité de coordination compte une nouvelle membre, soit Tannis Erickson, épidémiologiste au sein d'Action Cancer Manitoba. Bienvenue Tannis! Je vous remercie de votre appui et de l'intérêt que vous manifestez à l'égard de la surveillance régionale des facteurs de risque pendant que nous continuons de travailler de concert pour améliorer la santé de tous les Canadiens.

Betty Reid-White Présidente, Comité de coordination canadien (CCC)

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Profil de l’ACSRFR ...Pour aider les membres à mieux se connaître, le bulletin de l'ACSRFR présente le profil d'un membre dans chaque numéro. Dans ce cas-ci, il s'agit de Larry Svenson, directeur au ministère de la Santé de l'Alberta.

Quelle expérience possédez-vous? Curieusement, je n'ai pas d'expérience en épidémiologie. Bien que j'aie suivi quelques cours en épidémiologie, j'ai suivi une formation en psychologie axée sur la neuroscience. Lorsque j'étais étudiant de premier cycle, j'ai eu une professeure particulièrement bonne dans le domaine de l'introduction à la statistique. Je lui ai fait part de mon idée de réaliser une enquête sur le campus portant sur les connaissances, les attitudes et les comportements à l'égard du sida. J'ai proposé de reproduire une étude menée à l'Université Lakehead. Elle était d'accord et s'est occupée d'obtenir du financement. Nous avons fait un compte rendu des résultats que nous avons publié dans la Revue canadienne de santé publique en 1990. Comme il s'agissait seulement de la deuxième étude de ce genre au Canada, nous avons été invités à mener des enquêtes semblables auprès d'élèves des écoles secondaires. L'Université de l'Alberta a utilisé les résultats de cette étude pour améliorer un nouveau programme d'éducation par les pairs établi dans l'objectif de réduire le risque de transmission du VIH/sida sur le campus. La recherche que nous avons effectuée par la suite auprès des élèves d'une école secondaire a donné

lieu à un vote du conseil scolaire de l'école protestante St. Albert favorable à l'installation de distributrices de préservatifs dans leur école secondaire. Il s'agissait de la première école secondaire à prendre cette mesure. Cette suite d'événements m'a non seulement permis d'obtenir de la formation de deuxième cycle pendant mes études de premier cycle, mais elle m'a également montré la valeur des données et la façon dont elles peuvent motiver les actions. Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir un professionnel de la santé? J'ai toujours voulu connaître les facteurs de risque de différentes maladies et leur répartition dans le temps et dans l'espace. Je voulais mieux comprendre le rôle des éléments du milieu et la façon dont ils interagissent avec la biologie d'une personne pour engendrer une maladie. J'espérais que l'amélioration des connaissances au sujet des facteurs de risque ou des facteurs déterminants faisant partie de la chaîne causale pourrait servir à réduire le fardeau lié aux maladies. J'aimais le défi lié à la résolution d'interactions complexes, mais toujours dans l'objectif de découvrir des moyens de prévenir les maladies ou de trouver des pistes à cette fin. Mes intérêts étaient principalement axés sur les maladies chroniques, particulièrement sur les troubles neurologiques, comme la maladie du Parkinson et la sclérose en plaques. >>

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Profil de l’ACSRFR (suite)Quelle est votre tâche principale dans le cadre de votre emploi actuel? Je dirige une équipe pour le ministère de la Santé de l'Alberta qui est responsable de fournir des données sur différents sujets, y compris, non exclusivement, les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles, les blessures, la santé mentale, l'économie de la santé publique, les déterminants de la santé, les facteurs de risque. Je consacre beaucoup de temps à m'assurer qu'il existe des données pour appuyer les analyses nécessaires. J'ai également consacré pas mal de temps à informer et à conseiller de hauts dirigeants de l'organisme. Mon travail consiste en grande partie à expliquer simplement des questions complexes et à formuler des conseils clairs et concrets. La variété des questions traitées complique la tâche certains jours, mais fait aussi en sorte que le travail demeure très intéressant. Dans une seule et même journée, il n'est pas rare que je parle de maladies pouvant être prévenues par un vaccin, d'éclosions de maladies infectieuses, de facteurs de risque d'un accident vasculaire cérébral et du fardeau associé aux blessures.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous joindre à l’ACSRFR? J'ai de la difficulté à dire si j'ai décidé de me joindre à l'ACSRFR pour une seule raison. Je crois qu'il est possible d'améliorer la capacité de recueillir et d'utiliser des données pour prévenir les maladies et pour promouvoir la santé. Il s'agit essentiellement de l'objectif de l'ACSRFR. Comment pouvons-nous nous assurer que les personnes qui ont besoin de données pour agir disposent justement des données nécessaires et soient informées de choses auxquelles elles n'ont pas nécessairement pensé. J'accorde également de l'importance à l'échange d'expériences et de solutions axé sur la collaboration. Cette façon de faire contribue non seulement à gagner en efficacité, mais aussi à accroître la qualité et l'utilité du travail.

Que pensez-vous du rôle actuel de l’ACSRFR au Canada? Il serait peut-être plus approprié de poser cette question à mes collègues de l'ACSRFR. Selon moi, l'ACSRFR vise à fournir des conseils et à faire connaître le contexte aux nouveaux membres en particulier. J'ai participé à un certain nombre d'études et d'initiatives au fil des ans sans me rendre compte que je contribuais à la mémoire collective et à l'évolution historique de la surveillance au Canada. J'espère que mes collègues trouvent que je propose des idées utiles.

Quelles sont les occasions offertes par l'ACSRFR? l'ACSRFR a une possibilité exceptionnelle, qui est à la fois un défi, soit de prouver la valeur des données dans l'amélioration des vies. Elle doit susciter l'intérêt des gens au sujet des données et faire en sorte qu'ils s'inquiètent des écarts et qu'ils veulent savoir comment régler les problèmes. L'ACSRFR pourrait simplement contribuer à l'échange de renseignements sur les enquêtes et les méthodes utilisées, mais elle pourrait également relever la barre en ce qui concerne la collecte des données, leur compréhension et la façon de les utiliser pour passer à l'action. <>

Par Jostein Algroy

Appel de candidaturesÊtes vous intéressé et disponible pour contribuer à définir la stratégie de l’ACSRFR? Vous avez le temps de faire du bénévolat? Nous cherchons des membres pour nos groupes de travail (Formation, Outils et Ressources et Innovation en matière de surveillance) et pour le comité de coordination. Les mandats sont d’une durée de deux ans.  Chaque groupe a un objectif particulier. Le Groupe de travail sur la formation coordonne les activités, y compris les séances bimensuelles de formation en ligne et le Forum en ligne qui reposera sur une évaluation des besoins actuels. Le Groupe de travail sur les outils et les ressources repère les outils et les ressources qui sont actuellement disponibles et étudie comment jumeler ceux qui en « ont » à ceux qui en « ont besoin ». Il envisage des moyens créatifs qui faciliteraient les contacts, y compris une plus grande utilisation de notre compte Twitter et d’autres options de réseautage. Le Groupe de travail sur l’innovation en matière de surveillance existe depuis peu de temps et il est possible d’orienter la direction qu’il prendra. Le Comité de coordination fournit des conseils sur le fonctionnement de l’ACSRFR et prend les décisions dans des domaines précis, notamment sur la présence sur le Web et le bulletin. Plusieurs postes sont à combler, et nous vous invitions à communiquer avec nous si vous désirez des renseignements plus détaillés, proposer un collègue, ou vous porter volontaire. Les membres de l’ACSRFR sont sa force : nous vous encourageons à participer! <>

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Site Web du bulletin de ACSRFR...Le site web est en anglais seulement. Le bulletin peut être téléchargé sous la rubrique "magazine".

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La page d'Home, soit la première page du site Web, comporte trois colonnes, à savoir News, Interview et Feature. Le lien situé sous chaque colonne vous dirige directement vers l'onglet sélectionné.

Vous trouverez dans l'onglet News de courts articles qui ne sont pas publiés dans le bulletin. Ces articles peuvent être liés à un article ou à un thème déjà publié ou encore, il peut s'agir d'un article indépendant provenant d'un lecteur ou des rédacteurs en chef.

Dans l'onglet Interview, nous publions les entrevues trimestrielles figurant dans le bulletin de l'ACSRFR.

Dans l'onglet Feature, nous publions les articles vedettes du bulletin de l'ACSRFR. Ces articles comprendront des hyperliens menant à des documents où vous pourrez obtenir des renseignements supplémentaires.

Dans la section Profile, nous publions le profil d'un membre de l'ACSRFR, qui change d'un trimestre à l'autre.

La section Review comprend des critiques importantes de livres ou de rapports pour les membres de l'ACSRFR.

Dans la section Magazine, vous trouverez la version actuelle et les versions antérieures du bulletin de l'ACSRFR en anglais et en français.

La section Editorial comprend des renseignements sur les rédacteurs en chef, les rédacteurs, le comité consultatif de rédaction pancanadien et précise la marche à suivre pour communiquer avec nous et pour nous fournir des commentaires sur notre travail.

Twitter – Nous avons créé un compte Twitter @carrfsenews pour le bulletin de l'ACSRFR. Vous pouvez vous inscrire et nous suivre sur Twitter. Nous utiliserons Twitter pour vous informer de la publication d'un article, de nouvelles, d'un billet, etc.

Nous avons une boîte de courrier permettant de transmettre les commentaires aux rédacteurs en chef.

Au fil du temps, le site Web sera amélioré pour mieux répondre aux besoins de nos lecteurs.

Nous avons décidé de créer un site distinct pour le bulletin de l'ACSRFR pour les trois raisons expliquées ci-dessous.1. Permettre aux lecteurs d'accéder facilement aux articles publiés dans le bulletin de l'ACSRFR, de télécharger facilement le bulletin et de lire les articles directement sur le site Web, à partir d'une tablette ou d'un téléphone intelligent, aussi facilement que s'il s'agissait d'une revue papier.2. Permettre une interaction avec les lecteurs et entre ceux-ci dans la section des nouvelles, au moyen d'un dialogue ouvert, et être en mesure d'ajouter fréquemment de nouveaux renseignements sur un sujet traité dans le bulletin de l'ACSRFR.3. Disposer d'une plateforme permettant de publier des articles transmis par les lecteurs qui ne figurent pas dans le bulletin en raison de leur sujet ou du moment où ils ont été présentés. Le site Web nous permet de publier du contenu beaucoup plus fréquemment. Le site Web du bulletin de l'ACSRFR comprend les onglets présentés ci-dessous.

Site Web du bulletin de l'ACSRFR...

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Réactualiser...Le président de chacun des groupes de travail de l’ACSRFR fait le point sur les activités récentes. Tous les groupes de travail ont besoin de nouveaux membres. Veuillez communiquer avec le président ou un membre du groupe de travail si vous voulez vous y joindre!Groupe de travail sur la formation

Le groupe de travail sur la formation a été occupé au cours des derniers mois. À la fin du mois de janvier, nous avons eu la chance de suivre une formation en ligne animée par Dre Valerie Tarasuk de l'Université de Toronto, intitulée « Food Insecurity in Canada: Health and Policy Implications ». Cette formation très intéressante comprenait un aperçu de la façon de mesurer la faim dans les enquêtes nationales, de la relation entre les statistiques relatives aux banques d'alimentation et les taux de prévalence de l'insécurité alimentaire, de la relation entre l'insécurité alimentaire et la santé et des facteurs démographiques ayant une incidence sur les résultats. Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements, il suffit de communiquer avec nous. <>

Groupe de travail sur les outils et les ressources

Le groupe de travail sur les outils et les ressources s'affaire à un certain nombre de projets portant sur la possibilité de comparer des enquêtes sur la santé des jeunes menées dans différentes régions. Dans le cadre de ces travaux, le groupe de travail sur les outils et les ressources tiendra un panel au cours du prochain forum en ligne de l'ACSRFR sur les enquêtes auprès des jeunes. Il y aura trois panélistes ayant travaillé sur différentes enquêtes auprès des jeunes et nous aurons l'occasion d'avoir une discussion intéressante sur la façon dont ils ont conçu les enquêtes et sur les autres partenaires qui ont participé à ces enquêtes pour en assurer la réussite. <>

Invitation : Évaluation des besoins formationLe Groupe de travail sur la formation a invité les membres de l’ASCRFR à remplir une évaluation des besoins de formation sur Fluid Survey. Les données préliminaires que nous avons obtenues nous aideront à orienter la formation des prochaines années. Il s’agit de la deuxième évaluation des besoins et les membres du groupe estimaient que le temps était venu de consulter le réseau sur les besoins, les possibilités et les experts qui pourraient présenter des communications sur des sujets particuliers. Pour donner votre avis, veuillez suivre le lien ci-dessous : http://fluidsurveys.com/surveys/carrfs-4/carrfs-training-needs-assessment/

Comités l’ACSRFRComités l’ACSRFRComités l’ACSRFRComités l’ACSRFRComités l’ACSRFRComités l’ACSRFRComité de coordination canadien

(CCC)Comité de coordination canadien

(CCC)Groupe de travail sur les outils et les

ressourcesGroupe de travail sur les outils et les

ressourcesGroupe de travail sur la formationGroupe de travail sur la formation

Présidente: Betty Reid-White Présidente: Ahalya Mahendra Présidente: M. Nawal LutfiyyaCo-Président: Ali Artaman Co-Président::Vacant Co-Présidente: Audrey LayesAudrey Layes

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Salutation...Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux membres du comité directeur de l’ACSRFR Comité de coordination canadien, et nous rendons hommage à ceux qui quittent le comité pour honorer d’autres engagements.

Tannis EricksonNous souhaitons la bienvenue à Tannis Erickson au sein du Comité de coordination canadien (CCC). Tannis est membre de l'ACSRFR depuis le tout début; elle était présente au forum de réflexion de 2008 où l'idée de créer l'ACSRFR a été lancée. Elle a participé au symposium de 2009, au projet d'analyse environnementale et à différentes autres initiatives. Tannis est épidémiologiste à Action Cancer Manitoba. Elle est titulaire d'une maîtrise en sciences du département des sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine de l'Université du Manitoba. Au sein d'Action Cancer Manitoba, elle travaille sur la mise en oeuvre, l'analyse et l'application des connaissances provenant de l'enquête sur la santé des jeunes au Manitoba. Tannis estime qu'il faut échanger de l'expertise et des ressources sur les facteurs de risque sans tarder. Elle croit que nous

pouvons beaucoup apprendre mutuellement et que l’ACSRFR est une très bonne plateforme à cette fin. Elle aimerait que les outils servant à recueillir des données de surveillance et que les indicateurs établis à partir de ces outils soient uniformes dans toutes les administrations afin qu'il soit possible d'effectuer des comparaisons d'une administration à l'autre et de surveiller les tendances.

Par Jostein Algroy

l’ACSRFR est un réseau de partenaires du secteur public qui

souhaitent collaborer pour renforcer les capacités en

matière de surveillance des facteurs de risque de maladies chroniques à l’échelle régionale

et locale au Canada afin de contrôler et de prévenir les

maladies chroniques.

MANDAT

Des mesures durables et efficaces de collecte, d’analyse,

d’interprétation et d’utilisation de données sur les facteurs de

risque à l’échelle régionale et locale pour pouvoir prendre de meilleures décisions en matière de programmes et de politiques

au Canada.

VISION

Mettre sur pied et renforcer les capacités de surveillance des facteurs de risque à l’échelle

régionale et locale au Canada.

MISSION

Envoyeznous votre articleNous invitons tous les membres à nous envoyer des articles pour les numéros à venir. Nous favorisons un bulletin bilingue, et les articles seront publiés dans la langue dans laquelle ils sont transmis (l’anglais ou le français). Veuillez transmettre votre article au rédacteur en chef du Bulletin de l’ACSRFR à [email protected].