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mensuel gratuit d’information - n°9 Le Petit Journal des Expositions L’actualité des musées dans le grand est décembre 2013 - mars 2014 Cahier n°2 SOMMAIRE // 10 - Léon Deubel au clair-obscur Inéraires d’un poète belfortain à la Tour 46 de Belfort 11 - Les Hubert Robert de Besançon au Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon L’HORLO - L’École d’horlogerie de Besançon au Musée du Temps de Besançon 12 - Mathissime / Trésors oubliés de l’expédion Schley au Pavillon des Sciences à Montbéliard 13 - Dessine-moi une collecon au Musée de l’Abbaye / Donaons Guy Bardone-René Genis à Saint-Claude 14 - Jean Olivier Hucleux - À la pointe du crayon au Musée Denon de Chalon-sur-Saône 15 - Musée Archéologique de Dijon 16 - Nouvelle salles au Musée Historique de Strasbourg Pièces montrées - Frac Alsace, 30 ans de collecon - Formes et forces au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg Supplément Hubert Robert, Jeune homme lisant une lettre © Bibliothèque Municipale de Besançon

Cahier Diversions spécial Musées 2013

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mensuel gratuit d’information - n°9

Le Petit Journal des Expositions

L’actualité

des musées dans le

grand estdécembre 2013 - mars 2014Cahier n°2

SOMMAIRE //

10 - Léon Deubel au clair-obscurItinéraires d’un poète belfortain à la Tour 46 de Belfort

11 - Les Hubert Robert de Besançon au Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon

L’HORLO - L’École d’horlogeriede Besançon au Musée du Temps de Besançon

12 - Mathissime / Trésors oubliés de l’expédition Schleyau Pavillon des Sciences à Montbéliard 13 - Dessine-moi une collectionau Musée de l’Abbaye / Donations Guy Bardone-René Genis à Saint-Claude

14 - Jean Olivier Hucleux - À la pointe du crayon au Musée Denon de Chalon-sur-Saône

15 - Musée Archéologique de Dijon

16 - Nouvelle salles au Musée Historique de Strasbourg

Pièces montrées - Frac Alsace, 30 ans de collection - Formes et forces au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg

Supplément

Hubert Robert, Jeune homme lisant une lettre © Bibliothèque Municipale de Besançon

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LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°9 - Décembre 2013 - Mars 2014Supplément du journal Diversions

Léon Deubel au clair-obscurItinéraires d’un poète belfortainTour 46 de Belfort26 octobre 2013 - 28 janvier 2014

En cette fin d’année 2013, la Ville de Belfort rend hommage au poète Léon Deubel, dont on fête cette année le centenaire de la disparition. À cette occasion, une exposition est consacrée à la Tour 46 à l’artiste belfortain, ami de Pergaud et Verlaine, qui fut un grand poète de son temps.

La vie de Léon Deubel fut pourtant celle d’un poète maudit, l’artiste, rebelle à toute autorité et intransigeant quant à sa conception de la poésie, ayant vécu dans la misère, sans jamais se départir d’un certain dandysme. Il se suicide en se jetant dans la Marne à Maison-Alfort le 12 juin 1913. L’exposition Léon Deubel au clair-obscur - Itinéraires d’un poète belfortain, retrace la vie de l’artiste, depuis sa naissance à Belfort jusqu’à sa fin tragique.

C’est sur une série de peintures de Bernard Gantner que s’ouvre l’exposition, hommage d’un artiste à un autre artiste, des paysages de la Vieille Ville de Belfort peints lors de sa reconstruction dans les années 1967-68, « cadre pittoresque idéal à l’atmosphère de la poésie de Léon Deubel », dira le peintre.

Le visiteur prend ensuite connaissance des grandes étapes de la vie de l’artiste. Une photographie de la devanture de l’épicerie familiale nous rappelle que Léon Deubel est issu d’un milieu aisé, qu’il a cependant toujours fui pour se consacrer exclusivement à la poésie. Il y a la période scolaire, au collège de Baume-les-Dames, lorsque Deubel découvre la poésie et l’alchimie des mots. Dès son plus jeune âge, Léon Deubel est en conflit avec l’autorité.

L’exposition propose de nombreuses lettres et autres documents manuscrits, écrits d’enfant, d’adolescent et d’adulte, pour mieux connaître cet homme de lettres que l’histoire de la littérature a, il faut bien le dire, quelque peu oublié. L’intimité de l’artiste nous est révélée. Les espoirs et les doutes de Léon Deubel nous sont exposés, cent ans après sa mort, comme lorsqu’il se lamente : « Crise aigüe de désespoir [...]. Impossible d’écrire ». L’exposition nous présente également l’entourage du poète, ses frères de plume dont Paul Verlaine, à qui il dédiera sa Revue verlainienne. On compte aussi, parmi les meilleurs amis de Léon Deubel, l’écrivain Louis Pergaud, à qui est consacré un documentaire que l’on peut visionner dans l’exposition.

Ce dernier accueillera Deubel chez lui, dans sa maison du village de Durnes dans le Doubs. Pergaud offre un toit au poète belfortain - au grand dam de son épouse - tandis que Deubel persuade l’auteur de La Guerre des boutons de poursuivre sur le chemin de l’écriture. Le jeune instituteur qu’il est à l’époque, et surtout l’écrivain reconnu qu’il est devenu, lui doivent probablement beaucoup.

L’exposition évoque aussi la vie parisienne et sa bohème, Deubel arrivant à la capitale le 1er mars 1900. L’artiste est aussi dépeint par ses contemporains qui nourrissaient, souvent, une grande estime pour l’artiste. Une admiration exprimée notamment dans un beau poème de Gérard de Nerval, teinté de

mélancolie et dépeignant le « clair-obscur » de l’existence de Léon Deubel. « Je suis sans pain, sans rêve et sans demeure », écrira ce dernier à Paris.

Son existence connaît cependant une éclaircie lorsqu’il part en Italie pour visiter Venise puis Florence où il séjournera, et d’où il ramènera notamment des sonnets, une période où la misère « est moins pénible au soleil » comme l’a chanté Aznavour. Citons encore des œuvres de l’artiste Aurélien Imbert, un regard contemporain qui évoque plusieurs étapes de la vie du poète, la salle de classe, les bancs de Paris, la Loggia de Florence, des œuvres faites de parpaings en béton, volontairement austères, comme pour évoquer la précarité de la vie d’artiste, mais rappeler également le poète belfortain à notre bon souvenir, cent ans après sa disparition.

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Hiroatsu Takata, Le poète Léon Deubel, modèle de plâtre du monument à la mémoire de Léon Deubel avant la fonte par l’Occupant nazi par Emile Rohner) - Platre, 1942Coll. Bibliothèque municipale de Belfort

Bernard Gantner, Belfort vue de la vieille ville, 1967-1968 - Gouache, encre et aquarelle sur papier - Musées de Belfort - acquis avec le soutien du FRAM (Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées dispensée à parité par la DRAC et la Région Franche-Comté)

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LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONSn°9 - Décembre 2013 - Mars 2014 Supplément du journal Diversions

Les Hubert Robert de BesançonMusée des beaux-arts et d ‘archéologie21 septembre 2013 - 6 janvier 2014

Deux expositions sont à voir à Besançon, l’une au Musée des beaux-arts et d’archéologie, consacrée au peintre Hubert Robert, l’autre dans un domaine plus technique, puisqu’elle propose, au Musée du Temps, une plongée dans l’univers de l’horlogerie.

Les Hubert Robert de BesançonParmi la riche collection d’arts graphiques de la Ville de Besançon, se distingue le fonds des dessins d’Hubert Robert, constitué de plus de 180 pièces dont 80 sont aujourd’hui présentées au public au sein d’une exposition à suivre au Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon. Hubert Robert (1733-1808), peintre majeur de la seconde moitié du XVIIIe siècle, voyagera en Italie, visitant Rome,

Naples et les villas romaines. Le peintre parcourra également les bords de Seine, visitera les châteaux français, des périples dont il rapportera notamment des paysages où se mêleront architectures antique et moderne, des réalisations où se fait sentir l’influence du graveur italien Piranèse.

Hubert Robert avait une prédilection pour les ruines. L’artiste appréciait également la technique de la contre-épreuve, consistant à disposer une feuille humidifiée sur un dessin pour obtenir la réplique inversée du dessin original, une fois passée sous presse. Une technique qui a notamment permis à l’artiste de retravailler ses épreuves ou d’en modifier l’aspect. Le Musée des beaux-arts et d’archéologie propose aussi un parallèle contemporain, avec la projection de photographies de Pierre Laniau autour du thème de la ruine urbaine.

L’HORLO - L’écoled’horlogerie de BesançonFondée en 1862, l’École d’horlogerie de Besançon fête ses 150 ans, ainsi que les 80 ans de l’actuel bâtiment, devenu le lycée Jules Haag. Un important fonds d’objets et documents divers retrace l’histoire de ce haut lieu de l’horlogerie, un ancien fleuron de l’industrie bisontine.Au-delà de l’histoire industrielle, qui a marqué une ville et une époque, ce sont tous les anonymes, leur quotidien, leurs outils et objets divers, aui sont aussi mis en lumière : cahiers d’élèves, outillage personnel et les incontournables photos de classe. L’exposition suit un parcours chronologique, qui débute en 1862 à la création de l’Horlo. Jusqu’en 1921, se structure peu à peu l’enseignement horloger, dans un contexte de forte demande de main d’œuvre. Au-delà de la confection des mécanismes, sont

également évoquées la décoration de boîtes de montre et la bijouterie. De 1921 à 1945, l’école connaît son âge d’or. Dirigée par Louis Trincano, personnage phare de l’histoire horlogère, l’institution intègre un nouveau et imposant bâtiment en 1933, spécialement conçu pour l’enseignement technique. Un enseignement qui prend fin en 1985. Proche de nous dans le temps, cette dernière période revêt une dimension plus intime, présentant des souvenirs personnels d’élèves, des anecdotes également sur le déclin progressif du secteur de l’horlogerie. Un film documentaire spécialement réalisé pour l’exposition, regroupe témoignages d’anciens élèves, professeurs et personnels.

Hubert Robert, Un guerrier et deux femmes conversant autour d'une ruine © BMB

L’HORLO - L’école d’horlogerie de BesançonMusée du Temps6 décembre 2013 - 30 mars 2014

Hubert Robert, Le dessinateur du Vase Borghèse près du Colisée © MBAA

Le bâtiment de l’HORLO, à Besançon, actuel lycée Jules Haag © MBAA

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Mathissime & Trésors oubliés de l’expédition Schley Pavillon des Sciences de Montbéliard25 novembre 2013 - 9 mars 2014

Le Pavillon des Sciences ne fera pas mentir sa réputation de lieu dédié à la culture scientifique, en consacrant l’une de ses deux nouvelles expositions aux mathématiques. Une invitation à venir découvrir cet univers de manière ludique et conviviale, en laissant de côté les a priori souvent attribués à cette science réputée ardue.

L’exposition ne va pas écraser le visiteur sous le poids des théorèmes et autres formules, mais au contraire lui proposer un voyage dans le temps pour évoquer cette science quatre fois millénaire. Le périple commencera en effet en Égypte, vers 1650 av. JC, avec le mathématicien Ahmès qui met à profit les chiffres pour résoudre des problèmes d’ordre pratique. Nous rencontrons, au fil des siècles, les grandes figures des mathématiques, Pythagore, Descartes en Europe mais aussi en Inde, une traversée qui a aussi une portée historique puisque quelques grands jalons de l’histoire humaine sont évoqués : la Renaissance, la Révolution, sans oublier, plus proches de nous, les théories physiques du XXème siècle.

Mais l’exposition fera aussi une bonne place à la « récréation » comme dans toute bonne école qui se respecte... Pas moins de 19 ateliers seront proposés pour manipuler des concepts de géométrie, de logique, démontrer des théorèmes et manier des statistiques. Il s’agit ici de mettre en lumière toutes les applications pratiques que permet la science des mathématiques.

La seconde exposition de cet hiver nous présente les objets conçus par Thierry Schley, graphiste et muséographe au Pavillon des Sciences. Au cours des dix dernières années, il a mis au point de très nombreux objets, ludiques et pédagogiques, à l’occasion des différentes expositions présentées. Ces objets sont les outils qu’utilisent les animateurs du Pavillon des sciences pour promouvoir le vaste monde des sciences auprès du grand public. Certains d’entre vous se remémoreront peut-être ainsi les expositions passées, tandis que d’autres pourront se rattraper en revenant sur quelques-uns des nombreux concepts étudiés de manière ludique au Pavillon des Sciences à Montbéliard.

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LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONSn°9 - Décembre 2013 - Mars 2014 Supplément du journal Diversions

Les œuvres graphiques ont constitué dès la création du Musée de l’Abbaye une part conséquente de sa collection. Esquisse d’une œuvre future ou travail abouti, le dessin est mis à l’honneur à l’occasion de cette nouvelle exposition à Saint-Claude.

En 2012, une seconde donation de Guy Bardone enrichissait la collection de près de 416 pièces, dont 297 lithographies des donateurs. Estampes et dessins relevant de techniques diverses sont présentés jusqu’au 26 janvier : aquarelle, fusain, graphite, crayons de couleur... Dépouillement des encres de Chine d’Albert Marquet, aquarelles de Maurice Brianchon… Le Musée de l’Abbaye présente une large

palette de dessins, et s’intéresse en particulier à la technique de l’estampe qu’affectionnait Guy Bardone, que ce dernier rapprochait du métier de peintre et qui a réalisé un nombre important de lithographies, dans la droite ligne de ses peintures.

On peut notamment découvrir au deuxième étage, dans le cabinet d’arts graphiques, section « Déclinaison autour de l’atelier », l’œuvre Le chevalet, réalisée en 1954, première lithographie de Guy Bardone. Une thématique autour de l’atelier est ainsi proposée, à travers un dialogue entre les ateliers de Guy Bardone et René Genis à Paris, Bandol et Vaux-les-Saint-Claude. Chevalets et palettes du peintre, poses des modèles, c’est l’univers de la création picturale qui est illustré ici, une incursion dans l’intimité des artistes, lieu de création, lieu de doutes et de remises en question également parfois !

De l’estampe en noir, Guy Bardone passe rapidement à la couleur pour se rapprocher davantage de sa production picturale. « La lithographie me donnant une suite à mon travail de peintre, j’essaye d’y trouver les traductions de mes dessins, de mes aquarelles, de mes peintures d’une manière tout à fait libre », dira-t-il. Différentes techniques d’estampes sont présentées dans l’exposition: lithographie sur pierre calcaire, taille-douce, eau-forte et aquatinte sur plaque de métal, sérigraphie…

L’exposition propose également un éclairage sur la thématique de la fenêtre, qui dirigeait le regard des artistes vers les paysages ou apportait la lumière dans l’atelier, lumière crue ou filtrée par un rideau, changeante aux différentes heures de la journée.

Sont présentées dans l’exposition les dernières œuvres acquises en 2013 par le Musée de l’Abbaye, grâce au soutien de la Fondation Guy Bardone – René Genis, sous l’égide de la Fondation de France, et pour l’oeuvre de Music avec les efforts réunis des collectivités – Communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude et Ville de Saint- Claude – et l’aide de l’État par l’intermédiaire du FRAM. Cinq artistes sont concernés par ces nouvelles acquisitions : Intérieur de cathédrale (1984) de l’artiste croate Zoran Music, natures mortes de Maurice Brianchon et Jacques Truphémus, une huile sur carton d’Édouard Vuillard et enfin une série de dessins de paysages du Jura exécutés par le professeur de dessin et géologue amateur Edmond Guirand (1812-1888).

Le Musée de l’Abbaye / Donations Guy Bardone-René Genis

Inauguré le 25 octobre 2008, le Musée de l’Abbaye a la particularité de mêler patrimoine archéologique et art contemporain. Il est édifié sur les ruines d’une ancienne abbaye datant de la première moitié du onzième siècle. Lorsque Guy Bardone et René Genis, amateurs passionnés d’art moderne, ont légué à la Ville de Saint-Claude une première partie de leurs collections en 2002, la municipalité a pensé que le bâtiment construit sur les ruines du palais abbatial était propice à l’édification d’un musée. Il a donc été rénové pour accueillir les donations. L’art contemporain est également présent dans le musée, par l’accueil d’artistes d’aujourd’hui grâce à une bourse de production attribuée par

le service arts plastiques de la DRAC Franche-Comté. Tandis que le rez-de-chaussée est consacré aux expositions temporaires, les premier et deuxième étages accueillent les pièces du fonds permanent, qui couvre une période allant de la fin du XIXe siècle aux années 1980. On y trouve quelques chefs de file de l’art moderne figuratif comme Pierre Bonnard, Raoul Dufy ou encore Édouard Vuillard.

3, place de l’Abbaye39200 [email protected] 84 38 12 60www.musees-franchecomte.comOuvert de 10h à 12h et de 14h à 18h, tous les jours sauf lundi et mardi (fermé les 1er novembre, 25 décembre, 1er janvier et 1er mai)

Dessine-moi une collectionMusée de l’Abbaye / Donations Guy Bardone-René Genis12 septembre 2013 - 26 janvier 2014

© Robert Le Pennec

Jacques Truphémus - Poivrons nappe blanche sur fond orange, 2005 - Col-lection musée de l’abbaye / donations Guy Bardone – René Genis © Pierre Guenat

Édouard Vuillard - La fenêtre en hiver, circa 1893-1895 - Collection musée de l’abbaye / donations Guy Bardone – René Genis © Patrice Schmidt

Pierre Bonnard - Le bain - Collection musée de l’abbaye / donations Guy Bardone – René Genis © Patrice Schmidt

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Jean Olivier Hucleux (1923-2012) / À la pointe du crayonMusée Denon à Chalon-sur-SaôneDu 12 octobre 2013 au 3 mars 2014

Le cycle dédié à l’art contemporain au musée Denon s’achève sur une exposition consacrée à l’artiste Jean Olivier Hucleux, dont les œuvres n’ont cessé de brouiller les frontières entre peinture, dessin et photographie.

Jean Olivier Hucleux réalise les portraits de personnages célèbres d’après des photographies, avec une précision dans le trait, un souci méticuleux du détail qui brouille la frontière entre peinture et photographie. Par là même, il questionne le concept de représentation.

L’exposition est montée à partir de quatre portraits d’artistes, dont un double autoportrait et un portrait de photographe. Des œuvres d’où émane une volonté clairement affichée : toucher à la perfection de la reproduction. La notion d’hyperréalisme que l’on attribue à l’artiste, n’est cependant pas propre, comme le souligne Aude Bodet, Chef du service des collections au Centre national des arts plastiques et commissaire invité : « Il ne tient pas compte de la relation très atypique que l’artiste entretenait avec la photographie — dont il évoquait la part de “résistance”, un “espace paradoxal, à la fois d’une ambition extrême, tenir et retenir la réalité, mais aussi d’une extrême faiblesse. […]” —

une relation d’intense proximité mêlée de soupçon, qui avait commencé avec son travail de retoucheur photo entre 1939 et 1947... ». Peinture et photographie : deux disciplines qui, dans l’histoire de l’art, se sont trouvées mises en concurrence et ont posé la question de la reproduction du réel.

Trois films de Virgile Novarina, Brigitte Barbier et Peter Knapp sont également projetés durant l’exposition, pour pénétrer davantage encore l’univers de l’artiste. Car l’élaboration des œuvres de Jean Olivier Hucleux relève d’un lent processus, une manière bien particulière d’envisager la peinture et le monde, une démarche que la virtuosité du peintre a souvent éclipsée aux yeux du public. Deux photographes l’accuseront d’ailleurs même, en 1989, de contrefaçon... Travaillant à ses débuts, en 1972, sur des photographies de mauvaise qualité, Hucleux se voit contraint de recomposer l’image.

Celui qui recourait volontiers à des termes en lien avec la religion pour décrire son travail - transmutation, prédestination, initiation... - s’adonnait en effet à un véritable rituel, comme une relation intime le liant à la toile et au crayon, une immersion dans la toile au plus près du sujet, et de la peinture.

Le musée DenonLes collections du musée Denon et une partie des bâtiments actuels trouvent leur origine dans la construction d’une école gratuite de dessin à partir de 1821. Inauguré en 1866, le musée était alors organisé en deux sections, celles des sciences naturelles et celles de l’histoire et des beaux-arts, avec l’ambition encyclopédique de l’époque. En 1895, il fut baptisé musée Vivant Denon en l’honneur du grand homme natif de Chalon.

À côté de chefs-d’œuvre de la peinture napolitaine du XVIIe siècle et de l’École de Rembrandt, les réalisations du chalonnais Dominique-Vivant Denon (1747-1825), premier directeur du musée Napoléon (l’actuel musée du Louvre – Paris) et un rare ensemble de bois gravés constituent des étapes cruciales de la multiplication de l’image.

Carrefour culturel et commercial exploité par les populations depuis des milliers d’années, la vallée de la

Saône livre depuis plus de 150 ans des ensembles archéologiques singuliers en raison de leur état de conservation exceptionnel. La présentation des collections préhistoriques, des âges du bronze, du fer et gallo-romain donnent ainsi l’occasion de découvrir une

autre facette des cultures anciennes, où la simple vocation usuelle de l’objet est vite supplantée par la créativité des artisans...Le parcours actuel met l’accent sur les points forts des collections : autour d’un cabinet d’arts graphiques

consacré à Vivant Denon s’organisent des ensembles cohérents constitués de peintures italiennes, flamandes et hollandaises du XVIIe siècle, de bois gravés et de riches collections archéologiques locales de renommée internationale. Grâce à de fréquentes expositions temporaires d’art contemporain, le dialogue avec les collections anciennes favorise la mise en perspective de l’art, sa reproduction et la fonction de l’image.

Musée Denon - 3 rue Boichot(entrée place de l’Hôtel de Ville)71100 Chalon-sur-Saône03 85 94 74 41

© Patrice Josserand

Jean Olivier Hucleux devant son Double Autoportrait en cours- Photo: Jean Louis Hucleux

L’élaboration des œuvres de Jean Olivier Hucleux relève d’un lent processus, une manière bien particulière d’envisager la peinture et le monde, une démarche que la virtuosité du peintre a souvent éclipsée au yeux du public

Portrait en cours d’Erik Dietman- Photo : Jean Olivier Hucleux

© Philip Bernard

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LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONSn°9 - Décembre 2013 - Mars 2014 Supplément du journal Diversions

Musée archéologique de Dijonun programme riche et varié en 2014

Deuxexpositions temporairesUne exposition d'Art contemporain, sur le thème des pierres tombales du Moyen Age, « De pierre en pierre » de l'artiste Agnan Kroïchvili, de mai à août, dans la salle romane du musée.

« Sur les traces de l'homme » une exposition pédagogique conçue par Cap Sciences-Bordeaux, s'intéressant aux origines de l'homme, de fin août à fin novembre, dans le dortoir des Bénédictins

L'opération « Théâtre au musée », avec :Quel est cet élixir, inspiré d'Alfred de VignyPierres vivantes, en juinL'avare de Molière par la compagnie du Sablier, début juilletLa tournée des Grands Ducs par La tête de mule, début août

Des concertsLe quatuor Manfred le 16 mai Le trio T3bis dans une prestation innovante : « Archéo-Jazz », fin août

Des conférences, des visites commentées...

Profitez du musée et de son accès gratuit

Nouveaux horaires à compter du 2 novembre 2013 Du 2 novembre au 31 mars : les mercredis, samedis et dimanches,de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h, fermé les autres jours, sauf pour les groupes sur réservation

Du 1er avril au 31 octobre : tous les jours sauf les mardis, de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h

03 80 48 83 70 [email protected]

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LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°9 - Décembre 2013 - Mars 2014Supplément du journal Diversions

Les dernières salles rénovées du Musée Historique de la Ville de Strasbourg ont ouvert leurs portes en novembre, offrant l’opportunité au public de se plonger dans l’histoire complète de la capitale régionale, depuis le Moyen Âge jusqu’au XXe siècle. Un voyage à la croisée de l’histoire et des beaux-arts, de l’ethnologie et de l’architecture, à travers la collection du musée enrichie grâce à plus de 115 donateurs et d’une vingtaine d’institutions.

Au sein du bâtiment des Grandes Boucheries, construit en 1587 et qui accueille le Musée Historique depuis 1920, dix sections sont désormais ouvertes au public, sur 1700 m², regroupant documents et œuvres d’art, costumes et uniformes, maquettes, objets divers pour envisager l’Histoire avec un grand H mais aussi le quotidien des strasbourgeois au fil des siècles. Les nouvelles salles présentent l’époque napoléonienne, sans oublier les deux guerres mondiales, période pour le moins tourmentée. La riche collection de soldats en papier témoigne du passé de Strasbourg en tant que ville militaire sous Napoléon au début du XIXème siècle. En 1848 cependant, Strasbourg a des velléités républicaines tandis qu’un théâtre sort – laborieusement - de terre, place de la République pour distraire

les soldats et développer l’usage du français. On peut en admirer une maquette au Musée Historique, datée de 1813 et réalisée au 1/30e par le menuisier Bertat sur les plans de Jean Villot.

Les nouvelles salles couvrent une superficie de 425m², évoquant des thématiques économiques, militaires et culturelles. La suite de l’évolution de la cité strasbourgeoise est évoquée, avec notamment le développement des transports et leur impact sur le paysage et l’économie. Sous la coupe

allemande, la superficie de la ville s’étend, Strasbourg gagnant également un campus universitaire. Entre les deux guerres, le port se développe, ainsi que les logements sociaux. Il faudra attendre la seconde moitié du vingtième siècle, pour que Strasbourg prenne toute sa place en Europe en devenant la capitale de la communauté européenne. Dans les nouvelles salles, on peut notamment admirer une Mathis 5 CV type P, torpedo 3 places de 1925, nous rappelant que Strasbourg abrita les usines Mathis à la Meinau entre les deux guerres.

Parallèlement aux divers aménagements comme des cloisons et des vitrines supplémentaires, de nouveaux socles, combinés à une campagne de restauration, ont permis une meilleure mise en valeur des pièces, une présentation des collections menée en partenariat entre les équipes du Musée Historique et un comité scientifique. Une muséographie qui rappelle les évolutions de la ville. Ainsi, passées les parois-murailles de la première section, jusqu’en 1870, évoquant les ruelles moyenâgeuses, le visiteur retrouve un environnement plus ouvert et une lumière naturelle. La dernière section est en forme d’hémicycle, symbolisant le Parlement européen, soit la ville de Strasbourg telle que nous la connaissons aujourd’hui, cité cosmopolite ouverte sur l’Europe.

L’histoire continue... C’est d’ailleurs pour cela que la dernière section consacrée à notre époque contemporaine va encore évoluer au fil du temps, de sorte que le Musée Historique s’impose véritablement comme un lien entre le passé, l’époque contemporaine et l’avenir.

Musée Historique - 2 rue du Vieux Marché aux Poissons - Strasbourgwww.musees.strasbourg.eu

Ouverture de nouvelles salles

Pièces montrées - Frac Alsace, 30 ans de collection - Formes et Forces

Si l’anniversaire des trente ans des Frac se déroule dans chaque région durant l’année 2013, en Alsace c’est l’artiste Raphaël Zarka qui s’est vu proposer d’assurer le commissariat de deux expositions, l’une au Frac à Sélestat et l’autre au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg. Estelle Pietrzyk, directrice du MAMCS, a été associée au commissariat de cette dernière exposition à Strasbourg.

Photographies, vidéos ou sculptures, les travaux de Raphaël Zarka ont la particularité d’identifier les formes récurrentes, que ce soit en matière d’histoire de l’art, de science ou même de nature. Semblable au chercheur, voire à l’archéologue, Raphaël Zarka part en quête de formes qui semblent se répéter de par le monde, une quête qui fait elle-même œuvre dans son travail. Ainsi dans Gibellina Vecchia, une vidéo relate son parcours dans le village sicilien du même nom, l’artiste déambulant dans l’œuvre monumentale d’Alberto

Burri, qui est un hommage grandeur nature aux victimes d’un tremblement de terre qui avait détruit le lieu en 1968.

« Formes et Forces », telle est la ligne choisie pour ce volet strasbourgeois de l’exposition Pièces montrées, un titre emprunté à un ouvrage de René

Huyghe, qui fut conservateur du Musée du Louvre, psychologue et philosophe de l’art. L’une des nombreuses intertextualités dont est friand Raphaël Zarka. Les œuvres sélectionnées présentent des techniques très diverses, qu’il s’agisse de peinture ou sculpture, de vidéo ou d’installations. La palette

des générations est elle aussi très large, puisqu’elle s’étend de 1899 pour l’artiste le plus ancien - Henri Michaux - à 1978 pour le plus récent - Ziad Antar -. L’absence de réflexion chronologique ou thématique, laisse le champ libre à la subjectivité du spectateur, une subjectivité qui a également guidé le commissariat de cette exposition. La grande question très souvent soulevée dans l’œuvre de Raphaël Zarka, à savoir la quête de la forme, est aussi abordée ici. Ainsi plusieurs formes géométriques seront discernables dans certaines œuvres, à l’image du cône de Richard Monnier, géométries artificielles mises en dialogue avec des formes de la nature comme l’Aile de faucon de Balthasar Burkhard.

MAMCS - 1, place Hans Jean Arp - Strasbourgwww.musees.strasbourg.eu

Raphaël Zarka, Cretto, 2005 -Vidéo couleur sonore - Durée : 6’45 - Collection Frac Alsace © Raphaël Zarka / Vue de tournage : Cecilia Becanovic

Musée d’Art Moderne et Contemporain de StrasbourgJusqu’au 9 janvier 2014

Musée Historique de StrasbourgÀ partir du 16 novembre

Maquette du théâtre, côté Jardin, 1813, réalisée au 1/30e par le menuisier Bertat sur les plans de Jean Villot, poirier, chêne, tilleul, résineux, Strasbourg, Musée Historique.

Photo : M

. Bertola

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