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Carnet de voyage En route pour Komodo Août A peine retournés sur le bateau… nos sympathiques petits collègues d’excursion se volatilisent sous le regard inquisiteur de notre guide officiel, Agostinus. Décidément celui-là, i’nous sert à rrrien qu’à nous éloigner des vraies et belles personnes qui occupent ce bateau ! De Rinca (A) à Komodo (B) une longue traversée nous attend avec un petit mouillage pour la nuit en milieu de course…

Carnet de voyage En route pour Komodo Août 2011 A peine retournés sur le bateau… nos sympathiques petits collègues dexcursion se volatilisent sous le regard

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Carnet de voyage

En route pour Komodo

Août 2011

A peine retournés sur le bateau… nos sympathiques petits collègues d’excursion se volatilisent sous le regard inquisiteur de notre guide officiel, Agostinus. Décidément celui-là, i’nous sert à rrrien qu’à nous éloigner des vraies et belles personnes qui occupent ce bateau ! De Rinca (A) à Komodo (B) une longue traversée nous attend avec un petit mouillage pour la nuit en milieu de course… alors on s’installe sur le pont afin d’éviter l’asphyxie de notre cabine en fond de cale !

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Il est prévu que nous nous arrêtions sur Pink Beach afin de faire un petit plouf mais Agostinus vient m’expliquer qu’à présent elle est payante et qu’il vaut mieux s’arrêter sur une autre, gratuite… Voui, sauf que moi, j’ai payé pour Pink Beach ! Mais j’ai beau lui expliquer la chose… i’me fait celui qui comprend rrrien ! Et comme c’est l’heure du goûter, le voilà qui nous amène des bananes grillées, histoire de faire passer le changement de cap ! Mais c’est quoi cette croisière payée à cher !?

Moi, je te dis qu’il se met l’argent dans la poche et qu’on va l’avoir dans l’os !

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Une heure plus tard, on mouille près d’une petite île où un beau bateau a déjà ses quartiers. C’est donc là notre arrêt plouffette… Rrrien à voir avec Pink Beach que nous avions admirée sur le net lors de la préparation de ce voyage… Le minot a raison, l’entourloupe se précise… Zou ! Il fait tellement chaud sur ce pont au soleil, qu’un peu de frais en compagnie des poissons, nous fera le plus grand bien !

Mais après nos plongettes sur Bali et le paradis de Menjangan… on est beaucoup déçus par le spectacle de ces fonds marins bien pauvres… Même sous l’eau, le Loulou peut pas s’empêcher de me montrer sa boufaillisse ! Coraux morts arrachés par les nombreuses ancres, poissons absents de ce presque désert… Agostinus qui nous voit remonter très vite sur le pont comprend qu’il a pas pu nous faire prendre des vessies pour des lanternes et qu’on n’est pas très contents des prestations de sa fameuse croisière ! Qué déception, je m’en veux d’avoir réservé cette navigation de France, j’aurais mieux fait d’acheter sur place et faire jouer la concurrence… Mais c’est trop tard, ‘va falloir faire à’que ce gros bidonnas qui se la joue guide professionnel d’une force qui commence à me faire monter l’aïoli !!!

Tu sais qu’il se moque de nous, là !?

Je sais mais qu’est-ce-que tu veux qu’on fasse !? C’est lui le

chef !

Si on bisque trop, il est capable de nous débarquer dans une île déserte au milieu des komodos !

Tu voudrais quand même pas qu’on se fasse manger !?

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On décide donc de noter toutes les anomalies de cette croisière étrange en vue de s’expliquer avec le patron à notre retour sur Bali… ‘Vaut toujours mieux s’adresser à Dieu qu’à ses Saints !

En attendant, on profite de ce soleil qui se couche mais qui crame quand même encore bien la peau et on admire ce paysage magnifique qui change de couleurs au fil des miles parcourus…

Non !

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C’est dans un silence total qu’on arrive devant un petit d’archipel d’îlots qu’on devine être notre abri pour la nuit. On est vraiment au milieu de nulle part entourés d’îles désertes… Plus on s’approche et plus ça s’agite sur le pont. Nos petits collègues réapparaissent comme par miracle mais on sent bien à leurs regards fuyants qu’ils ont consigne de ne pas nous approcher… Le Loulou est bien triste de cette distance imposée, c’est vrai que ces longues heures de navigation à regarder la mer, c’est pas très excitant pour un minot de son âge…

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C’est bien là qu’on va passer la nuit. Près d’une île où la mangrove abrite toute une tribu de chauve-souris géantes qu’on pourra admirer au coucher du soleil…

C’est l’heure de l’apéro, mais pas de Pastaga, pourtant ça le ferait bien ! La prochaine fois, je m’emporte la bouteille, au diable le poids !

Pendant que nos collègues préparent le dîner qu’on sent déjà bien bon, Agostinus veut engager la conversation… Il s’étonne de notre manque d’enthousiasme et quand je lui réponds que j’ai pas payé une croisière pour faire les fiolis sur un bateau mais bien pour vivre une traversée en compagnie de locaux, il me répond à nouveau qu’il n’est pas bon de mélanger le personnel de bord et la clientèle ! Mais c’est moi qui paye, que je lui réponds ! Alors si j’ai envie d’avoir à ma table tous les minots qui sont sur ce bateau, c’est mon droit ! Mais c’est une bouche d’esques ce guide ! ‘Veut rrrien savoir et me répète qu’il a des consignes… C’est pas la peine de m’user la salive, il en fera qu’à sa tête !

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Jusqu’à ce que le dîner soit prêt… j’ai droit à la plus loufoque des conversations ! La vision d’Agostinus sur les Occidentaux !

Et bé je peux vous dire que pour lui, on est tous des porte-monnaie ambulants ! Il n’a aucune idée de combien il nous faut économiser pour pouvoir venir visiter son pays. Selon lui, chez nous, l’argent coule à flot et on est tous des nantis ! J’ai beau lui expliquer notre économie mondialisée, notre crise et la baisse de notre pouvoir d’achat… c’est peine perdue là-aussi. Pour lui, on est tous des Australiens ou des Américains, l’Europe… je me demande s’il sait où que c’est !

A table, la conversation se continue mais je ne parle même plus, j’écoute son délire en m’imprégnant de sa conception faussée que je note dans mon petit carnet… Les plats défilent, on se casse le ventre mais y’en a beaucoup trop et pas moyen de partager avec les minots et les autres matelots qui profitent du pont que nous avons abandonné… ça m’énerve au plus au point ! Quel gaspillage !

Allez maman ! Au moins, on se casse le ventre ! Et

quand le ventre il est bien rempli, le moral i’remonte !

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Dès que j’entends le générateur, je comprends que nous avons un peu d’électricité pour quelques heures. Je regagne aussitôt notre cabine aux odeurs de moteur afin de brancher tout notre matos en manque de batteries. On a que quelques heures devant nous et qu’une seule prise pour satisfaire tout l’équipement !

Je vous dis pas le bruit qui règne dans cette chambre ! En journée, c’est le moteur du bateau et le soir, le générateur électrique ! Sur le pont, adieu le silence, tous les bateaux fonctionnent sur le même principe. Les pauvres chauve-souris passent toute leur nuit dans un boucan pas possible !

Mais qu’est-ce-que tu trafiques !?

L’Agostinus il est allé se coucher ! Alors les collègues,

i’m’ont proposé une partie de pêche

nocturne ! Je cherche un seau et mon appareil

photos !

Trop bon ! Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! On se passe une bonne partie de la nuit à pécher, à blaguer, à chanter sous la lune et à rire que c’est trop bon ! Notre gatchempègue de guide… i’devrait dormir même en journée !

INIsabelle Escapade – 2011http://mistoulinetmistouline.eklablog.comhttps://www.facebook.com/pages/Mistoulin-et-Mistouline-en-Provence/384825751531072

http://www.my-art.com/isabelle-escapade/collections/provence