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1 Année 2010 - N° 27 Juin - Juillet - Août Soyez rassurés : il ne s’agit point de me faire l’écho du haro médiatique que les grands de ce monde crient contre l’Egli- se et ses ministres. C’est au contraire ceux -là même que j’entends dénoncer ! Je vou- drais leur dire, avec cette charité évangéli- que qui use des divines injures pour éveiller s’il est possible ceux qui offensent l’Esprit- Saint, je voudrais leur dire combien ils sont des hypocrites et des sépulcres blanchis. Voici peu, ils se scandalisaient de tel propos, certainement inadmissible mais sans doute accidentel, prononcé entre les murs d’une petite école bordelaise. Blanches co- lombes, ils se posaient en défenseurs d’une jeunesse considérée en péril. Du politique au médiatique, du rectorat à l’épiscopat, chacun s’en mêla. On cria même, sans peur du ridicule, à la République menacée ! Et voici bientôt fermé le minuscule collège incriminé, et ses pairs de la région menacés. Parcourons deux cents kilomètres et quelques se- maines. D’ici quelques jours à Clisson, ils ne se compte- ront plus sur les doigts d’une main, mais par dizaines de milliers, ces jeunes qui trois jours durant scanderont des paroles venues de l’enfer. Des paroles de hargne, de haine et de révolte, des appels au meurtre et au sacrifice hu- main, des hurlements de blasphème et de guerre civile. Il faut avoir au moins une fois pris connaissance de ces hor- ribles litanies, même si le pire ne peut s’écrire ici : « Nous les traquerons jusqu’au dernier souffle [les chrétiens]. Nous répandrons leur sang » (groupe BTBAM) ; « Nous avons un pacte avec Satan, un contrat signé en enfer, on sacrifie une vierge et il nous vend nos musiques. En chan- tant nous égorgeons un homme, des messes noires, des entrailles et des tortures, nous faisons le pire que nous pouvons faire » (groupe TANKARD) ; « Nous sacrifions les enfants sur les ordres de Satan » (groupe MARDUK) etc. Que ce festival de l’Enfer soit une provocation à l’endroit du Ciel est une évidence ; provocation sans li- mites, se démultipliant chaque année depuis une demie décennie. Comment, laissée à elle-même, n’attirerait-elle pas la colère du Ciel ? La justice divine apparaîtrait alors comme une miséricorde, précisément afin d’apporter li- mite à ces malheureux insensés. A n’en pas douter, ce type de péché est au nombre de ceux qui appellent la ven- geance du Ciel. Tout aussi grave, l’hypocrisie des “grands” de ce monde. S’ils s’acharnaient voici un instant contre des pro- pos déplacés d’une poignée d’imberbes en quête de per- sonnalité, ils en appellent maintenant à la diversité cultu- relle pour prendre la défense de l’infernal festival et de ses haines. Non contents de laisser faire, ils subvention- nent encore de vos deniers ces appels au crime. De trop rares chrétiens ont-ils gardé le simple courage du bon sens pour se plaindre ? Ces mêmes “grands” s’en gaus- sent en pleine Assemblée Nationale. A n’en pas douter, de tels crimes appellent la ven- geance du Ciel. Notre catéchisme nous le dit. Mais notre catéchisme dit aussi que s’il y avait eu seulement dix jus- tes en prière dans Sodome, la ville pécheresse aurait été épargnée. Alors, au vu de ces crimes renouvelés par nos modernes sociétés, nous ne pouvons que nous mettre en prière, afin d’éloigner la divine colère de nos cités. Tous donc, je vous convoque en cette nuit d’adoration répara- trice qui se déroulera toute la nuit durant du 18 au 19 juin au Prieuré Saint-Louis, ou encore au Rafflay du 19 au 20 juin. Tous, je vous invite à la procession du Très Saint Sacrement dans les rues de La Roche-sur-Yon le diman- che 20 juin après-midi (RdV à 15h30 devant l’église du Sacré-Coeur). Ainsi, tandis que les uns déverseront leur haine d’enfer, nous en appellerons quant à nous à l’A- mour de Dieu fait miséricorde en son Fils Jésus-Christ. Puisse l’Agneau de Dieu, ainsi invoqué, enlever le péché de notre monde ! Abbé P. de LA ROCQUE Ces péchés qui appellent la vengeance du Ciel SOMMAIRE Editorial (Abbé P. de La Rocque) 1 Qu’est-ce-que l’Intronisation du Sacré-Coeur dans les familles?(Abbé B. Ravilly) 2 La Bienheureuse Françoise Bellanger (Abbé P. de Maillard) 3 Des châtiments divins (Abbé P. Lorber) 4 Sermon du Jeudi Saint 2010(Abbé P. de La Rocque) 6 Carnet Paroissial mars-mai 2010, chronique du Prieuré , dates à retenir. 8

Ces péchés qui appellent la vengeance du Ciellaportelatine.org/district/prieure/nantes/Hermine27.pdf · type de péché est au nombre de ceux qui appellent la ven-geance du Ciel

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Soyez rassurés : il ne s’agit point de me faire l’écho du haro médiatique que les grands de ce monde crient contre l’Egli-se et ses ministres. C’est au contraire ceux-là même que j’entends dénoncer ! Je vou-drais leur dire, avec cette charité évangéli-

que qui use des divines injures pour éveiller s’il est possible ceux qui offensent l’Esprit-Saint, je voudrais leur dire combien ils sont des hypocrites et des sépulcres blanchis.

Voici peu, ils se scandalisaient de tel propos, certainement inadmissible mais sans doute accidentel, prononcé entre les murs d’une petite école bordelaise. Blanches co-lombes, ils se posaient en défenseurs d’une jeunesse considérée en péril. Du politique au médiatique, du rectorat à l’épiscopat, chacun s’en mêla. On cria même, sans peur

du ridicule, à la République menacée ! Et voici bientôt fermé le minuscule collège incriminé, et ses pairs de la région menacés.

Parcourons deux cents kilomètres et quelques se-maines. D’ici quelques jours à Clisson, ils ne se compte-ront plus sur les doigts d’une main, mais par dizaines de milliers, ces jeunes qui trois jours durant scanderont des paroles venues de l’enfer. Des paroles de hargne, de haine et de révolte, des appels au meurtre et au sacrifice hu-main, des hurlements de blasphème et de guerre civile. Il faut avoir au moins une fois pris connaissance de ces hor-ribles litanies, même si le pire ne peut s’écrire ici : « Nous les traquerons jusqu’au dernier souffle [les chrétiens]. Nous répandrons leur sang » (groupe BTBAM) ; « Nous avons un pacte avec Satan, un contrat signé en enfer, on sacrifie une vierge et il nous vend nos musiques. En chan-tant nous égorgeons un homme, des messes noires, des entrailles et des tortures, nous faisons le pire que nous pouvons faire » (groupe TANKARD) ; « Nous sacrifions les enfants sur les ordres de Satan » (groupe MARDUK) etc.

Que ce festival de l’Enfer soit une provocation à l’endroit du Ciel est une évidence ; provocation sans li-mites, se démultipliant chaque année depuis une demie

décennie. Comment, laissée à elle-même, n’attirerait-elle pas la colère du Ciel ? La justice divine apparaîtrait alors comme une miséricorde, précisément afin d’apporter li-mite à ces malheureux insensés. A n’en pas douter, ce type de péché est au nombre de ceux qui appellent la ven-geance du Ciel.

Tout aussi grave, l’hypocrisie des “grands” de ce monde. S’ils s’acharnaient voici un instant contre des pro-pos déplacés d’une poignée d’imberbes en quête de per-sonnalité, ils en appellent maintenant à la diversité cultu-relle pour prendre la défense de l’infernal festival et de ses haines. Non contents de laisser faire, ils subvention-nent encore de vos deniers ces appels au crime. De trop rares chrétiens ont-ils gardé le simple courage du bon sens pour se plaindre ? Ces mêmes “grands” s’en gaus-sent en pleine Assemblée Nationale.

A n’en pas douter, de tels crimes appellent la ven-geance du Ciel. Notre catéchisme nous le dit. Mais notre catéchisme dit aussi que s’il y avait eu seulement dix jus-tes en prière dans Sodome, la ville pécheresse aurait été épargnée. Alors, au vu de ces crimes renouvelés par nos modernes sociétés, nous ne pouvons que nous mettre en prière, afin d’éloigner la divine colère de nos cités. Tous donc, je vous convoque en cette nuit d’adoration répara-trice qui se déroulera toute la nuit durant du 18 au 19 juin au Prieuré Saint-Louis, ou encore au Rafflay du 19 au 20 juin. Tous, je vous invite à la procession du Très Saint Sacrement dans les rues de La Roche-sur-Yon le diman-che 20 juin après-midi (RdV à 15h30 devant l’église du Sacré-Cœur). Ainsi, tandis que les uns déverseront leur haine d’enfer, nous en appellerons quant à nous à l’A-mour de Dieu fait miséricorde en son Fils Jésus-Christ. Puisse l’Agneau de Dieu, ainsi invoqué, enlever le péché de notre monde !

Abbé P. de LA ROCQUE

Ces péchés qui appellent

la vengeance du Ciel

SOMMAIRE Editorial (Abbé P. de La Rocque) 1 Qu’est-ce-que l’Intronisation du Sacré-Cœur dans les familles?(Abbé B. Ravilly) 2 La Bienheureuse Françoise Bellanger (Abbé P. de Maillard) 3 Des châtiments divins (Abbé P. Lorber) 4 Sermon du Jeudi Saint 2010(Abbé P. de La Rocque) 6 Carnet Paroissial mars-mai 2010, chronique du Prieuré , dates à retenir. 8

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Qu’est-ce que l’Intronisation du Sacré-Cœur dans les foyers ?

Jésus a quitté le trône

de son Père « pour venir

prendre un corps sujet aux

infirmités » (Saint Vincent de

Paul) et Il veut être honoré sous

l’image de son Sacré-Cœur, sym-

bole de sa charité infinie qui at-

tend l’amour en retour.

Pour que Jésus soit aimé, nous

l’introniserons dans nos foyers.

C’est-à-dire que nous mettrons

l’image de son Sacré-Cœur à la

place d’honneur de nos demeu-

res. Il est bien évident que Jésus,

le roi des rois, ne peut avoir que

la première place au foyer chré-

tien. Dans la pièce principale de

l’habitation, une place en vue !

Cette installation de l’image du

Cœur de Jésus, est-elle toute l’in-

tronisation ? Non, il faut aussi se

consacrer à lui, lui promettre de

vivre en vrai chrétien… et tenir sa

promesse !

Comment procéder ? Qu’apporte

l’intronisation ? Quel est son but ?

son opportunité ? sa légitimité ?

son rôle dans l’apostolat ? Une

plaquette récemment sortie et

désormais à votre disposition

(Catéchisme de l’Intronisation)

répond à ces questions et aux

principales objections à cette pra-

tique. Elle examine encore les

avantages de l’adoration noctur-

ne au foyer, et livre un cérémo-

nial de l’Intronisation.

Comment doit se faire

l’Intronisation ? Avant la cérémonie, on se procu-

rera une statue du Sacré-Cœur.

On pourra sinon photographier

une statue dans une cathédrale

ou une église, et l’encadrer. On

invitera alors le prêtre pour pré-

sider à l’Intronisation.

Au jour indiqué, en présence de

tous les membres de la famille

munis d’une copie du cérémonial,

on préparera des fleurs pour le

futur trône et, après quelques

mots du prêtre, on procèdera à la

cérémonie d’Intronisation.

Par la suite, la famille réunie

pourra renouveler quotidienne-

ment sa consécration par cette

prière : « Très doux Sauveur, age-

nouillés humblement à vos pieds,

nous renouvelons la consécration

de notre famille à Votre divin

Cœur. Soyez toujours notre Roi;

nous avons en Vous confiance plei-

ne et entière. Que votre esprit im-

prègne nos pensées, nos désirs, nos

paroles et nos œuvres. Bénissez

nos entreprises ; prenez part à nos

joies, à nos épreuves, à nos tra-

vaux ; accordez-nous de mieux

Vous connaître, de Vous aimer da-

vantage, de Vous servir sans dé-

faillance. Que d'une extrémité de

la terre à l'autre reten-

tisse cette acclama-

tion : Aimé, béni et glo-

rifié soit partout et

toujours le Cœur

triomphant de Jésus !

Ainsi soit-il. »

Conséquences de l’In-

tronisation Nous honorerons le

Sacré-Cœur par une

vie vraiment chrétien-

ne : en croyant tout ce que l’Eglise

catholique romaine enseigne so-

lennellement, en remplissant nos

devoirs d’état, en observant les

commandements de Dieu et de

l’Eglise, en priant souvent, le ma-

tin, le soir, dans les tentations, les

peines et les dangers, en fréquen-

tant les sacrements.

Nous honorerons encore le Sacré

-Cœur de Jésus en nous efforçant

de vivre en intimité avec lui. Jésus

veut être traité en ami, puisqu’il

est réellement « notre seul vérita-

ble ami ». Rien n’est plus facile ni

plus consolant que d’être avec

Jésus comme avec un ami vivant

réellement au foyer.

Vers le soir, si la formule de re-

nouvellement citée plus haut était

- exceptionnellement - trop lon-

gue, on n’omettrait pas totale-

ment l’hommage à l’Hôte divin

qui daigne habiter au sein du

foyer, mais on dirait : « Vive le

cœur de Jésus dans les siècles des

siècles ! Aux Sacrés Cœurs de Jésus

et de Marie, honneur et gloire ! »

Chaque année nous célébrerons

la fête du Sacré-Cœur, qui doit

être celle du foyer : par une com-

munion réparatrice, par la réno-

vation de la consécration solen-

nelle, par l’assistance aux offices.

Nous aurons encore d’autres déli-

catesses à l’égard du Cœur de Jé-

sus : nous lui offrirons notre tra-

vail, au moins par la pensée, nous

lui dirons nos joies et nos peines,

lui demandant lumière, force,

consolation, nous lui apporterons

des fleurs, nous communierons

souvent pour l’exten-

sion de son règne,

nous aimerons sa mè-

re, la Vierge Marie, de-

venue la reine du

foyer.

En retour, Notre-

Seigneur bénira notre

famille, la réunira si

elle venait à se diviser,

répandra ses bénédic-

tions sur ses entrepri-

ses, consolera ses

membres dans leur peine. Il l’a

promis.

Le but de l’Intronisation

Le but immédiat est la sanctifica-

tion des familles. Son but éloigné

est l’établissement du Règne so-

cial du Cœur de Jésus. La famille

est le fondement de la société. Si

la famille est chrétienne, la socié-

té le sera.

L’intronisation est encore un

hommage de réparation à la Ma-

jesté divine offensée par la laïci-

sation et la dissolution de la fa-

mille, par la laïcisation de l’école

et de la Cité.

Elle proclame donc au sein de la

famille, la Royauté méconnue de

Notre Seigneur Jésus-Christ. Le

Sacré-Cœur, par son règne dans

les familles, veut s’assurer de

nouvelles conquêtes. Dans d’au-

tres pays que le nôtre, l’Intronisa-

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Nos contemporains jettent facilement l’opprobre aux gens de bien et à ceux qui cherchent à l’ê-tre. Ils les désignent alors à la vin-dicte publique en les nommant de quelque vocable infâmant. Ainsi de bons chrétiens sont maintenant appelés “traditionnalistes” ou, comme il y a quelques années, “intégristes”. Les mots devaient être assassins, ils furent martyri-sants. Les mots changent, mais non les méthodes, et ces étiquettes caricaturales, pour blessantes qu’elles soient, font souvent re-connaître ceux qui veulent garder la Foi malgré les quolibets choisis pour la rendre odieuse. Nous ne nous étonnons donc pas que pen-dant la Terreur, il fallait aussi être injurié si l’on était un fidèle catho-lique romain. Les mots étaient alors “suspect”, “aristocrate” et plus souvent encore “fanatique”. Ces accusations suffisaient pour être marginalisés, emprisonnés et souvent fusillés… Mais alors, la béatification n’était pas loin !

C’est ainsi que fut béatifiée la servante de Dieu Françoise Bel-langer. Celle-ci, fille de Pierre Bellanger, marchand tanneur et de Jeanne Besnard, naquit le 24 juin 1735. Il est doux de savoir qu’elle fut baptisée le jour même par l’abbé Tuau, vicaire de la Trinité à Angers. Françoise Bel-langer sera arrêtée en janvier 1794 et bientôt interrogée par les terroristes angevins

de la commission militaire qui compte dans ses membres Vache-ron et Bremaud. Ces deux délé-gués vont procéder à l’interroga-toire que voici :

« Prison dittes Le Bon Pasteur Commune Dangers. Séance du 9 pluviôse l’An second de la Répu-blique une et indivisible [28 jan-vier 1794] … : 23. Françoise Bel-langer âgée de 58 ans, née com-mune Dangers, fille vivante de son revenu, arrêtée chez elle à Angers depuis trois semaines, ne sait pourquoi ; a cependant dit que son opinion était de préférer les prês-tres non assermentés à ceux cons-titutionnels aux offices desquels elle n'a jamais été, adjoute quelle croit avoir été regardée comme suspecte parce quelle setait rendue dépositaire pendant quelques temps deffets appartenants à Labé Chesnau qui fut guillotiné le trente un décembre dernier (vieux stile); a encore dit avoir des parents pa-triotes à Angers qui s’occupaient de la réclamer (En marge : F). »

L’interrogatoire est signé par les deux pseudo juges.

Mais le 22 octobre 1794, les courageuses gouvernantes du

Bon Pasteur porteront plainte contre ces juges iniques. Voici quelques détails de cette déposition contre ces terroristes :

« La Belanger étant regardée par eux [les juges] comme une fa-

natique parce que avoit demeuré chez un prêtre non asser-manté, il lui ont mis une F. » Ce F, rapidement apposé en marge était la sentence pour le moins ex-péditive et voulait dire qu’elle était condamnée à être fusillée. La ma-nière dont les choses se sont pas-sées ce jour-là est décrite dans le même document. Au cours de l’in-terrogatoire, comme pour beau-coup d’autres, on entend la phra-se : « Tu es une fanatique. » Et à ce moment-là, l’un des juges dit à celui qui tient la plume : « Fous lui F. »

Une pièce officielle rapporte ce que les sectateurs de la déesse Raison entendaient alors par “fanatique” : « Proclamation du citoyen Ménard, commandant la place des [Ponts de Cé, rebapti-sés] Ponts Libres du 9 thermidor an II [27 juillet 1794]. Le com-mandant de la place des Ponts Li-bres, instruit que les citoyens conservent dans leurs maisons tout espèce de signes de fanatisme, tels que : crucifix, image d’une préten-due Vierge, images de ci-devants saints, bénitiers, etc., ordonne à tous les habitants des Ponts Libres de porter dans les 24 heures chez lui tous les signes de superstition ci-dessus énoncés, qu’ils auraient dû sacrifier plus tôt à la raison, lesquels seront demain, jour de la Décade, brûlés au pied de l’arbre de la Liberté. Passé ce délai, les

La bienheureuse Françoise Bellanger

tion a passé aux écoles, aux œu-

vres sociales, aux hôpitaux, aux

places publiques. Le. Sacré-Cœur

a même été intronisé officielle-

ment dans plusieurs pays, qui re-

connaissent sa fête comme fête

nationale. C’est pourquoi l’intro-

nisation a été approuvée par les

Papes saint Pie X, Benoît XV, Pie

XI et Pie XII, par d’innombrables

évêques, archevêques et cardi-

naux.

Une prochaine livraison de L’Her-

mine pourrait citer des extraits de

ces documents pontificaux, afin

de mieux montrer la légitimité de

l’Intronisation du Sacré-Cœur

dans les foyers ; examiner d’au-

tres aspects de cette pratique de

dévotion au Sacré-Cœur, notam-

ment l’adoration au foyer, d’où

les Foyers Adorateurs.

Abbé Bruno RAVILLY

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« La colère de Dieu se révèle du Ciel contre toute im-piété et toute injustice des hommes qui, par leur injustice, retiennent la vérité capti-ve » (Ro 1, 18). Les modernis-tes ne veulent plus entendre ces paroles de saint Paul. Aujourd-’hui, il n’est plus question que de la bonté de Dieu, de l’a-

mour. Les faits, cependant, nous montrent que le bon Dieu exerce sa justice, parfois de façon spectaculaire. Donnons quelques exemples récents. 1. Le naufrage du Saint-Philibert le 14 juin 1931 Le dimanche 7 juin 1931, pour la solennité de la Fête-Dieu, le temps avait été épouvantable, déversant des trombes d’eau sur Nantes, bouleversant la procession de la Fête-Dieu avec ses communiantes trempées. La procession dut s’interrompre. Les jours qui suivirent furent l’occasion pour les anticléricaux, qui organi-saient une excursion en mer vers l’île de Noirmoutier

Des châtiments divins

personnes dénoncées et reconnues dans les visites domiciliaires [pour] les avoir conser-

vées, seront réputées à juste raison des êtres fanatiques, indignes du glorieux titre de répu-blicains et par conséquent mauvais citoyens. Le Ct de la place, Ménard. »

La déposition des Gouvernantes du Bon Pasteur confirme l’exécution de Françoise Bel-lange, fusillée au Champ des Martyrs d’Avrillé le 13 pluviôse An II [1er février 1794] avec d’autres “fanatiques”.

L’abbé Gruget, dernier de vingt-deux enfants, né en 1751, vicaire puis curé de la Trinité à Angers, racontera par le détail quelques événements de cette époque troublée. Dans un de ses mémoires, on trouve quelques notes sur la Servante de Dieu Françoise Bel-langer : « Mlle Bellanger, fille extraordinairement vertueuse, native de la paroisse de la Trinité, et d’une famille respectable, périt aussi le même jour [1er fé-vrier 1794]. Avant la Révolution, elle demeurait chez M. Chesneau, curé de Montreuil-Belfroy. Elle s’y était retirée pour lui être utile et à sa paroisse, par les œuvres qu’elle y faisoit. Elle se retira à Angers lors-que M. Chesneau fut obligé de quitter sa paroisse pour refus de serment... M. Chesneau, curé de Montreuil, ayant été martyrisé, on ne tarda pas à mettre le scellé sur ses effets, et comme elle occupoit la maison, on pensa qu’elle pensait comme lui. On se saisit d’elle et on la conduisit au Bon Pasteur. Au bout de quelques jours, on l’interrogea. » Elle pensait que quelque per-sonne la tirerai peut-être de là, mais personne ne vint. « Et n’ayant point été réclamée, elle périt avec les au-tres, avec tous les sentiments de religion qu’on lui connaissait. »

Françoise Bellanger fut donc conduite pour être fusillée. Les terroristes angevins entouraient les fusil-lades d’un sinistre décor. Au centre d’Angers, on for-mait le cortège encadré de jacobins en costume de sans-culottes, avec la veste carmagnole et le bonnet rouge. Puis on descendait la rue Baudrière au son de la musique qui alternait l’air du « Ça ira », unissant tous les martyrs chrétiens dans une haute aristocratie,

avec la Marseillaise s’enivrant de sang chrétien. Les juges de la commission militaire, tous empanachés, ceints de longues écharpes, brandissaient leurs sabres. Les condamnés à mort étaient enchaînés par deux.

Ce 1er février la colonne passa le pont de la Maine, entra dans la Doutre, emprunta la rue

Saint-Nicolas et s’arrêta devant la prison du Bon Pasteur d’où sortirent d’autres condamnés dont Fran-çoise Bellanger. Puis on passa par la rue du Silence (aujourd’hui rue de la Meignanne) où l’on croisa une seconde chaîne qui venait de la prison du Calvaire (rue Vauvert). Ils arrivèrent à un champ d’Avrillé qui porte maintenant le nom des Martyrs où tous furent fusillés en haine de la foi. C’est en 1984 qu’un grand nombre de ces martyrs seront béatifiés, parmi lesquels on compte la bienheureuse Françoise Bellanger.

« On a vu là, confie l’abbé Chalubert, (né en 1860) des chrétiens vaillants et héroïques, de tous âges, de toutes situations sociales. Ils ont la même foi, le même amour de l’Eglise. Ils sont accusés du même crime, et ce crime c’est d’avoir été fidèles aux prêtres insermentés, d’avoir refusé tout contact avec les schis-matiques, d’avoir assisté à des messes au péril de leur vie, d’avoir fait de pieux pèlerinages, et c’est pour cela qu’on les traite de fanatiques et d’aristocrates. Et devant ces accusations qu’on voudrait infamantes et qui sont le prélude d’une condamnation certaine, je ne note aucune défaillance, aucune négation ; tous accep-tent courageusement la responsabilité de leurs actes. Une telle conduite témoigne une foi, un amour de Dieu, une espérance invincibles et aussi l’amour du prochain, qu’ils tiennent à ne pas scandaliser par une faiblesse. C’est dans la simplicité, dans la clarté du ciel qu’ils vont à la mort. » Et pour finir par le mot que Mr Gruget, le vénérable doyen témoin de ces temps malheureux, disait d’une de ces servantes de Dieu, Françoise Bellanger : « Tous se sentent et me semblent bien dédommagés de ce qu’ils ont souffert par la couronne des martyrs qu’ils ont méritée. »

Abbé Pierre de MAILLARD

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pour le 14 juin, de se moquer des curés pour l’échec de leur procession et de lancer un véritable défi au ciel : « Nous, nous aurons du beau temps pour notre promenade en mer, un temps splendide ! » En effet, le matin de ce 14 juin, le temps était superbe. Une fois le Saint-Philibert en mer, les anticléricaux organisèrent un simulacre de procession eucharisti-

que. Ils avaient apporté des défroques dont ils s’étaient parés. Déguisés en pape, curés ou reli-gieuses, ils suivaient, va-cillant comme des ivro-gnes, un rond blanc piqué au bout d’un bâton : c’é-tait leur procession avec le beau temps ! Il y avait quand même sur

le bateau des fidèles catholiques qui ne participèrent aucunement à cette profanation, notamment deux jeu-nes filles qui avaient prévu d’assister à la messe à Noirmoutier (en raison du départ matinal de Nantes). Mais, en arrivant sur l’île, la messe avait déjà été célé-brée. Elles décidèrent alors d’honorer le jour du Sei-gneur en assistant aux vêpres et demandèrent au capi-taine de bien vouloir les attendre pour le retour sur le continent. Celui-ci refusa catégoriquement, leur disant qu’il n’attendrait pas une minute de plus que l’heure prévue pour le départ. Suite à ce refus, les deux jeunes filles décidèrent de ne repartir que le lendemain. Dans l’après-midi, c’est le drame : une tempête éclate soudain alors que la si belle matinée ne la faisait nul-lement prévoir. Vu la violence du vent et de la pluie, le capitaine ne voulut point partir. Mais les organisa-teurs le harcèlent. Il lui fallut céder devant leurs me-naces. Une quarantaine de passagers, cependant, ne voulut pas embarquer. Les deux jeunes filles, bien inspirées, envoyèrent à leurs familles une dépêche di-sant qu’elles restaient coucher à l’hôtel. Durant le voyage du retour, le Saint-Philibert fut pris dans la tempête et fit complètement naufrage. Il n’y eut que huit rescapés, pour cinq cents victimes. Les dirigeants de l’Union des Coopérateurs de la Bourse du Travail et la Société des Loisirs comprirent si bien la réponse du Ciel à leur défi qu’ils rachetèrent à prix d’or tous les numéros de leur journal où avait paru l’article blasphématoire, afin de ne pas laisser de preuves de leur culpabilité. 2. L’accident d’avion des enfants du Dr Feldkamp en mars 2009 Irving Moore Bud Feldkamp est le propriétaire du plus important réseau d’avortoirs en Californie. C’est dans ses 17 Family Planning Clinics que se pratiquent le plus grand nombre d’avortements en Californie, surpassant même Planned Parenthood, c’est dire que Bud est un homme très riche. La fortune qu’il a tirée

du sang innocent lui a permis de s’acheter un bel avion privé et de payer régulièrement à ses quatre enfants de somptueuses vacances de millionnaires. En mars 2009, il avait prêté son avion à deux de ses filles qui, ac-compagnées de leurs époux et des sept en-fants qu’elles en ont eus, s’envolèrent de Californie à destina-tion du Yellowstone Club, une station de ski huppée du Montana. Après avoir parcouru plus de 3 200 km sans encombre, et arrivé à moins de 500 mètres de leur destination, l’aé-rodrome de Butte, subitement l’avion pique du nez et s’écrase dans un cimetière catholique, le Catholic Ho-ly Cross Cemetery, à proximité d’un mémorial, la “Tomb of the Unborn” (la sépulture des enfants non nés), où régulièrement des fidèles viennent prier le rosaire pour tous les enfants avortés. L’embrasement qui a suivi le crash n’a laissé aucun survivant ! 3. Un troupeau d’éléphants détruit des villages anti-chrétiens en Inde En juillet 2008, de violentes persécutions anti-chrétiennes ont éclaté dans l’état indien d’Orissa. En un an, vingt-deux religieuses âgées ont été brûlées vives quand des foules en colère ont incendié un or-phelinat dans le village de Khuntpali (district de Barh-garh). Une autre religieuse a été violée à Kandhamal, où des émeutiers ont attaqué des églises, incendié des véhicules, détruit des maisons de chrétiens. Le Père Thomas Chellen, directeur du centre pastoral détruit par une bombe, a échappé de justesse à la haine de la

foule hindoue qui vou-lait le brûler vif. Au final, il y eut cinq cents chrétiens assassinés, des milliers de blessés et sans-abri. Or, récemment, un événement étrange et dramatique a eu lieu

dans ce même état d’Orissa, qui a amené nombre de gens à s’interroger. En juillet 2009, des troupeaux d’é-léphants sauvages ont commencé à dévaster les villa-ges abritant les principaux meneurs des persécutions anti-chrétiennes. C’est ainsi que dans le district de Kandhamal, sept personnes furent tuées et plusieurs autres blessées dans une attaque perpétrée par un trou-peau de douze éléphants. Plus de deux mille cinq cents personnes vivant dans quarante-cinq villages furent concernés par ces curieux attentats. Le troupeau a parcouru quelque trois cent kilomètres en Kandha-mal. Les responsables de la faune campaient sur les lieux des attentats, essayant de comprendre pourquoi

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Sermon du Jeudi Saint 2010

- Abbé de La Rocque - « Jésus, sachant son heure venue, aima les siens et il les aima jusqu’à la fin ». Il leur livra les deux

testaments de son amour : Il institua l’eucharistie et Il confia ce sacrement à

des hommes, qui désormais seraient prêtres de Dieu. L’eucharistie, le sacerdoce, quelle part donner à chacun de ces sacrements ? Ils rivalisent en dignité ! Oh certes, seule l’eucharistie contient le Christ lui-même, seule elle est la source de toutes les grâces. Mais n’est-il pas encore plus extraordinaire de confier un tel sacrement à de pauvres hommes ? N’est-ce pas une preu-ve supérieure d’amour, que de donner à de simples indi-vidus le pouvoir d’instituer l’eucharistie, le pouvoir sur les choses du Ciel ? Oui, tel est le prêtre, tel est celui qu’en cette année sacerdotale nous voulons tout particu-lièrement louer, don pour lequel nous voulons remercier Dieu.

La grandeur du sacerdoce Nous savons comment le saint curé d’Ars s’exta-siait devant ce mystère du sacerdoce. Il comparait le prê-tre aux anges, à la Sainte Vierge. On peut réunir, dit-il, deux cents, cinq cents, mille anges ici, aucun n’aura la capacité de rendre Notre-Seigneur Jésus-Christ substan-tiellement présent ! Qu’il n’y ait qu’un seul prêtre, si in-digne soit-il : par sa parole toute puissante, Notre-Seigneur est là qui se donne, qui renouvelle son sacrifice d’amour pour chacun d’entre nous. Même la Vierge, mê-me Notre-Dame n’a pas un tel pouvoir. Certes – et c’est ce qui fait sa complicité avec le prêtre – certes avec le prêtre, mais seulement à sa suite, Notre-Dame peut dire devant les espèces eucharistiques : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, ceci est la chair de ma chair, le sang qui n’est autre que le mien conçu virginalement en mon sein ». Elle peut s’extasier devant la présence eucharisti-que mais elle ne peut réaliser la présence eucharistique. Au prêtre, ce pouvoir a été donné ! Quel ange pourra pardonner les péchés ? Dieu seul Dieu peut remettre le péché, oui Dieu seul ; et pourtant, Dieu a voulu confier à des hommes, devenus à l’autel comme au confessionnal le Dieu d’un instant, Il a voulu donner au prêtre le pouvoir de remettre les péchés, si graves, si nombreux, si répétés soient-ils, pourvu qu’ils soient sin-cèrement regrettés. Il a donné ce pouvoir au prêtre, à un

homme lui-même pécheur. Que serions nous sans le prêtre ? Où serions nous sans le prêtre ? Le prêtre est vraiment ce lien avec le Ciel, il est celui qui nous ouvre, depuis la naissance jusqu'aux ulti-mes instants de notre vie, le chemin du Paradis.

La chasteté du prêtre, gardienne de l’Alliance Le prêtre est là, non plus seu-lement sacrement de la nouvelle Alliance, Alliance nouvelle et éter-

nelle ; on peut dire du prêtre qu’il est e n quelque sorte lui-même l’Alliance vivan-te sur cette terre ; ce lien entre le Ciel et la terre. Ainsi, lorsque le prêtre communie à la messe, il ne communie pas simplement en tant qu’individu comme chacun d’en-tre nous. Non ; par la communion, il réalise en lui l’Al-liance, celle même de Dieu avec les hommes, l’alliance du Christ avec son Eglise, les divines épousailles que Dieu a voulu réaliser avec l’humanité rachetée. En cet acte de l’autel, il agit tout à la fois comme instrument du Christ mais aussi de l’Eglise, il est en quelque sorte l’Al-liance vivante, incarnée sur cette terre, pour nous rappe-ler et nous amener à cette même Alliance vécue en pléni-tude dans l’éternité. Alors, si vraiment le prêtre est ainsi en quelque sorte l’Alliance sur cette terre, nous comprenons toute l’importance, toute la beauté, toute la noblesse de la chasteté parfaite dont implicitement il a fait vœu lors-qu’il s’est avancé pour recevoir le sous-diaconat. Porteur de l’Alliance divine, il se doit d’être tout à son Dieu, il ne peut profaner une telle Alliance ! Et l’expérience le dit, cette chasteté vécue en Dieu est le secret et de la joie et de la fécondité du prêtre ! Elle est magnifique, cette chas-teté sacerdotale, et je suis persuadé que cette chasteté parfaite vécue par les prêtres, par les religieux, par les religieuses, est pour vous tous un véritable encourage-ment, un véritable exemple qui vous entraîne sur les voies du Bon Dieu, sur les voies de la générosité !

Il y a aussi les Judas … C’est ce grand mystère du prêtre que Dieu nous a communiqué aujourd’hui. Et en ce même jour, ce même mystère infiniment grand a été traversé par la trahison de l’un d’eux… Judas a entendu les divines paroles ; il a reçu le sacerdoce. Et son premier acte fut une trahison ! De tout temps, il se trouvera des prêtres indignes qui tra-hiront l’héritage, la mission, le sceau divin que Dieu a posé en eux ; de tout temps ! Et pourtant, Notre-Seigneur n’a pas reculé dans le don de ce sacrement, au motif que

les éléphants étaient ainsi sortis de leur sanctuaire. Les persécutions gagnant du terrain et d’autres

foyers chrétiens ayant été saccagés, les éléphants dé-molirent les jardins des nouveaux persécuteurs, lais-sant intacts les foyers chrétiens. Ces attaques étranges se sont répandues, et d’après un rapport, les éléphants ont déjà détruit plus de sept cents maisons dans trente villages. Personne dans ce domaine n’avait jamais vu ou même imaginé une telle apparition d’un troupeau

d’éléphants sauvages. Les éléphants ne sont pas des éléphants ordinaires, ils semblent obéir à une mission. Le ministère de l’Inde a déclaré : « Nous pensons qu’il pourrait y avoir quelque chose à voir avec la vengeance du sang des martyrs. » En fait, la crainte de Dieu est tombée sur les populations locales, qui ont appelé ces éléphants « éléphants chrétiens ».

Abbé Pascal LORBER

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certains peut-être le trahiraient. Il a com-muniqué ce sacrement, même à Judas ! Est-ce que l’histoire a retenu que tous les apôtres étaient des Judas ? Peut-on, sous prétexte qu’il y ait aujourd’hui des prê-tres qui se conduisent indignement, peut-on aujourd’hui dire que tous les prêtres sont indignes ? Peut-on attaquer le sacer-doce lui-même dans ce qui fait sa perle spirituelle, la chasteté consacrée ? Peut-on attaquer Celui qui a institué ce sacre-ment ? Peut-on attaquer le Vicaire de celui qui a institué le sacrement ?

La haine du monde à l’endroit du prêtre Ne nous étonnons pas de tous ces chiens haineux qui attaquent le Pape sous prétexte que tel ou tel prêtre s’est conduit indignement. Mais où sont ces myriades de prêtres qui ont transformé notre société, qui en ont fait une cité chrétienne, une cité même simplement humaine, alors que laissée à elle-même elle ne devient qu’un repère de bêtes sauvages. Où est tout cela ? Qui ose ainsi atta-quer le sacerdoce ? Ce sont ceux-là mêmes qui, lorsque de tels vices se trouvent vantés par des hommes politi-ques, relativisent ces drames et chantent ces nouvelles idoles des temps présents. Un prêtre vient-t-il à tomber ? On détruit, on ridiculise, on méprise le sacerdoce. Ces gens-là, Notre -Seigneur les avait appelés des sépulcres blanchis ! Pour nous, pour vous, rappelons-nous ce que Notre-Seigneur nous a dit en ce soir du Jeudi Saint : « Si le monde vous hait, ne soyez pas surpris ; ils m’ont haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde ne haïrait pas ce qui lui appartient en propre, mais parce que vous n’êtes pas du monde, parce que je vous ai appelés du monde, alors le monde vous hait. » Parce que je vous ai appelés du monde : il y a donc comme une haine instituée entre ceux que Dieu a appelés – les religieux, les religieu-ses, les prêtres – et le monde qui hait ceux qui sont ainsi consacrés à Dieu. Ne nous laissons pas déstabiliser par cette haine, elle est dans la logique même de la Bible : « Je poserai une inimitié entre toi et la femme, entre sa descendance et ta descendance » avait-il été dit à l’anti-que serpent. La descendance de la femme, c’est-à-dire le Christ, le Christ prêtre, le Christ en chacun de ses prêtres, le Christ consacré en chacune des âmes consacrées. Je poserai cette inimitié entre cette descendance virginale et la haine du démon. Parler du prêtre à Dieu et aux hommes En ce soir, magnifique entre tous, loin de ces fracas médiatiques et stupides, venons quant à nous louer Dieu, lui rendre grâce pour un tel sacrement, pour ce sacrement de l’ordre. Aimez, aimez à en montrer la beauté à vos enfants, aimez à faire respecter dans l’am-biance familiale le sacrement de l’ordre. Encore une fois, que seriez-vous, où se-riez-vous sans le sacrement de l’ordre ? Aimez à faire prier vos enfants et vos familles constituées pour les prêtres. Et je voudrais remercier ici tous ceux qui, à

travers l’œuvre des foyers adora-teurs, prient tout au cours de l’année pour ceux que Dieu a établis dépositaires du sacerdoce. Lorsque nous voyons la grandeur de la mission du prêtre, lorsque nous savons que, finalement, de sa sain-teté dépend une partie de notre propre sainteté, et bien aimons à prier pour qu’il y ait de saints prêtres ! Et lorsque nous voyons telle ou telle fragilité en eux, loin de décrier, loin

d’écraser le prêtre qui n’a fait que trébucher, loin de le rouer de coups tels les bourreaux sur le chemin de croix qui rouent de coups le Christ tombé, loin d’une telle atti-tude, venons à l’inverse par la prière, par notre aide sur-naturelle, venons aider, oui, aider les prêtres à avancer sur les chemins ô combien plus ardus pour eux de la sainteté. Rappelez-vous toujours que le prêtre coalise contre lui la haine de l’enfer ! Le saint curé d’Ars aimait à le souli-gner : il disait que lorsque l’on veut attaquer une armée, on s’en prend à son chef et bien lorsque l’on veut attaquer l’Église, on s’en prend aux prêtres, aux évêques, au pape. Le démon qui a une haine terrible contre l’Eglise s’en prend donc tout spécialement aux prêtres, aux évêques, au Pape. Alors, loin de décrier, priez ! Continuez à prier ; nous voyons la haine du démon se déchaîner, c’est quel-que part un bon signe : « Parce que vous n’êtes pas du monde, parce que je vous ai appelés du monde, alors le monde vous a haïs ». Confions tous ces combats à Notre-Seigneur. Confions à Notre-Dame, debout au pied de la Croix, ce grand mystère du Christ outragé et crucifié qui se perpétue à travers toutes les époques de l’histoire de l’Eglise. Car finalement, chacun d’entre nous serons ju-gés dans notre rapport avec ce grand mystère. Comment nous serons-nous comportés au pied de la Croix : au pied de la Croix présente, c’est-à-dire au sein même de ces luttes que l’Eglise, Christ continué sur cette terre, traver-se ? Comment nous serons-nous comportés au pied de cette croix ? Oui confions-nous en saint Jean, confions nous à Notre-Dame, afin de nous comporter toujours et en tout comme les auxiliaires du Christ souverain prêtre, pour la gloire de Dieu et pour le salut des pécheurs.

Ainsi soit-il.