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Champfleury, Du Réalisme, Lettres à madame Sand 1855 "A l'heure qu'il est, madame, on voit à deux pas de l'Exposition de peinture, dans l'avenue Montaigne,

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Champfleury, Du Réalisme, Lettres à madame Sand 1855"A l'heure qu'il est, madame, on voit à deux pas de l'Exposition de peinture, dans l'avenue Montaigne, un écriteau portant en toutes lettres : DU REALISME. G. Courbet. Exposition de quarante tableaux de son oeuvre. C'est une exhibition à la manière anglaise. Un peintre, dont le nom a fait explosion depuis la révolution de février, a choisi, dans son oeuvre, les toiles les plus significatives, et il a fait bâtir un atelier. C'est une audace incroyable, c'est le renversement de toutes institutions par la voie du jury, c'est l'appel direct au public, c'est la liberté, disent les uns. C'est un scandale, c'est l'anarchie, c'est l'art traîné dans la boue, ce sont les tréteaux de la foire, disent les autres. [...]Courbet est un factieux pour avoir représenté de bonne foi des bourgeois, des paysans, des femmes de village de grandeur naturelle. Ç'a été là le premier point. On ne veut pas admettre qu'un casseur de pierre vaut un prince: la noblesse se gendarme de ce qu'il est accordé tant de mètres de toile à des gens du peuple; seuls les souverains ont le droit d'être peints en pied, avec leurs décorations, leurs broderies et leurs physionomies officielles. Comment ? Un homme d'Ornans, un paysan enfermé dans son cercueil, se permet de rassembler à son enterrement une foule considérable: des fermiers, des gens de bas étage…"

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Courbet (1819-1877)

L’enterrement à Ornans (1849-1850)

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Courbet – Le studio du peintre(1854-1855)

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Gustave Courbet La truite 1873Huile sur toile H. 65,5 ; L. 98,5 cm Paris, musée d'Orsay

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Théophile Gautier, La Presse, 15 février 1851 :

"De tout temps, il a existé, en peinture, deux écoles : celle des idéalistes et celle des réalistes. [...] M. Courbet appartient à cette seconde école, mais il s'en sépare en ce qu'il semble s'être fixé un idéal inverse de l'idéal habituel : tandis que les réalistes simples se contentent du fac-similé de la nature telle qu'elle se présente, notre jeune peintre parodiant à son profit le vers de Nicolas Boileau paraît s'être dit : "Rien n'est beau que le laid, le laid seul est aimable. "Les types vulgaires ne lui suffisent pas ; il y met un certain choix, mais dans un autre sens il outre à dessein la grossièreté et la trivialité".

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Emile Zola, Mon Salon, (1868), "Les Actualistes« 

"Je n'ai pas à plaider ici la cause des sujets modernes. Cette cause est gagnée depuis longtemps. Personne n'oserait soutenir, après les oeuvres si remarquables de Manet et de Courbet, que le temps présent n'est pas digne du pinceau. [...] nous nous trouvons en face de la seule réalité, nous encourageons malgré nous nos peintres à nous reproduire sur leurs toiles, tels que nous sommes, avec nos costumes et nos moeurs".

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Millet – Les Glaneuses 1857

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Fidèle à l'un de ses sujets favoris, la vie paysanne, Millet livre dans ce tableau le résultat de dix années de recherches autour du thème des glaneuses. Ces femmes incarnent le prolétariat rural. Elles sont autorisées à passer rapidement, avant le coucher du soleil, dans les champs moissonnés pour ramasser un à un les épis négligés. Le peintre en représente trois au premier plan, dos cassé, regard rivé au sol. Il juxtapose ainsi les trois phases du mouvement répétitif et éreintant qu'impose cette âpre besogne : se baisser, ramasser, se relever. Leur austérité s'oppose à l'abondance de la moisson au loin : meules, gerbes, charrette et la multitude de moissonneurs qui s'agitent. Ce foisonnement festif et lumineux paraît d'autant plus lointain que le changement d'échelle est abrupt. La lumière rasante du soleil couchant accentue les volumes du premier plan et donne aux glaneuses un aspect sculptural. Elle souligne vivement leurs mains, nuques, épaules et dos et avive les couleurs de leurs vêtements.

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La toile de Manet représentait une scène de la bohème parisienne s'accordant peu avec la morale puritaine de l'époque : dans un décor champêtre près d'une rivière, une jeune femme, au sortir d'un bain, est assise nue, ses vêtements posés à côté d'elle, entourée par deux hommes en costume assis pour un pique-nique.

Ce tableau attira immédiatement l'attention du public et fut l'objet de violents sarcasmes. Il sera violemment attaqué par les critiques, provoquant un scandale particulier au coeur même du scandale général que constitua le Salon des Refusés.

Salué par de nombreux jeunes peintres qui admiraient en lui un novateur conscient de ses effets, Manet se trouva, un peu contre son gré, au centre d'une dispute opposant les défenseurs de l'art académique aux artistes « refusés ».

Manet, qui avait une ambition de réussite bourgeoise, devrait souffrir toute sa vie de ce que sa peinture, portée par une grande intuition artistique, ne lui vaille qu'une notoriété sulfureuse, mais point de reconnaissance officielle.

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Manet – Le déjeuner sur l’herbeEn 1863, il exposa "Le Bain" qui sera renommé en "Déjeuner sur l'herbe" (musée d'Orsay, Paris) au Salon des refusés, nouveau lieu d'exposition inauguré par Napoléon III accueillant, à la demande des artistes, les œuvres rejetées au Salon officiel.

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Le passage du roman "Pierre et Jean" de Maupassant est :

"Le petit paquebot sortit des jetées, tourna à gauche et soufflant, haletant, frémissant, s'en alla vers la côte lointaine qu'on apercevait dans la brume matinale. De place en place, la voile rouge d'un lourd bâteau de pêche immobile sur la mer plate avait l'air d'un gros rocher sortant de l'eau. Et la Seine descendant de Rouen semblait un large bras de mer séparant deux terres voisines. En moins d'une heure, on parvint au port de Trouville, et comme c'était le moment du bain, Pierre se rendit sur la plage.De loin, elle avait l'air d'un jardin plein de fleurs éclatantes. Sur la grande dune de plage jaune, depuis la jetée jusqu'aux Roches Noires, les ombrelles de toutes les couleurs, les chapeaux de toutes les formes, les toilettes de toutes les nuances, par groupes devant les cabines, par lignes le long du flot dispersées ça et là, ressemblaient vraiment à des bouquets énormes dans une prairie démesurée. Et le bruit confus, proche et lointain des voix égrenées dans l'air léger, les appels, les cris d'enfants qu'on baigne, les rires clairs des femmes faisaient une rumeur continue et douce, mêlée à la brise insensible et qu'on aspirait avec elle."

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Sur la plage de Boulogne- Manet

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Manet – La Plage

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Manet – Le chemin de fer

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En 1864, le Salon officiel accepta deux de ses tableaux, et, en 1865, il y exposa Olympia" (1863, musée d'Orsay, Paris), un nu inspiré de la Vénus d'Urbino de Titien qui provoqua un scandale encore plus grand que "Le déjeuner sur l'herbe".

Manet qui avait conscience d'avoir réussi là quelque chose d'important conservera ce tableau jusqu'à sa mort, et Claude Monet, après la mort de Manet organisera une collecte pour éviter que la veuve de Manet, alors en difficulté financière, ne le vende à un américain. "Olympia" rentrera au Louvre en 1893.

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Manet - Olympia

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Manet – Le bar des Folies Bergères

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En 1882, il y fut présent pour la dernière fois avec Un bar aux Folies-Bergère (Courtauld Institute Galleries, Londres), l'une de ses œuvres les plus célèbres.

Manet y donne une nouvelle fois une démonstration de son art, brillant par une interprétation impassible et objective d' une scène de la société dans laquelle il vit - une serveuse au regard vide et absent ne participant que par sa beauté extérieure aux éclats de ce palais du plaisir -, une composition en plusieurs plans spatiaux - résultant du miroir situé derrière la serveuse -, des qualités de peintre de natures mortes - le réalisme des bouteilles , des fruits, des fleurs... -, les tonalités opposant la dure froideur des éclairages à l'atmosphère enfumée du bar rendue par des couleurs atténuées.

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Daumier – Le wagon de 3ème classe

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L’Impressionnisme

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Morisot – Le berceau

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Renoir -

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Renoir par Bazille

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Pissarro écrit : "Renoir a un grand succès au Salon. Je crois qu'il est lancé, tant mieux, c'est si dur la misère !".

Pendant ces années "misère", Renoir aura peint de fabuleuses toiles impressionnistes, aujourd'hui des chefs d'oeuvres connus dans le monde entier.

  En 1880, Il rencontre une jeune modiste, Aline Charigot, qui travaille non loin de son atelier. Elle a vingt ans, elle posera pour lui dans de très nombreux tableaux. Ils se marieront en 1890, cinq ans après la naissance de Pierre, et auront trois enfants, Pierre, Jean (le cinéaste) et Claude.

Renoir est connu, apprécié, il peut maintenant profiter de la vie. Aline posera une première fois dans: "Les Canotiers à Chatou", puis comme les amis de Renoir, dans une de ses toiles majeures qu'il achèvera en 1881 "Le déjeuner des canotiers" (Aline est la jeune femme assise à gauche, et en face d'elle le peintre Gustave Caillebotte)

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Renoir – Le déjeuner des canotiers 1881

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Renoir – Le moulin de la galette

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Seurat -