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Chapitre 2. Réactions acido-basiques
• Exemples de réactions acido-‐basiques : o Le contrôle de l’acidité du sang par l’organisme est basé sur des réactions acido-‐basiques ( toute
variation peut provoquer la mort !) o Dans l’industrie : les réactions acido-‐basiques sont utilisées lors de la fabrication des engrais et
des polymères 2.1. Le pH et la réaction acido-basique a) Le pH Expérience : Mesurer le pH des différentes solutions : eau distillée, eau du robinet, acide chlorhydrique (HCl(aq)), acide éthanoïque (CH3COOH(aq)), soude (NaOH(aq)), solution d’éthanoate de sodium (CH3CooNa(aq)) en déposant une goutte de solution sur un papier pH à l’aide d’une baguette en verre. Recommencer les mesures à l’aide d’un pH-‐mètre en plongeant la sonde dans un bécher de 100 mL contenant une quantité suffisante de solution.
En général, toute solution aqueuse ayant un pH<7 est un acide. Les solutions aqueuses ayant un pH>7 sont des bases. Le pH d’une solution aqueuse diluée (concentration inférieure à 0,1 mol.L-‐1) est défini par :
pH=-‐log[H3O+] où [H3O+] représente la valeur numérique de la concentration en ions oxonium lorsqu’elle est exprimée en mol.L-‐1. Le pH d’une solution aqueuse est compris entre 0 et 14.
b) La réaction acido-‐basique Expérience : dans un ballon fermé rempli de chlorure d’hydrogène HCl(g), on insère un tube contenant quelques gouttes d’eau. L’autre extrémité du tube est immergée dans un cristallisoir contenant de l’eau distillée et de l’hélianthine. A température ambiante, le HCl est un gaz très soluble dans l’eau. Suite à sa dissolution dans l’eau, la pression baisse dans le ballon. L’eau du cristallisoir est aspirée dans le flacon et forme un jet. Une solution acide est recueillie dans le flacon l’hélianthine se colorie en rouge). Un test de mise en évidence des ions chlorure Cl-‐(aq) (test a u nitrate d’argent AgNO3) est effectué sur la solution recueillie dans le ballon.
La réaction de dissolution a comme réactif le HCl(g) et l’eau. Les produits identifiés suite à cette réaction sont les ions Cl-‐(aq) (test au AgNO3) et oxonium (la solution devient acide) :
HCl(g) + H2O(l) → H3O+(aq) + Cl-‐(aq)
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Le HCl(g) ( chlorure d’hydrogène) réagit donc avec l’eau en cédant un proton selon réaction ci-‐dessous. La solution aqueuse obtenue est appelée solution aqueuse d’acide chlorhydrique, notée HCl(aq). Cette réaction est une réaction acido-‐basique. Toute réaction acido-‐basique est interprétée comme un transfert de proton (H+) entre un acide (donneur de proton) et une base ( accepteur de proton). c) La théorie de Brönsted de l’acido-‐basicité Plusieurs théories de l’acido-‐basicité ont été proposées dans l’histoire de la chimie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide). Dans ce cours on va utiliser la définition de l’acide telle selon Bronsted et Lowry (1923).
• un acide est une espèce chimique capable de céder un ou plusieurs protons (H+) lors d’une réaction
• une base est une espèce chimique capable de fixer un ou plusieurs protons lors d’une réaction chimique
Observation : lors des réactions d’oxydoréduction il y avait un transfert d’électrons entre un donneur ( le réducteur) et un accepteur (l’oxydant) :
Red ⇌ Ox+ne-‐
Pour une réaction acido-‐basique il s’agit d’un transfert de protons :
Acide ⇌ Base + nH+
Observation : En général n=1 (exemples HCl, HNO3). Mais on connaît des espèces chimiques acides capables de céder 2 ou 3 H+ (acide sulfurique H2SO4, acide phosphorique H3PO4). On parle en ce cas de polyacides. Comme dans le cas des réactions d’oxydoréduction, le donneur et l’accepteur sont réunis sous la forme d’un couple acido-‐basique : acide/base écrit conventionnellement HA/A-‐ ou BH+/B Une réaction acido-‐basique est donc une réaction lors de laquelle un transfert de H+ se fait entre l’acide d’un couple et la base d’un autre couple. Exemples : 1) CH3COOH(aq) + NH3(aq) ⇌ CH3COO-‐(aq) + NH+4(aq) Les couples acido-‐basiques impliqués sont CH3COOH(aq)/ CH3COO-‐(aq) et NH+4(aq)/ NH3(aq) 2) H3O+(aq) + CN-‐(aq) ⇌ H2O(l) +HCN(aq) Les couples acido-‐basiques impliqués sont H3O+(aq)/ H2O(l) et HCN(aq)/ CN-‐(aq) 3) La réaction d’autoprotolyse de l’eau Il s’agit d’une réaction acido-‐basique qui implique les deux couples de l’eau H3O+(aq)/H2O(l) et H2O(l)/HO-‐(aq). La réaction a lieu entre H2O(l) en tant qu’acide du couple H2O(l)/HO-‐(aq) et H2O(l) en tant que base du couple H3O+(aq)/H2O(l) :
H2O(l) + H2O(l) ⇌ H3O+(aq) + HO-‐(aq)
L’eau est donc l’acide d’un couple et la base d’un autre couple. Une telle espèce chimique s’appelle ampholyte (ou espèce amphotère). D’autres espèces chimiques sont des ampholytes. Par exemple, l’ion hydrogénocarbonate !"!!(!")! qui est impliqué dans les couples H!O, CO!(!")/HCO!(!")! et HCO!(!")! /CO!(!")!!
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2.2. Force des acides et des bases Manip. : On mesure le pH de deux acides, par exemple HCl(aq) et CH3COOH(aq) . Les deux solutions ont la même concentration en soluté apporté 1,00.10-‐2 mol.L-‐1. On obtient :
pH(HCl)=2,0 pH(CH3COOH)=3,4
• Cas du HCl : L’équation de la réaction qui a permis d’obtenir cette solution acide est :
HCl(g) + H2O(l) → H3O+(aq) + Cl-‐(aq) Le tableau d’avancement associé est :
HCl(g) + H2O(l) → H3O+(aq) + Cl-‐(aq) 10-‐2 excès 0 0
10-‐2 -‐ ymax =0
excès ymax ymax=10-‐pH =10-‐2
=> HCl(g) est entièrement dissocié à la fin de la réaction. Cette réaction est une réaction totale. HCl(g) cède facilement son proton (H+) à l’eau. On dit qu’il est un acide fort.
• Cas du CH3COOH(aq) : L’équation de la réaction qui a permis d’obtenir cette solution acide est :
CH3COOH(l) + H2O(l) ⇌ CH3COO-‐(aq) + H3O+(aq)
Le tableau d’avancement associé est : CH3COOH(l) + H2O(l) → H3O+(aq) + CH3COO-‐(aq)
10-‐2 excès 0 0 10-‐2 -‐ ymax =9,6.10-‐3
excès 10-‐3,4 ymax=10-‐pH =10-‐3,4
Très peu de CH3COOH(l) a été dissocié. A la fin de la réaction aucun des réactifs n’est entièrement consommé. On dit que la réaction est limitée. Le symbole → doit être remplacé par ⇌ pour signaler qu’il s’agit d’un état d’équilibre qui signifie que les deux réactions, celle directe
(CH3COOH(l) + H2O(l)→ CH3COO-‐(aq) + H3O+(aq)) et l’inverse
(CH3COOH(l) + H2O(l) ← CH3COO-‐(aq) + H3O+(aq)) ont lieu au même temps et en permanence. L’acide CH3COOH est très peu dissocié (seulement 4%). C’est un acide qui cède difficilement un proton lors d’une réaction avec une base. On l’appelle, par conséquent, acide faible. En conclusion : Un acide est d’autant plus fort qu’il cède facilement un proton. Le cas extrême est celui d’un acide qui est entièrement dissocié dans l’eau. On appelle :
• Acide fort = un acide entièrement dissocié dans l’eau • Acide faible = un acide partiellement dissocié dans l’eau
La dissolution d’un acide faible dans l’eau s’accompagne d’un équilibre :
HA + H2O(l) ⇌ A-‐(aq) + H3O+(aq)
Cet équilibre est décrit par une grandeur nommée constante d’acidité du couple HA/A-‐, définie par :
!! =!! !!!!
!"
Toutes les concentrations sont exprimées en mol.L-‐1. !! , !!!! , !" représentent les valeurs numériques de ces concentrations. Ka n’a pas de dimension est dépend que de la température. Plus la valeur de Ka est grande, plus l’acide est fort ( équilibre déplacé dans le sens de la dissociation de l’acide).
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Etant données les valeurs de Ka , en pratique on utilise le cologarithme décimal de Ka, c’est-‐à-‐dire : pKa = -‐ log Ka
Exemple : le couple CH3COOH(l)/ CH3COO-‐(aq) a pKa=4,8 2.3. Echelle de pKa
2.4. Diagrammes de prédominance Un diagramme de prédominance donne l’espèce acido-‐basique majoritaire en fonction de pH. Une espèce est dite prédominante si sa concentration est 10 fois supérieure à celle des autres espèces. Pour établir un diagramme de prédominance d’un couple HA/A-‐ on calcule le cologarithme décimal dans l’expression de Ka :
K! =A! H!O!
HA
−logK! = −logA!
HA− log H!O!
pK! = −logA!
HA+ pH
d’où :
!" = !!! + !"#!!
!"
• Si l’espèce A-‐ est majoritaire, !!
!"> !" et log !!
!"> log10 = 1 et l’expression antérieure conduit à pH
> pKa+1 • Si l’espèce HA est majoritaire, !
!
!"< !" et log !!
!"< log10 = 1 et la relation entre pH et pKa conduit à
pH < pKa+1 Ces résultats peuvent être mis sous forme du diagramme ci-‐dessous :
Exemple 1: Le pKa du couple CH3COOH(l)/ CH3COO-‐(aq) est pKa=4,8. Le diagramme de prédominance pour ce couple est donc :
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On peut aussi tracer un diagramme de prédominance simplifié :
Exemple 2: Le bleu de bromothymol est un indicateur coloré obtenu par synthèse. Il permet la mesure de pH des eaux de piscine ou d'aquarium. C'est un couple acide / base, noté HInd/Ind-‐, la forme acide est jaune, la forme basique bleue. Son pKa est 6,8. Le diagramme de prédominance de ce couple est :
2.5. Solutions tampon Une solution tampon est une solution dont le pH varie très peu lorsque l’on ajoute des quantités modérées d’acide et/ou de base, ou par dilution modérée. Une solution tampon peut être réalisée :
• par ajout d’acide fort dans une solution de base faible • par ajout de base forte dans une solution d’acide faible • par mélange direct d’un acide et de sa base conjuguée
Exemple : pouvoir tampon et pH sanguin La vie humaine n’est compatible qu’avec un pH sanguin compris entre 7,0 et 7,8. Pour assurer cet intervalle de pH, le sang possède 3 tampons :
1. le couple H2CO3(aq)/HCO-‐3(aq) qui agit pour 55% du pouvoir tampon global (H2CO3(aq) représente la forme dissoute du CO2(g) dans l’eau et HCO-‐3(aq) l’ion hydrogénocarbonate)
2. le couple HbHO2/HbO-‐ (hémoglobine) (40% du pouvoir tampon global) 3. le couple H2PO-‐4(aq)/HPO2-‐4(aq) (dihydrogénophosphate/hydrogénophosphate, 5% du pouvoir tampon
global) La concentration de H2CO3(aq) est réglée par la respiration ( plus ou moins de CO2 dissout dans le sang), HCO-‐3(aq) est fourni et éliminé par les reins. Ce tampon est le plus actif et le plus rapide parmi les 3.