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Chapitre 4. La mondialisation productive
La mondialisation productive renvoie à l'internationalisation des processus de production (lorsque
un produit est constitué d'éléments réalisés dans différents pays) et à l'internationalisation des
organisations productives que sont les entreprises. Les investissement directs étrangers (IDE)
constituent un élément essentiel de ce processus et ont pour corollaire l'existence de firmes
multinationales.
Nous allons présenter dans une première section l'évolution des IDE. Nous verrons ensuite la place
des multinationales dans l'économie contemporaine et l'organisation des chaînes de valeur globales.
I. L'évolution des flux d'IDE
Les investissements directs étrangers sont les flux de capitaux internationaux par lesquels
l'entreprise d'un pays crée ou développe une filiale dans un autre pays. Un IDE entraîne non
seulement un transfert de ressources mais également l'acquisition d'un contrôle.
Il existe deux types principaux d'IDE. D'une part les investissements appelés « greenfield » qui
correspondent à la création d'une nouvelle entreprise à l'étranger (construction d'une usine par
exemple). D'autre part les opérations de fusion-acquisition qui n'entraînent pas en tant que telles un
investissement réel mais correspondent à un changement de propriété d'une unité économique
donnée. Il faut d'ailleurs souligner que les années de forte croissance des IDE ont été marquée par
des montants records pour les fusion et acquisition.
L'analyse des IDE se heurte à des difficultés de mesure. Ainsi, tous les IDE ne laissent pas
nécessairement des traces dans la balance des paiements du pays récepteur ou du pays d'origine de
l'entreprise qui investit. L'investissement peut en effet être financé par recours au marché financier
du pays d'accueil ou aux marchés internationaux de capitaux ou encore par les profits réalisés sur
place par l'unité de production déjà crée. Selon la CNUCED (commission des nations unis pour le
commerce et le développement), à la fin des années 1990 seulement un quart des investissements
étranger étaient financés par des apports e capitaux des maisons mères. Ces facteurs suggèrent que
les mesures disponibles tendent à sous-estimer les entrées de capitaux.
Il y a également des problèmes liés à l'identification de la nationalité des investissements. Ainsi, en
Russie, une très grande part des IDE entrant provient de Chypre mais correspond en fait au
rapatriement de capitaux russes qui avaient fuit dans les années 1990. Un indicateur de ce problème
1
est patent dans le fait que la Belgique et le Luxembourg se situent au 1er rang des pays en ce qui
concerne les IDE sortants depuis le début des années 2000. A l'évidence, c'est le rôle de place
financière du Luxembourg qui explique cette situation sans rapport avec la puissance réelle de
l'économie de ces pays.
Les IDE ne constituent pas un phénomène nouveau. Ils se sont développés dès la seconde moitié du
XIXème siècle, à l'époque de la première mondialisation. Dans les pays alors colonisés ou sous
zone d'influence les investissements directs étaient réalisés par des administrations publiques et des
firmes des pays colonisateurs dans les secteurs agricoles et miniers principalement. Différents
calculs montrent que la part des IDE des États-Unis et de la Grande Bretagne par rapport à leur
production nationale vers la fin des années 1960 représentait approximativement le même niveau,
qu'à la veille de la première et de la seconde guerre mondiale.
Ces investissements étrangers ont façonné les système productifs des pays de la périphérie et ont de
cette manière fortement contribué à leur spécialisation ultérieure dans le commerce international.
Sans doute bien plus qu'une dotation factorielle naturelle, tombée du ciel en quelque sorte.
Les IDE se développe à nouveau fortement à partir des années 1960 mais dans le cadre d'une
configuration très différente. En effet, alors que la première mondialisation se caractérise par des
IDE des pays du centre de l'économie capitaliste vers des pays de la périphérie, l'essor des IDE dans
les années 1960 repose essentiellement sur des investissements croisés entre les États-Unis et
l'Europe.
Dans les années 1950-1960 le taux de croissance des IDE était inférieur à celui du commerce
mondial. Dans les années 1970 le taux de croissances des IDE rejoint celui de la croissance du
commerce mondial mais cet accroissement du poids des IDE est surtout lié au ralentissement de la
croissance du commerce dans un contexte de crise.
I.1. L'essor spectaculaire des IDE à la fin du XXème siècle
La véritable accélération des IDE intervient à partir de 1985. Les flux d'investissements passent d'un
rythme annuel de 50 milliards de dollars à plus de 200 milliards en 1989-1990. En dépit de reculs
liés aux périodes de récession ils continuent leur progression pour atteindre les 1150 milliards de
dollars dans les années 1999-2000. Malgré une nouvelle diminution au lendemain de la crise
financière de 2000 ils ont à nouveau atteint un niveau très élevé en 2005 de 900 milluards de dollars
2
mais restent en deça du record de 2000.
La croissance des IDE à la fin du XXème siècle est un phénomène tout à fait important. Cette
croissance a fortement dépassé celle du commerce mondial. Ainsi, sur la période 1982-2002, la
croissance annuelle moyenne en dollars courants a été de 17% pour les IDE contre 7% pour le
commerce mondial. Cette nouvelle donne est également visible dans les chiffres sur le stock des
IDE par rapport au PIB mondial. Stable et inférieur à 5% dan s les années 1960 et 1970, ce rapport
(stock IDE / PIB mondial) dépassait 20 % en 2002.
Plusieurs facteurs peuvent évoquer pour expliquer que les IDE ne sont pas affectés par la crise du
milieu des années 1970 et qu'ils vont même s'accroître très fortement à partir du milieu des années
1980 :
• la libéralisation financière. les marchés financiers libéralisés offrent de nouvelles sources de
financement aux firmes agissant à l'échelle internationale.
• l'appréciation des monnaies japonaises et européennes au milieu des années 1980 permet
aux firmes de ces pays de se développer au niveau international à moindre coût.
• les processus d'intégration régionaux comme le marché unique européen ou l'ALENA
(Accord de libre échange nord-américain) incite les entreprises à développer des stratégies
unifiés à l'échelle régionale et à participer aux différents marchés nationaux inclus dans ces aires
régionales.
• les privatisations, notamment dans les pays en transition et émergents, qui a été favorisé par le
consensus de Washington permet aux firmes occidentales de s'établir avec des positions solides
dans ces pays en acquérant des firmes jusque là publique. Par exemple aujourd'hui au Mexique
il ne reste plus qu'une banque nationale appartenant à des mexicains et la première banque du
pays, BANAMEX, a été privatisée à la fin des années 1990 et rachetée par une grande banque
étasunienne, City Bank.
• la libéralisation des régimes d'investissements. Il existait jusqu'au début des années 1990 dans
la plupart des pays en développement qui avait jusque là une grande méfiance vis-à-vis des
multinationales un grand nombre de mesures restreignant les investissements directs étrangers.
Les gouvernements avaient les moyens d'orienter les projets dans telle ou telle région ou dans
tel ou tel secteur. ils pouvaient également interdire au capital étranger de s'établir dans un
secteur jugé stratégique. A cette époque là les expropriations de multinationales par les
gouvernements des pays du sud n'était pas rare. Depuis le milieu des années 1980 le contexte a
radicalement changé, les restrictions aux IDE ont été levées non seulement dans les législation
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nationale mais également à travers la signature d'un nombre considérable de traités bilatéraux ou
régionaux qui garantissent les droits des investisseurs. Une des version les plus extrême de cette
évolution est le chapitre 11 de l'ALENA consacré aux investissements. Ce texte prévoit en effet
que les firmes étrangères lésées par une modification des conditions de l’activité économique
dans un pays pourront obtenir réparation auprès de l’Etat concerné. Comme toute politique
publique peut avoir des conséquences sur l'activité des entreprises, ce chapitre restreint très
fortement les capacités des États à agir ou les exposent à de fortes amendes. Plus généralement
la libéralisation des régimes d'investissement augmente les possibilités pour les entreprises
étrangères d'investir et diminue les risques auxquels elles s'exposent.
• l'amélioration des moyens de transport et de communication et la libéralisation des
échanges commerciaux. Ces facteurs qui facilitent les échanges internationaux permettent aux
entreprises de réaliser des investissements dans un pays pour approvisionner le marché d'un ou
de plusieurs autres pays. L'amélioration des moyens de communication permet également
d'accroître le contrôle des maison-mères sur leurs filiales.
• l'ouverture aux investissement de pays aux marchés prometteurs, en particulier en Asie
avec la Chine et l'Inde
I.2. Les caractéristiques géographiques et sectorielles des IDE
la prépondérance des pays développés
L'envolée des IDE aux milieu des années 1980 n'a pas fondamentalement remis en cause la
prépondérance écrasante des pays développés tant comme pays d'origine que comme pays d'accueil
des IDE. Dans les années 1990 plus de 80 % des IDE étaient originaire desÉtats-Unis, d'Europe ou
du Japon. De façon symétrique, ces pays recevaient près de 70 % des IDE mondiaux. Les 2/3 des
flux d'IDE correspondent donc à des flux intertriadique.
Le fait marquant de la période est l'internationalisation des firmes européennes qui est un
phénomène massif dans les années 1990. Même en retirant les flux intra-européen, l'Europe est
depuis la fin des années 1980 la première source mondiale d'IDE. Entre 1998 et 2002, l'Europe était
à l'origine des 2/3 des IDE mondiaux et le stock d'IDE européens dans le monde serait aujourd'hui
égal ou supérieur à celui des États-Unis.
Autre phénomène important le mouvement d'internationalisation extrêmement rapide des firmes
nippones à la fin des années 1980. Un mouvement qui a cependant été brutalement arrêté du fait des
difficultés économiques du pays dans les années 1990. Le Japon en revanche est resté très
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hermétiques aux IDE étrangers.
Cette prépondérance des investissements croisés au sein de la triade reflète l'intégration économique
croissante des économies de ces trois pôles et, parallèlement, une homogénéisation des modes de
consommation des standards techniques.
La montée des services
La montée en puissance des services est également un phénomène remarquable. La première vague
d'IDE avant la première guerre mondiale visait principalement l'exploitation des ressources
agricoles ou minières. La seconde vague, après la seconde guerre mondiale a été marqué par l'essor
des investissements directs étasuniens dans le secteur manufacturier en direction principalement de
l'Europe et, dans une moindre, de l'Amérique latine ou les stratégies de substitution aux
importations empêchaient les firmes d'accéder aux marchés par le biais du commerce international.
En 1975 l'industrie manufacturière représentait 45 % du stock mondial d'IDE contre 25 % pour le
secteur primaire et 30 % pour le tertiaire. A la fin des années 1990, la répartition était
approximativement la suivante : 50% pour les services, 40% pour l'industrie et 10 % pour les
activités primaires.
Les IDE dans les pays en développement
La part des économies en développement dans le stock des IDE est déclinante sur le long terme: les
2/3 du stock mondial à la veille de la première comme de la seconde guerre mondiale ; 1/3 en 1960
; ¼ en 1980 ; 1/5 en 1990.
Jusqu'à la seconde guerre mondiale la prépondérance des flux d'investissement N/S était le reflet
des rapports coloniaux ou semi-coloniaux. L'investissement dans ce cadre était un investissement
impérial (ou impérialiste dans le vocabulaire marxiste).
A cette logique de zones d'influence économique des pays du Nord qui n'a pas véritablement
disparue s'est ajouté une logique d'intégration concurrentielle du monde capitaliste. Elle se
manifeste par des flux d'investissements entre pays riches et entre pays riches et pays émergents.
Ainsi le déclin de la part des pays en développement dans le stock mondial des IDE masque en fait
une expansion rapide du stock des IDE dans le secteur manufacturier et les services dans les
économie les plus dynamiques d'Asie et d'Amérique latine. Cette expansion déjà soutenue dans les
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années 1970 a été interrompue par la crise de la dette mais a repris très fortement à partir de la fin
des années 1980: de 1987 à 1997 vers l'ensemble des régions en transition et en développement a
progressé en moyenne de 28% en dollars courants.
Cette accélération, remise en cause momentanément par la crise asiatique, correspond cependant à
une forte concentration: dix pays capte les ¾ des flux vers les pays en développement: Chine,
Brésil, Mexique Argentine, Malaisie, Pologne, Chili, Corée du sud, Thaïlande et Vénézuela (ordre
décroissant).
En Asie un phénomène intéressant et le développement des investissements régionaux, depuis les
nouveaux pays industrialisés (Hong-Kong, Taiwan , Corée du Sud et Singapour) vers la Chine et le
Vietnam. La Chine qui occupe le 1er rang des pays récepteurs dans le monde en développement
s'est même hissé à plusieurs reprises au second rang mondial au cours des dernières années.
Par contraste, l'Afrique, le proche-orient, l'Asie du sud et l'Asie centrale n'absorbent que 2 à 3 % des
flux d'IDE.
Conclusion
Les investissements directs étrangers ne constituent pas un phénomène nouveau. A la fin du 19ème
et au début du 20ème siècle, ils étaient cantonnés pour l'essentiel dans le secteur primaire dans le
cadre de la relation de domination entre pays riches et pays de la périphérie colonisés ou sous
influence. Une nouvelle vague de développement essentiellement du fait de la croissance de
multinationales étasuniennes à partir des années 1960 intervient dans le cadre de flux
d'investissement dans le secteur manufacturier et principalement à destination d'autres pays
développés. Mais c'est depuis 1985 que les politiques du consensus de Washington, entre autres
facteurs, ont favorisé une accélération des IDE et, notamment dans le secteur des services. Dans le
même temps une dizaine de pays d'Asie et d'Amérique latine apparaissaient en pointe dans le
monde en développement comme destination de flux d'IDE.
II. Les stratégies des multinationales
Derrière les flux d'IDE que nous venons de décrire il y a des acteurs, des firmes multinationales
(FMN) capables de mener des stratégies par delà les frontières nationales.
Qu'est-ce qu'une multinationale ? Une entreprise est considérée comme une multinationale si elle
contrôle des filiales à l'étranger. Inversement, une entreprise est généralement considérée comme
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une filiale de multinationale si elle est contrôlé par une firme étrangère, c'est à dire si une firme
étrangère détient au moins10 % du capital.
Après avoir présenté la place des FMN dans l'économie mondiale, nous allons exposer leurs
stratégies et les différentes explications théoriques de l'internationalisation des firmes.
II.1. Les FMN dans l'économie mondiale
En 2002, on dénombre plus de 64 000 multinationales et 870 000 filiales. Elle n'était que 11000
avec 82000 filiales en 1987. Elles jouent un rôle déterminant dans toutes les dimensions de la
mondialisation. Par leurs investissements directs d'abord, elles affectent directement les appareils
productifs des pays récepteurs. Elles contrôlent une grande part des flux commerciaux mondiaux,
puisqu'environ 60% du commerce mondial correspond à du commerce intra-firmes. Les plus
grandes disposent également de trésorerie considérables qui leur permettent d'être des acteurs très
importants des marchés financiers. Elles exercent enfin une influence politique importante en
intervenant auprès des gouvernements, des institutions régionales et des institutions internationales.
Des entités qui peuvent être de la taille économique des États...
Les plus importantes multinationales sont des entités économiques qui peuvent surpasser les États.
ExxonMobil ou General Motors sont ainsi, au plan économique, plus importantes que des pays tels
que le Pakistan ou le Perou. Ce constat émane d’un classement effectué par la Conférence des
Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), organe rattaché à l’ONU, qui
recense les cent entités économiques les plus importantes du monde pour l’année 2000, pays et
entreprises confondues. Ces dernières trustant vingt-neuf places sur cent. La première entreprise
multinationale, la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, apparaît au 45ème rang juste
derrière le Chili et devant le Pakistan. Le Nigeria se positionne en 57ème place entre le groupe
automobile Daimler Chrysler et Général Electric.
L'intérêt de ce classement est d'utiliser un instrument de mesure commun. Alors que la taille des
entreprises est habituellement représentée par son chiffre d'affaires, la CNUCED s'est basée sur la
valeur ajouté créée par les entreprises, à savoir la somme des bénéfices avant impôt, des salaires,
des amortissements et moins value pour l’année 2000. Ce qui permet de les rapprocher du critère de
Produit Intérieur Brut, en vigueur pour les nations, et qui représente lui aussi la valeur ajoutée
produite.
7
...sont principalement basées dans les pays du Nord
La carte ci-dessous montre sans surprise que la plupart des principales multinationales sont basées
dans les pays développés et en particulier, que les actifs des entreprises basées aux États-Unis
dépassent largement ceux des pays d'Europe considéré individuellement ou collectivement.
Sur les 500 multinationales qui arrivent en tête du classement mondial, 443 appartiennent à la triade
et les firmes étasuniennes sont de loin les plus importantes. En dépit de cette écrasante domination
des pays du Nord, l'émergence de firmes multinationales depuis certains pays semi-périphériques
est un phénomène récent et qui semble devoir prendre rapidement de l'ampleur. Parmi les plus
importantes, on peut citer: les firmes mexicaines Cemex (matériaux de construction) et America
Movil (télécommunications); les pétrolières Petrobras (Brésil), Petronas (Malaisie) et China
National Petroleum Corporation ; Hyundaï (automobile) et Samsung (matériel électrique et
électronique) de Corée ; la firme de télécommunications Singtel (Singapour).
...et sont pour beaucoup des firmes industrielles
Il existe différentes façons de classer les principales entreprises mondiales. Si on retient le critère du
chiffre d'affaire mondial, les dix premières firmes étaient en 2001: 1 Wal-Mart (USA), 2 Exxon
Mobil (USA), 3 General Motors (USA), 4 BP (GB), 5 Ford (USA), 6 Daimler Chrysler (ALL-
8
USA), 7 Royal Dutch Shell (NL-GB), 8 General Electric (USA), 9 Mitsubishi (JAP), 10 Toyota
(JAP). Toutes ces firmes sont des multinationales.
Ce début de classement montre la persistance parmi les plus grandes firmes des secteurs classiques
de l'industrie, même si la montée en puissance de Wal-Mart (grande distribution) qui se se situe au
premier rang tant par le chiffre d'affaire que le nombre d'employés (1,4 millions) est un phénomène
nouveau. Au delà de ces 10 entreprises, les grandes multinationales dominent la production
mondiale dans la plupart des grands secteurs d'activité : automobile, électronique grand public,
chimie, produits pharmaceutiques, pétrole mais aussi banque, grande distribution, métallurgie,
télécommunications.
II.2. Les stratégies des FMN et les explications théoriques de l'internationalisation
Sur le plan théorique, les explications de l'internationalisation des firmes restent jusqu'à ce jour très
incomplètes et non systématiques.
On ne peut donc qu'énumérer une série d'explications partielles qui peuvent être plus ou moins
complémentaires. On peut cependant prendre comme point de départ la théorie de la croissance de
la firme de Penrose qui date de 1959.
L'analyse de la croissance de la firme considère l'entreprise comme un centre de ressources destiné
à se développer ou à disparaître. Ces ressources sont notamment des ressources manageriales, une
forme de connaissance collective indissociable de la firme elle-même. Elles participent à la
constitution d'un avantage spécifique constitué d'actifs intangibles (technologies, savoir-faire,
capital humain..) ou liés à la localisation (situation géographique et contexte institutionnel). Cet
avantage spécifique oriente la croissance de la firme. Sur la base de ses ressources et en fonction
des opportunités qui se présentent à elle, l'entreprise a trois principales options pour croître:
1/ la croissance centrée sur son propre métier dans son pays d'origine ;
2/ la diversification de ses activités dans son propre pays ;
3/ la diversification géographique qui correspond soit au développement des exportations, soit à
l'internationalisation de la production aboutissant à la création d'une entreprise multinationale.
Le choix de l'internationalisation et, en particulier, celui de la création d'une multinationales est a
priori le plus difficile: une multiplicité de facteurs rendent en effet plus compliqué, plus coûteux et
plus risqué pour une entreprise d'opérer à l'étranger. Une série d'explication sont alors avancées.
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L'insuffisance de la demande
Les premières théories à avoir été formulées datent de l'époque de la première mondialisation. Il
s'agit des travaux marxistes sur l'impérialisme (Lénine, Luxemburg). Ces théories de l'impérialisme
analysent l'internationalisation des grandes entreprises comme une conséquence des contradictions
du capitalisme: D'un côté l'accumulation excessive des profits donnent aux capitalistes des moyens
considérables pour investir ; de l'autre, l'insuffisance de la demande agrégée limite les opportunités
d'investissements avantageux. Dès lors, l'investissement à l'étranger offre une solution aux
détenteurs de capitaux pour accéder à de nouvelles sources de profit et ainsi surmonter
temporairement les contradictions du système.
Ces analyses ont eu une validité empirique assez forte pour rendre compte de l'internationalisation
du capital depuis les pays développés vers les pays colonisés ou sous influence avant la première
guerre mondiale. Mais elles n'ont pas permis d'expliquer la croissance des flux croisés d'IDE entre
pays développés dans le seconde partie du 20ième siècle, ni la situation actuelle dans laquelle la
principale puissance économique mondiale est importatrice nette de capital.
A travers le concept de firme pour tous les temps (all weather company), Pitelis propose une
nouvelle approche macroéconomique par la demande. Il pointe la volonté des entreprises de se
protéger des cycle économique nationaux grâce à la diversification géographique.
D'autres travaux s'attachent plus spécifiquement à la question des fusionacquisitions. Le contexte
global de croissance lente et de surproduction ouverte ou latente propre au régime néolibéral est
ainsi un moteur de recomposition et de concentration des oligopoles mondiaux. Les mouvements de
fusion acquisition observé permettent aux firmes non seulement de diversifier les risques mais aussi
de démanteler des capacités de production redondantes et d'accroître leurs parts de marché même
quand celuici n'est pas dynamique. Ce processus permet ainsi de faire supporter aux firmes les plus
faibles et les moins globalisées le poids de l'insuffisance de la demande.
La recherche d'un pouvoir de marché et la conquête de nouveaux marchés
Les explications par la demande peuvent être articulées aux analyses en terme de pouvoir de marché
(« market power ») qui ont été développées dès les années 1970 par des auteurs comme Hymer,
Caves ou, en France Palloix. Le comportement des firmes transnationales crée une tendance à la
monopolisation ou à l'élimination du conflit à l'échelle mondiale.
Les entreprises commencent par augmenter leurs parts de marché au niveau national aux dépens
d'autres firmes amenées à disparaître. Cela conduit à une concentration de l'offre et un
accroissement du taux de profit. Face à l'absence d'opportunités locales d'investissement, les
10
bénéfices sont engagés à l'étranger dans des projets qui participent de la même volonté d'échapper
au processus concurrentiel. Des surprofits peuvent alors être générés grâce aux barrières à l'entrée
qui protègent l'oligopole mondial du secteur concerné et à l'acquisition d'un pouvoir de marché plus
grand comme acheteur ou comme vendeur. Le degré de concentration d'un maillon de chaîne de
valeur est en effet directement corrélé à la part de la valeur ajoutée d'une chaîne de valeur qu'il est
possible de concentrer dans ce maillon. Un motif complémentaire peut être de réaliser une menace
symétrique en entrant sur le marché d'une autre firme de manière à créer les conditions d'une
collusion au sein d'un oligopole mondial.
Une des motivations importantes du déploiement à l'international des FMN correspond ainsi à une
logique de conquête de marché. Cette logique est particulièrement présente lorsqu'il existe des
barrières protectionnistes qui empêchent une firme d'exporter vers une destination donnée. dans ce
cas L'investissement étranger de la firme est un substitut au développement des exportations. La
présence sur un marché présente également des avantages en terme de connaissance affinée de
celui-ci et de meilleures satisfaction des clients. De plus, pour un certain nombre de services
d'infrastructure (eau, électricité, etc..) mais dans les activités bancaires ou dans la grande
distribution, il n'est pas ( ou de manière limitée) possible d'exporter. La conquête d'un marché
implique dans ces configurations nécessairement une implantation.
La logique de pouvoir de marché concerne aussi les investissements dans le secteur primaire. Il
s'agit alors pour les firmes d'avoir accès à des ressources naturelles (minerai, pétrole) afin
d'accroître leur puissance économique. Il peut s'agir de firme spécialisée dans les ressources
naturelles comme les les entreprises pétrolières et, dans ce cas, leur puissance est strictement liée à
leur accès à ces ressources. Il peut aussi s'agir de firmes qui veulent se garantir leurs
approvisionnements et ne pas être en situation de capture vis-à-vis de fournisseurs qui pourraient
leur imposer des prix très élevés comme dans le cas de la métallurgie.
La recherche d'un avantage techno-compétitif
D'autres auteurs soulignent au contraire que l'internationalisation croissante des firmes conduit à
une intensification de la concurrence. L'attention accordée à l'innovation semble très pertinente
étant donné le rôle décisif des avantages technologiques dans le processus concurrentiel global. En,
effet, la littérature avance que la confrontation de méthodes de production domestique avec les
conditions de nouveaux marchés favorise fortement l'innovation et montre que les firmes leaders
sont celles qui ont atteint le plus haut degré d'internationalisation de leurs réseaux d'innovation. La
11
recherche d'actifs stratégiques (des innovations concernant tant les produits que les méthodes de
production et d'organisation) est ainsi un puissant motif d'internationalisation des firmes.
Bien que le processus d'innovation se concentre dans très peu de firmes de chaque secteur à l'échelle
mondiale, la plupart des auteurs se situant dans cette perspective insistent sur le fait que les
entreprises qui s'internationalisent pour exploiter ou accroître leurs avantages technologiques
contribuent à alimenter le processus compétitif global. A l'inverse de la perspective du pouvoir de
marché, ils considèrent que la globalisation de la compétition conduit à la remise en cause de la
collusion oligopolistique au niveau national et à une intensification de la concurrence.
La perspective de la technocompétition globale accroît sa force d'explicatio avec l'intensification de
la compétition internationale et le développement d'industries manufacturières globales dans le
régime néolibéral ; elle semble en revanche relativement démunie pour expliquer l'existence de
multinationales dans les secteurs liés à l'exploitation des ressources naturelles où l'innovation
semble jouer un rôle moins décisif.
La recherche d'efficience et la perspective « diviser pour mieux régner »
Un autre type d'explication met l'accent sur les écarts de coûts salariaux mais également les
différences de législations, notamment du point de vue écologique. Le développement international
des firmes ne vise pas dans ce cas pas à la conquête d'un marché ou à la prise de contrôle sur des
ressources mais plutôt à jouer sur les coûts de production: typiquement alimenter le marché d'un
pays du nord avec des biens à plus bas prix produits dans les pays du sud. C'est le plus souvent ce
type de stratégie qui est en cause lorsqu'on évoque les délocalisations.
La perspective diviser pour mieux régner (divide and rule) développée notamment par Peoples et
Sugden montre ainsi que les entreprises peuvent exploiter la faible mobilité du travail pour obtenir
des plus bas coûts: la division géographique et culturelle de la force de travail est en effet un facteur
qui diminue la capacité de mobilisation des travailleurs et en conséquence leur pouvoir de
négociation. Cette logique est efficace par la seule crédibilité de la menace des délocalisations ; elle
peut conduire les travailleurs à renoncer à leurs revendications et même à revenir sur des droits
acquis. Ainsi, en 2004, les salariés de l'usine Bosch de Venissieux avaient-ils consentis à passer 36h
de travail hebdomadaires payées 35 pour éviter une délocalisation.
12
L'internationalisation permet à la firme d'accroître non seulement son pouvoir de négociations par
rapports à ses salariés mais également par rapport aux communautés locales et à son Etat national
en particulier. La firme peut faire valoir diverses menaces ayant trait à son contrôle de segments des
chaînes de valeur globales pour obtenir des évolutions des règles institutionnelles en matière
sociale, fiscale, monétaire ou écologique ou bien un soutien dans son développement international.
Outre le chantage à la délocalisation ou à la non-localisation, elle peut mettre en place ou menacer
de mettre en place des stratégies d'optimisation fiscale pour diminuer les paiements d'impôts en
jouant la distribution géographique de la valeur ajoutée au sein du groupe à travers des
modifications des prix internes .
La logique du diviser pour mieux régner s'appuie sur l'asymétrie entre, d'un côté, le capital devenu
extrêmement mobile et, de l'autre, le travail qui reste peu mobile et les communautés qui sont
attachées à un territoire. C'est un moyen d'émancipation partiel des contraintes politiques et sociales
de localisation sur un territoire donné. La mise en concurrence par les firmes des différents
systèmes socio productifs est opérante dans le cadre du régime néolibéral en raison des institutions
formelles qui opèrent au niveau national et supranational. Si les Etats voient leur pouvoir de
négociation vis-à-vis des firmes s'affaiblir, c'est donc en partie du fait des politiques qu'ils mènent et
des accords internationaux dans lesquels ils s'engagent.
La stratégie de recherche d'efficience n'est pas mobilisable de la même manière dans les différents
secteurs en raison de l'ancrage plus ou moins fort de leur activité dans les territoires et de la
possibilité ou non d'internationaliser le processus de production.
Le cycle du produit et la question de l'internalisation
Cette approche développée par Vernon dès 1966 met en évidence le rôle des écarts technologiques
entre nations comme déterminant de l'investissement étranger des firmes.
1. une innovation ( sur le produit ou sur le processus de production) est testé sur le marché
domestique.
2. Au fur et à mesure que cette production se banalise le nombre de concurrents s'accroît ce qui
incite les entreprises à chercher de nouveaux débouchés à l'exportation.
3. La montée du risque d'imitation encourage les firmes du pays d'origine à investir sur les
marchés étrangers, tant pour conserver la maîtrise de ces marchés que pour profiter de coûts
salariaux plus bas.
4. la production sur le marché d'origine est abandonné car la demande est satisfaite par
13
l'importation, notamment de firmes nationales produisant à l'étranger.
Une des limites de cette explication et de comprendre pourquoi les firmes préfèrent
s'internationaliser plutôt que de vendre une licence à un ou plusieurs producteurs étrangers. Si une
licence est un moyen sûr de générer des redevances et semble a priori beaucoup moins risqué qu'un
investissement productif elle pose néanmoins un problème majeur: l'entreprise à qui on cède une
licence peut devenir demain un concurrent majeur. On a vu ainsi de nombreuses firmes nippones
qui avaient acquis des licence auprès de firmes étasuniennes dans les années 1950/60 racheter 20 ou
30 ans plus tard ces même firmes étasuniennes.
En bref la firme qui a un avantage compétitif de nature technologique a intérêt dans un grand
nombre de cas à le préserver et donc à assurer elle-même l'exploitation internationale de cet
avantage.
Les stratégies globales
Les stratégies multinationales visent à produire des biens adaptés à chaque marché: chaque filiale
n'est pas spécialisée et est uniquement reliée à la maison mère. Porter (1988) montre au contraire
qu'une stratégie peut être qualifiée de globale si elle vise à unifier à l'échelle de la planète la gamme
des produits et à faire de chaque filiale une unité spécialisée dans la production d'un composant d'un
produit fini. Cette globalisation s'articule donc avec une segmentation du processus productif à
l'échelle internationale. De plus l'important pour la valorisation est la coordination de ce processus
et, souvent, le contrôle sur le produit fini (ex Nike). Dès lors les firmes peuvent avoir recours à des
stratégies globales tout en utilisant largement non pas des filiales mais des sous-traitants.
Ce type de stratégie est facilité par la libéralisation des échanges commerciaux et l'amélioration des
moyens de communication. L'entreprise qui a une stratégie globale peut contrôler les opérations
tout au long de la chaîne, depuis la R&D, la conception et le financement, jusqu'à la distribution et
la vente finale. Elle peut également redéployer ses actifs dans les différents pays en fonction des
opportunités qui se présentent ou de l'évolution des différents contexte nationaux.
Les stratégies globales s'appuient souvent sur des fusions et acquisition transnationales : plusieurs
multinationales fusionnent de manière à constituer une world company, c'est-à-dire une firme dont
l'horizon d'action est bien la planète entière.
La logique de globalisation des stratégies des firmes conduirait progressivement à leur perte de
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nationalité. En fait, si ces stratégies sont de plus en plus importantes elles ne concerne encore qu'un
petit nombre de FMN. La plupart des FMN conservent en effet une forte base nationale (activités,
propriété, management..) ou se développent principalement sur un espace régional (ALENA, UE,
ASEAN..).
Conclusion: les politiques d'attractivité des territoires en question
La dimension productive de la mondialisation s'est fortement accélérée depuis le milieu des années
1980 avec l'essor des investissement directs étrangers. Comme les autres dimension de la
mondialisation elle ne se diffuse pas de manière homogène à l'échelle de la planète. Au contraire,
les flux d'IDE ont principalement lieu au sein de la triade et les principales multinationales sont
basées dans les pays développés. Inversement des régions entières et, en particulier l'Afrique, sont
presque complètement marginalisées dans ce processus.
Néanmoins, dans la dernière période deux phénomènes marquant doivent être soulignés. D'une part
l'accroissement sensible des flux d'IDE à destination de certains pays émergents et, en premier lieu,
de la Chine. D'autre part, l'émergence de multinationales dans ces mêmes pays.
Un autre élément important à retenir est le fait que cette mondialisation productive n'est pas
indépendant des autres dimensions de la mondialisation. Au contraire, les différentes dimensions
semblent des renforcer les unes les autres. Le développement des multinationales s'accompagne
ainsi d'une gestion financière de leurs trésorerie qui joue de l'ensemble des options offertes par la
libéralisation que nous avons décrite. Différentes études montrent aussi que les multinationales, loin
de réduire les incitations à commercer entre les pays permettent au contraire de pousser plus loin la
mondialisation. En effet, si les IDE correspondent en partie à une substitution à des flux
d'exportations, dans un grand nombre d'autres cas ils résultent d'une fragmentation croissante des
processus productifs à l'échelle globale, ce dont témoigne le poids considérable du commerce
intrafirmes dans le commerce mondial.
Cette nouvelle dimension de la mondialisation est encore mal comprise par la théorie économique
qui ne dispose que d'explications parcellaires de l'internationalisation des firmes. En dépit de cette
faiblesse de la réflexion théorique la fin du XXème siècle a été marqué par un changement radical
d'attitude des gouvernements, notamment des pays en développement, vis-à-vis des firmes
multinationales.
A une attitude de défiance caractérisée par des restrictions aux IDE entrants, des mécanismes de
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contrôle et une conditionnalité a succédé une convergence vers des politiques libérales d'accueil.
Dans certains pays d'Amérique latine les multinationales ont été invitée à prendre part aux
privatisations avec des mécanismes de conversion de la dette extérieure en titres de propriété de
firmes locales : ce type de transaction a représenté sur la période 1985-1989 20 % des IDE en
Argentine, 340 %M au Mexique, 59% au Brésil et 80 % au Chili.
Dans les années 1990, un pays souhaitant attirer des IDE s'adresse à la banque mondiale qui lui
recommande , comme à tous les pays qui en font la demande, les mêmes mesures : exemptions
fiscales, concessions douanières, mise à la disposition d'infrastructures, démantèlement des
restrictions et des mécanismes de contrôle, transformation des organismes chargés du contrôle en
agence de de promotion de l'IDE... A ces mesures spécifiques s'ajoute l'arsenal des mesures de
libéralisation et de stabilisation définies dans le cadre du consensus de Washnigton qui visent à
favoriser un climat favorable à l'investissement.
Au cours des années 1990, le coûts des mesures d'attraction des IDE dans les pays en
développement comme dans les pays développés n'a cessé de s'accroître. Le dilemme pour les États
et les régions est le suivant: si ils n'ont pas intérêt à se laisser entraîner dans une surenchère
coûteuse pour attirer les IDE, ils redoutent que les firmes ne choisissent d'autres pays s'ils ne leurs
offrent pas plus d'avantage et d'aides.
On est ainsi passé d'une période où les multinationales étaient en concurrence pour investir et
devaient se plier aux exigences des États à une nouvelle période où des États endettés et cherchant à
diminuer le chômage font face à des multinationales qui se font prier pour investir. Ce processus
illustre bien la logique « diviser pour mieux régner » présentée plus haut. Et comporte de nombreux
risques.
En effet, la CNUCED (Commission des Nations Unis pour le Commerce et le Développement)
souligne que les politiques d'attractions des IDE ne devraient pas être indifférenciées car elles sont
très coûteuses et leurs effets sont incertains.
Dans les pays en développement, Les IDE peuvent sans doute dans certains cas avoir des avantages
en terme d'emplois, d'investissements productifs ou d'introduction de technologies, mais c'est loin
d'être toujours le cas. Les firmes transnationales peuvent importer massivement des biens
intermédiaires ou réexporter l'essentiel de leurs profits ce qui aura un impact négatif sur la balance
des paiements du pays concernés. Elles peuvent aussi profiter de position de pouvoir de marché
pour imposer des tarifs élevés dans certains services de distribution ( eau, électricité..) ou services
financiers ( les banques). Elles peuvent enfin empêcher les firmes locales d'acquérir de nouvelles
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technologies ou les détruire en raison de la pression concurrentielle accrue de leurs meilleures
performances. En bref, la littérature ne permet en aucun cas d'établir clairement que les IDE ont un
effet positif pour les pays en développement et pourtant les gouvernement se sont engagés au nom
d'effets positifs supposés dans des politiques très coûteuses et ont renoncé à des instruments
essentiels pour limiter les effets négatifs que peuvent avoir les multinationales.
De plus, ces politiques d'attractivité n'intervienne pas de manière essentielle dans les décisions
d'investissements des firmes multinationales. En effet des critères tels que la taille du marché, la
qualité des infrastructure ou la qualification de la main d'œuvre son,t bien plus important. il est ainsi
tout à fait marquant que le principal récepteur d'IDE dans les pays en développement est aujourd'hui
la Chine alors que ce pays est un de ceux qui impose le plus de restrictions aux multinationales qui
souhaitent y investir.
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