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Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

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Page 1: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Chapitre Un

Introduction: critères de comparaison et choix

rationnel

Page 2: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Qu’est-ce qu’un projet ?

Une utilisation particulière de ressources rares

Exemples: Une autoroute, un hôpital, un barrage, un accord de libre-échange, une ratification d’un traité international

Un projet: fait passer la collectivité concernée d’un état social à un autre

Page 3: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Qu’est-ce qu’un état social ?

Une description complète de toutes les caractéristiques pertinentes de la situation considérée

Qui consomme quoi, où et quand (la dimension temporelle est très importante car les projets prennent souvent du temps à être mis en place)

Evaluer des projets: comparer des états sociaux sur la base d’un certain critère

Chaque individu est a priori susceptible d’avoir son critère de comparaison des états sociaux

La difficulté est d’obtenir un classement de ces états sociaux sur la base de l’intérêt général (synthèse des intérêts individuels souvent opposés)

Page 4: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Relations binaires

Critère de comparaison des états sociaux tels que x et y: – Préférence stricte: x est strictement mieux

que y. – Préférence faible: x est faiblement mieux

que y.– indifference: x et y sont équivalents

préférence.– -non comparabilité: x et y ne sont pas

comparables

Page 5: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Formalisme de relations binaires

On part d’une relation de préférence faible que l’on note

x y signifie: “x est faiblement mieux que y du point de vue d’un certain critère”

La relation ressemble à la relation “plus grand ou égal”   utilisée pour comparer des nombres en mathématique

Page 6: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Facteurs d’une relation binaire Facteur asymétrique:

x y x y et non y x (x est strictement mieux que y du point de vue du critère)

Facteur symétrique: x y x y et y x (x est équivalent à y du point de vue du critère)

Facteur non-comparable x N y non x y et non y x (x et y ne sont pas comparables sur le plan du critère

Page 7: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Distinction entre équivalence et non-comparabilité

x et y ne sont pas comparable si x n’est pas faiblement mieux que y et y n’est pas faiblement mieux que x

x et y sont équivalents si x est faiblement mieux que y et y est faiblement mieux que x

Considérons un exemple pour illustrer la distinction

Page 8: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Distinction entre équivalence et non-comparabilité

Supposons une communauté constituée de deux individus (1 et 2)

On s’intéresse à l’impact d’un projet sur le revenu de ces individus (on oublie les autres caractéristiques des états sociaux)

xi : revenu de i dans l’état x

Critère: (x1,x2) (y1,y2) min (x1,x2) min (y1,y2) et x1+ x2 y1+ y2 (critère dit de Lorenz)

Un projet est (faiblement) recommandable s’il s’il ne réduit pas le revenu du plus pauvre et ne réduit pas non-plus la somme des revenus

Page 9: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Facteur symétrique du critère de Lorenz (x1,x2) (y1,y2) [min (x1,x2) min (y1,y2) et x1 + x2

y1+ y2 ] et [min (y1,y2) min (x1,x2) et y1+ y2 x1+ x2 ]

min (x1,x2) = min (y1,y2) et x1 + x2 = y1+ y2

Puisque x1 + x2 = min (x1,x2) + max(x1,x2) = y1+ y2 = min (y1,y2) + max(y1,y2) et que min (x1,x2) = min (y1,y2) , on doit donc avoir que (x1,x2) (y1,y2) min (x1,x2) = min (y1,y2) et max (x1,x2) = max (y1,y2)

Deux distributions de revenu sont équivalentes si elles donnent le même revenu à l’individu riche et le même revenu à l’individu pauvre.

Page 10: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Facteur symétrique du critère de Lorenz Par exemple les distributions (1,2) et (2,1) sont

équivalentes. Les distributions (1,2) et (2,1) diffèrent pourtant en

terme de l’identité du riche et du pauvre Dans (1,2), 1 est pauvre et 2 est riche, alors que

c’est le contraire dans (2,1) Le critère de Lorenz est un critère anonyme. Il

s’intéresse au revenu du pauvre, et à la somme des revenus, mais ne s’intéresse pas à l’identité des individus sont pauvres et riches

L’anonymat est un principe éthique assez répandu

Page 11: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Facteur non-comparable du critère de Lorenz

(x1,x2) N (y1,y2) non [min (x1,x2) min (y1,y2) et x1 + x2 y1+ y2 ] et non [min (y1,y2) min (x1,x2) et y1+ y2 x1+ x2 ]

(min (x1,x2) < min (y1,y2) et y1+ y2 < x1+ x2 ou min (y1,y2) < min (x1,x2) et x1 + x2 < y1+ y2

Deux distributions de revenu ne sont pas comparables si le pauvre dans l’une est plus riche que le pauvre dans l’autre et si la somme des revenus dans la distribution où le pauvre est plus riche est plus faible que dans l’autre.

Page 12: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Facteur non-comparable du critère de Lorenz

Par exemple (2,4) n’est pas comparable à (1,6). Le pauvre est plus riche dans (2,4) que dans (1,6) mais

la somme des revenus à distribuer dans (2,4) (6) est plus faible que la somme des revenus à distribuer dans (1,6) (7)

La pauvreté est plus faible dans (2,4) que dans (1,6) mais le revenu par tête est plus grand dans (1,6) que dans (2,4)

Le critère de Lorenz ne parvient donc pas à trancher entre 2 considérations opposées: L’efficacité (taille du gâteau) qui plaide en faveur de (1,6) et l’équité (soutien aux plus mal lotis) qui plaide en faveur de (2,4)

Page 13: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Critère de Lorenz: utilisé pour comparer des distributions de revenu entre un

nombre quelconque d’individus Une distribution de revenus A domine une

distribution B au sens de Lorenz si le revenu total détenu par les individus plus pauvres qu’un certain seuil est plus élevé en A qu’en B quelque soit le seuil.

Il est facile de voir comment ce critère permet de comparer des distributions en traçant ce qu’on appelle des courbes de Lorenz

Page 14: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Courbes de Lorenz:

On ordonne les individus d’une population du plus pauvre au plus riche.

La courbe de Lorenz montre la relation entre la position de l’individu dans l’échelle de revenu d’une part et la somme des revenus détenus par les individus situés dans une position inférieure à la position considérée d’autre part

Page 15: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Courbes de Lorenz: Traçons par exemple les courbes de Lorenz

pour les distributions (1,6) et (2,4) impliquant 2 individus considérées précédemment

position

Revenu

1 2

1

2

6

7 Courbe de Lorenz de (1,6)

Courbe de Lorenz de (2,4)

Les courbes se croisent car les 2distributions ne sont pas comparables

Page 16: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Courbes de Lorenz: On peut les utiliser pour comparer les

distributions de revenus entre pays Illustrons cela en divisant les populations de

quelques pays en déciles (i.e. en dix parties égales) basés sur le revenu (les 10% les plus pauvres, les 20% les plus pauvre, etc.)

Pays: France, E.-U., Inde, R. U., Australie,Allemagne, Italie, Espagne, Suède (1998)

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0

50000

100000

150000

200000

250000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

individual rank

cum

ula

ted

to

tal i

nco

me

Australia

France

Germany

Italy

Spain

Sweden

UK

US

India

Page 18: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Ensemble des états faiblement préférés

Considérons un état social z. On définit l’ensemble des états faiblement préférés à z, noté FP(z), par FP(z) = {x X: x z}

Page 19: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Ensemble des états faiblement dominés

De manière analogue on peut définir l’ensemble des états faiblement dominés par z, noté FD(z), par FD (z) = {x X: z x}

Page 20: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

courbes (ensemble) d’indifférence

On appelle courbe d’indifférence associée à z l’ensemble I(z) = FP(z) FD(z); L’ensemble I(z) contient tous les états sociaux qui sont jugés équivalents, par le critère, à z

Ces états sociaux ont donc la propriété d’être à la fois faiblement préférés à z et faiblement dominés par z.

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

Min(x1,x2) 2

Min(x1,x2) = 2 = min(2,3)

5

5

x1+ x2 = 5

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

Min(x1,x2) 2

Min(x1,x2) = 2 = min(2,3)

5

5

x1+ x2 = 5

x1+ x2 5

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

Min(x1,x2) 2et

x1+ x2 5

5

5

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

xx22

xx11

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22

33

22 33

FP(3,2)

5

5

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

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33

22 33

FP(3,2)

5

5

FD(3,2)

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Illustration (x=(3,2), Lorenz)

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

FP(3,2)

5

5

FD(3,2)

I(3,2) =

{(3,2), (2,3)}

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Propriété des relations binaires

Réflexivité: Tout état social x est toujours au moins aussi bien que lui-même, i.e. x x

Propriété naturelle s’appliquant à un énoncé de type “au moins aussi bien que”

Satisfait par le critère de Lorenz

Page 28: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Propriétés des relations binaires

Complétude: Pour n’importe quels deux états x et y il est toujours possible de formuler l’un ou l’autre des deux énoncés suivants: x y ou y x.

De manière équivalente, x N y n’est jamais vrai

Violé par le critère de Lorenz, nous l’avons vu

Page 29: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Propriété des relations binaires

Transitivité: six est faiblement mieux que y, ety est faiblement mieux que z, alorsx est faiblement mieux que z;

i.e. x y et y z x z. Vérifiée par le critère de Lorenz

Page 30: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Un critère non-transitif

Supposons que les états sociaux soient décrits par trois caractéristique: le taux de chômage (critère 1) le taux d’inflation (2), et le taux de croissance (3)

Toutes choses égales par ailleurs, on préfère un chômage et une inflation basse et une croissance élevée

Considérons le critère consistant à classer les états sociaux sur la base de leur performance pour une majorité de ces caractéristiques (règle “majoritaire”)

Considérons les trois états sociaux suivants

Page 31: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Un critère non-transitif z = (10, 5, 3) y = (14, 4, 6) x = (12, 3,1) y est mieux que z car y affiche une meilleure

performance que z pour deux caractéristiques sur trois (inflation et croissance)

x est mieux que y car x affiche une meilleure performance que y pour deux caractéristiques sur trois (chômage et inflation)

La transitivité voudrait que x soit mieux que z Mais z affiche une meilleure performance que x

pour deux caractéristiques sur trois (chômage et croissance)

Page 32: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Un autre critère non-transitif

S’applique aux distributions de revenus entre 2 individus

(x1,x2) (y1,y2) xi > yi pour au moins un individu i ou si xi = yi pour tous les individus i

Facteur asymétrique: (x1,x2) (y1,y2) xi > yi pour un individu i et xj yj pour tous les individus j

Facteur symétrique: (x1,x2) (y1,y2) xi > yi pour un individu i et yj > xj pour un individu j ou xi = yi pour tous les individus i

Représentons les ensembles FP(x), FD(x) et I(x) pour ce critère (dit de Pareto étendu)

Page 33: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

xx22

xx11

22

33

22 33

x1 > 3

x2 > 2

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Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

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xx11

22

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22 33

FP(3,2)

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Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

xx22

xx11

22

33

22 33

FD(3,2)

Page 36: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

xx22

xx11

22

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22 33

I(3,2)

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Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

xx22

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33

22 33

I(3,2)

Strictement mieux que (3,2)

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Illustration (x=(3,2), Pareto-étendu)

xx22

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22

33

22 33

I(3,2)

Strictement mieux que (3,2)

Strictement moins bien que (3,2)

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Ce critère n’est pas transitif

(1,4) (3,2) [en fait (1,4) (3,2)] (3,2) (2,5) [en fait (3,2) (2,5)] Pourtant, contrairement à ce qu’exigerait,

la transitivité, (2,5) (1,4) La non-transitivité est, pourtant, moins

forte ici que dans l’exemple majoritaire précédent

En effet, la non-transitivité ne concerne que des jugements formulés avec le facteur symétrique. Elle ne concerne pas le facteur asymétrique

Page 40: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Une notion plus faible: la quasi-transitivité

Définition: est quasi-transitive si son facteur asymétrique est transitif

Une relation binaire transitive est quasi-transitive mais la réciproque est fausse

Par exemple, la relation binaire Pareto-étendue est quasi-transitive

Supposons en effet que l’on ait (x1,x2) (y1,y2) et (y1,y2) (z1,z2)

Par définition, on a alors xi > yi pour un i et xj yj pour tous les individus j et yh > zh pour un h et yj zj pour tous les individus j

Par transitivité de la relation définie sur des nombres, il en découle que xi > zi pour un i et xj zj pour tous les individus j et donc, que (x1,x2) (z1,z2)

Page 41: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Une notion plus faible: la quasi-transitivité

Le critère “majoritaire” n’est pas quasi-transitif (et donc pas transitif)

La règle de Pareto-étendue est quasi-transitive mais n’est pas transitive

Mais il est une propriété encore plus faible que la quasi-transitivité: L’acyclicité

Page 42: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

L’acyclicité Définition: Une relation binaire est

acyclique si, pour toute liste finie d’états sociaux x1,…,xn pour lesquels x1 x2 … xn est vérifié, il est impossible d’avoir xn x1

La transitivité implique la quasi-transitivité qui implique elle même l’acyclicité mais les implications réciproques ne sont pas vraies.

Par exemple, le critère suivant n’est pas quasi-transitif (et donc pas transitif) mais est acyclique

Page 43: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Un critère acyclique non quasi-transitif

S’applique à des distributions de revenu entre 2 individus

(x1,x2) (y1,y2) max (x1,x2) max (y1,y2) ou xi yi pour i =1,2

Facteur asymétrique: (x1,x2) (y1,y2) max (x1,x2) < max (y1,y2) et xi > yi pour un i

Facteur symétrique: (x1,x2) (y1,y2) max (x1,x2) = max (y1,y2) ou xi yi pour i = 1,2 ou yi xi pour i =1,2

Page 44: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33Max(x1,x2) 3 Max(x1,x2) = 3 = max(3,2)

(x1,x2) (3,2)

Page 45: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

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FP(3,2)

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Illustration (x=(3,2))

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22 33

FP(3,2)

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Illustration (x=(3,2))

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22

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22 33

FP(3,2)

Page 48: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

FP(3,2)

Max(x1,x2) 3

Page 49: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

FP(3,2)

Max(x1,x2) 3

(x1,x2) (3,2)

Page 50: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

I(3,2)

Page 51: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Illustration (x=(3,2))

xx22

xx11

4545oo

22

33

22 33

I(3,2)

Strictement dominé

Strictement mieux)

Page 52: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Cette relation binaire:

Viole la quasi-transitivité En effet (3,0) (1,4) (car max (3,0) = 3

< max (1,4) = 4 et 3 > 1) De même (0,1) (3,0) (car max (0,1)=1

< max (3,0)=3 et 1 > 0 Pourtant (0,1) (1,4) n’est pas vérifiée

(car 0 < 1 et 1 < 4).

Page 53: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Cette relation binaire:

Satisfait l’acyclicité En effet, supposons que l’on ait, pour une

liste x1,…,xn d’états sociaux, x1 x2 … xn Par la transitivité de la relation définie

sur les nombres et la définition du critère , on doit avoir max (x1

1,x12) < max (xn

1,xn2)

Ce qui exclut que xn x1 soit vrai

Page 54: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Terminologie des relations binaires

On appelle quasi-ordre une relation binaire réflexive et transitive (mais pas nécessairement complète)

On appelle ordre une relation binaire réflexive, complète et transitive

Les propriétés de complétude et de transitivité (en fait d’acyclicité) des critères permettent de les utiliser pour faire des choix rationels

Page 55: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Choix rationnel du point de vue d’un critère

Imaginons qu’on ait à choisir entre un certain nombre (fini) d’alternatives (états sociaux)

On voudrait choisir le, ou les, meilleurs états sociaux (projets) du point de vue du critère

Comment définir « le meilleur » ? Les propriétés de notre critère permettent-

elles une telle définition ?

Page 56: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Meilleur = « faiblement maximal »

Soit un ensemble A = {w,x,…,z} d’états sociaux entre lesquels l’évaluateur de projets voudrait choisir

On appelle faiblement maximal dans A pour le critère tout état social (s’il en existe) qui n’est strictement dominé par aucun autre état social de A

Si on note m(A) cet ensemble, on le définit formellement par:

m(A) = {x A: y A tels que y x} Intuitivement, l’ensemble des états sociaux faiblement

maximaux dans A est le résultat rationnel d’un « tri » des projets. On rejette tous les projets qui conduisent à des états sociaux dominés par d’autres jusqu’à ce qu’on arrive à m(A)

Page 57: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Meilleur = « fortement maximal »

De façon similaire, on appelle fortement maximal dans A pour le critère tout état social (s’il en existe) qui en domine faiblement tout autre

Si on note M(A) cet ensemble, on le définit formellement par:

M(A) = {x A: x y pour tout y A} Intuitivement, un état social fortement

maximal dans A est meilleur, faiblement, que tout autre état social disponible dans cet ensemble du point de vue du critère

Page 58: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

fortement ou faiblement maximal ?

Un état fortement maximal dans A est également faiblement maximal

La réciproque est fausse Par exemple, (2,3) est faiblement, mais pas

fortement, maximal dans {(2,3), (1,5)} pour le critère de Lorenz

Si le critère est complet, les deux notions de maximalité coïncident.

Question: Étant donné un ensemble (fini) d’états sociaux résultant d’autant de projets, existe-t-il toujours des éléments faiblement (fortement) maximaux ?

Page 59: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Maximalité et acyclicité

Soit un critère réflexif de classement d’états sociaux dans X

Théorème: m(A) ≠ pour tout ensemble fini A d’états sociaux si et seulement si est acyclique

Illustration: si est le critère « majoritaire » et si A = {(10, 5, 3), (14, 4, 6), (12,3,1)} alors m(A) =

Page 60: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Mesure numérique d’un critère

Une fonction U: X mesure (ou représente) numériquement un critère si et seulement si:

Page 61: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Mesure numérique d’un critère

Une fonction U: X mesure (ou représente) numériquement un critère si et seulement si:

x’ x” U(x’) > U(x”)

Page 62: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Mesure numérique d’un critère

Une fonction U: X mesure (ou représente) numériquement un critère si et seulement si:

x’ x” U(x’) > U(x”)

x’’ x’ U(x’) < U(x”)

Page 63: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Mesure numérique d’un critère

Une fonction U: X mesure (ou représente) numériquement un critère si et seulement si:

x’ x” U(x’) > U(x”)

x’’ x’ U(x’) < U(x”)

x’ x” U(x’) = U(x”).

Page 64: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Ordinalité de la mesure numérique (1)

Le concept de mesure est ordinal Si U(x) = 6 et U(y) = 2 l’état x est

strictement préféré à l’état y. Mais on ne peut pas dire que x est

trois fois mieux que y

Page 65: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Ordinalité de la représentation numérique (2)

Page 66: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Ordinalité de la représentation numérique (2)

Si U est une fonction qui représente numériquement un critère et si f: est une fonction (d’une variable) monotone croissante, la fonction G: X définie, pour x X, par G(x) = f(U(x)) est une mesure numérique de tout aussi légitime que U

~

~

Page 67: Chapitre Un Introduction: critères de comparaison et choix rationnel

Existence de mesures numériques

Une relation binaire qui n’est pas un ordre ne peut pas être représentée numériquement par une fonction.

Une relation binaire qui est ordre peut être représentée numériquement par une fonction d’utilité si le nombre d’états sociaux envisageables est fini.