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C hef d’ A grès INC 2 École Départementale des Sapeurs-Pompiers de l’Ain 200, avenue du Capitaine Dhonne - BP 33 - 01001 BOURG EN BRESSE CEDEX Tél : 04 37 62 15 00 - Fax : 04 37 62 15 01 - www.sdis01.fr GUIDE DU STAGIAIRE « Préparons nous aujourd’hui... ...pour nos objectifs de dem’ AIN »

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Chef d’ Agrès INC 2

École Départementale des Sapeurs-Pompiers de l’Ain

200, avenue du Capitaine Dhonne - BP 33 - 01001 BOURG EN BRESSE CEDEXTél : 04 37 62 15 00 - Fax : 04 37 62 15 01 - www.sdis01.fr

GUIDE DU STAGIAIRE

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SOMMAIRE

I/Combustionetpropagation

II/Explosions

III/Comportementetréactionaufeu

IV/Lesprocédésd’extinction

V/Marchegénéraledesopérations

VI/Analysedelazoned’intervention

VII/Reconnaissanced’unsited’intervention

VIII/Élémentsàrechercherlorsdesreconnaissances

IX/Directiond’unsauvetageparlechefd’agrès

X/Élémentsd’hydraulique

XI/Évaluationdesbesoinseneau

XII/Alimentationdel’engin-pompe

XIII/Méthodesd’extinction

XIV/Feuxenvolumesclosousemi-ouverts

XV/Méthodesdeventilation

XVI/Feuxenmilieurural

XVII/Feuxdevéhicules

XVIII/Feuxd’hydrocarbures

XIX/ConnaissancedusystèmeCAMELEON

XX/Feuxparticuliers

XXI/Déblaietsurveillance

XXII/Protectiondesbiens

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I/ Introduction

L’incendie est une combustion qui se développe de manière incontrôlable dans le temps et dans l’espace.

Le chef d’agrès, confronté à un incendie, doit parfaitement en maîtriser le comporte-ment afin d’anticiper son évolution et d’empêcher sa propagation.

II/ Combustion

1/Notionssuccintesdechimie Une réaction chimique est un phénomène qui se déroule au niveau de l’atome.Un atome est formé d’un noyau de protons et de neutrons autour duquel gravitent des électrons.

Électrons Noyau

Neutrons Protons

Ces atomes, en associant leurs électrons, forment des molécules.

Une réaction chimique est la rupture des liaisons électroniques des molécules pour créer de nouvelles molécules plus stables chimiquement.

2/Réactiondecombustion La réaction de combustion est une réaction chimique exothermique d’oxydoréduction dé-clenchée par un apport d’énergie donnant des produits de combustion gazeux à haute tempéra-ture. L’oxydoréduction est l’échange d’électrons entre un réactif réducteur (cédant des élec-trons) qui est le combustible et un réactif oxydant (captant des électrons) qui est le combu-rant.

CH4 Exemple :combustion du méthane dans le dioxygène. Le dioxygène de carbone (CO2) et l’eau (H20) sont plus stables que le dioxygène et le méthane.

Ã

HHC

O O

O O

2 O2 ÃRéaction de combustion

H

HH CO2

2 H2O

p

Lumière + chaleur

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+ + =PVC PVC

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3/Comburant Un comburant est un corps chimique qui a la propriété de permettre la combustion.

Le comburant habituel est le dioxygène de l’air mais on trouve également d’autres corps comme l’ozone, les acides oxygénés, les perchlorates et les halogènes (fluor, chlore, etc...)

4/Combustible Un combustible est un corps chimique qui, avant la combustion, peut se trouver à l’état solide, liquide ou gazeux.

On trouve notamment dans les matières combustibles des matériaux d’origine organique (bois, charbon, pétrole, ...), différents métaux (sodium, magnésium, aluminium, ...) et différents gaz (méthane, soufre, ...).

5/Produitsdecombustion Les produits de combustion sont les produits qui résultent de la réaction de combustion et qui sont contenus dans les fumées.

Exemple : combustion du bois

Combustible Comburant Énergie Fumée CO2 + C + CO + H2O

Réducteur Oxydant

Exemple : combustion de P.V.C

Combustible Comburant Énergie Fumée CO2 + CO + HCL + C6H6

Ces exemples nous démontrent que les fumées contiennent des produits toxiques et inflammables.

Le chef d’agrès doit considérer les fumées comme un gaz hautement combustible.

6/Différentstypesdecombustion En fonction de la vitesse de réaction, une combustion peut être : • lente : réaction d’oxydoréduction avec faible dégagement de chaleur et absence totale de flammes (rouille)

• spontanée : réaction d’oxydoréduction avec fort dégagement de chaleur et présence de flammes sans apport d’une énergie d’activation extérieure. La réaction est engendrée par la propre chaleur des matériaux (cas typique de l’inflammation du foin humide par fermentation)

+ + =

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• vive : réaction d’oxydoréduction avec fort dégagement de chaleur et présence de flammes engendrée par une énergie d’activation (étincelle, flamme)

• très vive : réaction d’oxydoréduction avec fort dégagement de chaleur et présence de flammes engendrée par une énergie d’activation et accompagnée d’une surpression (explosion). Cette surpression peut être une déflagration ou une détonation.

7/Facteursinfluençantlavitessedecombustion Plusieurs facteurs peuvent influencer la vitesse de réaction de combustion, soit en l’aug-mentant, soit en la diminuant.

L’étatdedivisiondelamatière Plus la surface de contact entre le combustible et le comburant est importante, plus la vitesse de réaction est rapide.

Exemples : Pour une même masse, un tas de copeaux s’enflamme plus vite qu’une bûche.Pour un même volume, une nappe d’hydrocarbure s’enflamme plus vite qu’un bac.Une feuille de papier en position verticale s’enflamme plus facilement qu’une feuille en position horizontale. De même, une feuille de papier en position verticale s’enflamme plus facilement que cette même feuille collée sur un mur.

Latempérature L’influence de la température sur la vitesse de réaction est exponentielle. Plus l’incendie prend de l’ampleur, plus la vitesse de réaction est rapide. On estime que la vitesse de réaction d’oxydoréaction est doublée pour chaque accroissement de température de 10°.

Combustiondessolides,liquidesetgaz Que les combustibles soient solides, liquides ou gazeux, ce sont toujours les gaz émis par l’échauffement de ces combustibles qui s’enflamment.

Combustiondesgaz La combustion d’un gaz ne peut s’effectuer qu’à deux conditions: • si l’énergie d’activation (exprimée en joules (J)) est suffisante, • si le mélange gaz combustible / gaz comburant est dans des proportions suffisantes. Il s’agit de la limite inférieure d’explosivité (L.I.E.) et de la limite supérieure d’explosivité (L.S.E.).

Combustiondesliquides Ce sont les vapeurs émises par les liquides inflammables qui s’enflamment dans cer-taines conditions de températures et de pressions.

Lorsque les vapeurs atteignent un mélange gaz combustible / gaz comburant compris entre la L.I.E et L.S.E, l’apport d’une énergie d’activation les enflamme.

Pour qu’un liquide inflammable émette des vapeurs combustibles, il faut qu’il atteigne une certaine température: • le point éclair : c’est la température minimale à laquelle un hydrocarbure émet des vapeurs combustibles en quantité suffisante pour que le mélange avec l’air soit inflammable. À cette température, la combustion ne s’entretient pas d’elle-même. En retirant l’énergie d’acti-vation, les vapeurs s’éteignent.

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• le point d’inflammation : c’est la température à laquelle un hydrocarbure émet des va-peurs combustibles en quantité suffisante pour que le mélange avec l’air soit inflammable (1° à 3° supérieurs au point éclair). À cette température, la combustion s’entretient d’elle-même. En retirant l’énergie d’activation, la combustion des vapeurs s’entretient d’elle-même.

• le point d’auto-inflammation : c’est la température à laquelle les vapeurs émises par un hydrocarbure s’enflamment spontanément. À cette température, l’énergie d’activation est bien souvent le rayonnement.

Dangerdesvapeurscombustibles Un nombre important de nos interventions concerne des odeurs d’essence en milieu clos (sous-sols, caves, ...). Le chef d’agrès doit en permanence être vigilant face au danger occa-sionné par ces vapeurs combustibles. Il faut savoir qu’un litre d’essence dégage 200 litres de vapeurs combustibles qui, mélangées à 12 800 litres d’air - ce qui représente une pièce d’envi-ron 7 m3 - ont un pouvoir détonnant équivalent à l’explosion de 7 kg de dynamite!

Combustiondessolides La combustion des solides est plus complexe que celle des gaz ou des liquides, mais pré-sente malgré tout quelques similitudes. Ce ne sont pas les solides eux-mêmes qui brûlent, mais les gaz de décomposition émis par ces derniers lorqu’ils atteignent certaines températures.

Un solide soumis à la chaleur se décompose par pyrolyse, c’est ce qu’on pourrait appeler le point éclair en comparaison aux liquides inflammables. Comme pour la combustion des gaz, lorsque ces vapeurs de décomposition atteignent leur température d’inflammation et qu’elles sont en mélange correct avec un comburant, l’apport d’une énergie d’activation les enflamme.

La pyrolyse est la décomposition chimique provoquée par la chaleur. Cette décomposi-tion intervient même en l’absence de comburant.

Températures d’inflammation de quelques solides :Solides Températures d’inflammationbois 180° C à 340° Ccharbon 250° Cpapier journal 185° Cpolystyrène 490° C

Débitcalorifique C’est la quantité de chaleur dégagée pendant une unité de temps lors d’un incendie.

Puissance moyenne dégagée lors d’un embrasement généralisé éclair (E.G.E)Phénomène Puissance moyenne (MW)E.G.E 7

Puissance absorbée par une L.D.V à 500 l/min en considérant un rendement de 20%.Lance Puissance absorbée (MW)L.D.V 500 à 500 l/min 4

Ceci explique pourquoi le chef d’agrès doit rapidement maîtriser le sinistre. Il doit se retirer dès qu’il constate que la charge calorifique est supérieure à la puissance de la L.D.V..

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Causesdesincendies En France, un incendie domestique survient toutes les deux minutes. Les incendies do-mestiques provoquent la mort de plusieurs centaines de personnes par an. 70% des incendies meurtriers surviennent la nuit. Force est de constater que l’origine de la plupart des incendies est humaine : • malveillance : incendie criminel • négligence : conduit de cheminée non ramoné, friteuse laissée sur le feu • imprudence : plusieurs appareils électriques branchés sur la même prise, installation électrique non conforme, enfants laissés seuls avec allumettes ou briquet à leur portée, etc...

Lorsque le facteur humain n’est pas mis en accusation, les incendies peuvent être de causes naturelles (foudre, fermentation des fourrages, ...) ou énergétiques (arcs électriques, électricité statique, ...).

Propagation Le chef d’agrès doit parfaitement maîtriser les différentes façons de se propager d’un incendie. En effet, le chef d’agrès arrivant le premier sur un incendie doit, dans son idée de manoeuvre, tout mettre en oeuvre pour que cet incendie ne se propage pas.

La combustion peut se propager par transmission de chaleur ou par déplacement des substances en combustion.

Transmission de chaleur par : • rayonnement : tout corps en combustion émet de l’énergie sous forme d’ondes élec-tromagnétiques. Ce rayonnement élève la température des combustibles situés à proximité jusqu’à ce que ceux-ci émettent des gaz combustibles qui s’enflamment à leur tour.Il n’y a pas de contact entre la flamme et le combustible.

ACTIVITÉSNATURELLES

Météorologiques

Biologiques

ACTIVITÉSHUMAINESThermiques

Électriques

Chimiques

Mécaniques

MalveillanceImprudence

ÃÃÃÃÃ

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• conduction : le corps en combustion transmet de l’énergie à un conducteur qui, s’il est en contact avec un combustible, élève la température de celui-ci jusqu’à ce qu’il émette des gaz combustibles qui s’enflamment à leur tour.Il n’y a pas de contact entre la flamme et le combustible.

• convection : les gaz chauds combustibles émis lors de la combustion s’élèvent et s’ac-cumulent en partie haute. Lorsque ces gaz avoisinent les 600° C, ils produisent une distillation des combustibles situés à proximité et ils pourront s’enflammer à leur tour.

Cette propagation peut se faire verticalement

ou horizontalement si les gaz rencontrent un obstacle.

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Déplacement des substances en combustion par :

• les gaz Lors d’une combustion incomplète par manque de comburant, des nappes de gaz combus-tibles imbrûlées peuvent se diffuser verticalement ou horizontalement, attendant un apport de comburant et une énergie d’activation suffisants pour qu’elles s’enflamment. Ces inflamma-tions peuvent survenir à des distances assez lointaines du foyer initial.

• les liquides Les liquides combustibles peuvent se répandre, ce qui augmente leur surface d’évapora-tion et accroît le développement des flammes.

• les solides Lors d’un incendie, des brandons ou escarbilles incandescents peuvent être projetés à plusieurs mètres, déplaçant ainsi le foyer initial par des bonds successifs. Ce mode de propa-gation est souvent observé lors des feux de forêts.

Propagation d’un feu en milieu clos ou semi-clos La propagation d’un feu en milieu clos ou semi-clos est directement liée à la structure du bâtiment et à la charge calorifique des locaux.

Propagation dans un bâtiment ancien Ces bâtiments n’étant pas soumis à la réglementation actuelle, le risque de propagation d’un incendie est très important. Le feu se dé-veloppe librement et rapidement par un apport massif de comburant. Ce développement anarchique est provoqué par la faible résistance au feu (fenêtres en simple vitrage, cloisons et portes non coupe-feu, ..), la forte réaction au feu des matériaux utilisés (escaliers en bois, ...), l’absence de prévention (escaliers non encloisonnés, non désenfumés, ..) et la charge calorifique importante de ces locaux.

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Propagation dans un bâtiment récent Ces bâtiments étant soumis à la réglementation actuelle, ils ont une forte résistance au feu (fenêtres en double vitrage, cloisons et portes coupe-feu, ...). Les matériaux utilisés ont une faible réaction au feu (escaliers en béton, ...). La construction de ces bâtiments a tenu compte d’éléments de prévention (escaliers encloisonnés, désenfumés, ...). La charge calorifique de ces locaux est importante, un incendie ne se développe pas librement par manque de comburant. Le risque de propagation est retardé.

Par contre, dans des conditions particulières de développement, la propagation de l’in-cendie risque d’être fulgurante (phénomènes thermiques).

Propagation d’un feu en milieu ouvert La propagation d’un feu en milieu ouvert, notamment le feu de forêt, est directement liée au relief et aux conditions météorologiques.

- le relief la pente conditionne l’inclinaison des flammes par rapport au sol, ce qui facilite la vitesse de propagation.

Le feu ascendant se propage d’autant plus facilement que la pente est forte: l’efficacité des transferts thermiques par le rayonnement et la convection est accrue.

Un feu descendant se propage beaucoup plus lentement mais le risque qu’il saute d’une pente à une autre est très important.

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Les conditions météorologiques Le vent accélère la propagation en apportant de l’oxygène, en rabattant les flammes sur la végétation, en modifiant la direction de l’incendie et en transportant des particules incandescentes. L’hygrométrie assèche les végétaux et la température ambiante augmente la distillation.

Effets de la propagation des incendies La propagation d’un incendie peut avoir des conséquences dramatiques sur les occu-pants de la zone conernée et sur les sapeurs-pompiers mais également sur l’économie.

Occupants et sapeurs-pompiers La propagation d’un incendie, notamment de ses fumées, peut piéger les occupants d’une zone, occasionnant des mouvements de paniques (défenestration, ...) ou des asphyxies. Les dif-férents retours d’expériences d’incendies dramatiques montrent que la plupart des victimes sont mortes par asphyxie et, pour une part non négligeable, par défenestration.

L’énergie thermique dégagée lors d’un incendie peut affaiblir la résistance au feu des matériaux de construction et occasionner l’effondrement des bâtiments sur les occupants (feu d’immeuble ancien à Paris en 2005: 17 morts) et sur les sapeurs-pompiers (feu de parking sou-terrain en Belgique: 2 SP tués) ou bloquer l’itinéraire de repli. La propagation par E.G.E. ou E.F. menace directement les intervenants (décès de 5 SP à Neuilly sur Seine en 2002)

Économie Un incendie non maîtrisé peut engendrer la fermeture d’une industrie pendant une lon-gue période, mettant en danger sa survie et pouvant occasionner un désastre économique ou écologique (pollution, chômage, ...).

Conclusion Le chef d’agrès qui arrive en premier sur un incendie doit tout mettre en oeuvre pour que la situation qu’il découvre à son arrivée ne puisse pas empirer.

Si ses moyens humains et matériels ne lui permettent pas de faire une extinction ra-pide, toutes ses actions doivent être axées sur la limitation de la propagation.

Ce sont ses éléments de reconnaissance qui permettront au chef d’agrès de mettre en place son idée de manoeuvre.

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I/ Définitions

Selon la vitesse de déplacement de la flamme, 2 types d’explosions sont possibles: • la déflagration : la vitesse de déplacement est inférieure à la vitesse du son (surpression de 4 à 10 bars) • la détonation : la vitesse de déplacement est supérieure à la vitesse du son (surpression de 20 à 30 bars)

Lavitesseduson=340m/sec

II/ Typologie des explosions

Mélanges explosifs et détonantsFormes:• solides;• liquides;• pâteuses ou gélatineuses,• voire gazeuses.

Risques: Les mélanges présentent un risque de réaction exothermique avec développement ra-pide de gaz. Ils peuvent détonner, déflagrer rapidement ou, sous l’effet de la chaleur, exploser en cas de confinement partiel, même sans intervention d’oxygène atmosphérique.

Explosions de poussièresLesconditionsàréunirpouruneatmosphèreexplosive:

Naturedespoussièressusceptiblesd’exploser:• les poussières végétales: liège, bois, fibres textiles, etc• les poussières alimentaires: farines, céréales, lait en poudre, etc• les poussières métalliques: aluminium, etc• les poussières diverses (industrielles) : caoutchouc, soufre, matières plastiques, etc.

Actionsàentreprendreencasderisqued’explosion:- pulvériser de l’eau dans l’atmosphère explosive en jet diffusé afin d’humidifier l’atmosphère et de fixer les poussières- supprimer la source d’inflammation potentielle: chaleur, flamme, étincelle, etc- ventiler en partie haute ou inerter.

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Réactions chimiques Une réaction chimique est l’ensemble des phénomènes qui engendre la transformation de substances chimiques.

C’est la transformation de REACTIFS en PRODUITS A+B donnent C+D Réactifs Produits

Une réaction est dite endothermique lorsqu’elle absorbe de l’énergie (ex: poche de froid),ou exothermique lorsqu’elle en dégage.

Certaines réactions en chaîne peuvent se propager très vite et entraîner des explosions.

Les sapeurs-pompiers peuvent être exposés à ce genre de réactions chimiques explo-sives lors de leurs interventions. Les causes en sont diverses : • l’apport d’eau : en présence d’eau, les substances hydroréactives (classes 4.3) vont générer des gaz inflammables et présenter un risque d’explosion.exemple:carbure de calcium, sodium, potassium, phosphore

S’il s’agit de colis, prendre garde aux phrases de risques suivantes: R14 – «réagit violemment au contact de l’eau.» R15 – «au contact de l’eau dégage des gaz extrêmement inflammables.»

• les mélanges : certaines substances ne doivent pas être mélangées au risque de géné-rer des gaz inflammables, voire une violente explosion.exemple:peroxyde d’hydrogène + hydrocarbures

• les chocs, un apport d’énergie : certaines substances sont très sensibles au moindre choc mécanique ou thermique.exemple:peroxyde d’hydrogène, nitroglycérine, etc.

S’il s’agit de colis, prendre garde aux phrases de risques suivantes: R2 – «risque d’explosion par le choc, la friction,le feu ou d’autres sources d’ignition.» R3 – «grand risque d’explosion par le choc, la friction, le feu ou d’autres sources d’ignition.»

Ce genre de réactions chimiques explosives met en jeu des matières généralement ins-tables, présentes dans des environnements bien particuliers (imprimerie, aéronautique, indus-trie, etc.).

Pendant la reconnaissance, la recherche d’informations concernant le type de feu et les substances exposées est une étape déterminante pour éviter ces réactions chimiques et prévenir le risque d’explosion:- dresser une liste des substances exposées à l’incendie- s’assurer de leur compatibilité avec l’eau d’extinction- suivre les précautions inscrites sur les emballages ou les fiches de données sécurité- protéger toutes ces substances du rayonnement- limiter leur manipulation et leur déplacement- empêcher toute contamination avec une autre substance.

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B.L.E.V.E (Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion) Le BLEVE est une vaporisation violente à caractère explosif consécutive à la rupture d’un réservoir contenant un liquide à une température significativement supérieure à sa tem-pérature normale d’ébullition, à la pression atmosphérique.

Le BLEVE peut engendrer des conséquences principalement thermiques (boule de feu), de surpression (onde de choc) et d’effet missiles (projections de débris et d’objets).

exemple:B.L.E.V.E. des 3 poids lourds de propane dans la zone industrielle de DAGNEUX en mai 2007.

U.V.C.E (Unconfined Vapour Cloud Explosion) L’UVCE est une explosion d’un nuage de gaz en milieu non confiné.Suite à une fuite de gaz combustible, le mélange du gaz et de l’air peut former un nuage inflam-mable qui, en rencontrant une source de chaleur d’allumage, peut exploser.

exemple:rupture d’un gazoduc entraînant un rejet et une diffusion de propane

Backdraft (explosion de fumées) Le backdraft est l’explosion des fumées surchauffées accumulées dans un volume clos dans lequel il y a un brusque apport d’air.

Cette typologie d’explosion est développée dans le chapitre suivant – phénomènes ther-miques.

III/ Explosivité et explosimétrie Explosivité (rappels)Définitiondel’explosion L’explosion est une réaction brusque d’oxydation ou de décomposition entraînant une élévation de température, de pression, ou des deux simultanément. L’énergie libérée par l’ex-plosion se matérialise par une ‘’onde de choc’’ accompagnée ou non de projection de débris et d’une vague de chaleur.

Plages de danger Lors d’un incendie, les matériaux en combustion vont libérer toutes sortes de gaz, sous formes de fumées. Ces fumées, combinées à l’oxygène de l’air, forment un mélange qui sera explosif dans une certaine mesure. Cette mesure est différente pour chaque produit en com-bustion.

On distinguera trois plages différentes : • la L.I.E (Limite Inférieure d’Explosibilité) : sous la L.I.E, la teneur en gaz est insuffi-sante pour rendre le mélange explosif • la P.E. (Plage d’Explosibilité): le mélange est explosif • la L.S.E (Limite Supérieure d’Explosibilité): au-dessus de la L.S.E, il n’y a plus assez d’oxygène pour permettre la combustion du gaz.

Attention,lorsdelaventilation,ilyauraobligatoirementpassageenplaged’explosibilité

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Certains produits ont une plage d’explosibilité réduite (exemple: l’essence de térében-thine, de 0,7 à 2,5 % de gaz dans l’air) et d’autres, une plage d’explosibilité très large (exemple: l’hydrogène, de 4 à 75 % de gaz dans l’air!).Ces plages peuvent être résumées par le schéma suivant:

N.B.: par mesure de sécurité, les explosimètres qu’utilisent les sapeurs-pompiers mesurent de 0 à 100 % de la L.I.E

ExplosimétrieL’explosimètreL’explosimètre est un appareil portatif utilisé par les sapeurs-pompiers pour détecter la présence d’un gaz ou de vapeurs combustibles dans l’air avant que le mélange ne devienne explosif.Il permet de déterminer le taux de concentration d’un gaz entre 0 et 100% de la L.I.E et de déclencher des alarmes sonores et visuelles lorsque les seuils prédéterminés sont atteints.

Cet appareil ne doit en aucun cas être confondu avec un toximètre qui déter-mine un taux de nocivité ou un taux de toxicité relatif à certains produits gazeux.

Au-dessus de 100% de la L.I.E, les appareils sont munis d’une levée de doute, système qui bloque la mesure sur le seuil d’alarme supérieur et qui déclenche une alarme sonore et vi-suelle continue.

N.B.: les équipes C.M.I.C et les agents de Gaz De France utilisent des catharomètres. A la dif-férence de l’explosimètre, le catharomètre mesure le pourcentage de gaz dans l’air.

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AIR

GAZP.E.

AIR

GAZZone dangereuse

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Règlesd’utilisationdel’explosimètreA la prise de garde : - vérifier la présence de l’appareil dans sa housse de protection - faire une vérification visuelle de l’ensemble - mettre l’appareil en fonction - vérifier le niveau de charge des accus - connaître le gaz étalon de l’explosimètre.

Avant les opérations : - mettre obligatoirement l’appareil dans sa housse - prendre les accessoires de prélèvement à distance - prendre la bombe aérosol d’eau savonneuse pour localisation de la fuite - mettre l’explosimètre en fonction en atmosphère saine, à l’extérieur de la zone de danger (attention à la phase d’autoréglage de certains appareils; à la mise en route, le point zéro pourrait se voir modifié).

Pendant les opérations :La détection des gaz doit se faire suivant leur densité par rapport à l’air (densité d=1): • méthane (gaz de ville), (d = 0,55) en partie supérieure • propane (d = 1,5) en partie basse; • butane (d = 2) en partie basse; • autres gaz, renseignements auprès de la C.M.I.C..

Précautionsd’emploi: - s’assurer en premier lieu que les mélanges soient bien air/gaz (l’explosimètre utilise l’oxygène de l’air pour sa fonction d’oxydation catalytique) - se renseigner auprès du C.O.S. pour l’utilisation de l’explosimètre (produits pouvant détériorer l’appareil) - ne pas aspirer de liquide lorsque l’on utilise le kit de prélèvement à distance - attention aux mélanges avec de la poussière (obturation du filtre d’entrée) - attention aux mélanges à haute température (indications faussées) - ne pas aspirer de fumées (dépôts de cendres et de goudrons sur les filtres).

Après les opérations : - reconditionner l’explosimètre et ses accessoires - recharger les accus - signaler tout problème particulier rencontré au responsable de la maintenance (problème technique: -> détection dans une atmosphère qui peut détériorer les filaments de la chambre de combustion, -> appareil qui a été saturé en gaz pendant une longue durée, etc...

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Gestiondurisque À son arrivée, le chef d’agrès procédera à : • une appréciation de la situation (reconnaissance des lieux et des risques potentiels): activité du site, présence ou non de matières dangereuses, stockage, mesure d’explosimètrie.Il procédera, suite à cette reconnaissance aux premières mesures conservatoires: • délimitation d’un périmètre de sécurité a priori en prenant en compte les facteurs suivants: la météo (vent, chaleur, pluie) les risques relatifs (stockage en extérieur, confinement, enclavement). • suppression du risque : en procédant au barrage ou à la coupure d’alimentation des fluides (électricité, gaz, fioul) • ventilation des locaux : en respectant les enseignements de la lecture du feux.

IV / Conduite générale d’une opération

Avec risque d’explosion :- effectuer le zonage a priori- employer le minimum de personnel, ARI capelé- évacuer et mettre en sécurité les personnes- faire progresser les binômes avec des lances en eau, correctement alimentées.

Après une explosion :- procéder au bilan rapide des victimes visibles (pour les victimes ensevelies, déclencher des moyens complémentaires si ce n’est pas déjà fait, tels que SDE, équipes cynophiles, ...)- regrouper toutes les personnes ayant été concernées de près ou de loin par l’explosion, pour les faire examiner par un médecin (effets de BLAST)- ne jamais déplacer d’éléments instables (étayer s’il le faut)- procéder à des mesures d’explosimétrie afin d’écarter tout risque secondaire- n’engager sur les lieux que des binômes équipés de leur EPI complet.

Avec ou sans feu :- effectuer le zonage a priori- évacuer et mettre en sécurité les personnes- si feu, engager les personnels en tenue de feu complète, ARI capelé- apprécier les risques de propagation et établir des lances en protection des biens menacés- faire établir en urgence une lance en attaque directe et la bloquer en jet diffusé d’attaque- prendre en compte les facteurs de la météo.

Avec fuite de gaz enflammée :- effectuer le zonage a priori- limiter la propagation sans éteindre la flamme- attendre l’intervention des agents GRDF- refroidir les zones soumises au rayonnement.

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La prévention distingue deux notions importantes dans le domaine des incendies de bâti-ments : la réaction et la résistance au feu des matériaux.

La maîtrise de ces dernières, associée à quelques notions simples de construction est capitale pour le chef d’agrès car elles vont conditionner ses choix tactiques lors des opérations d’extinction. De plus elles lui permettront de préserver au mieux ses personnels en choisissant les placements et cheminements les plus sûrs pour leur sécurité.

I/ Comportement au feu des matériaux de construction

Réaction au feu des matériaux de construction La réaction au feu des matériaux de construction et d’aménagement correspond à l’ap-titude d’un combustible à contribuer au développement du feu.

exemple:les panneaux de bois, d’acier, de plâtre, les revêtements muraux, de sol, les peintures...

La réglementation considère plusieurs aspects : • la quantité de chaleur dégagée au cours de la combustion • la présence ou l’absence de gaz inflammables • la production de fumée • la production de gouttes ou de débris enflammés.

La réaction au feu est exprimée sous forme d’un classement déterminé en laboratoire et variant en fonction du pouvoir calorifique.

Classes CaractéristiquesA1 et A2 produit non combustible

B produit faiblement combustibleC produit combustibleD produit très combustibleE produit très combustible

et propagateur de flammesF produit non classé ou non testé

Résistance au feu des éléments de construction La résistance au feu des éléments de construction qualifie leur aptitude à conserver leur rôle isolant ou porteur durant le temps nécessaire à l’évacuation des occupants et à la lutte contre le feu et ce, malgré l’action de l’incendie sur les matériaux.

exempled’élémentsdeconstruction:planchers, murs, cloisons, portes, poteaux, poutres, ... Pour classer les éléments de construction, la réglementation tient compte des critères sui-vants : • la résistance mécanique sous charge • l’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds ou inflammables • l’isolation thermique.

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En fonction du rôle que les éléments peuvent être amenés à jouer au cours d’un incendie, des critères d’efficacité en terme de résistance au feu sont définis:

Il est également attribué un classement, selon la durée minimale de résistance au feu. En fonction des familles de bâtiments, les exigences de stabilité au feu sont différentes.

Normes Européennes

Classement de la résistance au feu en application de l’arrêté du 24 mars 2004

Les principaux critères de classement sont : R : capacité portante E : étanchéité au feu I : isolation thermique W : rayonnement M : action mécanique Les critères de temps s’expriment en minutes: 15’,20’,30’,45’,60’,90’,120’,180’,240’,et360’

De plus, l’application des normes européennes est différente en fonction des types de produits, d’éléments de construction ou d’ouvrage.

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II/ Choix liés au comportement et à la stabilité au feu

Analyse L’analyse que fait le chef d’agrès au cours de sa reconnaissance doit lui apporter des réponses aux questions suivantes : • Est-ce que la structure du bâtiment possède une stabilité au feu suffisante pour que je puisse emprunter les communications existantes afin d’effectuer mes reconnaissances, mes sauvetages, mes attaques? • Puis-je engager mon personnel en le préservant d’un effondrement? • Quels sont les itinéraires de repli ou de secours disponibles pour mes personnels s’ils sont piégés par un effondrement ou un feu? • Y a-t-il des moyens à ma disposition pour créer une ventilation naturelle ou dois-je prévoir des moyens de ventilation mécanique? • Où dois-je placer mes moyens hydrauliques pour conserver la stabilité du bâtiment? • Sur quels éléments de la construction puis-je compter de manière certaine? • La propagation sera-t-elle rapide? Et par où se fera-t-elle ?

Cette liste de questions est non exhaustive et doit être complétée en fonction de la situation à laquelle le chef d’agrès est confronté.

III/ Les accès et cheminement Les accès doivent être choisis parmi des communications offrant une bonne stabilité au feu. Les intervenants ne doivent pas pouvoir être piégés par l’effondrement ou l’embrasement des communications empruntées. Pour cela, il est impératif de définir l’itinéraire de repli et l’itinéraire de secours. Itinéraire de repli Il s’agit de l’itinéraire d’accès normal.

Itinéraire de secours Il s’agit d’une issue de secours pour les équipes engagées dans un bâtiment et située autant que possible sur une façade opposée à l’accès normal.

Si le sinistre se situe en étage, l’itinéraire de secours doit être constitué par une échelle aérienne (tout moyen élévateur).

Celarevientàdirequeleséchellesdoiventêtredresséesauniveaudufeumêmesiellesneserventpasàdessauvetagesoudesattaques.

Attaque du foyer principal ou part du feu Les attaques doivent en priorité être menées par l’intérieur des bâtiments si les com-munications le permettent. Le choix des points d’attaque doit être lié à l’analyse que le chef d’agrès a pu faire du bâtiment.

Siunlocalpossèdedesmurscoupe-feu: • pas de risque immédiat de propagation du feu par les flammes • le feu est contenu par la structure même du local.

Les missions premières seront donc les attaques des foyers principaux en respectant les conduites à tenir en cas de signes annonciateurs de phénomènes thermiques.

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Silefeuestenprogressionlibre: • le chef d’agrès devra faire la part du feu conformément à la M.G.O. • les attaques devront alors s’appuyer sur des cloisons, des planchers ou des murs coupe-feu pour renforcer les propriétés mécaniques et éviter tout risque de propagation. La mission devra ensuite évoluer vers l’attaque du foyer principal.

L’attaque du foyer principal ainsi que la part du feu sont souvent menées de front.Dans ce cas le chef d’agrès doit s’assurer que les binômes chargés d’éviter la propagation n’attaquent surtout pas le foyer principal. Cela inverserait le tirage et risquerait de brûler les binômes chargés de l’attaque du foyer principal (cas d’une lance sur échelle, dont la mission est d’enrayer une propagation verticale).

IV / Choix du point d’attaque Les binômes d’attaque doivent être positionnés sur et sous des éléments offrant une bonne stabilité au feu, les préservant de tout effondrement (positionnement sur une dalle bé-ton, dans l’encadrement d’une porte d’un mur porteur).

Proscrire l’accès à l’intérieur d’une structure métallique, limiter le temps d’intervention sous des structures de faibles résistance (bois, P.V.C).

IV/ Les sauvetages

Si la réaction au feu des communications existantes est dangereuse (propagation ra-pide, production importante de fumées, de gouttes enflammées, fonte du matériau) ou leur résistance est mauvaise, alors les sauvetages et mises en sécurité doivent s’effectuer de l’extérieur. Il en va de même pour les personnes bloquées au sein d’une structure dont la résis-tance au feu n’est pas garantie. Celles-ci devront rapidement être mises en sécurité dans une structure résistante au feu en attendant d’effectuer l’évacuation définitive.

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Rappels :La réaction générale de combustion peut être résumée de la façon suivante: Combustible + Comburant = Gaz + Fumée + Chaleur + Lumière

I/ Le tétraèdre du feu

La lutte contre l’incendie se résume à une action sur les éléments du tétraèdre du feu :

C’est en fait une succession de réactions simples (élémentaires) mettant en jeu des entités très réactives : les radicaux libres

Les radicaux libres jouent un rôle très important dans : • la destruction des molécules du combustible et du comburant • l’initiation et la propagation de la réaction en chaîne.

II/ Différents agents extincteurs

L’eauC’est l’agent extincteur le plus utilisé par les sapeur-pompiers car il est relativement:• abondant et disponible• économique• pratique d’emploi• efficace.

Inconvénients:• apport d’une surcharge au bâtiment• risque liés à la présence d’électricité• risque de gel en cas de froid• réactivité avec certaines substances• dégâts causés sur les biens.

Modesd’actions:• refroidissement• soufflage (jet droit)• dispersion• inertage (en remplissage de réservoir non dégazé)• étouffement.

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La mousse La mousse permet d’intervenir sur des feux spécifiques sur lesquels l’eau serait inopé-rante, voire dangereuse (nappes d’hydrocarbures, substances réactives à l’eau, ...).

Composition:combinaison de trois éléments: émulseur, eau, airLa faible densité de la mousse lui permet de flotter à la surface des liquides.

Modesd’action:• refroidissement • isolement• étouffement • écran.

Le chef d’agrès qui décide d’une attaque à la mousse devra prévoir ses réserves en émul-seur. Pour cela, il devra déterminer le taux d’application: c’est le volume de solution moussante, par minute et par m3 de nappe de feu, pour assurer l’extinction exprimé en l / min / m2.

L’eau dopée En plus d’avoir les mêmes effets que l’eau, elle permet d’isoler le combustible du com-burant. Cet agent extincteur, au même titre que la mousse, fait entrer en ligne de compte une quantité de produit mouillant ou émulseur. Le même raisonnement que pour la mousse est à appliquer.

Modesd’action:• refroidissement • dispersion• soufflage • étouffement.

Le CO2 Le gaz stocké dans les extincteurs permet de maîtriser ou d’éteindre un incendie de faible importance. Il est de bon ton de ne pas utiliser cette option pour un incendie classique, sauf scénario correctement limité (feu électrique dans une armoire, etc..). Le CO2 est aussi utilisé lors d’extinctions automatiques. Il est alors stocké dans de grandes bouteilles tampons dans un local technique et l’agent extincteur est amené par l’intermédiaire de conduites ri-gides. Risque d’asphyxie lors d’’une extinction automatique

Modesd’actions:• refroidissement • inertage• soufflage.

La poudre La poudre reste encore de nos jours un moyen utilisé couramment dans certains si-nistres, même parfois en grande quantité. Son efficacité et sa simplicité d’utilisation ont amené les industriels à concevoir des engins spécialement réservés à cette utilisation. La poudre est lourde mais techniquement maîtrisée par les sapeur-pompiers. Son stockage est effectué dans des réservoirs sphériques et son décompactage est assuré par des bouteilles de CO2 qui ensuite mettent en pression le réservoir. L’agent extincteur est alors disponible par l’intermé-diaire de lances canons à poudre à main de Ø45.

Modesd’actions:• soufflage • dispersion• inhibition.

Procédés d’extinctionFAE - CA

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III/ Modes d’action des différents agents extincteurs

Le refroidissement: • absorber l’énergie de la combustion • abaisser l’intensité du feu donc la température • agir sur l’énergie.

L’étouffement ou l’isolement: • former une barrière afin de supprimer l’apport d’air aux flammes • agir sur le comburant.

L’inertage: • remplacer l’O2 par un gaz non comburant inerte • agir sur le domaine d’inflammabilité et sur le comburant.

Le soufflage: • projeter violemment un fluide sur les flammes • détourner les vapeurs combustibles dans l’air (comme lorsque que l’on souffle la flamme d’une bougie) • agir sur l’émission des vapeurs combustibles.

La dispersion: • agir physiquement pour permettre de bouleverser la disposition des matériaux en feu, afin de diviser l’énergie produite • agir sur le combustible et sur l’énergie d’activation.

L’inhibition: • limiter, stopper l’action des radicaux libres, • stopper la réaction en chaîne de la combustion, • agir sur les radicaux libres.

IV/ Adaptation des procédés d’extinction aux différentes classes de feu

Par leur action combinée sur un ou plusieurs éléments du tétraèdre du feu, les agents extincteurs doivent être choisis en fonction de la classe de feu à éteindre. De cette adapta-tion de l’agent par rapport à la classe de feu dépend la réussite de l’extinction et l’absence de reprise ultérieure, voire de réaction violente.

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V/ Mesure de sécurité

Les agents extincteurs, leur mode d’action et leur adaptation au type de feu doivent être parfaitement connus et leur manipulation maîtrisée.

Malgré une action efficace sur le sinistre, les agents extincteurs peuvent présenter certains dangers pour le personnel.

Le chef d’agrès doit veiller à ce que les consignes liées à chaque agent extincteur soient respectées.

Ainsi il veillera, lors de l’extinction, à minimiser les inconvénients de chaque agent, comme : • pour l’eau : augmentation de la masse en charge • pour la mousse : rupture du tapis, • pour la poudre : projection de liquide inflammable.

Procédés d’extinctionFAE - CA

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Lors d’opérations d’extinction, plusieurs phases se déroulent suivant un ordre chronolo-gique ou simultané. De ces opérations dépendent le bon déroulement et la réussite de l’inter-vention.

Cet ordre chronologique s’appelle la marche générale des opérations qui comprend : • la reconnaissance • les sauvetages et mises en sécurité • les établissements • l’attaque • la protection • le déblai • la surveillance.

Sans oublier le reconditionnement du matériel dès la fin de l’intervention.

I/ La reconnaissance

Cette opération consiste à explorer tous les endroits menacés par l’incendie afin : - d’effectuer sans attendre les premières mesures: • les sauvetages • les coupures du gaz, d’électricité, d’eau... - de déterminer ce qui brûle (matériaux et volumes) - d’apprécier les risques de propagation - de déterminer les points d’attaque et les cheminements pour y parvenir - de déterminer l’effectif et la localisation des victimes.

C’est le chef d’agrès qui effectue la reconnaissance, accompagné du binôme d’attaque.

II/ Les sauvetages et mises en sécurité

Les sauvetages sont effectués en même temps que la reconnaissance.

Le sauvetages est la mission première des sapeurs-pompiers sur toutes les interven-tions d’extinction. Le sauvetage est l’opération visant à soustraire d’un péril direct et immi-nent, une victime se trouvant dans l’incapacité ou l’impossibilité de s’y soustraire d’elle même.

Ils sont donc effectués en urgence mais en toute sécurité sans mettre en danger les sauveteurs et avec tous les moyens disponibles: voies de communications existantes, LSPCC, échelles.

La mise en sécurité consiste à déplacer une personne qui pourrait subir les effets de l’incendie ou de l’effondrement en l’accompagnant et en la dirigeant vers une zone de sécurité.

III/ Les établissements

Un établissement est la disposition donnée aux tuyaux pour amener l’eau à la lance selon les ordres donnés. Il peut être horizontal, vertical ou oblique (rampant). Ceci en vue de protéger, d’anticiper et de procéder à une attaque. L’emplacement des lances est nommé point d’attaque.

Marche générale des opérationsFAE - CA

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IV/ L’attaque

C’est la phase primordiale destinée à abattre les flammes pour enrayer la propagation du feu et aboutir à l’extinction du foyer. Elle est caractérisée par les messages suivants:

• «feu circonscrit»: les lances sont établies aux points d’attaque choisis et en nombre suffisant pour empêcher le feu de se propager (minimum de 2 lances établies).

• «sommes maîtres du feu»: le foyer diminue d’intensité et on est certain qu’il ne peut plus prendre d’extension dans les limites à l’intérieur desquelles il a été circonscrit.

• «feu éteint» : les foyers principaux sont éteints et seuls quelques débris brûlent.

V/ La protection

La protection consiste à limiter les dégâts occasionnés par les eaux d’extinction, la chaleur ou la fumée et les dangers d’effondrement. Elle doit être organisée le plus rapidement possible et si possible pendant la phase d’attaque.

Elle vise à protéger le mobilier ainsi que les objets de valeur qui ne sont pas encore concernés par le sinistre ou par les eaux d’extinction en les évacuant à l’extérieur du local sinistré, en les déplaçant ou en les bâchant.

VI/ Le déblai

Le déblai est l’opération qui consiste à sortir en-dehors du volume concerné par le si-nistre, après extinction, tous les matériaux consumés. Les poutres, encadrements de porte et de fenêtre seront grattés afin de s’assurer de leur complet refroidissement.

Le déblai peut être effectué pendant l’extinction pour faciliter celle-ci.

Attention:

PORTDEL’APPAREILRESPIRATOIREISOLANTDURANTTOUTELADURÉEDECETTEOPÉRATIONTANTQUESUBSISTENTDESFUMÉESRÉSIDUELLES

ET/OUJUSQU’ÀCOMPLÈTEVENTILATIONDESLOCAUX.

VII/ La surveillance

Après un feu, des points chauds subsistent et peuvent provoquer un nouvel incendie. Pour éviter cela, des sapeurs-pompiers peuvent rester sur place avec du matériel d’extinction et de déblai afin d’éviter toute reprise de feu. Des rondes régulières peuvent être envisagées avec un engin d’incendie ou par un sous-officier ou officier avec une VL.

Marche générale des opérationsFAE - CA

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VIII/ Le reconditionnement

Le reconditionnement est une phase primordiale puisque la capacité opérationnelle des engins et du personnel doit être maintenue après toute opération.

La remise en état de l’engin est assurée par: • le chef d’agrès • le conducteur • les binômes.

Engins: • alimentation (carburant, eau) • nettoyage (tuyaux, cabine) • remplacement du matériel dégradé • réarmement du matériel.

Personnel: • hygiène (douche, changement de vêtements) • alimentation (repas, eau).

A la fin de l’intervention, le personnel de l ‘engin doit: • faire le plein de l ‘engin • en période de grand froid, vidanger la pompe et la L.D.T..

DeretourauC.I.S: • répertorier les tuyaux utilisés, les laver, les faire sécher • faire le plein en carburant • réarmer l’engin avec des tuyaux propres • remettre en état le matériel utilisé • signaler tout problème ou incident survenu au cours de l’intervention • nettoyer sa tenue d’intervention • prendre une douche • changer de tenue • se restaurer si besoin.

Marche générale des opérationsFAE - CA

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Approche du sinistre avec l’engin Avant même d’être arrivé sur les lieux, le chef d’agrès pourra acquérir un bon nombre d’éléments permettant de mesurer l’importance du sinistre: • les informations données par le C.T.A. (nombre d’appels, notion de victimes, les autres engins engagés au départ) • les éléments visibles au loin (panaches de fumée, lueurs) • les conséquences du sinistre (blocage de la circulation, mouvement de personnes dans les rues).

I/ Analyse générale de la zone d’intervention

Dès l’arrivée sur les lieux, par une vision globale du secteur, le chef d’agrès devra s’at-tacher à rechercher les premiers éléments disponibles concernant la zone d’intervention, à savoir :

Les accès Le chef d’agrès doit: • déterminer le meilleur accès en fonction du sens de circulation, de la largeur, du tonnage de l’engin et des difficultés possibles (portails, portiques, ...) ; • rechercher la présence ou non de voies engins ou voies échelles • d’une manière générale, le premier engin se placera au plus près du sinistre «en pre-mier secours» afin de permettre une action rapide des personnels, notamment dans les actions de sauvetage, mais également de limiter la longueur des établissements.

Les bâtiments Le chef d’agrès doit se renseigner sur: • le type de construction • le type de bâtiment (E.R.P., etc) • l’implantation du bâtiment concerné par rapport aux autres constructions • le nombres d’ouvrants praticables (portes, fenêtres, balcons, etc).

Les réseaux hydrauliques Le chef d’agrès doit se renseigner sur: • la présence de PI, BI • les points d’eau naturels • la nature des points d’eau • leurs caractéristiques (pression, débit) • leur emplacement et leur nombre.

Cette partie de l’analyse de la Z.I pourra se faire concrètement sur le terrain et vien-dra en complément de celle effectuée durant le transit à l’aide des plans parcellaires et divers plans ETA.RE..

L’environnement immédiat Que l’environnement de la ZI soit urbain, rural ou industriel, sa typologie devra égale-ment être prise en compte par le chef d’agrès: • topographie des lieux • distance et situation des tiers mitoyens, de la population voisine, des cibles potentielles (création d’un périmètre de sécurité) • limitation de la propagation (directe ou indirecte) du sinistre à cet environnement.

Analyse de la zone d’interventionFAE - CA

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Les conditions météorologiques Dans certains cas de figure, les conditions météo peuvent avoir une conséquence di-recte sur l’intervention et l’évolution du sinistre.

• Le vent augmente l’apport de comburant et accroît la vitesse de propagation verticale et horizontale; le vent limite et parfois même interdit l’emploi des échelles aériennes.

• Le gel et la neige limitent la vitesse de déplacement des engins, limitent les possibilités d’utilisation des points d’eau; ils rendent difficile l’utilisation des pompes; ils limitent la durée d’intervention des personnes.

• Les fortes chaleurs augmentent la distillation des matériaux combustibles; elles aug-mentent les risques de malaise des personnels (coup de chaleur à l’effort).

• La pluie rend glissantes les surfaces.

La période de la journée Un départ F.P.T. de nuit pour feu d’habitation peut laisser penser à une découverte tar-dive du sinistre qui a différé l’alerte, des occupants endormis, etc... Des moyens d’éclairage devront être mis en oeuvre pour faciliter l’action des intervenants.

La période de l’année Une intervention sur un feu d’habitation en plein hiver, en période froide, implique pro-bablement une maison fermée, plus calfeutrée qu’en été.

Réactions immédiates Ayant pris en compte tous ces éléments, le chef d’agrès, sans approfondir ses recon-naissances, doit être capable d’émettre un certain nombre d’ordres et de consignes concer-nant: • le placement de l’engin: pour utiliser au mieux son engin, disposer de la totalité du ma-tériel embarqué et commander ses binômes, il doit être fait rapidement. Si cela nécessite une manoeuvre délicate ou se faire en plusieurs temps, il sera exigé qu’un guidage soit effectué.

• le message flash: si la situation l’exige, le chef d’agrès, avec cette seule analyse d’in-tervention, peut être amené à passer un message flash pour confirmer ou infirmer la situation pressentie par le C.T.A.. Ce message, au-delà de la simple information, doit être effectué pour demander des renforts (présomption de grand feu).

• les mesures de sécurité: un renforcement des consignes habituelles peut être précisé à ce moment précis de l’intervention (renforcement des E.P.I., réalisation d’un périmètre de sécurité, caractère sensible de l’intervention).

Le chef d’agrès doit être capable de dimensionner sa zone d’intervention pour délimiter et gérer les accès.

L’analyse de la Z.I. doit être considérée comme un préambule à la reconnaissance et permettre au chef d’agrès de mesurer la réelle dimension de l’intervention. Elle doit être réa-lisée avec sérieux et systématisée, même sur les missions a priori bénignes. Par ailleurs, elle doit permettre de mettre un certain nombre de mesures conservatoires et préparer l’arrivée des renforts si nécessaire.

Analyse de la zone d’interventionFAE - CA

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La reconnaissance est une phase primordiale de l’intervention.

La reconnaissance doit être : • permanente • complète • systématique • méthodique.

I/ Reconnaissance extérieure / intérieure

Pour assurer une reconnaissance complète, effectuer une reconnaissance extérieure et une reconnaissance intérieure sur les 6 faces du volume (reconnaissance cubique).

Les éléments à rechercher lors de la reconnaissance sont multiplies et parfois complexes.Cependant, leur importance peut être classée à différents niveaux. C’est pourquoi le chef d’agrès devra réaliser la reconnaissance selon 3 phases: • reconnaissance initiale rapide et prise de renseignements • reconnaissances complémentaires • reconnaissance secondaire, évaluation de moyens à mettre en oeuvre.

1/Reconnaissanceinitialerapideduchefd’agrèsetprisederenseignements Cette phase fait suite à l’analyse de la zone d’intervention et doit permettre au chef d’agrès de mettre en place les réactions immédiates, garantissant la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement. Réalisée en questionnant le ou les témoins (requérant, voisin, exploitant, ouvrier, ...).

Elle doit permettre de connaître : • le type de sinistre • son importance et les risques potentiels d’aggravation • les victimes, supposées ou avérées, et leur nombre • les risques vitaux pour les tiers et les intervenants (explosion, effondrement, électrisation, ...) • les accès permettant le cheminement jusqu’au sinistre.

2/Reconnaissancescomplémentaires A l’issue de cette prise de renseignements, le chef d’agrès doit alors: • mettre en place les réactions immédiates permettant de maîtriser le sinistre et ses risques (sauvetages, protection, attaque, ...) en engageant les binômes à sa disposition • demander les renforts si besoin (message flash) • renseigner le CTA ou chef de groupe.

Lors de cette phase, le chef d’agrès doit veiller à garantir la sécurité de son personnel en réalisant la coupure des fluides et en signalant les risques persistants ou non visibles (ef-fondrement, électrisation, ...).

Reconnaissance d’un site d’interventionFAE - CA

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3/Reconnaissancesecondaire,moyensàmettreenoeuvre Les premières actions étant en cours, le chef d’agrès doit poursuivre ses reconnais-sances. Pour cela, en s’aidant d’un témoin ou d’un plan, il recherchera l’ensemble des volumes attenants. Chacun des volumes devra être visité et, si besoin, ventilé.

Cette mission peut être réalisée par le chef d’agrès ou par du personnel d’engins arri-vés en renfort. Cette reconnaissance doit permettre de définir la présence et la localisation des points particuliers à protéger, ainsi que les accès secondaires au sinistre, les moyens de secours facilitant les intervenants (désenfumage, RIA, escalier encloisonnés, ...).

Lors de cette phase, le chef d’agrès mettra en place si nécessaire des actions complé-mentaires aux réactions immédiates (mise en place de la caméra thermique, accès aux étages au moyen d’échelle aérienne, ...) et recourir si besoin à d’autres services (police, ERDF., GRDF., services techniques, ...).

Un message de renseignements devra être passé au CTA à chaque mise en place d’une nouvelle action ou pour toute évolution de la situation.

II/ Règles de sécurité à respecter lors des reconnaissances

Menace d’effondrement La chaleur d’un incendie peut diminuer la résistance des structures. Il faut vérifier lors de la reconnaissance l’état des éléments constituant la structure du bâtiment (toiture, poutres, planchers, murs, façades, corniches, ...).

S’il existe un risque d’effondrement: • stationner les engins à une distance au moins égale à la hauteur du bâtiment • mettre en place un périmètre de protection inaccessible au public dont le rayon est égal à 1,5 fois la hauteur du bâtiment • le périmètre de sécurité doit être physiquement matérialisé afin d’être opposable aux tiers (rubalise, barrières, engins, ...).

Coupure des énergies ou des fluides Les énergies comprennent: • l’alimentation électrique • le gaz (bouteilles, conduits, ...), • le fuel (chaufferies par exemple) • tout réseau de chaleur (vapeur, eau chaude, ...).

Les fluides comprennent: • l’eau, avec tous ses risques induits (électrisation, dégâts, surcharge, gel, ...), • certains liquides ou gaz dans les établissements de soins ou installations, repérage par un code de couleurs.

III/ Reconnaissance finale

Le sinistre étant maîtrisé, le chef d’agrès doit vérifier que tout danger est écarté pour les personnes, les biens et l’environnement.

Pour cela, il devra vérifier et faire vérifier les locaux, installations techniques et l’état de santé des personnes ayant été concernées par le sinistre, dans un périmètre parfois éloigné.

Reconnaissance d’un site d’interventionFAE - CA

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A l’issue des reconnaissances, le chef d’agrès doit être en mesure de répondre aux questions:

Quoi? • sinistre auquel il est confronté (industrie, habitation, végétation, ...), • natures et compositions des fumées, flammes, chaleur, ouvertures-portes, fenêtres, exutoires, ... (lecture du feu) • nature du combustible • ampleur (surface, volume, ...), • risques de propagation • particularités.

Qui? • sinistrés, tiers sinistrables • sauvetages ou mises en sécurité à réaliser • personnes à prendre en charge • etc ...

Dans quoi? • nature des éléments de construction • importance des bâtiments, nombre de niveaux • vecteurs de propagation • locaux à protéger en priorité (à risque ou de valeur, ...).

Où? Par où? • localisation du ou des foyers • cheminements et communications existantes • repérage des itinéraires d’accès, de repli, de secours • ressources locales (locaux pour accueil, ...).

Avec quoi? • ressources en eau (réseau de distribution, points d’eau naturels, artificiels, ...) • dispositif de désenfumage • organes de coupure • service de sécurité • etc...

Cette méthode de raisonnement doit amener le chef d’agrès à effectuer une reconnais-sance précise lui permettant d’engager rapidement les bonnes actions.

Éléments à rechercher lors des reconnaissances

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I/ Sauvetages lors des incendies

1/Spécificitésdessauvetageslorsdesincendies Les sauvetages ont pour objectif d’extraire les personnes ou les animaux des dangers vitaux liés au sinistre (flammes, fumées, effondrement, ...).

Les sauvetages sont réalisés le plus rapidement possible, ce qui nécessite parfois la mise en oeuvre en parallèle des moyens d’extinction.

Lors d’une intervention, il appartiendra au chef d’agrès de faire des choix primordiaux afin d’assurer sans délai les sauvetages. Pour cela, il devra faire preuve de discernement dans une phase réflexe de l’opération sur laquelle il interviendra. Il veillera à définir les priorités dans l’ordre des sauvetages, les moyens les plus sûrs de les assurer tout en ne mettant pas en jeu de manière certaine la vie des sauveteurs.

2/Notiondesauvetage,demiseensécurité,depriseencharge On dit qu’il y a sauvetage lorsqu’il y a un danger imminent et vital pour la ou les victimes considérées.

On dit qu’il y a mise en sécurité lorsque la situation est moins dramatique et que les personnes (conscientes) sont soustraites de manière préventive à un risque.

Après avoir rassuré la victime, le binôme de sauvetage la prendra en charge et lui indi-quera la marche à suivre pour se déplacer dans les fumées et atteindre le point de sortie ou le local désigné par le chef d’agrès.

3/Différentessituationsdesauvetages C’est au cours de sa reconnaissance initiale que le chef d’agrès doit déterminer la conduite des sauvetages.

Il doit prendre en compte les éléments suivants: • Des personnes sont-elles en dangers? • S’agit-il de sauvetage (urgent) ou de mise en sécurité? • Où sont situées les victimes (aux fenêtres, à l’intérieur...)? • Quels sont les accès pour les évacuer? • De quels moyens de sauvetage dispose-t-on? • A-t-on besoin de renforts pour les réaliser? • Est-il nécessaire d’établir des lances en actions combinées pour effectuer ces sauvetages? • Quelles sont les priorités?

4/Rôleduchefd’agrèslorsd’unsauvetageLe chef d’agrès doit être en mesure d’analyser la situation de façon la plus précise possible: - il choisit la méthode de sauvetage, - il choisit le cheminement pour accéder à la victime et pour l’évacuer, - il désigne le personnel qu’il juge le plus apte à réaliser la mission, - il donne des ordres de façon claire et précise, - il demande les renforts nécessaires, - il veille à la sécurité et à la bonne exécution de la manoeuvre, - il fait assurer la prise en charge des victimes après leur sauvetage, - il poursuit les étapes de la M.G.O..

Direction d’un sauvetagepar le chef d’agrès

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II/ Choix et direction d’un sauvetage

Lors des incendies, les sauvetages consisteront à mettre les victimes à l’abri des fu-mées, des flammes ou des effondrements.

Le chef d’agrès devra choisir la méthode de sauvetage la plus sûre pour la victime comme pour les sauveteurs et la diriger.

Quelle que soit la méthode employée, il faudra commencer par rassurer la victime en lui parlant si cela est possible.

1/Critèresdechoixd’uneméthodedesauvetagePar les communications existantes Dans tous les cas de figure, les communications existantes devront être privilégiées pour effectuer les sauvetages. Les escaliers et couloirs sont rarement impraticables lors des incendies. Ce sont les voies les plus sûres et les mieux connues des occupants à évacuer. C’est par là que devront être tentés les sauvetages (sauf si le rayonnement thermique ou le manque de visibilité représentent une prise de risque pour la victime trop importante).

Lorsque des reconnaissances en vue d’un sauvetage sont commandées dans un milieu où l’incendie est déclaré ou qu’il risque de s’y propager, les équipiers doivent être engagés avec un moyen hydraulique (respecter les règles de sécurité d’engagement des binômes, Cf GNR).

Lors de la découverte d’une victime, le repli doit se faire avec un moyen en eau en protection.

Par l’extérieur Si les communications existantes sont impraticables, les sauvetages devront se faire par l’extérieur. Pour cela, on emploiera les échelles pour accéder aux étages, aux balcons, aux toi-tures...

Jusqu’au deuxième étage, on emploiera l’échelle à coulisse, et au-delà, l’échelle aérienne.

Si la victime est valide et qu’on peut l’atteindre au moyen des échelles aériennes ou à main, celle-ci peut descendre librement par une échelle, précédée par un équipier qui l’entoure de ses bras en tenant les montants, de manière à pouvoir la retenir. Si besoin est, on privilé-giera, quand la situation le permettra, les évacuations au moyen des plate-formes des moyens aériens.

Si la victime est inconsciente et/ou qu’il n’y a pas possibilité de l’atteindre au moyen d’une échelle, l’emploi du L.S.P.C.C sera impératif.

Une personne inerte ne se transporte à dos sur une échelle que si les autres moyens de descente font totalement défaut.

2/Directiond’uneopérationdesauvetage Le chef d’agrès, face aux victimes d’un incendie, doit faire face à un public paniqué. Il doit prendre des décisions immédiates pour la bonne marche des opérations de secours. Un sauvetage est toujours une mesure d’urgence dans un contexte dramatique, parfois morbide. Les acteurs de secours doivent faire preuve d’un calme et d’une rigueur exemplaires.

Direction d’un sauvetagepar le chef d’agrès

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Le chef d’agrès est l’ordonnateur. Il doit faire preuve de sang-froid, de droiture et d’autorité afin de distribuer les tâches de façon claire et compréhensible pour tous. Il ne doit pas se laisser submerger par les sentiments de peur ou d’effroi malgré la situation (présence d’enfants, de brûlés graves, de défenestrés, ...).

3/Contrôledesrèglesdesécurité L’urgence de la situation ne doit pas faire prendre plus de risques que nécessaire aux binômes engagés. Le chef d’agrès doit être le garant de la sécurité de ses personnels. L’enga-gement de ces derniers doit être en conformité avec les règles de sécurité édictées par les GNR et notes opérationnelles en vigueur (ARI, LSPCC, longe de maintien, lecture du feu, ...).

4/Priseenchargedelavictime Le chef d’agrès doit s’efforcer de calmer les personnes affolées menaçant de se jeter dans le vide en attendant de pouvoir les secourir. Il est parfois préférable de mettre une per-sonne en sécurité en la rassurant et en l’isolant plutôt que de lui faire prendre des risques en l’évacuant.

Une fois la victime mise hors de danger, s’assurer qu’une équipe de secours à personne la prend en charge avant de continuer les opérations d’extinction.

Direction d’un sauvetagepar le chef d’agrès

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I/ Éléments d’hydraulique

Lors des interventions de lutte contre les incendies, le chef d’agrès devra faire mettre en oeuvre différents moyens hydrauliques tout en tenant compte des moyens dont il dispose et des moyens en eau disponibles sur la zone d’intervention.

Il doit comprendre les phénomènes hydrauliques pour les maîtriser sur le terrain afin d’utiliser les lances de façon optimale, de fournir une pression suffisante par l’engin et de ga-rantir une alimentation en eau permanente de ses établissements.

L’hydraulique étudie les lois des liquides et leurs applications.

1/LedébitDéfinition: le débit correspond à la quantité d’eau qui traverse une section pendant une unité de temps, il est symbolisé par la lettre Q.

Q = S x V m3/s m2 m/s

Chez les SP, on utilise les m3/h ou l/min.

Les correspondances : 17 l/sec = 60 m3/h = 1 000 l/min

La section (S) :

S = 3,14 x R²

m² m

La vitesse (V) correspond à la vitesse de l’eau dans une conduite.

Débit d’une lanceIl se calcule par la formule :

Q = k x S x V m3/s = 0,94 x m² x m/s

k correspond au coefficient d’ajutage, il varie suivant ce dernier.

Vitesse de l’eau à l’orificeElle se calcule par la formule :

V = √2 x g x h

m/s = √2 x m/s² x m

g correspond à l’accélération de l’apesanteur; elle vaut 9,81 m/s².h correspond à la pression à l’orifice de la lance exprimée en hauteur de colonne d’eau.

Eléments d’hydrauliqueFAE - CA

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2/LapressionDéfinition: la pression, c’est le rapport de la force pressante sur la surface pressée; elle est repérée par le symbole P.

Pour une force donnée, plus la surface est grande, plus faible est la pression par unité de surface.

exemple: un promeneur s’enfonce dans la neige poudreuse alors qu’un randonneur équipé de raquettes, à ses côtés, reste à la surface. La masse des deux hommes est la même, mais la surface de contact du randonneur est augmentée par ses raquettes, la pression qu’il exerce sur la neige est donc plus faible.

L’unité de pression internationale est le Newton par m² appelé le Pascal (Pa); chez les SP, on utilise le bar.

Les correspondances : 1bar = 1 kg/cm² = 1 da N/cm² = 100 000 Pa = 1 000 hPa

P = F / S

Pa = N / m²

LapressionatmosphériqueDéfinition: la pression atmosphérique, c’est la pression uniformément répartie de l’air sur la surface de tout corps.

En un point donné, la pression atmosphérique est égale à la pression exercée par le poids de l’air contenu dans une colonne de 1 cm² de base et dont la hauteur correspond à l’épaisseur de l’atmosphère.

Elle varie selon les conditions météorologiques et l’altitude à laquelle on se trouve.Au niveau de la mer, selon l’expérience de Torricelli, elle représente une hauteur de 76 cm de mercure soit 10,33 m d’eau à une température de 4 C° soit une pression de 1,033 kg/cm² ou environ 1 bar.

La pression atmosphérique permet de faire monter l’eau dans les aspiraux lors de la mise en aspiration d’un engin .

Vide

10,33 m1013 m bars1013 m bars

4°C

Eléments d’hydrauliqueFAE - CA

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La pression statiqueDéfinition : la pression statique, c’est la pression de l’eau dans les canalisations et les établis-sements lorsque les lances sont fermées. Sur terrain plat, la pression statique est identique dans tous les points de l’établissement.

Plus un hydrant est situé en contrebas du réservoir, plus sa pression statique est élevée.

Quel que soit le diamètre du tuyau raccordé sur l’hydrant, la pression statique sera la même.

La pression dynamiqueDéfinition : la pression dynamique, c’est la pression de l’eau en mouvement dans les canalisa-tions et les établissements. Elle est différente dans tous les points de ces canalisations et établissements.

La réaction aux lances Les pompes transforment l’énergie cinétique (vitesse) en énergie potentielle (pression). Les lances transforment la pression en vitesse. La vitesse de l’eau à l’orifice de la lance engendre une force qui s’exerce en sens inverse de l’écoulement de l’eau et qui provoque le recul du porte-lance. Cette force est maîtrisable sur terrain plat mais devient dangereuse sur un toit.

Pour une lance traditionnelle :

R = 2 x S x P

bars = 2 x m² x bars

exemple:pour une lance 65/18 à 5,7 bars , le recul sera de :R = 2 x (0,9 x 0,9 x 3,14) x 5,7 = 2 x 2,54 x 5,7 = 28,956 bars

Rappel : la surface d’un cercle est S = � r²

Pour une lance à débit variable :

R = 0,4 x Q x √P bars m3/h bars

exemple: pour une L.D.V. fonctionnant à une pression de 6 bars et ayant un débit de 500 l/min, le recul sera de : Q = 500 x 60 = 30 000 l/h = 30 m3/h R = 0,4 x 30 x √6 = 29,394 bars

L’indice de pompe L’indice de pompe correspond à la capacité d’un engin à fournir une pression donnée sui-vant les caractéristiques de sa pompe.

Lors de la résolution d’un problème d’hydraulique, il faudra calculer l’indice de pompe de l’engin.

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exemple:Un F.P.T. de 120 m3/h sous 15 bars aura un travail de pompe de: 120 x 15 = 1 800 unités de travail.

Lorsque ce F.P.T. alimente 1 lance avec un débit de 500 l/min (30 m3/h), la pression disponible est de: 1 800 : 30 = 60 bars.

Si ce F.P.T. alimente 3 lances débitant 500 l/min (90 m3/h), la pression disponible est de: 1 800 : 90 = 20 bars.

3/LespertesdechargeDéfinition: quel que soit le type de tuyau et quel que soit le liquide qui y circule, on constate que la pression en sortie d’établissement est inférieure à la pression d’entrée. Cette différence de pression est due à une perte d’énergie hydraulique entre l’entrée et la sortie de l’établisse-ment. Cette énergie s’est intégralement transformée en une autre énergie suite aux frotte-ments des molécules d’eau entre elles et sur les parois de l’établissement.

Ce phénomène de perte consécutive aux frottements est appelé pertes de charge. Les pertes de charge sont symbolisées par la lettre J.

Chez les SP, elles sont exprimées en bar/hm.

Lois des pertes de charge • Elles sont directement proportionnelles à la longueur de la conduite. • Elles sont directement proportionnelles au carré du débit. • Elles sont inversement proportionnelles au diamètre du tuyau. • Elles sont indépendantes de la pression, seul le débit compte. • Elles varient en fonction de la rugosité de la paroi interne du tuyau.

Tableau des pertes de charge (pour les lances traditionnelles)

Ø du tuyau Q en l/min Q en m3/h J en b/hm22 mm 58 3,5 2,245 mm 250 15 1,570 mm 500 30 0,55110 mm 1000 60 2,2

Le carré du débitA un débit Q1 correspond des pertes de charges J1 pour une longueur donnée et un type de tuyau.

Si l’on modifie le débit que l’on appelle Q2, il faudra calculer les nouvelles pertes de charge (J2), les autres paramètres restant inchangés, c’est ce que l’on nomme le carré du débit.

J2 = J1 x (Q2 / Q1)² b/hm l/min

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Par exemple, pour 1 L.D.V. 500 en Ø45, Q1 = 250 l/min et J1 = 1,5 b/hm, on modifie le débit à Q2 = 500 l/min. Calcul de J2 ?

J2 = 1,5 x ( 500 / 250)²= 6 b/hm

En pratique, un calcul rapide est utilisé: on considère que si le débit est doublé, les pertes de charge sont multipliées par quatre.

exemple:Pour 1 L.D.V. 500 en Ø45 : Q1 = 250 l/min avec J1 = 1,5 b/hm x 2 x 4 Q2 = 500 l/min avec J2 = 6 b/hm

Voirannexe:Tableaudespertesdechargeetdespressionsàl’engin(F.P.T.etC.C.F.).

Rappel:Il faut prendre en compte les pertes de charge dues au dénivelé pour calculer la pression à l’engin. + 10 m (3 étages) correspond à Z+ = 1 bar - 10 m (3 étages) correspond à Z- = - 1 bar

II/ Ressources en eau

La recherche de la ressource en eau du secteur est une des premières missions du chef d’agrès. En effet, elle va définir la quantité en eau disponible et ainsi déterminer s’il est pos-sible de combattre le risque correspondant au sinistre, à savoir :en-deçà du risque moyen (ex: feu de VL),risque moyen (ex: feu d’appartement),au-delà du risque moyen (ex: feu industriel).

1/ChezlesSP,onutiliselespoteauxincendie(PI)etlesbornesincendies(BI).Caractéristiques • Type de sortie : 1 x 100, 2 x 65 ou 2 x 100 • Débit : 60 m3/h (selon la norme) • Pression : 1 bar (selon la norme)

Utilisation Alimentation d’un engin-pompe seul, dans la majorité des interventions.

Avantages • Facilité d’utilisation • Ils sont répertoriés • Accessibilité par tous les temps • Répartition selon les risques • Débit généralement suffisant.

Inconvénients Leur utilisation par plusieurs engins n’est pas toujours permise car leur débit en instan-tané est limité.

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2/Lespointsd’eaunaturels Rivières, étangs, fleuves, lacs, .... situés à proximité du sinistre constituent un atout considérable pour satisfaire les besoins en eau.

Caractéristiques La contenance des points d’eau naturels ou leur débit représente un point d’alimentation pratiquement inépuisable. L’accès, le dénivelé et la hauteur géométrique séparant le plan de station et la surface de la nappe déterminent les limites de leur utilisation.

Utilisation Les points d’eau naturels permettent d’alimenter les engins-pompes qui ne peuvent pas être alimentés par le réseau d’adduction d’eau.

Avantages La quantité d’eau est généralement importante. Plusieurs engins-pompes peuvent se mettre en aspiration en simultané. Aucun contrôle périodique n’est obligatoire.

Inconvénients Si l’aire d’aspiration n’est pas aménagée, on peut rencontrer des difficultés d’accès et d’utilisation.Les conditions météorologiques (gel, sécheresse, ...) peuvent gêner ou empêcher l’utilisation d’une aire d’aspiration. La qualité de l’eau peut entraîner des avaries sur les pompes (sable, boue, ...).

Ne pas oublier que l’eau des citernes des engins-pompes doit être potable. En cas de mélange avec de l’eau « souillée » issue d’un plan d’eau naturel, il faudra vider la citerne, la dé-sinfecter et la remplir avec de l’eau propre.

3/Lespointsd’eauartificiels Les points d’eau artificiels sont réalisés par l’homme comme réserves incendie ou à des fins d’utilisation personnelle. Ce sont les étangs, les piscines, les citernes, ...

Ils peuvent constituer une ressource importante permettant de palier au manque d’eau, notamment en milieu rural.

Caractéristiques Les contenances des points d’eau artificiels sont très variables.

Avantages Les points d’eau naturels permettent de pallier au manque d’eau immédiat. On les trouve à proximité du site et ils sont généralement faciles d’accès.

Inconvénients La quantité d’eau est non renouvelable voire insuffisante face aux risques.

III/ Fonctionnement hydraulique d’une pompe

Principe de fonctionnement L’utilisation des pompes est universelle. Elles mettent en mouvement toutes sortes de fluides, transvasent gaz et liquides et sont utilisées par les services d’incendie pour véhiculer l’eau depuis un hydrant ou une nappe d’eau vers le(s) point(s) d’attaque.

Eléments d’hydrauliqueFAE - CA

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Une pompe est une machine qui déplace un fluide d’un endroit à un autre tout en aug-mentant son énergie.

Les pompes peuvent être de trois types, suivant qu’elles agissent par variation de: • la côte (vis d’Archimède) • la pression (pompe à piston) • la vitesse (pompe centrifuge).

La pompe centrifuge équipe actuellement la plupart des engins incendie. Elle reçoit l’énergie d’un moteur puis agit sur les liquides en se servant de la force centrifuge pour les accélérer et leur donner une grande vitesse, c’est une pompe cinétique.

Elle est caractérisée par un débit nominal (Qn) et une pression nominale (Pn) selon la norme NFS 61-510, ces données correspondent au point de rendement maximum de la pompe.

exemple:une pompe 2 000/15 délivrera au maximum 2 000 litres à la minute à une pression de 15 bars.

Eléments d’hydrauliqueFAE - CA

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Possibilités Les possibilités d’une pompe (pression ou débit théoriques dans l’utilisation au-dessous des caractéristiques nominales) sont déterminées par le calcul de l’indice de pompe (Cf: élé-ments d’hydraulique).

Limites de la pompe centrifuge Pour que la pompe centrifuge fonctionne, l’eau qui arrive jusqu’au corps de pompe doit avoir une certaine pression (égale ou supérieure à la pression atmosphérique qui est de 1 013 millibars ou environ 1 bar).

Les qualités intrinsèques de la pompe centrifuge ne lui permettent pas de compenser des pertes de charges importantes dans les établissements ou une quelconque défaillance dans le réseau des hydrants.

La dénivelée (positive) sera aussi primordiale dans le bon fonctionnement de la pompe.

Phénomène de cavitation Il peut arriver que la pression en un point de la pompe soit suffisamment faible pour qu’il se crée des bulles de vapeur d’eau au sein de cette pompe et ceci à une température am-biante. Ces bulles, véhiculées vers un endroit de plus forte pression, se condensent brutale-ment aux parois des aubes de la pompe et créent des chocs sur celles-ci. C’est le phénomène de cavitation. Il se reconnaît par son bruit caractéristique de « bétonnière ». Il engendre des corrosions mécaniques rapides et spectaculaires provoquant une usure prématurée voire une rupture de la pompe.

En pratique, la cavitation apparaît pour les fortes hauteurs d’aspiration et pour les forts débits.

Le chef d’agrès doit veiller à ne pas faire fonctionner la pompe à la limite de ses possi-bilités.

A l’apparition du phénomène de cavitation, le chef d’agrès fera réaliser au conducteur les actions suivantes: • diminuer le régime moteur, • réduire le débit, • dédoubler la ligne d’aspiration (pour diminuer les pertes de charge).

Mise en aspiration d’une pompe centrifuge Une pompe seule ne peut pas aspirer de l’eau dans une nappe d’eau, il lui faut ajouter un mécanisme que l’on appelle amorceur.

L’amorceur est l’accessoire des pompes centrifuges qui a pour rôle de créer un vide dans le corps de pompe et la ligne d’aspiration. Ainsi, la pression atmosphérique pourra pousser l’eau dans les aspiraux jusqu’à la pompe.

La technologie actuelle permet de concevoir de nombreux types d’amorceurs. Ceux qui équipent les engins incendie du S.D.I.S. de l’Ain sont: • l’amorceur à anneaux d’eau, • l’amorceur à palettes à sec, • l’amorceur à pistons à sec.

Eléments d’hydrauliqueFAE - CA

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Possibilités d’alimentation au regard des phénomènes hydrauliques En fonction des disponibilités d’alimentation des lances et de la capacité de l’engin-pompe, le chef d’agrès décidera de la mise en oeuvre de l’alimentation en eau de son engin.Ce choix se fera en fonction de : • la distance d’établissement (conducteur seul, conducteur aidé du BAL, ...) • la mise en aspiration sur un point d’eau aménagé ou sur réserve artificielle • la nécessité de la mise en place d’un relais (MPR ou autre engin) • etc ...

Caractéristiques hydrauliques générales des lances, tuyaux, accessoires et leurs incidences sur les établissements

Les pertes de charge sont accrues par le passage de l’eau à l’intérieur d’un accessoire hydraulique ou d’une pièce de jonction.

Chaque matériel hydraulique a ses propres caractéristiques et aura tendance à augmen-ter plus ou moins significativement les pertes de charge dans les établissements.

Les incidences de tous ces facteurs font qu’une pression théorique à l’engin sera aug-mentée selon les critères suivants: • type de lance (L.D.V., lance traditionnelle,...) • longueur des établissements • nombre de pièces de jonction • dénivelé du terrain.

Limites hydrauliques En fonction de ces critères, le chef d’agrès donnera des ordres réalisables en tenant compte des particularités hydrauliques liées à l’opération (réseau surchargé, point d’eau pé-renne ou non, capacités hydrauliques des pompes, ...).

Voirannexe:lestableauxdepertesdechargesetdepressionsàl’engin (F.P.T.etC.C.F.).

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I/ Principes de l’estimation des besoins en eau pour assurer l’extinction

Le chef d’agrès doit s’assurer qu’il dispose de la quantité d’eau nécessaire aux besoins de son dispositif pour assurer l’extinction du sinistre.

Une circulaire interministérielle (n°465 du 10 décembre 1951) fixe les conditions d’appli-cation des besoins en eau lors d’un incendie de risque courant, à savoir:

Les sapeurs-pompiers doivent disposer d’un débit minimal de 1 000 l/min (60 m3/h) sur une durée minimum d’application de 2 heures, soit 120 000 litres (120 m3) d’eau disponibles sur place et en tout temps.

II/ Facteurs à prendre en considération

En pratique, les incendies ne correspondent pas tous à ce risque courant. Le chef d’agrès doit alors prendre en compte: • les combustibles (pouvoir calorifique, quantité, ...) • les agents extincteurs utilisés • le type, le nombre de lances ainsi que leur débit.

III/ Alimentation en eau

Ainsi, en fonction de l’ampleur de l’incendie et du dispositif hydraulique nécessaire, le chef d’agrès doit s’assurer de l’alimentation de son engin en eau à partir des ressources en eau du secteur ou, à défaut, par un autre engin (CCEM, ...).

Voirannexe:alimentationengins-pompes2000/15.

IV/ Emploi des outils de prévision

La maîtrise des outils de prévision permet la localisation des prises d’eau disponibles à proximité de la zone d’intervention.

Ces outils concernent : • les plans parcellaires • la cartographie • les plans ETA-RE • le registre des poteaux et canalisations ainsi leurs caractéristiques.

L’utilisation de ces outils doit être la plus précoce possible afin d’identifier au plus vite les ressources disponibles.

Évaluation des besoins en eauFAE - CA

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I/ Rôle du chef d’agrès lors de l’alimentation de l’engin-pompe

Le chef d’agrès doit, avant toute chose, être capable d’apprécier la puissance thermique de l’incendie auquel il est confronté. Il doit alors se poser les questions suivantes : • Combien de lances doit-je établir? • Quelles sont les matières en feu? • Quels sont les biens menacés? • Est-ce que l’extinction sera rapide? • Dois-je demander des renforts?

Pendant le trajet et par anticipation, il cherchera les possibilités d’alimentation de son engin sur les parcellaires ou plans. Il indiquera les prises d’eau disponibles au conducteur et au BAL.

Les plans lui indiquent: • le type de point d’eau (hydrant, point d’aspiration, plan d’eau, ...) • la distance entre le sinistre et le point d’eau.

À l’arrivée sur les lieux, le chef d’agrès indiquera le point d’eau choisi et la mission au BAL ou/et au conducteur. L’alimentation de l’engin-pompe se fera conformément aux ma-noeuvres décrites dans le G.N.R. établissement des lances – manoeuvre en binôme.

II/ Différentes situations possibles

Les situations qui nécessitent une alimentation immédiate de l’engin-pompe sont: • l’utilisation de moyens hydrauliques supérieurs à la L.D.T. • l’alimentation d’un autre engin-pompe en relais • la présomption de grand feu, • les matières hautement combustibles (hydrocarbures, ...) • ...

III/ Modes d’alimentation

Au choix du chef d’agrès et en fonction des ressources en eau du secteur, plusieurs solutions sont envisageables pour alimenter l’engin pompe: • sur hydrant • en aspiration • en relais avec un autre engin-pompe • avec l’emploi d’un Dévidoir Automobile (D.A.) ou d’un camion porteur d’eau (CCEM, CCGC...)

IV/ Manoeuvres d’alimentation

1/Surprisesd’eau(1x100/2x70–2x100/1x70–2x100)Poteau Incendie (P.I.) Lorsque le P.I. se situe à moins de 10 m de l’engin, le conducteur alimente sa pompe seul avec un tuyau de Ø 110 mm. Lorsque le P.I. se situe à plus de 10 m mais à moins de 20 m de l’engin, le conducteur alimente sa pompe seul avec 1 ou 2 lignes de tuyaux de Ø 70 mm et l’emploi d’un collecteur. Lorsque le P.I. se situe à plus de 20 m, le BAL réalise l’alimentation au moyen du dévidoir en établissant 1 ou 2 lignes de tuyaux Ø 70 mm.

Alimentation de l’engin-pompeFAE - CA

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Bouche Incendie (B.I.) Lorsque le B.I. se situe à moins de 10 m de l’engin, le conducteur alimente sa pompe seul avec un tuyau de Ø 110 mm au moyen d’un coude d’alimentation de 100 mm. Lorsque le B.I. se situe à plus de 10 m mais à moins de 20 m de l’engin, le conducteur alimente sa pompe seul avec 1 ou 2 lignes de tuyaux de Ø 70 mm au moyen de la retenue à ro-binets (100 /2 x 70). Lorsque le B.I. se situe à plus de 20 m, le BAL réalise l’alimentation au moyen du dévidoir en établissant 1 ou 2 lignes de tuyaux Ø 70 mm.

Voirannexe:alimentationengins-pompe2000/15.

2/Alimentationenaspiration L’engin-pompe est amené à proximité du point d’eau. Il doit être arrêté, de préférence, parallèlement à la nappe d’eau et le plus près possible de celle-ci.

Avant toute manoeuvre d’aspiration, le véhicule doit être calé, au minimum, au niveau d’une roue arrière.

La ligne d’eau est montée par le conducteur aidé du BAL; sa longueur doit être la plus réduite possible afin de diminuer le temps d’amorçage et d’optimiser le rendement de la pompe (réduction des pertes de charge dans les aspiraux).

En pratique, on ne peut guère espérer amorcer une pompe centrifuge à une hauteur géométrique d’aspiration supérieure à 8,50 m.

La crépine doit toujours être mise en place (elle protège la pompe) puis le conducteur effectue l’amorçage.

Selon la norme NFS 61-510, une pompe centrifuge 2 000/15 doit être amorcée en moins de 60s.

Au-delà de 2 essais d’amorçage infructueux, le conducteur doit rechercher les anoma-lies de fonctionnement (prise d’air, ...) et le chef d’agrès doit demander un autre engin-pompe ou une M.P.R. pour pallier au manque d’eau.

3/Alimentationenrelais Les engins peuvent être alimentés en relais si le point d’eau est trop éloigné, si l’hydrant est indisponible ou s’il a un débit insuffisant.

Un établissement en relais n’est rien d’autre que le branchement en série de 2 ou plu-sieurs pompes d’incendie sur un même établissement de tuyaux.

Alimentation de l’engin-pompeFAE - CA

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La caractéristique débit-pression du relais s’obtient en ajoutant, pour un débit donné, les pressions manométriques totales de chacune des pompes.

Chaque pompe placée en relais doit recevoir de la pompe précédente le débit demandé avec une pression résiduelle de 1 bar afin d’éviter la cavitation.

4/Alimentationparunenoriadeporteursd’eau Des engins porteurs d’eau (C.C.E.M., C.C.G.C., C.C.F., ...) peuvent réaliser des norias afin d’alimenter les engins au point d’attaque.

Le délai de route et le temps de remplissage doivent être pris en compte pour le calcul du nombre adéquat de porteurs d’eau.

V/ Chronologie et ordres pour l’alimentation

Dès que le chef d’agrès constate que plusieurs lances sont nécessaires pour répondre au degré d’urgence de la situation, il fait établir 1 ou 2 lignes d’alimentation sur la prise d’eau ou le point d’eau désigné pendant le trajet au moyen du plan.

Le BAL, aidé par le conducteur, prend alors en charge la mission qui lui a été confiée.

L’alimentation de l’engin doit se faire rapidement, en parallèle avec les établissements d’attaque, de manière à ce que les personnels exposés au rayonnement et aux risques d’embra-sement généralisé aient une lance correctement alimentée.

Le chef d’agrès tiendra compte du degré de fatigue de ses personnels et des compé-tences de chacun pour remplir la mission efficacement et rapidement.

VI/ Relation entre le chef d’agrès et son BAL

Le chef d’agrès doit exiger le compte-rendu de l’alimentation par le chef d’équipe, quel que soit le résultat.

En cas d’échec, le chef d’agrès donnera au BAL un autre point d’eau où s’alimenter ou demandera un porteur d’eau par radio.

VI/ Contrôle des actions et des règles pour l’établissement des tuyaux

Conformément au G.N.R. sur l’établissement des lances, le chef d’agrès veillera sur les cheminements à emprunter par le BAL de manière à: • ne pas couper une rue (sinon, utiliser les dispositifs de franchissement des tuyaux – D.F.T.), • employer le moins de tuyaux possible, • ne pas établir de ligne d’alimentation dans des surfaces ayant brûlé ou menacées par les risques du sinistre (effondrement, chutes de matériaux, ...) • ne pas enchevêtrer plusieurs lignes d’alimentation • serrer les lignes le plus près possible des bordures des trottoirs.

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I/ Lecture du feu

C’est une étape de la reconnaissance initiale consécutive à l’analyse de l’environnement et du bâtiment par le chef d’agrès.

La lecture du feu est une opération très importante, elle conditionne le bon déroule-ment de l’opération, notamment sur l’engagement des moyens, des binômes et des règles de sécurité à prendre. Les éléments tirés de la lecture du feu vont pouvoir donner des indications sur l’apparition d’un éventuel phénomène thermique tel que: un embrasement général éclair ou une explosion de fumée.

Indicateurs principaux pour la lecture du feuFUMÉES FLAMMES CHALEUR

• Couleur• Densité• Stratification• Lieu d’entrée ou de sortie• Comportement.

• Visibilité• Couleur• Forme• Position• Intensité.

• Boursouflures des zones peintes• Obscurcissement des fenêtres• Augmentation soudaine de la chaleur• Couches de température.

Indicateurs secondaires pour la lecture du feuOUVERTURES SONS

Fenêtres Portes Exutoires• Chaleur radiante• Opacité.

• Chaleur radiante• Position d’ouverture• Aspect.

• Ouverts/fermés. • Origine• Intensité.

II/ Méthode d’extinction

Le chef d’agrès, confronté à un incendie, a le choix entre différents procédés et moyens d’extinction.

En exploitant d’une façon optimale les éléments recueillis au cours de sa reconnaissance, le chef d’agrès peut appliquer une méthode d’extinction adaptée et proportionnelle à la situa-tion.

Le type de feu La méthode d’extinction va dépendre du type de feu auquel est confronté l’équipe. On prendra en considération: • les matières en combustion: classe de feu, potentiel calorifique, réaction chimique avec l’agent extincteur, ... • feu de bâtiment -> feu en milieu confiné avec risque d’accident thermique, feu tridimensionnel • feu à l’air libre -> feu de surface, urbain, rural, etc.

Méthodes d’extinctionFAE - CA

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Illustration au travers de deux exemplesExemplen°1:Type de feu : • feu de classe A (1 palette) avec faible rayonnement • feu à l’air libre sans risque de propagation.Choix de l’agent extincteur: • eau.Choix du procédé d’extinction: • refroidissement.Choix du matériel utilisé: • L.D.T. à 50l/min, en jet diffusé d’attaque • extincteur à eau pulvérisée • seau-pompe, etc.Idée de manoeuvre : • effectuer une extinction rapide • un seul point d’attaque • attaque offensive.

Exemplen°2:Type de feu : • feu de classe A (plusieurs palettes) avec un rayonnement important et un fort risque de propagation ; • plusieurs éléments aggravants: - camion-citerne - immeuble d’habitation.Choix de l’agent extincteur : • eau.Choix du procédé d’extinction : • refroidissement.Choix du matériel utilisé :plusieurs L.D.V. à 500l/min, en jets diffusés d’attaque.Idée de manoeuvre : • éviter la propagation au camion citerne • mettre en sécurité les occupants de l’immeuble • effectuer une extinction massive • plusieurs points d’attaque • attaque défensive.

Comparaison Dans les deux exemples, le chef d’agrès, confronté aux mêmes types de feu, utilise le même agent extincteur et le même procédé d’extinction. Par contre, il décide de deux mé-thodes d’extinction différentes, en fonction des priorités liées à ses reconnaissances.

Dans la première situation, il se concentre exclusivement sur l’extinction de l’incendie puisqu’il n’existe pas de risque de propagation, ni de danger pour les personnels. Il adopte une attaque offensive, c’est-à-dire que ses binômes vont au contact direct des flammes.

Dans la deuxième situation, l’extinction devient complémentaire d’une autre priorité qui est la protection. Le chef d’agrès se concentre sur: • l’enrayement de la propagation • la protection de la population • la protection de son personnel.

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Pour atteindre son objectif, le chef d’agrès délimite un périmètre de sécurité a priori et plusieurs points d’attaque. Ces points d’attaque ne sont pas systématiquement concentrés sur l’incendie mais judicieusement répartis pour empêcher la propagation et assurer l’extinction.

Il adopte une attaque défensive, c’est-à-dire que ses binômes utilisent des jets diffu-sés d’attaque le plus loin possible et se protégent par des écrans.

Il peut associer une attaque offensive sur le foyer et une attaque défensive sur les éléments à risque si les conditions de sécurité sont réunies.

Il gère le débit des lances en fonction des capacités hydrauliques de son engin et du réseau de distribution qu’il utilise.

ConclusionChaque incendie réclame une méthode d’extinction adaptée. Ce sont les éléments de reconnaissance récoltés par le chef d’agrès qui déterminent sa méthode d’extinction.

La méthode d’extinction décidée par le chef d’agrès doit, au minimum, empêcher la pro-pagation et être réalisable hydrauliquement et humainement.

Le chef d’agrès doit veiller en permanence à la sécurité de son personnel et contrôler l’efficacité de ses actions.

III/ Le matériel adapté

Pour atteindre son objectif, le chef d’agrès dispose d’un panel de matériels dans son engin ou sur demande.

Les lances: • Lance du dévidoir tournant (L.D.T.) • Lance à débits variables (L.D.V.) • Lance à mousse (L.M.) • Lances spéciales.

Elles doivent être adaptées aux types de feu et aux possibilités hydrauliques de l’engin et du réseau de distribution.

Les échelles et B.E.A.: • échelles aériennes • échelles à coulisse • bras élévateur articulé • etc ...

Elles permettent d’accéder aux étages pour effectuer des extinctions ou des sauvetages.

Les moyens de pénétration: • Les vérins hydrauliques • Les outils à mains (hache, halligan tool, petite pince, pied-de-biche, bélier...) • etc ...

Ils permettent de pénétrer dans les endroits inaccessibles.

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Les caméras thermiques: • Elles permettent de localiser des points chauds. • Lors de reconnaissances longues et périlleuses sous A.R.I., elles assurent une pro-gression sécurisante aux binômes.

Les explosimètres et détecteurs: • Ils sont à utiliser sur tous les incendies. • Ils permettent de s’assurer de la présence ou de l’absence de gaz explosifs ou toxiques.

Les ventilateurs:Ils permettent d’évacuer rapidement les fumées pour: • progresser en sécurité • éviter la panique et l’asphyxie des occupants • diminuer le risque engendré par les fumées en milieu clos. Il existe 3 types de ventilateurs: électriques, thermiques, hydrauliques.

ConclusionLa liste de ces matériels n’est évidemment pas exhaustive. Le chef d’agrès doit prendre conscience que ces matériels, combinés de façon adéquate et intelligente, vont contribuer à une extinction judicieuse.

IV/ Précautions à prendre

Les situations que doit affronter le chef d’agrès sont multiples et complexes et l’obli-gent à appliquer des méthodes d’extinction différentes en fonction de ses lectures de feux.

Toutefois, des précautions élémentaires sont à prendre, quelle que soit la méthode adoptée.

Asavoir: • Coupure systématique des énergies à son arrivée et au plus près du sinistre lorsque c’est possible • Mise en place d’un dispositif hydraulique permettant au minimum de contenir le si-nistre, adapté aux possibilités hydrauliques de son engin et du réseau de distribution (à partir du moment où les lances sont en eau, il est interdit de provoquer une rupture d’alimentation) • Lorsque les matériels et la situation le permettent, associer son attaque à une venti-lation négative (pas de méthode ventilation positive au sein du SDIS 01) • Vigilance constante à la sécurité de son personnel. Pour ce faire, appliquer certaines règles opérationnelles et logistiques.

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OPERATIONNELLES LOGISTIQUES• Port des EPI• Travail en binôme• 1 binôme de sécurité pour 4 binômes enga-gés∆ pas d’engagement sans:- cheminement de repli,- code de communication.• Prévoir une rotation d’engagement, un binôme fatigué se concentre moinssur les risques qu’il encourt• Prévoir un doublement des accès en étageau moyen d’échelles en cas de risque d’effon-drement des communications existantes• Prévoir un soutien sanitaire en cas d’accident.

Un binôme déshydraté est perdu.

Le chef d’agrès doit donc prévoir dès que possible et bien avant la déshydratation de son personnel, de restaurer ses binômes en boissons fraîches et chaudes et en barres énergétiques.

Conclusion Pour atteindre son objectif, le chef d’agrès doit effectuer certaines actions parallèles à l’extinction et surtout prendre soin de son personnel.

Un binôme blessé ou exténué est inutile et risque, de surcroît, d’aggraver la situation en augmentant les problèmes à gérer.

Méthode d’extinctionFAE - CA

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I/ Feu d’appartement

Risquesprincipaux• victimes potentielles• propagations horizontale et verticale.

Risquessecondaires• E.G.E. / E.F.• dégâts des eaux suite à l’extinction.

Renfortséventuels• V.S.A.V.• C.E.V.A.R.• cellule S.D.E..

Accès–cheminements• le premier engin-pompe doit dépasser l’adresse!• prévision de l’emplacement des échelles aériennes• reconnaissance autour du bâtiment:-> prendre garde aux façades inaccessibles et aux courettes intérieures• pas d’utilisation de l’ascenseur si non-prioritaire.

Reconnaissance• coupure des énergies (attention: si ascenseur, le faire redescendre au RDC)• évacuation générale au besoin (sauf I.G.H.)• regroupement des impliqués au Point de Rassemblement des Victimes (P.R.V.)• mise en oeuvre des moyens de désenfumage (horizontal et vertical) existants• reconnaissance de tous les appartements et marquage des portes à la craie (vu sapeur X)• attention: risque d’E.G.E. et d’E.F. (lecture du feu à soigner).

Attaque• attaque par l’intérieur au moyen de colonnes sèches existantes ou par des établissements verticaux• enrayement de la propagation verticale par l’extérieur (rideau d’eau)•pasd’attaquedirecteparl’extérieur.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• protection des biens des niveaux inférieurs• port de l’A.R.I.• caméra thermique• mesures du taux de monoxyde de carbone• étaiement si nécessaire.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• services sociaux si nécessité de relogement

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• ERDF.-GRDF.• établissement gestionnaire.

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II/ Feu de pavillon

Risquesprincipaux• victimes potentielles• danger des feux en espace clos (cave, comble, ...).

Moyensàprévoir• V.S.A.V.• C.E.V.A.R.• renfort personnels et matériels.

Accès–cheminements• le premier engin doit se positionner pour laisser accès aux 4 faces du bâtiment (échelles à coulisses)• prévision de l’emplacement des échelles aériennes• détermination des points d’accès.

Reconnaissance• sauvetages• coupure des fluides• lecture du feu (feu de cave, de pièce ou de combles avec possibilité des 3 en même temps).

Attaque• attaque par l’intérieur (L.D.V. 500)• enrayement de la propagation si pavillons mitoyens• désenfumage ou ventilation des locaux• en fonction du sinistre, mise en oeuvre de la technique appropriée• attention à la présence de combles aménagés (victimes potentielles).

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• protection des biens des niveaux inférieurs• port de l’A.R.I.• caméra thermique• mesures du taux de monoxyde de carbone• étaiement si nécessaire.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• services sociaux si nécessité de relogement• ERDF.-GRDF.• établissement gestionnaire.

III/ Feu de combles

Risquesprincipaux• embrasement généralisé des combles et de la toiture• effondrement de plancher• atteinte de structure du bâtiment• dégâts occasionnés par l’usage abusif des moyens hydrauliques.

Romain CHAMBOST

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Moyensàprévoir• bâchage, étaiement, assèchement• C.E.V.A.R..

Accès–cheminementspar l’intérieur (trappes, escaliers)• vérification de la structure du plancherpar l’extérieur (échelles aériennes, à coulisse)• utilisation systématiquement le L.S.P.C.C..

Reconnaissance• recherche de victimes (caméra thermique)• anticipation des mesures de sécurité• localisation des recoupements et des isolements• lecture du feu.

Attaque• attaque uniquement par les communications existantes dans le sens du tirage• utilisation ou création des exutoires (évacuation des gaz chauds)• utilisation des lances sur échelles aériennes exclusivement pour stopper la propagation.

Alimentation• position de la division au plus près du foyer• à défaut, position de la division au pied de l’escalier.

Déblai• protection des biens des niveaux inférieurs• port de l’A.R.I.• mesures du taux de C.O. (air ambiant et air expiré)• protection des personnels travaillant en hauteur (L.S.P.C.C., longe de maintien au travail).

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie, services techniques• services sociaux si nécessité de relogement• ERDF.-GRDF.• établissement gestionnaire.

IV/ Feu de toiture

Risquesprincipaux• propagation de la combustion aux cloisons contiguës• présence de bouteilles de gaz ou d’acétylène.

Moyensàprévoir• matériel de percement• caméra thermique• bâchage, étaiement, assèchement.

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Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresse et se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés.• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Reconnaissance• localisation précise du foyer afin de l’isoler en amont et en aval.

Attaque• attaque uniquement par les communications existantes dans le sens du tirage• utilisation des lances sur échelles aériennes exclusivement pour stopper la propagation.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• protection des personnels travaillant en hauteur (L.S.P.C.C., longe de maintien au travail)• vérification de l’absence de points chauds au moyen de la caméra thermique• protection des niveaux inférieurs si besoin.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• ERDF.-GRDF..

V/ Feu de cheminée

Risquesprincipaux• propagation aux cloisons, planchers ou combles• asphyxie des occupants dûe à une fissuration du conduit.

Moyensàprévoir• matériel de percement• caméra thermique• ventilation, éclairage, étaiement.

Accès–cheminements• le premier engin se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Reconnaissance• localisation du foyer• coupure du tirage en fermant portes et fenêtres des locaux.

Attaque• extinction du foyer dans l’âtre et nettoyage de la cheminée• attaque du bas en utilisant seau-pompe ou lance à feu de cheminée• utilisation de la chaîne par le haut pour faire tomber les matières en ignition si elles ne sont pas accessibles• dans le cas d’un conduit pas droit, prévoir des trouées d’extinction (au-dessus) ou de dégagement (au-dessous) du foyer.

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Alimentation• pas nécessaire si intervention courante.

Déblai• évacuation des cendres avec le matériel à feu de cheminée• vérification de l’absence de points chauds au moyen de la caméra thermique (si nécessaire)• vérification du conduit (absence de fissure ou d’éboulement)• conseil au locataire ou propriétaire: ne pas utiliser la cheminée avant sa vérification.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie et services sociaux si nécessité de relogement• ERDF.-GRDF..

VI/ Feu de cage d’escalier

Risquesprincipaux• propagation rapide à tous les étages• panique des occupants, victimes potentielles• condamnation des issues de secours.

Moyensàprévoir• V.S.A.V.• C.E.V.A.R.• renforts en personnels et matériels.

Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresse et se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés.

Reconnaissance• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Attaque• attaque massive par l’intérieur à partir du niveau inférieur• création rapide d’un exutoire en partie haute de la cage d’escalier• si besoin, attaque simultanée à différents niveaux par les ouvrants de la cage d’escalier au moyen des échelles aériennes.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• reconnaissances méticuleuses de tous les appartements attenants ainsi que des gaines tech-niques et des vide-ordures• mesures d’explosimétrie• protections des niveaux inférieurs si besoin.

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Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie et services sociaux si nécessité de relogement• ERDF.-GRDF..

VII/ Feu de cave et en sous-sol

Risquesprincipaux• victimes potentielles• propagation des fumées et du feu au niveau supérieur par les communications verticales ou les gaines techniques• cheminement (complexe)• explosion en présence de gaz (bouteille ou fuite).

Moyensàprévoir• V.S.A.V.• ligne-guide et liaisons personnelles• C.E.V.A.R.• émulseur.

Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresse• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Reconnaissance• vérification de la fermeture des portes d’accès au sous-sol depuis l’étage supérieur• barrage des énergies, coupure des fluides• mise en sécurité des occupants impliqués (P.R.V.)• engagement des binômes que sous A.R.I. avec ligne de vie et/ou moyens hydrauliques• mise en place dès que possible d’un binôme de sécurité• recensement des matériaux stockés• reconnaissance et ventilation des niveaux supérieurs.

Attaque• extinction à l’eau ou à la mousse (moyen ou haut foisonnement en cas de risques particuliers).

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• à réaliser sous A.R.I.ou en présence de moyens de ventilation par raccord ZAG• surveillance de la concentration en C.O..Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• force de l’ordre• mairie• ERDF.-GRDF..

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VIII/ Feu de gaines techniques

Risquesprincipaux• propagation des fumées lors de l’ouverture des trappes• propagation de la combustion aux locaux• diffusion de fumées et de gaz dans les locaux environnants.Moyensàprévoir• caméra thermique.

Accès–cheminements• localisation du foyer par les trappes de visite de la gaine technique (fermée par une serrure).

attention particulière à porter sur:• les gaines et jonctions en liaison avec le sinistre• les canalisations techniques.

Reconnaissance• localisation précise du foyer afin de l’isoler en amont et en aval• identification de la nature du combustible-> prendre toutes les précautions s’il s’agit d’une gaine contenant les conducteurs électriques• mesures du taux de CO.

Attaque• en règle générale, extinction par les trappes et portes de visites• par refroidissement à l’eau mouillante au moyen de seaux-pompes ou de lances (jets sous pression)• ventilation des locaux obligatoire.

Alimentation• pas nécessaire.

Déblai• vérification de l’absence de points chauds au moyen de la caméra thermique• protection des niveaux inférieurs si besoin.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• ERDF.-GRDF..

IX/ Feu de garage

Risquesprincipaux• stockage de produits inflammables et toxiques• présence possible de véhicules au G.P.L.c.• présence de fosse.

Moyensàprévoir• C.E.V.A.R.• Cellule Antipol• Cellule S.D.E.• émulseur• renforts en personnels et matériels.

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Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresse et se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés.• prévision de l’emplacement des échelles aériennes• attention au cheminement à l’intérieur de l’établissement difficile.

Reconnaissance• sauvetages si besoin• coupure des fluides• attention aux structures souvent métalliques• vérification de la présence ou de l’absence de véhicule G.P.L.c.• lecture du feu préalable et recherche de signaux d’alerte.

Attaque• attaque à la L.D.V. 500 pour empêcher la propagation aux locaux administratifs et aux habi-tations attenantes• attaque à la lance à mousse pour le stockage de produits dangereux• si présence de véhicule G.P.L.c., mise en oeuvre de la procédure adaptée• attention à la présence de fosses de mécanicien noyées par les eaux d’extinction• attention aux eaux d’extinction (risques de pollution: huiles, hydrocarbures, ...).

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• port de l’A.R.I. si nécessaire• mesures d’explosimétrie.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre

X/ Feu de chaufferie

Risquesprincipaux• stockage de produits inflammables• présence de fumées dans les étages en cas de chaufferie en sous-sol.

Moyensàprévoir• C.E.V.A.R.• Cellule Antipol• émulseur si chaufferie au fuel.

Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresseet se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Reconnaissance• sauvetages si besoin• coupure des fluides

Mickaël GIRAUD TELME

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• mairie• ERDF.-GRDF

• identification du combustible• lecture du feu préalable et recherche de signaux d’alerte.

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Attaque• attaque à la lance à mousse en présence d’hydrocarbure liquide• protection incendie des étages supérieurs si chaufferie en sous-sol• protection incendie des étages inférieurs si chaufferie en terrasse• ventilation de la cage d’escalier si chaufferie en sous-sol.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• port de l’A.R.I. si nécessaire• mesures d’explosimétrie• recherche d’une possible pollution par hydrocarbure• protection des niveaux inférieurs si besoin.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• ERDF.-GRDF..

XI/ Feu de joint de dilatation

Risquesprincipaux• propagation de la combustion aux cloisons contiguës• diffusion de fumée et de gaz (monoxyde de carbone) dans les locaux environnants.

Moyensàprévoir• extinction longue et complexe• matériel de percemen• caméra thermique.

Accès–cheminementsattention particulière à porter sur:• les gaines et jonctions en liaison avec le sinistre• les vides constitués par les faux-plafonds• les canalisations techniques.

Reconnaissance• localisation précise du foyer afin de l’isoler en amont et en aval• relevés de concentration en C.O.

Attaque• en règle générale, extinction par les trouées en partie supérieure des points chauds• refroidissement à l’eau mouillante au moyen de seaux-pompes ou de lances (jets sous pression)• étouffement par obstruction des fissures avec du plâtre ou du ciment• dans tous les cas, stopper la propagation par les trouées• ventilation des locaux.

Alimentation• pas nécessaire.

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Déblai• vérification de l’absence de points chauds au moyen de la caméra thermique• protection des niveaux inférieurs si besoin.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• ERDF.-GRDF..

À noter: rédiger un descriptif très détaillé des dégâts occasionnés par les S.P. (croquis, photos, compte-rendu, etc.)

XII/ Feu dans un atelier

Risquesprincipaux• pouvoir calorifique important• possibilité de produits inflammables et toxiques• possibilité d’habitation au-dessus.

Moyensàprévoir• C.E.V.A.R.• matériel de protection• renfort en personnel et matériel.

Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresseet se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés• prévision de l’emplacement des échelles aériennes• cheminement à l’intérieur de l’établissement difficile.

Reconnaissance• sauvetages si besoin• coupure des fluides• attention aux structures• lecture du feu (feu de classe A ou B).

Attaque• attaque à la L.D.V. 500 par l’intérieur sauf si les structures sont métalliques• lances à mousse si présence de produits inflammables• empêcher la propagation aux habitations et locaux administratifs• ventilation en partie haute si présence d’habitations.Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• port de l’A.R.I. si nécessaire• mesures d’explosimétrie• étaiement si nécessaire• protection des niveaux inférieurs si besoin.

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Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• ERDF.-GRDF..

XIII/ Feu dans un E.R.P. de type O

Risquesprincipaux• victimes potentielles• panique des occupants• propagation rapide due à la non-observation des règles de sécurité par les occupants.

Moyensàprévoir• V.S.A.V.• C.E.V.A.R.• matériel de protection• renfort en personnel et matériel.

Accès–cheminements• le premier engin dépasse l’adresseet se positionne pour laisser l’accès de tous les côtés• prévision de l’emplacement des échelles aériennes.

Reconnaissance• sauvetages et évacuation des occupants si besoin• coupure des fluides• se procurer les plans du bâtiment• recensement du nombre exact d’occupants• mise en oeuvre du désenfumage.

Attaque• l’évacuation des personnes reste prioritaire aux personnels engagés sous A.R.I.• attaque à la L.D.V. 500 par les communications existantes• empêcher la propagation verticale extérieure au moyen d’une échelle aérienne• pas d’attaque directe de l’extérieur.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• port de l’A.R.I. si nécessaire• mesures d’explosimétrie• étaiement si nécessaire• protection des niveaux inférieurs si besoin.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• ERDF.-GRDF

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XIV/ Feu dans un E.R.P. de type U

Risquesprincipaux• nombreuses victimes potentielles• populations sensibles: invalides physiques ou psychiques, nourrissons, personnes en réanima-tion lourde, ...• atteinte de points névralgiques (blocs opératoires, urgences, ...)• présence de matières dangereuses (infectieuses, toxiques, corrosives, et, éventuellement radio éléments)• gaz médicaux.

Moyensàprévoir• moyens du plan rouge• moyens d’intervention chimique et ou radiologique.

Accès–cheminements• prévision d’un point de regroupement des moyens et des norias des V.S.A.V.• repérage des voies échelles.

Reconnaissance• recueil des informations sur le S.S.I.• point à faire avec le responsable de l’établissement• transfert horizontal de la zone sinistrée (attention: tâche longue et nécessitant beaucoup de personnel)• vérification de la fermeture des portes coupe-feu• estimation du nombre de victimes• détermination de l’emplacement du Point de Regroupement des Victimes (P.R.V.)• confier les indemnes au personnel hospitalier• mise en oeuvre des moyens de désenfumage.

Attaque• coupure des fluides et des énergies de la zone sinistrée à l’issue de son évacuation, en accord avec le responsable de l’établissement• recherche d’une structure d’accueil des victimes• attaque par l’extérieur exclusivement.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin• utilisation des colonnes sèches si existantes• prévision de la logistique en oxygène.

Déblai• canalisation, confinement, absorption des eaux de ruissellement incendie• contrôle des déblais et réalisation d’un parc du matériel contaminé.

Remontéedel’information• préfecture• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie, D.D.A.S.S.• service prévention du S.D.I.S.• ERDF.-GRDF..

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XV/ Feu dans un entrepôt

Risquesprincipaux• Danger: très faible stabilité au feu• embrasement généralisé et atteinte de la structure• l’enchevêtrement des tôles effondrées ne permet pas à l’eau d’atteindre les foyers• attention au panneaux-sandwiches tôle-mousse en polyuréthane (fumée toxique + propaga-tion)• attention au risque d’effet chalumeau (le feu court dans les panneaux et son avancée se tra-duit par un brunissement du parement de tôle et une déformation de celle-ci)• attention aux bouteilles de gaz qui alimentent les chariots-élévateurs• risque d’explosion, risque toxique (stockage de produits chimiques divers)• pollution par écoulement des eaux d’extinction.

Moyensàprévoir• C.E.V.A.R.• caméra thermique• engin-pompe de grande puissance • soutien sanitaire• matériel de désincarcération.

Accès–cheminements• coupure des voies de circulation si nécessaire (routes, autoroutes, S.N.C.F.)• mise en place d’un Point de Regroupement des Moyens (P.R.M.)• mise en place rapide des madriers de franchissement• ouverture de tous les accès du site.

Reconnaissance• mise en sécurité et recensement des impliqués• coupure des fluides• ouverture des exutoires ou lanterneaux• localisation des recoupements et des isolements (murs coupe-feu).

Attaque• préservation prioritaire des locaux administratifs (informatique, archives, ...) et des locaux de production• engagement d’un minimum de personnel dans le bâtiment le long de murs coupe-feu• refroidissement des cuves G.P.L. soumises au rayonnement• découpe des panneaux-sandwiches et contrôle à l’aide de la caméra thermique.

Alimentation• établissement de lignes de diamètre 110 cm en attente pour mettre en place des points d’eau avancés

Déblai• port systématique de l’A.R.I.• détection C.O. permanente.

Remontéedel’information• préfecture (D.R.I.R.E., D.I.R.E.N., D.D.A.S.S.)• C.O.D.I.S / C.T.A.• forces de l’ordre• ERDF.-GRDF..

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• services des eaux (forte demande hydraulique)• mairie

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XVI/ Feu dans un magasin (type M)

Risquesprincipaux• incendie généralisé• nombreuses victimes en fonction de l’heure du sinistre• effondrement.

Moyensàprévoir• F.P.T., E.P.A., C.E.V.A.R., F.P.T.S.R.• moyens sanitaires.

Accès–cheminements• prévision de l’emplacement des E.P.A.• détermination de l’emplacement des engins (point d’eau, point d’attaque)• prise en compte de l’encombrement des voies d’accès et des hydrants sur le parking.

Reconnaissance• vérification de l’évacuation du public• localisation de l’incendie• recueil d’informations sur le S.S.I.• coupure des fluides et des énergies• vérification du bon fonctionnement des moyens de secours, sinon les actionner manuellement (S.S.I.)• attention: n’actionner que les exutoires des parties enfumées.

Attaque• réalisation de la part du feu• attaque massive par l’extérieur• attaque par l’intérieur en prenant garde à la stabilité du bâtiment• dans les réserves et sous-sol, il peut exister une ou plusieurs trémies d’attaque (trappes de plancher de 60 cm escamotables, tous les 20m).

Alimentation• anticipation des besoins en eau• utilisation des hydrants et réserves d’eau (sprinklers).

Déblai• vérification de la présence des forces de l’ordre pendant les opérations de déblais afin d’éviter intrusions, vols• anticipation des risques d’effondrement de la structure ou des rayonnages.

Remontéedel’information• préfecture• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• services des eaux• service prévention du S.D.I.S.• ERDF.-GRDF..

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XVII/ Feu de VL dans un parking

Risquesprincipaux• victimes potentielles• danger: feu en espace clos, feu de VL G.P.L.c.• pouvoir calorifique important pouvant endommager les structures.

Moyensàprévoir• V.S.A.V.• F.P.T.• C.E.V.A.R.• renfort en personnel et matériel.

Accès–cheminements• éviter de pénétrer dans un parking souterrain par la voie d’accès des véhicules (compartimentage)• utilisation des accès piétons (colonnes sèches, sas)• engagement des binômes en respectant la procédure opérationnelle (Cf GNR: A.R.I.).

Reconnaissance• se procurer le plan de l’enceinte• vérification du bon fonctionnement du désenfumage• identification du niveau concerné, du type de véhicule• utilisation de plusieurs points d’accès• lecture du feu• rappel des ascenseurs au R.D.C..

Attaque• utilisation de la technique des I.G.H. (poste de commandement avancé au niveau concerné, poste de commandement au poste central de sécurité)• établissement du point d’eau au point d’attaque (L.D.V. 5OO).

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.• alimentation des colonnes sèches.

Déblai• port de l’A.R.I. et ventilation• mesures d’explosimètrie / C.O.• vérification de la solidité des structures.

Remontéedel’information• préfecture• C.O.D.I.S / C.T.A.• forces de l’ordre• ERDF. / GRDF..

XVIII/ Feu de silo

Risquesprincipaux• explosion de poussières ou de céréales• ruine du silo avec enseveli(s)• pollution éventuelle en fonction du contenu du silo.

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Moyensàprévoir• F.P.T.• E.P.A.• cellule S.D.E.• équipe cynotechnique si explosion• caméra thermique.

Accès–cheminements• prévision des emplacements des E.P.A.• détermination d’un P.R.M.

Reconnaissance• déterminer le type de silo (plat ou vertical, en béton ou en métal, circulaire ou rectangulaire, couvert ou non) ;• demander la nature du contenu et le niveau de remplissage : identifier le risque d’explosion en fonction de la granulométrie. Plus les particules sont petites (farine) plus le risque est élevé ;• faire arrêter les machines (tapis roulants, vis sans fin, ....) ;• reconnaître les moyens d’extinction disponibles, l’existence dévent, de vidange d’accès en partie haute.

2typesdefeusontpossibles:• feu couvant dans la masse (combustion lente) ;• feu de surface (combustion vive).

Risques:formation de cavité dans la masse, effondrement avec accélération de la combustion, voire explosion.

Conduiteàtenir

Reconnaissance• consulter les sondes thermiques si elles existent ;• mesures du taux de CO dans le silo (taux élevé = combustion importante) ;• visualiser la zone de feu à l’aide d’une caméra thermique.L’ évolution de ces paramètres permettra d’évaluer la situation.

Protection• délimiter une zonne d’exclusion égale à 1,5 fois la hauteur du silo ;• faire établir un périmètre de sécurité de 300 à 500 mètres• ne pas stationner dans l’axe des évents latéraux• arrêter le flux des matières (godets, tapis, vis sans fin, ...) ;• isoler le silo concerné.

Extinction• refroidir le silo par l’extérieur (15l/min/m2)• coller les poussières en partie haute par projection de mousse ou 1 LDV en jet diffusé par intermittence (pour éviter un agglomérat) ;• utilisation d’une lance de type bourgeois ou à vis Joualex pour atteindre la masse en combustion ;• envisager l’une des 2 solutions avec le responsable du site.

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solution1:vidanger• surtout pour les petits silos ;• seulement lorsque tout risque d’explosion est écraté ;• vidanger à faible débit et y associer une extinction ;• prévoir des remorques ou des bennes ainsi qu’un moyen hydraulique.

solution2:inerter• intervention de spécialiste (plusieurs jours)• qui, avec quoi ?• quantités nécessaires : 2 kg de CO2/m3 de silo ou 1 m3 N2 /m3

Déblai• port de l’ARI et ventilation ;• mesures d’explosimétrie ;• vérification de la solidité de l’édifice.

Remontéedel’information• Préfecture, mairie • CODIS / CTA• experts BTP• ERDF / GRDF• DRIRE, DDAF, DDASS en fonction des risques de pollution.

XVII/ Feux de bâteau

Risquesprincipaux• intoxications, blessurer ou noyades ;• pollution aquatique ;• instabilité, naufrage du bâteau ;• vétusté du bâteau et composition du chargement (toxique, chimique,..)

Moyensàprévoir• embarcation, plongeurs ;• CEVAR, moyen de pompage ;• cellule Antipol, émulseurs ;• caméra thermique.

Accès-cheminement• amarrer le bâteau ;• définir un P.R.M ;• limiter le nombre de SP embarqués.

Reconnaissance• recenser les passagers ;• contact avec le commandant de bord (seul maître à bord) ;• envisager une reconnaissance avec la caméra thermique ;• attention depuis janvier 2004, le G.P.L.c, le butane ou le propane peuvent être utilisé comme carburant soit en bouteille ou réservoirs.

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Attaque• créer des éxutoires ;• utilisation systématique de la mousse ;• refroidir la coque par l’extérieur ;• épuiser les cales

Alimentation• alimenter systématiquement l’engin ;• aspiration sur plan d’eau ;

Déblai• effectuer les déblais et la surveillance sous ARI car l’atmosphère saturée en vapeur humide ;• surchauffée peut interdir tout cheminement à l’intérieur du bâteau.

Remontéedel’information• Préfecture ;• Mairie ;• CODIS / CTA ;• service de la navigation (VNF) ;• gendarmerie fluviale, police.

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I/ Différence entre désenfumage et ventilation

Dans les volumes clos, les fumées présentent cinq dangers: • la combustibilité : elles peuvent brûler ou exploser; • la chaleur : elles peuvent enflammer des matériaux; • la mobilité : elles peuvent propager l’incendie; • la toxicité : elles peuvent asphyxier les victimes ou les sauveteurs; • l’opacité : elles peuvent égarer les victimes ou les sauveteurs.

Désenfumage Dans le passé, la ventilation consistait à évacuer les fumées résiduelles et s’apparentait plus au « désenfumage » des locaux. Elle était surtout entreprise lors de la phase du déblai.

Ventilation La ventilation consiste à supprimer et à remplacer l’air chaud des fumées, des suies et des gaz de combustion d’un volume sinistré par de l’air frais.

La ventilation peut entrer dans une phase active de la lutte contre l’incendie, pour faci-liter les reconnaissances et participer à l’attaque.

II/ Intérêt de la ventilation

La ventilation présente quatre intérêts principaux: • augmentation de la visibilité des intervenants; • limitation des risques d’embrasement généralisé éclair; • diminution de la température; • diminution du stress des personnels.

III/ Méthodes de ventilation

La ventilation naturelle La ventilation naturelle est le principe de désenfumage naturel le plus élémentaire connu. Elle est mise en application en France notamment pour de nombreux E.R.P., bâtiments d’habitation et locaux industriels et commerciaux. La ventilation naturelle consiste en un ba-layage initié par les différences de gradient, de température et de densité entre l’air frais ex-térieur et les gaz et distillats de combustion contenues entre les points d’entrée et de sortie de la masse d’air. Pour obtenir le mouvement des masses d’air, il est nécessaire de procéder à l’ouverture de deux ouvrants en façade afin de créer un « courant d’air ».

apport d’air

AIR FRAIS

exutoire

AUGMENTATION DE LA VENTILATION

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Avantages Inconvénients• Simple et rapide à mettre en oeuvre• Ne nécessite aucun matériel spécifique• Très efficace en cas de vent fort.

• Mise en oeuvre dès l’ouverture d’une porte, parfois accidentelle et incontrôlée• Dans la grande majorité des cas, n’est pas très puissante• Très difficilement modulable• Inapplicable si le vent dominant n’est pas favorable.

La ventilation par l’emploi d’un ventilateur. Cette technique consiste en l’utilisation d’un moyen mécanique de ventilation. Il s’agit d’augmenter l’efficacité de la ventilation naturelle. Les principes sont parfaitement identiques à ceux de la ventilation naturelle, ils contribuent simplement à améliorer la qualité de cette dernière.

Avantages Inconvénients• Puissante• Peut être mise en oeuvre à la demande, en fonction des besoins opérationnels• Peut être modulée en fonction des nécessi-tés de l’intervention• Peut contrer un vent faible.

• Dangereuse si elle est mal mise en oeuvre• Nécessite d’avoir pris en compte tous les vo-lumes• Nécessite des personnels formés (équipiers, chefs d’agrès, chefs de groupe)• Peut générer des risques pour les victimes ainsi que pour les personnels engagés.

En fonction du flux d’air, il existe deux méthodes différentes : la Ventilation Horizontale et la Ventilation Verticale

apport d’air

AIR FRAIS

exutoire

AUGMENTATION DE LA VENTILATION

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1/LaVentilationHorizontale(V.H.) C’est la solution la moins complexe. Elle consiste à avoir le point de soufflage et le point d’extraction au même niveau que le foyer.

Avantages Inconvénients• Simple et rapide à mettre en oeuvre• Ne risque pas de causer la propagation du foyer ou l’enfumage des locaux sains• Très efficace, elle stabilise l’accumulation des gaz chauds en partie haute, donc limite les risques de propagation par effet d’embra-sement généralisé éclair (flash-over).

• Si le foyer se situe en étage ou en sous-sol, nécessite de placer le ventilateur au niveau concerné• Ne peut être utilisée sur les configurations bâtimentaires complexes faisant craindre des risques de propagation par dissémination de la chaleur, des fumées et des gaz de com-bustion.

2/LaVentilationVerticale(V.V.) C’est la solution la plus complexe. Elle consiste à avoir le point de soufflage en partie basse du bâtiment et le ou les points d’extraction en partie haute.

Une propagation du foyer dans les zones non atteintes par le sinistre est à craindre si une reconnaissance précise du bâtiment n’a pas été préalablement effectuée et si on ne maî-trise pas le cheminement des fumées.

Avantages Inconvénients• Solution simple en ce qui concerne le posi-tionnement du matériel de soufflage• Très efficace, elle évite l’accumulation de gaz chauds en partie haute, donc limite les risques de propagation par effet d’embrase-ment généralisé éclair (flash-over).

• Risques importants de propagation en-de-hors de l’itinéraire normal de l’incendie par transport de matériaux enflammés, de fu-mées et/ou de gaz de combustion entre le foyer et l’exutoire• Nécessite de créer en partie haute un ou plusieurs exutoires situés à la verticale du foyer• Exige un temps conséquent de reconnais-sance avant la mise en oeuvre• Inutilisable sur les bâtiments complexes.

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IV / Cas particulier

La ventilation par jets de lance vers l’extérieur Lorsqu’il n’y a pas de moyens mécaniques de ventilation à disposition et si le personnel est en nombre suffisant, le chef d’agrès peut donner comme mission à un porte-lance de ven-tiler les locaux au moyen d’une lance. Le phénomène créé s’apparente au système de venturi et accélère la sortie des fumées. •Principe: utiliser l’effet venturi créé par une L.D.V. en jet diffusé par un ouvrant; •Risques: dégâts des eaux et, en hiver, gel; •Limites : mobilise 1 S.P. et des ressources en eau; • Miseenoeuvre: - Le jet doit couvrir 85 à 90% de la surface ouverte; - Plus le débit est élevé, plus l’effet venturi est fort; - Fermer les autres ouvrants; - L.D.V. à environ 60 cm de l’ouvrant.

V/ Règles de base

Précautions Avant de mettre en oeuvre toute méthode de ventilation, il est indispensable de procé-der au préalable à une reconnaissance approfondie des volumes directement et indirectement concernés.

Les ouvertures Il faut deux ouvertures au minimum. Les principes du positionnement en opposition et de la différence de hauteur des ouver-tures du local à ventiler sont élémentaires et très importants.

L’une des ouvertures (celle en partie basse) sert de point d’entrée pour l’air frais et la seconde (en partie haute) sert d’exutoire pour les fumées. Il faut ouvrir la partie haute avant la partie basse.

Ces deux ouvertures doivent obligatoirement exister, quel que soit le principe de venti-lation retenu.

La gestion du vent dominant Si un vent dominant existe sur la zone d’intervention, il peut suffire pour obtenir un courant d’air efficace. Il est alors inutile de mettre en oeuvre des moyens mécaniques de ven-tilation.

La ventilation doit toujours se faire dans le sens du vent dominant afin de mettre à pro-fit ses effets.

Attention, le vent dominant peut contrarier ou annuler les effets de la ventilation.

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VI/ Mesures de sécurité

La décision d’employer une technique de ventilation a des implications directes aussi bien sur la sécurité des intervenants et des impliqués que sur les ressources en moyens hu-mains et matériels dont dispose le C.O.S..

Communication Si le C.O.S. décide la mise en oeuvre d’une technique de ventilation, les équipes situées à l’intérieur du volume doivent être informées en premier lieu. Une attention toute particulière est portée à la sécurité des sapeurs-pompiers devant rester dans les étages supérieurs lors de la mise en oeuvre de cette ventilation. Ils doivent pouvoir informer sans délai le C.O.S. dès qu’ils sont prêts et rendre compte fréquemment de leur situation, de l’évolution de leur envi-ronnement et de l’efficacité de la méthode.

Moyens hydrauliques Chaque binôme engagé dans un bâtiment doit impérativement disposer d’une L.D.V. pou-vant offrir un débit de 500l/min dès que la situation l’exige.

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I/ Feu d’exploitation agricole

RisquesprincipauxLes risques sont liés aux types de constructions et de stockages.

Propagation:Il s’agit généralement de constructions traditionnelles en moellons où l’emploi de bois présente un risque important de propagation. Beaucoup de bâtiments agricoles ne possèdent aucune séparation (mur coupe-feu) entre la zone d’habitation et la zone réservée à l’activité agricole, ce qui facilite la propagation des fumées et complique l’action des secours dans leur mission de sauvetage.

Effondrement: Ces constructions présentent des risques importants d’effondrement. En effet, pen-dant la phase d’extinction, l’apport important d’eau sur les stockages provoque une surcharge sur les structures. De plus, la projection d’eau sur les murs crée un affaiblissement des joints.

L’évolution des modes de stockage (bottes rectangulaire, balles rondes) implique des modifications de structure architec-turale. Leur manipulation provoque également des chocs sur les structures qui créent un affaiblissement de celles-ci.

L’absence de fondations peut provoquer un effondrement des murs de soutien, les S.P. doivent donc porter une attention toute particulière à ce phénomène.

Contrairement aux constructions traditionnelles, certains bâtiments en structure mé-tallique et parpaings possèdent une faible résistance au feu, empêchant toute progression à l’intérieur. De plus, la configuration des locaux, notamment la présence de fosses ou d’objets dans les communications ainsi que la méconnaissance des lieux constituent un risque supplé-mentaire pour les intervenants.

Flux thermique : Les stockages de paille et de foin dégagent un flux thermique important qui nécessite une attaque à distance. D’autres produits, tels que l’ammoniaque ou l’engrais, sont des sources supplémentaires de danger (risques d’explosion, de propagation). Le risque chimique et le risque de pollution sont à prendre en compte.

RisquessecondairesLiésauxanimaux: La présence d’animaux sur la zone d’intervention peut présenter un danger pour les S.P. et les automobilistes en cas de fuite provoquée par leur affolement lors du sinistre. Leur sauvetage est une des priorités car ils représentent une activité essentielle pour l’exploitation agricole. De plus, le risque de blessure par piétinement, encornement ou coup de sabot reste présent.

Liésàl’accessibilitéetàladéfenseextérieurecontrel’incendie: L’éloignement d’une commune ou l’absence de voie engin sont des éléments néfastes pour le bon déroulement de l’intervention. La plupart des corps de ferme ne possèdent pas toujours de réserves incendie propres. La faible capacité du réseau d’eau ou la mauvaise accessibilité d’un point d’eau naturel retardent également l’action des secours dans la lutte contre l’incen-die.

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Reconnaissance• sauvetages et mises en sécurité des personnes et des animaux• en l’absence de sauvetage, il est recommandé de ne pas exposer les S.P.• se renseigner sur la nature des stockages, des recoupements, des points les plus sensibles pour l’exploitant.

Moyensàprévoir• F.P.T.• F.D.G.P.• C.C.E.M.• équipe C.M.I.C. si présence d’ammonitrate.

Attaque• lutte contre la propagation• attaque massive par l’extérieur• dispersion la plus rapide possible des matières en ignition. Règlesdesécurité• attention à l’engagement du personnel (structure métallique); port de l’A.R.I.• mise en place d’une surveillance jusqu’à extinction totale• attention au vent• toujours anticiper les besoins en eau et ne pas négliger les risques liés aux stockages.

Alimentation• utilisation des points d’eau naturels• utilisation des engins de grande capacité• si les moyens hydrauliques sont suffisants: procéder à la lutte contre l’incendie, sinon: protéger les tiers et faire la part du feu.

Déblai• engins type tractopelles• prévision, avec le propriétaire, d’une surface d’étalement important afin de répandre le four-rage.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• ERDF.-GRDF.

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II/ Feu d’engrais

Les principaux composants des engrais minéraux simples sont:- l’azote (nitrate d’ammonium, ammonitrate), - le phosphore (phosphate naturel),- ou le potassium (chlorure de potassium).

Les engrais composés sont, eux, réalisés par la combinaison chimique de plusieurs subs-tances. Les dangers principaux pour le stock d’engrais extérieur à base de nitrate d’ammonium sont liés à la présence de produits contaminants susceptibles de se mélanger avec l’engrais. La configuration la plus pénalisante pouvant conduire à l’explosion est le feu d’engrais, avec pré-sence de produits contaminants, à l’intérieur d’un bâtiment.

Les engrais trouvés sur les incendies, tels que l’ammonitrate, sont de très bons combu-rants lorsqu’ils sont en contact avec des matières organiques telles que les hydrocarbures, du fumier, des métaux en poudre, du bois, du plastique, etc.. Dans ce cas, on obtient un mélange explosif au-delà de 200°C, sensiblement équivalent au T.N.T.. Il s’agit d’un explosif faible, mais les expérimentations permettent de démontrer que le produit ne peut exploser sans les para-mètres suivants: • présence d’ammonitrate avec ajout d’hydrocarbure (fabrication du nitrate de fuel) • confinement (mise en pression) • chauffage du produit (suite à un incendie, par exemple) • et le tout soumis à un choc violent (dynamite).

Lors d’un incendie d’une exploitation agricole , la procédure à suivre est la suivante:

Reconnaissance• lecture précise du feu• recherche de signes extérieurs caractéristiques (fumées, flammes).

Réactionimmédiate• établissement de L.D.V. 500 pour faire la part du feu en privilégiantladéfenseducorpsdeferme, puis la défense des hangars de stockage des engins agricoles.

Recherchederenseignements• prise du maximum de renseignements sur la nature des produits stockés (hydrocarbures, engrais, métaux en poudre, matières organiques, bois, plastique, ...) auprès de l’exploitant.

Attaque• pénétration dans le local interdite, sauf urgence absolue• ventilation des locaux• création d’exutoires dans le quart supérieur du volume• attaque massive à l’eau, en privilégiant des moyens d’extinctions fixes (lances sur affût)• réalisation d’un périmètre de sécurité.

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III/ Feu d’écurie ou de centre équestre

RisquesprincipauxLe danger a plusieurs origines:• pouvoir calorifique important• risque de propagation à d’autres bâtiments• très faible stabilité au feu du bâtiment• les animaux: ils sont extrêmement dangereux car en situation de panique, leur réaction est difficile à prévoir; le plus souvent, ils fuient, donc solliciter les forces de l’ordre pour recher-cher les animaux égarés qui peuvent présenter un danger pour les tiers.

Moyensàprévoir• engins de grande capacité• C.E.V.A.R.• vétérinaire• engins agricoles pour le déblai.

Accès–cheminements• accès généralement difficile acr situé en zone rurale• vérification de l’accessibilité au point d’eau.

Reconnaissance• évacuation et mise en sécurité des personnes et des animaux• canalisation des bêtes (autant que possible) en créant un chenal d’évacuation avec de la ruba-lise ou des commandes jusqu’au point de regroupement des équidés• recherche de renseignements sur la nature des stockages• reconnaissance de l’habitat.

Attaque• si les moyens hydrauliques sont suffisants: procéder à la lutte contre l’incendie, sinon: protéger les tiers et faire la part du feu.

Alimentation• utilisation des points d’eau naturels• ou utilisation des engins porteurs d’eau.

Déblai• véhicules d’équarrissage - via le maire de la commune• engins type tractopelles, • prévision, avec le propriétaire, d’une surface d’étalement im-portant afin de répandre le fourrage.en cas de feux de paille ou de fourrages, avec moyens d’extinction si nécessaire (attention au vent!).

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• préfecture• mairie• services vétérinaires et équarrisseur• ERDF.-GRDF..

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IV/ Feu de récoltes sur pied

RisquesprincipauxIls sont liés à la météo: les feux de récoltes présentent un danger lorsque les flammes sont pous-sées par le vent sur des constructions, des taillis ou des sous-bois.

Moyensàprévoir• C.C.F.• C.C.R.• engins agricoles pour le déblai.

Accès–cheminements• détermination des accès possibles• présentation des véhicules par une rocade ou une pénétrante sous le vent• respect de la catégorie de son engin (1: engin, 2: rural, 3: tout-terrain) et ne s’engager qu’en fonction de cette dernière.

Reconnaissance• détermination de la force du vent et évaluation de la progression du foyer (3% de la vitesse du vent)• reconnaissance des points sensibles menacés par les flammes et les fumées• évaluation, avec le propriétaire du champ, de la surface des cultures menacées et la trans-mettre au plus vite au C.O.D.I.S / C.T.A, en précisant les accès à privilégier.

Attaque• pas d’attaque de front• attaque par l’un des côtés pour diminuer la largeur du front de feu• positionnement des renforts en tenaille de façon à réduire petit à petit la tête du feu.

règle d’or : axer les efforts sur la défense des points sensibles en faisant la part du feu.

Alimentation• anticipation des ravitaillements ;• alimentation par des norias de porteurs d’eau.

Règles de sécurité• Prévoir une réserve de bouteilles d’eau pour les personnels intervenants (risque de coup de chaleur).

Déblaila phase de déblai se résume à un noyage pour éviter une reprise.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie.

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I/ Différents types de véhicules, de carburants et de risques associés

Le parc automobile est essentiellement constitué de vé-hicules roulant aux carburants « classiques ». Cependant, avec le développement des nouvelles énergies, il se peut que le chef d’agrès soit confronté à un feu « particulier », celui d’un véhicule roulant au GPL ou à l’électricité.

Les risques associés sont alors à prendre en compte et la conduite à tenir sera appliquée en fonction.

type de véhicule risques encourus

super 98/95embrasement général,

rupture de canalisation,carburant hautement volatil.

gazole ou Gas-oilcarburant plus « lourd » que le super,

grande quantité de carburant dans les réservoirs de poids lourds.

G.P.L.c

fuite de carburant enflammé: « torchère »,explosion du réservoir avec présence

d’une boule de feu (BLEVE)et projection de missiles.

électricité

électrisation par contact avec un conducteur (courant continu),

conductibilité des eaux d’extinction,brûlure de type chimique

(batteries contenant des substances alcalines).

II/ Risques liés au G.P.L.c

Qu’estcequeleG.P.L.c?G.P.L.c: Gaz de Pétrole Liquéfié Carburant. Le GPL.c est un carburant automobile constitué d’un mélange de deux gaz: 50% de propane et 50% de butane.Cette proportion est variable en fonction des pays et des conditions climatiques.Il est liquéfié sous environ 5 bars de pression à une température de 20°C.Le GPL.c se dilate de 0,25% par degré de température.Un litre de G.P.L. liquide fournit 250 litres de G.P.L. gazeux.Pour faciliter la détection d’une fuite éventuelle, un produit chimique -le MERCAPTAN- donne au G.P.L.c une odeur.

Les véhicules concernésIl existe 2 types d’équipements: • les véhicules MONO-CARBURATION qui ne fonctionnent qu’au G.P.L.c, • les véhicules BI-CARBURATION qui fonctionnent au G.P.L.c ou à l’essence. C’est ce deuxième type que l’on rencontre le plus souvent.Dans ce type d’équipement, on retrouve différents types de véhicules: • les véhicules bi-carburation avec installation d’origine, • les véhicules transformés par un installateur agréé puis validés par le service des mines selon la réglementation, • les véhicules transformés avec du matériel de récupération et non-recensés par les mines.

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Feux de véhicule automobileFAE - CA

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Ces véhicules sont très dangereux car non-sécurisés

Schéma d’un équipement bi-carburation

Le véhicule peut fonctionner à l’essence ou au G.P.L.c. grâce au sélecteur de carburant.

Le réservoir Le réservoir, placé à l’arrière, peut être:• de type cylindrique ou bi-cylindrique et être placé à l’intérieur du coffre ou sous le véhicule

• de type torique et être positionné dans le logement de la roue de secours.

Il est fabriqué en tôle de 3 à 7 mm d’épaisseur. Il est éprouvé sous une pression de 30 bars puis au bout de 8 ans . Il est rééprouvé également en cas de démontage ou de cession du véhicule si le réservoir a plus de 5 ans.

Le réservoir est arrimé pour résister à une décélération équivalente à un choc frontal supérieur à 100 km/h. Le réservoir n’est rempli qu’à environ 80 à 85% de sa capacité, de façon à permettre l’existence d’un ciel gazeux indispensable pour absorber la dilatation du liquide.

La présence de soupapes de sécurité évite « en principe » l’explosion en cas de sur-pression lors d’un incendie. Elles libèrent la pression par petites giclées, formant tout de même, à intervalles réguliers, une torchère de flammes de plusieurs mètres.

Le dispositif de remplissage Le dispositif de remplissage est équipé d’un clapet permettant l’isolement dès l’arrêt du remplissage. Le système est toujours positionné à l’opposé de l’échappement.

C’est la présence du dispositif de remplissage qui permet d’identifier un véhicule au G.P.L.c..

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La polyvanne La polyvanne ou plaque de groupe accessoire est intégrée au réservoir.Elle est équipée de molette de fermeture ou d’une électro-vanne permettant d’isoler le réser-voir en cas de rupture de canalisation.

La polyvanne a pour fonction:• de limiter le remplissage du réservoir à 80-85%,• d’assurer l’étanchéité et la fermeture du réservoir,• de limiter le débit de gaz sur la sortie liquide en cas de rupture de canalisation,• d’indiquer le niveau de gaz dans le réservoir avec un système de report sur le tableau de bord.

La distribution La distribution se fait en phase liquide jusqu’au com-partiment moteur, il est ensuite réchauffé et vaporisé. Elle est sécurisée par une électrovanne, placée au niveau du dé-tendeur /vaporisateur et asservie au contact du véhicule.

Sur les dispositifs munis d’électrovannes, dès le contact coupé et/ou la batterie débranchée, les électro-vannes se ferment et le gaz ne circule plus.

Identification du véhicule Dans l’état actuel de la réglementation, aucune identification spécifique n’est mise en place.

Cependant, quelques signes d’identification existent:• présence d’un réservoir visible (sous le coffre)• présence éventuelle d’un signe G.P.L. à l’arrière• présence d’un orifice de remplissage « différent » (parfois un deuxième bouchon de remplissage est à l’intérieur de la trappe de carburant).Interroger le propriétaire ou l’entourage.

Lors de l’arrivée sur les lieux, il est impératif de se renseigner sur le numéro d’imma-triculation. Ce numéro sera alors transmis au C.T.A. qui demandera aux services de police de consulter le fichier des cartes grises, la mention relative au carburant utilisé étant précisée. En cas d’incendie du véhicule et en l’absence de précision du type de véhicule, le chef d’agrès appliquera la conduite à tenir du véhicule G.P.L.c..

Phénomène de BLEVE En cas d’incendie d’un réservoir au G.P.L.c. les risques encourus par les sapeurs-pom-piers sont considérablement accrus. Au risque « classique » d’un feu de véhicule est associé le phénomène de BLEVE (Boiling Liqid Expanding Vapour Explosion). Le BLEVE est l’explosion du gaz inflammable après la rupture brutale du réservoir. Il faut rester vigilant même après l’extinction. Le risque de BLEVE persiste tant que la pression du gaz n’est pas retombée à l’in-térieur du réservoir.

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Les accidents recensés mettent en évidence trois effets principaux:

• l’effet thermique : La formation d’une boule de feu provoque des brûlures graves. Les intervenants doivent porter la tenue de protec-tion individuelle complète.

• l’effet mécanique : Les zones d’effets variables en fonction des carac-téristiques mécaniques des véhicules, de leur situation dans l’environnement , du niveau de remplissage du réservoir, ne peuvent être fixées avec précision. L’ordre de grandeur de pé-rimètre de sécurité à 50m semble néanmoins admissible, voire 100m pour les projections de « missiles ». Les projections sont essentiellement sur les côtés et à l’arrière du véhicule (cônes de dispersion). Ils provoquent des traumatismes et des brûlures.

• l’effet de surpression: L’onde de choc peut provoquer des traumatismes des tympans. De plus, des phénomènes de « BLAST » peuvent être envisagés en milieu confiné.

III/ Principe d’attaque d’un feu de véhicule automobile type G.P.L.c.

Conformément à la note opérationnelle n°4 de la D.D.S.C. du 05/02/99, il convient de considérer que tout véhicule automobile est susceptible de contenir un réservoir au G.P.L.c. (sauf information non-équivoque).

CONDUITEATENIR

1/Laréceptiondel’appel Lors de la réception de la demande de secours, le chef d’agrès précisera si possible le numéro d’immatriculation du véhicule concerné. Le C.T.A. contactera les services de police ou de gendarmerie pour identifier le type de véhicule.

Sur les lieux, en l’absence de signes extérieurs d’identification du G.P.L.c, de la présence du propriétaire, il conviendra d’aborder le véhicule avec une extrême prudence.

2/Accèsetcheminement Stationner l’engin d’incendie en écran, à 50m minimum, et dans la zone avant du véhicule en feu.

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3/Protectionindividuelle Etre en tenue de feu complète: • tenue S.P. F1, veste d’intervention fermée, • casque F1 avec bavolet et écran facial baissé, cagoule, gants, surpantalon...

4/Reconnaissanceetprotection Réaliser un périmètre de sécurité d’un rayon de 100 mètres (public) en collaboration avec les services d’ordre.

5/Limitationdunombred’intervenants Positionner les intervenants derrière des écrans: autres véhicules en place, éléments de mobiliers urbains, murs, au besoin, derrière le véhicule incendie....

Engager dans le périmètre un minimum de personnes:UN SEUL BINÔME D’ATTAQUE; les autres restent en retrait derrière l’écran.

6/Extinctionàl’aided’unelance • Etablir une L.D.V. 500 • La progression se fait du point d’eau vers le point d’attaque, par les ¾ avants du véhicule en feu, en utilisant comme protection des écrans naturels (murs, arbres...).

7/RefroidissementduréservoirdeG.P.L.c. Après l’extinction, procéder à un examen du véhicule en gardant à l’esprit que le BLEVE peut intervenir alors même que le feu est éteint, le réservoir étant encore soumis aux rayon-nements de son environnement immédiat.

Le risque de BLEVE ou d’éclatement hydraulique du réservoir persiste tant que la pres-sion à l’intérieur ne sera pas retombée. Des contraintes mécaniques dues au dégagement du véhicule, voire des chocs thermiques, sont susceptibles d’en provoquer la rupture.

CONDUITEATENIRpour la phase d’extinction complète :

- régler la lance en jet diffusé,- fermer l’alimentation de la lance à la vanne du F.P.T.,- fixer la LDV au véhicule en direction du réservoir,- faire retirer le binôme d’attaque derrière l’écran de protection (FPT),- mettre en eau la lance au F.P.T.,- laisser suffisamment couler l’eau pour refroidir totalement le réservoir.

Rôle du chef d’agrèsRègles de sécurité:• établir un périmètre de sécurité• 1 binôme à l’attaque• 1 binôme en sécurité• pas d’attaque en jet bâton (risque de choc thermique)• vérification que tout le personnel ait sa tenue de feu complète• en cas de doute sur la carburation du véhicule, toujours appliquer la procédure G.P.L.c.• si menace pour les biens environnants, prévoir des lances supplémentaires (demande de renfort).

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I/ Les hydrocarbures

Différents typesHydrocarbure Point éclair (°C) L.I.E. (%) L.S.E. (%)

METHANE 5,3 14PROPANE - 102 2,2 10BUTANE - 60 1,9 8,5HEXANE - 22 1,2 7,5SUPER - 38 1 7,6

PETROLE 42 1,7 5GASOIL FOD (Fioul Domestique) <65 6 13,5

Composés uniquement de carbone et d’hydrogène, les hydrocarbures sont des produits naturels et peuvent se trouver sous la forme liquide, solide ou gazeuse. Ils servent le plus sou-vent à produire de l’énergie mais sont aussi utilisés à des fins industrielles dans la pétrochimie (plasturgie).

Transformation, stockage, distribution En France, les matières premières sont acheminées par d’énormes tankers maritimes. Ces matières premières proviennent de pays exportateurs ou de plats-formes offshore (si-tuées dans les mers et océans). Leur transformation est effectuée par des raffineries qui mo-difient le pétrole brut en différents hydrocarbures servant pour une multitude d’applications (essences, huiles, lubrifiants, produits polaires, ...).

Ces produits sont stockés dans d’énormes réservoirs de plusieurs centaines de milliers de litres, disposés dans des cuvettes de rétention et qui sont recensés en deux principales catégo-ries:• réservoir (bac) à toit flottant• réservoir (bac) à toit fixe.

Dans certaines installations, on trouvera également nombre de canalisations et de vannes, allant jusqu’à des quais de chargement pour les citernes des camions et des trains.

A une plus petite échelle, le stockage des hydrocarbures se trouve aussi dans des lieux privés (station-service, chaufferie, réserves dans les industries ou les usines) où l’on trouvera des cuves de plusieurs milliers de litres.

Le transport et l’acheminement des hydrocarbures peuvent se faire par voie:• fluviale et maritime: péniche, tanker,• terrestre: camions-citernes, wagons-citernes,• souterraine ou aérienne: oléoducs.

RisquesLors d’un incendie, outre les dégâts causés par le feu et le rayonnement thermique, on pourra citer :• la pollution par les fumées d’incendie,• la pollution par projection d’hydrocarbure ou écoulement, favorisant la dégradation voire la disparition du biotope,• l’explosion (B.L.E.V.E. – U.V.C.E.),• le débordement soudain et brutal (boil-over),• les réactions sociologiques (riverains et médias).

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II / Différents scénarios d’incendie

Lors d’un incendie mettant en cause des hydrocarbures, le chef d’agrès pourra rencon-trer différents scénarios. Par ordre de gravité:• feu de véhicule automobile,• feu de cuve à fioul chez un particulier,• feu de station-service,• feu de dépôt pétrolier (réservoir, cuvette).Chaque scénario demandant évidemment des moyens différents.

III / Premières mesures d’urgence

• reconnaissance,• sauvetages – mises en sécurité,• recensement si site industriel,• évaluation de la surface en feu,• rechercher de renseignements sur la nature des liquides (lourds-polaires).

A retenir pour mémoire:Produits lourds (fuel, bitume, essence, l’ensemble des hydrocarbures non-miscibles à l’eau)exemple: 400 m2 en feu: Q= 2000l/min de solution moussante.

Produits polaires (alcool, acétone, éther, M.T.B.E., l’ensemble des liquides inflammables miscibles à l’eau)exemple: 250 m2 en feu: Q= 2000l/min de solution moussante.

II / Principes de l’attaque et de l’extinction d’un feu d’hydrocarbures.

La lutte contre un feu d’hydrocarbure s’effectue dans la grande majorité des cas à la mousse.

Rappels: principes d’extinction de la mousse La mousse agit sur le feu par refroidissement (vaporisation de l’eau -qui constitue en majeure partie la mousse- par les flammes et la chaleur du foyer) et par étouffement. En effet, elle va constituer une couverture qui va isoler le feu de l’air ambiant, donc de l’oxygène essentiel à son développement. Elle va aussi arrêter l’émission des vapeurs inflammables et isoler les flammes du combustible. De plus, elle forme un écran contre le rayonnement de la chaleur.

Les caractéristiques d’une mousse Une mousse est caractérisée par son taux de concentra-tion, son taux de foisonnement et son rendement. Nous prendrons, pour illustrer, l’exemple suivant :

3 litres d’émulseur + 97 litres d’eau = 100 litres de solution moussante pour 1 m3 de mousse

Le taux de concentration C’est la quantité d’émulseur qui est mélangée à l’eau et qui va donner la solution moussante.

Le taux de foisonnement C’est le volume de mousse obtenu par rapport au volume de solution moussante .volume d’émulseurvolume solution moussante (eau + émulseur)

3 l100 l

Exemple: = 3%

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volume de moussevolume solution moussante (eau + émulseur)

Le rendement C’est la caractéristique principale d’une mousse. Plus le rendement est élevé, meilleure est la mousse.

Attaquedufeu• refroidissement à l’eau des structures contiguës (autres cuves ou bâtiments),• temporisation à la mousse, si non réalisé par l’industriel,• attaque massive à la mousse dès que la quantité d’émulseur suffisante est disponible.

Alimentation• mise en place des points d’eau avancés (lignes de diamètre 110mm)• prévision des engins-pompes pour alimenter les unités productrices de mousse grande capacité.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• moyens départementaux, voire zonaux en émulseur• préfecture (D.R.I.R.E., D.I.R.E.N.)• mairie• industriels.

Notion de taux d’application et de débit à assurerPour une surface en feu donnée, il faudra prendre en compte:• un taux d’application (en l/min/m²)• un débit de solution moussante ( en l/min)• le volume de l’émulseur (en litres) nécessaire en considérant un temps d’extinction de 20min.

III / Cas particuliers : Feu de flaque

La flaque d’hydrocarbure en feu est alimentée par une fuite de combustible.Conduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• projection de mousse sur le contenant qui alimente la fuite (refroidissement, création d’une couronne de mousse qui isolera le réservoir)• coupure de l’alimentation en combustible• extinction au moyen d’un tapis de mousse qui recouvrira progressivement le combustible• attention à la rupture accidentelle du tapis de mousse (projection d’eau seule, pieds des personnels intervenants, ...)• contention du combustible et des eaux d’extinction au moyen de levées de terre ou de tuyaux à moitié remplis.

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1 000 l100 l

Exemple: = 10

volume de moussevolume d’émulseur

1 000 l3 l

Exemple: = 333

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La flaque d’hydrocarbure est isolée, en feuConduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• extinction au moyen d’un tapis de mousse (grande surface) ou de poudre (petite surface) qui recouvrira progressivement le combustible• si attaque à la mousse, attention à la rupture accidentelle du tapis (projection d’eau seule, pieds des personnels intervenants...)• extinction dans le sens de la longueur et sous le vent.

La flaque d’hydrocarbure en feu est dans une cuvette, - sans feu de bac associéConduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• isolation du feu des réservoirs les plus en danger par projection de mousse sur les parois (création d’une couronne de mousse autour du bac)• extinction de la cuvette à l’aide de déversoirs• maintenir un taux d’application jusqu’à la sécurisation totale (vidange de la cuvette)• éviter la rupture du tapis de mousse par l’eau.

- avec feu de bac associéConduiteàtenir:• priorité au feu de cuvette pour éviter la dégradation des bacs.

- avec feu alimenté par une fuite de bacConduiteàtenir:• transformer la fuite de combustible en fuite d’eau par injection d’eau dans le bac concerné.

IV / Feu de bac

Flamme rouge orangée à un orifice (toit fixe)Conduiteàtenir:• obturation de l’orifice• soufflement de la flamme par un jet de lance• pas de mousse dans le réservoir• ne pas refroidir le bac• ne pas soutirer de produit.

Flamme bleue-verte à un orifice (toit fixe)Conduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• transfert du produit ou de l’eau dans un réservoir (augmentation de la concentration)• pas de mousse dans le réservoir• ne pas refroidir le bac• ne pas soutirer de produit.

Fumée à un orifice (toit fixe)Conduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• transfert de la mousse dans un réservoir par l’installation fixe.

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Feu de bac ouvert (toit fixe déchiré)Conduiteàtenir:• projection de mousse dans le réservoir en feu• refroidissement de la jupe du réservoir: 15l/min/m²• isolation ou refroidissement des réservoirs voisins• éviter la rupture de la mousse par l’eau• éviter le jet bâton sur le réservoir.

Feu de joint (toit flottant)Conduiteàtenir:• projection de mousse dans la couronne par l’installation fixe• projection de mousse par la lance ou le canon à mousse.

Feu de bac de produit réchaufféConduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels)• soutirage de produit pour obtenir une hauteur libre de 3 mètres• remplissage du réservoir de mousse• arrêt du réchauffement, s’il y a lieu (coupure de la vanne).

Feu de plusieurs bacs (sans feu de cuvette associé) de produit réchaufféConduiteàtenir:• périmètre de sécurité (minimum de personnels).

• Ordre décroissant d’attaque des bacs en feu:• les bacs susceptibles de propager le feu à d’autres bacs• les bacs à toit fixe puis flottant• les bacs les moins pleins, puis les plus pleins• les bacs les plus petits, puis les plus grands.

• Ordre décroissant de protection des bacs intacts, exposés, les plus dangereux:• les bacs contenant des liquides dont le point éclair est particulièrement bas• le bac le plus petit• le bac ayant le niveau de liquide le plus bas• le bac à toit fixe• le bac à toit flottant.

Feu de bac: RISQUE MAJEUR:leBOIL-OVER

Le boil-over est un accident majeur. C’est un phénomène de vaporisation brutale de l’eau d’extinction qui survient quelques temps après l’attaque. Suite à l’incendie, il se crée une onde de chaleur qui va descendre dans le fond du bac. Au contact de l’eau, un effet piston va se for-mer et expulser le produit en le vaporisant en partie (boule de feu), l’autre partie retombant hors du bac et propageant l’incendie.

Produits susceptibles de générer un boil-over:• résidu atmosphérique• brut lourd• brut moyen• F.O.2, F.O.1, F.O.D..• gasoil, T.R.O., kérosène.

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V / Feu de caniveau

Les caniveaux concernent tous les canaux d’évacuation des eaux, ainsi que les conduits dans lesquels passent des câbles, des conduites, etc... Ils constituent des échappatoires toutes tracées pour l’extension d’un incendie en transportant le combustible hors de la zone de chan-tier. Le chef d’agrès devra les identifier lors de sa reconnaissance et agir en fonction lorsqu’un feu de caniveau se déclare.

Les caniveaux de petits volumes peuvent être combattus, lorsqu’ils sont emplis d’un pro-duit en feu, par un extincteur à poudre. L’attaque se fera alors sous le vent, dans le sens de la dénivelée, et d’une seule pulvérisation en remontant la flamme.

Pour les caniveaux de plus grande capacité, un volume de mousse sera déversé au point le plus haut, pour que cette dernière recouvre peu à peu le produit en feu.

VI / Feu de station-service

Le stockage des carburants étant bien protégé (cuves enterrées, éloignées des pistes de distribution et maintenues en atmosphère saturée), le risque d’incendie dans une station-service se cantonne à: • l’écoulement de carburant lors de la distribution: -> traiter le feu comme un feu de flaque, couper l’alimentation en combustible • un feu à l’évent de dégazage: -> arrêter le dépotage en cours, éteindre au moyen d’un extincteur à poudre, ne pas soutirer de produit.

D’autres scénarios d’incendie existent, les stations offrant d’autres services associés susceptibles de provoquer un feu, et dont les produits peuvent alimenter la combustion (pneu-matiques, aérosols, huiles, graisses...). Le chef d’agrès adaptera alors sa méthode d’attaque (feu libre, feu en volume clos...) et choisira judicieusement son agent extincteur (mousse, poudre, eau, sable).

VII / Feu de camion-citerne

Feu de tracteurConduiteàtenir:• refroidissement du camion en plaçant des lances queue-de-paon et des L.D.V. en jet pulvérisé• établissement d’un périmètre de sécurité a priori par les forces de l’ordre• engagement minimum de personnel• protection de la réserve de produit en la refroidissant• attaque du feu comme un feu de véhicule automobile.

Feu de P.L. avec citerne éventréeConduiteàtenir: Après levée de terre, s’apparente à un feu de cuvette de rétention.

Feu de dôme (aire de remplissage)Sans débordement:Conduiteàtenir: Extinction par fermeture du couvercle.

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Avec débordement:Conduiteàtenir: La lance/les lances doivent atteindre la paroi presque au sommet, ainsi la mousse suit le chemin de l’hydrocarbure et s’écoule sur la nappe au sol. Le feu de dôme est éteint ensuite en rabattant le couvercle.

VIII / Feu d’aéronef

Risquesprincipaux• explosion des réservoirs• explosion de vapeur de kérosène (d= 0,8 ; L.I.E. 4,5%)• nombreuses victimes.

Moyensàprévoir• F.P.T.• C.C.E.M.• F.P.T.S.R.• F.D.G.P.• moyens sanitaires: V.S.A.V., P.M.A.• V.P.C.C.• C.D.G..

Accèsetcheminements• si difficultés d’accès, prévoir P.R.M. et n’engager que les moyens tout-terrain• si avions militaires, ni hommes, ni moyens dans l’axe de l’avion.

Reconnaissance• sauvetages• relevés explosimétriques, même en l’absence d’incendie (présence de kérosène)• envoi d’un cadre à la tour de contrôle de l’aérodrome ou de l’aéroport s’il est proche• identification du type d’appareil (tourisme, monomoteur, bimoteur, jet, biréacteur, ...).

Attaque• réalisation d’un tapis de mousse en commençant par les ailes, puis par le fuselage, même en l’absence d’incendie• prévision de moyens d’extinction spécifiques pour feu de métaux (poudre).

Alimentation• anticipation des moyens hydrauliques, en nombre et en quantité.

Remontéedel’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre (police de l’air et des frontières, douanes)• préfecture• mairie.

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IX / Cas des appareils militaires

1.Établir un périmètre de sécuritéN’y pénétrer que pour des sauvetages. Le cas échéant:• limiter le nombre d’intervenants• éviter la trajectoire du crash• s’interdire les accès dans les axes de tirs• limiter les déplacements• baliser les munitions et refroidir les munitions soumises au rayonnement• ne jamais manipuler les munitions.

2. En l’absence de sauvetages : • ne pas s’engager• demander la gendarmerie.

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Depuis 2003, le S.D.I.S. de l’Ain fait équiper des engins incendie (F.P.T., C.C.E.M., ...) avec le système CAMELEON (conçu par la Sté CTD basée à Guéreins).

I/ Principe de fonctionnement Le CAMELEON permet d’injecter sous pression de l’émulseur ainsi que du mouillant-moussant appelé « additif » directement à la sortie de la pompe.

Le système est élaboré avec une pompe doseuse (pompe à piston) électrique et indépen-dante, couplée à un débit-mètre qui injecte le pourcentage d’additif ou d’émulseur choisi.

La mise en oeuvre est simple, par des touches pré-programmées sur un tableau de com-mande situé à côté de la pompe.

Le système permet un dosage précis de l’émulseur ou de l’additif qui sont stockés dans des réservoirs fixes sur l’engin.

Les avantages du système sont: • de pouvoir effectuer de longs établissements • de limiter le transport de bidons • d’avoir une consommation judicieuse de produit, adaptée à la classe de feu • une grande simplicité d’utilisation.

En revanche, l’inconvénient reste que les nouveaux procédés, en général, sont gérés par de l’électronique sujette à des micros-pannes.

II/ L’additif

C’est un agent extincteur ajouté à l’eau et utilisé sur les feux de la classe A. Le fait d’ajouter un additif à l’eau permet d’améliorer l’étalement et la pénétration de l’eau (ce qui fa-cilite son imprégnation et augmente son pouvoir refroidissant).

Le dosage varie de 0,1% à 0,5% par litre. Il est utilisé avec une L.D.V..

L’expérience montre que ce mélange permet l’extinction et le refroidissement d’une V.L. entièrement embrasée avec 1 000 à 1 500 litres d’eau et de 5 à 5,5 litres d’additif.

III/ L’émulseur

Le principe est identique à celui de l’additif, il est utilisé pour les feux de classe B.Il est dosé à 3% par litre pour les feux d’hydrocarbures et à 6% par litre pour les feux de liquide polaire (solvant). On n’utilise plus de proportionneur mais simplement une L.D.V. avec un adaptateur ou une lance à mousse.

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Connaissance du système CAMELEONFAE - CA

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IV/ Tableau de commande

TOUCHESDEMISEENSERVICEETFONCTIONNEMENT • 1 : cran de pompe = mise sous tension du boîtier • 2 : témoin de fonctionnement du dosage (allumé = injection) • 3 : touches de sélection d’intervention (sélection automatique de la concentration)- 1, 2 et 3 : additif- 4 : eau (rinçage)- 5 et 6 : émulseur- STOP • 4 : Témoin de sélection d’intervention

TEMOINSDECONTROLE • 5 : afficheur de débit en litres/minute • 6 : afficheur de concentration en % • 7 : témoin de fonctionnement du débitmètre eau • 8 : témoin de fonctionnement du débitmètre additif/émulseur • 9 : témoins de fonctionnement de la régulation • 10 : bouton-poussoir pour l’amorçage

CONNEXION–MAINTENANCE • 11 : prise pour connexion P.C. • 12 : fusible. V/ Fonctionnement

Exempled’intervention: feu d’hydrocarbure

Connaissance du système CAMELEONFAE - CA

INC 2

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1. Le conducteur enclanche le « cran de pompe »:le boîtier de commande se met sous tension automatiquement:- le témoin vert s’éclaire 1 à 2 secondes puis s’éteint- l’afficheur de débit indique 0 l/min.

NB : la dernière sélection restant mémorisée est la touche STOP. Le témoin rouge est éclairé, il sera désactivé à la prochaine sélection d’intervention.

2. Le chef d’agrès demande l’établissement d’une L.D.V. sur lasortie prémélange et informe le conducteur de la nature de l’intervention: feu d’hydrocarbure.l’afficheur de débit indique le débit à la lanceex: 400 l/min

3. Le conducteur suit les instructions placées sur le boîtier de commande CAMELEON et sélectionne la touche d’intervention:- le témoin de contrôle rouge (5) s’éclaire- l’afficheur de dosage indique 0.0 %.

4. La vanne pneumatique s’ouvre pour une alimentation en émul-seur: le mode dosage est activé automatiquement dès que le débit d’eau est supérieur à 40 l/min:- le témoin de dosage vert s’éclaire- l’afficheur dosage indique 6%.

Vérifier la pression d’injection (manomètre de l’injecteur), elle doit être supérieure à la pression d’eau dans la ligne.

ATTENTION : Si après la procédure ci-dessus, le produit ADDI-TIF n’est pas injecté (pression d’injection inférieure à la pression d’eau dans la ligne): amorcer la pompe CAMELEON. Pour cela, ap-puyer sur le bouton n°10 jusqu’à ce que le produit additif s’échappe du tuyau de purge, puis fermer la vanne.

5. A la fin de l’intervention et sur ordre du chef d’agrès, le conduc-teur sélectionne la touche rinçage:- tout en gardant la lance ouverte, le dispositif se met à doser de l’eau au lieu du produit et rince par la même occasion le circuit d’injection.Appuyer sur la touche Amorçage pour accélérer le rinçage.

6. Sur ordre du chef d’agrès, le conducteur sélectionne la touche STOP et met fin à l’intervention. Le conducteur ferme la sortie prémélange : l’afficheur de débit indique 0 L/Mn.

EDSP 01 Crée par : Équipe pédagogique Version 1 - Mise à jour le 10/09/2008

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Connaissance du système CAMELEONFAE - CA

INC 2

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I/ Feu avec risque chimique, feu de véhicule T. M. D.

Risques principaux• toxicité• corrosivité• explosivité• pollution (air, terre, etc).

Renforts éventuels • C.M.I.C.• C.E.L.P.• C.E.V.A.R.• soutien médical.

Accès - cheminements • prévision d’un itinéraire dos au vent• passage des informations aux renforts• arrêt des véhicules à 50 mètres a priori.

Reconnaissance• demande de la nature du (des) produit(s) concerné(s), de la quantité, de l’état physique et chimique, du contenant, de la présence ou non de fuite, ...• établissement d’un périmètre de sécurité de 100 mètres a priori (ou sous le vent); 500 mètres si risque d’explosion• récupération des fiches de danger des produits impliqués.

Attaque• engagement d’un minimum de personnel en tenue de feu complète sous A.R.I.• attaque dos au vent, à distance, derrière des écrans si possible, en limitant la quantité d’eau et pas en jet droit (risque de dispersion des matériaux)• utilisation d’un agent extincteur adapté, (voir plaque orange, plaques-étiquettes, réglette T.M.D., « fiches de données de sécurité »).

Alimentation• création de points d’eau avancés• mise en place d’une zone de soutien et de logistique (tenue, bouteilles d’air, ...).

Déblai• port de l’A.R.I.• canalisation, confinement et absorption des eaux d’extinction.

Décontamination sommaire• décontamination sommaire à débuter avant la mise en place du dispositif C.M.I.C.• déshabillage du personnel• stockage des vêtements et de l’outillage utilisé en un seul endroit• doucher à la lance le personnel (sur rétention).

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre (police de l’air et des frontières, douanes)• préfecture (D.R.I.R.E., D.D.A.S.S., D.D.A.F.,)• mairie

Feux particuliersFAE - CA

INC 2

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• D.D.E.• service des eaux• comité de pêche.

Un incendie impliquant un T.M.D. pose le problème de l’inaccessibilité de la fiche de trans-port (données issues de l’A.D.R. 2003). Les agents extincteurs utilisables ne pourront être iden-tifiés, dans un premier temps, qu’à partir du tableau ci-joint, qui n’est que le dénominateur com-mun de tous les produits ou familles de produits transportés avec le même code de danger.

CODES DANGER AGENTS EXTINCTEURSUTILISABLES (SELON A.D.R.)

50 -59 Eau22 -25 223 - 225 - 228 - 236 - 265 (sauf trifluore de chlore) - 338 - 44 - 46 - 446 - 60 - 63 - 66 - 68 - 69 -

606 - 663 - 85tous les agents extinteurs

539 558 - 559 - 56 - 58 eau pulvérisée - poudres - CO2

23 - 336 - 338 eau pulvérisée - mousse - poudres - CO2

20 - 33 - 339 - 368 - 638 - 639 mousse - poudres - CO2

268 - 65 - 669 - 84 eau pulvérisée - mousse -poudres

26 - 263 - 39 - 568 - 80 - 89 - 856 - 99 poudres - CO2

323 - X323 - 362 - X362 - 382 - X382 - 423 - X423 - 462 - 482 sable sec - poudres spécifiques

223 - 239 - 333 - X333 - X338 - 36 - 38 - 623 - 64 - 642 - 664 - 665 - 668 - X80 - 83 - X83 - 86 - 88 - X88 - 823

- 839 - X839 - 842 - 883 - 885 - 886 - X886 - 90poudre

Cas particuliers:

Feux particuliersFAE - CA

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II / Feu avec risque radiologique

Risques principaux• irradiation• contamination atmosphérique et surfacique par les fumées d’incendie.

Renforts éventuels• C.M.I.R.• C.E.V.A.R.• soutien médical.

Accès - cheminements • prévision d’un itinéraire dos au vent• passage des informations aux renforts• arrêt des véhicules à 100 mètres a priori.

Reconnaissance• demande de la nature du (des) produit(s) concerné(s), de la quantité, de l’état physique et chimique, du contenant, de la présence ou non de fuite, de la date de mise en service, de l’éti-quetage, de la valeur de la tension (appareil à rayon X) ou du type d’appareil• établissement d’un périmètre de sécurité de 50 mètres a priori (débit de dose diminué de 2500 fois)• agrandissement du périmètre de sécurité sous le vent et prévision d’un sas de contrôle.

Attaque• engagement d’un minimum de personnel, en tenue de feu complète, sous A.R.I.• mesure du temps d’engagement des personnels• attaque dos au vent, à distance, derrière des écrans si possible, en limitant la quantité d’eau et pas en jet droit (risque de dispersion des matériaux).Alimentation• mise en place d’une zone de soutien et de logistique (tenue, bouteilles d’air, ...).

Déblai• port de l’A.R.I.• canalisation, confinement et absorption des eaux d’extinction• contrôle des déblais • réalisation d’un parc avec le matériel contaminé.

Sécurité du personnel• ne pas fumer• ne pas boire• ne pas manger• ne pas se ronger les ongles• se doucher et récupérer l’ensemble des effets dans des sacs.

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre (police de l’air et des frontières, douanes)• préfecture (C.E.A., A.N.D.R.A., I.N.R.S.,D.R.I.R.E.)• mairie.

Feux particuliersFAE - CA

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III / Feu de transformateur

Risques principaux• électrisation (attention aux eaux de ruissellement ou de décantation).

Renforts éventuels• agents ERDF., C.C.E.M., C.E.V.A.R..

Accès - cheminements • arrêt des engins à 50 mètres• périmètre de sécurité à 50 mètres a priori.

Reconnaissance• isolation du transformateur par le responsable du site, si possible• protection respiratoire pour le personnel intervenant.

Attaque• attaque une fois que la coupure électrique est effective• protection, si possible, des parties exposées au sinistre (mise en place de lances en attente)• attaque prioritairement à la poudre et au CO2 (dans le sens du tirage)• finalisation de l’extinction et refroidissement à l’eau pulvérisée ou à la mousse.

Déblai• port de l’A.R.I• canalisation des eaux d’extinction.

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• préfecture (D.R.I.R.E., D.D.A.S.S., D.D.A.F.,)• mairie• D.D.E.• service des eaux• comité de pêche.

Distance de sécurité

IV / Feu de transformateur au P.C.B.

Risques principaux• intoxication respiratoire et percutanée• pollution « chaude » en cas d’incendie• pollution « froide » en cas de fuite.

Renforts éventuels • C.M.I.C.• C.E.L.P..

Accès - cheminements • arrêt des engins à 50 mètres, vent dans le dos

Feux particuliersFAE - CA

INC 2

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• périmètre de sécurité à 200 mètres a priori dans le cône de diffusionSi le seul accès possible est face au vent, placer la cabine de l’engin en surpression en ouvrant une ou deux bouteilles d’air.

Reconnaissance• isolation du transformateur par le responsable du site, si possible• protection respiratoire pour le personnel intervenant• détection chlore par équipe C.M.I.C., si dégagement de fumées.

Attaque• attaque une fois que la coupure électrique est effective• protection, si possible, des parties exposées au sinistre (mise en place de lances en attente)• attaque prioritairement à la poudre et au CO2 (dans le sens du tirage)• finalisation de l’extinction et refroidissement à l’eau pulvérisée ou à la mousse en limitant les quantités d’eau pour éviter les risques de pollution.

Déblai• A faire effectuer par une société spécialisée• isolation des matériels et équipements individuels (déchets ultimes = isolement et destruction).

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• préfecture (D.R.I.R.E.,D.I.R.E.N.)• ERDF. si voie publique• entreprise spécialisée si voie privée.

P.C.B.=ATTENTIONDANGER

Les P.C.B.,largement utilisés dans l’industrie entre les années 1930 et la fin des années 80 pour leur excellente isolation électrique, leur stabilité thermique et leur résistance au feu, ont été interdits de production en 1986 et disparaîtront définitivement en 2010. En effet, leur lente biodégradabilité et leur dangerosité pour l’environnement et les organismes vivants font des P.C.B. une substance extrêmement toxique. Ils sont susceptibles de provoquer d’im-portants problèmes de santé car ils dégagent lors des incendies des dioxines en réaction avec l’O2 de l’atmosphère. De plus, ils sont solubles dans les graisses et peuvent par ce biais s’accu-muler dans la chaîne alimentaire. Tous les personnels ayant été exposés lors d’une intervention mettant en cause des P.C.B. devront se soumettre à une analyse toxicologique par le S.S.S.M. ou par du personnel hospitalier. Tous les matériels seront confinés, puis suivront le circuit « dé-chets ultimes » en vue de leur élimination.

V / Fuite de gaz enflammée

Risques principaux• inflammation des matériaux environnants• fort rayonnement.

Moyens à prévoir• Gaz de France• forces de l’ordre.Reconnaissance• vérification qu’aucune personne ne reste bloquée à l’intérieur de locaux soumis au rayonnement • repérage de l’organe de coupure.

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Feux particuliersFAE - CA

INC 2

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Attaque• limitation de la propagation sans éteindre la flamme• refroidissement des zones soumises au rayonnement jusqu’à l’arrivée des agents GRDF.• l’extinction se fera par coupure du gaz • soit par les S.P. si possible • soit par agents GRDF..

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie• GRDF.

VI / Feu d’engrais - Feu de fertilisants

Risques principaux• décomposition auto-entretenue -> noyau faisant conduction et convection par la création d’une cheminée dans le tas de fertilisant et produisant des fumées toxiques• dégagements principaux: oxydes d’azote (NOX), ammoniaque• risques d’explosion (croûte par l’eau / contact avec matières organiques / présence de combustible).

Différents types d’engraisType de

fertilisantsForme Particularités

engrais azotés en solution

liquide (incolore, légère odeur ammoniaquée)

Appelé «azote liquide», ne présente aucun danger majeur.Seul risque: pollution des eaux en cas de fuite.

N ou Ammonitrates (simple)

granulés Risquededécomposition. Si retrait de la source de chaleur, arrêt de la décomposition.Explosionpossible, surtout pour teneur>28%N.

NP (composé) granulés Risquededécomposition.NK (composé) granulés Risquededécomposition.PK (composé) granulés Aucune décomposition possible.NPK (composé) granulés Risquededécomposition.NASC (Nitrate d’Ammonium en solution chaude)

liqueur,stockage > à 110°

Décomposition possible à partir de 150°C. Possibilité de le cristalliser à l’eau pulvérisée avec beaucoup de précaution.

urée granulés ou liquide Aucune décomposition possible. Ininflammable.

Moyens à prévoir• C.M.I.C.• C.E.V.A.R.• soutien médical.

Accès - cheminements• périmètre de sécurité• protection du personnel (A.R.I.)• évacuation ou confinement de la zone sous le vent.

Feux particuliersFAE - CA

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Feux particuliersFAE - CA

INC 2

Reconnaissance• repérage de l’emplacement de la décomposition à l’aide de la caméra thermique ou en visuali-sant le phénomène convecteur de la fumée (cheminée).

Attaque• dégagement de la matière qui n’est pas en décomposition à l’aide de pelles ou d’engins méca-niques.Attention au manque de visibilité dû à la fumée (caméra thermique en cabine ou guidage radio et A.R.I. pour le conducteur)

• utilisation de l’eau (L.D.V. dans le cas général, lances auto-propulsives si stockage en vrac) l’engrais solide ne doit pas former de croûte -> l’utilisation de l’eau entraîne une augmentation de la température donc un risque d’explosion• rabattage ou contention de la fumée avec des écrans d’eaupour info, vitesse moyenne de propagation du noyau: 1,50m/heure dans toutes les directions.

Déblai• vérification de ce qui est extrait du sinistre avec une caméra thermique (certitude de non-décomposition)• rétention des eaux d’extinction.

Lecture des étiquettes (exemples) pour un ammonitrate: pour un composé NPK:

En cas de doute sur le niveau de risque d’un engrais, il convient d’adopter un principe de précaution:• périmètre de sécurité• pas d’hydrocarbure ni aucun combustible• écarter toute source éventuelle de chlore• le cas échéant, considérer qu’il s’agit d’un feu avec risque chimique.

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• mairie•préfecture (D.R.I.R.E., D.D.A.S.S., D.D.A.F.).

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Feux particuliersFAE - CA

INC 2

VII / Feu de pesticides

Définition: Un pesticide est un produit servant à combattre des insectes et des plantes indé-sirables, des maladies, etc. Le pesticide appartient à la famille des produits phytosanitaires. Il en existe sous plusieurs formes: liquide, poudre, aérosol, etc.

Les pesticides sont organiques ou inorganiques.On peut trouver 300 types de pesticides différents sous trois catégories principalement: • les herbicides (contre les mauvaises herbes) • les fongicides (contre les champignons) • les insecticides (contre les insectes).

Risques principaux• toxicité• corrosivité• explosivité• pollution.

Renforts éventuels • C.M.I.C.• C.E.L.P.• C.E.V.A.R..

Accès - cheminements • accès avec vent dans le dos• prévision d’un point de rassemblement des moyens.Reconnaissance• recherche d’informations sur la nature des produits• repérage des cheminements possibles de pollution par les eaux d’extinction (égouts, cani-veaux, etc...) pour les obstruer• repérage des possibilités de pollution atmosphérique vers les habitations (confinement, éva-cuation).

Attaque• attaque dos au vent ;• Attention aux eaux de ruissellement.

Alimentation• alimentation systématique de l’engin.

Déblai• port de l’A.R.I.• mesures de contamination• décontamination.

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• préfecture (D.R.I.R.E., D.D.A.S.S., D.D.A.F.,)• mairie• D.D.E..

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VIII / Feu de matières plastiques

Aujourd’hui, les matières plastiques sont omniprésentes dans notre environnement quo-tidien. Depuis les années 1945, l’industrie du plastique a énormément évolué, aussi bien dans la diversité et la complexité, que dans les quantités de matières produites. Ainsi, les sapeurs -pompiers sont systématiquement confrontés à des feux de matières plastiques, générant des fumées épaisses, combustibles et toxiques.Risques principaux• toxicité• pollution.

Renforts éventuels • C.M.I.C.• C.E.L.P.• C.E.V.A.R.• C.C.E.M..

Accès - cheminements • Accès vent dans le dos• prévision d’un point de rassemblement des moyens• périmètre de sécurité de 50 m contre le vent et 500 m dans le vent.

Reconnaissance• recherche d’informations sur la nature des produits• repérage des possibilités de pollution atmosphérique vers les habitations (confinement, éva-cuation).Attaque• attaque défensive dos au vent, avec lances à mousse ou L.D.V. en jet diffusé d’attaque• Attention aux eaux de ruissellement.

Alimentation• anticipation des moyens hydraulique en nombre et en quantité (D.A., F.D.G.P., C.C.E.M.).

Déblai• port de l’A.R.I.• mesures de pollution de l’air.

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.• forces de l’ordre• préfecture (D.R.I.R.E., D.D.A.S.S., D.D.A.F.,)• mairie• ERDF. / GRDF..

IX / Feu de métaux

Risques principaux• toxicité• pollution.

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Feux particuliersFAE - CA

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Reconnaissance• interrogation du responsable sécurité, toute personne compétente sur le site• identification du foyer, de son intensité, de sa couleur, de son tonnage, du type de métal, de sa forme et de son niveau de division• limitation des risques de propagation• sécurisation de la zone• point sur les moyens d’extinction compatibles sur le site.

Méthode générale• identification du type de métal (questionnement, couleur de combustion)• identification des facteurs aggravants (bruine, pluie, brouillard, vent)• utilisation en priorité des poudres extinctrices à disposition sur le site, en s’assurant au pré-alable de leur compatibilitéAttention: certaines poudres sont corrosives. Envisager l’étouffement du foyer par projection de ciment sec, talc, sable sec, ou par la pose de plaques d’acier inoxydable (pour les liquides en feu, cela permet de réduire l’apport de comburant). Mais il ne s’agit là que de solutions pallia-tives.• application des mesures de protection habituelles• périmètre de sécurité de 100 mètres et plus en cas de risque de contact avec de l’eau: pluie, bruine, brouillard, ...• port de l’A.R.I. systématique et de tenues d’approche• mesures d’explosimétrie (H2)• sollicitation d’un expert via le C.O.D.I.S. =>C.O.Z.• Attention, pollution: les combustions de métaux produisent des oxydes métalliques dans les fumées (lourdes) et au sol. Envisager d’engager une équipe C.M.I.C. (prélèvements atmosphé-riques...).

Moyens à prévoir• tenues d’approche (compatibles avec A.R.I.C.O.)• soutien sanitaire (épuisement rapide du personnel intervenant, car feux à hautes températures)• logistique (eau et autres boissons, notamment)• moyen d’extinction ou substitut (réquisition).

Remontée de l’information• C.O.D.I.S. / C.T.A.•C.O.Z. (moyens d’extinction et/ou expert(s))• préfecture• mairie• D.D.E.• ERDF. / GRDF..

Feux particuliersFAE - CA

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Principaux métaux combustibles

Famille Métal Symb. États Couleur de combustion Observations

Mét

aux

alca

lins

sodium Na

Liqu

ide,

en

mas

se o

u di

visé

(pou

dre)

Flamme jaune, fumée blanche,

dense et caustique.Flamme bleue

possible si T° modérée.

Réaction violente à l’eau, à l’humidité, au CO2

et aux hydrocarbures.

potassium KFlamme violette, très localisée,

fumées de peroxyde.

Réaction à l’eau du béton, de l’amiante et de la silice.

lithium Li

Flamme éblouissante

à raies rouges, fumée dense.

Un peu moins réactif.

rubidium Rb Flamme rougeviolette

Réacton violente à l’eau et à l’humidité.

césuim Cs

S’emflamme spontanément à l’air.

Réaction violente à l’eau et à l’humidité.

Mét

aux

alc

alin

o-te

rreu

x calcium Ca

En m

asse

ou

divis

é (p

oudr

e, p

ouss

ière

s,

lain

e...)

Flamme orangé rougeâtre.

Combustion peu vive.Réaction violente à l’eau, surtout

si divisé ou impur.

strontium Sr Flamme rouge avec jaillissement d’étincelles.

Libère de l’hydrogène au contact de l’eau.

baryum Ba Flamme vert pâle, jaune

Libère de l’hydrogène au contact de l’eau.À l’état divisé, peut

s’enflammer spontanément.

Mét

aux

lége

rs

magnésium Mg

En m

asse

ou

divis

é (p

oudr

e,

pous

sière

s, la

iane

...)

Flamme très éblouissante, bleu-tée, fumée abon-

dante.

Réaction très violente à l’eau, à l’humidité, au CO2, aux hydro-carbures halogénés et au car-bonate de soduim.

aluminium Al Flamme très vive blanche à bleuâtre.

Peu inflammable en masse, da-vantage en poudre et poussières.

Mét

aux

de t

rans

itio

n

Cérium Ce En masse ou divisé

Métal pyrophorique. Combustion pouvant être brutale et dangereuse

(en présence d’un courant d’air)

Fer Fe Poussières Flamme orange, jaune

Peut s’emflammer spontanément seulement à l’état de poussière.

Ttitan Ti Poussières Flamme blanche brillante Réagit au CO2.

Zinc Zn Poussières Flamme blanche brillante Réaction lente à l’eau.

Zirconium Zr PoussièresFlamme très

brillante, très peu de fumée

Réagit à l’eau, à l’azote et au CO2.

Feux particuliersFAE - CA

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I/ Nécessité du déblai lors des incendies pour parfaire l’extinction

Cette étape a pour objet de déplacer les décombres qui pourraient encore cacher des foyers et d’écarter ainsi tout risque de reprise de feu.Les déblais permettent de parfaire l’extinction.Dans le cas où il y a un amas considérable de décombres à déplacer, le maire, pour faciliter l’action des secours, peut faire appel à des moyens publics ou privés (bennes, engins travaux publics, ...).Lorsque la police ou la gendarmerie font état d’une enquête judiciaire, le déblai peut être retardé jusqu’à l’arrivée de la personne qualifiée pour ordonner sa reprise. Si les opérations d’extinction le nécessitent, il sera réalisé un déblai sommaire.Dans le cas où le feu serait d’origine criminelle, les sapeurs-pompiers s’efforceront de laisser en place tout élément susceptible d’avoir été facteur déclenchant, et le feront savoir à l’auto-rité judiciaire.

II/ Rôle du chef d’agrès dans les opérations de déblai

Le chef d’agrès doit veiller à la sécurité du personnel engagé, dans une phase où le risque de blessures est d’autant plus élevé que l’attention est retombée après la phase d’attaque. Le personnel est fatigué et moins vigilant à l’environnement, encore dangereux car non sécurisé.

III/ Technique à mettre en oeuvre

Le chef d’agrès examinera le contenu à déblayer et évaluera la quantité de déblais à sortir de la zone sinistrée. Il demandera au besoin des moyens supplémentaires afin de remplir cet objectif (personnels, moyens de ventilation, moyens d’éclairage, engin agricoles, ...).Il vérifiera l’état des structures du contenant. Il parera au risque d’effondrement, soit en fai-sant étayer les parties menaçantes de s’effondrer, soit en faisant mettre à terre les parties menaçant ruine.Les points chauds résiduels seront détectés à l’aide de la caméra thermique. Les parements (bardage, lambris,...) seront enlevés pour vérifier l’état des structures et bâtis.

IV/ Principe de sécurité à respecter lors du déblai

Au cours de cette phase, le chef d’agrès doit s’assurer que : • les personnels engagés sont munis de la protection individuelle maximum, notamment le port de l’A.R.I (risque d’intoxication au CO et autres fumées toxiques), • le bâtiment est correctement ventilé, • aucune reprise de feu n’est possible du fait des décombres entassés, • la sécurité du personnel engagé est assurée dans cette phase certes importante mais peu prisée par son personnel, • les moyens en eau sont toujours disponibles.

Il prendra régulièrement des mesures de toxicité à l’aide du détecteur de CO, pour permettre à son personnel, dès que la situation l’autorise, de se déséquiper afin de ne pas travailler en hyperthermie (travail quelquefois de longue durée et physique).

La durée d’engagement du personnel doit être limitée, ainsi le chef d’agrès fait opérer à une rotation des personnels, à des relèves fréquentes.

Déblai et surveillanceFAE - CA

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V/ Nécessité de la surveillance pour éviter une reprise de l’incendie

Le service de surveillance a pour objet de maintenir du personnel et du matériel sur les lieux de l’intervention après un sinistre important afin d’empêcher toute reprise du feu.

L’effectif de ce service varie suivant l’importance du sinistre à surveiller et le nombre de lances encore utiles. Il doit être aussi réduit que possible, mais ne doit pas comporter moins d’un engin d’incendie avec au minimum 4 personnes (1 C/A, 1 conducteur et 1 binôme).

VI/ Dispositions à prendre, relève

S’il y a lieu, des relèves sont effectuées aussi fréquemment que la difficulté des opérations l’exige. A chaque ronde de surveillance, les équipiers doivent informer le chef d’agrès de l’évo-lution de la situation, positive ou négative.

Le chef d’agrès doit tenir informé le C.T.A / C.O.D.I.S de l’évolution de la situation et doit di-mensionner la relève (en personnels et matériels).

VII/ Principes de sécurité à respecter lors de la surveillance

Les déblais ainsi que la surveillance sont des étapes très importantes de la lutte contre l’in-cendie.En effet, une reprise de feu ultérieur peut représenter une faute professionnelle susceptible d’engager une responsabilité.Le chef d’agrès doit donc s’assurer que cette tâche est remplie dans les meilleures conditions possibles (relèves assurées, restauration des personnels, moyens matériels suffisants pour étouffer toutes reprise éventuelle de façon précoce).

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Protection des biens lors des incendiesFAE - CA

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I/ Nécessité de la protection des biens pendant et après l’attaque

La protection des biens consiste à tout mettre en oeuvre afin de réduire au maximum les dommages liés à l’incendie (bâchage, déménagement, étaiement, rigoles de canalisation des eaux d’extinction, etc...).

L’application adéquate des techniques d’extinction apprises lors de la phase d’attaque, ainsi que des méthodes de protection des biens, participe à la réduction des pertes et contri-bue à accélérer la remise en état rapide des lieux. Pour cela, le chef d’agrès doit l’envisager tout au long de l’intervention.

Cette protection peut se dérouler en trois phases: • 1ère phase : reconnaissanceDéterminer s’il existe un risque d’exposition aux fumées, flammes et eau d’extinction.

• 2ème phase : extinctionAgir sur l’incendie pour limiter ces risques.

• 3ème phase : protection.Agir sur les biens exposés.

II/ Rôle du chef d’agrès

Le chef d’agrès doit mesurer l’importance des dégâts secondaires que les fumées et l’action des porte-lances pourraient générer. Son rôle, lors des reconnaissances, est de mettre en oeuvre une échelle de degrés d’urgence que la situation impose (par exemple, son action lors de l’engagement des binômes de son F.P.T. sera différente s’il s’agit d’un feu de cabanon ou d’un feu de monument historique).

III/ Techniques à mettre en oeuvre

Faire établir au plus vite des plateformes de fortune pour surélever le mobilier. Dis-poser les objets précieux sur des coussins ou couvertures et recouvrir le tout d’une bâche étanche. Les objets de grande valeur (tableaux, tapisseries, sculptures, etc) seront évacués sans délai après avoir pris de multiples précautions pour leur déplacement, parfois compliqué. Le chef d’agrès dirigera alors les manoeuvres de « sauvetage » à l’aide du L.S.P.C.C., de com-mandes, d’objets de portage, etc...

IV/ Principes de sécurité à respecter

Lors des manoeuvres de protection, le chef d’agrès doit se méfier des stocks empilés en hau-teur (piles de papier, de cartons, etc). En effet, l’humidité régnant en partie inférieure diminue la ré-sistance des matériaux et peut faire s’effondrer l’ensemble. La manipulation d’engins de levage dans les entrepôts (chariots élévateurs, nacelles, etc) est l’affaire de personnes formées par l’entreprise et sous la responsabilité de celle-ci. Il est donc fortement déconseillé d’utiliser ces matériels.

Les personnels participant à la phase de protection seront équipés des E.P.I. néces-saires à la situation (A.R.I., L.S.P.C.C., gants, casques, etc).

Une zone d’entreposage des objets évacués sera établie à l’abri de toutes les manoeuvres d’ex-tinction et de déblai. Le chef d’agrès veillera à la surveillance de ces objets, soit par les forces de l’ordre, soit par un sapeur si elles font défaut.