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ons chiffres de croissance en Europe, rebond de beau- coup de devises émergentes et des cours du pétrole,… les signes d’accalmie s’étaient multipliés au printemps avant le réferendum britannique du 23 juin. Mais ce calme n’est qu’apparent, tant les risques « micro » apparaissent dès que l’on gratte cette surface « macro ». Et les deux pre- mières économies mondiales que sont les Etats-Unis et la Chine, dont les évaluations pays sont déclassées respectivement en A2 et B, illustrent parfai-tement cette ten- dance. En Chine, les indicateurs conjonc- turels les plus commentés, tels que la croissance du PIB, les ventes au détail ou encore la production industrielle, font état d’une stabilisation de la croissance. Mais les défauts d’entreprises sont en forte progression. Aux Etats-Unis, derrière la baisse continue du taux de chômage se cachent des entreprises dont la profitabi- lité s’érode et qui investissement moins. Par les économistes du Groupe Coface Mais le parallèle entre la Chine et les Etats- Unis s’arrête là, tant ces vulnérabilités « micro » sont différentes de part et d’au- tre du Pacifique. Du côté chinois, les entre- prises souffrent de surcapacités et d’un endettement excessif qui prendront du temps à se résorber, tandis qu’aux Etats- Unis les problèmes des entreprises sont davantage cycliques que structurels : six années après le début du processus de reprise qui leur a pleinement profité, le point de retournement est atteint et se tra- duit par une montée des défaillances en ce début d’année, pour la 1 ère fois depuis 2010. Si l’on ajoute le Japon (déclassé en A2 en mars), ce sont donc les trois plus grandes économies qui voient le risque de crédit de leurs entreprises augmen- ter en cette première partie d’année. Sans surprise, les pays asiatiques sont pénalisés par l’essoufflement chinois (déclassements de la Corée, de Hong Kong, Singapour et Taïwan). Avant le referendum britannique, l’Europe était, une fois n’est pas coutume, pour- voyeuse de bonnes nouvelles : les éva- luations pays de la France ou encore de l’Italie sont en effet revues à la hausse (respectivement en A2 et A3), sous l’effet de défaillances en recul, de pro- fits qui ont cessé de reculer et de conditions de crédit toujours plus favo- rables. L’Europe centrale et orientale prend l’aspiration de la voiture zone euro : la Roumanie, la Slovénie, la Litua- nie et la Lettonie sont reclassées. En Europe, les entreprises devraient donc rester sur une dynamique positive dans les prochains mois, à moins que les répercussions du vote du 23 juin et d’autres incertitudes politiques multi- ples ne viennent gâcher la fête. B JUIN 2016 RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPE http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications PANORAMA LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE Baromètre risque pays 2 ème trimestre 2016 2 Chine et Etats-Unis, deux colosses aux pieds d’argile 8 Baromètre Modification des évaluations Coface risque pays 10 Fiches pays Bilan économique de 10 pays Chine et Etats-Unis, deux colosses aux pieds d’argile

Chine et Etats-Unis, deux colosses aux pieds d’argileRP-FR+Juin+2016+Fiches-… · Baromètre risque pays 2ème trimestre 2016 2 Chine et Etats-Unis, deux colosses aux pieds d’argile

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ons chiffres de croissance enEurope, rebond de beau-coup de devises émergenteset des cours du pétrole,… lessignes d’accalmie s’étaientmultipliés au printemps avant

le réferendum britannique du 23 juin. Maisce calme n’est qu’apparent, tant les risques« micro » apparaissent dès que l’on grattecette surface « macro ». Et les deux pre-mières économies mondiales que sont lesEtats-Unis et la Chine, dont les évaluationspays sont déclassées respectivement enA2 et B, illustrent parfai-tement cette ten-dance. En Chine, les indicateurs conjonc-turels les plus commentés, tels que lacroissance du PIB, les ventes au détail ou encore la production industrielle, fontétat d’une stabilisation de la croissance.Mais les défauts d’entreprises sont en forteprogression. Aux Etats-Unis, derrière labaisse continue du taux de chômage secachent des entreprises dont la profitabi-lité s’érode et qui investissement moins.

Par les économistes du Groupe Coface

Mais le parallèle entre la Chine et les Etats-Unis s’arrête là, tant ces vulnérabilités « micro » sont différentes de part et d’au-tre du Pacifique. Du côté chinois, les entre-prises souffrent de surcapacités et d’unendettement excessif qui prendront dutemps à se résorber, tandis qu’aux Etats-Unis les problèmes des entreprises sontdavantage cycliques que structurels : sixannées après le début du processus dereprise qui leur a pleinement profité, lepoint de retournement est atteint et se tra-duit par une montée des défaillances en cedébut d’année, pour la 1ère fois depuis 2010.

Si l’on ajoute le Japon (déclassé en A2en mars), ce sont donc les trois plusgrandes économies qui voient le risquede crédit de leurs entreprises augmen-ter en cette première partie d’année.Sans surprise, les pays asiatiques sontpénalisés par l’essoufflement chinois(déclassements de la Corée, de HongKong, Singapour et Taïwan). Avant le

referendum britannique, l’Europe était,une fois n’est pas coutume, pour-voyeuse de bonnes nouvelles : les éva-luations pays de la France ou encore del’Italie sont en effet revues à la hausse(respectivement en A2 et A3), sousl’effet de défaillances en recul, de pro-fits qui ont cessé de reculer et deconditions de crédit toujours plus favo-rables. L’Europe centrale et orientaleprend l’aspiration de la voiture zoneeuro : la Roumanie, la Slovénie, la Litua-nie et la Lettonie sont reclassées. EnEurope, les entreprises devraient doncrester sur une dynamique positive dansles prochains mois, à moins que lesrépercussions du vote du 23 juin etd’autres incertitudes politiques multi-ples ne viennent gâcher la fête.

B

JUIN 2016

RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPEhttp://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications

PANORAMA

LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE

Baromètre risque pays 2ème trimestre 2016

2Chine et Etats-Unis,deux colosses auxpieds d’argile

8BaromètreModification des évaluations Coface risque pays

10Fiches paysBilan économiquede 10 pays

Chine et Etats-Unis, deux colosses aux pieds d’argile

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2 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

CHINE ET ETATS-UNIS,DEUX COLOSSES AUX PIEDS D’ARGILE

L’économie mondiale reste engluée dans le piège d’une croissancemolle « à la japonaise », malgré des politiques monétaires toujoursplus expansionnistes

Sans surprise, les perspectives de croissance mon-diale ne se sont pas améliorées depuis notre der-nière actualisation en mars. Elles se détériorentmême légèrement (prévision de croissance mon-diale revue en baisse de 0,2 point à 2,5%), notam-ment en raison des Etats-Unis (voir ci-dessous).Peu d’améliorations sont à attendre pour 2017,puisque nous prévoyons que la croissance mon-diale restera inférieure à 3% pour la 6ème annéeconsécutive, et donc engluée dans le piège d’unecroissance molle « à la japonaise ». En effet, commeau Japon depuis le milieu des années 1990, cettecroissance en berne va de pair avec un faibleniveau d’inflation : les prix à la consommationdevraient progresser de seulement 2,9% dans lemonde en moyenne cette année d’après le FMI, soit

la plus faible croissance depuis 1980 (1). Pour lesseules économies avancées, l’inflation serait mêmeinférieure à 1%, là encore du jamais vu.

Cette atonie n’incite évidemment pas les banquescentrales à durcir leur politique monétaire : aucunehausse de taux à l’horizon pour la BCE (voir enca-dré 1 page 5) et la Banque du Japon. Le ralentis-sement en cours de la croissance américaine metà mal la volonté de la Réserve fédérale d’augmen-ter son taux directeur. Au Royaume-Uni, les prévi-sions de durcissement monétaire ont été rangéesau placard et pourraient même laisser place à desanticipations de baisse de taux à la suite du vote du23 juin dernier (voir encadré n°3 page 7).

Juin 2016

Les entreprises sont pénalisées par cet environne-ment : une croissance atone signifie pour elles unmanque de débouchés, tandis qu’une faible infla-tion limite leur pouvoir en matière de fixation desprix. Dans ce contexte, le risque entreprise aug-mente d’après nos évaluations pays qui mesurentleur risque de crédit moyen dans 160 pays.

La moyenne mondiale de ces évaluations fait eneffet état d’une nette augmentation du niveau derisque pour les entreprises dans le monde. Pire, leniveau observé est à un pic jamais atteint depuisle début des années 2000, période de création deces évaluations pays (voir graphique n°2 page 3).

Prévisions

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

2,5

0,20,30,4

0,6

1,0

2,7

0,20,30,4

0,8

0,9

2,6

0,2

0,5

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2,5

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-0,2

3,1

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0,9

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4,3

1,7

0,9

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0,6

0,6

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-0,7-0,2

l

l

l

l l

ll l

l

Etats-UnisAutres pays avancésAutres pays émergents

Zone euroChineCroissance mondialel

Sources : FM, statistiques nationales et calculs Coface

5

4

3

2

1

0

-1

-2

-3

(1) Le FMI ne fournit pas cette donnée pour les années antérieures à 1980

Graphique n° 1Contributions à la croissance mondiale

-1,0

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3RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Chine : un répit de courte duréeLa Chine explique en partie cette tendance, sonévaluation pays étant déclassée de A4 à B. Lepremier trimestre a pourtant furtivement laisséentrevoir des signes de stabilisation de la crois-sance, grâce à une forte progression du créditencouragé par la banque centrale. Les autoritéscontinuent en effet de soutenir l’activité via despolitiques monétaire et budgétaire accommo-dantes, en témoignent les mesures de relancequi devraient porter le déficit budgétaire à 3%du PIB en 2016 (contre 2,3% en 2015). Néan-moins, l’efficacité de la relance est de plus enplus limitée et génère une aggravation du risque

de crédit. En cause : les surcapacités observéesdans de nombreux secteurs (acier, ciment,…). De plus, le niveau d’endettement élevé desentreprises chinoises explique qu’une part deplus en plus significative des nouveaux finance-ments n’est pas allouée à l’investissement, maisvise uniquement à refinancer des lignes exis-tantes (2). Le FMI (3) estime d’ailleurs que 14% des emprunts contractés par des entrepriseschinoises peuvent être considérés risqués (4), lessecteurs les plus vulnérables étant l’acier (39%),les ventes (5) (35%) et le secteur minier (35%). Et les prêts non-performants ne cessent de pro-gresser : ils enregistrent une hausse de 42% au pre-mier trimestre sur un an. Augmentées des « Specialmention loans », les créances douteuses représen-tent désormais 5,8% du total des prêts (voir gra-phique n°3).

Les autorités chinoises prennent donc progressi-vement conscience que cette politique monétaireexpansionniste n’est pas soutenable. D’ailleurs, lesindicateurs d’activité les plus récents attestentd’un ralentissement de la croissance au printempslié à une réduction des crédits alloués (voir fichepays page 12) et les signaux microéconomiquestels que la montée rapide du nombre de défautssur le marché local d’obligations d’entreprises sontnégatifs (voir graphique n°4).

Le reste de l’Asie continue d’ailleurs de ressentircette onde de choc chinoise. La dernière enquêtede paiement réalisée par Coface met en exerguedes difficultés croissantes pour les entreprises, plusde 80% des entités interrogées ayant enregistrédes retards de paiement en 2015(6). Les acteurs dusecteur de la construction sont de loin les plus tou-chés par cet allongement des délais de paiement.

5,2

5,1

5,0

4,9

4,8

4,7

4,6

4,5

4,4

(2) En 2015, 44% des émissions obligataires auraient servi à refinancer des programmes existants selon Wind Informations(3) Global Financial Stability Report, FMI, Avril 2016(4) Lorsque le ratio de couverture d’un emprunteur est inférieur à 1, la dette est considérée « risquée ». Le ratio de couverture est mesuré par le ratio EBITDA

/ dépenses intérêts(5) Ventes en gros et au détail(6) « Asia Corporate Payment Survey”, Panorama Coface, mai 2016. www.coface.com/News-Publications/Publications

Graphique n° 2Indice moyen de risque pays dans le monde (1 = évaluation pays A1, risque faible ; 8 = évaluation pays E, risque extrême)

Source : Coface

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

T1 2014 T3 2014 T1 2015 T3 2015 T1 2016

Graphique n°3Ratio de prêts non performants (% du total)

Source : PBoC

6

5

4

3

2

1

0

n PNP augmenté des spécial mention loans

n PNP

Graphique n°4Nombre de défauts d’obligations d’entreprises en Chine

Source : Bloomberg

14

12

10

8

6

4

2

0

n Publiques

n Privées

T1 2014

T2 2014

T3 2014

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T2 2015

T3 2015

T4 2015

T1 2016

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4 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Aux États-Unis, la croissance ralentit et ne devraitpas excéder 1,8% cette année et 1,5% l’année prochaine. Les effets de ce tassement sont déjàressentis par les entreprises : le nombre de défail-lances a légèrement progressé au 1er trimestre2016 (+0,3%), pour la première fois depuis 6 ans ! Le recul de leurs profits est un autre signaltangible de la fragilité croissante des entreprisesaméricaines : -6% sur un an au 1er trimestre 2016,après un repli de 11,5% au 4ème trimestre 2015. La chute des profits des entreprises du secteurde l’énergie n’y est certes pas étrangère, mais ellen’explique pas tout : hors secteur de l’énergie, les profits restent en recul (-7,9% sur un an au 4ème

trimestre).

Les entreprises ne sont pas les seules à marquerle pas : les créations d’emplois ont touché unplus bas depuis 6 ans en mai (à 38 000). Et lerecul du taux de chômage (à 4,7% de la popula-tion active) est en trompe l’œil, dans la mesureoù il coïncide avec un repli du taux d’emploi. Dit autrement, le taux de chômage a baissé mal-gré la faiblesse du nombre de créations d’emploicar davantage de chômeurs découragés ontcessé de chercher un emploi ne sont donc plus

Premières économies touchées : Singapour, HongKong, Taïwan, la Corée du Sud et la Malaisie. Trèsouvertes et fortement exposées à la Chine (7), ellesfont face à un ralentissement de leur croissance etune montée du risque de crédit des entreprises.L’endettement élevé des ménages (notamment enCorée du Sud, en Malaisie, en Thaïlande et à Singa-pour) pourrait aussi peser sur l’activité. Leur éva-luation pays est donc déclassée (voir page 9). A l’inverse, les Philippines ou encore le Vietnamcontinuent d’afficher une croissance soutenue.

Etats-Unis : montée des défaillances au premier trimestre, pour la première fois depuis 2010

Europe : l’investissement repart,mais les incertitudes politiquesrodent

comptabilisés dans les chiffres officiels. Autremauvaise nouvelle : ce rapport sur l’emploiconfirme que les secteurs de l’énergie et manu-facturier ne sont plus les seuls à détruire desemplois. Des secteurs jusqu’ici en forme commela construction semblent s’essouffler. Seules lescréations dans le secteur de la santé auront per-mis d’éviter à l’économie américaine de détruiredes emplois au mois de mai. La croissance de laconsommation des ménages sera un peu moinsdynamique qu’à son habitude dans les trimes-tres à venir, d’autant plus que le rebond récentde l’inflation (notamment dans les services telsque les loisirs, loyers ou encore santé) limite laprogression du pouvoir d’achat des consomma-teurs américains.

Si la croissance a ralenti aux Etats-Unis, elle a accé-léré en zone euro au premier trimestre (+0,6% englissement trimestriel), alimentée à la fois par laconsommation des ménages et l’investissementprivé. Ce bon démarrage devrait lui permettre d’at-teindre 1,7% sur l’ensemble de l’année. Le relâche-ment budgétaire (notamment en Espagne) etsurtout les effets positifs de la baisse des prix dupétrole sur les marges des entreprises ainsi que surle pouvoir d’achat des ménages sont toujours àl’œuvre. La politique de taux bas de la BCE (voirencadré n°1 page 5) favorise aussi les entreprises.La dernière enquête semestrielle de la BCE sur lesconditions de financement des PME en zone euro,publiée en juin, met d’ailleurs en exergue cette ten-dance : les petites et moyennes entreprises euro-péennes sont moins inquiètes que par le passéconcernant les conditions de crédit bancaires. Pourle 3ème semestre d’affilée, elles affirment en effetobserver une progression de l’offre de crédit ban-caire ainsi qu’une baisse des taux d’intérêt propo-sés. Et pour la première fois, cette améliorationbénéficie aussi aux très petites entreprises. Les pro-grès les plus marqués sont observés en Espagne,en Irlande et en Slovaquie, tandis que seules lesPME finlandaises et autrichiennes ne profitent pasde cette amélioration d’après l’enquête (8).

La croissance devrait se stabiliser en 2017, dans uncontexte de remontée de l’inflation non compen-sée par une progression équivalente des salairesnominaux, les niveaux de chômage restant élevésdans la plupart des pays de la zone malgré leurlégère décrue récente. Et les risques liés aux incer-titudes politiques au Royaume-Uni (voir encadrén°3 page 7) et dans le reste de l’Europe serontaussi à surveiller au second semestre 2016 et l’an-née prochaine. En effet celles-ci sont susceptiblesde peser sur la croissance, dans la mesure où ellesconduisent les ménages et les entreprises à diffé-rer certaines décisions de consommation et d’in-vestissement. Différentes études le confirment.En 2011, Aisen et Vaiga concluent qu’un degréd’incertitude politique plus élevé (mesuré par le

(7) L’Asie à l’épreuve du ralentissement chinois, Panorama Coface, Septembre 2015. www.coface.com/News-Publications/Publications(8) https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/other/accesstofinancesmallmediumsizedenterprises201606.en.pdf?c96d449e601cbe6c87d2e67d54e68c70

Graphique n°5PIB de Singapour, Taïwan et Hong Kong (base 100 = 1er trimestre 2013)

Source : Données nationales

110

108

106

104

102

100

98

n Singapour

n Taïwan

n Hong Kong

T1 2013 T3 2013 T1 2013 T3 2013 T1 2013 T3 2015 T1 2016

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5RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Encadré n°1De nouvelles mesures de la BCE pour renforcer l’inflation

et l’investissement en zone euro

nombre de changements de gouvernement) estassocié avec une croissance du PIB par habitantplus faible, après avoir étudié la relation statis-tique entre ces deux variables dans 169 paysentre 1960 et 2004 (9). Ces résultats confirmentceux d’Alesina (1996) (10) selon lesquels la crois-sance du PIB de 113 pays entre 1950 et 1982 étaitsignificativement moins élevée lorsque la proba-bilité de chute d’un gouvernement était forte.

Or l’indicateur EPU (Economic Policy Uncertainty) (11),qui vise à mesurer le degré d’incertitudes enmatière de politique économique, confirme queces dernières sont à un niveau élevé. Tandis qu’ilne dépassait pas 100 en moyenne entre 2001 et2007, cet indicateur a oscillé entre 150 et 200depuis 2008 (voir graphique n°6). Il a mêmedépassé 400 au Royaume-Uni en avril et mai, dansle contexte de campagne en vue du référendumsur le maintien ou non du pays au sein de l’Unioneuropéenne. En raison du résultat du referendumbritatnnique (voir encadré n°3 page 7), il est peuprobable que le degré d’incertitude régresse signi-ficativement en Europe dans les trimestres à venir,d’autant plus que le calendrier politique s’annoncechargé : conséquences politiques des électionslégislatives espagnoles de juin, poursuite du pro-gramme grec (voir encadré n°2 page 6), électionsrégionales en Allemagne en septembre 2016 puis mai 2017, référendum constitutionnel en Italie(automne 2016), élections législatives aux Pays-Bas au 1er trimestre 2017, élections présidentielle et législatives en France au printemps 2017 et enfin élection parlementaires en Allemagne enseptembre 2017. Sans compter que la crise desmigrants n’a pas été résolue, malgré l’accord signéavec la Turquie en début d’année, et devrait conti-nuer d’influer sur les campagnes de ces différentesélections.

Le 8 juin 2016, la BCE lançait son pro-gramme d’achats d’obligation d’en-treprise (CSPP). Cette mesures’ajoute à cinq autres annoncées le 10mars 2016 par Mario Draghi : (i) baissede 0,05 point de base du taux refi à0% ; (ii) baisse du taux de facilité deprêt marginal à 0,25% ; (iii) baisse de0,1 point à -0,4% du taux de dépôt ;(iv) augmentation de 20 milliardsd’euros d’achats d’actifs mensuels à80 milliards d’euros ; et (v) mise enplace de nouveaux TLTRO (prêts à 4ans aux banques à taux très bas).

La mise en œuvre de ces nouvellesmesures a été justifiée par le manquede dynamisme de la croissance et lefaible niveau de l’inflation. Actuelle-ment en territoire négatif (-0,1% sur unan en mai 2016), le taux d’inflationdevrait rebondir au-dessus de 1% versla fin d’année 2016 grâce à des effetsde base favorables ainsi qu’à la légère

remontée récente des prix du pétrole.Coface prévoit un prix du pétroleproche de 50$ le baril en moyennedurant le second semestre 2016 (soitenviron 45$/baril sur l’ensemble del’année). L’inflation sous-jacente (horsprix alimentaire et de l’énergie)demeure quant à elle à un faibleniveau (0,8% sur un an en mai 2016).

Le CSPP vise à acheter des obliga-tions d’entreprises non-financièresayant leur siège en zone euro et dequalité « investment grade ». Le stockmaximum de dette éligible à ce pro-gramme est estimé entre 400 et800 milliards d’euros. Jusqu’à pré-sent, la BCE n’a pas annoncé le mon-tant mensuel d’actifs privés qu’elleentend acquérir, mais le consensusl’estime à 5 milliards d’euros (soit 6,3%du flux mensuel d’achats de 80 milliardsd’euros). Les entreprises françaisesseraient les principales bénéficiaires

du CSPP devant celles des Pays-Bas,de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Es-pagne. En opérant sur le marchésecondaire, voire également sur lemarché primaire, l’objectif de la BCEest de réduire le coût de financementdes entreprises pour que celles-cipuissent financer de nouveaux projetsd’investissement. En abaissant le ren-dement de la dette, la BCE espèreorienter les investisseurs vers lessegments de marché plus risqués et vers les PME qui traditionnellementse financent sur le marché bancaire.Cette mesure pourrait toutefois per-dre en efficacité si les investisseurs,découragés par les faibles rende-ments qu’offrent les entreprises sûres,se reportent sur des entreprises horszone euro. Les entreprises, quant àelles, pourraient être tentées de selancer dans des opérations de fusions-acquisitions ou de racheter leurs pro-pres actions plutôt que d’investir.

Graphique n°6Indice d’incertitudes politiques en Europe

Source : www.policyuncertainty.com

500

450

400

350

300

250

200

150

100

50

0

(9) Aisen A. et Vaiga F. (2011) : « How Does Political Instability Affect Economic Growth? », document de travail No WP/11/12 du Fonds monétaire international. (10) Alesina, A. and Perotti, R. (1996). “Income distribution, political instability, and investment.” European Economic Review 40, 1203-1228.(11) L'indicateur EPU se base sur l'occurrence d'articles traitant d'incertitudes économiques dans la presse, les dispositions budgétaires et les écarts de prévisions

de croissance du PIB entre économistes. Voir www.policyuncertainty.com

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Europe

Italie

France

Allemagne

Royaume Uni

Espagne

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6 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Encadré n°2

La viabilité de la dette grecque dépend d’un important allègement

En dépit de l’effacement consenti en2012 par les créanciers privés (opé-ration d’échange à prix décoté destitres de la dette publique) et de l’oc-troi par les créanciers de la zone euroet le FMI de nouveaux délais degrâce et de remboursement ainsique de baisses de taux sur leursprêts (accord de confirmation pourle FMI, 1ère facilité de prêt à la Grèceet prêts du Fonds européen de stabi-lité financière - FESF - pour les créan-ciers européens), la dette publiquegrecque demeure très élevée. Elleatteint, fin 2015, 311,5 Mds ¤ (soit176,7% du PIB), dont les 2/3 sont dusaux partenaires européens (horsBCE). Les prêts européens sontassortis, en moyenne, de périodes degrâce et de remboursement de res-pectivement 15 et 40 ans. Le tauxd’intérêt variable moyen est d’envi-ron 1,2%.

Lors des discussions concernant la1ère revue du programme du MES(Mécanisme européen de stabilité,fonds qui a succédé au FESF), qui sesont achevées le 16 juin 2016, lesministres des finances de la zoneeuro se sont engagés à alléger ladette grecque si certaines conditionssont réunies. Cette promesse d’allè-gement était depuis longtempsdéfendue par le FMI.

Cependant, il ne s’agit pas d’unerestructuration immédiate (celle-cine pourra intervenir qu’en 2018),alors que le FMI aurait souhaitéqu’elle le soit. D’autre part, il n’estpas question d’une réduction dumontant de la dette nominale maisde mesures d’allègement telles qu’unremboursement partiel anticipé de la1ère facilité de prêt et un nouveaureprofilage des prêts du FESF. Leseuropéens ne consentiront à ceréaménagement que si les engage-ments pris au titre du plan de sau-vetage sont tenus. A court terme,toutefois, c’est-à-dire d’ici la fin du3ème plan d’aide (2018), des mesuresseront mises en œuvre afin de lisserle profil des remboursements auFESF et réduire les taux d’intérêts.

Selon l’analyse de viabilité de ladette publique grecque réalisée parle FMI (23 mai 2016), sans restructu-ration le ratio de la dette, après avoirdans un premier temps diminué(160% du PIB en 2030), se remettraà croître, atteignant environ 250% en2060, Les prévisions du FMI enmatière budgétaire sont cependantmoins optimistes que celles de laCommission européenne (excédentprimaire de 1,5% du PIB à long terme,contre 3,5% pour la Commission,point qui reste ainsi à clarifier…).

Les hypothèses de croissance delong terme ont été revues par le FMIà la baisse à 1,25% du fait de la fai-blesse de la croissance potentielle.L’analyse du FMI suggère que, pourfaire baisser durablement le ratio dela dette, le besoin de financement del’Etat devra être maintenu sous labarre des 10% du PIB jusqu’en 2040et n’augmenter que jusqu’à 20% en2060, ce qui implique un reprofilageconséquent des prêts européens. LeFMI propose ainsi une combinaisonde trois mesures :

• un allongement de la durée deremboursement de 30 ans pour lafacilité de prêt à la Grèce, de 14 anspour les prêts du FESF et de 10 anspour ceux du MES ;

• un allongement de la période degrâce allant de 6 ans pour le MES à17 et 20 ans pour le FESF et la faci-lité de prêt à la Grèce, ainsi qu’uneune extension du différé de paie-ment des intérêts sur ces prêts ;

• une réduction des taux d’intérêts(remplacement des taux variablespar des taux fixes n’excédant pas 1,5% jusqu’en 2040).

L’ensemble de ces mesures permet-trait de ramener le ratio de la dette à100% du PIB en 2060.

Reste que, même après restructura-tion, la dynamique de la dette resteratrès sensible aux chocs. Ainsi, unecroissance se stabilisant à 1% à longterme (-0,25 point de pourcentagepar rapport au scénario de base),accompagnée d’un moindre excé-dent primaire (1% du PIB soit -0,5point), ne permettrait plus d’assurerla viabilité de la dette.

Le FMI doit s’assurer, d’ici fin 2016,que les mesures prévues par lesEuropéens, dont beaucoup ne sontpas quantifiées, permettent bien deramener la dette sur une trajectoireviable à long terme. Ceux-ci ont tou-tefois accepté la méthodologie qu’ilpropose (fondée sur la fixation dubesoin de financement de l’Etat)pour calibrer l’allègement de la dette.

Graphique n°7Dette publique grecque (scenarii de soutenabilité)

Source : FMI (AVD de mai 2016)

300%

250%

200%

150%

100%

50%

2011 2018 2025 2032 2039 2046 2053 2060

Avec restructuration

Sans restructuration

Croissance et éxcédent primaire réduits respectivement de 0,25 et 0,5 point de pourcentage

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7RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Encadré n°3

Royaume-Uni : après le vote, quelle est l’étape suivante ?

Jeudi 23 juin, le Royaume-Uni a votéen faveur d’une sortie de l’Union euro-péenne. Le vote du « out » a récolté52%, contre 48% pour le « in ». Le Premier ministre David Cameron aannoncé sa démission suite à l’an-nonce des résultats. L’onde de chocs’est répandue sur les marchés finan-ciers vendredi 24 juin compte tenu dela forte incertitude à court et longtermes. La livre a plongé à son plus basniveau depuis 1985. Les bourses mon-diales ont également chuté. Le pétrole,l’or et l’euro (face au dollar) reflètentégalement la forte augmentation de lavolatilité et l’aversion au risque global.

À court terme, l’incertitude et la volati-lité sont susceptibles de prévaloir surles marchés financiers. L’impact surl’activité et la confiance des consom-mateurs, à la fois au Royaume-Uni etdans le reste du monde, dépendra del’ampleur de la correction des marchésfinanciers et des développements poli-tiques à venir dans les prochainessemaines.

Au Royaume-Uni, si l’activité et laconfiance des consommateurs estaffectée par la volatilité des marchésfinanciers et des incertitudes politiques,la consommation privée sera affectéepar une augmentation de l’épargne deprécaution et par une hausse de l’infla-tion. Le choc touchera également l’in-vestissement privé. Le secteur de laconstruction pourrait quant à lui subirl’impact de la hausse des prix desintrants importés. Ainsi, le paradoxeétant que les secteurs exportateurs nesoient pas les plus sujets au risque decourt terme, en bénéficiant de ladépréciation de la livre. Une baisse destaux directeurs de la Banque d’Angle-terre n’est alors pas à exclure d’ici la find’année. Ces raisons expliquent notrerévision à la baisse de notre prévisionde croissance du PIB (à 1,2% en 2016 aulieu de 1,8%, et à 1,1% en 2017).

Les incertitudes politiques nationaless’ajoutent à ce risque du fait que l’élec-tion du candidat conservateur pourraitprendre plusieurs mois. Une autreconséquence de la sortie du Royaume-Uni tient à l’Ecosse, qui pourrait orga-niser un nouveau referendum afin derester dans l’UE (comme leur vote l’amontré). Le cas de l’Irlande du Nordpourrait également être probléma-tique, d’autant plus que le pays à une

frontière commune avec l’Irlande, paysmembre de l’Union européenne.

Dans le reste du monde et notam-ment dans l’UE, l’ampleur des effetsde contagion à court terme dépen-dra surtout des décisions politiqueset de l’action des Banques centrales,dont les principales se sont déjà décla-rées prêtes à fournir davantage deliquidités.

La situation politique en Espagnepourrait créer davantage d’incerti-tudes quant à la viabilité du projeteuropéen. Plus tard cette année setiendra un referendum en Italie sur laréforme de la constitution (la démis-sion du Premier ministre Renzi est enjeu). Des élections sont égalementprévues aux Pays-Bas, en France et enAllemagne au premier, deuxième ettroisième trimestre respectivement.

Une plus grande volatilité et incerti-tude à court terme sera déterminéepar les défis de long terme et lesinconnus résultant du referendum. Acet égard, le principal challenge estbien entendu la négociation de l’ac-cord commercial entre le Royaume-Uni et l’UE. Le principal point d’achop-pement sera l’accès au marché uniquequi assure la libre circulation des biens,des services, des capitaux et des per-sonnes (et rend possible pour lesentreprises du secteur financier baséesau Royaume-Uni d’opérer facilementdans le reste de l’UE, sans se confor-mer aux réglementations nationales).Selon l’article 50 du traité sur l’Unioneuropéenne, le Royaume-Uni doit for-mellement annoncé son intention dequitter l’UE devant le Conseil européen(le prochain se tenant le 28 juin). LeRoyaume-Uni aura alors deux ans pournégocier un nouvel accord commercialavec l’UE, qui semble toutefois peuprobable compte tenu de la longuepériode de temps requise pour négo-cier des accords commerciaux : septannées ont été nécessaires au Canadaet à l’UE pour aboutir à un accordcommercial (qui n’est toujours pas rati-fié). Les deux années de négociationpeuvent toutefois être prolongées.Trois types d’accord sont concevables :(i) être membre de l’espace écono-mique européen, comme la Norvège,impliquant un accès total au marchéunique mais en perdant le droit devote sur les réglementations et les

décisions de l’UE ; (ii) obtenir unaccord bilatéral sur mesure, comme laSuisse, établissant un accès au marchéunique pour des secteurs spécifiqueset (iii) suivre les règles de l’OMC, avecdes tarifs douaniers et un accès refuséau marché unique.

L’accord dépendra largement deschoix politiques du futur Premierministre du fait de l’arbitrage entre les bénéfices économiques résultantde l’accès au marché unique et lescontraintes politiques/réglementaires.Comme un des leaders du camp du « out » a de fortes chances d’être leprochain Premier ministre, un accord àla norvégienne est moins probable etla négociation avec l’UE sera donccompliquée. Et se rabattre sur l’OMCsignifie une hausse des tarifs douanierset pas d’accès au marché commun.Dans le pire scénario, le coût écono-mique du Brexit sera plus élevé :

(1) Au Royaume-Uni, les secteursexportateurs habituellement liées àl’UE à travers les chaines d’approvi-sionnement (les secteurs pharma-ceutique et automobile sont desexemples notables) souffrirontd’une augmentation des tarifs doua-niers sur leurs exportations versl’UE à long terme. Mais de l’autrecôté, le gouvernement pourraitaussi décider d’imposer une aug-mentation des tarifs à l’importation,notamment afin d’aider les secteursactuellement fragilisé face à laconcurrence internationale (métal-lurgie). L’effet de long terme sur lesecteur de la finance (8% du PIB,soit deux fois plus que la moyennedes pays de l’OCDE) reste pour lemoment inconnu.

(2) Dans l’UE, les pays ayant le plus de liens (en termes d’échangescommerciaux et d’investissements)avec le Royaume-Uni et avec unefaible taille relative de marché sontles plus exposées : l’Irlande est deloin le pays le plus à risque, suivides Pays-Bas, de la Belgique, duDanemark et de la Suède, où l’im-pact sera moindre.

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8 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

France : A2• Augmentation des marges des entre-prises en 2016, aidée par la croissancede l’activité et par le CICE

• Plus haut investissement des entre-prises depuis quatre ans au premiertrimestre (+2,3%)

• Redémarrage de l’activité dans laconstruction (5% du PIB)

• Baisse des défaillances d’entreprises(-3,2% prévu en 2016)

Italie : A3• Le pays a renoué avec la croissancedepuis le 1er trimestre 2015. L’activitédevrait se renforcer en 2016 et 2017,tirée principalement par la consomma-tion privée, elle-même soutenue par lahausse du revenu réel des ménages. Labonne tenue de cette dernière, laréduction des capacités de productioninutilisées et la progression attenduedes marges des entreprises devraiententraîner un raffermissement de l’inves-tissement. En revanche, les importa-tions devraient continuer à croître plusrapidement que les exportations.

• L’emploi poursuit sa progression etle taux de chômage a reculé depuisfin 2014.

• Les faillites ont amorcé leur décrue en2015. Ce mouvement s’est poursuiviau premier trimestre 2016.

Côte d’Ivoire : B• La croissance économique demeurel’une des plus dynamiques du conti-nent. La poursuite des grands travaux,l’amélioration notable du climat desaffaires, les mesures de soutien ausecteur privé, une inflation contenueet l’amélioration du niveau de vie de la population devraient continuer àsoutenir l’activité en 2016 et à moyenterme.

• Les déséquilibres macroéconomiquesse sont réduits.

• Après deux années record, la pro-duction de cacao pourrait légère-ment diminuer cette année. Toutefois,les exportations devraient bénéficierencore de la bonne tenue du coursde cette matière première.

• La stabilité politique est sortie renfor-cée de la réélection, sans heurt,d’Alassane Ouattara en octobre 2015.

• La sécurité a été globalement restau-rée, en dépit de l’attentat djihadiste deGrand-Bassam en janvier 2016.

BAROMETRE

MODIFICATION DES ÉVALUATIONSCOFACE RISQUE PAYS

RECLASSEMENTS

Evaluations risque pays

L'évaluation pays Cofacemesure lerisque de défaut moyen des entre-prises d'un pays. Cette évaluationrésulte d'une combinaison des pers-pectives économiques et politiquesdu pays, du climat des affaires et de l'expérience de paiement enre-gistrée par Coface. Elle s'étend surune échelle de huit niveaux : A1, A2,A3, A4, B, C, D, E. Cette échellecomprenait jusqu’ici 7 crans seule-ment. Une huitième catégorie a étécréée afin d’ajouter de la granularitédans l’analyse risque pays : une partiedes pays faisant partie de la catégo-rie D sont désormais inclus danscette nouvelle catégorie E syno-nyme de risque de crédit extrême-ment élevé.

Ces pays sont :Afghanistan, Arménie, RépubliqueCentrafriquaine, Cuba, Erythrée, Iran, Irak, Libye, Soudan, Syrie,Timor-Leste, Vénézuela, Yémen,Zimbabwe.

Juin 2016

Pays Nouvelle évaluation risque pays

France A2

Italie A3

Lituanie A3

Slovénie A3

Lettonie A4

Roumanie A4

Côte d’Ivoire B

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9RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Mozambique : D• Les prévisions de croissance sontdégradées par la révélation de la dis-simulation par le gouvernement d'unedette de 1,4 Md USD. Le FMI et laBanque mondiale ont suspendu leuraide financière dans l'attente d'éclair-cissements. La dette publique pourraitatteindre 90% en 2016. La probabilitéd'un défaut souverain augmente. Lesinvestissements sont dissuadés par lemanque de confiance dans la fiabilitédu gouvernement et sa capacité àgérer le problème de son endette-ment.

• Dégradation de la situation politiqueavec la reprise de l'opposition duRENAMO contre le FRELIMO au pou-voir.

Zambie : D• Chute du cours du kwacha en 2015(perte de près de 50% de sa valeurface au dollar), en grande partie àcause du ralentissement chinois et del'impact de l'effondrement du prix ducuivre. La monnaie pourrait s'affaiblirdavantage si le dollar se raffermit.

• Les compagnies minières ont annoncédes programmes de réduction de leuractivité. Le pays continue à souffrir desprix bas et de la baisse de la produc-tion. Le déficit budgétaire (environ 8%en 2016) ne s'améliorera pas en 2016.La dette publique a plus que doubléentre 2012 et 2015, atteignant 53% duPIB en 2015 (58% prévu en 2016).

cédé à l'émission de ses premièresobligations souveraines depuis 2007.

Le programme Saudi Vision 2030 lancéen avril 2016 a pour objectif de réduirela dépendance de l’économie saou-dienne au pétrole. Néanmoins, ses effetsne se matérialiseront pas à court terme.

Algérie : C• Le pays reste fortement dépendant dusecteur des hydrocarbures. La politiquebudgétaire expansionniste menéejusqu’en 2015 a permis de limiter l'im-pact du choc pétrolier sur l'activitééconomique mais la croissance devraitralentir en 2016 en raison d’une baissedes dépenses publiques. Le pays aconnu en 2015 un déficit record pourla seconde année consécutive. Ce der-nier atteindrait 15% en 2016, aprèsavoir atteint 16% en 2015 selon les der-nières données du FMI. Le Fonds derégulation des recettes (FRR) tend às’épuiser (passant de 25,6% du PIB en2014 à de 12,3% du PIB en 2016).

• Le déficit du compte courant continuede se creuser, alors que les exporta-tions d'hydrocarbures ont chuté deprès de moitié. Les flux IDE restent fai-bles et n’excèdent pas 1% du PIB. Lesréserves de change bien qu’impor-tantes ont diminué.

Singapour : A3• L’économie singapourienne, dépen-dante du commerce, est exposée auralentissement structurel de la Chine

• La demande externe en provenancedes Etats-Unis, du Japon et de l’Eu-rope est plus faible que prévu etaffecte le secteur manufacturier dontla production est orientée vers l’export

• Le choc sur le marché des commodi-tés (y compris sur le pétrole) pénaliseégalement l’activité (activités de tra-ding, chute des activités d’exploration)

Arabie Saoudite : B• L'économie saoudienne subit les effetsnégatifs liés à un prix du pétrole bas.L'activité non pétrolière ralentit, ledéficit du solde public s’accroît et lesdépôts publics se modèrent, fragilisantainsi le système bancaire.

• Les indicateurs clés de l'activité horshydrocarbure montrent déjà les signesd’un ralentissement. Les transactionsATM, l’indice de confiance des entre-prises et le crédit au secteur privéralentissent depuis le début de l’année.L'indice des directeurs d'achat saou-diens (PMI) reste en dessous de samoyenne de long terme.

• Le déficit public se maintient à unniveau élevé. Suite à la baisse desréserves de change, le royaume a pro-

Evaluations risque pays

DÉCLASSEMENTS

Pays Nouvelle évaluation risque pays

Etats-Unis A2

Canada A3

Corée du Sud A3

Finlande A3

Hong Kong A3

Kowaït A3

Qatar A3

Singapour A3

Taïwan A3

Emirats Arabes Unis A4

Malaisie A4

Namibie A4

Arabie Saoudite B

Chine B

Algérie C

Angola D

Mozambique D

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10

AZERBAÏDJAN

Points forts Points faibles

l Abondance des ressources pétrolières etgazières

l Développement de nouvelles voies de transiténergétique vers l’UE

l Bon niveau de qualification de la main d’œuvre

l Diversification économique insuffisantel Risque de conflit armé avec l’Arméniel Problèmes de gouvernance et niveau élevé decorruption

Importations de biens, % du total

Zoneeuro

Indonésie Thaïlande IndeIsraël

47%

9% 8%

4% 4%

Zoneeuro

Russie Royaume-Uni

ChineTurquie

18%

14% 14%

8%

11%

Exportations de biens, % du total

L’économie azerbaïdjanaise devrait connaître en 2016 sa première récessiondepuis vingt ans

La croissance, affectée par la baisse des prix dupétrole, devrait être négative en 2016. Le secteurdes hydrocarbures (40% du PIB), en particuliercelui du gaz, demeurera prépondérant dans l’éco-nomie. La production de gaz devrait fortement pro-gresser grâce au lancement de la deuxième phasedu projet Shah Deniz, les livraisons ne devant tou-tefois pas commencer avant 2018-2019. L’activitédes services (30% du PIB) et de la construction,fortement soutenue par les investissements publicsau cours des dernières années, devrait reculer enraison d’une politique budgétaire plus restrictive.La consommation ne devrait pas être beaucoupplus dynamique en 2016 qu’en 2015 compte tenud’une politique budgétaire qui devrait être peuexpansionniste et d’une inflation qui resterait éle-vée. La persistance d’un prix bas des hydrocarbureset des taux d’intérêt élevés (porté de 5% à 7% enmars 2016) pèseront en outre sur les investisse-ments (hors projets d’infrastructure déjà lancés etsoutenus par l’Etat comme la construction de gazo-ducs). Enfin, la contribution des exportationsdevrait être contrainte par une faible progressiondes volumes et un cours des hydorcarbures quidevrait rester en 2016 inférieur à celui observé en2015.La hausse des prix à la consommation devrait sepoursuivre, alimentée par l’impact persistant de ladépréciation du manat face au dollar observée en2015.

Dégradation du déficit public mais stabilisation des comptes extérieurs

Malgré les efforts de consolidation budgétaire annon-cés fin 2015, le gouvernement ne devrait pas pouvoirrenoncer à une progression, même modérée, desdépenses sociales pour limiter la baisse des revenusréels. La priorité des projets d’investissements publicspourrait en revanche être revue. Le recul des dépensesdevrait être insuffisant pour compenser la baisse, plusforte qu’initialement prévue, des recettes pétrolières etgazières (50% des revenus de l’Etat). Par ailleurs, lesrevenus hors hydrocarbures devraient être fortementréduits par le repli de l’activité. Dans ce contexte, legouvernement a amendé, en février 2016, son projetde budget, désormais établi sur la base d’un cours dupétrole à 25 $/bl (hypothèse conservatrice). Le montant des actifs accumulés dans le fonds souve-rain SOFAZ, estimé à près de 34 milliards d’USD (plusde 50% du PIB) à fin 2015, confère à l’Etat une margede manœuvre confortable. Après la nette dégradation observée en 2015, lescomptes extérieurs devraient se stabiliser en 2016. Lesdévaluations en 2015 ont permis à l’Azerbaïdjan deretrouver une certaine compétitivité face notammentà la concurrence de produits russes dont les prix ontfortement baissé suite à l’effondrement du rouble.

Cependant, les exportations, très dépendante deshydrocarbures (95% du total) devraient peu progresseren raison du cours peu élevé du pétrole et du gaz etd’une production qui ne devrait pas augmenter forte-ment à court terme. Les importations devraient s’ac-croitre faiblement, en raison de la modération de lademande et des investissements publics. Les flux d’IDEresteraient importants, surtout pour les projets dans lesecteur des hydrocarbures (pipeline Trans-Anatolien –TANAP et Trans-Adriatique -TAP). La banque centrale (BCA) a renoncé à l’ancrage dumanat au dollar fin 2015, après que la devise ait perduenviron 50% de sa valeur face au dollar. Le régime deflottement dirigé introduit depuis vise à atténuer lesconséquences du cours bas du pétrole sur le budgetet préserver les réserves de change. Le cours du manats’est ainsi raffermi en début d’année 2016 et devrait sestabiliser, sous réserver de l’absence de nouvelle baissedes cours du pétrole. Le secteur bancaire, fortement dollarisé, a souffert dela dépréciation qui a fragilisé les bilans.

Stabilité politique qui n’exclut pas les tensions sociales

Le président Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 2003 aété réélu pour un troisième mandat en octobre 2013.Son parti (Parti du Nouvel Azerbaïdjan -NAP) a rem-porté les élections législatives de novembre 2015,boycottées par la majorité des partis d’opposition. Si le gouvernement est, jusqu’à présent, parvenu àmaintenir une certaine stabilité sociale et politiquegrâce à d’importantes ressources pétrolières, l’ac-croîssement des inégalités et le fort ralentissementde l’activité accentuent le mécontentement de lapopulation. Les risques de répression et la faiblessede l’opposition limitent toutefois les mouvements deprotestation. Par ailleurs, malgré quelques progrès, les perfor-mances en matière de gouvernance restent globale-ment moins bonnes que celles d’autres pays de laCEI, en particulier en termes de lutte contre la cor-ruption (172ème rang en 2014 alors que la Russieoccupe le 168ème et le Kazakhstan le 155ème).Enfin, le risque d’instabilité politique régionale resteélevé en raison des tensions avec l’Arménie concer-nant le statut du Haut-Karabakh, comme entémoigne la reprise, début avril 2016, du conflit armé.Aucun scénario de résolution du conflit ne semble, àcourt terme, pouvoir être envisagé.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

C

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUEMODÉRÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)*

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 9,3(p) : prévision * Dont les transferts du Fonds pétrolier (SOFAZ)

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 7 936

5,8 2,8 1,1 -3,2

2,4 1,4 5,0 8,0

1,4 -0,4 -2,0 -3,5

22,1 14,1 -0,5 0,0

13,8 15,9 20,6 25,6

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Points forts Points faibles

l 6ème économie mondiale l Population active croissante l Ressources minérales et agricoles variées et abondantes

l Industrie manufacturière de pointe : aéronautique,chimie, pharmacie, ingénierie pétrolière

l Résistance aux chocs exogènes : position extérieure créditrice, réserves considérables

l Manque de main d’œuvre qualifiée / systèmeéducatif lacunaire

l Carences dans les infrastructures (transport, énergie)

l Insuffisance de l’investissement l Coûts de production (salaires, énergie, logistique,crédit) élevés

l Dépense publique élevée et peu efficiente l Importance de la corruption et des inégalités

Importations de biens, % du total

Chine Zoneeuro

Argentine JaponEtats-Unis

18%

16%

12%

6%

3%

Zoneeuro

Chine Argentine NigériaEtats-Unis

17%16%

15%

4%

6%

Exportations de biens, % du total

Une récession qui devrait perdurer en 2016 Malgré une modération du rythme de contractionau PIB du premier trimestre 2016 par rapport auxtrimestres précédents, les perspectives pour l’éco-nomie brésilienne restent peu encourageantes. Surle plan interne, la consommation des ménages,principal moteur de la croissance, devrait encoresouffrir de la cherté du crédit, de la baisse dusalaire réel en raison du niveau encore élevé de l’in-flation et de la hausse du taux de chômage (autourde 11% en mai 2015). La hausse du nombre de chô-meurs affecte aussi l’offre de crédit bancaire : lesecteur bancaire, exposé à l’endettement desménages, devrait faire face à une progressionattendue des prêts non performants ce qui parti-cipe à la réduction de l’offre de crédit. L’investis-sement privé et public devrait continuer à secontracter du fait de la faiblesse de la demandeinterne et de la poursuite d’une politique d’austéritébudgétaire. Le commerce extérieur resterait péna-lisé par le ralentissement de la demande chinoiseet son impact sur les prix des minerais. La compé-titivité des exportations serait toujours pénaliséepar la faiblesse des infrastructures de transport etla rigidité de la réglementation du travail, et ce mal-gré les gains liés à la poursuite de la dépréciationdu réal face au dollar. Enfin, l’inflation devrait dimi-nuer en lien avec la faiblesse de la demande interne.Elle devrait néanmoins rester au-dessus de la ciblefixée par la banque centrale (4,5%) compte tenu dela dépréciation de la monnaie brésilienne. La pro-gression du chômage et le ralentissement des prixà la consommation devraient conduire à l’assouplis-sement de la politique monétaire vers la fin de l’an-née 2016.

Une dégradation plus importante que prévue du solde primaire en 2016 Les ajustements de la politique budgétaire initiés en2015, juste après la réélection de la présidente DilmaRousseff n’ont pas porté leurs fruits : l’inflation et ledéficit public n’ont pas cessé de progresser. L’absencede majorité au Congrès et la récession qui frappe lepays ont affecté l’ajustement des finances publiques,provoquant la rétrogradation du pays en catégoriespéculative par trois agences de notation. Le nouveaugouvernement intérimaire qui a pris ses fonctions enmai 2016 a d’ores et déjà annoncé un déficit primaireplus important que prévu estimé à près de 72 Mds BRL,soit 2,8% du PIB. Cette progression s’explique princi-

palement par la baisse des rentrées fiscales prévues surl’année, mais aussi par le déblocage des paiementsreportés dans le cadre de divers programmes financéspar l’Etat fédéral. Le nouveau gouvernement travailledésormais sur plan de réajustement budgétaire quidevrait être soumis à l’approbation du Congrès avantl’été prochain. Des propositions telles que la réformedu système de sécurité sociale ou encore l’augmenta-tion d’impôts sont envisagées. Le creusement du défi-cit budgétaire devrait conduire à une dynamiqueinquiétante de la dette publique, que le gouvernementestime à 73,4% du PIB en 2016, contre 66,5% du PIB en2015.

Amélioration du déficit courant tirée par labaisse des importations En 2016, le déficit du solde courant devrait s’amé-liorer grâce notamment à l’affaiblissement desimportations en raison du ralentissement de laconsommation privée et de l’investissement, ainsique de la dépréciation du réal brésilien qui a rendules importations plus onéreuses. En revanche, ladépréciation de la monnaie locale devrait participerau regain de compétitivité des exportations, maiscelles-ci resteront encore pénalisées par la baissedu prix des matières premières. Les échanges deservices et de revenus (tourisme, dividendes, inté-rêts) resteraient également déficitaires.

Les défis de la nouvelle administration de Michel Temer En mai 2016, le Sénat brésilien s’est prononcé enfaveur de l’ouverture de la procédure d’impeachmentà l’encontre de la présidente Dilma Roussef à 55 voixpour, soit 14 voix de plus que la majorité nécessaire.C’est son vice-président Michel Temer qui endossedésormais le rôle de président intérimaire en atten-dant la décision définitive du Sénat qui devrait avoirlieu en août 2016. Sauf imprévu, les deux tiers desvoix nécessaires au Sénat pour la mise à l’écart défi-nitive de la présidente devraient être atteints. MichelTemer devrait ainsi rester au pouvoir jusqu’aux pro-chaines élections de 2018, mais devra faire face à plu-sieurs défis dont celui de garantir la stabilité politiqueen raison de son manque de légitimité (il n’a pas étéélu démocratiquement). Le succès de son gouverne-ment dépendra principalement de sa capacité à fairepasser les réformes économiques pour sortir le paysde la crise et lui redonner de la crédibilité.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

A4

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 203,0(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 11 573

3,0 0,1 -3,8 -3,4

5,9 6,4 10,7 7,0

-3,1 -6,0 -10,3 -8,8

-3,0 -4,3 -3,3 -1,9

51,7 57,2 66,5 73,2

BRÉSIL11

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CHINE

Points forts

Points faibles

l Risque de surendettement externe limité grâceau niveau élevé des réserves de change et aumaintien d’un compte courant excédentaire

l Risque souverain contenu : dette publique large-ment domestique et libellée en monnaie locale

l Montée en gamme progressive l Développement des servicesl Développement des infrastructures

l Forte volatilité du marché d’actionsl Tensions sociales liées à la montée des inégalitésl La part de la consommation dans le PIB reste faible : le rééquilibrage du modèle de croissancechinois reste un enjeu à moyen terme

l Vieillissement de la population et tarissement progressif du vivier de main d’œuvre abondant etbon marché

l Surcapacités dans certains secteurs industriels etendettement élevé des entreprises

l Banques chinoises fragiles (progression rapidedes crédits et dégradation de la qualité des actifs)

l Ambiguïté des autorités sur l’arbitrage entre lesréformes et le soutien à la croissance

l Problèmes environnementaux

Etats-Unis

Hong-Kong Japon Coréedu Sud

Zoneeuro

17%16%

11%

6%

4%

Zoneeuro

Coréedu Sud

Etats-Unis

AustralieJapon

10% 10%

8%

5%

8%

Exportations de biens, % du total

Nouveau ralentissement de l’économie chinoise en 2016

Le ralentissement de l’économie chinoise devrait sepoursuivre en 2016. Les autorités ont entrepris desréformes nécessaires au rééquilibrage de la crois-sance au profit de la consommation et des services.Néanmoins, il affecte les profits des entreprises frag-iles. Malgré un assouplissement continu de la poli-tique monétaire depuis novembre 2014 et desmesures de relance budgétaire, l’investissementdevrait rester contraint en 2016. En effet, les entre-prises étant fortement endettées et de nombreuxsecteurs en surcapacité, l’assouplissement monétaires’avère inefficace et la volatilité des marchés finan-ciers pourrait dégrader la confiance des investisseurset des consommateurs. Dans ce contexte, le revenudisponible devrait progresser de manière moinsdynamique et la croissance de la consommation desménages se modérer quelque peu. Malgré un développement très rapide des ventes enligne, la croissance des ventes au détail s’essouffle. En dépit d’un rebond des prix immobiliers dans lesprincipales villes en 2015, les secteurs liés à la con-struction devraient rester déprimés en raison destocks importants. Toutefois, un effondrement dumarché immobilier est peu probable, les autoritésayant la capacité d’intervenir en cas de choc degrande ampleur. De plus, le développement des serv-ices, notamment financiers, se poursuit. En outre, les exportations devraient continuer à souf-frir de l’atonie de la demande mondiale. Néanmoins,les pressions baissières sur le yuan pourraientaccroître la compétitivité du pays.

Le risque de crédit des entreprises est de plus en plus élevé

Bien que le niveau d’endettement public soit souten-able, celui des collectivités locales est élevé (environ untiers du PIB) et reste opaque. Par ailleurs, les entreprises affichent des niveaux d’en-dettement très élevés que le développement dushadow banking rend difficile à évaluer. En septembre2015, la dette du secteur privé aurait représenté 205%du PIB. De plus, malgré les mesures d’assouplissementde la politique monétaire, les difficultés d’accès aufinancement des PME les conduisent souvent à avoirrecours au shadow banking à des taux prohibitifs. Dans ce contexte, on observe une dégradation de laqualité des actifs bancaires qui reste également sous-estimée en raison de l’importance du shadow banking.Le ratio de prêts non-performants a atteint 1,75% à lafin au premier trimestre 2016, son niveau le plus hautdepuis 2009. Augmenté des « prêts spéciaux », ce ratioatteint 5,76%. Le risque de crédit s’est fortement accru,en témoigne le nombre croissant de défauts sur lemarché obligataire chinois. Alors que le pays a connuson premier défaut en 2014, 24 entreprises (dont untiers d’entreprises publiques) ont fait défaut sur lemarché obligataire au premier trimestre 2016. L’intro-duction d’un risque réel de faillite est inévitable etréduira l’aléa moral créé par les interventions gouverne-mentales. La solvabilité des acteurs fragiles, dans le

contexte de ralentissement économique, sera toujoursà surveiller en 2016. Après avoir progressé de plus de 110% entre novembre2014 et juin, les bourses chinoises ont enregistré unecorrection marquée au cours de l’été 2015. Elles ontchuté de plus de 43% en moins de 3 mois. Début 2016,l’indice de référence a, également, perdu 17% puis s’eststabilisé. La volatilité est également élevée sur lemarché des changes. Bien que cette correction appa-raisse nécessaire après une telle envolée déconnectéedes fondamentaux des entreprises, la volatilité desactions génère des risques supplémentaires. L’utilisa-tion massive des opérations sur marge (les investis-seurs empruntent pour acheter des actions) accroît lerisque de crédit et pourrait aggraver la spirale baissière.

L’environnement des affaires continue de pâtir de lacunes

Tout en réaffirmant la suprématie du Parti Commu-niste Chinois (PCC), la session du comité central duPCC d’octobre 2014 s’est conclue par des décisionsrelatives à l’amélioration de l’Etat de droit. De plus,le 5ème plenum du parti communiste, qui s’est tenu enoctobre 2015, a mis fin à la politique de l’enfantunique et réaffirmé la volonté des autorités dedévelopper le système de protection sociale. Néan-moins, le projet de réforme sur la sécurité nationaleinquiète les ONG et les investisseurs étrangers. Bienque la transition avec l’administration précédente sesoit faite sous le signe de la continuité, le présidentXi Jinping bénéficie d’une autorité sans précédentsur le PCC, permise notamment par sa campagneanti-corruption qui vise jusqu’aux plus hautes per-sonnalités du parti. Néanmoins, le tandem Xi Jinping–Li Keqiang fait face à des tensions à la fois socialeset ethniques. Le pays est marqué par une agitationouvrière de plus en plus importante qui a conduit lesautorités à publier un guide sur le développementdes « relations harmonieuses au travail ». Enfin, deslacunes majeures de gouvernance persistent notam-ment en termes d’accès aux bilans des entreprises etsurtout de protection juridique des créanciers.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

B

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE FAIBLE

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)*

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (milliard d’habitants - 2014) 1,4(p) : prévision * Comprend la dette centrale et locale (hors véhicule de financement)

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 7 572

7,7 7,3 6,9 6,5

2,6 2,0 1,5 1,8

-1,1 -2,1 -2,3 -3,0

2,5 1,7 2,4 3,3

39,4 41,1 43,2 46,0

Importations de biens, % du total

12

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Points forts Points faibles

l Potentiel touristiquel Dette extérieure gérablel Soutien politique et financier des monarchies du Golfe et de pays occidentaux

l Pauvreté (40% de la population) et chômageélevés

l Déficits jumeauxl Faible niveau des réserves de change l Système bancaire vulnérable au risque souverain

Importations de biens, % du total

Zoneeuro

Arabiesaoudite

Turquie Etats-Unis

Inde

24%

7% 7%

5%4%

Zoneeuro

Chine Koweit UkraineEtats-Unis

24%

11%

7%

4%5%

Exportations de biens, % du total

EGYPTE

Un dynamisme qui s’essouffle en 2016En 2016, l’économie égyptienne montre des signesde ralentissement. Le secteur touristique déjàéprouvé par l’attentat visant l’avion russe en octobre2015 continuerait de voir son activité se contractersuite au nouvel incident qui a frappé l’aviation civileégyptienne en mai 2016. Le nombre de touristes asubi une diminution supérieure à 25% sur les 9 pre-miers mois de l’année fiscale 2015/2016 et ce nombredevrait faiblir au second semestre 2016. Quant aunombre de nuitées touristiques, il a baissé de 38,5%sur la même période. Les principaux moteurs decroissance seront les secteurs publics mais aussi ladistribution et l’agriculture. Bien qu’en diminution en 2016, l’inflation qui entrai-nait une augmentation des coûts de productiondevrait rester forte. De même, la rémanence des problèmes d’approvisionnement en intrants, de cou-pures d’électricité et de manque de devises étran-gères continueraient de plomber les perspectives dusecteur. En 2016, les autorités égyptiennes devraientcontinuer de soutenir la croissance par de nombreuxprojets énoncés dans le discours de politique géné-rale du Premier Ministre Sherif Ismail dont la créationde la zone économique du Canal de Suez et la créa-tion de villes nouvelles. Un total de douze projets aété recensé et devrait être implémenté en 2016 dansdifférents secteurs (électricité, désalinisation, mines).A moyen terme, la mise en exploitation du champgazier découvert par ENI devrait contribuer à uneaugmentation de la croissance potentielle.

Une consolidation des dépenses publiques En 2016, le déficit public ne devrait pas diminuer. Eneffet, afin d’assurer un soutien à l’activité, les dépensesaussi bien courantes que d’investissement devraientprogresser. L’entrée en vigueur des programmessociaux visant l’éducation et la santé présentée dans lecadre de la stratégie quinquennale de développement2014/2019 devait être lancée en 2016. Les autoritésentendent financer cet accroissement des dépensespar une augmentation des prélèvements obligatoiresassociée à l’élargissement de l’assiette fiscale. Uneréforme complétant la mise en place de la TVA devraitêtre ratifiée par le nouveau parlement en 2016. La dettepublique reste élevée et progresse annuellement nour-rie par les importants déficits publics. Le retour à unestabilité politique et les signaux positifs lancés par lesautorités aux marchés financiers ont facilité le recoursà l’endettement extérieur avec le lancement en avril2015 d’une émission obligataire en euros de 1,5 milliardsde dollars.

Des comptes extérieurs qui restent déficitairesLe compte courant devrait rester déficitaire en 2016.En raison de la faiblesse des recettes touristiques, lesurplus de la balance des services s’est fortementcontracté. En outre, les transferts nets se sont éga-lement considérablement réduit. Le déficit de labalance commerciale devrait cependant s’atténuergrâce au recul des importations. L’amélioration laplus marquée devrait venir de la hausse des IDE quiont augmenté de 78% de juillet à décembre 2015 etqui devrait continuer de progresser. Par ailleurs, le pays fait face à une diminution desréserves de change. Après avoir imposé un contrôlede change strict en 2015, la banque centrale égyp-tienne a procédé en mars 2016 à une dévaluation dela livre de 14% de façon à limiter les pressions bais-sières sur la devise égyptienne. En dépit de cettedévaluation, la différence entre le taux de changeofficiel de 8,83 livres pour un dollar reste au-dessusdu taux de change du marché parallèle. La banquecentrale devrait en plus des mesures monétairesavoir recours à des peines d’emprisonnement et delourdes amendes en vue de sanctionner les bureauxde changes n’appliquant pas le taux de change offi-ciel. La banque centrale a néanmoins observé récem-ment une légère amélioration de ses réserves endevises passant au-dessus des 17 Mds.

Des élections législatives consensuelles En dépit d’un climat général plus apaisé, la période àvenir s'annonce délicate pour le pays. Les manifesta-tions réprimées par la police et l’armé mais aussi lesprocès à l’encontre de plusieurs journalistes renfor-cent un climat de tension latent. L’Egypte qui axe sapolitique étrangère sur la lutte contre le terrorismedoit faire face à la menace croissante des djihadistessur son propre territoire dans le Sinaï notamment oùl’Etat islamique a revendiqué l’attentat sur l’avion civilrusse mais également à la frontière libyenne où lesmouvements djihadistes se renforcent face au videpolitique que connait la Lybie.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ÉLEVÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)*

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 86,7(p) : prévision * Années fiscales de juillet à juillet

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 3 304

2,1 2,2 4,1 3,2

6,9 10,0 10,9 9,6

-13,3 -12,9 -11,6 -11,4

-2,2 -0,7 -3,6 -5,3

84,6 85,9 87,6 89,3

13

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EQUATEUR

Points forts

Points faibles

l Important potentiel minier, pétrolier, gazierl Prochaine autosuffisance énergétique grâce àl’hydroélectricité

l Potentiel touristique (flore, faune, patrimoine)l Diversité climatique permettant de nombreusescultures

l Richesses marines : 1er exportateur de crevettes

l Economie peu diversifiée, dépendante du pétrole l Infrastructures insuffisantes (routes, barrages) et faible qualification de la main d’œuvre

l Historique de défaut souverain l Faiblesse des investissements privés nationaux et étrangers

l Interventionnisme étatique l Crédit onéreux et encore peu développé l Opposition des populations indigènes et desécologistes au développement des ressourcesprimaires

Etats-Unis

Zoneeuro

Pérou ColombieChili

44%

10% 9%6%

5%

Etats-Unis

Chine Colombie PanamaZoneeuro

32%

13%

10%

5%

8%

Exportations de biens, % du total

Importations de biens, % du total

L’activité sera fortement affectée par la faiblesse des prix du pétrole et le tremblement de terre survenu début avril L’économie équatorienne, principalement soutenuepar la dépense publique grâce aux revenus dupétrole, a subi le choc de la baisse du prix des hydro-carbures et est entrée en récession au premiersemestre 2015. L’Equateur a été le deuxième pays leplus touché par la chute du prix du brut en Amériquelatine, après le Venezuela. En 2016, l’activité devraitencore pâtir du niveau bas du prix du pétrole et dela perte de compétitivité des exportations non pétro-lières en raison de l’appréciation du dollar américainface aux devises colombiennes et péruviennes (prin-cipaux partenaires commerciaux de la région). Letremblement de terre survenu début avril devraitaggraver encore davantage la récession. Le gouver-nement a annoncé que le coût s’élèverait à 3,3 mil-liards de dollar (0,3% du PIB). L’épicentre se trouvaitprès de Pedemales, la capitale de la production decrevettes (premier exportateur mondial), ce quidevrait affecter la production aquacole. L’absencedes moyens de l’Etat devrait contribuer à la baissede l’investis-sement public alors que l’investissementprivé souffrirait du ralentissement de l’offre de crédit,les banques ayant comme priorité imposée le finan-cement du secteur public. La consommation desménages devrait rester faible, affectée par la haussedu chômage, le gel des salaires, l’augmentation decertains impôts et par les restrictions des importa-tions. Le ralentissement de la demande internedevrait ralentir les pressions inflationnistes en 2016.

Restrictions budgétaires accrues à la suite du tremblement de terre La faiblesse du prix du pétrole, qui génère plus du tiersdes recettes budgétaires, force à nouveau le gouver-nement à prendre des mesures restrictives afin de limi-ter la hausse du déficit public (gel des salaires desfonctionnaires, augmentation des taxes à l’importation,baisse des subventions, etc.). Le tremblement de terred’avril n’a fait qu’accroître le besoin de financement del’Etat. Ce dernier devrait être couvert grâce aux prêtsde la Chine et des institutions multilatérales (FMI,Banque mondiale). Une batterie de nouvelles mesuresa également été annoncée afin de financer une partiede l’effort de reconstruction (nouvelles recettes esti-mées à un milliard de dollars) : augmentation de deuxpoints de pourcentage de la TVA (désormais à 14%)durant un an, hausse de l’impôt sur les sociétés de troispoints de pourcentage (à 25%), mais aussi augmenta-tion temporaire de l’impôt sur les salariés et des plusaisés. Une vague de privatisations pourrait aussi inter-venir dans le courant de l’année afin de combler lebesoin de financement, a annoncé le Président Correa.Le pays pourrait également avoir recours aux marchésinternationaux mais à des coûts plus élevés. La dettepublique devrait ainsi progresser à près de 38% du PIB,soit juste en deçà du seuil légal de 40% prévu par laconstitution. Elle reste majoritairement détenue par laChine, dont les prêts sont gagés sur l’octroi de conces-sions minières, les recettes pétrolières et la productiond’électricité future.

La baisse des exportations pétrolières continue d’affecter le solde courant En 2016, le déficit courant devrait continuer d’aug-menter, affecté par la dégradation de la balancecommerciale en raison de la baisse du prix des pro-duits pétroliers et de l’appréciation du dollar (l’Équa-teur étant une économie dollarisée). Les exportationsde pétrole et dérivés représentent en effet près de50% des exportations du pays et 20% des importa-tions. Malgré l’appréciation du dollar qui rend lesimportations moins coûteuses, celles-ci devraientaussi ralentir compte tenu de la hausse des taxes etdroits de douane à l’importation mises en place enmars 2015, mais aussi à cause de ralentissement dela demande interne. La balance des services restedéficitaire, les coûts du fret et les services pétrolierspayés à des compagnies étrangères excédant lesrecettes touristiques. La balance des revenus estaffectée par les sorties significatives de capitaux etles IDE, en baisse, ne suffisent pas à financer le déficitdu solde courant.

Le président Rafael Correa renonce à être candidat aux prochaines élections présidentielles Les prochaines élections présidentielles et législa-tives en Equateur sont prévues en février 2017. Leprésident Rafael Correa du parti Alianza Pais (PA) aexprimé son souhait de ne pas se représenter. Bienque l’amendement à la constitution permettant auprésident de se représenter indéfiniment soit voté,celui-ci n'entrerait en vigueur qu’en 2021. Le candidatsusceptible de lui succéder semble être son ancienvice-président, Lenin Moreno. Le maintien au pouvoirdu PA n’est cependant pas gagné d’avance du faitdes divisions qui se sont formées au sein de la majo-rité et à la baisse de popularité de l’actuel gouverne-ment. L’environnement des affaires devrait rester médiocremalgré l’adoption des reformes, incitations fiscales,visant à attirer les investissements privés. L’absencede recours aux tribunaux d’arbitrage internationaux,l’interventionnisme de l’Etat, ainsi que la baisse per-sistante du prix des matières premières réduisentl’attractivité du pays.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ÉLEVÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 16,0(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 6 273

4,6 3,7 0,3 -3,0

2,7 3,6 3,9 2,1

-4,6 -5,3 -5,3 -3,9

-1,0 -0,6 -2,5 -2,8

25,9 31,2 34,5 38,3

14

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15

Turquie Italie Bulgarie ChypreAllemagne

12%

9%

7%

5% 5%

Allemagne Russie Italie ChineIrak

10% 10%

8% 8%

5%

GRÈCE

Points forts

Points faibles

l Soutien de la communauté financière internatio-nale, possibilité d’un allègement de dette fin 2018

l Leader mondial du transport maritimel Attractivité touristique

l Dette publique très élevéel Qualité du portefeuille des banques très dégradéel Faiblesse des institutions publiques, forte évasionfiscale

l Base industrielle limitée, faible contenu techno-logique des exportations (produits alimentaires,chimie, métaux, pétrole raffiné)

l Tensions sociales entretenues par la rigueur budgétaire et un chômage massif

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

L’activité devrait reprendre au secondsemestre 2016

Après être à nouveau entré en récession en 2015, dufait des incertitudes engendrées par l’arrivée au pou-voir de Syriza et de l’instauration, en milieu d’année,d’un contrôle des capitaux, le pays devrait renouerprogressivement avec la croissance au secondsemestre 2016 grâce au regain de confiance générépar l’apaisement des tensions avec la communautéfinancière internationale. La conclusion attendue dela 1ère revue du programme du Mécanisme européende stabilité suite à l’accord trouvé le 25 mai 2016 parla zone euro et la mise en œuvre, début juin, demesures additionnelles, doit se traduire par unereprise des décaissements européens et devraitouvrir la voie à un allégement de dette fin 2018. Leregain de confiance lié à ces derniers développe-ments devrait permettre de lever le contrôle descapitaux et favoriser la reprise de l’investissement.Les tirages sur le plan d’aide devraient notammentpermettre à l’Etat de s’acquitter de ses arriérés, etréinjecter par ce biais des liquidités dans l’économie.Le taux de chômage devrait continuer à baisser légè-rement en 2016 du fait des réformes menées ces der-nières années et de la reprise de l’activité. Il restecependant très élevé (24,4% de la population activeau 4ème trimestre 2015).

D’importantes réformes ont été votées enmai 2016

Le 3ème plan d’aide, après ceux de 2010 et 2012,approuvé par l’Eurogroupe en août 2015, prévoit lamise à disposition de 86 milliards d’euros en échangede la mise en œuvre d’importantes réformes. Le Parle-ment grec a approuvé un certain nombre d’entre-ellesentre l’été et la fin de l’année 2015, dont la règlementa-tion des saisies immobilières. Au cours du mois de mai2016, celui-ci a adopté les réformes controversées desretraites et de la fiscalité ainsi que de nouvelles mesuresde rigueur réclamées par les créanciers (alourdisse-ment des taxes indirectes, création d’un nouveau fondsde privatisation, d’une Autorité indépendante des reve-nus publics et d’un mécanisme de correction permet-tant de réduire automatiquement les dépenses del’Etat si le pays dévie de sa trajectoire budgétaire). Il ena été de même, début juin 2016, après de fortes hésita-tions, pour les mesures additionnelles (suppressionprogressive d’une prime accordée aux retraités, priva-tisation d’un opérateur électrique, levée des restrictionsconcernant la vente des prêts non performants garantispar l’Etat).

Des progrès ont été réalisés sur le plan budgétaire mais la dette publique ne peutêtre ramenée sur une trajectoire soutenableque grâce à un allègement conséquent

Le recul plus limité que prévu de l’activité, l’effortd’ajustement budgétaire opéré au second semestre2015 et des facteurs ponctuels ont permis au paysde dégager un léger excédent primaire (hors intérêts

de la dette et soutien bancaire) l’année dernière, soitun résultat supérieur à l’objectif fixé. La recapitalisa-tion des banques, achevée en fin d’année, a toutefoisporté temporairement le déficit public total à plus de7% du PIB. Les réformes et mesures prises en 2016devraient permettre de générer de nouvelles écono-mies et de contenir le déficit autour de 3,6% du PIBcette année. Grâce à la reprise de l’assistance finan-cière, le défaut de paiement de l’Etat devrait être unenouvelle fois évité. En outre, si les engagements prisau titre du plan de sauvetage sont tenus, la Grècedevrait bénéficier, fin 2018, d’un important allège-ment de dette sous forme d’un reprofilage des prêtseuropéens. Toutefois, même après une restructura-tion, la dynamique de cette dernière restera très sen-sible aux chocs économiques et budgétaires.

Le secteur bancaire est en convalescence

Les banques ont traversé une crise grave marquée parla privation de l’accès aux marchés de capitaux inter-nationaux, la fuite des dépôts, une longue récessionet les pertes entrainées par la restructuration forcéede la dette souveraine grecque en 2012. Les banquesont été recapitalisées et restructurées en 2014 puisrecapitalisées une nouvelle fois fin 2015. Cependant,leur rentabilité et la qualité de leurs actifs restent trèsdégradée (les prêts non performants représententprès de 35% du total des crédits). Enfin, si l’instaura-tion du contrôle des capitaux a permis d’endiguer lesretraits de dépôts, ceux-ci ne se sont pas reconstitués.La situation du secteur devrait rester fragile en 2016même si des efforts sont entrepris pour résoudre leproblème des créances douteuses.

La vie politique reste marquée par la criseéconomique et financière

Le pays a connu ces dernières années une forte insta-bilité gouvernementale (cinq élections législatives etun referendum en sept ans), tous les gouvernementsayant été tiraillés entre les exigences des bailleurs defonds et la nécessité de prévenir une explosionsociale. Le gouvernement actuel, conduit par le partide la gauche radicale « Syriza », sorti vainqueur denouvelles élections législative anticipées (septembre2015), ne dispose plus que d’une majorité de deuxsièges au Parlement et reste donc fragile. Le pays seretrouve, par ailleurs, en première ligne de la crisemigratoire.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

A3

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 11,0(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 21 648

-3,2 0,7 -0,2 -0,2

-0,9 -1,4 -1,1 0,0

-13,0 -3,6 -7,2 -3,6

-2,0 -2,1 0,0 -0,2

177,7 180,1 176,9 183,0

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16

Allemagne Autriche Slovaquie ItalieRoumanie

29%

6% 6%5% 5%

Allemagne Autriche Chine SlovaquieRussie

26%

7% 7%6% 6%

Points forts

Points faibles

l Excédent commerciall Infrastructures de bonne qualité grâce aux fondseuropéens

l Economie diversifiéel Main d’œuvre qualifiéel Inclusion dans la chaîne de production européennel Comportements de paiement généralement satisfaisants

l Population vieillissante et faible taux participationà la population active

l Education et formation professionnelle lacunairesl Faibles marges de manœuvre budgétairel Endettement extérieur élevé et exposition aurisque de change

l Fragilité du secteur bancairel Dépendance énergétique : 50% des besoinsimportés, 40% de la seule Russie

l Insuffisance de l’innovation et de la R&Dl Mauvais ciblage de la politique sociale

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

Activité soutenue par la consommation privée

La croissance devrait nettement diminuer en 2016. Cecreux s’explique par le recul attendu de l’investisse-ment public lié au fait que l’on se trouve entre deuxcampagnes de financement européen. Cette baissetemporaire des financements structurels européenspèsera également sur l’investissement privé, même siles PME (l’essentiel du tissu économique) bénéficie-ront, pour la dernière année, du Plan de financementpour la croissance consistant à mettre à dispositiondes prêts, à hauteur d’environ 2% du PIB, à un tauxmaximum de 2,5%. Simultanément, un nouveau méca-nisme relais, le Programme de soutien à la croissance,visera à inciter les banques à prêter aux PME en leuroffrant divers avantages, notamment une réductionde la taxe sur leurs actifs de 0,53 à 0,31% et une priseen charge partielle du risque de taux d’intérêt. Lacontribution majeure à la croissance proviendrait dela consommation des ménages. L’emploi continueraitde progresser grâce, notamment, à l’augmentationdes embauches dans le cadre du Programme d’em-plois publics auquel doivent adhérer tous les sans-emploi pour percevoir indemnités et aides.L’agriculture et les services publics sont les plusdemandeurs de cette main d’œuvre bon marché. Lesménages profiteront de la baisse de 16 à 15% du tauxd’imposition unique des revenus, de la hausse desprestations sociales et de la baisse de la TVA sur cer-tains produits (logements neufs, produits porcins). Enoutre, le salaire moyen continuerait d’augmenter plusrapidement que les prix, dont la progression seraitmodérée. En raison de l’imbrication de l’industrie hon-groise dans la chaîne de production et de la reprisede la demande européenne, les exportations conser-veraient leur dynamisme. Les ventes de véhicules etde pièces automobiles (5% du PIB) pourraient, enoutre, encore progresser.

Stabilisation du déficit public à un niveaumodéré, mais une dette toujours élevée

Malgré le coût de la conversion des prêts des ménagesdu franc suisse au forint (inférieur à 1% du PIB) et labaisse de l’impôt sur le revenu, les comptes publicsdevraient afficher en 2016 un déficit stable, de 2%.L’Etat compte sur une augmentation du produit de laTVA grâce au suivi à distance des caisses enregis-treuses et prévoit de privatiser une grande partie desterres agricoles qu’il détient. L’accumulation des défi-cits budgétaires antérieurs a laissé place à un endette-ment significatif, mais dont le poids (75% du PIB fin2015) devrait commencer à s’alléger. Un tiers de ladette (contre 50% fin 2011) est libellé en euros et sa partdétenue par des non-résidents est tombée à 50%, dufait des incitations de la banque centrale pour que lesbanques commerciales et les ménages investissentdans des titres publics en forints.

Confortable excédent commercial, mais prudence des investisseurs étrangers

L’excédent courant devrait encore augmenter en2016, aidé par la reprise en Europe et une factureénergétique toujours modérée. Grâce aux véhiculeset pièces automobiles, à l’électronique domestique, àl’électroménager, à l’agroalimentaire, aux médica-ments, aux dispositifs médicaux, aux services auxentreprises et aux ménages (prestations médicales,tourisme), les échanges de biens et de services sontde plus en plus excédentaires depuis 2009. Ajoutésaux financements européens et aux transferts desexpatriés, cet excédent permet de faire face au rapa-triement de leurs revenus par les investisseurs étran-gers et aux investissements des ménages hongrois àl’étranger. Les nouveaux investissements étrangers nedevraient plus reculer et afficher une modeste pro-gression. Leurs secteurs de prédilection, comme l’au-tomobile, l’électronique et la pharmacie sont engrande partie épargnés par l’interventionnisme éta-tique. A l’inverse, les télécommunications, l'énergie, labanque et les médias resteront sous la pression del’Etat. Celui-ci a pris des mesures (fiscales, impositionde prix…) à l’encontre des grandes entreprises, géné-ralement étrangères, qui réduisent leur rentabilité etles incitent à se désengager au profit d’acteurs hon-grois publics, mais aussi privés. Par ailleurs, le poidsde la dette extérieure (hors dettes liées aux investis-sements directs étrangers) diminue (75% fin 2015contre 115% du PIB fin 2011), essentiellement du fait dudésendettement des banques et des entreprises. Lapart de l’Etat et de la banque centrale (58% du total)est stable.

Le premier Ministre Viktor Orban maintien son positionnement nationaslite et interventionniste

Viktor Orban et le Fidesz, parti nationaliste de centredroit, associés au Parti populaire démocrate-chrétien,ont été reconduits au gouvernement en avril 2014.Face à la concurrence électorale du Jobbik, parti d’ex-trême droite qui lui a fait perdre sa majorité des deux-tiers (nécessaire pour modifier la constitution) lorsd’une élection partielle, Viktor Orban a accentué sondiscours nationaliste, notamment face aux réfugiés.Cela entretient les tensions avec les partenaires euro-péens déjà échaudés par l’attitude hongroise compré-hensive vis-à-vis de la Russie dans l’affaire ukrainienneou les réformes institutionnelles défavorables à l’équi-libre des pouvoirs et aux libertés. En dépit de l’inter-ventionnisme étatique et des affaires de corruption,l’environnement des affaires reste satisfaisant, moinsbon qu’en Pologne et en Slovaquie, mais bien meilleurqu’en Roumanie et en Bulgarie. Le comportementgénéral de paiement est bon.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A3

A2

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 9,9(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 13 870

1,9 3,7 3,0 2,0

1,7 0,0 0,0 0,3

-2,5 -2,5 -2,0 -2,0

4,1 4,0 4,4 5,0

77,3 76,9 75,0 74,0

HONGRIE

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17

Points fortsPoints faibles

l Situation géographique privilégiée dans unerégion dynamique

l Epargne nationale très élevée (autour de 23% du PIB)

l Dette publique détenue à 90% par des investis-seurs locaux

l Difficulté à consolider les finances publiques et à sortir de la déflation

l Réduction de la population active et part grandissante des travailleurs précaires

l Instabilité gouvernementale l Faible productivité des petites et moyennesentreprises

Importations de biens, % du total

Etats-Unis

Chine Coréedu Sud

Hong KongZoneeuro

19%18%

8%7%

6%

Chine Etats-Unis

Australie Arabiesaoudite

Zoneeuro

22%

9%8%

6%6%

Exportations de biens, % du total

La croissance n’arriverait pas à décoller en 2016

En 2015, la croissance est demeurée atone, portéepar le commerce extérieur et la consommationpublique. L’économie a affiché une croissance rési-liente au premier trimestre 2016, mais les Abenomicsne donnent pas les résultats escomptés : le risque dedéflation persiste, la dette publique est toujours trèsélevée. Les perspectives de croissance cette annéedemeurent au final limitées. Certes, la consommationprivée soutiendrait l’activité grâce à un léger redres-sement des salaires (+2,2% après les négociations auprintemps 2015, la plus forte hausse depuis 17 ans)et au plan d’urgence annoncé en novembre, qui pré-voit une hausse de 3% du salaire minimum et desmesures de soutien (extension de l’accès à l’assu-rance chômage, aide aux retraites). Néanmoins ladynamique resterait modeste comme en témoignela décision du Premier ministre de reporter pour laseconde fois la hausse de la TVA de 8 à 10% à octo-bre 2019, (initialement prévue en octobre 2015 puisavril 2017). Le taux de chômage se maintiendrait auplus bas autour de 3%, la progression des salairesserait toujours entravée par la tendance des entre-prises à ne pas redistribuer suffisamment leurs pro-fits, ainsi que la structure rigide du marché du travailnippon (faible mobilité et dualité marquée). L’inves-tissement privé ne se redresserait pas significative-ment en 2016, pénalisé par le comportementattentiste des entreprises au vu des incertitudespesant sur la reprise mondiale ainsi que les pressionsà l’appréciation du yen. Toutefois il serait favorisé parl’allègement de la fiscalité, les bonnes conditionsfinancières et par des progrès en termes de gouver-nance.L’inflation peinerait à rester positive en 2016, malgrél’arrêt du repli du prix du pétrole (la chute du prixavait limité la hausse de l’inflation en 2015, mais l’in-flation hors énergie et alimentaire peine à rester posi-tive). Elle resterait donc largement inférieure à lacible de 2% de la banque centrale. Un ralentissement chinois brutal et un manque derebond des salaires constituent les principaux aléasbaissiers sur la croissance. Au-delà du programmed’achats d’actifs actuel (80 000 Mds de yens par an),la Banque centrale a introduit un taux d’intérêt néga-tif à -0,1% en janvier 2016. Néanmoins, même si unenouvelle baisse n’est pas à exclure cette année l’im-pact positif de cet assouplissement serait modéré auvu de l’ampleur de la liquidité déjà existante.

La consolidation des finances publiquesreste un enjeu crucial

Le déficit public se stabiliserait à un niveau élevé en2016. La hausse des dépenses sociales (santé) pèseconsidérablement sur le budget de l’Etat alors que lesrecettes sont insuffisantes. Le gouvernement a toute-fois décidé de repousser à nouveau la hausse de TVAen 2019 et de poursuivre la réforme de la fiscalité desentreprises (baisse du taux d’impôt et élargissement

de l’assiette). A la suite du tremblement de terre àKyushu en April 2016, 780 milliards de yens seraientajoutés au budget pour aider à la reconstruction,(tou-tefois le gouvernement évoque un coût budgétaire nulavec une compensation via la réduction du service dela dette). Par ailleurs, un plan de relance est prévu etpourrait s’établir entre 5000 à 10 000 milliards de yens.La consolidation budgétaire reste un enjeu essentielpour le pays, et bien que le gouvernement ait réaffirméson objectif d’atteindre un surplus primaire d’ici 2020,des efforts plus importants apparaissent nécessairespour atteindre cet objectif. L’excédent courant se maintiendrait en 2016, en raisond’un déficit commercial toujours limité par une factureénergétique modérée. Néanmoins les exportationspourraient être pénalisées par l’appréciation du yenface au dollar constatée en début d’année. En liennotamment avec cette appréciation, Toyota prévoitd’ailleurs une baisse de ses bénéfices nets de l’ordre de35% pour l’année fiscale 2016-2017. La balance des ser-vices s’améliorerait sous l’effet de la hausse du tourisme(en raison de l’assouplissement de règles sur l’octroi devisas en Asie) et les IDE demeureraient globalementstables.

Shinzo Abe réélu, mais en perte de popularité

En septembre 2015, Shinzo Abe a été reconduit à latête du PLD (Parti libéral démocrate au pouvoir). Lerôle de l’opposition reste faible. Des élections séna-toriales devraient avoir lieu en juillet 2016. En cas devictoire, Shinzo Abe pourrait rester au pouvoirjusqu’en 2018. Néanmoins, le manque de résultatsdes Abenomics et le tremblement de terre à Kyushupourraient réduire à nouveau sa côte de popularité.En Juillet 2016, la moitié des sièges, à la Chambre desConseillers, sera renouvelée. Ce vote constitueradonc un test pour le parti au pouvoir. Concernant l’environnement des affaires, les autori-tés ont annoncé dans le plan d’urgence de novembrela facilitation des procédures pour inciter les PME àinvestir. En outre, un accord de principe a été concluen octobre 2015, concernant le Partenariat transpa-cifique de libre échange (12 pays concernés). L’enjeuest d’harmoniser les normes en réduisant les droitsde douane et de contrebalancer l’influence grandis-sante de la Chine.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A2

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 127,1(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 36222

1,4 -0,1 0,6 0,5

0,4 2,7 0,8 0,2

-8,5 -6,2 -5,2 -5,2

0,8 0,5 3,3 3,0

244,5 249,1 248,1 249,3

JAPON

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18

Chine Zoneeuro

Inde Royaume-Uni

Afriquedu Sud

29%27%

20%

6%

2%

Afriquedu Sud

Chine Zoneeuro

Etats-Unis

Inde

27%

17% 17%

3%

9%

Points forts Points faibles

l Situation géographique privilégiée : longue façademaritime, proximité avec le marché sud-africain

l Importantes richesses minières (charbon), agricoleset hydroélectriques

l Immenses ressources gazières découvertes aularge des côtes en 2010

l Faible diversification ; dépendance aux coursdes matières première (aluminium, charbon)

l Insuffisance des infrastructures de transport etportuaires qui contraint fortement les capacitésd’exportation de matières premières

l Forte dépendance à l’aide internationale et àl’économie sud-africaine

l Faiblesse de la gouvernance

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

Net repli de la croissance attendu en 2016

La croissance devrait baisser en 2016. Le secteuragricole devrait notamment souffrir de la sécheresseprovoquée par le phénomène météorologique El-Niño. L’activité industrielle, en particulier la produc-tion de charbon pourrait bénéficier de la nouvelleligne ferroviaire reliant les mines du centre du paysau port de Nacala, mise en service mi-2015. Mais, larévélation d’un important montant de dette dissi-mulé par le gouvernement aux institutions finan-cières multilatérales, aura un impact très négatif surles flux d’investissements directs et financiers. La baisse attendue des dépenses d’investissementspublics, devrait en outre peser sur le secteur de laconstruction, traditionnellement porteur pour l’éco-nomie mozambicaine. La faiblesse de la demandeextérieure et le niveau bas des cours des principalesmatières premières exportées par le Mozambique(aluminium et charbon), devraient également limiterla contribution des exportations à la croissance.Enfin, la consommation privée devrait être freinéepar la forte hausse de l’inflation, alimentée par l’im-pact de la sécheresse sur les prix des biens alimen-taires, la hausse de certains tarifs publics (enparticulier électricité) et les effets de la dépréciationdu metical.

Une dégradation des finances publiques etdu déficit courant difficile à éviter

Depuis la forte détérioration du solde budgétaireobservée en 2014, le gouvernement a mis en placedes mesures de consolidation budgétaire, en parti-culier dans le cadre de l’accord conclu avec le FMIen octobre 2015. Le scandale concernant la dettenon divulguée pourrait compromettre ces efforts,les principaux donateurs (FMI, Banque Mondialenotamment) ayant suspendu leur aide, alors que lesdons représentent environ 10% des revenus del’Etat. La dégradation du solde budgétaire pourraittoutefois être atténuée par des mesures visant àélargir la base d’imposition et améliorer le recou-vrement des impôts. La dette publique (majoritairement constituée dedette extérieure) a fortement progressé et lesconditions des crédits, de moins en moins conces-sionnelles, alourdissent la charge de rembourse-ment. La dépréciation du metical face au dollaraccroît l’endettement de l’Etat, libellé à plus de 80%en devises. Enfin, le gouvernement doit faire faceaux obligations liées à la garantie souveraine accor-dée sur la dette des grandes entreprises publiques.Ainsi, les créances relatives à l’obligation émise parEMATUM, compagnie d’Etat de pêche, d’un mon-tant de 850 millions d’USD, ont été échangéescontre des titres d’Etat et la garantie de la dettesupplémentaire de 1,4 milliards d’USD est désor-mais intégrée dans les statistiques de la dettepublique. Le risque de surendettement est élevé.

Le déficit courant structurel, lié aux immensesbesoins d’importations de biens et de services dupays pour développer ses infrastructures (gaz, trans-port) ne se résorbera pas en 2016. Les exportationsde produits miniers n’augmenteraient pas dans uncontexte de faible progression de la demande exté-rieure et du niveau toujours bas du prix des matièrespremières. Les entrées de capitaux devraient baissercompte tenu de la perte de confiance des investis-seurs dans la capacité du pays à faire face à sonimportant endettement.Les pressions à la baisse sur le cours du meticaldevraient donc persister et la dépréciation vis-à-visdu dollar pourrait être aussi élevée en 2016 qu’en2015 (30%) alors que les réserves de change ontbaissé pour atteindre à peine 2 milliards d’USD (del’ordre de 2 mois d’importations).

Une situation politique qui reste fragile et desfaiblesses en matière de gouvernance

Le Frelimo dirige le pays depuis son indépendance(1975). Son représentant, Filipe Nyussi, est présidentdu Mozambique depuis janvier 2015, après avoir rem-porté les élections d’octobre 2014. Les tensions avecla Renamo, principal parti d’opposition qui a affrontéle Frelimo pendant la guerre civile, s’aggravent. Lasituation sociale demeure également instable en rai-son du mécontentement croissant de la populationface à la lenteur des progrès en termes de luttecontre la pauvreté et de baisse du chômage, ainsiqu’à la persistance des incertitudes politiques quinuisent aux investissements étrangers.L’environnement des affaires reste difficile auMozambique. Ses performances selon les indicateursde gouvernance de la Banque Mondiale sont globa-lement inférieures à celle de ses principaux voisins (àl’exception du Zimbabwe). Le pays recule dans leclassement, en particulier en ce qui concerne la luttecontre la corruption (151ème rang sur 2015 pays en2014 contre 124ème en 2010), le respect des lois(164ème contre 129ème) et surtout la stabilité politique(recul de 49 places depuis 2010 pour atteindre la141ème en 2014).

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

D

C

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)*

Solde courant /PIB (%)*

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 26,5(p) : prévision * Hors dons

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 630

7,4 7,4 6,3 3,0

4,2 2,3 3,5 15,0

-8,1 -15,4 -11,0 -13,8

-40 -34,7 -41,0 -45,3

52,2 57,5 75,0 90,0

MOZAMBIQUE

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19

Japon Etats-Unis

Zoneeuro

Honk KongChine

23%

14%13%

9% 9%

Chine Zoneeuro

Japon Coréedu Sud

Etats-Unis

15%

10%9%

8%8%

PHILIPPINES

Points forts Points faibles

l Economie performante dans l’électronique (plus de 40% des exportations)

l La part des exportations du pays vers le reste del’Asie émergente ne cesse de croître

l La consommation des ménages et les comptesextérieurs profitent des transferts des travailleursexpatriés

l Le secteur d’externalisation des services d’entreprise (BPO) est en plein essor

l Faible niveau d’investissement, notamment en infrastructure.

l Lacunes en termes de gouvernance. l Les inégalités et la forte croissance démogra-phique pèsent sur les performances écono-miques

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

La croissance devrait rester soutenue

En 2016, l’économie devrait rester dynamique et laconsommation des ménages restera le principalmoteur de l’activité (70% du PIB). Celle-ci continuerade bénéficier d’importants transferts de la part desexpatriés, de la progression rapide du crédit. De plus,la faiblesse des prix de l’énergie permet de soutenir lepouvoir d’achat. En effet, malgré un léger rebond, l’in-flation devrait rester modérée et conforme à la ciblede la banque centrale (2%- 4%). Bien que la Chine soit le 3ème récipiendaire des expor-tations philippines, le pays devrait être peu affecté parle ralentissement de l’économie chinoise. Les expor-tations de produits électroniques devraient rester sou-tenues, profitant de l’essor des ventes de smart-phones. Le secteur des externalisations des servicesd’entreprises (BPO), qui représente 25% des exporta-tions, devrait également rester dynamique. Par ailleurs, bien que le gouvernement rencontre desdifficultés d’exécution budgétaires et que lesdépenses publiques aient été inférieures aux prévi-sions en 2015, celles-ci devraient rebondir cette année.En effet, les dépenses ont déjà été importantes aucours du premier semestre 2016, les élections prési-dentielles ayant eu lieu en mai. De plus, le programmede Partenariat Public Privé initié par le Président sor-tant commence à porter à ses fruits et devrait permet-tre le développement des infrastructures. Néanmoins,les investisseurs devraient rester prudents, RodrigoDuterte, élu début mai et qui prendra ses fonctions le30 juin 2016 étant très controversé. Néanmoins, ildevrait poursuivre la politique économique initié parson prédécesseur et pourrait travailler avec une partiede son équipe. Enfin, le pays continuera à souffrir d’undéficit en infrastructure, notamment électriques. Lesecteur de la construction devrait, ainsi, connaître unecroissance rapide.

La situation financière du pays reste très solide

Les fondamentaux macroéconomiques des Philip-pines se sont fortement améliorés au cours de cesdernières années. En 2016, le solde budgétaire devraitse dégrader en raison des exonérations fiscales attri-buées à certains secteurs et de l’augmentation desdépenses allouées à la reconstruction et au dévelop-pement des infrastructures. Néanmoins, la dettepublique devrait continuer à baisser si les mesureséconomiques du Président élu restent dans la conti-nuité de celles adoptées par son prédécesseur.Du côté des comptes extérieurs, les Philippinesdevraient continuer à enregistrer un excédent cou-rant en 2016. Les transferts des expatriés (qui ontreprésenté plus de 7% du PIB en 2015) se sont mon-trés particulièrement robustes pendant la crise etcette tendance devrait persister.Néanmoins, la balance commerciale devrait sedégrader en raison de la progression rapide desimportations stimulées à la fois par la consommationdes ménages et les besoins d’intrants pour l’industrie.Les exportations de services (notamment les exter-

nalisations des services d’entreprises) connaissentune tendance haussière ces dernières années. Dansce contexte, les réserves de change devraient resterà un niveau très confortable (plus de 10 mois d’im-portations en 2016).

Un nouveau Président controversé à la tête du pays

La Constitution des Philippines ne permettant pas àun président d’exercer deux mandats, B. Aquino, éluen 2010, n’a pu se représenter aux élections présiden-tielles de mai 2016. Rodrigo Duterte, favori des son-dages, a remporté l’élection et prendra ses fonctionsle 30 juin. Candidat controversé en raison de ses pro-pos violents et du nombre important d’exécutionsextrajudiciaires comptabilisées lors ses mandats entant que maire de Davao, il a promis de réduire dras-tiquement la criminalité. Malgré les bonne perfor-mances économiques des Philippines au cours dumandat Aquino, les philippins ont choisi un candidat« antisystème ». La croissance n’ayant pas été suffi-samment inclusive, la pauvreté reste importante dansle pays. R. Duterte n’a aucun programme économiqueet n’aurait aucune connaissance en matière de poli-tique extérieure. Il devrait, ainsi, suivre les conseils deses équipes sur ces sujets. Il souhaite réformer laConstitution afin de transformer les Philippines en sys-tème fédéral. Par ailleurs, il a indiqué que l’ensembledes mesures qui étaient en place dans sa communele seront en niveau national (et notamment un cou-vre-feu pour les mineurs et l’interdiction de la vented’alcool la nuit). Par ailleurs, les tensions restent vives dans le conflitterritorial qui oppose les Philippines et la Chine. Ledifférend devrait être examiné par un Tribunal arbitralinternational prochainement. De plus, un accord depaix a été trouvé, en octobre 2012, avec le mouve-ment de rébellion armé revendiquant depuis 40 ansla création d’un Etat islamique indépendant sur l’îlede Mindanao. Celui-ci a ensuite été confirmé en août2014 par un accord sur la loi qui encadrera l’autono-mie de cette région. Néanmoins, cet accord n’a tou-jours pas été approuvé par le Parlement. Enfin, malgré les objectifs ambitieux d’améliorationde la gouvernance fixés par la président Aquino, lepays souffre toujours de lacunes majeures en matièrede corruption (le pays est classé 126ème sur 212 par laBanque mondiale). Des lacunes persistent aussi dansles domaines du respect des lois et de qualité de laréglementation.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A4

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 99,4(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 2 862

7,1 6,1 5,8 6,0

2,9 4,2 1,4 2,0

0,2 0,9 0,0 -0,6

4,2 3,8 2,9 2,5

39,2 36,4 37,1 35,7

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