Upload
marie-christine
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
A
H
Cbip
2ic
0h
nnales de pathologie (2013) 33, 318—321
Disponible en ligne sur
ScienceDirectwww.sciencedirect.com
ISTOSÉMINAIRE DE LA SOCIÉTÉ FRANCAISE DE PATHOLOGIE
lassification 2014 des carcinomes
ronchopulmonaires : nouveautés etmplications cliniques. Cas no 4 : métastaseleurale d’un carcinome sarcomatoïde
014 classification of lung carcinomas: Latest entities and clinicalmplications. Case 4: Pleural metastasis of sarcomatoidarcinoma
Marie-Christine Copin
Institut de pathologie, CHRU centre de biologie-pathologie, avenue Oscar-Lambret, 59037Lille cedex, France
Accepté pour publication le 23 septembre 2013Disponible sur Internet le 23 octobre 2013
Renseignements cliniques
Homme de 79 ans. Épaississement diffus et mamelonné pleural droit, révélé par un hémo-thorax. Masse pulmonaire opérée en 2011. Biopsies pleurales.
Diagnostic proposé
Métastase pleurale d’un carcinome sarcomatoïde sous une forme pseudo-mésothéliomateuse.
Description macroscopique
Plèvre épaissie, mamelonnée.
Adresse e-mail : [email protected]
242-6498/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2013.09.009
Métastase pleurale d’un carcinome sarcomatoïde
Figure 1. Prolifération tumorale fusocellulaire. HES, grandisse-ment original × 100.Spindle cell tumor. HES, original magnification × 100.
Description histologique
La plèvre était épaissie par une prolifération tumoralemaligne monomorphe, infiltrante, constituée de cellulesfusiformes, au noyau à contours irréguliers, à chromatinemottée (Fig. 1). Les mitoses étaient nombreuses (Fig. 2).La tumeur comportait quelques zones à stroma myxoïde(Fig. 3). L’étude immunohistochimique montrait la néga-tivité des marqueurs épithéliaux (AE1/AE3, anti-EMA), desmarqueurs mésothéliaux (anti-calrétinine, anti-CK5/6, anti-WT1) et de l’immunomarquage par l’anticorps anti-TTF-1.
La relecture de la tumeur pulmonaire réséquée en2011 mettait en évidence une prolifération tumoralebiphasique associant une composante fusocellulaire mor-phologiquement comparable à la localisation pleurale et unecomposante adénocarcinomateuse d’architecture acineuseet papillaire (Fig. 4). La composante adénocarcinomateuseétait marquée par les anticorps anti-EMA, anti-CK7 et anti-TTF-1 alors que la composante sarcomatoïde était négative(Fig. 5).
Figure 2. Atypies minimes à modérées dans les cellules tumoralesfusiformes et nombreuses mitoses. HES, grandissement origi-nal × 200.Mild to moderate atypia in spindle tumor cells with numerousmitoses. HES, original magnification × 200.
319
Figure 3. Prolifération tumorale fusocellulaire dans un stromamyxoïde, riche en cellules inflammatoires. HES, grandissement ori-ginal × 200.Spindle cells in myxoid stroma containing inflammatory cells. HES,original magnification × 200.
Commentaires
Le mésothéliome malin sarcomatoïde ou biphasique sedistingue du carcinome sarcomatoïde métastatique à laplèvre par sa présentation radiologique et macroscopi-que. L’épaississement diffus et mamelonné de la plèvreest très évocateur du diagnostic de mésothéliome maisd’autres tumeurs peuvent se présenter sous une formemacroscopique pseudo-mésothéliomateuse dont le car-cinome sarcomatoïde [1]. Le carcinome sarcomatoïdese présente habituellement sous forme d’une massepulmonaire périphérique infiltrant la paroi thoracique[2].
Morphologiquement, il n’existe pas de critère distinctifformel entre ces 2 tumeurs. Le mésothéliome malin bipha-sique comporte une composante épithélioïde constituéede cellules rondes de grande taille, à cytoplasme abon-dant, à noyau central siège d’un nucléole bien visible. Lacomposante sarcomatoïde des mésothéliomes est soit de
type fibrosarcoma-like le plus souvent (Fig. 6), soit plus rare-ment siège d’une différenciation osseuse, cartilagineuseou rhabdomyosarcomateuse comme dans le carcinosarcome[1]. En l’absence d’expression de marqueurs mésothéliauxpour le mésothéliome ou de TTF-1 pour le carcinome sar-comatoïde, il est impossible de distinguer ces 2 tumeurssur les seules caractéristiques microscopiques. Aucun mar-queur n’est spécifique de l’une ou l’autre tumeur. Lesmarqueurs épithéliaux sont inconstamment positifs, raisonpour laquelle il est recommandé d’en réaliser au moins deux[3]. Dans l’étude de Takeshima et al. [4], la calrétinineest exprimée dans 78 % des mésothéliomes sarcomatoïdeset 60 % des carcinomes sarcomatoïdes, D2-40 dans 87 % et26 % des cas, respectivement et WT-1 dans 42 % et 37 % descas. L’intensité du marquage dans ces 2 tumeurs est le plussouvent décrite comme faible. Seule l’expression de TTF-1permet d’éliminer le diagnostic de mésothéliome. Dans lemésothéliome biphasique, le diagnostic est habituellementplus simple puisque le contingent épithélioïde exprime for-tement la calrétinine.Comme pour la localisation parenchymateuse pulmo-naire, le synovialosarcome doit être évoqué chez le sujetjeune devant la localisation pleurale d’une tumeur fusocel-lulaire maligne ou biphasique. Ce sarcome peut être révélé
320 M.-C. Copin
Figure 4. Carcinome sarcomatoïde pulmonaire réséqué en 2011. A. Composante sarcomatoïde. B. Composante adénocarcinomateuseacineuse ou tubulopapillaire. HES.Sarcomatoid carcinoma removed in 2011. A. Sarcomatoid component. B. Adenocarcinoma component of acinar or tubulopapillary type.HES.
Figure 5. Carcinome sarcomatoïde pulmonaire réséqué en 2011. Expression de la CK7, de l’EMA et de TTF-1 dans le contingent adéno-carcinomateux. Absence d’expression de la CK7, de l’EMA et de TTF-1 dans le contingent sarcomatoïde. Immunoperoxydase.Sarcomatoid carcinoma removed in 2011. Expression of cytokeratin 7, EMA and TTF-1 in the adenocarcinoma component. Absence ofexpression of cytokeratin 7, EMA and TTF-1 in the sarcoma-like component. Immunoperoxydase.
Métastase pleurale d’un carcinome sarcomatoïde 321
Figure 6. Mésothéliome malin biphasique. A. Composante sarcomatoïBiphasic malignant mesothelioma. A. Sarcomatoid component. B. Epith
par une masse pleurale localisée ou une infiltration pleuralediffuse pseudo-mésothéliomateuse. Il est caractérisé parune forte densité cellulaire et une vascularisation pseudo-hémangiopéricytaire. La translocation t(X ;18) est retrouvéedans plus de 90 % des cas.
Déclaration d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.
de. B. Composante épithélioïde. HES.elioid component. HES.
Références
[1] Galateau-Salle F, Brambilla E, Cagle PT, et al. Pathology of mali-gnant mesothelioma. London: Springer Verlag; 2006.
[2] Franks TJ, Galvin JR. Sarcomatoid carcinoma of the lung. ArchPathol Lab Med 2010;134:49—54.
[3] Travis WD. Sarcomatoid neoplasms of lung and pleura. ArchPathol Lab Med 2010;134:1645—58.
[4] Takeshima Y, Amatya VJ, Kushitani K, Kaneko M, Inai K. Valueof immunohistochemistry in the differential diagnosis of pleuralsarcomatoid mesothelioma from lung sarcomatoid carcinoma.Histopathology 2009;54:667—76.