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COMMENT PRENDRE EN COMPTE LA GESTION DES EAUX PLUVIALES DANS LES PLU I- Problématique Le développement urbain, l'usage des sols et la modification des pratiques culturales sont à l'origine de problèmes liés au ruissellement des eaux pluviales. La prise en compte de cette problématique a pour but: - d'appréhender les risques d'inondations actuels et futurs (débordement de cours d'eau ou de réseaux), - de limiter la pollution en maîtrisant les rejets afin de préserver ou restaurer la qualité des milieux récepteurs , - d'éviter la dégradation du fonctionnement de certaines stations d'épuration par temps de pluie (réseau de collecte de type unitaire). D'autre part, la gestion des eaux pluviales apporte également une solution au besoin actuel de préservation de notre ressource en eau (stockage et réutilisation de l'eau de pluie). Aussi, l'élaboration ou la révision d'un document d'urbanisme doit impérativement intégrer une réflexion sur la gestion des eaux pluviales. Juin 2008 - dégâts suite aux inondations à Roquefort

COMMENT PRENDRE EN COMPTE LA GESTION …...La responsabilité de la commune, voire celle du maire en cas de faute personnelle, peut donc être engagée par exemple en cas de pollution

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COMMENT PRENDRE EN COMPTE LA GESTION DES EAUXPLUVIALES DANS LES PLU

I- Problématique

Le développement urbain, l'usage des sols et la modification des pratiques culturales sontà l'origine de problèmes liés au ruissellement des eaux pluviales.

La prise en compte de cette problématique a pour but:- d'appréhender les risques d'inondations actuels et futurs (débordement de cours d'eauou de réseaux), - de limiter la pollution en maîtrisant les rejets afin de préserver ou restaurer la qualitédes milieux récepteurs ,- d'éviter la dégradation du fonctionnement de certaines stations d'épuration par temps depluie (réseau de collecte de type unitaire).

D'autre part, la gestion des eaux pluviales apporte également une solution au besoinactuel de préservation de notre ressource en eau (stockage et réutilisation de l'eau depluie).

Aussi, l'élaboration ou la révision d'un document d 'urbanisme doit impérativementintégrer une réflexion sur la gestion des eaux pluv iales.

Juin 2008 - dégâts suite aux inondations à Roquefort

II- Contexte réglementaire

1- Le Code Civil

Le régime juridique des eaux pluviales est fixé pour l’essentiel par les articles 640, 641 et681 du code civil, qui définissent les droits et devoirs des propriétaires fonciers à l’égardde ces eaux.

L'article 640 précise notamment que: « Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux quisont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent naturellement sans que la main del'homme y ait contribué ».

Au même titre que tout propriétaire, la commune a le droit de laisser s'écouler vers desfonds inférieurs les eaux pluviales qui tombent sur son domaine public comme sur sondomaine privé. Elle ne doit cependant pas aggraver l'écoulement na turel de l'eau depluie qui coule de ses terrains vers les fonds infé rieurs.

2- Le Code de l'environnement : Compétences des col lectivités

Il n'existe pas d'obligation générale de collecte ou de traitement des eaux pluviales à lacharge des collectivités territoriales. Toutefois,l'article L.211-7 du code de l’environnement habilite les collectivités territorialeset leurs groupements à entreprendre l'étude, l'exécution et l'exploitation de tous travaux,ouvrages ou installations présentant un caractère d'intérêt général ou d'urgence, visant :

"... 4° La maîtrise des eaux pluviales et de ruiss ellement ou la lutte contre l'érosion dessols ;

5° La défense contre les inondations et contre la m er ;

6° La lutte contre la pollution ;

7° La protection et la conservation des eaux superf icielles et souterraines ;

8° La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zoneshumides ainsi que des formations boisées riveraines ;

9° Les aménagements hydrauliques concourant à la sé curité civile ;

10° L'exploitation, l'entretien et l'aménagement d' ouvrages hydrauliques existants ; ..."

D'autre part, les travaux entrepris par des collectivités dans un domaine ne relevant pasdirectement de leurs compétences ordinaires doivent être précédés d’une Déclarationd’Intérêt Général dans la mesure où ces travaux sont prévus dans la liste del’article L 211-7 du Code de l’environnement. Cette procédure est le plus souventcommune avec la procédure de l’autorisation et permet également de faire participer lesbénéficiaires au coût des travaux le cas échéant.

En outre, une commune peut décider d'interdire ou de réglementer le déversement d'eauxpluviales dans son réseau d'assainissement (disposition pouvant être intégrée au PLU).

3- Les pouvoirs de police du Maire

Dans le cadre de ses pouvoirs de police, le maire a la capacité de prendre des mesuresdestinées à prévenir les inondations ou à lutter contre la pollution qui pourrait être causéepar les eaux pluviales. La responsabilité de la commune, voire celle du maire en cas de faute personnelle,peut donc être engagée par exemple en cas de pollution d'un cours d'eau résultant d'unrejet d'eaux pluviales non traitées.

4- Le z onage d'assainissement pluvial: un document obligat oire

Si la plupart des collectivités ont acté l'obligation de réaliser un schéma d'assainissementeaux usées, peu ont engagé une réflexion sur la gestion de leurs eaux pluviales.

Pourtant, l' article L2224-10 du Code Général des Collectivités Territoriales précise que lescommunes ou leurs établissements publics de coopération doivent délimiter, aprèsenquête publique:

« 3° Les zones où des mesures doivent être prises p our limiter l'imperméabilisation dessols et pour assurer la maîtrise du débit et de l'écoulement des eaux pluviales et deruissellement » ;« 4° Les zones où il est nécessaire de prévoir des installations pour assurer la collecte, lestockage éventuel et, en tant que de besoin, le traitement des eaux pluviales et deruissellement lorsque la pollution qu'elles apportent au milieu aquatique risque de nuiregravement à l'efficacité des dispositifs d'assainissement . »

Le zonage peut être élaboré:- soit dans une démarche spécifique,- soit dans le cadre de l’élaboration ou de la révision d’un PLU , en associant, le caséchéant, les collectivités compétentes. Dans ce cas,il est possible de soumettre les deuxdémarches à une enquête publique conjointe.

Il est par ailleurs recommandé d'élargir la réflexion en intégrant l'étude du zonage dans unSchéma directeur de gestion des eaux pluviales (outil opérationnel d'aide à la décision).

De plus, l'étude de gestion des eaux pluviales permet à la collectivité d'établir undiagnostic sur la nature et l'état des réseaux existants sur son territoire, souvent malconnus.Ce diagnostic doit se baser sur un recensement des problèmes relevés sur les territoiresde la commune ou de chacune des communes (inondations, ravinements, mises encharge de réseaux, affouillements...).Le recensement sera réalisé préalablement à la consultation des bureaux d'études afind'élaborer le cahier des charges de l'étude à mener.

5- Le SDAGE et les SAGE: des documents à prendre en compte

La planification dans le domaine de l'eau est encadrée par la Directive Cadre sur l'Eau du23 octobre 2000 (transposée en droit français par la loi n°2004-338 du 21 avril 2004) et lecode de l'environnement.

Elle s'applique au travers:• des SDAGE (Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion des Eaux):

documents de planification pour la gestion équilibrée des ressources en eau et desmilieux aquatiques, établis par grands bassins versants (Adour Garonne pour leSud-Ouest).

• et des SAGE (Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux): déclinaisonlocale du SDAGE au niveau d'un territoire hydrographique pertinent (échelleapproximative: 2000 à 3000 km2) . Il est établi par une Commission Locale del’Eau (CLE), composée d’élus, d’usagers et des services de l’Etat .

En Lot et Garonne , c'est le SDAGE Adour Garonne 2010 – 2015 qui s'applique.L'objectif affiché est d'obtenir 60% des masses d'eau en bon état d'ici 2015 (dérogationsponctuelles: 2021 ou 2027 au lieu de 2015 pour certaines masses d'eau).

A ce jour, aucun SAGE n'est encore opposable, mais deux SAGE sont en coursd'élaboration: Ils concernent la Garonne et le Ciron.

Les documents d’urbanisme (SCOT, PLU, PLUI et carte s communales) doivent êtrecompatibles avec les orientations définies par le S DAGE et les objectifs définis parles SAGE.

Les orientations du SDAGE Adour Garonne traitent, entre autres, de la gestion des eauxpluviales et de leur prise en compte dans les docum ents d'urbanisme:

• Disposition B3 - Réduire les pollutions microbiologiques (en limitant notamment lesrejets pluviaux)

• Disposition B4 – Limiter les risques de pollution par temps de pluie,• Disposition B30 - Promouvoir les pratiques permettant de limiter les transferts

d’éléments polluants vers la ressource en eau,• Disposition E32 – adapter les programmes d'aménagement,• Disposition F5 – respecter les différents espaces de fonctionnalité des milieux

aquatiques,• Disposition F6 – mieux gérer les eaux de ruissellement.

Pour plus d'information (et téléchargement du SDAGE), voir le site Internet de l'agence del'eau Adour – Garonne: www.eau-adour-garonne.fr

6- Dossiers " loi sur l'eau " : Pour les phases opérationnelles

La Loi sur l’Eau du 30 décembre 2006 affirme la nécessité de maîtriser les eaux pluviales -à la fois sur les plans quantitatifs et qualitatifs - dans les politiques d’aménagement del’espace.

Les Installations , Ouvrages Travaux ou Activités (IOTA) pouvant avoir un impact sur l'eauou le milieu aquatique doivent faire l'objet d'une déclaration ou d'une demanded'autorisation au titre de la police de l'eau - Voir code de l'environnement – article R 214-1:

• rubrique 2.1.5.0 pour ce qui concerne les rejets d'eaux pluviales dans les eauxdouces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol,

• et rubrique 2.1.2.0 pour les rejets d’eaux pluviales par les déversoirs d’orage dansun système de collecte d’eaux usées.

Si le rejet se fait dans un cours d’eau, un fossé, ou par infiltration : il appartient aumaître d’ouvrage du projet de mettre en place la procédure.

Si le rejet se fait dans un réseau préexistant : le maître d’ouvrage du projetdoit avoir une autorisation de rejet de la part du gestionnaire des réseaux. Ilappartient au propriétaire du réseau de fixer le débit maximal de rejet admissibledans le réseau; il lui appartient également de faire les démarches au titre de laréglementation « Eau » : régularisation des rejets existants, procédure dedéclaration ou d’autorisation pour de nouveaux rejets, porter à la connaissancedu Préfet du raccordement de nouvelles zones sur le réseau.

Deux seuils sont fixés en fonction de la surface totale du projet augmentée de la surfacedu bassin versant intercepté:

– Surface totale supérieure ou égale à 20 ha : dossie r de demanded'autorisation

– Surface totale supérieure à 1ha mais inférieure à 2 0ha: dossier de déclaration

Ces procédures s'appliquent à des projets (lotissements, ZAC, …) d'initiative publique ouprivée et sont à enclencher dès qu'un projet d'aménagement est envisagé.

Dans le PLU, un rappel de cette réglementation peut être prévu (rapport de présentation).

Pour plus d'informations, voir le guide « Les eaux pluviales dans les projetsd'aménagement – Constitution des dossiers d'autorisation et de déclaration au titre de laloi sur l'eau » du Res'eau Aquitaine Poitou Charentes (consultable surwww.aquitaine.ecologie.gouv.fr).

III- Eléments à intégrer dans le PLU(sources " guide pour la prise en compte des eaux pluviales dans les documents deplanification et d'urbanisme " du GRAIE – " Environnement et PLU " DDE de la Gironde)

La problématique de gestion des eaux pluviales peut être abordée dans l'ensemble desdocuments qui composent le PLU:

* Rapport de présentationLe diagnostic peut faire émerger la question du risque d'inondation lié au ruissellementpluvial et repérer les dysfonctionnements actuels, notamment dans le cadre de l'étudeinitiale de l'environnement à mener.

* PADDLe PADD défini les orientation d'urbanisme et d'aménagement en vue de favoriser lerenouvellement urbain en préservant les grands équilibres environnementaux.C'est notamment par ce biais que le message sur la prise en compte des problèmesd'inondation par ruissellement des eaux pluviales peut être porté.

D'autre part, ce document peut traiter de la nécessité de préserver la ressource en eau enréduisant la consommation d'eau et en incitant à la récupération et à la réutilisation deseaux pluviales.

* Règlement Des contraintes particulières peuvent être données pour la gestion des eaux pluviales surles zones concernées.Le règlement peut imposer des prescriptions aux constructeurs et aménageurs en vue defavoriser l'infiltration ou le stockage temporaire des eaux pluviales:

- gestion du taux d’imperméabilisation selon les secteurs géographiques;- gestion des modalités de raccordement, limitation des débits;- inscription en emplacements réservés des emprises des ouvrages de rétention et detraitement;- constructibilité limitée des zones inondables et des zones d’expansion des crues;- élaboration des principes d’aménagement permettant d’organiser les espacesnécessaires au traitement des eaux pluviales.

Le zonage pluvial permet de fixer des prescriptions (aspects quantitatifs et qualitatifs) quipeuvent reprise dans le PLU, comme par exemple:- la limitation de rejet à la parcelle à xl/s/ha (3l/s/ha dans le secteur) ou l'infiltration d’unelame d’eau donnée .- un principe technique de gestion des eaux pluviales: l'infiltration à la parcelle, lestockage temporaire, le rejet à débit limité, en réseau séparatif ou en unitaire,…;- les éventuels traitements à mettre en œuvre.

Le règlement peut également limiter l'emprise au sol des constructions afin de conserverune capacité d'infiltration sur la parcelle suffisante.

Autres mesures envisageables dans le règlement:– exiger des reculs lorsque les limites séparatives sont constituées de fossés,– imposer une distance minimale pour les constructions vis à vis des axes drainants

et des ruisseaux et assurer un libre accès pour leur entretien,

une étude hydraulique peut s'avérer nécessaire pour vérifier le risqued'inondation sur une zone urbanisable située à proximité d'un cours d'eau.

– fixer des prescriptions concernant la largeur des voiries pour l'aménagement dezones AU afin d'en limiter l'emprise (une voie de 4m de large peut suffire pour unpetit lotissement),

– préconiser la réalisation d'aires de stationnement en matériaux drainants,– imposer la réalisation d'espaces verts dans les zones AU et U,– maintenir ou remplacer les plantations existantes,– préciser que les remodelages de terrains ne devront pas gêner l'écoulement des

eaux.

* Documents graphiquesLes documents graphiques figurent:

• les secteurs où l'existence de risques naturels justifie l'interdiction ou des conditionsparticulières de constructions ou d'aménagements,

• les zones réservées aux ouvrages et espaces publics (espaces verts,...),• les zones classées et les servitudes (voir paragraphe ci-après),• les périmètres de protection des captages

* AnnexesLes annexes contiennent:

• les plans des réseaux d'eau et d'assainissement existants• le zonage d'assainissement des eaux pluviales, s'il existe.

D'autre part, les thèmes suivants peuvent utilement être abordés dans le cadre del'élaboration du PLU:

• Protection des captages

Dans les périmètres immédiats et rapprochés de protection de captage , les eauxpluviales et les eaux de ruissellement sont systématiquement collectées et évacuées horsde la zone concernée. Les ouvrages doivent également être étanches.Ces dispositions peuvent être intégrées au PLU.

• Réutilisation des eaux pluviales

Le PLU peut inciter ou imposer la mise en œuvre de cuves de rétention d'eaux pluviales:- pour les particuliers dans les zones urbanisables,- dans les projets d'aménagements d'espaces publics nécessitant la mise en œuvre d'unsystème d'arrosage.L'utilisation des ces eaux doit cependant être limitée aux usages prévus dans l'arrêté du21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et àl’extérieur des bâtiments.

L'article 164 de la loi portant Engagement National pour l'Environnement ("grenelle 2") aétendue la possibilité d'utiliser de l'eau de pluie pour l'alimentation des toilettes, le lavagedes sols et le lavage du linge aux établissements recevant du public.

• Espaces végétalisés et eaux pluviales

Le PLU peut définir des règles en faveur de la gestion du pluvial, comme par exemple lemaintien et le remplacement des plantations existantes, l’obligation de plantations, lemaintien des espaces verts dans les zones urbanisées et urbanisables.

Dans les opérations d’aménagement ou de constructions d’ensemble à dominanted’habitation,les ouvrages techniques de gestion de l’eau et leurs abords, communs à cesopérations (tels que le bassin de rétention ou d’infiltration…), pourraient (sous réserve deleurs caractéristiques propres, d’une emprise au sol suffisante et des contraintes defonctionnement):- faire l’objet d’un aménagement paysager à dominante végétale contribuant à leurinsertion qualitative et fonctionnelle dans leur environnement naturel et bâti;- être conçu pour répondre à des usages ludiques ou d’agrément compatibles avec leurdestination (espaces verts de détente,de jeux…).

• Zones classées et servitudes

Par la définition de zones classées, le PLU peut assurer la protection d’éléments dupaysage tels que les haies, les bois ou les arbres, contribuant à la bonne gestion duruissellement:- le classement de haies (bocage), pour limiter les ruissellements de surface, voire dezones humides au titre de l'article L123-1-7° du c ode de l'urbanisme;- le classement en zone inaltérable des cours d'eau;- le classement en espace boisé classé (EBC) des ripisylves.

De nouvelles servitudes, issues notamment de la loi du 30 juillet 2003 relative à laprévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages (diteloi « Bachelot »), peuvent également servir à la gestion du pluvial:- des zones de rétention temporaire des eaux des crues ou de ruissellement par desaménagements permettant d’accroître artificiellement leur capacité de stockage des eauxafin de réduire les crues ou les ruissellements dans les secteurs situés en aval,- des zones de mobilité des cours d’eau, en amont des zones urbanisées, afin depréserver et restaurer leurs caractères hydrologiques et géomorphologiques essentiels etainsi de faciliter leurs déplacements naturels; - des zones humides à préserver, dites « zones stratégiques pour la gestion de l’eau".

• Utilisation de techniques alternatives

Le PLU incitera à l'utilisation des techniques alternatives pour la gestion des eauxpluviales partout où cela est possible et souhaitable: noues, tranchées et chausséesdrainantes, puits d’infiltration, bassins de rétention..., en évitant de recourirsystématiquement à ces derniers.

Pour les zones constructibles de taille importante sur lesquelles l'urbanisation risque de sedévelopper de façon morcelée (plusieurs opérateurs envisagés), il peut être judicieux deconcevoir des ouvrages à l'échelle de la zone afin d'éviter que chaque aménageur neréalise des ouvrages propres à son opération, la commune se retrouvant par exempleensuite à gérer une multitude de petits bassins d'écrêtement.L'impact sur l'environnement peut aussi être réduit : moins de surface utilisée pour lesouvrages, insertion paysagère facilitée.

Dans ce cas, l'étude hydraulique à mener peut être prise en charge par la collectivité.

Cette étude de gestion des eaux pluviales est à entreprendre dans le cadre d'une réflexionglobale d'aménagement de ces zones qui doit être menée au stade de l'élaboration d'undocument d'urbanisme.

Exemples de techniques alternatives:

Complexe sportif Jacques Clouché à Boé –Noue végétalisée

Complexe sportif Jacques Clouché à Boé Déviation de Marmande Bassin de rétention Bassin de rétention en construction

IV- L'A.E.U. – une démarche recommandée

L'ADEME a développé une démarche intitulée « Approche Environnementale del'Urbanisme » qui permet d'intégrer la dimension environnementale à chaque étape d'un« projet » urbain.Elle s'applique à des projets de diverses nature et a notamment vocation à accompagnerl'élaboration des documents d'urbanisme (SCOT, PLU).

Les principaux thèmes traités habituellement dans le cadre de cette approche sont lessuivants: gestion des eaux pluviales , énergie et climat, déplacements, biodiversité etpaysages, déchets, bruit, sites et sols pollués.

Cette prestation, qui prend généralement la forme d'une assistance à maîtrise d'ouvrage,permet de donner des éléments concrets utiles à l'établissement des différentes piècesconstituant les documents d'urbanisme:

- analyse des enjeux environnementaux au stade de l'état des lieux initial et du PADD ,- définition d'objectifs environnementaux et de principes d'aménagement au stade desorientations générales et des orientations d'aménag ement ,

– transcription des propositions retenus dans le règlement et la cartographie.–

V- Aides financières - taxes

- la partie « eau » (volets ressource en eau, assainissement EU et assainissement EP) del'étude d'élaboration du PLU peut donner lieu au versement d'une subvention del'agence de l'eau Adour Garonne (sous conditions).

- La loi grenelle 2 (article 165), qui modifie le Code Général des Collectivités Territoriales(article 2333-97 et suivants), permet aux collectivités de créer une taxe pour la gestiondes eaux pluviales urbaines .

La taxe pour la gestion des eaux pluviales urbaines est due par les propriétaires publicsou privés des terrains et des voiries situés dans une zone urbaine ou dans une zone àurbaniser ouverte à l’urbanisation du fait de leur classement par un plan local d’urbanismeou par un document d’urbanisme en tenant lieu, ou dans une zone constructible délimitéepar une carte communale.

La taxe est assise sur la superficie cadastrale des terrains (la partie non imperméabiliséeétant déduite de l’assiette de la taxe).

Le tarif de la taxe est fixé par l’assemblée délibérante de la commune ou du groupementcompétent, dans la limite de 1 € par mètre carré.

Toutefois, la taxe n’est pas mise en recouvrement lorsque la superficie, déduction faite dessuperficies non imperméabilisées, est inférieure à une superficie minimale fixée pardélibération de l’assemblée délibérante de la commune ou du groupement compétent pourinstituer la taxe. Cette superficie ne peut excéder 600 mètres carrés.

Le décret n° 2011-815 du 06 juillet 2011 relatif à la taxe pour la gestion des eauxpluviales urbaines précise les modalités de mise en oeuvre de cette taxe et indique lestaux d'abattement pour les propriétaires qui ont réalisé des dispositifs évitant ou limitant ledéversement des eaux pluviales hors de leur terrain (entre 20 % et 100 % du montant dela taxe).

VI- Références documentaires

"L'eau dans les documents d'urbanisme - guide méthodologique" Agence de l'eau Adour-Garonne - 2010

" Guide pour la prise en compte des eaux pluviales dans les documents de planification etd'urbanisme " GRAIE - 2009