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GARDANNE -‐ REUNION PUBLIQUE SUR LA SECURITE
29 novembre 2012 -‐ de 18h 30 à 20 h 30
Compte rendu des débats
Avertissement Le compte rendu constitue une synthèse des débats lors de la réunion publique du 29 novembre. Il a été rédigé dans un souci de meilleure lisibilité pour faciliter la transmission aux autorités concernées. Nous avons choisi de ne pas suivre systématiquement l’ordre chronologique, mais de l’organiser autour des thèmes / idées principales qui sont ressortis des débats et des interventions des élus et personnes ressources. L’intégralité des interventions de Jean Brice GARELLA, des élus municipaux du groupe Ensemble pour Gardanne, et du Député de la 10ème circonscription des Bouches du Rhône, François Michel LAMBERT, le détail des principales interventions de la salle, ainsi que différents documents sur la question de la sécurité à Gardanne, sont disponibles sur le blog : jb-‐garella.fr. Il convient de préciser que les propos rapportés in extenso, figurant en italique et entre guillemets n’engagent que les personnes qui les ont formulés.
INTERVENANTS • Jean Brice GARELLA, chef d’entreprise, ancien conseiller municipal, à l’initiative de la
réunion • François-‐Michel LAMBERT, député de la 10ème circonscription des Bouches-‐du-‐
Rhône • Bruno AMIC, Grégory CALEMME, Pierre SANDILLON, conseillers municipaux (groupe
« Ensemble pour Gardanne ») • Chantal CRUVEILLER GIACALONE, conseillère municipale (groupe « A Gardanne, il est
temps de changer ») • Michel BLIN, conseiller honoraire à la cour d’appel d’Aix-‐en-‐Provence et membre du
syndicat de la magistrature • Patricia BARLATIER, ancienne responsable du CLSPD de Gardanne • Serge XAXA, Chef de service police municipale de Brignoles, habitant de Gardanne • Jacques CANAAN, responsable de l’association la Perche
MODERATRICE ET ANIMATEUR
• Martine ABBADIE DALEMONT • Christian DECOURT
PARTICIPANTS : environ 250 personnes, représentatives de la population Gardannaise : personnes âgées, jeunes, habitants de différents quartiers, responsables d’associations (notamment du collectifs Roms, associations citoyennes..), d’amicales de locataires, le chef de service de la police municipale, le responsable du service communication de la ville de Gardanne…
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Jean Brice GARELLA introduit la réunion, en remerciant les participants et les intervenants invités. Il précise l’esprit et le cadre de la réunion publique dont il est l’initiateur : « Le sujet est difficile et complexe, je vous demande donc que cette réunion se tienne dans le calme et le respect de chacun, […] Nous sommes là, dans un esprit de tolérance, de laïcité, et de respect de l’autre quel qu’il soit ». Nombre de Gardannais ont été victimes, d’effractions, de vandalisme, de cambriolages, d’agressions, voire de vol avec violences physiques. Il a lui-‐même été confronté à des effractions et tentatives d’effractions, ce qui l’a conduit à interpeller les autorités de la ville, d’abord en demandant un RV à la première Adjointe en charge de la sécurité, puis en sollicitant, par courrier au Maire de Gardanne, une table ronde sur ce sujet très préoccupant. La réponse du Maire de Gardanne, parvenues après plusieurs semaines, renvoyant la responsabilité au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre de l’Intérieur, n’est pas satisfaisante et en décalage avec le sentiment d’insécurité ressenti par la population : « Notre politique en terme de sécurité et surtout de prévention est tout à fait performante. Je vous confirme cependant que la sécurité des personnes est une compétence régalienne de l’État » 1 Jean Brice GARELLA dénonce une forme de déni des problèmes de sécurité à Gardanne qui conduit à l’exaspération de la population, et même parfois à des propos difficiles à entendre. Ainsi une commerçante a pu déclarer : « J’ai un fusil chez moi. Celui qui entre, je tire. J’irai en prison, j’irai aux Baumettes, mais que voulez-‐vous, je refuse de me laisser agresser en toute impunité ». C’est cette situation, très inquiétante, qui dépasse les clivages politiques, qui l’a conduit à organiser cette réunion publique. Jean Brice GARELLA rappelle que la loi de la République doit s’appliquer partout, y compris à Gardanne, sans la moindre tolérance vis-‐à-‐vis des auteurs de délits. L’objectif de la réunion, c’est de donner la parole à chacun, de comprendre et analyser la situation de la ville, et de travailler ensemble pour trouver des solutions : « Pourquoi le classement en zone de sécurité prioritaire ? Quel avenir pour le camp de Roms installé au puit Z ? Quels sont les moyens dont nous disposons ? […] La démocratie, c’est donner la parole aux habitants afin que chacun puisse s’exprimer […] Il ne doit pas y avoir d’un côté ceux qui savent, et de l’autre ceux qui souffrent en silence ».
LES THEMES ET IDEES PRINCIPALES QUI RESSORTENT DE LA REUNION
-‐ Les Zones de sécurité prioritaires La ville de Gardanne a été classée en ZSP. Pour François Michel LAMBERT, Député, c’est une chance, car la ville pourra disposer de moyens supplémentaires, le plus important étant la transparence sur l’action publique en matière de sécurité, et la démocratie. Mais à condition que le Maire se saisisse de cette chance. Chantal CRUVEILLER souligne également : « je pense que c’est une chance pour Gardanne que Manuel VALLS ait placé notre commune en ZSP »
-‐ Des habitants exaspérés Ils font part de leur colère : « Suite aux nombreux cambriolages, notamment d’une amie, j’ai lancé une pétition. Les Gardannais en ont marre des vols, des agressions. Ce n’est pas normal ! Ça suffit de parler, maintenant il faut des actes ! On accueille des gens à problème à Gardanne alors qu’il y a déjà trop de violences ». « Je tiens déjà à féliciter les élus de s’être réveillés ! Il était temps ! Je m’occupe de la défense des locataires et je peux vous dire que les agressions et vols augmentent ! Encore ce dimanche aux HLM les Angles, une dame s’est faite agresser et voler son sac et son collier ». Ils dénoncent des actes de violence répétés, en augmentation, selon eux, notamment depuis l’installation d’un groupe de Roms au puit Z : « J’habite prés du puits Z. J’ai été victime de 3 cambriolages. Je suis Gardannais, fils et petit-‐fils de mineur. Je veux dire que je n'ai jamais connu cela en 20 ans ». Les délais de traitement des affaires lorsque les auteurs des délits sont arrêtés,
1 Courrier de Monsieur le Maire en date du XXXXX
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provoquent aussi le mécontentement de la population. Monsieur BLIN souligne que chacun peut s’adresser directement au Procureur de la République.
-‐ L’installation d’un groupe de Roms sur le puit Z, décidée par le Maire, sans concertation
Jean Brice GARELLA s’est rendu sur place, avec Bruno AMIC et Jonathan RUFFIER ; Il a constaté les conditions d’accueil indignes dans ce « camp » installé sur un terrain insalubre. Ce n’est pas ainsi qu’il conçoit la solidarité. « Des solutions existent, des solutions humaines et dignes », mais dans la concertation avec les habitants, les communes voisines, les autorités compétentes, les associations. L’absence de concertation crée des tensions entre les citoyens de la ville. Les conditions de vie des familles au puit Z ne sont pas acceptables, c’est un véritable bidonville (Grégory CALEMME). Pour le responsable de la police municipale de Gardanne, qui intervient quotidiennement sur le camp au puit Z, les faits délictueux ne sont pas liés à l’installation des Roms, chassés de Marseille, sur la Commune « il faut arrêter les rumeurs, les Roms n’ont rien à voir avec la criminalité à Gardanne. Et je vous le dis : Si vous trouvez un Rom dans votre jardin, il n’est pas de Gardanne. Il est d’ailleurs ! ».
-‐ Un appel à la tolérance et à la solidarité Plusieurs participants soulignent que l’accueil des Roms au puit Z est un acte d’humanité et de solidarité, une « démarche légale et humaine », qui n’a rien à voir avec l’augmentation des actes délictueux. Une participante appelle à l’apaisement, elle a apprécié en arrivant à Gardanne la solidarité qui existe dans la population : «le problème des Roms est un faux problème ; Il ne faut pas faire référence à des histoires tristes ». Gardanne a accueilli par le passé plusieurs communautés d’origine étrangère qui se sont bien intégrées. « Il faut ajouter peut-‐être plus d'amour dans tout cela parce que la haine ne peut produire que la violence»
-‐ Les effectifs et moyens de la gendarmerie, de police municipale et nationale Les participants s’interrogent sur la nécessité d’un commissariat de police à Gardanne, ville de plus de 21000 habitants. La gendarmerie peut elle réagir rapidement en cas d’urgence alors que, « lorsqu’on fait le 17, on tombe sur le central à Marseille » ? La qualité de l’accueil à la gendarmerie est différemment vécue, selon les personnes. Certains dénoncent un manque de proximité avec les citoyens, d’autres, au contraire soulignent la qualité de l’accueil et la compétence des gendarmes, leur connaissance du terrain. Pour Madame BARLATIER « La mise en place d’une police nationale n’est pas la réponse idéale. Le travail avec les gendarmes est plus facile. A Gardanne, les gendarmes connaissent le terrain, ils font du bon travail». Il est en effet impossible de cumuler gendarmerie et commissariat de police. Gardanne a été classée ZSP, cela devrait renforcer la gendarmerie.
-‐ L’augmentation des effectifs et la formation des policiers municipaux Les élus d’opposition demandent depuis longtemps l’augmentation des effectifs, un poste de police permanent à Biver, des rondes de nuit, plus d’agents de proximité sur le terrain. Il n’y a que 12 policiers municipaux, alors que 20 postes ont été créés. La police Municipale peut avoir un vrai rôle en matière de sécurité si on lui en donne les moyens. Monsieur HUC, chef de la police municipale reconnaît également qu’il est nécessaire d’augmenter les effectifs. Au-‐delà de la question des effectifs, il y a aussi la question de la formation et du recrutement des policiers. Il s’agit d’un vrai métier, qui demande des compétences. « [..]L’augmentation des effectifs : la qualification est tout aussi importante. Il faut arrêter le clientélisme »
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-‐ La transparence, la communication des chiffres de la délinquance François Michel LAMBERT, Député de la 10 ème circonscription en appelle à la transparence en matière de sécurité. Les autres Maires en ZSP communiquent les chiffres de la délinquance. Les élus et la population, ont le droit de connaître ces chiffres afin d’avoir une idée précise et objective sur l’augmentation de la délinquance. Or la revue municipale « Energie » n’aborde jamais ces questions. L’information doit passer en toute transparence. Néanmoins, selon Madame BARLATIER, il est très difficile de mesurer la délinquance et de réunir des chiffres fiables, car « Il faut réunir les chiffres de la justice, la police, la gendarmerie, le secteur social…. ». Serge XAXA confirme « les chiffres 2011-‐2012 ont explosé »
-‐ Le rôle des élus de l’opposition Les élus d’opposition, tous courants politiques confondus, dénoncent la politique de l’autruche de la Municipalité sur les problèmes rencontrés par les Gardannais. Ils représentent près de 50 % de la population, amis n’ont pas voix au chapitre. Il n’y a aucun travail en commun avec la majorité municipale, aucune concertation. Ils ne sont même pas invités aux différentes commissions, qui sont du reste inexistantes. Leurs moyens d’action sont donc très réduits. Mais ils entendent bien assumer leurs responsabilités, continuer à interpeller le Maire, donner la parole aux Gardannais. C’est pour cela qu’ils ont accepté l’invitation de Jean Brice GARELLA. Pour la première fois depuis longtemps une réunion publique rassemble autant de monde, et chacun s’en félicite ! Jean Brice GARELLA, élu dans la majorité municipale, responsable de « citoyens solidaires », ne disposant que de moyens dérisoires pour assumer cette responsabilité, a lui-‐même fini par démissionner, lorsqu’il a constaté que « à Gardanne, solidarité rime avec clientélisme »
-‐ Les pouvoirs du Maire en matière de sécurité Depuis 2007, la loi donne au Maire des pouvoirs importants en matière de sécurité. Il a accès aux informations de la police, de la gendarmerie, du Recteur d’Académie, des travailleurs sociaux, du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD). Cette instance de coordination est du reste sous utilisée à Gardanne. « Monsieur le Maire dit, à tort, que la sécurité c’est le rôle de l’Etat ! C’est faux ! Les textes donnent au Maire des pouvoirs de police très Importants » (Pierre SANDILLON). « Si la sécurité est le premier droit des citoyens, c’est aussi le premier devoir du Maire » (Grégory CALEMME). Le Maire doit coordonner la police municipale, lui donner les moyens d’agir.
-‐ L’éducation et le respect des lois républicaines Il y a à Gardanne de la petite délinquance. Le rôle de l’éducation est rappelé à plusieurs reprises : éducation, prévention, sanction en rapport avec la faute. « Il faut des structures pour les parents, leur apprendre à dire non à leurs enfants. C'est cette éducation qui permet l'intégration» Il faut aussi aborder le problème des addictions, drogue, alcool qui touchent les jeunes de plus en plus tôt. Maintenant ce n’est plus seulement une question de petite délinquance. « Le plus gros problème c’est la grande délinquance, le trafic de drogue autour des plus jeunes », à la sortie des collèges et lycées. L’importance du sport est soulignée : des programmes comme « le projet boxe » déjà mis en place dans plusieurs villes pourraient être développés. Enfin le respect des lois républicaines constitue la base de toute intégration.
-‐ La concertation et la coordination des différents acteurs C’est en donnant la parole à chacun que l’on peut trouver des solutions. La concertation entre élus, habitants et les différents acteurs concernés, permet de faire émerger des solutions. La concertation entre le Maire et les Maires des communes environnantes, les
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autorités compétentes et les associations citoyennes aurait permis de trouver des solutions plus dignes pour l’accueil des Roms, et d’éviter les tensions dans la population. Par exemple, chaque Mairie, «en concertation avec le Préfet, aurait pu accepter d’intégrer 2 ou 3 familles avec un réel suivi sanitaire et social. On pourrait leur dédier un terrain communal, avec des hébergements stables, type mobil homes, un confort digne mais aussi des engagements notamment sur la scolarisation réelle des enfants et l’apprentissage du français. Tout ceci financé par les fonds européens prévus à cet effet. Comme le prévoit la circulaire de Manuel VALLS, les droits et devoirs de ces personnes devront s’appliquer» (Grégory CALEMME) Cette concertation, elle est aussi nécessaire en permanence, dans des instances comme le CLSPD que la Maire doit coordonner. C’est ainsi que les élus et les Gardannais pourront comprendre, agir, sur la base d’informations objectives. C’est dans la transparence, l’écoute de la population que des solutions peuvent être trouvées.
-‐ L’emploi et le développement économique : donner de la vie à la ville Pour Jean Brice GARELLA « la priorité, c’est de remettre de la vie dans la ville, de l’emploi, le respect de la loi [..] L’emploi est au cœur du problème, Gardanne est un îlot, isolé. Plus de la moitié des Gardannais vivent avec moins de 800 € par mois ! Pourquoi Monsieur le Maire n’accepte-‐t-‐il pas l’implantation de nouvelles entreprises pour créer de l’emploi ? ». Jacques CANAAN, ancien chef d’entreprise, insiste sur la nécessité de « remettre les jeunes au travail ». Si Gardanne a pu, par le passé, intégrer de nouveaux arrivants, c’est parce qu’il y avait du travail : la Mine, Péchiney. Aujourd’hui, Il n’y a plus de perspective. Il faut redonner de la vie à la ville, aider les commerçants, créer de l’emploi.
-‐ Les suites à la réunion : alerter et se mobiliser Jean Brice GARELLA transmettra le compte rendu de la réunion au Préfet et au Cabinet de Manuel VALLS « On va se battre pour vous tous ! J’irai chercher les emplois ! » Bruno AMIC, Grégory CALEMME, Pierre SANDILLON, élus d’opposition resteront mobilisés et à l’écoute de la population. Jean Brice GARELLA remercie chaleureusement tous ceux qui ont participé à cette réunion publique, ceux qui l’ont aidé à l’organiser. La soirée se termine, comme toujours à Gardanne, par un pot de l’amitié, préparé par l’équipe rassemblée autour de Jean Brice GARELLA .