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UE 9 – Agents infectieux Pr Bretagne 11/02/2019 Ronéotypeur : Camille Sagnet Ronéoficheur : Diane Saudreau

Cours 23 : Les helminthes

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I. Nématodes

A. Trichocéphale B. Oxyurose C. Ascaris D. Larva migrans E. Ankylostomes F. Larva migrant cutanée G. Anguillulose H. Trichine

II. Plathelminthes

A. Taenia saginata B. Taenia solium C. Echinococcus granulosus D. Schistosomoses

1. Schistosomiases 2. Schistosomiases et géohelminthes : un exemple de projet de l’OMS

E. Onchocercose F. Drajunculose ( ver de Guinée) G. Filariose lymphatique

III. Principes de la prévention individuelle et collective

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Helminthe est synonyme de « ver ». On distingue les vers ronds = nématodes et les vers plats = plathelminthes Le tube digestif correspond au milieu extérieur.

I. Les nématodes NB: Chaque espèce/mammifère possède un nématode spécifique adapté à sa taille Cours

A. Le trichocéphale • Cycle Le nématode vit dans le milieu extérieur (le sol) puis est ingéré par des herbivores : la majorité meurent détruits par les sucs gastriques, tandis qu’une minorité survit : élimination des œufs non embryonnés dans le milieu extérieur au travers des selles puis maturation et le cycle recommence. Pour se propager, la parasitose nécessite la contamination de l’environnement par les selles humaines (hygiène fécale) et un milieu extérieur propice à son développement (température supérieure à 20°C) —> pays tropicaux à hygiène réduite. • Diagnostic :

o la découverte est souvent fortuite sur demande d’un examen parasitologique des selles (œufs) o absence d’hyperéosinophilie sanguine car il n’y a pas de contact tissulaire, le trichocéphale reste dans

le milieu extérieur • Recherche d’autres parasitoses tropicales car souvent associée à celles qui possèdent le même cycle

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B. Oxyurose

• Cycle Dès l’élimination des œufs embryonnés, le parasite devient infectant (pas besoin de maturation dans le milieu extérieur). La contamination se fait par manuportage, puis ingestion et passage dans le tube digestif. Il s’agit d’un vers très fréquent. La contamination est donc liée à l’hygiène de l’individu (hygiène douteuse/enfant) mais pas à l’environnement (parasitose cosmopolite, ne se limite pas aux pays tropicaux) • Diagnostic :

o Clinique: prurit souvent nocturne car la femelle pond ses oeufs sur la marge anale o Parasitologie des selles: non o Absence d’hyperéosinophilie sanguine car pas de contact tissulaireo Test cellophane adhésif (œufs embryonnés) o Visualisation des vers sur les selles ou sur la marge anale o Contamination facile surtout chez les enfants en collectivité : rechercher la présence d’autres cas dans

l’entourage

C. Ascaris

• Cycle Maturation des œufs non embryonnés dans le milieu extérieur puis ingestion. Les femelles pondent dans l’organisme : les œufs traversent la paroi intestinale (contact tissulaire) : migration des larves dans l’organisme jusqu’aux poumons où elles passent du sang aux alvéoles pour être déglutis dans le tube digestif puis élimination des œufs. La contamination dépend donc de l’hygiène fécale et de l’attitude des gens (lavage des mains) , du milieu extérieur (parasitose des pays tropicaux avec chaleur et humidité) et migration tissulaire (mise en jeu des éosinophiles) • Diagnostic (dépend du timing) :

o Soit phase d’invasion = migration tissulaire - Hyperéosinophilie - Signes pulmonaires - parasitologie des selles: non

o Soit phase d’état = extériorisation des vers adultes - Parasitologie des selles (œufs) - Absence d’hyperéosinophilie

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• Ce ver est très mobile dans le tube digestif et peut entrainer des vomissements. Dans les pays tropicaux,

2-3 milliards de personnes sont concernés par l’ascaris. On traite donc le ver avant une opération chirurgicale dans ces pays là car il peut entrainer des péritonites et péricardites.

D. Larva migrans

• Cycle Suite à la migration larvaire, le ver se rend compte qu’il ne s’agit du bon hôte et meurt ce qui produit une réaction inflammatoire. Il n’y a donc pas de retour dans l’œsophage. Il s’agit des ascaris de chien et de chat (Toxocara canis/catis) qui rentrent chez l’homme par voie orale et commencent à migrer (du tube digestif aux poumons) • Diagnostic :

o Migration tissulaire avortée - Hyperéosinophilie - Sérologie - Parasitologie des selles : non

o La dangerosité dépend du lieu où les larves vont mourir (plus dangereux dans les yeux que dans le foie)

o Répartition géographique : partout où on trouve des chiens et des chats. o Prévention : interdire l’accès des bacs à sable aux chiens et aux chats.

• Traitement : aucun en particulier puisque les larves finissent par mourir • Recherche d’autres cas dans l’entourage

E. Ankylostomes

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• Cycle Ici l’ingestion n’est pas le mode de contamination mais le passage transcutané entraîne une migration larvaire jusqu’aux poumons. Dans l’œsophage les œufs deviennent adultes, les femelles pondent et il y a une élimination des œufs non embryonnés dans les selles. Puis on observe une maturation des œufs pour donner des larves dans le milieu extérieur. On a donc ici comme facteur de risque l’hygiène fécale, comme répartition géographique les pays tropicaux (température et humidité) et une contamination à travers la peau. • Prévention : éviter de marcher pied nu dans les pays à risque. • Diagnostic (dépend du timing)

o Soit phase d’invasion - Hyperéosinophilie - Signes pulmonaires - Parasitose des selles: NON

o Soit phase d’état - Parasitologie des selles (œufs) - Absence d’hyperéosinophilie sanguine

F. Larva migrant cutanée • Cycle Contamination par passage transcutané puis migration larvaire. La larve reconnaît qu’il ne s’agit pas de la bonne espèce et meurt. Il s’agit des ankylostomes de chat et de chien très fréquents sur les plages antillaises. • Prévention : interdire l’accès des plages aux chats et aux chiens. • Diagnostic

- Migration sous-cutanée avortée chez l’homme - Diagnostic clinique = prurit - Parasito des selles: NON

• Recherche d’autres cas dans l’entourage

G. Anguillulose (Strongiloides stercoralis ) • Cycle Une température du sol supérieure à 20°C, favorise la transformation des larves rhabditoïdes émises dans les selles en adultes libres stercoraux capables de fécondation. Dans l’intestin de l’homme, les larves rhabditoïdes peuvent se transformer en larves strongyloïdes directement infestantes. Ces larves ont la

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particularité de pouvoir passer dans le milieu extérieur ou repasser dans l’organisme : propriété d’autoinfestation entraînant la possibilité d’être infester en permanence : il s’agit d’une contamination à vie ce qui pose d’importants problèmes thérapeutiques. La contamination est transcutanée par la larve au cours de marche pieds nus dans sols boueux. • Diagnostic

- Hyperéosinophilie fluctuante - Parasitologie des selles: OUI (larves) - En cas d’immunodépression, un traitement préventif systématique est mis en place car on parle

d’anguillulose maligne • Prevention : éviter les baignades et de marcher nu-pieds en zones d’endémie.

• Recherche d’autres cas dans l’entourage

H. Trichine • Cycle : pas de passage dans le milieu extérieur ( cosmopolite ). Il y a une transmission de prédateurs en

prédateurs (rongeurs, sangliers, porcs, ours …). La transmission aux hommes se fait lors de la consommation de viande non contrôlée (sanglier essentiellement mais autres viandes possibles ). On retrouve cette parasitose dans les groupes de chasseurs, dans les familles.

• Diagnostic :

- Hyperéosinophilie majeure (>50%) - Sérologique - Biopsie (mise en évidence des larves)

• Traitement :

- Le plus précoce possible sur les vers adultes intraluminaux (pour diminuer le relargage de larves) - Traitement des larves enkystées décevant

II. Les plathelminthes

A. Taenia saginata • Cycle La contamination se fait par l’ingestion de viande de bœuf peu cuite. La larve évolue en adulte dans le tube digestif puis élimination des anneaux et dispersion des œufs dans le milieu extérieur qui sont ensuite mangés par les herbivores dont les bœufs. on parle plus communément du ver solitaire, parasitose très fréquente et cosmopolite (pas uniquement dans les pays tropicaux). • Prévention/ traitement : consiste dans l’arrêt de la consommation de viande crue ou peu cuite. • Diagnostic : se fait sur la présence d’anneaux visible à l’œil nu dans les selles ( parasitoses de selles pas

nécessaires)

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B. Taenia solium • Cycle La contamination se fait ici par l’ingestion de viande de porc peu cuite (ingestion d’œufs : cysticercose = formation de kystes, première cause d’épilepsie acquise chez l’adulte car présence dans le cerveau) puis migration larvaire, déglutition et passage dans l’œsophage. Les larves deviennent adultes, élimination d’anneaux et dispersion des œufs dans le milieu extérieur.

• Diagnostic : se fait sur la présence

d’anneaux • Ver très fréquent dans les tropiques et véritable problème de santé publique dans certains pays comme le

Mexique, le Pérou, l’Equateur (élevage de porcs domestiques, latrines ouvertes : accès aux selles humaines contaminées qui servent de nourriture aux porcs qui se contaminent à leur tour)

C. Echinococcus granulosus • Cycle A lieu entre carnivore et herbivore, très fréquemment chez le chien et le mouton. L’herbivore (hôte intermédiaire) ingère des œufs provenant des selles du carnivore (hôte définitif) infectées. Le carnivore mange les kystes des abats des herbivores contaminés. Ce ver possède une grande capacité d’évolution : chaque vésicule qu’il construit dans l’organisme contient de nombreuses formes infectantes qui représentent de nombreuses possibilités d’adaptations. L’homme peut se contaminer par la présence d’œufs émis dans l’environnement par le chien ou le mouton. Le ver entraine la formation d’un kyste hydatique qui évolue en 5 ans minimum. • Diagnostic : sérologique • Traitement : pas de ponction à l’aiguille du kyste car pour contrer les défenses immunitaires le ver

entraine la formation d’une paroi kystique étanche (coque épaisse). Une fuite du kyste entrainerait la libération d’antigènes et un choc anaphylactique ou la formation de nouveaux kystes.

• Au Maghreb on trouve une véritable épidémie de cette parasitose : il n’y a pas assez de chirurgien

disponible d’où un traitement par PAIR (ponction-aspiration-injection-réaspiration) qui laisse une coque kystique vide.

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D. Trématodes 1) Schistosomiases • Cycle Ce sont les mollusques (hôte intermédiaire) qui sont responsables de la multiplication du parasite dans le milieu extérieur. Les hommes (hôte définitif) émettent des œufs avec des larves qui nagent, rentrent en contact avec le mollusque ce qui entraine une multiplication et l’émission de formes mobiles dans l’eau qui peuvent passer la peau. Dans l’organisme, les larves se développent et passent au stade du schistosome adulte. Ces parasites vivent dans les vaisseaux sanguins, dans lesquels les femelles pondent leurs œufs. Certains des œufs sortent de l’organisme par les matières fécales ou l’urine et le cycle de vie parasitaire se poursuit. D’autres sont piégés dans les tissus de l’organisme, provoquant une réaction immunitaire et des lésions évolutives dans les organes. • Prévention : baignade en eau douce prohibée. Pas de traitement chirurgical, inefficace sur les œufs

calcifiés. • Diagnostic : se fait sur les urines, les selles ou par biopsie rectale. • Répartition : on distingue deux types de bilharzioses intestinales:

- Bilharziose urinaire ( Afrique) - Bilharziose intestinale ( Afrique, Amérique du Sud) - Ce sont des pathologies d’accumulation dues aux œufs qui restent bloqués dans les tissus.

2) Schistosomiases et géohelminthes : un exemple de projet de l’OMS Il s’agit d’une pathologie touchant 2 milliards de personnes dont 300 millions de pathologies graves. Cette parasitose représente 40% de la morbitité des pathologies tropicales à l’exclusion du paludisme. Les enfants sont la première cible avec un retentissement sur le développement, des pathologies rénales et vésicales. 85% des bilharziens vivent en Afrique. L’OMS a mis en place un Programme Nationale de Lutte contre la Schistosomiase et les vers intestinaux. (PNLSc) au Burkina Faso (pays où la parasitose reste toujours très active) : traiter les enfants symptomatiques avec une hématurie.NB: Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire. Il y a eu une épidémie de Bilharziose en Corse où vraisemblablement des personnes contaminées se sont installées : le mollusque vecteur s’est installé dans les rivières corses et un nouveau cycle s’est créé. (Le prof n’a pas détaillé les diapos qui sont disponibles sur le weebly)

E. Onchocercose • Importance du problème : Afrique de l’Ouest et centrale, Yemen, 6 pays d’Amérique centrale • Clinque : cécité de rivières + prurit intense + abandon des zone cultivables . • Le cycle de l’Onchocercose fait intervenir une mouche qui vit dans les cours d’eau rapides (les larves ont

besoins d’O2) • Des projets de l’OMS ont donc été mis en place pour réhabiliter ces terres agricoles :

- OCP = Onchocercosis Control Programme, lancé en 1974: largage d’insecticide par hélicoptère et campagne de traitement de masse des populations. Arrêt du projet de 2002 avec un bilan très positif puisque 600 000 cécités évitées et 25 millions d’hectares rendus à l’agriculture.

- APOC = African Program for Onchocerciasis Control

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- OEPA = Onchocerciasis Elimination Program for the Americas

F. Dracunculose ou ver de Guinée • Cycle L’homme se contamine en buvant l’eau contenant le crustacé. Après la maturation du ver, la femelle met son orifice utérin au contact de la peau ce qui entraîne un prurit. Pour soulager le prurit les personnes infectés mettent leur pied dans l’eau : la femelle pond ses larves qui sont alors avalées par un crustacé qui devient infectant. On retrouve une périodicité liée à la saison des pluies • Diagnostic facile : extériorisation du parasite. Le vecteur (crustacé) est non mobile et l’incubation chez

l’homme est de durée limitée (10 mois). La distribution géographique est limitée • Prévention facile : ne pas ingérer de copépodes vecteurs d’où la confection de filtres (de gaze ou de tissu)

afin de filtrer l’eau de boisson • Réduction très importante, parasitose a presque entièrement disparu (éradication effective dans de

nombreux pays comme Ouzbekistan, l’Iran et l’Inde)

G. Filariose lymphatique

• Clinique : lymphoedème et variocèle car le parasite gène le flux de la lymphe qui stagne • Répartition : dans 83 pays dont 65% Asie, 30% Afrique • Personnes exposées : 1 307 000 • Diagnostic : frottis sanguin avec hyperéosinophilie • Afin de diminuer la morbidité on s’est demandé s’il fallait éliminer le vecteur ? (tuer tous les moustiques

qui deviennent résistants), traiter les patients/ les populations ? On a décidé de traiter les patients : diminuer la charge parasitaire pour ne plus avoir de symptômes et de traiter principalement les zones où l’épidémie se transmet.

III. Principes de la prévention individuelle et collective • La connaissance du cycle ce qui permet la pertinence des examens et l’interprétation • La connaissance de la répartition • Cibler le « maillon faible » par des médicaments disponibles et des stratégies non médicamenteuses • Stratégies réalisables : logistique, personnel compétent, acceptation par les populations ciblées, pérennité

des programmes • Coûts : médicaments et logistiques