Cours (Edition3) Typeset

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  • 8/18/2019 Cours (Edition3) Typeset

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    Cours de Mathématiques Supérieures

    Lycée Henri IV

    3eédition

    Serge Francinou

    1994-2007

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    Partie AStructures fondamentales

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    Chapitre 1

    Eléments de théorie des ensembles

    Les Mathématiques reposent surl’étude d’objets correspondant à une superposition de concepts.Le mathématicien formule des assertions sur ces objets. Il s’agit de rechercher les assertions vraieset intéressantes.

    Toute théorie mathématique repose au départ sur des notions intuitives : c’est notamment le caspour la notion d’ensemble et la relation d’appartenance (∈). Outre ces objets intuitifs, on renonceà toute vérité absolue i.e. on admet avant toute chose un certain nombre d’assertion  a priori   : cesont les axiomes. La donnée de ces axiomes constituent une théorie (on en verra quelques uns dansle chapitre II.). A l’aide de ces axiomes, et plus généralement de toute assertions vraies, et d’unraisonnement logique (dont les règles seront vues dans le chapitre I.), on peut tenter de démontrerqu’une assertion est vraie (ou fausse). Ces résultats sont appelés le plus souvent :

    •   théor̀eme ;•  proposition (résultat plus faible qu’un théorème) ;•  corollaire (conséquence assez immédiate d’une proposition ou d’un théorème ) ;•   lemme (résultat intermédiaire dans la démonstration d’un théorème ou d’une proposition).Il existe des assertions dont on ne peut démontrer si elles sont vraies ou fausses : elles sont dites

    indécidables. Si une proposition est à la fois vraie et fausse dans une théorie donnée, cette théorieest dite contradictoire. Ces théories présentent peu d’intérêt.

    I. Eléments de logique

    On supposera dans toute la suite que l’on travaille dans une théorie non contradictoire.

    1) Définitions, généralités :

    Règle 1   A toute assertion  A, on associe une assertion appeĺee non  A   : non  A   est vraie si  A   est  fausse ; non  A  est fausse si  A  est vraie.

    Règle 2   A deux assertions   A   et  B, on associe une assertion   (A  ou  B)  qui est vraie si l’une des assertions  A  et  B  est vraie et fausse sinon.

    Exemple : (A  ou non  A) est toujours vraie : c’est une tautologie.

    Règle 3   A deux assertions   A   et   B, on associe une assertion   (A  et  B)   qui est vraie si les deux 

    assertions  A  et  B  sont vraies et fausse sinon.Règle 4   Soient  A  et  B  deux assertions. On note  (A =⇒ B)  pour  (non  A  ou  B)  et on l’appelle  Aimplique B .

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    6   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    Remarque : A la place de  A implique  B  (est vraie) on peut dire aussi

    •  si  A, alors  B ;•  A  est une condition suffisante pour  B ;•  pour B, il suffit  A ;•  B  est une condition nécessaire pour  A ;•  pour A, il faut  B .

    ∗  Exemple : Soient  a  et  b  deux entiers. Alors

    (   a =  b  =⇒ a2 = b2 ) est vraie.

    ATTENTION ! Ce n’est pas parce que  A  =⇒ B  est vrai que  B  est vrai .ex

    Règle 5   Soient  A  et  B  deux assertions. On note  A ⇐⇒ B   (appeĺee  A  équivalente à B) l’assertion :(A =⇒ B) e t (B  =⇒ A)

    Si  A ⇐⇒ B  est vraie on dit que les propositions  A  et  B   sont équivalentes.Remarque : Pour  A  et  B   équivalentes, on dit aussi :

    •  A  si, et seulement si,  B ;•  A  est une condition nécessaire et suffisante (CNS) pour  B ;•  pour A, il faut et il suffit  B .

    Remarque : •  Si  A  et  B   sont équivalentes, alors  A  et  B   sont toutes les deux vraies ou toutes lesdeux fausses (et réciproquement).•  non (A  et  B ) équivaut à (non  A  ou non  B ).

    non (A  ou  B) équivaut à (non  A  et non  B ).

    •  non (A =⇒ B) équivaut à (A  et non  B ).

    2) Quelques principes de démonstration :

    Soient A et  B   deux assertions.

    i Preuve de  A  ou  B   :

    Pour prouver que  A  ou  B  est vrai, on pourra supposer que  A  fausse et prouver  B .

    ∗  Exemple : Admettons que tout entier  n ∈  Z  s’écrivent de manière unique 2k + r   avec  k ∈  Z  etr = 0 ou 1. Soient  a  et  b  dans  Z. On suppose que  ab  est pair. Alors  a  est pair ou  b  est pair.

    Remarque : Ainsi pour prouver  A  =⇒ B , on suppose  A  et on montre  B .

    ii Principe du syllogysme :

    Règle 6   Si  A  et  A =⇒ B  sont vraies, alors  B   est vraie.∗  Exemple : Soient  a  et  b  des entiers. On a :

    a2 = b2 =⇒ a  = ±b

    Si  a2 = b2 est vraie, alors  a  = ±b.

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    iii La contraposée :

    Lorsqu’on veut prouver  A  =⇒  B , on peut supposer non  B  et établir non  A. Ainsi, on prouvela  contraposée  : non  B  =⇒ non  A. On résume ainsi :Règle 7   Les assertions  A =⇒ B  et non  B  =⇒ non  A  sont équivalentes.

    iv Raisonnement par l’absurde :

    Le principe du raisonnement par l’absurde est basée sur la règle suivante : on désire prouver  Q.On rajoutte non  Q  au système d’axiomes (i.e. on suppose  Q  faux) et on démonstre que l’on aboutità une théorie contradictoire.∗  Exemple : √ 2 n’est pas rationnel. .

    v Equivalences :

    Pour prouver  A ⇐⇒  B, on peut prouver  A  =⇒  B   puis  B   =⇒  A   : c’est un raisonnement pardouble implication .

    Si  A ⇐⇒  C   et  C  ⇐⇒  B, alors  A ⇐⇒  B. Donc pour prouver  A ⇐⇒  B , on peut l’établir parplusieurs équivalences successives : c’est un raisonnement par  équivalence .

    Exemple : 1. Soit  λ ∈ C,  λ =/ − i. Montrer l’équivalence :  λ ∈ R⇐⇒1 + λi1 − λi

    = 1.2. Soit  f   : R −→ R.  f  est constante si et seulement si  f   est dérivable et  f   = 0.Nous verrons plus loin un autre mode de preuve basée sur les propriétés de N : la démonstration

    par récurrence.

    3) Quantificateurs :

    On notera A(x) une assertion dépendant de l’objet  x. Soit E  un ensemble.

    Règle 8   L’assertion   (∀x, A(x))   est vraie si et seulement pour tout objet   x, l’assertion   A(x)   est vraie.

    L’assertion  (∀x ∈ E, A(x))  est vraie si et seulement si pour tout objet  x  appartenant à  E ,  A(x)est vraie.

    ∀  est appelé  quantificateur universel.Règle 9   L’assertion  (∃x, A(x))  est vrai si, et seulement si, il existe un objet  x   tel que l’assertion A(x)  est vraie.

    L’assertion  (∃x ∈ E, A(x)) est vraie si, et seulement si, il existe un objet  x  appartenant à  E   tel que  A(x)  est vraie.

    ∃  est appelé  quantificateur existentiel.∗  Exemple : Une fonction  f   : R −→ R  est continue en 0 si :

    (∀ε > 0) (∃η > 0) (∀x ∈ R) (|x| < η =⇒ |f (x) − f (0)| ε)Règle 10   non  (∀x, A(x))  est équivalente à  (∃x, non  A(x)).

    non  (∃x, A(x))  est équivalente à  (∀x, non  A(x)).non  (∀x ∈ E, A(x))  est équivalente à  (∃x ∈ E, non  A(x)).non  (∃x ∈ E, A(x))  est équivalente à  (∀x ∈ E, non  A(x)).

    ∗  Exemple :  f   :R

    −→R

     n’est pas continue en 0 dès que(∃ε >  0) (∀η > 0) (∃x ∈ R) (|x| < η  et |f (x) − f (0)| > ε)

    Voilà qui achève les règles de logique qui régissent tous les raisonnements qui vont suivre.

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    8   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    II. Premiers axiomes de la théorie des ensembles

    1) Inclusion :

    Définition 1   Soient  E   et  F  deux ensembles.On dit que  F   est   inclus  dans  E , si pour tout  x ∈ F ,  x ∈ E . On dit aussi que  F   est une  partie

    de  E  et on note  F  ⊂  E .Proposition 1   Soient  E ,  F ,  G   trois ensembles.

    Si  E  ⊂ F   et  F  ⊂  G, alors  E  ⊂ G.Définition 2   Soient  E   et  F  deux ensembles.

    On dit que  E   et  F   sont   égaux  si  E  ⊂ F   et  F  ⊂  E . On note  E  =  F .

    2) Quelques opérations de construction d’ensembles :

    On considèrera comme notion intuitive le fait d’être en nombre fini. On supposera égalementconnue la notion d’entiers naturels. Les axiomes présentés dans ce paragraphe font partie de lathéorie de Zermelo-Fraenkel.

    •  Ensembles formés par des éléments donnés :Axiome 1   Soient   a1,a2,...,an  des objets en nombre fini. Il existe un unique ensemble  E  dont les éléments sont exactement les  a1,  a2   ,...,  an. On note 

    E  = {a1, a2, . . . , an}

    Exemple : Si  a  et b  sont des objets mathématiques, {a}  est un  singleton  et si  a =/ b, {a, b}  est unepaire .

    •  Partie d’un ensemble définie par une relation :Axiome 2   Soit  E  un ensemble et  A(x) une assertion dépendant d’un objet  x  de  E . Alors, il existe un unique ensemble  F   inclus dans  E  tel que 

    (∀x ∈ E ) (x ∈ F  ⇐⇒ A(x))Cet ensemble est noté 

    F   = {x ∈ E, A(x)}∗  Exemple : Soit  E  = N  et  A(x) = (2 divise  x). Alors  F  est l’ensemble des nombres pairs.Remarque : Soit F   et G  deux parties d’un ensemble  E . Pour montrer que  F   = G, on peut montrerl’́equivalence

    x ∈ F  ⇐⇒ x ∈ G.

    Un autre exemple fondamental : le complémentaire.

    Définition 3   Soit  E  un ensemble et  F  ⊂  E . Alors 

    S E F   = {x ∈ E, x /∈ F }est appelé  complémentaire  de  F   dans E.

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    Proposition 2   Soient  E  un ensemble et  F   et  G  deux parties de  E .

    1. On a S

      E S

      E F   = F .2. Si  F  ⊂  G, S   E G ⊂ S   E F .3. Si 

    S   E F   = S   E G,  F   = G.

    •  L’ensemble vide :Axiome 3   Il existe un unique ensemble noté  ∅   tel que 

    (∀x) (x /∈ ∅)∅  est appelé  ensemble vide.En particulier, on affirme l’existence d’un ensemble.

    •  Ensemble des parties d’un ensemble :Axiome 4   Soit  E  un ensemble. Il existe un unique ensemble noté  P (E )  tel que 

    (∀F ) (F  ∈ P (E )) ⇐⇒ (F  ⊂  E )P (E )  est appelée  ensemble des parties de  E, on peut écrire 

    P (E ) = {F, F  ⊂  E }C’est cet axiome et le précédent qui permettent de définir les entiers naturels : 0 = ∅, 1 = P (0) ={∅}, 2 = P (P (∅)) = {∅, {∅}}  ...

    •   Intersection et réunion de deux ensembles :Axiome 5   Soient  E   et  F   deux ensembles.

    Il existe un unique ensemble noté  E  ∪ F   tel que (∀x) (x ∈ E  ∪ F ) ⇐⇒ (x ∈ E   ou  x ∈ F )

    E  ∪ F   = {x, x ∈ E   ou  x ∈ F }  est appelée  union  de  E   et  F .Définition 4   Soient  E   et  F  deux ensembles.

    On appelle  intersection  de  E   et  F   l’ensemble 

    E  ∩ F   = {x ∈ E, x ∈ F } = {x, x ∈ E   et  x ∈ F }

    Remarque : Soient  E ,  F   et  G  trois ensembles. On aE  ∪ F   = F  ∪ E, E  ∩ F   = F  ∩ E, E  ∪ ∅ =  E, E  ∩ ∅ = ∅

    E  ∪ (F  ∪ G) = (E  ∪ F ) ∪ G, E  ∩ (F  ∩ G) = (E  ∩ F ) ∩ G

    E  ∩ (F  ∪ G) = (E  ∩ F ) ∪ (E  ∩ G) et E  ∪ (F  ∩ G) = (E  ∪ F ) ∩ (E  ∪ G)Proposition 3 (Lois de Morgan)   Soient  F   et  G  deux parties d’un ensemble  E . On a 

    1.S   E (F  ∪ G) = S   E F  ∩ S   E G

    2.S   E (F  ∩ G) = S   E F  ∪ S   E G

    Définition 5  Soient  E   et  F  deux ensembles.

    On appelle   différence  de  E   et  F   l’ensemble 

    E \F   = {x ∈ E, x /∈ F }

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    10   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    3) Limites dans la construction des ensembles :

    On peut se demander si les opérations que l’on s’est autorisé pour la construction d’ensemblesne sont pas limitatives. L’expérience prouve jusqu’à aujourd’hui que l’on a choisi le bon cadre. Onpourrait par exemple se demander s’il ne serait pas plus judicieux de considérer des ensembles dutype

    {x, A(x)}En fait, si on prend cet axiome, on obtient une théorie contradictoire : Soit E  = {x, x /∈ x}. AlorsE /∈ E  et E  ∈ E !Remarque : Une illustration : Imaginons un barbier qui décide de raser tous les hommes ne se rasentpas eux mêmes. Doit-il se raser lui-même ?

    III. Applications

    1) Généralit́es :

    La théorie des ensembles permet de définir à partir des axiomes précédents la notiond’application, mais afin de ne pas surcharger ce cours, nous l’introduirons de manìere intuitivepar la définition suivante :

    Définition 6   Une   application   (ou   fonction)   f   est la donnée de deux ensembles   E   et   F   et d’un ”procédé” qui associe à tout élément  x ∈ E  un unique élément  y ∈ F   noté  f (x)  et appelé  image dex  par  f .

    Dans ces conditions,  f   est appelée  application de  E   dans  F .  E   est l’ ensemble de définition def , et  F   est l’ ensemble d’arrivée de  f .

    f  est not́ee  f   : E  −→ F , ou  f   : x ∈ E  −→ f (x) ∈ F , ou encore E    −→   F 

    f   :   x   −→   f (x)Définition 7   Soient  f   : E  −→ F ,  y ∈ F   et  x ∈ E .

    On dit que  x   est un ant́ecédant de  y   si  y =  f (x).

    Remarque : Deux fonctions  f   et  g  sont donc égales si et seulement si elles ont même ensemble dedéfinition  E , même ensemble d’arrivée et si pour tout  x ∈ E ,  f (x) = g(x).Convention : Etant donné un ensemble   F , il existe une unique application de ∅   dans   F   appeĺeeapplication vide .

    Définition 8   Soient   E   et   F   deux ensembles. On note  F (E, F )   l’ensemble des applications de   E dans  F . Si  E  =  F , on note  F (E )  au lieu de  F (E, E ).En particulier, nous admettons qu’un tel ensemble existe.

    Définition 9   Soit  E  un ensemble. On appelle   application identique de  E , l’application 

    E    −→   E I E   :   x   −→   x

    Définition 10   Soient  A ⊂ E   et  F  des ensembles,  f   : E  −→ F ,  g  :  A −→ F .On dit que  g  est la  restriction de  f   à  A  dès que 

    (∀

    x ∈

     A) (g(x) = f (x))

    On note alors  g =  f |A.On dit que  f   constitue un   prolongement de  g   si  f |A =  g.

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    2) Composition des applications :

    Définition 11   Soient  E ,  F   et  G   trois ensembles,  f   : E  −→ F ,  g :  F  −→ G.On appelle  application composée de  f   et g   la fonction 

    E    −→   Gg ◦ f   :   x   −→   g(f (x))

    Proposition 4   Soient  f   : E  −→ F ,  g :  F  −→ G,  h :  G −→ H . Alors 1.  (h ◦ g) ◦ f  = h ◦ (g ◦ f )2.  f  ◦ I E  = f   et  I F  ◦ f  = f .

    Remarque : En général,  f  ◦ g =/ g ◦ f .

    3) Injection, surjection et bijection :

    Définition 12   Soit  f   : E  −→ F .1. On dit que  f   est  injective  si 

    (∀(x, x) ∈ E 2) (f (x) = f (x) =⇒ x  =  x)2. On dit que  f   est  surjective  si 

    (∀y ∈ F ) (∃x ∈ E ) (y =  f (x))3. On dit que  f   est  bijective  si  f   est à la fois injective et surjective.

    Remarque :  f  est injective si et seulement si

    (∀(x, x) ∈ E 2) (x =/ x  =⇒ f (x) =/ f (x))Exemple : • I E   est bijective.

    •  Soit  F  ⊂  E . Alors  j  :  x ∈ F  −→ x ∈ E  est appelée l’injection canonique de  F   dans  E •  Soit  E  un ensemble et  f   : F  ∈ P (E ) −→

    S   E F  ∈ P (E ) est une bijection.∗  Exemple : exp : R −→ R∗+  est une application bijective.

    sin : R −→ [−1, 1] est surjective mais non injective.sin : [−π2 ,  π2 [−→ R  est injective mais non surjective.

    Proposition 5   Soient  f   : E  −→ F   et  g :  F  −→ G.1. Si  f   est  g  sont injectives, alors  g ◦ f   est injective.2. Si  f   est  g  sont surjectives, alors  g ◦ f   est surjective.3. Si  f   est  g  sont bijectives, alors  g ◦ f   est bijective.

    4) Application réciproque :

    Définition 13   Soient  f   : E  −→ F   une application bijective.Alors l’application qui a tout   y ∈   F   associe l’unique   x ∈   E   tel que   y   =   f (x)   est appelée 

    application réciproque de  f . Elle est notée  f −1.

    Proposition 6   Soit  f   : E  −→ F .1. Si  f  est bijective, on a  f −1 ◦ f  = I E   et  f  ◦ f −1 = I F .2. Si  g ◦ f   = I E   et  f  ◦ g =  I F , alors  f  est bijective et  f −1 = g.

    Exemple : Soit  E  un ensemble et  f   :  F  ∈ P (E ) −→S   E F  ∈ P (E ). Alors  f −1 =  f . On dit que  f 

    est une   involution.

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    12   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    Proposition 7   Soient  E ,  F   et  G  trois ensembles et  f   : E  −→ F   et  g :  F  −→ G   deux bijections.1.  I −

    1E    = I E .

    2.  (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g−1.3.  (f −1)−1 = f .

    5) Image directe, image réciproque :

    Définition 14   Soient  f   : E  −→ F ,  A ⊂ E   et  B ⊂ F .L’ image de  A par  f   est 

    f (A) = {y ∈ F, (∃x ∈ A)(y  =  f (x))} = {f (x) ∈ F, x ∈ A}

    L’image de  f   est  f (E ).

    L’ image réciproque de  B  par  f   est 

    f (B) = {x ∈ E, f (x) ∈ B}

    Remarque : Si  f   est bijective,  f (B) = f −1(B).Notation : On note parfois  f −1(B) pour f (B).

    Proposition 8   Soit  f   : E  −→ F .1. Les deux propositions suivantes sont équivalentes :

    (i) f injective 

    (ii) Pour tout  y ∈ F ,  f ({y})  est soit vide , soit réduit à un seul élément.2. Les deux propositions suivantes sont équivalentes :(i) f surjective 

    (ii)  f (E ) = F 

    6) Résoudre une équation :

    On se donne deux applications f   et g  et on se demande s’il existe des objets  x  dans l’ensemblede départ de  f  et de  g  vérifiant f (x) = g(x). Cela s’appelle résoudre l’équation

    (E )   f (x) = g(x).

    Tout d’abord, il convient de préciser le domaine de validité de (E ).

    On peut ensuite raisonner•  par équivalence.ou

    •   par analyse synthèse (ou double implication) : on prend  x   solution. On regarde ce que celadonne pour  x  (c’est l’analyse). Ensuite, on vérifie que les  x  trouvé conviennent : c’est la synthèse.

    Ensuite, on peut essayer d’isoler x  dans un unique membre pour se ramener à une équation dutype  F (x) = a. L’équation revient alors à trouver l’image réciproque du singleton {a}∗  Exemple : Trouver les  x ∈ R  tels que √ x2 − 2x =  x − 3.

    IV. Familles et produit cartésien

    1) Généralit́es :

    Définition 15   Soit  I  un ensemble.

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    On appelle  famille indixée sur  I   toute application  x  définie sur  I . Si  i ∈ I , on notera l’image de i xi  au lieu de  x(i)  et  (xi)i∈I  au lieu de  x. I   constitue alors l’ensemble des  indices. xi  est l’́eĺement d’indice  i.

    Si  J  ⊂ I ,  (xi)i∈J  (i.e. la restriction de  x   à  J ) est une  sous-famille de (xi)i∈I .Remarque : Considérons deux familles  x  = (xi)i∈I   et  y  = (yi)i∈I . Alors   x  =  y   si, et seulement si∀i ∈ I , xi  =  yi.Exemple : • Supposons que I  = {1, 2, . . . , n}. Les familles indicées par I  sont appelées des  n−uplets.On les note (xi)i∈I  = (xi)1in = (x1, x2, . . . , xn).

    •  Si  I  = N  ou plus généralement une partie de  N, les familles sont appelées des  suites.• Soit E  un ensemble. Considérons  x  :  a ∈ E  −→ a ∈ E . Alors la famille x  est not́ee  x  = (a)a∈E 

    et est la   famil le canoniquement associé à  E .

    2) Intersection et réunion d’une famille de parties :

    Définition 16   Soit  E  un ensemble, (E i)i∈I  une famille de parties de  E  (i.e. les  E i  sont des parties de  E ). La   ŕeunion  des  E i   est constituée des éléments de  x ∈ E   tel qu’il existe  i ∈ I  tel que  x ∈ E iet l’ intersection des  E i  est constituée des éléments  x   tel que pour tout  i ∈ I ,  x ∈ E i.

    i∈I E i  = {x,   (∃i ∈ I )(x ∈ E i)}  et 

    i∈I 

    E i  = {x,   (∀i ∈ I )(x ∈ E i)}

    Si  I  = {1, 2, . . . , n}, on note la réunion des  E in

    i=1 E i  et l’intersection n

    i=1 E i.

    Exemple : Soit  A ⊂ P (E ). Alors (F )F ∈A  est une famille d’ensembles. F ∈AF  est l’ensemble des

    x ∈ E  tel qu’il existe  F  ∈  A  avec x ∈ F . F ∈A F  est l’ensemble des x ∈ E  tel que pour tout F  ∈  Aon a  x ∈ F .Proposition 9   Soit   E   un ensemble,   (Ai)i∈I   une famille de parties de   E ,   A ⊂  E . On suppose   I non vide.

    1.  A ∩i∈I  Ai  = i∈I (A ∩ Ai)2.  A ∪i∈I  Ai  = i∈I (A ∪ Ai)3.  A\i∈I  Ai  = i∈I (A\Ai)4.  A\i∈I  Ai  = i∈I (A\Ai)

    Exemple :  A ∩ (B ∪ C ) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C ) et A ∪ (B ∩ C ) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C ).Corollaire 1   Soit  E  un ensemble,  (Ai)i

    ∈I   une famille de parties de  E .

    1.S   E i∈I  Ai  = i∈I  S   E Ai

    2.S   E 

    i∈I  Ai  =

    i∈I  S   E Ai

    Définition 17   Soit  E  un ensemble, F  ⊂  E , (Ai)i∈I  une famille de parties de  E . On dit que  (Ai)i∈I est un   recouvrement de  F   si 

    F  ⊂i∈I 

    Ai

    Exemple : ({0, 1, . . . , n})n∈N  constitue un recouvrement de  NDéfinition 18   Soit  E  un ensemble,  (Ai)i∈I   une famille de parties de  E .

    On dit que   (Ai)i∈I   est une  partition de  E   si   (Ai)i∈I   est un recouvrement de  E  et si pour tout i ∈ I ,  j ∈ I ,  i =/ j , on a  Ai ∩ A j  = ∅.Exemple : Soit  A ⊂ E . Alors (A,

    S   E A) est une partition de  E .

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    14   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    Proposition 10 (Formules d’associativité)   Soient   (J k)k∈K   un recouvrement de l’ensemble   I ,

    (Ai)i∈I   une famille de parties de  E . Alors 1. Alors 

     i∈I  Ai  =

    k∈K 

    i∈J k Ai

    2. Alors  

    i∈I  Ai  =

    k∈K 

    i∈J k Ai

    3) Produit cartésien :

    Définition 19   Soit  (E i)i∈I   une famille d’ensembles de réunion  E .On appelle  produit cartésien des   E i   l’ensemble des familles   (xi)i∈I   indexées sur   I   à éĺements 

    dans  E   tel que 

    (∀i ∈ I )(xi ∈ E i)Il se note  i∈I  E i.Notation : Si les   E i   sont tous égaux à   E , on note leur produit cart́esien   E I . Dans ce cas là,E I  = F (I, E ).

    Si I  = {1, 2, . . . , n}, i∈I  E i  se note aussi ni=1 E i, ou encore  E 1 × E 2 × . . . × E n. Si les E i   sonttous égaux à  E , il se note  E n.Remarque :   a priori   rien ne nous assure que si les   E i   sont tous non vides alors

     i∈I  E i   =/ ∅.

    Généralement, ce fait là est admis et il porte le nom d’axiome du choix.Exemple : R3

    Remarque : Représentation garphique d’un produit  E  × F Remarque : ({x} × F )x∈E  est une partition de  E  × F . (E  × {y})y∈F  est une partition de  E  × F .

    4) Graphe d’une fonction :Définition 20   Soit  f   : E  −→ F .

    On appelle  graphe de  f   la partie de  E  × F  définie par  {(x, y) ∈ E  × F, y =  f (x)}.Exercice : Si  f  est bijective, comment obtient-on le graphe de  f −1 à partir de celui de  f  ?Définition 21   Soit  A ⊂ E  × F .

    On dit que   A   est un  graphe fonctionnel   s’il existe une fonction  f   :  E  −→  F   tel que   A  soit le graphe de  f .

    Proposition 11   Soit  A ⊂ E ×F . A  est un graphe fonctionnel si, et seulement si, pour tout  x ∈ E ,il existe un unique  y ∈ F   tel que  (x, y) ∈ A.Remarque : En fait, dans les exposés de théorie des ensembles, on introduit la notion de fonction

    par l’intermédiaire du graphe fonctionnel.

    V. Relation d’équivalence

    1) Relation binaire :

    Définition 22   Soit   E   un ensemble. On appelle   relation binaire sur  E   toute partie  R   de   E  × E .On dit que  x ∈ E   est  en relation avec  y ∈ E   si  (x, y) ∈ R  et on note  xRy.exExemple : Sur  R, on peut définir la relation binaire suivante :

    xRy ⇐⇒ xy   0C’est la relation  avoir le même signe .Remarque : Si   F  ⊂   E , R   induit canoniquement une relation binaire R   sur   F   donnée par R   =R ∩ (F  × F ).

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    15

    2) Relation d’équivalence, premiers exemples :

    Définition 23   Soit  R  une relation binaire sur  E . On dit  R  est une  relation d’équivalence  si • R  est   ŕeflexive   i.e. si pour tout  x ∈ E ,  xRx ;• R  est  symétrique   i.e. si pour tout  (x, y) ∈ E 2,  xRy   entraı̂ne  yRx ;• R  est  transitive   i.e. si pour tout  (x,y ,z) ∈ E 3,  xRy  et  yRz   entraı̂ne  xRz.Au lieu de  xRy, on note souvent  x ≡ y   mod R, ou encore  x ≡ y  [R], et même parfois  x ≡ y

    lorsqu’il n’y a pas ambiguité.

    Exemple :•  Soit  n > 0. La relation sur  Z  définie par

    xRy ⇐⇒ n  divise  x − y

    est une relation d’équivalence et est appelée  congruence modulo  n.•  On définit dans  R  la relation

    xRy ⇐⇒ ∃k ∈ Z, y =  x + 2kπ.C’est la  congruence modulo  2π. De manière générale, on définit sur  R  la congruence modulo  α.

    •  La relation  avoir le même signe  vue précédemment n’est pas transitive (−1 ≡ 0 ≡ 1...).

    3) Classes d’équivalences :

    Soit  E  un ensemble muni d’une relation d’équivalence

     R.

    Définition 24   Soit  x ∈ E . On appelle  classe d’équivalence de  x   l’ensemble {y ∈ E, x ≡ y}

    Elle est notée  ẋ  ou  x̄. Tout  y ∈  ẋ  est appelé   représentant de la classe ẋ.On note  E/R   l’ensemble des classes d’équivalence :

    E/R = {ẋ, x ∈ E } ⊂ P (E )C’est l’ ensemble quotient de  E  par R.Définition 25   Soit  n ∈ N∗. L’ensemble  Z  quotienté par la congruence modulo  n  est not́e  Z/nZ.Notation : De même, on note  R/αZ  l’ensemble quotient de  R  par la congruence modulo  α. R/2πZcorrespond aux angles.Exemple : •   L’ensemble des vecteurs du plan est l’ensemble quotient des bipoints par la relationêtre équipollent.

    •  P 1(C).Remarque : •  En algèbre, le passage au quotient est un outil puissant de création d’ensemblesintéressant.

    •  On a  x ≡ y ⇐⇒  ẋ = ẏ.•  On a  x ∈  ẋ.

    Théorème 1   E/R   forme une partition de  E .

    Définition 26   L’application  s :  x ∈ E  −→  ẋ ∈ E /R  est une surjection appelée   surjection canon-ique.

    Exercice : bijection canonique

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    16   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    VI. Relations d’ordre

    1) Définitions et premiers exemples :

    Définition 27   Soit  E  un ensemble. Une relation  R  sur  E   est une  relation d’ordre  si 1. R  est réflexive ;2. R   est transitive ;3. R  est  antisymétrique   i.e. pour tout  (x, y) ∈ E 2,  xRy  et  yRx   entraı̂ne  x =  y.E   est dit   ordonné.

    Notation : Nous noterons les relations d’ordre    (plus grand que) ou    (plus petit que).

    Si  x y  et  x  =/ y, on notera  x < y  et on dira  x  est strictement plus petit que  y.

    Si  x y  et  x  =/ y, on notera  x > y  et on dira  x  est strictement plus grand que  y .

    Exemple : • Les ordres sur  N, Z, Q  et  R  sont des relations d’ordre.• On considère sur P (E ) la relation suivante  F RG si et seulement si F  ⊂  G. R est une relation

    d’ordre.

    •  Soient   E 1   et   E 2   deux ensembles ordonnés. On peut alors définir des ordres sur   E 1 × E 2   :l’ordre produit et l’ordre lexicographique.

    Définition 28   Soit  (E, )  un ensemble ordonné. On dit que l’ordre est  total  si pour tout  (x, y) ∈E 2, on a  x y  ou  y   x  et dans ces conditions, on dit que  E   est  totalement ordonné.

    Si l’ordre n’est pas total, on dit qu’il est  partiel  et que  E   est  partiellement ordonné.

    Exemple : • (Q,) est totalement ordonné.•  (P (E ), ⊂) est en général partiellement ordonné.•  La divisibilité sur  N  est un ordre partiel.• En ǵenéral, si E 1  et E 2  sont deux ensembles totalement ordonnés, l’ordre lexicographique sur

    E 1 × E 2  est total, alors que l’ordre produit total ne l’est pas.Proposition 12   Soient   E   un ensemble et   F   un ensemble ordonné. Alors, la relation définie sur F (E, F )  par 

    f   g ⇐⇒ (∀x ∈ E )(f (x) g(x))

    où  (f, g) ∈ F (E, F )2 est une relation d’ordre. En général, cet ordre est partiel.

    2) Applications monotones :

    Définition 29   Soient  E   et  F   deux ensembles ordonnés et  f   : E  −→ F .1. On dit que  f   est  croissante  si 

    (∀(x, y) ∈ E 2) (x y  =⇒ f (x) f (y))

    2. On dit que  f   est   décroissante  si 

    (∀(x, y) ∈ E 2) (x y  =⇒ f (x) f (y))

    3. On dit que   f   est   strictement croissante   (resp.   strictement décroissante) si   f   est croissante (resp. décroissante) et injective.

    4. On dit que  f   est  monotone  si  f  est croissante ou décroissante.

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    17

    Exemple : • Une suite (un)n0  est croissante dès quen m =⇒ un   um

    •  La fonction(P (E ), ⊂)   −→   (P (E ), ⊂)

    f   :   F    −→S  E F 

    est décroissante.

    Proposition 13   Soient  E ,  F   et  G   trois ensembles ordonnés,  f   : E  −→ F ,  g  :  F  −→ G.1.  I E   est strictement croissante.2. Si  f   et  g  sont monotones de même sens, alors  g ◦ f   est croissante.3. Si  f   et  g  sont monotones de sens contraire, alors  g ◦ f   est décroissante.4. Si  f  est bijective monotone et si l’ordre de  E  est total,  f −

    1

    est monotone de même sens que f .

    3) Eléments remarquables dans un ensemble ordonné :

    a-Plus grand élément, plus petit élément :

    Définition 30   Soient  E  un ensemble ordonné,  a ∈ E .On dit que   a   est   le plus grand élément de  E  si pour tout   x ∈ E ,   x    a. On note  a  = max E .

    On dit que  a  est  le plus petit élément de  E  si pour tout  x ∈ E ,  x a. On note  a = min E Remarque : L’existence d’un plus grand élément n’est pas assuré :  E  = N,  E  = [0, 1[.

    De par l’antisymétrie de l’ordre, si  E  admet un plus grand élément, il est unique.

    Exemple : Si   E   = {1, 2, . . . , n},   n   est le plus grand élément de   E . Le plus grand élément de(P (E ), ⊂) est  E .

    b-Majorant, minorant :

    Définition 31   Soient  E  un ensemble ordonné,  F  ⊂  E   et  a ∈ E .a  est un  majorant  (resp.  minorant) de  F   si pour tout  x ∈ F ,  x a  (resp.  x a).

    Remarque : En général, les majorants ne sont pas uniques. Leur existence n’est pas assurée.

    c-borne supérieure, borne inférieure :

    Définition 32   Soient   E   un ensemble,   F  ⊂

      E . On note   A   l’ensemble des majorants de   F   et   Bl’ensemble des minorants de  F .

    Si  A  possède un plus petit élément  α,  α  est appelé la  borne supérieure de  F  et est noté  sup F .Si  B  possède un plus grand élément  β ,  β  est appelé la  borne inférieure de  F  et est noté   inf  F .

    Remarque : L’existence des bornes supérieures ou inférieures n’est pas assurée de manière générale.Si la borne existe, elle est unique.

    Si  F  possède un plus grand éĺement  a, alors  a  = sup F .Exemple : Si  E  = R, et F   = [0, 1[, sup F  = 1 (on remarque, en particulier que sup F /∈ F ).Exemple : Si  E   = R,  F   = {x ∈ E , x2  2}  admet une borne supérieure : c’est √ 2. Par contre, siE  = Q,  F   n’admet pas de borne supérieure.

    Proposition 14   Soient  E  totalement ordonné,  F 

     ⊂ E ,  a

     ∈ E . Alors  a  est la borne supérieure de 

    F   si et seulement si (i) Pour tout  x ∈ F ,  x a ;(ii) Pour tout  c < a, il existe  x ∈ F   tel que  c < x.

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    18   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    d-Elément maximal, élément minimal :

    Définition 33   Soient  E  un ensemble ordonné,  a ∈ E .a  est un   élément maximal  (resp.  minimal) de  E   si 

    (∀x ∈ E ) (x a =⇒ x  =  a)

    (resp.  (∀x ∈ E ) (x a =⇒ x  =  a)).Exemple : Si  E  admet un plus grand élément  a,  a  est maximal.

    Supposons   N∗\{1}   muni de l’ordre de la divisibilité. Alors les éléments minimaux sont lesnombres premiers.

    e-Bornes dans le cas des familles :

    On peut parler de plus grand élément, borne supérieure, de majorant... d’une famille (xi)i∈I d’un ensemble ordonné   E . Il s’agira en fait respectivement du plus grand élélment, de la bornesupérieure, du majorant... de la partie {xi ∈ E, i ∈ I }Notation : Soit (xi)i∈I  une famille d’un ensemble ordonné. On note supi∈I  xi   pour sup{xi, i ∈ I }.Si   I   = {1, 2, . . . , n}, on note même sup1in xi   ou encore sup(x1, x2,...,xn). La même remarqueest valable pour max, inf et min.

    Si  F  ⊂  E , on note également supx∈F  x  pour sup F .

    4) Propriétés des bornes :

    Les bornes sont évoquées dans ce paragraphe sous réserve d’existence.

    Proposition 15   Soient  E  un ensemble ordonné,  F  ⊂  G. Alors 

    sup F   sup G  et   inf  G inf  F 

    Si  (xi)i∈I  est une famille de  E   et  J  ⊂ I , on a 

    supi∈J 

    xi   supi∈I 

    xi   et   inf i∈I 

    xi   supi∈J 

    xi

    Proposition 16   Soient   E   un ensemble ordonné,   (xi)i∈I ,   (yi)i∈I  deux familles de  E . On suppose que pour tout  i ∈ I ,  xi   yi. Alors 

    supi∈I 

    xi   supi∈I 

    yi   et   inf i∈I 

    xi   inf i∈I 

    yi

    Proposition 17 (Formules d’associativité)   Soient  E  un ensemble ordonné,  (xi)i∈I  une famille de  E ,  (J k)k∈K  un recouvrement de  I . Alors 

    supi∈I 

    xi  = supk∈K 

    supi∈J k

    xi

    et 

    inf i∈I 

    xi   = inf k∈K 

    inf i∈J k

    xi

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    19

    Exemple : • On a avec  I  = {1, 2, 3}sup(x1, x2, x3) = sup(sup(x1, x2), x3) = sup(x1, sup(x2, x3))

    •  Comme ({i} × J )i∈I   et (I  × { j}) j∈J   sont des recouvrements de  I  × J , on asup

    (i,j)∈I ×J x(i,j) = sup

    i∈I sup j∈J 

    x(i,j) = sup j∈J 

    supi∈I 

    x(i,j)

    •  Soit (Ak)k∈K  une famille de partie de  E . Alorssup

    k∈K 

    Ak  = supa∈k∈K Ak a = supk∈K  supa∈Ak a = supk∈K sup Ak

    5) Etude d’un exemple :

    Soient E  un ensemble, (Ai)i∈I  une famille de parties de  E . On munit P (E ) de l’ordre ⊂.Un majorant des   Ai  est une partie contenant tous les   Ai   i.e. contenant

     i∈I  Ai.

     i∈I  Ai   est

    lui-même un majorant des  Ai   : c’est donc le plus petit des majorants des  Ai. Ainsi

    Proposition 18

    supi∈I 

    Ai  =i∈I 

    Ai

    Un minorant des Ai  est une partie contenue dans tous les  Ai  i.e. contenue dans

    i∈I  Ai.

    i∈I  Aiest lui-même un minorant des  Ai   : c’est donc le plus grand des majorants des  Ai. Ainsi

    Proposition 19

    inf i∈I 

    Ai  =i∈I 

    Ai

    6) Fonction majorée, fonction minorée :

    Définition 34   Soient  E   et  F   deux ensembles,  F   ordonné,  f   : E  −→ F .On dit que  f (E )  est  ma joŕee  (resp.  minoŕee) si  f (E )  est  ma joŕee  (resp.   minoŕee).On pose   sup f    = supx∈E  f (x),   inf  f    = inf x∈E  f (x),   max f    = maxx∈E  f (x)   et   min f    =

    minx∈E  f (x).

    VII. Les nombres entiers naturels1) Introduction :

    Il n’est pas question pour nous de faire la construction de  N, mais seulement d’en donner uneidée et surtout d’en déduire des propriétés fondamentales utilisées partout en Mathématiques.

    Axiome 6 (Axiomes de Peano)   Il existe un unique triplet   (0,N, S ), où  N   est un ensemble,   0un éĺement de  N  et  S  :  n ∈ N −→ S (n) ∈ N  une application telle que :

    1.  S  est injective ;2. l’image de  S   est  N∗  = N\{0} ;3. si  A ⊂ N,  0 ∈ A  et si 

    (∀n ∈ N)(n ∈ A =⇒ S (n) ∈ A)alors,  A = N  (axiome de récurrence).

    Si  n ∈ N,  S (n)  est son ”suivant”.  N  est appelé  ensemble des entiers naturels.

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    20   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

    1 = S (0) est appelé un. En numérotation décimale, on note 2 = S (1), 3 = S (2), 4 = S (3), 5 = S (4),

    6 = S (5), 7 = S (6), 8 = S (7) et 9 = S (8).

    N = {0, 1, 2, 3, . . . }On définit des opérations sur  N   (ce que nous appelerons   loi de composition interne   dans le

    prochain chapitre) :•  l’addition +•  la  multiplication ×Ces opérations, i.e. des applications de  N × N   dans  N  vérifient certaines propriétés dont la

    commutativité  et l’associativité . De plus, la multiplication est  distribitive par rapport à l’addition.A partir de  N, on construit  Z  (construction que nous ne verrons pas en détail) : l’idée est de

    donner un opposé à  n  pour + i.e. créer −n  tel que (−n) + n = 0

    2) L’ordre naturel dans  N   :

    On définit l’ordre dans  N  par

    x y ⇐⇒ (∃d ∈ N, y  =  x + d)C’est ordre est total et compatible avec + et × : si (x,y ,z) ∈ N3

    x y =⇒ x + z   y + z

    x y =⇒ xz   yzThéorème 2  Toute partie non vide de  N  admet un plus petit élément.

    Corollaire 2 (Principe de descente infinie de Fermat-1638-)   Toute suite décroissante de  Nest stationnaire. Il n’existe pas de suite de  N   strictement décroissante.

    Toute suite décroissante d’entiers naturels est stationnaire.

    Théorème 3   Toute partie non vide et majorée de  N  admet un plus grand élément.

    Corollaire 3   Toute suite croissante majorée d’entiers naturels est stationnaire.

    Corollaire 4   Toute partie minorée de  Z  admet un plus petit élément.Toute partie majorée de  Z  admet un plus grand élément.

    3) Division euclidienne dans  Z

    Remarque : • La propriété d’Archimède s’énonce ainsi : Si (a, b) ∈ N2, b  =/ 0, il existe n ∈ N tel quenb > a.

    •  Le résultat reste vrai si  a ∈ Z, la démonstration reste la même.Théorème 4 (Division euclidienne dans  Z)   Soit   (a, b) ∈   Z × N∗. Alors il existe un unique couple  (q, r) ∈ N2 tel que 

    a =  bq  + r  et  0 r < b

    q  est le  quotient  et  r   le  reste.

    Remarque : Si  a ∈ N,  q  ∈ N.Corollaire 5   Soit  n ∈ N∗. L’ensemble quotient  Z/nZ   contient  n   éléments qui sont  0,  1,..., n − 1.

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    21

    4) Démonstration par récurrence :

    Théorème 5 (Principe de la démonstration par récurrence)   Soit  A ⊂ N  et  P (n)  une pro-príeté dépendant de l’entier  n ∈ A.

    On note  An  = {k ∈ A, k < n}. Si 

    (∀n ∈ A) ((∀k ∈ An, P (k) ) =⇒ P (n) )

    est vraie, alors pour tout  n ∈ A,  P (n)  est vraie.Remarque : Ainsi, si on veut démontrer par récurrence une propriété   P (n),   n ∈   A, on prend   narbitraire dans A  et en supposant les  P (k) vraies pour  k ∈ A  et  k < n, on tente de prouver  P (n).

    Pour   n   =   a   = min A, il n’y a aucun   k < a   dans   A ; démontrer   P (a) s’appelle   amorcer la récurrence .

    L’hypothèse  P (k) vraies pour  k ∈ A  et  k < n   s’appelle  hypothèse de récurrence (HR).Exemple : Un cas est très fréquent : si  A  = N,  P (0) vraie et (∀n ∈ N∗) (P (n − 1) =⇒ P (n)), alorsP (n) est vraie pour tout  n ∈ N.Exercice : •  Soient  E  un ensemble ordonné et (un)n∈N  une suite de  N. Montrer que cette suite estcroissante si et seulement si pour tout  n 0  un   un+1.

    •  Montrer que si  n 1, 7 divise 32n+1 + 2n+2.Corollaire 6 (Récurrence descendante)   Soient   A   =  {0, 1, 2, . . . , p}, et une propriété   P (n)dépendant de  n ∈ A. Si  P ( p)  est vraie et si 

    (∀k ∈ {1, 2, . . . n}) (P (k) =⇒ P (k − 1))

    P (k)  est vraie pour tout  k ∈ A.

    5) Suites définies par récurrence :

    Théorème 6   Soient  E  un ensemble,  A ⊂ N. On note  An = {k ∈ A; k < n}. Soient pour  n ∈ N

    E An −→   E f n   :   (xk)k∈An   −→   xn

    Alors, il existe une unique suite  (xn)n∈A  telle que pour tout  n ∈ A

    xn =  f n((xk)k∈An )admis

    Remarque : Il s’agit de construire une suite dont le terme   xn  est donné en fonction des   xk   aveck < n. Souvent les premiers termes sont donnés : cela revient à prendre les premières f n constantes.

    Un cas fréquent se présente :  x0  est donné et on pour tout  n ∈ N,  ϕn   :  E  −→  E . Il existe uneunique suite (xn)n∈N  telle que  xn =  ϕn(xn−1) pour  n 1.Exemple :  x1  = 1 et  xn =  nxn−1   :  xn =  n!.

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    22   CHAPITRE 1. ELÉMENTS DE TH ́EORIE DES ENSEMBLES 

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    Chapitre 2

    Ensembles finis. Monöıdes

    L’objet de ce chapitre est en partie de comparer la ”grosseur” d’ensembles, les uns par rapportaux autres. Intuitivement, on peut considérer que E  et F  ont même taille si E  et  F  sont en bijection.

    Définition 35  Deux ensembles  E   et  F   sont dits   équipotents  s’il existe une bijection de  E   sur  F .

    De même, intuitivement, il parait naturel de dire que   E   est plus petit que   F   s’il existe uneinjection de  E  dans  F .

    Si  E  est plus petit que  F   et  F   plus petit que  E , il serait bon que  E   et  F   soient équipotents.C’est le cas :

    Théorème 7 (Théorème de Cantor-Bernstein)   Soient  E  et  F   deux ensembles. S’il existe une 

    injection  f   : E  −→ F   et  g :  F  −→ E ,  E   et  F   sont équipotents.   admisNous ne contenterons de comparer les ensembles de même taille que les ensembles {1, 2, . . . , n}.

    I. Ensembles finis

    Définition 36   Soit  E  un ensemble. On dit que  E  est  fini  si  E  est vide ou s’il existe  n ∈ N∗  et une bijection  f   : E  −→ {1, 2, . . . , n} = [[1, n]]. Si  E  n’est pas fini, on dit que  E   est   infini.Exemple : {1, 2, . . . , n}  est fini.

    1) Cardinal d’un ensemble fini :

    Théorème 8   Soit  ( p, q ) ∈ N∗2. Si  E   est bijection avec   [[1, p]]  et   [[1, q ]], alors  p =  q .Définition 37   Avec les hypothèses du théorème précédent, cet entier  p  s’appelle le  cardinal de  E .On le note  Card E . Par convention,  Card ∅ = 0Exemple : Card{1, 2, . . . , n} =  nRemarque : Si  E  et  F   sont équipotents,  E  fini, alors  F  est fini et Card E  = Card F .

    Si  E  est fini de cardinal  n, on peut écrire  E  = {x1, . . . , xn}  avec  xi  =/ x j   si  i  =/ j .

    2) Partie d’un ensemble fini :Proposition 20   Soient  E  un ensemble fini et  A ⊂ E . Alors,  A  est fini et   Card A   Card E . De plus, si  Card A = Card E ,  A =  E .

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    24   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

    Théorème 9   Soient  E  un ensemble,  A  et  B  deux parties finies de  E . Alors  A ∪ B  est finie et Card(A ∪ B) = Card A + Card B − Card(A ∩ B)

    En particulier, si  A  et  B  sont disjoints  Card(A ∪ B) = Card A + Card B.Remarque : Extension à une réunion finie

    3) Ensembles finis et applications :

    Remarque : Si  E   et F  sont en bijection (on dit que  E  et F   sont  équipotents ),  E  et F  sont tous lesdeux finis, ou tous les deux infinis. S’ils sont finis, ils ont même cardinal.

    Proposition 21   Soit  f   : E  −→ F ,  E   fini. Alors  f (E )  est fini et  Card f (E ) Card E . De plus, si 

    Card f (E ) = Card E ,  f   est injective.Application : Principe de Dirichlet

    Théor̀eme 10   Soit  f   : E  −→ F . On suppose  E  et  F  finis de même cardinal. Les trois propositions suivantes sont équivalentes :

    (i)  f   est injective.(ii)  f   est surjective.(iii)  f   est bijective.

    Corollaire 7   Soit  E  un ensemble fini,  f   : E  −→ E . Alors f   injective    ⇐⇒   f  surjective    ⇐⇒   f   bijective.

    Corollaire 8   N  est infini.Corollaire 9   Soit  E  un ensemble.

    Les trois propositions suivantes sont équivalentes :(i)  E   infini ;(ii) Il existe  f   : N −→ E   injective.(iii) Il existe dans  E  une suite  (xn)n∈N  d’́eléments 2 à 2 distincts.

    4) Produit d’ensembles finis :

    Proposition 22   Soient   E   et   F   deux ensembles finis. Alors   E  × F   est fini et   Card(E  × F ) =Card E 

     ×Card F .

    Remarque : Cardinal de  E n si  E  fini.

    Proposition 23   Soient   E   et   F   deux ensembles finis. Alors  F (E, F )  est fini et   Card F (E, F ) =Card F Card E .

    5) Ensembles finis totalement ordonnés :

    Proposition 24   Un ensemble fini non vide totalement ordonné admet un plus petit et un plus grand éĺement.

    Proposition 25   Soit   E  un ensemble fini totalement ordonné de cardinal   n. Il existe une unique  famille  (x1, . . . , xn)  de  E  telle que 

    E  = {x1, x2, . . . , xn}  et  x1  < x2 < .. . < xn.On écrit  E  = {x1 < x2 < .. . < xn}.

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    II. Loi de composition interne

    1) Définition :

    Définition 38   Soit  E  un ensemble.

    On appelle  loi de composition interne (l.c.i.)   toute application 

    E  × E    −→   E ∗   :   (x, y)   −→   x ∗ y

    Si  x  et  y  sont dans  E ,  x ∗ y  est appelé  composé de  x  et  y.Notation : On note rarement les composés de manière fonctionnelle. On utilise plutot les symboles

    de composition ∗, ⊥, ...Si on utilise le symbole de composition +, on dit que la loi est notée additivement.

    Si on utilise le symbole de composition × ou  ., ou si on omet tout symbole, on dit que la loi estnotée multiplicativement.

    Remarque : A l’aide des paranthèses, on peut considérer une sucession de composition : (x∗(y∗z))∗u.Notation : Soient E  un ensemble muni d’une l.c.i ∗,  A ⊂ E ,  B ⊂ E . On note

    A ∗ B  = {x ∈ E, ∃a ∈ A, ∃b ∈ B, x =  a ∗ b}

    Si  a ∈ E ,

    a ∗ B  = {x ∈ E, ∃b ∈ B, x =  a ∗ b}  et  B ∗ a = {x ∈ E, ∃b ∈ B, x =  b ∗ a}Exemple : • + et × sont des l.c.i pour  N, Z.

    •  Soit  X  un ensemble. Alors ∪ et ∩ sont des l.c.i de P (X ).•  Soit  X  un ensemble. Alors ◦ est une l.c.i sur F (X ).

    ∗  Exemple : + et × sont des l.c.i pour  Q,  R  et  C.

    2) Loi naturelle sur Z/nZ, sur  R/2πZ   :

    On peut définir sur Z/nZ et R/2πZ une loi quotient + : x̄ + ȳ =  x + y. Cette loi est bien définie.dem

    Multiplication sur Z/nZ. Cas de  R/2πZ.

    3) Associativité et commutativité :

    Définition 39   Soit  (E, ∗)  un ensemble muni d’une l.c.i.On dit que  ∗  est  associative  si pour tout  (x,y ,z) ∈ E 3, on a  (x ∗ y) ∗ z  =  x ∗ (y ∗ z).

    Exemple : Les l.c.i donnés en exemple en 1) sont associatives.

    Exemple : + est commutative sur  Z/nZ.

    Remarque : La plupart des l.c.i que nous rencontrerons sont associatives.

    Si ∗ est associative, on note  x ∗ y ∗ z  pour (x ∗ y) ∗ z =  x ∗ (y ∗ z).Définition 40   Soient  (E, ∗)  un ensemble muni d’une l.c.i et  (x, y) ∈ E 2.

    On dit que  x  et  y   commutent  si  x ∗ y  = y ∗ x. Si pour tout couple   (u, v)  de   E 2,  u ∗ v  =  v ∗ u,on dit que  ∗  est  commutative.

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    26   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

    Exemple : • + et × sont des l.c.i commutatives pour N,  Z.•  Soit  X  un ensemble. Alors ∪ et ∩ sont des l.c.i commutatives de P (X ).•  + est commutative sur  Z/nZ.

    ∗  Exemple : + et × sont des l.c.i associatives pour  Q, R  et  C.Remarque : En général, ◦ n’est pas une loi commutative de F (X ).   exNotation : En général, nous noterons additivement les l.c.i commutatives. Les autres seront notéesmultiplicativement ou avec un autre symbole.

    4) Elément neutre :

    Définition 41   Soient  (E, ∗)  un ensemble muni d’une l.c.i,  e ∈ E .On dit que  e  est   élément neutre de  E  si pour tout  x ∈ E ,  e ∗ x =  x ∗ e =  x.

    Remarque : En général, l’existence d’élément neutre n’est pas assurée : par exemple pour (2N, ×).Exemple : • 0 est élément neutre pour (N, +), (Z, +).

    •  1 est élément neutre pour (N, ×) et (Z, ×).•  X  est élément neutre pour (P (X ), ∩).• ∅ est élément neutre pour (P (X ), ∪).•  I X  est élément neutre pour (F (X ), ◦).•  0̄ est élément neutre dans  Z/nZ.

    Proposition 26   Si   (E, ∗)  est un ensemble muni d’une l.c.i admettant un élément neutre  e, alors e  est l’unique élément neutre de  E .

    Notation : Lorsqu’une loi est notée additivement (resp. multiplicativement), on notera 0 (resp. 1)

    son élément neutre.

    III. Monöıdes

    1) Généralit́es :

    Définition 42   Soit  (E, ∗)  un ensemble muni d’une l.c.i.On dit que  E  est un   monöıde  si  ∗  est associative et admet un élément neutre.

    Exemple : (N, +), (Z, +), (P (X ), ∩), (P (X ), ∪) sont des monöıdes commutatifs. (F (X ), ◦) est engénéral un monoı̈de non commutatif.  Z/nZ  est un monöıde.Exemple : 1. Soient  M 1  et M 2  deux monoı̈des. Montrer que

    (x1, x2) ∗ (y1, y2) = (x1y1, x2y2)

    où (x1, y1) ∈ M 21   et (x2, y2) ∈ M 22   définit sur M 1 × M 2  une structure de monoı̈de.2.  M I  = F (I, M ) est un monoı̈de (définition des lois).Sauf mention explicite du contraire, nous noterons les lois des monöıdes multiplicativement.

    Son élément neutre sera noté 1.

    2) Composé d’une famille d’éléments :

    Soit  I   un ensemble fini totalement ordonné non vide. Nous avons vu en  I.5)  que l’on pouvaitécrire I  =

     {i1 < i2 < .. . < in

    }. Soient M  un monoı̈de multiplicatif et (xi)i

    ∈I  une famille de  M . On

    définit la suite (X k)k∈[[0,n]]  par :

    X 0 = 1 et  X k  =  xik × X k−1  pour tout  k ∈ [[1, n]]

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    Définition 43   On appelle  composé de la famille des  xi  l’élément  X n. On le note  i∈I  xi.

    Convention : Si  I  = ∅, i∈I  xi  = 1.Notation : Si la loi est notée additivement, on notera le composé des  xi

    i∈I  xi.

    Si  I  = [[1, n]], on note parfoisn

    i=1 xi  ou n

    i=1 xi.

    Théor̀eme 11  Si les  xi  commutent deux à deux (i.e. si  (i, j) ∈ I 2, xix j  = x jxi),

    i∈I  xi  ne dépend pas de l’ordre total de  I .

    Remarque : •  Ce théorème permet donc de définir le composé d’une famille (xi)i∈I   (I  fini) où lesxi   commutent deux à deux : on choisit un ordre total arbitraire sur  I  et le composé des  xi   sera lecomposé relatif à cet ordre.

    • Dans l’expression i∈I  xi, i  est un ”indice muet”, il peut être changé par n’importe quel autresymbole.

    3) Propriétés des composés :

    Soit  M   un monoı̈de multiplicatif.

    Proposition 27 (Formule de changement de variable)   Soient   (xi)i∈I   une famille finie (i.e.I  est fini) d’éléments de  M  commutant deux à deux,  ϕ :  J  −→ I  une bijection. Alors :

    i∈I xi  =

     j∈J 

    xϕ( j)

    Exemple : n

    i=1 xi  =n−1

     j=0 x j+1 ; ici ϕ  :  j ∈ [[0, n − 1]] −→ j  + 1 ∈ [[1, n]] et on écrit que l’on a faitle changement de variables  i  =  j  + 1.

    Proposition 28   Soient  m n  deux entiers. Alors :

    nk=m

    k = (m + n)(m − n + 1)

    2

    Théorème 12 (Formule d’associativité)   Soient  (xi)i∈I  une famille finie d’élément de  M   com-mutant deux à deux,   (J k)k∈K  une partition de  I . Alors 

    i∈I xi  =

    k∈K 

     j∈J k

    x j

    Exemple : • Soit (xi,j)(i,j)∈I ×J   une famille finie d’éléments de  M   commutant deux à deux. On a(i,j)∈I ×J 

    xi,j  =i∈I 

     j∈J 

    xi,j  =

     j∈J 

    i∈I 

    xi,j

    •  Soient (xi)i∈I   et (yi)i∈I  deux familles finies de  M . On suppose que pour tout  i ∈ I   et  j ∈ J ,xix j  = x jxi,  yiy j  = y jyi  et xiy j  = y jxi. Alors

    (i∈I 

    xi)(i∈I 

    yi) =i∈I 

    xiyi

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    28   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

    4) Puissances entières :

    Soit  M   un monoı̈de multiplicatif.

    Définition 44   Soient  a ∈ M ,  n ∈ N. On definit 

    an =n

    i=1

    a =   a a . . . a   n   facteurs 

    En particulier,  a0 = 1.

    Proposition 29   Soient  (a, b) ∈ M 2,  (n, p) ∈ N2. On a 1.  ana p = an+ p ;

    2.  (an) p = anp ;3.  (ab)n = anbn si  a  et  b  commutent.

    Remarque : 

    i∈I  ani = a

    i∈I  ni et(

    i∈I  ai)

    n =

    i∈I  ani

    5) Familles à support fini :

    Il s’agit d’étendre la notation

    i∈I  xi  pour  I   infini.

    Définition 45   Soit  (xi)i∈I  une famille de  M . On appelle  support de cette famille   l’ensemble  S  ={i ∈ I , xi =/ 1}. Si  S  est fini, on dit que  (xi)i∈I  est une famille à support fini.Définition 46   Soient  (xi)i

    ∈I   une famille d’éléments de  M  commutant deux à deux à support fini.

    On appelle  composé des  xi  l’élément  i∈S  xi  qui est noté  i∈I  xi.Remarque : Les théorèmes vus en   3)   (changement de variables et associativité) s’étendent auxfamilles à support fini.

    6) Numération en base D,  D 2   :

    Nous allons décrire le système de numération décimal. On note 2 = 1 + 1, 3 = 2 + 1,..., 9 = 8 + 1.Ce sont les chiffres arabes. On note  D  = 9 + 1 (”dix”).

    Fixons N  ∈ N. Alors il existe un unique r ∈ N et une unique suite (a0, a1, . . . , ar) de {0, 1, . . . , 9}tels que :

    N   =r

    k=0

    akDk avec  ar  =/ 0.

    On peut écrire plus rapidement qu’il existe une unique suite à support fini (an)n∈N de {0, 1, . . . , 9}telle que :

    N  =k∈N

    akDk

    A chaque  ak  correspond un unique symbole  αk  parmi 0, 1, 2,...,9. On notera alors :

    N   = αrαr−1 . . . α1α0

    C’est la  numération décimale de  N . De manière plus générale, on a :

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    Théor̀eme 13   Soit  d ∈ N. Pour tout  N  ∈ N∗, il existe une unique suite  (an)n∈N d’entiers à support  fini telle que  an ∈ {0, 1, . . . d − 1}  pour tout  n ∈ N  et 

    N   =n∈N

    andn =

    +∞n=0

    andn

    ce qui peut s’écrire aussi de manière unique  N   =r

    k=0 akdk avec  ar  =/ 0.

    Si pour chaque élément de  {0, 1, . . . d − 1}, on s’est donné un symbole, à chaque  ak  correspond un unique symbole   αk   parmi   0,   1,   2,...,d − 1   et   N   =   αrαr−1 . . . α1α0   est l’ ́ecriture en base   d   del’entier N .

    Si d  = 2, on parle de  numération binaire  qui sert aux ordinateurs. Si d  = 16, c’est la numération

    hexadécimale (utile en informatique). Il est alors nécessaire d’ajouter 6 nouveaux symboles : 10 = A,11 = B , 12 = C , 13 = D, 14 = E  et 15 = F .

    Cas des entiers négatifs.

    Exercice : conversion base 10 vers base D et réciproquement.

    IV. Eléments réguliers, éléments inversibles

    1) Eléments inversibles :

    Soit  M  un monoı̈de.

    Définition 47   Soit  a ∈ M .On dit que   a   est   inversible à gauche   (resp.   à droite) s’il existe   b ∈   M   tel que   ba   = 1   (resp.ab = 1). Si  a  est inversible à gauche et à droite, on dit que  a  est   inversible.

    Proposition 30   Soient  a  un élément inversible de  M ,  (b, c) ∈ M 2 tel que  ab =  ca  = 1.Alors  b =  c  et  b  s’appelle l’ inverse de  a. On le note  a−1.

    Exercice : Si  ab  est inversible, montrer que  a  et  b  sont inversibles.

    Remarque : Si la loi est notée additivement, on parlera plus volontiers d’oppośe  que d’inverse, et ilsera noté −a  au lieu de  a−1.Exemple : • Dans (Z, +), l’opposé de  n  est −n.

    •  Dans (N, ×), seul 1 est inversible.•  Soit   ab ∈ Q,  a  =/ 0. Alors   ab  est inversible, d’inverse   ba .•  Opposé et inverse dans  Z/nZ.

    2) Propriétés des éléments inversibles :

    Proposition 31   Soient  a  et  b  dans  M   inversibles. Alors 

    1.  1  est inversible ;

    2.  ab  est inversible et  (ab)−1 = b−1a−1 ;3.  a−1 est inversible et  (a−1)−1 = a.

    Proposition 32   Soient  A ⊂ M   et  x   inversible dans  M . Si  x  commute avec  A, x−1 commute aussi avec  A.Remarque : Si  x  et  y  commutent, il en va de même de x−1 et y−1. Si les  xi  commutent deux à deux(

    i∈I  xi)−1 =

    i∈I  x

    −1i   .

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    30   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

    3) Puissances entières d’un élément inversible :

    Définition 48   Soient  a ∈ M   inversible et  n ∈ N. On note alors  a−n = (a−1)n = (an)−1.Remarque : La proposition vue en  III.4)  est vraie pour  a  et  b   inversibles et (n, p) ∈ Z2.

    4) Eléments réguliers :

    Définition 49   Soit  a ∈ M . On dit que  a  est  régulier à gauche  (resp.   à droite) si (∀(x, y) ∈ M 2)(ax =  ay  =⇒ x  =  y)

    et respectivement 

    (∀

    (x, y) ∈

     M 2)(xa =  ya  =⇒

     x  =  y)

    Si  a  est régulier à gauche et à droite, on dit que  a  est   ŕegulier.

    Exemple : L’élément neutre est toujours régulier. Dans (N, +), tous les éléments sont réguliers.Dans (N, ×), tous les éléments sont réguliers sauf 0.Proposition 33   Soit  a ∈ M . Si  a  est inversible à gauche (resp. à droite),  a  est régulier à gauche (resp. à droite).

    Corollaire 10   Si  a  est inversible,  a  est régulier.

    Exercice :   Soit   a   ∈   M . On suppose   M   fini. Montrer que les 4 propositions suivantes sontéquivalentes :

    (i)  a  régulier à droite ;(ii)  a  régulier à gauche ;(iii)  a  inversible à droite;(iv)  a  inversible à gauche.En particulier, vérifier que si  a  est régulier,  a  est inversible.

    V. Sous Monöıdes, morphismes

    1) Notion de sous-monöıde, exemples :

    Définition 50   Soit  M  ⊂ M .  M   est un   sous-monöıde de  M   si 

    ∗  1 ∈ M  ;∗  pour tout  (x, y) ∈ M 2,  xy ∈ M    (on dit  M   est stable par la l.c.i).Remarque :  M   muni de la restriction de la l.c.i est un monöıde.Exemple : • {1}  est un sous-monöıde de  M .

    •  N  est sous-monöıde de (Z, +) et de (Z, ×).•  2N  est un sous-monöıde de (N, +)• Soient X  un ensemble et A ⊂ X . On a P (A) ⊂ P (X ). P (A) est un sous-monoı̈de de (P (X ), ∪).•  Soient M  un monoı̈de et  A ⊂ M . On note

    C (A) = {x ∈ M,   (∀a ∈ A)(xa =  ax)}le  commutant de A. Alors  C (A) est un sous-monöıde de  M .

    •  Soient   M   un monöıde et   M ×   l’ensemble des éléments de   M   inversibles. Alors   M ×   est unsous-monoı̈de de  M .Remarque : Si  xi ∈ M , sous-monoı̈de de  M , alors

     i∈I  xi ∈ M .

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    2) Morphismes de monöıdes :

    Définition 51   Soient  M   et  N   deux monoı̈des,  f   : M  −→ N .f  est un  morphisme (de monoı̈des)  si 

    1.  f (1) = 1 ;

    2. pour tout  (x, y) ∈ M 2,  f (xy) = f (x)f (y).Remarque : Soient   M    et   N    des sous-monöıdes de   M   et   N   respectivement,   f   :   M  −→   N   unmorphisme. Alors  f |M    : M  −→ N  est un morphisme. Si  f (M ) ⊂ N , alors  x ∈ M  −→ f (x) ∈ N est un morphisme.

    Exemple : • f   : x ∈ N −→ 2x ∈ N  est un morphisme pour +.•  f   : x ∈ R(+) −→ ex ∈ R∗(×) est un morphisme.

    Remarque :

     •  Soit (xi)i∈I    une famille à support fini, les   xi   commutant deux à deux. Alors

    f (i∈I  xi) = i∈I  f (xi)•  Soient  f   :  M  −→ N  un morphisme,  a ∈ M ,  n ∈ N. Alors  f (an) =  f (a)n. Si  a  est inversible,f (a−1) = f (a)−1 cette formule reste vraie pour  n ∈ Z.Proposition 34   Soient  f   : M  −→ N   et  g :  N  −→ P  deux morphismes.

    1.  I M   est un morphisme de  M   dans  M  ;

    2.  g ◦ f   est un morphisme de  M   dans  P .Proposition 35   Soient  M   et  N  deux monoı̈des et  f   : M  −→ N  un morphisme,  M   (resp.  N ) un sous-monoı̈de de  M   (resp.  N ).

    1.  f (M )  est un sous-monöıde de  N   noté  Im f 2.  f −1(N )  est un sous-monöıde de  M .

    3) Isomorphisme :

    Proposition 36   Soit  f   : M  −→ N  un morphisme bijectif. Alors  f −1 est un morphisme de  N   dans M .

    Définition 52   Soit  f   : M  −→ N  un morphisme bijectif.On dit que  f  est un  isomorphisme de M   dans N  et que  M   et  N   sont  isomorphes. On note alors 

    M   N .Remarque : Si  f   : M  −→ N   et g  :  N  −→ P   sont des isomorphismes,  g ◦ f  est un isomorphisme. Sih  est un isomorphisme,  h−1 aussi.

    Ainsi si  M   N   et N   P ,  M   P   (transitivité). Si  M   N   alors  N   M   (symétrie).Exercice : Soit X  un ensemble. Montrer que les monöıdes (P (X ), ∪) et (P (X ), ∩) sont isomorphes.Remarque : Expliquer ce qu’est un isomorphisme...

    VI. Analyse combinatoire

    1) Principe des bergers :

    Rappelons le résultat suivant démontré en  I.

    Proposition 37 (Principe des bergers)   Soient  E  un ensemble fini,  f   : E  −→ F .

    1. Si  (E i)i∈I  une partition de  E ,  Card E  = i∈I  Card E i  (formule de la somme).2. On a  Card E  = y∈F  Card f ({y})  (formule du quotient).Proposition 38   Soit  E  un ensemble fini de cardinal  n. Alors  P (E )  est fini et est de cardinal  2n.

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    32   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

    2) Arrangements :

    Proposition 39   Soient  E   un ensemble à  p   éĺements et  F  un ensemble à  n   éléments. Le nombre d’applications injectives de  E   dans  F   est  0  si  p > n, et  A pn =  n.(n − 1). . . . (n − p + 2).(n − p + 1) =

    n!(n− p)!   si  p n.

    Remarque : Ainsi, si  n  p,  A pn  est le nombre de  p-uplets d’un ensemble  F , Card E  = n, composéd’éléments deux à deux distincts. Ces  p-uplets sont appelés   arrangements.

    Définition 53   Soit   E   un ensemble. On appelle   permutation de   E   toute application de   E   dans lui-même.

    Corollaire 11   Soit   E   un ensemble fini de cardinal   n. Le nombre de permutations de   E   dans   E est  n!.

    3) Combinaisons :

    Définition 54   Etant donné un ensemble à  n   éléments, on appelle   combinaison de  p  objets de  E toute partie de  E   à  p   éléments.

    Si  p n, on note  C  pn  le nombre de combinaisons de  E   à  p   éléments.

    Proposition 40   Soit  E  un ensemble à  n   éléments. Alors 

    C  pn =  A pn p!

      =  n!

     p!(n − p)!

    Remarque :  C 

     p

    n  ne dépend pas de  E .Proposition 41   Soit  p n.

    1.  C  pn =  C n− pn   .

    2. Si  0 < p < n,  C  pn =  C  pn−1 + C 

     p−1n−1.

    3. Si  1  p n,  pC  pn =  nC  p−1n−1.

    4. n

     p=0 C  pn = 2n.

    Remarque : Triangle de Pascal,  pC  pn =  nC  p−1n−1.

    Exercice : Soient E  un ensemble fini à n  éléments,  p ∈ N.1. Montrer que le nombre d’applications  u  :  E  −→ [[0, p]] telle

    x∈E  u(x)  p est  C 

    nn+ p =  C 

     pn+ p.

    2. Montrer que le nombre d’applications  u   :   E 

     −→  [[0, p]] telle x∈E  u(x) =  p   est   C 

    n−1n+ p

    −1   =

    C  pn+ p−1.

    VII. Compléments : ensembles dénombrables

    Définition 55   Soit  E   un ensemble. On dit que  E   est  dénombrable  si  E  est fini ou s’il existe une bijection de  N  sur  E . Dans le cas contraire on dit que  E   est  indénombrable.

    Exemple : N  est dénombrable. Toute partie de  N   est dénombrable.Remarque : Tout ensemble infini contient un ensemble dénombrable non fini.

    Exemple : Z   est dénombrable.

    Lemme 1   Si  A ⊂N,  A   est dénombrable.

    Proposition 42   E   est dénombrable si et seulement si, il existe une surjection de  N  sur  E .

    Proposition 43   Soient  E   et  F   deux ensembles dénombrables. Alors  E  × F   est dénombrable.

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    Remarque : Cette proposition s’étend à un produit cartésien de  n   ensembles.

    Remarque : L’application :

    N×N   −→   Nf   : (k, l)   −→   l +   (k+l)(k+l+1)2

    est bijectiveExemple : Q   est dénombrable.  R  est indénombrable. P (N) est indénombrable.Corollaire 12   Soit  I  dénombrable, et  (E i)i∈I  une famil le d’ensembles dénombrables. Alors 

    i∈I  E i

    est dénombrable.

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    34   CHAPITRE 2. ENSEMBLES FINIS. MONO ̈IDES 

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    36   CHAPITRE 3. GROUPES 

    S E  est d’ordre fini égal à (Card E )!.On note S n  pour S [[1,n]]. C’est un groupe fini de cardinal  n!.

    Définition 57  S E  est appelé   groupe symétrique de  E   et  S n  groupe symétrique d’ordre  n.Exemple : La loi de composition externe + définie sur  Z/nZ   lui confère une structure de groupeabélien :  0̄ est élément neutre, l’opposé de x̄  est −x =  n − x.Proposition 45   Z/nZ  est un groupe abélien de cardinal  n.

    Exemple : Structure de groupes sur  R/2πZ.

    2) Sous-groupes :

    Définition 58   Soient  G  un groupe et  H  ⊂ G.  H  est un  sous-groupe de  G  si 1.  1 ∈ G ;2. pour tout  (x, y) ∈ H 2,  xy ∈ H  ;3. pour tout  x ∈ H ,  x−1 ∈ H .

    Remarque : Si H  est un sous-groupe, la restriction de la loi de G  à H  confère la structure de groupeà  H .

    Pour montrer qu’un ensemble est un groupe, on aura souvent avantage à le voir comme sous-groupe d’un groupe le contenant.Exemple : • {1}  et  G  sont des sous-groupes de  G.

    •  Pour tout n ∈ Z,  nZ  est un sous-groupe de  Z.•  H  = {σ ∈ S n, σ(1) = 1}  est un sous-groupe de S n.

    Remarque : Si les  xi

     ∈ H , il en va de même de i∈I  xi. Si  x ∈ H , pour tout  n ∈ Z,  x

    n

    ∈ H .

    Exercice : Soit  G  un groupe. Montrer que

    C (G) = {h ∈ G, ∀g ∈ G, gh =  hg}est un sous-groupe de  G. Ce sous-groupe est appelé  centre  de  G.∗  Exemple : I (P ), ensemble des isométries d’un plan euclidien est un sous-groupe de S P . C’est enparticulier un groupe pour la loi ◦

    3) Morphismes de groupes :

    Définition 59   Soit   G   et   G   deux groupes,   f   :  G −→  G.   f   est un   morphisme de groupe   si pour tout  (x, y) ∈ G2,  f (xy) = f (x)f (y).Remarque : • f (1) = 1 et  f (x−1) = f (x)−1.

    • f   est un morphisme de groupes dès que f   est un morphisme de monöıdes. De plus, f (x−1) =f (x)−1 et plus généralement,  f (xn) = f (x)n (n ∈ Z).

    Si  H  ⊂ G  est un sous-groupe,  f |H  est un morphisme de groupe de  H   dans  G. Enfin, si  H   estun sous-groupe de  G  contenant dans Im f ,  f   :  G −→ H   est un morphisme de groupes.Exemple : •  Soient  n ∈ Z  et  G  un groupe abélien. Alors  f   :  x ∈ G −→  xn ∈ G  est un morphismede  G  dans lui-même.

    •  Soit  G  un groupe,  h ∈ H . AlorsG   −→   G

    f   :   g   −→   hgh−1

    est un morphisme du groupe  G   : c’est un  morphisme de conjugaison .• Soit O  un point du plan euclidien. L’application θ ∈ R −→ RO,θ  est un morphisme de R  dans

     I (P ).

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    Proposition 46   Soient  G,  H ,   K   trois groupes,   f   :  G −→  H ,   g   :  H  −→  K   deux morphismes de groupes.

    1.  I G  est un morphisme du groupe  G.2.  g ◦ f  est un morphisme du groupe de  G  dans  K .3. Si  f   est bijectif,  f −1 est un morphisme du groupe  H   dans  G.

    Définition 60   Soit  f   : G −→ H  un morphisme de groupe.  f  est un  isomorphisme  si  f   est bijectif.G  et  H   sont alors dit   isomorphes  et on note  G  H .Remarque : La relation ”être isomorphes” est réflexive, symétrique, transitive.

    Définition 61   Soit  G  un groupe.Un   automorphisme de   G   est un isomorphisme de   G   sur   G. On note   Aut G   l’ensemble des 

    automorphismes de  G.

    Exercice : Montrer que le groupe  H  = {σ ∈ S n, σ(n) = n}  est isomorphe à S n−1.

    4) Image directe et image réciproque d’un morphisme :

    Proposition 47   Soient   G   et   H   deux groupes et   f   :   G −→   H   un morphisme,   G   (resp.   H ) un sous-groupe de  G  (resp.  H ).

    1.  f (G)  est un sous-groupe de  H .2.  f −1(H )  est un sous-groupe de  G.

    Définition 62   Soit   f   :   G −→   H   un morphisme de groupes. On appelle   noyau de   f   la partie ker f  = {x ∈ G, f (x) = 1}.Remarque : Im f  = f (G) est un sous-groupe de  H  et ker f  est un sous-groupe de  G

    Proposition 48   Soit  f   : G −→ H  un morphisme de groupes. Alors  f  est injective si, et seulement si  ker f  = {1}.

    II. Sous-groupe engendré

    1) Intersection de sous-groupes :

    Proposition 49   Soient  G  un groupe et  (H k)k∈K  une famille de sous-groupes de  G. Alors 

    k∈K  H kest un sous-groupes de  G.

    2) Définition :

    Définition 63   Soit  A une partie d’un groupe  G et H = {H  ⊂ G, H  sous-groupe de  G, H  ⊃ A} =/ ∅.On appelle 

    H 0 =

    H ∈HH 

    le  sous-groupe engendré par  A.

    Remarque : Au sens de l’inclusion,  H 0  est le plus petit sous-groupe contenant  A. Si  A ⊂ H , où  H est un sous-groupe de  G,  H 0 ⊂ H .Exemple : Soit  n ∈ Z. Alors  nZ  est le sous-groupe engendré de  Z  engendré par  n.   demDéfinition 64   Soit  (xi)i∈I  une famille d’un groupe  G. On appelle  sous-groupe engendré par les  xile sous-groupe engendré par  {xi ∈ G, i ∈ I }.

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    38   CHAPITRE 3. GROUPES 

    Remarque : Si la famille est réduite à un éĺement  a, le sous-groupe engendré est {ak, k ∈ Z}.Exemple : Le sous-groupe engendré par 2π  dans  R  est 2πZ.

    Définition 65   Soit  A  une partie du groupe  G. On dit que  A  engendre G  si le sous-groupe engendré par  A  est  G  tout entier.

    3) Détermination du sous-groupe engendré :

    Théor̀eme 14   Soit  A  une partie d’un groupe   (G, ×).Le sous-groupe engendré par   A   est l’ensemble des éléments qui s’écrivent comme produit 

    d’́eĺements de  A   ou d’inverses d’éléments de  A.

    Théor̀eme 15   Soient  (G, +) un groupe abélien,  (xi)i∈

    I  une famille de  G. Le sous-groupe engendré 

    par les  xi   est formé des éléments du type  i∈I  nixi   où  (ni)i∈I  est une famille à support fini de  Z.Exercice : Ecrire ce théorème dans le cas où la loi est notée de manière multiplicative.

    Remarque : Au lieu de supposer G  abélien, on peut seulement supposer que les  xi  commutent deuxà deux.

    III. Le groupe additif  Z

    1) Sous-groupes de Z   :

    Z  est muni de deux opérations + et

     ×. Pour +,  Z  est un groupe abélien. Les  nZ  (n

     ∈ Z) sont

    des sous-groupes de  Z. On a

    nZ = nZ⇐⇒ n  = ±n

    nZ  est engendré par  n. Y a t-il d’autres sous-groupes ? Le théorème suivant donne la réponse :

    Théor̀eme 16   Soit  H   un sous-groupe de  (Z, +). Il existe un unique  n ∈ N   tel que  H  = nZ.

    2) Factorisation des morphismes de Z   dans un groupe  G   :

    Théor̀eme 17   Soit  f   : Z −→ G  un morphisme de groupes.•  Si  ker f  = {0},  f   établit un isomorphisme de  Z  sur   Im f   :

    Im f   Z.

    •  Si  f  n’est pas injective, il existe un unique  n ∈ N∗   tel que  ker f   = nZ   et l’application 

    f̄   : k̄ ∈ Z/nZ −→ f (k) ∈ Im f 

    est bien définie et est un isomorphisme de groupes :

    Z/nZ  Im f.

    f̄   est l’isomorphisme canoniquement associé à  f .

    Exemple : Soit  θ ∈ R  et f   : k ∈ Z −→ kθ ∈ R/2πZ. A quelle condition Im f   est-elle finie ?

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    3) Groupes monogènes :

    Définition 66  On dit qu’un groupe  G  est  monogène  s’il existe  a ∈ G   tel que  a   engendre  G   i.e.

    G = {an ∈ G, n ∈ Z}

    Si  G  est de plus fini, on dit que  G  est cyclique.

    Remarque : Si   G   est monogène,   G  est abélien. Tout groupe quotient d’un groupe monogène estmonogène.   dem

    Exemple : Tout sous-groupe de Z  est monogène. Les  Z/nZ (n >  0) sont cycliques (et engendré par

    1̇).

    Théor̀eme 18   Soient  G  un groupe monogène engendré par  a  et 

    Z   −→   Gf   :   k   −→   ak

    1. Si  G  est infini, alors  f  est un isomorphisme de  Z  sur  G   :

    G  Z

    2. Si  G  est d’ordre fini  n, l’isomorphisme canoniquement associé à  f ,  ḟ   établit un isomorphisme de  Z/nZ  sur  G   :

    G  Z/nZ

    Remarque : Il n’existe que deux types de groupes monogènes : ceux isomorphes à  Z  et ceux iso-morphes à un Z/nZ. Représentation graphique.

    IV. Congruence modulo un sous-groupe

    1) Théorème de Lagrange :

    Soient  G  un groupe et  H  ⊂  G   un sous-groupe. On définit alors la relation binaire RH   sur  Gpar

    xRH y ⇐⇒ y ∈ xH (⇐⇒ x−1y ∈ H )

    RH  est appelée  congruence à gauche modulo  H .

    Proposition 50 RH  est une relation d’équivalence.Lemme 2   Si  x ∈ G,  xH  est la classe de  x   modulo RH .Lemme 3   Les classes d’équivalence de 

     RH  sont en bijection.

    Théorème 19 (Théorème de Lagrange)   Soient   G   un groupe fini de cardinal   n,   H   un sous-groupe de cardinal  d. Alors  d  divise  n.

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    40   CHAPITRE 3. GROUPES 

    2) Ordre d’un élément dans un groupe :

    Définition 67   Soient  G  un groupe et  a ∈ G. L’ ordre de  a  est le cardinal du sous-groupe engendré par  a.

    Notons  H a  ce sous-groupe,  A  = {k > 0, ah = 1}.• Supposons H a infini. Alors H a  Z et a  est dit d’ordre infini . On est dans le cas 1 du théorème

    précédent. Ainsi  A  = ∅  etak = 1 ⇐⇒ k  = 0

    ak = al ⇐⇒ k  =  l

    •  Supposons  H a  fini d’ordre  n.  a  est d’ordre fini  n. Alors  H a

     Z/nZ   : on est dans le cas 2 du

    théorème précédent.  A  =/ ∅ et n  est le plus petit élément de  A. Ainsiak = 1 ⇐⇒ k ∈ nZ

    ak = al ⇐⇒ k ≡ l   mod  nThéor̀eme 20   Soit  G  un groupe de cardinal  n.

    1. L’ordre de tout élément de  G  divise  n.2. Soit  a ∈ G. Alors  an = 1.

    3) Relations compatibles avec une l.c.i :

    Définition 68   Soient  (M, ∗)  un monoı̈de et  R  une relation d’équivalence. On dit que  R  est  com-patible  avec la loi de  M   si pour tout  x,  y   et  a  dans  M , on a 

    x ≡ y   mod R =⇒ ∗ § ≡ ∗ †   mod R  et  § ∗ ≡ † ∗   mod RExemple : Soit  n > 0. Sur (Z, +), la relation ”de différence divisible par n”, ou congruence modulon  est une relation d’équivalence compatible avec +.dem

    Définition 69   Sur   M/R, si  ∗   est compatible avec   M , on peut définir une loi en posant pour x, y ∈ M 

    x̄ ∗ ȳ =  x + y.Cette loi est appelé  loi quotient de  M /

    R.

    Remarque : Cette loi est associative. Elément neutre.

    V. Le groupe symétrique S n•  Soit  E   un ensemble. Alors S E , l’ensemble des permutations de  E  est un groupe pour ◦. Si  E 

    est fini, S E  est d’ordre (Card E )!.Soit  G  un groupe, Aut G, l’ensemble des  automorphismes  de  G  est un sous-groupe de S G.Si  E  = [[1, n]], on note S E , S n.Si  E  = {a1, a2,...,an}  et  σ  une permutation de  E  tel que  σ (ai) = bi, on note

    σ =   a1   a2   . . . anb1   b2   . . . bn Probleme : : calculer  σ 10000.

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    1) Orbite selon une permutation :

    Soient E  un ensemble fini,  σ ∈ S E . Définissons la relation binaire sur S E   :x ∼ y ⇐⇒ (∃k ∈ Z) (y =  σk(x))

    Proposition 51 ∼  est une relation d’équivalence.Si  x ∈ E , nous noterons Ωx  la classe d’équivalence de  x  appelée aussi  orbite de  x. On a :

    Ωx = {σk(x), k ∈ Z}On remarque que Ωx  est stable par  σ  et plus généralement par  σ

    k (k ∈ Z).Probleme : A quelle condition sur  k  et l  entiers a t-on

    σk(x) = σl(x)

    En composant par  σ−l, le problème se remène à trouver les  k  tel que  σ k(x) = x. Pour répondreà cette question nous allons introduire

    Z   −→   E f   :   k   −→   σk(x)

    Alors  f (Z) = Ωx. Notons  H  = f −1{x}.Définition-Proposition 1   H  est un sous-groupe de  Z, distinct de  {0} et il existe un unique  n > 0tel que  H  = nZ.  n  est appelé  ordre de  x  sous σ . C’est le plus petit entier strictement positif tel que σn(x) = x.

    Remarque : Si  E  est infini, le cas  H  = {0}  est possible.Remarque : On en déduit que  σk(x) = x  si et seulement si  n  divise k  (i.e. k ∈ nZ) et σk(x) = σl(x)si et seulement si  n  divise  k − l  (i.e.  k − l ∈ nZ).Alors si  k0  est l’ordre de  x  sous  σ , on a

    Ωx = {x, σ(x), σ2(x), . . . , σk0−1}et le cardinal de l’orbite de  x  est  k0.Remarque : Représentation graphique d’une orbite.

    2) Cycles :

    On reprend les notations du  2). Les différentes orbites de  E  sous σ  forment une partition de E .

    Elles sont donc en nombre fini, de réunion  E , et disjointes deux à deux.On a  x ∈ Ωx. Ωx = {x}  si et seulement si  σ(x) = x.Définition 70   Soient  a1,...,ak   k   éléments distincts de  E ,  k 2. La permutation qui associe 

    −   à  ai   ( 1 i < k) l’́eĺement  ai+1,−   à  ak  l’élément  a1,−   à tout  y /∈ {a1, a2, . . . , ak}, l’éĺement  y,

    est appelée  cycle  et est notée   [a1, a2, . . . ak]. L’ensemble  {a1, a2, . . . ak}  est le   support  du cycle et  ksa longueur.

    Remarque : Une permutation est un cycle si et seulement si elle possède une unique orbite nonréduite à un singleton.

    Soit  σ  un cycle. Notons Ω l’unique orbite non réduite à un point et pr