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Cours - « Les espaces de production agricole en lien avec les marchés

européens et mondiaux » [MB 2.6]

SommaireIntroduction.........................................................................................................11. L'espace d'une grande puissance agricole......................................................12. Un secteur en pleine mutation........................................................................33. Des enjeux pour l'ensemble de la société.......................................................3Conclusion...........................................................................................................4Vocabulaire :........................................................................................................5Croquis de synthèse............................................................................................6

IntroductionLe territoire français, héritier d'une mise en valeur agricole pluri-séculaire est à présent transformé par la mondialisation. Or, si la part de la population active française concernée par le secteur agricole ne cesse de diminuer, la production de richesse agricole demeure un des piliers de l'économie française. Quels sont les effets de la concurrence internationale sur les espaces agricoles français ? L'espace français a conservé la mémoire de son passé agricole mais il doit se transformer pour faire face à la mondialisation ce qui impose de nouveaux enjeux à l'ensemble de la société française.

1. L'espace d'une grande puissance agricole

• L'agriculture occupe plus de 50 % du territoire français. La mise en valeur des terres façonne les paysages et crée de la richesse : l’agriculture représente 2,2 % du PIB français (INSEE ; en 1955 : 13,7 %). Sur les dix premières entreprises françaises, trois dépendent directement de l’agriculture : Danone, Carrefour et LVMH (Louis Vuitton pour les cuirs des sacs, Moët pour le champagne et Hennessy pour le cognac).

• La France est le premier producteur agricole européen, le 4ème exportateur au monde de produits agroalimentaires en 2011 (après les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Brésil ; 5ème la République fédérale d'Allemagne).

• Les productions sont variées et performantes.

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Note : la FAO est l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (connue sous les sigles ONUAA ou, plus couramment, FAO soit en anglais Food and Agriculture Organization of the United Nations) ; c'est une organisation spécialisée du système des Nations unies, créée en 1945 à Québec. Son siège est à Rome depuis 1951. La FAO regroupe 191 membres (190 États plus l’Union européenne).

• L’agriculture et le secteur agroalimentaire totalisent € 50 milliards d’exportation en 2010, soit ~ 13 % de la valeur des exportations françaises. C’est le deuxième poste excédentaire français pour les exportations, derrière l’aéronautique mais devant les parfums, les cosmétiques et la chimie. En 2010, les exportations de vins et de spiritueux ont réalisé un chiffre d’affaires de € 9,1 milliards, soit l’équivalent de ~ 129 Airbus ou 288 TGV. En 2007, la France avait exporté 15 millions d'hectolitres (rappel : 1 hl = 100 l.) de vins pour près de € 7 milliards.

• Cette agriculture est intensive et a recours à la mécanisation. La productivité est très forte et croissante : en 1946, la population active agricole était de 36 %, en 2011 elle n’est plus que de 4 %. Depuis 1988, le secteur a encore perdu un actif sur deux.

• Plus de la moitié de la SAU (surface agricole utile) sur un total de 27,4 millions d'ha (rappel : 1 hectare = 10 000 m²) est exploitée par 27 % des entreprises agricoles, sur un total de 506 900 exploitations :

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Note : « Agreste » est la section statistique du Ministère de l'Agriculture. Voir : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/

• On observe une progression des surfaces boisées (+ 10 % depuis l'an 2000), un mitage lié à la périurbanisation et une tendance à la spécialisation des régions agricoles.

2. Un secteur en pleine mutation• La diminution du nombre d'actifs s'explique par les fortes pressions qui

s'exercent sur le secteur. La politique agricole commune (la PAC) de l'Union européenne est en débat : si elle a permis à la France de devenir exportatrice, elle a favorisé les grandes exploitations, et les subventions ne couvrent pas l'endettement des exploitants pour se moderniser.

• Dans le contexte d'une agriculture mondialisée, le prix des produits agricoles dépend du marché. La France subit aussi la concurrence de pays européens comme l'Allemagne, ou d'autres pays (ex. : Équateur ou Cameroun pour la production de bananes des Antilles françaises).

• Les exploitations agricoles sont inégales face à ces changements. La polyculture de montagne recule. Les petits producteurs misent sur la vente de proximité (maraîchage) ou sur la qualité en bénéficiant notamment du label « Appellation d'origine contrôlée »1 ou AOC (vins, fromages, spécialités régionales) voire «AOP» (c'est à dire « appellation d'origine protégée » , équivalent européen de l'AOC2 ).

• Les zones de grande culture ou d'élevage intensif sont compétitives si elles sont bien connectées aux industries agro-alimentaires (IAA) ou au marché mondial (ex. : vignoble bordelais, Beaujolais, Cognac). Rouen est le premier port européen de céréales, bénéficiant du vaste hinterland du Bassin parisien. L'agriculture française tournée vers les exportations est dépendante des discussions en cours à l'OMC (Organisation mondiale du Commerce).

3. Des enjeux pour l'ensemble de la société

• Parce que le travail des agriculteurs est à la base de notre alimentation, du dynamisme de beaucoup d'IAA et de l'évolution des paysages (ex. : entretien des haies), il doit relever plusieurs défis. Pour s'adapter à la demande des consommateurs en produits issus de l'agriculture biologique, l'objectif que 5 à 6 % de la SAU ait le « Label AB » a été défini

1 Les AOC (appellations d'origine contrôlée) identifient un produit, l'authenticité et la typicité de son origine géographique. Elles sont garantes de ses qualités et de ses caractéristiques, de son terroir d'origine, du savoir-faire du producteur (vins, cidres, fromages, fruits et légumes, produits laitiers, miels, etc.), de l'antériorité et de la notoriété d'un procédé et de son nom qui sont trop anciens pour faire l'objet d'un brevet. La quantité et le contrôle d'étiquetage des produits sous AOC répondent à un cahier des charges validé, en France, par l'INAO (Institut national des appellations d'origine) dépendant du Ministère de l'Agriculture

2 Créé en 1992, ce label protège « la dénomination d'un produit dont la production, la transformation et l'élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté »

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en 2007 au Grenelle de l'Environnement. En 2010, avec seulement 2,5 % de la SAU en agriculture biologique, la France n'est qu'au 21e rang européen. Depuis 2008, il n'y a plus de surfaces cultivées avec des organismes génétiquement modifiés (OGM) à des fins commerciales.

• Cette exigence d'une agriculture « développement durable » passe par la réduction des pollutions d'origine agricole (ex. : nappes d'eau polluées par les nitrates du lisier d'élevage porcin intensif en Bretagne) ou le développement de bioénergies (ex. : bois des Vosges ou du Jura).

• L'image des agriculteurs change car ils exercent souvent une autre activité : le tourisme vert ou la vente directe « à la ferme ». Si cela permet un maintien relatif des emplois agricoles dans les zones périurbaines ou touristiques, on constate un déclin dans les régions enclavées ou qui ont du mal à se moderniser. En 2009, ce sont plus de 800 agriculteurs français qui se sont suicidés (selon l’Association des producteurs de lait indépendants), c’est bien plus que chez France Télécom.

ConclusionComme les autres secteurs de l'activité économique française, l'agriculture se diversifie pour faire face aux exigences productives et écologiques de la mondialisation, tout en profitant encore des spécificités de l'espace européen. Cependant, une grande partie de l'espace français garde encore en mémoire l'héritage ancestral d'une agriculture traditionnelle.

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Vocabulaire :

Agriculture durable : capable de bien nourrir tous les hommes sans compromettre les ressources ni dégrader l'environnement.

Agriculture intensive : recherche de hauts rendements agricoles grâce aux engrais, pesticides, semences sélectionnées, mécanisation.

IAA : industrie agroalimentaire. Toute industrie qui transforme et valorise un produit agricole brut.

label AB : identifie des produits issus de l'agriculture biologique.

Mitage : construction incontrôlée de maisons ou d'infrastructures au sein d'un environnement (en général rural).

SAU (Surface Agricole Utile) : espace comprenant les terres cultivées et pâturages, les espaces en friches et les bâtiments agricoles.

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Croquis de synthèse

Source : Géographie 1ère L/ES/S, Hachette éducation, 2011.