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UNIVERSITE DE NANCY Il FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES CROISSANCE ET ESPACE ECONOMIQUE AU GABON THESE POUR LE DOCTORAT ES·SCIENCES ECONOMIQUES ( nouveau régime) Présentée et Soutenue publiquement le 23 Mai 1987 par Patrice OTHA Assistant à la Faculté de Droit et des Sciences Economique à l'Université OMAR BONGO MEMBRES DU JURY Président . .. Suffragants ... F. GUYOT Professeur R. GENDARME Professeur J. PELTRE Professeur M. ANSON·MEYER Professeur D. ARNOULT Maître de Conférences

CROISSANCE ET ESPACE ECONOMIQUE AU GABONgreenstone.lecames.org/collect/thefe/index/assoc/HASH7b79.dir/CS... · CROISSANCE ET ESPACE ECONOMIQUE AU GABON ... breuses. l'une d'entre

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  • UNIVERSITE DE NANCY Il

    FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES

    CROISSANCE ET ESPACE ECONOMIQUEAU GABON

    THESE

    POUR LE DOCTORAT ESSCIENCES ECONOMIQUES( nouveau rgime)

    Prsente et Soutenue publiquement

    le 23 Mai 1987

    par

    Patrice OTHA

    Assistant la Facult de Droit et des Sciences Economique

    l'Universit OMAR BONGO

    MEMBRES DU JURY

    Prsident . ..

    Suffragants ...

    F. GUYOT Professeur

    R. GENDARME Professeur

    J. PELTRE Professeur

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  • ...

    - 7 -

    " L'ETUDE THEORIQUE DE L'ESPACE ECONOMIQUE EST UN MAQUIS

    OU LES ESPRITS LES PLUS ECLAIRES SE PERDENT ET DU S'AFfRON-

    TENT LES POINTS DE VUE DIFFERENTS DES GEOGRAPHES, DES

    ECONOMISTES, DES MATHEMATlCIE"lS ET DES SOCIOLOGUES",

    (Ji3CQues-RaouJ BOUDEVIllE. cit par Pierre MORAN.

    in " l'analvse spatiale en ~cience conomique ",

    Cujas, Paris .1965. page 1).

  • ..

    - 8 -

    INTRODUCT10N

  • - 9 -

    La notion de 50us~uveloppement ne doit pas tre perue de facar:"

    ethnofltrique : .. le.sous-dveloppement l'.1'est pas une simple dif-

    frence par rapport la situation des pays industrialiss d'auiour-

    d'hui. ni un simple retard pour atteindre une situation laquelle

    d'autres sont arrivs. Les formes de dveloppement sont varies et

    ne se Jimit.ent pas ncssairement au)( formes que l'histoire a livres

    jusqu'ici" (1),

    Cependant, si l'on reconnait Que le dveloppement est un processus

    hist.oriQue et par consquent duil tre apprci de manh~re relative

    c'est namoins lJans les Pb\lS du Tiers Monue Qu? le problme du sous-

    dveloppement se pose avec plus d'acuit. les schmas et les plans

    de dveloppement S'y succdent et parfois mme se ressemblent, sans

    dnnn~r ds rsultats satisrdbants. les raisons des checs sont nom~

    breuses. l'une d'entre elles retiendra particulirement notre atten-

    Uon : Il:!s projl:!ts de dveloppement prconis par les planificateurs

    des pays cuncerns sont souvent trop ambitieux et trop g/obau;J( pour

    al teindre les objectifs fixs. Pourtant, J'on pourrait faire oeuvre

    meilleure si "int~graUon de la dimension ."iDo"It.ie:tlA pouvftit tre s\lstma~

    tise dans les diffrents plans de dl.>veloppement.

    la prbe en compte de J'esP:lce cians le dveloppement est aujourd'hui

    l'un des grands apports de la science conomique. Avec )a rgion,

    l'analyse du d(!ve/oppement cerne de facon fine les mcanismes propres

    (1) Patrick GUlllAUMUNT "E'cunomie du dvl?/oppement" (volume 1) PUF,Paris ,tH)'}. P3gP .31.

  • ,

    - 10 -

    ce type d'ensemble macro-conomique. Elle met en ~videnr:e !PS pro:..

    PI"t~s spcifiques de chaque rgion et contribue l'enrichissement de

    la science ~conomique, Il s'agit notarrment de comprendre COITWTlent les

    mcanismes de croissance prennent naissance partir d'une certaine

    localisalion des ressources naturelles et d'expliquer corrment ces mca-

    ni~lU?9 s'amplifient l'intrieur des structures rgionales. Une telle

    vision permet de mettre en relief le rOle de l'espace corrmg facteur de

    IJveloppement ou corrrne frein celui-ci ..

    Adam SMITH est sans doute j'un des tous premiers auteurs avoir sou-

    lign le rOle dterminant que joue l'espace dans le d~veloppement

    .. quand le march~ est trs petit, dit-il, personne n'est encourag sc

    consacrer une seule occupation par suite de l'jmpo~sibilit d'chan-

    gpr tout CQ qui est dans le produit de son travail, dpasse sa propre

    con50nvnation, contrE' les produits dP.5 autres hommes dont il a be-

    soin" (1). l'auteur trouve en fan dans l'largissement de ('espace un

    moyer1 de favoriser la division du travail l:!t d'accrotre la richl:!sse na~

    tionale. Dsormais la production de masse est ronrlue possible grce

    t'existence de marrh(?s plus tendus.

    l'largissement de l'tendue spatiale comme source d'enrichissement ces

    Nalions trouve son {-cho avec la conqute cPs colonies dont on sait

    qu'elles ont servj de source~ des matires premires pour le dveloppe-

    ment des pays industrialiss.

    (1) Addm SMITH, cn par Ren PASSEr, ln "Politiques de dveloppe-1~1lL ~, (lAme et;t;on) Dallol. I=\Jl"';S ~"G" f1Jge 61,

  • - 11 -

    Aujourd'hui. Url peu partout dans le monde. se constituent de grands

    ensl:!mbles rgionaux regroupant des pays ayant petrfols des stades de

    dveloppement diffrents, r.ertains d'entre eux orfrl?flt l'exemple d'ca

    nomies relativement plus structur~es. cf autres par contre pfB:Sontent

    encore de nOlnbreux signes sous-dveloppement. la cration de CQS

    groupes rgiunaux aux conomies souvent conlrastl!es vis\:! permettre

    au>. pays concerns de tirer profit des effets d'entrallement que seul

    un grand march est susceptible de gnrer. l'espace ici. plus que tout

    autre facteur. joue un rOle dterminant au sein du proceS5U5 de dve

    Jappement conomique.

    Si la tendance la formation de groupements r~gionaul( touche Ilen~

    semble du monde, elle s'afirme net.tement dans les pays sous-dvelopps.

    Ces derniers trouvent dans la sit.uation dl=?~ ~Iocs rgionau)(. une para-

    de aux ulocages de leurs conomies. Toutefois au A)()fllent. o les pays

    sousdvelapps s'engagent. sur la voie des ensembles rgionau'l(, fis

    partent sur des bases beaucoup moins favorables Que les pays indus-

    trialiss : On peut noter notarrrnent qu~ les relations commerciales en-

    tre h:~s pavs membres d'une mme union conomique sont ngligeables, du

    fbit mme de la faiblesse de la structure de leurs conomies.

    lorQuel Hildebert l~NARO prsente l'espace cumme " une st.ructure coh~

    rente et comne unp. cration gnraHse de la socit" (1). il donne

    J'occasion de percevoir nouveau l'esPace COrTlmQ facteur de d\..'~lop

    pp-menl. En erfet II partir du moment o J'espace apparat comme

    (1) Hldebert lSNARD "t'espace gograptlique

  • ..

    - 12 -

    " unE' structure cohrente ". il p.st aJors ordonn selon une logiQUe ln-

    tp.rne qui doit ["omluire ses lments canst.itutifs concourir au fDnc~

    t;ionf,ement de J'ensemble. Puisqu'une telle organisation rsulte de la

    c:ohrenCB entre constituants. tout changement dans l'un ent.rane un

    changement corn:!5Pondant dans les autres. Ce qui laj~5e supposer par

    gxgm[")le qu' l'intrieur d'une mm~ rgion naitront difficilement de9

    disparits.

    l'idal serait de parvenir. il l'intrieur d'un Qspace donn. un dvp.-

    lappement uniforme. Or l'espace n'apparait pas toujours 50us la .forme

    d'une 5tructure coh(:nmt.e. Les lments constilulnts La " structure

    spatialel" pp.lJ\.:ent ne pas tre ordoms pour permettre un fonc

    tionnment h

  • la localisatIon des activits productives reprsentant l'une des possi-

    bilits de transformation de l'espace reste. souvent, lie au Il facteur

    distance ". Ici, l'espace apparat comme gnrateur de cots ct la

    cration d'une activit en un point d'un mme espace se tr:ouve dsor-

    mais influenc pr les moyens de transport. La distance constit!Je un

    obstacle au dveloppement; puisqu'elle multiplie les frilis. les risques

    les dlais de transport. Dans cette optique. l'analyse spatiale' privllgie

    l'tude sur plU!lieurs jmpratifs de proximit: Une industrie par exem-

    ple. doit se localiser le plus prs possible d'une source de matire pl'e-

    mire. d'une source dne~gie. d\sle ville lui servant ue march. Sa lo-

    calisation est. ds lors, fonction de forces contraUictoires.

    L'influence de la distance sur \e dveloppement spC'ti:l1 permet finale-

    ment de comprendre pourquoi le dveloppement mis en place la prio-

    de coloniale a vis surtout les rgions cOtires d'Afrique. Par rapport

    aux r~9ion5 enclav~es. les zones cOtires disposaient de facilit de

    transport et se prtaient par consquent mieux au d~veloppement du

    COfNnerce, activit ~ui l'este Juqu1ici ( avec J'exploitation des matires

    premires) l'une des plus importantes du contillent.

    I\insi pOs, le problme du t1\leloppement . en liaison avec l'espace.

    reste trop gnral s'il n~ se rapporte pas un espace bien prcis.

    Notre probl~matique porte moins sur j'tude des gnralits que sur la

    recherche de possiblits de mise en valeur. de manire efficientp.. lies

    ressources dont dispose de Gabon afin d'assurer la transformation de

    50n gspace. C'est un ~roblme de dveloppement conornique et socIal

    de type classique, tel qui se pose dans le monde entip.r. avec sans tIou

  • - 14 -

    TA[jLEAU N"l

    OrG.o.NlSAflOi\J ADMINISTRATIVE DU GABON EN 1934.

    Dpart.ements

    ct chefs-lieu)I\

    ,- ES1UAIRE

    ( Libreville

    1 OGOOUE-MARI1JME

    { Port-Gentil}

    J- WOlEU-NlEM

    ; Ovgm )

    OGDOUE-JVINOD

    ( Baou )

    1)- NGOUNIE-NYANGA

    ( Mouila )

    Subdivisions

    librp.\lillc. Kel19u. Cocobeach.

    Chnchoua.

    Port-Geotll, Bongo, l ambarn.

    NOjol'"

    Overn. Mitzic. Bitam MinvouJ.

    Boou~. lastourviJJe. Makokou. Koula-

    MoutuV} K~mboma.

    f'1l)Ulla, MbigDU. Mjmonyo. 5indara.

    Mavumba. Tchi ~anga.

    SourCQ : Georges BRUEl: " ld rrance Equatoriale Africaine ". Edition

    la rose, Paris PH'), Page 440.

  • ,

    - 15 -

    li'! une diffrence d'ampleur. mais pas de nature.

    lu Gabon dispose d'importantes richesses potentielles. OlsPose-t-U d'un

    cdre permettant d'eJ(ploiter au mieux toutes ces potentialits tJes

    fins de dveloppement?

    Uil cadre de cl:!tte nature suppose, 'Soit l'absence d'obstacle!) lis BUlil;

    asrActs physiques et humains. soit encore la formation d'espaces de

    moyennes dimensions d'un type particulier CDm'tlB les unIts r~gionales

    appeles" pays" par VIDAL DE LA BLACHE (1). l'e/ll;istence de ces for-

    mations~ptiales imPliquent une forte adaptation des groupes humains

    e par de nombreux dcoupagEs (cf car-

    les ND 1 et 2) V::! plutOt jouer cuntre une bonne adaptation de llhoome

    a son espace. L'histoire du llcoupage de l'e~pace oal.lOnai~ commence

    avec de multiples (2) tentatives d'organisnLion des quatre territoires de

    j'ancienne Afriqup- fquatoriale rranaise ( AEF ). Le but de ]'administra-

    linn coloniale t!tait d"arriver trouver une organisation qui puisse lui

    ~ermettre d'assurer le contl'Ole d'un territoire relativement t!telldu

    ( 2.510.(((1 Km2 ). mais sous-peupl ( le recensement de 1926 dnombre

    3.127.7D7 habitants pour toute l'AEF ).

    (1) VIDAI DE LA BI ACHE. cit par J. 1RICAR1, " Facteurs phvslques etrgionaux -, in " Rgionalisation et dveloppemaot ", CNRS, Paris 19n,Pagu 49.(2) Le GABON. le MOYEN CONGO. l'OUHANGU)-CH/\RI et. le TCHAO ontconnu les tvpes d'organisation suivants: Fdratioo. Colonie unitaire.Groupe des tarritojres.

  • - 16 -

    Corre nq

    LES DEPARTEMENTS DU TERRITOIRE DU GABON ET SES

    LIMITES SELON L'ARRETE DU 5 NOVEMBRE 1934

    WOLEU -NTEM

    oarEIr4

    L/BR't'LLE OGOOUE - IVINDO

    ESTUAIRE

    lNTfL

    OGOOUE -

    ~RITIME

    oB~

    1r40UlLLA

    o

    NGOUNIE-NYANGA 1

    ,---~

    o ~k",! ,

    Source: Gillea SAUrf:R "De l'Atlantique au fleuve du Congo. Unegographie du aous-peuplement'l. th~8e: Paris 1966, pase 184 ..

  • - 17

    Cette proccupation a conduit ~ d{!s rrorcellements qui 5e sont trs

    peu soucis des critres d'homognit ou dp. cornl-ll~m9f1t.arit. le seule

    tentative d'organisation rationnelle sera c~lle de 1931. ( la colonie uni-

    tttire est organise I:!rI dpartements ). Oans ,'esprit de l'administrateur

    les vingt et un dpart.ements (1) de la colonie unitaire dC'-vilient tirer

    leues noms de leurs caractC?('istiques gographIques. Ils devaient ensuite

    runir dans les mmes frontJres des populations lies par affinit.s

    ptflnjoues et conomiques. A ce propos. le Gouvernpur Gnral de l'po-

    que Monsieur RENARD dclarait: 'Il il 1,' aura dsormais un programme de

    d6..... eloppemellt conomique el social propre chaque dpart.ement dont

    le particularisme et \e~ besoins pourront ~tre plus sC>rigusgment dter-

    mlns et s('rvis. Peut-tre parviendrons-nous ai[lsi maintl:!f\r dilllS

    !eur propre habitat nos populations dont les jeunes ~Iments viennent

    sans profit encombrl:!r nos centres urbains ...".

    Puur Je Gabon, tout comme pour Il:!s trcis autres anciens territoires de

    J',1\EF, l'orgDnisation administrative de 1931.. etait loin rl'Cltre dfinitive;

    la rl:!dfinition des limites' des territoire~ d'Outre-I"'er dans le cadre de

    l'Unioll franaise donne naissance une autrn division dministrative

    lJs?e cette fuis sur des rgions.

    Il) ll:!S vingt et U'l d~partements Que compte la colonif' unitair~ sont:l'ESfUAIRE. le WOlEU-NM. " OGOULIE-MARITIMF. ,'UlICUOUF-INVINDO. laNf;nUNJ[ -NYANGA, le KOUilOU, le N1ARI-OGOUUE. It? POOl. l 'OUI3AI\JGUI-MIMA, Ja SANGHA. la HAUTE-SANGHA-MPOKO. l'OUBANGLlI-OUAKA, IRMBOt'lOU. le CHARJ-I3ANGORAN. t'UUHAM-PENlJE:. lp lOGUNE. le Bf\N(.'UIRM!-CHARI, Jp KAMEN-!3ATHA, IIOUEODAI-SAlA.'1Al. It? BRKOI\l-ENNEDI-TEBESTl

  • - 18 -

    Corte n~ 2

    LES REGIONS DU GABON ET SES LIMITES A L INDEPENDANCE

    WOLEU - NTEM

    oOYEN

    OGOOUE - IVINOO

    'BREVILLE ESTUAIRE

    MOYEN - OGOOUE

    o

    OGOOUE-LOLO

    NGOUNIE

    o1IfOVlUA

    oKOULA/I(OVTaJ

    HAUT-OGOOUE

    oF"ANCC'IILLE

    NYANGA

    orcN'9Mif'iA

    o .,...Is::a !

    -----------------------"

  • - 19 -

    ORGANISATlON ADMINISTRATIvE AU GABUN EN 1960.

    RgiOn5 etChefs-lieux

    1- fSTLAIHE

    ( Libreville)

    2 OGOOLE-MARIlIMf

    t Port-Gentil )

    3- r-10YEN-OGDOUf

    ( Lambarn)

    .- WOlEU-NTEM

    ( Ovem )

    5- OGOOUE-IVINDD

    ( Makokou )

    6- OGOOUf-LOLO

    (Koulamoutoo )

    Dist.ricts

    libn~ville. Kango. Cot:otJeach.

    Port-GenUI. Umbou,

    lambarn~. NDjol.

    OVeJ1'l. "1ilzie. Minvoul. Britam

    l'1akOkou. Baou. Mltambo.

    KouJamout.ou 1 lastourville. Pana.

  • ,...

    7- NGOUNIE

    ( Mouila )

    B- NYANGA

    ( Tchinbanga )

    9- HAUI-OGOOUE

    ( Franceville )

    - 20 -

    T"Uula. M'Bigou. Minufl'JJO, NO~nd.

    Tchinbanga. Ma)'Utnba.

    Frlrlcevlle,UkonOja. l~conj. Moanda

  • - 21

    De j'avis de ~P.ftaills adrnini~trateurs e l'poqu~ et l'observation des

    faits le cunfirme. ce remodelage de la carte administrative a abouti en

    dfinitive ras5~ml)ler. au nom de ld recherche d'une meilleure division

    ~dmini5trativ~ des fragmellts d'ethnies spars, et parfois mme hosti-

    Je::; le~ uns aux autres. A1UmUSJER (1) sauli gne ce propos QUP. la colu-

    nisation a spar des PEuplBS de mme origine pthnique. de m~me strue-

    Lure sociale et on a rapproch d'ethnl~5 et de str'uctures sociales dif-

    frentes.

    Les diffrents dcoupages ralis~s au, Gabon resPectivement 50U5 la co

    IoniE' unitaire et dans le cadre des territoires d'Outre-Mer illustrent'

    tnut fait c~s propos. l'Organisation auminisLrativE' \1e la colonie uni~

    taire, tenant comple lu fois de Id faiblesse dmogaphique du terri-

    toire et de certaines spcificitps cthniQuE's. s'est vue abandonne au

    profit d'un dcoupage moins ratiunnel. Ainsi. la rgion de l'Ogoou-Ma

    rit.irne e~t dsurmais scim1(! en deux rgiuns distinctes: }ps rgions de

    j'Ogoou-Maritime et du MOl/pn-Ogoou. le,> rgiuns de la Nyouf1ie-Nyan-

    ycl Ht de l'Ogoou-!vindo ~rJaUmt elles aussi : la Ngounie et la Nyanga

    rsultent de la revfiniliorl veoS limites de la I\gounie-Nyanga. alors Que

    J'OyooIJ-lvi0l..10 ptl OgoUul=.-j(']n sont issues du remodelage de la carte

    de l'Ogoou-Ivindo. QUant la rgion du HautOgoou. iusqU'

  • - 22 -

    finalits UP-S differenLs dcoupages taient toujours clairement expli-

    cits. Il convient de souligner toutgfois qu, les dQHmitaliorl5 tp.rrito-

    riales "'iirient en fonction des besoins. On li'DUVP ainsi. pour un espace

    donn~. autant de divisions qu'il y a d'auteurs.

    la recherche d'une meilleure organisation tp.rritorjaJe reprsente un

    intrllt certoAin en analY5e spatia]f! Elle permet la dcomposition de la

    rali l globAle en 50lJs-enr,,,-'If>bles ( rgions) et favorise la connajssan-

    r:::e du contenu spatial. Si la recherchp d'um~ organisation rationnelle

    fournit des instruments J'analyse spatla:e~ elle prl':!SQnte surtout l'in~

    trt di! renvoyer au problme IJos J.lar ,'intgration de la dimen!>lon

    sP8tjalp, dans l'analvse connmiclU~!. Cette a~proche permet de mieux

    comprendre les phnomnes de croissance dans un pays o les ITMJta-

    tiuns (je structures restent encore lentes. En d'autres t'?rmes. il con-

    vient de s'interroger sur les chane5 de d~ve}DPPt'fllent de l'conomie

    gabonais~. au n~9ard des faits et des volutions probable!>.

  • ,

    - 23 -

    L'ubjet de l'tude portera sur l'analyse de l'incidence spatiale. du pro~

    cessus de croissance dans les pays de grand espace et de faible popu-

    lalion. Le problme de la diffusion du processus et des rsultats dl? la

    croissance seront plus prcisement examllls. ainsi que celui de la dyna-

    mique du d\leloppemnt rsultant des conditions spatiales

    la mHhode envisage conduira tout d'aoord laborer des tecllniques

    .~~t.'ltt. :.s::'.~\J?: .,ft1J .nrJo: ~eti-st)quiE 'e....'~tanl. Cl::! palable es.t

    indispensable si 1'00 veut conduire une::! analysE" un peu quantitative.

    Ensuite. on s'interrogera sur la validit et la bonne adquation des OU~

    lils d'ftnaly~c existant iJ notre problmaliQuP. 1a pluPart des outils

    d'analyse rgiollale ont t labor~s dans des conditions des CClnomies

    dveloppes. La raJiL~ gabonaise pourra 110U~ condujre forger de

    nouv!::!ux outils conncept.uels eL analytiques.

    Enfin. une tentative d'tl}

  • ,

    PRCMICRl: Po\RTlE

    - 24 -

    l'ESPACE GABONAIS Er SES POTENllAl\TES.

    El FMENTS POUR UNE POliTIQUE HEG1DNAlE AU

    SERVICE DU DEVElOPPEMLNT.

  • - 25 -

    PREMIERf, PARll

    L'ESPACE GABONAIS ET 5F5 POTENTIALITES.

  • - 26 -

    Afin de bien apPI"ciBf les chances de dveloppement lies J'espace

    gabani:lis. il pst indispp.nsable de prDc~Ller d'abord et. de manire ex-

    haustive un inventaire du potentiel existant.

    Il concernl:O'ra :

    11:0' cadre naturel ( entit gographique)

    les ressources humaines

    les activits connmjque!i

    r armature urbaineles "qulpements collectifs.

    Si le cadre n~tul'pl apparat cumme urie donne. les autres st.rudures

    conslstuant le potentiel so:\t par contre canrtltionnes par les paBU

    ques et. l'histoire. Le bilan structun,l deVfl dunc faire apparatre la

    dynamiqu~ du svstrne d'organisation spatIale..

    le pass colonial, en raison de son ampleur et de sa dure. a lgu

    n~rt",jnes structure!'" soatiaJes dont il conviendra d'estimer la logique

    et l~ carocti?rc plus ou moins reversible. cc serl l'objet du chapitre 1.

    le chapitre Il s'effon::era d'tablir les forces et les faib'esses de l'ar-

    mature rgionaJ~ existante.

    le chapitre III t\:!l\tera de reprer les grandes lignes de la dvnamique

    rgionale.

  • "

    - 27 -

    CHAPt l'RE l

    LES" REGIONS-PLANS" O"I\ISPIRA1IDN ADMINlS1RAllVE

    COM!'lE RESULl A T OU DECOUPAGE COlONIAL

    AlOU1S El HANDICAPS ACQUIS.

    " lE!5 diffrp.ots traits 5U!iccptibles d'asseoir le d~

    courage ne varient pas en concordance; ils se pr~t;.

    lent une diversit de combinaisons et pi"r sutte

    d'agencement sur Ja carte. entre lesquels le choix

    1 reste larg('ment: , au qr des auteurs et de leurs

    ides en Ja mat.H~re ou des objectifs \liss par les

    dlimitations officielles ".

    Gilles SAUTER (1).

    (l) Gilles SAUTEn : .. la rt'lgiOf\ traditionnelle en Afrique Tropicale" in "Rgiona-li5ation et dveloppement ", op. cH.. page bb.

  • - 28 -

    Au delA des h~sit~t.ion5 de l'administration coloniale en matire de d-

    cuupaye des territ.oires de l'ancienne Afrique Equatoriale Franaise

    ( AEF ). une ide semble guider toute~ les tentatives d'organisations

    la France va la conqute des coJonies en Afrique pour.y assurer des

    marchs riches el1 ressources premires, indispensables au dveloppe-

    ment de son ~conomie nationale. lite doit, pour se faire. les doter

    d'une organisation administrative apte facUiter son action de contrO-

    l.

    l'organisation spatiale mise en plce au Gabon a, comme ailleurs. une

    finalit alinini!'itrative. mrJ"le si terme elle r~PDnd aux besoins d'ex-

    ploili'lt,ion des ressources disponihles. Il l:!n est rsult fill.:3lement des

    " rglons-plans ", c'est dire d~s rg(on5 correspondant ~ des regrou-

    ~menL!l de diverses entits gographiques relevant d'un m~r centre

    dl.' dcision administrativp..

    l 'ohjecl.if poursuivi a (>t moins la mise en place d'une organisation

    fnm.lp. sur des concepts descriptifs ou explicatifs. que Je dcoupage

    uu territuire en espacp.s de moyenne dimension indispensable ~ l'action

    coluniale. Un tel dcoupage n'a pu se faire sans courir le l"isque dF! re-

    groUj:.lements htroynE>s, tant phYSlQueS QU'ethniques, la question se

    po~c de savoir si l'organisation spaUalE> ainsi concue sous la priode

    coloniale peut tre abctrldonn~ au profit d'une autre relativement

    Of optimale ft ? la rponse une leHe interrogation ncs5ite d'une

    part l'utiiisaUon des diffrents apports thoriques pE>rmettant- d'arri-

    ver ~ une meilleure appr~hension des ralil{:ls rgionales, d'autre part,

    l'examen des conU'aintes que prsente l'espace gabonais pour parvenir

    la dNinition d'une organisation .. optima~e ".

  • - 29

    1.1. CARAcrERISTlQUES 1)\05 "REGIONS-PLANS" CDLD"JIALES

    l \Ptutl~ des tT'aits caractri~ant5 les" rgions-plans" d'i.nspiration

    administrative rev~t. un intt:!rt cE'rt1Jin. EUe permet de voir, ainsi Que

    de mesurer l'ampleur dl?s effets r:;ultants du rl~coupage de ces r9ion~.

    la croissance et ses effets de diffusion dans j'espace OpenOEml pour

    lJrlP largg parl de !a rJ.'onse du milieu naturel et humain, En d'autres

    terllle'3, les dispositions naturelles dont bnHide une rgion favorisent

    ou rduisent Je pouvoir multiPlicateur d'un investissement initial notam~

    m~?f1t. Ces dispOSitions vont du Simple lt. des 501s t. la densit dg PO

    pulalion en passant paf J'esprit de crativit et d'initiative propre

    cel laines pOpulations. Une anall/se fine OP. ces dispositions des fins

    dn opveloppement pari-iit prlr consPQuenl ~tre d'unE> ncsst.

    D'aHleurs. J. lRICARI (1) note que le~ "solutions techniques contenues

    dans les programmes intel'nfltio1l8UX dl? dveloppement manquent de jU5-

    les proportions. Elles sont atteintes parfois par une ~onllaissan~e n-

    suffi!:iante du romple)(e rgional. caract{)ris{) lJar un certain t\lpe de

    mlations entre le milieu phvsique et les structures socio-dmographl

    que!j ". 51 J'on cmnidre Je cas du Gatlon, la compLxit r{)gionale \lo

    Que par TRICART rsulle de la d~limitalioll du tprritoire. la di \lis ion de

    l'espace a d~bouch~ !:>ur lp. reyroupetnent l'inlerieur de rgions adml~

    nistrati\lps de plusJeurs aspects phvsiQues at de populations d'origine

    ethniQlJC diffrente. FInalement cette dlimitation a abouti la CT~a-

    Uon de "rgions-plans" assez htro~nes. Pu gard ~ leur conlellu

    ph\lslqul~ et ethnique.

    (1) J. TRICAR r : "ract!?urs phvsiQues et rgiollalisation" in "Rgionali-sation pt d\lE'loPP~lTu::mt" CNRS. Paris lCJ7''. P~ges 1.2 et L.L..

  • - 30 -

    1.1.1 HETEROGENEITE DE \JATURE pl.,;vS:~:""c

    AIJjourd'hui. si l'on recuse Je dterminisme mcaniste selon lequel le milieu

    physique imposerait l'homme des 6ctjvlts et des formes d'organisations

    dfinies. l'on reconnait par ailleurs Que le milieu pnysio.ue constitue un

    lment dterminant pour j'amn3gement et le dveloppement. A ce titre.

    les strustures physiques ne peuvent Que retenir toute notre attention.

    E~ apparence. j'espace gabonais prsente un milieu physique parfaitement

    homogne. En effet. de l'analyse gnralement admise. il apparait QUe le

    territo,re ne PoSSede pas un relief fortement accJoent. les Quelques

    sommets Qui 5\- trouvent dpassent rarement 1.gions administratives issues du dcoupage colonial. Deux d'entre

    elies semblent bnficier d'une certaine unit physique: l'Cstuaire et le

    Wolen-l\Jtem. Daris le cas de l'Estuaire. l'homognit phYSIque repose sur

    !ion altitude (inft>rieure 200 mtres). le caractre gologique de son

    bassin sdimentaire Ouvert sur la mer et la particularit de sa fort qui

  • - 31 -

    s'interpntre par enaroit avec la plaine. la rgion du Wolen~Ntem.

    .. loge" aans cette zone du plateau du \lord. s'tend de la frontire de

    la Rpublique UnIe du Cameroun aux bassins de l'lvindo ( affluent de l'Oge;...

    Due ).

    En denors de ces deux rgions dont 185 \imites naturelles paraissent con-

    cider avec le dcoupagQ administratif, les sept autres prsentent des as-

    pects physiques assez htrog~ne5. TantOt le dcoupage englobe plusieurs

    rgions naturelles l'intrieur d'une ou de deux rgions administratives.

    TantOt une rgion naturelie se voit partager entre deux territoires dis-

    tincts. AinSI. la rqion de ia '\lgourru s'tend depuis les plaines et les sa-

    vanes ae la Ngoumi ( affluent de l'Ogoou ), jusqu'au Massf du Chaillu

    et de son pourtour. la rgion du Haut.-Ogoou intgre ~ la fois le platPau

    sep~entrional du .. pa'ys Sb ft avec sa fort dense. ie joli plateau unl-

    fO[ille du ... pays I3atk .. QU( s'etend jusqu'en Rpublique POPulaire du

    Congo. En ce Qui concerne les ., rglonS~plans ft dont les limites traver-

    ~?~\. :~ .'':''!~ r.E';"~\!~.."'.::' ...;,

  • ,

    - :~

    Dans le HautCgoou par 2xemo]e. la zone du piateau du " pays Bat\( ..

    domine par un sol sablonne~).:. prsente dj des conditions dfavorables

    au dveJoppemeilt de l'ayricuiture. paf' rapport celle du plateau septen-

    tnonal du "pays Sb " qui reste couve.. te par une fort dense.

    Cette hterognit physique tmoigne de la ncessit de mener une po\i~

    tique de dveloppement devant prendre en compte. autant que possible,

    les ~ar'ticularits pflysiLlues propres chaque rgIOn. Toutefois. lp rus~l~

    te des politiQues de at:eloppement envisages ncessite, bien des gards

    un certam dvnami5ITIE' au iJla~ social. Cr. la corn~osition multi-pthn:Clue de

    certaJnes rgJOns Daralt de naturl? "reiner ~e dvnamisiT1e \ cf carte n0 3

    et tableau n 3 ).

    '-es dJscOrCanc2S des :imitEs issues dp :-3 p,iode coioniaip pourraient tre

    relativises si le GcGupage spatial tenait au).: seuls traits physiques. Or',

    le cadre humain est aussi l'un des lments constitutifs d~ ces Il rgions-

    plans Il faonnes POUl"' le 'Jesoin de :'act;on ccloniale.

    Le dcoupage de l'espace. exception fnitp du Woleu-Ntem. a dunn nais-

    sance des aires trs "t~rognes quant la comoosltion des ethnies. la

    situation ain~;i cre appelle queiques oOs~r\.lations : Du fait de l't,omog':

    nit de sa structure ethnique. la r'gion du Wolen-i\ltem offrirait a priori

    plus d'aptitude au d~veloppemF!nt que les autres. mme. si par ailleurs une

  • - )) -1 ABlE,>\U \Jo 3

    REPARTITlON ETHNIquE 1960-1961

    ETHNIE REPARTlTlGN EN POLRCECJT AGE (%)

    FA,NG 30.9

    BANOJABI 13.2

    BAPOUNOU 11.3

    BAKOTA 6.6

    BAKWELE

    OB.'\MBA 6.0

    ESHIPA 5.7

    .'1YENE U

    '1ASSA~GO 3.9

    BAKELE '.'BALUMBU 2.9

    :-1lTSOGO 2.9

    BATEKE 2.7

    OKANDE 2.'

    ETH~lS NON CLASSEES l.b

    BAVOUI'\IGOU 1.0

    pvGME D.7

    APINOJI O.,

    SEKE 0.2

    ENSEMBLE GABON 100.0

    Source J.C CALDWELL dans Croissance dmographique et volution' socio-conomique en Afrique de l'Ouest.

    ne f.-'DPulation Council. r'.Je .....-York. 1973.page lo70.

  • ..

    - 34 -

    structure rgionalE! multi~ethnJque ne peut tre source de dynamisme. Mais

    une structure rgionale multi-ethnioue ne PEut tre source de dl,'namlSflll:l

    que si les diffArj:mtes composantes ne jouent pas le " rle neutralJsateur"

    des forces dynami4ues de dveJoppemnt par les rivalits soclales ou ethni-

    Ques. A l'vidence. les Fang oui :occupent seuls la rgio7'l du Nord depuis la

    priode coloniale, possdent l'avantage de disP:lser d'une mme culture.

    d'une mme langue et par consQuQnt sont $uscept;bles de constituQr une

    communi'lut d'intrt des fins de oveloppement rgLOnal. Dans ce cas

    prcis. il est mme possible de P8.venir la dfinition de DOllFLS selon

    laquelle: .. la rgion para~ tre comme une ralit globale !oNu'plie est

    dtermine par un espace aUl< traits naturels sPlkifiques, lorqu'elle est

    faanne par une histoire commune, lorsQu'enf:n elle est haoite par des

    populatiors avant certains caractres et aDjectifs communs -.

    En dehors du Woleu.-Nt.PITII, les autres dOIVent conQurir la communaut

    d'intrt. mme si l'on note j'existence dg que}ou8s degrs ue raDprocne-

    ment entre ethnies irl Ou l. '..

  • - 35 -

    mo:-.ion du d... eloppement rgional. ,"'1aI5 peut-on en l'ta:-. envisager rel-

    lement une r'Jionalisation sanS courir lp. risque d'Line atLf'intl: j'un;t.~

    nationale?

    Pour l'heure. Je renforc~ment Olt pOUVOlr central ~'mble t.re l'option chOI-

    sie lJar les autorits gabonaises afin (Je mener leur action de dveloppe-

    ment rgional. la " fragilit" de l l unit natlOnale f1''':!utorise QU'Un8 r-

    gionalisation purement admiflistrativ~. c\~st dirI:' celle qui vise en rali-

    t dOnnp.l" plus d'efficar:it aux reprs""ntant~ (Ju pouvoir central

    ( exemple des Gou\lerneurs des Provinces ).

    En dflnitive, la rcJlit des. rgions Faconnf's sous l] coluni::iation mGnLr~

    la aiFFicult ae sOuLp.nir l'ide splon laqu~lle la rgJQn serllt le fonde~

    ment m~np. du natIOnalisme: puisque tut etiprit rgional apparait comme

    une menace l'unit :"lalionaJe. C'est dire que le dve)oiJpemenL r!-

    giona! COIWT'lt! cono!Uon du dveloppement Ou p

  • - 36 -

    Carre n23

    CARTE THNIQUE DU GABON

    WOLEU - NTEM

    , ~ FANG

    j-FAN6

    '-"'~ONbOiJE

    i -SEkl A'Il1Ll8REVILLE 4 - ElE~GA

    PORT- Il ESTUAIR~ / ~ ~ ~~~~"' "'It::: :>ll L.UII-

    tE!nl.J soit dfini. Les thoriciens ont en effet

    perLi la necessit de dterminer les caractrIs-

    t:aues propres de cet eSpace. De cadre d'analy-

    se. la rgion a accd au rang de concept co-

    nomiQue ..

    Jean-Louis GE~DRE (1).

    (1) JE'an-louis GE'\IDRE : .. Dimension rgionale et dveloppement co-nomiQuE' ", thse Clermont-Ferrand. 1960. page 16.

  • - 61 -

    l'ide d'une analyse de j'armature de ;'conomie rgiana te nat de

    la ncessit de reprer les atouts alnSI ~ue les faiblesses propres

    aux rgions actui?J:es Issues de la priode coloniale. Selon Joseph

    LAJUGTE. Pierre DELFAUD et Claude LACOUR Cl) ... le dveloppement

    n'est pas tal ", il n'est pas non plus" homogne ", il est fonda-

    mentalement ft dsquilibr ", tout comme l'est d'ailleurs auss Ja

    croissance. Mais si l'un et J'autre sont sources de dsquilibre. il

    faut cependant prciser que la situation dpend, soit de la rponse

    du milieu, laquelle dpend de l'ensemble des structures socio-cono-

    miques le constituant. soit de j'orientation de l'activit conomique.

    Nous ne \,iivons plus la " belle poque" du libralisme pur o l'entre-

    preneur. seul matre jouer. orientait ses jnvestissements exclusi~

    veme'lt en direction des lieux prsums renta:J]es pour son activit.

    L'Etat dsormais a son rle }ouer dans la localisation des units

    conomiques ou dans la rpartition des quipements travers j'espace.

    Et c'est id t.out justgment que le dsquilibre Pi?ut provenir d'une

    orientation. parfoi5~'olont.aLre,oe l'activit conomique. la ...norjr.

    de dveloppement accorde quelques rgions ;lar certains pavs

    d'Afrique au dtriment souvent d'une grande maJorit est gnratr~

    ce Oe profondes disparits.

    Les dsquilibre lis la rponse du milieu se ramnent par contre

    tI un problme de dispositions naturelles propres chaque rg~on.

    Certaines rglons au Gabon doivent par exempte leur" essor"

    l'existence des ressources naturelles (mines dans le Haut-Ogoou) ou

    (1) Joseph LAJUGIE, Pierre nELFAUO, Claude LACOuR .. Espace rgional

  • - 62 -

    un dynamisme socl"tl (cas des Fang, dans le woleu-Nlem). O'autrl3s

    offrent j'oppos j'image" d'espaces abandonns Il parcequ'elles sont

    relativement moins or loties" naturellement (cas de l'Ogoou-lOlo).

    Dans la perspectiv~ ae dveloppement. j'idal serait d'arriver crer

    des relations de complmentarit. entre les rgions actuelles. grce

    la construction de rgions-plans d'inspiration prospective. le sch-

    ma pourrait aboutir notamment au regroupement d'une rgion offrant

    relativement plus d'atouts avec une autre prsentant de nombreuses

    faiblesses structurelles. Sans douU=! un tel dcoupage permettrait

    la rgion de fubles structures de prafiter des effets d'entranement.

    gnrs par la rgion relativement favorise.

    Pour bien saisir la diffrence entre les entits rgionales existantes.

    l'tuoe de l'armature rgionale portera sur j'jnventaire des donnes

    Conomiques de base. Elles concernent le niveau de pOPulation rgio-

    nale. celui des activit~s agncoles et industrielles. la structure des

    villes et enfin le volume des quipements collectifs. l'originalit de

    cette tude est de tenter de mettre en relief les disparits 5Uscep

    tibles d'apparatre entrt:! les ;-gions. ce qu'actuellement les statis

    tJques gabon8ises ne font pas. Compte tenu OC la carence des sta-

    tlstiques disponibles au niveau rgiOnal, il sera prcis. dans la me~

    sure du possible. la mthode d'approche de la ralit rgionale exis-

    tant~. en mme Lemps sera repr le dynamisme interne chaque

    rgion. Ceci conduit traiter dan~ la premire section au prsent

    chapitre. de l'approcT1e rgionale par le~ structures d~ographi-

  • - 6) -

    ques et conomiques, puis dans la deuxime section. de l'apPfocl'"'.l?

    rgionale par les quipements collectifs.

    11.1. LES STRUCTURES DEMDGRAPHIQUES ET ECDNDMIQUES.

    Toute analyse de l'armature rgIOnale convnence par la prise en

    compte du niveau de populat.ion et de la structure des activits co-

    nomiCiues. L'tude dmographique amne s'jnterroger sur l'impor-

    tance des ressources humaines, et sur leur volution probable. Le

    dvl?loppement rglDnal dpend non seulement du niveau d'activitt!s

    conomiques. mais aussi du volume de PDPulation.

    La prise en compte des activits economiQues permet de mesurer les

    possibilits de transformatIOn des structures rgionales. les trans-

    forma::.ions des structures rgIonales sont d'autant plus prof"l!1nces

    Clu'il eXiste des activits eXDortatrices considres comme fondamen-

    talps et des activits dbouch iocai ou rgIOnaL

    En dfinitive. niveau de population et niveau e1'activlts conomiClues

    apparaissent comme les donnes essentielles de l'armature rgIonale.

    UnI? premire approximation du degr de vitalit de chaque rgion

    passe par consquent par un examen approfondi de ces donnes.

    11.1.1. L'OCCuPATION OE:"10GRAPHiQUE OU TERRITOIRE

    S'interessant la substitution des facteurs. Andreas PREDHO... (1)

    (1) Andreas PREDHOL cit par Josepn LAJUGIE. Pierre DElFALD. 'Claude lACOL[n " Espace rgional et amnageml:mt du territoire ". op. cit. page 29.

  • - 64 -

    note: " la production et la localisatIOn sont finalement un seul et

    mme problme ". Plus loin, il souligne que" tout dplacement d'une

    firme est assimil la substitution des facteurs productifs situs

    en d~s points d~ffrents. en fonction de leurs prix relatifs et des

    frais compar~5 de leur transport fi. A ce problme de transport. on

    peut ajouter celui de la main d'oeuvre, car la localisation des acti-

    vits travers l'espace dpend galement de J'importance d~mogra

    phique. Dans une rgion donne. plus la main d'oeuvre est importante.

    plus la tendance vers la baisse des salaires est grande (en Afrique.

    dans la plupart des cas, }~S syndicats jouent le jeu des entreprises

    par consquent nous excluons leur influence).

    Cette thse montre j'importance des phnomnes dmographiques dans

    J'espace. Mais leur influence ne se situe pas uniquement ce niveau.

    On la retrouve en effet dans l'expression de la demande qui. au

    jourd'hui, constLtue j'une des prinCIPales raisons poussant cerLa,ns

    pays opter pour l~s grands ensembles rgionaux. Devant l'troitesse

    de leurs marchs nationaux, certains pays d'Afrique notafMlent pensent

    trouver dans la cration des rgions grande chelle, une solution

    au problme de dveloppement. Le cas de la COl'TlTlunaut Economique

    des Etats de l'Afrique Centrale (C.E.E.A.C). dernire ne en Afrique

    Centrale (1), trouve ici sa pleine signfication.

    (1) Cre Libreville le 18 octobre 1963. la C.E.E.A.C regroupe les payssuivants; ANGOLA (7 900 000 ha), BURUNDI (4 600 000 ha), CAMEROUN(9 700 000 ha), REPUBLIQUE CENTRE AFRICAINE (2 700 000 ha), REPUBLIQUEPOPULAIRE DU CONGO (1 700 000 na), GABON (l 200 000 ha, chiffreofficiel), GUI,\jEE EQLJATORIALE (~OO 000 ha), HWIINDA (6 300 (Il) ha), SAO-T(J'tOet PRINCIPE (lOO 000 ha), TCHAD (~ 200 (Il) ha), lAIRE (33 000 ooa ha). Soitun march peupl envlron de 72 900 (XXJ habitants.

  • il est noter toutefois que la russite de cet ensemole rgional dpend

    en grande partie des efforts de dveloppement interne de chaque pays

    membre. Or les efforts de Clveloppement susceptibles d'~tre envisags

    traI.Jers l'espace gabonais peuvent tre annihils par la faIblesse

    dmographique. E suffit de passer l'examen de la population rgio-

    nale pour s'en convaincrp..

    La rgien c~nstitue en fait le cadre privilgi de cette recherche.

    Or il se trouve que les donnes statistiques gnrales et dmogra~

    phiques en oarticulier, sont tablies au ;)jveau national. Jamais la

    connaissance d'une population n'a soulev autant de contreverses

    et de passion. Faute d'un cnir'fre prcis. et avant de tenter d'en cons-

    truire un, il est ncessaire, compte tenu de t'imoortance Oe la ques-

    tion, d'ir.ventorjer d'abord les quelques sources existantes et de

    mettre en vidence l'mponance de leurs divergentes.

    1. L:ne populatIon au r;hiffre '.:ontrevers.

    Les sourses d'information dmographique sur le G,:l.,BOl\J sont nombreuses.

    Par souci de concision. nous nous en tiendrons l'essentiel.

    la premire estimation de la population gabonaise date du recensement

    de 1961 men par le Service National de la Statistique et de l'INSEE.

    Coopration. ce recensement a estim la population gabonaise L.L.9 000

    habitants. C'est sur la base de ces travaux que CALDWEll John. C. fit

    une projection de la population gabonaise jusqu'en 1990 (cf. grapni~

    que nO l). Les chiffres publis par ce dernier s'cnelonnpnt corme suit

  • ,-

    GroQh Ique n~ 1

    0 0 0o 0

    00

    "%000

    o0000

    00o 'b0

    00

    400

    MILLIERS

    O'HABITANTS

    1-~!!',0~

    !!'

    600~ ~ZlU1:lU

    ~'"lU '"U -500 ~ lU..

    300 ~ 0

    1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 ANNtES

    SOURCE: John.C. CALDWELL "Croissance dmocraphique et volution socio-conomiqueen Afrique de llouest ". The Population Council, New-York. 197:3 pac;e 857.

    HYPOn-tESES SUR L'EvOLUTION DE LA POPULATION AU xx~ SII:CLE

    AU GABON

  • - 67 -

    Evolution de la population gabonaise

    d'aprs les estimations de John CALOWELL.

    Anne POPulation

    1960 300 ha1965 .56 300 c,a

    1970 .75 .00 ha

    1975 50. .00 ha

    19BO 5 000 ha

    19B5 596 100 ha

    L'volution de la population abserl.le partir du tableau n~5 re-

    prsente un taux de croissance moyen annuel de 1,15% enl.Jiran.

    Pour sa part, l'UNESCO en se fondant sur un taux de l,LoO"::. (cf. tableau

    n06) parvient une vision seulement diffren':e de j'volution dmo-

    graphique:

    Evolution de la population gabonaise d'aprs j'UNESCO.

    Anne POPulation

    1960 1..50 000 ha

    1970 500 000 ha1975 526 000 ha

    1978 538 000 ha

    1983 630 000 ha

  • - 69 -

    En ce qui concerne d'abord les sources e){tri~ures. on peut noter une

    certaine convergence dans les estimations, et ce en dpit de quelques

    contradictions constates au niveau des chiffres observs. De plus. le

    taux de croissance de la pOPulation varie pour ces diffrentes sources

    entre 1,16% et (.5%. Cependant, les estimations faites par Jacqueline BOU-

    QUEREL (1) paraissent plus proches de la ralit. Elles tiennent compte

    la fois du caractre fondamentalement sous-peupl du territoire

    gabonais et des progrs accomplis au GABON ces dernires annes dans

    le domaine de la sant, Ces efforts ont contribu rduire le taux

    de mortalit (24.X.. en 1920, let, en 1960), tandis que le taux de na-

    talit reste encore trs faible.

    Les chiffres de population fournis par les sources nat.ionales laissent

    apparatre une 11 certaine" exagration. Affirmer Que la populat.ion

    gabonaise est. passe de 448 000 900 0Cl0 habitants entre 1960 et 1970.

    c'est. admett.re un taux de croissance moyen annuel suprieur 4\.

    Ceci parat peu vraissemblable vOJre impossible compte tenu du faible

    niveau du taux de natalit et de la rsistance la baisse du taull.

    de mortalit. Il est noter d'ailleurs que les courbes de nataljt et

    de mortalit ont tendance se rapprocher (voir graphique nl). Or.

    une a~z forte arn.loration des conditions dmographiques devraient

    se traduire par la sparation des deull. courbes. la courbe reprsen-

    tative du taux de natalit devrait constamment tre maintenue un

    niveau lev, alors Que la courbe du taux de mortalit devrait d_

    crotre. l'volution divergente de ces deux courbes produisant en

    dfinitive un taux de croissance naturel lev.

    (1) Jacqueline GG..Q.JEREL poursa part avait estim le taux de natalitentre 36 et 40%., le taux de mortalit entre 30 et 23"-.

  • - 70 -

    TAUX0/00

    VOLUTION DES COURBES DE NATALITE

    ET DE MORTALITE40

    30

    20

    10

    ---------------.....................

    MORTALITE "

    o.....--......-----'"---~---'--- .......--~--1920 1940 1960 1980 ANNES

    SourCe: Courbes construites ~ partir des chiffrestirs de la th~se de MOULElNGUl BOUROSSOU Vincent." Une population flottante dans un espace non ma!-tris"~ Montpellier III. 1985, p.ges Il) et 120.

  • - 71 -

    Au totaL un taux de crOIssance de 4" reflte mal la ra-

    lit de la population gabonaise. Une croissance de 2.5%

    parait plus raisonnable, car le taux de fcondit reste

    encore assez faIble (110%41) et la strilit constitue un

    autre obstacle l'volution de cette population ~40%).

    Les estimations de la population rgionale se feront sur

    la base d'un taux de croissance national de 2,5%.

    2. Rpartition de la population par rgion.

    L'tude de la population rgionale prsente iCl les mmes

    difficults que celles voques prcdemment. La faiblesse

    des sources d'informations statIstiques rend l'estim~tion

    de la population rgionale trs difficile. La premire con-

    nissance du ct.] [fre de la popula:'ion rgIonale (de facon

    assez prcise) remonte au recensement de 1960-1961

    (tableau nllB).

  • - 72 -

    Population rgionale au

    recensement de 1960-1961.

    1

    Rgion Populat.ion Rpartition en %

    1. NGOUNIE 79 100 17.7

    2. IJOLEU-NTEM 78 000 17.4

    3. ESTUAIRE 60 600 13.5

    4. HAUT-OGOOUE 43 000 9. 6

    5. OGOOUE-MARITIME 42 600 9.5

    6. NVANGA 37 900 8.5

    7. OGOOUE-LOLO 36 900 8.2

    8. OGOOUE-IVINDO 35 800 8.0

    9. MOVEN-OGOOUE ::.4 10U 7.b

    1Ensemble GABON 448 000 100.0

    Depuis le recensement de 1960. d'autres tentatives,d'esti_

    mation de la population rgionaie ont t ralises.

    notamment par le Ministere de la Planification

    {cf. tableau n(9).

  • Tableau :

  • ..

    - 74 -

    des vicissitudes historiques (1) qui ont beaucoup con-

    tribu la .. saignp. dmographique

    L'volution de la population rgionale propose par le

    Ministrp. du Pln pose un autre problme. Selon lUl.

    la population gabonaise oscille actuell~m~nt autour de

    l 232 000 habitants. Or. lorsqu'on se rfre au tableau

    n~9 reproduit ci-dessus. on constate que le mme chlffre

    de population se trouve pratiquement dj dcteint par

    te GABON en 1976 (1 202 063 habitants). Cette situation

    laisse apparatre bien videmment une grande confusion

    entre la population observe en 1976 et celle dclare

    aujourd'hui. Ces contradictions conduise~t abandonner

    la population rgionale prcdemment value.

    Cependant, la demande des autorits gabonalse et dans

    le cacire de l'ldboration d'un schma directeur d'ame-

    (i) Jusqu'en 1~50. U e~t ~tabli que la population duGASON n'a cess de rqresser_ De 1840 1950. des vil-lages entiers ont t pra~iquement vids par la variole.Dans te Haut-Oqoou par exempte. c'est surtout la mala-die du sommei~ qui a t l'orlgine de la rductionmassive de population. Outre ces nombreuses pidmies,Georges BRUEL reconnait que la famine qui a rgn en1921 a contribu faire chuter davantage ta populationdu territoire. Cette baisse de population rsulte gale-ment de certaines perturbations provoques par la colo-nisation dans les socits indigAnf'!!L (;ft~ pArt.lIrbation~concernent notamment les recrutements de soldats. desgardes rqionaux. des travailleurs pour les chantierspub1 ies et privs. La traite des noirs. les guerres.internes. les sacrifices humains ont t aussi au rendez-vous de cette saigne dmographique.

  • - 7':

    nagernent du territoire. en 1973. le bureau d'tudes du

    GERSAR de ;'lI1mes a prsent comme sui't l'volut:..on de

    la population rgionale au GABON (cf. tableaux n~ la. Il.

    12. 13).

    Evolu'tion de la popuLation

    rgionale en'tre 1960 et 1977.

    i1960 1970 1974 1977

    P.egion Indice Indice Taux .:ndlce Taux Ir:hce Tauxmoyen mOYl-!n moyen

    (70/&0 ) t 7 4J70) (77/7.1)

    ESTUAIRE 60 lOG 5. 2 160 - 12. 5 ,04 -8.4HAUT-OGOOCE 80 100 +2.2 109 - 2.2 114 +1,610YE~-OGOoUE qR 200 -, c , ; 2 ~ 5.7 133 - 2. 1. , NCOL'Nlr: 1(.15 Ion -0.5 110 - 2.4 121 "3.3~~YAi'\GA 96 lOO -0.4 119 - 4.5 10] -4. 7OGOOCE-lVlNDO 89 100 "1.2 III - 2.7 III .. O. 1OGOUE-LOLO 105 100 -0.5 105 - l.I :07 - 1. 1OGOOLIE-MARITIME 87 100 -1. ~ :41 - 0.9 156 .. 3. 5'.JOLEt.:-r\TEM 89 100 "l, 1 105 - l.3 109 -1.5

    Ensemble GA80N 87 100 -1 4 123 - 5.4 136 +3,3

    Indice de base ; 1970 100

    Source Mission permanente du GERSAR au GABON. " Schma

    Directeur d'Amnagement du Territoire page 23:

  • - 7h -

    Evolution de la populationrgionale entre 1970 et 2000.

    1970 1977 1985 2000

    Rgion Indice Indice lodie" Taux Indice Tauxmoyen mOyen

    (85177 ) (2000/8

    ESTUAIRE 100 204 285 +4,3 491 +3.7

    HAUT-OGOOUE 100 114 129 +1.6 163 "Lb

    "")YEN -OGOOUE 100 133 ,~o +0,5 130 -0.4

    N[OUNIE 100 121 141 +2,0 185 +1. 8

    t; '1 1'IJ'\IGA 100 103 93 -). 3 82 -0.8

    OGOOUE-IVINDO 100 111 132 + 2, 2 182 .2,2OGOOUE-LOLO 100 107 121 +1. 1) 136 .. 0,8

    OGOOUE-MARITIME 100 156 212 -3.9 330 +3,0

    woLEU-NTEM 100 109 115 +0,3 128 +0,7

    Ensemble GABON 100 136 165 .2,45 232 +2,3

    Indice de l'anne ae base 19"0 - 100

    Source Mission permanente du GERSAR au GABON, ..

    Directeur d'Amnagement dlJ Terri taire"Schma

    page 62.

  • Tdbleau n"12

    - 77 -

    Evolution de la population rgionale

    de 1970 2000 (en pourcentage).

    Rgion Population Population Population Populationen 19'/0 en 1977 en 1985 en 2000

    ;:%, (% ) (%) (%)

    ESTUAIRE 19.8 29.9 34.3 42.0

    HAUT-OGOOUE 10.4 8.7 8. 1 7.3

    MOYEN-OGOOUE 6.7 6.6 5.6 3.8

    NGOUNIE ~'i.b 1 .j. 0 12.5 IL 6

    NYANGA 7.6 5.8 4.3 2.7

    OGOOUE-1VINDO 7.9 1). 4 6.3 6. 1

    OGOOUE-LOLO 6.8 5.4 5.0 4. !

    OGOOUE -~'1AR ITH1E 9.3 lD.7 12.0 13.2

    l'OLEc-HEM 16.9 1J. 5 11. 9 9.2

    Ensemble "ABON lDa.O 100.0 10D.O 100.0

    Source Mission permanente du GERSAR au GABON. " Schma

    Directeur d'Amenagement du Territoire" page 62.

  • - 78 -

    L'tude de la population rgionale mene par le GERSAR

    prsente l'avantage d'tre prospective, toutefois, elle

    ne donne aucun chlffre rel sur l'volution de cette

    population~ Tout est exprim en indlces et en pourcen-

    taQes. Les donnes de dpart sur lesquelles les diff-

    rents indices ont t Construits ne sont pas connues !

    Enfin. le taux de croissance de la population sur cer-

    taines priodes semble trs survalu. Au del de ces

    imperfections, elle fournit nanmoins une indjcation sur

    l'volution de la population rgionale: les chiffres

    exprims en pourcentages refltent plus ou moins la

    contribution de chaque rgion dans la population natio-

    nale. La situation concerne surtvut la priode de 1970

    1985. Il suffirait alors de complter cette volution

    en y aJoutant la population observe en 1960.

  • Tableau n 13

    - 79 -

    Evolution en pourcentage de la

    population rgionale entre 1960 et 1985.

    ?opul ation Population Population

    Rgion en 1960 en 1970 en 1985(% ) (%) (%)

    ESTU~IRE 13.5 19. 8 34.3

    HP>UT-OGOOUE 9.6 10. 4 8. 1MOYEN-OGOOlJE 7.6 6,7 5.6NGOU"IE 17.7 14. 6 12. 5(\;GYANGA 8.5 7,6 4.3

    OGOOUE-IVINDO 8. 0 7.9 6.3OGOOUE-LOLO 8.2 6.8 5.0

    OGOOi,.1E-MARI TIME 9.5 9.3 12.0

    ~OLEU-:-lTE:M 17. 4 16. 9 11. 9

    Ensemble GABON ~OO.O 100.0 100.0

    Connaissant d'une part, le poids dmographique de chaque

    rgion. et d'autre part, la population totale annuelle.

    il est possible d'obtenir le chiffre rel de la popu-

    lation pour chacune des annes considres. La population

  • - 80 -

    de chaque anne peut tre calcule partir des hypo-

    thses prcdemment mises: taux de croissance. 2,5%

    et population de base, celle du recensement de 1960-

    1961 (448000 habitants).

    En utd isant lacelation sur les prvisions dmoqra-

    phiques (l), l'volution devient la suivante (tableau

    0"14).

    T;)bleau n"14 : Evolution de la population

    nationale selon nos e~timations.

    AnnBe POPu:1tion

    191>0 448 000

    1?6~ ~06 688

    1970 ~73 440

    1975 b48 704

    19tiO 733 ~24

    1985 830 144

    ( l ~ Pt -1960. Po

    Po (1- 446

    t .. r) ; Po ~ Populdtlon,000 habitants.

    au recensement de

  • - 81 -

    Cette serie parait mleux retlter la ralit mogra-

    phiquc gabonaise mi-chem~n entre les estimations

    extrieures et ~es sources natJonales. Elle tient compte

    la fois cu caract~re foncarnenta~ement sous-pepl de

    l'espace gabonaIS et de certains ~f:orts raliss ces

    cierniers temps darlS le domaine mdical.

    A partir de ces estimations (l960-1985) et du poios mo-

    graphique de chaque rgIon ta~ll en pourcentage par le

    GERSAR et complt par les observations du recensement

    de 1960, il devient possible cie prsenter l 'vol~tion

    de la popuiacIor1 r~g10nale sur la prIode conSIdre.

    1960-1985 ~voir tableau n~J5).

  • Tablea.u n 0 15

    - 82 -

    Evolution de la pupulat~on rgionale

    entre 1960 et 1985 (obtenue partir

    de nos estimations).

    Population en POP'...il a t i on en Population enRgion 1960 1970 1985

    ESTUAiRE 60 600 113 ~42 284 -/39

    HAUl'-OGOOUE 43 000 ~j9 638 67 242

    MOYEN-OGOOUE 34 100 3e 420 46 488

    NGOUNIE 79 100 b3 7231

    103 '1&8

    NYANGA 37 900 ~j 081 35 696

    OGOOUE-IVINDO 35 800 4) 301 52 300

    OGOOUE-LOLO 36 900 38 993 41 '>07

    OGOOUE-MARl1' IME 42 600 '>3 330 99 617

    1I0LEU -~l'E~; 78 000 96 912 98 787

    Ensemble GABO:" 448 000 573 440 830 144

    Les chiffres ainsi obtenus constltuent une base pour

    d'autres estimations. Cependant, ils sont prendre avec

    une certaine prudence

  • - 83 -

    La population dt.; 1,.9&0 est donnee par un rece:1sement, celle

    de 1970 et 1985 rsul:e d"une construcSlon. Les chIffres

    de la population rglonal~ po~~ CES e~x de~nires arnes

    restent par consquent mOl:1S p~c:s q~e ceux e l'anne 60.

    L'idal serait de parvenIr ~ une ~lolu~ion de la popula-

    tion qUI puisse dcrire rellemen~ la situatIon de chaqup.

    rgion. Or. la con~aissance prcise de IR prpulation r6-

    gi ana le suppose l'organ 1 sa t Ion, dans des cond i tions suf-

    ~ i sarnmen t ., crd i b 1. es " ci' un recensemen t nati ona~, tous

    :es dix ans ou tous les clnq ans. Certes. en l'absence de

    recensements, l'volutIon de la population peut tre

    c.onne partir d'estimations. malS la qualit de celles-

    ci dpe~d pour une large part de l'tat init:a1 de ld po-

    pulation. :..,'opratlon de recensemerl~ t::'''ouve ICI 'cout son

    intrt ..

    D'autre part. une parfaIte connaissance (je la pupulation

    ncess1te l'en,eais'

  • - 84 -

    dRns la seule capItale, L'implantation de ce service dans

    les rgions dev~ait pallier bon nombre des carences vo-

    ques cl-dessus,

    En dpit des rserves qu'inspire la construction des

    chiffres de population obtenus prcdemment. il convient

    de souligner la prsence de deux types de ragions illu~

    trant le contraste dmographique gabonais (carte n~4)

    aux rgions relativpment peuples de l'Estuaire, de la

    Ngouni. du ~oleu-NTcm et d~ l'Ogoou-Maritime. s'oppose

    les zones sous-peuples de la Nyanqa, de l 'Cgoou-Ivindo.

    de l'Ogoou-Lolo, du Moyen-Ogoou et du Haut-Ogoou. Si

    la populatior. ~e l'~stualre reprsente en 1985 plus du

    tiers de la population natlonale, :usqu' l'indpendance

    ce sont les rgions de la Ngouni et du ~Gleu-NTem qui

    avaient constitue les principaux foyers de peuplement

    au GABO~ (ci. tableau n016).

    L'Estuaire et l 'Ogoou-Marit~medolvent aUJourd'hui

    leur importance mographique au rOle attractif que

    jouenL LIbrevllle (capitale politique) et Po~t-Gentil

    (pour l'explOitation du ptrole). L'attraction exer-

    ce par la capitale politique sur le reste du ter-

    ritoire est si forte qu'elle n'~arqne mme pas

  • - 85 -

    Carte n~4

    LE S REGIONS ET LEUR POIDS DEMOGRAPHIQUE

    284.719 hab

    9& 187l'lClb

    :- :->:- ..>. . ..

    @f@M'~- , > .. '.:-:-: -:. :-:.;.;.:.:-:. :-:.:.

    ........ '

    OGOOUE - IVINOO

    ..........:;:.:.:::.::....::.:.:;:::;:::;:;::.. .. - ' :.:.:.: .:

    ........ , .. ' .::::.:-: .

    L6 LSBl'lob

    MOYEN -OGOOUE

    ]Ij. fi" ha b

    fi7 2L2 "ab

    HAUT-OGOOUE

    '01761 hab

    o1 t

    80kmD REGlONS ...pOPU.. ...nQH

  • - 86 -

    Tab:eau de vari2tion de

    de la pop~l~~lon reionale.

    POPulatio1 POPulatIon! Populat:J..on Variation variation

    Rgion en [960 1 en 1970 1 en 1985 absolue absolue(70/60) (70/85)

    ESTUliIRE 60 600 113 542 284 739 - 52 942 -171 197HAliT-OGOOUE 43 000 09 638 67 242 - 16 638 - 7 604rIOYE~-OGOOUE 34 100 38 420 46 488 - 4 320 - 8 068

    1

    :~GOU)lIE 79 100 33 723 103 768 - 4 623 20 045,,

    ~YAi'.G.~ 37 900 43 581 25 696 5 681 7 885

    1

    -

    OGOOUE-!VINDO 35 800 45 301 52 300 9 501 6 999- OGOOUE-LOLO 36 900 38 993 41 507 - 2 093 2 5:"4OGOOE-"'\AR~T!ME 42 600 ~) 330 99 617 :0 720 46 287l'OLEU-~TEM 78 000 9h 91: 96 787 lB 912 - 1 ,,75

    Ensembie GABON 4-i8 000 573 440 830 144 -125 440 -256 704

  • - 87 -

    l'Ogoou-Maritime qui dispose d'un noyau conomique rela-

    tivement important pour freiner l'exode dmographique

    (cf. tableau nOl?).

    Tableau nOl7 Structure de la population immigrante

    Libreville par origine rgionale.

    Rgion Population immi -lran te en %

    \lOLEU-~TEM 23

    NGOUNIE 17

    OGOOUE-IVINDO 15

    HAUT-OGOOUE 14

    NYANGA 13

    ESTUAIRE II ( 1 )

    OGOOUE -/1AR 1T1ME 4

    MOYEN-OGOOGE 3

    OGOOUE-LOLO 0 ( 2)

    TOTAL 100

    Source MOLiLEINGUT BOUKOSSO Vincent. " Une popu-

    lation flottante dans un espace non

    maltris ", op. cit. page 67.

    (1) L'immigration ici concerne les populations originaires de] 'Estuaire qui quittent leurs villes et villages pour allers'installer Libreville.

    (2) Les mouvements migratoires dans cette rgion de ) 'Ogoou-Lolo sont plus orientes vers la rgion minire du Haut-OqOou

  • - 88 -

    Il n'est peuttre pas inutile de rappeler que la crois-

    sance dmographique de la rgion de l'Estuaire est due

    en grande partie l'immigration en provenance de to~~es

    les au:res rgions. Ces flux se traduisent d'ailleurs par

    un sur-reprsentation des populations de certaines rgions

    Libreville. Le pr.nomne peut tre observ en rapprochant

    le tableau de la structure de la population immigrante

    Libreville par origine rgionaLe avec celui des effec~

    tlfs de populatIon en 1970 (cf. tableau nOIe).

  • - 89 -

    Rpartition de la population

    rgionale Libreville.

    PopulatIon Population Position de Observation

    immigrante ~n 1970 l'immlgr~tlon

    Rgion

    WOLEU-NTEM

    en 1973

    (%)

    ?3

    (% )

    16,9

    Libreville

    par rapport

    la pop. rgion.

    Pop. sur-re

    prsente

    L1 brevIlle

    NGOUN1E 17 14,6

    OGOOUF- IVlNDO 15 7,9

    HAUT-OGOOUE 14 10.4

    NY.l\NGA 13 7.6

    ESTU~IRE l 1 19.8 ( - j

    idem

    idem

    idem

    idem

    cas parti-

    Iculier

    OGOOUE-MARI7IME

    MOYEN-OGOOUE

    [OGOOUE-LOLO

    4

    3

    o

    9.3

    6.7

    6.8

    POP. sous-

    !reprsente

    idem

    idem

    + immigration Libeville suprieure au poids de la populatIon

    rgionale.

    (-): cas particulier d~ la rgion de l'Estuaire.

    - immigration Libreville infrieure au poids de la population

    rgionale.

  • - 90 -

    La sur-reprsentation LibrevIlle est pour l'essentiel

    le fait de regions relativement peuples. Hormis le cas du

    Haut-Ogoou. les populations sur-reprsentes dans la ca-

    pitale sont originaires de rglOns omines par une agrI-

    culture d'exportation en perte de vitesse. La sous-repr-

    sentation des rgions obissant pourtant la mme struc-

    ture conomique provien~ de leurs populatior.s prfrant

    migrer vers des rgions susceptibles de leur offrir

    les conditions plus ou moins quivalentes celles de

    Libreville. C'est le cas des populations de l'Ogoou-

    Lolo qui se dirigent volontiers vers la rgion minire du

    Haut-Ogoou. Celles du ~oyen-Ogoou sont pa~ con~re atti-

    res la fois par l'Estuaire et l'Ogoou-Maritime. Le

    phnomne ainsi abserv montre que le Moyen-Ogoou, qui

    nagure canalisait une partie aes migrants de la ~yanga,

    de la ~gouni et de l'Ogoou-Lolo. grce la prsence

    des chantiers forestiers. r.e russit plus maintenir

    sa population. Aussi, l'eXistence des liens historiques

    er.tre les populations du ~oyen-OGoou et de l'Ogoou-

    Maritime, la proximit de Libreville favorisent le dpeu-

    plement plutt qu'ils ne le freinent.

    De tout ce qui prcde, l'Estuaire reste finalement la

    rgion privilgie pour limmigration de la population

    gabonaise. En effet. sige du pouvoir politique, cette

    rgion concentre non seulement la haute administration,

  • - 91 -

    mais 9alement les qrandes activits commerciales; ainsi

    que les rands quipements scolaires. universitaires.

    hospitaliers. etc. Ds lors. l'afflux des populations de

    l'arrire pays Libreville se comprend aisement. On y

    vient. soit dans l'espoir d'un appt de ain. d'un niveau

    de vie meilleur. d'une volution sociale. soit dans le

    besoin de s'instruire. soit enfin par simple sduction de

    la ville. c'est--dire sans motif. Ces raisons d'immigration

    vers Libreville se rapprochent de celles exposes par

    Geores BALANDIER lorsqu'il voque les motifs de l'exode

    rural en Afrique Noire : ~ Selon les tudes socioloqiques

    effectues dans cette partie du continent. l'exode rural

    proviendrait d'abord des motifs conomiques (50~), puis

    de l'attrait famlllal (20~). du dsir d'lvation sociale

    (15~). enfin du rle refuge que constitue la ville pour

    10% " (1).

    Pour l'espace gabonais, l'exode dmographique qui se mani

    feste essentiellement en faveur de la rgion de l'Estuaire

    peut tre frein condition de crer dans les rgions

    victimes du dpeuplement quelques activits susceptibles

    de fixer les populations. Cependant, comme le reconndIt

    juste titre le Professeur Ren GENDARME (2). " la stra-

    tgie fonde sur l'parpillement d'activits dans les pays

    sous-dvelopps reste finalement peu efficace en ce qu'elle

    (1) Georges BALANDIER cit -par Ren GENDARME in" Pau-vret des Nations". CUJAS. 1973. page 445.

    (2) Ren GENDARME; " Pauvret des Nations" op. ci t. paCle 349

  • - 92 -

    conduit gnralement un gaspillage des moyens. Certaines

    rgions demeurent peu peuples pour garantir la renta-

    billt des activi~s ". Autrement dit. mme dans l 'hypo-

    thse d'une cration effective des activits travers

    toutes les rgions. le dveloppement rgional dpend de

    la rceptivi t du mi lieu. lequel inclus. outre le niveau

    dmographique. les activits pralablement existantes.

    Il.1.2. REGIONS ET REALITES ECONOMIQUES.

    L'intrt de s'interroger sur la ralit conomique natt

    de la ncessit de comprendre les ~hances de dveloppement

    qui s'offrent chaque rgion.

    Deux courants de pense non exclusifs en science rgionale

    ont essay d'expljquer comment fonctionnent les mcanismes

    du dveloppement spatial. Il s'aglt des thoriciens de

    la ,. base" et de ceux de la polarisation.

    Pour les thoriciens de la .. base" (exemple de \..J. ISARD),

    deux types d'activits fondent le cveloppement rgional

    les activits exportatrices considres comme fonda-

    mentales (elles constituent le moteur du dveloppement)1

    et les activits dbouch local ou rgional. Puisque les

    premires ont pour particularit d'entraner les secondes.

    il rsulte de cette situation qu'une rgion dote d'ac-

  • - 93 -

    tiVlts exportatrlces offre pLUS de perspectives de d-

    veloppement qu'une rqlOn dote des seules ac~lvits

    he' '0" Selon ce courant de pense, les Z00es .!:Jsesmarc _ ~ c.-,~

    sur :es " activits loc~les " sont voues la stagnation.

    Les thoriciens de la pOlarlsation regroups autour u

    Professeur franoisPerroux ) conditionnent le dvelop-

    pement rgional l'existence des noyaux conomiques

    appels" ples", Form par un ensemble complexe d'uni-

    ts motr~ces (units industrielles ou aaricoles). le

    pOle reste la base du .i\'eloppement spatial.

    Oans l'une et l'autre apPl"oches,le dveloppemene rgl~nal

    dpend de l'importance et d~ niveau d'actlvits spatiale-

    mene ioca':'ises, Le problme se pose alors de savoir si

    les activies sur ~esquelles ~epose l'conomie de chaque

    rgion sont de nature ~ f3\orisel- le dvetoppement de

    l'espace gabonais. ~a rpr)!lSe cette interrogation SUPPose

    l'examen des activlts existantes,

    En falt. l'analyse ce la seructure des activi~s r-

    qionales ne prsente aUCune difficult majeure. L'conomie

    natlonale reste cenere essentiellement sur l'extraction

    des maeibres premires et quelques activits commerciales.

    La tendance vers une certaine concentration s'opre natu-

    rellement au profit des rgions pourvues de matires pre-

  • - 94 -

    mires ou de celles dIsposant d'une ouverture sur la mer.

    La logique traditionnelle qu'voque Georges SICHERMAN sur

    la localisatiorl des activits se trouve ici plus ou moins

    justifie. En analysant en effet les crIses et les ds-

    quilibres territoriaux (1), Georges SICHERMAN fait remar-

    quer qu'entre les deux premires rvolutions industrielles

    la concentration conomique a t lie au pouvoir poli-

    tique, aux ressources en matires premires et la den-

    sit urbaine.

    Si le principe de cette localisation s'applique au cas

    du GABON, il reste prciser la nature des activits im-

    plan}es travers l'espace, leur importance, ainsi que

    les rgions de localIsation. Cne telle prcision peut

    tre apporte d. part.ir de la constructIon de la st.ructure

    des activitbs rgionales. Il s'agit de partir- des acti-

    vits les plus cratrices de rIchesses (c'est--dIre du

    Produit Intrieur Brut) au GABO~ et de voir si e:les

    existent ou non dans chaque rgion (voIr tableau n~19).

    Dix ctivits sont la base de l'conomie nationale.

    Ce sont :

    les mines,

    le ptrol e,

    - la forL

    (1) Georges SlCHERt'iAi'i : " Crise et dsquilibres territo-riaux ", Problmes conomiques n~l 897, novembre 1984,pages 8 et 9.

  • Tabl eau n!?.19 '; STRUCTURE OES ACTlVITS REGIONALES AU GABON

    ACT/VirS Of nAsE DANS LE PAYS

    RGIONSBATIHEN' ET COMMERCE INDUSTRIE INDUS TAIE INDUS TRIE la '''L

    MINES pTAellE fOR 1 "GAICULTURE HOrEllnUETRA.VA.UX PUBLIC S DE GROS TEXTILE "'li ME N 'AIRE CHIMIQUE A.CflVHES

    - ------ESTUA.IRE + + + + + + + + eOGOOU'MARIJIHE + + + + + + + + e------HA.Ut- OCrOOUE + + + + + + 6--- -- --HaVEN- 0600U + + + + + 5----- -----WOlEU NIEH + + + + 4

    -~- -~---

    N'GOUNIE + + + + 4NYA.NG" + + + + 4

    -~ ----OCiOOU lOLO + + + 3--- -----0600U - IVINOO + + + 3

    ~----

  • 1

    1

    ~ 96 ~

    - l'agriculture,

    le commerce de gros.

    l'industrie textile,

    _ le btime~t et les travaux publics.

    _ l'industrie alimentaire,

    l'industrie chimique,

    l' hotelerie.

    De l'observation du sch~ma reprsentant la structure

    de ces activits par rgion, 11 ressort que trolS acti-

    vi ts seulement sont distribues travers toutes les

    rglons: 1 aqr~culture. le btiment et les travaux pu-

    blies et l 'hotelerie.

    La dissemlnation de 1 'aqricult~re travers tout le terri-

    taire s'explique pour la s~mple raIson llU~ la mise en

    valeur de l'espce qabonals commence par l 'exploitat~on

    des cul tures ct' eXiJortatl.on. On peut se rappeler que

    l'effort colonial a port to~t au but sur la mise en

    place des plantations de caf et de cucao da~s to~tes les

    reglons. mme si ces cultures vont tre pius dveloppes

    dans la rgion du Waleu-NTem.

    Plus rcente, la distribution travers l'espace des

    activits hotelires. du bAtiment et des travaux publics,

    correspond une tentatIve de modernisation mene par les

  • - 97 -

    pouvoirs p~blics depuis bientOt une dcennie. Mais c'est

    surtout dans la rgIon de l'Estuaire que ces activits

    connaIssent. traVers Libreville. le plus bel ess01,

    Au-del de la relative dispersion de l'agriculture. de

    l 'hotelerie. du bdtiraent et des travaux publics. le

    setlrnd rI:'jJrsenttlf de la structure des activi ts de

    base prsente globalement une structure dsquilibre

    En effet, si la moyenne de cinq dctlvits peut tre

    retenue comme" seui l " de la distribution, la base de

    ces activits p

  • - 93 -

    La structure de l'conomie du ~o~en-Oqoou prsente aussi

    les signes d'un vieilllssement voire mme ceux d'une

    faible" diversification ", malgr l'implantation 'une

    unit inustri~lle spclalise dans la transformation

    de l 'huile de palme.

    Le dc:enchement de la cc-oissance rgionale avec produc-

    tion d'une srie d'effets multiplicateurs en charne a~

    niveau de l'emploi. des reVenus ou de la creation de nou-

    velles unlts productives, deme'...lre ifficile obtenir

    partir d'une telle structure d'act.vits_ Cepend:lt.

    en dpit de cette reserve, l'espace conomique ainsi ob-

    serv laisse appara:tre une cer:alne concentration d'ar~

    tlvits sur les trois rglOns p l~stuaire. e l'Ogoou-

    ,'1arltime et du Hout-Ogoou. Cette cor.centraLon parait

    plus nette sur la rgion de l'Estuaire, mme si le schma

    reprsentatif de la struc~ure de ; 'c~rlomle rgionale

    cor.strUlt prcdemment Cigage le mne nombre d'actIvits

    de Dase dans l'Oo.]oou-!'1arltlme et l';:stuaire, En dehors

    des activits mlnires. l'Estudire attire en dfinitiv~

    l'essentiel des activites Industriei:es et commerci~les

    oprant sur le terrItOIre.

    A l'oppos. se dessine un groupe des rgions plus ou moins

    dfavorises. Sans interventIons conscquenLes sur ce

    sous-p.n~e;llble.!sa contribution au dveloppement national

    risque d'tre hypothtique. Dj. faute d'avoir connu'

  • - 99 -

    un dveloppement de leurs activits de base. ces rgions

    n'ont que faiblement particip l~ formation de la v~1eur

    ajoute au cours des annes 1974 et ~9Bl (voir tableau n 0 20).

    En effet, pour ces deux annes. aucune de ces rgions

    n'a russi apporter plus de 5% des richesses (hors

    ptrole) cres sur le territoire. Leur contribution a

    timidement vari entre 1% et 5%. A l'inverse. les

    trois noyaux conomiques fournissaient l'essentiel de

    la cration de la valeur ajoute: 45.9% pour l'Estuaire,

    19.1% pour l'Ogoou-Maritime, 13.6% pour le Haut-Ogoou,

    SOIt au tot-al une cont-ribution de 78% en 1974. En 1981.

    l'effort de ces troIS rgions atteint 80.3\. avec presque

    50% pour l'Escuaire, 30% pour lOgoou-r'1aritime et le

    Haut-Ogoou.

  • - 100 -

    Rparti~ion de la valeur ajoute

    hors pt~ote par rgion.

    Va~eur ajOl.:.te en

    , Rgion1

    11974 1981

    ~ESTUAIRE 45,9 49, 1

    1

    HAUT-OGOOUE 13,6 15,4

    MOYEN-OGOOUE 3,8 4, 1

    NGOUNIE 4," 3.9

    NY ,'1NG.'1 2,9 2,5

    OGOOUE-IVINDO 2,4 J.O

    2.6 .OGOOL:E-LOLO 1..]

    OGOOlcE-MAR 1TIME 19, 1 1~, 8

    WOLEUNTEM 5, 1 ~,9

    TOTAL GABON 100.0 iQO.D ~Source: Ministre d'J Plan,

    L'tude de la roartltion de la va!eur ~joute r~nspigne sur

    les pOints for"ts et lAS points faibles de l'espace cono-

    mique. Il convient maintenant de complter cette analYse en Y

    intgrant la imension de l'emploi.

  • II.1.3. RECID~S ET PDPULATIDo OCCPfE.

    S'interroger sur la structure des actIvits de chaque rQlon

    renvoie finalement l'examen du niveau de l'emploi rgional.

    Mais ce probjme doit tre analys la fois en liaison avec

    les considrations thoriques et la ralit existante. L'un

    et l'autre dspects se ramnent une prclsion dans l'usage

    des concepts courants.

    Pour Jean-Louis GENDRE. la population active comme nombre

    des postes de travail effectivement POLTVUS au cours d'une

    priode dpend non seuiement du niveau de dveloppement, mais

    encore plus de la nature des activits conom.ques sur les~

    quell~s repose ce dveluppement. C'est d'olileurs polir cetce

    raison que nous avuns cru judlcie~x d'aborder l'tude des

    activits rgIonales en premier lieu avant de passer ensuite

    j celle de la population active.

    Pour les conomies modernes. la population acti.ve comprend

    d'une part. la population potentielle. d'autre part. Id popu-

    lat:i

  • S'il est possIble d'oprer une distinction entre population

    active potentielle et population active relle dans les pays

    indusLrialiss. la ralit parait fort diffren~e au GABON.

    La notion de populatIon actIve y perd tout son sens, En effet,

    ce concept recouvre. pour les conomies industrIalises.

    aussi bien les actIfs que les inactifs ayant perdu leur emploi

    et ceux sortis de formation en attente d'un emploi possible.

    La connaissance de ces diff~rents effectifs se fait grace

    l'existence de certaines structures telles que les agences

    d'emploi et les Ministres (Ministre du Travail notamment).

    Fautp. d'une telle organisatIon. et devant la tendance pour le

    Ministre du Travail de ramener sa fonctIon la seule dli-

    vrance de contrats de tra~ail aux entreprIses, la no~ion

    Je population active ne peut pas Atre apprchcnde ic~ dans

    son assertion la plus large (actifs plus chOmeurs). Cette

    situation conduit fina~eme~t l'abandon ~e son usage pour

    lui prfrer le concept de populatlon occupe qui semble

    mieux reflter la ralit de ~ 'conomie gabonaise. Les sta-

    tistiques existantes ne sont disponIbles qu'au niveau des

    ei~ec~ifs salaris. Les eniffres correspondant aux ehmeurs

    et ux tudidn~s en fin de formation ne sont pas connus.

  • Tableau n'il

    - 10) -

    Evolution de Id populatiun occupe.

    1976 1978 1980

    ,

    Branche d'activit Effectifs en % Effecti fs en % Effecti fs en "employs employs employs

    Aqriculture. lllevaqe. 2 06:1 1. 5 1 393 1.2 1 540 L~

    pche

    Fort 14 988 10.8 14 987 13 12 785 12 ..

    Inr:lustr.i.es ptro - 7 932 ':> ., 6 442 5.6 5 6':>7 5. '

    lires

    Industries e 18 921 13.7 15 589 13.6 15 000 14, !

    transformation (1)

    Btiments et tra.- 43 882 31.7 21 310 18.6 i 15 855 1 15, i,vaux publ ics

    Ser\iices 4 545 3. 3 6 388 5.6 7 743 7, :-

    Commerce de d- 12 335 B.9 la 409 9.0 8 400 B. J

    tails. hotels 1Banques et .s- 1 583 1. 1 1 966 1.7 1 889 1 Lisurances

    Transports la 073 7.3 la 372 9.0 8 008 7.f

    Employs de 2 631 1. 9 2 595 2.3 2 680 2. (

    maison. Administration 17 255 12._ 20 ':>20 17.9 22 173 21. 5,

    2 397 1.7 2 759 2.5 619. Autres 1 1.6,

    Ensemble GABON 138 605 100.0 ll4 730 100.0 103 349 100.0

    1

    Isource

    111

    Donnes fournles partir du 3- Plan de DveloppementEconomique et SocIal (1976-1980).

    (1) Cette branche couvre: les industries du bois. la chimie et la ptro-~ chimie. les matriaux de construction et carrires, les textiles~ les r-

    parations. industrie alimentaire et corps qras. l'eau et l'lectricit.

    11

  • - 104 -

    Si l'on veut davantage mesurer l'importance de la struc-

    ture de l'conomie spatiale voque au cours de la section

    precden-:e, l'tat de la population occupe par branche

    d'activit productive (tableau n 0 21) peut tre retpnue

    comme instrument de mesure. On peut galement prendre en

    compte la rpartition du Produit Intrieur Brut par

    branche (tableau n 0 22) pour complter cette apprcidtion.

    Rparcition du P.I.B par branche

    d'activit (en pourcentage).

    Branche d'i..lctivit 1976 1979 1980

    .l\griculture, levage, pche 3.3 ~.:: 3.76

    Fort 1. 71 I.

  • - l J 5 -

    Au regard de la contribution de chaque branche la for-

    mation du P.I.B. le niveau gneral de la populatIon

    occupe montre globalement le faible impact des acti-

    vits considRres prcdemment comme base ~ur l'emploi.

    Le phnomne semble plus marqu ddns la branche des

    mines et du ptrole qUI constituent en fait les prin-

    cipales activits de la structure de l'conomie gabo-

    naise, Du fait de l'importance relative de ces deux

    branhes. on pourrait croire une forte cration d'em-

    plois. Il n'en est rlen en ralit. car les mlnes et le

    ptrole ont plutt tendance faire appe. un travail

    hautement mcanis ne demandant qu'une faible utilisa~

    tion de la main d'oeuvre.

    Cette insuffisance de cration d'emplois observe dans

    les principales branches productives concerne galement

    les autres branches. Finalement. la si tuation confine

    au " paradoxe " ;

    En dpit de la faiblesse dnlographique de l'espace

    gabonais, les quelques activIts de base eXIstantes

    n'arrivent pas .. absorber" la petite population

    nationale en age de travailler. L'explicatIon de ce

    " paradoxe" tient essentiellement deux raisons.

    Tout d'abord, la structure de l'conomie repose presque

  • 1 .

    ,!

    1

    pxclusivement sur des activits primaires ne faisant

    J'objet que de transformations trs lmentaires. Par

    nature, ces activits sont inaptes jouer rellement

    le rOle de multiplicateur d'emplois. Ce rOle serait

    rempli si Ime partie de la production pouvait servir

    d'input. L'exemple de l'exploitat~on de la fort est

    cet gard trs slgrlificatif. Abattu dans des rgions

    o se trouvent localises la premire et la deuxime

    zone d'exploitation, ~e bois transform par la grande

    usine de la Compagnie Forestire du GARON CC.F.C} im-

    plante ?ort-Ger.tll. cont.ribue crer d'autres

    emplois supplmentaires en dehors de ceux gnrs par

    l'abattage. Il est regrettable. faute de statistiques,

    de ne pas pouvoir identifier la p~rt de la population

    occupe par la sous-branche de l'industrie du bois.

    CBtte information aurait permis de mesurer re:lement

    i' Im,;)Orta.'lce des emplois crs dans l'ensemble de l'ac-

    tivit du bOlS dont le seul abattage compte en gros

    12~ de la population occupe au GABON. alors que la

    fort contribuA seulement pour 1~ a ta formation du

    ProdlJl t Intrieur Brut.

    finalement. la pr(;!dominance des activi ts primaires

    voques ici tmoigne de la ncessit de l'largisse-

    ment de la structure conomlque, sans lequel le dve-

    loppement spatial auquel se trouve troitement li le

  • problme de l'emplol risque d'tre compromiS. La solu-

    tion de cet largissement paratt tre dans le dvelop-

    pement industrieL mme embryonnaire. Il s'agit de per-

    mettre l'conomie de dpasser l'~tape de la simple

    extraction des mati~res premires dont l'impact sur

    l'emploi reste trs limit.

    La deuxime raison pouvant expliquer le faible niveau

    de l'emploi au GABON rside dans ~'insuffisance de qualifi-

    cation de la population occupe. En effet. le volwne

    de la main d'oeuvr~ .susce~tible d'tre gnre par

    ~es activits de base, dpend du degr de qualification

    de cette main d'oeuvre. Le problme se pose mme au

    niveau des activits primaires dont certains travaux

    (comme dans l 'ex~loitation du ptrole) ncessitent une

    formation minlmum, Il se pose davantage lorsqu'il est

    envisag de lversifier l'economle dans le sens d'une

    l~dustrialisation_

    L'approche de la structure conomique par la population

    occupe aurai t gagn en clart si ~es tableaux repr-

    sentant l'volution de la population employe par bran-

    che d'activit t~ient ramenes au niveau rgional. Or,

    en l'tat et a l'chelon rgional, les donnes statis-tiques font" cruellement. .. dfaut. Une tentative d'ap-

  • - ... -.JO -

    proche dt la structure conomique par la population

    occupe a t faite par le Ministre du Plan (tableau

    n 0 23), mais elle reste trs limite car les donnes

    statistiques recueillies ne prsentent l'volution de

    cette population qu'en pourcentage. De plus. ces sta-

    tlstiques ne donnent aucune Indication sur l'volution

    de cette population occupe par branche d'activit. Ln

    seule information utile tirer de cette tude porte

    sur l'importance relative de la population occupe

    Evolution de la population occupe

    par rgion (en pourcentage).

    11

    1

    Rgion, 1974 19b1,,

    1~2.7ESTuA] RE , 54, 1

    HAUT-OGOOUE 7.7 9. b

    MOYEN-OGOOlit: 3.2 3.b

    J-;GUNIE 3. 1 1 S.O,

    ~YANGA 2.4 2. 7

    OGOOUE-]VINDO 1.4 2.3

    OGOOUE- LOLO 2. 1 1.3

    OGOOUE-MAR]TI~lE 23. 1 16.4

    \.oJOLEU-NTEM 4.3 4. 6

    Ensemble GABO:\ 100,0 100.0

    Source : ~~me Plan du Dveloppement Economique et soc ial.

  • (expr1me en pourcentage) dans les trois noyaux co-

    nomiques (Estuaire. Ogoou-Maritime. Haue-Ogoou).

    avec une assez forte concentrat1on sur la rgion de

    .:. 'Eseuaire.

    Cependane. dans sa revue intitule " 15 ans d'expan-

    Slon conomique et industrielle du GABON ". la Chambre

    du Commerce du GABON. en prsentant la rpareition r-

    gionale des salaris de l'ensemble du secteur priv

    (tableau n Q 24). donne la possibilit de dcrire l'vo-

    :utlon de la population occupe tout au m01ns dans l'en-

    semble des deux secteurs: seceeuls publ:c ~t pri~e.

  • Tableau n"24 Rpartition de la population occupe

    par rgIon dans le secteur prlv,

    ANNEE

    ~gion~ 1 l 1

    1 1979 1980 1 1985'11 '19781

    ' ,1

    1

    ESTUAIRE 66 076 53 020 55 ~68 1 65 QOB,nAUT-OGOOl;E 7 841 "/ 033 1 8 040 13 075

    1~OYEN -OGOOUE 2 104 1 735 , 999 3 319"2 1J5 1 843 1 902

    1

    2 1971 ~GOUN]E

    ;:'lYANGA 937,

    715 725 775,

    1

    ,,, ,IOGOOl;E-]VnDO 614

    1664 582 1 607

    iOGOOl;E-LOLO 068 444 4501

    5i6

    2' 15 870 152,.,

    1 ~J2!OGOOCE-MARITT~E 386 ! 15 . ,1 i\..,,0 LE t.: -NTEM 1 37J 1 241 1 208 1 233

    Ensemble GABO;>J ~OJ 094 02 565 85 232 ' -, 't'82.u;1 1 1

    Source Chambre du Commerce du GABO~... 15 ans d'expansIon

    conomique et inustrielle du GA80~ 1983. pJqe 12.

    (1) Les donnes fournies par la source ne couvrent que les annes1978. 1979. 1980. Celles de l'ann~e 1985 ont t obtenues grce nos estimatlons.

  • - :ll -

    Rp~rtItIo~l de la population ()ccupe

    dallS les deux scct~urs en 1985 (1).

    SE:::cceur priv Sect.eur public Total des deuxsecteurs

    Rgion EffectIfs ~n % ~ffecti fs en .. Effectifs en ..ESTuAIRE 6S 90e 63,0 22 2I1 '10, la 88 027 6S,0

    HAUT-OGOOUE 13 07'0 12,

  • - L2 -

    l 'hypothse contraire, il aurait t possible de dter-

    miner. pour chaque rg\on, l'activit ser\lant de support

    conomique.

    En dpit de ces limites. cette rpartition donne nan-

    moins une ide su~ la structure de l'emploi dans chaque

    r01on, En ef~et. deux types de rgions semblent cons-

    tituer la ralit de la " populatiorl active les

    rgions relativement fav0rlses d'une part, et d'autre

    parL les rg Ions d f avor i ses, plus nombreus(~s, Dans

    le groupe des rgions relativement favorises. on note

    l'Estualre qui concentre plus de la moiti de la po-

    pulation en ac::::v.:..t sur le te:::-rltoire. Elle regroupe

    63% des effectlis des salarles du secteur prlv et

    76.10% des fonctionnaires el agents de l'Etat, Cette

    concentr3Lion de la ,. population active " s'explique

    pour des raisons q~i ont dj t voques. Il convient

    toute{ois de prc>ser les aspects sUlvants

    L'im?ortance du n:veau de l'emploi dans les deux sec-

    !:eurs est Le, cela va de soi, Line certaine concen-

    tration des activits sur la rglon de l'Estuaire.

    Pour les activits du secteur priv. la ville de Li-

    breVille (capitale rgionale et nationale) offre un

    cadre favorable leur dveloppement. Non seulement

  • la ville dispose d'un march relative~ent impor~ant,

    mais en plus elle prsente des structures d'accueil

    qui n'ont parfois pas d'quivalent l 'intrie~r du

    pays : faci~:ts de transports pour les activits d'im-

    port-export:., immeubles d'installatIon, tablissements

    de crdIts, etc.,. L'Estuaire constitue finalement

    pour les quelques activics industrielles et commer-

    ciales existantes, un espace propice au dveloppeme~t

    des forces du march, notamment celles se rapportant

    aux conomies externes.

    En ce qUI concerne les actIVIts dL secteur public re-

    prsentes pour l'essentieL par la functlon publique.

    Libreville reste la ville pr:v:lglee o elles s'exe~

    cent. Cer~es, certaIns se:-vices tels que la sant, l'en-

    se~gnemen~, t'ad~lnistratjon gnrale se trouvent lo-

    calises dans tOlJtes les rglons, Cependant, .a prca-

    ~it des cundi~jc'ns de trav2il Id~i~i~lts de se ra-

    vitailler ou de se !ogerj, ]'espolr je vite gravlr

    les chelons render.~ i 'exercice de ~a fonction admi-

    n~strati'.Je plus .' in~eressante " da:1s I"Estuaire (c'est-

    -dire Libreville) que dans d'autres rgions. L'at-

    trait de Libreville est tel que des fonctionnaires

    arrivent as~ez souve~t refuser des affectations pour

    l'intrieur du pays: " his~oire d'tre sur place pour

    ne pas tre oubli lors des prochaines nominations"

  • - ~ ~ 4 -

    A noter enfin que la concentration dans la rgion de

    l'Estuaire des salaris du secteur public provient

    aussi de la forte centralisation Libreville des ser-

    vices relvant de tous les Ministres (le GABON compte

    actuellement 41 Ministres au total). En dehors de

    quelques personnels de sant, des enseignants du pri-

    maire et du secondaire, de quelques services dpendant

    du Ministre des Collectivits Locales qui se trouvent

    dissmins travers le territoire, Libreville consti-

    tue le sige de la presque totalit des services mi-

    nistriels dont certaIns auraient gagn tre dcen-

    traliss, ne serait-ce que pour l'efficacit de leur

    fonctionnement. Le service de la statistique relvant

    du Ministre du Plan en donne ici l'clatante illus-

    tration.

    Outre l'Estuaire qui concentre l'essentiel de la popu-

    lation en activit sur le territoire. il eXlste deux

    autres rgions dont ~cl situation de l'emploi semble

    assez satisfaisante. Il s'agit du Haut-Ogooue et de

    l'Ogoou-Maritime. Cependant, si le Haut-Ogoou pr-

    sente un niveau de l'emploi relativement Qujllbr

    dans les deux s~cteurs : 12,45% pour le secteur pri v

    et 9,40% pour le secteur public. la rgion de l 'Ogoou-

    Maritime offre par ailleurs une structure trs ds-

  • quilibre : 16% de la population en activit dans l