Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
De nouvelles formes
de management
pour les établissements
sociaux et médico-sociaux
Andrés ATENZA,
PhD en philosophie et sociologie, Exécutive MBA
Directeur Général de l’ANRAS,
ancien Directeur Général des écoles de commerce de Toulouse, Clermont-Ferrand et de l’ISC Paris,
Ancien Président de l’URIOPSS Auvergne-Limousin
« Chaque fois que vous voyez une
organisation qui réussit, dites-vous que c’est
parce qu’un jour quelqu’un a pris une
décision courageuse »
Peter Drucker
L’économie actuelle
est une économie de l’adaptation
L’un des traits les plus remarquables de la
modernité est le goût pour le changement,
pour l’éphémère, qui se traduit par une
société de consommation fondée sur la
fugacité des désirs.
Les cinq temps du capitalisme
• Capitalisme guerrier, la figure du guerrier
ou la primauté au savoir-prendre.
• Fernand Braudel dans son ouvrage
majeur de 1985, La Dynamique du
capitalisme fait remonter les racines du
capitalisme au Moyen Age
• Capitalisme marchand, la figure du
banquier ou primauté au savoir-
échanger.
• A partir du XIVe jusqu’au XVIIIe, on
invente les premières bourses, les
grandes foires.
• Emerge alors la confiance ; on invente
l’assurance contre les risques en mer au
XIIIe siècle.
• Capitalisme industriel, la figure de
l’instituteur ou la primauté au savoir-faire.
• Du XVIIIe siècle au XXe siècle, c’est un
capitalisme d’une logique darwinienne ; il
faut vaincre, on affiche les prix, on
supprime le marchandage, les grappes
d’innovations apparaissent, l’information
se développe.
• Le savoir informationnel des
organisations devient stratégique, le
knowledge management, la gestion
des connaissances est primordial.
• Capitalisme de la marque, la figure du
communicant ou primauté au savoir-être
• Il est nécessaire de transformer les
informations en connaissances et les
rendre accessibles
• C’est une économie de pollinisation et de
contribution, on invente la démocratie de
médiation
• On travaille la marque, on souhaite la posséder,
nous sommes dans une économie de l’avoir.
• La perte de lien avec les autres entraine une
sacralisation plus forte des vedettes et des
marques.
• La dissolution des liens horizontaux conduit, par
compensation, à un renforcement des liens
verticaux, raison pour laquelle s’accentue le
pouvoir hiérarchique.
• Capitalisme humain, la figure del’entrepreneur ou la primauté au savoir-être.
• Les connaissances et les savoirs doiventêtres examinés avec une intelligence de lasituation, (inter-ligere) lier ensemble deschoses.
• Héraclite disait «Beaucoup savoirn’apprend pas à penser»
• La concurrence n’est plus tant rivalité
mimétique qu’émulation collective.
• Bref comme le dit Edgar Morin «plus nous
avançons dans les connaissances, plus
nous pénétrons dans l’inconnu»
• Etre fort ne sert à rien, c’est être agile et
avoir une vue polyscopique.
Le changement de paradigme
• En peu de temps, nous sommes passés dela coordination à la collaboration et de lacollaboration à la coopération.
• Prime à la liberté et à la coopération
• Prime à la droiture
• Prime aux comportements éco- systémiques
• Prime aux autonomes
• Prime aux organisations évolutives
Les résistances aux changements
• L’incompréhension des changements en
cours ; tout problème local devient global.
• L’inertie des organisations
• Les cadres, crispés sur leurs prérogatives
de pouvoir.
Un management participatif
• «Quelle est la définition la plus simple que
l’on puisse donner du management ?
Sans doute obtenir des gens qu’ils fassent
ce que l’on souhaiterait qu’ils fassent»
François Dupuy
• Derrière les aimables façades du
«management participatif» du «management
délégatif» c’est trop souvent la vieille recette
de la coercition qui fonctionne ;
• A défaut d’être bons, soyons gentils pour faire
passer la pilule.
• « Obtenir des gens qu’ils fassent ce que
l’on souhaiterait qu’ils fassent » n’est pas
efficient parce que cela suppose un
environnement prévisible.
• Il faut donc manager dans un
environnement imprévisible et de plus en
plus systémique.
La liberté dans l’organisation
• C’est dans la création que l’homme trouve
son bien-être.
• Il est nécessaire de reprendre ici la
distinction entre «liberté positive» et
« liberté négative » (Isaiah BERLIN 1958)
• En tant que défenseur d’une liberté négative, le
management participatif assure l’indépendance
des salariés. En tant que promoteur d’une liberté
positive, je travaille à leur autonomie.
• Un authentique management participatif doit se
contenter d’employer des moyens «négatifs»;
son action doit se borner à supprimer les
obstacles internes (peurs, inhibitions,
autocensure, manque de confiance en soi…)
Fonction protectrice
• Contre l’extérieur, paratonnerre, le manager
fait écran
• Contre soi-même, garantir la cohérence de
chacun, Kant disait que «l’homme a été
taillé dans un bois si tordu»
Fonction libératrice
• Faire en sorte que chacun s’autorise à êtrelibre, le paradoxe d’une domination visant lanon-domination, permet de voir le managernon plus comme une limite mais comme unauxiliaire à la liberté (Pierre-JosephProudhon)
• Ne pas avoir peur de la responsabilité, lemanager doit nous aider à prendre desresponsabilités pas à nous en débarrasser.
• Créer un éthos de confiance.
• «Tout ce qui augmente la liberté augmente
la responsabilité» (Victor Hugo).
• Ne pas avoir peur de l’autonomie.
• Ne pas avoir peur de l’indépendance.
• Ne pas avoir peur de dire les choses ;
Michel Foucault insiste sur l’importance de
la parrêsia, le dire-vrai, pour être libre.
• Non pas des contre pouvoirs, mais la
dissémination du pouvoir ; il s’agit
d’entraver l’aspiration à la domination
(libido dominandi)
• Savoir décider ; on arrête de réfléchir on
décide quitte à se contenter d’une décision
qui ne soit pas optimale
• Le changement vient d’en bas
• Comme le disait Montesquieu «pour faire
des grandes choses, il ne faut pas être un
grand génie ; il ne faut pas être au-dessus
des hommes, il faut être avec eux »
Une organisation démocratique
• La démocratie républicaine ne s’arrête pas
aux portes des organisations
• Désacraliser le pouvoir hiérarchique c’est
instaurer un rapport de force équilibré,
désacraliser, c’est ôter le « hieros », le
sacré.