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Une technique simple de ponction arthrographique du genou
Technique de la « FACETTE ROTULIENNE INTERNE »
G Rachidi (1), A Alarmani (1), K Ayadi (1), M Khannous(1), A Ciorba (1), M Sigheti (1), L Pittet-Barbier (2)
(1) Voiron - France, (2) Grenoble - France
INTRODUCTION
Stratégie diagnostique devant les dérangements internes du genou,
Deux examens de choix :
- l’IRM
- L’ARTHROGRAPHIE du genou, couplée à une
imagerie en coupe (le plus souvent l’arthroscanner)
Le Caractère INVASIF
C’est ce que l’on reproche à l’arthrographie
avec les risques qui en découlent :
-Le risque allergique (recherche terrain allergique ,
éventuellement préparation anti-allergique ; refus des
patients à fort risque allergique)
-Le risque infectieux (estimé à environ 1/70 000 ; asepsie
rigoureuse indispensable)
-La douleur et la pénibilité de l’examen dues à la ponction
Le degré de la DOULEUR
Va dépendre
- de l’OPERATEUR et son expérience +++
- du PATIENT :
-Le stress
-L’arthrose (souvent les patients âgés)
-La surcharge pondérale
-Etc…
ENJEU de cette technique
Limiter la pénibilité du geste de ponction, et notamment
la DOULEUR qui en résulte, en le rendant :
- moins opérateur dépendant
- moins patient dépendant
RAPPEL TECHNIQUE
Les voies d’abord habituelles pour les ponctions
arthrographiques du genou
-LES VOIES PARAROTULIENNES :
-Voie supra-rotulienne
-Voie latéro-rotulienne externe (la plus usuelle)
-Voie latéro-rotulienne interne
Patient en décubitus dorsal , genou quasi en extension, contrôle radioscopique de face
-LA VOIE SOUS-ROTULIENNE latéro-tendineuse
Patient en décubitus dorsal ou assis, genou fléchi à 60°, sans contrôle radioscopique direct
RAPPEL TECHNIQUE
(suite)
Quelques inconvénients de la
Voie latéro-rotulienne externe (la plus usuelle)
-Contrôle radioscopique de face de l’interligne fémoro-patellaire
-Nécessité de subluxation de la rotule
-Nécessité d’une décontraction totale du quadriceps
-Genou en extension donc rotule peu engagée dans la trochlée et d’emplacement
assez haut en face du paquet adipeux supra-trochléen : risque de dépasser la
cavité articulaire lors de la ponction (en cas de double franchissement)
-Espace articulaire fémoro-patellaire externe plus réduit que celui interne,
surtout en cas de gonarthrose habituellement plus sévère en externe.
NOTRE TECHNIQUE
TECHNIQUE DE LA FACETTE
ROTULIENNE INTERNE
C’est une technique par
VOIE LATERO-ROTULIENNE INTERNE
Sa particularité est d’être pratiquée :
-Patient en décubitus latéral oblique
-Genou fléchi entre environ 30° et 45°
-Contrôle radioscopique de profil légèrement oblique aussi :
identique à celui de l’incidence de la facette articulaire fémoro-
patellaire interne (d’où son nom)
Vue
scopique de
profil
lors du
remplissage
articulaire
Noter la bonne visualisation des interlignes fémoro-patellaires
Technique de la « facette rotulienne »
AVANTAGESDE CETTE METHODE
-Repérage précis du point de ponction : milieu de l’interligne fémoro-
patellaire interne
-Pénétration verticale de l’aiguille dans l’axe du rayon, donc emplacement
très précis par rapport au point visé
-Visualisation quasi-instantanée dès le 1er ml d’injection iodée, de la
bonne opacification de l’interligne fémoro-patellaire interne, (avantage de
la scopie de profil)
-Pas de subluxation rotulienne préalable, ni décontraction quadricipitale
nécessaire. Une seule recommandation au patient : Ne pas bouger !
-La palpation de la rotule n’est pas indispensable (gros genoux!)
Une seule et petite contrainte :
- raccord souple indispensable entre seringue et aiguille
MATERIEL
-Seringue 12 à 13 ml de pdc iodé : Hexabrix 320 ou
produit non ionique à concentration 300
-Seringue de 5 à 6 ml anesthésique local
-Raccord (si possible avec robinet trois voies)
-Aiguille 21G (IM verte)
METHODE-Installation du patient en décubitus latéral côté genou à
ponctionner, position oblique, face au radiologue
-Genou de profil légèrement oblique, fléchi entre 30°et 45°
-Asepsie rigoureuse
-Repérage du point de ponction sous scopie, puis ponction
aiguille verticale, au centre de l’interligne fémoro-patellaire
-Dès la perception du franchissement capsulaire, test avec
injection sans résistance de 2 ml d’anesthésique
-Ensuite injection du produit iodé, avec vérification scopique de
la bonne opacification de l’interligne dès le 1er ml d’injection
-Rinçage avec le restant d’anesthésique avant retrait de l’aiguille
QUELQUES ASTUCES
-Un appui mousse dans le dos du patient pour un meilleur
confort en position latérale oblique
-Un appui mousse sous la cuisse soulevant le genou pour
l’incidence en profil oblique, permettant de distinguer les deux
facettes rotuliennes (l’interligne interne se projettant en dedans)
-Prévenir le patient et lui demander d’inspirer au moment de la
ponction (« technique des acupuncteurs » qui diminue la
perception de la douleur)
- et comme pour tout geste de ponction, bien rassurer le patient
au préalable en bavardant avec lui
QUELQUES VARIANTES
-Ponction sans scopie : point de ponction en arrière et en
dedans du tubercule latéral interne de la rotule que l’on palpe
très bien (sauf chez le sujet obèse), puis vérification de la
bonne opacification articulaire par scopie derrière le paravent
-L’injection d’anesthésique n’est pas indispensable, mais
constitue un véritable confort pour le patient, durant la
ponction,… et après aussi : limitation des phénomènes
douloureux causés par la résorption de l’iode ; effet anti-
inflammatoire de l’anesthésiant !?
RESULTATS
D’octobre 2004 à Mars 2006, 422 ponctions arthrographiques
de genou ont été pratiquées dans notre service :
-Aucun échec
-Aucune injection extra-articulaire de produit iodé
-Sensation douloureuse très modérée à inexistante
-Aucun malaise
CONCLUSIONTechnique de la « facette rotulienne interne » :
- Intéressante alternative aux techniques classiques de ponction
du genou
-Réalisation très facile et peu douloureuse, y compris pour des
non-initiés
-que nous conseillons pour les genoux difficiles :
-surcharge pondérale
-gonarthrose fémoro-patellaire
-patients âgés …etc.…
Néanmoins la meilleure technique de ponction reste celle que
…. l’on maîtrise le mieux
Références
-X. FOURE, R. DUVAUFERRIER, A. RAMEE Abords percutanés radioguidés en pathologie ostéo-articulaire. Arthrographies, infiltrations, biopsies. Éditions Sauramps Médical 1er trimestre 1986
-G. PALLARDY, A. CHEVROT et al. Arthrographies opaques. 2ème édition MASSON Octobre 1991
-J.-D. LAREDO et al. Arthrographie arthroscanner arthro-IRM ; Membre inférieur et pathologie spécifique. Édition MASSON avril 2001
-B. VANDE BERG, F. LECOUVET, B. MALDAGUE, J. MALGHEM. Arthrographie spiralée du genou: technique et analyse. Feuillets de Radiologie, Vol 42, N°1 – Février 2002
-A. Juette, L. Gillain , O. Siegriest , P. Garofalo, N. Theumann. Lésions cartilagineuses et
méniscales du genou : comparaison de l'arthro-CT avec l'arthro-IRM (3.0 T). Poster électronique ; JFR 2005