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LA COMMUNION DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : La Communion est l'union commune entre Jésus-Christ et nous qui sommes membres de l'Eglise. EXPLICATION : Communion, c'est ainsi que nous nommons la réception du corps et du sang de Jésus-Christ : communion, ce seul mot adopté par l'Eglise exprime l'union admirable que nous contractons par l'Eucharistie, soit avec Jésus-Christ, soit entre nous : communion, c'est-à-dire, union commune avec Jésus-Christ qui habite en nous ; union avec les fidèles qui s'approchent à la même table divine pour recevoir Jésus-Christ ; union entre Jésus-Christ le chef commun, et nous qui sommes membres. Par la Communion nous nous unissons donc à Jésus-Christ pour ne faire qu'un avec Lui. Il ne faut donc pas confondre la sainte Communion avec la Communion des saints. Celle-ci nous donne droit à toutes les richesses spirituelles de l'Église, à toutes les grâces dont le Seigneur l'a établie ; mais, par la Communion eucharistique, nous recevons l'auteur Lui-même de la grâce, le trésor le plus précieux, le bien suprême, le bien infini, c'est-à-dire Jésus-Christ. On l'appelle encore Communion, parce qu'elle est un signe de l'union, de la charité, qui doit régner entre tous les fidèles. Car nous sommes tous invités à la table du Père céleste, et, par conséquent, il ne doit jamais y avoir entre nous ni haine ni division, puisque, selon Saint-Paul, nous participons au même pain (I Cor. X, 17) et nous ne faisons plus en Jésus-Christ qu'un même corps et qu'une seule famille (Gal. III, 58). Les symboles ou apparences de l'adorable sacrement nous offrent une image sensible de cette divine charité, qui doit animer tous les chrétiens. Car de même que le pain se compose de plusieurs grains de blé, broyés et pétris ensemble, et le vin de plusieurs grains de raisin exprimés ensemble pour former une seule liqueur, ainsi les cœurs des fidèles doivent en quelque sorte se fondre en un avec celui de Notre-Seigneur Jésus-Christ. D : Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué le Sacrement de l'Eucharistie ? R : Jésus-Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie pour être toujours avec nous dans nos tabernacles, se donner à nous et être la nourriture de nos âmes. En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus-Christ s'est proposé une fin bien digne de son infinie bonté : il a voulu être toujours avec nous, sur nos autels, dans nos tabernacles, non- seulement pour y être l'objet de nos hommages et de nos adorations, mais bien plus encore pour que nous puissions, à toute heure et à tout moment, nous entretenir avec lui, lui exposer nos besoins ; et Il est toujours disposé à écouter favorablement nos prières et à exaucer les vœux que nous Lui adressons : « je fais mes délices d'être avec les enfants des hommes » (Prov. VIII, 31) ; « Venez à moi, vous tous qui êtes accablés et qui êtes chargés, et je vous soulagerai » (Matth. XI, 28). Jésus-Christ a encore institué l'Eucharistie pour se donner Lui-même à nous, et être notre nourriture spirituelle durant cette vie passagère et à l'heure de notre mort.

DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

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Page 1: DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

LA COMMUNION

DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : La Communion est l'union commune entre Jésus-Christ et nous qui sommes

membres de l'Eglise.

EXPLICATION : Communion, c'est ainsi

que nous nommons la réception du corps et

du sang de Jésus-Christ : communion, ce

seul mot adopté par l'Eglise exprime

l'union admirable que nous contractons par

l'Eucharistie, soit avec Jésus-Christ, soit

entre nous : communion, c'est-à-dire, union

commune avec Jésus-Christ qui habite en

nous ; union avec les fidèles qui

s'approchent à la même table divine pour

recevoir Jésus-Christ ; union entre Jésus-Christ le chef commun, et nous qui sommes

membres. Par la Communion nous nous unissons donc à Jésus-Christ pour ne faire qu'un avec

Lui.

Il ne faut donc pas confondre la sainte Communion avec la Communion des saints. Celle-ci

nous donne droit à toutes les richesses spirituelles de l'Église, à toutes les grâces dont le

Seigneur l'a établie ; mais, par la Communion eucharistique, nous recevons l'auteur Lui-même

de la grâce, le trésor le plus précieux, le bien suprême, le bien infini, c'est-à-dire Jésus-Christ.

On l'appelle encore Communion, parce qu'elle est un signe de l'union, de la charité, qui doit

régner entre tous les fidèles. Car nous sommes tous invités à la table du Père céleste, et, par

conséquent, il ne doit jamais y avoir entre nous ni haine ni division, puisque, selon Saint-Paul,

nous participons au même pain (I Cor. X, 17) et nous ne faisons plus en Jésus-Christ qu'un

même corps et qu'une seule famille (Gal. III, 58). Les symboles ou apparences de l'adorable

sacrement nous offrent une image sensible de cette divine charité, qui doit animer tous les

chrétiens. Car de même que le pain se compose de plusieurs grains de blé, broyés et pétris

ensemble, et le vin de plusieurs grains de raisin exprimés ensemble pour former une seule

liqueur, ainsi les cœurs des fidèles doivent en quelque sorte se fondre en un avec celui de

Notre-Seigneur Jésus-Christ.

D : Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué le Sacrement de l'Eucharistie ? R : Jésus-Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie pour être toujours avec nous dans nos

tabernacles, se donner à nous et être la nourriture de nos âmes.

En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus-Christ s'est proposé une fin bien digne de

son infinie bonté : il a voulu être toujours avec nous, sur nos autels, dans nos tabernacles, non-

seulement pour y être l'objet de nos hommages et de nos adorations, mais bien plus encore

pour que nous puissions, à toute heure et à tout moment, nous entretenir avec lui, lui exposer

nos besoins ; et Il est toujours disposé à écouter favorablement nos prières et à exaucer les

vœux que nous Lui adressons : « je fais mes délices d'être avec les enfants des hommes »

(Prov. VIII, 31) ; « Venez à moi, vous tous qui êtes accablés et qui êtes chargés, et je vous

soulagerai » (Matth. XI, 28).

Jésus-Christ a encore institué l'Eucharistie pour se donner Lui-même à nous, et être notre

nourriture spirituelle durant cette vie passagère et à l'heure de notre mort.

Page 2: DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

D : Comment Jésus-Christ se donne-t-il à nous

dans la sainte Eucharistie ? R : Jésus-Christ se donne à nous par la sainte

communion.

C'est par la sainte communion que Jésus-Christ

devient la nourriture de nos âmes ; c'est lorsque

nous avons le bonheur de nous approcher à la table

eucharistique qu'il a dressée dans son Eglise, que ce

Dieu d'amour se donne à nous et que nous lui

sommes unis d'une manière si intime que nous ne

faisons plus qu'un avec Lui. « Celui qui mange ma

Chair et boit mon Sang, demeure en Moi et je

demeure eu lui » (Jean VI, 57).

D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang,

l'Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ,

réellement présent dans la sainte Eucharistie.

Communier, est l'acte le plus auguste, le plus saint de la vie chrétienne, puisque c'est s'unir à

Jésus-Christ par la réception de la sainte Eucharistie et puisque la foi nous enseigne que cet

auguste sacrement contient réellement Jésus-Christ tout entier, il s'ensuit qu'en y participant,

en communiant, on mange le Corps de Jésus-Christ et on boit son Sang ; c'est l'expression de

Jésus-Christ même : « Buvez et mangez ; ceci est mon Corps, ceci est mon Sang » : Cette

manducation extérieure est le signe sensible de la nourriture spirituelle que Jésus-Christ donne

à nos âmes en se communiquant à nous par sa divine présence. C'est le même Corps qui a été

attaché à la croix, le même Sang qui a coulé sur le Calvaire pour effacer les péchés du genre

humain, la même Âme qui, dans le jardin de Gethsémani, éprouva une tristesse mortelle, la

même divinité qui, le jour de l'Annonciation, s'unit à la nature humaine dans le sein de la

Vierge Marie.

Comment cela peut-il se faire ? Saint Cyrille répond ainsi à cette question : « Est-il permis de

soumettre à une vaine curiosité un mystère qui surpasse la capacité de notre intelligence ? de

le mettre en question, à l'exemple de quelques téméraires qui se donnent la liberté de décider

des dogmes de la foi, approuvant les uns, censurant les autres, au gré de leur caprice ? N'est-il

pas bien plus raisonnable de réserver à Dieu la connaissance de ses œuvres, plutôt que d'avoir

l'impiété de reprendre les choses qu'il a jugé devoir faire ? Ils se demandent comment cela

peut-il se faire ; mais cette seule parole n'est-elle pas un blasphème ? Les juifs se disputaient

entre eux, en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? Ce comment

est tout à fait judaïque, et sera la matière d'un rigoureux Jugement à l'heure du trépas. »

D : Quels effets la sainte communion produit-elle dans nos âmes ? R : La sainte communion nourrit les âmes bien disposées, c'est-à-dire les fortifie, augmente en

elles la vie de la grâce et affaiblit les passions, et leur donne le gage de la vie éternelle.

Le premier avantage de la communion, c'est de nous unir intimement à Jésus-Christ.

Le deuxième avantage de la communion, c'est de conserver, de fortifier et d'augmenter en

nous la vie de la grâce, de même que le pain que nous mangeons fortifie et augmente en nous

la vie et la santé de notre corps. En effet, la communion est à notre âme ce que le pain est à

notre corps : eh bien, puisque celui-ci ne peut soutenir ses forces sans nourriture, sans ce pain

Page 3: DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

matériel, il en est de même de notre âme ; elle ne peut non plus conserver les siennes sans la

sainte communion.

Le troisième avantage de la communion est de modérer le penchant au mal, et d'affaiblir en

nous les passions, en donnant à notre âme une grâce de force et de vertu qui l'anime, et lui

donne le courage dont elle a besoin pour résister au penchant qui l'entraîne vers nos passions.

Le quatrième avantage de la communion est de nous donner le gage de la résurrection

glorieuse (Jean VI).

D : Quels effets produit-elle sur les corps ? R : La sainte communion sanctifie nos corps et devient pour eux le gage de la vie éternelle.

La vertu du véritable pain du ciel, de la divine eucharistie, s'étend jusqu'à nos corps : elle les

sanctifie et les divinise en quelque sorte, puisque, par la communion, ils ne font plus qu'un

avec le corps de Jésus-Christ, et elle devient pour eux le gage de la résurrection glorieuse et

de la bienheureuse immortalité : Celui a dit Notre-Seigneur, qui mange ma chair et boit mon

sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.

D : La Communion produit-elle ces effets dans tous ceux

qui communient ? R : Non, la communion ne produit ces heureux effets que

dans tous ceux qui communient dignement.

Pour que l'Eucharistie produise dans l'âme les admirables

effets dont nous venons de parler, il faut la recevoir

dignement ; et quand on a le malheur d'y participer sans

avoir les dispositions requises, ce sacrement, loin d'être un

gage de salut et d'immortalité, devient un gage de

réprobation et de mort éternelle.

Que de fois nous nous sommes approchés de la table sainte,

et nous en sommes toujours sortis avec les mêmes

inclinations ; au lieu de vivre pour Dieu, nous avons vécu

pour nos plaisirs, pour nos affaires, pour mille futilités. Que

faut-il donc faire ? Nous décourager ? Non, certes ; mais

nous purifier de plus en plus, préparer notre cœur avec tout

le soin possible ; et alors, quand le Sang de Notre-Seigneur coulera dans nos veines, il nous

embrasera des feux de la divine charité, il transformera tout notre être ; et bientôt, par la vertu

de l'auguste sacrement, nous serons entièrement renouvelés.

D : Celui qui communie indignement reçoit-il aussi Jésus-Christ ? R : Oui, celui qui communie indignement reçoit aussi Jésus-Christ, mais il commet un

horrible sacrilège, et mange sa propre condamnation.

Celui qui communie indignement reçoit véritablement Jésus-Christ ; mais, en le recevant dans

un cœur souillé par le péché, il commet le plus grand des péchés. « Quiconque, dit Saint-Paul,

mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du

sang du Seigneur. Que l'homme donc s'éprouve lui-même et qu'il mange ainsi de ce pain et

boive de ce calice ; car quiconque en mange et en boit indignement, mange et boit sa propre

condamnation. »

1°) L'indigne communiant se rend coupable du corps et du sang de Jésus-Christ : il fait

violence à ce divin Sauveur ; il le traite de la manière la plus indigne ; et si nous ne concevons

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rien de plus horrible, quelle idée nous ferons-nous d'une mauvaise communion où le Corps

sacré de Jésus-Christ ne fait plus qu'un avec une chair corrompue, où son Sang infiniment pur

coule dans les mêmes veines avec un sang immonde, où Son Âme sainte habile le même corps

avec une âme tachée par le péché, où la Divinité même est comme forcée d'entrer dans un

cœur souillé par le péché ? Est-il possible de faire à Celui qui est la sainteté même un plus

sanglant outrage ?

D : Quels sont ceux qui communient indignement ? R : Ce sont ceux qui communient en état de péché mortel.

Il suffit de conserver de l'affection pour un seul péché mortel, au moment où l'on communie,

pour se rendre coupable d'un horrible sacrilège.

Jésus-Christ est toujours présent dans la sainte Eucharistie, indépendamment des dispositions

de ceux qui communient et les pécheurs le reçoivent aussi bien que ceux qui sont en état de

grâce. Mais les bons, en s'approchant de la table de communion, font l'action la plus sainte, la

plus agréable à Dieu, la plus méritoire pour eux-mêmes, tandis que les pécheurs commettent

un grand sacrilège en recevant la sainte Hostie, car l'indigne communiant fait outrage, non pas

à la loi de Dieu, non pas à l'image de Dieu, mais au propre Corps, au propre Sang de Dieu.

Comme Judas, il trahit le Fils de l'homme par un baiser. Voyez-le, en effet, s'approcher du

divin Sauveur avec les démonstrations les plus touchantes en apparence du respect et de

l'amitié. On dirait qu'il a la douceur et l'innocence d'un agneau, et c'est un cœur de tigre. Il

choisit le moment même où Jésus-Christ, plein de bonté et de mansuétude, se donne à lui et

l'admet à sa table, pour lui faire la plus sanglante injure, pour le trahir et le vendre de la

manière la plus indigne. Oui, le pécheur sacrilège, trahit le Fils de l'homme tout comme le fit

Judas.

Enfin, comme les juifs, l'indigne communiant crucifie de nouveau Jésus-Christ dans son cœur.

Ne croyez pas que ce soit ici une pieuse exagération ; c'est l'apôtre Saint-Paul qui le dit

expressément de tout pécheur, et à plus forte raison du profanateur sacrilège (Heb. VI, 6). Il

est vrai que Notre-Seigneur est maintenant dans un état de gloire et d'impassibilité ; mais si

l'indigne communiant n'est pas déicide de fait, il l'est de désir ; s'il ne fait pas expirer le

Sauveur en personne, il le fait expirer dans ses dons et dans ses grâces, qui ne peuvent se

répandre dans une âme impure et corrompue. Il le prive de son être sacramentel, et le fait

expirer au fond de son cœur, sans que cet adorable Sauveur puisse y produire aucun des effets

pour lesquels il a institué cet auguste et redoutable sacrement : « Celui qui mange indignement

le pain eucharistique, dit Saint-Paul, est coupable du corps et du sang de Jésus-Christ »

(I Cor., XI, 27).

D : Y a-t-il obligation de communier ? R : Oui, il y a obligation de communier, au moins à

Pâques.

Notre divin Sauveur, en plaçant dans son Église la

table eucharistique, ne s'est pas contenté de

permettre aux fidèles de s'y asseoir, il leur en a

imposé la loi : En vérité, en vérité je vous le dis : si

vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si

vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en

vous. Ces paroles renferment, tout à la fois, et le

précepte de manger le pain descendu du ciel et la

menace des maux terribles auxquels s'exposent ceux

Page 5: DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

qui violent ce divin Commandement.

Ainsi tous ceux qui, par leur faute, ne mangent point, au moins à Pâque, la Chair du Fils de

l'homme, et ne boivent point son Sang, sont, aux yeux de Dieu, dans un état de mort ; et, en

s'obstinant à demeurer dans cet état de mort dans le temps, ils courent risque de devenir,

pendant toute l'éternité, la proie de la seconde mort, c'est-à-dire d'avoir à jamais l'enfer pour

partage.

Mais doit-on se contenter de communier à Pâques ? Non, L'intention de Jésus-Christ, en

instituant l'eucharistie, a été que les fidèles s'en approchassent souvent. Ce qui le prouve, c'est

que le divin Sauveur nous a donné ce sacrement comme nourriture et nous en a fait un

breuvage. Il l'a institué en forme de repas pour nous faire comprendre que c'est un aliment

dont nous devons user, non rarement, comme l'on fait des remèdes, mais fréquemment,

comme nous prenons tous les jours les aliments qui nous soutiennent et nous fortifient. Dans

les temps apostoliques, les fidèles communiaient très souvent, et on ne s'est éloigné de la table

du Seigneur qu'à mesure que la charité s'est refroidie. Les Pères de l'Église, pour ranimer cette

première ferveur, ont toujours exhorté les chrétiens de leur temps à la communion fréquente.

« Prenez cette divine nourriture, disait saint Augustin, autant de fois qu'elle peut vous profiter,

et si tous les jours elle vous profite, prenez-la tous les jours. Communiez plus ou moins

souvent, selon que l'esprit de Dieu vous l'inspirera ; mais quant à la préparation habituelle,

vivez de telle sorte que chaque jour vous puissiez vous nourrir de ce pain du salut. »

Le saint concile de Trente excite aussi très fortement les fidèles à la communion fréquente ; il

les excite par les motifs les plus touchants, et les exhorte, par les entrailles de la miséricorde

du Sauveur, à croire les sacrés mystères de son Corps et de son Sang avec une telle constance

et fermeté de foi, et à les révérer avec un si profond respect, qu'ils soient en état de pouvoir

souvent recevoir ce pain, qui est au-dessus de toute substance, et que véritablement il soit la

vie de leur âme et la santé perpétuelle de leur esprit ; afin que, soutenus par sa vigueur et par

sa force, ils puissent passer du pèlerinage de cette misérable vie à la patrie céleste, pour y

manger sans aucun voile le même pain des anges qu'ils mangent maintenant sous des voiles

sacrés. Le même concile déclare qu'il désirerait que les fidèles communient

sacramentellement toutes les fois qu'ils assistent à la messe, pour participer plus

abondamment aux fruits merveilleux de ce sacrement, lequel, est ajoute-t-il, une nourriture

spirituelle qui soutient et fortifie nos âmes, en les faisant vivre de la propre vie de Jésus-

Christ, et un antidote par lequel nous sommes délivrés de nos fautes journalières, et préservés

des péchés mortels.

DISPOSITIONS NÉCESSAIRES POUR BIEN COMMUNIER

D : Quelles sont les dispositions nécessaires pour communier dignement ?

R : Il y en a de deux sortes : les unes regardent l'âme, et les autres regardent le corps.

Le sacrement de l'Eucharistie étant, de tous les sacrements, le plus excellent et le plus auguste,

puisqu'on y reçoit non seulement la grâce, mais l'Auteur même de la grâce, exige

nécessairement des dispositions plus saintes, et les exige plus sévèrement que les autres

sacrements. Entre ces dispositions, les unes regardent l'âme, et les autres regardent le corps.

Il faut que l'âme et le corps se préparent à une si grande action ; il faut que tout concoure en

nous à préparer à Jésus-Christ une demeure digne de Lui : notre âme qu'il vient nourrir

spirituellement, et notre corps dans lequel Il daigne venir habiter corporellement.

D : Quelles sont les dispositions qui regardent l'âme pour bien communier ? R : C'est d'être en état de grâce.

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Les dispositions qui regardent l'âme sont de n'être coupable d'aucun péché mortel, d'être

instruit des principaux Mystères de la Foi, et de croire fermement qu'on va recevoir le Corps,

le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ ; en un mot, Jésus-Christ tout entier.

D : Quelle est la première disposition de l'âme nécessaire pour communier dignement ? R : C'est de n'avoir sur la conscience aucun péché mortel, c'est-à-dire, être en état de grâce.

La sainte Eucharistie étant un sacrement des vivants, elle suppose la vie spirituelle de la grâce

et une sainteté au moins commencée dans ceux qui la reçoivent ; voilà la première et la plus

essentielle disposition pour la communion ; sans cela, on commet un horrible sacrilège.

Quiconque mangera indignement ce pain sacré, ou boira indignement le calice du Seigneur, se

rendra coupable du Corps et du Sang de Jésus-Christ (I Cor. XI, 27). Le chrétien qui se

prépare à la sainte communion doit, par conséquent, s'éprouver soi-même ; et si, après un

sérieux examen de conscience, il se sent coupable d'un seul péché mortel, c'est pour lui une

obligation indispensable de recourir au sacrement de pénitence pour s'en purifier ; et, quelque

contrition qu'il lui semble avoir, il ne doit pas communier avant d'avoir reçu l'absolution de

son péché (Concile de Trente, sess. XIII, cap. VII).

La pureté, l'état de grâce, voilà la première, la plus importante, la plus indispensable des

conditions pour bien communier. C'est la robe nuptiale, sans laquelle nul ne peut être admis

au festin du Père de famille, « Je suis, dit le Seigneur, l'ami de la pureté ; je cherche un cœur

pur, et j'en fais le lieu de mon repos... Si vous voulez que je vienne à vous et que j'y demeure,

purifiez-vous du vieux levain et nettoyez la maison de votre cœur » (I Cor. V, 7). Mais Notre-

Seigneur, dans sa miséricorde infinie, consulte plus nos besoins et la bonté de son cœur que

nos mérites ; et il se contente, pour établir sa demeure en nous, que nous soyons exempts de

toute tache mortelle. Le pain de vie, en effet, ne peut être que pour ceux qui jouissent de la vie

de la grâce. Notre adorable Sauveur, selon l'expression de l'Écriture, est un Agneau sans

tache, qui aime à paître au milieu des lis ; il est une blanche colombe : comment pourrait-il

habiter dans des âmes souillées par les péchés ? Concevez en effet quelle indignité ! quelle

profanation ! Introduire le Saint des saints dans un cœur où règne le péché ! Le mettre sous les

pieds du démon qui en est le maître en ce malheureux moment ! Quel sacrilège ! Communier

ainsi, quel malheur pour l'âme ! Puisque, nous dit l'Apôtre, c'est boire et manger son propre

jugement et sa propre condamnation. Le divin Sauveur qui va se donner à vous pour

nourriture, trouvera-t-il le démon dans vos cœurs ? Pour éviter ce malheur, il faut donc, ou

avoir conservé son innocence baptismale, ou l'avoir

recouvrée par la Pénitence.

D : Que signifie s'éprouver soi-même ? R : C'est examiner et discuter sa conscience par une

recherche sérieuse de ses péchés.

Avant d'aller nous confesser, nous devons faire un

examen de conscience. Nous devons repasser dans

notre tête tout ce que nous avons fait et qui a déplu à

Dieu ; ainsi nous pourrons faire un humble aveu de

nos fautes au tribunal des miséricordes, en les

détestant de tout notre cœur, dans l'amertume de

notre âme.

D : Quelle est la seconde disposition de l'âme

nécessaire pour communier dignement ?

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R : Il faut être instruit des principaux mystères de la Foi ; autrement on ne serait pas en état de

comprendre la grandeur et l'excellence de l'action que l'on fait en communiant.

Tout fidèle est obligé de connaître les mystères de la Trinité, de l'Incarnation, de la

Rédemption, les principales obligations de la morale chrétienne, ce qui a rapport aux

sacrements qu'il se propose de recevoir, et les devoirs de son état. Tout homme, qui n'est pas

suffisamment instruit, ne peut être sauvé ni absous, jusqu'à ce qu'il soit sorti de son ignorance.

D : Quelle est la troisième disposition de l'âme nécessaire pour communier dignement ? R : Il faut croire fermement qu'en recevant l'Eucharistie, c'est Jésus même qu'on va recevoir.

En communiant, nous recevons en nous ce même Jésus-Christ qui est mort pour nous

racheter, qui est sorti du tombeau plein de gloire et d'immortalité, et qui est maintenant assis

au plus haut des Cieux, où il reçoit les adorations des anges et des saints ; il faut croire

fermement ce saint Mystère et se soumettre entièrement à Dieu.

D : Que doit faire celui qui se souvient, avant la communion, d'avoir oublié en

confession un péché mortel ? R : Il doit, s'il est possible, s'en confesser avant de se présenter à la table sainte.

Il est certain que le péché omis dans la confession, par un oubli non coupable, a été remis,

avec tous les autres, par l'absolution générale qu'on a reçue. En conséquence, celui qui aurait

communié sans avoir confessé ce péché, et croyant de bonne foi s'être accusé de tout ce qu'il

avait commis n'aurait pas communié indignement, et la communion produirait en lui tous ses

salutaires effets. Celui qui ne se souvient du péché oublié en confession qu'au moment de la

communion, et lorsqu'il est déjà à la sainte table, ne doit pas se retirer ; il faut seulement qu'il

forme dans son cœur un acte de contrition, et qu'il prenne la résolution d'accuser ce péché

dans sa prochaine confession. Mais si l'on se rappelle un péché grave omis en confession,

assez à temps pour réparer cette omission sans crainte de scandale, on doit, s'il est possible,

aller retrouver le confesseur avant de se présenter à la sainte table.

D : Suffit-il de s'être confessé pour aller ensuite communier ? R : Non, il faut s'être confessé avec les dispositions nécessaires, et avoir reçu l'absolution de

ses péchés.

La confession est indispensable pour obtenir la

rémission des péchés ; mais il n'est pas moins

indispensable qu'elle soit bien faite. Or, pour être

bonne, il faut qu'elle soit précédée d'un examen

suffisant de l'état de notre âme, accompagnée d'un

vif regret de nos fautes et d'une ferme résolution de

les éviter à l'avenir ; enfin, pleine de franchise et de

sincérité, en sorte qu'on s'accuse de toutes ses fautes

mortelles, sans en cacher, sans en déguiser aucune ;

faute de ces conditions, la confession est nulle.

Que penser donc de ceux qui se confessent par

routine, sans examen, sans douleur, sans ferme

propos ? Ils ne font qu'irriter le Seigneur, au lieu de

l'apaiser. Que penser encore de ceux qui s'accusent

de quelques fautes légères, et qui ne cherchent qu'à

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s'étourdir sur les obligations les plus essentielles de leur état qu'ils négligent et sur leurs

mauvaises habitudes dont ils ne veulent pas se corriger ? Ne sont-ils pas semblables à ces

hommes, dont parle Jésus, qui ont grand-peur d'avaler un moucheron et qui ne craignent pas

d'avaler un chameau (Matth. XXIII, 24) ?

Outre la confession, et une bonne confession, il faut de plus, avant de s'approcher de la Table

sainte, avoir reçu l'absolution. Jusqu'au moment solennel, où le prêtre lève la main sur vous

pour vous absoudre, vous êtes en voie d'obtenir le pardon de Dieu ; mais vous ne l'avez pas

encore obtenu. La cause est instruite ; mais la sentence n'est pas prononcée ; vous êtes encore

enchaîné par les liens du péché, et vous ne pouvez, par conséquent, aller communier. Tant que

le confesseur juge à propos de vous différer l'absolution, vous devez vous soumettre avec

humilité à son jugement, et mettre en pratique tous les avis qu'il vous donne pour vous en

rendre digne. Souvent il est nécessaire qu'il vous éprouve pendant quelque temps. Ceux

particulièrement qui ont été dans l'habitude de souiller leur âme par de nombreux péchés sans

cesse renouvelés. Il faut s'y soumettre, prier et demander à Dieu la force de se détacher des

péchés dont ont a du mal à s'en détacher.

D : Que faut-il faire encore pour communier avec fruit ? R : Il faut se purifier, autant que l'on peut, des péchés véniels et de tout attachement déréglé

aux créatures et ne rien négliger de ce qui peut exciter en nous la dévotion et la ferveur.

Il ne suffit pas d'éviter le sacrilège, il faut encore apporter à la réception de l'Eucharistie les

dispositions nécessaires pour qu'elle opère en nous tous ses fruits. Car bien que nous soyons

en état de grâce, il peut se faire que nos communions ne nous soient guère profitables, et

même qu'elles nous deviennent dangereuses, si nous n'avons soin de nous y préparer d'une

manière convenable à la grandeur de cet auguste Sacrement.

Il faut donc :

1°) se purifier, autant que l'on peut, des péchés véniels ;

2°) se purifier de tout attachement déréglé aux créatures ;

3°) ne rien négliger de ce qui peut exciter la dévotion et la ferveur.

Il est plusieurs méthodes pour s'examiner. La meilleure, c'est de parcourir les

commandements de Dieu et de l'Église, les péchés capitaux et les devoirs de son état. On peut

aussi considérer les péchés dont on s'est rendu coupable envers Dieu : voir si on a été exact à

la prière, aux offices, en un mot, aux devoirs de religion. On peut encore examiner les péchés

qu'on a commis par les pensées (doutes contre la foi, jugements téméraires, pensées impures,

mauvais désirs, etc.) ; par les paroles (blasphèmes, jurements, impiétés, médisances,

mensonges, calomnies, etc.) ; par actions (vols, querelles, ivrognerie, etc.) ; par omissions

(négligence à ses devoirs, manquements aux prières, aux offices, etc.). Enfin on peut parcourir

les divers sens extérieurs, qui sont les ouvertures par où la mort du péché s'introduit en nous :

péchés des yeux (regards indécents, spectacles coupables, etc.) ; péchés des oreilles (quand on

écoute avec complaisance les médisances) ; pêchés de la bouche (gourmandise, recherche

immodérée de ses goûts et de ses appétits, etc.) ; péchés du cœur (en aimant les créatures plus

que Dieu, par exemple).

On entend quelquefois certaines personnes dire : « J'ai beau m'examiner, je ne trouve rien ; je

n'ai pas de mémoire. » Hélas ! Il n'arrive que trop que les plus coupables se croient les plus

innocents, tandis que les âmes timorées se trouvent toujours coupables. À force de se

familiariser avec le péché, on ne se rend plus compte que l'ont sert les œuvres du démon, sans

en éprouver aucun regret. Oh ! qu'on a besoin alors d'être éclairé de la grâce d'en haut ! Que si

réellement vous n'avez à vous reprocher aucun péché notable, remerciez-en le Seigneur ;

mais, si vous y réfléchissez bien, que de fautes échappent journellement à votre fragilité !

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Les bons chrétiens, qui veulent se corriger de leurs défauts et marcher fidèlement dans le

chemin de la vertu, ne laissent passer aucun jour sans examiner leur conscience, et ont ainsi

toujours devant Dieu leurs comptes réglés, comme ceux d'un économe exact, qui tient un

journal soigneux de sa gestion. Le moment le plus favorable pour faire cet examen, c'est le

soir, avant d'aller prendre son repos. Il est bon aussi, tous les dimanches, de passer quelques

moments à l'église, devant le saint Tabernacle, pour repasser dans l'amertume de son cœur les

péchés commis pendant la semaine, en demander pardon à Dieu, et prendre les mesures

convenables, pour les éviter la semaine suivante.

D : Comment faut-il faire sa confession ? R : Après avoir fait le signe de la croix, il faut dire : « Mon père, bénissez-moi, parce que j'ai

péché » ; et ensuite réciter le Confiteor (le je crois en Dieu) jusqu'à "mea culpa" en latin, ou

en français, si on ne le sait pas en latin.

Remarquez d'abord qu'en attendant votre tour, il faut bien vous garder de parler, de rire, de

regarder de côté et d'autre, de vous laisser aller en aucune manière à la dissipation. Ne vous

disputez pas non plus pour passer avant les autres ; il vaut mieux attendre un peu de temps,

que de perdre le recueillement nécessaire pour une si sainte action. Vous pouvez employer le

temps fort utilement, en priant le Saint-Esprit de vous faire connaître vos péchés : « Mon

Dieu, donnez-moi les lumières nécessaires pour connaître mes péchés, et la grâce pour les

détester de tout mon cœur, et pour les confesser avec sincérité ; je Vous demande cette grâce,

par les mérites de Jésus-Christ, mon Sauveur, par l'intercession de la Sainte Vierge, de mon

saint Ange Gardien, de mes saints Patrons et de tous les saints. Ainsi soit-il. »

Il faut ensuite examiner votre conscience et rechercher vos péchés ; découvrir si vous avez

manqué à vos devoirs envers Dieu (1er

, 2ème

, 3ème

commandements de Dieu et les

commandements de l'Église) ; à vos devoirs envers le prochain (4ème

, 5ème

, 7ème

, 8ème

, 10ème

commandements de Dieu) ; à vos devoirs envers vous-mêmes (6ème

et 9ème

commandements

de Dieu, péchés capitaux, devoirs d'état).

Il faut enfin regretter vos péchés et en avoir une sincère contrition. Pour avoir la contrition

aussi sincère et parfaite que possible, vous devez réfléchir, méditer sur la bonté de Dieu et sur

ses bienfaits ; sur les souffrances et la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; sur votre misère

et sur votre ingratitude envers Dieu ; sur le Ciel que vous pouvez perdre par un seul péché

mortel, sur le Purgatoire et l'enfer.

Une fois entré au confessionnal, lorsque le moment de commencer votre confession est arrivé,

faites le signe de la Croix et implorez la bénédiction céleste par l'entremise de votre père

spirituel en disant : « Mon père, bénissez-moi, parce que j'ai péché. » Récitez posément et

avec attention le Confiteor jusqu'à mea culpa (ou c'est ma faute, en français) et continuez en

disant : « Je me confesse à Dieu et à vous, mon père. Je ne me suis pas confessé depuis [...] .

J'ai reçu l'absolution (ou je n'ai pas reçu l'absolution) et j'ai fait ma pénitence (ou je n'ai pas

fait ma pénitence) ». (Si vous avez eu le malheur de faire une confession sacrilège, c'est ici

qu'il le faudrait dire et le prêtre vous aiderait à faire une bonne confession). Il est nécessaire

que votre confesseur sache en quel état, lui ou un autre, vous a laissé. Si on vous a refusé

l'absolution et que vous changiez de confesseur, vous êtes obligé de redire à celui auquel vous

vous adressez en dernier lieu, tous les péchés mortels, dont vous vous êtes accusé au

confesseur précédent. Car votre nouveau confesseur ne peut vous absoudre des péchés, que

vous avez déclarés à un autre et qu'il ne connaît pas. Si vous vous rappelez quelques péchés

oubliés à votre confession précédente, c'est encore ici le moment de vous en accuser, car ils ne

vous ont été remis qu'à la condition expresse que vous vous en confesseriez, à la première

occasion. Faites ensuite l'accusation de tous vos péchés en disant avant chaque péché : « je

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m'accuse de [...] ». Quand vous aurez fini l'accusation de vos péchés, dites : « Je m'accuse de

tous les péchés que je pourrais avoir commis, et dont je ne me souviens pas ; j'en demande

pardon à Dieu, et à vous, mon père, pénitence et absolution. »

Faites attention à ces derniers mots, pour ne pas les confondre. Vous demandez pardon à

Dieu, parce que c'est Dieu que vous avez offensé ; quant au confesseur, vous lui demandez

pénitence et absolution, parce que c'est lui qui est le ministre de la réconciliation. Vous

demandez l'absolution, si vous vous êtes préparé à la recevoir, mais toujours avec la plus

grande déférence à la décision de votre confesseur. S'il fait ensuite quelques questions, il faut

y répondre avec simplicité et candeur, puis écouter avec humilité ce qu'il croira devoir être le

plus avantageux au salut de votre âme ; les écouter en silence, et ne pas imiter ceux qui,

presque à chaque mot que leur adresse le confesseur, l'interrompent par ces paroles : Oui, mon

père, oui, mon père ; c'est là une mauvaise habitude que vous devez bien vous garder de

contracter.

Ensuite il faut achever le Confiteor (ou le Je confesse à Dieu, en français) à partir du mea

culpa jusqu'à la fin.

Écoutez ensuite attentivement la pénitence et les conseils que le confesseur vous donne et,

pendant qu'il prononce l'absolution, vous direz l'acte de contrition parfaite du mieux que vous

le pourrez.

Après avoir quitté le confessionnal, vous devez faire sans retard la pénitence que le confesseur

vous a donnée.

Vous devez remercier Dieu de son pardon et dire quelques prières d'Action de grâces.

Recommandez-vous à la Sainte Vierge, à saint Joseph, à votre Ange Gardien et à vos saints

Patrons.

D : Celui qui, se croyant de bonne foi en

état de grâce, communierait avec un

péché mortel, commettrait-il un

sacrilège ? R : Non, il ne commettrait pas un

sacrilège, pourvu qu'il ne conservât aucune

affection au péché mortel.

Celui qui, se croyant de bonne foi en état

de grâce, s'approcherait de la table sainte

avec un péché mortel pour lequel il ne

conserverait aucune attache ne commettrait

pas un sacrilège. Dans ce cas, le sacrement

de l'Eucharistie effacerait d'abord en lui le péché dont son âme se trouve souillée, et produirait

ensuite tous ses autres effets. Il en serait de même à l'égard de celui qui, ne pouvant se

confesser, et croyant avoir la contrition parfaite avec le vœu du sacrement de pénitence,

communierait avec la seule attrition. Toutefois, il doit se confesser dès que possible.

D : Quelles sont les autres dispositions de l'âme requises pour s'approcher de la

Communion ?

R : Il faut s'en approcher avec une foi vive, une espérance ferme, une charité ardente, une

humilité profonde, et une reconnaissance parfaite.

Voilà les vertus qui doivent orner votre âme pour recevoir la communion. Expliquons

chacune de ces dispositions :

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1°) une foi vive : il faut être instruit sur les principaux mystères de notre sainte Religion, et

les croire fermement. Il faut être instruit sur le mystère de la sainte Eucharistie auquel on

participe en cette circonstance heureuse. C'est pour exprimer vos sentiments de croyance sur

ce mystère ineffable, que vous devez connaitre les actes de foi, d'adoration, d'humilité, de

contrition, d'espérance, d'amour et de désir que vous trouverez dans votre missel. Prononcez-

les donc avec la persuasion et la conviction la plus intime.

2°) une ferme espérance : espérez en Dieu ; ayez confiance en Lui. Quand Il daigne se

donner Lui-même à vous, que n'avez-vous pas droit d'en attendre ? Oui, vous avez alors le

gage le plus assuré de votre éternelle félicité. Avec cela pourriez-vous manquer d'espoir en sa

bonté ? Parlez-lui donc alors, comme à l'ami le plus tendre et le plus généreux ; c'est alors

surtout qu'Il vous offre et qu'Il vous donne les moyens les plus efficaces pour arriver au ciel

qu'Il vous a promis.

3°) une charité ardente : à la communion nous recevons le Dieu de toute charité ; il s'unit à

nous de la manière la plus intime. La Charité doit donc s'exalter en nous avec la plus vive

ardeur dans ces circonstances heureuses.

a) Avant la communion, en désirs empressés ;

b) Pendant et après la communion, quand vous possédez ce Dieu d'amour, quel est le

cœur qui n'en serait pas consumé ?

4°) Humilité profonde : qui sommes-nous et quel est Celui que nous recevons ? Deux

considérations bien propres à nous humilier et à nous confondre, dans une circonstance où

nous devons remarquer une si grande différence ! D'un côté le Dieu unique, si saint, si

parfait ; de l'autre, une créature si imparfaite, si coupable de tant de péchés.

5°) reconnaissance parfaite : Dieu vient à vous avec tous les biens dont il est la source. À

cette pensée, et avant même de l'avoir reçu, nous devons être saisis d'amour et de

reconnaissance ; mais cette reconnaissance doit être effective par une générosité réciproque et

sans réserve de votre part. C'est un retour que vous devez à la généreuse libéralité de Dieu qui

se donne à vous. Voilà pourquoi on place un acte d'offrande après la communion.

Après vous être ainsi offert et donné à Dieu pour gage de votre reconnaissance, il faut être à

Lui pour toujours ; il faut aussi que votre communion soit suivie d'une résolution sincère et

inébranlable de ne plus jamais l'abandonner : c'est une suite naturelle de l'offrande que vous

venez de lui faire. Non, ce n'est pas pour un moment que vous vous donnez au Seigneur à la

communion ; c'est pour toujours, puisque Lui se donne à vous pour toujours, puisque c'est

pour vous rendre heureux dans l'éternité ; c'est aussi jusqu'à la fin de votre vie, jusque dans

l'éternité, que doivent s'étendre vos résolutions.

En un mot, quand vous aurez le bonheur de communier, que vos cœurs soient tous pénétrés de

foi, d'amour, de confiance, d'humilité, de respect, de vénération, de reconnaissance, de

générosité, d'une résolution ferme et inébranlable d'être désormais tout en Dieu, tout à Dieu,

pour le temps et pour l'éternité. Telles doivent être les dispositions d'une belle âme

chrétienne ; unie à la Divinité, elle doit se transformer en un autre Jésus-Christ ; mais cette

action est si sainte et si vénérable que le corps même doit s'y préparer.

D : Quels actes dois-je faire avant et après la communion ? R : Les actes que nous trouvons dans notre missel sont les suivants :

Acte de foi. — Mon Dieu, je crois fermement que votre Corps, votre Sang, votre Âme et votre Divinité sont en ce

divin Sacrement ; je le crois, ô mon Seigneur, parce que vous l'avez dit et que vous êtes la Vérité même.

Acte d'adoration. — Mon Dieu, je vous adore en ce divin Sacrement, et je vous reconnais pour mon Créateur et

mon souverain Seigneur.

Acte d'humilité. — Mon Dieu, je ne suis pas digne de vous recevoir, mais dites seulement une parole et mon âme

sera guérie.

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Acte de contrition. — Seigneur, j'avoue que je vous ai souvent offensé. J'en ai un profond regret. Je vous en

supplie, pardonnez-moi mes infidélités et mes offenses ! Accordez-moi la grâce de ne plus retomber dans le péché

et d'en fuir les occasions. Je veux sincèrement réparer mes fautes, et en faire pénitence.

Acte d'espérance. — Mon Dieu, j'espère que par le moyen de cet adorable Sacrement, vous me préserverez du

péché et que vous me donnerez la gloire du Paradis.

Acte d'amour. — O mon Jésus, je vous aime de tout mon cœur, et par dessus toutes les créatures, parce que

vous êtes infiniment bon envers nous et que vous vous donnez tout entier, comme nourriture de nos âmes dans le

saint Sacrement de l'Autel.

Acte de désir. — Venez, ô mon divin Jésus, Sauveur des âmes, venez prendre possession de mon âme : je souhaite

ardemment de m'unir à vous. Venez, doux Médecin des âmes !

En recevant la sainte Hostie, dites : « MON Sauveur Jésus-Christ, bénissez ma langue, afin

que jamais elle ne vous offense ; mais qu'elle vous loue éternellement. »

Après la Sainte Communion :

Acte d'adoration. — Mon Seigneur Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, je vous adore reposant dans mon pauvre

cœur : daignez-y régner à jamais.

Acte d'amour. — Ô mon aimable Sauveur, je vous promets de vous aimer et de vous servir toujours ; je ne puis

rien sans votre grâce, mon cœur est froid et insensible ; enflammez-le d'amour pour vous, et de zèle pour votre

service.

Acte de remerciement. — Mon Dieu, je vous remercie de tout mon cœur de m'avoir accordé cette grande grâce,

de vous donner entièrement à moi.

Acte d'offrande. — Ô mon très doux Jésus, je me donne tout à vous et pour toujours, comme vous vous êtes

donné tout à moi.

Acte de demande. — Mon Dieu, je vous demande toutes les grâces dont j'ai besoin, et plus particulièrement la

grâce de ne vous offenser jamais par le péché mortel.

Pour recevoir tous les fruits de la sainte communion, il faut être dans la volonté sincère de ne

commettre aucun péché véniel de propos délibéré, et s'exciter à une grande dévotion au

moment de la communion. Le péché véniel ne rendant pas l'homme ennemi de Dieu, la

communion que fait celui qui en est chargé n'est pas une communion indigne ; mais il est

certain que celui qui reçoit le corps de Jésus-Christ dans une âme plus pure reçoit une plus

grande abondance de grâces. C'est donc une pratique salutaire, importante, et que l'on ne doit

pas négliger, de se confesser, avant la communion, de tous ses péchés véniels ; et si, en

communiant, on conservait de l'affection pour quelque faute légère, si on n'avait pas la

volonté sincère de n'en commettre aucune de propos délibéré, on ne recevrait pas la plénitude

des grâces attachées à la réception du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Il faut donc, pour

recueillir tous les fruits de la sainte communion, être exempt de l'affection à tout péché

véniel : il faut, de plus, s'exciter, au moment de la communion, à une grande dévotion, à une

ardente ferveur, à une piété tendre et affectueuse, à un vif amour pour Jésus-Christ, et à un

désir profond de le recevoir et de s'unir à

Lui par le Sacrement.

D : Est-il nécessaire de prononcer ces

actes ? R : Non, il suffit de bien les faire de cœur.

Il n'est pas nécessaire de prononcer de

bouche ces actes avant la communion, il

suffit de bien les faire de cœur ; c'est-à-dire

qu'il suffit que vous ayez, au fond du

cœur :

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1°) les sentiments d'une foi ferme qui vous montre Jésus-Christ dans la sainte eucharistie

d'une manière plus certaine que si vous le voyiez de vos propres yeux ;

2°) une profonde humilité, en considérant votre infinie bassesse et la majesté infinie de Celui

qui va se donner à vous ;

3°) un vif repentir, au souvenir de vos péchés, qui vous rendent si indignes de vous unir au

Saint des saints ;

4°) un ardent amour pour un Dieu qui se prépare à vous donner une preuve si touchante de

son amour et de sa tendresse ;

5°) un extrême désir de vous unir à ce divin époux de votre âme, et de ne plus vivre que par

Lui et pour Lui.

D : Convient-il de faire des prières vocales au moment de la communion ? R : Non, au moment de la communion, l'âme seule doit être occupée de cette grande action.

Il faut, au moment de communier, que la bouche se taise ; le cœur seul doit parler, et, sur les

ailes d'une sainte liberté, prendre un noble essor pour aller se reposer en Jésus-Christ et goûter

combien Il est doux à ceux qui l'aiment.

D : Quelles sont les dispositions qui regardent le corps ? R : Les dispositions qui regardent le corps sont d'être à jeun, c'est-à-dire de n'avoir ni bu ni

mangé depuis une heure avant la messe, et d'avoir un extérieur modeste et recueilli.

La première disposition du corps, nécessaire pour communier dignement, est de s'abstenir de

manger et de boire une heure avant de communier.

La seconde disposition du corps nécessaire pour communier dignement, c'est d'avoir un

extérieur grave et recueilli ; un extérieur dissipé, un air évaporé, seraient une véritable insulte

faite à Jésus-Christ, et annonceraient qu'on est bien peu pénétré de la grandeur de l'action que

l'on va faire, et qu'on en sent bien peu la sainteté et l'importance. Quant aux vêtements, ils

doivent être propres et décents, c'est-à-dire qu'il ne doit s'y trouver ni négligence, ni vanité, ni

rien qui soit contraire aux règles de la pudeur et de la modestie. Pour les femmes, pas de

pantalon, mais une jupe ou robe décente qui couvre les bras et les genoux. Elles doivent porter

une mantille ou toute autre chose couvrant la tête. Pour les hommes, pas de pantalon court ou

mi-long, ni chemise à manches courtes.

D : Ne peut-on jamais communier sans être à jeun ? R : On peut communier sans être à jeun, en cas de maladie, quand on est en danger de mort,

c'est ce que l'on appelle communier en viatique.

S'il est un moment dans la vie où la communion soit ordonnée, c'est certainement le dernier de

tous, puisque c'est celui où elle est le plus nécessaire. Dans ce dernier combat où, affaiblie par

la maladie, l'âme est en même temps plus vivement attaquée par l'ennemi du salut, elle a plus

que jamais besoin de se munir du Pain des forts, et de recevoir comme son bienfaiteur le Dieu

qu'elle va bientôt contempler comme son Juge. Aussi est-ce une pratique très-ancienne, dans

l'Église catholique, de porter la communion aux malades ; et le saint concile de Trente a statué

que cette coutume, tout à la fois et nécessaire et salutaire, serait suivie avec la plus grande

exactitude.

Lorsqu'un fidèle est en danger de mort, il peut communier sans être à jeun, et après avoir pris

ce que le médecin a jugé lui être utile ; c'est ce qu'on appelle communier en viatique. Viatique

signifie les provisions dont un voyageur se munit pour le cours de son voyage : on donne ce

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nom à la communion administrée aux fidèles qui sont en danger de mort, parce qu'elle les

soutient et les fortifie dans le voyage du temps à l'éternité.

D : Y a-t-il obligation de porter ostensiblement le saint viatique aux malades ? R : Oui, excepté dans quelques circonstances extraordinaires.

Le Rituel romain dit expressément que le prêtre doit porter le saint sacrement aux malades,

non pas en cachette, mais d'une manière ostensible et avec les solennités requises, sauf dans le

cas où il s'agit d'administrer ce sacrement à un fidèle qui est en grand danger, et dont les

parents impies, tout en tolérant qu'un prêtre s'approche du malade, s'opposent absolument à ce

qu'on ne fasse aucune cérémonie religieuse dans la maison.

D : Est-ce un grand malheur d'être privé du saint viatique ? R : Oui, et l'on ne doit rien négliger pour en préserver les moribonds.

C'est un grand malheur d'être privé, par sa faute, du saint viatique, et de paraître devant son

Juge sans avoir purifié son âme de toutes souillures. Mais comme les malades, accablés par la

douleur, ignorent leur état et ne songent pas à demander les secours de l'Église, c'est à leurs

parents ou à leurs amis de leur procurer cette consolation et ce bonheur. Cependant on se

laisse souvent aveugler par une fausse tendresse ; et pour ne pas contrister celui qu'on prétend

aimer, on l'expose de sang-froid à un grand danger pour son âme. Si l'on était vraiment

chrétien, si l'on avait la foi, on ne négligerait rien pour faciliter à ceux qu'on chérit

l'accomplissement d'un devoir si important et si indispensable.

D : doivent faire les fidèles lorsqu'on porte le saint viatique à un malade ? R : Ils doivent prier pour le malade à qui le prêtre porte le saint viatique.

Les fidèles doivent adresser au Ciel, pour le malade que l'on va administrer, des prières

ferventes, afin qu'il reçoive de la divine miséricorde toutes les grâces dont il a besoin. Ce n'est

point, sans doute, une obligation ; mais cette charitable pratique envers le prochain est une

œuvre très-méritoire pour celui qui le fait.

D : Que faut-il faire quand on est prêt à communier ? R : Il faut d'abord entendre la messe avec toute la dévotion et toute la piété dont on est

capable.

C'est par la communion que Jésus-Christ nous applique les effets du sacrifice qu'il renouvelle

chaque jour au milieu de nous ; c'est aussi par la communion que nous sommes incorporés à

la victime immolée sur l'autel en signe de notre réconciliation avec Dieu. Ainsi la communion

est la conclusion et le fruit du sacrifice. Aussi l'esprit de l'Église, c'est-à-dire son intention,

son désir, est-il que l'on entende la messe avant de communier, et il n'y faut point manquer, à

moins qu'on n'en soit empêché par

infirmité ou par quelque autre bonne

raison.

D : À quel moment de la messe doit-on

communier ? R : Immédiatement après la communion

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du prêtre, afin de s'unir davantage à l'action du saint Sacrifice de la messe.

Les fidèles offrent, avec le prêtre, le saint Sacrifice de la messe ; il est donc dans l'ordre qu'ils

y participent en même temps que lui. C'est donc immédiatement après la communion du

prêtre qu'il faut se présenter à la table sainte.

Après donc que le prêtre a communié, le diacre, aux messes solennelles (et, aux messes non

solennelles, le répondant), récite le Confiteor au nom de ceux qui désirent participer aux

saints mystères, afin qu'ils renouvellent publiquement les sentiments de douleur et de

componction dont ils doivent être pénétrés.

Le Confiteor terminé, le prêtre se tourne vers ceux qui doivent communier, et dit : « Que le

Dieu tout-puissant ait pitié de vous, et que, vous ayant pardonné vos péchés, il vous conduise

à la vie éternelle. »

On répond alors : « Amen ».

Le prêtre ajoute : « Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux vous accorde l'indulgence,

l'absolution et la rémission de tous vos péchés. »

On répond encore : « Amen ».

Puis, tenant de la main gauche le ciboire, et de la main droite une des hosties consacrées, qu'il

élève un peu, il dit : « Voici l'agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde » ;

puis on dit trois fois, en se frappant la poitrine : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous

entriez en moi, mais dites seulement une parole et mon âme sera guérie », afin d'exciter en

nous les sentiments de foi, d'humilité et de confiance dont nous devons être pénétrés en ce

moment.

D : Comment doit-on recevoir la sainte communion ? R : La sainte communion doit être reçue avec respect, car elle contient Notre-Seigneur Jésus-

Christ avec son Corps, son Sang, son Âme humaine et sa Divinité. La meilleure façon

d'exprimer ce respect est de recevoir la sainte communion sur la langue, de la main du prêtre,

et à genoux.

Le concile de Trente a défini comme étant un Dogme de foi, que « le Christ est tout entier

sous l'espèce du pain et sous la moindre parcelle de cette espèce » (Sess. 13, ch. 3). Cette

Vérité est donc un Dogme de foi : le Christ, qui est Dieu, est présent sous la moindre parcelle

eucharistique. Il n'est donc pas permis de prendre l'hostie dans la main, car ce Pain consacré

est le Christ Lui-même ! Nous devons donc l'accueillir respectueusement — c'est-à-dire à

genoux, et non debout en traitant d'égal à égal avec Dieu — en prenant soin de ce divin Corps

qui vient habiter en nous.

Enfin, sachez que lorsqu'on n'a pas d'autre choix que d'assister à une célébration selon le rite

moderniste, NUL NE PEUT IMPOSER AU FIDÈLE LA COMMUNION DANS LA MAIN !

Car les règles énoncées dans l'instruction Memoriale Domini et tous les textes qui s'y réfèrent

impliquent partout et toujours la pleine liberté de recevoir la communion sur la langue. Mais,

en France particulièrement, de nombreux clercs obligent les fidèles, spécialement aux enfants,

désirant communier sur la langue à le faire dans la main. C'est pourquoi il faut préciser ici que

tous les textes traitant de ce sujet soulignent la nécessaire liberté qui doit être laissée aux

fidèles. Citons-en deux seulement :

La Note du conseil permanent de l'épiscopat français, publiée à l'issue de sa réunion du 17 au

19 juin 1969 donne comme première norme pour la communion dans la main ce qui suit :

« La nouvelle manière de communier ne devra pas être imposée d'une manière qui exclurait

l'usage traditionnel. Il importe notamment que chaque fidèle ait la possibilité de recevoir la

communion sur les lèvres, là où sera concédé légitimement le nouvel usage et lorsque

viendront communier en même temps d'autres personnes qui recevront l'hostie dans la main. »

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La Notification de la Congrégation pour le culte divin du 3 avril 1985 rappelle de son côté :

« On n'obligera jamais les fidèles à adopter la pratique de la communion dans la main, mais

on laissera chacun pleinement libre de communier de l'une ou l'autre façon. »

Obliger quelque fidèle à communier dans la main constitue donc un abus d'autorité

caractérisé : ce qui est confirmé par la réponse de la Congrégation pour le culte divin à une

question posée sur ce point en 1999 (Bulletin de la Congrégation pour le culte divin et la

discipline des sacrements, mars-avril 1999) : « Ceux qui obligent les communiants à recevoir

la sainte communion uniquement dans la main comme ceux qui refusent aux fidèles de

recevoir la communion dans la bouche dans les diocèses qui ont cet indult agissent donc

contre la règle. »

Au moment de communier, donc, chaque fidèle s'avance humblement, avec respect et les

mains jointes sur la poitrine vers la table de communion où il s'agenouille en signe de respect

envers Celui qu'il va recevoir. Le prêtre distribue l'eucharistie, et, faisant un signe de croix

avec la sainte hostie, il la met sur la langue de chacun, en disant : « Que le Corps de Jésus

garde votre âme pour la vie éternelle. Ainsi soit-il. ». Une fois que le fidèle a reçu Notre

Seigneur, il doit regagner sa place et se recueillir profondément. L'hostie ne doit pas être

mâchée, mais il faut la laisser s'humecter un peu puis l'avaler entière.

Il est rare que cela arrive, mais chaque fidèle doit savoir que si le prêtre s'aperçoit, en donnant

la communion, que le nombre des hosties contenues dans le ciboire est inférieur à celui des

personnes qui se sont présentées à la table sainte, il peut en diviser quelques-unes en plusieurs

parties pour que chacun puisse communier. Le fidèle n'a donc pas à s'en inquiéter, car comme

nous venons de le dire plus haut, Jésus est tout entier dans la moindre parcelle d'hostie.

D : La communion fréquente est-elle un remède contre la rechute ? R : La communion fréquente est un remède efficace contre la rechute.

À chaque communion bien faite sont attachées les grâces les plus précieuses et les plus

abondantes. Or, à l'aide de ces grâces, il devient facile de résister aux attaques de l'ennemi du

salut, et d'éviter les pièges qu'il pourrait nous tendre. D'ailleurs, quand on communie souvent,

les tentations deviennent beaucoup plus rares. « Parce que, dit saint Cyrille de Jérusalem,

lorsque les démons voient le sang de Jésus-Christ circuler dans nos veines, ils prennent la

fuite ; tandis qu'à la vue de ce même sang, les Anges s'empressent de venir à nous. »

Enfin, celui qui communie souvent est nécessairement un homme qui met en pratique cette

recommandation du divin Maître : « Veillez et priez, afin de ne point entrer en tentation »

(Matth. XXVI, 41). La pensée qu'il vient de recevoir Dieu, qu'il porte en lui-même le Saint des

saints, ne peut que lui inspirer une vive horreur pour le péché, et par là même il évite avec le

plus grand soin tout ce qui pourrait déplaire à Celui qui s'est montré si bon et si généreux à

son égard.

C'est donc avec raison que depuis toujours tous les

saints ont regardé la communion fréquente comme

un remède efficace contre la rechute.

D : Peut-on communier autrement que

sacramentellement ? R : Oui, on peut aussi communier spirituellement.

Pour ce faire, il faut avoir un grand désir de recevoir

Notre-Seigneur dans notre cœur, et s'y préparer

comme si on devait communier sacramentellement.

Page 17: DEMANDE : Qu'est-ce que la Communion ? RÉPONSE : … · 2018. 4. 20. · D : Qu'est-ce que communier ? R : Communier, c'est recevoir le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de

Communier spirituellement, c'est s'unir à Jésus-Christ présent dans l'eucharistie, non pas en le

recevant sacramentellement, mais par un désir procédant d'une foi animée par la charité.

Si vous ne pouvez communier tous les jours ou presque tous les jours, au moins faites souvent

la communion spirituelle, et n'en doutez pas, votre cœur en retirera les plus grands fruits.

Voici donc comment la pratiquer :

Une à plusieurs fois par jour, selon l'attrait que vous en éprouverez, recueillez-vous en esprit,

en vous mettant en la présence de Dieu ; faites un acte de contrition sur tous vos péchés ; puis,

considérant combien il est heureux d'être uni à Jésus dans le sacrement de son amour, désirez

ardemment qu'Il vienne à vous, en disant du fond du cœur une prière ; et tandis que vous lui

adressez cette oraison, figurez-vous que votre Ange Gardien vous apporte l'Hostie sainte pour

vous communier ; recevez-la, et gardez précieusement Jésus au dedans de vous, comme si en

effet vous l'aviez reçu ; faites ensuite votre Action de grâces, puis retournez à vos occupations

toute recueillie et unie à Dieu, comme au sortir de la communion. Si vous pratiquez ce pieux

exercice une ou plusieurs fois par jour, alors que vous ne pouvez vous rendre quotidiennement

au saint Sacrifice de la messe, votre âme obtiendra de Dieu des grâces analogues à celles de la

communion sacramentelle.

RÉCAPITULATION PRATIQUE

1°) Formez-vous une grande idée de la communion et des dispositions qu'il faut apporter à

cette action divine.

2°) Apportez-y toujours bien soigneusement les dispositions nécessaires.

3°) Souvenez-vous que les plus importantes sont celles de l'âme, l'état de grâce, la foi,

l'espérance, la charité, l'humilité, le respect, la vénération, la reconnaissance, la générosité,

l'offrande, la fermeté, la constance dans vos bonnes résolutions.

4°) Ne négligez pas les dispositions du corps, surtout la modestie et le recueillement, et

souvenez-vous que ce serait un sacrilège de communier après avoir pris la moindre goutte

d'eau.

5°) Passez saintement la journée de votre communion et conservez-en les fruits précieux ; ne

chassez pas de vos cœurs le divin Sauveur qui y est entré avec tant de bonté.

6°) Demandez tous les jours au Bon Dieu la grâce de bien faire votre communion et de ne

jamais profaner dans tout le cours de votre vie cet adorable sacrement.

7°) Pénétrez-vous d'une grande estime pour les heureux effets de la communion, et en

conséquence ayez une sainte faim de ce Pain de vie.

8°) Tremblez à l'aspect d'une communion sacrilège qui anéantirait ces effets et qui ne serait

qu'une profanation détestable de cet auguste sacrement.

9°) Soyez fidèles au précepte qui vous oblige de vous approcher de la table sainte avec de

bonnes dispositions.

10°) Communiez souvent, et faites-le bien ; suivez en cela l'avis d'un sage directeur spirituel.

11°) Demandez à Dieu la grâce de faire toujours un digne usage de la sainte Eucharistie.

TRAITS HISTORIQUES

Saint Dom Bosco. — Ce saint prêtre avait un moyen d'éducation tout nouveau : ne pas punir

le mal, mais l'empêcher de se commettre.

Et pour cela il employa trois moyens surnaturels :

- la communion fréquente ;

- la confession fréquente ;

- la dévotion à la Sainte Vierge (Notre Dame Auxiliatrice).

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Les fruits furent merveilleux : 200.000 garçons dont la plupart étaient des voyous ou des

vagabonds, sont devenus de bons chrétiens et même 6.000 d'entre eux devinrent de saints

prêtres.

Le secret de Dom Bosco. — Saint Jean Bosco, si connu pour ses œuvres d'orphelins et

d'enfants abandonnés, recevait de fréquentes visites ; il reçut un jour celle d'un ministre

anglais qui voulait voir par lui-même les institutions de ce saint prêtre. Il fut stupéfait du bon

esprit qui régnait dans ces établissements, et en partant il demanda à Dom Bosco quel était le

secret d'une discipline aussi admirable. « Sans doute, dit-il, vous êtes obligé d'employer des

corrections corporelles ? » — « Jamais ! répliqua Dom Bosco ; notre secret se trouve dans la

réception fréquente des sacrements. » La sainte Communion est un préservatif efficace contre

le péché mortel. « Celui qui mange de ce pain, dit Jésus-Christ, ne mourra pas », c'est-à-dire

qu'il n'éprouvera pas la mort de l'âme. Il est d'ailleurs naturel que le démon soit chassé de là

où Dieu a sa demeure habituelle.

La communion est l'union la plus parfaite entre nous et notre Seigneur. — Quand vous

communiez, vous mangez le Corps de notre Seigneur, présent dans la sainte Hostie, sous

l'espèce du pain, et Jésus devient vraiment la nourriture de votre âme ! Quand vous avez reçu

Notre Seigneur dans la sainte Communion vous pouvez dire : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est

Jésus qui vit en moi »

La communion spirituelle d'un condamné. — Un condamné à mort, admis à la confession,

mais privé de la communion, se prosterna devant le Saint Sacrement et dit : « Seigneur Jésus,

vous êtes ici présent sous les apparences du pain ; mon âme vous désire, mais je ne puis vous

recevoir réellement, venez donc en moi d'une manière invisible : vous êtes tout-puissant et

vous pouvez le faire. » Agissez de même et vous communierez spirituellement. Il n'est donc

pas difficile de communier spirituellement : il suffit de se recueillir un instant, de se

transporter en esprit devant le tabernacle et de dire : « Seigneur Jésus, descendez dans mon

cœur. »

Les deux hôpitaux. — II y avait autrefois à Tolède, en Espagne, deux hôpitaux : dans l'un on

guérissait les maladies graves, dans l'autre, on fortifiait les convalescents pour les préserver

d'une rechute. — Notre Seigneur, le médecin de nos âmes, poursuit le même but dans la

Pénitence, où il sauve les pécheurs de la mort, et dans la communion, où il préserve les justes

du péché.

Le matelot mourant et le pilote. — Un matelot mourant avait reçu les derniers sacrements

et devint d'une humeur très sereine. « Je suis prêt, disait-il, pour la grande traversée. » — « Et

pourquoi, dit le prêtre, êtes-vous dans ces sentiments de tranquillité et de joie ? » — « Mais

parce qu'il n'y a rien à craindre ; j'ai ici un excellent pilote. » Et en disant cela, il montrait son

cœur. — Le chrétien muni du viatique ressemble à un voyageur pourvu de toutes les

ressources nécessaires.

Un communiant accompagné dans la rue par deux enfants de chœur. — Saint Philippe

de Néri éprouvait une vive douleur à la vue d'un homme qui après la communion s'éloignait

presque immédiatement. Un jour, le saint appela deux enfants de chœur et leur dit : « Allumez

vite ces deux flambeaux et accompagnez cet homme. » Ce cortège fit sensation dans la rue : à

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la vue des personnes qui le regardaient, notre homme se retourna et apercevant ces deux

acolytes, il leur dit : « Que faites-vous là ? » — « Monsieur le curé nous a dit de vous

suivre ». Aussitôt il revint à l'église et demanda à saint Philippe ce que cela signifiait. « Mais,

répondit celui-ci, j'ai fait ce que vous avez omis de faire ; j'ai fait rendre à Celui qui était dans

votre cœur les honneurs que vous ne lui avez pas rendus ». Le coupable tout confus se remit à

genoux pour faire son Action de grâce, qu'il n'omit plus jamais, et à laquelle il consacra

désormais un quart d'heure, ce que devraient toujours faire tous les communiants.

PRIÈRES

Seigneur Jésus qui avez dit à vos apôtres : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix »,

oubliez mes péchés pour ne considérer que la foi de votre Église et daignez, selon votre

volonté, lui donner la paix et l'unité ; vous qui étant, Dieu, vivez et régnez dans tous les

siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Faites, Seigneur, que je garde dans un cœur pur ce que ma bouche a reçu, et que cette

offrande temporelle devienne pour moi un remède éternel. Puissent votre Corps que j'ai pris

me pénétrer intimement ; et faites qu'il ne demeure en moi aucune souillure de péchés alors

que j'ai été réconforté par des sacrements purs et saints ; vous qui vivez et régnez dans les

siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Ô, Seigneur Jésus, comme je ne puis Vous recevoir maintenant dans Votre Présence

sacramentelle, je Vous supplie de venir spirituellement dans mon âme pour m'enrichir de

Votre sainte Grâce et faire de moi Votre véritable héritage pour toujours.

Ô Jésus vivant en Marie, venez et vivez en moi, dans l'esprit de Votre Sainteté, dans la

plénitude de Votre Puissance, en communion avec Vos Mystères, dans la perfection de Vos

Voies.

Ô mon Divin Sauveur, donnez à mon âme une Foi ferme et vivante, une confiance sans

bornes, une parfaite humilité, un regret constant pour mes péchés, une totale soumission à

Votre divine volonté et un amour parfait en union avec Vous de cœur et d'esprit.

Ô Très Saint Sacrement, Ô Sacrement Divin, que toute louange et grâce vous soient rendues à

tout instant.

Seigneur Jésus, je Vous remercie pour toutes les bénédictions et grâces que Vous m'avez

données par cette Communion Spirituelle.