DEUXIÈME EDITION DE LA CONFÉRENCE MINIÈRE SUR LA BONNE GOUVERNANCE ET LA TRANSPARENCE

DEUXIÈME EDITION DE LA CONFÉRENCE MINIÈRE SUR LA BONNE GOUVERNANCE ET

LA TRANSPARENCEGoma-les 24 et 25 Mars 2014.

Panel 5: Coopération et stabilité régionale grâce à l’exploitation des ressources naturelles transfrontalières.

ETAT DE LIEUX DE LA RECHERCHE PÉTROLIÈRE ET GAZIÈRE DANS LE LAC

KIVU

Par Emmanuel NDIMUBANZI

ARTICULATIONI. Présentation générale et réserves gazières

du lac KIVUII. Recherches pétrolièresIII. Contrats gaziersIV. Opportunités de développementV. Risques d’une explosion cataclysmique du

CO2

VI. Législation sur les hydrocarburesVII. Dispositifs mis en place pour la gestion

partagée des ressources transfrontalièresVIII.ConclusionIX. Remerciements

I. PRESENTATION GENERALE DU LAC KIVUI.1. LOCALISATION

Lac Kivu:- Transfrontalier RDC-

RWANDA- Coordonnées

géographiques: Latitude S1°34’30’’ et 2°30’

Longitude E28°50’ et 29°23’

- Superficie: 2400Km2

- Profondeur max: 485m- Volume d’eau : 580 m3 - Exutoire: Rivière RUZIZI

avec deux centrales hydro-électriques RUZIZI I ( 28 MW) et RUZIZI II (44 MW.); deux projets RUZIZI III ( 145 MW) et RUZIZI IV (205MW)

I. PRESENTATION GENERALE DU LAC KIVU

I.1. BATHYMÉTRIE La profondeur maximale (485m) du lac se trouve au Nord-Ouest, du côté congolais .La pente sur la rive Nord est trop brutale: par endroits on atteint une profondeur de 300m à moins de 20m de la rive.


I.2. UNE PARTICULARITÉ UNIQUE.De nombreuses recherches effectuées depuis 1937 ont prouvé la présence à l’état dissout, dans le lac Kivu, de quantités suivantes de gaz:- 250 Milliards de m3 de gaz carbonique (CO2),- 55 Milliards de m3 de gaz méthane (CH4)* ,-5 Milliards de m3 d’azote,- Des traces de nombreux autres gaz.

*N.B: Ces réserves de méthane quoique importantes au niveau sous-régional, ne sont pas énormes car, par exemple inférieures aux exportations, pour une seule année, de l’Algérie (plus de 80 Milliards de m3/an ) ou de l’Egypte (58,9 Milliards de m3/an).Cependant il y aurait des réserves gazières environ 120 fois plus importantes au N-W du lac KIVU (Prof. Albert ONGENDANGENDA).

I. PRESENTATION GENERALE DU LAC KIVUI.4. RESERVES DE GAZ MÉTHANE (CH4).

(*) Sur base des mesures effectuées par le BGR (fév.1982)(**) Calculs basés sur les données (TIETZE 1978) sur la concentration des gaz et les cartes bathymétriques établies par CAPART (1960) et LAHMEYER & OSAE (1998) (décembre 2000).(***) A l’aide de la carte bathymétrique réalisée en 1998 par LAHMEYER et OSAE (Juin 2003) SAARBERG-INTERPLAN.Dr Klaus TIETZE (2000).

Etude CH4 Total en

milliards Nm3

CH4 Exploitable

en milliards Nm3

OBSERVATION

SAARBERG INTERPLAN (*)

58,5 50 Degré de certitude des chiffres ± 10%

Dr Klaus TIETZE (**)

55 39-45

Michel HALBWACHS (***)

54 29,6-31,5


I.5. DISTRIBUTION HORIZONTALE DE GAZ MÉTHANE (CH4).

La distribution horizontale du gaz dans les eaux du lac Kivu n’est pas uniforme.5

Source: Prof Michel HALBWACHS, Exploitation du Méthane du lac Kivu, Projet de station pilote, Data environment , Juin 2003, p.19.


I.6. FRONTIÈRE RWANDA-RDC Régie par l’Arrangement de 1910 entre la Belgique et l’Allemagne,

S’étend sur une longueur de 213 Km, dont 102 Km de frontière terrestre et 111 Km de frontière lacustre (lac Kivu) et aquatique (rivière Ruzizi).

La frontière terrestre a été exécutée à l’époque coloniale par la pose des bornes, mais celles-ci sous une forme provisoire de simples amas des pierres.

Quant à la frontière sur le lac Kivu, l’arrangement précité a fait une distribution des îles du lac, mais le reste de la frontière n’a été ni démarquée ni matérialisée.


I.6. FRONTIÈRE RWANDA-RDC (suite) Une commission mixte permanente a été mise en

place entre les deux pays. Elle s’est déjà réunie pour fixer, marquer et borner de commun accord, avec des techniques adéquates, la frontière terrestre et aquatique.

Si cette frontière sur le lac Kivu est assez floue, aucun incident à ce sujet entre la RDC et le Rwanda n’est à déplorer à ce jour (contrairement par exemple au cas GATUMBA et RUKWANZI).


I.7. Répartition du gaz entre le RWANDA et la RDC.

Cette frontière partage équitablement le gisement gazier du lac Kivu entre la RDC et le Rwanda, comme le montre la carte de la figure ci-contre.

Source: TEMADAG OM BIOFUELS,

KivuØen-Verdens StrØrste naturlige

radnetank, Nov. 2009, p.10

II. RECHERCHES PETROLIERES SUR LE LAC KIVU

Côté RDC: inexistantes

Côté Rwanda: Essais sismiques et magnétiques depuis 2008 par VANOIL ENERGY Ltd., une société américaine.

III. CONTRATS GAZIERS SUR LE LAC KIVU.

III.1. Côté RDCA notre connaissance, il n’y a pas, à l’heure qu’il est, de contrats gaziers signés sur le lac Kivu, côté RDC.Des sources diverses renseignent qu’il y a quelques acteurs qui seraient dans la course pour obtenir des contrats, dont:

A. KIVU LAKE ENERGY CORPORATION, en sigle ‘‘KLEC’’; serait une filiale de la CANADIAN GEE-TEN VENTURES INC. basée au Rwanda. Le « fondateur » de KLEC est Monsieur CLINTON WOOD de Johanesbourg, en Afrique du Sud. (http//:za.linkedin.com/in/clintonwood.). Le Directeur Technique de KLEC, le Dr John HERSELMAN (AEI 652) reçu en mai 2013 par le Vice-Gouverneur du Nord-Kivu, a annoncé une 1ère phase de production de 25 MW à partir du CH4


III.1. Côté RDC (suite)B. BANTU INVESTMENT HOLDING (en sigle B.I.H.) du Sud-Africain MALEMOLLA DAVID MAKHURA, secrétaire provincial de l’ANC dans la province de GAUTENG.

B.I.H. est une filiale de NEWAHU INVESTMENT HOLDINGS (N.I.H) enregistrée en Afrique du Sud.- http://www.niholdings.co.za/.

C. CATIC POWER semble être une société d’origine chinoise. Certaines sources disent que c’est une filiale de la CHINA AFRICA TRADE & INDUSTRY DEVELOPMENT CORPORATION.

http://www.niholdings.co.za/


III.1. Côté RDC (suite)D. VITAVA (Slovénie)

E. METHANE HYDRATES Ltd. de l’Ir Chimiste sud-africain Philip MORKEL.

F. SOCIETE DES GAZ ET DES HYDROCARBURES DU KIVU, ‘‘S.G.H.K.’’ C’est une société de l’homme d’affaires congolais JEAN PIERRE MUONGO wa SHABAHANGA qui a signé depuis 2006 un protocole d’accord avec le Gouvernement relatif à l’extraction du gaz méthane.


III.2. Côté RWANDAIS

De sources diverses , l’on sait que le Rwanda est fort avancé dans le processus gazier; voir plate forme pilote sur le lac KIVU (Photo ci-contre) et le projet KIVU-WATT à KIBUYE, rive orientale du lac Kivu (100 MW), bientôt en phase d’exécution.

Plateforme pilote sur le Lac Kivu

(Gisenyi au Rwanda)

IV. OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT (CH4). 1. Résorption du déficit énergétique à l’aide des centrales à Gaz:

Dans les régions avoisinant le lac Kivu l’énergie électrique est rare et chère.

La fourniture d’électricité moins chère et de manière durable boosterait l’activité économique.

Reserve totale du lac Kivu

Recharge annuelle

Tranche d’un programme énergétique

Projet de station industrielle

Projet de station pilote

Million de m3 de méthane pur (MNm3)

50.000 250 50 6,25 2,5

Energie en GJ/an

1,75.109 8,6.106 1,7.106 215.000 86250

Equivalent en tonnes de pétrole (tep)

40 millions

200.000 40.000 5.000 2.000

Valeur estimée en US$ (1 tonne de fuel=500$)

20 milliards

100 millions

20 millions 2,5 millions

1 million

Equivalent électrique (MWe)

200 MWe pendant 100 ans

100 20 2,5 1

Source: Michel HALBWACHS, Exploitation du méthane du lac Kivu, Projet de station pilote, Data environnement, Juin 2003, p.6.

IV. OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT (CH4). 2. Réduction du taux de déforestation.

Une projection à partir des données de l’étude de SOGEAR-Techniq de 1986, révèle que les besoins en énergie pour les ménages (hors briqueteries et usines à thé…) du Kivu et de l’Ituri en 2014 seraient de 13.475.000 tonnes de bois et 148.000 T de charbon de bois, soit 6.729.750 stères de bois.

IV. OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT (CH4). 2. Réduction du taux de déforestation (suite).

N.B: L’énergie fournie par le CH4 serait moins chère.Source d’énergie Prix (unités

usuelles)Prix en US $/GJ

Gaz méthane du lac Kivu

1-2 US$/GJ

Bois de chauffage 3200 Frw/stère 1,38 US$/GJ

Charbon de bois 51,43 Frw/Kg 3,69 US$/GJ

Electricité provenant du gaz du Kivu

3-6 cUS$/Kwh 8,3-16,6 US=/GJ

Fuel domestique 170 Frw/litre 9,89 US$/GJ

Kérosène 190 Frw/litre 10,68 US$/GJ

Gasoil 370 Frw/litre 22,44 US$/GJ

Essence 370 Frw/litre 23,60 US$/GJ

Electricité provenant d’ELECTROGAZ

40 Frw/Kwh 24,15 US$/GJ

LPgaz 925 Frw/Kg 41,36 US$/GJ

Tableau Comparatif du coût de l’Energie au Rwanda (rapport Nextant, Ministère de l’énergie, juin 2002).

1 GJ produit du gaz méthane coûte 2 à 4 fois moins cher que 1 GJ produit par le charbon de bois.Source: Michel HALBWACHS, Op.-Cit p.56.

IV. OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT (CH4). 3. Augmentation de la production agricole

Dans la région avoisinant le lac Kivu, plus de 80% de la population est rurale, vivant essentiellement de l’agriculture.

Certaines contrées sont surpeuplées et les sols sont de plus en pauvres et saturés.

Seule l’utilisation de fertilisants permettra de couvrir les besoins alimentaires d’une population à forte croissance démographique.

En effet, parmi les utilisations possibles du gaz méthane du lac Kivu, retenu par la CEPGL, il y avait la fabrication de l’urée (engrais azoté).

Par ailleurs, il avait été retenu le projet du Burundi de production du nitrate d’ammonium et de l’acide nitrique pour attaquer les phosphates de MATONGO (Burundi), permettant ainsi la production, dans la région, d’engrais phosphatés.

IV. OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT (CH4). 4. Potentiels d’éclosion d’une industrie chimique dans la région.

- Méthanol- Essence synthétique - PVC- Frigorigène (méthane fluoré)

5. Alimentation en gaz des cimenteries de KATANA (RDC) et MASHYUZA (RWANDA) pour la production du clinker.

6. Relance de l’industrie sidérurgique nationale.

CH4 utilisé pour la préréduction du minerai de fer (Province Orientale) pour la production de l’éponge de fer destinée à alimenter la sidérurgie de MALUKU (RDC); non envisagé dans le cadre de la CEPGL (fonction de l’évolution du marché mondial de l’acier)

V. RISQUES D’EXPLOSION CATACLYSMIQUE DU CO2

Une explosion gazeuse du lac Kivu, type lac Nyos, coûterait la vie à plus de 2 millions de personnes selon les scientifiques les plus avertis.

CO2

CH4

L. Kivu

Essai: Résurgence de CO2

V. RISQUES D’EXPLOSION CATACLYSMIQUE DU CO2Quatre types de risques potentiels

A. Auto-explosion suite à la saturation des gaz dissouts

Risque minime selon : Chercheurs membres de l’Institut

Océanographique de Woods Hole dans le Massachussetts ( concentrations CO2 et CH4 inférieures à la saturation à toute profondeur)

Prof. Michel HALBWACHS (La somme des pressions partielles du CO2 et du CH4 atteint seulement 57% de la pression hydrostatique à une profondeur de 280m). (Cfr. Graphique co-après).

V. RISQUES D’EXPLOSION CATACLYSMIQUE DU CO2 Le méthane,

solubilité 25 fois inférieure à celle du CO2 , est le véritable détonateur de la bombe que constitue le CO2.

Le CO2 , à lui tout seul, serait insuffisant pour déclencher une explosion gazeuse.

V. RISQUES D’EXPLOSION CATACLYSMIQUE DU CO2Quatre types de risques potentiels (suite)

B. Activités du volcan Nyiragongo.

La lave de Janv-2002 a atteint une profondeur de 120 m

Aspect inhabituel de l’éruption de Janvier 2002: extrusions d’une quantité de magma jaillissant à une distance de 13 Km au Sud du cratère du Nyiragongo, et à seulement 4 Km de la rive du lac (point E).

Lava flows from Nyiragongo flank fissure eruption, On January 17, 2002. Times of the opening of the fissures: A: 8h20’ AM, B: 9h00’ AM, C: 9h30’ AM, D: 3h30’ PM, E: 4h20’ PM.


C. Présence de petits volcans dormants au fond du lac révélée par les études bathymétriques

La possibilité d’une extrusion de lave directement sous le lac ne peut être définitivement exclue, car toute la région a connu des fissurations.


D. Explosion par erreur humaine.

Exploitation à grande échelle, incontrôlée et sans une étroite surveillance scientifique.

VI. LÉGISLATION SUR LES HYDROCARBURES

VI.1. Situation actuelle Jusqu’à présent, le secteur des hydrocarbures de la RDC est régi par l’Ordonnance Loi N°81/013 du 12/04/1981 portant Législation Générale sur les mines et les hydrocarbures. c’est sous le titre VIII de cette Ordonnance Loi que les principes généraux de reconnaissance d’exploration ainsi que ceux d’exploitation d’hydrocarbures liquides, solides et gazeux sont consacrés par les Articles 79-87.

VI. LÉGISLATION SUR LES HYDROCARBURES (suite).VI.2. Projet de loi sur les hydrocarbures.L’Ordonnance Loi N°81/013 n’étant plus adaptée aux réalités actuelles, une proposition de loi portant régime général des hydrocarbures a été déposée à l’Assemblée Nationale. Parmi quelques innovations importantes dans ce projet, on note:

Un accent sur le gaz méthane du lac Kivu, (Titre II, Ch III, section 4)

L’instauration de la procédure d’A.O pour l’attribution des blocs, des Permis d’Exploration et/ou des Permis d’exploitation.

La création d’un fonds en faveur des générations futures L’implication de la Province, des ETD et des communautés

concernées en tant qu’instrument de veille du bon déroulement des activités d’hydrocarbures.

Le principe selon lequel l’Etat accorde des droits d’hydrocarbures par voie de contrat de partage de production ou de contrat des services.

N.B: certaines dispositions suscitent de controverses et contestations de la part d’ONGs, cas Art.24.

VI. LÉGISLATION SUR LES HYDROCARBURES (suite).VI.2.Autres textes relatifs au gaz méthane du lac KIVU .Arrêté Ministériel N°004/CAB/MIN-HYDRO/CMK/2012 du 31 Janvier 2012 portant mise en place de la Cellule Technique de Surveillance du lac Kivu en RDC. Cahier des charges N°001/13/M-HYD/CATM/ CAB/MIN/13 du 9 mai 2013 pour l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu.Arrêté Ministériel N°008/M-HYD/CATM/CAB/ MIN/2013 du 24 mai 2013 portant fixation des coordonnées géographiques définissant les contours des blocs ouverts à l’exploitation gazière dans le lac Kivu. il crée une zone ouverte à l’exploitation gazière du lac Kivu qui comprend 4 concessions gazières couvrant une superficie totale de 900,02Km2 ; les Blocs GOMA, MAKELELE, LWANDJOFU et IDJWI.

VII. DISPOSITIFS MIS (A METTRE) EN PLACE POUR LA GESTION PARTAGÉE DES RESSOURCES

TRANSFRONTALIÈRES.VII.1. Le cas du lac Kivu n’est le seul.

VII. DISPOSITIFS MIS (A METTRE) EN PLACE POUR LA GESTION PARTAGÉE DES RESSOURCES.

VII.2. Cas du gaz du lac Kivu.

Le gisement de CH4 du lac Kivu étant une copropriété de la RDC et du Rwanda, son exploitation a naturellement été envisagée comme un projet communautaire CEPGL.La convention de coopération entre la RDC et le Rwanda signée à Bukavu le 3 mai 1975, stipule que l’exploitation du méthane doit se faire de façon conjointe.En 1977 les 3 chefs d’Etat de la CEPGL réunis à Bujumbura ont décidé de créer une Société Commerciale et Industrielle du Gaz méthane du lac Kivu, en abrégé ‘‘SOCIGAZ’’ ayant pour objet la gestion de l’exploitation, du transport et de la commercialisation du gaz.


VII.2. Cas du gaz du lac Kivu (suite)

Le projet de convention portant création de la SOCIGAZ n’a pas été ratifié et on ne sait pas s’il a été abandonné.Cependant les conclusions de la convention de 1975 sont réaffirmés lors d’un sommet bilatéral à Gisenyi du 26 au 28 mars 2007, auquel des experts internationaux étaient invités. Et en juillet 2009 un accord a été signé entre le Rwanda et la RDC pour l’exploitation du méthane du lac Kivu. Cet accord prévoit un projet commun de 200MW.Les Présidents Joseph Kabila et Paul Kagame ont évoqué ce projet lors du sommet de Goma le 6 Août 2009. Les Ministres de l’énergie du Rwanda, de la RDC et du Burundi se sont rencontrés les 15 et 16 Août suivants à Rubavu pour créer un comité de pilotage mixte chargé de rendre un rapport de préfaisabilité. La CEPGL, est associée à ce projet à travers l’EGL.


VII.2. Cas du gaz du lac Kivu (suite)

Les projets de loi au niveau de chaque pays:• Le projet de loi sur le gaz du Rwanda stipule (Art14)

« La République va explorer et exploiter le CH4 au lac Kivu de manière suivante: tous les traités internationaux pour le développement des ressources de méthane au lac Kivu seront respectés ». •Du côté RDC, le projet de loi sur les Hydrocarbures ne contient pas de dispositions sur le respect des Traités internationaux. C’est à notre avis une lacune à corriger. Mais le Cahier de charge N°001/13 fait allusion (4.2.10) à une ‘‘Autorité de régulation Bilatérale’’.


VII.3. Cas pétrole (probable) du lac KIVU.

• Le Programme frontalier de l’U.A. dans la mesure où il encourage « l’exploitation conjointe des ressources transfrontalières » représente un outil idéal dans cette situation, à l’instar de ce qu’il a fait pour la clarification des frontières maritimes entre les Seychelles, les Comores, la Tanzanie et le Mozambique.

• Des précédents arrangements comme les accords de Ngurdoto (R.D.C-Uganda) et l’accord d’unitisation (Angola-Congo-Brazzaville) peuvent servir de base de travail.

VIII. CONCLUSION

Si les hydrocarbures présentent des opportunités économiques, ils peuvent mener aussi à des périls politiques (cas du Soudan) ou des dangers environnementaux (cas du delta du Niger).

La mise en valeur des ressources partagées doit se faire dans un esprit de collaboration plutôt que de conflits; cependant, en ce qui concerne la RDC, elle doit s’atteler à la délimitation de ses frontières et au rattrapage de son retard dans le processus d’exploration/exploitation gazière/pétrolière par rapport aux pays voisins.

S’agissant du lac Kivu, sa particularité de risque d’irruption limnique doit être prise en compte au-delà de toute considération économique. Ainsi, il faut, le plus rapidement possible, soit dégazer le CO2, soit extraire le CH4, ce qui reviendrait à désamorcer cette véritable bombe que constitue ce CO2.

REMERCIEMENTS

Nous remercions les organisateurs de la deuxième édition de la Conférence sur la bonne gouvernance des ressources naturelles, plus particulièrement le Ministère des Mines, pour nous avoir permis de faire cette présentation.

Merci à vous tous ici présents pour votre aimable attention.

Emmanuel NDIMUBANZI.

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