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La référence afro-caribéenne Ne pas jeter sur la voie publique POLITIQUE 6 ENVIRONNEMENT 16 SOCIÉTÉ 20 INVITÉ 14 RENCONTRE 24 SPORT 18 DIASPORAS news N°32 Juillet-Août 2012 DOSSIER 4 QU’EST-CE QUI FAIT COURIR LES CHEFS D’ÉTAT AFRICAINS À L’ELYSÉE ? GRATUIT BRIGITTE YODE : SES CONFIDENCES POUR L’ÉTÉ SPORT HAILE GEBRE SELASSIE , LA FIN D’UNE ÉPOQUE INVITE DU MOIS SEM THIERRY GUEDE VISE LA MAIRIE DE COCODY CPI BENSOUDA - GBAGBO CONTINUITÉ OU FIN ? MALI OÙ VAS -TU ? ALPHA CONDE DE LA GUINÉE ALI BONGO DU GABON MACKY SALL DU SENÉGAL

Diasporas News Juillet Aout

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L'actualite Afro-Caraibes

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La référence afro-caribéenne

Ne pas jeter sur la voie publique

Politique 6 environnement 16 Société 20invité 14 rencontre 24SPort 18

DiasporasnewsN°32 Juillet-Août 2012

DoSSier 4

Qu’est-ce Qui fait courir les chefs d’état africains à l’elysée ?

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N° 32 de Juillet-Août 2012 Diasporas News

Depuis l’élection du président français François hollande, on assiste à un ballet de chefs d’Etat africains à l’Elysée. Le rythme des arrivées et des départs est

devenu tellement fréquent qu’il ne se passe plus de mois sans qu’un de ces dirigeants ne soit annoncé.

Toute la semaine du 2 au 7 juillet 2012, le pré-sident français a eu un agenda bien chargé. Ce sont au total trois chefs d’Etat africains qui ont été reçus à l’Elysée. C’est tout d’abord le président de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, qui a ouvert le bal le lundi 2 juillet à 18 heures. Le surlendemain mercredi 4 juillet, c’était au tour du président ga-bonais Ali Bongo Odimba d’être reçu à 15 heures. Le vendredi 6 juillet à 17 heures, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a bouclé la boucle.

A 48 heures d’intervalle, paris est devenu en quelque sorte la capitale africaine. A chacune des audiences accordées, François hollande a eu le même mot à la bouche. il n’a cessé de mar-teler l’attachement de la France aux relations bilatérales, le soutien de son pays aux réformes économiques et sociales, et sans oublier surtout le motif principal de ces visites à la queue leu leu à l’Elysée. A savoir, l’annulation d’une partie du stock des dettes de ces pays. Naturellement, ces cadeaux bancaires que François hollande a distri-bué à ses hôtes de marques sont assortis de condi-tionnalités bien contraignantes.

Les bénéficiaires sont tenus de respecter les prin-cipes fondamentaux de la démocratie et des droits de l’homme, la bonne gouvernance, d’engager des réformes sociales importantes, d’être regardants sur l’exode de la jeunesse de leur pays vers l’Eu-rope et principalement vers la France (…) Voici en substance comment le nouveau président français attend marcher avec les dirigeants africains.

Comme on le constate, le changement annoncé par François hollande est également perceptible au niveau des relations que la France compte désor-mais entretenir avec l’Afrique en général et ses ex-colonies en particulier.

L’ère François hollande semble donc sonner le glas à cette traditionnelle conception de l’Elysée à considérer que certains dirigeants africains sont indésirables sur son territoire et donc infréquen-tables ou peu fréquentables souvent à partir de critères peu recommandables, et que d’autres, au contraire, sont les bienvenus et accueillis avec tous les honneurs.

Sous l’ère Nicolas Sarkozy, les visites de façon générale n’étaient pas accordées au premier chef d’Etat venu pas plus que les visites d’Etat. Le der-nier dirigeant africain à effectuer une visite de ce caractère en France s’appelle Alassane Ouattara, le président ivoirien. Quand on sait qu’au cours de l’année 2011, il n’y a eu que trois visites d’Etat, on devine que le caractère protocolaire donné chaque arrivée se faisait à la tête du chef d’Etat reçu. Et là-dessus, la françafrique en était pour quelque chose.

Selon que le dirigeant africain qui sollicite le ren-dez-vous a des tentacules ou du moins de bonnes entrées dans le réseau françafrique, alors, il a droit à tout ou à rien du tout. Cette politique du deux poids deux mesures qui faisait partie des pratiques de l’Elysée n’avait cessé de susciter d’ailleurs de vives réactions et des interrogations. Sur quels critères par exemple l’Elysée décidait d’accorder une visite de travail, une visite officielle ou une visite d’Etat à tel ou tel dirigeant africain ? Loin s’en faut, au risque de se répéter, le caractère que le service du protocole donnait aux visites se faisait à la tête du chef de l’Etat demandeur.

Le constat général que l’on faisait était que les dirigeants africains étaient plus discriminés que leurs homologues des autres continents. François hollande va-t-il rompre avec ce passé parcimo-nieux ? On le saura certainement à mi-chemin de son quinquennat.

Dans le cas présent, les présidents Alpha Condé, Ali Bongo Odimba et Macky Sall ont eu droit à la même visite de travail. Selon nos sources, la liste d’attente des demandes de rendez-vous des diri-geants africains avec François hollande est très longue. Cette même source nous apprend que jamais il n’y a eu autant de demandes en si peu de temps d’exercice du pouvoir d’un nouveau pré-sident français.

A l’inverse, cela confirme bien que François Hollande est, lui-même, un président fréquentable. Quant à savoir ce qui fait courir les dirigeants africains en France, on pourrait penser que le nouveau locataire de l’Elysée est disponible pour les recevoir et qu’il est véritablement à leur écoute et prêt à répondre à leurs nombreuses sollicitations. Ce que ne faisait peut-être pas son prédécesseur. Autrement, quel serait l’intérêt d’effectuer un si long déplacement sur les bords de la Seine ? Ce n’est certainement pas pour venir faire du tourisme en France.

Clément Yao

EditoDiasporas News

NuMérO 32 DE JuiLLET-AOûT 2012

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l’ ère hollande : Qu’est-ce Qui fait courir

les chefs d’etat africains à l’elysée ?

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DossierDOSSier

lienne. Aujourd’hui, les groupes islamistes ont chassé de l’Azawad les touaregs pour impo-ser à pas forcés un mini-Etat islamique avec comme constitution la Charia.En quelques semaines, l’armée malienne a été mise en déroute par la coalition en taillant au passage la ville d’Aguelhok en pièce, provoquant la chute prématurée du régime ATT. Les touaregs auraient dû se méfier dès le départ car les rapports de force entre les deux groupes penchaient nettement en faveur des islamistes. Lors de la conquête des villes comme kidal, Tessalit ou Gao, les factions isla-mistes se démarquaient déjà par la violence de leurs actes. Cachant leur jeu, ils se sont tou-jours gardés d’apparaître en première ligne, préférant même stationnés dans les casernes en périphérie. Les choses ont commencé à prendre une tournure malsaine, lorsqu’au début du mois d’avril, le consulat algérien de Gao a été occupé par les islamistes ; ils ont d’ailleurs hissé le drapeau noir salafiste sur le fronton du bâtiment. Cette action a été revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MuJAO), une émanation d’AQMi. De plus l’union sacrée, pour l’instauration d’ un Etat islamique entre le MNLA laïc et Ansar Dine, proclamée quelques semaines plutôt a fait long feu.Les moudjahidines se sont d’abord attirés les bonnes grâces des tribus minoritaires : distri-bution de vivres et vive promesse d’indépen-

dance. Ensuite, l’émir d’AQMi Abdelmalek Droukdel avait demandé à ses hommes d’im-poser « graduellement » la charia. pour les habitants de ces villes, c’est le début d’un long calvaire : des milices patrouillent et interdisent toute manifestation qui est contraire à la loi coranique. Les anecdotes sont légion : un jeune - prit en flagrant délit d’écoute de musique - qui se voit confisquer son lecteur mp3 ; les jeunes adolescentes priées d’aller se rhabiller et de se voiler ; poste de télévision confisqué, match de football interdit. Et la dernière en date, c’est les 100 coups de fouet infligés à un

couple qui a commis l’imprudence de conce-voir un enfant hors-mariage.Les combattants d’AQMi et d’Ansar Dine ont petit à petit asphyxié les forces du MNLA. ils savaient exactement où se trouvaient les lieux de cachette de l’arsenal des touaregs dans les montagnes. Et ils les en ont juste empêchés de disposer de leurs armes lourdes.

la situation politique Au niveau politique, la gestion administrative des villes ont vite tourné au fiasco. L’ouverture de pourparlers début juin à Ouagadougou

la stratégie de l’étouffement Comme dans un vieux film de western, les touaregs se sont fait roulés dans la farine par leurs alliés de circonstance. partis à la reconquête de la par-tie septentrionale du Mali, le MNLA a accepté le soutien des djihadistes (Ansar Dine, AQMi) qui grouillaient dans cette vaste région saharo-sahé-

nord-Mali leS tOuAreGS cHASSéS De leur terre

APrèS KiDAl et GAo en mAi Dernier, tom-bouctou eSt DéSormAiS SouS contrôle DeS GrouPeS iSlAmiSteS : voie royAle verS lA créA-tion D’un mini-etAt iSlAmiSte. tAnt PiS Pour lA PoPulAtion Autochtone et leS touAreGS ! reSte encore une chAnce infime : lA com-munAuté internAtionAle volerA Au SecourS Du PAtrimoine monDiAl De cette « Perle Du DéSert » SAccAGé Au nom D’AllAh !

des combattants d’Ansar Dine à kkidal le 16 juin 2012

ANSAr DiNE ACCEpTE DE NéGOCiEr, LA MéDiATiON NE VEuT pAS D’AQMi

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pour une solution négociée entre le président burkinabé Blaise Campaoré et la délégation du MNLA, dirigée par ibrahim Ag Mohamed Assaleh, était un signe de la débandade des touarègues. ils ont ouvertement demandé une aide de la CEDEAO pour une « sortie honorable à cette crise » alors que quelques semaines avant ils revendiquaient encore une légitimité internationale pour leur nouvelle république récemment autoproclamée. Ces derniers temps des combats violents opposaient les groupes d’Ansar Dine et de MuJAO pour contraindre le MNLA à quit-ter les grandes villes. La prise de Gao clôt définitivement la séquence de conquête des salafistes. Fin juin, Moktar Belmoktar un des chefs d’AQM,i a été aperçu à Gao en compa-gnie d’iyad Ag Ghali (le chef d’Ansar Dine). L’affrontement fut inéluctable et s’est soldé par des dizaines de victimes dont plusieurs civils. Quelques figures du MNLA dont Bilal Ag Achérif ont été blessées. La mort d’un élu local, sans doute assassiné par les milices d’Ansar Dine, a ensuite provoqué la colère de la popu-lation. Des manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer le départ des groupes armés et l’intervention de l’armée malienne ! tombouctou est tombée Abou Zeid (AQMi), l’émir sanguinaire du Sahel et grand ordonnateur des rapts d’occidentaux règne désormais à Tombouctou. Le monde entier a lancé un cri d’orfraie à l’annonce par les groupes islamistes de la destruction des mausolées de Tombouctou. La communauté internationale aurait dû s’émouvoir de la souffrance de la population depuis l’occupa-tion de leurs villes par les groupes islamistes. plusieurs dizaines de milliers ont pu fuir et se réfugier à Bamako ou dans les pays voisins en abandonnant tout leurs biens. Et reste ceux qui sont dans l’impossibilité de partir et qui su-bissent les brimades des patrouilles islamistes et le délitement de toute l’activité économique.Les milices d’Ansar Dine ont ainsi mis à exé-cution leur menace de détruire, sans excep-tion, les mausolées de la cité des 333 saints. plusieurs tombeaux ont été alors saccagés et démolis. Ces monuments représentent pour les maliens leurs saints patrons qu’ils vénèrent. L’interprétation de la loi coranique par les salafistes stipule que personne ni aucun sym-bole ne doit être au-dessus d’Allah. Cet acte trouve son sens dans la tentative des rebelles islamistes de vouloir instaurer la charia ; ils considèrent qu’il ne doit pas y avoir d’inter-médiaire entre Dieu et les croyants.

Au-delà de cette volonté d’appliquer la cha-ria, la profanation de ces sites est aussi un défi lancé à la communauté internationale. Car l’unesco a pris la décision de classer la ville de Tombouctou comme patrimoine de l’huma-nité quelques jours seulement avant cet acte. Elle peut aussi être interprétée comme une provocation entre groupes rivaux islamiques (Ansar Dine et Mujao) qui souhaitent tous deux conquérir et imposer un mini-Etat islamique dans le Nord-Mali. Depuis que le MNLA est mis sur la touche, les islamistes font se dispu-ter le pouvoir. Et cela passe par des actions d’éclat. Le MuJAO a revendiqué récemment l’attentat meurtrier contre la gendarmerie d’Ouargala (Algérie) ; message adressé à Alger soupçonné d’avoir poussé le MNLA à entre en guerre contre lui. Bamako ne répond plus Le premier ministre de transition Cheick Mo-dibo Diarra a le don de faire l’unanimité contre lui. La classe politique a l’impression

que ce n’est pas l’homme idoine en pareille circonstance. il prendrait ses instructions au camp kati. L’effacement public de la junte ne serait qu’un écran de fumée mais les militaires restent toujours maîtres du pouvoir.Le temps presse ! La CEDEAO et l’uA sont

tenues de revoir leur copie - avec l’appui de la France - avant de présenter de nou-veau une « feuille de route » acceptable au Conseil de Sécurité de l’ONu. Les deux orga-nisations africaines ont « vendu » une inter-vention militaire de 3.000 hommes dans la partie septentrionale du Mali. Johnnie Car-

son, Secrétaire d’Etat américain adjoint chargé des questions afri-caines, a préféré temporiser les ardeurs des autorités africaines en soulignant que « une éventuelle mission devrait très soigneu-sement préparer et disposer de ressources conséquentes ». Certes, la CEDEAO est prête à fournir les hommes ; mais le financement de cette intervention dépend entièrement de l’uE et des Nations-unies.L’option étatsunienne actuelle consiste d’une part à sécuriser le sud du pays c’est-à-dire soustraire le pouvoir politique de l’emprise militaire dans la Capitale. D’autre part, les américains prônent la recherche de solutions par la négociation avec les touaregs. L’expé-rience irakienne et afghane hante toujours l’état-major uS. ils estiment aujourd’hui qu’une intervention militaire de la CEDEAO risque de créer un point de fixation islamique dans le Sahel qui obligerait à terme les forces occi-dentales à intervenir. L’installation d’une base américaine appelée « sandcreek » à proxi-

mité de l’aéroport d’Ouagadougou témoigne de la stratégie du penta-gone pour la question malienne. De même que plusieurs avions espions type pilatus surveilleraient tout le Sahel pour scruter les moindres faits et gestes des islamistes. Oumar Ould hamaha, bras droit de Belmokhtar (AQMi) ne fait plus mystère de leur puissance de feu. ils ont participé à la révolution li-byenne et se sont servis en armes et missiles avant de regagner leur base dans le désert. ils auraient pil-

lé sept casernes et sont prêts à en découdre avec toute personne ou groupe qui les empê-cheraient d’arriver à leur fin : l’instauration de la charia au Nord-Mali !

Lamine THIAM

uNE MOSQuEE A TOMBOuCTOu

LES puTSChiSTES MALiENS

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DossierpOlitiQue

le printemps arabe : un espoir déçuLe printemps arabe a soulevé un énorme espoir et a suscité un enthousiasme débordant de par le monde. En 2011, et ce en l’espace de 6 mois, comme une bombe à retardement, les pays du Maghreb et du Machrek se sont embrasés. De Tunisie à Bahreïn en passant par l’Egypte, la population est descendue dans la rue ; elle a payé de son sang la chute des dictateurs qui tenaient en coupe réglée leurs pays respectifs. Les occidentaux ont salué cet évènement inespéré et ont soutenu ce soulèvement populaire après s’être abrités, des décennies durant, derrière le real-politik au nom de leurs inté-

egypteMOHAMeD MOrSi, élu préSiDeNt De lA répuBliQue AVec 51,73% De VOix

lorS De lA révolution De lA PlAce tAhrir, leS frèreS muSulmAnS ont lAiSSé leS jeuneS lAïcS Au-DevAnt De lA Scène PréférAnt l’ombre à lA lumière. AujourD’hui, mo-hAmeD morSi, membre Du PArti DeS frèreS muSulmAnS eSt élu à lA tête De l’etAt. SAnS lA DiSSolution De l’ASSemblée nAtionAle PAr lA junte militAire, le holD-uP étAit PreSque PArfAit Pour leS iSlAmiSteS !

Mohamed Morsi

rêts économiques vitaux. Et maintenant ? Ces jeunes qui se sont sacrifiés pour leur liberté vont prendre place au sein du grand village plané-taire. ils vont pouvoir « consommer » grâce aux modèles universels : démocratie et éco-nomie de marché. hélas ! L’histoire, qui est en train de s’écrire sous nos yeux, n’a pas épousé ce scénario.Comme en 1989 et pendant plus de 48 heures, en Roumanie où on a vécu la fin du régime de Nicolae Ceausescu en direct à la télévision, le monde entier réagit toujours de manière spontanée. Cette fois-ci grâce à internet et les moyens de télécommunications divers (télé-phone, tweet, autres réseaux sociaux et blogs), les dirigeants arabes et leur suppôt ont vacillé sont tombés en quelques semaines. Les spécia-listes du Moyen-Orient auraient, semble-t-il, senti que le peuple tenu dans des conditions insoutenables depuis des lustres – pauvreté, absence de liberté d’expression – allait un jour se réveiller. Oui, ce peuple humilié s’est braqué avec l’éner-gie du désespoir. La Lybie a payé le plus lourd tribut pour mettre hors d’état de nuire les 42 ans de règne du colonel Mouammar Kadhafi. reste aujourd’hui la Syrie. Bachar El-Assad n’a

pas encore égalé le triste record de victimes de massacres perpétrés par son père il y a 30 ans de cela. En 1982, en représailles à une ten-tative d’assassinat contre sa personne, hafez El-Assad a fait rentrer l’armée dans la ville de ham avec de l’artillerie lourde et de l’infanterie pour exterminer plus de 20.000 personnes !En Tunisie, la révolution de jasmin fut rempor-tée finalement par le parti musulman Ennada. Arrivé au pouvoir par les urnes, il a toutes les difficultés du monde à contenir la volonté des salafistes avec lesquels il s’est allié. Ces derniers souhaitent l’instauration de la charia. et l’egypte ?Janvier 2011, enhardis par la fuite du prési-dent tunisien Ben Ali, les égyptiens descendent eux aussi dans la rue et exigent le départ d’hosni Moubarak. Des milliers de manifes-tants squattent la place Tahrir ; l’armée charge faisant une centaine de morts scellant ainsi le sort du chef de l’Etat. Au bout de 18 jours, un hélicoptère survola le Caire emmenant la fa-mille du président égyptien vers une destina-tion encore inconnue. D’aucuns pensaient qu’ils iraient se réfugier à l’étranger. pourquoi ont-ils atterri à Charm-El-Cheick ? Le rais à plus de

80 ans révolus et affaibli par une intervention chirurgicale voulait finir sa vie en terre égyp-tienne. En laissant le pouvoir entre les mains de l’armée et surtout à des hommes qui lui doivent une reconnaissance éternelle, il s’est cru à l’abri d’une éventuelle poursuite judiciaire.Le Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA) présidé par le maréchal hussein Tan-taoui assura alors la transition. La junte a pro-mis défendre le pouvoir et le transmettre à un gouvernement civil et démocratique à l’issue d’élections « libres » législatives et présiden-tielles. Le CSFA a donné des gages de bonne volonté en nommant une commission de juristes chargée d’amender la Constitution. Elle fut approuvée par référendum le 19 mars 2011 avec plus de 75% de Oui.Mais les choses ont commencé à s’étirer en longueur. Les élections législatives, censées se tenir le mois de juin de l’année dernière, furent reportées par deux fois. législatives, le raz de ma-rée des frères MusulmansFaire voter 50 millions d’électeurs n’est pas une sinécure. Les élections législatives se sont

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étalées sur quelques semaines depuis le 28 novembre 2011. Le résultat n’a été procla-

mé que le 21 janvier. Le parti de la Liberté et de la Justice (pLJ) obtient 47% de voix ; secondée par le Al-Nour (parti fondamen-taliste salafiste) avec 24% soient un total de 235 sièges sur 498 à pourvoir. Le pLJ, pour rassurer la communauté internationale et les chrétiens, choisit de s’allier avec les libéraux du wafd, arrivés en 3ème position avec une cinquantaine d’élus.Mais le vernis finit par craquer et la tentation était trop grande pour les députés islamistes.

Lors de la première session parlementaire, les interruptions de séance pour cause de prière et la volonté de travestir la Constitution pour instaurer une république islamiste furent trop flagrantes. Ces attitudes provoquèrent la

méfiance des laïcs mais surtout des révolution-naires qui ont le sentiment que leur lutte a été confisquée. le coup d’etat « constitu-tionnel » Le 1er tour des élections présidentielles s’est déroulé le 23 et 24 mai dernier. La Commission électorale mit fin au suspense cinq jours après. Le candidat des Frères Musulmans Moham-med Morsi et celui de l’armée Ahmed Chafiq qui plus est dernier premier ministre du rais se tiennent au coude à coude avec respectivement environ 25% de voix chacun. Or ce dernier ne devait même pas se présenter à la magistra-ture suprême. Mais la bonne fée de la haute Cour Constitutionnelle avait opportunément invalidée la loi interdisant aux personnalités de l’ancien régime de se présenter aux élections.Toujours est-il qu’au lendemain du second tour (16 et 17 juin), les partisans des deux finalistes revendiquent tous la victoire de leur favori. Coup de théâtre : quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, la junte annonça la dissolution de l’ensemble du parlement. Elle a ni plus ni moins ordonné à la Cour Suprême de trouver un subterfuge pour invalider les élections législatives. Les juristes se sont appuyés sur la loi électorale incomplète qui définissait la règle suivante : un scrutin uni-nominal d’au moins 30% des 498 députés (le reste pouvant être élu à la proportionnelle).

Or ce mode de scrutin violerait l’égalité entre candidats indépendants et ceux investis par les partis politiques ; donc, anticonstitutionnel. Et les élections législatives sont invalidées. CQFD ! De plus, pour tendre encore un peu plus la situa-

tion, ces moments d’incertitudes que les rumeurs d’une mort clinique du président hosni Mouba-rak se sont également propagées. et maintenant ?Que se passera-t-il demain ? En clair l’armée peut légiférer par ordonnance ; elle n’hésitera pas à rétablir l’état d’urgence qui, rappelons-le, n’a jamais été levé depuis l’assassinat du président Anour El Sadate en 1981 jusqu’en avril 2012 !L’histoire politique des cinquante dernières années de l’Egypte se résume à la confronta-tion entre l’armée et les islamistes. Depuis plus exactement la chute du roi Farouk en 1952 et l’arrivée du Colonel Gamal Abdel Nasser, l’armée détenait tous les leviers du pouvoir. Elle ne voudrait la céder à quiconque. Tandis que les Frères Musulmans ont investit le reli-gieux et le milieu social. ils ont structuré leur parti afin d’irriguer toutes les couches défavo-risées pour suppléer aux carences de l’Etat en matière sanitaire, éducative.L’armée, elle, détenait non seulement la force mais avait la main mise sur la politique exté-rieure et les mannes financières des bailleurs de fonds et surtout des Etats-unis (environ 2 milliards $ par an). Cette hégémonie a engen-dré au fil des années la gangrène du pouvoir : népotisme, corruption.Aux yeux des militaires, l’accession au pouvoir des Frères Musulmans induirait la fin de ce régime et peut-être la poursuite judiciaire de plusieurs responsables de l’ancien régime. De leur point de vue, ils ont suffisamment donné de gages mais qu’il ne faudrait pas aller au bout du système. Le président hosni Moubarak a déjà été donné en sacrifice et condamné à la prison à vie pour la mort de centaines de manifestants lors de la révolution de l’année.

Les révolutionnaires de la place Tahrir ont, à juste titre, raison de dire qu’on leur a confis-qué le pouvoir. D’abord, pas du tout structuré par rapport aux islamistes, les indépendants sont sortis laminés des élections législatives avec à peine 7%. Ensuite l’armée, elle, a repris le pouvoir législatif à la hussarde. Depuis quelques jours, des manifestants isla-mistes ont repris leurs sit-in à la place Tahrir en réclamant la restitution de leur révolution. pendant ce temps, le Commission Electorale ne cesse de reporter les résultats définitifs des élections présidentiels. Mohamed Morsi, élu proclamé vainqueur avec 51,73% de voix contre 48,27% à son challenger Ahmad chafiq, Moha-

AhMED ChAFiQ

MANiFESTANTS-pLACE-TAhrir-EGypTE

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DossierpOlitiQue

Le 13 août prochain, sauf nouveau report devrait s’ouvrir l’audience de Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoi-rien détenu à la prison de Schevenin-

gen. un procès du fait de son enjeu déchaîne les passions tant du côté de ses partisans que de ceux du président Alassane Ouatta-ra. Depuis son annonce à la date du 18 juin, cette audience de confirmation des charges était pour nombre d’ivoiriens et d’africains assimilée à un duel entre l’ex-procureur de la Cpi, l’argentin, Louis Moreno Ocampo et Laurent Gbagbo. Vu l’intérêt qu’il accordait à la question ivoirienne de par son « achar-nement » mais surtout son dévouemghent à réunir le maximum de preuves devant accabler l’ex numéro un ivoirien. Finalement dans ce qui s’apparentait à un duel, Laurent Gbagbo, semble avoir remporté la pre-mière partie vu que Louis Moreno Ocampo est désormais forclos du fait de la fin de son mandat au sein de cette institution. pour ce procès que tous attendent, c’est désormais la gambienne Fatou Bensouda dont la cérémo-nie de prestation a eu lieu le 15 juin dernier, qui doit piloter ce que l’on pourrait appeler « l’affaire ivoirienne ». Les regards sont désormais tournés vers celle-ci tant dans le camp de Laurent Gbagbo , qui d’ailleurs n’a jamais cessé de mettre en doute l’impartia-lité de l’ex-procureur, que de celui des parti-sans du président de la république qui même s’ils ne l’affichent pas clairement ressentent comme un sentiment de déception. Eux qui

auraient souhaité que « la grenade » dont disposait Ocampo contre Laurent Gbagbo soit dégoupillée au plus vite à l’effet de la confirmation des charges retenues contre lui. la sérénité trouble des partisans de Ouattara… L’on se souvient encore des débats qu’a ali-menté la première comparution de Laurent Gbagbo à la haye au mois de décembre dernier juste après son transfèrement. puis ceux qu’ont suscités l’annonce prochaine d’une audience au mois de juin en vue de la confirmation des charges contre l’ex-numéro 1 ivoirien. ils étaient nombreux ces ivoiriens, particulièrement ceux proches du chef de l’état ivoirien à croire qu’à cette date, serait scellé le sort du « woody de Mama»,et qui constituerait un début de soulagement pour les souffrances qu’il a fait endurer aux ivoi-riens. Comme un coup de massue, l’annonce du report au mois d’août de ce procès tant attendu les a véritablement refroidi. A la vérité, les discours ont considérablement varié vu que pour ceux-ci, il n’y avait que le procureur Louis Moreno qui puisse donner à Laurent Gbagbo la sanction qu’il mérite vé-ritablement. En effet, de nombreux espoirs étaient placés en ce procureur du fait des nombreux dossiers de preuves dit-on qu’il aurait recueilli. Qui d’ailleurs ne laisseraient aucune chance au prisonnier Gbagbo de s’en sortir. une idée qui a été renforcée avec la condamnation prononcée pour l’ex-prési-

dent Libérien Charles Taylor. En effet, pour les partisans de Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo mériterait plus que la peine pro-noncée pour le président libérien. Mais ces calculs semblent avoir été faussés par le re-port de cette audience. Ce qui a fait mettre balle à terre ceux-ci. pour la simple raison que celle qui est désormais aux commandes de l’institution, n’était pas aussi impliquée que l’était son prédécesseur dans le dossier ivoirien. Même si elle a géré avec son pré-décesseur le dossier ivoirien, la procureure n’affiche aucun parti pris. Toutefois, chacun reste quelque peu optimiste si l’on s’en tient au fait que l’administration reste une conti-nuité et que la Cpi, se voulant une institu-tion sérieuse n’hésiterait pas à dire le droit. Et que pour ce faire tous les éléments de

cour pénale internationaleOcAMpO-GBAGBO : lA Guerre De trOie N’AurA pAS lieu

LAurENT GBAGBO

AttenDue De touS, l’AuDience De confirmAtion DeS chArGeS contre l’ex-PréSiDent ivoirien à lA cPi A finA-lement été rePortée Au moiS D’Août ProchAin.

med Morsi, 60 ans, est le 4ème président de la république Egyptienne. réputé être un frère musulman orthodoxe, il a déclaré qu’il serait « le président de tous les égyptiens » alors qu’il a été élu pour appliquer la charia. une autre dé-claration tenait à rassurer la communauté inter-nationale mais surtout les américains et les voisins israéliens ; il s’agit de la promesse du nouveau rais de « respecter les traités internationaux déjà signés ».

L’Egypte est aujourd’hui à la croisée des che-mins. Le spectre d’une guerre civile n’est pas à écarter. Ses dirigeants devraient s’inspirer de la douloureuse expérience algérienne. Au début des années 1990, le Front islamique du Salut (FiS) remporta haut la main les élections légis-latives. Le gouvernement, tenu en sous-main par les généraux, a dissout le FiS pour éviter que les salafistes contrôlent le parlement. Une guerre civile faisant plus de 60.000 morts s’en suivit. Les

soubresauts de cette lutte fratricide a encore se-coué l’Algérie malgré l’avènement du président Abdelaziz Bouteflika en 1999.La junte militaire égyptienne dirigée par le ma-réchal hussein Tantaoui n’a pas osé escamoter les résultats du 2nd tour des élections présiden-tielles. Jusqu’où acceptera-t-elle de céder face aux Frères Musulmans ?

Alex ZAKA

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preuve recueillis par Louis Moreno Ocampo devraient être utilisés à bon escient. une victoire pour les parti-sans de laurent Gbagbo… Avant d’obtenir le report de l’audience du 18 juin, le document produit par la défense de Laurent Gbagbo dans laquelle étaient énumérées les raisons d’un éventuel report ont fait couler beaucoup d’’encre et de salive. En effet, pour nombre d’ivoiriens, il était impossible que cette demande ne soit acceptée. Oubliant de facto le droit inaliénable des avocats de demander en temps voulu un report d’audience. il s’en est suivi un bras de fer virtuel entre partisans

et non partisans de Laurent Gbagbo. Finalement ce re-port comme l’a souhaité la défense de l’ex-numéro 1 ivoirien a été obtenue pour le 13 août prochain. une nouvelle vigoureusement saluée des partisans de Laurent Gbagbo pour les-quels ce sont les prémisses d’une victoire future de leur leader. Eux qui n’ont cessé de clamer depuis son arres-tation son innocence dans cette crise postélectorale. un report d’ailleurs expli-qué de différentes manières et surtout selon que ce soit en faveur de Laurent Gbag-bo. En effet, c’est d’abord un signe de victoire parce

que pour les audiences prochaines, celui qui avait longtemps été considéré comme un ennemi a été éloigné avec bien évidem-ment plusieurs des preuves qualifiées de fallacieuses dont il dispose. Aussi, l’arrivée à la tête de la Cpi d’une nouvelle procu-reure permettra-t-elle de leur avis d’avoir un procès équitable au cours duquel Lau-rent Gbagbo et ses avocats pourront au mieux défendre leur dossier. Surtout que Fatou Bensouda depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo jusqu’à son transfèrement n’a pas montré de parti pris et a toujours gardé la tête froide dans ce que les par-tisans de Gbagbo ont appelé « complot » contre leur leader. Désormais, si on peut le dire, c’est sur de nouvelles bases, selon eux plus crédibles que devrait s’ouvrir dans les prochains jours ce procès attendu de tous. Le changement survenu à la tête de cette institution, même s’il était prévu depuis par les textes qui régissent l’institution vient apporter dans le cœur des pro-Gbagbo un baume. Car même si les hommes passent et les institutions demeurent, avoir Fatou Bensouda en face, pour eux, reste la meil-leure option. Donc le moindre mal. Ce qui vient conforter d’ailleurs, une thèse deve-nue pour ces pro-Gbagbo, une conviction : celle de la liberté provisoire qui pourrait être accordée à leur leader. En tout cas les jours à venir nous situerons.

Hermann DJEA

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DossierpOlitiQue

FrANçOiS ThiELLET

la longue dérive de la Somalie Au lendemain de la 2nde Guerre Mon-diale, et plus précisément en 1949 la toute jeune ONu partage la corne de l’Afrique sous-forme de cote mal taillée. D’abord, la partition de la Somalie entre le Soma-

liland, possession britannique au Nord et la Somalia pour l’italie au Sud. La France garda son emprise depuis 1862 sur Djibouti. Et enfin l’ennemi juré des somaliens c’est-à-dire l’Ethiopie arracha l’Ogaden considéré comme un territoire somalien.L’accession à l’indépendance en 1960 est également marquée par une tentative de réunification du Somaliland (anglaise) et de la Somalia (italienne). Elle s’est soldée par un échec car les rivalités claniques entre le Nord et le Sud ont définitivement mis sous l’éteignoir l’instauration de la démocratie. En 1969 et à la faveur d’un coup d’Etat,

l’opportuniste Siyad Barre arriva au pouvoir. Son gouvernement miné par la corruption et le népotisme essaya de jouer sur la fibre patriotique pour tenter de reconquérir un semblant de popularité : l’invasion de l’Oga-den. Mais cette guerre de conquête contre l’Ethiopie (1977) produisît l’effet contraire. Elle a affaiblit considérablement le pouvoir de Siyad Barre jusqu’à sa chute dans les années 1990.Et depuis, l’Etat de droit n’a jamais plus exis-té dans ce pays. Les seigneurs de guerre se sont accaparés le territoire et se livrèrent au trafic en tout genre (armes, drogue). Toute tentative de restauration d’un gou-vernement centrale se heurtait à la volonté des différents clans qui prospéraient sur le cadavre fumant de cet Etat défaillant en proie à une guerre civile. En 1992, face à la famine qui guette la po-pulation, l’ONu intervient. Mais les casques bleus pakistanais de l’ONuSOM ne faisaient pas le poids face aux milices décidées à

préserver leur gagne-pain. Les Etats-unis demandèrent et obtinrent un mandat du Conseil de Sécurité pour venir en renfort. C’était la fameuse opération « restore Hope ». Et même la première puissance du monde a baissé pavillon face à la cruauté des seigneurs de guerre. La bataille de Mo-gadiscio d’octobre 1993 a eu raison de la volonté du président Bill Clinton. Le cadavre de quelques Gi’s traînés derrière un pick-up, exhibés comme un trophée a fini par dissua-der les américains.L’organisation sous-régionale dite Autorité in-tergouvernementale pour le Développement (iGAD) composé de six pays, après plusieurs tentatives infructueuses, réussît en 2003 à réunir autour d’une table les différents prota-gonistes pour élaborer un projet de fédéra-lisme (puntland et Somaliland) censé élire un Gouvernement Fédéral de Transition (GFT). l’avènement des Shebabs En 2006, une coalition de circonstance entre le GFT et quelques seigneurs de guerre

soMalie en finir avec l’etat défaillant GuerreS civileS, SéchereSSe, fAmine jettent encore DeS millierS De SomAlienS Sur leS routeS. PenDAnt ce temPS, leS milicienS iSlAmiSteS ShebAbS continuent De hAr-celer et De contrôler DeS PointS StrAtéGiqueS Du territoire. l’AmiSom, même récemment renforcée PAr leS trouPeS KenyAneS, AurAit beSoin Du Soutien De l’oPé-rAtion AtAlAnte Pour en venir à bout.

SiyAD BArrE

DES ShEBABS

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DossierpOlitiQue

appelée Alliance pour la restauration de la paix et Contre le Terrorisme (ArpCT) subit également un échec cuisant. Elle ne parvient même pas à contrôler la capitale Mogadiscio face à la résistance de l’union des Tribunaux islamiques (uTi). pire encore, cette dernière instaura la charia sur l’ensemble des ter-ritoires qu’elle a conquise. il a fallu l’inter-vention de l’Ethiopie pour que le GFT arrive partiellement à restaurer son pouvoir.Les Shebabs sont en fait une émanation de l’uTi. En 2008, jugeant le gouvernement d’Abdullahi yussuf Ahmed trop modéré, ils se radicalisèrent et sont devenus des adver-saires farouches des institutions de la transi-tion. ils ont ainsi jeté leur dévolu sur kismayo ; ville stratégique située au Sud de la Somalie limitrophe du kenya mais surtout principal port du pays. ils ont pris le contrôle de cette ville en désarmant les milices locales tout en appliquant dans la foulée la loi islamique.pour autant, ils sévissent également dans les faubourgs de Mogadiscio. Ainsi le 29 mai dernier, ils ont tendu une embuscade au convoi du président Sheikh Sharif Sheikh Ahmed. Ce dernier est sorti indemne mais plusieurs hommes d’escorte furent blessés. C’était lors d’un déplacement vers la localité d’Afgoye, à une trentaine kilomètres de la Capitale pour honorer les contingents onu-siens qui ont récemment repris la bourgade aux shebabs.

le reste du monde contre les Shebabs

l’AMiSOM Le Conseil de paix et de Sécurité (CSp) de

l’union Africaine, avec l’aval de l’ONu, dé-cida de déployer une force d’interposition. Soutien aux institutions fédérales transitoires, contribuer à l’acheminement de l’aide huma-nitaire ; telles sont les prérogatives assignées par ce mandat en janvier 2007. L’AMiSOM c’est à peu près 17.000 hommes aujourd’hui contre un effectif initial de 10.000 soldats essentiellement composés d’ougandais et des burundais. Le nerf de la guerre émane d’un budget de l’union Européenne qui se chiffre, depuis le début des opérations, à environ 325 millions €uros.Face à une telle armada, grâce à leur connaissance du terrain les shebabs résistent et maintiennent des positions autour de Mo-gadiscio. Mais ils n’hésitent pas non plus à porter le fer au cœur même de l’adversaire. En pleine coupe du monde de football en 2010, kampala a été victime d’attentats sui-cides revendiqués par les shebabs en guise de représailles pour la participation ougan-daise à l’AMiSOM. Des restaurants bourrés de téléspectateurs volèrent en éclat faisant plus de 80 morts.

le Kenya et l’ethiopie, même combat

L’Ethiopie a soutenu le gouvernement transi-toire en 2006. Mais depuis, s’est-elle vrai-ment retirée ? Géo-stratégiquement, elle doit garder un œil sur ce grand voisin qui pourrait lui donner à terme un deuxième accès à la mer. En effet, Djibouti fait souvent comprendre à l’Ethiopie qu’elle dépend tota-lement de son port pour se désenclaver. Le Chef d’Etat djiboutien ismaël Omar Guelleh menace de temps en temps d’embargo les

produits éthiopiens. Son homologue éthiopien Méles Zenawi sort alors l’argument massue : retarder la livrai-son quotidienne par avion de khat vers Djibouti. Ce jeu au chat à la souris ne peut durer éternellement ; la restauration d’un Etat de droit en Somalie permet-trait à l’Ethiopie de sécuriser son accès à la mer. Elle abrite

aussi sur son territoire quelques bases amé-ricaines d’où décollent les drones qui effec-tuent des raids ciblés sur les positions des shebabs, considérés comme des membres d’Al Qaida.

Quant au kenya, il a lancé l’opération « lin-da Nchi » (littéralement en swahili : protéger le pays) en octobre dernier ; une campagne militaire, qui a pour noble but de venger la présumée violation de son territoire. Les kenyans ont en fait un projet d’invasion dans leurs cartons mais ont choisi comme prétexte l’enlèvement de plusieurs touristes européens par les insurgés shebabs. Ces derniers ont pris en otage entre autre Marie Dedieu, une française de 68 ans, qui vivait dans l’île de Manda. rappelons que le tourisme est la poule aux yeux d’or de l’économie kenyane.Malgré le déploiement d’une armée forte de 2.000 hommes avec des appuis aériens et de blindés, les kenyans n’ont pas telle-ment progressé dans leur conquête soma-lienne. Le maintien d’une ligne de logistique et l’arrivée de la saison de pluie ont ralenti l’avancée des troupes. Mais surtout, les isla-mistes ont l’avantage du terrain et mena-cent toujours de reconquérir les territoires contrôlés par l’armée kenyane.

Marcher sur kismayo, principale base des miliciens shebabs ; tel est l’objectif militaire kenyan. il semblerait que le dernier bastion des insurgés, la localité d’Afmadow et ver-rou d’entrée à kismayo, serait sous contrôle. Les attentats suicides à Nairobi perpétrés par la cellule dormante des islamistes créent

iSMAëL OMAr GuELLEh

uN MEMBrE DE L’AMiSOM ET LE SECréTAirE GéNérAL DE L ONu

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en permanence une psychose au sein de la population. Tout comme l’agenda politique presse les militaires d’en finir avec cette opé-ration somalienne très budgétivore – 90 mil-lions $ - à un an des élections présidentielles.L’intérêt bien compris du kenya sera à terme l’instauration d’un protectorat sur la partie méridionale de la Somalie avec une zone de libre échange économique régio-nale. Les projets sont légion : construction de voies ferrées vers l’Ethiopie ; faire pas-ser le pétrole du Sud-Soudan par un oléo-duc jusqu’au port de Lamu.Quelques semaines après le début de son offensive le kenya voulait déjà intégrer ses troupes au sein de l’AMiSOM. Aujourd’hui, c’est chose faite ! Après un accord du CSp (uA) en décembre et du Conseil de Sécurité de l’ONu en février, les détails de logistique et de financement ont pu finalement être réglés avant la signature d’un mémorandum d’entente le 2 juin 2012 à Addis-Abeba.

Opération AtalanteDjibouti est devenue, depuis le déclenchement de l’opération « Atalante » en 2008, la plus grande base aéronavale internationale du monde. il s’agit de la lutte contre la piraterie somalienne sur cette route maritime à proxi-mité du golfe d’Aden, qui draine plus de 30% du trafic de marchandises et du pétrole de la planète. Dans une stricte répartition des rôles, l’AMiSOM donc le continent africain était cen-sée assurer la sécurité terrestre et la coalition internationale, contrôler la mer.Le kenya comme l’AMiSON ont sollicité l’union Européenne et les Etats-unis ; ils réclament of-ficiellement la mutualisation des deux forces pour en finir avec les Shebabs. Et cela passe par la conquête du port de kismayo, source d’approvisionnement de ces derniers. Mais la communauté internationale est quelque peu gênée aux entournures car il faut un mandat du Conseil de Sécurité pour que l’opération Atalante puisse intervenir sur le sol somalien. Or depuis le mois de mars, son mandat a été discrètement élargi pour autoriser les frappes aériennes contre les bases des pirates sur les côtes somaliennes.

Les américains et les français ne peuvent plus se contenter de former des unités de l’AMi-SOM ou de fournir ponctuellement des rensei-gnements et de la logistique aux pays impli-qués (kenya, Ethiopie, Ouganda, Djibouti…). Selon le porte-parole de l’armée kenyane,

un bâtiment de la marine française aurait récemment bombardé la ville de kuday, au Sud de kismayo pour « dégager » le terrain. La France a formellement démenti cette opé-ration. Elle se doit d’être prudente pour évi-ter des actes de vengeance de la part des shebabs. D’abord, nombre de pirates soma-liens croupissent dans les geôles françaises ; mais surtout, un agent de la DGSE est entre les mains des shebabs depuis juillet 2009. une participation trop visible de la France aux opérations militaires compromettrait les difficiles négociations pour tenter de libérer cet otage. l’arme fatale de la famineplus de 1,5 million de somaliens ont fui leur lieu de résidence principale mais ont préféré rester à l’intérieur du pays ; tandis que 650.000 ont trouvé refuge dans les pays voisins. Nous avi-ons déjà relaté dans un numéro précédent de Diaspora-News, le plus grand camp de réfugiés de Dabab au kenya : 400.000 âmes ! Trois générations de déplacés ont pris racine et le flot continu de 10 à 15.000 somaliens viennent grossir leur rang. Les conditions sanitaires y sont déplorables ; sans parler d’infiltration possibles des islamistes.Les shebas ont vite compris le parti qu’il pouvait tirer de l’aide humanitaire. Elle est cruciale sur-tout en période de sécheresse comme c’est le cas depuis deux années successives. postés à des endroits stratégiques, les insurgés régulent et contrôlent la distribution des aides alimentaires et les ONG qui travaillent sur les territoires qu’ils ont conquis. La piraterie maritime est née de la reconversion de pêcheurs désespérés par leur perte d’activité. Les seigneurs de la guerre ont profité de l’aubaine pour se greffer dessus et « industrialiser » le business. Le coût exorbitant du maintien de paix comme l’AMiSOM et d’un prolongement de l’opération Atalante milite pour une intervention concertée et un règlement rapide de ce conflit ; condition pour un retour à un Etat de droit indispensable à la sécurité humanitaire.L’espoir politique renaît enfin. Il y a quelques semaines la Conférence d’istanbul marquait la fin de la période de transition. Elle prévoyait également la nomination des 825 « élus » de la future Assemblée Constituante.

Alex ZAKA

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Diasporas News N°32 de Juillet-Août 2012

invité du mois

seM thierry guede noMMé aMbassadeur itinérant d’haïti en afriQue de l’ouest, vise la Mairie de cocody

tHierrY GueDe, préSiDeNt Directeur GéNérAl A iNterNAtiONAl telecOM ASSiStANce S.A (itA S.A). itA eSt fourniSSeur De SolutionS De télécommunicAtionS SPéciAliSé DAnS lA GeStion Du trAfic téléPhonique, A bien voulu AccorDer une interview à DiASPorAS-newS.DiASpOrAS-NewS : Vous êtes le pDG d’une multinationale. in-ternational telecom Assistance. Quelle est cette structure et dans quel secteur d’activités s’inscrit-elle ? SeM tHierrY GueDe : Je suis le président Directeur Général de iTA S.A qui est une société de Télécommunications. iTA S.A. est un fournisseur de solutions de Télécommunications spécialisé dans la gestion du trafic téléphonique. ITA possède des systèmes intelligents de gestion des interconnexions qui permettent aux Agences de télécommunications, aux Gouvernements et aux Opérateurs de téléphonie d’avoir plus de visibilité et de transparence sur le volume réel des appels nationaux et internationaux.Nous proposons des programmes aux gouvernements des pays africains qui leur permettent de :- Lutter efficacement contre la fraude sur les appels internationaux ;- Créer de nouveaux revenus stables pour les opérateurs locaux et les gouvernements africains ;- protéger le marché local des télécoms et assurer son avenir dans l’intérêt de tous, opérateurs, usa-gers et gouvernements.- C’est l’effet combiné de ces avantages qui permet à nos Etats partenaires d’obtenir des fonds supplémentaires afin de faire face à d’énormes défis mais surtout de contribuer au développement du secteur des Télécommunications dans leurs pays respectifs.

D-N : Quelle est la cible de itA ?t.G : Nous nous adressons essentiellement aux gouvernements (ministères des Télécommunica-tions et des finances), aux Autorités de régulation du secteur des Télécommunications et aux opéra-teurs de téléphonie.D-N : il existe de nombreuses structures en côte d’ivoire qui exercent dans le domaine des telecom au point que le citoyen lambda a du mal à percevoir leur utilité. pour ce qui concerne itA, quelle est sa particularité et en quoi se distingue-t-elle de ces struc-tures ?t.G : iTA S.A vise deux objectifs :- Devenir le partenaire privilégié des Etas Afri-cains en matière de bonne gouvernance de leur trafic téléphonique pour les années à venir.- Avoir une notoriété avérée dans le domaine des Télécommunications. iTA S.A se propose d’être le partenaire stratégique des Etats Africains en mettant à leur disposition des outils de pointe pour une meilleure visibilité sur leur trafic téléphonique, et en instaurant des méca-nismes leur permettant une bonne gouvernance en matière de télécommunication. La grande expé-

rience et le professionnalisme de notre équipe ainsi que nos solutions novatrices et adaptées à l’environnement africain participeront à un meilleur développement du secteur des télécommunications au profit des Etats et des populations.

D-N : Vous avez plus cordes à votre arc. en plus d’être pdg, vous êtes président de la fondation cocody. parlez-nous d’elle.t.G : La fondation Cocody est née d’une ex-périence personnelle. J’ai choisi de faire du social et ai adhéré au club service rotary international (Abidjan les perles) dont je suis le responsable des relations publiques. En 2008, j’ai décidé de créer un espace social orienté vers Cocody et je me suis dit qu’il fallait créer une fondation. Apres proposition à mes amis, ils ont adhéré à ma pro-position et nous avons créé la fondation Cocody. Nous l’avons dénommé fondation pour mettre en avant l’esprit rassembleur et Cocody du fait de la situation géographique de notre siège.Notre slogan est « une action – un soutien – Le bien être » pour participer en Côte d’ivoire, précisément à Cocody. Ceci pour soutenir tous ceux qui nous sollicitent et pour assurer le bien être des populations. La fondation, il faut le préciser n’est pas exclusi-vement destinée aux populations de Cocody. Elle

sert toute la Côte d’Ivoire et au-delà. Je profite pour lancer un appel à toutes les Ong, à toutes les fondations qui veulent aider la Côte d’ivoire par des dons en nature, financiers ou de tout autre genre. La fondation s’oriente également vers le combat contre la malnutrition, et l’assis-tance aux soins médicaux de nos jeunes frères ou sœurs.

D-N : Quelles sont les ac-tions posées par la fondation cocody ?t.G : La fondation Cocody intervient dans plusieurs domaines dont l’humanitaire, la santé, l’enfance, le social, l’amélioration du cadre de vie, la protection de l’environnement et de l’ac-tivité humaine. plusieurs actions ont été menées par la fondation notamment l’opération vie nou-velle (Dons de matériels de salubrité, travaux de nettoyage et d’assainissement, amélioration du cadre de vie et de l’environnement), l’acces-sion à la propriété Certains locataires qui occu-paient les maisons de la CNpS depuis des années n’étaient pas jusqu’à présent propriétaires. Nous avons aidé ces personnes à pouvoir entrer en possession de leurs titres de propriétés. La fondation est proche des populations que ce soit lors des évènements heureux (Mariages – Anniversaires…) comme malheureux (Deuils…)En partenariat avec le club service rotary inter-

SEM ThiErry GuEDE

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préSiDENT hAïTiEN MiChEL MArTELLy ET ThiErry GuEDE

national, la fondation a mis des pacemakers à la disposition de malades du cœur enregistrés à l’institut de cardiologie de Treichville Abidjan. La fondation est aussi engagée dans le parrainage d’activités socioculturelles (concours de littérature – assise de la jeunesse ivoirienne – tournois de football – dons de matériels informatiques – ca-ravane du père noël avec six (6) arbres de noël) à travers la commune. La fondation a aujourd’hui cinq (5) ans et continue son chemin.

D-N : Quel bilan faites-vous des 5 ans de la fondation ?t.G : La fondation n’a malheureusement pas de ressources extérieures. Nous sommes constitués en administrateur et donc menons nos actions grâce à nos perdiems. C’est pourquoi nous demandons à tous ceux qui agissent dans le même domaine que nous à l’intérieur comme à l’extérieur de la Côte d’Ivoire pour une aide matérielle ou financière. A ce jour, nous sommes à 80 millions de dépenses. C’est peu mais pour la fondation, ce n’est pas rien.

D-N : les perspectives pour l’année 2012t.G : Des actions dans les domaines Econo-mique et de l’Education :- Mise en place d’une Microfinance pour installer et financer les activités économiques des Commer-çantes.- Dons de Drapeaux, de Mâts et de cloches aux inspections de l’enseignement primaires (i.E.p) pour un certain nombre d’écoles primaires de la com-mune.Nous espérons avoir un ou plusieurs partenaires qui puissent nous aider à aller de l’avant pour le bonheur de nos populations.

D-N : il se murmure que vous comptez participer aux prochaines élections munici-pales. Si oui, sous quelle ban-nière le ferez-vous ?t.G : Effectivement, Thierry GuEDE est candi-dat pour les élections municipales dans la com-mune de Cocody. Je suis homme d’affaires et non politicien, je fais la différence et je le dis partout. Je préfère laisser la politique aux politiciens et moi je m’intéresse à la politique communale. Je suis candidat indépendant parce que j’ai l’ambi-tion d’apporter ce que la commune de Cocody attend de ses fils.

D-N : De façon succincte quel est votre projet pour les popu-lations de cocodyt.G : Nous ne sommes pas encore en campagne. Nous venons avec une gestion nouvelle de la société qui va toucher directement les populations. D’abord repenser le fonctionnement de la mairie par une collaboration directe. Nous allons créer un comité économique et social qui aura en son sein tous les résidents qui sont dans les associations de résidents ou les syndics reconnus à la mairie. Nous allons créer une plateforme pour nommer le président de ce co-

mité économique et so-cial avec certaines pré-rogatives. il aura alors la lourde charge de nous fournir une charte et celle-ci devra nous permettre de respecter le chronogramme de travail. Mais nous leur donnerons la respon-sabilité d’être orientés vers la sécurité, la salu-brité, le cadre de vie et le social. Nous responsabiliserons ce comité qui va réfléchir sur les orientations de la gestion dans ce domaine. Nous allons créer un conseil municipal des jeunes, dissocier toutes les associations qui existent, qui se sont plus ou moins politisées et créer une as-sociation des jeunes. Ce sera une gestion tripartite avec le comité, le conseil municipal des jeunes et le conseil municipal que je vais diriger.Décentraliser Cocody en quatre de sorte à per-mettre à mes adjoints d’être présents dans ces localités où ils seront affectés pour jouer le rôle de maire. il y a l’emploi jeune, la santé, la sécu-rité, le sport, la culture, l’éducation ; nous avons une réflexion sur les quartiers précaires, les micro finances et la salubrité qui sera confiée au comité économique et social.

D-N : Vous allez à ces muni-cipales en tant que indépen-dant. Ne craignez- vous pas d’être la cible de ces politi-ciens auxquels vous serez confronté ?t.G : Non pas du tout. il est vrai que les politi-ciens ont occupé le terrain depuis longtemps mais je pense que la bonne foi qui nous habite et ainsi que notre stratégie de communication nous per-mettront d’avoir de la place pour nous exprimer afin de véhiculer un message d’union et de cohé-sion dans l’intérêt commun des fils et des filles de notre chère commune.

D-N : quels sont les senti-ments qui vous animent suite à votre récente nomination comme Ambassadeur itiné-rant en Afrique de l’ouest et représentant spécial du Mi-nistre des Affaire etrangères de la république d’Haïti ?t.G :Les sentiments qui nous animent sont im-menses. Nous profitons de votre canal pour témoi-gner une fois de plus toute notre gratitude à Son Excellence Michel Martelly ainsi qu’à son premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères Son Excellence Monsieur Laurent Lamothe, qui ont porté leur choix sur ma modeste personne pour assurer cette fonction. Nous mesurons la lourdeur de la tâche qui nous attend désormais et nous entendons mettre toute notre énergie et notre enthousiasme habituels pour relever ce défi. C’est avec une grande joie que nous avons

accueilli cette nomination. Notre amour pour le peuple haïtien ainsi que notre bonne connaissance de la vie socio politique et culturelle d’haïti seront mis à profit pour mener à bien notre mission.

D-N : Justement comment comptez vous remplir cette mission ?t.G : Le nouveau gouvernement haïtien est conscient de la nécessite d’impulser une nouvelle dynamique de développement suite aux multiples crises qui ont secoué le pays, à savoir les catas-trophes naturelles, humanitaires et particulière-ment le séisme destructeur du 12 janvier 2010. C’est ainsi que Monsieur le premier Ministre met un point d’honneur sur la promotion du finance-ment de l’activité économique nationale par la recherche de moyens innovants et adéquats. Et la diplomatie rentre au cœur de cette vaste reforme qui a pour objectif de faire la promotion cultu-relle, commerciale et financière de la république d’haïti qui amorce la relance de son processus de développement.Nous sommes parfaitement conscients des enjeux et de l’importance de notre mission. Nous allons donc mettre en place une stratégie efficiente basée sur une organisation optimale mais réaliste, qui puisse rentrer dans la vision et le schéma di-recteur tracé par Son Excellence Monsieur Michel Martelly président de la république. Nous avons pour ambition de contribuer pleine-ment au développement d’haïti en œuvrant de fa-çon prépondérante à son rayonnement en Afrique de l’ouest. Nous comptons faire de l’intégration un pilier central de notre action par la promotion d’échanges commerciaux, économiques, culturels et financiers entre Haïti et l’Afrique de l’Ouest.

D-N : un mot à l’endroit des lecteurs de Diasporas- Newst.G : Cela fait deux ans que je connais le magazine. Je salue tout le personnel qui nous permet de nous informer et les lecteurs. J’ai pu voir depuis sa création une amélioration de la qualité de service qui ne cesse d’ailleurs de s’ac-croitre. Ce sont des exemples pour ceux qui vou-draient s’orienter dans ce secteur. Le magazine est très instructif grâce au bon travail effectué par l’équipe. J’encourage les responsables et le per-sonnel à faire mieux pour le bonheur des lecteurs.

Hermann DJEA

LE pM hAïTiEN, LAurENT LAMOThE ET ThiErry GuEDE

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environnement

Que retiendra-t-on de cette conférence ?Le grand barnum planétaire a fait escale à rio de Janeiro le mois de juin dernier. 20 ans après le premier Sommet du développement durable - tournant de la prise de conscience collective du danger de notre comportement vis-à-vis de la biodiversité – le Brésil, puissance invitante, se devait de réussir son rio+20.

Si la réussite d’un Sommet se mesure à l’aune du nombre de participants, rio+20 est une réussite. pas moins 30.000 participants venus de 190 pays étaient présents à rio ! Le prix des billets d’avion ont pratiquement doublés les derniers jours précédant l’ouverture de la conférence. Tandis que les chambres d’hôtel étaient prises d’assaut ; ce qui a fait le bon-heur des loueurs de chambres d’hôtes et des pickpockets.

Ban ki-Moon, Secrétaire Général de l’ONu a rappelé que « les discours sont terminés, maintenant le travail commence » ; avant de poursuivre : « Rio+20 a affirmé les principes fondamentaux, renouvelé les engagements essentiels et nous a fourni une nouvelle

orientation ». pour les promesses, une cagnotte de 513 milliards uSD serait allouée, lors de cette conférence des Nations-unies sur le dé-veloppement durable. Selon toujours Ban ki-Moon, ce financement permettra de résoudre les questions suivantes : l’énergie, la sécurité ali-mentaire, l’accès à l’eau potable et la gestion des océans.

Outre les Nations-unies, le pays hôte s’est éga-lement réjoui de la réussite de « son » Sommet. Et notamment de sa nouvelle méthode pour instaurer Les Dialogues pour le Développement Durable. il s’agit d’un panel géant de plus d’un million de voix qui peuvent donner leur avis sur une dizaine de thèmes comme l’énergie, l’eau, la sécurité alimentaire. Les propositions issues de cette agora géante avaient nourri les syn-thèses sur lesquelles les chefs d’Etat et du gou-vernement ont planché.

En substance, à l’instar de l’Agenda 21 – ré-duire de moitié la pauvreté dans le monde à l’horizon de 2015 - lancé il y a 20 ans au Som-met de rio, tout comme l’Objectif du millénaire (OMD) de l’an 2000, les grands de ce monde ont sorti de leur chapeau un nouveau terme

auquel il va falloir s’ habituer : les Objectifs du Développement Durable (ODD).Barak Obama, Angela Merkel, David Came-ron, Vladimir poutine se sont tous portés pâles et séché le Sommet de rio alors qu’ils avaient participé au G20 de Los Cabos (Mexique) 48 heures avant. Ces dirigeants n’ont pas jugé nécessaire de faire le déplacement. Cette ab-sence ne fait que corroborer une vérité abso-lue : l’environnement ne fait pas encore partie des préoccupations des principaux pays indus-trialisés c’est-à-dire les plus grands pollueurs de la planète. La résolution de la crise financière qui mine leur économie les accapare davan-tage que de s’occuper de la Maison commune qui brûle pour plagier la formule du président Jacques Chirac lors du Sommet de Johannes-burg de 2002. Encore échaudés par le fiasco du Sommet de Copenhague en 2009, ces chefs d’Etat ont préféré pratiquer la politique de la chaise vide plutôt que d’être accusés encore une fois de porter la lourde responsabilité d’un échec. rappelons juste qu’il existe deux princi-paux points d’achoppement aux Accords Multi-latéraux sur l’Environnement (AME) : d’une part, les pays dits industrialisés dénoncent la classi-fication de certains pays émergents comme la Chine ou l’inde parmi les victimes de la pollu-tion ; une nomenclature devenue aujourd’hui obsolète à leur yeux. D’autre part, le montant de financement que les pays du Nord devraient verser aux pays du Sud.

l’avenir que nous voulons ?C’est le titre éponyme du document final de rio+20. En effet, le Brésil puissance invitante devait « sauver » son Sommet de la planète. Le conclave des négociateurs des 193 pays, réunis quelques jours avant, doit obligatoire-ment déboucher sur une déclaration commune. « Si vous voulez un texte plus ambitieux, débrouillez-vous pour trouver un accord » ; tels étaient les propos peu amènes et pas franchement diplomatiques que les brésiliens ont adressé à leurs hôtes européens. Finale-

rio+20, le SOMMet De lA plANète encore une occASion hiStorique rAtée Pour PrenDre DeS DéciSionS AuDAcieuSeS Pour notre mAiSon commune. leS DiriGeAntS DeS GrAnDS PAyS inDuStriAliSéS, eux, ont Préféré reSter à lA mAiSon. retenez quAnD même Deux vocAbleS en GuiSe De viAtique Pour voS ProchAineS AnnéeS : le Green-buSineSS et leS objectifS Du DéveloPPement DurAble (oDD) !

hENri DJOMBO

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ment, on a accouché du fameux document. Et ce texte de 50 pages intitulé « l’avenir que nous voulons » servira de base de travail aux Chefs d’Etat et de gouvernement. Force est de constater que deux années de préparation et une nuit de négociation n’a pas permis aux délégués d’accoucher d’un consensus pour un enjeu aussi crucial.

La fin du Sommet s’est conclu sur la ratification par un compromis a minima. Le texte commence de la manière suivante : « Nous chefs d’etat et de gouvernement (...) renouvelons notre en-gagement envers le développement durable et envers un avenir économiquement, socia-lement et écologiquement durable pour notre planète et pour les générations présentes et futures ». Il s’agit de relever le défi d’une tran-sition vers une économie verte (green-business).

Cette nouvelle feuille de route des pro-chaines décennies sera balisée par la fa-meuse ODD ; un modèle de développement censé lutter contre la pauvreté tout en pré-servant les ressources naturelles de la pla-nète qui accueillera 2,5 milliards d’humains de plus à l’horizon 2050.

Avec quels partenaires le Secrétaire Général de l’ONu a-t-il concocté son fameux budget estimé à la louche à 500 milliards $ ? Les pays riches, asphyxiés par la crise, ont déjà des difficultés à honorer les 0,7% de leur PNB destinés au développement des pays en voie de développement. ils doivent, pour plusieurs années encore assainir leur économie ; ils ne pourront donc pas contribuer à l’effort de la

promotion du green business. Le communiqué final insiste sur la recherche de mécanisme de financements innovants avec deux axes pos-sibles : d’abord l’implication des entreprises mais aussi sur la mise en place de la taxe sur les transactions financières que plusieurs pays européens appellent de leur vœu.

Cette mutation vers le green-business exige un nouveau cadre institutionnel adapté des Nations-unies en matière d’environnement. pourquoi ne pas transformer le programme des Nations unies pour l’Environnement (pNuE) en une sorte d’Agence Mondiale de l’Environne-ment (AME). Le président congolais Denis Sas-sou Nguesso, porte-parole de ses homologues du continent, milite dans ce sens et souhaiterait que son siège soit à Nairobi. Les pays d’Europe sont en phase avec cette initiative parce qu’ils ont appelé de leurs vœux la création de cette instance de gouvernance mondiale pour l’Envi-ronnement.

le contre-SommetLe monde entier ne peut vivre d’incantations et de déclarations lénifiantes. Rio de Janeiro a en

fait accueilli deux Sommets pour le prix d’un. Pendant que les délégations officielles se réu-nissaient au riocentro, le Sommet des peuples composé d’ONG se déroulait au parc Alterro do Flamengo. Moins protocolaire, il se veut être une alternative à la voix officielle qui prône l’économie verte. Ce sont des termes de justice sociale, environnementale ou encore de code forestier qui sont mis en avant. Le jour de la clôture de rio+20, une délégation du Sommet des Peuples a remis une déclaration officielle à Ban ki-Moon. A-t-elle été prise en compte dans le communiqué final ? Toujours est-il que la société civile dénonce l’échec et le manque d’ambition de rio+20 face au danger qui guette notre planète : crise financière, insécurité alimentaire, réchauffement planétaire. L’accent est surtout mis sur l’absence d’objectifs contrai-gnants pour les pays ni de financement pour réaliser les ODD.

Alex ZAKAAprèS LA puBLiCATiON Du TExTE

réuNiON AVEC LES répréSENTANTS DE L’uNiON EurOpéENNE

et l’afriQue ?Le président sud-africain Jacob Zuma n’a pas daigné se ranger avec ses homologues du continent pour parler d’une seule voix. il s’est contenté de déclarer que le « monde est confronté à de grands défis dans le déve-loppement économique durable ; que cer-taines d’entre eux dépassent nos frontières nationales ». Il plastronnait et s’affichait avec les dirigeants des pays émergents comme la Chine et l’inde. Donc de son point de vue, l’Afrique du Sud traite d’égal à égal avec les pays du BriC mais pas avec ses voisins conti-nentaux.

Soyons tout de même positifs ; quelques ini-tiatives méritent d’être citées. A rio+20, les huit plus importantes Banques Multilatérales de Développement (BDM) du monde - la Banque Mondiale, la Banque asiatique de développement et la BAD entre autres - ont annoncé leur intention d’investir 175 milliards uSD soit 138 milliards €uros dans des trans-ports « verts » c’est-à-dire à faible émission de carbone dans les pays en voie de déve-loppement et surtout en zones périurbaines.

La Grande Muraille Verte répondant au nom barbare d’initiative Africaine Grande Muraille Verte (iAGMV) reste le seul projet à la hauteur de l’événement. il s’agit de lutte contre l’avancée inexorable du désert par la mise en valeur des zones saharo-sahéliennes. Déjà initiée quelques années auparavant mais cette fois-ci des fonds de l’ordre de 2 milliards uSD ont été dégagés par le truche-ment du NEpAD.

A.Z.

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environnement

le DAlAi lAmA viSite mirAn-DolA ,éPicentre Du GrAnD SéiSme Du 29 mAi 2012 D’une mAGnituDe 5.8 qui A fAit PluS De 17 mortS et PluSieurS DéGâtS mAtérielS APrèS celui Du 20 mAi D’une mAGnituDe 5.9 qui A frAPPé De Plein fouet une réGion conSiDéré comme le Poumon économique De l’itAlie.

La visite du DALAi LAMA le 24 juin 2012 que suivra celle du pape BENOiT xVi à partir du 26 juin 2012 dans les villes de CArpi , SAN

MAriNO et NOVi de Modène et rO-VErETTO (ville dans laquelle un prêtre Don IVAN voulant sauver la statue de la vierge ma-rie a été écrasé par l’écroulement du mur de l’église) marque combien les hommes de Dieu apprécient les mauvais moments de tristesse, cataclysmes naturelles, guerres que vivent ces dernières années les peuples sur cette terre. Les deux grandes visites de ces leaders reli-gieux ont été des moments de compassion et de prières pour les personnes disparues, pour les familles qui ont tout perdu , pour les blessés qui sont encore dans les hôpitaux. il faut signaler néanmoins que les autori-tés politiques italiennes n’ont pas manqué de démontrer à travers discours et actes leurs préoccupations du drame que vivent les populations de l’Emilie romagne. Le premier Ministre MAriO MONTi et le président de la république NApOLiTANO ont tous deux visité la région après le drame.Certains pays Africains par le biais de leur ambassade ont manifesté un intérêt de ce que vivent les populations dans l’Emilie romagne. L’ambassade du Maroc, et celle du Sénégal du moins ceux que nous avons aperçues sont venues sur les lieux pour soutenir leurs populations vivant dans les zones et villes touchées. Elles en ont profité pour rencontrer les autorités politiques et administratives pour créer les conditions de survie assez acceptables à leurs populations qui vivent dans cette région et qui ont tout perdu.Nous pensons que le rôle d’une ambassade dans un pays c’est aussi cela , et non seulement pour délivrer des visas et des cartes consulaires. Triste est de constater que certains pays qui se veulent pays phares et émergeants en Afrique tels que la Cote d’ivoire , le Nigeria pour ne ci-ter que ceux là malgré les deux grands drames

que leurs populations ont vécus dans cette région n’ont jamais levé le tout petit doigt pour savoir comment vivent leurs concitoyens.Dommage que la politique en Afrique prime sur le social, alors que les deux éléments de-vraient être complémentaires. La diaspora Africaine aussi fait partie des populations des différents pays d’où elle vient et joue souvent un rôle d’ailleurs très important. il ne faut jamais mépriser une frange de sa population quelque soit la raison ou le lieu où elle vit. Le peuple a aussi un droit d’être assisté lorsqu’il est dans le besoin et c’est aussi cela les règles d’une démocratie moderne.

RENE KOUAME (Italie)

les leaders religieuX au secours des sinistres des deuX seiMes dans l’eMilie roMagne en italie

DALAi LAMA

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L’éthiopien haile Gebreselassie n’a pas réussi à se qualifier pour les jeux Olym-piques de Londres sur 10.000 mètres en échouant à la 7e place de la réunion

d’Hengelo aux Pays-Bas, épreuve qualificative pour les athlètes éthiopiens, dimanche. « les Jeux de Londres, c’est fini pour moi » a déclaré le double champion olympique du 10.000 m (1996/2000), qui n’a pas non plus été retenu par sa fédération nationale pour disputer le mara-thon olympique.Tariku Bekele, vainqueur en établissant la meilleure performance mondiale de l’année (27:11.70), et Leleisa Desisa Benti, 2e, ont décro-ché les deux tickets mis en jeu. une troisième place est réservée depuis plusieurs semaines à kenenisaBekele, le détenteur du record du monde qui avait signé la meilleure performance mondiale de l’année 2011 en septembre à Bruxelles en 26 min 43 sec 16. L’empereur du fond avait pour-tant choisi quelques semaines avant l’épreuve des qualifications de se retirer progressivement du devant de la scène. Agé de 39 ans, haile Gebre Selassie considéré comme le coureur de fond le plus complet de tous les temps, avait annoncé via son manager qu’il ne tenterait plus de se qualifier pour les Jeux et qu’il ne participerait plus non plus aux championnats du monde. il aurait eu la possibilité de remettre l’ouvrage sur le métier mais il préfère renoncer, reconnaissant la supériorité de ses jeunes com-patriotes, dont quinze d’entre eux ont déjà couru plus vite que lui cette année. Mais la passion de l ‘athlétisme aura été plus fort et c’ est bien arme à la main que Gerbe Sélassié a abdiqué. haile Gebre Selassie est un coureur de fond éthiopien, né à Assella dans l’Arsi le 18 avril 1973. il a remporté deux médailles d’or aux Jeux olympiques et huit aux championnats du monde d’athlétisme sur des distances allant du 1 500 mètres au 10 000 mètres.Auteur de 27 records du monde sur des distances allant du 2 000 mètres au marathon. Entre sep-tembre 2007 et septembre 2011, il détient le record du monde du marathon, qu’il porte à 2 h 03 min 59 s (soit une allure moyenne de 20,42 km/h) à Berlin en 2008. il a remporté ce dernier marathon quatre fois de manière successive, de 2006 à 2009. Son palmarès est également com-plété par une victoire au marathon d’Amsterdam

et au marathon de Fukuoka et deux victoires au marathon de Dubaï.Le 2 septembre 2011, il reçoit le prestigieux prix prince des Asturies des Sports1. Son palmarès et ses performances font de lui l’un des plus grands coureurs de fond de tous les temps. l’Autre GeBre SelASSie

Le latéral droit de la république tchèque Theo-dor Gebre Selassie s’est engagé avec le werder

de Brême pour une durée de quatre ans. Auteur d’un bon Euro avec la sélection tchèque, avec la-quelle il est arrivé en quart de finale, le joueur de 25 ans connaîtra donc sa première expérience dans un championnat majeur. il évoluait jusqu’à présent dans le club tchèque du Slovan Liberec.

Theodor Gebre Selassie est un footballeur tchèque, né le 24 décembre 1986 à Třebíč. Il évolue au poste de défenseur. Theodor est né à Třebíč, à l’époque en Tchécoslovaquie, de père éthiopien et de mère tchèque. il est sans lien de parenté avec l’athlète haile Gebre Selassie1.Theodor a joué 18 matchs en 2e division tchèque, puis 108 matchs en Championnat de république tchèque de football. il progresse avec le Slovan Liberec jusqu’à obtenir le titre en 2012. Durant l’Euro 2012 auquel il participe, il signe au wer-der Brême2, renonçant au passage à jouer la Ligue des champions de l’uEFA. Le 4 juin 2011, il est sélectionné pour la première fois en équipe de république tchèque, lors de la rencontre contre le pérou (0-0) à Matsumoto au Japon3.Le 29 mai 2012, le sélectionneur Michal Bílek annonce que Theodor est retenu dans la liste des 23 joueurs pour jouer l’Euro 2012. Theodor a été la cible d’injures racistes au cours de cet Euro de la part de supporters russes.

Mireille NGOSSO

haile gebre selassie, la fin d’une époQuele mythique fonDeur ethioPien ne PArticiPerA PAS Aux jeux olym-Pique De lonDreS 2012

hAiLE GEBrESELASSiE

ThEODOr GEBrE SELASSiE

SportSport

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SociétéSociété

La diaspora Africaine en italie s’est retrouvée encore cette année 2012 à ces désormais habituelles journées Afri-caines. L’édition 2012 a connu un succès

sans précédent vue la grande affluence de la communauté Africaine à toutes les étapes de l’évènement. A l’ouverture de ces journées le sacerdoce Congolais DON NZiNGA GErMAiN du diocèse de Modène dans son intervention a présenté un bilan approximatif des condi-tions socio-économiques et la vie des immigrés vivant en Italie. Il a profité de cette ouverture des travaux pour prodiguer quelques conseils à la jeune génération et leur demander plus d’initiative. Au menu de cette première journée une conférence précédée d’une projection de film réalisé par la communauté des jeunes Ita-liens dirigés par MATTEO DAL ZOTTO après un voyage au Burkina Faso. il fera son interven-tion sous le thème « ce que m’a enseigné mon voyage en Afrique ». Le parrain des journées Africaines 2012 l’Avocat et consul honoraire iLDO MOrELLO du Cameroun à FLOrENCE

est intervenu au cours de cette conférence sous le thème « les potentialités de la Diaspora Africaine pour une nouvelle italie ». Dans son intervention, il a mis l’accent sur l’esprit de soli-darité entre les populations Africaines. il a noté aussi la grande considération que les peuples Africains réservent aux étrangers en Afrique.

Selon l’intervenant c’est le contraire qui se vit en Europe. Les européens, surtout le peuple ita-lien n’a aucun respect et aucune considération pour l’immigré. pendant son voyage en Afrique,

au Cameroun il a été intronisé chef traditionnel, ce qui selon lui est inimaginable en italie.Avant de conclure son intervention le parrain a déploré le fait que les diplômés Africains sur-tout Camerounais ne retournent plus en Afrique pour contribuer au développement de leur pays. il s’engage à soutenir tous les projets de

ceux qui voudront retourner au Cameroun.La dernière intervention était celle du Docteur et écrivain kOSSi kOMLAN –EBri du TOGO, en fonction en italie depuis plus de trente (30

ans) sur le thème « contribution de la Diaspo-ra Africaine pour un monde nouveau ». Dans son intervention Dr kOSSi a exhorté la commu-nauté à se mettre en position de premiers par-tenaires pour le développement du continent Africain. Selon l’intervenant les cadres de la Diaspora Africaine doivent être les éclaireurs

diaspora africaine et crise Mondiale (en italie)

CONFErENCiErS (DE GAuChE à DrOiTE CECiLE kyENGuE- CONSuL MOrELLO-Dr kOSSi-MATTEO D)

lA communAuté AfricAine en itAlie A orGAniSé leS journéeS AfricAineS SouS l’initiAtive Du Prêtre nzinGA GermAin Du 04 Au 06 mAi 2012 à moDene .ceS journéeS PlAcéeS SouS le PArrAinAGe De monSieur ilDo morello, conSul honorAire De lA réPublique Du cAmeroun à florence, Se Sont DérouléeS SouS le thème centrAl « DiASPorA AfricAine et criSe monDiAle : Défi D’une nouvelle évAnGéliSAtion »

uNE VuE DES pArTiCipANTS Aux JOurNEES LA ChOrALE LA VOix DES ANGES.

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des investisseurs étrangers en Afrique, car ils sont mieux préparés que quiconque non africain à travailler ou conduire un projet de développement en Afrique. il a raconté un fait banal qui nous semble important à souligner : dans un village où ses collègues et lui étaient en service en Afrique une dame arrive au ser-vice des soins très souffrante. Devant le méde-cin elle explique pendant plus de 5 minutes de quoi elle souffre. La personne chargée de la traduction traduit en ces termes : « elle dit qu’elle a mal au ventre ». un fait qui semble banal mais qui a toute sa portée en ce qui concerne l’efficacité d’un service. Les immigrés qualifiés de la diaspora afri-caine ont un rôle très important en ce qui concerne le développement de l’Afrique. Les différents mandats et expéditions d’argent que les immigrés font sur l’Afrique n’est pas un facteur qui puisse contribuer au développe-ment de l’Afrique. Les immigrés doivent s’unir pour créer des projets de grandes envergures et rechercher les financements. C’est dans le regroupement des forces économiques que les immigrés peuvent contribuer au dévelop-pement du continent Africain. Quant au Docteur CECiLE kyENGE de la ré-publique du Congo et conseillère provinciale à Modène, modératrice, elle avait la charge de conclure la série de conférences. Elle a in-vité la diaspora africaine à plus de présence aux différentes manifestations et évènements nationaux en italie. Elle a rendu hommage à tous ceux qui ont toujours répondu aux appels de la diaspora africaine. La journée suivante a été marquée par des activités sportives dans la matinée et dans la soirée par un concert religieux animé par la chorale Francophone Africaine « la voix des Anges » précédé d’un défilé de mode Africaine. La cérémonie conclusive des journées Afri-caines édition 2012 a été marquée dans la matinée, par une grande messe sous le par-rainage de Monseigneur GiACOMO MO-rANDi suivie d’un banquet communautaire multiculturel composé de mets du TOGO, de LA COTE D ’iVOirE, du CAMErOuN, du BENiN, du CONGO, du NiGEriA et bien at-tendu de l’iTALiE. Dans l’espoir que l’édition des prochaines journées de 2013 soit effec-tive tous les immigrés sont rentrés dans leurs différentes régions avec beaucoup d’émotion et de satisfaction.

RENE KOUAME (Italie).

une nuée multicolore de différents drapeaux flottaient dans le ciel Lyonnais ce week-end du 07au 10juin. « Visiter le monde en

deux jours » était le thème de cet événement qui s’est trrouvé chargé et riche en termes de diversité culturelle. Toutes les représentations

consulaires ont été invitées à réaliser des expositions culturelles de leurs pays respec-tifs. La Suisse et le Burundi ont été les deux pays d’honneur, à avoir été mis en valeur, par le comité d’organisation de la fête. 74 pays du monde ont étalé leurs stands et laissé leurs étendards flotter.

La curiosité du public pour le stand Burun-dais « c’est la première fois de ma vie que je vois ce drapeau. Je ne savais même pas que ce pays existait… », Nous a chuchoté un des passants qui visitait le stand du Bu-rundi. Ce qui est peut–être vrai car, c’est la première fois, dans l’histoire de cette ville

que ce drapeau y ait été hissé. En effet, de la place de la Bourse à la place Belle cour, ce fut le défilé non-stop d’une petite communauté Burundaise vivant à Lyon. Et, ce n’est pas seulement le défilé des ban-nières, mais, la troupe des tambourinaires Burundais. Basée en hollande, cette troupe

connue sous le nom de « iragi rya baso-kuru », a fait sensation. Avant d’arriver de-vant la tente du Burundi, érigée pour cette occasion, ils ont fait un parcours d’environs 1km et demi, en défilant au milieu du cor-tège, portant les tambours sur la tête et dansant… Sur le stand étaient exposés : umukuza, ikembe, inkoko, ingata, igiseke, etc. Bref, des objets traditionnels et artistiques. Le public n’arrêtait pas de demander où on peut s’acheter ces objets si beaux, à Lyon… ? Sur internet… ? Et, quand les tambours ont commencé à retentir, apparemment tous les autres stands se sont vidés. Le public cherchaient d’où

la ville de lyon célèbre la fête consulaire et le burundi y ouvre unconsulat74 PAyS Du monDe exPoSent leurS DiverSitéS cultu-relleS et folKloriqueS PenDAnt lA célébrAtion De lA fête conSulAire. PenDAnt ce temPS, le burunDi ouvre un conSulAt, SiGne un Protocole et DeS StAtutS De créAtion De lA chAmbre De commerce et De l’inDuStrie frAnce-burunDi.

LES TAMBOuriNAirES EN DéFiLé VErS LA pLACE BELLECOur

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SociétéSociétévenait ce rythme, ce son inconnu, ce brou-haha…Quand on s’approchait, un chant résonnait en kirundi : « urimwiza, urimwiza, urim-wiza burundi, urimwizaaaa… », qui veut dire : « tu es beau, tu es beau, tu es beau Burundi,… ». Les spectateurs applaudissaient, dansaient, imitaient, demandaient s’ils pouvaient jouer du tambour.

un agenda plutôt chargé pour le Burundi Eh bien, le Burundi a su saisir le ballon au bond ! Mercredi, le 06juin, était la journée économique consacrée au Burundi, du coup 46 Entreprises Françaises du Secteur privé étaient présentes. Christophe Geoffroy, président de la CCi-Lyon (Chambre de commerce et d’industrie de Lyon), a reçu en préliminaire la délégation Burundaise sous l’égide de Gaspard MuSAVyArABONA, l’Ambassadeur du Burundi en France, accom-pagné d’un délégué de l’Agence de promotion des investissements du Burundi (Api), Alexis GirukwiShAkA. une présentation power point a été faite par le délégué de l’Api, sous le thème de : pourquoi investir au BurundiJeudi 07 juin 2012, la délégation burundaise a visité la Société LMS, en début d’après-midi. Cette dernière a présenté aux visiteurs, diverses activités qu’elle développe en Afrique dans le secteur de l’eau et de l’énergie à savoir : la distribution de l’eau en cas d’urgence, la distri-bution de l’eau dans les milieux ruraux et sur les centres sanitaires ou d’autres établissements, le transfert des compétences, l’exploitation de

l’eau sous-terrain, ou l’eau de surface, etc. Ain-si, ils ont échangé sur la situation économique du Burundi et les opportunités d’affaires que

ce pays peut offrir aux entreprises Françaises. A cette occasion, l’Ambassadeur a rencontré le Secrétaire Général de l’Association internatio-nale des régions francophones, dont le prési-dent est Madame Ségolène rOyAL. C’était aussi une occasion de démarrer un partenariat économique entre les entreprises françaises et celles du Burundi. une occasion d’instaurer une nouvelle relation entre les Chambres de Com-merces d’industries des deux pays. pendant les échanges, un retraité Lyonnais ayant vécu longtemps dans la région des grands lacs, a fait savoir que le Burundi est le seul pays au monde où on peut boire l’eau

directement à la source. Vrai ou faux, à véri-fier… Ainsi, Il a insisté en arguant qu’il y a beaucoup de chose à faire au Burundi.

Soit dit en passant, c’est le Maire de la ville de Lyon Gérard Collomb, en personne, qui a rehaussé par sa présence, l’ouverture des fêtes consulaires et des stands d’exposition dont celui du Burundi. Bien évidemment, on lui a fait goûter le café du Burundi préparé pour lui et sur place. Et, le maire de Lyon n’a pas dit que le goût du café du Burundi n’était pas bon. inoubliable !!…, En tout cas pour les habi-tants de la ville de Lyon en France, et sans doute dans les annales de la diplomatie Burundaise. Visiblement, le Burundi a mis le paquet, en marquant sa visibilité

portait du consul du Burundi à lyon Né en 1958, à kiganda, en province de Mura-vyamya (Burundi), Gelase havyarimana a fait une école de travaux publics en Algérie après le Collège du Saint Esprit(Burundi). il a ensuite rejoint un groupe Leader européen dans la fabrication des échafaudages et bétonnières dans le Sud de la France. Alors directeur com-mercial et pDG de cette dernière, il démissionne en 1998, pour acheter une autre entreprise. Actuellement, avec son épouse, ils exploitent 4 brevets dans la fabrication d’échafaudages spéciaux et sont spécialisés dans la sécurisation du personnel dans les très gros chantiers de BTp. il est actuellement directeur industriel & Com-mercial de Batiroc protect à Lyon.

Landry RUKINGAMUBIRI L’AMBASSADEur Du BuruNDi EN FrANCE, GASpAr MuSAVyArABONA ET LE CONSuL Du BuruNDi à LyON

DEVANT LE STAND Du BuruNDi

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Diasporas News N°32 de Juillet-Août 2012

rencontre avec

DiASpOrAS-NewS : D’an-cienne star du basket ivoirien, de religion musulmane au prédicateur évangélique et écrivain aujourd’hui. On ima-gine le processus de transfor-mation complexe...MAlicK DAHO : Avec Dieu tout est possible. Mon cas personnel est loin d’être un cas isolé ; des personnes avec mon profil ont été transformées, de grands persécuteurs de l’Evangile ont trouvé la paix, des drogués et alcooliques ont été sauvés. Alors qu’est-ce que la vie de Malick Daho ?J’étais à un moment de ma vie où, bien qu’ayant déjà une religion et célèbre grâce au basket, je vivais un mal-être profond. Spirituellement et humainement, j’étais à la ramasse, malheureux et triste de la vie que je menais. En apparence on pouvait croire que j’étais heureux mais c’était juste une illu-sion. Je me posais des questions sur ma vie, sur ma foi auxquelles je ne trouvais pas de réponses. Et le Dieu de la Bible, Lui, a su me donner des réponses. J’ai compris que Dieu m’aimait, que Jésus s’était sacrifié pour que des pécheurs comme moi aient le salut de leur âme. A condition de changer ma vaine manière de vivre.Les réponses que je ne trouvais pas dans ma religion de naissance, je les ai trouvées en Christ. Et je peux vous dire que je suis un homme, un père, un mari et un chrétien heu-reux. Je prêche, j’écris et je parle de cet amour de Jésus qui est sans pareil. Et je veux le dire à la face du monde : aucune religion ne sauve, seul Jésus sauve.

D-N : comment cette recon-version assez inattendue au passage a-t-elle été accueillie

par vos proches ?M.D : Ma conversion a été difficile à ac-cepter par ma famille, des personnes m’ont abandonné, d’autres m’ont renié, mais cela ne m’a pas dérangé car c’était normal au vu de l’éducation islamique que nous avions reçue. Mais je ne leur en veux pas et je prie afin que toutes ces personnes soient sauvées et qu’elles vivent ce que je vis aujourd’hui. pour les personnes que j’appelais mes amis, cela a été très compliqué car, compte tenu du fait que je ne fréquentais plus les lieux de débauche et de beuverie ou nous avions

l’habitude d’aller, j’ai été abandonné. Mais là aussi, je dis tant mieux, j’ai choisi Dieu, et cela sans regret. J’ai autre chose à faire que de réfléchir tous les jours sur les mensonges que je peux raconter à ma femme pour sortir en boite, je n’ai plus à trembler lorsque mon téléphone portable sonne alors que je suis chez moi.

D-N : revenons à votre livre. « Dieu a t-il maudit les noirs? » en est le titre. la question est assez osée. trouve t-on des éléments

Malick daho, eX star du basket-ball ivoirien , prédicateur évangéliQue et écrivain nous livre ses secrets dans l’ouvrage « dieu a t-il Maudit les noirs » pour nos lecteurs !

MALiCk DAhO

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de réponse dans votre ou-vrage ou est ce juste un titre à motivation marketiste comme on peut en voir?M.D : La question peut sembler osée, mais elle vient du fait que j’en ai marre qu’on attri-bue à Dieu tous nos échecs et nos tares ; j’en ai marre que nous n’assumions pas nos choix irréfléchis ; j’en ai marre que des mensonges prétendument bibliques puissent tenir tout un pan de l’humanité dans une forme de fatalité et de catastrophisme qui s’est emparée des Noirs chaque fois qu’il est arrivé un malheur. Dieu est Dieu, il est le Dieu de toutes les races, et la Bible n’est pas un livre raciste comme on essaie de le faire croire.La Bible donne effectivement les réponses à toutes les questions que se posent tous les hommes, y compris les Noirs. Nous devons sor-

tir de l’obscurantisme dans lequel nous sommes et avancer. il y a énormément d’idées précon-çues auxquelles j’ai essayé de trouver des réponses grâce à la Bible. y avait-il une malédiction qui pesait sur les Noirs, si oui, pourquoi Dieu aurait-il fait cela ? J’ai fait des re-cherches aussi dans

l’histoire et les conclusions sont très intéres-santes. il n’y a aucune vue « markétiste » dans ce livre. Le but que je vise est celui de rétablir une vérité biblique. Et les commentaires que j’en entends, les invitations sur des plateaux de télévisions et les conférences auxquelles je participe sont la preuve que la question méri-tait d’être posée et d’être débattue. Je suis donc fier d’avoir osé le faire.

D-N : parler de « noirs » n’est-ce pas mettre faus-sement la question raciale dans le domaine religieux alors que l’on sait qu’il est beaucoup plus question dans la religion de race hu-maine, d’homme de Dieu et j’en passe.M.D : pas du tout ! J’ai observé depuis ma conversion la façon dont vivent les chrétiens

noirs et cela m’a dérangé. Je suis noir et je suis fier de ce que je suis. Est-ce parce que je suis noir que je dois être le dernier des croyants, est-ce pour cela que je dois vivo-ter alors que je prie un si grand Dieu ? Bien des frères africains m’ont déclaré qu’ils croyaient que Dieu était le Dieu des Blancs, qu’il devait les bénir en premier, et bénir les Noirs après. D’autre m’ont dit qu’ils croyaient en la malédiction de Cham qui fait des Noirs des sous-hommes. Mais cela n’est écrit nulle part dans la Bible ! Sauf que ce genre d’attitude est ancré dans notre mentalité depuis des années. il est donc temps que les Noirs comprennent que Dieu ne les a pas créé pour être les der-niers de la classe. ils doivent avoir les mêmes aspirations que tous les chrétiens de toutes les origines. Le temps des complexes dus à la couleur de notre peau doit être révolu. Nous devons nous lever et nous battre et ne plus nous conten-ter des miettes qu’on veut bien nous laisser.Si dans la Bible, Noé a maudit une partie de sa descendance, Noé est-il Dieu ? Le pape est-il Dieu ? Dieu est amour, et il est le Dieu de toutes les races. Maintenant, si les pays africains et ceux de la dias-pora ne sont pas développés, ce n’est pas la faute de Dieu vu ce que renferme le sol de ces pays ; c’est la faute aux choix inappro-priés et hasardeux de nos diri-geants, complices de l’Occident toujours plus vorace que jamais.

D-N : Où peut-on trouver votre ouvrage et avez vous des projets de distributions pour les pays africains en particulier la côte d’ivoire dont vous êtes originaire?M.D : Mon livre est disponible dans toutes les librairies chrétiennes de France (7 iCi, CLC, La réponse etc.), mais aussi sur le site de mon éditeur, les Editions l’Oasis. il sera aussi distri-bué en Belgique et en Suisse sous peu. pour l’Afrique, je suis à la recherche de partenaires qui m’aideraient à le faire éditer. J’ai reçu de

nombreux coups de téléphone de Côte d’ivoire, de rDC et du Cameroun pour savoir quand est-ce que le livre y serait distribué. Mais je ne peux répondre à ces demandes pour le moment. D’ailleurs je pro-fite et remercie votre magazine pour l’opportunité qu’il me donne de lancer un appel aux éditeurs africains. Notre continent a besoin de ce livre. Qu’ils m’aident à le faire connaitre dans toute l’Afrique. Je cherche aussi des contacts sur les uSA et dans les Caraïbes car tous les Noirs, où qu’ils soient, doivent savoir la vérité.

Zacharie ACAFOU

MALiCk DAhO

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Médias - par richard JOffO Richad Joffo

Les télévisions des pays d’Afrique Francophone sont à la conquête de leur autonomie.Longtemps traitées comme un simple tuyau de diffusion de conte-nus fabriqués en France, puis aux états unis, puis en Amérique

du Sud, les chaînes des pays d’Afrique Francophone luttent pour leur autonomie financière et éditoriale.Les tentatives d’union pour lutter contre le « Bartering » déséquilibré, ne donnent pas vraiment de résultats. Les productions endogènes se limitent souvent à l’information, quelques programmes de flux très locaux et de timides tentatives en matière de documentaires et de fictions.Les grosses machines développées par l’occident et les productions ve-nues d’Amérique du Sud (télé novellas) continuent de s’imposer et, il faut bien le reconnaître, séduisent un large public.

en découlent nombre d’excès : - des sociétés de distribution qui trustent l’espace publicitaire des chaînes (bradé en échange de programmes), - des sociétés de production qui, mieux équipées pour trouver des par-rains de diffusion, « mangent » sur le dos des diffuseurs africains.il semble donc que l’émancipation des télévisions des pays d’Afrique francophone passe par deux fondamentaux : 1 : Structuration et maîtrise du marché publicitaire. 2 : Capacité à développer des modèles économiques viables pour la production de contenus.Que ce soit pour capter des annonceurs intéressés par le marché d’Afrique Francophone ou que ce soit pour se donner des moyens finan-ciers de production et intéresser des partenaires internationaux, le pas-sage obligé est la coproduction.La coproduction permet, sur un produit donné, de - construire un modèle économique, - fédérer un groupe de diffuseurs, - atteindre des standards de qualité qui, dans la perspective de l’exportation, satisfont aussi les exigences d’image des annonceurs po-tentiels - rassurer les investisseurs et producteurs privés

Coproduire pour exporter est la première étape de l’émancipation par la structuration d’une démarche face aux annonceurs (sponsors, bar-ters…) et la mise sur le marché de produits susceptibles d’intéresser dans un premier temps, d’autres diffuseurs d’Afrique francophone, puis, à très court terme, internationaux, donc des producteurs privés !D’autant que c’est par le développement de coproductions que certains partenaires (diffuseurs occidentaux ou autres) peuvent s’impliquer et rehausser ainsi les standards des différents formats.C’est dans cet esprit que le programme de la journée du 31 octobre, consacrée à la coproduction pour les TV Francophones, a été élaboré :Le public de ces journées sont les responsables des chaines publiques et privées, les responsables d’organismes internationaux, les producteurs, auteurs, prestataires divers, distributeurs, ministères de tutelle…Cette journée concernera les fictions légères, c’est à dire les feuilletons, séries, séries feuilletonesques, télénovellas, sitcom, mais aussi les pro-grammes courts, les documentaires et également les programmes de flux comme les magazines, débats, émissions de variété, jeux, divertis-sement, télé-réalité…Le programme comportera des rencontres, conférences et ateliers - Définition des standards – Formats - Qualité (Éditoriaux, techniques, artistiques…) - Création, écriture, développement - Montage de projet (devis, plan de financement, apports…) - Contrats de coproduction (part producteur, part antenne, apports en industrie, apports en cash - Les aides publiques (OiF, CFi, COSip, etc.) - Le choix du bon producteur délégué - publicité / Sponsoring / Bartering / placement de produits ou services - produits ou services dérivés - Distribution, commercialisation - Langues africaines - Séance de pitching : identification d’un ou plusieurs projets à développer.

pour toute information complémentaire : www.DiScOp.cOM | [email protected]

le discop de Johannesburg à l’heure de la coproduction pour les tv francophones ! le DiScoP, SAlon DeS ProGrAmmeS De téléviSion Pour l’Afrique S’inStAlle à johAnneSburG en fuSionnAnt le SAlon AnGloPhone et le SAlon frAncoPhone. le SAlon frAncoPhone AvAit lieu à DAKAr et lA verSion AnGloPhone à nAïrobi. PAtricK jucAuD, l’orGAniSAteur Du DiScoP A PASSé un AccorD Avec lA cAPi-tAle D’Afrique Du SuD Pour un SAlon unique. concernAnt leS téléviSionS frAncoPhoneS, une thémAtique forte A été choiSie : APPrenDre à coProDuire Pour exPorter ! pATriCk JuCAuD,

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Voilà au sens l’argument qui fera tâche dans le gotha cinématogra-phique français. Le film «think like A Man » dont la sortie initialement

prévue en mai dernier en France aurait été annulée pour cause de « manque de diversité » car la distribution n’étant exclusivement com-posée dans la majorité des cas que d’acteurs noir-américains. Et cette hypothèse reprise en boucle par les médias semble se confirmer de plus en plus. risible plaisanterie ou détes-table argument qui ferait fuir jusqu’au moins féru de cinéma ? Malin qui pourait le savoir…Dans tous les cas de figure, le film du réalisa-teur américain Tim Story n’a pu sortir en France alors qu’il a été le succès-surprise du printemps dernier aux Etats-unis. Sorti aux Etats-unis le 20 Avril dernier, il s’est placé directement en tête du box office américain et n’a pas quitté la 1ère place pendant 4 semaines malgré les sorties de “gros” films (The lucky one, Hunger Games, etc.) et a engendré plus de 80 millions de dollars sur un budget de 13 millions.

Synopsis du film : Mettant en vedette les actrices Taraji p.henson (oscar du meilleur second rôle en 2009), Gabriel Union ou encore l’acteur Michael Ealy, le film met en scène quatre femmes qui ont lu le livre Act Like a Lady, Think Like a Man, (écrit par le célèbre humo-riste-animateur radio Steve harvey, et inspiré par sa rubrique “Strawberry Letters” de son émission radio The Steve harvey Morning Show). Steve harvey remarque que ces femmes sont capables de diriger une petite entreprise, de s’occuper à merveille d’une famille de trois jeunes enfants et ou encore de diriger un groupe communautaire en même temps, mais sont incapables de découvrir ce qui plaît aux hommes. pour lui, elles ne doivent par chercher conseil auprès d’autres femmes : seul un homme peut leur dire comment séduire un homme et le garder. Cependant, tout ceci n’est pas du goût de ces messieurs qui en l’apprenant décident de leur rendre la monnaie de leur pièce.

De l’hypocrisie au cinéma…Certains médias émettent l’hypothèse que la distribution exclusivement composée d’acteurs afro-américains pourrait avoir causé ce refus de la France. Ce type de films ne sort jamais en

salles et atterrit direc-tement chez les mar-chands de DVD. Dans le même genre, même s’il a cumulé plusieurs succès aux box-office, dont « Diary of a mad black woman », « why did i Get married » et , le producteur et acteur Tyler perry, n’a jamais eu la chance de faire connaître ses films en France», mis à part « precious ». trop communautaire dites-vous ? Que devrait-on alors dire des succès tels que « Bienvenus chez les ch’tis » ou encore « la vérité si je mens » ? Ne sont-ils pas eux aussi communautaires?

Dans une nation où le film Intouchables, qui met en vedette le Français d’origine sénéga-laise Omar Sy, (qui s’est vu d’ailleurs attribuer le César du Meilleur Acteur pour son rôle) a battu tous les records d’assistance, cette situa-tion qui force le rire est plus que paradoxale et limite l’ampleur considérable de ce film qu’à la couleur de peau de ses acteurs. Si le suc-cès du genre cinématographique afro-améri-cain à l’orée des années 60 était souvent dû aux codes souvent caricaturaux qu’il véhiculait (drogue, prostitution, racisme, revendication identitaire etc.), ce genre qui aborde au-jourd’hui tous les thèmes sociaux sans tomber dans les caricatures a su imposer au fil des années une esthétique et une philosophie bien particulières qui forcent le respect. Faire fi du simple aspect cinématographique de cet art et brandir honteusement l’argument identitaire, voilà qui est fort détestable. Si le folklore n’est donc plus loin, l’humaine connerie également.Selon une déclaration des studios Sony, le film n’a jamais été programmé en France et toute affirmation contraire serait fausse.il n’empêche que ces faits relancent bien le débat selon lequel la majorité des films afro américains ne franchissent nos frontières que sous forme de DVD. pourquoi?le débat est lancé.

Zacharie A.Kristel E.

la sortie du filM «Think Like A MAn » AnnuLée en FrAnce pour MAnque de diversiTé ?

toutes les télévisioNs AfricAiNes seroNt là pour

mettre lA femme AfricAiNe à l’hoNNeur.

L’Organisation des Femmes Africaines de la Diaspora (OFAD) célèbrera à paris les 20, 21

et 22 juillet 2012, le Cinquantenaire de la Jour-née internationale de la Femme Africaine (« JiFA 2012 »), sous le haut patronage de Madame Antoinette SASSOu NGuESSO, première Dame de la république du Congo (Brazzaville) et Mar-raine des célébrations.

pour marquer le 50ème anniversaire de la Journée internationale de la Femme Africaine, l’Organisation des Femmes Africaines de la Dias-pora (OFAD, confédération d’associations de femmes de France et d’Europe) organise 3 jour-nées de célébrations les 20-21-22 juillet 2012 à paris, sous le patronage de Madame Antoi-nette SASSOu-NGuESSO, première Dame du Congo et Marraine du JiFA 2012, en présence de ses consœurs d’autres pays. Les délégations comprendront des femmes leaders de tous sec-teurs (affaires, politique, arts, culture, éducation, sciences, médias, sports et vie associative), des entreprises et des institutions de promotion éco-nomique et touristique.

un colloque international le 20 juillet à l’uNESCO, une soirée de gala le 21 juillet et un rassemble-ment des Femmes Africaines pour la paix, ainsi qu’un «Village d’Afrique» (stands pays et de partenaires investis en Afrique, animations cultu-relles et déclarations) les 21 et 22 juillet, per-mettront à l’OFAD de distinguer les nombreuses contributions des femmes africaines (du continent et de la diaspora) à la paix, au développement et au rayonnement de l’Afrique, dans tous sec-teurs.

Outre les délégations conduites par les premières Dames Africaines, L’OFAD invite, accueille et as-socie à cette célébration du Cinquantenaire de la Journée internationale de la Femme Africaine, les associations et organisations de femmes de France et d’Europe, ainsi que les associations familiales, de promotion de la femme, de coo-pération/développement et de solidarité inter-nationale.infos : [email protected]

Richard JOFFOAuteur, journaliste, producteur et réalisateur télé, Richard

Joffo est le créateur de l’Académie Audiovisuelle qui forme les animateurs et concepteurs de programmes de demain. Il est

également expert en médias et en communication.

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Diasporas News N°32 de Juillet-Août 2012

littérature

L’éTé OÙ MON CŒUR BASCULA courrier pAr BriGiTTE yODé

cet été, je me DébArrASSe De touteS meS Dé-PenDAnceS. mArtini. chocolAt. ShoPPinG.

Je suis une femme immature et capricieuse et surtout je suis accro aux hommes et ils me le rendent bien. J’aimerais pou-voir vivre sans le mien. Le roi dont les bras me font fondre de plaisir provisoire et temporaire comme le martini qui me laisse

ensuite un mal de tête. Je me souviens de cet été là. l’été ou mon cœur bascula. l’amour avait le goût du sucre.

Comme une vulgaire pouffiasse, au petit matin il me demanda de partir parce qu’il sortait. Nous nous étions aimés toute la nuit et j’étais encore droguée d’amour. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire. L’homme que j’aimais hier, aujourd’hui avait disparu. Je ne le reconnaissais plus. Mon ami est devenu mon ennemi. Les yeux à demi fermés de sommeil je marchais paresseusement dans la rue sans trop savoir où aller. Je me décidai lorsque je pensai à elle. Anahide. il était trop tard pour revenir en arrière. Je trouvai l’adresse au fond de mon sac. Je sonnai. Je pris un long bain ne sachant toujours pas ce qu’il fallait faire. Je rentrai dans la chambre et je me mis dans la couette. La lumière tamisée me relaxa. Je vis l’assiette. Le melon était coupé en petits dés délicats. J’en pris un et le mis dans la bouche. Le liquide naturellement sucré fondit sous ma langue. Couchée sur le dos j’admirais sa beauté, ses formes, ses yeux, sa bouche, sa silhouette mais surtout sa sensualité m’enivra. Je sentis son parfum en l’étreignant. Je sus où toucher, lui parler, lui chuchotant de douces idioties que seule la nuit retiendra. La découverte inouïe du nouvel amour me saoula. Le matin vint trop vite et je me réveillai dans le plaisir du café, croissant, melon et voir ses yeux briller de satisfaction. Je compris. Lorsqu’elle me tendit le verre, je vis mon reflet au fond de l’eau. Mon cœur, cette nuit là, bascula. Moussilina tu es belle, tu es plus belle qu’Anahide. Je venais de me faire ma première copine.

un regard échangé en public. un verre d’eau donné en frôlant les mains

un instant, un sourire, tout ce qui compte. une vie dans ce moment

ton rire, ta voix le matin quand tu dis bonjour. les murmures dans le lit

le poids de tes bras quand tu me retrouves dans la cuisine

la lueur dans tes yeux quand tu parles. le sens derrière les mots que tu ne dis pas.

Que diront les gens ? Quels gens ? Qui pose les questions ? Que retiendront-ils le jour de la disparition? Lorsque

je vois des couples se séparer, je pense à cet été là. rien ne nous est garanti. Amour, argent, ami. Tout peut disparaitre un jour ou l’autre, on

peut manger son totem. J a m a i s

n’existe pas et pour toujours encore moins. un jour notre cœur peut basculer pour un amour d’un jour ou pour un amour qui nous perdra et bou-leversera toute notre existence et un jour pour rien tout peut s’arrêter. Vivre un moment c’est vivre ici et maintenant comme disait l’autre philosophe. Voila les Brangelina et leur pour toujours. Et ceux qui vivent comme des papillons. Cecilia est un bel exemple. Les Jennifer et leur mal à se reca-ser. Ségolène s’injectera du bourbon son chat dans les bras toutes les nuits et l’autre l’arracheuse lui tirera la langue en public. injuste mais c’est la vie et les brisures de cet été ne sont pas rassurants. Vanessa bientôt sera une vieille riche aigrie et Tomkat s’en est terminé. Bizarre oui mais c’est plutôt réconfortant de savoir que nous ne sommes pas les seules à souffrir et que même Nicolas vit avec un cœur brisé malgré son masque de cou-verture et une femme qui grossit de son mal amour dans son lit. Chacun son fardeau. Lourd, léger, n’empêche qu’il faut le porter.

Moi c’est les mNms et le martini mais que sais-je des autres ? On est tous accro à quelque chose pour ne pas tomber et c’est cela qui nous fait tomber. L’alcool te rendra ridicule, le shopping te coulera lorsque ton placard sera plein à craquer et nulle part où aller fêter et les hommes alors là n’en parlons pas. Si tu veux être ridicule, tombée et perdue à la fois, fais-leur confiance. Il n’y a aucun principe qui tienne. Il n’y a pas de meilleur ami dans ce contexte. Tu ne le connaitras jamais assez. il n’est pas le même quand il était ton ami que lorsqu’il devient ton amou-reux. Oublie tout ce que tu admirais en lui auparavant et recommence à zéro si tu veux tenir la route. une amie me disait qu’en fait, il ne faut pas essayer. Qu’il faut s’ y mettre c’est tout, sinon nous serons toujours déçues de toute façon et ce sera un perpétuel recommencement. Que la prochaine fois, la déception sera encore plus grande car le petit défaut chez l’ancien ne sera rien à côté de l’énorme défaut du prochain. Que c’est une décision de se mettre avec l’autre sachant qu’il est mauvais et qu’il faut apprendre à encaisser les coups. waou!, il faut absolument être avec quelqu’un ! Mais qui nous y oblige ? La société ? A bas la société ! Les temps ont changé. Avec tous ces cas sociaux dehors, de nos jours c’est plus cool et moins fatiguant d’être célibataire. Bon il y a la crise. il faut être deux pour définir un meilleur budget avec vacances à l’appui. Lol ! Ouais c’est craquant.

C’est l’été, on peut rire de tout car finalement le soleil est revenu. L’école est fermée, les enfants sont en colonie et nous les vieilles mé-gères enfin libres pouvons nous pavaner en petites robes, sandales à talons se les jouant les jeunettes. Où ne mourons-nous pas ? On va tous partir un jour alors on tourne une page et on en crée une autre. C’est le moment des good bye et la fabuliste s’arrête là. Shilom ! Bonnes vacances et qui sait…

La Fabuleuse

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***prepArAtiON

épluchées, les cubes de bouillon, sel et le poivre en grains. incisez les morceaux d’agneau en plusieurs endroits et insérez la farce. réservez le reste de farce pour la sauce.

épluchez les carottes et coupez-les en deux.Etêtez les aubergines et coupez-les en deux. épluchez le manioc et coupez-le en gros tronçons.Découpez les poivrons puis épluchez les oignons. Mettez tous ces légumes, ainsi que les poivrons et le piment entier, dans une grande bassine d’eau.

***iNGreDieNtS1 gigot d’agneau d’environ 1,5 kg3 tomates 3 oignons 4 carottes2 poivrons verts1 piment rouge1 manioc2 aubergines violettes 2 cuillerées à soupe de poudre de crevettes3 cuillerées à soupe de curry 25 cl d’huile d’arachide sel, poivrePour la farce :3 gousses d’ail4 cubes de bouillon (épices-oignons)1 poignée de poivre noir en grains

Gastronomie :

prépArAtiON 20 MiN cuiSSON 1H15 Difficulté ** pOur 6 perSONNeS

Faites chauffer l’huile dans une marmite et, lorsqu’elle est bien chaude, mettez les morceaux d’agneau à dorer pendant au moins 15 minutes.

pendant ce temps concassez les tomates et les oignons préalablement coupés en dés.Lorsque la viande est bien dorée, ajoutez le mélange tomate-oignons dans la marmite avec le curry, la poudre de crevettes séchées et le reste de farce. Ajoutez environ 1 litre d’eau puis laissez cuire 30 minutes avant d’ajoutez les légumes. Mettez alors les légumes durs (manioc, carotte). Couvrez et laissez mijoter pendant 15 minutes puis ajoutez les aubergines, le poivron, le piment rouge, ajustez le sel et prolongez la cuisson encore 15 minutes.

Servez chaud avec du riz blanc.Bon appétit

Danielle EBENGOU

KARI D’AGNEAU (AGNEAU AU CURRy)

SAKHO MeDiuM

Sentimental, affectif, retour immédiat et pos-session totale de l’être aimé, de près ou de loin. Conflit conjugal et familial, fidélité et séparation, mal d’amour, malchance, ren-contre ou union, timidité, désenvoutement,

protection, cas désespéré.

Sérieux et discret, Je suis à votre dispositioN pour vous Apporter des résultAts rApides et défiNitifs même dANs les cAs les plus désespérés.N’hésitez pAs à me coNtActer !

vous Ne serez pAs déçu des résultAts !

Site www.sakho-medium.frtéléphone : 05 49 88 07 38

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Diasporas News N°32 de Juillet-Août 2012

HOrOScOpe Horoscope par Marie - Jeanne

Jeux : SuDOKu

BELIER : Sur le plan sentimental quelques tensions, vous n’avez pas toujours rai-son. Profitez des vacances pour changer d’air et vous relaxer. Vous faites preuve d’énergie et d’optimisme.

TAUREAU : Vous vous repliez sur vous mais de façon bénéfique. Vous êtes attentif à votre partenaire. Les célibataires faites le premier pas ! un peu de stress qui se résoudra avec de la relaxation.

GEMEAUX : Vous charmez votre entourage tant côté que cœur que professionnelle-ment. Vous voyez aboutir vos projets. Les célibataires savent profiter de la vie. Vous êtes en super forme !

CANCER : Vous êtes tellement efficace que les autres ont tendance à en profiter, ne vous laissez pas déborder ! Sentimentalement vous séduisez et vous passez des moments agréables. L’été vous est favorable, le moral est au plus « haut » !

LION : Faites preuve de moins d’orgueil et de plus de tact. Avec votre parte-naire soyez plus subtile. remettez-vous en question avant la rentrée, faites le point. Faites du sport et aérez-vous !

VIERGE : Les célibataires vont faire des ravages tout en gardant les pieds sur terre. Les couples baignent dans la plénitude. Vous mettez un grain de fantaisie dans votre quotidien. prenez le temps de partir en vacances si vous le pouvez !

BALANCE : Vous vous sentez d’humeur légère et votre « aura » fait des ravages ; ce mois s’annonce bien pour les célibataires, prenez les devants ! Vous avez de l’énergie à revendre, le tout est de la canaliser.

SCORPION : Vos amis vous tiennent à cœur, profitez de leur présence au maximum.Célibataires : l’amour est au rendez-vous !Ne réfrénez pas vos émotions au risque de vous créer des problèmes de santé.

SAGITTAIRE : Laissez-vous guider par votre intuition ce mois-ci. Ne vous engagez pas dans une relation durable sans réfléchir. Vous n’êtes pas d’humeur au travail et cela vous pèse.recherchez la compagnie de personnes enjouées pour vous redonner de l’énergie.

CAPRICORNE : Essayez de ne pas trop réfléchir et profitez de la vie ! Soyez prudente si vous souhaitez vous reconvertir sur le plan professionnel.Faites du sport, aérez-vous, ne laissez pas la place aux idées négatives.

VERSEAU : Sur le plan sentimental c’est le bonheur. De façon générale montrez-vous plus modeste et plus diplomate. Changez vos habitudes pour vous donner une bouffée d’air. Canalisez votre trop plein d’énergie !

POISSONS : Ne parlez pas trop vite et ne prenez pas de décisions hâtives ! Ména-gez votre entourage et sachez reconnaître vos torts. Evitez d’en faire trop et soyez plus relax pour éviter le stress et la fatigue.

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