68
Directives pour intégrer la question du changement climatique et prévoir des mesures d’adaptation dans la conception des projets intéressant la pêche et l’aquaculture

Directives pour intégrer la question des mesures d

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Directives pour intégrer la question des mesures d

Directives pour intégrer la question du changement climatique et prévoir des mesures d’adaptation dans la conception des projets intéressant la pêche et l’aquaculture

Page 2: Directives pour intégrer la question des mesures d

© 2014 Fonds international de développement agricole (FIDA)

Les opinions exprimées dans cet ouvrage sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du Fonds international

de développement agricole (FIDA). Les appellations utilisées et la présentation du matériel dans cette publication ne constituent

en aucun cas une prise de position du FIDA quant au statut juridique d’un pays, d’un territoire, d’une ville ou d’une zone ou de

ses autorités, ou quant au tracé de ses frontières ou limites. Les appellations “pays développés” et “pays en développement”

n’ont qu’une utilité statistique et ne reflètent pas nécessairement un jugement porté quant au niveau atteint par un pays ou un

domaine spécifique dans le cadre du processus de développement.

La présente publication peut être reproduite en tout ou en partie sans l’autorisation préalable du FIDA, à condition que la source

soit indiquée par l’éditeur et qu’une copie du texte publié soit envoyée au FIDA.

La présente publication a été partiellement financée par le Programme d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP) du FIDA,

l’initiative la plus importante à l’échelle mondiale en faveur de l’adaptation de l’agriculture paysanne au changement climatique.

Tous droits réservés

Photo page de couverture: ©FIDA/R. Ramasomanana

ISBN 978-92-9072-548-0

Imprimé en Juin 2015

Page 3: Directives pour intégrer la question des mesures d

Directives pour intégrer la question du changement climatique et prévoir des mesures d’adaptation dans la conception des projets intéressant la pêche et l’aquaculture

Page 4: Directives pour intégrer la question des mesures d

2

Sigles et acronymes

Remerciements

Résumé

Introduction

Contexte

Changement climatique mondial: réponse et ressources

Réponse du FIDA

Objectif et champ d’application des directives

Changement climatique, pêche et aquaculture

Généralités

Incidences du changement climatique sur la pêche et l’aquaculture

Contribution de la pêche et de l’aquaculture au changement climatique

Mesures permettant d’intégrer l’adaptation au changement climatique et son atténuation dans les projets intéressant la pêche et l’aquaculture

Vulnérabilité, adaptation et résilience

FIDA

Généralités sur l’adaptation

Description des mesures d’adaptation

Mesures d’atténuation spécifiques

Conclusions

Références

Table des matières

3

5

6

8

8

8

9

10

12

12

15

25

30

30

31

32

37

50

53

55

Page 5: Directives pour intégrer la question des mesures d

3

APR

ASC

CCNUCC

CPS

DANIDA

DCP

ESA

FAO

FEM

FIDA

GCRAI

GIEC

GIZ

ICAFIS

LAC

MSC

NEN

OCDE

ONU

PMA

PMERL

PNUD

PNUE

REDD

S&E

UICN

USAID

VINAFIS

WCA

Sigles et acronymes

Division Asie et Pacifique (FIDA)

Aquaculture Stewardship Council – Conseil

d’intendance de l’aquaculture

Convention-cadre des Nations Unies sur les

changements climatiques

Secrétariat général de la Communauté du

Pacifique

Agence danoise de développement international

Dispositif de concentration du poisson

Division Afrique orientale et australe (FIDA)

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation

et l’agriculture

Fonds pour l’environnement mondial

Fonds international de développement agricole

Groupe consultatif pour la recherche agricole

internationale

Groupe d’experts intergouvernemental sur

l’évolution du climat

Agence allemande de coopération internationale

International Collaborating Centre for Aquaculture

and Fisheries Sustainability

Division Amérique latine et Caraïbes (FIDA)

Marine Stewardship Council – Conseil

d’intendance des mers

Division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe

(FIDA)

Organisation de coopération et de développement

économiques

Organisation des Nations Unies

Pays les moins avancés

Participatory, Monitoring, Evaluation, Reflection and

Learning Tool (Outil participatif de suivi, évaluation,

réflexion et apprentissage)

Programme des Nations Unies pour le développement

Programme des Nations Unies pour l’environnement

Programme pour la réduction des émissions résultant

du déboisement et de la dégradation des forêts

Suivi et évaluation

Union internationale pour la conservation de la nature

Agence des États-Unis pour le développement

international

Viet Nam Fisheries Society

Division Afrique de l’Ouest et du Centre (FIDA)

Page 6: Directives pour intégrer la question des mesures d

4

Page 7: Directives pour intégrer la question des mesures d

5

Remerciements

Ces directives sont le fruit d’un long processus de

consultation et d’une concertation qui ont rassemblé

divers spécialistes de la pêche et du changement

climatique à plusieurs reprises. Des parties prenantes

variées: petits agriculteurs, aquaculteurs, universitaires,

fonctionnaires de ministères de l’agriculture et de

l’environnement et partenaires de la coopération

pour le développement, ont fourni de précieuses

contributions.

La majeure partie du document a été élaborée en

2010-2011 par l’International Collaborating Centre

for Aquaculture and Fisheries Sustainability (ICAFIS).

Ce centre qui s’intéresse aux questions de durabilité

et intervient activement en Asie, au Moyen-Orient et

en Afrique subsaharienne, émane de l’Association de

la pêche du Viet Nam (VINAFIS), une organisation

comptant plus de 800 sections locales et 34 000

membres. Les principaux auteurs du document sont

Flavio Corsin, directeur du programme Aquaculture

à IDH The Sustainable Trade Initiative, et Davide

Fezzardi, consultant pour l’aquaculture et la pêche

artisanale à la Commission générale des pêches pour la

méditerranée (CGPM). Ils ont travaillé en collaboration

avec leurs collègues de l’ICAFIS et des organisations

suivantes: Banque asiatique de développement (BAsD),

Asian Institute of Technology, Algen Sustainables,

ALVEO S.c.r.l., Université de Can Tho, Centre de

coopération internationale en recherche agronomique

pour le développement (CIRAD), Agence danoise de

développement international (DANIDA), Département

d’agriculture et de développement rural à Ben Tre

(Viet Nam), Organisation des Nations Unies pour

l’alimentation et l’agriculture (FAO), Fisheries College

and Research Institute (Inde), Agence allemande de

coopération technique (GIZ-GTZ), Humber Seafood

Institute (Royaume-Uni), Coalition internationale des

associations halieutiques, CARE International, Centre

de recherches pour le développement international

(CRDI), Institut international de gestion des ressources

en eau, Réseau de centres d’aquaculture pour la région

Asie et Pacifique, coopérative des producteurs de praires

de Rang Dong à Ben Tre (Viet Nam), Secrétariat général

de la Communauté du Pacifique (CPS), Université

de Stirling (Royaume-Uni), Programme des Nations

Unies pour le développement (PNUD) au Vietnam,

Programme des Nations Unies pour l’environnement

(PNUE), Kenya, Université du New Brunswick

(Canada), Banque mondiale, Institut des ressources

mondiales et WorldFish.

Le document a ensuite fait l’objet d’un examen

collégial et a été mis à jour, notamment pour intégrer

les dernières conclusions de la cinquième évaluation

menée par le Groupe d’experts intergouvernemental

sur l’évolution du climat (GIEC) (2013). Ont

contribué à ces travaux: Melody Braun, consultante

sur le changement climatique international; Kieran

Kelleher, consultant – pêches et océans; Felix Jan Baptist

Marttin, fonctionnaire principal des pêches, Banque

africaine de développement; Anders Poulsen, Conseiller

technique international auprès de la Commission

du fleuve Mékong; et Leon Williams, spécialiste

du développement rural, Fonds international de

développement agricole (FIDA).

Nous adressons aussi de vifs remerciements à Soma

Chakrabarti, Ilaria Firmian, Maria Elena Mangiafico,

Cristina Moro, Alessandra Pani, Antonio Rota et Silvia

Sperandini du FIDA, pour leur appui et leurs avis.

Page 8: Directives pour intégrer la question des mesures d

6

Résumé

Le changement climatique transforme le contexte dans lequel les 55 millions de pêcheurs et d’aquaculteurs du monde vivent et travaillent et fait peser

une menace majeure sur leurs moyens d’existence

et les écosystèmes dont ils dépendent. Pendant

des millénaires, les artisans pêcheurs et les petits

aquaculteurs ont pu compter sur les savoirs

autochtones et les observations historiques pour

gérer la variabilité saisonnière et climatique mais, de

nos jours, la rapidité et l’intensité du changement

environnemental ne cessent d’augmenter, prenant de

vitesse l’aptitude des systèmes humains et aquatiques

à s’adapter.

Les changements déjà observés sont notamment le réchauffement de l’atmosphère et des océans, la modification des régimes de précipitations et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes. Les océans deviennent plus salés et

acides, ce qui a des incidences sur la physiologie et

le comportement de nombreuses espèces aquatiques

et altère la productivité, les habitats et les cycles de

migration. L’élévation du niveau de la mer, conjuguée

à l’augmentation de la violence des intempéries,

menace gravement les communautés et les

écosystèmes côtiers. Partout dans le monde, les récifs

coralliens pourraient être détruits au cours du siècle

prochain. Certains lacs et plans d’eau continentaux

sont en cours d’asséchement tandis que, ailleurs, les

inondations destructrices deviennent habituelles.

Souvent, ce sont les communautés démunies des pays

pauvres qui ont le plus à souffrir de ces changements.

Ces dernières années, il est rapidement apparu que les opérations du FIDA devaient s’attaquer aux problèmes posés par le changement climatique, ce qui s’est traduit par la formulation de la Stratégie

concernant le changement climatique en 2010 et

de la Politique de gestion des ressources naturelles

et de l’environnement en 2011, et – plus important

peut-être – le lancement du Programme d’adaptation

de l’agriculture paysanne (ASAP) en 2012.

La présente étude décrit un ensemble de mesures à avantages multiples permettant d’intégrer la question du changement climatique et de son atténuation dans les interventions du FIDA relatives aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture. L’étude s’appuie sur un

examen de la documentation pertinente ayant trait

au changement climatique et aux secteurs de la pêche

et de l’aquaculture, et sur une analyse des activités

conduites par d’autres organisations internationales

dans ces domaines.

La plupart des mesures proposées ne sont pas de nouvelles idées ni des concepts inédits, mais des mesures qui ont démontré à maintes reprises dans la pratique qu’elles généraient une série

d’avantages au profit des artisans pêcheurs et des

petits aquaculteurs et renforçaient leur résilience ainsi

que celle des écosystèmes dont ils dépendent. Cette

approche est cohérente avec le premier principe de

l’ASAP qui est de transposer à plus grande échelle des

approches éprouvées et fiables.

Page 9: Directives pour intégrer la question des mesures d

7

Défis liés au changement climatique

Améliorer la résilience des artisans pêcheurs et des petits aquaculteurs face au changement climatique

Améliorer l’aptitude à gérer les risques climatiques à court et long termes et à réduire les pertes dues aux catastrophes d’origine climatique.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre et/ou fixer ces gaz

Mesures à avantages multiples susceptibles d’être mises en œuvre

• Réduire la surpêche et l’excédent de capacité de pêche.• Mettre en œuvre une approche écosystémique de la gestion de la

pêche et de l’aquaculture (notamment la gestion intégrée des zones côtières et la création d’aires marines protégées).

• Établir des régimes de cogestion des ressources naturelles prévoyant la participation de groupements communautaires et d’associations de pêcheurs et d’aquaculteurs.

• Renforcer les connaissances des agents de vulgarisation des secteurs de la pêche et de l’aquaculture et leur aptitude à conseiller, dans le domaine du changement climatique.

• Investir dans les infrastructures clés et les projets de régénération d’écosystèmes essentiels, en favorisant ainsi une approche dite “sans regrets” (utile en tout état de cause).

• Encourager la diversification des moyens d’existence et des sources de revenus, y compris les activités qui ne sont pas liées à la pêche ni à l’aquaculture.

• Investir dans la recherche pour mettre au point/trouver de nouvelles espèces à produire en aquaculture, qui soient viables sur le plan commercial et tolérantes à l’eau de mauvaise qualité, aux températures élevées et aux maladies.

• Promouvoir des systèmes d’aquaculture et d’agriculture intégrés, qui permettent de mettre en valeur notamment les terres inondées/salines et les plans d’eau.

• Établir des systèmes d’alerte rapide, des dispositifs pour la sécurité en mer et des plans de réduction des risques de catastrophe et de préparation.

• Régénérer les écosystèmes côtiers qui assurent une protection contre les tempêtes et les vagues (par exemple, mangrove, zones humides, marais et récifs coralliens).

• Promouvoir l’accès à des services financiers et à des mécanismes d’assurance.

• Encourager la création de petites alevinières pour faciliter le réempoissonnement après une catastrophe.

• Améliorer la planification du développement de l’aquaculture et le zonage.

• Introduire des navires plus économes en carburant et encourager l’emploi d’engins de pêche statiques au lieu des engins tractés, tels que les chaluts, qui provoquent de nombreux dégâts.

• Promouvoir l’élevage d’espèces situées aux échelons inférieurs de la chaîne trophique et la culture de plantes aquatiques dans des systèmes aquacoles de polyculture/multi-trophiques intégrés.

• Recenser les possibilités d’accéder aux mécanismes de financement carbone pour appuyer la plantation de mangrove et/ou sa régénération.

Synthèse des principales mesures à avantages multiples

Page 10: Directives pour intégrer la question des mesures d

8

Contexte

Le changement climatique transforme le contexte

dans lequel les 55 millions de pêcheurs et

d’aquaculteurs du monde vivent et travaillent et

fait peser une menace majeure sur leurs moyens

d’existence et les écosystèmes dont ils dépendent.

Pendant des millénaires, les artisans pêcheurs et les

petits aquaculteurs ont pu compter sur les savoirs

autochtones et les observations historiques pour

gérer la variabilité saisonnière et climatique mais, de

nos jours, la rapidité et l’intensité du changement

environnemental ne cessent d’augmenter, prenant de

vitesse l’aptitude des systèmes humains et aquatiques

à s’adapter. On observe dans les océans, les cours

d’eau et les lacs une modification de la température,

de l’acidité, de la salinité et des flux, qui a souvent

des effets négatifs sur les fonctions écosystémiques.

Par ailleurs, les pertes et les dégâts provoqués par des

phénomènes météorologiques extrêmes augmentent,

en même temps que la fréquence et l’intensité des

sécheresses, des inondations, des vagues de chaleur et

des intempéries.

Il faut d’abord prévenir et gérer les risques

climatiques si l’on veut que les populations rurales

puissent sortir de la pauvreté. Les ruraux pauvres

sont moins résilients parce qu’ils ont moins de

ressources auxquelles recourir pendant les crises.

Dans un environnement où les risques habituels,

tels que les problèmes de santé, l’instabilité des

marchés, l’insécurité alimentaire et la mauvaise

gouvernance, sont exacerbés par la dégradation des

ressources naturelles et le changement climatique,

les possibilités de croissance sont hors d’atteinte de

la plupart des ruraux pauvres. Il faut mettre en place

des politiques et des programmes d’investissement

placés sous le signe de l’innovation, pour aider les

populations rurales pauvres à réagir et à s’adapter face

au changement climatique, et à anticiper, absorber et

surmonter les chocs et les stress qui s’y rattachent.

Changement climatique mondial: réponse et ressources

S’il est manifeste qu’il faut donner une réponse

face aux défis et aux possibilités liés au changement

climatique, en revanche les modalités de la

réponse et l’allocation des ressources nécessaires

font encore l’objet de débats internationaux de

haut niveau. Ceux-ci se tiennent habituellement

lors des sessions annuelles de la Conférence des

Parties à la Convention-cadre des Nations Unies

sur les changements climatiques (CCNUCC). Le

Plan d’action de Bali, convenu à la Conférence

des Parties de 2007 à Bali, demandait que des

ressources financières soient allouées pour aider les

pays en développement à s’adapter au changement

climatique. Pendant la Conférence des parties de

2009, à Copenhague, les pays développés se sont

engagés à fournir “des fonds pour un démarrage

rapide”, à savoir des ressources nouvelles et

supplémentaires à hauteur de 30 milliards d’USD

pour la période 2010-2012, puis de 100 milliards

d’USD par an jusqu’en 2020. En 2010, à la Conférence

des Parties de Cancun, les participants ont commencé

à réfléchir à un mécanisme international permettant

de compenser les pertes et les dégâts subis dans les

pays les plus vulnérables, où certaines incidences

négatives sont déjà inévitables. Cependant, la stratégie

de mobilisation de ces financements climatiques

élargis demeure très floue et sa mise en œuvre est

régulièrement repoussée. Aucun accord final sur la

réponse donnée par la communauté mondiale au

changement climatique n’est attendu avant la vingt

et unième session de la Conférence des Parties qui se

tiendra à Paris en 2015.

Avec les ressources mises à disposition actuellement,

notamment les ressources du Fonds pour

l’environnement mondial (FEM), la communauté

internationale – en particulier des organisations

de développement, des organisations non

gouvernementales, des institutions des Nations Unies,

des instituts de recherche et des banques et fonds

internationaux et régionaux de développement –

s’emploie déjà activement à renforcer les capacités

Introduction

Page 11: Directives pour intégrer la question des mesures d

9

en matière de lutte contre le changement climatique

et à incorporer des pratiques optimales d’adaptation

et d’atténuation dans les plans de développement et

les projets d’investissement sectoriels et nationaux

(Banque mondiale 2010b). Parallèlement, un

certain nombre de fonds mondiaux centrés sur les

problèmes d’adaptation ont été créés sous l’égide de

la CCNUCC, notamment le Fonds pour l’adaptation

établi par les Parties au Protocole de Kyoto et le

Fonds spécial pour les changements climatiques et

le Fonds pour les pays les moins avancés, deux fonds

administrés par le FEM. En outre, le Programme

d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP)

du FIDA constitue l’un des premiers exemples de

nouveaux guichets de financement qui ont vu le

jour dans le but précis de financer l’adaptation au

changement climatique.

Le Fonds pour les pays les moins avancés, géré par le

FEM, a appuyé l’élaboration de programmes nationaux

d’adaptation aux changements climatiques dans les

pays les moins avancés (PMA). Ces programmes

tiennent compte des informations existantes pour

déterminer les mesures d’adaptation prioritaires et sont

pragmatiques, gérés par les pays, flexibles et en prise

sur les réalités nationales. Ils servent aussi de base à la

mobilisation de ressources en faveur de l’adaptation,

en particulier auprès du FEM. La CCNUCC a fait valoir

que, dans de nombreux pays, la planification et les

pratiques en matière d’adaptation en étaient à un stade

embryonnaire et, en ce qui concerne les PMA, étaient

très souvent centrées sur les programmes nationaux

d’adaptation (FIDA 2010b). Le FEM estime que le

FIDA est un partenaire intéressant, s’agissant de la mise

en œuvre des programmes nationaux d’adaptation

dans les PMA, étant donné qu’un grand nombre

des programmes d’adaptation donnent la priorité à

l’agriculture, un secteur dans lequel le FIDA possède

justement une grande expérience.

Réponse du FIDA

Ces dernières années, il est devenu de plus en plus

évident que les opérations du FIDA devaient s’attaquer

aux problèmes posés par le changement climatique,

ce qui s’est traduit par une série de publications et

d’initiatives, la formulation de la Stratégie concernant

le changement climatique (2010) et de la Politique de

gestion des ressources naturelles et de l’environnement

(2011), et – plus important peut-être – le lancement de

l’ASAP en 2012. En conséquence, des indications plus

précises ont été demandées sur la conception et la mise

en œuvre des activités d’adaptation et d’atténuation

financées par le FIDA.

Le FIDA a lancé l’ASAP en 2012 afin que les populations rurales, y compris les artisans pêcheurs, puissent bénéficier des fonds liés au changement climatique et à l’environnement. L’ASAP est un guichet de financement multidonateurs pluriannuel, qui offre des ressources complémentaires pour transposer à plus grande échelle et intégrer des mesures d’adaptation au changement climatique, dans l’ensemble du portefeuille de nouveaux investissements du FIDA, dont le montant s’élève à 1 milliard d’USD par an. L’ASAP mène une action majeure de transposition à plus grande échelle des approches de l’agriculture paysanne, à la fois performantes et à avantages multiples, qui améliorent la production tout en réduisant et en diversifiant les risques d’origine climatique. À cet effet, le programme associe des approches éprouvées du développement rural à un savoir-faire et des techniques susceptibles de faciliter l’adaptation.

En 2011, le FIDA a publié un document intitulé:

“En quoi l’agriculture intelligente face au climat

pratiquée par les petits exploitants est-elle

différente?”. Ce document rendait compte d’un fait

qui recueille un consensus croissant, à savoir, “que le

changement climatique est en train de transformer

le contexte dans lequel s’inscrit le développement

rural; il remodèle les paysages physiques et socio-

économiques et rend plus coûteux le développement

de la petite agriculture” (FIDA 2011: 2). En outre, il

mettait en lumière les divergences de vues sur la façon

dont les pratiques agricoles des petits exploitants

devaient changer et proposait trois changements

majeurs susceptibles de rendre l’agriculture paysanne

“intelligente face au climat”, des changements

également applicables à la pêche artisanale et à la

petite aquaculture:

• Tenir compte de l’aggravation des risques

d’origine climatique dans l’élaboration des

projets et des politiques, en associant l’évaluation

de la vulnérabilité et la modélisation du

climat à une meilleure compréhension des

interconnexions existant entre l’agriculture

paysanne et le paysage dans son ensemble;

• Transposer à plus grande échelle les approches à

avantages multiples qui améliorent la résilience

face au changement climatique, tout en réduisant

la pauvreté, en protégeant la biodiversité, en

limitant les émissions de gaz à effet de serre et en

contribuant à la réalisation d’autres objectifs de

développement durable;

Programme d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP)

Page 12: Directives pour intégrer la question des mesures d

10

• Permettre aux petits exploitants de bénéficier

des fonds climatiques, afin de rémunérer les

activités génératrices d’avantages multiples et

de compenser les coûts et les risques croissants,

et recenser les meilleurs moyens d’obtenir, puis

de mesurer, une gamme plus large d’avantages,

allant au-delà des incidences traditionnelles sur

la pauvreté et les rendements.

Objectif et champ d’application des directives

ObjectifDepuis longtemps, le FIDA aide des instituts de

recherche et d’autres organismes à expérimenter,

adapter et diffuser des techniques permettant de

surmonter la variabilité climatique. Les projets

financés par le FIDA sont aussi des sources

d’enseignements et d’expériences pratiques en

matière d’intégration de l’adaptation au changement

climatique (FIDA 2010b).

L’objectif du présent document est de synthétiser les

connaissances disponibles et les pratiques optimales

relatives à l’adaptation au changement climatique

et à son atténuation dans les secteurs de la pêche et

de l’aquaculture, en vue de donner des indications

susceptibles d’orienter les interventions du FIDA dans

ce secteur. Plus spécifiquement le document vise à:

• Examiner la documentation pertinente ayant

trait au changement climatique et aux secteurs

de la pêche et de l’aquaculture et analyser les

activités conduites par d’autres organisations

internationales dans ces domaines;

• Recenser les pratiques optimales en matière

d’adaptation au changement climatique et

d’atténuation du changement climatique dans

les secteurs de la pêche et de l’aquaculture;

• Donner des indications pour l’intégration de

mesures d’adaptation au changement climatique

et d’atténuation du changement climatique dans

les interventions du FIDA intéressant les secteurs

de la pêche et l’aquaculture, et améliorer la

qualité des processus de conception, d’exécution,

de supervision et d’évaluation des projets du

FIDA ainsi que la participation de celui-ci à la

concertation sur les politiques.

MéthodologieL’examen de la documentation a été de portée

mondiale et a reposé sur une étude théorique de

publications et de littérature grise, complétée par

des entretiens, des réunions et une série de visites

de terrain dans des sites du delta du Mékong, au

Viet Nam. Les données et les informations ont

été synthétisées et ont fait l’objet d’une analyse

qualitative qui a permis de dégager les pratiques

optimales.

Le présent document reprend aussi des données

présentées dans une publication thématique du FIDA

intitulée: Fisheries, Aquaculture and Climate Change

(Pêche, aquaculture et changement climatique, de

Williams et Rota 2010), laquelle est un examen

détaillé de la documentation mondiale relative aux

incidences probables du changement climatique

sur la pêche et l’aquaculture, ainsi qu’aux mesures

d’adaptation et d’atténuation qui pourraient être

prises. Les conclusions de cet examen ont été utilisées

pour préparer le matériel que le FIDA a présenté

à la Convention-cadre des Nations Unies sur les

changements climatiques (CCNUCC) et lors de la

quinzième session de la Conférence des Parties, tenue

à Copenhague en décembre 2009.

Champ d’application et limites du documentL’analyse de la bibliographie a permis de conclure

que, à l’échelle mondiale, les travaux ayant trait

aux incidences du changement climatique sur

la pêche et l’aquaculture n’en étaient qu’à leur

début. Si les connaissances relatives aux incidences

biophysiques du changement climatique sur

les écosystèmes aquatiques sont relativement

abondantes, en revanche on en sait moins sur les

conséquences socioéconomiques et les réponses à

apporter (De Silva et Soto 2009). Un certain nombre

d’organisations se sont attelées à l’élaboration de

directives pour intégrer des mesures d’adaptation et

d’atténuation dans les projets intéressant la pêche et

l’aquaculture, notamment l’Organisation des Nations

Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

et WorldFish, qui s’efforcent de mettre au point,

d’expérimenter et d’adopter une méthode normalisée

d’évaluation et de documentation des pratiques

optimales. Les questions de parité hommes-femmes

commencent à mobiliser l’attention, étant donné que

les femmes comptent pour la moitié de la main-

d’œuvre mondiale travaillant dans les entreprises de

transformation et de commercialisation des secteurs

de la pêche et de l’aquaculture. Des lacunes de

connaissances et des incertitudes demeurent en ce qui

concerne les incidences, la vulnérabilité, et les coûts

et les avantages de l’adaptation et de l’atténuation,

mais des travaux sont en cours pour y remédier.

Certains des projets examinés plus loin permettent de

progresser sensiblement à cet égard.

Page 13: Directives pour intégrer la question des mesures d

11

©FI

DA

/G.M

.B.A

kash

Page 14: Directives pour intégrer la question des mesures d

12

Généralités

Changement climatiqueLe cinquième rapport d’évaluation publié par le

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution

du climat (GIEC 2013) a confirmé que le système

climatique mondial changeait comme il ne l’avait

jamais fait pendant des millénaires.

Le dernier rapport confirme aussi que l’homme est

responsable de la plupart de ces évolutions et qu’il

faudra déployer des efforts conséquents pour parvenir

à limiter l’ampleur de ces changements.

Changement climatique, pêche et aquaculture

“Selon l’évaluation, le réchauffement du système climatique est incontestable et, depuis les années 50, un grand nombre des changements observés sont sans précédent, que ce soit à l’échelle de décennies ou de millénaires. L’atmosphère et les océans se sont réchauffés, la neige et la glace ont partiellement fondu, le niveau de la mer est monté et les concentrations de gaz à effet de serre ont augmenté.” (GIEC 2013:2)

“Le rapport fait valoir que l’influence humaine a été détectée dans le réchauffement de l’atmosphère et des océans, dans la modification du cycle global de l’eau, dans la fonte de la neige et de la glace, dans l’élévation du niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale et dans l’évolution de certains phénomènes climatiques extrêmes. Par rapport au quatrième rapport d’évaluation, l’influence anthropique semble plus amplement démontrée. En effet, le dernier rapport indique qu’il est extrêmement probable que l’influence humaine ait été la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle.” (GIEC 2013:15)

“On peut aussi lire dans ce rapport que la poursuite de l’émission de gaz à effet de serre entraînera une aggravation du réchauffement ainsi que de nouveaux bouleversements dans toutes les composantes du système climatique. Il faudra réduire considérablement et durablement l’émission de gaz à effet de serre pour parvenir à limiter le changement climatique.” (GIEC 2013:17).

Quoi qu’il en soit, des mesures d’atténuation

pourraient limiter la poursuite éventuelle du

changement climatique, mais il est vraisemblable

qu’un grand nombre de tendances déjà sensibles

continueront sur leur lancée pendant des décennies

voire – dans certains cas – des siècles, compte tenu

de la persistance des effets des gaz à effet de serre qui

se sont accumulés dans l’atmosphère. Ces évolutions

auront des incidences complexes sur les écosystèmes

aquatiques et les moyens d’existence des populations

qui en dépendent. Il faut déjà mettre en place des

mesures d’adaptation pour renforcer la résilience et

la capacité adaptative et continuer à les appliquer

à l’avenir, quels que soient les scénarios futurs en

matière d’émission.

Les changements observés et prévus ci-après sont

décrits avec précision dans le dernier rapport du

GIEC (GIEC 2013):

Climat• Réchauffement de la surface du globe

d’environ 0,85°C, de 1880 à 2012. Par rapport

à la période 1986-2005, les températures vont

vraisemblablement augmenter de 0,3°C à 0,7°C

supplémentaire d’ici à 2016-2035 et de 0,3°C à

4,8°C d’ici à 2081-2100, en fonction du scénario

d’émission. La hausse totale sera donc comprise

entre 1°C et 5°C par rapport aux températures

de l’ère préindustrielle;

• Observation d’une augmentation des températures et de la fréquence des journées et des nuits chaudes et d’une réduction de la

fréquence des journées et des nuits froides – une

tendance dont la poursuite est virtuellement

certaine;

• Augmentation probable de la fréquence des vagues de chaleur – une tendance dont la

poursuite est très vraisemblable;

• Augmentation possible de l’intensité et/ou de la durée des sécheresses – qui pourrait

continuer;

• Augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations torrentielles – qui se

Page 15: Directives pour intégrer la question des mesures d

13

poursuivra très probablement, en particulier

sous les tropiques humides. Il pourrait y avoir

d’avantage de zones concernées par la mousson,

celle-ci étant caractérisée par des vents plus

faibles mais des précipitations plus importantes

et des changements de calendrier;

• Observation d’une relative amplification de l’activité cyclonique tropicale, qui va

probablement se poursuivre plutôt que

s’atténuer à l’avenir; le phénomène appelé El

Niño-Oscillation australe va vraisemblablement

s’intensifier.

Atmosphère• Augmentation des concentrations

atmosphériques de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone [CO2], méthane [CH4] et

oxyde nitreux [N2O]), qui dépassent aujourd’hui

les concentrations les plus élevées connues sur

une période de 800 000 ans – et constituent la

cause majeure du réchauffement mondial.

Océans• Réchauffement des océans, avec un

réchauffement des 75 premiers mètres de

surface de 0,11 ºC par décennie pendant la

période 1971-2010. Le réchauffement des océans

représente plus de 90% de l’énergie accumulée

dans le système climatique mondial au cours de

cette période. Le réchauffement des océans va

continuer pendant tout le XXIe siècle, pénétrer

en profondeur et influer sur la circulation des

courants et le niveau de la mer. Le réchauffement

le plus marqué est attendu dans les zones

tropicales et dans les zones subtropicales

septentrionales;

• Acidification des océans, avec une baisse du

pH de l’eau de surface de 0,1 depuis 1750.

L’absorption ininterrompue de carbone par les

océans continuera à favoriser leur acidification

jusqu’à la fin du siècle actuel;

• Variation de la salinité, les zones fortement

salines devenant encore plus salines et

inversement, en raison des changements

touchant l’évaporation et les précipitations.

Niveau de la mer• À l’échelle mondiale, le niveau de la mer s’est

élevé en moyenne de 0,19 mètre pendant la

période 1901-2010 et le rythme de l’élévation

s’est accéléré, passant de 1,7 millimètre par an

au début du XXe siècle au rythme actuel de

3,2 millimètres par an. En conséquence,

l’élévation totale du niveau de la mer en

2081-2100 par rapport à 1981-2005 sera de

l’ordre de 0,26 à 0,98 mètre, la fonte des glaciers

et la dilatation thermique étant responsables de

quelque 75% de cette variation. Le niveau de la

mer continuera à monter pendant le XXIe siècle

et au-delà, quel que soit le scénario en matière

d’émission;

• L’augmentation de l’incidence et de l’ampleur des épisodes d’élévation extrême du niveau de la mer a commencé et va très probablement

continuer.

Les chiffres suivants indiquent les variations

prévues des valeurs moyennes, en ce qui concerne

la température à la surface du globe, la quantité

de précipitations et le pH de la surface des océans,

dans le meilleur scénario (à gauche) et dans le pire

scénario (à droite) en matière d’émission.

FIGURE 1

Page 16: Directives pour intégrer la question des mesures d

14

Pêche et aquacultureLa pêche et l’aquaculture sont tributaires des

écosystèmes aquatiques (d’eau douce, côtiers

et marins). Ces écosystèmes ressentent déjà les

effets du changement climatique en raison de leur

extrême sensibilité aux variations de température,

de salinité et d’acidité. C’est pourquoi, l’on s’attend

à ce que les moyens d’existence fondés sur la pêche

et l’aquaculture soient parmi les premiers à subir

les contrecoups du changement climatique. Les

moyens d’existence des petits aquaculteurs et des

artisans pêcheurs des petits États insulaires en

développement, des pays sujets aux sécheresses et des

pays en développement d’Asie du Sud et du Sud-Est

et d’Afrique subsaharienne, sont particulièrement

fragiles (Allison et al. 2009).

Comme l’a souligné la FAO (2012), les secteurs de

la pêche et de l’aquaculture offrent des possibilités

d’améliorer considérablement la sécurité alimentaire

et la nutrition partout dans le monde, de réduire la

pauvreté et de favoriser la croissance économique.

En 2011, la production mondiale de poisson a atteint

154 millions de tonnes, et la consommation 130,8

millions de tonnes – ce qui représente une moyenne

de 18,8 kilogrammes par personne. La progression de

la demande stimule l’augmentation de la production,

faisant de l’aquaculture l’un des secteurs de

production alimentaire dont la croissance est la plus

rapide; la production totale de la pêche de capture

et de l’aquaculture devrait s’élever à 172 millions de

tonnes d’ici à 2021, l’aquaculture comptant pour la

majeure partie de l’augmentation.

De plus, la croissance de l’emploi dans ces secteurs

est plus rapide que dans le secteur agricole.

Aujourd’hui, les secteurs de la pêche et de

l’aquaculture fournissent directement un emploi

à 54,8 millions de personnes, dont quelque

16,6 millions d’aquaculteurs. Si l’on tient compte

des activités auxiliaires, telles que la transformation

et la commercialisation, ces secteurs contribuent aux

moyens d’existence de 660 millions à 820 millions

de personnes. Étant donné que 90% de la population

mondiale de pêcheurs opèrent à un niveau de

subsistance, il est manifeste que le secteur contribue

de manière non négligeable à la sécurité alimentaire

et à la réduction de la pauvreté; le poisson constitue

la base de la nutrition de 3 milliards de personnes

Source: Adapté de GIEC 2013

Page 17: Directives pour intégrer la question des mesures d

15

et représente au moins 50% de l’apport en protéines

animales et en minéraux essentiels de 400 millions

de personnes, essentiellement dans les pays les

plus pauvres (FAO 2011). La grande majorité des

pêcheurs et des aquaculteurs réside en Asie (87%

et 97% respectivement) mais, c’est en Afrique que

l’on observe la plus forte croissance annuelle du

nombre de personnes travaillant dans ces secteurs.

Les secteurs de l’aquaculture et de la pêche sont

confrontés à de nombreux défis et problèmes, à la

fois internes car inhérents au secteur (surexploitation,

discrimination dans l’accès aux ressources et

mauvaise gestion) et externes (concurrence d’autres

secteurs utilisant la terre et l’eau, pollution, et

dégradation des habitats). Partout dans le monde,

la viabilité de nombreuses activités de pêche est

déjà compromise par une gestion irraisonnée et une

gouvernance défaillante qui favorisent la surpêche

et la dégradation de l’environnement; 30% des

stocks seraient actuellement surexploités et 57,4%

seraient pleinement exploités (FAO 2012). Faute

d’une planification raisonnée, le développement de

l’aquaculture a conduit à endommager gravement des

écosystèmes d’eau douce et d’eau de mer, à favoriser

Pêche de capture

Continentale

Maritime

Total Pêche de capture

Aquaculture

Continentale

Maritime

Total Aquaculture

Total

9,8

80,2

90,0

31,3

16,0

47,3

137,3

114,3

23,0

117,3

23,0

119,7

22,9

123,6

21,8

128,3

20,2

130,8

23,2

10,0

80,4

90,3

33,4

16,6

49,9

140,2

10,2

79,5

89,7

36,0

16,9

52,9

142,6

10,4

79,2

89,6

38,1

17,6

55,7

145,3

11,2

77,4

88,6

41,7

18,1

59,9

148,5

11,5

78,9

90,4

44,3

19,3

63,6

154,0

Consommation humaine

Usages non alimentaires

Production

Utilisation

(en millions de tonnes)

2006 2007 2008 2009 2010 2011

TABLEAU 1 Production mondiale de la pêche et de l’aquaculture et utilisation des produits pendant la période 2006-2011

Source: FAO 2012. Ces informations ne tiennent pas compte des algues ni des autres plantes aquatiques.

les épidémies et à mettre en péril la santé humaine.

Outre ces problèmes existants, les incidences générales

du changement climatique sur les écosystèmes, les

sociétés et les systèmes économiques exacerbent les

menaces qui pèsent sur la viabilité de la pêche et de

l’aquaculture (FAO 2008e, 2010a, 2012).

Incidences du changement climatique sur la pêche et l’aquaculture

Le changement climatique a sur le secteur de la

pêche des effets directs et indirects qui résultent

des processus associés aux systèmes écologiques

aquatiques ainsi que de dynamiques politiques,

économiques et sociales (Daw et al. 2009).

La pêche de capture est totalement tributaire de

la productivité des écosystèmes naturels qu’elle

exploite. Elle est donc extrêmement sensible aux

variations de la production primaire et à la façon

dont cette production se répercute le long de

la chaîne trophique aquatique. Elle est sensible

aussi aux modifications des paramètres physiques

Page 18: Directives pour intégrer la question des mesures d

16

et chimiques des écosystèmes, notamment la

température, la salinité, l’acidité et le niveau et

la circulation de l’eau. Certaines incidences du

changement climatique sur le secteur de la pêche

sont prévisibles, en revanche les conséquences

cumulées globales sont relativement incertaines du

fait de la complexité des écosystèmes aquatiques et

du manque de données et de modèles (Easterling et

al. 2007; Banque mondiale 2010d; Banque mondiale

2012; Banque mondiale 2013; Bezuijen et al. 2011).

L’aquaculture est, elle aussi, exposée à des incidences

directes et indirectes, mais dans une moindre

mesure car le contrôle humain exercé dans ce secteur

tend à limiter les facteurs et les conséquences du

changement climatique (De Silva et Soto 2009).

La vulnérabilité des communautés vivant de

l’aquaculture tient essentiellement au fait qu’elles

sont exposées aux phénomènes météorologiques

extrêmes ainsi qu’aux incidences du changement

climatique sur les ressources naturelles nécessaires,

notamment: eau de bonne qualité, terre, juvéniles,

aliments pour animaux et énergie (Easterling

et al. 2007; FAO 2008e). Il faudra donc adapter

et améliorer les systèmes d’aquaculture et les

espèces produites et renforcer la préparation aux

catastrophes.

Les communautés qui vivent de la pêche artisanale

et de la petite aquaculture sont particulièrement

vulnérables car elles résident souvent dans des zones

exposées aux incidences du changement climatique.

Les artisans pêcheurs sont susceptibles d’être plus

vulnérables que les pêcheurs qui opèrent à grande

échelle en raison d’une mobilité généralement

limitée (Daw et al. 2009) donc de la quasi-

impossibilité de diversifier leurs moyens d’existence.

Selon une évaluation récemment menée par la

Banque mondiale (Sumaila et Cheung 2010),

le secteur de la pêche pourrait enregistrer

une perte annuelle de revenus bruts allant de

17 milliards d’USD à 41 milliards d’USD (en

dollars des États Unis constants de 2005) du fait

du changement climatique. De plus, les pertes

seraient réparties de manière inégale, les pays en

développement étant les plus touchés; par exemple,

dans le scénario du changement climatique le

plus marqué, les pertes potentielles des pays en

développement pourraient se chiffrer à 25 milliards

d’USD par an, contre seulement 11 milliards d’USD

par an dans les pays développés.

Il faut toujours garder présent à l’esprit qu’il est

difficile d’établir un rapport de causalité unique

entre des effets particuliers du changement

climatique et les incidences sur la pêche et

l’aquaculture. Ce sont les effets cumulés du

changement climatique et des interventions

humaines qui comptent (De Silva et Soto 2009).

Par exemple, quand un stock de poissons est déjà

exploité de manière intensive, voire surexploité,

le stress provoqué par la modification d’origine

climatique des conditions ou des écosystèmes

océaniques peut être le facteur de trop qui entraîne

l’effondrement total du stock. Incidences du changement climatiqueOn trouvera ci-dessous un résumé des effets

probables qu’un certain nombre de modifications

des écosystèmes aquatiques induites par le

changement climatique pourraient avoir sur la pêche

et l’aquaculture (Ahmed 2013; Bezuijen et al. 2011;

Daw et al. 2009; De Silva et Soto 2009; Easterling et

al. 2007; FAO 2008b, 2009a; Kam et al. 2010; GIEC

2007, 2013; Nicholls et al. 2007; Nellemann et al.

2009; Mohammed et Uraguchi 2013; PEW 2009;

Secretan et al. 2007; van Anrooy et al. 2006; Banque

mondiale 2010d, 2012, 2013; WorldFish 2010b):

Réchauffement des océans et autres plans d’eau:• Une variation de la productivité halieutique des

océans est attendue en raison de la modification

des conditions du milieu, notamment en ce

qui concerne les périodes d’efflorescence du

plancton et, partant, la disponibilité d’aliments,

les rapports proie-prédateur et la dynamique

des stocks de poissons. Globalement, la

productivité primaire marine devrait augmenter

de 0,7 à 8,1% d’ici à 2050, mais avec de grandes

disparités d’une région à l’autre; il est probable

que la productivité diminue aux basses latitudes

du fait de l’augmentation des températures et

du réchauffement de la mer. Les effets sur la

pêche sont incertains, mais il est vraisemblable

que le dérèglement des écosystèmes entraîne

un recul général de la production halieutique à

moyen terme. L’élevage de nombreux poissons et

crustacés, tels que la crevette, repose en général

sur l’emploi d’aliments dont les principaux

ingrédients sont la farine et l’huile de poisson.

Ces ingrédients sont fabriqués essentiellement

à partir de petits poissons pélagiques pêchés

dans les régions subtropicales et tempérées.

Page 19: Directives pour intégrer la question des mesures d

17

Toute incidence négative du changement

climatique sur ce type de pêche risque de

compromettre l’approvisionnement en farine et

huile de poisson et de remettre en cause le mode

d’alimentation et la structure des coûts dans

certains systèmes d’aquaculture, éventuellement

au point de les rendre non viables. En outre,

les moyens d’existence des pêcheurs concernés

seraient également menacés.

• L’extinction de certaines espèces a été prédite si

le plafond de chaleur tolérable des espèces est

dépassé et s’il n’existe pas de possibilités de

migration (par exemple, dans les plans d’eau

continentaux).

• La multiplication des cas de prolifération d’algues

toxiques et d’intoxication par des mollusques,

imputable à la hausse des températures, peut

perturber l’accès au marché si les services de

surveillance et de contrôle ne sont pas en mesure

de repérer les produits qui ne répondent pas aux

exigences à l’exportation.

• La réduction des quantités d’oxygène dissous dans

l’eau est susceptible de limiter la survie des

larves, de freiner la croissance des organismes

aquatiques et de bloquer les migrations. On

assistera à une extension des zones où la

teneur en oxygène baissera à des niveaux très

faibles (zones mortes) et où aucun poisson ni

invertébré ne peut survivre.

• La modification de la répartition de nombreux

poissons, crustacés et mollusques est attendue, le

réchauffement progressif des océans poussant

les populations d’organismes marins à migrer

vers de plus hautes latitudes. Cette modification

pourrait influer sur la répartition et la

phénologie des larves d’organismes aquatiques

et avoir de fortes incidences sur le recrutement et

la production des stocks. Une telle redistribution

pourrait entraîner une réduction des prises allant

jusqu’à 40% dans certains sites localisés des

régions tropicales, mais aussi une augmentation

des prises allant jusqu’à 100% dans certaines

zones bien circonscrites. Par exemple, le

maquereau – qui tient une large place dans la

pêche de capture au Cambodge, au Viet Nam

et en Thaïlande – est tributaire de la circulation

océanique pour les processus de recrutement

et d’alimentation. Une modification de la

circulation pourrait entraîner une baisse de la

production de maquereaux dans la région. Des

changements dans les migrations pénaliseraient

essentiellement les artisans pêcheurs qui

n’ont pas les moyens de suivre les stocks de

poissons, alors que les pêcheurs industriels

opérant en eau profonde peuvent voyager sur

des milliers de kilomètres. Des variations dans

la saisonnalité ou les sites de ponte auraient

pour résultat de réduire la disponibilité des

œufs/larves/alevins sauvages, s’agissant de

certaines espèces produites en bassins, en cages

et dans d’autres systèmes, et de compromettre

l’approvisionnement en géniteurs, s’agissant de

certaines espèces marines d’élevage importantes,

telles que les crevettes.

• De possibles augmentations des taux de croissance,

des rendements de la conversion alimentaire et de la

durée de la saison de croissance pourraient être

observées en ce qui concerne certaines espèces

aquatiques d’élevage, compte tenu de la hausse

des températures dans les régions tropicales et

subtropicales.

• Des changements dans l’incidence des maladies

frappant l’aquaculture sont aussi attendus. De

nouvelles maladies sont susceptibles de faire

leur apparition, mais la survenue de certaines

maladies existantes, telles que la maladie des

points blancs chez les crustacés, deviendra plus

rare avec la hausse des températures.

Élévation du niveau de la mer• Une aggravation des dégâts causés par les

inondations, les crues et les intempéries est attendue,

ce qui aura des effets négatifs sur les zones de

reproduction et les habitats des organismes

aquatiques et accélérera l’érosion côtière. Les

invasions d’eau salée dans les régions deltaïques

pourraient faire monter le niveau des nappes

phréatiques, empêcher le drainage et provoquer

des pertes et des dégâts dans les zones humides.

D’un autre côté, les inondations et les invasions

d’eau salée dans des terres agricoles peuvent

permettre d’étendre les surfaces se prêtant à

l’aquaculture ou à la production mixte de riz

et de poisson, avec la culture de variétés de riz

résistantes à la salinité. L’aquaculture en eau

saumâtre est également susceptible de constituer

une option intéressante dans les zones où la

salinité rend les terres impropres à la culture du

riz ou d’autres espèces végétales. Cependant,

cette forme d’aquaculture pourrait attiser les

luttes de pouvoirs locales, dont un exemple est

le conflit récurrent qui oppose les riziculteurs

pauvres et les puissants producteurs de crevettes

dans le sud-ouest du Bangladesh.

Page 20: Directives pour intégrer la question des mesures d

18

Modification de la salinité• L’osmorégulation des espèces marines sera altérée

par la modification de la salinité. Les effets seront

particulièrement graves s’agissant des espèces

qui ne tolèrent que de très faibles variations de

la salinité de l’eau, notamment le zooplancton

que l’on trouve dans les lacs de plaines côtières

soumis aux marées et dans les zones humides

des régions tropicales. Cela perturberait

fortement la chaîne trophique qui repose

sur ces organismes, donc le fonctionnement

écologique des écosystèmes de marécages

côtiers, et aurait des incidences colossales sur la

pêche locale.

Acidification des océans• La baisse du pH de l’eau de mer (ou “acidification

des océans” résultant de l’absorption par les océans

du CO2 en excès) est concrètement irréversible

sur des périodes inférieures à un millénaire et

constitue une menace systémique majeure.

• Un grand nombre de récifs coralliens seront détruits

en conséquence directe de l’acidification de

l’océan, et la productivité des mollusques et

crustacés et du zooplancton devrait décliner. Les

animaux qui utilisent le calcium pour fabriquer

leur coquille ou leur squelette sont sensibles à

l’acidité, car celle-ci les empêche de secréter des

coquilles dures donc les rend moins tolérants

aux températures élevées et basses, ce qui se

traduit par une mortalité plus élevée et un

moindre taux de réussite de la fertilisation.

Changement des régimes de précipitations et des taux d’évaporation• On s’attend à ce que le ruissellement évolue,

avec une augmentation de 10 à 40% dans

certaines zones humides d’Asie de l’Est et du

Sud-Est ainsi que dans les bassins du Gange

et du Nil, et une diminution de 10 à 30%

dans d’autres régions, notamment la région

méditerranéenne, l’Afrique du Nord et l’Afrique

australe et les bassins du Mississippi, de

l’Amazone, du Danube et du Murray Darling,

et ce dans le cas d’un scénario prévoyant une

hausse de température de 2 ºC. L’évolution du

ruissellement aura une incidence sur le risque

d’inondation dans les plaines côtières, la qualité

et la salinité de l’eau, la sédimentation fluviale

dans les plaines alluviales et la circulation et

l’apport d’éléments nutritifs dans les plans

d’eau continentaux et côtiers.

• Les incidences sur les systèmes d’eau douce

seront les suivants: baisse des nappes phréatiques,

réduction des débits et, globalement, de la

disponibilité des ressources en eau et intensification

du stress hydrique, de l’aridité et des épisodes

de sécheresse, en particulier dans les régions

tropicales et subtropicales d’Afrique et d’Asie

centrale, du Sud, de l’Est et du Sud-Est.

• La modification des régimes hydrologiques dans les

plans d’eau continentaux entraînera notamment

une intensification des phénomènes

d’eutrophisation et de stratification, ce qui aura

des répercussions sur le réseau trophique et la

disponibilité et la qualité des habitats.

• La baisse de débit des cours d’eau – provoquée par

une érosion plus importante, la sédimentation

et des précipitations plus irrégulières –

menacera, dans certains cas, la production

écologique et les populations d’organismes

d’eau douce dans les cours d’eau concernés.

• La recrudescence des inondations provoquées par

des cours d’eau et des lacs entraînera parfois une

multiplication des cas d’engorgement et de

submersion des terres par de l’eau douce. En

certains endroits, cette situation peut s’avérer

intéressante: par exemple, le Bangladesh

pourrait gagner 9,4 milliards d’USD par an en

étendant la production de crevettes d’eau douce

aux 2,83 millions d’hectares de terres arables

inondées de manière saisonnière et produire

1,58 millions de tonnes supplémentaires de riz

en affectant cette surface à la riziculture.

Multiplication des événements météorologiques extrêmes• L’intensification des intempéries provoquera des

épisodes d’élévation extrême du niveau de la

mer et des ondes anormales, une recrudescence

de l’érosion épisodique, des dégâts de tempête,

des risques d’inondation et la mise à mal des

dispositifs de protection. L’aquaculture est

très sensible aux tempêtes, aux cyclones et

aux inondations qui devraient survenir plus

fréquemment à l’avenir, en particulier dans les

régions tropicales et subtropicales soumises

à la mousson. Les installations d’aquaculture

sont susceptibles d’être endommagées et la

production perdue, et les organismes fugitifs

risquent de favoriser la diffusion de maladies

et de parasites dans les stocks sauvages et

d’avoir des incidences sur l’environnement et

la biodiversité. Par exemple, le cyclone Sidr a

Page 21: Directives pour intégrer la question des mesures d

19

frappé le sud et le sud-ouest du Bangladesh

en novembre 2007 avec des conséquences

dévastatrices: victimes, destruction de moyens

d’existence, centaines de milliers de personnes

devenues sans-abri et indigentes. Le cyclone

a pollué l’eau, tué les organismes aquatiques,

submergé et endommagé les bassins

d’aquaculture et, de ce fait, réduit notablement

l’accès des ménages au poisson, que ce soit pour

se procurer des revenus ou pour se nourrir.

• La modification de la fréquence et du parcours

des tempêtes va probablement provoquer des

épisodes de raz de marée et de vagues de

tempête anormales, donc aggraver le risque de

dégâts et d’inondation. La multiplication des

épisodes météorologiques extrêmes compromet

gravement la sécurité en mer et entraîne la

perte d’engins de pêche et de capital physique

ainsi qu’une baisse de revenus imputable

au fait que la multiplication des périodes de

mauvais temps limite les activités de pêche.

L’irrégularité et l’intensité croissantes des

tempêtes et des cyclones font que les pêcheurs

travaillant loin des côtes prennent de très gros

risques et doivent pouvoir compter sur de bons

systèmes de prévision météorologique. De plus,

l’insécurité et la vulnérabilité sont exacerbées

par l’absence d’une quelconque forme

d’assurance et les difficultés rencontrées pour

accéder au crédit ou à des dispositifs publics de

protection sociale.

• La modification du régime des vagues altérera les

conditions des ondes (notamment la houle)

ainsi que les cycles d’érosion et d’accrétion

et entraînera une réorientation de la forme

des plages.

Incidences par écosystème/habitat aquatiqueLes principaux écosystèmes qui intéressent

directement les secteurs de la pêche et de

l’aquaculture sont les récifs coralliens, les zones

humides, les prairies sous-marines et la mangrove.

Ces écosystèmes seront touchés comme suit:

Récifs coralliens. Les écosystèmes de récifs coralliens

ne couvrent que 1,2% des plateaux continentaux

mondiaux mais hébergent 3 millions d’espèces,

notamment plus de 25% de toutes les espèces

marines de poisson. Quelque 30 millions de

personnes appartenant à des communautés côtières

et insulaires sont tributaires des ressources fournies

par ces récifs, qui contribuent de manière essentielle

à leurs systèmes de production alimentaire, leurs

revenus et leurs moyens d’existence (Rapport de

la Commission européenne sur l’économie des

écosystèmes et de la biodiversité [TEEB] 2010). Par

exemple, à Hawaï, les écosystèmes de récifs coralliens

fournissent de nombreux biens et services aux

populations côtières: pêche, tourisme et protection

naturelle contre l’érosion des vagues. Il a été calculé

que Hawaï retirait de ses 166 000 hectares de récifs

coralliens des avantages nets équivalant à 360

millions d’USD par an; en conséquence, les menaces

que le changement climatique et l’acidification

de l’océan font peser sur ces récifs, ainsi que des

pressions telles que la pollution et la surpêche,

auront des incidences économiques majeures

(TEEB 2010).

Les récifs coralliens sont particulièrement sensibles

au réchauffement de la mer, aux variations de la

qualité et de la salinité de l’eau et au changement

d’intensité lumineuse, autant de facteurs

responsables de la décoloration des coraux.

Le réchauffement des océans conjugué à leur

acidification sont déjà durement ressentis par les

écosystèmes de récifs coralliens. La décoloration

des coraux résultant du réchauffement de la mer

a déjà entraîné des pertes importantes de récifs,

notamment dans l’océan Indien. La poursuite de

cette tendance aura une incidence directe sur la

production halieutique et les moyens d’existence

fondés sur la pêche, favorisera l’érosion et, en

particulier, conduira à la disparition des atolls. Il est

prévu que les incidences sur les récifs coralliens se

traduiront par une perte de 60% de cet écosystème

d’ici à 2030, avec un appauvrissement correspondant

de la biodiversité (De Silva et Soto 2009). La

décoloration et la mortalité des coraux entraîneront

une multiplication des cas d’intoxication à ciguatera,

laquelle est provoquée par l’ingestion de poissons

ayant consommé une algue qui pousse sur les coraux

morts. Des études sont menées actuellement sur la

capacité d’adaptation des coraux.

Zones humides et prairies sous-marines sont

des puits de carbone naturels capables de fixer des

quantités importantes de carbone, à la fois dans

les plantes, au-dessus et en dessous du niveau de la

mer, et dans les sols; les zones humides recouvertes

de végétation assurent 50% du transfert du carbone

des océans dans les sédiments. D’un autre côté, les

zones humides dégradées pourraient devenir une

importante source d’émission de gaz à effet de serre.

Par conséquent, la conservation des zones humides

côtières et des prairies sous-marines apporterait

Page 22: Directives pour intégrer la question des mesures d

20

un avantage immédiat en évitant la libération de

CO2 dans l’atmosphère (Banque mondiale, Union

internationale pour la conservation de la nature

[UICN], et ESA PWA1, 2010). Les zones humides

sont exposées aux dégâts provoqués par les tempêtes

violentes et peuvent aussi souffrir de l’altération des

cycles d’inondation et des modèles de ruissellement

ainsi que des invasions salines. Les systèmes de

prairies sous-marines sont sensibles aux variations

d’intensité lumineuse qui surviennent en cas

d’inondation, aux pluies torrentielles entraînant une

forte turbidité et à la prolifération d’algues due au

réchauffement des océans.

Écosystèmes de mangrove constituent l’habitat

d’une faune et d’une flore aquatiques et terrestres.

On estime que 75% de toutes les espèces aquatiques

commerciales tropicales passeraient une partie

de leur vie dans la mangrove, où elles peuvent se

reproduire, trouver un abri et se nourrir. Les autres

services écosystémiques assurés par les mangroves

sont les suivants: protection contre les vagues et

les vents forts; stabilisation des sols et protection

contre l’érosion; rétention d’éléments nutritifs et

amélioration de la qualité de l’eau au moyen de la

filtration des sédiments et des polluants; atténuation

des inondations; fixation du dioxyde de carbone;

et protection des écosystèmes marins connexes.

Les mangroves sont également une source de biens

écosystémiques, tels que: produits médicinaux,

aliments, bois de chauffe, charbon de bois et

matériaux de construction. La valeur économique

des écosystèmes de mangrove est considérable. Il a

été estimé que chaque hectare de mangrove détruite

coûtait l’équivalent de 1,08 tonne de poisson par an

(Schatz 1991). D’autres estimations indiquent que la

valeur marchande annuelle des produits halieutiques

de la mangrove est comprise entre 7,500 USD et

167,500 USD par kilomètre carré (Banque mondiale,

UICN, et ESA PWA 2010). En Inde, Glover (2010) a

calculé que chaque hectare de mangrove avait évité

des dégâts équivalant à 43,000 USD lors du violent

cyclone ayant frappé l’État d’Orissa en octobre 1999.

Même en admettant que les mangroves ne revêtent

aucune valeur en termes de protection contre les

tempêtes pendant les années sans intempéries,

l’étude ci-dessus conclut que, sur le long terme, la

valeur de la protection est équivalente à quelque

8,700 USD par hectare. À la même époque, un

hectare de terre défrichée valait 5,000 USD; ce qui

porte à penser qu’il serait plus avantageux pour la

société de laisser les mangroves en l’état afin qu’elles

servent d’amortisseurs en cas d’intempérie, plutôt

que de les défricher à des fins de développement.

Dans les écosystèmes de mangrove, les processus tels

que la respiration, la photosynthèse et la productivité

sont perturbés par les variations de la température de

l’air et de l’eau ainsi que par l’élévation du niveau de

la mer. Des intempéries violentes sont susceptibles

d’endommager la mangrove, même si celle-ci

constitue une bonne protection contre l’érosion

côtière. La recrudescence de la pauvreté peut aussi

représenter une menace pour la mangrove, car les

communautés se tournent vers elle pour se procurer

du bois de chauffe et des matériaux de construction

et pour faire paître les animaux.

Les incidences du changement climatique vont aussi

varier en fonction des zones d’habitat aquatique –

eau douce/milieu continental, milieu marin/côtier, et

milieu deltaïque.

Milieu continental• Pêche continentale. La pêche continentale

pratiquée dans les lacs, les cours d’eau, les

retenues de barrages et les plaines alluviales

sera fortement influencée par la modification

des précipitations et du ruissellement résultant

de l’évolution des cycles de la mousson et du

phénomène El Niño-Oscillation australe, et

sera confrontée à des problèmes d’érosion,

d’envasement et de drainage (Daw et al.

2009). Outre la modification du régime de

précipitations, les autres incidences touchant

la pêche continentale seront les suivantes:

variations de la température de l’eau, de

l’évaporation (favorisant la sécheresse), du

débit des cours d’eau et du niveau des lacs,

appauvrissement de la biodiversité, s’agissant

des poissons et d’autres espèces de la faune et

de la flore aquatiques, altération de la chimie de

l’eau, accroissement de la turbidité et disparition

ou fragmentation d’habitats. Les incidences

dépendront de l’époque et de l’intensité des

effets du changement climatique ainsi que des

interactions entre eux. Par exemple, il est évident

que les sécheresses auront des incidences

négatives, en revanche une augmentation des

précipitations qui ne provoque pas d’inondation

est susceptible de se traduire par une extension

de la surface des lacs et des réservoirs, donc une

amélioration de la production.

1. www.esassoc.com

Page 23: Directives pour intégrer la question des mesures d

21

• Aquaculture continentale en eau douce. La

modification du régime de précipitations,

les périodes de sécheresse et l’intensification

des intempéries, associées à des ondes de

tempête ou des raz de marée plus fréquents

et plus violents, vont probablement toucher

les systèmes d’aquaculture en bassins par

l’intermédiaire d’une plus forte variation du

niveau de l’eau – conduisant potentiellement à

des épisodes de sécheresse ou de submersion –

ainsi que par l’intermédiaire d’une éventuelle

salinisation, notamment pendant la saison

sèche. L’aquaculture en cages pratiquée dans

des réservoirs et des lacs pourrait devoir faire

face à des sécheresses et des variations de la

température de l’eau et de la teneur en oxygène.

Les études indiquent que les phénomènes de

stratification et d’eutrophisation pourraient

survenir plus fréquemment en raison du

changement climatique, entraînant un

appauvrissement en oxygène et accroissant ainsi

le risque de mortalité dans les exploitations

aquacoles. La diminution de la teneur en

oxygène peut également être due à des

phénomènes d’upwelling (remontées d’eau

profonde) provoqués par un vent et des

précipitations d’une violence extrême.

Milieu côtier• Pêche côtière. La pêche côtière se ressentira des

changements observés dans la productivité et

la répartition des espèces halieutiques ainsi que

des dégâts causés par le changement climatique

aux écosystèmes dont ce type de pêche

dépend, notamment les récifs coralliens. Étant

donné que les eaux côtières peu profondes

subiront le réchauffement le plus important,

les incidences sur les populations de poissons

vivant dans ces eaux seront probablement

considérables. Les modifications en matière

de précipitations, ruissellement et inondations

auront aussi une influence sur la pêche côtière;

ces processus apportent de grandes quantités

d’éléments nutritifs dans les eaux côtières, de

sorte qu’une diminution des précipitations

et du ruissellement pourrait faire baisser la

productivité. Inversement, les épisodes de

tempêtes et de précipitations violentes sont

susceptibles d’intensifier le ruissellement

et d’entraîner le lessivage de quantités

excessives d’éléments nutritifs – voire de

produits chimiques agricoles et de polluants –

jusque dans les eaux côtières, favorisant les

proliférations d’algues. La pêche côtière et

les communautés qui en dépendent sont

également extrêmement vulnérables face aux

dégâts causés par le vent, les vagues et l’érosion

côtière accélérée, qu’exacerbe l’élévation du

niveau de la mer.

• L’aquaculture côtière – notamment pratiquée

à petite échelle, comme c’est très souvent le

cas en Asie – sera menacée par les conditions

météorologiques extrêmes, notamment

l’intensification du ruissellement en provenance

du continent, les raz de marée, l’érosion côtière

et la destruction de la mangrove. L’acidification

de l’océan altérera la formation des coquilles et

carapaces d’un grand nombre de mollusques et

de crustacés produits en élevage. Le Secrétariat

général de la Communauté du Pacifique (CPS)

met en garde contre les graves conséquences

que cela aurait pour l’aquaculture marine dans

la région Pacifique – en particulier la culture

des huîtres perlières, l’acidification de l’océan

rendant la fabrication de leur coquille plus

difficile (CPS 2008). La culture d’algues marines

peut aussi être touchée dans la mesure où la

hausse de la température de l’eau accroît le

risque de maladies. De même, il est probable

que le réchauffement de l’eau favorise le

développement des maladies et accentue

la sensibilité des organismes aquatiques

d’élevage à l’égard de certaines d’entre elles –

par exemple, la virémie printanière de la

carpe et la streptococcie. On devrait aussi

assister à une multiplication des épisodes de

toxicité, notamment les proliférations d’algues

nuisibles et les marées rouges, du fait du

réchauffement mais aussi de l’eutrophisation

de l’eau (Easterling et al. 2007). Ce problème

constitue également une menace pour le

secteur de l’aquaculture, en particulier l’élevage

de mollusques, en accroissant le risque

d’intoxication des consommateurs humains.

De plus, des études récentes révèlent que le

changement climatique pourrait avoir des effets

sur le transport et la transmission des parasites,

ce qui aurait aussi des conséquences pour

l’aquaculture dans le domaine de la santé (De

Silva et Soto 2009). La pisciculture en eau de

mer et en eau saumâtre est susceptible de pâtir

des changements observés dans la salinité, la

turbidité et la température, lesquels pourraient

Page 24: Directives pour intégrer la question des mesures d

22

freiner le développement des larves et des

juvéniles. Il convient de noter que l’espèce

la plus tolérante à ces variations est celle des

serranidés, une espèce de ce fait extrêmement

intéressante dans la perspective de l’adaptation

(Bezuijen et al. 2011).

Les zones deltaïques seront particulièrement

vulnérables face aux incidences du changement

climatique. L’élévation attendue du niveau de la mer

entraînera le déplacement de millions de personnes

vivant dans les mégadeltas du Gange-Brahmapoutre,

du Nil et du Mékong, où l’aquaculture est bien

développée. Par exemple, l’élévation du niveau de

la mer, les invasions d’eau saline et les baisses de

débit devraient avoir des incidences négatives sur le

florissant secteur de la crevette, le long des fleuves

Gange-Brahmapoutre en Inde et au Bangladesh,

ainsi que dans le delta du Mékong au Viet Nam,

où l’élevage du pangasius (poisson-chat) et de la

crevette géante tigrée occupe une place stratégique

dans l’économie nationale. Au Bangladesh,

l’élévation du niveau de la mer et les cyclones

risquent d’entraîner la submersion des polders

aménagés dans les années 60 par le gouvernement,

et d’attiser les conflits entre les producteurs de

crevettes et les riziculteurs. Initialement conçus

pour protéger les plaines alluviales des fréquentes

inondations et invasions d’eau saline, ainsi que

pour promouvoir la riziculture, les polders montrent

aujourd’hui leurs limites. En détournant l’eau

des plaines alluviales dans les cours d’eau, les

aménagements ont favorisé l’envasement des lits

des cours d’eau et ont ainsi fait baisser les débits et

réduit la capacité de drainage en cas d’inondation.

En outre, certains polders ont déjà été contaminés

par de l’eau salée qui, soit a été piégée après le

raz-de-marée provoqué par le cyclone Aila en

2009, soit a été faite entrer volontairement par des

producteurs de crevettes. Initialement, l’élevage

de crevettes a été encouragé en tant que stratégie

d’adaptation à la salinité de la zone, mais l’activité

est devenue si lucrative que de puissants producteurs

de crevettes ont commencé à faire entrer de l’eau

salée dans les polders pendant la saison des pluies

afin de développer la production. Cette pratique a

entraîné une contamination des sols environnants

et contraint les exploitants locaux pratiquant une

agriculture de subsistance à renoncer à la riziculture,

devenue impossible en raison de la forte salinité.

Cependant, l’élevage de crevettes contribue de

manière non négligeable à la croissance économique

du Bangladesh; la production de crevettes marines

et de crevettes d’eau douce est le deuxième secteur

contribuant aux recettes d’exportation du pays, après

le secteur du textile. Outre l’élévation du niveau de la

mer et les problèmes qui s’y rattachent, l’aquaculture

est aussi touchée par le stress hydrique, dû à une

moindre disponibilité d’eau dans les grands fleuves

d’Afrique, d’Asie et d’Asie du Sud-Est (GIEC 2007).

Incidences par régionÀ l’aide de divers indicateurs, Allison et al. (2009)

ont comparé la vulnérabilité de 132 pays du point

de vue des incidences potentielles du changement

climatique sur le secteur national de la pêche de

capture. Ils ont observé que la vulnérabilité résultait

des effets combinés du réchauffement mondial

annoncé, de l’importance relative de la pêche

dans l’économie nationale et l’alimentation de la

population, et de la capacité d’adaptation face aux

incidences et nouvelles possibilités potentielles. Le

tableau suivant énumère les pays les plus vulnérables.

Comme on le voit, il s’agit de pays à faible revenu

et de pays à revenu intermédiaire, et 20 des 32 pays

cités sont des pays d’Afrique subsaharienne.

La plupart des pays vulnérables font partie de la

catégorie des pays les moins avancés (PMA) et sont

fortement dépendants du poisson, qui assure jusqu’à

27% de l’apport alimentaire en protéines (contre

13% dans les pays moins vulnérables). En outre, ces

pays produisent 20% des exportations mondiales

de poisson et doivent donc impérativement

planifier l’adaptation pour conserver ou accroître la

contribution du secteur de la pêche à leur économie

et à leur stratégie de réduction de la pauvreté

(Allison et al. 2009).

Pour planifier l’adaptation au niveau du terrain, il

faut progressivement ramener au niveau régional

puis à un niveau inférieur les changements prévus

au niveau mondial; plus le degré de certitude

est élevé et la zone géographique pour laquelle

les prédictions sont formulées est réduite, plus

l’information générée peut déboucher sur la prise de

mesures concrètes. Les effets décrits ici concernent

les niveaux régional et sous-régional et reposent sur

des évaluations menées par le GIEC (2007), la FAO

(2008e) et la Banque mondiale (2013).

Afrique• Les stocks de poissons déjà en situation précaire

continueront à décliner du fait du réchauffement

de l’eau et de divers autres changements

physiques et écosystémiques.

Page 25: Directives pour intégrer la question des mesures d

23

• Des inondations menaceront la côte de l’Afrique

orientale et les deltas côtiers tels que celui du Nil

et seront accompagnées d’une dégradation des

écosystèmes marins ainsi que de divers autres

changements physiques et écosystémiques.

• L’Afrique subsaharienne souffrira de vagues de

chaleur et de sécheresses sans précédent, qui

frapperont durement l’élevage, la production

végétale, la couverture végétale, et les moyens

d’existence des communautés rurales.

• Les incidences du changement climatique sur les

océans altéreront de plus en plus les cycles de

migration du poisson et sa disponibilité locale.

En Afrique de l’Ouest, où le poisson constitue

une importante source de protéines, la quantité

de prises pourrait être divisée par deux en 2050

par rapport au niveau de 2000. Les prises de la

pêche côtière risquent aussi de baisser de 5 à

16% en Afrique orientale et australe, tandis que

les prises de la pêche en haute mer pourraient

augmenter de 16% dans la même zone. Le long

des côtes de la Somalie et de l’Afrique du Sud,

les captures pourraient être multipliées par deux.

• En Afrique, Ovie et Belel (2010) se sont

récemment penchés sur les effets ressentis par les

communautés installées le long de cours d’eau,

autour du bassin du lac Tchad que se partagent

le Cameroun, la République centrafricaine, le

Tchad, le Niger, le Nigéria et le Soudan. Plus de

200 millions de personnes vivent des ressources

naturelles de la zone, où la pêche, l’agriculture

et l’élevage constituent les principaux moyens

d’existence. Le lac Tchad est très peu profond, sa

profondeur variant de 2,5 à 10,5 mètres. Depuis

les années 70, il traverse des bouleversements

environnementaux, notamment des épisodes

de sécheresse intense qui ont entraîné un

rétrécissement de sa surface, laquelle est passée

de 25 000 kilomètres carré dans les années 60 à

2 500-6 000 kilomètres carré dans les années 80

et 90. En conséquence, les prises sont tombées

de 220 000 tonnes par an à 100 000 tonnes par

an pendant cette période. Il est probable que ces

changements résultent d’une combinaison de

pressions humaines et de pressions climatiques

sur l’écosystème.

• La FAO (2007) rend compte de deux autres cas

de pêche dans des lacs africains, où les effets

du changement climatique – essentiellement la

diminution des précipitations et la modification

des régimes de vents – se font déjà sentir,

entraînant des fluctuations de la production

primaire et du rendement de la pêche:

• Au Malawi, le lac Chilwa est considéré

comme un lac endoréique, dont la surface

diminue périodiquement et qui s’assèche

quand les précipitations sont faibles mais

qui permet de couvrir jusqu’à 25% des

besoins du pays en poisson dans les années

très productives. Cependant, la moyenne

des précipitations ayant progressivement

diminué, les périodes sèches sont devenues

plus fréquentes et les rendements en

poisson ont baissé en conséquence.

• Le lac Tanganyika qui est partagé entre

quatre pays – le Burundi, la République

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

32

Angola (WCA)

RD Congo (WCA)

Fédération de Russie

Mauritanie (WCA)

Sénégal (WCA)

Mali (WCA)

Sierra Leone (WCA)

Mozambique (ESA)

Niger (WCA)

Pérou (LAC)

Maroc (NEN)

Bangladesh (APR)

Zambie (ESA)

Ukraine

Malawi (ESA)

Ouganda (ESA)

Zimbabwe (ESA)

Côte d’Ivoire (WCA)

Yémen (NEN)

Pakistan (APR)

Burundi (ESA)

Guinée (WCA)

Nigeria (WCA)

Colombie (LAC)

Ghana (WCA)

Guinée-Bissau (WCA)

Viet Nam (APR)

Venezuela (LAC)

Algérie

Cambodge (APR)

Tanzanie (ESA)

Gambie (WCA)

Rang Pays Rang Pays Rang Pays Rang Pays

TABLEAU 2Pays les plus vulnérables du point de vue des incidences du changement climatique sur le secteur de la pêche

Source: Allison et al. (2009) d’après Williams et Rota (2010), modifié. La division régionale du FIDA concernée est indiquée à côté du nom du pays. Les pays dans lesquels le FIDA est actif sont indiqués en caractères gras.

Page 26: Directives pour intégrer la question des mesures d

24

démocratique du Congo, la Tanzanie et la

Zambie – est un important site de pêche

aux petits pélagiques. Mais le rendement de

la pêche est en recul pour diverses raisons,

notamment la surpêche et les incidences

du changement climatique, telles que le

ralentissement de la vitesse du vent et le

réchauffement de l’eau qui font que les

eaux profondes riches en éléments nutritifs

ont moins tendance à monter se mélanger

aux eaux de surface où vivent les poissons

pélagiques exploités.

Asie• Le stress hydrique concernera des millions de

personnes en Asie centrale et en Asie du Sud, de

l’Est et du Sud-Est, notamment dans les grands

bassins hydrographiques tels que celui du

Chang Jiang.

• Les habitats se prêtant à l’élevage du poisson,

la disponibilité de poisson à consommer

et, en dernier ressort, l’abondance des

populations de poisson dans les eaux

asiatiques seront considérablement altérés. Le

secteur de l’aquaculture et les infrastructures

correspondantes, en particulier dans les

mégadeltas densément peuplés, seront

probablement frappés de plein fouet par des

inondations côtières. Vers 2050, le changement

climatique deviendra le principal facteur

de changement et jusque-là, se fera sentir

essentiellement en exacerbant les autres facteurs.

• L’Asie du Sud-Est est de plus en plus vulnérable

aux changements graduels, notamment

l’élévation du niveau de la mer et le

réchauffement et l’acidification de l’océan, mais

la région souffre aussi de certaines incidences

brutales, telles que l’accroissement de la

fréquence et de l’intensité des cyclones et des

vagues de chaleur.

• Les activités de pêche et d’aquaculture sont

gravement menacées, en particulier dans les

deltas fluviaux fortement vulnérables, où les

installations sont exposées à l’élévation du niveau

de la mer, l’érosion et les invasions d’eau salée.

Le réchauffement et l’acidification de l’océan

ainsi que la diminution des quantités d’oxygène

dissous dans l’eau entraîneront une baisse de

la taille moyenne des organismes marins et

provoqueront des épisodes plus graves et plus

fréquents de décoloration des coraux. Il est

prévu que la production mondiale de poisson

de mer baisse de 20% d’ici à la fin du siècle.

Le secteur aquacole aura également à souffrir

de problèmes liés au changement climatique,

notamment les hausses de température, la

salinisation et la multiplication des phénomènes

météorologiques extrêmes.

• Les communautés côtières pratiquant la pêche et

l’aquaculture sont déjà touchées par les cyclones

et les tempêtes, l’élévation du niveau de la mer et

les invasions salines associées, et le seront de plus

en plus à l’avenir.

• Avec la très forte densité démographique et la

grande pauvreté qui la caractérisent, l’Asie du

Sud fait partie des régions les plus fragiles face

aux incidences du changement climatique. Il est

prévu que la région soit confrontée à des périodes

de chaleur plus fréquentes et plus extrêmes, à

des précipitations de plus en plus irrégulières

et intenses, avec une augmentation de 40% des

précipitations annuelles dans un monde où la

température aurait augmenté de 4°C, mais aussi

à un nombre croissant de jours sans précipitation

et à la fonte des glaciers dans la chaîne de

l’Himalaya. De plus, la présence de grands deltas

rend l’Asie du Sud particulièrement vulnérable

face à l’élévation du niveau de la mer.

• Le bassin inférieur du Mékong, qui produit

2,1 millions de tonnes de poissons sauvages par

an – représentant plus de 2,1 milliards d’USD à

la première vente et plus de 4,2 milliards d’USD

sur les marchés de détail – fait vivre plus de

40 millions de personnes. Selon le Programme

des Nations Unies pour l’environnement

(PNUE), les menaces qui pèsent sur la pêche

pratiquée dans cette zone sont d’origine

humaine – notamment construction de barrages,

changement d’affectation des terres et pollution

– et d’origine climatique – notamment élévation

du niveau de la mer, invasions d’eau salée

et modification du régime de précipitations

(PNUE 2010).

Pacifique• En ce qui concerne les pays et les territoires

insulaires du Pacifique, le Secrétariat général de

la Communauté du Pacifique (2008) prévoit

que le changement climatique entraînera

une diminution considérable des ressources

halieutiques côtières, avec une réduction

potentielle de la production de 50% d’ici à 2100,

en raison du réchauffement et de l’acidification

Page 27: Directives pour intégrer la question des mesures d

25

de l’océan et compte tenu de la perte d’habitats

importants tels que récifs coralliens, prairies sous-

marines et mangrove.

• Les incidences annoncées sont les suivantes:

i) modification de la répartition et de l’abondance

du thon, imputable aux changements observés

dans la température de l’eau, les courants

et les chaînes trophiques dont le thon est le

sommet; ii) dégâts aux infrastructures compte

tenu de l’intensification des intempéries; et

iii) augmentation du coût de la pêche en mer

du fait qu’il faut moderniser les flottilles pour

améliorer la sécurité et que le nombre de jours

passés en mer diminue parce que les intempéries

sont plus graves et plus fréquentes.

• Des intempéries et des cyclones plus violents et

plus fréquents pourraient aussi endommager

considérablement la mangrove qui joue souvent

le rôle de barrière naturelle, constitue aussi un

écosystème précieux et un lieu de reproduction

pour les espèces marines, et génère de nombreux

avantages au profit des communautés locales.

Amérique latine• Les plaines côtières seront touchées par

l’élévation du niveau de la mer et les épisodes

météorologiques extrêmes, liés en particulier au

phénomène El Niño-Oscillation australe, qui

auront des incidences sur l’estuaire du Rio de La

Plata, la morphologie côtière, les récifs coralliens,

la mangrove, l’emplacement des stocks de

poissons et la disponibilité d’eau potable.

• Les variations observées dans le phénomène

El Niño-Oscillation australe auront des effets

considérables sur la productivité de la pêche aux

petits pélagiques le long des côtes du Pérou et

du Chili.

Petits États insulaires en développement• La pêche souffrira du réchauffement de la surface

de la mer et de l’élévation de son niveau ainsi que

des dégâts provoqués par les cyclones tropicaux.

• La dégradation des récifs coralliens aura

des conséquences majeures sur les moyens

d’existence locaux, en compromettant les revenus

tirés de la pêche et du tourisme et en mettant en

péril tout le système économique.

• Les terres agricoles et la sécurité alimentaire

seront confrontées à plusieurs problèmes:

élévation du niveau de la mer, inondations,

salinisation des sols, pénétration d’eau de

mer dans les plans d’eau douce et difficultés

d’approvisionnement en eau douce.

Contribution de la pêche et de l’aquaculture au changement climatique

Il est largement admis que la pêche et l’aquaculture

feront partie des premiers secteurs à ressentir les

effets du changement climatique. Certains de ces

effets sont désormais inévitables (par exemple, le

réchauffement des océans) ou irréversibles sur des

périodes inférieures à un millénaire (par exemple,

l’acidification), mais d’autres effets seront plus ou

moins graves selon l’ampleur des changements

climatiques à venir, donc des futurs scénarios

d’émission mondiale. C’est pourquoi, à l’avenir,

la planification du développement des secteurs de

la pêche et de l’aquaculture devrait faire en sorte

que la contribution de ces secteurs aux émissions

mondiales soit minimale et que, partout où on le

peut, des mesures d’atténuation soient mises en

œuvre. La pêche et l’aquaculture contribuent de

manière mineure, quoique non négligeable, aux

émissions mondiales de gaz à effet de serre – lesquels

sont responsables du changement climatique

induit par l’homme – tout au long de la filière

(Daw et al. 2009; FAO 2009a). La promotion d’une

croissance verte – qui consiste à “favoriser la croissance

économique et le développement tout en veillant à ce que

les actifs naturels continuent de fournir les ressources et

les services environnementaux sur lesquels repose notre

bien-être” (OCDE 2011:9) – prend explicitement

en considération la contribution de la pêche aux

émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Pêche. L’estimation de l’émission de gaz à effet

de serre imputable aux opérations de pêche varie

en fonction des auteurs. Tyedmers et al. (2005)

ont calculé que la flottille de pêche mondiale

consommait 42 millions de tonnes de carburant

par an (soit 1,2% de la consommation mondiale

annuelle de carburant-pétrole, qui pourrait être

réduit par l’amélioration des techniques et la

gestion des stocks [FAO 2007; Daw et al. 2009]) et

générait 134 téragrammes (Tg2) de CO2 par an. Les

principaux facteurs de la consommation d’énergie

dans les opérations de pêche sont les suivants:

i) les méthodes de pêche adoptées – en général, les

engins de pêche mobiles (par exemple, les chaluts

de fond et les sennes tournantes) demandent

plus de carburant que les engins statiques/

passifs tels que les filets maillants; et ii) l’état

des stocks ciblés – les stocks faisant l’objet d’une

surpêche sont moins denses et demandent plus de

2. Un téragramme est égal à 1012 grammes.

Page 28: Directives pour intégrer la question des mesures d

26

ressources et de carburants par tonne de poisson

débarqué (FAO 2008e). Les autres émissions sont

associées à la transformation, l’entreposage et la

commercialisation des produits halieutiques dans le

monde entier, qui supposent le recours au transport

aérien, au transport maritime et à la réfrigération.

L’aquaculture a probablement une relation

plus complexe avec les émissions de carbone. La

contribution de l’aquaculture au changement

climatique résulte en partie du défrichement

de la mangrove, en particulier à des fins de

développement de l’élevage de crevettes, bien que

ces défrichements soient devenus plus rares ces

dernières années (De Silva et Soto 2009). L’élevage

d’animaux terrestres est une importante source

mondiale de gaz à effet de serre (responsable

de 18% des émissions et de 37% de toutes les

émissions de méthane induites par l’homme, selon

certaines estimations), tandis que les animaux

aquatiques d’élevage n’émettent du CO2 que dans

le cadre de la respiration normale et ne produisent

pas de méthane, ce qui fait que leur contribution

est beaucoup plus modeste (De Silva et Soto 2009).

La consommation d’énergie et l’alimentation des

animaux aquatiques constituent les principales

sources d’émission de carbone dans le secteur

aquacole, avec une différence notable entre les

systèmes d’aquaculture intensifs à recyclage

qui requièrent l’emploi de pompes et de filtres

et les systèmes plus extensifs peu gourmands

en intrants, notamment la culture d’algues et

l’élevage de mollusques et de crustacés (Bunting

et Pretty 2007). Les autres incidences observées

le long de la filière sont liées à la consommation

d’énergie des installations de transformation, à la

production d’aliments pour animaux aquatiques et à

l’entreposage et au transport des produits.

Une analyse du cycle de vie3 appliquée à différentes

techniques d’élevage de crevettes en Chine a

permis d’évaluer l’impact environnemental de

systèmes d’élevage intensifs par opposition à des

systèmes semi-intensifs (dont les produits sont

destinés respectivement à l’exportation et aux

marchés nationaux), y compris du point de vue

du réchauffement mondial, de l’acidification, de

l’eutrophisation, de la consommation d’énergie

cumulée et de l’utilisation de ressources biotiques.

Les résultats ont montré que l’élevage intensif avait

des incidences environnementales par unité de

production nettement plus marquées que l’élevage

semi-intensif et ce, dans toutes les catégories d’impact,

les émissions les plus importantes étant imputables à

la production d’aliments pour animaux aquatiques,

à l’emploi d’électricité et aux effluents au niveau de

l’exploitation. Les résultats ont aussi montré que,

par tonne de crevettes produites, la consommation

d’énergie des systèmes intensifs était supérieure de

470% à celle des systèmes semi-intensifs

(Cao et al. 2011).

Cependant, selon une étude relative à la

consommation d’énergie dans le secteur de

l’aquaculture tropicale (Henriksson et Troell, non

daté), l’intensité de la production ne constitue pas

nécessairement le principal facteur de l’émission de

gaz à effet de serre et la consommation d’énergie

peut être considérablement réduite en recourant

à des services écosystémiques plutôt qu’à des

systèmes anthropogéniques. L’étude souligne que

la production d’aliments pour animaux aquatiques

est la pratique qui consomme le plus d’énergie. La

figure ci-dessous illustre les diverses étapes de la

consommation d’énergie en aquaculture, qui ont été

prises en compte dans l’analyse du cycle de vie pour

évaluer la consommation d’énergie.

La figure ci-dessous montre les divers éléments de

la consommation totale d’énergie dans différents

systèmes de production et pour différentes espèces,

les losanges représentant l’énergie totale cumulée

(Henriksson et Troell, non daté). L’ostréiculture

ressort clairement comme le type d’aquaculture

marine ayant le meilleur rendement énergétique,

tandis que l’élevage de pangasius avec pompage

de l’eau est le système qui utilise le plus d’énergie

compte tenu de sa forte consommation de carburant.

Une analyse du cycle de vie des aliments pour

animaux aquatiques utilisés dans le secteur de

l’aquaculture au Bangladesh – réalisée par le Centre

of Excellence on Environmental Strategy for Green

Business (VGREEN) en 2012 et tenant compte des

effets potentiels en termes de réchauffement mondial,

acidification et eutrophisation de l’eau douce/eau de

mer – a montré que la production des ingrédients

pour aliments industriels flottants et coulants était

responsable de plus de 70% de l’ensemble des

incidences imputables aux aliments pour animaux

3. L’analyse du cycle de vie examine les impacts environnementaux et tout autre impact potentiel d’un produit pendant sa durée de vie, depuis le stade de matière première jusqu’à l’élimination, en passant par la production et l’utilisation. L’analyse du cycle de vie peut aussi être employée pour évaluer les incidences environnementales d’un processus ou d’un service pendant toute la durée de son cycle de vie, depuis la conception jusqu’à l’achèvement.

Page 29: Directives pour intégrer la question des mesures d

27

aquatiques. Les ingrédients qui produisent le plus

d’incidences sont la farine de soja, la farine de viande

et d’os, la farine de blé et le maïs. L’étude a aussi

démontré que les aliments coulants présentaient

un potentiel de réchauffement mondial légèrement

inférieur à celui des aliments flottants, et que les

aliments faits maison avaient moins d’incidences

dans toutes les catégories que les aliments industriels,

qu’ils soient flottants ou coulants. Cependant, les

indices de conversion (kilogrammes d’aliment

fourni par kilogramme de gain de poids de poisson)

sont beaucoup plus élevés pour les aliments faits

maison que pour les aliments coulants/flottants

(respectivement 3,5 et 2,0). En conséquence, du point

de vue du potentiel de réchauffement mondial, la

différence entre les deux types d’aliments est nulle

ou considérablement réduite, dans la mesure où la

quantité excédentaire d’aliments faits maison qui

n’est pas consommée par les animaux d’élevage

libère des gaz de serre supplémentaires lors de la

décomposition (VGREEN 2012).

Il convient de rappeler que la plupart des systèmes

de production aquacole se caractérisent par des

émissions de carbone inférieures à celles des autres

secteurs de production de protéines en exploitation.

Par exemple, en Suède, la production de viande

entraîne l’émission de quelque 14 kilogrammes (kg)

de CO2 par kg de viande bovine et quelque 4,8 kg de

CO2 par kg de viande de porc. En Belgique, ces valeurs

sont encore plus élevées, avec 34 kg et 11 kg de CO2

par kilogramme de viande bovine et kilogramme de

viande de porc respectivement. Par comparaison,

l’empreinte CO2 moyenne des 10 principales espèces

de poisson (provenant à la fois de la pêche et de

l’aquaculture) vendues dans le commerce au détail

est égale à 6,1 kg de CO2 par kg de produit (Davies

2010). Dans le secteur de l’aquaculture, l’élevage de

crevettes est l’activité dont l’empreinte carbone est

la plus élevée (11,10 kg de CO2 par kg de crevettes),

tandis que le tilapia, les carpes et les bivalves

(huîtres et moules) peuvent être considérées comme

FIGURE 2Processus consommant de l’énergie dans les systèmes d’aquaculture

Source: Henriksson et Troell, non daté

PÊCHEDE CAPTURE

COPRODUITSDE L’ÉLEVAGE

LIMITE DU SYSTÈME

FABRICATION D’ALIMENTS

POUR ANIMAUX EXPLOITATION

AGRICULTURE

PRODUITSCHIMIQUES

TRANSFORMATION

MARCHÉ

CONSOMMATION

ECLOSERIE

PRÉLÈVEMENTDANS LANATURE

MATÉRIAUX D’EMBALLAGE

INFRASTRUCTURESMAIN D’ŒUVRE

TRAITEMENT DES DÉCHETS

CHAUX

ENGRAIS

INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

Page 30: Directives pour intégrer la question des mesures d

28

des espèces à faible impact, puisqu’elles génèrent

respectivement 1,67 kg, 0,80 kg et 0,01 kg de CO2 par

kg de produit (Davies 2010).

Une autre activité intéressante à examiner dans le

cadre du débat relatif à l’impact environnemental

de l’aquaculture est la rizipisciculture. L’intégration

de la riziculture et de l’élevage de petits poissons

permet de produire des aliments et des revenus

intéressants et constitue une bonne stratégie

d’adaptation en milieu inondé. Cependant, des

études ont montré que cette pratique accroissait

la quantité de gaz à effet de serre émise par les

rizières. Datta et al. ont étudié les quantités d’oxyde

nitreux (N2O) et de méthane (CH4) produites par

les systèmes de production intégrés riz-poisson

dans des conditions de culture pluviale en

zones basses et les ont comparées aux émissions

de rizières simples (Datta et al. 2008). Ils ont

démontré que, par rapport à la riziculture simple, la

rizipisciculture entraînait une augmentation de 74

à 112% de l’émission de méthane et une réduction

de l’émission d’oxyde nitreux. Du point de vue

du potentiel de réchauffement global (équivalent

CO2), les émissions totales de gaz à effet de serre du

système riz-poisson étaient beaucoup plus élevées

parce que la proportion de méthane dans les gaz émis

était, de loin, plus importante (Datta at al. 2008).

Un programme Croissance verte dans le secteur de la pêche? Un programme de croissance verte dans

les secteurs de la pêche et de l’aquaculture mettrait

l’accent sur la réduction de l’empreinte carbone de la

filière, tout en préservant ses contributions sociales

et économiques et son caractère durable.

La figure ci-dessous montre les divers éléments de

la consommation totale d’énergie dans différents

systèmes de production et pour différentes espèces,

les losanges représentant l’énergie totale cumulée

(Henriksson et Troell, non daté). L’ostréiculture

ressort clairement comme le type d’aquaculture

marine ayant le meilleur rendement énergétique,

tandis que l’élevage de pangasius avec pompage

de l’eau est le système qui utilise le plus d’énergie

compte tenu de sa forte consommation de carburant.

FIGURE 3Éléments de la consommation totale d’énergie dans différents systèmes de production et pour différentes espèces

Source: Henriksson et Troell, non daté

100% 60.000

50.000

40.000

30.000

20.000

10.000

0

50%

60%

40%

20%

0%

Po

urce

ntag

e d

e l’a

pp

ort

to

tal e

n én

erg

ie

Ap

po

rt t

ota

l en

éner

gie

, MJ

tonn

e

Chaux

Transport

Carburant sur le site

Aliments pour animaux

Engrais

Cylindres de béton

Electricité sur le site

Ecloserie

-1

Milk

fish,

ext

ensi

f

Milk

fish,

sem

i-ext

ensi

f

Milk

fish,

inte

nsif

Pan

gasi

us, m

arée

s

Pan

gasi

us, p

ompa

ge

Huî

tre

Page 31: Directives pour intégrer la question des mesures d

29

©FI

DA

/Sus

an B

ecci

o

Page 32: Directives pour intégrer la question des mesures d

30

Vulnérabilité, adaptation et résilience

Selon le GIEC (2007), la vulnérabilité désigne le

degré auquel un système est sensible au changement

climatique et n’est pas en mesure de s’adapter à ses

effets négatifs. La vulnérabilité d’un ménage ou d’une

communauté de pêcheurs face aux incidences du

changement climatique est fonction de trois grandes

variables: i) l’exposition aux incidences – nature du

changement climatique et degré auquel les activités

de pêche, les exploitations d’aquaculture et les

communautés sont exposées à ce changement;

ii) la sensibilité - degré auquel un système répondra à

un changement des paramètres climatiques; et

iii) la capacité d’adaptation – aptitude à changer pour

surmonter le stress climatique.

S’agissant des communautés jugées fragiles face

au changement climatique, les mesures favorisant

l’adaptation doivent porter sur certaines de ces

variables voire sur toutes: l’exposition, la sensibilité

et la capacité d’adaptation (Allison et al. 2007; Daw

et al. 2009). À la base, ces mesures doivent viser

à assurer la résilience – c’est-à-dire, l’aptitude à

absorber les perturbations induites par le changement

climatique tout en conservant une qualité de vie

acceptable. Idéalement, il convient de préférer les

options gagnant-gagnant ou “sans regrets” qui, à

la fois renforcent la résilience face au changement

climatique et multiplient les possibilités de prospérer

sur les plans économique et social, tout en préservant

ou en améliorant la base de ressources naturelles

et en contribuant à la réduction de la pauvreté, à la

Mesures permettant d’intégrer l’adaptation au changement climatique et son atténuation dans les projets intéressant la pêche et l’aquaculture

“Dans la mesure où le changement climatique a déjà des

incidences sur les systèmes de pêche et d’aquaculture

et les communautés qui en dépendent, il est impératif

de prendre des mesures sans tarder pour améliorer la

capacité d’adaptation et de récupération de ces systèmes

vulnérables, en particulier dans les pays et les communautés

jugés les plus fragiles face au changement” (FAO 2010c).

sécurité alimentaire et à la réalisation des objectifs

de développement durable. Ces options sont

intéressantes même en l’absence de changement

climatique et sont particulièrement précieuses dans

les situations où une grande incertitude règne quant

à la forme que prendra le changement climatique

à l’avenir. Bien entendu, les stratégies d’adaptation

sont propres au lieu et au contexte, donc difficiles à

modéliser et à prévoir (FAO 2008e).

Nicholls et al. (2007) classent les mesures

d’adaptation dans deux catégories: l’adaptation

autonome, qui consiste à continuer à exploiter les

connaissances et les technologies existantes pour

faire face à l’évolution du climat quand elle survient;

et l’adaptation planifiée, qui consiste à renforcer la

capacité d’adaptation en mobilisant les institutions

et en élaborant des politiques, de manière à créer ou

consolider les conditions favorables à une adaptation

efficace et à l’investissement dans de nouvelles

technologies et infrastructures.

Il convient de souligner que le changement climatique

n’est que l’un des nombreux stress interdépendants

qui touchent la pêche et l’aquaculture, les autres étant

notamment la dégradation de l’environnement, la

gouvernance médiocre, la pauvreté et la pollution.

En général, les mesures d’adaptation gagnant-

gagnant/sans regrets, qui réduisent l’exposition et

la sensibilité et renforcent la capacité d’adaptation,

s’attaquent aussi à ces stress non climatiques. Pour

renforcer l’aptitude à surmonter des stress d’origines

multiples, il est essentiel d’améliorer la situation

socioéconomique des communautés, la gouvernance,

et la gestion des ressources naturelles (Mangroves for

the Future [MFF] 2010).

Il convient de souligner que tous les effets du

changement climatique ne sont pas négatifs; par

conséquent, les stratégies d’adaptation doivent

faire en sorte que les avantages apportés par le

changement climatique soient accessibles aux

communautés ciblées.

Page 33: Directives pour intégrer la question des mesures d

31

FIDA

Cycle de projetPour élaborer ses projets et programmes, le FIDA

s’appuie sur plusieurs outils et directives qui ont été

conçus pour aider le personnel et les consultants du

Fonds associés aux différentes étapes du processus à

produire des projets de développement de qualité, qui

soient en prise sur les réalités du terrain et répondent

aux besoins et aux aspirations des partenaires du

projet – notamment, les femmes rurales pauvres

(FIDA 2007b).

Dans le modèle opérationnel du FIDA, le cycle

de projet est articulé autour de deux grandes

composantes: l’élaboration du projet et l’exécution

du projet. Le processus d’élaboration du projet

comporte trois étapes: i) note conceptuelle du projet,

ii) conception détaillée, et iii) achèvement de la

conception. L’élaboration et l’exécution des projets

sont généralement alignées sur des programmes

d’options stratégiques pour les pays (COSOP), qui

recensent les possibilités de financement par le FIDA

et les partenariats connexes, facilitent la gestion des

résultats et constituent ainsi un cadre permettant

au FIDA de faire des choix stratégiques quant aux

opérations à conduire dans un pays.

Les présentes directives qui décrivent une série

de mesures permettant de diagnostiquer et de

contrecarrer les menaces d’origine climatique qui

pèsent sur les communautés d’artisans pêcheurs

et de petits aquaculteurs s’appliquent donc plus

particulièrement aux étapes de l’élaboration des

COSOP et de l’élaboration des projets.

La pêche et l’aquaculture dans la réponse donnée par le FIDA au changement climatique4

Face au changement climatique, la stratégie du FIDA

vise l’obtention d’un impact maximal sur la pauvreté

rurale dans un contexte climatique en mutation.

Selon l’ASAP, répondre au changement climatique ne

veut pas dire qu’il faut mettre au rebut ou réinventer

tout ce que l’on sait déjà du développement. Il

convient plutôt de redoubler d’efforts en vue

de relever les grands défis bien connus que

soulève le développement et de placer une juste

appréciation des risques au cœur du programme de

développement. Pour que la réponse au changement

climatique soit cohérente, il faut continuer à mettre

l’accent sur: le développement piloté par les pays, la

gestion communautaire des ressources naturelles,

l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,

la sécurité foncière, l’accès aux services financiers et

aux marchés, la préservation de l’environnement et

le renforcement des capacités institutionnelles. En

ce qui concerne le FIDA, il s’agit de multiplier les

activités qui donnent de bons résultats et de les faire

mieux. Par conséquent, le premier principe de l’ASAP

est la transposition à plus grande échelle d’approches

de développement rural éprouvées et fiables – qui ont

démontré qu’elles pouvaient effectivement contribuer

à renforcer la résilience des petits exploitants.

Mais, dans le contexte du changement climatique,

il faut aussi introduire dans les programmes de

développement rural des approches novatrices

qui améliorent l’efficacité et l’impact alors même

que le contexte évolue et devient de plus en plus

incertain. Les nouvelles approches consistent

notamment à utiliser des modèles climatiques à

échelle réduite pour planifier des scénarios à long

terme, à promouvoir les analyses communautaires

de la vulnérabilité et des capacités dans le domaine

du changement climatique, et à doter les institutions

locales des moyens de participer à l’élaboration

des politiques nationales relatives au changement

climatique. Il peut aussi s’agir d’améliorer la collecte,

4. Tiré de la brochure relative à l’ASAP

Objectif de l’ASAP: Les petits exploitants pauvres sont plus

résilients face au changement climatique.

Objectif spécifique: Les approches d’adaptation apportant

des avantages multiples aux petits exploitants pauvres sont

transposées à plus grande échelle.

Principaux indicateurs de l’ASAP applicables aux secteurs

de la pêche et de l’aquaculture:

• Nombre de membres de ménages paysans pauvres

dont la résilience face au changement climatique a été

renforcée;

• Nombre de personnes (en particulier les femmes),

de groupements communautaires et d’institutions

participant à la gestion du risque climatique, à la gestion

de l’environnement et des ressources naturelles ou à la

réduction du risque de catastrophe;

• Valeur en USD des infrastructures rurales nouvelles ou

déjà en place, rendues résilientes face au changement

climatique;

• Nombre de tonnes de gaz à effet de serre (CO2) dont

l’émission a été évitée et/ou qui ont été fixées.

Page 34: Directives pour intégrer la question des mesures d

32

l’analyse et la diffusion de données météorologiques,

d’établir des systèmes de suivi de l’adaptation au

climat reposant sur des observations factuelles, de

fournir un accès à des dispositifs de transfert des

risques/d’assurance et de réévaluer les infrastructures

et les plans d’occupation des sols et d’utilisation

de l’eau, en tenant compte des risques nouveaux

et d’apparition récente, notamment l’élévation du

niveau de la mer.

Dans cette optique, les mesures envisagées par le

FIDA pour faire face au changement climatique

mettent l’accent sur les aspects suivants: i) fonder

les projets et les politiques sur une évaluation

approfondie des risques et une meilleure

connaissance des interconnections existant entre

les artisans pêcheurs et les petits aquaculteurs, les

écosystèmes dont ils dépendent et les demandes

concurrentes des autres usagers; ii) transposer

à beaucoup plus grande échelle les approches à

avantages multiples performantes du développement

durable de la pêche artisanale et de la petite

aquaculture. Non seulement ces approches renforcent

la résilience face aux chocs climatiques, mais elles

contribuent aussi à la réalisation d’autres objectifs

stratégiques d’intérêt public, comme la réduction

de la pauvreté, la conservation de la biodiversité,

l’amélioration de la production et la diminution

de l’émission de gaz à effet de serre; iii) permettre

aux artisans pêcheurs et aux petits aquaculteurs de

devenir des bénéficiaires à part entière des fonds

liés au changement climatique et de générer des

avantages multiples variés, qui vont au-delà de

l’approche traditionnelle axée sur la pauvreté et

les rendements.

Les mesures décrites plus loin ont été sélectionnées

en accord avec la logique qui vient d’être exposée.

Elles ont été choisies à l’issue d’un examen des

pratiques optimales en matière d’adaptation

au changement climatique et d’atténuation du

changement climatique, et sont – en général – des

approches à avantages multiples, qui offrent des

solutions combinées permettant, à la fois de faire

face aux menaces climatiques, et de s’attaquer

aux nombreux problèmes supplémentaires que

rencontrent actuellement la pêche artisanale et la

petite aquaculture ainsi que les communautés qui

en dépendent.

Ces mesures contribuent aussi à la réalisation

de l’objectif général et de l’objectif spécifique du

programme ASAP et réunissent habituellement les

critères ouvrant droit à des financements au titre

d’un ou de plusieurs fonds pour le climat auxquels

le FIDA a accès, notamment l’ASAP, ainsi que le FEM,

le Fonds spécial pour les changements climatiques,

le Fonds pour les pays les moins avancés et le

Fonds d’adaptation, et d’autres sources majeures de

ressources liées au climat. Par exemple, les activités

suivantes peuvent être financées au titre de l’ASAP:

i) régénération d’écosystèmes naturels, de forêts de

mangrove, de zones humides côtières, de dunes de

sable et de récifs coralliens pour protéger les moyens

d’existence contre les risques d’origine climatique

dans les zones côtières; ii) gestion intégrée des

ressources en eau pour préserver et améliorer le bon

fonctionnement des bassins versants; iii) accès des

communautés à des informations sur les prévisions

météorologiques et le climat; et iv) renforcement

des compétences dans les services de recherche, de

conseil et de vulgarisation, sur la gestion des risques

d’origine climatique et l’adaptation.

Généralités sur l’adaptation

En matière de gestion des ressources naturelles, il

existe deux approches à avantages multiples qui

s’appliquent plus particulièrement à la pêche et

à l’aquaculture et qui génèrent une vaste gamme

d’avantages sociaux, environnementaux et

économiques, et notamment favorisent l’adaptation

au changement climatique. Ces approches – qui

doivent être promues dans toutes les interventions

du FIDA relatives aux secteurs de la pêche et de

l’aquaculture, indépendamment du lieu et du

contexte – sont l’approche écosystémique et les

régimes de cogestion.

Approche écosystémiqueUn grand nombre de facteurs qui rendent la pêche

artisanale et la petite aquaculture vulnérables face au

changement climatique, notamment la dégradation

des habitats et la pollution, trouvent leur origine à

l’extérieur du secteur. Par conséquent, il faut adopter

une approche intégrée et globale de la résolution

des problèmes, et s’appuyer en particulier sur

une collaboration intersectorielle, pour renforcer

la résilience des communautés de pêcheurs et

d’aquaculteurs face au changement climatique.

Dans cette optique, la mise en œuvre de l’“approche

écosystémique” de la pêche et de l’aquaculture

constitue une mesure essentielle.

Comme l’indique la Convention sur la diversité

biologique (CDB), l’approche écosystémique consiste

Page 35: Directives pour intégrer la question des mesures d

335. www.cbd.int/ecosystem/default.shtml

en “une stratégie de gestion intégrée des terres, des eaux

et des ressources vivantes, qui favorise la conservation et

l’utilisation durable d’une manière équitable”5. Dans

le cadre d’une approche écosystémique, la pêche,

l’aquaculture et l’agriculture sont considérées comme

des activités intégrées relevant des mêmes stratégies

générales de gestion des terres et de l’eau et comme

des éléments intégrés des moyens d’existence

locaux. L’approche écosystémique de la pêche et

l’approche écosystémique de l’aquaculture, telles

qu’elles sont définies par la FAO, ont un champ

d’application légèrement plus limité que celui de

l’approche écosystémique décrite par la CDB, car

elles concernent principalement les activités propres

aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture et

n’établissent pas de liens étroits avec les activités et

l’utilisation des ressources dans les autres secteurs.

Quoi qu’il en soit, du point de vue du FIDA, une

approche qui relie la pêche et l’aquaculture à

l’agriculture est particulièrement intéressante.

Les services écosystémiques – définis comme

les avantages que les populations peuvent

tirer des écosystèmes – constituent un

concept clé de l’approche écosystémique. Les

services écosystémiques consistent en: services

d’approvisionnement, notamment en aliments, eau,

bois et fibres; services de régulation, intéressant le

climat, les inondations, les maladies, les déchets et

la qualité de l’eau; services culturels, liés aux loisirs,

à l’esthétique et à la spiritualité; et services d’appui

tels que formation des sols, photosynthèse et

cycles des éléments nutritifs. La valeur des services

fournis par l’écosystème côtier a été estimée à

plus de 25 mille milliards d’USD par an, ce qui

en fait l’un des écosystèmes les plus précieux sur

le plan économique (Nellemann et al. 2009).

L’espèce humaine, quoique relativement à l’abri des

changements environnementaux grâce à sa culture et

ses technologies, est fondamentalement dépendante

du flux de services écosystémiques (Évaluation des

écosystèmes pour le millénaire 2005; Anthony

et al. 2009).

Par l’intermédiaire de leurs multiples services

écosystémiques, les écosystèmes en bonne santé

favorisent à la fois l’adaptation au changement

climatique et son atténuation. En même temps, ils

sont indispensables à la viabilité des opérations de

pêche et d’aquaculture. C’est pourquoi, au moyen de

la protection et/ou de la régénération des principaux

écosystèmes d’eau douce, côtiers et marins, l’on

peut générer, avec un bon rapport coût-efficacité,

les multiples avantages que sont l’adaptation au

changement climatique, l’atténuation du changement

climatique et le soutien des activités de pêche et

d’aquaculture. Les écosystèmes particulièrement

importants pour la pêche artisanale et la petite

aquaculture sont les récifs coralliens, la mangrove, les

zones humides et les prairies sous-marines.

Le concept d’“adaptation fondée sur les écosystèmes”

face au changement climatique constitue une autre

facette de l’approche écosystémique. Il s’agit d’un

nouveau concept, qui met à profit l’aptitude des

systèmes naturels à faciliter l’adaptation humaine

au changement climatique. Souvent, compte tenu

du fait qu’ils génèrent de multiples avantages

favorisant l’adaptation, les systèmes naturels sont

potentiellement plus intéressants sur le plan des

coûts que des solutions hautement technologiques.

La FAO (2009d) définit l’approche écosystémique

comme “une stratégie d’intégration de l’activité

dans le grand écosystème de manière à promouvoir le

développement durable, l’équité et la résilience d’un

système social et écologique étroitement imbriqué”.

À titre d’illustration de l’approche écosystémique

de l’aquaculture, il convient de citer l’aquaculture

multi-trophique intégrée, qui consiste à produire

conjointement des espèces que l’on nourrit et

des espèces extractives qui utilisent les déchets

organiques et inorganiques de l’aquaculture pour se

développer (Barrington 2009). L’un des principaux

avantages de ce type d’aquaculture est que les coûts

environnementaux de la monoculture (c’est-à-dire,

les effets externes) sont partiellement internalisés.

L’aquaculture multi-trophique intégrée peut être

mise en œuvre à diverses échelles: depuis de

petites opérations convenant à des communautés

pauvres jusqu’à des initiatives commerciales de

grande ampleur à forte intensité de capital. En ce

qui concerne les premières, de bons modèles de

systèmes d’aquaculture marine intégrée en cages

ont été expérimentés dans la baie de Nha Trang

au Viet Nam, dans le cadre d’un projet bénéficiant

d’un appui de DANIDA; les associations d’espèces

étaient les suivantes: escargot, moule verte, algue,

holothurie de sable et poisson (DANIDA 2005).

On peut trouver dans la baie de Fundy, au Canada,

un exemple de grande opération commerciale

d’aquaculture multi-trophique intégrée marine

qui associe des rangées de cages de salmonidés,

des radeaux de moules et des radeaux d’algues

(Chopin 2006; Barrington 2009). Un autre exemple

d’approche écosystémique de l’aquaculture est

Page 36: Directives pour intégrer la question des mesures d

34

donné par l’aquaculture intégrée qui est définie

comme la culture d’espèces aquatiques dans le

cadre de, ou parallèlement à, la conduite d’autres

activités productives, notamment différents types

d’aquaculture ou de pêche de capture (Angel et

Freeman 2009). L’aquaculture intégrée peut être mise

en œuvre dans la même exploitation ou dans des

opérations situées à proximité l’une de l’autre, par

exemple des élevages de moules et des piscicultures,

ou peut résulter d’une amélioration des possibilités

de production, comme lorsque l’aquaculture sur récifs

artificiels favorise l’augmentation de la biomasse

halieutique locale autour des exploitations (Angel et

Freeman 2009).

La valeur de la conservation des zones humides

pour protéger des inondations la ville de Vientiane,

en République démocratique populaire lao, a été

estimée à un peu moins de 5 millions d’USD, sur la

base de la valeur des dégâts évités. Le rôle joué par

les écosystèmes de zones humides dans la protection

contre les inondations va revêtir une importance

croissante dans de nombreuses régions du monde.

La protection des zones humides à Hail Haor, au

Bangladesh, a contribué à faire augmenter les prises

de pêche de plus de 80% (TEEB 2010), démontrant

les multiples avantages associés à ce type de mesure.

En ce qui concerne l’Afrique, Allison et al. (2007)

soulignent que les zones humides et les parties

profondes des lacs peu profonds, dont dépend la

pêche continentale, doivent être protégées car elles

tiennent lieu de refuge pour les populations de

poissons pendant les périodes de sécheresse mais sont

menacées par l’intensification de l’horticulture et de la

riziculture. Une approche écosystémique garantirait la

gestion coordonnée des activités agricoles (c’est-à-dire,

l’horticulture et la riziculture), de la pêche pratiquée

dans les lacs, et des ressources dont les deux familles

d’activités dépendent, c’est-à-dire les zones humides et

l’eau. Par exemple, à Samoa, un projet du Programme

des Nations Unies pour le développement (PNUD)

aide une communauté de pêcheurs à surmonter sa

vulnérabilité face à l’élévation du niveau de la mer

et aux inondations, au moyen du renforcement de la

résilience de l’écosystème local. Les zones humides

fragiles entourant la communauté sont régénérées

et replantées afin de devenir plus résilientes.

L’amélioration de la circulation de l’eau dans les

zones humides contribue à protéger les logements

et les exploitations des inondations et permet aux

habitats d’élevage de poisson d’être connectés avec la

mer (PNUD 2010).

Le passage à des régimes de gestion plus durable

des ressources naturelles ou des écosystèmes a

habituellement un coût, en particulier à court

terme, qui est parfois inégalement réparti, ce qui

suscite des tensions, des conflits et une résistance

à l’amélioration de la gestion. Les mécanismes

de rémunération des services environnementaux

constituent un moyen de dédommager les

populations pour les revenus qu’elles perdent

quand leurs pratiques de pêche, d’aquaculture

ou d’exploitation de ressources naturelles sont

soumises à des restrictions, et de les remercier de leur

contribution au bien commun (Glover 2010).

Le principe qui sous-tend ces mécanismes est que

les écosystèmes, tels que la mangrove, rendent des

services utiles aux populations, en particulier: lutte

contre l’érosion, stabilisation du climat et protection

de la biodiversité. Mais il s’agit de biens publics,

ou d’effets externes positifs, dont les avantages sont

largement répartis et profitent notamment à des

personnes vivant en dehors de la zone de mangrove.

Les populations qui résident dans la mangrove

ou à proximité peuvent préférer l’exploiter pour

se procurer du bois de chauffe et des matériaux

de construction, ce qui aura pour résultats de

compromettre le flux de biens publics. Si l’on veut les

encourager à protéger la mangrove, les populations

doivent recevoir une compensation pour la perte

des revenus et autres avantages dont elles auraient

bénéficié – cette rétribution constitue souvent

un moyen plus efficace de protéger la mangrove

que la simple interdiction d’en abattre les arbres.

Fondamentalement, un mécanisme de rémunération

des services environnementaux consiste donc en un

marché conclu entre les individus qui bénéficient

des services environnementaux et les responsables

du maintien de ces services. La mise en place de

tels arrangements peut s’avérer complexe – le grand

public risque de rechigner à payer un service qui

était gratuit dans le passé ou dont il ne pensait

pas qu’il faudrait un jour le payer. On trouve des

exemples intéressants de rémunération des services

écosystémiques dans le domaine de la gestion des

forêts, au Vietnam (Bui et Hong 2006; Hawkins et

al. 2010) et au Costa Rica (Glover 2010); mais grâce

à la popularité croissante de ces mécanismes, les

exemples positifs se multiplient.

Au Viet Nam, un projet de gestion d’une zone côtière

exécuté par l’Agence allemande de coopération

internationale (GIZ) expérimente des mécanismes

permettant de financer durablement les services

Page 37: Directives pour intégrer la question des mesures d

35

écosystémiques fournis par les zones humides

côtières. L’objectif est d’établir un mécanisme de

partage des avantages incitant les membres du groupe

de cogestion de la mangrove (pauvres et très pauvres)

à ne pas abattre des arbres dans cette zone. De cette

manière, les services écosystémiques fournis par la

mangrove continuent à profiter à la communauté

et, plus spécialement, aux producteurs de palourdes

opérant à proximité de la zone de mangrove.

En échange, les membres du groupement de la

mangrove sont invités à entrer dans la coopérative de

producteurs de palourdes et reçoivent une part des

bénéfices générés par la vente de palourdes.

Les mesures d’adaptation décrites dans les parties

suivantes sont toutes compatibles avec l’approche

écosystémique, mais il faut veiller à les mettre en

œuvre de manière coordonnée et à faire participer

l’ensemble des parties prenantes pour promouvoir

véritablement une approche écosystémique. On

trouvera des informations détaillées sur l’approche

écosystémique de la pêche et de l’aquaculture sur le

site web de la FAO6.

CogestionLa cogestion est un processus de gestion participative

dans lequel les communautés locales, des entités

publiques de différents niveaux et d’autres parties

prenantes conviennent de se partager les avantages

et les responsabilités de l’utilisation durable de

ressources naturelles renouvelables.

Les approches de cogestion sont intéressantes à de

nombreux égards. La cogestion et l’établissement

de groupements d’agriculteurs sont susceptibles

de constituer des mécanismes efficaces pour

faire entendre la voix des aquaculteurs et des

pêcheurs et promouvoir leur autonomisation

dans un contexte de changement climatique. Ces

mécanismes peuvent faciliter l’adaptation des parties

prenantes au changement climatique grâce à une

gouvernance plus réactive et à une communication

fructueuse avec les autorités locales et nationales

(Fezzardi 2001). La constitution de groupements

de producteurs constitue une première étape du

processus permettant la certification de la durabilité

et la traçabilité des opérations d’aquaculture et de

pêche. La création d’organisations paysannes ou

leur renforcement sont susceptibles d’améliorer

le dialogue et les échanges entre producteurs

et permettre à ceux-ci de mettre en place des

systèmes d’alerte précoce pour les maladies et

de s’informer mutuellement sur les réussites, les

échecs, les techniques et les innovations en ce

qui concerne des questions telles que le choix

des espèces, l’alimentation et la nutrition, et la

gestion des exploitations (Fondation ETC 2010).

Les organisations paysannes peuvent aussi faire en

sorte que la voix des agriculteurs soit mieux prise

en compte dans la définition des programmes

de recherche et dans l’élaboration des politiques

nationales. En Afrique, Allison et al. (2007)

font valoir que la cogestion constitue un moyen

d’améliorer la résilience des systèmes de pêche et

d’aquaculture continentales face au changement

climatique. Les initiatives de cogestion peuvent être

étroitement liées à l’attribution de droits de pêche

au niveau communautaire et à la gouvernance

communautaire de la pêche. La conception de ce type

d’initiative doit faire l’objet d’un examen très sérieux

dans tout projet.

Partout dans le monde, les gouvernements

encouragent de plus en plus la cogestion, et les

régimes de gestion communautaire de ressources

naturelles par des groupements et des associations

sont considérés comme des conditions préalables

essentielles à toute autre action. Au Viet Nam, de

manière croissante, la cogestion est regardée comme

le meilleur moyen d’améliorer la gouvernance

de la pêche et des ressources naturelles; plusieurs

initiatives exécutées dans le cadre de projets et

plusieurs plans publics nationaux promeuvent la

cogestion et la participation des communautés

(Akester et al. 2004). On sait par expérience que

les initiatives exécutées dans le cadre de projets, en

particulier en Afrique subsaharienne, rencontrent des

problèmes de pérennité après la clôture des projets,

mais le renforcement des associations de producteurs

n’en reste pas moins une stratégie importante

dans le cadre du développement de la pêche et de

l’aquaculture (Fondation ETC 2010).

Les groupements de pêcheurs et d’aquaculteurs

sont particulièrement durables quand ils offrent des

bénéfices financiers évidents à leurs membres, même

si ceux-ci doivent aussi participer à des activités de

cogestion. En Ouganda, la coopérative d’aquaculteurs

Walimi est un bon exemple d’association

d’aquaculteurs durable. Grâce à la coopérative, les

liens des producteurs avec le secteur privé ont été

renforcés, ce qui a stimulé le développement de

l’aquaculture; l’établissement d’écloseries privées a

résolu le problème de la disponibilité d’œufs/larves/

alevins; des marchés ont été créés pour écouler les

produits de l’aquaculture; et les membres de la

6. www.fao.org/fishery/topic/13261/en

Page 38: Directives pour intégrer la question des mesures d

36

Portée géographique: Provinces de Ha Tinh et TraVinh, Viet Nam Durée: 2007-2013Organismes de financement: Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et FIDAOrganismes d’exécution: GIZ et Gouvernement du Viet NamRéférences: Institut DRAGON (Delta Research and Global Observation Network) de l’Université de Can Tho Liens: www.giz.de, www.ifad.org

Description succincte

Adaptation au changement climatique

Approches du renforcement de la capacité d’adaptation

Le programme du FIDA a pour objectif d’améliorer les revenus des populations rurales pauvres des provinces de Ha Tinh et Tra Vinh, en facilitant leur accès aux marchés de l’emploi, de la finance, des produits et des services. Dans ces communes, les taux de pauvreté sont élevés et la majeure partie de la population réside en milieu rural et vit d’une agriculture de subsistance. Le programme vise à éliminer systématiquement les barrières qui empêchent les ruraux pauvres de s’intégrer au marché. À cette fin, le projet: i) appuie la planification locale du développement; ii) promeut l’agriculture à vocation commerciale dans les filières; iii) contribue à améliorer la formation professionnelle dans des domaines pertinents et à encourager l’investissement local; iv) favorise la création d’emplois non agricoles; et v) relie des initiatives axées sur le marché aux besoins et priorités de communes pauvres. Le projet est exécuté en coopération avec GIZ, qui assure l’assistance technique.

La question du changement climatique n’est pas au cœur du programme, mais celui-ci la prend en compte en introduisant un outil permettant de l’intégrer afin de renforcer la capacité de planification locale du développement. Les conséquences probables du changement climatique ne sont pas encore contrecarrées ni pleinement prises en compte dans la planification locale et l’outil permettrait ainsi: 1) de recenser les activités et les filières qui sont menacées d’une manière ou d’une autre ou sont exposées à des risques particuliers du fait du changement climatique; et 2) d’analyser les mesures supplémentaires qu’il convient éventuellement de prendre pour garantir un bon fonctionnement de ces filières. En particulier, le programme a une composante d’aquaculture concernant les filières du pangasius et de la palourde, qui sont des espèces situées aux échelons inférieurs de la chaîne trophique et dont les habitats peuvent servir de puits de carbone. Avec l’appui du projet, les producteurs de pangasius s’efforcent d’obtenir dans le cadre d’une initiative de partenariat public-privé la certification de Bonnes pratiques agricoles mondiales. La composante du projet relative à l’aquaculture et la pêche est menée en étroite collaboration avec le département provincial d’agriculture et de développement rural et l’Alliance coopérative provinciale. Le projet collabore aussi avec l’institut DRAGON (Delta Research and Global Observation Network) de l’Université de Can Tho pour réaliser une étude consistant à recueillir les impressions des producteurs et d’autres informateurs clés sur les modifications et les incidences liées au changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes qu’ils ont observées au fil du temps.

• Recourir systématiquement à l’emploi de l’outil permettant d’intégrer le changement climatique pour accroître les chances de succès des filières dont le développement est planifié ou en cours.

• Aider les groupements, les coopératives et les unions de producteurs à renforcer leur capacité d’adaptation au niveau local, grâce à l’amélioration de l’accès à l’information sur les marchés, aux connaissances techniques et aux intrants d’aquaculture.

• Promouvoir la production de palourdes comme nouveau moyen d’existence qui pourrait permettre la reconversion des ménages de pêcheurs/d’agriculteurs touchés par le changement climatique.

• Établir un régime de cogestion de la pêche entre les coopératives de producteurs de palourdes et le département provincial d’agriculture et de développement rural en vue de la création progressive d’un secteur de production de palourdes lucratif, susceptible d’obtenir une certification de pêche durable, reconnue à l’échelle internationale.

ÉTUDE DE CAS

Réduction de la pauvreté dans les zones rurales et amélioration de la participation des pauvres aux marchés, Viet Nam

Page 39: Directives pour intégrer la question des mesures d

37

coopérative accèdent directement à des services de

conseil, à des technologies adaptées, aux intrants,

au marché et à des services de crédit (Walakira et al.

2010). Au Malawi, l’association des aquaculteurs de

Zomba, créée en 2003 dans six zones traditionnelles

du district de Zomba, bénéficie d’un appui technique

et de services de vulgarisation assurés, avec l’aide

du Centre national d’aquaculture, par le bureau des

pêches du district (Fondation ETC 2010).

Les principales mesures qui pourraient être

prises dans les projets financés par le FIDA pour

promouvoir la cogestion sont les suivantes:

• Promouvoir la constitution de groupements de

producteurs, de coopératives et d’associations de

pêcheurs comme première étape de la mise en

place d’un régime de cogestion et condition

préalable essentielle à l’établissement de

partenariats durables entre les pouvoirs publics

et les pêcheurs et aquaculteurs.

• Promouvoir l’établissement et l’application d’un

cadre juridique robuste en ce qui concerne les régimes

de cogestion et de gestion communautaire de la

pêche, de l’aquaculture, des zones humides

côtières et de la mangrove, afin de donner à ces

régimes l’assise juridique dont ils ont besoin

pour se développer.

• Élaborer un manuel pratique sur la constitution de

groupements de producteurs et l’établissement de

régimes de cogestion, qui soit destiné aux usagers

du niveau communautaire et fondé sur des

exemples de réussites dans des projets financés

par le FIDA ou ses partenaires.

Toutes les mesures décrites plus haut doivent intégrer

la problématique hommes-femmes – c’est-à-dire,

qu’il faut que les priorités des femmes soient prises

en compte au même titre que celles des hommes

dans les organisations de pêcheurs et les cadres

réglementaires et juridiques pertinents, et que les

directives pratiques soient élaborées sur la base d’une

connaissance précise des rôles joués par les femmes

et par les hommes dans les secteurs de la pêche et

de l’aquaculture.

Description des mesures d’adaptation

Programmation et conception des projets• Veiller à l’implication et la participation

des parties prenantes. Faire en sorte que les

bénéficiaires ciblés et les parties prenantes soient

associés à toutes les étapes de l’élaboration de

projet et que leurs besoins et leurs points de

vue soient pris en compte par l’intermédiaire

d’une approche participative. Cette participation

est indispensable si l’on veut déterminer les

problèmes, les possibilités et les priorités du

point de vue des communautés et elle est

essentielle pour garantir la responsabilisation

des bénéficiaires et la pérennité des

interventions. Pendant les discussions, il

faudra améliorer les connaissances des parties

prenantes en ce qui concerne la nature du

changement climatique et la distinction à établir

entre variabilité climatique et changement

climatique. Résidant souvent dans des zones

exposées aux phénomènes météorologiques

extrêmes et à la variabilité climatique, les

communautés d’artisans pêcheurs et de

petits aquaculteurs sont habitués de longue

date à faire face aux aléas climatiques. Ces

connaissances locales sont susceptibles de

faciliter le recensement des changements

climatiques et la détermination des mesures

d’adaptation qui conviennent; il faut aussi tenir

compte du fait qu’une adaptation autonome

peut avoir commencé. La communauté doit

également participer à l’exécution du projet,

au suivi de ses résultats et à l’évaluation de son

impact. Un cadre de suivi et évaluation (S&E)

participatif applicable à l’adaptation locale et

communautaire au changement climatique

– le Participatory, Monitoring, Evaluation,

Reflection and Learning Tool (PMERL – Outil

participatif de suivi, évaluation, réflexion et

apprentissage) – a été mis au point par CARE

et l’Institut international pour l’environnement

et le développement (CARE et IIED 2012).

Un cadre de S&E identique a été élaboré par

Action Research for Community Adaptation au

Bangladesh (ARCAB 2012).

• Évaluer la vulnérabilité. Mener des évaluations

participatives de la vulnérabilité des

communautés cibles exposées au changement

climatique et aux catastrophes, au moyen

de la cartographie de la vulnérabilité et de

l’élaboration de scénarios. L’évaluation de la

vulnérabilité face au changement climatique est

un processus essentiel dans la détermination

des zones et des communautés cibles où les

besoins d’adaptation sont les plus pressants et

les plus graves. Ces dernières années, un grand

nombre d’outils d’évaluation de la vulnérabilité

applicables aux secteurs de la pêche artisanale

Page 40: Directives pour intégrer la question des mesures d

38

Portée géographique: Localités d’Arta, Loyada et Damerjog dans les régions de Tadjourah et Obock, Djibouti Durée: 2014-2019Organismes de financement: FIDA (prêt et don alloué au titre de l’ASAP), Gouvernement de Djibouti, Programme alimentaire mondial (PAM), FAO, Caisses populaires d’épargne et de crédit (CPEC), Centre d’études et de recherche djiboutien (CERD)Organisme d’exécution: Gouvernement de Djibouti Partenaires d’exécution: PAM, FAO, CPEC, CERDRéférence: www.ifad.org

Description succincte

Adaptation au changement climatique

Ce programme du FIDA récemment conçu vise à mettre en œuvre et à transposer à plus grande échelle des approches d’adaptation au changement climatique afin de renforcer la résilience des populations côtières, d’améliorer les revenus et de promouvoir la cogestion des ressources marines.

Les objectifs spécifiques sont les suivants: i) permettre aux populations côtières d’acquérir la maîtrise d’activités résilientes face au changement climatique; ii) renforcer les coopératives et les associations au profit d’une importante proportion des groupes cibles touchés par le changement climatique; iii) accroître les revenus des bénéficiaires du programme; et iv) accroître la valeur des prises débarquées sans altérer l’état des ressources.

Les objectifs ci-dessus seront atteints dans le cadre de trois composantes techniques:• Composante 1- Appui en faveur de la résilience des habitats et du profil côtiers. Réduction des

risques d’origine climatique pesant sur l’écosystème côtier et réinstauration de l’équilibre des habitats marins grâce à une gestion participative des ressources naturelles, qui associe les bénéficiaires aux travaux de conservation, tels que nettoyage et plantation, et à une utilisation durable des ressources côtières. La composante intéressera aussi le suivi des incidences du changement climatique sur les écosystèmes côtiers et la régénération des habitats côtiers.

• Composante 2- Promotion des filières halieutiques. Relèvement des filières touchées par le changement climatique en amont et en aval de la production et fourniture de matériel et d’infrastructures adaptés qui réduiront la vulnérabilité face aux incidences du changement climatique.

• Composante 3- Renforcement des capacités. Promotion d’une concertation sur les politiques au plus haut niveau pour faire en sorte que la question de l’adaptation au changement climatique soit intégrée durablement dans les stratégies nationales, et mise en place d’un système de formation professionnelle pour favoriser la diversification des moyens d’existence.

Sous les effets combinés du changement climatique et de la surexploitation des ressources naturelles (déforestation et surpâturage), la dégradation des terres s’intensifie et la diversité biologique s’appauvrit rapidement – à la fois sur terre (avec un recul des forêts de 3% par an) et dans la mer. La hausse des températures et l’élévation du niveau de la mer imputables au changement climatique pourraient exacerber ce processus et avoir des conséquences dramatiques pour le pays.

La dernière sécheresse qui a frappé la corne de l’Afrique a durement touché les moyens d’existence des populations rurales tributaires de l’agriculture et de l’élevage; en conséquence, la majorité d’entre elles ont migré vers le littoral en quête de travail dans la filière halieutique. Compte tenu des incidences du changement climatique sur les zones côtières de Djibouti, le secteur de la pêche est devenu extrêmement fragile, avec: i) une détérioration des écosystèmes et des habitats des ressources halieutiques; ii) des infrastructures et des profils côtiers vulnérables; et iii) une capacité d’adaptation au changement climatique insuffisante, résultant du faible développement socioéconomique du pays et de la survenue récurrente de catastrophes naturelles dans la corne de l’Afrique. L’approche du programme qui est adaptée à la situation de pauvreté des populations vivant dans les zones côtières touchées par le changement climatique jette les bases d’un développement durable fondé sur la gestion participative des ressources naturelles.

ÉTUDE DE CAS

Programme d’appui à la réduction de la vulnérabilité dans les zones de pêche côtière, Djibouti

Page 41: Directives pour intégrer la question des mesures d

39

Approches du renforcement de la capacité d’adaptation

Le programme facilitera la mise en place de mécanismes qui améliorent les moyens d’existence aux niveaux national et local et tiennent compte des priorités des artisans pêcheurs et des petits agriculteurs en matière d’adaptation au changement climatique. Face à ce changement, les réponses qui seront données seront fondées sur le renforcement de la capacité d’adaptation et le renforcement de la résilience, à la fois des communautés et des écosystèmes dont elles dépendent. L’aide complémentaire financée par le FIDA au titre de l’ASAP permettra aux populations touchées d’acquérir les connaissances dont elles ont besoin pour se prémunir contre les risques associés au changement climatique et pour accéder à des moyens d’y faire face qui soient plus résilients. Les activités relatives au changement climatique seront, par exemple, les suivantes: régénération de 50% de la surface de mangrove choisie pour être remise en état (200 hectares) et protection de 100 kilomètres de récifs coralliens, des écosystèmes indispensables à la survie des stocks de poissons; investissement dans des infrastructures et du matériel plus résilients face au changement climatique dans le secteur de la pêche (notamment du matériel utilisant une énergie renouvelable); microprojets novateurs encourageant la diversification fondée sur une utilisation durable des ressources côtières; et mise en place d’un système de cogestion des ressources halieutiques susceptible de contribuer aussi à la lutte contre la pêche illicite. De plus, le FIDA financera deux études majeures qui visent l’établissement d’un système durable de S&E des ressources halieutiques (notamment avec la détermination du rendement durable maximal) et d’un système de surveillance à long terme des écosystèmes côtiers.

Le projet constitue une réponse d’ensemble aux problèmes du changement climatique et de la pauvreté dans les zones côtières rurales. Globalement, il vise à renforcer la résilience des populations côtières rurales face au changement climatique et à promouvoir l’adoption d’approches novatrices de l’utilisation durable des ressources naturelles et le recours à l’énergie renouvelable, tout en améliorant les infrastructures et le matériel afin que les filières du secteur de la pêche deviennent plus résilientes dans le contexte du changement climatique. Le projet renforce la capacité d’adaptation par les moyens suivants:• Sur la base des résultats de l’évaluation de la vulnérabilité menée par le Centre Risoe du PNUE,

recensement des zones que le changement climatique expose à des risques multiples afin qu’elles soient ciblées par le programme;

• Adoption d’activités diversifiées novatrices – par exemple, promotion de la culture et de la vente d’algue rouge en tant qu’activité génératrice de revenus pour les femmes, et séchage et salage du poisson non vendu, etc. en tant que nouvelles stratégies de survie potentielles;

• Fourniture de l’appui technique et financier requis pour transposer les innovations à plus grande échelle et permettre la reproduction et l’adoption des pratiques optimales;

• Intégration de la question du changement climatique dans la filière halieutique et renforcement de la capacité de gestion et d’utilisation durables des ressources;

• Établissement, avec les pays de la sous-région et des organisations des Nations Unies, d’un solide réseau national de gestion des savoirs sur les innovations en matière d’adaptation au changement climatique et sur la gestion des ressources naturelles;

• Utilisation des résultats de l’évaluation de la vulnérabilité pour mettre en place un système de S&E et un système de partage des connaissances complets et efficaces.

et de la petite aquaculture ont été mis au point,

notamment: le Community Vulnerability

Assessment Tool (CVAT – Outil d’évaluation

de la vulnérabilité communautaire), qui peut

être téléchargé sur le site web de la CCNUCC7;

le Climate Vulnerability and Capacity Analysis

(CVCA) Handbook de CARE (manuel sur

l’analyse de la vulnérabilité et des capacités

dans le domaine du changement climatique)8;

le Guide de formation: recherche sur le

genre et les changements climatiques dans

l’agriculture et la sécurité alimentaire pour le

développement rural, publié par la FAO; et

le Programme sur le changement climatique,

l’agriculture et la sécurité alimentaire9 du

Groupe consultatif pour la recherche agricole

internationale (GCRAI). Les évaluations de la

vulnérabilité consistent notamment à se poser

les questions suivantes: Dans quelle mesure

le changement climatique aura-t-il des effets

sur les communautés cibles et leurs moyens

d’existence? Quelle est la situation économique

7. www.unfccc.int/adaptation/ 8. www.careclimatechange.org/cvca/CARE_CVCAHandbook.pdf9. www.fao.org/docrep/018/i3385e/i3385e.pdf

Page 42: Directives pour intégrer la question des mesures d

40

de ces communautés? Les ressources halieutiques

sont-elles épuisées? La zone est-elle fréquemment

touchée par des catastrophes ou des phénomènes

météorologiques extrêmes? Existe-t-il une

stratégie d’adaptation viable et autonome de

laquelle s’inspirer? Les exploitants agricoles

comprennent-ils le concept de changement

climatique? Sont-ils informés des risques qui

s’y rattachent? Les évaluations ont pour objet la

collecte d’informations spécifiques sur les faits

passés et récents qui sont liés au changement

climatique et ont eu des conséquences drastiques

sur l’économie et les moyens d’existence locaux et

qui pourraient se produire de nouveau à l’avenir

et compromettre l’exécution et/ou les résultats du

projet. L’un des outils à utiliser consiste à élaborer

des scénarios de changement climatique et de

catastrophes permettant d’analyser les risques

climatiques actuels et futurs et de rassembler

des informations sur les stratégies d’adaptation

actuellement mises en œuvre pour en surmonter

les incidences, aux fins de l’élaboration

participative de stratégies d’adaptation répondant

aux besoins. Les profils de pays dans le contexte

du changement climatique relatifs à 52 des pays

les plus pauvres, qui sont disponibles en ligne sur

le site web du PNUD10 et le portail de données

de la Banque mondiale sur le changement

climatique11 peuvent fournir des informations

préliminaires à cet effet. Les évaluations

détaillées antérieures, telles que celle qui vient

d’être achevée pour le Programme d’appui à la

réduction de la vulnérabilité dans les zones de

pêche côtière12 à Djibouti, financé par le FIDA,

peuvent aussi servir d’exemples.

• Promouvoir le suivi et évaluation participatifs.

Établir un système de suivi et évaluation pour

évaluer la réussite de l’adaptation au changement

climatique. Sélectionner des indicateurs qui

soient adaptés au site, axés sur l’impact et

aisément vérifiables pour mesurer les progrès et

les réalisations, notamment les produits, les effets

à long terme et les incidences; l’ASAP constitue

une référence utile en la matière. Vérifier que

votre système mesure effectivement les incidences

réelles du projet sur la communauté et ne se

limite pas à mesurer les réalisations prévues

dans les résultats et indicateurs initiaux du

cadre logique. Le cadre de suivi et évaluation

participatifs d’ARCAB pour l’adaptation à

assise communautaire et le PMERL de CARE

mentionnés plus haut sont des outils récemment

mis au point dans ce but précis. La stratégie

de S&E participatifs doit être conçue dès les

premières étapes du projet avec la participation

active des communautés ciblées. Les systèmes

de S&E sont censés générer des enseignements

tirés de l’expérience et éclairer les décisions des

responsables.

Politiques, stratégies et renforcement des capacités• Sensibiliser les autorités locales, les

communautés et les autres groupes

d’utilisateurs de ressources à la question

du changement climatique et à la nature

irréversible de certaines de ses incidences. Cette

première mesure est indispensable pour faire en

sorte que le problème soit compris de tous et que

l’engagement à agir soit général. L’information

sur les risques, la vulnérabilité et les menaces

associés au changement climatique ainsi que

sur les enseignements et les observations en la

matière tirés des analyses mondiales, nationales

et sectorielles, permet aux parties prenantes

d’établir des priorités dans les mesures à prendre

et de concevoir une approche robuste et intégrée

pour renforcer la résilience face aux risques

climatiques (Daw et al. 2009; Banque mondiale

2010b).

• Appuyer l’intégration de l’adaptation au

changement climatique et de son atténuation

dans la planification du développement du

secteur de la pêche et de l’aquaculture. Les

risques liés au changement climatique doivent

être systématiquement pris en considération

dans la planification du développement à

tous les niveaux. En particulier, quand on

estime le retour sur investissement, il convient

d’intégrer les coûts des mesures d’adaptation

et d’atténuation et les pertes et gains potentiels

dus aux incidences du changement climatique

(Kam et al. 2010). Les processus de planification

doivent tenir compte, au-delà de la perspective

sectorielle, des plans et des processus décisionnels

du niveau du district administratif et du niveau

de l’unité écosystémique, par exemple la baie, le

bassin fluvial, le lac ou l’estuaire. Dès le stade de

l’analyse des politiques, lors de l’élaboration du

COSOP ou de la note conceptuelle, il convient

d’examiner la mesure dans laquelle les processus

de planification adoptent déjà ce type d’approche.

10. http://country-profiles.geog.ox.ac.uk11. http://sdwebx.worldbank.org/climateportal12. http://operations.ifad.org/web/ifad/operations/country/project/tags/djibouti/1671/project_overview

Page 43: Directives pour intégrer la question des mesures d

41

L’analyse doit comporter également un examen

des plans, des budgets et des investissements

existants, dans la perspective du changement

climatique.

• Renforcer les capacités et promouvoir

l’utilisation de scénarios par les décideurs,

en tant que cadre solide et processus itératif

permettant de recenser les principales

caractéristiques de la production de la pêche et de

l’aquaculture et les facteurs de changement et de

comprendre la vulnérabilité face au changement

climatique et à la variabilité climatique. Cette

méthode permet d’élaborer des scénarios aux fins

d’une planification réactive et de concevoir des

politiques d’adaptation cohérentes et fondées

sur des données factuelles, à la fois au niveau

national et au niveau régional.

• Intégrer la réduction des risques de catastrophe

et la préparation aux catastrophes. Inclure dans

la planification du développement des mesures

de réduction des risques de catastrophes et de

préparation aux catastrophes. De telles mesures

sont indispensables pour réduire la vulnérabilité

des communautés de pêcheurs et d’aquaculteurs

face aux catastrophes naturelles et aux

phénomènes météorologiques extrêmes. Étant

donné que les moyens d’existence, les risques

et le changement climatique sont étroitement

interconnectés, il est proposé que les mesures de

gestion du risque de catastrophes, d’adaptation

au changement climatique et d’atténuation

du changement climatique soit intégrées dans

une stratégie unique, de manière à améliorer

l’efficience, à réduire les coûts et à accroître

l’efficacité et la pérennité des mesures (FAO

2010c). Dans le souci de garantir la durabilité à

long terme, une stratégie de ce type, concernant

les incidences à la fois actuelles et futures, doit

être systématiquement intégrée dans les projets

de développement.

• Promouvoir la gestion intégrée des zones

côtières et la gestion intégrée des bassins

versants en tant qu’outils facilitant la

planification transversale entre secteurs relatifs

aux ressources en terre et aux ressources en

eau et entre unités administratives. La gestion

intégrée des zones côtières a souvent été

proposée comme une approche plus globale

de la gestion des zones côtières, qui permet de

contourner les limites et les problèmes associés

aux approches sectorielles et aux approches

sectorielles améliorées, en particulier s’agissant de

l’aquaculture, de la pêche, des autres ressources

naturelles et des secteurs d’activité côtiers.

Par conséquent, la gestion intégrée des zones

côtières pourrait être l’approche qui permet de

répondre le mieux au changement climatique,

à l’élévation du niveau de la mer et aux divers

problèmes rencontrés sur le littoral, actuellement

et à l’avenir. L’amélioration de la capacité

d’adaptation constitue un élément important de

cette approche (Nicholls et al. 2007). En outre,

dans chaque secteur, les recommandations

relatives à l’adaptation et à l’atténuation doivent

être cohérentes avec les projets et programmes

nationaux et tenir compte des conflits ou

synergies potentiels avec les mesures d’adaptation

prises dans les autres secteurs.

• Renforcer la coopération régionale et les partenariats entre organismes compétents

et appliquer les accords bilatéraux et

multilatéraux relatifs aux fleuves, lacs, mers et

stocks de poissons partagés. Il faut établir une

coopération solide pour améliorer la gestion des

ressources partagées et la mise en commun des

connaissances et des expériences relatives aux

incidences du changement climatique et aux

mesures d’adaptation/d’atténuation, ainsi que

pour se faire entendre et présenter un front uni

dans les forums internationaux consacrés à la

question du changement climatique.

• Renforcer les connaissances des agents de vulgarisation des secteurs de la pêche et de l’aquaculture et leur aptitude à conseiller, dans le domaine du changement climatique.

Les services de vulgarisation jouent un rôle

crucial dans la diffusion des connaissances

et des pratiques optimales, y compris dans

les communautés isolées de pêcheurs et

d’aquaculteurs. L’adaptation au changement

climatique doit reposer sur une approche

du développement différente, qui prévoit

notamment la création de marchés pour les

nouveaux produits, le renforcement de la

résilience des installations d’aquaculture et de

pêche face aux risques d’origine climatique et

la prise en compte de l’incertitude inhérente

aux futures projections climatiques. Pour

relever le défi du changement climatique,

il faut impérativement que les agents de

vulgarisation soient bien formés et que le

matériel de vulgarisation intègre la question du

changement climatique.

Page 44: Directives pour intégrer la question des mesures d

42

climatique et le développement), qui propose

un portail web relatif au Bangladesh (http://

ccresearchbangladesh.org/); ces portails peuvent

aussi servir de sources d’information sur les

pratiques optimales.

• Parrainer des activités de recherche-action

pour combler les principales lacunes de

connaissances en ce qui concerne l’adaptation

aux effets du changement climatique, les

évaluations communautaires et nationales de

la vulnérabilité des secteurs de la pêche et de

l’aquaculture et la mise au point de modèles

de prédiction dans différents scénarios. La

recherche peut aussi porter sur des thèmes tels

que: le rapport coût-efficacité des différentes

interventions de projet, ou encore la façon

dont, dans un ménage, les rôles spécifiques des

femmes et des hommes influencent les décisions

en matière d’adaptation. Les recherches menées

par WorldFish et le GCRAI (dans le cadre de

son Programme sur le changement climatique,

l’agriculture et la sécurité alimentaire) qui ont

été mentionnées précédemment constituent un

exemple de bonne pratique.

• Intégrer les questions de parité dans toutes

les actions ci-dessus, en s’appuyant sur la

connaissance des capacités et fragilités différentes

des hommes et des femmes dans les zones de

projet. Les actions prioritaires permettant de

donner une voix aux femmes sont notamment les

suivantes: veiller à ce que les femmes accèdent à

des postes de responsabilité dans les organisations

de producteurs halieutiques et faire en sorte

que les lois et budgets sectoriels nouvellement

élaborés tiennent compte des priorités à la fois

des hommes et des femmes, conformément

aux dispositions des “Directives volontaires

pour une gouvernance responsable des régimes

fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux

forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire

nationale” (FAO 2012) et du document intitulé

“Good Practice Policies to Eliminate Gender

Inequalities in Fish Value Chains” (FAO 2013,

Bonnes pratiques pour éliminer les inégalités

entre hommes et femmes dans les filières du

poisson). L’UICN présente des études de cas

intéressantes sur la façon dont les questions de

parité hommes-femmes ont été traitées dans les

politiques nationales relatives au changement

climatique; l’étude de cas relative à la Tanzanie

porte précisément sur le secteur de la pêche13.

• Mettre en place des formations sur le

changement climatique et l’adaptation à

ses effets à l’intention des communautés de

pêcheurs et d’aquaculteurs vulnérables. Ces

formations doivent porter sur les concepts de

base du changement climatique, l’adaptation

dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture,

la vulnérabilité des moyens d’existence, la

planification d’activités à visée commerciale et la

commercialisation, et l’amélioration de la sécurité

et la sûreté en mer.

• Encourager le partage des connaissances.

Plusieurs plateformes régionales et

internationales facilitent la mise en commun

des connaissances et donnent notamment des

informations sur les projets et sur les recherches

pertinentes. Par exemple, Africa Adapt (www.

africa-adapt.net/themes/4/) comporte un

volet spécifique sur l’agriculture, la pêche et la

sécurité alimentaire et leur interconnexion avec

le changement climatique. Weadapt (http://

weadapt.org/subject/aquaculture) propose un

outil de recherche dans des domaines spécifiques,

parmi lesquels figure Aquaculture et pêche ou

encore Outils d’évaluation de la vulnérabilité. Le

mécanisme d’apprentissage relatif à l’adaptation:

“Adaptation Learning Mechanism” (www.

adaptationlearning.net) parrainé par l’ONU,

donne accès à un moteur de recherche qui

permet d’extraire des informations par mot-clé,

par thème ou par type de document. Certaines

organisations mettent en ligne des portails

web nationaux pour partager l’information

sur les initiatives conduites au niveau du

pays – par exemple, l’International Centre for

Climate Change and Development (ICCCAD

– Centre international sur le changement

Recommandation 5 du Consensus de Phuket de la Conférence mondiale sur l’aquaculture 2010: Appuyer les politiques tenant compte des questions de parité hommes-femmes et mettre en œuvre des programmes qui favorisent l’autonomisation économique, sociale et politique des femmes par l’intermédiaire de leur participation active au développement de l’aquaculture, conformément aux principes mondialement acceptés de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.

Le Consensus de Phuket préconise l’autonomisation des femmes

ENCADRÉ

13. www.iucn.org/dbtw-wpd/edocs/2012-086.pdf

Page 45: Directives pour intégrer la question des mesures d

43

Mesures relatives à la gestion

• Appliquer une approche écosystémique à

la gestion. L’approche écosystémique est une

méthode globale, intégrée et participative qui

permet d’améliorer la gestion de la pêche et de

rendre les pratiques de pêche plus durables et

équitables, à la différence de l’approche risquée

consistant à rechercher la production maximale

soutenable (Daw et al. 2009). La cogestion

des ressources halieutiques et leur utilisation

communautaire constituent aussi des moyens très

efficaces d’améliorer la gouvernance de la pêche

et la gestion locale des stocks de poissons ainsi

que de renforcer la résilience des communautés

de pêcheurs.

• Réduire la surpêche et l’excédent de capacité de

pêche. À cet effet, il faut ajuster la composition

de la flottille de manière à favoriser la pêche

artisanale et à rendre la pêche industrielle moins

intéressante, en particulier dans les pays où

certains stocks sont pleinement exploités ou

surexploités. Quand les données relatives aux

stocks de poissons sont limitées ou de mauvaise

qualité, il convient de partir du principe que les

stocks sont pleinement exploités ou surexploités.

Aucune activité de projet susceptible d’accroître la

pression de pêche ne doit être entreprise sans qu’il

existe des éléments démontrant sans ambiguïté

que l’activité est durable. Il est vrai que la pêche

artisanale peut aussi contribuer à la surexploitation

des stocks et à la dégradation de l’environnement

tout en ne générant que des bénéfices marginaux,

mais elle est souvent plus avantageuse que la

pêche industrielle du point de vue de l’efficience

(moindre consommation de carburant, meilleur

ciblage entraînant moins de déchets et de rejets)

et des incidences sur l’environnement (emploi

d’engins moins destructifs, délai plus long pour

épuiser un stock, ce qui laisse aux décideurs le

temps de réagir). En outre, la pêche artisanale est

susceptible de créer plus d’emplois et de contribuer

à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité

alimentaire (FAO 2008g).

Services écosystémiques• Restaurer/protéger les écosystèmes d’eau douce,

marins et côtiers essentiels et les services qu’ils fournissent, au moyen de la conservation et de la

régénération des récifs coralliens, des prairies sous-

marines et de la mangrove, et de la remise en état

des zones humides, des marécages et des zones de

reproduction et de frai connues. Il peut également

s’agir d’intervenir pour réduire l’érosion côtière

et favoriser la sédimentation, notamment avec

l’aménagement de brise-lames.

• Introduire un financement durable des services écosystémiques grâce à la mise en place

de mécanismes de rémunération des services

environnementaux. Il convient d’examiner les

possibilités de promouvoir la compensation des

émissions de carbone sur les marchés volontaires

internationaux de crédits carbone.

• Appuyer l’établissement d’aires marines protégées et d’aires de protection dans les eaux continentales. Les aires marines protégées

peuvent être, soit des zones où la pêche est

interdite, soit des zones réservées à la pêche de

loisir, soit des zones où seuls les artisans pêcheurs

sont autorisés à exploiter les ressources en

utilisant des engins sélectifs non destructifs. Des

mesures de gestion de la pêche doivent être prises

à l’extérieur des aires protégées pour compléter

la protection offerte par celles-ci (Salayo et al.

2008). Les zones protégées dans les plans d’eau

continentaux constituent également des outils de

gestion de la pêche efficaces, notamment quand

les communautés de pêcheurs sont associées

précocement à leur établissement et leur mise

en œuvre. Le changement climatique peut

entraîner des variations de l’aire de répartition

des écosystèmes et des espèces, ce qui peut

obliger à modifier et déplacer certaines zones

protégées. Encore une fois, il est important que ces

modifications tiennent compte des connaissances

locales. Partout où elles ont été créées, les aires

marines protégées ont été largement acceptées à

partir du moment où les pêcheurs ont compris

leur contribution à la conservation des habitats

et à la régénération des ressources halieutiques

– par exemple, aux Philippines et en Thaïlande.

Il y a longtemps que les Philippines ont créé des

aires marines protégées, dont les effets positifs

sur la pêche sont démontrés, ne serait-ce que par

l’abondante documentation relative à la situation

dans les aires marines adjacentes non protégées.

Au Laos, des “zones de conservation du poisson”

ont été établies dans le Mékong, en grande partie

sur la base des connaissances des pêcheurs locaux

(Baird et Flaherty 2005). Au Cambodge aussi, les

pêcheurs accueillent favorablement la création

Page 46: Directives pour intégrer la question des mesures d

44

de certaines formes de zones protégées – par

exemple, avec la conversion de certains lieux

de pêche en aires de conservation (Salayo et al.

2008). L’Afrique de l’Ouest a établi un réseau

régional d’aires marines protégées (RAMPAO)14.

• Promouvoir la pêche fondée sur l’élevage et les

pratiques de repeuplement dans les plans d’eau

qui s’y prêtent, notamment les réservoirs et les

infrastructures d’irrigation, les plaines alluviales

et les lagons côtiers. La pêche fondée sur l’élevage

peut être établie comme une activité à assise

communautaire qui utilise une ressource en eau

commune dans des plans d’eau pérennes ou

saisonniers. La pêche fondée sur l’élevage recourt

aux techniques de l’aquaculture pour accroître la

production en milieu naturel en contrôlant les

premiers stades de vie des organismes aquatiques.

Les œufs/larves/alevins qui peuvent avoir été

prélevés dans la nature et/ou provenir d’écloseries,

sont élevés jusqu’à une taille garantissant une

plus grande chance de survie en milieu naturel

puis sont transplantés ou relâchés en eau libre.

Grâce à une utilisation rationnelle de l’eau, la

pêche fondée sur l’élevage améliore l’efficacité de

l’utilisation de l’eau et en favorise la conservation,

ce qui permet d’équilibrer la consommation

d’eau entre l’irrigation, les usages domestiques

et l’aquaculture. Plusieurs exemples montrent

que le développement de systèmes de pêche

fondée sur l’élevage dans des réservoirs de retenue

récemment aménagés et de grands plans d’eau au

profit de communautés déplacées ayant besoin de

nouveaux moyens d’existence donnent de bons

résultats (De Silva et Soto 2009). La pêche fondée

sur l’élevage est susceptible de jouer un rôle clé

dans les régions d’Asie et d’Afrique où il est prévu

que les périodes de sécheresse s’allongent et où

les taux de survie naturelle pourraient baisser (De

Silva et Soto 2009). Une autre stratégie permettant

de protéger les populations de poisson consiste

à aménager des sanctuaires dans les plans d’eau

pour y accueillir les organismes aquatiques lors

des périodes de basses eaux. Ces sanctuaires

constituent aussi un abri contre les prédateurs,

notamment les oiseaux, et contre les pêcheurs. Les

sanctuaires saisonniers servent de refuge en début

et en fin de saison des pluies, afin d’améliorer la

survie saisonnière des organismes aquatiques.

• Recenser et financer les infrastructures clés

et les projets de régénération d’écosystèmes

essentiels, en favorisant une approche “sans

regrets”, fondée sur des actions qui génèrent

des avantages sociaux nets, quel que soit le futur

scénario de changement climatique et quelles

qu’en soient les incidences. En concertation avec

les autorités nationales et les communautés,

étudier les possibilités d’investissement dans

des infrastructures novatrices susceptibles de

contrecarrer les incidences du changement

climatique, notamment l’aménagement de

digues côtières ou la mise en place de systèmes

d’approvisionnement en eau douce dans les

installations d’aquaculture. Examiner les plans

et projets de développement des infrastructures

existants ainsi que la situation de leur

financement. Ces interventions doivent comporter

des investissements dans l’adaptation fondée sur

les écosystèmes – par exemple, la régénération

d’écosystèmes en vue d’accroître la fourniture de

services écosystémiques, tels que la protection

contre les intempéries, la prévention de l’érosion

et la rétention de l’eau. Dans cet esprit, un projet

bénéficiant de l’appui de GIZ au Viet Nam

expérimente actuellement l’emploi de brise-lames

en bambou pour favoriser la sédimentation

côtière et, à partir de là, la régénération de la

mangrove. Les barrières en bambou qui sont à la

fois flexibles et perméables peuvent être installées

de manière à former des T et à créer des polders

dans lesquels il est ensuite possible de planter

des arbres de mangrove. Une méthode identique

a déjà été utilisée en Thaïlande, ce qui illustre

l’utilité de l’apprentissage régional.

Mesures relatives aux moyens d’existence• Diversifier les moyens d’existence. La

diversification des revenus afin que les pêcheurs

puissent continuer à exercer leur métier constitue

une mesure d’adaptation essentielle, en particulier

lorsqu’il est question d’artisans pêcheurs qui

opèrent dans des zones où les stocks sont

surexploités. À des fins de diversification, il est

courant que les pêcheurs pratiquent une forme

ou une autre d’aquaculture et/ou assurent une

transformation artisanale des produits, mais

ce n’est pas to ujours faisable. Le Secrétariat

général de la Communauté du Pacifique (CPS)

promeut l’aquaculture dans de petits étangs afin

que les pêcheurs des îles du Pacifique puissent

s’appuyer sur leur résilience naturelle pour faire

face aux incertitudes du changement climatique

(CPS 2008). Les autres pistes sont notamment

le tourisme, l’emploi salarié ou la création

de nouvelles micro-entreprises. Ces activités

14. www.rampao.org

Page 47: Directives pour intégrer la question des mesures d

45

sont souvent rapidement prises en main par

les femmes. Les interventions doivent mettre

l’accent sur la mise en place d’un environnement

favorable aux activités commerciales et à la

création d’emplois. Dans les zones où les terres

agricoles sont menacées par la salinisation et

l’élévation du niveau de la mer, l’aquaculture et

l’agriculture intégrées pourraient constituer des

activités de remplacement valides.

• Améliorer les systèmes d’alerte précoce et la sécurité en mer. Introduire des systèmes d’alerte

météorologique précoce et/ou améliorer ceux

qui existent pour informer les pêcheurs en temps

voulu des prévisions d’intempéries. Améliorer

la sécurité en mer au moyen de navires mieux

construits, de systèmes de communication

améliorés et de mécanismes d’assurance médicale/

assurance sur la vie et assurance sur le matériel.

• Recourir à la migration temporaire ou permanente. Dans les cas extrêmes, lorsqu’il

n’existe pas d’autres options ou que celles-ci sont

limitées – par exemple, en raison de l’élévation

du niveau de la mer, de la salinisation des nappes

phréatiques ou de la multiplication des tempêtes

– la seule solution peut consister à déplacer

les communautés vulnérables (FIDA 2010b).

Certaines formes de migration temporaire liée à la

fluctuation et au déplacement des espèces pêchées

sont des stratégies d’adaptation bien connues d’un

grand nombre de pêcheurs partout dans le monde

– par exemple, les pêcheurs de pectens au Pérou

(Daw et al. 2009), ou encore les pêcheurs des

côtes d’Afrique de l’Ouest et du golfe de Guinée.

La migration en quête d’un emploi peut aussi

constituer un mode de diversification des moyens

d’existence.

• Offrir des services financiers. La petite

aquaculture et la pêche artisanale sont considérées

comme des activités à risque pour lesquelles

les produits de crédit financier et d’assurance

sont rares. Dans le secteur de l’aquaculture, la

disponibilité de crédit auprès d’institutions

de prêt est étroitement liée à la perception du

risque associé à cette activité. Or, la fourniture de

services financiers constitue un moyen efficace

de renforcer considérablement la résilience des

communautés pauvres et marginalisées face au

changement climatique. Il peut s’agir de mettre

en place des mécanismes de microcrédit, tels

qu’un fond renouvelable communautaire, ou des

mécanismes de prêt simplifiés au sein de caisses

de crédit formelles et semi-formelles rassemblant

des pêcheurs et des aquaculteurs. Dans le secteur

de l’aquaculture, l’adoption des Pratiques de

gestion améliorées accroît la solvabilité en rendant

la production plus sûre et plus prévisible (Secretan

et al. 2007).

• Promouvoir le mécanisme de certification du

Marine Stewardship Council (MSC – Conseil

d’intendance des mers) pour reconnaître

les activités de pêche durables et bien gérées

– d’une manière concrète, en récompensant

financièrement les efforts d’adaptation et les

services environnementaux. Le mécanisme de

certification du MSC, qui est probablement

le meilleur en son genre pour ce qui est de la

pêche de capture durable dans le monde entier,

contribue à générer une demande sur le marché

et encourage ainsi une amélioration continue de

la gestion de la pêche. Cette réussite est illustrée

par la certification MSC de la pêche à la palourde

pratiquée à Ben Tre au Viet Nam: à la suite de la

certification, le prix à la production des palourdes

produites à Ben Tre a augmenté de 156 pour

cent entre 2007 et 2010; les palourdes d’origine

contrôlée sont connues dans le monde entier et

la production actuelle ne suffit pas à satisfaire la

demande du marché (International Collaborating

Centre for Aquaculture and Fisheries

Sustainability (ICAFIS) 2010b – voir l’étude de cas

dans la partie 3.3.4).

• Mettre en place des systèmes d’assurance.

L’offre aux artisans pêcheurs et aux petits

aquaculteurs de produits d’assurance traditionnels

ou indexés, qui soient adaptés à leurs besoins

et compensent les pertes dues aux calamités

naturelles – destruction de digues, inondations,

tempêtes, etc. – améliorerait sensiblement la

résilience. Il serait utile de mettre au point des

systèmes d’assurance indexée sur les conditions

météorologiques, qui couvrent les risques associés

aux intempéries et entraînent le versement d’une

indemnisation dès lors qu’un indice convenu

au préalable est dépassé, indépendamment du

degré de gravité des dégâts. La conception de

tels systèmes peut faire l’objet d’un partenariat

entre gouvernements, assureurs et organisations

du secteur public et du secteur privé et être

rattachée à l’adoption des Pratiques de gestion

améliorées et aux mécanismes de certification de

GlobalGAP15, de l’ASC (Aquaculture Stewardship

Council) et du MSC.

15. www.globalgap.org/uk_en/

Page 48: Directives pour intégrer la question des mesures d

46

Mesures techniques – Pêche• Introduire de nouveaux engins de pêche et

recenser et promouvoir les activités de pêche qui ciblent des espèces sous-exploitées. En

général, les artisans pêcheurs ne disposent

pas des ressources ni du matériel nécessaires

pour pêcher loin de chez eux, ce qui les oblige

à pêcher les espèces locales. Les pêcheurs

pourraient être contraints d’adapter leurs

habitudes – par exemple les engins et les

méthodes utilisés ou les espèces capturées –

pour pouvoir continuer à pêcher même si la

composition des espèces présentes sur leurs

lieux de pêche est modifiée en conséquence du

changement climatique (Roessig et al. 2004).

Il faudrait alors fournir un appui adéquat

en matière de vulgarisation et d’intrants,

notamment en vue de faciliter l’acquisition de

nouveaux engins de pêche. Cependant, toute

assistance devra tenir compte des connaissances

locales existantes et de la capacité effective

d’adaptation au changement – écologique,

saisonnier, environnemental, etc. Une

assistance ne doit être fournie que dans les cas

où il est clairement démontré que les stocks

peuvent supporter une pression de pêche

supplémentaire.

• Installer et entretenir des dispositifs de concentration du poisson (DCP) à faible coût au service de la pêche de subsistance. Les

États insulaires du Pacifique qui sont fortement

tributaires de la pêche de capture ont tiré profit

du déploiement généralisé de DCP à faible coût

dans les eaux littorales (CPS 2008). L’emploi

de DCP est également une caractéristique de

la pêche au thon pratiqué aux Maldives. À

Maurice, un projet du FIDA a aussi introduit

avec succès l’emploi de DCP et, en Indonésie,

un autre projet du FIDA prévoit le financement

de DCP. Cette technique contribue à réduire les

coûts et les jours passés en mer, car les pêcheurs

n’ont pas besoin d’errer à la recherche du

poisson mais peuvent se rendre directement aux

emplacements des DCP.

• Améliorer les techniques de pêche et les techniques après-capture, notamment en ce

qui concerne l’entreposage, la manipulation

et la transformation du poisson, de manière à

optimiser la valeur des prises et à faire en sorte

que le poisson atteigne les marchés en bonne

condition et soit vendu au meilleur prix possible.

La réduction des déchets peut contribuer à

Ovie et Belel (2010) ont récemment examiné les mesures d’adaptation actuelles et potentielles adoptées par les communautés vivant le long de cours d’eau autour du bassin du lac Tchad, où de graves sécheresses entraînent le rétrécissement de la surface du lac et – en conséquence – la réduction des prises et où, à l’avenir, le changement climatique contribuera à réduire un peu plus les captures et rendra les communautés tributaires de la pêche extrêmement vulnérables.

Les stratégies de survie/d’adaptation actuelles sont les suivantes: i) multiples/autres sources de revenus; ii) stockage en grandes quantités et conservation locale de produits agricoles pour tenir pendant les périodes de soudure; iii) migration et mobilité en fonction des variations annuelles et pluriannuelles de la surface du lac, de la répartition des poissons et des prises; iv) adoption de diverses stratégies de pêche, notamment en ce qui concerne les espèces exploitées, les lieux de pêche et les types d’engins utilisés; v) dispositifs de cogestion mis en place et vi) petite aquaculture comme stratégie d’adaptation viable face aux incidences du changement climatique. Les réservoirs créés par l’aménagement de barrages sur les cours d’eau offrent des possibilités supplémentaires; leurs incidences négatives – telles que la disparition d’habitats, l’appauvrissement de la biodiversité et la diminution de la production halieutique – sont contrebalancées par une augmentation de la population d’espèces commerciales importantes et la création de lieux qui se prêtent à l’aquaculture en cages.

L’examen préconise une série de mesures phares pour appuyer les stratégies d’adaptation existantes, notamment: conduire une évaluation et élaborer des scénarios décrivant les incidences potentielles futures du changement climatique; renforcer la gestion du bassin du lac Tchad au niveau régional; encourager les régimes de cogestion et conduire des campagnes d’information sur le changement climatique; créer des organisations communautaires ou appuyer celles qui existent pour renforcer la résilience des communautés de pêcheurs et améliorer leurs moyens d’existence.

Pêche continentale en Afrique

ENCADRÉ 1

Page 49: Directives pour intégrer la question des mesures d

47

atténuer les effets des lois qui limitent l’effort de

pêche pour lutter contre la surpêche.

Mesures techniques – Aquaculture• Renforcer l’aptitude des autorités et organismes

pertinents et compétents à surveiller et informer,

s’agissant de la survenue de maladies dans

les exploitations aquacoles et d’épisodes de

prolifération d’algues nuisibles, y compris les

marées rouges et la ciguatera, dont la fréquence

pourrait augmenter en raison du changement

climatique – en particulier dans les zones

connues pour être sujettes à l’eutrophisation

(De Silva et Soto 2009). Dans le secteur de

l’aquaculture, les systèmes de prévention doivent

s’appuyer sur une surveillance efficace des plans

d’eau et des organismes produits, et mettre en

œuvre de bonnes stratégies de communication

sur les risques et des mécanismes d’alerte

précoce performants.

• Promouvoir les Pratiques de gestion améliorées, la biosécurité et les modèles de production aquacole à l’épreuve du climat. Il est prévu que la sensibilité aux maladies

soit aggravée en conséquence du changement

climatique. La diffusion des Pratiques de gestion

améliorées et des mesures de biosécurité en

aquaculture et leur adoption par ceux qui le

souhaitent constituent un moyen très efficace

de réduire les risques de maladies, en particulier

quand les producteurs sont organisés en

groupements (Secretan et al. 2007). En outre,

les Pratiques de gestion améliorées jouent un

rôle essentiel car, en rendant la production plus

prévisible et sûre, elles contribuent à accroître

la solvabilité des producteurs et à faciliter leur

accès aux systèmes d’assurance (Secretan et al.,

2007). Lors de la conception des installations

d’aquaculture, il convient d’étudier les solutions

techniques permettant de limiter les fuites

massives d’organismes, et de prévoir des

dispositifs d’adaptation face à des phénomènes

météorologiques plus irréguliers et plus

extrêmes, en particulier dans les zones exposées

aux catastrophes – par exemple, consolider les

digues des étangs avec des filets en nylon (ou par

d’autres moyens, tels que des saris bon marché en

Asie du Sud) et surélever les digues. Le matériel

de vulgarisation doit être révisé pour prendre en

compte les effets du changement climatique, et

les agents de vulgarisation doivent être formés sur

le sujet. Pour définir les pratiques optimales en

matière d’adaptation, il faut mener des activités

de recherche-action qui s’appuient à la fois sur les

connaissances scientifiques et sur les savoirs des

communautés locales et mettent à contribution

les principales parties prenantes du secteur de

l’aquaculture.

• Promouvoir le mécanisme de certification de

l’Aquaculture Stewardship Council (ASC –

Conseil d’intendance de l’aquaculture)

pour certifier les opérations d’aquaculture

et gratifier d’une récompense financière la

production durable. L’ASC s’efforce d’utiliser

les forces du marché pour transformer le

secteur de l’aquaculture. À cet effet, il certifie

que la production d’opérations d’aquaculture

est durable si elle est conforme à des normes

spécifiques au niveau de l’exploitation et

si elle remplit certains critères sociaux et

environnementaux. La stratégie de l’ASC consiste

à: i) établir une entité normative (l’ASC) et créer

un label à l’intention des consommateurs; ii)

élaborer et exécuter un programme d’information

et de commercialisation qui stimule la

demande de produits certifiés par l’ASC sur le

marché; et iii) mettre en place un processus de

certification dans lequel ce sont des entités tierces

indépendantes qui certifient les exploitations.

Les normes initiales – en cours d’élaboration

dans le cadre d’un processus associant plusieurs

parties prenantes – concernent douze produits de

l’aquaculture16, et ont déjà été établies pour des

produits tels que le tilapia et le pangasius.

• Investir dans la recherche pour mettre au

point/identifier de nouvelles souches d’espèces

d’élevage viables sur le plan commercial,

en particulier des espèces plus tolérantes à la

mauvaise qualité de l’eau, à une forte salinité et

à une gamme plus large de températures et de

maladies. Partout dans le monde, on observe

déjà des exemples d’opérations aquacoles qui

sont passées à l’élevage de ce type d’espèces,

comme mesure d’adaptation autonome face à

l’évolution du milieu aquatique. Cependant,

la diversification de l’aquaculture suppose, à

la fois l’information des consommateurs sur

les nouvelles espèces et les nouveaux produits

et la réussite du transfert de technologies

aux producteurs (De Silva et Soto 2009).

Dans la zone deltaïque du Mékong, où les

épisodes d’invasion d’eau salée se multiplient,

les producteurs diversifient désormais leur

production en se tournant vers des espèces plus

16. Les douze espèces sont les suivantes: ormeau, clams (palourde), moule, pecten, huître, mafou, truite, pangasius, saumon, sériole, crevette et tilapia.

Page 50: Directives pour intégrer la question des mesures d

48

résistantes à la salinité mais qui demeurent

intéressantes sur le plan commercial. Cependant,

cette évolution doit être accompagnée de

recherches approfondies et d’études de marché

visant à évaluer l’efficience économique et

technique de ces conversions, notamment

quand elles se font en faveur d’espèces dont la

croissance est plus lente ou le coût de production

plus élevé. Dans de telles situations, une autre

mesure d’adaptation possible consiste à déplacer

les opérations d’aquaculture vers l’amont afin

d’échapper aux invasions salines – mais ce

n’est pas toujours faisable en raison du coût,

de questions de disponibilité de terres/de sites

et d’éventuels problèmes environnementaux

associés aux étangs abandonnés. Dans un

environnement salin, l’élevage de crevettes

constitue une solution d’adaptation lucrative

à condition d’être réglementé et conduit selon

les principes du développement durable. Par

exemple, au Bangladesh, où les producteurs qui

pratiquent l’élevage intensif de crevettes font

entrer l’eau salée dans les polders (des terres

cultivables entourées de hautes digues), celle-ci

contamine les terres environnantes et reste dans

le sol, rendant toute activité agricole quasiment

impossible. Face à des pratiques aussi nocives,

il faut promouvoir la production saisonnière de

crevettes/riz comme l’option la plus durable, bien

que certaines parties prenantes soulignent aussi

la viabilité de regroupements bien circonscrits,

qui concentrent l’élevage intensif de crevettes en

un seul lieu et protègent ainsi les autres zones des

invasions salines.

• Inciter les exploitants à produire des alevins

pour se procurer des revenus supplémentaires/

de remplacement et pour faciliter le

réempoissonnement après une catastrophe. Un

nombre élevé et croissant de petits producteurs

abandonne l’élevage de longue durée produisant

du poisson de taille marchande pour adopter

un modèle d’élevage plus court allant du petit

alevin jusqu’à l’alevin/juvénile – par exemple, en

Indonésie et au Vietnam. Ce modèle d’activité

pourrait mieux convenir aux petits producteurs que

le grossissement traditionnel faiblement rentable,

et ce pour deux raisons: i) il demande moins

de compétences que la conduite d’écloseries; et

ii) un cycle de production court suppose moins

de risques et moins d’investissements et garantit

un meilleur flux de trésorerie (Peter Edwards,

Asian Institute of Technology, communication

personnelle). L’élevage d’alevins constitue donc

une activité économique de remplacement

intéressante pour certains petits producteurs, en

particulier dans les zones où apparaissent des

plans d’eau saisonniers et dans les zones exposées

au stress hydrique et aux catastrophes. Reste qu’il

faut investir dans les écloseries afin d’améliorer la

qualité des géniteurs et des œufs/larves ainsi que

celle des petits alevins qui sont fournis.

Au lendemain du tsunami qui a frappé l’Indonésie en décembre 2004, la FAO a pris la tête de l’intervention visant à redresser les secteurs de l’aquaculture et de la pêche dans les zones sinistrées, en coopération avec un large éventail de partenaires. Le projet a appuyé le développement durable des secteurs de la pêche et de l’aquaculture à Aceh dans le cadre de quatre grandes composantes: i) coordination et planification, ii) cogestion de la pêche, iii) aquaculture, et iv) manutention et commercialisation après la production. Au titre de la composante de planification et en coordination avec les principaux partenaires, le projet a renforcé l’aptitude du gouvernement à coordonner, promouvoir et planifier des pratiques durables dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture. L’objectif de la composante relative à la cogestion était d’appuyer un partenariat entre pêcheurs locaux, communautés et administration publique, afin qu’ils se répartissent les responsabilités et les pouvoirs en matière de gestion de la pêche. Les principaux éléments de la composante relative à l’aquaculture étaient les suivants: diffusion et promotion des Pratiques de gestion améliorées applicables à l’élevage de crevettes et à la pisciculture en cages, au moyen d’un service de vulgarisation efficace; promotion de systèmes d’aquaculture intégrée tels que la polyculture crevette-milkfish (Chanos chano)-algue marine; et appui particulier en faveur des ménages dépendant de l’aquaculture et dirigés par une femme. La composante relative à la post-production et à la commercialisation portait sur les aspects suivants: renforcement de l’élaboration des politiques et de la planification; amélioration des méthodes de manutention et de transformation du poisson employées par les pêcheurs, les commerçants et les opérateurs du secteur de la transformation; amélioration de l’accès au marché pour les produits existants et les nouveaux produits; et renforcement des compétences commerciales (FAO 2010g).

Projet post-tsunami de redressement de la pêche et de l’aquaculture dans la province d’Aceh, en Indonésie

ENCADRÉ 2

Page 51: Directives pour intégrer la question des mesures d

49

• Empoissonner avec de grands alevins et des

post-larves et produire des espèces à croissance

rapide dans les zones exposées aux catastrophes.

L’empoissonnement avec des juvéniles avancés

et des espèces à croissance rapide contribue à

raccourcir la période d’élevage, donc à réduire

le risque de perdre la production. Cette stratégie

a été introduite avec succès par WorldFish au

Bangladesh, après le passage du cyclone Sidr

qui a frappé le pays en novembre 2007. Le

cyclone a fait des victimes, entraîné la perte de

moyens d’existence et détruit un grand nombre

d’installations d’aquaculture. Le programme de

redressement a contribué au rétablissement des

moyens d’existence des communautés sinistrées et

au renforcement de leur résilience, grâce à diverses

activités, et notamment l’introduction de mesures

novatrices dans le secteur de l’aquaculture.

• Promouvoir les systèmes d’aquaculture et

agriculture intégrés – par exemple, dans

les installations d’irrigation, notamment

les réservoirs et les canaux. Les systèmes

d’aquaculture tels que la production mixte

riz-poisson ou volaille-poisson sont communs

et traditionnels en Asie et en Asie du Sud-Est.

En général, les espèces aquatiques élevées dans

ces systèmes se nourrissent d’organismes situés

aux échelons inférieurs de la chaîne trophique

(phytoplancton, zooplancton et benthos) et

n’ont pas besoin d’alimentation d’appoint. Au

Bangladesh, deux stratégies populaires permettent

de combiner agriculture et aquaculture dans les

basses plaines inondées ou gorgées d’eau. La

première est le système des “ghers”, qui consiste en

terrains carrés, plats et saisonnièrement innondés,

bordés des quatre côtés par des canaux et des

digues. Du riz est cultivé sur la surface plane

centrale, des poissons et des crevettes sont élevés

dans les canaux et des légumes sont plantés sur

les digues (WorldFish 2010b). La production

combinée riz-crevette d’eau douce et tilapia du

Nil, suivie par le ramassage de crevettes marines,

peut être très lucrative; les bénéfices nets tirés du

système riz-aquaculture intégrée sont de 330 à

422% plus élevés que ceux qui sont tirés de la

monoculture de riz pratiquée localement (Joffre

et al. 2010). La deuxième stratégie mise en œuvre

au Bangladesh est appelée Sorjan. Elle consiste

à aménager plusieurs rangées de plates-bandes

surélevées, sur lesquelles les agriculteurs

plantent des légumes ou des arbres pour bois de

construction/arbres fruitiers. Les plates-bandes

sont cernées par un réseau de canaux où il est

possible de produire des organismes aquatiques.

Cependant, ce système demande une bonne

régulation du niveau de l’eau, ce qui n’est pas

toujours possible (WorldFish 2010b). Dans le

delta du Mékong, en particulier dans les zones

où la présence d’eau douce est assurée sur plus

de six mois, la production alternée riz-crevette

donne des résultats d’une manière plus durable

que la monoculture de crevette, avec un plus faible

pourcentage d’épidémies de maladies.

• Promouvoir la valorisation des terres inondées et/ou salinisées et des plans d’eau par les

communautés d’agriculteurs confrontés à la perte

de leurs terres, afin de mettre en place des systèmes

d’aquaculture en eau saumâtre, notamment

la culture de plantes aquatiques destinées à

la consommation ainsi qu’à la fabrication de

produits intéressants, tels que biocarburants,

protéines végétales et alcool. Sur le long terme,

ces systèmes peuvent même régénérer les sols.

Des résultats prometteurs ont été obtenus

dans des zones salinisées du delta du Mékong,

où plus d’une centaine d’espèces d’algues ont

fait l’objet d’essais (Algen Sustainables 2009).

Cependant, compte tenu de l’importance des

coûts d’investissement et des économies d’échelle,

il peut être nécessaire d’opérer à très grande

échelle pour que la production soit viable sur le

plan commercial. Les gouvernements se doivent

d’encourager cette reconversion par les moyens

suivants: mesures d’incitation économiques,

infrastructures, installations de production

(par exemple, écloseries, etc.), et services de

vulgarisation efficaces (De Silva et Soto 2009).

Comme indiqué dans la partie 2.2.2, il convient de

prendre des précautions pour éviter les éventuels

dégâts collatéraux et l’éclatement de conflits de

pouvoir locaux, tels que ceux qui opposent les

riziculteurs et les éleveurs de crevettes dans le sud-

ouest du Bangladesh.

• Promouvoir le développement de l’aquaculture- culture hydroponique, qui combine la culture

hydroponique (maraîchage hors-sol) à la

production de poisson. Après que les organismes

aquatiques aient été nourris, leurs déchets sont

transformés par des bactéries en éléments nutritifs

assimilables par les végétaux (l’ammonium est

d’abord converti en nitrites, puis en nitrates),

ce qui nettoie l’eau dans laquelle vivent les

organismes aquatiques. Le système de production

mixte aquaculture-culture hydroponique

présente de nombreux avantages par rapport à la

culture hydroponique simple ou à l’agriculture

Page 52: Directives pour intégrer la question des mesures d

50

traditionnelle, car il ne requiert pas l’emploi de

pesticides, contribue à la conservation de l’eau,

permet d’obtenir des revenus plus élevés pour

un investissement limité et réduit les risques en

diversifiant les sources de revenus. Les espèces

et les variétés utilisées doivent être choisies avec

soin. La présence de la bactérie qui convient

est fondamentale pour le bon fonctionnement

du système. Les variétés végétales doivent être

sélectionnées en fonction du type de système.

Les plantes dont les exigences nutritionnelles

sont faibles à moyennes, notamment les légumes

feuillus verts, sont particulièrement adaptées. Les

espèces aquatiques qui tolèrent la fluctuation de la

qualité de l’eau, comme le pangasius et le tilapia,

sont préférables. Au Bangladesh, l’université

d’agriculture nationale a mis au point un modèle

simple qui repose sur l’installation de claies et

de radeaux dans des étangs. Un autre exemple

édifiant qui provient du Bangladesh est celui

des jardins flottants, que l’on peut observer dans

certaines zones inondées et qui consiste en plates-

bandes flottantes constituées de jacinthes d’eau,

sur lesquelles les agriculteurs cultivent des légumes

sans rien ajouter d’autre (Salam et al. 2013). Sur

la base de ce modèle, des essais ont aussi été

conduits en Thaïlande dans des étangs d’élevage de

poisson-chat et de tilapia ainsi que dans des cours

d’eau, où du fumier, des cendres de balles de riz et

des plantes aquatiques compostées ont été utilisés

comme milieu de croissance. Les essais ont donné

des résultats prometteurs, en particulier dans les

étangs d’élevage de poisson-chat, où les végétaux

ont prospéré grâce à la teneur en azote très élevée

de l’eau (Pantanella 2008).

• Améliorer la planification du développement

de l’aquaculture et le zonage. L’aquaculture en

eau douce, en eau saumâtre et en milieu marin

ouvert offre aux communautés vulnérables

des perspectives extrêmement intéressantes de

développement durable, mais il faut la planifier

soigneusement et intégrer la question du

changement climatique si l’on veut optimiser

la productivité et éviter les effets nocifs sur

l’environnement. Une planification irraisonnée

et non coordonnée peut avoir les résultats

suivants: sélection malencontreuse des sites, choix

inapproprié des espèces ou des technologies,

effets négatifs sur l’environnement, absence

de perspectives à long terme, augmentation

des risques et des probabilités de maladies, et

objectifs régionaux sur le long terme incohérents.

Tous ces facteurs sont susceptibles de faire

baisser la productivité et de compromettre la

viabilité financière des projets d’aquaculture

et les moyens d’existence de ceux qui en

dépendent. Idéalement, un processus amélioré de

planification nationale de l’aquaculture comporte

un élément de renforcement des capacités

fondé sur une analyse, solide et étayée par des

données, des sites se prêtant au développement

de l’aquaculture. En outre, la mise en œuvre de

l’approche écosystémique suppose de s’intéresser

à différentes échelles spatiales et de ne plus

planifier dans les limites institutionnelles et

administratives mais dans des limites naturelles

ou écosystémiques, telles que celles d’un bassin

versant ou d’un plan d’eau, sans tenir compte des

limites institutionnelles. La mise en œuvre de ce

type d’approche demande une volonté politique

et une intégration intersectorielle, au moyen – par

exemple – de l’adoption d’un cadre de Gestion

intégrée des zones côtières, mis en œuvre en

collaboration avec les autorités du bassin fluvial et

les producteurs d’hydroélectricité.

Mesures d’atténuation spécifiques

Mesures d’atténuation dans le secteur de la pêcheUn grand nombre de mesures d’adaptation contribuent

aussi à l’atténuation – par exemple, la régénération

des écosystèmes de zones humides et de mangrove –

et, à ce titre, doivent être appliquées en priorité. Les

mesures d’atténuation susceptibles d’être adoptées pour

réduire les incidences des opérations de pêche sur le

changement climatique sont les suivantes (FAO 2008e;

CPS 2008; Daw et al. 2009; Multi-Agency Brief (MAB,

note rédigée par plusieurs organismes) 2009):

• Régénérer/protéger les écosystèmes, tels que

les forêts de mangrove, les zones humides, les

prairies sous-marines et les marais littoraux,

en y limitant la pêche et en y interdisant l’emploi

de techniques de pêche nocives. Ces écosystèmes

couverts de végétation, outre le rôle qu’ils jouent

en tant que barrières naturelles contre les cyclones,

habitats et lieux de reproduction d’organismes

aquatiques et mécanismes d’absorption de la

salinité, sont aussi des puits de carbone capables

d’absorber le CO2 de l’atmosphère deux à quatre

fois plus vite que des forêts tropicales matures

et de le stocker dans le sol en quantités trois à

cinq fois supérieures (Murray et al. 2011). Une

gestion améliorée des bassins versants et des terres

pour réduire le ruissellement, qui lessive le sol,

les éléments nutritifs et les produits chimiques,

contribuerait aussi à protéger ces écosystèmes.

Page 53: Directives pour intégrer la question des mesures d

51

• Utiliser des navires plus économes en carburant, caractérisés par des matériaux de construction

et un profil de coque novateurs et équipés de

moteurs plus efficients et de capacités de stockage

pour réduire la consommation de carburant.

• Réduire la surpêche et l’excédent de capacité de pêche, notamment en ajustant la composition de

la flottille, en favorisant la pêche artisanale et en

rendant la pêche industrielle moins intéressante,

en particulier dans les pays où certains stocks sont

pleinement ou partiellement surexploités. Ces

mesures contribueraient aussi à réduire l’utilisation

de carburant, compte tenu de la réduction du

nombre de navires en mer et de l’augmentation de

la capture par unité d’effort (CPUE).

• Introduire de nouveaux engins de pêche pour

favoriser une augmentation de la CPUE et une

réduction des prises accidentelles, la préférence

étant donnée aux engins passifs plus sélectifs et

moins nocifs, tels que des pièges/filets maillants

bien conçus.

• Installer et entretenir des DCP dans les eaux littorales au service de la pêche de subsistance

(voir aussi la partie 3.4.6). Des accords adaptés

doivent être établis entre les pêcheurs et les

gestionnaires de la pêche, en ce qui concerne

l’installation, l’utilisation et l’entretien des DCP.

L’établissement de lieux précis où les pêcheurs

savent qu’ils pourront trouver du poisson en

permanence, contribue aussi à une réduction

considérable de la consommation de carburant.

Mesures d’atténuation dans le secteur de l’aquacultureDans le secteur de l’aquaculture, les mesures

d’atténuation sont notamment les interventions

qui permettent de réduire l’empreinte carbone de

la production: utilisation de certaines espèces et de

certaines méthodes de production et activités qui

favorisent la fixation du carbone (Bunting et Pretty

2007; De Silva et Soto 2009; MAB 2009; Davies 2010),

par exemple:

• Élever des espèces situées aux échelons inférieurs de l’échelle trophique, notamment les

espèces herbivores ou planctonivores, comme les

principales carpes indiennes (catla, rohu, mrigal),

les carpes chinoises (carpe de roseau, carpe

argentée, carpe à grosse tête, carpe commune), le

tilapia et l’holothurie (échinoderme nécrophage

se nourrissant de débris). Ces espèces n’ont

pas besoin d’huile de poisson ni de farine de

poisson et ont une faible empreinte carbone – par

exemple, la production de 1 kilogramme de tilapia

n’entraîne l’émission que de 1,67 kilogramme

de CO2. Les mollusques et les bivalves d’élevage,

tels que les palourdes, les moules et les huîtres,

peuvent prélever des quantités importantes de

carbone dans les eaux marines côtières et n’ont pas

non plus besoin d’huile ou de farine de poisson.

L’empreinte carbone des moules et des huîtres

est de 0,01 kilogramme de CO2 par kilogramme

de produit; de plus, il a été estimé que les moules

étaient capables d’assimiler et de prélever jusqu’à

80 tonnes de carbone par hectare et par an.

Cependant, le rôle des crustacés et mollusques

en tant que puits de carbone fait encore débat

dans le monde scientifique, en particulier en

ce qui concerne le devenir et la fixation du

carbone prélevé.

• Cultiver des plantes aquatiques, notamment

les algues (par exemple, les genres Eucheuma et

Kappaphycus), de manière à favoriser la fixation

de carbone. Compte tenu de la relative brièveté

du cycle de culture – environ 3 mois – et de

rendements qui dépassent 2 500 tonnes par

hectare, la capacité d’extraction de carbone des

plantes aquatiques est largement supérieure à

celle de n’importe quelle autre activité agricole

réalisée sur une surface comparable. La culture

d’algues est courante le long des côtes des

Il s’agit du carbone stocké, fixé ou libéré par les écosystèmes côtiers des marais littoraux, de la mangrove et des prairies sous-marines (Herr et al. 2012, dans Murray et al. 2012). Le carbone bleu doit encore être intégré dans le processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Examinée pour la première fois en juin 2011 au sein de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) à la suite d’une demande formulée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la question a été jugée insuffisamment avancée et a été transmise à des fins d’examen dans le cadre du Programme pour la réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD+).

Pour l’heure, le carbone bleu n’apparaît pas encore comme une question autonome à part entière dans les négociations. Cependant, à sa trente-septième session, le SBSTA a prié le secrétariat d’organiser en marge de la trente-neuvième session un atelier sur l’examen des aspects techniques et scientifiques des écosystèmes représentant d’importants réservoirs de carbone, qui ne sont couverts par aucun autre

programme de la Convention (Murray et al. 2012).

Carbone bleu

Page 54: Directives pour intégrer la question des mesures d

52

Philippines, d’Indonésie, de Chine et d’autres pays

asiatiques, ainsi qu’en Tanzanie, à Madagascar et

au Mozambique.

• Promouvoir l’aquaculture multi-trophique intégréee. Celle-ci a été définie précédemment

comme la production conjointe d’espèces

que l’on nourrit et d’espèces extractives qui

utilisent les déchets organiques et inorganiques

de l’aquaculture pour se développer. Ainsi,

l’aquaculture intégrée tend à favoriser la bio-

atténuation et l’absorption des éléments nutritifs

en excès encore présents dans l’environnement,

ce qui revient à assurer un important service

environnemental de traitement des déchets

(Angel et Freeman 2009; Barrington et al. 2009;

Troell 2009). L’aquaculture multi-trophique

intégrée constitue aussi un bon exemple

d’approche écosystémique. Des pourparlers sont

en cours sur la possibilité de mettre en place

un mécanisme de “crédits éléments nutritifs”

négociables concernant essentiellement l’azote,

le carbone et le phosphore – à l’image du

mécanisme de crédits carbone applicable aux

forêts – pour tirer parti de la capacité d’extraction

de l’aquaculture multi-trophique intégrée.

L’aquaculture multi-trophique traditionnelle

peu intensive comprend aussi: les systèmes de

polyculture en eau douce, qui sont très courants

en Asie – en particulier en Asie du Sud-Est – où

la carpe fait partie des principales espèces élevées

et occupe de multiples niches écologiques à

l’intérieur d’un même étang; et les systèmes

agriculture aquaculture intégrés – par exemple,

les systèmes de production mixte riz-poisson et

riz-crevette au Viet Nam.

• Améliorer l’efficience de l’énergie. Appuyer les

technologies à la fois économes en énergie et

viables et faciliter le remplacement du matériel et

des techniques peu efficientes dans ce domaine.

La consommation de carburants fossiles et, en

conséquence, les émissions de carbone pourraient

être considérablement réduites si l’on substituait

les sources d’énergie et si l’on améliorait l’efficience

de celle-ci – par exemple, en introduisant

des dispositifs d’acheminement de l’eau par

gravité dans les étangs, en investissant dans la

microgénération d’énergie, d’électricité ou de

chaleur sur le site à partir de sources renouvelables,

en se procurant les intrants (aliments, juvéniles,

engrais, etc.) localement et en employant des

systèmes d’éclairage, du matériel et des véhicules

économes en énergie ainsi que des machines

consommant des biocarburants renouvelables

(Bunting et Pretty 2007). En Tunisie, dans le

cadre d’initiatives promouvant une aquaculture

économe en énergie, des exploitations pilotes

fonctionnent à l’énergie solaire (Luigi Negroni,

ALVEO S.c.r.l., communication personnelle). En

Thaïlande, des activités financées par GIZ sont en

cours pour promouvoir les économies d’énergie

et l’éco-efficience dans les élevages de crevette, ce

qui suppose le remplacement des moteurs peu

performants et l’adoption de bonnes pratiques

de gestion de l’énergie. Les résultats préliminaires

montrent qu’il est possible d’améliorer l’efficience

de l’énergie de 30 à 40%, ce qui se traduirait par

une réduction des coûts extrêmement appréciable.

• Recenser les possibilités d’accéder aux mécanismes de financement carbone. Les

mécanismes financiers liés à l’atténuation fondée

sur les écosystèmes sont notamment la vente de

crédits carbone, qui s’inscrit dans le Programme

pour la réduction des émissions résultant du

déboisement et de la dégradation des forêts

(REDD). L’initiative REDD est un mécanisme

de financement international, dont l’objectif est

de donner une valeur financière au carbone fixé

dans les forêts et de générer ainsi des revenus

substantiels à l’intention des communautés rurales

qui contribuent à la conservation des forêts (TEEB

2010). L’initiative REDD+, une extension de

REDD, met l’accent sur la conservation, la gestion

durable des forêts et l’amélioration du stockage de

carbone dans les forêts. Dans le projet: “Réduction

de la pauvreté, conservation de la mangrove

et changement climatique: compensation des

émissions de carbone pour rétribuer les services

écosystémiques de la mangrove dans les îles

Salomon”, exécuté par WorldFish, la possibilité de

faire enregistrer de petites zones de mangroves sur

les marchés volontaires internationaux de crédits

carbone a été étudiée. La rétribution des services

écosystémiques de la mangrove dans le cadre de

mécanismes tels que REDD+ pourrait donner

aux communautés rurales un intérêt économique

direct à contribuer à la protection et l’utilisation

durable des forêts de mangrove et permettre à

ces communautés de réduire leur vulnérabilité,

à certaines conditions. Un projet identique a

été lancé à Trinidad par le Fonds biocarbone. Le

carbone est également stocké, ou fixé, et parfois

libéré par d’autres écosystèmes côtiers tels que

les marais littoraux et les prairies sous-marines

(Murray et al. 2012).

Page 55: Directives pour intégrer la question des mesures d

53

de la pêche et de l’aquaculture, et d’une analyse

des activités conduites par d’autres organisations

internationales dans ces domaines. En accord avec

le principe directeur de l’ASAP, transposer à plus

grande échelle des approches éprouvées et fiables,

la plupart des mesures proposées ne sont pas de

nouvelles idées ni des concepts inédits, mais des

mesures qui ont démontré à maintes reprises dans la

pratique qu’elles généraient une série d’avantages au

profit des artisans pêcheurs et des petits aquaculteurs

et renforçaient leur résilience ainsi que celle des

écosystèmes dont ils dépendent.

Le tableau suivant présente un résumé des

principales interventions proposées, regroupées en

fonction du problème d’origine climatique auquel

elles visent à répondre au premier chef. Le choix

des interventions doit toujours être orienté par les

communautés ciblées et reposer sur une évaluation

rigoureuse des risques et de la vulnérabilité.

Le changement climatique est un problème mondial

d’importance croissante qui a des implications

non seulement pour tous les aspects de la vie

humaine mais aussi pour tous les organismes

vivants. Les évolutions déjà observées sont le

réchauffement de l’atmosphère et des océans,

la modification des régimes de précipitations et

l’accroissement de la fréquence des phénomènes

météorologiques extrêmes. On assiste aussi à une

augmentation de la salinité et de l’acidité des océans,

ce qui a des répercussions sur la physiologie et le

comportement de nombreuses espèces aquatiques

et altère la productivité, les habitats et les modèles

de migration. L’élévation du niveau de la mer,

conjuguée à l’augmentation de la violence des

intempéries, menace gravement les communautés

et les écosystèmes côtiers. Partout dans le monde,

les récifs coralliens pourraient être détruits au

cours du siècle prochain. Certains lacs et plans

d’eau continentaux sont en cours d’asséchement

tandis que, ailleurs, les inondations destructrices

deviennent habituelles. Souvent, ce sont les

communautés démunies des pays pauvres qui ont le

plus à souffrir de ces changements.

Depuis longtemps, le FIDA est conscient qu’il est à la

fois nécessaire, urgent et faisable de tenir compte du

changement climatique et de ses incidences dans les

opérations de pays. Il a pris des mesures concrètes à

cet égard avec la formulation de la Stratégie du FIDA

concernant le changement climatique en 2010 et de

la Politique de gestion des ressources naturelles et de

l’environnement en 2011, et le lancement de l’ASAP

en 2012. Dernières en date, les présentes directives

vont plus loin en proposant une série de mesures à

avantages multiples et de pratiques optimales qui

permettent d’intégrer la question de l’adaptation

au changement climatique et de son atténuation

dans les interventions du FIDA relatives aux

secteurs de la pêche et de l’aquaculture. Les mesures

proposées ont été déterminées au moyen d’une

étude approfondie de la documentation pertinente

ayant trait au changement climatique et aux secteurs

Conclusions

Page 56: Directives pour intégrer la question des mesures d

54

©FI

DA

/R. R

amas

oman

ana

Page 57: Directives pour intégrer la question des mesures d

55

Abery, N.W., H.M. Truong, T.P. Nguyen, S. Jumnongsong, U.S. Nagothu, B.V.T. Pham, V.H. Nguyen, et S.S. De Silva. 2011. Vulnerability and Adaptation to climate change and extreme climatic events: The case of improved extensive shrimp farming in Ca Mau and Bac Lieu provinces, Viet Nam: Analysis of stakeholder perceptions. Aquaclimate Technical Brief, Issue No. 3.8p. Voir: www.enaca.org/aquaclimate

Action Research for Community Adaptation in Bangladesh (ARCAB). 2012. ARCAB Monitoring and Evaluation and Baseline Strategy for CBA: Final Report. Novembre 2012

Agence danoise de développement international (DANIDA). 2005. Support to Brackish Water and Marine Aquaculture (SUMA). Rapport d’achèvement de projet.

_____. 2008a. Climate Change Adaptation and Mitigation: Viet Nam. Descriptif de programme final.

_____. 2008b. Climate Change Adaptation Support to the National Target Program to Respond to Climate Change – Viet Nam. Descriptif de composante final.

_____. 2008c. Climate Change Mitigation Support to the Viet Nam Energy Efficiency Program. Descriptif de composante final.

Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). 2007. Adapting to Climate Variability and Change. A Guidance Manual for Development Planning.

Ahmed, T. 2013. Linking prawn and shrimp farming towards a green economy in Bangladesh: Confronting climate change. Ocean and Coastal Management 75 (Avril): 33-42. Voir: http://www.worldfishcenter.org/resource_centre/WF-2013-38.pdf Ahmed, T. 2013a. Scoping report: current status of index-based insurance in Bangladesh. Rapport de projet No. 2013-38. WorldFish, Penang, Malaisie.

Akester, J.M., V.C. Le, D. Fezzardi, et F. Corsin. 2004. Research points to co-management options for poor fisherfolk in Viet Nam. Aquaculture Asia Magazine IX(4), octobre-décembre 2004.

Albert, J.A, K. Warren-Rhodes, A.J. Schwarz, et N.D. Duke. 2012. Mangrove Ecosystem Services and Payments for Blue Carbon in Solomon Islands. Îles Salomon: WorldFish Center. AAS-2012-06.

Algen Sustainables. 2009. Identify Potential for Use of Recirculation Technology for Employment Generation in Aquaculture – Selecting Aquatic Bio-filters with Commercial Value. Rapport d’experts à l’intention de DANIDA.

Allison, E.H., N.L. Andrew, and J. Oliver. 2007. Enhancing the resilience of inland fisheries and aquaculture systems to climate change. Journal of Semi-Arid Tropical Agricultural Research 4(1). Voir: www.icrisat.org/Journal/SpecialProject/sp15.pdf.

Allison, E.H., A. Perry, M.C. Badjeck, W.N. Adger, K. Brown, D. Conway, A.S. Halls, G.M. Pilling, J.D. Reynolds, N.L. Andrew, et N.K. Dulvy. 2009. Vulnerability of National Economies to the Impacts of Climate Change on Fisheries. Fish and Fisheries 10(2): 173-196.

References

Page 58: Directives pour intégrer la question des mesures d

56

Angel, D. et S. Freeman. 2009. Integrated aquaculture (INTAQ) as a tool for an ecosystem approach to the marine farming sector in the Mediterranean Sea. Dans Integrated mariculture: a global review, sous la direction de D. Soto. Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 529 (7-46), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome.

Badjeck, M. C. et N. Diop. 2010. L’avenir, c’est aujourd’hui: Comment les scénarios peuvent aider les pêches sénégalaises et mauritaniennes à s’adapter au changement climatique. Article accepté pour le prochain numéro de Nature et Faune, une revue bilingue à comité de lecture, dont l’accès est gratuit et qui porte sur les ressources naturelles et la sécurité alimentaire en Afrique, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome.

Baird, I.G. et M. S. Flaherty. 2005. Mekong River Fish Conservation Zones in Southern Laos: Assessing Effectiveness using Local Ecological Knowledge. Environmental Management 36(3): 439-454.

Banque mondiale, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et ESA PWA. 2010. Capturing and Conserving Natural Coastal Carbon: Building Mitigation, Advancing Adaptation.

Banque mondiale. 2005. Turning the Tide: Saving Fish and Fishers: Building Sustainable and Equitable Fisheries Governance. Washington D.C.: Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), Groupe de la Banque mondiale. Voir: http://siteresources.worldbank.org/INTARD/Resources/seaweb_FINAL_pt.1.pdf

Barange, M. et R.I. Perry. 2009. Physical and ecological impacts of climate change relevant to marine and inland capture fisheries and aquaculture. Dans Climate change implications for fisheries and aquaculture: overview of current scientific knowledge, sous la direction de K. Cochrane, C. De Young, D. Soto, et T. Bahri. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 530:7-106, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome.

Barrington, K., T. Chopin, et S. Robinson. 2009. Integrated multi-trophic aquaculture (IMTA) in marine temperate waters. Dans Integrated mariculture: a global review, sous la direction de D. Soto. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 529: 7-46, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome.

Bezuijen, M. R., C. Morgan, R.J. Mather. 2011. A Rapid Vulnerability Assessment of Coastal Habitatsand Selected Species to Climate Risks in Chanthaburi and Trat (Thailand), Koh Kong and Kampot (Cambodia), and Kien Giang, Ben Tre, Soc Trang and Can Gio (Viet Nam). Gland, Suisse: UICN.

Brander, K.M. 2007. “Global fish production and climate change.” PNAS 104(50):19704-19714.

Braun, M. 2011. Mise en œuvre d’une stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques au Sénégal: l’exemple d’une communauté rurale en zone côtière. Essai de master, Université de Sherbrooke (Canada), Université de technologie de Troyes (France).

Braun, M., et M. Saroar. 2012. Participatory Action Research on Climate Risk Management, Bangladesh. Studies and Reviews No. 2012-39, WorldFish, Penang, Malaisie. Voir: www.worldfishcenter.org/resource_centre/WF_3448.pdf

Bui, D.E. et B.N. Hong. 2006. Payments for Environmental Services in Viet Nam: Assessing an Economic Approach to Sustainable Forest Management. Research Report: Economy and Environment Program for Southeast Asia. Voir: www.cbd.int/financial/pes/vietnam-pes.pdf

Bunting, S.W. et J. Pretty. 2007. Global carbon budget and aquaculture – emissions, sequestration, and management options. Centre for Environment and Society Occasional Paper 2007-1, Université d’Essex, Royaume-Uni.

Cao, L., J. Diana, G.A. Keoleian, et Q. Lai. 2011. Life Cycle Assessment of Chinese Shrimp Farming Systems Targeted for Export and Domestic Sales. School of Natural Resources and Environment, Université du Michigan, États-Unis/Ocean College, Université du Hainan, Chine. Technologies des sciences environnementales, 2011, 45(15)6531-6538 Voir: www.marineagronomy.org/sites/default/files/Cao%20et%20al.%202011.%20Life%20Cycle%20Assessment%20of%20Chinese%20Shrimp%20Farming.pdf

Page 59: Directives pour intégrer la question des mesures d

57

CARE International. 2008. In Search of Shelter: Mapping the Effects of Climate Change on Human Migration and Displacement. Voir: www.care.de/fileadmin/redaktion/presse/2009/dezember/Migration_Report_2ndEdition_191109.pdf

CARE International et Institut international pour l’environnement et le développement (IIED). 2012. Participatory Monitoring, Evaluation, Reflection, and Learning for Community-based Adaptation: PMERL Manual, A Manual for Local Practitioners. CARE et IIED. Voir: www.care.org/sites/default/files/documents/CC-2012-CARE_PMERL_Manual_2012.pdf

Centre de recherche pour le développement international (CRDI) et Ministère du développement international du Royaume-Uni (DFID). 2010. Stories from the field: Adapting fishing policies to address climate change in West Africa. Climate Change Adaptation in Africa Program, 2009-10 Annual Report.

Centre of Excellence on Environmental Strategy for Green Business (VGreen). 2012. Life Cycle Assessment of Fish Feeds: Case Study in Bangladesh. WorldFish/USAID Feed the future-Aquaculture Bangladesh et projets CSISA. Centre of Excellence on environment strategy for GREEN business (VGREEN). Université de Kasetsart, Thaïlande.

Chopin, T. 2006. Integrated multi-trophic aquaculture: What it is, and why you should care… and don’t confuse it with polyculture. Northern Aquaculture 12(4), juillet/août 2006.

Climate and Development Knowledge Network (CDKN). 2013. Viet Nam’s National Green Growth Strategy: Briefing Note. Case Studies on Low Emission Development, février 2013. Voir: http://cdkn.org/wp-content/uploads/2013/04/Asia-LEDS-Partnership-Case-Study-Viet Nam-GG-Strategy-March-2013.pdf.

Climate Change Working Group Adaptation Thematic Group (CCWG), Disaster Management Working Group (DMWG) et Joint Advocacy Network Initiative (JANI). 2011. Integrating Disaster Risk Reduction and Climate Change Adaptation into Development Programmes Guidelines., Viet Nam: CCWG, DMWG et JANI.

Commission du Mékong. 2009. Adaptation to climate change in the countries of the Lower Mekong Basin: regional synthesis report. Technical Paper No. 24, Commission du Mékong, Vientiane.

Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). 2013. Frequently Asked Questions about LDCs, the LEG and NAPAs. (Questions fréquemment posées sur les pays les moins avancés, le Groupe d’experts des pays les moins avancés et les programme nationaux d’adaptation aux changements climatiques) Voir: http://unfccc.int/adaptation/knowledge_resources/ldc_portal/items/4743.php

Cruz, R.V., M. Harasawa, S. Lal, Y. Wu, Y. Anokhin, B. Punsalma, Y. Honda, M. Jafari, C. Li et N. HuuNinh. 2007. Asie. Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Sous la direction de M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. Ven der Linden et C.E. Hanson. Royaume-Uni: Cambridge University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-chapter10.pdf

Dasgupta, S., B. Laplante, C.M. Meisner, M. Craig, D. Wheeler, et Y. Jianping. 2007. The Impact of Sea Level Rise on Developing Countries: A Comparative Analysis. World Bank Policy Research Working Paper No. 4136. Voir: http://ssrn.com/abstract=962790.

Datta, A., D.R. Nayak, D. P. Sinhababu, et T.K. Adhya. 2008. Methane and nitrous oxide emissions from an integrated rainfed rice-fish farming system of Eastern India. Agriculture, Ecosystems and Environment 129 (1-3): 228-237. ISSN 0167-8809.

Davies, W. 2010. Life Cycle Assessment – A Green Productivity tool applied to UK seafood products. Thèse de MSc. Humber Seafood Institute/Grimsby Institute of Further and Higher Education, Royaume-Uni.

Davies, W. 2011. Life Cycle Assessment in Aquaculture. Présentation à la Conférence sur l’aquaculture dans la région Asie-Pacifique, 2011, Kochi, Inde.

Page 60: Directives pour intégrer la question des mesures d

58

Daw, T., W.N. Adger, K. Brown, et M.-C. Badjeck. 2009. Climate change and capture fisheries: Potential impacts, adaptation and mitigation. Dans Climate change implications for fisheries and aquaculture: overview of current scientific knowledge, sous le direction de K. Cochrane, C. De Young, D. Soto, et T. Bahri. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 530 (pp. 107-150), FAO, Rome.

De Silva, S.S. et D. Soto. 2009. Climate change and aquaculture: Potential impacts, adaptation and mitigation. Dans Climate change implications for fisheries and aquaculture: overview of current scientific knowledge, eds. K. Cochrane, C. De Young, D. Soto, et T. Bahri. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture. No. 530 (pp. 151-212). FAO, Rome.

De Silva, S.S. 2010. Le changement climatique: Challenges Confronting Aquaculture. Présentation à la conférence mondiale sur l’aquaculture, 2010, Phuket, Thaïlande. Voir: www.enaca.org

Easterling, W.E., P.K. Aggarwal, P. Batima, K.M. Brander, L. Erda, S.M. Howden, A. Kirilenko, J. Morton, J.-F. Soussana, J. Schmidhuber, et F.N. Tubiello. 2007. Food, fibre and forest products. Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden, et C.E. Hanson. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-chapter5.pdf

Économie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB). 2008. L’économie des écosystèmes et de la biodiversité: Rapport d’étape. Commission européenne. Voir: http://ec.europa.eu/environment/nature/biodiversity/economics/pdf/teeb_report_fr.pdf

Fondation ETC. 2010. Assessment of national aquaculture programmes and policies in Sub-Saharan Africa. Rapport de synthèse. Réseaux de recherche en aquaculture durable en Afrique Sub-saharienne. 43p. Voir: www.sarnissa.org

Fezzardi, D. 2001. Community Participation in Coastal Resources Management: Lessons Learned from a Case Study of Songkhla Lake, Southern Thailand. Thèse de M.Sc., Asian Institute of Technology, Thaïlande.

_____. 2007a. Summary for Policymakers. Dans Climate Change 2007: The Physical Science Basis. Contribution du Groupe de travail I au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de S. Solomon, D. Qin, M. Manning, Z. Chen, M. Marquis, K.B. Averyt, M. Tignor, et H.L. Miller. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge. University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg1/ar4-wg1-spm.pdf

_____. 2013. Summary for Policymakers. Dans Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution du Groupe de travail I au cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge. Cambridge, Royaume-Uni: University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/wg1/WG1AR5_SPM_brochure_fr

Fischlin, A., G.F. Midgley, J.T. Price, R. Leemans, B. Gopal, C. Turley, M.D.A. Rounsevell, O.P. Dube, J. Tarazona, et A.A. Velichko. 2007. Ecosystems, their properties, goods, and services. Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden, et C.E. Hanson. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge University Press.

Fonds international de développement agricole (FIDA). 2007a. Cadre Stratégique du FIDA 2007-2010. Rome: FIDA. Voir: http://www.ifad.org/sf/strategic_f.pdf

_____. 2007b. Guidelines for Project Design (version provisoire). Rome: FIDA.

_____. 2008a. Le changement climatique: un enjeu pour le développement. Rome: FIDA. Voir: www.ifad.org/climate/factsheet/climate_f_web.pdf

Page 61: Directives pour intégrer la question des mesures d

59

_____. 2008b. Le changement climatique: renforcer la résilience des communautés rurales pauvres. Rome: FIDA. Voir: www.ifad.org/climate/factsheet/f.pdf

_____. 2009. IFAD: A key player in adaptation to climate change. Voir: www.ifad.org/operations/gef/climate/ifad_adaption.pdf

_____. 2010a. Stratégie du FIDA concernant le changement climatique. Voir: www.ifad.org/climate/strategy/f.pdf

_____. 2010b. IFAD’s response to climate change through support to adaptation and related actions. Rapport d’ensemble (version finale). Voir: www.ifad.org/climate/resources/adaptation.pdf

_____. 2010c. Fisheries, Aquaculture and Climate Change. Projet de note thématique du FIDA.

_____. 2011 En quoi l’agriculture intelligente face au climat pratiquée par les petits exploitants est-elle différente? Voir: http://www.ifad.org/pub/op/3_f.pdf

Glover, D. 2010. La valeur de l’environnement: faire appel à l’économie pour forger un avenir sous le signe de la durabilité. Dans la série Focus. Canada: Centre de recherche pour le développement international (CRDI). Voir: www.idrc.ca/FR/Resources/Publications/Pages/ArticleDetails.aspx?PublicationID=948

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). 2007. Climate Change 2007: Synthesis Report – Contribution des groupes de travail I, II, et III au quatrième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Principale équipe de rédaction: R.K. Pauchauri et A. Reisinger, A. (sous la direction de). GIEC: Genève, Suisse.

GTZ 2010. Climate Proofing Tool: Manual.

Halfyard, L.C., M.J. Akester, S.M. Christensen, et D. Fezzardi. 2004. Canada and Viet Nam: two views of marine aquaculture and its importance to our coastal communities and economies. Aquaculture Canada (Publication spéciale), 9: 135-138.

Harmeling, S. 2010. Global Climate Risk Index 2010 – Who is Most Vulnerable? Weather-Related Loss Events Since 1990 and How Copenhagen Needs To Respond. Germany: Germanwatche. Voir: www.germanwatch.org/cri

Hawkins, S., X.T. Phuc, X.P. Pham, T.T. Pham, D.T. Nguyen, V.C. Chu, S. Brown, P. Dart, S. Robertson, V. Nguyen, et R. McNally. 2010. Roots in the Water: Legal Frameworks for Mangrove PES in Viet Nam. Katoomba Group’s Legal Initiative Country Study Series, Forest Trends, Washington, DC.

Henriksson, P. et M. Troell. n.d. Energy Intensity in Aquaculture: Evaluation of Pangasius, Milkfish, and Oyster farming using Life Cycle Assessment methodology. Présentation à la Conférence de la Société internationale d’aquaculture, 2010. San Diego. Par Patrick Henriksson et Max Troell. Sustaining Ethical Aquaculture Trade (SEAT). Voir: http://seatglobal.eu/wp-content/uploads/2010/02/Henriksson-Energy-Intensity-presentation-WAS-2010.pdfInstitut de météorologie, d’hydrologie et de l’environnement du Vietnam . 2010. Impacts of Climate Change on Water Resources and Adaptation Measures: Final Report. DANIDA et ministère des ressources naturelles et de l’environnement.

International Collaborating Centre for Aquaculture and Fisheries Sustainability (ICAFIS). 2010a. Partenariat mondial sur le climat, les pêches et l’aquaculture. Rapport préparé à l’intention du FIDA.

_____. 2010b. Cost-benefit analysis of MSC in the Ben Tre Clam Fishery. Rapport sur une étude de cas, élaboré à l’intention de MRAG, Royaume-Uni.

Islam, A.S., S. Attwood, M. Braun, K. Kamp, P. Aggarwal. 2013. Assessment of Capabilities, Needs of Communities, Opportunities and Limitations of Weather Forecasting for Coastal Regions of Bangladesh. Rapport de projet 2013-35, WorldFish, Penang, Malaisie. Voir: www.worldfishcenter.org/resource_centre/WF-2013-35.pdf

Page 62: Directives pour intégrer la question des mesures d

60

Joffre, O. 2006. Salinity influenced coastal area: Case study in Bac Lieu Province, Mekong Delta, Viet Nam. World Fish Center Challenge Program Water for Food n°10.

Joffre, O., M. Prein, P.B.V. Tung, S.B. Saha, N.V. Hao, et M.J. Alamo. 2010. Evolution of Shrimp Aquaculture Systems in the Coastal Zones of Bangladesh and Viet Nam: a Comparison. Dans Tropical Deltas and Coastal Zones: Food Production, Communities and Environment at the Land-Water Interface, sous la direction de C.T. Hoanh et al., CAB International 2010, pp 48-63.

Kam, S.P., M.-C. Badjeck, L. The, L. Teh, V.T. BéNăm, T.T. Hien, N.T. Hue, M. Phillips, R. Pomeroy, L.X. Sinh. 2010. Economics of adaptation to climate change in Viet Nam’s aquaculture sector: A case study. Rapport élaboré à l’intention de la Banque mondiale.

Keskinen, M., S. Chinvanno, M. Kummu, P. Nuorteva, A. Snidvongs, O. Varis, et K. Västilä K. 2010. Climate change and water resources in the Lower Mekong River Basin: putting adaptation into the context. Journal of Water and Climate 1(2): 103-117.

Lam, T.A., H.M. Truong, et T.P. Nguyen. 2010. Comparative Technical-Economic Efficiency of Farming the Catfish (Pangasianodon hypophthalmus) Between the Freshwater and Salt-intruted Areas in the Mekong Delta. Journal of Can Tho University (en cours d’impression).

Le Khac, C. 2012. Baseline data and information from provincial, regional (Mekong) and national level. Climate Change and Coastal Ecosystems Program (CCCEP). Economica Viet Nam, Mierke Investment et Development consulting.

Multi-Agency Brief (MAB). 2009. Les pêches et l’aquaculture face au changement climatique. Voir: ftp://ftp.fao.org/FI/brochure/climate_change/policy_brief_fr.pdf

Magrin, G., C. Gay García, D. Cruz Choque, J.C. Giménez, A.R. Moreno, G.J. Nagy, C. Nobre, et A. Villamizar. 2007. Amérique latine. Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden, et C.E. Hanson. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-chapter13.pdf

Mangroves for the Future (MFF). 2010. Climate Proof: A Reference Tool to Coastal Climate Change in the Context of Mangroves for the Future (MFF). Version approuvée avant publication par le secrétariat de MFF, octobre 2010. Voir: www.mangrovesforthefuture.org

Mangroves for the Future (MFF) et Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). 2010. Climate Proof: A four step guide for coastal projects. Version approuvée avant publication par le secrétariat de MFF, octobre 2010. Voir: www.mangrovesforthefuture.org

Ministère des ressources naturelles et de l’environnement, Viet Nam. 2009. Climate Change, Sea Level Rise Scenarios for Viet Nam.

Mohammed, E. Y. et Z. B. Uraguchi. 2013. Impacts of climate change on fisheries: implications for food security in Sub-Saharian Africa. Dans Global Food Security, chapitre 4, Institut international pour l’environnement et le développement, HELVETAS Swiss Corporation.

M S Swaminathan Research Foundation (MSSRF). 2009. Twenty Years of MSSRF – An Adventure in Science and Sustainable Development. Voir: https://mssrf.org/sites/default/files/TwentyyearsofMSSRF.pdf

Muralidhara, M., M. Kumarana, B. Muniyandia, N.W. Aberyb, N.R. Umeshc, S. De Silva, et S. SirisudaJumnongsong. 2010. Perception of climate change impacts and adaptation of shrimp farming in India: Farmer focus group discussion and stakeholder workshop report (2ème édition), Réseau de centres d’aquaculture pour la région Asie et Pacifique.

Page 63: Directives pour intégrer la question des mesures d

61

Murray, B., L. Pendleton, A.W. Jenkins, et S. Sifleet. 2011. Green Payments for Blue Carbon: Economic Incentives for Protecting Threatened Coastal Habitats. Nicholas Institute Report, NI R 11-04.Murray, B., C.E. Watt, D.M. Cooley, et L.H. Pendleton. 2012. Coastal Blue Carbon et Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques: Current Status and Future Directions. Nicholas Institute Report, NI PB 12-01.

_____. 2010. Strengthening Adaptive Capacities to the Impacts of Climate Change in Resource-poor Small-scale Aquaculture and Aquatic Resources-dependent Sector in the South and Southeast Asian Region: Annual Progress Report. Voir: www.enaca.org/aquaclimate

Nellemann, C., E. Corcoran, C.M. Duarte, L. Valdés, C. De Young, L. Fonseca, G. Grimsditch (sous la direction de). 2009. Blue Carbon: A Rapid Response Assessment. Programme des Nations Unies pour l’environnement/GRID-Arendal. Voir: www.grida.no.

Nguyen, K.S. 2010. Develop an Action Plan for Aquaculture in Line with Programme of Adaption to Global Climate Change in Agriculture Sector of Viet Nam. Rapport élaboré à l’intention du ministère de l’agriculture et du développement rural, Département de l’aquaculture, Appui au programme du secteur de la pêche – Phase II, Développement durable de l’aquaculture (SUDA).

Nicholls, R.J., P.P. Wong, V.R. Burkett, J.O. Codignotto, J.E. Hay, R.F. McLean, S. Ragoonaden, et C.D. Woodroffe. 2007. Coastal systems and low-lying areas. Dans Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. Van der Linden, et C.E. Hanson. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge University Press. Voir: http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4- wg2-chapter6.pdf

Nuorteva, P., M. Keskinen, et O. Varis. 2010. Water, livelihoods and climate change adaptation in the Tonle Sap Lake area, Cambodia: Learning from the past to understand the future. Journal of Water and Climate Change 1(1): 87-101.

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 2004. Fisheries in Irrigation Systems of Arid Asia. FAO Document technique sur les pêches 430, FAO, Rome.

_____. 2005a. Accroissement de la contribution des pêches artisanales à la lutte contre la pauvreté et à la sécurité alimentaire. FAO Directives techniques pour une pêche responsable, No. 10, FAO, Rome. Voir: www.fao.org/docrep/009/a0237f/a0237f00.htm

_____. 2005b. Utilization: Nutritional elements of fish. FAO – Département des pêches et de l’aquaculture, Rome. Voir: www.fao.org/fishery/topic/12319/en

_____. 2007. Building Adaptive Capacity to Climate Change: Policies to Sustain Livelihoods and Fisheries. New Directions in Fisheries – A Series of Policy Briefs on Development Issues No. 8, FAO, Rome. Voir: www.fao.org/docrep/010/a1115e/a1115e00.pdf

_____. 2008a. Options for Decision Makers. Atelier sur le changement climatique, la pêche et l’aquaculture, 07-09 Avril, FAO, Rome.

_____. 2008b. Les implications du changement climatique pour les pêches et l’aquaculture. P95-101 dans La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. Rome: FAO.

_____. 2008c. Climate Change for Fisheries and Aquaculture. Document de travail technique de la Consultation d’experts, 7-9 avril 2008, FAO, Rome. Voir: ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/013/ai787e.pdf

_____. 2008d. Building an ecosystem approach to aquaculture. Atelier d’experts FAO/Universitat de les IllesBalaers, 7-11 mai 2007, Palma de Majorque, Espagne. FAO Fisheries and Aquaculture Proceedings 14. FAO, Rome, Italie.

Page 64: Directives pour intégrer la question des mesures d

62

_____. 2008d. Climate Change Adaptation and Mitigation in the Food and Agriculture Sector. Document de travail technique de la Consultation d’experts, 5-7 mars, FAO, Rome. Voir: ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/013/ai782e.pdf

_____. 2008e. FAO Fisheries Report No. 870. Rapport présenté à l’atelier d’experts de la FAO sur les implications du changement climatique pour les pêches et l’aquaculture, 7-9 avril 2008, Rome.

_____. 2008f. Climate Change and Food Security in Pacific Island Countries. Voir: www.fao.org/docrep/011/i0530e/i0530e00.htm

_____. 2008g. Regional Fisheries Livelihoods Programme for South and Southeast Asia. Descriptif de projet, FAO, Rome.

_____. 2009a. Climate change implications for fisheries and aquaculture: overview of current scientific knowledge, eds. K. Cochrane, C. De Young, D. Soto, et T. Bahri. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 530, FAO, Rome.

_____. 2009b. Ecosystem Approach to Fisheries and Aquaculture: Implementing the FAO Code of Conduct for Responsible Fisheries. Bangkok: Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique. Voir: www.fao.org/docrep/012/i0964e/i0964e00.htm

_____. 2009c. FAO Profil sur le changement climatique. Voir: ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/012/i1323f/i1323f00.pdf

_____. 2009d. Integrated Mariculture: A global review. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 529, FAO, Rome.

_____. 2010a. La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2010. Rome: FAO.

_____. 2010b. Stratégie pour les pêches, l’aquaculture et le changement climatique: cadre d’engagement et objectifs 2011-2016. Rome: FAO.

_____. 2010d. Lake Tanganyika Regional Integrated Management and Development Programme. Rapport de l’atelier de la FAO sur le changement climatique et la pêche dans les Grands Lacs africains, 20–21 Avril 2010, Bujumbura.

_____. 2010e. Climate Change, Inland Fishery and Aquaculture in Africa: Background Information. Document présenté à la seizième session du Comité des pêches continentales et de l’aquaculture pour l’Afrique, 16-18 novembre, Maputo, Mozambique.

_____. 2010f. Climate Change Effects and Adoption of Strategies for Inland Fisheries and Aquaculture in Africa. Document présenté à la seizième session du Comité des pêches continentales et de l’aquaculture pour l’Afrique, 16-18 novembre, Maputo, Mozambique.

_____. 2010g. Towards Sustainable Fisheries and Aquaculture: Rehabilitation and sustainable development of fisheries and aquaculture affected by the tsunami in Aceh Province, Indonesia, janvier 2007-juin 2010. Voir: ftp://ftp.fao.org/FI/brochure/tsunami/arc/arc.pdf.

_____. 2011. Les pêches et l’aquaculture face au changement climatique: mesures d’adaptation et d’atténuation. Document présenté à la vingt-neuvième session du Comité des pêches, 31 janvier-4 février 2011, Rome.

_____. 2012. La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2012. Rome: FAO. Voir: www.fao.org/fishery/sofia/fr

Ovie, S.I. et E. Belal. 2010. Identification and Reduction of Climate Change Vulnerability in the Fisheries of the Lake Chad Basin. Projet de rapport élaboré à l’intention de la FAO.

Page 65: Directives pour intégrer la question des mesures d

63

Pan African Climate Justice Alliance (PACJA). 2009. The Economic Cost of Climate Change in Africa. Voir: www.christianaid.org.uk/images/economic-cost-of-climate-change-in-africa.pdf

Pantanella, E. 2008. Pond aquaponics: New pathways to sustainable integrated aquaculture and agriculture. Agriculture News 34 (mai): 10-11. Voir: www.aqua.stir.ac.uk/public/aquanews/downloads/issue_34/34p10_11.pdf

PEW Research Center. 2009. Redistribution of Fish Catch by Climate Change: A Summary of a New Scientific Analysis. Cheung, W.W.L., Lam, V.W.Y., Sarmiento, J. L., Kearney, K., Watson, R., Zeller, D. et Pauly, D. 2009.

Premier ministre du Viet Nam 2008. Décision No 158/2008/QĐ-TTg relative à l’approbation du Programme national cible de lutte contre le changement climatique.

Premier ministre du Viet Nam 2010. Décision No 1690/QD-TTg relative à l’approbation de la Stratégie de développement de la pêche au Viet Nam à l’horizon 2020.

Primavera, J.H. et J.M.A. Esteban. 2008. A review of mangrove rehabilitation in the Philippines: Successes, failures and future prospects. Wetlands Ecology and Management 16(5): 345-358.

Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). 2010. Community-Based Adaptation to Climate Change. Voir: www.undp-adaptation.org/project/cba

Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Centre mondial de surveillance de la conservation du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE-WCMC). 2006. In the front line: Shoreline protection and other ecosystem services from mangroves and coral reefs. Cambridge, Royaume-Uni: PNUE-WCMC. Voir: http://data.iucn.org/dbtw-wpd/edocs/2006-025.pdf

Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). 2008. In Dead Water: Merging of Climate Change with pollution, Over-Harvest, and Infestations in the World’s Fishing Grounds. Grid-Arendal, Norvège: PNUE. Voir: www.unep.org/pdf/InDeadWater_LR.pdf

Réseau de centres d’aquaculture pour la région Asie et Pacifique. 2009. Vulnerability and Adaptation to climate change on Catfish farming: Stakeholder Analysis in the Can Tho Province, Viet Nam. Aquaclimate Technical Brief, Issue No. 1.7p. Voir: www.enaca.org/aquaclimate

Roessig, J.M., C.M. Woodley, J.J. Cech, et L.J. Hansen. 2004. Effects of global climate change on marine and estuarine fishes and fisheries: Review. Fish Biology and Fisheries, no. 14:251-275.

Rogers, B. 2013. Agriculture Re/insurance in Viet Nam. Swiss Re Centre for Global Dialogue. Voir: http://cgd.swissre.com/global_dialogue/topics/Strengthening_food_security/Agricultural_reinsurance_in_VietNam.html

Rosenzweig, C., G. Casassa, D.J. Karoly, A. Imeson, C. Liu, A. Menzel, S. Rawlins, T.L. Root, B. Seguin, et P. Tryjanowski. 2007. Assessment of observed changes and responses in natural and managed systems. Dans Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, sous la direction de M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. Van der Linden, et C.E. Hanson. Cambridge, Royaume-Uni: Cambridge University Press. Voir: www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-chapter1.pdf

Salam, M. A., M. Asadujjaman, et M.S. Rahman. 2013. Aquaponics for Improving High Density Fish Pond Water Quality Through Raft and Rack Vegetable Production. Département de l’aquaculture, Département de l’économie rurale, Université d’agriculture du Bangladesh. World Journal of Fish and Marine Sciences 5(3): 251-256. ISSN 2078-4589. Voir: http://idosi.org/wjfms/wjfms5%283%2913/3.pdf

Salayo, N., L. Garces, M. Pido, K. Viswanathand, R. Pomeroy, M. Ahmed, I. Siasong, K. Sengh, et A. Masae. 2008. Managing excess capacity in small-scale fisheries: Perspectives from stakeholders in three Southeast Asian countries. Marine Policy 32(2008): 692-700.

Page 66: Directives pour intégrer la question des mesures d

64

Schatz, R.E. 1991. Economic Rent Study for the Philippines Fisheries Sector Program. Assistance technique de la Banque asiatique de développement. 1208-PHI, Manille.

Schmitt, K., T. Albers, T.T. Pham, et S.C. Dinh. 2013. Site-specific and integrated adaptation to climate change in the coastal mangrove zone of Soc Trang Province, Viet Nam. Journal of Coastal Conservation 2013(17): 545-558. Voir: http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs11852-013-0253-4#page-1

Secretan, P.A.D., P.B. Bueno, R. van Anrooy, S.V. Siar, Å. Olofsson, M.G. Bondad-Reantaso; et S. Funge-Smith. 2007. Guidelines to meet insurance and other risk management needs in developing aquaculture in Asia. FAO Document technique sur les pêches No. 496, FAO, Rome.

Smith, T.F., S. Gould, et D.C. Thomsen. 2013. Integrated Coastal Area Management in Soc Trang Province. Dans Management of Natural Resources in the Coastal Zone of Soc Trang Province. Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ – Agence allemande de coopération internationale) GmbH.

Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) 2008. Note d’orientation: la pêche et les changements climatiques. Voir: www.spc.int

Sumaila, U.R. et W.W.L. Cheung. 2010. Cost of Adapting Fisheries to Climate Change. Development and Climate Change, Discussion Paper No. 5, Banque mondiale.

_____. 2010. L’économie des écosystèmes et de la biodiversité: Intégration de l’économie de la nature: Une synthèse de l’approche, des conclusions et des recommandations de la TEEB.

Tyedmers, P.H., R. Watson, et D. Pauly. 2005. Fuelling global fishing fleets. Ambio 34(8): 635-638.

Troell, M. 2009. Integrated marine and brackish water aquaculture in tropical regions: Research, implementation and prospects. Dans Integrated mariculture: a global review, sous la direction de D. Soto. FAO Document technique sur les pêches et l’aquaculture No. 529, FAO, Rome.

Truong, H.M., T.P. Nguyen, U.S. Nagothu, V. Dulyapurk, M. Kaewnern, S. Jumnongsong, P. White, N.W. Abery, et S.S. De Silva. 2010a. Understanding the impacts, vulnerability and adaptive capacity to climate change of catfish (Pangasianodon hypophthalmus) pond farmers in the Mekong Delta, Viet Nam. Affiche présentée à la Conférence mondiale sur l’aquaculture 2010, 22-25 septembre, Phuket, Thaïlande.

Truong, H.M., N.W. Abery, T.P. Nguyen, U.S. Nagothu, et S.S. De Silva. 2010b. Potential climate change impacts on social vulnerability and adaptive capacity of striped catfish (Pangasianodon hypophthalmus) farming community, Mekong Delta, Viet Nam. Affiche présentée à la Conférence mondiale sur l’aquaculture 2010, 22-25 septembre, Phuket, Thaïlande.

Van Anrooy, R., P.A.D. Secretan, Y. Lou, R. Roberts, et M. Upare. 2006. Review of the current state of world aquaculture insurance. FAO Document technique sur les pêches No. 493, FAO, Rome.

Västilä , K., M. Kummu, A. Snidvongs, et S. Chinvanno. (2010). Modelling climate change impacts on the flood pulse in the Lower Mekong floodplains. Journal of Water and Climate Change 1(1): 67-86.

Walakira, J.K., G. Atukunda, N.G. Isyagi, M. Ssebusubi, et W. Leschen. 2010. The role of fish farmers’ associations in aquaculture development in Uganda: case study of Walimi Fish Farmers’ Cooperative Society. Réseaux de recherche en aquaculture durable en Afrique Sub-saharienne. Voir: www.sarnissa.org

Watson R.T. et Zakri A.H. (sous la direction de) 2005. Évaluation des écosystèmes pour le millénaire. Ecosystems and Human Well-being: Synthesis. Washington, DC: Island Press.

Page 67: Directives pour intégrer la question des mesures d

65

WorldFish. 2009. Don’t let fish slip through the climate change net. Voir: www.google.it/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=1&ved=0CCMQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.chm.ph%2Findex.php%3Foption%3Dcom_docman%26task%3Ddoc_download%26gid%3D302%26Itemid%3D59&ei=s25wVaTBOsq7swGV5oKgAw&usg=AFQjCNGRBg_PSwfnUwVbSMO07Y3STLXRJQ&sig2=lg5_29-4ZaK_QApItQP

_____. 2010a. Envisioning 2050: Climate Change, Aquaculture and Fisheries in West Africa. Rapport d’atelier No. 2125, 14-16 avril, Dakar, Sénégal.

_____. 2010b. Cyclone Affected Aquaculture Rehabilitation Project: Completion report (Phase 2), mai 2009 à avril 2010. Financement d’USAID

_____. 2010a. Rapport sur le développement dans le monde 2010: Développement et changement climatique. Washington D.C.: Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), Groupe de la Banque mondiale.

_____. 2010b. Economics of Adaptation to Climate Change: Synthesis Report. Voir: https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/12750

_____. 2010c. Economics of Adaptation to Climate Change: Viet Nam. Voir: http://documents.worldbank.org/curated/en/2010/01/16441103/vietnam-economics-adaptation-climate-change

_____. 2010d. Cost of Adapting Fisheries to Climate Change. Discussion Paper Number 5.

_____. 2012. Turn Down the Heat: Why a 4°C Warmer World Must Be Avoided. Washington, D.C.: Banque mondiale. Voir: http://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/document/Full_Report_Vol_2_Turn_Down_The_Heat_%20Climate_Extremes_Regional_Impacts_Case_for_Resilience_Print%20version_FINAL.pdf

_____. 2013. Turn down the heat: climate extremes, regional impacts, and the case for resilience. Rapport complet. Washington D.C.; Banque mondiale. Voir: http://documents.worldbank.org/curated/en/2013/06/17862361/turn-down-heat-climate-extremes-regional-impacts-case-resilience-full-report

Page 68: Directives pour intégrer la question des mesures d

www.ifad.orgwww.ruralpovertyportal.org

ifad-un.blogspot.com

www.facebook.com/ifad

instagram.com/ifadnews

www.twitter.com/ifadnews

www.youtube.com/user/ifadTV

Fonds international de développement agricole

Via Paolo di Dono, 44 - 00142 Rome, ItalieTéléphone: +39 06 54591 - Télécopie: +39 06 5043463

Courriel: [email protected]