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1 Document réalisé par Fabienne SCHLUND, IEN, mission culture et Jean-Marie SCHELCHER, CPCAIEN Période historique : XXème siècle Domaine artistique : Arts du langage Fiche pédagogique : Tomi Ungerer « A la guerre comme à la guerre » Tomi UNGERER (né en 1931) Ecrivain, dessinateur, affichiste de publicité, collectionneur de jouets anciens, alsacien Ouvrage : « A la guerre comme à la guerre » (Editions Ecole et Loisirs, collection Médium), extrait pages 28 à 31 sur l’arrivée de l’armée allemande à Colmar (voir en annexe). Né le 28 novembre 1931 à Strasbourg, de parents horlogers, Tomi Ungerer a constitué une œuvre marqué par ses racines alsaciennes, malgré son tempérament de globe-trotter. Lorsqu’il a 4 ans, son père décède et la famille va s’installer à Logelbach près de Colmar. En 1940, la maison et l’usine familiale sont réquisitionnées par les Allemands. Tomi Ungerer subit un endoctrinement nazi via l’école qu’il fréquente et qui est soumise à la germanisation. À la fin de la guerre, Tomi est à nouveau français mais il aura beaucoup de mal à s’adapter à cette nouvelle situation et se fait renvoyer de l’école. Il accumule les échecs scolaires et décide de partir en stop en Laponie. En 1946, il explore la France à vélo. En 1951, après son échec au Baccalauréat, il part par des moyens de fortune en Laponie et au Cap Nord. En 1952, il s'engage dans le corps des méharistes en Algérie. Il est réformé en 1953. Il s’inscrit alors aux Arts décoratifs mais est renvoyé pour indiscipline. Il travaille alors comme étalagiste et publicitaire pour des petites entreprises. Entre 1954 et 1955, il effectue de nombreux voyages dans toute l'Europe, en auto-stop ou en s'engageant comme marin sur des cargos, notamment en Islande, en Norvège, en Grèce et en Yougoslavie. Il part pour New York en 1956. Sa rencontre avec Ursula Nordström des éditions Harper & Row lui permet de publier 90 livres pour enfants en dix ans. Ce sont ses activités de publicitaire et notamment d'affichiste qui lui apportent la notoriété : ses affiches contre la guerre du Viêt-Nam sont très connues. Il est également connu comme un important satiriste et dessinateur humoristique (pour adultes). Il s'installe en 1971 en Nouvelle-Écosse, au Canada. En 1975, il fait une première donation de son œuvre et de sa collection de jouets à la ville de Strasbourg. Depuis les années 1980, il s'investit énormément pour l'amélioration des relations franco-allemandes et dans la préservation de l'identité, du particularisme et du bilinguisme en Alsace. En 1988, il dessine les plans d'un monument pour le bimillénaire de Strasbourg, « l'Aqueduc de Janus ». Il obtient en 1998 le Prix Hans Christian Andersen, la plus haute distinction pour un auteur-illustrateur de livres d'enfants. Son œuvre est riche de 30 000 à 40 000 dessins. 1 - Dispositifs pédagogiques et matériels pour faciliter la rencontre entre cette oeuvre et les élèves Etudier ce texte en lecture / compréhension parallèlement à l’éducation humaniste : - enseignement de l’histoire de la deuxième guerre mondiale, - connaissance géographique de la région Alsace. Exploiter une affiche ou des ouvrages littéraires de Tomi Ungerer. 2 - Dispositifs pour situer l’œuvre dans son contexte historique, culturel, artistique - l’Alsace sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Domaine artistique : Arts du langage · Tomi Ungerer subit un endoctrinement nazi via l’école qu’il fréquente et qui est soumise à la germanisation. À la fin de la guerre,

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Page 1: Domaine artistique : Arts du langage · Tomi Ungerer subit un endoctrinement nazi via l’école qu’il fréquente et qui est soumise à la germanisation. À la fin de la guerre,

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Document réalisé par Fabienne SCHLUND, IEN, mission culture et Jean-Marie SCHELCHER, CPCAIEN

Période historique : XXème siècle Domaine artistique : Arts du langage

Fiche pédagogique : Tomi Ungerer « A la guerre comme à la guerre » Tomi UNGERER (né en 1931)

Ecrivain, dessinateur, affichiste de publicité, collectionneur de jouets anciens, alsacien Ouvrage : « A la guerre comme à la guerre » (Editions Ecole et Loisirs, collection Médium), extrait pages 28 à 31 sur l’arrivée de l’armée allemande à Colmar (voir en annexe).

Né le 28 novembre 1931 à Strasbourg, de parents horlogers, Tomi Ungerer a constitué une œuvre marqué par ses racines alsaciennes, malgré son tempérament de globe-trotter. Lorsqu’il a 4 ans, son père décède et la famille va s’installer à Logelbach près de Colmar. En 1940, la maison et l’usine familiale sont réquisitionnées par les Allemands. Tomi Ungerer subit un endoctrinement nazi via l’école qu’il fréquente et qui est soumise à la germanisation. À la fin de la guerre, Tomi est à nouveau français mais il aura beaucoup de mal à s’adapter à cette nouvelle situation et se fait renvoyer de l’école. Il accumule les échecs scolaires et décide de partir en stop en Laponie. En 1946, il explore la France à vélo. En 1951, après son échec au Baccalauréat, il part par des moyens de fortune en Laponie et au Cap Nord. En 1952, il s'engage dans le corps des méharistes en Algérie. Il est réformé en 1953. Il s’inscrit alors aux Arts décoratifs mais est renvoyé pour indiscipline. Il travaille alors comme étalagiste et publicitaire pour des petites entreprises. Entre 1954 et 1955, il effectue de nombreux voyages dans toute l'Europe, en auto-stop ou en s'engageant comme marin sur des cargos, notamment en Islande, en Norvège, en Grèce et en Yougoslavie. Il part pour New York en 1956. Sa rencontre avec Ursula Nordström des éditions Harper & Row lui permet de publier 90 livres pour enfants en dix ans. Ce sont ses activités de publicitaire et notamment d'affichiste qui lui apportent la notoriété : ses affiches contre la guerre du Viêt-Nam sont très connues. Il est également connu comme un important satiriste et dessinateur humoristique (pour adultes). Il s'installe en 1971 en Nouvelle-Écosse, au Canada. En 1975, il fait une première donation de son œuvre et de sa collection de jouets à la ville de Strasbourg. Depuis les années 1980, il s'investit énormément pour l'amélioration des relations franco-allemandes et dans la préservation de l'identité, du particularisme et du bilinguisme en Alsace. En 1988, il dessine les plans d'un monument pour le bimillénaire de Strasbourg, « l'Aqueduc de Janus ». Il obtient en 1998 le Prix Hans Christian Andersen, la plus haute distinction pour un auteur-illustrateur de livres d'enfants. Son œuvre est riche de 30 000 à 40 000 dessins.

1 - Dispositifs pédagogiques et matériels pour faciliter la rencontre entre cette oeuvre et les élèves Etudier ce texte en lecture / compréhension parallèlement à l’éducation humaniste :

- enseignement de l’histoire de la deuxième guerre mondiale, - connaissance géographique de la région Alsace.

Exploiter une affiche ou des ouvrages littéraires de Tomi Ungerer.

2 - Dispositifs pour situer l’œuvre dans son contexte historique, culturel, artistique - l’Alsace sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

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- la situation des lieux cités dans le livre sur une carte régionale (Strasbourg, Logelbach, Colmar) - un livre autobiographique - l’œuvre de Tomi Ungerer touche à plusieurs domaines artistiques :

o affiches et cartes postales dans les arts du quotidien o albums et livres de jeunesse dans les arts du langage o plan d’un monument dans les arts de l’espace o croquis et dessins et peintures dans les arts du visuel

3 - Interroger l’œuvre sur différents plans (BO N°32 du 28/08/08) Question sur la forme

Texte narratif qui compose le début du chapitre « La Guerre » : - introduction sur l’arrivée des soldats allemands et les impressions de Tomi âgé de huit ans - paragraphe sur l’occupation de Colmar et la réquisition alimentaire des soldats allemands le 17 juin 1940 - la chasse des juifs colmariens et des gens hostiles au régime hitlérien le 16 juillet 1940 - la visite d’un officier allemand au domicile de Tomi Ungerer et l’embarras de la famille

Illustrations :

- une photographie d’un jouet de Tomi montrant un soldat allemand sur une moto - une photographie d’un jouet pistolet - un croquis de l’arrivée des Allemands - un dessin en couleur d’une scène de pillage des Allemands dans des maisons juives ou ennemies - une caricature de touristes allemands

Question sur le sens

La réalité de l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale en Alsace La place réservée aux Juifs et aux ennemis du Reich L’ambivalence des Alsaciens et de l’auteur face à un peuple proche géographiquement et à l’humanité de certains Allemands Question sur les techniques

Narration chronologique autour de quelques dates –clés. Va et vient entre des mots et expressions en allemand et leur traduction en français. Opposition entre des soldats allemands aimables et délivrant de la soupe et du chocolat et les caciques du régime nazi qui chassent les personnes qui leur sont hostiles. Croquis au crayon et en couleur qui viennent illustrer certains passages de l’histoire.

Question sur les usages

Connaissance de cette période qui a marqué les Alsaciens. Récit autobiographique de Tomi Ungerer qui éclaire sur son passé. Recherche précise des quantités de nourriture et d’ « otages » demandés par les Allemands comparés aux objets et argent que pouvaient emporter les Juifs.

4 - Quelques mots clé pour caractériser cette œuvre Guerre, occupation, trouble alsacien, déportation des Juifs, l’Alsace allemande

5 - Critère de mise en réseau et exemples d’œuvres correspondant à ce critère - Pour son enracinement dans les relations franco-allemandes et la préservation de l'identité, du

particularisme et du bilinguisme en Alsace : Nathan Katz, Hansi. - Mise en réseau d’autres livres écrits sur le thème de la deuxième guerre mondiale : « Otto, autobiographie

d'un ours en peluche » (1999 de Ungerer), « Grand-père » de G. Rapaport, « Le petit soldat » de Paul Verrept.

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6 - Exemples de pistes de pratiques simples en lien avec l’œuvre - débat interprétatif sur le texte. - exploitation des inserts en langue allemande en liaison avec l’enseignement de la langue vivante. - comparer les croquis d’Ungerer à ceux de Hansi. - écrire une partie de son autobiographie et l’illustrer.

7 - Eléments à mettre dans le « cahier personnel d’histoire des arts » - des éléments de la vie de l’auteur. - une copie de la scène de pillage annotée. - un petit tableau qui reprend les expressions allemandes et leur traduction. - des photos d’un musée de classe avec des objets datant de la 2ème guerre mondiale.

8 - Liens Internet http://www.musees-strasbourg.org/F/musees/tomi/tomi.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Tomi_Ungerer

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Reproduction autorisée par l’école des loisirs, A la guerre comme à la guerre, Tomi Ungerer, pages 28, 29, 30, 31