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sur ce plan aussi des réforme ont eu lieu et celles ci ont aboutit sur un code : le code général de la propriété des personnes publiques du 21 avril 2006 qui est la première codification de la matière. La question de la propriete historiquement ne s’est posé que pour une partie des biens publics. De façon traditionnelle on a considéré qu’il existait un domaine public et un domaine privé. Dans cette vision historique on admettait assez facilement que sur les biens du domaine privé les personnes publiques exerçaient un droit de la même nature que le droit de propriété. En revanche pour les biens du domaine public, on acceptait que le droit de la PP ne fût pas un droit de propriété mais un droit d’une autre nature (la domanialité publique) Par rapport au droit européen Pour le droit de la CEDH, il y a le protocole numéro 1, relatif à la protection des biens L’article 1 du protocole dit que « toute personne physique ou morale à droit à la protection de ses biens ». S’agissant des biens la JP de la cour de Strasbourg en a donne une acception très large. Ces biens sont les propriétés corporelles et incorporelles, ce sont aussi les droits de créances et même les espérances légitimes qu’une situation même illégale se prolonge dans le temps. L’article 1 parle de « toute personne » => est ce que ca vise les personnes morales de droit public ? Le CE a pendant longtemps que cela ne visait pas les PM de droit public. Sa position initiale, que l’on retrouve encore dans un arrêt du 23 mai 2007, département des Landes, le CE juge que cet article ne crée par de droit dont les collectivités territoriales ne puissent se prévaloir. A cet égard la JP s’appuyait sur la théorie des mutations domaniales. Mais dans l’évolution récente la CA de Lyon puis le CE ont soumis la question au CC par le biais de la QPC sur un texte particulier le code général des collectivités territoriales et qui permet le transfert sans indemnités des biens de sections de commune à commune. Le CC considère qu’effectivement cette

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sur ce plan aussi des réforme ont eu lieu et celles ci ont aboutit sur un code : le code général de la propriété des personnes publiques du 21 avril 2006 qui est la première codification de la matière.

La question de la propriete historiquement ne s’est posé que pour une partie des biens publics. De façon traditionnelle on a considéré qu’il existait un domaine public et un domaine privé. Dans cette vision historique on admettait assez facilement que sur les biens du domaine privé les personnes publiques exerçaient un droit de la même nature que le droit de propriété. En revanche pour les biens du domaine public, on acceptait que le droit de la PP ne fût pas un droit de propriété mais un droit d’une autre nature (la domanialité publique)

→ Par rapport au droit européenPour le droit de la CEDH, il y a le protocole numéro 1, relatif à la protection des biens L’article 1 du protocole dit que « toute personne physique ou morale à droit à la protection de ses biens ». S’agissant des biens la JP de la cour de Strasbourg en a donne une acception très large. Ces biens sont les propriétés corporelles et incorporelles, ce sont aussi les droits de créances et même les espérances légitimes qu’une situation même illégale se prolonge dans le temps. L’article 1 parle de « toute personne » => est ce que ca vise les personnes morales de droit public ? Le CE a pendant longtemps que cela ne visait pas les PM de droit public. Sa position initiale, que l’on retrouve encore dans un arrêt du 23 mai 2007, département des Landes, le CE juge que cet article ne crée par de droit dont les collectivités territoriales ne puissent se prévaloir. A cet égard la JP s’appuyait sur la théorie des mutations domaniales. Mais dans l’évolution récente la CA de Lyon puis le CE ont soumis la question au CC par le biais de la QPC sur un texte particulier le code général des collectivités territoriales et qui permet le transfert sans indemnités des biens de sections de commune à commune. Le CC considère qu’effectivement cette disposition est contraire au protocole numéro 1. Décision du 8 avril 2011. 

Les thèses hostiles à l’idée de propriétéC’est généralement la position des domanistes (qui étudie le domaine public) sous l’ancien régime. Ceux-ci sont assez uniformément d’accord pour considérer que les droits que l’état et le roi exerce sur les biens dont ils disposent ne sont pas des droits de la même nature que le droit de propriété. Il s’agit pour eux non pas de rendre le souverain riche de ses propriétés mais au contraire d’affirmer l’indisponibilité de ces biens. La construction des domanistes est d’opposer à celui qui a les biens dans ses mains la possibilité de s’en dessaisir. Il s’agit de ranger des biens, soustrait au patrimoine privé du bien, attaché à la couronne, et donc de définir ce droit qui va s’exercer sur ces biens. Cette règle va avoir la qualité de principe constitutionnel. Dans les lois fondamentales du royaume, le roi n’a jamais reconnu que 2 lois fondamentales, loi que le monarque « est dans l’heureuse impuissance d’écarter ». Ces deux lois fondamentales ce sont d’une part l’indisponibilité de la couronne et d’autre part l’inaliénabilité du domaine de la couronne: ces biens sont le support matériel de l’état, le roi doit le gérer mais on se refuse de le reconnaitre propriétaire de ces biens.

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Cette construction est importante car le CE va considérer que le domaine public d’aujourd'hui est l’héritier de la couronne d’autrefois car il va retrouver la notion d’inaliénabilité. Mais en réalité il s’agit de deux choses différentes.

Le 19e siècle écarte aussi le droit de propriété. L’idée est qu’il y a un droit de garde et que ce droit des PP sur leurs biens n’est sans doute plus un principe de caractère constitutionnel mais est rattaché plus ou moins directement au code civil qui régit le droit de propriété. L’idée est que la domanialité publique est d’une autre nature que la propriété. Pourquoi ? La collectivité publique doit satisfaire des intérêts qui ne sont pas les siens, c’est l’IG. Certains auteurs considèrent que ces biens sont insusceptibles de propriété privée par nature en raison de leur affectation. On n’y retrouve pas les attributs de la propriété : pas le fructus, ni l’abusus. Le code domanial maintient l’ambigüité. Il reconnait que le domaine de la couronne devenu domaine de la nation dans ce code est la propriété de la nation, or la nation n’as pas de personnalité juridique, c’est une abstraction. Donc propriété mais rattaché a quelqu’un qui n’est pas sujet de droit. En revanche la règle de l’indisponibilité du domaine de la couronne est déconstitutionnalisé car ce code permet l’aliénation du domaine public par la loi.

Article 538 du Code Civil, qui sera abrogé en 2006 mentionne les biens du domaine public pour la 1ere fois. Il y a une énumération d’un certain nombre de biens et il se termine par « … et généralement toute les portions du territoire français qui en sont pas susceptibles de propriétés ». Le domaine public n’est pas objet de propriété.

La thèse de la propriété

L’apparition et le progrès de l’idée de propriété s’est fait dans la doctrine. La JP jusqu’a une époque récente a utilisé cette notion de propriété mais sans en faire une notion théorique. Hauriou a été le premier a utilisé le terme de propriété. Il y a une propriété publique et une propriété privée. A partir de là différents auteurs vont avancer un certains nombres d’argument en faveur du droit de propriété. D’abord, beaucoup font valoir que les objections ne sont pas déterminantes pour au moins 2 raisons : d’abord on veut opposer à la situation des PP une conception romaine de la propriété. Mais cette conception romaine à vécue notamment à une époque ou les auteurs de droit privé développent une fonction sociale de la propriété. Cela rapprocherait la propriété publique de la propriété privé. 2 e argument  : les propos selon lequel on ne retrouve pas les attributs habituels de la propriété sont inexacts. L’usus existe au moins pour les biens affecté au SP. Le fructus évolue et avec lui l’idée de valorisation des propriétés publiques. Dans le meme temps,l’idée de gratuité régresse. Surtout l’idée de propriété apparait utile et même nécessaire comme étant le seul instrument juridique pertinent pour résoudre certain problème concret.

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Ces réflexions doctrinale invoque également la JP qui à la différence de ce qu’elle est d’habitude n’est pas une JP de principe. il n’y a jamais eu dans un arrêt une théorie générale. En revanche dans cette JP casuelle on trouve parfois affirmé l’idée de propriétaire. La Cour de Cass dit que la propriété du sol de la voie publique emporte la propriété du dessous et du dessus… la propriété publique est énoncée comme allant de sois mais jamais en terme de principe. La quasi-totalité des textes du Code civil régissant la vie du droit de propriété, tous ces textes sont appliqués aux propriétés publiques comme si implicitement on reconnaissait que ce détenteur du domaine public est bien détenteur du droit de propriété. Le législateur utilise aussi la notion de propriété à propos de dépendance du domaine public notamment pour tous les transferts de voieries. On parle de transfert de propriété de la voierie. La position claire va venir du CC qui va affirmer dans sa décision des 25 et 26 juin 1986, décision privatisation (vente des biens des PP) en visant la déclaration des droits de 1789 qui dit que la propriété est un droit inviolable et sacré, il ajoute que nul ne peut en être privé si ce n’est pour cause de nécessité publique et moyennant une juste et préalable indemnité. C’est le siège constitutionnel du droit de propriété. Le CE va ajouter que « la protection constitutionnelle du droit de propriété ne concerne pas seulement la propriété privée des particuliers mais aussi à un titre égal la propriété de l’état et des autres personnes publiques ». Cette formule sacre les PP propriétaires. Elles sont propriétaires et protégées comme une personne privée. Cette consécration n’est pas simplement une conquête intellectuelle. Elle est une adaptation de ce DAB à l’actualité. Cette évolution reflète une réalité des choses. La thèse négatrice de l’idée de propriété était bien adaptée à une époque ou le domaine public était un objet de conservation. La thèse actuelle est adapté à l’idée de valorisation c'est à dire que lorsque l’on reconnait la qualité de propriétaire sur une chose on le rend riche. Les PP sont donc propriétaires, la domaniabilité publique n’est qu’un régime fonctionnel justifié par l’affectation du bien et ce régime fonctionnel est un régime de droit public.

Il y a une objection qui demeure => une construction jurisprudentielle que l’on a appelé théorie des mutations domaniales que l’on peut réduire à l’idée que sur le base de deux décisions une du CE et l’autre de la cour de Cass s’était construite une théorie qui permettait à l’état de modifier l‘affectation d’une dépendance du domaine public qui ne lui appartenait pas. le CE et la cour de Cass l’on admis, cela signifie qu’une personne qui n’est pas propriétaire, l’état, exerce à la place du propriétaire d’un attribut de la propriété = le droit de disposer du bien. Il y a la un élément négateur du droit de propriété. Le CE le 24 juin 2004, Commune de Proville, a réaffirmé la théorie des mutations domaniales. Le C3P reprend la théorie des mutations domaniales.

SECTION 2 : Le régime de la propriété publiqueI) La nature de la propriété publique

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C’est celle de la propriété privé. Elle est de même nature que celle des personnes physiques sur leur bien. C’est Hauriou qui avait soutenu la thèse qu’il y avait une propriété publique qui n’était pas de même nature que la propriété privé, qui avait bien sur une parenté avec elle mais qui comme le contrat se déclinait en deux espèces : contrat de droit privé et contrat de droit public. Critères du SP qui permettent de distinguer le contrat de droit commun et le contrat administratif. Cette construction a eu un mérite imminent = réintroduire au cœur de la réflexion l’idée de propriété. Mais cette conception se heurte à une objection fondamentale. C’est la JP qui créée la catégorie contrat administratif. Mais jamais le CE s’est reconnu compétent pour traité d’un contentieux sur le propriété. Il a toujours dit que la question de propriété, le propriétaire fut il une personne publique, est de la compétence du juge judicaire. Elle est pour lui une question préjudicielle qui lui impose le renvoi au juge judicaire. Parce que c’est la compétence contentieuse qui est révélatrice qu’il existe qu’une seule nature de propriété indépendante de l’identité du propriétaire et que cette propriété c’est celle du droit privé. Donc cette propriété des PP sur leur bien est de même nature que celle des personnes privées sur leurs biens et que cette question est du monopole du juge judicaire.

Il y a une autre raison pour laquelle la thèse d’Hauriou doit être rejetée. Le droit de propriété est un outil économique qui fait de la propriété une richesse valorisable. De ce point de vue la doter les PP de la qualité de propriétaire, mettre entre leur bien le droit de propriété du Code Civil c’est les enrichir. La propriété est source valeur, de richesse, elle assure en effet la libre disposition de consentir des suretés réelles sur son bien, de « commercialiser » ce droit de propriété.

II) Etude des caractéristiques spécifiques Il y a en effet des caractéristiques spécifiques de la propriété des PP. Ces caractéristiques sont deux : - L’incessibilité à vil prix- L’insaisissabilité des biens des PP

L’incessibilité à vil prix concerne toutes les propriétés des PP, qu’elles fassent partie du domaine public ou privé. Le principe d’inaliénabilité est d’une autre nature, il ne concerne que les biens du domaine public.

Ces caractéristiques ne sont pas liées à la nature des biens qu’elle concerne elles sont lié à l’identité du propriétaire.

A) Incessibilité à vil prix Principe qui a un double fondement. → Le premier fondement est une vieille solution du droit public = interdiction aux PP de consentir des libéralités. Règles qui s’attachent bien à l’identité du propriétaire. Principe ancien que l’on rattache à un arrêt du 17 mars de 1893, chemin de fer de l’est. Ce que le droit administratif condamne c’est l’intention libérale, c’est la donation, mais ce n‘est pas le contrat à titre gratuit. Ce dernier est un contrat comportant un engagement d’une

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seule partie mais ce n’est pas un engagement pris dans une intention libérale. Il n’y a pas de contrepartie immédiate sauf dans l’engagement pris par l’autre partie. La libéralité est une catégorie à l’intérieur du contrat à titre gratuit. Il existe des contrats à titre gratuit qui ne sont pas des libéralités = apport motivé par l’attitude de celui qui en bénéfice. EX :Les subventions non remboursables de l’administration ne sont pas des libéralités car elles sont données à des institutions en contre partie d’une prestation déterminé. Donc l’interdiction de cession à vil prix se réduit à l’interdiction des libéralités.

→ Le second fondement, issu de la décision du 25 et 26 juin 1986 relative aux privations, dans laquelle le CC affirme la protection constitutionnelle du droit de propriété pour les personnes privé mais il ajoute visant la DDHC de 1789 il affirme que la constitution s’oppose à ce que des biens faisant parti de patrimoine public soient cédé à des personnes poursuivant des fins d’intérêts privé pour des prix inférieurs à leur valeur . Ce principe ajoute à la protection constitutionnelle qu’on ne peut pas en principe priver une personne de sa propriété en dehors d’une expropriation. Ici si une PP veut céder à une personne privé qui poursuit des fins d’intérêt privé elle ne peut pas le faire à un prix inférieur à sa valeur. Quelle est réellement la portée de cette décision ? Elle n’est pas opérante dans les cessions de propriété entre PP. De même elle n’est pas opérante s’il s’agit de céder des biens à titre gratuit à une PP investi d’une mission de SP. Reste l’hypothèse visée : une personne privée poursuivant des fins d’intérêts privé.

Le CE a repris une interprétation peut exigeante de cette solution du CC : arrêt commune de Fougerolles, le CE admet la cession d’un terrain par une commune pour un prix inférieur a sa valeur lorsque la cession est justifié par des motifs d’intérêt général et comprend des contre partie suffisantes. Les motifs d’intérêt général étaient que dans cette cession l’entreprise s’était engagée à créer un certain nombre d’emploi dans les 3 ans à venir pour les habitants de la commune. Depuis l’arrêt du 25 novembre 2009, commune de Mer le CE considère qu’il y a un intérêt communale suffisant malgré la faiblesse des contreparties.

=> Dès lors qu’il y a cession a vil prix mais qu’elle est justifié par des considérations d’IG la cession est possible, elle n’est pas une libéralité, elle rejoint la catégorie des contrats à titre gratuit toujours possible lorsqu'il y avait un intérêt public en arrière plan. Quelle peut être la sanction du non respect de cette interdiction ? arrêt CE, 2006, Asselin s’agissant d’une entreprise qui n’avait pas respecter les engagements de création d’emploi qu’elle avait prise en contrepartie de la cession d’un terrain par la commune et cet arrêt dit que la méconnaissance de ses engagements justifie le remboursement à la commune des sommes inutilement engagé par elle mais il ne se prononce pas sur une éventuelle résolution de la vente. Il ne s’est pas prononcé car seul le JJ peut le faire.

!!!!!!!!Question qui rebondie du point de vue de la prohibition des aides d’état. Ces cessions à vil prix peuvent être considéré comme des aides apportés par une collective locale à une entreprise et peut être considéré comme venant perturber le libre jeu de la concurrence . Or les aides ne sont légale que si elles sont déclarées et accepté pat la commission

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communautaire. La CJCE a dit très clairement que la cession d’une propriété en deçà de sa valeur est assimilée à une aide d’état.

B) Insaisissabilité La règle d’insaisissabilité a une portée pratique contrairement à l’incessibilité. Question tranchée par la cour de Cass, 1ere chambre civile, dans un arrêt du 21 décembre 1987, les biens des PP sont insaisissables. Dans cette décision sont cassés 2 arrêts de CA. Ces deux Cours d’appel ont considéré qu’il y avait bien impossibilité de saisir les biens des PP mais que cette impossibilité ne concernait que les biens nécessaires à la continuité du SP, les biens n’étaient pas insaisissable en eux même mais en raisons de leur utilité. Donc principe rattaché non pas à la nature du bien mais à la règle constitutionnelle de continuité du SP. C’est cette solution souple qui est selon le Prof la bonne, mais qui est cassé par le Cour de Cass. Article L2313 CG3P sacralise cette JP : « les biens des PP sont insaisissable ». Ce principe doit être toutefois nuancé :→ Avis du CE du 30 janvier 1992 admet qu’un créancier munit d’un titre exécutoire puisse obtenir paiement par saisi entre les mains d’un tiers des créances de son débiteurs alors même que ce tiers serait une PP. L’avis fait une réserve : à la condition que ces biens saisis n’affectent pas la continuité du SP dont la personne publique saisie à la charge , c'est à dire la réserve de la CA telle que cassée en 1987.→ Décision du tribunal des conflits du 19 mars 2007, Madame Madi. Le tribunal des conflits vise le principe d’insaisissabilité tel qu’il a été codifié. Et au visa de cet article il annule un arrêté de conflit qui invoquait le principe d’insaisissabilité pour contester le prononcer par le JJ d’une astreinte à l’égard d’une PP pour l’exécution d’une décision de justice.

La règle est critiquée par le droit de l’UE. La commission a fait valoir que cette règle est une règle protectrice des PP entreprises qui étaient à l’abri des créanciers et de leur redevance. Il en résultait donc une aide d’état qui n’était pas une aide financière : aide institutionnelle de l’état (entreprise placée dans une situation plus favorable) => EX : la commission a observé que l’inapplicabilité des procédures de redressement judiciaire découle du principe général d’insaisissabilité des biens et a pour effet de créer un avantage constitutif d’une aide d’état au profit de GDF.

Le seul fondement possible du principe d’insaisissabilité : continuité de la personne publique. Certaine PP utilisent les biens pour des besoins qui les dépassent. Cela conduit à limiter le principe d’insaisissabilité aux exigences du SP. Si c’est la continuité doit bénéficier à tous. Il ne doit pas être un personne organique (les PP) mais matériel (les organismes gestionnaires du SP). Or ce n’est pas le cas. La jurisprudence a décidé de façon constante que les biens d’une personne privée quelle qu’elle soit, ne sont jamais insaisissable, quand bien même la personne privée chargé d’une mission de SP. Cour de cassation 15 novembre 1995, Cusset c/ caisse régionale maladie. Quand la condition organique de la PP n’existe plus : il n’y a plus de principe insaisissabilité.

PARTIE 1 : Les propriétés publiques

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Les biens des PP dont ils sont propriétaires constituent une unité , ces biens sont rangés dans 2 catégories : domaine privé et public. Ce sont des régimes de gestion du bien. La domanialité publique n’est qu’un régime d’affectation.

Distinction majeure pour 2 raisons :- On a confondu parfois la domanialité publique avec la propriété- Les biens du domaine public sont gouvernés par un principe : le principe d’inaliénabilité.

Le bien n’est pas inaliénable en soi mais l’affectation qui lui donne à un moment donné le faisant tomber dans le domaine public il devient inaliénable.

TITRE 1 : La distinction du domaine public et du

domaine privéCette distinction apparaît au 19e dans sa notion moderne, actuelle. Il y a des biens publics et à certains moments ils sont soumis au régime du domaine privé et à d’autre moment au régime du domaine public. Domaine privé : régime de droit privé et compétence judiciaire. Domaine publique compétence administratif.

SECTION 1 : Les critères de la distinction

Critère négatif : Il n’y a pas de bien qui par nature relève du domaine privé ou public. Tous les biens de toutes les personnes publiques sont susceptibles selon la décision d’affectation que sera prise d’appartenir au domaine privé ou public. Cela se comprend bien pour les « domaines artificiels » qui résultent de la main de l’homme. Ces ouvrages alternativement passent du domaine privé au domaine public. EX : le domaine forestier qui a une époque a été dans le domaine public a été rangé par la jurisprudence et la loi dans le domaine privé. EX 2 : les biens de la poste sont rangés par la loi dans le domaine privé. Le « domaine naturel », qui résultent de phénomène naturel, rivage de la mer qui résulte du mouvement des marées par exemple. On a tendance à dire qu’ils appartiennent naturellement au domaine public. Mais c’est parce que la loi en dispose qu’on passe du domaine privé au public.

Il n’y a pas de domaine privé ou public par nature !!!!!!!!!Mais alors il y en a par commandement de la loi. La loi tend d’avantage à ranger les biens dans le domaine privé que dans le domaine public. La loi qui délimite, elle peut le faire de 2 façons :- Par un critère général- Par des textes particuliers, propres à une catégorie.

I) La recherche du critère général 

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La jurisprudence applique un critère issu des travaux de la commission de reforme: « relève du domaine public l’ensemble des biens des collectivités publiques qui sont soit mis à la disposition direct du public usager soit affecté à un service public pourvu qu’il fasse l’objet d’un aménagement spécial ».

II) Le critère actuelarticle L2111-1 qui dit « sous réserve de disposition législatives spéciales, le domaine publique d’une PP est constitué des biens lui appartenant qui sont soit affecté à l’usage direct du public, soit affecté à un SP pourvu que en ce cas il fasse l’objet d’un aménagement indispensable à l’exécution des missions de ce service ». On a repris le critère en modifiant la rédaction, l’idée est de rendre moins disponible le régime de domanialité publique !!!!!!!!!!!!!

Emploi du présent du subjonctif : on a voulu combattre « la domanialité publique virtuelle », invention du CE qui considérait que lorsqu’une collectivité locale avait manifesté de façon certaine son intention d’affecter un bien à un SP, dès cette manifestation de volonté le bien était rentré dans le domaine public. Domanialité publique par anticipation. Limite : si pas aboutissement alors bien quand même dans le domaine public. Cela est dangereux pour les collectivités locales, qui changent souvent d’avis sur les investissements communaux. Il faut qu’il y ait sur le terrain un début d’aménagement physique.

Qualification spéciale par la loi : Article L2111 lui même : sont rangés dans le domaine privé les réserves foncières ainsi que les chemins ruraux .Article L2111-2 : font parti du domaine public un certain nombre de biens : domaine maritime, fluviale, expressément nommés.

\SECTION 2 : La mise en œuvre de la distinction

→ Condition de fondLes critères de la distinction s’imposent au propriétaire du public, ils ont un caractère objectif. Si les critères de la domanialité publique sont présent alors le bien fait parti du domaine public de la collectivité qu’elle le veuille ou non. Qualification objective qui ne passe pas par un acte de volonté d’une propriété. Cet acte qui tendrait à écarter la qualification du domaine public serait illégal et inopérant. Arrêt Michaut, 22 avril 1977 : jugé à propos d’une halte de la ville de Lyon que l’acte du conseil municipal de la ville qui plaçait cette dépendance dans le domaine privé de la vile : acte illégal et inopérant car l’acte présente les caractéristiques objectives de la domanialité publique. Le bien en cause reste soumis au régime de domanialité publique tant que les conditions de celle ci sont réunies.  !!!!!!!! Inopérant car s’il s’agissait seulement d’une illégalité alors l’acte produirait ses effets tant que la nullité n’a pas été relevé et constatée par le juge. La qualification résulte de la simple constation que les conditions sont réunies.Ce qui peut être de la volonté des collectivités propriétaires s’est de faire disparaître un des éléments de la domanialité, les critères ne seront plus réunis. La collectivité propriétaire

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dispose de l’affectation du bien et en changeant l’affectation du bien elle peut faire disparaître la domanialité.

→ Compétence exclusive du juge administratifPour savoir si les conditions de la domanialité sont toujours réunies pour un bien, c’est le JA qui est compétent car il s’agit d’apprécier in fine un comportement.

TITRE 2 : Les biens du domaine public

« Les biens des personnes publiques relevant du régime de domanialité publique » => car il n’y a pas de biens qui par nature relève du domaine public, c’est la loi qui range dans le domaine public en établissant des critères généraux. Pour qu’un bien fasse parti du domaine public il faut qu’il soit la propriété d’une personne publique, ce droit de propriété doit être une pleine propriété. La seconde condition cumulative qui est moins exigeante et précise, c’est que ce bien doit être affecté à une utilité publique.

Le législateur a conforté le premier critère de la domanialité publique : l’appartenance à une PP. En revanche le second critère, le législateur s’en ai parfois saisi : soit pour soustraire au domaine public des biens appartenant à une PP et affecté à l’utilité publique, soit pour ranger dans le domaine publique des biens non affectés à l’utilité publique => cela concerne le domaine publique cultuel, les édifices religieux jusqu’à 1905 SP de l’état géré par l’état et donc étaient présent les critères de la domanialité publique. La loi de 1905 met fin, séparation église et état. Le législateur a dit que plus d’affectation publique, mais le législateur dira plus tard que domanialité publique dans ce texte. Critère cumulatif : le premier est absolu et le second est à la disposition du

législateur mais il lui faut la loi, ce n’est pas le propriétaire qui peut en disposer objectivement. La loi doit l’avoir autorisé.

SECTION 1 : La propriété d’une PP : condition de la domanialité publique

→ Propriete d’une PP   : condition absolue C’est un principe absolu. Une dépendance du domaine public ne peut être détenue que par une PP. C’est la première et l’absolue condition de la domanialité publique.solution constante : Arrêt 30 janvier 1933, chemin de fer Paris/ Orléans- Avis CE du 10 juin 2004, concernant les locaux de l’agence France presse, l’agence

France presse s’est un organisme de droit privé sui generis. Dès lors que seules les PP peuvent être propriétaire d’un domaine public, il résulte de ce qui précède que l’agence France presse ne peut détenir un domaine public qui lui soit propre.

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Tous les EPSP transformé en société privé ont vu leur bien soustrait au domaine public qui leur appartenait pour leur appartenir au terme de la propriété privé.

→ Propriete d’une PP   : une propriété complète Elle ne peut pas etre demembree. Pour qu’une PP soit propriétaire d’une dépendance publique il faut qu’elle ait une pleine propriété sur le bien CE,1965, société lyonnaise des eaux : le CE observe que cette canalisation affecté d’intérêt public n’a jamais appartenu dans sa totalité à la collectivité publique donc cela exclu la totalité du bien de la domanialité public. Le droit de propriété c’est la totalité des droits réels. La formule la plus connu d’un droit réel est celle de l’usufruit : nu propriétaire + usufruitier qui dispose de l’usage et le droit de percevoir les fruits. Il y a un autre démembrement : PP propriétaire d’un bien foncier mais doit respecter une servitude réel au bénéfice d’un fond voisin.arrêt CE,1994, compagnie d’assurance la préservatrice foncière, dans cette décision le CE nous dit que le lien de copropriété ne peut pas conduire à la domanialité publique . Le copropriétaire n’a pas sur le bien l’ensemble de maitrise de la chose, le plein droit de propriété a défaut duquel il n’y a pas domanialité publique.

→ 2 conséquences1/ Si on a un bien qui fait parti du domaine public il ne pourra jamais rentrer dans une copropriété. Quand dedans une dépendance publique il faudra chercher une autre procédure juridique ce sont les servitudes réelles.

2/ Si on veut échapper à la domanialité publique on a intérêt à acheter des lots de copropriété. Sachant que ceux ci ne rentreront jamais dans dom.publ. plus facile à les vendre

Quid du bien fondé de la règle ? Le bien est affecté à une utilité publique et pour pouvoir garantir cette affectation aux usagers il faut « avoir les mains libres », la propriété doit être totalitaire. On ne veut pas d’entrave à son affectation. Si PP propriétaire du bien alors ne pourra jamais le faire rentrer dans une copropriété ou alors le bien est acquis en copropriété et ne pourra jamais être soumise à la domanialité publique.

Il y a d’autres démembrements du droit. Les collectivités locales ont souvent construit des édifices important affecté de SP au bénéfice de baux de longue durée consentis à des personnes privées. Le donneur a bail conserve un droit sur la chose et il récupéra l’entier droit de propriété au terme du bail et pendant la durée du bail (60, 90 ans) le preneur à bail qui verse un loyer modique s’engage à construire un immeuble à ses frais et il a sur cet immeuble un droit réel pendant la durée du bail . Ceci s’est passé souvent au bénéfice de collectivité locale pour l’installation de SP. Ces immeubles affecté au SP ne feront jamais parti du domaine public car la PP n’a sur eux qu’un droit réel démembré Cas du lotissement : division foncière en un certain nombre de lots, mais les rapports de ces lots sont organisés par un cahier des charges et un arrêté du préfet qui approuve le règlement du lotissement. PP acquière des lots. Les droits de l’association syndicale qui gère le syndic se limitent à des servitudes réels, ce ne sont pas des règles de gestion. Les servitudes réelles

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sur le domaine public sont aujourd'hui formellement autorisées, et donc compatibles aujourd'hui avec la domanialité publique.

I) Le domaine public des EPPendant longtemps on a dit que les EP n’ont pas de domaine public. La question se posait peu en réalité. Les EP s’étaient les hôpitaux, les établissements de charité qui n’avait pas de patrimoine propre et les associations syndicales de propriétaires. Cette réponse négative rejoignait une démarche saine qui considérait que les EP ne sont pas des PP identique à l’état et aux collectivités territoriales. cour de cassation, 2 avril 1963, Montagne. Le CE considérait pendant longtemps que certain EP pouvaient avoir un domaine public mais si cela leur était apporté en dote : quand le texte lui apportait pour ses besoins une dépendance de l’état.arrêt du 3 mars 1978, arrêt Lecoq. dans cet arrêt le commissaire du gouvernement dit qu’il n’y ait pas de raison que les EP n’aient pas un domaine public propre comme l’état. Le CE ne suit pas. Presque immédiatement après le TA de Paris juge à propos de l’EP d’aménagement de la défense (l’EPAD), le problème se pose : un marchand de frite ambulant installe son commerce sur l’esplanade de la défense, installation sans titre. Si c’est sur domaine public alors on pourrait l’expulser, et le TA dit que l’esplanade de la défense (acquis par l’EPAD par expropriation) appartient au domaine public. Cette décision sera confirmée par le CE dans l’arret Mansuy : solution confirmée par le CE. Cela vaut donc pour tous les EP = pseudo collectivités locales donc cela marche. Donc la solution est générale.

→ Les amménagements législatifsCE, 23 octobre 1998, EDF : dans cette décision le commissaire du gouvernement confirme que les EP sont propriétaires d’un domaine public, que les conditions de la domanialité publique sont remplies. C’est donc d’abord une confirmation du principe Eep, Mansuy : les EP ont un domaine public propre. Mais une loi spéciale peut l’écarter, or la loi du 8 juillet 1946 de nationalisation article 24 dit que cet EP aliène des biens dans des conditions de droit privé. Disposition qui n’exclut pas expressément la domanialité publique mais dit que les acquisitions gestion se font dans les conditions du droit privé. Donc conclusions que la loi spéciale a implicitement mais nécessairement écartée la domanialité publique des biens propres d’EDF. 2/ Question de la poste loi du 11 décembre 2001 : « les biens immobiliers de la poste relevant de son domaine public sont déclassé, ils peuvent être librement géré et aliéné par les règles du droit privé ». → observations On fait disparaitre le regime de la domanialité publique de ces biens mais ils continuent de remplir leur mission d’intérêt général.La loi prévoit que ces biens entre dans le domaine privé et deviennent inaliénables en raison de leur affectation. Lorsque la poste décide de vendre, elle doit demander l’autorisation au ministre des tutelles lequel vérifie que la vente de ce bien ne contrarie pas cette affectation. On parle alors de quasi domanialité : régime de droit public passant par une autorisation administrative qui permet à l’état de vérifier que l’aliénation ne va pas compromettre la continuité du SP

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II) Le domaine public des autres personnes publiques spécialesOn a tiré la conséquence que s’ouvrait en marge des EP une nouvelle catégorie de PP spéciale qui ne pouvaient n’être désigné que négativement : PP spéciale autre que les EP. Elle apparait commune une catégorie fourre tout : on y met les GIP, banque de France, autorité administratif dotées de la personnalité morale .Ces nouvelles PP lorsqu’elles sont propriétaires de biens est ce que cela rempli la première condition de domanialité publique ? Le code n’a pas résolution la question. L’article L2 du code général de la propriété des PP : « le présent code s’applique aussi (…) appartenant aux autres PP dans les conditions fixées par les textes qui les régissent ». Or ces textes particuliers ne disent rien de la question. Ce sera au juge d’interpréter ce silence pour en tirer la conséquence sur la domanialité publique ou non de ces autres PP. Un avis à propos de la banque de France : le CE dit que disposition législative qui régissent la BdF ne font pas obstacle à l’application du régime de la domanialité publique à ceux des biens de la BdF qui remplissent les conditions de la domanialité publique.

SECTION 3 : La répartition du domaine public entre les collectivités et les EP

Il y a un domaine public de l’état qui comprend la totalité du domaine public maritime, le domaine public fluvial, le domaine aérien, le domaine public hertzien, une large part de la voirie et l’essentiel du domaine public ferroviaire. → Le domaine public départementalIl est apparu assez tardivement, il comprend de la voirie.→ Le domaine public communalToute une série d’installation, les lieux de cultes, les haltes, les marchés et la voirie. A partir d’une ordonnance de 1959 la voirie communale se compose de 2 catégories :- Les voies communales : qui font parti du domaine public- Les chemins ruraux ; qui font parti du domaine privé

SECTION 4 : Propriétaires et affectataires Il peut y avoir une dissociation entre le propriétaire et l’affectataireCelui qui est propriétaire de la dépendance et celui qui gère l’activité d’IG qui fait la domanialité publique sont 2 personnes juridiques différentes. Affectation est très fréquente car les villes ont voulu avoir les grands SP nationaux chez elles (poste, gare, université) elles ont mis des fonciers à la disposition des services de l’état pour que ceux ci s’installent chez elles. La dissociation entre propriétaire PP et affectataire est une situation normale mais elle réalise pleinement la condition de propriété 

L’affectation a 2 sens différents :- L’affectation se peut être une PP qui affecte un de ses bâtiments à un SP non

personnalisé. C’est une organisation de la gestion des biens de la PP entre les différent SP.

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- L’affectation qui crée la domanialité publique. C’est une mesure de fond qui consiste à dire qu’on mobilise un bien pour la satisfaction d’un SP déterminé. EX : les cathédrales : l’état propriétaire désigne le service qui est affectataire mais l’affectation de ces édifices cultuels est faite par la loi de 1905.

Lorsqu’il y a dissociation entre le propriétaire et celui qui est responsable de l’affectation, qui va gérer le SP, c’est ce responsable de l’affectation qui gère le régime de la domanialité publique et non pas le propriétaire.

CHAPITRE 2 : L’affectation des biens du domaine public à une utilité publiqueIl s’agissait de deux conditions cumulatives, à la propriété il faut que l’utilité publique s’ajoute. L’affectation peut se réaliser de 2 façons :- Affectation du bien à l’usage direct du public- Affectation au besoin d’un SPCette extension connaît vite un caractère excessif du fait que la notion de SP est une notion non maitrisée. La notion de SP est une notion politique qui signifie que dans les activités nationales il y a une sorte de hiérarchie de ces activités. Il y en a qui à un moment donné, compte tenu de l’idéologie politique, sont considérés comme déterminant et fondamental pour cette société : ce sont les SP. C’est une hiérarchie de l’ordre du politique qui résulte d’une sorte de consensus social qui bouge dans le temps. EX : SP cultuel existe jusqu’en 1905 en France organisé et financé par l’état.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!Lorsqu‘une PP est propriétaire d’un bien et ce bien devient un bien du SP >>>>>>>>>>>> ce bien devient un bien public. L’affiliation du critère de SP avec les conséquences qu’il emporte (domanialité publique) contribue à l’hypertrophie de la domanialité publique. On va chercher à brider cette expansion : ce sera la recherche du critère réducteur. Le régime du domaine public est victime d’hypertrophie qui tient à plusieurs éléments conçurent : le SP comme critère de la domanialité public, la reconnaissance aux EP d’un domaine public, des constructions jurispruudentielles comme celle de l’accessoire, de la domanialité globale (un petit bout dans le domaine public entraine la domanialité du tout) et la domanialité publique virtuelle (anticipation).

Le code continue à distinguer entre la domanialité publique qui résulte de l’affectation à l’usage direct du public et celle qui résulte d’une affectation d’un SP. Article L1121-1. Certain ont proposé de renoncer à cette alternative. Elle n’est pas claire mais il faut la conserver car elle comporte 2 conséquences juridiques :- Le critère réducteur de l’aménagement indispensable ne joue que pour les biens affectés

au SP et non pour les biens affectés directement au public.- Le code met en place une procédure qui permet plus facilement dans certains cas de faire

cesse le régime de la domanialité publique pour rendre le bien dans le domaine privé. L’usage de cette procédure est uniquement applicable pour les biens affectés au SP.

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SECTION 1 : La domanialité publique résultant de l’affectation du bien à l’usage du public

I) Le critère de l’affectation des biens à l’usage du publicLe critère simple : Est-ce que l’utilité qu’il tire du bien, cas de l’affectation du bien, est médiatisé par un SP quelconque ou elle est immédiate. ? Lorsqu’elle n’est pas médiatisée : usage direct du public.

Mais cela ne correspond pas à l’état de la jurisprudence. Arrêt Dauphin 11 mai 1959, à propos de la question de la nature juridique de la promenade des Alisquants (Arles), considérée comme domaine public affecté à l’usage direct du public (traversée tous les jours), le CE dit qu’il s’agit d’une affectation à un SP de caractère culturel et touristique. Cette même jurisprudence va réintroduire dans les hypothèses de biens affectés à l’usage direct du public, un critère d’aménagement spécial.

A) Caractère suffisant ou non à l’affectation direct à l’usage public 22 septembre 2003, Grand Didier « les usoires » sont affectées à l’usage direct du public, donc font parti du domaine public. Mais certaines décisions ont jeté le trouble : 30 mais 1975, Mme Gozzoli : plage qui ne fait pas parti du domaine maritime car elle n’a pas fait l’objet d’un aménagement spécial.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le code ne rattache pas le critère de l’aménagement spécial à la première branche de l’alternative « affectation à l’usage direct du public ». Il laisse subsister le critère de l’aménagement spécial seulement pour les biens affectés au SP.

II) La mise en œuvre du critère de l’affectation à l’usage du public

A) Le domaine public maritime Il appartient à l’état. Il comprend les rivages de la mer mais aussi le sol et les relais de la mer et la zone des 50 pas géométrique (bande de terrain décompté du rivage de la mer qui fait partit du domaine maritime de l’état). Le domaine public maritime ne doit pas être confondu avec le littoral.→ Le rivage de la mer La jurisprudence a considéré que la délimitation du domaine maritime n’était jamais créatrice de droit car le domaine maritime bouge. Il y a des rivages qui avances, qui recule. La délimitation du domaine maritime est toujours ouverte, elle ne crée pas du droit. Toutes les décisions de justice n’ont qu’un effet relatif car la délimitation du domaine maritime n’est qu’une constatation de fait à un moment déterminé.L2111-4 du code abroge l’ordonnance de Colbert et donne une définition : « le rivage de la mer est constituée par tout ce qu’elle couvre ou découvre jusqu’ou les mers peuvent s’étendre en l’absence de condition météorologique… »

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→ Les relais de la mer Article 2111-4 : fait une simplification. Tous les lais et relai postérieur à 63 et antérieur à 63 mais non aliéné font partit du domaine public.

→ Concession d’endigage Ce sont des accords passé avec des particuliers ou des entreprises qui comportent un aspect de travail public pour exonder les terrains, retirer à la mer et construire, en contrepartie de ce travail pour gagner sur la mer, le bénéficiaire à un droit sur le terrain retiré aux flots pendant un temps. la contrepartie est la propriété. Ce sont des concessions attributives de propriété, elles sont limitées dans le temps (temps des travaux) mais ensuite définitif car transfert définitif de propriété. Desormais , la concession d’endigage confère au concessionnaire un droit réel, le bien n’est pas soustrait au domaine public, seul est conféré un droit réel sur le terrain pendant un certain temps, ou il peut réaliser les attributs du propriétaire et à terme l’ensemble retour à l’état qui est propriétaire du domaine public maritime.

→ La réserve des 50 pas géométrique dans les départements d’outre mer La zone des 50 pas géométrique est une borne de terrain décompté du rivage de la mer. Cette zone avait pour fonction de permettre l’organisation militaire de la protection côtière dans les Antilles et la réunion. Sorte de police maritime pour surveiller les cotes. loi du 3 janvier 1986 qui replace le bien dans le domaine public, sauf les titres validés et prescrit. L’entier de la zone revient dans le domaine public. La loi du 30 décembre 1996, ne revient pas sur la domanialité publique, mais elle ouvre une cession de rattrapage pour ceux qui n’ont pas validé les titres en recréant une cession de validation et une commission nouvelle en leur permettant de représenter leur titre pour devenir propriétaire. La cour de cassation adopte une position restrictive et dit que ne peuvent être validé que les titres qui ont été initialement établis par l’état. Il faut retrouver un acte par lequel l’état a pu dire que ca ne me dérange pas pour la surveillance des cotes. QPC du 4 février 2011 va rejeter cette requête en considérant qu’il n’y a pas d’atteinte au droit de propriété mais cette décision est intéressante car c’est la première application par le conseil constitutionnel de la « théorie du droit vivant ». En l’espèce ce n’est pas la loi mais son interpretation par la cour de cassation qui est contrôlée. Zone des 50 pas : propriété du domaine public de l’état sauf celle validé dans le cadre

de la commission de 1996. Pour les autres = occupants s’en titre

B) Les domaines publics hertziens L’origine : le CC consacre la théorie de l’accession: le propriétaire du sol est le propriétaire de l’espace en dessous et en dessous en l’absence de titre contraire.

Domaine hertzien : il n’existe pas quand il n’est pas occupé. C’est l’occupation qui crée le domaine que l’on occupe. L’utilisation constitue un mode d’occupation du domaine public. Création du terrain et du domaine public devient occupant. Quand on cesse d’occuper alors revient propriété à l’état.

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C) Le domaine public fluvial C’est également un domaine de l’état. Ce sont les cours d’eau et les lacs utiles à la navigation et au flottage (cargaison de bois que l’on fait flotter) c’est à dire susceptible d’avoir cette utilité pour la navigation et le transport. On entre dans le domaine public fluvial par classement sans condition de navigabilité.15 octobre 1999 : une région ne peut pas décider qu’un cours d’eau est incorporé au domaine public fluvial, il faut une décision de classement de l’état.Cour de cassation, Grimardias : Ce droit sur l’eau, les titulaires en dispose à perpétuité, ils en sont propriétaires. Le domaine public fluvial de l’état est confié pour sa gestion à un tiers: l’état reste propriétaire mais confie la gestion à voie navigable de France.

D) Le domaine public cultuel loi de 1905 : cette loi pose un principe sur lequel les faits religieux n’est plus un SP. Cette loi prévoit que ses biens immobiliers seront remis à des associations. loi 8 janvier 1907, qui dit que les édifices qui n’ont pas pu être remis aux associations sont affectés au ministre du culte, affectation pas en propriété. L’Etat reste toujours propriétaire. - arrêt Carlier du 19 novembre 1949 : propriété de l’état sur la cathédrale de Chartre. Dans la loi de 1905 il n’y a pas un mot sur le domaine privé ou public mais il est posé que

le propriétaire ne pourra vendre le bien que si l’affectation cesse, or la loi dit que ne peut cesser qu’après procédure de déclassement. Inaliénabilité du domaine public.

SECTION 2 : La domanialité publique résultant de l’affectation des biens à un SP

Il n’est plus contesté aujourd'hui qu’un bien affecté à un SP fait parti du domaine public dès lors qu’il est la propriété d’une PP.

I) Toutes les dépendances artificielles du domaine public naturelAffaire de la restitution des têtes maori à la NZ, la CAA de Douai a jugé que ces tètes de guerriers conservé par le musée municipal de Rouen faisait parti du domaine public et ne pouvait pas être restitué à la NZ car inaliénable et finalement il a fallu une loi pour s’exécuter de la demande présenté par la NZ. → La domanialité publique globaleCette notion ne concerne que les biens affectés au SP qui fonctionne sur un cadre géographique prédominé. Le principe en faveur de la domanialité publique globale a été posé par un arrêt du 5 février de 1965, qui a tranché à propos d’une gare en faveur de la domanialité publique globale. En raison d’un confort de gestion. Il y a une hypertrophie du domaine public avec cette notion. Dans les décisions récentes il y a une rupture avec la domanialité publique globale, décision du 29 novembre 2004, société des autoroutes du sud de la France : le CE juge que des terrains acquis par le concessionnaire d’autoroute, acquis par expropriation pour la

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réalisation d’autoroute ne font pas parti du domaine public de l’état affecté à la société d’autoroute tant que pas affecté et aménagée à cette fin.

→ Le jeu du critère de l’aménagement indispensableRecherche de la jurisprudence d’un critère réducteur du critère de la domanialité publique. Critère de la commission de reforme du CC : l’aménagement spécial repris par la jurisprudence et au fil des décisions la constatation que ce critère d’aménagement spécial ne marche pas. L’affectation au SP présume l’aménagement spécial. Article L2111-1 du code maintient le critère réducteur pour les seuls biens affectés au SP et le réécrit dans des termes qui signifient une volonté de lui donner une réelle efficacité dans cette mission de bornage de la domanialité public. L’aménagement n’est plus spécial mais indispensable à la continuité du SP qui fait la domanialité public. Cet aménagement est constitutif de l’affectation, sans cet aménagement l’affectation ne peut pas être réalisée. Si aménagement pas encore réalisé alors pas de bien du domaine public. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ce message est répété dans le rapport au président de la république et présenté comme faisait cesser la domanialité publique virtuelle qui consistait à considérer qu’un bien, dès qu’on avait intention de l’affecter à un SP faisait parti du domaine public.

SECTION 3 : L’élargissement de la domanialité publique

C’est une création de la jurisprudence qui au fil des décisions a considérée que le régime de domanialité publique devait être étendu à des biens qui n’avaient pas les caractéristiques de l’affectation à un domaine public mais qui était le complément ou l’accessoire d’un bien qui faisait parti lui même du domaine public. Cette théorie ne joue que pour des biens appartenant à une PP. Arrêt GATELET :- Un accessoire utile- Un complément indissociablearticle L2111-2 du code : les critères jurisprudentiels sont devenus cumulatifs. Ne pas confondre la théorie de l’accessoire avec l’accession (construction propriétarisme).

SOUS-TITRE 2 : Le régime juridique du domaine publicC’est l’affectation du domaine public qui doit être la mesure de cette domanialité publique. La domanialité publique et l’inaliénabilité sont au service de l’affectation. Cela veut dire qu’ils ne sont pas là pour protéger la dépendance (le bien) en tant que telle mais pour protéger l‘affectation qui est donnée à ce bien. Le régime de domanialité n’est pas un régime foncier. Les déclassements en volume : c’est une opération important d’aménagement de la ville (gare routière, commerce, logements bureau) => tout ceci appartient à la PP et on a besoin de la domanialité publique pour protéger l’affectation aux voies de circulation, à une place publique et donc pour cette partie du bien il faudra appliquer régime de domanialité

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public. Pour le reste, il y a un ensemble qui ne sera pas nécessaire de protéger, cela appartiendra au domaine privé de la PP donc pourra vendre sans déclasser La propriété publique comme la propriété privée bénéfice d’une protection constitutionnel à l’article 17 de la DDHC. Mais là on parle d’un régime fonctionnel de la domanialité public qui n’est pas un régime foncier.ET il n’y a pas de base constitutionnelle de la domanialité publique. Autant la propriété publique est assise, inscrite dans une protection constitutionnelle autant la domanialité publique est un régime de la loi par la loi.

CHAPITRE 1 : Incorporation au domaine public et sortie du domaine public

Idée de départ : puisque c’est l’affectation qui engendre la domanialité publique, c’est l’affectation qui détermine l’entrée dans le domaine public. Et puisque c’est l’affectation publique qui justifie la domanialité publique alors c’est la cessation de l’affectation qui emporte la sortie du domaine.En réalité les choses sont plus complexes car la loi est maitre de l’affaire et elle peut traiter différemment soit l’entrée ou la sortie du domaine public.

SECTION 1 : L’incorporation / l’entrée au domaine publique

→ Acquisition Opération juridique par laquelle un bien entre dans le patrimoine d’une PP, elle est acquéreur et en devient propriétaire. Pour certaines dépendances du domaine public (naturel), il n’y aura pas véritablement de fait juridique d’acquisition mais des circonstances qui font que le relai de la mer va se trouver incorporé au domaine public sans qu’il n’est jamais été acquis. → Incorporation C’est l’acte par lequel le bien entre dans le domaine public. Pour cela il faut que l’acquisition juridique et factuelle ait lieu → AffectationC’est une décision normalement du propriétaire, quelque fois de la loi qui l’impose au propriétaire, qui fait que le bien va être mis à la disposition du domaine public, de sorte qu’il va être incorporé au domaine public. L’affectation parfois se confond avec l’incorporation au domaine public mais dans d’autres cas l’affectation ne réalise pas à elle seule l’incorporation au domaine public, il faut en plus un acte de classement. Particularité pour le domaine public routier : Affectation de fait qui appartient à une PP même si pas classé au domaine publique routier fait parti au domaine public routier

La question s’est posé pour le domaine public artificiel, celui crée de la main de l’homme, est ce que cette réalisation devait être suivie d’une décision du propriétaire affectant le bien à l’utilité publique ? CE, 25 mai 2005, société des cinémas de Chance : la jurisprudence a dit que l’affectation de fait suffisait sauf le cas ou une loi demande une affectation formelle.

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CAA Paris, 27 septembre 2011, institut de France = décision formelle inopérante en l’absence d’affectation de fait du bien au domaine public reprise dans le CG3P « tout acte de classement ou d’affectation du domaine public n’a d’autres effets que de constater l’appartenance de ce bien au domaine public ».

Qui est compétent pour décider de l’affectation du bien au domaine public qui va entrainer l’incorporation du bien au domaine public ? Principe : la collectivité propriétaire est compétente pour prononcer l’affectation et pour prononcer la désaffectation qui entrainera la sortie du domaine public. C’est l’attribut du propriétaire de déterminer l’affectation du bien (l’USUS). Il n’appartient pas au JA de contrôler l’affectation.

→ La limite Le législateur par une disposition spécifique peut imposer l’affectation au propriétaire. EX   : la loi de 1905, séparation de l’église et de l’état, complété sur ce point par la loi de 1907, décide que les édifices du culte qui n’ont pas été approprié par les asso restent la propriété des communes ou de l’état (pour les cathédrales) et de cette même loi on a déduit que ces édifices sont affectés à l’usage des fidèles pour l’exercice public du culte. Le propriétaire est donc privé de son pouvoir d’affectation.

SECTION 2 : La sortie du domaine publicLa logique voudrait que lorsque l’affectation cesse le bien sorte du domaine public, qu’il s’agisse d’une désaffectation de fait ou une désaffectation par décision. La solution est différente : la désaffectation du bien n’entraine pas par elle même sa sortie du domaine public. Le bien désaffecté, soustrait à l’affectation qui justifiait le régime de la domanialité publique, reste régit par la domanialité publique et est inaliénable.

Il ne quittera le domaine public que si intervient en plus un acte de déclassement procédant de la collectivité propriétaire. Il y a une dissymétrie, une formalité juridique impérative pour la sortir du domaine public, or on rentre dans le domaine public sans cette formalité. La sortie du domaine public expose le bien, car autour de lui pourront se développer des prescriptions acquisitives. Cette règle est une règle de protection non pas du domaine public mais de la propriété publique.

31 janvier 1995 à l’avis du CE – un bien reste dans le domaine public tant qu’il n’a pas fait l’objet d’un acte juridique de déclassement.(arrêté,délibération, etc)

Mais ce déclassement n’est pas discrétionnaire, il s’agit d’une décision recognitive. Le déclassement suppose une désaffectation de fait qui vient constater cette désaffectation. CE Michent 1977 – une allée du marché de Lyon spécialement aménagé fait partie du domaine public communal nonobstant une délibération du Conseil municipal la plaçant dans le domaine prive. Une décision de déclassement alors qu’il n’y a pas de désaffectation en joue pas. !!!!!!!!!!!!!!! Il faut donc une condition de fond (affectation a cessée) et condition de forme (acte de déclassement constant la cessation de l’affectation).

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3 remarques :1/ Alors que le déclassement porte sur une dépendance donc l’affectation a cessée, cette décision de déclassement sera illégale s’il apparait que le bien doit recevoir une nouvelle affectation d’utilité publique. La décision de déclassement est illégale a cause de ce qu’on appelle la continuité de la domanialité publique. Arrêt 1995, Préfet de la Meuse.

2/ Une décision de déclassement alors que l’affectation demeure est inopérante, elle est contredit par le fait que le bien appartient toujours au domaine public.

3/ La loi peut déroger. Elle peut instituer et elle l’a fait à l’égard de certaines dépendances de domaine public des procédures spécifiques de sortir du domaine public. On retrouve l’exemple de domaine public cultuel. L’affectation résulte de la loi, la désaffectation est réglée par la loi.

I) L’impossibilité de vendre un bien déclassé mais non désaffecté

→ Conséquence de déclassement ExplicationPour vendre un bien, on ne peut pas le désaffecter tout de suite, il reste dans le domaine public. il est donc inaliénable et on ne peut pas le vendre. On imagine une promesse de vente sur un bien non aliénable et on assortit cette promesse d’une condition suspensive. 2 objections de droit privé :- La promesse de vente vaut vente. La promesse ne défère pas la vente mais l’exécution de

la vente. On ne peut pas repousser le fait de la formation de la vente par la condition suspensive. 2 arrêts de la Cour de cassation.

- La condition en question est une condition potestative. Le contrat est nul. Ce procédé ne peut pas fonctionner qu’irrégulièrement.

Solution du code : On permet un déclassement alors que l’affectation demeure. Mais la contrepartie – il peut être vendu mais il faut dire dans quel délai il sera désaffecté si pas respecte : - Résolution de la venteAction en responsabilité

SECTION 3 : Le transfert en propriété de dépendance du domaine public entre personnes publiques

Les principesInaliénabilité du domaine public qui s’oppose à un transfert fut-ce à une PP. Il faut un déclassement préalable et il ne tient pas si l’affectation demeure ou si la collectivité publique à qui on veut le transférer prévoit une nouvelle affectation du domaine public (continuité du domaine public). En dehors de la loi il n’y a pas de possibilité de transfert de propriété mais la loi peut le faire.

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DC 2011, Mongaboure – un article du CGCT qui permet le transfert à la commune de biens immobiliers du domaine public de section de commune, cette loi n’est pas contraire à la constitution. Le législateur peut disposer de l’inaliénabilité du domaine public. Article 3112-1 – ces biens peuvent être cédés à l’amiable sans déclassement préalable entre ces PP lorsqu’ils sont destines à l’exercice des compétences de la PP qui les acquiert et relèvent de son domaine public. Cet article permettent non seulement la cessation mais aussi l’échange entre PP et même, pour l’article L3112-3, l’échange entre une PP et une personne privée à la condition que cela soit en vue de permettre l’amélioration des conditions de service d’une mission de service public. C'est à dire que la personne privée est chargée de SP et que le bien échangé quitte le domaine public.

CHAPITRE 2 : Les changements d’affectationOn est dans une situation où on ne sort pas du domaine public mais on change l’affectation. Le propriétaire domanial à une compétence discrétionnaire pour changer l’affectation du bien. Il peut modifier l’affectation du bien sans que celui-ci quitte le domaine public. C’est l’usus.Quand le changement d’affectation est décidé par une PP autre que le propriétaire – cela pose un problème. Le Code prévoit 2 hypothèses

SECTION 1 : Les changements d’affectation amiablesIl va y avoir changement d’une affectation du bien à l’initiative de quelqu’un d’autre que le propriétaire mais avec l’accord de ce propriétaire. L’article L2123-3 permet de façon générale aux PP d’opérer entre elles un transfert de gestion de leurs immeubles y compris ceux dépendant de domaine public pour permettre à la PP bénéficiaire de gérer ces immeubles en fonction de leur affectation. il n’y a pas de transfert de propriété

SECTION 2 : Les changements d’affectation imposésL’état peut le faire en acquérant la propriété et il peut le faire alors même qu’il n’a pas acquiert la propriété, en affectant un attribut essentiel du droit de propriété : l’usus. Le droit de propriété est en cause dans les 2 cas – directement si le changement passe acquisition de propriété soit indirectement si on soustrait au propriétaire la faculté de déterminer l’affectation. Le législateur est souverain ici encore mais cette souveraineté est différente à celle pour le principe d’inaliénabilité car le droit de propriété est en cause,or il est protégé constitutionnellement. Le Code utilise 2 techniques

I) Consécration des mutations domaniales La position claire du tribunal des conflits – décision Ville de Perigou –Seule l’entente amiable ou l’expropriation à la suite d’une procédure régulière peut permettre un changement d’affectation que ne veut pas la Collectivité Locale propriétaire. Le CE, arrêt du 16 juillet 1909, Ville de Paris Selon cette jp, les CL sont propriétaires de leur domaine public –cette propriété est le lieu d’une servitude extérieure dont l’état est le titulaire. Il résulte que le changement d’affectation est un changement de la servitude. Si

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la servitude disparait la collectivité retrouvera la pleine disposition de sa propriété. La collectivité n’est pas lésée que dans la mesure où cette nouvelle affectation lui cause un préjudice. Cette construction ne tient pas la route, la thèse du CE est difficilement admissible car elle consiste à faire de l’affectation une prérogative aux mains de l’état1/ Objections constitutionnelles : - Protection constitutionnelle du droit de propriété

- article 72 de la constitution qui consacre un principe constitutionnel de libre administration des CL

2/ Objections conventionnelles : la Cour EDH et du protocole 1 relatif au droit aux biens qui semble bien étant protection aux propriétés publiques et qui veut donc ces atteintes se fasse contre indemnisation . article L2123-4 codifie les mutations domaniales et on prévoit une indemnisation

II) Les conventions de gestionCes conventions de gestion sont mise en place sur la base de l’article L35 code du domaine de l’état, Les transferts de compétence s’accompagnent du transfert des moyens correspondant dont les biens et immeubles. Ce transfert est un commandement de la loi. En même temps on a écarté les transferts en propriété car cela signifiait qu’on transférait les charges du propriétaire avec la valeur de l’immeuble. Ces conventions ne peuvent jouer que dans un sens : état vers collectivité locales.

CHAPITRE 3 : L’inaliénabilité et l’imprescribilité du domaine public

L’affectation constitue le domaine public, l’inaliénabilité est au cœur de son régime. On a parfois déduis d’une loi qui déduisait l’inaliénabilité d’un bien son appartenance au domaine public. Le principe d’imprescriptibilité est le complément nécessaire du principe d’inaliénabilité.

SECTION 1 : l’inaliénabilité du domaine publicAprès l’édit de moulin il y a un certain nombre de texte dont l’ordonnance de Blois 1579, qui rappelle le principe d’inaliénabilité comme absolue et irrévocable et en fait un principe fondamental du royaume. ce principe vient du droit canonique, d’une époque ou le pape exerçait une forme de suzeraineté morale sur les différents souverains de la chrétienté. Ce principe est mis au service des devoirs d’un bon roi, un bon roi ne doit pas gaspiller les biens de son royaume. La théorie de l’inaliénabilité est conduite pour éviter les dilapidations.

C’est Proudhon qui le premier dégage la règle actuelle d’inaliénabilité. Code de 2006 : « les

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biens des PP qui relèvent du domaine public sont inaliénables et imprescriptibles ». Ce principe a une portée générale : s’il s’agit de tous les biens des PP et il s’agit de toutes les PP. La CEDH s’est incliné à ce principe d’inaliénabilité dans un arrêt 2010, Depalle c/ France: il est jugé que les requérants installés sur le domaine public maritime depuis plusieurs années ne peuvent pas invoquer le protocole n°1 contre le principe d’inaliénabilité du domaine public

Les fondements du principe change : ce n’est plus le devoir du bon gouvernement mais c’est l’utilité publique que le bien a, l’affectation. Pour que l’affectation soit garantie il ne faut pas qu’on puisse toucher la propriété du bien. → Fondement constitutionnel ou règle législateur   ? QPC 8 avril 2011, Mongaboure. Le conseil constitutionnel dit que le législateur peut disposer du principe d’inaliénabilité.Il n’ya pas de principe constitutionnel d’inaliénabilité.

I) Les caractères généraux du principe d’inaliénabilitéLe fondement de l’inaliénabilité aujourd'hui c’est l’affectation. Mais cette affectation ne peut pas exister en-dehors de la PP.

Si l’inaliénabilité est fondée dans l’affectation alors les biens du domaine privé ne sont pas inaliénables sauf si le législateur en décide ainsi. Le législateur en a décidé ainsi dans 2 cas : lors des nationalisations de 1946 qui créer des EP : il déclare inaliénable le capital des entreprise nationalisé (qui faisait partie de leur domaine privé) .

Mesure de l’inaliénabilité : en principe l’inaliénabilité n’est pas inhérente aux biens, elle ne vaut que pour la durée de l’affectation, elle disparaît quand disparaît l’affectation. (arrêt 1933 Commune de Barran) vente par une commune propriétaire d’un édifice religieuse à un antiquaire des stalles de l’eglise >>> vente annulé..

???????????????????????????????????????????????????????????????????????????La quasi domanialité : hypothèse dans laquelle un bien qui ne fait pas parti du domaine public à un certain moment reste crevée de la certitude de la servite public Ce qui est inaliénabilité c’est l’affectation. Si on vend un bien sans compromettre l’affectation alors la vente peut se faire.

II) Les conséquences de l’inaliénabilitéA) L’interdiction des aliénations

Pour permettre de telles aliénations il faudrait une loi or un déclassement anticipé, c'est à dire la possibilité de vendre un bien qui est encore affecté disant que l’affectation va cesser dans un certain délai. Sous réserve de ces ouvertures par la loi, la méconnaissance du principe d’inaliénabilité entraine la nullité de la vente. La doctrine classique y voyait une nullité relative : invoqué exclusivement par la PP mais les tiers ne pouvaient pas s’en prévaloir. aujourd'hui considère que des tiers peuvent se prévaloir de la méconnaissance de la règle d’inaliénabilité avec pour conséquence que la cession leur est inopposable et donc que le

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cessionnaire ne peut pas exercer à leur égard les droits du propriétaire. L’action en nullité est imprescriptible.

2 ème conséquence  : exclusion des actions possessoires des particuliers sur le domaine public. L’action possessoire = action en justice d’un occupant qui manifeste sa volonté de se comporter comme un possesseur. La règle d’inaliénabilité ferme les actions possessoires contre les occupants du domaine public. A cela il y a une exception reprise dans un arrêt de la C.cass., commune de Tarnos : quand administration s’est livrée à une voie de fait le juge de l’action possessoire pourra réintégrer l’occupant dans sa propriété.

3 ème conséquence : l’interdiction de la copropriété. Si le bien fait parti du domaine public alors le principe d’inaliénabilité s’opposera à la copropriété, si le bien en copropriété existe alors le bien ne pourra jamais entrer dans le domaine public.

4 ème conséquence  : le bail commercial. Le principe s’est l’interdiction du bail commercial car celui comporte un droit au renouvellement et on ça méconnait le principe d’inaliénabilité. CE constate la nullité de tels baux commerciaux sur le domaine public. Toutefois, dès lors que la PP a fait croire qu’il était titré d’un bail commercial elle doit une indemnisation du fait de non renouvellement du bail. Enfin, la jurisprudence admet que l’occupant primaire du domaine public puisse passer un bail commercial sans un droit au renouvellement.

5 ème conséquence  : la constitution de droits réels sur le domaine public. Un droit réel c’est un droit direct sur la chose, qui se transmet avec la chose et qui est de la nature du droit de propriété. En principe, l’inaliénabilité interdit à la constitution de droits réels sur celui ci. Ce serait méconnaître le principe d’inaliénabilité. Seule la loi pourrait relever un bien du domaine public de cette incapacité d’être le lieu de droits réels dans les mains d’un tiers.arrêt crédits fonciers de France.D’ou peuvent venir les droits réels ? - Du voisin – servitude de cours commune- De l’occupant qui s’installe et qui voudrait être titré Pour les servitudes l’évolution est arrivé d’une agitation doctrinale : quartier de la défense ce qui est cédé c’est des volumes, des droits de construire ils ne peuvent pas vivre sans servitudes réels sur les domaines public. La position initiale était que Consentir un droit réel signifiait porter atteinte au principe d’inalienabilité. On assiste ajd’hui à une EVOLUTION :

1er élément >>> Le JJ a toujours admis et affirme que les servitudes légales du Code civil ne s’appliquaient pas sur le domaine public (EX : servitude du passage). Le Cass dit que les servitudes légales ne concerne que les propriétés privées. En revanche, la possibilité de créer une servitude conventionnelle par accord entre le propriétaire du fond dominant et celui du fonds servant qui ajoute une servitude est admise.

2e élément >>> Le JA a toujours admis que des servitudes dites préconstituées, c’est-à-dire qui existait sur le bien avant que celui-ci soit acquis par le PP ne soient pas remises

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en cause par l’entrée du bien dans le domaine public. Arrêt Dauphine du 11 mai 1959.

Conclusion sur l’évolution - le CGPPP aujourd'hui admet d’une façon générale pour toutes les propriétés publiques la constitution d’une servitude réelle au bénéfice du voisin (avec une hésitation sur le domaine public naturel). Quant à l’occupant,la JP fait une distinction entre 2 types d’occupations du domaine public : selon que l’occupation est consentie dans l’intérêt exclusif de l’occupant ou bine pour la réalisation de qqch que participera à l’affectation a l’UP arrêt du 7 juin 2010, Montravers dans la première hypothese, les occupants qui realisent une installation qui n’est pas affectée au SP sont considérés comme des vrais propriétaires ; tandis que les Grands occupants qui valorisent le domaine – ils ne peuvent avoir des droits réels que sur la base d’un texte législatif. Ce qui est inaliénable n’est pas le bien mais l’affectation !!! Si on respecte l’affectation, l’aliénation est admise.

SECTION 2 : L’imprescriptibilitéArticle L3111-1 du CGPPP. L’imprescriptibilité est la conséquence nécessaire de l’inaliénabilité. Il en résulte qu’aucune prescription utile même prolongée ne peut être opposé au domaine public. La seule réserve est l’hypothèse de voie de fait (24 février 1992, arrêt Quash). Interdiction donc de prescription acquisitive mais aussi interdiction de prescriptibilité de l’action qui protège le domaine (càd l’action en nullité de la vente d’une parcelle de domaine public). Le CE considère que l’imprescriptibilité s’étend à toutes les actions de justice qui protègent le dom. public (pose la problème de la prescription penale).

CHAPITRE 4 : La protection du domaine public

Elle vise non pas l’ordre public mais à la conservation de domaine en son état d’affectation. Délits spécifiques qui s’appellent « contraventions de voirie » Les contraventions de petites voiries sont au JJ. Celle de grande voirie sont restées devant le JA qui devient pour l’occasion un juge répressif et qui pour cette occasion applique le droit pénal (lorsque ces contraventions viennent devant le CE il n’y a pas de double degrés de juridiction et la CEDH concerne qu’en matière pénale le double degré de juridiction est une garantie). Ces actions en contravention de voirie ont un caractère mixte – caractère pénal qui débouche sur des amendes et puis une action de responsabilité. Toutes les biens du domaine public ne sont pas protégés par les contraventions de voirie, c’est un disp énumératif.

Précision à propos des occupants sans titre de domaine public. Ce n’est pas pour protéger le domaine public lui-même mais l’affectation. L’administration peut sans recourir au juge expulser un occupant sans titre, elle est ouverte d’office à l’administration mais elle peut aussi recourir au juge si elle le veut.

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SOUS-TITRE 3 : Les utilisations du domaine public

1) Le domaine public peut etre utilisé par le public directement ou par un service public.

2) L’usage commun(par example,une rue) ou l’usage privatif (par ex.,le domaine hertzien)

3) L’occupation normale c’est celle qui realise l’affectation du domaine( par ex., des étudiants dans uen université). L’occupation compatible c’et celle qui ne correspond à une utilisation normale mais est compatible avec elle (par ex., le caféteria de l’université)

SECTION 2   : L’usage privatif normal du domaine public Hypothese où il s’agit bien d’une utilisation normale du domaien public mais cette activité accueille une utilisation individuelle. EX : le cas de cimetières, des halles dans les marchés publics. L’utilisation étant privative, elle comporte une autorisation administrative prélable et une contrepartie financière. Mais, puisqu’il s’agit d’uen utiliastion normale, l’Admin. N’a pas de pouvoir discretionnaire pour accorder ou refuser, elle est dans une situation de competence liée. Si les usagers se conforment à la reglementation,elle ne peut pas refuser l’autorisation.

§1 –Concessions d’emplacement dans les halles et marchésL’attribution de ces emplacements ne peut résulter que d’une autorisation unilatérale. Le seul motif de refus par l’Admin. Doit etre le manque de place. La JP considère aussi que l’affectation normale, qu’elle doit vérifier, inclut une certaine vérification de l’activité qui se développe et de son chiffre d’affaires.

CHAPITRE   : L’OCCUPATION PRIVATIVE DU DOMAINE PUBLIC

Indépendamment de l’utilisation normale du doamine, une personne privée qui n’a pas la qualité d’usager du domaine est autorisée à s’installer pour l’exploitation d’une installation, le plsu souvent économique, sur le domaine public. Cette ocupation doit eetre compatible avec l’affectation.

D’une part, l’occupant privatif doit etre titré pour occuper le domaine public. Cette autorisation est accordée moyennant redevance. Cette autorisation peut prendre la forme d’un acte unilatéral( permission de voirie) ou d’un acte conventionnel(concession de voirie).Ce titre autorise une occupation compatible avec l’affectation du domiane. Sans compatibilité, l’occupation doit etre refusée. Qu’est ce qu’une occupation compatible ? CE 2011, CCI de Pointe-à-Pitre : celle qui complète l’affectation principale du domaine.

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L’exigence d’une autorisation est traditionnelle. L’occupant de fait est un occupant sans titre contre lequel des procédures d’expulsion sont disponibles.CE 2012 Photo Josse l’occupant ne peut dépasser l’utilisation normale que font les usagers du domaine sans autorisation. (une personne qui photographiait les œuvres d’art dans un musée est allé au dela de l’usage normal,qui est de contempler les œuvres >>> donc il lui faut une autorisation. L’autorisation doit etre explicite et expresse. En plus ,l’autorisation doit avoir un caractère personnel.Mais ce caractère personnel doit se concilier avec la bonne exploitation de l’utilisation. Très rapidement, la JP a admis que le titre pouvait circuler lorsque l’autorité administrative donnait un agrément exprès à la cession. Est-il ce pouvoir d’agréer le cessionnaire un pouv.discretionnaire de l’Admin.? La JP a admis que l’Administration ne peut refuser l’autorisation de céder un contrat adminsitratif que si elle ne retrouve pas dans la personne du cessionnaire les memes capacités techniques et financières qu’avait le cédant. On peut raisonner par analogie pour la circulation du titre !En outre, l’autorisation est à durée limitée.Ceci est directement rattaché au principe d’inaliénabilité du domaine public.

S’agissant des redevances, c’est un principe absolu et législatif. Le CE a meme considéré qu’un occupant sns titre du doamien public pouvait tout de meme etre soumis à redevance. Toutefois, ceprincipe comporte des exceptions qui sont des hypothèses de gratuité : les radars installés sur le domaine public ou une occupation qui ne presente pas un objet commercial et si l’organe déliberant de la collectivité ait accordé la gratuité.

L’occupant domanial est protégé grace à son titre contre l’Adminsitration. Si des travaux decidés par celle-ci sur le domaien occupé sont faits dans l’intérêt du domaine occupé, l’occupant domanial n’aura pas droit à l’indémnisation. En revanche, si les travaux sont faits dans un intérêt autre que celui du domaine occupé, l’occupant aura droit à l’indémnisation.

CE, 2010, Montravers : l’appropriation privative d’installations édifiées par le titulaire d’une autorisation d’occupation temporaire du domaine public n’est pas incompatible avec l’inaliénabilité du domaine public lorsque l’autorisation de l’occuper n’a pas été accordée en vue de repondre aux besoins du SP >> l’occupant sera propriétaire des installations dès lors.

PARTIE 2 :L’expropriation – les modes de cession forcée des biens

Différence : L’expropriation ne peut porter que sur un immeuble ou des droits réels tandis que le champ de la réquisition est beaucoup plus large : elle peut porter sur des immeubles, des meubles, sur des services, service militaire comme une réquisition de personnes. En outre l’expropriation est toujours ouverte : les personnes qui ont le droit d’expropriation ont ce droit en permanence, quand il est utilisé il doit être justifié mais ouvert en permanence. Alors que la réquisition doit être permise par un texte .

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Egalement l’expropriation est en principe définitive, transfert de propriété dans la durée. En revanche la réquisition est limitée dans le temps, elle est temporaire.

A coté de l’expropriation et de la réquisition il existe un certain nombre des procédures de cession forcée que l’on présente comme des privilèges préférentiels :

1/ Droit de préemptionOpération qui se déroule en principe entre deux personnes privées. PP qui fait valoir qu’elle detient du fait de la loi un droit qui lui permet de se substituer à l’acquéreur pressenti. La première intervention du droit de préemption dans le monde administratif est celui reconnu au SAFER qui a une fonction de restructuration des exploitations agricoles, regrouper avec d’autre et les revendre.En principe le droit de préemption doit être motivé et sa motivation doit être la satisfaction de l’IG de la commune au point de l’urbanisme.

2/ Le droit de priorité Loi du 13 juillet 2006: droit de priorité au bénéfice des communes: les grands proprietaire sont obligés avant de mettre le bien sur le marché de le proposer aux commune qui veut faire des logements sociaux mais à un prix fixé par le service du domaine. Si la collectivité n’achète pas alors on pourra mettre le bien sur le marché.

3/ Le droit de rétention Il joue en matière mobilière. L’autorité administrative à la faculté de s’opposer à la vente, à l’exportation du bien. Possibilité de se substituer et d’acheter au prix fixé par le tiers.

CHAPITRE 1 : L’expropriation pour cause d’utilité publique (UP)

C’est une opération adminsitrative par laquelle une PP oblige un particulier à lui céder la propriété d’un immeuble dans un but d’utilité publique et moyennant une indemnité juste et préalable.

Principe qui s’affirme sous la révolution :1/ Article 17 DDHC = l’expropriation ne peut avoir lieu que lorsque il y a utilité publique, ce qui veut dire qu’aucune procédure d’expropriation ne peut avoir lieu avant qu’on ait constaté l’UP de cette expropriation. La constatation d’UP est préalable à l’expropriation.

2/ L’expropriation ne pourra avoir lieu que moyennant une « juste et préalable indemnité ». L’idée est que le préjudice réalisé par la privation de propriété doit être compensé en tous ces éléments.

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3/ Pour prononcer l’expropriation et pour calculer l’indemnité ça sera la compétence du JJ, tandis que le JA vérifie seulement l’UP

I) Les bases constitutionnelles et conventionnelles du droit de l’expropriation

→ Les bases constitutionnellesDDHC de 1789, l’article 17 qui proclame que la propriété étant un droit inviolable et sacré nul ne peut en être privé si ce n’est lorsque la nécessité publique légalement constaté l’exige évidement et sous réserve d’une juste et préalable indemnité. A priori la formule couvre l’ensemble des biens appropriés cependant l’interprétation dominante de la DDHC est que ceci concerne principalement la propriété immobilière.

DC 1989 : le caractère juste de l’indemnité s’entend comme couvrant l’intégralité du préjudice. DC 2011 :cette réparation du préjudice n’inclut pas le préjudice moral.

→ Les bases conventionnelles La CEDH protocole 1 relatif à la valeur des biens. « nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’UP et dans des conditions prévues par la loi ». Il y a dans cette définition, un manquer : on ne nous parle pas d’indemnisation. C’est la jurisprudence de la cour qui va réintroduire cette condition  +article 6§1 : est ce que dans la procédure d’expropriation le droit au procès équitable devant une juridiction impartiale est respecté dans le droit français ?

A – Personnes habilitées à mettre en œuvre la procédure d’expropriation Ce sont d’abord les PP. Progressivement ,des personnes privées vont se voir dotées de la capacité d’exproprier. Pour cela,il faut un texte législatif.

B - Le role de l’EtatLe prefet peut refuser de declarer l’utilité publique et il peut aussi réduire le périmètre de l’expropriation. Ces actes du préfet peuvent etre contestés devant le JA.

C - Les biens susceptibles d’etre expropriésL’expropriation est limitée aux immeubles. Une seule exception –les brevets interessant la Defense. L’expropriation peut aussi porter sur des droits réels démembrés.CE,2006, Ministre de l’Equipement :le CE admet que l’on puisse exproprier pour une durée limitée. Cette décision est surprenante parce que l’expropriation est une procédure définitive ; mais elle peut s’expliquer par le fait que l’expropriation offre plus de garanties à k’exproprié que la réquisition.

Les biens du domaine public ne peuvent etre expropriés. C’est une conséquence logique de l’inaliénabilité. Cette solution est discutable parce que l’inaliénabilité protège l’utilité publique, or dans une procédure d’expropriation il y a une UP préalablement constatée. Ce principe a été aménagé. D’abord, l’inaliénabilité est un principe législatif, une loi peut y deroger. Les biens du domaine privé sont susceptibles d’expropriation dans tous les sens.

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Ainsi, une commune peut exproprier un bien du domaine privé de l’Etat.

D – Les buts légitimes de l’expropriation : la notion d’utilité publiquele mouvement général est celui d’une concepton de plus en plus large. A l’origine, l’expropriation n’était conçue que pour la réalisation des travaux publics. La législation consacre des buts d’hygiène ou pour protéger les monuments historiques, ou pour la réalisation des terrains sportifs ou meme dans un but de police. La JP a admis des expropriations motivées par la satisfaction d’un intérêt étranger.

II) L’enquete publiqueC’est la procedure de consultation du public sur la base d’un dossier. 2 types d’enquetes publiques : l’enquete ordinaire et l’enquete Bouchardeau.

L’enquete ordinaire est menée par un commissaire enqueteur. Il a des pouvoirs d’organisationd de l’enquete. Au terme de l’enquete, qui ne peut pas etre inferieure à 15 jours, le juge vérifiera si le commissaire a bien fait son travail. A la fin de l’enquete, le commissaire redige un rapport favorable ou defavorable au projet.

L’enquete ‘democratisée’ est plus perfectionnée. Ces membres sont nommées par le President du TA. L’ouverture de l’enquete doit etre précedée d’une large publicité. Sa durée est supérieure à 1 mois. Ces enqueteurs ont un pouvoir d’initiative. Si le commissaire enqueteur donne un avis negatif, la déclaration d’UP ne pouvait etre prononcée que par décret.

III) La déclaration d’utilité publiqueC’est la condition constitutionnelle de l’expropriation. En meme temps, le CE considère qu’il n’y a pas lieu à DUP lorsqu’on peut faire l’économie de toute expropriation.

Depuis 2002, c’est un arreté préfectoral qui declare l’utilité publique. Toutefois, pour les operations d’intérêt national, c’est un décret en Conseil d’Etat. La DUP doit intervenir dans l’année de la cloture de l’enquete publique.

La déclaration est un acte hybride( un acte d’espèce). Elle est traitée comme un acte réglementaire du point de vue du délai du récours et comme un acte individuel à d’autres égards. Son effet est de rendre l’expropriation possible. Elle ne peut avoir une durée supérieure à 5 ans.

Le juge peut controler une declaration d’utilité publique par le biais de la théorie du bilan.

Si l’expropriation est définitive mais qu’on vient constater l’illegalité de la déclaration , l’exproprié peut demander au juge de l’expropriation de priver retroactivement de tout effet l’ordonnance d’expropriation à l’égard de l’exproprié qui redevient propriétaire.

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IV) l’ordonnance d’expropriationC’est une d écision de justice. C’est le prefet qui saisit le juge de l’expropriation. Le conseil Constitutionnel a rappelé la compétence exclusive du JJ pour prononcer le transfert de propriété. Le juge ne peut néanmoins apprécier l’opportunité de l’opération( ça,c’est le contrôle de l’utilité publique).

L’ordonnance d’expropriation peut etre ulterieurement rectifiée pour redresser les omissions .On ne peut pas modifier les droits en cause.

Cette ordonance transfert la propriété à l’expropriant. Ce transfert est instantané. Simultanément, l’ordonnance a un autre effet. Elle éteint tous les droits des tiers sur l’immeuble. Ces droits sont transformés en droits indemnitaires. Troisième effet, l’ordonnance d’expropriation envoie l’expropriant en possession sous la condition suspensive du paiement de l’indemnité. Quatrième effet, l’ordonnance marque le point de départ du délai de rétrocession, qui est en principe de 5 ans. Au terme de ce délai, si l’Administration n’a pas donné au bien l’utilité publique qui justifiait l’expropriation, l’exproprié a droit à la rétrocession de son bien.

Le seul recours contre cette ordonnance est le porvoi en cassation.

V) Les incidents de la procédure normale

LA REQUISITION D’EMPRISE TOTALE : il peut se faire qu’une expropriation partielle ne laisse entre les mains du propriétaire qu’un reliquat inutilisable. Dans ce cas  le Code permet a l’exproprié de réquerir l’emprise totale, c’est-à-dire de demander l’expropriation du tout. Cette requisition doit se faire dans les 15 jours de la notification faite par l’expropriant pour fixer les indemnités. S’il s’agit d’un immeuble bati, la requisition est justifiée si l’expropriation ne laisse qu’une partie inutilisable dans des conditions normales. Pour les terrains nus, on utilise un critère quantitaif, si l’expropiration réduit le terrain qui reste à l’exproprié au ¼ du total, ce quart peut etre inscrit dans ure requisition d’emprise totale à la condition que le propriétaire ne possède pas un autre terrain limitrophe. La loi de 1967 a également permis la requisition lorsq’une emprise partielle compromet gravement l’utilité économique d’une exploitation agricole.

LA RETROCESSION : correspond à l’hypothèse dans laquelle le bien exproprié ne reçoit pas l’utilité publique qui justifiait son expropriation. Ca permet au propriétaire d’en reprendre la propriété. Elle est ouverte apres un délai de 5 ans après l’expropriation. Si un terrain n’est pas directement inclus dans l’opération mais que celle-ci s’est realisé quand meme, le droit de retrocession n’était pas possible. C’est le JJ qui est compétent pour fixer le prix de rétrocession mais aussi pour apprécier si l’affectation avait eu lieu. La rétrocession c’est une vente de l’expropriant à l’ancien propriétaire de l’immeuble. Il y a des cas où la rétrocession

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s’avère impossible(immo détruit). Dans ce cas, la JP admet que cette rétrocession se transforme en indemnité pour privation de jouissance.

VI) L’expropriation indirecteNotion de la jurisprudence judiciaire. Hypothèse ou l’Administration en réalisant un ouvrage public empiète sur la propriété privée voisine, donc emprise irrégulière constitutive de voie de fait. Le JJ intervient pour démolir la partie de l’ouvrage qui empiète. Or l’expropriation indirecte vient d’empecher la démolition. Le JJ apprécie l’utilité publique de l’ouvrage, prononce le transfert de propriété et accorde l’indemnité d’expropriation. Cass.ASS.Plen.,1994, baudon de Mony : la Cour de Cassation condamne l’expropriation indirecte car contraire à la DDHC.