34
Droit International INTRODUCTION CARACTERISTIQUES DE LA SOCIETE INTERNATIONALE La société internationale s'est formée en 3 étapes : Ve - XVe siècle Ve siècle : début du Moyen Age : la société est organisée sur d'anciens modèles, et qui va reconnaître la réalité des Etats qui vont représenter des entités ( = pers. morales) et vont entrer en relation les uns avec les autres. XVe siècle : ouverture sur le monde (découverte des Amériques). Mondialisation, formation de la société internationale. XVe siècle - 1914 L'Europe est le centre des relations internationales. Le droit (dans sa forme moderne) va trouver son origine géographique en Europe. 1914 à aujourd'hui Multiplication du nombre des états => enrichissement mais aussi relations plus difficiles. Cette multiplication est due entre autre à la décolonisation, mais pas seulement : réapparition de la notion de droit de la nationalité ; rôle et impact de la technologie ; impact des conflits mondiaux -------------. Jusqu'à aujourd'hui, relation interne = entre les Etats ; au 20e siècle, apparition d'organes internationaux qui doublent l'action des Etats et aussi ---------- des individus en tant que tels => reconnaissance d'une juridiction pénale internationale qui dissocie les actions menées par un Etat de celles menées par un individu.

Droit International

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Ve siècle : début du Moyen Age : la société est organisée sur d'anciens modèles, et qui va reconnaître la réalité des Etats qui vont représenter des entités ( = pers. morales) et vont entrer en relation les uns avec les autres.XVe siècle

Citation preview

Page 1: Droit International

Droit International

INTRODUCTION

CARACTERISTIQUES DE LA SOCIETE INTERNATIONALE

La société internationale s'est formée en 3 étapes :

• Ve - XVe siècle

Ve siècle : début du Moyen Age : la société est organisée sur d'anciens modèles, et qui va reconnaître la réalité des Etats qui vont représenter des entités ( = pers. morales) et vont entrer en relation les uns avec les autres.

XVe siècle : ouverture sur le monde (découverte des Amériques). Mondialisation, formation de la société internationale.

• XVe siècle - 1914

L'Europe est le centre des relations internationales. Le droit (dans sa forme moderne) va trouver son origine géographique en Europe.

• 1914 à aujourd'hui

Multiplication du nombre des états  => enrichissement mais aussi relations plus difficiles. Cette multiplication est due entre autre à la décolonisation, mais pas seulement : réapparition de la notion de droit de la nationalité ; rôle et impact de la technologie ; impact des conflits mondiaux -------------.

Jusqu'à aujourd'hui, relation interne = entre les Etats ; au 20e siècle, apparition d'organes internationaux qui doublent l'action des Etats et aussi ---------- des individus en tant que tels  => reconnaissance d'une juridiction pénale internationale qui dissocie les actions menées par un Etat de celles menées par un individu.

    Le droit international présente des particularités très fortes par rapport au droit interne :

- dans son établissement : c'est un droit qui passe nécessairement par la volonté des Etats ;

- droit différemment sanctionnable

- principe de la non - ingérence : le droit international repose sur le principe qu'un Etat est maître chez lui.

Première Partie

PRESENTATION DES ACTEURS DE LA SOCIETE INTERNATIONALE

Chapitre I : Les Etats

Page 2: Droit International

Chapitre II : Les organisations internationales

Chapitre III : Les individus ; personnes physiques

Chapitre IV : Les Entreprises (multinationales ou transnationales) ; personnes morales

chapitre 1

LES ETATS

PLAN

I.   Les conditions d'existence d'un Etat

    A/   Un territoire

    B/   Une population

    C/   Un Gouvernement effectif

II.  Les compétences internationales de l'Etat

    A/   Pouvoir d'entretenir des relations diplomatiques

    B/   Pouvoir de conclure des traités

    C/   Pouvoir de présenter des réclamations internationales

    D/   Pouvoir de recourir à la contrainte

III.  Les grands principes juridiques applicables à la situation internationale de l'Etat

    A/   Le principe de souveraineté

    B/   Le principe de l'égalité juridique

chapitre 1

LES ETATS

    Nation = groupe humain caractérisé par la conscience de son unité et par une communauté de tradition, de culture et d'aspiration qui se traduisent par la volonté de vivre ensemble. Conception plus politique que juridique : « la Nation est une âme ».

    Etat = groupement d'individus établi sur un territoire déterminé sous l'autorité exclusive et effective d'un Gouvernement. Conception juridique et non pas politique.

    Il existe une interpénétration de ces 2 concepts : il peut exister des Etats sans Nation (comme les Etats nouvellement décolonisés : en Afrique, les Etats sont des nés des anciennes provinces administratives de l'Etat colonisateur) , des Etats - Nations (Chine, la plupart des

Page 3: Droit International

états d'Europe, …) et des Nations qui ne sont pas encore des Etats (la Palestine, qui est une nation qui aspire à être un Etat, qui cherche à avoir un territoire).

I.   Les conditions d'existence de l'Etat

    A/   Un territoire

Définition géographique : support matériel nécessaire à l'existence de l'Etat ; étendue géographique sur laquelle s'exerce l'autorité effective et exclusive de l'Etat.

Au sens du droit, le territoire comporte au moins deux éléments, parfois trois :

    - le territoire terrestre : sol et sous-sol soumis à l'autorité absolue de l'Etat. Territoire délimité par des frontières naturelles ou conventionnelles ( = artificielles).

    - l'espace aérien : espace sus-jacent au territoire terrestre et parfois maritime. La souveraineté de l'Etat ne s'applique que dans une certaine largeur (jusqu'à l'atmosphère).

    - l'espace maritime : élément qui touche certains Etats seulement. Aujourd'hui, le territoire maritime d'un Etat est la mer territoriale (cad d'une largeur de 12 miles marins). Au-delà de la mer territoriale se trouve la haute mer, qui est à tout le monde et à personne. Sur la haute mer s'exerce le droit de pavillon.

    B/   Une population

Définition : communauté humaine établie sur le territoire d'un Etat et qui est de ce fait soumise au droit de cet Etat et à l'autorité de ses Gouvernants.

La nationalité est une notion fondamentale qui relève du droit interne et qui permet de déterminer la composition de cette population et le statut juridique des individus qui en font partie.

Comment s'obtient la nationalité ? « Jus sanguinis, jus solis » = droit du sang, droit du sol. La nationalité va d'abord s'obtenir par la filiation : les 2 parents doivent être français. Par la suite, si l'un des 2 parents est français, l'enfant le deviendra aussi.

Obtention de la nationalité : par le lieu de naissance : les enfants nés en France seront français, sans tenir compte de la nationalité de leurs parents.

Tendance à l'uniformisation internationale pour que les individus n'aient qu'une seule nationalité.

Mode d'acquisition administratif : la naturalisation est un acte administratif par lequel les individus ayant déjà une nationalité demande à l'Etat d'en avoir une nouvelle. Condition : temps minimum de résidence (en général, 5 ans).

La nationalité peut être accordée :

    - à des objets : navires, engins aérospatiaux car on considère qu'ils peuvent entraîner des responsabilités.

Page 4: Droit International

    - à des personnes morales : la nationalité dépend de leur siège social.

    - à des personnes physiques : tous les individus ont forcément une nationalité (principe inscrit dans de nombreux textes internationaux) : on ne peut retirer la nationalité d'une personne, même si certains Etats l'ont fait.

Un apatride peut l'être devenu suite à des grands bouleversements territoriaux (au lendemain des guerres, changements des frontières)  => création des passeports Nonsen en 1918.

L'Etat dont un individu est ressortissant se doit de le protéger : c'est la protection diplomatique. Mais pour bénéficier de cette protection diplomatique, le ressortissant doit avoir eu un comportement respectueux des règles du pays où il se trouvait.

    C/   Un Gouvernement effectif

Les Etats doivent pouvoir dialoguer les uns avec les autres : c'est pourquoi il leur faut une autorité reconnue (quelque soit sa forme).

• Dans l'exigence des conditions, absence de la reconnaissance : dès lors que les 3 critères sont

présents, on est en présence d'un Etat, il n'y a pas besoin d'acte de reconnaissance. Cependant, quand un Etat apparaît sur la scène internationale dans des conditions difficiles, on peut avoir besoin d'un acte de reconnaissance (cf. la Palestine). Cet acte de reconnaissance est donc une garantie de l'existence de cet Etat.

II.   Les compétences internationales de l'Etat

    A/   Pouvoir d'entretenir des relations diplomatiques

Les relations diplomatiques sont réalisées par les ambassadeurs (institutions : Ambassade et Consulat).

L'Ambassadeur est le représentant d'un Etat dans un autre Etat, et il a la plénitude des pouvoirs économiques, administratifs et politiques.

Les Consuls sont des agents diplomatiques chargés très précisément des questions d4etat Civil et de la protection des ressortissant résidant sur le territoire.

Les représentants à l'étranger doivent, pour agir en toute indépendance, bénéficier d'une immunité personnelle (ils ne peuvent pas être arrêtés par la police du lieu où ils résident et / ou des lieux où ils travaillent : c'est l'extraterritorialité).

    B/   Pouvoir de conclure des traités

Les contrats internationaux sont des accords engageant les Etats et qui déterminent des obligations et des droits dans des compétences variées.

Les traités sont des instruments permettant aux Etats de dialoguer entre eux.

Page 5: Droit International

    C/   Pouvoir de présenter des réclamations internationales

Le pouvoir d'aller en justice est dévolu à l'Etat en tant que personne morale dotée d'une personnalité juridique. Il y a peu de juridictions internationales. Les Etats répugnent à aller faire trancher leurs différends devant des Cours de Justice. D'où un règlement pacifique avec pour moyen la négociation et l'arbitrage.

Après WW1, apparition de 2 juridictions internationales :

    - la Société des Nations ( SDN en 1919 ), Cour Permanente de Justice Internationale

    - l'ONU (en 1945) remplace la SDN avec pour principe une juridiction internationale maintenue (Cour Internationale de Justice = CIJ = Tribunal de la Haye ; siège en Hollande).

Juridictions internationales traitant d'affaires régionales :

    - Cour Européenne de Justice (siège Luxembourg)

    - Cour Européenne des Droits de l'Homme  (siège : Strasbourg) pour les Etats ayant signé la CEDH.

Les Etats ne vont devant ces juridictions que s'ils sont consentants.

    D/   Pouvoir de recourir à la contrainte

Jusqu'en 1928, le recours à la guerre n'est pas interdit par le droit international.

A partir du Pacte « Briand-Kellog » (1928), principe de l'interdiction de recours à la guerre.

Après WW2, même principe dans la Charte des Nations Unies (art. 2 paragraphe 5) sauf en cas de légitime défense (cad qu'un danger d'une particulière gravité entraîne 1 réponse proportionnée à l'agression).

De nos jours, un Etat ne peut se faire justice lui-même : création d'un organisme par les Nations Unies pour maintenir la paix.

III.   Les grands principes juridiques applicables à la situation internationale de l'Etat

    A/   La souveraineté

Chaque Etat est indépendant, est maître chez lui. Il est libre de choisir le Gouvernement qu'il désire, le régime politique qu'il souhaite.

Ce principe de souveraineté entraîne un principe de non ingérence : les autres Etats n'ont pas à s'immiscer dans la vie de leurs voisins. C'est un principe qui se trouve au cœur du droit international car il sous-entend la liberté qu'a chaque Etat de s'engager ou non.

Page 6: Droit International

Le principe de souveraineté est un principe moteur du droit international puisque la souveraineté conditionne l'existence même des autres Etats. Mais c'en est également le frein car les Etats sont parfois réticents à l'idée de s'y engager.

Le principe de souveraineté, longtemps intangible, tend aujourd'hui à évoluer. Cette évolution est l'expression d'obligations d'ingérence pour des raisons humanitaires. En effet, cette évolution, née de l'expérience, tend à poser la question du droit de non ingérence lorsqu'un Etat massacre sa population.

Ce principe d'ingérence pour raisons humanitaires progresse donc peu à peu dans le droit international, mais il faut être prudent concernant son application car l'ingérence pour raisons humanitaires peut facilement dévier pour des raisons politiques.

    B/   Le principe d'égalité juridique

Les Etats doivent être considérés comme étant juridiquement égaux, et ce quelle que soit leur richesse économique, leur population, …. Ainsi, lorsque des décisions doivent être prises, 1 pays = 1 voix.

Cependant, c'est un principe à relativiser car dans la pratique, certains Etats ont plus de pouvoir que d'autres.

L'ONU est composée de 2 organes :

    - l'Assemblée Générale de l'ONU regroupe tous les Etats membres et fonctionne sur la base juridique qu'un Etat possède une voix.

    - le Conseil de Sécurité de l'ONU ne regroupe que 15 Etats membres, dont 5 Etats - membres et qui disposent chacun d'un droit de veto.  Ces 5 membres spéciaux (ex - URSS, USA, Chine, France et Angleterre) sont donc une entorse au principe d'égalité juridique puisqu'il dispose d'un droit de veto.

Ces 5 Etats permanents datent de 1945. De nos jours se pose le problème de l'élargissement du nombre d'Etats permanents.

Conclusion

Aujourd'hui, les Etats sont les 1ers acteurs de la société internationale. Or, l'ONU recense 180 Etats : il y a donc eu une hausse importante du nombre d'Etats, ce qui entraîne de plus grandes difficultés de communication et rapports les uns avec les autres.

Il existe également des situations exceptionnelles, comme le Vatican qui est un Etat alors que sa population ne se reproduit pas (caractéristique de toute population) et est donc uniquement une population d'importation (cette exception s'explique par l'Histoire : avant, le Vatican était un Etat comme les autres, mais à partir de 1870, c'est devenu un Etat spirituel) ou la Palestine dont le territoire n'est pas encore bien défini.

Page 7: Droit International

chapitre 2

LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

PLAN

I.   La création et la composition des Organisations Internationales

    A/   L'acte constitutif

    B/   Les membres des organisations internationales

II.  Compétences et statut juridique des Organisations Internationales

    A/   La personnalité juridique des organisations internationales

    B/   Les compétences des organisations internationales

III.   Structure et fonctionnement des Organisations Internationales

    A/   L'organe plénier

    B/   L'organe restreint

    C/   Le Secrétariat Général

Conclusion : bilan des Organisations Internationales

chapitre 2

LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

    Les organisations internationales sont les 2e acteurs principaux des sociétés internationales. Elles sont apparues après la Seconde Guerre Mondiale.    Ces organisations internationales apparaissent comme une sorte d'exception à une application très stricte du principe de souveraineté car elles doublent l'action des Etats.    La naissance des organisations internationales correspond à l'idée d'une coopération internationale qui est née principalement avec l'évolution de la technologie.

    1ère périodeNaissance des 1ères organisations internationales dans la 2nde moitié du 19e siècle (1860 - 1914). Cette naissance correspond au besoin qu'a le monde d'un service publique international (ex : l'Union Postale Internationale, l'Organisation Fluviale du Danube, …).

    2e périodeEtape politique : au lendemain de WW1, création d'un organe politique à vocation universelle (SDN)  dont le but était de permettre aux Etats d'avoir de réelles discussions.Au même moment, création de l'OIT (Organisation Internationale du Travail ; 1919).

    3e période

Page 8: Droit International

Décollage du nombre d'organisations internationales après WW2 : on assiste en effet à un remodelage du monde, à une disparition de l'ancien monde (1939 - 1945).Les organisations internationales dont le but n'est pas de regrouper des Gouvernements, des Etats,  vont être appelés des ONG (organisations non gouvernementales). Ex : Croix Rouge Internationale ; Amnisty Internationale, … Les ONG sont régionales, universelles, techniques, ou politique.Ces ONG se voient reconnaître un mission inter - frontière, de reconnaissance, … Elles sont donc différentes des OI (organisations internationales) qui ne regroupent que les Etats et qui sont soit régionales, soit universelles. Les OI peuvent être techniques (finance : FMI, Banque Mondiale, OACI [organisation de l'aviation civile internationale], OMS, FAO = agriculture par l'ONU) ou politiques (ONU, Ligue Arabe, Organisation des Etats Africains, OTAN …).Il y a à ce jour plus de 250 organisations internationales gouvernementales

I.   La création et la composition des Organisations Internationales

    A/   L'acte constitutif

Toute OI repose sur un acte créateur, sur une « constitution ». L'acte constitutif peut avoir des appellations différentes : charte, traité, convention, statut. Il y a donc de nombreuses appellations, mais il s'agit en fait d'un acte de volonté d'engagement des Etats qui se matérialise par un acte écrit. C'est un acte solennel qui engage et qui doit être respecté. Il n'est pas immuable et peut être révisé.

    B/   Les membres des Organisations Internationales

Tout Etat a vocation à devenir membre d'une OI.  Toutefois, les OI, de part leur objet, peuvent poser un certain nombre de conditions  que tous les Etats ne peuvent pas forcément remplir : il y aura donc des Etats membres à part entière, et d'autres qui ne seront qu'associés ou observateurs.

Modalités de l'admission : il y a 2 catégories de membres, les Etats fondateurs et les Etats qui viennent s'additionner postérieurement. Pour ces derniers, le plus souvent, la formalité est un vote. La plupart du temps, il s'agit d'un vote renforcé (à la majorité des 2/3 ou même à l'unanimité).    Ex : l'ONU. En 1945, 56 Etats fondateurs (Charte de San Francisco). Aujourd'hui, il y a plus de 185 adhérents. Modalité d'entrée : majorité des 2/3 votée par l'Assemblée Générale. Il y a eu des problèmes pour certains membres, comme l'admission de la Chine populaire. En effet, la Chine, en 1945, faisait partie des pays fondateurs. Mais elle s'est divisée en 2 en 1949. Les Etats Unis s'opposeront à l'entrée de la Chine populaire. Celle-ci sera admise en 1974, après la levée de l'interdit des Américaines et son évolution politique.    Ex : la CEE. Admission à l'unanimité parce qu'il s'agit d'une organisation régionale qui se fonde sur des éléments économiques et qui évolue politiquement. Les Etats fondateurs veulent que les futurs membres soient en total accord avec ceux qui sont déjà membres.1950 : signature d'un 1er traité qui fonde la CECA (Traité de Paris) et qui lie 6 Etats : France, Allemagne Fédérale, Italie et Bénélux.1957 : élargissement à toute l'économie => 2 nouveaux traités qui s'ajoutent : le Traité de Rome qui crée la CEE (1958) et le 2e qui crée la ERATOM.Le cas particulier de la Grande Bretagne : en 1950, elle n'est pas intéressée. Elle ne l'est toujours pas en 57-58 alors que la CECA est un succès et que l'empire britannique a perdu de sa puissance. La Grande Bretagne pose sa candidature en 1961, mais De Gaulle met son veto à son entrée car il n'a pas apprécié la rencontre entre le 1er Ministre britannique et Kennedy (qui avait pour but la vente d'armes nucléaires). En 1967, la Grande Bretagne repose sa candidature de façon plus modeste, mais De Gaulle met à nouveau son veto à cause de leur inflation. En 1969, De Gaulle quitte le pouvoir. La Grande Bretagne repose sa candidature et est enfin acceptée.Depuis, la CEE est passée de 6 à 15 Etats.

Page 9: Droit International

D'une façon générale, qu'il s'agisse des membres fondateurs ou adhérents, il y a plusieurs condition d'entrée. La 1ère est le respect des fondements de l'OI (à la fois des aspects généraux et pratiques, par exemple le financement).A l'opposé, il faut aussi prévoir les modalités de sorties des OI. Le principe veut que nul n'est obligé de rester indéfiniment dans une OI : cette liberté de sortie est reconnue par le droit international. En général, ce droit de sortie est assorti d'une obligation de préavis (de 3 à 6 mois) et d'une obligation d'être en règle avec les contributions financières. Cette modalité est la plupart du temps prévue dans les textes.Autre moyen de sortie : l'expulsion d'un Etat de l'OI. La plupart des actes constitutifs prévoient cette modalité pour le non respect des clauses et en principal des contributions financières.     Ex : la Charte de l'ONU prévoit que l'Etat qui pendant 2 années consécutives n'a pas payé sa contribution annuelle est passible d'expulsion. Cependant, cette règle est relativisée dans son application. Ainsi, en 1960, le Congo belge obtient son indépendance. Mais cette acquisition entraîne une véritable guerre qui risquait de s'étendre à d'autres pays. L'ONU a donc décidé d'envoyer des casques bleus. Comme cela coûte cher, on demande aux membres une cotisation extraordinaire. A l'époque, toutes les grandes puissances ont payé, sauf certaines qui ne l'ont pas fait et ce pendant plusieurs années, comme l'URSS. Si le principe avait vraiment été appliqué, l'URSS aurait dû être expulsée, mais cela n'a pas été le cas car l'URSS était puissante et que son expulsion aurait pu entraîner la fin de l'ONU.

II.   Compétences et statut juridique des Organisations Internationales

    A/   La personnalité juridique des organisations internationales

Toutes les OI possèdent une personnalité juridique. Celle-ci peut se résumer par la possibilité qu'ont toutes les OI de passer des contrats, d'acquérir et de vendre des biens mobiliers et immobiliers, d'ester en justice et de posséder une autonomie financière. Tout ceci constitue les attributs de la personnalité juridique.

        1) La possibilité de contracter des contratsC'est la possibilité pour les OI, qui sont parfois techniques, d'agir comme une personne morale, cad comme une société.

        2) La possibilité d'acquérir et de vendre des biensLe 1er problème des OI est celui de l'implantation du siège social (obligatoire à toute OI). C'est donc une nécessité qu'elles puissent vendre et acheter des biens. De plus, les OI peuvent agir dans les marchés financiers internationaux.

        3) La possibilité d'autonomie financièreUne organisation a besoin de financement pour fonctionner. Il y a deux types de recettes possibles : le système de la contribution volontaire et le système des ressources propres.

la contribution volontaire : la plupart des OI ont un budget alimenté par l'apport des Etats membres. Dans les OI, ces contributions ne sont jamais uniformes, identiques. Elles sont calculées selon plusieurs critères qui reflètent la richesse réelle des Etats (calculées en fonction du PIB, de la population, de l'état économique, …). Ainsi, chaque Etat prévoit dans son budget une part pour l'OI dont il est membre. Cette contribution est annuelle. Cependant, il peut arriver que dans certaines OI, pour faire face à certaines situations, on demande une contribution extraordinaire. Celle-ci est moins stricte quant au montant du versement demandé.La contribution volontaire reste la contribution principale. les ressources propres : c'est un système beaucoup moins fréquent. C'est à l'organisation elle-même, en fonction de sa nature, de trouver ses propres ressources.    Ex : L'Union Economique de l'Europe des 15. Ainsi, à l'origine, la CEE fonctionnait sur le principe des contributions volontaires. Vers 1975, on est passé au système des ressources propres. La ressource principale provient de la TVA sur les biens et services consommés au sein de l'UE. Ainsi, chaque année, tous les Etats membres reversent une fraction de la TVA

Page 10: Droit International

qu'ils ont obtenu dans l'année. A l'origine, cette fraction était de 0,6%. Elle est aujourd'hui de 1,9%.Les « recettes de poches » : il s'agit d'autres ressources propres de l'UE : les prélèvements des droits de douane sur les biens et services et les recettes sur les produits financiers.

Ces 2 systèmes peuvent aussi avoir des effets boomerangs. La contribution volontaire, qui paraît juste puisqu'adaptée à la richesse de chaque Etat, a ainsi des revers. Ainsi, les USA contribue aujourd'hui pour ¼ au budget des Nations Unies. Or, lorsque quelqu'un paie plus que tous les autres, il est normal que s'il a certaines exigences, les autres fassent tout pour qu'elles soient acceptées. Ceci entraîne une sorte de chantage et remet en cause le principe d'égalité.    Ex : l'UNESCO (siège à Paris). Cette OI a 2 fonctions : maintenir le patrimoine culturel international et aider les PVD à accéder à un développement de l'éducation. Elle a à sa tête un secrétaire général qui a une double casquette : il a à la fois une fonction de contrôle (du bon fonctionnement de l'OI) et une fonction politique (il donne une impulsion à l'OI, il soumet les propositions aux Etats, …). Or, pendant les années 1980, le secrétaire général de l'UNESCO fut accusé par les USA de favoriser les PVD, cad de ne pas être neutre. Finalement, les USA (dont les reproches n'étaient pas fondés) ont décidé de quitter l'UNESCO, lui enlevant ainsi 25% de son budget.

    B/   Les compétences

Les OI ont un pouvoir d'élaboration des règles. (compétences normatives). Ces règles posent tout un ensemble d'éléments qui permet de régulariser le domaine sur lequel l'OI a vocation à agir. D'une façon générale, toutes les OI distinguent 2 types de normes : les normes obligatoires, et celles non obligatoires.

Les normes obligatoires entraînent une obligation de respect de la part des Etats membres. La difficulté provient de ce que leur nom varie : on parlera de résolution, de décision, de règlement, …Les normes non obligatoires peuvent également porter des noms différents, mais le plus souvent, on parlera de recommandation ou d'avis.    Ex : l'Union Européenne fut, très tôt et pour permettre d'harmoniser les différents Etats membres, amenée à prendre des mesures normatives. Parmi les mesures obligatoires, il faut retenir le règlement, la directive et la décision ; pour les mesures non obligatoires, avis et recommandation.Différences de nature entre règlement, directive et décision au sein de l'UE:

• règlement = mesure générale et impérative prise par le Conseil des Ministres de l'Union et immédiatement exécutoire dans chaque Etat membre une fois que le règlement  a été adopté à la majorité nécessaire. Le règlement s'intègre directement dans les droits internes, sans passer par les Parlements nationaux.

• directive = obligation de résultat et liberté de moyen. C'est donc une mesure générale dont on laisse les modalités d'application à la législation de chaque Etat.

• décision = mesure qui vise soit des personnes physiques, soit des personnes morales et qui sont nommément désignées.

III.   Structure et fonctionnement

Les OI peuvent avoir un nombre plus ou moins important d'organes plus ou moins diversifiés. On ne verra ici que ceux que l'on retrouve systématiquement, cad l'organe plénier (dans le sens où il regroupe tous les Etats membres de l'OI), l'organe restreint (habituellement organe de décision) et le secrétariat général.

Page 11: Droit International

    A/   L'organe plénier

L'organe plénier est habituellement désigné sous le nom d'Assemblée Générale (ou d'Assemblée). Il regroupe tous les Etats membres et siège pendant une période déterminée, en sessions ordinaires ou extraordinaires (ces dernières servent à évoquer une question exceptionnelle et ont une durée limitée).    Ex : L'Assemblée Générale de l'ONU se réunit au siège (à New York) en session ordinaire de début octobre à fin décembre. Tous les Etats membres y sont représentés et ont un droit de vote (un Etat = une voix). Il est dévolu à cet organe plénier 2 types d'action : - la prise de certaines décisions importantes concernant le fonctionnement de l'organe (vote du budget et admission d'un nouvel Etat membre) ;

       - activité de forum (lors de cette session, tous les Etats membres

ont la possibilité de s'exprimer sur le fonctionnement de l'organisation, sur la paix internationale, … mais pas de prise de décision.

    B/   L'organe restreint

C'est un organe qualifié de restreint à cause du nombre de ses participants. Il est composé de certains Etats qui siègent à l'Assemblée Générale et qui ont été choisis ou élus. L'organe restreint est habituellement organe de décision. Il siège toujours dans la ville du siège social et ce, de façon permanente.    Ex : le Conseil de Sécurité de l'ONU. Il est composé de 15 membres dont 5 permanents (USA, Grande Bretagne, France, Russie et Chine), les 10 autres étant élus pour 2 ans parmi les Etats membres de l'Assemblée Générale en tenant compte de la diversité géographique et culturelle.Ce Conseil de Sécurité est amené à prendre toutes les décisions importantes, sous forme de résolutions, en ce qui concerne le maintien de la paix et de la coopération internationale. Une particularité : ces décisions, pour être obligatoires, doivent avoir obtenues l'accord des 5 membres permanents (caractéristique liée au contexte historique de sa création en 1945. Aujourd'hui se pose par ailleurs la question de l'élargissement du nombre de ces Etats permanents pour permettre à l'Allemagne et au Japon d'y accéder).

    C/   Le Secrétariat Général

La vocation du Secrétariat Général est d'assurer le bon fonctionnement de l'organisation (il s'occupe donc de la logistique). Le droit international distingue 2 types de Secrétariat Général au sein des OI :- celui que l'on retrouve dans les organisations à vocation technique et dont le but est d'assurer le bon fonctionnement de celles-ci (convocation des Etats en session, contraction des contrats, …) ;- et celui que l'on retrouve dans les organisations à but politique et dont le but est de donner une impulsion à la vie politique de l'organisation.    Ex : le Secrétaire Général de l'ONU. Il est élu pour 4 ans et reconductible par l'Assemblée Générale des Nations Unies. Il est choisi parmi les pays neutres (Secrétaire Général actuel = M. Kofi Annan). Il a une double casquette, cad qu'il remplit ces 2 rôles. Il n'a donc pas un simple rôle passif (administratif) mais aussi politique.

A ces 3 organes essentiels, les OI  ont la possibilité d'ajouter d'autres organes ou comités dont le rôle est défini dans les constitutions des organisation.

• les fonctionnaires

Les OI fonctionnent grâce à eux. Les fonctionnaires internationaux se divisent entre les fonctionnaires d'exécution et les fonctionnaires de décision. Ils sont recrutés en fonction de certains critères. D'une façon générale, ils sont recrutés sur concours (nécessité : les langues). Un autre critère est la nationalité (chaque Etat a droit à un certain nombre de représentants).

Page 12: Droit International

Pour le personnel d'exécution, pas de concours ni de critère de nationalité, ils sont engagés de gré à gré.

D'une façon général, les fonctionnaires internationaux font carrière, ont des privilèges (fiscaux, …) et bénéficient d'immunité (entre autres de juridiction : ils ne peuvent être déférés dans les tribunaux de l'endroit où ils travaillent qu'avec l'accord du Secrétaire Général de son OI. But : assurer leur indépendance, éviter toute pression).

Conclusion : bilan de ces organisations internationales

Certaines sont taxées de remplacer les Etats, d'autres d'être inefficaces, de coûter cher, … Afin de dresser un bilan, il faut donc faire une distinction :

bilan positif pour les organisations de coopération technique (plus particulièrement celles dérivées de l'ONU) ;

bilan plus mitigé pour les OI à but politique. Leur seul point positif provient de leur côté forum qui réunit les Etats autrement que par les moyens diplomatiques traditionnels.

La 1ère des Organisation Internationale est l'Organisation des Nations Unies. Son bilan varie selon les périodes. L'ONU a été paralysée pendant la Guerre froide (de 1947 à 1963-64). Elle a par la suite retrouvé une certaine vigueur à partir des années 1975 (actions plus spectaculaires, comme la guerre du Golfe).

En conclusion, on peut donc dire que la société internationale ne saurait se priver des OI car elles contribuent aux relations internationales, même si certaines devraient revoir leurs objectifs.

chapitre 3

LES ACTEURS SECONDAIRES DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

I.   Les individus

En Droit international, l'individu (la personne physique) est d'abord considéré comme le ressortissant de l'Etat auquel il se trouve rattaché par le lien de la nationalité. Cela a pour conséquence que c'est à l'Etat, sur le plan international, de le représenter par la protection diplomatique.

Cependant, à partir de ce principe de base, on assiste à une évolution qui, dans certains cas, tend à ne considérer l'individu qu'en tant que tel, abstraction faite de sa nationalité. Cette évolution dérive de deux phénomènes :

- la prise en considération des droits de l'homme d'une part ;

- et la prise en considération de la responsabilité individuelle dans certaines situations de guerre d'autre part (WW2 et le crime contre l'humanité).

Auparavant, le Droit international tenait compte de l'individu dans se référer à sa nationalité que dans quelques cas aux circonstances exceptionnelles :

Page 13: Droit International

- cf. les textes qui répriment l'esclavage. Son interdiction remonte à l'acte du Congrès de Vienne en 1815, et qui fut repris par la suite dans d'autres textes ;

- cf. le droit humanitaire en période de conflits armés. En effet, la conscience universelle a progressivement ressenti la nécessité de protéger certaines catégories d'individus faibles en période de conflits. Partant du principe qu'il était difficile d'interdire la guerre, les Etats ont pris conscience qu'il fallait protéger les combattants blessés, les prisonniers et les populations civiles, d'où conventions ;

- cf. les réfugiés qui bénéficient d'une protection particulière : Convention de New York du 28 juillet 1951 qui sert de base à leur statut juridique.

    A/  Les Droits de l'Homme

La notion des Droits de l'Homme n'est pas une notion nouvelle dont on se soucie au lendemain de WW2. Ce concept s'est concrétisé pour la 1ère fois dans la Constitution qui allait donner naissance et surtout dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 (conséquence des mouvements de pensées philosophiques, religieuses, du Siècle des Lumières, …).

Il s'agit de la reconnaissance de droits inhérents à tout individu dès sa naissance. C'est donc une catégorie de droits qui n'a pas besoin d'être promulguée, qui leur appartient dès leur naissance.

Pendant ½ siècle, cette reconnaissance des Droits de l'Homme a été circonscrite à quelques Etats (USA, Grande Bretagne, quelques Etats européens dont la France). Ce n'est qu'au lendemain de WW2 qu'elle va vraiment émergé dans la vie internationale, à cause des horreurs de WW2 qui remettent à l'ordre du jour le problème du respect de l'homme. C'est ainsi que plusieurs textes vont venir placer ce concept dans les exigences internationales.

Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948).

Déclaration adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 et qui énumère en 30 articles les droits individuels et les libertés publiques fondamentales :

- droit à la vie ;

- droit à la liberté et à la sûreté des personnes ;

- droit à la protection de la vie privée ;

- droit à une nationalité ;

- droit à la propriété ;

- droit de prendre part aux affaires publiques ;

- droit à la sécurité sociale, au travail, au repos et aux loisirs

- droit à l'éducation ;

- droit à un niveau de vie suffisant ;

- interdiction de l'esclavage

Page 14: Droit International

- interdiction de la torture et des arrestations arbitraires ;

- principe d'égalité devant la loi ;

- liberté d'aller et venir ;

- liberté d'opinion et d'expression ;

- liberté de conscience, de pensée et de religion ;

- liberté de réunion et d'association …

Ces droits sont présentés comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples de l'humanité. Cela signifie que les peuple doivent tout faire pour mettre leur législation nationale en harmonie avec cette Déclaration à laquelle ils ont souscrit.

Le problème de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est qu'il n'est pas prévu de sanction pour le non respect de ces droits et libertés énoncés.

Les Pactes Internationaux (1966)

Les Pactes Internationaux furent adoptés par l'Assemblée Générale des Nations Unies et soumis à la signature et à la ratification des Etats en 1966. Ces pactes sont au nombre de 2 : - le 1er est le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels ;

                                     - le 2nd est le Pacte International relatif aux Droits civils et Politiques.

Chacun de ces Pactes va affiner les différents droits et libertés de la Déclaration de 1948.

Deux éléments importants qui différencient ces Pactes de la Déclaration de 1948 :

- il s'agit là de traités qui engagent les Etats qui les ont adoptés (ces Pactes sont donc plus contraignants que la Déclaration de 1948) ;

- ces 2 Pactes créent un Comité des droits de l'Homme qui sera chargé, dans le cadre des Nations Unies, de recevoir les doléances et de contrôler l'application de ces Pactes.

La déclaration de 1948 et les Pactes de 1966 seront par la suite complétés par un assez grand nombre de textes régionaux tenant compte des spécificités  des zones géographiques déterminées (USA, Afrique, Europe …).

Convention Européenne des Droits de l'Homme (1950)

La Convention Européenne des Droits de l'Homme fut signée à Rome le 4 novembre 1950 et complétée par un certain nombre de protocoles jusqu'en 1985. Le texte fut discuté, adopté et signé par les Etats membres du Conseil de l'Europe (institution différente de celles engendrées par la CEE. Le Conseil de l'Europe est une OI à vocation politique et à but consultatif). Cette Convention ne sera pas forcément ratifiée par tous les Etats au même moment (la France ne le fera qu'en 1982).

La Convention Européenne des Droits de l'Homme reprend pour la plupart les droits et libertés énumérées par la Déclaration de 1948 et les Pactes de 1966 ; mais elle y ajoute des nouveautés : interdiction des écoutes téléphoniques, de la violation de la correspondance privée, droits nouveaux par rapport à la sexualité (reconnaissance de l'homosexualité et de la

Page 15: Droit International

transsexualité), reconnaissance de l'enseignement à l'école, interdiction des châtiments corporels à l'école … La Convention Européenne des Droits de l'Homme de 1950 reprend et complète les déclarations passées en tenant comte des évolutions sociales, technologiques, …

La grande innovation de ce texte, c'est que pour la 1ère fois est prévu un système de contrôle et de sanction (uniquement pour la zone géographique concernée). Ce système de contrôle et de sanction est exercée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (siège : à Strasbourg). Cela signifie que dorénavant, tout Etat européen et surtout tout individu peut saisir directement cette Cour s'il estime que l'Etat dont il est ressortissant a commis une violation de cette Convention. C'est la 1ère fois qu'un individu va pouvoir saisir une juridiction internationale sans passer par le bon vouloir de son Etat.

    B/   La Cour Européenne des Droits de l'Homme

Il fallait éviter que la Cour soit surchargée de demandes. La procédure se fait en trois étapes.

        1) Première étape

Dépôt d'une requête devant le Comité des Droits de l'Homme qui est un organe chargé de filtrer les requêtes en appréciant le bien fondé de chacune.

Conditions préalables : - l'individu doit avoir épuisé toutes les voies de recours internes dans son pays.

                 - la requête doit porter sur une décision qui ne remonte pas à plus de 6 mois.

Au cours de cette 1ère étape, le Comité examine la « consistance » du dossier (le Comité reçoit environ 10 000 requêtes par an et n'en retient que 600).

Le Comité peut soit débouter la requête, soit la considérée comme étant fondée. Dans ce 2e cas, début d'une phase d'investigation, d'aide au plaignant. Le Comité va rédiger un rapport qui enregistre les violations des droits et qui est adressé à un 2e organe : le Conseil des Ministres.

        2) Deuxième étape

Le Conseil des Ministres est un organe politique qui regroupe tous les ministres des affaires étrangères des pays membres du Conseil de l'Europe. Au cours de cette réunion, l'Etat accusé a la possibilité de rectifier le tir et de donner satisfaction à l'individu. Si l'Etat accusé agit comme ça, alors l'affaire s'arrête là. Sinon, on passe à la 3e étape.

        3) Troisième étape

Saisine de la Cour. Le nombre de juges est égal au nombre d'Etats membres du Conseil de l'Europe (cad une trentaine). La procédure devant cette Cour est la même que devant les Cours des Etats européens. La Cour rend un arrêt qui est définitif, qui a force de chose jugée et qui est exécutoire pour l'Etat qui se voit condamné. Cette condamnation peut être symbolique, mais elle est le plus souvent constituée d'une réparation financière.

Page 16: Droit International

Comme les Etats n'aiment pas être condamnés, peu d'arrêts sont rendus (100 à 150 par an). Cependant, malgré ce nombre limité, la Cour est véritablement devenu le dernier recours pour les individus qui estiment qu'une de leurs libertés / droits fondamentaux a été violée.

Arrêts rendus à la demande d'un Etat contre un autre Etat : invasion de Chypre par la Turquie ; en Grèce pendant la dictature fasciste militaire …

Arrêts rendus à la demande des individus contre un Etat dans de nombreux domaines : atteintes aux libertés et aux sûretés (détention préventive abusive ; procédure faite en l'absence de l'accusé ; conditions carcérales ; détention de malades mentaux, de suspects de terrorisme ou de vagabonds ; …) ; atteintes à la sexualité (par rapport à l'homosexualité ou à la transsexualité ; proscription des châtiments corporels à l'école ; …) ; atteinte aux libertés syndicale, d'opinion, d'expression, d'immigration, reconnaissance des enfants illégitimes, …

Cette Cour a donc un aspect pratique qui protège vraiment les individus et qui sanctionne toute violation de la Convention.

    B/   La reconnaissance de la responsabilité pénale internationale des individus

Cette reconnaissance a été longue à s'institutionnaliser car les Etats répugnaient à ce que leurs ressortissants soient jugés par une législation autre que leur droit interne.

1ère étape : au lendemain de WW1, il avait été prévu dans le Traité de Versailles de déférer devant une juridiction internationale les principaux fauteurs de guerre (plus particulièrement l'Empereur d'Allemagne) et les principaux criminels de guerre. Mais ce fut un échec car l'empereur d'Allemagne s'enfuit en Pologne le 9 novembre 1969, or la Pologne était un pays neutre qui refusa de l'extrader.

La 2e étape a mis sur pied une responsabilité  pour les crimes de guerre devant deux juridictions ad hoc : les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo.

Le Tribunal de Nuremberg a eu à juger 21 personnes (abstraction faite de leur nationalité = allemande) qui avaient commis 3 catégories de crimes : le crime contre la paix ( = ont favorisé l'agression d'autres Etats) ; le crime de guerre (cad violation des traités prévoyant une certaine humanité dans les conflits) et le crime contre l'humanité (cad destruction systématique de groupes d'êtres humains en fonction de leur religion, de leur couleur, …).

Cette juridiction rendit son jugement en octobre 1946 : 11 condamnations à mort.

3e étape : cette idée de juger des individus en tant que tel a continué => création en 1996 de juridictions pour juger les crimes commis en ex - Yougoslavie (siège à La Haye) et le génocide commis au Rwanda (siège en Afrique).

4e étape : le 17 juillet 1998, à Rome, 120 Etats ont pris la décision de créer une juridiction pénale internationale permanente.

Conclusion : à travers sa reconnaissance, l'individu commence à émerger dans la vie internationale et commence à se faire reconnaître une personnalité juridique.

Page 17: Droit International

II.   Les entreprises multinationales

Définition : les Entreprises multinationales (ou transnationales) sont des sociétés dont le siège social est dans un pays déterminé et qui exercent leurs activités dans un ou plusieurs autres pays par l'intermédiaire de filiales ou succursales qu'elles coordonnent.

Les multinationales sont des Entreprises qui visent certains domaines économiques. Leurs secteurs favoris, au nombre de 3, sont les matières premières (comme le pétrole), les industries manufacturières (automobiles, prêt-à-porter, l'alimentaire) et les services (banques, assurances).

Rappel : les 1ères multinationales sont européennes et apparaissent dans la seconde moitié du 19e siècle. Ex : Nestlé en Suisse, Michelin en France, …

Deux raisons à l'origine de leur création :

    - coût des transports et montant des droits de douane à l'époque entraînent la décision de s'implanter directement dans les pays visés.

    - certaines matières 1ères n'existent pas en Europe : les industriels vont donc s'implanter directement là où elles se trouvent.

2e vague de ce développement : la vague américaine

Des années 1945 à 1960,  période de reconstruction de l'Europe, période de l'apparition de la société de consommation, … Les Européens vont copier les produits américains, et ces derniers, pour rester compétitifs vont décider de s'implanter en Europe.

3e vague : des années 1970 à aujourd'hui

mondialisation des multinationales américaines et japonaises : amplification de ce phénomène, et non pas restriction.

Ces multinationales vont s'implanter, avoir des budgets et obtenir des bénéfices très importants. Tout ceci leur donne envie de ne plus agir seulement dans le domaine économique mais aussi politique.

Aujourd'hui, les multinationales ne peuvent laisser indifférentes les Etats qui n'ont plus les moyens de les contrôler exclusivement par le droit de siège des succursales. C'est pourquoi on assiste à la création de commissions chargées de mettre sur pied des codes de bonnes conduites qu'on cherche à imposer à ces multinationales : Nations Unies, OCDE (organisation de coopération et de développement économique ; siège à Paris), élaboration de législations internationales ou régionales pour supprimer les paradis fiscaux, …

émergence d'entités qui vont peut être peu à peu acquérir une personnalité juridique.

Page 18: Droit International

Seconde Partie

LES RELATIONS ENTRE LES ACTEURS INTERNATIONAUX

Etudes des sources du droit international :

    - les sources principales : traités et coutumes

    - les sources subsidiaires : principes généraux du droit, équité, jurisprudence et doctrine

LES SOURCES DU DROIT INTERNATIONAL

I.   Les sources principales du droit international

    A/   La coutume

Le droit international, dans sa création, dépend essentiellement de la coutume. La coutume peut être définie comme étant une pratique juridique acceptée comme étant le droit et donnant naissance, de ce fait, à une règle juridique qui s'applique dans les relations internationales. La coutume est donc la 1ère origine du droit international.

Il existe deux approches de la coutume : l'une est objective et l'autre est subjective.

    - approche objective : pour qu'il y ait coutume, il faut qu'il y ait une pratique répétée ;

    - approche subjective : cette pratique doit être considérée comme étant reconnue comme étant une règle de droit.

Cette définition se retrouve à la fois dans le droit interne et dans le droit international (cf. coutume dans le droit du travail français : droit de primes, reconnaissance de certains jours fériés, … résultent de la coutume).

Le droit international reconnaît donc cette notion de pratique répétée.

Ainsi, du 12e au 20e siècle, la reconnaissance de la mer territoriale et de sa largeur a été le résultat d'une coutume reconnue et pratiquée par tous les Etats.

Le droit international reconnaît donc ces pratiques comme étant la 1ère source de ce droit avec une double particularité :  - distinction entre 2 types de coutumes (celle à portée régionale et celle à portée universelle) ;

            - tendance à la disparition de la coutume qui n'est pas aussi fiable que le droit écrit.

    B/   Les règles conventionnelles (les traités)

Définition : le traité est un accord conclu entre deux ou plusieurs sujets de droit international en vue de produire des effets juridiques.

Page 19: Droit International

C'est aujourd'hui la source essentielle du droit international.

Pour désigner les traités, on peut utiliser différents termes : conventions, accords, traités, pactes, chartes,…

Il peut arriver que soit rajouté au terme « traité » un adjectif qui va donner une signification au contenu de l'accord : traité bilatéral ou multilatéral, ouvert ou fermé (qualifie la portée du traité : un traité fermé ne s'appliquera qu'à ses 1ers  signataires, alors qu'un traité ouvert donne la possibilité à Etats de souscrire plus tard à ce traité).

Le traité a des exigences formelles de rédaction. Le traité bilatéral est en général celui qui implique le moins de formalisme. En revanche, le traité multilatéral (le plus important en droit international car c'est lui qui va créer des règles internationales) va passer par un formalisme très lourd comportant plusieurs étapes.

        1) Les étapes de la conclusion du traité multilatéral

a. Les négociations

Plusieurs problèmes peuvent se poser. Les négociations sont les discussions qui permettent la confrontation des points de vue des Etats  sur le sujet qu'ils veulent réglementer.

    Ex de problèmes : - le lieu des négociations.

Il varie selon le type de négociations (politique ou techniques). Très souvent, la négociation diplomatique aura lieu dans des villes où siègent des OI afin d'avoir les installations nécessaires à un travail le plus efficace possible (ex : les Nations Unies prêtent souvent leurs locaux pour les négociations diplomatiques).

            - la présentation des lettres de créance / les plénipotentiaires (cad ceux qui ont les pleins pouvoirs pour représenter leur Nation).

            - la détermination de la langue de travail et de rédaction de l'acte (le plus souvent, l'anglais, le français, l'espagnol, le chinois et le russe pour les conférences de grande importance)

            - la durée des négociations. Pas de règle absolue. Cette durée est fonction de la nature des questions évoquées, des contestations, des difficultés de mise en forme, … Ainsi, la Convention de Rome du 17 juillet 1998 a duré 3 semaines alors que la Conférence qui avait pour but de revoir la totalité du droit de la mer a duré 10 ans (entre 1970 et 1982).

Au terme de cette négociation, la conférence diplomatique aboutit à un texte unique au bas duquel sera apposé la signature de chacun des plénipotentiaires de cette conférence.

Cette signature ( = paraphe) a une portée juridique limitée : elle n'engage pas l'Etat. Elle ne fait qu'authentifier le texte unique sur lequel tous les plénipotentiaires se sont mis d'accord.

b. La ratification

Page 20: Droit International

La ratification exprime la volonté de chaque Etat d'être lié, engagé. Cet engagement prend la forme de la ratification. La ratification est l'acte par lequel l'organe supérieur de l'Etat qui a compétence pour l'engager au niveau international confirme la signature apposée par un plénipotentiaire au bas d'un traité et engage ainsi solennellement l'Etat à appliquer ce traité.

En d'autres termes, la ratification est régie par le droit interne. Il faut donc se rapporter au droit constitutionnel de chaque Etat.

Le plus souvent, la ratification a lieu par un vote des 2 chambres. Il peut arriver que pour certains traités, la signature du Président suffise.

La ratification est toujours un acte discrétionnaire, cad qu'un Etat n'est pas obligé de ratifier un traité signé par son plénipotentiaire.

Dans tous les cas, et pour cette 2e étape, la ratification, qui peut donc intervenir dans un délai plus ou moins rapproché de la signature, fait l'objet d'une double publication (publication interne [dans les JO] et publication par le biais des Nations Unies [fonction de dépôt de tous les traités multilatéraux] ) : il n'existe donc pas de traité secret.

Le cas des réserves

Un Etat peut formuler des réserves sur certaines dispositions du texte signé. La réserve émise a pour conséquence de modifier l'étendue des obligations qui résultent d'être partie au traité. Mais il y avait là un risque de rendre vide le contenu des traités. C'est pourquoi, si le droit international a reconnu le droit de faire des réserves, celles-ci doivent être compatibles avec le but et l'objet du traité. Pour être reconnue, la réserve doit être acceptée par les autres Etats.

c. L'entrée en vigueur

Non seulement le traité doit avoir été signé et ratifié, mais pour entrer en vigueur, il doit répondre à une condition de nombre de dépôts de ratification exigée.

Chaque traité détermine le nombre de ratification qui déterminera l'entrée en vigueur du traité

    Ex : la Convention de Rome du 17 juillet 1998 a été adoptée par 120 Etats. Elle a stipulé qu'elle n'entrerait en vigueur que lorsqu'elle aura obtenu 60  ratifications (cad qu'elle ne produira pas d'effet de droit avant).

        2) Les conséquences de l'application des traités

a. L'effet juridique du traité

1er principe : celui de l'effet obligatoire. C'est lui qui va matérialiser la continuité des obligations. Pour le matérialiser, on utilise une maxime latine : « pacta sunt servanda » (les traités doivent être respectés). Le non respect du traité par une partie sera sanctionné soit par des modalités prévues dans le traité, soit par des modalités qui se rattachent au contentieux international.

2e principe : l'effet relatif des traités = « res inter alios acta » , cad qu'un traité ne crée pas d'obligation de droit pour un Etat tiers sans son consentement.

Page 21: Droit International

Toutefois, il peut arriver qu'on admette quelques exceptions à ce principe. C'est ainsi que très exceptionnellement, des obligations peuvent être crées à la charge d'un Etat tiers au traité. Il s'agit le plus souvent de traités dont le but est la création d'un ordre international ayant un caractère nécessaire et urgent (ex : protection de l'environnement). On a donc admis que les traités ayant pour but la préservation et la protection de l'environnement marin seraient applicables à tous les Etats, même les non signataires.

b. La durée des traités

Existe-t-il des causes d'extinction des traités ? Oui, un traité peut toujours être remis en question.

1ère cause : la réalisation de l'objet du traité.

2e cause : l'extinction du traité à l'expiration de sa durée prévue dans le texte.

3e cause : la dénonciation par une des parties du traités, cad qu'un Etat peut se libérer de ses obligations. Cette extinction ne concerne que l'Etat qui s'en détache. Mais il y a un formalisme exigé.

4e cause : la guerre n'entraîne pas systématiquement la fin des traités, elle y met fin entre les belligérants.

C/   Conclusion

Les traités constituent aujourd'hui l'élément le plus fiable et le plus usuel des règles de droit international. C'est un acte écrit que l'on peut consulter, qui peut être interpréter (par l'organe prévu dans le texte ou par le biais d'une juridiction internationale).

II.   Les sources subsidiaires du droit international

Les sources subsidiaires n'interviennent que quand la coutume et les traités n'ont pas dégagé de règles.

    A/   Les principes généraux du droit

Ils sont « reconnus par les pays civilisés », cad que ce sont les principes reconnus par tous les systèmes de droit interne.

    Ex :  - obligation de réparer le dommage causé par le fait d'une violation du droit international ;

            - caractère obligatoire des engagements ;

            - principe des droits acquis ;

            - principe de l'autorité de la chose jugée ;

Page 22: Droit International

            - principe de l'enrichissement sans cause ; …

Les principes généraux du droit jouent un rôle complémentaire aux sources principales du droit international.

    B/   L'équité

Cf. les principes de la Justice (et non pas des principes généraux du droit). En d'autres termes, le juge international peut avoir recours à l'équité pour atténuer une règle de droit international, pour tenir compte des circonstances du moment (cf. jugement de Salomon).

    C/   Les normes impératives

= jus cogens

Sources subsidiaires nouvelles dégagées par la Convention de Viennes de 1939 sur le droit des traités. Cette Convention a définit dans son article 53 la norme impérative comme étant « une norme acceptée et reconnue par la communauté internationale des Etats en tant que norme à laquelle aucune dérogation n'est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international ayant le même caractère ».

Cela signifie qu'il existe en droit international quelques « supers normes », des normes intangibles.

    Ex : la condamnation du génocide, de la piraterie (maritime ou aérienne), …

L'introduction dans le droit international de supers normes est une opération excessivement difficiles car elles doivent être reconnues par tous, c'est pourquoi il n'y en a qu'un petit nombre.

    D/   La jurisprudence

La jurisprudence représente l'ensemble des décisions de droit internationales arbitrales ou judiciaires. Elles conduisent à une uniformisation des décisions en se référant aux décisions passées.

Particularité : le jurisprudence ne joue pas le même rôle qu'en droit interne où la règle est assortie d'une sanction. En droit international, les règles sont exécutées grâce au bon vouloir des Etats (très peu de sanctions).

Il n'y a que 3 Cours permanentes et quelques juridictions ad hoc qui se servent de la jurisprudence.

    E/   La doctrine

Elaboration faite par ceux qui ont une fonction de magistrats et qui commentent les décisions.

Conclusion

Page 23: Droit International

Aujourd'hui, la 1ère source de droit international est la source conventionnelle. C'est par ce formalisme qu'on élabore des règles dans des domaines nouveaux (où il y a des vides juridiques), dans des domaines où il faut apporter des corrections pour mettre fin à des conflits, domaines dont on prend conscience  par la nature des problèmes qu'ils évoquent (l'eau, par exemple).

Le monde est donc confronté à des problèmes qu'il règle par la formation de traités.

CONCLUSION GENERALE

Aujourd'hui, la vie internationale est devenue un élément essentiel : on parle du phénomène de mondialisation. La société internationale s'est en effet transformée en 50 ans : après WW2, on ne comptabilisait qu'une 50aine d'états, aujourd'hui, il y en a 200.

Dans le même temps, cette mondialisation a été traversée par les différents conflits issus de la fin de la guerre (=> monde divisé en deux idéologies : Guerre Froide). L'explosion de l'URSS représente la fin de ces idéologies, de leurs forces et de leurs duperies. Ainsi, le monde se refait.De même, les conflits d'aujourd'hui  sont des conflits de fin de décolonisation (conflit entre Nord et Sud, PID et PVD). Ces conflits sont parfois très meurtriers (surtout dans les régions africaines ; cf. Sierra Leone).

Notre monde s'est donc ouvert, mondialisé ; mais il est également devenu plus complexe et plus dur. Ainsi, après WW2, on pensait en avoir fini avec les conflits, mais depuis 50 ans, il y en a toujours (tant conflits idéologiques [ en Tchétchénie ] que conflits de décolonisation) et ils ont fait quelques 50 millions de morts.

L'ONU, qui par définition a une double fonction, symbolise d'une part l'instauration de la paix dans le monde et d'autre part, l'instauration d'une coopération internationale (au sens large). Cette organisation a-t-elle réussie ? Par rapport à l'opération de maintien de la paix, on peut être sceptique. Pendant longtemps, et du fait de son mode de fonctionnement, l'ONU a été paralysée par la bipolarisation du monde. Depuis la fin des idéologies : on peut estimer que cette fonction dépasse la force de l'ONU car les Etats se déchargent trop facilement de leur responsabilité. Donc, à ce niveau là, l'ONU n'est pas une réussite. L'heure est donc à une révision de son mode de fonctionnement.En revanche, l'ONU est une réussite quant à la coopération internationale. Certes, cette réussite est encore inachevée, mais elle a conduit à rapprocher les écarts de croissance entre le Nord et le Sud.

Donc aujourd'hui, on ne peut pas dire si le monde est en meilleure ou en moins bonne posture qu'il y a 20 ans. En fait, le monde aborde une nouvelle période où la 1ère nécessité est une communication entre les Etats. La mondialisation est donc nécessaire, mais il faut qu'elle inclut la communication, l'équité, la collaboration, …