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LES ANNONCES DE LA SEINE VIE DU DROIT Cour de cassation Etre à l’écoute de la société par Vincent Lamanda .............................2 Le parquet général de la Cour de cassation : l’avocat de la loi dans l’Etat de droit par Jean-Claude Marin.................................................4 Vérité judiciaire par Jean-François Cesaro ...........................................6 Médiation en Seine Compte-rendu du Conseil scientifique du 18 avril 2013 par Soraya Amrani-Mekki .................................................................15 AGENDA......................................................................................5 ECONOMIE Assises de l’entrepreneuriat Esprit d’entreprendre et innovation par François Hollande ...........10 AU FIL DES PAGES Les jeux en ligne en France et en Europe par Martine Béhar-Touchais, Judith Rochfeld et Ariane de Guillenchmidt-Guignot. Avec la participation d’Alice Fournier ......13 VIE DU CHIFFRE Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables Mobilisation pour le préfinancement du CICE par Joseph Zorgniotti .....................................................................14 ANNONCES LEGALES ...................................................16 PALMARÈS...............................................................................32 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Jeudi 6 juin 2013 - Numéro 34 - 1,15 Euro - 94 e année L e Premier Président de la Cour de cassation Vincent Lamanda et le Procureur Général Jean- Claude Marin près ladite Cour ont présenté le rapport annuel 2012 de la Haute Juridiction du Quai de l’Horloge lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce vendredi 24 mai 2013 en Grand’Chambre. Cet ouvrage, qui rend compte des évolutions significatives de la jurisprudence de la Cour de cassation, avait été remis trois jours avant à Christiane Taubira, Garde des Sceaux. Le thème retenu cette année était celui de la preuve, mis en perspective à travers une étude de jurisprudence conduite par les membres de la Cour de cassation, sa direction scientifique a été confiée au Professeur Jean- François Césaro. Celui-ci a remarquablement démontré que le droit de la preuve, instrument de vérité judiciaire, « dessine une image optimiste de l’homme qui doit être a priori présumé comme bon dès lors qu’il présume sa bonne foi » et a cité Portalis qui écrivait que « les plus mauvais d’entre les hommes devaient être supposés meilleurs qu’ils ne sont ». En 2012 l’activité a été soutenue puisque 30 165 affaires ont été enregistrées par rapport à 29 866 en 2011, le Premier Président Lamanda a donc remercié tous « les contributeurs de cette œuvre collective » et présenté aux journalistes et personnalités une sélection de décisions et d’avis les plus marquants de l’année écoulée. Il s’est félicité que la Cour de cassation s’attache « à répondre avec exigence au besoin de justice chaque jour réaffirmé par nos concitoyens ». Quant au Procureur Général Jean-Claude Marin, après avoir rappelé brièvement le rôle particulier et l’utilité du parquet général de la Cour de cassation qui « joue celui de l’avocat de la loi dans l’état de droit », il a commenté quelques décisions rendues en 2012 intéressant plus particulièrement le Ministère Public. La Cour de cassation a statué sur l’importance du rôle du parquet général dans des litiges civils et commerciaux : rappelant le rôle de gardien de l’ordre public du parquet général en matière d’état des personnes, elle a cassé trois arrêts de trois Cours d’appel différentes en estimant que « le point de départ du délai est le jour où le Ministère Public découvre la fraude ou le mensonge puisqu’il est le seul à pouvoir agir en annulation de l’enregistrement » alors que les Cours d’appel avaient retenu « que le point de départ du délai était le jour où l’administration avait eu connaissance de la déclaration de nationalité ». Ce rapport, une fois encore, démontre qu’il est un outil indispensable aux juristes pour actualiser leurs connaissances en raison de la richesse de ses informations et de leur pertinence. Jean-René Tancrède Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Cour de cassation Rapport annuel 2012 24 mai 2013

Edition Du Jeudi 6 Juin 2013

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Journal d'annonces légales : Les Annonces de La Seine

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    VIE DU DROITCour de cassationEtre lcoute de la socit par Vincent Lamanda.............................2Le parquet gnral de la Cour de cassation : lavocat de la loi danslEtat de droit par Jean-Claude Marin.................................................4

    Vrit judiciaire par Jean-Franois Cesaro...........................................6Mdiation en SeineCompte-rendu du Conseil scientifique du 18 avril 2013 par Soraya Amrani-Mekki.................................................................15AGENDA......................................................................................5ECONOMIEAssises de lentrepreneuriatEsprit dentreprendre et innovation par Franois Hollande ...........10

    AU FIL DES PAGESLes jeux en ligne en France et en Europe par Martine Bhar-Touchais, Judith Rochfeld et Ariane deGuillenchmidt-Guignot. Avec la participation dAlice Fournier ......13

    VIE DU CHIFFREConseil Suprieur de lOrdre des Experts-ComptablesMobilisation pour le prfinancement du CICEpar Joseph Zorgniotti .....................................................................14ANNONCES LEGALES ...................................................16PALMARS...............................................................................32

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Jeudi 6 juin 2013 - Numro 34 - 1,15 Euro - 94e anne

    Le Premier Prsident de la Cour de cassationVincent Lamanda et le Procureur Gnral Jean-Claude Marin prs ladite Cour ont prsent lerapport annuel 2012 de la Haute Juridiction duQuai de lHorloge lors dune confrence de presse qui sesttenue ce vendredi 24 mai 2013 en GrandChambre. Cet ouvrage, qui rend compte des volutions significativesde la jurisprudence de la Cour de cassation, avait t remistrois jours avant Christiane Taubira, Garde des Sceaux.Le thme retenu cette anne tait celui de la preuve, misen perspective travers une tude de jurisprudenceconduite par les membres de la Cour de cassation, sadirection scientifique a t confie au Professeur Jean-Franois Csaro. Celui-ci a remarquablement dmontrque le droit de la preuve, instrument de vrit judiciaire, dessine une image optimiste de lhomme qui doit tre a prioriprsum comme bon ds lors quil prsume sa bonne foi eta cit Portalis qui crivaitque les plus mauvais dentre leshommes devaient tre supposs meilleurs quils ne sont.En 2012 lactivit a t soutenue puisque 30 165 affaires ontt enregistres par rapport 29 866 en 2011, le PremierPrsident Lamanda a donc remerci tous les contributeursde cette uvre collective et prsent aux journalistes etpersonnalits une slection de dcisions et davis les plus

    marquants de lanne coule. Il sest flicit que la Cour decassation sattache rpondre avec exigence au besoin dejustice chaque jour raffirm par nos concitoyens . Quant au Procureur Gnral Jean-Claude Marin, aprsavoir rappel brivement le rle particulier et lutilit duparquet gnral de la Cour de cassation qui joue celui delavocat de la loi dans ltat de droit, il a comment quelquesdcisions rendues en 2012 intressant plus particulirementle Ministre Public. La Cour de cassation a statu surlimportance du rle du parquet gnral dans des litigescivils et commerciaux : rappelant le rle de gardien de lordrepublic du parquet gnral en matire dtat des personnes,elle a cass trois arrts de trois Cours dappel diffrentes enestimant que le point de dpart du dlai est le jour o leMinistre Public dcouvre la fraude ou le mensonge puisquilest le seul pouvoir agir en annulation de lenregistrement alors que les Cours dappel avaient retenu que le point dedpart du dlai tait le jour o ladministration avait euconnaissance de la dclaration de nationalit .Ce rapport, une fois encore, dmontre quil est un outilindispensable aux juristes pour actualiser leursconnaissances en raison de la richesse de ses informationset de leur pertinence.

    Jean-Ren Tancrde

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    Cour de cassationRapport annuel 2012

    24 mai 2013

  • 2 Les Annonces de la Seine - jeudi 6 juin 2013 - numro 34

    Vie du droit

    Etre lcoute de la socitpar Vincent Lamanda

    La publication du rapport annuel constitueun moment fort de la vie de notrejuridiction.D'abord, parce qu'elle marque le pointd'achvement de travaux conduits tout au longde l'anne par l'ensemble de ses membres.Ce rapport est une oeuvre collective et jeremercie tout particulirement les contributeursqui ont donn de leur temps et n'ont pas mnagleurs efforts afin de permettre que, cette anneencore, le rsultat obtenu soit de qualit.Que soit galement remerci le service dedocumentation, des tudes et du rapport, qui aassur la coordination de ces travaux et laprparation de cette dition.

    Moment fort, la publication du rapport de laCour l'est aussi pour la communaut des juristes,pour qui il constitue un document de rfrence.Je tiens saluer ici les reprsentants de la pressespcialise qui, chaque anne, sont fidles notre rendez-vous et se font l'cho de notrepublication auprs de cette communaut.

    Mais s'il s'adresse en premier lieu auxprofessionnels du droit, le rapport annuel neleur est pas rserv. Son laboration rpond eneffet une exigence dmocratique : la justicetant rendue au nom du peuple franais, il estnaturel que les citoyens puissent exercer un droitde regard sur son action.

    C'est pourquoi nous nous flicitons de laprsence parmi nous de reprsentants de lapresse gnraliste.Cette exigence dmocratique n'est du reste pastrangre au choix fait, l'occasion de cettedition, d'une nouvelle mise en forme durapport, que nous voulons plus claire et qui

    s'inscrit dans un ensemble plus vaste d'actionsdestines faciliter l'accs l' information surles activits de la Cour. Le prsident Tardif yreviendra sans doute lors de son intervention.

    A travers sa jurisprudence, la Cour de cassationparticipe llaboration dun droit vivant et setient l'coute de la socit.

    Le rapport annuel rend compte de cette raliten proposant une slection des dcisions et avisles plus marquants de lanne coule.Parmi celles-ci, on retiendra larrt par lequel l'Assemble plnire s'est prononce sur laconformit aux rgles du procs quitable de laconstitution de partie civile du Prsident de laRpublique (Ass. pln., 15 juin 2012, pourvoi n10-85.678, rapport p. 375).

    Mais aussi, la dcision, trs commente, renduepar la 1re Chambre civile sur les conditionsdans lesquelles un tranger en situationirrgulire peut tre plac en garde vue (1reCiv., 5 juillet 2012, pourvoi n 11-19.250, pourvoin 11-30.371 et pourvoi n 11-30.530, rapportp. 401).

    En matire conomique, citons encore l'avisrendu, le 2 juillet dernier, sur la reprsentativitdes organisations syndicales (demande n 12-00.009, rapport p. 386), ou cet arrt de la 2meChambre civile prcisant, la suite d'unedcision rendue par le Conseil constitutionnel,l'tendue de la rparation pouvant tredemande par une victime, devant la juridictionde scurit sociale, en cas de faute inexcusablede l'employeur (2e Civ., 4 avril 2012, pourvoisn 11-14.311 et n 11-14.594, pourvoi n 11-15.393, pourvoi n 11-18.014, pourvoi n11-12.299, rapport p. 458).

    Et, notre temps tant marqu par la criseconomique, les nombreuses dcisionsrendues par la Chambre commerciale enmatire de droit des entreprises endifficult, dont celle, publie au rapport,

    LES ANNONCES DE LA SEINESige social :

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 339 349 888

    Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr

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    Etablissements secondaires :l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST

    Tlphone : 01 34 87 33 15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE

    Tlphone : 01 42 60 84 40l 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY

    Tlphone : 01 42 60 84 41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI

    Tlphone : 01 45 97 42 05

    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :

    Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAgns Bricard, Prsidente de la Fdration des Femmes AdministrateursAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Magistrat honoraireRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationChlo Grenadou, Juriste dentrepriseSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasChristian Lefebvre, Prsident Honoraire de la Chambre des Notaires de ParisDominique Lencou, Prsident dHonneur du Conseil National des CompagniesdExperts de JusticeNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 13 006 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2013Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2013, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 27 dcembre 2012 ; des Yvelines, du 31 dcembre 2012 ; des Hauts-de-Seine, du 31 dcembre 2012 ; de la Seine-Saint-Denis, du 27 dcembre 2012 ; duVal-de-Marne, du 27 dcembre 2012 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,48 Seine-Saint-Denis : 5,48 Yvelines : 5,23 Hauts-de-Seine : 5,48 Val-de-Marne : 5,48 B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,82 Hauts-de-Seine : 3,82 Seine-Saint Denis : 3,82 Yvelines : 5,23 Val-de-Marne : 3,82 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinasTitres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

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    Vie du droit

    qui prcise les conditions de mise en oeuvrede la responsabilit des cranciers l'occasion d'une procdure collective (Com.,27 mars 2012, pourvoi n 10-20.077, rapportp. 448).De mme, cet arrt de la Chambre socialerappelant que la nullit d'une procdure delicenciement pour motif conomique nepeut tre prononce qu'en raison del'absence ou de l'insuffisance du plan desauvegarde de l'emploi (Soc., 3 mai 2012,pourvoi n 11-20.741, rapport p. 439).

    Enfin, dans le domaine du droit de.l'environnement, la dcision rendue par la3me Chambre civile, le 11 juillet 2012, surles conditions d'limination de dchetsabandonns par le locataire d'un site industriel(3e Civ., 11 juillet 2012, pourvoi n 11-10.478,rapport p. 443) et l'arrt du 25 septembredernier rendu par la Chambre criminelle dansla trs mdiatique affaire dite de l'Erika (Crim., 25 septembre 2012, pourvoi n1082.93 8, rapport p. 473).

    Ces quelques exemples montrent combienles questions sur lesquelles notre juridictionest appele se prononcer sont varies etconcernent des sujets essentiels, souventplacs au coeur de l'actualit et desproccupations de nos concitoyens.Mais, au del de cette rtrospective desdcisions les plus importantes de l'anne, lerapport annuel est aussi l'occasion deprendre du recul et de mettre en perspectivela jurisprudence de la Cour dans une tudethmatique conduite sous la directionscientifique d'un professeur des universits.Aprs les personnes vulnrables, le droit desavoir et le risque, c'est le thme de la preuvequi, cette anne, a retenu notre attention.

    Question centrale pour le procs, qui endtermine souvent l'issue et dont leprofesseur Cesaro, que je remercie trschaleureusement pour la prcieusecontribution qu'il a apporte nos travaux,vous dira quelques mots.

    Outre les lments relatifs la jurisprudencede la Cour, le rapport annuel propose unensemble de suggestions de rformes. Il estainsi le vecteur d'un dialogue entre le juge etle lgislateur ou le pouvoir rglementaire,dans lequel notre Cour fait part cesinterlocuteurs des difficults qu'elle arencontres dans l'application des textes etdes amliorations qui lui paraissent denature y remdier.

    Parmi les suggestions nouvelles formulescette anne, citons celle consistant clarifier les rgles de computation desdlais de procdure en matire pnale.Anime par un souci de simplification, demise en cohrence des textes, cetteproposition entend favoriser une rformed'ensemble qui bnficierait tant aujusticiable qu'aux professionnels du droit.

    En matire civile, la Cour sest aussiintresse la question sensible en cestemps de crise du surendettement desparticuliers, en formulant une propositiontendant permettre que les dcisions statuantsur la recevabilit de la demande d'un dbiteurpuissent faire l'objet d'un appel, ce qui n'est pasle cas aujourd'hui.

    Ces suggestions font l'objet d'un suivi rgulieret d'changes avec les reprsentants duministre de la justice. Le dialogue quej'voquais l'instant est un processus vivant.

    Le rapport annuel est enfin l'occasion d'unbilan chiffr d'activit. La statistique rvleque, cette anne encore, notre Cour a tconfronte une demande de justiceparticulirement forte et que ses membresse sont mobiliss afin d'y rpondre dans desdlais raisonnables, certains disent mmeperformants.

    Plus de 30 000 affaires nouvelles ont tenregistres durant la priode de rfrence,auxquelles se sont ajoutes 385 questionsprioritaires de constitutionnalit. La durede traitement des affaires : un peu plus d'unan en matire civile (dont dix mois en toutlaisss aux parties pour dposer leursmmoires en demande et en dfense); cinqmois et demi en matire pnale n'en est pasmoins rest contenue.

    Outre l'investissement de l'ensemble desmembres de la Cour, 2012 confirme ainsi lesbnfices tirs de la dmatrialisation desprocdures, mises en place il y a quelquesannes. Celle-ci connatra prochainementson achvement avec la signaturelectronique des arrts, rendue possible parla promulgation d'un dcret, le 28 dcembredernier.

    Cette courte prsentation montre combienl'anne passe fut, pour notre juridiction,une priode riche et fconde.

    Ouverte sur le monde, attentive auxproccupations de notre temps, soucieusede la qualit des rponses apportes par lejuge aux questions dont il est saisi, la Courde cassation s'attache rpondre avecexigence au besoin de justice chaque jourraffirm de nos concitoyens. Ce rapportannuel se veut le reflet de cette action.

    Arrts rendus en Assemble Plnire

    ARRTS RENDUSEN MATIRE CIVILE

    Prud'hommes - Rfr - Mesuresconservatoires ou de remise entat - Trouble manifestementillicite - Dfaut - Applicationsdiverses - Changementd'affectation d'un salariconscutif au retrait de sonhabilitation la conduite decertains vhicules - Conditions -Dtermination - PorteAss. pln., 6 janvier 2012, pourvoino 10-14.688, Bull. 2012, Ass. pln.,no 1, rapport de M. Le Dauphin etavis de M. FoerstNe constitue pas une sanctiondisciplinaire le changementd'affectation d'un salari conscutifau retrait de son habilitation laconduite de certains vhicules dslors qu'il a pour seul objet,conformment au rglement descurit de l'exploitation d'unsystme de transport public guid,d'assurer la scurit des usagers,du personnel d'exploitation et destiers.Ayant constat que le retrait par unemployeur de l'habilitation d'unsalari la conduite des tramwayset son affectation sur une ligne

    d'autobus talent intervenus aprsque ce salari, qui aucunerprimande n'avait t adresse enraison de cet incident, eut conduitune rame contresens de lacirculation, et qu'il n'en tait pasrsult une modification de soncontrat de travail mais seulementde ses conditions de travail, unecour d'appel, statuant en rfr, apu en dduire que le troubleinvoqu n'tait pas manifestementillicite.

    Proprit industrielle - Brevetsd'invention - Droits attachs -Transmission et perte - Nullit -Effets - Limite - Paiement effectuen excution d'une condamnationdu chef de contrefaon devenueirrvocableAss. pln., 17 fvrier 2012, pourvoino 10-24.282, Bull. 2012, Ass. pln.,no 2, rapport de M. Andr et avis deM. Le MesleL'anantissement rtroaclif etabsolu d'un brevet par une dcisionde juslice n'est pas de nature fonder la restitution des sommespayes en excution d'unecondamnation antrieure du chefde contrefaon devenueirrvocable.

    ARRTS RENDUSEN MATIRE PNALE

    Prsident de la Rpublique -Exercice des droits de la partie civile- Procs quitable - galit desarmes - RecevabilitAss. p/n., 15juin2012, pourvoi no10-85.678, 8ull. crim. 2012, Ass.p/n.,No 1, rapport de Mme Bregeon etavis de M. SalvatLe Prsident de la Rpublique, en saqualit de victime, ayant joint sonaction celle du ministre public,est recevable, en application del'article 2 du Code de procdurepnale, exercer les droits de lapartie civile pendant la dure de sonmandat. Au regard du droit untribunal indpendant et impartial,qui ne vise que les juges, la seulenomination des juges par lePrsident de la Rpublique ne crepas pour autant une dpendance son gard ds lors qu'une foisnomms, ceux-ci, inamovibles, nereoivent ni pressions ni instructionsdans J'exercice de leurs fonctionsjuridIctionnelles. Les garanties duprocs quitable s'apprcient enfonction des circonstances del'espce.

  • 4 Les Annonces de la Seine - jeudi 6 juin 2013 - numro 34

    Vie du droit

    Le parquet gnral de laCour de cassation : lavocatde la loi dans lEtat de droitpar Jean-Claude Marin

    Je voudrais avant toute chose, rappelerbrivement le rle du parquet gnral de laCour de cassation dans llaboration de lajurisprudence de cette Cour.Ce parquet gnral, qui ne fait pas partie de lahirarchie du ministre public en tant quil nestcharg daucune mission daction publique, joueen toute indpendance, le rle si particulierdavocat de la loi et de son application adapte auxvolutions et aux aspirations de la socit civile,et ce dans le respect des principes de lEtat de droit.

    Chaque avocat gnral la Cour de cassation estaffect lune des Chambres de la Cour et donneun avis, soit dans toutes les affaires, comme laChambre criminelle, soit dans les affaires quimritent un dbat approfondi. Ces avis sont critset communiqus, avant laudience, aux conseillersde la chambre appels siger dans laffaire ainsiquaux parties, puis dvelopps ventuellement, loral, laudience.

    Ce regard de lavocat gnral, crois avec celui duconseiller rapporteur, est essentiel llaborationdes arrts et donc de la jurisprudence de la Cour.Son utilit et son originalit est telle quelinstitution de lavocat gnral, dans cetteconfiguration, est reconnue mme hors de France.

    Ainsi, la Cour de justice de lUnion europennedispose galement du concours davocatsgnraux dont les conclusions sont lues,commentes et constituent une partie importantede la doctrine, en droit, de lUnion europenne.Lavocat gnral la Cour de cassation effectue,en premier lieu, un examen approfondi de laffaire

    afin dvaluer les mrites des moyens de cassationsoulevs et des arguments qui les soutiennent,explore les diffrentes solutions, les expose, lesargumente et claire ainsi la Chambre dans sondlibr. Mme lorsque lavis de lavocat gnralnest pas suivi par la formation de jugement, ilpermet un dbat riche et complet sur desquestions juridiques dlicates, comme cela a tle cas, notamment, sagissant de la question de larecevabilit de la constitution de partie civile duPrsident de la Rpublique pendant la dure deson mandat (Assemble Plnire, 15 juin 2012,Bull n 1, cit au rapport, p. 375) ou lors de lexamendu pourvoi form dans laffaire de lErika (Crim.,25 septembre 2012, Bull n 198, cit au rapport, p. 473).

    Ensuite, et surtout, en dehors de ce rle classiqueet assez connu, lavocat gnral peut, la diffrencedu conseiller rapporteur, souvrir vers lextrieuret recueillir des informations auprsdadministrations, de groupements, de syndicats,de sachants, damici curiae, afin de biencomprendre limpact ou les consquences quepourrait avoir telle ou telle solution. Les lmentsainsi recueillis sont verss au dbat contradictoireet servent clairer la Chambre qui pourra alorsprendre sa dcision en toute connaissance decause.

    Ainsi, dans laffaire dite de lembuscade dUzbinayant donn lieu larrt de la Chambre criminelledu 10 mai 2012 (pourvoi n F 12-81.197, non citau rapport), lavocat gnral Michel Gauthier a pusentretenir avec une dlgation du ministre dela dfense et recueillir des informations utiles pourcomprendre le fonctionnement des troupes enoprations extrieures, intgres une forceinternationale agissant en excution de rsolutionsdu conseil de scurit de lONU et, notamment,sur la notion de risque consenti, qui est laconsquence des devoirs des militaires.

    Enfin, et mme si larrt na t rendu quen 2013,il convient de mentionner que dans laffaire Baby

    Loup, lavocat gnral, Bernard Aldig, a demandau professeur Keppel dintervenir devant laChambre sociale de la Cour comme amicus curiae.Par ailleurs, ds lors que se pose un problme dedroit international, les avocats gnraux consultentgalement les magistrats de liaison prsents dansles reprsentations diplomatiques franaises oudans les ministres de la justice trangers.

    Le magistrat de liaison en Algrie a ainsi tconsult par un avocat gnral de la deuximeChambre propos des protocoles judicaires liantla France et lAlgrie. Enfin, en tant publis dansdes revues juridiques, les avis des avocats gnrauxpermettent dapprhender la richesse du dbat quine ressort pas toujours de la simple lecture delarrt. La publication des avis des avocats gnrauxdans les revues juridiques est en effet importantepour llaboration de la doctrine. Cela estparticulirement intressant lorsquun arrt estpubli et quil est accompagn de lavis de lavocatgnral et du commentaire dun universitaire.

    La Cour de cassation a, en 2012, pour meconcentrer sur les seules dcisions intressant leministre public, t appele plusieurs reprises statuer sur limportance du rle de ce derniernotamment dans les litiges civils et commerciaux. La Cour a dabord rappel limportance delobligation de communication au ministre publicdes cours et tribunaux lorsque celle-ci est requisepar la loi ou le rglement.

    Ce rappel est intervenu dans trois cas. La deuxime Chambre civile a rappel la ncessitquil y a, avant de transmettre une questionprioritaire de constitutionnalit la Cour decassation, de recueillir lavis du ministre publicdans les instances o il nest pas partie. Lomission de cette formalit rend la questionirrecevable (Civ. 2, 31 mai 2012, QPC n 12-40.023et Civ. 2, 27 septembre 2012, QPC n 12-40.057,cits au Rapport, p. 487).

    En matire de redressement judiciaire, la Chambrecommerciale, conomique et financire a jug que,lorsque lavis du ministre public est requis par laloi, la juridiction ne peut prononcer la rsolutiondun plan de redressement sans que le ministrepublic ait fait connatre son avis. Il ne suffit pasque la procdure lui ait t communique (Com., 11 dcembre 2012, Bull n 227, non cit auRapport).

    La Cour a rappel que, lorsque le juge envisage desolliciter lavis de la Cour de cassation enapplication de larticle L 441-1 du code delorganisation judiciaire, il doit en aviser les partieset le ministre public peine dirrecevabilit de lademande davis (Avis du 2 avril 2012, demande n 12-00.001, cit au Rapport, p. 383).

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    Vie du droit AgendaPar ailleurs, la Cour a rappel deux autresoccasions, le rle particulier du ministre publicdevant les juridictions civiles, notamment enmatire dtat des personnes et de nationalit.

    La premire concernait des pourvois en cassationforms par le procureur gnral prs la Courdappel de Paris lencontre darrts de cette Courqui avaient prononc lexequatur de dcisionstrangres ayant prononc ladoption, quivalenteen France une adoption plnire, denfantsmineurs par des parents du mme sexe. Le procureur gnral a obtenu la cassation de cesarrts en faisant remarquer que lexequaturentrainant la transcription des jugementsdadoption sur les registres dtat-civil franais,aboutirait ce que lacte de naissance dun enfantindique quil est n de deux parents du mme sexe.Or, ceci est contraire un principe essentiel dudroit franais car la cohrence du droit de lafiliation serait rompue. Ce droit suppose, en effet,quune personne qui possde une double filiationsoit issue dune ligne paternelle et dune lignematernelle (Civ 1, 7 juin 2012, Bull n 125 et 126,cit au rapport, p. 403).

    La seconde concernait le dlai pendant lequel leministre public peut contester lenregistrementdune dclaration dacquisition de la nationalitfranaise par mariage, laquelle est possible lorsquily a eu mensonge ou fraude. Laction doit treengage dans le dlai de deux ans compter de ladcouverte du mensonge ou de la fraude.

    La Cour de cassation a rappel, en cassant troisarrts de trois Cours dappel diffrentes, que lepoint de dpart du dlai est le jour o le ministrepublic dcouvre la fraude ou le mensonge puisquilest le seul pouvoir agir en annulation delenregistrement. Les Cours dappel avaient retenuque le point de dpart du dlai tait le jour oladministration avait eu connaissance de ladclaration de nationalit (Civ 1, 28 mars 2012,Bull n 76, cit au rapport, p. 405).

    Ces arrts rappellent limportance du rle duministre public de gardien de lordre public enmatire dtat des personnes.

    Dans un dernier registre, en matire de contrledu sjour des trangers sur le territoire, il estimportant de signaler les arrts rendus par lapremire Chambre civile.

    Dans un premier arrt, cette Chambre a tendula solution adopte par la Cour de justice delUnion europenne concernant le contrledidentit de larticle 78-2 du Code de procdurepnale au contrle prvu larticle L 611-1 duCode de lentre et du sjour des trangers et dudroit dasile (CESEDA). Ces contrles portentatteinte au principe de libre circulation danslespace Schengen (Civ. 1ere, 6 juin 2012, Bull n 119, cit au rapport, p. 398).

    Dans une srie de trois arrts rendus aprs avis dela Chambre criminelle, la premire Chambre civilesest prononce sur la question du placement engarde vue des ressortissants de pays tiers lUnion europenne, sur le seul fondement delirrgularit de leur sjour. Cette Chambre aconsidr que le sjour irrgulier ne peut treconstitutif dune infraction punie dune peinedemprisonnement (ce que prvoit larticle L 621-1du CESEDA) et que ds lors, la garde vue, quisuppose la commission dune infraction puniedune peine demprisonnement, nest pas possibledu fait de ce seul sjour irrgulier (Civ 1re, 5 juillet2012, Bull n 158, cit au rapport, p. 401).

    Ces arrts ont entrain un bouleversementcomplet des pratiques du ministre public relativesau contrle du sjour des trangers ressortissantsde pays tiers lUnion europenne.

    Ces quelques exemples, parmi tant dautres,montrent que notre Cour de cassation est au curdes grands sujets de lactualit du droit, de sonadaptation aux volutions de la socit civile etdes exigences de nos dmocraties sous le regardavis du Conseil constitutionnel, de la Cour dejustice de lUnion europenne et de la Coureuropenne des droits de lhomme.

    Arrts rendus en chambre mixte

    ARRTS RENDUSEN MATIRE CIVILE

    Mesures d'instruction - ExpertiseIrrgularits affectant ledroulement des oprationsd'expertise - Sanction - PorteCh. mixte, 28 septembre 2012,pourvoi n" 11-11.381, Bull. 2012,Ch. mixte, n" l, rapport de MmeValle et avis de M. Mucchielli Les parties une instance au coursde laquelle une expertise judiciairea t ordonne ne peuventinvoquer l'inopposabilit durapport d'expertise en raisond'irrgularits affectant ledroulement des oprationsd'expertise, lesquelles sontsanctionnes selon les dispositionsde l'article 175 du code deprocdure civile qui renvoient auxrgles rgissant les nullits desactes de procdure.Ds lors, ayant constat que la

    nullit d'un rapport d'expertisedont le contenu clair et prcis avaitt dbattu contradictoirementdevant elle n'tait pas souleve,une cour d'appel, apprciantsouverainement la valeur et laporte des lments de preuvesoumis son examen, a pu tenircompte des apprciations del'expert pour fixer l'indemnisation.

    Preuve (rgles gnrales) - Rglesgnrales - Moyen de preuve -Expertise non judiciaire ralise lademande de l'une des parties -lment suffisant (non)Ch. mixte, 28 septembre 2012,pourvoi no 11-18.710, Bull. 2012,Ch. mixte, no 2, rapport de M.Feydeau et avis de M. MucchielliSi le juge ne peut refuserd'examiner une piece rgulirementverse aux dbats et soumise ladiscussion contradictoire, il ne peutse fonder exclusivement sur une

    expertise non judiciaire ralise lademande de l'une des parties.

    Officiers publics ou ministriels -Acte authentique - Acte affect d'undfaut de forme - Prescriptions del'article 8, devenu 21, du dcret n'71-941 du 26 novembre 1971 -Respect - Dfaut - PorteCh. mixte, 21 dcembre 2012,pourvoi no 12-15.063, Bull. 2012,Ch. mixte, no 3, rapport de M.Maunand et avis de M. Azibert Ch.mixte, 21 dcembre 2012, pourvoino 11-28.688, Bull. 2012, Ch. mixte,no 4, rapport de M. Maunand etavis de M. AzibertL'inobservation de l'obligation, pourle notaire, de faire figurer lesprocurations en annexe de l'acteauthentique ou de les dposer aurang de ses minutes ne fait pasperdre l'acte son caractreauthentique et, partant, soncaractre excutoire.

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    Vie du droit

    Vrit judiciairepar Jean-Franois Cesaro

    Instrument de la vrit judiciaire. La preuveest le moyen par lequel est dcouverte unevrit humaine particulire, cela vaut pourla vrit judiciaire. D'aucuns pourraientpenser que la vrit est absolue et ne connatpas de variations quelle que a soit l'enceinte oelle est profre. Le vocabulaire de laphilosophie dfinit en effet la preuve commeune opration amenant l'intelligence d'unemanire indubitable et universellementconvaincante (du moins en droit), reconnarrela vrit d'une proposition considre d'abordcomme douteuse (1).La vrit judiciaire ne saurait avoir d'aussigrandes prtentions. Elle ne nat pas dans lecalme d'un cabinet de philosophe qui, nourride lecture et d'changes, peut consacrer touteson existence la dcouverte de ces vritsuniverselles et absolues. Elle n'est pas non plusle fruit d'exprimentations conduites dans unlaboratoire l'aide d'prouvettes et demicroscopes, par des quipes d'hommescollaborant la dcouverte de tel ou tel nouveauremde ou vaccin. La vrit judiciaire nat dansle contexte difficile d'un conflit. Il ne s'agit pasd'une simple controverse intellectuelle ouscientifique, portant sur la validit de telle outelle thorie, et ayant pour enjeu lareconnaissance par les pairs, mais de larecherche d'une vrit qui s'effectue lors deprocs pouvant mettre en cause la libert, lafortune, la filiation ou l'honneur des justiciables.Dans un tel contexte, chacun est si bienconvaincu de son droit qu'il peut, pour lesoutenir, vouloir mettre en oeuvre tous lesmoyens probatoires allant parfois jusqu'dissimuler ou mentir de bonne foi .La vrit judiciaire prsente encore lacaractristique notable de devoir tre affirmedans un temps limit. Alors qu'en philosophieou dans les sciences on peut concevoir que la

    vrit soit le rsultat d'une vie voire de plusieurs,en droit, le juge ne peut diffrer son jugementdans l'attente d'une parfaite certitude. Il doittrancher le litige en un temps limit, carl'existence mme du procs est un troubleauquel il est ncessaire de mettre un terme.L'exigence du respect d'un dlai raisonnable esten effet considre comme un droitfondamental consacr par la Cour europennedes droits de l'homme et figure dans l'articleprliminaire du Code de procdure civile (2).C'est donc une vrit raisonnable et de nature teindre rapidement le conflit que l'institutionjudiciaire doit imposer.

    Condition du droit. La vrit judiciaire est encoreparticulire en cela qu'elle en conditionne uneautre : la vrit du fait dtermine la vrit dudroit. En effet, la dtermination de la bonne rgleapplicable ou de sa signification relle n'a de senset ne permet de rendre justice que lorsque lesfaits sont prouvs. L'application d'une rgle dedroit suppose que les conditions lgales de sonapplication soient tablies. Sans preuve, le droitest comme dsarm, il ne peut tre mis enoeuvre par le juge. Selon un adage ancien, c'estla mme chose de ne pas tre ou de ne pas treprouv (3) . Il est donc possible d'avoirjuridiquement raison, mais judiciairement tort.L'enjeu est considrable pour le justiciable quidoit prsenter au juge, s'il veut que ses droitssoient reconnus, les preuves de ses allgations.

    Objet de droit. La vrit judiciaire est enfinparticulire parce qu'elle est admise selon lesvoies du droit. Le vocabulaire juridique dfinitla preuve comme la dmonstration del'existence d'un fait [... ] ou d'un acte [... ] dans lesformes admises ou requises par la loi (4) . Il peutparatre bien trange, pour le non-juriste, quedes rgles de droit rgissent la manire dont lapreuve est admise en justice. La vrit nedevrait-elle pas tre une pure question de fait,laisse aux bons soins des enquteurs, desexperts, des scientifiques et de tous les sachants ?Il serait thoriquement concevable que, dans

    chaque procs, des agents soient chargs de larecherche de la vrit. Un tel corps d'auxiliairesde la justice aurait ainsi, dans tout litige, et pasuniquement lorsqu'il s'agit de rechercher desinfractions, vocation systmatiquementassister les plaideurs pour l'tablissement desfaits ncessaires l'application du droit. Endehors de la matire pnale, o les enjeux pourla socit sont considrables, ce corps n'existepas. Il est plusieurs bonnes raisons cela. Enpremier lieu, on peut se demander s'il appartient l'Etat, dans tous les litiges privs, mme ceuxqui sont mineurs, d'assister les plaideurs. Outreles cots formidables pour les financespubliques d'un tel dispositif, ce serait galementune incitation au procs. Or, il n'est gure certainque cela soit souhaitable. Il doit demeurer unezone grise de relatif inconfort o les justiciablesont vocation trouver des arrangementsraisonnables. Selon un adage classique, les mauvaisarrangements valent mieux que bon procs .Ajoutons que certains justiciables pourraienttre incits instrumentaliser la justice enl'utilisant comme un instrument d'enqute surautrui. Il suffirait en effet de faire procs autruipour que soit jete sur les secrets de sonexistence la lumire parfois inutilement cruellede la vrit. Faut-il, sous un prtexte juridiquequelconque, sacrifier l'intimit de la vie prive,la paix des familles, rvler tous les difficultsou les savoir-faire d'une entreprise? Cela n'estgure certain.Les rgles de droit visent prcisment ce quela recherche de la vrit ne soit pas la cause detrouble inutile. En gnralisant le propos, onpeut mme aller jusqu' distinguer une finalitdu droit de la preuve. La vrit judiciaire doitparticiper au fonctionnement harmonieux denotre socit. Plus que de rvler les faits, il s'agitde renouer les hommes.

    Dlimitation du sujet probatoire. Un des premiersprincipes du droit de la preuve dont il convientde faire tat est celui qui dlimite les questionsfaisant l'objet d'un dbat probatoire. Selon unergle faussement simple, seuls les faits donnentlieu un dbat probatoire alors que le droit, quiest connu du juge, ne saurait tre objet de preuve.Deux consquences en sont naturellementdduites :1) lorsqu'il s'agit de droit, il n'est pas question dedbat probatoire, mais d'application de rglesncessairement connues par le juge ;2) lorsqu'il s'agit de faits, le dbat probatoire estpossible et relve de l'apprciation souverainedes juges du fond.La premire comme la seconde propositionappellent des prcisions.Ainsi, la connaissance du droit par le juge portesur la norme tatique interne. Il n'est passuppos connatre tous les usages et toutes lescoutumes de nos rgions et pays, ni les accordsprofessionnels qui ont t conclus par lespartenaires sociaux. Enfin, il n'est pas davantagetenu de connatre les lois de tous les pays. Danstous ces cas, la rgle devient, pour partie aumoins, objet d'un dbat probatoire. La Cour decassation l'exprime, s'agissant de la loi trangre,en une jolie formule: lorsqu'une loi trangreest applicable au litige, le juge doit en rechercher la teneur, avec le concours des parties [noussoulignons] et personnellement s'il y a lieu (5).Que le juge connaisse le droit interne n'interditnullement aux parties d'en discuter le sens dans

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    Vie du droit

    les procs. Il ne s'agit pas de prouver le droit, ils'agit d'en proposer une interprtation. En cettematire le juge est investi par le lgislateur de lamission de dterminer le sens vritable des lois.C'est non seulement un pouvoir, mais il s'agitsurtout d'un devoir. L'article 4 du Code civilrappelle en effet que le juge ne peut refuser dejuger sous prtexte du silence, de l'obscurit oude l'insuffisance de la loi .Lorsqu'il s'agit de l'existence des faits, le dbatprobatoire o les parties ont un rle essentielpeut avoir lieu. C'est au juge du fond qu'ilappartiendra, souverainement, de dterminerceux qui seront tablis et ceux qui ne le serontpas. Ces apprciations n'ont pas vocation trediscutes devant le juge de cassation ds lorsqu'il ne s'agit pas de droit. Pour autant, cepouvoir sur les faits n'est pas totalement exemptde contrle. En premier lieu, le droit pose lesdfinitions. C'est partir des rgles de droit quel'on peut dterminer les faits pertinents qui seulsseront objets de dbat probatoire. Autrementdit, l'apprciation souveraine des juges du fondne peut porter que sur des faits qui entrent dansla dfinition prvue par la rgle et contrle parla Cour de cassation (6). Il est ensuite certainesconstatations dont la nature est empreinted'incertitude. Certaines notions prsentent uncaractre intermdiaire entre le fait et le droit,le juge du fond en apprcie l'essentiel sous larserve d'un contrle, form parfois de quelquesdirectives, du juge de cassation (7). Enfin,l'existence d'un pouvoir souverain quant l'apprciation des faits ne permet pas aux jugesdu fond de nier les vidences. Lorsque tel est lecas, la Cour de cassation intervient et contrleen utilisant la technique de la dnaturation.Ainsi, l'apprciation de l'intention des parties un contrat relve en principe du pouvoir desjuges du fond. Deviner ce qu'a voulu faire tel outel contractant est en effet fort dlicat, supposede la psychologie, et n'est donc pas une questionde droit. Pour autant, lorsque les termes ducontrat sont sans ambigut, il est interdit aujuge de prtendre leur donner un sens diffrentde celui que dicte l'vidence (8). Ainsi, le faitlorsqu'il est indubitable, lorsque sa preuve estclatante, obtient un statut juridiquecomparable au droit.

    Rgles de conviction ? La conviction dumagistrat est encore, bien des gards,dtermine par des rgles de fond qui doiventpermettre la juste manifestation de la vrit. Si,en principe, le juge dispose d'une grande libertpour choisir les preuves qui fonderont sadcision, le droit formule nanmoins un certainnombre de principes qui guident cetteconviction. Notre droit opre une transactionentre un systme de preuve lgale o la loidtermine la manire dont le juge forme saconviction, et un systme de preuve morale o le juge est totalement libre dans l'apprciationde la valeur des preuves qui lui sont prsentes.Ici encore, il faut avoir gard aux motifs quiconduisent dterminer l'importance despreuves. Certains relvent du bon sens. Ainsi,un adage classique prvoit que nul ne peut seconstituer un titre soi-mme . Chacuncomprend en effet qu'il n'est gure possible decrer de sa propre main un document imposant autrui une obligation contractuelle. Sans quoi,il suffirait simplement de rclamer par uncourrier valant mise en demeure une certaine

    somme pour que celle-ci soit due. Pour autant,un tel principe appliqu dans toute sa rigueurconduirait rejeter des procs toutes les preuvesqui proviennent mme indirectement de celuiqui les produit. Cette solution n'est pas retenuepar notre systme juridique. Ce qui est strictementinterdit, c'est de se constituer un moyen de preuvepour les besoins du procs (9) . En ralit, ce quiimporte vritablement ce n'est pas de dterminerl'origine d'une preuve, mais de s'assurer qu'elleprsente des garanties suffisantes de sincrit (10).Une autre rgle d'une importance considrableest celle qui fait primer, s'agissant de la preuvedes obligations, les crits sur les indices et lestmoignages. Larticle 1341 du Code civil, dontla rdaction est demeure inchange depuis1804, dispose en effet qu'il doit tre pass actedevant notaires ou sous signatures prives detoutes choses excdant une somme ou une valeurfixe par dcret, mme pour dpts volontaires,et il n'est reu aucune preuve par tmoins contreet outre le contenu aux actes, ni sur ce qui seraitallgu avoir t dit avant, lors ou depuis les actes,encore qu'il s'agisse d'une somme ou valeurmoindre . Cette rgle est-elle le gage de laparfaite vrit?Ce n'est gure certain, car ce qui est crit peutne plus correspondre la volont des parties outre une simulation.

    Mais alors, pourquoi imposer cette rgle? C'estd'abord la considration de l'alternative quiconfre une supriorit l'crit sur letmoignage. La preuve par tmoin n'est, en effet,pas un meilleur gage de vrit. Si en ancien droiton prfrait les tmoins qui rendent compte dece qu'ils disent, cela supposait, sans garantie desuccs, d'importants efforts pour dceler lemensonge (11), dbrouiIler l'imprcision, stimulerla mmoire des tmoins (12). L'ancien droit semfiait encore des tmoignages isols, un adage- testis unus, testis nullus - leur refusant mmetoute porte. Certaines coutumes prvoyaientde ne retenir que les tmoignages d'hommesdisposant d'un patrimoine, car ces derniers ontquelque chose perdre en cas de mensonge.Ainsi, le statut de la ville de Bologne de 1454 nepermettait en matire contractuelle que la dpositionde quatre tmoins gens d'honneurs & dignes de foy,majeurs de vinft-cinq ans, & au-dessus de toutreproche & possedans chacun la valeur de deuxcens livres, monnoye de Bologne, auquel cas cesfortes preuves par tmoins doivent tre admisesde quelque somme, de quelque chose, ou dequelque fait qu'il s'agisse, concurrence de cinqcens livres & non au-dessus (13) . Ce sont cesdifficults, lies la vrification dlicate destmoignages, qui ont convaincu, en 1566,Charles IX d'imposer la supriorit de l'crit l'article 54 de l'ordonnance de Moulins. L'objectifpoursuivi n'est pas d'affirmer une vrit absoluede l'crit, mais de lui attribuer la valeur de vritprfrable, car elle permet d'obvier multiplication de faits que l'on a vu ci-devant estremis en avant en jugement, sujets preuves detmoins et reproches d'iceux dont adviennentplusieurs inconvniens et involutions de procs .

    Bien entendu, la doctrine rappelle que la forcede l'crit tient galement au fait qu'il est prparavant tout litige et qu'il a trs souvent pour vertud'viter la survenance de celui-ci (14). Soncontenu ne se modifie pas et reste insensibleaux passions du procs. Le tmoignage, lui,

    n'apparat qu'au moment du procs et n'existeque pour le procs, il repose sur une mmoirefaillible, parfois subjective et sensible auxpassions.Ce n'est pas l pourtant l'argument le plusconvaincant pour fonder la valeur particulirede la preuve crite. Deux raisons supplmentairesau moins peuvent tre avances. En premier lieu,l'crit est immdiatement perceptible par les sens,la partie qui perd le procs en raison de la preuveapporte par cet crit ne peut qu'en constaterl'existence. En second lieu, et c'est l le motifdcisif, la rgle de l'crit est un appel laresponsabilit des justiciables. Elle leur fixe undevoir. Lorsque l'enjeu du contrat est important,il convient d'tre prudent et de rdigerl'engagement sur un support stable auquel ledroit donnera une efficacit juridique maximale.En consquence, celui qui ne rdige pas d'critse montre ngligent et succombe lgitimement.Inutile de tenter de rattraper cette insuffisance etd'encombrer la justice avec des tmoignagesincertains et imprcis. L'application de l'article 1341du Code civil, qui incite la constitution d'crit,contribue ainsi amliorer le fonctionnement dela socit en scurisant et en fiabilisant les rapportsjuridiques qu'entretiennent les hommes. C'est uneautre illustration de la manire dont le droit concilie,dans la vrit judiciaire, l'exigence de vrit avecl'exigence de justice.On peut se demander si les volutions destechniques ne devraient pas conduire reconsidrer la place de l'crit classique dans lahirarchie des preuves. La question n'est gurenouvelle. Chaque gnration, en considrationde son tat technologique, l'a pose. En 1890,un remarquable juriste s'interrogeait sur lesapplications que pouvait recevoir lephonographe en matire probatoire (15) dans lesannes cinquante, l'interrogation s'tendaitensuite au rle probatoire du magntophone (16)et aujourd'hui, o certains s'extasient devant lesrseaux informatiques, on se demande si l'critlectronique ne devrait pas supplanter l'critpapier. Le droit adopte une dmarche prudente.il n'est gure question de renverser des rglesqui participent d'une certaine scurit juridiquedepuis plusieurs sicles au motif que le supportdes changes humains volue.

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    Daniel Tardif

  • Pour autant, l'crit lectronique n'est nullementrejet, il est admis avec des rserves qui viennenten garantir la fiabilit. L'article 1316-1 du Codecivil dispose ainsi que l'crit sous formelectronique est admis en preuve au mme titreque l'crit sur support papier, sous rserve quepuisse tre dment identifie la personne dont ilmane et qu'il soit tabli et conserv dans desconditions de nature en garantir l'intgrit. Iln'est pas question ici de remplacer une preuvepar une autre, mais de permettre aux nouveauxmodes de preuve, sous de strictes conditions,d'avoir la mme force probatoire que les anciens.

    Une manire de prouver. En droit, la maniredont la vrit est rvle la justice importe autant,si ce n'est plus, que la vrit elle-mme. La violenceet la souffrance sont inscrites dans l'histoire dudroit de la preuve dont elles marquent jusqu'l'tymologie du verbe prouver , qui a d'abordsignifi mettre l'preuve (17).Le recours l'ordalie pour apporter la preuvejudiciaire dans les socits archaques en est lameilleure illustration. Elle consiste soumettreun individu une preuve pour dterminer lavracit de ses affirmations. Telle personne devraingurgiter un poison et l'on jugera de saculpabilit sa survie et la nature de sesconvulsions ; tel accus sera jet dans les eauxd'un fleuve, de la mer ou d'une cuve et sonaptitude flotter dterminera sa libert ; telplaideur devra saisir dans un rcipient d'eaubouillante un objet et la nature de ses brluresdterminera la vrit de ses propos (18). La forcede ces procds probatoires tait telle qu'ilarrivait frquemment que des accuss, alorsmme qu'ils taient innocents, acceptaient d'treconsidrs comme coupables. Ce n'taitnullement le rsultat du fatalisme, mais le rsultatde l'ordalie elle-mme qui branlait chez l'accus jusqu' la croyance en son innocence (19).

    L'volution du droit de la preuve dans nossocits a consist non seulement se dpartirdes conceptions mystiques qui sous-tendentces preuves, mais aussi carter la violencelors de la recherche de la vrit.Notre droit tente d'instaurer un rapport deproportionnalit entre le trouble caus par larecherche de la vrit et l'importance desprincipes en cause dans le litige. Plus l'actionjudiciaire mettra en jeu une valeurfondamentale, plus les moyens employspourront tre intrusifs. Rciproquement, lerespect de rgles strictes s'imposera auxplaideurs poursuivant en justice la satisfactiond'intrts purement individuels.La recherche de cet quilibre conduit , d'unepart, contrler la lgitimit de l'acquisition despreuves et , d'autre part, prsenter la possibilitpour chaque partie de discuter les preuvesavances par l'autre.Lorsqu'il s'agit de dterminer les preuves que lejuge peut admettre, une premire limite tientau respect naturellement d l'intgrit de lapersonne. Il en rsulte que la torture ne doit enaucun cas, pour aucune cause, tre admisecomme un moyen d'obtenir des preuves. Ainsique le rappelle la prsente tude, il n'est aucunfacteur justificatif, aucune balance des intrts,aucune prise en considration de la personne,de la nature de l'infraction ou de la qualit de lavictime qui puisse justifier de tels agissements (20).Cette prohibition, qui pourrait relever du droit

    naturel, est consacre par la Convention desauvegarde des droits de l'homme et des libertsfondamentales qui prvoit que nul ne peut tresoumis la torture ni des peines ou traitementsinhumains ou dgradants . Ce principe nes'applique pas uniquement la matire pnale,il s'tend l'ensemble du droit de la preuve.Ainsi, en dehors du droit pnal, l'article 259-1du Code civil dispose qu'en matire de divorce,un poux ne peut verser aux dbats un lmentde preuve qu'il aurait obtenu par violence [... ] .Hormis ce principe intangible, la conciliationentre la vigueur des moyens probatoires et lesfins poursuivies suppose de dlicatsamnagements. Le contentieux relatif auxexpertises biologiques en matire de filiationconstitue une bonne illustration.La Cour de cassation y dcide que l'expertisebiologique est de droit en matire de filiation(et d'action fins de subsides (21)), sauf s'il existeun motif lgitime de ne pas y procder . Ceprincipe permet aux juges de refuser uneexpertise biologique demande dans un objectifstrictement financier contre l'auteur d'unereconnaissance de paternit qui, ayant reconnudes relations sexuelles avec la mre de l'enfant,n'a jamais contest, pendant prs de soixanteans, sa paternit. La paix des familles et lerespect d'une certaine quitude quant au liende filiation constituent un motif lgitimes'opposant l'expertise biologique (22).On trouve la mme recherche d'une solutionquilibre, proportionne, dans le contentieuxrelatif au recours un dtective priv lors d'undivorce. En principe, la Cour de cassation necondamne pas ce procd et permet au mariou la femme suspectant un adultre desolliciter un tel enquteur (23). En revanche, ellecondamne au nom du respect d la vie privela surveillance constante de plusieurs moispesant sur l'un des poux afin d'obtenir unediminution de la prestation compensatoire luitant due (24).On trouve aussi en droit des relations de travailla recherche de tels quilibres. D'un ctl'employeur, propritaire des moyens deproduction, investi de prrogativescontractuelles de contrle de l'activit de sessalaris, peut souhaiter s'assurer qu'ilsaccomplissent efficacement leur prestation detravail ; de l'autre, l'entreprise ne saurait setransformer en un lieu de contrle permanentet le Code du travail prescrit le respect desliberts du salari. Plus gnralement, la relationde travail impose aux parties confiance etloyaut rciproques. Il en rsulte que sil'employeur peut librement contrler le contenudes outils mis la disposition du travailleur, ilne peut pour autant prtendre violer les espacesde vie personnelle (dsigns comme tels par lesalari) que les salaris ont pu se mnager dansles interstices de leur vie professionnelle, il nepeut davantage placer des dispositifs clandestinsde contrle d'autrui, ni transformer sonentreprise en un lieu de perptuelle surveillancelectronique.

    La ncessit, dans un certain nombre decontentieux civils, de faire preuve d'une certainefranchise, voire d'une certaine transparence lorsde la recherche des preuves ne saurait tregnralise. Il faut parfois, pour saisir la vrit,pouvoir approcher pas feutrs et dans le secret.Ainsi, il ne saurait tre question d'informer un

    dlinquant que ses conversations tlphoniquessont enregistres ou que les lieux o il estprsum commettre ses forfaits sont placs souscoute. Ici le droit protge le secret de l'enquteet travers lui permet la dfense de la socittout entire. Bien entendu il ne s'agit pas d'undroit d'coute inconditionnel et illimit dans letemps. La chambre criminelle de la Cour decassation rappelle que les coutes etenregistrements trouvent une base lgale dansle Code de procdure pnale et peuvent treeffectus l'insu des intresss ds lors qu'ilssont oprs pendant une dure limite, surl'ordre d'un juge et sous son contrle en vued'tablir la preuve d'un crime ou d'une infractionportant gravement atteinte l'ordre public etd'en identifier les auteurs (25).Elle prcise encore que l'coute doit treobtenue sans artifice ni stratagme et que satranscription doit pouvoir tre discute par lesparties concernes dans le respect des droits dela dfense(26).C'est l un second principe, qu'on appelleprincipe de la contradiction, essentiel pourl'admission des preuves, qui veut que chaquepartie soit mise en mesure de discuter lespreuves qui sont avances par l'autre. Cetteexigence est d'abord la consquence de larecherche de l'galit dans l'enceinte du procs.Chaque partie doit tre en mesure, commel'autre, de dfendre ses intrts. Mais cetteexigence contribue aussi lamlioration de larecherche de la vrit. En effet l'une des vertusdu principe de la contradiction est de favoriserla prvention des erreurs dans l'apprciationdes faits. Le juge qui ne retiendrait l'affirmationque d'une seule des deux parties pourrait tenirpour acquis un point qui, en ralit, est incertainou erron. Soumettre chaque affirmation d'unplaideur la discussion de l'autre permet unexamen critique conduisant souvent djouerde fausses vidences. Cette vertu du principede la contradiction justifie qu'il soit appliqu toutes les preuves, y compris aux opinions,rapports ou conclusions des experts et dessachants. En effet, ni le savoir technique, nil'objectivit, ni la connaissance scientifique neprmunissent contre les erreurs.

    Sagesse des incertitudes. Comment faire, enfin,lorsque toutes les preuves ont t recherches,lorsque tous les dbats ont eu lieu, que toutesles parties se sont prononces et que leursexperts ont rendu leurs conclusions, mais quemalgr tout cela, le juge demeure dansl'incertitude alors qu'il doit dlibrer ? C'est uneincertitude qui bien entendu ne peut porter quesur la consistance des faits et ne rsulter que dela faiblesse des preuves. Elle suppose encore quele juge n'ait pas la ressource de se fonder sur unepreuve dterminante dont le droit auraitpralablement fix la force probante. Le jugequi hsite, qui est incertain, ne peut reporter sadcision, il est imprativement tenu de trancherle litige. Ce doute qui l'treint n'est pas unesimple ignorance, il n'est pas le commencementde la recherche, il en est au contrairel'aboutissement. Ainsi que l'crivait Merlin deDouai, Cette position n'est pas celle desmagistrats les moins sages et les moins clairs.On remarque tous les jours que ceux qui ont lemoins d'exprience et de lumires sont les plushardis trancher sur les difficults les pluspineuses (27) .

    8 Les Annonces de la Seine - jeudi 6 juin 2013 - numro 34

    Vie du droit

  • Dans ces hypothses, le juge tant neutre, c'estla partie qui a chou rapporter la preuve deses prtentions qui devra en subir lesconsquences et perdre son procs.Toute la question consiste dterminer celle quidoit succomber dans ses prtentions en casd'incertitude. Il est gnralement affirm que lacharge de la preuve repose sur le demandeur auprocs. lui de supporter les consquences deson incapacit justifier des raisons qui lontconduit engager son action. Cette rgle estgnralement rattache l'article 1315 du Codecivil. Cependant, les choses ne sont pas sisimples(28). Dterminer la partie qui doitsuccomber si la preuve n'est pas faite ne sauraittre rgl par un seul principe. L'article 1315 duCode civil n'nonce aucun principe gnral, il n'ad'autre objet que la preuve du paiement del'obligation. Hormis dans de trs rares hypothses,il existe dans chaque litige une prsomption dite antjudiciaire qui dtermine le sens danslequel il convient de trancher le litige lorsque lesfaits sont incertains. Ces rgles sont parfoisnonces clairement par le lgislateur, mais ellespeuvent aussi appeler un travail d'interprtationplus approfondi. Cependant, elles permettentdans l'immense majorit des cas de dterminerla partie qui doit succomber en cas d'insuffisancedes preuves. Ce n'est que lorsque ces rgles fontdfaut qu'il faut rechercher dans les principesgnraux des motifs pour imputer l'une ou l'autre des parties le fardeau de la preuve. Ce qu'ilconvient de retenir, ce qui est essentiel, c'est quela dcision judiciaire reste fonde sur des motifsraisonnables mme dans des situationsd'incertitude. Autrement dit, on peut raliser lajustice en n'ayant pas une connaissance parfaitedes faits ds lors qu'on dispose pour cela de motifsraisonnables.Certaines rgles sont connues de tous. Ainsi laprsomption d'innocence, qui veut que l'accusprofite du doute, fait partie du fonds culturelcommun des Franais. Ce qui est moins connuen revanche c'est la consistance de ce doute. Ilfaut se garder de croire que le moindre doute,la premire hsitation suffisent garantir l'accus une relaxe.C'est un doute savant qui profite l'innocent,le doute d'un juge qui aura dploy tous lesefforts pour parvenir une conviction et n'ysera pas parvenu. La Cour de cassation veille ce que les juges du fond ne fassent tat de leurdoute qu'aprs avoir puis les moyens depreuve permettant de rvler la vrt (29).

    La prsomption d'innocence n'est que la partiemerge de l'ensemble des rgles qui permettentaux juges de rgler les situations d'incertitude.Des dispositions posant des prsomptionsantjudiciaires, bien que n'tant pas toutesformules de cette manire, traversentl'ensemble du droit. Il n'est gure possible detoutes les prsenter, il n'est pas davantagepossible, sans caricature, de prtendre qu'unprincipe commun les guide toutes.En ralit, dans chaque situation, le droits'attache trouver les arguments pertinentspour faire peser la charge probatoire plutt surune partie que sur l'autre. Ainsi, lorsqu'il s'agitd'une maladie ne lors d'une hospitalisation, ledroit dcide que la victime supporte la charged'tablir que celle-ci a t contracte au sein del'tablissement de soins (30). Cependant, une foiscette preuve apporte, elle dcide que l'hpital

    ne peut plus prtendre chapper saresponsabilit soit en dmontrant qu'il n'acommis aucune faute soit en prtendant qu'unautre tablissement pourrait aussi tre l'originede la maladie (31). On le voit, il y a ici un quilibrequi est trouv entre l'tablissement de soins etla victime. Cette dernire est dispense d'tablirla faute de l'hpital et d'tablir, lorsque plusieursd'entre eux pourraient tre l'origine dudommage, celui qui est prcisment leresponsable. Pour autant les hpitaux ne sontpas prsums responsables. Les raisons quiconduisent attribuer le fardeau de la preuve telle ou telle partie sont nombreuses. Ons'attachera parfois aux faits probables, parfoison privilgiera les solutions prservant la paixdes familles, des situations acquises, et l'onimputera la charge de la preuve celui quiprtend les bouleverser, ou encore l'on fera peserle fardeau probatoire sur celui qui parat le plusapte apporter les preuves ou sur celui quisubira le moins lourdement un chec dans sesprtentions...

    Ces rgles ne sont pas figes, ellescorrespondent, comme les lois qui rgissent unpays, une certaine forme de consensus social.En 1804 le matre tait cru sur parole pour laquotit des gages qu'il devait son domestiqueparce que le Code civil ne voulait pas laisserle patron honnte la merci de la parole d'undomestique sans racines ni moralit (31) . L'actuelCode du travail prvoit que lorsqu'un doutesubsiste quant aux motifs justifiant lelicenciement, il profite au salari. Les rgles contribuent aussi dessiner unecertaine conception de l'homme dans sesrelations avec autrui. Et, fait rassurant, par lequelil ne parat pas mauvais de conclure, le droit dela preuve dessine une image optimiste del'homme. Il prsuppose la capacit juridiquedcidant que l'homme doit tre prsumcapable de conclure les actes juridiques pluttqu'incapable et il suppose aussi que l'hommedoit tre a priori considr comme bon et dslors il prsume sa bonne foi. Portalis estimaitque les lois, mme si elles doivent prvenir lamchancet des hommes, doivent montrerune certaine franchise, une certaine candeur. Sil'on part de l'ide qu'il faut parer tout le mal et tous les abus dont quelques personnes sontcapables, tout est perdu. On multipliera lesformes l'infini, on n'accordera qu'une protectionruineuse aux citoyens ; et le remde deviendrapire que le mal. Quelques hommes sont simchants que, pour gouverner la masse avecsagesse, il faut supposer les plus mauvais d'entreles hommes, meilleurs qu'ils ne sont (33) .

    Notes :1. A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, PUF.17e d., 1991, p. 822, V Preuve.2. F. Sudre, J.-P. Margunaud, J. Andriantsimbazovina (et al.), Les grandsarrts de la Cour europenne des droits de l'homme, PUF, 6e d., 2011, p.374.3. H. Roland, L. Boyer, Adage du droit franais, Litec, 4e d., 1999, n161, V Idem est non esse et non probari.4. Vocabulaire juridique de l'Association Henri Capitant, publi sous ladirection de G. Cornu, PUF, 8e d., 2007, V Preuve.5. Voir infra l'tude, partie 1, titre 1, chapitre 2, section 2, l, A: 1reCiv., 28 juin 2005, pourvoi n 00-15.734, Bull. 2005, I, n 289; Com., 28juin 2005, pourvoi n 02-14.686, Bull. 2005, IV, n 138.6. J. Chevalier, Le contrle de la Cour de cassation sur la pertinence de l'offrede preuve , D. 1956, Chron. p. 37. Voir aussi l'tude, partie 1, titre 2, chapitre 1,section 1, 1, s'agissant de la notion de possession d'tat.7. Ainsi de la qualit de la notion d' emprunteur averti en matirecommerciale ou la notion de gravit de la faute en matire sociale : voir l'tude,partie 1, titre 2, chapitre 1, section 5 et section 7.

    8. Voir Civ., 15 avr. 1872, D.P. 1872, 1172 ; S. 1872, 1, 232 dcidant qu'il n'estpas permis aux juges, lorsque les termes de ces conventions sont clairs et prcis,de dnaturer les obligations qui en rsultent, et de modifier les stipulations qu'ellesrenferment .9. J. Carbonnier, Droit civil, volume I, Introduction. Les personnes, la famille, l'enfant,Ie couple, PUF, 1er d. Quadrige, 2004, p. 346 ; voir aussi l'tude, partie 3, titre 1,chapitre 1, section 1, 1.10. Voir l'tude, partie 3, titre 1, chapitre 1, section 1, 2, D.11. Oeuvres de Pothier, annotes et mises en corrlation avec le Codecivil et la lgislation actuelle par M. Bugnet, tome 2, Cosse et Marchal,2e d., 1861, p. 423 : La corruption des moeurs et les exemples frquents desubornation de tmoins, nous ont rendu beaucoup plus difficiles admettre lapreuve testimoniale que ne l'taient les Romains .12. Lors des travaux prparatoires, la crainte de la mauvaise foi comme celle dela faible mmoire des tmoins justifient la supriorit de l'crit. Ainsi, Jaubertdclare dans son rapport destin au Tribunat : Des hommes d'une gale bonnefoi ne racontent-ils pas souvent d'une manire diffrente ce qu'ils ont vu, ce qu'ilsont entendu? [... ] Si nous n'avions que la tradition orale, que deviendraient laplupart de nos conventions lorsque les annes en auraient altr les traces? Qued'erreurs, que d'incertitudes, que de procs, enfin que de sujets de triomphespour l'injustice! , cit par Locr, La Lgislation civile, commerciale et criminellede la France, tome XII, Treuttel, 1828, p. 526.13. Boiceau, Trait de la preuve par temoins en matire civile contenant lecommentaire de Me J. Boiceau, sieur de La Borderie sur l'article 54 de l'ordonnancede Moulins, par M. Danty, C. Osmont, 1697, prface, p. V.14. Le procs sera peut-tre vit toutes les fois que le plaideur en puissancesera convaincu... quun juge serait convaincu de lui donner tort , voir Ph. Thry, Les finalits du droit de la preuve en droit priv , Droits 1996, p. 41 et s.15. J. Valry, Examen des applications que le phonographe peut recevoir dansla correspondance commerciale et de leurs consquences juridiques , Ann. dedroit commercial 1890, doctr., p. 95.16. P. Mimin, La preuve par magntophone , JCP d. G, 1957, I, 1370. 17. A. Rey, M. Tomi, T. Hord, C. Tanet, Dictionnaire historique de la languefranaise, dictionnaires Le Robert, rimpression mars 2000, V Prouver.18. H. Lvy-Bruhl, La Preuve judiciaire. tude de sociologie juridique, LibrairieMarcel Rivire et Cie, 1964, p. 63 et s.19. H. Lvy-Bruhl, prc., p. 77.20. Voir l'tude, partie 4, titre 1, chapitre 1, section 2, 2, B, 2, b. et partie 4, titre2, chapitre 2, section 2, 1, A, 1, a.21. 1re Civ., 8 juillet 2009, pourvoi n 08-18.223, Bull. 2009, I, n 159.22. 1er Civ., 30 septembre 2009, pourvoi n 08-18.398, Bull. 2009, 1, n 297.23. Voir l'tude, partie 4, titre 2, chapitre 2, section 2, 2,A, 1. ; 1er Civ., 18 mai2005, pourvoi n 04- 13. 745, Bull. 2005, I, n 213.24. Voir l'tude, partie 4, titre 2, chapitre 2, section 2, 2, A, 1 ; 2e Civ., 3 juin 2004,pourvoi n 02-19.886, Bull. 2004, II, n 273.25. Voir l'tude, partie 4, titre 2, chapitre 2, section 2, 2, A, 2, a, y. Enregistrementsen matire pnale, not. Crim., 26 novembre 1990, pourvoi n 90-84.594 ; voiraussi, Crim., 5 novembre 1991, pourvoi n 91-84.134.26. Voir l'tude, partie 4, titre 2, chapitre 2, section 2, 2, A, 2, a, y. Enregistrementsen matire pnale.27. M. Merlin,Rpertoire universel et raisonn de jurisprudence, 4e d., Garnery,1812, tome IV, V Doute, spc. p. 385.28. Voir, en particulier, J. Chevalier, La Charge de la preuve. Cours de droit civilapprofondi, les Cours de droit, 1958-1959.29. Voir l'tude, partie 2, titre 2, chapitre 2, section 1 : La chambre criminelleveille depuis le XIXe sicle une saine application du principe du bnfice dudoute. Elle le proclame sans rticence dans des arrts innombrables. Mais ellese doit aussi d'inviter les juges du fond ne pas carter les preuves runies, auprofit d'un doute qui, certes, ne peut manquer d'branler ds le premier regardtout magistrat consciencieux, mais ne doit pas l'empcher de juger (sur l'aspectthorique et pratique de la question, voir T. Fossier et F. Lvque, Le " presquevrai " et le " pas tout fait faux " : probabilits et dcision juridictionnelle , JCPd. G n 14, 2 avril 2012,427 .30. Voir l'tude, partie 2, titre 2, chapitre 1, section 3, 1.31. Voir l'tude, partie 2, titre 2, chapitre 1, section 3, 1.32. J. Carbonnier, Droit civil, volume I, Introduction. Les personnes, la famille,l'enfant, le couple, PUF, 1re d. Quadrige, 2004, p. 349. Loysel pouvait encorecrire que Pauvret n'est pas vice : mais en grande pauvret, n'y a pas grandeloyaut, ou honneste pauvret est clerseme . Cet adage inspir de Villon rendait suspect le tmoignage des pauvres [et] ne doit tre entendu que de ceux quisont mal contents de leur tat, qui souhaitent des richesses ; car, quant ceuxqui ne souhaitent rien, et qui seraient fchs d'tre riches, cette rgle ne convientpas ; ces derniers pouvant, au contraire, tre dits heureux [... ] , A. Loysel, Institutescoutumires, avec les notes d'E. de Laurire, nouvelle dition, revue, corrige etaugmente par M. Dupin et E. Laboulaye, 1846, tome II, p. 161-162, n 785; voiraussi T. Verheyden, Les pripties du droit de la preuve en matire de contratsde travail , in Cent ans de droit social belge.Mlanges offerts Louis Duchatelet,Bruylant, coll. Droit social, 2e d., 1988, p. 257 et s.33. J.-.-M. Portalis, Discours, rapports et travaux indits sur le Codecivil, [reprod. en fac-sim.], Centre de philosophie politique et juridique,coll. Bibl. de philosophie politique et juridique, textes et documents,1989, Discours prliminaire sur le projet de Code civil, p. 54.

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    Vie du droit

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    Economie

    Esprit dentrepriseet innovationpar Franois Hollande

    (...)

    Le gouvernement a engag trois grandesrformes ces derniers mois. La premire, c'estle pacte de comptitivit, suite au rapportGallois, et avec notamment le crdit d'imptpour allger le cot du travail de nos entrepriseset permettre l'investissement, l'exportation,l'embauche. La seconde grande rforme, c'estla scurisation de l'emploi suite l'accord entreles partenaires sociaux qui va bientt tretranspos dfinitivement sous forme de loi. Latroisime grande rforme, c'est la BPI qui est -je peux le constater aujourd'hui - charge detous les espoirs du pays - avec cette facilit depenser qu'une banque suffirait pour sesubstituer toutes les autres, et mme l'Etat...

    Aujourd'hui, c'est une quatrime tape, unequatrime grande rforme que nous posons :le soutien, la stimulation de l'entrepreneuriat.Non pas simplement parce que nous aurionsune question de confiance rgler. Mais parcequ'avoir des entreprises suppose d'avoir deschefs d'entreprise. Avoir de l'activitconomique suppose aussi d'avoir ledveloppement des entreprises. Car c'est unevidence, mais parfois mieux vaut rappeler cequi va de soi : ce sont les entreprises qui crentla richesse, qui crent l'activit et qui crentdonc l'emploi.

    Le dynamisme d'une conomie, la ntre,dpend sans doute d'un meilleurenvironnement - c'est la responsabilit dugouvernement - mais dpend de la vitalit desentreprises. Ce qui suppose que notre socitpuisse davantage reconnaitre la russite, soustoutes ses formes, le talent quel que soit sondomaine et la performance, quelle que soit lataille de l'entreprise ou mme la nature del'entreprise.

    Notre premier devoir, c'est donc de stimulerl'esprit d'entreprise, l'initiative, dans tous lesdomaines.C'est d'abord le rle de l'cole. J'ai entendu cequi tait prononc. Le ministre de l'ducationest l. Il est donc prvu, de la sixime laterminale, un programme sur l'entreprenariat.

    Il s'inscrira dans le cadre du parcoursd'information, d'orientation et de dcouvertedu monde professionnel.Il y a quelques semaines, je recevais des jeunes,ici, qui avaient t choisis en fonction de ladiversit de notre socit. L'une des plus grandescritiques qu'ils faisaient tait qu'ils n'avaient past orients comme ils l'avaient espr ; qu'uncertain nombre de filires ne leur avaient past prsentes. Ils ajoutaient qu'ils auraient vouluque des chefs d'entreprise viennent dans lestablissements leur montrer ce qu'ils faisaient.Il y a 30 ans, on aurait demand des jeunes cequ'ils attendaient, est-ce qu'ils auraient dit : nous attendons qu'il y ait des chefs d'entreprisequi viennent dans les tablissements ? Qu'aurait-on dit de cette gnration ! Maispourquoi cette lucidit : parce que pour cesjeunes, avoir une connaissance, une approchede ce qu'est l'entreprise, c'est pour eux lapremire tape vers l'emploi et peut-tre mmevers la cration d'une activit. Alors, nousprendrons en compte ce besoin et mme cetteaspiration.

    Comment ? Sous la forme de stages plusnombreux qu'aujourd'hui, d'interventions desacteurs conomiques eux-mmes et d'initiations la vie professionnelle. Dans l'enseignementsuprieur - il y aura donc une formationspcifique et un accompagnement pour lacration d'entreprise. J'ai entendu ce qui a tdit : faire en sorte que, dans l'Universit - c'estsans doute largement fait dans les grandescoles - il puisse y avoir des modules quiprparent la cration d'entreprise ; qu'untudiant puisse, dans le cadre de son parcours,crer sa propre entreprise.

    Nous devons ds lors mobiliser tous les talents.Les talents ne sont pas seulement dansl'Universit ou dans les grandes coles. Ils sontpartout dans la socit. Je ne veux pas ques'ajoute une injustice une autre qui ferait que,dans certains quartiers, dans certains lieux, danscertaines familles, la libert d'entreprendre neserait que virtuelle.Il nous revient donc de faire tomber les barriressociales, culturelles, gographiquespsychologiques ou financires, pour que lacration d'entreprise soit, si je puis dire,dmocratise.Parce que crer une entreprise, quelle qu'en soitla nature, quel qu'en soit le lieu, c'est aussi avoirune chance de plus d'accder la promotionsociale.

    Dans cet esprit, et notamment pour lesquartiers, la Banque publique d'investissement,encore elle, mettra en place un financementspcifique pour la cration d'entreprises dansles cits les moins favorises de notre pays. Cetoutil sera oprationnel d'ici l't, ainsi que lesoutils d'accompagnement et de tutorat destinsaux jeunes de ces quartiers.

    De mme, sera lanc un dispositif entrepreneurs-tudiants qui permettra queceux qui crent une activit l'issue de leurstudes, puissent continuer, pendant un temps, bnficier du statut d'tudiant, c'est--dire dela couverture sociale, et puissent obtenir lerefinancement du prt qu'ils ont pu obtenir pourleurs tudes.Nous devons aussi garder nos tudiants pourqu'ils puissent crer ici, mme si je conoisqu'avec l'internationalisation de l'conomie, ilserait quand mme assez spcieux d'empcherles jeunes, y compris les plus brillants de passerun temps l'tranger. Ce qui compte, c'est deles faire revenir.De la mme manire, nous devons attirer tousles talents en France. Fleur Pellerin me rappelaitque la moiti des entrepreneurs de la SiliconValley sont des migrants. J'ai donc demand auministre de l'Intrieur que soit introduit - souscertaines conditions notammentd'investissement minimal et d'une expertise surla ralit du projet d'entreprise - un visa-entrepreneur , qui bnficiera d'une procdureacclre.Parce que quand je vais en Chine, j'y tais il y aquelques jours, que je vois des tudiants chinoisqui me disent : nous voulons venir en Francetudier , ce n'est dj pas facile. Puis ensuited'autres que je vois en France, qui sont venus et

    Les Assises de lEntrepreneuriat engages en janvier dernier se sont cltures, aprs trois mois de travail, le 29 avril par uncolloque lElyse auquel participaient les principaux acteurs de la communaut entrepreneuriale franaise. Nous publions ci-dessous le discours prononc par Franois Hollande qui fixe le calendrier des rformes que le gouvernementdoit engager pour remettre en ordre lconomie et stimuler lentrepreneuriat.

    Assises de l'EntrepreneuriatPalais de l'Elyse - 29 avril 2013

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  • Les Annonces de la Seine - jeudi 6 juin 2013 - numro 34 11

    Economie

    qui veulent y rester au moins pour un temps,pour crer leur entreprise, aujourd'hui, dans ledroit actuel, ce n'est pas toujours possible d'yconsentir.Nous ne devons gcher aucun talent ; retenirtoutes les conditions pour la cration, ici, par desjeunes Franais nombreux mais aussi par desjeunes trangers que nous voulons installer ici.Je sais aussi que vous avez insist, juste raison,pour que soit mis un terme cettestigmatisation de l'chec. C'est un mal franaisde ne rien oublier, de tout garder, de ne rieneffacer pour qu'il y ait toujours une trace d'unchec et pour, ensuite, que cela vous suive toutevotre vie. Si en politique, on avait fait le mmeraisonnement, vous imaginez ce que a auraitpu produire ! Heureusement qu'on a effac, pourcertains, la trace de l'chec.Alors pourquoi les chefs d'entreprise seraient,eux, marqus parce qu'ils ont pu connatre dansun premier temps une difficult, un incident etdonc, disons-le, une dfaillance, pour toute leurvie, ils ne pourraient pas accder aufinancement ? ! A l'avenir, l'indicateur desfichiers de la Banque de France, qui concerneles dirigeants ayant connu une seule faillite, serasupprim de manire ce qu'il puisse y avoir ledroit une deuxime, voire une troisimechance.J'ai annonc il y a quelques semaines un chocde simplification. Pas facile, une fois que l'on afix la perspective de s'assurer de l'excution ! Ily a toujours une bonne raison de maintenir unerglementation, la premire tant d'viter lafraude et l'abus qui est toujours un risque. Maisje pense que - et vous avez vous-mmes ouvertla voie - nous devons faire en sorte que lesrseaux de soutien, d'accompagnement desentreprises puissent tre davantage coordonns; je n'ai pas dit centraliss mais je pense qu'ildoit y avoir un interlocuteur unique l'chellergionale, rassemblant les rseaux consulaires,la BPI, les services des collectivits locales. J'aidonc fait la proposition, qui a d'ailleurs t icilabore, d'un Pass entrepreneur numrique permettant au chef d'entreprise d'avoir toutesles informations au moment o il veut y accdersur les aides, les conseils et les rglements, dansune seule dmarche sans qu'il soit besoin defaire et de refaire les mmes dossiers.J'ai galement t saisi d'une demande venant,non pas des TPE qui ont dj eu satisfaction duPremier ministre, mais des PME sur l'applicationdes comptes, qui est un vrai problme enFrance, parce que nous ajoutons une obligation des entreprises, alors mme que leursconcurrentes n'y sont pas soumises. Ce qui faitque nous fournissons, des pays qui sonttoujours intresss ou d'autres entreprises, deslments trs importants qui leur permettentd'accder des marchs notre dtriment. Jedemande donc notre gouvernement desupprimer ces obligations de publication descomptes.Chacun, l aussi, connait la situation, nousdisposons de grands groupes en France, leadersdans bien des domaines, capables - et j'en fais leconstat - de conqurir de nombreux marchsdans les pays dvelopps, dans les paysmergents et qui ont aujourd'hui tous leslments leur permettant d'avoir dans lamondialisation les capacits de russir.Mais, en revanche, nous souffrons d'uneinsuffisance des entreprises intermdiaires, des

    PME l'exportation qui ne sont passuffisamment prsentes sur les marchs et celam'a t encore confirm aujourd'hui. Et c'estl'une des explications de notre cart deperformance avec l'Allemagne.Nous devons poursuivre deux objectifs :l'exportation (...) et l'innovation. D'abord pourl'exportation, rendre plus facile et plus simplel'implantation l'tranger parce quel'international reste pour beaucoup d'entreprisesperu comme une aventure prilleuse, coteuse,en tout cas trop risque pour tre tente. Legouvernement a donc dcid, sous monimpulsion, de mettre en place, sur certaineszones gographiques, les Maisons del'international qui proposeront aux entreprisesles services d'un incubateur pendant une durepouvant atteindre mme une anne.Nous commencerons aux Etats-Unis et en Asie.Cela peut mme se faire par filire. Ainsi, enChine, il y a eu la formation d'un club sant avecdes grandes entreprises du secteur, desentreprises de taille plus modeste, qui se sontregroupes pour, ensemble, conqurir le marchet changer les informations indispensables. J'aibien conscience que les grandes entreprises,depuis plusieurs annes, ont accompagn lesPME sans qu'il ait t besoin de les inciter. Maisje souhaite encourager cette pratique toujoursen cohrence avec notre politique de filires.Les prises de participation des grands groupesdans les jeunes PME innovantes ouvriront doncdroit un amortissement fiscal sur cinq ans, defaon ce que le cot, la charge du soutien auxPME, puisse tre, en cas d'chec, pris pour partieen charge par l'Etat.

    Le second objectif, c'est l'innovation. Nousavons dj, depuis un an, confirm le crditimpt recherche. Nous l'avons mme largi l'innovation et j'ai annonc qu'il serait prennissur les cinq annes de mon mandat. Il merevient (...) que la demande d'un crdit imptrecherche est rapidement suivie de demandesde renseignements fiscaux pouvant dbouchersur un contrle, sans doute dans un bon esprit.Eviter les abus, les excs ou la fraude, c'est le rlede l'administration d'y veiller. Je demandecependant que ce soit fait avec moins desystmatisme, moins d'automatisme et plus decomprhension. Il ne s'agit pas defonctionnaires, qui font leur travail, et souvent

    remarquablement, puisqu'il y a quelques heuresj'ai rencontr un chef d'entreprise qui me ditque, lui, il a bnfici - bnfici j'entends ! - d'uncontrle fiscal, suite une demande de crditd'impt recherche et qu'on lui a fait unrehaussement du crdit. Mais cela reste, j'enconviens, exceptionnel ! Je salue donc le travaildu fonctionnaire qui a permis cette rectificationet je demande aux ministres de veiller ce que,sur ce qui est un atout pour nos entreprises -disposer d'un crdit d'impt, qui est une mesuretrs spcifique la France et trs incitative -nous puissions lever au moins de cetteapprhension.Cela vaut aussi pour le crdit imptcomptitivit : progrs, prennisation,largissement. De la mme manire, la BPI adans sa doctrine d'intervention prvu desoutenir davantage encore l'innovation sousforme de prts : 100 millions d'euros sont inscritspour 2013 et sous forme d'apports en fondspropres hauteur de 600 millions d'euros, cequi aura un effet de levier significatif par rapport d'autres fonds de capital-risque.Mais je pense ncessaire que nous allions plusloin, d'abord en amliorant le statut des jeunesentreprises innovantes. Il sera donc mis fin ladgressivit des exonrations de cotisationssociales qui avait t engage il y a quelquesannes. J'ai mme dcid d'tendre le champdes dpenses ligibles ce mcanisme auxcharges de personnel affectes l'innovation,au design, au marketing, c'est--dire passimplement l'innovation technologique. Ce quisera d'abord favorable aux jeunes entreprisesinnovantes et favorable l'emploi puisque celapermettra d'embaucher tous les jeunes qui sontdans ces mtiers.Mais l'innovation n'est pas que technologique.Tout l'heure, il tait indiqu qu'elle tait aussisociale. Elle tient aux mthodes qui peuventtre employes, aux conceptions, aux finalits, la nature mme de l'entreprise, le secteur del'conomie sociale et solidaire. Je souhaite doncque nous puissions trouver des solutionsfinancires pour ces entreprises quel que soitleur statut ; ces entreprises qui rpondent denouveaux besoins sociaux ; qui par exempleparticipent l'installation de crches outravaillent dans le secteur du vieillissement oudu recyclage pour les personnes loignes del'emploi. Bref, un ensemble de secteurs qui

    Les neuf groupes de travaildes Assises de l'entrepreneuriatet leurs chefs de file

    Diffuser lesprit dentreprendreauprs des jeunespilot par Philippe Hayat

    Asseoir un cadre fiscal durablepour lentrepreneurpilot par Marie Ekeland et MichelTaly

    Mobiliser tous les talentspour la cration dentreprisepilot par Catherine Barba

    Proposer de nouvelles sources definancement pour les entreprisespilot par Christophe Praud

    Promouvoir et valoriserlentrepreneuriat responsable pilot par Nicole Notat

    Stimuler toutes les formesdinnovation dans lentreprisepilot par Philippe Berna et ArmelleWeisman

    Offrir lentrepreneur unaccompagnement global et sur mesurepilot par David Pouyanne

    Russir la projection prcocedes PME linternationalpilot par Denis Jacquet et FranckProvost

    Inventer lentreprise du futur pilot par Christian Nibourel

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    peuvent se dvelopper. Faut-il encore qu'il y aitdes financements appropris. Il y aura donccration d'un fonds pour l'innovation socialequi sera gr par la Caisse des dpts et quiinterviendra, l aussi, aussi bien sous forme deprts que sous forme d'apports en fondspropres.(...)

    Pour les PME en particulier et les ETI, jesouhaite qu'il puisse y avoir une bourse plusdynamique et dote des ressources ncessairespermettant leur financement. Dans cet esprit,le gouvernement - le ministre de l'Economie etdes Finances en est charg - va crer au sein dece qu'on appelle le plan d'pargne en actions, lePEA, un compartiment ddi au titre des PMEet des ETI cotes ou non cotes. Le plafond serafix 75 000 euros. Il s'agit de favoriser leplacement en actions, parce que c'est ce quifinalement cote le moins cher pour l'entrepriseet qui permet d'avoir la garantie de la dure.

    J'ai t intress par les ides qui ont tavances, ici, de finance participative, c'est--dire le financement direct de projets par lapopulation. L encore, il convient d'y mettre uncertain nombre de garde-fous et de limites. Maisc'est un bon moyen de rapprocher l'investisseur,l'pargnant de l'entrepreneur et de permettreque des initiatives qui jamais n'auraient pu voirle jour puissent tre finances.

    Les rseaux Internet peuvent aussi dmultiplierce type de collectes, l encore, conditi