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LES ANNONCES DE LA SEINE ECONOMIE Autorité de la concurrence Régulation concurrentielle par Bruno Lasserre ...................................2 Rapport d’activité 2010 : Extraits .........................................................3 VIE DU DROIT Assemblée générale extraordinaire du 1 er juillet 2011 de la Conférence des Bâtonniers .............................................7 TRIBUNE Les décisions de l’employeur sous le couperet de la nullité ? par Irène Guilbaud et Jacques Brouillet ..........................................10 BILANS.......................................................................................11 ANNONCES LEGALES ...................................................23 DÉCORATION Jean-Michel Braunschweig, Commandeur du Mérite....31 DIRECT Criminalité financière : quelle expertise, quelle justice ? ............................................................................32 Campus 2011...............................................................................32 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Lundi 11 juillet 2011 - Numéro 42 - 1,15 Euro - 92 e année L e rapport public 2010 de l’Autorité de la concurrence a été présenté à la presse le 4 juillet par son Président Bruno Lasserre. Deux ans après sa mise en place en mars 2009 par de la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) du 4 août 2008, il apparait que le nouveau système de régulation concurrentielle « a plutôt bien résisté au « stress test » de la crise ». L’une des mesures phares de la réforme a consisté à faire de l’Autorité la « gardienne de la structure des marchés » en lui transférant le contrôle des concentrations. Elle est ainsi chargée d’examiner tous les projets de concentrations dès que le chiffre d’affaires mondial total de l’ensemble des entreprises concernées est supérieur à 150 millions d’euros et le chiffre d’affaires français supérieur à 50 millions d’euros pour au moins deux des entreprises concernées. La Commission européenne qui a la possibilité de renvoyer aux autorités nationales de concurrence une opération qui lui a été notifiée, a par ailleurs transmis à l’Autorité française quatre affaires, ce qui n’était plus arrivé depuis 2002 : parmi celles-ci, la prise de contrôle de Keolis et Effia par la SNCF ou la création de l’entreprise commune Veolia-Transdev qui a donné naissance à l’un des leaders mondiaux du transport urbain et interurbain, Tarmac/Eurovia. Ce gage de la confiance de la Commission envers l’Autorité, « C’est le signe d’une confiance restaurée, qui remet Paris au rang des places très actives dans le contrôle des concentrations sur des opérations stratégiques. » a ainsi souligné Bruno Lasserre. La réforme opérée par la LME a permis en outre à l’Autorité de s’autosaisir pour émettre des avis et des recommandations dans le cadre de son travail de veille permanente des marchés, ce qu’elle a fait à trois reprises en 2010 : pour examiner le fonctionnement des jeux et paris en ligne récemment ouverts à la concurrence, et deux fois sur le secteur de la distribution alimentaire. Située au cœur des préoccupations des ménages, ce secteur constitue l’une des principales priorités de l’Autorité. Le gel du foncier commercial et les clauses verrouillantes contenues dans les contrats d'affiliation qui lient les magasins indépendants aux grandes enseignes sont des pratiques susceptibles de freiner la concurrence et pénaliser le consommateur. Il apparait en effet que le commerce de proximité demeure majoritairement concentré autour de deux opérateurs. S’agissant des hypermarchés et supermarchés, il apparait fréquent qu'un groupe de distribution ne soit confronté, sur une zone de chalandise donnée, qu'à la concurrence d’un ou deux opérateurs. Les 34 avis, 198 décisions de contrôle des concentrations, 39 décisions au fond sur les pratiques anticoncurrentielles rendus en 2010 par l’Autorité de la concurrence concernent des domaines variés : la publicité en ligne avec notamment la situation de Google ; l’économie numérique, « Très haut débit », le déploiement de la fibre optique, les frais bancaires, ou encore les professions réglementées avec les avis sur la réorganisation de la biologie médicale ou sur le contreseing d’avocat… Pour le Président Bruno Lasserre, l’activité décisionnelle et consultative de l’Autorité de la concurrence témoigne « du fait que la régulation concurrentielle n’est pas, comme on a pu parfois l’entendre au début de la crise, une lubie du passé ou une idéologie abstraite, mais au contraire un outil très concret au service des entreprises et des consommateurs, particulièrement nécessaire à notre temps ». Jean-René Tancrède Autorité de la concurrence Rapport annuel 2010 Bruno Lasserre Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35

Edition du lundi 11 juillet 2011

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    ECONOMIEAutorit de la concurrenceRgulation concurrentielle par Bruno Lasserre ...................................2Rapport dactivit 2010 : Extraits.........................................................3

    VIE DU DROITAssemble gnrale extraordinaire du 1er juillet 2011

    de la Confrence des Btonniers .............................................7

    TRIBUNELes dcisions de lemployeur sous le couperet

    de la nullit ?par Irne Guilbaud et Jacques Brouillet ..........................................10

    BILANS.......................................................................................11ANNONCES LEGALES ...................................................23DCORATIONJean-Michel Braunschweig, Commandeur du Mrite....31

    DIRECTCriminalit financire : quelle expertise,

    quelle justice ? ............................................................................32Campus 2011...............................................................................32

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Lundi 11 juillet 2011 - Numro 42 - 1,15 Euro - 92e anne

    Le rapport public 2010 de lAutorit de la concurrencea t prsent la presse le 4 juillet par son PrsidentBruno Lasserre. Deux ans aprs sa mise en place enmars 2009 par de la Loi de Modernisation delEconomie (LME) du 4 aot 2008, il apparait que le nouveausystme de rgulation concurrentielle a plutt bien rsistau stress test de la crise .Lune des mesures phares de la rforme a consist faire delAutorit la gardienne de la structure des marchs enlui transfrant le contrle des concentrations. Elle est ainsicharge dexaminer tous les projets de concentrations dsque le chiffre daffaires mondial total de lensemble desentreprises concernes est suprieur 150 millions deuroset le chiffre daffaires franais suprieur 50 millions deurospour au moins deux des entreprises concernes.La Commission europenne qui a la possibilit de renvoyeraux autorits nationales de concurrence une opration quilui a t notifie, a par ailleurs transmis lAutorit franaisequatre affaires, ce qui ntait plus arriv depuis 2002 : parmicelles-ci, la prise de contrle de Keolis et Effia par la SNCFou la cration de lentreprise commune Veolia-Transdevqui a donn naissance lun des leaders mondiaux dutransport urbain et interurbain, Tarmac/Eurovia.Ce gage de la confiance de la Commission envers lAutorit, Cest le signe dune confiance restaure, qui remet Parisau rang des places trs actives dans le contrle desconcentrations sur des oprations stratgiques. a ainsisoulign Bruno Lasserre. La rforme opre par la LME a permis en outre lAutoritde sautosaisir pour mettre des avis et desrecommandations dans le cadre de son travail de veillepermanente des marchs, ce quelle a fait trois reprises

    en 2010 : pour examiner le fonctionnement des jeux etparis en ligne rcemment ouverts la concurrence, et deuxfois sur le secteur de la distribution alimentaire. Situe aucur des proccupations des mnages, ce secteur constituelune des principales priorits de lAutorit. Le gel du fonciercommercial et les clauses verrouillantes contenues dans lescontrats d'affiliation qui lient les magasins indpendantsaux grandes enseignes sont des pratiques susceptibles defreiner la concurrence et pnaliser le consommateur. Ilapparait en effet que le commerce de proximit demeuremajoritairement concentr autour de deux oprateurs.Sagissant des hypermarchs et supermarchs, il apparaitfrquent qu'un groupe de distribution ne soit confront,sur une zone de chalandise donne, qu' la concurrencedun ou deux oprateurs.Les 34 avis, 198 dcisions de contrle des concentrations,39 dcisions au fond sur les pratiques anticoncurrentiellesrendus en 2010 par lAutorit de la concurrence concernentdes domaines varis : la publicit en ligne avec notammentla situation de Google ; lconomie numrique, Trs hautdbit , le dploiement de la fibre optique, les frais bancaires,ou encore les professions rglementes avec les avis sur larorganisation de la biologie mdicale ou sur le contreseingdavocatPour le Prsident Bruno Lasserre, lactivit dcisionnelle etconsultative de lAutorit de la concurrence tmoigne du fait que la rgulation concurrentielle nest pas, commeon a pu parfois lentendre au dbut de la crise, une lubie dupass ou une idologie abstraite, mais au contraire un outiltrs concret au service des entreprises et desconsommateurs, particulirement ncessaire notretemps . Jean-Ren Tancrde

    Autorit de la concurrence Rapport annuel 2010

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  • Rgulationconcurrentiellepar Bruno Lasserre

    Les deux annes coules depuis la miseen place, en mars 2009, de lAutorit dela concurrence, montrent que le nouveausystme de rgulation concurrentiellevoulu par le Parlement et le Gouvernement aplutt bien rsist au stress test de la crise.

    Concilier la croissancedes entreprises et le pouvoirdachat des consommateurs

    Le transfert du contrle des concentrations lAutorit indpendante, qui constituait lunedes mesures phares de la loi de modernisationde lconomie (LME) du 4 aot 2008, sest faitdans la srnit. Le contrle pralable des projetsde fusions ou dacquisitions, qui permet lAutorit de sassurer ex ante que le nouvelacteur ne disposera pas dun pouvoir de marchexcessif et, si cest le cas, de rsoudre en amontles problmes de concurrence que cela pose, esten passe datteindre son rythme de croisire.213 oprations ont t notifies lAutorit en2010, contre 115 en 209. 185 dcisionsdautorisation sans rserves ont t rendues dansle mme temps, auxquelles il faut ajouter7 dcisions dautorisation sous rservedengagements, dont 2 lissue dune phasedexamen approfondi (phase II).Mais, plutt que ces chiffres, ce sont deux pointsquil faut, mon sens, retenir.Dune part, la rforme a permis de ractiver ledialogue entre Bruxelles et Paris.La Commission europenne a renvoy3 affaires lautorit franaise, ce qui ntaitplus arriv depuis 2002, et elle la fait dans desaffaires importantes, comme les oprationsVeolia Environnement/Caisse des dpts etconsignations (dans le secteur du transportroutier) et Tarmac/Eurovia (dans celui des tra-vaux publics).LAutorit a autoris ces oprations sousconditions. Dautres renvois sont intervenusdepuis lors.

    Dautre part, un certain nombre doprationsvalides par lAutorit sont structurantes dansleur secteur (comme la prise de contrle deKeolis par la SNCF et la Caisse de dpt et deplacement du Qubec) ou donnent naissance des acteurs de premier plan (comme Transdevdj cite, ou la Sferen, socit de groupedassurance mutuelle, ne du rapprochementde la Macif, de la Maif et de la Matmut dans lesecteur de lassurance mutuelle). Cela montrebien que la prservation de la concurrence etdes intrts des consommateurs ne fait pasobstacle la cration dentits puissantes etcapables de relever les dfis de la mondialisation.

    Trouver des gisementsdinnovation et proposer

    des rformes conomiques

    Dans le mme temps, la mission dexpertiseconcurrentielle et de veille conomique delAutorit - que le lgislateur avait tenu renforcer en lui permettant dintervenir de sapropre initiative ou la demande du Parlementet plus seulement sur saisine du Gouvernement -a aid mettre la concurrence au cur du dbatpublic. On comprend bien pourquoi. Un bonrapport vaut mieux, dans nombre de cas, quunesrie de dcisions individuelles. Une enqutesectorielle, un avis sur une question gnrale deconcurrence, des recommandations sur unprojet de rforme lgislative ou rglementairepeuvent alimenter la rflexion des pouvoirspublics, aider faire face un choc conomique,fournir sans attendre une rponse globale unproblme nouveau, ou encore permettre auxacteurs conomiques de prendre conscience dedifficults possibles et de les rsoudre deux-mmes.Lanne coule illustre concrtement la valeurajoute de ce nouvel outil. Le secteur de ladistribution, qui revt un caractre prioritairepour lAutorit - comme dailleurs pour leParlement - a fait lobjet dune attentionparticulire, avec deux avis rendus le7 dcembre 2010 au sujet des contratsdaffiliation de magasins indpendants, delacquisition de foncier commercial et despratiques de management catgoriel. Lediagnostic ralis par lAutorit a conduit leGouvernement se saisir immdiatement dusujet, en mettant en chantier un projet de loidestin apporter davantage de transparence,de libert et de concurrence dans la grandedistribution alimentaire. Le rapport annuel decette anne consacre une tude entire lasituation concurrentielle de ce secteur, qui estau centre des proccupations actuelles pour lepouvoir dachat des mnages.Au-del de la grande distribution, la varitdes recommandations et des avis rendus toutau long de lanne montre lampleur des gise-ments que les pouvoirs publics - et les acteursconomiques eux-mmes - pourraient exploi-ter afin de redonner lconomie franaise lesouffle dont elle a besoin pour crer de lacroissance, du pouvoir dachat et de lemploiau bnfice de tous : publicit en ligne, surlaquelle lautorit franaise a t la premire se pencher avec son enqute sectorielle et sesrecommandations du 14 dcembre relatives

    2 Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

    EconomieLES ANNONCES DE LA SEINE

    Sige social :12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS

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    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut gnral la Cour dappelRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasPierre Masquart, Avocat la CourJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 863 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2011Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2011, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 23 dcembre 2010 ; des Yvelines, du 16 dcembre 2010 ; des Hauts-de-Seine, du 22 dcembre 2010 ; de la Seine-Saint-Denis, du 21 dcembre 2010 ; duVal-de-Marne, du 31 dcembre 2010 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,34 Seine-Saint-Denis : 5,29 Yvelines : 5,09 Hauts-de-Seine : 5,34 Val-de-Marne : 5,27

    B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,74 Hauts-de-Seine : 3,72 Seine-Saint Denis : 3,74 Yvelines : 5,09 Val-de-Marne : 3,74 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinas

    Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

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    Bruno Lasserre

  • la position quoccupe Google sur le march dela publicit lie aux recherches, aux responsa-bilits qui en dcoulent pour son moteur derecherche et la grille de lecture pouvanttre utilise pour analyser les comportementsqui lui sont reprochs ; conomie numrique,avec des avis consacrs notamment au pro-gramme national Trs haut dbit (17 mars), au cross selling (14 juin), audploiement de la fibre optique (27 septem-bre) ou encore au fonds damnagementnumrique des territoires (29 novembre) ;professions rglementes, avec les avis sur larorganisation de la biologie mdicale (5 jan-vier) ou sur le contreseing davocat (27 mai)Pris dans leur ensemble, ces avis et ces propo-sitions tmoignent du fait que la rgulationconcurrentielle nest pas, comme on a pu par-fois lentendre au dbut de la crise, une lubiedu pass ou une idologie abstraite, mais aucontraire un outil trs concret au service desentreprises et des consommateurs, particu-

    lirement ncessaire notre temps comme jelcrivais lan dernier.Naturellement, une autorit de contrle quimettrait beaucoup dnergie faire de la veille,de la pdagogie et du conseil, mais qui nauraitpas les moyens - ou le courage - dintervenirpour rappeler les oprateurs leurs responsa-bilits quand ils les oublient, manquerait samission. Le lgislateur a rgl la question desmoyens en parachevant, avec la LME, le pro-cessus de modernisation institutionnelle etprocdurale enclench plus de vingt ans aupa-ravant (avec lordonnance relative la libertdes prix et de la concurrence de 1986, quiavait cr le Conseil de la concurrence) etpoursuivi quinze ans plus tard (avec la loi surles nouvelles rgulations conomiques de2001). Mais il faut encore que la loi vive, et

    cest la mission quil a confie lAutorit,dote pour la mener bien dune bote outils qui comprend galement la facultdimposer des mesures durgence, des injonc-tions et des sanctions pcuniaires.

    Protger les PME et lesconsommateurs contreles cartels et les abus

    Les sanctions pcuniaires ont un rle centraldans cette panoplie. Elles peuvent tre vitesdans certains dossiers. Cest notamment le casquand il sagit de pratiques qui, tout en susci-tant des proccupations de concurrence, nesont pas de nature porter une atteinte carac-trise lconomie et aux consommateurs, condition bien sr que les entreprises encause prennent lengagement de modifier leurcomportement pour lavenir. Mais dans dau-tres cas - commencer par les cartels et lesabus caractriss -, les sanctions sont, sinon laseule solution, du moins la plus approprie.La rgulation concurrentielle nimplique doncpas seulement une politique dorientation descomportements, de pdagogie et de prvention,mais aussi de surveillance des marchs, dedtection des cas dinfraction la rgle et enfinde sanction. A dfaut, le march serait livr lui-mme et la collectivit dans son ensembleserait expose au risque davoir payer le prixdabus commis par quelques-uns.La cour dappel de Paris rappelle dans sajurisprudence - de mme dailleurs que la Courde justice et le Tribunal de lUnion europenne -que les sanctions visent un double objectif :punir lentreprise ou lorganisme qui a commisune pratique anticoncurrentielle et dissuaderles oprateurs conomiques den faire de mme.Le juge rappelle aussi quelles doivent, confor-mment la loi, tre individualises, propor-tionnes et motives.Dissuasion, individualisation, proportionnalit,motivation : ce sont les lignes directrices quiont guid lAutorit tout au long du travail derflexion et danalyse qui la conduite publier,le 17 mai 2011, un communiqu expliquant lamthode quelle suit pour dterminer lessanctions lintrieur du cadre lgal prvu parlarticle L.464-2 du Code de commerce.Une autre considration sy est ajoute : lavolont de respecter lobligation de miseen uvre effective et cohrente du droit de

    lUnion impose par le Trait sur lefonctionnement de lUnion (TFUE), lerglement n1/2003 et la jurisprudenceeuropenne, en tenant compte des bonnespratiques partages par les autorits deconcurrence europennes. Ce travail deconvergence a bien sr port exclusivement surla faon dont lAutorit met concrtement enuvre les critres prvus par le Code decommerce, autrement dit sur la mthode quellesuit pour exercer en pratique le pouvoirdapprciation lui permettant dindividualiseret de proportionner les sanctions au cas par cas.Conformment lengagement pris avantmme la rforme de 2008/2009, la publicationde ce communiqu, dont la version finaleintgre sur de nombreux points les suggestionsfaites par les intresss pendant la consultationpublique organise par lAutorit de janvier mars 2011, permet aux entreprises de connatre lavance la faon dont lAutorit fixe lessanctions. Elle leur fournit aussi un standard par rapport auquel valuer les dcisions prisesau cas par cas.La publication de ces lignes directrices - dontlAutorit peut bien entendu toujours scarter lissue de lexamen in concreto auquel elleprocde dans chaque affaire en expliquantpourquoi - est donc de nature renforcersensiblement la transparence et enrichir ladiscussion contradictoire, en amont de la prisede dcision par le collge. Mais il faudra, pourque cette perspective se concrtise, que lesentreprises et leurs conseils - juridiques etconomiques - se saisissent de ce nouvel outil.Je ne peux que souhaiter quils contribuent, cefaisant, la mise en uvre des rgles deconcurrence.Nous leur donnerons au cours des prochainsmois une nouvelle opportunit de se mobiliseren ce sens, en lanant une consultation publiquesur deux nouveaux projets : un communiqude procdure sur la non-contestation des griefs,qui dcrira de faon complte et transparenteles modalits suivant lesquelles les entreprisespeuvent bnficier dune rduction de sanctionen cooprant linstruction et la rsolutiondes dossiers de pratiques anticoncurrentielles,et un document-cadre destin stimuler lesefforts de prvention des infractions et la miseen conformit volontaire avec la rgle de droit.Notre objectif est, en fin de compte, que tout lemonde comprenne quil est non seulementncessaire, mais aussi, tout simplement, normalde faire fonctionner lconomie au bnfice detous les Franais.

    Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42 3

    Economie

    Dissuasion, individualisation,proportionnalit, motivation :ce sont les lignes directricesqui ont guid lAutorit de laconcurrence tout au longdu travail de rflexionet danalyse.Bruno Lasserre

    Extraits du rapportdactivit 2010

    Distribution alimentaire :Pas assez de concurrence ?

    Prix trop levs ?

    En prenant linitiative en 2010 de menerune vaste enqute sectorielle pouranalyser diverses pratiques des distri-buteurs, lAutorit de la concurrenceconfirme que le secteur de la distribution ali-

    mentaire est lune de ses principales priorits.Malgr les assouplissements de la LME, desfreins la concurrence lgislatifs et rglemen-taires persistent. Sajoutent cela les compor-tements de certaines enseignes pouvant trede nature pnaliser les consommateurs.LAutorit sest penche plus particulirementsur deux problmatiques : les contrats qui lientles magasins indpendants aux grandesenseignes et le management catgoriel.

    Les contrats daffiliationdes magasins indpendants

    Derrire un choix apparent une concurrence limiteLes six principaux groupes prsents en France

    (Carrefour, Leclerc, Intermarch, Auchan,Casino et Systme U) sont rarement tousprsents sur chacune des zones de chalandise.Si les consommateurs croient souvent disposerd'un choix important en termes de nombredenseignes et de magasins pour faire leurscourses, cette diversit ne reflte pas forcmentle degr de concurrence relle.Sur le format des hypermarchs par exemple et, un degr moindre des supermarchs, il demeurefrquent qu'un groupe de distribution ne soitconfront, sur une zone de chalandise donne,qu' la concurrence dun ou deux oprateurs.Quant au commerce de proximit, il demeuremajoritairement concentr autour de deuxoprateurs : Casino et Carrefour.

  • Le cas de la ville de Paris est particulirementfrappant cet gard : le groupe Casino y dtienten effet une part de march de plus de 60%,tandis que son premier concurrent, le groupeCarrefour, tient une part de march infrieure 20%. Or les tudes sont formelles : plus lesenseignes sont nombreuses, plus les prix sontbas.

    Une carte de France figeDans son avis 10-A-26 rendu le 7 dcembre2010, lAutorit de la concurrence a constatl'existence possible de pratiques de gel du fonciercommercial, ainsi que de grandes difficults,pour les magasins indpendants, changerd'enseigne. Celui qui souhaite aujourdhui crerun nouveau magasin et simplanter lchellenationale na pas toujours la tche facile,notamment en raison des clauses insres parcertains groupes de distribution dans lescontrats de vente des terrains.Certains terrains sont, par exemple, premptspour 50 ou 30 ans, empchant ainsi lacqureurdexercer une activit alimentaire qui viendraitconcurrencer le groupe de distribution djprsent sur la zone.Pour pntrer sur une zone do il est absent,un oprateur na alors gure dautre choix quedattirer dans son enseigne des magasinsindpendants dj affilis dautres enseignes.Mais l aussi les difficults potentielles sontnombreuses !Les contrats des magasins affilis sont nombreuxet leurs dates dchance se chevauchent.De plus, ils contiennent de multiples clauses denature freiner leur mobilit et les dissuaderde changer d'enseigne. Les pratiques relevesont parfois de quoi surprendre avec des duresdengagement trs longues entre les affilis etleur tte de rseau : parfois 30 ans, etrenouvelables de faon tacite pour des duresquivalentes.

    Les recommandations de lAutoritFaciliter la mobilit inter-enseignes- permettre aux commerants indpendants dechoisir de faon libre et claire le groupe de

    distribution auquel ils dcident de saffilier,- faciliter les conditions de sortie du rseau pourrestaurer le droit des magasins de bouger entrerseaux concurrents.Des solutions pour y parvenirDans les contrats de vente et dacquisition desterrains, lAutorit prconise de :- supprimer les clauses de non-concurrence etles droits de priorit qui permettent davoirconnaissance des offres faites par des acqureurspotentiels et ainsi danticiper ou dempcherlarrive dun concurrent.Concernant les contrats souscrits par lesenseignes avec leurs magasins affilis, lAutoritrecommande de :- conclure un accord-cadre complt, le caschant, de contrats dapplication,- limiter la dure des contrats 5 ans,- interdire les droits de priorit au profit desgrands groupes de distribution,- limiter les clauses de non-raffiliation et non-concurrence post-contractuelles,- remplacer le paiement diffr parltalement du paiement des droits dentre,

    - encadrer les prises de participation desgroupes de distribution.[Avis 10-A-26 du 7 dcembre 2010]

    Les suites lgislativesLes principales prconisations de lAutorit dela concurrence ont t reprises dans le projetde loi renforant la protection desconsommateurs qui a t adopt en conseil desministres le 2 juin 2011. Il vise notamment mieux encadrer les relations contractuellesentre les magasins indpendants et lesenseignes, afin de faciliter les changementsdenseigne : mise en place dune conventiondaffiliation unique, limitation un an des clausesde non affiliation et de non concurrence post-contractuelles ainsi que la dure des contratsdaffiliation qui ne pourra excder 10 ans. Undcret pris aprs avis de lAutorit de laconcurrence prcisera ce dlai.

    Le management catgoriel la loupe

    Dans son avis rendu le 7 dcembre 2010, lAutoritde la concurrence sest intresse une pratiquenaissante en France, importe des Etats-Unis : lemanagement catgoriel. Cette pratique consiste,pour un distributeur, dlguer certains aspectsde lorganisation de lun de ses rayons sonfournisseur, nomm pour loccasion capitainede catgorie . Par exemple, une enseigne confie une marque leader sur le march du yaourt lapolitique de promotion de lensemble des produitslaitiers du rayon, le capitaine de catgorie valaborer des recommandations sur l'assortiment,l'agencement du rayon ainsi que sur la politiquede promotion. Pour cela, il va avoir accs de faonexclusive certaines donnes quantitativestransmises par le distributeur (ventes, prix etstocks, etc.).

    Une pratique risqueLAutorit a identifi plusieurs risquespotentiels : viction des concurrents du linaire,dnigrement, conclusion dentente, le capitainede catgorie tant susceptible de jouer alors unrle de pivot en facilitant la transmissiond'informations entre distributeurs lorsquilendosse cette mission auprs de plusieurs

    enseignes concurrentes. Constatant unecertaine opacit de ce type de partenariat(absence de contrat, caractre non public desdsignations, etc.), lAutorit prconise plus detransparence la fois dans la dsignation descapitaines de catgorie (appels candidatures)et dans la formalisation de leur mission.Elle a invit les oprateurs du secteur et laCommission dexamen des pratiques com-merciales (CEPC) rflchir un code debonnes pratiques destin accompagner lesentreprises dans cette pratique nouvelle etassurer la conformit du management catgo-riel avec les rgles de la concurrence. Le15 dcembre 2010, la CEPC a pris la dcisionde lancer un groupe de travail dont les propo-sitions devraient voir le jour avant lt.[Avis 10-A-25 du 7 dcembre 2010]

    La distribution dans les DOM sous haute surveillanceFusions dans les DOM- Rachats de magasins sous surveillanceLAutorit de la concurrence a examin les effetsdu rachat, par le groupe Hoio, de certainessocits du groupe Louis Delhaize prsentes dansle secteur de la distribution de dtail dominantealimentaire en Guyane, la Guadeloupe et laMartinique. LAutorit a considr que loprationprsentait des risques pour la concurrence surla zone du Lorrain en Martinique, caractrisepar une faible concurrence. Elle a autorislopration condition que les parties cdent lemagasin Ecomax sur cette zone. Quelques moisplus tard, lAutorit sest prononce surlacquisition dun hypermarch Cora par legroupe Hoio en Guadeloupe, opration quellea autorise sans rserves.

    Sucre Runionnais- Eviter la flambe des prixLAutorit de la concurrence a analys leseffets concurrentiels de la prise de contrle La Runion par le groupe Tereos du groupeQuartier Franais. La situation de monopolersultant de la fusion au sein du mme groupedes deux socits commercialisant le sucreproduit sur l'le de La Runion, lEurocanne etMascarin, risquait de conduire une haussedes prix du sucre pour les consommateurs deLa Runion. Tereos sest engag cder untiers indpendant les actifs du distributeurdont il faisait lacquisition (Mascarin). Cettecession a pour objectif de maintenir une offreconcurrentielle sur les marchs de la distribu-tion en gros de sucre La Runion, au bn-fice des consommateurs.[Dcision 10-DCC-51 du 28 mai 2010]Souhaitant se concentrer sur les activitssucrires du groupe Quartier Franais, Tereosa cd, en fvrier 2011, la branche spiritueux(Quartier Franais Spiritueux) au groupe laMartiniquaise. Une cession qui devra trevalide par lAutorit de la concurrence.

    Coupons de rduction en ligne- Ils ne pourront pas couper la concurrenceUtiliss en version papier par des millions deconsommateurs dans tous les supermarchs,les coupons de rduction commencent sedmatrialiser : les consommateurs utilisent deplus en plus les coupons de rductiondisponibles sur Internet.Un e-coupon standardis scuris, appelWebcoupon, a fait son apparition. Ses

    Economie

    4 Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

  • promoteurs (Perifem, High Co et Sogec)refusaient son utilisation tout autre acteur dansdes conditions acceptables, ce qui crait de fortsrisques dviction des oprateurs concurrentssur ce march naissant. Afin dy remdier,lAutorit a accept les engagements proposspar les crateurs du Webcoupon visant rendrele march plus concurrentiel . faire en sorte que des e-coupons autres queWebcoupon, mais qui respectent le mmecahier des charges, puissent tre mis etaccepts par les magasins ;. donner accs gratuitement aux lments propritaires des Webcoupons (marque etvisuel) tout oprateur qui en fait la demande, condition notamment que le cahier descharges de la scurisation soit respect ;. traiter le remboursement de l'ensemble dese-coupons dans des conditions non discrimi-natoires.[Dcision 10-D-20 du 25 juin 2010]

    Banques et services :Frais bancaires sous vigilance

    Les services bancaires sont dune importancecruciale tant pour les consommateurs que pourles entreprises, lheure de lharmonisation despaiements dans lespace SEPA (Single EuroPayments Area - Espace unique de paiementen euros).Tout le financement de l'conomie europenneen dpend. Les commissions interbancairesprleves par les banques franaises lors delutilisation de chques et de cartes bancairesont rcemment t passes au crible des rglesde concurrence. Retour sur une affaire danslaquelle leur niveau a t fix en commun, sansjustifications convaincantes.

    Dmatrialisationdu traitement du chque

    Un prix payer injustifiLAutorit sest intresse cette anne au secteurbancaire et notamment au chque, lun desprincipaux moyens de paiement en France. Aloccasion du passage la dmatrialisation dutraitement du chque, 11 des plus grandesbanques franaises, reprsentant au dbut desannes 2000 plus de 80% des chquesinterbancaires mis et remis, ont instaur unecommission interbancaire de 4,3 centimesdeuros sur les chques changs. Elles ont faitvaloir que les commissions visaient compenserles pertes de trsorerie engendres parlacclration du rglement interbancaire. Auvu du dossier, lAutorit a cependant estim quecette commission ntait pas justifie et que cettefixation en commun constituait une ententeanticoncurrentielle.Alors que la dmatrialisation du systme decompensation a permis aux banques de rali-ser d'importantes conomies, les consomma-teurs et les entreprises n'ont pas pu pleine-ment profiter de ce progrs conomique. Lesbanques ont en effet rpercut la commission,soit directement par une augmentation destarifs de la remise de chques (cas notammentdes entreprises remettant un fort volume dechques, comme les entreprises de la grandedistribution), soit indirectement au moyen de

    la hausse du prix d'autres services bancaires(subventions croises). Les sanctions pcu-niaires se sont leves 384,9 millions deuros lencontre des tablissements bancaires encause.[Dcision 10-D-28 du 20 septembre 2010]

    Cartes bancaires

    Les frais passent au scannerAprs la dcision chques , lAutoritsintresse aux commissions interbancaires lies l'utilisation des cartes. Dans une valuationprliminaire, elle a estim que le montant descommissions devait tre justifi par deslments objectifs et appuys par des donnes jour. En rponse, le Groupement des Cartesbancaires a propos, en avril 2011, desengagements pour cinq ans, qui feraient baisserla plupart des commissions. La commissioninterbancaire de paiement, verse par la banquedu commerant la banque du porteur de lacarte l'occasion de chaque paiement(reprsentant prs de 1,5 milliard d'euros paran), connatrait par exemple une baisse de prsde 25%. LAutorit apprciera si les engagementssont suffisants et pourra, le cas chant,demander ce quils soient modifis oucomplts. Dans le cas o les engagements,mme amends, ne seraient pas satisfaisants,l'Autorit reprendrait le cours de la procdurecontentieuse classique. Affaire suivre.[Test de march du 5 avril 2011]

    Contreseing davocats

    Feu vert de lAutorit sous conditionsLes experts-comptables ont saisi pour avislAutorit de la concurrence sur un projet de loivisant donner aux avocats la possibilit decontresigner des actes sous seing-priv.La profession des experts-comptables s'estinquite de cette nouvelle disposition dont elletait exclue, considrant qu'elle pouvaitintroduire une distorsion de concurrence enl'cartant notamment du march du conseil etde la rdaction d'actes juridiques pour les PMEet les TPE.Dans un avis rendu le 27 mai 2010, lAutoritrelve que les avocats ne sont pas en positiondominante collective puisque le march estpartag entre un grand nombre doprateurs(50 000 avocats). Par ailleurs, lAutoritconsidre peu probable lexclusion des experts-comptables du march des prestationsjuridiques tant donn quil nest pas certain quele contreseing vienne occuper une placesignificative dans les actes des entreprises et quele monopole dtenu par les experts-comptablessur la comptabilit des entreprises leur confreune place toute particulire auprs de celles-ci.Le 28 mars 2011, la loi de modernisation desprofessions judiciaires et juridiques rglemen-tes a t adopte. Elle porte cration ducontreseing davocat.

    Assurance mutualiste

    Effet de groupe autorisLe 4 juin 2010, lAutorit de la concurrence aautoris sans rserves le rapprochement de laMACIF, la MAIF et la MATMUT en vue de lacration de SFEREN, socit de grouped'assurance mutualiste. LAutorit a considr,

    dune part, que le nouveau groupe resteraitconfront la concurrence dacteurs importantssur le march et, dautre part, quune viveconcurrence par les prix sexercerait, au bnficedes consommateurs, par le truchementdInternet et du courtage, lesquels facilitentl'accs aux informations sur les produits et lacomparaison des offres et des prix.[Dcision 10-DCC-52 du 2 juin 2010]

    Emprunt - assurance

    Le dcouplage cre le choixLAutorit avait rendu en 2009 un avisprconisant de supprimer la possibilit pour lesbanques dimposer leurs clients leur proprecontrat dassurance de groupe, lorsquun crditimmobilier est octroy [Avis 09-A-49 du7 octobre 2009]. Le lgislateur a suivi lesprconisations de lAutorit en posant, dans laloi du 1er juillet 2010 portant rforme du crdit la consommation, le principe du dcouplageentre l'offre de crdit et l'offre d'assuranceemprunteur. Lemprunteur bnficie dsormaisdune plus grande libert de choix des contratsproposs et peut souscrire un contrat titreindividuel.

    Transports :Sur les routes concurrentielles

    Arien, ferroviaire ou terrestre, le secteur dutransport a t examin sous toutes les couturesen 2010. LAutorit a mis des avis sur desquestions et des projets de rforme denvergureet a rendu des dcisions sur dimportantesoprations de concentration. Embarquementimmdiat pour un tour dhorizon de lannecoule.

    Privatisation des aroports

    LAutorit tablit le plan de vol concurrentielEn fvrier 2010, lAutorit de la concurrence arpondu, titre prospectif, une demande davisde lAssociation pour le Maintien de laConcurrence sur les Rseaux et Infrastructures(AMCRI) sur les problmes de concurrencepouvant rsulter d'une ventuelle privatisationdes aroports franais. Lassociation craignait

    REPRES

    Les banquessanctionnesBanque de France(pour son activit marchande)Banque Populaire Caisse dEpargne (BPCE)La Banque PostaleBNP ParibasLa Confdration Nationale du Crdit Mutuel(CNCM)Crdit Agricole (CA)Crdit du Nord (CN)Crdit Industriel et Commercial (CIC)Le Crdit Lyonnais (LCL)HSBCSocit Gnrale (SG)

    Economie

    5Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

  • que leurs marchs de travaux ou de services nesoient plus soumis aux rgles de la commandepublique imposant une mise en concurrencepralable.

    Une commission dappel doffres indpendanteLAutorit a constat que, dans lhypothse duneprivatisation, les SAR (socits aroportuairesrgionales) comme ADP, resteraient des entitsadjudicatrices au sens de la lgislation tanteuropenne que nationale, ce qui leur imposedes obligations de publicit et de mise enconcurrence pour leurs marchs. Elle a toutefoisrecommand que le cahier des charges desaroports concerns prvoie lexistence dunecommission dappel doffres indpendante, quirendrait un avis conforme sur les marchs detravaux et de services au-del de seuils fixs demanire couvrir lessentiel des commandes envaleur.

    L'Autorit de la concurrence prconise la crationd'une autorit de rgulation indpendanteLe fait que lEtat cumule les rles de rgulateurde l'activit aroportuaire et d'actionnaire desexploitants d'aroports constitue, selonlAutorit de la concurrence, un facteur deconfusion. La cration dune autoritindpendante serait un progrs indniable etpourrait tre l'occasion de rflchir laconstitution d'une autorit de rgulation uniquepermettant de mieux apprhender lesproblmatiques communes tous les secteursdes transports. Une question quil appartiendraau Gouvernement et au Parlement de regarderde prs.[Avis 10-A-04 du 22 fvrier 2010]

    Rapprochement sous conditions

    SNCF/KEOLISEn 2009, la Commission europenne a ren-voy l'Autorit de la concurrence l'examende la prise de contrle par la SNCF et la Caissede dpt et de Placement du Qubec (CDPQ)

    de Keolis et d'Effia. En janvier 2010, lAutorita autoris lopration sous rserve dengage-ments. Parmi les proccupations de concur-rence identifies, le fait que Keolis puisse avoiraccs des donnes confidentielles sur sesconcurrents ; ou encore, le fait que la SNCFfavorise les demandes de correspondance deKeolis au dtriment de celles dautres opra-teurs de transport public.Le respect des engagements pris est effectupar un mandataire indpendant agr parlAutorit de la concurrence.

    Des engagements sur les railsLes parties se sont engages :. ce qu'Effia ne rponde plus aux appels d'offresportant sur des prestations de contrle qualitde rseaux de transport public de voyageursexploits par des concurrents de la socitKeolis ;. ce que la SNCF rponde de maniretransparente et non discriminatoire toutedemande visant la conclusion d'une conventionde correspondances garanties qui lui serait faitepar un oprateur de transport public routier devoyageurs, quel qu'il soit ;. ce que la SNCF mette disposition de touttransporteur public routier de voyageurs qui enferait la demande les horaires prvisionnels deses transports ferroviaires publics de voyageurspour l'anne venir, dans des conditionstransparentes et non discriminatoires ;. ce que la SNCF tablisse un catalogue desservices en gare accessibles l'ensemble destransporteurs routiers de voyageurs desservantles points d'arrt concerns et les attribuer demanire quitable et non discriminatoire.[Dcision 10-DCC-02 du 12 janvier 2010]

    Chantier du sicle en Ile-de-France- Attention au dpartUn syndicat professionnel dingnierie sestinquit du caractre attentatoire aux rgles deconcurrence des marchs d'ingnierieferroviaire et de dlgation de matrise d'ouvragequi pourraient mettre la RATP, la SNCF et RFFen mesure d'abuser de leur position dominante.Dans son avis, l'Autorit de la concurrence aestim que la loi pouvait tre mise en uvresans entraner de graves restrictions deconcurrence, condition que la socit GrandParis fasse une application stricte desdispositions drogatoires aux principes etprocdures de mise en concurrence.[Avis 10-A-20 du 29 septembre 2010]

    VEOLIA/TRANDEVA la suite du renvoi du dossier par laCommission europenne et lissue dunephase dexamen approfondi (phase 2),lAutorit a autoris le rapprochement deVeolia Transport et de Transdev sous rservedengagements destins remdier aux pro-blmes de concurrence identifis.Elles se sont engages cder des actifs pourrgler les problmes spcifiques la rgionPACA (actifs dtenus dans l'exploitation desrseaux de transport urbain d'Aubagne, Salon-de-Provence, Frjus-Saint-Raphal etCarpentras). Par ailleurs, elles se sont gale-ment engages cder des actifs destins autransport interurbain (exploitation de lignesd'autocars avec le matriel roulant, les dptset ateliers de rparation) dans quatre dparte-ments o la position acquise par le nouvelensemble pouvait menacer la concurrence : leVar, le Vaucluse, l'Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher.Les parties se sont aussi engages crer etfinancer un fonds danimation de la concurrencedevant permettre aux autorits organisatricesde transport de financer lindemnisation descandidats non retenus aux appels doffres et lerecours par les collectivits de petite taille desprestations dassistance matrise douvrage leurpermettant damliorer lefficacit des mises enconcurrence quelles organisent.

    Tramway bordelais- Technologies sous tensionLAutorit a t saisie pour avis par laCommunaut Urbaine de Bordeaux (CUB)dans le cadre de lextension de son rseau detransport par tramways. Le rseau bordelaisfonctionne par alimentation au sol, unetechnologie dont Alstom, fournissant parailleurs les rames, est propritaire. Refusant devendre le systme dalimentation sans filindpendamment des rames, Alstom oblige laCUB sapprovisionner exclusivement auprsdelle. Dans son avis, lAutorit a prconis pourlavenir de recourir le plus souvent possible unappel doffres ds le dpart pour les solutionstechniques et de prvoir le dcouplage desmarchs dalimentation de ceux relatifs lafourniture des rames afin de favoriser lamultiplicit des rponses technologiques.[Avis 10-A-22 du 19 novembre 2010]

    2011-332

    REPRES

    12 affaires marquantes12 janvier 2010 10-DCC-01 Acquisition par le groupe Mr Bricolage du groupe Passerelle Distribution

    12 janvier 2010 10-DCC-02 Prise de contrle de Keolis et d'Effia par la SNCF et la Caisse de dpt et de Placement du Qubec Transport

    26 janvier 2010 10-DCC-11 Rachat par TF1 des chanes TMC et NT1 Tlvision

    19 mars 2010 10-DCC-25 Acquisition de certaines socits du groupe de distribution Louis Delhaize par le groupe Hoio Distribution

    28 mai 2010 10-DCC-51 Prise de contrle du Groupe Quartier Franais par le groupe Tereos Prod. / Distrib.

    2 juin 2010 10-DCC-52 Rapprochement entre la MACIF, la MAIF et la MATMUT Assurance

    27 juillet 2010 10-DCC-83 Rachat par la RATP de rseaux de transport appartenant Transdev et Veolia Transport Transport

    20 aot 2010 10-DCC-98 Prise de contrle de la socit Tarmac Routes et Carrires par le groupe Eurovia Production

    1er septembre 2010 10-DCC-110 Rachat par la cooprative agricole Sodiaal du groupe Entremont Production

    9 septembre 2010 10-DCC-107 Rapprochement entre les coopratives agricoles Coopagri Bretagne, Union Eolys et CAM 56 Agriculture

    30 septembre 2010 10-DCC-129 Rachat du journal Le Monde par MM. Pierre Berg, Xavier Niel et Matthieu Pigasse Presse

    30 dcembre 2010 10-DCC-6198 Cration dune entreprise commune entre Veolia Environnement et la Caisse des Dpts et Consignations Transport

    Economie

    6 Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

  • I. Promulgation du dcretdindemnisation des avocats engarde vue avec effet rtroactif

    au 14 avril 2011

    Grce sa pugnacit, de celle duPrsident du Conseil National desBarreaux, et du Btonnier du Barreaude Paris, le dcret sign par le Gardedes Sceaux Michel Mercier mais galement parle Ministre du Budget, aprs avis du ConseildEtat, a t publi le 7 juillet 2011 au JournalOfficiel (voir encadr page 8).Ce texte tait attendu avec impatience par lesBarreaux. Les gardes vue sont assumesdepuis le 14 avril dans des conditions souventdifficiles sans indemnisation pour les avocats.

    II. Modification des statutsde la Confrence

    A lissue de sa communication, le Prsident adonn la parole au Premier Vice-Prsident Jean-Luc Forget pour exposer et soumettre lAssemble extraordinaire une modificationdes statuts de la Confrence promise par lePrsident Alain Pouchelon.Cet engagement est tenu. Jean-Luc Forget aexpliqu clairement, brillamment, mtho-diquement, les modifications soumises lAssemble extraordinaire. Ce nest pas sansdifficult quaprs auditions, dbats, celles-cisont proposes. En arbitre, modestement, ilreconnait que la Commission a formul despropositions qui toutes ne rpondent pas auxvux exprims par certains. Si celles commelarticle 1er objet y ajoutant lexpression de leursolidarit (risque gnr par les CARPAS), laformation, les collges, ne prtent pas contestations, toutefois les dsaccords au seinde la Commission ont port sur le rle, lareprsentation des confrences rgionales,disparates en leur nombre et en leursproccupations. Michelle Billet, prsidente dela COBRA, qui regroupe notamment lesBarreaux de Grenoble, Chambry, Lyonrevendique en leur nom, quils aient une placeau Bureau de la Confrence, encadrant sonprsident. Le Prsident de la Confrence des

    Btonniers de lIle-de-France (la BIF) leBtonnier Philippe-Henri Dutheil formuleglobalement le mme vu en souhaitant quele Prsident soit lu par le Bureau. La place desConfrences rgionales a donn lieu demultiples interventions. Nous citerons celles duBtonnier de Grenoble Jean-Luc Mdina,rejoignant celle de la prsidente de la COBRA.Jean-Henry Farn, le Prsident de la Confrencedes Btonniers du Grand Sud-Ouest, de trsloin la plus importante a exprim avec autorit,au vu de son exprience, un avis contraire,estimant que la proposition de larticle 9 relatifaux confrences rgionales rpond son attente.Il dispose en effet :1) reconnaissance des confrences rgionales,2) leur rle, lieu de rflexion et de propositions,3) au moins deux fois par an, linitiative duPrsident, les Confrences seront appeles participer aux runions du Bureau de laconfrence.A lissue du dbat, le scrutin de vote a t ouvert.Par une majorit de plus des 2/3 la propositiondes modifications des statuts a t adopte.

    III. Dontologie, compatibilits,incompatibilits

    professionnelles et domicileprofessionnel

    Cest selon nous probablement le sujet lordredu jour pour lavenir, lvolution de la professionle plus important.Les rapporteurs, les Btonniers P. Chatel etJacques Faggianelli ont trait magistralement lesujet au vu du projet de rsolutions sur larforme des incompatibilits dexercice soumis lAssemble gnrale du Conseil National desBarreaux des 17 et 18 juin 2011. Celui-cipropose une nouvelle rdaction de larticle 111du dcret du 27 novembre 1991 : Il est ainsi propos que :- Sera prsum incompatible avec lexercice dela profession davocat lexercice dune professioncommerciale ou artisanale, ainsi que toutefonction de direction concernant une fonctionde direction ou de reprsentation dune socitqui a une activit commerciale.- Sera prsum compatible le cumul de laprofession davocat avec :. lexercice de tous mandats sociaux, y compris

    ceux qui comprendraient une fonction dedirection ou de reprsentation si lobjet oulactivit de la socit est civil ;. une activit commerciale exerce titreaccessoire ;. des professions, rglementes ou non, dontlactivit sera de nature exclusivement civile ;. et un emploi salari dans une entreprise caractre civil.

    En leur rapport rdig par Matre JacquesFaggianelli(2), aprs avoir cit le Btonnier AndrDamien en exergue. Nous reproduisons laconclusion sur les incompatibilits dexercice : En raison mme de sa nature qui rclameindpendance, dignit, dsintressement et ledvouement aux causes qui lui sont confies, laprofession davocat est incompatible avec toutesles fonctions ou professions qui exigent le sacrificemme seulement partiel ou seulement moral decette indpendance, ainsi quavec toutesprofessions dont le lucre est le but ou le mobileprincipal dont lactivit ne permettrait pas lavocat de se consacrer aux missions qui sont lessiennes , Andr Damien[]Lors de sa dernire assemble le Conseil Nationaldes Barreaux aurait renonc toutecompatibilit de la profession davocat avec unemploi salari.Sous la rserve de la question de la compatibilitdu mandat salarial avec la profession davocat,qui pose la profession un problme dordreculturel, la proposition de la commission desrgles et usages constitue par son approchenovatrice une avance importante.Jusqu prsent la question des compatibilits etdes incompatibilits dexercice se posait dans lestermes suivants :- Un principe gnral dincompatibilit taitaffirm prohibant lexercice dactivits diffrentessous des statuts diffrents.- Les activits compatibles drogatoires auprincipe pouvant tre exerce dans le respect duconflit dintrt, du secret professionnel et delindpendance taient limitativement listes.Le traitement de cette problmatique par lerenversement de perspectives que constitue laprsomption de compatibilit selon la nature desfonctions ou activits exerces, apporte unerponse novatrice autorisant lavocat explorerplus librement de nouveaux champs dactivit.Cependant, une plus grande latitude laisse lavocat dtendre son champ daction dans

    Assemble gnrale extraordinairede la Confrence des BtonniersParis - 1er juillet 2011

    La Confrence des Btonniers sest runie en assemble gnrale extraordinaire le 1er juillet 2011, sous la prsidence duBtonnier Alain Pouchelon entour de son Premier Vice-Prsident Jean-Luc Forget, en prsence du Prsident du ConseilNational des Barreaux Thierry Wickers, du Btonnier de Paris Jean Castelain, dune assemble nombreuse de Prsidentsde Confrences Rgionales ; il y a t dbattu de sujets majeurs, dun ordre du jour charg(1).

    Vie du droit

    7Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

  • laccessoire par des activits prsumescompatibles avec sa fonction principale davocat,implique une plus grande exigence dans lecontrle par les Ordres de ces activitsaccessoires.Or, le propre du principe de la prsomption estde renverser la charge de la preuve et il ne peuttre impos aux Ordres de rapporter la preuvedu caractre accessoire de lactivit, de sacompatibilit ou de son incompatibilit souspeine de voir tout contrle ordinal vou lchec.Il parat donc indispensable que les nouveauxtextes imposent tout avocat qui souhaitetendre son exercice une autre activit oufonction quil estime compatible, quil sagisse demandats sociaux, dune activit commercialeaccessoire, ou dune autre profession, den fairela dclaration pralable son Ordre, et luicommunique, dans des dlais eux-mmescompatibles avec les exigences du contrleordinal, toutes pices susceptibles de luipermettre den apprcier le caractre accessoireet compatible.En effet mme si lon accepte que lavocatinvestisse des champs dactivit jusqualorsincompatibles avec son exercice, il nest pas et nedoit pas tre, un prestataire de service juridiqueordinaire.Inscrit un Ordre, fondamentalement attach des valeurs de libert et dindpendance,attentif aux impratifs de dsintressement, dedlicatesse, de modration et dhumanit que luidicte son serment, il ne doit jamais se dpartirde sa dontologie qui lui impose de ninterveniren toutes hypothses que sous condition dabsencede conflit dintrts et de risque de violation dusecret professionnel.[]

    Jacques Faggianelli,Membre du Bureau,

    Assemble gnrale du 1er juillet 2011

    Sil convient daccompagner la profession dansses activits nouvelles, nous devons le faire,pensent-ils, sans perdre notre me. LesBtonniers en exercice nignorent pas que desjeunes entrant dans la profession part entire,sans matre de stage, rencontrent des difficultsmatrielles pour sinstaller et en vivre, do leproblme voqu au Conseil National desBarreaux et le 1er juillet la Confrence relative la domiciliation, mais galement la tentationdexercer, titre accessoire, une professionsalarie limage des avocats grecs. Ce nest pasune hypothse dcole, mais une ralit. Sil estlgitime que le statut de lavocat dans lesperspectives des rapports Attali et Darrois, decelui du passage de la logique de profession lalogique de march exige (rapport cit) unenouvelle approche de nos rgles. Elle a seslimites et ncessite un renforcement des ordrespour en assurer la police .Entre lactivit judiciaire traditionnelle delavocat et celle de lavocat du march(3), un fossles spare. Parmi les activits accessoires noncommerciales citons lavocat prtre. Nous enavons connu, ou lavocat mdecin. Un prsidentclbre de la 17me chambre du tribunal de laSeine M. Monzein) n'tait-il pas docteur enmdecine ?Comme le soulignent les deux rapporteurs, larponse cette volution dans les activitsnouvelles de lavocat, cest le renforcement ducontrle des Ordres.

    IV. Consquencesde la carte judiciaire

    Point sur lindemnisationLes Btonniers Delomez et Claude Duvernoyont fait le point. Ils nous ont fait part de leursdifficults. En charge de prsenter les demandesdes avocats dont les tribunaux ont tsupprims, ils se heurtent aux reprsentants dubudget et celles de constituer les dossiers. Ilsdoivent achever leur mission avant le 31dcembre. Chaque dossier exige un temps detravail important. Environ 338 dossiers sont traiter dici le 31 dcembre. Leur travail nest pasfacilit en raison du silence en gnral desavocats intresss qui ne leur font pas des offresdu Trsor. Leurs connaissances contribueraient faciliter leur tche.

    V. Fiches de policeet de garde vue

    Pour la deuxime fois Matre Claude Duvernoy,avec la participation de Yann Padova, secrtairegnral de la CNIL (Commission Nationale delInformatique et des Liberts), a dress un bilaninquitant du dveloppement, ces deuxdernires annes, des fichiers. Nous sommestous concerns(4).

    VI. La garde vue et lefinancement de la rmunration

    Dbattu dans laprs-midi, le rapport desBtonniers Martine Gout et Jean-Franois

    8 Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

    Vie du droit

    AU JOURNAL OFFICIEL - DCRET 2011-810 DU 6 JUILLET 2011

    Aide lintervention de lavocat au coursde la garde vue et de la retenue douanire

    Chapitre Ier :Dispositions modifiant le dcretn 91-1266 du 19 dcembre 1991

    Article 1er

    Le dcret du 19 dcembre 1991susvis est modifi conformmentaux dispositions du prsentchapitre.

    Article 2I. Les quatre premiers alinas del'article 132-2 sont remplacs parles dispositions suivantes : La contribution de l'Etat lartribution des avocats dsignsd'office intervenant au cours de lagarde vue est, selon la nature del'intervention, de : 61 euros hors taxes pourl'entretien mentionn l'article 63-4 du Code de procdure pnalelorsque l'intervention de l'avocat selimite cet entretien au dbut de lagarde vue ou de la prolongationde cette mesure ; 300 euros hors taxes pourl'entretien au dbut de la garde vue et l'assistance de la personnegarde vue au cours de sesauditions et confrontations ; 150 euros hors taxes pourl'entretien au dbut de laprolongation de la garde vue etl'assistance de la personne garde vue au cours de ses auditions etconfrontations pendant cetteprolongation ; 150 euros hors taxes pourl'assistance de la victime lors deconfrontations avec une personnegarde vue. Lorsqu'un avocat effectueplusieurs interventions dans unepriode de 24 heures, le montanttotal de la contribution due estdtermin sur la base de lartribution mentionne aux alinasprcdents selon la nature del'intervention, dans la limite d'unplafond de 1 200 hors taxes. Lorsqu'un avocat dsign d'officeest, au cours d'une mesure degarde vue, remplac au mme

    titre par un autre avocat dsignd'office, il n'est due qu'une seulecontribution de l'Etat. Cettecontribution est verse au secondavocat dans les conditions prvues l'article 103. Les dispositions des alinasprcdents sont applicables lartribution des avocats dsignsd'office intervenant au cours de laretenue douanire dans lesconditions prvues par le Code desdouanes.

    II. Les dispositions du I sontapplicables aux demandes derglement prsentes au titre desmissions d'aide l'intervention del'avocat au cours de la garde vueou de la retenue douanireaccomplies compter du 15 avril2011.

    Article 3Les troisime et quatrime alinasde l'article 132-3 sont remplacspar les dispositions suivantes : 2 Selon le cas : - le nom de la personne garde vue ou place en retenuedouanire, le lieu, le numro deprocs-verbal, la nature del'intervention (entretien seul ouentretien et assistance) la date etl'heure de dbut et de find'intervention ; - le nom de la victime lors d'uneconfrontation avec une personnegarde vue, le lieu, le numro deprocs-verbal, la nature del'intervention, la date et l'heure dedbut et de fin d'intervention.

    Article 4Le deuxime alina de l'article 132-5 est remplac par les dispositionssuivantes : Lorsqu'il intervient au cours de lagarde vue, l'avocat produit l'appui de sa demande derglement l'acte de sa dsignationpar le btonnier et un documentjustifiant son intervention, vis parun officier de police judiciaire ou un

    agent de police judiciaire etindiquant le numro de procs-verbal, le nom de l'avocat et, selonle cas : - celui de la personne garde vue, le lieu, la nature del'intervention, la date et l'heure dedbut et de fin d'intervention ; - celui de la victime lors d'uneconfrontation avec une personnegarde vue, le lieu del'intervention, la date et l'heure dedbut et de fin d'intervention. Lorsqu'il intervient au cours de laretenue douanire, l'avocat produitl'acte de sa dsignation par lebtonnier et un document justifiantson intervention, vis par un agentdes douanes exerant lesattributions confres un officierde police judiciaire et indiquant lenumro de procs-verbal, le nom del'avocat et celui de la personneplace en retenue douanire, le lieu,la date, la nature de l'intervention,l'heure de dbut et de find'intervention. []

    Article 6Aprs l'article 132-19, il est insrun chapitre III ainsi rdig :

    Chapitre III :Dispositions relatives auxprocdures mentionnes l'article 64-1 de la loi du 10 juillet1991

    Art. 132-20. - Lorsque les barreauxont conclu avec les tribunaux degrande instance prs lesquels ilssont tablis une convention relative l'organisation matrielle despermanences qu'ils mettent enplace pour garantir l'assistance parun avocat dsign d'office despersonnes gardes vue ou placesen retenue douanire ainsi que desvictimes au cours desconfrontations avec la personnegarde vue, ils peuvent percevoirune subvention de l'Etat pour laralisation des objectifs dfinis danscette convention. []

  • Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42 9

    Vie du droit

    Mortelette a occup la partie essentielle delaprs-midi la fois sur les premiresconstatations de la mise en uvre de la garde vue, ses difficults, les rapports avocats-policeet le montant des indemnits.Le rapport du Btonnier Mortelette est consulter. Selon les informations que nous avonsrecueillies, sommairement :- Baisse des gardes vue : environ - 30% ;- 41% des gards vue, selon le droit qui leur estreconnu, gardent le silence ;- 38% feraient appel un avocat ;- les victimes nauraient pas sollicit davocat.La dure des gardes vue dans 70 80% des casserait de moins de 5 heures.Les policiers vivent mal la rforme quils estimentcomme une mfiance leur gard, une atteinte leur probit. La mise en uvre dans denombreux Barreaux nest pas sans susciter desdifficults. Dcouragement, fatigabilit, onconstate une diminution en nombre desvolontaires en raison du temps, du cot pourlassumer utilement, do le recours probable pourles Btonniers de faire appel tous. Mais celapose le problme de la comptence, de laresponsabilit, lorsquelle est exerce par desavocats conseils ignorant la procdure pnale,en particulier celle de la garde vue. P. Chatel napas manqu den relever les consquences citantnotamment le cas dun gard vue agressant unpolicier en prsence de son avocat. Lavocat peut-il tre tmoin ? ou encore des coutestlphoniques et le secret ? quid galement de laliste des avocats devant tre agrs par le ConseilNational des Barreaux en matire de terrorisme ?Le client tant priv de son choix(5).

    VII. Le montantde lindemnisation

    Le dbat nest pas novateur. Les montants desindemnits sont connus. Le dcret ne sera pasune surprise. Cependant, un fait nouveauprcis et dvelopp en son intervention par leBtonnier Brigitte Marsigny, membre duConseil National des Barreauxen charge delaccs au droit, la spcialiste. Si semble-t-il lesprotocoles ne seront pas renouvels, enrevanche la loi de finance rectificative devaitpermettre aux barreaux de recevoir uneindemnit, pour son organisation.Ce dbat a donn lieu naturellement a denombreuses interventions, outre celle deMadame le Btonnier Brigitte Marsigny,notamment de Pierre Chatel, le dontologuede la Confrence Nathalie Barbier, membre duBureau de la Confrence, la spcialiste de terraindes affaires pnales rappelle le problme delaccs au dossier en matire de garde vue ouencore de lassistance des victimes. Le dbatnest pas puis.Un mmo sur la garde vue accompagn destextes lgislatifs et de la jurisprudence a t remisaux Btonniers destin aux membres de leurBarreau les y aideront(6).Cette Assemble fut clture par le BtonnierJ. J. Forrer, Prsident de la Dlgation desBarreaux de France, le successeur du regrettDominique Voillemont. Mais avant noublionspas que ce 1er juillet est celui des prisons,prside avec pugnacit, courage, intelligence,

    par Madame le Btonnier Christine Visier,dsigne par le Btonnier Chambel en 1991.Le 1er juillet la Confrence eut lhonneur que sacommunication se fasse avec le concours de M.Delarue en charge officielle de ce dossier. Ilsouhaite la construction de prisons taille plushumaine.Matre Forrer a donn connaissance et remisun dossier relatif la proposition de directiverelative au droit daccs de lavocat dans le cadredes procdures pnales aprs larrestation : ainsique du projet de directive du Parlementeuropen et de la mise en uvre des directiveslibres prestations de services et dtablissement.Une fois de plus, la Confrence des Btonniers,sous limpulsion de son Prsident en cettequatrime assemble de lanne a manifest savitalit dans la dfense de la profession, dans larichesse de ses travaux, en une savante etbrillante analyse de lactualit lgislative etprofessionnelle.

    A. Coriolis

    Notes :1 - Voir programme.2 - Voir site de la Confrence des btonniers.3 - Daniel Soulez Larivire, D. 2011 1505.4 - Les chiffres v. son rapport sur le site de la Confrence des btonniers.5 - Devant les sections spciales (1941) le prvenu navait pas le choixde son avocat Il devait tre dsign. Gnralement le btonnierdsignait celui choisi. Cette restriction na-t-elle pas pour consquencedcarter de la barre des avocats dits de rupture.6 - V. ltude exhaustive du Professeur Gabriel Roujou de Boube, D.16 juin 2011 1570 et 1573.

    2011-333

    REPRES

    Conseil National des BarreauxRtribution des avocats au cours de la garde vue

    Le dcret annonc n2011-810 du 6 juillet 2011 relatif laide lintervention delavocat au cours de la garde vue et de la rtentiondouanire et modifiant ledcret n91-1266 du 19dcembre 1991 portantapplication de la loi n91-647du 10 juillet 1991 relative laide juridique vient deparatre au Journal officiel du7 juillet 2011.

    Dtail du barme dertribution des avocats selonla nature de l'interventionSi lenveloppe budgtaire quele gouvernement a prvu deconsacrer au financement de larforme de la garde vue estpasse progressivement de 80 100 M, puis 103 M enanne pleine, elle resteinsuffisante pour permettre auxavocats de faire face auxnouvelles charges qui leurincombent. Le Conseil nationaldes barreaux regrette ce titreque les propositions de laprofession naient pas tretenues.Le barme de rtribution de

    lavocat selon la nature de sonintervention fix par le prsentdcret sappliquera aux seulsavocats dsigns doffice par lebtonnier de lOrdre desavocats. Il est ainsi fix (nouvelart. 132-2 du dcret du19 dcembre 1991) :- 61 HT lorsque lavocatintervient uniquement pour unentretien avec la personnegarde vue au dbut de lagarde vue ou de laprolongation de cette mesure ;- 300 HT lorsque lavocatintervient pour sentreteniravec la personne garde vuepuis, pour assister cettedernire lors de ses auditionset confrontations ;- 150 HT lorsque lavocatintervient pour sentreteniravec la personne garde vuepuis, pour lassister lors de sesauditions et confrontations lorsde la prolongation de la garde vue. Ce forfait est d pourchaque mesure deprolongation ;- 150 HT lorsque lavocatassiste la victime lors deconfrontations avec lapersonne garde vue, quel

    que soit le nombre deconfrontations.Il ny a ni majoration pour lesinterventions de nuit ni pourcelles effectues hors deslimites de la commune du sigedu tribunal de grande instance.Les forfaits de 300 HT pourlassistance de la personnegarde vue, et 150 HT pourla mesure de prolongation, nesont pas cumulables avec lacontribution de 61 HT prvuepour lentretien avec lapersonne garde vue audbut de la garde vue.Par ailleurs, la rtribution delavocat ayant accompliplusieurs interventions parpriode de 24 heures est, quelque soit le nombredinterventions ralises,plafonne 1 200 HT. Leplafond sapplique lartribution pour les missionsacheves au cours desdernires 24 heures.Les imprims existants serontadapts en fonction de cenouveau barme.

    Des dispositions applicablesaux missions daide

    lintervention de lavocataccomplies compter du15 avril 2011Le barme de rtribution prvupar le dcret sapplique toutes les demandes derglement prsentes au titredes missions daide lintervention de lavocat aucours de la garde vue, de lartention douanire ou de laretenue pour mineurs de moinsde 13 ans, accomplies compter du 15 avril 2011.- Est prise en compte la datedachvement de la mission quifigure sur lattestationdintervention qui doit trepostrieure au 15 avril 2011 etce, quel que soit le moment desa dlivrance.- La rtribution pourlintervention de lavocat estverse lavocat dsigndoffice contre la remise laCARPA de lattestationdintervention vise audeuxime alina de larticle132.5 du dcret du 19dcembre 1991. Cetteattestation sera renseigne parlavocat et signe par lesautorits de police, de

    gendarmerie ou des douanescomptentes ainsi que par lebtonnier ou son reprsentant.

    Un bilan sera ralis aprsune premire prioded'observationComme l'avait demand laprofession, Il a t convenuqu lissue dune priodedobservation stendantjusquau mois de septembre,un bilan des premiers moisdapplication de la rformesera ralis au regard deslments chiffrs qui serontfournis par les barreaux, et quepuissent tre revues les basesde rtribution des avocats pourle calcul des dotations versesaux barreaux.

    Source :Communiqu du Conseil National desBarreaux du 7 juillet 2011

  • 10 Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42

    Tribune

    Pas de nullit sans texte : cette rglefondamentale ne cesse d'tre remiseen cause par la chambre sociale de laCour de cassation.En principe et afin de garantir la bonne marchede l'entreprise, la loi reconnat l'employeur unpouvoir de direction souverain, qui rsulte del'article L.1331-1 du Code du travail. Cependant,au cours des annes, celui-ci s'est vu fortementconcurrenc par les tribunaux, qui tendent tendre toujours plus les cas de nullit desdcisions de l'employeur, en dehors de toutedisposition lgale.Dernire dcision en date : un arrt de la Courd'Appel de Paris du 12 mai 2011, qui a jug qu'unPSE pouvait tre annul pour dfaut de motifconomique (CA Paris, 12 mai 2011, n11-01.547, Semaine Sociale Lamy 23 mai 2011).Cet arrt va en effet plus loin que lajurisprudence de la Cour de cassation, qui neretient la nullit qu'en cas d'inexistence ou dedfaillance du PSE (Cass. soc., 13 fvrier 1997,n96-41.874).Cet arrt amne donc l'employeur se poser laquestion suivante : dans quelle mesure peut-ilexercer son pouvoir de direction sans se voirmenac par une nullit ?Certains cas sont expressment prvus par laloi (I), et d'autres ont progressivement tdgags par la jurisprudence (II).

    I. Les nullits textuelles

    La loi prvoit la nullit du licenciement dans lescas suivants :- licenciement d'un salari victime d'un accidentdu travail ou d'une maladie professionnelle enmconnaissance des dispositions protectrices(C. trav., art. L.1226-13) ;- licenciement d'un salari grviste en l'absencede faute lourde (C. trav., L.2511-1) ;- licenciement fond sur la participation dusalari un conseil municipal, gnral ourgional (CGCT, art. L.2123-8 ; art L.3123-6 ;art. L.4135-6) ;- licenciement d'un salari en raison de l'actionen justice engage par lui ou en sa faveur sur labase de dispositions relatives l'galitprofessionnelle entre hommes et femmes (C.trav., art. L.1144-3) ;- licenciement discriminatoire, dont l'articleL.1132-1 du Code du travail donne une liste

    limitative : origine ; sexe ; murs ; orientationsexuelle ; ge ; situation de famille ; caractris-tiques gntiques ; appartenance ou non-appartenance, vraie ou suppose, une eth-nie, une nation ou une race ; opinions poli-tiques ; activits syndicales ou mutualistes ;convictions religieuses ; apparence physique ;patronyme ; tat de sant ou handicap (saufinaptitude constate par le mdecin du tra-vail) ;- licenciement d'une salarie enceinte (C. trav.,art L.1225-4) ;- licenciement conomique en raison del'absence ou de l'insuffisance du plan desauvegarde de l'emploi (C. trav., art. L.1235-10) ;- licenciement pour avoir subi, refus de subirou tmoign de faits constitutifs de harclementsexuel ou moral (C. trav., art. L.1152-3).Hormis la nullit du licenciement, plusieurssituations peuvent galement entrainer la nullitd'une dcision de l'employeur :- clauses du rglement intrieur illgales (C.trav., art. L.1321-3) ;- sanction disciplinaire irrgulire en la formeou disproportionne sauf licenciement (C. trav.,art. L.1333-2 et art. L.1333-3) ;- et de manire gnrale toute restriction auxliberts fondamentales non justifie ouproportionne (C. trav., art. L.1121-1).

    II. L'extension des cas de nullitpar la jurisprudence

    Aujourd'hui, la jurisprudence adopte uneinterprtation trs extensive des exigences dencessit et de proportionnalit poses parl'article L.1121-1 cit ci-dessus, en invoquantgalement des principes dgags par la CJUE :- Violation d'une libert fondamentale. Lejuge peut, en cas de violation d'une libert fon-damentale, annuler un licenciement (Cass.soc., 13 mars 2001, n99-45.735). C'est notam-ment la solution retenue pour un licencie-ment prononc en violation de la libert d'ex-pression (Cass. soc., 28 avril 1988, n87-41.804). En revanche, la libert de se vtir saguise au temps et sur son lieu de travail n'a past leve au rang des liberts fondamentales,de sorte que le salari ne peut voir son licen-ciement annul (Cass. soc., 28 mai 2003, n02-40.273).

    - Non-respect de la protection spciale dessalaris protgs. Est nul le fait de procder un licenciement d'un salari protg sans res-pecter la procdure spcifique, et notammentsans tenir compte du refus d'autorisation del'inspecteur du travail (Cass. soc, 13 juillet2004, n02-42.681). Cette exigence d'une auto-risation pralable de l'inspection du travailexplique que le juge judiciaire ne puisse, sansvioler la sparation des pouvoirs, se pronon-cer sur le caractre rel et srieux du licencie-ment d'un salari protg (Cass. soc.,14 fvrier 2007, n05-40.213).De mme, par un arrt du 2 juin 2010 (n08-40.628), la Cour retient que le motif dulicenciement tir des activits syndicales dusalari, emporte lui seul la nullit dulicenciement . En l'espce, un salari avait tlicenci pour propos diffamatoires l'gard deses collaborateurs au cours de son mandat dedlgu syndical, notamment lors de runionsdu comit d'entreprise. La Cour estime que lemotif invoqu (qui laisse supposer l'existenced'une discrimination en raison des activitssyndicales du salari) se rapporte des faitscommis pendant la priode de protection dontbnficiait celui-ci ; par consquent, le jugejudiciaire n'tait pas comptent pour vrifier sices faits taient rels et ne constituaient pas unediscrimination. Le seul fait que le motif dulicenciement soit tir des activits syndicalesdu salari suffit emporter la nullit dulicenciement.

    Conclusion

    Ainsi, il rgne une vritable inscurit juridiquequant l'tendue des pouvoirs de direction del'employeur.Un vritable gouvernement des juges sembles'instaurer de plus en plus pour contrer lepouvoir gestionnaire de l'employeur.

    * Irne Guilbaud est stagiaire, Cabinet ACD.** Jacques Brouillet est avocat au Barreau de Paris, Cabinet ACD.

    2011-334

    Les dcisions de lemployeursous le couperet de la nullit ?par Irne Guilbaud* et Jacques Brouillet**

  • Les Annonces de la Seine - lundi 11 juillet 2011 - numro 42 11

    Annonces judiciaires et lgales

    ARKEON FINANCESocit Anonyme au capital de 3 227 678 EurosSige social : 27, rue de Berri 75008 PARIS

    444 470 850 R.C.S. PARIS

    Comptes annuels arrts au 31 dcembre 2010 (en milliers deuros)Approuvs par l'Assemble Gnrale Mixte du 31 mai 2011

    A. BILANActif 2010 2009Caisse, banques centrales, C.C.P................................Effets publics et valeurs assimiles ............................Crances sur les tablissements de crdit .................. 2 014 514Oprations avec la clientle ........................................ 422 418Obligations et autres titre revenu fixe .....................Actions et autres titres revenus variable.................. 242 0Participations et autres titres dtenus long terme ......Parts dans les entreprises lies.................................... 1 502 1 502Crdit-bail et location avec options dachat...............Location simple ...........................................................Immobilisations incorporelles..................................... 290 236Immobilisations corporelles........................................ 152 171Capital souscrit non vers ...........................................Actions propres............................................................Comptes de ngociations et de rglement.................. 2 512 1 299Autres actifs ................................................................. 2 129 2 850Comptes de rgularisation........................................... 275 3 608Total de lactif ........................................................... 9 538 10 598

    Passif 2010 2009Banques centrales, C.C.P ............................................Dettes envers les tablissements de crdit 154Oprations avec la clientle ........................................ 0 405Dettes reprsentes par un titre...................................Autres passifs............................................................... 4 161 2 745Comptes de rgularisation...........................................Comptes de ngociations et de rglement.................. 2 550 4 895Provisions pour risques et charges.............................. 31Dettes subordonnes....................................................Fonds pour risques bancaires gnraux .....................(hors FRBG)Capitaux propres hors FRBG ..................................... 2 575 2 522- Capital souscrit......................................................... 3 228 3 197- Primes d'mission .................................................... 19 18- Rserves .................................................................. 114 114- cart de rvaluation ...............................................- Provisions rglementes .........................................

    et subventions dinvestissements- Report nouveau ..................................................... -807 - 751- Rsultat de l'exercice ............................................... 21 -56

    Total du Passif............................................................ 9 538 10 598

    B. COMPTE DE RSULTAT 2010 2009

    +Intrts et produits assimils..................................... 2 3-Intrts et charges assimiles..................................... -10 -28+Produits sur oprations de crdit-bail et assimiles .......-charges sur oprations de crdit-bail et assimiles........+produits sur oprations de location simple ..............-charges sur opration de location simple..................+Revenu des titres revenu variable..........................+Commissions (produits)............................................ 11 718 9 663-Commissions (charges).............................................. -3 844 - 3 465+/-Gains ou pertes sur oprations .............................. 524 587des portefeuilles de ngociation+/-Gains ou pertes sur oprations des portefeuilles de placement et assimiles.............. 1 1+Autres produits d'exploitation bancaire.................... 218 27-Autres charges d'exploitation bancaire...................... -138 - 361Produits Nets Bancaires............................................ 8 471 6 427- Charges gnrales d'exploitation............................. -8 250 - 6 379- Dotations/reprises aux amortissements .................. -116 -72

    et aux provisions sur immobilisation incorporelles et corporelles

    Rsultat Brut dExploitation ................................... 105 -24+/-Cot du risque......................................................... -38 - 57Rsultat dExploitation ............................................ 67 - 81+/-Gains ou pertes sur actif immobiliss....................Rsultat courant avant impt ................................. 67 -81+/-Rsultat exceptionnel.............................................. -35 29-Impts sur les bnfices............................................. -11 4+/-Dotations/reprises de FRBG et provisions rglementes..........................................Rsultat net .............................................................. 21 - 56

    C. AFFECTATION DU RESULTATConformment la proposition du conseil d'administration, l'assemble gnrale, statuantaux conditions de quorum et de majorit requises pour les assembles gnrales ordinaires,a dcid d'affecter le bnfice de l'exercice clos le 31 dcembre 2010, soit 21.234,84 , en

    report nouveau, le montant de ce poste comptable a t ainsi ramen de .Conformment aux dispositions de l'article 243 bis du Code Gnral des Impts, l'assemblegnrale a pris acte qu'au titre des trois derniers exercices, aucun dividende n'a t distribu.

    D. ANNEXE COMPTABLEI. Prsentation gnrale de la socitARKEON FINANCE est une entreprise prestataire de services dinvestissement, agrepar le Comit des Etablissements de Crdit et des Entreprises dinvestissement pour sesservices de rception, transmission dordres de bourse, dexcution dordres pour comptede tiers, de placements de valeurs mobilires auprs du public et qui relve du contrlede lAutorit de Contrle Prudentiel.Elle exerce ses activits services dinvestissement et services assimiles conform-ment au livre III du rglement gnral de lAutorit des Marchs Financiers.Au 31 dcembre 2010 ARKEON FINANCE assure principalement des activits dingnieriefinancire et boursire pour le compte de SMALL CAPS mais galement delintermdiation sur valeurs mobilires pour une clientle institutionnelle et met en uvredes campagnes de souscription de dfiscalisation lIR et lISF. en faveur des PME,

    II. Activit 2010 de la socit et perspectives

    2.1 Faits notables de lexerciceLa relative rouverture de la Bourse aux leves de fonds sest poursuivie en 2010, ce quinous a permis de maintenir un niveau dactivit couvrant nos charges.Le fait le plus marquant de lexercice a t lamplification des campagnes de souscription des augmentations de capital dfiscalisantes de lISF et de 1 IR. Des dveloppementsimportants et non rcurrents ont t raliss pour offrir aux souscripteurs et nos parte-naires un reporting en ligne sophistiqu de leurs positions en nominatif pur. Par ailleursune logistique rigoureuse a t mise en place, tant pour la structuration de loffre que pourla gestion des souscriptions et la mise en uvre des augmentations de capital des soci-ts ; ces campagnes ncessitent enfin une communication importante (mdias, salons).En 2010, le total des leves de fonds a atteint 36 M pour le compte de 32 socits, dontune dizaine taient dj cotes sur le March libre, une dizaine lont t galement dansles mois qui ont suivi la leve de fonds, et une dizaine le seront dans les prochains mois.

    2.2 Evolution prvisible de la socit et perspectives davenirNous estimons que lvolution du rgime de lISF en 2011 naura pas dimpact sur lexer-cice en cours. Au contraire, le lancement en mai 2011 de FIP-FCPI par ARKEONGestion, qui rpondent aux attentes de partenaires Banques, Socits de Gestion dePortefeuille et Conseillers en Gestion de Patrimoine et compltent parfaitement loffreexistante de paniers de socits en direct, devrait permettre ARKEON FINANCE dedevenir un des acteurs majeurs en France du financement des PME, cotes, coter et noncotes.Compte tenu des oprations financires dj ralises ou en carnet, ainsi que dun niveausatisfaisant des activits et animation depuis le 1er janvier, notre exercice 2011 devraittre satisfaisant.

    III Rgles et mthodes dvaluationLes comptes ont t arrts conformment au rglement 97-03 du Comit de laRglementation Bancaire et Financire relatif ltablissement et la publication descomptes des entreprises dinvestissement autres que les socits de gestion de porte-feuille, tout en intgrant les principales dispositions du rglement 2002-04 du Comit dela Rglementation Bancaire et Financire sur les documents de synthse individuels.Les comptes annuels sont prsents selon le principe comptable de continuit dexploita-tion, de la permanence des mthodes et du principe de prudence.

    3.1 Etablissement de crdit et institutions financiresCe poste comprend les soldes des comptes dtenus auprs des institutions financires(tablissements de crdit, institutions financires, intermdiaires, dpositaires).

    3.2 Comptes de ngociation et de rglementLes comptes de ngociations et de rglements enregistrent, la contre valeur au cours his-torique, des ngociations de titres effectues pour le compte dintermdiaires, socits enbourse, institutions financires ou tablissements de crdit, dont les oprations de livrai-son et de rglement sont non encore dnoues. Les comptes dachat et de vente, enregis-trant les oprations libelles en devises dune mme contrepartie, font lobjet dune autrecompensation.Ces comptes comprennent galement les oprations sur titres, coupons et OST, nonencore dnoues avec ces mmes intermdiaires.

    3.3 Oprations de placement pour compte propreNant

    3.4 Titres de participation et de filialesARKEON GESTION est devenue filiale 100% par suite de la fusion absorption avecMALMY FINANCE.ARKEON ASSURANCES est elle-mme filiale 100% dARKEON GESTION.ARKEON HOLDING 2009 (socit cre fin 2009 par ARKEON FINANCE) est filialedARKEON FINANCE 99,99 % dARKEON FINANCE.

    Tableau des filiales et participations Filiale Valeur brute Valeur nette % de Capitaux Rsultat

    des titres des titres dtention propres 2010au 31/12/2010

    ARKEON 1 465 1465 100% 619 259GESTIONARKEON 37 37 99,99% 37 8HOLDING

    Les titres de participations sont comptabiliss leur cot dacquisition.Une provision est constitue lorsque la valeur dinventaire des titres est infrieure la valeurdusage de la filiale concerne. La valeur dusage tient compte notamment des lments sui-vants: capitaux propres de lentit, valuation des lments incorporels (fonds grs), pers-pectives de la structure Les lments incorporels dARKEON GESTION ont fait lobjet dune valuation en 2007par un expert indpendant; ils sont suivis depuis la base des mmes critres dvaluation.

    PARIS BILANS

  • 3.5 ImmobilisationsLe tableau suivant prsente les diffrents modes damortissement appliqus par ARKEONFINANCE au 31 dcembre 20.Les immobilisations incorporelles et corporelles sont comptabilises leur cot dacquisi-tion et amorties de la faon suivante:

    Nature de limmobilisation Mode Duredamortissement damortissement

    Frais dtablissement Linaire 5 ans 20%Frais de recherche et dveloppement Linaire 3 ans 33,33%Logiciels Linaire 1 anAgencements et installations gnrale

    - Alarmes et extincteurs Linaire 5 ans 20%- gnrale Linaire 8 ans 12,50%- tlphonie Linaire 5 ans 20%

    Matriels informatiques et de bureau- matriel informatique Linaire 3 ans 33,33%- matriel de bureau Linaire 8 ans 12,50%

    3.6 Comptabilisation des charges et produits Les charges et produits sont comptabiliss selon le principe de sparation des exercices.Les courtages et commissions sont comptabiliss aux dates de ralisation des oprations.Les rsultats des oprations de transactions sur titres correspondent la somme des revalo-risations enregistres pendant la priode ou constates la clture de lexercice.

    IV. NOTES SUR LE BILAN

    IV.1 Etablissements de crdits et institutions financiresOprations de trsorerie: ........................................ 2010 2009Comptes dbiteursBanques et assimils ................................................... 2 014 514Total ............................................................................ 2 014 514Comptes crditeursBanques et assimils Total ............................................................................ 154 0Comptes dbiteursActions et autres titres revenus variables 204Panne-comptes de suspens.......................................... 38 0Total ............................................................................ 242 0

    Il sagit principalement de parts de fonds commun de titres montaires correspondant auplacement de la trsorerie disponible la BNP. Les titres en suspens sont lis aux oprationsde marchs et correspondent des titres non encore livrs.Comptes prts et emprunts terme: Nant

    IV.2 Comptes de la clientle- A lactif:Les oprations avec la clientle comprennent 422 K de prts au personnel en 2010 contre418 K en 2009. Ces prts sont rmunrs au taux contractuel de EONIA + 1 % payabletrimestriellement.- Au passif:Les oprations avec la clientle comprennent un solde de 239 K de compte courant enversun dirigeant de la socit correspondant un reliquat dintrt sur un versement davance encompte courant.

    IV.3 Dbiteurs et crditeurs divers...................................................................................... 2010 2009Comptes dbiteursDpts sur le loyer....................................................... 85 85Dpt divers (y compris dpt compensateur) .......... 487 483Impt et taxes .............................................................. 263 228Impt sur le bnfice dbiteur .................................... 7Tickets restaurants ....................................................... 8 8Avances et acomptes au personnel 35 1Dbiteurs divers........................................................... 160Clients-produits recevoir .......................................... 1 091 2 038Total............................................................................. 2129 2 850Comptes crditeursVersement effectuer sur parts................................... 100 100Crditeur divers ........................................................... 143 27Impt sur les bnfices c