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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple-un But-Une Foi
……….
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
……….
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
……….
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
……….
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
Mémoire de fin d’études
Présenté par :
Juste Sylvain OBOUONOMBELE.
Pour l’obtention du grade de Master 2 en Aménagement, Décentralisation et
Développement Local, section Géographie.
Directeur de mémoire :
Pr. Amadou DIOP.
ANNEE ACADEMIQUE 2013.
Décentralisation et Gouvernance
territoriale dans les pays de l’espace
CEMAC : etat d’avancement du processus.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page I
REMERCIEMENTS
Le Dieu tout puissant, c’est lui qui nous comble de bonté, nous arme de force et de
courage,
L’Administration et le corps professoral de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar,
Au Professeur Amadou DIOP,
Mes frères et sœurs,
Ma grande famille et mes amis du Sénégal et du Gabon,
Toutes les personnes de près ou de loin qui ont contribué sans relâche à notre réussite.
Recevez nos sincères hommages.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page II
DEDICACES
Nous dédions ce travail :
A mon défunt Père Anatole OBOUONOMBELE, que ce travail soit un signe de
reconnaissance et d’hommage à la grande personnalité qui a toujours su nous
inculquer l’effort dans le travail et la motivation pour la réussite ;
A ma Mère Berthe OSSALOYIGA, merci pour la vie que tu nous as offerte, et surtout
de la confiance sans cesse renouvelée,
Nous avons une pensée immense.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page III
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
AEF : Afrique Equatoriale Française
AIMF: Association Internationale des Maires Francophones
AMAC : Association des Maires d’Afrique Centrale
ATDDL : Aménagement du territoire, Décentralisation et Développement Local.
BDEAC : Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
BM : Banque Mondiale
CADDEL: Conférence Africaine des Ministres de la Décentralisation et du Développement
Local
CAE : Communauté de l’Afrique de l’Est
CEBEVIRHA : Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources
Halieutiques
CEDEAO : Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest
CEEAC : Communauté économique des États d’Afrique centrale
CEMAC: Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale
CEPGL : Communauté économique des pays des Grands Lacs
CER : Communauté(s) économique(s) régionale(s)
CGLU : Cités et Gouvernement Locaux Unis
CGLUA : Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique
CICOS : Commission internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha
COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
COI : Commission de l’océan indien
COMESA : Marché commun de l’Afrique orientale et australe
CND : Commission nationale de la décentralisation
CTD: Collectivités Locales Décentralisée
EIED : Ecole Inter-Etat des Douanes
FEICOM : Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunale du Cameroun
FMI : Fonds Monétaire International
FPCL : Fonds de péréquation des Collectivités locales du Gabon
HCDR : Haut commissariat à la décentralisation et à la régionalisation de la Centrafrique
IEF : Institut de l’Economie et des Finances
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page IV
IDH : Indice du Développement Humain
IHT-CEMAC : Ecole d’Hôtellerie et du Tourisme de la CEMAC
ISSEA : Institut Supérieur des Statistiques et d’Economie Appliquée
ISTA : Institut sous Régionale d’Analyse Multisectorielle et de Technologie Appliquée
MRU : Union du Fleuve Mano
NEPAD: Partenariat pour le Développement de l’Afrique
OCEAC : Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies de l’Afrique
Centrale
OIG : organisations intergouvernementales
OMD: Objectifs du millénaire pour le développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNAT: Plan National d’Aménagement du Territoire
PNB : Produit National Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PRASAC : Pôle Régionale de Recherche Appliquée
PRR : Programme régional de reformes
SACU : Union douanière d’Afrique Australe
SADC : Communauté de développement de l’Afrique Australe
SNAT: Schéma National d’Aménagement du Territoire
SRAD: Schémas régionaux d’aménagement et de développement
UA: Union Africaine
UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest- Africaine
UDE : Union Douanière Equatoriale
UDEAC : Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale
UMA : Union du Maghreb Arabe
.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page V
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .............................................................................................. I
DEDICACES ........................................................................................................ II
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES ...................................................... III
TABLE DES MATIERES ................................................................................... V
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................VII
LISTE DES CARTES ...................................................................................... VIII
LISTE DES ANNEXES ................................................................................... VIII
RESUME ............................................................................................................. IX
Introduction ........................................................................................................... 1
Première partie : Cadre de Référence. ................................................................ XI
Chapitre I : Cadre théorique et conceptuel. ........................................................... 3
Chapitre II: Problématique .................................................................................. 11
Chapitre III: Cadre opératoire ............................................................................. 15
Deuxième partie : Cadre de l’Etude et Méthodologie de la recherche ..............XII
Chapitre IV : Cadre de l’Etude ............................................................................ 16
IV.1 Présentation de la CEMAC .......................................................................................... 17
IV.1 .1 Aperçu historique ............................................................................................................. 17
IV.1 .2 Objectif de l’UDEAC ....................................................................................................... 18
IV.1 .3 Réalisation de l’UDEAC .................................................................................................. 18
IV.1 .4 Le programme Régional de Réformes ............................................................................. 19
IV.1 .5 Données démographiques et économiques....................................................................... 20
IV.1 .6 Ressources Naturelles de l’espace CEMAC .................................................................... 21
IV.1 .7 Vision et Objectifs de la CEMAC ..................................................................................... 22
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page VI
IV.1 .7. 3 Institutions et Organes de la CEMAC .......................................................................... 22
Chapitre V: Méthodologie de recherche ............................................................. 24
V .1 Revue critique de la littérature ...................................................................................... 25
V .2 Limite de l’étude ........................................................................................................... 33
Troisième partie : Etat d’Avancement de la décentralisation dans les Pays de
l’espace CEMAC. ............................................................................................. XIII
Chapitre VI : Etat d’avancement de la Décentralisation dans les pays de
l’espace
CEMAC ............................................................................................................... 34
VI. 1 Historique .................................................................................................................... 34
VI. 2 Les objectifs et les principes ....................................................................................... 35
VI. 3 Les caractéristiques ..................................................................................................... 36
VI. 3.1 Dispositifs législatifs et institutionnels ............................................................................. 36
VI. 3.2 Organisation administrative .............................................................................................. 39
VI. 3.3 Statuts particuliers ............................................................................................................. 41
VI. 3.4 Les compétences des collectivités locales ........................................................................ 42
VI. 3.5 Les finances locales .......................................................................................................... 43
VI. 3.6 Le contrôle de l’Etat ......................................................................................................... 44
VI. 3.7 La libre administration des collectivités locales ............................................................... 44
VI. 3.8 La démocratie locale ........................................................................................................ 44
VI. 3.9 L’appui conseil technique et financier ............................................................................. 45
VI. 3.10 Associations des élus locaux ......................................................................................... 46
VI. 4 Obstacles à la décentralisation dans l’espace CEMAC .............................................. 46
VI. 5 Perspectives et enjeux ................................................................................................ 47
Conclusion ........................................................................................................... 49
Bibliographie. ................................................................................................... XIV
Annexes ......................................................................................................... XVIII
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page VII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Ressources Naturelles ........................................................................................... 21
Tableau 2 : Dispositifs réglementaires. .................................................................................... 36
Tableau 3 : Niveaux de gouvernance ....................................................................................... 40
Tableau 4 : Cohérence décentralisation/ déconcentration ........................................................ 41
Tableau 5 : Outil de transfert financier .................................................................................... 43
Tableau 6 : Structures spécialisées et classiques. ..................................................................... 46
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page VIII
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Présentation du Continent Africain. .......................................................................... 16
Carte 2 : Localisation de l’espace CEMAC ............................................................................. 17
LISTE DES ANNEXES
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page IX
Annexe 1 : Organigramme de la CEMAC ........................................................................... XIX
Annexe 2: Organigramme de la Commission de la CEMAC ............................................... XX
Annexe 3 : Présentation succincte du Cameroun ................................................................. XXI
Annexe 4: Présentation succincte du Tchad ...................................................................... XXIV
Annexe 5 : Présentation succincte du Congo ................................................................... XXVII
Annexe 6: Présentation succincte de la Centrafrique ......................................................... XXX
Annexe 7: Présentation succincte du Gabon .................................................................. XXXIII
RESUME
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page X
À l’instar des autres pays subsahariens, la décentralisation au sein des Etats de l’espace
CEMAC est ancrée dans les constitutions depuis la décennie 90. Elle marque ainsi
l’avènement du multipartisme et traduit l’aspiration des peuples à la démocratisation. En effet,
les populations de ces pays ont exercées une pression sur les régimes monopartismes à cause
de l’échec de ce système d’administration des territoires. Ainsi, la décennie 90 a donc ouvert
la voie à la décentralisation des pouvoirs dans plusieurs pays. Plus de 20 ans après, il est
intéressant de s’interroger sur l’état d’avancement de ce processus. C’est dans ce contexte que
notre recherche s’est axée sur l’évolution de ce processus au sein des Etats de l’espace
CEMAC.
Il est important de souligner que notre étude s’est articulée autour d’une revue littéraire
exhaustive. Notre recherche nous a permis de montrer l’état d’avancement du processus de
décentralisation en cours dans les pays de la dite zone. Il en ressort en effet que dans
l’ensemble des pays de ladite zone, la libre administrative des collectivités locales est
prescrite dans les nouvelles constitutions, mais il existe encore une lenteur dans la prise de
textes législatifs pour la rendre effective.
Les dispositifs réglementaires qui existent dans la plus part de ces pays sont souvent limités.
Ainsi, les efforts doivent d’être consentis aussi bien par les gouvernements centraux que par
les élus locaux pour la mise en œuvre d’une véritable politique de décentralisation afin de
surmonter certains obstacles majeurs qui entravent encore la bonne marche du développement
local. Ces obstacles sont le plus souvent liés à des transferts de ressources qui ne suivent pas
les transferts de compétences. Au niveau local, les collectivités locales ont des difficultés pour
accroitre rapidement leurs ressources propres. En plus, il y a un déficit du personnel qualifié
au sein de ces administrations locales.
Aussi, la démocratie participative tant souhaitée et promise demeure jusqu’à lors quasi-
inexistante. Peu d’efforts ont été effectués pour créer des mécanismes d’une plus grande
participation citoyenne en dehors de l’acte électoral. Enfin, le contrôle de l’Etat qualifié de
tutelle ou de contrôle administratif se traduit par un contrôle a priori. Ce pouvoir est exercé
par les représentants de l’Etat notamment les administrations déconcentrées. L’Etat dispose
donc d’un pouvoir de sanction, d’approbation, d’annulation et de révocation. En ce qui
concerne l’organisation de la CEMAC, aucun organe n’a été crée jusqu’à ce jour pour
coordonner et harmoniser à l’échelle sous régionale l’ensemble des politiques de
décentralisation.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 1
Introduction
En Afrique, la décentralisation est ainsi devenue une priorité publique affichée par de
nombreux Etats depuis la fin des années 1980. Cette époque coïncidait avec la période des
programmes d'ajustement structurels, de croissance rapide et de surpopulation, avec surtout la
dévaluation de la monnaie qui a accentué la montée du chômage et d'exclusion. Aussi, les
vieux modèles de développement libéraux, dirigistes ou d'assistance même s'ils gardent leurs
défenseurs, avait montré leurs limites.
En effet, les nombreuses revendications des populations sous forme de pressions sociales y
compris celles des bailleurs de fonds ont contraint les Etats de la région à entreprendre de
profondes réformes institutionnelles à partir de 1990. Les pays de l’espace CEMAC n’ont
pas été épargnés par ce vaste mouvement de démocratisation. Plusieurs décennies écoulées,
le constat est que la majorité des Etats membres de l’UA ont adopté cette approche de gestion
publique dans laquelle l’Etat ne se contente plus de son monopole en matière de réforme et de
mise en place des politiques. Dorénavant, les entités étatiques décentralisées sont encouragées
à s’impliquer davantage dans la gestion de la chose publique, jusqu’au niveau local le plus
proche des citoyens.
Dans les pays de l’espace CEMAC, les processus de décentralisation n’ont pas assez de
différence d’un Etat à un autre. Les autorités locales ont en effet vocation à animer des
processus de gouvernance locale démocratique associant l’ensemble des acteurs (services de
l’Etat, collectivités, société civile, secteur privé) à l’élaboration des politiques locales plus
inclusives. Afin de mieux impulser cette politique, les Etats ont procédé aux transferts de
certaines compétences aux collectivités locales dont le but est de permettre aux autorités
locales de promouvoir le développement local en rapprochant l’offre de biens et de services
publics des citoyens. Dans chaque Etat de la dite zone, les lois prévoient un transfert de
compétences couplé avec un transfert des moyens financiers et humains.
Cependant, il s’avère que la réalité de la décentration dans les pays de l’espace CEMAC est
plus complexe et ambivalente. Les transferts de compétences ne s’accompagnent pas toujours
d’un transfert consécutif de ressources financières et humaines adaptées et suffisantes. Or, il
y a une volonté des autorités locales de s’investir en première ligne pour la réalisation des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) grâce à l’appui qu’elles bénéficient
d’un certains nombre de structures aussi bien régionales qu’internationales à l’instar de la
Conférence Africaine des Ministres de la Décentralisation et du Développement Local
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 2
(CADDEL) entre autres. Ainsi, depuis les années 2000, plusieurs structures participent à la
promotion dans les Etats de cette sous-région à la promotion de la décentralisation et la bonne
gouvernance locale. En plus, l’appui de l’Union Africaine à travers son instrument technique
(CADDEL) s’inscrit dans le cadre du processus d’intégrations sous régionale et régionale.
Les enjeux autour de la représentation des collectivités locales dans l’organisation sous
régionales notamment la CEMAC demeurent prépondérants afin de permettre à celles-ci de
contribuer au renforcement de l’intégration.
Face à tous ces défis que doivent relever les collectivités locales de la région, notre réflexion
a porté sur l’état d’avancement du processus de décentralisation dans les pays de l’espace
CEMAC pour mieux envisager une meilleure harmonisation des instruments de gestion des
collectivités locales à l’échelle sous-régionale.
L’étude va donc consister à montrer les avancées du processus de décentralisation engagé
dans chaque Etat de la dite région.
Notre volonté est d’alimenter cette réflexion à travers une revue exhaustive de la littérature.
C’est une manière pour nous de contribuer à l’évolution du processus en cours.
Le présent document comporte trois parties : la première partie permettra de présenter le cadre
de référence composé du cadre théorique et conceptuel, la problématique, les objectifs et les
hypothèses de l'étude. Dans la deuxième partie, il s’agira d’éclairer la recherche à travers le
cadre de l’étude et de présenter la démarche méthodologique ainsi que la revue critique de la
littérature. Enfin, la troisième partie est consacrée d’abord à l’état d’avancement du processus
de décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC, ensuite la conclusion
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XI
Première partie : Cadre de Référence.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 3
Chapitre I : Cadre théorique et conceptuel.
Notre cadre conceptuel, s’est construit autour des notions telles que la décentralisation, la
gouvernance territoriale, l’Aménagement du territoire et le développement local qui sont des
instruments prépondérants dans le cadre du renforcement de l’intégration au sein des
communautés économiques régionales. Il y a donc une nécessité de clarifier le sens de ces
concepts.
La décentralisation : définir le concept de décentralisation s’avère complexe au regard
des enjeux de développement local dont il met en évidence.
Pour le CADDEL1, la décentralisation vise à corriger les insuffisances de l’Etat centralisé
pour améliorer les conditions de vie des populations à travers leur implication active dans la
formulation et l´exécution des politiques et programmes de développement local. Elle passe
par un transfert concomitant de compétences et de ressources de l´Etat central vers les
collectivités territoriales dans le respect des exigences de subsidiarité. Elle favorise
l´accompagnement des collectivités territoriales dans le processus de maturation de leurs
capacités afin de mitiger certains effets pervers tels que la corruption et la mal gouvernance
qui, de plus en plus, minent la production des biens et services publics
En effet, pour cette organisation (CADDEL), lorsqu’on parle de décentralisation, on mobilise
en réalité plusieurs dimensions et plusieurs concepts qu’il convient de ne pas confondre.
On parle de décentralisation politique quand le pouvoir et l’autorité politiques sont reconnus
par le niveau national à des échelons de gouvernement infranationaux. La décentralisation
politique suppose la dévolution de pouvoirs au niveau local, l’organisation d’élections locales
justes et transparentes, l’autonomie de décision et de gestion des institutions locales, la
participation des populations à la gestion des affaires locales et l’obligation des dirigeants
locaux de rendre compte aux populations qui les sanctionnent par leur vote. La
décentralisation politique s’accompagne la plupart du temps d’une réforme en profondeur de
l’exercice du pouvoir public, la plupart des administrations centrales devant abandonner les
tâches de mise en œuvre au profit de fonctions plus fondamentales de formulation de
politiques, de définition de normes, de supervision de la mise en œuvre et de l’exécution des
budgets, de contrôle de légalité.
1 CADDEL, 2
ème session ordinaire, thème central « Financement de la décentralisation, fourniture de service et
développement local », Maputo, Centre international des conférences Joaquim CHISSANO 08-10 aout 2011.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 4
Ce terme de décentralisation englobe de fait une variété de concepts qui amène à définir
plusieurs types de décentralisation : la décentralisation politique, la décentralisation
administrative, la décentralisation financière.
La décentralisation politique vise à conférer aux citoyens et/ou à leurs élus plus de
pouvoir de décision. Elle se base sur l’hypothèse que des décisions prises avec une
plus grande participation des administrés sont mieux fondées et répondent mieux aux
intérêts des divers groupes de la société que celles prises uniquement par des autorités
situées au niveau central. Elle suppose, pour sa mise en œuvre, des réformes
constitutionnelles et statutaires et l’existence d’un système politique pluraliste.
La décentralisation administrative vise quant à elle à répartir, selon différents échelons
de gouvernement, les responsabilités et les ressources financières pour assurer la
fourniture de services publics. Il s’agit donc de transférer les responsabilités de
planification, de financement et de gestion de tout ou partie des compétences
sectorielles de l’Etat central et de ses organes vers des unités d’administration sur le
terrain, des autorités publiques semi-autonomes ou des collectivités locales.
La décentralisation financière vise à transférer des ressources (ressources fiscales
propres et subventions de l’État) et à attribuer une autonomie de gestion de ces
ressources (fixation du niveau des ressources et les décisions sur leur affectation) à des
organisations de niveau inférieur à celui de l’Etat.
Pour le législateur camerounais, la décentralisation se définit comme « l’axe fondamental de
promotion du développement, de la démocratie et de la bonne gouvernance au niveau local »2.
En effet, la décentralisation doit être perçue comme étant un processus par lequel l’Etat
central transfert une partie de ses compétences vers ses collectivités territoriales. Ce transfert
peut être organisé soit par la loi soit par la constitution et transfert de compétences couplé
avec un transfert des moyens financiers.
Ainsi, ce processus consiste à transférer des compétences et à confier aux échelons
décentralisés du pouvoir la gestion d’un certain nombre de biens publics3. Mais aussi la
perspective de la recherche d’une meilleure efficacité de l'action publique par son affectation
2 Conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement local (CADDEL) (Gouvernance locale et
valeurs partagées : catalyseurs de l’intégration et du développement de l’Afrique par la base, Douala, 12 -14
janvier 2011, 114 pages.
3 Anne Hurand, Enjeux et limites de la démocratie locale, Mars 2008.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 5
aux niveaux d'administrations locaux les plus susceptibles de la mettre en œuvre
efficacement.
Pierre-Laurent et Jacques PETIT ont affirmé : « la décentralisation consiste à conférer à une
entité la personnalité morale, en rompant le lien hiérarchique entre elle et l’État central au
profit d’un simple contrôle, d’une simple surveillance. La conséquence de ce choix est que le
pouvoir de décision est réparti entre de multiples personnes morales autonomes dotées
d’organes propres pour mettre en œuvre les compétences qui leur sont reconnues pour la
gestion des affaires publiques »4.
La gouvernance territoriale a pour principale approche, la participation citoyenne. Elle fait
partie, avec le territoire et les acteurs, du triptyque indispensable pour le développement local.
Ainsi, les politiques de décentralisation et les exigences de démocratie et de développement
local placent la gouvernance locale au cœur des processus de prise de décision.
A cet effet, on peut considérer la gouvernance locale, comme étant la démocratisation des
processus de décision pour la gestion d’un territoire. C’est un processus qui permet aux élus
locaux de bien gérer les affaires publiques locales suivant les dispositions des textes de la
décentralisation en vigueur, avec transparence et respect de l’éthique5.
Ainsi, Elle se caractérise par :
- La libre administration des communes qui sont les seules compétentes pour la gestion des
«affaires locales»;
- Un partage du pouvoir, des compétences, des responsabilités et des moyens entre l’Etat et
les Communes;
- Un statut particulier pour les grandes villes ;
- Un couplage de la décentralisation et de la déconcentration qui vise à promouvoir: la
démocratie à la base, le développement local, la reddition de compte, la transparence dans la
gestion des affaires publiques, la gestion participative du pouvoir.
Il existe peu de définitions précises de la gouvernance locale. L’UNCDF6, propose la
définition suivante : la gouvernance locale vise à transférer le pouvoir aux populations locales
en vue de réaliser un développement économique et politique qui soit mené par les
4 Pierre-Laurent FRIER et Jacques PETIT, Précis de droit administratif, 5è éd. Montchrestien, Paris 2008, page
105.
5 Conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement local (CADDEL) (Gouvernance locale et
valeurs partagées : catalyseurs de l’intégration et du développement de l’Afrique par la base, Douala, 12 -14
janvier 2011, 114 pages.
6 UNDCF – Angelo Bonfiglioli - Le pouvoir des pauvres, la gouvernance locale pour la réduction de la pauvreté
–Novembre 2003.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 6
populations elles-mêmes et qui met l’accent sur la réduction de la pauvreté. Ce concept
implique le «transfert vertical» de responsabilités et de ressources du gouvernement central
aux collectivités territoriales, ainsi que le développement de « réseaux horizontaux » entre ces
collectivités et les acteurs non étatiques. La gouvernance locale exige une gouvernance
nationale efficace qui puisse l’orienter, façonner des pratiques et réglementer leurs relations.
La Gouvernance Locale renvoie aux Valeurs Partagées qui se rapportent aux croyances,
concepts et principes fondamentaux qui déterminent la prise de décision, le comportement
managérial des acteurs de la décentralisation et du développement local, et influencent les
politiques et pratiques en matière de réforme de l’Etat. Lorsqu’ elles sont bien formulées et
vulgarisées, les Valeurs Partagées peuvent rendre le développement plus prévisible à travers
la réduction du fossé entre la politique et le comportement des parties prenantes.
Le concept de développement local est une alternative à la vision centralisée de l’Etat
acteurs locaux. Le développement local repose sur des actions mobilisant les initiatives
locales au niveau des petites collectivités et des habitants (cours ATDDL, les outils de
planification locale du Pr Amadou DIOP).
Le Pr Amadou DIOP dans son ouvrage intitulé : « Développement Local, gouvernance
territoriale- Enjeux et perspectives »7 présente de nouvelles pistes et des perspectives qui
préfigurent des projets de sociétés bâtis sur un ancrage entre le local et le global, semble
prendre plus en compte l’évolution de la question territoriale.
Si l’on se tient à son point de vue : « La vision du local peut-elle s'intégrer dans une
perception du global sans compromettre la nécessaire dynamique qui doit réguler et rythmer
les deux démarches appelées à être complémentaires, tant dans les stratégies que dans les
agendas de réalisation? Présenté comme un modèle de développement alternatif, le
développement local est devenu une référence et tend à s'imposer dans les discours de
politique économique. ». Il place ainsi les acteurs au cœur de la gestion des territoires et cela
nécessite la jonction avec de nouveaux espaces et la mise en œuvre de nouveaux instruments
de dialogue.
Le développement local se veut une démarche d'impulsion de développement par le bas. Ce
qui suppose que les communautés locales (groupes et individus) s'impliquent davantage au
processus de développement de leur territoire ( Neya Sihe :2008). « C'est un processus qui
prend naissance à travers les initiatives des habitants des terroirs organisés pour opérer des
7 Amadou DIOP : « Développement Local, gouvernance territoriale- Enjeux et perspectives » (2009) Edition
Karthala.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 7
choix responsables, pour créer une dynamique d'amélioration des conditions locales de vie, et
pour défendre leurs intérêts face au pouvoir public » Mercoiret (1994).
Pour Jacques FISETTE8, « le développement local n’est pas un état définitif mais un
processus constant dont le résultat est incertain et dépend de la force politique relative des
divers actions ».
Le dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement (P. Merlin, 1996) définit
l’Aménagement du Territoire comme étant l’art ou la technique (plutôt que la science) de
disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes
et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en
prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques.
C’est ainsi que l’on considère l’aménagement du territoire comme étant l’Art de disposer
avec ordre selon une démarche prospective les hommes et les équipements en tenant compte
des contraintes. Il s’agit d’une intervention de l’homme sur son espace avec comme objectifs :
réduire les déséquilibres spatiaux avec finalité économique, social, environnementale (cours
ATDDL 2013, les outils de planification locale du Pr Amadou DIOP).
Pour Philippe Aydalot9 l’aménagement du territoire va au delà de la politique régionale
puisqu’il englobe toutes les politiques qui agissent sur l’organisation de l’espace
(infrastructures, transports urbains), car il considère que « l’aménagement du territoire a pour
finalité, à la fois de promouvoir la mise en valeur des ressources régionales et d’améliorer le
cadre de vie et les conditions d’existence des habitants. Il veille à atténuer et à rendre
positives les disparités régionales de développement économique et social par une
organisation prospective de l’espace, reposant sur une orientation volontariste et concertée des
équipements et des activités ».
L’aménagement renvoie en définitive à l’idée d’organisation, d’équilibrage, de
fonctionnalisation et de mise en cohérence de l’espace et de ses composantes… avec comme
finalité, l’homme, son bien être, son épanouissement10
. En effet, l’aménagement du territoire,
selon Catherine Dubois (2009) vise l’organisation volontaire des territoires au bénéfice « des
sociétés qui les occupent ». Pour Beaujeu-Garnier J. (1982) « Ce qui distingue l’aménagement
8 FISETTE J. (2000), L’urbanisation des pays en développement, problématique générale et priorités de gestion
urbaine et métropolitaine. Thème présenté à l’occasion du cours sur « Gestion urbaine et municipale en Afrique
», 14-27 octobre 2000, Montréal, Québec, Canada, 1Opages.
9 Philippe Aydalot dans économie régionale et urbaine, 1985.
10 « Réflexions sur l’aménagement du territoire » in Travaux de l’Institut de Géographie de Reims, n°51-52,
1982, p. 3-10.).
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du territoire par rapport aux autres systèmes de développement planifié ou régulé, ce sont les
préoccupations sociales, ce sont les soucis de l’homme ». C’est pris sous cet angle que
l’aménagement du territoire demeure donc une préoccupation universelle, telle qu’exprimer
dans la définition laconique proposée par Jean Louis Coll & al (2004) qui fait de
l’aménagement du territoire, « la dynamique spatiale du développement ».
De plus, l’aménagement du territoire revêt une importance dans la mesure où il constitue une
véritable stratégie d’organisation de l’espace et de rationalisation de l’usage des atouts
qu’offrent les territoires (A.DIOP).Cependant, il repose sur une compensation des équilibre
de développement entre régions, autrement dit de l’organisation de l’espace œuvrant pour la
répartition équitable des activités et richesses entre régions. A cet effet, il constitue ainsi un
outil indispensable pour la définition de stratégie de développement territorial et
l’aménagement est un outil important pour la compétitivité des territoires. En intégrant la
distribution spatiale des avantages des ressources, des risques et des contraintes, on peut
atteindre une véritable optimisation des politiques, non seulement en ce qui concerne
l’intégration, mais également dans les domaines du développement des opportunités et de la
sécurité matérielle. Ainsi, le schéma d’aménagement du territoire est la traduction spatiale
d’une vision du développement régional à long terme. Ce sont des instruments de
planification qui déterminent la destination générale des terres, de la nature, la localisation des
grands équipements d’infrastructures sur l’ensemble du territoire. Le schéma d’aménagement
propose les grandes orientations d’aménagement du territoire en les ordonnant selon les
priorités. D’une manière générale, avant le lancement des opérations d’aménagement, l’on
élabore un schéma d’aménagement du territoire.
La zone d’intégration économique : Issaka K. SOUARE11
pense que « l’intégration
régionale » s’avère jusqu’ici la stratégie la plus à la mode que les différents pays du monde
semblent avoir choisie pour consolider leur statut traditionnel de pays dominants dans le
système capitaliste mondial ou s’immuniser contre les effets négatifs de la mondialisation
(Gilpin, 1 987:394-401, 2001:23). Pour les pays africains, ayant nouvellement regagné leur
souveraineté après environ un siècle d’une colonisation européenne caractérisée par le pillage
systématique de leurs ressources, et donc héritant d’États affaiblis, tant économiquement que
11
Issaka K. SOUARE, Regard critique sur l’intégration Africaine, comment relever les défis, 140 pages, juin
2007.
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politiquement, l’intégration régionale était presque une nécessité et non pas une option pour
eux (Asante, 2004:51).
De ce fait, il présente un ensemble de définitions issues des auteurs différents. La définition
suggérée par Daniel Bach, l’un des auteurs africains les plus renommés en la matière. Bach
(2004 :70) voit dans le « régionalisme » l’application d’un programme et la définition par les
acteurs du projet d’intégration d’une stratégie, l’associant ainsi avec la « construction
institutionnelle » (institutional building). Quant à Jean-Marc Siroën (2004 :3), lui voit dans
l’intégration régionale un moyen pour des pays géographiquement proches entre lesquels les
relations économiques tendent à s’affranchir des frontières politiques pour favoriser la
formation des marchés intégrés. Pour Bourenane (1996 : 65), l’intégration est un « processus
résultant d’une démarche volontaire de deux ou de plusieurs ensembles de partenaires,
appartenant à des États différents, en vue d’une mise en commun d’une partie de leurs
ressources ». Selon l’auteur, « ce processus a pour finalité l’émergence et le renforcement de
relations techniques et économiques d’interdépendance structurelle, à effets d’entraînement
positifs sur les revenus ».
Pour Issaka K. SOUARE, l’Afrique est divisée en cinq régions naturelles : ouest, est, sud,
nord et centre. En Afrique de l’Ouest, on a la Communauté Economique des États de
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), comprenant tous les 16 pays de la région sauf la Mauritanie
(depuis décembre 2000), et l’Union Economique et Monétaire Ouest- Africaine (UEMOA),
regroupant huit États membres de la CEDEAO dits francophones avec des liens forts avec la
France (Bundu, 1 996). Et bien que pas très active, à cause notamment de problèmes
politiques, on trouve une troisième OIG dans cette sous-région ouest-africaine en l’occurrence
l’Union du Fleuve Mano (MRU), composée de la Guinée, de la Sierra Leone et du Libéria,
trois membres de la CEDEAO. En Afrique de l’Est, nous avons l’Autorité
intergouvernementale pour le développement (IGAD), dont les sept membres proviennent de
la Corne de l’Afrique et la partie nord de la sous-région. Il y a également la Communauté de
l’Afrique de l’Est (CAE), constituée du Kenya et de l’Ouganda (membres du COMESA), et
de la Tanzanie (membre de la SADC). Dans cette même région, nous avons la Communauté
économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), composée de trois membres de la CEEAC.
La CEEAC signifie la Communauté économique des États d’Afrique centrale, dont les onze
membres couvrent toute l’Afrique centrale, à l’instar de la CEDEAO en Afrique occidentale.
Toujours en Afrique centrale, nous avons la Communauté économique et monétaire des États
d’Afrique centrale (CEMAC), l’équivalente de l’UEMOA ouest-africaine, c’est-à-dire
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composée exclusivement de pays dits francophones, au nombre de six et qui font tous partie
de la CEEAC.
L’Afrique australe a la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), avec
tous les 14 États de la sous-région comme membres. Nous avons également deux autres
communautés économiques dans cette même sous-région. Il s’agit là de l’Union douanière
d’Afrique australe (SACU), dont les cinq membres appartiennent à la SADC, et la
Commission de l’océan indien (COI), qui comprend quatre membres du COMESA et la
Réunion (qui demeure, jusqu’à ce jour, un département français). COMESA est le sigle du
Marché commun de l’Afrique orientale et australe. Son nom révèle la transcendance de ses 20
États membres, car composé de tous les pays d’Afrique de l’Est, à l’exception de la Tanzanie,
et sept pays d’Afrique australe, donc membres de la SADC.
Au nord du continent, on trouve tous les six États de cette région, à l’exception de l’Égypte,
regroupés au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) avec des liens étroits avec la Ligue
arabe. Mais cette organisation est stagnante depuis 1995 à cause des malentendus politiques
entre ses différents membres, notamment entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental
(Amazirh, 2005). Et pour terminer, il faut mentionner l’organisation intergouvernementale la
plus transcendante après l’UA, à savoir la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-
SAD). Les 18 membres de cette organisation transcendent toutes les régions du continent. A
titre d’exemple, en avril 2007, on comptait parmi ses membres la Libye (du nord), le Mali (de
l’ouest), le Tchad (du centre), le Djibouti (de l’est) et le Swaziland (du sud).
La présentation des concepts clés de notre étude apparait exhaustive, mais vu leurs enjeux
actuels, il était nécessaire que nous puissions non seulement montrer leur interrelation mais
aussi l’importance de toutes ces politiques dans les stratégies de développement mises en
œuvre aux niveaux national et régional. L’intérêt accordé à la thématique « Construire
l’Afrique à partir de ses territoires : Quels défis pour les collectivités locales ? » en est une
parfaite illustration. Cette interrogation est légitime et pose également les bases de la réflexion
sur la stratégie avec laquelle il serait possible de « construire l’Afrique unie à partir de ses
cinq sous régions ».
Toutes ces pistes ont été traduites en forme des stratégies lors du dernier sommet d´Africités
qui s’est tenu en 2012 à Dakar au Sénégal. Par conséquent, les collectivités territoriales
doivent non seulement constituer un levier de développement mais aussi contribuer au
renforcement de l’intégration sous-régionale et régionale.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Chapitre II: Problématique
La décentralisation s’est imposée aujourd’hui comme un phénomène politique et
institutionnel dans la majorité des pays du monde. Pendant de nombreuses décennies, l’Etat a
concentré le pouvoir de décision, de gestion au sein de son administration centrale avant de
confier une partie de ses pouvoirs à des représentants du peuple sur l’espace territorial.
En effet, la décentralisation a commencé timidement en 1854 à la demande de quelques
citadins pour se reprendre progressivement après les indépendances et s’installer comme une
alternative à la centralité du pouvoir.
Dans un premier temps, la décentralisation est ainsi perçue comme étant la redistribution du
sommet vers la base au niveau où il se pose plusieurs enjeux de développement. Ensuite, le
rapprochement des citoyens de l’exercice des décisions pour changer leur avenir. Cette
politique a connu des évolutions diverses à travers le monde. En Europe, on peut citer comme
exemples ; la souveraineté financière des communes amorcée sérieusement par l’ingérence
de Madame Margaret TCHATCHER dans les années 80. D’autres évolutions ont marqué
l’Europe, notamment la « dévolution », c'est-à-dire le transfert de compétences au Parlement
Ecossais, approuvée il y’a quelques temps par les britanniques, et surtout la révision de
l’article 23 de la Loi Fondamentale Allemande qui depuis 1992 accorde au « Länder » un
droit de codécision pour les questions européennes. Aussi, la France n’est pas en marge, les
22 régions administratives se voient attribuer de plus en plus de compétences qui viennent
s’ajouter à leurs pouvoirs en matière d’aménagement du territoire12
En Afrique, la décentralisation est ainsi devenue une priorité publique affichée par de
nombreux Etats depuis la fin des années 1980-90. Cette période cadre avec les exigences sous
forme de conditionnalités de l’aide internationale imposé par les bailleurs de fonds couplés
aux pressions sociales des populations. Ces pressions vont engendrer des réformes de
décentralisation en Afrique. A cet effet, la Banque mondiale dans son rapport datant de 1990,
comptait douze pays sur soixante-quinze qui, à l’époque, n’avaient pas encore engagé cette
nouvelle démarche d’action publique et nouveaux modes d’organisation et de gestion
territoriale quelque soit leurs formes politiques et institutionnelles13
.
12
STOCKMAYER Albrecht, Décentralisation : une mode à l’échelle mondiale ou une recette pour un
développement local durable, in Agriculture + Développement Rural, 1999, Pages 3-6.
13 D. Olowu et J.S. Wunsch (Ed.), Local Governance in Africa : The Challenges of Democratic Decentralization,
Lynne Rienner Publishers, 2004.
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Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 12
Depuis 2000, la majorité des Etats membres de l’UA adoptent une approche de gestion
publique dans laquelle l’Etat ne se contente plus de son monopole en matière de réformes et
de mise en place des politiques. Dorénavant, les entités étatiques décentralisées sont
encouragées à s’impliquer davantage dans la gestion de la chose publique, jusqu’au niveau
local le plus proche des citoyens. Ainsi, l’évolution de la décentralisation dans le paysage
politique et institutionnel africain est attestée par plusieurs éléments dont l’existence des
organisations nationales et continentales à l’instar du Mécanisme Africain d’Évaluation par
les Pairs (MAEP) que les États membres de l’Union Africaine ont mis en place en juillet 2002
pour encourager la bonne gouvernance, il y a également la CADDEL qui en assurent la
promotion et l’effectivité à tous les niveaux pertinents de gouvernance.
Malgré la mise en place de ces outils d’appui à la décentralisation dans la région, il demeure
encore des véritables obstacles sur certaines parties du continent.
L’Afrique centrale est donc à l’image de plusieurs autres sous-régions du continent, la mise
en œuvre des réformes législatives se fait avec lenteur. Certains pays notamment le Congo, la
Centrafrique et le Tchad sont encore en phase d’expérimentation. Et d’autres comme le
Cameroun et le Gabon ont une expérience plus développée, mais l’écart entre ces pays n’est
pas assez important du point de vue de la forme.
En effet, dans les Etats de l’espace CEMAC, le constat général est que la prise des textes n’est
pas toujours synonyme de l’effectivité du transfert des compétences, encore moins de leur
assomption par les organes élus au niveau de la collectivité. Les différentes réformes ont été
souvent menées trop rapidement, laissant place à des formes hybrides plus proches de la
déconcentration ( Batterbury et Fernando, 2006). Aussi, l’autre réalité demeure l’absence de
réels transferts de responsabilité à l’égard de la population locale et le manque de ressources
financières. De ce fait, il y a donc une lourdeur de production des lois et décrets. Le transfert
de compétences souvent effectif ne concerne que quelques secteurs.
A cet effet, les principaux freins à la décentralisation sont le maintien des ressources
financières et humaines au niveau central et l’insuffisance de la formation des acteurs locaux.
Les collectivités locales de cette sous-région n’ont souvent ni les compétences ni les
expériences requises pour planifier, mettre en œuvre et évaluer les actions de développement
local. En outre, la chaîne fiscale reste encore l’affaire des services déconcentrés et centraux
de l’Etat. De ce point de vue, les collectivités locales sont des acteurs passifs des différentes
étapes allant des travaux d’assiette au recouvrement, en passant par l’émission des rôles. Or,
on sait que les services fiscaux de l’Etat sont surtout mobilisés pour faire rentrer les impôts
d’Etat. En plus, on constate que l’application du principe de l’unicité de caisse pousse l’Etat à
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 13
maîtriser de bout en bout l’information et l’instrumentation sur la fiscalité. Les collectivités
locales n’ont que très rarement les outils et l’expertise nécessaires en cette matière.
Le plus souvent le code général des impôts et les lois concernant l’organisation financière des
collectivités locales définissent les principes généraux applicables en ces matières. La loi des
finances votée par le parlement fixe chaque année les plafonds de ressources autorisés dans le
cadre de la nomenclature des impôts locaux. Le recouvrement des impôts et taxes propres aux
collectivités locales a jusqu’ici un rendement médiocre. Ceci s’explique par la complexité
dans la définition de l’assiette et des modes d’évaluation des impôts, la difficulté de mettre en
place au niveau local un instrument adapté pour connaître le potentiel fiscal et assurer
l’émission des rôles et le recouvrement. Dans ces pays, ce sont les services du Ministère des
Finances qui établissent l’assiette, émettent les rôles et assurent le recouvrement. Dans la
plupart des cas, ces services de l’Etat n’ont pas de relations contractuelles avec les
collectivités locales pour lesquelles ils sont censés travailler. Du coup, ces Collectivités
locales n’ont guère de possibilité de réaction en cas d’insuffisance de performances de la part
des services du ministère des finances.
Dans tous les cas, ces collectivités locales ne disposent pas toujours de toute la connaissance
nécessaire leur permettant de bien élaborer les politiques de décentralisation et/ou de les
mettre en œuvre. L’ensemble de ces pays demandent des appuis et des conseils pour mieux
répondre aux multiples défis que pose la mise en œuvre de la décentralisation. Ainsi, la
coopération décentralisée peut agir de manière complémentaire mais ses conditions de
réussite apparaissent corrélées aux processus de décentralisation, par ailleurs, les structures
locales disposent de capacités institutionnelles insuffisantes pour l’élaboration et la mise en
place de programmes afin d’assurer démocratie et durabilité.
La décentralisation a donc accru le risque de dérapage des finances locales. Les besoins des
collectivités locales augmentent plus rapidement que leurs ressources et les transferts de
moyens n’ont pas toujours suivi les transferts de compétences, notamment en matière de
développement local. C’est pourquoi la concurrence entre les villes, liée aux enjeux de
l’emploi, exige de la part des élus une meilleure maîtrise des mécanismes de financement du
développement local14
.
Aussi, la démocratie participative tant souhaitée et promise demeure pour l’instant illusoire.
On contacte qu’il y a moins d’efforts qui sont consentis afin de créer des mécanismes d’une
plus grande participation citoyenne en dehors de l’acte électoral. Enfin, le contrôle de l’Etat
14
Centre Universitaire de Recherches Administratives, Politiques et Sociales de Picardie, Le Financement du
développement local, PUF, 1995, 208 Pages.
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qualifié de tutelle ou de contrôle administratif se traduit par un contrôle a priori. Ce pouvoir
de tutelle est exercé par les représentants de l’Etat qui dispose d’un pouvoir de sanction,
d’approbation, d’annulation et de révocation
Face aux nombreux défis de développement des territoires, la décentralisation doit être conçue
comme étant une politique publique mettant en exergue l’aménagement du territoire. Ainsi,
elle doit être un vecteur de développement local dont le but est de construire des territoires
viables, de garantir un développement harmonieux et équitable des territoires. Cette politique
complémentaire à l’Aménagement du territoire doit favoriser la cohérence territoriale, elle
doit mettre fin aux inégalités sociales et aux déséquilibres territoriaux afin de bâtir des
territoires compétitifs et attractifs.
C’est dans ce même ordre d’idée que lors du dernier sommet d’Africités à Dakar au Sénégal
(2012), la thématique au cœur des échanges des participants fut « Construire l’Afrique à
partir de ses territoires : Quels défis pour les collectivités locales ? ».
En d’autres termes, il est question de s’interroger sur la démarche permettant de, « construire
l’Afrique unie à partir de ses cinq sous-régions ».
Ces préoccupations des élus locaux sonnent comme étant les fondements d’une nouvelle
conscience africaine dont l’objet est le positionnement des territoires au centre des politiques
de développement du continent.
En Afrique de l’Ouest, la création du conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA, qui
est un instrument dont le but visé est de permettre aux territoires de contribuer au
renforcement de l’intégration est un véritable acquis. Contrairement à la CEMAC qui ne
dispose d’aucun organe capable de coordonner et d’harmoniser à l’échelle sous-régionale
l’ensemble des politiques de décentralisation. Or, les instruments de gestion des collectivités
locales doivent constituer un levier de développement afin de faciliter aussi bien l’intégration
sous-région que régional.
Ainsi, la représentation des collectivités locales dans l’organisation sous-régionale notamment
la CEMAC demeure prépondérant afin de permettre à celles-ci de contribuer au renforcement
de l’intégration. Les défis actuels que doivent relever les collectivités locales de cette sous-
région sont assez complexes..
Toutes les attentes fondées sur la décentralisation et la gouvernance territoriale pour participer
à l’intégration socioéconomique de cette sous-région, nous ont amené à nous interroger sur
l’état d’avancement du processus de décentralisation dans les pays de cet espace CEMAC.
Notre réflexion va donc consister à ressortir les avancées du processus de décentralisation
engagés dans chaque Etat de la dite région.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Chapitre III: Cadre opératoire
Objectif Général.
Montrer l’état d’avancement du processus de Décentralisation dans les Etats de l’espace
CEMAC.
Objectif Spécifique 1 : Connaitre les textes de loi votés, les décrets, les arrêtés promulgués
dans le cadre de la politique de décentralisation.
Objectif Spécifique 2 : Identifier les niveaux de gouvernance de la décentralisation de
chaque Etat.
Objectif Spécifique 3 : Evaluer l’efficacité des dispositifs règlementaires par rapport à
l’administration actuelle des collectivités territoriales dans chaque Etat.
Question de recherche.
Quelles sont les avancées des politiques de décentralisation engagées dans chaque Etat de la
zone CEMAC ?
Question Spécifique 1 : Quelles sont les dispositions règlementaires existantes ?
Question Spécifique 2 : Quel est le mode de fonctionnement des collectivités locales de
chaque Etat ?
Hypothèse de recherche.
Les Elus locaux des Etats de la zone CEMAC disposent des moyens très limités pour prendre
en charge les questions de développement de leurs territoires.
Hypothèse Spécifique 1 : Les compétences transférées aux collectivités locales des Etats de
la zone CEMAC sont quasi inexistantes.
Hypothèse Spécifique 2 : Les collectivités locales des Etats de la zone CEMAC ont des
ressources financières et humaines très limitées pour prétendre promouvoir le développement
local.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Deuxième partie : Cadre de l’Etude et
Méthodologie de la recherche
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Chapitre IV : Cadre de l’Etude
Carte 1 : Présentation du Continent Africain
Source : site CEMAC
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IV.1 Présentation de la CEMAC
Carte 2 : Localisation de l’espace CEMAC
Source : CEMAC
IV.1 .1 Aperçu historique
Avant les Indépendances, les pays de l’Afrique Centrale regroupés au sein du label Afrique
Equatoriale Française (AEF) ont très tôt pris conscience des enjeux régionaux que représente
un espace économique intégré à travers une coopération économique et l’intégration régionale
comme piliers susceptibles de contribuer à l’accélération de leur croissance et de leur
développement.
En effet, les pays membres de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) notamment la
Centrafrique, le Congo, le Gabon et le Tchad étaient liés par leur histoire coloniale. Bien
avant les indépendances, ces pays formaient déjà une entité géo-économique intégrée. Cette
coopération régionale fut renforcée avec la création de l’Union Douanière Equatoriale (UDE)
le 29 juin 1959. Devenus indépendant en 1960, ils consolident les liens préexistants tissés
sous la période coloniale, et optent pour le renforcement de leur union douanière.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Le Cameroun rejoint ainsi l’Union Douanière Equatoriale (UDE) en 1962 et les chefs d’Etats
signèrent à Brazzaville le 08 décembre 1964, le traité instituant l’Union Douanière et
Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC). La marche vers l’intégration au sein de
l’UDEAC s’est déroulée avec l’adoption en décembre 1965 de la convention commune sur les
investissements : fondement des codes des investissements. C’est le 1er
janvier 1966 que ce
traité entre en vigueur. L’harmonisation des dispositifs fiscaux : l’impôt sur le chiffre
d’affaires intérieur s’est fait en 1969, l’impôt sur les sociétés en 1972, date à laquelle les pays
membres de l’UDEAC acceptent de ratifier les conventions de coopération monétaires entre
eux-mêmes d’une part et entre eux et la France d’autre part. Ainsi cette phase est marquée par
la création d’une monnaie commune dérivée du franc français .En 1977, les Etats membres
préconisent l’impôt sur les revenus de capitaux et valeurs mobilières. La République de
Guinée équatoriale rejoint l’UDEAC en janvier 1984.
IV.1 .2 Objectif de l’UDEAC
L’Union Douanière des Etats de l’Afrique Centrale (UDEAC) avait pour objectifs :
- établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des Etats membres en vue de
raffermir leur solidarité géographique et humaines ;
- promouvoir les marchés nationaux actuels, grâces, à l’élimination des entraves du
commerce intercommunautaire, à la coordination des programmes de développement
des différents secteurs de production, à la répartition et à l’harmonisation des projets
industriels ;
- renforcer l’union de leurs économies et d’en assurer le développement harmonieux par
l’adoption des dispositions tenant compte des intérêts de tous et de chacun, et
compensant de manière adéquate et par des mesures appropriées, la situation spéciale
des pays de moindre développement économique ;
- de participer à la création d’un véritable marché commun africain et consolider l’unité
africaine.
IV.1 .3 Réalisation de l’UDEAC
Les Organisations spécialisées misent en place par l’UDEAC, œuvrent dans des domaines
plus circonscrits :
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Pour le renforcement des ressources humaines :
- L’Institut Sous Régionale d’Analyse Multisectorielle et de Technologie Appliquée
(ISTA) ;
- L’Institut Supérieur des Statistiques et d’Economie Appliquée (ISSEA) ;
- L’Ecole Inter-Etats des Douanes à Bangui ;
Pour le développement de l’élevage et la pêche :
- La Communauté Economique, du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques
(la CEBEVIRHA) ;
Pour le financement des projets :
- La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale.
IV.1 .4 Le programme Régional de Réformes
Lorsqu’on évoque les nombreuses réalisations de l’UDEAC, le programme régional de
reformes (PRR) constitue une des réalisations majeures. En effet, la réflexion au sujet des
distorsions économiques engendrées par les programmes d’ajustement structurels nationaux a
permis à partir de 1988, d’initier un programme d’ajustement régional avec l’appui de la
Banque Mondiale, du FMI, de l’Union Européenne et de la Coopération Française. Ainsi, le
PRR a été adopté en 1993 ; celui-ci comporte essentiellement trois volets :
IV.1 .4 .1 Volet réforme fiscalo-douanière
Entrée en vigueur en 1994 après la dévaluation du Franc CFA, la reforme fiscalo-douanière a
pour but d’améliorer les recettes des Etats, de simplifier les instruments fiscaux et douaniers,
d’en assurer l’équité en supprimant la discrimination fiscale entre les entreprises, et de
soutenir l’intégration des économies.
IV.1 .4 .2 Le volet transports
Ce volet porte sur l’amélioration des infrastructures de transports, précisément
l’aménagement du réseau régional de transit, l’adoption de règlementations communes (code
de la route, code de la marine, etc..), pour faciliter les procédures de transit entre autres.
IV.1 .4 .3 Le volet financier
Celui-ci porte sur l’assainissement du système bancaire avec l’institution d’une commissaire
Bancaire de l’Afrique Centrale chargée de veiller à la bonne application des réglementations
et au respect des normes prudentielles et la mise en place progressive d’une surveillance
multilatérale des politiques économiques des pays membres.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 20
A l’époque, L’UDEAC étant un espace économique constitué de 3 millions de km2 avec une
population de 28 millions d’habitants a connu des distorsions liées à certaines règles
communautaires et à la montée des difficultés aux plans économique, politique et structurel.
Ces distorsions ont fortement limité la progression. C’est la raison pour laquelle les pays
d’Afrique centrale membres de l’UDEAC ont décidé d’adopter en 1993, un vaste programme
qui reposait sur 3 piliers : les transports, le secteur financier et la fiscalité qui se sont inscrits
dans la reforme fiscalo-douanière (PRR). En effet, le but visé de ce programme était de mettre
en place une plate-forme minimale de mesures fiscales et douanière communes afin de
parvenir à la suppression progressive des barrières tarifaires et des restrictions quantitatives
aux échanges. Une année plus tard, le 16 mars 1994 intervient à N’djamena au Tchad la
signature du traité instituant la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
(CEMAC).
Tandis que l’organisation du financement de l’UDEAC et les mécanismes de prise de
décisions ont posé d’énormes difficultés lors de son fonctionnement. Le non respect des
engagements financiers des Etats membres a paralysé le fonctionnement de ses institutions.
Une situation qui va entrainer la fin de l’UDEAC par la conférence des Chefs d’Etat, le 5
février 1998. Par conséquent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
(CEMAC) se substitue à l’UDEAC dans l’optique d’approfondir et redynamiser le processus
engagé, entre les six Etats membres et ceux qui voudront y adhérer.
IV.1 .5 Données démographiques et économiques
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Située dans la partie centrale du continent africain appelée communément région de l’Afrique
Centrale, l’espace CEMAC est constitué de six pays à savoir : la Centrafrique, le Congo, le
Gabon, le Tchad, le Cameroun et la Guinée équatoriale et représente une des quatorze (14)
Communautés Economiques Régionales (CER) mise en place en Afrique pour conduire le
processus d’intégration. La population de l’espace CEMAC estimée en 2010 à près de 36,7
millions d’habitants (statistique de 2010 : http/www.cemac.int/presentation), répartie sur une
superficie d’environ 3 016 144 km2, et elle est surtout caractérisée par les effets combinés
d’un accroissement naturel des habitants de la région qui croit en moyenne au taux de 2,79%.
La zone CEMAC regorge d’énormes potentialités entre autres le pétrole, le bois et le diamant.
Sa partie Sud Ouest présente une riche et dense biodiversité avec l’étendue du bassin du
Congo permettant ainsi le développement des activités telles que l’Agriculture, la pêche et la
chasse.
Sur le plan économique, le domaine minier et forestier constitue l’atout majeur de l’économie
des Etats membres. Ainsi Cinq pays sont exportateurs de pétrole. En 2010, le taux de
croissance (PIB réel) a été estimé à 4,03 pour un taux de croissance (PIB/HBT) de 1,28.
Selon la Banque Mondiale, les six pays ont réalisés en 2003, un PIB cumulé de près de 28
milliards de dollars US, à peu près équivalent à celui de l’Union Monétaire Ouest Africaine,
pour une population deux fois moindre.
IV.1 .6 Ressources Naturelles de l’espace CEMAC
Tableau 1 : Ressources Naturelles
CAMEROUN Pétrole, Cacao, Café, Coton, Huile de palme,
Hévéa, Bois, Cultures vivrières et élevage
CENTRAFRIQUE Or, Diamant, Cobalt et Bois
CONGO BRAZZAVILLE Pétrole et Bois
GABON Pétrole et Bois
GUINEE EQUATORIALE Pétrole
TCHAD Pétrole, Coton et élevage
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 22
IV.1 .7 Vision et Objectifs de la CEMAC
IV.1 .7. 1 Vision
Les activités de la CEMAC s’articulent autour du Programme Economique Régional (PER)
qui vise à « Faire de la CEMAC en 2025 un espace économique intégré émergent, où règne
la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ».
IV.1 .7. 2 Objectifs
Créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
capitaux et des services,
Assurer une gestion stable de la monnaie commune,
Sécuriser l’environnement des activités économiques et des affaires en général,
Harmoniser les règlementations des politiques sectorielles.
IV.1 .7. 3 Institutions et Organes de la CEMAC
Organisation intergouvernementale, la CEMAC s’appuie sur ses cinq piliers : l’Union
Economique de l’Afrique Centrale (UEAC), l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale
(UMAC), le Parlement Communautaire, la Cour de Justice et la Cour de Compte
Communautaires.
Ces cinq Institutions sont animées par les organes suivants :
- La conférence des chefs d’Etat
- Le Conseil des Ministres
- Le Comité Ministériel (UMAC)
- La Commission de la CEMAC
- La Banque des Etats de l’Afrique Centrale,
- La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale
- La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
A ces organes et Institutions, s’ajoutent plusieurs Institutions spécialisées :
Carte rose CEMAC : Service d’Assurance Responsabilité Civile Automobile
CEBEVIRHA : Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources
Halieutiques
CICOS : Commission Internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha
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EIED : Ecole Inter-Etat des Douanes
IEF : Institut de l’Economie et des Finances
IHT-CEMAC : Ecole d’Hôtellerie et du Tourisme de la CEMAC
ISSEA : Institut Sous-régional de Statistique et d’Economie Appliquée
ISTA : Institut Sous-régional Multisectoriel de Technologie Appliquée, de Planification et
d’Evaluation de projets
OCEAC : Organisation de Coordination pour la Lutte contre les Endémies de l’Afrique
Centrale
PRASAC : Pôle Régionale de Recherche Appliquée
.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Chapitre V: Méthodologie de recherche
Pour mieux entreprendre notre étude et la rendre scientifique, nous avons opté pour une
démarche méthodologique centrée autour de notre thématique en se basant sur nos différents
objectifs de recherche. Ainsi, cette phase présente la démarche adoptée pour conduire notre
étude. Il a donc fallu suivre une procédure, et développer les stratégies et les techniques de
collecte d’informations, délimiter notre champ d’étude et procéder à une revue littéraire
critique.
A cet effet, ce travail de recherche sur l’état d’avancement de la décentralisation dans les pays
de l’espace CEMAC s’est articulé autour d’une revue documentaire exhaustive qui nous a
permis de parcourir une large gamme de publications scientifiques sur le sujet mais aussi la
quasi totalité des textes législatifs et réglementaires ,et également les rapports de toute nature
concernant aussi bien la décentralisation au plan global qu’au niveau sectoriel.
La recherche documentaire a été donc une étape primordiale pour notre recherche, car elle
nous a permis d’identifier l’ensemble des documents ayant un lien étroit avec notre
thématique de recherche. Elle a en plus consisté à s’imprégner non seulement des ouvrages
généraux qui traitent la problématique de la décentralisation en Afrique mais aussi ceux
spécifiques qui posent les problèmes de la politique de décentralisation dans les pays de la
CEMAC. Cette revue a été possible grâce à :
la recherche documentaire sur Internet, nous a permis de nous imprégner d’un certain
nombre d’ouvrages en ligne, d’articles de presses et de consulter des bases de données
bibliographiques à l’instar de wikipédia. Elle nous a également facilité l’accès aux
informations contenues sur les sites web des différents gouvernements concernés par
notre étude et celles des organisations non gouvernementales, associations et autres
structures qui y interviennent.
la recherche documentaire effectuée au sein des bibliothèques : la bibliothèque de
l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et celle de l’Association des Elus Locaux du
Sénégal.
En effet, cette démarche nous a permis de constituer une base de données bibliographique
des différents auteurs; il a été question de consulter la bibliographie des auteurs cités. Ainsi,
nous avons pu recenser un certain nombre d’auteurs couramment cités à travers leur
production scientifique sur la thématique de notre recherche.
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L'identification des documents a été possible grâce aux mots-clés suivants: décentralisation,
gouvernance locale, aménagement du territoire, développement local, collectivité locale,
zone d’intégration sous régionale entre autres.
V .1 Revue critique de la littérature
L’organisation mondiale des autorités locales et régionales du monde a publié un premier
rapport en 2007 sur la décentralisation et la démocratie dans le monde. En ce qui concerne
l’Afrique en général, cette organisation considère que depuis les années 90, la démocratisation
a fait de grands progrès dans l’ensemble de la région. Elle estime que du point de vue des
structures administratives, les premiers embryons de l’administration locale se sont formés en
Afrique avec la colonisation Ces systèmes sont reconduits par les jeunes Etats après
l’indépendance. Dans l’ensemble la décentralisation entraîne un peu partout la mise en place
de nouvelles collectivités locales, plus de 10 000 maillent aujourd’hui l’ensemble des pays
africains. Cette administration locale est perçue comme le prolongement de l’administration
centrale. La dite structure considère qu’en Afrique de l’Ouest et centrale, la mise en œuvre
des réformes législatives se fait avec lenteur. A ce jour, moins de 40 % des Etats africains
mentionnent les collectivités locales comme niveau spécifique de gouvernance dans leurs
Constitutions. Il y a souvent plusieurs niveaux d’administration territoriale, mais la commune
en pays francophone, le district ou le local government en pays anglophone est la collectivité
locale de base. Les métropoles sont généralement soumises à un régime spécial. Cette
organisation affirme en outre que les pouvoirs fiscaux des collectivités locales en Afrique sont
très limités, encore plus dans les pays de tradition administrative française que ceux de
tradition administrative britannique. Le produit de la fiscalité locale est généralement faible en
raison de l’inadaptation de certains impôts et taxes à la réalité économique et sociale et de la
faible capacité des administrations locales en matière d’évaluation et de recouvrement des
recettes fiscales. Aussi, elle avoue que les compétences locales présentent deux tendances : la
première correspond à un élargissement des compétences des collectivités locales en matière
de services publics et de gestion urbaine, avec quelques exceptions notables dans certains
pays. Cette tendance s’avère en réalité problématique, voire contre-productive en l’absence de
transfert réel des moyens financiers. La deuxième tendance est l’association du secteur privé à
la gestion des services publics locaux selon des formules diverses (délégations, concession,
partenariat...) avec des résultats très mitigés.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Concernant la démocratie locale, elle précise que la plupart des Etats ont organisé des
élections locales qui ont vu émerger les autorités locales comme nouvelles figures de
l’autorité publique à côté des autorités nationales. Presque partout, les organes délibérants
sont élus au suffrage universel direct. Dans quelques pays, l’exécutif local, le maire, est élu au
suffrage universel direct en même temps que les membres de l’organe délibérant, ou
indirectement parmi les membres de l’organe délibérant. Certains pays maintiennent
cependant encore le principe de la nomination de l’exécutif local par le gouvernement central,
notamment dans les métropoles. Dans les pays francophones, la durée des mandats
municipaux est généralement du même ordre que celle des institutions nationales
(généralement 4 ou 5 ans) et les mandats sont renouvelables.
Enfin, ce rapport révèle que la plupart des pays se sont dotées d’associations d’élus ou de
villes. Elles se regroupent ensuite au sein de l’organisation régionale de collectivités locales,
CGLU Afrique, ce qui favorise les échanges, la mobilisation de l’opinion et un dialogue
constructif avec les Etats et les partenaires du développement. Les ministres africains chargés
de la décentralisation ont mis sur pied une plateforme d’échanges (la Conférence africaine
pour la décentralisation et le développement local, CADDEL) dont le but est de faire avancer
la décentralisation sur une base consensuelle dans tous les pays membres.
Dans son rapport de novembre 2012 sur le développement et les partenariats, le
Ministère des Affaires Etrangères Français à travers sa Direction Générale de la
mondialisation (DGM)15
fait un bilan de son appui aux processus de décentralisation, de
gouvernance locale et de démocratisation dans les pays en développement.
Ainsi, il mentionne qu’en Afrique, la décentralisation est ainsi devenue une priorité publique
affichée par de nombreux Etats depuis la fin des années 1980. Cependant, le constat général
est que la décentralisation administrative et le transfert des compétences aux collectivités
locales ne s’accompagnent pas d’un transfert consécutif de ressources humaines et financières
adaptées et suffisantes.
15 L’appui de la France aux processus de décentralisation et de gouvernance locale démocratique, Direction
Générale de la mobilisation, du développement des partenariats du Ministère des Affaires Etrangères, rapport de
novembre 2012.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Aussi, cette décentralisation « sur le papier », mais sans moyens de mise en oeuvre, risque
d’être perçue, soit comme une concession faite par un État réticent à déléguer certaines
prérogatives, soit, à l’inverse, comme un désengagement de l’Etat vis-à-vis de la délivrance
de services de base.
Dans ce contexte, les autorités locales souffrent d’un déficit de moyens humains et financier
pour faire face aux multiples enjeux de la gestion de ces territoires en devenir. Dans le même
temps, de manière paradoxale, ces collectivités territoriales sont considérées, de plus en plus,
comme des acteurs incontournables des dispositifs locaux de développement, suscitant des
attentes importantes de la part de la société civile en matière de services et d’équipements
publics de proximité.
Selon une analyse des processus de décentralisation en Afrique du PDM16
, il en découle
que malgré une diversité des situations, il y a eu deux itinéraires notamment les itinéraires de
ruptures et celles de continuité. En ce qui concerne la première cité, les réformes
décentralisatrices se sont inscrites dans un processus de changement radical du système de
gouvernance, c’est-à-dire une réforme de l’organisation et du fonctionnement de l’État. C’est
le cas surtout des pays où l’on a organisé des assises nationales (conférences nationales,
assises nationales, etc.) qui ont reçu divers statuts (souveraines, consultatives, etc.) dans le but
de concevoir une nouvelle configuration institutionnelle du pays. Pour la seconde, « les
gouvernements ont choisi la voie institutionnelle en faisant passer les réformes par les voies et
procédures en vigueur17
». L’enclenchement du processus de décentralisation est passé par des
révisions constitutionnelles en réformes législatives. Un grand nombre de pays qui ont choisi
cette méthode avaient déjà, avant les années 90, initié un processus de décentralisation dont la
politique du parti unique n’avait pas favorisé le développement. Parmi ces pays, nous avons le
Cameroun, le Sénégal et dans une moindre mesure, la Côte d’Ivoire où le multipartisme a
joué un rôle de catalyseur dans la poussée décentralisatrice.
16
PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT MUNICIPAL (PDM), État de la décentralisation en
Afrique, Paris, Cotonou, Observatoire de la décentralisation, Karthala - PDM, 2003.
17 PDM , op cit.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 28
En ce qui concerne le CADDEL18
, la décennie 2000 a vu la majorité des Etats membres de
l’UA adopter des politiques de décentralisation. A ce jour, près d´une trentaine de pays l’ont
consacré dans leur constitution, rendant ainsi irréversible le processus de réforme enclenché
pour favoriser un ancrage local de l´Etat dans la société africaine. Cette décentralisation a
comme double finalité, une meilleure production des biens et services publics et une
meilleure qualité de la gouvernance.
Malheureusement, tel n’est pas toujours le cas, en même temps que certains pays membres
de la CADDEL performent bien, d’autres ne disposent pas toujours de toute la connaissance
nécessaire leur permettant de bien élaborer les politiques de décentralisation et/ou de les
mettre en œuvre. Plusieurs pays demandent des appuis et des conseils pour mieux répondre
aux multiples défis que pose la mise en œuvre de la décentralisation.
NACH Mback19
affirme que l’histoire récente des mouvements de libéralisation en Afrique a
favorisé l’essor de la décentralisation. Il explique que les politiques de décentralisation
adoptées par les Etats africains sont des voies alternatives de la gestion centralisée au cours
des 40 années de l’indépendance. Il constate toutefois que certains pays sont peu
enthousiasmés à développer ces politiques. C’est à cause des revendications sociopolitiques et
des institutions financières internationales que les gouvernements africains ont accepté
d’engager les processus de décentralisation. Toutefois, l’auteur précise que ce n’est pas un
phénomène nouveau en Afrique.
François Paul Yatta (2000)20
, dans son article intitulé « La décentralisation financière en
Afrique : Succès, Problèmes et Contraintes », énumère un certain nombre d’obstacles à la
mise en place d’une véritable décentralisation financière dans la plupart des pays africains. Il
s’agit de : la faiblesse du niveau général des ressources publiques : « L’Etat ne peut
décentraliser des ressources financières qu’il n’a pas » ; la prééminence des droits de porte
dans les ressources publiques (les recettes douanières à l’importation et à l’exportation
18
Promotion de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale pour un Développement Local en Afrique
PRODEGLA (2011 – 2026), Document prospectif de Plan d’Action Stratégique à Long Terme (PASLT) de la
CADDEL, 37 pages.
19 NACH M BACK C. (2003). Démocratisation et décentralisation. « Genèse et dynamiques comparés des
processus de décentralisation en Afrique Subsaharienne ». Paris, karthala, PDM, 528pages.
20 F. P. YATTA, 2000, « La décentralisation financière en Afrique : Succès, Problèmes et Contraintes », Article
publié par le Partenariat pour le développement Municipal (PDM).
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 29
représentent souvent 50 % et parfois plus, de l’ensemble des recettes de l’Etat). Et ces recettes
appartiennent exclusivement à l’Etat ; la dissymétrie du niveau d’information sur les finances
publiques entre Etats et collectivités locales. Ainsi, le dialogue sur le partage des ressources
financières est inégal parce que l’Etat a l’information sur le montant du produit de la plupart
des impôts, alors que les collectivités locales ne l’ont pas. En outre, la chaîne fiscale reste
encore l’affaire des services déconcentrés et centraux de l’Etat. Par ailleurs, dans les pays
francophones d’Afrique, l’application du principe de l’unicité de caisse pousse l’Etat à
maîtriser de bout en bout l’information et l’instrumentation sur la fiscalité ; et enfin, très peu
d’Etats ont mis en place des cadres de concertation sur les finances locales, à l’exception de la
création récente des comités nationaux des finances locales créés dans les pays de l’UEMOA
dans le cadre de l’Observatoire des Finances locales développé avec le soutien du Programme
de Développement Municipal.
Le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education, Recherche
transnationale , Décentralisation 21
fait état de l’expérimentation de cette politique de
décentralisation au Cameroun en indiquant que l’Etat se montre directement ou indirectement
préoccupé sur les meilleures manières d’administrer le partage des ressources nationales et de
garantir la pérennité des services de base. Quelle que soit la forme qu’elle prend ou revêt, la
décentralisation vise entre autres à moderniser l’Etat, à reformuler l’idée démocratique et à
réorganiser l’action publique au service du développement local. Même si son principe n’est
pas étranger à l’Afrique précoloniale, force est de reconnaître que le concept occupe de plus
en plus une place de choix dans l’actualité politique, juridique et même sociale du continent
depuis les années 1990 (Nach Mback, 2001) et le regain d’intérêt qu’il connaît n’est pas
étranger aux conditionnalités pour ne pas dire le diktat des partenaires au développement
comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD) et les organismes de la coopération bilatérale.
21
Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education, Recherche transnationale, Décentralisation en
Afrique de l’Ouest et du Centre: Apprendre des expériences locales et intersectorielles --Education, Eau, Santé—
354 pages.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 30
Alexis ESSONO OVONO22, montre dans son article que le processus de décentralisation au
Gabon comme partout ailleurs en Afrique subsaharienne comporterait des risques notamment
ceux liés aux tensions tribales ou ethniques qui peuvent être ravisées dans de jeunes Etats où
la construction nationale n’est pas achevée. Les risques ne doivent toutefois pas être
considérés comme des blocages incontournables, le défi consistant à identifier et à contrôler
adéquatement les risques de façon à atteindre les résultats. Ce dernier explique en dernier lieu
que les ressources des collectivités locales posent un certain nombre de problèmes qui
devraient être examinés par le législateur gabonais, notamment : les difficultés financières et
structurelles de la décentralisation, les problèmes de recouvrement et celui des personnels
locaux peu qualifiés.
Le site de Stars Afrique.com dans ses colonnes a publié le 24 décembre 2013 à 15heures
26minutes dans sa rubrique politique, l’interview du maire de Brazzaville. Ce dernier
regrette un « vide administratif et juridique qui plombe » la décentralisation au Congo. Il fait
un bilan d’étape de la décentralisation au Congo, il a confié au journal congolais, la dépêche
de Brazzaville que les élus locaux congolais sont confrontés à « un vide administratif et
juridique qui plombe considérablement » la bonne marche des collectivités locales. Il a ainsi
pris l’exemple sur la loi qui confère des compétences aux départements et aux communes
dans les secteurs des Travaux publics, du Transport et de la Santé, en révélant, qu’à ce jour, «
aucun acte administratif réglementaire qui précise les modalités d’exercice de ces
compétences n’est pris. Ces domaines sont encore fondamentalement gérés par les
ministères» alors que « Le décor législatif est campé depuis 2003, mais quasiment dix ans
après, les décrets d’application relatifs à ces lois sont toujours attendus », dit-il, et ce sont ces
retards qui justifient les difficultés des collectivités locales congolaises à assumer leurs
missions, conformément à l’esprit des textes de lois de la décentralisation. Il souligne que le
Congo n’est pas un cas à part, puisque dans pratiquement beaucoup de pays africains, les
textes de loi de la Décentralisation votées dans les années 90 par leur Assemblée nationale
n’ont pas été suivis de décrets d’application. Or, pour être effective, une loi doit être
accompagnée par un décret d’application qui précise les modalités d’exécution de la loi. Le
22
Alexis ESSONO OVONO, Agrégé de droit public, Maître de conférences à la Faculté de droit et des
sciences économiques de Libreville Chercheur au CERDIP : L’autonomie financière des collectivités locales en
Afrique noire francophone. Le cas du Cameroun, de la Côte-d’ivoire, du Gabon et du Sénégal pages 24.)
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 31
député-maire de Brazzaville a par ailleurs invité les pouvoirs publics du Congo à « repenser
les mécanismes de financement des collectivités locales notamment par la création de fonds
d’appui aux collectivités locales » pour pallier à la faiblesse des moyens des collectivités
locales. « Malgré notre bonne volonté, il n’est pas facile pour une collectivité locale, fut-elle
Brazzaville de répondre à elle-seule et avec ses propres ressources à des attentes aussi
capitales comme celles liées à l’acquisition des bus pour le transport urbain ou la mise en
place de système global et durable de gestion des déchets solides », a-t-il souligné. Il en
appelle ainsi à une collaboration avec les services des impôts pour permettre aux Collectivités
locales d’avoir une traçabilité des impôts locaux à défaut d’une décentralisation de la chaîne
fiscale permettant aux mêmes Collectivités locales de recouvrer elle-même ces impôts. La dite
source précise que le député maire de la ville de Brazzaville est par ailleurs vice-président de
l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et de Cités et Gouvernements
Locaux Unis d’Afrique (CIGLUA).
Le site de la nouvel Afrique www.lenouvelafrique.net, fait un focus sur le Tchad à travers
son article paru en aout 2011 dénommé Décentralisation - Une des solutions pour le
développement du Tchad. Dans cet article, ce média affirme que c’est en février 2008 que le
Tchad s’est résolument engagé dans le processus de développement participatif à travers la
décentralisation avec le nouveau découpage administratif en 22 régions. La décentralisation
est donc un processus jeune dans ce pays au contact des réalités d’un jeune Etat, précise
l’article. Ainsi, le président de la République actuel ne veut pas que son pays soit en marge du
vaste mouvement de décentralisation en vogue sur le continent. A travers cette forme de
développement participatif, les populations à la base sont maitresses de leur destin, en
permettant un foisonnement d’idées et d’initiatives au niveau local afin de booster le
développement. L’auteur de cet article considère enfin que la décentralisation permettra à ce
pays de retrouver sa vitesse de croisière en termes d’initiatives locales de développement
malgré que cette décentralisation ne soit qu’à ces débuts, le cadre institutionnel étant déjà là,
les fondations sont posées. Petit à petit, les populations seront formées, informées et
sensibilisées sur la décentralisation en vue de leur pleine participation au processus
La Radio Ndeke Luka a relayé le mardi 26 juillet 2011 à 13heures 55minutes sur son portail
web : www.radiondekeluka.org une information sur le processus de décentralisation en
Centrafrique. L’article intitulé République Centrafricaine vers l’autonomisation de ses
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 32
régions, indique que Chaque région centrafricaine disposera bientôt de ses services étatiques
et sera autonome. Un atelier de validation des projets de textes relatifs à la décentralisation et
la régionalisation s’est tenu ce même mardi 26 juillet 2011, au complexe sportif Barthélémy
Boganda à Bangui. Il avait été organisé par le Haut Commissariat à la primature chargé de la
décentralisation et de la régionalisation. Le thème retenu pour ces assises est : « Asseoir une
administration territoriale performante et efficace, avec des instances locales élues, des
services déconcentrés dotés de moyens de prestation de service de qualité aux populations
devenus à la fois acteurs et bénéficiaires ». L’atelier regroupe les préfets, les présidents des
délégations spéciales ainsi que des cadres techniques de différents départements ministériels
venus de l’ensemble du territoire centrafricain. Ce même média explique que 9 projets de
textes et deux documents relatifs à la politique de décentralisation et régionalisation étaient en
cours d’examen à la même période. Ces différents documents avaient été examinés dans les
travaux en commission pour la validation des textes légaux et réglementaires sur le processus
de ce projet. Par ailleurs, l’auteur de l’article a tenu à illustrer les propos enthousiastes du
Haut Commissaire à la primature chargé de la politique de la décentralisation et
régionalisation à cette époque : « il est question de rendre les préfectures du pays autonomes
sur le plan administratif et financier. Il ajoute que par cette initiative, l’Etat ira à la reconquête
de son espace territorial et les services gagneront en forces et capacités voire dynamisme pour
mieux encadrer les circonscriptions administratives en faveur de la population »
En dernière analyse, cette revue de la littérature présente de manière complexe le processus
de décentralisation en Afrique. Les ouvrages ou articles parcourus nous indique que la
décentralisation dans les Etats de l’espace CEMAC connait une cadence moins accélérée que
celle observée dans la plus part des pays de l’UEMOA. Pour cause, la lenteur dans l’adoption
des textes législatifs relatifs à la décentralisation administrative. Les quelques textes existant
ne suffisent pas pour véritablement booster le processus. Certes, il y a une volonté politique
de la part des gouvernements de ces différents Etats d’ancrer cette politique de
décentralisation dans les nouvelles constitutions depuis 1990, mais les efforts d’instaurer une
véritable libre administration locale sont cependant limités par deux obstacles majeurs. D’une
part, les transferts de ressources ne suivent pas les transferts de compétences. Les collectivités
locales ont des difficultés pour accroitre rapidement leurs ressources propres. D’autre part, les
ressources humaines qualifiées font défaut dans les administrations locales. Aussi, la
démocratie participative tant souhaitée et promise demeure jusqu’à lors quasi-inexistante. Peu
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 33
d’efforts ont été effectués pour créer des mécanismes d’une plus grande participation
citoyenne en dehors de l’acte électoral. Enfin, le contrôle administratif de l’Etat ou la tutelle
se traduit notamment par un contrôle a priori. Ce pouvoir est exercé par les représentants de
l’Etat. Ces derniers disposent d’un pouvoir de sanction, d’approbation, d’annulation et de
révocation.
V .2 Limite de l’étude
Notre recherche s’est réalisée grâce à la revue de la littérature. Toutefois, les informations
recueillies n’ont pas pu être vérifiées faute de personnes ressources fiables dans ces différents
pays étudiés. Tout au long de la recherche, on a donc été confronté à des informations
diverses et complexes sans pour autant pouvoir vérifier leurs exactitudes vu que nous n’avons
pas pu voyager afin de visiter l’ensemble de ces pays. Aussi, il faut souligner qu’il n’y a pas
assez d’ouvrages spécifiques disponibles en ligne dans lesquels on traite de manière explicite
la politique de décentralisation des pays de notre étude. En revanche, l’absence de productions
documentaires en langue française sur la politique de décentralisation amorcée en Guinée
Equatoriale ne nous a pas permis de travailler sur ce pays. En conséquence, notre étude s’est
appesantie sur les 5 pays francophones de l’espace CEMAC.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Troisième partie : Etat
d’Avancement de la décentralisation
dans les Pays de l’espace CEMAC.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Chapitre VI : Etat d’avancement de la Décentralisation dans les pays de l’espace
CEMAC
VI. 1 Historique
La décentralisation territoriale des pays de l’Afrique centrale à l’instar de l’ensemble des pays
de l’Afrique subsaharienne avait déjà été évoquée au lendemain des indépendances, mais elle
a réellement été mise en œuvre que dans les années 1990, à la demande des peuples et des
organismes internationaux.
En effet, les structures administratives héritées de l’État colonial avaient déjà initié une
certaine décentralisation par l’érection de communes disposant d’une autonomie de gestion
relative dans certains domaines, elles ont le plus souvent été conçues par l'Etat central pour
encadrer la société.
Ainsi, la réforme des Etats pendant la première phase de l'ajustement structurel a perpétué
cette logique parce qu’elle se limitait à une déconcentration, les pouvoirs publics préservant la
plupart de leurs prérogatives.
Au cours de la deuxième phase, les bailleurs de fonds ont tenté d'imposer des politiques de
décentralisation complète en faisant pression sur les Etats, tandis que ces derniers essayaient
de maîtriser au mieux ces processus grâce notamment au contrôle des moyens budgétaires des
organisations locales ou à la « caporalisation » des associations (Marc Totté et al, 2003)
jusqu’à ce que la transformation des institutions nationales revêt une importance considérable
dans les politiques prônées par les institutions de Bretton Woods.
En Afrique central, la dynamique des réformes des années 90 marque un changement de
système de gouvernance traduisant l’échec du système imposé par la politique du parti
unique. En effet, la plupart des pays de cette partie du continent ont organisé des assises au
plan national dont le but de concevoir une nouvelle configuration institutionnelle du pays.
C’est donc à l’issue de ces assises qu’ils intègrent la décentralisation dans leurs nouvelles
constitutions. De cette manière, l’évolution institutionnelle fut moins hachée, marquée par des
retouches progressives et des adaptations institutionnelles afin de répondre aux nouvelles
demandes sociopolitiques en matière de gouvernance. Tout compte fait, toutes ces révisions
constitutions et reformes législatives ont enclenché ce processus de décentralisation en
érigeant de nouvelles collectivités territoriales. Ces entités décentralisées ont été érigées de
manière diverse, en s’appuyant ou non sur des circonscriptions existantes. Il est à noter que
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 35
dans ces pays pour la majorité francophone, il y a l’encrage du principe constitutionnel
français de la libre administration des collectivités territoriales dans les nouvelles
constitutions.
VI. 2 Les objectifs et les principes
La décentralisation pourrait permettre une plus grande représentation politique des divers
groupes politiques, ethniques, claniques, religieux et culturels dans les processus de prise de
décision, mais aussi de libérer des hauts fonctionnaires des tâches de routine afin qu’ils
puissent se concentrer sur les politiques de fond.
En effet, la décentralisation doit permettre la mobilisation des énergies à la base pour
impulser le développement local. Ainsi, la plupart des pays de la CEMAC se sont engagés
dans ce processus dans un premier temps, pour approfondir le processus de démocratisation
par une adaptation de l’administration aux objectifs et aux exigences du pluralisme en vue de
permettre la promotion d’une démocratie locale. En second lieu, au plan économique, elle a
pour but la promotion du développement local et régional à travers l’émergence d’initiatives
des différents acteurs ainsi que la mise en place d’un cadre de développement défini à partir
des préoccupations, des ressources, des innovations et du savoir faire des populations locales.
Les enjeux pour la démocratie et le développement socio-économique au plan local sont donc
importants. La bonne compréhension de ces enjeux et leur appropriation effective par les
différents acteurs conditionnent en grande partie l’avenir et le succès des collectivités
territoriales décentralisées et l’amélioration des conditions de vie des populations concernées.
L’approche consiste dans la construction ou la consolidation des collectivités territoriales à
travers le territoire et un transfert de compétences et de ressources à leur profit.
Ainsi, décentraliser devient un moyen de promouvoir l’émergence de nouveaux pôles
alternatifs de développement afin de desserrer la pression exercée sur les grandes villes. A cet
effet, les politiques nationales de décentralisation permettent aussi de désengorger les grandes
villes en développant un tissu de villes moyennes à travers le territoire national pour aboutir
un développement cohérent et harmonieux des territoires dans l’optique de répondre
efficacement aux attentes des populations. Cette dynamique faciliterait la fixation des
populations sur place et la réorientation de l’exode rural par une multiplication des
destinations.
De plus, la décentralisation a pour but d’impliquer les habitants dans la gestion des affaires
publiques de leur territoire. Elle devrait permettre la promotion des initiatives des acteurs
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 36
locaux, ceux –là même qui sont confrontés dans leur vie quotidienne aux problèmes et à la
réalité des populations locales. On parle alors de développement local. Cette démarche vient
rompre avec la conception classique du développement local du haut vers le bas (Top down)
pour inverser la tendance en le substituant à un développement du bas vers le haut (Bottom
up).Ainsi, les collectivités locales doivent jouer le rôle de régulateur et de coordonnateur des
différents programmes régionaux et locaux, et du coup, créer de meilleures conditions de
participation des citoyens dans les prises de décision et dans l’exécution des politiques de
développement afin de donner une cohérence d’ensemble au développement local.
VI. 3 Les caractéristiques
VI. 3.1 Dispositifs législatifs et institutionnels
Dans cette sous-région de l’Afrique, la plupart des pays avait déjà initié une tentative de
décentralisation avant les années 1990. La dynamique de rupture observée au Gabon, Congo,
Centrafrique et le Tchad, coïncidait avec la dynamique de continuité au Cameroun. Ainsi,
l’ensemble de ces pays ont engagé des révisions constitutionnelles et des réformes
législatives. Tous les problèmes liés à la décentralisation sont pris en compte et jusqu’à nos
jours des réformes sont en cours.
Tableau 2 : Dispositifs réglementaires
Pays Textes
Constitution Loi Objet
Gabon Article 112 15/96 du 06 juin 1996 Relative à la
Décentralisation
Centrafrique Article 102 96.016 du 13 janvier 1996 Découpage du territoire en
sept régions et fixe leurs
limites respectives
Cameroun Article 1
Alinéa 2
2004/017 du 22 juillet 2004 Orientation de la
décentralisation
2004/018 Fixant les règles
applicables aux communes
2004/019 Fixant les règles
applicables aux régions
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 37
Tchad Titre 11, 002/PR/2000 du 16 Février 2000 Portant Statuts des
Collectivités Territoriales
Décentralisées
003/PR/2000 du 10 Février 2004 portant
ratification de l'ordonnance N°01 du 08
Septembre 2003
Portant création des
Collectivités Territoriales
Décentralisées
Congo 3-2003 du 17 janvier 2003 Fixant l’organisation
administrative territoriale
7-2003 du 6 février 2003
Portant organisation et
fonctionnement des
collectivités locales
10-2003 du 6 février 2003
portant organisation et
fonctionnement des
collectivités locales
portant transfert de
compétence aux
collectivités locales
La gestion du processus de décentralisation permet de constater des ruptures et des constantes
entre les pays de la même sous-région.
Comme un peu partout en Afrique, la constitution des pays de l’espace CEMAC pose le
principe de la libre administration des collectivités locales. Dans chaque pays, la constitution
prévoit un article sur la décentralisation. Mais, les textes de lois d’application élaborés n’ont
pas eu la même consistance. Des pays tels que la Centrafrique, le Tchad et le Congo
accusent une lenteur dans la prise des textes afin de rendre effectif cette libre administration
des collectivités locales.
Au Congo, c’est la constitution de 2002 et le cadre juridique de 2003 qui propulse la mise en
œuvre d’une cohérence décentralisation/déconcentration.
Tandis que la décentralisation entamée en Centrafrique se fonde sur la loi 96.016 du 13
janvier 1996 de la Constitution du 14 Janvier 1995, suite à la réforme qui avait été lancée en
avril 1995. Jusqu’à nos jours, cette loi 96.016 du 13 janvier 1996 renforcée par l’ordonnance
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 38
88.006 relatifs aux communes sont les textes de base qui organisent le régime juridique des
entités territoriales en République Centrafricaine en dépit de la modification de la constitution
le 27 décembre 2004.
En ce qui concerne le Tchad, la constitution adoptée le 31 mars 1996 prévoit conformément
dans son Titre 11, la création « Des collectivités territoriales décentralisées ». Ainsi, la
décentralisation au Tchad repose sur la loi fondamentale dans sa version révisée notamment la
loi organique N °002/2000 du 16 février 2000 portant statuts des Collectivités Territoriales
Décentralisées et celle N°003/PR/2000 du 10 Février 2004 portant ratification de l'ordonnance
N°01 du 08 Septembre 2003 portant création des Collectivités Territoriales Décentralisées.
Au Gabon c’est la loi N°15/96 du 06 juin 1996 relative à la décentralisation qui formalise
jusqu’à lors le contenu de la politique de décentralisation.
Le Cameroun par ailleurs, depuis la promulgation de la loi constitutionnelle du 18 janvier
1996, d’autres lois votées par le parlement et promulguées le 22 juillet 2004 par le Chef de
l’exécutif sont effective notamment la loi N°2004/017 d’orientation de la décentralisation,
celle N°2004/018 fixant les règles applicables aux communes et celle N°2004/019 fixant les
règles applicables aux régions. Ces lois ont été renforcées par deux (02) autres lois
promulguées en 2009 ayant une incidence significative sur les volets budgétaires, financiers et
comptables.
De façon générale, les lois votées sont parfois ambigües et formulées de manière vague.
Leurs mises en œuvre dépendent de l’édiction d’un ensemble de textes d’application dont
certains demeurent des lois. Ainsi, une compétence générale de principe est souvent reconnue
aux collectivités locales à travers la consécration de la notion d’affaires locales. En outre, ces
lois déterminent une liste de matières dans lesquelles la compétence décisionnelle est
transférée à l’échelon local. Cependant, ces dispositions dépendent très souvent de l’adoption
des nouveaux textes dits d’application qui mettent du temps à sortir.
S’agissant des décrets d’application, leurs entrées en vigueur prennent plusieurs années.
L’absence d’un texte constitue une carence ce qui justifie que les compétences ne soient pas
transférées.
A cet effet, il y a une lourdeur de production des lois et des décrets dans les pays de cette
sous-région, ainsi, la réalisation des transferts des compétences ne s’envisage qu’à long terme
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 39
(Centrafrique, Tchad et Congo surtout) même si les pays avancés comme le Cameroun et le
Gabon au sein de la dite zone ne sont qu’à leur premier grand pat.
L’autre constat est que dans ces pays, la constitution s’évertue à reconnaitre le principe de
l’existence des collectivités locales, et laisse à l’Etat central, par le biais de la loi ou des
décrets le soin de définir leur organisation et leur fonctionnement. L’Etat demeure le maitre
d’œuvre de la décentralisation car il crée non seulement les collectivités locales mais décide
également des compétences et des ressources à leur transférer. De ce fait, les collectivités
locales sont par moment perçues comme des démembrements de l’Etat central qui a tout
pouvoir de reprendre ce qu’il a donné.
VI. 3.2 Organisation administrative
Quelque soit le pays de l’espace CEMAC, Chaque Etat à travers les lois différentes sur la
décentralisation, fixe des conditions souvent très précises pour l’érection d’une localité en
collectivité locale. Au Gabon et au Cameroun par exemple, les lois vont plus loin en
établissant une progressivité dans l’accession au statut de collectivités locales. Ainsi, il faut
remplir progressivement les conditions pour passer d’un statut à un autre avec un
élargissement de l’autonomie locale.
Toutefois dans tous les cas, la réalité est que les conditions d’accession sont rarement
vérifiées dans l’érection des communes, car les lois élaborées, érigent d’emblée certaines
localités en commune sans aucun mécanisme d’évaluation mis en place afin de vérifier la
satisfaction des localités candidates au regard des conditions d’accession au statut de
commune.
De toute manière, le constat est que les Etats ne laissent pas une marge d’autonomie
importante à l’initiative locale.
L’ensemble des pays ont opté pour une décentralisation à plusieurs niveaux en dépit des
variations des dénominations. La commune est la collectivité locale de base, le département
comme collectivité intermédiaire et la région comme échelon immédiatement inférieur à
l’Etat. A l’exception du Gabon où la région n’est pas un échelon inférieur à l’Etat, c’est la
province qui est une entité déconcentrée. Malgré toutes les variations, il demeure que
l’ensemble de ces pays disposent de deux ou trois niveaux y compris les pays comme le
Tchad où la mise en place du niveau communal reste dans l’ordre des projets.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Dans les différents textes, le niveau de la collectivité de base est distinct lorsqu’il s’agit de
communaliser les zones rurales ou les centres urbains (Cameroun). Ainsi, il existe le couple
commune urbaine ou encore communauté rurale.
Tableau 3 : Niveaux de gouvernance
Pays Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou
Arrondissement
Gabon 2 50 76
Centrafrique 2 7 175
Cameroun 2 10 360
Tchad 2 (attendus) 22 10
Congo 2 10 5
La plupart des pays ont un processus de communalisation progressif, en passant part les
centres urbains jusqu’aux zones rurales dont le but est de communaliser les localités
économiquement viables ou considérées comme telles. En revanche, cette approche limite la
communication aux centres urbains pour des raisons d’économie budgétaire, les différents
gouvernements multiplient les niveaux supérieurs de la décentralisation alors que les
communes ne sont ni entièrement installées, ni consolidées.
L’intercommunalité est quasi-inexistante dans cette partie de la sous-région. Or, les textes
préconisent et encouragent les relations directes entre les collectivités locales. Par contre, la
coopération décentralisée se développe au fil des années dans les pays comme le Cameroun,
le Congo et le Gabon même si les textes demeurent sommaires.
L’organisation administrative du territoire de l’ensemble des pays de l’espace CEMAC offre
une certaine cohérence entre décentralisation et déconcentration. Cette approche de la
décentralisation est la conception partagée par les pays francophones. Cette dynamique de la
décentralisation est accompagnée et soutenue par une forte dynamique de déconcentration.
Dans ces pays, les collectivités locales existent à côté des entités d’administrations d’Etat, car
les contours de ces administrations décentralisées épousent ceux de ces entités déconcentrées.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Tableau 4 : Cohérence décentralisation/ déconcentration
Pays
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe de
tutelle
Dénomina-
tion
Nombre
Gabon Provinces 9 Oui Non Gouverneur
Département
s
50 Oui Oui Conseil
départemental
Président Préfet
communes 50 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Arrondisse-
ments
26 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
districts 26 Sous-préfet
Centrafrique Régions 7 Oui Oui Gouverneur
préfectures 16 Oui Non Préfet
Sous
préfectures
71 Oui Non Sous-préfet
communes 175 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Cameroun Région 10 Oui Oui Gouverneur
Département 58 Oui Non Préfet
Arrondissem
ent
360 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Sous-préfet
Tchad Région 22 Oui Oui Gouverneur
Département 61 Oui Non Préfet
Arrondisse-
ments
municipaux
10 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Sous-préfet
Congo Département 12 Oui Oui Conseil
départemental
Président Préfet
Commune 5 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Arrondisse-
ment
19 Oui Non Sous-préfet
District 86 Oui Non Sous-préfet
VI. 3.3 Statuts particuliers
C’est une tendance observée dans les pays tels que le Cameroun (Yaoundé, Douala), le Tchad
(N’Djamena), la Centrafrique (Bangui) et le Congo (Brazzaville, Pointe noire). Au Congo les
deux grandes villes notamment Brazzaville et Pointe Noire sont à la fois des conseils
départementaux et communaux. Ces pays soumettent en effet les grandes villes à un ou
plusieurs statuts particuliers, qu’il s’agisse des capitales politiques ou des métropoles
économiques. Ce statut est une réaction au double besoin d’une gestion efficiente et fédérative
des services publics et d’une administration de proximité. L’étendue de certaines villes et
l’importance de leur population, ont conduit les Etats à les ériger en communes urbaines
d’arrondissement. Aussi, les gouvernements de ces pays optent pour la nomination du conseil
de la municipalité. Les élus locaux de ces villes ayant un statut particulier sont désignés par le
pouvoir central.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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VI. 3.4 Les compétences des collectivités locales
En ce qui concerne le Gabon, l’article 237 de la loi 15/96 du 6 juin 1996 portant réforme de la
Décentralisation au Gabon dresse une liste du champ de matières faisant l’objet du transfert
de compétences. Ainsi, les compétences transférées sont : l’aménagement du territoire, la
santé, l’action sociale, l’éducation, le cadastre, le logement et l’habitat, l’environnement et
l’assainissement, l’urbanisme, la culture, le tourisme, l’hydraulique villageoise, l’équipement,
la voirie, les transports urbains, interurbains et interdépartementaux, les eaux, la jeunesse, les
sports, l’agriculture, la pêche, l’élevage, les carrières.
Au Cameroun par contre, c’est à partir de 2010 que l’Etat a procédé aux premiers transferts
des compétences aux régions et communes. Avant l’édiction des textes d’application de la
nouvelle décentralisation, les communes bénéficiaient d’une compétence générale en matière
locale : le conseil municipal délibérait sur les affaires locales. Ce champ de compétences
dévolues aux collectivités territoriales décentralisées est vaste et complexe : planification,
urbanisme, aménagement du territoire, culture, sport et loisirs sans oublier les autres
attributions ayant trait à des questions de fonctionnement interne de l’administration (vote du
budget, approbation des comptes de gestion et administratif et autorisations diverses). Les
transferts de compétences sont effectifs dans certaines municipalités depuis 2010. Neuf
départements ministériels ont cédé leurs compétences aux communes en matière de
promotion des activités de production agricole et de développement rural, de promotion des
activités d’élevage et de pêche, d’alimentation en eau potable, d’entretient des bacs, des
routes rurales non classées, de cantonage des axes bitumés, de construction, d’équipement,
d’entretien et de la gestion des centres de santé intégrés. L’organisation au niveau local des
journées culturelles, l’entretien et la gestion de centres de promotion de la femme participent
également de ce transfert.
Par ailleurs, au Congo c’est la loi N°10-2003 du 6 février 2003 portant transfert de
compétences aux collectivités locales qui prévoit en son article 6 le transfert dans les
domaines suivant : la planification, l’administration et les finance, le commerce et l’artisanat,
les travaux publics et les transports, les mines, l’énergie et l’hydraulique, et l’emploi.
Cependant, lors de l’entretien accordé au Maire de Brazzaville par Le site de Stars
Afrique.com publié dans ses colonnes du 24 décembre 2013 à 15heures 26minutes, ce dernier
souligne qu’il n’ y a encore aucun acte administratif réglementaire qui précise les modalités
d’exercice des compétences transférées concernant les secteurs des travaux publics, du
transport et de la santé entre autres.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 43
VI. 3.5 Les finances locales
Dans la sous-région, il y a deux sources de financement des collectivités locales. En effet, les
caisses des collectivités locales sont alimentées par les transferts financiers de l’Etat et les
ressources mobilisées localement.
En ce qui concerne les transferts financiers de l’Etat, le constat est qu’ils sont très souvent
ineffectifs (c’est le cas du Cameroun) ou insuffisants et parfois aléatoires (Cas du Gabon).
Dans ce dernier pays cité, c’est le parlement qui conçoit l’impôt et qui fixe les modalités de
recouvrement (article 47 de la constitution) notamment les recettes fiscales des collectivités
locales. Ainsi, la loi de finance votée chaque année par le parlement fixe des plafonds de
ressources autorisés dans le cadre de la nomenclature des impôts locaux. La procédure est
quasi-similaire au Cameroun et au Congo. Dans l’ensemble de ces pays, la Constitution
procède directement au partage des ressources entre l’Etat et les collectivités locales en
prescrivant le transfert à ces dernières d’une part précise du revenu national.
Dans tous les cas, ces transferts financiers de l’Etat prennent les formes de dotations soit
globalisées, soit affectées. En outre, ils prévoient dans leurs budgets nationaux, des lignes de
crédits destinées aux collectivités locales. La loi des finances de l’Etat détermine non
seulement les montants et les critères de répartition des dotations aux collectivités locales.
En revanche, ces critères sont souvent peu pertinents car ils englobent les coûts des transferts
de compétences, l’étendue du territoire, la population et le niveau d’équipement entre autres.
Aussi, les collectivités locales n’ont aucun instrument de recours en cas de versement tardif
ou de non versement des dotations.
Tableau 5 : Outil de transfert financier
Pays Outils
Gabon Fonds de péréquation des Collectivités
locales (FPCL)
Centrafrique
Cameroun Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention
Intercommunale (FEICOM)
Tchad
Congo
En matière de fiscalité locale, les ressources mobilisées localement au Gabon ou au Cameroun
sont généralement faibles, faute d’une politique locale soutenue de mobilisation des
ressources propres. Dans les pays cette sous-région, les finances locales représentent une part
très marginale des finances de l’Etat. La fiscalité partagée entre l’Etat et les collectivités
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 44
locales sont souvent le produit de certains grands impôts (TVA et autres impôts de
capitalisation), cependant la part allouée demeure modeste (10% en moyenne). Parce que la
fiscalité appliquée à la matière foncière est très souvent conservée par l’Etat.
Toutefois, il n’y a que le Gabon et le Cameroun qui ont fait un léger progrès en créant des
fonds d’appui aux Collectivités locales.
VI. 3.6 Le contrôle de l’Etat
A l’instar des pays de l’espace francophone de la région, ceux de la sous-région CEMAC
effectuent un contrôle sur l’exercice des compétences locales. Ce contrôle de l’Etat se traduit
par une tutelle ou un contrôle administratif. En outre, la tutelle de l’Etat sur l’ensemble de la
sous-région est celui du contrôle a priori. Ce pouvoir est exercé par le Ministère en charge des
collectivités locales et sous son contrôle par les représentants de l’Etat. Ainsi, l’Etat dispose
d’un pouvoir de sanction, d’approbation, d’annulation et de révocation.
Aussi, le pouvoir de tutelle ne se distingue pas en matière de compétence locale, les décisions
ne sont exécutoires qu’après approbation de l’autorité de tutelle. C’est l’ensemble des
matières nécessaires à l’autonomie locale qui est soumis à ce pouvoir de tutelle. De manière
générale, il s’agit des matières telles que le budget, les emprunts, les plans de développement,
la gestion domaniale et foncière, les marchés publics locaux dont le montant est supérieur à
un fond fixé par décret.
Tandis que d’autres matières notamment un domaine résiduel, les actes des autorités locales
sont exécutoires de plein droit après leur transmission à l’autorité de tutelle.
VI. 3.7 La libre administration des collectivités locales
Dans la sous-région CEMAC, la libre administration des collectivités locales se traduit par la
désignation des organes de gestion des collectivités locales par leurs habitants. C’est le cas au
Gabon et sur les collectivités locales du Cameroun et du Congo qui n’ont pas un statut
particulier. Dans l’ensemble cette généralisation du suffrage universel se limite pour l’instant
à la désignation des conseils locaux.
VI. 3.8 La démocratie locale
La démocratisation de la vie locale est considérée sur l’ensemble de cette sous-région comme
étant une valeur ajoutée politique principale de la décentralisation. Ainsi, cette
démocratisation s’exprime à travers des élections pluralistes pour la désignation des organes
de gestion des collectivités locales. C’est une pratique assez récurrente au Gabon et dans
certaines collectivités territoriales du Cameroun et du Congo notamment celles qui n’ont pas
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 45
un statut particulier. Le Congo qui a impulsé une véritable politique de décentralisation
depuis les années 2000, a renouvelé les bureaux des conseils départementaux à deux reprises
à la suite des élections locales. Alors qu’en Centrafrique par exemple, depuis 1993, toutes les
communes sont dirigées par des délégations spéciales nommées par le pouvoir central. Ces
délégations font office d’organes délibérants avec un président qui assure les fonctions de
Maire.
En outre, la démocratie locale tend à être représentative dans cette sous-région, il y a un
basculement du pouvoir local des conseils vers les exécutifs locaux en la personne du maire.
Par contre, la démocratie participative tant souhaitée et promise demeure jusqu’à lors quasi-
inexistante. Peu d’efforts ont été effectués pour créer des mécanismes d’une plus grande
participation citoyenne en dehors de l’acte électoral.
VI. 3.9 L’appui conseil technique et financier
Généralement, l’appui en termes de conseil, de soutien technique et d’assistance est apporté
aux collectivités locales par les autorités déconcentrées dans le cadre de la gestion des affaires
locales. Dans ces pays de la sous-région CEMAC, les autorités déconcentrées sont invitées à
assister en qualité d’observateurs aux séances du conseil local. A ce moment, elles peuvent
donner leurs avis techniques sur les textes en délibération.
L’appui conseil le plus en progrès est incarné par des organismes d’accompagnement
techniques des collectivités locales. Certains pays de l’espace CEMAC ont mis en place avec
l’aide des partenaires internationaux au développement des institutions chargées d’apporter un
soutien technique aux collectivités locales. Cet appui peut prendre certaines formes :
- Elaboration à l’intention des élus locaux des outils d’aide à la décision locale,
- Guides diverses pour la maîtrise d’ouvrage,
- Formation des élus et des agents aux divers métiers de la gestion locale.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Tableau 6 : Structures spécialisées et classiques
Pays Institutions
Spécialisées Mandat Classiques Mandat
Gabon Commission nationale de la
décentralisation (CND)
1997
2006
Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité
Publique, de l’Immigration et de la
Décentralisation
XXXXXX
Centrafrique Haut commissariat à la
décentralisation et à la
régionalisation (HCDR)
illimité
Ministère de l’Administration du
Territoire et de la
Décentralisation
XXXXXX
Cameroun Conseil National de la
décentralisation (CND) /
Comité Interministériel des
Services Locaux (CISL)
Ministère de l’Aménagement
territoriale et de la Décentralisation
XXXXXX
Tchad Ministère Chargé de la
Décentralisation
XXXXXX
Congo Ministre de l'Intérieur et de la
décentralisation
XXXXXX
VI. 3.10 Associations des élus locaux
Dans tous ces pays de l’espace CEMAC, les élus locaux sont réunis au sein d’associations. De
prime abord, ces associations se limitaient aux communes, mais avec le temps elles se sont
élargies aux entités autres que la commune. Ces regroupements d’élus locaux sont des
plateformes de rencontre, d’échange et permettent le renforcement des capacités des
collectivités locales. En effet, ces structures associatives d’élus locaux ont pour mission
d’appuyer la décentralisation par plusieurs actions notamment un lobbying auprès de l’Etat et
des partenaires internationaux au développement. De fait, elles sont membres des
organisations régionales et internationales des élus locaux notamment la CGLUA et l’AIMF.
En outre, le regroupement des pouvoirs locaux en association (APL) s’inscrit dans le sens de
la mutualisation des intérêts des collectivités locales en Afrique. L’Association des Maires
d’Afrique centrale (AMAC) a vu le jour même si elle n’a pour l’heure qu’une existence
nominale.
VI. 4 Obstacles à la décentralisation dans l’espace CEMAC
En ce qui concerne la réglementation, il existe une lenteur dans la production des textes
notamment les lois et décrets d’application. Ainsi, la libre administration des collectivités
locales est souvent remise en cause. Ces carences juridiques ne permettent pas toujours aux
autorités locales de jouir de compétences décisionnelles transférées afin d’impulser un
véritable développement local.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 47
La situation des finances locales est le reflet de la difficulté constatée dans les transferts des
compétences. Cette carence touche à la fois les ressources transférées de l’Etat aux
collectivités locales et celles que mobilisent ces dernières sur leurs fonds propres. Le principe
du transfert concomitant des compétences et des ressources éprouve du mal à être bien
appliqué dans de nombreux pays (Congo, Tchad et Centrafrique)et, sauf quelques rares
exceptions (Gabon et Cameroun), les réformes de la fiscalité locale tardent tandis que la
mobilisation des ressources propres locales représente encore un défi à relever pour les
collectivités locales.
En ce qui a trait à la mobilisation des ressources fiscales locales, il demeure que les impôts
sont établis par l’Etat notamment ses services du Ministère de finance. Les collectivités
locales éprouvent des difficultés à calculer la part des impôts qui leur revient de droit.
S’agissant des ressources humaines des collectivités locales, le constat est que le recrutement
se fait non seulement sur la base du clientélisme mais aussi il y a peu d’intéressement pour
l’exercice d’un emploi au niveau local. Ce qui explique que les administrations disposent de
très peu de ressources humaines compétentes.
Par ailleurs, les lenteurs au transfert des compétences de l’Etat aux collectivités locales se
justifient parfois soit par l’incompétence des destinataires, soit par la complexité ou la
sensibilité des domaines à transférer ou par le maintien d’un service public identique sur
l’ensemble du territoire.
Toutefois, il est important de dire que l’organisation de la CEMAC ne dispose pas pour le
moment d’un organe habilité à coordonner et à harmoniser à l’échelle de la sous-région les
différentes politiques de décentralisation entreprises par les Etats membres..
VI. 5 Perspectives et enjeux
Les autorités publiques des pays de la CEMAC doivent pouvoir établir une cohérence entre la
décentralisation et l’aménagement du territoire en considérant le niveau local comme l’échelle
stratégique d’intervention au service des populations.
Aussi, le transfert des compétences et des ressources financières doivent être revus en
renforçant le rôle des collectivités locales et en clarifiant la répartition entre les différents
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 48
niveaux de gouvernance et chiffrer le coût des compétences décentralisées. Il faudra aussi
repenser aux nouveaux outils de financement des collectivités locales.
En plus, les collectivités locales et l’Etat devront réfléchir pour la mise en place d’une
véritable fonction publique locale et considérer cela comme étant une nécessité.
Ainsi, les enjeux actuels de la décentralisation sont l’établissement des règles permettant un
meilleur transfert des compétences et des ressources financières de l’Etat vers ses collectivités
en envisageant l’accès de ses collectivités locales à l’emprunt et au marché financier.
Dans l’optique de promouvoir le développement local et de permettre l’amélioration des
conditions de vie des populations à la base, il faudra que les populations puissent être
impliquées d’avantages par les acteurs locaux dans les choix prioritaires des services publics,
leurs modalités de fournitures, l’allocation des ressources et le suivi évaluation des projets et
programmes.
Enfin, il serait judicieux que les autorités de la CEMAC approfondissent l’idée de la création
d’un organe en son sein afin qu’il puisse jouer le rôle de régulateur et de coordonnateur des
politiques de décentralisation de la sous-régionale.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 49
Conclusion
Notre étude qui s’est articulée autour d’un objectif général scindé en objectifs spécifiques
était de montrer l’état d’avancement de la décentralisation dans les Etats de l’espace CEMAC.
L’élaboration de ce document est une contribution à la réflexion sur la démocratie et le
développement local dans l’espace CEMAC.
Certes, nous n’avons pas abordé l’ensemble des problématiques liées à l’évolution de la
décentralisation et la gouvernance territoriale, cependant nous avons essayé à travers la revue
de la littérature de présenter l’état d’avancement.
En effet, la décentralisation avance lentement au sein des Etats membres de la CEMAC sur le
plan institutionnel et démocratique. Certains textes de loi votés par leur parlement dans les
années 90 n’ont pas toujours été suivis de décrets d’application. Ainsi, la mise en œuvre des
réformes législatives se fait avec lenteur en dépit du fait que l’ensemble des Etats
mentionnent les collectivités locales comme niveau spécifique de gouvernance dans leurs
Constitutions. La prise des textes n’est pas toujours synonyme de l’effectivité du transfert des
compétences, encore moins de leur assomption par les organes élus au niveau de la
collectivité (cas de la Centrafrique, du Tchad et du Congo).
Aussi, les textes d'application sont souvent incomplets. L'État n'y est pas toujours engagé.
Les niveaux de gouvernance sont soit la Région et la Commune (Centrafrique, Cameroun et
Tchad), soit le Département et la Commune (Gabon et Congo). Toutefois, la dénomination
Commune est souvent substituée par Arrondissement. Les Collectivités locales sont
conscientes de leurs capacités embryonnaires, de la faiblesse de leurs ressources propres.
Aussi, le transfert de compétences ne concerne que quelques secteurs notamment :
l’aménagement du territoire, la santé, l’action sociale, l’éducation, le cadastre, le logement et
l’habitat, l’environnement et l’assainissement, l’urbanisme, la culture, le tourisme,
l’hydraulique villageoise, l’équipement, la voirie, les transports urbains, interurbains et
interdépartementaux, les eaux, la jeunesse, les sports, l’agriculture, la pêche, l’élevage, les
carrières concernant le Gabon. Au Cameroun, il s’agit de : promotion des activités, de
production agricole et de développement rural, de promotion des activités d’élevage et de
pêche, d’alimentation en eau potable, d’entretient des bacs, des routes rurales non classées, de
cantonage des axes bitumés, de construction, d’équipement, d’entretien et de la gestion des
centres de santé intégrés. En plus, il y a l’organisation au niveau local des journées culturelles,
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 50
l’entretien et la gestion de centres de promotion de la femme participent également de ce
transfert.
Au Congo par ailleurs, la loi prévoit le transfert des compétences dans les secteurs suivants :
la planification, l’administration et les finance, le commerce et l’artisanat, les travaux publics
et les transports, les mines, l’énergie et l’hydraulique, et l’emploi. Il faut néanmoins préciser
que certains actes administratifs réglementaires qui déclinent les modalités d’exercice des
compétences transférées concernant les secteurs des travaux publics, du transport et de la
santé par exemple, ne sont pas encore pris.
Dans le reste des pays, le transfert des compétences n’est pas encore effectif. Toutefois, les
exécutifs élus des collectivités bénéficient d’appuis divers qui leur permettent d’assumer leurs
compétences légales à l’occasion des délibérations réglementaires.
Pour l’ensemble des pays, la tutelle de l’Etat se traduit par un contrôle a priori. Ce pouvoir est
exercé par le Ministère en charge des collectivités locales et sous son contrôle par les
représentants de l’Etat qui disposent d’un pouvoir de sanction, d’approbation, d’annulation et
de révocation.
Les finances des collectivités locales notamment les transferts financiers de l’Etat et les
ressources mobilisées localement sont en général très limitées. La loi des finances votée par le
parlement fixe chaque année les plafonds de ressources autorisés dans le cadre de la
nomenclature des impôts locaux et ce sont les services du Ministère des Finances qui
établissent l’assiette, émettent les rôles et assurent le recouvrement. Ainsi, les collectivités
locales sont des acteurs passifs des différentes étapes allant des travaux d’assiette au
recouvrement, en passant par l’émission des rôles. L’absence des instruments adaptés au
niveau local permettant de connaître le potentiel fiscal et d’assurer le recouvrement des
impôts et taxes propres aux Collectivités locales constitue un handicap majeur.
Pour faire face à cette faible mobilisation des ressources financières locales, ces pays
sollicitent des appuis et des conseils pour mieux répondre aux nombreux défis que pose la
mise en œuvre de la décentralisation. Un pays tel que le Gabon dispose du fonds de
péréquation des Collectivités locales. Au Cameroun par contre, il y a un fonds spécial
d’équipement et d’intervention intercommunale.
Sur le plan technique, la Centrafrique dispose d’une structure spécialisée dénommée
Commission nationale de la décentration, elle est chargée à l’instar du Conseil national de la
décentralisation et le Comité interministériel des services locaux du Cameroun d’apporter de
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page 51
l’aide aux collectivités locales. Ces structures sont souvent placées sous la tutelle du Ministère
en charge des collectivités locales.
En ce qui est de la coopération décentralisée, il agit de manière complémentaire mais ses
conditions de réussite apparaissent corrélées aux processus de décentralisation.
En outre, les ressources humaines insuffisantes sont un autre obstacle à la décentralisation
dans cette zone. Le personnel local est très majoritairement constitué d’agents d’exécution.
Les cadres ou agents de maîtrise sont en nombre réduit.
S’agissant de la démocratie locale, plusieurs efforts doivent être encore consentis. La
participation des populations à la gestion des affaires locales est de moins en moins présente
en dehors de l’acte électoral. Par ailleurs, les organes délibérants des pays tels que la
Centrafrique, le Tchad et les grandes villes du Congo notamment Brazzaville et Pointe Noire
y compris celles du Cameroun (Yaoundé et Douala) sont encore désignés par les autorités
centrales. Les grandes communes de ces pays ont des statuts particuliers et elles sont gérées
par des délégations spéciales.
Au Gabon par contre, l’exécutif local, le maire, est élu au suffrage universel indirect en
même temps que les membres de l’organe délibérant.
Dans l’ensemble de ces pays, la durée des mandats des élus locaux est généralement de 5 ans
et ils sont renouvelables.
Bien qu’il y ait encore des obstacles à surmonter, le processus de décentralisation est en
marche, la réflexion autour de la représentation des territoires dans les organisations
régionales afin de permettre à celles-ci de contribuer au renforcement de l’intégration
demeure donc prépondérante. En ce qui concerne la CEMAC, aucun dispositif législatif et
règlementaire n’a été mis en place à l’échelle communautaire pour coordonner et
accompagner ces processus de décentralisation qui se déploie à des rythmes divers.
Afin d’inverser la tendance et envisager une décentralisation réelle, il faudrait que les
transferts des compétences et des ressources financières soient renforcés. Pour y arriver, la
répartition de ces ressources doit tenir compte de la cohérence des niveaux de gouvernance.
Aussi, il faudrait chiffrer les coûts de ces compétences transférées. Enfin, il est nécessaire
qu’à l’échelle sous-régionale notamment au sein de la CEMAC, l’idée de la création d’un
organe destiné à coordonner er à harmoniser toutes les politiques de décentralisation soit
approfondie.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XIV
Bibliographie.
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Amadou DIOP : « Développement Local, gouvernance territoriale- Enjeux et perspectives »
(2009) Edition Karthala.
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Direction Générale de la mobilisation, du développement des partenariats du Ministère des
Affaires Etrangères, rapport de novembre 2012.
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session ordinaire, thème central « Financement de la décentralisation,
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(CADDEL) (Gouvernance locale et valeurs partagées : catalyseurs de l’intégration et du
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Gestion urbaine et municipale en Afrique », 14-27 octobre 2000, Montréal, Québec, Canada,
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Valérie Angeon et Jean-Marc Callois, fondements théoriques du développement local : quels
apports de la théorie du capital social et de l’économie de proximité ? in the 4th congress on
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Ouvrages spécifiques.
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Alexis ESSONO OVONO, l’Autonomie financière des collectivités locales en Afrique noire
francophone. Le cas du Cameroun, de la Côte d’ivoire, du Gabon et du Sénégal, 24 pages.
Fidèl KOMBILA-IBOUANGA, Atelier 4 Constitution et Territoire : Influence de la constitution
Française de 1958 en matière de territoire en Afrique : l’exemple de la politique de la décentralisation
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Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Plan Stratégique santé communautaire ADD Cameroun 2013-2017.
Rapport final, DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL, FONCTIONNEL ET ORGANISATIONNEL DE
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Décentralisation en Afrique de l’Ouest et du Centre: Apprendre des expériences locales et
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Système des Nations Unies au Congo, Rapport National sur les Objectifs du Millénaire pour le
Développement – République du Congo, Aout 2004
Rene Daniel Mintya, Approche systémique du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la
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Webographie.
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- http://www.etat.sciencespobordeaux.fr/institutionnel/cameroun.html
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- http://www.spm.gov.cm/index.php
- http://www.statgabon.org/index.php?option=com_content&view=article&id=49&Itemid=55
- www.congo-site.com
- http://decentralisationcongo.e-monsite.com/pages/origines/facteurs-internes.html
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Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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- http://tchad24.unblog.fr/presentation-generale-du-tchad/
- http://www.cemac.int/
- http://decentchadnm.e-monsite.com/accueil.html
- http://www.cidr.org/TCHAD-Donnees-generales-Situation,511.html
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- http://decentralisationcongo.e-monsite.com/pages/organisation/les-collectivites-
locales.html
- http://books.google.sn/books?id=h7fxR_o4yAgC&pg=PR7&lpg=PR7&dq=Décentralisation+au
+Congo-Brazzaville+et+la+centrafrique&source=bl&ots=vfSp9VQZJC&sig
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- http://mondelam.e-monsite.com/pages/accueil/
- http://www.arial-programme.eu/fr
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Wikipédia.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XVIII
Annexes
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XIX
Annexe 1 : Organigramme de la CEMAC
Organe de Direction
CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT
CONSEIL DES
MINISTRES
(UDEAC)
COMITE INTER-
ETATS
COMITE
MINISTERIEL
(UMAC)
COMMISSION
CEMAC
INSTITUTIONS
SPECIALISEES
(BEAC, COBAC)
INSTITUTIONS
SPECIALISEES BDEAC, EIED, CICOS,
CEBEVIRHA ISTA,
ISSEA, IEF, OCEAC,
PRASAC
Organe de Contrôle
Cour de Justice
Chambre
Judiciaire
Chambre
des Comptes
Commission
Interparlementaire
Acteurs et Bénéficiaires
Etats membres Citoyens et
Entreprises
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Annexe 2: Organigramme de la Commission de la CEMAC
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XXI
Annexe 3 : Présentation succincte du Cameroun
Localisation géographique du Cameroun
Le Cameroun, est un pays situé en Afrique Centrale, au golfe de Guinée, et partage ses
frontières avec le Nigeria, le Tchad, la République Centrafricaine, la République du Congo, la
Guinée Equatoriale et le Gabon.
Données démographiques
Indicateur Valeurs Année
Population 15,5 millions d’habitants
1999
Superficie 475 442 km²
Densité 300hbts/ km² 2013
Capitale Yaoundé
Villes principales Yaoundé, Douala, Nkongsamba,
Maroua, Garoua, Bafoussam,
Bamenda.
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XXII
Langue officielle le français, l’anglais
Religions Chrétiennes 70%, musulmanes
20,9%, Animistes 5,6 %, Autres
3,4%
Espérance de vie hommes 56,7, femmes 61,3
Taux d’alphabétisation 32,1%.
Taux de croissance 2,81% 2002
Taux brut de natalité 38,2% 2002
Taux brut de mortalité 10,1% 2002
Taux d’urbanisation 46,4 % 1997
Données économiques
Indicateur Valeurs Année
PIB/ hbt (en $ US) 668,1 2001
PIB (en $ US) 6842
Taux de croissance PIB/HBT 7,3%
Taux d’inflation 2,%
Exportation en FCFA 1316,9 Milliards 2000
Importation en FCFA 910,5 Milliards 2000
Compte courant en FCFA 1316,9 Milliards 2001
Taux d’investissement 20%
Devise CFA franc
Organisation administrative
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe de
tutelle
Dénomination Nombre
Région 10 Oui Oui Gouverneur
Département 58 Oui Non Préfet
Arrondissement 360 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Sous-préfet
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Niveaux de gouvernance
Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou
Arrondissement
2 10 360
Outils de financement
Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunale (FEICOM)
Cadre général de la Décentralisation
Dispositifs juridiques et institutionnels
Textes
Type N° Date Objet
Décret 2004/017 22 juillet 2004 Orientation de la décentralisation
Décret 2004/018 22 juillet 2004 Fixant les règles applicables aux communes
Décret 2004/019 22 juillet 2004 Fixant les règles applicables aux régions
loi 96/06 18 Janvier 1996
Portant révision de la Constitution du 02 Juin
1972 en son titre 10 traitant des collectivités
locales décentralisées
Institutions Spécialisées d’accompagnement
Conseil National de la décentralisation (CND) / Comité Interministériel des Services Locaux (CISL)
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Annexe 4: Présentation succincte du Tchad
Localisation géographique du Tchad
Le Tchad est un pays d’Afrique centrale sans accès à la mer, situé au sud de la Libye, à l’est
du Niger et du Nigeria, au nord du Cameroun et de la république centrafricaine et à l’ouest du
Soudan. Le pays constitue un point de passage entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire, il
est le cinquième pays le plus vaste en termes de superficie.
Données démographiques
Indicateur Valeurs Année
Population 11.270.000 habitants FNUAP, 2008
Superficie 1 284 000 km²
Densité
Capitale N’djamena
Villes principales N’Djamena, Sarh, Moundou,
Abeche
Langue officielle Français et arabe
Religions Musulmane 55%,
catholicisme 20%,
protestantisme 15%,
traditionnelle 10%
Espérance de vie 48 ans Banque Mondiale, 2004
Taux d’alphabétisation des 26 % PNUD, 2005
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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15 ans et plus
Taux de croissance
démographique
3,4%
Taux d’urbanisation
IDH 0,389 soit 170ème / 179 pays
Données économiques
Indicateur Valeurs Année
PIB/ hbt (en $ US) 846 MINEFIN, 2007
PIB (en $ US) 8,7 milliards E.I.U., 2008
Taux de croissance PIB/HBT 1,7% E.I.U., 2008
Taux d’inflation -0,5% B M, 2004
Balance commerciale ($ US) - 288 millions 2003 (E.I.U, 2004)
Solde budgétaire (en % du
PIB
-39% du PIB 2003 (B M, 2004)
Devise CFA franc
Organisation administrative
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe
de tutelle
Dénomination Nombre
Région 22 Oui Oui Gouverneur
Département 61 Oui Non Préfet
Arrondissements
municipaux
10 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Sous-préfet
Niveaux de gouvernance
Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou
Arrondissement
2 22 10
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Cadre général de la Décentralisation
Dispositifs juridiques et institutionnels
Textes
Type N° Date Objet
Loi 12/PR/2004 7 Juin 2004 Portant régime comptable des Collectivités
Territoriales Décentralisées
Loi 11/PR/2004 7 Juin 2004 Portant régime financier et fiscal des Collectivités
Territoriales Décentralisées
Loi 003/PR/2000 10 Février 2004 Portant ratification de l'ordonnance N°01 du 08
Septembre 2003 portant création des Collectivités
Territoriales Décentralisées
Loi 007/PR/2000 05 Juin 2002 Portant Statuts des communautés rurales
Loi 003/PR/2000 16 Février 2000 Portant régime électoral des Collectivités
Territoriales Décentralisées
Loi 002/PR/2000 16 Février 2000 Portant Statuts des Collectivités Territoriales
Décentralisées
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Annexe 5 : Présentation succincte du Congo
Localisation géographique du Congo
Le Congo, est un pays situé en Afrique Centrale, il s'étend au Sud-Ouest sur 11 degrés de
latitude Sud et au Nord-Est sur 18 degrés de longitude Est et 4 degrés de latitude Nord, et
partage ses frontières avec l’Angola, Cameroun, Centrafrique, Gabon, République.
Démocratique du Congo.
Données démographiques
Indicateur Valeurs Année
Population 3.697.490 habitants
Superficie 342 000 km²
Densité 9,42
Capitale Brazzaville
Villes principales Brazzaville, Pointe noire.
Langue officielle le français
Langues nationales le lingala, parlé dans le nord du pays,
le kituba, parlé dans le sud
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Religions
Christianisme (54 %Catholiques,
25 %Protestants, 14 % Sectes
chrétiennes africaines), Islam et
Autres (6 %)
Espérance de vie 52 ans
Taux d’alphabétisation 81%
Taux net de scolarisation
dans le primaire
77,9 % 2002
Taux de croissance 2,93%
Taux de mortalité des
moins de 5 ans
108 % 2001
Taux d’urbanisation 66 %
Données économiques
Indicateur Valeurs Année
PIB/ hbt (en $ US) 1 109,0 2003
PIB (en Milliards de F CFA) 2089,2 2004
Taux de croissance PIB/HBT 5 %
Taux d’inflation +2
Exportations (milliards de
FCFA)
863,4
Importations (milliards de
FCFA)
374,6
Taux d’investissement 32%
Devise CFA franc
IDH 0,502 2001
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Organisation administrative
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe
de
tutelle
Dénomination Nombre
Département 12 Oui Oui Conseil
départemental
Président Préfet
Commune 5 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Arrondissement 19 Oui Non Sous-
préfet
District 86 Oui Non Sous-
préfet
Niveaux de gouvernance
Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou Arrondissement
2 10 5
Cadre général de la Décentralisation
Dispositifs juridiques et institutionnels
Textes
Type N° Date Objet
Loi 10-2003 6 février 2003 Portant organisation et fonctionnement des collectivités
locales portant transfert de compétence aux collectivités
locales
Loi 7-2003 6 février 2003 Portant organisation et fonctionnement des collectivités
locales
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Annexe 6: Présentation succincte de la Centrafrique
Localisation géographique de la Centrafrique
La République Centrafricaine (RCA) partage une frontière avec cinq pays : le Tchad au nord
(sur 1197 km), le Soudan à l’est (sur 1165 km), au sud le Congo Brazzaville sur 467 km et la
République Démocratique du Congo sur 1577 km du fleuve Oubangui, et à l’ouest, le
Cameroun (797 km) qui l’isole de l’Atlantique, l’océan le plus proche, situé à environ 1500
km. Le pays se présente comme une vaste pénéplaine allongée d’ouest en est, d’une hauteur
moyenne de 600 à 700 mètres, et constituant la ligne de partage des eaux entre le système
hydrographique du Tchad et celui de l’Oubangui et du Congo. A l’ouest et à l’est se trouve
deux zones montagneuses, les massifs du Yadé et du Fetit (1400 mètres). Près de Batanga au
nord et de Bangui au sud, le plateau s’affaisse à l’emplacement de deux anciennes mers
intérieures.
Données démographiques
Indicateur Valeurs Année
Population 4.000.000 habitants BM 2006
Superficie 623 000 km²
Densité 5,4 hbts / km2 1996
Capitale Bangui
Villes principales Bangui, Bimbo Berbérati, Carnot
Bambari, Bouar
(recensement 2003)
Langue officielle français, sango
Religions Animisme, Christianisme, Islam
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XXXI
Espérance de vie 39,4 ans BM, 2005
Taux d’alphabétisation (15
ans et plus)
48,6% PNUD, 2004
Part de la population ayant
moins de 15 ans
43,1 % PNUD, 2006
Taux de croissance
démographique
1,4%
le taux de natalité 42% pour mille
le taux de mortalité 17%/mille
Taux de scolarisation 38% 1996
population rurale 62% 1996
-population urbaine 38% 1996
Taux d’urbanisation 40
IDH 172ème sur 177 pays PNUD 2006
Données économiques
Indicateur Valeurs Année
PIB/ hbt (en $ US) 400 MinFin, 2006
PIB (en $ US) 1,5 milliard BM, 2006
Taux de croissance PIB/HBT 4,1% MinFin, 2006
Taux d’inflation 2,9% BM, 2005
Dette extérieure (en Euro) 695,6=54% PIB 2007
Balance commerciale ($ US) - 10 Milliard BM, 2005
Flux net d’investissement
directs étrangers ($ US)
- 13 Milliard BM, 2005
Solde budgétaire (en % du
PIB
- 2,6% BM, 2005
Devise CFA franc
Etat d’avancement de la décentralisation dans les pays de l’espace CEMAC
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Organisation administrative
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe
de tutelle
Dénomination Nombre
Régions 7 Oui Oui Gouverneur
Préfectures 16 Oui Non Préfet
Sous
préfectures
71 Oui Non Sous-préfet
Communes 175 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Niveaux de gouvernance
Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou
Arrondissement
2 7 175
Cadre général de la Décentralisation
Dispositifs juridiques et institutionnels
Textes
Type N° Date Objet
Décret 96.201 12 juillet 1996 Portant création d’un Haut commissariat à la Présidence de
la République chargé de la politique de la décentralisation et
de la régionalisation
Loi 96.016 13 janvier 1996 Découpage du territoire en sept régions et fixe leurs limites
respectives
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Annexe 7: Présentation succincte du Gabon
Localisation géographique du Gabon
Le Gabon est limité au nord par la Guinée-Équatoriale et le Cameroun, à l'est et au sud par le
Congo, à l'ouest par l'océan Atlantique, Son territoire est traversé par l'équateur et occupe en
majeure partie le bassin du fleuve Ogooué, 80 % du territoire est couvert par la forêt dense.
Celle-ci comprend de très grands arbres et les essences ont une belle variété: acajou,
okoumé, etc.
Données démographiques
Indicateur Valeurs Année
La population 1 545 255 habitants
2010
La superficie 267 667 km2
Densité 5,3 habts/km²
La capitale Libreville
Villes principales Libreville, Port-Gentil, Franceville
La langue officielle le français
Les religions Catholique (75%), Protestante
(20%), Croyances autochtones (4%),
Musulmane (1%)
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Espérance de vie hommes : 51,96 ans, femmes : 53,58
ans
Taux d’alphabétisation 63%.
Taux de croissance 2,5% par an soit 16% 2010
Taux de natalité 35,39 pour 1 000 habitants 2010
Taux brut de mortalité 12,9 pour 1 000 habitants 2010
Taux d’urbanisation 80% 2010
Taux Rural 20% 2010
Données économiques
Indicateur Valeurs Année
PIB/ hbt en FCFA 3 117.7 milliers ;
3 560.4 milliers
2010, 2011
PIB en FCFA 5939.7 milliers ;
6 952.6 milliers
2010, 2011
taux de croissance du PIB 5,4% ; 4,3% 2010, 2011
Taux de croissance PIB/HBT 5,8% ; 5% 2010, 2011
Taux d’inflation + 7,6% ; 6,5% 2010, 2011
Exportation en FCFA 3 297,3 milliards; 3 965,3
milliards
2010, 2011
Importation en FCFA 2 296,3 milliards; 2 450,4
milliards
2010, 2011
Compte courant en FCFA 99 milliards ; 33 milliards 2010, 2011
Taux d’investissement 33,7% 2009
Devise CFA franc
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Présenté par Juste Sylvain OBOUONOMBELE Page XXXV
Organisation administrative
Découpage territorial Circonscription
administrative
Collectivité
Territoriale
Organe
délibérante
Organe
exécutif
Organe de
tutelle
Dénomination Nombre
Provinces 9 Oui Non Gouverneur
Départements 50 Oui Oui Conseil
départemental
Président Préfet
Communes 50 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Arrondissements 26 Oui Oui Conseil
municipal
Maire Préfet
Districts 26 Sous-préfet
Niveaux de gouvernance
Nombre de niveau Régions Départements Communes et/ou
Arrondissement
2 50 76
Outils de financement
Fonds de péréquation des Collectivités locales (FPCL)
Cadre général de la Décentralisation
Dispositifs juridiques et institutionnels
Textes
Type N° Date Objet
Loi 15/96 6 juin 1996 Relative à la décentralisation, prévue par le
dernier alinéa de l’article 112b de la Constitution
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