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RAFARAVAVY Nantenaina Emeline
ETUDE DE COHORTE SUR L’INFECTION NOSOCOMIALE
NEONATALE AU SERVICE DE NEONATALOGIE DE LA
MATERNITE BEFELATANANA
Thèse de Doctorat en Médecine
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
ANNEE : 2009 N°:7940
ETUDE DE COHORTE SUR L’INFECTION NOSOCOMIALE NEONA TALE
AU SERVICE DE NEONATALOGIE DE LA MATERNITE BEFELATA NANA
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 09 Déc 2009 à 10h à Antananarivo
Par
Mademoiselle RAFARAVAVY Nantenaina Emeline
Née le 27 Octobre 1983 à Amboasary Sud
Pour obtenir le grade de
« DOCTEUR EN MEDECINE »
(Diplôme d’Etat)
MEMBRES DU JURY :
Président : Professeur RANDRIANASOLO Olivier Jean Baptiste
Juges : Professeur ROBINSON Annick Lalaina
: Professeur RANDRIA Mamy Jean de Dieu
Rapporteur : Docteur RAKOTOMAHEFA Mbola
VII. IN MEMORIAM
Pr. RAJAONERA Richard
Pr. RAMAHANDRIARIVELO Johnson
Pr. RAJAONERA Frédéric
Pr. ANDRIAMASOMANANA Veloson
Pr. RAKOTOSON Lucette
Pr. RAKOTO- RATSIMAMANGA Albert
Dr. RAMAROKOTO Razafindramboa
Dr. RABEDASY Henri
Pr. ANDRIAMIANDRA Aristide
Dr. RAKOTONANAHARY
Pr. ANDRIANTSEHENO Raphaël
Pr. RANAIVOARISON Milson Jérôme
Pr. RAMANANIRINA Clarisse
Pr. RALANTOARITSIMBA Zhouder
Pr. RANIVOALISON Denys
Pr. RAKOTOVAO Rivo Andriamiadana
Pr. RAVELOJAONA Hubert
Pr. ANDRIAMAMPIHANTONA Emmanuel
Pr. RANDRIANONIMANDIMBY Jérôme
Pr. RAKOTONIAINA Patrice
Pr. ANDRIANJATOVO RARISOA Jeannette
Pr. RANDRIANARISOLO Raymond
Pr. RAKOTOBE Alfred
Pr. MAHAZOASY Ernest
Pr. RATSIFANDRIHAMANANA Bernard
Pr. RAZAFINTSALAMA Charles
Pr. RANDRIAMBOLOLONA Robin
Pr. RASOLONJATOVO Andriananja Pierre
Pr. MANAMBELONA Justin
Pr. RAZAKASOA Armand Emile
Pr. RAMIALIHARISOA Angeline
Pr. RAKOTOBE Pascal
Pr. RANAIVOZANANY Andrianady
Pr. RANDRIANARIVO
Pr. RAKOTOARIMANANA Denis Roland
Pr. ANDRIAMANANTSARA Lambosoa
Pr. RAHAROLAHY Dhels
Pr. ANDRIANJATOVO Jean José
DEDICACES
Je dédie cette thèse :
A L’Eternel Dieu Tout Puissant qui m’a donné la foi, la force et le courage durant ces
longues années d’étude.
‹‹ Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ›› I Corinthien 15,10
‹‹ Je louerai l’Eternel tant que je vivrai ›› Psaumes 146: 2
A NENY
‹‹ Je te remercie infiniment pour tout l’amour, le soutien et les conseils que tu m’as
donnés en dépit de tes lourdes occupations.
Tu n’as jamais épargné de ton temps ni de tes efforts pour ma réussite et tu as toujours
fait de ton mieux pour que je ne manquerais de rien.
Tu retrouves dans ce travail toute ma reconnaissance. ››
A RAJES
Qui nous a quittés plus tôt pour un monde meilleur,
‹‹Je lui dédie cette thèse en souvenir des meilleurs moments vécus ensemble…
Son amour et ses tendresses resteront toujours gravés dans nos cœurs…››
A mes frères et sœurs DADAH, CEDRICK, EDDY, RINA et HARY
‹‹Vous avez toujours été là pour moi et votre présence m’est un grand réconfort.
Merci pour l’aide que vous m’avez apporté surtout dans les moments difficiles.
Vous avez mes tendres affections.
Que ce travail soit le témoin de notre fraternité et de notre complicité.››
Ma réussite est la votre
A toute la famille, je vous remercie pour votre encouragement!
A tous les malades, je leur souhaite prompt rétablissement
A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE
Monsieur le Docteur RANDRIANASOLO Olivier Jean Baptiste
Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Pédiatrie à la Faculté
de Médecine d’Antananarivo
‹‹ Vous nous avez fait l’honneur d’accepter de présider cette thèse.
Vos directives et votre rigueur ont considérablement contribué à l’accomplissement de
ce travail.
Veuillez trouver ici l’expression de nos remerciements les plus sincères et de toute notre
reconnaissance.››
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE
Madame le Docteur ROBINSON Annick Lalaina
Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Pédiatrie à la Faculté de
Médecine d’Antananarivo
Monsieur le Docteur RANDRIA Mamy Jean de Dieu
Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Maladies Infectieuses à la
Faculté de Médecine d’Antananarivo
‹‹ Nous vous remercions vivement de l’honneur que vous nous faites en acceptant de
juger ce travail.
Veuillez trouver ici le témoignage de notre considération et de nos respects les plus
distingués. ››
A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE
Monsieur le Docteur RAKOTOMAHEFA Mbola
Chef de Clinique en Pédiatrie
Ancien Interne des Hôpitaux
‹‹ Vous avez accepté avec bonne volonté de rapporter cette thèse.
Vous nous avez toujours aimablement accueilli malgré vos nombreuses obligations et
votre encadrement nous a été d’une grande aide dans la réalisation de ce travail.
Ce travail est aussi le votre. ››
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul
‹‹Veuillez accepter nos hommages les plus respectueux. ››
A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Vous nous avez forgé de par vos talents d’enseignants,
Ma profonde gratitude.
A TOUT LE PERSONNEL DU SERVICE DE NEONATALOGIE DE S GOB,
A TOUT LE PERSONNEL DU SERVICE DE BACTERIOLOGIE HJR A,
A TOUT LE PERSONNEL DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO ,
A TOUS CEUX QUI ONT APPORTE LEUR PIERRE A L’EDIFICA TION DE
CETTE THESE ,
Toute notre reconnaissance. Tous nos remerciements.
A tous les GBU et à la promotion FANJIRY
‹‹ En souvenir des moments passés ensemble, veuillez trouver dans ce travail
l’expression de mon amitié la plus sincère. ››
SOMMAIRE
Pages INTRODUCTION.......................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES
INFECTIONS NOSOCOMIALES BACTERIENNES EN NEONATALOGI E ..... 2
I.1- Définition :......................................................................................................... 2
I.2- Epidémiologie.................................................................................................... 2
I.2.1- Dans le monde ............................................................................................ 2
I.2.2- Dans les pays développés .......................................................................... 3
I.2.3- En Afrique ................................................................................................. 3
I.2.4- A Madagascar............................................................................................. 3
I.3- Physiopathologie .............................................................................................. 3
I.3.1- La colonisation .......................................................................................... 3
I.3.2- La pullulation.............................................................................................. 4
I.3.3- L'invasion ................................................................................................... 5
I.4 - Les signes d’une infection bactérienne nosocomiale du nouveau né............... 5
I.4.1 - Type de description : la septicémie ..........................................................5
I.4.1.1- Arguments cliniques............................................................................ 5
I.4.1.2- Arguments biologiques........................................................................6
I.4.2- Formes cliniques d’une infection nosocomiale bactérienne selon la
localisation anatomique ..............................................................................7
I.4.2.1- l'entérocolite nécrosante ...................................................................... 7
I.4.2.2- Méningites bactériennes ......................................................................7
I.4.2.3- Les pneumopathies .............................................................................. 8
I.4.2.4- Infection de l’appareil urinaire ........................................................... 9
I.4.2.5- Infections ostéo-articulaires................................................................. 9
I.4.2.6- Infections oculaires.............................................................................. 9
I.4.2.7- Infection oto rhino laryngologique.................................................... 11
I.5- Diagnostic........................................................................................................ 11
I.5.1- Le diagnostic positif ............................................................................... 11
I.5.2- Diagnostic différentiel .............................................................................. 11
I.5.2.1- Infections materno-fœtales bactériennes .......................................... 11
I.5.2.2- Autres causes d’infections nosocomiales .......................................... 12
I.5.2.2.1- Infections virales ....................................................................... 12
I.5.2.2.2- Infections fongiques .................................................................. 12
I.5.3- Diagnostic étiologique.............................................................................. 13
I.5.3.1- Facteurs de risques ............................................................................ 13
I.5.3.1.1- Les facteurs de risques liés à l'hôte ............................................ 13
I.5.3.1.2- Facteurs liés aux soins................................................................ 13
I.5.3.1.2.1Les prothèses et les procédures invasives..............................13
I.5.3.1.2.2- Les médicaments .................................................................14
I.5.3.1.3- L'environnement : Locaux et personnel .................................... 14
I.5.3.1.4- Facteurs de risques liés à l’accouchement.................................. 15
I.5.3.2- Les agents pathogènes ....................................................................... 15
I.5.3.2.3- Acinetobacter baumanii multiresistant ...................................... 16
I.5.3.2.4- Pseudomonas aeruginosa multi résistant ................................... 17
I.5.3.2.5- Les entérobactéries résistantes aux bétalactamines.................... 17
I.5.3.2.6- les Staphylocoques à coagulase négative ................................... 17
I.6- Traitement........................................................................................................ 18
I.6.1- Le traitement curatif ................................................................................. 18
I.6.1.1- But ..................................................................................................... 18
I.6.1.2- Les moyens et les indications............................................................ 18
I.6.2- Le traitement préventif ........................................................................... 19
I.6.2.1- Formation du personnel soignant ...................................................... 20
I.6.2.2- La décontamination des réservoirs .................................................... 21
I.6.2.3- L'antibioprophylaxie.......................................................................... 21
I.6.2.4 Préventions de l’infection nosocomiale proposée par l’OMS ........... 22
I.6.2.4 .1- Mise à disposition des moyens .................................................. 22
I.6.2.4.2- Education et sensibilisation ........................................................ 22
I.6.2.4.3- Notification et recensement........................................................ 23
I.6.2.4.4- Réorganisation des soins et des pratiques .................................. 23
I.6.2.4.5- Recherche sur les infections nosocomiales ................................ 24
DEUXIEME PARTIE : PATIENTS ET METHODE ET RESULTATS .............. 24
II.1- Patients et méthode ........................................................................................ 24
II.1.1- Type d’étude............................................................................................ 24
II.1.2- Cadre de l’étude ...................................................................................... 24
II.1.2.1- Mission du service dans l’hôpital..................................................... 24
II.1.2.2- Effectifs du personnel ......................................................................25
II.1.2.3- Logistiques ....................................................................................... 25
II.1.2.4- Indicateurs d’utilisation du service .................................................. 27
II.1.2.4.1- Néonatalogie ............................................................................. 27
II.1.2.4.2- Pour tout le bâtiment ................................................................. 27
II.1.3- Populations étudiées................................................................................ 27
II.1.3.1- Enfants hospitalisés inclus ............................................................... 27
II.1.4- Déroulement de l’étude........................................................................... 28
II.1.4.1- Infections nosocomiales incluses ..................................................... 29
II.1.4.2- Étude de l’environnement ................................................................ 29
II.1.5- Enquête bactériologique.......................................................................... 29
II.1.5.1- Hémoculture..................................................................................... 29
II.1.5.2- Coproculture..................................................................................... 30
II.1.5.3- Prélèvements de l’environnement .................................................... 30
II.1.6- Analyse statistique .................................................................................. 31
II.2- Résultats ......................................................................................................... 31
II.2.1- Caractéristiques des patients inclus......................................................... 31
II.2.2- Les espèces bactériennes isolées............................................................. 34
II.2.2.1- Résultats hémocultures..................................................................... 34
II.2.2.2- Résultats coprocultures .................................................................... 37
II.2.2.3- Résultats de l’antibiogramme........................................................... 38
II.2.3- Analyse des facteurs de risques...............................................................38
II.2.3.1- Environnement ................................................................................ 38
II.2.3.2- Analyse des facteurs de risques à la naissance.................................... 39
II.2.3.3- Analyse des facteurs de risque d’acquisition d’infection
nosocomiale au cours de l’hospitalisation........................................... 42
II.2.3.4- Analyse des manifestations cliniques faisant suspecter une
infection bactérienne néonatale........................................................... 43
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRES ET DISCUSSION....... ...................... 48
III.1- Définition de l’infection nosocomiale chez le nouveau-né .......................... 48
III.2- Epidémiologie............................................................................................... 49
III.3- Sites de l’infection nosocomiale et manifestations cliniques ....................... 50
III.4- Les facteurs de risque ................................................................................... 50
III.5.L’évolution..................................................................................................... 52
III.6- Espèces bactériennes responsables d’infection nosocomiale ....................... 52
III.6.1- Les staphylocoques................................................................................ 52
III.6.2- Les streptocoques................................................................................... 53
III.6.3- Les bacilles gram négatif ...................................................................... 53
III.7- Limites et points forts de notre étude............................................................ 55
III.7.1- Les limites de notre étude ...................................................................... 55
III.7.2- Les points forts de notre étude............................................................... 55
IV- Suggestions...................................................................................................... 57
IV.1-Respect des moyens de préventions de l’infection nosocomiale proposée
par l’OMS ................................................................................................... 57
IV.1.1- Mise à disposition des moyens .............................................................. 57
IV.1.2- Education et sensibilisation ................................................................... 57
IV.1.3- Notification et recensement ...................................................................58
IV.1.4- Réorganisation des soins et des pratiques.............................................. 58
IV.1.5- Recherche sur les infections nosocomiales ........................................... 59
IV.2- Autres mesures spécifiques pour le service de néonatalogie....................... 59
IV.2.1- L'isolement protecteur en secteur de néonatalogie................................ 59
IV.2.1.1- Le lavage des mains........................................................................ 59
IV.2.1.2- Tenue vestimentaire de base........................................................... 60
IV.2.2- Visiteurs et familles ............................................................................... 60
IV.2.3- Gestes spécifiques.................................................................................. 60
IV.2.4- Le linge.................................................................................................. 60
CONCLUSION............................................................................................................. 63
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
VELIRANO
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau I. Arguments cliniques évoquant une infection néonatale bactérienne ......6
Tableau II. Critères biologiques des infections néonatales bactériennes. ...................6
Tableau III. Antibiotique utilisé de première intention.................................................19
Tableau IV. Posologies des antibiotiques habituellement utilisés .............................19
Tableau V. Les matériels utilisés dans le service ......................................................26
Tableau VI. Les résultats des bilans des patients décédés ..........................................33
Tableau VII. Les espèces bactériennes isolées au cours de l’hémoculture ..............35
Tableau VIII. Liste des germes isolés à J 0 et à J 4 de vie à la coproculture..............37
Tableau IX. Les germes isolés dans tout le site de prélèvement.................................39
Tableau X. Analyse des facteurs de risque d’infection néonatale en fonction des
résultats des hémocultures réalisées à la naissance......................................40
Tableau XI. Analyse des facteurs de risque d’infection néonatale en fonction des
résultats des coprocultures faites sur la première selle ................................41
Tableau XII. Analyse des gestes invasifs au cours de l’hospitalisation en fonction
des résultats des hémocultures faites au quatrième jour de vie....................42
Tableau XIII. Signes cliniques à la naissance.............................................................43
Tableau XIV. Signes cliniques à J 1 de vie.................................................................44
Tableau XV. Signes cliniques à J 2 de vie.................................................................45
Tableau XVI. Signes cliniques au 3eme jour de vie ...................................................46
Tableau XVII. Signes cliniques au 4eme jour de vie ...................................................47
Tableau XVIII. Liste des antiseptiques.....................................................................61
LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1 : Table de réanimation dans l’unité de soins intensifs ........................ 25
Figure 2 : Représentation des patients inclus et leur évolution........................ 31
Figure 3 : Répartition des sujets en fonction des résultats des hémocultures à
J0 et j4 ................................................................................................... 32
Figure 4 : Répartition des sujets en fonction des résultats des coprocultures à
J0 et J4................................................................................................... 33
Figure 5 : Fréquence des germes isolés à l’hémoculture de J0 et J4................. 36
Figure 6 : Fréquence des germes isolés à la Coproculture................................ 38
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE I : Fiche d’enquête infection
ANNEXE II : Diagnostic de maturation morphologique ou score de Farr
ANNEXE III : Resumé des espèces bactériennes isolées de l’environnement
ANNEXE IV : L'entretien des incubateurs en secteur de néonatalogie
LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
ABR : Acinetobacter baumanii multiresistant
AM : Age Morphologique
BGN : Bacille Gram Négatif
CDC : Center for Disease Control
CENHOSOA : Centre Hospitalier de Soavinandriana
CRP : C réactive Proteine
EBLSE : Les entérobactéries souches productrices de béta lactamase à spectre
élargi
GB : Globules Blancs ; FJ formes jeunes
HJRB : Hospital Joseph Raseta Befelatanana
SGOB : Service de Gynécologie Obstétrique Befelatanana
IMF : Infections Materno-Fœtales (bactériennes)
IN : Infections Nosocomiales
LA : Liquide Amniotique
LCR : Liquide Céphalo Rachidien
NEC : L'entérocolite Nécrosante
NO : Monoxyde d’azote
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PAR : Pseudomonas aeruginosa multi résistant
RPDE : Rupture de la Poche des Eaux
RPM : Rupture Précoce des Membranes
SA : Semaine d’aménorrhée
SARM : Staphylococcus aureus méthicilline résistant
VRS : Virus Respiratoire Syncitial
> : Supérieure
µg : Microgramme
mg : Milligramme
pg : Picogramme
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
Les infections nosocomiales (IN) constituent un problème majeur de santé
publique par leur coût ainsi que par la morbidité et la mortalité qu’elles engendrent.
L’activité principale pour la prévention des infections nosocomiales est la surveillance,
notamment dans les unités de réanimation et de soins intensifs, services les plus exposés
(01). Dans les pays développés, leur surveillance a montré une efficacité dans la
réduction du taux des infections. L’étude d’incidence et de prévalence sont les moyens
qui restent les plus simples à choisir dans ce cadre de surveillance pour déterminer
l’ampleur des infections nosocomiales lorsque les ressources sont réduites.
En raison de la diminution des défenses du patient et de la multiplication des
procédures invasives, les infections acquises sont particulièrement fréquentes dans les
services de réanimation. En pédiatrie, les facteurs de risque de survenue des IN sont
l’âge du patient lui-même, les coomorbidités, la fréquence des actes invasifs. Les
nouveaux nés constituent un des groupes les plus vulnérables (02).
Aux Etats-Unis, l’incidence des infections nosocomiales bactériennes est
estimée à 25% chez les enfants prématurés de très faibles poids en 2004. En France, elle
est estimée à 7,2% en 2006 (02).
A Madagascar, les études sont focalisées sur les infections materno fœtales :
l’infection néonatale prédomine avec une fréquence de 55,41% avec une évolution
fatale de 23,35% dans le service de pédiatrie HJRB en 2005(03). Une étude sur les IN
en pédiatrie a été réalisée au service de pédiatrie de CENHOSOA en 2006-2007, le taux
d’incidence des IN chez les nouveau-nés était de 29,2% (03).
L’objectif principal de cette étude était de déterminer l’écologie bactérienne des
infections néonatales nosocomiales au service de réanimation néonatale de la maternité
de Befelatanana afin d’améliorer la prise en charge des nouveau-nés.
Comme objectifs spécifiques, cette étude vise à identifier les principaux facteurs
de risque associés à ces infections, les principaux germes responsables ainsi que le
profil antibiogramme et les modalités évolutives des nouveau-nés traités.
La première partie de notre étude sera consacrée à la revue de la littérature sur
les infections nosocomiales bactériennes. La deuxième partie traitera nos matériels et
méthodes suivis de nos résultats. La dernière partie portera sur nos commentaires et
suggestions.
PREMIERE PARTIE :
REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES INFECTIONS NOSOCOMI ALES
BACTERIENNES EN NEONATALOGIE
2
PREMIERE PARTIE :
REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES INFECTIONS NOSOCOMI ALES
BACTERIENNES EN NEONATALOGIE
I.1- Définition :
En se référant à la définition du Center for Disease Control ou CDC: une
infection est considérée nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d'une
hospitalisation et si elle était absente à l'admission à l'hôpital. Lorsque la situation
précise à l'admission n'était pas connue, un délai d'au moins 48 heures après l'admission
(ou un délai supérieur à la période d'incubation lorsque celle-ci est connue) a été retenu
pour distinguer une infection 0.nosocomiale d'une infection communautaire. (04)
La définition d’une infection nosocomiale bactérienne néonatale est difficile à
établir devant la fréquence des infections materno-fœtales (02) (05).
Actuellement la définition de l’infection nosocomiale néonatale a évolué dans
les pays en développement où l’application des règles d’hygiène est souvent
défectueuse. Ainsi dans ces conditions toute infection néonatale survenue dans un centre
d’accouchement est considérée comme infection néonatale nosocomiale (06).
Le moment de l’infection n’est pas un critère absolu même s’il peut orienter le
personnel soignant. (07) (08)
I.2- Epidémiologie
I.2.1- Dans le monde
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le décès lié aux IN est estimé
à 1 622 400 décès par an, répartis en infections systémiques : 300 000 cas, méningites :
50 400 cas, tétanos : 372 000 cas, infections respiratoires : 750 000 cas et diarrhée : 150
000 cas.(07)
3
I.2.2- Dans les pays développés (02)
La mortalité liée aux infections néonatales précoces est de 6 à 10 % chez les
nouveaux-Pnés à terme et de 26 % chez les prématurés de moins de 1 500g. Concernant
les infections nosocomiales, ce taux de mortalité est de 17,1% chez le prématuré.
Une étude faite en France dans les services de réanimation néonatale en 2004 a
constaté un taux de mortalité de 9,3% des admissions.
I.2.3- En Afrique (02)
Dans le Service de réanimation pédiatrique polyvalente de Tunisie, sur un total
de 340 patients comprenant 249 (73 %) nouveau-nés, l’incidence des infections
bactériennes nosocomiales était de 6,5 %
I.2.4- A Madagascar
A Madagascar, le taux de mortalité due à l’infection nosocomiale dans le service
de néonatalogie de CENHOSOA est de 27,8% (03).
I.3- Physiopathologie (09)
Les micro-organismes responsables des infections nosocomiales en période
néonatale proviennent de la flore endogène ou de la flore exogène du nouveau né. La
contamination bactérienne passe par trois stades précédant l'infection : la colonisation,
la pullulation et l'invasion.
I.3.1- La colonisation (10)
Normalement axénique (non parasité par aucun microorganisme) in utero,
l'enfant est soumis très rapidement après la naissance à une colonisation bactérienne
physiologique.
4
Les germes de colonisation sont d'origine maternelle (flore vaginale),
alimentaire (lait) et environnementale par l'intermédiaire de contacts manuels directs
avec les soignants et les parents.
L’écosystème digestif est constitué de bactéries anaérobies strictes et de la flore
lactique.
La flore cutanée est essentiellement constituée de corynébactéries et de
staphylocoque à coagulase négative.
La flore pharyngée est constituée essentiellement de streptocoque
alphahémolytique.
En milieu hospitalier, staphylocoque à coagulase négative est présent dans le
tube digestif au quatrième jour de vie. I1 prédomine aussi sur le revêtement cutané et les
muqueuses. Staphylococcus aureus est associé à cette flore dans 10 % des cas.
Les microflores endogènes de la peau et des muqueuses jouent un ro1e essentiel
dans la défense contre les bactéries pathogènes de l'environnement hospitalier. La
fréquence de la colonisation par ces dernières augmente avec la durée d'hospitalisation.
I.3.2- La pullulation
La pullulation microbienne intestinale est très fréquente chez le prématuré, en
raison de la stase digestive, de la pauvreté du péristaltisme, du jeûne et de l'alimentation
entérale par sonde.
L’antibiothérapie orale ou parentérale administrée à l'enfant ou à la mère en fin
de grossesse peut modifier l'écosystème en supprimant la flore sensible.
L'environnement chaud et humide des incubateurs favorise la multiplication
microbienne au niveau de la peau, particulièrement sous les pansements occlusifs. La
surface des incubateurs peut être facilement contaminée par des micro-organismes qui
vont coloniser ou infecter le nouveau-né.
La présence de bactéries inhabituelles dans l'oropharynx du nouveau-né peut être
due à une contamination directe par les mains du personnel ou par voie aérienne à partir
des systèmes de ventilation, mais surtout par contamination par les bactéries du tube
digestif.
5
La colonisation du tractus digestif constitue le réservoir des germes à Gram
négatif responsables d'infection nosocomiale.
I.3.3- L'invasion
Une infection locale ou systémique peut se faire selon plusieurs voies. Les
agressions cutanées sont multiples : cathétérisme artériel ou veineux, percutané ou
ombilical mais également ponction au talon pour microprélèvement, pansement adhésif,
électrodes, érodant la couche cornée particulièrement fine chez le nouveau né.
Les lésions muqueuses du tube digestif favorisent les bactériémies par
translocation. Les lésions muqueuses des voies aériennes provoquées par l'intubation
et/ou l'inhalation endotrachéale de sécrétions contaminées favorisent les infections
pulmonaires.
I.4 - Les signes d’une infection bactérienne nosocomiale du nouveau né (01)
I.4.1 - Type de description : la septicémie (09)
La septicémie constitue la majorité des manifestations des infections
nosocomiales bactériennes du nouveau né.
I.4.1.1- Arguments cliniques (11)
Les manifestations cliniques en faveur d’une infection bactérienne nosocomiale
néonatale s’observent chez un enfant initialement indemne d’infection et présentant des
perturbations à partir de la 48ème heure d’hospitalisation.
6
Tableau I. Arguments cliniques évoquant une infection néonatale
bactérienne
Anamnèse Examen
Fièvre maternelle
RPDE* > 12 heures
Prématurité inexpliquée
Détresse vitale (hémodynamique, respiratoire)
Hépatomégalie, splénomégalie, Ictère trop précoce ou persistant,
Météorisme abdominal
Troubles neurologiques ( hypo réactivité, mouvements anormaux),
convulsions
Purpura
Mauvaise prise de poids, anomalies thermiques
*RPDE : rupture de la poche des eaux
Ce sont ceux des manifestations cliniques rencontrées au cours de toute infection
néonatale bactérienne.
I.4.1.2- Arguments biologiques
Les arguments biologiques sont ceux des perturbations biologiques rencontrées
au cours de toute infection néonatale bactérienne.
Tableau II. Critères biologiques des infections néonatales bactériennes. (09)
Hématologie Biochimie Bactériologie
GB >25 000/mm3 CRP > 10 – 20 mg/L Hémoculture
GB < 5 000/mm3
FJ/GB > 10 – 16%
Plaquettes < 150 000/mm3
Orosomucoïde
< 0,2g/L (j0-j1)
< 0,33g/L (≥ j2)
Fibrinogène > 4g/L Procalcitonime > 5µg/L Antigènes solubles
Interleukine 6 > 100pg/mL
GB: globules blancs ; FJ formes jeunes
7
I.4.2- Formes cliniques d’une infection nosocomiale bactérienne selon la
localisation anatomique (05) (12)
I.4.2.1- l'entérocolite nécrosante
L'entérocolite nécrosante (NEC) est une maladie néonatale se présentant sous la
forme d'une atteinte intestinale sévère conduisant, dans certains cas, à une perforation
intestinale, voire au décès. La définition de la NEC selon les critères du CDC combine
une description clinique et une anomalie radiologique. (13)
L'entérocolite nécrosante du nouveau-né doit satisfaire aux critères suivants :
Présence de 2 des signes suivants, (toute autre cause évidente étant écartée) :
vomissements, ballonnement abdominal, résidu gastrique ET présence de sang
persistant microscopiquement ou macroscopiquement dans les selles ET 1 des
anomalies radiologiques suivantes : a. pneumopéritoine ; OU b. pneumatose intestinale
OU c. anses intestinales " figées " sur le grêle.
Une bactériémie associée à la NEC est interprétée le plus souvent comme une
pullulation opportuniste momentanée. Dans une étude comportant des prélèvements
systématiques quotidiens chez les patients de néonatologie, des Enterobacteriaceae en
quantité plus importante ont été retrouvés 48 heures avant le début de la NEC, associée
à une diminution de la quantité de staphylocoques à coagulase négative. (13)
I.4.2.2- Méningites bactériennes (14)
Clinique
Les troubles neurologiques (troubles du comportement, de la conscience, du
tonus et/ou convulsions) sont inconstants et leur reconnaissance implique une recherche
systématique d’une atteinte méningée. La fièvre est plus fréquente dans les méningites
que dans les formes systémiques. L’examen retrouve les troubles du tonus, parfois un
bombement de la fontanelle. Les autres signes sont non spécifiques de l’atteinte
méningée et témoignent de l’infection systémique associée éventuelle. Toutefois, dans
37 % des cas, il n’existe aucun signe évocateur d’atteinte méningée.
8
Diagnostic biologique
Le diagnostic repose sur les modifications du LCR : augmentation de l’albumine
supérieure à 1,30 g/L, rapport glucose LCR/sang inférieur à 40 % surtout hypercytose
supérieure à 30/mm3. L’examen direct à la coloration de Gram peut être évocateur,
mais n’est positif que si la concentration de germes est supérieure ou égale à 105/mL. La
détection d’antigènes bactériens dans le LCR permet une orientation étiologique
immédiate mais inconstante.
I.4.2.3- Les pneumopathies
Cliniquement la pneumopathie bactérienne nosocomiale s’observe surtout chez
le nouveau-né ventilé. Des lésions extensives, type abcès, peuvent compliquer une
malformation sous-jacente surinfectée, en particulier par des staphylocoques dorés ou
des klebsielles. L’infection pulmonaire se traduit cliniquement par une détresse
respiratoire associant polypnée et signes de lutte. L’auscultation est le plus souvent
normale.
Les signes radiologiques parfois évocateurs (opacités micro- et macronodulaires
dans les deux champs) sont généralement non spécifiques, voire trompeurs (aspect de
retard de résorption, d’inhalation ou de maladie des membranes hyalines).
La confirmation bactériologique grâce au prélèvement trachéal « protégé » est
facile à réaliser chez le nouveau-né intubé. Chez le nouveau-né en ventilation
spontanée, cette technique permet l’analyse de la flore pharyngotrachéale. Seule la
numération des germes permet un diagnostic étiologique lorsqu’elle révèle une flore
monomorphe à concentration élevée (105/mL) et associée à de nombreux leucocytes. Si
la majorité des infections respiratoires sont d’évolution favorable, certaines se
compliquent d’hypoxie réfractaire liée à une hypertension artérielle pulmonaire. Les
progrès de la ventilation (oscillation à haute fréquence en particulier) et utilisation du
monoxyde d’azote [NO] ont beaucoup amélioré leur pronostic.
9
I.4.2.4- Infection de l’appareil urinaire (15) (16) (17)
L’infection de l’appareil urinaire en période néonatale est rare.
Le tableau d’infection néonatale parfois sévère, peut être accompagné parfois
d’ictère. C’est l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) systématique qui
permet le diagnostic. Les germes responsables sont souvent des colibacilles. L’infection
est généralement découverte par un dépistage systématique. Elle peut précéder d’une
pyurie.
I.4.2.5- Infections ostéo-articulaires
Elles sont généralement secondaires à une dissémination hématogène à partir
d’une porte d’entrée cutanée, ombilicale ou d’un cathéter. L’atteinte initiale est
métaphysaire. Son extension vers l’épiphyse avec destruction des cartilages de
conjugaison est fréquente, et l’arthrite septique par contiguïté est retrouvée dans la
majorité des cas. L’atteinte des hanches est la plus redoutable.
Le diagnostic est évoqué devant une impotence douloureuse d’un membre,
surtout si elle s’accompagne de signes inflammatoires locaux. Les signes
échographiques précèdent les signes radiologiques, révélant un épaississement des
parties molles et/ou un élargissement de l’espace articulaire ; ils imposent une ponction
articulaire. Si le diagnostic est tardif, les images radiologiques montrent un
épaississement périosté, une destruction corticale ou des irrégularités épiphysaires.
Staphylococcus aureus est le germe le plus fréquemment en cause, plus rarement
Proteus ou entérobactéries (salmonelles). Le traitement est orienté par l’examen
cytobactériologique du liquide articulaire.
I.4.2.6- Infections oculaires
Les conjonctivites sont les plus fréquentes, évoquées devant une rougeur de
l’œil, un larmoiement et une sécrétion agglutinant les cils.
10
I.4.2.7- Infection oto rhino laryngologique
Une intubation prolongée est un facteur favorisant. Leur sévérité est liée à la
nature de certains germes responsables, staphylocoques, Haemophilus et surtout
Pseudomonas ou entérobactéries parfois multi résistantes, et à la gravité des
complications neurologiques éventuelles (abcès du cerveau, méningites purulentes).
Le diagnostic clinique est facilité par l’otoscopie pneumatique qui permet, après
paracentèse, l’isolement et l’antibiogramme du germe isolé. Une dyspnée inspiratoire ou
une dysphonie justifient à cet âge un examen laryngoscopique à la recherche de signes
inflammatoires des trois étages du larynx; il permet un prélèvement local.
I.5- Diagnostic
I.5.1- Le diagnostic positif (14)
Le diagnostic positif est porté devant l’association d’arguments cliniques,
biologiques, en particulier bactériologiques et radiologiques.
L’hémoculture aérobie (ou deux hémocultures aéro- et anaérobie), dont le délai
de positivité varie de 24 à 72 heures, reste l’examen clé.
I.5.2- Diagnostic différentiel
I.5.2.1- Infections materno-fœtales bactériennes (IMF)
Ces infections sont définies par une infection bactérienne du nouveau-né
résultant d’une transmission verticale materno-fœtale qui se produit en période
périnatale (un peu avant ou au moment de la naissance) et qui s’exprime dès les
premières minutes, dans les premiers jours, ou parfois dans les premières semaines de la
vie postnatale. L’IMF comprend de façon classique : les infections survenant dans la
première semaine de vie (early-onset sepsis, EOS des Anglo- Saxons) ; et celles
survenant plus tardivement au cours du premier mois de vie (14)
11
Les germes fréquemment en cause sont :
- Streptococcus agalactiae ou SGB
- Escherichia coli
- Haemophilus influenzae
- Listeria monocytogenes
- Staphylococcus aureus
- Pneumocoque et streptocoque du groupe A
I.5.2.2- Autres causes d’infection nosocomiale
I.5.2.2.1- Infections virales (18)
Au cours des infections nosocomiales virales à VRS, la symptomatologie
survient en général après cinq à sept jours, dominée par la survenue d'apnée qui peut
être sévère et nécessite la ventilation assistée dans un tiers des cas. Le diagnostic est
confirmé par la recherche de VRS dans les sécrétions nasopharyngées.
Les infections nosocomiales à Rotavirus, sont souvent paucisymptomatiques
(vomissement, diarrhée, odeur nauséabonde) voire asymptomatiques.
Le diagnostic est basé sur la mise en évidence du virus au niveau des selles par
le test d'agglutination au latex et le test Elisa.
D’autres virus peuvent donner des infections nosocomiales chez le nouveau né :
le cytomégalovirus.
I.5.2.2.2- Infections fongiques (09)
Elles sont essentiellement dues au Candida albicans mais d’autres variétés
peuvent être en cause : Candida psilosis et Candida Parapsilosis. Une infection
localisée à la peau est responsable d’un exanthème diffus, ou compliquée de septicémie
avec atteinte(s) focale(s) secondaire(s). Les infections systémiques tardives,
nosocomiales, sont secondaires ou non à un cathéter central.
12
I.5.3- Diagnostic étiologique
I.5.3.1- Facteurs de risques
I.5.3.1.1- Les facteurs de risque liés à l'hôte
Le développement des défenses immunitaires chez le nouveau-né est caractérisé
par une double immaturité, humorale et cellulaire. (01)
Il existe une corrélation étroite entre incidence des infections nosocomiales, âge
gestationnel et poids de naissance. Plus l'enfant est immature, plus le risque d'infection
nosocomiale est grand. L'incidence des infections nosocomiales à Lille passe de 3 %
chez les enfants de plus de 37 semaines d'âge gestationnel à 55 % chez les moins de 28
semaines. L’incidence passe de 5 % chez les enfants de plus de 2 500 g à 50 % chez les
moins de 1000 (19) (20)
Les enfants de faible âge gestationnel ont une immaturité immunologique qui
intéresse aussi bien les polynucléaires neutrophiles que l'immunité cellulaire et
humorale. L'hypertension artérielle maternelle durant la grossesse peut entrainer une
neutropénie néonatale. Chez les mères atteintes de toxémie gravidique, 50 % des
nouveau-nés ont présenté une neutropénie avec un risque multiplié par dix d'infection
nosocomiale (01)
I.5.3.1.2- Facteurs liés aux soins
I.5.3.1.2.1Les prothèses et les procédures invasives (21)
Le cathétérisme vasculaire est le principal facteur associé aux bactériémies dans
les USI et les unités de niveau II. Leur taux d'incidence est variable selon le type de
cathéter et leurs modalités d'utilisation. Le taux d'incidence des septicémies sur cathéter
épicutanéocave varie de 0,2 à 13,7 %. I1 existe une relation étroite entre bactériémie et
durée des cathéters centraux : le taux d'incidence est de 17 % si le cathéter est laissé en
place moins de 7 jours versus 58 % au-delà de 22 jours.
13
La responsabilité du cathéter veineux central n'est le plus souvent qu'une
présomption. La technique des hémocultures quantitatives simultanées permet de
ramener l'origine de l'infection au cathéter si la concentration de germes dans
l'hémoculture trans-cathéter est dix fois supérieure à celle du sang périphérique. Celles-
ci sont en pratique peu réalisées. Le délai moyen d'apparition des septicémies est de 14
jours avec des extrêmes de 3 à 68 jours.
La présence d'une prothèse endotrachéale favorise la survenue d'une
pneumopathie nosocomiale. I1 existe une corrélation étroite entre incidence des
pneumopathies et durée de l'intubation. Le délai moyen de survenue est de 16 jours,
avec des extrêmes allant de 3 à 36 jours.
I.5.3.1.2.2- Les médicaments (01) (21)
L’administration intraveineuse d'émulsions lipidiques est un facteur de risque
indépendant dans la survenue de bactériémies à staphylocoque coagulasse négatif.
Les corticoïdes et les anti-H2 n'augmentent pas le risque d'infection
nosocomiale.
L'antibiothérapie à large spectre et prolongée est un facteur de risque par la
pression de sélection qu'elle entraine. Le risque d'infection avec des bactéries multi
résistantes augmente avec la durée d'exposition aux antibiotiques. L’antibiothérapie
favorise la multiplication microbienne intestinale, avec l'émergence de Klebsiella pour
les pénicillines A et de Pseudomonas aeruginosa pour le céfotaxime.
I.5.3.1.3- L'environnement : Locaux et personnel (22) (23)
L’impact des locaux sur le risque nosocomial a été démontré. Les
environnements aérien et liquidien sont plus rarement en cause. Des épidémies ont été
rapportées avec des antiseptiques contaminés, le matériel de réanimation en salle de
travail, l'eau du robinet et les incubateurs, etc. Le risque de contamination est dominé
par le non-respect des règles d'hygiène de base, en premier lieu, le lavage des mains.
Cette mauvaise observance du lavage des mains résulte le plus souvent d'une
inadéquation entre personnel et charge de travail. Le risque nosocomial est directement
14
lié à une surcharge de travail, par suractivité ou par insuffisance de personnels
soignants. Il s'y ajoute la formation insuffisante du personnel soignant, l'absence de
politique de sensibilisation aux infections nosocomiales et l'absence de protocoles écrits
et validés.
I.5.3.1.4- Facteurs de risques liés à l’accouchement (01)
La chorioamniotite est avant tout une cause de la prématurité et d’une infection
fœtale. Trois voies de contamination sont possibles
- La voie systémique transplacentaire, secondaire à une bactériémie maternelle.
- La voie ascendante, la plus fréquente, secondaire à une colonisation du liquide
amniotique (LA) par un germe pathogène provenant de la flore vaginale, qu’il y
ait ou non une rupture prématurée de la poche des eaux.
- L’ingestion, l’inhalation et/ou l’atteinte cutanée muqueuse au cours du passage
dans la filière génitale, voie plus rare.
La rupture de la poche des eaux augmente les infections fœtales par 10 à 100
après 24 heures ; au-delà de 48 heures, cette augmentation est stable.
Ces facteurs prédisposent le nouveau né à une infection nosocomiale.
I.5.3.2- Les agents pathogènes
Les micro-organismes responsables des infections nosocomiales proviennent soit
de la flore endogène principalement digestive, soit de la flore exogène et affectent les
malades après une étape de colonisation. (24) (12)
Le nouveau-né est très rapidement colonisé par les premières flores rencontrées
(d'origine maternelle ou exogène notamment par les contacts manuels directs).
15
I.5.3.2.1- Staphylococcus aureus méthicilline résistant (SARM)
Morphologiquement, le staphylococcus aureus se présente sous l’aspect de cocci
à gram positif isolé, en diplocoque ou groupés en amas polyédrique évoquant l’aspect
en grappe de raisin.
A Madagascar sur 54 souches de staphylococcus aureus étudiées ,9% sont des
SARM (25)
I.5.3.2.2- Les entérobactéries souches productrices de béta
lactamase à spectre élargi (EBLSE)
Morphologiquement ce sont des BGN, les souches principales sont : Klebsiella
pneumoniae, Escherichia coli, Enterobacter aérogènes, Protéus mirabilis, Citrobacter.
L’infection à EBLSE s’observent sous forme de cas isolés, de cas groupés ou de
véritables épidemies favorisées par le mécanisme de résistance plasmidique hautement
disséminateur entre la même espèce et les espèces voisines (transmission croisée
épidémique) (26)
Dans les pays en voie de développement l’infection à Klebsiella pneumonie
constitue la première cause de l’infection nosocomiale en néonatalogie(06)
En Europe d’après une étude multicentrique en pédiatrie (réanimation
pédiatrique et néonatale, oncologie pédiatrique, pédiatrie générale) l’infection à
Klebsiella pneumoniae est de 7,7% dont 14% BLSE(27)
I.5.3.2.3- Acinetobacter baumanii multiresistant (ABR)
Morphologiquement ce sont des bacilles très courts à gram négatif immobiles,
son caractère est diplobacillaire. Ces Acinétobacters sont très résistants aux
antibiotiques : résistance aux bétalactamines et aminosides par production d’enzyme. Ils
sont irrégulièrement sensibles aux ticarcilline, cephalosporine de troisième génération et
aux aminosides récents ( tobramycine, amikacine)
Il est responsable de sévères bouffées épidémiques dans les unités de soins
intensifs (26)
16
L’infection nosocomiale à ABR est 5% dans les pays en développement (06)
I.5.3.2.4- Pseudomonas aeruginosa multi résistant (PAR)
Le PAR ou bacille pyocyanique BGN est très mobile et parfois entouré d’une
substance muqueuse péri bacillaire. C’est un germe de l’environnement et surtout de
l’eau, pathogène opportuniste, assez fréquent en milieu hospitalier. Il ne présente pas de
dissémination par manu portage mais émerge sous pression de sélection des
antibiotiques. La résistance aux bétalactamines : ticarcilline, ceftazidime, imipénème
aux aminosides et aux fluoroquinolones posent de grave problème thérapeutique : le
PAR est responsable du 20,2% des IN en pédiatrie et néonatalogie dans les pays
avancés(27), et de 7,9% des IN néonatal dans les pays en voie de développement (06)
I.5.3.2.5- Les entérobactéries résistantes aux bétalactamines
Les entérobactéries résistantes aux bétalactamines par hyperproduction de
céphalosporinase sont l’Enterobacter cloacae, Enterobacter aérogènes, Serratia
marescens et Citrobacter freundui. L’hyperproduction de cephalosporinase constitue
10-30% des résistances aux bétalactamines.
Le traitement antibiotique favorise l’émergence de souche à potentiel de
diffusion clonale limité comparé à des souches productrices de BLSE (26) (28)
I.5.3.2.6- les Staphylocoques à coagulase négative
Dans l'étude Reaped, le staphylocoque à coagulase négative est en cause dans
33 % des infections et dans 53 % des septicémies(29). Dans le service de médecine
néonatale du CHRU de Lille, staphylocoque à coagulase négative est en cause dans 39
% des infections et de 78% de septicémie (01).
Ce sont des bacilles à gram positif disposés en amas. Ils se transmettent
directement par manu portage .La transmission indirecte se fait par l’intermédiaire des
matériels hospitaliers, stéthoscopes.
17
Les enzymes coagulase libre et lié permettant l’attachement aux cellules et la
thrombose des vaisseaux ; les hémolysines alpha et béta ; fibrinolysine ; hyaluronidase ;
DNAse ; enterotoxine ; TSST1.
Les souches hospitalières sont résistantes à la pénicilline G ; la methicilline; aux
aminoglycosides (sauf gentamycine), aux macrolides, aux tetracyclines, aux
fluoroquinolones mais ils sont sensibles à l’acide fusidique, la rifampicine, au
fosfomycine, au vancomycine et à la téicoplanine.
I.6- Traitement
Il associe deux volets, un volet curatif et un volet préventif
I.6.1- Le traitement curatif
I.6.1.1- But
Guérir le patient afin de prévenir les séquelles de l’infection pour éviter
l’épidémie dans l’unité de soins est le but.
I.6.1.2- Les moyens et les indications
Les moyens reposent surtout sur l’antibiothérapie.
Le choix de l’antibiothérapie initiale repose sur la connaissance de
l’épidémiologie bactérienne et des facteurs de risque, en particulier l’existence ou non
d’un cathéter veineux central. L’antibiothérapie initiale doit être active sur les
staphylocoques résistants à la méticilline, les entérobactéries et les Pseudomonas. La
combinaison la plus employée actuellement associe vancomycine, ceftazidime et
aminoside car plus de 70 % des staphylocoques sont résistants à la méthicilline et le
Pseudomonas est résistant au céfotaxime et à la ceftriaxone.
Cette association est réduite à une bithérapie dès l’isolement du germe,
circonstance beaucoup plus fréquente dans les infections nosocomiales que dans les
infections maternofoetales. L’antibiothérapie sera adaptée secondairement au vu des
18
résultats bactériologiques. Elle doit être efficace sur le plan bactériologique, facile à
utiliser, sans effets secondaires et la moins onéreuse possible (30)
Tableau III. Antibiotique utilisé de première intention
Germe suspecté Entérocoque Staphylocoque BGN Anaérobie
Antibiotique
de première
intention
Vancomycine+
Aminoside
ou
Fosfomycine
+ Aminoside
ou
Rifampicine
+ Aminoside
Vancomycine+
Netilmycine
Ceftazidime+
Aminoside
Ou
Ureido-pénicilline
+ Aminoside
ou
Fluoroquinolone+
Aminoside
ou
Imipénème
+ Aminoside
Ticarciline
+
metronidazole
Tableau IV. Posologies des antibiotiques habituellement utilisés dans les
infections néonatales (12)
Antibiotiques Dose unitaire (mg/kg) Age postnatal Intervalle Amikacine
Nétilmicine
Gentamicine
5-7,5
2-2,5
2-2,5
j0-j7
>j7
≤28SA ≤24h
28-34SA : 16 à 18h
35-42SA, 12h
Amoxicilline/ampicilline 25-50 j0-j7 >j7
12h 8h
Céfotaxime 25-50 j0-j7 >j7
12h 8h
Imipénème 20-25 j0-j7 >j7
12h 8h
Vancomycine 15 j0-j7 >j7
12h 8h
I.6.2- Le traitement préventif (31)
Le respect des barrières naturelles cutanéo-muqueuses, le maintien de l'état
nutritionnel et de l'homéostasie thermique, sont primordiaux chez le prématuré Le
respect des barrières passe par le recours au monitorage non invasif, la limitation des
19
effractions cutanées par ponction veineuse ou au talon pour micro prélèvements et
l'utilisation rationnelle des pansements occlusifs et des électrodes.
L’indication du cathétérisme veineux ombilical ou percutané devra être justifié
et obéir à des règles strictes de pose et de maintenance. Ils seront bien entendu mis en
culture à leur retrait.
Les incubateurs fermés ne doivent pas être assimilés à un isolement. L’accent est
mis sur l'isolement technique des patients, et le respect des règles d'hygiène est à la base
de la prévention.
Un lavage soigneux des mains (véritable milieu de culture) pendant un temps
suffisant avant et après chaque manipulation des nouveau-nés est l'élément majeur de
prévention.
L’antiseptique cutané à utiliser chez le nouveau-né est la chlorhexidine 0,5 % en
solution alcoolique ou à 0,25 %, associé au chlorure de benzalkonium (32).
Les dérivés iodés sont contre-indiqués du fait de leur résorption cutanée et du
risque d'hypothyroïdie par surcharge iodée (04).
Les manipulations doivent être regroupées et réduites.
Les prélèvements bactériologiques systématiques chez les nouveau-nés, le
matériel et l'environnement ont un mauvais rapport coût/bénéfice. Ils sont intéressants
en phase d'épidémie.
I.6.2.1- Formation du personnel soignant
Dans l’unité de néonatologie, la mauvaise compliance au lavage des mains
résulte rarement d'une insuffisance d'équipement mais le plus souvent d'une insuffisance
de formation. L’impact d'une politique de formation est limité dans le temps, impliquant
son renouvellement régulier.
Des protocoles concernant l'entretien des locaux, du matériel mais aussi la
réalisation d’ acte technique et de la prescription des antibiotiques doivent être d’abord
révisés, avec l'aide de référents médicaux et paramédicaux, en respectant les bonnes
pratiques définies par les experts. L'infirmier hygiéniste est un acteur indispensable.
20
I.6.2.2- La décontamination des réservoirs
Le traitement des patients colonisés par des bactéries multi-résistantes vise à
diminuer et à éradiquer le portage dans un double but: prévenir une infection chez le
malade lui-même, sur le site du portage ou à distance et prévenir la transmission aux
autres malades.
En néonatologie, cette décontamination vise surtout à éliminer Staphylococcus
aureus au niveau nasal, pharyngé, cutané et ombilical. Le maintien d'une flore endogène
digestive équilibrée est important. On n'insistera pas assez sur la nécessité d'une
rationalisation de l’antibiothérapie dans les unités de médecine néonatale.
I.6.2.3- L'antibioprophylaxie
Plusieurs travaux récents ont montré l'intérêt de la vancomycine en perfusion
continue dans les cathéters, à la dose de 25 mg de vancomycine par ml de fluide
perfusé, avec une réduction de l'incidence des bactériémies de 34,5 à 1,4 % pour Ben
Jaballah et Coll (02) et de 26 à 2,8 % pour Ajuard Y et Coll (09). Cependant, le risque
de cette prophylaxie sur l'écosystème bactérien n'est pas connu. Une émergence de
souches résistantes à la vancomycine est un risque potentiellement dramatique. Ce
risque doit conduire à une extrême prudence dans l'utilisation de la vancomycine en
prophylaxie. En ce qui concerne l'utilisation de vancomycine per os dans la prévention
des entérocolites du prématuré, ou en instillations pharyngées, les mêmes réserves sont
à apporter.
Une méta-analyse récente confirme l'absence d'efficacité en termes de
prévention de la perfusion intraveineuse d'immunoglobulines polyvalentes prescrites en
prophylaxie.(07)
L’équipe de L’Infection Nosocomial Néonatal Control a montré qu'une
surveillance clinique active continue et prospective, assurée par un personnel
spécifiquement formé affecté à cette tâche, permettait de réduire l'incidence des
infections nosocomiales de l'ordre de 20 à 30 %. La surveillance est indispensable dans
21
les unités à haut risque comme les unités de réanimation néonatale. L’ incidence des
infections nosocomiales est un marqueur pertinent et incontournable de la qualité de
soin au sein de chaque service. Cette surveillance fera vraisemblablement partie des
critères d'accréditation dans les unités de réanimation néonatale dans un futur proche.
L'impact médicolégal des infections nosocomiales augmentant doit inciter l’ensemble
des équipes à mettre en place des politiques de surveillance et de prévention.
I.6.2.4 Prévention de l’infection nosocomiale proposée par l’OMS
(33) (34)
Les quelques repères de prévention proposée par l’OMS se basent sur cinq
mesures générales et ce pour contribuer à l’élaboration d’une stratégie réaliste de
prévention des infections acquises en milieu hospitalier.
I.6.2.4 .1- Mise à disposition des moyens
Masques, gants à usage unique et de taille adaptée, lunettes et tablier de
protection, containers à aiguilles, points d’eau courante pour le lavage des mains,
solutions ou gels hydro-alcooliques pour la désinfection des mains font souvent défaut
(35) (36).
La modification attendue des pratiques passe par la disponibilité des moyens
adéquats aussi bien humains et matériels, que par l’éducation des acteurs. Elle impose
une conditionnalité surtout sur l’effort financier adapté des états, des bailleurs de fonds
et des acteurs privés impliqués (37).
I.6.2.4.2- Education et sensibilisation
L’éducation des professionnels de santé doit être une priorité. Des enquêtes ont
montré la mauvaise connaissance des soignants africains sur les mesures simples de
prévention du risque nosocomial (38).
La sensibilisation et la responsabilisation des industriels du médicament et du
biomédical sont également nécessaires pour tenter de maîtriser les risques infectieux liés
22
aux soins. Ainsi, l’impact non négligeable des visiteurs médicaux sur les prescriptions
excessives ou inadaptées d’antibiotiques peut avoir des effets délétères par une pression
de sélection exercée sur les bactéries. Des partenariats public-privés sont nécessaires
pour développer et produire des dispositifs médicaux plus sûrs et à moindre coût, si
possible par transfert de technologie (39).
I.6.2.4.3- Notification et recensement
La surveillance locale des infections nosocomiales est un axe important de
prévention mise en avant par l’OMS. Reposant sur la déclaration obligatoire et le
recensement, la surveillance fournit des informations épidémiologiques indispensables à
la mise en place de mesures adaptées et à l’évaluation de leur efficacité. Elle permet
aussi de sensibiliser les soignants et de les aider à identifier et à corriger leurs pratiques
à risque afin de réduire les risques pour les patients et pour les soignants eux-mêmes
(40).
I.6.2.4.4- Réorganisation des soins et des pratiques
La prévention des infections nosocomiales relève de la responsabilité de chaque
service et de chaque soignant. Sa mise en place impose des changements dans
l’organisation des pratiques de soins, au mieux sous l’égide d’un comité local dans les
structures hospitalières (41). Il s’agit notamment d’aboutir à une plus stricte observance
des précautions universelles, au lavage des mains, au maintien d’une hygiène
satisfaisante, à l’utilisation correcte des matériels, au recensement systématique et
honnête des infections nosocomiales. En ce qui concerne l’isolement des patients
contagieux, le regroupement géographique des patients atteints d’une même pathologie
contagieuse peut constituer une alternative efficace et de moindre coût à la construction
de chambres individuelles, généralement réservées aux patients plus riches (42).
Chaque établissement ou, à défaut, chaque praticien devrait s’impliquer dans la
politique de bon usage des antibiotiques (protocoles thérapeutiques écrits) pour réduire
la pression de sélection qui aboutit à l’émergence de bactéries multi résistantes. Il est
23
certain que la surveillance des résistances n’est pas une pratique généralisable à chaque
structure, mais un site national de référence paraît utile pour suivre leur évolution (43).
I.6.2.4.5- Recherche sur les infections nosocomiales
Il est paradoxal de noter qu’à l’efflorescence des recommandations de bonnes
pratiques, s’oppose l’indigence de la connaissance des infections liées aux soins en
Afrique (38) (44). Une mobilisation est nécessaire pour préciser leur prévalence, leur
impact et leurs multiples déterminants (biologiques, structurels, culturels…). Une
meilleure connaissance des déterminants anthropologiques du recours massif aux
injections ou des pratiques d’hygiène notamment hospitalière peut optimiser les mesures
préventives (45) (46).
DEUXIEME PARTIE :
PATIENTS ET METHODE ET RESULTATS
24
DEUXIEME PARTIE :
PATIENTS ET METHODE ET RESULTATS
II.1- Patients et méthode
II.1.1- Type d’étude
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, réalisée du 06 janvier au 17 juillet
2009 à l’unité de soins intensifs néonatale de la maternité de Befelatanana
Antananarivo.
II.1.2- Cadre de l’étude
L’unité de néonatalogie, qui se trouve au 2ème étage, est divisée en deux
secteurs
Secteur 1 : unité kangourou comprenant sept lits, quatre tables, quatre bancs pour la
prise en charge des prématurés et des hypotrophes.
Secteur 2 : unité de soins intensifs comprenant quatre salles d’hospitalisation pour les
nouveaux nés malades.
II.1.2.1- Mission du service dans l’hôpital
II.1.2.1.1- Activité de soins
- Néonatalogie : accueil des enfants dès la naissance nécessitant une
hospitalisation ou une prise en charge particulière, venant directement de la salle
d’accouchement ou du bloc opératoire selon le mode d’accouchement
- Visite systématique de tous les bébés accouchés dans le SGOB
- Suivi post natal en ambulatoire des bébés prématurés jusqu’à 1 an.
- Suivi en post hospitalisation et en consultation post natale des bébés accouchés
dans le SGOB
II.1.2.1.2- Encadrement pédagogique des étudiants en médecine et des
paramédicaux malagasy ou étrangers.
25
II.1.2.1.3- Activités de recherche avec des partenariats nationaux et
internationaux.
II.1.2.1.4- Centre de référence national en terme de néonatalogie et de
technique kangourou
II.1.2.1.5- EPU (enseignement post universitaire) en deux séances par
mois pour les médecins du service et formation médicale continue pour les sages
femmes du service
II.1.2.2- Effectifs du personnel
Le bon fonctionnement du service est assuré par :
03 pédiatres
07 médecins généralistes
13 sages femmes et infirmières généralistes
02 infirmiers kinésithérapeutes
Le nombre de personnels qui assure la garde de 24 heures pour toutes unités
confondues est constitué de 02 médecins et 02 sages femmes.
Dans la journée, 06 médecins et 05 sages femmes assurent toutes les activités
II.1.2.3- Logistiques
Figure 1 : Table de réanimation dans l’unité de soins intensifs
26
Tableau V. Les matériels utilisés dans le service
Dénomination du matériel Nombre
Enceinte de HOOD 01
Aspirateurs 02
Couveuses 07
Berceau 21
Table de réanimation 02
Ballon autogonflable 02
Pèse bébés 02
Saturomètre 01
Rampes pour la photothérapie 01
Point d’eau 04
Parmi les 04 chambres, 03 chambres seulement disposent d’une source
d’oxygène murale. Les 04 points d’eau ne sont pas équipés d’essuie-main. Le service ne
dispose pas de chambre d’isolement bien équipée.
Concernant les mesures d’hygiène à l’hôpital, le lavage des sols se fait
quotidiennement avec de l’eau et de l’eau de javel. La désinfection du matelas et des
équipements utilisés à chaque changement de malade ainsi que le lavage des murs,
portes et fenêtres se font irrégulièrement.
Des recommandations de lavage des mains avant toute activité de soins ont été
prodiguées à tout le personnel médical.
Certaines mesures de base ne sont pas respectées par oubli, inattention ou
manque de consommable.
Les matériels à usage unique et à jeter sont réduits aux seringues, perfuseurs,
épicrâniennes et cathéters. Les matériels comme les lunettes et les masques à oxygène
sont réutilisés après décontamination et désinfection.
27
II.1.2.4- Indicateurs d’utilisation du service
II.1.2.4.1- Néonatalogie
Les nouveau-nés malades hospitalisés durant l’année 2008 étaient au nombre de
1589 dans le service de néonatalogie de la maternité de Befelatànana.
Le nombre de décès était élevé à 364 avec un taux de mortalité 22%
Le taux moyen d’occupation des lits est de 33 %
La durée moyenne d’hospitalisation est de 7 jours
II.1.2.4.2- Pour tout le bâtiment
Pour tout le bâtiment, en moyenne 100 bébés par jour sont présents à l’hôpital.
II.1.3- Populations étudiées
L’étude s’est intéressée aux nouveau-nés admis dans l’unité de soins intensifs
néonatale.
II.1.3.1- Enfants hospitalisés inclus
Critère d’inclusion
Les nouveaux nés inclus étaient les deux premiers entrants journaliers du service
de réanimation néonatale de la maternité de Befelatanana (selon la disponibilité des
flacons pour le prélèvement) pendant la période étudiée, dont les parents avaient donné
un consentement éclairé après information sur les objectifs et les modalités de l’étude.
Critères de non inclusion
- Un accouchement fait en route (bébé accompagnant sa mère)
- Un poids de naissance inférieur à 1000 grammes
28
Critères d’exclusion
Le nouveau né est exclu si les deux hémocultures réalisées espacé de 30mn sont
positives mais à germe différent (05 nouveau nés).
Instrument de mesure et paramètres recueillis (annexe I)
Un questionnaire avait été rédigé et pré-testé pour recueillir les données. Le
questionnaire comprenait quatre parties :
- Informations générales sur la mère : antécédents d’hospitalisation antérieure,
antécédents de fièvre et de prise d’antibiotique durant les deux derniers trimestres de la
grossesse, fièvre en péripartum.
- Informations générales sur le bébé :
Mode d’accouchement, état à la naissance et évaluation clinique tous les jours
jusqu’au 5ème jour de vie.
- Résultats des prélèvements bactériologiques : hémoculture et coproculture
- L’issue de l’hospitalisation (guéri ou décédé ou évadé)
II.1.4- Déroulement de l’étude
Afin d’étudier le profil bactériologique des infections bactériennes
nosocomiales néonatales, on a programmé pour chaque patient inclus dans l’étude deux
hémocultures au minimum espacées de 30 mn le jour de l’admission. Une coproculture
est également réalisée sur la première selle.
Les prélèvements du premier jour ont été faits dans les premières heures après
l’admission du malade à l’hôpital et ont été ensemencés directement sur milieu de
culture avant d’être acheminés au laboratoire de l’Hôpital Joseph Ravoangy
Andrianavalona à chaque fin de la journée.
Le 3ème et le 4ème prélèvement d’hémoculture étaient réalisés au quatrième
jour de vie avec un intervalle de 30 mn aussi.
En cas d’accouchement survenant en dehors de la présence des responsables de
l’étude, des consignes ont été données aux personnels de garde pour assurer le
prélèvement.
29
Le suivi des enfants a été mené quotidiennement pendant toute la période de
l’étude.
II.1.4.1- Infections nosocomiales incluses
Toutes les infections à germe hospitalier (06) survenues au cours de l’étude ont
été investiguées.
II.1.4.2- Étude de l’environnement
Des prélèvements environnementaux ont été effectués le 10 fevrier 2009 sur tous
les sites et dans les zones les plus fréquentées par les malades : salle de soins, salle de
réception des malades, salle d’hospitalisation des bébés avec tous les matériels (lit
d’examen, poignet de porte, paillasse, liquide antiseptique, pèse bébé, porte dossier,
table chauffante, aspirateur, lavabo, toise).
II.1.5- Enquête bactériologique
II.1.5.1- Hémoculture
1- Prélèvement
Les prélèvements sanguins sont ensemencés directement dans le milieu de
culture (Castaneda) avant d’être acheminés au laboratoire.
2- Culture
Les flacons sont incubés dans l’étuve à 37°C pendant 7 jours.
3- Examen macroscopique
La détection précoce de la multiplication bactérienne en vue de rechercher des
signes témoignant d'une croissance visible se fait une fois ou deux fois par jour.
4- L’examen microscopique
Il se fait après coloration de Gram et est effectué en cas de suspicion de pousse
bactérienne
5- Identification et antibiogramme
30
Tous les germes ont été identifiés. A chaque germe identifié, il a été demandé
l’antibiogramme. La présence ou non de BLSE a été particulièrement recherchée sur les
BGN.
II.1.5.2- Coproculture
1- Prélèvement
Les selles sont recueillies dès l’émission dans un récipient propre.
2- L’examen microscopique direct des selles
L’examen microscopique direct des selles était fait à l’état frais et après
coloration de Gram .Ce qui permet de reconnaître la flore intestinale.
3- La mise en culture
Les milieux de cultures utilisées sont la gélose SS et la gélose Hektoen. Le
temps d’incubation durent 48 heures à une température 37°C.
4- Identification et antibiogramme
Tous les germes ont été identifiés. A chaque germe identifié, il a été demandé
l’antibiogramme. La présence ou non de BLSE a été particulièrement recherchée sur les
BGN.
II.1.5.3- Prélèvements de l’environnement
1- Prélèvement : Une seule méthode a été utilisée
Un écouvillon mousse en coton été utilisé pour prélever une surface définie de
10 cm2 en choisissant les sites à risque de contamination. Ce prélèvement est
ensemencé sur gélose Drygalski.
2- La mise en culture
Elle a été réalisée sur bromocressol pourpre (BCP )
3- L’examen microscopique
L’examen microscopique direct après coloration de Gram était fait en cas de
suspicion de pousse bactérienne était systématique.
4- Identification et antibiogramme
Tous les germes ont été identifiés. A chaque germe identifié, il a été demandé
l’antibiogramme. La présence ou non de BLSE a été particulièrement recherchée sur les
BGN.
31
II.1.6- Analyse statistique
La saisie et l’analyse des données ont été effectuées avec les logiciels Epidata
3.8 et Epiinfo 6.
Les tests utilisés pour l’analyse uni variée ont été le test de Chi2 et le test exact
de Fisher. Le seuil de signification des résultats retenu était p < 0.05.
II.2- Résultats
II.2.1- Caractéristiques des patients inclus
Pendant la période d’étude du 06 janvier au 17 juillet 2009, 775 patients ont été
admis dans l’USI de néonatalogie du SGOB. 107 patients ont rempli les critères
d’inclusion mais 2 ont refusé de participer à l’étude. Parmi les 105 patients inclus, 39
décès ont été constatés ainsi que 08 sorties anticipées sans avis médical. Les bilans au
quatrième jour de vie n’ont pu être réalisés que chez 42 patients, faute de moyen et pour
cause de décès. La durée de séjour était inférieure à 05 jours pour les nouveau-nés ne
présentant pas des signes d’infection (une décision qui se base d’abord sur l’état
clinique) avec suivi en ambulatoire par les médecins responsables selon l’état de
l’enfant.
Figure 2 : Représentation des patients inclus et leur évolution
775 ENTRANTS
105 INCLUS
34 PREMATURES 71 A TERME
39 DECEDES 58 GUERIS 08 EVADES
32
Le taux de mortalité global des patients inclus était de 37,10 %.
Pour la majorité des nouveaux-nés, l’âge morphologique est compris entre 28 et
42 semaines d’aménorrhée (SA), avec une moyenne de 37 SA. Les prématurés < 37SA
ont représenté 32,4 % des cas. L’âge morphologique a été évalué avec le score de
FARR (annexe II).
Concernant le sexe des nouveau-nés inclus : 44 étaient des filles soit 41,9 % et
61 des garçons soit 58,1 %. Le sex ratio est de 1,38 (Homme/Femme)
La durée moyenne de séjour était de 8 jours avec une durée minimum de 1 jour
et un maximum de 35 jours.
Figure 3 : Répartition des sujets en fonction des résultats des
hémocultures à J0 et j4
L’incidence des infections bactériennes nosocomiales chez le nouveau-né est
élevée : à l’inclusion, il a été retrouvé un taux de bactériémie nosocomiale de plus de
52,4 % laissant supposer une circulation et une acquisition en milieu communautaire
775 Entrants
105 Inclus
105 paires d’Hémocultures J 0
Négatives 50 (47,6%)
Positives 55 (52,4 %)
21paires Prélèvements J 4
21 paires prélèvements J 4
18 Positives 03 Négatives 13 Positives 08 Négatives
33
chez la mère ou une acquisition périnatale par le bébé. En cours d’hospitalisation le taux
de l’IN était de 61,9 %.
Tableau VI. Les résultats des bilans des patients décédés
Décédé Bilan n = 39 Positive Négative P
Hemoculture J0 39 23 (59,0%) 16 (41,0%) 0,000(<0,05)
Hemoculture J4 8 7(17,9%) 1 (2,6%) 0,000(<0,05)
Coproculture J0 10 10 (41,4%) 6 (15,4%) 0,000(<0,05)
Coproculture J4 20 20 (19,9%) 0 0,000(<0,05)
Dans notre étude, tous les décès lié à une infection nosocomiale sont statistiquement
significatif
Figure 4 : Répartition des sujets en fonction des résultats des coprocultures à J0 et
J4
Parmi les 55 (52,4 %) patients qui ont des hémocultures positive à
l’admission et ayant bénéficié de la coproculture, seuls 19 (34,5%) ont été positive. Au
quatrième jour de vie 18 (32,7%) d’entre eux avaient une hémoculture positive et 07
(12,7%) coproculture positive.
61 Coprocultures J 0
Positive 31 (50,8%) Négative 30(49,2%)
08 Prélèvements en J 4
08 Positive 00 Négative 00 Négative
105 Inclus
12 Prélèvements en J 4
12 Positive
34
II.2.2- Les espèces bactériennes isolées
II.2.2.1- Résultats hémocultures
Parmi les 55 nouveau-nés qui avaient un résultat positif sur les hémocultures
réalisées à la naissance et qui ont bénéficié d’un autre prélèvement au quatrième jour de
vie:
- 26 étaient initialement porteurs de staphylocoque à coagulase négative, 05
parmi eux ont acquis des klebsielles en cours d’hospitalisation et 2 ont acquis de
l’Escherichia coli tandis que 3 autres sont devenus négatifs.
- 04 étaient initialement porteurs de Klebsiella pneumoniae et 2 d’entre eux ont
acquis en cours d’hospitalisation du staphylocoque à coagulase négative.
- 2 étaient initialement porteurs d’Enterobacter aerogenes, l’un a attrapé du
staphylocoque à coagulase négative en cours d’hospitalisation et l’autre Enterobacter
gergoviae.
- 2 étaient infectés par de Staphylococcus aureus au début, l’un a acquis en cours
d’hospitalisation du staphylocoque à coagulase négative et l’autre est guéri.
- 50 nouveau nés étaient initialement sains et 13 (61,9%) d’entre eux ont été
infecté en cours de l’hospitalisation.
Le tableau suivant montre les espèces bactériennes isolées au cours de l’hémoculture à
J0 et J4 de vie.
35
Tableau VII. Les espèces bactériennes isolées au cours de l’hémoculture à J0 et
J4 de vie
Germe fréquence %
Staphylocoque à coagulase negative 45 39,1
Klebsiella pneumoniae 18 15,6
Entérocoque 09 7,8
Enterobacter aerogenes 08 6,9
Enterobacter gergoviae 08 6,9
Klebsiella oxytoca 07 6,1
Escherichia coli 06 5,2
Staphylococcus aureus 05 4,4
Serratia 02 1,7
Streptocoque oral 02 1,7
Pseudomonas sp 01 0,9
Corynébacterie 01 0,9
Escherichia vulneris 01 0,9
Enterobacter sakazaki 01 0,9
Levure 01 0,9
Total 115 100
Le germe de colonisateur le plus fréquent était staphylocoque à coagulase
négative (39,1%),
Les 115 germes isolés à l’hémoculture sont répartis en 62 Cocci à Gram positif
(staphylocoque, streptocoque, entérocoques) (53,9 %), 51 bacilles à Gram négatif
(Klebsielles, Enterobacter, colibacille, Pseudomonas sp…) (44,3 %) et 01 bacille à gram
positif (corynébacterie) (0,9 %) et 01 levure (0,9 %).
36
Figure 5 : Fréquence des germes isolés à l’hémoculture de J0 et J4
On note une élévation du taux d’infestation par les entérobactéries et les
colibacilles (Enterobacter gergoviae, Enterobacter aérogènes, Escherichia coli,
Escherichia vulneris) au quatrième jour de vie.
Concernant la virulence des germes
•••• 06 patients (15,38%) ont été infectés par 3 germes en même temps.
•••• 17 patients (43,57%) ont été infectés par 2 germes en même temps,
•••• 16 patients (41%) ont eu des hémocultures négatives à la naissance mais
7 parmi eux ont été infectés au 4e jour de vie et ont été décédé à moins de
03 jours d’antibiothérapie,
•••• 01 seul nouveau-né était infecté par le Pseudomonas sp ,décédé en moins
de 72ème heures d’antibiothérapie,
•••• En période néonatale précoce, le Klebsiella pneumoniae était retrouvé
chez 15,6 % des nouveaux nés décédés.
37
II.2.2.2- Résultats coprocultures
Le tableau suivant montre les espèces bactériennes isolées des coprocultures à J0
et à J4 de vie
Tableau VIII. Liste des germes isolés à J 0 et à J 4 de vie à la coproculture
Germes fréquence %
Escherichia coli 14 17,73
Entérocoque 14 17,73
Staphylocoque à coagulase negative 13 16,46
Klebsiella pneumoniae 13 16,46
Klebsiella oxytoca 13 16,46
Citrobacter amalonaticus 02 2,52
Escherichia vulneris 02 2,52
Klebsiella ozaenae 02 2,52
Enterobacter cloacae 02 2,52
Streptococcus pyogenes 01 1,27
Streptocoque oral 01 1,27
Citrobacter diversus 01 1,27
Levure 01 1,27
Total 79 100,0
Les coprocultures ont permis d'obtenir 79 isolats dont 49 BGN. Par ordre de
fréquence, les 05 espèces bactériennes les plus fréquemment rencontrées étaient
Escherichia coli (17,73 %), entérocoque (17,73%), Staphylocoque à coagulase négative
(16,46 %), Klebsiella pneumoniae (16,46 %) et klebsiella oxytoca (16,46%) au total
72% des isolats.
38
Figure 6 : Fréquence des germes isolés à la Coproculture
Pour la coproculture, 50% des Escherichia coli sont des souches productrices de
BLSE
II.2.2.3- Résultats de l’antibiogramme
Les antibiogrammes pratiqués ont montré que les antibiotiques couramment
utilisés en première intention (ampicilline, amoxicilline, céfotaxime, gentamycine) sont
souvent inéfficaces.
La majorité des BGN (93,7%) isolés à l’hémoculture sont des souches productrices de
BLSE (bétalactamines à spectre étendu) : Klebsiella pneumoniae, Enterobacter aerogenes
Enterobacter gergoviae, Klebsiella oxytoca, Enterobacter sakazaki
Les molécules qui restent efficaces sont l’amikacine, la colistine et
l’imipénème.
II.2.3- Analyse des facteurs de risque
II.2.3.1- Environnement (Annexe III)
Dans l’environnement, le germe fréquemment rencontré dans tous les étages du
SGOB était le staphylocoque à coagulase négative ( 45,94%).
39
Les Pseudomonas sp étaient retrouvés au niveau des endroits humides
(aspirateur de l’adulte, sonde d’aspiration, aspirateur bébé, évier…) représentant
12,67% des germes isolés
Les souches productrices de BLSE prédominaient au 2ème étage, avec un taux
de 7,0% des germes isolés.
Le tableau suivant résume les germes isolés dans tous les sites de prélèvement
Tableau IX. Les germes isolés dans tous les sites de prélèvement
Germe Fréquence Pourcentage %
Staphylocoque à coagulase négative 34 45,9
Levure 13 18,3
Pseudomonas sp 9 12,7
Bacillus 7 9,9
Streptocoque non groupable 6 8,5
Acinetobacter sp 4 5,6
BGN NE 2 2,8
Escherichia vulneris 2 2,8
Enterobacter 2 2,8
Escherichia coli 2 2,8
Proteus penneri 2 2,8
Proteus mirabillis 1 1,4
Klebsiella oxytoca 1 1,4
Klebsiella ozaenae 1 1,4
Klebsiella pneumoniae 1 1,4
Total 71 100,0
II.2.3.2- Analyse des facteurs de risque à la naissance
Deux hémocultures ont été programmées à la naissance, associées à une
coproculture.
Quel que soit l’état du nouveau né et l’antécédent de la mère, il n’existe pas de
facteurs de risque d’infection nosocomiale significatif à la naissance que ce soit à
l’hémoculture ou à la coproculture.
40
Tableau X. Analyse des facteurs de risque d’infection néonatale en fonction
des résultats des hémocultures réalisées à la naissance
Hémoculture à la
naissance
Total n=105 Négative
n=50
Positive
n=55
Risque Rélatif
p
Antécédents pendant les 6 derniers mois de la grossesse
Hospitalisation mère 04(3,8%) 1(2%) 3(5,4%) 1,94(0,35-10,72) 0,61
Prise antibiotique 04(3,8%) 0 4(7,2%) ? 0 ,05
Fièvre 4(3,8%) 0 4(7,2%) ? 0,05
Antécédents en péripartum
Fièvre puerpérale 12(11,4%) 8(16%) 4(7,2%) 0,42(0,43-1,07) 0,16
RPM≥12H 52(49,5%) 25(50%) 27(49%) 0,96(0,66-1,47) 0,92
RPM≥24H 17(16,1%) 7(14%) 10(18,1%) 1,19(0,65-2,18) 0,56
LA non clair 35(33,3%) 18(36%) 17(30,9%) 0,97(0,64-1,48) 0,89
États du nouveau né à la naissance
Apgar ≤6 M1 53(50,4%) 22(44%) 31(56,3%) 1,30(0,86-1,95) 0,20
Tachycardie 10(9,5%) 06(12%) 47(7,2%) 0,77(0,45-1,34) 0,51
Poids<2500g 62(59%) 31(62%) 31(56,3%) 0,88(0,58-1,34) 0,55
AM<37SA 34(32,3%) 16(32%) 18(32,7%) 1,02(0,66-1,57) 0,93
41
Tableau XI. Analyse des facteurs de risque d’infection néonatale en fonction
des résultats des coprocultures faites sur la première selle
Coproculture à la naissance
Total n=61 Négative
N=30
Positive N=31
Risque
Rélatif
P
Antécédents pendant les 6 derniers mois de la grossesse
Hospitalisation mère 3(4 ,9%) 0(%) 3(9,6%) ? 0,23
Prise antibiotique 2(3 ,2%) 1(3,3%) 1(3,2%) 0,98(0,24-4,03) 1
Fièvre 0(%) 0(%) 0(%) 0 0
Antécédents en péripartum
Fièvre puerpérale 5(8,1%) 3(10%) 2(6,4%) 0,80(0,37-1,73) 0,67
RPM*≥12h 27(44,2%) 14(46,6%) 13(41,9%) 0,91(0,55-1,51) 0,7
RPM≥24h 10(16,3%) 5(16,6%) 5(16,1%) 0,98(0,50-1,94) 1
LA** non clair 24(39,3%) 12(40%) 12(38,7%) 0,97(0,58-1,64) 0,91
États du nouveau né à la naissance
Apgar≤6 M1 36(59%) 20(66,6%) 16(51,6%) 0,72(0,41-1,26) 0,23
Tachycardie 5(8,1%) 2(6,6%) 3(9,6%) 1,25(0,41-1,26) 0,5
Poids <2500g 19(31,1%) 11(36,6%) 8(25,8%) 0,78(0,47-1,3) 0,35
AM***<37 SA 32(52,4%) 13(43,3%) 19(61,2%) 1,44(0,86-2,42) 0,16
* RPM : rupture précoce des membranes
** LA : liquide amniotique
*** AM : âge morphologique
Il n’y avait pas de facteurs de risques statistiquement significatifs liés à une infection
bactérienne nosocomiale néonatale.
42
II.2.3.3- Analyse des facteurs de risque d’acquisition d’infection
nosocomiale au cours de l’hospitalisation
Tableau XII. Analyse des gestes invasifs au cours de l’hospitalisation en
fonction des résultats des hémocultures faites au quatrième jour
de vie
Hémocultures au 4ème jour Total
n=42 négative
n=11
positive n=31
RR p
Antibiothérapie 38(90,4%) 11(100%) 27(87%) ? 0,55
Perfusion IV** 35(83,3%) 10(90,9%) 25(80,6%) 0,50(0,08-3,31) 0,65
Lunette à O2 25(59,5%) 5(45,4%) 20(64,5%) 1,76(0,64-4,87) 0,30
Sonde nasogastrique 38(90,4%) 11(100%) 27(87%) ? 0,55
KTVO* 39(92,8%) 10(90,9%) 29(93%) 1,30(0,24-7,03) 1
* KTVO : cathéter veineux ombilical
** IV : intraveineuse
Chez tous les nouveau-nés, on a pratiqué une aspiration des voies aériennes à la
naissance et une injection de vitamine K1 en intra musculaire.
L’acquisition de l’infection nosocomiale durant l’hospitalisation n’est pas
significativement liée aux différents gestes invasifs pratiqués chez le nouveau-né.
43
II.2.3.4- Analyse des manifestations cliniques faisant suspecter une
infection bactérienne néonatale
Tableau XIII. Signes cliniques à la naissance
Hémocultures à la naissance Signes Total
N=105 Négative n=50 Positive n=55
p
Crise convulsive 21(20%) 10(20%) 11(20%) 1
Détresse respiratoire 60(57,1%) 17(34%) 33(60%) 0,53
Hyperthermie 10(9,5%) 6(12%) 4(7,2%) 0,51
Hypothermie 31(29,5%) 16(32%) 15(27,2%) 0,59
Hypotonie 36(34,2 %) 19(38%) 17(30,9%) 0,44
Purpura 0 0 0
Teint grisâtre 11(10,4%) 5(10%) 6(10,9%) 0,87
Vomissement 9(8,5%) 5(10%) 4(7,2%) 0,73
Syndrome
hémorragique
8(7,6%) 4(8%) 4(7,2%) 1
Météorisme 2(1,9%) 0 2(3,6%) 0,49
Aucune des manifestations cliniques rencontrées à la naissance n’est spécifique
d’une IN.
44
Tableau XIV. Signes cliniques à J 1 de vie
Parmi les 105 nouveaux nés inclus, il y avait 03 décès et il nous reste 102 patients
Hémocultures à la naissance Signes Total
N=102 Négative n=47 Positive n=55
p
Crise convulsive 15(14,7%) 4(8,5%) 11(20%) 0,10
Détresse respiratoire 59(57,8%) 27(57,4%) 32(58,1%) 0,94
Hyperthermie 10(9,8%) 3(6,3%) 7(12,7%) 0,33
Hypothermie 28(27,4%) 14(29,7%) 14(25,4%)
Hypotonie 38(37,2%) 17(36,1%) 21(38,1%) 0,83
Purpura 1(0,9%) 0 1(1,08%)
Teint grisâtre 13(12,7%) 5(10,6%) 8(14,5%) 0,55
Vomissement 11(10,7%) 6(12,7%) 5(9%) 0,55
Syndrome
hémorragiques
13(12,7%) 5(10,6%) 8(14,5%) 0,55
Météorisme abdominal 8(7,8%) 2(4,2%) 6(10,9%) 0,28
Selles > 3/j 0 0 0 1
Ictère 26(25,4%) 10(21,2%) 16(29%) 0,36
Aucune des manifestations cliniques rencontrées à J 1 de vie n’est spécifique
d’une IN.
45
Tableau XV. Signes cliniques à J 2 de vie
Parmi les 102 nouveaux nés restant, 12 sont décédés à J1 et il nous reste 90 patients.
Hémocultures à la naissance Signes Total
N=90 Négative n=43 Positive n=47
p
Crise convulsive 6(6,6%) 0 6(12,7%) 0,02
Détresse respiratoire 40(44,4%) 22(51,1%) 18(38,2%) 0,21
Hyperthermie 11(12,2%) 4(9,3%) 7(14,8%) 0,41
Hypothermie 12(13,3%) 5(11,6%) 7(14,8%) 0,64
Hypotonie 26(28,8%) 11(25,5%) 15(31,9%) 0,50
Purpura 3(3,3%) 2(4,6%) 1(2,1%) 0,60
Teint grisâtre 5(5,5%) 3(6,9%) 2(4,2%) 0,66
Vomissement 8(8,8%) 5(11,6%) 3(6,3%) 0,47
Syndrome
hémorragiques
5(5,5%) 2(4,6%) 3(6,3%) 1
Météorisme abdominal 7(7,7%) 3(6,9%) 4(8,5%) 1
Selles > 3/j 0 0 0
Ictère 48(53,3%) 23(53,4%) 25(33,1%) 0,97
La crise convulsive apparaissant au 2ème jour de vie était une manifestation
clinique significative d’une infection bactérienne nosocomiale néonatale.
46
Tableau XVI. Signes cliniques au 3eme jour de vie
Parmi les 90 nouveaux nés restants, 11 sont décédés au J2 et il nous reste 79 patients.
Hémocultures à la naissance Signes Total
N=79 Négative n=38 positive n=41
p
Crise convulsive 2(2,5%) 0 2(4,8%) 0,49
Détresse respiratoire 28(35,4%) 15(39,4%) 13(31,7%) 0,47
Hyperthermie 4(5%) 1(2,6%) 3(7,3%) 0,61
Hypothermie 11(13,9%) 4(10,5%) 7(17%) 0,4
Hypotonie 13(16,4%) 5(13,1%) 8(19,5%) 0,44
Purpura 2(2,5%) 1(2,6%) 3(7,3%) 0,61
Teint grisâtre 2(2,5%) 0 2(4,8%) 0,49
Vomissement 3(3,7%) 2(5,2%) 4(9,7%) 0,36
Météorisme abdominal 6(7,5%) 3(7,8%) 3(7,3%) 1
Selles > 3/j 0 0 0
Ictère 39(49,3%) 21(55,2%) 18(43,9%) 0,31
Aucune des manifestations cliniques rencontrées à J 3 de vie n’est spécifique
d’une IN.
47
Tableau XVII. Signes cliniques au 4eme jour de vie
Parmi les 79 nouveaux nés restants, 09 sont décédés au J3 et il nous reste 70 patients
Hémocultures à la naissance Signes Total
N=70 négative n=34 positive n=36
p
Crise convulsive 3(4,2%) 1(2,9%) 5(13,8%) 0,19
Détresse respiratoire 22(31,4%) 14(41,1%) 8(22,2%) 0,08
Hyperthermie 6(8,5%) 1(2,9%) 5(13,8%) 0,19
Hypothermie 2(2,8%) 1(2,9%) 1(2,6%) 1
Hypotonie 10(14,2%) 3(8,7%) 7(19,4%) 0,3
Teint grisâtre 1(1,4%) 0 1(2,6%) 1
Vomissement 1(1,4%) 0 1(2,6%) 1
Syndrome
hémorragique
3(4,2%) 2(5,8%) 1(2,6%) 0,60
Météorisme
abdominal
5(7,1%) 2(5,8%) 3(8,3%) 1
Selles > 3/j 2(2,8%) 0 2(5,5%) 0,49
Ictère 28(40%) 14(41,1%) 8(22,2%) 0,08
Les manifestations cliniques observées dès le 1èr ,3ème au 4ème jour de vie ne
sont pas significativement liées statistiquement à l’infection bactérienne nosocomiale
néonatale.
TROISIEME PARTIE
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
48
TROISIEME PARTIE
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
III.1- Définition de l’infection nosocomiale chez le nouveau-né
La difficulté réside dans la différenciation des infections intrapartum, péripartum
et postpartum aussi bien chez l’enfant né à terme que chez l’enfant prématuré. Le
Center for Disease Control and Prévention (CDC) a défini arbitrairement toutes les
infections acquises pendant le travail et au cours de l’hospitalisation comme
nosocomiales à moins que l’on puisse faire la preuve du passage transplacentaire ou que
l’infection soit attribuée implicitement à ce type de transfert comme la toxoplasmose ou
l’infection congénitale à cytomégalovirus. (04)
La conséquence de cette définition est d’ordre médico-légal. C’est en effet au
médecin-pédiatre de faire la preuve que l’infection est d’origine materno-fœtale et qu’il
ne s’agit pas d’une infection nosocomiale. Elle repose principalement sur des
prélèvements bactériologiques concordants chez la mère et l’enfant.
Pourtant, les mesures prises pour réduire les infections nosocomiales n’auront
pas de conséquence sur les infections périnatales. (07)
L’absence de critère absolu permettant de distinguer ces deux types d’infections
pose un problème diagnostic. L’infection nosocomiale se définit classiquement par une
infection se déclarant, pour les bactéries, moins de 48 h après l’admission du patient. Or
dès sa naissance, l’enfant est dans une structure hospitalière et toutes les infections de
plus de 48heures sont nosocomiales. (47)
Il existe aussi de véritables infections nosocomiales précoces en néonatologie.
Pour donner un exemple, des mesures invasives à risque comme la pose d’une voie
veineuse centrale peuvent théoriquement entraîner des infections nosocomiales avant 48
heures de vie (47).
49
Quoiqu’il en soit, le moment de l’infection n’est donc pas un critère absolu
même s’il peut orienter le personnel soignant. On a pu montrer aussi que des infections
néonatales précoces à Streptocoque et à Escherichia coli (et donc classiquement
reconnues comme d’origine materno-fœtale) peuvent être en fait de véritables infections
nosocomiales en confirmant une transmission horizontale. (07) (08)
D’après ces définitions, l’infection bactérienne chez les nouveaux-nés, quelque
soit le type de germe (hospitalier ou non), contractée par l’enfant à partir de la mère est
une infection materno foetale. Dans ce cadre, c’est la maman qui est, soit porteuse d’un
germe hospitalier, soit atteinte d’une IN.
Dans notre étude, les résultats des prélèvements réalisés à la naissance n’ont
retrouvé que des germes responsables d’IN.
III.2- Epidémiologie
Cette étude avait pour objectif de déterminer l’écologie bactérienne des
infections néonatales nosocomiales (IBN) au service de réanimation néonatale de la
maternité de Befelatanana afin d’améliorer la prise en charge des nouveau-nés. Comme
objectifs spécifiques, cette étude vise à identifier les principaux facteurs de risque
associés à ces infections, les principaux germes responsables ainsi que leur sensibilité
aux antibiotiques et les modalités évolutives des nouveaux nés traités.
En France, sur un total de 4525 enfants hospitalisés dans des unités de
réanimation mixtes néonatales et pédiatriques, l’incidence des infections nosocomiales
était de 8,2 % et de 5,9 pour 1000 jours d’hospitalisation (29).
L’incidence des infections bactériennes nosocomiales chez le nouveau-né est
beaucoup plus élevée dans notre étude, par rapport aux autres pays en développement
où elle est de 52% dans certains pays (06) (48). Dans notre étude, ce taux de l’IN
dépasse 61,9 % en cours d’hospitalisation.
50
A l’inclusion, il a été retrouvé un taux de bactériémie nosocomiale de plus de
52% laissant supposer une circulation et une acquisition en milieu communautaire par la
mère ou une acquisition périnatale par le bébé.
III.3- Sites de l’infection nosocomiale et manifestations cliniques
L’analyse des signes cliniques a montré que les manifestations significativement
liées à une infection nosocomiale dans le site étudié étaient la crise convulsive au
deuxième jour de vie. Mais il n’existe aucun caractère discriminatif permettant de
distinguer les infections materno-fœtales avec les infections nosocomiales. (49) (50)
Cliniquement, la fièvre reste le symptôme le plus souvent décrit mais elle peut
manquer chez les nouveau-nés et qu’elle n’est pas significative.
III.4- Les facteurs de risque
Les facteurs anamnestiques en faveur d’une infection nosocomiale que l’on ne
retrouve pas en cas d’infection materno-fœtale sont l’hypotrophie, la présence d’une
voie veineuse centrale, une détresse respiratoire et une ventilation artificielle. Les
enfants les plus fragiles sont les plus exposés aux infections nosocomiales. (49) (50)
Donc si les patients ont des facteurs de risques d’infection matermo-fœtale, cela
ne l’empêche pas d’attraper une IN. Même si on voudrait sortir de l’étude les patients
qui ont des facteurs de risques d’infection matermo-fœtale, vu le type de germes
retrouvés qui sont en général hospitalier, nous les avons retenu dans notre étude.
Selon certains auteurs, le délai médian de survenue d’une infection nosocomiale
est de 48h. Ce qui confirme bien que la longueur de l’hospitalisation est un facteur de
risque majeur d’infection nosocomiale (47). Dans notre étude, la durée moyenne
d’hospitalisation dans le service était de 8 jours, confirmant cette constatation.
Parmi les gestes invasifs, en France, une incidence de 3,4% et une densité
d’incidence de 4,9 pour 1000 jours de ventilation mécanique ont été remarquées (29)
51
contre une densité d’incidence moyenne de 5,2 pour 1000 jours de ventilation
mécanique en réanimation pédiatrique aux États-Unis selon les données du NNIS
(Néonatal Nosocomial Infection Surveillance) (24).
Les densités d’incidence des bactériémies, exprimées pour 1000 jours de
cathétérisme veineux central étaient de 15,1 chez les nouveau-nés en Tunisie en 2006.
Le taux d'incidence des septicémies est de 3,9% avec une densité d'incidence de 6,8
pour 1000 jours de cathéter central selon Reaped et al. (29); il est de 5,4 % avec une
densité d'incidence de 3,2 pour 1 000 journées de cathéter central. Le taux d'incidence
des septicémies sur cathéter épicutanéocave varie de 0,2 à 13,7% (51). I1 existe une
relation étroite entre bactériémie et durée des cathéters centraux; le taux d'incidence est
de 17% si le cathéter est laissé en place moins de 7 jours versus 58 % au-delà de 22
jours (52).
Selon Reaped et al, l'incidence est de 2,5% et de 3,9 pour 1000 journées
d'intubation; tandis que ce taux était à 7,5% et 4,2 pour 1 000 journées d'intubation dans
le service de néonatalogie de Lille. (02)
Notre cadre de recherche ne disposait pas de matériels suffisants pour les gestes
invasifs fréquemment utilisés dans les pays développés. Aucune information
significative n’a pu être tirée des résultats de notre analyse par rapport aux gestes
invasifs effectués dans le service du fait de la taille limitée de l’échantillon.
La pression antibiotique, bien plus forte à l’hôpital que dans la communauté,
semblerait jouer un rôle très important. Cependant la prévalence importante mise en
évidence dans cette étude peut difficilement être expliquée par une pression antibiotique
plus forte à Madagascar qu’ailleurs. La prévalence élevée d'entérobactérie productrice
de BLSE va de pair avec une prévalence très importante d'entérobactérie résistante aux
aminopénicillines. Un taux élevé des bacilles à Gram négatif (44,3 %) tels que
Klebsielles, Enterobacter, colibacille, Pseudomonas était retrouvé dans notre étude. Une
mutation peut suffire à transformer une pénicillinase classique en BLSE. Un tel niveau
de résistance pourrait expliquer la forte prévalence du phénotype BLSE. D'autres
52
facteurs comme une mauvaise hygiène fécale pourraient aussi être responsables de la
diffusion de souches hospitalières multirésistantes en milieu communautaire. (35)
III.5.L’évolution L’origine des décès est souvent multifactorielle : 76,9% des décès sont
significativement lié à une IN mais la responsabilité directe de l’infection liée à
klebsiella pneumoniae (15,6 %) est plus importante que les autres germes.
III.6- Espèces bactériennes responsables d’infection nosocomiale
Les résultats de notre étude ont montré que les germes isolés par ordre
décroissant sont :
Staphylocoque à coagulase négative, Klebsiella pneumoniae, Entérocoques,
Enterobacter aérogènes, Escherichia coli, Enterobacter gergoviae, Staphylococcus
aureus, Klebsiella oxytoca, Escherichia vulneris, Pseudomonas sp, Streptocoque
pyogènes, serratia et corynebacterie.
La majorité des entérobactéries sont des souches productrices de BLSE
(betalactamase à spectre étendu) en particulier les klebsielles (100 %). Les molécules
qui restent efficaces sont l’amikacine, la colistine et l’imipenème.
L’évolution est mortelle dans 39 cas soit 37,1% période néonatale précoce.
III.6.1- Les staphylocoques
Les infections nosocomiales bactériennes néonatales sont dominées par les
infections à Staphylocoque à coagulase négative. Selon Reaped, le staphylocoque à
coagulase négatif est en cause dans 33 % des infections et dans 53 % des septicémies
(29). Dans le service de médecine néonatale du CHRU de Lille, staphylocoque à
coagulase négatif est en cause dans 39 % des IN et dans 78 % des septicémies.
Les staphylocoques ont deux modes principaux de résistance aux antibiotiques :
- La sécrétion de beta lactamase qui induit une résistance à la pénicilline G, A et
aux carboxypénicillines.
53
- La modification de la cible par l’élaboration d’une protéine liant la pénicilline
(PLP mutée PLP2a) induit une résistance à la méticilline (SARM), à toutes les béta
lactamines et fréquemment aux autres familles d’antibiotique.
En 2000, Raymond et al ont trouvé une proportion de SARM de18% dans les IN
pédiatriques (09). En 2007, l’IPM a trouvé 9% de SARM sur les 54 souches isolées
alors que notre étude n’en a fait aucun objet ni mention (25).
Les staphylocoques à coagulase négative (SCN) représentent plus de 60% des
germes responsables des infections nosocomiales néonatales. (53)
III.6.2- Les streptocoques
Parmi les streptocoques, les entérocoques sont des germes naturels du tube
digestif de l’homme et des mammifères. Ces entérocoques sont naturellement résistants
aux céphalosporines, aux monobactams et aux pénicillines M
Les streptocoques oraux ou streptocoques du groupe viridans (VGS)
appartiennent à la flore de la cavité buccale. Les streptocoques oraux nosocomiaux aux
Etats Unis en 1994 étaient résistants à la pénicilline dans 13% des cas, à la ceftriaxone
dans 15% des cas. Ces streptocoques restent sensibles aux glycopeptides et à la
clindamycine (54).
Dans notre étude, les streptocoques, constituent 1,7 % des germes isolés à
l’hémoculture mais aucune antibiorésistance n’a été testée.
III.6.3- Les bacilles gram négatif (BGN)
On constate dans notre étude une plus grande incidence (44,3 %) des infections à
BGN et parmi eux des bactéries de l’environnement dont l’incidence augmente
modérément d’année en année.
Plusieurs hypothèses ont été soulevées pour expliquer cette tendance :
- La promiscuité accentuée par l’effectif trop élevé des nouveau-nés malades.
- La longueur du séjour des nouveau-nés dans le service.
- L’absence d’isolement adéquat.
-Le non respect des consignes d’hygiène pendant l’acte médical ou les soins du bébé.
54
Les Pseudomonas sp sont des bactéries ubiquitaires que l’on rencontre sur le sol,
sur les végétaux et surtout dans les eaux. De nombreuses souches peuvent se développer
à basse température et la contamination à l’hôpital est fréquemment due au système de
distribution d’eau (55). Dans notre étude, les Pseudomonas sp représentent 12,67% des
germes de l’environnement et 0,9 % des germes isolés en hémoculture.
Les entérobactéries sont des aéro-anaérobies à paroi commensale du tube
digestif. Ils sont responsables chez l’hôte immunodéprimé aussi bien
qu’immunocompétent d’infections urinaires, de bactériémies, de chocs endotoxiniques,
de méningites, de syndromes diarrhéiques. Dans notre étude, les souches isolées de
l’hémoculture sont à 100% BLSE.
Les germes responsables de l’infection létale ont été en majorité Klebsiella
pneumoniae (79,2 %), enterocoque (14,6 %) et colibacille (2,1 %) selon l’étude faite en
néonatalogie au CHU de DAKAR en 2001. (56)
Dans la population des nouveau-nés, 27 % étaient colonisés par Klebsiella
pneumoniae (15 % à l’admission et 12 % en réanimation).en Tunisie en 2006 (02).
Les klebsielles sont naturellement résistantes aux amino et carboxy penicilline.
Certaines klebsielles sécrétrices de BLSE sont résistantes à toutes les bétalactamines
sauf les carbapénèmes mais d’autres souches commencent à être résistantes aux
pénèmes en particulier en Israël (02). La colistine et l’amikacine seraient avérées alors
des alternatives thérapeutiques. Ces dernières molécules ne sont pas encore disponibles
à Madagascar. Nous avons retrouvé une létalité de 15,6 % liées à des klebsielles.
L’enterobacter sp, est responsable de 14,3 % des IN dans notre étude est 11,5%
selon l’étude faite en néonatalogie au CHU de DAKAR en 2001. (56)
L’enterobacter sp est un pathogène opportuniste naturellement résistant aux amino-
pénicillines et aux céphalosporines de première génération et peut produire des
cephalosporinases dereprimées de large spectre d’action. L’antibiogramme réalisé au
cours de notre étude a montré que les souches d’enterobacter gergoviae sont sensibles
in vitro à l’imipénème, amikacine, colistine et résistantes à ampicilline, amoxicilline
plus acide clavulanique, céphalosporines de 1ère, 2ème, 3ème génération,
chloramphénicol, cotrimoxazole, fluoroquinolones, cycline, ticarcilline, nétilmicine et
au gentamicine.
55
III.7- Limites et points forts de notre étude
III.7.1- Les limites de notre étude
Quelques limites ont été relevées au cours de notre travail :
- L’effectif des nouveaux-nés inclus dans cette étude est trop faible n’ayant pas
permis d’étudier les facteurs de risque potentiel liés à l’acquisition d’une
infection nosocomiale.
- Le protocole de recherche n’était pas réalisé correctement à cause de la non
disponibilité régulière des flacons de prélèvement.
- L’antibiogramme n’était pas exécuté de façon systématique sur tous les isolats.
- Quelques flacons sont contaminés au moment du prélèvement faute d’asepsie.
- Le statut bactériologique de la mère était inconnu pour tous les enfants inclus.
III.7.2- Les points forts de notre étude
Il s’agit de la première étude réalisée à Madagascar sur l’infection néonatale
avec des germes multi-résistants.
Ce travail permet d’avoir une information sur l’incidence et l’écologie
bactérienne de l’infection néonatale nosocomiale et les implications prophylactiques et
thérapeutiques qui peuvent également être déduites de ces observations.
Pour le service de néonatalogie, site de cette étude, ce travail a comme apport
original de tirer la sonnette d’alarme sur le mode d’utilisation des antibiotiques et il met
l’accent sur la nécessité de mettre en place une surveillance épidémiologique des
infections nosocomiales à Madagascar. La sensibilisation du personnel hospitalier au
risque nosocomial néonatal est à renforcer : hygiène des mains et de l’environnement
hospitalier. Le contrôle des patients porteurs de BGN producteurs de BLSE doit être
envisagé : dépistage à l'admission, signalement et isolement.
Des mesures de précaution sur la lutte contre les infections nosocomiales sont
prises avec amélioration de la qualité des soins dans l’unité de néonatalogie de SGOB :
Information Education Communication (IEC) et une communication pour le
56
changement de comportement (CCC) sur les techniques de lavage des mains de tout le
personnel du service, sur l’asepsie et le choix des antiseptiques.
- Utilisation d’essuie-main sous forme de mini-serviettes lavables à usage unique
après chaque lavage des mains à chaque intervention.
- Réorganisation du grand ménage du service.
- Aménagement d’une chambre d’isolement des nouveau-nés atteints d’une IN.
- Mise à la disposition du personnel soignant de sur-blouses, de calots, des
masques et de gants.
- Organisation des soins de telle sorte qu’une sage femme ne s’occupe que de 3 à
4 nouveau-nés dans la journée et qu’elle ne quitte pas un bébé pour un autre que
lorsque tous les soins pour celui-ci soient terminés. Cette méthode constitue ce
que l’on appelle « regroupement des soins ».
57
IV- Suggestions
IV.1-Respect des moyens de préventions de l’infection nosocomiale proposés par
l’OMS (33) (34)
Nos suggestions de lutte contre les infections nosocomiales rejoignent les
repères de prévention proposés par l’OMS, se basant sur cinq mesures générales et ce
pour contribuer à l’élaboration d’une stratégie réaliste de prévention des infections
acquises en milieu hospitalier.
IV.1.1- Mise à disposition des moyens
L’indispensable préambule à la mise en œuvre de la prévention des infections
liées aux soins est la prise de conscience à tous les niveaux, depuis les bureaux
ministériels jusqu’aux centres de santé les plus reculés. Cette démarche doit conduire à
transférer une partie des moyens depuis les soins curatifs vers la prévention.
IV.1.2- Education et sensibilisation
Des modules spéciaux dans les facultés de médecine et les écoles de soins
infirmiers, ainsi que des formations postuniversitaires régulières, doivent être mis en
place ou renforcés. Ces enseignements peuvent relever de la responsabilité des comités
locaux de lutte contre les infections nosocomiales. Pour être opérationnelles, les
recommandations de bonnes pratiques mises à la disposition des soignants doivent être
adaptées aux conditions locales d’exercice et au niveau des différents personnels.
Concrètement, pour le personnel soignant du service de néonatalogie de la
maternité de Befelatanana, une remise à niveau sur les infections nosocomiales s’avère
une urgence avec un suivi et une évaluation des pratiques hospitalières.
58
IV.1.3- Notification et recensement
La surveillance locale des infections nosocomiales est un axe important de
prévention mise en avant par l’OMS. Reposant sur la déclaration obligatoire et le
recensement, la surveillance fournit des informations épidémiologiques indispensables à
la mise en place de mesures adaptées et à l’évaluation de leur efficacité
Cette surveillance peut passer pour un vœu pieux quand le personnel compétent
et volontaire et les outils de détection font défaut. Néanmoins, instaurer cette démarche
est une étape essentielle pour engager une culture de prévention des infections
nosocomiales.
IV.1.4- Réorganisation des soins et des pratiques
La prévention des infections nosocomiales relève de la responsabilité de chaque
service et de chaque soignant. Chaque établissement ou, à défaut, chaque praticien
devrait s’impliquer dans la politique de bon usage des antibiotiques (protocoles
thérapeutiques écrits) pour réduire la pression de sélection qui aboutit à l’émergence de
bactéries multi résistantes.
L’utilisation de matériel individuel comme le thermomètre serait nécessaire
aussi.
Dans ce sens, une évaluation de la modalité de prescription des antibiotiques
chez les personnels soignants du service de néonatalogie de Befelatanana serait
souhaitable afin de remédier aux lacunes de prescription éventuelles, et peut être aussi,
les prescriptions du personnel soignant qui s’occupe des mères. Il faudra revoir aussi
l’antibioprophylaxie en cas de RPM, ceci, accompagné d’une étude bactériologique des
portages maternels.
59
IV.1.5- Recherche sur les infections nosocomiales
Actuellement dans le service de néonatalogie de la maternité de Befelatanana,
site de l’étude, une demande est en cours, portant sur l’autorisation de mise sur le
marché des molécules efficace in vitro sur les germes isolés dans notre étude.
Comme perspectives, afin d’avoir une bonne compréhension sur l’infection
nosocomiale en néonatalogie, certains sujets de recherche peuvent être évoqués pour des
études ultérieures :
- Un dépistage systématique du portage des germes multi résistants chez la femme
enceinte et chez le personnel soignant du service.
- Une étude environnementale régulière pour avoir une idée de l’évolution de
l’écologie bactérienne hospitalière.
- Création des structures de lutte contre les infections nosocomiales créées, des
études itératives du portage des bactéries multi-résistantes chez tous les
nouveau-nés hospitalisés pour évaluer l’efficacité des mesures préventives mises
en œuvre.
IV.2- Autres mesures spécifiques pour le service de néonatalogie
L'entretien rigoureux des locaux, du matériel, la gestion des déchets et la
structuration de l'activité des soins représentent un garant de la sécurité
environnementale. La décontamination de l'environnement parait souhaitable et
nécessite l'usage d'antiseptiques et l’entretien des incubateurs pour éviter la pullulation
microbienne (annexe IV)
IV.2.1- L'isolement protecteur en secteur de néonatalogie
IV.2.1.1- Le lavage des mains
Il faut utiliser de préférence un savon antiseptique .La technique du lavage des
mains varie suivant les gestes à effectuer :
- Lavage simple
60
- Lavage antiseptique
- Lavage chirurgicale
IV.2.1.2- Tenue vestimentaire de base
Elle se constitue d'une blouse ou d'une tunique/pantalon,
Elle doit être changée de façon systématique toutes les 24 heures et chaque fois
qu'elle est souillée,
Le port de veste en laine est à proscrire et il faut choisir d'autres alternatives pour
les agents "frileux". Il peut s'agir de vêtement chaud porté en dessous de la tenue ou
encore de veste en non-tissé ou lavable.
IV.2.2- Visiteurs et familles
Une attention particulière doit être portée aux visites des parents qui peuvent être
une source d'infection. Le port de sur blouse et le lavage des mains avant et après
contact avec leur nouveau-né s'avèrent indispensables.
IV.2.3- Gestes spécifiques
L'ablation de sonde gastrique peut s'effectuer à l'aide d'un gant que l'on retourne
sur la sonde avant d'éliminer le tout.
La technique de la peau à peau, si elle fait partie des stratégies envisagées par le
service, ne peut être récusée de principe en raison du risque infectieux. Pour limiter le
risque infectieux, la mère doit respecter les prescriptions d’hygiènes inhérente à la
methode kangourou.
IV.2.4- Le linge
- Il faut préférer les textiles supportant des températures élevées (> 60°C) ou à
défaut la chloration,
- Le linge fragile est souvent traité dans une machine propre au service avec des
cycles à basse température (< 40°C) :
61
La coexistence entre les linges des nouveau-nés infectés et non infectés au sein
d'un même cycle est à éviter,
Une désinfection chimique complémentaire est souhaitable à l'aide de produits
dépourvus d'aldéhyde, en respectant la flore cutanée normale du nouveau né, (tableau ci
dessous)
Tableau XVIII. Liste des antiseptiques
Prématurés * Enfants < 1 mois Enfants de 1 à 30 mois
Alcool 70° Contre indiqué Contre indiqué Précaution d’emploi
Chlorhéxidine 0,5%
Alcoolique à 70°
Contre indiqué Contre indiqué Autorisée
Chlorhéxidine
faiblement alcoolisée
(BiseptineR)
autorisée autorisée Autorisée
Chlorés autorisée autorisée Autorisée
*quel que soit le produit utilisé chez le prématuré, il est conseillé de rincer à l’eau stérile
après un temps d’action de 30 secondes afin d’éviter toute irritation de la peau fragile
(57) (58).
CONCLUSION
63
CONCLUSION
Les infections nosocomiales sont désormais un problème de santé publique
avéré en Afrique Intertropicale s’intégrant dans le cadre global et complexe du
développement. La prise en compte récente de leur impact aboutit progressivement à
des initiatives internationales et nationales visant à en réduire l’incidence.
A travers cette étude, nous avons constaté que parmi les 105 patients inclus, le
taux d’infection bactérienne nosocomiale néonatale était de 52 %. La production de
BLSE était le phénotype de résistance rencontré dans plus de 95% des cas de BGN. Ce
taux est très élevé et attire l’attention sur la fréquence des multi résistances bactériennes
dans les pays en développement.
Une sonnette d’alarme est tirée sur le mode d’utilisation des antibiotiques et sur
la nécessité de mettre en place une surveillance épidémiologique des infections
nosocomiales dans les hôpitaux de Madagascar.
Les structures de santé et leurs personnels doivent comprendre l’enjeu et la
nécessité d’une action collective concertée, s’appuyant sur des mesures intégrées dans
un plan à long terme. Le principal facteur limitant est d’ordre économique imposant la
réalisation d’évaluations du rapport bénéfice/coût et parfois une priorisation des
différentes actions à conduire.
Le transfert de mesures de lutte issues de l’expérience des pays médicalement
avancés doit prendre en compte les spécificités sanitaires locales, socio-économiques et
culturelles. Ces mesures préventives doivent être réalistes, simples, facilement
réalisables, acceptables et d’efficience démontrée, comme le propose l’OMS dans son
Défi Mondial pour la Sécurité des Patients.
A Madagascar, les actions prioritaires du fait de leur faisabilité et de leur
rentabilité sont l’éducation du personnel, l’hygiène des mains, l’épargne des injections,
les mesures d’isolement, la gestion des déchets et l’usage rationnel des antimicrobiens.
ANNEXES
ANNEXE I : FICHE D’ENQUETE INFECTION
Nom et prénoms : ______________________________________ Sexe : M F
Date de naissance : ___/___/___ Jo Poids de naissance :
Age gestationnel : ______SA Age morphologique : _
Hospitalisation maternelle dans les 6mois oui/non
Prise d’ATB dans les 6mois oui/non durée fièvre maternelle dans les 6mois oui/non
Fièvre maternelle (T°≥ 38°C) Rupture membranes ou poche des eaux : __h
Tachycardie fœtale (>160/mn)
Liquide amniotique : Clair Teinté Méconial Purée de poids
Apgar M0 :________ Apgar M5 : ________________
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
J1 : ___/___/___ Poids : ______g
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
J2 : ___/___/___ Poids : ______g
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
J3: ___/___/___ Poids : ______g
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
N° :
Hémoc 1 Hémoc 2 Copro
J4 : ___/___/___ Poids : ______g
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
J5 : ___/___/___ Poids : ______g
T° 6H: _______°C T° 15H : _____°C Hypotonie CC
Ictère Purpura HPM SPM
Météorisme selles liquides>3fois/j
FANEKENA NIALOAVAM-PANAZAVANA
Izaho______________________________________________Ray na Reny na Mpiantoka ny zaza
________________________________ dia manaiky ny hanaovana ny fizahana ra sy kaka maimaim-poana
ny zanako @ andro nahaterahany sy afaka 4 andro raha mbola ato @ hôpitaly izy, rehefa
nohazavaina tamiko ny antony hanaovana izany.
Anio ______/_______/________ Sonia na lavotondro
Hémoc 1 Hémoc 2 Copro
ANNEXE II Diagnostic de maturation morphologique ou score de Farr
0 1 2 3 4 Couleur (en dehors du cri) Rouge sombre Rose Rose pâle,
irrégulier Pâle
Transparence Nombreuses veinules
collatérales très visibles sur l'abdomen
Veines et collatérales
visibles
1 ou 2 gros vaisseaux nettement visibles
1 ou 2 vaisseaux peu nets
Absence de vaisseaux visibles
P e a u
Texture Très fine, "gélatineuse" à la
palpation
Fine et lisse Lisse et un peu épaisse
Desquamation superficielle ou éruption fugace
Epaisse, rigide Craquelures des
mains et des pieds
Parcheminée Craquelures profondes
Desquamation abondante
Oedème (des extrémités) Evident, pieds et mains
Non évident Petit godet tibial
Absent
Lanugo (enfant soutenu en position ventrale vers la lumière)
Absent Abondant, long et épais sur tout
le dos
Clairsemé dans le bas du dos
Présence de surfaces glabres
Absent sur au moins la moitié du dos
Forme Pavillon plat Rebord de l'hélix à peine ébauché
Début d'enroulement
sur une partie de l'hélix
Enroulement complet de l'hélix Début de saillie
de l'anthélix
Reliefs nets bien individualisés
O r e i l l e s
Fermeté Pavillon pliable ne revenant pas à sa forme initiale
Pavillon pliable revenant
lentement à sa forme initiale
Cartilage mince L'oreille revient rapidement en
place
Cartilage sur tout le bord
L'oreille revient immédiatement
en place
Masculins (testicules) Aucun testicule intrascrotal
Au moins un testicule
abaissable
Au moins un testicule descendu
O G E
Féminins (grandes lèvres) Grandes lèvres ouvertes
Petites lèvres saillantes
Grandes lèvres incomplètement
recouvrantes
Grandes lèvres bord à bord
Tissu mammaire (diamètre mesuré entre le pouce et l'index)
Non palpable Inférieur à 0,5 cm
Entre 0,5 et 1 cm Supérieur à 1 cm
Nodule mamelonnaire Mamelon à peine visible
Aréole = 0
Mamelon net Aréole plane
Mamelon net Aréole surélevée
Mamelon net Aréole de diamètre
supérieur à 0,7 cm
Plis plantaires Absents Minces traits rouges sur la
moitié antérieure de la plante
Plis plus marqués sur le tiers antérieur
Indentations sur les deux tiers
antérieurs
Indentations profondes sur toute
la plante
Diagnostic de maturation morphologique ou score de Farr (suite)
Score Age gestationnel Score Age gestationnel Score Age gestationnel
5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
28,1 29,0 29,9 30,8 31,6 32,4 33,2 33,9 34,6 35,3
15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
35,9 36,5 37,1 37,6 38,1 38,5 39,0 39,4 39,7 40,0
25 26 27 28 29 30 31 32 33 34
40,3 40,6 40,8 41,0 41,1 41,2 41,3 41,4 41,4 41,4
Annexe III : Resumé des espèces bactériennes isolées de l’environnement
III—3-1- REZ DE CHAUSSEE
III-3-1-1- Salle d’accouchement
Lieu de prélèvement Résultat
Lit d’accouchement Acinetobacter sp, Staphylocoque à coagulase négative
Table réception bébé Staphylocoque à coagulase négative
Aspiration bébé Pseudomonas sp
Oxygène mère Bacillus
Balance Stapylocoque à coagulase négative
Point d’eau Levure, BGP immobile type bacillus, BGN NE
Oxygène bébé Négatif
III-3-1-2-salle d’opération
Lieu de prélèvement Résultat
Table pour matériel Négatif
Repose main Levure, Staphylocoque à coagulase négative
Aspirateur (bout) Staphylocoque à coagulase négative
Oxygène (lunettes) Négatif
Sol Staphylocoque à coagulase négative
Lavage main (évier) BGN NE
III-3-1-3- Salle de Consultation
Lieu de prélèvement Résultat
Evier Levure, Staphylocoque à coagulase négative, Bacillus
Table préparation Staphylocoque à coagulase négative
Tavimandry + eau de
javel
Bacillus, levure
Table de consultation Négatif
III-3-2- PREMIER ETAGE
III-3-2-1- Accouchement
III-3-2-1-a- Salle payante
Lieu de prélèvement Résultat
Table bébé 1 Négatif
Aspiration bébé Staphylocoque à coagulase négative, Proteus mirabilis non
BLSE
Oxygène bébé Streptocoque non groupable, Staphylocoque à coagulase
négative
Table accouchement Levure, Staphylocoque à coagulase négative
Tavimandry Staphylocoque à coagulase négative
Paillasse + évier Négatif
Table bébé 2 Levure, Staphylocoque à coagulase négative
Sol Streptocoque non groupable, Staphylocoque à coagulase
négative
Balance Staphylocoque à coagulase négative, Escherichia Vulneris
non BLSE
Compresse ombilic Négatif
Sonde d’aspiration Pseudomonas sp
III-3-2-1-b- Salle commune
Toise Staphylocoque à coagulase négative, Bacillus
Table bébé Négatif
Table d’accouchement Levure, Staphylocoque à coagulase négative,
Pseudomonas sp
Eau pour aspirateur Pseudomonas sp
Paillasse + évier Klebsiella oxytoca non BLSE
Table préparation
(Paillasse)
Négatif
O2 maman Négatif
Point d’eau sage
femme
Négatif
Vacuum extractor Pseudomonas sp
Aspirateur (poire) bébé
à la vulve
Pseudomonas sp, Escherichia vulneris non BLSE
III-3-2-2- Salle d’opération
Lieu de prélèvement Résultat
Table d’opération Négatif
Paillasse Négatif
O2, masque d’ambu Bacillus
Aspirateur Staphylocoque à coagulase négative,
Pseudomonas sp
Repose main Négatif
Sol Levure, Staphylocoque à coagulase négative,
Pseudomonas sp
Lavage main Négatif
III-3-3- DEUXIEME ETAGE :
III-3-3-1- Salle bébé prématuré (REANIMATION NEO-NATALE)
Lieu de prélèvement Résultat
Paillasse Staphylocoque à coagulase négative
Evier Pseudomonas sp, Streptocoque non
groupable
Couveuse 1 (à gauche porte) Staphylocoque à coagulase négative,
Bacillus
Couveuse 2 Streptocoque non groupable
Couveuse 3 Streptocoque non groupable
Couveuse 4 Levure, Staphylocoque à coagulase
négative
Couveuse 5 Levure, Staphylocoque à coagulase
négative
Couveuse 6 Staphylocoque à coagulase négative
Berceau Négatif
Table chauffante ronde Négatif
Pèse bébé Levure, Staphylocoque à coagulase
négative
Lunettes O2 droite Levure, Staphylocoque à coagulase
négative
Lunettes O2 gauche Staphylocoque à coagulase négative
Sol Négatif
III-3-3- 2- Salle 241 (REANIMATION NEO-NATALE)
Lieu de prélèvement Résultat
Paillasse Staphylocoque à coagulase négative,
Bacillus
Pèse bébé Négatif
Ambu noir Staphylocoque à coagulase négative
Evier Levure, Staphylocoque à coagulase
négative, Acinetobacter sp
Oxygène Négatif
Aspirateur Escherichia coli BLSE, Escherichia coli
à céphalosporinase déréprimé(CDE)
Table chauffante Négatif
Sol Négatif
Thermomètres Staphylocoque à coagulase négative
Stéthoscope bleu Négatif
Gel hydroalcoolique Négatif
III-3-3-3- Salle 240 (REANIMATION NEO-NATALE)
Lieu de prélèvement Résultat
Salle de passage pour
photothérapie
Klebsiella pneumoniae BLSE
III-3-3-4- Salle 238 (REANIMATION NEO-NATALE)
Lieu de prélèvement Résultat
Point d’eau (évier) Acinetobacter sp
Grand lit Levure
Table Proteus penneri BLSE, Staphylocoque à
coagulase négative
Plateau Proteus penneri BLSE, Staphylocoque à
coagulase négative
Panier, lit bébé Staphylocoque à coagulase négative
Salle pour préparation de
nourriture ((table, évier,
porte, réfrigérateur)
Streptocoque non groupable, bacillus
III-3-3-5- Salle de soin
Lieu de prélèvement Résultat
Table, pèse bébé, lavabo, sol Klebsiella ozaenae BLSE
III-3-4- TROISIEME ETAGE
Lieu de prélèvement Résultat
Table de soin Enterobacter cloacae non BLSE
Paillasse lavabo Enterobacter cloacae non BLSE
III-3-5- QUATRIEME ETAGE
Lieu de prélèvement Résultat
Paillasse, évier Acinetobacter sp
ANNEXE IV
L'entretien des incubateurs en secteur de néonatalogie
Entretien de l'incubateur en présence du nouveau né
- Cet entretien doit s'effectuer après la toilette de l'enfant au moment de la réfection du lit à l’aide des
matériels nécessaires : chiffonnettes à usage unique et détergent neutre
1. Eliminer les déchets et le linge souillé puis effectuer un lavage simple des mains
2. Appliquer le détergent en commençant par l'intérieur côté propre (tête) puis finir par le côté sale.
Insister ensuite sur les hublots et finir par l'extérieur.
L’entretien du bac à eau doit se faire chaque jour avec le produit détergent puis rinçage à l'eau stérile.
Entretien de l'incubateur entre deux nouveau-nés
L'ensemble de cette procédure nécessite un temps de l'ordre de 60 minutes.
Une pièce doit être réservée à cet usage et doit comporter un bac de trempage et un bac de rinçage de
taille adaptée aux pièces de l'incubateur ainsi qu'une paillasse. Le personnel doit être formé à la technique et
suivre les étapes suivantes
- Préparer les matériels nécessaires : chiffonnettes ou papiers à usage unique et détergent désinfectant,
brosses et goupillons, protection pour le personnel (tablier protecteur et gants à usage unique),
- Préparer le plan de travail, au préalable nettoyé et désinfecté, en séparant zone propre et zone sale,
- Réaliser un lavage simple des mains et revêt sa tenue protectrice,
- S'assurer que l'incubateur est débranché et refroidi,
- Vider l'incubateur, vidanger le réservoir puis démonter l'appareil en retirant tous les joints,
- Immerger dans le produit détergent désinfectant toutes les parties démontables. Laisser tremper pendant
le temps préconisé par le fabricant puis rincer à l'eau du réseau et sécher. La sonde thermique ne doit pas
être immergée et doit bénéficier d'un simple essuyage humide.
Pour la partie non démontable, appliquer le détergent-désinfectant à l'aide de la chiffonnettes ou du papier
à usage unique. Commencer par l'intérieur de l'habitacle puis l'extérieur et ensuite l'armoire et les placards pour
finir par les roues.
Le matelas sera trempé s'il est immergeable, de même que le réservoir d'eau s'il est démontable. Dans le
cas contraire, un essuyage humide sera réalisé. Le respect de l'intégrité du matelas est très important car celui-ci
peut constituer un réservoir dangereux de bactéries.
Pour remplacer le filtre si besoin (changement tous les 1 à 6 mois selon les fabricants), il faut :
- Enlever la tenue de protection et réaliser un lavage simple des mains,
- Remonter l'incubateur et le protéger,
- Mettre en place une traçabilité des procédures d'entretien.
L'humidification, si elle est nécessaire, se fera à l'aide d'eau stérile ou d'eau osmosée lorsque cela est
stipulé par le fabricant. L'usage de système clos d'humidification est préférable.
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VELIRANO
‹‹ Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpampianatra ahy, sy ireo
mpiara-nianatra tamiko, eto amin’ity toeram-pampianarana ity, ary eto anoloan’ ny
sarin’ I HIPPOCRATE.
Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika
hitandrovana ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-
pitsaboana.
Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny
rariny aho, tsy hiray tetika maizina na ovina na ovina ary na amin’iza na amin’iza aho
mba hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azoko.
Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny
masoko, ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy
avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamoràna famitàn-
keloka.
Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-
javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.
Hajaiko tanteraka ny ain’ny olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy
hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia
vozonana aza.
Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny
taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.
Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano
nataoko.
Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha
mivadika amin’izany. ››
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Président de Thèse
Signé : Professeur RANDRIANASOLO Jean Baptiste Olivier
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul
Nom et prénoms: RAFARAVAVY Nantenaina Emeline
Titre de la thèse: ETUDE DE COHORTE SUR L’INFECTION NOSOCOMIALE
NEONATALE AU SERVICE DE NEONATALOGIE DE SGOB
Rubrique : PEDIATRIE
Nombre de pages : 63 Nombre de tableaux : 18
Nombre de figures : 06 Nombre de références bibliographiques : 58
RESUME
L’infection néonatale est un problème de santé publique mondial. Son incidence est
proche de 1 % des naissances dans les pays industriels et élevée dans les pays en
développement. Dans l’unité de néonatalogie de SGOB (CHU Antananarivo), des
tableaux cliniques en faveur d’une infection nosocomiale étaient suspectés.
Afin de vérifier cette hypothèse et de déterminer l’épidémiologie des infections
néonatales en maternité, nous avons mené une étude de cohorte sur les 2 premiers
nouveau-nés de la journée provenant des salles d’accouchements et admis dans le
service de néonatalogie de SGOB du 06 janvier au 17 juillet 2009. Deux hémocultures
étaient effectuées systématiquement à J0 et à J4 et de la coproculture à J 0 et à J 4.
Le diagnostic d’infection néonatale était confirmé dans 55 cas, soit 52% de l’inclusion.
Les germes isolés par ordre de fréquence décroissant sont : staphylocoque à coagulase
négative, Klebsiella pneumoniae, entérocoque, Enterobacter aerogenes, Escherichia
coli, streptocoques pyogènes, et Pseudomonas sp. La majorité des entérobactéries sont
des souches productrices de BLSE en particulier les klebsielles (100%). Les molécules
qui restent efficaces sont l’amikacine, la colistine et l’imipénème.
L’évolution était mortelle chez 39 nouveau-nés en période néonatale précoce,
correspondant à un taux de mortalité de 37,1 %. Klebsiella pneumoniae était le germe
incriminé chez 15,6 % des enfants décédés.
Les microorganismes retrouvés laissent supposer une origine intra-hospitalière de
l’infection. Des mesures d’hygiène et d’asepsie rigoureuses ainsi qu’une prescription
d’antibiotiques rationnelle restent les meilleurs moyens de lutte contre ces infections.
Mots-clés : BLSE -Cohorte -infection néonatale - nosocomiale -SGOB
Directeur de la thèse : Professeur RANDRIANASOLO Olivier Jean Baptiste
Rapporteur de la thèse : Docteur RAKOTOMAHEFA Mbola
Adresse de l’auteur : INTERNAT II PORTE 01 HJRA
Name and first names RAFARAVAVY Nantenaina Emeline
Title of thesis: COHORTE SERVY NEONATAL NOSOCOMIAL INFECTION
Category: PEDIATRY
Number of pages: 63 Number of tables: 18
Number of figures: 06 Number of bibliographic references: 58
SUMMARY
Neonatal infection is a worldwide public health problem. Its incidence is around 1% of
births in industrialized countries and more than it in developing countries. At the
neonatal unit of the Maternity ward of Befelatanana (CHU Antananarivo), clinical
presentations for a nosocomial infection were suspected.
To verify this assessment and find out the epidemiology of neonatal infections at the
maternity ward, we conducted a cohort study on the first two newborn babies of the day,
transferred from the delivery rooms to the neonatal department, from January 06 to July
17, 2009. Two blood cultures culture were systematically performed on D0 and D4 and
one stool.
The diagnosis of neonatal infection was confirmed in 55 cases, that is 52% of the
studied population. The isolated germs, decreasingly: coagulase negative
Staphylococcus, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter aerogenes, Escherichia coli,
Streptococcus pyogenes, and Pseudomonas sp. The majority of Enterobacteriaceae were
ESBL-producing strains (extended-spectrum beta-lactamase) especially Klebsiella spp
(100%). The only molecules which are efficient are amikacin, colistin and imipenem.
The evolution was fatal in 39 newborns in early neonatal period, corresponding to a
mortality rate of 37.1%. Klebsiella pneumoniae was the offending germ in 15,6% of
those deceased children.Identified microorganisms are mainly secreting ESBL and
supposed to be the origin of nosocomial infection. Hygiene and strict aseptic measures,
as well as a rational prescription of antibiotics always stay the best ways to fight against
these infections.
Keywords : COHORTE- ESBL- neonatal infection - nosocomial - SGOB
Director of thesis : Professor RANDRIANASOLO Olivier Jean Baptiste
Reporter of thesis : Doctor RAKOTOMAHEFA Mbola
Address of author : INTERNAT II PORTE 01 HJRA