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Ville de Créteil Bureau d’études SINBIO Réhabilitation des berges du bras du Chapitre et de ses abords Note de synthèse / CE 223/ A / Juin 2011 - 1 - Etude de faisabilité pour la réhabilitation des berges du bras du Chapitre et de l’îlot des Coucous - Note de synthèse à destination des riverains 5 rue des Tulipes 67600 MUTTERSHOLTZ Tél. : 03 88 85 17 94 / Fax : 03 88 85 19 50 Site Internet : www.sinbio.fr / Courriel : [email protected] CE 223 Juin 2011 Indice A

Etude de faisabilité pour la réhabilitation des berges du ... · d’années, la Ville a entrepris des travaux de confortement des berges à caractère public et d’aménagements

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Etude de faisabilité pour la réhabilitation des berges du bras du Chapitre et de l’îlot des Coucous

- Note de synthèse à destination des riverains

5 rue des Tulipes 67600 MUTTERSHOLTZ

Tél. : 03 88 85 17 94 / Fax : 03 88 85 19 50 Site Internet : www.sinbio.fr / Courriel : [email protected]

CE 223

Juin 2011

Indice A

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SOMMAIRE

1. CONTEXTE ET OBJECTIFS.................................................................................... 3

2. RAPPEL DE LA REGLEMENTATION ..................................................................... 4

3. COMMENT ENTRETENIR UN COURS D’EAU........................................................ 7

3.1. ROLE DE LA VEGETATION RIVULAIRE (RIPISYLVE)......................................................... 7

3.2. TRAITEMENT DE LA VEGETATION DES BERGES ............................................................. 9

• L’entretien de la végétation des berges vise plusieurs objectifs : ....................................... 9 • Les travaux d’entretien de la végétation des berges comprennent : ................................ 10 • Pour l'exécution des travaux de traitement de la végétation : .......................................... 10 • Exploitation des arbres et élimination des rémanents végétaux :..................................... 11 • Enlèvement des embâcles (ou encombres) : ................................................................... 13 • Taille de saules en têtards :.............................................................................................. 13

3.3. LA REVEGETALISATION DES BERGES ............................................................................ 15

• Principes généraux :......................................................................................................... 15 • Mise en œuvre : ............................................................................................................... 15 • Tuteurs : ........................................................................................................................... 15 • Essences à privilégier : .................................................................................................... 15 • Le bouturage : .................................................................................................................. 17 • Mise en œuvre : ............................................................................................................... 17 • Essences à privilégier : .................................................................................................... 18

3.4. LES PROTECTIONS DE BERGES ...................................................................................... 19

• Ce qu’il faut éviter :........................................................................................................... 19 • Qu’est ce que le Génie Végétal :...................................................................................... 20 • Les différentes techniques de stabilisation de berge :...................................................... 21 • Contraintes de mise en oeuvre :....................................................................................... 22 • Schéma de principe, talutage en pente douce et végétalisation :.................................... 22 • Schéma de principe, fascine d’hélophytes en pied de berge :......................................... 23 • Schéma de principe, tressage de saules vivants, fascine de saules en pied de berge : . 24 • Schéma de principe, boudins de géotextile biodégradable intercalés de lits de plants et plançons de saule :.................................................................................................................. 25

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1. CONTEXTE ET OBJECTIFS

La Marne à Créteil présente deux bras, la Marne navigable et le bras du Chapitre. Il y a une vingtaine d’années, la Ville a entrepris des travaux de confortement des berges à caractère public et d’aménagements de pontons pour l’agrément des promeneurs sur le bras du Chapitre. L’entretien de ces ouvrages n’a toutefois pas été vraiment suivi dans le temps d’où la nécessité d’en faire un diagnostic. En effet, ces aménagements présentent aujourd’hui de nombreux signes de dégradation, menaçant à terme la pérennité du cheminement existant et la sécurité des usagers (promeneurs, pêcheurs). Les berges ont été également fragilisées ces dernières années par une population importante de ragondins. L’objectif principal de cette étude est de définir les aménagements qui devraient permettre de mettre fin aux phénomènes d’érosions constatés et participer à la réhabilitation des berges et de ses abords immédiats dans le paysage de Créteil. Dans un objectif de stabilisation de ces berges dégradées et de leur valorisation écologique, la Ville de Créteil s’est adjointe les services du bureau d’études SINBIO, afin de mener à bien les réflexions nécessaires et judicieuses à l’aboutissement du projet. Le document est consultable en mairie de Créteil. Dans le cadre de cette étude, il a été demandé la réalisation d’un document de synthèse à destination des riverains leur rappelant leurs obligations réglementaires en matière d’entretien de cours d’eau. Les deux bras de la Marne sont séparés par quatre îles :

- l’île Brise Pain - l’île de la Guyére - l’île St Catherine - l’île des Ravageurs

Ce document rappellera les devoirs des propriétaires riverains en matière d’entretien de leurs berges et de la ripisylve. Il indiquera les grands thèmes d’entretien des bordures de cours d’eau (traitement de la végétation, plantations d’espèces adaptées aux bords de cours d’eau, gestion sélective des embâcles, nettoyages des berges…) et les méthodes de réalisation pour respecter le milieu naturel et la législation en vigueur.

Carte de localisation des berges à caractères privées

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2. RAPPEL DE LA REGLEMENTATION

1 – Le régime des cours d’eau et les droits de riveraineté 1.1 Le régime juridique des cours d’eau Le régime juridique du cours d'eau est l'élément essentiel de la détermination des droits et obligations qu'entraîne la riveraineté d'un linéaire. Ce régime peut être celui du cours d'eau domanial ou du cours d'eau non domanial. La distinction entre ces deux régimes procède d'une définition négative : est rivière non domaniale celle qui n'est pas classée comme appartenant au Domaine Public Fluvial (DPF). On distingue parmi les cours d'eau domaniaux : - Les cours d'eau inscrits à la nomenclature des voies navigables, - Ceux rayés de la nomenclature des voies navigables, mais maintenus dans le DPF, - Ceux concédés par l'Etat pour leur entretien et usage à des collectivités locales. Les cours d'eau domaniaux sont limités par la hauteur des eaux coulant à pleins bords avant de déborder. En pratique, on considère qu’il s’agit de la crête de la berge. Le DPF peut faire l'objet d'une délimitation par arrêté préfectoral. Les cours d'eau n'entrant pas dans cette classification sont dits non domaniaux.

1.2 Les droits et obligations liés au régime du cours d'eau 1.2.1 – Les cours d'eau non domaniaux A – Propriété du sol L'article 98 du code rural définit la propriété des berges et du lit du cours d'eau : « Le lit des cours d'eau non domaniaux appartient aux propriétaires des deux rives. Si les deux rives appartiennent à des propriétaires différents, chacun d'eux a la propriété de la moitié du lit, suivant une ligne que l'on suppose tracée au milieu du cours d'eau, sauf titre ou prescription contraire ». La consistance du DPF est précisée par l'article 1 du code du domaine public fluvial. Cette nomenclature est établie par décret en Conseil d'Etat et n'est plus liée, depuis la loi sur l'eau du 16 décembre 1964, à la navigabilité ou à la flottabilité du cours d'eau. Article 8 du code du Domaine public fluvial. On parle de la règle du plenissum flumen. Cette procédure est réglée par le décret du 3 décembre 1970 (JO du 4 décembre) modifié par le décret du 20 janvier 1972 (JO du 26 janvier). L'article 102 du code rural précise que la propriété des alluvions, relais, atterrissements, îles et îlots qui se forment dans le cours d'eau est et demeure régie par les dispositions des articles 556, 557, 559, 561 et 562 du code civil, ce qui signifie d'une manière générale que ces formations appartiennent aux

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riverains. Ce point peut poser le problème de leur gestion par la structure publique assurant l'entretien lors de leur enlèvement et de leur dépôt sur un autre fond. B – Obligations liées à la propriété du lit L'article 114 du code rural dispose que l'entretien du cours d'eau incombe au propriétaire riverain : « le propriétaire riverain est tenu à un curage régulier pour rétablir le cours d'eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles, à l'entretien de la rive par élagage et recépage de la végétation arborée et à l'enlèvement des embâcles et débris, flottants ou non, afin de maintenir l'écoulement naturel des eaux, d'assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques ». C – Le contrôle de l’Etat sur l’entretien des cours d’eau non domaniaux Si l’obligation d’entretien du cours d’eau non domanial est bien du ressort du propriétaire riverain, l’Etat assure le contrôle de cet entretien afin de garantir l’intérêt général. En effet, en vertu de l'article 103 du code rural, le préfet est chargé de la conservation et de la police des cours d'eau non domaniaux, et il doit à cet effet prendre toutes les dispositions pour assurer le libre cours des eaux. Pour ce faire, il peut prescrire par arrêté spécial et temporaire l'exécution d'office du curage d'un cours d'eau. Néanmoins, ce curage ne peut être ordonné que pour satisfaire l'intérêt général que constitue le libre écoulement des eaux ou la salubrité publique. La répartition des dépenses engagées est faite au prorata de l'intérêt de chacun des propriétaires riverains aux travaux. D – Un droit lié à la propriété du lit : le droit de pêche Dans les cours d’eau autres que domaniaux, les propriétaires riverains ont, chacun de leur côté, le droit de pêche jusqu'au milieu du cours d'eau, sous réserve de droits contraires établis par possession ou titres (L'article L235-4 du code rural). Ce droit de pêche sur les cours d'eau non domaniaux constitue un droit accessoire à la propriété du lit. En contrepartie de ce droit de pêche, le titulaire supporte une obligation de protection des ressources piscicoles et des milieux aquatiques (articles L 232-1 et L233-3 du code rural). A ce titre, il doit effectuer les travaux d'entretien sur les berges et dans le lit du cours d'eau, nécessaires au maintien de la vie aquatique. Cette obligation peut être prise en charge avec l'accord du propriétaire par une association agréée de pêche et de pisciculture ou par la fédération départementale des associations agréées de pêche, qui, en contrepartie exerce gratuitement le droit de pêche pendant la durée de la prise en charge de cette obligation. Cette durée peut être fixée par convention. 1.2.2 – Les cours d’eau domaniaux Pour ces cours d’eau, l'Etat est propriétaire du lit du cours d'eau, ce dernier étant délimité comme nous l'avons déjà précisé conformément à la règle du plenissum flumen. Cette propriété du lit entraîne également possession du droit d'usage de l'eau, et lui réserve en outre le droit d'utiliser et d'exploiter les produits du domaine (extraction de matériaux). L'Etat détient enfin sur les eaux domaniales les droits de pêche et de chasse. L'article 14 du code du Domaine public fluvial fait supporter à l'Etat les travaux de curage. Une éventuelle participation des

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communes, usiniers, concessionnaires des prises d'eau et propriétaires voisins peut être réclamée lorsque par l'usage exceptionnel et spécial qu'ils font des eaux, ils rendent les frais de curage plus considérables. Cette obligation d'entretien s'exerce différemment selon les situations. Sur les cours d'eau navigables, l'entretien a pour but essentiel le maintien de la sécurité de la navigation. Ainsi, l'Etat est seul juge des travaux, mais il peut engager sa responsabilité dans le cas où leur non-exécution causerait des dommages aux tiers. L'article 29 du code du domaine public fluvial prévoit néanmoins que les riverains, mariniers et autres personnes sont tenues de faire enlever les débris de bateaux et autres empêchements qui se trouveraient sur le domaine public sous peine d'amende. Sur les cours d'eau radiés de la nomenclature, l'obligation d'entretien de l'Etat subsiste, mais elle se limite au maintien de la capacité naturelle d'écoulement de la rivière, ce qui a pour conséquence que dans les faits, l'entretien est souvent réduit au strict minimum. Ainsi, cette obligation ne s'étend pas par exemple à des travaux dont l'objet serait d'accroître les capacités d'écoulement du lit ou de s'opposer à des mouvements naturels. Par ailleurs, cette dernière est réglementée par le décret modifié du 21 septembre 1973. Ceci ressort de l'article 6 du code du domaine public fluvial. A ce titre, une réponse ministérielle intervenue le 3 août 1995 devant le Sénat précise (Rép. Min. n°11794, JO Sénat Q du 12 octobre 1995) : « Sur les cours d'eau domaniaux, l'Etat n'est tenu qu'aux travaux d'entretien nécessaires au maintien de la capacité naturelle du cours d'eau et de la navigation…En particulier, la protection des berges contre l'érosion est à la charge des riverains, de même que l'enlèvement de tout obstacle qui se trouverait de leur fait sur le domaine public fluvial. Le caractère domanial d'un cours d'eau n'exonère donc pas les riverains de leurs obligations d'entretien des rives ». Il est enfin utile de préciser qu'un principe général posé par la loi du 16 septembre 1807 implique que, quelle que soit la domanialité du cours d'eau considéré, la défense des propriétés riveraines contre les inondations incombe toujours aux propriétaires intéressés. 1.2.3 – Caractéristiques des berges du bras du Chapitre Il est rappelé que les bras intérieurs situés entre la Marne et le bras du Chapitre (île Brise Pain, île de la Guyére, île St Catherine, île des Ravageurs) sont à caractère non domaniaux. L’obligation d’entretien du cours d’eau non domanial est donc bien du ressort du propriétaire riverain.

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3. COMMENT ENTRETENIR UN COURS D’EAU

L’ensemble des travaux en cours d'eau est soumis à déclaration ou à autorisation auprès de la Direction Départemental des Territoires (DDT), selon le décret 2006-881 du 17 juillet 2006 et sa nomenclature et selon le type de travaux. Les petites interventions d’entretien courant de la ripisylve sur un linéaire restreint de cours d’eau et qui respectent certaines règles d’art ne sont pas soumises à la réalisation d’un dossier réglementaire. Cependant, les opérations plus lourdes de protection de berge sont soumises à déclaration ou autorisation auprès des services compétents. Il appartient donc au propriétaire riverain de se renseigner auprès des services de la Direction Départementale du Territoire (DDT) de son département avant d’entreprendre la réalisation de travaux sur ses berges, même si elles sont à caractère privé. Si les travaux n’ont pas fait l’objet d’un dépôt de dossier en règle, le propriétaire encours une amende ou la remise en état des berges à ses frais. Il est rappelé aux riverains que le dépôt de déchets de toute nature (gravats, déchets verts, déchets de tonte…) en bordure de cours d’eau est strictement interdit.

3.1. Rôle de la végétation rivulaire (ripisylve)

La végétation rivulaire assure un rôle primordial dans l’équilibre d’un cours d’eau : ► La ripisylve assure un rôle important dans la protection physique des sols, d’ailleurs utilisé comme base des techniques de protection de berges issues du Génie Végétal. Par ailleurs en augmentant la rugosité hydraulique de la surface du sol par un effet peigne (phénomène de dissipation d’énergie hydraulique), les parties aériennes des végétaux sont très efficaces pour diminuer la vitesses du courant et la puissance érosive de l’eau lors des crues. ► En régulant la quantité de lumière et la température qui pénètre dans le cours d’eau, une ripisylve diversifiée joue un rôle dans la prévention du réchauffement des eaux et qui permet ainsi de réguler la prolifération des algues (phénomènes d’eutrophisation). ► En, constituant le dernier « rempart » entre le milieu terrestre et le milieu aquatique, la ripisylve est la barrière ultime (zone tampon protectrice du milieu aquatique) jouant un rôle épurateur sur les flux polluants transitant par ruissellements dans le cours d’eau. En période de croissance, les végétaux absorbent des éléments minéraux par leur système racinaire et jouent ainsi un rôle de filtre, par piégeage des nitrates et phosphates. ►Située à l’interface du milieu terrestre et du milieu aquatique, la rpisylve présente une grande valeur patrimoniale, puisqu’elle abrite des espèces inféodées aux deux milieux. En effet, plus la végétation d’un cours d’eau est dense et équilibrée, plus la population d’oiseaux observés est importante et surtout diversifiée. La ripisylve favorise aussi la mobilité des espèces animales, elle assure des zones de refuges, de nourrissages, de repos et de reproduction pour les populations animales et végétales des bords de cours d’eau.

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► Par son couvert végétal (alternance de zones ombragées et de zones ensoleillées), son système racinaire (caches pour les poissons) et sa production de débris ligneux (source de nourriture pour la faune), la ripisylve est un facteur important de diversification de l’habitat aquatique et terrestre (insectes, amphibiens, oiseaux mammifères). ► En créant une zone de transition, de contact physique et visuel entre l’eau et la terre, la ripisylve constitue un élément structurel essentiel du paysage et offre une valeur récréative, par ses qualités esthétique et paysagéres. La ripisylve est très importante dan la perception globale du paysage. Ces effets de « trame verte » sont essentiels dans les secteurs marqués par l’urbanisation et l’agriculture. Une ripisylve nécessite des interventions de restauration dans le but de limiter les désordres et de favoriser la reprise de jeunes plants. De vieux arbres ou branches mortes peuvent nécessiter un traitement adapté afin de limiter le risque de chutes de branches dans le cours d’eau. De plus, conserver une ripisylve saine et diversifiée en bordure de cours d’eau est la meilleure solution pour éviter les phénomènes d’érosions de berge et éviter des investissements lourds dans des aménagements de protection de berge.

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3.2. Traitement de la végétation des berges

• L’entretien de la végétation des berges vise plusieurs objectifs :

- assurer l'écoulement des eaux en préservant le lit de l'envahissement par la végétation et du risque d'encombrement par le déchaussement d'arbres fragilisés ou morts ;

- assurer la stabilité des berges et du lit en préservant les risques de dégradation des berges par déchaussement d'arbres et en veillant à maintenir ou favoriser une végétation adaptée (système racinaire fixateur) ;

- maintenir ou améliorer les fonctions biologique et paysagère de la végétation :

• en conservant ou en améliorant la diversité des essences, des strates et des âges ;

• en favorisant les espèces intéressantes pour la faune et le paysage ;

• en veillant aux équilibres entre le milieu aquatique (lit) et le milieu terrestre (berges) : recherche d'une diversité entre des zones ombragées et ensoleillées, contrôle du développement de la végétation aquatique par la végétation ligneuse, ...

Sur les berges à caractère privé, dans la plupart des cas, l’entretien de la végétation rivulaire n’est pas assuré. Ce sont sur ces secteurs que l’on retrouve la majorité des problématiques. Les arbres morts ou déstabilisés sont nombreux. Certains arbres obstruent le chenal de navigation, pouvant poser des problèmes pour la pratique du canoë kayak. En cas de chute, ces arbres, s’ils ne sont pas traités, peuvent poser des problèmes de déstabilisation de la berge avec des risques d’érosions accrus, engendrant des coûts bien supérieur à celui d’un abattage. Il est rappelé que l’entretien de la végétation sur les berges à caractère privé et du ressort des propriétaires.

Chenal entre l’île Brise Pain et l’île de la Guyére, le 22/10/08, Photo Sinbio.

Ce vieil arbre complètement parasité risque de tomber à tout moment, endommageant le mur présent sur la rive

opposé.

Chenal entre l’île Brise Pain et l’île de la Guyére, le 22/10/08, Photo Sinbio.

Des arbres déstabilisés sont présents en berge, le risque de chute en travers du chenal de navigation est important posant des problèmes pour la pratique du canoë kayak.

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• Les travaux d’entretien de la végétation des berges comprennent :

- la coupe des arbres et l'élagage des branches qui menacent de tomber dans le lit ou qui gênent l'écoulement des eaux (sont compris les arbres qui poussent dans le lit) ;

- le recépage de la végétation vieillissante et l’étêtage des vieux saules têtards (rajeunissement) ;

- le dégagement et le débroussaillage des jeunes plants, issus de régénération naturelle (renouvellement de la végétation des berges) ;

- l'exploitation des arbres et l'élimination des rémanents végétaux selon les prescriptions ci-dessous ;

- l'élimination des déchets de toute nature (domestiques, gravats, souches,...) situés sur les berges et dans le lit avec mise en décharge dans un lieu approprié ;

- l’enlèvement des embâcles (amas de bois mort ou déchets en travers du cours d’eau) ;

• Pour l'exécution des travaux de traitement de la végétation :

Il est posé à priori la conservation maximum de la végétation. Elle joue un rôle primordial dans la protection contre l'érosion des berges. L'exécution des travaux de coupe de la végétation se fera à partir du pied de la berge. La végétation arborescente ne fera l'objet que d'un tronçonnage sélectif sur la berge. Pour celui-ci, le choix des arbres à abattre se fera en fonction des objectifs définis ci-dessus. Les souches seront généralement conservées sauf cas particulier : arbres enracinés dans le lit et formant un obstacle à l'écoulement des eaux. Les arbres seront coupés horizontalement au ras du sol et le plus bas possible, le trait de sciage étant parallèle à la berge. La végétation arbustive et buissonnante sera également traitée sélectivement. En aucun cas, il ne sera procédé à un défrichement systématique. Les coupes d'élagage seront franches et effectuées les plus près possibles du tronc (entre la ride supérieure et le col de la branche). Elles concernent essentiellement les branches gênant l'écoulement des eaux. Les arbres et cépées vieillissantes feront l'objet d'un recépage total ou sélectif en conservant les tiges les plus saines et les plus droites. Les arbres et brins recépés seront dans tous les cas coupés au ras du sol. L'emploi de produits phytosanitaires est proscrit. Schéma type d’un cours d’eau avant travaux de restauration :

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Schéma type d’un cours d’eau après travaux de restauration :

• Exploitation des arbres et élimination des rémanents végétaux :

Les rémanents de végétaux ou petits branchages peuvent faire l’objet d’un compostage. Les arbres d'un diamètre supérieur à 10cm peuvent être récupérés par les propriétaires riverains et valorisés en bois d’agrément ou de chauffage. Exemple de cours d’eau n’ayant fait l’objet d’aucun entretien depuis plusieurs années : Le lit du cours d’eau est très encombré, les embâcles sont nombreux, provoquant des érosions de berge. La végétation rivulaire est vieillissante est déstabilisée, le risque de chute de branches ou d’arbres morts est très important. Des gravats et déchets sont présents en berge, l’intérêt paysager du court d’eau est faible.

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La végétation des berges a été conservée au maximum, elle est stable. Le lit est dégagé, assurant le libre écoulement des eaux en période de crue. L’équilibre naturel du cours d’eau est conservé.

Exemple de cours d’eau ayant fait l’objet d’un entretien :

Exemple à ne pas reproduire, entretien drastique de la végétation effectué par un propriétaire

riverain :

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• Enlèvement des embâcles (ou encombres) :

Les embâcles sont des accumulations de débris végétaux, auxquels viennent souvent s’ajouter des déchets d’autre nature, qui sont retenus par un obstacle placé accidentellement dans le lit mineur (branches ou arbres morts..). Un embâcle comme tout obstacle placé dans le lit mineur, est successible de provoquer des turbulences ou des déviations de courant à l’origine de nouvelles érosions de berges. Les embâcles peuvent également constituer de véritables barrages qui augmentent la ligne d’eau en amont, ce qui peut favoriser les inondations en cas de crue. Les embâcles obstruant partiellement ou totalement le lit de la rivière concernent aussi bien les arbres que les déchets de toute nature. Le propriétaire riverain est dans l’obligation de procéder à l’élimination de ces embâcles, pour assurer le libre écoulement des eaux. Si les embâcles sont constitués de petits branchages et déchets, ils peuvent être retirés manuellement, directement par le riverain. Par contre, si les embâcles sont constitués de gros arbres couchés en travers du cours d’eau, il peut être judicieux de faire appel à une entreprise spécialisée. L'élimination des déchets issus de ces embâcles sera réalisée selon la nature des déchets après un tri soigné (mise en déchetterie ou décharge agrée). Rappelons que le but de l’entretien régulier de la végétation rivulaire d’un cours d’eau est d’éviter la formation d’embâcles par la chute de branches ou d’arbres morts et d’éviter ainsi des opérations coûteuses de restauration.

• Taille de saules en têtards :

Unr taille dite en têtard consiste à tronçonner le tronc d’un arbre à une certaine hauteur du sol. Les branches repoussent ensuite en « couronne » en donnant un port caractéristique. La seule différence avec le recépage qui s’effectue au plus prés du sol et qui après rejets, forme une cépée, est la hauteur d’intervention (1.5 à 2m), après laquelle il y aura également formation de rejets. Le terme de têtard provient du renflement qui se forme après quelques années, au sommet du tronc. Si tous les saules arborescents peuvent être recépés en têtards, d’autres espèces supportent également ce traitement (frêne, tilleul). La taille en têtard présente un intérêt patrimonial, touristique et paysager. Pour garder ses caractéristiques et ses avantages, un saule têtard doit être taillé régulièrement (au moins tous les 5 à 7 ans), sinon les branches en vieillissant peuvent occasionner un éclatement du tronc. Dans le cas de création de têtards à partir d’arbres existants, la coupe doit être légèrement en biseau et franche, afin de ne pas éclater les troncs et les souches. Le diamètre idéal pour créer un têtard est d’environ 30 à 50 cm. La hauteur de taille peut être variable, mais il ne faut pas perdre de vue l’aspect pratique, puisqu’il faudra le tailler régulièrement. Toutes les branches doivent être coupées en même temps pour ne pas déséquilibrer l’arbre et le faire éclater. En cas de risque majeur d’éclatement (vieux têtard, ou en déséquilibre, ou avec de grosses branches), les branches seront coupées en deux temps de l’extrémité vers le tronc pour éviter l’éclatement de la jonction entre le tronc et la branche trop lourde.

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La période favorables pour la taille des saules en têtard s’échelonne des mois de janvier à mars et des mois s’octobre à décembre. La taille en têtard permet un vieillissement extrême des arbres, puisque tous les inconvénients liés à leur sénescence sont éliminés (déchaussement, chute de branches…). Cette taille permet aussi de conserver le système racinaire de l’arbre qui participe à la stabilité des berges. Ainsi, les vieux têtards, avec leurs nombreuses cavités, leur écorce rugueuse et la densité élevé de branches, offrent nombreuses possibilités d’abris, de nourrissage et de reproduction pour la faune. La silhouette caractéristique des têtards constitue une structure typique du patrimoine naturel et un enrichissement paysager. Leur forme rappelle la présence de l’eau ainsi que les activités qui lui sont liées.

Exemple de réalisation de taille en têtard :

Saule avant traitement parasité par le gui et représentant un risque de chute de

branches

Saule après taille en têtard

Développement d’un Saule têtard

après plusieurs années

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3.3. La revégétalisation des berges

• Principes généraux :

La revégétalisation des berges est une action complémentaire au traitement de la végétation des berges. Ces interventions sont destinées à rétablir une ripisylve fonctionnelle qui assurera les rôles cités dans le paragraphe précédent. L’objectif des plantations est de reconstituer une ripisylve, quand elle ne peut se reconstituer seule. Ces plantations consistent à mettre en terre des essences typiques des berges et autochtones, si possible provenant de pépinières locales, pour renforcer ou reconstituer le cordon boisé rivulaire.

• Mise en œuvre :

Les périodes favorables à une reprise satisfaisante des arbres et arbustes s’échelonnent des mois de Janvier à Mars et des mois d’Octobre à Décembre. Les plantations seront interrompues en période de gel. En milieu naturel, il est préférable d’utiliser des plantes à racines nues, plutôt qu’en pots ou conteneurs, afin d’éviter les situations de stress éventuel, au niveau des racines, lorsqu’on installe le plant dans un nouveau substrat. Dans le cas des bergs érodées ou subverticales, la plantation en sommet de berge est inutile, sans un talutage préalable, au risque que la berge soit sapée ou emportée, avant que les plants aient pu développer un enracinement suffisamment performent. La pose des végétaux ligneux se fera de façon à ce que jamais le collier ne soit enterré. La taille des racines se fera éventuellement sur les racines sèches ou blessées. Les plantations se feront en mélange de manière à produire une berge la plus hétérogène possible. Un arrosage sera fait 10 jours après avec redressement des végétaux si nécessaire.

• Tuteurs :

Il est important de mettre en oeuvre un piquet de marquage par arbuste et un tuteur par arbre afin d’assurer un port satisfaisant des végétaux. Les dispositifs d’attaches devront être de nature à ne pas blesser l’arbre et devront être desserrés au fur et à mesure de la croissance de l’arbre.

• Essences à privilégier :

Les espèces suivantes sont particulièrement adaptées. Elles constituent une liste de base qui a vocation à être adaptée et complétée en fonction des espèces présentes sur chaque cours d’eau. Important : Les espèces exotiques ou ornementales comme le bambou sont à exclure, au même titre que tous les résineux et les peupliers de culture, en raison de leur enracinement superficiel inadapté à la stabilité des berges de cours d’eau. De plus les espèces exotiques sont souvent invasives, c'est-à-dire qu’elles se développent au détriment des espèces autochtones. Le développement des ces espèces est souvent incontrôlable, responsable par la suite d’une forte homogénéisation du milieu.

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Liste des arbres et arbustes adaptés aux bordures de cours d’eau :

Exemple de cours d’eau dépourvu de végétation rivulaire :

Les berges sans végétation rivulaire sont très sensibles aux érosions. On constate que

la rive droite présentant une ripisylve dense est stable.

Prolifération d’espèces végétales inadaptées (bambou) sur le bras du Chapitre. Le bambou colonise le milieu,

les espèces autochtones ne sont plus présentes.

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• Le bouturage :

Une bouture est un segment de branche (∅ 2-4cm, longueur ≥ 80cm) ayant une forte capacité de rejets (saules) que l'on plante isolément ou en groupe et qui, en poussant, forme un nouveau buisson, un nouvel arbre. Les sections replantées par reproduction végétative, sont appelées à former un réseau racinaire et des nouvelles branches. De chaque bouture peut naître un nouveau buisson, arbre ou arbustes, en fonction des espèces utilisées. Le bouturage peut s’effectuer sur une berge dénudée ou à travers les mailles d’un géotextile biodégradable, ayant pour rôle de retenir la terre avant la reprise de la végétation. Dans le cas de berges peu menacées et soumises à des forces tractrices limitées, cette méthode permet de stabiliser les talus et les berges. Elle permet également un reverdissement rapide. Par contre, il est déconseillé d’utiliser cette méthode dans des terrains très compacts où l’enracinement serait difficile. Le bouturage est une opération est facile à mettre en place, qui peut être réalisée à faible coût.

• Mise en œuvre :

- Préparer des trous avec une pointe en métal (barre à mine) d'un diamètre légèrement plus petit que celui des boutures (densité variable) ou à l’aide d’une tarière manuelle ;

- Enfoncer les boutures de saule dans les trous en laissant dépasser à l'air libre environ un quart de la longueur, en veillant à les tourner dans le bon sens (bourgeons dirigés vers le haut) ;

Exemple de réalisation de plantations d’espèces adaptées en bordure de cours d’eau :

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- Les boutures doivent être relativement comprimées dans le trou généralement nécessaire à leur implantation. En d'autres termes, la bouture doit encore offrir une certaine résistance, lorsqu'on l'enfonce dans le trou et ne pas être complètement libre ;

- Une fois enfoncée, l'extrémité de la bouture doit être coupée proprement (coupure nette) afin que le développement végétal soit le meilleur possible. En effet, les nouvelles branches de saules ne vont pas repartir dans les endroits où l'écorce a été abîmée ou écrasée lors de l'enfoncement.

Le bouturage doit être effectué pendant la période de repos végétatif de la végétation, soit de mi-octobre à mi-avril. Le gel et la neige sont des facteurs perturbants pendant lesquels il est déconseillé de bouturer.

Remarque : pour favoriser une bonne reprise des boutures, elles doivent être disposées au maximum à 50 cm au dessus du niveau d’eau.

• Essences à privilégier :

Exemple de réalisation de bouturage en pied de berge :

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3.4. Les protections de berges

Il est rappelé que les opérations de protection de berge sont soumises à déclaration ou autorisation auprès des services compétents. Il appartient donc au propriétaire riverain de se renseigner auprès des services de la Direction Départementale du Territoire (DDT) de son département avant d’entreprendre la réalisation de travaux sur ses berges, même si elles sont à caractère privé. Si les travaux n’ont pas fait l’objet d’un dépôt de dossier en règle, le propriétaire encours une amende ou la remise en état de la berge à ses frais. Les berges des bras intérieurs de l’île Brise Pain, de l’île de la Guyére, de l’île St Catherine et de l’île des Ravageurs présentes entre la Marne et le bras du Chapitre sont toutes à caractère privées.

• Ce qu’il faut éviter :

Suite à l’apparition des premiers signes d’érosion, des protections de berges souvent rustiques, vétustes et instables sont mises en œuvres par les propriétaires riverains en bordure de cours d’eau. Ces protections sont en générales confectionnées avec des tôles en fer, des traverses de chemin de fer, des gravats… Les inconvénients principaux de ce type de protection sont :

- une mauvaise intégration paysagère de ces aménagements dans le milieu, - une stabilisation de la berge non pérenne, avec des risques d’effondrement ou de

basculement de la protection, - une détérioration des fonctions biologiques et écologiques des rives, - un mauvais potentiel d’accueil pour la faune et la flore locale, - des non-conformités réglementaires,

Exemple de réalisation de protections de berges non adaptées en bordure de cours d’eau :

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• Qu’est ce que le Génie Végétal :

Aujourd’hui, il existe des techniques respectueuses du milieu et de l’environnement pour stabiliser les berges. Le génie végétal est une science hybride qui découle de la botanique, la mécanique des sols, l’hydraulique, etc. A partir de l’étude de la croissance et du développement de certaines espèces de plantes, des techniques ont été mises au point pour utiliser le végétal comme matériau stabilisateur. Ces ouvrages ont pour but de protéger les sols contre l’érosion, de les stabiliser et de les régénérer, et sont notamment utilisés dans le cadre d’aménagement de berges. Les aménagements de stabilisation des berges ont pour objectifs de lutter contre les processus érosifs des rives de cours d’eau. L’utilisation de végétaux permet avant tout de respecter l’environnement et le paysage. Mais utiliser des plantes vivantes à la place de matériaux inertes apporte d’autres avantages :

• L’efficacité de la stabilisation des techniques de génie végétal augmente avec le temps, au fur et à mesure de la croissance des plantes, • La résistance des plantes aux forces d’arrachement équivaut à celle des techniques minérales habituelles et après quelques années, elle peut même s’avérer supérieure, • Les végétaux opposent une résistance souple aux forces du courant, ce qui permet de mieux dissiper l’énergie, • Les plantes favorisent l’autoépuration du cours d’eau au niveau des racines, • L’utilisation de végétaux permet d’offrir une variété de supports et d’habitats qui contribue à maintenir ou à restaurer la biodiversité du lieu, • L’utilisation de végétaux permet de conserver ou de restaurer le patrimoine paysager d’une région, • Ces techniques sont en général peu coûteuses en matériel. De plus, les ouvrages eux-mêmes peuvent fournir, après quelques années, le matériel végétal (branches, baguettes, pieux, boutures) pour d’autres ouvrages.

► Par contre :

• Les plantes sont des espèces vivantes : leur croissance dépend donc de facteurs extérieurs comme la lumière, le type de substrat, la pluviométrie, • L’efficacité de la stabilisation n’est pas maximale dès la finition de l’ouvrage. Mais l’utilisation judicieuse de géotextiles ou d’autres moyens de fixation permet d’y remédier en attendant la croissance des plantes, • Les techniques de génie végétal peuvent s’avérer exigeantes en main-d’œuvre, • Après plusieurs années de croissance des végétaux, les ouvrages peuvent nécessiter un entretien. Mais le prélèvement de matériel végétal effectué lors de l’entretien, offre la fourniture de base d’un nouvel ouvrage basé sur les techniques de génie végétal.

Exemple de protection de berge par tressage Exemple de protection de berge par fascine

d'hélophytes

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• Les différentes techniques de stabilisation de berge :

Concernant la stabilisation des berges, il existe un très large panel de techniques de génie végétal, voici les plus courantes :

Technique Description Niveau de berge

Niveau de complexité

Talutage en pente douce et

végétalisation

Retalutage de la berge pour lui redonner un profil doux et limiter ainsi les contraintes hydrauliques. La pose de géotextile biodégradable et l’ensemencement (ou plantations) assurent la stabilité de la berge.

La totalité de la berge

simple

Fascine d'hélophytes

Boudin de géotextile biodégradable rempli de matériaux terreux, planté d'hélophytes. L’ensemble de la réalisation est maintenu par une rangée de pieux en bois

Pied de berge

moyenne

Tressage de saules vivants,

fascine de saules

Branches de saules vivants entrelacées autour de pieux battus mécaniquement, ou fagots de saules vivants maintenus par des pieux

Pied de berge

moyenne

Boudins de géotextile

intercalés de lits de plants et plançons

Successions de risbermes de matériaux terreux compactés et maintenus

par un treillis de coco agrafé ou par une géogrille. Technique utile en cas

de faible espace disponible.

La totalité de la berge

complexe

Dans le cadre d’un aménagement de berge de ce type, il est conseillé au propriétaire riverain de faire appel à des organismes spécialisés. Le choix d'une technique parmi cette liste (non exhaustive) est à effectuer par un professionnel à partir d'un diagnostic précis des phénomènes en jeu et selon les caractéristiques géomètriques de la berge, les caractéristiques dynamique du cours d'eau et les contraintes existantes.

De manière générale, une attention particulière doit être portée sur la période d'intervention, sur le bon état des végétaux et sur l’ l'implantation des ouvrages à une altimétrie adéquate (par rapport au niveau d'eau).

Périodes d’interventions Protection de berge avec hélophytes Jan Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Protection de berge avec ligneux

Jan Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Préconisé Déconseillé A proscrire

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• Contraintes de mise en oeuvre :

Si les contraintes sont très variables selon la technique employée, deux éléments majeurs se dégagent:

Moyens financiers : Le prix est souvent lié à l’espace disponible. De manière générale la mise en place d’une protection de berge reste relativement coûteuse; plus la technique est construite, plus le prix est élevé.

Espace disponible ; L'espace disponible entre la berge et l'infrastructure à protéger va être un élément déterminant dans le choix de la technique à mettre en place. Plus la contrainte est forte, plus la technique est construite.

• Schéma de principe, talutage en pente douce et végétalisation :

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• Schéma de principe, fascine d’hélophytes en pied de berge :

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• Schéma de principe, tressage de saules vivants, fascine de saules en pied de berge :

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• Schéma de principe, boudins de géotextile biodégradable intercalés de lits de plants et plançons de saule :