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Canadian Council on Africa Conseil Canadien pour l’Afrique Faciliter les voyages d’affaires au Canada Accroître la compétitivité du Canada en Afrique CCAfrique Novembre 2005

Faciliter les voyages d’affaires au Canada 2005

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Le Conseil canadien pour l’Afrique (CCAfrique) est une association nationale qui représente le secteur privé canadien – entreprises, universités, collèges, associations commerciales et ONG vouées au développement économique – en Afrique. Les membres de CCAfrique sont présents en Afrique en tant qu’investisseurs, organismes exécutants, fournisseurs de services, partenaires d’entreprises africaines, firmes d’import‐export, promoteurs du développement durable et, en bout de ligne, amis de l’Afrique.

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Canadian Council on Africa Conseil Canadien pour l’Afrique

  

Faciliter les voyages d’affaires au Canada

Accroître la compétitivité du Canada en Afrique

               

CCAfrique Novembre 2005 

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Conseil  canadien  pour  l’Afrique   Le Conseil canadien pour l’Afrique (CCAfrique) est une association nationale qui représente le secteur privé canadien – entreprises, universités, collèges, associations commerciales et ONG vouées au développement économique – en Afrique.  Les membres de CCAfrique sont présents en Afrique en tant qu’investisseurs, organismes exécutants, fournisseurs de services, partenaires d’entreprises africaines, firmes d’import‐export, promoteurs du développement durable et, en bout de ligne, amis de l’Afrique.   La mission de CCAfrique est de faciliter et de promouvoir l’accroissement durable des échanges et des investissements entre les secteurs public et privé du Canada et de l’Afrique, dans le respect des règles de la responsabilité sociale des entreprises (RSE), pour le bénéfice mutuel de toutes les organisations et pour le développement économique durable de l’Afrique.  CCAfrique : 130, rue Slater, bureau 1015  Ottawa (Ontario) K1P 6E2 Tél. : (613) 565‐3011       Téléc. : (613) 565‐3013 www.ccafrica.ca  Président   Lucien Bradet  (613) 565‐3011  [email protected] Région de l’Atlantique    (506) 455‐4110   Région de l’Est    (514) 708‐0161   Région de l’Ontario   Nola Kianza  (416) 830‐7797  [email protected] Région de l’Ouest   Chris Roberts  (403) 210‐2726  [email protected]      

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Table  des  matières     Introduction 4  I.  Rentabiliser nos investissements dans l’immigration et la diversité 6  II. Le Canada vu par les demandeurs de visas 9

1.  Problèmes associés au processus de délivrance de visas  9 2.  Des cultures incompatibles  9 3.  Céder à la concurrence  10 4.  Problèmes de lenteur  11 5.  Refus excessifs et arbitraires  11 6.  Issue imprévisible  12 7.  Fardeau excessif pour le demandeur  12 8.  Accessibilité limitée et service peu satisfaisant  12 9.  Manque de souplesse  13 

III. Moderniser la délivrance des visas : rendre des décisions de qualité dans les 

meilleurs délais 14 1.  Accélérer le processus  15 2.  Améliorer la prévisibilité et l’uniformité  17 3.  Améliorer l’accès  18 4.  Renforcer le savoir‐faire  19 5.  Mettre les idées en application  20 

IV. Conclusion 21  V. Résumé 22   Recommandations 23

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Faciliter les voyages d’affaires au Canada : Accroître la compétitivité du Canada en Afrique

Faciliter les  voyages d’affaires  au Canada   : Accroître  la  compétitivité du Canada  en Afrique    Introduction   Le Conseil canadien pour l’Afrique (CCAfrique), créé dans la foulée du Sommet du G7 à Kananaskis en 2002, œuvre auprès des Canadiens qui soutiennent le développement économique de l’Afrique. CCAfrique regroupe plus de 125 entités canadiennes (entreprises, universités, collèges, ministères fédéraux et provinciaux et autres établissements).  Le Conseil travaille en étroite collaboration avec ses membres et des Africains de plusieurs des 53 États de l’Afrique. À maintes reprises, des Canadiens et des Africains nous ont fait part de la difficulté que rencontraient les Africains souhaitant obtenir un visa pour séjourner temporairement au Canada.   Le présent document se concentre sur un aspect humain important de l’évolution des relations du Canada dans le domaine du commerce international et de l’aide au développement. Les séjours de courte durée effectués par des Africains au Canada jouent un rôle capital car ils soutiennent des projets commerciaux et non commerciaux (liés à l’aide au développement) qui contribuent à la prospérité du Canada et au développement de l’Afrique. En règle générale, ces visiteurs, qui ne sont pas des touristes, séjournent au Canada pendant une période limitée pour se familiariser avec les produits ou services que les entreprises canadiennes veulent vendre en Afrique, suivre une formation en gestion ou sur la vente d’installations et de matériel (notamment dans le cas des projets d’infrastructure) ou participer à des réunions de stratégie et de planification, auxquelles ils apportent des renseignements indispensables sur les conditions et les exigences locales. À l’égard de ces déplacements, le rapport présente les arguments suivants :  (1)  La simplification des procédures de délivrance de visas contribuerait à accroître la 

compétitivité du Canada en Afrique. (2)  Le Canada ne tire pas profit de son « image » de leader dans le domaine de 

l’immigration et de la diversité – un avantage stratégique exceptionnel dont il jouit à l’échelle planétaire grâce à ses investissements massifs et de longue date dans l’immigration et le multiculturalisme. 

(3)  La politique canadienne en Afrique n’est pas alignée – plus précisément, les procédures de délivrance de visas font obstacle à la réalisation des nouvelles priorités du Canada en matière de commerce et de développement. 

(4)  Une collaboration rigoureuse et formelle entre les intervenants publics et privés ayant des intérêts en Afrique peut créer une situation avantageuse pour tous 

Conseil Canadien pour l’Afrique 

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(protection intérieure accrue et simplification des procédures de délivrance des visas). 

 Le rapport se divise en trois sections. Tout d’abord, on expose l’argumentation générale en faveur d’une simplification de certaines procédures régissant les séjours temporaires au Canada. Ensuite, on décrit les problèmes créés par l’application de ces procédures, à partir de l’information fournie par des représentants d’entreprises et de projets de développement du Canada. Enfin, on analyse ces problèmes et on propose des solutions permettant de concilier les impératifs de protection et de facilitation. La collaboration entre le gouvernement et les parties intéressées est indispensable à l’instauration d’un programme d’immigration expansible, revigoré et réceptif, qui fonctionne dans l’intérêt national général. Cela étant, même si le rapport se concentre sur l’Afrique, les solutions proposées s’appliquent tout aussi bien aux autres régions en développement où le Canada possède des intérêts.   

Lucien Bradet Président

Conseil Canadien pour l’Afrique 

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 Rentabiliser  nos  investissements  dans  l’immigration  et  la  diversité     L’Afrique offre de vastes possibilités et constitue une région très importante pour le Canada.  Le marché africain représente 53 pays et plus de 800 millions de personnes. Des liens importants ont été créés entre le Canada et l’Afrique, du fait de l’évolution de la structure des échanges, du développement de l’Afrique et l’accroissement des liens transnationaux, y compris les liens personnels entre les Africains qui migrent au Canada et leurs amis, familles et institutions dans leur pays d’origine. Ces liens s’intensifieront au fil du temps.  Les produits à valeur ajoutée occupent une place de plus en plus grande dans les exportations de biens canadiens en Afrique, qui s’élèvent à 1,3 milliard de dollars par année. Il s’agit entre autres de biens finis et d’équipements utilisés par les industries de la construction, du pétrole et du gaz, des produits pharmaceutiques et des communications. Par ailleurs, les échanges de services sont très importants, dont les services aux entreprises et la formation. On s’attend à ce que le marché pour ces biens et services augmente de façon substantielle par suite de la hausse du prix des ressources naturelles, de la mise en place de réformes économiques et politiques et de l’accroissement de l’aide au développement et des mesures d’annulation de la dette. Les entreprises canadiennes pensent qu’elles sont bien positionnées, grâce à leurs connaissances spécialisées, pour tirer parti de ces nouvelles occasions, à cette étape déterminante du développement de l’Afrique. Parallèlement à cette intensification des échanges, les organismes de développement international ont fait de l’Afrique une région prioritaire pour l’aide et l’investissement du Canada dans le développement. Le résultat est une concordance remarquable entre les intérêts publics  et privés dans la promotion des conditions qui favoriseront une participation accrue du Canada en Afrique1.  Essentiellement, cela suppose une meilleure cohérence des politiques et l’élimination des obstacles à la circulation des gens et des idées.   Dans un rapport récent2 sur l’entreprenariat et le développement africain, CCAfrique propose des solutions pour mobiliser les savoir‐faire et les ressources du secteur privé.  1 S’inspire de Dialogue sur l’Afrique – Point de mire sur le commerce et l’investissement, une série de tables rondes animées par le Groupe de travail sur l’Afrique, dont les membres sont des représentants d’Exportation et Développement Canada, de la Corporation commerciale canadienne, du Ministère des Ressources naturelles du Canada, de l’ACDI, du Ministère du Commerce international du Canada, de CCAfrique et d’un groupe diversifié d’entreprises canadiennes actives en Afrique. Le Groupe a déposé son rapport récapitulatif le 26 octobre 2005.

Conseil Canadien pour l’Afrique 

2 Le rapport de CCAfrique faisait fond sur le rapport de la Commission du secteur privé et du développement des Nations Unies, présidée par le Premier ministre Paul Martin et l’ex-président du Mexique Ernesto Zedillo, qui préconisait l’exploitation des forces de l’entreprenariat et la participation du secteur privé au développement de l’Afrique.

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Plusieurs de ces suggestions pourraient très bien s’appliquer à des situations autres que commerciales. Les recommandations du Conseil s’articulent autour de trois idées fondamentales : i) la centralité du transfert des connaissances dans les échanges entre le Canada et l’Afrique; ii) l’importance du leadership et de l’alignement horizontal des politiques par les organismes gouvernementaux; iii) la nécessité de créer des liens durables entre les entreprises, les organismes publics et les partenariats public‐privé du Canada et de l’Afrique. Comme on l’explique dans le présent rapport,  la politique d’immigration et la prestation des services jouent un rôle déterminant dans la promotion de ces idées.     Les politiques canadiennes sur l’immigration et le multiculturalisme et les investissements substantiels dans la diversité ont défini l’image du Canada tout autant que son étendue géographique. À l’échelle internationale, le Canada est reconnu comme un pays immense et pacifique qui présente une diversité extraordinaire et qui a réussi à intégrer les nouveaux arrivants sans créer de tensions, comme c’est le cas dans d’autres sociétés. Cela fait en sorte que les Canadiens et les entreprises canadiennes sont vus d’un œil extrêmement favorable à l’étranger3.   La singularité de la position du Canada constitue un avantage stratégique unique dans l’économie mondiale.  Elle peut aider les entreprises canadiennes à pénétrer des marchés étrangers, à accéder aux fournisseurs étrangers, à traiter avec différents régimes de réglementation et à commercialiser des produits et services canadiens dans le monde entier. Malheureusement, cet avantage n’est pas maintenu. On constate un écart important entre l’image que le Canada s’est efforcée de créer et son comportement à l’étranger. Au lieu d’être accueillis dans un esprit d’ouverture et de souplesse, les visiteurs étrangers se heurtent à ce qu’ils perçoivent comme étant des soupçons, de l’indifférence et des portes fermées.  Les visiteurs d’affaires en puissance, les étudiants qui veulent séjourner ici pendant une courte période et les étrangers qui veulent entrer temporairement au pays pour suivre une formation ou participer à des événements organisés par leurs répondants canadiens sont régulièrement mis en échec par la lenteur du service, la complexité des procédures et la nature arbitraire (à première vue) des décisions relatives aux visas de séjour de courte durée. Cela se répercute durement sur la capacité des firmes et des projets d’aide du Canada à mener leurs activités à l’étranger et à soutenir la concurrence des pays qui n’ont pas une image aussi « élevée » que celle du Canada, mais dont les services sont supérieurs, et de loin, aux nôtres. Ce problème mine l’avantage stratégique du Canada et disperse les avantages produits par les investissements massifs des gouvernements, des ONG et de la société en général dans la diversité.   

Conseil Canadien pour l’Afrique 

3 Et pourtant, certains affirment que le Canada, par son recrutement sans bornes des meilleurs talents d’ailleurs, contribue à l’appauvrissement intellectuel des pays en développement.

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Le gouvernement fédéral a réitéré à maintes reprises que la diversification des échanges et le développement commercial – particulièrement le développement qui fait progresser les intérêts canadiens dans les marchés émergents et les économies du savoir  – étaient des priorités. Au même moment, il s’est engagé, dans l’Énoncé de politique internationale, à doubler l’aide consentie à l’Afrique d’ici quatre ans et à dynamiser le développement du secteur privé africain. Les engagements annoncés dans le cadre du G8, de l’OMC et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies renforcent l’appui à l’Afrique et l’accroissement du rôle du secteur privé dans l’avancement de l’économie africaine4.     Pour que le Canada atteigne ses objectifs en Afrique et que les entreprises canadiennes puissent profiter de l’avantage stratégique conféré par la diversité dans un marché africain de plus en plus compétitif, le gouvernement canadien doit absolument aligner ses politiques et supprimer les écarts entre la parole et l’action.  À l’heure actuelle, on observe une tension entre Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) et les objectifs exprimés par Industrie Canada, Affaires étrangères Canada et Commerce international Canada, ainsi que des organismes tels que l’ACDI. Cette tension n’est pas tant causée par les politiques de CIC que par la manière dont elles sont appliquées. Il faudra corriger ce problème si l’on veut que Canada puisse promouvoir le commerce et tisser des liens avec les chefs d’entreprise et les dirigeants communautaires de l’Afrique. Il s’agit d’une question de confiance.  La confiance est essentielle aux relations d’affaires. Et, comme tous les sentiments humains, elle doit être alimentée par des contacts directs, ce qui comprend les échanges et les visites au Canada par les acheteurs en puissance, les partenaires (notamment du secteur public) et les parties intéressées. Puisque ces visites sont réglementées par CIC, le rapport met l’accent sur les façons de faciliter la circulation des visiteurs d’affaires et des autres échanges commerciaux en personne entre l’Afrique et le Canada.  

Conseil Canadien pour l’Afrique 

4 Voir la référence précédente au rapport Martin-Zedillo.

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 Le  Canada  vu  par  les  demandeurs  de  visas  Dans cette section, on présente les résultats d’une série de rencontres et d’entrevues réalisées avec des chefs d’entreprise, des responsables de projets financés par l’ACDI et d’autres organismes de développement (dont la Banque mondiale) et des fonctionnaires fédéraux et provinciaux de l’immigration. Un questionnaire sur le processus de délivrance de visas du Canada avait également été distribué. On s’intéressait plus particulièrement : i) aux visiteurs d’affaires dont le séjour peut être directement lié aux activités commerciales d’entreprises canadiennes qui exportent des biens ou des services ou qui font de gros investissements en Afrique; ii) aux visiteurs qui veulent séjourner au Canada pour suivre une formation d’une durée limitée ou participer à des activités de promotion des échanges n’étant pas directement liées à des projets commerciaux concrets; iii) aux visiteurs désirant assister à des conférences ou suivre une formation dans le cadre des activités non commerciales d’organisations canadiennes qui oeuvrent au développement de l’Afrique. Ces visites n’ont pas d’effets défavorables sur le marché du travail canadien. En fait, elles favorisent la création d’emplois. Les visiteurs ne délogent pas de travailleurs canadiens et ils ne sont pas rémunérés par les entreprises canadiennes ou leurs filiales étrangères. C’est ce qui fait la différence entre les visiteurs et les travailleurs temporaires, qui menacent potentiellement l’emploi des Canadiens. Dans le second cas, le Ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada joue un rôle de filtrage très important.     1.  Problèmes associés au processus de délivrance de visas  Il arrive fréquemment que les problèmes décrits ci‐dessous se chevauchent. Cela n’est pas étonnant, puisqu’ils ont souvent les mêmes causes fondamentales. En général, les visiteurs d’affaires reçoivent des services de même qualité que les stagiaires ou les visiteurs qui veulent séjourner au Canada dans le cadre d’un projet d’aide au développement. En conséquence, les commentaires ne font pas de distinction entre les différentes catégories de visiteurs.    2. Des cultures incompatibles  Deux catégories de différences culturelles ont été signalées. La première est axée sur les différences culturelles entre le privé et le public; la seconde, sur le manque de sensibilité du gouvernement (surtout CIC) à l’égard des situations spéciales en Afrique.    Dans le premier cas, les clients d’affaires s’entendent pour reconnaître que les problèmes dans le traitement des demandes de visas sont de nature systémique et que CIC doit adopter pour ses services une orientation plus « favorable aux affaires ». Comme 

Conseil Canadien pour l’Afrique 

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l’indique un participant,  « chaque demande est accueillie avec des soupçons, comme si nous tentions de contourner le système ».  Les clients d’affaires s’attendent à recevoir un service rapide et personnalisé et à avoir accès facilement aux décideurs. Cependant, ils se heurtent à une bureaucratie excessivement lourde, qui conviendrait mieux à la production de masse et qui évolue dans un environnement réglementaire très contraignant et incompatible avec la latitude et des solutions sur mesure. Cette réticence est décuplée par le fait que les fonctionnaires doivent à la fois contrôler l’admission des indésirables et faciliter la circulation des visiteurs légitimes. Il ne faut donc pas s’étonner de cet affrontement entre les cultures du secteur public et de l’entreprise privée.     Par ailleurs, les participants estiment qu’il faut « adapter les conditions de délivrance des visas à la situation africaine, pays par pays ».  À l’heure actuelle, on déplore un « manque de sensibilité à l’égard de l’histoire et à la culture ». Pour les dignitaires, hauts fonctionnaires et gens d’affaires africains, les exigences actuelles sont discourtoises (ou offensantes). Cela entraîne la perte des occasions d’affaires, affaiblit les réseaux et restreint la capacité des Canadiens à créer des partenariats et accroître le soutien. Du point de vue des Africains, les obstacles à l’obtention d’un visa sont incompatibles avec les objectifs de l’activité commerciale ou du projet, qui insistent sur les occasions d’échanges, de formation et de partenariats. La « coupure » ainsi provoquée compromet les projets d’affaires et d’aide au développement. En outre, elle donne lieu à un traitement réciproque des Canadiens par les autorités africaines (c.‐à‐d., service médiocre) et à une certaine hostilité à l’égard du Canada.     3. Céder à la concurrence Les Africains qui font des affaires avec le Canada trouvent particulièrement curieux que d’autres pays offrent un service de meilleure qualité et plus abordable, plus prévisible et plus rapide. Comparativement au Canada, où la délivrance d’un visa prend entre trois et six semaines (ce qui est plus fréquent), les États‐Unis, sauf rares exceptions, peuvent délivrer un visa en quelques jours. De plus, il existe un service spécial, installé aux États‐Unis, qui aide les entreprises américaines à parrainer des visiteurs d’affaires. Des mesures semblables sont en place en Australie. Selon les normes de service public, la délivrance d’un visa australien à un Africain peut prendre jusqu’à un mois, mais dans la pratique, cela prend habituellement une semaine environ. Même l’Europe est plus rapide que le Canada5.  Les visas pour la France et la Belgique sont délivrés en moyenne en cinq jours, et on offre un service le même jour dans certains cas. Il ne faut donc pas 

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5 Les liens coloniaux entre l’Afrique et l’Europe créent des « voies naturelles » pour l’expansion des affaires. Les problèmes liés aux visas de visiteur font en sorte que le Canada perd des occasions d’affaires au profit de firmes européennes.

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s’étonner que les entreprises canadiennes perdent des occasions d’affaires, ce qui représente une perte nette pour tous les Canadiens.   4. Problèmes de lenteur Comme on le souligne plus tôt, la lenteur des procédures crée beaucoup de problèmes pour les entreprises et les projets d’aide du Canada, particulièrement en Afrique, où les visiteurs potentiels doivent souvent obtenir plusieurs autorisations auprès de multiples organisations avant de pouvoir effectuer un voyage. Ajouter un délai de traitement de trois à six semaines à ce lourd processus provoque beaucoup de problèmes. Toutes les personnes qui ont répondu aux questions jugent qu’une réduction du délai de traitement à environ une semaine est une mesure acceptable.    La situation récente des délais de traitement en Afrique est considérée comme une régression. La fermeture d’ambassades et le transfert des tâches aux missions déjà surchargées, comme celle d’Abidjan, ont provoqué un allongement des délais de traitement annoncés et donné lieu à des refus après une attente extrêmement longue, à la perte de documents, à des normes de service inégales ainsi qu’à l’arrivée tardive ou à la toute dernière minute des visas. Plusieurs personnes attribuent ces problèmes au fait que pour ce qui est des déplacements, les gens d’affaires n’ont pas priorité sur les autres visiteurs.    Le service peut parfois être accéléré si des préavis sont donnés. Dans certains cas, CIC a exigé un préavis de six mois. Mais compte tenu de la participation de plusieurs intervenants, dont, parfois, la Banque mondiale ou le PNUD, il est très difficile de donner un tel préavis. Les problèmes qui s’ensuivent entraînent une perte de revenus et, de façon plus insidieuse, la perte d’occasions d’affaires futures.   5. Refus excessifs et arbitraires On estime que les visiteurs d’affaires au Canada sont rejetés de façon généralisée, non fondée et arbitraire. Cette perception se superpose à l’opinion voulant que le taux de refus au Canada soit sensiblement plus élevé qu’aux États‐Unis ou au Royaume‐Uni, et que pour certains pays (le Nigeria, par exemple), Ottawa « … s’attende à des rejets ».   

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En général, selon les participants, les demandes de visa collectif parrainées sont traitées d’une manière plus systématique que les demandes individuelles. Par ailleurs, il arrive souvent que certains demandeurs soient acceptés alors que d’autres sont rejetés. Cela est d’autant plus problématique que les décisions ne sont pas clairement expliquées – on utilise des lettres types pour signifier les raisons d’un refus. En outre, il n’y a pas de politiques claires décrivant le déroulement de l’évaluation des demandes. À cause de cette imprévisibilité, les organismes donateurs perdent les dépôts versés au nom des demandeurs refusés. Cela a entraîné l’annulation ou la précarisation de projets et de décisions commerciales.  

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 6. Issue imprévisible La prévisibilité des résultats et des délais est indispensable pour la planification des affaires et des projets, l’organisation des cours et des voyages (entre autres pour profiter des tarifs réduits). Selon la perception générale, les décisions sont arbitraires – dans le cas des demandes collectives, les clients ne savent pas pourquoi certaines personnes sont acceptées alors que d’autres sont rejetées, et les décisions varient énormément d’un bureau à un autre. Cela est problématique. Un des participants a fait observer : « Nous nous attendons à obtenir une réponse claire sur les raisons pour lesquelles la demande a été acceptée ou refusée, à des communications rapides... à la courtoisie d’une réponse … et à un traitement juste et rigoureux … qui ne fait pas de distinction en raison de la modicité des ressources financières. »     7. Fardeau excessif pour le demandeur Selon l’opinion générale, on exige énormément d’information pour les séjours de courte durée. Les documents à remplir sont complexes : il faut fournir beaucoup de renseignements personnels, répondre à des inappropriées et suivre des procédures qui créent des casse‐tête, notamment l’envoi de passeports dans un autre pays. Certaines procédures sont mêmes considérées comme dégradantes et humiliantes6. Beaucoup de ces exigences ne sont pas adaptées à la réalité culturelle africaine, où il est parfois difficile de se procurer certains documents.  Les coûts liés aux déplacements pour participer aux entretiens et au traitement posent un problème pour les Africains7.  S’ajoutent à cela les frais liés au rejet de la demande : perte des dépôts versés pour les billets d’avion, pour la formation et autres. Cette situation est considérée comme injuste compte tenu de la richesse du Canada par rapport aux pays africains.    8. Accessibilité limitée et service peu satisfaisant  La fermeture d’ambassades a aggravé une situation déjà précaire en Afrique, en allongeant les délais de traitement et en augmentant les coûts. Mais surtout, les fermetures d’ambassades ont réduit l’influence du Canada, ce qui oblige les entreprises canadiennes à trouver d’autres solutions pour exprimer leur intérêt et leur engagement, entre autres en invitant des dirigeants et des gens d’affaires africains au Canada. Malheureusement, ces mesures de compensation sont affaiblies par la médiocrité des services aux visiteurs d’affaires. Les goulots d’étrangement ont créé une « situation de précarité dans laquelle les projets à court terme doivent être reportés à 

6 Demander au ministre d’un État étranger de fournir ses numéros de comptes bancaires et d’autres renseignements personnels est inacceptable (cas cité en exemple).

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7 Ces entretiens sont réalisés à quelques endroits seulement, ce qui entraîne des dépenses considérables pour les demandeurs et les répondants.

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plus tard, ce qui entraîne des résultats insatisfaisants », notamment le déplacement des entreprises dans d’autres pays. Comme l’un des participants l’indique, « il est plus facile de partir de la Guinée pour aller au Royaume‐Uni ou en France ». Les problèmes sont particulièrement graves l’été, la saison privilégiée par les Africains pour venir au Canada, car les demandes de visas d’affaires ou de formation se disputent les maigres capacités de traitement avec les autres catégories de visiteurs.   Selon les gens d’affaires et les responsables de projet, le manque d’accès aux décideurs est l’un des principaux problèmes menaçant l’efficacité du programme des visiteurs d’affaires. De nombreux participants ont déploré l’« opacité totale du processus d’analyse des demandes de visas d’affaires ».  La communication avec les bureaux des visas se fait en grande partie par téléphone ou Internet (parfois seulement par Internet), dans une vaste région caractérisée par des infrastructures de communications très faibles. Il engendre énormément d’insatisfaction, particulièrement quand les entreprises et les projets n’ont pas l’occasion de préciser ou d’étoffer les renseignements fournis lorsque le visa est refusé. Selon un participant, les firmes canadiennes actives en Afrique s’attendent « à ce qu’on donne suite aux demandes d’information présentées en bonne et due forme [ et] à ce qu’une approche personnelle soit en place pour les firmes voulant faire des affaires ou créer un partenariat avec des organisations locales ». Les gens d’affaires  sont franchement perplexes devant la réticence des ambassadeurs à intervenir dans le processus d’immigration et à intercéder au nom d’entreprises canadiennes qui explorent des possibilités d’affaires qui seraient avantageuses pour le Canada.     9. Manque de souplesse  Le service de délivrance de visas aux visiteurs au Canada obéit au principe de la « solution universelle ». Les services ne sont pas adaptés à la catégorie de visa (voyage touristique c. voyage d’affaires), et les différentes catégories ne sont pas hiérarchisées. À l’unanimité, les participants ont réclamé l’assouplissement et la personnalisation du service afin de répondre aux besoins des organisations d’affaires. À l’heure actuelle, on fait preuve de très peu de souplesse, et le « personnel n’est pas disposé à apporter l’aide qui est la norme au Canada ». 

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 Moderniser  la  délivrance  des  visas  :  rendre  des  décisions  de  qualité  dans  les  meilleurs  délais     La plupart des problèmes, ce que soit au niveau du gouvernement ou de l’entreprise privée, peuvent être réglés par un apport de ressources. De toute évidence, cela n’est pas une solution réaliste dans le cas présent. On ne peut pas ouvrir des consulats et des ambassades dans la quarantaine de pays africains où le Canada ne compte pas de bureaux des visas.  Les solutions exigent plutôt de nouvelles façons d’aborder les problèmes, notamment par la création de partenariats stratégiques, la rationalisation des modestes ressources et la collaboration entre le privé et le public dans le cadre du processus de délivrance de visas. Évidemment, il n’est pas nécessaire de tout réinventer. La plupart des idées qui suivent ne sont pas nouvelles. Certaines, comme la garantie de bonne exécution, sont déjà utilisées au Canada, mais dans des contextes différents. D’autres, comme les listes d’entreprises8 et les services payants plus rapides, sont à l’essai dans d’autres pays (nos concurrents) et donnent d’excellents résultats.  Il ne faut pas oublier que le traitement des demandes de visas repose sur la gestion de l’information : obtenir, analyser, confirmer et organiser l’information pour permettre une prise de décisions éclairée. Les solutions éventuelles aux problèmes auxquels font face les entreprises et les projets de développement canadiens en Afrique feront nécessairement intervenir une amélioration des méthodes d’obtention et de gestion de l’information, en vue d’instaurer un mécanisme de délivrance de visas plus rapide, plus prévisible, plus accessible et plus efficace. Toutefois, avant d’examiner ces solutions, il convient d’étudier la question de la gestion des risques et de la qualité de l’information.  Pour revenir à la question de la présence en Afrique, il est évident que le petit nombre de fonctionnaires confinés dans quelques villes du continent savent peu de choses des conditions et des circonstances des lieux se trouvant à des milliers de kilomètres. Pourtant,  cette connaissance est essentielle à une prise de décisions éclairée sur les visas des gens d’affaires et des touristes. Le défi consiste à identifier qui possède l’information voulue à l’échelle locale, à obtenir cette information et à la valider. Dans le cas des visiteurs d’affaires, les entreprises canadiennes actives sur place possèdent généralement cette information. Pour CIC, la seule façon de prendre une décision éclairée concernant une demande de visa est d’obtenir cette information et de la vérifier – pas directement, puisque les circonstances font que c’est impossible, mais en déterminant si la source, en l’occurrence l’entreprise qui atteste de sa validité, est 

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8 Il s’agit d’une liste d’entreprises et d’organismes qui ont fait l’objet d’une évaluation en fonction de certains critères. Ces entités jouissent d’un traitement « spécial » parce qu’elles ont déjà franchi une des étapes de la vérification.

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digne de confiance. Il y a plusieurs façons de déterminer si la source est digne de confiance : présence d’une longue tradition bien documentée de fourniture d’information exacte; présence d’un système de garanties financières assortie de sanctions en cas d’information inexacte; système s’appuyant sur une liste9 qui offre des services plus rapides aux entreprises « qui disent la vérité » et confine celles qui ne « disent pas la vérité » à la procédure régulière, sans traitement de faveur. Les services plus rapides se traduisent par des profits pour les entreprises, qui les incite à fournir de l’information exacte. En gérant la liste et les entités qui y figurent, CIC pourrait gérer la qualité de l’information sur laquelle ses décisions s’appuient.  Peu importe le « système » adopté, il entraînera un resserrement de liens avec les entreprises et les projets de développement canadiens, ce qui est une bonne chose. Cela contribuera à des évaluations plus objectives des avantages et des risques associés aux décisions relatives aux visas. À l’heure actuelle, on calcule les risques en mettant en balance les avantages à court terme d’une admission et les coûts à long terme associés au non‐retour d’un détenteur de visa dans son pays d’origine. On ne s’intéresse guère, voire pas du tout, aux enjeux à plus long terme du développement des entreprises et de l’« promotion de l’image ». La création des liens plus étroits entre les intérêts canadiens présents en Afrique et les autorités de l’immigration contribuera à sensibiliser les responsables à l’importance de ces objectifs stratégiques élargis tout en sensibilisant les sociétés et les autres entités aux risques qui doivent être gérés pour protéger l’intérêt national.  Dans la section suivante, on énumère les suggestions issues des discussions avec des chefs d’entreprise et des responsables de projet, des hauts fonctionnaires fédéraux et provinciaux de la migration et du développement économique, et des représentants de gouvernements étrangers. Même si ces suggestions ne sont pas sanctionnées universellement, elles ont toutes reçu un certain niveau d’appui. Elles sont regroupées sous les quatre piliers suivants :  i) Accélérer le processus; ii) Améliorer la prévisibilité et l’uniformité; iii) Améliorer l’accès;  v) Renforcer le savoir‐faire.   1.  Accélérer le processus  La meilleure façon d’accélérer le processus de traitement des visas par CIC est d’améliorer la quantité, la qualité et l’exactitude de l’information fournie aux décideurs. Dans une large mesure, on peut y parvenir en instaurant une relation de collaboration entre les principaux organismes fédéraux et provinciaux, les grandes organisations internationales, les entreprises  et les projets de développement10.  Ces organisations possèdent les renseignements locaux auxquels les agents des visas n’ont pas 

9 Voir la note no 8.

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10 Il faut avoir de l’information sur les demandeurs de visa et sur les institutions répondantes.

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automatiquement accès11.  Pour assurer un service rapide, il faut absolument que cette information soit réunie régulièrement et efficacement – et dès que possible dans le processus.  Souvent, les ministères provinciaux de l’immigration ou du développement économique connaissent bien les entreprises qui parrainent des gens d’affaires africains au Canada, tout comme l’ACDI connaît bien les projets d’aide au développement. De même, de nombreuses entreprises peuvent se faire une idée raisonnable des personnes qu’elles parrainent. Ni les firmes canadiennes ni leurs homologues africaines ne veulent gaspiller de ressources sur une personne qui ne retournera pas dans son pays. C’est la même chose pour les projets de développement. La Banque mondiale, par exemple, ne tient pas à dépenser ses modestes ressources pour former des immigrants en puissance – les organismes qui font affaires avec la Banque mondiale et qui veulent maintenir cette association s’efforcent donc de s’assurer que les visiteurs parrainés retourneront dans leur pays.  Comme on le fait remarquer plus haut, il ne suffit pas d’augmenter la quantité d’information fournie aux décideurs, il faut également que cette information soit fiable. Plusieurs méthodes se sont avérées utiles pour accroître la fiabilité de l’information fournie par les institutions répondantes : on pourrait demander aux entreprises canadiennes et autres organisations de faire un suivi et un rapport sur l’observation des conditions par les détenteurs de visas, ou encore de fournir des garanties d’exécution pour assurer le départ de leurs clients. Il serait ensuite possible de dresser et de maintenir une liste d’organisations (entreprises et projets dignes de confiance)12.  Les demandes présentées par les personnes parrainées par ces organisations seraient traitées plus rapidement et avec un niveau de confiance beaucoup plus élevé.  Une autre façon d’accélérer le processus est d’encourager la participation du secteur privé (mais pas dans les décisions relatives aux visas, qui doivent demeurer libre de toute ingérence). Les entreprises peuvent aider les demandeurs à réunir et à remplir les documents et accélérer les échanges entre les demandeurs et les bureaux des visas. Des services spécialisés sont offerts depuis longtemps par des avocats et des experts‐conseils, 

11 Accroître le recours aux répondants permet d’injecter des connaissances locales dans le processus décisionnel. L’éloignement physique entre les opérations de traitement et le demandeur du visa (traitement à Paris et non à Alger d’une demande de visa venant de l’Afrique du Nord) fait en sorte que les décisions s’appuient davantage sur des profils généraux que sur des informations locales précises. L’introduction d’organisations répondantes dans la « chaîne d’information » corrige ce déséquilibre.

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12 L’Australie a instauré une liste d’entreprises autorisées à parrainer des demandeurs de visa. Les entreprises répondantes font l’objet d’une vérification approfondie. Dans le cadre de ce système, le traitement des visas de personnes parrainées a été « rapatrié » en Australie, où il est plus facile de travailler avec les demandeurs par l’intermédiaire de leurs répondants (les véritables clients). Les bureaux à l’étranger interviennent lorsqu’on doute de la bonne foi du demandeur. Les visas sont délivrés avec ou sans garantie de sécurité, et les détenteurs de visa font l’objet d’un contrôle afin d’assurer qu’ils retournent dans leur pays. Si le détenteur de visa ne respecte pas les conditions d’admission, l’entreprise répondante perd son dépôt de sécurité (le cas échéant), et peut perdre ses droits de parrainage. Ce système a donné d’excellents résultats au niveau de l’amélioration du service et de l’observation des règlements.

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mais récemment, un nouveau service a été introduit en Inde pour simplifier le traitement des demandes de visas temporaires. Moyennant des frais étonnamment raisonnables, les visiteurs en puissance peuvent transmettre leur demande à un centre de traitement privé, qui s’occupe de toutes les démarches auprès du Haut‐Commissariat du Canada à New Delhi ou du Consulat général du Canada à Chandigarh. Les demandeurs n’ont plus à envoyer leur demande par la poste, par l’intermédiaire des agents de voyage ou des services de messagerie, et ils n’ont plus besoin d’attendre en file pour obtenir des services. Si un entretien est nécessaire, il est programmé au moment qui convient au demandeur. De tels services pourraient être possibles en Afrique.   

Recommandations 1) Travailler en étroite collaboration avec les parties intéressées et les organisations 

répondantes afin d’améliorer la quantité, la qualité et l’exactitude de l’information (particulièrement l’information locale) sur laquelle s’appuient les décisions relatives aux visas. 

2) Créer un répertoire d’organisations dignes de confiance fondé sur le rendement, qui permet aux organisations fiables de bénéficier d’un traitement plus rapide des demandes des visiteurs parrainés. 

3) Élaborer et instaurer des mécanismes de vérification, dont le contrôle obligatoire des visiteurs et le dépôt d’une garantie par les organisations répondantes. 

4) Encourager la participation du secteur privé dans le processus, en s’inspirant de la solution mise en point en Inde. 

 

 2.  Améliorer la prévisibilité et l’uniformité  Deux approches différentes doivent être mises en place si l’on veut améliorer la stabilité (délai et résultat) du processus de traitement des demandes de visas pour voyage non touristique. Il faut fournir une assistance technique pour remplir les documents et se retrouver dans le processus de traitement des demandes de visas, et créer une filière de traitement distincte, basée sur des ressources réservées ou hiérarchisées.  Récemment, les États‐Unis ont mis en place les Business Visa Centres  (bureaux pour visas d’affaires) afin de faciliter le traitement des demandes des voyageurs d’affaires, dans la foulée d’une initiative pilote couronnée de succès, la U.S.‐China Business Initiative. La réaction a été extrêmement positive. Ces centres n’interviennent pas dans les décisions : ils se contentent d’aider les entreprises américaines à préparer et à présenter les documents à l’appui des demandes de visas d’affaires.  Des méthodes moins onéreuses pour améliorer la qualité de l’information et aider les demandeurs et les répondants pourraient mettre à profit des arrangements avec le secteur privé, comme ceux en Inde. Elles pourraient également découler d’un effort concerté de la part de CIC en vue d’élaborer et de distribuer de la documentation mieux 

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adaptée aux conditions locales sur le processus d’évaluation des demandes de visas et des éléments sur lesquels reposent les décisions. À cet égard, les guides et les directives de CIC doivent être précisés et harmonisés avec la loi et la réglementation actuelles. La loi brouille la distinction entre les travailleurs temporaires (qui occupent un emploi au Canada) et les visiteurs d’affaires (qui n’occupent pas d’emploi au Canada ), ce qui peut entraîner le recours à des normes inadéquates dans le traitement des demandes des visiteurs d’affaires.  La deuxième grande réforme à apporter pour créer de la stabilité est axée sur les ressources disponibles pour le traitement des demandes de visas. Selon le système actuel, toutes les ressources sont fongibles. En conséquence,  le traitement des demandes de visas pour voyage non touristique est souvent décalé ( surtout l’été) en raison de facteurs tels qu’une modification imprévue de la demande de visas d’immigrants, de visas temporaires et de visas de tourisme. L’affectation spéciale des ressources – ou la hiérarchisation efficace des ressources – permettrait de stabiliser les délais de traitement et de réduire les fluctuations.     

Recommandations 5) Élaborer et distribuer de la documentation plus précise et mieux adaptée (aux 

conditions locales) à propos du processus d’évaluation des demandes de visas et des éléments sur lesquels reposent les décisions. 

6) Envisager le recours à des arrangements avec le secteur privé, comme ceux en Inde, pour aider les demandeurs de visas et les organisations qui les parrainent à l’étranger. 

7) Évaluer l’utilité d’éventuels centres d’assistance ou de services pour voyageurs d’affaires au Canada s’inspirant des centres créés récemment aux États‐Unis. 

8) Préciser les descriptions et le traitement des visiteurs d’affaires dans les guides et les directives de CIC pour les harmoniser avec la loi et la réglementation actuelles. 

9) Créer des procédures différentes selon les catégories de visas et mettre en place une affectation spéciale (ou une hiérarchisation efficace des ressources) pour le traitement des demandes de visas pour voyage non touristique. 

 

 3.  Améliorer l’accès  Compte tenu des ressources et des priorités actuelles, les bureaux ne pas en mesure d’offrir des services spéciaux ou d’avoir des échanges prolongés avec les demandeurs ou les répondants dans des dossiers particuliers. (Cela ne signifie pas qu’il est impossible de demander ou d’obtenir des renseignements supplémentaires au cours du processus.) Cela dit, on peut offrir des services sur mesure, à condition qu’ils puissent être entièrement payants.  Moyennant des frais de 1 000 dollars, le gouvernement américain offre un service de qualité supérieure qui permet aux employeurs de demander un traitement plus rapide pour certaines demandes liées au travail. Un service semblable, quoique 

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moins coûteux, pourrait en principe être mis en place pour les visiteurs d’affaires. Il reste à voir s’il y a une demande pour de tels services; cela dépendra des résultats obtenus par un processus de traitement des visas remanié. Une amélioration considérable du processus de traitement éliminerait la nécessité d’un tel service spécial.   

Recommandations 10) Permettre dans une certaine mesure les échanges d’information entre CIC et les 

répondants des demandeurs de visas pour voyage non touristique. 11) Envisager la possibilité d’un service payant (et évaluer la demande pour un tel 

service) afin d’offrir aux entreprises et aux autres répondants un service sur mesure et de qualité supérieure.  

 

  4.  Renforcer le savoir‐faire  La meilleure façon de renforcer le savoir‐faire des décideurs est de créer des institutions et des procédures qui élargissent leur collaboration avec des « spécialistes », particulièrement les institutions canadiennes et africaines qui connaissent les conditions locales. On devrait encourager les agents d’immigration à collaborer plus étroitement avec leurs collègues des services d’opérations commerciales et de promotion des échanges afin de partager l’information et d’orienter plus stratégiquement les actions du Canada à l’étranger. Puisque cette idée est étudiée de façon détaillée dans la partie antérieure sur l’accélération du traitement, ce point se concentre sur la formation et la connaissance des besoins et des activités au niveau des entreprises et du développement.  CIC s’attache essentiellement à sélectionner les nouveaux Canadiens et à protéger le Canada contre les indésirables. CIC ne possède pas d’orientation commerciale bien définie, et peu d’agents ont des connaissances spécialisées dans ce domaine. Une des façons de faire mieux connaître les besoins des entreprises est de faire appel aux entreprises pour les programmes de formation des agents sur les intérêts et les méthodes des entreprises. Cela pourrait inclure la participation à la conception du cours,  à la présentation du cours et à la révision des guides et des directives. (Des changements similaires pourraient être apportés au niveau des projets de développement.) Tant les entreprises que les projets de développement devraient connaître une croissance importante au cours des années à venir, et cela aura un effet correspondant sur les demandes de visas pour voyage non touristique. Par ailleurs, en participant à la formation, les entreprises et les projets de développement canadiens pourraient mieux comprendre les difficultés auxquelles font face les agents des visas.    

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Recommandations 12) Faire participer les entreprises et les organisations d’aide au développement 

canadiennes à la conception et à la prestation des programmes de formation des agents des visas. 

13) Encourager les agents d’immigration à collaborer plus étroitement avec leurs collègues des services d’opérations commerciales, d’échanges et de développement afin de tirer parti de leur savoir‐faire et de créer une orientation stratégique unifiée au sein des missions canadiennes à l’étranger. 

 

 5.  Mettre les idées en application  Les recommandations ci‐dessus sont raisonnables et faisables, et beaucoup de ces solutions ont déjà fait leur preuve. Elles partent du principe que les objectifs du gouvernement du Canada sont dans une large mesure compatible avec ceux des entreprises canadiennes. Il est dans l’intérêt commun de renforcer les avantages stratégiques du Canada et de donner aux entreprises canadiennes les moyens de soutenir la concurrence internationale. De même, les organismes gouvernementaux devraient aligner leurs politiques et leurs actions afin de renforcer le soutien à la réalisation des objectifs du Canada en matière de commerce, de développement et de politique étrangère.  Trois conditions sont nécessaires pour que les solutions proposées dans le présent rapport se concrétisent : 1) Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration doit prendre la décision 

politique de régler les problèmes auxquels font face les entreprises et les projets de développement canadiens et les gens d’affaires africains qui voyagent au Canada. 

2) CIC doit s’engager à collaborer avec les principaux intervenants, dont le Ministère des Affaires étrangères, le Ministère du Commerce international, l’ACDI, le milieu des affaires et les représentants des projets de développement.   

3) On doit établir un échéancier qui montre aux parties intéressées que leurs préoccupations sont prises au sérieux et qu’une solution est à l’horizon. 

 Il convient de souligner que même si le présent rapport se concentre sur l’Afrique, les suggestions et les principes qu’il renferme pourraient être appliqués à d’autres régions en développement, avec des résultats tout aussi favorables.    

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 Conclusion   Lorsqu’on est confronté à un problème, il est toujours tentant de commencer par pointer du doigt un coupable. Toutes les parties devraient déployer des efforts concertés pour éviter de tomber dans ce piège. Les seuls véritables coupables ici sont l’évolution des priorités stratégiques et l’intensification de la concurrence mondiale. Pour relever ces défis, les parties intéressées doivent faire preuve d’un esprit de collaboration et d’une volonté de collaborer, de modifier les pratiques et de chercher de meilleures façons de faire des affaires et d’atteindre les objectifs. Le Canada jouit d’un avantage stratégique unique du fait qu’il a adopté l’idéal de diversité très tôt et avec succès – un avantage que ses concurrents peinent à obtenir. Cette conjoncture favorable durera encore pendant une décennie, peut‐être moins. Pendant qu’il est encore temps, le Canada doit tirer parti de cet atout stratégique et de l’investissement qu’il représente en veillant à ce que les pratiques canadiennes soient à la hauteur des idéaux canadiens annoncés dans le monde. Les gouvernements et les entreprises, y compris les projets de développement, ont tous un intérêt stratégique commun dans la réalisation de cet objectif. Le présent document propose un cadre de référence pour cette collaboration ainsi qu’une série de solutions pour stimuler les discussions.  

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 Résumé   Le présent rapport se concentre sur les séjours de courte durée effectués par des Africains au Canada. Ces visiteurs jouent un rôle capital car ils soutiennent des projets commerciaux et non commerciaux (liés à l’aide au développement) qui contribuent à la prospérité du Canada et au développement de l’Afrique.  En règle générale, les visiteurs qui effectuent des voyages non touristiques séjournent au Canada pendant une période limitée pour se familiariser avec les produits ou services que les entreprises canadiennes veulent vendre en Afrique, suivre une formation en gestion ou sur la vente d’installations et de matériel (notamment dans le cas des projets d’infrastructure) ou participer à des réunions de stratégie et de planification, auxquelles ils apportent des renseignements indispensables sur les conditions et les exigences locales. Le présent document expose les arguments suivants :   1)  La simplification des procédures de délivrance de visas contribuerait à accroître la 

compétitivité du Canada en Afrique. 2)  Le Canada ne tire pas profit de son « image » de leader dans le domaine de 

l’immigration et de la diversité – un avantage stratégique exceptionnel dont il jouit à l’échelle planétaire grâce à ses investissements massifs et de longue date dans l’immigration et le multiculturalisme. 

3)  La politique canadienne en Afrique n’est pas alignée – plus concrètement, les procédures de délivrance de visas font obstacle à la réalisation des nouvelles priorités du Canada en matière de commerce et de développement. 

4)  Une collaboration rigoureuse et formelle entre les intervenants publics et privés ayant des intérêts en Afrique peut créer une situation avantageuse pour tous (protection intérieure accrue et simplification des procédures de délivrance de visas). 

 L’Afrique offre de vastes possibilités et constitue une région très importante pour le Canada. À cet égard, il existe une concordance remarquable entre les intérêts publics  et privés dans la promotion des conditions propices à une participation accrue du Canada en Afrique.   L’avantage stratégique conféré par la diversité canadienne est miné en Afrique par l’écart entre l’image du Canada et son comportement à l’étranger. Le traitement des demandes de visas pour voyage non touristique, supervisé par Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), est considéré comme étant particulièrement problématique. Le gouvernent canadien doit absolument aligner ses politiques et éliminer les écarts entre la parole et l’action. 

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 À la faveur d’entretiens réalisés avec des fonctionnaires fédéraux et provinciaux, des chefs d’entreprise, des responsables de projets de développement e des représentants de gouvernements étrangers, on a répertorié les principaux problèmes affectant la qualité et la rapidité du traitement des demandes de visas pour visiteurs :  1) problèmes créés par les différences culturelles entre le gouvernement et le monde 

des affaires, et le manque de sensibilité du Canada aux situations particulières qui existent en Afrique; 

2) problèmes découlant du fait que des pays concurrents du Canada offrent des services plus rapides, plus abordables et plus prévisibles. Presque tous les répondants ont déclaré que l’accélération du processus pour réduire le délai de traitement à environ une semaine était acceptable; 

3) problèmes engendrés par l’idée très répandue selon laquelle les demandes des visiteurs d’affaires sont refusées de façon injustifiée et arbitraire; 

4) problèmes créés par le fardeau excessif qui pèse sur les demandeurs (dont les frais) par rapport aux exigences des pays concurrents; 

5) problèmes associés à l’accès restreint aux décideurs, au manque de transparence du processus décisionnel, aux services limités et au manque de souplesse. 

 Pour moderniser la prestation des services et régler les problèmes auxquels font face les entreprises et les projets de développement canadiens en Afrique, il faut améliorer les méthodes d’obtention et de gestion de l’information. Le défi consiste à identifier qui possède l’information voulue à l’échelle locale, à obtenir cette information et à la valider – pas directement, puisque cela est impossible, mais en déterminant si la source est digne de confiance.    

Recommandations Les treize recommandations suivantes visent à accélérer et à systématiser le traitement des demandes de visas, à améliorer l’accès aux décideurs et à renforcer le savoir‐faire : 1) Travailler en étroite collaboration avec les parties intéressées et les organisations 

répondantes afin d’améliorer la quantité, la qualité et l’exactitude de l’information (particulièrement l’information locale) sur laquelle s’appuient les décisions relatives aux visas. 

2) Créer un répertoire d’organisations dignes de confiance fondé sur le rendement, qui permet aux organisations fiables de bénéficier d’un traitement plus rapide des demandes des visiteurs parrainés. 

3) Élaborer et instaurer des mécanismes de vérification, dont le contrôle obligatoire des visiteurs et le dépôt d’une garantie par les organisations répondantes. 

4) Encourager la participation du secteur privé dans le processus, en s’inspirant de la solution mise en point en Inde. 

Conseil Canadien pour l’Afrique 

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Page 24: Faciliter les voyages d’affaires au Canada 2005

Faciliter les voyages d’affaires au Canada : Accroître la compétitivité du Canada en Afrique

5) Élaborer et distribuer de la documentation plus précise et mieux adaptée (aux conditions locales) à propos du processus d’évaluation des demandes de visas et des éléments sur lesquels reposent les décisions. 

6) Envisager le recours à des arrangements avec le secteur privé, comme ceux en Inde, pour aider les demandeurs de visas et les organisations qui les parrainent à l’étranger. 

7) Évaluer l’utilité d’éventuels centres d’assistance ou de services pour voyageurs d’affaires au Canada s’inspirant des centres créés récemment aux États‐Unis. 

8) Préciser les descriptions et le traitement des visiteurs d’affaires dans les guides et les directives de CIC pour les harmoniser avec la loi et la réglementation actuelles. 

9) Créer des procédures différentes selon les catégories de visas et mettre en place une affectation spéciale (ou une hiérarchisation efficace des ressources) pour le traitement des demandes de visas pour voyage non touristique. 

10) Permettre dans une certaine mesure les échanges d’information entre CIC et les répondants des demandeurs de visas pour voyage non touristique. 

11) Envisager la possibilité d’un service payant (et évaluer la demande pour un tel service) afin d’offrir aux entreprises et aux autres répondants un service sur mesure et de qualité supérieure.  

12) Faire participer les entreprises et les organisations d’aide au développement canadiennes à la conception et à la prestation des programmes de formation des agents des visas. 

13) Encourager les agents d’immigration à collaborer plus étroitement avec leurs collègues des services d’opérations commerciales, d’échanges et de développement afin de tirer parti de leur savoir‐faire et de créer une orientation stratégique unifiée au sein des missions canadiennes à l’étranger. 

 

 

Les treize recommandations partent du principe que les objectifs du gouvernement canadien concordent dans une large mesure avec les objectifs des entreprises canadiennes. De même, les organismes gouvernementaux devraient aligner leurs politiques et actions afin de renforcer le soutien à la réalisation des objectifs du Canada en matière de commerce, de développement et de politiques étrangères.  Trois conditions sont nécessaires pour que les solutions proposées dans le présent rapport se concrétisent : 1) Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration doit prendre la décision 

politique de régler les problèmes auxquels font face les entreprises et les projets de développement canadiens et les gens d’affaires africains qui voyagent au Canada. 

2) CIC doit s’engager à collaborer avec les principaux intervenants, dont le Ministère des Affaires étrangères, le Ministère du Commerce international, l’ACDI, le milieu des affaires et les représentants des projets de développement.   

3) On doit établir un échéancier qui montre aux parties intéressées que leurs préoccupations sont prises au sérieux et qu’une solution est à l’horizon. 

Conseil Canadien pour l’Afrique 

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