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FAUT-IL UNE REGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTE A UN RYTHME DE PLUS EN PLUS SOUTENU? Présenté : par Mamadou FAYE fevrier 2017 FAUT- IL UNE RÈGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTE À UN RYTHME DE PLUS EN PLUS SOUTENU?

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FAUT-IL UNE REGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTE A UN RYTHME DE PLUS EN PLUS SOUTENU?

Présenté : par Mamadou FAYE

fevrier 2017FAUT- IL UNE RÈGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTE À UN RYTHME DE PLUS EN PLUS SOUTENU?

§ Ingénieur Statisticien (ISPEA)

§ Diplômé d’études Supérieures en Assurances de l’IIA de Yaoundé

§ Diplôme d’Actuariat et Finances de l’ENSAE de Paris

§ Ancien Commissaire contrôleur des Assurances à la CIMA

§ Ancien Directeur Général de LMAI IARD à Abidjan (RCI)

§ Ancien Directeur Général de SALAMA Assurances Sénégal

§ Administrateur Directeur Général de la Sénégalaise de l’Assurance Vie

Biographie résumé de mamadou FAYE

FAUT- IL UNE RÈGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS CONTRAIGNANTE À UN RYTHME DE PLUS EN PLUS SOUTENU?

POURQUOI UNE REGLEMENTATION DU SECTEURDES ASSURANCES?

´ Cette question trouve sa légitimité dans le caractèreoriginal de cette activité : l'assureur vend despromesses qui peuvent être d'une grandeimportance pour les assurés et il est apparunécessaire à de nombreux pays qu'une autoritévérifie qu'il peut tenir ses promesses.

´ Cette nécessité d’encadrement du secteur desassurances se traduit par le principe général quivise à protéger les assurés, les bénéficiaires ettoute autre tierce partie intéressée à la bonneexécution des contrats d’assurance.

INTRODUCTION

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Les promesses vendues par l'assureur présentent souventun intérêt considérable pour celui qui les a achetées. Le refusou l'impossibilité pour l'assureur de payer peuvent en effetêtre lourds de conséquence :pour l'assuré, dont l'effort d'épargne est annulé (contratd'assurance vie), ou bien qui est laissé sans indemnité à lasuite d'un gros préjudice (assurance incendie) ;;pour le tiers victime d'un accident (assurance automobile).Or cette éventualité d'un assureur insolvable (ou faisantpreuve de mauvaise volonté) n'est pas à exclure, carl'exécution d'un contrat d'assurance comporte un grandnombre d'indéterminations : conditions de la mise en jeu dela garantie, appréciation de la gravité du préjudice, délai derèglement, etc. ...

INTRODUCTION

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Pour toutes ces raisons, le législateur a entendu encadrercette profession par une règlementation régissant sonfonctionnement.En 1992, les pays partageants le franc CFA en communont signé à Yaoundé, au Cameroun, un traité instituant uneorganisation intégrée de l’industrie des assurancesdénommée Conférence Interafricaine des Marchésd’Assurances (CIMA), avec un un code des assurancesdéfinissant la législation unique des assurances, largementinspiré du code français des assurances.Au cours des vingt dernières années cette règlementationa subi diverses évolutions que nous tenterons d’analyserdans la suite de cette présentation, pour mieux répondre àla question qui nous est posée.Faut-­ il une règlementation de plus en pluscontraignante à un rythme de plus en plus soutenu?

INTRODUCTION

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Depuis sa mise en application en 1995, larèglementation a connu diverses évolutions que noustenterons d’analyser à travers quatre (04) grandesphases.

-­ LA PHASE D’ASSAINISSEMENT-­ LA PHASE DE REEQUILIBRAGE-­ LA PHASE D’AJUSTEMENT STRUCTUREL-­ LES EVOLUTIONS RECENTESNous passerons en revue ces différentes étapes pourmieux cerner la question qui nous est posée.

REVUE DES DIFFRENTES EVOLUTIONS

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Les premières missions de contrôle se sont soldées par leretrait de la totalité des agréments de compagniesd’assurances bien ciblées dont la situation financière faisaitapparaitre des insuffisances de marge et de couverture desengagements règlementés criardes.Ces sociétés éprouvaient surtout des difficultés dans lerèglement des sinistres et leur niveau de désorganisationavait rendu leur situation financière irrémédiablementcompromise, après analyse de leurs états financiers sur labase de leurs propres chiffres.

LA PHASE D’ASSAINISSEMENT

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Ø Ce niveau de désorganisation s’était caractérisée par :´ des frais généraux élevés´ d’importants arriérés de primes, ´ des produits financiers inexistants.´ un stock de SAP non élucidé. ´ d’importants soldes de réassurances non apurésCette phase d’assainissement s’est poursuivi avec un groupede sociétés « moins malades » mais qui présentaient uncertaine fragilité nécessitant parfois un apport de capitauxnouveaux, généralement pour couvrir une insuffisance decouverture de leur engagements règlementés.

LA PHASE D’ASSAINISSEMENT

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La poursuite de l’assainissement ainsi que certainesdifficultés d’application du code dans la défense des intérêtsdes assurés et bénéficiaires de contrats a amené lelégislateur à procéder à une révision globale du code. Cetteétape correspond à ce qu’on pourrait appeler « la phase derééquilibrage du code »..

LA PHASE D’ASSAINISSEMENT

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Cette étape de révision du code procède d’un constat dedéséquilibre en faveur des assureurs. Le code de cette époquesemblait présenter quelques failles dans la protection des assurés.La situation été jugée un peu trop favorable aux assureurs. Ce quipouvait aisément s’expliquer.En effet, lors de la rédaction du code les deux parties impliquées,d’un côté, les experts issus de la profession des assureurs et, del’autre, ceux venant du contrôle, n’avaient pas les mêmes atoutsdans l’appréciation des enjeux du moment.Les assureurs impliqués dans le gestion quotidienne descompagnies appréhendaient mieux les intérêts de la profession facel'administration du contrôle en charge de la défense des intérêts desassurés et bénéficiaires de contrats ;; ces derniers n’avaient pastoujours une pratique suffisante dans le contrôle des compagniesd’assurances, pour des raisons pouvant s’apprécier diversementselon les pays (implication des politiques, insuffisance de formationdans le métier de contrôleur…).

LA PHASE DE REEQULIBRAGE DU CODE (LA REVISION DE 1998)

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La révision de 1998 a permis de mieux tenir compte des intérêts desassures sans trop compromettre les acquis de la profession, encoremoins déséquilibrer leur exploitationCette phase « d’équilibrage » qui a permis de mieux prendre encompte les intérêts des assures et bénéficiaires de contrats,notamment en matière d’information et d’indemnisation, a vuégalement naitre le livre VI instituant un Fonds de garantieAutomobile dans les Etats membres de la CIMA, pour prendre encharge les frais médicaux ou les atteintes aux personnes victimesd’accident de la circulation, lorsque le responsable n’est pas assuréou demeure inconnu.Les sociétés d’assurance ont poursuivi leurs activités en étantsoumis à une nouvelle phase dite « d’ajustement structurel » avecson cortège de réformes de plus en contraignantes.

LA PHASE DE REEQULIBRAGE DU CODE (LA REVISION DE 1998)

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La phase d’assainissement, une fois terminée, suivie de la granderévision de 1998 qui a permis de réajuster certaines dispositions ducode, pour une meilleure prise en charge des intérêts des assures etbénéficiaires de contrats, dans l’application de la règlementation, lorsdes mission de contrôle, ont permis d’ouvrir une nouvelle ère, celle ditede « l’ajustement structurel »Cette période est caractérisée par une application plus détaillée et plusciblée des dispositions règlementaires, contrairement à la phased’assainissement, qui a surtout porté sur les trois grands principes du contrôle:-­ la justification d’une marge de solvabilité suffisante;;-­ des engagements correctement évalués ;;-­ et des actifs suffisants pour les couvrir.Aucune société n’échappe aux rigueurs de la règlementation, pasmême celles qui semblaient présenter des présomptions de solvabilité :le cas échéant, elles sont sommées pour des insuffisances de margeou de couverture après correction des engagements (estimationinsuffisante) ou des actifs de couverture (comptabilisation ou évaluationnon conforme) de s’ajuster.

L’AJUSTEMENT STRUCTUREL

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Cet ajustement ayant produit ses effets, avec une série derecapitalisations par apport d’argent frais, d’autres par lagymnastique de réévaluation des actifs, ce qui, d’ailleurs, aamené le législateur à revoir les conditions de mise en œuvredes modalités de ce procédé, on assiste à l’avènement desociétés de plus en plus solvables, avec la naissance degrands groupes africains.Pour faire face à cette nouvelle configuration des marchés,un grand chantier est ouvert en 2005, pour mieux encadrerl’activité des groupes naissants, avec l’institution descomptes consolidés ou combinés pour mettre de l’ordre dansla dérive, observée au niveau des participations croisées.

L’AJUSTEMENT STRUCTUREL

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Durant cette période d’ajustement, l’exigence de marge desolvabilité posait moins de problème : presque toutes lessociétés justifient d’une marge confortable, au regard de larèglementation, suite à des recapitalisations répétées ousuite à la prise en compte de réserves de réévaluation, mêmesi, il subsiste encore quelques unes qui rencontrent desdifficultés majeures.Du point de vue de la couverture des engagementsrèglementés, les insuffisances relevées, chez certainessociétés, sont souvent d’ordre conjoncturel, du fait desinistres objets de fronting ou de retard dans l’interventiondes réassureurs dans le cas des sinistres importants. (Larèglementation exigeant un provisionnement à 100% desengagement).

L’AMELIORATION DU SERVICE

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L’AJUSTEMENT STRUCTUREL

Durant cette période, le capital social passe de 500 millionsCFA à un milliard FCFA. Presque toutes les sociétés suivent.Les sociétés Mutuelles qui on échappé à la phased’assainissement, dont la situation nécessitait un apportd’argent frais, ou pour faire face à la nouvelle règlementationsur la mise en conformité de leur fonds d’établissement, onéprouvé beaucoup de difficultés à s’ajuster, du fait desconditions de renforcement de leurs fonds propres par lemécanisme des emprunts subordonnés, mécanisme prévu parla règlementation, et quasi inapplicable. Ces sociétés ontpresque toutes été happées dans un processus dedémutualisation pour être sauvées.

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L’AJUSTEMENT STRUCTUREL

C’est aussi l’avènement de l’article 13, avec l’interdiction devendre l’assurance à crédit, obtenue aux forceps, contre lavolonté du secteur de la distribution qui, aujourd'hui,applaudit des deux mains pour saluer cette réforme.Cette réforme a permis aux entreprises d’assurance derenforcer leurs liquidités, avec une accélération despaiements des sinistres même si celle-­ci est jugée encoreinsuffisante. Les assureurs commencent à jouer leur rôled’investisseurs institutionnels avec l’augmentation observéesur tous les marchés de l’évolution des actifs détenus par lesassureurs.Globalement, les efforts d’ajustement des sociétésd’assurance se traduisent par une meilleure santé desmarchés, lesquels justifient tous d’une marge de solvabilitésuffisante( selon les chiffres publiés par la FANAF), même sila couverture des engagements règlementés reste encorefragile chez certains.

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L’AJUSTEMENT STRUCTUREL

Cette embellie observée ces dernières années, au lieu d’être saluée etaccompagnée par des réformes positives, dans le sens, entre autres:-­ d’une augmentation significative du chiffre d’affaires des marchés(paiement du juste prix, augmentation du nombre d’assuranceobligatoires…)

-­ d’une revue du catalogue des placements pour mieux l’adapter ànotre environnement…

-­ d’une politique d’octroi d’agréments qui tienne compte del’organisation générale de chaque marché, conformément auxdispositions règlementaires.

-­ D’une politique de sanctions répondant aux manquements relevésdans une société ou un petit nombre de sociétés, plutôt qu’à untraitement général conduisant à pénaliser tout le monde

est entrain d’être contrariée par une inflation de règlements de plus encontraignants à un rythme de plus en plus soutenu.

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LE S EVOLUTIONS RECENTES DE LA REGLEMENATION

Cette phase correspond à ce qu’on pourrait appeler « l’étapede durcissement des conditions d’exercice de la profession ».

Elle est surtout marquée par une inflation de règlements,dans la plus part des cas, inspirés:-­ Soit des évolutions observées sur le marché français;;-­ Soit des réformes concoctées au niveau de l’IAS(Association Internationale des contrôleurs d’assurance)

-­ Soit d’un constat de défaillance observé dans unecompagnie d’assurance ou d’un petit nombre decompagnies.

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LES EVOLUTIONS RECENTES DE LA REGLEMENTATION

q DES REFORMES DESEQUILIBREESLes réformes observées, ces derniers temps, ont surtoutpesé sur l’exploitation des sociétés, sous forme de provisionsadditionnelles ou de pénalités.Dans le même temps les réformes pouvant être prises pouraméliorer la production des sociétés (augmentation dunombre de risques obligatoires…, création d’unenvironnement favorisant un meilleur rendement desplacements) manquent.Cette situation provoque une situation de déséquilibre desexploitations (plus de charges techniques et moins deproduits) et rend peu ou pas du tout rentablel’investissement.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

q DES REFORMES INSPIREES DU MARCHE FRANCAISLe législateur a très souvent fait référence à larèglementation française pour légiférer, ou à des normes IAS,sans tenir compte des répercussions catastrophiques sur lerésultats des compagnies d’assurances.Il est vrai que notre règlementation a été fortement inspiréedu code français, mais il n’en demeure pas moins qu’unminimum de discernement devrait être observé pour la rendreplus digeste par nos entreprises.Vouloir exiger les mêmes ratios de gestion de nos sociétéspar rapport à la France relève purement de l’utopie. Ce quirend inapplicable certaines dispositions et fait trainer enlongueur les discussions avant leur mise en application.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

q LA PUNITION COLLECTIVETrès souvent, lorsqu’elle n’est pas inspirée des dispositionsdu code français, certaines réformes sont souventconcoctées, suite à certaines constations lors des missionsde contrôle. Il suffit qu’une entreprise ou quelques unesn’observent pas les règles de bonne conduite ou déroge àune disposition règlementaire pour qu’une réformecontraignante qui éclabousse tout le monde soit prise, alorsqu’il suffisait simplement de prendre des sanctions contre lacontrevenante.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

q POINT SUR L’AJUSTEMENT DU CAPITAL SOCIALL’une des réformes la plus marquante, de l’évolution denotre règlementation est le passage du capital social desentreprises d’assurance de un à cinq milliards, avec lesdispositions suivantes:.« Article 329-­j : Capital social-­ fonds propres:Les entreprises soumises au contrôle par l’article 3oo,constituées sous forme de sociétés anonymes et dont Iesiège social se trouve sur le territoire d'un Etat membredoivent avoir un capital social au moins égal à 5 milliards deFrancs CFA….. »Les sociétés en activité qui ont un capital social inférieur à ceminimum, disposent d’un délai de trois (3) ans pour porterleur capital social à 3 milliards de Francs CFA au moins et decinq (5) ans pour le porter à 5 milliards de Francs CFA àcompter de Ia date d'entrée en vigueur des présentesdispositions.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

Ces mesures appellent de notre part plusieurs remarques:´ Remarque 1 : L’absence de concertationNous pensons qu’une mesure aussi importante qui touche leniveau du capital qui passe de un (01) milliard à cinq (05)milliards devrait faire l’objet d’une large concertation entre lesacteurs concernés. S’il est vrai que la FANAF a étéreprésentée au niveau du comité des experts ayant initiécette réforme, ces représentants auraient dû en discuteravec leurs mandants, comme cela s’est fait dans d’autrescirconstances, chaque fois qu’il s’est agi de retoucher larèglementation pour des questions aussi importantes,notamment quand il a fallu légiférer sur l’encaissement desprimes avec la révision de l’actrice 13, sur la règlementationportant le calcul de la participation bénéficiaire ou surl’escompte de commission….

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pour tenir compte :´ des différentes sensibilités, sur le plan économique´ de l'environnement : les pays constituant la zone CIMAont des niveaux de développement du secteur desassurances très disparates ;;

´ de la pertinence de la réforme ;;´ de ces implications sur les plans social, économique del’avenir des sociétés.

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´ Remarque 2 : Précipitation dans la prise de décision.

Une étude sérieuse devrait être menée et organisée danschaque Etat membre pour examiner les conséquences d’unetelle mesure sur la vie des compagnies d’assurance, etfédérée autour d’un comité ad-­hoc, sous la houlette de laFANAF, pour enfin discuter avec les autorités de tutelle sur leniveau raisonnable à arrêter, les horizons à fixer et lesmesures d’accompagnement appropriées.Une marque de la précipitation de la décision se trouveprobablement aussi dans l’absence d’exposé de motifscirconstancié, qui indique les problèmes résolus par lanouvelle législation et les arbitrages opérés après la prise encompte des considérations résultant de constatationsirréfutables.

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´ Remarque3 : Pertinence sur le plan technique,économique.

La pertinence d’une telle mesure pourrait être analysée sousplusieurs angles.Nous constatons, pour cette fois-­ci, que le législateur,contrairement à sa démarche habituelle, n’a pas faitréférence à la règlementation française, pour la simple etbonne raison, qu’en France, comme partout ailleurs, on nedécrète pas les fonds propres. D’ailleurs notrerèglementation, à ce sujet, a prévu le calcul d’une marge desolvabilité que doit détenir chaque entreprise d’assurancepour être présumée solvable et dans laquelle le capital est lacomposante principale.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

Ce sujet revêt une telle importance que la règlementation quile détermine en France a fait l’objet de longs débats, touteune décennie durant, avant l’adoption de la solution retenue :SOLVENCY II, puisse que c’est de ça qu’il s’agit, dans sadémarche scientifique, fixe le niveau du capital minimum dessociétés françaises, à travers le calcul d’un capital dit« économique » qui détermine le niveau de fonds propres enfonction du niveau d’activité de chaque compagnied’assurance.Chaque assureur et réassureur doit être à même decomprendre les risques inhérents à son activité afin depouvoir allouer suffisamment de capital pour les couvrir.

Le capital social n’est pas fixé ex nihilo et forfaitairementpour toutes les sociétés, mais dépend des risquesqu’encourent chaque société dans l’exercice de sonactivité.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

Est-­il besoin de rappeler que la marge de solvabilité est unélément clé du dispositif prudentiel visant à garantir auxassurés le respect des engagements pris à leur égard par lacompagnie?Il s’agit de l’ensemble des réserves destinées à pallier uneéventuelle :´ insuffisance imprévisible des provisions techniques, ´ diminution imprévue de la valeur des actifs,´ ou des pertes futures provenant soit du hasard (sinistre important mal réassuré) soit de la sous-­tarification (dégradation brutale et importante de la sinistralité).

. Pour toutes ces raisons, elle doit permanemment être miseen adéquation avec l’activé et non faire l’objet d’une fixationarbitraire, qui ne repose sur aucune démarche scientifique outechnique.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

On entend souvent certains acteurs faire une graveconfusion en essayant de comparer le niveau du capitalsocial des banques qui est passé à dix milliards avec celuides sociétés d’assurances, alors que ce sont deux activitésdont le fonctionnement est totalement différent : De manièretrès schématique et un peu traditionnelle, on peut dire que lebanquier est à la recherche de ressources pour financer sonactivité, tandis que l’assureur est à la recherche d’emploissusceptibles de « représenter » ses passifs. Autant lebanquier dispose de ressources importantes, autant il estaisé dans son rôle d’adossement total ou partiel des actifs surles passifs, qui est un exercice traditionnel de l’activitébancaire.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

L’activité de l’assureur ne repose pas du tout sur son niveaude capital, mais ses ressources constituées par son chiffred’affaires qui doit être suffisant pour faire face aux éventuelssinistres et financer ses frais d’acquisitions et de gestion. Lecapital, comme nous l’avons écrit plus haut sert à faire faceaux évènements exceptionnels. Il est courant de voir unesociété posséder la moitié du capital social d’une autresociété et se porter mieux que cette dernière sur les plans durespect des engagements de la solvabilité et de la rentabilité.Certains disent que l’augmentation du capital permettra auxsociétés d’accélérer le paiement des sinistres. Je rappellesimplement, à ce sujet, qu’on ne paye pas les sinistres avecle capital, sinon c’est la faille programmée.

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LES EVOLUTIONS RECENTES

´ Cela dit, est –il pertinent de fixer le capital social dessociétés d’assurance au même niveau pour les sociétésvie que non vie ? Je ne pense pas. La raison est simple :pour qu’une société vie ait besoin d’un capital de 05milliards FCFA, selon la règlementation en vigueur, il luifaut des provisions mathématiques de 100 milliards FCFA.Combien de sociétés ont atteint la moitié de ce montantdans notre zone ?

´ Est-­il pertinent de fixer le capital social des sociétésd’assurance au même niveau dans des pays comme lARCA ou le Tchad que dans des pays comme la Côted’Ivoire ou le Cameroun ? Ou dans un même pays, pourune société ayant 02 milliards de chiffre d’affaires et uneautre qui fait 10 milliards FCFA?

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LES EVOLUTIONS RECENTES

Les évolutions récentes ont révélé une volonté du législateur deréformer tous azimuts (en a juger au volume atteint aujourd'hui par lecode CIMA, comparé à sa version originale d’il y’a une vingtained’années).

Ces réformes devenant de plus en plus contraignantes dans leurapplication mais aussi pour l’équilibre des exploitations des compagniesd’assurances.

Le code CIMA fortement inspiré du code français, avait fait à cesdébuts, l’objet d’un nettoyage, pour le rendre plus digeste pour nosmarchés, mieux adapté à la taille des compagnies. Aujourd'hui , tout sepasse comme si tout ce qui a été enlevé, parce que jugé loin de nosréalités, est entrain d’être remis, malheureusement, sans tenir comptede l’évolution des réalités locales.

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CONCLUSION

Il convient de réformer positivement, tout en protégeant lesassurés et bénéficiaires de contrats, en tenant compte:q Des réalités des marchés dans un environnement ou ceux-­ciont des niveaux de développement différent

q De la taille, des spécialisations des exploitations et de leurnature juridique (sociétés vie, non vie, Mutuelles…)

q Du niveau de maturité des compagnies (jeunes)Il faut une règlementation plus équilibrée, qui non seulementprotège les intérêts des assures et bénéficiaires de contrats,mais également, favorise le développement des marchés.Il convient également de privilégier la concertation entre lesdifférents acteurs, pour tenir compte des avis de tous lesspécialistes.

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CONCLUSION

OUI, POUR UNE MEILLEURE PROTECTION DES ASSURESET BENEFICAIRES DE CONTRATS;;OUI, POUR UNE PRISE EN COMPTE DES « BESTPRACTICE » POUR UN DEVELOPEMENT DE NOSMARCHES, DANS L’INTERET BIEN COMPRIS DESENTREPRISES NATIONALES;;MAIS NON, A UNE REGLEMENTATION DE PLUS EN PLUSCONTRAIGNANTE INSPIREE D’UN « COPIER/COLLER »QUI NE TIENT PAS COMPTE DES REALITES LOCALES ETQUI REND DIFFICILE L’EXERCICE DE LA PROFESSION.

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CONCLUSION

JE VOUS REMERCIE DE VOTRE BIEN AIMABLE ATTENTION.

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CONCLUSION