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Couverture JacWe Chan (photoJohann Vayriot).4. Images choc du mois :

10. Le Salon des Arts Martiaux24. Entretien avec Christianlissier, 7" dan d'Aïkido.30. Livres-Vidéos48. Katori-shinto-ryu :une école traditionnelle ouvre sesportes, avec Michel Coquet.52. Panorama des arts martiaux.55. DOSSIERSPECIAL RENTREEtoutes les disciplines et toutesles adresses pour réussir votresaison 2000-2001.80. Art martiaux internesou externes, faut-il choisir ?

86. Panorama desarts martiaux (suite).96. Jackie Chan à Parisnous parle de Shangai Kid.102. La Chronique d'Henry Plée.104. Club champion:le Temple des Arts Martiaux.

106. Gène LeBell,grappler numéro 1 aux USA.110. Club Bruce Lee.

112. Okamura,le "méchant" d'Hollywood.

117. CONTACT.128. Panorama : l'actualitédes sports de combat.130. K-1 Grand Prix de Nagoya :Le Banner remporte son premiertournoi !136. Full-contact à Aies :Kamel Chouaref s'éclate sanslow-kicks.

Le prochain numéro de .Karaté Bushido paraîtra le30 septembre

SAVOIR FAIREApprenez à saisir pourgagner, avecPascal Plée,Bernard Parisetet René VDB :les meilleurstechniques ides Quinna, vdu Ju-jitsuet de l'Aïkido

MUMONKAIle renouveau du Karaté japonaisEntretien exclusif avec le maîtreTogashi,10edan.Réservez votre week-enddes 14 et 15 octobre pourle Salon des Arts Martiaux

SPECIAL J.O,Les chancesfrançaises pourSydney, côtéTaekwondoet Judo

LAS VEGASsous

l'emprisedu

Muay-thaiDernière minute : Yokohama 20/8/2000Cyril Abidi qualifié pour la finale du K1 àTokyo le 10/12! il a battu P. Aerts en 1/4 definale et Ray Sefo en 1/2 finale ; il s'estincliné en finale devant F. Filho.

Karaté-Bushido n° 282 septembre 2000 • Couverture : JACKIE CHAN (Photo Johann Vayriot) • Editeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George V 75008 PARIS. Te01 49 5214 00. Fax : (01) 49 5214 44. • E-mail : redaction@karatebushido.com • Site Internet : http://www.karatebushido.com • Président Directeur Général : GhislairBarissat • Directeur Adjoint : Stéphane Désendos • Rédacteur en Chef : Patrick Lombarde (01 49 52 14 12) • Rédacteur : Jean-Jacques Desplanque (01 49 52 14 18) • Chide rubrique Contact : Pascal Iglicki ( 01 49 52 1416) • Ont collaboré à ce numéro : Johann Vayriot, Sylvain Guintard, Christophe Champclaux • Chef de publicité : Corinne Bid<(01 49 52 14 10) • Rédaction graphique : DECI DELA (01 43 72 81 72) • Service des ventes SORDIAP : 01 42 36 36 84, TER E 87. Tous droits de reproduction (textes et photo,réservés pour tous pays, sous quelque procédé que ce sort. Les documents insérés ou non ne sont pas retournés. Commission paritaire n° 0705K79791. Imprimé en France par ToreQuébécor. Flashage et photogravure couleur : Black Jack.Le magazine n'est pas responsable du contenu des publicités et notamment des informations qui ne seraient pas conformeà la loi n° 99-493 du 15 juin 1999 relative à la délivrance des grades dans les disciplines relevant des arts martiaux. Karaté-Bushido est une publication de l'Européenne de Magazine;SA au capital de 7 000 000 F. RC Paris B 331 244 202. • Directeur de la publication : Ghislaine Barissat. Karaté-Bushido est distribué en France par les NMPP. Dépôt légal: à parutio• Vente par correspondance et abonnements : 01 49 52 14 00 LE MATIN. Abonnements 11 numéros par an France 308 F, étranger 365 F (voie de surface).

Karaté Bushido/septembre 2000

Pour le maître Togashi, seul un Karaté ouLorsqu'il était dans lesmontagnes, maîtreTogashi s'exerça à

mains pourfaire des armes

utables. Ici, ilpe du tranchantun tronc d'arbre.

)U tout est permis est digne d'un art martial authentique

Le maître Togashi est le créateur respectéd'un style extrême, qui défraye la chroniquejaponaise depuis des années.

Yoshimoto Togashi est lefondateur de l'écoleMumonkai de Karatédo(l'Ecole de la Porte de laVacuité). Maître Togashi est

né en juin 1950 au Japon, dans la préfecturede Yamagata (nord ouest), dans le templeJozenji. Enfant de la campagne, il est d'une

constitution robuste. Il débute le Karatétrès tard, vers les 19 ans, après avoir vu unchampionnat open de Karaté-contact. En1970, il participe au premier tournoi opende Karaté Kyokushin. Il n'a pas eu demaître véritable et il s'est fait lui même. De1969 a 1973, il fait "musha shugyo" (sortede tour du Japon, véritable compagnonnage

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Karaté Bushitfa/septembre 2000

du pratiquant d'artsmartiaux), étudiant etpratiquant différents styles.Sa recherche est de mêmenature que celle dufondateur du Kyokushinkai,Masulatsu Oyama. En J 970,il effectue une premièreretraite de 10 jours dans lesmontagnes de l'Ontake(nord de Nagoya), puis àpartir de la même année, ilparticipe à différentstournois open de Karaté. En1973, il effectue une retraitede ] 00 jours dans les montsOkutama. La même année,il crée un laboratoire derecherches sur la pratiquedu Karatédo qu'il vanommer : Mumonkai. Enjanvier 1974, Oyama luipropose le rang de"shidoin", c'est-à-direinstructeur au sein de l'écoleKyokushin au dojo principal;titre et rang qu 'il refuse. Lamême année, il fait le "yaku-nin-kumite" (épreuve des100 combats). En 1975, ilparticipe au premier tournoidu "full-contact" Karaté,mais réalisant que toutes lescompétitions sont loin ducombat réel, il crée ses propres tournois etsa propre fédération après une année deretraite en montagne. A l'heure actuelle, ila plus de cinq milles élèves répartis dansplus de 60 dojos sur l'ensemble du territoirejaponais. Collaborant pour plusieuresrevues d'arts martiaux au Japon il estconsidéré par ses pairs comme un génie duKaraté, et le style Mumon est respecté etcraint dans le monde du Karaté-contact.Karate-Bushido : Parlez-nous de votrerecherche dans la voie du Karaté ?Yoshimoto Togashi : Enfant j'étais un bonlutteur de Sumo, et pratiquant de Kendo.J'ai toujours eu un goût pour ledépassement de soi. Lorsque j'ai décidéd'apprendre le Karaté, je me suis rendudans différents dojos; j'ai suivi les cours denombreux professeurs, mais à l'époqueaucun n'a pu apporter les réponses auxquestions qui me préoccupaient. Ayantacquis certaines bases, j'ai décidé de me

C'est dans ladure vie desmontagnesque maîtreTegasnirouvaI inspirationpour créer

La méditation et les interrogations de toutes sortes furent une phasenécessaire à la création du Karaté Mumonkai. Ici, maître Togashï lorsde l'un de ses séjours en montagne.

forger seul les moyens de trouver lesréponses. Comme les anciens du tempspassé, je me suis rendu en montagne pourm'entraîner en solitaire et voir de quoi jeserai capable une fois redescendu dans lavallée !K,B. : A ce propos, pouvez-vous nous direquelques mots sur ces "entraînementsspéciaux " que vous vous êtes infligé et quivous ont attiré le respect du fondateur duKyokushin : Masufatsu Oyama.Y.T. : Sur plusieurs périodes de temps (entreJ970el 1976), j'ai d'abord fait 10jours,puis1 mois, puis 100 jours et enfin une annéede retraite en solitaire pour rechercher laquintessence du Karaté. Je m'étais renduauparavant aux sources du Karaté àOkinawa, mais là, l'un des responsablesm'avoua que le Karaté n'était plus tournévers le combat réel et que les kata servaientà perpétuer une tradition. J'ai participé àplusieurs tournois open de Karaté sous

l'égide de l'école Kyokushin,mais le fait que les coups de

poings au visage soient interdits me laissaperplexe... C'est cet état de perplexité qui amotivé mes retraites en montagnes.K.B. : comment se sont passés ces séjours enmontagne ?Y.T. : Dans les monts Okutama, j'avaisconstruit une cabane et tous les jours, jegrimpais (le dos chargé à 60 kgs) jusqu'ausommet où j'avais établi mon aired'entraînement. J'avais une seule règle :faire tous les jours au moins tous lesexcercices prévus, si ce n'est plus. Parexemple si un jour je faisais 200 pompes, lelendemain je me devais d'en faire autantou bien une de plus au moins. Je m'étaisfait la promesse de m'ouvrir le ventre si jene pouvais suivre cette règle, quoique qu'ilpuisse arriver !K.B. avez-vous une anecdote concernantvos retraites en montagne ?Y.T, : Une fois, par erreur, lors de monséjour, j'ai mangé des champignons

"II faut être prêt à mourir pour son idéal"Karaté Bushido/septembre 2000

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vénéneux et je fus extrêment malade.Si j'avais suspendu mon entraînement,j'aurai dû m'ouvrir le ventre. J'aicontinué et j'ai réalisé que, même dansles pires périodes, on peut toujoursrepousser ses limites. Par cetentraînement j 'ai développé moninstinct de survie et mon mental.K.IÎ. : que vous ont apporté cesépreuves ?Y.T. : Grâce à la nature, à la fin de maretraite j'avais acquis une puissancejusque-là inconnue. Le premier moisde ma retraite, le corps et l'esprit ontsombré dans les enfers; ce futextrêment dur. Je fus en proie à desparadoxes. Le mental se débattaitpour échapper à cette " torture " ; maiscomme on forge la lame d'un sabreen frappant sur l'acier rouge, au boutd'une année, j'avais fait de mon corpsun sabre. Vers la fin, il n'y avait plus dequestions, donc plus de réponses àtrouver. L'esprit était devenu libre, lecorps léger et rapide; et contrairementau départ où je comptais développermes capacités dans les jambes, c'estl'essence de l'art du poing qui s'ouvrità moi. Vers la fin, je pouvais faire plusde 3000 pompes par jour.K.B. : Une fois redescendu de lamontagne, qu'avez-vous fait ?

Pour le maître Togashi, l'essence du Karaté ce sont lestechniques de poings. Le maître est ici photographiédans son dojo, devant les "armoiries" de son école.

Y.T. : J'ai téléphoné à Oyama senseipour lui demander de me laissercombattre un de ses meilleurs élèves.Il avait entendu parlé de monentraînement. Il me reçu trèsamicalement, mais ne me laissa pascombattre. Je lui demandais alors dele combattre, lui en personne, dansun duel. Cela ne fut pas permis ! Jesortis déçu, mais je garde un profondrespect pour Oyama sensei.K.B. : pourquoi n'avez-vous pasrejoint le groupe d'Oyama ?Y.T. : Four moi un Karaté où l'on nepeut toucher la tête ou les pointsvitaux, c'est comme grimper unsentier de montagne et s'arrêter enchemin. Il faut savoir mourir pour sonidéal. Lors d'une rencontre deKyokushinkai (le 5e open), Oyama melaissa faire une démonstration où jebrisais plus de 7 planches d'uneépaisseur totale de 25 cm. Je fusdisqualifié en quart de finale pourcoup porté au visage avec le poing-Déçu d'un Karaté non total, jequittais ce type de rencontre.J'étudiais l'école Yagyu Shinkage, etle Kempo d'Okinawa qui se pratiqueavec une armure. Le système deprotection est intéressant, car ilpermet de donner le maximum de sapuissance; mais si le corps est trop

Le programme d'entraînement du maître TogasbiLorsqu'il était dans les

montagnes, le maîtreTogashi s'est astreintà un entraînement très

dur, dont il nous détaille ici leprogramme : "Au lever, tousles jours je me rendais ausommet de la montagne avecun sac à dos chargé depierres d'un poids total de 60kgs.) Une fois arrivé, jetravaillais la détente pour lessauts ( au début, je misfortement l'accent sur letravail des jambes. Etait-cedû au Kyokushin et lesapports du Kick-boxing ?Puis peu à peu, je me suisrendu compte que le Karatéétait l'art du poing...). Une foisles sauts terminés, je faisaisde nombreuses fois unparcours de 200 mètres ensautant de rocher en rocherpour affiner mon équilibre

quelque soit la nature du sol(pluie, vent, neige, meposaient à chaque fois deshandicaps par dessuslesquels il me fallait passer).Ensuite je travaillais lamusculation : j'avaisaménagé un banc poursoulever une barre d'altérés.Au début elle n'était chargéequ'à trente kilos; au bout d'unan, j'arrivais à faire des sériesrapides, la barre chargée à 90kgs. Pour le travail desjambes, j'avais des socquesen plomb, et j'exécutaistoutes les séries de maegeri,yokogeri, etc. avec ! Ensuitej'entamais les séries depompes: au début 500 sur lespaumes; 200 sur les poings;100 sur 3 doigts, puis 2 puis1. Ceci achevé, je me frappaisle corps avec une bouteille decoca enveloppée dans un

linge (pour prévenir descoupures dans le cas où labouteille se briserait). De 4heure du matin jusqu'à 11 htel était mon entraînementmatinal. Ensuite je déjeunaiset me reposais jusqu'à 13h.L'après midi, en premier, pourréveiller le corps engourdi, jelaissais la chute d'unecascade me frapper lesépaules; puis j'entammaisdes séries de frappes dutranchant de la main sur letronc d'un arbre pour durcirles armes naturelles du corps.Ensuite je passais au "setto-uchi", effectuant différents decoups pieds, 400 fois pourchaque jambe (maegeri,yokogeri, uchirogeri, mika-zukigeri....}. Ensuite pourenducir mes abdominaux àrecevoir des chocs, j'avaissuspendu un tronc d'arbre

avec des cordes et plus decinquante fois je le balançaispour qu'il vienne me frapper àl'estomac, au foie, etc. Vers18h30, je passais au travailde la respiration et après lerepos du soir, je m'entraînaisà éteindre la flamme d'unebougie avec le poing pour larapidité et la concentration.Parfois je faisais un autreexercice qui consiste àesquiver la pointe d'un sabrequi se balance en directiondes yeux. Puis, durant 20minutes je restais en équilibresur la tête pour renforcer lesmuscles du cou et irriguermon cerveau de façonoptimale; je terminais par laméditation zazen puis j'allaisdormir. Je fis cela tous lesjours de ma retraite, quelquesoit le temps ou mon état defatigue."

18 Karaté Bushido/septembre 2000

La pratique du Mumonkai développedes callosités très marquée sur lesmains. Ci-contre : les deux étendardsofficiels de l'école.A droite : unegarde de combatdu maître Togashi.

protégé, i'indivi-duse repose surl'armure et soncorps reste faible.K.B. : vous avezdonc créé leMumonkai.Y.T. : J'ai créé lestyle Mumonkaiqui est un Karatéoffensif, fait pour le duel, dans lequel tousles coups sont permis en combat (avec portéventuel du casque), avec une frappe rapideet directe des poings et des jambes. Dansle Mumonkai, pas de système «blocage suivide contre attaque». On rentre dans l'anglemort, Le Karaté actuel et traditionnel estbasé sur l'art du sabre où les mains sont destranchants. Dans le style Mumon, le poingest une flèche prête à être décochée, d'oùnotre posture spéciale, poids du corps surl'avant pour bondir. Si vous voyez nosvidéos concernant nos formes de combaten compétitions, vous comprendrez vite.Les K.O. sont nombreux, mais ne laissentpas de séquelles. Nos déplacements sont encercle d'où le cercle dans notre emblème.

Letriangle symbolise notre

chemin, comme grimper la montagne.Le nom de "Mumonkai" vient dunom d'un traité philosophique zen

concernant les différentes portes pouraccéder au satori (éveil). Dans leMumonkai, il n'y a plus de portes car touteforme de travail est une porte. Travaillezénormément, en donnant votre vie entièrepour cela, alors la qualité de votre artmartial surgira forcément. Un Karaté quine porte pas ses coups à la tête ne peut fairesurgir la quintessence de ce qu'il renferme.70 pour 100 de mes étudiants viennentd'autres écoles de Karaté-contact, où ilsétaient haut gradés, mais ils furent déçuspar un certain manque de réalisme.K.B. : auriez-vous un conseil pour noslecteurs ?Y.T. : Oui ! Si comme moi, vous ne pouvezobtenir des réponses à vos questions et que

vos résolutions sont fermeset déterminées; partez lesrechercher auprès de la mère

nature en donnant plus que le maximumde vous-même; et vous obtiendrez lesréponses... si vous restez en vie !

La discussion avec le maître Togashi duraencore plusieures heures sur des thèmescomme la philosophie de Peshawer, talogique, les sciences physiques etastronomiques, la peinture, et le Budo biensûr... si un jour vous passez dans la banlieueouest de Tokyo, n 'oubliez pas votre tenued'entraînement et allez voir le styleMumon... vous y verrez des coups de poingsqui foudroient !

Texte et photos : Sylvain Guintard

Togashi Yoshimoto Mumon kai karaté-do hombu dojo T192 Tokyo, Hachiojicity, uchigoe cho, 345-2-c-lOS (près dela gare de higashi hachiojo) Tél.: 0426-45-6860,

"Je m'étais fait la promesse de m'ouvrir le veotresi je oe pouvais pas suivre mes propres règles."

Karaté Bushîdo/septembre 2000