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Fiscalité et secteur “informel”
Le cas des pays africains
OECD/AfDB
Expert Meeting - Paris, 14 December 2009
“ Public Resource Mobilisation & Aid in Africa”
Gérard Chambas
CERDI
email [email protected]
Démarche proposée
I Secteur « informel » : une
clarification selon un critère fiscal
II Fiscalité et secteur « informel » : un
constat
III Secteur « informel » : quelle
stratégie fiscale?
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I Activités « informelles »
Activités non enregistrées importantes
Exemple : le secteur non agricole non
enregistré au Sénégal = environ 45% du
PIB
Forte contribution à l’emploi
Facteur essentiel de survie pour les
pauvres
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I Distinction de deux composantes
du secteur « informel » selon un
critère fiscal
“Secteur informel” un concept hétérogène et peu opérationnel pour la politique fiscale, d’où la distinction Araujo Chambas, in Taxing the Hard to Tax, 2004 selon la relation à la fraude
1 Micro et petites activités non frauduleuses (ANF)
2 Activités frauduleuses (AF)
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I.1 Micro et petites activités non
frauduleuses : une typologie
Micro-activités le plus souvent activités de
survie avec de très faibles revenus ; de
grands effectifs. Exemple : porteurs d’eau,
vélo taxis, mécaniciens de la rue
Petites activités : des revenus supérieurs
aux revenus de survie ; des effectifs
limités. Exemple : tailleurs à établissement
fixe, menuisier avec outillage, bijoutiers,
épiciers mini-markets, téléboutiques et
revente cartes de téléphones, …
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I.1 Micro et petites activités non
frauduleuses
Généralement dans l’incapacité de satisfaire à des règlementations fiscales, droit du travail inadaptées à ces micro et petites activités
Règlementation fiscale relative aux micro et petites activités inadaptée à la capacité des administrations
Échapper à la fiscalité n’est pas le facteur décisif du développement des micro et petites activités non frauduleuses
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I.2 Activités frauduleuses
A) Secteur « gris » des activités modernes
B) Secteur frauduleux de grand taille
C) Les trafics de fourmis avec des unités de taille variable
Point commun : le développement de ces activités dépend étroitement de la fraude
I.2 Secteur « gris » des activités
modernes
Des fraudes multiformes : refus de
satisfaire aux obligations fiscales
courantes comme les déclarations
mensuelles de TVA (phénomène massif) et
aussi opérations hors comptabilité, prix de
transferts, stratégies de délocalisation des
résultats
Estimation difficile de la fraude ; connexion
fréquente avec les phénomènes de
corruption et aussi les paradis fiscaux
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I.2 Activités frauduleuses de
grande tailleObservations spécifiques : Import- export
de véhicule au Bénin Togo.
Marché domestique estimé : deux fois
10 000 véhicules; Importations effectives : deux
fois 250 000 véhicules (la plupart exportés
illégalement vers le Nigeria)
Activités visibles, a minima « tolérées » par
les pouvoirs politiques
Autres exemples : trafiquants de denréees
alimentaires, de cigarettes, de substances
illicites, trafics sur marchés exonérés, ..
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I.2 Activités frauduleuses, la
composante trafic de fourmis
Micro-contrebande de carburants à partir du Nigéria. Trafic de fourmi des Charchari (Djibouti); Nana-Benz (golfe de Guinée)
Fort effet sur les recettes fiscales et l’économie
Difficile à réduire en raison de son caractère diffus et de son influence politique
En raison d’étroites interrelations, la frontière avec les activités de grande envergure est difficile à établir (revente de pagnes introduits en fraude par de gros opérateurs et revendus par des petits opérateurs)
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II.1 Fiscalité indirecte-micro et petites
activités non frauduleuses
Fiscalité indirecte : rémanences de TVA et de tarifs importantes (Araujo, Chambas, 2004)
De plus, contribuables en tant que ménages consommateurs
Exemple : le mécanicien de rue ; le porteur d’eau ; le menuisier
Constat pour les micro et petites activités: en l’absence d’une connexion avec des activités frauduleuses, très faible potentiel de recettes fiscales indirectes inexploitées.
Confirmation de ce constat : le rendement remarquable de la TVA du Sénégal
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II.1 Fiscalité directe et micro-activités
non frauduleuses
Fiscalité directe centrale souvent faible mais taxes et redevances locales fréquentes
Les activités de survie produisent des revenus en dessous des seuils légaux d’assujettissement à l’impôt sur le revenu: très faible potentiel de recettes de fiscalité directe inexploité.
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II.1 Fiscalité directe et petites activités
non frauduleuses
Comme pour les micro-activités, fiscalité directe centrale souvent faible ; taxes et redevances locales fréquentes
Les petites activités non enregistrées produisent des revenus au dessus des seuils légaux d’assujettissement à l’impôt sur le revenu : potentiel de recettes de fiscalité directe inexploité non négligeable.
Cependant, ce potentiel est limité et les coûts de collecte élevés
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II.2 Fiscalité et activités
frauduleuses : un enjeu crucial
Secteur frauduleux porteur d’un danger
fiscal systémique
Pour les Etats (pertes de recettes souvent
considérables et fragilisation des
collecteurs, clef de voûte du système de
mobilisation des recettes fiscales)
Pour l’économie (distorsions dans la
concurrence et dans les incitations)
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III Stratégies de fiscalisation des
activités non enregistrées
III.1 Fondements de la fiscalisation
des activités non enregistrées
III.2 Fiscalisation des micro et
petites activités non enregistrées
III.3 Fiscalisation des activités de
fraude
III.1 Fondements d’une taxation
des activités non enregistrées
La fiscalité doit s’adapter : elle ne peut “formaliser l’informel”
Il convient de tenir compte des coûts de collecte des impôts dans le cadre d’une stratégie d’optimisation
Trois objectifs
1 Mobilisation de recettes fiscales
2 Incitation : réduire les distorsions
3 Equité : réduire le sentiment d’inéquité
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III.2 Stratégie de fiscalisation des
micro activités Rappel : potentiel inexploité de recettes
fiscales faible
Application patente synthétique indiciaire
• Résultats recherchés : Introduction d’une culture de civisme fiscal
Éviter des coûts de collecte excessifs pour l’administration et les entreprises
Mobiliser des recettes fiscales locales
• Résultats effectifs : Bénin et Burkina Faso = faibles recettes pour un coût de collecte élevé ; innovations nécessaires en impliquant les collectivités locales
III.2 Stratégie de fiscalisation des
petites activités
Potentiel en matière de fiscalité indirecte
non exploitable de manière rationnelle
Assujettissement à un régime réel
simplifié d’imposition pour la taxation des
seuls bénéfices dans le cadre d’un
schéma Bodin, Koukpaizan, 2009 (selon
ce schéma, les petites activités n’ont pas
vocation à collecter la TVA)
Objectif : une éducation long terme des
contribuables (civisme fiscal) plus qu’un
objectif de recettes18
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III.3 Fiscalisation des activités de
fraude
Potentiel de recettes très significatif dans la plupart des pays africains
Contrainte : opposition des groupes de pression souvent très influents
Dimension politique essentielle
III.3 Fiscalisation des activités de
fraude
Application des techniques standards
(application rigoureuse des procédures de base
comme les relances systématiques, contrôles
modernisés, recoupements à travers l’utilisation
d’identifiants uniques…)
Recouvrement contentieux : une étape à franchir
Techniques de compromis : acompte impôt sur le
bénéfice (Bénin: recettes significatives)
Mais la difficulté n’est pas principalement
technique….
III.3 Fiscalisation des activités de
fraude
Les écueils essentiels • Etats s’appuyant sur un modèle de fraude
• Fraudeurs à forts appuis politiques
• Trafics impliquant des effectifs importants de populations
• Stratégies fiscales erronées centrées sur les micro et petites activités non frauduleuses à faible potentiel de recettes et impliquant des coûts souvent excessifs de collecte
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Merci pour votre attention