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Le français et l’Afrique L’on entend souvent dire que l’ave- nir de la langue française se joue en Afrique, où vivent actuellement la majorité des francophones, soit un total approximatif de 75 mil- lions. Le français est langue offi- cielle dans une vingtaine de pays dont le Sénégal, le Niger, le Burki- na Faso, le Congo-Kinshasa, beau- coup d’entre eux étant membres de l’OIF (Organisa- tion Internationale de la Francophonie). Il faut ce- pendant se rappeler que, loin d’être un long fleuve tranquille, la situation du français sur le continent africain reste marquée par de nombreuses tensions et incertitudes. Dans les quatre pays du Maghreb, malgré les crispa- tions de certains dirigeants à l’égard de l’idiome de l’ancien colonisateur, celui-ci a regagné peu à peu du terrain dans les médias écrits et électroniques, dans la production cinématographique, théâtrale et littéraire ainsi que dans les programmes scolaires, au point que plusieurs matières sont enseignées entièrement en français. Le Maroc est le quatrième pays au monde en nombre de locuteurs. Près d’un tiers de la population tunisienne est francophone. L’Algérie, dont l’arabe est la seule langue officielle, compte environ 18 millions de francophones, ce qui en fait le deuxième pays au monde à ce point de vue. La Mauritanie est moins francisée. La situation de l’Afrique subsaharienne est moins encourageante, même si 21 pays sont membres de l’OIF et si le français est la langue officielle dans la grande majorité d’entre eux. Selon les régions, on observe une scolarisation insuffisante des enfants et des adolescents, particulièrement en Centrafrique et au Niger ; une dégradation de l’enseignement dans plusieurs pays, dont le Congo-Brazzaville et la Sierra Leone ; un manque de professeurs, des enseignants sous-qualifiés et mal rémunérés, des infrastructures insuffisantes… Face à cette situation, l’OIF s’est fixé pour ambitieux objectif l’éducation pour tous à partir de 2015. Il se décline en plusieurs priorités, notamment : rappro- cher l’enseignement de la réalité socioéconomique du pays, aménager un véritable partenariat entre le fran- çais et les langues africaines. L’OIF a pris ainsi, croyons- nous, la juste mesure du problème en renforçant la solidarité avec les pays francophones les plus faibles, en mettant l’accent sur le rôle fondamental de l’édu- cation et en respectant le statut des langues locales. C’était assurément la bonne manière d’éviter le piège du néocolonialisme. Ridouane CHAHID, Président Concours de textes 2012 de la Maison de la Francité « Si j’étais magicien… » 1 Concours de textes 2012 de la Maison de la Francité 2 Le site Internet de la Maison fait peau neuve 3 Les AML, l’Afrique centrale et la francophonie 4 Jocelyne Saucier remporte le Prix des cinq continents La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe Le concours de textes 2012 de la Maison de la Francité aura pour thème : « Si j’étais magicien… ». Il s’adresse à toute personne résidant en Belgique, à partir de l’âge de 12 ans, sans autre distinction. Qui d’entre nous n’a pas rêvé un jour de recevoir des pouvoirs ma- giques afin de modifier l’un ou l’autre aspect de la réalité ? Il y a tant de choses que nous aime- rions changer d’un simple coup de baguette : notre aspect physique, notre stock de connaissances, le fonctionnement de la société, la faim et la maladie, le climat, etc. Certes, de tels pouvoirs peuvent aussi servir des buts moins nobles : la vengeance, la jalousie, l’élimina- tion d’un rival. Entre générosité, égoïsme et malfaisance, l’éventail des possibilités est immense, sans oublier l’art des illusionnistes. De nombreux auteurs ont traité ce thème, d’Ovide à J.K. Rowling en passant par Charles Perrault et les frères Grimm. C’est ainsi que sont nés des personnages mythiques comme Merlin l’enchanteur, la fée Morgane, Aladin et sa lampe merveilleuse, l’Apprenti sor- cier, Harry Potter et tant d’autres. Leurs aventures nous ont fait rêver, pleurer, sourire, trembler. Avec le concours de la Maison de la Francité, chacun peut à son tour inventer une histoire merveilleuse, fantastique ou dramatique dont il sera le héros fabuleux. REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMÉRO 68 4 e TRIMESTRE 2011 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL www.maisondelafrancite.be ÉDITO Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452 FRANCITé Chacun peut à son tour inventer une histoire dont il sera le héros fabuleux. grand concours 2012 de la Maison de la FRANCITÉ

FRANCITÉ /68

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Conncours de textes 2012 de la Maison de la Francité. Les AML, l’Afrique centrale et la francophonie. Jocelyne Saucier remporte le Prix des cinq continents.

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Le français et l’Afrique L’on entend souvent dire que l’ave-nir de la langue française se joue en Afrique, où vivent actuellement la majorité des francophones, soit un total approximatif de 75 mil-lions. Le français est langue offi-cielle dans une vingtaine de pays dont le Sénégal, le Niger, le Burki-na Faso, le Congo-Kinshasa, beau-

coup d’entre eux étant membres de l’OIF (Organisa-tion Internationale de la Francophonie). Il faut ce-pendant se rappeler que, loin d’être un long fleuve tranquille, la situation du français sur le continent africain reste marquée par de nombreuses tensions et incertitudes.

Dans les quatre pays du Maghreb, malgré les crispa-tions de certains dirigeants à l’égard de l’idiome de l’ancien colonisateur, celui-ci a regagné peu à peu du terrain dans les médias écrits et électroniques, dans la production cinématographique, théâtrale et littéraire ainsi que dans les programmes scolaires, au point que plusieurs matières sont enseignées entièrement en français. Le Maroc est le quatrième pays au monde en nombre de locuteurs. Près d’un tiers de la population tunisienne est francophone. L’Algérie, dont l’arabe est la seule langue officielle, compte environ 18 millions de francophones, ce qui en fait le deuxième pays au monde à ce point de vue. La Mauritanie est moins francisée.

La situation de l’Afrique subsaharienne est moins encourageante, même si 21 pays sont membres de l’OIF et si le français est la langue officielle dans la grande majorité d’entre eux. Selon les régions, on observe une scolarisation insuffisante des enfants et des adolescents, particulièrement en Centrafrique et au Niger ; une dégradation de l’enseignement dans plusieurs pays, dont le Congo-Brazzaville et la Sierra Leone ; un manque de professeurs, des enseignants sous-qualifiés et mal rémunérés, des infrastructures insuffisantes…

Face à cette situation, l’OIF s’est fixé pour ambitieux objectif l’éducation pour tous à partir de 2015. Il se décline en plusieurs priorités, notamment : rappro-cher l’enseignement de la réalité socioéconomique du pays, aménager un véritable partenariat entre le fran-çais et les langues africaines. L’OIF a pris ainsi, croyons-nous, la juste mesure du problème en renforçant la solidarité avec les pays francophones les plus faibles, en mettant l’accent sur le rôle fondamental de l’édu-cation et en respectant le statut des langues locales. C’était assurément la bonne manière d’éviter le piège du néocolonialisme.

Ridouane CHAHID, Président

Concours de textes 2012 de la Maison de la Francité« Si j’étais magicien… »

1 Concours de textes 2012 de la Maison de la Francité

2 Le site Internet de la Maison fait peau neuve

3 Les AML, l’Afrique centrale et la francophonie

4 Jocelyne Saucier remporte le Prix des cinq continents

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

Le concours de textes 2012 de la Maison de la Francité aura pour thème : « Si j’étais magicien… ». Il s’adresse à toute personne résidant en Belgique, à partir de l’âge de 12 ans, sans autre distinction.

Qui d’entre nous n’a pas rêvé un jour de recevoir des pouvoirs ma-giques afin de modifier l’un ou l’autre aspect de la réalité ? Il y

a tant de choses que nous aime-rions changer d’un simple coup de baguette : notre aspect physique, notre stock de connaissances, le fonctionnement de la société, la faim et la maladie, le climat, etc. Certes, de tels pouvoirs peuvent aussi servir des buts moins nobles : la vengeance, la jalousie, l’élimina-tion d’un rival. Entre générosité, égoïsme et malfaisance, l’éventail des possibilités est immense, sans oublier l’art des illusionnistes.

De nombreux auteurs ont traité ce thème, d’Ovide à J.K. Rowling en passant par Charles Perrault et les frères Grimm. C’est ainsi que sont

nés des personnages mythiques comme Merlin l’enchanteur, la fée Morgane, Aladin et sa lampe

m e r v e i l l e u s e , l’Apprenti sor-cier, Harry Potter et tant d’autres. Leurs aventures nous ont fait rêver, pleurer, sourire, trembler. Avec le concours de la Maison de la Francité, chacun peut à son tour

inventer une histoire merveilleuse, fantastique ou dramatique dont il sera le héros fabuleux.

REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ

TRIMESTRIEL

NUMÉRO 68

4e TRIMESTRE 2011

18 RUE JOSEPH II 1000 BXL

www.maisondelafrancite.be

ÉDITO

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles XBC0452

FRANCITé

Chacun peut à son tour inventer une histoire dont il sera le héros fabuleux.

grand concours 2012

de la Maison de la FRANCITÉ

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Écrivez sur ce thème un récit de 2 à 4 pages, et envoyez-le pour le 18 avril à minuit à la Maison de la Francité, par la poste, par fax ou par courriel, accom-pagnée de la fiche d’identification. La sélection est assurée par des profession-nels. Un jury classe ensuite les lauréats dans chacune des trois catégories : cadets (de 12 à 15 ans accomplis le 18 avril), ju-niors (de 15 à 18 ans), adultes (à partir de 18 ans). La remise des prix est fixée au 1er

juin 2011, en un lieu encore à préciser. Les lauréats recevront des chèques, des livres, des entrées gratuites, des abonnements, etc. Les meilleurs textes seront publiés.

Renseignements pratiques :

Règlement complet et formulaire d’identification : www.maisondelafrancite.be

Adresse postale : Maison de la Francité, 18, rue Joseph II, 1000 Bruxelles

N° de fax : 02/219.67.37

Adresse courriel : [email protected]

Date d’ouverture : le 1er février 2012

Date de clôture : le mercredi 18 avril 2012

Remise des prix : le vendredi 1er juin 2012

RÈGLEMENT DU CONCOURS DE TEXTES 2012 DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ« Si j’étais magicien »

Art. 1. « Si j’étais magicien… » est l’intitulé de l’édition 2012 du concours de textes organisé par la Maison de la Francité ASBL, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles, ci-dessous dénommée l’orga-nisateur.

Art. 2. La participation au concours est gratuite et ouverte à toute personne âgée d’au moins 12 ans et résidant en Belgique. Sont exclus les administrateurs et le personnel de la Maison de la Francité, ainsi que les gagnants des trois premiers prix dans la même catégorie d’un pré-cédent concours de la Maison de la Francité.

Art. 3. Trois catégories de participants sont éta-blies : cadets (de 12 à 15 ans accomplis au 18 avril 2012), juniors (de 15 à 18 ans accomplis), adultes (au-delà de 18 ans).

Art. 4. Le participant est invité à présenter un texte en français sur le thème « Si j’étais magi-cien… ». Le choix du genre et du style (légende, conte, nouvelle, reportage, témoignage, etc.) est libre.

Art. 5. Chaque texte dactylographié compor-tera au minimum 2 et au maximum 4 pages de format A4 et doit être accompagné d’une fiche d’identité (voir modèle) sur laquelle fi-

gurent : nom et prénom du participant (pas de pseudonyme), sexe, date de naissance, adresse complète, n° de téléphone, canal par lequel il a appris l’existence du concours (journal, affiche, internet, etc.), titre du texte, signature. Les créa-tions collectives ne sont pas acceptées. Un seul texte est admis par participant. Il doit être en-voyé soit par voie postale, soit par télécopieur, soit par courriel (en format doc, docx, PDF ou html), soit via le formulaire en ligne sur www.maisondelafrancite.be. Sont exclus les textes manuscrits, les disquettes et autres supports. L’organisateur décline toute responsabilité en cas de non-réception du texte.

Art. 6. Le participant garantit à l’organisateur qu’il est l’auteur du texte présenté, que celui-ci est intégralement original et inédit.

Le participant assume seul l’entière respon-sabilité à cet égard. Le non-respect de cette clause entrainera la disqualification immé-diate du participant. S’il a reçu un prix, il sera contraint de le restituer.

Art. 7. Le texte et la fiche d’identité doivent parvenir à l’organisateur au plus tard le mercredi 18 avril 2012 à minuit, à l’adresse sui-vante : 19 F, avenue des Arts, 1000 Bruxelles ; télécopieur 02/219.67.37 ; courriel [email protected] ou via le formulaire sur le site www.maisondelafrancite.be

Art. 8. Sera refusé tout texte qui présente une atteinte aux droits et à la dignité de l’être hu-main, ou une incitation à la violence.

Art. 9. Composé de personnalités francophones du monde culturel et médiatique, le jury décide souverainement. Le classement des par-ticipants se fait à la majorité simple des votes exprimés. En cas de partage, la voix du prési-dent est prépondérante. Les décisions du jury sont sans appel.

Art. 10. Les lauréats seront personnellement avertis. La proclamation des résultats et la remise des prix auront lieu le 1er juin 2012. Les lauréats viennent retirer leur prix en per-sonne, munis de leur carte d’identité. Les prix non retirés lors de la proclamation deviennent propriété de la Maison de la Francité.

Art. 11. Le lauréat autorise l’organisateur à publier son texte dans un recueil spécifique, vendu au maximum à prix coutant, le nom de l’auteur étant visiblement mentionné. Le lau-réat recevra un exemplaire gratuit du recueil à titre de justificatif.

Art. 12. La participation au concours implique l’adhésion sans réserve au présent règlement. Toute question ou contestation quant à l’orga-nisation du concours doit être adressée à M. le Directeur de la Maison de la Francité.

Art. 13. L’exécution du présent règlement est soumise à la loi belge. En cas de litige, seules les chambres françaises des Cours et des Tribu-naux de Bruxelles sont compétentes.

Le recueil de textes du concours 2011 est disponible !

Avec le thème « Je t’appelle cita-delle », la 14e édition du concours avait adopté une nouvelle forme : le slam. Dans le recueil qui vient de paraitre, découvrez ou redécouvrez une sélection des meilleurs slams, le palmarès complet, la composi-tion du jury ainsi que la liste des parraineurs.

L’ouvrage est disponible à la Maison de la Francité au prix de 5 euros.

MAISON DE LA FRANCITÉ A.S.B.L.

18, rue Joseph II – 1000 Bruxellestéléph. 02/219 49 33 télécop. 02/ 219 67 [email protected]

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Chacun de nous a sa « citadelle », protectrice ou inaccessible : une personne, une ville, l’Europe, le bonheur, etc.Envoyez-nous votre SLAM sur ce thème pour le 31 mars 2011.Règlement : www.maisondelafrancite.be – téléph. 02/219.49.33 – participation gratuite10.000 euros de prix – les meilleurs textes seront publiés

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Créée en 1976, la Maison de la Francité – d’après le mot cher à Léopold Sédar Senghor – relève de la Commission communautaire française. Elle a pour mission de promouvoir, sur le territoire bruxellois et au-delà, l’apprentissage de la langue française, sa diffusion, ainsi que la solidarité francophone internationale. À travers de nombreux services et activités destinés à un public varié, francophone ou non, elle contribue à développer l’image d’un français moderne, ouvert et créatif. Ainsi, par son concours de textes, qui s’adresse à tous à partir de douze ans, elle veut encourager jeunes et moins jeunes à une pratique de la langue tournée vers la liberté de la fabulation et de l’imagination.

Le site Internet de la Maison fait peau neuve

Un nouveau visuel, des jeux sur la langue française et de nouvelles fonctionnalités à découvrir !

À l’image de la revue Francité, le site In-ternet de la Maison de la Francité revêt désormais un habillage graphique plus lumineux et plus actuel. Si le visuel du site a été modifié, ce n’est pas là le seul changement à découvrir. En effet, grâce à différents formulaires en ligne, vous pou-vez désormais interroger le service SOS langage, commander des publications, enregistrer une participation au concours de textes ou encore vous inscrire au Stage de prise de parole en quelques clics. Vous pouvez également découvrir ou revivre l’ambiance de nos évènements en par-courant la galerie de photos. Et pour une communication plus rapide et conviviale, vous retrouvez à présent la Maison de la Francité sur le réseau social Facebook. Dernière grande nouveauté – et non des moindres –, grâce à un partenariat avec le CCDMD1, vous avez désormais l’occasion d’améliorer ou de tester votre connaissance de la langue française et

1 Le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) produit des outils pédagogiques destinés principalement aux étudiants et aux profes-seurs du réseau collégial québécois. Pour plus d’info, voyez l’article « Le Québec et la maitrise du fran-çais » dans Francité n°64 ou visitez le site Internet : www.ccdmd.qc.ca.

de ses subtilités par le biais de jeux en ligne (vocabulaire, expressions, abrévia-tions, majuscules, conjugaison, nouvelle orthographe, etc.). Bonne visite à tous et à toutes !

Catheline Fedurski

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Les AML, l’Afrique centrale et la francophonie

mis sur pied, ainsi à Strasbourg en 2001 (L’Europe et les francophonies), à Liège la même année (Littératures mineures en langue majeure), à Cerisy-la-Salle en 2003 (Les écrivains francophones interprètes de l’histoire). C’est dans le cadre d’un de ces colloques (Enseignement des littératures francophones, Paris, 2006) qu’est fon-dée l’Association européenne des Études francophones, bien que les AML n’aient pas attendu ce moment pour développer de fécondes relations de travail avec des institutions et des chercheurs étrangers.

Sauver de l'oubli

Le Fonds Afrique centrale occupe dans les archives de la Section Internationale des AML une place toute particulière et constitue l’un des pôles importants de l’ac-tivité de l’institution. Ce fonds concerne les écrivains africains francophones issus du Congo-Kinshasa, du Rwanda et du Burundi. Il contient plus de 4.000 livres et textes publiés à l’époque coloniale ou dans les décennies qui ont suivi les Indépendances, des correspondances pri-vées, une photothèque de près de 3.000 documents anciens et contemporains, des dossiers relatifs aux écrivains africains ou belges, des archives audiovisuelles, des collections de journaux et de pério-diques. Tous ces documents témoignent des rapports privilégiés entre les AML et des écrivains tels que Paul Lomami Tchi-bamba, Charles Djungu-Simba, Mwepu Mwamba, Antoine Tshitungu Kongolo, Pie Tshibanda et bien d’autres.

Les AML éditent d’autre part la collection « Afriques », qui comporte des rééditions comme L’Afrique centrale dans cent ans (Paul Salkin, 1926) ou Des mille collines aux neuf volcans (Marie Gevers), mais

aussi des études savantes inédites. L’an-thologie Au pays du fleuve et des grands lacs (AML, 2000), quant à elle, rassemble des textes d’écrivains belges et africains de 1885 à nos jours. Mais, contraire-ment à ce que les mots « Archives » et « Musée » pourraient laisser croire, on a vu que l’institution n’est pas tournée ex-clusivement vers le passé. Elle entretient de nombreuses relations avec les écrivains africains contemporains, qu’elle aide à faire mieux connaitre, et coédite avec le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa une série de textes contemporains intitu-lée Entre les bras du fleuve.

Préparer l'avenir

D’autre part, les AML stimulent l’activité d’universitaires africains et leur donnent l’occasion de diffuser le résultat de leurs recherches par le biais de colloques ou de publications savantes. Ainsi L’œil de l’Autre : images et perception de l’Afrique centrale dans la littérature (Bruxelles 1995, Kinshasa 1996), Papier blanc, Encre noire. Regards croisés (Kinshasa, 1995), l’excellent et tout récent ouvrage de Kasereka Kavwa-hirehi L’Afrique entre passé et futur (2009). Dans la même logique, des accords de par-tenariat ont été signés entre les AML et la Bibliothèque nationale du Zaïre d’une part (1991), la Cellule littéraire de Lubumbashi d’autre part (1994), en vue de contribuer au rayonnement de la littérature française de Belgique et à l’approfondissement des études sur la problématique francophone. Ainsi, entre Europe et Afrique, écrivains et scientifiques sont-ils engagés dans une relation structurée de dialogue et de tra-vail, dont les effets positifs sont appelés à dépasser les frontières de la communauté intellectuelle.

Ne nous trompons pas, en effet : il en va non pas d’une banale collaboration entre cénacles savants, mais de l’avenir même de l’Afrique centrale, lequel implique une profonde renaissance éducative et cultu-relle. « Les romans sont non seulement des espaces de dénonciation énergique du désarroi causé par la violence coloniale et les turpitudes de la postcolonie […], mais aussi des lieux d’espoir et d’utopie, d’invention ou de recherche de nou-veaux mythes et de nouvelles valeurs » (Kavwahirehi, op. cit.). Parallèlement, il est indispensable que les Africains s’approprient les formes et les règles de l’activité scientifique, qui est une école de rigueur, de clarté, de rectitude. Cette ac-tivité peut alors remplir, pour le pays où elle se développe, une fonction de cata-lyseur dans la formation des enseignants mais aussi des responsables politiques. L’action des AML à l’égard de l’Afrique centrale n’est donc pas une entreprise à court terme. Pariant sur les valeurs du savoir et du rationalisme mais aussi de l’imagination créatrice, elle veut, paral-lèlement à d’autres institutions, soutenir les Africains dans la difficile élaboration de leur propre avenir.

Daniel Laroche

Tout le monde connait la Bibliothèque royale Albert Ier, située près de la Gare Centrale de Bruxelles. Ce qu’on sait moins, c’est que cet énorme bâtiment abrite au niveau 3 une institution scientifique bourdonnante d’activité malgré son appellation un peu poussiéreuse : Archives et Musée de la Littérature (AML). Depuis sa création en 1958 et pendant de longues années, ce centre de documentation et de recherche s’est consacré exclusivement à la littérature française de Belgique, rassemblant et analysant des milliers de livres, de manuscrits, de périodiques, de correspondances, de photographies, d’enregistrements sonores et audiovisuels. Ainsi de nombreux chercheurs belges et étrangers ont-ils fréquenté la studieuse salle de lecture qu’orne une Carte littéraire de la Belgique réalisée par Paul Delvaux et ses élèves de la Cambre.

En 1979, l’institution est restructurée en quatre départements parmi lesquels une Section internationale, tandis que Marc Qhaghebeur est nommé directeur de recherche. Cet élargissement répond à la diversification du fonds documentaire depuis une dizaine d’années, mais sur-tout au constat que la littérature belge ne peut être étudiée de façon isolée, car elle entretient de multiples relations avec les autres littératures, principalement eu-ropéennes. En 1990 se produit un nouvel élargissement du programme de travail, visant cette fois l’Afrique centrale – plus précisément le Congo-Kinshasa, le Rwan-da et le Burundi. En effet, la colonisation de ces pays par la Belgique a donné lieu à une abondante production textuelle, largement oubliée ou méconnue. D’autre part est apparue plus récemment une génération d’écrivains africains, de Va-lentin Mudimbe à In Koli Jean Bofane en passant par Alain Mabanckou et bien d’autres, dont les liens avec la Belgique sont étroits.

Dénommé Papier blanc, Encre noire, ce programme des AML s’est concrétisé d’abord par une exposition itinérante du

même intitulé, laquelle, de 1992 à 1995, circule en Europe (Porto, Pécs, etc.) et en Afrique (Matadi, Lubumbashi, Kinshasa). D’autres initiatives suivent bientôt : sous le titre Dits de la nuit, publication d’une anthologie de contes et de légendes

d’Afrique centrale, et exposition sur le même thème (Bibliothèque royale, 2001) ; créa-tion d’un fonds spécial Afrique centrale ; lan-cement de la revue historienne et intercul-turelle Congo-Meuse, en collaboration avec des intellectuels congo-lais et la Délégation Wallonie-Bruxelles à Kinshasa ; lancement de programmes de re-cherche en partenariat avec des institutions

universitaires de Butare, Bujumbura, Lubumbashi et Kinshasa, en vue de consti-tuer une Mémoire littéraire de l’Afrique centrale. En 2008, Congo-Meuse consacre 1.000 pages aux Aspects de la culture à l’époque coloniale en Afrique centrale…

À vrai dire, l’intérêt des AML pour l’Afrique centrale s’inscrit dans une pers-pective plus générale : l’ouverture à la Francophonie, à savoir l’ensemble des pays et des régions qui partagent l’usage du français. Dès 1993, un colloque est coor-ganisé avec le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris sous le titre Écriture et démocra-tie. Les francophones s’interrogent. En 1997 est lancée la collection « Documents pour l’histoire des Francophonies », qui sera ultérieurement reprise par l’éditeur P.I.E. Peter Lang. D’autres colloques sont

›› Paul Delvaux, W. Vilain et W. Van der Stricht, Carte littéraire de la Belgique. Huile sur panneaux d’aggloméré, La Cambre, mars 1958, 305 x 490 cm. (Bruxelles, Archives & Musée de la Lit-térature, MLCO 565). © A.Piemme/AML

Le Fonds Afrique centrale contient plus de 4.000 livres et textes publiés à l’époque coloniale.

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FRANCITé 68 4e triMeStre 2011 pAge 4

LA MAiSon de LA FrAnCité téLépH. 02/219.49.33 téLéCop. 02/219.67.37 [email protected] www.maisondelafrancite.beéditeur reSponSABLe Daniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles BureAu de dépÔt : BruXeLLeS X p 101012ConCeption grApHique Marmelade - www.marmelade.be tirAge 6.500 exemplaires AveC L’Aide de la Commission communautaire française

Jocelyne Saucier remporte le prix des cinq continents de la Francophonie

La dernière ronde d’Ilf-Eddine Ben-cheikh (France-Algérie) aux Éditions Elyzad ;

L’extrême de Sandrine Willems (Bel-gique) aux Éditions les Impressions nouvelles.

Le jury était présidé par Lyonel Trouillot (Haïti) – professeur de littérature, journa-liste, directeur littéraire de l’association et des éditions Atelier Jeudi soir – et compo-sé de Lise Bissonnette (Canada-Québec), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques (France-Égypte), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Pascale Kramer (Suisse), Jean-Marie Gustave Le Clézio (Maurice), Henri Lopes (Congo), René de Obaldia (Hong Kong), Leïla Sebbar (France-Algé-rie) et Liliane Lazar (Roumanie-France). C’est le 30 septembre 2011, au siège de l’Organisation internationale de la Fran-cophonie (OIF) à Paris, que ce jury a élu la québécoise Jocelyne Saucier lauréate du concours 2011 pour son roman inti-tulé Il pleuvait des oiseaux. Une mention spéciale a également été attribuée au camerounais Patrice Nganang pour son

roman Mont-Plaisant. Le 9 décembre 2011, lors d’une cérémonie au siège pari-sien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Secrétaire géné-ral Abdou Diouf a remis leur distinction aux auteurs primés.

Licenciée en sciences politiques et jour-naliste, l’auteure Jocelyne Saucier a fait une entrée remarquée dans le monde lit-téraire en recevant les honneurs dès son premier roman, La vie comme une image (Éd. XYZ), qui l’a propulsée au rang de finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada en 1996. En 2000, elle obtient le titre de finaliste au Prix France-Québec Philippe-Rossillon pour son récit fictionnel intitulé Les héritiers de la mine (Éd. XYZ). Avec son roman Jeanne sur les routes (Éd. XYZ), elle est sélectionnée pour le Prix des Librairies (2006), finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada (2006) et finaliste au Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec (2007). Son der-nier ouvrage, Il pleuvait des oiseaux (Éd. XYZ), lui permet d’obtenir la consécration maintes fois frôlée en remportant le Prix à la création artistique Abitibi-Témisca-mingue-CALQ 2010 pour l’ensemble de son œuvre et, tout récemment donc, le Prix des cinq continents de la Francophonie. Il pleuvait des oiseaux est sans conteste un récit émouvant et empreint d’huma-nité à travers lequel le jury a perçu « le miracle d’êtres qui se sont volontaire-ment retirés d’un monde calciné et qui se retrouvent dans une forêt nordique, frères en humanité et libres de leur vie et de leur mort ».

C.F.

Créé en 2001, le Prix des cinq continents de la Francophonie récompense chaque année des auteurs de langue française qu’il contribue à promouvoir internationalement. Pour la 10e édition du concours, les dix romans finalistes – sélectionnés parmi 92 ouvrages – témoignent à nouveau de la diversité culturelle des auteurs francophones :

Photo de groupe d’Emmanuel Dongala (Congo) aux Éditions Actes Sud ;

Les villes assassines d’Alfred Alexandre (France-Martinique) aux Éditions Écri-ture ;

Maudit soit Dostoïevski d’Atiq Rahimi (Afghanistan) aux Éditions P.O.L. ;

Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier (Canada-Québec) aux Éditions XYZ ;

Celles qui attendent de Fatou Diome (Sénégal) aux Éditions Flammarion ;

Mont plaisant de Patrice Nganang (Ca-meroun) aux Éditions Philippe Rey ;

Corps mêlés de Marvin Victor (Haïti) aux Éditions Gallimard ;

La petite et le vieux de Marie-René Lavoie (Canada-Québec) aux Éditions XYZ ;

Brèves

Lancement du premier Forum mondial de la langue françaiseLe premier Forum mondial de la langue française a été lancé le 5 oc-tobre 2011 par Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, et Jean Charest, premier ministre du Québec, lors d’une conférence au siège de l’OIF à Paris. Le Forum se tiendra dans la ville de Québec, du 2 au 6 juillet 2012. Les francophones et les francophiles de tout âge et de tout continent seront invités à débattre de la place et de l’avenir de la langue française. La

France Bastia : Joyeusement du présent…

La Revue générale, fondée en 1865, semble un élément inamovible du pay-sage intellectuel belge… Elle a pour-tant gardé intact son pouvoir de renouvè-lement. En témoigne

la maison d’édition « Les Claines » qu’elle vient de créer, en vue de pu-blier des œuvres qui se situent dans la ligne de réflexion et de culture huma-niste propre à la Revue ; avec l’accord des auteurs, le bénéfice partiel ou in-tégral des ventes est versé à une asso-ciation à caractère culturel ou humani-taire. France Bastia a publié en 2009 sous cette enseigne un Journal 2007-2008 intitulé (d’après René Char) Les mots, lorsqu’ils surgissent. Elle nous re-vient cette année avec Joyeusement du présent, dont le titre est emprunté à Montaigne et qui couvre les années 2009-2010.

Les « journaux » de France Bastia sont faussement anecdotiques. Certes, chaque petite chronique quotidienne a pour point de départ un évènement réel, soit qu’il ait été vécu personnel-lement par l’auteur, soit qu’elle l’ait appris par un proche ou par la presse. Certes, le déclencheur est souvent une simple conversation, une lecture, un rêve nocturne, tel changement saison-nier de la nature. Mais chacun de ces faits, menu ou important, donne lieu tantôt à une réflexion, tantôt à une rêverie, plus loin à un rapprochement d’idées ou de souvenirs. Comme si, à chaque fois, un petit coup frappé par la vie se mettait à résonner plus ou moins longuement, tel un instrument de musique…

D.L.

réflexion s’orientera autour de quatre thèmes : « L’économie, le travail et la formation », « Les références cultu-relles », « Le nouvel univers numé-rique » et « S’enrichir de la diversité linguistique ». Afin d’étoffer la pro-grammation du Forum, des rencontres et des évènements seront organisés préalablement dans divers pays fran-cophones. Un appel à projets est donc lancé jusqu’au 15 janvier 2012.Plus d’info sur la programmation du

Forum ou sur l’appel à contribution :

www.forumfrancophonie2012.org.

C.F.

Prix littéraire du Parlement de la Fédération Wallonie-BruxellesLe Prix littéraire du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles était consacré cette année aux essais et aux biographies de qualité littéraire. En vue du vote final, le jury présidé par M. Jean-François Istasse avait sélection-né les cinq œuvres suivantes : Rimbaud (Jean-Baptiste Baronian), Du nageur à la vague (Bérengère Deprez), Petites mythologies belges (Jean-Marie Klin-

kenberg), Des mystifications littéraires (Jacques Finné), Hubert Pierlot (Pierre Van Den Dungen).

Après délibération, le jury a couronné ce 22 novembre le livre de Jean-Bap-tiste Baronian. Cette nouvelle biogra-phie d’Arthur Rimbaud est conçue et écrite comme un roman. Lieux et per-sonnages de l’époque font l’objet de descriptions fidèles, enrichies d’infor-mations parfois inattendues, le tout formant un récit captivant. L’auteur, il est vrai, n’est pas un débutant. Direc-teur chez Marabout dans les années 1970, il a travaillé pour le Magazine littéraire et pour plusieurs maisons d’édition. Son œuvre critique est abon-dante, notamment dans le domaine de la littérature fantastique, mais il a éga-lement publié de nombreux romans et recueils de nouvelles, dont certains sous pseudonyme.

D’un concours à l’autreLe concours de nouvelles 2010-2011 organisé par le Service des Lettres de la Communauté française, avec la col-laboration de la revue Indications et du réseau Kalame, avait pour thème Ça déménage ! Un petit volume a

été publié, qui reprend les textes des quatre lauréats, le texte primé par la RTBF et cinq nouvelles que le jury a tenu à distinguer. Le thème du concours 2011-2012 : Crescendo. Pour toute information : www.culture.be ou [email protected]

Bruno Coppens au Théâtre des MartyrsTout le monde connait le « linguiste fou » Bruno Coppens et sa Compagnie Exquis-Mots… Sa virtuosité verbolu-dique n’est plus à démontrer, comme en témoigne le spectacle « Mes singe-ries vocales » qui sera présenté du 14 au 31 décembre au Théâtre de la place des Martyrs, dans une mise en scène inventive d’Éric de Staercke. Fidèle à lui-même mais sans cesse à la recherche de nouveaux délires, l’humoriste a concocté les situations les plus impro-bables : le logopède plus handicapé que son patient, Roméo déclarant sa flamme à Gillette, chanson à message chantalgoyesque, boogie-woogie en hommage aux bourrelets… Un véri-table feu d’artifice de drôlerie et de poésie.

Recensions