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BeethovenSymphony no.3 ‘Eroica’ MÉHUL | Overture from ‘Les Amazones’ FRANÇOIS-XAVIER ROTH
LES SIÈCLES
FRANZ LISZT
LUDWIGVANBEETHOVEN(1770-1827)
Symphony No. 3 ‘Eroica’ op. 55 E-flat major / Mi bémol majeur / Es-Dur
1 | I.Allegro con brio 15’58
2 | II.Marciafunebre.Adagio assai 14’28
3 | III.Scherzo.Allegro vivace - Alla breve - Tempo primo 5’29
4 | IV.Finale.Allegro molto - Poco andante - Presto 10’58 Édition1997deBärenreiter-Verlag,Kassel
ÉTIENNE-NICOLASMÉHUL(1763-1817)
Les Amazones, ou La Fondation de Thèbes 5 | Overture.Adagio - Allegro agitato 7’19 Édition2016duPalazzettoBruZane-Centredemusiqueromantiquefrançaise
Les Siècles, François-Xavier Roth
3tracks
plages cd
Les Siècles(instrumentsd’époque,cordesenboyaux) Violons I François-MarieDrieux Pierre-YvesDenis,MorganeDupuy,ChloéJullian,HélèneMaréchaux,MarionLarigaudrie, JérômeMathieu,ThibautMaudry,SimonMilone,SébastienRichaud,LaetitiaRingeval, NoémieRoubieu,MatthiasTranchant,FabienValenchon
Violons II MartialGauthier DavidBahon,CarolineFlorenville,JulieFriez,MathieuKasolter,Jin-HiPaik,RachelRowntree, IngridSchang,MathieuSchmaltz
Altos CaroleRoth HélèneBarre,CatherineDemonchy,MarieKuchinski,LaurentMüller,LucieUzzeni, SatryoAryobimoYudomartono
Violoncelles CatherineRimer*,JérômeHuille** NicolasFritot,JenniferHardy,LucilePerrin,HélèneRichaud,EmilieWallyn,VérèneWestphal
Contrebasses AntoineSobczak CécileGrondard,MarionMallevaes,AgustinOrchaMata
Flûtes MarionRalincourt,flûte d’après Heinrich Grenser à 8 clefs (c. 1810), copie réalisée par Rudolf Tutz
NaomieBahon,flûte classique d’après Kirst (fin 18e siècle), copie réalisée par Claire Soubeyran
Hautbois HélèneMourot*,hautbois classique à 7 clés d’après Heinrich Grenser, copie réalisée par Olivier Cottet
VincentBlanchard**,hautbois classique à 7 clés d’après Heinrich Grenser, copie réalisée par Olivier Cottet
StéphaneMorvan,copie hautbois d’après Grundmann & Floth De (1790), hautbois de M. Ponseele
Clarinettes ChristianLaborie,clarinette en si bémol copie de Baumann et clarinette en ut copie de Grenser (c. 1820), copie réalisée par Riccardo von Vittorelli
RhéaRossello,clarinette en si bémol copie de Baumann et clarinette en ut copie de Grenser (c. 1820), copie réalisée par Riccardo von Vittorelli
Bassons MichaëlRolland,basson Grenser, copie réalisée par Cottet ThomasQuinquenel*,basson Grenser, copie réalisée par Cottet AlineRiffault**,basson Grenser, copie réalisée par Cottet
Cors RémiGormand,cor naturel d’après Anton Kerner (1810), copie réalisée par Stephan Katte (Beethoven) et cor naturel Courtois Frère (c. 1820) (Méhul)
PierreRougerie,cor naturel d’après Anton Kerner (1810), copie réalisée par Stephan Katte (Beethoven) et cor jungwirth (copie Lausmann) (Méhul)
PierreVéricel,cor naturel d’après Anton Kerner (1810), copie réalisée par Stephan Katte (Beethoven) et cor naturel Français Sautermeister à Lyon (c. 1820) (Méhul)
YannickMaillet**,cor Courtois neveu aîné rue des Vieux Augustin Paris (1820)
Trompettes FabienNorbert,trompette naturelle longue à quatre trous Egger et trompette Egger copie modèle romantique “invention trumpet”
EmmanuelAlemany,trompette naturelle longue à quatre trous Egge et trompette Egger copie modèle romantique “invention trumpet”
Trombones** CyrilLelimousin,sacqueboute alto Ewald Meinl
FabienCyprien,sacqueboute ténor Ewald Meinl JonathanLeroi,sacqueboute basse classique en Fa Ewald Meinl (1785)
Timbales CamilleBaslé,timbales Wunderlich(Beethoven)ettimbales Gautrot(Méhul)
Administration EnriqueThérain,délégué général LuciePierron,administratrice AnoucheAllain,directrice de production VincentPépin,responsable des actions pédagogiques et sociales CyprienTollet,responsable de la communication *Beethoven **Méhul
4tracks
plages cdfrançais
Deux collègues musiciens de part et d’autre du RhinIl faut saluer le caractère judicieux d’un tel rapprochement : le programme enregistré par l’ensemble Les Siècleset François-Xavier Roth propose de mettre en regard l’œuvre d’Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817) et celle de soncontemporainLudwigvanBeethoven(1770-1827).Leurslieuxdenaissancerespectifsnesontpassiéloignés:iln’yaguèreplusde200kmentreGivet(surlaMeuse)etBonn(surleRhin);enoutre,lesdeuxmusiciensontfaitleurspremièresarmesentantqu’organistes.Considérécommel’undescompositeursfrançaislesplusimportantsdesonépoque,MéhulsembleplusprochedeBeethovenquel’onn’acoutumedelepenser.LeFrançaisnes’estpascontentéd’écriredesopérasacclaméssurlesscènesparisiennes:sessymphonies,toutcommelesouverturesdesesouvragesdramatiques,montrentégalementtoutel’étenduedesontalentd’orchestrateur.LaPremière SymphonieensolmineurdeMéhul reposesurunmotifdequatrenotes,dont la ressemblanceavecceluide laCinquième SymphonieenutmineurdeBeethovenestfrappante.Lesaffinitésentrelesdeuxœuvresn’échappèrentpasàRobertSchumannqui,aprèsavoirentenduen1838,auGewandhausdeLeipzig,laPremière SymphoniedeMéhul,fitremarquerlasimilitudeentre le dernier mouvement de celle-ci et le mouvement initial de la Cinquième Symphonie de Beethoven. Méhulsemble avoir éprouvé le besoin de se mesurer aux représentants de l’école allemande. Parallèlement, Beethovencherchait à s’imprégner des œuvres de son collègue français : nous savons qu’il possédait la partition de l’opéraValentine de Milan,écritparMéhulpourlascènedel’Opéra-Comique,surunlivretdeJean-NicolasBouilly,dontlapièceLéonore ou l’Amour conjugalinspiraaumaîtredeBonnsonouvragedramatiqueintituléd’abordLeonorepuisFidelio. Les deux compositeurs s’attachaient à développer de nouveaux moyens d’expression sans se soucier desbarrièresnationales.ComposéparMéhulsurunlivretd’ÉtiennedeJouy,Les Amazones ou La Fondation de Thèbesportaitoriginellementletitred’Amphion ou Les Amazones.L’ouvragefutdonnépourlapremièrefoisle17décembre1811àl’OpéradeParis,enprésencedel’empereurNapoléonIeretdesanouvelleépouseMarie-LouisedeHabsbourg.L’intrigue,centréesurl’évocationdesamoursimpossiblesentrelejeuneThébainAmphionetl’AmazonerebelleÉriphile,s’achèvesurunescène de liesse scellant la réconciliation entre ces deux peuples qui, jusque-là, se livraient bataille – une allusionà peine voilée au traité de paix entre la France et l’Autriche (1809), dont l’union matrimoniale entre Napoléon etl’archiduchesse Marie-Louise ne constituait qu’un aspect. Par malheur, la première de cet opéra tourna au fiasco,causéenpartieparunepannedelamachinerie.LedénouementprévoyaiteneffetqueJupiterdescendelentementdescieux.Orl’onvitapparaîtreuncharvide;c’estàpiedquel’interprèteduroidesdieuxdutserésoudreàfairesonentréeenscène,déclenchantchezlesspectateursunaccèsd’hilarité.CetéchecnedevraittoutefoispasfaireoublierquelesopérasdeMéhulavaientleplussouventconnuunimmensesuccèssurlesscèneseuropéennes.
Lepréludeinstrumentaldel’opéraLes Amazones ou La Fondation de Thèbesapparaîtcommeunevéritableouvertureàlafrançaise,diviséeendeuxparties.L’Adagioinitialfrapped’entréeparunaccordassénéforteparletutti;aprèsunsilence,l’accordréapparaît,cettefoisdanslanuancepiano ;unnouveausilences’intercale,auquelfaitsuitelatriplerépétitiondumêmeaccord.Cespremièresmesuresinstaurentd’embléeunclimatd’attente,unsuspensedramatique.Esquisséauxcordes,unnouveaumotifenrythmepointé,conformeaucaractèremajestueuxdel’ouverturelullyste,passe ingénieusement d’un pupitre à l’autre. Mais voici qu’émerge aux violoncelles un chant lyrique – intermèdelumineux que fait voler en éclats le retour des accords du début. Marquée Allegro agitato, la seconde partie voits’affronterdeuxthèmescontrastés.Iciaussi,Méhulserévèleunmaîtredel’instrumentation.
LaTroisième Symphonieenmibémolmajeurop.55,ou“SinfoniaEroica”,asouventétéassociéeàlaFranceetàl’épopéenapoléonienne. Dès l’automne 1802, Beethoven ébaucha cette œuvre, à laquelle il travailla jusqu’au mois d’octobre1803.ElleestdédiéeauprinceFranz JosephMaximilianLobkovitzqui,selon lacoutumeenusageà l’époque,s’étaitacquittéauprèsducompositeurd’unesommed’argentafindes’enassureruncertaintempsledroitd’exécutionexclusif.LespremièresauditionsdelaTroisième Symphonieeurentdonclieudansuncadreprivé,chezleprinceLobkowitz,etceàpartirdumoisd’août1804,avantquel’œuvreneconnaissesapremièreexécutionpubliqueàVienne,le7avril1805.C’estnaturellementsouslaformedepartiesséparées,etnond’unconducteur,quefutpubliéeenoctobre1806l’éditionoriginaledel’opus55.
Lescritiquesmanifestèrenttoutd’abordleurincompréhension.Paruele1ermai1805dansl’Allgemeine musikalische Zeitung, la recension du concert public viennois dirigé par le maître de Bonn lui-même reconnaissait que l’œuvrerecelait“degrandesidéespleinesd’audace”etrendaithommageau“génieducompositeur”,sanss’interdirepourautantdeformulerquelquessérieusesréserves:“lasymphoniegagneraitbeaucoup(elledureuneheurepleine)siBeethovendaignaitserésoudreàlaraccourcirpourluiapporterplusdelumière,plusdeclartéetdecohésion”.Envérité,parsesdimensions inhabituelles,maisaussiparsacomplexitéetson instrumentationhorsducommun, laSymphonie héroïque s’affranchitdeslimitestraditionnellesdugenre.MarquéAdagio assai,ledeuxièmemouvementserattacheàlatraditiondesmarchesfunèbrescomposéesenFrancedurantlaRévolution,tellesquelaMarche lugubredeFrançois-JosephGossec(1790)etl’Hymne funèbre sur la mort du Général Hoche deLuigiCherubini(1797).Toutchercheursepenchantsurl’histoiredelaréceptiondel’Eroicaconstatequesesprédécesseurssesonttousposélaquestiondel’identitédupersonnagehonoréparBeethovendanscetteMarcia funebre,ainsidevenuelacléinterprétativedetoutel’œuvre.Lesévénementsliésàlagesterévolutionnairen’étaientpastrèséloignésdansletemps,cequicontribuaàfairenaîtreplusieursanecdotes,liantcetteœuvretouràtouràlarumeurrépandueaucoursdelabatailled’Aboukiren1798,selonlaquellel’amiralNelsonyavaittrouvélamort,audécèsdugénéralanglaisSirRalphAbercromby,tuéen1801parlesdragonsfrançaisdurantlacampagned’Égypte,oubienencoreàladisparitionduprinceLouis-FerdinanddePrusseen1806,alorsqu’ilcombattaitàSaalfeldlestroupesnapoléoniennes.
Toutefois,lesdocumentsconservésdanslesarchivesrendentbienplustangibleleliendelapartitionaveclafiguredeNapoléon,àcommencerparcettelettreadresséele26août1804parBeethovenàsonéditeurleipzigoisBreitkopf&Härtel:“LasymphonieestexpressémentintituléePonaparte[sic]”.Nousnepossédonspasd’autographedelapartition.ConservéeàlaGesellschaft der Musikfreunde in Wien(SociétédesAmisdelaMusiquedeVienne),unecopieréaliséesous le contrôle du compositeur comportait originellement la page de titre suivante : “Sinfonia grande / intitolataBonaparte / [1]804 im August / del Sigr / Louis van Beethoven” (Grande Symphonie, intitulée Bonaparte, en août1804,parlesieurLouisvanBeethoven).Maisladeuxièmeligneaétératuréeavecunetellefureur,quelepapierlaisseapparaîtreuntrouàcetendroit.Au-dessous,Beethovenarajoutéplustardaucrayonlamention“écritesurBonaparte”.De tellesobservations laissent transparaîtreuneattitudecontradictoire.LessentimentsdumaîtredeBonnà l’égardde Napoléon se dévoilent ici dans toute leur ambivalence : ils évoluèrent au gré des événements politiques et descampagnesmilitaires1.LaTroisième SymphonieenmibémolmajeurnousoffreainsilapremièremarchefunèbreécriteparBeethoven.Poursaisir laportéedecettemusique, riende telquede la replacerdans lecontextepropreà l’héritagemusicalde laRévolutionfrançaise.Publiéeen1809àLondres, lapremièreéditionduconducteurd’orchestreafficheenpagedetitrelamention“compostapercelebrarelamorted’unEroe”(composéepourcélébrerlamortd’unhéros),soulignantainsisonrapportàl’épopéerévolutionnaire.Maisenmêmetemps,Beethovenconçoitunemusiquequivabienau-delàdesattentesdesescontemporains.DanssonintroductionàlaSymphonie Héroïque,publiéeen18372,HectorBerlioza livrédelaMarcia funebreune interprétationdevenuecélèbre :partantd’unecitationdu10echantde l’Énéide, ilmontrecombiencettemarcheluisembletransposermusicalementl’évocationvirgiliennedesfunéraillesorganiséesenl’honneurdujeuneguerrierPallas.Parcetteallusionàl’Antiquité,laSinfonia Eroicasevoitainsiconférerlestatutd’uneœuvred’artclassique.Ledeuxièmemouvementdevaitparlasuiteoccuperuneplaceàpartdansl’histoiredelamusique,allantmêmejusqu’àfaireirruptionsurlascènedel’opéra:ilsuffitdepenserauCrépuscule des DieuxdeRichardWagner,danslequellamortdeSiegfriedprendlaformed’unemarchefunèbre.
BEATEANGELIKAKRAUSTraduction : Bertrand Vacher
1NdT:FerdinandRiesrapportequeBeethovenentraenfureurlorsqu’illuiappritquelegénéralBonapartes’étaitdéclaréempereur:“Cen’estriendeplusqu’unhommeordinaire.Maintenant,ilvafoulerauxpiedstouslesdroitshumains,iln’obéiraplusqu’àsonambition”.Surce,lecompositeursaisitlafeuilledetitredelaTroisième Symphonie,quimentionnaitBonaparte,etladéchiradeboutenboutavantdelajeterparterre.Cf.JeanetBrigitteMassin,Ludwig van Beethoven,Paris,Fayard,1967,p.128.2NdT:Cf.Gazette musicale,n°15,18avril1837,p.122.
5tracks
plages cdfrançais
Étienne-Nicolas MÉHUL : Les Amazones (ouverture : Adagio. Allegro agitato)Crééle17décembre1811,Les AmazonesdeMéhulfutcomposédanslecadredeslonguesfestivitésdumariageentreNapoléon et Marie-Louise. L’histoire narre les amours impossibles entre le jeune Thébain Amphion et l’AmazonerebelleÉriphile,quelareineAntiopeveutpousseràparticiperaumassacredeThèbes.Malgrésesgrandesqualités,lapartitionconnutunécheccuisantetnousvautlalettrelaplusdépriméeducompositeur,àl’adressedesonlibrettisteÉtiennedeJouy:“Jesuismeurtri, jesuisécrasé,dégoûté,découragé! Il fautdubonheur, lemienestusé,jedois,jeveuxmeretrancherdansmesgoûtspaisibles.Jeveuxvivreaumilieudemesfleurs,danslesilencedelaretraite,loindumonde, loindescoteries...”.L’opérasuivaitdepeutroissuccèslyriquesquifirentplaner leurombresur lapartitiondeMéhul:La Vestale(1807)etFernand Cortez(1809)deSpontini,etlestoutesrécentesBayadères(1810)deCharles-SimonCatel.La tragédie lyrique tournaitalors lapageduclassicismepours’imprégnerde romantismeetannoncerlefuturGrandOpéra.OnnepourrapourtantpasreprocherauxAmazonesdemanquercerendez-vousavec l’Histoire, et l’ouverture de la partition, à elle seule, montre combien Méhul reste pionner dans la rechercheoriginale d’une expressivité dont Berlioz fera son miel… Selon le modèle en vigueur, cette ouverture adopte unedécoupeendeuxparties,unAllegro agitatohéroïquesuccédantàunAdagiosuspensifauxmotifsàpeineesquissés.Maisici,lasectioninitialeprendletempsdedévelopperuncantabiledevioloncellesauchantlargeetquiregardeclairementversl’avenir.Ledébutdel’Allegroutiliseunmotifpointéquel’onretrouvemaintesfoischezMéhuletchezsoncollègueCherubini(notammentdansl’ouverturedesDeux Journées).Aprèsunpontmartialanimédefigurationsrapidesdescordes,lesecondthèmes’épanchepluslyrique.Ildiviseaveconctionaltosetvioloncelles,unautregestequianticipenotammentWeberetMendelssohn,connaisseursdel’œuvredeMéhul.Unbrefdéveloppementprécèdela récapitulation thématique, suivie d’une coda monumentale qui cherche à saturer l’espace sonore. La partitionprolongeparsavigueur lestyle révolutionnairedesannées1790,mais témoignedesubtilitésd’orchestrationtrèsrecherchées.
ALEXANDREDRATWICKIPalazzetto Bru Zane
François-Xavier Roth, entretien avec Guillaume Tion (2020)
Lorsqu’ilcomposesaTroisième Symphonie,diteHéroïque,en1803,LudwigvanBeethovensetrouveàuntournantdesacarrière:sasurditéaugmente, ilarédigé letestamentd’Heiligenstadtdans lequel ilprendconsciencedelafutilitédutemps,Parisestvucommeunmiragequ’iln’atteindrajamaisetsonadmirationpourBonaparte,quivientdesefairesacrerempereur,vacilleaupointqu’ilrayerasonnomdeladédicacedel’œuvre.“BeethovenadéjàcrééunerévolutionavecsaPremière Symphonie,dansungenreenréactionavecsesparentsmusicauxcommeHaydn.MaislaTroisièmevaplusloin:onytrouvelaprisedeconsciencedecequelamusiquepeutexprimersansqu’onluiadjoigneunprogrammeouuntexte.Etc’estlapremièreœuvreouvertementpolitiquedanssoncaractère,neserait-cequeparlefaitqu’elleestliéeàunedéceptionetunerésignation.”François-XavierRoth,quiadéjàenregistréavecharmoniamundilaCinquième Symphonie,nousdétaillelecaractèresirévolutionnairementhumaindecetteHéroïque,lasymphoniepréféréedeBeethoven.
Enquoicettesymphoniemarque-t-elleunerupture?C’est un tsunami musical. Ses dimensions, déjà, sont nouvelles : cinquante minutes, c’est normalement interdit !Beethovenpulvériselesrèglesd’alors,nonpasenlesabolissantmaisenlesreconfigurant.Ensuite,c’estunemusiquequi invente presque le rôle du chef d’orchestre : elle est très complexe à réaliser par un ensemble que dirigeraitun violon solo. C’est aussi une musique à la charnière de la musique pure – ce qui n’a jamais été la marque del’écolefrançaise.ElleporteunélanversBonaparteetleshérosoubliés.Ellecontientunemarchefunèbre,intituléetellequelle.Etlederniermouvement,Prométhée,estplusqu’unfinaleouunrondo:sansmessagemaisavecuneempreintehumanisteclaire.Pourtoutescesraisons,laTroisièmeestunchambardementdanslefaitsymphonique.
Soncaractèretempétueuxpréfigureleromantisme...Oui,c’estuntorrent,une lavequinecessedecouler.Avecundéroulement implacable,unbouillonnementque jeneconnaissaispas jusqu’alors.Onconstateune facturequidevient romantiqueausensoùona l’impressionqueBeethoven s’épanche et va trouver dans le sentiment humain son matériau thématique, signifié par l’extrêmedésespoiroulaflammerépublicaineduderniermouvement.
Beethovenyfaitaussiœuvrededestructeur...Danslepremiermouvement,ilfaitentendreàdeuxoutroisreprisesunefigurerythmiqueetharmonique–commequelqu’unquisetaperaitlatêtecontreunmur:unaccordmartelé,dissonant.Ilprocèdeàunedestructiondelalignemélodiqueetdesrepèresrythmiques.SurlaMarche funèbre,partantdedomineurilatterritsurunlabémol,trounoirharmoniqueetformel,qu’ilrépèteavantdereprendresonfil,posantunemiseenabymeassuméedudiscoursmusical.Ildétruitcertainsélémentsmaispourmieuxlesreconstruire.Ilainventéça.Semettredansunprofonddésespoirpourcréerlarésurrection.
Quelprojetpoursuivez-vousavecharmoniamundi?Pour l’instant, lapartie révolutionnairede l’œuvredeBeethovenestmiseenavant.Enregistrer laCinquièmeet laTroisièmefaitdoncsens.Leprojetdechaquedisqueconsisteàmettreencontrepointdesœuvresdecontemporainsfrançais, ici l’ouverturedesAmazones,deMéhul,queLesSièclesontbeaucoupinterprétéeenconcert,pour jouerle plaisir du tube beethovénien et de la découverte, mais surtout pour remettre les symphonies dans le contexteeuropéendel’époque,avecdescompositeursqueBeethovenconnaissait.
Beethovenconnaissait-illamusiqued’Étienne-NicolasMéhul?Je ne sais pas s’il l’a entendue en concert ou sur partition, mais il est certain qu’il a eu accès à Méhul. C’est unemusiquequil’aplusqu’intéresséetquijouissaitd’unrayonnementplusimportantqu’aujourd’hui.OnneretrouvepasduMéhuldansBeethoven,lesdeuxmachinesorchestralessontdistinctesetlegestesymphoniqueestdifférent.MaisMéhuldéveloppeunesingularitéinventivequiaintéresséBeethoven,notammentlamanièredontiltraitel’orchestre,enrupture,avecunemusiqueaniméeparunélanhumaniste.Ilexistelàunpointderencontre.
Quelsdispositifsavez-vouschoisispourcetteinterprétation?Undiapasonà430,adoptéaujourd’huipourcetteépoque.Concernantlesinstruments,nousavonsquelquesoriginauxpourlescuivres,maiscesontsurtoutdescopies.Lesboisd’époquen’existentplus.J’aiaussiaffinéleseffectifsdescordestoutendisposantcinqcontrebasses.C’estungesteassezfrançaisdemettreplusd’instrumentsdanslegrave,celadonnedavantagederondeur.Cettesignaturefrançaiseestdécisivedanslerapportàl’orchestre.
Qu’est-cequelecompagnonnagedecettesymphonievousafaitdécouvrir?Cette musique réinvente l’orchestre, avec un alliage particulier des instruments. Quand on les pratique, on enmesureleschangementset les innovations.AyantdirigélaTroisièmeavecLesSiècles,theOrchestraoftheAgeofEnlightenmentàLondres,l’OrchestresymphoniquedeBostonetceluiduConcertgebouwd’Amsterdam,jem’aperçoisque c’est davantage en dirigeant des orchestres modernes que réside la difficulté à la jouer. Sur les instrumentsanciens,ilnaîtuneformed’évidence.Maisinterprétersurinstrumentsmoderneslacodaouladernièrevariationdufinaleavecsforzando,c’estterrible:iln’yapasdeverve,c’esttellementlourdqu’ilfautpasserpardessubterfugespour faire comprendre l’impact de tel accent dans le canon. Et puis les tonalités de Beethoven, si exotiques pourl’époque,dégagentunecouleurfantomatiquesurinstrumentsd’époque,alorsqu’ellessontégalessurinstrumentsmodernes. Mais j’ai pratiqué Beethoven depuis tellement d’années sur instruments anciens que je n’ai plus lasensationdeladécouverte.Cessymphoniesfontcomplètementpartiedemoi.
Commentabordez-vousalorsl’interprétationd’unetelleœuvre?J’essaie de me poser dans le jour avant la création plutôt que dans celui d’après, pour essayer d’en comprendreles enjeux. Ces musiciens ne jouaient que de la musique contemporaine, c’était l’Ensemble intercontemporainde l’époque.Et leprocessusdecréationmusicalen’incluaitpas les reprises.Celanevenaità l’espritdepersonnede regarder derrière, musiciens et mécènes n’étaient intéressés que par la nouveauté. On peut penser que lesinstrumentistes d’aujourd’hui ont une connaissance musicale extraordinaire, par la pratique de tant de genresdifférents.Maisàl’époque,laconnaissancepurementmusicaleétaitplusapprofondie.Iln’yavaitpasdechiffresdemesure.Commentrépéter?Lepremierviolondevaitdire:“Onreprendàlavariationenfa”ou“4mesuresavantlaréexposition”.Lireuneligneesseuléeenayantconsciencedesenjeuxcompositionnels,çan’existeplusaujourd’hui.Ondemandeaumusiciend’avoirunecertainepassivité.Àaucunmomentonnedira:“Reprenonsauthèmerenversé”.Saufdanslesorchestreshistoriquementinformés.Ilestpassionnantd’essayerd’imaginerdansquellesconditionscesinstrumentistestravaillaient.C’étaientdevraisaventuriersdoublésdemusicienscomplets.
6tracks
plages cdenglish
Composer colleaguesItisalwaysawelcomeeventwhenworksbyÉtienne-NicolasMéhulandLudwigvanBeethovenarepresentedsidebyside.Thedistancebetweentheirrespectivebirthplaces,GivetontheMeuseandBonnontheRhine,isonlyabout200kilometres;onemightalsopointoutthatbothmenbegantheircareersasorganists.Méhul,oneoftheleadingFrenchcomposersofhistime,hasmoreincommonwithBeethoventhanisgenerallyknown.Hewasnotonlyaverysuccessfulcomposerofoperasbutalsoamasteroforchestralmusic,asisclearfromtheoverturestohisoperasandhissymphonies.Méhul’sSymphonyno.1inGminorisbasedonanall-pervadingfour-notemotifthatisstrikinglysimilartotheoneinBeethoven’sSymphonyno.5inCminor.RobertSchumannwroteabouttheparallelsbetweenthetwoworksaslongagoas1838,afterhearingMéhul’sGminorSymphonyattheLeipzigGewandhaus.TheurgetomeasurehimselfagainsttheGermanschoolappearstohavebeenapronouncedfeatureofMéhul’scharacter.Conversely,BeethovenwasanxioustolearnfromhisFrenchcolleague.WeknowthathepossessedascoreofMéhul’soperaValentine de Milan,onalibrettobyJean-NicolasBouilly,whoalsowrotethetextforLéonore ou L’amour conjugal,latertobecomethemodelforBeethoven’sLeonoreandFidelio.Bothcomposerscrossedgenrebordersintheirsearchfornewmeansofexpression.
Les Amazones ou La Fondation de Thèbes (originally entitled Amphion), based on a libretto by Étienne de Jouy,waspremieredat theParisOpéraon17December1811.TheEmperorNapoleonandhissecondwife, theHabsburgArchduchessMarie-Louise,wereintheaudience.Theplot,dealingwiththereconciliationoftwohostilepeoples,alludestothepeaceagreementbetweenFranceandAustria.Unfortunately,theperformancewasafailure,partlycausedbyabreakdowninthestagemachinery:Jupiterwassupposedtofloatdowninachariot,butthechariotremainedemptyandthegodthereforeenteredonfoot–muchtotheamusementoftheaudience.However,otheroperasbyMéhulfoundtheirwayontoEuropeanstagesandenjoyedgreatsuccess.
Thetwo-section,typicallyFrenchoverturetoLes Amazones beginsAdagiowithanabrupttuttichord,firstheard forte,followedbyarest,thenpiano,andagainrepeatedthreetimespianoafterafurtherrest.Thesefivechordsimmediatelycreateanatmospherefulloftensionanddrama.Thesubsequentmotifinthestringssubtlyalternatesbetweentheparts.Finally,thecellosunfoldacantabilelinebeforethehammeredchordsreturn.TheAllegro agitatosectionfeaturestwocontrastingthemes.Méhulalsopresentshimselfhereasamasterofinstrumentation.
Beethoven’sSymphonyno.3op.55,theSinfonia Eroica,isoftenassociatedwithFranceandNapoleon.Intheautumnof1802BeethovenbegansketchingplansforasymphonyinEflatmajor,onwhichheworkeduntilOctober1803.Thework isdedicatedtoPrinceFranzJosephMaximilianLobkowitz.Aswascustomaryatthetime,LobkowitzhadpaidBeethovenforthecommission,andinreturnacquiredexclusiveperformancerightsforacertainperiodoftime.Thefirstrecordedperformancestookplaceinthesummerof1804,initiallyinprivateconcertsatLobkowitz’spalace.ThesymphonyreceiveditspublicpremiereinViennaon7April1805,andthefirsteditionwasfinallypublishedinOctober1806–ofcourseinpartsandnotasafullscore.
Thecriticsinitiallyreactedwithincomprehension.ThereviewoftheperformanceunderBeethoven’sdirectionprintedintheAllgemeine musikalische Zeitungof1May1805observedthatthenewworkcontained‘greatandboldideas’andacknowledged‘thecomposer’sgenius’,butthenaddedthat‘thesymphonywouldgainimmeasurably(itlastsawholehour)ifB.[eethoven]decidedtoshortenitandgivethewholeworkgreaterlight,clarityandunity’. It is indeedthecasethat,intermsofdimensions,complexityandscoring,theworkpushesbackthecontemporarylimitsofthegenre.
Astrikingfeatureofthesymphonyisitssecondmovement,whichfollowsthetraditionoftheFrenchfuneralmarchesoftherevolutionaryperiod,suchasFrançois-JosephGossec’sMarche lugubre,composedin1790,andLuigiCherubini’sHymne funèbre sur la mort du général Hoche(1797).Inthecourseofthework’sreceptionhistory,commentatorsoftenraisedthequestionofwhichpersonalitythisfuneralmarchwasmeantfor,sothattheMarciafunebrebecamethekeytothesymphony’sinterpretation.Therevolutionaryyearswerestillarecentmemory,andanecdotesappearedthatsoughtvariouslytoconnecttheworkwiththerumourofAdmiralNelson’ssupposedlyfatalwoundattheBattleofAbukirBayin1798,thedeathoftheScotsgeneralSirRalphAbercrombyattheBattleofAlexandriain1801,oreventhefigureofPrinceLouisFerdinandofPrussia,whodidnotfallinbattleuntil1806.
Themostlikelyreferenceonthebasisofsurvivingdocuments,however,istoNapoleon:inAugust1804,BeethovenwrotetotheLeipzigpublisherBreitkopf&Härtel‘dieSimphonieisteigentlichbetiteltPonaparte’(Thesymphonyisactuallyentitled‘Ponaparte’).Noautographscorehassurvived.ThetitlepageofthecopyofthescoreinthepossessionoftheGesellschaftderMusikfreundeinVienna,whichwasproofedbyBeethoven,originallyread‘Sinfoniagrande/intitolataBonaparte/delSigr/LouisvanBeethoven’,butthesecondlinehasbeensothoroughlyerasedthataholehasappearedinthepaper.UnderthisisanoteinBeethoven’shand,addedlaterinpencil,thatreads‘geschriebenaufBonaparte’(writtenonBonaparte).Hencethesurvivingevidenceiscontradictory.Beethoven’sattitudetotheEmperoroftheFrenchremainedambivalent,changingaccordingtothecourseofpoliticaleventsandoftheNapoleonicWars.
ThereasonwhyBeethovencomposedasymphonicmarche lugubreforthefirsttimeinhisSymphonyinEflatmajorbecomesclearerifoneseeshiminthecontextofthemusicallegacyoftheFrenchRevolution.ThefirstprintedscoreoftheSinfonia eroica,publishedinLondonin1809,isheaded‘compostapercelebrarelamorted’unEroe’(composedtocommemoratethedeathofahero),therebyfurtheremphasisingthisallusion.Atthesametime,Beethovencreatedheremusicthatlooksfarbeyondhistime.AsubsequentinterpretationfromthepenofHectorBerliozhasbecomefamous: in1837hequotedlinesfromthetenthbookofVirgil’sAeneid inhiscommentaryontheworkandrelatedthe Marcia funebre to the funeral procession for the young war hero Pallas. Hence Beethoven’s Sinfonia eroica isassociatedwithantiquityandbecomesaclassicalworkofart.Thesecondmovementinparticularcontinuedtohaveanimpactonmusicalhistory,evenontheoperaticstage–oneneedonlythinkofRichardWagner’sGötterdämmerung,inwhichSiegfried’sdeathismusicallyrepresentedbyafuneralmarch.
BEATEANGELIKAKRAUSTranslation: Charles Johnston
7tracks
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Étienne-Nicolas MÉHUL: Les Amazones (Overture: Adagio. Allegro agitato)
Premieredon17December1811,Méhul’soperaLes AmazoneswascomposedasacontributiontothelengthyfestivitiessurroundingthemarriageoftheEmperorNapoleonandMarie-LouiseofAustria.ThestorytellsoftheimpossiblelovebetweentheyoungThebanAmphionandtherebelliousAmazonEryphile,whomQueenAntiopeurgestoparticipateinthemassacreofThebes.Inspiteofitsconsiderablequalities,theoperawasahumiliatingfailurethatpromptedthecomposer’smostdepressingletter,writtentohislibrettistÉtiennedeJouy:‘Iamwounded,Iamcrushed,disgusted,discouraged!Oneneedshappiness;mineisexhausted.Imust,Ishalltakerefugeinmytranquiltastes.Iwishtoliveamidmyflowers,inthesilenceofretirement,farfromtheworld,farfromthecoteries.’TheworkfollowedhardontheheelsofthreesuccessfuloperaswhichcasttheirshadowoverMéhul’sscore:Spontini’sLa Vestale(1807)andFernand Cortez(1809),andmostrecentlyLes Bayadères(1810)byCharles-SimonCatel.Atthisperiod,thetragédie lyriquewasabandoningthetrappingsofClassicisminordertosteepitselfinthenewRomanticism,heraldingthegrand opera ofthefuture.YetLes Amazonescannotbereproachedwithmissingthisrendezvouswithhistory,andeventheoverturealreadyshowsMéhulcontinuinghispioneeringsearchforthekindofexpressiveoriginalityofwhichBerliozwastomakesuchgooduse.Thepieceisintwoparts,thusadoptingthestandardmodelofthetimeinwhichaheroicAllegro agitatosucceedsasuspensiveAdagiowhosemotifsarenomorethansketchedout.Butheretheopeningsectiontakesthetimetodevelopabroadlysungcellocantabilethatclearlylookstowardsthefuture.ThestartoftheAllegroemploysadottedmotifoften found in themusicofMéhulandhiscolleagueCherubini (notably in theovertureofthelatter’sLes Deux Journées).Afteramartialbridgepassageimpelledbyrapidstringfiguration,thesecondthemeismorelyrical.Itcreatesarichtexturethroughtheuseofdividedviolasandcellos,anotherforward-lookingdevicethat anticipates among others Weber and Mendelssohn, who were both connoisseurs of Méhul’s output. A briefdevelopmentprecedestherecapitulationofthethemes,followedbyamonumentalcodathataimstosaturatethesoundspace.Thescoreinitsvigourprolongstherevolutionarystyleofthe1790s,butatthesametimedisplaysmanyexquisitesubtletiesoforchestration.
ALEXANDREDRATWICKIPalazzettoBruZane
Translation: Charles Johnston
François-Xavier Roth, interviewed by Guillaume Tion (2020)
WhenhecomposedhisThirdSymphony,theEroica,in1803,LudwigvanBeethovenwasataturningpointinhiscareer:hewasincreasinglydeaf;hehadwrittentheHeiligenstadtTestament,inwhichheremarksuponthefutilityoftime;hesawParisasamiragehewouldneverreach;andhisadmirationforBonaparte,whohadjustbeencrownedemperor,faltered tosuchanextent thathestruckhisnameoff thededicationof thework. ‘BeethovenhadalreadycreatedarevolutionwithhisFirstSymphony,inagenrewherehewasworkinginreactiontohismusicalbegetterssuchasHaydn.ButtheThirdSymphonygoesfurther:itshowshimbecomingawareofwhatmusiccanexpresswithouttheadditionofaprogrammeortext.Anditisthefirstworkthatisopenlypoliticalincharacter,ifonlybecauseitislinkedtodisappointmentandresignation.’François-XavierRoth,whohasalreadyrecordedtheFifthSymphonywithharmoniamundi,explainstherevolutionaryhumancharacteroftheEroica,whichBeethovenoncecalledhisfavouritesymphony.
Inwhatsensedoesthissymphonymarkapointofrupture?It isamusical tsunami.Forastart, itsdimensionsareentirelynew:normally,adurationoffiftyminuteswasutterlyprohibited!Beethovenpulverises the rulesof the time,notbyabolishing thembutby reconfiguring them.Secondly,thisismusicthatvirtuallyinventstheroleoftheconductor:it’sahighlycomplexexerciseforanensembleledbyasoloviolintoperformit.Itisalsomusicatthecrossroadsofpuremusic–whichwasneverthehallmarkoftheFrenchschool.ItreachesouttowardsBonaparteandforgottenheroes.Itcontainsafuneralmarch,specificallynamedassuch.Andthelastmovement,whichevokesthemythofPrometheus/basedonathemefromThe Creatures of Prometheus,ismorethansimplyafinaleorasetofvariations:withoutamessagebutwithaclearhumanisticimprint.Forallthesereasons,theThirdisanupheavalinthesymphonicsphere.
ItstempestuouscharacterprefiguresRomanticism.Yes,it’sarealtorrent,lavathatneverstopsflowing.Withanimplacableunfolding,afermentunmatchedbyanythingI know from an earlier date. One can observe here a style that becomes Romantic in the sense that one gets theimpressionthatBeethovenispouringhisheartoutandwillhenceforthfindinhumanfeelinghisthematicmaterial,signifiedbyextremedespairortherepublicanardourofthelastmovement.
ButBeethovenalsoactsinadestructivemanner...In thefirstmovement,he includesa rhythmicandharmonicfigure that’sheard twoor three times– likesomeonebanging their head against a wall: a hammered, dissonant chord. He destroys the melodic line and the rhythmicmarkers.IntheMarciafunebre,startingoutfromCminor,helandsonAflat,inasortofharmonicandformalblackhole, and repeats that note before taking up the thread again, quite consciously creating a mise en abyme of themusical discourse. He destroys certain elements, but the better to reconstruct them. He invented that. Plunginghimselfintodeepdespairinordertoengenderresurrection.
Whatistheprojectyouarecurrentlypursuingwithharmoniamundi?Forthemoment,we’refocusingontherevolutionaryaspectofBeethoven’soutput.SoitmakessensetorecordtheFifthandtheThird.TheprojectofeachdiscistojuxtaposeBeethovenwithworksbyhisFrenchcontemporaries,heretheoverturetoMéhul’sLes Amazones,whichLesSiècleshasfrequentlyperformedinconcert,forthefunofsettingBeethoven’s‘greatesthits’alongsideadiscovery,butaboveall inordertoreplacethesymphoniesintheEuropeancontextofthetime,besidecomposersBeethovenwasfamiliarwith.
DidBeethovenknowthemusicofÉtienne-NicolasMéhul?Idon’tknowifhehearditinconcertorreaditinscore,buthecertainlyhadaccesstoMéhul.It’smusicthatmorethaninterestedhim,andwhichhadmuchgreaterinfluenceatthetimethanitdoestoday.Youdon’tfindmuchofMéhulinBeethoven: thetwoorchestralapparatusesarequitedistinctandthesymphonicgesture isdifferent.ButMéhulcultivatesaninventiveindividualitythatinterestedBeethoven,especiallythewayhehandlestheorchestra,breakingwithconventioninthathismusicisdrivenbyahumanisticimpulse.There’sapointofconvergencethere.
Whatpitchandperformingforcesdidyouchooseforthisinterpretation?Wechoseapitchstandardofa’=430,whichisusuallyadoptedtodayforworksoftheperiod.Asfarastheinstrumentsareconcerned,wehaveafeworiginalsforthebrass,butmostofthemarecopies.Playableperiodwoodwindnolongerexist. I also streamlined the number of strings while nevertheless using five double basses. It’s a typically Frenchcharacteristictoincreasetheratioof instrumentsinthelowerregister,whichproducesamoreroundedsound.ThisFrenchtrademarkisadecisivefactorintherelationshipwiththeorchestra.
Whathasregularlyfrequentingthissymphonytaughtyou?This music reinvents the orchestra, making use of a specific blend of instruments. When you perform with thoseinstruments,youfullyrealisethechangesandinnovationsinvolved.HavingconductedtheEroicawithLesSiècles,theOrchestraoftheAgeofEnlightenment,theBostonSymphonyandtheConcertgebouw,I’vecometounderstandthatthedifficultiesinplayingitareactuallyhardertoovercomeformodernorchestras.Withperiodinstruments,inasenseitbecomesobviouswhatyouhavetodo.Buttoperformthecodaorthelastvariationofthefinalewithitssforzandionmoderninstrumentsisterriblyhard:there’snovigour,it’ssoheavythatyouhavetoresorttosubterfugestoconveytoaudiencestheimpactofsuchandsuchanaccentinthecanon.AndthenBeethoven’stonalities,soexoticforthetime,produceaghostlycolouroninstrumentsofhistime,whereasallkeyssoundthesameonthemodernequivalents.ButI’vebeenpractisingBeethovenwithperiodinstrumentsforsomanyyearsnowthatInolongerhavethatfeelingofdiscovery.Thesesymphoniesarecompletelypartofme.
Sohowdoyouapproachtheinterpretationofsuchawork?Itrytoprojectmyselfontothedaybeforethepremiereratherthanthedayafter,totrytounderstandwhat’satstake.Thesemusiciansonlyplayedcontemporarymusic;theyweretheEnsembleintercontemporainoftheirday.Andtheprocessofmusicalcreationdidn’textendtorevivalsofearlierworks.Itdidn’toccurtoanyonetolookback;musiciansandpatronswereonlyinterestedinwhatwasnew.It’spossibletothinkthattoday’sinstrumentalistshaveextraordinarymusicalknowledge,fromhavingpractisedsomanydifferentstyles.Butinthosedays,purelymusicalknowledgewentdeeper.Therewerenobarnumbers.Sohowdidtheyrehearse?Theleaderhadtosay,‘We’llstartagainatthevariationinF’or‘fourbarsbeforetherecapitulation’.Thenotionofreadingasingleinstrumentallinewithanawarenessoftheoverallcompositionalissuesissomethingthatnolongerexiststoday.Weexpectmusicianstohaveacertainpassivity.Noonetodayisgoingtosay,‘Let’sgobacktotheinversionofthetheme’–exceptinhistoricallyinformedorchestras.It’sfascinatingtotrytoimaginetheconditionsinwhichtheseinstrumentalistsworked.Theywereatoncegenuineadventurersandall-roundmusicians.
Translation: Charles Johnston
8tracks
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Komponisten-KollegenEs istzubegrüßen,wennWerkevonÉtienne-NicolasMéhulundLudwigvanBeethovennebeneinanderpräsentiertwerden. Nur rund 200 Kilometer liegen zwischen ihren Geburtsorten Givet an der Maas und Bonn am Rhein;außerdem haben beide zunächst als Organisten gewirkt. Méhul, einer der wichtigsten französischen Komponistenseiner Zeit, verbindet mehr mit Beethoven als allgemein bekannt ist. Dass Méhul nicht nur ein sehr erfolgreicherOpernkomponistwar,sondernaucheinMeisterderOrchestermusik,zeigtsichindenOuvertürenzuseinenOpernundindenSymphonien.MéhulsSymphonieNr.1.ing-MollbasiertaufeinemdominierendenViertonmotiv,dasjeneminBeethovensSymphonieNr.5.inc-Mollverblüffendähnlichist.ÜberdieParallelenzwischenbeidenWerkenschriebschon Robert Schumann 1838, nachdem er Méhuls g-Moll-Symphonie im Leipziger Gewandhaus gehört hatte. DasBedürfnis, sich mit der deutschen Schule zu messen, scheint bei Méhul ausgeprägt. Umgekehrt war Beethovensbestrebt,vonseinemfranzösischenKollegenzulernen.BeethovenbesaßnachweislicheinePartiturvonMéhulsOperValentine de Milan.DerenLibrettostammtvonJeanNicolasBouilly,derauchjenenTextzuLéonore ou L’amour conjugalverfasste,derzurVorlagevonBeethovensLeonorebzw.Fideliowurde.BeideKomponistensuchtengrenzübergreifendnachneuenAusdrucksmitteln.
Les Amazones ou La Fondation de Thèbes(ursprünglicherTitel:Amphion),nacheinemLibrettovonÉtiennedeJouy,wurde am 17. Dezember 1811 in der Pariser Oper uraufgeführt. Kaiser Napoléon und seine zweite Ehefrau, Marie-Louise aus dem Hause Habsburg, befanden sich im Publikum. Die Handlung, in der es um dieVersöhnung zweierverfeindeter Völker geht, spielt auf den Friedensschluss zwischen Frankreich und Österreich an. Leider war dieAufführungeinMisserfolg,mitverursachtdurcheinePannebeiderBühnentechnik:JupitersollteeigentlichineinemWagenherabschweben,allerdingsbliebderWagenleer,undJupiterkamanschließendzuFuß–sehrzumVergnügenderZuschauer.AndereOpernMéhulsfandenindessendenWegaufdieBühnenEuropasunderlebtengroßeErfolge.
Diezweiteilige,typischfranzösischeOuvertürezuLes Amazones ou La Fondation de ThèbesbeginntimAdagiomiteinemschlagartigenTutti-Akkordzunächst forte,gefolgtvoneinerPause,dannnochmals impiano,undwiederumnach einer Pause dreifach wiederholt im piano. Mit diesen fünf Akkorden entsteht sofort eine Atmosphäre vollerSpannungundDramatik.DasanschließendeMotivderStreicherwechseltaufsubtileWeisezwischendenStimmen.Eine gesangliche Linie wird schließlich von den Violoncelli entwickelt, bevor die Akkordschläge zurückkehren.Im Allegro agitato-Teil, finden sich zwei kontrastierendeThemen. Méhul präsentiert sich hier auch als Meister derInstrumentation.
BeethovensSymphonieNr.3op.55,dieSinfonia eroica,wirdhäufigmitFrankreichundNapoleonassoziiert.BereitsimHerbst1802skizzierteBeethovenPlänezueinerEs-Dur-Symphonie,andererbisOktober1803arbeitete.DasWerkistFürstFranzJosephMaximilianLobkowitzgewidmet.Dieserhatte,wieesinderZeitüblichwar,BeethovenbezahltunddafürdasexklusiveNutzungsrechtfüreinenbestimmtenZeitraumerworben.ErsteAufführungensindfürSommer1804belegt,siefandenzunächstbeiLobkowitzimprivatenRahmenstatt,bevordasWerkinWienam7.April1805öffentlichdargebotenwurdeundschließlichimOktober1806dieOriginalausgabeerschien–natürlichinStimmenundnichtalsPartitur.
DieKritikreagiertezunächstmitUnverständnis.InderAllgemeinen musikalischen Zeitungvom1.Mai1805istnachderAufführungunterBeethovensLeitungzulesen,dasneueWerkenthalte„grosseundkühneIdeen“,manwürdigtdas„GeniedesKomponisten“,dannheißtesjedoch:„dieSinfoniewürdeunendlichgewinnen(siedauerteineganzeStunde)wennsichB.[eethoven]entschliessenwolltesieabzukürzen,undindasGanzemehrLicht,KlarheitundEinheitzubringen“.InderTatsprengtsiehinsichtlichUmfang,KomplexitätundInstrumentationdiedamaligenGrenzenderGattung.
AuffälligistderzweiteSatz,derandieTraditionfranzösischerTrauermärschederRevolutionszeitanknüpft(z.B.die1790komponierte Marche lugubrevonFrançois-JosephGossecoderLuigiCherubinisHymne funèbre sur la mort du général Hochevon1797).ImLaufederRezeptionsgeschichtewurdeimmerwiederdieFragegestellt,welcherPersondieserTrauermarschgelte,dieMarcia funebrewurdesozumSchlüsselderInterpretation.DerzeitlicheAbstandzudenRevolutionsjahrenistnichtgroß,undesentstandenAnekdoten,diedasWerkmitdemGerüchtvonAdmiralNelsonsangeblich tödlicher Verletzung in der Schlacht bei Abukir 1798, mit dem Tod des schottischen Generals Sir RalphAbercromby1801imKrieggegenFrankreich,oderauchmitdemerst1806imKampfgefallenenPrinzLouisFerdinandvonPreußeninVerbindungbringenwollten.
DurchDokumenteamehestenbelegbaristeinBezugzuNapoleon,schriebBeethovendochimAugust1804andenLeipzigerVerlagBreitkopf&Härtel„dieSimphonieisteigentlichbetiteltPonaparte“.EineautographeParitituristnichterhalten.DasTitelblattdervonBeethovenüberprüftenPartiturabschriftimBesitzderGesellschaftderMusikfreundeinWienlauteteursprünglich„Sinfoniagrande/intitolataBonaparte/delSigr/LouisvanBeethoven“,dochistdiezweiteZeilesogründlichgetilgtworden,dasseinLochimPapierentstand.VonBeethovensHandfindensichdarunter,spätermit Bleistift notiert, dieWorte „geschrieben auf Bonaparte“. Das ist ein widersprüchlicher Befund. DasVerhältnisBeethovenszuNapoleonbliebambivalentundwechseltemitdenpolitischenundkriegerischenEreignissen.
Beethoven, der in seiner Es-Dur-Symphonie erstmalig eine symphonische Marche lugubre komponierte, wirdverständlicher, sieht man ihn in Zusammenhang mit dem musikalischen Erbe der französischen Revolution. Die erstegedruckte Partitur der Sinfonia eroica, erschienen 1809 in London, trägt den Kopftitel „composta per celebrare lamorted’unEroe“undunterstreichtdamitdiesenBezug.ZugleichschufBeethoveneineMusik,dieweitüberseineZeithinausweist.BerühmtgewordenistdieDeutungausderFedervonHectorBerlioz,der1837beiseinerErläuterungdesWerkesVersevonVergilausdem10.BuchderAeneiszitierteunddieMarcia funebreaufdenLeichenzugfürdenjungenKriegsheldenPallasbezog.BeethovensSinfonia eroicawirdsomitderAntikeinVerbindunggebrachtundzumklassischenKunstwerk.BesondersderzweiteSatzwirkteinderMusikgeschichteweiter,auchaufderOpernbühne–mandenkenuranRichardWagnersGötterdämmerung,inderSiegfriedsToddurcheinenTrauermarschmusikalischvergegenwärtigtwird.
BEATEANGELIKAKRAUS
9tracks
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Étienne-Nicolas MÉHUL: Les Amazones (Ouvertüre: Adagio. Allegro agitato)
DieOperLes Amazones vonMéhulentstandanlässlichderausgedehntenFeierlichkeitenzurHochzeitvonNapoleonundMarie-Louiseundkamam17.Dezember1811zurUraufführung.SiehandeltvonderunmöglichenLiebezwischendemjungenAmphionvonThebenundderrebellischenAmazoneEriphyle,dievonderKöniginAntiopedazuangestacheltwird, am Gemetzel von Theben teilzunehmen. Trotz seiner hohen Qualität wurde das Werk zu einem bitterenMisserfolg,undderhöchstunglücklicheKomponistschriebineinemBriefanseinenLibrettistenÉtiennedeJouy:„Ichbintiefverletzt, ichbinniedergeschlagen,angewidert,entmutigt!ManbrauchtGlück,meines istaufgebraucht, ichmuss,ichwilldahinflüchten,woesmirgefälltundichmeinenFriedenhabe.IchwillinmittenmeinerBlumenleben,in ruhiger Zurückgezogenheit, weit weg von derWelt, weit weg von den Seilschaften…“Vor der Uraufführung vonMéhulsOperhatteesdreierfolgreicheBühnenproduktionengegeben,dieihrenSchattenaufsiewarfen:La Vestale (1807)undFernand Cortez (1809)vonSpontinisowie,ganzneu,dieBayadères (1810)vonCharles-SimonCatel.DieTragédie lyrique ließnunmehrdieKlassikhintersich,umsichmitRomantikaufzuladenunddiekommendeGrandOpéraanzukündigen.Esistfreilichnichtso,dassdieAmazones diesenhistorischenWandelverpassthätten,alleindieOuvertürezeigt,dassMéhuleinVorreiterwar inseinemStrebennacheinerbesonderenExpressivität,ausderBerliozdannseinenNutzenziehenwürde…EntsprechenddemherrschendenMusterbestehtdieseOuvertüreauszweiTeilen,einemheroischenAllegro agitato,dasaufeinzurückhaltendwirkendesAdagio mitnurangedeutetenMotivenfolgt.HierentwickeltsichamAnfangübereinelangeZeitspanneeinCantabile indenVioloncelli,einbreitangelegterGesang,derklarinRichtungZukunftweist.DaspunktierteMotivzuBeginndesAllegro findetmanbeiMéhulhäufig,wieauchbeiseinemKollegenCherubini(insbesondereinderOuvertürevondessenOperLes Deux Journées).NacheinerstraffenÜberleitung,dievonraschenStreicherfigurenbelebtwird,setztdaszweite,mehrlyrischeThemaein.DieBratschenundVioloncelliwerdenaufgeschmeidigeArtgeteilt:AuchdiesesVorgehennimmtinsbesondereWeberundMendelssohnvorweg,diebeideMéhulsWerkkannten.EinekurzeDurchführunggehtderReprisedesThemasvoraus,aufdieeinesehrgroßdimensionierteCodafolgt,diedaraufangelegt ist,denKlangraumerschöpfendauszufüllen.MitihrerWuchtfolgtdieseMusikdemvonderRevolutiongeprägtenStilder1790erJahre,weistjedochauchüberauserleseneFeinheiteninderInstrumentierungauf.
ALEXANDREDRATWICKIPalazzettoBruZane
Übersetzung: Irène Weber-Froboese
François-Xavier Roth, Gespräch mit Guillaume Tion (2020)AlsLudwigvanBeethoven1803seineDritte Sinfonie,genanntEroica,komponiert,befindetsichseineLaufbahnaneinemWendepunkt:DieTaubheitverschlimmertsich,erhat imHeiligenstädterTestamentüberdieNichtigkeitdesLebens geschrieben, Paris ist eine nie zu realisierende Illusion, und seine Bewunderung für Bonaparte, der sichgeradezumKaiserhatkrönenlassen,gerätsosehrinsWanken,dasserdessenNameninderWidmungdesWerksdurchstreicht.„BeethovenzeigtesichschonrevolutionärmitseinerErsten Sinfonie,alsoineinerGattung,mitdereraufseinemusikalischenVorfahren(wiez.B.Haydn)reagierte.DochdieDritte gehtnochweiter:ManfindetdarindieBewusstwerdungdessen,wasMusikauszudrückenvermag,ohnedass ihreinProgrammodereinTextbeigegebenwird.UndesistdasersteWerk,daseinenoffensichtlichpolitischenCharakterhat,undseiesnurdurchdenUmstand,dassesmitEnttäuschungundResignationinVerbindungsteht.“François-XavierRothhatfürharmoniamundischonBeethovensFünfte Sinfonie aufgenommenunderläutertunsdensorevolutionärmenschlichenCharakterderEroica,diederKomponistvorallenseinenSinfonienbevorzugte.
InwiefernstelltdieseSinfonieeineZäsurdar?Sie ist ein musikalischerTsunami. Allein ihre Dimensionen sind neu: Fünfzig Minuten, das ist eigentlich verboten!BeethovensprengtdiegeltendenRegeln,abererschafftsienichtab,sondernrichtetsieneuaus.Dannistdasaucheine Musik, die gewissermaßen die Funktion des Dirigenten erfindet: Sie wäre viel zu komplex für ein Ensemble,das nur vom Konzertmeister geleitet wird. Und sie befindet sich an der Nahtstelle der reinen Musik – was nie einKennzeichenderfranzösischenSchulewar.SiezeigteineZuneigungzuBonaparteunddenvergessenenHelden.UndsieenthälteinenTrauermarsch,deralssolcherbezeichnetwird.AußerdemistderletzteSatz–Prometheus–mehralseinFinaleodereinRondo:zwarohneBotschaft,jedochmiteinerklarenhumanistischenPrägung.AlldiessinddieGründe,warumBeethovensDritte innerhalbderGattungfüreinenkrassenWandelsteht.
IhrstürmischerCharakterlässtdieRomantikerahnen…Ja, das ist ein Wildbach, das ist Lava, die unablässig fließt. Sie läuft mit einer Unerbittlichkeit und in einerüberschäumendenArtab,wiedasbisdahinunbekanntwar.EsisteineMachartzuerkennen,dieinsofernromantischgerät, als man den Eindruck hat, dass Beethoven sein Herz ausschüttet und in der menschlichen Emotion seinthematischesMaterialfindet,wosichäußersteVerzweiflungoder–imletztenSatz–dieBegeisterungfürdieRepublikausdrückt.
Beethovenwirktauchzerstörerisch…ImerstenSatzlässterzweioderdreiMaleinerhythmische,harmonischeFigurhören,dieklingt,alsobjemandmitseinem Kopf gegen eine Wand schlagen würde: ein gehämmerter, dissonanter Akkord. Er nimmt eine Zerstörungder melodischen Linie und der rhythmischen Bezugspunkte vor. ImTrauermarsch – Marcia funebre – beginnt er inc-MollundlandetwiederholtaufAs,einemharmonischenundformalenschwarzenLoch,bevorerdenFadenwiederaufnimmt,sodasseineSelbstreferenzdesmusikalischenDiskursesentsteht.GewisseElementewerdenzerstört,dochnur um sie besser wiederherzustellen. Das ist eine Erfindung Beethovens. In tiefeVerzweiflung versinken, um einWiederauflebenzuschaffen.
WelcheArtProjektverfolgenSiemitharmoniamundi?ImMomentgiltdasInteressedemrevolutionärenTeilvonBeethovensWerk.DieFünfte unddieDritte aufzunehmen,istalsosinnvoll.FürjedeCDsehenwirjeweilsdieGegenüberstellungvonWerkenfranzösischerZeitgenossenvor(hieristesdieOuvertürezuMéhulsAmazones,dievonLesSièclesoftimKonzertgespieltwurde),umunsnebeneinemBeethovenschen„Hit“auchmiteinerEntdeckungzuvergnügen,insbesonderejedochummittelsKomponisten,dieBeethovenkannte,seineSinfonienindenKontextdesdamaligenEuropaszusetzen.
KannteBeethovendieMusikvonÉtienne-NicolasMéhul?Ichweißnicht,oberihnimKonzertgehörtodereinePartiturgesehenhat,aberesstehtfest,dasserZugangzuMéhulhatte.DieseMusikwarfürihnmehralsnurinteressant,undsiefanddamalsaucheinevielgrößereVerbreitungalsheute.ManfindetbeiBeethovenkeinenMéhul,ihreOrchesterapparatesindverschieden,undsieunterscheidensichauchinihremsinfonischenDuktus.DochentwickelteMéhuleineerfinderischeEigenart,dieBeethoveninteressierte,vorallemdieseArtdesUmgangsmitdemOrchester,dieBrüche,dievonhumanistischemSchwungbeseelteMusik–hiertreffensichdiebeiden.
WiehabenSiefürdieseEinspielungbezüglichStimmungundBesetzungentschieden?EineStimmungvon430,washeuteüblichistbeiWerkendieserEpoche.WasdieInstrumentebetrifft,sohabenwireinigeOriginalebeidenBlechbläsern,ansonstensindesvorallemKopien.HolzblasinstrumenteausderZeitgibtesnichtmehr.IchhabedieStreicheroptimiert,wobeiichfünfKontrabässevorgesehenhabe.EsistziemlichtypischfürdiefranzösischeArt, inderTiefemehrInstrumentezuhaben,dasergibteinenrunderenKlang.DieserfranzösischeEinschlagistentscheidendfürdieVerhältnisseimOrchester.
WelcheErkenntnissehabenSiedurchdieBeschäftigungmitdieserSinfoniegewonnen?DieseMusikerfindetdasOrchesterneu,durcheineganzbesondereZusammensetzungderInstrumente.BeimSpielkann man ermessen, was anders und innovativ ist. Nachdem ich die Dritte mit Les Siècles, mit dem Orchestre dechambredesLumièresinLondon,demBostonSymphonyOrchestraunddemConcertgebouwaufgeführthabe,istmirklar,dassdieSchwierigkeit,siezuinterpretieren,eherbeimDirigierenvonOrchesternmitmodernenInstrumentenbesteht. Bei alten Instrumenten ist eine Art Selbstverständlichkeit gegeben. Aber auf modernen Instrumenten dieCodaoderdieletzteVariationdesFinalesmitsforzando zuspielen,istschrecklich:DafehltderSchwung,daskommtsoschwerdaher,dassmanTricksanwendenmuss,umdieWirkungeinesAkzentsimKanonzurGeltungzubringen.Und Beethovens Tonarten – exotisch für seine Zeit – verströmen auf alten Instrumenten gespenstisch schillerndeKlangfarben,währendsieaufmodernenInstrumentenallegleichklingen.DochichbinesseitsovielenJahrengewohnt,BeethovenmitaltenInstrumentenzuinterpretieren,dassichnichtmehrdasGefühlhabe,etwaszuentdecken.DieseSinfoniensindvollundganzzueinemTeilvonmirgeworden.
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WiegehenSiealsodieInterpretationeinessolchenWerksan?IchversuchemireherdenTagvordemEntstehenderKompositionvorzustellenalsdenhinterher,umzuverstehen,wiedieVoraussetzungenwaren.DieseMusikerspieltennurzeitgenössischeMusik,daswardasEnsembleintercontemporainjenerZeit.UndderAblaufdesmusikalischenSchöpfenssahkeineWiederaufnahmenvor.NiemandemkamesindenSinn,rückwärtszuschauen,MusikerundMäzenewarennuranNeuheiteninteressiert.Mankönntemeinen,dassdieInstrumentalistenvonheutedurchihreErfahrungmitdenverschiedenstenGattungenaußergewöhnlichemusikalischeKenntnissehaben.DochdamalswarendiereinmusikalischenKenntnissevielgründlicher.EsgabkeineStudierzeichen,wiesolltemansichalsoineinerProbeverständigen?DerKonzertmeistermusstesagen:„NochmalabderVariationinF“oder„4TaktevorderReprise“.EineeinzelneLinielesenundsichüberdiekompositorischenSachverhalteimKlarensein:Dasgibtesheutenichtmehr.ManverlangtvomMusikerehereinegewissePassivität.Niemalswürdemansagen:„WirsetzenbeiderUmkehrungdesThemasein.“AußerbeihistorischinformiertenOrchestern.Esistsehrspannendzuversuchensichvorzustellen,unterwelchenBedingungendieInstrumentalistendamalsarbeiteten.DaswarenperfekteMusikerinFormvonrichtigenAbenteurern.
Übersetzung: Irène Weber-Froboese
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“Beethoven vivant !” Derrière l’apparente banalité de l’expression,unedémarcheréunit l’ensembledesartistesharmoniamundi impliquésdanscettecollection2020-2027,entrele250eanniversairedelanaissancedeBeethovenetle200eanniversairedesamort.Au-delàdesclichés, telceluidumisanthropeconduitàconcevoirlesconstructionssonoreslesplusélaboréesdesontempssanspouvoirenentendre lemoindrerésultat,secacheunhomme,unvrai, faitdechairetd’os,enprisequotidienneavec lamatièremusicaleentreautresmisèresde laconditionhumaine.Appréhenderun“Beethovenvivant”revientàessayerdeseglisser,autantquepossible,dans lapeaudecesViennoisqui l’ontentendupour lapremièrefoisautournantduxixesiècle : lesplusprivilégiésd’entreeux jouissaientparfoisde lapossibilitéd’entendrela“divinemusique”d’unHaydnetd’unMozart,hérautsdecequenousappelonsaujourd’huilestyle classique.Foindesconventions!Maissil’onveutallerplus loin,commencealorsun longtravaild’exploration: il fautconsulterlesmanuscrits,couvertsderatures,comparer leséditionsoriginales,bousculer lestraditions d’interprétation si nécessaire. Ce travail d’interprète au sens propre sesitueaucœurduprojetharmoniamundi.Parexemple,lessymphoniesserontjouéesnonseulementsur instrumentsd’époque(etparfoissans“chef”ausensmoderneduterme),maisaussiencompagnied’autresœuvresmarquantesdeleurtemps.Lesmusiciensdel’AkademiefürAlteMusikBerlinontsumettreenperspectiveLePortrait musical de la nature d’uncertainKnecht (ca1784)aveclaSymphonie Pastorale, devingt-troisanssacadette,etceuxdesSiècles,laSymphonie à 17 partiesdeGossec(1809)aveclapresquecontemporaineCinquième(1808).PabloHeras-Casadoracontel’histoiredelaNeuvièmeenremontantàsasource,l’énigmatiqueFantaisie chorale. EtquoideplusexcitantpourKristianBezuidenhoutquedereleversurunpianoforted’époque ledéfidesConcertos faceauxvirtuosesduFreiburgerBarockorchester?Andreas Staier explore ce moment crucial où Beethoven, au bord du désespoir,s’engagedans“unnouveauchemin”.AveclaMissa Solemnis,RenéJacobsquestionnelerapportentrel’artisteetsonCréateur;dansLeonore,ildécèleunidéald’opéraqueneserajamaisFidelio.Ladémarcheseraaussiprolongéesur instrumentsmodernes:NikolaiLuganskyetPaul Lewis portent un regard nouveau sur les dernières sonates et les Bagatelles,tandisquel’EnsembleResonanzinterroged’autresversionsdesconcertospourpiano(no4)etpourviolon.Cetteliste,enrienexhaustive,montreàquelpointlesartistesharmoniamundisesontefforcésdepercerunepartsupplémentairedevéritédecepersonnagesolidementancrédanssonépoque;au-delàdurévolutionnaireprométhéen,apparaîtenfiligraneunidéalistesaisinotammentdanssoncorps-à-corpsquotidienavecdesinstrumentsindociles...EtceBeethoven-làs’avèreprodigieusementVIVANT!
©harmoniamundi2020
‘Beethoven alive!’ Behind the seeming banality of the expression liesan approach shared by all the harmonia mundi artists involved in this 2020-2027collection,whichwillrunfromthe250thanniversaryofBeethoven’sbirthtothe200thanniversaryofhisdeath.Behindthestoryofthemisanthropewhocametoconceivethemostelaboratemusicalstructuresofhistimewithoutbeingabletohearasinglenoteofhowtheysounded, therehidesaman,a realmanof fleshandblood,whograppledwiththematterofmusiceverydayofhislife,alongwithothermiseriesofthehumancondition.Tograspwhat‘Beethovenalive’canbeistotry,asfaraspossible,togetinsidetheskinofthoseViennesewhofirstheardhimattheturnofthenineteenthcentury:themostprivilegedamongthemsometimesenjoyedtheopportunitytohearthe‘divinemusic’ofHaydnandMozart,theheraldsofwhatwenowcallthe Classical style.Afigforconvention!Butifwewanttogofurtherthanthat,alongprocessofexploration begins: we must consult the manuscripts with their multiple erasures,comparethecontemporaryeditions,shakeuptheperformingtraditionsifnecessary.This process of interpretation, in the literal sense, lies at the heart of harmoniamundi’sproject.Forexample,thesymphonieswillbeperformednotonlyonperiodinstruments(andsometimeswithouta‘conductor’inthemodernsenseoftheword),butalsointhecompanyofotheroutstandingworksoftheirtime.Themusiciansofthe Akademie für Alte Musik Berlin have chosen to set the Pastoral Symphony inperspectivewithLePortrait musical de la nature ofthelittle-knownKnecht,writtentwenty-threeyearsbeforeit(c.1784),whilethemembersofLesSièclespairGossec’sSymphonie à 17 parties(1809)withitsalmostexactcontemporary,Beethoven’sFifth(1808).PabloHeras-CasadotellsthestoryoftheNinthbygoingbacktoitssource,theenigmaticChoralFantasy.AndwhatcouldbemoreexcitingforKristianBezuidenhoutthantotakeupthechallengeoftheconcertosonaperiodfortepianoalongsidethevirtuosos of the Freiburger Barockorchester? Andreas Staier explores that crucialmomentwhenBeethoven,onthebrinkofdespair,embarkedon‘anewpath’.WiththeMissa Solemnis,RenéJacobsexplorestherelationshipbetweentheartistandhisCreator;heidentifies,inLeonore,anoperaticidealthatFideliowasnevertoachieve.The approach will also be extended to modern instruments: Nikolai Luganskyand Paul Lewis take a new look at the late sonatas and the bagatelles, while theEnsembleResonanz investigatesvariantversionsof theFourthPianoConcertoandtheViolinConcerto.Thislist,showsjusthowhardtheartistsofharmoniamundihavestriventoteaseoutnewtruthsaboutthispersonalityfirmlyrootedinhistime;beyondthePrometheanrevolutionary, we glimpse an idealist, seen especially in his daily struggles withintractableinstruments...Eventhoughtheimagemustalwaysremainalittleblurred,alittleunreal,thisBeethovenisprodigiouslyALIVE!
Translation: Charles Johnston
„Beethoven lebt!“:DiesescheinbarabgedroscheneAussagestehtfüreinVorhaben, indasdieGemeinschaftderKünstlervonharmoniamundieingebundenwird: die Reihe 2020-2027, die sich auf die Zeitspanne vom 250. GeburtstagBeethovens bis zu seinem 200. Todestag bezieht. Hinter der Geschichte desMisanthropenverbirgtsicheinwirklicherMenschausFleischundBlut,einer,dendieUnbilden der menschlichen Existenz treffen und der einen täglichen Kampf mit dermusikalischenMaterie führtunddieraffiniertestenKlangkonstruktionenseinerZeitschafft,ohnedasserauchnureinminimalesResultatdavonzuhörenbekommt.WillmansichBeethoven„verlebendigen“,gilteszuversuchen,sichsogutwiemöglichinjenesWienerPublikumhineinzuversetzen,dasihnanderWendezum19.Jahrhunderthörte.Werprivilegiertwar,bekamabundandieMöglichkeit,die„göttlicheMusik“einesHaydnoderMozartzugenießen,dieVorreiterdesStilswaren,denwirheute„klassisch“nennen.SchlussmitdenKonventionen!BeethovenwarderinnovativsteVertreterdieser„Klassiker“undfraglosauchderTotengräbereinerausdemAncienRégimehervorgegangenenEpoche,undzwarzudemZeitpunkt,andemsichbereitsdiewildeRomantikeinesBerliozoderdiezartereeinesSchubertbemerkbarmachte.Diese selbst waren es, die sich, wenn auch oft widerwillig, an der Errichtung dergenannten „Statue des Komturs“ beteiligten. Man kennt die Fortsetzung, für dieinsbesondereJosephKarlStielersPorträtalseinSymbolsteht,dasdannselbstzurIkonewurde,bevorsichAndyWarholseinerbediente,usw.Sieht man die populären Abbildungen, die seit 200 Jahren unablässig im Umlaufsind–heuteaufdenStreaming-Plattformen–, fälltesnichtschwer,dahintereinenmusikalischenSchöpferganzandererArtzusehen,dernämlichmitseinerMateriekämpftewiespäterRodinmitdemModellierton.Willmannochweitergehen,mussmansicheineraufwändigenArbeithingeben:Manuskriptedurchsehen,indenenesvonStreichungenwimmelt,alteEditionenabgleichenundgängige InterpretationenwennnötigvonGrundaufändern.DieseArbeitderInterpretation imwörtlichenSinnstellt das Herzstück dieses Projekts von harmonia mundi dar. So werden z.B. dieSymphoniennichtnuraufhistorischen Instrumentengespielt (undmanchmalohnedenDirigentendermodernenArt),sondernauchzusammenmitanderenbedeutendenWerken jener Epoche. Die Akademie für Alte Musik Berlin hat Le Portrait musical de la nature (ca1784)einesgewissenKnechtmitder23JahrespäterentstandenenPastorale indenBlickgenommenunddasOrchesterLesSièclesdieSymphonie à 17 parties (1809) von Gossec mit der fast zeitgleich entstandenen Fünften Symphonie (1808).PabloHeras-CasadoerzähltdieGeschichtederNeunten, indemerzuderenQuelle zurückgeht, der rätselhaften Chorfantasie. Und was könnte es für KristianBezuidenhout Spannenderes geben als zusammen mit dem virtuosen FreiburgerBarockorchester und auf einem historischen Pianoforte die Herausforderungder Klavierkonzerte anzunehmen? Andreas Staier beschäftigt sich mit jenementscheidendenMoment,indemsichBeethoven in äußerster Verzweiflung für einen „neuen Weg“ entscheidet. Mit derMissa Solemnis geht René Jacobs der Frage nach dem Verhältnis zwischen demKünstlerundseinemSchöpfernach;underdecktinLeonore dasIdealeinerOperauf,demFidelio nieentsprechenwird.Bei dem Vorhaben kommen aber auch moderne Instrumente zum Einsatz: NikolaiLuganskyundPaulLewisbetrachtendieletztenSonatenunddieBagatellen fürKlavierauseinemneuenBlickwinkel,währenddasEnsembleResonanzneuenVersionenderKlavierkonzerte(Nr.4)unddesViolinkonzertsnachspürt.DiesespannendeundbeiweitemnichtvollständigeAufzählungzeigt,wiesehrsichdie Künstler von harmonia mundi bemüht haben, einen weiterenTeil derWahrheitüber diese in ihrer Zeit fest verankerte Persönlichkeit aufzudecken; jenseits desRevolutionärsvonderArteinesPrometheus,jenseitsdesUniversalheldenistdeutlichsichtbar ein Idealist, der täglich einen „Nahkampf“ mit widerspenstigem Materialführt…MagdiesesBildauchfürimmeretwasverschwommen,einwenigunwirklichbleiben,jenerBeethovenistjedenfallsquicklebendig!
Übersetzung: Irène Weber-Froboese
12tracks
plages cddiscography
Leonore (1805version)Zürcher Sing-Akademie
& Freiburger BarockorchesterRené Jacobs, conducting
Missa SolemnisRIAS-Kammerchor & Freiburger Barockorchester
René Jacobs, conducting
The Complete Piano ConcertosVol.1:nos.2&5‘Emperor’
Vol.2:no.4&OverturesVol.3:nos.1&3
Kristian Bezuidenhout, fortepianoFreiburger Barockorchester, Pablo Heras-Casado
Piano Concertosnos.4(newedition)&‘6’
(transcr.ofViolinConcerto)Gianluca Cascioli, modern piano
Ensemble Resonanz, Riccardo Minasi
Triple ConcertoTrioinDmajor(Symphonyno.2op.36)
Isabelle Faust, violinJean-Guihen Queyras, cello
Alexander Melnikov, fortepianoFreiburger Barockorchester, Pablo Heras-Casado
Symphonies nos. 1 & 2WithC.P.E.BACH,SymphoniesAkademie für Alte Musik BerlinBernhard Forck, Konzertmeister
Symphony no. 5WithGOSSEC,Symphonieà17parties
Les Siècles, François-Xavier Roth
Symphonies nos. 4 & 8WithMEHULSymphonyno.1
&CHERUBINI‘Lodoiska’OvertureAkademie für Alte Musik BerlinBernhard Forck, Konzertmeister
Symphony no. 6 ‘Pastoral’WithKNECHT,LePortraitmusicaldelaNatureou
GrandeSimphonieAkademie für Alte Musik BerlinBernhard Forck, Konzertmeister
Symphony no. 7DieGeschöpfedesPromotheusop.43(Ballet)
Freiburger Barockorchester, Gottfried von der Goltz
Symphony no. 9 ‘An die Freude’ChoralFantasyforpiano*,choir&orch.
Kristian Bezuidenhout, fortepiano*Freiburger Barockorchester/ Zürcher Sing-
AkademiePablo Heras-Casado, conducting
‘Ein neuer Weg’PianoSonatasOpp.31nos.1,2‘TheTempest’&3VariationsinFop.34/‘Eroica’Variationsop.35
Andreas Staier, fortepiano
Piano Sonatas Opp.101,109&111
Nikolai Lugansky, piano
Bagatelles Opp. 33, 119 & 126Fantasiaop.77&Rondoacapriccioop.129
Paul Lewis, piano
The Complete String QuartetsVol.1:‘Inventions’(nos.1,3,4,7,12&16)
Vol.2:‘Revelations’(nos.2,8,9,10,15)Vol.3:‘Apotheosis’(nos.5,6,11,13,14&GrosseFuge)
Cuarteto Casals
Two Cello Sonatas op. 5Raphaël Pidoux, cello
Tanguy de Williencourt, fortepianoSTRADIVARI,inpartnershipwithPHILHARMONIEDEPARIS
Two Cello Sonatas op.102Roel Dieltiens, cello
Andreas Staier, fortepiano
BOX SETS 2019-2021 REISSUES
Complete Piano Sonatas & ConcertosDiabelliVariationsPaul Lewis, piano
BBC Symphony OrchestraJiří Bělohlávek, conducting
Chamber Duos & Trios Isabelle Faust, violin
Jean-Guihen Queyras, cello Alexander Melnikov, fortepiano
Complete Symphonies transcribedforpianobyFRANZLISZT
Michel Dalberto, Jean-Claude Pennetier, Alain Planès,Paul Badura-Skoda, Jean-Louis Haguenauer,
Georges Pludermacher
2019-2021 RELEASES
13tracks
plages cddiscography
MAURICERAVELDaphnis & Chloé
CompleteballetEnsemble Aedes
CD HMM 905280
Ma mère l’OyeLe Tombeau de Couperin
Shéhérazade, ouverture de féerieCD HMM 905281
La ValseMUSSORGSKY Orch.Ravel
Pictures at an exhibitionCD HMM 905282
LUDWIG VAN BEETHOVEN
Symphony No. 5FRANÇOIS-JOSEPH GOSSEC
Symphonie à 17 partiesCD HMM 902423
LES SIÈCLES / FRANÇOIS XAVIER ROTH Sélection discographique
All titles available in digital format (download and streaming)
14tracks
plages cd
LesSièclessontenrésidenceàl’AtelierLyriquedeTourcoing,associationsubventionnéeparlaVilledeTourcoing,laRégionHauts-de-France,leDépartementduNord
etleMinistèredelaCultureetdelaCommunication.MécénatMusicalSociétéGénéraleestlemécèneprincipaldel’orchestre.
L’ensembleestdepuis2010conventionnéparleMinistèredelaCultureetdelaCommunicationetlaDRACHauts-de-FrancepourunerésidencedanslarégionHauts-de-France.Ilestsoutenudepuis2011
parleConseilDépartementaldel’Aisnepourrenforcersaprésenceartistiqueetpédagogiquesurceterritoire,notammentàlaCitédelaMusiquedeSoissons.L’orchestreestsoutenudepuis2018
parlaRégionHauts-de-Franceautitredesonfonctionnement.L’orchestreintervientégalementàNanterregrâceausoutiendelaVilledeNanterre
etduDépartementdesHauts-de-Seine.L’orchestreestartisteassociépermanentauThéâtredeNîmes,artisteenrésidencedansleFestivalBerliozàLaCôteSaint-André,auThéâtreduBeauvaisis,
scènenationale,auThéâtre-SénartetdansleFestivalLesMusicalesdeNormandieL’orchestreestsoutenuparlaCaissedesDépôtsetConsignations,mécèneprincipalduJeuneOrchestre
EuropéenHectorBerlioz,parlaFondationSNCFpourlaJeuneSymphoniedel’Aisne,parl’associationEchangesetBibliothèquesetponctuellement
parlaSPEDIDAM,l’ADAMI,l’InstitutFrançais,leBureauExport,laSPPFetleFCM.L’orchestrecollaborerégulièrementaveclePalazzettoBruZane.
LesSièclessontmembreadministrateurdelaFEVISetduPROFEDIM,membredel’AssociationFrançaisedesOrchestresetmembreassociéduSPPF.
HMM902421
harmonia mundi musique s.a.s.MédiapôleSaint-Césaire,ImpassedeMourgues,13200ArlesP2021
ProductionLesSiècles©2021Beethoven:enregistrementàlaMC2,Grenoble(mars2020),auThéâtremunicipaldeTourcoingetàlaMaisondel’ONDIF,
Alfortville(septembre2020)Méhul:enregistrementàLaSeineMusicale,Boulogne-Billancourt(février2020)
Directionartistique,prisedeson,montageetmixage:JiriHegerIngénieursduson:AlixEwaldetAliceRagon
©harmoniamundipourl’ensembledestextesetdestraductionsPhotosFrançois-XavierRoth:©HolgerTalinski
Illustrations:LudwigvanBeethoven,gravuredeWilliamHollleJeune,photoBridgemanImagesMaquette:Atelierharmoniamundi
harmoniamundi.com
REMERCIEMENTSFrançois-XavierRothetlesmusiciensdesSièclesremercientpourleursoutienindéfectible
Les Siècles and François-Xavier Roth thank for their support:ChristianGirardin,Jean-MarcBernsettoutesleséquipesd’harmoniamundi,
MécénatMusicalSociétéGénérale,FrédéricOudéa,CarolineGuillaumin,HafidaGuenfoud-DuvalettoutesleséquipesdelaSociétéGénérale,
DorianeBécue,ChristopheDesbonnet,GéraldDarmanin,Jean-MarieVuylsteker,Marie-FranceBerthetetlavilledeTourcoing,
HilaireMultonetlaDirectionRégionaledesAffairesCulturellesdesHauts-de-France,XavierBertrandetlarégionHauts-de-France,
Jean-MichelVerneiges,FrançoisRampelbergetledépartementdel’Aisne,AlexandreDratwicki,l’équipeduPalazzettoBruZane,
CatherineDelepelaireetl’associationÉchanges&Bibliothèques,touslesmembresdel’associationLesAmisdesSiècles.