Globes de Coronelli - Dossier de presse

Le Hall des Globes. Exposition permanente des Globes de Coronelli à la BnF 1

Dossier de presse

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Sommaire

Communiqué de presse 2 Informations pratiques 3 Iconographie 4 Vincenzo Maria Coronelli, moine et géographe 6 Les Globes, objets d’art et de science 8 De la Bibliothèque royale à la Bibliothèque nationale de France 10 Quelques repères chronologiques 11 Analyses et restauration 12 Le Hall des Globes, un espace ouvert à tous en permanence 13

Les Globes de Coronelli sur Internet 15 Publications 18 Un mécénat Natexis Banques Populaires 20 L’Observatoire de l’Espace du CNES 22 Le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France 23 Le Dessous des Cartes, magazine d’ARTE Les Globes de Coronelli, vision d’un monde, vision d’un monarque 24

En partenariat avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), l’Observatoire de l’Espace du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et ARTE

Contacts presse BnF :Claudine Hermabessière, responsable du service de presse 01 53 79 41 18 - [email protected] Isabelle Coilly – 01 53 79 40 11 - [email protected] Contacts presse Natexis Banques Populaires : Agence Tandem Estelle Laurentin – 01 53 32 28 87 [email protected] Nathalie Habib-Deloncle – 01 53 32 28 47 [email protected]


Communiqué de presse

Le Hall des Globes Exposition permanente des Globes de Coronelli à la BnF

Grâce au mécénat de Natexis Banques Populaires qui a décidé de soutenir cette entreprise majeure de valorisation du patrimoine, le retour des Globes de Coronelli à la BnF s’achève avec l’ouverture, à partir du 4 octobre 2006, d’un nouveau lieu d’exposition permanent à leur mesure. L’aménagement d’une partie du hall Ouest du site François-Mitterrand rebaptisé « Hall des Globes », rappelant le « Salon des Globes » qui les accueillit pendant plus d’un siècle à la Bibliothèque royale, permettra à un large public de les admirer et d’en comprendre la portée scientifique et politique. Vincenzo Coronelli, franciscain de Venise, avait déjà fabriqué une paire de grands globes avant d’être chargé par le Cardinal d’Estrées, ambassadeur extraordinaire de Louis XIV à la cour de Rome, d’une commande pour le compte du roi. Les Globes furent réalisés à Paris entre 1681 et 1683. Ils étaient les plus grands construits jusqu’alors. Superbes pièces, objets de science, emblèmes du pouvoir et symboles de la conquête du monde, les Globes de Coronelli offrent une représentation complète et synthétique de la Terre et du Ciel, appuyée sur un savoir encyclopédique et un répertoire des curiosités du temps. Ces deux sphères – l’une terrestre, l’autre céleste – sont conçues et construites au moment où les travaux de l’Académie des Sciences, créée par Colbert en 1666, font progresser l’astronomie et la géographie. Elles font partie des collections de la Bibliothèque depuis 1722. Le Globe terrestre met magnifiquement en scène les connaissances alors diffusées sur le monde. Le Globe céleste, peint et enluminé notamment par le peintre Jean-Baptiste Corneille (1649-1695), est, pour sa part, particulièrement marqué par le culte du monarque, puisqu’il représente l’état des constellations célestes à la naissance de Louis XIV, le 5 septembre 1638. Depuis le début du XXème siècle, ces Globes n’ont été montrés qu’une seule fois au public, voilà vingt-cinq ans, lors de l’exposition Cartes et Figures de la Terre au Centre Georges-Pompidou. Longtemps conservés en caisses dans l’une des travées de la Cité des Sciences et de l’Industrie, ils ont été temporairement présentés au Grand Palais en septembre 2005 avant d’être transférés sur le site François-Mitterrand de la BnF au cours d’une opération spectaculaire le 4 octobre 2005. Ces trésors de la cartographie baroque ont en premier lieu été placés au centre du hall Ouest, où ils ont été fugitivement visibles avant d’être occultés pour permettre aux restaurateurs de les ausculter puis de procéder à des interventions d’urgence. Arrivés au terme de leur voyage, ils sont aujourd’hui définitivement installés au sein du Hall des Globes : un espace d’exposition permanent en libre accès, les installe en majesté, tout en les inscrivant dans le droit fil des progrès de la science grâce à un partenariat avec l’Observatoire de l’Espace du CNES. Un espace d’approfondissement offrira au public des pistes de compréhension de ces objets et de leur histoire, et permettra une mise en perspective scientifique de l’état de la connaissance de la Terre et du Ciel du XVIIe siècle à nos jours.

En partenariat avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), l’Observatoire de l’Espace du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et ARTE


Le Hall des Globes Exposition permanente à partir du 4 octobre 2006 – Entrée libre

Sur le site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France

Quai François-Mauriac – Paris XIIIe (Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare)

Horaires Du mardi au samedi de 9h à 20h, le dimanche de 13h à 19h, Le lundi de 14h à 19h Fermé lundi matin et jours fériés Responsable projet scientifique Hélène Richard, directeur du département des Cartes et plans Coordination Anne-Hélène Rigogne, service des expositions, BnF Scénographie Jean-Jacques Bravo et Sophie Roulet, agence MOSTRA

Publications Les Globes de Coronelli Par Hélène Richard 22 x 22 cm, relié cartonné, 80 pages, 60 illustrations couleurs Prix : 20 €Coédition Seuil/BnF Revue de la Bibliothèque nationale de France – n°24 - année 2006 Dossier Cartographie 20 x 27, broché, 96 pages, 50 illustrations Prix : 19 €Editions de la BnF Renseignements 01 53 79 59 59 Contacts presse Claudine Hermabessière, responsable du service de presse Tel : 01 53 79 41 18 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected] Isabelle Coilly Tel : 01 53 79 40 11 Fax : 01 53 79 47 80 [email protected]


Iconographie

1/Globes céleste et terrestre

Globe céleste © BnF/Département des Cartes et plans Globe céleste

Détail : Le Capricorne © BnF/David Carr

Globe céleste Détail : La Vierge © BnF/David Carr

Globe céleste Détail : Le Cancer, le Lion et l’Hydre © BnF/Département des Cartes et plans

Globe céleste Détail : La Croix et le Centaure © BnF/Département des Cartes et plans

Globe terrestre © BnF/Département des Cartes et plans

Globe terrestre Détail : Barbarie, Nigritie et Nubie © BnF/Département des Cartes et plans

Globe terrestre Détail : Vaisseaux hollandais à l’Est de l’île des Larrons © BnF/David Carr

Globe terrestre Détail : Habitants des Philippines © BnF/Département des Cartes et plans

Globe terrestre Détail : Mer Méditerranée et Mer Noire © BnF/Département des Cartes et plans

Projet d’implantation des Globes dans le salon de la Bibliothèque Royale BnF, département des Estampes et de la photographie

Globes à Marly BnF, département des Estampes et de la photographie

Rose des Vents © BnF/David Carr


2/Transport, installation et analyses

Arrivée des Globes sur le site François-Mitterrand de la BnF Octobre 2005 © BnF/Pascal Lafay


Descente des caisses. Arrivée des Globes sur le site François-Mitterrand de la BnF Octobre 2005 © BnF/Pascal Lafay


Installation des Globes sur le site François-Mitterrand de la BnF, en vue de leur analyse Octobre 2005 © BnF/Pascal Lafay



Installation d’un voile noir occultant pour permettre la radiographie des Globes. © BnF/Pascal Lafay

Prélèvement sur le Globe terrestre © BnF/Pascal Lafay

Analyse des Globes Séance de prise de vue © BnF/Pascal Lafay



3/ Hall des Globes : scénographie

Hall des Globes (image de synthèse) ©Projet de scénographie/MOSTRA





Vincenzo Maria Coronelli, moine et géographe

Cinquième enfant d'un tailleur vénitien, Vincenzo Maria Coronelli naît à Venise le 15 août 1650. En 1665, il entre chez les Frères mineurs au couvent San Nicolo della Lattuca. Il entame des études d'astronomie qu'il achève avant 1671, date à laquelle il passe au grand couvent des Frères de Venise, Santa Maria Gloriosa dei Frari, où il établira plus tard un atelier de gravure de cartes. En 1674, après deux années d'étude au collège Saint Bonaventure de Rome, il devient docteur en théologie. Un peu avant 1678, il commence des travaux de géographe. Les premières traces de son activité de fabricant de globes apparaissent en 1678 avec la création pour le duc de Parme, Ranuccio II Farnese, de deux globes manuscrits de 1,75 m de diamètre. En 1680, le cardinal César d'Estrées, ambassadeur extraordinaire à Rome, intermédiaire actif entre Colbert et les milieux italiens de fabricants d’instruments scientifiques, se rend dans la luxueuse demeure du duc de Parme à Plaisance où sont installés les globes et il y rencontre Coronelli.

Le géographe et le cardinal se sont ensuite probablement revus à Venise pour s'entendre sur le projet de réalisation de globes pour le compte de Louis XIV. Puis Coronelli gagne Paris. En août 1681, il loge rue Barbette, à l'hôtel d'Estrées construit pour le père du cardinal, où il entame probablement la construction des Globes. En 1682, le neveu de César d’Estrées achète l'hôtel de Lionne, rue Neuve-des-Petits-Champs où les Globes seront transférés en 1689. Coronelli avait quitté Paris en 1683.

Sur la fabrication des Globes durant cette période, les renseignements sont fort rares. De l'équipe qui a assisté Coronelli, nous ne connaissons que trois noms, le frère Giambattista Moro, plus artisan que cartographe, Perronel, cartographe et collaborateur du chevalier de Pène qui travaille alors à la rédaction du Neptune François, atlas publié en 1693, et Jean-Baptiste Corneille, l’un des peintres du Globe céleste.


De retour à Venise, Coronelli fonde en 1684 l'Académie des Argonautes, qui va l'aider à diffuser son œuvre de géographe et lui apporter une partie de l'aide financière dont il a besoin. Couronnement de sa carrière de géographe, il est nommé le 12 mars 1685 « Cosmographe de la Sérénissime République de Venise » et se place ainsi sous la protection du pouvoir politique à l'instar des autres géographes. Entre 1685 et 1693, il publie à Venise une série de cartes géographiques qui serviront à illustrer tous les volumes de l'Atlante Veneto parus à partir de 1690 ainsi que le Corso geographico (1692-1693) et l'Isolario en deux volumes (1696-1697). Au cours des années 1684 -1688, au moment de la guerre contre les Turcs, Coronelli réalise des cartes des Balkans et de la Dalmatie. Par un privilège de Louis XIV du 28 décembre 1686, il obtient l'autorisation d'imprimer ses travaux en France. Deux ans plus tard paraît la première édition des globes de 108 cm, réductions effectuées à partir des Globes du Roi Soleil. Vendus dans toute l'Europe, ils obtiennent un grand succès.

En 1701, Coronelli publie le premier volume de son « Grand Dictionnaire », la Biblioteca universale. Souverains et cardinaux reçoivent des exemplaires du dictionnaire accompagnés de la requête de soutenir l'auteur au moment de l'élection à la charge de général de l'ordre des Frères mineurs conventuels. Le cosmographe pourra surtout compter sur le cardinal d'Estrées dont le soutien, comme l'affirmera le duc de Toscane, sera décisif dans l'élection. Élu le 14 mai 1701, Coronelli est au sommet de sa gloire et de sa fortune. Quatre années plus tard, cependant, Coronelli doit faire face à des enquêtes concernant les dépenses exagérées auxquelles l'ont entraîné ses publications. Le 17 novembre 1704, il est suspendu de ses fonctions religieuses par décision pontificale. S'il garde encore le titre de « Cosmographe de la Sérénissime République de Venise », ce titre n'est plus qu'honorifique, la rémunération qui lui est attachée étant suspendue en 1705. En 1708, il projette de construire des globes quatre fois plus grands que ceux de Louis XIV, mais abandonne, faute de moyens. Il n’attirera à nouveau l'attention de ses concitoyens qu'en tant qu'ingénieur hydraulique et architecte de projets militaires et civils. Jusqu'à sa mort en 1718, il continuera de vendre des cartes et des globes.


Les Globes, objets d’art et de science

Les Globes de Louis XIV devaient présenter les connaissances scientifiques de l’époque, mais aussi célébrer la gloire du Roi, témoigner de sa mission « terrestre » comme de son origine « céleste ». Ils attestaient également de nouvelles possibilités techniques.

Ce n'est pas sans raisons que Coronelli se réclamait plus de la « profession mécanique » que de celle de géographe. Ses globes étaient des machines. À cet égard, les sphères de Louis XIV, conçues pour pouvoir pivoter sur elles-mêmes, constituent en raison de leur poids et de leurs dimensions exceptionnelles une prouesse technique inégalée. Elles se devaient d’être extrêmement solides pour résister à la tension de la charpente interne et aux éventuels chocs extérieurs que pourraient occasionner leurs transports et leur utilisation futurs. Non sans vantardise, dans son Epitome Cosmographica paru à Venise en 1693, Coronelli met l'accent sur la solidité des Globes de Louis XIV : « La matière en laquelle ils sont fabriqués est quelque chose de solide de telle sorte qu'un seul d'entre eux a la capacité de soutenir le poids d'une trentaine d'hommes, sans qu'en soit affecté le globe, capable de contenir à l'intérieur un nombre encore plus grand de personnes ».

Leur structure est constituée par des morceaux de bois cintrés taillés en fuseaux de 3 m de long. Chaque globe est un assemblage de deux hémisphères, chacun constitué de fuseaux qui partent de l'Equateur et se rejoignent au pôle. Chaque hémisphère a été ensuite recouvert d’un rembourrage et d'une couche de plâtre de 2 cm. Sur le plâtre a été collée une forte toile sans apprêt, puis appliqué un enduit sur lequel ont été posées successivement plusieurs toiles plâtrées très fines. La dernière toile a été enduite pour servir de base aux peintures.

Nous savons qu’en vue de réaliser les opérations proprement géographiques, Coronelli avait emmené avec lui à Paris le frère Giambatista Moro. Il a pu aussi faire appel à des dessinateurs ou à des cartographes français comme Perronel. Il dut d'abord établir un premier carroyage* régulier, tous les 30°. Il subdivisa ensuite ce carroyage élémentaire en mailles plus petites, de 10° en 10° ou de 5° en 5°. Ces mailles plus ou moins fines lui permirent de fixer des points terrestres ou célestes connus par leurs coordonnées. Il put alors effectuer le tracé cartographique proprement dit des continents ou des constellations : après avoir dessiné un quadrillage sur le Globe et sur des documents qu'il avait rassemblés (cartes, esquisses), il reportait dans les carrés du Globe les contours qui se trouvaient sur les subdivisions correspondantes des cartes. *Quadrillage pour reproduire un dessin


Pour certaines zones mal connues, Coronelli ne disposait que de cartes générales couvrant des carrés de 5, voire 10 ou 15 degrés. Il en allait différemment de zones comme les côtes de la Manche ou de la Vénétie pour lesquelles Coronelli disposait d'une ample information cartographique. Là où les connaissances étaient moins précises, la décoration venait combler les lacunes de la géographie et il n'est pas indifférent à cet égard que l'énorme cartouche* sur le Nil soit excentré à droite, recouvrant ainsi une zone à peu près inconnue.

Une fois effectué le tracé cartographique, restait ensuite à appliquer la peinture. Il fallut d'abord réaliser les fonds et les grandes parties monochromes comme le blanc des terres ou le bleu du ciel. Ensuite, intervinrent certainement diverses catégories d'artistes chargés de tâches spécialisées: peinture des lettres des toponymes, peinture des ornements et des cartouches, peinture des scènes.

Un important travail préparatoire, particulièrement pour le Globe terrestre, a permis de maîtriser l'abondante documentation rassemblée par Coronelli. Elle se composait de textes et d’images qu'il avait collectés au cours de ses lectures variées, mais sans doute aussi, pour les allégories et certains cartouches, de nombreuses esquisses préparatoires réalisées par des peintres. Il convenait donc d’agencer cette importante documentation sur le globe, en jouant avec les blancs de la carte. Un travail similaire fut accompli sur le Globe céleste. Le dessin et l'exécution des figures furent réalisés, Coronelli le précise, par Jean-Baptiste Corneille et d'autres artistes spécialisés. Une fois la peinture achevée, des bossettes de bronze de différentes tailles ont été ajoutées pour représenter les corps célestes selon leur grandeur conformément à la classification copernicienne ; un tableau en donne la légende et signale les 1880 étoiles et comètes figurées sur le globe. Le Globe céleste présente deux particularités remarquables. D’une part, il s’agit d’un globe « convexe », c’est à dire que le ciel est représenté conformément à la vision qu’en a un observateur placé à l’extérieur de la voûte céleste ; toutefois, les constellations ont gardé la forme perçue habituellement par l’homme depuis la terre. D’autre part, Coronelli, surpassant ses prédécesseurs, fait figurer les noms des constellations en quatre langues : le français, le latin, le grec et l’arabe. Pour la forme arabe, Coronelli n’a pas recopié les globes antérieurs mais a utilisé les travaux récents de l’époque sur les sources originales.

* Ornement destiné à recevoir une inscription, un titre ou une légende


De la Bibliothèque royale à la Bibliothèque nationale de France

Conservés dans leurs caisses à l’hôtel de Lionne à Paris jusqu’en 1703, les Globes sont ensuite transférés à Marly. Ils seront exposés dans deux pavillons du château jusqu’en 1715, puis seront entreposés au Louvre jusqu’en 1722, date à laquelle ils arrivent à la Bibliothèque royale – actuel site Richelieu de la BnF. Débute alors la construction d’un Salon des Globes, conçu comme un lieu d’exposition permanent. Achevé en 1731, le Salon des Globes n’est rendu accessible au public qu'en 1782. On a même envisagé, pendant cette période, de mécaniser les sphères pour les faire tourner. Une fois installés dans leur salon, les Globes resteront visibles pendant plus d’un siècle. Le succès est immense au départ : un témoignage spectaculaire de la grandeur du règne de Louis XIV surgissait en effet au grand jour. Les Globes connaissent quelques décennies de tranquillité, mais le 11 mars 1850, Le Moniteur annonce qu'ils seraient coupés en deux moitiés à l'équateur et transférés à Versailles « pour laisser plus de place aux employés du bureau du Catalogue ». Le Magasin pittoresque publie une contre-attaque pour alerter l'opinion. En 1875, le projet réapparaît et il est cette fois combattu par la revue La Nature. Comme dans toutes les bibliothèques, les besoins d’espace pour accueillir les lecteurs, mais aussi pour abriter des collections en expansion permanente deviennent prégnants : ils finissent par avoir raison des Globes. En 1900, la décision est prise de détruire le Salon des Globes pour réaliser la grande salle des périodiques, dite Salle Ovale. Les Globes sont relégués, en 1915, à l’Orangerie de Versailles. En 1980, ils prennent le chemin du Centre Georges-Pompidou pour y être présentés dans l’exposition Cartes et Figures de la Terre. Puis ils gagnent, pour y être stockés, la Halle aux moutons de la Villette avant de rejoindre la Cité des Sciences et de l’Industrie qu’ils ont quittée en septembre 2005 pour entamer leur voyage de retour vers la BnF. Ils sont aujourd’hui définitivement exposés au sein du Hall des Globes du site François-Mitterrand de la BnF. Ces globes sont les plus grandes pièces des collections cartographiques de la Bibliothèque nationale de France. Réunies dans un « dépôt cartographique » dès 1828, constituées en un département des Cartes et plans en 1942, ces collections forment un ensemble remarquable par le nombre (800 000 cartes en feuilles, 10 000 atlas, 180 globes sans compter ceux restés « en fuseaux ») et surtout par la qualité : ainsi souligne-t-on souvent la rareté de la collection de cartes portulans, la plus riche du monde. La Société de géographie a déposé, en 1941, la totalité de sa bibliothèque au département des Cartes et plans. Les deux collections, complémentaires, offrent ainsi aux chercheurs, sur le site de Richelieu où elles sont installées, des ressources considérables sur la géographie, la cartographie et leur histoire. Désormais, tant sur le site François-Mitterrand que sur celui de Richelieu le public pourra avoir accès à des documents cartographiques d’une valeur historique, scientifique et artistique inestimable.


Quelques repères chronologiques

1683 : Les Globes sont achevés à Paris par Coronelli pour être offerts à Louis XIV par le cardinal d’Estrées. Ils restent pendant vingt ans dans leurs caisses à l’hôtel de Lionne. 1703 : Ils sont transportés à Marly et installés dans deux pavillons spécialement aménagés par Mansart. 1715 : Les Globes quittent Marly pour le Louvre. 1722 : Ils arrivent à la Bibliothèque royale. 1731 : Robert de Cotte construit pour eux le Salon des Globes. 1782 : Les Globes sont enfin exposés dans le Salon. 1875 : Ils sont la pièce maîtresse de l’exposition de la Bibliothèque nationale sur la Géographie. 1915 : Les caisses sont entreposées dans l’Orangerie de Versailles. 1964 : Le Directeur général de l’Architecture propose de placer les Globes de Coronelli

dans la nef de la Grande Ecurie de Versailles. 1967 : Projet d’exposition à l’occasion du Congrès international d’histoire des sciences

de la Grande Ecurie, mais le projet n’est pas réalisé. 1968 : Projet d’exposition au salon des Antiquaires (Grand Palais). 1980 : Présentation des Globes à l’exposition Cartes et Figures de la Terre au Centre Georges-Pompidou. 1982 : Dépôt des Globes à la Villette, pour être présentés à la Cité des Sciences et de l’Industrie. 1994 : Projet d’installation sur le futur site François-Mitterrand 1995 : Projet d’implantation au Musée de Marly. 1998 : Réalisation d’une campagne photographique (par la BnF) et d’un film (par ARTE). 1999 : Edition par la BnF d’un cédérom sur Les Globes de Louis XIV.

2005 2 septembre : Transfert des Globes de la Cité des Sciences et de l’Industrie vers le Grand Palais où ils restent exposés du 17 septembre au 2 octobre. 4 octobre : Arrivée des Globes à la Bibliothèque nationale de France, dans le hall ouest du site François-Mitterrand. 2006 Travaux d’analyses des Globes en vue de leur restauration et de leur installation définitive. 4 octobre 2006 : Inauguration du Hall des Globes


Analyses et restauration des Globes

Après leur transfert à l’automne 2005 sur le site François-Mitterrand de la BnF, les Globes de Coronelli font l’objet d’analyses complètes pour préparer leur restauration. La position et l’accessibilité des Globes ont permis aux équipes du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) de réaliser des radiographies et des photographies. Après la première campagne radiographique de 2001, la structure des Globes n’avait pas révélé tous ses secrets. La couverture photographique par Globe a été réalisée avec 288 fichiers d’un champ de 1m de côté en trois rayonnements – visible, infrarouge et fluorescence UV – soit un total de 1728 fichiers. Des prélèvements pour analyses sur les peintures et vernis ont été effectués par le laboratoire de la BnF, assortis d’analyses sur la résistance de la structure, et d’un constat d’état sous la responsabilité d’une équipe de restaurateurs privés constituée de spécialistes du bois, du métal, du support toile et de la peinture. Les premiers éléments de ces analyses ont permis de définir les travaux de consolidation et de restauration nécessaires préalablement à la présentation des Globes dans leur scénographie définitive. Ces travaux consistent en une remise en état rapide des sphères dans leur ensemble : nettoyage, refixage des éléments métalliques, refixage de la peinture là où elle se détache, réparation d’un accroc du Globe céleste, et remise en état des quatre zones polaires difficilement accessibles ensuite. Ces travaux ont été réalisés au cours de l’été 2006 conjointement par des équipes de restaurateurs privées et l’atelier du département des Cartes et plans de la BnF, spécialisé en la matière (voir ci-dessous). La restauration complète des globes est envisagée pour l’année 2008. En effet, les résultats des travaux d’analyse doivent être totalement exploités et éventuellement comparés avec d’autres objets ou d’autres constructions.

Un atelier spécialisé dans la restauration des globes L’atelier des Cartes et plans est spécialisé dans la restauration des œuvres de grand format. Créé en 1965, il est devenu au fil des années un pôle d’excellence en matière de restauration de globes manuscrits ou imprimés. Il collabore régulièrement avec les autres institutions étrangères et assure de nombreuses actions de formation. Parmi ses travaux récents, l'atelier est intervenu à plusieurs reprises sur les globes imprimés de Coronelli de 108 cm de diamètre : en 1993 il a restauré les deux globes appartenant au Musée des Beaux-Arts de Lille, en 1998 ceux de la Bibliothèque du Muséum national d'Histoire naturelle - qui avaient la particularité d'être rehaussés d'enluminures -, en 1999 ceux de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et, en 2002, il a contribué à la remise en état de ceux de Lisbonne. Chaque restauration conduit à développer de nouvelles techniques. L'atelier a ainsi adapté à ce domaine spécifique l'utilisation de l'endoscopie (l'introduction d'une caméra à l'intérieur du globe permet d'en étudier la structure et les matériaux), de la radiographie, des ultrasons, de la numérisation et de la création de modèles numériques.


Le Hall des Globes, un espace ouvert à tous en permanence

Le voyage de retour des Globes de Coronelli à la BnF s’achève avec l’ouverture au public d’un nouveau lieu d’exposition à leur mesure. L’objectif de cet espace permanent est d’installer les Globes en majesté, tout en les inscrivant dans la connaissance d’aujourd’hui.

La partie du hall Ouest qu’ils occupent se divise en deux espaces séparés, l’un consacré à l’admiration de ces objets patrimoniaux exceptionnels, l’autre à la découverte de leur histoire et de celle de la cartographie.

L’espace d’approfondissement permettra au visiteur d’aborder par des textes, des documents audiovisuels et multimédias, l’histoire des Globes, leur fabrication, leur restauration, la question de la représentation du Ciel et de la Terre, les enjeux de la cartographie. Partenaire de la BnF, l’Observatoire de l’Espace du CNES a produit à partir de ses images satellites un film qui sera projeté sur un cube de verre. Une salle de projection proposera une programmation comportant notamment une émission spéciale du Dessous des cartes d’Arte consacrée aux Globes de Coronelli (cf p.24). Outre une programmation audiovisuelle régulière, cette salle accueillera des conférences et animations diverses. L’ensemble de l’espace est appelé à évoluer, à vivre, às’enrichir de mois en mois… La scénographie : un bel écrin pour des chefs-d’œuvre

L’architecte Jean-Jacques Bravo, Sophie Roulet et l’équipe de l’agence Mostra ont été choisis pour l’aménagement de ce Hall. Pionnier de la scénographie d’exposition, complice de Jacques Lichnerowicz avec qui il a fondé l’agence BL Associés, fort d’une première expérience au Centre Georges-Pompidou à travers de grandes expositions comme Paris-Berlin et Paris-Paris, puis à la Cité des Sciences et, plus récemment, à la Cité de la Musique (exposition Jimmy Hendrix), l’architecte a pris le parti d’une scénographie épurée.

Pour relever le défi spatial lancé par ces objets mythiques, il a choisi une structure très contemporaine, une « non-structure minimaliste ». Vus du Hall, les deux globes fichés sur un axe sobre pratiquement invisible sont légèrement décalés pour permettre à une partie du Globe céleste d’apparaître derrière le Globe terrestre. Posés sur une moquette couleur cerise, ils reposent dans un écrin théâtral, ceinturés d’un rideau en velours rouge. Le plafond est peint en noir pour que l’attention des visiteurs soit toute entière concentrée sur les Globes, effleurés par un éclairage peu intense qui respecte leur intégrité. L’espace d’approfondissement scientifique est aménagé en retrait des Globes. La tonalité générale de ce dispositif permanent, encadré de grandes cimaises de verre, évoque l’Infini, la Voie lactée.



Les Globes de Coronelli sur Internet

Exposition virtuelle : Les Globes du Roi-Soleil expositions.bnf.fr/globes/ L'exposition virtuelle aborde différents aspects concernant les Globes et les replace dans une histoire des représentations du ciel et de la Terre de l'Antiquité jusqu'à la période contemporaine. Une brève histoire de la cartographie met les Globes en perspective dans l'histoire des représentations. Une présentation des Globes propose de découvrir leur histoire, de la commande d’origine jusqu'à leur transfert à la BnF, ainsi que les techniques de fabrication et de restauration des Globes. Elle permettra de parcourir en images les plus beaux détails des peintures. Les Globes dans l'histoire des représentations du ciel et de la Terre : - Depuis l'Antiquité et jusqu'aux images satellitaires, comment se collecte l’information et se construit la représentation ?- Quels sont les enjeux esthétiques, politiques et scientifiques de la représentation du ciel et de la Terre ?- Comment le Globe apparaît-il dans l'art comme symbole du pouvoir ou symbole du savoir ?

Jeux de cartes : un module ludique pour les plus jeunes La cartographie fait la part belle à l'imaginaire dès lors qu'il s'agit de contrées inexplorées. Sur le même principe, l'enfant est invité à imaginer de nouveaux territoires en combinant des éléments extraits des cartes anciennes, globes et portulans conservés à la BnF. La carte imaginaire s'enrichit ainsi progressivement de villes et de monuments, se peuple d’hommes et d’animaux, se couvre de reliefs et de végétation. Ầ chaque fois qu'un élément provenant d'une nouvelle carte est sélectionné, une vignette s'affiche à gauche de l'écran. Elle permet de consulter la carte ancienne ou le globe dont est extrait l'élément graphique et d'en savoir plus sur son environnement initial. Des pistes pédagogiques concerneront l'histoire, la géographie, les arts plastiques et la littérature. Elles s’enrichiront progressivement pour s'adapter à tous les niveaux d'enseignement.

Les enseignants pourront ainsi préparer leur visite du Hall des Globes et l'exploiter en classe.


La Galerie des cartes et des Globes expositions.bnf.fr/cartes

Le site des Globes du Roi Soleil prendra place dans une nouvelle galerie d'expositions virtuelles qui regroupera : - une présentation générale de l'histoire de la cartographie sous forme d'une exposition virtuelle synthétique - Le ciel et la Terre http://expositions.bnf.fr/ciel/index.htm - Les mappemondes http://classes.bnf.fr/ebstorf/index.htm - La Méditerranée au XIIe siècle vue par le géographe Al Idrisi http://classes.bnf.fr/idrisi/index.htm - L'atlas Catalan http://expositions.bnf.fr/ciel/catalan/index.htm - Les Globes du roi Soleil - Les cartes de Cassini http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/index.htm Cette galerie offrira un accès thématique et des pistes pédagogiques


Activités pédagogiques Entre ciel et Terre Un concours organisé par la BnF, le SNUipp, la Ligue de l'enseignement, le Monde de l'Education et le CNES.

Depuis toujours, les hommes ont cherché à représenter le ciel et la Terre ; dès leur plus jeune âge, les enfants sont fascinés par les continents et les étoiles. Si, depuis les premières mappemondes jusqu’aux images du Centre National d’Etudes Spatiales, les progrès scientifiques n’ont cessé de préciser notre connaissance de l’univers, les représentations du ciel et de la Terre restent porteuses d’imaginaire pour les écrivains et les artistes et habitent nos jeux les plus traditionnels comme la marelle ou le jeu de l’Oie. Aussi, à l'occasion de l'ouverture du Hall des Globes, le thème du ciel et de la Terre a-t-il été retenu en 2006-2007 comme sujet du concours proposé aux écoles et la forme d’un jeu pour rassembler figures du ciel et figures de la Terre dans une réalisation collective.

Chaque classe inscrite au concours produira donc un jeu : jeu connu (jeux de paires, de sept familles, jeu de l’Oie…) ou jeu totalement inédit. Il pourra s’agir d’un jeu de cartes, d’un jeu de plateau, d’un jeu de rôle, d’un jeu électronique (exclusivement sur Internet). Le thème sera celui des représentations du ciel et de la Terre. La production du jeu sera l’occasion :- d’aborder des éléments de connaissance sur le ciel et la Terre ;- d’acquérir des notions sur l’évolution des représentations dans le temps ; - de mobiliser le fort potentiel d’imaginaire dont le ciel et la Terre sont porteurs ;- de travailler autour de diverses approches graphiques du thème.

L’ambition du projet autour de ces quatre axes s’adaptera évidemment à l’âge des enfants. Les enseignants trouveront sur le site de la BnF des ressources importantes dans ces quatre directions regroupées à l'adresse suivante : classes.bnf.fr/cieletterre

Le jury examinera les productions selon quatre critères :- la richesse du travail pédagogique autour des 4 axes proposés et l’ampleur du champ traité en rapport avec l’âge des enfants ;- la qualité esthétique de l’objet produit ;- l’intérêt pédagogique du jeu produit pour une découverte du ciel et de la Terre ;- l’inventivité et l’imagination dont les enfants auront fait preuve. Une manifestation de clôture sera organisée à la BnF en mai 2007. Règlement du concours et inscription sur le site du SNUipp à partir du 1 septembre 2006. Activités pédagogiques sur le site François-Mitterrand

L'exploration des Globes sera intégrée à partir du mois d'octobre 2006 dans le circuit des visites-découverte de la BnF proposées par le Service d'action pédagogique aux élèves des écoles primaires, des collèges et des lycées. Une fiche pédagogique sera disponible sur simple demande pour les enseignants désireux d'assurer eux-mêmes la visite du Hall des Globes avec leur classe. Des ateliers seront mis en place à partir de janvier 2007 : ils permettront d'approfondir la lecture géographique et historique des Globes, de les mettre en perspective à partir d'une histoire des représentations du ciel et de la Terre mais aussi de rêver à des représentations imaginaires. Renseignements et réservation au 01 53 79 41 00


Publications

Les Globes de Coronelli Par Hélène Richard Coédition Seuil/BnF 22 x 22 cm, relié cartonné, 80 pages, 60 illustrations couleurs Prix : 20 €

Sans équivalents au monde, les grands Globes que le cosmographe vénitien Vincenzo Coronelli réalisa pour Louis XIV à la demande du cardinal d’Estrées n’ont cessé, depuis leur création en 1683, de fasciner par leurs dimensions - 4 mètres de diamètre, 2 tonnes chacun - et par la qualité de leurs peintures. Hymne à la gloire du Roi, identifié au soleil qui éclaire le monde au centre du système planétaire, ces présents grandioses s’inscrivent dans la politique menée par Colbert visant à étendre le champ du commerce extérieur de la France en la dotant des instruments indispensables à son expansion, notamment une marine et une cartographie. Depuis leur création en 1683 jusqu’à leur réinstallation dans le Hall des Globes de la Bibliothèque nationale de France, ces gigantesques sphères n’ont cessé d’être déplacées, montées, démontées, mises en caisses... Cet ouvrage remarquablement illustré nous guide à travers une visite savante et savoureuse sous la conduite d’Hélène Richard, directeur du département des Cartes et plans de la BnF, qui a la garde de ces précieux présents royaux.

Revue de la Bibliothèque nationale de France - no 24 Dossier « Cartographie » 20 fl 27 cm, broché, 96 pages, 50 illustrations Cahier 16 pages couleurs. Prix: 19 €

Sous la direction d’ Hélène Richard et de Catherine Hofmann – Emmanuelle Vagnon, « Cartographie d’une ville disparue : Vicina sur le Danube »– Axelle Chassagnette, « Une carte de l’Exode produite à Wittenberg : l’Itinera Israelitarum ex Aegypto (1557) de Tilemann Stella »– Jean-Yves Sarazin et Chiara Pagliettini, « Villes et territoires représentés sur deux cabinets napolitains du début du XVIIe siècle »– Hélène Richard, « La “Carte pour le passage de Vénus” et l’évolution des procédés de reproduction cartographique »– Maya Goubina, « La bataille de Vyborg : exemple de présentation du temps en cartographie ». – Éric Guichard, « L’internet : retrouvailles de l’écriture et de la cartographie ». – Madeleine Barnoud, « Cartographie d’une région alpine de frontières : le Briançonnais et le Queyras entre France et Italie du XVIe siècle à nos jours ».


Une invitation au voyage Texte d’Olivier Rolin Illustré par Erik Desmazières 14,5 x 24 cm, relié, 48 pages Prix : 13 €Editions de la BnF Le céleste est une boule de nuit bleue cerclée de cuivre, peuplée de créatures mythologiques. Le terrestre est une sphère bigarrée de mots, blasonnée d’histoires. Les deux globes géants qu’on voit à présent à la BnF, œuvre du moine vénitien Coronelli, furent offerts au roi Louis XIV par le cardinal d’Estrées, et installés en 1703 au château de Marly. Une Invitation au voyage raconte leur histoire, tenue secrète jusqu’à ce jour. On y découvre un Roi-Soleil rêvant de devenir un chef Cafre ou d’aller à la chasse à la baleine, une Maintenon quelque peu baroque, conteuse à l’imagination débridée, prophétesse littéraire, enfin des personnages assez différents de ceux dont la tradition nous a légué les images guindées. Il est vrai que ce récit, qui puise d’ailleurs aux meilleures sources, ne dédaigne ni la fantaisie, ni même la facétie… Cette improvisation érudite est illustrée par de splendides dessins d’Erik Desmazières, libre méditation artistique inspirée de l’observation des Globes de Coronelli. Olivier ROLIN Olivier Rolin est un écrivain qui cultive autant la géographie que l’histoire, que l’espace intéresse au même titre que le temps : en témoignent, à côté de Port-Soudan (prix Femina 1994) ou de Tigre en papier (2002), L’Invention du monde (1993), chronique romanesque d’une journée de la planète, ou Suite à l’hôtel Crystal (2004), sorte de portrait burlesque de la Terre aperçue par la fenêtre de chambres d’hôtels internationales. Erik DESMAZIÈRES Erik Desmazières est né au Maroc en 1948. Diplômé de l’Institut d’études politiques en 1971, il entreprend cette même année l’étude de la gravure et obtient en 1978 le Grand Prix de la Ville de Paris. À l’exposition que lui a consacrée la Galerie Bernier en 1974 devaient succéder de nombreuses présentations de son travail, que ce soit en Europe, au Japon ou aux Etats-Unis. Erik Desmazières a illustré en 2000 une traduction anglaise de la Bibliothèque de Babel de Borges éditée par Godin. Ses œuvres sont notamment présentes dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, du Metropolitan Museum of Art, de la Library of Congress, du Rijksmuseum et du British Museum. Après une première rétrospective de son œuvre gravé au musée de la Maison de Rembrandt en 2004, le musée Carnavalet lui consacre également une grande exposition à partir d’octobre 2006.


Révéler au public les Globes de Coronelli

Un mécénat Natexis Banques Populaires

Dans la continuité de sa politique de mécénat culturel et scientifique « Patrimoines d’hier, Trésors d’avenir », Natexis Banques Populaires poursuit son action en faveur de la valorisation des Globes de Coronelli en finançant leur installation définitive sur le site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France. Ces oeuvres majeures du patrimoine français sont désormais offertes à la curiosité du public au sein du « Hall des Globes », espace d’exposition permanent où sont présentées en parallèle des images satellite du Centre national d’Études Spatiales (CNES), mettant ainsi en regard les connaissances du monde d’hier et d’aujourd’hui. Afin de saluer avec le public parisien l’ouverture du Hall des Globes, Natexis Banques Populaires a choisi également de financer la création d’une installation visuelle et sonore dans le cadre de Nuit Blanche, une déambulation « Entre Ciel et Terre ».

A la rencontre de l’art et de la science

Mécène du voyage des Globes, depuis la Cité des Sciences et de l’Industrie jusqu’à la Bibliothèque nationale de France en passant par le Grand Palais en septembre 2005, Natexis Banques Populaires complète son action par le soutien à l’approfondissement des connaissances sur ces chefs-d’œuvre de technicité, témoins des avancées de la science et de la cartographie du XVIIème siècle. Le fonds documentaire géographique de la Bibliothèque est ainsi enrichi par l’acquisition de la carte « Terre Artiche » de Coronelli représentant le pôle Nord, zone d’un très grand intérêt pour la cartographie. Sensible à la rencontre de l’art et de la science, Natexis Banques Populaires accompagne ses actions de mécénat culturel d’une démarche scientifique traduite ici par le soutien au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) pour approfondir l’étude des Globes. Plus de 1700 clichés ultraviolet et infrarouge ainsi que des examens radiographiques apportent des informations complémentaires à leur compréhension et préparent les principales étapes de leur restauration. Ce programme a nécessité le développement de nouvelles techniques d’acquisition d’images numériques spécifiquement adaptées aux très grands formats.


Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’unir compétences culturelles, historiques et scientifiques pour enrichir le patrimoine national, éclairer la genèse d’une œuvre et nourrir ainsi le travail et l’inspiration des générations d’aujourd’hui et de demain. Natexis Banques Populaires a fait le choix, à travers l’ensemble de ses activités, de mener des actions concourant au développement durable, destinées notamment à préserver et à transmettre différents types de patrimoine : social, humain et culturel. Aujourd’hui, en tant que mécène, Natexis Banques Populaires affirme à nouveau sa volonté d’être un acteur responsable, engagé au cœur d’une société qu’il contribue à faire évoluer.

Natexis Banques Populaires

Véhicule coté du Groupe Banque Populaire, Natexis Banques Populaires est une banque de financement, d’investissement et de services, qui développe également une offre originale en matière de gestion du poste clients.

Natexis Banques Populaires est en relation d’affaire avec 90% des 350 premières entreprises françaises. Il construit avec ses clients – entreprises grandes et moyennes, clientèles institutionnelles, réseau des Banques Populaires – une relation de partenariat dans la durée, tant au plan national qu’international.

Au 31 décembre 2005 : Produit net bancaire : 3 091 millions d’euros 12 973 collaborateurs / 155 implantations dont 117 à l’international

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ContactsAgence Tandem – Relations presse Estelle Laurentin – 01 53 32 28 87 – [email protected] Nathalie Habib-Deloncle – 01 53 32 28 47 – [email protected]

Natexis Banques Populaires Victoria Eideliman – 01 40 39 60 56 – [email protected]

Etat de Fête Culture – Agence conseil en mécénat Sophie Roynette – 01 45 61 26 53 – 06 08 54 39 49 - [email protected]


Un regard contemporain sur les Globes de Coronelli

Depuis le XVIIIe siècle, époque de la réalisation des globes de Coronelli, les avancées intellectuelles et les progrès techniques ont profondément modifié notre connaissance de la Terre et de l’Univers. En particulier, l’aventure spatiale et le nouveau point de vue qu’elle a introduit s’est révélée être le départ d’une véritable révolution scientifique. L’Observatoire de l’Espace du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales), partenaire de la BnF pour le Hall des Globes, souhaite faire partager au public la vision contemporaine du monde qui s’est construite à partir des missions spatiales et des découvertes scientifiques qu’elles ont permis : le franchissement de l’atmosphère, qui agit comme un écran, a conduit à la découverte de nouveaux objets célestes comme les trous noirs ou les pouponnières d’étoiles ; l’observation globale et répétitive de la Terre depuis l’Espace a, quant à elle, renouvelé les représentations cartographiques de notre planète. Dans l’exposition, les visiteurs découvriront, parallèlement aux représentations de la Terre et du ciel de Coronelli, les apports des activités spatiales en matière de collecte des données ou de construction de nouvelles représentations du monde. Au-delà de ce parallèle, la symbolique de la cartographie contemporaine sera questionnée afin que chacun puisse appréhender la permanence ou l’évolution de certains enjeux. Les images satellites, porteuses d’une forte valeur esthétique, sont en effet des pièces maîtresses dans la gestion des enjeux de connaissance et de souveraineté. L’Observatoire de l’Espace du CNES propose de faire découvrir ces images parfois familières, souvent étonnantes sous forme d’un programme audiovisuel original diffusé sur le cube de lumière de l’exposition. En s’éloignant de la Terre, le spectateur pourra découvrir une vue exhaustive des reliefs, de la variation temporelle de la végétation terrestre, ou encore de l’évolution du Soleil. Il poursuivra ce voyage en parcourant la voie lactée vue en rayons X et achèvera son périple dans les représentations de l’Univers profond. En participant à cette exposition au côté de la BnF, l’Observatoire de l’Espace du CNES (Centre National d'Etudes Spatiales), qui a pour mission de susciter des réflexions autour de l’Espace en diffusant les connaissances liées au domaine spatial auprès des organismes culturels, est au cœur de son projet. Plus généralement, l’ambition de l’Observatoire de l’Espace du CNES est de révéler aux publics les plus diversifiés que l’Espace, et plus généralement les technologies et les découvertes qui y sont associées dans de nombreux domaines de la science et de la société, concerne véritablement chacun dans ses activités et son imaginaire.

Contact : Observatoire de l’Espace - Centre National d’Etudes Spatiales - 2, place Maurice Quentin - 75039 Paris cedex 01 Tél. : + 33 1 44 76 76 18 - fax : + 33 1 44 76 76 65 courriel : [email protected] www.cnes-observatoire.net

Rappelons que le CNES, chargé d'élaborer, de proposer et de conduire la politique spatiale de la France, a pour objectif de développer les utilisations de l'Espace, que ce soit pour satisfaire les besoins des collectivités publiques en matière civile et militaire et de la communauté scientifique, ou pour favoriser l'émergence et la diffusion de nouvelles applications, sources de création de connaissances, de richesses et d'emplois.


Un centre pour la préservation et l’étude de l’héritage culturel des musées de France

Créé en 1998, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France est un service à compétence nationale de la Direction des musées de France. Doté d’équipements puissants, comme l’accélérateur de particules AGLAE, il étudie les œuvres les plus diverses provenant des musées de France : peintures de chevalet ou préhistoriques, polychromie des sculptures, objets archéologiques et objets d’art, arts graphiques et tapisseries. L’activité du C2RMF est centrée sur l’assistance scientifique dans le cadre de restaurations, sur les études matérielles avant acquisition et sur la connaissance des collections des musées. Elle prend des formes diverses :- La recherche sur les matériaux et les techniques pour étudier et documenter une œuvre ou en préalable à une restauration - L’assistance à la restauration pour les grands chantiers (Galerie des Glaces du château de Versailles), les rénovations ou créations de musées (Les Arts Décoratifs, l’Orangerie) - L’expertise conseil en matière de conservation préventive.

Les équipes du C2RMF ont réalisé au cours des derniers mois des campagnes de prises de vues et de radiographie des Globes de Coronelli en vue de préparer leur restauration.

Prises de vue :Les clichés des globes ont été réalisés avec un appareil équipé d’un capteur numérique modifié permettant de capter l’infrarouge en plus du visible et de la fluorescence d’ultraviolet. La couverture par globe a été faite avec 288 fichiers d’un champ de 1m de côté en trois rayonnements (visible, infrarouge et fluorescence UV) soient 1728 fichiers qui permettent de dévoiler les rectifications des tracés et les zones restaurées. Des détails ont également été photographiés en visible, soit 98 fichiers

Radiographie :La structure des globes, bien que presque totalement visible par les trappes de visite, gardait quelques aspects inconnus. Une première campagne radiographique en 2001 avait confirmé que les axes métalliques des pôles n’étaient pas reliés l’un à l’autre. Des radiographies de la paroi proche des trappes ont montré le bon état de santé du bois et quelques détails de la couche picturale. La récente campagne radiographique permet de mieux connaître la structure des pôles des deux globes et la disposition des éléments les constituant.

Echafaudage nécessaire à la mise en œuvre du dispositif de radiographie X Radiographie X du pôle Nord du Globe terrestre mettant ©C2RMF, photo Th. Borel en lumière le système d’assemblage de l’axe de rotation ©C2RMF, photo Th. Borel

Contact presse / communication Sophie Lefèvre, Mission de la communication du C2RMF 01 40 20 56 65 - [email protected]


Les Globes de Coronelli, vision d’un monde, vision d’un monarque Le Dessous des Cartes applique à la création des Globes de Coronelli sa méthode d'approche : Qui passe la commande ? Quand ? Pour que les Globes soient vus par qui ? Pour servir quels objectifs ? Et affirmer quels pouvoirs ? Peut-on, par ces Globes, lire une part de la politique étrangère de la France de la fin du 17ème siècle ? Diffusion ARTE : Mercredi 4 octobre à 22H30 Auteur : Jean-Christophe Victor Réalisateur : Frédéric Ramade

LE DESSOUS DES CARTES Magazine géopolitique d’ARTE Durée : 11 mn ''Le Dessous des Cartes est un cours de pédagogie politique, diffusé chaque semaine sur Arte, et qui s’appuie sur les cartes de géographie, l’histoire, et le repérage des tendances longues, économiques, environnementales, stratégiques, politiques ou religieuses''. Les auteurs des textes sont : Jean-Christophe Victor, Frank Tétart, Virginie Raisson.

Une production ARTE sous la responsabilité de Laurène L'Allinec, en collaboration avec le LEPAC (Laboratoire d’Etudes Politiques et Cartographiques) Diffusion : Arte le mercredi à 22.30 Rediffusion câble et satellite TNT le samedi à 13h50 et le mercredi à 14h30 TV5 Europe le samedi à 7h45 sur Internet : www.arte.tv/ddc

L'ATLAS DU DESSOUS DES CARTES NOUVELLE EDITION INTEGRALE Auteurs : Jean-Christophe Victor, Frank Tétart et Virginie Raisson, Cartographie : Frédéric Lernoud Co-édité par ARTE Editions / Tallandier NOUVEAU FORMAT : 24,5 x 17,5 cm 252 pages – 360 cartes couleur NOUVEAU PRIX : 12 euro

Sortie le 10 avril 2006

Documents

Globes de Coronelli - Dossier de presse