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Génotoxicité et cancérogenèse
Jean-Claude PAIRON
Université Paris Est Créteil
Décembre 2017
Quelques définitions
• Agent génotoxique = agent dont une des activités biologiques (ou de l’un de ses métabolites) peut altérer l’information génétique codée par l’ADN.
• Agent clastogène = agent pouvant provoquer des cassures chromosomiques
• Agent clastogène = agent pouvant provoquer des cassures chromosomiques
• Agent mutagène = agent pouvant provoquer des mutations
Classification des agents cancérogènes
Classification des agents cancérogènes controversée +++
- Mécanismes génotoxiques
• action directe sur l’ADN cellulaire
- Mécanismes non génotoxiques ou épigénétiques- Mécanismes non génotoxiques ou épigénétiques
• Pas de modification structurale de l’ADN (séquence nucléotidique préservée)
• Expression de gènes pouvant être modifiée
• Modifications biochimiques (hyperméthylation de régions promotrice, synthèse d’ARN, régulation activité enzymatique...)
• Modifications morphopathologiques (inflammation, hyperplasie...)
• Modifications immunitaires...
Agent génotoxique
Agent mutagène Agent cancérogène
Mort cellulaire
Agent non génotoxique
Agents génotoxiques
– Radiations ionisantes– Rayonnements ultraviolets – Fumée de tabac– Certaines substances chimiques
• amiante, • HAP, • HAP, • amines aromatiques, • métaux (chrome hexavalent, arsenic, cadmium, mercure,
nickel, plomb), • etc
Cancérogenèse
• La cancérisation d’une cellule est un processus multi-étapes
Instabilitéchromosomique
Transformation néoplasique
Modifications cellulaires associées
ADNProlifération, cycle cellulaire
• Plusieurs gènes (oncogènes, suppresseurs de tumeur) sont altérés (mutations, méthylation) au cours du processus tumoral.
GST
onconc
GST
Cellule tumoraleCellule normale
Cancer
• Rupture de l ’homéostasie cellulaire
• Processus clonal multi-étape => Evolution clonale
Mutation 1 Mutations 1+2+3
Mutations 1+2 1+2+31+2
Clone tumoralCroissancesélective des clones
From : CC Harris. Molecular epidemiology : overview of biochemical and molecular basisIn : Molecular dosimetry and human cancer. JD Groopman, PL Skipper, 1991
+ rôle de gènes de susceptibilité (aux différentes étapes)
Cancérogénèse
• Etapes d’initiation– Produit électrophile = lésion ADN– Lésion non réparée + multiplication ⇒ mutation– Activation de proto-oncogènes (ras, myc, raf, her-2, jun, bcl-2B)– Inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs (PTEN, P53, P16B)
• Etapes promotion• Etapes promotion– Stimulation de la prolifération cellulaire– Inhibition d’apoptose– Cellule initiée ⇒ lésion pré-tumorale
• Progression– Instabilité génétique = mutations + prolifération cellulaire
Lésion prétumorale => Tumeur maligne ⇒ métastases
Altérations de l’ADN induites• Agents chimiques
à action directe
– Agents alkylants
– Agents intercalants
– DNA-DNA cross links ; liaisons inter-brins, intra-brins (mitomycine, cis-platine)(mitomycine, cis-platine)
– DNA-protéines (agents alkylants, UV, RI)
– Déamination (N2O, sodium bisulfite)
à action indirecte (cancérogènes indirects)
Activation métabolique
(AAF, B[a]P, DMBA, aflatoxines) RECyt P450
Altérations de l’ADN induites
• Agents physiques– Ultraviolets
• UV B : dimères de pyrimidine
(T-T ou T-C)
• UV A : production de radicaux oxygénés
N
N
O
O
R
H
4
1
2
3 5
6
H CH3
O
UV A (320 nm - visible)
UV B (290 - 2320 nm)
UV C (180-290 nm)
Thymine
• UV A : production de radicaux oxygénés
– Radiations ionisantes• Endommagement des bases (radiolyse de
la thymine ; destruction du groupe imidazole des purinesB)
• Cassures (liaisons phosphodiesters)
N
NO
R
H
4
1
2
3 5
6
H CH3
O
OH
OH
Radiolyse de la thymine (air)
N
N
O
O
R
H
4
1
2
3 5
6
H CH2 O OH
Méthodes d’évaluation de la génotoxicité
• Altérations de l’ADN
– Modification de bases• Anticorps (ex: adduits de B[a]P)• Hydroxylation de bases (chromatographie,
immunocytochimie)immunocytochimie)
– Cassures• Elution alcaline• Single Cell Gel Electrophoresis (SCGE assay, COMET)
• Mutations
– Conséquence fonctionnelle de la mutation– Séquençage de l ’ADN
• Anomalies chromosomiquesDétection d’un effet aneugène (anomalies du nombre de
chromosomes) ou clastogène (cassure / clivage des chromosomes)
– Anomalies numériques
Méthodes d’évaluation de la génotoxicité
– Anomalies numériques• Cellules en métaphase, micronoyaux
– Anomalies structurales• Aberrations (gaps, cassures, chromosomes retardés,
ponts inter-chromosomiques)• Micronoyaux• (Echanges de chromatides sœurs)
Actuellement, il est admis que pour une large majorité d’agents cancérogènes chimiques, il existe une réaction entre le cancérogène ultime et l ’ADN
Développement de tests à court terme de génotoxicité (à partir des années 70 +++)
Objectifs :- tests simples,- coût peu élevé,- facilement disponibles,- facilement interprétables.
Pourquoi des tests à court terme ?
• Latence des processus de cancérogénèse : 10 à 40 ans
� nécessité d’évaluation précoce d’un potentiel cancérogène
• Coût des études expérimentales (in vivo) +++
• Impératif de développement de tests alternatifs
• Elucider le mécanisme d’action d’une molécule donnée
• Classification des tests :- selon le modèle cellulaire employé : bactéries,
cellules de mammifères, cellules humaines...- selon le type de test :
- Dommages primaires de l’ADN,- Mutations géniques (mutagénèse),
Tests à court terme
- Mutations géniques (mutagénèse),- Aberrations chromosomiques.
Classés à part : tests de transformation cellulaire
• Génotoxique direct versus après activationUtilisation de la fraction S9 (fraction microsomale hépatique
d’animaux ayant été traités par un inducteur enzymatique)
On distingue :
1 – Les dommages primaires du DNA
2 – Mutations géniques
3 – Effets chromosomiques
Tests à court terme
3 – Effets chromosomiques
4 – Transformation cellulaire
Dommages primaires du DNA
– Liaison covalente à l’ ADN (adduits)
– Inductions de cassure de l’ADN/réparation (ex: SOS chromotest)
Tests à court terme
– Survie de bactéries déficientes en mécanisme de réparation de l’ADN
– Test des comètes.
Mutations géniques
– Altérations héréditaires de phénotype ou génotype : substitution, « frameshift »
Exemples : Ames – perte de production d’un gène, changement de fonction par mutation reverseB
Tests à court terme
fonction par mutation reverseB
Effets chromosomiques
– Nombre de chromosome (aneuploïdie)
– Structure des chromosomes (aberrations chromosomiques)
– Echanges de chromatides sœurs (sister chromatid exchange
Tests à court terme
– Echanges de chromatides sœurs (sister chromatid exchange SCE)
– Micronoyau (micronucleus)
– Test de dominance létale.
Transformation cellulaire
– Simulation des étapes essentielles de la cancérogenèse cellulaire
– Production de cellules prénéoplasiques ou néoplasiques en culture.
Tests à court terme
culture.
Types de tests à court terme / classification
Levures/végétaux
AmesSOS chromotestProcaryotes
Effets chromosomiques
MutationDommages primaires de l’ADN
Transformation cellulaire
Activité génétique
AC
Micronoyau
UDS
Adduits
Homme (in vivo)
AC
Micronoyau
HPRT
Thymidine Kinase
Spot test souris
UDS
Adduits
Cellules de mammifères (in
vivo)
+Aberrations chromosomiques
(AC)
Micronoyau
HPRT
Thymidine Kinase
UDS
Comètes
Cellules de mammifères (in
vitro)
DrosophileInsectes
PRINCIPE DU TEST DES COMÈTESSingle Cell Gel Electrophoresis assay
• Traitement des cellules ; marquage par de l’iodure de propidium
• Dénaturation alcaline - Electrophorèse• Microscopie en fluorescence • Analyse d’image (Fenestra Komet) ; 150 cellules
au hasard• Test Mann Whitney
Paramètres déterminés Paramètres déterminés :• Longueur de la queue de la comète = distance entre
le bord du noyau et l’extrémité de la queue• Pourcentage d’ADN dans la tête et dans la queue
par rapport à l’ADN total• Moment de la queue de la comète =longueur de la queue x % d’ADN • MTM = moyenne arithmétique des moments
Détection de cassures
Test des comètesD’après Dr FL Martin, Institute of Cancer Research
Fragments d’ADN nucléaire de cellules épithéliales de cancer du sein
Test d’Ames
Salmonella Typhi murium
- souches rendues histidine dépendantes (incapables de proliférer en milieu dépourvu d’histidine). rfa + (augmentation de perméabilité) .pKM 101 + (sensibilité à certains mutagènes; pour TA 97, TA98, TA100, TA102). UVR B - (perte de réparation par excision -resynthèse)
- substitution TA 100 TA 102 TA 1535
frameshift TA 97 TA 98 TA 1537 TA 1538frameshift TA 97 TA 98 TA 1537 TA 1538
Salmonelles HIS –± S9 + NADP (cofacteur P450)+ X (C1, C2, C3), ou Témoin+ ou Témoin-en milieu dépourvu d’histidine
48 h à 72 h
Pas de mutation MutationHIS - HIS +
(test dit de mutation reverse)Résultat à rapporter aux bactéries survivantes
Limites des tests de mutagenèse (Ames)
1 – Pas de relation quantitative
pouvoir mutagène sur bactéries versus intensité de l’effet cancérogène sur organisme supérieur
2 – Ne détectent pas les cancérogènes ne produisant pas de lésion sur l’ADN (hormone)l’ADN (hormone)
3 – Ne détectent pas les « promoteurs »
4 – Ne détectent pas les cancérogènes agissant sur le nombre et la répartition des chromosomes
5 – « Simplification » excessive (ex : métabolisation...)
Tests sur cellules : micronoyau • Test mettant en évidence un effet clastogène/aneugène
– Incubation des cellules avec la substance à tester (24h)– Addition de cytochalasine (prévention de la cytokinèse)– Etalement des cellules sur lame de verre– Analyse des noyaux (coloration)
Contrôle Cassure de chrolmosome Perte de chrolmosome
Test du micronoyau (1)Moelle osseuse in vivo (souris)Sang périphérique
Principe. Des cellules en division sont soumises à un produit x à tester� Lésions de chromosomes
Mitoses �morceau de chromosome ou chromosome isolé ⇒ micronoyau. Détermination des micronoyaux dans les érythrocytes néoformés (polychromatophiles:
PCE) : témoins des dommages chromosomiques ou de l’aneuploïdie induite par XTest. In vivo Moelle osseuse. In vivo Moelle osseuse
Souris +++ (rat, hamster chinois)2 sexes
X24 36 48 60 72
échantillon échantillon
X X48 60 72
échantillon
• IN VIVO sur moelle osseuseComptage des micronoyaux sur PCEs (érythrocytes polychromatophiles)(au moins 20 000 PCEs/sexe/dose donc 2000/animal)
• IN VIVO sur sang périphérique
Test du micronoyau (2)
• IN VIVO sur sang périphériqueidem avec 24 H de délai supplémentaireNB : PCEs = 5 % des érythrocytes
si 1 %, indicateur d’une toxicité médullaire
• IN VITRO
Test du micronoyau (3)
Micronoyau
D’après Wei et al, J. Radiat Res, 2006
Test HPRT (Hypoxanthine phosphoribosyl transferase)
Cellules: CHO (chinese hamster ovary cell) Cellule V79Cellule L5178Y (lignée lymphome de souris)Principe :8azaG 6thioG Guanine Hypoxanthine
HGPRTpoisons GMP HXMP
cellulairessi incorporationTest :Test :
cellule HGPRT⊕ + X(à tester) +/- S9+ 6 thioguanine
mort cellulaire survie cellulairepas de mutation mutation(HGPRT ⊕) (HGPRT-) (mutation forward)
Test réalisé pour nitrosamines, hydrocarbures polycycliques, Chlorure de vinyle...Détecte les mutagènes qui entraînent la perte de l’enzyme HGPRT (non essentielle
à la survie des cellules)
NB : tester plusieurs concentrations cellulaires car il y a coopération métabolique.
Echanges de chromatides-soeurs (sur Chinese Hamster Ovary cells CHO, ou Cellules V79, ou lymphocytes)
• Principe :représentation cytologique indirecte de lésions de l’ADN– Sang périphérique � isolement des lymphocytes– Mise en culture avec un mitogène (PHA) + 5-bromodeoxyuridine durant 2 cycles
cellulaires– Blocage des mitoses (colchicine) en métaphase. Choc hypotonique � étalement des
chromosomesColoration (agent fluorescent Hoechst + UV + May Grunwald Giemsa)� comptage des échanges de chromatides soeurs (ECS), témoignant d’une cassure de � comptage des échanges de chromatides soeurs (ECS), témoignant d’une cassure de l’ADN double brin avec permutation des chromatides (coloration différentielle)
• Application :• In vitro (cellules traitées par X)• In vivo chez l’animal• In vivo chez l’homme (après exposition à X)
• Expression des résultats.• Comptage sur ≥ 50 métaphases• Nombre d’échanges de chromatides soeurs / métaphase (N = 7 à 10)• Cellules à haute fréquence d’échanges de chromatides sœurs (HFC) (sur 80
métaphases)
• Méthode: 5 bromodeoxyuridine incorporée à la place de la thymidine dans la synthèse du DNA- 2 cycles (lymphocytes � ≈ 60-72 H sous mitogène
phytohémagglutinine PHA)- Blocage des cellules en métaphase (colchicine)- Choc hypotonique (KCl)- Étalement- Coloration par agent fluorescent + UV + May Grunwald Giemsa� Coloration différentielle des 2 chromatides de chaque chromosome
(seule la chromatide non détruite par le UV est colorée par MGG)
Echanges de chromatides-soeurs
(seule la chromatide non détruite par le UV est colorée par MGG)• Valeur du test (Environ Mutagenesis 1984, 6 : 737-752)
. Test sensible
. A priori : il existe une cassure du DNA
. In vitro et in vivo / ex vivo
Cellules traitées animal traité puis surveillance test sur ses cellules travailleurs(moelle osseuse)
. Aspect négatif : le taux spontané d’ECS varie avec de nombreux facteurs (heure de prélèvement, tabac...); trop sensible ?
• Mécanisme de formation ?
Transformation cellulaire
Principe :
- production de cellules prénéoplasiques ou néoplasiques en culture, sous l’action du composé testé
- simule les étapes essentielles de la cancérogénèse. La transformation cellulaire n’implique pas nécessairement une modification génétiquecellulaire n’implique pas nécessairement une modification génétique
- le plus souvent : test morphologique (aspect des colonies – perte de l’inhibition de contact)
Injection des cellules à l’animal � production de tumeurs
Transformation cellulaire
Réalisation : Fibroblastescellules SHE (hamster), BALB 3T3 (souris) C3H10T1/2 (souris),
BHK21CL13 (hamster)Composé X à tester
C1, C2, C3 ± S9
7-10 jours 4-8 semaines 3 semaines
Morphologie des comptage des foyers colonies en agarcolonies en milieu de transformation surliquide la monocouche (perte
de l’inhibition de contact)
A noter : 80 % des cancers proviennent de cellules épithéliales
Test à court termeSurtout utiles pour les génotoxiques
≥ 100 tests actuellement
Recommandations IARC
- Système utilisé valide pour la substance à étudier (Cf animal, structure chimique � structures chimiques d’alerte)
- Système métabolique approprié, durée d’exposition, dose suffisantesuffisante
- Témoin approprié
- Pureté du composé testée (ou mélange connu représentatif)
Confiance dans résultat (+) si :
- relation dose-réponse,
- Plusieurs études indépendantes (+)
Tests de génotoxicité
Champignons
Levures
Plantes
Insectes
AmesSOS chromotest
Bactérie
Transformation cellulaire
Aberrations chromosomiques
Mutation génique
Dommage primaire de
l’ADN
« organisme »
AC
micronoyau
Adduits
comètes
Humain
AC
micronoyau
HPRTAdduits
Cassures ADN simple brin
Cellules in vivo
(de mammifères)
AC
micronoyau
HPRT
comètes
Culture de cellules (in vitro)
Insectes
Interprétation des testsPlusieurs éléments :- Aucune batterie de tests idéale- Bien connaître les pièges des tests à court terme- Signification du test + : indicateur d’un potentiel génotoxique
dans les conditions du test
MAISMAIS
- Quelle est la capacité du produit testé à produire un effet in vivo ou chez l’homme ?
(inactivation du produit, concentration à l’organe-cible, diffusion, métabolisme préalable, atteinte de l’organe...)
- Signification d’un test ⊕ obtenu uniquement à la forte dose ?- inhibition index mitotique ≥ 50 %
et/ou - limite de solubilité atteinteet/ou - cytotoxicité ≥ 50 %
Pièges des tests à court terme
1 – Problèmes liés à l’agent testé
- pureté +++
- stabilité dans le solvant employé
- stabilité dans le milieu de culture (T50 à connaître)
- modifications induites du pH du milieu, de la P osmotique, cytotoxicité
2 – Conditions de traitement
- durée de traitement, dose
- nombre d’administration
3 – Type de test � limites propres
- Ames
Faux négatifs
- produits agissant sur la division cellulaire (vinblastine)
- produits agissant après fixation sur un récepteur (DES)
Pièges des tests à court terme
- produits qui déplètent en HIS (cadmium)
Le test ne peut pas détecter les produits contenant de l’HIS ou du TRP, ou intervenant dans la synthèse de ces acides aminés, ou les bactéricides !
- AC
Le résultat dépend du type cellulaire
Etude expérimentale de cancérogénèse Réalisation pratique (1)
Coût élevé (2 à 3 millions d’euros)
• Substance testée (composition +++)
• Espèces : petits rongeurs (rat, souris)
• Souches (connaissance des tumeurs spontanées ++)(rat Fischer 344, souris B6C3F1)
• 2 sexes
• Nombre : 50/dose/sexe ou + si3 doses + 2 témoins sacrifices
intermédiaires
• 2 à 5 x dose humaine dose → –10% poids
• Durée : observation des animaux sur toute la vie/ 18 mois minimum (souris) – 2 ans minimum (rat) / ou jusqu’à date avec survie témoins < 30 %
Etude expérimentale de cancérogénèse Réalisation pratique (2)
• Voie adéquate :– Inhalation
intermittente (« simulation expositions professionnelles » par voie aérienne, 8h/jour, 5J/7)continue (idem exposition environnementale vie entière)avantage: voie physiologiqueinconvénient: faisabilité (cas des particules, fibres)
– Instillation intra-trachéale– Intra pleurale, Intra péritonéale
non physiologique mais contact direct avec cellules cibles (cas des fibres)
– Sous-cutanée– IV– per os
• Protocole : – Randomisation des animaux– Collection – stockage données, contrôle de qualité – Réalisation par personnel ayant formation spécifique– Avis de comité d’éthique indispensable avant chaque protocole
• Importance +++ de :
– La caractérisation précise de l’agent étudié (en particulier dans l’expérience d’inhalation),
– Monitorage de la dose administrée,
– Dose administrée : survie traités/contrôles (toxicité),
– 2 sexes étudiés,
Etude expérimentale de cancérogénèse Réalisation pratique (3)
– 2 sexes étudiés,
– Randomisation,
– Durée d’observation.
Des tumeurs bénignes peuvent être combinées aux tumeurs malignes dans l’évaluation lorsqu’elles représentent une étape dans la progression vers la malignité.
Etudes expérimentales de cancérogénèse
• Des tumeurs bénignes et malignes peuvent survenir en l’absence d’exposition
• Plusieurs types différents de tumeurs se développent spontanément dans les 2 sexes chez le rat et la souris, mais à des taux différents
• Le « bruit de fond » des tumeurs d’une espèce peut être inhabituel dans une autre espèce (ex : adénome testicule = fréquent chez rat dans une autre espèce (ex : adénome testicule = fréquent chez rat male, rare chez souris male ; tumeurs hépatiques 10 fois plus fréquentes chez la souris male que le rat male)
• Variation du « bruit de fond » des tumeurs selon le sexe dans une même souche d’une espèce donnée (ex : phéochromocytome rat male Fisher344 = 7 fois plus fréquent que rat femelle)
• Variation du bruit de fond tumoral inter-essais� importance des témoins +++
Dia à scanner
Dia à scanner
Dia à scanner
Etudes expérimentales de cancérogenèse
Points-clés de l’interprétation
1 – nombre suffisant d’animaux par groupe
2 – schéma d’administration : dose suffisante (concentration, durée)
3 – exposition suffisante du tissu cible par la technique 3 – exposition suffisante du tissu cible par la technique employée
4 – tumeurs histologiquement comparables à l’homme
5 – relation dose-réponse
6 – anomalies pulmonaires associées lors des études par inhalation (fibrose ?...)