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Guide de l’Analyse des Coûts et Avantages des grands projets Dans le cadre de la politique régionale communautaire Édition de 1997

Guide de l Analyse des Coûts et Avantages des grands projets€¦ · Grandes lignes de l’analyse des projets par secteur 33 Vue d’ensemble 35 3.1 Transport et distribution d’énergie

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Guide de l’Analyse des Coûts etAvantages des grands projets

Dans le cadre de la politique régionale communautaireÉdition de 1997

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Table des matières

Introduction 3Objectifs du guide 3Structure du guide 4

SECTION IGrands projets dans le cadre des Fonds structurels et du Fonds de Cohésion 51.1 Champ d’application et objectifs 61.2 Définition des grands projets 71.3 Responsabilité en matière d’évaluation ex ante 91.4 Informations requises 111.5 Rapports et publicité 13

SECTION IIMémento destiné à l’examinateur de projets 15Vue d'ensemble 162.1 Identification du projet 162.2 Objectifs 172.3 Analyses de faisabilité et des options 192.4 Analyse financière 202.5 Coûts socio-économiques 212.6 Avantages socio-économiques 252.7 Actualisation 282.8 Taux de rendement économique 282.9 Autres critères d’évaluation 302.10 Sensibilité et risques 31

SECTION IIIGrandes lignes de l’analyse des projets par secteur 33Vue d’ensemble 353.1 Transport et distribution d’énergie 363.2 Production d’énergie 383.3 Routes et autoroutes 403.4 Chemins de fer et métro 423.5 Ports, aéroports et réseaux d’infrastructures 443.6 Approvisionnement, transport et distribution d’eau 463.7 Égouts et épurateurs 503.8 Traitement des déchets et des eaux usées 543.9 Infrastructures de formation 563.10 Musées et parcs archéologiques 603.11 Hôpitaux et autres infrastructures de soins de santé 623.12 Forêts et parcs 663.13 Infrastructures de télécommunications 683.14 Biens industriels et parcs technologiques 723.15 Industries et autres investissements productifs 74

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ANNEXESA. Grandes lignes d’un rapport d’évaluation 78A.1 Sommaire 78A.2 Contexte socio-économique 78A.3 Offre et demande des biens et services produits par le projet 79A.4 Options des technologies et plan de production 79A.5 Ressources humaines 80A.6 Localisation 80A.7 Mise en oeuvre 81A.8 Analyse financière 81A.9 Analyse des coûts et des avantages socio-économiques 82A.10 Analyse des risques 82

B. Glossaire 83

C. Références par secteurs principaux 851. Ouvrages généraux 852. Expériences 853. Énergie 854. Transports (en général) 865. Routes 866. Chemins de fer 867. Ports 868. Aéroports 869. Eau 8710. Environnement 8711. Éducation 8712. Tourisme 8713. Santé 8714. Sylviculture et agriculture 8815. Télécommunications 8816. Projets industriels 88

Acronymes

ACA Analyse Coûts/AvantagesBEI Banque européenne d’investissementCAF Coût-Assurance-FrêtCCA Cadre communautaire d’appuiCE Commission européenneDG Direction généraleFC Fonds de CohésionFEDER Fonds européen de développement

régionalFEOGA Fonds européen d’orientation et de

garantie agricoleFOB Franco bord (Free on board)

FS Fonds structurelsFSE Fonds social européenIFOP Instrument financier d’orientation de

la pêchePIB Produit intérieur brutTRE Taux de rendement économiqueTRF Taux de rendement financierTRI Taux de rendement interneTVA Taxe sur la valeur ajoutéeUE Union européenneVEAN Valeur économique actuelle nette VFAN Valeur financière actuelle nette

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Intr oductionL’analyse des coûts et des avantages socio-économiques desgrands projets est explicitement exigée par les nouveauxrèglements CE régissant les Fonds structurels (FS). Cette analyseest également prévue par les règlements du Fonds de Cohésion(FC) indépendamment de la dimension du projet cofinancé. Enadmettant que les États membres se chargent d’effectuer uneappréciation ex ante et fournissent toutes les informationspertinentes à la Commission, il convient que la Commission elle-même évalue à son tour la qualité de cette appréciation.

Objectifs du guide Le présent guide propose aux fonctionnaires de la Commission,aux consultants externes ou à tout autre partie intéressée unmémento permettant de vérifier l’appréciation de grands projetsfinancés par les FS, y compris l’IFOP(Instrument financierd’orientation de la pêche) et le FC. Le texte est spécialementconçu à l'intention des fonctionnaires de la Commission nonspécialisés dans l’Analyse Coûts/Avantages (ACA).Parallèlement, le texte fournit quelques indications aux expertsexternes qui peuvent être appelés à devoir comprendre lesbesoins spécifiques d’information de la Commission en matièrede coûts et avantages de projets spécifiques.

L'Analyse Coûts/Avantages est une procédure qui permetd'évaluer l'utilité d'un projet en comparant ses coûts et sesavantages. Les résultats peuvent être exprimés de plusieursfaçons, dont le taux de rendement interne, la valeur actuelle netteet le ratio coûts-avantages.

La relative concision de ce texte ne permet pas de couvrir tous lesaspects de l’analyse que doit considérer l’examinateur.

Il existe d’importantes différences entre les investissements eninfrastructure et les investissements productifs ; les grandesdisparités entre les divers pays et régions peuvent mener à desdifférences parmi les éléments essentiels de l’appréciation deprojets. Des théories, formulations et raccourcis différents sous-tendent un certain nombre d’approches pratiques de l’ACAtellequ’utilisée par les organismes privés et publics.

Toutefois, la plupart des grands projets présentent des traitsessentiels communs et il convient d’utiliser un langage uniquedans la formulation de leur analyse.

Bien que le présent document ne fournisse pas de directivesstrictes quant à la préparation et l’évaluation des grands projets,il peut être utile aux fonctionnaires de la Commission, lorsqueceux-ci discutent avec leurs homologues des États membres, desmanières de réduire les coûts et d’augmenter les avantages socio-économiques des projets. Dans certains cas, les fonctionnaires dela Commission peuvent utiliser ce plan pour suggérer unerévision de l’analyse d’un projet. Ce travail de révision peutmener à une conception nouvelle du projet ou même à sonabandon en faveur d’autres projets plus prometteurs.

L’examen des coûts et des avantages est source de dialogue entreles partenaires, entre les États membres et la Commission, entreles auteurs du projet, les fonctionnaires et les consultants. Il sert,en somme, d’instrument de prise de décision collective.

A cet égard, le guide traite davantage de la façon d’établir unecommunication efficace que d’aspects techniques. Certainsaspects techniques peuvent nécessiter une formation ou deslectures plus approfondies, telles que suggérées à l’annexeC.

Analyse Coûts/Avantages : procédure permettant d'évaluer l'utilité d'un projet en comparant ses coûts et ses avantages. Lesrésultats peuvent être exprimés de plusieurs façons, dont le taux de rendement interne, la valeur actuelle nette et le ratio coûts-avantages.

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Texte de référence concernant les Fonds structurels et le Fonds de Cohésion:Commission européenne, Fonds structurels et Fonds de cohésion 1994-1999, Textes réglementaires et commentaires, Bruxelles,1996.Une série de sept manuels traitant des méthodes d’évaluation des actions à finalités structurelles a été rédigée par le Centred’évaluation et d’expertise européenne (Lyon) dans le contexte du programme Means, au nom de la DG XVI/G2 de la Commissioneuropéenne, section Coordination de l'Évaluation.Commission européenne, Premier Rapport sur la Cohésion économique et sociale, édition préliminaire, Bruxelles, 1996, fournit uneestimation à grande échelle de l’impact des politiques régionales européennes.

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Structur e du guideLe présent guide se compose de trois sections. La premièresection donne un aperçu de l’appréciation des grands projetsfaisant l’objet d’un concours des FS et de projets financés par leFC.

La deuxième section propose une méthode structuréed’estimation de la qualité de l'ACA. Le but n’est pas de proposerun texte introductif de façon systématique ; l’espace ne le permetd’ailleurs pas. Cependant, le présent guide développe leséléments essentiels que doit comporter l'appréciation de projets.

La troisième section contient des informations utiles quant auxgrands projets relevant de secteurs importants pour les politiquesrégionales et de Cohésion de la CE.

Chaque chapitre de cette section traite d’un élément essentiel duplan de l’examinateur du projet et nous conseillons de considérerce chapitre comme une liste de contrôle et de vérification plutôtque comme les chapitres d’un manuel dont la lecture suffit. En cequi concerne certains aspects techniques de l’ACA, il est faitréférence à une littérature appropriée.

L’annexe A contient des outils supplémentaires d’utilitépratique, telle une liste de contrôle complète servant à établir unRapport d’Appréciation de Projet standard.

L’annexe B consiste en un glossaire à l’intention du lecteur peufamilier avec le jargon utilisé dans le cadre de l’appréciation deprojets. Pour la facilité du lecteur, des éléments du glossaire, ainsique des exemples, ont été insérés dans le texte principal sousforme d’encadrés.

L’annexe C fournit une bibliographie structurée par secteur(transport, agriculture, énergie, etc.) et propose une sélection demanuels récents et de matériel de référence quant à la qualité del'ACA des grands projets financés par les Fonds structurels.

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Section I

Grands projets dansle cadre des Fondsstructur els et duFonds de Cohésion

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1.1. Champ d’application etobjectifs

Les grands projets cofinancés par les Fonds structurels prennentune part importante dans la mise en oeuvre des politiquesrégionales de la CE. Divers règlements régissant les Fondsstructurels en font mention explicite et il est entendu que lesgrands projets peuvent s’inscrire dans le cadre de programmesopérationnels aussi bien que d’actions individuelles. La réussiteou l’échec d’un grand projet peut avoir un impact essentiel surl’ensemble de la politique régionale de la CE dans certains pays,ce qui explique la nécessité d’une appréciation soignée.

Plusieurs articles des règlements concernant les Fonds structurelsfont également mention de la nécessité d’évaluer les coûts et lesavantages socio-économiques des grands projets.

Ces règlements prévoient que tant les investissements eninfrastructure que les investissements productifs peuvent êtrecofinancés par un ou plusieurs instruments financierscommunautaires, à savoir les instruments de subvention (Fondsstructurels, Instrument financier d’orientation de la pêche etFonds de Cohésion) et les instruments de prêt et de garantie(Banque européenne d’investissement, Fonds européend’investissement, Mécanisme financier de la zone économiqueeuropéenne, etc.).

Ce guide a été spécialement conçu pour le processusd’appréciation des projets cofinancés par les instruments desubvention. De toute évidence, cela ne signifie pas qu’il nes’applique pas aux projets cofinancés par d’autres instruments,d’autant plus que, dans bien des cas, un même projet peutbénéficier de contributions financières combinant subventions etprêts (Article 5 paragraphe4 du Règlement n° 2081/93).

Il convient de remarquer que lorsque le guide mentionne lesFonds structurels en général, il y inclut également de façonimplicite l’Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP),qui fait également l’objet des dispositions du règlement-cadre(Règlement n° 2081/93) et le règlement de coordination(Règlement n° 2082/93) des FS.

Si l’on considère le propos spécifique de ce guide, le FC financedes projets qui peuvent paraître semblables à maints égards auxgrands projets cofinancés par les FS. Ce traitement similaire estd’autant plus justifié que l’article 10 paragraphe5 du RèglementCE du Conseil n° 1164/94 instituant le Fonds de Cohésionrequiert explicitement une appréciation des «avantageséconomiques et sociaux (des projets) à moyen terme, qui doiventêtre en rapport avec les ressources mobilisées» et affirmequ’«une évaluation sera faite à la lumière d’une analyse des coûtset des avantages».

On dispose d'une importante expérience en matière de grandsprojets d'investissements mis en oeuvre par les «première et

deuxième générations» des Fonds structurels réformés ainsi quepar le Fonds de Cohésion. Le tableau n° 1 reprend la répartitionpar secteur de 200 grands projets cofinancés par les FS entre1989 et 1993. Le tableau n° 2 fournit le même typed’information en ce qui concerne un échantillon de 200 grandsprojets financés par le Feder entre 1994 et 1999 et par le FC entre1993 et 1996. Par ailleurs, nous prenons en compte les donnéestirées de l’échantillon cumulatif de 400 projets.

Les Fonds structurels de l’UE peuvent soutenir une gamme trèslarge de projets, tant en termes des secteurs concernés que de lataille de l’investissement.

Tandis que le FC finance exclusivement les projets relevant dessecteurs des transports et de l’environnement, les FS, et enparticulier le Feder, peuvent également financer les projetsrelevant des secteurs de l’énergie, de l’industrie et des services.Si l’on considère le Fonds européen d’orientation et de garantieagricole (FEOGA) et l’Instrument financier d’orientation de lapêche (IFOP), le champ d’activité des FS couvre égalementl’agriculture, la pêche et l’aquaculture.

Puisqu’il est possible, en principe, que les instruments desubvention se chevauchent (FC d’une part et Feder, ainsi quedans une certaine mesure, le FEOGA, section orientation, d’autrepart), en ce qui concerne les projets relevant de l’environnementet de l’infrastructure liée aux réseaux transeuropéens detransport, l’article9 paragraphe1 du règlement instituant le FCétablit qu’aucun poste de dépense ne peut bénéficier en mêmetemps d’une aide du Fonds de Cohésion et d’une aide de l’un desautres Fonds structurels. Ceci ne signifie toutefois pas quedifférentes phases d’un même grand projet ne puissent êtrefinancées séparément par le FC et les FS. Quoi qu’il en soit, lemême article permet que l’aide du FC soit combinée à d’autresinstruments financiers, tels que ceux qui ont été créés dans lecadre des politiques de transport et d’environnement de l’UE, àcondition que l’ensemble du concours communautaire accordé àun projet ne dépasse pas 90% des dépenses totales relatives à ceprojet. Les aides du FC aussi bien que des FS peuvent êtrecombinées à des instruments de prêt, tels que le financement parla BEI.

Si elles sont appuyées par une appréciation correcte, les décisionsd’investissement dans une aussi grande variété de secteurspeuvent améliorer leur taux de réussite et par conséquentrenforcer les opportunités de développement dans le cadregénéral des politiques régionales et de cohésion. Il est doncimportant de récolter le fruit des expériences passées et defavoriser une amélioration de la qualité des appréciations. Lapremière question est la suivante: que faut-il considérer commeun grand projet dans le cadre d’une appréciation socio-économique? Ensuite : de quel type d’appréciation laCommission a-t-elle besoin pour ces grands projets?

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Tableau 1. Répartition par secteur de la « premièregénération» de grands projets. FS 1989-93*

Nombre %

Énergie 9 4,5Eau et environnement 23 11,5Transports 82 41,0Industrie 74 37,0Autres services 12 6,0TOTAL 200 100,0

* Le tableau est basé sur une étude ad hoc réalisée en 1994 par uneéquipe de travail de l’Unité Évaluation de la DGXVI, Politiquerégionale. Il ne reflète pas nécessairement la répartition du nombretotal de grands projets cofinancés par les FS entre 1989 et 1993.

Tableau 2. Répartition par secteur de la «deuxièmegénération» de grands projets. Feder1994-99 et FC 1993-96*

Nombre %

Énergie 3 1,5Eau et environnement 41 20,5Transports 97 48,5Industrie 47 23,5Autres services 12 6,0TOTAL 200 100,0

* En 1996, l’Unité Évaluation a effectué une nouvelle étude portant surun échantillon de 200 grands projets. Outre la deuxième génération deprojets cofinancés par le Feder (1994-99), l’analyse a été étendue auxprojets cofinancés par le FC depuis 1993, date de sa constitutionprovisoire (sous le nom d’«Instrument financier de cohésion»). Bien queles projets soutenus par le Fonds de Cohésion comportent généralementun coût d’investissement d’au moins 10millions d’écus, afin defaciliter la comparaison avec les projets cofinancés par le Feder, l’étuden’a tenu compte que des projets comportant un coût minimumd’investissement de 25millions d’écus. Cette fois encore, le nouveléchantillon ne reflète pas nécessairement la répartition du nombre totalde grands projets cofinancés par les FS durant la période concernée.

1.2 Définition des grandsprojets

En ce qui concerne les FS, l’article 16 paragraphe2 duRèglement du Conseil n° 2082/93 (concernant la coordinationentre les interventions des différents Fonds structurels) considèrecomme grands projets «ceux dont le coût total pris enconsidération pour déterminer l’importance du concourscommunautaire excède, en règle générale, 25millions d’écuspour les investissements en infrastructure et 15millions d’écuspour les investissements productifs».

Lorsqu’ils s’agit de ces grands projets, le demandeur est tenu depréparer une appréciation socio-économique approfondie et defournir à la Commission les informations détaillées quant à sesrésultats. Il est évident que la Commission attend également desauteurs de projets de moindre ampleur qu’ils effectuent uneappréciation appropriée de l’investissement, mais normalement,la Commission se concentrera sur l’évaluation des programmeset des grands projets. La demande d’informations détailléesconcernant l’appréciation des grands projets est strictementobligatoire tant pour les projets qui s’inscrivent dans le cadred’un programme plus large que pour les projets individuelsproposés à la Commission pour un cofinancement.

Les limites, citées ci-dessus, de 25millions d’écus pour lesinvestissements en infrastructure et de 15millions d’écus pourles investissements productifs, doivent être comprises de lamanière suivante :

a) la dimension économique à prendre en compte est lemontant total du coût de l’investissement. Afin de pouvoirestimer ce montant, il convient de ne pas prendre enconsidération les seules ressources financières (parexemple, le seul financement public ou le seulcofinancement communautaire), mais bien la valeuréconomique totale de l’infrastructure ou de l’investissementproductif proposé ;

Voici quelques exemples des secteurs bénéficiant de l’appui du Feder, le FS le plus souvent impliqué dans le cofinancement de projetsappropriés.Transports. Chemins de fer, aéroports, routes et autoroutes, ports, métro, réseaux transeuropéens (régions visées à l’objectif n° 1)Eau et environnement. Aqueducs, barrages et irrigation, stations d’épuration, installations de traitement des eaux usées et autrestravaux relevant du domaine de l’environnementÉnergie. Production et distribution d’énergie, réseaux transeuropéens (régions visées à l’objectif n° 1)Autres services. Santé et éducation (régions visées à l’objectif n° 1), culture, arts, télécommunications (y compris les réseauxtranseuropéens pour les régions visées à l’objectif n° 1), tourisme, recherche et développement technologique, et autres services auxentreprisesIndustrie. Investissements productifs, infrastructure

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Article 5 du Règlement n° 2081/93 (objectifs et missions des Fonds structurels). Formes d’intervention«I. L’intervention financière des Fonds structurels, de la BEI et des autres instruments financiers communautaires existants fait appelà des formes de financement diversifiées en fonction de la nature des opérations. 2. En ce qui concerne les Fonds structurels etl’IFOP, l’intervention financière peut être acquise principalement sous l’une des formes suivantes: (a) cofinancement deprogrammes opérationnels ;... (d) cofinancement de projets appropriés ; (...)» Ce guide concerne aussi bien les grands projetsindividuels que ceux qui font partie d’un programme opérationnel.

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b) si les coûts de l’investissement sont supposés être répartissur plusieurs années, le montant à prendre en considérationest la somme des coûts de toutes les années ;

c) bien qu’il ne faille prendre en compte que les coûts del’investissement, à l’exception des dépenses courantes, il estconseillé d’inclure dans le calcul du coût total del’investissement toutes les dépenses uniques, telles que lescoûts de recrutement et de formation, des autorisations, desétudes préliminaires, des plans et autres études techniques,de la contingence des prix, le montant alloué au fonds deroulement net, etc. ;

d) si plusieurs petits projets sont connexes, il vaut mieux lesconsidérer comme un seul projet d’ampleur (par exemple,cinq sections d’une même autoroute dont chaque sectioncoûte 6 millions d’écus doivent être considérées comme ungrand projet de 30 millions d’écus).

Les grands projets tels qu’ils sont définis ci-dessus peuvent êtrefinancés, en règle générale, par plusieurs Fonds structurels et parl’IFOP (cf. article 5 du Règlement n° 2081/93), par le Fonds deCohésion et par d’autres instruments d’aide.

Lorsqu’il s’agit du FC, le concours ne peut prendre que la forme

de financement de projets, de stades de projet ou de groupe deprojets (cf. article premier du Règlement n° 1164 du Conseil),étant donné que l’article 10 paragraphe3 du Règlement n°1164/94 du Conseil instituant le Fonds stipule que «Les projets,y compris les groupes de projets connexes, doivent être dedimension suffisante pour avoir un impact significatif dans lesdomaines de la protection de l’environnement ou del’amélioration des réseaux transeuropéens d’infrastructures detransport. En tout état de cause, le coût total d’un projet ou d’ungroupe de projets ne peut pas, en principe, être inférieur à 10millions d’écus», sauf exceptions dûment justifiées.

Pour les projets de cette importance, quelle qu’en soit la taille,l’auteur du projet doit effectuer une analyse des coûts et desavantages incluant les effets directs et indirects sur l’emploi,intégrée, dans la mesure du possible, à d’autres méthodesd’évaluation, dans le cas de projets relevant du domaine del’environnement.

Il est clair que les considérations reprises ci-dessus concernantl’identification des grands projets bénéficiant d’un concours desFS (cf. points a) à d) ci-dessus) sont également valables pour lesprojets financés par le FC.

Le FC finance des projets relevant du domaine de l’environnement (aqueducs, barrages et irrigation ; stations d’épuration,installations de traitement des déchets et des eaux usées et autres travaux relevant du domaine de l’environnement, tels que lereboisement, le contrôle de l’érosion, la conservation de la nature, le réaménagement des plages, etc.) et de celui des réseauxtranseuropéens d’infrastructures de transport (chemins de fer, aéroports, routes et autoroutes, ports) dans les États membres dontle PNB par habitant est inférieur à 90% de la moyenne communautaire et qui ont mis en place un programme visant à satisfaireaux conditions de convergence économique visées à l’article 104 C du Traité UE (Grèce, Irlande, Portugal et Espagne).

Le FEOGA (section orientation) et l’IFOP peuvent contribuer au cofinancement de projets d’investissement respectivementdans les secteurs de l’agriculture, des forêts et de la sylviculture et dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture. Dans le casdes régions défavorisées, le FEOGA peut également financer des projets relevant des domaines de l’environnement, de l’énergie,des routes, de l’irrigation et d’autres programmes relevant du secteur de l’eau, ainsi que des investissements dans les secteurs dutourisme et de l’artisanat.

Étant donné leur nature spécifique, les types de projets pouvant être financés par le FSE (formation professionnelle et mesuresd’aide à l’embauche) ne sont pas repris dans ce guide.

Article premier du Règlement n° 1164/94 (instituant le Fonds de Cohésion). Définition et objectif«3. Le Fonds (de Cohésion) peut contribuer au financement:- de projets, ou- de stades de projet qui sont techniquement et financièrement indépendants ou- de groupes de projets liés à une stratégie visible qui forment un ensemble cohérent.»Tout comme celui des FS, le concours du FC peut également être octroyé pour des études préliminaires liées à des projets éligibleset pour des mesures d’assistance technique, y compris celles entreprises à l’initiative de la Commission.

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1.3 Responsabilité enmatière d’évaluation exante

Les règlements régissant les FS et le FC établissent tous deux desresponsabilités semblables en matière d’appréciation préalablede projets d’investissement. Notre analyse reprise dans le texteci-après aura pour base les normes à caractère plus général desFS, tandis que les dispositions correspondantes du règlementrégissant le FC et fixant la responsabilité en matièred’appréciation de projet, seront insérées dans des encadrés.

Conformément à l’article14 du Règlement n° 2082/93, «Lesdemandes comportent les informations nécessaires pour pouvoirêtre évaluées par la Commission». De même que pour tout autreaspect de l’intervention des FS, la Commission et les Étatsmembres sont conjointement responsables de l’appréciation etl’évaluation des grands projets. Selon l’article26 du Règlementn° 2082/93, «l’appréciation et l’évaluation relèvent de laresponsabilité tant des États membres que de la Commission ets’inscrivent dans le cadre du partenariat». L’appréciation doitdémontrer «les avantages socio-économiques à (en) retirer àmoyen terme eu égard aux ressources mobilisées».

L’article 26 paragraphe3 stipule que «dans l’instruction desdemandes de concours individuelles, la Commission prend encompte les résultats des appréciations et des évaluations».

Il apparaît clairement, dès lors, que les décisions de laCommission en matière de grands projets doivent se baser surune appréciation approfondie, effectuée en premier lieu par lesauteurs du projet. Lorsque l’appréciation soumise par l’auteurn’est pas jugée suffisante ou convaincante, la Commission peut

lui demander une révision ou une extension de l’analyse, oueffectuer elle-même l’appréciation du projet et recourir, aubesoin, à l’évaluation d’un expert indépendant. A cet égard, dansle cas spécifique du Fonds de Cohésion, le règlement précise quela Commission peut, au besoin, avoir recours à la Banqueeuropéenne d’investissement pour l’assister dans l’évaluation deprojets. Dans la pratique, il est plus communément fait appel à laBEI dans le cas de projets plus vastes, que ceux-ci soient ou noncofinancés par la BEI elle-même.

En tout état de cause, la décision de la Commission sera lerésultat d’un dialogue et d’un effort commun avec l’auteur duprojet afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles par rapportà l’investissement.

Les États membres possèdent souvent leurs propres structures etprocédures internes pour procéder à l’évaluation de grandsprojets. Toutefois, dans certains cas, la réalisation d’uneappréciation de qualité peut présenter des difficultés. LaCommission peut contribuer de plusieurs façons à surmonter cesdifficultés. Une assistance technique à l’élaboration d’uneappréciation de projet peut faire l’objet d’un cofinancement dansle contexte du cadre communautaire d’appui dont relève leprojet.

Il est conseillé à l’auteur du projet de recourir aux services de laCommission pour obtenir toute information nécessaire à ce sujet.En règle générale, la Commission ne manque pas de moyenspermettant d’effectuer une appréciation de projet appropriée.D’une part, elle exige des États membres qu’ils exécutent cettetâche, si difficile soit-elle. D’autre part cependant, elle offrel’assistance financière et technique nécessaire à une meilleureexécution.

Il apparaît clairement, dès lors, que les décisions de la

Article 26 du Règlement n° 2082/93 (coordination des FS)..Appréciation et évaluation«L’appréciation et l’évaluation relèvent de la responsabilité tant des États membres que de la Commission et s’inscrivent dans lecadre du partenariat. Les autorités compétentes dans les États membres fournissent leur contribution nécessaire pour que cetteappréciation et cette évaluation puissent être poursuivies de la façon la plus efficace. L’appréciation et l’évaluation utilisent dans cecontexte les différents éléments que peut fournir le système de suivi pour apprécier l’impact socio-économique des actions, le caséchéant en étroite association avec les comités de suivi.Les aides seront octroyées lorsque l’appréciation aura démontré les avantages socio-économiques à en retirer à moyen terme euégard aux ressources mobilisées (...)».

Article 13 du Règlement n° 1164/94 (instituant le FC). Appréciation, suivi et évaluation«2.Afin d’assurer l’efficacité de l’aide communautaire, la Commission et les États membres bénéficiaires procèdent en coopération,le cas échéant, avec la Banque européenne d’investissement à une appréciation et à une évaluation systématiques des projets.3. Dès la réception d’une demande d’aide et avant d’approuver un projet, la Commission procède à une appréciation approfondiedu projet afin d’évaluer sa conformité avec les critères visés à l’article 10 paragraphe 5 (les avantages socio-économiques (à enretirer à moyen terme) eu égard aux ressources mobilisées). La Commission invite, au besoin, la Banque européenned’investissement à contribuer à l’évaluation des projets».5. «Dans l’instruction des demandes de concours individuelles, la Commission prend en compte les résultats des appréciations etdes évaluations effectuées selon les dispositions du présent article».

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Commission en matière de grands projets doivent se baser surune appréciation approfondie, effectuée en premier lieu par lesauteurs du projet. Lorsque l’appréciation soumise par l’auteurn’est pas jugée suffisante ou convaincante, la Commission peutlui demander une révision ou une extension de l’analyse, oueffectuer elle-même l’appréciation du projet et recourir, aubesoin, à l’évaluation d’un expert indépendant. À cet égard, dansle cas spécifique du Fonds de Cohésion, le règlement précise quela Commission peut, au besoin, avoir recours à la Banqueeuropéenne d’investissement pour l’assister dans l’évaluation deprojets. Dans la pratique, il est plus communément fait appel à laBEI dans le cas de projets plus vastes, que ceux-ci soient ou noncofinancés par la BEI elle-même.

En tout cas, la décision de la Commission sera le résultat d’undialogue et d’un effort commun avec l’auteur du projet afind’obtenir les meilleurs résultats possibles par rapport àl’investissement.

Les États membres possèdent souvent leurs propres structures etprocédures internes pour procéder à l’évaluation de grandsprojets. Toutefois, dans certains cas, la réalisation d’uneappréciation de qualité peut présenter des difficultés. LaCommission peut contribuer de plusieurs façons à surmonter cesdifficultés. Une assistance technique à l’élaboration d’uneappréciation de projet peut faire l’objet d’un cofinancement dansle contexte du cadre communautaire d’appui dont relève le projet.

Il est conseillé à l’auteur du projet de recourir aux services de laCommission pour obtenir toute information nécessaire à ce sujet.En règle générale, la Commission ne manque pas de moyenspermettant d’effectuer une appréciation de projet appropriée.D’une part, elle exige des États membres qu’ils exécutent cettetâche, si difficile soit-elle. D’autre part cependant, elle offrel’assistance financière et technique nécessaire à une meilleureexécution.

Article 14 du Règlement n° 2082/93 (coordination des FS). Traitement des demandes de concours«2. Les demandes comportent les informations nécessaires, dans la mesure où elles ne sont pas déjà incluses dans les plans, pourpouvoir être évaluées par la Commission et, notamment, une description de l’action proposée, de son champ d’application, ycompris la couverture géographique, et de ses objectifs spécifiques. Les demandes comportent également les résultats del’appréciation ex ante des avantages socio-économiques à retirer à moyen terme de l’action proposée, eu égard aux ressources àmobiliser, les organismes responsables de l’exécution de l’action et les bénéficiaires, le calendrier et le plan de financementproposés ainsi que toute information nécessaire pour vérifier la compatibilité de l’action concernée avec la législation et lespolitiques communautaires».

Article 10 du Règlement n° 1164/94 (instituant le FC). Approbation des projets«4. Les demandes contiennent les informations suivantes: l’organisme responsable de la mise en œuvre, la nature de l’investissementet sa description, ses coûts et sa localisation, y compris, dans les cas appropriés, l’indication des projets d’intérêt commun situéssur le même axe de transport, le calendrier d’exécution des travaux, l’Analyse Coûts/Avantages, y compris les effets directs etindirects sur l’emploi, les éléments permettant d’apprécier l’impact éventuel sur l’environnement, les éléments relatifs aux marchéspublics, y compris le plan de financement, dans la mesure du possible, des indications sur la viabilité économique du projet, et lemontant total des moyens financiers demandés par l’État membre au Fonds et à toute autre source communautaire. Ellescontiennent également toutes les informations utiles pour apporter la nécessaire démonstration que les projets sont conformesau présent Règlement et aux critères fixés au paragraphe 5, notamment en ce qui concerne les avantages socio-économiques àen tirer, à moyen terme, eu égard aux ressources mobilisées.5. Les critères ci-après sont retenus pour garantir la haute qualité des projets:

- leurs avantages économiques et sociaux à moyen terme, qui doivent être en rapport avec les ressources mobilisées ; uneévaluation sera faite à la lumière d’une analyse des coûts et des avantages,

- (...)- la contribution que les projets peuvent apporter à la mise en œuvre des politiques communautaires en matière

d’environnement et de réseaux transeuropéens,- (...)

6.... la Commission décide de l’octroi d’une aide au titre du Fonds, pour autant que les conditions requises par le présent articlesoient réunies, (...)».

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1.4 Informations r equises Si le règlement instituant le FC stipule que les demandes deconcours du Fonds doivent contenir une appréciation socio-économique appropriée, il fournit également plusieursindications quant aux méthodes d’évaluation pouvant êtreutilisées: une analyse des coûts et des avantages intégrée, dans lecas des projets liés à l’environnement, à d’autres méthodesd’évaluation, dans la mesure du possible de type quantitatif, telleque l’analyse à critères multiples (cf. l’article 10, paragraphe5du Règlement n° 1164/94, ainsi que les déclarations jointes auprocès-verbal du Conseil). Les demandes de concours du FCdoivent contenir les autres informations suivantes: uneappréciation des effets directs et indirects sur l’emploi, uneindication de la contribution que les projets peuvent apporter à lamise en œuvre des politiques communautaires en matièred’environnement et de réseaux transeuropéens, un «plan definancement incluant, dans la mesure du possible, des indicationssur la viabilité économique du projet» (cf. l’article10,paragraphe4 du Règlement n° 1164/94).

Lorsqu’il s’agit des Fonds structurels, les règlements régissant leFeder donne des indications quant aux méthodes d’évaluationqu’il convient d’utiliser. Selon l’article5 du Règlement n°2083/93, les demandes de concours du Feder soumises tantindividuellement que dans le cadre d’un programmeopérationnel, doivent comporter des informations

supplémentaires, outre celles visées à l’article14 du Règlementn° 2082/96. Tandis que ces informations supplémentairespeuvent être transmises à la Commission «ultérieurement» pourles projets qui s’inscrivent dans le cadre d’un programmeopérationnel, elles sont considérées comme un élément essentielde la demande lorsqu’il s’agit de projets individuels. En ce quiconcerne les investissements en infrastructure, «l’analyse descoûts et des avantages socio-économiques du projet» est la plusimportante des informations requises. En ce qui concerne lesperspectives de marché des investissements productifs, lescritères mis en avant sont la rentabilité et l’emploi.

L’examinateur de projet se doit de considérer ces listes etd’autres listes semblables relatives à la législation comme uneindication générale des informations requises plutôt que commeune série de critères obligatoires. Dans certains cas, les avantageset les coûts sociaux externes entraînés par les projets àinvestissement productif peuvent également s’avérer importantset ce serait une erreur de les négliger.

Par ailleurs, même lorsqu’il s’agit de projets d’infrastructurefinancés par le secteur public, il est conseillé de procéder à uneanalyse financière. Ainsi qu’il sera expliqué dans la deuxièmesection de ce guide, il est particulièrement important de savoirdans quelle mesure, au fil des ans, les capitaux investis dans leprojet pourront être récupérés, du moins en partie. Cetterécupération peut être le résultat, par exemple, de la vente des

Article 5 du Règlement n° 2083/93 (Feder). «Outre les informations visées à l’article 16 du Règlement (CEE) n° 4523/88,les demandes de concours du Feder relatives aux projets visés à l’article 5, paragraphe 2 point d) du Règlement (CEE) n°2052/88, soumises individuellement ou dans le cadre d’un programme opérationnel, doivent comporter les informations définiesci-dessous.Toutefois, dans le cas des projets s’inscrivant dans le cadre d’un programme opérationnel, ces informations peuvent êtretransmises à la Commission ultérieurement.Ces informations concernent:(a) pour les investissements en infrastructures:

- l’analyse des coûts et des avantages socio-économiques du projet, incluant l’indication du taux prévisible d’utilisation ;- l’impact prévisible sur le développement ou la reconversion de la région concernée,- l’indication des conséquences de l’intervention communautaire sur la réalisation du projet ;

(b) pour les investissements productifs:- l’indication sur les perspectives du marché dans le secteur concerné,- les effets sur l’emploi,- l’analyse de rentabilité prévisionnelle du projet».

L'opportunité de l'information peut être différente dans des projets individuels et dans des projets intégrés dans un programmed'opérations. Mais l'exigence d'information reste identique.

Déclaration jointe au procès-verbal du Conseil. (Lors des négociations portant sur le règlement instituant le Fond deCohésion)«Le Conseil et la Commission établissent le caractère obligatoire de l’analyse des coûts et des avantages. En outre, dans le cas deprojets relevant du domaine de l’environnement et en fonction de la nature des projets soumis, d’autres méthodes d’évaluation,en règle générale des méthodes quantifiées telles que l’analyse à critères multiples, doivent être utilisées lorsque l’analyse des coûtset des avantages n’a pas donné de résultats concluants, afin de pouvoir prévoir dans quelle mesure le projet pourra atteindre lesobjectifs recherchés».

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services, quand celle-ci est envisagée, ou par tout autremécanisme de financement non transitoire capable de générer desrecettes financières suffisantes pour couvrir les dépenses pendanttoute la durée du projet.

Procéder à une analyse financière cohérente pour tous les projets- indépendamment du fait de savoir s’ils génèrent ou non unrevenu - est aussi important parce que cette analyse est à la basede l’ACA et qu’elle peut améliorer la qualité de l’appréciation duprojet (cf. paragraphe2.4 du guide).

Ce guide aide à mieux comprendre les informations nécessaires àla Commission dans les matières évoquées aux articles desrèglements concernant le Feder et le FC, cités précédemment etailleurs, telles que l’estimation des coûts et des avantages socio-économiques ; la prise en considération de l’impact sur ledéveloppement régional et sur l’environnement ; l’évaluation deseffets directs et indirects, immédiats et permanents, sur l’emploi;l’estimation de la rentabilité économique et financière, etc. Ilexiste différentes façons de répondre à cette demanded’information: le guide met l’accent sur plusieurs élémentsessentiels, sur des méthodes à suivre et des critères à respecter.

Annexe à l’annexe II, article J du Règlement n° 1164/94 (instituant le FC).. Information«Le rapport annuel contient des informations concernant les points suivants:9) des informations sur les études préparatoires réalisées et sur les mesures d’appui technique financées, comprenant desindications précises quant aux types d’études et de mesures concernées ;10) des informations sur les résultats de l’appréciation, du suivi et de l’évaluation des projets, y compris des précisionsconcernant tout ajustement des projets visant à les faire concorder avec ces résultats ; (...).»

Article 26 paragraphe 5 du Règlement n° 2082/93 (coordination des FS). Rapports et publicité«Les résultats des appréciations et des évaluations sont présentés au Parlement européen et au Comité économique et social dansle cadre du rapport annuel et du rapport triennal prévus par l’article 16 du Règlement (CEE) n° 2052/88.»

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1.5 Rapports et publicitéSelon les nouveaux règlements des Fonds structurels et du FC,les tâches de la Commission relatives aux grands projets peuventse résumer comme suit:

a) identifier, d’après les propositions faites par les Étatsmembres, les grands projets (ibid.) éligibles en principe auconcours des FS (ou du FC) ;

b) rassembler les informations pertinentes concernantl’appréciation économique et sociale de ces projets, tellequ’effectuée par leurs auteurs, et envisager avec cesderniers s’il est nécessaire d’approfondir davantagel’appréciation et l’évaluation ;

c) prendre les décisions administratives nécessaires ;

d) informer régulièrement le Parlement européen, le Conseil,le Comité économique et social et les autres organismesconcernés des résultats de l’évaluation de ces projets ;

En ce qui concerne les FS, outre les procédures habituelles devérification et de rapport,l’ar ticle 26 paragraphe 5 duRèglement n° 2082/93établit l’obligation pour la Commissiond’informer le Parlement européen et le Comité économique etsocial des résultats de l’évaluation ex ante et ex post au moyendes rapports appropriés. Cette disposition est renforcée, dans lecas des grands projets, par l’article31 paragraphe1, selonlequel «les rapports annuels visés à l’article16 premier alinéa duRèglement (CEE) n° 2052/88 comprennent entre autres...:

- la liste des grands projets d’investissements productifs quiont bénéficié d’un octroi de concours au titre de l’article16, paragraphe2 ; ces projets devront faire l’objet d’uneévaluation succincte».

En outre, dans le cas du Fonds de Cohésion, la Commission esttenue de présenter un rapport annuel sur les activités du Fonds

aux mêmes organismes que ceux cités ci-dessus ainsi qu’auComité des régions (article14 du Règlement n° 1164/94).L’information contenue dans le rapport annuel doit égalementcomprendre (cf. Annexe à l’annexeII du Règlement n°1164/94) une description des résultats de l’appréciation, du suiviet de l’évaluation des projets, y compris des indications précisessur les types d’études préparatoires réalisées et sur les mesuresd’appui techniques financées.

L’article 10 paragraphe7 du Règlement n° 1164/94 établitl’obligation pour la Commission de fournir des informationsprécises concernant les projets, en affirmant que «les élémentsessentiels des décisions de la Commission sont publiés auJournal officiel des Communautés européennes.»

Par conséquent, les grands projets sont au centre des effortsfournis par la Commission en vue d’informer le public, de fairepreuve de transparence et de responsabilité commune avec lesÉtats membres dans le processus d’appréciation.

Ce guide s’inscrit dans le cadre de cet effort, dans l’espoir qu’unemeilleure appréciation des investissements permettra à laCommission d’assurer, de la part de toutes les parties concernées,une efficacité accrue des décisions ainsi qu’une meilleure qualitédes rapports et de la publicité.

Parmi les récents rapports CE concernant la mise en œuvre de l’intervention des Fonds structurels:• Commission européenne, Fonds européen de Développement régional, 1992, Bruxelles, 1993• Commission européenne, Rapport consolidé 1993-1994, Instrument financier de cohésion-Fonds de cohésion, Bruxelles, 1995• Commission européenne, Les Fonds structurels en 1994, 6ème Rapport annuel, Bruxelles, 1996• Commission européenne, Rapport annuel du Fond de Cohésion, 1995, Bruxelles, 1996.

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Section II

Mémento destiné àl’examinateur de projets

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Vue d’ensembleCette section vous présente un rapide panorama des contrôlesessentiels qu’il est recommandé aux fonctionnaires de laCommission et aux consultants externes d’effectuer lors del’appréciation de la qualité de l’Analyse Coûts-Avantages desgrands projets. L’analyse peut être présentée dans diversdocuments, par exemple dans un rapport d’appréciation de projetannexé aux formulaires de demande de soutien du Feder, duFonds de Cohésion ou d’autres instruments financiers. Elle peutégalement faire partie d’un exercice d’évaluation plus vaste.Nous n’aborderons pas les dispositions administrativesspécifiques en vue de la préparation des documentsd’encadrement, mais nous suggérons une approche globale etsouple lors de la lecture et de l’appréciation de la qualité del’analyse de projet telle qu’elle apparaît dans les diversdocuments transmis à la Commission par l’auteur de laproposition.

Le mémento est composé de dix points. Certains de ces pointssont des conditions préalables mais nécessaires à l’AnalyseCoûts-Avantages.

1 Identification du projet2. Définition des objectifs3. Analyses de faisabilité et des options4. Analyse financière5. Coûts socio-économiques6. Avantages socio-économiques7. Actualisation8. Taux de rendement économique9. Autres critères d’évaluation10. Analyse de la sensibilité et des risques

2.1 Identification du pr ojet ✔ Le projet doit constituerune unité d’analyse clairementdéfinie.

✔ Une partie d’un grand projet ne constitue pas un objetbien défini pour l’ACA.

✔ Un ensemble de projets plus petits, indépendants lesuns des autres, ne constitue pas davantage un projet (il peuts’agir d’un pr ogramme ou d’une partie de programme).L’évaluation des programmes n’est pas abordée dans ceGuide qui se concentre sur l’analyse des projets.

Tandis que les règlements mentionnés dans la première sectionsemblent établir une distinction claire entre les «grands» et les«petits» projets, ex. la limite inférieure de 25 millions d’écuspour l’infrastructure financée par le Feder, une ACA adéquatedoit parfois aller au-delà des définitions administratives. L’auteurde la proposition doit fournir une appréciation appropriée de lapartie du projet éligible à un financement du FS ou du FC, maisaussi des autres parties étroitement liées au projet. Exemples :

- un projet d’autoroute reliant la ville A et la ville B sejustifiant uniquement par l’implantation attendue d’unaéroport aux abords de la ville B et par l’idée que l’essentieldu trafic reliera l’aéroport et A: le projet doit être analysédans le contexte du système global autoroutes-aéroport ;

- une centrale hydroélectrique située en X et supposéedesservir une nouvelle usine grande consommatriced’énergie: à nouveau, si les deux objets sont interdépendantspour l’estimation des coûts et avantages, l’analyse doit êtreintégrée, même si le secours du FS n’est requise que pourl’élément d’approvisionnement en énergie ;

- un grand projet sylvicole productif financé par des fondspublics, justifié par la possibilité d’approvisionner uneentreprise de cellulose privée: l’analyse doit envisager lescoûts et avantages du projet sylvicole et ceux del’installation industrielle.

Premier point: vérifiez que le dossier constitue un élément autonome de l'analyse économique. Il n’est pas possible d’apprécierun demi-projet.

Les dix points et les définitions de termes techniques seront énumérés dans les paragraphes suivants. Le glossaire (Annexe B)contient également des définitions de termes techniques.

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Dans tous ces cas, l’unité d’analyse adéquate peut être bien plusétendue que ses composantes individuelles. Il va de soi qu’uneACA composée d’un seul élément peut être trompeuse. Sil’examinateur reçoit un dossier relatif à une appréciationincomplète, il lui est conseillé de demander une évaluation pluscomplète.

Il en va évidemment de même si le dossier ne comprend quequelques étapes initiales de l’investissement, dont la réussitedépend de l’exécution de l’investissement dans son ensemble. Ilest particulièrement important de souligner ce point étant donnéque, dans la pratique, le processus administratif de prise dedécision peut requérir un découpage des projets en tranchessuccessives.

Dans certains cas, un autre problème peut se présenter: un projetcomplet est envisagé, mais le cofinancement n’est requis quepour les composantes individuelles et on ne sait pas si d’autreséléments cruciaux seront finalement mis en œuvre.

Dans certains cas, l’identification et la définition des projets quinécessitent une meilleure appréciation peuvent déboucher surune nouvelle demande adressée aux États membres d’envisagercertains sous-projets individuels en tant que grand projet et defournir les informations complémentaires, y compris l’ACA, quisont requises par les règlements susmentionnés.

Cf. également les paragraphes sur les objectifs et l’identificationdes grandes lignes par secteur, à la section III.

2.2 Objectifs✔ La candidature doit contenir les principaux objectifssocio-économiques que le projet vise à influencer.

✔ Plus particulièr ement, le candidat doit dire lequel desobjectifs principaux des politiques régionales et de cohésionde l’UE peut être réalisé parle projet et comment le projetlui-même, s’il aboutit, est censé influencerla réalisationdes objectifs.

Le rapport d’appréciation doit déterminer quels objectifs socio-économiques le projet est susceptible d’influencer. Le candidatdoit indiquer les objectifs des politiques régionales et decohésion de l’UE à réaliser au moyen du projet, et plusprécisément, la manière dont le projet peut influencer laconcrétisation de ces objectifs.

Les objectifs doivent être des variables socio-économiquesetpas seulement des indicateurs physiques. Les objectifs doiventlogiquement se rapporter au projet et il convient d’indiquercomment évaluer les modifications du niveau de réalisation.

Il importe d’éviter quelques erreurs fréquentes :

- une déclaration vague selon laquelle le projet promouvra ledéveloppement économique ou le bien-être social neconstitue pas un objectif mesurable ;

- des hectares de nouvelles forêts sont facilement mesurables,mais ils ne constituent pas en soi un objectif social: il s’agitdu produit du projet, et non de son résultat ;

- le PIB par habitant dans une région donnée constitue unobjectif social mesurable, mais seuls les très grands projets,probablement ceux à l’échelle interrégionale ou nationale,peuvent avoir un impact mesurable sur ce facteur ; dans cescas seulement, il peut s’avérer utile de tenter de prévoirl’évolution du PIB régional global à long terme, dans lecadre du projet ou non.

Tandis que l’estimation des avantages sociaux éventuels d’unprojet dépend des objectifs de politique des différentspartenaires, le contrôle crucial dans l’optique de la Commissionse rapporte logiquement aux objectifs majeurs des Fondsstructurels.

La législation relative aux FS, et plus particulièrement leRèglement 2081/93donne de nombreuses indications sur lesobjectifs sociaux pertinents. Ces derniers concernent égalementles grands projets.

Nous ne souhaitons pas traiter ici de l’ensemble des objectifs desFonds structurels et du Fonds de Cohésion.

«Les variables socio-économiques doivent être mesurables, telles que le revenu par habitant, le taux d’emploi, laconsommation par habitant, etc.»

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La manière de mesurer ces objectifs, de les pondérer etd’envisager des critères complémentaires est décrite plus loin,mais il est important de souligner que l’esprit de l’Analyse Coûts-Avantages vise à condenser autant que possible la plupart de cesinformations dans le calcul d’indicateurs simples et comparables,tels que le taux de rendement économique.

✔ Un projet pour lequel on s'attend à un taux derendement économique élevé est socialement efficace.

✔ Il crée des avantages sociaux supérieurs aux coûtssociaux. Un projet efficace engendre des bénéfices sociaux.En principe, le PIB augmente lors de chaque accroissementdes bénéfices sociaux.

✔ Le taux de rendement économique interne d’un projetest une projection micro-économique qu’il est plus aiséd’estimer que les projections macro-économiques, tellesque le PIB parhabitant.

Tout d’abord, en termes très généraux, chaque projetd’investissement a un impact sur le bien-être social des résidentsde la région concernée et éventuellement aussi ailleurs. Le bien-être social est un concept multidimensionnel comprenant deséléments davantage corrélés avec les revenus (consommation,investissement, emploi) et d’autres éléments moins fortementinfluencés par les revenus (fonds propres, santé, éducation etd’autres aspects du bien-être de l’être humain). Un projet exploitedes ressources présentant une valeur sociale et produit unrendement présentant également une valeur sociale. Ces valeurspeuvent se refléter entièrement dans les prix payés par lesinvestisseurs pour acheter les facteurs de production du projet etpar les consommateurs pour acheter les produits du projet.Toutefois, dans bien des cas, les prix ne jouent pas ce rôle, enparticulier pour les projets du secteur public, ou encore s’il existedes externalités ou d’autres défaillances du marché. Dans ces cas,les avantages et coûts sociaux, s’ils peuvent être mesurés entermes monétaires, peuvent différer des valeurs privées. Laquestion cruciale est la suivante: peut-on dire que les gains enmatière de bien-être global résultant du projet valent leur coût ?

Deuxièmement, comme nous l’avons déjà dit, les modificationsdu bien-être peuvent comporter un certain nombre d’éléments.Un projet d’investissement peut accroître les revenus desrésidents et en principe, ce fait peut être mesuré au moyen desstatistiques éventuelles du PIB régional ou local. Par ailleurs, lesrevenus futurs peuvent être influencés par une compétitivitéaccrue de la structure économique régionale. Les conditions del’emploi peuvent s’améliorer étant donné que de la main-d’œuvreauparavant sans emploi est engagée au cours de la phase deconstruction ou sur une base permanente: cet effet peut êtremesuré en examinant les tendances du marché du travail.L’environnement peut évoluer favorablement parce que le projetréduit l’émission de substances polluantes: une analyse del’impact environnemental peut contribuer à quantifier cet aspect.Certains de ces revenus, les aspects relatifs à l’emploi etl’environnement, peuvent engendrer des avantages indirectségalement: ainsi, un meilleur environnement peut renforcer letourisme et accroître les revenus, ainsi que les possibilitésd’emploi. A leur tour, les revenus supplémentaires peuventcontribuer à un meilleur environnement parce qu’ils permettentd’appliquer des normes de sécurité renforcées. La médaille aégalement son revers: les revenus générés par le projet peuventêtre contrebalancés en partie par une perte de revenus ailleursdans le système économique. Certains projets peuvent affecterl’environnement dans une certaine mesure, etc. Tous ces aspectsdoivent être envisagés de manière cohérente dans le cadre del’appréciation du projet.

Troisièmement, il peut souvent être malaisé de prévoir tous lesimpacts du projet. Ainsi, les données généralement régionales nenous permettent pas de faire des estimations fiables de l’impactglobal des projets individuels sur le commerce avec d’autresrégions ; les effets indirects sur l’emploi sont parfois difficiles àprévoir ; la compétitivité peut dépendre des conditions ducommerce extérieur, des taux de change, de l’évolution des prixrelatifs, autant de variables pour lesquelles il serait trop coûteuxd’effectuer des analyses spécifiques au projet. En raison de cesdifficultés, il peut être sage de se concentrer sur un petit nombrede données essentielles: le taux de rendement économique etfinancier du projet, et quelques indicateurs simples relatifs àl’environnement et à l’impact sur l’emploi ou des critèrescomplémentaires qui soient pertinents pour la région concernée.Nous énumérons ci-dessous un certain nombre de suggestionsafin de calculer certains de ces indicateurs.

Les Régions de l’Objectif I sont celles dont le PIB, calculé sur la base des statistiques des trois dernières années, est inférieurà 75% de la moyenne communautaire.

PIB. Produit intérieur brut.

Taux de rendement interne. Taux d’escompte auquel la balance des coûts et des avantages présente une valeur nette égale àzéro. Lorsque les valeurs sont estimées aux prix effectivement pratiqués, il s’agit du taux de rendement financier (TRF). Lorsqueles valeurs sont estimées aux prix comptables, il s’agit du taux de rendement économique (TRE).

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2.3 Analyses de faisabilitéet des options

✔ Le candidat doit prouver que le projet constitue lemeilleur choix possible parmi d’autres projets réalisableset que l’option particulièr e proposée à un financement UEest faisable. Ces preuves doivent s’appuyersur des étudescomplémentaires détaillées (ex. ingénierie, marketing,gestion, analyse de mise en œuvre, impactenvironnemental, etc.).

Dans certains cas, un grand projet peut être considérépositivement en termes d’ACA, mais être moins bon que d’autresoptions. Le fonctionnaire de la Commission chargé d’examinerun grand projet doit vérifier deux questions cruciales etinterdépendantesavant de donner sa propre estimation del’impact social du projet :

Premièrement, le candidat a-t-il montré la faisabilité du projet ?

Ceci peut être étayé au moyen d’un rapport de faisabilité etd’études complémentaires. Un rapport de faisabilité type pourune grande infrastructure peut contenir des informations relativesà l’environnement économique et institutionnel, à la prévision dela demande (du marché ou autre), à la technologie disponible, auprojet de production (y compris le taux d’utilisation d’uneinfrastructure), aux exigences de personnel, à l’échelle du projet,à la localisation, aux intrants physiques, à l'opportunité et la miseen œuvre, aux étapes de l’expansion, à la planification financière,aux aspects relatifs à l’environnement. Dans la majorité des cas,l’analyse de grands projets implique des études complémentairesdétaillées (ingénierie, marketing, etc.).

Deuxièmement,le candidat a-t-il prouvé que d’autres options ontété correctement envisagées ?

Dans certains cas, un projet peut réussir le test de l’ACA, maisêtre socialement inférieur aux autres propositions. Des exemplescaractéristiques sont les projets en matière de transports dans lecadre desquels des itinéraires et/ou technologies différentspeuvent être envisagés ; de grands hôpitaux par rapport à l'offreplus diffuse d’une structure de soins de santé ; la localisation del’installation dans la région A, par rapport à la région B ; desaménagements différents concernant la charge maximum dans lafourniture d’énergie ; l’amélioration de l’efficacité énergétiqueau lieu de (ou en plus de) la construction d’une nouvelle usine ;etc.

L’examinateur du projet doit être convaincu qu’une étude defaisabilité et des options a été adéquatement réalisée par lecandidat. Si les preuves sont insuffisantes, il/elle peut suggérer samise en œuvre et un nouvel examen du projet en fonction decelle-ci.

L’annexe A propose un contenu détaillé de Rapportd’Evaluation typique, alors que la sectionIII propose desdonnées utiles concernant les grands projets de secteursspécifiques s’inscrivant dans le cadre de la politique régionale del’UE.

Contenu d’un rapport d’évaluation typique

A.1 RésuméA.2 Envir onnement socio-économiqueA.3 Demande et offr e des produits du projetA.4 Options technologiques et plan de productionA.5 Ressources humainesA.6 LocalisationA.7 Mise en œuvreA.8 Analyse financièreA.9 Analyse Coûts-Avantages socio-économiqueA.10 Analyse des risques

Faisabilité..La proposition de financement doit se baser sur des études de faisabilité préalables et appropriées. Cf. égalementl’Annexe A, en particulier A.3,A.4,A.5,A.6,A.7.

Rapport d’évaluation. Pour de plus amples détails, reportez-vous à l’Annexe A.

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2.4 Analyse financière✔ L’avenir du projet doit être envisagé en fonction de sadurée de vie et surune période suffisamment longue pourcomprendre son impact éventuel à moyen/long terme.

✔ Pour la plupart des infrastructures, cette perspective estsupérieure à 20 ans (à titre indicatif) ; pour lesinvestissements productifs, toujours à titre indicatif, elleavoisine les 10 ans. Cf. également la section III.

✔ Néanmoins, la perspective ne doit pas excéderla duréede vie économique du projet.

✔ Les données relatives au projet doivent contenir desinformations sur les intrants et produits physiques surunebase annuelle, ainsi que surles entrées et sorties financières.

✔ L’examinateur doit vérifier qu’il existe une analysefinancière cohérente. Ceci implique une prévision du tauxde rendement interne du projet ou de sa valeuractuellenette. Il importe que ces calculs s’étayent surun ensemblecomplet de projections financières (compte de pertes etprofits, bilan, cash-flow).

Tandis que l’ACAne se limite pas aux profits financiers d’unprojet, la plupart des données de projet sur les coûts et avantagessont fournies par une analyse financière assez détaillée. Cetteanalyse donnera à l’examinateur des informations essentielles surles intrants et produits prévus en termes physiques, sur leurs prixet la structure globale de programmation des entrées et dessorties. L’existence de ces données renforcera la possibilitéd’apprécier l’impact social du projet car elles serviront de baseaux corrections et ajouts appropriés de données dans le cadre del’ACA.

Premièrement,l’avenir du projet doit être prévu pour une périoderespectant sa durée de vie économique, et suffisamment longuepour comprendre son impact potentiel à moyen et long terme.Pour les infrastructures, une perspective raisonnable n’est pasinférieure à 20 ans ; pour les investissements productifs, elle est

d'environ 10 années (cf. tableau 3). Pour l’année finale, ilconvient d’estimer la valeur résiduelle (ex. de la dette consolidée,de l’actif immobilisé, tel que les bâtiments et machines, etc.).

Deuxièmement,les données du projet doivent contenir desinformations sur les intrants et produits physiques sur une baseannuelle. Les intrants comprennent le personnel, les matièrespremières, les achats d’énergie et tout autre élément physiquepertinent, les biens d’investissement, etc. ; le rendement inclurales unités de service et/ou de produit fournies au fil des ans.

Troisièmement, il faut sélectionner une unité de compteadéquate; les valeurs exprimées en écus facilitent l'évaluation dela Commission.

Quatrièmement,des prix doivent être indiqués pour chaqueélément. La meilleure attitude consiste à envisager les prixcourantset à prévoir leurs différentes tendances. On peut utiliserdes prix constants estimés, mais il s’agit alors de procéder à unajustement afin de tenir compte des prévisions de l’évolution desprix relatifs. Une étude des analyses de grands projets a permis deconclure que les auteurs de projets n’approfondissent souvent quetrop peu cette question.

Cinquièmement,la planification financière doit montrer que leprojet ne risque pas de tomber à court de fonds: la programmationde l’entrée et de la sortie des fonds peut s’avérer cruciale dans lamise en œuvre du projet. Les auteurs des projets doivent montrercomment, dans la perspective temporelle du projet, les sources definancement (y compris les revenus et tout type de transfertsd’argent liquide) se conformeront aux décaissements, année parannée. Il est très souvent apparu que les auteurs de propositionsde projets négligent cette analyse majeure.

Enfin, le candidat doit communiquer la meilleure estimationpossible du taux de rendement financier interne(TRF) du projetou de sa valeur financière actuelle nette(VFAN).

La valeur actuelle nette d’un projet se définit comme la différence entre les valeurs actuelles de ses entrées et sorties futuresde liquidités. En d’autres termes, tous les cash-flows annuels doivent être escomptés au départ à un taux d’escompte prédéterminé.Taux de rendement interne. Taux d’escompte auquel la balance des coûts et avantages présente une valeur actuelle nette égaleà zéro.Taux d’escompte. Taux auquel sont escomptées les valeurs futures. Habituellement considéré comme équivalent du coûtd’opportunité du capital. Pour mieux saisir la logique du taux d’escompte, reportez-vous à l’ouvrage de Bridges G.A.,Winpenny J.T,Planning development projects, HMSO, London, 1992.Prix constants. Prix rattachés à une année de référence afin de faire abstraction de l’inflation.Prix courants. Prix nominaux tels qu’observés chaque année.

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Un taux de rendement financier très faible ou mêmenégatif ne signifie pas nécessairement que le projet nerépond pas aux objectifs du FS. L’ACA peut donner uneappréciation socio-économique positive de ce projet.

Dans tous les cas, la Commission doit être consciente de lacharge financière du projet et elle doit s’assurer que le projet,même s’il est cofinancé, ne risque pas d’être arrêté suite à unmanque de liquidités. A ce stade, la Commission ne suggère pasde taux de rendement financier minimum requis, ni de tauxd’escompte financier pour tous les pays et secteurs. L’expérienceinternationale et la propre expérience de la Commissionaccumulée au cours de la première et de la deuxième générationde grands projets sous l’égide des FS fournissent toutefois desindications précieuses.

Pour les investissements productifs, tels que les installationsindustrielles, les taux de rendement financier sont généralementbien supérieurs à 10% (réels).

Pour les infrastructures, les taux de rendement financier sontgénéralement inférieurs et négatifs, partiellement du fait de lastructure tarifaire de ces secteurs.

Tableau 3. Perspective (années) prise en compte dansl’appréciation d’un échantillon de 400 grands projetscombinés de ‘première génération’ et de ‘deuxièmegénération’

Perspective Nombre*moyenne de projets

Énergie 24,7 9Eau et environnement 29,1 47Transports 26,6 127Industrie 8,8 96Autres services 14,2 10TOTAL 20,1 289

Source : cf. Tableaux 1 et 2.(*) Projets pour lesquels des données sont disponibles.

Tableau 4. Taux de rendement financier internes prévuspour un échantillon de 400 grands projets combinés de‘pr emière génération’et de ‘deuxième génération’

Moyenne Nombre*de projets

Énergie 7,0 6Eau et environnement - 0,1 15Transports 6,5 55Industrie 19,0 68Autres services 4,2 5TOTAL 11,5 149

Source : cf. Tableaux 1 et 2.(*) Projets pour lesquels des données sont disponibles.

Dans tous les cas, les taux de rendement financier doivent êtrecalculés sur la base de l’ensemble des investissements, hors taxeset subventions, en excluant donc les fonds alloués des rentréesfinancières.

2.5 Coûts socio-économiques

✔ L’examinateur du projet doit vérifier si l’auteur de laproposition a envisagé les coûts sociaux du projet pouvantdépasserses dépenses. Ces derniers peuvent se produire :

✔ lorsque les prix réels ont subi une distorsion due auxmonopoles, aux restrictions commerciales, etc. ;

✔ lorsque les salaires ne sont pas liés à la productivité dela main-d’œuvre ;

✔ lorsque les taxes ou subventions influencent lastructur e des prix ;

✔ lorsqu'il existe des externalités ;

✔ lorsqu'il existe des effets non monétaires, notammentdes impacts environnementaux.

Alors que les étapes précédentes sont nécessaires et importantes,elles ne constituent dans un sens qu’un préliminaire àl’évaluation des avantages et coûts sociaux. L’examinateur duprojet est invité à commencer par vérifier comment l’auteur de laproposition a traité les coûts sociaux dans sa propre appréciation.

Un taux de rendement financier négatif peut découler du fait qu’aucun prix n’est fixé pour des biens et services de valeur tels quel’eau ou l’enseignement ou que les tarifs appliqués sont bas. Dans ces cas, la valeur des avantages pour les consommateurs peutapparaître au moyen de prix comptables dans le contexte d’une analyse économique (§ 2.6).

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Distorsions de prix des intrants etdes produits

L'achèvement du marché intérieur est un objectif général del’Union européenne. Malgré des décennies d’efforts et deprogression dans cette direction, il existe encore d’importantesdistorsions de prix parmi les États membres et à la frontière quisépare l’UE du reste du monde.

Les prix courants tels qu'ils émergent des marchés imparfaits etdes politiques de fixation des prix du secteur public risquent dene pas refléter le coût d’opportunité des intrants. Dans certainscas, cela peut être important dans l’appréciation de grandsprojets, et les données financières peuvent donc être desindicateurs trompeurs de la prospérité. Exemples :

- un projet axé sur l'exploitation intensive du sol, ex. un siteindustriel, dont le terrain est gracieusement mis à dispositionpar un organisme public, alors qu’il pourrait être loué ;

- un projet agricole qui dépend de l’approvisionnement en eauà très faible tarif, fortement subventionné par le secteurpublic ;

- un projet à forte utilisation d’énergie qui dépend del’approvisionnement en électricité dans un régime de tarifsréglementés, lorsque ces tarifs diffèrent des coûts marginauxà long terme.

Dans certains cas, les prix sont réglementés par les États afin decompenser les défaillances perçues du marché conformément àleurs propres objectifs politiques ; ex. lorsque l’impositionindirecte est utilisée pour corriger les externalités. Mais dansd’autres cas, les prix réels sont soumis à une distorsion en raisondes monopoles, de raisons historiques, d’informations partiellesou d’autres imperfections du marché.

Si des intrants sont touchés par de fortes distorsions de prix,l’auteur de la proposition doit envisager la question dansl’appréciation du projet et utiliser des prix comptables quipuissent mieux refléter les coûts d’opportunité sociaux desressources. L’examinateur du projet doit estimer et envisagerminutieusement la manière dont les coûts sociaux sont affectéspar les écarts enregistrés par rapport aux structures de prixsuivantes:

Coût marginal pour les biens non négociables sur le planinternational, tels que les services de transport local.

Prix fr ontière pour les biens négociables sur le planinternational, tels que les biens agricoles ou manufacturés.

En réalité, il existe souvent de bons arguments économiques pourutiliser les prix frontières et/ou les coûts marginaux comme prixcomptables, lorsque les prix réels s’écartent fortement des coûtssociaux d’opportunité. Toutefois, cette règle générale peut êtrecontrôlée dans les circonstances du projet spécifique examiné.

✔ Prix fr ontière. Pour les biens et services négociablesdans un contexte international, les prix surle marchéinternational sont habituellement équivalents aux coûtsd’oppor tunité adéquats. Le bien particulier peut toujoursêtre vendu ou acheté à son prix international. Pourlesbiens marginaux importés, le prix comptable est son prixCAF (Coût-Assurance-Frêt) ; pour les biens marginauxexportés, c’est le prix FOB (Franco Bord).

✔ Pour la plupart des biens négociablesintracommunautair es, les prix domestiques et frontièresprésentent des différences minimes. Toutefois, en ce quiconcerne certains biens négociables extra-communautaires, tels que des biens industriels etagricoles, et donc dans l’appréciation des projetscorrespondants, il peut se présenterdes différences de prixsignificatives.

Le coût marginal est l’accroissement du coût total lorsque la production augmente d’une unité.

Prix frontière. Pour la plupart des échanges au sein du marché intérieur, les prix domestiques ne diffèrent pas beaucoup des prixfrontières. Il peut toutefois exister des différences importantes dans le cas des échanges extracommunautaires et de certainsprojets industriels et agricoles.

Pour une introduction claire et rapide aux prix comptables, cf. Saerbeck R., Economic appraisal of projects. Guidelines for a simplifiedCost-Benefit Analysis, EIB Paper n. 15, Banque européenne d’Investissement, Luxembourg, 1990.

Coût d’opportunité. La valeur économique d’un intrant dans son utilisation alternative optimale.

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Distorsions salariales

✔ Dans certains cas, la main-d’œuvre constitue un intrantcrucial d’un grand pr ojet, en particulier dans le cas deprojets d’infrastructur e. Les salaires courants peuventconstituer un indicateur social biaisé du coûtd’oppor tunité de la main-d’œuvre parce que les marchésdu travail sont imparfaits.

Exemples :

- certaines personnes, en particulier dans le secteur public,peuvent recevoir des salaires supérieurs ou inférieurs à leurscollègues du privé pour une fonction similaire ;

- dans le secteur privé, le coût de la main-d’œuvre pourl'entreprise privée peut être inférieur au coût d’opportunitésocial parce que l'État subventionne l’emploi dans certainesrégions ;

- il peut exister une législation fixant un salaire minimumlégal, même si, dans des conditions de chômage élevé, despersonnes peuvent accepter un salaire inférieur.

Dans ces cas, l’auteur de la proposition peut recourir à unecorrection des salaires nominaux et à l’utilisation d’un salairecomptable.

Si la Commission ne recommande pas de formule spécifique desalaire comptable, l’auteur de la proposition doit être prudent etrespecter sa propre appréciation des coûts sociaux de la main-d’œuvre. Consultez également l’Annexe C.

Aspects fiscaux

Les prix du marché incluent les impôts et subventions, ainsi quecertaines opérations de transfert, qui peuvent modifier les prixrelatifs. Alors que, dans certains cas, il peut être extrêmementdifficile d’estimer des prix nets de tout impôt, quelques règlesgénérales peuvent être définies afin de corriger ces distorsions:

- les prix des intrants à envisager dans le cadre de l’ACAdoivent être hors TVA et nets de tout autre impôt indirect ;

- les impôts directs doivent être inclus dans les coûts: on doitdonc envisager les salaires bruts comprenant les impôts surle revenu, ainsi que les bénéfices bruts comprenant lesimpôts sur les sociétés ;

- les pures opérations de transfert aux particuliers, telles queles paiements de sécurité sociale, doivent être omises ;

- dans certains cas, les impôts/subsides indirects visent àcorriger les externalités. Un exemple caractéristique estcelui des impôts sur les prix de l’énergie cherchant àdissuader les externalités négatives relatives àl’environnement. Dans ce cas, et dans d’autres situationssimilaires, l’inclusion de ces impôts dans les coûts du projetpeuvent se justifier, mais l’appréciation doit éviter le doublecomptage (ex. inclusion de l’impôt sur l’énergie etestimations des coûts externes relatifs à l’environnementdans l’appréciation).

Manifestement, le traitement de l’imposition ne doit pas êtreaussi précis lorsqu’elle n’a qu’une faible importance dansl’appréciation du projet, mais une cohérence générale doit êtrerespectée.

Coûts externes

Les coûts sociaux issus du projet et touchant d’autres matièressans compensation doivent être ajoutés aux coûts financiers del’ACA.

Exemples :

- perte de produit agricole suite à une autre utilisation duterrain ;

- coûts nets supplémentaires pour les autorités locales dus à laconnexion d’une nouvelle installation à l’infrastructure detransport existante ;

- accroissement des coûts de traitment des eaux usées.

L’examinateur du projet doit vérifier que ces types de coûts ontété identifiés, quantifiés et qu’on leur a attribué, si possible, unevaleur monétaire réaliste. Si c’est impossible, reportez-vous auparagraphe suivant.

Salaire comptable ou salaire fictif. La plus forte rémunération possible que la main-d’œuvre participant au projet auraitpu gagner ailleurs. En raison des lois, réglementations et autres restrictions relatives aux salaires, les salaires réellement payésrisquent de ne pas constituer une mesure correcte du coût réel de la main-d’œuvre. Dans une économie marquée par unchômage ou un sous-emploi élevé, le coût d’opportunité de la main-d’œuvre utilisée dans le projet peut être inférieur auxtaux salariaux réels.

La cohérence implique que le traitement des impôts et primes soit le même pour les éléments de coûts et d'avantages d’unmême projet ou de projets différents.

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Impact environnemental

La Commission demande systématiquement aux auteurs despropositions de fournir des informations sur l’appréciation del’impact environnemental. Les formulaires de candidature duFonds de Cohésion et du Feder ont invité l’auteur de laproposition à spécifier si le projet se rapportait à la liste del’Annexe I de la directive 85/337 ou à l’Annexe II du même texte,ou si le projet n’était pas prévu dans la directive 85/337.L’Annexe I comprend des cas tels que la constructiond’autoroutes, de ports maritimes commerciaux, d’installationspour l’élimination des déchets toxiques ou dangereux, d’usineschimiques intégrées et d’autres installations ou travaux ayant unimpact majeur sur l’environnement. L’Annexe II inclut un grandnombre d’installations industrielles, minières et de production, letransport de l’énergie, ainsi que les projets d’infrastructure qui nesont pas inclus dans l’Annexe I.

Un examen des secteurs les plus impliqués dans le Feder et leFonds de Cohésion montre qu’en principe, un grand nombre deprojets s’inscrivent dans le cadre de l’Annexe I et de l’Annexe II.Dans le premier cas, le questionnaire de la Commission joint auformulaire de candidature demande aux auteurs des propositionsd’inclure un résumé général de l’analyse de l’impactenvironnemental (Eia - Environmental impact analysis), lesrésultats des consultations des autorités environnementales dupays et de l’opinion publique, éventuellement sous forme dedéclarations ou de certificats émanant des autoritésenvironnementales du pays membre.

Les mêmes documents sont également requis dans le deuxièmecas. Dans la troisième situation (projets non contenus dans ladirective 85/337), des informations générales sont exigéesconcernant la compatibilité du projet avec les points suivantsrelatifs à l’environnement: le paysage, la nature, le sol, l’eau etl’air, les déchets, les risques d’érosion et la stabilité du sol. Desplans détaillés visant à réduire l’impact environnemental ontégalement été requis.

Le même questionnaire a été appliqué aux projets de l’Annexe IIdans les cas où les lois nationales n’exigeaient pas d’étudeobligatoire de l’impact environnemental. En outre, les projets nonvisés par la directive ont nécessité une déclaration signée par lesresponsables concernés exprimant ainsi qu’ils soutenaient lequestionnaire. Si l’auteur de la proposition a établi que le projetn’était pas régi par la directive en question et qu’il ne se situaitpas dans une zone sensible du point de vue de l’environnement

(zones protégées par les lois nationales ou incluses dans la listeconcernée par la législation communautaire), la Commission arequis un plan à une échelle de 1: 100.000 (ou équivalent) de larégion et une déclaration des autorités concernées. Dans tous lescas, la Commission a demandé des informations sur l’état actueldes procédures Eia, si celles-ci n'avaient pas encore été achevées.

Dans le contexte de l’appréciation des grands projets,l’impact envir onnemental doit être décrit et appréciécorrectement, en recourant éventuellement à des méthodesqualitatives et quantitatives de pointe. L’analyse à critèresmultiples est souvent utile dans ce cadre.

Le débat sur l'évaluation de l’impact environnemental dépasse laportée de ce guide, mais l’ACAet l’analyse de l’impactenvironnemental soulèvent des questions similaires. Ils doiventêtre envisagés parallèlement et si possible intégrés ; ceciimpliquerait l’attribution éventuelle d’une valeur comptableconventionnelle aux coûts relatifs à l’environnement.

Exemples :

- les coûts environnementaux d’une autoroute peuvent êtreévalués en fonction de la perte de valeur potentielle despropriétés situées à proximité de l’autoroute en raison del’accroissement du bruit et des émissions, ainsi que de ladégradation du paysage ;

- les coûts environnementaux d’une grande usine polluante,ex. une raffinerie pétrolière, peuvent être estimés enfonction de la hausse potentielle des dépenses en soins desanté des résidents et travailleurs.

Ces estimations peuvent être très approximatives. Elles peuventtoutefois au moins inclure les coûts environnementaux les pluspertinents.

Lorsqu’il est impossible d’affecter des valeurs monétaires auxcoûts environnementaux , il s’agit de joindre à l’ACAdesdéclarations relatives à l’impact environnemental (Eis –Environmental impact statements) et de proposer une estimationsubjective de leurs résultats respectifs.

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Valeur comptable de l’actifimmobilisé du secteurpublic

Beaucoup de projets dans le secteur public utilisent desimmobilisations et des terrains qui peuvent appartenir à l'État ouêtre acquis par l'État.

Les immobilisations, comprenant des terrains, des bâtiments, desmachines et des ressources naturelles doivent être évaluées enfonction de leur coût d’opportunité et non en fonction de leurvaleur comptable officielle. Il convient de le faire lorsqu’un actifpeut être utilisé d’une autre manière, même s’il appartient déjà ausecteur public.

S’il n’existe pas devaleur d’option correspondante, lesdépenses effectuées ou les engagements irrévocables des fondspublics ne constituent pas des coûts sociaux à envisager dansl’appréciation de nouveaux projets.

Valeur d’option. Valeur actuelle des immobilisations s’il existedes options d’utilisation alternatives. Étroitement liée au conceptde coût d’opportunité. Aucune valeur d’option n’implique uncoût d’opportunité égal à zéro.

✔ Il arrive que l’attribution d’une valeur aux coûts etavantages externes soit difficile, même s’il est simple de lesidentifier. Un projet peut dégraderl’envir onnement et seseffets à long terme, combinés à d’autres facteurs, sontdif ficiles à quantifier et à évaluer.

✔ Il est utile d’établir au moins une liste des externalitésnon quantifiables afin de fournir au responsabledécisionnel davantage d’éléments qui lui permettrontd’arrêter un choix, en évaluant les aspects quantifiables,exprimés par le taux de rendement économique, et lesaspects non quantifiables, exprimés pardes résultatsqualitatifs.

2.6 Avantages socio-économiques

✔ L’auteur de la proposition de projet doit présenter lesavantages sociaux sous une forme quantifiable.

✔ L’examinateur est invité à vérifier les points suivants:

✔ Les prix réels des produits peuvent ne pas représenterleur valeur sociale en raison des imperfections du marché;

✔ L’avantage social de l’emploi supplémentaire équivauten principe au produit qu’il génère : il convient d’éviter ladouble prise en compte d’un avantage;

✔ Les avantages extérieurs doivent, si possible, recevoirune valeurmonétaire ;

✔ Si c’est difficile ou impossible, il faut au moins réaliserune quantification adéquate en termes physiques,permettant une évaluation qualitative de ces avantages.

Distorsions de prix du produit

Les prix actuels du produit peuvent donner une image trompeusedu coût d’opportunité des biens et services produits par le grandprojet examiné.

Exemples :

- une centrale électrique sous un régime monopolistique defixation des prix, ce qui entraîne des prix de l’électricitédifférant substantiellement des coûts marginaux à longterme: l’avantage économique peut être inférieur àl’avantage financier ;

- une nouvelle usine de montage de voitures dans un pays quilimite les importations de voitures moins coûteusesprovenant de pays non européens: dans ce cas, le prix duproduit peut être supérieur à son coût d’opportunité social ;

Monopole. La maximalisation des bénéfices par un monopole débouche sur des prix supérieurs aux coûts marginaux. Les tarifsdes entreprises monopolistiques de l'État sont parfois inférieurs aux coûts marginaux.

Lorsque les prix sont égaux aux coûts marginaux, le consommateur paie exactement le coût de production d’une unitésupplémentaire: dans certaines conditions générales, cette situation débouche sur l’efficacité économique.

Valeur d’option.Valeur actuelle des immobilisations s’il existe des options d’utilisation alternatives. Étroitement liée au conceptde coût d’opportunité.Aucune valeur d’option n’implique un coût d’opportunité égal à zéro.

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- un hôpital dans le régime public: les patients paient peut-êtreconsidérablement moins que le coût des soins, les avantageséconomiques sont donc supérieurs aux revenus de l’hôpital.

Dans ces cas et bien d’autres cas similaires, l’examinateur duprojet doit vérifier si et comment le candidat a apporté lescorrections adéquates afin d'évaluer les avantages sociaux duprojet.

Le contrôle des points suivants peut être pertinent :

- les prix ou tarifs payés par les consommateurs des servicesdu projet sont-ils égaux aux coûts marginaux à long termedes biens non négociables ? Ainsi, le prix des services detransport locaux est-il fixé selon le coût marginal ?

- les prix des produits de projets pour les biens négociables,tels que les biens agricoles ou manufacturés, sont-ils égauxou non aux prix frontières ?

Avantage social de l’emploisupplémentaire

Dans le cadre de l’Analyse Coûts-Avantages, l’emploisupplémentaire représente en premier lieu un coût social. Il s’agitde l’utilisation par le projet de main-d’œuvre ainsi détournée deson utilisation sociale alternative. L’avantage pertinent est lerevenu supplémentaire généré par la création d’emplois, ce quiest pris en compte par l’évaluation du produit direct et indirectnet qui résulte du projet.

Il importe de comprendre qu’il peut exister deux manièresdifférentes et exclusives d’estimer l’avantage social de l’emploicréé :

- comme nous l’avons déjà mentionné, on peut utiliser unsalaire comptable inférieur au salaire réellement payé par leprojet. C’est une façon de tenir compte du fait que, dans unesituation de chômage, les salaires réels sont supérieurs aucoût d’opportunité de la main-d’œuvre. En réduisant lescoûts de main-d’œuvre, cette procédure comptable accroîtla valeur sociale actuelle nette des revenus du projet ou sonTRE en comparaison avec sa valeur privée ;

- inversement, on peut tenter d’estimerle multiplicateur derevenus du produit et les revenus sociaux du projet serontune nouvelle fois supérieurs à ses revenus privés en raisonde cet impact externe positif.

Qu’il s’agisse de soustraire une fraction des coûts de main-d’œuvre ou d’additionner certains produits complémentaires, lesdeux méthodes présentent des inconvénients et des limitations.Toutefois, dans des conditions adéquates, elles se valent. Quoiqu’il en soit :

- elles ne peuvent être utilisées simultanément (double priseen compte!) ;

- si un grand projet possède déjà un taux de rendement internesatisfaisant avant les corrections relatives à l’emploi, il estinutile de perdre du temps et de l’énergie à effectuer ce typede calcul.

Néanmoins, il importe d’envisager que, dans certains cas,l’impact d’un projet sur l’emploi doit faire l'objet d'une grandeattention:

- il est parfois important de vérifier les pertes d’emplois dansd’autres secteurs suite au projet : les avantages bruts entermes d’emplois peuvent surestimer l’impact net ;

- on prétend parfois que le projet sauvegarde des emplois quiseraient autrement perdus: ce fait peut être particulièrementpertinent dans le cadre de la restructuration et de lamodernisation d'usines. Ce type d’argument doit s’étayer surune analyse de la structure des coûts et de la compétitivitéen incluant ou en excluant le projet ;

- certains objectifs des Fonds structurels concernent desaspects particuliers de l’emploi (ex. jeunes, chômeurs delongue durée) et il est peut-être important d’envisager lesdifférents impacts par groupe-cible.

Multiplicateur de revenus. Ratio entre la variation des revenus nationaux et la variation des dépenses qui l'a causée. Lesdépenses issues des revenus gagnés lors d’un projet pourraient attirer des petites entreprises et des services secondaires dans larégion. Les revenus de ces entreprises seront alors enregistrés dans la région du projet et ils contribueront à l’accroissement desrevenus de la région.

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Tableau 5. Coût de l’investissement moyen paremploipermanent créé parles grands projets de 1993-1999, parsecteur(million d’écus actuel)

créés créés totaldirectement indirectement

Transports 1,0 0,3 0,2Eau et environnement 0,3 0,5 0,2Autres services 0,1 0,1 0,1Industrie 0,3 0,2 0,1Total 0,5 0,2 0,2

Source : cf. Tableau 2.

Source : «Counting the Jobs. How to evaluate the employment effects ofStructural Fund interventions», European Commission, DirectorateGeneral XVI Regional Policy and Cohesion, Coordination andevaluation of operations.

✔ Coût de l’investissement paremploi crééLa création d’emplois par les projets d’infrastructur e ourégionaux constitue souvent une cible spécifique despolitiques régionales. L’avantage social de l’emploi estfinalement déterminé par les revenus et le bien-êtreéconomique correspondant. Le coût moyen del’investissement par emploi permanent créé est unindicateur plutôt approximatif du coût-efficacité et il peutêtre utilisé essentiellement pour une comparaisonpréliminair e entre des projets similaires.

Aspects fiscaux

Il n’existe pas de différence fondamentale, en matière detraitement des impôts, subventions et transferts entre le calculdes avantages et le calcul des coûts. Cf. ci-dessus, § 2.5.

Avantages externes

Bon nombre de grands projets, en particulier d’infrastructure,peuvent bénéficier à des acteurs autres que ceux qui bénéficientdirectement des revenus sociaux engendrés par le projet. Il estutile de vérifier si et comment ces aspects ont été envisagés.Exemples :

- avantages en termes de réduction des risques d’accidentdans une région engorgée ;

- gain de temps de transport dans un réseau interconnecté ;

- accroissement de l’espérance de vie grâce aux meilleuresstructures de soins de santé ou à la réduction des polluants.

Ces avantages peuvent favoriser non seulement les utilisateursdirects du produit, mais aussi les tiers auxquels ils n’étaient pasdestinés. Dans ce cas, ils doivent également être pris en comptepar une évaluation appropriée. D’autres exemples de cesexternalités positives ou retombées bénéfiques sur les autresconsommateurs sont les suivants:

L’externalité est l’impact positif ou négatif du projet sur lestiers, sans paiement ni compensation.

- le chemin de fer peut réduire l’engorgement de lacirculation sur les autoroutes ;

- une nouvelle université peut faire de la recherche appliquéeet les revenus futurs des employeurs seront accrus grâce àune main-d’œuvre mieux qualifiée, etc.

Les externalités positives doivent recevoir une valeur monétaire,dans la mesure du possible. Dans le cas contraire, elles doiventêtre quantifiées par des mesures non monétaires.

Manifestement, le même raisonnement s’applique auxexternalités négatives, qu’il convient de traiter comme des coûtssocio-économiques, cf. ci-dessus § 2.5.

L’externalité est l’impact négatif ou positif du projet sur les tiers, sans paiement ni compensation.

Action

Activité physique

Création brute d’emplois

Création nette d’emplois

Méthode

Résultats non liés à l'emploi

Aubaine

Déplacement

Expérience antérieureDonnées du suivi

Multiplicateurs

Coefficients

Données de l'évaluation

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2.7 Actualisation✔ Les coûts et avantages en termes monétaires doiventêtre exprimés en écus constants, au taux de change del’année de soumission du projet à la Commission.

✔ Tous les coûts et avantages des années suivantes doiventêtre actualisés en fonction de l’année de référence,éventuellement au moyen d’un taux d’escompte uniformeau sein des secteurs et des régions.

✔ Une solution de rechange consiste à calculerle taux derendement économique interne.

Tous les coûts et avantages en termes monétaires doivent êtreexprimés dans une unité de compte appropriée. Pour l’Unioneuropéenne, l’écu est un choix évident. Pour l’Analyse Coûts-Avantages, il importe d’envisager la valeur économique réelledes ressources déployées lors du financement des grands projets.Donc, une première correction est la transformation en écusconstants. Dans la mesure du possible, nous suggérons d’utiliserl’année de référence 1994, correspondant au début de la nouvellesérie de planification des FS. Pour les projets proposésultérieurement, l’année de référence peut également être l’annéede présentation du projet à la Commission.

De même, étant donné que la politique régionale de laCommission s’intéresse aux coûts totaux de l’investissement, lesdépenses des États membres, exprimées dans la devise locale,doivent être converties à un taux de change adéquat. Il peut s’agird’une moyenne du taux de change réel avec l’écu de l’année deréférence.

Lorsqu’ils sont exprimés dans leur unité de compte commune,tous les coûts et avantages sociaux enregistrés au cours desannées suivantes pour des projets donnés doivent être actualisésen fonction de l’année de référence en utilisant un tauxd’escompte social uniforme pour les secteurs et les pays. Il existede nombreuses manières théoriques et pratiques d’estimer cettevariable.

La plupart des États membres possèdent leurs propres tauxd’escompte sociaux pour les projets du secteur public. Ces tauxvarient normalement entre un maximum de 10% et un taux réelminimum de 3%. Dans ce contexte, un taux d’escompte réel de

5% peut constituer une valeur de référence adéquate:suffisamment bas pour attirer l’attention sur les projets ne passantpas le test, mais pas trop éloigné des taux d’escompte officielsmoyens. Toutefois, la prise en considération explicite d’un tauxd’escompte social ne vise obligatoirement que le calcul de lavaleur actuelle nette du projet, et n’entre en rien dans le calcul dutaux interne de rendement. Ce dernier est requis par exemple parles formulaires de candidature de concours du Feder et du Fondsde Cohésion.

Facteur d’escompte

1 écu investi à un taux annuel de 5% donnera 1+5% = 1,05après une année ; (1,05)x(1,05) = 1,1025 après deux ans ;(1,05)x(1,05)x(1,05) = 1,157625 après trois ans, etc. La valeuréconomique actuelle d’1 écu qui sera dépensé ou gagné deuxans plus tard est 1/1,1025 = 0,907029 ; trois ans plus tard, elleest de 1/1,157625 = 0,863838. C’est l’opération inverse.

2.8 Taux de rendementéconomique

✔ Après avoir réalisé les corrections pour les distorsionsdes prix et les externalités, on doit calculerle taux derendement économique (TRE). De la même manière, onpeut calculer la valeur économique actuelle nette (VEAN).En principe, tout projet montrant un TRE inférieur à 5%ou une VEAN négative après l’actualisation en fonction dutaux d’escompte de référence de 5% doit êtreminutieusement redéfini ou même rejeté.

✔ Néanmoins, dans certains cas exceptionnels, même unevaleur sociale actuelle nette négative peut être acceptables’il existe des avantages non monétaires nets substantiels,mais ces derniers doivent être présentés et évalués avec unegrande prudence.

✔ Dans tous les cas, l’appréciation doit présenterdesarguments convaincants en tenant un discours logique,étayé par des données pertinentes, prouvant que lesavantages sociaux dépasseront les coûts sociaux.

Tableau des facteurs d’escompteannées 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

(1+5%)-n ,952 381 ,907 029 ,863 838 ,822 702 ,783 526 ,746 215 ,710 681 ,676 839 ,644 609 ,613 913(1+10%)-n ,909 091 ,826 446 ,751 315 ,683 013 ,620 921 ,564 474 ,513 158 ,466 507 ,424 098 ,385 543

n : nombre d’années

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29

L’examinateur du projet devra peut-être étudier la question desavoir si le projet est apte à atteindre une série d’objectifs :

- accroissement des revenus réels composés au niveaucommunautaire ;

- réduction des disparités entre les revenus par habitant decertaines régions ;

- réduction du chômage (si ce facteur n’est pas envisagéimplicitement par les salaires comptables ou lesmultiplicateurs de revenus) ;

- réduction du chômage pouvant être évaluée au-delà del’accroissement du produit auquel elle donne lieu (ex.avantage psychologique pour les personnes concernées,avantage social issu de l’amélioration du moral et de lacohésion de la communauté locale, etc.).

Le premier critère se vérifie aisément en examinant le taux derendement interne ou la valeur actuelle nette du projet: si laVEAN peut raisonnablement être estimée positivement ou si leTRE est supérieur à 5%, le bien-être économique de laCommunauté sera probablement renforcé lors de la mise enœuvre du projet. Si, d’autre part, la VEAN est négative ou si leTRE est inférieur à 5%, rien ne prouve un accroissement desrevenus réels et d’autres arguments de poids doivent être avancésen vue de faire accepter le projet (cf. le paragraphe suivant).

Le deuxièmecritère est plus astreignant: le projet doit présenterun impact bénéfique sur les revenus dans la région visée,exception faite des pertes et retombées pour d’autres régions, desorte qu’il contribue à la convergence réelle. Afin de s’assurer dece point, il peut être utile par exemple de comparer le taux derendement interne de différents projets menés dans divers pays etsecteurs de l’UE ; d’examiner la manière dont les importations etles exportations de la région seront touchés par le projet, etc. Unprojet présentant un taux de rendement économique faible et unratio importations/exportations élevé ne contribuera

probablement que modestement ou pas du tout à la convergenceréelle.

Tableau 6. Taux de rendement économiques internes d’unéchantillon de 400 grands projets combinés de ‘premièregénération’ et ‘deuxième génération’.

Taux moyen Nombre de projets*

Énergie 12,9 6Eau et environnement 15,8 51Transports 17,1 152Industrie 18,4 14Autres services 16,3 10TOTAL 16,8 233

(*) Projets pour lesquels des données sont disponibles.

Le troisièmecritère attribue un poids spécifique supplémentaireà l’emploi, mais comme nous l’avons déjà mentionné, il convientd’agir avec circonspection. Si l’appréciation des coûts envisageun salaire comptable inférieur au salaire actuel, cette différencerend déjà l’impact du multiplicateur de l’emploi et, à nouveau,envisager l’emploi comme un avantage impliquerait un doublecomptage. Tout poids supplémentaire attribué à la créationd’emplois par le projet, et dépassant soit un salaire comptableapproprié, soit un multiplicateur de rendement, doit être traitécomme un bien de valeur, cf. § 2.9.

En pratique, de nombreux pays ont un taux d’escompte officiel agréé qui, bien qu’imprécis, présente l’avantage que tous les projetssont jugés selon une même référence. Ainsi, lorsqu’un taux officiel de ce type existe, il doit toujours être utilisé. Dans le cascontraire, on adopte généralement un taux limite situé entre 5 et 10% en termes réels et déterminé de façon intuitive. En réalité,cette imprécision ne constitue pas un handicap majeur dans l’appréciation, étant donné que les projets réellement pauvres ontgénéralement des TRE bien au-delà de ces limites. (Saerbeck, 1990).Une étude interne de la Commission relative aux taux d’escompte utilisés dans l’appréciation des grands projets de première etdeuxième générations sous l’égide des FS a confirmé que les États membres proposent des taux d’escompte économiques réelsofficiels compris entre un minimum de 3% et un maximum de 10%, la plupart des taux officiels se situant au-delà des 5%.

Comparaison. L’Analyse Coûts-Avantages est un exercice de dépistage des avantages relatifs d’un projet en comparaison avecd’autres. Sa principale utilité réside dans le fait qu’elle permet une comparaison systématique de différents projets sur la base decritères communs afin d’en mesurer les coûts et les avantages. Ce n’est donc pas la valeur absolue d’un projet, mais bien sa valeurrelative, qui peut être estimée de manière fiable.

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Coût/efficacité. Ratio entre les résultats et les coûts physiques en termes monétaires encourus pour obtenir ces résultats.

30

2.9 Autr es critèresd’évaluation

✔ Les coûts et avantages non monétaires ne peuvent êtreaisément inclus dans l’analyse précédente. Il est déconseilléde donnerune valeurmonétaire aux biens pourlesquels onne donne généralement pas de valeurde marché.L’examinateur du projet doit toutefois évaluersi :

✔ Les prévisions de ces aspects non monétaires ontbénéficié d’une quantification réaliste lors del’appréciation antérieure.

✔ Il existe une analyse sérieuse des avantages nonmonétaires et des coûts non monétaires, le cas échéant.

✔ Ces critères supplémentaires peuvent recevoirun poidspolitique raisonnable, suffisamment important pourinverser finalement les résultats à la fois de l’analysefinancière et du calcul du taux de rendement économique.

Supposons qu’un projet donné présente, à un taux d’escompte de5%, une valeur actuelle nette négative d’un million d’écus.L’auteur de la proposition prévoit donc une perte sociale nette duprojet en termes monétaires. A présent, l’auteur de la propositiondéclare qu’en dépit de ce fait, le projet doit être soutenu par lesFS car il présente un «excellent» impact environnemental, mêmes’il est impossible de lui attribuer une valeur monétaire. Legouvernement peut envisager la protection de l’environnementcomme un bien de valeur.

On pourrait alors demander à l’auteur de la proposition de faireune estimation des avantages environnementaux en termesphysiques. Supposons que cela ait été fait et que l’on attende duprojet une réduction des émissions de facteurs polluants Z, àraison de 10% par an.

On pourrait alors se poser les questions suivantes :

a) Cette prévision de réduction des émissions est-elle fiable entermes physiques ?

b) Un million d’écus est-il un «prix» acceptable pour laréduction de 10% des émissions (quel est le coût implicitepar unité de pollution réduite) ?

c) Existe-t-il une preuve quelconque démontrant que ce «prix»de la réduction des émissions est conforme au poids que legouvernement de l'État membre ou la Commission attribueà de tels projets ?

Ainsi, on peut voir si les États membres ont financé – de manièrerégulière ou occasionnelle – des projets similaires afin d’obtenirun ratio coût/efficacité similaire. Sinon, s’il n’existe pas depreuve de cohérence, il faut déterminer pourquoi ce projetdemande le concours des FS.

Coût/efficacité. Ratio entre les résultats physiques et les coûts entermes monétaires encourus pour obtenir ces résultats.

On peut remplacer la réduction des émissions par de nombreuxautres types d’avantages non monétaires et réitérer le contrôle sinécessaire. Si les avantages ne sont pas uniquement nonmonétaires, mais qu’ils sont aussi impossibles à évaluerphysiquement, le projet ne peut être apprécié.

Il convient de traiter avec une grande prudence les propositionsprésentant une analyse des avantages non monétaires vague etpurement qualitative.

✔ Objectifs de distribution

✔ Le projet peut entraînerun impact majeur sur la futur edistribution des revenus au sein de la région.

✔ Si l’auteur de la proposition veut affecter un poidsspécifique aux objectifs du capital, les informations de basesont une prévision des effets de redistribution du pr ojet etun débat sur le caractère désirable de ces effets dans lecontexte de la politique régionale.

Bien de valeur. Critère supplémentaire de l’évaluation de projets appliqué lorsque le gouvernement a une préférence pour uneconsommation moindre ou supérieure de biens spécifiques, tels que l’enseignement et l’alcool. L’emploi et l’indépendance sont desexemples d’objectifs dont l’importance nationale n’est pas seulement déterminée par les individus en leur capacité deconsommateurs. Le gouvernement peut considérer l’enseignement comme un bien de valeur parce qu’il souhaite représenter lesintérêts des générations futures, même s’ils vont à l’encontre des choix des parents ; il peut considérer l’alcool (ou la drogue)comme un bien de valeur négatif, parce que la majorité des électeurs sont perturbés moralement par la consommation d’uneminorité de consommateurs et il peut envisager l’emploi comme un bien de valeur positif car il considère le chômage comme unemaladie sociale en soi, au-delà de toute compensation monétaire destinée au chômeur.

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31

2.10 Sensibilité et risques✔ L’examinateur du projet doit vérifier si les risques liésau projet ont été évalués parle candidat.

✔ Ce contrôle ne peut être réalisé parla seule analyse dela sensibilité ; il implique un certain nombre deraisonnements, sans parler de calculs, relatifs auxprobabilités des principales variables affectant le résultatattendu du projet.

✔ Selon une étude de 400 grands projets, l’UnitéÉvaluation de la DG XVI considère que les analyses de lasensibilité et des risques ont souvent constitué un pointfaible de l’appréciation ex ante effectuée parles auteurs depropositions.

L’analyse de la sensibilité constitue une procédure déterminantevisant à comprendre quelles variables influencent la VEAN ou leTRE du projet. Toute variable indépendante pour laquelle unevariation d’1% représente une variation d’1% ou plus de laVEAN ou du TRE est certainement cruciale et doit être estiméeavec la plus grande fiabilité possible.

L’estimation des coûts implique l’attribution de probabilités à cesvariables cruciales (cf. encadré)et le calcul de la distribution dela probabilité du TRE. Il existe des procédures établies pour cefaire, telles que la technique «Montecarlo». Pour les très grandsprojets, il est préférable de les appliquer.

Les projets innovateurs peuvent être plus risqués que les projetstraditionnels, et si leur probabilité de réussite n’est que de 50%,leur valeur sociale nette doit être réduite dans la mêmeproportion, c’est-à-dire 50% pour un investisseur ne prenant pasde risques. Toutefois, si l’innovation est un critèresupplémentaire en soi, elle doit être traitée par l’attribution d’uneprime au bien de valeur «innovation» et non pas en faisantabstraction du risque.

Il importe de comprendre le compromis entre les projets à hautrisque, et à rendement social maximum élevé, d’une part, et lesprojets à faible risque et rendement social maximum faible,d’autre part. Il n'y a pas de raison de prescrire la neutralisationdes risques. Dans certains cas, l’examinateur ou l’auteur de laproposition peut s’écarter de la neutralité et préférer prendre plusou moins de risques par rapport au rendement attendu, mais cettepréférence doit toujours être justifiée.

Analyse des risques – Étude de la probabilité qu’un projet atteigne un taux de rendement satisfaisant ainsi que de l’écart possible(variance) par rapport à la meilleure estimation du taux de rendement.

Analyse de la sensibilité – Étude de l’impact éventuel de la modification d'estimations cruciales relatives aux coûts et avantagessur la rentabilité ou sur la valeur actuelle d’un projet.

Distribution de la probabilité – Il est souvent intéressant de connaître la probabilité d’un projet présentant un taux derendement économique inférieur au taux minimum requis.

Exemple de distribution de la probabilité

Valeur temps pour les «véhicules légers» (écus/h)

2 6 10 14 180,00

0,04

0,08

0,12

0,16

3,24

9,56

15,88

Exemple de distribution de la probabilité

Valeur temps pour les «véhicules lourds» (écus/h)

0

0,180,160,14

0,020,04

0,00

0,06

0,120,100,08

4 8 12 16 20 241,54

12,66

23,78

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Section III

Grandes lignes del’analyse des projetspar secteur

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Vue d’ensembleLe présent chapitre aborde les concepts exprimés dans lessections précédentes, en se référant aux principaux secteursd’investissement soutenus par les fonds de l’UE.

Ces informations sont schématiques et ne sont pas complètes.Elles visent essentiellement à servir de guide aux lecteurs etauteurs de propositions de projet en exposant, d’une part, lesméthodes établies qui doivent constituer la base d’une bonneappréciation et, d’autre part, les zones d’incertitude quirequièrent une attention toute particulière.

Il va de soi que tous les éléments de méthodologie généralementionnés dans les sections précédentes doivent également êtrepris en considération. Ainsi, l’analyse des flux financiers et descoûts et avantages économiques doit toujours être réalisée encomparaison avec une situation indépendante del’investissement.

Les grandes lignes respectent une structure commune afin defaciliter la tâche de l’utilisateur, d’encourager la normalisationdes procédures d’analyse et de compte rendu et d’améliorer lacommunication entre les auteurs de propositions et les personneschargées de l’évaluation.

Dans certains cas, si la possibilité se présente, des gammes devaleurs issues de l’expérience antérieure sont données auxvariables essentielles de l’analyse. Ces gammes de valeursdoivent être considérées comme une référence destinée àl’analyste et non comme des valeurs-cibles.

Secteurs envisagés

1. Transports et distribution d’énergie2. Production d’énergie 3. Routes et autoroutes4. Chemins de fer et métro5. Ports, aéroports et réseaux d’infrastructures6. Approvisionnement, transport et distribution d’eau7. Égouts et épurateurs8. Traitement des déchets et des eaux usées9. Infrastructures de formation10. Musées et parcs archéologiques11. Hôpitaux et autres infrastructures de soins de santé12. Forêts et parcs13. Infrastructures de télécommunications14. Biens industriels et parcs technologiques15. Industries et autres investissements productifs

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3.1 Transport etdistribution d’énergie

3.1.1 Objectifs

Les mesures peuvent par exemple comprendre la constructiond’un gazoduc et/ou de réseaux de distribution du gaz dans leszones industrielles ou urbaines ou encore la construction delignes à haute tension et de stations de transformation ou deréseaux destinés à la distribution locale de l’électricité (ex.électrification des zones rurales).

Par conséquent, les objectifs peuvent concerner ledéveloppement local, interrégional, national ou multinational.

3.1.2 Identification du projet

Lors de la définition des fonctions du projet, il est utile de définirsi l’investissement se réfère à une infrastructure destinéeprincipalement au transport de l’énergie (électricité, gaz ou autre)à grande échelle ou à la distribution aux utilisateurs locaux(urbains, industriels, agricoles). Il est utile d’établir unedescription précise de la dimension et de la position de la zonepotentiellement desservie, accompagnée d’une analyse dumarché sur lequel le produit sera lancé.

Les liens fonctionnels et physiques entre l’infrastructur eproposée et le système actuel de distribution d’énergiedoivent être clairement définis.

Enfin, une description détaillée des caractéristiques techniques del’infrastructure est particulièrement appréciable:

• données fonctionnelles de base, telles que: la tension detransport (KV) et la capacité de transport (MW) des lignes àhaute tension, la charge nominale (m3/s) et la quantité de gaztransportée par an (millions de m3) dans les gazoducs, lenombre d’habitants desservis et l’électricité (MW) ou laconsommation moyenne par habitant (m3/habitant par jour)au sein des réseaux ;

• caractéristiques physiques, telles que :

• l’itinéraire et la longueur (km) des lignes à hautetension ou des gazoducs, accompagnés de carteschorographiques à l’échelle appropriée,

- la section des conducteurs électriques (mm2) ou lesdiamètres nominaux (mm) des gazoducs,

• la superficie (km2) de la zone desservie par les réseauxet leurs itinéraires (avec cartes pertinentes),

• caractéristiques du réseau et localisation des nœuds et liensinternes avec les réseaux et/ou oléoducs ;

• sections caractéristiques des gazoducs ;

• construction typique des lignes à haute tension ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desusines de dépression et d’extraction (pour le gaz) ou lesstations de transformation et de sectorisation (pourl’électricité) ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desautres structures de service ;

• éléments techniques significatifs, tels que les principalesintersections, les grandes dénivellations, gazoducs sous-marins, commande à distance et/ou systèmes detélécommunications, etc. (accompagnés de données etschémas).

3.1.3 Analyses de faisabilité et des options

Les informations-clés sont la demande énergétique, ainsique les tendances saisonnières et à long terme. La courbe dedemande quotidienne moyenne est également requise.

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec :

• la situation antérieure, indépendamment de la réalisation duprojet ;

• les situations alternatives éventuelles au sein de la mêmeinfrastructure, ex. les différentes technologies pour letransport de l’électricité (courant continu ou alternatif,tension lors du transport, etc.) ou les itinéraires alternatifspour les gazoducs ou les lignes à haute tension, les différentsréseaux locaux, etc. ;

• les situations alternatives éventuelles visant à satisfaire lamême demande énergétique (ex. l’utilisation mixte de gaz etd’électricité et non exclusivement d’électricité, laconstruction d’une nouvelle centrale électrique sur une île,plutôt que de lignes à haute tension sous-marines, etc.).

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3.1.4 Analyse financière

Les prévisions de la dynamique des prix sont essentielles envue d’évaluer correctement l’investissement. Uneperspective de 25-30 ans est recommandée.

Taux de rendement Transport et financier* distribution d’énergie

minimum - 3,10maximum 11,00Moyenne 5,12Écart type 5,37

* Échantillon : 4 grands projets sur 7 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.1.5 Analyse économique

L’impact environnemental et l’estimation des risquesconstituent un aspect essentiel de l’appréciation deréseaux d’énergie.

Pour ce qui est des externalités environnementales, dans ce cas, ilest utile de prendre en compte les aspects suivants :

• l’éventuelle valorisation de la zone concernée, quantifiablepar exemple, par la réévaluation des prix de l’immobilier etdes terrains ;

• les externalités négatives de l’effet éventuel surl’environnement (perte de terrain, dégradation du paysage,impact dans un contexte naturaliste) et sur d’autresinfrastructures (ex. les routes) ;

• les externalités négatives découlant de l’ouverture dechantiers de construction, particulièrement pour les réseauxurbains (impact négatif sur le logement, les fonctions deproduction et de service, la mobilité, l’héritage culturel ethistorique, le cadre agricole et l’infrastructure, etc.).

Taux de rendement Transport et économique* distribution d’énergie

minimum 8,57maximum 25,00Moyenne 14,19Écart type 7,65

* Échantillon : 4 grands projets sur 7 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.1.6 Autres éléments d’évaluation

Il doit être fait référence au paragraphe correspondant pour laproduction d’énergie : cf. 3.2.6.

3.1.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les facteurs cruciaux déterminant la réussite d’un investissementdans ce secteur sont les mêmes que ceux décrits au paragraphe3.2.7. Il est utile que les analyses de la sensibilité et des risquesenvisagent au moins les variables suivantes :

• coût de l’investissement,

• dynamique de la demande (c’est-à-dire les prévisions destaux de croissance, de l’élasticité de la consommationélectrique, etc.),

• dynamique des prix de vente de l’électricité ou du gaz deremplacement.

Cf. également l’annexe C.3

Exemple de distribution de la probabilité

Taux annuel de variation de la demande d’électricité (%)

0,40

20,000,00

0,360,320,280,240,200,160,120,080,04

40 6

2,50

5,00

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3.2 Production d’énergie 3.2.1 Objectifs

Ce secteur comprend des investissements cruciaux pour ledéveloppement économique en raison des liens intersectorielsmajeurs qu'ils entraînent. La participation publique est toujoursconsidérable dans ce cadre, même si elle peut prendre des formesdifférentes selon les pays.

Les actions peuvent concerner la construction d’usines deproduction d’électricité à partir d’une source quelconque, maiségalement la prospection et le forage de champs de pétrole ou degaz naturel. Elles peuvent aussi viser à réduire la consommationd’énergie, etc.

Les objectifs peuvent inclure le développement au niveaulocal, mais ils ont un impact à plus grande échelle(interrégionale, nationale, multinationale, etc.).

Exemples :

• accroissement de la production énergétique pour répondre àla demande croissante ;

• réduction des importations d’énergie en les remplaçant pardes sources locales ou renouvelables ;

• modernisation des usines de production d’énergieexistantes, notamment dans un souci de protection del’environnement ;

• modification de la répartition des sources d’énergie, parexemple augmentation de la part du gaz ou des sourcesrenouvelables ;

• actions en faveur des politiques d’économie de l’énergie.

3.2.2 Identification du projet

Lors de la définition des fonctions du projet, il est recommandéd’établir la destination, de même que la dimension et ladélimitation de la région potentiellement concernée (ex. larecherche et le forage d’un nouveau champ de puits peuvent viserà fournir de l’énergie à plusieurs pays, une nouvelle centraleélectrique peut desservir une région entière, etc.). Lepositionnement prévu du produit sur le marché doit être décritavec précision.

Étant donné que nous traitons des cycles d’investissementrelativement longs, l’auteur de la proposition doit définirclairement les différentes phases, par exemple, dans le cas d’unchamp de puits, la prospection et la recherche au sein de la régionvisée, le test de forage initial, l’exploitation minière etcommerciale, la fermeture.

Les liens fonctionnels et physiques entre l’infrastructur eproposée et le système énergétique actuel doivent êtreclairement définis.

Une description détaillée des caractéristiques mécaniques del’infrastructure est particulièrement utile :

• données fonctionnelles de base, telles que le typed’installation pour la production d’électricité1, la capacitéinstallée (MWe) et l’énergie produite (TWh/an) ; la capacitépotentielle annuelle des champs de puits (millions debarils/an ou millions de m3/an) ;

• caractéristiques physiques2 ;

• techniques de construction, de développement et detechnologie appliquées aux installations de production ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desinstallations pour les puits miniers, ex. les plates-formes enmer, ainsi que les plans de construction et fonctionnels ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desautres structures de service ;

• les systèmes de traitement des eaux usées et des émanations,comportant le nombre et la position des stocks et des pointsd’écoulement d’eau ;

• éléments techniques significatifs, tels que les constructionsdans des cavernes, les digues, les solutions techniquesparticulières en vue de traiter les reflux, les systèmes decontrôle informatisés, les systèmes de télécommunications,etc.

3.2.3 Analyses de faisabilité et des options

La question-clé est la demande énergétique, les tendancessaisonnières et à long terme, ainsi que, pourles centralesélectriques, la courbe caractéristique de la demandequotidienne en électricité.

L’analyse des options doit comprendre une comparaison avec:

• la situation antérieure, indépendamment de la réalisation duprojet ;

• les solutions alternatives éventuelles au sein de la mêmeinfrastructure (ex. les différentes technologies pour laproduction et le forage, ainsi que pour le traitement desreflux, etc.) ;

1. Dans le cas des installations hydroélectriques (production et/ou pompage)reliées aux aqueducs, il convient de tenir compte des observations relatives ausecteur des aqueducs.2. Par exemple, la zone couverte par les champs de puits (km2) et sa position.Dans le cas du forage en mer, il est également utile de fournir des profilsbathymétriques ; la profondeur moyenne des gisements (m) ; la zone concernée(km2) par les installations (thermoélectricité) et les aires d’entreposagerelatives ; l’emplacement de digues, de conduites d'eau pressurisée et degénérateurs pour la production hydroélectrique ; la zone couverte par leschamps de générateurs photovoltaïques (km2) et leur emplacement.

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• les alternatives réalistes permettant de produire l’énergierequise (ex. lancement d’actions et de politiques visant àréduire la consommation d’énergie au lieu de construire unenouvelle centrale).

3.2.4 Analyse financière

Les tendances de la demande énergétique sont fortementliées à la dynamique d’autres secteurs. Parconséquent, ilest nécessaire de se référer aux scénarios dedéveloppement des autres secteurs pourétablir uneestimation correcte.

Ceci dit, il est toutefois essentiel d'élaborer des prévisions quantà la dynamique des prix afin de permettre une évaluation correctede l’investissement.

Une perspective de 30-35 ans est recommandée.

3.2.5 Analyse économique

Les principaux problèmes à traitersont les suivants:

• la valeur monétaire des avantages ;• l’évaluation des externalités ;• les coûts d’opportunité des intrants ;• l’impact de la substitution des importations.

• La valeur monétaire des avantages. Les avantages directsd’un projet en matière d’énergie peuvent être quantifiés aumoyen du produit de la vente de l’énergie (aux prixcomptables adéquats). Une évaluation réaliste peut être faite– le cas échéant – en mesurant la disposition de lacommunauté à payer l’énergie, en quantifiant par exempleles coûts encourus par l’utilisateur pour acquérir del’énergie (ex. installation et utilisation de générateursindépendants, ou achat direct des combustibles sur lemarché).

• L’évaluation des externalités, plus particulièrement cellesrelatives à l’environnement. L’analyse doit envisager le coûtdes mesures requises en vue de neutraliser les effets négatifséventuels sur l’environnement (air, eau, sol) qui découlentde la mise en œuvre du projet ; le coût d’autres externalitésnégatives qui ne peuvent être évitées, telles que la perte deterrain, la dégradation du paysage, etc.

• L’identification du coût d’opportunité des différentsintrants. Les coûts économiques des matières premièresutilisées dans le cadre de la réalisation du projet doivent êtreévalués en tenant compte de la perte sociale encourue suiteau détournement de ces matières premières de leur emploialternatif optimal.

• La valeur attribuée à une dépendance moindre ou supérieurepar rapport à l’énergie importée. L’évaluation doit êtreréalisée en appliquant les prix virtuels adéquats3 à l’énergieimportée remplacée ; pour les quantifier, reportez-vous auxréférences proposées.

Taux de rendement économique* Production d’énergie

minimum 8,17maximum 16,10Moyenne 11,70Écart type 3,29

* Échantillon: 3 grands projets sur 5 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.2.6 Autres éléments d’évaluation

Il convient de mentionner l’impact environnemental (esthétique,acoustique, pollution, déchets, etc.) qui, dans tous les cas, et ceconformément aux lois de la majorité des États membres, doitfaire partie des procédures d’approbation.

Il est également utile d’évaluer les coûts économiques indirects -par exemple ceux découlant de l’utilisation de ressourcesrenouvelables -, la majorité d’entre eux n’ayant probablementpas été inclus dans le paragraphe précédent. Une approcheméthodologique consiste à les mesurer comme des indicateursphysiques standard et ensuite à soumettre le projet à une analyseà critères multiples appropriée.

3.2.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Comme nous l’avons déjà décrit dans le paragraphe concernantl’analyse financière, les facteurs critiques influençant la réussited’un investissement dans ce secteur sont surtout les coûts élevésde l’investissement et la longueur du cycle.

Dans ce contexte, il est utile que les analyses de la sensibilité etdes risques envisagent au moins les variables suivantes :

• coût de la phase de recherche (soit la phase de prospectiondes nouveaux gisements ou la recherche de nouveauxprocédés technologiques) ;

• coût de la phase de réalisation du projet (coûts du chantier);

• dynamique de la demande (c’est-à-dire les prévisions destaux de croissance, d’élasticité de la consommationd’électricité, etc.) ;

• dynamique des prix de vente de l’énergie produite (ou desproduits énergétiques):

• interaction et dynamique des coûts critiques des intrants(combustibles, etc.).

Cf. également l’annexe C.3

3. Si, comme souvent, le marché de l’énergie présente de grandes distorsions(taxes, taxes internes, prix imposés, primes, etc.), il est faux d’estimer lavaleur du remplacement de l’importation au moyen de ces prix faussés.

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3.3 Routes et autoroutes3.3.1 Objectifs

Il convient d’envisager les alternatives suivantes :

• la construction de la route peut s’inscrire dans le cadre dudéveloppement local (à l’échelle régionale ou territoriale,etc.), soit parce qu’elle contribue directement aux activitésproductives (c’est notamment le cas lorsqu’une route relieune zone industrielle et un port) ou qu’elle vise à répondreaux besoins plus généraux de transport de la populationlocale (y compris les routes destinées au tourisme ou à desfins récréatives) ; dans les deux cas, l’analyse doit montreret quantifier l’impact local ;

• l’infrastructure fait partie d’un réseau routier à une échellenon locale (interrégionale, nationale ou internationale) ;dans ce cas, sa construction peut entraîner des avantages oudes désavantages au niveau local, mais ces derniers doiventde toute façon être envisagés dans l’analyse économique.

Les routes qui font partie d’un réseau plus vaste doivent êtreappréciées dans le cadre de ce réseau.

3.3.2 Identification du projet

Un bon début pour l’identification brève, mais claire et univoque,de l’infrastructure consiste à établir ses fonctions, qui doiventêtre cohérentes par rapport aux objectifs de l’investissement.Cette étape doit être suivie d’une description du type d’action,c’est-à-dire la construction d’une route totalement neuve, oud’une section d’une infrastructure plus large, ou encore d’unepartie d’une extension ou la modification d’une route existante(par exemple la construction d’une troisième bande de circulationdans le cas d’une autoroute à deux voies).

Cette partie du rapport d’analyse doit, au strict minimum,contenir les données suivantes :

• longueur (en km) et disposition de la route, accompagnéesd’un plan à l’échelle adéquate ;

• liens physiques avec d’autres routes et l’emplacement depoints de jonction majeurs (sorties, liens avec d’autresinfrastructures, etc.) ;

• caractéristiques techniques et structure de la route, ycompris des exemples relatifs à une ou deux sectionstypiques de la chaussée (montrant clairement les éléments àconstruire) ;

• éléments techniques majeurs, tels que ponts et tunnels,croisement avec une autre infrastructure, aires de services,centres d’information routière et de secours, etc.

3.3.3 Analyses de faisabilité et des options

Les questions-clés sont le volume de la circulation sur unebase quotidienne et saisonnière.

Dans ce cas, le modèle des flux de circulation vers/depuis lesprincipaux croisements et les futures tendances prévuesconstituent l’outil idéal afin de montrer l’optimalisation du projet(nombre et taille des voies, position et structure des sorties et/ouembranchements, etc.), y compris l’étude de l’impactenvironnemental. Tout élément d’une importance techniqueparticulière pour le projet doit être inclus le cas échéant (ex.sections présentant des différences considérables sur le plan de lahauteur, tunnels et/ou ponts majeurs, infrastructure destinée àl’encadrement/l’information concernant la circulation, etc.).

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les itinéraires alternatifs ;

• les systèmes de transport alternatifs éventuels(chemin de fer, bateau, etc.).

3.3.4 Analyse financière

Il convient de réaliser l’analyse de rentabilité en suivant lesméthodes standard. Cf. Section 2.4 susmentionnée. Le caséchéant, deux points de vue différents doivent être envisagés: i)celui de l’investisseur de l’infrastructure et ii) celui del’exploitant. Dans le cas des routes gratuites, l’analyse financièredoit mesurer le coût net à financer par le secteur public et établirune comparaison significative avec d’autres investissementssimilaires. Dans tous les cas, une perspective de 25-30 ans estrecommandée.

Taux de rendement financier* Routes et autoroutes

minimum - 0,60maximum 10,49Moyenne 3,93Écart type 2,79

* Échantillon: 12 grands projets sur 97 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.3.5 Analyse économique

Étant donné que l’analyse économique vise à montrer les avantagessociaux accrus, c’est-à-dire les avantages que le projet entraîne pourla communauté locale, elle peut être réalisée en une seule étape,comme si le propriétaire ou le bailleur de concession et le détenteurde la concession étaient une seule et même personne.

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Outr e tous les paramètres de l’analyse financière, il fautenvisagerles coûts et avantages suivants :

• le gain de temps• la diminution du nombre d’accidents• le coût accru pourl’utilisateur• les externalités

a) Le gain de temps par rapport à une situation indépendantede la réalisation du projet, à évaluer sur la base d’uneanalyse technique de la durée des trajets ; la valeuréconomique du temps gagné dépend du revenu économiquemoyen des utilisateurs ; dans la pratique, il peut s’avérerutile de subdiviser les utilisateurs en catégories (exemple:utilisateurs individuels ou véhicules légers, en estimant lenombre moyen d’occupants par véhicule et en envisageantle revenu moyen des citoyens particuliers ; utilisationcommerciale ou véhicules lourds, en se référant à la chargemoyenne et à la valeur ajoutée moyenne pour lescompagnies d’usagers potentielles) ; à titre indicatif, ladurée considérée dans 27 projets majeurs de la deuxièmegénération (1994-99) était en moyenne de 9,56 écus/h (écarttype : é = 2,48 écus/h) pour les véhicules légers et 12,66écus/h (é = 5,56 écus/h) pour les poids lourds.

b) La diminution du nombre d’accidents doit être estimée sur labase d’une analyse technique des caractéristiques de sécuritéroutière ; pour obtenir une valeur économique, il convient dese référer d’une part (accidents non mortels) au coût total dutraitement médical et au coût de la perte de revenus due àl’incapacité de travail éventuelle et d’autre part (accidentsmortels), à la valeur de la vie humaine quantifiée sur la basedu revenu moyen et de l’espérance de vie.

c) Le coût accru pour l’utilisateur (par exemple le nombre dekm parcourus) est quantifiable du fait d’une consommationsupérieure de carburant (courbes de la consommation enfonction de la vitesse), des pneus, etc., ainsi que d’une usureaccrue des pièces mécaniques.

d) En outre, il est également utile que l’auteur de la propositionapprécie autant que possible les externalités négatives, tellesque la perte de terres cultivables, le déplacement possibledes zones résidentielles, commerciales ou industrielles, lanuisance acoustique et la pollution atmosphérique4, ainsique les externalités positives, telles que l’accroissementpossible des profits locaux suite à la création d’entreprises(exemple : services autoroutiers, restaurants, activitéscommerciales, etc.) résultant de la construction de lanouvelle route5.

Taux de rendement économique* Routes et autoroutes

minimum 5,00maximum 94,65Moyenne 18,63Écart type 13,15

* Échantillon: 91 grands projets sur 97 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.3.6 Autres éléments d’évaluation

Cette section se réfère principalement à d’autres éléments del’impact environnemental (nuisance visuelle, acoustique,pollution, etc.) qui, dans tous les cas, conformément aux lois desÉtats membres, doivent faire partie des procéduresd’approbation. Dans le cas de la modernisation de routesexistantes, l’impact des travaux d’entretien sur la circulation doitégalement être analysé et exposé pour être réduit au minimum.

3.3.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les facteurs critiques influençant la réussite d’un investissementdans le secteur du transport routier sont fondamentalement detrois types. Ils incluent les prévisions en matière de circulation(demande), le manque d’élasticité de l’investissement (unecapacité excessive est souvent requise au début de l’exercice),l’influence décisive des activités secondaires (par exemplel’ef ficacité d’une autoroute est fonction d’un bon réseaud’embranchements). Ceci dit, il est conseillé d’envisager aumoins les variables suivantes dans le cadre des analyses de lasensibilité et des risques :

• la dynamique des péages sur une certaine période de temps;

• l’évolution du trafic sur une certaine période de temps (cf.graphique ci-dessous) ;

• le nombre de passagers dans les véhicules légers et la chargedes poids lourds, ce qui influence la durée (cf. lesgraphiques du paragraphe 2.10) ;

• la valeur de l’invalidité temporaire et à vie.

Cf. également l’annexe C.4, C.5

4. L’impact de cette dernière peut être évalué notamment par la perte devaleur commerciale de l’immobilier dans les quartiers environnants.5. Attention au double comptage : l’accroissement éventuel des revenus locauxest généralement déjà inclus dans les paramètres économiques analysésprécédemment.

Exemple de distribution de la probabilité

Taux annuel de variation du trafic (%)

0,40

20,000,00

0,360,320,280,240,200,160,120,080,04

40 6

2,50

5,00

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3.4 Chemins de feret métro3.4.1 Objectifs

Outre les chemins de fer et le métro, ce secteur inclut des projetsconcernant d’autres types de transport sur rails, tels que les tramset les systèmes mixtes.

Comme dans le cas des routes, les objectifs des projets de cesecteur sont de deux types :

• l’infrastructure (du rail) fait partie intégrante d’un réseauinterrégional et/ou national ; dans ce cas, sa réalisation peutentraîner au niveau local des avantages ou des désavantagesqui doivent être envisagés dans l’analyse économique ;

• la construction du système s’inscrit dans le cadre dudéveloppement local (à l’échelle urbaine ou régionale, etc.),soit parce qu’elle contribue directement aux activitésproductives (c’est notamment le cas d’une ligne secondairereliée à une zone industrielle), soit parce qu’elle vise àsatisfaire les besoins accrus de transport de la populationlocale (notamment le métro et les systèmes de transporturbain, les trams, etc.).

L’analyse doit établir et quantifier l’impact positif net auniveau local (ex: réduction du trafic routier urbain et de lapollution dans le cas des moyens de transport souterrains).

3.4.2 Identification du projet

Ici aussi, il est utile de définir les fonctions de la mesure, laquelledoit respecter les objectifs de l’investissement. Cette étape doitêtre suivie de la description du type d’action, c’est-à-dire unenouvelle construction, une section d’une infrastructure plusgrande, une partie d’une extension ou la modification d’uneconstruction existante (par exemple : l’installation d’unedeuxième voie ou l’électrification et/ou l’automatisation destructures existantes). L’incorporation fonctionnelle del’infrastructure projetée dans le système de transport (existant ouprojeté) – urbain, régional, interrégional ou national – doit êtreétablie clairement.

Cette partie du rapport d’analyse doit au moins contenir lesdonnées suivantes :

• la longueur totale (en km) et la disposition de la structure,ainsi qu’un plan chorographique à l’échelle adéquate ;

• les liens physiques ou fonctionnels avec d’autres structuresde transport et la position des intersections majeures (gares,voies d’évitement, connexions intermodales, etc.) ;

• les caractéristiques et la conformation techniques de lastructure, notamment un ou deux exemples de sections et/oucroquis caractéristiques ;

• d’autres éléments techniques majeurs, tels que les tunnels.

3.4.3 Analyses de faisabilité et des options

Les questions-clés sont le volume du trafic, au moins sur une basequotidienne et saisonnière. Dans ce cas, le modèle des flux decirculation vers/depuis les principales intersections et laprévision des tendances de l’évolution dans le temps constituentl’outil idéal permettant de montrer l’optimalisation du projet, demême que les considérations concernant l’impact environne-mental. A ce niveau, tout élément d’une importance techniqueparticulière dans le cadre du projet doit être inclus (ex. remblais,tunnels et/ou ponts majeurs, installation sophistiquée desécurité/d’automatisation, etc.).

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec:

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les itinéraires alternatifs ;

• les autres moyens de transport (par la route, la mer,etc.).

3.4.4 Analyse financière

Dans ce cas, on peut suivre le plan donné pour l’infrastructureroutière. Notez que pour ce qui est du chemin de fer, l’exploitantet l’investisseur se confondent dans la majorité des cas, mais ilarrive souvent que ce ne soit pas vrai dans les systèmes locaux(métro ou RER, etc.). Par ailleurs, l’utilisation de ces structuresest rarement gratuite. Afin d’évaluer la tendance de l’évolution dela demande dans le temps, il peut être utile, particulièrement dansle cas des systèmes locaux, de se référer aux prévisions relativesà la population de la zone, en tenant compte de tous les projetsurbains (déménagement d’entreprises, rénovation du centrehistorique de la ville, etc.).

Taux de rendement financier*Chemins de fer Métro

minimum 1,63 5,18maximum 21,50 9,50Moyenne 6,44 7,86Écart type 4,26 1,91

* Échantillon. Chemins de fer : 31 grands projets sur 56 dans le secteurcompris dans l’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

Métro : 3 grands projets sur 6 dans le secteur compris dans l’échantillonde 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.4.5 Analyse économique

Outr e l’ensemble des paramètres de l’analyse financière,les coûts et avantages suivants doivent être envisagés:

• le gain de temps ;• la réduction du nombre d’accidents ;• la diversion des revenus ;• les externalités.

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• Le gain de temps par rapport à la situation sans le projet, àévaluer selon les suggestions avancées dans le cas desroutes ; notez l’intérêt qu’il convient d’accorder au gain detemps suite au remplacement d’un autre moyen de transportmoins efficace ; il peut également s’avérer utile desubdiviser les utilisateurs en catégories (exemple: passagerset marchandises) ; à titre indicatif, la valeur du tempsconsidérée dans 27 grands projets de la deuxièmegénération (1994-99) était en moyenne de 7,44 écus/h (écarttype = 3,17 écus/h), quel que soit le type d’utilisateurs.

• La réduction du nombre d’accidents doit être évaluée de lamême manière que dans le cas des routes ; ce paramètre estparticulièrement pertinent lorsqu’il est question de projetsde modernisation.

• Le revenu social réduit dû à la diminution du trafic au seindes autres systèmes de transport existants qui ont pu être(partiellement) remplacés par la nouvelle structure, plusefficace.

A nouveau, il est utile que les externalités soient évaluées entermes monétaires :

• les externalités négatives, telles que la perte de terrescultivables, le déplacement d’une autre infrastructure et/oule déplacement éventuel de zones résidentielles,commerciales ou industrielles ;

• les externalités positives, comme l’accroissement possibledes revenus locaux suite à la création de nouvellesentreprises (ex. restaurants ou commerces dans lesnouvelles gares) ;

• certains types de pollution peuvent être réduits danscertaines zones, tandis que d’autres types peuvent êtreaccrus dans d’autres régions6.

Taux de rendement économique*Chemins de fer Métro

minimum 2,80 10,09maximum 55,10 18,90Moyenne 13,83 15,06Écart type 8,76 3,23

* Échantillon. Chemins de fer : 43 grands projets sur 56 dans le secteurcompris dans l’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

Métro : 4 grands projets sur 6 dans le secteur compris dans l’échantillonde 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.4.6 Autres éléments d’évaluation

Dans le cas du tram, du métro et des systèmes mixtes, l’impactdes travaux de construction sur la circulation urbaine ou debanlieue doit également être analysé et montré pour être réduit auminimum.

3.4.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les observations faites pour les routes concernant les facteurscruciaux influençant la réussite de l’investissement s’appliquentégalement aux chemins de fer. Dans ce contexte, il estrecommandé que les analyses de la sensibilité et des risquesenvisagent au moins les variables suivantes :

• la dynamique des tarifs (passagers et marchandises) sur unepériode de temps déterminée ;

• l’évolution du trafic sur une période de temps déterminée(cf. graphique contenu dans le paragraphe 3.3.7) ;

• le taux de substitution des autres infrastructures existantes ;

• le nombre de passagers ou la quantité de marchandises partrain, ce qui influence le facteur temps (cf. graphique ci-dessous) ;

• la valeur de l'invalidité temporaire et à vie.

Cf. également les annexes C.4, C.6

Exemple de distribution de la probabilité

Facteur durée pour le «transport sur rails» (écus/h)0 4 8 12 16

0,00

0,04

0,08

0,12

0,16

1,10

7,44

13,78

6. Comme nous l’avons dit, les systèmes locaux (métro, trams, systèmesmixtes) doivent entraîner une nette réduction de la pollution de tout type.

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3.5 Ports, aéroports etréseauxd’infrastructur es

3.5.1 Objectifs

Ces structures jouent le rôle d’interface entre les réseaux detransport nationaux et internationaux et les systèmes locaux.

• En général, les projets de ce secteur visent à promouvoir ledéveloppement local soit parce qu’ils contribuentdirectement aux activités productives, soit parce qu’ils visentà répondre au besoin accru de transport de la populationlocale, ou encore à atteindre et permettre une utilisationmaximale des réseaux de transport nationaux/internationaux.Ces deux aspects doivent être inclus dans l’analyse.

• Dans certains cas (ex. ports de plaisance), l’objectif dudéveloppement local est de loin le plus important et parconséquent, l’analyse doit établir et quantifier un impactpositif au niveau local.

3.5.2 Identification du projet

Compte tenu de l’étendue des alternatives possibles, il convient deprêter une grande attention à la définition précise des fonctions duprojet, en expliquant s’il s’agit d’une nouvelle construction, d’uneextension ou de la modification d’une structure existante (parexemple l’automatisation du trafic et du parc de conteneurs,l’extension ou l’amélioration des services au sol d’un aéroport).

L’intégration fonctionnelle de l’infrastructur e projetée ausein du système de transport (existant ou projeté) –régional, national ou international – doit être établieclairement.

Cette partie du rapport d’analyse doit par exemple comprendreles données suivantes :

• type et taille (rayon d’action) des moyens de transport(avions, bateaux, etc.) qui bénéficieront de l’infrastructure ;

• caractéristiques techniques (avec un plan chorographique àl’échelle appropriée), telles que:

• nombre et longueur totale (en m) des pistes de l’aéroport,

• nombre et longueur totale (en m) des jetées ou des quaispour les ports,

• aire d’entreposage couverte ou non (en milliers de m2) pourles structures intermodales (et aussi pour les ports sil’entreposage s’inscrit dans le cadre du projet) ;

• liens physiques ou fonctionnels avec d’autres systèmes detransport locaux, par exemple les autoroutes, routes, voies dechemin de fer, etc. (des croquis peuvent s’avérer utiles) ;pour un aéroport par exemple, il est important de soulignerles liens avec les villes à desservir, pour un port de plaisance,les liens avec d’autres structures de plaisance, etc.;

• caractéristiques et conformation techniques des grandesstructures, y compris les exemples d’une ou de deux sectionsou schémas caractéristiques (sections d’autoroutes,disposition structurelle des quais, etc.) indiquant clairementles parties à construire ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desbâtiments et autres structures de services, accompagnées deplans et sections ;

• éléments techniques significatifs, tels que le transportinterne, les systèmes de grue, l’installation informatiséepermettant le contrôle du trafic, l’automatisation du trafic demarchandises, etc.

3.5.3 Analyses de faisabilité et des options

Les points de référence sont le volume du trafic des passagerset/ou des marchandises, basé sur des tendances quotidiennes etsaisonnières.

Le modèle des flux de circulation et la prévision des tendancesfutures constituent une information essentielle afin de montrerl’optimalisation nette du projet.

Cette section doit également inclure les solutionstechnologiques adoptées pour résoudre tous les problèmestechniques significatifs liés au projet.

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet,

• les emplacements alternatifs possibles pourla mêmeinfrastructur e,

• les systèmes de transport alternatifs possibles.

3.5.4 Analyse financière

L’exploitant et l’investisseur se confondent dans bien des cas, maispour ce qui est des ports de plaisance ou des structuresintermodales par exemple, il peut s’agir de deux entités distinctes.Il est alors recommandé de conduire l’analyse selon deux points devue. Lors de l’évaluation des entrées financières s’ajoutant auxloyers, taxes ou autres formes de paiement pour l’utilisation de lastructure, il convient également de tenir compte des tarifs et prixde vente de tout service complémentaire éventuel proposé par ladirection (ex. approvisionnement en eau et en combustible,restauration, services d’entretien et d’entreposage, etc.). Pour lerendement, de même que les coûts de l’investissement7,l’amortissement, l’entretien8, les frais de personnel technique etadministratif pour le projet , ainsi que les services et frais générauxcomplémentaires, il est également nécessaire de tenir compte duprix d’achat des produits et services nécessaires dans le cadre dufonctionnement quotidien de la structure et des servicesadditionnels.

Une perspective de 30 ans est recommandée.

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Taux de rendement financier* Aéroports Ports

minimum 6,19 3,66maximum 16,02 15,49Moyenne 10,73 8,49Écart type 3,22 4,47

* Échantillon. Aéroports : 5 grands projets sur 12 dans le secteur comprisdans l’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

Ports : 4 grands projets sur 8 dans le secteur compris dans l’échantillonde 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.5.5 Analyse économique

L’analyse économique peut suivre le modèle relatif aux routestout en prenant en compte les commentaires suivants.

Outr e l’ensemble des paramètres de l’analyse financière,les coûts et avantages suivants doivent être envisagés :

• le gain de temps ;• la variation du taux d’accidents ;• la perte de revenus due à la déviation du trafic ;• l’accroissement des revenus découlant du commerce et

du tourisme ;• les autres externalités.

a) Le gain de temps par rapport à une situation indépendante dela réalisation du projet, à évaluer selon les recommandationsconcernant le secteur routier et en répartissant les utilisateursen catégories (ex. passagers et marchandises) ; dans ce cas, legain de temps résultant du remplacement d’autres systèmes detransport moins efficaces (ou de manutention desmarchandises)doit retenir une attention particulière ; à titreindicatif, la valeur du temps considérée dans 27 grands projetsde la deuxième génération (1994-99) était en moyenne de 7.44écus/h (écart type = 3.17 écus/h), quel que soit le typed’utilisateur.

b) La variation possible du taux d’accidents9, plusparticulièrement dans les projets de modernisation ; dans cecas, il convient d’envisager non seulement le taux desutilisateurs (passagers, personnel, transporteurs, etc.), maiségalement celui des travailleurs dans l’infrastructure même.

c) Le revenu social réduit en raison de la diminution du trafic aumoyen d’autres systèmes de transport existants qui ont peut-être été remplacés en partie par la nouvelle structure plusefficace.

d) L’accroissement des revenus du commerce et du tourisme peutêtre estimé par de simples multiplicateurs.

e) A nouveau, il est utile de valoriser les externalités:

• les externalités négatives, telles que la perte de terres

cultivables, le déplacement possible d’une autre infrastructureet/ou le déplacement éventuel de zones résidentielles,commerciales ou industrielles, la pollution de l’environnement(sonore, visuelle, etc.) et la consommation de matièrespremières10 ;

• les externalités positives, comme la hausse de la valeur desterrains et de l’immobilier dans la zone d’impact d’un port deplaisance ou l’accroissement possible des revenus locaux suiteà la création de nouvelles entreprises (ex. hôtels, restaurants oucommerces dans le nouvel aéroport ou le nouveau port), enveillant à éviter le double comptage ;

• les revenus complémentaires découlant du commerce.

Taux de rendement économique* Aéroports Ports

minimum 1,00 7,46maximum 36,34 41,00Moyenne 16,90 19,96Écart type 9,28 4,15

* Échantillon. Aéroports : 9 grands projets sur 12 dans le secteur comprisdans l’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

Ports : 5 grands projets sur 8 dans le secteur compris dans l’échantillonde 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.5.6 Autres éléments d’évaluation

Il convient de mentionner l’impact environnemental (visuel, sonore,pollution, etc.) qui, de toute façon, conformément aux lois des Étatsmembres, doit faire partie des procédures d’approbation.

Dans le cas d’une nouvelle infrastructure ou d’extensionssignificatives, il est également utile d’envisager l’impact local sur leterritoire, en termes d’embouteillages et d’engorgement urbain, etc.,en montrant qu’il a été réduit au maximum.

3.5.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les observations faites pour les routes concernant les facteurscritiques influençant la réussite de l’investissement s’appliquentégalement à ces infrastructures. Dans cette optique, il estrecommandé que les analyses de la sensibilité et des risquesenvisagent au moins les variables suivantes :

• l’évolution du trafic sur une période donnée,

• le taux de substitution d’autres infrastructures existantes,

• la valeur du temps,

• la valeur de l'invalidité temporaire ou permanente.

Cf. également les annexes C.4, C.7, C.8

7. Le coût de l’investissement comprend par exemple les points suivants: lestravaux, l’expropriation, les frais d’indemnité et de connexion, etc., les fraisoccasionnés par les machines et installations particulières, les frais généraux. Deplus, le coût d’entretien exceptionnel peut être imputé à l’investisseur ou audétenteur de la licence, en fonction des termes du contrat.

8. Entretien ordinaire ; pour l’entretien exceptionnel, Cf. la note précédente.9. La valorisation doit suivre la méthodologie décrite pour les routes.10. L’impact de ce dernier point peut être valorisé en fonction de la perte devaleur commerciale de l’immobilier dans cette zone particulière.

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3.6 Appr ovisionnement,transport etdistribution d’eau

3.6.1 Objectifs

Les investissements de ce secteur sont souvent considérables. Ilsconcernent généralement des travaux destinés à l’épuration, lacollecte et la préservation des sources d’eau (barrages, adductiond’eau courante, champs de puits, etc.), au transport à grandeéchelle (orifices d'entrée, grands aqueducs, etc.), aux réservoirs etréseaux pour la distribution d’eau au niveau local. Les projetspeuvent comprendre des installations visant à produire de l’eau(ex. dessalement de l’eau de mer) ou à la traiter.

En général, les projets de ce secteur visent à promouvoir ledéveloppement local (à l’échelle d’une métropole ou d’un pays,etc.), étant donné qu’ils contribuent directement aux activités deproduction (agriculture ou industrie) et/ou qu’ils cherchent àrépondre aux besoins accrus en eau de la population locale. Parconséquent, l’analyse doit montrer et quantifier un impact localpositif.

Il se peut que le projet présente des objectifs non locaux, parexemple à l’échelle régionale ou interrégionale. C’est notammentle cas des aqueducs destinés au transport de l’eau sur de longuesdistances, depuis les zones relativement prospères vers les zonesarides. Cet aspect doit retenir l’attention qu’il mérite.

3.6.2 Identification du projet

Il est utile de préciser si la source d’eau est destinée à l’irrigationet/ou à d’autres desseins agricoles, à l’alimentation de zonesindustrielles, au système d’eau potable des centres urbains ou à demultiples utilisations11. Il est également utile de distinguer les typesd’investissement, en les classant selon les fonctions dominantes,par exemple selon les catégories suivantes: i) nouveaux aqueducs ;ii) modernisation et/ou remplacement partiel des aqueducsexistants ; iii) travaux destinés à accroître l’approvisionnement eneau disponible ; iv) travaux visant à garantir l’approvisionnementen eau lors des périodes de sécheresse (saisonnière, annuelle)12 ; v)parachèvement des réseaux de distribution ; vi) actions visant àrenforcer l’efficacité de la gestion.

En cas d’extensions ou de modernisation, l’intégrationfonctionnelle de l’infrastructur e projetée au sein dusystème existant d’aqueducs doit être montrée clairement.

Cette section doit au moins comprendre les données techniquessuivantes :

• données fonctionnelles de base, telles que le nombred’habitants concernés, la région irriguée (en hectares), lenombre et le type de structures productives desservies,l’approvisionnement en eau par habitant (l/g*habitant) ou parhectare (l/g*hectare), les données relatives à la qualité del’eau (provenant d’analyses de laboratoire) ;

• caractéristiques physiques13 ;

• liens physiques ou fonctionnelles entre les structures etd’autres installations éventuelles (il peut être utile d’annexerdes croquis techniques) ;

• caractéristiques et conformation techniques des principalesstructures, y compris un ou deux exemples de sections oucroquis (sections de pipelines, croquis de la salle decontrôle, etc.) montrant clairement les parties à construire ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desprincipales installations pour le puisage, la production oul’épuration, accompagnées le cas échéant de plans détaillés ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desbâtiments et d’autres structures de services, avec plans etsections ;

• éléments techniques significatifs, tels que les carrefours,tunnels, la commande à distance ou l’équipementinformatisé, etc. (avec données et schémas).

3.6.3 Analyses de faisabilité et des options

Les points de référence sont la demande d’eau émanant desutilisateurs14, qui peut être décomposée en éléments en fonctionde l’utilisation (demande d’eau potable, à des fins industrielles oud’irrigation, etc.) et de la planification de la demande dans letemps (quotidienne, saisonnière, etc.). L’estimation de la courbede la demande peut se baser sur des données acquises au cours del’expérience antérieure dans la région concernée ou sur d’autresméthodes de prévision. Cette section doit également inclure desconsidérations relatives à l’impact environnemental,particulièrement dans le cas de travaux tels que les barrages, lesgrands aqueducs, les installations technologiques majeures, etc.Cette section doit aussi présenter les solutions technologiquesapportées aux problèmes techniques significatifs liés au projet.

11. Si le projet inclut la production d’énergie hydroélectrique, l’analyse doitégalement prendre en compte les considérations relatives au secteur de laproduction d’énergie.12. Il s’agit de mesures «de sécurité», d’une grande valeur stratégique.

13. Par exemple: longueur totale (km), diamètres nominaux (mm), débitnominal (l/s) et élévations (m) des orifices d'entrée (avec un plantopographique et la disposition à l’échelle appropriée), volume nominal(millions de m3) et hauteur des vannes de barrage (m), nombre, longueur (m)et flux nominal (l/s) pour les prises d’eau courante, nombre, profondeur (m),diamètre (mm), flux puisé (l/s) pour les champs de puits, développementlinéaire (km) et diamètres caractéristiques (mm) des réseaux, capacité desréservoirs (m3), flux nominaux (l/s) et élévations (m) des installations depuisage (avec plans et sections), flux nominal (l/s), production (m3/g) etcourant absorbé/consommé (KW ou Kcal/h) pour le traitement de l’eaupotable ou les installations de dessalement.14. Il est préférable de se référer à la demande effective, laquelle diffèrede la demande potentielle du fait qu’elle prend en compte l’extension effectivedu service (ex. dans le nombre de foyers reliés au réseau, le nombre d’activitéspubliques et privées qui utilisent le service, etc.).

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L’analyse des options doit comprendre une comparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les alternatives possibles au sein de la même infrastructure(itinéraires alternatifs pour les aqueducs, différentestechniques de construction pour les barrages, différentestechnologies de positionnement et/ou de procédure pour lesinstallations, etc.) ;

• les améliorations du fonctionnement des installations etlignes de distribution existantes ;

• les alternatives globales possibles (ex. un barrage au lieud’un champ de puits ou la réutilisation de l’eau de refluxtraitée de manière adéquate).

3.6.4 Analyse financière

L’exploitant et l’investisseur se confondent dans bien descas, mais s’ils sont distincts (ce qui peut arriverparexemple avec un réseau de distribution construit parunecompagnie publique, mais géré parune entreprise privée),il est préférable d’en tenir compte et de menerl’analyseselon les deux points de vue.

Les revenus financiers découlent généralement des tarifsappliqués à la vente de l’eau15 qui, le cas échéant, doiventtoutefois être séparés des taxes sur les égouts et/ou épurateurs.Les tarifs ou prix de vente des services complémentaireséventuels proposés aux utilisateurs (ex. raccordement, entretienpériodique, etc.) doivent également être pris en compte. Le tauxde croissance de la demande peut se baser sur les estimations dela dynamique démographique et/ou les perspectives dedéveloppement (planifié ou «naturel») des activitéséconomiques de la région concernée (ex. développement descultures, élevage de bétail, tourisme, activités industriellesparticulières, etc.).

Pour ce qui est du rendement, de même que des coûts del’investissement, de l’amortissement (ou valeur résiduelle del’investissement), de l’entretien, des frais de personneltechnique et administratif dans le cadre du projet et des servicesadditionnels, ou encore des frais généraux, il est égalementnécessaire de garder en mémoire le prix d’achat des produits etservices requis par le fonctionnement quotidien de la structureet les services complémentaires.

Une perspective de 25-30 ans est recommandée.

Taux de rendement financier* Structures d’aqueducs

minimum - 16,10maximum 10,36Moyenne - 1,01Écart type 7,64

* Échantillon. 10 grands projets sur 29 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.6.5 Analyse économique

Outre les éléments issus de l’analyse des flux financiers, leprincipal avantage social à introduire dans l’analyse économiqueest le prix fictif de l’eau. Ce prix fictif peut être estimé au moyendu prix comptable de l’eau calculé sur la base des prix du marchépour les services alternatifs (camions-citernes, eau en bouteille)ou par d’autres méthodes16.

D’autres éléments (externalités)doivent être évalués dans lamesure du possible. Il s’agit :

• de la valorisation possible de la région desservie, laquelleest par exemple quantifiable au moyen de la réévaluation del’immobilier et des prix du terrain ;

• dans le cas des lacs artificiels, d’un accroissement desrevenus dû à la création possible d’activités connexes(tourisme, pêche, etc.) ;

• d’externalités négatives de l’impact possible surl’environnement (perte de terres, impact sur le paysage, surla faune et sur d’autres infrastructures – ex. les routes) ;

• d’externalités négatives dues à l’ouverture de chantiers deconstruction, particulièrement dans le cas des réseauxurbains (impact négatif sur le logement, les fonctionsproductives et de service, la mobilité, le patrimoine culturelet historique, le cadre agricole et l’infrastructure, etc.).

Taux de rendement économique* Structures d’aqueducs

minimum 6,00maximum 52,50Moyenne 18,92Écart type 12,04

* Échantillon. 23 grands projets sur 29 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

15. Les prix de vente des services offerts au moyen des aqueducs varientfortement d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre au sein d’un mêmepays.

16. Cf. liste de lecture de l’Annexe B pour les méthodologies applicables.

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3.6.6 Autres éléments d’évaluation

Dans la majorité des États membres, la législation requiert uneévaluation de l’impact environnemental de certains projets relevantdu secteur de l’eau (barrages, grands aqueducs, etc.), lors desétapes d’approbation. Une approche qualitative/quantitative peutexploiter les méthodes d’analyse à objectifs multiples (critèresmultiples).

3.6.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Il est recommandé que les analyses de la sensibilité et des risquesenvisagent au moins les variables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux de croissance démographique de la population (pourl’eau potable) ;

• le taux de développement des cultures (pour l’irrigation) ;

• les variations des tarifs au cours d’une période donnée ;

• l’évolution de la dynamique des coûts pour certains biens etservices cruciaux dans le cadre de certains projets (ex. le coûtdes combustibles et/ou de l’électricité pour les installations dedessalement).

Cf. également l’annexe C.9

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3.7 Égouts et épurateurs3.7.1 Objectifs

Les objectifs concernent presque toujours le développement localet ils peuvent être envisagés d’un point de vue double: i) cesactions visent à «clôturer» le cycle de l’eau pour des raisonshygiéniques/sanitaires et, en tant que telles, elles peuvent êtreconsidérées comme une partie intégrante du service relatif àl’eau, ii) ce sont également des mesures visant à préserverl’environnement.

L’analyse doit dès lors faire apparaître un impact localpositif selon les deux points de vue : le service offert auxconsommateurs et la protection de l’environnement.

3.7.2 Identification du projet

Afin de définir les fonctions du projet, il est utile d’établir s’il estdestiné à desservir une zone essentiellement urbaine, industrielleou agricole, ou si les destinations sont mixtes ; par ailleurs, il peutégalement s’avérer utile de classer, selon les fonctions majeures,le type d’investissement en différentes catégories telles que i) la construction de nouveaux systèmes de séparation des eauxcollectées et d’épuration des reflux, ii) la modernisation et/ou leremplacement partiel des systèmes existants, iii) les systèmesd’épuration pour les systèmes d’égouts existants, iv) le parachèvement d’épurateurs avec des installations detraitement tertiaires permettant le recyclage des reflux purifiés,v) la construction de l’égout principal à relier aux systèmesd’épuration existants, vi) le parachèvement du réseau d’égouts,vii) les projets visant à améliorer l’efficacité.

Pour ce qui est des canalisations, il convient de déterminer si ellessont destinées aux eaux usées, aux eaux de pluie ou à dessystèmes mixtes.

Lorsqu’on effectue des travaux d’extension ou de modernisation,il est particulièrement important de définir clairement les liensfonctionnels de l’infrastructure projetée avec les systèmesexistants.

Cette section doit au moins contenir les données mécaniquessuivantes :

• données fonctionnelles de base, telles que le nombred’habitants desservis, le nombre et le type de structuresproductives desservies, le nombre d’habitantscorrespondant, le volume et les paramètres des polluantspossibles de l’eau à traiter (analyses de laboratoire) et lesrestrictions imposées à la qualité des eaux usées (définiespar la loi) ;

• caractéristiques physiques17 ;

• liens fonctionnels ou physiques entre les structures et avecd’autres installations antérieureséventuelles ;

• caractéristiques et conformation techniques des principalesstructures, y compris un ou deux exemples de sections oucroquis typiques (sections de drains collecteurs, drains poureaux sales provenant des épurateurs, puits de contrôle, etc.)montrant clairement les parties à construire ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desprincipales installations de puisage, tamis, etc. ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desinstallations d’épuration et d’écoulement dans la massed’eau réceptrice finale (ex. pipelines sous-marins), tamis ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desautres structures de service, accompagnées de plans etsections ;

• éléments techniques significatifs, tels que croisements,tunnels, solutions techniques pour épurateurs dans desrégions (ex. de tourisme) présentant une variationconsidérable des besoins, commande à distance ou matérielinformatisé, etc.

3.7.3 Analyses de faisabilité et des options

Le point de référence est la demande effective d’eau de la part desconsommateurs18, qui équivaut fondamentalement à la quantitéd’eau à traiter et à transporter dans les canalisations.

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les alternatives possibles au sein de la mêmeinfrastructur e (itinéraires alternatifs pour les orificesd'entrée, différentes technologies de positionnementet/ou de procédure pour les installations d’épuration,etc.) ;

• les itinéraires alternatifs permettant l’écoulement del’eau dans les bassins de réception finaux.

De plus, même si ce n’est pas requis parle projet, il est utiled’analyser l’alternative de recyclage de l’eau de reflux.

17. Par exemple: longueur totale (km), diamètres nominaux (mm), débitnominal (l/s) et élévations (m) des principaux orifices d'entrée dans les drains,développement linéaire (km) et diamètres caractéristiques (mm) des réseauxd’égouts (avec un plan du projet à l’échelle adéquate), volume nominal(millions de m3) et élévations (m) des installations de puisage possibles (avecplans et sections), flux nominal (l/s), potentiel (habitants équivalents), efficacitédes épurateurs.18. Pour une estimation, cf. la section concernant l’approvisionnement, letransport et la distribution d’eau.

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3.7.4 Analyse financière

L’exploitant et l’investisseur se confondent souvent, mais s’ilssont distincts (ce qui peut se passer par exemple avec lesréseaux et/ou installations construits par une compagniepublique, mais gérés par une entreprise privée), il est conseilléd’en tenir compte et de mener l’analyse financière selon lesdeux points de vue19.

L’intrant financier découle généralement des tarifs appliqués àla vente de l’eau, ainsi que des taxes sur les égouts et/ouépurateurs. Il convient également d’envisager lesremboursements éventuels (ou d’autres formes de transferts) ence qui concerne la collecte et le transport de l’eau de pluie.Dans ce cas également, les tarifs ou prix de vente des servicescomplémentaires proposés aux utilisateurs (ex. raccordement,entretien périodique, etc.) doivent être pris en compte.L’évolution de la demande peut se baser sur les estimations dela dynamique démographique et/ou les perspectives dedéveloppement ou les estimations relatives aux activitéséconomiques dans la zone concernée (ex. élevage de bétail,tourisme, activités industrielles particulières, etc.). Par ailleurs,dans le cas des systèmes de drainage et d’épuration, lesquelssont utilisés gratuitement, l’analyse doit mesurer le coût netpour les finances publiques (TRF<0) et fournir unecomparaison significative avec des investissements similaires.

Une perspective de 25-35 ans est recommandée

Taux de rendement Épurateurs et financier* canalisations

Minimum - 12,91Maximum 15,60Moyenne 1,79Écart type 9,81

* Échantillon. 5 grands projets sur 35 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.7.5 Analyse économique

En plus des éléments issus de l’analyse des flux financiers, lesprincipaux avantages sociaux à introduire dans l’analyseéconomique peuvent être évalués en fonction des estimations dela demande potentielle d’eau de reflux20 que l’investissementsatisfera, sur la base d’un prix comptable pour l’eau21.

Le cas échéant, une valorisation directe peut être appliquée auxavantages, telle que :

• les maladies et décès évités grâce au système decanalisations efficace ; pour la valeur de vie, cf. la sectionsur les routes ;

• les dégâts évités dans le cas des terrains, de l’immobilier etd’autres structures suite à une inondation potentielle ou aumauvais contrôle de l’eau de pluie, valorisés sur la base descoûts de réparation et d’entretien ;

• dans le cas d’écoulements épurés dans des rivières, lacs etterrains, la valeur des sources d’eau dans les collecteurs nonpollués, à estimer selon la méthode exposée pour lesaqueducs.

Pour les raisons données dans le paragraphe relatif aux objectifs,les externalités relatives à l’environnement doivent êtrequantifiées dans tous les cas, compte tenu des points suivants :

• la modification de la valeur marchande, des prix des terrainset de l’immobilier ;

• dans le cas de rivières de protection, de lacs artificiels etd’autres structures de collecte, le renforcement des revenusen raison des activités correspondantes (tourisme, pêche,etc.) qui peuvent être maintenues ou créées ;

• les externalités négatives dues à l’impact possible surl’environnement22 ;

• les externalités négatives découlant de l’ouverture dechantiers de construction, particulièrement pour les réseauxd’égouts urbains (impact négatif sur le logement, lesfonctions productives et de services, la mobilité, lepatrimoine culturel et historique, le cadre agricole etl’infrastructure, etc.).

Taux de rendement Épurateurs et canalisationséconomique*

minimum 4,10maximum 66,00Moyenne 13,31Écart type 11,46

* Échantillon. 28 grands projets sur 35 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

19. Cf. la section concernant les routes, particulièrement la question de lalicence contractuelle.20. Quasi la même que la demande d’eau.21. Cf. liste de lecture à l’Annexe B pour les méthodologies applicables.

22. La législation de la majorité des États membres requiert une évaluation del’impact sur l’environnement de certains projets (épurateurs), au cours desétapes d’approbation.

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3.7.6 Autres éléments d’évaluation

Il peut être utile de donner une appréciation particulière del’impact du système proposé lorsque la localisation del’investissement est une zone sensible au niveau del’environnement.

3.7.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les facteurs cruciaux influençant la réussite d’un investissementdans ce secteur sont les mêmes que ceux relatifs aux aqueducs (cf.le paragraphe pertinent). De ce fait, il est recommandé que lesanalyses de la sensibilité et des risques envisagent au moins lesvariables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux de croissance démographique de la population et/oud’autres activités concernées ;

• la dynamique de la demande d’eau et les taxes dans le cas durecyclage de l’eau épurée ;

• les variations des tarifs au cours d’une période donnée ;

• l’évolution de la dynamique des coûts de certains biens etservices cruciaux pour des projets déterminés (ex. le coût desproduits chimiques pour les épurateurs).

Cf. également l’annexe C.10

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3.8 Traitement des déchetset des eaux usées

3.8.1 Objectifs

Pour ce qui est des structures d’égouts/d’épurateurs, les objectifsdans ce secteur se rapportent presque toujours au développementlocal et peuvent être envisagés selon un double point de vue: i)les actions visant à «clôturer» le cycle de production/consommation pour les biens de nature hygiénique/sanitaire et ii)les actions s’inscrivant dans le cadre de la préservation del’environnement. L’analyse doit dès lors montrer un impact localpositif des deux points de vue.

Les investissements peuvent être essentiellement de natureproductive (évacuation de déchets générés par l’industrie et/oules services) ou destinés à répondre aux besoins d’enlèvement desdéchets de la population civile (déchets urbains). Ils peuventégalement viser la récupération de l’énergie ou des matièrespremières secondaires.

3.8.2 Identification du projet

Afin de définir les fonctions du projet, il est utile de déterminersi l’investissement est destiné à desservir une zoneessentiellement urbaine, industrielle ou agricole (ex. élevage debétail), ou si les destinations sont mixtes et si elles comprennentdes installations permettant la récupération et le recyclage ou laproduction d’énergie23.

Quoi qu’il en soit, les liens fonctionnels et physiques del’infrastructur e projetée avec les systèmes permettant decollecter et de transporter les déchets urbains etindustriels doivent être définis clairement. Ils constituentgénéralement un élément critique de l’investissement.Dans le cas de la production d’une matière premièresecondaire ou d’énergie, leurdestination et écoulementéventuel surle marché doivent également être décrits.

Cette section doit au moins inclure les données mécaniquessuivantes :

• données fonctionnelles de base, telles que le nombred’habitants desservis, le nombre et le type de structureproductive desservie, le type (déchets urbains, déchets detraitement, déchets nocifs, déchets toxiques) et la quantité(t/jour ou t/an) des matières premières secondairesrécupérées, l’énergie produite (Kwh/jour ou Mwh/an,Kcal/jour ou Mcal/an) ;

• caractéristiques physiques, telles que la zone occupée parl’installation (en milliers de m2), les zones d’entreposagecouvertes ou non (en milliers de m2) ; l’électricité nominaleabsorbée et/ou produite (MW) ;

• techniques de construction, de technologie et de traitementpour les installations de traitement ;

• gamme caractéristique (type chimique) des déchets à traiteret des éventuels produits récupérés ;

• techniques de construction et caractéristiques techniques desautres structures de service ;

• systèmes de positionnement et d’écoulement pour les eauxde reflux et les émanations ;

• éléments techniques significatifs, tels que les solutionstechniques, la commande à distance ou l’installationinformatisée, etc. (y compris données et schémas).

3.8.3 Analyses de faisabilité et des options

La question-clé est la demande effective d’enlèvement desdéchets de la part des utilisateurs. Le modèle des flux dedéchets doit se basersur l’évolution démographique de lapopulation et sur le type d’activités ou de servicesindustriels à satisfaire.

Les valeurs typiques de la production de déchets par habitant,ainsi que du type et de la quantité de déchets produits par denombreux processus industriels et certains services se trouventdans maintes publications.

L’analyse des options doit inclure une comparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les alternatives possibles au sein de la même infrastructure(ex. différentes technologies de thermodestruction, diverssystèmes d’entreposage, etc.) ;

• le traitement alternatif possible (ex. la construction d’uneinstallation d’enfouissement des déchets plutôt qu’une usinede thermodestruction ou inversement, etc.).

En outre, même si le projet ne le requiert pas, il est utiled’analyser l’alternative de récupération et de recyclage desmatières premières secondaires et/ou l’utilisation de déchets pourproduire de l’énergie.

3.8.4 Analyse financière

Lorsque l’exploitant et l’investisseur sont distincts, il estrecommandé d’en tenir compte et de produire deux analysesfinancières selon les deux points de vue.

Les revenus financiers de l’exploitant sont généralement donnéspar les prix du traitement (normalement extrêmement variablesselon le type de déchets). Il convient également de se rappeler lavente possible de produits récupérés et/ou d’énergie produite. Letaux de croissance de la demande peut se baser sur desestimations de la dynamique démographique et/ou des23. Dans ces cas, il est conseillé de tenir compte des considérations faites dans

la section concernant la production d’énergie.

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perspectives de l’évolution des activités économiques dans larégion.

L’analyse financière mesure le coût net pourles financespubliques et fournit une comparaison significative avecd’autr es projets similaires, même si le traitement desdéchets est destiné à être proposé gratuitement (TRF<0).

Pour ce qui est du rendement, il convient d’envisager nonseulement les coûts de l’investissement25, l’amortissement (ouvaleur résiduelle de l’investissement), l’entretien , les frais depersonnel technique et administratif dans le cadre du projet et desservices additionnels, ou encore les frais généraux, mais aussi leprix d’achat des produits et services requis par le fonctionnementquotidien des installations.

Une perspective de 15-20 ans est recommandée.

3.8.5 Analyse économique

Pour ce secteur, la méthodologie suivie afin d’estimer lesavantages sociaux fait l’objet de controverses et peut entraînercertaines difficultés conceptuelles.

Dans la pratique, notre approche consiste à envisager, en mêmetemps que l’analyse des flux financiers, la valeur des avantagessanitaires et pour l’environnement, tels que :

• les maladies et décès évités grâce à un système efficaced’évacuation des déchets ; pour la valorisation, cf. la sectionsur les routes ;

• les dégâts non subis par les terrains et les plans d’eau (ensurface et en sous-sol) ; les premiers peuvent être valoriséssur la base des coûts de dépollution et de récupération26, etles seconds de la même manière que pour les systèmesd’aqueducs, en tenant toutefois compte de la portion deressources d’eau protégées qui peut réellement être utilisée.

L’approche suggérée sous-estime peut-être certains avantages,comme la réduction de la pollution atmosphérique.

Pour les raisons émises au paragraphe relatif aux objectifs, lesexternalités relatives à l’environnement doivent être quantifiéesdans tous les cas, compte tenu de ce qui suit :

• la valorisation possible de la région desservie parl’installation de traitement, quantifiable, par exemple, enfonction de la réévaluation de l’immobilier et des prix desterrains ;

• les externalités négatives découlant de l’impact possible surl’environnement27 local de la construction et de la gestionde l’infrastructure (perte de terrains, impact esthétique,dégradation du paysage, pollution de l’air par les odeurset/ou les émanations, impact dans un contexte naturaliste,etc.).

3.8.6 Autres éléments d’évaluation

Dans ces analyses de projet, une évaluation à critères multiplespeut s’avérer utile.

3.8.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les facteurs cruciaux influençant la réussite d’un investissementdans ce secteur sont les mêmes que ceux relatifs aux aqueducs(cf. le paragraphe qui s’y rapporte) et aux égouts/épurateurs. Dece fait, il est recommandé que les analyses de la sensibilité et desrisques envisagent au moins les variables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux de croissance démographique de la population et/oud’autres activités concernées ;

• la quantité de déchets produits (cf. graphique annexé pourles déchets urbains) ;

• les variations des prix de vente des produits récupérés (siapplicable) ;

• l’évolution de la dynamique des coûts de certains biens etservices cruciaux pour des projets déterminés (ex. le coût del’électricité et/ou des combustibles).

Cf. également l’annexe C.1024. Le coût de l’investissement comprend les éléments suivants : travauxtechniques, expropriation, frais d’indemnité et de connexion, etc., dépensesentraînées par les machines et installations spéciales, ainsi que les frais généraux.En outre, le coût des entretiens exceptionnels peut être imputé à l’investisseur ouà l’exploitant, en fonction de la licence contractuelle.25. Entretien ordinaire ; pour un entretien exceptionnel, cf. la note précédente.26. Il existe de nombreux exemples de ces types d’actions menées dans maintspays, notamment des États membres de l’UE, auxquels il peut être fait référence.

Exemple de distribution de la probabilité

Production des déchets urbains par habitant (kg/ab*g)

2,50

0,790,00

2,00

1,50

1,00

0,50

1,27

1,75

0,800,60 1,00 1,20 1,40 1,60 1,80

27. Dans la majorité des États membres, la législation requiert l’évaluation del’impact sur l’environnement de certaines infrastructures (incinérateurs, etc.)au cours des phases d’approbation.

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3.9 Infrastructur es deformation

3.9.1 Objectifs

Les projets concernant une infrastructure de formation visenttoujours à répondre aux besoins locaux, mais ils ont souvent unimpact social plus large : un niveau d’instruction supérieursemblerait déterminer un PIB supérieur par habitant, demeilleures conditions d’hygiène, une prise de consciencepolitique accrue, etc. Par ailleurs, l’instruction peut êtreconsidérée comme un atout culturel en soi.

Les projets peuvent se référer à l’enseignement fondamental, uneformation professionnelle, ou des niveaux supérieurs(universités, écoles de commerce, etc.).

Par ailleurs, les actions peuvent servir à davantage homogénéiserla distribution géographique des services scolaires (c’est le casdes projets en zone rurale ou isolée, etc.), elles peuvent viser àéliminer la discrimination entre les classes sociales, les genres oumême à améliorer les opportunités en faveur des personneshandicapées.

Enfin, dans certains cas, les projets peuvent être liés à des besoinsparticuliers de spécialisation dans certaines zones productiveset/ou à l’amélioration du positionnement des jeunes sur le marchédu travail.

3.9.2 Identification of the project

L’identification du pr ojet découle de la déterminationprécise des fonctions de formation que la structure remplit.Elle doit être conforme aux objectifs programmés.

Il est dès lors conseillé de communiquer les données de basesuivantes : localisation géographique (avec cartes adaptées), niveauet type d’activité pédagogique, nombre d’élèves, secteurgéographique de recrutement des élèves, services connexes(bibliothèques, activités sportives/de détente, infrastructured’accueil, cantines, etc.). Il est également utile de faire un résumé duplan de formation proposé sur un certain nombre d’années (nombreet type de cours, longueur, nombre et type de sujets enseignés, duréeet planification des activités pédagogiques et connexes, méthodesdidactiques, diplômes et autres qualifications possibles, etc.).

Les données d'ingénierie de la structure doivent comprendre :

• la zone couverte (m2) et la zone équipée non couverte (m2) ;

• les données et plans de construction caractéristiques desbâtiments destinés à des fins pédagogiques (salles de classe) etpour des activités connexes (laboratoires, bibliothèques, etc.) ;

• les données fonctionnelles et croquis concernant lesstructures de services (direction, bureaux, gymnases, stades,résidences d’accueil, cantines, etc.) ;

• les croquis fonctionnels et la disposition des principalesinstallations technologiques (réseaux internes, chauffagecentral, systèmes électriques et de communication, etc.) ;

• les systèmes de viabilité interne (et parkings éventuels) etles liens avec les voies de communication locales ;

• les éléments techniques significatifs, tels que lesconstructions architecturales d’une importance cruciale, lesinstallations de laboratoires ou de calcul complexe, etc.

3.9.3 Analyses de faisabilité et des options

Les questions-clés des projets en matière d’éducation sontles tendances démographiques et du marché du travail quidéterminent le nombre potentiel d’élèves et les opportunitésqui leur sont présentées, suite à leurformation, afind’améliorer leur position sur le marché du travail.

La description doit inclure :

• les tendances démographiques décomposées par tranchesd’âge et par secteur géographique (pour les investissementscouvrant plusieurs régions) ;

• le taux d’inscription, de fréquentation des cours et deréussite des études28 ;

• les prévisions en matière d’emploi pour différents secteurs,notamment les prévisions des modifications organisation-nelles au sein des divers segments productifs29.

Afin d’analyser les options, il est utile d’étudier non seulement lasituation antérieure à la réalisation du projet, mais égalementdifférentes localisations et dispositions de la même infrastructure.

3.9.4 Analyse financière

Les revenus proviennent du droit d’inscription et/ou d’unesouscription annuelle éventuelle. Les prix des servicesauxiliair es payants éventuels doivent également être prisen compte. Pourles mêmes raisons que celles mentionnéesdans d’autres secteurs, une analyse financière est utilemême si les services sont entièrement gratuits et si le tauxde rentabilité financière est dès lors négatif.

Le principal élément de coût dans ce cas est le coût dupersonnel nécessaire afin de gérer la structure. Il convient del’estimer soigneusement à long terme, plutôt que de se limiter àenvisager les coûts de personnel liés à la construction.

28. Ces informations sont encore plus utiles si elles sont décomposées selon lesexe, la classe sociale et la zone géographique.29. Il importe de prévoir l’essor de nouvelles professions et le déclin d’autres.

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Souvent, l’organisme supportant les coûts de l’investissementest distinct de celui qui assume les frais d’exploitation ; pourcette raison, comme nous l’avons déclaré pour d’autressecteurs, la question peut être clarifiée si l’analyse des fluxfinanciers est menée des deux points de vue.

Une perspective de 15-20 ans est recommandée pour cesinvestissements.

Taux de rendement financier* Écoles, universités, etc.

minimum - 1,88maximum 20,00Moyenne 7,01Écart type 9,23

* Échantillon. 4 grands projets sur 16 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.9.5 Analyse économique

Les variables suivantes peuvent constituer le point de départ del’identification des avantages :

• les taux d’inscription effectifs comparés aux taux potentiels ;

• la proportion d’étudiants doublant leur année ;

• le pourcentage d’élèves qui achèvent le cycle de formation ;

• le taux de fréquentation des cours par élève ;

• la formation de normes d’apprentissage quantifiablespréétablies ;

• la qualité du matériel pédagogique ;

• l’adéquation de l’équipement et sa fréquence d’utilisation ;

• le niveau de préparation et l’implication du personnelenseignant, basée sur un examen objectif ;

• le caractère représentatif du contenu pédagogique dans descontextes aussi nombreux et variés que possible.

Les avantages sont représentés par le nombre (ou le pourcentage)d’élèves qui ont trouvé (ou qui trouveront vraisemblablement) unemploi productif et qui, sans cette formation spécifique, auraientété chômeurs ou sous-employés. Les prévisions relatives à cettevariable peuvent se baser sur les études à long terme menées dansd’autres pays.

Si l’objectif majeur ou exclusif de l’investissement consiste àaméliorer les possibilités offertes aux élèves potentiels sur lemarché du travail, les avantages peuvent être quantifiés etvalorisés par l’augmentation attendue des revenus des élèvessuite à la formation reçue (sous-emploi évité, meilleure positionsur le marché)30.

Les coûts sociaux peuvent être évalués en fonction de la pertepour la société du fait du détournement des facteurs de leurutilisation alternative optimale31.

Enfin, comme il s’agit de projets relatifs à des infrastructures, ilest utile d’inclure d’autres externalités telles que la perte deterrains et d’autres matières premières, l’éventuelle réduction dela mobilité ou des constructions due à l’installation del’infrastructure etc. ; dans la mesure du possible, il fautégalement envisager l’augmentation des revenus due à d’autresactivités éventuellement induites, directement liées à la présencede la nouvelle structure scolaire (activités commerciales,restaurants, activités de détente, etc.).

Taux de rendement économique* Écoles, universités, etc.

Minimum 3,35Maximum 47,52Moyenne 17,53Écart type 14,20

* Échantillon. 6 grands projets sur 16 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.9.6 Autres éléments d’évaluation

Il est utile de demanderà un panel d’experts qualifiés deprocéder à une évaluation indépendante des élémentssuivants :

• la capacité de l’investissement éducatif d’atteindre lesobjectifs proposés et de répondre aux besoins sociaux ;

• l’adéquation du type de programmes de formationréalisable au sein de la structure.

30. Une méthode alternative, applicable théoriquement à tous les cas,consiste à se référer à la disposition à payer, équivalente aux droits moyensque les étudiants devraient payer pour suivre des cours similaires dans leprivé. Il convient de faire preuve d’une grande prudence en suivant cetteméthode en raison des effets possibles de distorsion : ex. il peut exister unedifférence de qualité entre la formation proposée par l’investisseur et ce quiexiste déjà dans le privé, il peut également y avoir différents degrés d’aversiondes risques en fonction des niveaux de revenus, etc. La question estapprofondie dans les lectures conseillées.31. Par exemple, le coût d’opportunité social du personnel enseignant et nonenseignant équivaut au produit de ces personnes dans des professionsalternatives (quantifiable par les salaires moyens sur le marché des personnesayant suivi une formation similaire). N’oublions pas celui des élèves, basé surle produit estimé des jeunes en dehors du système éducatif, sur la basemarginale selon laquelle le projet en question n’affecte pas les salaires

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3.9.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les paramètres suivants doivent être abordés dans les analyses dela sensibilité et des risques :

• le taux de croissance de la population (par tranche d’âge)dans la zone de recrutement :

• le taux de croissance des salaires du personnel enseignant etnon enseignant (cf. l’exemple du graphique ci-dessous) ;

• le taux d’inscription réel ;

• le taux d’emploi des élèves qui ont achevé leurs études.

Cf. également l’annexe C.11

Exemple de distribution de la probabilité

Taux de croissance annuelle des salaires réels (%)

0,60

-0,54

0,40

0,20

0,00

1,50

3,54

-1,00 0,00 1,00 2,00 3,00 4,00

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60

3.10 Musées et parcsarchéologiques

3.10.1 Objectifs

Les investissements inclus dans ce secteur ont généralement desobjectifs locaux du fait qu’ils sont liés principalement audéveloppement du secteur touristique/culturel (ex. création d’unparc archéologique) et qu’ils visent à satisfaire la majeure partiedes besoins culturels et de loisirs de la population (ex.construction ou restauration d’un théâtre).

Les projets dans ce secteurpeuvent avoir une valeurcultur elle plus générale qui transcende l’environnementlocal et peut, dans certains cas, constituer le facteurprédominant. Afin d’évaluer correctementl’investissement, il est utile de définirclairement le typed’objectif établi pour chaque projet.

3.10.2 Identification du projet

Conformément aux objectifs, il est nécessaire d’identifier leprojet en déterminant le type d’infrastructure touchée parl’action : musées (archéologiques, galeries d’art, conservatoires,mixtes, scientifiques, techniques, etc.), monuments ou bâtimentshistoriques, parcs archéologiques, archéologie industrielle,théâtres (pour la représentation de pièces, d’opéras, etc.), théâtresen plein air, etc. Il est également bénéfique d’établir si le projetentraînera la création d’une nouvelle structure, ou la rénovationou l’extension d’une structure existante.

Il est souvent important de dresser une liste des services quiseront proposés par la structure, à titre principal ou accessoire(restauration d’œuvres d’art, centres de recherche, servicesd’information, transport interne, services de restauration pour lesvisiteurs, etc.). En outre, un résumé des programmes culturelset/ou artistiques planifiés à moyen terme doit être inclus.

D’un point de vue technique, il est utile d’inclure :

• les données de base, essentiellement le nombre d’utilisateursattendus (par jour, saison, année, etc.) et la capacitémaximale de la structure ;

• les caractéristiques physiques, telles que :

• les surfaces d’exposition et couvertes (m2) pour lesmusées et les monuments ou bâtiments historiques,

• la surface totale de parcs ou zones archéologiques (m2),

• la superficie (m2), le nombre de sièges, le volumedisponible (m3) pour les théâtres ;

• les caractéristiques architecturales, la construction et ladisposition des musées, des monuments ou bâtimentshistoriques ou théâtres, accompagnées de croquis et de

données et, le cas échéant, montrant clairement les parties àconstruire ou à modifier ;

• les techniques de construction, les caractéristiquestechniques et la disposition des bâtiments ou de parties deceux-ci destinés à des services complémentaires, commedécrit ci-dessus ;

• les caractéristiques de procédure et la disposition desinstallations des systèmes majeurs (climatisation, éclairage,communications, etc.) ;

• les systèmes de viabilité et d’accès (ainsi que d’éventuelsparkings) et liens avec les voies de communication locales ;

• les éléments techniques significatifs, tels que lesconstructions architectoniques particulièrementastreignantes, les technologies de restauration expéri-mentales ou significatives, les systèmes decommunication/d’information pour les utilisateurs ou lepublic, etc. (avec dessins et données).

3.10.3 Analyses de faisabilité et des options

Le principal point de référence dans l’optimalisation du projet estle flux potentiel d’utilisateurs de la structure, réparti encatégories.

Dans le cas de mesures destinées à restaurer ou récupérer lesbâtiments historiques existants, il est utile de montrer tous lesaspects, notamment technologiques, qui prouvent la faisabilité duprojet.

L’analyse des options doit par exemple envisager les alternativessuivantes :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les variations structurelles ou de la disposition del’infrastructure ;

• les localisations alternatives possibles des nouvellesconstructions de musées, théâtres, etc. ;

• la technologie et les méthodes alternatives possibles derestauration/récupération des bâtiments existants ;

• les autres choix d’infrastructure en tenant compte de cellesqui existent déjà dans la région (ex. on pourrait envisager lacréation d’un musée de technologie plutôt que de récupérerune structure industrielle historique, etc.).

3.10.4 Analyse financière

Très souvent, dans ce secteur, l’investisseur et l’exploitant sontdistincts ; dans ce cas, l’analyse doit tenir compte des deux pointsde vue, en n’oubliant pas d’établir clairement les transfertspossibles entre les deux.

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Comme dans le cas de l’infrastructure éducative, les fraisd’exploitation de la perspective temporelle du projet sontsupérieurs aux coûts de l’investissement, particulièr ementceux du personnel et de l’entretien (qui pour certainesstructur es peuvent constituer l’élément de coûtprédominant à moyen ou long terme), ce qui soulève desquestions d’évaluation similaires.

Les revenus proviennent des droits d'entrée, qui couvrent souventune fraction des coûts réels ; d’autres entrées peuvent découler dela vente de services secondaires et d’activités commercialesconnexes (restauration, publications d’art, services réseau,gadgets, etc.) s’ils sont dirigés par la même personne.

Ici, il est conseillé d’opter pour une perspective de 15-20 ans.

3.10.5 Analyse économique

Comme dans le cas de l’infrastructure éducative, la principaledifficulté de l’analyse économique réside dans l’identification, laquantification et la valorisation des avantages sociaux du fait dela définition générique et/ou incertaine des objectifs, ce quiinfluence évidemment directement l’identification et la mesuredes avantages eux-mêmes.

Une évaluation des avantages reconnue comme incomplète peutdécouler de la disposition du public32 à payer le service, lesmusées, les parcs archéologiques, etc. Par exemple, pour certainsprojets, ceci se situerait aux environs de 5 écus/visiteur. Pour lesautres méthodes, reportez-vous à la liste de lecture.

Comme dans le secteur précédent, les coûts sociaux peuvent êtreévalués sur la base de la perte pour la société en raison dudétournement de facteurs de leur utilisation optimale. Parexemple, le coût d’opportunité social du personnel employé pourgérer la structure équivaut au produit de ces personnes au sein depostes alternatifs (soit les salaires moyens sur le marché attribuésaux personnes ayant suivi une formation similaire).

Enfin, comme il s’agit de projets relatifs à des infrastructures, ilest utile d’inclure d’autres externalités telles que la perte deterrains et d’autres matières premières, l’éventuelle réduction dela mobilité ou de la construction due à l’installation del’infrastructure etc.

Sous réserve d’un examen minutieux de la faisabilité et duvolume concret de la demande, on doit également envisagerl’accroissement des revenus dans le secteurdu tourisme (liéau flux accru et à l’allongement du séjourmoyen destouristes) induit par la gamme de services culturels et dedivertissement supérieure proposée par la nouvellestructur e, ainsi que l’augmentation complémentaire desrevenus du fait d’autres activités éventuellement induites,dir ectement liées à la présence de la nouvelle structure(activités commerciales, restaurants, activités de loisirs,etc.).

3.10.6 Autres éléments d’évaluation

A ce niveau, il s’agit surtout de se référer à la valeur culturelleintrinsèque du projet. Il est donc utile de dresser au moins unprofil culturel et artistique clair des programmes quel’infrastructure entend réaliser à moyen terme, en définissantégalement s’il existe des œuvres d’art historiques ou artistiquesd’une importance particulière.

Quoi qu’il en soit, l’élément décisif est l’opinion des expertsindépendants relative au programme, laquelle doit être étayée pardes éléments de preuve appropriés.

3.10.7 Sensitivity and risk analyses

Les principaux facteurs de risque sont, d’une part, les coûtsélevés de personnel et d’entretien qui sont difficilementprévisibles à long terme et, d’autre part, les incertitudes liées àl’évaluation de la demande à long terme et à la dynamique desdroits d’inscription. Dans cette optique, il est préférable que lesanalyses de la sensibilité et des risques envisagent au moins lesvariables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux de croissance des salaires du personnel ;

• le taux de croissance de la demande effective (nombre devisiteurs par an) ;

• les droits d’entrée.

En outre, pour ce qui est de l’entretien, il est conseillé d’analyserles risques liés aux dégâts possibles, quelle qu’en soit la cause(technique, naturelle, humaine).

Cf. également l’annexe C.12

32. Il semble incorrect d’inclure les coûts indirects du visiteur (voyage,nourriture, logement, etc.) dans la valeur attribuée à la disposition à payer,à moins de démontrer que pour le projet en question, ces dépenses doiventêtre attribuées exclusivement au désir de visiter la structure ou de voirl’exposition particulière et non à d’autres activités de divertissement, ex. letourisme.

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3.11 Hôpitaux et autresinfrastructur es de soinsde santé

3.11.1 Objectifs

Même si les objectifs d’une action spécifique sont souventde nature locale, ils doivent toujours s’inscrire dans le cadredes objectifs de planification du secteurdes soins de santédans son ensemble, afin d’optimaliserl’af fectation desressources parmi différents programmes de soins de santéet de choisirentre les projets et leurs alternatives. Sans unedéfinition adéquate des objectifs fondamentaux de lapolitique de la santé, l’analyse de projets uniques a unevaleur limitée.

Les objectifs peuvent inclure la prévention et/ou le traitement denombreuses pathologies.

Ils peuvent également se référer à différentes catégories de lapopulation, en fonction de l’âge (hôpitaux gériatriques oupédiatriques, etc.), du genre (structures d’encadrement natal,andrologie, etc.), des conditions professionnelles (centres detraumatologie pour les accidents du travail, hôpitaux militaires oupour sportifs, etc.).

Une définition quantitative des objectifs peut être donnée par uneespérance de vie accrue33. S’il existe des statistiques concernantles risques associés à diverses pathologies, ainsi que des donnéesdémographiques et épidémiologiques, une quantification plusprécise et plus souple des objectifs peut être fournie.

3.11.2 Identification du projet

Conformément aux objectifs de l’investissement, il estfondamental que l’analyse de projet définisse clairement lesfonctions de l’infrastructure proposée et en particulier le groupede pathologies concerné, la catégorie de la population, lesfonctions de diagnostic, les soins/la convalescence à court oulong terme, les structures d’accueil et les services connexes, etc.

Les caractéristiques techniques doivent comprendre les donnéessuivantes :

• les données de base, telles que le nombre moyen et maximald’utilisateurs par jour, mois, an ; une liste des services desecours et de prévention, de soins et de diagnostic ; pour unhôpital, le nombre de lits par salle ;

• les données physiques, telles que la superficie et la surfacecouverte (m2), l’espace utilisable (m3), le nombre de salles

de soins, de salles d’hospitalisation, de cabinets deconsultation de prévention et/ou de diagnostic, l'existence etla taille des services de consultation externe ;

• la disposition fonctionnelle des zones internes/externes, ycompris la viabilité entre les différents bâtiments et au seinde ceux-ci, dans des conditions normales ou d’urgence ;

• les caractéristiques techniques de l’installation et desmachines principales servant au diagnostic et/ou aux soins(ex. rayons X, scanner, médecine nucléaire, endoscopies,etc.) ;

• la disposition des installations secondaires et des principauxsystèmes (électricité, éclairage, eau, déchets et incinérateurséventuels, équipement de lutte anti-incendie, climatisation,distribution du gaz, contrôle à distance, communications,etc.) ;

• les caractéristiques architecturales, la construction et ladisposition des bâtiments ou de parties d’entre eux réservéesà des structures secondaires ;

• les systèmes de viabilité et d’accès (avec d’éventuelsparkings) et les liens avec les voies de communicationlocales, avec éventuellement un accès privilégié pour leservice des urgences, avec les plans adéquats ;

• les éléments techniques significatifs, tels que lesconstructions architectoniques particulièrement astreig-nantes, les machines spéciales ou expérimentales servant audiagnostic ou aux soins.

3.11.3 Analyses de faisabilité et des options

Les flux de patients et leur évolution dans le temps peuvent êtredéterminés sur la base des données démographiques et leurstendances respectives. Il est également nécessaire de fournir desdonnées épidémiologiques et de morbidité pour les pathologiesconcernées34.

L’analyse des options doit inclure :

• une comparaison avec la situation de la zone de recrutement,sans la réalisation du projet ;

• les localisations alternatives éventuelles pour la mêmestructure de soins de santé ;

• les solutions médicales/technologiques alternatives(différents systèmes de soins, différentes technologiespermettant de dresser un diagnostic, etc.) ;

• les alternatives générales possibles aux mêmes objectifssocio-sanitaires (ex. construction d’un service deconsultation externe au lieu de salles dans un hôpital).

34. Si aucune donnée spécifique n’est disponible pour la zone d'incidence enquestion, il n'est pas mauvais d’utiliser des données relatives à des régionssimilaires sur le plan social.

33. Il s’agit d’indications très approximatives. Manifestement, outre la quantité,il faut aussi considérer la qualité de la vie : plusieurs indices ont été proposésqui prennent ce facteur en compte (Q.A.L.Y.). Vous trouverez davantage dedétails dans les publications proposées dans la liste de lecture.

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3.11.4 Analyse financière

Dans bien des cas, l’investisseur est distinct de l’exploitant ; pourcette raison, la question peut être clarifiée par l’analyse des fluxfinanciers selon les deux points de vue, qui envisageminutieusement la structure de cofinancement (si elle existe) etles mécanismes de remboursement.

Les revenus sont généralement les frais de séjour à l’hôpital (ex.le nombre de jours que le patient passe à l’hôpital), lesdiagnostics et les soins, qui sont payés séparément, et d’autresservices éventuels (chambre individuelle, etc.). Pour les mêmesraisons déjà données dans d’autres secteurs, l’analyse financièreest utile, même si les services sont entièrement gratuits et si letaux de rentabilité financier est dès lors négatif.

A long terme, les principaux éléments de coût sont presquetoujours les coûts du personnel, des médicaments, d’autresmatériaux et services médicaux extérieurs nécessaires à lagestion de la structure, ce qui doit faire l’objet d’uneestimation précise.

Pour ces investissements, il est recommandé d’envisager uneperspective de 20 ans au minimum.

3.11.5 Analyse économique

Les avantages-clés sont :

• les futures économies au niveau des soins de santé ;

• la perte de revenus évitée ;

• l’atténuation de la souffrance.

• Les futures économies au niveau des soins de santé,directement proportionnelles à la réduction du nombre depersonnes affectées et/ou au moindre degré de gravité desmaladies grâce à la mise en œuvre du projet (coûtsd’assistance externe et à domicile réduits pour ceux qui ontéchappé à la maladie, frais d’hospitalisation et deconvalescence inférieurs pour ceux qui ont reçu des soinsplus efficaces).

• La perte de production évitée, en raison du nombre réduit dejournées de travail perdues par le patient et sa famille.

• Le renforcement du bien-être et l’atténuation de lasouffrance chez les patients et leurs familles, ce quis’exprime par le nombre de décès évités, l’espérance de vieaccrue du patient et la qualité de vie supérieure du patient etde sa famille en conséquence de la maladie évitée ou dessoins plus efficaces qui sont administrés.

Les avantages peuvent être exprimés financièrement par deuxméthodes, dont la première (disposition à payer) recourt aux prixdu service sur le marché35.

Taux de rendement économique* Hôpitaux.

Minimum 10,00Maximum 23,10Average 14,57Standard deviation 6,03

* Échantillon. 3 grands projets sur 5 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

La quantification et la valorisation des coûts peuvent égalementêtre réalisées en suivant des méthodes standard, alors que pourles avantages en matière de bien-être, on peut invoquer lesindices d’espérance de vie accrue, adaptés en fonction de laqualité (ex. Quality Adjusted Life Years) pouvant être valoriséeselon le principe de la perte de revenus ou d’autres critèresmathématiques similaires.

3.11.6 Autres éléments d’évaluation

Outre les considérations formulées dans le paragraphe relatif àl’analyse des options, et en raison des incertitudes et difficultéslors de l’établissement d’une analyse quantitative des avantages,on peut dire qu’il peut être utile d’évaluer les avantages commede simples indicateurs physiques - ex. une analyse coût-efficacité- qui sont plus facilement quantifiables.

Le facteur utile de coût-efficacité est fréquemment utilisédans le secteurdes soins de santé et présente des donnéescomparables.

Dans ce secteur, il arrive que le projet proposé ait une valeurintrinsèque pour le système de soins de santé. Ceci doit êtremontré par un panel d’experts indépendants ayant approuvé lesrésultats.

35. Cette méthode peut par exemple être appliquée dans le cas d’une cliniqued’odontologie, étant donné que ces services sont généralement proposés parles secteurs public et privé.

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3.11.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les principaux éléments influençant la réussite d’un projetdans le secteurdes soins de santé sont de trois types : i) ladisponibilité et la fiabilité des données épidémiologiquespour la zone d’influence, ii) les risques encourus enadministrant un (nouveau) diagnostic, des soins préventifsou thérapeutiques, etc., iii) la difficulté à évaluercorrectement les tendances des coûts du personnel, desmédicaments, etc. à long terme.

A la lumière de ce qui a été dit, il est utile que les analyses de lasensibilité et des risques incluent au moins les variables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux de pourcentage de morbidité pertinent, décomposéselon le type de pathologie, la tranche d’âge, le sexe, laprofession, etc. ;

• l’évolution dans le temps des coûts liés au personnel ;

• l’évolution des coûts des médicaments, produits et servicescruciaux ;

• la valeur et la dynamique des risques liés à la réalisation dediagnostics ou de traitements.

Cf. également l’annexe C.13

Exemple de distribution de la probabilité

Frais par jour d’hospitalisation (écus)

0,010

47,380,000

0,005

168,50

289,63

500 100 150 200 250 300

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3.12 Forêts et parcs3.12.1 Objectifs

Les projets sylvicoles peuvent présenter différents objectifsprincipaux, tels que :

• les projets visant à accroître la production de bois et de liègeà des fins commerciales ou de production d’énergie ;

• les projets visant à accroître la production de produits autresque le bois36 ;

• les projets relatifs à l’environnement, tels quel’établissement de parcs et de zones protégées, les actionsmenées afin de prévenir l’érosion, le contrôle de l’eau, laprotection de l’environnement (naturaliste, amélioration dupaysage, panneaux esthétiques et antibruit, etc.) ;

• les projets visant à promouvoir les activités touristiques etde loisirs37.

Tous les investissements dans le domaine de la sylvicultureentraînent des effets multiples. Le tableau ci-dessous en donnequelques exemples.

Effets/avantages Type d’investissement

A B C D E

Protection du terrain a Hq qH qH Hq

Régulation de l’eau a H q qH Hq

Amélioration de la qH qHQ qH qH H

campagneProtection de q HQ Hq HQ Hq

l’environnementSauvegarde des espèces q HQ qH H Hq

Amélioration de la qualité H H q H H

de l’air et du climatProduction accrue de bois, H q a QH Hq

de liège ou d’autres produitsAccroissement des activités H q H a qH

touristiques/récréativesAmélioration de Hq qH qa qa qH

l’économie localeAmélioration de H qH q H H

l’économie générale

A : Contrôle, régulation et protection des masses d’eau ; protection del’érosion

B : Infrastructure (pistes, sentiers, lutte anti-incendie, pépinières, etc.)C : Valorisation productive directe (bois, liège, champignons, noisettes,

etc.)D : Valorisation productive indirecte (tourisme, loisirs)E : Activités d’organisation (études et inventaires, cartographie, etc.)

Note : a = effet très positif, q = effet positif, H = aucun effet, Q = effet négatif

3.12.2 Identification du projet

Étant donné la grande étendue des projets possibles dansle secteurdes parcs et forêts, il est utile d’identifier lesprojets selon une classification de typologies, comme dansle tableau ci-dessus.

Il est utile de fournir les données suivantes :

• la position géographique, l’altitude (m au-dessus du niveau dela mer) et superficie (hectares ou km2) ;

• la description détaillée des opérations projetées, l’étendue(nombre d’arbres à déraciner ou à planter, etc.) et lesméthodologies (espèces choisies, type de culture, etc.), lapériode (années), la forme de gestion, le type de traitement etla période d’exécution ;

• la superficie (m2) et les gradients (m) des pentes à consolider ;

• le nombre et la longueur (km) des flux d’eau à mettre enoeuvre ;

• le nombre, la longueur (km) ou la superficie (m2), ainsi que letype des voies d’accès et des aires de parking et de repos ;

• les cartes indiquant la position et la description des biotypeset autres phénomènes naturels intéressants (cascades,cavernes, sources, etc.) ;

• le nombre, la position, la superficie (m2) et la disposition desbâtiments de service, tels que les centres d’accueil desvisiteurs, le logement, les cantines, les postes d’observation,les entrepôts, les scieries, etc. ;

• le nombre, la position, la superficie (m2) et la capacité desstructures possibles de réception des touristes, telles que leshôtels, les refuges, les restaurants, etc. ;

• les voies d’accès et les liens avec les réseaux routiers locauxet régionaux ;

• la description et les statistiques des interventions importantes,telles que la réintroduction d’espèces rares ou disparues, lessystèmes de surveillance pour la prévention des incendies, lesréseaux de communication et d’information, etc.

3.12.3 Analyses de faisabilité et des options

Les points de référence pour l’optimalisation sont les fonctionsmêmes du projet. Ainsi, dans le cas des projets relatifs àl’arboriculture forestière (ou du liège), le point de référence est lademande du type de bois (ou de liège) à produire, outre l’objectiféventuel de remplacement des importations. Si les projetss’inscrivent essentiellement dans un contexte touristique ou deloisirs, il est évidemment nécessaire de se référer aux tendances

36. Tels que les truffes et champignons, fruits des bois (fraises, myrtilles,framboises, mûres, herbes aromatiques et/ou médicinales, etc.), gibier,apiculture etc.37. Telles que l’ornithologie, les safaris photos, le camping, l’équitation, lesrandonnées, etc.

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prévues des flux touristiques, y compris leurs tendancessaisonnières, etc. Notez toutefois que puisque les objectifs sonttellement interdépendants, il est utile que tous les projets incluentune analyse de l’impact montrant la durabilité du projet proposé,également du point de vue de l’environnement, même si ce n’est passon impact majeur. Une méthode possible consiste à établir unesérie d’indicateurs physiques pour chaque effet avant de mener uneanalyse à critères multiples.

En ce qui concerne les alternatives, il est utile d’analyser lespoints suivants :

• la comparaison avec la situation, avant la réalisation du projet ;

• les différentes zones d’intervention au sein du même districtsylvicole ;

• les différentes méthodologies visant l’amélioration, lereboisement et la culture ;

• la culture d’espèces différentes, compatible avec la régionchoisie (ex. plantations d’eucalyptus en remplacement despeupliers pour la production de pulpe de cellulose) ;

• les différents périmètres et la répartition des parcsen zones ;

• les différents itinéraires ou typologies pour les sentiers, pisteset zones équipées ;

• les différents emplacements des entrées, des centres devisiteurs, des parkings, des terrains de camping, etc. pour lesprojets de parcs équipés et de zones de sylviculture ;

• la destination différente (ex. agricole et non forestière) desrégions à reboiser, par exemple dans un parc.

3.12.4 Analyse financière

L’analyse financière peut être menée selon des méthodesstandard, tout en prenant garde, dans le cas où l’investisseur etl’exploitant sont distincts, à envisager les deux points de vue, entenant compte des éventuels droits de licence en entrée pour lepremier et en sortie pour le second. Toujours dans ce cas,l’analyse financière est utile, même si le projet débouche sur lacréation d'opportunités et de services entièrement gratuits.

Les principaux éléments de coût, ceux qu’il faut donc envisageravec la plus grande prudence, sont souvent ceux du personnel etde l’entretien (ordinaire et exceptionnel).

Une perspective de 25-35 ans peut être considérée commeadéquate38, mais dans certains cas d’intervention sylvicole, laperspective peut être étendue.

La littératur e disponible montre que les interventions dansce secteur présentent des TRF relativement faibles,excédant rarement 5%.

3.12.5 Analyse économique

Le tableau susmentionné permet d’identifier les avantages. Pourles quantifier et les valoriser, les considérations suivantess’imposent :

• Dans le cas de la production sylvicole, il peut être faitréférence aux prévisions de la demande effective puis auxactivités économiques liées à l’utilisation et la transformationdu bois ; la valorisation peut se baser sur la valeur ajoutée desentreprises du bois et des industries qui s’y rapportent.

• Des observations similaires peuvent être faites pour lesproduits autres que le bois.

• Les avantages sur le plan touristique/récréatif peuvent êtrequantifiés et valorisés selon la méthode de la «disposition àpayer» des visiteurs ou d’après une estimation quantitative duproduit touristique réalisé, évalué selon les prix du marché,compte tenu du phénomène de distorsion. S’il est prévisible, lerevenu accru pour le secteur du tourisme et les activités qui s’yrapportent dans les zones adjacentes ou liées au parc ou à laforêt concerné(e) doit être joint. Il ressort des études desvaleurs variant entre 1 écu et 7,5 écus par visiteur, basées surdes facteurs tels que l’attrait de l’environnement et les normesdes structures d’accueil des touristes dans la région.

• Les avantages de la protection hydrogéologique peuvent êtreévalués sur la base des coûts dus aux inondations, glissementsde terrain, etc., qui seront évités grâce au projet et, si elle peutêtre prouvée, la valeur ajoutée supérieure de la production debois par rapport à une situation sans le projet.

• Les avantages issus de l’amélioration de la campagne et de laprotection de l’environnement peuvent être évalués sur la basede la «disposition à payer» 39supérieure ou des revenus accrusprovenant des activités touristiques, par comparaison à lasituation sans le projet.

3.12.6 Autres éléments d’évaluation

Si le projet proposé contient des éléments d’une importancenaturaliste, scientifique (ex. la protection d’espèces menacées) ouenvironnementale, ce fait doit être confirmé par un paneld’experts indépendants qualifiés en la matière.

3.12.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Il est conseillé d’analyser les variables suivantes :

• les tendances des flux touristiques ;

• les tendances des coûts pour certains facteurs critiques, telsque le personnel ;

• la valeur et la dynamique des risques liés aux dégâtspossibles, quelle qu’en soit la cause (naturelle, erreurhumaine, technique).

Cf. également l’annexe C.1438. Les valeurs les plus faibles doivent être appliquées aux interventionstouristiques/de loisirs et à celles d’un cycle court (ex. fruits des bois, etc.).39.Voir note précédente.

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3.13Infrastructur es detélécommunications

3.13.1 Objectifs

Les investissements de ce secteur sont d’une importance crucialepour le développement économique national et international enraison des effets intersectoriels majeurs du renforcement del’efficacité des communications, ainsi que du développement desservices en ligne. Ces systèmes répondent à toute une gamme debesoins de communication (téléphone, fax, transmission dedonnées, TV, transmission multimédia, transmissionscryptographiques, etc.), tant au niveau local que général, nonseulement des secteurs de production, du commerce et desservices, mais aussi du secteur civil. Il est utile de mentionner quele système de communication, qui utilise des réseaux de plus enplus variés40, puissants et étendus, a une influence considérablemême dans les domaines plus généraux du développement civil,tels que la formation, l’éducation des jeunes, la culture, lesdivertissements, la politique etc.

Même si le secteur des télécommunications est toujours aupremier plan des politiques publiques au sein des États membresde l’Union européenne, l’évaluation des projets peut être renduecomplexe par une définition imparfaite des objectifs, ce quis’explique souvent par la rapidité et l’intensité de l’évolution –parfois extrêmement turbulente41.

Si, dans le cadre du présent guide, nous nous limitons auxinterventions en infrastructure, les objectifs peuvent concerner ledéveloppement local (bien qu’ils aient toujours une valeur à plusgrande échelle)dont voici quelques exemples:

• le câblage local ou systèmes de relais pour étendre lesservices aux régions non couvertes ;

• le câblage d’une ville, de régions métropolitaines ouindustrielles, etc. pour fournir des réseaux plus rapides et pluspuissants qui permettront le développement de nouveauxréseaux de services locaux (ex. la «bande large») ;

• la construction ou la modernisation d’unités d’échange debande avec des réseaux plus larges (ce type de projet estsouvent lié au type précédent) ;

• la pose de câbles, la construction de stations satellites ou derelais pour relier des zones isolées (régions montagneuses,îles, etc.).

Voici quelques types de projets présentant des objectifs à uneéchelle non locale :

• le développement de systèmes de communicationinternationaux afin d’accroître la capacité, la puissance et lavitesse (ex. lancement de satellites de télécommunications,construction de stations de radio par satellite, pose de câblessous-marins à longue distance, etc.) ;

• le développement de la capacité, de la puissance et de lavitesse des réseaux de communication interrégionale ;

• l’actualisation technologique du réseau pour permettre de seconnecter à de nouveaux services (ex. services multimédias,téléphones portables, télévision câblée, réseaux civiques,musées virtuels, etc.).

3.13.2 Identification du projet

L’identification du pr ojet doit commencer par sapertinence par rappor t à un des objectifs décrits ci-dessus– locaux ou non. Il convient de décrire non seulement letype de projet, mais également la liste des fonctions(infrastructur e, liens) et des services.

Dans tous les cas, il est utile d’identifierla zone que leprojet vise à desservir, et de fournir une analyse du marchépotentiel.

Considérant le contenu du paragraphe précédent, ainsi que lafaible élasticité initiale de ce type d’investissement, il estessentiel d’avoir une idée précise des deux aspects suivants, quisont fortement corrélés:

• l’organisation de la gestion de l’intervention, y compris unerépartition possible entre secteurs,

• le programme de réalisation du projet lui-même et le planproposé afin de pénétrer la zone d’incidence au moyen desservices proposés par la nouvelle structure.

Dans tous les cas, les liens fonctionnels et physiques entrel’infrastructure projetée et le système de télécommunicationsexistant doivent être définis clairement.

Une description détaillée des caractéristiques techniques del’infrastructure est également extrêmement utile et doit inclure:

• les données techniques de base, telles que le typed’infrastructure de communication, le volume et le type detrafic, la vitesse maximale de communication (bauds), le typede commutation, le protocole de communication, les bandesde fréquence (GHz) et la puissance (kW), les technologiesélectroniques de commutation/connexion, etc. ;

40. La tendance prédominante dans le secteur consiste à proposer des servicessupérieurs. Dans ce but, les fournisseurs de services se fient à des systèmes deconnexion de plus en plus pratiques, tels que les fibres optiques, les câblescoaxiaux, les réseaux téléphoniques, les stations de relais aériennes, etc.41. Les tendances majeures sont non seulement la privatisation descompagnies de téléphone publiques, mais aussi la tentative d’atténuer lasituation de monopole encore souvent présente, et ce de deux manières: enlibéralisant des licences pour un certain nombre d’opérateurs dans la mêmerégion – également avec des réseaux alternatifs (démantèlement horizontal),et en séparant les exploitants des réseaux de ceux qui proposent les servicesde liaison, ainsi que des fournisseurs de ces services de valeur ajoutée, etc.(démantèlement vertical).

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• les données physiques, telles que la longueur des câbles(km) et la région couverte par le réseau (km2), le nombre etla position des nœuds de commutation/connexion, lenombre et la position des stations de radio et la zonecouverte (km2) ;

• les données, techniques de construction et caractéristiquestechniques des réseaux ;

• les données, techniques de construction et caractéristiquestechniques, la disposition des centres decommutation/connexion ou les stations de radio, avec plansen annexe ;

• les données, techniques de construction et caractéristiquestechniques, la disposition d’installations secondaires, ex.distribution d’électricité, éclairage, contrôle à distance ;

• la zone couverte (m2) et la disposition schématique desbâtiments possibles et autres structures de services, avecplans et sections en annexe ;

• les éléments techniques significatifs, tels que les structuresde transmission/réception par satellite, les câbles sous-marins.

3.13.3 Analyses de faisabilité et des options

Les points-clés pour l’optimalisation du pr ojet sont levolume du trafic, ainsi que les tendances quotidienne,hebdomadaire et saisonnière. Pources projets, il faut tenircompte du fait que la capacité optimale doit constitueruncompromis raisonnable entre les crêtes de trafic et lacapacité de traitement du système.

L’étude des technologies alternatives possibles doit montrer lafaisabilité globale des services, anciens et nouveaux, que leréseau projette de proposer dans la zone d’incidence choisie.

Dans cette optique, les analyses des options doivent inclure unecomparaison avec :

• la situation antérieure, sans la réalisation du projet ;

• les alternatives possibles au sein de la même infrastructure(ex. différents types de câbles, différents protocoles detransmission, différentes technologies de commutation/connexion, etc.) ;

• les localisations ou stations de radio alternatives ;

• les alternatives globales éventuelles à l’infrastructureprojetée, qui peuvent proposer des services similaires, telsqu’une transmission par satellite ou un réseau mixte (air-câble) plutôt que des câbles en fibre optique.

3.13.4 Analyse financière

Si le propriétaire et l’exploitant de l’infrastructure sont distincts,il est recommandé d’en tenir compte et de produite des analysesfinancières selon les deux points de vue.

Il est essentiel de prédire la dynamique des prix afin d’évaluercorrectement l’investissement. Dans bien des cas, comme pour latéléphonie, l’existence de tarifs contrôlés par le gouvernementpeut contribuer aux prévisions.

Outre les tarifs de vente des services, les revenus doiventégalement inclure les loyers pour les services complémentaires,si la gestion est identique.

Si les grandes lignes déjà données sont appliquées, l’estimationde la production ne doit pas présenter de difficultés.

Une perspective de 10 ans au minimum est recommandée, saufpour les réseaux câblés et les câbles à longue distance. Dans cescas précis, la perspective envisagée doit être portée à 20 ans.

3.13.5 Analyse économique

Une méthode possible de quantification directe desavantages pour les utilisateurs est basée surles pointssuivants :

• Le gain de temps lors de chaque communication (tempsd’attente, durée de transmission, etc.), quantifiable en unitésselon le type de service (ex. appel téléphonique commercial,transmission d’un texte, transmission d’un fichier,transmission de graphiques, etc.) ; pour réaliser lavalorisation, les utilisateurs peuvent être répartis encatégories, par exemple dans le secteur civil, il peut être faitréférence au revenu moyen des citoyens, et dans le secteurdes entreprises, à la valeur ajoutée moyenne.

• Les nouveaux services complémentaires qui n’existeraientpas sans le projet. Dans certains cas, la méthode précédentepeut être appliquée pour leur quantification et leurvalorisation (ex. les services anagraphiques en lignepourraient réduire de près de 100% le temps nécessaire pourdemander et obtenir des certificats), alors que dans d’autres,on peut estimer la disposition du public à payer le service enquantifiant les coûts que l’utilisateur encourrait afind’obtenir certains types de données (ex. achat depublications spécialisées).

3.13.6 Autres éléments d’évaluation

Ici, il faudrait se référer au développement des nouveaux servicestélématiques et multimédias. A cet égard, il peut être utile desoumettre le projet à un examen de flexibilité pour définir sacapacité, en termes technologiques et de construction, à répondreaux besoins accrus qui découleront du développement ultérieur.

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3.13.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les facteurs cruciaux influençant la réussite d’un investissementdans ce secteur sont principalement la prévision de la demande etparfois les coûts élevés de l’investissement (ex. pour les systèmespar satellite). Un autre élément d’incertitude est l’évolutiontechnologique rapide du secteur, ce qui pourrait rendrel’investissement partiellement ou totalement obsolète bien plustôt que prévu.

Dans cette optique, il est utile que les analyses de la sensibilité etdes risques envisagent au moins les variables suivantes :

• les coûts de l’investissement, y compris ceux consacrés audéveloppement technologique ;

• les prévisions des cycles de substitution (vieillissement,obsolescence technique) des équipements installés ;

• la dynamique de la demande (c’est-à-dire la prévision destaux de croissance pour la population et les entreprises).

Cf. également l’annexe C.15

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3.14Biens industrielset parcs technologiques

3.14.1 Objectifs

Les projets de ce secteur visent à encourager la créationd’entreprises dans certaines régions en rendant un endroitspécifique plus accueillant (zones industrielles, régionsd’artisanat). Ce processus va souvent de pair avec l’offre deservices réels à des conditions avantageuses, à nouveau dans lebut de favoriser le lancement de nouvelles sociétés ou pour éviterque les entreprises existantes ne ferment. L’auteur de laproposition peut estimer utile de prendre en compte les catégoriesd’objectifs suivantes:

• création d’une infrastructure de base pour la formation depropriétés industrielles, de zones commerciales et deservices ;

• création d’une infrastructure de base en vue de déplacer desinstallations productives issues de régions excessivementpolluées ou surpeuplées ;

• création de centres fournissant des services réels auxentreprises d’une région spécifique (comptabilité,informations financières, marketing, formation, organisationindustrielle, innovation et/ou transfert technologique, etc.) ;

• création de centres promouvant la formation de nouvellesentreprises et soutenant les sociétés existantes (parcstechnologiques, centres d’innovation professionnelle, etc.) ;

• association de plusieurs des points précédents, visantsouvent à encadrer les entreprises d’un secteur industrielparticulier (district industriel).

3.14.2 Identification du projet

Les projets proposés doivent répondre à un des objectifssusmentionnés, en se référant aux mesures plus globalesd’encouragement de la production qui s’y rapportent.

Afin de mieux comprendre la portée et la nature du projet,il est nécessaire d’identifier la zone d’incidence, c’est-à-dir e la région géographique, la taille des entreprises visées(ex. artisans, PME, moyennes et grandes entreprises, etc.)et les segments productifs concernés.

Il est utile de fournir des données fondamentales, telles que lenombre, la taille et le type des entreprises concernées, le typedes services réels à fournir, le type de laboratoiresscientifiques/technologiques éventuels, etc.

Il est utile de fournir au moins les données techniques suivantes :

• localisation et superficie (km2) de la région équipée etventilation en lotissements ;

• nombre et superficie couverte (m2) par les entrepôts, lesmagasins, les immeubles de bureaux, les espacesd’exposition, etc. ;

• viabilité et mobilité internes (routes et rail) et leur liens avec lessystèmes externes ; caractéristiques des ports, héliports, etc. ;

• réseaux et systèmes internes, ex. aqueducs, canalisations,épurateurs, électricité, éclairage, systèmes detélécommunication, sécurité, etc., avec données et dispositionen annexe ;

• nombre et superficie couverte des bâtiments publics (servicesréels, laboratoires, logistique, cantines, centres detélécommunication, etc.) ;

• éléments techniques significatifs, tels que les laboratoiresspécialisés, les centres de services multimédias, etc.

3.14.3 Analyses de faisabilité et des options

L’étude de faisabilité doit aborder un certain nombre d’aspects. Lepremier groupe de paramètres est manifestement l’estimation de lademande des entreprises existantes de se déplacer dans la zoned’incidence et le taux de création de nouvelles entreprises. Si desservices réels sont offerts, il convient également de prendre encompte la demande de ces services et sa dynamique dans le temps.Enfin, les éléments relatifs à l’environnement doivent aussi êtreenvisagés. Ceci peut, du moins dans certains cas, revêtir uneimportance cruciale dans la localisation et la taille du projetd’infrastructure.

IIl est utile que l’analyse des options envisage:

• une comparaison avec la situation antérieure, sans laréalisation du projet ;

• dif férents emplacements alternatifs ;

• dif férentes alternatives quant au nombre et au type deservices ;

• des alternatives globales, ex. financement accrudir ectement aux entreprises dans le même but(déménagement des locaux, achat de services réels,innovation technologique, nouvelles chaînes deproduction ou entreprises nouvellement créées, etc.).

3.14.4 Analyse financière

L’analyse des flux financiers ne présente pas de difficultésparticulières dans ce secteur, tant que l’investisseur et legestionnaire du projet sont clairement définis.

Les revenus de l’exploitant sont le loyer ou les droits de licencedu terrain et des entrepôts et, le cas échéant, les prix de vente desservices (eau, électricité, canalisations et épuration, entreposage,logistique, etc.) et des services réels. La production doit

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également inclure les coûts des biens et services nécessaires aufonctionnement de l’infrastructure et à la production des servicesréels. L’analyse financière fournit des informationsfondamentales pour l’évaluation du projet, même dans les cas oùles services sont proposés gratuitement ou presque (TRF<0).

Dans ce cas, une perspective de 20 ans au moins est àconseiller.

Taux de rendement Infrastructured’encadrement financier* de la production

Minimum 2,30Maximum 16,87Moyenne 10,49Écart type 5,28

* Échantillon. 4 grands projets sur 14 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.14.5 Analyse économique

Outre les éléments de l’analyse financière (effets internes), lesavantages sociaux des projets dans ce secteur peuvent s’expliquerpar les effets externes sur le système productif, tels qu’un meilleurpositionnement des entreprises existantes sur le marché, unediffusion du savoir et des compétences de gestion parmi lesentreprises bénéficiaires, et d’un point de vue externe, la nouvelleformation du personnel, les effets de divers facteurs productifs surl’emploi et les revenus, la naissance de nouvelles sociétésproductives, de nouvelles entreprises de services privées, etc.

Les effets mentionnés (à l’exception de l’emploi dans certains cas)ne sont pas directement ou facilement quantifiables.

Une approche possible est la subdivision des entreprisesbénéficiaires potentielles de la zone d’incidence en fonction deleur taille et de leur secteur d’activité. Pour chaque groupe, il estensuite possible d’évaluer l’avantage, en se référant par exemple àune valeur ajoutée accrue grâce à une localisation plus avantageuse(ex. réduction des coûts de transport, pénétration supérieure d’unmarché auparavant difficile à atteindre, effet d’activitéspromotionnelles possibles dans les nouveaux espacesd’exposition, diminution du coût des services de base, etc.), ou ladisponibilité de services réels (ex. meilleur positionnement dû auservice de marketing, meilleure pénétration et réduction des coûtsau moyen du télémarketing, améliorations technologiques ounouvelles technologies de production, niveau professionnelsupérieur grâce à la formation, etc.).

Les coûts économiques des matières premières et du terrain utiliséslors de la réalisation du projet doivent être évalués en fonction dela perte pour la société suite au détournement de ces facteurs d’unemeilleure utilisation alternative. Les coûts de personnel doiventêtre évalués de manière similaire.

Les coûts relatifs à l’environnement doivent aussi être quantifiés(pollution du sol, de l’air et de l’eau, dégradation de l’impact

visuel, bruit, déchets, etc.), de même que tout engorgement urbainet des transports éventuellement causé par la réalisation del’infrastructure. Soulignons toutefois que puisque les impactsenvisagés augmenteront dans la région entourant la nouvelleinfrastructure, ils doivent diminuer dans le reste de la zoned’incidence, l’effet global – ce qui doit être envisagé dansl’analyse – peut être positif ou négatif (ex. les systèmes permettantde contrôler les reflux peuvent être plus efficaces, etc.).

Taux de rendement Infrastructure d’encadrement financier* de la production

Minimum 9,10Maximum 36,00Moyenne 18,89Écart type 6,91

* Échantillon. 12 grands projets sur 14 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.14.6 Autres éléments d’évaluation

En tenant compte des difficultés décrites dans le paragrapheprécédent, il peut être utile de fournir une évaluation différentedes avantages du projet.

Ainsi, les coûts sociaux peuvent être mesurés au moyen desindicateurs physiques qui y sont directement ou indirectementliés et le taux de coût/efficacité peut être calculé.

L’autre élément qui doit toujours être envisagé est l’impactenvironnemental.

3.14.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les risques majeurs menaçant la réussite de ce typed’investissement sont la relative rigidité initiale, ainsi que ladifficulté de prévoir le taux réel de pénétration de la zoned’incidence, tant du point de vue du déménagement desentreprises42 que du développement de nouvelles entreprises –point d’autant plus crucial.

Il est conseillé que les analyses de la sensibilité et des risquesenvisagent au moins les variables suivantes :

• le coût de l’investissement ;

• le taux d’installation dans la région ;

• le coût de certains intrants critiques (travail, marchandises etservices délocalisés pour la production de services réels) ;

• s’il a été quantifié, le taux d’avortement et d’arrêt prématurédes activités des nouvelles entreprises.

Cf. également l’annexe C.16

42. Dans certains cas, le déménagement des industries a été accéléré par despolitiques de planification territoriale propices.

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3.15Industries et autre investissements productifs

3.15.1 Objectif

Ces types d’intervention peuvent être répartis entre les catégoriessuivantes :

• les projets visant à encourager l’industrialisation de tous lessecteurs des régions plutôt à la traîne en la matière ;

• les projets à forte intensité de capital, importants du point devue stratégique (ex. certains segments du secteur del’énergie) ;

• les projets visant à encourager l’évolution technologique desecteurs spécifiques ou à appliquer de nouvellestechnologies, plus prometteuses, qui requièrent uninvestissement initial élevé (ex. application de nouveauxmatériaux à l’industrie du transport, développement desupraconducteurs électriques, application de technologiesafin d’utiliser de l’énergie renouvelable, etc.) ;

• les projets visant à créer de nouveaux emplois dans lesrégions qui ont enregistré un déclin du secteur productifexistant ;

• les projets visant à encourager l’installation et ledéveloppement de nouvelles entreprises, artisanats et PME(nouvelles entreprises).

3.15.2 Identification du projet

Le point de départ est l’identification claire des objectifs duprojet proposé et son classement dans l’une des catégoriessusmentionnées.

Ensuite, dans le cas des projets requérant un financement enfaveur des entreprises existantes , il est utile de donner unedescription détaillée (ex. quantité et type de nouvelles machineset installations, superficie et disposition des nouveaux entrepôts,plans de réorganisation et de formation de la main-d’œuvre, etc.).

Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’entreprises existantes43 ounouvelles, l’identification doit être suivie d’une descriptionprécise de l'entreprise (ou du groupe d'entreprises) quibénéficiera (bénéficieront) de l’intervention :

• une liste des catégories de biens ou services produits parl’entreprise avant l’intervention et ceux prédits enconséquence ;

• une liste des quantités annuelles d’intrants de production en

termes de matières premières, d’articles semi-finis, deservices, de main-d’œuvre (ventilée par catégorie etspécialisation), etc., et ce avant et après l’intervention ;

• le chiffre d’affaires, la marge brute d’exploitation, lebénéfice brut et net, le cash-flow, le ratio d’endettement etd’autres indicateurs du bilan, et ce avant et aprèsl’intervention ;

• une description du marché couvert par l’entreprise et sonpositionnement avant et après l’intervention (ex.communication de quotas par produit et par zonegéographique et leur dynamique respective) ;

• la structure de l’entreprise (fonctions, services, procédures,systèmes de qualité, systèmes informatiques, etc.), et ceavant et après l’intervention ;

• une description de la production, ainsi que des machines etdes installations auxiliaires ;

• une description des bâtiments de l'entreprise et des régionscorrespondantes ;

• les points d’écoulement des déchets liquides et/ou gazeux etune description des usines de traitement ;

• les déchets (type et quantité) et les systèmesd’élimination/de traitement.

3.15.3 Analyses de faisabilité et des options

Les paramètres sur lesquels doit se baser l’optimalisation duprojet sont évidemment spécifiques à chaque projet et dépendentfortement de facteurs tels que le secteur dans lequel la sociétéopère, le type de produit, les technologies de production utilisées.En conséquence, il est impossible de donner des indicationsgénérales, mais il est appréciable d’énoncer clairement chaqueélément démontrant la faisabilité et l’optimalisation du projet.

Il en va de même pour l’analyse des options, bien que dans ce cas,nous proposons d’étudier quelques variables, telles que :

• les méthodes alternatives de financement (ex. financementdu compte d’intérêts plutôt que du compte de capital,financement d’un contrat de crédit-bail, ou d’autresméthodes de financement) ;

• les alternatives techniques ou technologiques au projetproposé ;

• si possible, les alternatives globales (ex. offre de servicesréels bon marché aux bénéficiaires).

3.15.4 Analyse financière

L’analyse financière des projets avec primes de compte de capitalou de compte d’intérêts peut être menée en suivant desméthodologies standard qui tiennent compte de la variation ducash-flow pour l’entreprise bénéficiaire. La rentabilité financièrede l’investissement est mesurée en comparant les cash-flows

43. Manifestement, quand le projet implique la construction et le lancementd’une nouvelle usine de production, la description de l’entreprise bénéficiairesera la même que le projet en soi.

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produits par l’entreprise (ou le groupe d’entreprises) enconséquence de l’investissement avec ceux qu’elle auraitgénérés sans les concessions (c’est-à-dire sans le projet).44

Sur cette base, l’analyse financière de l’investissement doit êtremenée en évaluant les divers éléments de coûts et de revenusen fonction des prix du marché, et en ne tenant pas compte descash-flows.

La perspective dépend du type et du secteur d’investissement.Elle doit avoisiner les 10 ans.

Taux de rendement financier* Industrie

Minimum 5,50Maximum 70,00Moyenne 19,59Écart type 14,45

* Échantillon. 64 grands projets sur 107 dans le secteur compris dansl’échantillon de 400 projets combinés (cf. tableaux 1 et 2).

3.15.5 Analyse économique

La validité des primes ne se mesure pas seulement en fonction dela valeur ajoutée accrue des entreprises bénéficiaires (analysefinancière), mais aussi des coûts et avantages sociaux quis’ensuivent, chaque fois qu’ils sont quantifiables.

En conséquence, outre les éléments découlant de l’analyse desflux financiers, il est nécessaire de tenir compte des externalités,telles que :

• l’avantage dû au revenu accru issu de l’accroissement desactivités ou la création de nouvelles entreprises sectorielles(produisant biens et services) stimulée par l’entreprise ou legroupe d’entreprises bénéficiaire(s) ;

• les coûts économiques des matières premières et du terrainutilisés lors de la réalisation du projet doivent être évaluésen fonction de la perte pour la société suite au détournementde ces facteurs de leur utilisation optimale ;

• les coûts relatifs à l’environnement (pollution du sol, del’air et de l’eau, dégradation de l’impact visuel, bruit,déchets, etc.) doivent être évalués essentiellement sur labase des coûts (prix du marché corrigés en fonction de ladistorsion) des actions nécessaires afin d’éliminer les effetsde la pollution ou selon d’autres méthodes proposées dansle plan d’étude ;

• le coût de tout engorgement urbain ou des transportsdécoulant éventuellement de l’installation de nouvellesentreprises ou de l’accroissement des activités desentreprises existantes, estimable en termes de trajets pluslongs (marchandises et passagers) sur les voies decommunication concernées45 et la perte de valeur possiblede l’immobilier et des terrains adjacents.

3.15.6 Autres éléments d’évaluation

Les projets du secteur industriel ont généralement unimpact considérable sur l’envir onnement et, pour cetteraison, il est utile d’examinercet aspect sérieusement, enmontrant clair ement toutes les étapes et tous les outilstechnologiques utilisés pourle réduire.

Par ailleurs, étant donné les difficultés à quantifier et valorisertous les avantages sociaux dans le but de procéder à uneévaluation plus complète du projet, il est utile de mener uneappréciation minutieuse de ceux-ci, même uniquement sousforme d’indicateurs physiques, de sorte que l’on puisse mesurerles effets directs et indirects.

Ces derniers doivent inclure les effets sur l’emploi, en gardant àl'esprit que la sauvegarde ou le développement de l’emploiconstitue un objectif central de nombreux programmesd’encouragement destinés au secteur productif.

3.15.7 Analyses de la sensibilité et des risques

Les risques à envisager sont spécifiques à chaque typed’intervention (nouvelles entreprises, modernisation ouexpansion d’entreprises existantes) pour chaque secteur deproduction (segments pionniers ou expérimentés, concurrenceforte ou faible, procédures ayant un impact considérable ounégligeable sur l’environnement, etc.). Il est dès lors nécessaireque l’auteur de la proposition fasse une analyse des risquesspécifiques et les mette en relation avec les paramètressusmentionnés.

En général, nous suggérons que les analyses de la sensibilitéet des risques envisagent les variables suivantes :

• le coût de l’investissement, pourles projets présentantun risque élevé lié aux technologies de pointe ;

• le taux de croissance de la demande de marchandises etde services produits pour le marché spécifique ;

• le coût des intrants cruciaux ;

• le prix du rendement.

Cf. également l’annexe C.16

44. La variation des cash-flows coïncide avec les flux totaux dans le cas desnouvelles entreprises. Il conviendrait de souligner que dans tous les cas, il estnécessaire de considérer deux alternatives éventuelles, la première :l’entreprise aurait quand même consenti l’investissement (ex. elle aurait achetéles machines) à un coût de l’investissement supérieur, et la seconde :l’entreprise aurait été dans l’incapacité d’acheter les machines sans lesconcessions financières.

45. Pour la quantification et la valorisation de ces effets, cf. la section sur lesroutes.

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Annexes

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A.1 SommaireAu pr emier chapitre doivent figurer une courteprésentation des objectifs des promoteurs, lescaractéristiques du projet ainsi que les principauxrésultats de l'analyse.

1.1 Les auteurs du projet et l'autorité responsable de laproposition à la Commission européenne

1.2 Objet de l'analyse

1.2.1 Nom du projet

1.2.2 Description sommaire du projet

1.2.2.1 Secteur concerné (chemins de fer, autoroutes, centrales électriques, environnement, etc.)

1.2.2.2 Localisation

1.2.2.3 Étendue de l’impact (régional, interrégional, national,international)

1.3 Objectifs visés par les promoteurs

1.4 Expérience antérieure de projets similaires

1.5 Description sommaire du rapport d'évaluation

1.5.1 Auteurs du rapport (consultants, organes gouvernementaux, etc.)

1.5.2 Délimitation de l’objet du rapport. Liens avec d’autres projets. Spécification de la fonction des divers stades du projets. Stades du projet qui peuvent être développés de façon indépendante.

1.5.3 Méthodologie d’analyse du projet.

1.6 Indication des principaux résultats de l’analyse

1.6.1 Rendements financiers

1.6.2 Rendements économiques

1.6.3 Incidence sur l’emploi

1.6.4 Impact environnemental

1.6.5 Autres résultats

A.2 Contexte socio-économique

Le rapport doit présenter les traits essentiels del’envir onnement socio-économique dans lequel se place leprojet ainsi que du secteurauquel il se rapporte. La pré-sentation doit inclure les principaux aspectsinstitutionnels.

2.1 Aspects principaux de l’environnement socio-économique

2.1.1 Aspects territoriaux et environnementaux

2.1.2 Aspects démographiques

2.1.3 Aspects socioculturels

2.1.4 Aspects économiques

2.2 Aspects institutionnels et politiques

2.2.1 Cadre de la politique générale. Cohérence du projet avec les objectifs des plans et des programmes émanant des différentes autorités nationales et locales : cadre communautaire d’appui ; programme opérationnel ; plans de développement régional ; plans de secteur nationaux ; plans de secteur régionaux ; autres politiques et programmes de la CE

2.2.2 Ressources financières (spécifier s’il s’agit de prêts ou de subventions) : instruments communautaires (Feder, BEI, FC, FSE, etc.) ;

A. Grandes lignes d'un rapport d'évaluationCette section propose un plan détaillé, quoique seulement à titre indicatif, d'un rapport d'appréciation standard pour les grands projets.Conformément aux règlements des Fonds structurels, les États membres sont tenus de soumettre leur appréciation préalable et sont libresde choisir la procédure d'analyse qu'ils jugent appropriée. Dans certains cas, il peut toutefois s'avérer utile d'utiliser le plan suivant commeliste de contrôle, tant pour les experts travaillant sous la responsabilité des États membres que pour les examinateurs de projets travaillantsous la responsabilité de la Commission. Bien qu'il ne soit pas absolument nécessaire de suivre ce format, il peut être avantageux que lesdemandeurs fournissent des rapports d'appréciation couvrant les éléments importants suggérés ci-dessous. Les rapports d'appréciationpeuvent être annexés aux formulaires de demande de concours ou transmis à la Commission par tout autre moyen approprié.

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autorités nationales (gouvernement central, régional ou autre) ; secteur privé

2.2.3 Champ financier couvert par les ressources précitées (discussions des questions de mise en oeuvre, calendrier, etc.)

2.2.4 Procédures et contraintes administratives ; autorités impliquées dans la prise de décision avec spécification des différents rôles : diverses contraintes de planification territoriale (urbanisme, planification hydrogéologique, publique, militaire, etc.) ; conditions requises pour l’obtention de concessions ou de mesures d'incitation

2.2.5 Délais d’obtention des autorisations et des permis ; délais d’octroi des concessions et des mesures d'incitation ; autres délais

A.3 Offr e et demande desbiens et services produitspar le projet

L’objectif du pr ojet est de produire des biens et desservices publics ou privés, attribués pardes transactionsmarchandes ou non-marchandes. Dans tous les cas, ilconvient d’identifier ces biens et services et d’en mesurerla demande. Il faut tenir compte de la présence d’autresproducteurs et prévoirquelle sera leurréaction.

3.1 Prévisions de la demande potentielle

3.1.1 Besoins susceptibles d’être satisfaits au cours d’une période donnée (donnée à maintenir à travers tout le rapport)

3.1.2 Tendances actuelle et future de la demande (au niveau local, régional , national)

3.1.3 Répartition de la demande selon le type de consommateur

3.1.4 Processus d’achat ou de distribution

3.1.5 Études spécifiques de marché et résultats

3.2 Concurrence

3.2.1 Caractéristiques de l’offre de biens et

services similaires au niveaux régional et national

3.2.2 Structure de la concurrence, existante ou à venir

3.2.3 Facteurs de réussite (prix, qualité, délai)

3.3 Stratégie proposée

3.3.1 Produits

3.3.2 Prix

3.3.3 Publicité

3.3.4 Distribution

3.3.5 Marketing

3.4 Prévisions du taux d’utilisation de la capacité

3.4.1 Prévisions de ventes

3.4.2 Parts de marchés, part de couverture des besoins

3.4.3 Hypothèses et techniques de prévisions

A.4 Options des technologieset plan de production

Qu’il s’agisse de biens et/ou de services tangibles ouintangibles, la production requiert une appréciation desoptions technologiques ainsi que le choix de la meilleurecombinaison des facteurs de production. Procédez ici àune brève analyse des options et des solutions efficaces enutilisant si possible les estimations des experts dans lesecteur.

4.1 Description des alternatives technologiquesimportantes

4.2 Choix de la technologie appropriée

4.3 Bâtiments et usines

4.4 Intrants physiques

4.5 Personnel requis

4.6 Énergie requise

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4.7 Fournisseurs des technologies

4.8 Coûts de l’investissement

4.9.1 Planification et savoir-faire

4.9.2 Bâtiments

4.9.3 Machines

4.9 Plan de production pour toute la durée du projet

4.10 Offre complémentaire de produits

4.11 Organisation de la production

A.5 Ressources humainesLe facteur humain occupe une position essentielle tantpour les projets d’infrastructur e publique que pour lesprojets privés. L’analyste doit être très prudent dans sesprévisions concernant la disponibilité des ressourceshumaines.

5.1 Organigramme

5.2 Liste du personnel et paramètres salariaux

5.2.1 Directeurs

5.2.2 Employés de bureau

5.2.3 Techniciens

5.2.4 Ouvriers

5.3 Services en sous-traitance

5.3.1 Administratifs

5.3.2 Techniques

5.3.3 Autres

5.4 Procédures de recrutement

5.5 Procédures de formation

5.6 Coûts annuels (tant avant qu’après le démarrage)

A.6 LocalisationLe choix de la localisation et d’un site approprié dépendde nombreux facteurs tels que la proximité de la demande(centres de consommation), la disponibilité du personneldirigeant et de la main-d’oeuvre qualifiée, les dispositionset les restrictions gouvernementales (contraintespolitiques et administratives), l’octroi de mesuresd'incitation et de subventions (financement public ouinstitutionnel selon la localité, etc.)

Le choix d’un site doit s’accompagnerd’une évaluation del’impact envir onnemental.

6.1 Critères de localisation optimale

6.2 Alternatives possibles

6.3 Choix et caractéristiques du site

6.3.1 Conditions climatiques et aspects environnementaux (s’ils présentent un intérêt)

6.3.2 Site ou terrain

6.3.3 Transports et communications

6.3.4 Approvisionnement en eau et en électricité

6.3.5 Évacuation des déchets

6.3.6 Dispositions gouvernementales

6.3.7 Politique des autorités locales

6.3.8 Description du site choisi (détails en annexe)

6.4 Coût de la préparation du site ou du terrain

6.5 Disponibilité du site

Les questions suivantes peuvent êtreimportantes. La réalisation du projet dépend-ellede ce site en particulier ? Le promoteur peut-ildisposer des lieux ? L’endroit est-il à vendre ? Àquel prix ? Son acquisition entraîne-t-elle uneexpropriation ? À quel prix ? Les autoritésresponsables de l'aménagement du territoireacceptent-elles l’utilisation à laquelle le projetdestine le site ?

6.6 Infrastructure requise

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Liste des principaux éléments d’infrastructured’approvisionnement externe nécessaires auprojet tels que routes d’accès, transports publics,réseaux hydraulique et électrique, réseau de gazméthane, système de drainage, dispositifd’évacuation des déchets urbains liquides,dispositif d’évacuation des déchets urbainssolides, dispositif d’évacuation des déchetsspéciaux, dispositif d’évacuation des déchetstoxiques.

Le projet peut-il résoudre de façon adéquate cesquestions d’infrastructure ? Sinon, quels sont leséléments qui doivent être fournis par desorganismes extérieurs ? Quelles en sont lescaractéristiques techniques ? Quels en sont lescoûts supplémentaires (pour le projet) ?

A.7 Mise en oeuvreL’analyse de la réalisation des travaux et du calendrierdoit être brève, sauf si l’incertitude et les risques liés auxdélais constituent des facteurs critiques. L’analyse peutêtre résumée sous forme de diagrammes appropriés.

7.1 Analyse du calendrier de construction et dedémarrage (cycle du projet)

7.1.1 Sélection de l’équipe de gestion du projet

7.1.2 Définition du système informatique

7.1.3 Négociations relatives à l’acquisition du savoir-faire et de l’équipement industriel

7.1.4 Planification détaillée des bâtiments et des contrats

7.1.5 Négociations de financement

7.1.6 Acquisition de terrains et de concessions

7.1.7 Structure organisationnelle

7.1.8 Recrutement du personnel de gestion

7.1.9 Recrutement et formation du personnel

7.1.10 Contrats de fourniture

7.1.11 Contrats de distribution

7.2 Planification des différentes phases sous formede graphique (graphique de Pert ou graphiques

similaires dans le cas de projets pluscompliqués)

7.3 Principaux délais à prendre en considérationdans l’analyse financière

A.8 Analyse financièreMême si le projet relève du domaine public, il doitprésenter un équilibre des entrées et des sortiesfinancières pour chaque année, sans quoi il risque de setr ouver à cours de liquidités.

En outre, il est intéressant de connaître le rendementfinancier global du projet (ou sa perte financière nettetotale).

8.0 Données de base de l’analyse financière

8.0.1 Planification de la durée totale du projet (par exemple 10, 20 ou 50 ans)

8.0.2 Prix des intrants et des produits du projet(par exemple en prix constants en écus de1994)

8.0.3 Taux d’escompte financier réel (5% est un taux de référence pour le coût réel d’opportunité du capital à long terme)

8.1 Investissements fixes

8.2 Frais d’établissement

8.3 Fonds de roulement

8.4 Investissements totaux

8.5 Recettes et dépenses d’exploitation

8.6 Sources de financement

8.7 Planification financière (tableau des entrées etdes sorties par année)

8.8 Bilan des actifs et des passifs

8.9 Compte de pertes et profits

8.10 Calcul de la marge nette d’autofinancement

8.10.1 Flux nets destinés au calcul du rendement de l’investissement total (totalités des

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investissements du projet)

8.10.2 Flux nets destinés au calcul du rendement des fonds propres ou des subventions (publiques ou privées)

8.11 Valeur actuelle nette/taux de rendement interne

A.9 Analyse des coûts et desavantages socio-économiques

Cette analyse peut-être étendue au-delà des objectifssocio-économiques officiels (cf. 9.5 ci-dessous) si le projetcomporte d’autres objectifs d’importance pour lespromoteurs et pourla Commission européenne.

9.1 Unité de compte et escompte utilisés pourl’Analyse Coûts/Avantages (écus constants de1994, taux d’escompte social normal de 5%,taux d’escompte social minimum de 3%, autreshypothèses éventuelles)

9.2 Analyse des coûts sociaux

9.2.1 Distorsion de prix des facteurs de production

9.2.2 Distorsion des salaires

9.2.3 Impôts

9.2.4 Coûts externes

9.2.5 Coûts non monétaires, y compris les aspects environnementaux

9.3 Analyse des avantages sociaux

9.3.1 Distorsion de prix des biens et services produits

9.3.2 Avantages sociaux de l'embauche supplémentaire

9.3.3 Déductions fiscales

9.3.4 Avantages externes

9.3.5 Avantages non monétaires, y compris lesaspects environnementaux

9.4 Taux de rendement économique ou valeursociale actuelle nette du projet en termesmonétaires

9.5 Critères supplémentaires d’évaluation (sipertinents)

9.5.1 Présentation des résultats tenant compte des objectifs généraux des politiques de l’Union européenne

9.5.2 Augmentation des revenus sociaux de l’UE

9.5.3 Réduction des disparités de PIB par habitant entre les différentes régions de laCE

9.5.4 Augmentation de l’emploi

9.5.5 Amélioration de la qualité de l’environnement

9.5.6 Autres objectifs de la Commission et desautorités nationales et régionales

A.10 Analyse des risquesCette analyse doit faire état des sources d’incertitude etdémontrer la cohérence de ses conclusions. L’emploi d’unlogiciel approprié peut être utile pour les analyses de lasensibilité et des probabilités.

10.1 Détermination des variables critiques à l’aide del’analyse de la sensibilité (pourcentage dechangement des objectifs par pourcentage dechangement de chacune des variablesindépendantes)

10.1.1 Variables de la demande et de l’offre

10.1.2 Variables des facteurs de production

10.1.3 Ressources humaines

10.1.4 Variables de temps et d’exécution

10.1.5 Variables financières

10.1.6 Variables économiques

10.2 Simulation de scénarios pessimistes etoptimistes

10.3 Analyse des probabilités (par exemple à l’aidedes techniques Montecarlo)

10.4 Valeur anticipée de la VAN ou du TRI et sadistribution

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B. GlossaireActualisation = Discounting- Ajustement d'une valeur

future d'un coût ou d'un avantage à sa valeur actuelle au moyend'un taux d'escompte, c'est-à-dire par la multiplication de lavaleur future par un coefficient dégressif.

Analyse Coûts/Avantages = Cost-Benefit Analysis -Procédure au moyen de laquelle on évalue l'utilité d'un projet encomparant ses coûts et ses avantages. Cette analyse requiertgénéralement l'utilisation des prix comptables. Les résultatspeuvent être exprimés de plusieurs façons, dont le taux derendement interne, la valeur actuelle nette et le ratio coûts-avantages.

Analyse de la sensibilité = Sensitivity analysis- Étudedes effets que pourraient avoir sur le TRE ou le TRF, leschangements qu'il est prévu d'appliquer aux variables affectantles coûts et/ou les avantages.

Analyse des risques = Risk analysis- Étude de laprobabilité qu'un projet atteigne un taux de rendementsatisfaisant et de l'écart possible par rapport à la meilleureestimation du taux de rendement.

Bien de valeur = Merit good- Critère supplémentaired'appréciation d'un projet, à prendre en compte lorsque legouvernement désire augmenter ou diminuer la consommation decertains biens tels que, respectivement, l’éducation et l'alcool.

Biens négociables = Tradable goods- Biens qui peuventfaire l'objet du commerce international, en l'absence de politiquesde restrictions commerciales

Biens non négociables = Non-tradable goods- Biensqui ne peuvent être exportés ni importés, tels par exemple, desservices locaux.

Convergence réelle= Real convergence- Réduction desdisparités de revenus par habitant et de sécurité sociale entre lesdifférentes régions.

Coût/efficacité = Cost/effectiveness- Rapport entre lesrésultats matériels obtenus et les coûts financiers entraînés par lesefforts d'obtention de ces résultats.

Coûts d'opportunité = Opportunity costs- Valeur d'uneressource utilisée de façon optimale.

Coûts ou avantages socio-économiques = Socio-economic costs or benefits- Coûts ou avantages d'opportunité del'économie dans son ensemble. Ces coûts peuvent être différentsdes coûts privés dans la même mesure que les prix réels diffèrentdes prix comptables.

Disposition à payer = Willingness to pay- Ce que lesconsommateurs sont prêts à payer pour un bien. Si la dispositionà payer est supérieure au prix, le consommateur réalise unbénéfice (rente du consommateur).

Distorsion = Distortion - Mécanisme qui engendre unécart entre le coût d'opportunité d'un bien et son prixeffectivement pratiqué. De tels mécanismes sont, par exemple, lafixation monopolistique des prix, les externalités, les impôtsindirects, les taxes, les tarifs réglementés, etc.

Écart type = Standard deviation- L'écart type sert àmesurer l'étalement des données par rapport à leur moyenne (m)et constitue une part essentielle de nombreux tests statistiques.L'écart type résulte du calcul de la distance moyenne qui séparele point d'observation (x) de sa moyenne.

√∑(x-µ)2

Élasticité = Elasticity - Pourcentage de changementd'une variable, lorsqu’une autre variable atteint un changementd’un pour cent.

Évaluation à critères multiples = Multicriteriaevaluation - Méthodologie d'évaluation qui consiste à prendre enconsidération plusieurs objectifs en attribuant un poids à chacundes objectifs mesurables.

Multiplicateur du revenu = Income multiplier- Ratioentre la variation du revenu national et la variation des dépensesqui l'a provoquée.

Prix comptables = Accounting prices- Prix d'équilibregénéralement différents des prix réels du marché et des tarifsréglementés. Il convient d'utiliser ces prix dans le cadre d'uneappréciation de projet afin de refléter, mieux que ne le font lesprix effectivement pratiqués, les coûts réels des facteurs deproduction ainsi que les profits réels des biens et servicesproduits. Le terme est souvent utilisé comme synonyme de prixvirtuels.

Prix constants = Constant prices- Prix rattachés à uneannée de référence afin de faire abstraction de l'inflation dans lesdonnées économiques.

Prix courants = Current prices- Prix tels qu'observés àune période donnée.

Prix fictifs = Shadow prices- Cf. prix comptables.

N

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Prix nominaux = Nominal prices - Prix courants - Ceux-ci incluent naturellement les effets de l'inflation et sont parconséquent à distinguer des prix constants ou réels.

Produit intérieur brut (PIB) = Gross domestic product(GDP) - Somme des produits ou des valeurs ajoutées à l'intérieurdes frontières d'un pays, y compris la production basée sur desressources étrangères, en dépit du fait qu'une partie des revenusdérivant de ces facteurs de production est transférée à l'étrangersous forme de paiements des revenus du facteur service.

Revenu social net = Net social income - Augmentationnette des revenus intégrée dans le projet, sur la base des prixcomptables. Cette augmentation équivaut à la valeur actuellenette.

Salaires nominaux = Nominal wages- Salaires quiincluent les effets de l'inflation, appelés également salairescourants.

Taux d'escompte = Discount rate- Taux auquel sontescomptées des valeurs futures. Le taux d'escompte financierpeut être différent du taux d'escompte économique, de même queles prix du marché peuvent être différents des prix comptables.

Taux d'escompte social = Social discount rate - Le tauxd'escompte social est à distinguer du taux d'escompte financier. Ilsert à refléter d'un point de vue social la manière dont il convientd'évaluer l'avenir par rapport au présent.

Taux de rendement économique (TRE) = Economic rateof return (ERR) - Rentabilité socio-économique d'un projet. Cetaux peut être différent du taux de rendement financier (TRF), àcause du phénomène de distorsion des prix. Le TRE impliquel'utilisation de prix comptables ainsi que le calcul d'un tauxd'escompte qui rend les avantages du projet égaux à ses coûtsactuels, c'est-à-dire qui rend la valeur économique actuelle nette(VEAN) égale à zéro.

Taux de rendement financier (TRF) = Financial rate ofreturn (FRR) - Rentabilité financière d'un projet, cf. taux derendement interne. À ne pas confondre avec les ratios financierstels que le rendement des ventes (RV) ou le rendement desinvestissements (RI).

Taux de rendement interne (TRI) = Internal rate ofreturn (IRR) - Taux d'escompte auquel la balance des coûts etdes avantages présente une valeur nette égale à zéro. Lorsque lesvaleurs sont estimées aux prix effectivement pratiqués, il s'agit dutaux de rendement financier (TRF). Lorsque les valeurs sontestimées aux prix comptables, il s'agit du taux de rendementéconomique (TRE).

Taux réels = Real rates- Taux rabaissés en vue d'éviterun changement du niveau des prix généraux ou à laconsommation.

Unité de compte = Unit of account- Mesure permettantd'additionner ou de soustraire des éléments dissemblables. L'écupeut servir d'unité de compte pour l'appréciation de projetsfinancés par la CE.

Valeur actuelle nette (VAN) = Net present value (NPV)- Valeur nette ou avantage net d'un projet, une fois escomptés tousles coûts et les avantages au taux d'escompte en vigueur. VEAN :valeur économique actuelle nette. VFAN : valeur financièreactuelle nette.

Valeur d'option = Option value- Valeur actuelle d'uncapital utilisé de façon optimale ou coût d'opportunité d'uncapital.

Valeur résiduelle = Residual value- Valeur actuelle nettedes capitaux au terme de la période choisie pour l'analysed'évaluation.

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C. Références parsecteurs principaux

La liste de lecture présentée ci-dessous est extrêmement sélective. Elle comprend un nombre limité de manuels de référence ou d’autrespublications qui présentent un intérêt particulier pour les travaux appliqués dans le secteur public. Dans de nombreux cas, les textes citésprésentent d’importantes différences de méthodologie et de définitions. Toutefois, la liste peut aider l’utilisateur du présent guide àprendre conscience de l’existence d’une littérature variée et d’une expérience abondante en matière de grands projets, et à comprendrele niveau de qualité d’analyse des projets que la Commission vise à encourager dans le cadre des Fonds structurels réformés. La liste necontient que des références de publications en anglais et en français.

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