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1 GUIDE DU MAIRE - 2008 La démocratie locale Page 2 Le maire Page 39 La fonction publique territoriale Page 87 Le budget communal Page 111 L’administration municipale Page 144 L’intercommunalité Page 290 Le contrôle des actes Page 316

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GUIDE DU MAIRE - 2008

La démocratie locale Page 2 Le maire Page 39 La fonction publique territoriale Page 87 Le budget communal Page 111 L’administration municipale Page 144 L’intercommunalité Page 290 Le contrôle des actes Page 316

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Le Guide du maire Ministère de l’Intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales

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L’édition 2008 du Guide du maire a été élaborée sous la direction de Geneviève Denis avec la collaboration de l’ensemble des services de la direction générale des collectivités locales Préparation éditoriale : Muriel Coton-Pélagie Patrick Migeon Directeur de la publication : Edward Jossa, directeur général des collectivités locales « En application de la loi du 11 mars 1957 (art. 41) et du Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992, toute reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans autorisation expresse de l’éditeur. Il est rappelé à cet égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l’équilibre économique des circuits du livre. » © La Documentation française - Paris, 2008 ISBN

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PREFACE

Premier interlocuteur des citoyens, le maire est le ciment de la vie sociale, du ser-vice public et de la solidarité. C'est une mission passionnante autant qu'exigeante. Etre maire, c'est agir quotidiennement au plus près des citoyens, dans des domaines aussi variés que l'enseignement primaire, l'organisation des transports urbains, l'ac-tion sociale, la culture, le sport... Être maire, c'est être souvent le premier confronté aux difficultés et aux décisions qu'elles appellent. Être maire, c'est faire face à un univers juridique de plus en plus complexe, à des normes toujours plus nombreuses et instables. L'Etat a le devoir d'accompagner les élus locaux dans l'exercice de leur mission. Il le fait en facilitant le dialogue entre les élus locaux et les services de l'Etat, par l'intermédiaire de la Conférence Nationale des Exécutifs et la réorganisation de l'Etat local. Il le fait en apportant son soutien, son assistance et son expertise aux élus. Il le fait en installant une Commission Consultative d'Evaluation des Normes com-posée d'élus, chargée de veiller aux conséquences financières des textes et des normes. Il le fait en modernisant la démocratie locale. Au premier semestre 2009, une loi confortera le statut de l'élu local et facilitera le recours au regroupement intercom-munal. C'est dans cet esprit de dialogue, de confiance et de responsabilité que l'Etat et les Collectivités Territoriales doivent travailler ensemble. Illustration concrète de ce partenariat responsable, ce guide pratique veut aider les maires dans leur mission au service de la France, au service des Français.

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AVERTISSEMENT Le texte de la présente édition du Guide du maire est arrêté au 15 juillet 2008. L’ambition de ce guide est de fournir aux élus locaux des outils adaptés à leurs missions, le plus complet possible, sans pour autant prétendre à l’exhaustivité, dans un contexte d’évolutions à la fois nombreuses et récentes. Pour prendre en compte l’évolution du dispositif législatif et réglementaire, il est envisagé, à partir du Guide du maire, de publier sur le site Internet de la Direction générale des collectivités locales (http://www.dgcl.interieur.gouv.fr) des informations destinées notamment aux élus locaux et aux person-nels territoriaux en ce qui concerne les finances locales et l’action économique, la fonction publique terri-toriale, les compétences et institutions locales.

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PARTIE

LA DEMOCRATIE LOCALE

CH A P I T R E 1 Les élections des conseillers municipaux, du maire et de ses adjoints

La commune est administrée par un corps municipal composé du conseil municipal, du maire et des adjoints. L’ensemble des membres de ce corps municipal est élu au suffrage universel direct. Bien que ce ne soit pas une appellation juridique au sens strict du CGCT, le terme “ municipalité ” désigne habituellement le maire et ses adjoints.

NOMBRE DE CONSEILLERS MUNICIPAUX PAR COMMUNE

Le nombre de conseillers municipaux, fixé par la loi, est fonction de la population de la commune (articles L. 2121-2 et L. 2512-3 et L. 2513-1 du CGCT).

Strates démographiques

Nombre de conseillers municipaux

Moins de

100 ? 9

De

100

à

499

11

De

500

à

1 499

15

De

1 500

à

2 499

19

De

2 500

à

3 499

23

De

3 500

à

4 999

27

De

5 000

à

9 999

29

De

10 000

à

19 999

33

De

20 000

à

29 999

35

De

30 000

à

39 999

39

De

40 000

à

49 999

43

De

50 000

à

59 999

45

De

60 000

à

79 999

49

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Strates démographiques

Nombre de conseillers municipaux

De

80 000

à

99 999

? 53

De

100 000

à

149 999

? 55

De

150 000

à

199 999

? 59

De

200 000

à

249 999

? 61

De

250 000

à

299 999

? 65

Au-delà de 300 000

? 69

Lyon 453 187

? 73

Marseille 807 071

101

Paris 2 147 857

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LES REGLES D’ELECTION DU CONSEIL MUNICIPAL

Les conditions requises pour être électeur

Les conditions requises pour participer à l’élection des députés, des conseillers généraux et des conseillers municipaux sont fixées par les articles L. 1er à L. 15 du code électoral. Peuvent participer à l’élection des conseillers municipaux les personnes de nationalité française âgées de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, ne se trouvant dans aucun des cas d’incapacité prévus par la loi et figurant, bien entendu, sur la liste électorale de la commune en cause. Les citoyens de l’Union européenne (autres que les citoyens français) résidant en France peuvent participer sous certaines conditions à l’élection des conseillers municipaux et des membres du conseil de Paris (articles L.O. 227-1 à L.O. 227-5 du code électoral).

Les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité

Les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité sont énoncées par les articles L. 228 à L. 239 du code électoral. Les conditions d’éligibilité sont au nombre de trois. Ainsi, un candidat doit, impérativement : - être de nationalité française ou être ressortissant d’un Etat membre de l’Union européenne ; - être majeur ; - être électeur dans la commune ou être inscrit au rôle des contributions directes ou justifiant y être inscrit au 1er janvier de l’année de l’élection. Au plan des conditions d’éligibilité, certains points doivent être soulignés, à savoir : les députés et les sénateurs sont éligibles dans toutes les communes du département où ils ont été candidats ; dans les communes de plus de 500 habitants, le nombre de conseillers ne résidant pas dans la commune au moment de l’élection ne peut excéder le quart des membres du conseil ; - dans les communes de 500 habitants au plus ce nombre ne peut être supérieur à quatre (conseil de neuf membres) ou à cinq (conseil de onze membres) ; - si les chiffres ci-dessus sont dépassés, la préférence est déterminée selon les règles posées à l’article R. 2121-4 du CGCT. Les conditions d’inéligibilité sont particulièrement nombreuses. C’est ainsi que ne peuvent être conseillers municipaux : les personnes privées de leur droit électoral ; celles qui sont pourvues d’un conseil judiciaire ; le Médiateur de la République et le Défenseur des enfants, le Contrôleur général des lieux de privation des libertés pendant la durée de leurs fonctions, s’ils n’exerçaient le même mandat antérieurement à leur nomination ; - les ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne autre que la France déchus du droit d’éligibilité dans leur pays d’origine ; - les préfets de région et préfets dans le ressort où ils exercent leurs fonctions ou ont exercé celles-ci depuis moins de trois

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ans ; - les sous-préfets, les secrétaires généraux de préfecture, les directeurs de cabinet de préfet, les sous-préfets chargés de mission auprès d’un préfet et les secrétaires généraux ou chargés de mission pour les affaires régionales ou “ pour les affaires de Corse ” dans le ressort où ils exercent leurs fonctions ou ont exercé celles-ci depuis moins d’un an ; - les officiers des armées de terre, de mer et de l’air, dans les communes comprises dans le ressort de leur commandement territorial où ils exercent leur activité ou ont exercé celle-ci depuis moins de six mois ; les magistrats des cours d’appel, les membres des tribunaux administratifs et les membres des chambres régionales des comptes, les magistrats des tribunaux de grande instance et d’instance, les fonctionnaires des corps actifs de la police nationale, les comptables des deniers communaux, les entrepreneurs des services municipaux, les directeurs et chefs de bureau de préfecture et les secrétaires en chef de sous-préfecture dans les communes situées dans le ressort où ils exercent leurs fonctions ou ont exercé celles-ci depuis moins de six mois ; - les directeurs de cabinet du président du conseil général et du président du conseil régional, les directeurs généraux, les directeurs, les directeurs adjoints, chefs de service et chefs de bureau de conseil général et de conseil régional, le directeur de cabinet du président de l’assemblée et le directeur du cabinet du président du conseil exécutif de Corse, les directeurs généraux, les directeurs ; - les directeurs adjoints, chefs de service et chefs de bureau de la collectivité territoriale de Corse et de ses établissements publics dans le ressort des communes où ils exercent leurs fonctions ou ont exercé celles-ci depuis moins de six mois ; - en tant que chargés d’une circonscription territoriale de voirie : les ingénieurs en chef, ingénieurs divisionnaires et ingénieurs des travaux publics de l’Etat, les chefs de section principaux et chefs de section des travaux publics de l’Etat dans le ressort des communes où ils exercent leurs fonctions ou ont exercé celles-ci depuis moins de six mois ; les agents salariés de la commune en cause (sauf, par exemple, les personnes qui reçoivent une indemnité de la commune pour services rendus et celles qui, dans les communes de moins de 1 000 habitants, ne sont des agents salariés de la commune qu’au titre d’une activité saisonnière ou occasionnelle) ; - le maire ou l’adjoint au maire d’une commune de plus de 100 000 habitants n’ayant pas adressé, au président de la commission pour la transparence financière de la vie politique, la déclaration de situation patrimoniale établie dans les conditions prévues à l’article L.O. 136-1 du code électoral (inéligibilité pendant un an) ; - le candidat qui n’a pas déposé son compte de campagne dans les conditions prévues par les dispositions en vigueur ou dont le compte a été rejeté (inéligibilité pendant un an) ; - les conseillers municipaux déclarés démissionnaires dans les conditions prévues à l’article L. 2121-5 du CGCT (inéligibilité pendant un an). Par ailleurs, les fonctions de conseiller municipal sont incompatibles avec celles : - de préfet, de sous-préfet et de secrétaire général de préfecture ; - de fonctionnaire des corps de conception et de direction et de commandement et d’encadrement de la police nationale ; - de représentant légal de certains établissements communaux ou intercommunaux dans la commune ou les communes de rattachement de l’établissement où il est affecté ; - de salarié d’un centre d’action communale de la commune dont l’élu municipal est le représentant (ces dispositions sont applicables aux représentants des établissements publics de coopération intercommunale [EPCI] lorsqu’un centre intercommunal d’action sociale a été créé). Il convient de souligner que nul ne peut être membre de plusieurs conseils municipaux. En outre, dans les communes de 500 habitants le nombre des ascendants et descendants, frères et sœurs, qui peuvent être simultanément membres du même conseil municipal est limité à deux, sauf dans les communes ou les conseillers municipaux sont élus par secteur, sous réserve que les personnes en cause soient élues dans des secteurs différents. Enfin, pour terminer, il est nécessaire de préciser que les fonctions de chef d’exécutif local (celles de maire, par exemple) sont incompatibles, comme on le verra plus loin, avec notamment certaines fonctions dans des instance et organisme financier européens.

LIMITATION DU CUMUL DES MANDATS ET DES FONCTIONS ELECTIVES

Cette limitation repose sur la loi organique no 2000-294 du 5 avril 2000 relative aux incompatibilités entre mandats électoraux et la loi no 2000-295 du 5 avril 2000 relative à la limitation du cumul des mandats électoraux et des fonctions électives et à leurs conditions d’exercice. La loi organique no 2000-294 renforce les incompatibilités entre le mandat parlementaire et les mandats locaux et crée une incompatibilité entre le mandat de député ou de sénateur et le mandat de représentant au Parlement européen. La loi no 2000-295, quant à elle, renforce les incompatibilités entre mandats locaux et fonctions exécutives locales, d’une part, et entre mandat de représentant au Parlement européen et mandats locaux ou fonctions exécutives locales, d’autre part. Des modifications sont intervenues ces dernières années en ce qui concerne les modalités d’application de ces textes. La première est jurisprudentielle et résulte de l’arrêt d’assemblée du Conseil d’Etat du 6 avril 2001 “ Flosse ”. Cette modification porte sur le régime transitoire applicable aux parlementaires en situation d’incompatibilité au moment de la

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publication de la loi organique du 5 avril 2000. Les autres sont législatives et découlent respectivement de la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité (article 63), et de la loi no 2003-327 du 11 avril 2003 relative à l’élection des conseillers régionaux et des représentants au Parlement européen ainsi qu’à l’aide publique aux partis politiques (article 16). Selon la loi du 27 février 2002, les modifications portent sur les modalités de cessation de l’incompatibilité : - énoncées au 6-3 de la loi du 7 juillet 1977 relative à l’élection des représentants au Parlement européen, dans sa rédaction issue de la loi du 5 avril 2000, lorsque l’incompatibilité résulte de l’élection au Parlement européen ; - applicables aux personnes qui se trouvent, par le mécanisme du suivant de liste, dans l’un des cas de cumul prohibé visé à l’article L. 46-1 du code électoral dans sa nouvelle rédaction. En vertu de la loi du 11 avril 2003, les évolutions se traduisent par : l’abrogation des dispositions de l’article 6-2 de la loi no 77-729 du 7 juillet 1977 modifiée relative à l’élection des représentants du Parlement européen qui établissait une incompatibilité entre le mandat de parlementaire européen et une fonction exécutive locale ; - la modification de l’article 6-3 de la loi précitée afin que seul le mandat de conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus soit pris en compte pour la définition d’incompatibilité énoncée à cet article.

Principes fondamentaux du régime des incompatibilités

Le régime actuellement en vigueur traite des cumuls de mandats autorisés, de ceux qui sont interdits, assortis, pour ces derniers des modalités pour mettre fin aux incompatibilités constatées. Une distinction est opérée entre les représentants au Parlement européen, les parlementaires nationaux et les élus locaux. Précisons que, depuis la loi du 11 avril 2003 précitée, le régime des incompatibilités applicables aux parlementaires européens a été aligné sur celui des parlementaires nationaux, sauf en ce qui concerne les modalités de cessation des incompatibilités. Ce régime sera exposé dans les points intitulés respectivement : Le régime des incompatibilités “ au sens large ” et “ Le régime des incompatibilités concernant plus particulièrement les élus locaux ”. En outre, seront évoquées les modalités applicables en cas d’élections concomitantes. Précisons que le chiffre de population auquel il convient de se référer en matière électorale est le dernier chiffre de population municipale authentifié avant l’élection (article R. 2151-3 [ancien article D. 2151-2] du CGCT).

Le régime des incompatibilités “ au sens large ”

Députés et sénateurs

Sauf indication particulière in fine, le dispositif repose sur les articles L.O. 137-1, L.O.141, L.O. 151-1 et L.O. 297 du code électoral.

Cumuls possibles Un député ou un sénateur peut : - être titulaire d’un mandat de conseiller régional ou de conseiller à l’Assemblée de Corse ou de conseiller général ; - et exercer également un mandat de conseiller municipal dans une commune de moins de 3 500 habitants, ce dernier mandat n’entrant pas dans le régime des incompatibilités propres aux parlementaires. Un député ou un sénateur peut toujours exercer une fonction élective locale parmi les fonctions de président de conseil régional, de président de conseil exécutif de Corse, de président de conseil général ou de maire.

Cumuls interdits Un député ou un sénateur ne peut pas cumuler son mandat parlementaire avec celui de représentant au Parlement européen. Il cesse, du fait de son élection au Parlement européen, d’exercer son mandat national. Il peut pas, non plus, cumuler avec son mandat parlementaire plus d’un mandat local parmi ceux de conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d’une commune d’au moins 3 500 habitants.

Règles relatives à la cessation de l’incompatibilité constatée Le régime applicable pour mettre fin à une incompatibilité se caractérise par la liberté de choix et, à défaut d’option, par la déchéance du mandat le plus récent. Un député ou un sénateur acquérant un mandat le plaçant en situation d’incompatibilité dispose d’un délai de trente jours, pour démissionner du mandat de son choix. Le délai court, selon le cas, de la date de l’élection qui a placé l’élu en situation d’incompatibilité ou de celle du jugement définitif confirmant l’élection à l’origine de l’incompatibilité (en cas de contestation de l’élection). En l’absence d’option, de la part du parlementaire, le mandat le plus récent prend fin de plein droit. Un député ou un sénateur se trouvant placé en situation de cumul prohibé du fait de son élection à l’Assemblée nationale ou au Sénat dispose d’un délai de trente jours pour se démettre des fonctions ou mandats incompatibles avec son mandat

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parlementaire. Le délai court dans les mêmes conditions que celles énoncées précédemment. A défaut, il sera déclaré démissionnaire d’office par le Conseil constitutionnel à la requête du bureau de l’Assemblée nationale ou du Sénat ou du garde des sceaux, ministre de la justice. Ajoutons que les dispositions en matière d’incompatibilités prévues pour les conseillers régionaux sont applicables aux conseillers à l’Assemblée de Corse (article L. 368 du code électoral).

Elus locaux et représentants au Parlement européen Sauf indications spécifiques, le dispositif relève des articles L. 270, L. 272-6 et L. 360 du code électoral.

Cumul possible (voir supra)

Cumuls interdits Il existe, tout d’abord, deux cas de cumuls interdits, cas pour lesquels les règles relatives à la cessation de l’incompatibilité sont identiques, et ensuite, le cas spécifique du cumul interdit résultant du mécanisme du suivant de liste, assorti de dispositions particulières pour mettre fin à l’incompatibilité constatée. 1er cas : un représentant au Parlement européen, outre qu’il ne peut dans le même temps être titulaire d’un mandat national, ne peut, désormais, exercer plus d’un mandat électoral local parmi les mandats suivants : conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris ou conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus (article 6-3 nouveau de la loi du 7 juillet 1977). 2ème cas : un élu local ne peut être titulaire de plus de deux mandats électoraux parmi les mandats de conseiller régional, de conseiller à l’Assemblée de Corse, de conseiller général, de conseiller de Paris et de conseiller municipal quelle que soit la taille de la commune (article L. 46-1 du code électoral). 3ème cas : le mécanisme du suivant de liste peut placer un élu local en situation d’incompatibilité en lui faisant acquérir l’un des mandats suivants : conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller de Paris ou conseiller municipal.

Règles relatives à la cessation de l’incompatibilité constatée 1er et 2ème cas : le régime applicable aux représentants au Parlement européen et aux élus locaux se caractérise par l’obligation d’abandon d’un des mandats les plus anciens. Un représentant au Parlement européen ou un élu local en situation d’incompatibilité dispose d’un délai de trente jours pour démissionner d’un des mandats qu’il détenait antérieurement. Le délai court, selon le cas, de la date de l’élection qui a placé l’élu en situation d’incompatibilité ou de celle du jugement définitif confirmant l’élection à l’origine de l’incompatibilité (en cas de contestation de l’élection). En l’absence d’option de la part de l’élu, le mandat le plus récent prend fin de plein droit. 3ème cas : l’élu qui, en raison du mécanisme du suivant de liste se trouve dans un cas de cumul prohibé (voir supra) dispose d’un délai de trente jours à compter de la date de la vacance pour faire cesser l’incompatibilité en démissionnant du mandat de son choix. Le délai court comme il est dit précédemment. A défaut d’option dans le délai imparti, le remplacement sera assuré par le candidat suivant dans l’ordre de la liste. Ajoutons, avant de clore ce point, que les dispositions en matière d’incompatibilités prévues pour les conseillers régionaux sont applicables aux conseillers à l’Assemblée de Corse (article L. 368 du code électoral). Pour finir, il convient de souligner que, désormais, le cumul entre mandat de représentant au Parlement européen et fonctions exécutives locales n’est plus prohibé. Un représentant au Parlement européen peut ainsi à nouveau exercer une des fonctions suivantes : président du conseil régional, président du conseil exécutif de Corse, président du conseil général ou maire quelle que soit la taille de la commune.

Fonctions de chefs d’exécutifs locaux Le dispositif relève des articles L. 2122-4, L. 3122-3, L. 4133-3 et L. 4422-19 (ancien article L. 4422-15) du CGCT. Sont strictement incompatibles entre elles les fonctions de : président de conseil régional, président du conseil exécutif de Corse, président du conseil général, maire, quelle que soit la taille de la commune, et y compris d’arrondissement. L’incompatibilité, entre fonctions de chefs d’exécutifs locaux joue également lorsque l’élu est, par ailleurs, député ou sénateur. L’incompatibilité entre fonctions de chefs d’exécutifs locaux est automatique. Elle prend effet dès l’élection qui place l’élu en situation de cumul, sans délai d’option. Toutefois, en cas de contestation de l’élection, l’incompatibilité prend effet à la date à laquelle la décision juridictionnelle confirmant l’élection sera devenue définitive. Ainsi, par exemple, le maire d’une commune de moins de 3 500 habitants qui serait, par ailleurs, député ne pourra cumuler sa fonction avec celle de président du conseil général ou celle de président du conseil régional. En effet, si la loi organique précitée du 5 avril 2000 autorise un député à détenir deux mandats locaux lorsque l’un d’entre eux est celui de conseiller municipal d’une commune de moins de 3 500 habitants, la loi ordinaire susnommée du 5 avril 2000 prévoit une stricte incompatibilité entre ces fonctions, que l’élu soit maire d’une commune de 3 500 habitants

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et plus ou de moins de 3 500 habitants. Ainsi : Un député, maire, élu président du conseil général perdra sa fonction de maire. Un député, président de conseil général élu maire perdra sa fonction de président de conseil général. Ajoutons que, pour l’application de l’ensemble des dispositions relatives aux incompatibilités entre certains mandats électoraux ou fonctions électives, les fonctions de président du conseil exécutif de Corse sont assimilées à celles d’un président d’un conseil régional.

Elus de Paris, Marseille et Lyon

Les conseillers d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon sont soumis aux règles de limitation de cumul des mandats applicables aux conseillers municipaux (article L. 272 du code électoral). Les fonctions de maire de la commune (Paris, Marseille ou Lyon) et de maire d’arrondissement de cette commune sont incompatibles. Les maires d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon sont soumis aux mêmes règles que les maires des autres communes. La fonction de maire d’arrondissement est donc seulement compatible avec l’exercice d’un autre mandat local. Elle est incompatible avec l’exercice d’une fonction de chef d’un exécutif local. (articles L. 2511-25 et L. 2122-4 du CGCT).

Autres incompatibilités

Les représentants au Parlement européen ne peuvent assurer les fonctions de membre du Conseil économique et social national (leur situation devient, à cet égard, la même que celle des députés et des sénateurs), ni de juge des tribunaux de commerce. Les représentants au Parlement européen et les chefs d’un exécutif local : ne peuvent assurer les fonctions de membre de la Commission européenne, ni de membre du Directoire de la Banque centrale européenne, ni de membre du Conseil de la politique monétaire européenne de la Banque de France.

Le régime des incompatibilités concernant, plus particulièrement, les élus locaux

Députés et sénateurs

Le dispositif repose sur les articles L.O. 137-1, L.O. 151-1, L. 221, L. 270, L. 272-6 et L. 360 du code électoral.

Cas de cumuls prohibés et déroulement de la procédure (en l’absence de contentieux) Un député ou un sénateur devenant représentant au Parlement européen cesse, de ce fait même, ainsi qu’on l’a vu plus haut, d’exercer son mandat de parlementaire national. Un député ou un sénateur devenant conseiller régional ou conseiller général et conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus dispose de trente jours à compter de la date de l’élection qui l’a placé en situation d’incompatibilité pour démissionner du mandat de son choix ou, en cas de contestation, de la date à laquelle le jugement confirmant l’élection est devenu définitif. En fonction de l’option choisie, le préfet concerné : - notifie au président du conseil régional le nom du remplaçant du conseiller régional ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). A défaut d’option dans le délai imparti, le mandat acquis ou renouvelé le plus récemment prend fin de plein droit.

Elus locaux

Sauf indications spécifiques, le dispositif repose sur les articles L.O. 151, L. 46-1, L. 46-2, L. 221, L. 270, L. 272-6 et L. 360 du code électoral.

Cas de cumuls prohibés et déroulement de la procédure (en l’absence de contentieux) Il existe plusieurs cas de cumuls prohibés assortis, pour chacun d’eux, de modalités particulières pour faire cesser l’incompatibilité. 1er cas : titulaire de deux mandats locaux (parmi ceux de conseiller régional, conseiller général, conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus) devenant député ou sénateur : il dispose de trente jours après son entrée en fonction au Parlement pour se démettre d’un de ses mandats locaux. En fonction de l’option choisie, le préfet concerné :

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- notifie au président du conseil régional le nom du remplaçant du conseiller régional ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). A défaut d’option dans le délai imparti, il est déclaré démissionnaire d’office de son mandat de député ou de sénateur par le Conseil constitutionnel. 2ème cas : titulaire de deux mandats locaux acquérant un troisième mandat local (le mandat de conseiller municipal figure au nombre des mandats locaux soumis à limitation, quelle que soit la taille de la commune) : il dispose de trente jours, à compter de la date d’élection à son troisième mandat, pour se démettre d’un des mandats détenus antérieurement à l’élection l’ayant placé en situation d’incompatibilité. En fonction de l’option choisie le préfet concerné : - notifie au président du conseil régional le nom du remplaçant du conseil régional ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). A défaut d’option ou en cas de démission du dernier mandat acquis, le mandat le plus le plus ancien prend fin de plein droit. En conséquence, le préfet concerné : - avise le président du conseil régional, le président du conseil général ou le maire [selon que le mandat le plus ancien est celui de conseiller régional, général ou municipal] de la cessation de plein droit du mandat en cause ; - notifie au président du conseil régional le nom du conseiller régional remplaçant ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du conseiller municipal remplaçant (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). Par dérogation, un élu placé en situation d’incompatibilité du fait de son élection au conseil municipal d’une commune de moins de 3 500 habitants peut démissionner du mandat de son choix sous trente jours à compter de l’élection l’ayant placé en situation d’incompatibilité. A défaut d’option, il est réputé avoir renoncé à son mandat le plus ancien. 3ème cas : titulaire de deux mandats locaux (conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal) acquérant un troisième mandat local par le mécanisme du suivant de liste : il dispose de trente jours, à compter de la date de la vacance pour démissionner du mandat de son choix, sauf en cas de contestation (voir 1er cas). En fonction de l’option choisie, le préfet concerné : notifie au président du conseil régional le nom du remplaçant du conseiller régional ; - notifie au président de l’Assemblée de Corse, le nom du remplaçant du conseiller de cette assemblée ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). A défaut d’option dans le délai imparti, le remplacement est assuré par le candidat suivant dans l’ordre de la liste. 4ème cas : titulaire de deux mandats locaux (conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus) acquérant un mandat de représentant au Parlement européen : il dispose de trente jours, à compter de la date de la proclamation de son élection au Parlement européen, pour démissionner d’un des mandats détenus antérieurement à cette élection. En fonction de l’option choisie, le préfet concerné procède comme il est dit précédemment (voir 3ème cas). A défaut d’option ou en cas de démission du mandat de représentant au Parlement européen, le mandat le plus ancien prend fin de plein droit. Dans l’un des cas précités, le préfet concerné : avise le président du conseil régional, le président de l’Assemblée de Corse, le président du conseil général ou le maire [selon que le mandat le plus ancien est celui de conseiller régional, à l’Assemblée de Corse, général ou municipal] de la cessation de plein droit du mandat en cause ; - notifie au président du conseil régional le nom du remplaçant du conseiller régional ; - notifie au président de l’Assemblée de Corse le nom du remplaçant du conseiller de cette assemblée ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). 5ème cas : chef d’un exécutif local (président de conseil régional, président de conseil général, maire) devenant titulaire d’une nouvelle fonction de chef d’un exécutif local : le chef d’un exécutif local élu à une autre fonction de chef d’exécutif local cesse de ce fait même d’être titulaire de sa fonction d’exécutif la plus ancienne (articles L. 2122-4, L. 3122-3 et L. 4133-3 du CGCT). En conséquence, le préfet concerné : - avise l’élu de la cessation de sa fonction de chef d’exécutif la plus anciennement acquise ; - informe, selon le cas, le vice-président du conseil régional, le vice-président du conseil général, le premier adjoint au maire, les plus anciens dans l’ordre des nominations, de la nécessité de convoquer l’assemblée délibérante concernée en vue de l’élection d’un nouveau président de conseil régional, de conseil général ou maire.

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6ème cas : titulaire d’une fonction de chef d’exécutif local désigné à la fonction de membre de la Commission européenne, du directoire de la Banque centrale européenne ou du conseil de la politique monétaire de la Banque de France : le chef d’un exécutif local désigné à l’une de ces fonctions cesse de ce fait même d’exercer sa fonction élective (articles L. 2122-4, L. 3122-3 et L. 4133-3 du CGCT). En conséquence, le préfet concerné : - avise l’élu titulaire de la fonction élective en question de la cessation de ses fonctions ; - informe, selon le cas, le premier adjoint de la commune, le vice-président du conseil général ou le vice-président du conseil régional le plus ancien dans l’ordre des nominations de la nécessité de convoquer l’assemblée délibérante concernée en vue de l’élection d’un nouveau maire, président du conseil général ou président de conseil régional. Au terme de ce point relatif aux mesures concernant les élus locaux, il convient de souligner que le maire, le président de conseil général, le président de conseil régional ou le président du conseil exécutif de Corse ayant démissionné de sa fonction pour cause de cumul prohibé ne peut recevoir de délégation jusqu’au terme de son mandat de conseiller municipal, de conseiller général, de conseiller régional ou de conseiller exécutif de Corse jusqu’à la cessation du mandat ou de la fonction l’ayant placé en situation d’incompatibilité (articles L. 2122-18, L. 3221-3 et L. 4231-3 et L. 4422-19 [ancien article L. 4422-15] du CGCT). Naturellement, le préfet concerné exerce son contrôle de légalité sur les arrêtés de délégation en cause.

Représentants au Parlement européen Le dispositif repose l’article 6-3 nouveau de la loi no 77-729 du 7 juillet 1977 modifiée relative à l’élection au Parlement européen.

Cas de cumul prohibé et déroulement de la procédure (en l’absence de contentieux) Représentant au Parlement européen titulaire d’un mandat local (conseiller régional, conseiller à l’Assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d’une commune de 3 500 habitants et plus) acquérant un nouveau mandat local : l’élu dispose de trente jours, à compter de la date de la proclamation de son élection au nouveau mandat local ou, en cas de contestation, de la date à laquelle le jugement confirmant l’élection est devenu définitif, pour démissionner d’un des mandats détenus antérieurement à cette élection. Selon le cas, le préfet concerné : - notifie au président du conseil régional, au président de l’Assemblée de Corse ou président du conseil de Paris le nom du remplaçant ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle). A défaut d’option ou en cas de démission du dernier mandat acquis, le mandat le plus ancien prend fin de plein droit. Dans l’un ou l’autre cas le préfet concerné, selon la nature du mandat le plus ancien : - avise le président du conseil régional, le président de l’Assemblée de Corse ou le président du conseil de Paris de la cessation de plein droit du mandat en cause ; - notifie au président du conseil régional, au président de l’Assemblée de Corse ou président du conseil de Paris le nom du remplaçant ; - organise une élection cantonale partielle ; - notifie au maire le nom du remplaçant du conseiller municipal (ou, exceptionnellement, organise une élection municipale partielle).

Cas particulier d’élections concomitantes

L’on ne saurait clore le point relatif aux cumuls des mandats sans évoquer la problématique des élections concomitantes. Les situations susceptibles de se produire, assorties des dispositions qui leur sont applicables, sont exposées dans le tableau ci-après. Une difficulté peut résider dans la détermination du dernier mandat acquis en cas de concomitance de deux élections de nature à placer l’élu en situation d’incompatibilité. Précisons, à cet égard, qu’afin de maintenir au droit d’option de l’élu son caractère officiel, il peut être considéré qu’un élu local élu simultanément à deux autres mandats locaux pourra, dans un délai de trente jours, exercer son droit en abandonnant l’un des trois mandats, soit le plus ancien, soit l’un de ceux acquis lors des élections organisées simultanément (avis du Conseil d’Etat du 11 juillet 2000). En cas de contestation de l’élection, le délai court dans les conditions indiquées précédemment (voir supra), étant précisé que cette mention n’est pas reprise dans le tableau.

Elections concomitantes Situation de l’élu

Dispositions applicables

Que se passe-t-il pour un élu ayant un mandat local (autre que conseiller municipal d’une commune de moins de 3 500 habitants] élu le

– Il dispose de trente jours pour se démettrede l’un des mandats de son choix. En l’absence d’option de sa part, c’est son

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même jour député ou sénateur et à un autre mandat local [autre que conseiller municipal d’une commune de moins de 3 500 habitants) ?

mandat local le plus récemment acquis qui prend fin de plein droit. (article L.O. 151-1 du code électoral).

Que se passe-t-il pour un député ou un sénateur élu à la même date conseiller municipal d’une commune d’au moins 3 500 habitants et conseiller régional (ou conseiller général) ?

– Il dispose de trente jours pour se démettrede l’un des mandats de son choix. – En l’absence d’option de sa part, c’est son mandat local le plus récemment acquis qui prend fin de plein droit. – Etant donné que chacun des deux mandats locaux est considéré comme acquis à la date la plus récente, le parlementaire se trouvera privé desdits mandats simultanément s’il n’exerce pas son droit d’option dans le délai imparti. (article L.O. 151-1 du code électoral).

Que se passe-t-il pour un élu local ou un repré-sentant au Parlement européen se trouvant en situation de cumul prohibé du fait de son élec-tion concomitante à deux mandats locaux ?

– Il dispose de trente jours pour abandonnerl’un des trois mandats, soit le plus ancien, soit l’un de ceux acquis lors d’élections organisées simultanément (avis du Conseil d’Etat du 11 juillet 2000). – En l’absence d’option de sa part ou en cas de démission du dernier mandat acquis, le mandat le plus anciennement acquis prend fin de plein droit.

LA PARITE HOMMES/FEMMES

Les lois no 2000-493 du 6 juin 2000 et n° 2007-128 du 31 janvier 2007 tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives a modifié et complété certaines dispositions du code électoral. S’agissant du scrutin de liste relatif aux conseillers municipaux, l’article L. 264 dudit code précise que : “ La liste est composée alternativement d’un candidat de chaque sexe. ” ”

LA DUREE DU MANDAT DE CONSEILLER MUNICIPAL

Les conseillers municipaux sont élus au suffrage universel direct pour six ans. Leur mandat expire lors du renouvellement général des conseils municipaux, le dernier est intervenu en mars 2001. En application de la loi no 2005-1563 du 15 décembre 2005, le renouvellement général des conseils municipaux, prévu en mars 2007, s’est déroulé en mars 2008 par dérogation aux dispositions de l’article L. 227 du code électoral. Entre deux renouvellements généraux il peut être procédé à un renouvellement total ou partiel de l’assemblée délibérante pour diverses raisons : démission du conseil municipal ou dissolution de celui-ci (articles L. 2121-4 et L. 2121-6 du CGCT) ou perte du tiers des membres par l’effet de vacances (article L. 258 du code électoral : communes de moins de 3 500 habitants et article L. 270 du même code : communes de 3 500 habitants et plus). C’est également le cas lorsque le conseil municipal est incomplet pour procéder à l’élection du maire (articles L. 2122-8 et L. 2122-14 du CGCT).

MODE DE SCRUTIN

Le mode de scrutin des conseillers municipaux diffère selon la population de la commune. Le conseil municipal est élu : - au scrutin majoritaire à deux tours dans les communes de moins de 3 500 habitants ; - au scrutin de liste à deux tours dans celles de 3 500 habitants et plus.

Scrutin majoritaire à deux tours Communes de moins de 3 500 habitants

(articles L. 252 à L. 259 du code électoral)

Scrutin de liste à deux tours Communes de 3 500 habitants et plus

(articles L. 260 à L. 272-6 du code électoral)

Mode de scrutin

Nul ne peut être élu au premier tour de scrutin s’il n’a réuni la majorité des suffrages exprimés

Les conseillers municipaux sont élus au scrutin de liste comportant autant de noms que de

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et un nombre de suffrages égal au quart des électeurs inscrits. Au deuxième tour de scrutin, l’élection a lieu à la majorité relative quel que soit le nombre de votants. Si plusieurs candidats obtiennent le même nombre de suffrages, l’élection est ac-quise au plus âgé. L’élection du conseil municipal a lieu au scru-tin de liste pour toute la commune. Néanmoins, la commune peut être divisée en sections élec-torales dont chacune élit un nombre de conseil-lers proportionné au nombre des électeurs inscrits, mais seulement quand elle se compose de plusieurs agglomérations d’habitants dis-tinctes et séparées ; aucune section ne peut avoir moins de deux conseillers à élire. Chaque section doit être composée de territoires conti-gus 1 ; En cas de fusion de communes, chacune des anciennes communes, sur sa demande, consti-tuera de plein droit, par dérogation aux disposi-tions des articles L. 254 et L. 255 du code électoral une section électorale élisant au moins un conseiller. Par dérogation aux dispo-sitions de l’article L. 254 précité, le nombre de conseillers est proportionnel à la population dans les sections électorales qui correspondent à une commune associée. Lorsqu’une com-mune associée n’est représentée que par un seul conseiller, il est procédé pour le même scrutin à l’élection d’un suppléant appelé à siéger au conseil municipal avec voix consulta-tive en cas d’impossibilité temporaire du conseiller titulaire.

sièges à pourvoir, sans adjonction ni suppres-sion de noms et sans modification dans l’ordre de présentation ; La commune forme une circonscription électo-rale unique sauf à Paris, Marseille et Lyon où les conseillers sont élus par secteur ; Au premier tour on attribue la moitié des sièges à pourvoir à la liste ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés 2. Les sièges restants sont attribués entre toutes les listes en présence selon la règle de la plus forte moyenne; Il est procédé à un second tour si aucune liste n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés. La liste ayant obtenu le plus de voix se voit attribuer la moitié des sièges à pourvoir3. Ensuite il est procédé comme ci-dessus pour la répartition des sièges restants ; Les listes ayant obtenu moins de 5 % des suf-frages exprimés ne sont pas admises à la répar-tition des sièges ; Les sièges sont attribués aux candidats dans l’ordre de présentation sur chaque liste. Si plusieurs listes ont obtenu la même moyenne pour l’attribution du dernier siège, celui-ci revient à la liste ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages. En cas d’égalité de suf-frages, le siège est attribué au plus âgé des candidats susceptibles d’être proclamés élus.

Opérations de vote

Pour toutes les communes de 2 500 habitants et au-dessus, les candidatures isolées sont interdi-tes ; Les bulletins doivent comporter autant de noms qu’il y a de sièges à pourvoir mais ils sont tout de même valables s’ils comportent plus ou moins de noms que de sièges à pourvoir ; tou-tefois, les noms inscrits au-delà du nombre réglementaire ne sont pas comptés ; Les électeurs ont le droit de déposer dans l’urne des bulletins dont la liste de noms est incomplète.

Sont nuls les bulletins qui ne correspondent pas aux conditions définies au premier paragraphe ci-dessus ; Sont nuls également les bulletins établis au nom d’une liste dont la candidature n’a pas été régulièrement enregistrée.

1. Ces dispositions sont applicables dans les communes associées comptant moins de 2 000 habitants et dans les sections comportant moins de 1 000 électeurs si ces sections ne correspondent pas à des communes associées (article L. 261 du code électoral). 2. Le nombre correspondant à la moitié des sièges à pourvoir est arrondi, le cas échéant, à l’entier supérieur s’il y a plus de quatre sièges à pourvoir et à l’entier inférieur dans le cas contraire. 3. Le nombre correspondant à la moitié des sièges à pourvoir est arrondi, le cas échéant, à l’entier supérieur s’il y a plus de quatre sièges à pourvoir et à l’entier inférieur dans le cas contraire.

Pour clore ce point, rappelons d’abord, comme on l’a vu plus haut, que le chiffre de population auquel il convient de se référer en matière électorale est le dernier chiffre de population municipale authentifié avant l’élection. Ensuite, Il convient de souligner : - qu’à Paris, Marseille et Lyon, les conseillers d’arrondissement sont élus en même temps que les conseillers de Paris ou les conseillers municipaux (article L. 271 du code électoral) ; - que les articles L 254 et L. 255-1 du code électoral sont applicables dans les communes dont la population est comprise entre 3 500 et 30 000 habitants (article L. 261 du code électoral).

L’élection du maire et des adjoints

La première réunion du conseil municipal se tient de plein droit au plus tôt le vendredi et au plus tard le dimanche suivant le tour du scrutin à l’issue duquel le conseil a été élu au complet (article L. 2121-7du CGCT). Elle a pour objet pour objet principal de procéder à l’élection du maire et des adjoints.

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Convocation du conseil municipal

La convocation doit être faite par écrit et mentionner que la réunion a pour objet de procéder à l’élection du maire et de ses adjoints. Elle est rédigée par le maire sortant, doit être mentionnée au registre des délibérations, affichée et pu-bliée. Elle peut être adressée sur papier au domicile ou à l’adresse e-mail de chaque conseiller. Le délai qui sépare l’envoi de la convocation est au moins de trois jours francs dans les communes de moins de 3 500 habitants et au moins de cinq jours francs dans les communes de 3 500 habitants et plus (articles L. 2121-10 à L. 2121-12 du CGCT).

Présidence de la séance

La séance est présidée par le conseiller municipal le plus âgé jusqu’à l’élection du maire, ensuite par ce dernier.

Mode d’élection du maire et des adjoints dans les communes de moins de 3 500 habitants

Le maire et les adjoints sont élus au scrutin secret et à la majorité absolue. Si, après deux tours de scrutin aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l’élection a lieu à la majorité relative. En cas d’égalité de suffrages, le candidat le plus âgé est déclaré élu (articles L. 2122-7 et L. 2122-7-1 du CGCT).

Mode d’élection du maire et des adjoints dans les communes de 3 500 habitants et plus

Le maire et ses adjoints sont élus au scrutin secret et à la majorité absolue. Si après deux tours de scrutin aucun des candidats à la fonction de maire n’a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l’élection a lieu à la majorité relative. En cas d’égalité des suffrages, le can-didat le plus âgé est déclaré élu (article L. 2122-7 du CGCT). Les adjoints sont élus au scrutin de liste à la majorité absolue et sans panachage ni vote préférentiel. Il s’agit de listes “ bloquées ” comportant des candidats de chaque sexe. L’écart entre le nombre des hommes et celui des femmes ne doit pas être supérieur à un. Si après deux tours de scrutin, aucune liste n’a obte-nu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l’élection a lieu à la majorité relative. En cas d’égalité de suffrages, les candidats de la liste ayant la moyenne d’âge la plus élevée sont élus. En cas d’élection d’un seul adjoint, ce dernier est élu de la même manière que le maire (articles L. 2122-7 et L. 2122-7-1 du CGCT)

Conditions requises pour être élu maire ou adjoint

Nul ne peut être maire s’il n’est pas âgé de dix-huit ans révolus. Nul ne peut être maire ou adjoint s’il n’a pas la nationalité française (articles L. 2122-4 et L. 0. 2122-4-1 du CGCT). En outre, il y a incompatibilité entre les fonctions de maire ou d’adjoint et certains emplois (voir infra).

Durée du mandat de maire ou d’adjoint – Nombre d’adjoints

La durée du mandat est identique à celle des conseillers municipaux. Le nombre d’adjoints, décidé par le conseil municipal, ne doit pas excéder 30 % de l’effectif légal du conseil municipal (articles L. 2122-10 et L. 2122-2 du CGCT).

Publicité de l’élection du maire et des adjoints

L’élection du maire et des adjoints est rendue publique par voie d’affichage dans les vingt-quatre heures.

REMARQUES : L’ordre de nomination détermine le rang des adjoints ; si la place du premier adjoint devient vacante, le deuxième y est promu, chaque adjoint remontant d’un rang. Le conseil municipal détermine le nombre des adjoints au maire sans que ce nombre puisse excéder 30 % de l’effectif légal du conseil municipal (article L. 2122-2-1 du CGCT). Dans les communes de 80 000 habitants et plus, la limite ci-dessus peut donner lieu à dépassement en vue de la création de postes d’adjoints chargés principalement d’un ou plusieurs quartiers. Toutefois, le nombre de ceux-ci ne peut excéder 10 % de l’effectif légal du conseil municipal. Un poste d’adjoint spécial peut être créé par délibération du conseil municipal lorsqu’un obstacle rend difficiles les communications entre le chef-lieu et une partie de la commune ou en cas de fusions de communes par exemple. Cet adjoint peut être désigné au sein du

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conseil municipal ou parmi les habitants de la commune (articles L. 2122-3 et L. 2122-11 du CGCT). Un conseiller municipal qui n’a pas la nationalité française ne peut être élu maire ou adjoint, ni exercer, même temporairement, les fonctions.

En vertu des articles L. 2122-5 et L. 2122-6 du CGCT, il existe des incompatibilités entre les fonctions de maire ou d’adjoint et certains emplois. C’est ainsi que les agents des administrations financières ayant eu à connaître de la comptabilité communale, de l’assiette, du recouvrement ou de contrôle de tous les impôts et taxes ne peuvent, en aucun cas, être maires ou adjoints, ni même exercer temporairement les fonctions dans toutes les communes qui, dans leur département de résidence administrative, sont situées dans le ressort du service d’affectation. Cette interdiction s’applique aussi aux comptables supérieurs du Trésor des services départementaux des administrations financières. En ce qui concerne les trésoriers-payeurs généraux chargés de régions et les chefs régionaux des administrations financières, il ressort que ces derniers ne peuvent, également, être maires ou adjoints, ni exercer temporairement les fonctions dans toutes les communes de la région ou des régions où ils sont affectés. S’agissant des agents salariés du maire, ils ne peuvent être adjoints si leur activité salariée est directement liée à l’exercice du mandat de maire.

CH A P I T R E 2 Le conseil municipal

Le corps municipal se compose du conseil municipal, dont le rôle essentiel consiste à régler par ses délibérations les affaires de la commune, du maire, organe exécutif, et de ses adjoints.

LE FONCTIONNEMENT DU CONSEIL MUNICIPAL

(articles L. 2121-7 à L. 2121-22 ; articles L. 2121-23 à L. 2121-25 ; articles L. 2121-27 et L. 2121-27-1 du CGCT)

Les séances du conseil municipal

Nombre et tenue des réunions Le conseil municipal se réunit au minimum une fois par trimestre sur convocation du maire. Par ailleurs, le maire peut réunir l’assemblée délibérante de sa propre initiative chaque fois qu’il le juge utile. En outre il est tenu de réunir le conseil municipal dans un délai maximal de trente jours suivant la demande motivée selon le cas : - du représentant de l’Etat dans le département ; - du tiers au moins des conseillers municipaux en exercice dans les communes de 3 500 habitants et plus ; - de la majorité des membres du conseil municipal dans les communes de moins de 3 500 habitants. Le délai ci-dessus peut être réduit par le représentant de l’Etat dans le département en cas d’urgence. Le conseil municipal se réunit et délibère à la mairie. Toutefois, depuis l’intervention de la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit, il peut également délibérer, à titre définitif, dans un autre lieu situé sur le territoire de la commune à condition, bien sûr, que ce lieu ne contrevienne pas au principe de neutralité, qu’il offre les conditions d’accessibilité et de sécurité nécessaires et qu’il permette la publicité des séances. Naturellement, les habitants doivent être informés du changement de lieu par tout moyen à la convenance de la commune.

Convocation du conseil municipal Toute convocation est faite par le maire. Elle est adressée au domicile des conseillers municipaux, sauf s’ils ont fait le choix d’une autre adresse, notamment d’une adresse électronique. Le délai à respecter entre la date d’envoi de la convocation et celle de la réunion est de trois jours francs dans les communes de moins de 3 500 habitants et de cinq jours francs dans les autres communes. En cas d’urgence, ce délai peut être abrégé par le maire sans, toutefois, être inférieur à un jour franc ; dans ce cas, dès l’ouverture de la séance, le conseil municipal doit se prononcer sur l’urgence invoquée par le maire. La convocation doit être écrite sous quelque forme que ce soit, indiquer tous les points de l’ordre du jour, être mentionnée au registre des délibérations, affichée ou publiée. Dans les communes de 3 500 habitants et plus, une note explicative de synthèse sur les affaires qui seront délibérées doit être jointe à la convocation.

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Règlement intérieur L’adoption d’un règlement intérieur n’est pas obligatoire dans les communes de moins de 3 500 habitants. En revanche, le conseil municipal des communes de 3 500 habitants et plus doit établir son règlement intérieur dans les six mois qui suivent son installation. Cet acte fixe les règles de fonctionnement de l’assemblée délibérante dans le cadre des dispositions prévues par le CGCT. Il doit préciser par ailleurs : - les modalités d’organisation du débat d’orientation budgétaire qui doit se dérouler deux mois avant le vote du budget ; - les modalités de la consultation par le conseil municipal des projets de contrat de service public ou de marché ; - les règles relatives aux questions orales des conseillers municipaux (présentation, examen, fréquence...) ; - les modalités d’expression, dans le bulletin municipal des conseillers municipaux n’appartenant pas à la majorité municipale (voir infra) De plus, le règlement intérieur doit fixer les règles de présentation et d’examen de la demande de constitution de la mission d’information et d’évaluation intéressant les conseillers municipaux, dans les communes de 50 000 habitants et plus, et préciser les modalités de son fonctionnement et de sa composition dans le respect du principe de la représentation proportionnelle, la durée de la mission (limitée à six mois maximum) ainsi que les conditions de remise de son rapport aux membres du conseil municipal (voir infra) Le règlement intérieur peut être déféré devant le tribunal administratif.

Présidence – Police – Quorum – Secrétariat – Déroulement des séances et vote

Les séances du conseil municipal sont présidées par le maire ou par celui qui le remplace. Il ouvre la séance, dirige les débats et les déclare clos lorsque l’ordre du jour est épuisé. Lorsque le compte administratif du maire est débattu, le conseil municipal désigne un président ; le maire peut assister à la discussion (même s’il n’est plus en fonction) mais il doit se retirer au moment du vote du compte. Le maire a seul la police de l’assemblée et peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu troublant l’ordre public. En cas de crime ou de délit, il doit dresser procès-verbal et saisir immédiatement le procureur de la République. Au début de chaque séance : - le maire doit s’assurer que le quorum est atteint. En effet, le conseil municipal ne délibère valablement que si la majorité des membres en exercice est présente. Si le quorum n’est pas atteint, le conseil municipal est à nouveau convoqué à trois jours au moins d’intervalle. Il délibère alors valablement sans condition de quorum ; - le conseil municipal nomme un ou plusieurs secrétaires de séance. L’assemblée délibérante peut, le cas échéant, désigner un ou plusieurs auxiliaires à ce ou à ces secrétaires (le directeur général ou le directeur général adjoint par exemple) ; ces auxiliaires assistent aux débats mais ne doivent pas participer au vote. Les débats du conseil municipal sont publics et ceux-ci peuvent, par ailleurs, être retransmis par des moyens de communication audiovisuelle. Si la salle du conseil est ouverte à tous, le public doit s’abstenir de toute intervention ou de toute manifestation. Toutefois, sur la demande de trois membres ou du maire, le conseil municipal peut décider, sans débats, à la majorité absolue des membres présents ou représentés, de se réunir à huis clos. Une délibération prise à huis clos sans que le conseil municipal l’ait décidé préalablement est entachée d’illégalité. Le Conseil d’Etat a admis que la présence du secrétaire de mairie, dans la salle du conseil municipal siégeant à huis clos, n’est pas de nature à entacher les délibérations d’illégalité dans la mesure où cette présence n’influence pas le vote de l’assemblée délibérante. Le conseil municipal peut voter selon trois modes de scrutin : - le scrutin ordinaire à main levée ou par assis et levés ; - le scrutin public a lieu à la demande du quart des membres présents soit par bulletin écrit, soit par appel nominal. Le registre des délibérations doit comporter le nom des votants ainsi que l’indication du sens de leur vote ; - le scrutin secret a lieu lorsqu’un tiers des membres présents le réclame ou s’il y a lieu de procéder à une nomination ou à une présentation. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une élection à trois tours de scrutin (si aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue après deux tours de scrutin secret, il est procédé à un troisième tour de scrutin et l’élection a lieu à la majorité relative ; à égalité de voix, l’élection est acquise au plus âgé). Sauf disposition législative ou réglementaire prévoyant expressément ce mode de scrutin, le conseil municipal peut décider, à l’unanimité, de ne pas procéder au scrutin secret en cas de nomination ou de présentation. En cas d’absence, un conseiller municipal peut donner pouvoir à un collègue pour voter en son nom. Un même conseiller ne peut être porteur que d’un seul pouvoir. Un pouvoir n’est valable que pour trois séances consécutives, sauf en cas de maladie dûment constatée. Les délibérations sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés : en cas de partage égal des voix, la voix du président est prépondérante, sauf dans le cas du scrutin secret. Elles doivent être signées par tous les membres présents à la séance ; à défaut, mention est faite de la cause ayant empêché le ou les conseillers de signer.

Commissions municipales Au cours de chaque séance, le conseil municipal peut former des commissions chargées d’examiner des questions soumises au conseil soit par l’administration, soit à l’initiative d’un de ses membres. Elles portent sur des affaires d’intérêt

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local dans les domaines les plus divers : social, enseignement, urbanisme, environnement, habitat... Ces instances sont convoquées par le maire, qui en est président de droit, dans les huit jours suivant leur constitution ou à plus bref délai sur la demande de la majorité des membres qui les composent. Afin de permettre l’expression pluraliste des élus au sein de l’assemblée municipale, la composition des différentes commissions doit respecter le principe de la représentation proportionnelle dans les communes de 3 500 habitants et plus, un siège au minimum revenant à chaque composante du conseiL. Les commissions d’appel d’offres et les bureaux d’adjudication sont composés au scrutin de liste à la représentation proportionnelle au plus fort reste ainsi qu’il est précisé dans le code des marchés publics.

Publicité des délibérations

Les délibérations du conseil municipal sont portées à la connaissance du public grâce au compte rendu et au registre des délibérations. En outre, les communes de 3 500 habitants et plus sont tenues à certaines obligations de publicité. Le compte rendu doit être affiché sous huitaine. Il reprend, pour l’essentiel, les délibérations du conseil municipal. Le registre des délibérations, coté et paraphé par le représentant de l’Etat dans le département, doit contenir toutes les délibérations inscrites dans l’ordre chronologique des séances du conseil municipal et en respectant scrupuleusement l’ordre du jour de chaque séance. En outre, la rédaction des délibérations insérées dans le registre doit être identique à celle des délibérations transmises au préfet ou au sous-préfet selon le cas. Le maire ne peut agir qu’en vertu d’une délibération devenue exécutoire sous peine d’annulation de ses actes par le juge administratif. Le système consistant à rattacher une délibération à telle ou telle séance du conseil municipal est interdit (voir la circulaire NOR/INT/B9900241 C du 3 décembre 1999). Précisons, au passage, que les arrêtés municipaux doivent être portés sur un registre spécifique également coté et paraphé par le représentant de l’Etat dans le département. Dans les communes de 3 500 habitants et plus, le dispositif des délibérations à caractère réglementaire doit être publié dans un recueil des actes administratifs qui doit être diffusé régulièrement et, en tout état de cause, le plus rapidement possible après la prise des actes. Les délibérations approuvant une convention de délégation de service public ainsi que le dispositif de celles prises en matière d’interventions économiques, selon les dispositions du CGCT, doivent faire l’objet d’une insertion dans une publication locale diffusée dans la commune.

Les attributions du conseil municipal

(articles L. 2121-29 à L. 2121-34 du CGCT) Le conseil municipal a une compétence générale de droit commun pour régler par ses délibérations les affaires de la commune. En outre il : - donne son avis toutes les fois que cet avis est requis par les lois et règlements ou lorsque cet avis est demandé par le représentant de l’Etat dans le département ; - émet des vœux sur des objets d’intérêt local ; - décide de la création et de l’implantation des écoles et classes élémentaires et maternelles d’enseignement public après avis du représentant de l’Etat dans le département ; - arrête le compte administratif du maire ; - entend, débat et arrête le compte du receveur municipal (sauf règlement définitif) ; - établit chaque année la liste des contribuables susceptibles d’être désignés comme membres de la commission communale des impôts directs ; - donne son avis, aux fins de les rendre exécutoires, sur les délibérations des centres communaux d’action sociale concernant, sous certaines conditions, un emprunt ou des travaux ; - procède à la désignation de ses membres ou de délégués pour siéger au sein d’organismes extérieurs dans les cas et conditions prévus par le CGCT.

LES DROITS DES CONSEILLERS MUNICIPAUX

Information et expression des membres du conseil municipal

(articles L. 2121-12, L. 2121-13, L. 2121-13-1, L. 2121-19, L. 2121-27-1, D 2121-12 du CGCT)

Dispositions générales

Quelle que soit l’importance démographique de la commune, tout conseiller municipal, dans le cadre de sa fonction, doit être informé des affaires de la commune faisant l’objet d’une délibération. La commune assure la diffusion de l’information auprès de ses membres élus par les moyens qu’elle juge les plus adéquats. De plus, afin de permettre l’échange d’informations sur les affaires relevant de sa compétence, la commune peut, dans les conditions définies par le conseil municipal, mettre à la disposition de ses membres élus, à titre individuel, les moyens de télécommunications et informations nécessaires.

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Les conseillers municipaux ont droit de s’exprimer sur les affaires soumises à délibération, au cours des débats, et de proposer des amendements aux projets de délibérations. Ce droit s’exerce sous l’autorité du maire qui assure la police de l’assemblée et veille au bon déroulement de la séance. Le règlement intérieur, soumis au contrôle du juge administratif, ne peut porter atteinte au droit d’expression et au droit d’amendement des élus en les limitant de façon abusive. Les conseillers municipaux peuvent poser des questions orales relatives aux affaires de la commune. La fréquence et les règles de présentation et d’examen de ces questions sont fixées dans le règlement intérieur (commune de 3 500 habitants et plus) ou dans une délibération du conseil municipal en l’absence de règlement intérieur.

Dispositions spécifiques aux communes de 3 500 habitants et plus Les élus minoritaires se voient reconnaître des droits particuliers. Lorsqu’une délibération concerne un contrat de service public, tout conseiller municipal peut, dans les conditions fixées par le règlement intérieur, consulter le projet de contrat ou de marché accompagné de l’ensemble des pièces le concernant. Lorsqu’une commune de 3 500 habitants et plus diffuse, sous quelque forme que ce soit, un bulletin d’information générale sur la gestion du conseil municipal, elle doit réserver un espace aux conseillers n’appartenant pas à la majorité municipale, selon les modalités fixées par le règlement intérieur. Les conseillers municipaux n’appartenant pas à la majorité municipale peuvent, sur leur demande, disposer sans frais d’un local commun, dans les conditions prévues à l’article D. 2121-12 du CGCT.

Mission d’information et d’évaluation (article L. 2121-22-1 du CGCT) Une mission d’information et d’évaluation peut être créée dans les communes de 50 000 habitants et plus à la demande du sixième des membres du conseil municipal. Cette mission est chargée de recueillir des éléments d’information sur les questions d’intérêt communal ou procéder à l’évaluation d’un service public communal. Aucune mission ne peut être créée à partir du 1er janvier de l’année civile précédant le renouvellement général des conseils municipaux. Les dispositions relatives à cette mission (modalités de fonctionnement, composition, durée, etc.) sont fixées par le règlement intérieur.

Fonctionnement des groupes d’élus

(article L. 2121-28 du CGCT) Le fonctionnement des groupes d’élus dans les communes de plus de 100 000 habitants peut faire l’objet de délibérations sans que puissent être modifiées, à cette occasion, les décisions relatives au régime indemnitaire des élus. Dans ces mêmes conseils municipaux, les groupes se constituent par la remise au maire d’une déclaration, signée de leurs membres, accompagnée de la liste où figurent les noms de ceux-ci et celui de leur représentant. Le conseil municipal peut affecter aux groupes d’élus un local administratif, du matériel, voire du personnel.

DEMISSION ET DISSOLUTION DU CONSEIL MUNICIPAL (articles L. 2121-4 à L. 2121-6 du CGCT)

Est déclaré démissionnaire par le tribunal administratif tout membre d’un conseil municipal qui, sans excuse valable, a refusé de remplir une des fonctions qui lui sont dévolues par les dispositions en vigueur. Précisons que le refus résulte soit de l’abstention persistante après avertissement de l’autorité chargée de la convocation, soit d’une déclaration expresse adressée à qui de droit ou rendue publique par son auteur. Le démissionnaire ne peut être réélu avant le délai d’un an. La démission des membres du conseil municipal doit être adressée au maire. Elle est définitive dès sa réception par le maire, lequel en informe aussitôt le préfet. La dissolution d’un conseil municipal ne peut intervenir que par décret motivé pris en conseil des ministres et publié au Journal officieL. S’il y a urgence, un conseil municipal peut être suspendu, pendant une durée ne pouvant excéder un mois, par arrêté motivé du représentant de l’Etat dans le département.

DELEGATION SPECIALE

(articles L. 2121-35 à L. 2121-39 du CGCT) Une délégation spéciale peut être nommée par le représentant de l’Etat dans le département en cas de dissolution du conseil municipal ou en cas d’annulation définitive des élections par exemple. La délégation spéciale est composée de trois membres dans les communes de moins de 35 000 habitants et de sept membres dans celles dont la population est supérieure. Les pouvoirs de cette délégation sont limités aux actes de pure administration conservatoire et urgente. Elle ne peut engager les finances municipales au-delà des ressources disponibles de l’exercice courant, ni préparer le budget communal, ni recevoir les comptes du maire ou du receveur municipal, ni modifier le personnel ou le régime de l’enseignement public. Dès que le conseil municipal est reconstitué ses fonctions expirent de plein droit.

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CH A P I T R E 3 Les conditions d’exercice des mandats locaux

Le dispositif du statut des élus locaux, introduit par la loi no 92-108 du 3 février 1992, a été modifiée à diverses reprises, en particulier par la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale et la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux.

LES GARANTIES DANS L’EXERCICE DU MANDAT

La disponibilité en temps des élus municipaux qui exercent une activité professionnelle salariée, dans le secteur privé ou dans le secteur public, est assurée par le régime des autorisations d’absence auxquelles ils peuvent prétendre, et par le droit à un crédit d’heures forfaitaire trimestriel.

Autorisations d’absence

(articles L. 2123-1, R. 2123-2, [L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon] du CGCT) Le droit à des autorisations d’absence permet aux conseillers municipaux de disposer du temps nécessaire pour se rendre et participer : - aux séances plénières du conseil municipal ; - aux réunions de commissions dont ils sont membres et instituées par délibération du conseil municipal ; - aux réunions des assemblées délibérantes des organismes et bureaux où ils sont désignés pour représenter la commune. Le droit à des autorisations d’absence s’impose aux employeurs qui ne sont pas, toutefois, obligés de rémunérer le salarié absent. Pour bénéficier de ces facilités, l’élu doit informer son employeur par écrit, dès qu’il a connaissance de la date et de la durée de l’absence envisagée. Les conseillers municipaux exerçant une activité salariée ou non salariée et ne bénéficiant pas d’indemnités de fonction peuvent voir leur perte de revenus compensés par la commune ou l’organisme auprès duquel ils représentent cette dernière. La compensation intervient lorsque la perte de revenus résulte : - de la participation des intéressés aux séances et réunions précitées ; - soit, s’ils ont la qualité de salarié, de l’exercice de leur droit à un crédit d’heures, soit, s’ils détiennent une activité professionnelle non salariée, du temps consacré à l’administration de la commune ou de l’organisme précité et à la préparation des réunions des instances où ils siègent, dans la limite du crédit d’heures prévu pour les conseillers de la commune. La compensation est limitée à soixante-douze heures par élu et par an. Chaque heure ne peut être rémunérée à un montant supérieur à 1,5 fois le SMIC (article L. 2123-3 du CGCT).

Crédits d’heures

Indépendamment des autorisations d’absence dont ils bénéficient, les maires, les adjoints et les conseillers municipaux bénéficient d’un crédit d’heures (articles L. 2123-2 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT) afin qu’ils puissent disposer du temps nécessaire à l’administration de la commune ou de l’organisme auprès duquel ils la représentent et à la préparation des réunions des instances où ils siègent. Pour bénéficier du crédit d’heures, l’élu doit informer son employeur par écrit, trois jours au moins avant son absence. L’employeur ne peut pas s’opposer à l’utilisation du crédit d’heures. Le temps d’absence n’est pas rémunéré par l’employeur. Pour les élus qui appartiennent à des corps ou cadres d’emplois d’enseignants, le crédit d’heures est réparti entre le temps de travail effectué en présence des élèves et le temps complémentaire de service dont ils sont redevables. Ce crédit fait l’objet d’un aménagement en début d’année scolaire. Dans certaines communes, les conseils municipaux peuvent majorer la durée du crédit d’heures. Il s’agit des communes chefs-lieux, des communes sinistrées, des communes classées “ stations de tourisme ” au sens du code du tourisme, des communes dont la population, depuis le dernier recensement, a augmenté en raison de la mise en route de travaux publics d’intérêt national (électrification, par exemple) et de celles qui, au cours de l’un au moins des trois exercices précédents, ont été attributaires de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale prévue par l’article L. 2334-15 du CGCT.

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Cette majoration est au maximum de 30 % par élu et par an (articles L. 2123-4 et R. 2123-9-8 du CGCT).

Caractéristiques du crédit d’heures - il est forfaitaire et trimestriel ; à ce titre, les heures non utilisées dans un trimestre ne peuvent être reportées dans le trimestre suivant ; - il est fixé par référence à la durée hebdomadaire légale du travail (35 heures) ; - en cas de travail à temps partiel, il est réduit proportionnellement à la réduction du temps de travail prévue pour l’emploi considéré ; - il varie selon les fonctions de l’élu et la population de la commune.

Barème du crédit d’heures (articles L. 2123-2 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT) A l’équivalent de (...) la

durée hebdomadaire légale du travail, soit un nombre d’heures de (...)

Pour

4 fois [140 heures]

– les maires des communes d’au moins 10 000 habitants ; – les adjoints au maire des communes d’au moins 30 000 habitants.

3 fois [105 heures]

– les maires d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon ; – les maires des communes de moins de 10 000 habitants ; – les adjoints au maire des communes de 10 000 à 29 999 habitants

1 fois 1/2 [52 heures 30]

– les adjoints au maire d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon ; – les maires des communes de 100 000 habitants au moins ; – les adjoints au maire des communes de moins de 10 000 habitants.

1 fois [35 heures]

– les conseillers municipaux des communes de 30 000 à 99 999 habitants.

60 % [21 heures]

– les conseillers municipaux des communes de 10 000 à 29 999 habitants.

REMARQUES (article L. 2123-2 DU CGCT) : Lorsqu’un adjoint ou un conseiller municipal supplée le maire (en cas d’absence, de révocation ou de tout autre empêchement), il bénéficie pendant la durée de la suppléance, du crédit d’heures correspondant.

Les conseillers municipaux qui bénéficient d’une délégation de fonction du maire ont droit au crédit d’heures correspondant prévu pour les adjoints.

Temps total d’absence

Le temps total d’absence auquel a droit un élu local, au titre des autorisations d’absence et du crédit d’heures, éventuellement majoré, ne peut pas dépasser la moitié de la durée légale du travail pour une année civile (en décomptant cinq semaines de congés payés ainsi que les jours fériés).

LES GARANTIES PAR RAPPORT A L’ACTIVITE PROFESSIONNELLE

Garanties pour les élus conservant une activité professionnelle

(articles L. 2123-7, L. 2123-8 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT) Le temps d’absence du salarié pour l’exercice de son mandat (autorisations d’absence, crédits d’heures) est assimilé à une durée de travail effective pour la détermination de la durée des congés payés et pour la détermination de tous les droits découlant de l’ancienneté. Par ailleurs, aucun licenciement, aucun déclassement professionnel, aucune sanction disciplinaire, ne peuvent être prononcés à l’encontre de l’élu local en raison des absences liées à l’exercice de son mandat local, sous peine de nullité et de dommages et intérêts au profit de l’intéressé. La réintégration ou le reclassement de celui-ci dans l’emploi est de droit. D’autre part, il est interdit à l’employeur de prendre en considération les absences liées à l’exercice du mandat pour arrêter ses décisions relatives à l’embauche, la formation professionnelle, l’avancement, la rémunération et l’octroi d’avantages

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sociaux.

Interruption de l’activité professionnelle – Droits à l’issue de cette interruption

(articles L. 2123-9 à 2123-11-2 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT) Tous les maires, ainsi que les adjoints dans les communes de 20 000 habitants peuvent suspendre leur contrat de travail et retrouver, au terme du mandat, un emploi dans leur entreprise dans les conditions prévues aux articles L. 122-24-2 et L. 122-24-3 du code du travail pour les salariés ayant un mandat à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Afin qu’ils puissent exercer les mandats précités les fonctionnaires régis par les titres I à IV du statut général de la fonction publique sont placés, sur leur demande, en position de détachement et sont réintégrés à l’issue de celui-ci. A l’issue de leur mandat les maires, d’une part, ainsi que les adjoints au maire des communes de 20 000 habitants au moins, d’autre part, bénéficient, à leur demande, d’un stage de remise à niveau, en raison, notamment, de l’évolution de leur poste de travail et/ou des techniques utilisées. De plus, les élus locaux ont droit, à leur demande, à une formation professionnelle et à un bilan de compétences dans les conditions fixées par le livre IX du code du travaiL. Le temps passé au titre du mandat local est assimilé aux durées d’activité exigées pour l’accès au congé de formation professionnelle et du congé pour bilan de compétences. Enfin, à l’issue de leur mandat et à l’occasion du renouvellement général des membres du conseil municipal, les maires des communes de 1 000 habitants au moins, les adjoints des communes de 20 000 habitants au moins, perçoivent une allocation différentielle sur leur demande : - s’ils sont inscrits à l’Agence nationale pour l’emploi conformément aux dispositions prévues par l’article L. 311-2 du code du travail ; - s’ils ont repris une activité professionnelle leur procurant des revenus inférieurs aux indemnités de fonction qu’ils percevaient au titre de leur dernière fonction élective. Cette allocation est versée, sous certaines conditions, pendant six mois au plus.

LE DROIT A LA FORMATION

(articles L. 2123-12 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT). Les élus locaux bénéficient d’un droit à la formation. C’est ainsi que les conseils municipaux ont obligation de délibérer sur l’exercice du droit à la formation de leurs membres et de déterminer les orientations et les crédits ouverts à ce titre. La délibération doit intervenir dans les trois mois suivant le renouvellement de l’assemblée délibérante en cause. Chaque année un tableau récapitulant les actions de formations financées par la commune doit être annexé au compte administratif. Ce tableau donne lieu à un débat annuel sur la formation des membres de l’assemblée délibérante concernée. Le congé de formation est fixé à dix-huit jours par élu pour la durée du mandat. Ce congé est renouvelable en cas de réélection. Les frais de déplacement, de séjour et d’enseignement donnent lieu à remboursement. Les pertes de revenus subies par l’élu du fait de l’exercice de son droit à la formation sont compensées par la commune dans la limite de dix-huit jours par élu pour la durée du mandat et d’une fois et demie la valeur horaire du SMIC. Les articles R. 2123-13 et R. 2123-14 du CGCT précisent les conditions d’application de ces dispositions. Le montant des dépenses de formation ne peut excéder 20 % du montant des indemnités de fonction qui peuvent être allouées aux élus de la commune concernée. Chaque élu a ainsi le droit de suivre, pendant la durée de son mandat, une formation dont le coût, y compris les pertes de revenu professionnel, est, dans certaines limites, une dépense obligatoire pour la commune, dans les conditions exposées à l’article R. 2123-12 du CGCT. Les dépenses consacrées à la formation des élus ne peuvent excéder 20 % du montant total des indemnités maximales autorisées par le CGCT pour les élus de la commune (calculé sur le fondement des articles L. 2123-23, L. 2123-24 et L. 2123-24-1 du CGCT). Les dispositions qui précèdent ne s’appliquent que si l’organisme dispensant la formation a fait l’objet d’un agrément du ministre de l’intérieur après avis du Conseil national de la formation des élus locaux (CNFEL). Le CNFEL est composé de 24 membres (élus locaux, universitaires, personnalités qualifiées). Présidé par un élu, il a pour rôle, outre l’avis préalable qu’il doit donner sur l’agrément des organismes de formation, de définir les orientations générales de la formation des élus locaux, dont se fait écho le rapport qu’il dresse chaque année. La liste des organismes agréés (pour deux ans), régulièrement actualisée, est disponible en préfecture et sur le site Internet de la DGCL.

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LE REGIME INDEMNITAIRE

(articles L. 2123-17, L. 2123-20 à L. 2123-24-1, et [L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon] du CGCT)

Principales règles

Les mandats locaux sont exercés à titre gratuit, selon les termes du CGCT. Cependant, pour compenser les charges ou les pertes de revenus supportées du fait de l’exercice de ces mandats, la loi prévoit un régime indemnitaire pour certains élus. Les indemnités de fonction des élus locaux constituent une dépense obligatoire pour la commune. Les élus bénéficiaires des indemnités de fonction sont : - les maires, les adjoints et certains conseillers municipaux, les membres des conseils d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon (sous réserve de leurs règles spécifiques) ; - les maires délégués et les adjoints au maire délégué (en cas de création d’une commune associée) ; - les présidents et les membres de délégation spéciale faisant fonction d’adjoint. Lorsque l’assemblée délibérante de la commune est renouvelée, la délibération fixant les indemnités de fonction de ses membres doit intervenir dans les trois mois suivant l’installation de celle-ci.

Modalités financières

Le montant maximal des indemnités de fonction est fixé par référence au montant du traitement correspondant à l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique (en l’occurrence l’indice brut 1015). Ce montant est affecté d’un barème correspondant à la strate de population dans laquelle s’inscrit la commune concernée. La population à prendre en compte étant la population municipale résultant du dernier recensement. Des majorations d’indemnités de fonction peuvent être votées dans certaines communes par l’assemblée délibérante. Ces communes sont les mêmes que celles pour lesquelles une majoration du crédit d’heures est possible (voir supra). L’élu local titulaire d’autres mandats électoraux ou siégeant à ce titre au conseil d’administration d’un établissement public local au conseil d’administration ou au conseil de surveillance d’une société d’économie mixte locale, par exemple, ne peut percevoir, pour l’ensemble de ses fonctions, un montant total de rémunération et d’indemnités supérieur à une fois et demie le montant de l’indemnité parlementaire telle qu’elle est définie à l’article 1er de l’ordonnance no 58-1210 du 13 décembre 1958 portant loi organique relative à l’indemnité des membres du Parlement. Ce plafond s’entend déduction faite des cotisations sociales obligatoires. En cas de dépassement de ce plafond, le reversement de la partie écrêtée ne peut être effectuée que sur délibération nominative de l’assemblée délibérante concernée. En cas de cumul de mandats la part représentative pour frais d’emploi s’élève, au 1er février 2007, à 949,28 euros et le plafond indemnitaire se monte à 8 100, 48 euros.

Barèmes relatifs aux indemnités de fonction au 1er février 2007

Indemnités de fonction brutes mensuelles des maires (article L. 2123-23-1 du CGCT)

Strates démographiques

Taux maximal (en % de l’indice brut 1015)

Indemnité brute (en euros)

Moins de 500 De 500 à 999 De 1 000 à 3 499 De 3 500 à 9 999 De 10 000 à 19 999 De 20 000 à 49 999 De 50 000 à 99 999 100 000 et plus *

17 31 43 55 65 90

110 145

? 632,85 1 154,02 1 600,74 2 047,45 2 419,72 3 350,38 4 094,90 5 397,83

Indemnités de fonction brutes mensuelles des adjoints (article L. 2123-24 du CGCT)

Strates démographiques

Taux maximal (en % de l’indice brut 1015)

Indemnité brute (en euros)

Moins de 500 De 500 à 999

? 6,6 ? ? 8,25

? 245,69 ? 307,12

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De 1 000 à 3 499 De 3 500 à 9 999 De 10 000 à 19 999 De 20 000 à 49 999 De 50 000 à 99 999 De 100 000 à 199 999 200 000 et plus *

? 16,5? 22

? 27,5 33 44 66

? 72,5

? 614,24 ? 818,98 1 023,73 1 228,47 1 637,96 2 456,94 2 698,91

Indemnités de fonction brutes mensuelles des conseillers municipaux Strates démographiques

Taux maximal (en % de l’indice brut 1015)

Indemnité brute (en euros)

Communes de 100 000 habitants et plus : conseillers municipaux (article L. 2123-24-I-I du CGCT) *

6

223,36

Communes de moins de 100 000 habitants : conseillers municipaux * (article L. 2123-24-I-II du CGCT)

6 (enveloppe maire et adjoints)

223,36

Ensemble des communes : conseillers municipaux délégués (article L. 2123-24-I-III du CGCT)

Indemnité comprise dans l’enveloppe budgétaire maire et adjoints

* y compris Paris, Marseille et Lyon.

Régime fiscal des indemnités de fonction

Les indemnités de fonction perçues par les élus locaux sont soumises à une retenue à la source libératoire de l’impôt sur le revenu (article 204-0 bis du code général des impôts). La retenue s’applique au montant de l’indemnité net de cotisations sociales obligatoires et de la part déductible de la CSG, minoré d’une fraction de l’indemnité représentative de frais d’emploi. Cette fraction est égale au montant de l’indemnité maximale pour les maires des communes de moins de 500 habitants, soit 632,85 euros mensuels au 1er février 2007. En cas de cumul de mandats locaux, les fractions sont cumulables dans la limite de une fois et demie ce montant, soit 949,28 euros. La retenue à la source est le régime d’imposition de droit commun pour les élus locaux en application de l’article 47 de la loi de finances rectificative pour 1992. Toutefois, un élu local peut opter pour l’imposition de ses indemnités de fonction à l’impôt sur le revenu suivant les règles applicables aux traitements et salaires (article 204-0 bis du code général des impôts). L’option qui doit intervenir avant le 1er janvier s’applique tant qu’elle n’a pas été expressément dénoncée par l’intéressé. Les barèmes des retenues à la source sur les indemnités de fonction perçues par les élus locaux, tels qu’ils résultent de la loi de finances pour 2008 sont les suivants :

Barème annuel * Revenu imposable en euros (R)

Taux (T)

Constantes en euros (C)

De 0 à 5 687 De 5 687 à 11 344 De 11 344 0 à 25 195 De 25 195 à 67 546 Au-delà de 67 546

0 0,055 0,14 0,3 0,4

? ? ? 0,00 ? 312,79 1 277,03 5 308,23 12 062,83

Barème semestriel * Revenu imposable en euros (R)

Taux (T)

Constantes en euros (C)

De 0 à 2 844 De 2 844 à 5 672

0 0,055

0,00 158,42

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De 5 672 à 12 598 De 12 598 à 33 773 Au-delà de 33 773

0,14 0,3 0,4

638,54 2 654,22 6 031,52

Barème trimestriel * Revenu imposable en euros (R)

Taux (T)

Constantes en euros (C)

De 0 à 1 422 De 1 422 à 2 836 De 2 836 à 6 299 De 6 299 à 16 887 Au-delà de 16 887

0 0,055 0,14 0,3 0,4

0,00 78,21

318,27 1 327,11 3 015,81

Barème mensuel * Revenu imposable en euros (R)

Taux (T)

Constantes en euros (C)

De 0 à 474 De 474 à 945 De 945 à 2 100 De 2 100 à 5 629 Au-delà de 5 629

0 0,055 0,14 0,3 0,4

0,00 26,07

106,40 442,40

1 005,30

Barème journalier * Revenu imposable en euros (R)

Taux (T)

Constantes en euros (C)

De 0 à 16 De 16 à 31 De 31 à 69 De 69 à 185 Au-delà de 185

0 0,055 0,14 0,3 0,4

0,00 0,88 3,52

14,56 33,06

* Impôt = [(R x T) – C]

Saisissabilité des indemnités de fonction des élus locaux

Les indemnités de fonction des élus locaux ne sont saisissables que pour la partie excédant la fraction représentative des frais d’emploi définie à l’article 204-0 bis du code général des impôts (article L. 1621-1 du CGCT).

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LES REMBOURSEMENTS DE FRAIS

(articles L. 2123-18 et L. 2123-18-1 du CGCT) Des remboursements de frais de mission peuvent être alloués aux maires, adjoints, conseillers municipaux, présidents et membres de délégation spéciale pour l’exécution de mandats spéciaux, c’est-à-dire les missions particulières d’intérêt communal dont ils sont chargés par le conseil municipal. Les frais ainsi exposés par ces élus peuvent être remboursés forfaitairement dans la limite du montant des indemnités journalières allouées à cet effet aux fonctionnaires de l’Etat. Les frais de transports sont, quant à eux, remboursés sur présentation d’un état de frais. Les autres dépenses peuvent être remboursées sur présentation d’un état de frais et après délibération du conseil municipal. Le remboursement relatif aux dépenses résultant des frais de garde d’enfants ou d’assistance aux personnes âgées, handicapées ou à celles qui ont besoin d’une aide personnelle à domicile, ne peut excéder, par heure, le montant horaire du SMIC. Par ailleurs, lorsque les réunions d’instances ou d’organismes où ils représentent la commune ès qualités ont lieu hors du territoire de celle-ci, les membres du conseil municipal et ceux de la délégation spéciale mentionnée à l’article L. 2121-35 du CGCT peuvent bénéficier du remboursement de frais de transport et de séjour engagés. En plus de ce remboursement, ceux en situation de handicap peuvent bénéficier du remboursement des frais spécifiques de déplacement, d’accompagnement et d’aide technique. Cette disposition joue également lorsque les réunions ont lieu sur le territoire de la commune (séances du conseil municipal et des commissions, des instances où ils représentent la commune ès qualités).

LA PROTECTION SOCIALE

La sécurité sociale

(articles L. 2123-25 à L. 2123-25-2 – et L. 2511-33 pour les maires, adjoints au maire et membres d’un conseil d’arrondissement de Paris, Marseille ou Lyon – du CGCT) Le temps d’absence résultant de l’utilisation des autorisations d’absence et des crédits d’heure est assimilé à une durée de travail effective pour la détermination du droit aux prestations sociales. Un élu percevant une indemnité de fonction et n’ayant pas interrompu son activité professionnelle perçoit une partie de ladite indemnité lorsqu’il ne peut exercer effectivement ses fonctions en cas de maladie, maternité, paternité ou accident. La somme qu’il perçoit à ce titre est, au plus, égale à la différence entre l’indemnité qui lui était allouée précédemment et les indemnités journalières versées par son régime de protection sociale. Les conditions d’application de ces dispositions sont précisées par les articles D. 2123-23-1 et D. 2123-23-2 du CGCT. Les maires et, dans les communes de 20 000 habitants au moins, les adjoints ayant cessé leur activité professionnelle pour exercer leur mandat et ne relevant plus, de ce fait, à titre obligatoire, d’un régime de sécurité sociale, sont affiliés au régime général de sécurité sociale afin qu’ils puissent bénéficier des prestations en nature et en espèces des assurances maladie, maternité, invalidité et décès. Les cotisations des communes et celles de l’élu sont calculées sur le montant des indemnités de fonction perçues par ce dernier en application des dispositions du CGCT, selon les taux définis par l’article D. 381-24 du code de sécurité sociale.

Droits à la retraite

Les maires et les adjoints des communes de 20 000 habitants au moins qui, pour la durée de leur mandat, ont cessé d’exercer leur activité professionnelle et n’acquièrent aucun droit à pension au titre d’un régime obligatoire d’assurance vieillesse sont affiliés à l’assurance vieillesse du régime général de sécurité sociale. Les élus percevant une indemnité de fonction, et autres que ceux susvisés, peuvent constituer une retraite par rente à la gestion de laquelle doivent participer les élus affiliés. La constitution de cette rente incombe pour moitié à la commune et pour moitié à l’élu concerné. Le plafond des taux de cotisation est fixé par l’article R. 2123-24 du CGCT. Les élus percevant une indemnité de fonction sont affiliés au régime complémentaire de retraite institué au profit des agents non titulaires des collectivités locales (IRCANTEC). Les pensions versées par l’IRCANTEC sont cumulables avec toutes autres pensions ou retraites. Les articles D. 2123-25 à D. 2123-28 du CGCT précisent les conditions d’application de ce régime. Les cotisations des communes et celles des élus résultant des dispositions de ces trois paragraphes sont calculées sur le montant des indemnités effectivement perçues par les intéressés en application des dispositions du CGCT ou de toute disposition régissant l’indemnisation de leurs fonctions. Les cotisations des élus ont un caractère personnel et obligatoire. Les pensions de retraite déjà liquidées et les droits acquis avant le 30 mars 1992 continuent à être honorées par les institutions et organismes auprès desquels ils ont été constitués ou transférés. Le cas échéant, les charges correspondantes

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sont notamment couvertes par une subvention d’équilibre versée par les collectivités concernées. Les élus communaux, en fonction ou ayant acquis leurs droits à pension de retraite avant la date précitée, peuvent continuer à cotiser auprès de ces institutions et organismes. La commune, dans laquelle l’élu exerce son mandat, contribue pour moitié à la cotisation.

ORGANISMES DANS LESQUELS SIEGENT, NOTAMMENT, DES CONSEILLERS MUNICIPAUX

Il existe plusieurs sortes d’organismes (commissions, conseils, comités…) dans lesquels siègent des conseillers municipaux et/ou diverses personnes. Les désignations doivent se faire dans les meilleurs délais possibles après le renouvellement du conseil municipal. Dans les communes de plus de 3 500 habitants, la désignation des conseillers municipaux doit respecter le principe de la représentation proportionnelle pour permettre l’expression pluraliste des élus municipaux. Nous évoquerons, ci-après, les organismes les plus courants, étant précisé qu’une circulaire de mars 2008 donne toutes informations utiles pour faciliter l’installation des conseils municipaux et des organismes qui en dépendent.

COMMISSIONS MUNICIPALES

Commissions issues du conseil municipal

(article L. 2121-22 du CGCT)

Le conseil municipal peut-il former des commissions pour étudier des problèmes particuliers ?

Oui. Ces commissions peuvent être formées par le conseil municipal au cours de chaque séance pour étudier des questions soumises au conseil (urbanisme, action sociale, enseigne-ment…) soit à l’initiative d’un de ses mem-bres, soit par l’administration.

Commissions d’appel d’offres

(article 22 du code des marchés publics)

Quelle est la composition d’une commission d’appel d’offres ?

La composition de la commission varie selon la composition de la commune : . commune de 3 500 habitants et plus : le maire ou son représentant, président, et cinq membres du conseil municipal élus en son sein à la représentation proportionnelle au plus fort reste ; . commune de moins de 3 5 00 habitants : le maire ou son représentant, président, et trois membres du conseil municipal élus en son sein à la représentation proportionnelle au plus fort reste.

Combien peut-on constituer de commissions d’appel d’offres dans une commune ?

On peut constituer une ou plusieurs commis-sions d’appel d’offres à caractère permanent.

ORGANISMES INTRA-COMMUNAUX

Commissions syndicales des sections de communes

(article L. 2411-3 du CGCT)

Qui peut demander la constitution des commissions syndicales des sections de communes et quand ?

Le conseil municipal ou les deux tiers des électeurs d’une section de commune. La de-mande doit être faite, auprès du préfet, dans les six mois suivant l’installation du conseil municipal.

Dans quels délais sont convoqués les électeurs de la section de commune ?

Le préfet convoque les électeurs dans les trois mois suivant la réception de la demande.

Qui sont les membres de la commission syndicale ?

Les membres de la commission syndicale sont choisis parmi les personnes éligibles au conseil municipal de la commune de rattache-ment. Le maire est membre de droit de la

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commission.

Conseils consultatifs et commissions consultatives des communes associées

Pour mémoire : les conseils consultatifs des communes associées issues d’une fusion comptant plus de 100 000 habitants ont été élus à la même date que les conseillers municipaux (article L. 2113-17 du CGCT) Quelle est la composition des commissions consultatives existant dans les communes issues d’une fusion comptant 100 000 habitants ou moins ?

Après le renouvellement général des conseils municipaux, chaque commission comprend de droit le ou les conseillers municipaux élus, le cas échéant, dans la section électorale correspondante ; elle est complétée par des membres désignés par le conseil municipal de la nouvelle commune parmi les électeurs domiciliés dans la commune associée (article L. 2113-23 du CGCT)

Le conseil consultatif est présidé par le maire délégué. Il en est de même pour la commission consultative (articles L. 2113-18 et L. 2113-24 du CGCT).

ORGANISMES EXTERIEURS AU CONSEIL MUNICIPAL

Centre communal d’action sociale (CCAS)

(articles L. 123-6 et R. 123-7 à R. 123-10 du code de l’action sociale et de la famille)

Quand les nouveaux membres du conseil d’administration sont-ils désignés ?

Dès son renouvellement et dans un délai maximum de deux mois, le conseil municipal procède à l’élection des nouveaux membres du conseil d’administration du CCAS. Le mandat des membres précédemment élus prend fin dès l’élection des nouveaux membres et, au plus tard, dans le délai de deux mois susmentionné.

Quelles sont les modalités de désignation des nouveaux membres ?

Le nombre de membres du conseil d’administration est fixé par délibération du conseil municipal. Présidé par le maire, le conseil d’administration comprend en nombre égal des membres désignés par le conseil municipal en son sein et des membres désignés par le maire parmi les personnes participant à des actions de prévention, d’animation ou de développe-ment social menées dans la commune… (8 maximum, dans les deux cas). L’élection se fait au scrutin de liste à la repré-sentation proportionnelle au plus fort reste, sans panachage ni vote préférentiel.

Conseil d’administration des établissements publics de santé

(articles L. 6143-5 et R. 6143-1 et suivants du code de la santé publique)

Qui représente les communes dans les conseils d’administration des centres hospitaliers et des centres hospitaliers régionaux ayant le carac-tère d’établissements publics de santé com-munaux ?

Le maire de la commune, président de droit, trois représentants de la commune (quatre si le maire renonce à être membre du conseil d’administration) ; deux représentants de deux autres communes de la région désignées par le directeur de l’agence nationale de l’hospitalisation.

Qui représente les communes dans les conseils d’administration des centres hospitaliers et les centres hospitaliers régionaux ayant le carac-tère d’établissements publics de santé inter-communaux ?

Six représentants des communes de rattache-ment, dans la limite de quatre par commune, dont un au moins de la commune siège.

Qui représente la commune siège dans les conseils d’administration des centres hospita-liers et les centres hospitaliers régionaux ayant

Un représentant de la commune siège de l’établissement.

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le caractère d’établissements publics de santé départementaux ou interdépartementaux ? Qui représente les communes dans les conseils d’administration des centres universitaires ayant le caractère d’établissements publics de santé communaux ?

Le maire de la commune, président de droit ; quatre représentants de la commune ; trois représentants de trois autres communes de la région désignées par le directeur de l’agence régionale d’hospitalisation (hors CHU de Pointe-à-Pitre) (article R. 6143-7).

Qui représente les communes dans les conseils d’administration des hôpitaux locaux ayant le caractère d’établissements publics de santé communaux ?

Le maire de la commune, président de droit ; deux représentants de la commune (trois si le maire renonce à être membre du conseil d’administration) et deux représentants de deux autres communes désignées par le direc-teur de l’agence régionale d’hospitalisation.

Qui représente les communes de rattachement dans les conseils d’administration des hôpi-taux locaux ayant le caractère d’établissements publics de santé commu-naux ?

Cinq représentants des communes de ratta-chement, dans la limite de trois par commune, dont un au moins de la commune siège.

Qui représente la commune siège dans les conseils d’administration des hôpitaux locaux ayant le caractère d ‘établissements publics de santé départementaux ?

Un représentant de la commune siège de l’établissement.

NOTA : LES REPRESENTANTS DE LA COMMUNE SONT DESIGNES PAR LE CONSEIL MUNICIPAL EN SON SEIN. DES DISPOSITIONS PARTICULIERES SONT PREVUES EN CAS DE DESACCORD ENTRE LES COMMUNES POUR LA DESIGNATION DE LEURS REPRESENTANTS DANS LES CONSEILS D’ADMINISTRATION DES ETABLISSEMENTS INTERCOMMUNAUX OU INTERDEPARTEMENTAUX.

Conseil d’administration des établissements publics sociaux et médico-sociaux

(articles L. 315-10 et R. 315-6 et suivants du code de l’action sociale et des familles) Qui représente les communes dans le conseil d’administration d’un établissement public social et médico-social relevant d’une com-mune ?

Trois représentants de la commune de ratta-chement, dont le maire président de l’établissement public communal (le maire peut y renoncer au profit d’un élu désigné par le conseil municipal) ; un représentant de la commune d’implantation si celle-ci est diffé-rente de la commune de rattachement.

Qui représente la commune siège dans le conseil d’administration d’un établissement public social et médico-social relevant d’un département ?

Un représentant de la commune d’implantation.

Qui représente les communes dans le conseil d’administration des établissements publics sociaux et médico-sociaux intercommunaux non créés par un établissement public de coo-pération intercommunale ?

Trois représentants des communes à l’origine de la création de l’établissement public com-munal, dont l’un assure la présidence ; un représentant de la commune d’implantation si celle-ci n’est pas représentée au titre des communes de rattachement A défaut d’accord entre les communes, le président du conseil d’administration est dési-gné après élection par un collège des maires des communes de rattachement.

Qui représente la commune siège dans le conseil d’administration d’un établissement public social et médico-social interdéparte-mental ?

Un représentant de la commune siège de l’établissement.

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Nota : le mandat des membres du conseil d’administration qui sont élus locaux prend fin lors du renouvellement de l’assemblée locale à laquelle ils appartiennent. Ce mandat est prolongé jus-qu’à l’élection de leur remplaçant par la nouvelle assemblée élue. Les représentants de la commune autres que le maire sont désignés par le conseil municipal en son sein, au scrutin secret, à la majorité absolue au premier tour, à la majorité relative au se-cond. En cas d’égalité de voix, le plus âgé est proclamé élu. Des dispositions particulières sont prévues en cas de désaccord entre les communes pour la désignation de leurs représentants dans les conseils d’administration des établissements inter-communaux ainsi qu’en cas d’absence de représentation du département au titre du financement de l’action sociale et médico-sociale,

Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre : communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines

(article L. 5211-6 à L. 5211-8, L. 5215-6 et L. 5215-10 du CGCT Comment sont choisis les membres de l’organe délibérant des EPCI à fiscalité pro-pre ?

Chaque commune est représentée par un délé-gué. Les délégués sont élus, en leur sein, par les conseils municipaux des communes mem-bres. L’élection se fait au scrutin secret uni-nominal et à la majorité absolue Dans les communautés urbaines comportant plus de soixante-dix-sept communes, le nom-bre de délégués est égal à deux fois le nombre de communes représentées. L’élection se fait au scrutin de liste à un tour selon les règles de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.

Quand a lieu la séance d’installation des délé-gués de l’EPCI ?

La séance d’installation est fixée au plus tard le vendredi de la quatrième semaine suivant l’élection du conseil municipal. En consé-quence, le choix des délégués doit se faire dans les meilleurs délais possibles après le renouvellement général du conseil municipal.

Syndicats mixtes

(articles L. 5211-7 et L. 5711-1 du CGCT)

S’agissant d’un syndicat mixte composé uni-quement de communes et d’EPCI, qui sont les délégués des communes et comment sont-ils choisis ?

Ces délégués, choisis par le conseil municipal, peuvent être des habitants de la commune, sous réserve qu’ils remplissent les conditions pour être éligibles à un mandat municipal.

ORGANISMES CONSULTATIFS

Commission consultative des services publics locaux

(article L. 1413-1 du CGCT)

Comment sont désignés les membres de la commission consultative des services publics locaux (communes de 10 000 habitants et plus) ?

Présidée par le maire, la commission com-prend des membres du conseil municipal, désignés en son sein dans le respect du prin-cipe de la représentation proportionnelle ainsi que des représentants d’associations locales nommés par le conseil municipal.

Commission communale pour l’accessibilité aux personnes handicapées

article L. 2143-3 du CGCT)

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Comment sont désignés les membres de la commission communale pour l’accessibilité aux personnes handicapées (communes de 5 000 habitants et plus) ?

Le maire arrête la liste des membres de la commission et la préside. Elle comprend des conseillers municipaux, des représentants d’usagers et des représentants des personnes handicapées.

Conseils de quartier (articles L. 2143-1 et L, 2122-1 du CGCT)

Dans quelles communes peut-on créer des conseils de quartier ?

Dans les communes de 80 000 habitants et plus. Chaque quartier de la commune est doté d’un conseil de quartier dont la composition, no-tamment, est fixée par le conseil municipal. La loi permet aux communes de 20 000 à 79 999 habitants de créer, si elles le désirent, des conseils de quartier. Un adjoint au maire peut être chargé d’un ou plusieurs quartiers.

Comités consultatifs sur tout problème d’intérêt communal

(article L. 2143-2 du CGCT)

Comment est fixée la composition de ces comités ?

La composition des comités est fixée par le conseil municipal, sur proposition du maire. Les comités peuvent comprendre des person-nes n’appartenant pas au conseil municipal (par exemple, des représentants d’associations locales).

AUTRES ORGANISMES

La commune est également représentée dans des organismes divers. Les règles de fonctionnement propres à chacun d’eux prévoient, selon le cas, que les représentants sont désignés par le maire ou le conseil municipal. En principe, ces organismes, suite au renouvellement général du conseil municipal, s’adressent à la commune pour qu’elle fasse connaître ses représentants.

CH A P I T R E 4 La citoyenneté et son exercice

Indissociable du principe de la libre administration des collectivités territoriales, le droit des habitants de la commune à être informés des affaires de celle-ci et à être consultés sur les décisions qui les concerne est un principe essentiel de la démocratie locale. Ce droit d’information et de consultation est garanti par les dispositions en vigueur, en particulier celles relatives à la publicité des actes de la commune ainsi qu’à la liberté d’accès aux documents administratifs pris par cette dernière. La démocratie locale repose notamment sur les textes suivants : la loi d’orientation no 92-125 du 6 février 1992 modifiée pour l’administration territoriale de la République dite “ ATR ” ; - la loi no 2002-276 du 27 février 2002 modifiée relative à la démocratie de proximité ; - la loi constitutionnelle no 2003-276 du 28 mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République (article 6) ; - la loi no 2003-705 du 1er août 2003 relative au référendum local et le décret no 2005-433 du 4 mai 2005 pris pour son application. - la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales (article 122) ;

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Par ailleurs, diverses dispositions tendant à faciliter les relations entre les citoyens et l’administration sont intervenues, en particulier ces dernières années.

L’INFORMATION DES CITOYENS ET L’AMELIORATION DE LEURS RELATIONS AVEC L’ADMINISTRATION

Les séances du conseil municipal

Les séances du conseil municipal sont publiques sauf, bien entendu, quand il se réunit à huis clos. Le compte rendu des séances doit être affiché sous huitaine (articles L. 2121-18 et L. 2121-25 du CGCT). Par ailleurs, la commune peut enregistrer les débats et les retransmettre soit en direct, soit en différé, sur la radio locale ou à la télévision. De même, elle peut les porter à la connaissance du public par tout moyen à sa convenance (publication dans la presse locale, et/ou dans un journal édité par ses soins, dans des lettres aux habitants, par journaux lumineux, sur le site Internet de la commune...).

Le budget

Dans les communes de 3 500 habitants et plus, les orientations générales du budget doivent faire l’objet d’un débat public dans les deux mois précédant l’examen de celui-ci. Toutes les communes doivent mettre le budget à la disposition des habitants dans les quinze jours suivant son vote ou, éventuellement, sa notification après règlement par le représentant de l’Etat dans le département. Les citoyens sont avisés de cette mise à disposition, soit à la mairie, et le cas échéant, à la mairie annexe, par tout moyen de publicité au choix du maire (article L. 2313-1 du CGCT). Les communes de 3 500 habitants et plus doivent annexer de nombreuses pièces aux documents budgétaires (données synthétiques sur la situation financière de la commune, liste des concours attribués aux associations sous forme de prestations en nature ou de subventions...) et sont tenues d’insérer les données synthétiques précitées dans une publication locale (journal régional, bulletin municipal).

Les actes à caractère réglementaire

Les communes de 3 500 habitants et plus doivent publier le dispositif de leurs délibérations et arrêtés à caractère réglementaire dans un recueil des actes administratifs (article L. 2121-24 du CGCT) diffusé gratuitement ou mis en vente, soit au numéro, soit par abonnement. D’autre part le dispositif des délibérations du conseil municipal en matière d’interventions économiques (interventions de la commune en matière économique et sociale, subventions de la commune à des entreprises existantes ayant pour objet l’exploitation de salles de spectacle cinématographique...) ainsi que celles approuvant une délégation de service public font l’objet d’une insertion dans une publication locale diffusée dans la commune (même article que ci-dessus).

Les documents concernant l’exploitation des services publics délégués

Les communes de 3 500 habitants et plus doivent mettre à la disposition du public à la mairie et, le cas échéant à la mairie annexe, les documents fournis par l’exploitant dans les quinze jours suivant leur réception, sous réserve, bien entendu, des dispositions en vigueur concernant la communication des documents administratifs. Les habitants sont avisés par voie d’affichage pendant au moins un mois (article L. 1411-13 du CGCT).

La consultation des documents administratifs communaux

Les citoyens ont la possibilité de consulter directement les documents administratifs communaux (procès verbaux des séances du conseil municipal, budgets et comptes, arrêtés municipaux...). Ce droit d’accès repose en particulier sur l’article L. 2121-26 du CGCT et la loi no 78-753 du 17 juillet 1978 modifiée notamment par la loi no 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations. Les principales dispositions relatives à cette consultation sont exposées dans la problématique ci-après :

Qui peut consulter des documents administratifs concernant la commune et en obtenir copie totale ou partielle ? Toute personne physique ou morale de nationalité française ou étrangère. La personne qui souhaite obtenir copie de documents doit le faire auprès du maire, de préférence par écrit. Elle n’est pas tenue de justifier d’un quelconque intérêt (article L. 2121-26 du CGCT). La demande d’information peut être également présentée aux services préfectoraux pour les documents qu’ils détiennent (article 2 de la loi du 17 juillet 1978 modifiée).

Selon quelles modalités ? L’accès aux documents s’exerce : soit par consultation gratuite sur place, soit par la délivrance d’une copie aux frais du

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demandeur, soit par courrier électronique et sans frais si le document est sous forme électronique.

Quels sont les documents dont cette personne peut prendre connaissance ? Il s’agit d’abord des procès-verbaux du conseil municipal, des budgets et comptes de la commune et des arrêtés municipaux dont elle peut prendre copie totale ou partielle. S’agissant des budgets et comptes, la copie est effectuée aux frais du demandeur (article L. 2121-26 du CGCT). Il s’agit ensuite des documents élaborés ou détenus par la commune, quel que soit le support utilisé pour la saisie, le stockage ou la transmission qui en composent le contenu : dossier, rapports, études, statistiques, correspondances, avis, prévisions... (article 1er de la loi du 17 juillet 1978 modifiée).

Y a-t-il des restrictions ? Oui. A savoir : - ne sont pas considérés comme documents administratifs, les avis du Conseil d’Etat et des juridictions administratives, certains documents des chambres régionales des comptes... (article 1er de la loi du 17 juillet 1978 modifiée) ; - le droit à la communication ne s’applique qu’à des documents achevés. Ne sont donc pas communicables les documents préparatoires à une décision administrative tant qu’elle est en cours d’élaboration (exemples : un projet de carte communale, une étude sur un projet d’équipement public...) (article 2 de la loi du 17 juillet 1978 modifiée) ; - ce droit ne s’applique pas aux documents réalisés dans le cadre d’un contrat de prestation de service exécuté pour le compte d’une ou de plusieurs personnes déterminées ; - ce droit ne s’applique plus dès lors que le document a fait l’objet d’une diffusion publique.

REMARQUE : La consultation du document ne peut s’exercer que si sa conversation n’y fait pas obstacle et sous réserve que la reproduction ne nuise pas à la conservation du document (article 4 de la loi du 17 juillet 1978 modifiée).

Existe-t-il des documents qui ne sont pas communicables ? Oui. L’article 6 de la loi du 17 juillet 1978 modifiée énumère les documents qui ne sont pas communicables. Il s’agit, par exemple, de ceux concernant le secret de la défense nationale, la sûreté de l’Etat, la sécurité publique, celle des personnes, le déroulement des procédures engagées devant les juridictions...

Existe-t-il des documents qui ne peuvent être communiqués qu’à l’intéressé ? Oui. L’article précité précise que ce sont ceux : “ dont la communication porterait atteinte au secret de la vie privée, au secret en matière commerciale et industrielle (...) portant une appréciation ou un jugement de valeur sur une personne physique (...) faisant apparaître le comportement d’une personne dès lors que la divulgation de ce comportement pourrait lui porter préjudice. ”

REMARQUE : - les informations à caractère médical sont communiquées à l’intéressé, selon son choix, directement ou par l’intermédiaire d’un médecin qu’il désigne à cet effet.

Que faire si un document comporte certaines mentions qui ne sont pas communicables ? Le document est communiqué au demandeur après occultation ou disjonction des mentions non communicables. Dans quels délais doit-il être donné satisfaction à l’intéressé ? Que se passe-t-il en cas de refus exprès ou tacite ? Le maire dispose d’un mois pour donner satisfaction à l’intéressé. Il doit motiver son refus s’il estime que le document n’est pas communicable. S’il garde le silence plus d’un mois il est réputé avoir refusé la communication du document. En cas de refus exprès ou tacite, le demandeur dispose d’un délai de deux mois pour saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA). La CADA demande au maire de lui communiquer le document en cause et l’invite à présenter ses observations. Elle notifie son avis au maire et à l’intéressé dans le délai d’un mois à compter de la saisine. Le maire dispose d’un délai d’un mois pour faire connaître à la CADA et au demandeur la suite qu’il entend réserver à cet avis. L’intéressé peut saisir le tribunal administratif et/ou le Médiateur de la République s’il n’obtient pas de réponse deux mois après avoir saisi la CADA ou si le maire confirme expressément son refus de communication.

Le régime des dispositions prises par les autorités administratives

Ce régime, défini par la loi du 12 avril 2000 précitée modifiée, intéresse les réclamations, y compris les recours gracieux ou hiérarchiques, adressées par les citoyens aux autorités administratives. Toute demande doit faire l’objet d’un accusé de réception dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat. En cas de demandes abusives, l’autorité administrative n’est pas tenue d’accuser réception. Il convient de préciser que : - les délais de recours ne sont pas opposables à l’auteur d’une demande lorsque l’accusé de réception ne lui a pas été

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transmis ou ne comporte pas les indications prévues par le décret précité ; - le défaut de délivrance d’un accusé de réception n’emporte pas l’inopposabilité des délais de recours à l’encontre de l’auteur de la demande lorsqu’une décision expresse lui a été régulièrement notifiée avant l’expiration du délai au terme duquel est susceptible de naître une décision implicite. Lorsqu’une demande est adressée à une autorité incompétente, celle-ci doit la transmettre à l’autorité concernée et en aviser l’intéressé. Le délai au terme duquel est susceptible d’intervenir la décision implicite de rejet ne court qu’à compter de la date de réception par l’autorité compétente. Le silence gardé pendant deux mois par l’autorité administrative sur une demande vaut décision d’acceptation dans des cas énumérés par décret en Conseil d’Etat. Par ailleurs, une décision implicite d’acceptation peut être retirée pour illégalité par l’autorité administrative sous certaines conditions de délais.

Simplification des formalités administratives et suppression de la fiche d’état civil

Le décret no 2000-277 du 26 décembre 2000 et la circulaire prise pour son application (J.O. du 28 décembre 2000) reposent sur le pari de la confiance entre l’administration et les usagers et portent simplification des formalités administratives et suppression de la fiche d’état civil. Toutefois, le décret précité confère à l’administration, en cas de doute sérieux, des moyens de vérification des documents produits par les intéressés.

Suppression de la certification des copies et documents

Le décret no 2001-899 du 1er octobre 2001 prévoit que les collectivités territoriales, entre autres, ne peuvent exiger, dans les procédures administratives qu’elles instruisent, la certification conforme à l’original des photocopies de documents délivrés par les administrations, services et établissements publics de l’Etat, ou des entreprises, ou des caisses et organismes contrôlés par l’Etat ou des collectivités territoriales et pour lesquelles une simple photocopie n’est pas déjà admise par un texte réglementaire. En cas de doute sur la validité de la pièce en cause, la présentation de l’original peut être demandée, de façon motivée, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Toutefois, ces collectivités, administrations, services, etc. continuent à certifier conforme, à la demande des usagers, des copies demandées par les autorités étrangères.

Simplification du droit

La loi no 2003-591 du 2 juillet 2003 habilite le gouvernement à simplifier le droit par voie d’ordonnances. Parmi les mesures envisagées, on peut citer celles concernant la simplification des procédures électorales qu’il s’agisse des élections générales ou des élections socioprofessionnelles (voir le chapitre intitulé “ Organisation des élections ”). Plus récemment, la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit prévoit diverses mesures de simplification dont certaines intéressent les particuliers (par exemple en ce qui concerne les formalités en vue du mariage, la preuve de la qualité d’héritier, les mentions sur les actes d’état civil…).

LA DEMOCRATIE DE PROXIMITE ET LA PARTICIPATION DES CITOYENS A LA VIE LOCALE

Si le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune, la population peut être appelée, dans certains cas, à intervenir dans le processus de décision. Les mesures relatives à la démocratie locale découlent, notamment des lois énumérées en début de chapitre.

Participation des habitants et des usagers à la vie des services publics

(article L. 1413-1 du CGCT) Une commission consultative des services publics locaux est créée dans les régions, les départements, les communes ayant plus de 10 000 habitants, les EPCI de plus de 50 000 habitants et les syndicats mixtes comprenant au moins une commune de plus de 10 000 habitants. Elle comprend, pour les communes : le maire (président), des conseillers municipaux et des représentants d’associations locales désignés par l’organe délibérant de la commune. En fonction de l’ordre du jour, cette commission, sur proposition de son président, peut inviter toute personne dont l’audition paraît utile à participer aux travaux avec voix consultative. La commission est consultée, pour avis, sur tout projet de délégation de service public et sur toute création d’une régie dotée

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de l’autonomie financière. Les consultations ont lieu avant toute prise de décision par la commune.

Consultations obligatoires des habitants

Il s’agit de celles organisées dans le cadre de fusions de communes (article L. 2113-2 du CGCT) ou des enquêtes publiques intervenant dans divers domaines touchant à l’urbanisme, à l’aménagement du territoire et à l’environnement. Les modalités relatives à ces diverses enquêtes sont exposées dans le chapitre intitulé “ Les enquêtes publiques ”. Le commissaire enquêteur est chargé d’instaurer le dialogue entre le responsable du projet et le public et bénéficie, à ce titre, de larges pouvoirs d’investigation pour recueillir l’avis de ce dernier.

Référendum local

(articles L.O. 1112-1 à L.O. 1112-14 et R. 1112-12 à R. 1112-17 du CGCT) Le dispositif existant auparavant, en matière de démocratie locale, a été considérablement élargi par les textes instaurant le référendum local (loi constitutionnelle du 28 mars 2003 instituant le référendum décisionnel, loi organique du 1er août 2003, loi du 13 août 2004 modifiée et décret du 4 mai 2005 cités en début de chapitre). D’une manière générale, le référendum local permet au corps électoral de se substituer au conseil municipal pour prendre une décision sur une affaire communale, alors que la consultation des électeurs intervient en amont du processus décisionnel pour éclairer le conseil municipal appelé à délibérer (voir infra). Le caractère décisionnel du référendum est, néanmoins, conditionné par un niveau suffisant de participation des électeurs. Le référendum sera abordé selon deux problématiques : la première fournira des données sur ce type de consultation et la seconde portera sur l’information des électeurs, la campagne électorale et les opérations de vote.

1ère problématique : le référendum local

Qui peut proposer l’organisation d’un référendum dans la commune ? Le conseil municipal peut décider de soumettre à référendum local tout projet de délibération relatif à une affaire de la compétence de la commune ; Le maire, seul, peut proposer au conseil municipal de soumettre à référendum local tout projet d’acte relevant des attributions qu’il exerce au nom de la commune, à l’exception des projets d’acte individuel (articles LO 1112-1 et LO 1112-2 du CGCT).

Qui décide d’organiser le référendum local ? Le conseil municipal. Dans une même délibération il détermine les modalités du référendum local, fixe la date du scrutin, convoque les électeurs et précise le projet de délibération ou d’acte qui sera soumis à référendum local.

Quand doit intervenir le scrutin ? Il ne peut avoir lieu moins de deux mois après la transmission de la délibération au représentant de l’Etat dans le département.

Dans quels délais la délibération doit-elle être transmise au représentant de l’Etat ? Le maire dispose de huit jours maximum pour transmettre la délibération. Qu’advient-il en cas de problème ? Le représentant de l’Etat dispose de dix jours, à compter de la réception de la délibération, pour la déférer au tribunal administratif s’il l’estime illégale. Son recours peut être assorti d’une demande de suspension. Le juge administratif statue dans un délai d’un mois, en premier et dernier ressort, sur la demande de suspension. Il est fait droit à cette demande s’il y a un doute sérieux sur la légalité de l’acte attaqué ou sur le projet de délibération ou d’acte soumis à référendum local. La suspension intervient dans les quarante-huit heures lorsque l’exercice d’une liberté publique ou individuelle est menacée (article LO 1112-3 du CGCT).

Qui organise le scrutin ? Le maire. Quel est le caractère des dépenses relatives au référendum local ? Ce sont des dépenses obligatoires pour la commune (article LO 1112-5 du CGCT).

Qu’advient-il du projet soumis à référendum local ? Il est adopté si la moitié au moins des électeurs a pris part au scrutin et s’il réunit la moitié des suffrages exprimés. A défaut, il n’a qu’une valeur consultative. Le texte adopté par voie de référendum local est soumis aux règles de publicité et de contrôle en vigueur pour une délibération du conseil municipal (article LO 1112-7 du CGCT).

Peut-on organiser un référendum local plusieurs fois sur le même objet ? Un délai d’un an au moins doit s’écouler entre deux référendums locaux portant sur le même objet. Y a-t-il des périodes où l’on ne peut pas organiser un référendum local ?

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Oui. A savoir : à compter du premier jour du sixième mois précédant celui au cours duquel il doit être procédé au renouvellement général du conseil municipal ; pendant la campagne ou le jour du scrutin prévu pour le renouvellement général du conseil municipal ou des députés ou de chacune des séries de sénateurs ou l’élection des membres du Parlement européen ou l’élection du président de la République ou un référendum organisé par le président de la République.

Quand la délibération organisant un référendum local devient-elle caduque ? Lorsqu’un référendum est organisé dans une période où cela est interdit (voir supra). En cas de dissolution du conseil municipal l’ayant décidé, de démission de tous ses membres ou d’annulation définitive de leur élection (article LO 1112-6 du CGCT).

2ème problématique : Information des électeurs, campagne électorale et opérations de vote concernant le référendum local

Faut-il mettre un dossier d’information relatif au référendum à la disposition du public ? Oui, et ce au moins quinze jours avant le scrutin. Le dossier est mis à disposition à la mairie et, le cas échéant, dans les mairies annexes. Les habitants sont informés par tous moyens à la convenance de la commune.

Que contient le dossier ? Il comporte le texte de la question à laquelle les électeurs doivent répondre, le projet de délibération ou d’acte soumis à leur approbation et un rapport expliquant les motifs et la portée du projet ainsi que, le cas échéant, les caractéristiques techniques et financières de sa réalisation. Il doit préciser que le résultat du référendum aura valeur de décision et mentionner les conditions de quorum et de majorité exigées par la loi (article R. 1112-2 du CGCT).

Quelle est la durée de la campagne du référendum local ? La campagne s’étend du deuxième lundi précédant le scrutin à zéro heure à la veille du scrutin à minuit (article LO 1112-9 du CGCT).

Comment s’organise-t-elle ? Dans les conditions prévues au chapitre “ Propagande ” du code électoral, sauf l’article 52-3 relatif à l’impression des bulletins et moyennant les adaptations nécessaires (exemple : lire “ parti ” au lieu de “ candidat ”).

Quid de la publication et de la diffusion des sondages d’opinion ? La publication, la diffusion et le commentaire de tout sondage sont interdits la veille du scrutin ainsi que le jour de celui-ci (la loi no 77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d’opinion [article 11] modifiée par la loi no 2002-214 du 19 février 2002).

Qui est habilité à participer à la campagne en vue du référendum local et par qui ? L’autorisation est délivrée par le maire. Elle est donnée, sur demande : - aux groupes d’élus constitués au sein du conseil municipal ; - aux partis et groupements politiques auxquels ont déclaré se rattacher au moins 5 % du conseil municipal ; - aux partis et groupements politiques auxquels ont déclaré se rattacher au moins trois candidats ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés lors du dernier renouvellement du conseil municipal pour les communes de plus de 3 500 habitants (article LO 1112-10 du CGCT).

Qui peut participer au scrutin ? Les électeurs de nationalité française et ceux ressortissant de l’Union européenne inscrits sur les listes électorales de la commune (article LO 1112-11 du CGCT).

Comment sont effectuées les opérations préparatoires au scrutin, les opérations de vote, le recensement des votes et la proclamation des résultats ? Dans les conditions figurant dans le chapitre “ Vote ” du code électoral à l’exception des articles où il est question de deuxième tour de scrutin (L. 56, L. 57, L. 68 2ème alinéa), de candidats (L. 58 et L. 66) et de commissions de contrôle des opérations de vote (L. 85-1).

REMARQUE : La régularité d’un référendum local peut être contestée dans les conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations contre l’élection des conseillers municipaux (article LO 1112-14).

Consultation pour avis des électeurs

(article L. 1112-15 à L. 1112-22 du CGCT) La loi du 13 août 2004 précitée (article 122) a étendu à l’ensemble des collectivités territoriales la possibilité de consulter les électeurs dont les communes bénéficient depuis 1992. Le droit de pétition, reconnu par la loi constitutionnelle du

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28 mars 2003, est confirmé. La consultation pour avis des électeurs vient en complément du référendum. Elle a vocation à intervenir en amont d’un processus de décision. Les électeurs de la commune peuvent être consultés sur les décisions que les autorités municipales sont appelées à prendre pour régler les affaires de la commune. D’une manière générale tous les électeurs de la commune sont consultés. Toutefois, il est possible de ne consulter que ceux concernés par des affaires intéressant telle ou telle partie du territoire de la commune. Un cinquième des électeurs inscrits sur les listes électorales de la commune peut demander qu’une consultation, sur toute affaire relevant de la compétence du conseil municipal, soit inscrite à l’ordre du jour de cette assemblée. Un électeur ne peut signer qu’une seule demande de ce type par an. Le maire apprécie l’opportunité d’inscrire la demande à l’ordre du jour de l’assemblée délibérante, le droit de pétition, selon l’article 72-1 de la Constitution visant à demander, mais non pas à obtenir, l’inscription d’une affaire à l’ordre du jour de cette assemblée. Le conseil municipal décide ou non d’organiser cette consultation. Si oui, la délibération arrête le principe et les modalités d’organisation de la consultation, indique expressément que la consultation n’est qu’une demande d’avis, fixe le jour du scrutin et convoque les électeurs. Sont applicables à la consultation des électeurs les dispositions énoncées dans la première problématique (à l’exception des deux premières) et dans la deuxième problématique (étant précisé que les dispositions relatives au résultat du référendum n’ont pas lieu d’être puisqu’il s’agit d’une consultation). Soulignons que le public doit être informé qu’il s’agit d’une demande d’avis et que la commune ne peut, pendant le délai d’un an à compter de la tenue d’un référendum ou d’une consultation des électeurs, organiser une autre consultation sur le même objet. Enfin, comme pour le référendum local, la régularité d’une consultation peut être contestée dans les formes et délais prescrits pour les réclamations contre l’élection des conseillers municipaux. Après avoir pris connaissance du résultat de la consultation des électeurs qui se prononcent par oui ou par non, l’autorité compétente de la commune arrête sa décision sur l’affaire qui a fait l’objet de la consultation.

Conseils de quartier

(article L. 2143-1 du CGCT) Dans les communes de 80 000 habitants et plus, le conseil municipal fixe le périmètre de chacun des quartiers composant la commune. Chaque quartier est doté d’un conseil de quartier dont le conseil municipal fixe la dénomination, la composition ainsi que les modalités de fonctionnement. Ces conseils peuvent être consultés par le maire et peuvent faire des propositions sur toute question concernant le quartier ou la ville. Par ailleurs, le maire peut associer ces conseils aux actions intéressant le quartier, en particulier celles menées au titre de la politique de la ville. Les communes dont la population est comprise entre 20 000 et 79 999 habitants peuvent appliquer les dispositions précitées.

Comités consultatifs

(article L. 2143-2 du CGCT) La loi autorise le conseil municipal, s’il le souhaite, à constituer des comités consultatifs sur tout problème d’intérêt communal intéressant tout ou partie du territoire de la commune. La composition de ces instances, est fixée par le conseil municipal, sur proposition du maire, pour une durée qui ne peut excéder celle du mandat municipal en cours. Ces comités permettent d’associer à la préparation des décisions des personnes étrangères à l’assemblée délibérante (particuliers ou membres de groupements associatifs locaux). Ils sont présidés par un élu désigné par le maire.

Commission communale pour l’accessibilité des personnes handicapées

(article L. 2143-3 du CGCT) La loi no 2005-102 du 11 février 2005 relative à l’égalité des chances, à la participation et la citoyenneté des personnes handicapées prévoit, dans son article 46, la création d’une commission communale pour l’accessibilité aux personnes handicapées. Créée dans les communes de 5 000 habitants et plus, cette commission est composée de représentants de la commune, d’associations d’usagers et de représentants des personnes handicapées désignés par le maire. Cette instance, présidée par le maire, dresse le constat de l’ensemble de l’état d’accessibilité (cadre bâti, voirie, espaces publics, transports), établit un rapport annuel présenté au conseil municipal et fait toutes propositions de nature à améliorer cet état. En outre, elle organise un système de recensement de l’offre des logements accessibles aux personnes handicapées. Son rapport est transmis au représentant de l’Etat dans le département et à toutes les autorités concernées. Une commission intercommunale peut être créée entre plusieurs communes. La liste des membres est arrêtée

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conjointement par les maires. Présidée par l’un d’eux, elle exerce les mêmes attributions que la commission communale.

Services de proximité

(articles L. 2144-1 et L. 2144-2 du CGCT) Des services municipaux peuvent être mis à la disposition de la population dans des annexes mobiles de la mairie. Toutefois, aucune opération d’état civil impliquant le déplacement des registres d’état civil ne peut être réalisée dans ce type d’annexe. Dans les communes de 100 000 habitants et plus, des annexes de la mairie sont créées dans les quartiers, ces dernières pouvant être communes à plusieurs quartiers.

Conseils municipaux d’enfants ou de jeunes

Depuis près de quinze ans, on voit se développer des structures extra municipales associant jeunes et enfants à la vie de la commune. Il n’existe pas pour l’heure, de dispositions législatives ou réglementaires les concernant, c’est pourquoi les élus locaux ont toute latitude pour les organiser.

DISPOSITIONS DIVERSES

Le maire peut mettre, sous certaines conditions, des locaux communaux à la disposition des associations, syndicats ou partis politiques qui en font la demande. En tant que de besoin le conseil municipal fixe la contribution due à raison de cette utilisation.

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PARTIE

LE MAIRE

CH A P I T R E 1 Le maire chef de l’administration municipale

Le maire représente la commune à l’égard des tiers. En qualité de chef de l’administration communale, il exerce ses pouvoirs sous le contrôle du conseil municipal et sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat dans le département. Organe exécutif de la commune, il est chargé de préparer et d’exécuter le budget et les délibérations du conseil municipal. En outre, il peut, par délégation de l’assemblée délibérante, être chargé en tout ou partie, de certaines de ses compétences. Le maire est seul chargé de l’administration municipale, mais il peut procéder à des délégations de fonctions ou de signature. S’agissant de ses relations avec le représentant de l’Etat dans le département, le maire reçoit de ce dernier, sur sa demande, les informations nécessaires à l’exercice des attributions de la commune. Sur sa demande, le représentant de l’Etat dans le département reçoit du maire les informations nécessaires à l’exercice de ses attributions (article L. 2121-40 du CGCT). En outre, le maire est chargé de pouvoirs de police sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat dans le département (voir le chapitre intitulé “ Les pouvoirs de police du maire ”).

LES ATTRIBUTIONS DU MAIRE

(article L. 2122-21 du CGCT) Sous le contrôle du conseil municipal et sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat dans le département, le maire est chargé, d’une manière générale, d’exécuter les décisions de l’assemblée délibérante, en particulier celles concernant : - la conservation et l’administration des propriétés de la commune et de faire, en conséquence, tous actes conservatoires de ses droits ; - la gestion des revenus, la surveillance des établissements communaux et de la comptabilité communale ; - la préparation et la proposition du budget ainsi que l’ordonnancement des dépenses ; - la direction des travaux communaux ; - la prise de mesures relatives à la voirie communale ; - la souscription des marchés, la passation des baux des biens et des adjudications de travaux communaux dans les formes établies par les lois et règlements ; - la passation dans les mêmes formes des actes de vente, échange, partage, acceptation de dons et legs, acquisition, transaction, lorsque ces actes dont été autorisés conformément aux dispositions du CGCT ; - la représentation de la commune en justice soit en demandant, soit en défendant, étant précisé que l’autorisation du conseil

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municipal est nécessaire (CE, 5 novembre 1937, Nègre ; CE, 3 mai 1963, commune de Pierrelatte) ; - la prise des mesures nécessaires pour la destruction des animaux nuisibles en cas de défaillance des propriétaires ou des détenteurs des droits de chasse ; - la réalisation des enquêtes de recensement (article 156-III de la loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité).

REMARQUE : Si les intérêts du maire se trouvent en opposition avec ceux de la commune, le conseil municipal désigne un autre de ses membres pour représenter la commune, soit dans les actes contractuels, soit en justice (article L. 2122-26 du CGCT)

LES ATTRIBUTIONS DELEGUEES AU MAIRE PAR LE CONSEIL MUNICIPAL

(article L. 2122-22 du CGCT) Les attributions dont le maire peut être chargé par délégation de l’assemblée délibérante pendant la durée de son mandat portent sur tout ou partie des affaires ci-après : - la fixation ou la modification des propriétés communales utilisées par les services publics municipaux ; la fixation des tarifs des droits de voirie, de stationnement, de dépôt temporaire sur les voies et autres lieux publics et, d’une manière générale, des droits au profit de la commune et n’ayant pas un caractère fiscal * ; - la réalisation des emprunts destinés au financement des investissements prévus par le budget et la passation à cet effet des actes nécessaires ; - la préparation, la passation, l’exécution et le règlement de marchés et des accords-cadres d’un montant inférieur à un seuil défini par décret ainsi que toute décision concernant leurs avenants qui n’entraînent pas une augmentation du contrat initial supérieure à 5 % lorsque les crédits sont inscrits au budget (ainsi qu’il résulte de l’article 13 la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit) ; - la conclusion et la révision du louage de choses pour une durée n’excédant pas douze ans ; - la passation de contrats d’assurance et, également, depuis la loi du 20 décembre 2007 précitée (article 13) l’acceptation des indemnités de sinistre afférentes à ces contrats ; - la création de régies comptables nécessaires au fonctionnement des services municipaux ; - la délivrance et la reprise des concessions dans les cimetières ; - l’acceptation de dons et legs qui ne sont grevés ni de conditions ni de charges ; - l’aliénation de gré à gré de biens mobiliers jusqu’à 4 600 € ; - la fixation des rémunérations et le règlement des frais et honoraires des hommes de loi et experts ; - la fixation dans les limites de l’estimation des services fiscaux (domaines) du montant des offres de la commune à notifier aux expropriés ; - la création de classes dans les établissements d’enseignement ; - la fixation des reprises d’alignement en application d’un document d’urbanisme ; l’exercice, au nom de la commune, des droits de préemption définis par le code de l’urbanisme ; la délégation de l’exercice de ces droits à l’occasion de l’aliénation d’un bien selon les dispositions prévues à l’article L. 213-3 du même code (1er alinéa) * ; - l’exercice d’actions en justice au nom de la commune ou la défense de la commune dans les intentions intentées contre elle * ; - le règlement des conséquences dommageables des accidents dans lesquels sont impliqués des véhicules municipaux * ; - l’avis de la commune, en application de l’article L. 324-1 du code de l’urbanisme préalablement aux opérations menées par un établissement public foncier local ; - la signature de la convention prévue par le quatrième alinéa de l’article L. 311-4 du code de l’urbanisme (conditions dans lesquelles un constructeur participe au coût d’équipement d’une zone d’aménagement concerté) ainsi que la signature de la convention prévue par le troisième alinéa de l’article 332-11-2 du même code (conditions dans lesquelles un propriétaire peut verser la participation pour voirie et réseaux) ; - la réalisation de lignes de trésorerie sur la base d’un montant maximum autorisé par le conseil municipal ; l’exercice, au nom de la commune et dans les conditions fixées par le conseil municipal, du droit de préemption défini par l’article L. 214-1 du code de l’urbanisme. ; - d’exercer au nom de la commune le droit de priorité défini aux articles L. 240-1 et suivants du code de l’urbanisme.

* dans les limites déterminées ou fixées par le conseil municipal (voir supra).

REMARQUES (ARTICLE L. 2122-23 DU CGCT) : Les décisions prises dans les domaines qui précèdent par le maire sont soumises aux mêmes règles que celles qui sont applicables aux délibérations du conseil municipal portant sur les mêmes objets ; sauf dispositions contraires dans la délibération portant délégation d’attribution : – les décisions peuvent être signées par un adjoint ou un conseiller municipal agissant par délégation du maire dans les conditions fixées à l’article L. 2122-18 du CGCT :

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– les décisions relatives aux matières ayant fait l’objet de la délégation sont prises par le conseil municipal en cas d’empêchement du maire ; – le maire doit rendre compte à chacune des réunions obligatoires du conseil municipal ; – le conseil municipal peut toujours mettre fin à la délégation.

LES DELEGATIONS DU MAIRE AUX ELUS ET A CERTAINS FONCTIONNAIRES MUNICIPAUX

Les délégations de fonctions aux élus

(articles L. 2122-18, et L. 2122-20 du CGCT) Le maire est seul chargé de l’administration de la commune. Toutefois, il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l’absence ou en cas d’empêchement de ces derniers ou dès lors que ceux-ci sont tous titulaires d’une délégation, à des conseillers municipaux. Les adjoints disposent d’un droit de priorité sur les conseillers municipaux, mais le maire n’est pas tenu de respecter le rang des adjoints. Le maire ne peut confier une délégation à un conseiller municipal qu’à la condition que chaque adjoint soit pourvu d’au moins une délégation de fonction. Lorsque le maire retire la délégation qu’il avait donnée à un adjoint, l’assemblée délibérante doit se prononcer sur le maintien de celui-ci dans ses fonctions, par un vote à scrutin secret (comme pour l’élection d’un adjoint). Si le conseil se prononce en faveur du maintien de l’adjoint dépourvu de délégations, celles-ci pourront être confiées par le maire à un ou plusieurs adjoints, mais non pas à un conseiller – les délégations données aux conseillers préalablement ne sont pas, néanmoins, remises en cause. Si le conseil se prononce contre le maintien de cet adjoint, son poste devient vacant et le conseil peut, par la suite, procéder à l’élection d’un nouvel adjoint. Les actes pris dans le cadre de la délégation doivent mentionner le fondement de la compétence (par délégation du maire l’adjoint délégué...).

Les délégations de signature à certains fonctionnaires municipaux

Ces délégations de signature se font par arrêté du maire sous la surveillance et la responsabilité de celui-ci. Elles sont accordées au directeur général des services et au directeur général adjoint des services de mairie, au directeur général et au directeur des services techniques (articles L. 2122-19 et L. 2122-20 du CGCT). Par ailleurs, en l’absence ou en cas d’empêchement d’un de ses adjoints, le maire peut donner, par arrêté, délégation de signature (articles R. 2122-8 et R. 2122-10 du CGCT) : - à un ou plusieurs fonctionnaires de la commune pour la délivrance des expéditions du registre des délibérations et des arrêtés municipaux, la certification matérielle et conforme des pièces et documents présentés à cet effet et les légalisations de signatures ; - à un ou plusieurs fonctionnaires de catégorie A pour la certification de la conformité et de l’exactitude des pièces justificatives produites à l’appui des mandats de paiement ; - à un ou plusieurs fonctionnaires titulaires, les fonctions qu’il exerce en tant qu’officier d’état civil (réception des déclarations de naissances, de décès, d’enfants sans vie, de reconnaissances d’enfants naturels, de déclaration parentale conjointe de changement de nom de l’enfant naturel, du consentement de l’enfant de plus de treize ans à son changement de nom...) de même que pour dresser tous actes relatifs aux déclarations précitées ; - aux agents chargés de l’instruction des demandes de permis de construire (article L. 421-2-1 du code de l’urbanisme). Enfin, en sa qualité de président de la caisse des écoles, le maire peut déléguer sa signature à un membre élu du comité ou à un ou plusieurs fonctionnaires appartenant à un cadre d’emploi ou occupant un emploi de niveau de catégorie A ou B.

REMARQUES RELATIVES AUX ARRETES DE DELEGATION AUX ELUS ET A CERTAINS FONCTIONNAIRES MUNICIPAUX : Les arrêtés de délégations de fonctions ou de signature doivent être précis quant à la nature et à l’étendue du domaine concerné. Les arrêtés de retraits de délégations de fonctions ou de signature, actes réglementaires, ne doivent pas être inspirés par des motifs étrangers à la bonne marche de l’administration municipale (ils ne sont pas soumis, toutefois, à l’obligation de motivation au sens de la loi du 11 juillet 1979). Ces arrêtés doivent être transcrits sur le registre des arrêtés et faire l’objet des mesures de publicité en vigueur (affichage, publication au recueil des actes administratifs). Les arrêtés portant délégation sont transmis au préfet ou au sous-préfet ; s’il s’agit d’une délégation concernant les fonctions d’officier d’état civil, ils doivent également être transmis au procureur de la République près le tribunal de grande instance dans le ressort duquel se trouve la commune. Les arrêtés de délégations subsistent tant qu’ils n’ont pas été rapportés.

LA SUPPLEANCE DU MAIRE

(article L. 2122-17 du CGCT) Afin d’éviter toute carence dans l’exercice du pouvoir municipal, la loi a prévu la suppléance du maire en cas d’absence,

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de suspension, de révocation ou de tout autre empêchement de celui-ci. Le maire est provisoirement remplacé dans la plénitude de ses fonctions par : un adjoint dans l’ordre des nominations ; et, à défaut d’adjoint, par un conseiller municipal désigné par le l’assemblée délibérante ou, à défaut, pris dans l’ordre du tableau. Le Conseil d’Etat a précisé que l’absence ou l’empêchement du maire ne rend pas caduques les délégations qu’il a antérieurement accordées. La suppléance n’est mise en œuvre que si l’absence ou l’empêchement du maire ne lui permet pas d’accomplir un acte indispensable à la bonne administration de la commune. C’est ainsi, par exemple, que l’éloignement du maire de la commune ne saurait constituer un obstacle à la convocation du conseil municipal ; par conséquent, l’adjoint ne peut évoquer la règle de la suppléance pour procéder à la convocation du conseil de son propre chef. Durant la suppléance, l’adjoint (ou le conseiller municipal) doit se limiter à l’expédition des affaires courantes et aux actes d’administration qui sont nécessaires. Si le maire a cessé ses fonctions définitivement, pour quelque cause que ce soit (démission définitive), les fonctions de magistrat municipal deviennent effectivement vacantes. Son remplaçant peut exercer la plénitude des fonctions exécutives (les délégations antérieurement consenties par l’ancien maire subsistant sous la surveillance et la responsabilité du suppléant) jusqu’à la séance du conseil où est élu un nouveau maire.

LA DEMISSION DU MAIRE (OU D’UN ADJOINT)

(article L. 2122-15 du CGCT) La démission du maire (ou d’un adjoint) doit être adressée au représentant de l’Etat dans le département. Elle est définitive à partir de son acceptation par le préfet ou, à défaut de cette acceptation, un mois après un nouvel envoi de la démission constatée par lettre recommandée. Toutefois, la démission d’un maire (ou d’un adjoint) donnée en application des articles L. 46-1 (cumul de mandats), LO 151 et LO 151-1 (incompatibilités) du code électoral devient définitive à compter de sa réception par le préfet. Le maire (ou l’adjoint) continue, sous certaines conditions, à exercer ses fonctions jusqu’à l’installation de son successeur, notamment si la suppléance ne peut s’appliquer du fait de la démission collective du conseil. En cas de renouvellement intégral de l’assemblée municipale, les fonctions de maire et d’adjoints sont exercées, à partir de l’installation du nouveau conseil, par des conseillers municipaux dans l’ordre du tableau jusqu’à l’élection des nouveaux maire et adjoints.

SIGNES DISTINCTIFS DE LA FONCTION DE MAIRE

L’écharpe

(article D. 2122-4 du CGCT) Le maire porte l’écharpe tricolore avec glands à franges d’or dans les cérémonies publiques et toutes les fois que l’exercice de ses fonctions peut rendre nécessaire ce signe distinctif de son autorité. Le décret no 2000-1250 du 18 décembre 2000 modifiant l’article D. 2122-4 du CGCT prévoit que l’écharpe tricolore “ peut se porter soit en ceinture soit de l’épaule droite au côté gauche. Lorsqu’elle est portée en ceinture, l’ordre des couleurs fait figurer le bleu en haut. Lorsqu’elle est portée en écharpe, l’ordre des couleurs fait figurer le bleu près du col, par différenciation avec les parlementaires. ” Ce même décret prévoit le port de l’écharpe tricolore avec glands à franges d’argent : - d’une part, pour les adjoints dans leurs fonctions d’officier d’état civil et d’officier de police judiciaire et lorsqu’ils représentent ou remplacent le maire en application des articles L. 2122-17 et 2122-18 du CGCT ; - et, d’autre part, pour les conseillers municipaux lorsqu’ils sont conduits à célébrer un mariage par délégation du maire ou lorsqu’ils remplacent le maire en application de l’article L. 2122-17 du CGCT.

L’insigne officiel des maires

(articles D. 2122-5 et D. 2122-6 du CGCT) L’insigne officiel des maires aux couleurs nationales, doit être conforme au modèle décrit dans l’article D. 2122-5 du CGCT. D’usage facultatif, il est réservé aux maires dans l’exercice de leurs fonctions et ne dispense pas du port de l’écharpe lorsque celui-ci est prescrit par les textes en vigueur.

L’emblème local

L’utilisation de la cocarde et celle du gyrophare ne sont pas autorisées pour les maires.

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Le maire qui souhaite doter son véhicule d’un signe distinctif peut adopter les timbres, sceaux ou blasons de sa commune complétés par la mention de son mandat dans les conditions fixées par le conseil municipal.

HONORARIAT DES MAIRES, MAIRES DELEGUES ET ADJOINTS

(article L. 2122-35 du CGCT) L’honorariat est conféré, par le représentant de l’Etat dans le département, aux anciens maires, maires délégués et adjoints ayant exercé des fonctions municipales pendant au moins dix-huit ans ; il n’est assorti d’aucun avantage financier imputable sur le budget communal. Cet honorariat ne peut être refusé ou retiré que si l’intéressé a fait l’objet d’une condamnation entraînant l’inéligibilité. Précisons que la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales (article 190) a supprimé la condition d’exercice dans les mêmes collectivités.

CH A P I T R E 2 Les pouvoirs de police du maire

Le maire est l’autorité compétente pour prendre et faire respecter les mesures nécessaires au maintien de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics sur le territoire de la commune. Il est chargé, sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat dans le département, de la police municipale, de la police rurale ainsi que de l’exécution des actes de l’Etat qui y sont relatifs. Le maire concourt par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique et de prévention de la délinquance. Il agit, également, en qualité d’officier de police judiciaire. Les pouvoirs de police du maire sont fixés par le CGCT ainsi que par de nombreux textes particuliers. Des dispositions spécifiques sont en vigueur dans les communes à police étatisée, certaines communes de la région parisienne, dont Paris, et celles des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.

NATURE DES POUVOIRS DE POLICE DU MAIRE

Les pouvoirs de police municipale

La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques sur le territoire de la commune (article L. 2212-2 du CGCT). Elle concerne notamment : la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques (nettoiement, éclairage, enlèvement des encombrements, démolition ou réparation des édifices menaçant ruine, interdiction d’exposer aux fenêtres des objets pouvant nuire par leur chute, interdiction de jeter des objets pouvant salir ou blesser les passants ou causer des exhalaisons nuisibles, répression des dépôts, déversements, déjections, projections de tout objet ou de toute matière de nature à nuire à la sûreté ou à la commodité du passage ou à la propreté des voies précitées) ; - la répression des atteintes à la tranquillité publique telles que les rixes et disputes accompagnées d’ameutement dans les rues, le tumulte excité dans les lieux d’assemblée publique, les attroupements, les bruits (y compris ceux de voisinage), rassemblements nocturnes troublant le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillité publique ; - le maintien du bon ordre dans les endroits où il se fait de grands rassemblements de personnes (foires, marchés, réjouissances et cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés...) ; - l’inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure et sur la salubrité des comestibles exposés en vue de la vente ; - la prévention et la cessation des accidents, fléaux calamiteux, pollutions de toute nature (incendies, inondations, ruptures de digues, éboulements, avalanches, maladies épidémiques ou contagieuses, épizooties...) par la distribution des secours nécessaires, mesures qui, en cas de danger grave et imminent, doivent être portées d’urgence, selon l’article L. 2212-4 du CGCT, à la connaissance du représentant de l’Etat dans le département ; - la prise provisoire de mesures contre les personnes atteintes de troubles mentaux et dont l’état pourrait porter atteinte à la moralité publique, à la sécurité des personnes ou à la conservation des propriétés ; - la prise de mesures tendant à pallier ou à remédier aux événements résultant de la divagation d’animaux malfaisants ou

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féroces (voir infra : Le dispositif concernant les animaux dangereux) ; - la réglementation de la fermeture annuelle des boulangeries en raison des congés payés après consultation des organisations concernées. S’agissant des communes riveraines de la mer, la police municipale s’exerce sur le rivage de la mer jusqu’à la limite des eaux (article L. 2212-3 du CGCT). La jurisprudence du Conseil d’Etat a précisé les conditions de légalité de certains arrêtés municipaux. La Haute assemblée admet, sous réserve que certaines conditions soient respectées, que le maire use des pouvoirs de police que lui confère le CGCT, tant pour limiter la circulation nocturne de mineurs de 13 ans non accompagnés par une personne majeure, que pour réglementer la prostitution sur la voie publique. Les mesures relatives aux mineurs précités doivent être édictées dans le but de contribuer à leur protection en raison des problèmes locaux existants. Elles doivent concerner une période particulièrement sensible de l’année (l’été, par exemple), être limitées dans le temps, c’est-à-dire entre 23 heures et 6 heures du matin (plage horaire pendant laquelle sont souvent commis les faits délictueux) ainsi que dans l’espace (la nature et l’étendue des secteurs concernés doivent être précisées et justifiées par l’existence de risques particuliers). Il convient de souligner que l’absence totale de contrat local de sécurité ne fait pas obstacle à la prise d’un arrêté restreignant la circulation nocturne de ces mineurs (voir ordonnance en référé du CE, 2 août 2001, préfet du Vaucluse c/commune d’Orange). Signalons enfin, que les dispositions selon lesquelles ces mineurs pourront être reconduits à leur domicile ou au commissariat, par un agent de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou de la police municipale doivent absolument être justifiées par un caractère d’urgence afin de ne pas être entachées d’illégalité. S’agissant de l’exercice de la prostitution, les mesures ne doivent pas viser à l’interdire de manière générale et absolue, mais à la réglementer. Les arrêtés municipaux doivent d’abord se fonder sur les troubles à la tranquillité, à la sécurité et à la santé publiques résultant de cette activité (risques d’altercation causés par les rassemblements de prostituées, de clients, de curieux, troubles apportés à la circulation par ces rassemblements, abandon de préservatifs usagés sur la voie publique...). Par ailleurs, il est nécessaire que la référence à la moralité publique soit suffisamment circonstanciée en précisant en quoi une atteinte à celle-ci est susceptible d’entraîner un trouble à l’ordre public (exemples : exercice de la prostitution à proximité d’un établissement scolaire, d’un lieu de culte, d’un terrain de jeux pour enfants...). La loi prévoit que les maires de communes limitrophes ou appartenant à une même agglomération peuvent, en matière de police administrative, utiliser, sous certaines conditions, tout ou partie des moyens et des effectifs de leurs services de police municipale à l’occasion d’une manifestation exceptionnelle, d’un afflux important de population ou en cas de catastrophe naturelle. Les conditions et modalités d’utilisation des moyens et effectifs sont fixées par le représentant de l’Etat dans le département au vu des propositions des maires des communes concernées (article L. 2212-9 du CGCT).

Les pouvoirs de police portant sur des objets particuliers

Les pouvoirs de police du maire portant sur des objets particuliers s’exercent dans un très grand nombre de domaines. En matière de circulation et de stationnement le maire exerce ses pouvoirs sur les routes nationales, sur les routes départementales et les voies de communication à l’intérieur des agglomérations sous réserve des pouvoirs revenant au représentant de l’Etat dans le département sur les routes à grande circulation. A cet effet le maire prend, par arrêté motivé, les mesures qui s’imposent eu égard aux nécessités de la circulation et de la protection de l’environnement ainsi que celles qui apparaissent nécessaires en matière de stationnement et d’accès à certaines voies (article L. 2213-1 à L. 2213-6 du CGCT). Par ailleurs, le maire assure également, la police des funérailles et des lieux de sépultures et veille à ce que toute personne décédée soit ensevelie et inhumée décemment sans distinction de culte ni de croyance (article L. 2213-7 à L. 2213-15 du CGCT). La police des funérailles, des sépultures et des convois mortuaires est traitée dans la partie relative aux pompes funèbres dans le chapitre intitulé “ Les principaux services publics locaux ”. D’autre part, le maire assure la police des ports maritimes communaux, celle des baignades et de certaines activités nautiques et établit les règlements qui s’imposent dans le cadre des dispositions en vigueur (articles L. 2213-22 et L. 2213-23 du CGCT). De plus, il prescrit la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices menaçant ruine dans les conditions prévues au code de la construction et de l’habitation (article L. 511-1 à L. 511-4), les travaux de remise en état de terrains non bâtis situés à l’intérieur d’une zone d’habitation, le ramonage des cheminées, fours et fourneaux des maisons, usines, etc., l’entourage des puits et des excavations présentant un danger pour la sécurité publique, le numérotage des maisons, la surveillance de la salubrité de l’eau des ruisseaux, rivières, étangs..., la prescription de mesures d’hygiène concernant les mares et les fossés à eau stagnante établis dans le voisinage des habitations (article L. 2213-22 à L. 2213-31 du CGCT). Ajoutons, pour clore ce point, qu’en matière d’habitat, les pouvoirs du maire sont très diversifiés (police des immeubles menaçant ruine, sécurité des hôtels meublés, sécurité des immeubles collectifs à usage d’habitation...). En raison de leur nature et de leur diversité, ces pouvoirs font l’objet d’un développement particulier dans le chapitre intitulé “ L’habitat ”.

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La possibilité de transfert de certains pouvoirs de police des maires aux présidents d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre

L’article L. 5211-9-2 du CGCT prévoit que les maires des communes membres d’un EPCI à fiscalité propre peuvent transférer les pouvoirs de police attachés à une compétence transférée afin de favoriser une gestion plus rationnelle de la compétence en question. Les maires des communes membres peuvent transférer au président de l’EPCI le pouvoir : - d’établir, en matière d’assainissement, des règlements d’assainissement et de mettre en œuvre leur application sous la responsabilité d’agents spécialement assermentés ; - d’établir, en matière d’élimination des déchets ménagers, des règlements de collecte et de mettre en œuvre leur application sous la responsabilité d’agents spécialement assermentés ; - d’exercer en tout en partie, en matière de voirie, des prérogatives en matière de circulation et de stationnement ; - d’assurer la sécurité des manifestations culturelles et sportives organisées dans des établissements communautaires. Sur proposition d’un ou plusieurs maires des communes concernées, le transfert des mesures de police est décidé par le représentant de l’Etat dans le département, après, bien entendu, accord des maires de toutes les communes membres et du président de la communauté de communes ou de la communauté d’agglomération. Lorsqu’il s’agit d’une communauté urbaine, l’arrêté de transfert des mesures de police est pris par le représentant de l’Etat dans le département, après accord du président de cet EPCI et des deux tiers au moins des communes membres dont la population représente plus de la moitié de la population, ou de la moitié des communes membres dont la population représente plus des deux tiers de la population totale. Les arrêtés de police sont pris conjointement par le président de l’EPCI et le ou les maires concernés.

Les pouvoirs de police exercés au nom de l’Etat

Le maire est chargé, sous l’autorité du représentant de l’Etat dans le département, notamment de l’exécution des mesures de sûreté générale et des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois (article L. 2122-27 du CGCT). En cas d’urgence, ou pour renforcer dans un but d’ordre public local, la mesure prise par l’autorité supérieure de police, le maire peut être appelé à intervenir au titre de son pouvoir municipal, en complément des polices spéciales étatiques (c’est le cas, par exemple, en matière de police spéciale concernant les monuments historiques et les sites naturels).

Le maire, officier de police judiciaire

Conformément aux dispositions de l’article 16 (1°) du code de procédure pénale, le maire et ses adjoints ont la qualité d’officier de police judiciaire (article L. 2122-31 du CGCT). L’exercice de ce pouvoir s’effectue sous le contrôle du procureur de la République. Ils peuvent, en particulier sur les instructions du procureur de la République (article 41 du code de procédure pénale) ou du juge d’instruction (article 81, alinéa 6 du même code), être amenés à diligenter des enquêtes sur la personnalité des personnes poursuivies ainsi que sur leur situation matérielle, familiale ou sociale. En sa qualité d’officier de police judiciaire, un maire (ou un adjoint) est tenu de signaler sans délai au procureur de la République les crimes et délits dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Dans le respect des dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale, le maire est informé sans délai, par les responsables locaux de la police ou de la gendarmerie nationale, des infractions causant un trouble grave à l’ordre public commises sur le territoire de la commune (articles L. 2211-2 et L. 2211-3 du CGCT). En pratique, ces missions sont surtout confiées aux maires des communes où il n’existe pas d’autres officiers de police judiciaire.

ETENDUE DES POUVOIRS DU MAIRE

Le champ d’application des pouvoirs de police du maire est particulièrement vaste et l’on ne saurait, pour cette raison, en dresser une liste exhaustive. Les pouvoirs de police du maire se combinent assez souvent avec les polices spéciales faisant intervenir d’autres autorités (préfet et autorités judiciaires notamment). En plus des pouvoirs énumérés précédemment, les compétences de police du maire portent sur le domaine public (autorisation de stationnement et permission de voirie), les foires et marchés de détail, les abattoirs, certaines professions (marchands ambulants...), les débits de boissons... D’une manière générale, ces compétences touchent d’au plus près la vie des citoyens.

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CARACTERES ET LIMITES DES POUVOIRS DU MAIRE

L’article L. 2211-1 du CGCT précise que le maire concourt par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique et de prévention de la délinquance. Le pouvoir de police du maire ne peut ni être partagé avec le conseil municipal (CE, 20 février 1946, CAUCHOIS), ni délégué (en cas d’exploitation d’un service public par une personne privée), ni faire partie des compétences transférées dans le cadre de la coopération intercommunale, sauf, comme on l’a vu plus haut, dans les cas prévus expressément par l’article L. 5211-9-2 du CGCT En outre, dans l’exercice des pouvoirs qui lui sont conférés au titre de la police municipale, le maire n’est pas soumis au contrôle de l’assemblée délibérante. Toute délibération du conseil municipal, en matière de police, autre qu’un simple vœu, se trouverait entachée d’illégalité (CE, 6 mai 1949, HAMON). Cependant, l’intervention du conseil municipal a été prévue dans des domaines particuliers, tel celui de l’établissement du règlement sanitaire par exemple. Si le champ d’action du maire, en matière de police, est très vaste, il connaît cependant certaines limites. En effet, selon l’article L. 2212-1 du CGCT, le maire exerce ses attributions en matière de police municipale et de police rurale et exécute les actes qui y sont relatifs sous le contrôle administratif du représentant de l’Etat dans le département. Ensuite, l’article L. 2215-1 du CGCT prévoit l’intervention du représentant de l’Etat dans le département en matière de police municipale. C’est ainsi que le préfet peut prendre toutes mesures relatives au maintien de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité publiques dans tous les cas où il n’y aurait pas été pourvu par les autorités municipales concernées. Toutefois, lorsque les mesures en cause n’intéressent qu’une seule commune, le préfet ne peut intervenir qu’après mise en demeure adressée au maire sans résultat. Par ailleurs, si le maintien de l’ordre public est menacé dans deux ou plusieurs communes limitrophes, le préfet peut se substituer, par arrêté motivé, aux maires des communes en cause pour réprimer les atteintes à la tranquillité publique, maintenir le bon ordre dans les endroits où il se fait des grands rassemblements de personnes et assurer la police des baignades et des activités nautiques. D’autre part, le préfet est seul compétent pour prendre les mesures relatives à l’ordre, à la sûreté et à la salubrité publics dont le champ d’application excède le territoire d’une commune. Enfin, en cas d’urgence, lorsque le bon ordre, la salubrité, la tranquillité et la sécurité publiques l’exigent le préfet dispose notamment, lorsque ses moyens ne lui permettent pas de poursuivre ses objectifs en matière de police, d’un droit de réquisition pour toutes les communes du département, plusieurs ou une seule d’entre elles jusqu’à ce que la situation soit rétablie. Par ailleurs, dans le cadre des missions de sécurité publique, c’est le préfet qui est seul compétent pour organiser les secours en cas de catastrophe, accident ou sinistre dépassant le cadre d’une commune (article 17 à 22 de la loi no 2004-811 du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile). En matière de responsabilité civile, la commune voit sa responsabilité supprimée ou atténuée lorsqu’une autorité relevant de l’Etat s’est substituée illégalement au maire pour mettre en œuvre des mesures de police (article L. 2216-1 du CGCT). Sans préjudice des dispositions précitées, les communes sont civilement responsables des dommages qui résultent de l’exercice des attributions de police municipale. Leur responsabilité est atténuée a due concurrence lorsque le dommage résulte en tout ou partie de la faute d’un agent ou du mauvais fonctionnement d’un service ne relevant pas de la commune. La commune demeure seule et définitivement responsable du dommage si la personne morale (autre que la commune) n’a pas été mise en cause soit par la commune, soit par la victime (article L. 2216-2 du CGCT).

LES AGENTS DE POLICE MUNICIPALE

Compétences des agents de police municipale

Les agents de police municipale sont investis de missions de police administrative et de missions de police judiciaire. Depuis l’intervention de la loi no 99-291 du 15 avril 1999 relative aux polices municipales, de nombreuses dispositions sont intervenues pour accroître les missions des agents de police municipale et les moyens dont ils disposent pour les assurer, en particulier la loi no 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne, la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, la loi no 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure, la loi no 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances et la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance. En vertu de l’article L. 2212-5 du CGCT, les agents de police municipale, sans préjudice de la compétence générale de la police nationale et de la gendarmerie nationale, exécutent, dans la limite de leurs attributions et sous l’autorité du maire, les tâches que ce dernier leur confie en matière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques (exécution des arrêtés de police du maire, constatation, par procès-verbaux, des infractions à ces arrêtés). Les missions des policiers municipaux en matière de surveillance générale de la voie et des lieux publics s’inscrivent dans le cadre d’une police de proximité, ce qui nécessite une étroite coordination, formalisée dans une convention, avec les

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services de la police et de la gendarmerie nationales. La signature d’une convention est obligatoire dès lors qu’une commune compte au moins 5 agents de police municipale. Néanmoins, une convention de coordination peut également être conclue, à la demande du maire, pour un service comptant moins de 5 agents de police municipale. Elle est obligatoire si le maire souhaite armer ses policiers municipaux (article L. 2212-6 du CGCT). A défaut de convention, les missions de police municipale ne peuvent s’exercer qu’entre 6 heures et 23 heures à l’exception des gardes statiques des bâtiments municipaux et de la surveillance des fêtes et réjouissances organisées par la commune (article L. 2212-6 du CGCT). D’autre part, aucune autorisation préfectorale d’acquisition, de détention ou de port d’armes ne peut être accordée sous peine d’illégalité (article L. 412-51 du code des communes). Aux termes de l’article 21 du code de procédure pénale, les policiers municipaux ont des attributions de police judiciaire sur le territoire de la commune. C’est ainsi que les agents de la police municipale ont notamment pour mission : - de seconder, dans leurs fonctions, les officiers de police judiciaire ; - de rendre compte à leurs chefs hiérarchiques de tous crimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance ; - de constater, en se conformant aux ordres desdits chefs, les infractions à la loi pénale et de recueillir tous renseignements en vue de découvrir les auteurs de ces infractions ; - de constater, par procès-verbal, les contraventions au code de la route dont la liste est fixée par le décret no 2000-277 du 24 mars 2000 (absence du titre justifiant l’autorisation de conduire le véhicule, de carte grise...) ; de constater, par rapport, les délits prévus par l’article L. 126-3 du code de la construction et de l’habitation (voies de fait et menaces de commettre des violences dans l’entrée, la cage de l’escalier ou les parties communes d’un immeuble collectif...). Ils doivent adresser leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et, par l’intermédiaire des officiers de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationale, au procureur de la République. Les policiers municipaux sont chargés de verbaliser plusieurs catégories d’infractions, notamment les infractions : - aux arrêtés de police du maire ; - au code de l’environnement en ce qui concerne la protection de la faune et de la flore, la pêche, la publicité..., - à la police de conservation du domaine routier (dommages causés à un panneau directionnel, à un terre-plein...) ; - à la lutte contre les nuisances sonores (celles engendrées par les véhicules à moteur, les postes radio, les bruits de voisinage...) ; - à la police des gares (circulation ou stationnement dans la cour d’une gare...) ; - à la législation sur les chiens dangereux (non déclaration de l’animal en mairie, non-respect des obligations fixées par le code rural...) (voir infra Dispositif concernant les animaux dangereux). Les policiers municipaux disposent de plusieurs moyens pour assurer leurs missions : - le relevé d’identité (article 78-6 du code de procédure pénale) ; - le dépistage d’alcoolémie, la rétention du permis de conduire, l’immobilisation et la mise en fourrière de véhicules, la consultation des fichiers des immatriculations et des permis de conduire (articles L. 234-3 et L. 234-4 ; L. 224-1 ; articles R. 325-3, L. 325-1 et L. 325-12 ; L. 330-2 et R. 330-3 du code de la route) ; - l’accès aux parties communes des immeubles à usage d’habitation (article L. 126-1 du code de la construction et de l’habitation) ; - les palpations de sécurité dans le cadre des missions confiées par le maire (article L. 2212-5 du CGCT) ; - l’inspection visuelle ou la fouille des sacs et bagages dans les cas prévus par l’article 96 de la loi du 18 mars 2003 précitée (à l’occasion de l’accès à une manifestation sportive, récréative ou culturelle rassemblant plus de 1 500 personnes...) ; - le carnet de déclarations destiné à recueillir les observations éventuelles des contrevenants verbalisés. La circulaire du 28 mai 2003 du ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales (NOR/INT/D/03/00058/C) récapitule les compétences des policiers municipaux, en particulier en matière de police judiciaire. Selon l’article 3 (I et II) du décret no 2000-276 du 24 mars 2000, trois missions peuvent justifier qu’un agent de police municipale soit armé : - la surveillance générale des voies publiques, des voies privées ouvertes au public et des lieux ouverts au public (par exemple, une galerie marchande) ; - la surveillance, dans les services de transports publics, de personnes ; - les gardes statiques des bâtiments communaux. Les autorisations de port d’armes des agents de la police municipale sont accordées par le représentant de l’Etat dans le département sur demande motivée du maire.

Carte professionnelle et équipements des policiers municipaux

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Malgré la multiplicité des employeurs, le législateur a souhaité que les policiers municipaux soient identifiés de manière identique sur l’ensemble du territoire national. Le décret n° 2006-1409 du 20 novembre 2006 fixe les caractéristiques des nouvelles cartes professionnelles des policiers municipaux. A partir du 22 mai 2008, tous les agents de police municipale devront être porteurs de cette carte. Les cartes professionnelles des policiers municipaux sont au format “ ISOD2 ” (format de la carre nationale d’identité). Ce sont des documents sécurisés, valables dix ans à compter de la date d’émission, et fabriqués par l’Imprimerie nationale uniquement. Un système de commande en ligne via un site Internet sécurisé est proposé par ce fournisseur. Des formulaires papier sont prévus pour les communes ne bénéficiant pas d’un accès à Internet. Les formulaires remplis en ligne devront, dans tous les cas, être imprimés au terme de la téléprocédure et adressés à l’Imprimerie nationale revêtus du visa du maire, du préfet et du procureur de la République ainsi que de la signature du titulaire. Les cartes devront être enregistrées sur un registre d’inventaire, spécialement réservé à cet effet, côté et paraphé par le maire ou le président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Le port de la carte est obligatoire pendant le service. Elle doit être présentée à toute personne qui en fait la demande. La tenue des agents de police municipale : définie par le décret n° 2004-302 modifié, elle s’impose, depuis le 3 août 2005, de manière obligatoire aux communes et aux EPCI employant des policiers municipaux. Un agent de police municipale non revêtu de sa tenue réglementaire ne saurait, en aucun cas, exercer ses missions sur la voie publique. La signalisation des véhicules de police municipale a été décrite par le décret n° 2005-425 du 28 avril 2005 dont les dispositions sont devenues obligatoires depuis le 7 novembre 2006. Ces véhicules sont définis comme “ véhicules d’intérêt général prioritaires ” au sens où l’entend le code de la route. En raison de leur caractère prioritaire, les véhicules doivent être utilisés par les seuls policiers municipaux à l’exclusion de toute autre personne, y compris les assistants temporaires de ces policiers. Les équipements de protection individuelle dont sont dotés les agents de police municipale doivent être conformes aux normes européennes, en application des dispositions combinées du décret n° 85-603 du 10 juin 1985 modifié relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail dans la fonction publique territoriale et du code du travail. Les dispositions relatives à la carte et aux équipements des agents de la police municipale sont décrites dans la circulaire NOR/INT/D/07/00067/C du 11 juin 2007.

La police dans les campagnes

Cette police est spécialement placée sous la surveillance de la gendarmerie nationale et des gardes champêtres. Toute commune peut avoir un ou plusieurs gardes champêtres, de même que plusieurs communes peuvent avoir en commun un ou plusieurs gardes champêtres. Les gardes champêtres sont chargés, dans le territoire pour lequel ils sont assermentés, de rechercher les contraventions aux règlements et arrêtés de police municipale et de dresser les procès-verbaux constatant les contraventions. Ils peuvent également constater certaines infractions au code de la route ; à ce titre ils sont habilités à procéder, dans les conditions prévues par le code précité, au dépistage de l’imprégnation alcoolique de conducteurs de véhicules. Par ailleurs, ils sont habilités, dans les conditions prévues par l’article 78-6 du code de procédure pénale, à relever l’identité des contrevenants afin de dresser les procès-verbaux des infractions qu’ils constatent (article L. 2213-16 à L. 2213-20 du CGCT). Organisation de la police municipale : des possibilités de mutualisation

En application de l’article L. 2212-9 du CGCT, lors d’une manifestation exceptionnelle, en particulier à caractère culturel, récréatif ou sportif ou en cas de catastrophe naturelle, les maires des communes appartenant à une même agglomération ou limitrophes peuvent être autorisés à mettre en commun tout ou partie de leurs personnels et moyens de police municipale, sur le territoire d’une ou plusieurs communes pendant une durée déterminée. La mise en commun de ces moyens et effectifs, qui se fait uniquement en matière de police administrative, est autorisée par arrêté du préfet qui en fixe les modalités et conditions au vu des propositions des maires des communes concernées.

Un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) peut, à la demande de plusieurs maires appartenant à cet EPCI et après délibération de deux tiers au moins des conseils municipaux des communes concernés représentant plus de la moitié de la population totale de celles-ci (ou l’inverse), recruter un ou plusieurs agents de police municipale en vue de les mettre à disposition de l’ensemble de ces communes. Les policiers municipaux ainsi recrutés exercent les compétences susmentionnées, sans préjudice des compétences de police judiciaire qui leur sont dévolues par le code de procédure pénale ainsi que par les lois pénales spéciales. Ils sont placés sous l’autorité du maire de la commune sur le territoire de laquelle ils exercent leurs fonctions (article L. 2212-5 du CGCT).

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L’article 4 de la a loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance complète les mesures législatives existantes en matière de mutualisation police municipale. C’est ainsi qu’elle prévoit un nouveau dispositif (article L. 2212-10 du CGCT) permettant à plusieurs communes de moins de 20 000 habitants formant un ensemble de moins de 50 000 habitants d’un seul tenant de mettre en commun, par convention, un ou plusieurs agents de police municipale ainsi que des équipements pour couvrir le territoire de l’ensemble des communes signataires de la convention. Pendant l’exercice de leurs fonctions sur le territoire d’une commune, les policiers municipaux sont placés sous l’autorité du maire de ladite commune. Le cas échéant, la demande de port d’arme prévue par l’article L. 412-51 du code des communes est établie conjointement par l’ensemble des maires des communes concernées. Ces derniers désignent, parmi eux, l’autorité qui sera autorisée par le préfet à acquérir et détenir les armes. Il convient de préciser qu’une commune appartenant à un EPCI à fiscalité propre ne peut mettre en commun des agents de police municipale lorsque cet EPCI met des agents à disposition dans les conditions prévues à l’article L. 2212-5 précité (article L. 2212-6 du CGCT).

DISPOSITIONS PARTICULIERES CONCERNANT CERTAINES COMMUNES

Les communes à police étatisée

Le régime de la police d’Etat dans une commune peut être établi en fonction de ses besoins en matière de sécurité qui s’apprécient au regard de plusieurs critères (population permanente et saisonnière, situation de la commune dans un ensemble urbain et caractéristiques de la délinquance). Ce régime est institué par arrêté conjoint des ministres compétents lorsque la demande émane du conseil municipal ou en cas d’accord de celui-ci, par décret en Conseil d’Etat dans le cas contraire. Dans les communes où le régime de la police d’Etat a été instauré (articles L. 2214-3 et 2214-4 du CGCT), il incombe à la police étatisée : - d’exécuter les arrêtés de police du maire ; - de réprimer les atteintes à la tranquillité publique énumérées à l’article L. 2212-2 (2°) du CGCT, à l’exception des bruits de voisinage ; - d’assurer le bon ordre quand il se fait occasionnellement de grands rassemblements de personnes. Dans ces communes, tous les autres pouvoirs de police sont exercés par le maire y compris le maintien du bon ordre dans les foires, marchés, réjouissances et cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés, églises et autres lieux publics.

La ville de Paris

La situation spécifique de la ville de Paris dans le domaine de la police remonte à la loi du 28 pluviôse an VIII dont l’article 16 précise “ qu’un préfet de police serait chargé de ce qui concerne la police ”. Les pouvoirs et attributions du préfet de police en matière de police générale et de police municipale découlent de l’arrêté des consuls du 12 messidor an VIII, des textes qui l’ont modifié ainsi que des articles L. 2512-7, L. 2512-14 et L. 2512-17 du CGCT. La compétence du préfet de police en matière de police municipale apparaît comme une compétence de droit commun qui a été reconnue par une jurisprudence constante du Conseil d’Etat. Par ailleurs, il exerce à Paris les pouvoirs de police d’Etat relevant de la compétence d’un préfet de département (délivrance des passeports, des titres de séjour, des cartes d’identité, des cartes grises, police de la tranquillité publique, police des rassemblements, protection contre les menaces graves à l’ordre public, etc.). Sous réserve des textes spécifiques ayant octroyé certains pouvoirs à une autre autorité, il exerce également les pouvoirs de police municipale revenant au maire d’une commune à police étatisée (voir loi no 86-1308 du 29 décembre 1986 portant adaptation du régime administratif et financier de la ville de Paris). Le maire de Paris est chargé de la police municipale en matière de salubrité sur la voie publique, de bruits de voisinage et de maintien du bon ordre dans les foires et marchés dans les conditions définies par le code de la santé publique et le CGCT. Les services correspondant à l’exercice de ces missions sont mis à la disposition de la mairie de Paris par l’Etat (article L. 2512-13 du CGCT). En outre, il est chargé, sous certaines conditions, de la police de conservation dans les dépendances domaniales incorporées au domaine public de la commune de Paris. Dans ce domaine, le pouvoir de substitution au maire revient au préfet de police (article L. 2512-13 du CGCT). En matière de circulation et de stationnement, le maire de Paris exerce les pouvoirs qui lui sont conférés par le premier alinéa de l’article L. 2213-1 et par les articles L. 2213-2 à L. 2213-6 du CGCT, sauf dans les cas où ils reviennent au préfet de police. C’est ainsi que le préfet de police : - détermine, de façon permanente ou temporaire, des sites où il réglemente les conditions de circulation et de stationnement dans certaines voies ou portions de voies (ou en réserve l’accès à certaines catégories d’usagers ou de véhicules) pour des motifs d’ordre public ou liés à la sécurité des personnes et des biens ou pour assurer la protection du

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siège des institutions de la République et des représentations diplomatiques ; - arrête, après avoir recueilli l’avis du maire de Paris, des dispositions de même nature et à caractère temporaire en cas de manifestation de voie publique à caractère revendicatif, festif, sportif ou culturel ; - fixe, après avoir recueilli l’avis du maire de Paris, les règles de circulation et de stationnement sur certains axes pour tenir compte des conditions de circulation dans l’agglomération parisienne et dans la région d’Ile-de-France ; - exerce les pouvoirs conférés par le code de la route. L’exécution des dispositions qui précèdent est assurée par les fonctionnaires de la police nationale ou, le cas échéant, en matière de circulation et de stationnement, par les agents de la ville de Paris placés sous l’autorité du préfet de police (article L. 2512-4 du CGCT). En matière de police de conservation dans les dépendances domaniales, comme en matière de circulation et de stationnement, la loi confère un pouvoir de substitution au préfet de police dans le cas où le maire ne prendrait pas les mesures nécessaires. Le préfet de police, sous réserve des dispositions du code de procédure pénale, associe le maire de Paris à la définition des actions de lutte contre l’insécurité et de prévention de la délinquance et l’informe régulièrement des résultats obtenus ; une convention peut être passée entre les parties concernées (article L. 2512-15 du CGCT). Les agents municipaux chargés d’un service de police constatent, par procès-verbal, les contraventions aux arrêtés de police du maire (salubrité sur la voie publique, bruits de voisinage, bon ordre des foires et marchés) et sont habilités à relever l’identité des contrevenants aux arrêtés du maire concernant la police de conservation dans les dépendances domaniales incorporées au domaine public de la commune de Paris (article L. 2512-16 du CGCT). Par ailleurs, les agents de surveillance de Paris placés sous l’autorité du préfet de police constatent, par procès-verbal, les contraventions aux arrêtés de police relatifs au bon ordre, à la tranquillité, à la sécurité et à la salubrité sur la voie publique pris par le préfet de police et le maire de Paris. Ces dispositions ne sont pas applicables aux interdictions de manifestation sur la voie publique (article L. 2512-16-1 du CGCT). Le préfet de police est chargé du secours et de la défense contre l’incendie en vertu d’une loi spéciale en la matière. Enfin, il exerce pour Paris et les trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), les attributions d’administration des personnels et matériels de police (décret no 71-1030 du 23 décembre 1971 sur le SGAP de Paris) et les pouvoirs du préfet de zone de défense de Paris qui comprend les huit départements d’Ile-de-France.

Les communes des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne

Dans ces départements, le représentant de l’Etat exerce la police de la voie publique sur les routes à grande circulation, y compris en matière de liberté et de sûreté ainsi que les attributions de police étatisée dans les communes où la police est étatisée. Sous la surveillance du préfet et sans préjudice des attributions qui leur sont conférées par les lois, les maires des communes de ces départements restent chargés de la voirie communale, de la liberté et de la sûreté de la voie publique, de l’établissement, de l’entretien et de la conservation des édifices communaux, des cimetières, promenades, places, rues et voies publiques ne dépendant pas des voiries nationales et départementales, etc. Dans ces départements, la prévention des risques relève de la compétence du maire et du préfet agissant dans le cadre de leurs pouvoirs respectifs de police. Le secours et la défense contre l’incendie reviennent, quant à eux, au préfet de police de Paris qui peut déléguer ses compétences aux préfets des départements concernés.

Les communes des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle

Les communes de ces départements ont des pouvoirs de police voisins de ceux des maires des communes des autres départements moyennant quelques différences inhérentes, notamment, aux règles du droit local. Les dispositions énoncées par le CGCT en matière de police sont applicables aux communes de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sauf en ce qui concerne celles des articles L. 2212-1 à L. 2212-4 (police municipale), L. 2213-6 à L. 2213-9 (circulation et stationnement, police des funérailles et lieux de sépulture), L. 2 213-21 (police dans les campagnes), L. 2213-26 (mesures concernant les fours, fourneaux et cheminées), L. 2213 - 27 (clôture des puits et des excavations), L. 2214-3 et L. 2214-4 (dispositif dans les communes à police étatisée), L. 2215-1 et L. 2215-4 (pouvoirs du représentant de l’Etat dans le département). Dans les communes de ces départements où a été instituée une police d’Etat, le maire reste investi, dans certains domaines, des pouvoirs de police conférés aux autorités municipales (répression des délits contre la tranquillité publique, prévention et cessation des accidents et fléaux calamiteux, inspection sur la fidélité du débit des denrées, transport et inhumation des personnes décédées...). Dans ces départements, les dispositions relatives au pouvoir de substitution du préfet en matière de police municipale et de

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permissions de voirie énoncés aux articles L. 2215-1 et L. 2215-4 du CGCT ne sont pas applicables.

Le maire : un acteur essentiel en matière de prévention de la délinquance

PREVENTION DE LA DELINQUANCE : LES APPORTS DE LA LOI DU 5 MARS 2007

Depuis la loi n°2001-1062 du 15 novembre 2001, le maire est associé par le préfet à la définition des actions de prévention de la délinquance et de lutte contre l’insécurité (article L. 2215-2 du CGCT) et des outils spécifiques ont été développés, tels que les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (décret n° 2002-999 du 17 juillet 2002).

La loi n°2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance renforce, notamment dans son article 1er, le rôle du maire comme acteur essentiel de la politique de prévention de la délinquance. Celui-ci concourt non seulement à l’exercice des “ missions de sécurité publique ” mais aussi à celles de “ prévention de la délinquance ”. Cet article 1er de la loi précitée crée de nouvelles dispositions dans le code général des collectivités territoriales (article L.2211-4) au terme desquelles le maire est l’animateur et le coordinateur de la politique de prévention de la délinquance sur le territoire de sa commune. Pour Paris, le préfet de police et le maire ont conjointement la charge de l’animation et de la coordination de la politique de prévention de la délinquance. l’article L.2512-13-1du CGCT Par ailleurs, l’article L.2215-2 du CGCT, qui traite des pouvoirs du représentant de l’Etat dans le département, définit les modalités de coopération entre l’Etat et les maires. Les actions conduites par les collectivités territoriales et leurs établissements publics doivent ainsi être compatibles avec le plan de prévention de la délinquance arrêté par le préfet.

Les outils de mise en œuvre de la politique de prévention de la délinquance

Le renforcement du pouvoir d’animation du maire trouve également sa traduction dans la généralisation des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), qu’il préside, et rendus obligatoires dans les communes de plus de 10 000 habitants ainsi que dans les communes de moins de 10 000 habitants comprenant une zone urbaine sensible. Les autres communes conservent la faculté, si elles de souhaitent, de créer des CLSPD. Cette structure qui connaît donc une consécration législative constitue l’outil principal de mise en œuvre concrète de la politique locale de prévention de la délinquance. Le maire participe donc par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique mais aussi de prévention de la délinquance. et anime la politique de prévention au niveau local dans le respect des compétences du représentant de l’Etat et de celles de l’autorité judiciaire et dans la concertation avec le président du conseil général. Le décret n° 2007-1126 du 23 juillet 2007 fixe les conditions de création des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, mais aussi des conseils intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance ainsi que les conditions de mise en œuvre du plan de prévention de la délinquance dans le département. En créant, par ailleurs, les conseils intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance, la loi du 5 mars 2007 favorise la coopération entre communes à un niveau intercommunal pour la réalisation d’initiatives en matière de prévention. Ainsi, lorsqu’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre exerce la compétence relative aux dispositifs locaux de prévention de la délinquance son président anime et coordonne, sous réserve du pouvoir de police des maires des communes membres, les actions qui concourent à l’exercice de cette compétence. Sauf opposition d’une ou plusieurs communes représentant au moins la moitié de la population totale, le président de l’EPCI préside le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance. Ces dispositions n’entraînent pas de transferts de compétences, mais renforcent les moyens d’une meilleure coordination entre le maire, l’Etat et d’autres collectivités locales.

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La prévention basée sur l’action sociale et éducative

La loi du 5 mars 2007 précitée s’inscrit dans la lignée des mesures ouvertes par la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 relative à l’égalité des chances et par la loi n° 2006-784 du 5 juillet 2006 relative à la prévention de la violence lors des manifestations sportives. Cette loi, qui accorde une importance particulière à la prévention basée sur l’action sociale et éducative, élargit les pouvoirs de police administrative du maire à la prévention de la délinquance. A ce titre, le maire est appelé à agir en qualité d’animateur et de coordonnateur de cette politique au plan local, Il convient de préciser que les mesures instaurées par la loi s’inscrivent, dans leur ensemble, dans le respect des compétences du représentant de l’Etat dans le département, de celles des différents niveaux de collectivités territoriales ainsi que de celles de l’autorité judiciaire. Les modalités d’application du dispositif de prévention de la délinquance ont été précisées par la circulaire interministérielle n° NOR INT/K/07/00061/C du 9 mai 2007. La loi s’articule notamment autour de deux grands axes : le partage maîtrisé des informations et le conseil pour les droits et devoirs des familles. Le partage maîtrisé des informations : instauré par l’article 8 de la loi du 5 mars 2007 précitée, le dispositif, d’application immédiate, est un moyen destiné à faciliter la mise en œuvre de l’action sociale. Tout d’abord, il autorise le maire à désigner un coordonnateur afin d’améliorer l’efficacité et la continuité de l’action sociale (article L. 121-6-2 du code de l’action sociale et des familles). Ensuite, il donne un fondement légal au partage d’informations entre les professionnels de l’action sociale et à la communication de certaines de celles-ci au maire et au président du conseil général pour l’exercice de leurs compétences en la matière. Le dispositif de coordination, qui confirme le maire en tant qu’acteur de la politique de prévention de la délinquance, comporte quatre volets qui sont décrits ci-après :

Que fait un professionnel de l’action sociale, intervenant auprès d’une personne ou d’une famille, lorsqu’il craint l’aggravation des difficultés sociales, éducatives ou matérielles constatées ?

Il signale la situation au président du conseil général et au maire de la commune de résidence de la personne ou de la famille en cause.

Que fait, alors, le maire ? S’il le juge nécessaire, le maire désigne un coordonnateur après consultation du président du conseil général et accord de l’autorité dont relève le coordonnateur pressenti.

Qu’est-ce qui lie les professionnels concernés pour accomplir la mission d’action sociale (évaluation de la situation, détermination des moyens à mettre en œuvre) ?

L’exercice d’un secret partagé.

Que fait le coordonnateur, ou, à défaut de désignation de ce dernier, le professionnel intervenant seul ?

Il communique au maire et au président du conseil général les informations confidentielles strictement nécessaires à l’exercice de leurs compétences en la matière.

Il convient de souligner que le dispositif s’appuie sur la déontologie et les modes d’intervention des professionnels de l’action sociale, d’une part, et sur le respect de la vie privée ainsi que la recherche d’une meilleure efficacité de l’action sociale, d’autre part. Le dialogue pour venir en aide aux familles en difficulté : son dispositif est tracé par les articles 9 et 10 de la loi du 5 mars 2007 susnommée offrant au maire de nouveaux outils dans le cadre de l’action sociale facultative et instituant une procédure de saisine du juge des enfants par ce dernier. Le conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF) est un instrument de prévention à la disposition du maire qui entre dans le champ des dispositifs territorialisés de la prévention de la délinquance (plan départemental de prévention de la délinquance, conseil départemental de prévention de la délinquance, conseils locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance…). Créé par délibération du conseil municipal, le CDDF est le cadre du dialogue entre l’autorité municipale et les familles. Présidé par le maire (ou son représentant), ce conseil entend les parents (ou les titulaires de l’autorité parentale) pour leur rappeler les devoirs et obligations liés à l’éducation de leurs enfants et examine, avec eux, les mesures à prendre afin de les aider dans l’exercice de leur fonction parentale. En outre, le CDDF assiste le maire (ou son représentant) dans le choix d’une mesure pour aider les parents, à savoir : l’accompagnement parental et l’accompagnement en économie sociale et familiale.

En quoi consiste l’accompagnement parental ? C’est une mesure de premier niveau consistant en un suivi individualisé au travers d’actions de conseil pour venir en aide aux familles

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connaissant des difficultés dans l’éducation de leurs enfants.

Que doit faire le maire (ou son représentant au sein du CDDF) ?

Il lui appartient de proposer la mise en place d’une mesure d’accompagnement parental après avoir sollicité l’avis du président du conseil général.

Cette saisine est-elle suffisante ? Non. Lorsque le maire (ou son représentant au sein du CDDF) envisage de proposer un accompagnement parental il doit, obligatoirement, vérifier si la famille fait l’objet d’un contrat de responsabilité parentale ou d’une mesure judiciaire d’assistance éducative et en informer, le cas échéant, le CDDF. En effet, il importe qu’il y ait cohérence dans l’action menée envers une même famille par les autorités municipale, départementale et judiciaire.

Le maire (ou son représentant au sein du CDDF) doit-il délivrer un document spécifique à la famille concernée ?

Oui. La loi lui offre la possibilité de délivrer une attestation comportant son engagement solennel à se conformer aux obligations liées à l’exercice de l’autorité parentale.

Que doit faire le maire (ou son représentant au sein du CDDF) si la famille refuse l’accompagnement parental ou ne respecte pas ses engagements (carence éducative avérée, défaut d’assiduité scolaire) ?

Il doit saisir le président du conseil général en vue de la conclusion du contrat de responsabilité parentale créé par la loi du 31 mars 2006 précitée pour l’égalité des chances.

En quoi consiste l’accompagnement en économie sociale et familale ?

C’est une mesure judiciaire d’aide à la gestion d’aide à la gestion du budget familial, Elle est assurée par le juge des enfants à qui il revient d’apprécier si les conditions requises pour cette aide sont réunies.

Qui est habilité à saisir le juge des enfants ? Le maire (ou son représentant au sein du CDDF) dès qu’il a connaissance de familles rencontrant des difficultés dans l’utilisation des prestations familiales. La saisine se fait dans le respect des dispositions de l’article 375-9-1 du code civil.

Comment doit s’effectuer la saisine ? Elle doit s’effectuer conjointement avec l’organisme débiteur des prestations familiales (caisse d’allocations familiales ou caisse de mutualité sociale agricole).

Est-ce tout ? Non. Lorsque le maire (ou son représentant au sein du CDFF) a désigné un coordonnateur, il doit en informer le juge des enfants après accord de l’autorité hiérarchique dont relève ce coordonnateur.

Le CDDF peut comprendre des représentants de l’Etat désignés par le préfet, des représentants des collectivités territoriales ainsi que des personnes œuvrant en matière sociale, sanitaire, éducative, d’insertion et de prévention de la délinquance. En outre, le maire peut faire appel à toute personne à même d’apporter une expertise utile à la résolution des problèmes rencontrés par les familles dans l’éducation des enfants. Le décret n° 2007-667 du 2 mai 2007 fixe la liste des représentants de l’Etat au CDDF (article D 141-8 du code de l’action sociale et des familles).

LE DISPOSITIF CONCERNANT LES ANIMAUX DANGEREUX

En raison d’accidents graves causés par des chiens en 2006, dont certains mortels, le législateur a décidé de renforcer le dispositif prévu par la loi n° 99-5 du 6 janvier 1999 relative aux animaux dangereux et à la protection des animaux. C’est ainsi que la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 précitée contient certaines dispositions visant à renforcer l’efficacité des procédures administratives susceptibles d’être mises en œuvre par l’autorité de police en cas de danger grave ou immédiat ou de non déclaration de l’animal, d’une part, et à aggraver les sanctions pénales applicables en cas d’infractions

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commises par les propriétaires ou détenteurs, d’autre part. La mise en œuvre de la procédure d’urgence repose également, désormais, sur la présomption de danger grave et immédiat des chiens des 1ère (attaque) et 2ème (défense) catégories. Cette présomption repose sur des critères objectifs qui fondent à eux seuls la décision du maire ou du préfet. Ainsi, sont réputés présenter un danger grave et immédiat et, à ce titre, placés dans un lieu de dépôt et, éventuellement, abattus, les animaux dont le propriétaire n’a pas respecté les mesures auxquelles il doit obligatoirement se conformer (article L. 211-11 du code rural). Par ailleurs, en l’absence de la déclaration à laquelle est astreint le propriétaire du chien de 1ère (attaque) ou de 2ème (défense) catégorie, le maire ou, à défaut, le préfet, met en demeure le propriétaire de l’animal de régulariser sa situation dans un délai d’un mois maximum. Si ce dernier n’obtempère pas dans le délai requis, le maire ou, à défaut le préfet, peut ordonner que l’animal soit placé dans un lieu de dépôt adapté à l’accueil de ce dernier et faire procéder, sans nouvelle mise en demeure, à l’abattage de celui-ci. En application de la loi du 5 mars 2007 susnommée, sont intervenus le décret n° 2007-1318 du 6 septembre 2007 et la circulaire interministérielle NOR INT00700105C du 22 octobre 2007 relatifs à l’évaluation comportementale canine et aux modalités d’intervention des autorités concernées. Un modèle d’arrêté municipal, enjoignant le propriétaire d’un chien à faire procéder à l’évaluation comportementale de son animal par un vétérinaire de son choix figurant sur la liste départementale, accompagne la circulaire. Malheureusement d’autres accidents particulièrement graves ou mortels se sont produits dans le courant de l’été 2007, dont certains ont démontré que n’importe quel chien pouvait être dangereux en raison de ses modalités d’éducation ou de garde. C’est pourquoi la ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales a déposé, à l’automne, un projet de loi devant le Parlement visant à renforcer les mesures de prévention et de protection des personnes contre les chiens dangereux. Le projet de loi, en cours d’examen devant le Parlement, prévoit la mise en place d’un observatoire national du comportement canin placé auprès des ministres chargés de l’intérieur et de l’agriculture. Par ailleurs, il définit les mesures qui s’imposent respectivement au propriétaire ou au détenteur de l’animal, au maire (ou, à défaut, le préfet) et au vétérinaire. Le maire peut prescrire au propriétaire ou au détenteur du chien de prendre des mesures de nature à prévenir le danger. A ce titre, il peut, suite à l’évaluation comportementale de l’animal, imposer au propriétaire ou au détenteur de suivre une formation portant sur l’éducation et le comportement canins ainsi que sur la prévention des accidents en vue d’obtenir l’attestation d’aptitude à la détention d’un chien. En outre, la loi prévoit que tout fait de morsure d’une personne par un chien doit être déclaré par le propriétaire, ou le détenteur, au maire, l’intéressé ayant, alors, obligation de soumettre son animal à une évaluation comportementale qui doit être communiquée au maire. Au vu de celle-ci, le maire peut exiger que le propriétaire ou le détenteur suive la formation précitée en vue d’obtenir l’attestation requise. A défaut, pour l’intéressé, de respecter les obligations lui incombant, le maire pourra, après les mesures d’usage et en cas de danger grave, faire procéder à l’abattage du chien après avis d’un vétérinaire désigné par la direction des services vétérinaires. Par ailleurs, la loi renforce les peines en cas d’homicide involontaire résultant de l’agression commise par un chien envers le propriétaire de l’animal, ou celui qui le détient au moment des faits, peines pouvant aller jusqu’à dix années d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.

CH A P I T R E 3 L’état civil

L’article L. 2122-31 du CGCT précise que “ le maire et les adjoints sont officiers de l’état civil ”. Ils agissent sous l’autorité du procureur de la République et sont personnellement responsables des actes d’état civil, même en cas de délégation. Ils ne peuvent se soustraire, ni à la tenue des registres, ni à la délivrance des actes qui leur sont demandés par les usagers que ceux-ci résident ou non dans la commune. Les règles applicables en la matière sont énoncées par les articles 34 à 101 du code civil. Par ailleurs, l’Instruction générale sur l’état civil (IGEC) du 21 septembre 1955, refondue le 11 mai 1999 (JO du 28 juillet 1999) et modifiée, en derniers lieux, les 29 mars 2002 (JO du 28 avril 2002) et 2 novembre 2004 (JO du 23 novembre 2004), précise les conditions dans lesquelles ce service doit être assuré.

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LE MAIRE, OFFICIER DE L’ETAT CIVIL

Le maire reçoit les déclarations de naissance et les reconnaissances, il procède à la célébration des mariages, il dresse les actes de décès et, d’une manière générale, il enregistre la mise à jour des actes d’état civil en fonction des événements qui modifient l’état ou la capacité des personnes. En ce qui concerne les décès, le maire a des responsabilités particulières en vertu des articles 78 à 80, 87 à 91 et 101 du code civil : - rédaction de l’acte de décès ; - mention du décès en marge de l’acte de naissance ; - transcription de l’acte de décès sur les registres de la commune du dernier domicile de la personne décédée dans une autre commune ; - transcription d’un jugement déclaratif de décès en marge du registre ; - notification de l’acte de décès au maire de la commune du dernier domicile du défunt par le maire qui a dressé cet acte ; - notification de l’acte de décès au maire de la commune de naissance. Le maire a également des obligations d’information vis-à-vis des administrations de l’Etat (Santé, Défense, INSEE, Légion d’honneur, tribunal d’instance, services fiscaux). En application, notamment, de l’article L. 102 A, du Livre des procédures fiscales, il doit adresser au service des impôts aux mois de janvier, avril, juillet et octobre les relevés certifiés par lui des actes de décès établis au cours du trimestre.

ACTES POUVANT ETRE DELEGUES

En application de l’article R. 2122-10 du CGCT, le maire peut déléguer à un ou plusieurs fonctionnaires municipaux titulaires les fonctions qu’il exerce en tant qu’officier d’état civil pour : - la réception des déclarations de naissance, de décès, d’enfants sans vie, de reconnaissance d’enfants naturels, de déclaration parentale conjointe de changement de nom de l’enfant, du consentement de l’enfant de plus de treize ans à son changement de nom, du consentement d’un enfant majeur à la modification de son nom en cas de changement de filiation ; - la transcription, la mention en marge de tous actes ou jugements sur les registres de l’état civil ; - l’établissement de tous actes relatifs aux déclarations ci-dessus. Les fonctionnaires municipaux titulaires ayant reçu délégation sont compétents pour la réception des déclarations, la rédaction, la transcription et la mention en marge des actes de l’état civil en cause. Les actes ainsi dressés comportent leur seule signature. Ils peuvent valablement délivrer toutes copies, et extraits, quelle que soit la nature des actes. Ces fonctionnaires exercent leurs fonctions sous le contrôle et la responsabilité du maire. L’arrêté portant délégation de signature doit être transmis au représentant de l’Etat dans le département, ou à son délégué, ainsi qu’au procureur de la République près le tribunal de grande instance dans le ressort duquel se trouve la commune intéressée.

DISPOSITIONS RECENTES INTERVENUES EN MATIERE D’ETAT CIVIL

Parmi les dispositions récentes intervenues en matière d’état civil, il convient de signaler tout particulièrement : - la suppression de la fiche d’état civil en application du décret no 2000-1277 du 26 décembre 2000 (JO du 28 décembre 2000) ; - l’enregistrement à l’état civil des enfants décédés avant la déclaration de naissance, le devenir de leurs corps et les modalités de prise en charge de ceux-ci. Ces dispositions sont précisées par la circulaire interministérielle DHOS/DGS/DGCL no 2001-576 du 30 novembre 2001 ; la dévolution du nom de famille en application de la loi no 2002-304 du 4 mars 2002 modifiée par la loi no 2003-516 du 18 juin 2003 et du décret no 2004-1159 (respectivement JO du 5 mars 2002, du 19 juin 2003 et du 31 octobre 2004) ; - l’ordonnance no 2005-759 du 4 juillet 2005 portant réforme de la filiation (JO du 6 juillet 2005) ; - le décret no 2006-640 du 1er juin 2006 pris pour l’application de l’ordonnance précitée et relatif au livret de famille et à la procédure en matière de filiation (JO du 2 juin 2006) ; - la loi n° 2006-1376 du 14 novembre 2006 relative au contrôle de la validité des mariages ; - la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit pour ce qui concerne la suppression des certificats prénuptiaux, les copies et les extraits d’actes… (JO du 21 décembre 2007). En application de l’ordonnance 4 juillet 2005 et du décret du 1er juin 2006 précités, l’arrêté du 1er juin 2006 fixe le nouveau modèle du livret de famille. Sont insérés à ce livret les renseignements relatifs à l’état civil et au droit de la famille. Cet arrêté, publié au JO du 2 juin 2006, est entré en vigueur le 1er juillet 2006. Les dispositions découlant de l’arrêté du 16 mai 2004 sont abrogées.

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LE CONTROLE DES OFFICIERS DE L’ETAT CIVIL

Les officiers de l’état civil relèvent du contrôle du procureur de la République qui peut leur donner des instructions (IGEC, paragraphe 16 notamment). En cas de fautes ou de négligences commises dans l’exercice des fonctions d’officier de l’état civil, la responsabilité de l’Etat ou de la commune est également engagée sauf en cas de faute personnelle détachable du service (paragraphes 19 à 33 de l’IGEC). Les actions mettant en cause le service public de l’état civil doivent être portées devant les juridictions de l’ordre judiciaire.

CH A P I T R E 4 Révision et tenue des listes électorales

REMARQUES PRELIMINAIRES

Les instructions relatives à la révision et la tenue des listes électorales figurent dans la circulaire ministérielle no 69-352 du 31 juillet 1969 mise à jour le 20 décembre 2007. Chaque année, avant le 31 août, le préfet notifie aux maires l’arrêté instituant les bureaux de vote ou reconduisant l’institution antérieure de ces bureaux. Une liste électorale est dressée pour chaque commune ou, pour chaque bureau de vote, lorsque la commune est divisée en plusieurs bureaux de vote. La liste électorale est permanente. Elle est révisée chaque année par la commission administrative constituée pour chaque bureau de vote (article L. 16 du code électoral). Cette révision commence le 1er septembre et se termine le dernier jour de février de l’année suivante. Dès la fin du mois d’août, le maire doit apposer les affiches fournies par la préfecture et qui annoncent la révision de la liste. Toutes les modifications apportées à la liste électorale depuis la précédente révision doivent figurer dans un tableau qui doit être signé par tous les membres de la commission administrative. Ce tableau fait l’objet d’une transmission immédiate au préfet ou au sous-préfet et d’un affichage à la mairie du 10 au 20 janvier inclus. En cas de contestation, le tribunal d’instance est saisi par le préfet ou par les électeurs. Le tableau annexé au présent chapitre récapitule les principales opérations relatives à la révision des listes électorales.

LA COMMISSION ADMINISTRATIVE

Composition

La commission administrative comprend trois membres pour chaque bureau de vote : le maire (ou le président de la délégation spéciale) ou son représentant, un délégué de l’administration désigné par le préfet ou le sous-préfet et un délégué choisi par le président du tribunal de grande instance (article L. 17, 2ème alinéa du code électoral). Les modalités de désignation du représentant du maire ne sont précisées par aucun texte. D’une manière générale, celui-ci est choisi parmi les adjoints ou les conseillers municipaux. Rien n’empêche, cependant, que ce représentant soit un fonctionnaire municipal ou une autre personne. En l’absence de précision sur ce point, la désignation est faite soit en la forme d’une simple décision écrite, soit en celle d’un arrêté du maire. En droit, le maire n’est pas tenu de transmettre cet acte au représentant de l’Etat dans le département ou à son délégué dans l’arrondissement. Toutefois, l’usage veut que, dans un souci de bonne administration, cette formalité soit accomplie. Le délégué de l’administration et le délégué du tribunal de grande instance sont désignés à l’ouverture de chaque période annuelle de révision, étant précisé que les intéressés peuvent être remplacés à tout moment par l’autorité qui les a désignés. Toutefois, la décision de remplacement ne doit pas être inspirée par des motifs étrangers au bon fonctionnement de la commission. Ces délégués ne sont pas nécessairement choisis parmi les électeurs inscrits sur une liste électorale ou une liste électorale complémentaire de la commune ou du département. Le maire (ou son représentant) ne préside pas la commission administrative ; ses membres jouissent des mêmes pouvoirs et des mêmes prérogatives. Les membres de la commission doivent être présents lors de chacune des séances de celle-ci et siéger ensemble (CE, Ass. 3 février 1989, mairie de Paris). Les décisions sont prises à la majorité. A Paris, Lyon et Marseille, le maire d’arrondissement ou son représentant participe, avec voix consultative, aux travaux de

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la commission (article L. 2511-26 du CGCT). Dans les communes divisées en plusieurs bureaux de vote, il existe une commission administrative composée comme il est dit ci-dessus et qui dresse la liste générale des électeurs de la commune d’après les listes de chaque bureau de vote. A Paris, Marseille et Lyon, la liste générale est dressée par arrondissement (article L. 17, dernier alinéa du code électoral). Précisons que cette commission doit se borner à un travail de collationnement et de centralisation. Elle ne dispose, en effet, d’aucun pouvoir hiérarchique sur les commissions compétentes pour chaque bureau de vote.

Rôle

En application des articles R. 6, R. 7 et R. 25 du code électoral, la commission administrative a pour mission : - de statuer sur les demandes d’inscription ou de radiation reçues à la mairie ; - de constater les changements d’adresse, à l’intérieur de la même circonscription du même bureau de vote d’électeurs déjà inscrits ; - d’examiner la liste nominative établie par l’INSEE en vue de procéder à l’inscription d’office des personnes de dix-huit ans en application des dispositions des articles L. 11-1, L. 11-2 1er alinéa et L. 11-2 2ème alinéa du code électoral (voir infra) ; - de s’assurer que les personnes déjà inscrites ont conservé leur droit à continuer de figurer sur la liste électorale du bureau de vote ; - et de procéder, le cas échéant, à des radiations d’office. La commission administrative tient un registre de toutes ses décisions, ces dernières devant être appuyées par les motifs et les pièces les justifiant (article R. 8 du code électoral). Les dates de notification des décisions de radiation ou de refus d’inscription doivent également figurer sur le registre. Cette formalité est obligatoire à peine d’annulation de l’ensemble des opérations de vote. Un soin particulier doit être apporté dans la tenue de celui-ci, surtout en ce qui concerne la motivation des décisions prises, en particulier celles relatives aux inscriptions à la demande des électeurs énumérées à l’article L. 11 du code électoral (CE, 29 mai 1995, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire). Cette instance se réunit à partir du 1er septembre et procède aux inscriptions et aux radiations jusqu’au dernier jour ouvrable de décembre inclus (article R. 5 du code électoral). Plusieurs réunions sont à prévoir afin d’étaler, sur la période la plus large possible, l’envoi des avis d’inscription et de radiation à l’INSEE.

INSCRIPTION SUR LES LISTES ELECTORALES (REGLE GENERALE)

Nul ne peut être inscrit sur la liste électorale : - s’il n’a pas les qualités requises pour être électeur (l’intéressé doit être Français, majeur et jouir de ses droits civils et politiques) ; - et s’il n’a pas d’attache avec la commune, à savoir : son domicile, une résidence réelle et continue d’au moins six mois 1 ou la qualité de contribuable 2. Il doit être exigé du demandeur une pièce prouvant son identité (carte nationale d’identité, passeport, permis de conduire, livret de famille...) et la preuve de son attache avec la circonscription du bureau de vote (domicile de résidence principale ou qualité de contribuable). La réalité de cette attache peut être établie par tout moyen propre à emporter la conviction de la commission administrative (quittance de loyer, d’eau, de gaz et d’électricité, facture de téléphone, avis d’imposition sur le revenu, avis de taxe d’habitation...). Les demandes d’inscription sont formulées par les intéressés, toute l’année durant jusqu’au dernier jour ouvrable de décembre, le samedi étant considéré comme jour ouvrable. Ils peuvent demander cette inscription, soit en se présentant à la mairie, soit par correspondance (de préférence sous pli recommandé), soit en donnant procuration sur papier libre à un tiers dûment mandaté. Les intéressés doivent prouver leur identité ainsi que leur attache avec la circonscription du bureau de vote. Dans l’hypothèse d’une demande d’inscription par correspondance, la date limite s’apprécie au jour d’expédition de la demande, le cachet de la poste faisant foi (article 16 de la loi no 2000-231 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations). La loi no 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées précise en son article 71 1° : “ Les majeurs sous tutelle ne peuvent être inscrits sur les listes électorales à moins qu’ils n’aient été autorisés à voter par le juge des tutelles. ”

1 L’occupation d’une résidence secondaire dans une commune n’est pas considérée comme une résidence réelle et continue. 2 Possède cette qualité toute personne qui, l’année de la demande d’inscription figure, pour la cinquième fois, sans interruption, au rôle des contributions directes communales.

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La jurisprudence a considéré que les demandes d’inscription sur les listes électorales pouvaient être reçues dans des véhicules des services municipaux stationnant dans les différents quartiers, ces véhicules étant considérés comme des annexes de la mairie. En revanche, le Conseil d’Etat a jugé illégale la procédure consistant à recueillir les demandes d’inscription au domicile des intéressés (CE, 13 mars 1981, commune d’Allones). Des dispositions particulières sont prévues par le code électoral pour les Français établis hors de France, les militaires de carrière, les mariniers, les forains et nomades ainsi que les personnes sans domicile fixe. S’agissant des Français établis hors de France, les dispositions les concernant ont été modifiées récemment, en l’espèce par l’ordonnance no 2005-451 du 13 mai 2005 (article 4). Au moment du dépôt d’une demande d’inscription sur la liste électorale, le maire doit appeler l’attention de l’intéressé sur les sanctions auxquelles il s’expose en cas de double inscription (article L. 86 du code électoral). Il appartient au maire d’établir, pour la commission administrative, un dossier succinct sur chaque demande d’inscription. La commission administrative : - peut demander, en cas de contestation sur la capacité électorale du demandeur, un extrait du bulletin no 2 du casier judiciaire (articles 775 et 776 du code de procédure pénale) auprès des autorités concernées 3 ; - doit inviter le demandeur à faire preuve de sa qualité de Français en cas de doute sur la nationalité de ce dernier (cette preuve peut être une carte nationale d’identité ou un passeport en cours de validité ou un certificat de nationalité française prévu par les articles 31 à 31 -3 du code civil et délivré par le juge du tribunal d’instance compétent).

INSCRIPTION D’OFFICE SUR LES LISTES ELECTORALES (PERSONNES AGEES DE DIX-HUIT ANS)

Lors de la révision annuelle des listes électorales, la commission administrative procède à l’inscription des personnes ayant atteint l’âge de dix-huit ans depuis la dernière clôture définitive des listes ou qui atteindront cet âge au plus tard lors de la prochaine clôture définitive (article L. 11-1 du code électoral). Lorsque cette révision annuelle précède la tenue d’élections générales organisées à leur terme normal 4 au mois de mars, la commission procède également à l’inscription des jeunes qui rempliront la condition d’âge entre la dernière clôture définitive des listes et la date du scrutin (article L. 11-2, 1er alinéa, du code électoral.). Au cas où des élections générales arrivant à leur terme normal 5 sont organisées postérieurement au mois de mars, la commission administrative procède, au plus tard le premier jour du deuxième mois précédant celui des élections, à l’inscription des personnes remplissant la condition d’âge entre la dernière clôture définitive des listes électorales et la date du scrutin. S’il s’agit d’un scrutin à deux tours, seule la date du premier tour doit être prise en considération (article L. 11-2, 2ème alinéa, du code électoral). La commission administrative procède à ces inscriptions au regard des listes qui lui ont été transmises par l’INSEE. Il lui appartient, toutefois, de vérifier l’identité et le domicile des intéressés. Ce contrôle est effectué par simple lettre adressée au jeune au domicile figurant au fichier pour l’informer qu’il va être inscrit. Si la lettre ne revient pas à la mairie avec la mention “ NPAI ” (n’habite pas à l’adresse indiquée) ou “ PSA ” (parti sans laisser d’adresse), la réalité du domicile est présumée et le jeune est alors inscrit d’office. Il n’est pas nécessaire, en principe, de vérifier la nationalité, dans la mesure où seul le fichier du recensement au titre du service national est utilisé, sauf outre-mer où les fichiers d’assurance maladie continuent à être utilisés. Si les informations transmises par l’INSEE sont incomplètes ou si l’absolue fiabilité de ces dernières n’est pas assurée (y compris celle afférente à la nationalité), il revient au maire, sous l’autorité de la commission administrative compétente, de demander aux intéressés de compléter ces informations, ce qui pourra être fait par correspondance. La commission administrative ne peut prendre l’initiative d’inscrire une personne qui ne figurerait pas sur la liste établie par l’INSEE au maire, même si cette personne satisfait aux autres conditions requises pour être inscrite sur la liste électorale. Un candidat électeur qui se trouverait dans cette situation ne saurait donc être inscrit que selon la procédure de l’article L. 11 ou L. 30 du code électoral, suivant le cas.

RADIATIONS DES LISTES ELECTORALES

La commission administrative est appelée à se prononcer sur deux types de radiations :

3 Casier judiciaire national 44079 NANTES CEDEX : personnes nées en métropole, dans les départements d’outre-mer ou à l’étranger ; procureur de la République du tribunal de grande instance du lieu de naissance pour ce qui concerne les personnes nées dans les territoires d’outre-mer. 4 Ces dispositions ne sont pas applicables en cas d’élection générale anticipée, d’élection partielle ou de référendum. 5 Ces dispositions ne sont pas applicables eu cas d’élection générale anticipée, d’élection partielle ou de référendum.

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Les radiations ne nécessitant pas un examen au fond de sa part

Les radiations nécessitant un examen au fond de sa part

Elles sont faites : – d’une part, au vu de l’avis de radiation adressé à la mairie par l’INSEE et concernant les électeurs décédés qui n’auraient pas été radiés antérieure-ment par le maire, les électeurs privés de la capa-cité électorale par une décision de justice, les électeurs inscrits dans une autre commune par une décision du juge du tribunal d’instance ou de la commission administrative compétente ; – d’autre part, sur information du maire pour les électeurs ayant obtenu leur inscription dans la circonscription d’un autre bureau de vote de la commune.

Ce sont les radiations d’office. Elles concernent : – les personnes n’ayant plus la qualité d’électeur dans la circonscription du bureau de vote ; – les électeurs indûment inscrits lors de la précédente révision de la liste électorale.

Les radiations d’office ne peuvent être opérées qu’après examen de la situation de tous les électeurs dont la carte, les courriers de la mairie ou les documents de propagande ont été retournés à la mairie par les services postaux. Il appartient donc au maire de faire une enquête sur chaque cas pour connaître les raisons de ces retours ou du non-retrait de la carte à l’occasion des scrutins. En outre, aucune radiation d’office ne peut intervenir si l’électeur concerné n’a pas été avisé de la mesure qui va être prise à son encontre. Il importe, en effet, d’offrir à ce dernier la possibilité de formuler d’éventuelles observations.

MODIFICATIONS DE LA LISTE ELECTORALE EN DEHORS DES PERIODES DE REVISION

Des modifications peuvent être apportées à la liste électorale en dehors de la période de révision. Les cas d’adjonction et de radiation sont strictement énumérés par la loi. Toute modification non prévue par celle-ci est interdite.

Les inscriptions

Elles s’effectuent à la demande des intéressés en vertu des dispositions des articles L. 30 et L. 34 du code électoral. Entrent, dans le cadre de l’article L. 30 : les fonctionnaires et agents des administrations publiques et les militaires mutés ou admis à faire leurs droits à la retraite après la clôture des délais d’inscription ainsi que les membres de leur famille demeurant avec eux à la date de la mutation ou de la retraite ; les militaires renvoyés dans leur foyer après avoir satisfait à leurs obligations légales d’activité, libérés d’un rappel de classe ou démobilisés après la clôture des délais d’inscription ainsi que ceux ayant changé de domicile lors de leur retour à la vie civile ; les Français et les Françaises remplissant la condition d’âge pour être électeur après la clôture des délais d’inscription ; les personnes qui ont acquis la nationalité française après la clôture des délais d’inscription ; les Français et les Françaises ayant recouvré l’exercice du droit de vote dont ils avaient été privés par l’effet d’une décision de justice. Entrent dans le cadre de l’article L. 34, les personnes qui auraient été omises sur la liste électorale par suite d’une erreur matérielle ou qui auraient été radiées sans observations des formalités prescrites par les articles L. 23 et L. 25 du code électoral. Le juge du tribunal d’instance a compétence pour statuer sur les réclamations des intéressés jusqu’au jour du scrutin. Afin que ce magistrat puisse statuer en temps utile, le maire doit répondre, dans les meilleurs délais, aux demandes d’éclaircissements de ce dernier sur les personnes concernées. Signalons que la Cour de cassation reconnaît, nonobstant les dispositions de l’article L. 57, qu’un juge d’instance peut, à bon droit, examiner une demande d’inscription sur les listes électorales présentées entre les deux tours (Civ. 2ème Ch., 5 juillet 2001, Mme Pradet et M. Compère-Morel). Par ailleurs, la Cour de cassation (Civ. 2ème Ch., Mlle Louvel) a admis que l’omission du nom d’un jeune sur la liste transmise par l’INSEE constituait une erreur matérielle et que, par conséquent, il pouvait être inscrit sur le fondement de l’article L. 34. Enfin, la Cour de cassation a affirmé (Civ. 2ème Ch., Flosse et Civ. 2ème Ch., 29 mars 2007, n° 07-60088) le droit pour un électeur radié de la liste électorale à la requête d’iun tiers (électeur, préfet ou sous-préfet, article L. 25, 2ème et 3ème alinéa) de demander, au juge concerné, son inscription sur la liste électorale de la commune où il a constaté qu’il ne figurait plus, et ce même si la révision des listes est close. La Cour ne s’étant pas prononcée sur le délai pendant lequel l’intéressé peut

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saisir le juge, il convient de considérer que ce droit est ouvert jusqu’au jour du scrutin, à l’instar des dispositions prévues par l’article L. 34.

Les radiations

Certains électeurs doivent être radiés sans délai. Ils sont radiés par le maire ou la commission administrative.

Doivent être radiés

par le maire

par la commission administrative

– les électeurs décédés dans la commune, ceux décédés hors de la commune ayant fait l’objet d’un avis de radiation de l’INSEE (articles R. 18 et R. 21 du code électoral) ; – et ceux dont la radiation résulte d’une décision du juge du tribunal d’instance ou d’un arrêt de la Cour de Cassation.

– les électeurs ayant fait l’objet d’un avis de radia-tion de l’INSEE : changement de commune d’inscription, perte ou répudiation de la nationalité française, privation de la capacité électorale ; - ceux inscrits sous un faux état civil, ceux inscrits à tort en dehors de la période d’inscription (article L. 40 du code électoral) ; – et ceux qui, étant inscrits dans un autre bureau de vote, ont opté pour le maintien de leur inscrip-tion dans ce bureau (article L. 39 du code électo-ral – inscriptions multiples).

COMMUNICATION DES LISTES ELECTORALES

En application de l’article L. 28 du code électoral, tout électeur, tout candidat et tout parti ou groupement politique peut prendre communication et copie (ou photocopie) de la liste électorale ainsi que des tableaux rectificatifs. Rien ne s’oppose, lorsque les listes électorales sont gérées par des moyens informatiques, à ce que copie soit délivrée à l’intéressé sous forme de support informatique, sous réserve, bien entendu, du juste paiement de la prestation ainsi fournie. Le maire devra veiller à ce que tous les demandeurs soient traités de la même manière et que nul ne soit dispensé de payer le prix de la prestation en cause (CE, 3 janvier 1975, élections municipales de Nice).

LISTES ELECTORALES COMPLEMENTAIRES

Les citoyens de l’Union européenne résidant dans un pays membre dont ils ne sont pas ressortissants peuvent exercer leur droit de vote et d’éligibilité aux élections au Parlement européen ainsi qu’aux élections municipales. L’exercice de ces droits découle des dispositions de l’article 8 B, inséré dans le traité instituant la Communauté européenne par l’article G du traité de l’Union européenne signé à Maastricht le 7 février 1992, de la directive no 93/109/CE du 6 décembre 1993 (élections au Parlement européen) et de la directive no 94/80/CE du 19 décembre 1994 (élections municipales). La transposition en droit français des mesures nécessaires a été réalisée : - pour les élections au Parlement européen : par la loi no 94-104 du 5 février 1994 et son décret d’application no 94-206 du 10 mars 1994 qui ont modifié et complété en tant que de besoin respectivement la loi no 77-729 du 7 juillet 1977 et le décret no 79-160 du 28 février 1979 ; - pour les élections municipales : par la loi organique no 98-404 du 25 mai 1998 et son décret d’application. La participation des étrangers communautaires à ces élections est subordonnée à l’inscription de ces derniers sur une liste électorale complémentaire spécifique à chaque type d’élection. L’existence de deux listes distinctes est justifiée par le fait qu’un citoyen de l’Union européenne non français peut souhaiter participer aux élections municipales en France sans participer à l’élection des représentants de la France au Parlement européen, ou l’inverse. Les intéressés doivent, bien entendu, avoir la nationalité d’un des Etats de l’Union autre que la France. La condition d’âge requise s’apprécie au dernier jour de février c’est-à-dire à la date de clôture de la liste complémentaire. Ils sont réputés jouir de leurs droits civiques tant en France que dans leur pays d’origine. A ce titre ils rempliront une déclaration sur l’honneur. Le critère du domicile ou la durée de résidence de six mois des intéressés, pour prétendre à l’inscription sur la liste électorale complémentaire d’un bureau de vote déterminé, s’apprécie également par rapport au dernier jour de février. Toute inscription d’office est interdite. Les conditions d’inscription sont les mêmes que pour les ressortissants français en ce qui concerne la date limite. En sus des justifications exigibles de ces derniers, le ressortissant communautaire doit produire une déclaration écrite précisant, selon la nature de l’élection :

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sa nationalité, son adresse en France, la circonscription où il exerçait son droit de vote dans son pays d’origine, qu’il n’est pas déchu du droit de vote dans celui-ci et qu’il n’exercera son droit de vote qu’en France (élections au Parlement européen) ; - sa nationalité, son adresse en France et qu’il n’est pas déchu de son droit de vote dans l’Etat dont il est ressortissant (élections municipales). S’agissant de l’inscription sur la liste électorale complémentaire dressée pour l’élection des représentants français au Parlement européen, l’attention des résidents communautaires doit être appelée, au moment du dépôt de leur demande, sur le fait que leur inscription en France les prive automatiquement du droit de participer à l’élection des représentants au Parlement européen dans un autre Etat de l’Union. La loi française sanctionne d’ailleurs un éventuel vote multiple (article L. 92 du code électoral). En revanche, s’agissant des élections municipales, rien n’interdit à un résident communautaire inscrit sur une liste complémentaire en France de participer à une élection municipale dans un autre Etat de l’Union. Les opérations de radiation sur les listes complémentaires se font dans les mêmes conditions que celles portant sur les listes électorales. La commission administrative compétente pour la révision électorale est également compétente pour celle des listes électorales complémentaires. Elle se prononce sur les demandes d’inscription des ressortissants communautaires sur les listes électorales complémentaires et procède aux radiations nécessaires dans les mêmes conditions que pour les ressortissants français.

SECTIONNEMENT ELECTORAL

La circulaire NOR INT/A/08/00009 C du 17 janvier 2008 précise les conditions dans lesquelles un sectionnement électoral peut être institué ou supprimé ainsi que les conditions d’élection du conseil municipal en cas de sectionnement. Ses dispositions, sous certaines conditions, sont applicables en Nouvelle-Calédonie. En revanche, elles ne le sont pas dans les collectivités d’outre-mer qui ne comportent pas de conseils municipaux (Saint-Barthélémy, Saint-Martin, îles Wallis-et-Futuna). Nous n’en donnerons, ici, que les grandes lignes. Il est possible d’instaurer un sectionnement électoral dans les communes de moins de 3 500 habitants ainsi que dans celles de 3 500 à 30 000 habitants. Deux catégories de sectionnement sont possibles : le sectionnement électoral lié à une configuration géographique particulière de la commune et le sectionnement électoral résultant d’une fusion de communes. Les modalités des élections municipales dans les communes divisées en sections sont valables aussi bien pour les élections municipales générales que pour les élections municipales partielles. Le sectionnement, ou la suppression de celui-ci, entre en vigueur au 1er janvier de l’année suivante et est pris en compte pour l’élaboration des listes électorales. Pour les communes de plus de 100 000 habitants, il ressort qu’il est créé, en application de l’article L. 2113-17 du CGCT, un conseil consultatif pour chaque commune associée. Le conseil consultatif est élu à la même date et selon le même mode de scrutin que le conseil municipal.

Annexe Tableau récapitulatif des principales opérations relatives à la révision des listes électorales

Opérations

Références du code électoral

Délai

Dates à respecter

Dépôt des demandes d’inscription par les intéressés (article R. 5).

Toute l’année et jusqu’au dernier jour ouvrable du mois de décembre (le samedi étant considéré comme jour ouvrable).

Notification au maire, par le préfet, de l’arrêté relatif aux bureaux de vote.

Le 31 août au plus tard.

Avis relatif à la révision des listes électorales adressé au maire par le préfet.

A afficher fin août.

Transmission au maire, par l’INSEE, de la liste des personnes âgées de dix-huit ans susceptibles d’être inscrites d’office (article R. 6).

En septembre.

Travaux de la commission administrative (inscriptions, radiations) (article R. 5).

Du 1er septembre au dernier jour ouvrable de décembre inclus (soit 4 mois).

Etablissement du tableau rectificatif (article Du 1er janvier au 9 janvier inclus (soit 9

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Opérations

Références du code électoral

Délai

Dates à respecter

R. 5).

jours).

Limite pour statuer sur les observations relatives à la liste électorale en application des articles L. 23 et R. 8 2ème alinéa (article R. 5).

Le 9 janvier.

Dépôt et publication du tableau rectificatif (article R. 10).

Le 10 janvier.

Ouverture d’un délai pour les réclamations devant le tribunal d’instance (article L. 25).

Du 11 au 20 janvier inclus (soit 10 jours).

Clôture définitive des listes électorales (article R. 16).

Le 28 février (ou le 29 février si l’année est bissextile).

Inscription sur un tableau des modifications limitativement énumérées au § 113 de la circulaire no 69 -352 du 31 juillet 1969 mise à jour le 1er septembre 2002 (article L. 33).

5 jours avant le scrutin (5 jours).

Entrée en vigueur des listes.

Le 1er mars.

CH A P I T R E 5 L’organisation des élections

ELECTIONS GENERALES

En sa qualité d’agent de l’Etat, le maire dispose de pouvoirs importants avant le scrutin, pendant son déroulement et après sa clôture. Certaines mesures relatives aux élections générales ont fait l’objet de modifications récentes, en particulier en application de la loi no 2003-591 du 2 juillet 2003 habilitant le gouvernement à simplifier le droit. Ces modifications résultent de l’ordonnance no 2003-1165 du 8 décembre 2003 portant simplifications administratives en matière électorale et du décret no 2004-134 du 12 février 2004 pris pour son application et modifiant le code électoral. Signalons, également, la loi n ° 2005-102 pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Il sera donné, ci-après, les grandes lignes concernant les procurations et les opérations de vote. Les articles auxquels il est fait référence sont ceux du code électoral.

Vérification des procurations et dispositions diverses

Bien qu’ayant la qualité d’officier judiciaire, le maire et ses adjoints ne sont pas habilités à établir les procurations de vote. Au moment de la réception du volet de procuration adressé par l’autorité compétente (officier de police judiciaire exerçant dans un commissariat de police ou une gendarmerie, juge du tribunal d’instance, autorité consulaire,...), le maire doit vérifier que le mandant et le mandataire sont tous deux inscrits sur la liste électorale de la même commune. En outre, il doit s’assurer que le mandataire ne dispose pas, pour le même scrutin, de plus de deux procurations dont une seule établie en France. Si ces limites ne sont pas respectées, seule la ou les procurations établies les premières sont valables, la ou les autres sont nulles de plein droit (article L. 73). En cas de nullité d’une ou des procurations, le maire avise le mandant par l’intermédiaire des autorités devant lesquelles la ou les procurations ont été établies ainsi que le mandataire (article R. 77).

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La procuration n’est valable que pour un seul scrutin. Toutefois, le mandant peut demander qu’elle soit valable un an à compter de la date d’établissement s’il est établi, au vu des documents qu’il fournit, qu’il se trouve dans l’impossibilité de se rendre de façon durable à son bureau de vote. Lorsque le mandant réside hors de France, la procuration peut être établie pour une durée de trois ans par l’autorité consulaire territorialement compétente. Dans tous les cas, mention expresse de la validité choisie est portée sur la procuration. Si plusieurs élections se déroulent le même jour, il n’est établi qu’une procuration valable pour toutes ces élections (article R. 74). Les opérations à effectuer par le maire sont fonction de la durée de la procuration (article R. 76) :

Si la procuration est valable pour un an (ou plus)

Si la procuration est valable pour un seul scrutin

Le maire inscrit sur la liste électorale et sur la liste d’émargement : – le nom du mandataire à côté de celui du mandant ; – mention de la procuration à côté du nom du mandataire.

Le maire inscrit sur la liste d’émargement seulement : – le nom du mandataire à côté de celui du mandant ; – mention de la procuration à côté du nom du mandataire.

Toutes ces mentions doivent être faites à l’encre rouge.

Lorsque la liste électorale et la liste d’émargement sont éditées par des moyens informatiques, les mentions ci-dessus peuvent être écrites en noir, sous réserve que les caractères utilisés se distinguent nettement de ceux qui sont employés pour l’inscription des autres indications figurant sur la liste (article R. 76). Quelques précisions d’ordre jurisprudentiel semblent devoir être apportées, par exemple : l’absence de mention à l’encre rouge sur la liste d’émargement des électeurs ayant établi une procuration ne constitue pas, en l’absence de manœuvre, une irrégularité entraînant automatiquement l’annulation de l’élection (CE 29 novembre 1972, Elections municipales de Mareugheol) ; cependant cette absence peut avoir été de nature à fausser les résultats du scrutin si elle a privé les électeurs d’exercer leur contrôle en raison du nombre des électeurs ayant recouru au vote par procuration et du faible écart des voix (CE 13 janvier 1984, élections municipales de Draguignan). Conformément aux dispositions de l’article R. 76 précité, le volet de la procuration est annexé à la liste électorale. Si la procuration est valable : pour un seul scrutin, le volet est conservé à la mairie pendant quatre mois après expiration des délais prescrits pour l’exercice des recours contre l’élection ; pour une durée d’un an ou plus, le volet est conservé à la mairie pendant la durée de la validité, sans préjudice des dispositions ci-dessus. Aucune disposition législative ou réglementaire n’impose qu’une copie des volets de procuration soit jointe à la liste d’émargement utilisée dans les bureaux de vote concernés (Conseil constitutionnel 21 octobre 1988, AN Paris, 10e circonscription ; J.O. 25 octobre 1988). De même aucune disposition n’exige le dépôt, dans chacun des bureaux de vote en cause, du premier volet du formulaire de procuration (Conseil constitutionnel 25 novembre 1988, AN Haute-Corse, 1e circonscription ; J.O. 27 novembre 1988). En application de l’article R. 76-1, le maire doit ouvrir un registre sur lequel doivent figurer les renseignements suivants : - nom et prénom du mandant et du mandataire ; - nom et qualité de l’autorité qui a dressé l’acte de procuration ; - date d’établissement et durée de la validité de la procuration. Ce registre est tenu à la disposition de tout électeur. Le jour du scrutin, une copie de celui-ci est mise à la disposition des électeurs dans les bureaux de vote de la commune. Le défaut de réception du volet de procuration à la mairie fait obstacle à la participation du mandataire au scrutin (article R. 76-1). Le décès ou la privation des droits civiques du mandataire entraîne de plein droit l’annulation de la procuration. Le maire avise l’autorité ayant établi la procuration, à charge, pour cette dernière, de porter l’annulation à la connaissance du mandant. Le retrait du volet remis au mandataire est effectué par le maire. Il en est de même en cas de décès ou de privation des droits civiques du mandant (article R. 80). La résiliation d’une procuration est effectuée devant les mêmes autorités et dans les mêmes formes que l’établissement de celle-ci (article R. 78).

Agencement des bureaux de vote Doivent figurer dans chaque bureau de vote : - une table de vote sur laquelle sont déposés une urne transparente munie de deux serrures ou cadenas dissemblables et

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tous les documents nécessaires (liste d’émargement, code électoral, décret ou arrêté convoquant les électeurs...) ; - une table de décharge destinée à recevoir les enveloppes et les bulletins de vote ; - un isoloir pour 300 électeurs inscrits ou fraction (article L. 62) ; - des tables pour le dépouillement. En outre les documents adressés par la préfecture : avis rappelant, dans les communes de plus de 5 000 habitants, les pièces d’identité à fournir par les électeurs, affiche relative à la liberté et au secret du vote... doivent être affichés dans chaque bureau de vote. La loi du 11 février 2005 précitée fait obligation d’aménager les locaux de vote afin de les rendre accessibles aux personnes handicapées. En conséquence, devront être réalisés, le cas échéant, les aménagements provisoires ou permanents nécessaires afin que ces personnes puissent circuler de façon autonome. D’une manière générale, les techniques de vote doivent être accessibles à toutes les personnes handicapées, quel que soit le type de handicap. Afin de faciliter le vote autonome de ces personnes, il appartient au président de prendre toute mesure utile (article D. 61-1). A ce titre, il peut notamment autoriser l’abaissement de l’urne afin que ces personnes puissent y glisser leur bulletin sans problème (article D. 56-3). Les dispositions spécifiques au vote de ces personnes sont décrites ci-après (voir infra).

Constitution du bureau de vote (articles R. 42 à R. 47) Chaque bureau de vote est constitué d’un président, d’un secrétaire désigné par le président et d’au moins deux assesseurs. Chaque candidat peut désigner un assesseur et un seul parmi les électeurs du département, étant précisé que les dispositions de l’article R. 44 n’interdisent pas qu’un candidat soit désigné en qualité d’assesseur. Des assesseurs supplémentaires peuvent être désignés par le maire parmi les conseillers municipaux dans l’ordre du tableau puis, le cas échéant, parmi les électeurs de la commune. Cette disposition permet au maire de constituer des bureaux de vote complets avant le jour du scrutin et d’aller au-delà du minimum de deux assesseurs prévu à l’article R. 42. Si, le jour du scrutin, le nombre d’assesseurs dans les bureaux de vote est inférieur à deux, les assesseurs manquants sont pris parmi les électeurs présents sachant lire et écrire le français, selon l’ordre de priorité suivant : l’électeur le plus âgé s’il manque un assesseur, le plus âgé et le plus jeune s’il manque les deux. Les bureaux de vote sont présidés par le maire, les adjoints et les conseillers municipaux dans l’ordre du tableau. A défaut, les présidents sont désignés par le maire parmi les électeurs de la commune.

Déroulement du scrutin

(articles R. 49, R. 60, R. 61 et L. 62-1) Le scrutin est ouvert à 8 heures du matin, sauf dérogation prévue par un arrêté du représentant de l’Etat dans le département. Dans les communes de plus de 5 000 habitants, le président du bureau de vote doit vérifier l’identité de l’électeur avant que celui-ci soit admis à voter. Les assesseurs sont, sur leur demande, associés à ce contrôle. Le vote de chaque électeur est constaté par sa signature apposée à l’encre sur la liste d’émargement. Le scrutin se déroule sous la direction et le contrôle des membres du bureau de vote en même temps que sous le contrôle des délégués des candidats ainsi que des électeurs. La police de l’assemblée est assurée par le président du bureau de vote. Nulle force armée ne peut, sans son autorisation, être placée dans la salle de vote ni aux abords de celle-ci.

Vote des personnes handicapées L’article L. 64 du code électoral prévoit que les personnes handicapées peuvent se faire accompagner d’un électeur de leur choix pour accomplir leur devoir électoral. Il n’est pas nécessaire que l’électeur soit inscrit dans le même bureau de vote, ni dans la même commune que la personne en cause. L’électeur accompagnateur peut entrer dans l’isoloir et introduire l’enveloppe dans l’urne à la place de la personne qu’il accompagne. Il peut aussi, lorsque la personne ne peut signer la liste d’émargement, signer à sa place, en indiquant, de façon manuscrite : “ l’électeur ne peut signer lui-même ”.

Contrôle des opérations de vote

(article L. 85-1) Le législateur a prévu une commission de contrôle des opérations de vote pour chaque commune de plus de 20 000 habitants. Dans la commune de son ressort, la commission veille à la régularité de la composition des bureaux de vote ainsi qu’à

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celle des opérations de vote, de dépouillement des bulletins et de comptage des suffrages. En outre, elle garantit aux électeurs, ainsi qu’aux candidats en présence, le libre exercice de leurs droits. Le maire et les présidents des bureaux de vote sont tenus de fournir tous renseignements et documents nécessaires à l’exercice de la mission des membres de la commission et de leurs délégués.

Clôture du scrutin – Dépouillement des votes – Etablissement du procès-verbal

(article R. 62 à R. 70) Le scrutin est clos à 18 heures, sauf décision contraire prise par arrêté du représentant de l’Etat. Il convient de signaler que la clôture du scrutin ne peut intervenir qu’à l’heure réglementaire et ce même si tous les électeurs inscrits sur la liste électorale ont voté avant l’heure de clôture. Le président du bureau de vote proclame la clôture du scrutin. Après la signature de la liste d’émargement par tous les membres du bureau, il procède au décompte des émargements, puis à celui du nombre d’enveloppes trouvées dans l’urne. Les scrutateurs procèdent immédiatement au dépouillement des votes sous la surveillance des membres du bureau et en public. Dès que les opérations de dépouillement sont terminées, le secrétaire rédige le procès-verbal dans la salle de vote, en présence des électeurs. Ce document, établi en double exemplaire, est signé par tous les membres du bureau et les délégués ou les candidats des listes en présence. Dès l’établissement du procès-verbal, le président du bureau de vote proclame publiquement les résultats et les affiches dans la salle de vote. Sont joints au premier exemplaire du procès-verbal, la liste d’émargement, les feuilles de pointage, les bulletins blancs et nuls, les enveloppes sans bulletin... Lorsque la commune comprend plusieurs bureaux de vote, le premier exemplaire du procès-verbal et les documents précités sont transmis au bureau centralisateur de la commune qui dresse le procès-verbal récapitulatif en double exemplaire. Le premier exemplaire du procès-verbal et les pièces précitées sont transmises immédiatement à la préfecture ou, pour les élections des conseillers généraux ou des conseillers municipaux, à la sous-préfecture. Il doit être procédé de même s’il y a un deuxième tour de scrutin. En cas de second tour de scrutin, la préfecture ou la sous-préfecture retourne les listes d’émargement à la mairie le mercredi précédant ce second tour. Le second exemplaire du procès-verbal est conservé à la mairie où il peut être consulté par tout électeur requérant pendant un délai de dix jours à compter de l’élection ou, le cas échéant, durant le dépôt des listes entre les deux tours de scrutin. Sous les mêmes conditions de temps, tout électeur requérant peut consulter les listes d’émargement à la préfecture, à la sous-préfecture ou à la mairie selon le cas.

Transmission des résultats aux services préfectoraux

Les résultats acquis dans la commune doivent être transmis immédiatement selon les modalités indiquées par le préfet. Les renseignements fournis comprennent le nom de la commune, le nombre d’électeurs inscrits, de votants, de suffrages exprimés, le nom des candidats ou des listes en présence et les voix recueillies par chaque candidat ou chaque liste.

Vote électronique sous forme de machines à voter

Des machines à voter peuvent être utilisées dans les bureaux de vote des communes de plus de 3 500 habitants figurant sur une liste, établie, dans chaque département, par le préfet (articles L. 57-1 et R. 53). L’article L. 57-1 précise que les machines à voter doivent être d’un modèle agréé par arrêté du ministre de l’intérieur et répondre à certaines conditions (comporter un dispositif qui soustrait l’électeur aux regards pendant le vote, permettre aux électeurs handicapés de voter de façon autonome, quel que soit leur handicap, permettre plusieurs élections de type différent le même jour, permettre l’enregistrement d’un vote blanc, ne pas permettre l’enregistrement de plus d’un seul suffrage par électeur et par scrutin, totaliser le nombre de votants sur un compteur pouvant être lu pendant les opérations de vote...). L’instruction permanente NOR/INT/A/05/00012 C du 18 janvier 2005 précise notamment les modalités d’autorisation des communes à utiliser des machines à voter et le barème de la subvention versée aux communes ayant décidé d’utiliser ces machines. La circulaire NOR/INT/A/06/00028C du 27 février 2006 indique qu’à compter du 1er janvier 2006 le montant de la subvention forfaitaire est fixé à 400 € par machine pour les machines achetées depuis le 1er janvier 2006. Désormais, plus aucune subvention ne sera versée en cas de location de machine en raison du coût de la location à moyen terme. Les

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modalités de versement de la subvention sont identiques à celles mises en œuvre pour le remboursement des urnes. Il appartient donc à chaque commune de faire parvenir au préfet sa demande de subvention accompagnée de la facture des machines. L’instruction permanente NOR/INT/A/08/00023/C du 1er février 2008, destinée aux communes dotées d’une machine à voter, indique les dispositions spécifiques à mettre en œuvre pour assurer l’organisation matérielle et le déroulement des scrutins. C’est ainsi qu’elle donne toutes précisions utiles en ce qui concerne : - la sécurisation des machines à voter (en amont du vote et pendant le scrutin) ; - l’organisation des scrutins (principes généraux et information des électeurs) ; les dispositions relatives aux opérations électorales (agencement matériel des lieux de vote, ouverture du scrutin, opérations de vote, clôture du scrutin, dépouillement et établissement des procès-verbaux).

ELECTIONS SOCIOPROFESSIONNELLES

Indépendamment des élections politiques, le maire était concerné par de nombreuses élections socioprofessionnelles (élections prud’homales, élections des membres des chambres de commerce et d’industrie et des délégués consulaires, élections aux chambres des métiers, élections aux chambres d’agriculture, élections aux assemblées générales et aux conseils d’administration des caisses de mutualité sociale agricole, élections des assesseurs aux tribunaux paritaires des baux ruraux et des membres à voix délibérative des commissions consultatives paritaires des baux ruraux...). La tenue des listes électorales et l’organisation de ces élections représentant une charge très importante pour la commune, de nombreux maires ont demandé que le dispositif en vigueur soit allégé et simplifié. Pour répondre à leur attente, les mesures relatives aux élections socioprofessionnelles ont fait l’objet de modifications récentes, en particulier en application de la loi no 2003-591 du 2 juillet 2003 habilitant le gouvernement à simplifier le droit. En vertu des nouvelles dispositions, le maire n’intervient plus, désormais, qu’en matière d’élections prud’homales. En outre il est concerné, pour certaines opérations, par les élections aux chambres d’agriculture.

Elections prud’homales

Les principales dispositions relatives aux conseils de prud’hommes et aux élections prud’homales reposent, notamment, sur la loi no 79-44 du 18 janvier 1979 et le décret no 92-229 du 12 mars 1992. Elles ont été modifiées à de nombreuses reprises, dont par la loi no 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale, l’ordonnance no 2004-603 du 24 janvier 2004 relative aux mesures de simplification dans le domaine des élections prud’homales, le décret no 2002-395 du 22 mars 2002 relatif aux élections prud’homales et au conseil des prud’hommes, ainsi que le décret no 2004-603 du 24 juin 2004 relatif aux mesures de simplification dans le domaine des élections prud’homales. Par ailleurs, les décrets n° 2007-1548, et n° 2007-1550 du 30 décembre 2007 prévoient de nouvelles dispositions en matière d’élections prud’homales. Enfin, le décret n° 2007-1549 autorise l’expérimentation et d’exploitation d’un fichier automatisé relatif aux listes électorales pour les élections prud’homales et fixe, en annexe, les communes concernées par l’application. L’ensemble du dispositif concernant les listes électorales et les élections est codifié au code du travail (article L. 513-1 à L. 513-11 ; article R. 513-1 à R. 513-114 et R. 513-117 à R. 513-120). Les grandes lignes de ce dispositif sont énoncées ci-après étant précisé que les articles auxquels il est fait référence sont ceux du code du travail. Le maire est compétent pour établir la liste des électeurs prud’homaux relevant de son ressort territorial. En application de l’article L. 513-11, sont électeurs les salariés, les employeurs ainsi que les personnes à la recherche d’un emploi (sauf celles à la recherche de leur premier emploi) inscrites sur la liste des demandeurs d’emploi. Ils doivent être âgés de seize ans accomplis et n’avoir fait l’objet d’aucune interdiction, déchéance ou incapacité relative à leurs droits civiques. Les électeurs sont inscrits sur les listes électorales selon le collège, la section et la commune auxquels ils sont rattachés. Il convient de préciser que les électeurs sont inscrits sur la liste électorale de la commune dans laquelle ils exercent leur activité professionnelle principale ou de la commune d’implantation du siège social de l’entreprise qui les emploie à titre principal (salariés exerçant leur activité dans plusieurs communes, salariés travaillant en France en dehors de tout établissement et domiciliés à l’étranger). Pour un employeur exerçant plusieurs activités professionnelles, la section au titre de laquelle il est électeur est déterminée par son activité principale, étant précisé que cette activité est celle au titre de laquelle il emploie le plus grand nombre de salariés. Lorsqu’un salarié exerce son activité professionnelle chez plusieurs employeurs, la section au titre de laquelle il est électeur est déterminée comme s’il n’était employé que dans un seul établissement où s’exerce son activité principale, étant précisé que cette activité est celle pour laquelle il a effectué le plus grand nombre d’heures au cours du dernier trimestre de l’année précédant l’année de l’élection.

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Certains électeurs peuvent, toutefois, être inscrits sur la liste électorale de leur domicile (voyageurs, représentants placiers, employés de maison, personnes à la recherche d’un emploi). Ceux qui exercent leur activité principale sur l’emprise d’un aérodrome rattaché au ressort d’un conseil de prud’hommes sont inscrits sur la liste électorale de la commune siège de ce conseil. Les électeurs sont inscrits dans un collège (salariés ou employeurs) et dans une section (industrie, commerce, agriculture, encadrement ou activités diverses). Nul ne peut être inscrit à la fois en qualité d’employeur et en qualité de salarié (article R. 513-4). La liste électorale est établie par le maire assisté d’une commission administrative, dès lors qu’au moins 1 000 électeurs, travaillant dans au moins dix établissements, étaient inscrits sur la liste électorale de la commune lors des dernières élections générales. En dessous de ce seuil, la commission peut être réunie par le maire si les circonstances locales le justifient (articles L. 513-3- III et D. 513-5-I). Cette commission comprend le maire ou son représentant, un délégué de l’administration désigné par le préfet, un représentant de chacune des organisations professionnelles et syndicales les plus représentatives au plan national, et d’un délégué désigné par le président du tribunal de grande instance. Il est désigné, dans les mêmes conditions, un suppléant pour chacun d’entre eux. Le maire, en tant que de besoin, peut demander au directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de participer ou d’être représenté aux réunions de la commission. Afin de préparer les travaux de la commission, le maire peut créer des sous-commissions (article D. 513-5-II). Le maire préside la commission administrative, la convoque et fixe l’ordre du jour. Le secrétariat de la commission est assuré par un employé de la mairie. Au moins cinq jours avant la réunion, les documents nécessaires au travail de la commission sont tenus à la disposition de ses membres par le maire. A une date fixée par arrêté du ministre chargé du travail, le maire arrête la liste électorale et en adresse un exemplaire au représentant de l’Etat dans le département. En outre, il dépose un exemplaire au secrétariat de la mairie en vue de sa consultation par toute personne intéressée (électeur prud’homal, candidat ou mandataire de liste) Toutefois, dans les villes divisées en plusieurs arrondissements municipaux, la liste des électeurs de chaque arrondissement est déposée au secrétariat de la mairie annexe de cet arrondissement. Par ailleurs il avise les électeurs, par voie d’affichage, du dépôt de la liste électorale, de sa clôture ainsi que des voies et délais de recours contre l’inscription. A l’expiration du délai de huit jours suivant l’affichage des résultats du scrutin, la liste électorale ne peut plus être consultée (article R. 513-20). La contestation d’une inscription sur la liste électorale doit être adressée au maire au plus tard dans les vingt et un jours de l’affichage du dépôt de la liste. Dans le délai de dix jours à compter de sa réception le maire se prononce sur la contestation (recours gracieux) et notifie sa décision à son auteur. La décision est motivée en cas de refus. Si sa décision a des conséquences sur la liste électorale d’une autre commune, il en avise le maire de la commune concernée. A l’expiration de ce délai, le silence gardé par le maire vaut décision de rejet. Le recours contentieux contre la décision du maire doit être formé devant le tribunal d’instance compétent dans les dix jours à compter, selon le cas, de la date de notification de la décision du maire ou de la date à laquelle est née la décision implicite de rejet. Le tribunal d’instance statue dans les dix jours du recours sans forme et sans frais et sur simple avertissement donné trois jours à l’avance aux parties concernées (article R. 513-21). Dans les délais fixés par le ministre du travail, le préfet prend un arrêté fixant, au vu du double des listes électorales, la liste des bureaux de vote et, le cas échéant, la circonscription des bureaux de vote intercommunaux. A cet effet, le préfet consulte notamment les maires (qui recueillent au préalable l’avis des commissions administratives compétentes) et le directeur départemental du travail de l’emploi et de la formation professionnelle (article R. 513-39). Les cartes électorales sont établies par le maire et envoyées au domicile des électeurs au plus tard à la date d’affichage de la liste électorale (articles R. 513-41 et R. 513-43). La date de l’élection générale pour le renouvellement des conseils de prud’hommes est fixée par décret, pris après avis des organisations professionnelles et des syndicats les plus représentatifs au plan national. Ce renouvellement a lieu tous les cinq ans. L’ordonnance n° 2004-603 du 24 juin 2004 relative aux mesures de simplification dans le domaine des élections prud’homales (article 8) a prolongé le mandat des prochaines élections prud’homales prévues, au plus tard, le 31 décembre 2008. Le décret n° 2007-1623 du 16 novembre 2007 a fixé au mercredi 3 décembre 2008 la date du renouvellement général des conseillers prud’hommes. L’organisation des élections prud’homales relève de la compétence du maire (article R. 513-54 à R. 513-107). Elle est voisine de celle prévue pour les élections générales. Les électeurs peuvent voter par correspondance sous certaines conditions (lieu de travail distant de plus de cinq kilomètres du bureau de vote, activités professionnelles ne permettant pas de se rendre au bureau de vote, travail en dehors des heures du scrutin, congé régulier, état de santé). Les plis de vote par correspondance sont, dès leur arrivée, remis, contre décharge, par les services postaux à la mairie de la commune dans laquelle est installé le bureau de vote destinataire. La mairie conserve les plis jusqu’au jour du scrutin. Le

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jour du scrutin, les plis sont remis, par les services de la mairie, au président du bureau de vote, qui en donne décharge. Les plis qui parviennent le jour du scrutin sont remis, directement par les services postaux, au président du bureau de vote qui en donne décharge. Naturellement, aucun pli, autre que les plis officiels portant la mention “ vote par correspondance ”, remis par les services postaux ou la mairie ne doit être accepté par le président du bureau de vote (article D. 511). L’ordonnance no 2004-603 du 24 juin 2004 précitée a évoqué la mise en œuvre, dans des conditions à préciser par décret, du vote électronique à l’occasion du prochain renouvellement du mandat des conseillers prud’hommes. Le décret n° 2007-1130 du 23 juillet 2007 porte expérimentation du vote électronique pour les élections prud’homales de 2008 à Paris.

Elections aux chambres d’agriculture

Les dispositions relatives aux élections aux chambres d’agriculture ont été modifiées par le décret no 2000-554 du 22 juin 2000 et par le décret n° 2006-758 du 29 juin 2006 ; s’y ajoutent celles prévues par le décret n° 2007-345 du 3 juillet 2007 relatif notamment aux chambres d’agriculture. Elles sont codifiées dans le code rural. Les grandes lignes du dispositif sont énoncées ci-après étant précisé que les articles cités sont ceux du code rural. Les membres des chambres d’agriculture sont élus pour six ans. Le corps électoral est divisé en dix collèges regroupant les différents acteurs du secteur agricole (exploitants, salariés de la production, salariés des groupements, propriétaires, anciens exploitants et groupements professionnels). Le préfet fait afficher, dans toutes les communes du département, avant le 1er juillet de l’année précédant celle des élections des membres de la chambre d’agriculture, un avis annonçant l’établissement des listes électorales et énumérant les différents collèges (article R. 511-15). Les listes électorales sont établies par une commission départementale dont la présidence est assurée par le préfet ou son représentant. Cette instance comprend notamment le directeur départemental de l’agriculture et de la forêt, un maire désigné par le conseil général, un représentant de la caisse départementale ou pluridépartementale de mutualité sociale agricole (article R. 511-16). Avant le 1er octobre, cette commission prépare, en prenant pour base la dernière liste établie, la liste provisoire, commune par commune et pour chaque collège. Elle peut demander au maire de lui indiquer les électeurs qu’il convient de radier en raison de leur décès ou de leur départ de la commune. Le 1er octobre au plus tard, le président de la commission transmet à chaque maire un exemplaire de la liste provisoire des électeurs de la commune pour chacun des collèges (article R. 511-17). En application des articles R. 511-18 et R. 511-19, il incombe au maire : - d’afficher, dès réception, la liste précitée dans les lieux accoutumés où elles devra demeurer jusqu’au 15 octobre ; - de procéder, pour les électeurs de nationalité française domiciliés dans la commune, à la vérification de leur inscription sur la liste électorale établie en vue des élections générales et de communiquer, sans délai, au président de la commission départementale, ses observations découlant de ce contrôle ; - de vérifier que les personnes portées sur les listes provisoires remplissent les conditions requises pour être électeur à la chambre d’agriculture ; - de transmettre sans délai à la commission départementale la liste des modifications qui lui semblent nécessaires en joignant à l’appui de ses propositions d’inscription, de rectification ou de radiation, les informations ou pièces justificatives nécessaires.

La commission départementale : - statue sur les propositions ci-dessus avant le 15 novembre (article R. 511-21) ; - dresse les listes électorales définitives avant le 25 novembre (article R. 511-22). Un exemplaire de chacune des listes électorales définitives est déposé avant le 30 novembre, à la diligence du préfet, à la mairie, à la préfecture et à la chambre d’agriculture. L’accomplissement de ces formalités est annoncé par affiches apposées le jour même à la mairie. Les listes électorales peuvent être consultées sans frais à la mairie, à la préfecture ou au siège de la chambre d’agriculture par tout intéressé qui peut en prendre copie à ses frais, étant précisé que ce dernier doit s’engager à ne pas en faire un usage commercial. . Les élections ont lieu entre le 15 janvier et le 28 février, au jour fixé par arrêté du ministre de l’agriculture. En application du décret n° 2006-758 du 29 juin 2006, les électeurs des collèges mentionnés à l’article R. 511-6 votent par correspondance, au plus tard le dernier jour du scrutin, le cachet de la poste faisant foi, dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’agriculture. Depuis l’intervention du décret précité, ce n’est plus au maire, mais à la commission d’organisation des opérations électorales d’effectuer des opérations telles que l’organisation de la réception des votes, l’organisation du dépouillement et de la réception des votes, la proclamation des résultats…

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CH A P I T R E 6 La sécurité civile

Précisons, tout d’abord, que la sécurité civile concourt à la protection générale des populations, en lien avec la sécurité intérieure, au sens de la loi no 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure et avec la défense civile dans les conditions prévues par l’ordonnance no 59-147 du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense. Elle a pour missions la prévention des risques de toute nature, l’information et l’alerte des populations, la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes, l’organisation des secours jusqu’à un retour à la vie normale après l’accident, le sinistre ou la catastrophe. La préparation et la mise en œuvre de mesures et de moyens appropriés, en matière de sécurité civile, relève de l’Etat, des collectivités territoriales ainsi que de nombreuses personnes publiques ou privées. Les drames récents (tempêtes, inondations, incendies de forêts, naufrages de pétroliers, explosion de l’usine AZF, canicule...) et l’évolution des menaces terroristes ont conduit les pouvoirs publics à considérer la sécurité civile comme une composante majeure de la politique générale de sécurité intérieure et de défense civile. La loi no 2004-811 du 13 août 2004 portant modernisation de la sécurité civile s’appuie sur quatre ambitions principales : - faire de la sécurité civile l’affaire de tous à travers l’engagement de chacun ; - donner la priorité à l’échelon local ; - stabiliser l’institution des services d’incendie et de secours dans le cadre du département ; - encourager les solidarités. L’annexe à cette loi du 13 août 2004 intitulée “ Orientations de la politique de sécurité civile ” indique dans son préambule : “ La protection des populations compte parmi les missions essentielles des pouvoirs publics. ” d’une part, et “ La sécurité civile est l’affaire de tous. Tout citoyen y concourt par son comportement. Une véritable culture de la préparation au risque et à la menace doit y être développée. ” d’autre part.

PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE

La loi du 13 août 2004 précitée reconnaît la commune comme le premier niveau pertinent pour l’information et la protection des populations et prévoit la création de plans communaux de sauvegarde. Le plan communal de sauvegarde est obligatoire pour les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles (voir le chapitre intitulé “ L’environnement ”) approuvé ainsi que pour les communes comprises dans le champ d’application d’un plan particulier d’intervention. Il doit être compatible avec le plan ORSEC existant dans chaque département, dans chaque zone de défense et en mer suivant le cas. Il est élaboré et arrêté par le maire de la commune et, pour Paris, par le préfet de police. Dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, un plan intercommunal de sauvegarde peut être établi. Ce dernier est arrêté par le président de l’EPCI et par chacun des maires des communes concernées. Le maire doit informer le conseil municipal du début des travaux d’élaboration du plan et de leur déroulement. L’arrêté relatif à ce plan doit être transmis au représentant de l’Etat dans le département. En vertu du décret no 2005-1156 du 13 septembre 2005 pris pour l’application de la loi du 13 août 2004 susmentionnée, le plan communal de sauvegarde : - définit, sous l’autorité du maire, l’organisation prévue par la commune pour assurer l’alerte, l’information, la protection et le soutien de la population au regard des risques connus ; - établit un recensement et une analyse des risques à l’échelle de la commune ; - intègre et complète les documents d’information élaborés au titre des actions de prévention ; - complète les plans ORSEC de protection générale des populations. L’analyse des risques doit porter sur l’ensemble des risques connus auxquels la commune est exposée (inondations, glissements de terrain, feux de forêts...). Cette analyse s’appuie notamment sur les informations recueillies lors de l’élaboration du dossier départemental sur les risques majeurs établi par le préfet, les plans de prévention des risques naturels prévisibles ou les plans particuliers d’intervention approuvés par le préfet, concernant le territoire de la commune. Adapté aux moyens dont la commune dispose, le plan communal de sauvegarde comprend des pièces indispensables assorties de pièces complémentaires.

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Documents composant le plan communal de sauvegarde

Pièces indispensables : Document d’information communal sur les risques majeurs prévu au III de l’article 3 du décret no 90-918 du 11 octobre 1990 modifié relatif à l’exercice du droit à l’information sur les risques majeurs ; Diagnostic des risques et des vulnérabilités locales ; Dispositions internes prises par la commune pour être en mesure, à tout moment, d’alerter et d’informer la population et de recevoir une alerte émanant des autorités. Ces dispositions comprennent notamment un annuaire opérationnel ainsi qu’un règlement d’emploi des différents moyens d’alerte susceptibles d’être mis en œuvre ; Modalités de la mise en œuvre de la réserve communale de sécurité civile (article L. 1424-8-1 à L. 1424-8-8 du CGCT).

Pièces complémentaires : Organisation du plan de commandement communal mis en place par le maire en cas de nécessité ; Actions devant être réalisées par les services techniques et administratifs communaux ; Désignation, le cas échéant, de l’adjoint au maire ou du conseiller municipal chargé des questions de sécurité civile ; Inventaire des moyens propres de la commune ou pouvant être fournis par des personnes privées implantées sur le territoire de la commune (moyens de transport, d’hébergement et de ravitaillement de la population). Le dispositif peut être complété par l’inventaire des moyens susceptibles d’être mis à la disposition l’EPCI dont la commune est membre ; Mesures spécifiques devant être prises pour faire face aux conséquences prévisibles, sur le territoire de la commune, des risques recensés ; Modalités d’exercice permettant de tester le plan communal de sauvegarde et de formation des acteurs ; Recensement des dispositions déjà prises en matière de sécurité civile par toute personne publique ou privée implantée sur le territoire communal ; Modalités de prise en compte des personnes qui se mettent bénévolement à la disposition des sinistrés ; Dispositions assurant la continuité de la vie quotidienne jusqu’au retour à la normale.

NOTA : - le plan intercommunal de sauvegarde doit comporter les éléments (pièces indispensables et autres pièces) identifiés pour chacune des communes.

Le plan communal de sauvegarde (ou intercommunal) est mis à jour par l’actualisation de l’annuaire opérationnel. Il est révisé en fonction de la connaissance et de l’évolution des risques ainsi que des modifications apportées aux éléments composant le plan de sauvegarde. Le délai de révision, dans tous les cas, ne peut excéder cinq ans. Le maire ou les maires intéressés ou, à Paris, le préfet de police, doivent porter le plan communal de sauvegarde à la connaissance du public. Le document est consultable à la mairie. La mise en œuvre du plan de sauvegarde communal ou intercommunal relève de la responsabilité de chaque maire sur le territoire de sa commune : - soit pour faire face à un événement affectant directement le territoire de la commune ; - soit dans le cadre d’une opération de secours d’une ampleur ou de nature particulière nécessitant une large mobilisation de moyens. Lorsqu’un plan de sauvegarde est obligatoire pour une commune, le maire doit élaborer ce plan dans un délai de deux ans à compter de la date d’approbation par le préfet du plan particulier d’intervention ou du plan de prévention des risques naturels, ou à compter de la publication du décret du 13 septembre 2005 précité lorsque ces plans existent à cette date. Il convient de souligner que les dispositions du décret susmentionné sont applicables aux plans communaux de sauvegarde élaborés, à son initiative, par le maire d’une commune pour laquelle l’élaboration d’un tel plan n’est pas obligatoire.

ORGANISATION DES SECOURS

L’organisation des secours est définie par les articles 14 à 29 de la loi du 13 août 2004 précitée. Dans chaque département, dans chaque zone de défense et en mer, un plan dénommé ORSEC fixe l’organisation des secours revêtant une ampleur ou une nature particulière. Il est arrêté par le représentant de l’Etat concerné. Le plan ORSEC : - détermine, à la lumière des risques existants dans le département, l’organisation générale des secours ; - recense l’ensemble des moyens publics et privés susceptibles d’être mis en œuvre ; - définit les conditions de l’emploi de ces moyens par l’autorité compétente pour diriger les secours ; - comprend des dispositions générales applicables en toute circonstance et des dispositions spécifiques à certains risques particuliers. Le dispositif des opérations de secours est décrit, en fonction des diverses situations qui peuvent se présenter, dans le tableau ci-après :

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Opérations de secours

Situation

Qui agit ?

Comment ?

Accident, sinistre ou catastro-phe dont les conséquences peuvent dépasser les limites ou les capacités d’une commune.

Le représentant de l’Etat dans le département.

Il mobilise les moyens de secours relevant de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics. En tant que de besoin, il mobilise ou réquisitionne les moyens privés nécessaires aux secours. Il déclenche, s’il y a lieu, le plan OR-SEC.

Accident, sinistre ou catastro-phe dont les conséquences peuvent dépasser les limites ou les capacités de Paris ou d’une commune des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne.

Le préfet de police.

Il assure la direction des opérations de secours et arrête le plan ORSEC interdépartemental, après avoir pris l’avis du représentant de l’Etat de chacun des départements concernés.

Accident, sinistre ou catastro-phe dont les conséquences peuvent dépasser les limites ou les capacités d’un départe-ment.

Le représentant de l’Etat dans le département du siège de la zone de dé-fense (Il peut déléguer tout ou partie de ses attribu-tions au représentant de l’Etat dans l’un des dépar-tements de zone) Nota : dans la zone de défense de Paris, c’est le préfet de police qui est compétent.

Il mobilise les moyens de secours publics relevant de l’Etat, des collec-tivités territoriales et des établisse-ments publics. En tant que de besoin, il mobilise ou réquisitionne les moyens privés nécessaires aux se-cours. Il attribue les moyens de se-cours aux autorités chargées de la direction des secours et prend les mesures de coordination nécessaires à la conduite des opérations. Il dé-clenche, s’il y a lieu, le plan ORSEC de zone.

Accident, sinistre ou catastro-phe dont les conséquences peuvent affecter plusieurs départements relevant de zones de défense distinctes.

Le représentant de l’Etat dans le département du siège de l’une des zones de défense intéressées désigné par l’autorité administrative compétente Il peut déléguer tout ou partie de ses attributions au représentant de l’Etat dans l’un des départe-ments des zones intéres-sées.

Comme ci-dessus.

Accident, sinistre ou catastro-phe en mer.

Le préfet maritime.

Il mobilise et met en œuvre les moyens de secours publics et privés nécessaires. Il déclenche, s’il y a lieu, le plan ORSEC maritime et en in-forme le représentant de l’Etat dans le département du siège de la zone de défense en cause.

Accident, sinistre ou catastro-phe en mer survenant dans les zones de défense des Antilles, de la Guyane et du sud de l’océan Indien ainsi qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Le délégué du gouverne-ment pour l’action de l’Etat en mer.

Comme ci-dessus.

Accident majeur ayant son origine en mer conduisant au déclenchement du plan OR-SEC maritime d’un plan OR-SEC départemental ou de zone.

Le préfet de zone.

Il s’assure de la cohérence des actions terrestre et maritime.

Accident, sinistre ou catastro-Le ministre chargé de la Il coordonne la mise en œuvre des

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phe d’ampleur nationale.

sécurité civile ou, le cas échéant, le ministre chargé de la mer.

moyens de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics. Il mobilise les moyens privés nécessaires aux secours et les attribue à l’autorité chargée de la direction des opérations de secours.

Les dépenses directement imputables aux opérations de secours découlant des missions (voir infra) du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) sont prises en charge par ce service. Dans le cadre de ses compétences, la commune pourvoit aux dépenses relatives aux besoins immédiats de la population.

SERVICES D’INCENDIE ET DE SECOURS

La loi du 13 août 2004 susnommée conforte la départementalisation des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) engagée en 1996. C’est ainsi que les SDIS sont maintenus dans leur statut départemental public local. Par ailleurs, la responsabilité du conseil général en tant que chef de file en matière de gestion est confirmée. Enfin, les relations financières entre cette assemblée délibérante et le SDIS ont été clarifiées et améliorées. Les dispositions législatives concernant les services d’incendie et de secours sont codifiées dans les articles L. 1424-1 à L. 1424-68 du CGCT. Les principales d’entre elles, qui ne sauraient prétendre à l’exhaustivité, sont énoncées ci-après.

Dispositions générales

Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) est un établissement public. Créé dans chaque département et organisé en centres d’incendie et de secours, il comporte un corps départemental de sapeurs-pompiers et comprend un service de santé et de secours médical. Il peut passer, avec les collectivités territoriales ou leurs établissements publics, toute convention ayant trait à la gestion non opérationnelle du service d’incendie et de secours. Ont également la qualité de services d’incendie et de secours, les centres d’incendie et de secours relevant des communes ou des (EPCI) disposant d’un corps communal ou intercommunal de sapeurs-pompiers. Ces centres comprennent des centres de secours principaux, des centres de secours et des centres de première intervention. Les modalités d’intervention opérationnelle des centres d’incendie et de secours dans le cadre du département sont déterminées par un règlement opérationnel départemental établi après consultation des communes et des EPCI concernés.

Les missions des services d’incendie et de secours

Les services d’incendie et de secours sont chargés de la prévention, de la protection et de la lutte contre les incendies. Par ailleurs, ils concourent, avec les autres services et professionnels concernés, à la protection et à la lutte contre les autres accidents, sinistres et catastrophes, à l’évaluation et à la prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu’aux secours d’urgence. Ils exercent, dans le cadre de leurs compétences, les missions suivantes : - prévention et évaluation des risques de sécurité civile ; - préparation des mesures de sauvegarde et organisation des moyens de secours ; - protection des personnes, des biens et de l’environnement ; - secours d’urgence aux personnes victimes d’accidents, de sinistres ou de catastrophes, ainsi que leur évacuation. Le SDIS n’est tenu de procéder qu’aux seules interventions qui se rattachent directement aux missions de service public précitées. S’il a procédé à d’autres interventions que celles-ci, il peut demander, aux personnes bénéficiaires de l’intervention, une participation aux frais dans les conditions fixées par délibération de son conseil d’administration.

Le conseil d’administration du service départemental d’incendie et de secours

Le SDIS est administré par un conseil d’administration composé de représentants du département, des communes et des EPCI compétents en matière de secours et de lutte contre l’incendie. Ce conseil comprend quinze membres au moins et trente membres au plus.

Modalités d’élection des membres du conseil d’administration Représentants du département

Ils sont élus au scrutin de liste à un tour par et au sein du conseil général dans les quatre mois suivant son renouvellement.

Représentants des EPCI

Ils sont élus, au scrutin proportionnel au plus fort reste, par les présidents des EPCI parmi les membres des organes délibérants, les maires et les adjoints aux maires des communes membres.

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Représentants des communes qui ne sont pas membres de ces EPCI

Ils sont élus, selon le mode de scrutin ci-dessus, par les maires et adjoints aux maires de ces communes parmi les maires et ad-joints aux maires de celles-ci. Le nombre de sièges dont dispose, d’une part, chaque maire et chaque président d’EPCI, d’autre part, est fixé par arrêté du préfet. Il est proportionnel à la population de la commune ou des communes composant l’EPCI. Les représentants des EPCI et des communes sont élus dans les quatre mois suivant le renouvellement des conseils municipaux.

NOTA : En cas d’absence ou d’empêchement, les membres du conseil d’administration sont remplacés par des suppléants élus dans les mêmes modalités et pour la même durée qu’eux.

Le conseil d’administration règle par ses délibérations les affaires relatives à l’administration du SDIS. Présidé par le président du conseil général ou l’un des membres du conseil d’administration désigné par le président du conseil général après renouvellement des représentants du département et celui des représentants des communes et des EPCI, il se réunit au minimum une fois par semestre.

Relations du maire et du préfet avec les services d’incendie et de secours – Règlement opérationnel

Les services d’incendie et de secours sont placés pour emploi sous l’autorité du maire ou du préfet agissant dans le cadre de leurs pouvoirs respectifs de police. Afin qu’ils puissent assurer les missions de prévention leur incombant, en particulier en ce qui concerne la réglementation applicable aux risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public, le maire et le préfet disposent des moyens relevant des services d’incendie et de secours. Dans l’exercice de leurs pouvoirs de police, le maire et le préfet mettent en œuvre les moyens relevant des services d’incendie et de secours dans les conditions prévues par un règlement opérationnel départemental. Ce règlement, qui détermine l’organisation du commandement des opérations de secours, est arrêté par le préfet après avis du conseil d’administration du SDIS. Sous l’autorité du directeur des opérations de secours, le commandant des opérations de secours désigné est chargé de la mise en œuvre de tous les moyens publics et privés mobilisés pour l’accomplissement des opérations de secours. En cas de péril imminent, le commandant prend les mesures nécessaires à la protection de la population et à la sécurité des personnels engagés et en rend compte au directeur des opérations de secours.

Contributions financières du département, des communes et des EPCI au budget du service départemental d’incendie et de secours

Les contributions du département, des communes et des EPCI au financement du budget du service départemental d’incendie et de secours constituent des dépenses obligatoires. La contribution du département au budget du SDIS est fixée annuellement par le conseil général au vu d’un rapport prévisionnel sur l’évaluation des ressources et des charges dudit service adopté par le conseil d’administration de ce dernier. Les relations entre le département et le SDIS, en particulier en ce qui concerne la contribution financière, font l’objet d’une convention pluriannuelle. Le conseil d’administration du SDIS fixe les modalités de calcul et de répartition des contributions des communes et des EPCI compétents pour la gestion des services d’incendie et de secours au financement dudit service. Il arrête, avant le 1er janvier de l’année en cause, le montant prévisionnel des contributions et le notifie aux communes et EPCI concernés. A compter du 1er janvier 2010 (Loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006) les contributions des communes et des EPCI sont supprimées. De ce fait, en application de l’article L. 2334-7-3 du CGCT : la dotation forfaitaire d’une commune est diminuée, à compter de 2010, d’un montant égal de sa contribution pour la gestion du SDIS au titre de l’année 2007 et revalorisé comme la dotation globale de fonctionnement (DGF) mise en répartition ; la dotation d’intercommunalité d’un EPCI est diminuée, à compter de 2010 , d’un montant égal de sa contribution pour la gestion du SDIS au titre de l’année 2009 et revalorisé comme la DGF mise en répartition.

Les personnels et les biens

Les personnels Le corps départemental des sapeurs-pompiers comprend des sapeurs-pompiers professionnels, des sapeurs-pompiers volontaires et des sapeurs-pompiers auxiliaires de la sécurité civile. Les sapeurs-pompiers volontaires relèvent des corps

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communaux ou intercommunaux desservant : - des centres de secours principaux ou des centres de secours ; - des centres de première intervention dont les communes ou les EPCI ont demandé, sur décision de leur organe délibérant, le rattachement au corps départemental. L’organisation du corps départemental des sapeurs-pompiers est fixée par arrêté conjoint du préfet et du président du conseil d’administration du SDIS après avis du conseil d’administration de ce dernier. L’avis conforme du maire ou du président de l’EPCI concerné est requis : - lorsqu’un sapeur-pompier professionnel est affecté dans le centre d’incendie et de secours relevant de cette commune ou de cet EPCI ; - avant la décision d’affectation d’un sapeur-pompier professionnel non officier en qualité de chef d’un corps communal ou intercommunal ou d’un centre d’incendie et de secours relevant d’une commune ou d’un EPCI. La loi no 96-369 du 3 mai 1996 relative aux services départementaux d’incendie et de secours a prévu le transfert, vers le centre départemental, des sapeurs-pompiers professionnels et des sapeurs-pompiers volontaires relevant d’un corps communal ou intercommunal. Les modalités du transfert devant intervenir dans les cinq ans suivant la promulgation de la loi doivent être fixées dans le cadre d’une convention entre les parties concernées après consultation des commissions administratives paritaires compétentes. Par ailleurs, la loi du 3 mai 1996 précitée prévoit, sous certaines conditions, la mise à disposition du SDIS, des personnels administratifs, techniques et spécialisés de la fonction publique territoriale n’ayant pas la qualité de sapeur-pompier professionnel et participant au fonctionnement des centres d’incendie et de secours relevant d’une commune ou d’un EPCI. Cette mise à disposition intervient dans le cadre d’une convention entre les parties concernées après consultation des commissions administratives paritaires compétentes.

Les biens Le SDIS construit, acquiert ou loue les biens nécessaires à son fonctionnement. Les biens affectés à la date de la promulgation de la loi du 3 mai 1996 précitée par les communes, les EPCI et le département au fonctionnement des services d’incendie et des secours et nécessaires au fonctionnement du SDIS sont mis, à titre gratuit, à disposition de celui-ci, à compter d’une date fixée par une convention. Indépendamment de cette convention et, à toute époque, le transfert de biens au SDIS peut avoir lieu en pleine propriété. Une convention fixe les modalités de ce transfert, lequel ne donne pas lieu à la perception de droit, taxe ou honoraires.

Dispositions concernant les personnels et les biens Les transferts des personnels et des biens qui n’ont pas été effectués dans les conditions et délais prescrits par la loi du 3 mai 1996 susnommée doivent faire l’objet des conventions prévues. Conformément aux dispositions de la loi du 13 août 2004 précitée, les conventions devaient intervenir au plus tard le 31 décembre 2005 ; à défaut, le transfert relève d’un décret en Conseil d’Etat.

Le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques

Ce schéma est élaboré, sous l’autorité du préfet, par le SDIS. Il dresse l’inventaire des risques de toute nature pour la sécurité des personnes et des biens auxquels doivent faire face les services d’incendie et de secours dans le département, et détermine les objectifs de couverture des risques par ceux-ci. Après avis du conseil général, le préfet arrête le schéma sur avis conforme du conseil d’administration du SDIS. Le schéma est révisé à l’initiative du préfet ou à celle du conseil d’administration précité.

Les réserves communales de la sécurité civile

Mises en œuvre par l’autorité de police compétente, elles ont pour objet, en cas d’événements excédant leurs moyens habituels ou dans des situations particulières, d’appuyer les services concourant à la sécurité civile. De ce fait, elles participent au soutien et à l’assistance des populations, à l’appui logistique et au rétablissement des activités. Par ailleurs, elles peuvent contribuer à la préparation de la population face aux risques. La commune peut, sur délibération motivée du conseil municipal, instituer une réserve communale de sécurité civile. Les modalités d’organisation et de mise en œuvre de la réserve doivent être compatibles avec le règlement opérationnel départemental. La réserve est placée sous l’autorité du maire et la charge en incombe à la commune. Cependant, une convention peut fixer les modalités de financement de l’EPCI à fiscalité propre dont la commune est membre et du conseil général. Dans des conditions déterminées par convention, la gestion de la réserve communale peut être confiée au SDIS ou à un EPCI. La réserve communale de sécurité civile est composée, sur la base du bénévolat, de personnes ayant les capacités et compétences correspondant aux missions qui leur sont dévolues au sein de la réserve. L’engagement d’une personne à servir dans la réserve communale est souscrit, dans le cadre d’un contrat, pour une durée

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de un à cinq ans renouvelable. Ce contrat liant l’autorité de gestion et le réserviste fixe la durée des activités à accomplir au titre de la réserve, laquelle ne peut excéder quinze jours par année civile. Par ailleurs, une convention conclue entre l’autorité de gestion et l’employeur du réserviste peut préciser les modalités, les durées et les périodes de mobilisation les mieux à même de concilier les impératifs de la réserve avec ceux de l’entreprise ou du service dont relève l’intéressé. Durant sa période d’activité dans la réserve, le réserviste bénéficie pour lui et ses ayants droit, des prestations des assurances maladie, maternité, invalidité et décès du régime de sécurité sociale dont il relève en dehors de son service dans la réserve. Lorsque la responsabilité de l’autorité de gestion est engagée, le réserviste victime de dommages subis dans le service ou à l’occasion du service et, en cas de décès, ses ayants droit, obtiennent de cette dernière, la réparation intégrale de ces dommages. A condition qu’elles aient été agréées dans les conditions prévues par la loi du 13 août 2004 susnommée, les associations de sécurité peuvent conclure, avec l’autorité de gestion de la réserve, une convention fixant les modalités d’engagement et de mobilisation de leurs membres au sein de la réserve. Un décret en Conseil d’Etat détermine, en tant que de besoin, les modalités d’application du présent titre.

LES CATASTROPHES NATURELLES – PROCEDURE

La constatation de l’état de catastrophe naturelle

La loi no 82-600 du 13 juillet 1982 relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles pose le principe d’une indemnisation, par les compagnies d’assurance, des dégâts dus à un événement naturel non assurable. Ces événements naturels sont ceux qui ne sont pas couverts par un contrat d’assurance de droit commun, tels que les inondations, les mouvements de terrains, les séismes, les avalanches... Cette garantie contre les effets des catastrophes naturelles s’applique aux personnes physiques ou morales (y compris les collectivités territoriales) ayant souscrit un contrat d’assurance garantissant les pertes d’exploitation, les dommages incendie ou tout autre dommage à des biens (meubles, véhicules terrestres à moteur...) situés dans les départements métropolitains et d’outre-mer ainsi que les collectivités territoriales de Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon et Wallis-et-Futuna.

A quels dommages s’applique la garantie ?

La garantie s’applique aux dommages matériels directs durables ayant pour cause déterminante l’intensité anormale d’un agent naturel. En revanche, elle ne s’applique pas : - aux biens non assurés ou généralement exclus des contrats d’assurance dommages (voirie, murs, digues...) ; - aux dommages causés aux récoltes non engrangées, aux cultures et au cheptel vif hors bâtiment dont l’indemnisation est régie par la garantie contre les calamités agricoles (loi no 64-706 du 10 juillet 1964 modifiée) ; - aux corps de véhicules aériens, maritimes, lacustres et fluviaux ; - aux dommages corporels, aux dommages indirectement liés à la catastrophe (contenu des congélateurs...) et - aux frais annexes (perte de loyers, remboursement d’honoraires d’experts...) ; - aux phénomènes de foudre, de grêle, de poids de la neige sur les toitures, aux effets du vent, à l’exception des vents cycloniques, dans la mesure où les contrats “ multirisques ” couvrent déjà ces événements.

Mise en jeu de la garantie

Pour qu’un sinistré soit indemnisé au titre du régime des catastrophes naturelles, il faut : - que les biens endommagés, suite au phénomène naturel, soient couverts par l’un des contrats d’assurance mentionné ci-dessus ; - que l’état de catastrophe naturelle soit constaté par un arrêté interministériel mentionnant les zones et les périodes où se sont produites les catastrophes naturelles ainsi que la nature des événements naturels à l’origine des désordres.

Que faire en cas de sinistre ?

Démarches à effectuer par les sinistrés

Démarches à effectuer par le maire

Démarches à effectuer par les services préfectoraux

Déclarer à leur communequ’ils ont subi des domma-ges pour que la mairie éta-blisse une demande de re-connaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Informer la population qu’elle doit préciser au maire si elle a subi des dommages à des biens assuréssuite à la catastrophe naturelle. Compléter le plus rapidement

Après réception des deman-des communales et confor-mément à la circulaire du 19 mai 1998, la préfecture sollicite les services de mé-téorologie et d’hydrologie,

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Déclarer, dès que possible, l’étendue du sinistre à leur assureur en leur remettant un état estimatif des dom-mages. La remise de cet état doit intervenir au plus tard dans les dix jours, pour les dommages matériels directs et dans les dix jours pour les pertes d’exploitation suivant la publication au Journal Officiel de la République française de l’arrêté portant constatation de l’état de catastrophe naturelle.

possible la fiche “ demande de reconnaissance de l’état de catas-trophe naturelle ” disponible en préfecture et la transmettre signée au service interministériel des affaires civiles, économiques, de défense et de protection civile (SIACEDPC). Ce document est indispensable pour que le dossier de la commune soit présenté devant la commission interministérielle chargée d’émettre un avis sur cette demande. Joindre un rapport géotechnique pour les demandes portant sur les mouvements de terrain.

qui établissent des rapports sur le phénomène naturel observé. La préfecture transmet en-suite l’ensemble de ces don-nées à la direction de la défense et de la sécurité civiles qui instruit le dossier et le présente devant la com-mission interministérielle qui se réunit tous les mois pour émettre des avis sur ces de-mandes.

Les délais d’indemnisation

L’arrêté portant constatation de l’état de catastrophe naturelle ayant été publié au Journal Officiel de la République française, l’indemnisation attribuée au sinistré doit survenir dans un délai de trois mois à compter de la date de remise de l’état estimatif des biens endommagés ou des pertes subies ou à compter de la date de publication de l’arrêté, lorsque celle-ci est postérieure.

Les modalités d’indemnisation

Les franchises

Biens à usage d’habitation, véhicules terrestres à moteur et autres biens

à usage non professionnel

Biens à usage professionnel

La franchise est fixée à 380 € sauf pour les dommages imputables aux mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols pour lesquels la franchise s’élève à 1 520 €.

Le montant de la franchise est égal à 10 % du montant des dommages matériels directs non assurables subis par l’assuré, par établissement et par événement, imputables aux mouvements de terrain différentiels consécutifs à la séche-resse et à la réhydratation des sols pour lesquels ce minimum est fixé à 3 050 €.

La franchise fait l’objet d’une modulation. Ce système s’applique : - dans les communes pour lesquelles un plan de prévention des risques (PPR) n’a pas été prescrit pour le risque faisant l’objet de l’arrêté de constatation de l’état de catastrophe naturelle : - dans les communes pour lesquelles le PPR pour le risque faisant l’objet de l’arrêté portant constatation de l’état de catastrophe naturelle n’a pas fait l’objet d’une approbation dans un délai de cinq ans suivant la date de sa prescription.

Modalités de la modulation de la franchise 1ère et 2ème reconnaissances * de l’état de catastrophe naturelle pour un même phénomène

application de la franchise de base

3ème reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour un même phénomène

doublement de la franchise

4ème reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour un même phénomène

triplement de la franchise

5ème reconnaissance et suivantes de l’état de catastrophe naturelle pour un même phénomène

quadruplement de la franchise

* Ces reconnaissances sont prises en compte depuis le 2 février 1995, date de création des PPR.

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REMARQUE : Cette modulation cesse dès la prise de l’arrêté prescrivant un PPR pour le risque entraînant l’application de la modulation.

CH A P I T R E 7 Le Service national

Les principes du nouveau service national, en dehors des mesures relatives aux volontariats, ont notamment été définies par : - la loi no 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national ; - la loi no 99-894 du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de la défense ; - le décret no 98-180 du 17 mars 1998 portant obligation du service national modifié par le décret no 2002-446 du 29 mars 2002 ; - l’instruction du 5 janvier 2004 NOR : DEFH0302264J relative aux opérations de recensement en vue de l’exécution du service national (JO du 1er février 2004). Selon les dispositions de l’article L. 112-1 du code du service national, le nouveau service national s’applique aux jeunes hommes nés après le 31 décembre 1978 et aux jeunes femmes nées après le 31 décembre 1982. En application de l’article L. 112-2 du même code, l’appel sous les drapeaux est suspendu pour tous les jeunes gens nés après le 31 décembre 1978. Les modalités du recensement des jeunes Français (hommes et femmes) sont définies par les articles R. 111-1 à R. 111-18 du code du service national. Par ailleurs, l’instruction du 5 janvier 2004 précitée donne toutes précisions utiles sur les opérations de recensement en vue de l’exécution du service national.

LE RECENSEMENT EN METROPOLE

Le recensement des jeunes gens relève de la compétence du maire, en tant qu’agent de l’Etat (articles L. 2122-27 (3°) du CGCT). A l’issue des opérations de recensement, les intéressés sont pris en compte par l’organisme du service national territorialement compétent. Dans le cas où le maire négligerait ou refuserait d’exécuter les opérations relatives au recensement, le préfet peut, après l’en avoir requis, y procéder d’office par lui-même ou par un délégué spécial (article L. 2122-34 du CGCT). Les principales dispositions applicables en matière de recensement sont retracées dans les tableaux ci-après qui reposent sur les thèmes suivants : personnes concernées – Période de recensement – Lieux de recensement – Calendrier de recensement, personnes devant figurer sur les listes – Opérations relatives au recensement. Sauf indications particulières, les articles cités sont ceux du code du service national.

Personnes concernées Qui doit participer obligatoirement aux opérations de recensement ?

– les Français, dès l’âge de seize ans, notamment les jeunes femmes nées à partir du 1er janvier 1983 ; – les personnes devenues françaises entre seize et vingt-cinq ans (article R. 111-2).

Qui peut participer volontairement aux opérations de recensement ?

– les jeunes gens, dès l’âge de seize ans, ayant la faculté de répudier ou de décliner la nationalité française (article R. 111-3).

REMARQUES : – entre seize et dix-huit ans, la déclaration de recensement peut être effectuée par le représentant légal. Il en est de même pour les majeurs incapables ; – la nationalité française doit être clairement établie afin que le maire puisse procéder au recensement. Si tel n’est pas le cas, les intéressés doivent être avisés qu’ils ne pourront être recensés que lorsqu’ils apporteront la preuve qu’ils possèdent la nationalité française.

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Période de recensement

Personnes concernées

Quand ?

Les Français

entre la date à laquelle ils atteignent l’âge de seize ans et la fin du troisième mois suivant (article R. 111-1).

Les personnes devenues françaises entre seize et vingt-cinq ans

entre la date à laquelle elles ont acquis la nationalité française ou celle à laquelle cette nationalité leur a été notifiée et celle marquant la fin du premier mois qui suit l’une ou l’autre de ces dates (article R. 111-2).

Les personnes bénéficiant de la fa-culté de répudier la nationalité fran-çaise (articles 18-1, 19-4 et 22-3 du code civil), ou de la décliner (arti-cle 21-8 de ce même code), et qui n’y ont pas renoncé

au plus tard dans le mois qui suit leur dix-neuvième an-niversaire.

REMARQUE : Les Français non recensés dans les délais légaux peuvent régulariser leur situation jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans en effectuant volontairement la démarche de recensement.

Lieux de recensement

Où ?

Personnes concernées

Mairie du domicile

– les Français domiciliés en métropole, dès l’âge de seize ans, notam-ment les jeunes femmes nées à partir du 1er janvier 1983 ; – les personnes domiciliées en métropole devenues françaises entre seize et vingt-cinq ans (article R. 111-2). – les jeunes gens domiciliés en métropole, dès l’âge de seize ans, ayant la faculté de répudier ou de décliner la nationalité française (article R. 111-3).

Mairie de la résidence

– les pupilles de l’Etat ; – les Français résidant en métropole dont les parents ou tuteurs sont domiciliés dans les départements, territoires d’outre-mer et collectivités territoriales ; – les Français résidant dans les départements, territoires d’outre-mer et collectivités territoriales dont les parents ou tuteurs sont domiciliés en métropole ; – les Français résidant en France dont les parents ou tuteurs sont établis à l’étranger ; – les Français confiés par décision de justice jusqu’à leur majorité à des institutions publiques d’éducation surveillée ou à des institutions pri-vées habilitées à recevoir des mineurs délinquants ; – les Français détenus dans un établissement pénitentiaire (ces derniers peuvent effectuer la démarche par l’intermédiaire du greffe de l’établissement).

Mairie de la commune de rattachement

– les Français titulaires de l’un des titres de circulation visés aux arti-cles 2 et 5 de la loi no 69-3 du 3 janvier 1969 relative à l’exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant sans domicile ni résidence fixes (article R. 111-4 (S’agissant de la situation de ces derniers, en général, voir le chapitre intitulé L’accueil des gens du voyage).

SIGNALE : Les Français, ou leur représentant légal, doivent se présenter à la mairie munis de la carte nationale d’identité en cours de validité ou de tout autre document justifiant de la nationalité française ainsi que du livret de famille revêtu, le cas échéant, des mentions prévues à l’article 28 du code civil.

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Calendrier de recensement – Personnes devant figurer sur les listes

Période

Personnes concernées

1ère période – avril

Liste de recensement : – recensés en janvier, février et mars précédents : nés entre le 1er octobre et le 31 mars (délais légaux) ; nés avant le 1er octobre (régularisés). Liste des non-recensés : – Français ayant atteint l’âge de dix-huit ans au cours des mois de jan-vier, février et mars précédents ; – personnes ayant atteint l’âge de dix-neuf ans au cours des mois de dé-cembre, janvier et février précédents et qui n’ont pas répudié ou décliné la nationalité française et n’ayant pas participé volontairement aux opérations de recensement.

2ème période – juillet

Liste de recensement : – recensés en avril, mai et juin précédents : nés entre le 1er janvier et le 30 juin (délais légaux) ; nés avant le 1er janvier (régularisés). Liste des non-recensés : – Français ayant atteint l’âge de dix-huit ans au cours des mois d’avril, mai et juin précédents ; – personnes ayant atteint l’âge de dix-neuf ans au cours des mois de mars, avril et mai précédents et qui n’ont pas répudié ou décliné la natio-nalité française et n’ayant pas participé volontairement aux opérations de recensement.

3ème période – octobre

Liste de recensement : – recensés en juillet, août et septembre précédents : nés entre le 1er avril et le 30 septembre précédents (délais légaux) ; nés avant le 1er avril (ré-gularisés). Liste des non-recensés : – Français ayant atteint l’âge de dix-huit ans au cours des mois de juillet, août et septembre précédents ; – personnes ayant atteint l’âge de dix-neuf ans au cours des mois de juin, juillet et août précédents et qui n’ont pas répudié ou décliné la nationalité française et n’ayant pas participé volontairement aux opérations de re-censement.

4ème période – janvier

Liste de recensement : – recensés en octobre, novembre et décembre précédents : nés entre le 1er juillet et le 31 décembre (délais légaux) ; nés avant le 1er juillet (régu-larisés). Liste des non-recensés : – Français ayant atteint l’âge de dix-huit ans au cours des mois d’octobre, novembre et décembre précédents ; – personnes ayant atteint l’âge de dix-neuf ans au cours des mois de septembre, octobre et novembre précédents et qui n’ont pas répudié ou décliné la nationalité française et n’ayant pas participé volontairement aux opérations de recensement.

Opérations relatives au recensement Notice individuelle (imprimé 106/01) Le maire doit porter sur la notice, en présence des intéressés ou de leurs représentants légaux, les renseignements fournis par ces derniers. Sont jointes à cette notice les pièces éventuellement remises par les personnes précitées. La notice doit être signée par le déclarant.

REMARQUES : les noms et prénoms des recensés et ceux des parents sont reproduits avec la même orthographe et dans le même ordre que sur les pièces présentées ; le nom d’usage, tel le nom de l’époux, peut être mentionné sur la notice sous réserve que l’intéressé(e) produise les documents administratifs justifiant de son droit à user du nom revendiqué ; pour les pupilles de l’Etat, le lieu réel de la naissance et la filiation ne sont pas portés sur la notice. Toutefois, il convient d’indiquer dans les rubriques : état civil : la date et le lieu de naissance figurant sur l’acte provisoire ; situation de famille : le préfet dont le jeune homme ou la jeune fille est pupille ; résidence du recensé : le nom et le domicile de la personne chez qui le (ou la) pupille de l’Etat

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a été placé(e) par l’autorité administrative compétente ; pour les Français détenus et non recensés, la régularisation du recensement est effectuée par l’intermédiaire du greffe de l’établissement pénitentiaire. Le greffe fait remplir la notice à la personne détenue et l’envoie à la mairie de son domicile accompagnée des pièces nécessaires.

Attestation de recensement (imprimé no 106/02) Le maire remet une attestation de recensement à toute personne qui s’est fait recenser (ou à son représentant légal).

Demande d’exemption Le maire ne statue pas sur la recevabilité des demandes d’exemption. Peuvent déposer une demande d’exemption de participation à la journée d’appel de préparation à la défense (article R. 112-6), les Français : – déclarés grands infirmes au sens de l’article 169 du code de la famille, lesquels doivent four-nir une photocopie de leur carte d’invalidité à 80 % minimum, prévue à l’article 173 du code de la famille et de l’aide sociale. Le maire joint le document fourni à la notice individuelle ; – atteints d’un handicap ou d’une maladie invalidante les rendant définitivement inaptes à par-ticiper à la journée précitée. Le maire coche la case prévue à cet effet sur la notice individuelle. Les documents médicaux seront réclamés aux intéressés par l’organisme du service national territorialement compétent. Les demandes d’exemption motivées par des faits survenus postérieurement au recensement doivent être adressées, par les personnes recensées, à l’organisme du service national dont elles relèvent. Information générale relative au recensement Le maire remet à chaque personne effectuant la démarche du recensement (ou à son représen-tant légal) une brochure d’information sur le service national. En outre, il doit indiquer l’obligation : de participer à la journée d’appel précitée et attirer l’attention sur les conséquences qui découle-raient de la non-participation à cette journée avant l’âge de vingt-cinq ans. En effet, toute per-sonne recensée doit être en règle avec cette obligation pour être autorisée à s’inscrire aux exa-mens et concours soumis au contrôle de l’autorité publique (article L. 114-6) ; de faire connaître, jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans, à l’organisme du service national dont elle relève, tout changement de domicile ou de résidence d’une durée supérieure à quatre mois ainsi que tout changement relatif à sa situation familiale ou professionnelle (article R. 111-6). Information particulière concernant l’application des conventions internationales Certains jeunes gens possèdent, à la fois, la nationalité française et celle d’un autre pays. Ils sont, alors, binationaux. Les conventions internationales ne concernent que les hommes. Elles fixent les modalités d’exécution des obligations du service national des jeunes binationaux. Toutes informations utiles doivent être données aux jeunes gens afin qu’ils puissent être en règle vis-à-vis de leurs obligations dans un pays comme dans l’autre. C’est ainsi que le maire doit : – informer tout binational de l’existence de conventions internationales chaque fois que le pays de la deuxième nationalité est signataire de la convention ; – inviter l’intéressé à prendre contact avec l’organisme du service national territorialement compétent au sujet des modalités d’application de la convention en cause. L’organisme du service national territorialement compétent délivre aux intéressés les attesta-tions de position ou de situation. Certaines formalités liées aux obligations militaires des jeunes gens binationaux relèvent de la compétence du préfet. Il s’agit de : – la réception et l’établissement des déclarations d’option des jeunes Franco-Algériens et Fran-co-Suisses ; – l’établissement des certificats de position modèle B des jeunes Franco-Israéliens ; – l’établissement des certificats de résidence des jeunes Franco-Suisses. Etablissement et exploitation de l’avis de recensement (imprimé no 106/03) Lorsque le maire de la commune de recensement reçoit la déclaration d’une personne qui n’est pas née dans sa commune, il renseigne l’avis de recensement et l’adresse au maire de la com-mune de naissance.

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Après exploitation de l’avis de recensement, le maire de la commune de naissance renseigne le récépissé et l’adresse en retour à l’expéditeur. L’avis de recensement doit être transmis au maire de la ville de Nantes pour les jeunes gens nés ou reconnus lors d’un voyage maritime (décret no 65-422 du 1er juin 1965, articles 3 à 7). Le maire n’établit plus d’avis de recensement pour les jeunes gens nés à l’étranger et recen-sés en France. Les non-recensés Lorsqu’il n’a pas reçu d’avis de recensement, le maire de la commune de naissance établit une notice individuelle, au vu des renseignements figurant sur les registres d’état civil, pour les jeunes gens : – qui ne se sont pas présentés avant leur dix-huitième anniversaire et pour lesquels il n’a pas reçu d’avis de recensement ; – âgés de dix-neuf ans et un mois qui n’ont pas répudié ou décliné la nationalité française (articles 19-3, 19-4, 21-7 et 21-8 du code civil et article L. 113-3 du code du service national) qui ne se sont pas présentés pour se faire recenser. Le maire de la commune du domicile établit une notice individuelle au vu des informations portées sur le décret de naturalisation ou de réintégration dans la nationalité française pour les personnes ayant acquis la nationalité française entre dix-huit et vingt-cinq ans et n’ayant pas effectué la démarche dans le délai légal. Les personnes dont les cas sont évoqués ci-dessus sont inscrites par le maire sur la liste des non-recensés. Si une personne est portée par erreur sur la liste des non-recensés, l’organisme du service national territorialement compétent retourne la notice individuelle à la mairie et raye la personne de la liste. Présentation des listes Remarques générales : les jeunes gens sont inscrits sur la liste concernée dans l’ordre croissant des dates de naissance et, pour une même date, dans l’ordre alphabétique des noms, puis des prénoms. Un numéro d’ordre, selon une série unique, est attribué à chacune des personnes recensées. Le numéro figurant sur la liste au regard de chaque nom doit être le même que celui figurant sur la notice individuelle correspondante. La liste sert de bordereau d’accompagnement des notices individuelles qui y sont jointes. La diffusion des listes est strictement réservée à l’administration chargée du service national (loi no 97-1019 du 28 octobre 1997). A Paris, Marseille et Lyon, il peut être dressé une liste par arrondissement, chaque arrondissement étant considéré comme une commune. La liste de recensement est établie par le maire de la commune de recensement. Elle récapitule les personnes âgées de seize à vingt-cinq ans qui se sont présentées pour se faire recenser dans le trimestre considéré. Elle mentionne d’abord celles qui se sont venues hors des délais légaux, puis celles qui sont venues dans ces délais. La liste des non-recensés est établie par le maire de la commune de naissance ou celle du domicile selon le cas. Elle comprend : – les personnes âgées de dix-huit ans qui ne se sont pas présentées pour se faire recenser et pour lesquelles aucun avis de recensement n’est parvenu à la mairie ; – les personnes ayant atteint l’âge de dix-huit ans au cours des mois de juin, juillet et août précédents et qui n’ont pas répudié ou décliné la nationalité française et n’ayant pas participé volontairement aux opérations de recensement. Clôture des opérations de recensement Le maire arrête chaque trimestre, la liste de recensement ainsi que la liste des non-recensés, soit les 30 avril, 31 juillet, 31 octobre et 31 janvier. Etablies en double exemplaire, il les authentifie en y apposant sa signature. Il adresse aussitôt, à l’organisme du service national territorialement compétent, un exemplaire de chacune de ces listes ainsi que les notices individuelles correspondantes et, le cas échéant, les documents remis par les intéressés (voir supra les rubriques “ notice individuelle ” et “ demande d’exemption ”). Le deuxième exemplaire des listes doit être archivé pendant cinq années civiles, puis détruit à l’issue de cette période. Si aucune déclaration de recensement n’a été enregistrée au cours de la période considérée, le maire porte la mention “ Néant ” sur la dernière page de la liste de recensement et l’adresse à l’organisme précité. S’il y a lieu, cette disposition s’applique pour les non-recensés. Ces états “ Néant ” doivent être établis systématiquement à l’issue de chaque période de recensement.

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DISPOSITIONS DIVERSES

Ces dispositions traitent d’une part, de cas particuliers concernant les personnes et, d’autre part, de données concernant les moyens logistiques. Elles sont retracées ci-après.

Cas particuliers concernant les personnes Omission L’omission concerne une personne ayant participé aux opérations de recensement mais qui ne figure pas sur la liste de recensement, suite à une erreur administrative. Si la personne est en possession d’une attestation de recensement, l’organisme du service national territorialement compétent la prend en compte après l’avoir invitée à fournir copie de certains documents (attestation de recensement, carte nationale d’identité...). Si la personne n’est pas en possession de l’attestation de recensement, le maire, sur demande de l’organisme précité, procède aux opérations de recensement la concernant. Elle est inscrite, à titre de régularisation, sur la liste des recensés en cours.

Personnes décédées Le maire adresse, aussitôt à l’organisme précité, copie de l’acte de décès de tout jeune Français de seize à vingt-cinq ans (article R. 111-16). Si le décès intervient avant la clôture des opérations de recensement, le maire détruit la notice individuelle et, s’il y a lieu, radie l’intéressé de la liste sur laquelle il a été porté.

Perte de la nationalité française Dès qu’il a connaissance de la perte de nationalité française d’un administré âgé de seize à vingt-cinq ans, le maire informe sans tarder l’organisme précité afin que la radiation de l’intéressé soit effectuée.

Moyens logistiques Moyens d’information Le maire informe la population sur l’obligation de recensement par voie d’affichage. D’autre part, des avis peuvent être insérés dans la presse locale et/ou le journal de la mairie et/ou au cours d’émissions radiophoniques ou télévisées. Par ailleurs, les directions des organismes du service national, en relation avec les maires, participent à la diffusion de l’information par tous les moyens en leur possession et auprès du public le plus large. Besoins en imprimés et documents d’information Au cours du dernier trimestre de chaque année civile, le maire exprime, auprès de l’organisme précité, ses besoins en imprimés et documents. L’approvisionnement est assuré dans le courant du premier trimestre. Imprimés édités par des moyens bureautiques Ils doivent être conformes aux modèles annexés à l’instruction du 5 janvier 2004 précitée. Les listes de recensement et des non-recensés peuvent être éditées au format A4 avec une page de garde et une dernière page reprenant les éléments figurant sur les imprimés répertoriés, à l’exclusion éventuelle des tableaux relatifs aux administrés. Procédure “ PECOTO ” Elle permet d’intégrer directement dans les fichiers des organismes du service national, les données provenant des fichiers des communes. Les maires intéressés par cette procédure doivent s’adresser à l’organisme du service national territorialement compétent en vue d’obtenir le cahier des charges définissant les structures du fichier du transfert.

LE RECENSEMENT HORS DE METROPOLE ET HORS DU TERRITOIRE NATIONAL

Les dispositions prévues pour le recensement en métropole sont applicables dans les départements de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion.

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Les formalités relatives au recensement relèvent de la compétence : - du préfet en Guyane, dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon et dans la collectivité départementale de Mayotte ; - du Haut commissaire de la République en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie ; - de l’administrateur supérieur pour les îles Wallis-et-Futuna. Le recensement des Français de l’étranger est organisé, hors du territoire national, par les chefs de poste diplomatique ou consulaire accrédités.

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PARTIE

LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE

CH A P I T R E 1 Dispositions s’appliquant à tous les fonctionnaires

Ces dispositions portent notamment sur : les conditions requises pour avoir la qualité de fonctionnaire : être de nationalité française ou être ressortissant d’un autre Etat membre de l’Union européenne ou d’un Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen (certains emplois sont réservés aux seuls ressortissants français, tels ceux qui présentent des prérogatives de puissance publique) ; jouir de ses droits civiques ; ne pas avoir subi de condamnations figurant au bulletin no 2 du casier judiciaire incompatible avec l’exercice d’un emploi public ; être en situation régulière au regard du service national ; remplir les conditions d’aptitude physique exigées pour l’exercice de la fonction compte tenu des possibilités de compensation du handicap ; - les garanties : liberté d’opinion, droit syndical, droit de grève, protection assurée par la collectivité publique dans l’exercice des fonctions, conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver la santé et l’intégrité physique... ; - les obligations : secret professionnel, responsabilité de l’exécution des tâches confiées, non cumul d’emplois... ; - le principe du recrutement par concours, sauf cas limitativement prévus par la loi ; - le système de la carrière fondé sur la distinction entre le grade et l’emploi et entraînant l’application de règles en matière de déroulement de carrière (conditions d’avancement...) ; - l’appartenance des fonctionnaires à des statuts particuliers, en fonction de leur niveau hiérarchique et de la nature de leurs missions ; - la représentation des personnels dans des instances paritaires ; - la rémunération, constituée principalement d’un traitement indiciaire déterminé en fonction du grade de l’agent et de régimes indemnitaires ; - les droits à congés annuels, de maladie, de maternité... ; - le droit à la mobilité ; - le droit à la formation permanente ; - les sanctions disciplinaires pour manquement aux obligations professionnelles, infraction de droit commun... ; - les règles relatives à la perte de qualité de fonctionnaire : retraite, démission, licenciement, révocation....

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CH A P I T R E 2 Les fonctionnaires territoriaux et les personnels non titulaires

Résultant de l’exercice des missions de service public des collectivités territoriales, les emplois territoriaux ont naturellement vocation à relever du statut de la fonction publique. Les règles qui leur sont applicables doivent combiner, d’une part les principes statutaires communs à l’ensemble de la fonction publique, à parité avec la fonction publique de l’Etat et, d’autre part, les exigences de la libre administration des collectivités territoriales, en tenant compte de la multiplicité, comme de la diversité, des employeurs locaux. C’est sur ces bases que le statut de la fonction publique territoriale s’est construit à partir de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale assurant ainsi l’unité des mécanismes régissant les personnels territoriaux, quelles que soient les collectivités qui les emploient. Le statut de la fonction publique territoriale constitue le titre III du statut général de la fonction publique, les agents des collectivités territoriales étant régis, au même titre que les autres fonctionnaires, par la loi no 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée portant droits et obligations des fonctionnaires La loi du 26 janvier 1984, modifiée en dernier lieu par la loi n° 2007-209 du 19 février 2007 n’en comporte pas moins de nombreuses spécificités, liées principalement à l’autonomie de décision des collectivités territoriales en matière de recrutement et de gestion des personnels. Ces spécificités se traduisent, en particulier, par l’existence de “ cadres d’emplois ”, regroupant les différents “ métiers ” de fonctionnaires, et par l’intervention d’institutions spécialisées : le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et les centres de gestion. La loi du 19 février 2007 s’est attachée, en particulier, à répondre à trois grandes ambitions : - rendre la fonction publique territoriale plus attractive (prise en compte de l’expérience acquise, valorisation de l’expérience acquise, droit individuel à la formation…) ; - recentrer la fonction publique territoriale sur ses métiers (rééquilibrage entre les missions du Centre national de la fonction publique territoriale et celles des centres de gestion : - donner plus de souplesse à la gestion des ressources humaines et faciliter, dans le même temps, aussi bien le déroulement de carrière des agents que le rôle des employeurs territoriaux. Par ailleurs elle instaure des mesures de natures diverses : - instauration d’un ratio “ promus/promouvables ”, défini au niveau local, pour l’avancement de grade ; - possibilité de créer un comité technique paritaire commun à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) et à ses communes membres, dès lors que l’effectif concerné dépasse cinquante agents ; - abaissement des seuils démographiques de création des emplois de direction des communes et des EPCI à fiscalité propre et prise en compte des emplois de directeurs généraux et de directeurs généraux adjoints des services des mairies d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon au titre des emplois fonctionnels ; - possibilité, sous certaines conditions, de pourvoir un poste par un agent non titulaire dans les communes de moins de 2 000 habitants et les EPCI de moins de 10 000 habitants ; - remboursement de certaines autorisations spéciales d’absence pour l’exercice du droit syndical ; - possibilité de monétisation des jours de congés non utilisés par les agents dans le cadre de leur compte épargne temps ; - améliorations du régime indemnitaire (possibilité de créer un régime indemnitaire ad hoc pour certains personnels de la filière médico-sociale, conservation des avantages indemnitaires aux personnels transférés dans des syndicats mixtes ou dans la nouvelle structure résultant d’une fusion d’EPCI ou d’une collectivité vers un EPCI ou inversement) ; instauration d’une action sociale en faveur des personnels territoriaux. Si, comme on le verra, certaines dispositions sont d’application immédiate, d’autres, en revanche, doivent être accompagnées par des décrets impliquant la consultation du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale et celle du Conseil d’Etat. En plus des améliorations apportées par la loi du 19 février 2007 précitée, il convient de citer celles résultant de la loi n° 2005-843 du 25 juillet 2005 qui met en conformité le droit interne avec le droit communautaire sur certains aspects concernant les trois fonctions publiques. Les mesures s’articulent autour de trois grands axes : - la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations ; - l’ouverture de la fonction publique territoriale aux fonctionnaires communautaire et la mobilité des agents ; - la lutte contre la précarité de certains contrats de travail avec l’instauration de la possibilité de conclure des contrats à durée indéterminée sous certaines conditions Doit être également citée la loi n° 2007-248 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique qui, pour les trois

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fonctions publiques, a assoupli les conditions de cumuls d’activité, rénové les compétences et le fonctionnement de la commission de déontologie ainsi que les modalités de mise à disposition des fonctionnaires.

LES FONCTIONNAIRES TERRITORIAUX ET LES CADRES D’EMPLOIS

Ayant vocation à occuper les emplois des collectivités territoriales, ces fonctionnaires sont régis par les dispositions particulières de la loi du 26 janvier 1984 susnommée qui prévoient leur nomination dans un emploi permanent et leur titularisation dans un grade de la hiérarchie administrative de la collectivité ou de l’établissement dont ils relèvent. La notion de carrière se trouve au cœur du dispositif statutaire car la fonction publique territoriale, comme celle de l’Etat, est fondée sur la séparation du grade et de l’emploi. Ainsi, un fonctionnaire territorial qui perd son emploi, reste titulaire de son grade, demeure dans la fonction publique territoriale et peut être affecté à tout emploi correspondant au grade qui est le sien. Les fonctionnaires territoriaux se répartissent, comme les fonctionnaires de l’Etat, en trois catégories désignées par les lettres A, B et C (ordre hiérarchique décroissant). Ils sont regroupés dans des cadres d’emplois (l’équivalent des corps de la fonction publique de l’Etat mais sans gestion nationale) qui sont régis par des statuts particuliers communs aux fonctionnaires des communes, des départements, des régions et des établissements publics administratifs en relevant (établissements publics de coopération intercommunale...). L’article 4 de la loi du 26 janvier 1984 susdite précise que : - ces statuts particuliers ont un caractère national ; - un cadre d’emplois regroupe les fonctionnaires soumis au même statut particulier titulaires d’un grade leur donnant vocation à occuper certains types d’emplois ; - un cadre d’emplois peut regrouper plusieurs grades ; - les grades sont organisés en grade initial et en grades d’avancement ; - l’accès aux grades dans chaque cadre d’emplois s’effectue par voie de concours, de promotion interne ou d’avancement, dans les conditions fixées par les statuts particuliers ; - les fonctionnaires territoriaux sont gérés par la collectivité à laquelle ils appartiennent et leur nomination relève de la compétence de l’autorité territoriale. Le caractère national des cadres d’emplois garantit aux fonctionnaires territoriaux un seul et même déroulement de carrière tout en leur permettant de changer de collectivité. Mais la décision de nomination et la prise des actes de gestion les concernant n’appartiennent qu’à la collectivité dont ils relèvent. Les cadres d’emplois sont répartis en dix filières (administrative, technique, culturelle, sportive, sociale, médico-sociale médico-technique, sécurité, incendie et secours et animation). Il existe actuellement 55 cadres d’emplois. La nomenclature des emplois territoriaux (NET), telle que définie par la circulaire du 12 décembre 2003 et complétée par la circulaire du 29 novembre 2005, est disponible sur le site Internet de la direction générale des collectivités locales (www.dgcl.interieur.gouv.fr).

LES EMPLOIS FONCTIONNELS DE DIRECTION

Par exception à l’exercice des fonctions résultant de l’appartenance à un statut particulier déterminé, la loi du 26 janvier 1984 susnommée prévoit que les emplois de direction les plus élevés ont le caractère d’emplois fonctionnels occupés par la voie du détachement et, dans certains cas, par recrutement direct par contrat. Ces emplois, énumérés à l’article 53 de la loi ci-dessus, correspondent à des grilles de rémunération particulière. La loi du 19 février 2007 précitée (article 37) modifie, tout d’abord, la loi du 26 janvier 1984 susdite (article 53) en abaissant sensiblement les seuils de création des emplois fonctionnels. Ces seuils sont les suivants : 2 000 habitants (au lieu de 3 500) pour la création de l’emploi de directeur général des services (DGS) des communes ; 10 000 habitants (au lieu de 20 000) pour la création de l’emploi de DGS des établissements de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ; 10 000 habitants (au lieu de 20 000) pour la création de l’emploi de directeur général des services techniques (DGST) ou de directeur des services techniques (DST) des communes ; 10 000 habitants (au lieu de 80 000) pour les emplois de DGST ou de DST des EPCI à fiscalité propre. Elle modifie, ensuite, la loi du 31 décembre 1982 (article 36) relative à l’organisation de Paris, Marseille et Lyon et des établissements publics de coopération intercommunale, en autorisant la création d’emplois fonctionnels de direction dans les mairies d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon. Les modalités de nomination (proposition par le maire d’arrondissement et nomination par le maire de la commune de plein exercice), quant à elles, ne changent pas. Signalons, toutefois, qu’outre l’ajout de l’emploi de directeur général adjoint des services, les nouvelles dispositions permettront de faire entrer ces emplois dans le droit commun applicable aux emplois de direction de la fonction publique territoriale et,

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pour les arrondissements de Paris, dans le respect du statut spécifique des administrations parisiennes. L’entrée en vigueur de l’ensemble des mesures qui précèdent est subordonnée à la prise de plusieurs décrets d’application modifiant les décrets n° 87-1101 et 87-1102 du 30 décembre 1987 régissant actuellement les emplois administratifs de direction, les statuts particuliers et les cadres d’emplois de fonctionnaires appelés à occuper ces emplois. Le premier volet réglementaire d’application de l’article 37 de la loi du 19 février 2007 susnommée est entré en application depuis la publication du décret n°2007-1828 du 24 décembre 2007. Un second volet, relatif aux mairies d’arrondissement de Paris, Marseille et Lyon supposera la prise de nouvelles dispositions réglementaires) L’autorité territoriale peut mettre fin aux fonctions des agents occupant de tels emplois, sous réserve de respecter les procédures garantissant les droits des intéressés et favorisant leur reclassement. La fin de fonctions ne peut intervenir qu’après un délai de six mois suivant soit leur nomination dans l’emploi, soit la désignation de l’autorité territoriale, sauf s’ils ont été recrutés directement en application de l’article 47 de la loi du 26 janvier 1984 susmentionnée. La fin de fonction de ces agents doit être précédée d’un entretien entre l’autorité territoriale et les intéressés. En outre, elle fait l’objet d’une information de l’assemblée délibérante concernée et du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Plusieurs possibilités s’offrent à l’intéressé (reclassement, prise en charge, congé spécial, licenciement) lorsque la collectivité ou l’établissement public ne peut lui offrir un emploi correspondant à son grade.

LES EMPLOIS A TEMPS NON COMPLET

Les emplois à temps non complet sont une spécificité de la fonction publique territoriale. Créés par les collectivités territoriales, ils ont vocation à être pourvus par des fonctionnaires. Le régime du temps non complet (qui se distingue du temps partiel, modalité choisie par les agents) traduit la diversité des besoins d’emplois des collectivités territoriales, notamment dans les petites communes. Depuis la loi du 27 décembre 2004 modifiant celle du 26 janvier 1984, les collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs peuvent créer librement des emplois à temps non complet pour y nommer des fonctionnaires à condition que leur intégration dans un cadre d’emploi soit possible conformément à la règle définie par l’article 108 de la loi du 26 janvier 1984 modifiée, c’est-à-dire à partir d’une durée globale de travail au moins égale à la moitié de la durée légale des fonctionnaires à temps complet. Ce n’est que lorsque la durée de 17 h 30 n’est pas atteinte que le recrutement d’un fonctionnaire à temps non complet est subordonné à des conditions fixées par le décret no 91-298 du 20 mars 1991 : liste des emplois susceptibles d’être créés, seuil démographique de 5 000 habitants pour la création de certains de ces emplois par certaines catégories de collectivités. La loi du 19 février 2007 précitée (article 45) a introduit des dispositions qui sont d’application immédiate en ce qui concerne la modification du nombre d’heures de service hebdomadaire afférent à un emploi permanent à temps non complet. C’est ainsi qu’une modification du nombre d’heures n’est plus assimilée à une suppression d’emploi lorsque cette modification n’excède pas 10 % du nombre d’heures de service ayant créé l’emploi, d’une part, et qu’elle n’a pas pour effet de faire perdre le bénéfice de l’affiliation à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), d’autre part. En conséquence, la consultation du comité technique paritaire n’est pas obligatoire. Les dispositions contraires figurant dans le décret du 20 mars 1991 susdit sont implicitement abrogées lorsque la modification du nombre d’heures correspond à la situation mentionnée ci-dessus. Cette abrogation implicite sera formalisée par décret. Dans le souci de favoriser la pluri-activité, notamment en milieu rural, une exception au principe de non cumul d’emplois a été introduite par la loi du 3 janvier 2001 relative à la résorption de l’emploi précaire modifiant l’article 25 de la loi no 83-534 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Ainsi, les agents publics occupant un emploi à temps non complet ou exerçant des fonctions à temps incomplet et pour lesquels la durée du travail est inférieure à la moitié de la durée légale ou réglementaire du travail des agents publics à temps complet peuvent, à condition d’en informer préalablement par écrit l’autorité dont ils relèvent, exercer à titre professionnel une activité privée lucrative dans les conditions et limites fixés par le décret no 2003-22 du 6 janvier 2003. Par ailleurs, l’article 25 de la loi du 26 janvier 1984 modifiée par la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux permet, pour les besoins des communes de moins de 3 500 habitants et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) composés exclusivement de communes de cette catégorie, le recrutement par les centres de gestion d’agents à temps non complet (pour une durée cumulée de service au moins égale à la moitié de la durée légale du travail) qui peuvent intervenir pour le temps restant disponible au profit d’employeurs privés. Dans ce cas, une convention de mise à disposition prévoit le remboursement par le ou les employeurs privés au centre de gestion du salaire et des charges afférentes au prorata du temps passé à son ou à leur service. De même, les dépenses afférentes aux missions exercées dans la cadre de la mise à disposition de ces agents à temps non complet auprès des collectivités et établissements précités sont réparties entre les collectivités et établissements bénéficiaires par

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convention avec le centre de gestion.

LES AGENTS NON TITULAIRES

Constituant une exception au principe de l’occupation d’emplois permanents par des fonctionnaires, le recours à des agents non titulaires ne peut s’effectuer que dans des cas limitativement énumérés et pour une durée déterminée.

Cas de recours possible à des agents non titulaires

L’article 3 de la loi du 26 janvier 1984 susmentionnée énumère les cas où il est possible, pour une collectivité, de recruter des agents non titulaires pour occuper des emplois permanents : - remplacement momentané d’un titulaire autorisé à exercer ses fonctions à temps partiel ou indisponible en raison d’un congé (de maladie, de maternité, parental...) ou de l’accomplissement du service national, du rappel ou du maintien sous les drapeaux ; - pourvoir une vacance d’emploi, pour une durée maximale d’un an, ne pouvant être pourvue dans les conditions prévues par la loi ; - besoin saisonnier ou occasionnel ; - en l’absence de cadre d’emplois de fonctionnaires susceptibles d’assurer les fonctions correspondantes ; - lorsque la nature de certaines fonctions ou les besoins de service le justifient pour les emplois du niveau de la catégorie A ; - pour pourvoir des emplois à temps non complet dans les communes de moins de 1 000 habitants et les groupements de communes dont la moyenne arithmétique des populations n’excède pas ce seuil. Les agents en cause sont recrutés sur contrat à durée déterminée dont la durée varie de quelques mois à trois ans selon le cas. Certains contrats peuvent faire l’objet de renouvellements sans, toutefois, que la durée des contrats successifs excède six ans. La loi du 25 juillet 2005 précitée portant diverses mesures de transposition du droit communautaire dans la fonction publique prévoit que les contrats conclus en application des alinéas 4, 5 et 6 de l’article 3 de la loi du 26 janvier 1984 précitée sont renouvelés sous forme d’un contrat à durée indéterminée (CDI) lorsque l’agent est en fonction sur le même emploi depuis six ans. De son côté, la loi du 19 février 2007 (article 26) susdite prévoit un dispositif spécifique, dont l’application est immédiate, en ce qui concerne la mobilité des agents sous contrat à durée indéterminée. C’est ainsi qu’elle permet de maintenir le CDI de l’agent, qui en est bénéficiaire, lorsque ce dernier vient à changer d’emploi au sein de la collectivité ou de l’établissement public étant précisé que le changement d’emploi implique la rédaction d’un nouveau contrat. Toutefois, le maintien du CDI n’est pas automatique. Il est, en effet, subordonné à une décision expresse de l’autorité territoriale qui doit, bien entendu, figurer dans le nouveau contrat, à l’intérêt du service ainsi qu’à l’exercice de fonctions de même nature que celles qui étaient détenues précédemment par l’intéressé. Il convient de rappeler que la nouvelle mission proposée à l’agent doit répondre au même type de besoin que celui pour lequel il a été initialement recruté, ainsi : - la mission nouvelle qui sera proposée à l’intéressé doit répondre au même type de besoin que celui pour lequel il a été recruté initialement (l’équivalence ne pose pas problème puisque les contrats de droit public sont présumés définir précisément ce besoin) ; - les nouvelles fonctions qui seront proposées à l’intéressé doivent être d’un niveau hiérarchique comparable à celles qui étaient les siennes auparavant (l’équivalence s’établit par comparaison avec les catégories hiérarchiques applicables aux agents titulaires) ; - les compétences et l’expérience professionnelle de l’intéressé doivent être similaires à celles qu’il mobilisait dans son poste précédent (l’appréciation se fera au cas par cas avec prise en compte de critères objectifs comme les diplômes ou la rémunération initiale dont atteste un agent non titulaire). Ajoutons que la loi du 19 février 2007 susnommée prévoit, en son article 27, l’obligation d’inclure au sein des contrats à durée indéterminée une clause de “ rendez-vous salarial ”. Cette mesure trouve son origine dans le protocole d’accord signé le 26 janvier 2006 entre le ministre chargé de la fonction publique et les trois organisations syndicales. Les conditions de ce rendez-vous sont précisées par le décret n° 88-145 du 15 février 1988 relatif aux agents non titulaires de la fonction publique territoriale qui fixe la périodicité minimale de ce rendez-vous à 3 ans et le subordonne à une évaluation. Enfin, la loi du 19 février 2007 améliore le dispositif prévu par la loi du 26 janvier 1984 précitée en ce qui concerne l’engagement de contractuels de droit commun. Au dispositif existant s’ajoutent deux mesures qui sont d’application immédiate. C’est ainsi que le recrutement d’un agent contractuel peut être effectué pour occuper un emploi de secrétaire de mairie d’une commune de moins de 1 000 habitants étant précisé que ce recrutement n’est pas subordonné à la condition du temps de service exigé pour les autres emplois. Par ailleurs, le recrutement d’un agent contractuel est permis dans les communes de moins de 2 000 habitants et les groupements de communes dont la population totale est inférieure à 10 000 habitants. Cette possibilité est offerte lorsque la création ou la suppression d’un emploi dépend de la décision d’une autorité qui s’impose à la collectivité en matière de création, de changement de périmètre ou de suppression d’un service

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public.

Recrutement direct d’agents pour pourvoir certains emplois supérieurs

En application de l’article 47 de la loi du 26 janvier 1984 susnommée, certains emplois peuvent être pourvus par la voie du recrutement direct dans des conditions de diplômes ou de capacités fixées par décret en Conseil d’Etat. L’accès à ces emplois n’emporte pas la titularisation des intéressés dans la fonction publique territoriale. Il s’agit des emplois suivants : - directeur général des services et directeur général des services techniques des communes et des EPCI de plus de 80 000 habitants ; - directeur général adjoint des services des communes et des EPCI de plus de 150 000 habitants ; directeur général ou directeur de certains établissements publics (CNFPT, CIG de la petite et de la grande couronne d'Ile-de-France, caisses de crédit municipal ayant le statut d'établissement public industriel et commercial syndicats intercommunaux et syndicats mixtes composés exclusivement de collectivités territoriales ou de groupements de collectivités et assimilables à une commune de plus de 80 000 habitants au regard de leurs compétences, de l'importance de leur budget, du nombre et de la qualification des agents à encadrer, centres communaux et intercommunaux d'action sociale, sous réserve que l'importance de leur budget de fonctionnement et le nombre et la qualification des agents à encadrer permettent de les assimiler à des communes de plus de 80 000 habitants)

Recrutement de collaborateurs de cabinet

L’autorité territoriale peut recruter librement un ou plusieurs collaborateurs pour former son cabinet et mettre fin librement à leurs fonctions. La nomination aux emplois en cause ne donne aucun droit à titularisation des intéressés dans un emploi de la fonction publique territoriale (article 110 de la loi du 26 janvier 1984 susdite). Aux termes du décret no 87-1004 du 16 décembre 1987 modifié (article 10), l’effectif maximum des collaborateurs de cabinet dans les communes est fixé comme suit : 1 personne

Lorsque la population de la commune est inférieure à 20 000 habitants.

2 personnes

Lorsque la population de la commune est comprise entre 20 000 et 40 000 habitants

1 personne pour chaque tranche sup-plémentaire de 1 à 45 000 habitants

Lorsque la population de la commune est comprise entre 40 001 et 400 000 habitants

1 personne pour chaque tranche sup-plémentaire de 1 à 80 000

Lorsque la population de la commune est supérieure à 400 000 habitants

C’est à l’autorité territoriale qu’il appartient de fixer la rémunération de chaque collaborateur de cabinet. Elle comprend un traitement indiciaire, l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement ainsi que, le cas échéant, des indemnités. Le traitement indiciaire ne peut en aucun cas être supérieur à 90 % du traitement correspondant soit à l'indice terminal de l'emploi administratif fonctionnel de direction le plus élevé de la collectivité ou de l'établissement occupé par un fonctionnaire, soit à l'indice terminal du grade administratif le plus élevé détenu par un fonctionnaire en activité dans la collectivité ou l'établissement. Le montant des indemnités ne peut en aucun cas être supérieur à 90 % du montant maximum du régime indemnitaire institué par l'assemblée délibérante de la collectivité ou de l'établissement et servi au titulaire de l'emploi fonctionnel ou du grade de référence mentionnés au deuxième alinéa. L’exercice des fonctions de collaborateur de cabinet n’ouvre pas droit à la perception de rémunérations accessoires à l’exception des indemnités précisées ci-dessus et des frais de déplacement dans les conditions prévues par le décret no 66-619 du 10 août 1966 modifié relatif aux remboursements de frais aux personnels civils. Les collaborateurs de cabinet licenciés ont droit à des indemnités de licenciement dans les mêmes conditions que les agents non titulaires de droit commun.

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CH A P I T R E 3 La gestion du personnel

LE RECRUTEMENT ET L’ORGANISATION DES CONCOURS

C’est au conseil municipal qu’il appartient de créer, par délibération, les emplois territoriaux nécessaires au fonctionnement des services. Le maire, quant à lui, procède par arrêté à la nomination des fonctionnaires territoriaux dans le cadre des dispositions statutaires définies à l’échelon national. Conformément à l’article 16 de la loi du 13 juillet 1983 précitée, les fonctionnaires sont recrutés par concours sauf dérogation expressément prévue par la loi. Les dispositions relatives aux fonctionnaires territoriaux sont fixées par la loi du 26 janvier 1984 (article 36) qui ont été modifiées, en dernier lieu, par la loi du 19 février 2007 précitée (article 31). Il existe : - des concours externes, sur titres ou sur épreuves, ouverts aux candidats justifiant de certains diplômes ou de l’accomplissement de certaines études (l’introduction d’une ou plusieurs épreuves est devenue obligatoire pour les concours sur titres, alors qu’auparavant elle était facultative) ; - des concours internes ouverts aux fonctionnaires et agents publics ayant accompli une certaine durée de services publics, ainsi que, désormais, aux militaires et aux magistrats ; - des “ troisièmes concours ”. Créés par la loi du 3 janvier 2001, ces concours sont, maintenant, ouverts aux candidats justifiant, pendant une durée déterminée, de l’exercice d’une ou plusieurs activités professionnelles, d’un ou plusieurs mandats de membre d’une assemblée élue d’une collectivité territoriale ou d’une ou plusieurs activités en qualité de responsable d’un groupement associatif. Ces concours sont organisés sur épreuves. La loi du 19 février 2007 précitée prévoit que les épreuves de ces trois concours peuvent tenir compte de l’expérience professionnelle des candidats. Seules les dispositions relatives aux militaires et aux magistrats sont d’application immédiate. Les autres dispositions (épreuves pour les concours sur titres, modalités relatives aux troisièmes concours, prise en compte de l’expérience professionnelle) nécessitent la prise d’un décret en Conseil d’Etat. Dans des conditions qui seront définies par décret en Conseil d’Etat, suite aux modifications apportées par la loi du 19 février 2007 susdite, la compétence de l’organisation des concours et examens professionnels est partagée entre le Centre national de la fonction publique territoriale et les centres de gestion. Elle prévoit la répartition des attributions, au titre des concours et examens professionnels, ainsi qu’il suit : CNFPT (siège et délégations régionales ou interdépartementales) : emplois de catégorie A + et ingénieurs en chef territoriaux ; - centres de gestion : emplois des catégories A et B (sauf, la filière médico-sociale) pour les collectivités et établissements publics administratifs affiliés ou non ; emplois des catégories A, B et C pour les collectivités et établissements publics administratifs affiliés. Les concours sont organisés en fonction des déclarations de création ou de vacances de postes, du nombre de lauréats des précédents concours encore en attente de nomination et de l’appréciation des besoins prévisionnels. Toute nomination doit être précédée d’une déclaration de création ou de vacance de poste par la collectivité au centre de gestion compétent qui en assure la publicité. Le centre de gestion veille à répercuter l’information vers le CNFPT pour les concours que celui-ci organise. Les informations de création et de vacance d’emplois alimentent des bourses de l’emploi territorial tenues par les centres de gestion et le CNFPT et sont diffusées par tous moyens appropriés y compris, désormais, par Internet. Ces dispositifs garantissent que le poste puisse être pourvu par promotion interne, avancement de grade, mutation ou détachement pour les agents déjà en fonction au sein des collectivités. Les personnes reçues au concours sont inscrites par ordre alphabétique sur une liste d’aptitude dont la validité est nationale. Cette liste comprend les lauréats du concours venant d’être organisé ainsi que ceux réinscrits au titre du ou des concours précédents. La durée d’inscription d’un lauréat sur une liste d’aptitude est de trois ans maximum mais peut être prolongée jusqu’à l’organisation du concours suivant. Précisons que la loi du 19 février 2007 (article 44) précitée prévoit que le décompte de la période triennale peut désormais être suspendu dans certains cas (accomplissement du service national, congé parental, congé de maternité, congé d’adoption, congé de présence parentale, congé d’accompagnement d’une personne en fin de vie, congé de longue durée en raison de certaines affections : tuberculose, maladie mentale, affection cancéreuse, poliomyélite, déficit immunitaire grave et acquis). Ces modalités sont immédiatement applicables.

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f Les collectivités ont toute latitude pour recruter les personnes de leur choix sur la liste d’aptitude. Par ailleurs, l’article 38 de la loi du 26 janvier 1984 susvisée permet aux collectivités territoriales de procéder au recrutement de fonctionnaires sans concours. Ces recrutements se font : - en application des dispositions sur les emplois réservés ; - lors de la constitution initiale d’un corps ou d’un cadre d’emploi ou de la création d’un emploi par transformation de corps, de cadres d’emplois ou d’emplois existants ; - pour le recrutement de certains fonctionnaires de catégorie C lorsque le statut particulier le prévoit ou lorsque le grade de début est doté de l’échelle de rémunération la moins élevée de la fonction publique, le cas échéant selon des connotions d’aptitude prévues par les statuts particuliers ; - en cas d’intégration totale ou partielle des fonctionnaires d’un cadre d’emplois classé dans la même catégorie. S’agissant des personnes handicapées, la loi précitée du 19 février 2007 (article 32) prévoit la possibilité pour ces dernières d’acquérir la qualité de fonctionnaire par une procédure dérogatoire au principe du concours, le recrutement se faisant par un contrat de droit public au terme duquel l’intéressé a vocation à être titularisé. La durée du contrat de la personne recrutée directement doit être égale à la durée de scolarité augmentée de la durée du stage prévue par le statut particulier du cadre d’emplois dans lequel l’agent a vocation à être titularisé. Ce dispositif, qui modifie celui prévu par la loi du 26 janvier 1984 précitée (article 38), vise à permettre aux personnes handicapées de bénéficier de la même formation que celles des lauréats aux concours. Il est, d’ores et déjà, applicable. D’autre part, en cas de mutation d’un agent, la loi du 19 février 2007 susdite (article 36) prévoit le versement, à la charge de la collectivité d’accueil, d’une indemnité à la collectivité dont l’agent est originaire. Cette indemnité est due lorsque la mutation intervient dans les trois années suivant la titularisation de l’intéressé. Elle correspond, pour partie, à la rémunération supportée par la collectivité d’origine pendant la formation de l’agent et, pour partie, s’il y a lieu, au coût des formations suivies par l’intéressé au cours de ces trois années et supportées par la collectivité en cause. Précisons, toutefois, que le coût des formations obligatoires prises en charge par le CNFPT n’entre pas dans l’assiette de l’obligation de remboursement. Cette mesure, qui vient modifier celle prévue par la loi du 26 janvier 1984 précitée (article 51) est immédiatement applicable.

LA NOMINATION ET LE DEROULEMENT DE CARRIERE

En application des dispositions de la loi du 26 janvier 1984 susnommée, les fonctionnaires territoriaux sont gérés par la collectivité ou l’établissement dont ils relèvent. C’est donc l’autorité territoriale qui est compétente pour : - la nomination en qualité de stagiaire ; - la titularisation à l’issue du stage ; - les mouvements des fonctionnaires au sein de ses services ; - la notation ; - l’avancement (d’échelon, de grade) ; - la promotion interne (sous réserve des compétences du centre de gestion lorsque la commune lui est affiliée) ; - le pouvoir disciplinaire ; - la cessation d’activité. En matière de promotion, la loi du 19 février 2007 précitée (article 35) modernise le dispositif prévu par la loi de 1984 en instaurant un ratio “ promus/promouvables ” pour l’avancement de grade qui se substitue au système des quotas fixé, par décret en Conseil d’Etat, dans les statuts particuliers. Cette mesure, d’application immédiate, vise deux objectifs : faciliter les déroulements de carrière des agents et offrir aux collectivités territoriales un outil de gestion de leurs personnels mieux adapté aux réalités démographiques locales. Ainsi, pourront-elles fixer, par délibération du conseil municipal après avis du comité technique paritaire compétent, les ratios pour chacun des grades de leurs fonctionnaires territoriaux. La loi ne prévoyant pas de donner un caractère annuel obligatoire aux délibérations fixant ces ratios, c’est donc à chaque employeur territorial de déterminer la périodicité des délibérations fixant lesdits ratios. Il convient de préciser qu’il appartient aux collectivités, dans le cadre du dialogue social, de définir, librement, les ratios d’avancement pour chacun des grades pour lesquels elles disposent de fonctionnaires. Le ratio d’avancement est, comme dans le système des quotas, un nombre plafond de fonctionnaires pouvant être promus. Les décisions individuelles d’avancement sont, comme auparavant, de la compétence de l’autorité d’emploi après avis de la commission paritaire. Ces nouvelles dispositions s’appliquent à l’ensemble des grades d’avancement des cadres d’emplois, à l’exception de ceux de la police municipale. En effet, le législateur a souhaité tirer les conséquences du protocole de professionnalisation des polices municipale du 25 avril 2006. Une actualisation des statuts particuliers interviendra pour formaliser l’abrogation implicite du système des quotas. LA PRISE EN COMPTE DE LA VALEUR PROFESSIONNELLE ET DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE

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Cette prise en compte s’effectue au titre de la promotion interne et de l’avancement de grade. S’agissant de la promotion interne, la loi du 19 février 2007 précitée (article 33) complète le dispositif existant par l’instauration d’un critère supplémentaire. C’est ainsi que pour apprécier l’éligibilité des agents à une promotion interne, l’autorité territoriale et la commission administrative paritaire devront obligatoirement prendre en compte la valeur professionnelle ainsi que les acquis de l’expérience des intéressés sous peine de commettre une erreur de droit pouvant être sanctionnée par le juge administratif. En ce qui concerne l’avancement de grade, cette même loi (article 43) complète le dispositif relatif à l’avancement “ au choix ” par inscription à un tableau annuel d’avancement établi après avis de la commission paritaire. Ainsi, cette modalité d’avancement de grade requiert-elle, désormais, l’examen de la valeur professionnelle des intéressés. Ces mesures sont d’application immédiate. LE CAS PARTICULIER DES REPRESENTANTS SYNDICAUX La loi du 19 février 2007 susdite (article 42) modifie le dispositif prévu par la loi du 26 janvier 1984 précitée (article 77) sur deux points. Les mesures nouvelles ainsi instaurées sont d’application immédiate. Tout d’abord, la garantie d’avancement moyen des fonctionnaires mis à disposition d’une organisation syndicale est fixée, désormais, par la loi et non plus par décret. Ensuite, la décharge totale d’activité. donnant droit à l’application de la règle de l’avancement moyen est strictement définie. Un agent est considéré comme bénéficiant d’une décharge totale de service dès lors que la décharge dont il bénéficie a pour effet, le cas échéant après épuisement de tout ou partie de ses droits individuels à absence en application des 1° et 2° de l’article 59 de la loi du 26 janvier 1984 précitée ainsi que des congés prévus aux 1° et 7° de l’article 57 de cette même loi (congé annuel et congé pour formation syndicale), de le libérer du solde des obligations de service auquel il demeure tenu. En ce qui concerne les droits individuels à absence, précisons qu’il s’agit, d’une part, des autorisations spéciales d’absence accordées aux représentants dûment mandatés des syndicats pour assister aux congrès professionnels syndicaux et aux réunions des organismes directeurs, et, d’autre part, des autorisations spéciales d’absence données aux membres des commissions administratives paritaires et des organismes statutaires. LA MISE A DISPOSITION Le régime de la mise à disposition des personnels territoriaux est modifié par la loi du 2 février 2007 relative à la modernisation de la fonction publique ainsi que par la loi du 19 février 2007 précitée. On distingue les mises à disposition individuelle dont le nouveau régime a été fixé par la loi du 2 février 2007 (article 14) et les mises à disposition dans le cadre de l’intercommunalité dont le cadre juridique a été clarifié par la loi du 19 février 2007 susdite (article 60). L’article 14 de la loi du 2 février 2007 remplace les articles 61 à 63 de la loi du 26 janvier 1984 précitée par cinq nouveaux articles. Les nouvelles mesures, qui reprennent celles applicables à la fonction publique de l’Etat, visent à faciliter les mobilités entre l’Etat et les collectivités territoriales et les institutions hospitalières et à assurer, par le biais de l’obligation de remboursement, une plus grande transparence des mises à disposition. Les principales innovations, qui nécessitent la prise d’un décret d’application, sont les suivantes : - nouvelle définition du périmètre des mises à disposition : désormais, il est possible de mettre à disposition des fonctionnaires territoriaux auprès des autres fonctions publiques ou auprès d’organismes contribuant à une politique publique de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics administratifs (pour les seules missions de service public confiées à ces organismes) ou encore des organisations internationales intergouvernementales et des Etats étrangers ; - obligation de remboursement, par l’organisme d’accueil, des charges inhérentes aux personnels mis à disposition, sauf dans les cas suivants : mise à disposition d’un établissement public administratif dont la collectivité d’emploi du fonctionnaire est membre, ou qui lui est rattaché, auprès du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, auprès d’une organisation internationale intergouvernementale ou auprès d’un Etat étranger ; - faculté de mise à disposition, contre remboursement, auprès d’une collectivité territoriale, de personnels de droit privé lorsque des fonctions exercées au sein d’une collectivité réclament une qualification technique spécialisée. Des dispositions transitoires sont prévues par la loi du 19 février 2007 précitée (article 16). C’est ainsi que les mises à disposition en cours sont maintenues jusqu’à leur terme normal et, au plus tard, jusqu’au 1er juillet 2010. Ces mises à disposition continuent à être régies par les dispositions en vigueur au moment de la publication de la loi. L’article 60 de la loi du 19 février 2007 susdite, dont l’application est immédiate, modifie l’article L. 5211-4-1 du CGCT qui prévoit la mutualisation des services entre un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) et les communes qui en sont membres. C’est ainsi que, désormais, la mise à disposition des services d’un EPCI est possible dès lors qu’elle présente “ un intérêt dans le cadre d’une bonne organisation des services ”. D’autre part, la loi autorise, à présent, les communes à ne pas se dessaisir de leurs services et à les mettre à disposition de l’EPCI par voie de convention pour l’exercice de ses compétences. Rappelons que la circulaire du 23 novembre 2006 relative au renforcement de l’intercommunalité précisait que, s’agissant d’un transfert de service, le régime de mise à disposition individuelle des personnels, tel que prévu par la loi du 26 janvier 1984 précité (article 61) ne s’applique pas dans ce cas. En effet, les

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agents affectés au sein de ces services ou parties de services sont de facto mis à disposition de la collectivité ou de l’EPCI. LA PROMOTION DE L’EGALITE PROFESSIONNELLE ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES La loi du 19 février 2007 susdite vise, en son article 69, à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la fonction publique territoriale. Une négociation devra avoir lieu entre l’autorité territoriale et les organisations syndicales en matière de recrutement, de formation, de promotion et de mobilité. La négociation sera conduite sur la base des éléments contenus dans le bilan social qui doit être remis tous les deux ans au comité technique paritaire. Par ailleurs, l’autorité territoriale devra élaborer un plan pluriannuel pour l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions d’encadrement supérieur qui sera soumis au comité technique paritaire. Le plan pourra fixer des objectifs à atteindre en matière de taux de féminisation de certains emplois. Ces dispositions sont immédiatement applicables. La rémunération et le régime indemnitaire Conformément aux dispositions de la loi du 13 juillet 1983 susmentionnée (article 20), les fonctionnaires ont droit, après service fait, à “ une rémunération principale comprenant le traitement, l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement (SFT) ainsi qu’à des indemnités dont les modalités sont fixées soit par un texte législatif, soit par un texte réglementaire ”. La fixation des composantes de la rémunération principale ainsi que leur revalorisation sont de la compétence du pouvoir réglementaire. Les dispositions en la matière s’appliquent aux fonctionnaires de l’Etat et aux fonctionnaires territoriaux (voir les décrets no 85-730 du 17 juillet 1985 et no 85-1148 du 24 octobre 1985 modifiés).

Le traitement

Le traitement annuel brut est égal au produit de l’indice majoré afférent à l’échelon auquel appartient l’agent par le centième de la valeur du traitement annuel brut afférent à l’indice 100, qualifié d’indice de base de grille indiciaire. La valeur du point est fixée par décret, le rattachement de tous les fonctionnaires à une grille garantissant l’homogénéité et la comparabilité des traitements d’une collectivité publique à une autre ou d’un cadre d’emplois à un autre.

L’indemnité de résidence

Son taux est calculé en appliquant au traitement brut un taux variant selon la zone territoriale dans laquelle est classée la commune dans laquelle l’intéressé exerce ses fonctions. Il s’élève : - à 3 % en zone 1 (parties urbanisées de l’Ile-de-France et de certaines agglomérations de la région PACA) et dans les deux départements de Corse ; - à 1 % en zone 2 (certaines grandes villes).

Le supplément familial de traitement (SFT)

Alloué en sus des prestations familiales de droit commun, il est versé aux agents publics ayant au moins un enfant à charge au sens des prestations familiales. Il comprend un élément fixe (2,29 euros) et un élément proportionnel au traitement brut qui varie selon le nombre d’enfants à charge. Si les deux parents sont agents publics, un seul (au choix du couple) a droit au SFT au titre d’un même enfant à charge.

Le remboursement domicile – travail

Dans la région parisienne ce remboursement est obligatoire et il est égal au minimum à 50 % des 11/12èmes des abonnements mensuels ou des 47/52èmes des abonnements hebdomadaires. Désormais, l’employeur peut décider de porter au-delà de 50 % le taux de la prise en charge. La prise en charge est limitée aux parcours compris à l’intérieur de la région parisienne. Pour les autres régions, tout ou partie du prix des titres d’abonnement aux transports publics de voyageurs peut être pris en charge pour les trajets entre la résidence des agents et leur lieu de travail. Par ailleurs, les employeurs publics ont désormais (loi du 30 décembre 2006) la possibilité de préfinancer des “ chèque-transport ” au profit de leurs agents pour le paiement des dépenses liées au déplacement entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail. Le chèque-transport peut être utilisé auprès des entreprises de transport public ou auprès des distributeurs de carburants au détail pour les seuls agents dont le lieu de travail est situé en dehors des périmètres de transports urbains ou dont l'utilisation du véhicule personnel est rendue indispensable.

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Les indemnités

En application de la loi n° 83-634 portant droits et obligations des fonctionnaires (article 20), les indemnités sont considérées comme l’un des éléments de la rémunération des fonctionnaires au même titre que le traitement, l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement. Conformément aux dispositions de la loi du 26 janvier 1984 susvisée (article 88), le régime indemnitaire des agents des collectivités territoriales ne peut excéder celui dont bénéficient les agents des différents services de l’Etat. Cet article précise en effet que : “ l’assemblée délibérante de chaque collectivité ou le conseil d’administration de l’établissement public local fixe les régimes indemnitaires dans la limite de ceux dont bénéficient les différents services de l’Etat. ” Les modalités en sont précisées par le décret no 91-875 du 6 septembre 1991 modifié, lequel définit une équivalence pour chaque emploi et chaque grade de la fonction publique territoriale par rapport aux corps comparables de la fonction publique de l’Etat dont le régime indemnitaire doit servir de référence et de plafond. Des modifications sont apportées régulièrement à ces équivalences afin de tenir compte aussi bien des réformes législatives que de l’évolution de la situation des personnels. Par ailleurs, les avantages collectivement acquis en matière de complément de rémunération constitués avant l’entrée en vigueur de la loi du 26 janvier 1984 précitée et validés par cette dernière peuvent s’ajouter au régime indemnitaire (article 111). Il existe, toutefois, deux types d’exception au système d’homologie entre la fonction publique territoriale et la fonction publique de l’Etat : - les cadres d’emplois ayant leurs propres régime indemnitaire : certains fonctionnaires territoriaux appartiennent à des cadres d’emplois pour lesquels il n’existe pas d’équivalent à l’Etat. La loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 prévoit ainsi un régime indemnitaire ad hoc, dont les conditions et taux sont définis par décret, pour les policiers municipaux et les gardes champêtres (article 68). La dérogation prévue en 1996 est étendue par la loi du 19 février 2007 précitée (article 55) aux cadres d’emplois de la filière médico-sociale et aux cadres d’emplois hors catégorie des sapeurs-pompiers de Mayotte. Un décret en Conseil d’Etat précisera les modalités de cette dérogation. De son côté, le décret n° 90-850 du 25 septembre 1990 prévoit un régime spécifique pour les sapeurs-pompiers ; - les primes et indemnités propres à la fonction publique territoriale : certaines primes et indemnités, liées à des sujétions particulières font l’objet de textes spécifiques et ne trouvent pas d’équivalent connu dans les services de l’Etat. C’est la cas, par exemple, des indemnités servies aux personnels des services d’inhumation. Par ailleurs, la loi du 26 janvier 1984 précitée encadre le maintien du régime indemnitaire ou des avantages collectivement acquis en cas de mouvements de personnels d’une structure à une autre. Ce dispositif a été élargi par la loi du 19 février 2007 susmentionnée (articles 40, 41 et 47). On distingue : - le passage imposé d’un agent d’une structure à une autre (en cas de transfert de compétences d’une commune vers un EPCI, en cas de fusion d’EPCI) : le maintien du régime indemnitaire de l’agent, s’il y a intérêt, est de droit ; - affectation volontaire : seuls les avantages acquis collectivement (article 111 de la loi du 26 janvier 1984) peuvent être maintenus, à titre individuel, sur décision de l’organe délibérant de l’EPCI ou du syndicat mixte ou de l’établissement public auquel l’agent est affecté .

La NBI

A la rémunération principale peut s’ajouter, le cas échéant, la nouvelle bonification indiciaire (NBI) instituée par la loi no 91-73 du 18 janvier 1991 modifiée, suite à l’accord salarial du 9 février 1990. La NBI, attachée à l’emploi et non au grade, constitue un avantage indiciaire de rémunération reconnaissant la fonctionnalité de certains emplois, se caractérisant par sa prise en compte au titre de la constitution des droits à retraite. Les décrets n° 2006-779 et 2006-780 du 3 juillet 2006 fixent les fonctions ouvrant doit à l’attribution de la NBI dans la fonction publique territoriale, le second étant consacré aux fonctions exercées en zone urbaine sensible (ZUS).

Par ailleurs, les décrets n° 2001-1274 du 27 décembre 2001 et 2001-1367 du 28 décembre 2001 traitent de la NBI pour les fonctionnaires occupant un emploi de direction.

Les prestations familiales

Les prestations familiales servies dans les conditions de droit commun, s’ajoutent, dès lors que les conditions sont remplies, à la rémunération.

Les principaux prélèvements obligatoires pesant sur la rémunération des fonctionnaires territoriaux

Ils se répartissent en quatre catégories :

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Les cotisations au régime général de sécurité sociale (taux employeur : 11, 5 %) La contribution et la retenue pour pension versées à la CNRACL (part agent : 7,85 %, part employeur : 27, 3 %) ; - la CSG et la RDS qui sont prélevées sur le montant total du traitement brut, de l’indemnité de résidence et du supplément familial de traitement ainsi que des avantages indemnitaires après déduction d’un abattement de 3 % de frais professionnels (soit 97 % du total). Le taux de la CSG est de 7,5 % depuis le 1er janvier 1997 (une partie de celle-ci est déductible du revenu). Le taux de la RDS est de 0,5 % depuis le 1er février 1996 ; - la contribution solidarité (1 % de la rémunération nette de l’agent). Les règles d’assiette de la contribution de solidarité font l’objet d’une circulaire du Fonds de solidarité mise à jour après chaque modification de la valeur du point. Des informations complémentaires peuvent être obtenues sur le site Internet http://www.fonds-de-solidarite.fr. ; la retenue pour la retraite additionnelle de la fonction publique entrée en vigueur le 1er janvier 2005, suite à la réforme du régime des retraites prévue par la loi no 2003-775 du 21 août 2003 (article 76). Le dispositif est obligatoire pour les agents des trois fonctions publiques et s’impose à tous les employeurs publics. Les droits à pension sont constitués à partir de cotisations versées à la fois par l’intéressé et l’employeur. L’assiette sur laquelle repose ces cotisations est constituée de l’ensemble des rémunérations de toutes natures non prises en compte dans l’assiette du calcul de la pension de retraite. Le taux est fixé, pour chacune des parties contributrices, à 5 %. Le plafond de l’assiette des contributions est limité à 20 % du traitement indiciaire brut annuel de l’intéressé.

REMUNERATION ET COMPENSATION DES ASTREINTES ET DES PERMANENCES DES AGENTS TERRITORIAUX

Le mécanisme juridique de la mise en œuvre de la rémunération et de la compensation des astreintes et des permanences des personnels territoriaux repose sur les décrets no 2001-623 du 12 juillet 2001 et no 2005-542 du 19 mai 2005. Le décret du 12 juillet 2001 laisse le soin à l’organe délibérant de la collectivité ou de l’établissement public de déterminer, après avis du comité technique paritaire compétent : - les cas dans lesquels il est possible de recourir à des astreintes, les modalités de leur organisation et la liste des emplois concernés ; - les autres situations dans lesquelles des obligations liées au travail sont imposées aux agents sans qu’il y ait un travail effectif ou astreintes. Le décret du 19 mai 2005 définit les modalités de la rémunération ou de la compensation des astreintes et permanences par référence aux modalités et aux taux applicables aux services de l’Etat. Il couvre tous les cadres d’emplois de la fonction publique territoriale en opérant, toutefois, une distinction entre les personnes de la filière technique et les autres personnels afin de prendre en compte la spécificité de leurs missions respectives.

LE COMPTE EPARGNE TEMPS

Le compte épargne temps, dans la fonction publique, a été instauré comme corollaire de la réduction du temps de travail. Il a pour objectif majeur de permettre une gestion plus souple du temps de travail. Dans la fonction publique territoriale, son texte fondateur est le décret n° 878 du 26 août 2004. La loi du 19 février 2007 susdite prévoit, en son article 49, les modalités de la compensation financière des jours accumulés par un agent sur un compte épargne temps. Cette compensation financière constitue une faculté laissée à l’appréciation de l’autorité territoriale laquelle doit se fonder, comme le précise la loi, sur l’intérêt du service : - ne peut, en aucune façon, être imposée à l’intéressé qui a la faculté de l’accepter ou de la refuser. Les modalités d’application de ce dispositif, qui doivent être fixées par un décret en Conseil d’Etat, n’ont pas été prises.

Toutefois, pour l’année 2007, et à l’instar de ce qui s’est fait à l’Etat, les agents de la fonction publique territoriale ont eu la possibilité de racheter au maximum 4 jours de congés travaillés, sous réserve d’une délibération de l’employeur.

CH A P I T R E 4 La protection sociale et les mesures statutaires d’ordre social

Les fonctionnaires territoriaux bénéficient, d’une part, d’un régime spécial de sécurité sociale, en matière de maladie, maternité, vieillesse et invalidité, et, d’autre part, de droits à congés statutaires en cas de maladie ou d’accident imposant un arrêt de travail. Les droits sont alignés sur ceux des fonctionnaires de l’Etat.

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LE REGIME SPECIAL DE SECURITE SOCIALE

Ce régime repose notamment sur le décret no 60-58 du 11 janvier 1960 modifié relatif au régime de sécurité sociale des agents permanents des départements, des communes et de leurs établissements publics n’ayant pas un caractère industriel et commercial et sur le décret no 2003-1306 du 26 septembre 2003 relatif au régime de retraite des fonctionnaires affiliés à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). En matière de maladie et maternité, les fonctionnaires territoriaux bénéficient des prestations en nature des assurances maladie et maternité de droit commun (régime général). En ce qui concerne les droits à la retraite et l’invalidité, l’ensemble des fonctionnaires territoriaux effectuant une durée hebdomadaire de travail d’au moins 28 h 00 relèvent du régime de la CNRACL. Celui-ci prévoit des droits identiques à ceux accordés aux fonctionnaires de l’Etat au titre du code des pensions civiles et militaires de retraite. Les autres fonctionnaires et les non-titulaires relèvent pour leur part du régime général de sécurité sociale pour la pension de retraite principale et du régime de retraite supplémentaire de l’IRCANTEC.

LES CONGES PREVUS PAR LE STATUT

L’article 57 de la loi du 26 janvier 1984 susdite définit l’ensemble des congés auxquels ont droit les fonctionnaires territoriaux. Données sommaires relatives à ces congés : - congé annuel : congé avec traitement dont la durée est fixée par décret ; - congé bonifié : congé avec traitement pour les fonctionnaires originaires des départements de Guadeloupe, de Martinique, de la Réunion et de Saint-Pierre-et-Miquelon (même régime que pour les fonctionnaires de l’Etat) ; - congé de maladie ordinaire et pour accident de service : la durée totale peut atteindre un an pendant une période de douze mois consécutifs. L’intéressé perçoit l’intégralité de son traitement pendant trois mois, puis la moitié pendant les neuf mois suivants. Si la maladie résulte d’un accident de service ou si elle provient de l’une des causes exceptionnelles prévues à l’article 27 du code des pensions civiles et militaires et de retraite, l’intégralité du traitement est conservée jusqu’à la reprise du service par l’intéressé ou sa mise à la retraite ; - congé de longue maladie : la durée maximale peut atteindre trois ans. L’intéressé conserve l’intégralité de son traitement pendant un an. Ensuite le traitement est réduit de moitié pendant les deux années qui suivent ; - congé de longue durée : en cas de tuberculose, de maladie mentale, d’affection cancéreuse, de poliomyélite, de déficit immunitaire grave et acquis, l’intégralité du traitement est conservée pendant trois ans, puis le traitement est réduit de moitié pendant les deux années qui suivent. Si la maladie a été contractée dans l’exercice des fonctions, les périodes précitées sont respectivement portées à cinq et trois ans ; NB : temps partiel thérapeutique : après 6 mois consécutifs de congé maladie pour une même affection, après un congé de longue maladie ou de longue durée, l’intéressé peut, après avis du comité médical compétent, accomplir son service à temps partiel pour une période de trois mois renouvelable et dans la limite d’un an par affection ayant ouvert droit au congé. Après un congé pour accident de service ou maladie contractée dans l’exercice de ses fonctions, l’intéressé peut, après avis de la commission de réforme compétente, accomplir son service à temps partiel pour une période de six mois renouvelable une fois. Les agents exerçant leur activité dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique sont rémunérés à plein temps. Le temps partiel thérapeutique est accordé soit lorsque la reprise des fonctions à temps partiel est reconnue comme étant de nature à favoriser l’amélioration de l’état de santé de l’intéressé soit lorsque l’agent doit faire l’objet d’une rééducation ou d’une réadaptation professionnelle pour retrouver un emploi compatible avec son état de santé ; - congé de maternité ou pour adoption : le traitement est maintenu pour une durée égale à celle qui est prévue par la législation sur la sécurité sociale. Le congé pour adoption est ouvert à la mère ou au père adoptif. Lorsque les deux conjoints travaillent, soit l’un d’eux renonce au congé, soit le congé est réparti entre eux. Dans ce dernier cas, la durée du congé est augmentée et fractionnée selon les modalités prévues par la législation précitée. L’article 30 de la loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance a assoupli le régime du congé de maternité : désormais, la future mère peut, à sa demande et sur prescription médicale, demander que le congé prénatal soit écourté dans la limite de trois semaines. La durée du congé postnatal est alors augmentée d’autant ; - congé de paternité pour naissance ou adoption : congé avec traitement d’une durée égale à celle prévue par la législation précitée ; - congé de formation professionnelle : ce congé, dont les modalités ont été redéfinies par le décret n° 2007-1845 du 26 décembre 2007 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des agents de la fonction publique territoriale, ne peut être accordé que si le fonctionnaire a accompli au moins trois années de services effectifs dans la fonction publique. Sa durée est de un mois minimum et de trois ans maximum utilisés en une seule fois ou répartis tout au long de la carrière en périodes de stage d’une durée minimale équivalant à un temps plein qui peuvent être fractionnées en semaines, journées ou demi-journées. En lieu et place de sa rémunération, l’intéressé perçoit une indemnité forfaitaire mensuelle correspondant à 85 % du traitement brut et de l’indemnité de résidence qu’il percevait au moment de sa mise en congé étant précisé qu’elle ne peut excéder le traitement et l’indemnité de résidence afférents à l’indice brut 650 d’un agent en fonction à Paris. Cette indemnité, qui est à la charge de la collectivité ou de l’établissement public administratif dont relève l’agent, ne peut être versée que pendant douze mois même si le congé est de trois ans. A l’issue de la

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formation, l’intéressé reprend son activité de plein droit et doit rester au service de la collectivité pendant une période égale à trois fois la durée du versement de l’indemnité forfaitaire ou rembourser celle-ci s’il quitte la fonction publique territoriale ; - congé pour bilan de compétences : conformément aux dispositions du décret du 26 décembre 2007 susnommé, ce congé (qui ne peut excéder vingt-quatre heures pouvant éventuellement être fractionnées), est ouvert aux fonctionnaires territoriaux ayant accompli dix ans de services effectifs, en particulier avant de suivre des formations de préparation aux concours de la fonction publique ou de solliciter un congé de formation professionnelle ; - congé pour validation des acquis de l’expérience : en application du décret du 26 décembre 2007 précité, ce congé (même condition de durée que le congé ci-dessus) est ouvert aux fonctionnaires territoriaux qui désirent bénéficier d’actions de validation des acquis de l’expérience ayant pour objet l’acquisition d’un diplôme, d’un titre à finalité professionnelle ou d’un certificat de qualification inscrit au répertoire national des certifications professionnelles, conformément aux dispositions du code de l’éducation) ; - congé pour formation syndicale : douze jours ouvrables maximum par an avec maintien du traitement ; - congé pour participation aux activités des organisations de jeunesse et d’éducation populaire, des fédérations et des associations sportives et de plein air légalement constituées : réservé aux fonctionnaires de moins de vingt-cinq ans, ce congé est destiné à favoriser la préparation, la formation ou le perfectionnement des cadres et animateurs. Ce congé, d’une durée de six jours ouvrables maximum par an, peut être pris en ou deux fois et n’est pas rémunéré ; - congé prévu par l’article 41 de la loi du 19 mars 1928 : ce congé est étendu à tout fonctionnaire territorial atteint d’infirmités contractées ou aggravées au cours d’une guerre ou d’une expédition déclarée campagne de guerre ayant ouvert droit à pension au titre du livre 1er du code des pensions militaires d’invalidité des victimes de guerre. Bénéficie du même congé, le fonctionnaire atteint d’infirmités ayant ouvert droit à pension au titre des dispositions relatives aux victimes civiles de guerre, ou de celles relatives aux personnels militaires participant au maintien de l’ordre ou de celles concernant les dommages physiques subis en métropole du fait des événements qui se sont déroulés en Algérie ; - congé d’accompagnement d’une personne en fin de vie : lorsqu’un ascendant, un descendant ou une personne vivant au domicile du fonctionnaire a besoin de soins palliatifs, ce dernier bénéficie d’un congé non rémunéré d’une durée maximale de trois mois ; - congé pour siéger, en tant que représentant, au sein d’une mutuelle, d’une association de la loi du 1er juillet 1901, d’une association de la loi du 19 avril 1908 (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin) : congé avec traitement de neuf jours ouvrables par an maximum, sous réserve des nécessités de service. Pouvant être fractionné en demi-journées, il ne peut se cumuler avec ceux prévus pour formation syndicale et pour participations aux activités des organisations de jeunesse... précités, qu’à concurrence de douze jours ouvrables pour une même année. - congé parental : il ne s’agit pas d’un congé rémunéré mais d’une position statutaire accordée : - à la mère après un congé de maternité ou au père après la naissance de l’enfant et jusqu’au troisième anniversaire de ce dernier ; - à la mère ou au père après l’adoption d’un enfant n’ayant pas encore atteint l’âge de l’obligation scolaire, sans préjudice du congé d’adoption intervenu préalablement. Sa durée, à compter de l’arrivée de l’enfant adopté ou en voie d’être adopté est de trois ans (si l’enfant a moins de trois ans) ou d’un an (si l’enfant a plus de trois ans mais n’a pas encore atteint l’âge de l’obligation scolaire) Dans cette position, l’agent est placé hors de son administration et n’acquiert pas de droits à la retraite. - congé de présence parentale : ce congé, non rémunéré, est accordé de droit au fonctionnaire lorsqu’une maladie, un accident ou un handicap grave d’un enfant à charge nécessite la présence de sa mère ou de son père auprès de lui. Ce congé ne peut excéder 310 jours ouvrés au cours d’une période de trente-six mois. Le congé de présence parentale ouvre droit à l’allocation de présence parentale (APP), prévue par l’article R. 514-1 du code de la sécurité sociale. Cette allocation est servie directement par la caisse d’allocations familiales. A l’issue de la période de congés ou en cas de diminution des ressources du ménage ou en cas de décès de l’enfant, le fonctionnaire est réaffecté dans son ancien emploi ou, si ce dernier ne peut lui être proposé, dans un emploi le plus proche de son dernier lieu de travail. Il peut, également, être affecté dans un emploi le plus proche de son domicile.

L’HYGIENE, LA SECURITE ET LA MEDECINE PREVENTIVE

La loi du 19 février 2007 précitée (article 48) introduit un chapitre consacré à l’hygiène, à la sécurité et à la médecine préventive (chapitre X III, article 108-1 à 108-3) dans la loi du 26 janvier 1984 susdite. En matière d’hygiène, de médecine préventive et de sécurité, les règles applicables aux collectivités territoriales et à leurs établissements publics administratifs sont les mêmes que celles du code du travail, sous réserve des dérogations prévues par décret en Conseil d’Etat. Ce principe qui, jusqu’à présent, n’était inscrit que dans le décret n° 85-803 du 10 juin 1985 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la médecine professionnelle, figure, désormais, dans la loi statutaire de la fonction publique territoriale. En conséquence, le décret précité qui prévoit des dérogations à ce principe a été actualisé. Dans des conditions précisées par ce même décret , la périodicité de la visite médicale est passée à deux ans au lieu de un an .

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L’obligation, pour chaque collectivité ou établissement public local, de désigner un ou plusieurs agents chargé de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité (ACMO) est, également, introduite dans la loi statutaire précitée. Pour pallier les difficultés rencontrées par les collectivités de petite taille pour désigner un ACMO, la loi permet à une commune, à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou à un centre de gestion, de mettre un ACMO à disposition d’une collectivité. Cette mesure est immédiatement applicable.

L’ACTION SOCIALE EN FAVEUR DES AGENTS TERRITORIAUX

La loi du 19 février 2007 susmentionnée introduit une autre innovation dans la loi statutaire de 1984. En effet, elle créé un article 88-1 qui pose le principe de la mise en œuvre, par les collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs, d’une action sociale en faveur de leurs agents. Dans le respect de la libre administration des collectivités territoriales, la loi laisse le soin à chacune d’elles de décider du principe, des modalités et du montant de l’action sociale. C’est, naturellement, à l’assemblée délibérante que revient, de façon souveraine, le soin de fixer la nature et le montant des prestations que la collectivité ou l’établissement veut servir à ses personnels. Le domaine de ces prestations (restauration, logement, enfance, loisirs, situations difficiles) figure dans la loi du 13 juillet 1983 relative aux droits et liberté des fonctionnaires (article 9) modifiée par la loi n° 2007-148 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique (article 25). Les dépenses d’action sociale figurent désormais dans le cadre des dépenses obligatoires énumérées à l’article L. 2321-2 du CGCT Par ailleurs, l’assemblée délibérante décide librement des modalités de mise en œuvre de l’action sociale. Ainsi une commune pourra gérer directement l’action sociale, s’adresser à un prestataire de service ou faire appel au centre de gestion (voir infra). Ces dispositions sont immédiatement applicables.

LE DROIT SYNDICAL

La loi du 19 février 2007 précitée introduit diverses innovations en ce qui concerne l’exercice du droit syndical (articles 38 et 46). Tout d’abord elle élargit le régime de l’octroi des autorisations spéciales d’absence. Ce régime, prévu pour les membres des organismes créés en application de la du 26 janvier 1984 précitée, est étendu à ceux des organismes créés en application de la loi du 12 juillet 1984 relative à la formation des agents de la fonction publique territoriale (conseil d’orientation du Centre national de la fonction publique territoriale, conseil d’orientation placé auprès du délégué interdépartemental ou régional du Centre national de la fonction publique territoriale. Ensuite, elle institue pour les collectivités territoriales affiliées employant moins de cinquante agents un dispositif de mutualisation, au niveau du centre de gestion, du remboursement des charges salariales afférentes aux autorisations spéciales d’absence lorsque ces autorisations font l’objet d’un contingent global calculé, par le centre de gestion concerné, dans le cadre du droit syndical. Enfin, elle prévoit qu’une organisation syndicale qui a droit, au niveau national, à la mise à disposition d’un ou plusieurs fonctionnaires financée sur une dotation particulière prélevée sur la dotation globale de fonctionnement (DGF) pourra, désormais, choisir de percevoir à la place une somme égale au coût de la rémunération nette du nombre d’agents correspondant à celui des mises à disposition non prononcées. Il convient de préciser que cette somme ne pourra être utilisée pour financer des dépenses de personnel et que la charge financière correspondante est prélevée sur la dotation particulière. Le décret n° 2007-1846 du 26 décembre 2007 prévoit les modalités d’application de ces dispositions en modifiant le décret n° 85-397 du 3 avril 1985 relatif à l'exercice du droit syndical dans la fonction publique territoriale. Ajoutons, pour finir, que l’article 30-2° nouveau de la loi du 26 janvier 1984 susdite prévoit l’intégration, dans le bilan social qui doit être remis tous les deux ans par l’autorité territoriale au comité technique paritaire, d’un rapport faisant apparaître les conditions dans lesquelles la collectivité ou l’établissement respecte ses obligations en matière de droit syndical. Cette disposition est immédiatement applicable.

LES PRISES EN CHARGE POUR PRIVATIONS D’EMPLOI

La prise en charge pour privation d’emploi est prévue par la loi du 26 janvier 1984 susdite. Elle intervient en cas de fin de détachement sur un emploi fonctionnel de direction (article 53) et de suppression d’emploi (articles 97 et 97 bis). Les règles particulières en résultant traduisent la distinction du grade et de l’emploi. La fin de détachement d’un fonctionnaire sur un emploi fonctionnel (voir supra), liée à une décision de l’autorité territoriale de mettre fin aux fonctions de l’intéressé, ne peut intervenir que sous certaines conditions de procédure et

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notamment de délai après la désignation ou le renouvellement de l’autorité territoriale. Elle se traduira pour l’intéressé, à sa demande, soit par un reclassement, soit par le bénéfice d’un congé spécial, soit par l’octroi d’une indemnité de licenciement. Le reclassement donne lieu à l’application de règles analogues à celles définies en cas de suppression d’emploi. La suppression de tout emploi n’est possible qu’après avis de l’instance paritaire compétente. Le fonctionnaire concerné est alors maintenu en surnombre dans sa collectivité d’origine pendant un an si cette dernière ne peut lui offrir d’emploi correspondant à son grade. Passé ce délai et si aucun emploi n’a pu lui être proposé, il est pris en charge par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) s’il relève de certains cadres d’emplois de catégorie A (administrateurs territoriaux, conservateurs territoriaux des bibliothèques et conservateurs territoriaux du patrimoine, ingénieurs territoriaux en chef) ou par le centre de gestion compétent s’il relève de la catégorie A, pour les cadres d’emplois autres que ceux mentionnés ci-dessus, ou de la catégorie B ou C. L’établissement public doit rechercher les possibilités de reclassement de l’agent concerné. Il maintient son traitement à l’intéressé et exerce à son égard toutes les prérogatives de l’autorité investie du pouvoir de nomination. La prise en charge cesse après trois refus d’offre d’emploi. Le fonctionnaire est alors licencié ou admis à faire valoir ses droits à la retraite s’il peut bénéficier de la jouissance immédiate de ses droits à pension. La période de prise en charge donne lieu au versement d’une contribution, dégressive dans le temps, versée par la collectivité à l’origine de la fin de fonctions ou de la suppression d’emploi.

LE DROIT A L’ALLOCATION CHOMAGE

Les fonctionnaires et agents des collectivités territoriales bénéficient des mêmes droits à l’assurance chômage que les salariés du secteur privé. Ils ont droit aux allocations prévues à l’article L 351-3 du code du travail. La charge financière de ces allocations incombe soit directement à la collectivité qui a procédé au licenciement, soit au régime de l’UNEDIC si la collectivité a décidé d’adhérer volontairement à ce régime (pour les non titulaires uniquement). Une nouvelle convention d’assurance chômage, conclue avec les partenaires sociaux et fixant les modalités de calcul et de versement des allocations, est entrée en vigueur le 18 janvier 2006. La durée d’indemnisation du chômage est déterminée en fonction du nombre de jours de travail de l’agent sur une période de référence. Elle peut également être modulée selon l’âge de l’agent privé d’emploi.

CH A P I T R E 5 La formation des agents des collectivités territoriales

La formation professionnelle des personnels est un outil fondamental de modernisation et d’adaptation des collectivités territoriales dans un contexte d’accroissement sensible de leurs compétences et d’évolution constante des dispositions législatives et réglementaires. La loi no 84-594 du 12 juillet 1984 susnommée trace le cadre juridique de la formation professionnelle des fonctionnaires territoriaux. Ce cadre a été profondément modifié par la loi du 19 février 2007 précitée qui reprend, en les adaptant à la fonction publique territoriale, certaines des dispositions de la loi n° 2004-391 du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social.

LA NOUVELLE ARCHITECTURE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Le nouveau dispositif (article 1er de la loi du 19 février 2007 précitée) distingue, d’une part, les actions de formation obligatoire prévues par les statuts particuliers et, d’autre part, les actions de formation facultative qui peuvent être suivies à l’initiative de l’intéressé ou à celle de son employeur. Les actions de formation obligatoire prévues par les statuts particuliers comprennent : - les formations d’intégration dans la fonction publique territoriale qui consisteront en l’acquisition d’un socle minimum de connaissance de l’environnement territorial afin d’offrir à chacun une culture commune. Elles seront dispensées à tous les fonctionnaires territoriaux, y compris ceux de la catégorie C ; - les actions de professionnalisation qui seront organisées régulièrement tout au long de la vie professionnelle, notamment à l’occasion de l’affectation sur un nouveau poste de responsabilité. Elles couvriront l’ensemble de la carrière de l’agent alors que, dans le schéma précédent, elles se bornaient à des situations spécifiques (par exemple, l’accès à un nouveau cadre d’emplois, à un nouveau grade…).

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Les actions de formation facultative qui, comme on l’a vu, peuvent être suivies à l’initiative de l’intéressé ou à celle de son employeur. Elles comprennent : - la formation de perfectionnement dont l’objectif est de permettre le développement des compétences de l’agent ou l’acquisition de nouvelles compétences. Les actions de formation s’inscrivant dans ce cadre doivent, évidemment, être inscrites dans le plan de formation (modalités précisées par le décret n° 2007-1845 du 26 décembre 2007 relatif à la formation tout au long de la vie) ; - la formation de préparation aux concours et examens professionnelle de la fonction publique qui est destinée à favoriser la mobilité entre fonctions publiques. A ce titre, elle intéresse l’ensemble de la fonction publique et pas seulement la fonction publique territoriale (modalités précisées par le décret du 26 décembre 2007 susdit) ; - la formation personnelle visant à parfaire la formation de l’agent pour satisfaire des projets professionnels ou personnels (modalités précisées par le décret du 26 décembre 2007 précité) ; - la lutte contre l’illettrisme et pour l’apprentissage de la langue française. En plus du décret du 26 décembre 2007 susmentionné, la mise en place des nouvelles mesures nécessite un important dispositif réglementaire : à la réécriture du décret n° 85-1076 du 9 octobre 1985 relatif à la formation professionnelle des agents de la fonction publique territoriale s’ajoute l’adaptation d’un grand nombre de décrets portant statut particulier des cadres d’emplois. De plus, un décret spécifique est nécessaire au sujet du livret individuel de formation destiné à retracer le parcours de formation de l’agent durant toute sa carrière et dont il pourra être tenu compte pour le déroulement de celle-ci.

L’EXERCICE DES ACTIONS DE FORMATION PROFESSIONNELLE

La loi du 19 février 2007 susdite (article 2) impose la saisine de la commission paritaire avant le deuxième refus opposé par l’employeur à un fonctionnaire territorial désirant suivre une formation professionnelle et non plus avant le troisième comme c’était le cas auparavant. Cette mesure est d’application immédiate.

LE DROIT INDIVIDUEL A LA FORMATION

Le principe du droit individuel à la formation (DIF) a été introduit dans le statut général des fonctionnaires par la loi n° 2007-148 du 2 février 2007 relative à la modernisation de la formation professionnelle. De son côté, la loi du 19 février 2007 susdite reconnaît aussi le DIF pour les personnels territoriaux. Le DIF, dont les modalités d’utilisation sont précisées par le décret du 26 décembre 2007 précité, permet aux agents, ainsi qu’à leurs employeurs, d’accompagner les projets de formation à vocation personnelle. Le DIF s’exercera pour suivre des formations inscrites dans le plan de formation c’est-à-dire uniquement les actions de formation de perfectionnement et les actions de préparation aux concours et examens, ce qui exclut, par conséquent, toute autre action de formation. En effet, le législateur a souhaité limiter le DIF aux seules formations présentant une utilité professionnelle directe pour la collectivité. Il s’exerce à la demande de l’agent, avec l’accord de l’autorité territoriale, à raison de 20 heures par an étant précisé que, pour un agent à temps complet, les 20 heures ne seront acquises qu’à compter d’une année de travail révolue. Cette durée est calculée pro rata temporis pour les agents à temps partiel et à temps non complet. Le cumul des droits à formation se faisant sur une période de six ans, les heures de formation cumulées ne peuvent, en aucun cas, dépasser 120 heures. Par ailleurs, la loi prévoit que le DIF s’exerce en priorité en dehors du temps de travail. Néanmoins, la collectivité peut décider que le DIF s’exercera pendant le temps de travail. Dans tous les cas, le comité technique paritaire doit être préalablement consulté sur le choix fait par l’autorité territoriale en matière de DIF au regard de la durée du travail. Le décompte des droits au titre du DIF ayant débuté dès l’entrée en vigueur de la loi du 19 février 2007 précitée, l’utilisation du DIF, pour la première année, est effective depuis le 21 février 2008.

LA PRISE EN COMPTE DES ACTIONS DE FORMATION ET DE L’ACTION PROFESSIONNELLE DANS LA CARRIERE

Dans des conditions qui seront définies par décret en Conseil d’Etat, la loi du 19 février 2007 précitée (articles 3 et 4) prévoit la prise en compte des formations professionnelles déjà suivies, d’une part, et la prise en compte des titres et diplômes ainsi que de l’expérience professionnelle dans le déroulement de carrière, d’autre part. Dans le premier cas deux dispositifs sont prévus : l’un permet de réduire les formations statutaires obligatoires afin d’éviter les redondances et l’autre conduit à valoriser la formation professionnelle dans les procédures de formation interne. Dans le second cas le dispositif permettant aux agents détenteurs de titres et diplômes de bénéficier d’une dispense partielle de formation obligatoire est étendu aux agents qui, à défaut de titres ou de diplômes, peuvent se prévaloir d’une

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expérience professionnelle.

LA CREATION D’UN CONGE POUR VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE ET POUR BILAN DE COMPETENCES

Rappelons, tout d’abord, que la validation des acquis de l’expérience (VAE) découle de la loi du 20 juillet 1992 relative à la validation d’acquis professionnels pour la délivrance de diplômes et de la loi du 17 janvier 2002 qui a étendu la VAE à tous les diplômes et titres à finalité professionnelle. La procédure instaurée conduit, après avoir examiné les acquis de l’expérience d’une personne, à lui délivrer le titre ou le diplôme universitaire ou académique correspondant et à lui permettre de s’en prévaloir dans les mêmes conditions que si elle avait obtenu le titre ou le diplôme à l’issue d’une scolarité dans un établissement habilité à le délivrer. La loi du 19 février 2007 susdite (article 5) étend à la VAE le bénéfice d’un congé ou d’une décharge de service déjà prévu par la loi du 12 juillet 1984 pour la formation professionnelle. Par ailleurs, son article 6 complète l’article 57 de la loi du 26 janvier 1984 par deux nouveaux congés : le congé pour validation de l’expérience et le congé pour bilan de compétences. Les modalités relatives à ces congés ont été précisées par le décret du 26 décembre 2007 précité. Elles sont décrites dans le chapitre de la présente partie intitulé La protection sociale et les mesures statutaires d’ordre social.

LE PLAN DE FORMATION

Le plan de formation constitue l’élément indispensable de la politique de formation menée par les employeurs territoriaux. De caractère obligatoire, comme le rappelle la loi du 12 juillet 1984 précitée en son article 7, il a pour finalité d’organiser le programme des actions de formation orienté vers l’activité professionnelle et le déroulement de carrière des agents au sein de leur collectivité ainsi que les besoins des services. La loi du 19 février 2007 susnommée (article 7) adapte les dispositions relatives au plan de formation à la nouvelle architecture des actions de formation, telle que définie en son article 1er. Par ailleurs, elle prévoit que le plan de formation pourra s’étendre sur une ou plusieurs années et devra mentionner les actions de formation à caractère obligatoire ainsi que les formations de perfectionnement et les préparations aux concours et examens de la fonction publique. En tout état de cause, le plan de formation devra être soumis à l’avis préalable du comité technique paritaire (CTP), conformément aux dispositions de la loi du 26 janvier 1984 précitée (article 33). Ces dispositions sont d’application immédiate.

CH A P I T R E 6 Instances de concertation et de gestion de la fonction publique territoriale

LE CONSEIL SUPERIEUR DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE (CSFPT)

Composé de vingt membres élus locaux, représentant les collectivités territoriales, et de vingt membres désignés par les organisations syndicales pour représenter les personnels, le CSFPT est l’instance paritaire qui garantit le dialogue social et la concertation au niveau national sur le statut des fonctionnaires territoriaux. Le président est élu en son sein. Le CSFPT, qui se réunit en séance plénière au moins quatre fois par an, comprend un bureau et cinq formations spécialisées qui préparent le travail des séances plénières. La loi du 19 février 2007 précitée (articles 8, 9 et 10) réaffirme la place du CSFPT en tant “ qu’instance représentative de la fonction publique territoriale ”, élargit son champ de consultation, prévoit qu’il procède à des travaux d’études et de statistiques ainsi que des dispositions concernant les employeurs territoriaux siégeant en son sein. Tout d’abord, le CSFPT est saisi, pour avis, par le ministre chargé des collectivités territoriales, sur tous les projets de textes législatifs ou réglementaires intéressant la fonction publique territoriale étant précisé que, désormais, son champ de consultation est étendu aux projets d’ordonnances. Par ailleurs, le CSFPT peut faire toutes propositions et études en matière statutaire relevant du champ de ses compétences. De même, il procède à des travaux d’études et à des statistiques concernant la fonction publique territoriale, tâches pour lesquelles le Centre national formation de la fonction publique territoriale (CNFPT) ainsi que les collectivités territoriales

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sont tenues de lui apporter les informations qui lui sont nécessaires. Soulignons que les statistiques, permettent de réaliser tous les deux ans, sous l’impulsion du CNFPT, la synthèse nationale des rapports sur l’état de l’emploi établis par les collectivités territoriales dits “ bilans sociaux ”. Les employeurs publics territoriaux siégeant au sein du CSFPT forment un collège des employeurs territoriaux. Ce collège est consulté par le gouvernement sur toute question relative à la politique salariale ou à l’emploi public territorial. Il convient de souligner que cette disposition, qui s’inscrit dans le cadre des décisions prises par la Conférence des finances publiques présidée par le Premier ministre, vise à associer les employeurs publics territoriaux aux décisions ayant des incidences budgétaires. Les formations spécialisées sont chargées respectivement : - des questions institutionnelles et des statistiques (études sur la gestion des administrations territoriales, observatoire de l’emploi public, gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences...) ; - des questions organiques (gestion du fonctionnaire, formation...) ; - des questions statutaires (statuts particuliers, traitement et accessoires...) ; - des questions sociales (information politique et représentation syndicale, organisation des temps...) ; - des questions interfonctions publiques (parité, identité territoriale...).

LE CENTRE NATIONAL DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE (CNFPT)

Le CNFPT est un établissement public à caractère administratif. Il est dirigé par un conseil d’administration composé paritairement d’élus et de représentants des organisations syndicales, assisté par un conseil d’orientation en matière de formation. Etablissement à vocation nationale, il s’appuie sur un réseau de délégations régionales ou interdépartementales. La ressource générale du CNFPT est apportée par la cotisation obligatoire versée par l’ensemble des collectivités territoriales et de leurs établissements publics administratifs, fixée au taux maximal de 1 % de la masse salariale. La loi du 19 février 2007 susnommée (article 11) recentre le CNFPT sur sa mission principale : la formation des personnels territoriaux, d’où le transfert de certaines de ses compétences aux centres de gestion. D’autre part, la loi prévoit que le CNFPT aura d’autres rôles à jouer, en particulier en matière de reconnaissance de l’expérience professionnelle et de validation des acquis de l’expérience. En matière de formation, le CNFPT est chargé de la formation d’intégration et de professionnalisation, de la formation de perfectionnement, de la préparation aux concours de la fonction publique, de la formation personnelle, des actions de lutte contre l’illettrisme et pour l’apprentissage de la langue française et de la mise en œuvre du DIF. En ce qui concerne la reconnaissance de l’expérience professionnelle, la loi pose le principe de la prise en compte de l’expérience professionnelle en matière de concours, en substitution des titres et diplômes exigés pour concourir, d’une part, et dans le cadre de la formation afin de réduire la durée des formations obligatoires, d’autre part. Pour ce qui est des concours, le décret n° 2007-196 du 13 février 2007 relatif aux équivalences de diplômes requis pour se présenter aux concours d’accès aux corps et cadres d’emplois de la fonction publique confie au CNFPT l’organisation et le fonctionnement d’une commission chargée de l’examen des demandes d’équivalence aux conditions de diplômes présentées par les candidats aux concours pour lesquels un diplôme ou un titre est requis et se prévalant d’une expérience professionnelle. S’agissant de la validation des acquis de l’expérience, il convient de préciser qu’il ne revient pas au CNFPT de délivrer des diplômes au nom de l’Etat. En revanche, il établit, à l’intention des agents concernés, des attestations de suivi de formation nécessaires à leur titularisation. Par ailleurs, le CNFPT pourra être saisi pour intervenir en qualité d’accompagnateur des candidats à la VAE. L’accompagnement des candidats, bien que facultatif, est important puisqu’il aide ceux qui veulent obtenir un diplôme, ou un titre, à mettre en relation leurs compétences professionnelles avec celles exigées par le référentiel de certification visé. Enfin, le CNFPT conserve ses missions actuelles en ce qui concerne les agents de catégorie A + et les ingénieurs en chef territoriaux, à savoir : l’organisation des concours et examens professionnels, la publicité des créations et vacances d’emplois, la gestion de la bourse nationale des emplois, la prise en charge des fonctionnaires momentanément privés d’emploi ainsi que le reclassement des fonctionnaires devenus inaptes à l’exercice de leurs fonctions. L’organisation des autres concours de catégorie A relèvera, désormais, des centres de gestion. La mise en œuvre de ces dispositions est liée au transfert des missions et ressources du CNFPT aux centres de gestion, eux-mêmes subordonnés à la prise préalable de dispositions réglementaires. Comme on l’a vu précédemment, il apporte son concours au CSFPT pour les missions d’études et de statistiques relevant de ce dernier.

LES CENTRES DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE

Organes d’appui à la gestion des personnels territoriaux, les centres de gestion sont des établissements publics locaux à

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caractère administratif. Ils sont dirigés par un conseil d’administration constitué uniquement d’élus locaux. Leur ressource principale est constituée par une cotisation obligatoire des collectivités territoriales et des établissements publics administratifs dont le taux est de 0,80 % de la masse salariale. Sont obligatoirement affiliés aux centres de gestion les communes et établissements publics administratifs employant 350 fonctionnaires. Pour les autres collectivités, l’affectation est facultative. La loi du 19 février 2007 précitée (article 14) prévoit que les centres de gestion s’organisent au niveau régional ou interrégional en s’appuyant sur une charte par laquelle ils désigneront un centre de gestion coordonnateur et détermineront les missions qu’ils souhaitent gérer en commun. Au nombre de ces missions devront, obligatoirement, figurer des missions concernant les personnels de catégorie A. La signature de la charte, qui marque le point de départ du transfert des missions du CNFPT vers les centres de gestion, était prévu pour le 22 août 2007 au plus tard. Ce dispositif ne s’applique pas aux centres de gestion de la région parisienne, déjà organisés au niveau interdépartemental, ni aux régions d’outre-mer qui sont monodépartementales, ni à Mayotte qui est une collectivité départementale sui generis. Il est loisible, pour les centres de gestion, de conclure des conventions afin de prendre en charge des missions non couvertes par la charte. Il n’est pas nécessaire que ces conventions couvrent le même périmètre que celui couvert par la charte et qu’elles soient signées par tous les centres de gestion de la région. Une conférence régionale est créée par la loi ci-dessus (article 23). Structure informelle et sans personnalité juridique, la conférence régionale réunit les centres de gestion et les collectivités non affiliées afin d’assurer une coordination en matière d’emploi public territorial et d’organisation des concours. Participeront aux réunions de la conférence régionale, sur les seuls sujets concernant la formation des agents territoriaux, les délégations régionales du CNFPT ainsi que les organisations syndicales représentatives. La conférence régionale se réunira, au moins une fois par an, à l’initiative du centre de gestion coordonnateur. D’autre part, la loi ci-dessus (article 24) créé une conférence nationale des centres de gestion coordonnateurs qui se réunira au moins une fois par an. Ainsi pourront-ils partager leurs expériences respectives sur les conditions d’exercice de leurs missions. Les dispositions des articles 23 et 24 de la loi du 19 février 2007 susdite sont entrées en vigueur le 22 août 2007. Comme on l’a vu, la loi du 19 février 2007 précitée (article 16-II), prévoit le transfert de missions du CNFPT aux centres de gestion coordonnateurs dans le cadre d’une convention entre les parties concernées fixant les modalités du transfert des missions et, le cas échéant, celles du transfert des personnels ainsi que la compensation financière qui en découle (voir infra). Les missions, dont le transfert est prévu, sont celles fixées par la loi du 26 janvier 1984 (1°, 5° et 6° de l’article 23-II), à savoir : - l’organisation des concours des catégories A, B et C, les examens professionnels et l’établissement des listes d’aptitude ; - la prise en charge des fonctionnaires des catégories A , B et C momentanément privés d’emploi ; - le reclassement des fonctionnaires des catégories A, B, C devenus inaptes à l’exercice de leurs fonctions. Précisons que le transfert, en matière de personnel pourra concerner les agents du CNFPT qui assurent leurs fonctions dans les centres interrégionaux des concours mis en place par ce dernier. Naturellement, ces différents transferts seront accompagnés d’une compensation financière versée par le CNFPT aux centres de gestion. Elle sera d’un montant équivalant aux dépenses que le CNFPT engageait auparavant au titre des missions transférées. La compensation financière fera l’objet d’une convention entre les parties concernées en fonction des modalités d’organisation qui auront été retenues localement. La compensation financière existant déjà et résultant du transfert de l’organisation des concours et examens professionnels prévu par la loi du 31 décembre 1994, dite “ loi Hoeffel ” sera également prise en compte. Il convient de signaler que les transferts de compétences du CNFPT vers les centres de gestion et, par voie de conséquence, l’exercice des missions obligatoires des centres, qui seront énumérées ci-après, seront effectifs le premier jour du troisième mois suivant la transmission au ministre chargé des collectivités territoriales de la dernière convention ou, à défaut, de la publication du décret pris en son absence. En tout état de cause, ces transferts seront effectifs le premier jour de la troisième année suivant la publication de la loi du 19 février 2007 précitée (article 69 de ladite loi). Dans le cadre de leurs missions obligatoires (articles 17 et 18 de la loi du 19 février 2007 précitée), les centres de gestion ont des missions bénéficiant aux collectivités et établissements publics administratifs affiliés, d’une part, et des missions bénéficiant aux communes et établissements publics administratifs affiliés ou non, d’autre part.

Missions bénéficiant aux collectivités et établissements publics

administratifs affiliés (fonctionnaires des catégories A, B, et C)

Missions bénéficiant aux collectivités et établissements publics

administratifs affiliés ou non (fonctionnaires des catégories A, B et C)

Organisation des concours et examens professionnels, à l’exception des concours suivis d’une scolarité obligatoire qui demeurent de la compétence du CNFPT et publicité des listes d’aptitude ; Publicité des créations et des vacances d’emplois

Organisation des concours et examens professionnels des catégories A et B relevant des filières administrative : attachés (A), rédacteurs (B) ; technique : ingénieurs (A) (hors ingénieurs en chef), techniciens supérieurs (B), contrôleurs de travaux (B), culturelle : directeurs

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; Publicité des tableaux d’avancement ; Prise en charge des fonctionnaires momentanément privés d’emploi ; Reclassement des fonctionnaires devenus inaptes à l’exercice de leurs fonctions ; le fonctionnement des conseils de discipline de recours ; l’aide aux fonctionnaires à la recherche d’un emploi . Aide aux fonctionnaires à la recherche d’un emploi après une période de disponibilité.

d’établissement d’enseignement artistique (A), professeurs d’enseignement artistique (A), attachés de conservation du patrimoine (A), bibliothécaires (A), assistants et assistants spécialisés d’enseignement artistique (B), assistant qualifiés et assistants de conservation du patrimoine et des bibliothèques (B) ; sportive : conseilleurs (A) et éducateurs (B) des activités physiques et sportives ; animation : animateurs (B), police municipale : directeurs de police municipale (A), chefs de service de police municipale (B) (*) et publicité des listes d’aptitude ; Publicité des créations et vacances d’emplois des catégories A, B et C ; Prise en charge des fonctionnaires des catégories A, B et C momentanément privés d’emploi ; (*) Reclassement des fonctionnaires des catégories A, B et C devenus inaptes à l’exercice de leurs fonctions (*) ; Fonctionnement des conseil de discipline de recours.

(*) Ces missions feront obligatoirement l’objet d’une organisation coordonnée des centres de gestion au niveau régional ou interrégional en application de l’article 14 de la loi du 26 janvier 1984 susdite dans sa rédaction issue de la loi du 19 février 2007 précitée.

Le rôle des centres de gestion est renforcé par la loi du 19 février 2007 susdite (articles 17 et 18) en matière d’information sur l’emploi territorial et de promotion de la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences (GPEC). C’est ainsi qu’ils sont chargés d’élaborer un bilan sur la situation de l’emploi territorial et de définir les perspectives à moyen terme d’évolution des compétences et des besoins de recrutement à partir des informations que les collectivités et établissements publics administratifs doivent obligatoirement leur communiquer. En plus des informations qui étaient précédemment prévues (article 14 de la loi du 26 janvier 1984), les centres devront être rendus destinataires des nominations effectuées par les collectivités territoriales quel que soit le cadre juridique en cause (contrat, accueil en détachement, recrutement sur liste d’aptitude…) afin qu’ils puissent assurer un suivi des mouvements de personnels. Ces dispositions sont immédiatement applicables. La loi du 19 février 2007 susmentionnée a complété l’éventail des missions facultatives des centres de gestion. Les dispositions relatives à ces missions sont immédiatement applicables, sauf, comme on le verra, mention particulière. C’est ainsi qu’ils sont chargés : du recrutement d’agents pour le compte de collectivités territoriales ; de la mise à disposition de fonctionnaires affectés à des missions permanentes à temps non complet, dont des agents chargés de fonction d’inspection dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité (mesure immédiatement applicable. Toutefois, le décret du 10 juin 1985 portant dispositions en matière d’hygiène et de sécurité sera actualisé en conséquence) ; - de la gestion d’œuvres sociales et de services sociaux ; - de la souscription de contrats cadres, pour les collectivités et établissements publics administratifs qui le demandent, en matière d’action sociale et en matière de protection sociale complémentaire [santé et prévoyance] (la mesure n’est pas immédiatement applicable car, des décrets doivent être pris préalablement en application de l’article 22 bis (nouveau) de la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires) ; - du conseil de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité ; - de la création de services de médecine préventive ou de services de prévention des risques professionnels pour les mettre à disposition des collectivités et établissements publics administratifs qui en font la demande ; - de la gestion administrative des comptes épargne temps ; - du concours apporté aux organismes de retraite des personnels territoriaux, étant précise que la compétence des centres de gestion est étendue aux collectivités et administratifs non affiliés et vise désormais tous les régimes de retraite des personnels territoriaux : CNRACL, IRCANTEC, RAFP (les modalités et les conditions de prise en charge financière de ces conventions par les centres de gestion seront fixées par décret, étant précisé que, jusqu’à la publication de ce dernier, les conventions conclues entre les centres de gestion et les organismes de retraite demeurent applicables) ; - de la souscription de contrats d’assurances, pour le compte des collectivités et établissements publics administratifs qui en font la demande, destinés à couvrir les risques statutaires des fonctionnaires qu’ils emploient (congé de maternité, congé de maladie, congé de longue maladie, congé de longue durée, mi-temps thérapeutique, congé accordé à un agent atteint d’infirmité, décès d’un agent en service).

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Par ailleurs, la loi du 19 février 2007 susdite charge les centres de gestion, à partir des informations que les collectivités et établissements publics administratifs doivent obligatoirement leur communiquer, d’élaborer un bilan de la situation de l’emploi public territorial et de définir les perspectives à moyen terme d’évaluation des compétences et des besoins en recrutement. En plus des informations prévues par la loi du 26 janvier 1984 précitée (article 14), les centres de gestion devront, pour assurer le suivi des mouvements de personnel, recevoir des collectivités et établissements l’état des nominations réalisées en leur sein quel que soit le cadre juridique retenu (recrutements sur listes d’aptitude, contrat, détachement…). Ces mesures sont d’application immédiate.

LES COMMISSIONS ADMINISTRATIVES PARITAIRES (CAP) ET LES COMITES TECHNIQUES PARITAIRES (CTP)

Ces instances comprennent en nombre égal des représentants de la collectivité territoriale et des représentants du personnel. Elles sont placées auprès de chaque collectivité ou du centre de gestion, lorsque les collectivités lui sont affiliées pour les CAP et, pour les CTP, lorsque le nombre d’agents de la collectivité est inférieur à cinquante. Dans ce cas les représentants des collectivités sont désignés au niveau du centre de gestion. Les représentants du personnel sont élus au scrutin de liste à deux tours avec représentation proportionnelle. Les listes sont présentées par les organisations syndicales. Les CAP et CTP sont présidés par l’autorité territoriale. Les CAP (une pour chaque catégorie de fonctionnaires, A, B et C) sont consultées sur les questions d’ordre individuel concernant la carrière des fonctionnaires (refus de titularisation, notation, avancement, sanctions disciplinaires, etc.). Lorsqu’elles siègent en tant que conseil de discipline, elles sont présidées par un magistrat de l’ordre administratif. Les CTP sont consultés sur les questions relatives à l’organisation et aux conditions générales de fonctionnement des administrations, aux programmes de modernisation des méthodes et techniques de travail et à leur incidence sur la situation du personnel, à l’examen des grandes orientations à définir pour l’accomplissement des tâches de l’administration concernée, aux problèmes d’hygiène et de sécurité. Ils sont également consultés sur les suppressions d’emploi et sur les plans de formation. Un comité d’hygiène et de sécurité, distinct du CTP, est créé par l’organe délibérant de la collectivité si l’importance des effectifs et la nature des risques professionnels le justifient. L’autorité territoriale présente au moins tous les deux ans au CTP un rapport sur l’état de la collectivité ou de l’établissement public. La loi du 19 février 2007 précitée a introduit diverses mesures d’application immédiate en ce qui concerne les CAP et les CTP. C’est ainsi qu’elle permet, en son article 28, au président de la CAP (sauf lorsque la commission se réunit en conseil de discipline) de se faire assister par le directeur général des services ou son représentant, étant précisé que l’agent désigné à ce titre n’a pas voix délibérative. Cette mesure est d’application immédiate. D’autre part, dans son article 25, elle introduit, sous certaines conditions, la possibilité pour les collectivités ou les établissements publics administratifs volontairement affiliés d’établir leurs listes d’aptitude à la promotion interne. Enfin, dans son article 29, elle prévoit, lorsque l’effectif global est au moins égal à cinquante agents, la possibilité de créer un CTP commun à un EPCI (communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine) et à ses communes membres. Naturellement, la création de ce CTP implique une délibération concordante des organes délibérants concernés.

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PARTIE

LE BUDGET COMMUNAL

CH A P I T R E 1 Le budget, un acte fondamental

Le budget de la commune est l’acte par lequel le conseil municipal prévoit et autorise les recettes et les dépenses de l’exercice. Il est prévu pour un exercice budgétaire qui commence au 1er janvier et s’achève au 31 décembre. Il constitue l’acte fondamental de la gestion communale car c’est à travers lui que se concrétisent les choix et orientations des élus municipaux. Le budget obéit à des règles rigoureuses et à un calendrier impératif. La collectivité doit conduire tout le processus d’élaboration du budget de manière optimale afin que ce document soit effectivement le reflet de la politique choisie par la municipalité et respecte les contraintes budgétaires. Dans cette partie seront abordées les données essentielles en matière budgétaire (forme et contenu du budget, présentation du budget, les dépenses obligatoires et les dépenses imprévues, les concours financiers de l’Etat, les compensations d’exonérations et de dégrèvements législatifs, ressources fiscales, l’emprunt). Les contrôles spécifiques auxquels sont soumis les actes budgétaires sont évoqués, quant à eux, dans la partie réservée au contrôle a posteriori des actes des collectivités territoriales et des établissements publics locaux (voir chapitre intitulé “ Le contrôle budgétaire ”).

CH A P I T R E 2 Forme et contenu du budget

LES DIFFERENTS DOCUMENTS BUDGETAIRES

Le budget comprend, en fait, plusieurs documents qui seront définis ci-après. C’est la confrontation de l’ensemble de ces

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documents qui permet de reconstituer la situation financière de la collectivité.

Le budget primitif

Il retrace, en début d’exercice, les autorisations de dépenses et de recettes. Le budget primitif est un acte prévisionnel qu’il est souvent nécessaire d’ajuster en cours d’année. Il comporte le budget principal retraçant les dépenses et les recettes des services communaux. Il peut également comprendre un ou des budgets annexes destinés à retracer les services dont les modalités de gestion particulières nécessitent la tenue d’une comptabilité distincte (il s’agit essentiellement des services industriels et commerciaux tels les services de l’eau ou de l’assainissement, par exemple).

Les décisions modificatives

Elles apportent des modifications au budget primitif. Elles autorisent de nouvelles dépenses et recettes jusqu’au terme de l’exercice auquel elles s’appliquent (article L. 1612-11 du CGCT). Elles sont soumises aux mêmes contraintes que le budget primitif qu’elles modifient.

Le budget supplémentaire

Comme les autres décisions modificatives, c’est un document d’ajustement. Il intervient en cours d’exercice pour rééquilibrer les prévisions du budget primitif. C’est, aussi, un budget de reprise qui prend en compte les résultats et les restes à réaliser de l’exercice précédent, tels qu’ils apparaissent dans le compte administratif, lorsque ce dernier n’a pu être adopté avant le vote du budget primitif (article L. 2311-5 du CGCT).

Le compte administratif

Il constitue l’arrêté des comptes à la clôture de l’exercice et retrace toutes les recettes et les dépenses qui ont eu lieu au cours de ce dernier, y compris celles qui ont été engagées mais pas encore payées. Selon la date du vote du compte administratif, le résultat excédentaire ou déficitaire de celui-ci est reporté soit au budget primitif, soit au budget supplémentaire.

Le compte de gestion

Ce document retrace le flux des recettes et des dépenses réalisées au cours de l’exercice budgétaire. Il est établi par le receveur municipal qui est chargé d’encaisser les recettes et de payer les dépenses ordonnancées par le maire. Le receveur municipal transmet celui-ci obligatoirement à la collectivité avant l’adoption du compte administratif avec lequel il doit concorder.

LES GRANDS PRINCIPES BUDGETAIRES A RESPECTER

Plusieurs principes sont à respecter tant dans l’élaboration, que dans le vote du budget.

Le principe d’unité budgétaire

Le principe d’unité budgétaire implique que toutes les opérations de la commune soient retracées dans un document unique. Par exception, les textes législatifs ou réglementaires peuvent autoriser ou imposer la constitution de budgets annexes pour certaines catégories de services publics. Ces budgets sont soumis au vote du conseil municipal au même titre que le budget principal. L’établissement des budgets annexes peut être obligatoire ou facultatif. Les budgets annexes sont obligatoires pour les services publics industriels et commerciaux (SPIC), les services à caractère social et médico-social ainsi que les activités de lotissement et d’aménagement de zones gérés par la commune elle-même. Les budgets annexes sont facultatifs pour les services assujettis à la TVA (mais fortement recommandés) et pour les services publics administratifs (SPA) individualisés par la création d’une régie dotée ou non de la personnalité morale (voir le chapitre intitulé Données relatives aux services publics locaux).

Le principe d’universalité budgétaire

Ce principe impose que l’ensemble des recettes doit couvrir l’ensemble des dépenses. Il repose sur deux règles : - la règle de non-affectation qui interdit qu’une recette donnée soit affectée à une dépense donnée. Toutefois il existe des assouplissements, en particulier pour le produit des amendes de police affecté aux travaux de sécurisation de la voirie, les fonds de concours et les budgets annexes ; - la règle de non-contraction qu’on appelle aussi “ règle du produit brut ” qui exige d’inscrire toutes les dépenses et

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toutes les recettes dans le budget, sans contraction entre elles.

Le principe de l’annualité budgétaire

Le budget autorise les dépenses et les recettes pour une année civile s’étendant du 1er janvier au 31 décembre, étant précisé, toutefois, que les collectivités ont jusqu’au 31 mars de l’exercice auquel il s’applique pour adopter leur budget. Quelques atténuations à cette règle existent : - la journée complémentaire qui permet à la collectivité de procéder au mandatement de ses dépenses de fonctionnement jusqu’au 31 janvier de l’année suivante. Son utilisation n’est pas obligatoire. Par ailleurs, la collectivité peut la supprimer ou en réduire la durée ; - le budget supplémentaire et les décisions modificatives (voir supra) ; - la gestion pluriannuelle qui permet aux collectivités et établissements qui leur sont rattachés d’utiliser, pour gérer leurs opérations pluriannuelles en investissement en en fonctionnement, le dispositif “ autorisations de programmes / crédits de paiement ”, d’une part, et celui des “ autorisations d’engagement / crédits de paiement ”, d’autre part.

Le principe de spécialité budgétaire

Les dépenses, comme les recettes, ne sont autorisées que pour un objet particulier. Les crédits sont ouverts par chapitres ou par articles. Les dépenses et les recettes sont ainsi classées, dans chacune des sections, par chapitres et par articles (voir infra ainsi que le chapitre intitulé : Présentation du budget). En principe, l’assemblée délibérante vote le budget par chapitre,(ce qui donne une certaine liberté à l’exécutif sur l’utilisation des crédits dans ce chapitre budgétaire), mais elle peut décider de les voter par article (ce qui limite la fongibilité des crédits).

Le principe de l’équilibre budgétaire

Ce principe impose que les collectivités doivent voter en équilibre chacune des deux sections de leur budget. De plus, il exige que le remboursement de l’annuité en capital de la dette soit couvert par des recettes propres, autrement dit, un emprunt ne doit pas être remboursé par un autre emprunt (article L. 1612-4 du CGCT).

Le principe de la sincérité

Ce principe découle du précédent. Il implique que soit évalué de façon sincère tous les charges et produits inscrits au budget de la collectivité. Ainsi, une dépense ne peut être minorée et une recette ne peut être majorée.

LA STRUCTURE DES DOCUMENTS BUDGETAIRES

L’instruction budgétaire et comptable M14 (voir le chapitre intitulé : Présentation du budget) définit une présentation normalisée des documents budgétaires qui s’impose à toutes les collectivités. Cette harmonie de présentation facilite la lecture des documents et leur comparabilité, notamment pour les tiers qui les consultent. Quel que soit le mode de vote du budget (par nature ou par fonction), la structure du document, composée de quatre parties, est identique. Elle est décrite ci-après :

Structure du budget 1ère partie

Elle consiste en une information générale sur le budget contenant des éléments de nature statistique (population de la commune, longueur de la voirie...), fiscale (potentiel fiscal...) ou financière (ratios financiers) et précisant les modalités de vote du budget. 2ème partie Elle réside en une présentation générale du budget donnant une vue d’ensemble par grandes masses financières et vise à : – présenter d’une manière synthétique l’ensemble des crédits ouverts au budget par chapitres (crédits détaillés par article dans la troisième partie) : – récapituler l’ensemble des chapitres budgétaires par nature en distinguant les opérations réelles des opérations d’ordre (balance générale). 3ème partie Découpée en deux sections (fonctionnement et investissement), elle permet, entre autres, d’apporter des précisions quant au montant des crédits proposés par le maire et voté par le conseil municipal selon la section. Le détail de cette partie diffère selon que le budget est voté par fonction ou par nature. La section de fonctionnement comprend : La section d’investissement concerne essen-

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– en recettes : les produits annuels et réguliers de la collectivité (tels que le produit des imposi-tions locales et les dotations versées par l’Etat), ainsi que les autres produits autorisés par les lois et règlements en vigueur ou résultant de déci-sions de justice ou de conventions ; – en dépenses : les charges annuelles et permanen-tes d’intérêt local pour la collectivité (dépenses de personnels et frais de fonctionnement courant, ainsi que les charges financières liées au service de la dette).

tiellement des opérations non renouvelables à l’identique chaque année. Elle com-prend : – en recettes : des recettes temporaires ou ponctuelles, comme le produit des emprunts ou des taxes ou des subventions d’équipement perçues ; – en dépenses : les dépenses d’équipement ainsi que des dépenses financières, liées en particulier au remboursement de l’annuité en capital des emprunts contractés.

4ème partie Elle est constituée d’annexes visant à compléter l’information des élus et des tiers, en parti-culier sur des éléments particuliers variés tels que : – la présentation croisée, en cas de vote par nature (lorsque le budget est voté par fonction, la présentation croisée par nature ne fait pas partie des annexes, mais est intégrée dans la page relative au vote de chaque chapitre) ; – l’état de la dette ; – les engagements hors bilan ; – l’état du personnel ; – la liste des organismes dans lesquels la commune a pris un engagement financier.

Précisons que la dernière page du budget doit comporter la signature des élus et la date de transmission au représentant de l’Etat.

ADOPTION ET PUBLICATION DU BUDGET

Le débat d’orientation budgétaire

(articles L. 2312-1 et L. 2 121-20 du CGCT) Dans les communes de plus de 3 500 habitants, l’examen du budget doit être précédé, (deux mois auparavant), d’un débat du conseil municipal sur les orientations budgétaires générales ainsi que sur les engagements pluriannuels envisagés de la commune, étant précisé que les conditions de déroulement de ce débat doivent être prévues par le règlement intérieur de la collectivité. Ce débat, destiné à éclairer le vote du conseil municipal, doit intervenir au cours de la phase préparatoire du budget. L’absence de celui-ci entache d’illégalité toute délibération budgétaire. Il doit faire l’objet d’une délibération du conseil municipal et être retracé dans le compte rendu relatif à l’adoption du budget.

L’élaboration et la présentation du budget

(article L. 2312-2 du CGCT) Le projet de budget est établi par les services municipaux sous la responsabilité du maire. La préparation du budget doit conduire à une évaluation précise et objective des dépenses et des recettes de l’année.

Doivent être évaluées

Les dépenses relatives à

Les recettes concernant

– la gestion des services publics (frais de fonc-tionnement courant...) ; – l’augmentation prévisible des dépenses de personnels (fonctionnaires, contractuels...) ; – de charges nouvelles liées, par exemple, à la construction d’un nouvel équipement ou à la mise en place d’une nouvelle prestation.

– le niveau de la fiscalité (augmentation ou non des taux, abattements...) ; – le niveau des tarifs des services publics communaux ; – les produits d’exploitation (niveau des loyers...) ; – le niveau de l’autofinancement ; – le niveau de l’emprunt.

Outre le respect des règles définies ci-dessus, le budget doit être conforme à l’instruction budgétaire M14 définissant un mode de présentation normalisée des documents budgétaires (voir le chapitre intitulé : Présentation du budget). En effet, le non-respect de la présentation réglementaire du budget exposerait la collectivité à la censure du juge administratif.

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Le calendrier budgétaire

(articles L. 1612-1 à L. 1612-14 du CGCT) Le déroulement des opérations budgétaires pour une année N :

Déroulement des opérations budgétaires 31 décembre N-1

Clôture de l’exercice budgétaire N-1. Date limite d’adoption des décisions modificatives.

21 janvier N

Date limite pour l’ajustement des crédits de fonctionnement pour régler les dépenses engagées avant le 31 décembre N-1 et inscrire les crédits néces-saires à la réalisation des opérations d’ordre de chacune des deux sections du budget N-1 ou entre les deux sections.

31 janvier N

Date limite de mandatement et d’émission des titres de recettes pour les dépenses et les recettes de la section de fonctionnement et les opérations d’ordre budgétaire au titre de N-1 (journée complémentaire).

31 mars N

Date limite de vote du budget primitif après organisation d’un débat d’orientation budgétaire dans les deux mois précédents. Dans le cas où toutes les informations indispensables au vote du budget primitif ne sont pas fournies, un délai de 15 jours supplémentaires est accordé, à compter de la diffusion de ces informations. Les années de renouvellement des conseils municipaux, la date limite est repoussée au 15 avril.

15 avril N

Date limite de transmission du budget primitif. Les années de renouvel-lement des conseils municipaux, la date limite est repoussée au 15 avril.

1er mai N

Date limite de la transmission au conseil municipal par le receveur munici-pal du compte de gestion de l’année N-1 pour les communes dont le budget de l’exercice N-1 a été réglé et rendu exécutoire par le préfet suite à un vote initial en déséquilibre.

15 juin N

Date limite d’adoption des comptes administratifs et budgets primitifs pour les collectivités dont le budget N-1 a été réglé et rendu exécutoire par le préfet en cas de renouvellement du conseil municipal.

30 juin N

Date limite de vote du compte administratif N-1.

15 juillet N

Date limite de transmission du compte administratif N-1 au préfet.

31 décembre N

Clôture de l’exercice de l’année N.

Entre le 1er janvier et la date d’adoption du budget, le maire peut : - en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement : engager, liquider et mandater ces dépenses dans la limite des crédits ouverts au budget de l’exercice précédent ; - en ce qui concerne les dépenses de la section d’investissement : mandater les dépenses afférentes au remboursement de la part en capital des annuités de la dette venant à échéance avant le vote du budget et, engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement dans la limite du quart des crédits ouverts au budget précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de la dette, et pour les dépenses à caractère pluriannuel incluses dans une autorisation de programme, liquider et mandater dans la limite des crédits de paiement prévus au titre de l’exercice par la délibération d’ouverture de l’autorisation de programme.

Procédure de vote

(articles L. 2312-1 à L. 2312-3 du CGCT) Une note explicative de synthèse doit être jointe à la convocation du conseil municipal relative à l’adoption du budget (article L. 2121-12 du CGCT). Son contenu doit être suffisamment détaillé pour permettre aux conseillers municipaux de participer aux débats en connaissance de cause, étant précisé que tout membre de l’assemblée délibérante peut demander communication de pièces complémentaires permettant d’éclairer la discussion. Le délai de convocation est normalement fixé à cinq jours francs. En cas d’urgence, ce délai peut être abrégé mais ne saurait, en aucun cas, être inférieur à un jour franc. Le projet de budget est soumis par le maire au conseil municipal. Le vote du conseil municipal porte sur les deux sections. L’assemblée délibérante peut décider de voter le budget par chapitre ou par article. Pour permettre ce dernier

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vote, le maire doit présenter son budget par article. En outre, le conseil municipal peut décider de spécialiser certains articles, auquel cas le maire n’a plus la possibilité de réaliser des virements de crédits d’article à article à l’intérieur du chapitre. Par ailleurs, le budget des communes de plus de 10 000 habitants est voté soit par nature, soit par fonction. Voté par nature, il comporte une présentation fonctionnelle, voté par fonction, il comporte une présentation par nature. Celui des communes de moins de 10 000 habitants est voté par nature étant précisé que, pour les communes de 3 500 habitants et plus, il offre une présentation fonctionnelle.

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Tout habitant de la commune peut assister à la discussion et au vote du budget lors des séances du conseil municipal qui sont publiques. Par ailleurs, en application des dispositions de l’article L. 2312-1 du CGCT, les budgets de la commune doivent être mis à la disposition du public à la mairie et, le cas échéant, à la mairie annexe dans les quinze jours suivant leur adoption ou éventuellement leur notification après règlement par le préfet. Le maire avise les habitants de cette mise à disposition par tout moyen à sa convenance. Dans les communes de 3 500 habitants et plus, les documents budgétaires sont accompagnées de plusieurs annexes à caractère financier, telles que les données synthétiques sur la situation financière de la commune, la liste des concours attribués par la commune sous forme de prestations en nature ou de subventions, la présentation consolidée des résultats afférents au dernier exercice connu du budget principal et des budgets annexes de la commune, etc.

Transmission au représentant de l’Etat dans le département – Caractère exécutoire

Dès qu’il est adopté, le budget doit être transmis sans délai au représentant de l’Etat dans le département et, s’agissant du budget primitif, au plus tard quinze jours après la date limite fixée par la loi pour son adoption, soit le 15 avril [ou le 30 avril l’année de renouvellement du conseil municipal] (article 1612-8 du CGCT). Les actes budgétaires, comme tous les actes des collectivités territoriales, sont exécutoires de plein droit dès leur publication et leur transmission au représentant de l’Etat.

CH A P I T R E 3 Présentation du budget

L’INSTRUCTION BUDGETAIRE ET COMPTABLE M14 DES COMMUNES ET DE LEURS ETABLISSEMENTS PUBLICS

Depuis 1997, année de la généralisation de la M14, toutes les communes appliquent cette instruction budgétaire et comptable. Moyennant certaines adaptations précisées dans l’instruction, la M14 s’applique aussi à leurs services à caractère administratif, aux EPCI, aux centres communaux et intercommunaux d’action sociale et aux caisses des écoles. La M14 a été profondément réformée depuis l’exercice 2006 : simplification des procédures budgétaires et comptables applicables aux communes et à leurs établissements et amélioration de la lisibilité des documents. Les grands axes, en matière de simplification des procédures budgétaires et comptables, sont : - l’harmonisation des règles en matière de gestion pluriannuelle ; - la suppression des provisions réglementées au profit de l’instauration de provisions de droit commun, à l’instar de ce qui existe pour les départements et les régions ; - la débudgétisation et simplification des opérations d’ordre à caractère patrimonial ; - l’harmonisation des règles en matière de traitement budgétaire et comptable des subventions d’équipement (ces

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subventions sont désormais imputées en section d’investissement) ; - la possibilité de reprise d’excédents d’investissement en section de fonctionnement. Ceux de l’amélioration de la lisibilité des documents concernent : - l’établissement d’une maquette budgétaire unique simplifiée (40 pages au lieu de 96) ; - la suppression de certaines annexes peu utiles ou redondantes ; - la suppression d’annexes dont la communication n’est plus automatique, mais sur demande (par exemple, les bilans certifiés conformes des associations auxquelles la commune a versé une subvention) ; - l’aménagement de la présentation croisée par fonction pour les communes dont la population est comprise entre 3 500 et 10 000 habitants ; - la valorisation d’informations comme la structure et la dynamique de l’endettement ou le suivi des engagements pluriannuels. La M14 figure en annexe de l’arrêté interministériel no NOR/INT/B/0500868/A du 27 décembre 2005 publié au J.O. du 29 décembre 2005. Les principales règles concernant les communes ont été codifiées au CGCT (articles L. 2311-1 à L. 2311-7 et R. 2311-1 à R. 2311-4). Par ailleurs, la circulaire conjointe du ministre de l’économie et des finances et du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire en date du 31 décembre 2005 (no NOR/MCT/B/05/10036 C) précise les modifications apportées à compter de l’exercice 2006 aux instructions budgétaires et comptables, dont la M14. La M14 se présente comme suit : Sur le plan comptable La M14 reprend, dans une nomenclature unifiée, l’organisation, les intitulés et les codifications de la nomenclature par nature du Plan comptable général, mais surtout ses grands principes généraux qui sont : La sincérité Elle implique une évaluation correcte de l’ensemble des charges et des produits et la traduction de la totalité des engagements afin de ne pas fausser les résultats à la clôture de l’exercice.

La prudence Elle permet d’éviter le risque de transfert sur l’avenir d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine ou la gestion de la collectivité. Le principe se traduit par l’obligation, pour les collectivités de plus de 3 500 habitants d’amortir et, pour toutes les communes, de provi-sionner. L’amortissement est une technique comptable qui permet chaque année de constater forfaitai-rement la dépréciation des biens et de dégager les ressources nécessaires destinées à les renou-veler. Cette technique permet de faire apparaître, à l’actif du bilan, la valeur réelle des immobi-lisations et d’étaler dans le temps la charge relative à leur remplacement. La constitution d’un amortissement (sur le plan budgétaire et comptable) correspond à une charge de fonctionnement (dotation). La constitution d’une provision (dont les règles ont été profondément modifiées) vise à faire face à un risque. En application de l’article R. 2321-2 du CGCT, une provision doit être consti-tuée par délibération du conseil municipal dès l’ouverture d’un contentieux en première ins-tance contre la commune ou d’une procédure collective prévue au livre IV du code du com-merce ou lorsque le recouvrement des restes à recouvrer sur compte de tiers est compromis malgré les diligences faites par le receveur municipal. En dehors de ces cas, la commune peut décider de constituer des provisions dès l’apparition du risque avéré. Pour l’ensemble des pro-visions précitées la commune a la possibilité de constituer la provision sur plusieurs exercices précédant la réalisation du risque. La provision est ajustée annuellement en fonction du risque.

L’indépendance des exercices Elle induit le rattachement des charges et des produits à l’exercice auquel ils se rapportent. Cette obligation concerne les communes de plus de 3 500 habitants et la seule section de fonc-tionnement dès lors que pour la section d’investissement, les crédits engagés non mandatés à la fin de l’exercice constituent des restes à réaliser dans l’exercice suivant. Le principe du rattachement trouve sa justification tant au regard du respect des normes comp-tables qu’au plan de la sincérité budgétaire. Il amène à rattacher à l’exercice les charges et les produits qui n’ont pas été comptabilisés au cours de cet exercice pour diverses raisons (charges à payer, produits à recevoir). Il conduit aussi à soustraire de l’exercice les charges et les produits comptabilisés au cours de cet exercice, mais qui en réalité ne le concernent pas (charges et produits constatés d’avance). Le recours à la procédure des autorisations de programme ou d’engagement et de crédits de paiement permet aussi de respecter la règle de l’annualité. Seuls sont inscrits au budget les crédits de paiement de l’exercice concernant la fraction de l’opération qui sera effectivement réalisée et payée dans l’exercice.

Sur le plan budgétaire, la M14 permet aussi

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Une approche par service Elle se fait grâce à la présentation fonctionnelle des budgets des communes de 3500 à 10 000 habitants et à l’option de vote par fonction ou par nature pour les budgets des communes de plus de 10 000 habitants (article L. 2312-3 du CGCT). La nomenclature fonctionnelle est un instrument d’information destiné à faire apparaître, par activité, les recettes et les dépenses d’une commune ou d’un groupement de communes.

Une simplification et une adaptation aux contraintes de gestion Elle joue dans la mesure où la collectivité peut voter globalement certains chapitres de fonc-tionnement ainsi que les crédits nécessaires à une opération d’équipement. Le vote par chapitre d’opération, au sein de la section d’investissement, apporte une souplesse accrue en terme de gestion de crédits budgétaires et renforce la fongibilité de crédits qui sont traditionnellement classés dans des chapitres différents.

La modernisation du cadre budgétaire Elle a permis d’unifier l’ensemble des documents budgétaires et, désormais, il ne subsiste plus qu’une seule maquette budgétaire.

L’amélioration de l’information financière Elle se traduit par la mise en place d’annexes aux documents budgétaires dont l’absence est susceptible de vicier la légalité du vote du budget. S’agissant des annexes : (les états afférents à la dette ont été complétés afin d’être plus fidèles à la réalité ; (un état spécial relatif à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères a été créé pour les com-munes et groupements de plus de 10 000 habitants. Le document budgétaire a été simplifié et certains documents qui figuraient en annexe au bud-get primitif ne figurent plus désormais qu’en annexe au compte administratif (comptes produits par les délégataires, bilans certifiés conformes des organismes auxquels la commune a versé une subvention importante, a garanti un emprunt ou bien détient une part du capital).

PRESENTATION PAR NATURE ET PRESENTATION FONCTIONNELLE

Dans un souci de cohésion avec la comptabilité générale, l’instruction M14 privilégie le vote du budget par nature. Toutefois, une possibilité d’option entre le vote par nature et le vote par fonction est prévue, comme on l’a vu plus haut (voir supra) pour les communes de plus de 10 000 habitants, bien que la comptabilité générale reste tenue par nature, étant rappelé qu’un budget voté par nature comporte une présentation fonctionnelle et inversement. L’information fonctionnelle présentant un intérêt certain pour les communes de 3 500 à 10 000 habitants, l’instruction M14 a retenu la possibilité d’une telle présentation tout en maintenant un vote du budget par nature. Les principaux secteurs d’intervention des communes sont regroupés en fonctions divisées en sous-fonctions à deux ou trois chiffres. La liste des codes fonctionnels se présente comme suit :

Codes fonctionnels 01

Opérations non ventilables

02

Administration générale (020 Administration générale de la collectivité, 021 Assemblée locale...)

03

Justice

Fonction 0 : Services généraux des administrations publiques locales

04

Relations internationales

11

Sécurité intérieure (110 Services communs, 111 Police nationale...)

Fonction 1 : Sécurité et salubrité publiques

12

Hygiène et salubrité publique

20

Services communs

21

Enseignement primaire (211 Ecoles maternelles, 212 Ecoles primaires...)

22

Enseignement du deuxième degré

Fonction 2 : Enseignement Formation

23

Enseignement supérieur

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24

Formation continue

25

Services annexes de l’enseignement (251 Hébergement et restauration scolaire ; 252 Transports scolaires...)

30

Services communs

31

Expression artistique (311 Expression musicale, lyrique et chorégraphique, 312 Arts plastiques et autres activités artistiques...)

32

Conservation et diffusion du patrimoine (321 Bibliothèque et médiathèque, 322 Musées...)

Fonction 3 : Culture

33

Action culturelle

40

Services communs

41

Sports (411 Salles de sports et gymnases, 412 Stades...)

Fonction 4 : Sport et jeunesse

42

Jeunesse (421 Centres de loisirs, 422 Autres activités pour les jeunes...)

51

Santé (510 Services communs, 511 Dispensaires et autres établissements sanitaires...)

Fonction 5 : Interventions sociales et santé

52

Interventions sociales (520 Services communs, 521 Services à caractère social pour handicapés et inadaptés...)

60

Services communs

61

Services en faveur des personnes âgées

62

Actions en faveur de la maternité

63

Aides à la famille

Fonction 6 : Famille

64

Crèches et garderies

70

Services communs

71

Parc privé de la ville

72

Aide au secteur locatif

Fonction 7 : Logement

73

Aide à l’accession à la propriété

81

Services urbains (810 Services communs, 811 Eau et assainissement...)

82

Aménagement urbain (820 Services communs, 821 Equipements de voirie...)

Fonction 8 : Aménagement et services urbains, environnement

83

Environnement (830 Services communs, 831 Aménagement des eaux...)

90

Interventions économiques

91

Foires et marchés

92

Aide à l’agriculture et aux industries agroalimentaires

93

Aides à l’énergie, aux industries manufacturées et au bâtiment et aux travaux publics

94

Aide au commerce et aux services marchands

95

Aides au tourisme

Fonction 9 : Action économique

96

Aides aux services publics

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CHAPITRE ET ARTICLE

Les crédits sont votés par chapitre et, si le conseil municipal en décide ainsi, par article. La définition du chapitre et de l’article varie selon que le budget est voté par nature ou par fonction.

Budget voté par nature

Budget voté par fonction

Le chapitre correspond au compte par nature à deux chiffres, à l’exception : du compte enregistrant dans les communes de plus de 100 000 habitants les frais de fonction-nement des groupes d’élus, qui constitue à lui seul un chapitre ; des chapitres de regroupement (ou globalisés) : en section de fonctionnement : – les charges à caractère général (codifié 011) en dépenses) comprenant les comptes 60 à 62 (sauf 621), 635, 637 et 713 ; – les charges de personnel (codifié 012 en dépenses) comprenant les comptes 621, 64, 631, 633 ; – les atténuations de charges (codifié 013 en recettes) comprenant les comptes 609, 619, 629, 6419, 6459, 603 (en recettes) et 6611 (en recettes) ; – les atténuations de produits (codifié 014 en charges) comprenant les comptes 70619, 739, 7419, 74879, 70389 et 762 (en dépenses). en section d’investissement : – les opérations, lorsque le conseil municipal a décidé d’individualiser ainsi certaines dépenses d’équipement et, pour information, les recettes qui y sont affectées. Ce regroupement est donc facultatif.

Le chapitre correspond : pour les dépenses et les recettes ventilées entre les dix fonctions, à chacune des fonctions pré-cédées de la codification : -90 en section d’investissement ; -92 en section de fonctionnement. pour les dépenses et les recettes non ventilées entre les dix fonctions, aux subdivisions sui-vantes précédées de la codification : -91 en section d’investissement (910 Opéra-tions patrimoniales, 911 Dettes et autres opéra-tions financières...). -93 en section de fonctionnement (931 Dettes et autres opérations financières, 932 Dotations et participations non affectées...).

L’article correspond : au niveau le plus détaillé ouvert dans la comptabilité par nature. Les chapitres relatifs aux opérations pour compte de tiers, aux dé-penses imprévues et au virement de section à section ne comportent pas d’articles.

L’article correspond : – pour les dépenses et les recettes ventilées entre les dix fonctions, à la subdivision la plus détaillée de la nomenclature fonctionnelle à l’intérieur de chaque fonction précédée de la codification 90 en section d’investissement et 92 en section de fonctionnement ; – lorsque le conseil municipal a décidé d’individualiser une ou plusieurs opérations d’équipement, chacune de ces opérations cons-titue un article à l’intérieur de la sous-fonction concernée ; – pour les dépenses et les recettes non venti-lées, au compte le plus détaillé ouvert dans la nomenclature par nature à l’intérieur de chaque chapitre ; les chapitres 918, 919, 938 et 939 ne compor-tent pas d’articles ; – les résultats d’investissement et de fonction-nement ne constituent pas des chapitres ou articles, mais des lignes de report budgétaire. Même lorsqu’il est voté par chapitre, le budget est toujours présenté par article. Les documents budgétaires doivent donc faire apparaître les deux niveaux de détail.

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LES SECTIONS DU BUDGET

Le budget comporte une section de fonctionnement et une section d’investissement. Chacune des sections est précédée d’une vue d’ensemble présentant, de façon synthétique, l’ensemble des dépenses et des recettes de la section.

La section de fonctionnement

Elle regroupe essentiellement l’ensemble des dépenses nécessaires au fonctionnement des services communaux, c’est-à-dire les dépenses régulières et les charges financières liées aux intérêts de la dette. Elle regroupe les comptes de classe 6 “ Charges ” et 7 “ Produits ”. En M14, elle se présente comme suit :

La section de fonctionnement

Dépenses

Recettes

Denrées et fournitures (compte 60)

Produits des services et du domaine (comptes 70, 71 et 72)

Frais de personnel (compte 64)

Dotations (compte 74)

Travaux et services extérieurs (comptes 61 et 62)

Impôts et taxes (compte 73) dont impôts directs locaux (compte 731)

Participations et contingents (comptes 655 et 657)

Autres produits (comptes 75, 76, 77 et 79)

Autres frais (comptes 63, 651 à 654, 658 et 657 et 67)

Reprises sur amortissements et provisions (compte 78)

Frais financiers (intérêts des emprunts) (compte 66)

Dotations aux amortissements et aux provisions (compte 68)

Prélèvement sur recettes de fonctionnement [à reporter en recette d’investissement ligne 021]

Les charges et les produits de la section de fonctionnement

Charges

Produits

Dépenses liées à la gestion des services : frais de personnel, fournitures, entretien.

Concours financiers de l’Etat ou d’autres collec-tivités locales : la dotation globale de fonction-nement (DGF)* constitue près du tiers des res-sources de la section ;

Dépenses en subventions et participations : contingents d’aide sociale, transferts versés pour le service d’incendie et de secours.

Recettes fiscales : il s’agit principalement des quatre taxes directes et de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).

Dépenses à caractère financier : intérêts des emprunts, frais financiers afférents aux lignes de trésorerie, pertes de change.

Recettes non fiscales : il s’agit principalement des recettes liées à la gestion des services et du domaine.

Dépenses exceptionnelles : intérêts moratoi-res, amendes fiscales, secours et doits, bour-ses et prix, subventions aux SPIC, valeur comptable des immobilisations cédées.

Des produits financiers : produits de placements autorisés, produits des participations et des im-mobilisations financières...

Dotations aux amortissements et provisions : énoncées à l’article L. 2321-2 du CGCT, elles font partie des dépenses obligatoires de la commune.

Des recettes exceptionnelles : libéralités reçues, subventions exceptionnelles, cessions d’immobilisations...

Des recettes diverses : remises, ristournes obte-nues, remboursements sur rémunérations du

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Charges

Produits

personnel ou charges sociales...

* Voir le chapitre intitulé : Les concours financiers de l’Etat

La section d’investissement

Elle regroupe l’ensemble des dépenses d’investissement et leur financement et s’applique essentiellement à des opérations non renouvelables à l’identique chaque année et qui se traduisent par une modification appréciable du patrimoine de la collectivité. Les dépenses d’investissement comprennent en particulier le remboursement des emprunts pour la partie en capital, les grosses réparations et les travaux neufs, les acquisitions de bâtiments ou de terrains. En M14, elle se présente de la façon suivante :

Section d’investissement

Dépenses

Recettes

Remboursement d’emprunt (capital) (compte 16)

Prélèvement sur recettes de fonctionnement (épargne brute) (ligne 023)

Acquisitions : immeubles, matériel, mobilier (comptes 20, 21, 22)

Dotations et subventions d’équipement dont DGE et FCTVA (comptes 10 et 13)

Travaux d’investissement en cours (compte 23)

Emprunts contractés (compte 16)

Autres dépenses (comptes 13, 27 et 19)

Autres recettes (compte 19)

-

Amortissement des charges à répartir (compte 481)

-

Dotations aux amortissements et provisions (comptes 15, 28, 29, 39, 49, 59)

Le financement des opérations figurant en recettes comprend les recettes définitives et les recettes non définitives. Les recettes définitives sont affectées prioritairement au remboursement des emprunts. Elles comprennent notamment : - l’attribution du fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) ; - le produit de la taxe locale d’équipement (TLE) ; - le prélèvement sur les recettes de fonctionnement qui représente l’épargne brute de la commune. Par ailleurs, les diverses subventions d’équipement, comme la dotation globale d’équipement (DGE) viennent réduire d’autant la charge supportée par la collectivité pour financer ces équipements, étant précisé qu’elles ne concourent pas à l’équilibre du budget au titre de la couverture de l’annuité de la dette par des ressources propres. Les recettes non définitives, qu’il faudra rembourser, comprennent les emprunts accordés par les organismes de crédit.

CH A P I T R E 4 Les dépenses obligatoires et les dépenses imprévues

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LES DEPENSES OBLIGATOIRES

L’article L. 1612-15 du CGCT dispose que seules sont obligatoires pour les collectivités territoriales les dépenses nécessaires à l’acquittement des dettes exigibles et celles pour lesquelles la loi l’a expressément décidé. L’article L. 2321-2 donne une liste (non exhaustive) de ces dépenses : - l’entretien de l’hôtel de ville ou, à défaut, la location du bâtiment ou du local en tenant lieu ; - les frais de fonctionnement divers (matériel, mobilier et fournitures de bureau, reprographie, frais de conservation des archives...) - les indemnités de fonction des élus locaux ainsi que les cotisations à divers régimes, remboursement de frais de formation et divers ; - la rémunération des personnels ; - les dépenses d’action sociale en faveur des personnels (depuis l’intervention de la loi n° 2007-209 du 19 février 2007 relative à la modernisation de la fonction publique territoriale) ; - la cotisation au budget du Centre national de la fonction publique territoriale ; - les traitements et frais de personnel de la police municipale et rurale ; - les dépenses de personnel et de matériel concernant le service d’incendie et de secours ; - les pensions à la charge de la commune lorsqu’elles ont été régulièrement liquidées et approuvées ; - les dépenses dont la commune a la charge en matière d’éducation nationale ; - les dépenses des services communaux de désinfection et des services communaux d’hygiène selon les dispositions prévues par l’article L. 1422-1 du code de la santé publique ; - les frais de livrets de famille ; - les frais liés aux cimetières (clôture, entretien, translation) dans les conditions déterminées par le CGCT ; - les dépenses liées à la lutte contre les moustiques ; - les dépenses relatives au système d’assainissement collectif figurant à l’article L. 2224-8 (1er alinéa) du CGCT ; - les dépenses liées à la police de la salubrité citées à l’article L. 2213-30 du CGCT ; - les frais d’établissement et de conservation des plans d’alignement et de nivellement, sous la réserve prévue par l’article L. 121-2 du code de l’urbanisme ; - la part contributive de la commune aux dépenses de la rénovation du cadastre en cas d’exécution à la demande du conseil municipal ; - les dépenses d’entretien des voies communales ; les dépenses d’entretien et de conservation en bon état des ouvrages mentionnés à l’article L. 151-40 du code rural ; - les dépenses d’entretien des biens autres que les voies transférées à la commune en application de l’article L. 318-2 du code de l’urbanisme ; - les prélèvements et contributions établis par les lois sur les biens et revenus communaux ; - les dépenses résultant de l’application de l’article L. 2122-34 du CGCT ; - les dépenses résultant de l’application de l’article L. 2334-30 du CGCT (indemnité communale supérieure au montant unitaire de la dotation spéciale pour le logement des instituteurs ; - le versement au fonds de coopération prévu à l’article L. 5334-7 du CGCT et le reversement de l’excédent prévu à l’article L. 5334-10 dudit code ; - les dépenses résultant de l’application de l’article L. 622-9 du code du patrimoine ; - les dotations aux amortissements des immobilisations (pour les communes de 3 500 habitants et plus) ; - les dotations aux amortissements des subventions d’équipement versées (pour les communes de moins de 3 500 habitants) ; - les dotations aux provisions dont les modalités (constitution, ajustement, emploi) sont déterminées en Conseil d’Etat ; - les intérêts de la dette et les dépenses de remboursement de la dette en capital ; - les dépenses découlant de l’application de la loi no 2000-614 modifiée du 5 juillet 2000 relative aux gens du voyage (articles 2 et 3) ; - l’acquittement des dettes exigibles. Les collectivités sont tenues d’inscrire dans leur budget les crédits correspondant aux dépenses obligatoires et de les mandater sous peine de s’exposer aux mesures prévues par le CGCT (celles-ci sont exposées dans le chapitre intitulé Le contrôle budgétaire).

LES DEPENSES IMPREVUES

(articles L. 2322-1 et L. 2322-2 du CGCT) Un crédit pour dépenses imprévues peut être porté au budget, tant en section de fonctionnement qu’en section d’investissement, par le conseil municipal, étant précisé que ce crédit ne saurait être supérieur à 7,5 % des sommes correspondant aux dépenses prévisionnelles de la section. Ce crédit ne peut être employé que pour faire face à des dépenses pour lesquelles aucune dotation n’est inscrite au budget. Par ailleurs, les dépenses inscrites en investissement au titre des dépenses imprévues ne peuvent, en aucun cas, être financées par l’emprunt. Ce crédit est utilisé par le maire, lequel doit, après chaque ordonnancement, rendre compte de l’utilisation de ce crédit au

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conseil municipal en fournissant les pièces justificatives nécessaires.

CH A P I T R E 5 Les concours financiers de l’Etat

Les concours financiers de l’Etat aux collectivités territoriales constituent des recettes pour les sections de fonctionnement et d’investissement. Depuis 1996, les relations financières entre l’Etat et ces collectivités sont caractérisées par l’existence d’une “ enveloppe normée ”. Cette enveloppe regroupe les principaux concours financiers de l’Etat aux collectivités territoriales, dont l’évolution annuelle est déterminée par l’application d’indices macro économiques. C’est au comité des finances locales (CFL) qu’il appartient de répartir les dotations de l’Etat aux collectivités territoriales et à certains de leurs groupements.

LE CONTRAT DE STABILITE

L’effort financier de l’Etat en faveur des collectivités territoriales s’élève pour 2008 à plus de 72 Mrds €. Il représente environ un cinquième du budget de l’Etat. Au sein de celui-ci, une attention particulière doit être apportée aux dotations incluses dans le “ contrat de stabilité ” qui, dans le cadre de la loi de finances initiales pour 2008 (article 36,) a succédé au contrat de croissance et de solidarité. Le principe d’une contractualisation pluriannuelle des relations financières entre l’Etat et les collectivités territoriales a été posé dès 1996 avec le pacte de stabilité financière qui a garanti aux collectivités une meilleure visibilité de l’évolution de leurs dotations en leur assurant une indexation triennale sur l’inflation. Remplacé en 1999 par le “ contrat de croissance et de solidarité ” institué par la loi de finances initiale pour 1999 (article 57), il a permis aux collectivités de bénéficier, jusqu’en 2007, des fruits de la croissance. En effet, le contrat était indexé sur l’indice prévisionnel des prix à la consommation (hors tabac) de l’année majoré d’une fraction croissante de la hausse du PIB de l’année précédente (20 % en 1999, 25 % en 2000, 33 % à compter de 2001). Le système instauré aurait pu perdurer s’il n’y avait pas eu, successivement, plusieurs rapports alarmistes sur l’état des finances publiques. Au vu de ces derniers, il avait été proposé en 2006, dans le cadre de la conférence nationale des finances publiques, de ramener la dette de l’Etat de 66 à 60 % du PIB à l’horizon 2012 et si possible 2010. Il avait été envisagé, alors, de rendre l’évolution des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales plus compatible avec les normes de dépenses que l’Etat s’impose. La loi de finances initiale pour 2008 s’inscrit précisément dans ce cadre puisqu’elle associe les collectivités territoriales à l’effort de maîtrise de la dépense publique et en transforme ainsi, le “ contrat de croissance et de solidarité ” en “ contrat de stabilité ”, limitant ainsi l’évolution des dotations de l’Etat à + 1,6 % par rapport à 2007. En plus de cette nouveauté, la loi de finances pour 2008 élargit le périmètre de l’enveloppe normée à trois nouvelles dotations (voir infra) qui viennent ainsi atténuer la contrainte supportée par la DCTP qui était, jusqu’alors, la seule variable d’ajustement de l’enveloppe normée. L’enveloppe normée concerne l’ensemble des concours dont les montants peuvent être prévus, du fait de leur règle d’indexation, dès la loi de finances initiale. Elle est donc composée de la dotation globale de fonctionnement (DGF), la dotation spéciale instituteurs (DSI), la dotation élu local, la dotation globale d’équipement (DGE), les dotations générales de décentralisation (DGD) et des dotations d’équipement scolaire des départements et des régions (DDEC, DRES). A ces dotations s’ajoutent celles créées par la loi de finances pour 2008 : la dotation de compensation de la réduction de la fraction imposable des recettes de la taxe professionnelle, la part de la dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) liée à la réduction pour création d’établissement et les dotations de compensation des exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties afférentes aux terrains agricoles (hors Corse). Ce dispositif permet, du point de vue des collectivités territoriales comme de l’État, d’assurer une meilleure prévisibilité de l’évolution des dotations. Pour les collectivités territoriales, elle leur garantit une règle d’évolution des dotations d’une année sur l’autre. Pour l’État, elle constitue un outil essentiel de pilotage des finances publiques.

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LES DOTATIONS DE L’ENVELOPPE NORMEE

La dotation globale de fonctionnement (DGF) des communes et de leurs groupements

La dotation globale de fonctionnement (DGF) des communes et de leurs groupements (articles L. 2334-1 à L. 2334-23 du CGCT) est composée d’une dotation forfaitaire et d’une dotation d’aménagement. La dotation forfaitaire comprend cinq parts qui évoluent de façon distincte : Dotation de base

Elle varie de 60 € à 120 € par habitant (fourchette de réfé-rence arrêtée en 2005) en fonction de la taille de la com-mune. Elle augmente selon un taux fixé par le comité des finances locales (CFL), égal au plus à 75 % du taux de pro-gression de la DGF. En 2008, la dotation de base variera de 63,35 € à 126,71 € par habitant (+1,56 %, soit 75 % du taux de la DGF).

Part superficie

3,17 € à l’hectare et 5,27 € pour les communes de montagne (références de 2008). La progression, fixée par le CFL, est identique à celle de la dotation de base.

Part correspondant à l’ancienne compensation “ part salaires ” de la taxe profession-nelle et à la DCTP

La progression, fixée par le CFL, est égale au plus à 50 % du taux de croissance de la DGF. En 2008, le CFL a fixé un taux d’évolution à 50 % du taux DGF.

Complément de garantie

Versé aux communes où la somme de la dotation et la part “ superficie ” était inférieur à 2005 à la dotation forfaitaire perçue en 2004, majorée de 1 %. Cette dotation évolue selon un taux fixé par le CFL égal au plus à 25 % du taux de la DGF. La loi de finances pour 2007 a introduit un système de double indexation du complément de garantie. Ainsi, les communes dont le complément de garantie par habitant perçu l’année précédente était supérieur à 1,5 fois le complément de garantie moyen par habitant voient leur complément de garantie moyen gelé (soit 1,5 x 79,81 € = 119,71 € par habitant en 2007, pour la dotation forfaitaire 2008). En 2008, 3 630 commune sont concernées par ce dispositif. Cette mesure présente un impact faible sur leur dotation totale (en moyenne de l’ordre de 0,5 % de leur dotation forfaitaire totale). Cette mesure a permis d’ajouter 11 M€ à la péréquation communale.

Nouvelle part instaurée par la loi du 14 avril 2006 sur les parcs nationaux

Cette part est destinée aux communes situées dans un cœur de parc naturel national. Répartie pour la première fois par le CFL en 2007, elle est fonction de la part de la superficie de la commune comprise dans ce cœur. Cette part est doublée lorsque cette superficie dépasse 5 000 km2. La loi de finan-ces initiale pour 2007 a alloué 3 M€ à cette cinquième part, soit 75 % au maximum du taux d’évolution de la DGF. 177 communes bénéficient de ce dispositif pour 2008.

La dotation d’aménagement comprend la DGF des établissements publics de coopération intercommunale (qui englobe elle-même la dotation d’intercommunalité et la dotation de compensation des EPCI et trois dotations de péréquation (DSU, DSR, DNP). La variation du solde disponible pour la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU), la dotation de solidarité rurale (DSR) et la dotation nationale de péréquation (DNP) est répartie par le CFL entre les trois dotations après prélèvement de la dotation forfaitaire et de la DGF des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). La loi de finances pour 2005 a réformé le mode de répartition des trois dotations en remplaçant notamment le critère du potentiel fiscal par celui du potentiel financier (potentiel fiscal d’une commune majoré du montant de sa dotation forfaitaire). Le nouvel indicateur permet d’évaluer la capacité d’une commune à mobiliser des ressources et à équilibrer son budget. Depuis 2005, un effort particulier a été entrepris en faveur des communes éligibles à la DSU et comprenant une zone urbaine sensible (ZUS) ou une zone franche urbaine (ZUF). Un effort équivalent a, par ailleurs, été entrepris en faveur des communes éligibles à la DSR fraction “ bourgs-centres ”, situées en zones de revitalisation rurale (ZRR).

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Les concours particuliers de la DGD

Ces concours ont vocation à compenser les charges résultant de transferts de compétences faisant l’objet d’un traitement spécifique : - il peut s’agir de compétences qui ne sont transférées qu’à quelques collectivités territoriales d’une même catégorie (exemples : ports maritimes de commerce et de pêche, transports urbains, services communaux d’hygiène et de santé) ; - et/ou ces compétences entraînent des charges (dépenses d’investissement) erratiques. Les besoins de financement sont en conséquence variables d’une année à l’autre (exemples : élaboration de documents d’urbanisme, équipement des bibliothèques, ports maritimes de commerce et de pêche) Les concours particuliers destinés aux communes, aux EPCI et aux départements se font au titre : des dépenses liées à l’établissement et à la mise en œuvre de documents d’urbanisme (SCOT, schémas de secteurs, PLU, cartes communales...) ainsi que la modification ou la révision de ces documents (voir le chapitre intitulé “ L’urbanisme ”) ; - des services communaux d’hygiène et de santé (ex-bureaux municipaux d’hygiène) : les communes perçoivent un concours particulier pour ces services qui, à la date du 1er janvier 1984, effectuaient des missions de contrôle administratif et technique des règles d’hygiène ou assurant la gestion des vaccinations ; - des transports scolaires : l’organisation et le fonctionnement des transports scolaires est exercé par les départements et, à l’intérieur des périmètres de transports urbains, par les autorités compétentes pour l’organisation des transports urbains (communes, EPCI, syndicat mixte). Les ACOTU perçoivent, à ce titre, un concours particulier ; - des bibliothèques municipales et départementales de prêt : l’article 141 de la loi de finances 2006 a prévu la création d’un concours unique issu de la fusion des anciennes première et deuxième parts du concours particulier “ bibliothèques municipales ” En outre, les crédits consacrés aux bibliothèques départementales ont également été basculés dans ce nouveau concours afin d’avoir un seul concours destiné au financement de l’investissement dans les bibliothèques municipales et départementales de prêt. Il comprend désormais deux fractions : une première fraction, dont la gestion est déconcentrée et dédiée aux projets de petite et moyenne importance et une seconde fraction, plafonnée à 15 % du montant du concours particulier, mobilisable pour les projets structurant d’intérêt national ou régional d’ores et déjà lancés succédant ainsi aux “ BMVR ”. Le décret n° 2006-1247 du 11 octobre 2006 tire les conséquences de la modification de l’architecture du concours particulier concernant les bibliothèques et prévoit un dispositif financier transitoire comprenant deux mesures ; - la première assure, d’une part, les communes et EPCI ayant bénéficié en 2005 de la première part de l’ancien concours aux bibliothèques municipales de recevoir le solde de crédits qui leur sont dus au titre des dépenses de fonctionnement 2005, et, d’autre part, les départements éligibles à l’ancien concours particulier relatif aux bibliothèques départementales de prêt, de recevoir les crédits qui leur sont dus au titre de leurs dépenses d’investissement en 2005 ; - la deuxième assure une extinction progressive de l’ancienne part qui était uniquement destinée à l’aide au fonctionnement. Les communes et les EPCI ayant bénéficié en 2005 de la première part du concours particulier bénéficient, ainsi, d’une situation égale, en 2006, à 75 % du montant de l’ancienne première part qu’elles ont perçu au titre de 2005, à 50 % de ce montant en 2007 et à 25 % en 2008. La réforme introduite en 2006 ne produira ses effets qu’en 2009, époque à laquelle le dispositif transitoire sera éteint (la première mesure du dispositif transitoire ne vaut que pour l’année 2006, la deuxième, en revanche, s’applique pour les années 2006 à 2008). - des ports maritimes de commerce et de pêche : la création, l’aménagement et l’exploitation des ports maritimes de commerce et de pêche incombent aux départements depuis le 1er janvier 1984. Les charges de fonctionnement qui en résultent ont été compensées sous forme de DGD, alors que les charges d’investissement sont compensées par l’intermédiaire d’un concours particulier. Toutefois, la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales prévoit, par ailleurs, le transfert, au 1er janvier 2007, aux collectivités territoriales et aux groupements, qui en font la demande, de la propriété, l’aménagement, l’entretien et la gestion de tout ou partie des ports maritimes d’intérêt national relevant de la compétence de l’Etat (18 ports sont concernés). Etendant la possibilité de transfert des ports maritimes à des collectivités autres que les départements, elle prévoit, parallèlement, le bénéfice du concours particulier de l’Etat aux charges d’investissement des ports à ces collectivités. Il convient de signaler que la loi de finances rectificative pour 2006 a supprimé, à compter du 1er janvier 2007, l’ancien “ concours ports ” par une dotation forfaitaire pour chaque port, intégrée à la DGD des collectivités concernées dont l’évolution suit celle de la DGF. En application de la loi de finances initiale pour 2008, la compensation sera versée directement aux groupements de collectivités bénéficiaires du transfert d’un port (les crédits sont ainsi, désormais, inscrits dans le programme 122 de la mission “ relations avec les collectivités territoriales ”). La dotation globale de compensation Aux termes de la loi organique du 21 février 2007, les communes de Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont transformées en collectivités d’outre-mer (COM), étant précisé que la transformation s’accompagne du transfert de compétences correspondantes. Les deux COM, créées le 15 Juillet 2007, assurent à la fois les compétences de la commune, du département et de la région. Le transfert effectif des compétences a eu lieu le 1er janvier 2008.

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La loi de finances rectificative pour 2007 (article 104) détermine les modalités de calcul de la compensation financière des transferts de compétences à ces COM. En application du principe de la concomitance, les montants de la compensation sont, pour 2008, provisoires. Précisons qu’en vertu de la loi du 21 février 2007 précitée, le dispositif de compensation repose sur un financement des compétences par un transfert de fiscalité de la part de la région, du département de la Guadeloupe et de l’Etat et par l’attribution d’éventuelles dotations. Ces dotations sont la dotation globale de fonctionnement et la dotation globale de compensation qui sert de variable d’ajustement entre le montant des charges transférées et celui des ressources.

La dotation globale d’équipement (DGE) des communes et de leurs groupements

Cette dotation est régie par les articles L. 2334-32 à L. 2334-39 du CGCT. Elle évolue chaque année comme la formation brute de capital fixe des administrations publiques (+ 2,6 % en 2008). Les communes éligibles à la DGE sont toutes celles de moins de 2 000 habitants en métropole et de moins de 7 500 habitants dans les départements d’outre-mer, et, sous réserve d’une condition de potentiel financier, les communes de 2 001 à 20 000 habitants (métropole) et de 7 501 à 35 000 (départements d’outre-mer). Les communes de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, et de Wallis-et-Futuna bénéficient d’une quote-part prélevée avant la répartition de la DGE en métropole et dans les DOM. La répartition de la DGE des communes et EPCI est opérée entre les départements de métropole et d’outre-mer en faisant intervenir divers critères : population des communes éligibles, potentiel fiscal de ces dernières, longueur de leur voirie, etc. Les enveloppes de la DGE sont gérées, sous forme de subventions, de manière totalement déconcentrée. La demande de subvention doit être faite par le maire auprès de l’autorité préfectorale qui dispose d’un délai de trois mois pour informer l’élu du caractère complet du dossier ou réclamer les pièces manquantes. Le préfet attribue les subventions, après avis d’une commission d’élus qui détermine les catégories d’opérations prioritaires, étant précisé que, conformément à l’article L. 2522-1 du CGCT, cette commission n’est pas instituée dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. L’arrêté attribuant la subvention doit mentionner, entre autres, le coût prévisionnel de l’opération hors taxe, le montant prévisionnel de la subvention et son taux, les modalités de versement de celle-ci, etc. (article R. 2334-26 du CGCT). En application de l’article R. 2334-24 du CGCT, aucune subvention ne peut être accordée à la commune si l’opération a connu un commencement d’exécution avant la date à laquelle le dossier est déclaré complet. Toutefois, par dérogation à cette disposition, le préfet peut notifier à la commune, par décision revêtue du visa du contrôleur financier, que le commencement des travaux avant la date à laquelle le dossier est complet n’entraîne pas un rejet d’office de la demande de subvention. Le taux de subvention accordé à la commune ne peut être inférieur à 20 % ni supérieur à 60 % du montant prévisionnel hors taxe de la dépense donnant lieu à subvention. Le taux peut toutefois être inférieur à 20 % dans les hypothèses où la DGE porterait le montant des aides publiques directes au-delà du plafond prévu à l’article 10 du décret no 99-1060 du 16 décembre 1999 (article R. 2334-27 du CGCT). La commune bénéficiaire de la subvention doit déclarer l’achèvement de l’opération. A défaut de déclaration d’achèvement dans un délai de quatre ans à compter du début de l’opération, celle-ci est considérée comme terminée. La DGE des communes des collectivités d’outre-mer et de Nouvelle-Calédonie est attribuée sous forme d’une dotation annuelle versée au cours du premier trimestre de l’année et affectée au financement des investissements choisis par les bénéficiaires pour les communes de plus de 20 000 habitants et sous forme de subventions, au vu des dossiers présentés par les bénéficiaires, pour les communes de moins de 20 000 habitants et groupements.

La dotation spéciale instituteur (DSI)

Régie par les articles L. 2334-26 à L. 2334-31 du CGCT, cette dotation est accordée aux communes sous certaines conditions. Rappelons d’abord que le logement des instituteurs ou, à défaut, l’indemnité représentative de logement en tenant lieu (IRL) constitue une dépense obligatoire pour la commune. En application de l’article L. 2334-26 du CGCT, l’Etat compense depuis 1983 cette charge obligatoire des communes au moyen de la dotation spéciale instituteur (DSI). Evoluant chaque année comme la DGF, la DSI, qui est répartie par le CFL en fonction du nombre d’instituteurs recensés, est divisée en deux parts :

Première part

Deuxième part

Elle est destinée à compenser les charges afférentes aux logements effectivement occupés par les instituteurs ayant droit. Elle est versée directement aux commu-

Elle correspond au cas où les communes ne logent pas les instituteurs et où ceux-ci perçoivent une in-demnité représentative de logement. Elle est versée aux instituteurs par le centre national

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nes pour chaque instituteur logé. de la fonction publique territoriale (CNFPT) au nom des communes concernées. Le versement se fait sur la base du montant détermi-né, pour chaque commune, par le préfet après avis du conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN).

La DSI est indexée comme la DGF, étant précisé qu’elle connaît chaque année une diminution en volume en raison de l’intégration progressive des instituteurs dans le corps de professeurs des écoles. En effet, les professeurs des écoles ne bénéficient pas, comme les instituteurs, de la prise en charge financière de leur logement.

La dotation particulière élu local

Une dotation particulière relative aux conditions d’exercice des mandats locaux dite “ élu local ” est réservée aux petites communes rurales pour compenser leurs dépenses obligatoires, liées aux dispositions relatives aux autorisations d’absence, aux frais de formation des élus locaux et à la revalorisation des indemnités des maires et adjoints (article L. 2335-1 du CGCT). Elle est déterminée chaque année en fonction de la population totale de ces communes ainsi que de leur potentiel financier. Sont éligibles à cette dotation : - en métropole : les communes dont la population DGF est inférieure à 1 000 habitants et dont le potentiel financier par habitant est inférieur à 1,25 fois au potentiel financier moyen par habitant des communes de moins de 1 000 habitants (article R. 2335-1 du CGCT) ; - dans les départements et collectivités d’outre-mer : les communes dont la population DGF est inférieure à 5 000 habitants (article R. 2563-6 du CGCT).

La dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP)

Cette dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) est composée d’un ensemble de compensations qui sont notifiées chaque année aux collectivités au moyen de l’état no 1259 ou no 1253 de notification des bases de la fiscalité directe locale. La distinction qui existait auparavant au sein de la DCTP, entre la partie constituant la variable d’ajustement de “ l’enveloppe normée ” et la compensation de la réduction d’activité n’a plus lieu d’être à compter de 2008. En effet, la LFI pour 2008 élargit le périmètre de cette enveloppe à trois nouvelles dotations (voir supra).

LES DOTATIONS HORS ENVELOPPE

Le fonds de compensation pour la TVA

Le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) (article L. 1615-1 à L. 1615-12 du CGCT) est une dotation forfaitaire destinée à compenser forfaitairement aux collectivités, leurs groupements, leurs régies, les CCAS... au titre des dépenses réelles d’investissement portant sur un bien dont ils sont propriétaires, sauf dérogations prévues par la loi. Le taux de compensation forfaitaire, actuellement fixé à 15,482 %, est déterminé en fonction du taux normal de la TVA. Selon les articles L. 1615-6 et R. 1615-4 du CGCT, les dépenses éligibles au fonds, à prendre en considération pour la répartition au titre d’une année donnée, sont celles afférentes à la pénultième année sauf pour les communautés de communes et les communautés d’agglomération pour qui, l’éligibilité au FCTVA est admise l’année même de la dépense. Six conditions cumulatives doivent être remplies pour qu’une dépense d’investissement, comptabilisée aux comptes 21 et 23 du compte administratif de la collectivité, puisse ouvrir droit à une attribution du FCTVA, ainsi qu’il est précisé ci-après : La collectivité bénéficiaire Doit être propriétaire de l’équipement pour laquelle la dépense a été engagée. Cette disposi-tion exclut les travaux réalisés pour le compte de tiers, sauf dispositions prévues par la loi (voir infra). Doit être compétente pour agir dans le domaine concerné. La dépense

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Doit être réalisée par un bénéficiaire du fonds dont la liste est fixée limitativement par l’article L. 1615-2 du CGCT. Doit avoir été grevée de TVA, sauf s’il s’agit d’une des exceptions prévues par les articles 292 à 296 du CGI. Ne doit pas être exposée pour les besoins d’une activité assujettie à la TVA, sauf si elle est exclue du droit à déduction de cette taxe par application de l’article 273-2 du CGI. Ne doit pas être relative à un bien cédé ou confié à un tiers non bénéficiaire du FCTVAdans les cas non prévus aux a, b, c de l’article L. 1615-7 dans sa rédaction issue de l’article 42 de la loi de finances pour 2006.

En ce qui concerne les dépenses relatives à des biens confiés à un tiers, les mesures introduites par la loi de finances pour 2006 ont apporté de substantielles modifications aux modalités d’attribution du fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) Ce nouveau dispositif s’applique aux dépenses d’investissement réalisées à compter du 1er janvier 2006. L’article 42 (III) de la loi de finances pour 2006 tire la conséquence de la jurisprudence (CE, 29 juillet 1998, commune de Flamanville et CE, 5 avril 2004, commune de Farebersviller) ainsi que de l’évolution du champ d’intervention des collectivités territoriales. Il convient de distinguer le cas des cessions des immobilisations de celui des biens confiés à des tiers. En ce qui concerne les cessions d’immobilisation : les immobilisations cédées à titre gratuit ou onéreux à un tiers non visé à l’article L. 1615-2 du CGCT demeurent exclues de l’assiette des dépenses éligibles au FCTVA (pas de changement par rapport au dispositif antérieur). De ce fait, lorsque la cession intervient après que les attributions du FCTVA ont été versées, la collectivité bénéficiaire est tenue de reverser une partie des attributions obtenues dans les conditions fixées à l’article R. 1616-5 du CGCT. S’agissant des immobilisations confiées à des tiers : le principe d’exclusion qui prévalait auparavant et interdisait le bénéficie du FCTVA aux collectivités qui mettaient des biens à disposition de tiers non bénéficiaires du fonds est supprimé. Pour autant, l’obtention du FCTVA suppose le respect de certaines conditions : Tout d’abord, les biens concernés doivent, dès leur réalisation ou leur acquisition, être confiés à un tiers. La décision de confier le bien à un tiers doit intervenir à l’achèvement ou dès l’acquisition du bien, ce qui implique que la collectivité n’ait pas utilisé ce bien pour l’exercice de sa compétence ; En outre, la TVA afférente aux biens concernés ne doit pas pouvoir être déduite fiscalement par le tiers auquel est confié le bien, acquis ou réalisé par la collectivité ; Ensuite, les biens concernés doivent être confiés à un tiers dans l’un des trois cas suivants : 1er cas : le bien est confié à un tiers qui intervient, soit dans le cadre d’une délégation de service public, soit pour fournir une prestation de service à la collectivité. Une collectivité qui décide, dès l’acquisition ou la réalisation d’un équipement de confier le bien en cause à un tiers dans le cadre d’une délégation de service public ou à un prestataire extérieur, pour l’exercice d’une partie du service, peut bénéficier, sous certaines conditions, du FCTVA. Dans le cadre de la prestation de service, le contrat, pris selon les dispositions du code des marchés publics, ne porte, en général, que sur des moyens de concourir à l’exécution du service public (entretien d’une piscine, par exemple). Le contractant, qui perçoit une rémunération versée par la collectivité territoriale, intervient uniquement pour le compte de cette dernière ; 2ème cas : le bien est confié à un tiers qui exerce une mission d’intérêt général. La jurisprudence du Conseil d’Etat a admis la qualification “ d’intérêt général ” lorsque les activités considérées répondent à un besoin de la population et que ces activités font face à une absence ou à une carence de l’initiative privée. Cependant, l’éligibilité du FCTVA des biens confiés à un tiers exige que ce dernier ne serve, en aucun cas, ses intérêts propres ou ceux de ses seuls membres et n’entre pas en concurrence avec le secteur privé. Ces tiers sont souvent des associations à but non lucratif intervenant dans le domaine social, éducatif ou culturel (exemples : crèches, maisons de retraite, centres pour les SDF, musées...). Il peut s’agir, également, d’un service de proximité en milieu rural. L’éligibilité au FCTVA joue, sous certaines conditions, si l’intervention du tiers, auquel la collectivité ou l’établissement a confié le bien à titre gratuit ou à titre onéreux, répond à un besoin de la population et fait face à la carence de l’initiative privée, telle l’absence de tout commerce de proximité dans la commune par exemple ; 3ème cas : le bien est confié gratuitement à l’Etat. Le nouveau dispositif améliore le dispositif qui existait antérieurement à la loi de finances pour 2006. Il permet aux collectivités territoriales et à leurs groupements de bénéficier du FCTVA au titre des dépenses d’investissement relatives à un bien confié gratuitement à l’Etat pour l’exercice d’une mission de service public (réalisation d’un réseau de télésurveillance par exemple). D’autre part, plusieurs dispositions législatives ont introduit des dérogations aux principes précédemment exposés ouvrant, ainsi, l’éligibilité au FCTVA dans un certain nombre de cas. Ceux-ci sont exposés ci-après : - dépenses exposées sur des biens dont les communes et groupements n’ont pas la propriété : il s’agit de celles concernant les travaux de lutte contre les avalanches, les glissements de terrains, les inondations, les incendies, de défense contre la mer, de prévention des incendies de forêt, présentant un caractère d’urgence. Une convention avec l’Etat est nécessaire lorsque les travaux sont réalisés sur le domaine public de celui-ci (article L. 1615-2 du CGCT) ; - dépenses relatives à la réparation des dommages causés par les intempéries : la mesure introduite par la loi de finances rectificative pour 2002 permet aux collectivités de bénéficier du fonds l’année même du paiement des dépenses

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d’investissement effectuées en réparation des dégâts directement causés par des intempéries exceptionnelles, reconnues par décret, dans les collectivités ayant fait l’objet d’une constatation de l’état de catastrophe naturelle ; - dépenses relatives à la construction ou à la rénovation de bâtiments destinés aux services de la justice, de la police ou de la gendarmerie : en application de l’article L. 1615-7 du CGCT, les travaux doivent avoir reçu un commencement d’exécution pendant la durée de programmation, soit avant le 31 décembre 2007 et le bien doit être confié à l’Etat à titre gratuit ; - dépenses relatives à la construction d’établissements d’enseignement supérieurs sous tutelle de divers ministères : la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a permis de confier aux collectivités et à leurs groupements la maîtrise d’ouvrage de constructions ou d’extensions d’établissements d’enseignement supérieur relevant de différents ministères de tutelle ; - dépenses d’équipement réalisées dans le cadre d’une convention publique d’aménagement : la loi du 2 janvier 2002 tendant à moderniser les sociétés d’économie mixte locales, permet aux collectivités et à leurs groupements de bénéficier du FCTVA au titre des équipements publics au financement desquels ils ont participé et qui ont intégré effectivement leur patrimoine (article L. 1615-11 du CGCT) ; - dépenses pour des travaux réalisés sur le domaine routier de l’Etat ou d’une collectivité territoriale : la loi du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales prévoit, en son article 23, l’éligibilité au FCTVA des fonds de concours versés, à compter du 1er janvier 2005, à l’Etat, à une autre collectivité territoriale ou à un autre EPCI pour les dépenses réelles d’investissement que ceux-ci effectuent dans leur domaine public routier. Il convient, toutefois, de préciser que la loi de finances rectificative pour 2006 (article 156) prévoit que cette disposition n’est pas applicable aux fonds de concours versés par les communes, à compter du 1er janvier 2005 dans le cadre de conventions signées avant le 1er janvier 2005 et afférentes à des opérations relevant d’un plan qualité routes au sein des contrats de plan Etat régions. D’autre part, la loi de 2004 précitée ouvre, à titre dérogatoire, le bénéfice du FCTVA aux dépenses d’investissement directes que ferait une collectivité territoriale sur le domaine public routier d’une autre collectivité ou de l’Etat afin de prendre en compte le fait que de nombreuses communes font, aujourd’hui, des travaux de sécurisation ou d’embellissement sur la voirie départementale ou nationale qui traverse la commune (article L. 1615-2 du CGCT) ; - dépenses relatives à la construction d’infrastructures passives dans le cadre du plan d’action pour l’extension de la couverture du territoire par la téléphonie mobile : la loi de finances rectificative pour 2003 a ouvert la possibilité pour les collectivités territoriales construisant des pylônes permettant de couvrir le territoire en téléphonie mobile de récupérer le FCTVA. Cette mesure dérogatoire, qui a déjà fait l’objet d’une prolongation, a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2008 par la loi de finances pour 2007 ; - dépenses relatives aux frais d’études, d’élaboration, de modifications et de révisions des documents d’urbanisme : les dépenses exposées par les communes et les EPCI pour les études, l’élaboration, la modification et la révision de leurs documents d’urbanisme (schémas locaux d’urbanisme, plans locaux d’urbanisme, cartes communales...) inscrites en section d’investissement de leur budget sont éligibles au FCTVA (article L. 121-7 du code de l’urbanisme) ; - dépenses liées aux contrats de partenariat : les contrats de partenariat associent le secteur privé au financement, à la conception, la maintenance et l’exploitation d’équipements publics. Leur passation est soumise à des règles strictes et il ne peut s’agir, en l’espèce, que de projets complexes ou urgents. Selon l’article L. 1615-12 du CGCT, les collectivités ayant conclu ce type de contrat “ bénéficient du FCTVA sur la partie de la rémunération versée au cocontractant correspondant à l’investissement réalisé par celui-ci pour les besoins d’une activité non soumise à la TVA ” (voir, en ce qui concerne ces contrats, le chapitre intitulé : Données relatives aux services publics locaux) ; - dépenses relatives aux études préalables à la réalisation de travaux d’investissement par une autre collectivité : la loi de finances rectificative pour 2004 (article 59) ouvre le bénéficie du FCTVA à la collectivité territoriale ou à l’EPCI effectuant ces études (article L. 1615-7 du CGCT) ; - dépenses d’investissement réalisées sur des biens appartenant au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres : la loi de finances ci-dessus (article 65) précise que les dépenses d’investissement réalisées à compter du 1er janvier 2005 sur les biens en question par les collectivités territoriales et leurs groupements sont éligibles au FCTVA sous réserve de la conclusion d’une convention avec le Conservatoire du littoral. Il convient de préciser que la convention doit indiquer les équipements à réaliser, le programme technique des travaux et les engagements financiers des parties (article L. 1615-2 du CGCT) ; - dépenses d’investissement destinées à des biens permettant l’installation de professionnels de santé et/ou à l’action sanitaire et sociale pour l’exercice de leur profession : ces dépenses effectuées par les communes et leurs groupements sont éligibles au FCTVA depuis la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux (article L. 1511-8 du CGCT) ; - dépenses d’investissement en zone de montagne : la loi de finances pour 2006 introduit une mesure permettant l’éligibilité au FCTVA des dépenses d’investissement réalisées sur des biens communaux destinés à la location dès lors que ces dépenses concernent des travaux de lutte contre les risques spécifiques liés aux zones de montagne (article L. 1515-6 du CGCT) ; - dépenses d’investissement relatives à la réparation des dommages causés par les violences urbaines de 2005 : la loi de finances ci-dessus permet aux collectivités de bénéficier du fonds l’année même du paiement des dépenses d’investissement effectuées pour la réparation des dégâts causés sur les équipements publics par les violences urbaines survenues entre le 27 octobre et le 16 novembre 2005 (article L. 1615-6 du CGCT) ; dépenses d’investissement relatives aux monuments historiques : la loi de finances pour 2006 prévoit que sont éligibles au FCTVA les dépenses

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correspondant à des travaux réalisés à compter du 1er janvier 2005 sur les monuments historiques inscrits ou classés appartenant à des collectivités territoriales quels que soient l’affectation finale et, éventuellement, le mode de location ou de mise à disposition de ces édifices (article L. 1615-7 du CGCT).

Le produit des amendes de la circulation routière

Prélevé sur les recettes de l’Etat, le produit des amendes de la circulation routière (ou de police) (articles L. 2334-24, L. 2334-25, R. 2334-10 à R. 2334-12 et R. 4414-1 du CGCT) est réparti entre certaines communes et groupements en vue de financer des opérations ayant trait à l’amélioration des transports en commun (aménagements et équipements améliorant la sécurité des usagers, aménagements de voirie,...) ou de la sécurité routière. La répartition s’effectue au prorata des amendes émises sur le territoire de chaque collectivité au cours de l’exercice précédant la répartition. La répartition du produit des amendes de la circulation routière s’effectue de la manière suivante : - les communes et EPCI de plus de 10 000 habitants reçoivent directement leur attribution. Pour en bénéficier, ils doivent exercer la totalité des compétences communales en matière de voies communales, de transports en commun et de parcs de stationnement. C’est notamment le cas des communautés urbaines ; - pour les communes et EPCI de moins de 10 000 habitants, les ressources sont mutualisées au niveau du département, qui fixe la liste des bénéficiaires et arrête le montant des attributions selon l’urgence et le coût des travaux à réaliser. Les préfets, ordonnateurs secondaires, prennent ensuite les arrêtés attributifs correspondants. Les sommes allouées doivent servir au financement d’opérations concernant les transports en commun (sécurité des usagers, accueil du public...) ou d’opérations relevant de la sécurité routière (plans de circulation, parcs de stationnement...) ; - communes de la région Ile-de-France : 25 % des sommes leur reviennent directement. Le solde est réparti entre la région Ile-de-France (25 %) et le syndicat des transports d’Ile-de-France (50 %).

Le fonds de solidarité des communes d’Ile-de-France

Créé par la loi no 91-429 du 13 mai 1991, le Fonds de solidarité des communes d’Ile-de-France (FRSIF) contribue à l’amélioration des conditions de vie dans les communes urbaines d’Ile-de-France supportant des charges élevées au regard des besoins sociaux de leurs habitants, alors qu’elles n’ont pas les ressources fiscales suffisantes. Alimenté par le biais d’un prélèvement sur les ressources fiscales des communes franciliennes les plus favorisées, le dispositif assure une redistribution en faveur des communes franciliennes en difficultés.

La dotation de développement rural

La dotation de développement rural (DDR) est destinée à favoriser le financement de projets de développement économique, social et touristique, ou d’actions en faveur des espaces naturels. Elle est, depuis 2000, réservée aux EPCI. Au sein de l’enveloppe prévue, la loi de finances pour 2006 a créé une seconde part qui sera désormais allouée non seulement aux EPCI éligibles, mais aussi aux communes éligibles à la seconde fraction de la DSR, en vue de soutenir des actions favorables au maintien ou au développement des services publics en milieu rural. Totalement déconcentrée, la DDR est attribuée par les préfets qui la répartissent, après avis d’une commission d’élus, sous forme de subventions aux collectivités et groupements concernés.

LES SUBVENTIONS

Parmi les subventions de fonctionnement sans affectation spéciale viennent, au premier chef, les subventions exceptionnelles qui peuvent, sous réserve des dispositions de l’article L. 1524-4 du CGCT, être attribuées par arrêté ministériel aux communes dans lesquelles des circonstances anormales entraînent des difficultés financières particulières (article L. 2335-2 du CGCT). Des subventions d’investissement pour l’adduction d’eau et l’assainissement peuvent être attribuées en capital aux collectivités territoriales et à leurs groupements pour l’exécution des travaux d’adduction d’eau et d’assainissement en milieu rural dans les départements d’outre-mer et à Mayotte. Les aides financières sont réparties sous forme de dotations affectées à l’adduction d’eau et à l’assainissement (article L. 2335-2 du CGCT).

CH A P I T R E 6 Les compensations d’exonérations et de dégrèvements législatifs

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Le mécanisme des dégrèvements doit être distingué de celui des exonérations. Le premier est accordé, en aval de la liquidation de l’impôt, au redevable soit en raison de la volonté du législateur, soit à la suite d’une erreur de l’administration. Dans l’un ou l’autre de ces cas, les collectivités perçoivent la somme correspondant au dégrèvement qui est pris en charge par l’Etat. Le deuxième est accordé, en amont de la liquidation de l’impôt, au redevable. On distingue trois catégories d’exonérations, étant précisé que seules les exonérations entrant dans la troisième catégorie peuvent faire l’objet de compensations généralement versées par l’Etat : 1ère catégorie : exonérations permanentes concernant des personnes ou des biens situées en dehors du champ d’application de l’impôt ; 2ème catégorie : exonérations temporaires sur décision de l’organe délibérant de la collectivité ou de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ; 3ème catégorie : exonérations temporaires résultant d’une décision du législateur (applicables sauf décision contraire de la collectivité ou de l’EPCI).

LES EXONERATIONS LIEES AU ZONAGE ET LEURS COMPENSATIONS

Le dispositif des compensations des exonérations liées au zonage s’établit, pour les différentes catégories de zones concernées : Dans les zones de revitalisation rurale (ZRR), sauf décision contraire de la collectivité ou de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre prise avant le 1er octobre d’une année, les entreprises qui procèdent à certaines activités (exemple : création et extension d’activités industrielles) sont exonérées de la taxe professionnelle pour cinq ans maximum. L’Etat verse à la collectivité ou à l’EPCI concerné une compensation égale au montant des bases exonérées de l’année multiplié par le taux de la taxe professionnelle de la collectivité ou de l’EPCI voté en 1994 (création ou extension) ou en 1997 (reconversions, décentralisations...). Dans les zones de revitalisation urbaine (ZRU), sauf décision contraire de la collectivité ou de l’EPCI à fiscalité propre, les entreprises employant moins de 150 salariés et faisant l’objet de créations, d’extensions ou d’un changement d’exploitant jusqu’au 31 décembre 2008 sont exonérées de la taxe professionnelle pendant cinq ans. L’exonération s’applique à la totalité des bases dans la limite d’un plafond revalorisé chaque année (129 153 € pour 2008). L’Etat verse à la collectivité ou à l’EPCI concerné une compensation calculée de la même manière que ci-dessus, en tenant compte, toutefois, du taux appliqué par la collectivité ou l’EPCI en 1996. A l’issue de la période d’exonération, sauf délibération contraire de la collectivité ou l’EPCI avant le 1er octobre, la base nette des entreprises fait l’objet d’un abattement dégressif qui s’étale sur trois ans. La compensation versée par l’Etat versée à la collectivité ou à l’EPCI est calculée de la même façon que celle versée au titre de la compensation des exonérations. Dans les zones franches urbaines (ZFU), sauf délibération contraire des collectivités territoriales ou de leurs groupements dotés d’une fiscalité propre, les établissements situés dans les ZFU peuvent bénéficier d’une exonération de la taxe professionnelle et/ou de taxe foncière sur les propriétés bâties d’une durée de cinq ans. Jusqu’à la publication de la loi sur l’égalité des chances, le régime d’exonération distinguait les ZFU de première et de deuxième génération. Ainsi, dans les ZFU instituées en 1996, l’exonération de la taxe professionnelle concernait les établissements créés entre le 1er janvier 1997 et le 1er janvier 2008 et les établissements ayant fait l’objet, dans ces zones, d’une extension ou d’un changement d’exploitant entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2001. L’exonération de la taxe foncière concernait les immeubles affectés entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 2001 à l’exercice d’une activité entrant dans le champ d’application de la taxe professionnelle, ainsi que les immeubles affectés à une activité entrant dans ce champ exercée pour la première fois entre le 1er janvier 2002 et le 1er janvier 2008. Dans les ZFU instituées en 2003, l’exonération concernait les établissements existant au 1er janvier 2004 ainsi que les créations et extensions d’établissements réalisés entre cette date et le 31 décembre 2008 inclus. L’exonération de la taxe foncière concernait les immeubles affectés entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2008 inclus à une activité entrant dans le champ d’application de la taxe professionnelle. Sauf délibération contraire des collectivités ou de leurs groupements, les établissements situés en ZFU bénéficiaient d’un abattement dégressif sur la base d’imposition des trois années suivant l’expiration de la période initiale d’exonération de cinq ans, cette durée étant de neuf ans pour les entreprises de moins de cinq salariés. L’Etat compensait la perte de recettes résultant de la mise en œuvre de l’exonération. S’agissant de la taxe professionnelle, la compensation est égale aux bases de l’année d’exonération par le taux de taxe professionnelle voté en 1996 ; pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, le taux à prendre en compte était variable selon la situation de l’immeuble dans les ZFU de première génération (taux 1996) ou de deuxième génération (taux 2003).

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La loi no 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances créé une troisième génération de ZFU et harmonise les conditions d’obtention de l’exonération. Les nouvelles ZFU ont été délimitées par le décret n° 2006-1623 du 19 décembre 2006. Dorénavant, les établissements faisant l’objet d’une création ou d’une extension entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2011 dans les nouvelles ZFU ainsi que les établissements existant au 1er janvier 2006 dans les anciennes ZFU sont, sauf délibération contraire des collectivités territoriales et des EPCI à fiscalité propre, exonérés de taxe professionnelle pour une durée de cinq ans dans la limite du montant de la base imposable revalorisé chaque année. Ce montant est fixé à 343 234 € pour 2007et à 348 383 € pour 2008. A l’issue de cette période de cinq ans, la base nette d’imposition des établissements en cause fait l’objet, sauf délibération contraire des organes délibérants concernés, d’un abattement de respectivement 60 %, 40 % et 20 % les trois années suivantes (ou pendant neuf ans si l’établissement dépend d’une entreprise ayant moins de cinq salariés). Par ailleurs, les immeubles situés dans une ZFU bénéficient d’une exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties d’une durée de cinq ans lorsqu’ils sont rattachés, entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2011 inclus, à un établissement remplissant les conditions pour bénéficier de l’exonération de la taxe professionnelle. . L’Etat compense aux collectivités et aux EPCI à fiscalité propre (sauf les EPCI à fiscalité mixte pour la taxe foncière sur les propriétés bâties) et aux fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle, la perte de recettes résultant de l’exonération de la taxe professionnelle et de taxe foncière sur les propriétés bâties. Le mode de calcul de la compensation est identique à celui obtenu au titre des régimes précédents. Il convient de préciser, néanmoins, que pour les exonérations accordées dans les ZFU de troisième génération, la compensation est égale au produit du montant des bases nettes exonérées par le taux de la taxe professionnelle ou le taux de taxe foncière sur les propriétés bâties appliqué en 2005.

LES COMPENSATIONS DES EXONERATIONS NON TERRITORIALES DE LA TAXE PROFESSIONNELLE

Depuis le 1er janvier 2004, le montant de la compensation versée par l’Etat en contrepartie de la suppression progressive de la “ part salaires ” de la taxe professionnelle a été intégrée à la dotation globale de fonctionnement (DGF). Les données du dispositif sont énoncées ci-après. Réduction progressive de la fraction imposable des recettes : le pourcentage des recettes retenu pour l’imposition à la taxe professionnelle est, depuis la loi de finances 2003, de 6 % pour les titulaires de bénéfices non commerciaux, agents d’affaires et intermédiaires de commerce qui emploient moins de cinq salariés. L’Etat verse à la collectivité ou à l’EPCI concerné une compensation égale à la perte de bases d’imposition à la taxe professionnelle résultant de l’allégement annuel appliqué aux recettes déclarées en 2003, multiplié par le taux de taxe professionnelle de la collectivité ou de l’EPCI. Depuis 2004, la compensation est actualisée tous les ans en fonction d’évolution de la DGC entre 2003 et l’année de versement. La dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) : la DCTP est un ensemble de compensations notifiées chaque année aux collectivités au moyen d’état no 1253 ou 1259 de notification des bases de fiscalité directe locale. La distinction qui existait auparavant au sein de la DCTP entre la partie variable d’ajustement de “ l’enveloppe normée ” et la compensation pour la réduction d’activité n’a plus lieu d’être à compter de 2008 étant donné, comme on l’a vu plus haut, que la loi de finances initiale pour 2008 élargit le périmètre de l’enveloppe précitée à trois dotations nouvelles qui viennent atténuer la contrainte supportée par la DCTP, qui est la variable d’ajustement historique du contrat devenu “ contrat de stabilité ”. Ces dotations nouvelles sont : - la dotation de compensation de la réduction de la fraction imposable des recettes de la taxe professionnelle ; - la part de dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) liée à la réduction pour création d’établissement ; - et les dotations de compensation des exonérations de taxe foncière sur le propriétés non bâties afférentes aux terrains agricoles (hors Corse). La variable d’ajustement du contrat de stabilité regroupe quatre allocations : la compensation du plafonnement des taux communaux en 1983, la compensation de la réduction de la fraction imposable des salaires de 30 à 18 % en 1983, la compensation de l’abattement général de 16 % des bases de la taxe professionnelle en 1987 et la réduction pour création d’établissement. Rappelons que l’enveloppe des concours pris en compte dans le cadre du contrat de stabilité est indexée en 2008 sur le taux d’évolution des prix à la consommation (hors tabac), soit 1,6 % pour 2008. La compensation de la réduction pour création d’activité (qui a succédé à l’ancienne réduction pour embauche ou investissement appliquée à compter de 1988) s’applique, dorénavant, aux seuls établissements imposés pour la première fois à la taxe professionnelle. La compensation versée en contrepartie de la modification du régime fiscal des entreprises équestres : l’ensemble des activités équestres est soumis au régime du bénéfice agricole pour les exercices ouverts à compter de 2005. La perte de

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recettes pour les collectivités territoriales est compensée par l’Etat de 2005 à 2009. Il convient de préciser que le montant de la compensation est égal, chaque année, au produit obtenu en multipliant les bases d’imposition établies en 2004, au titre des activités désormais soumises au régime des bénéfices agricoles, par le taux de la taxe professionnelle de la collectivité en 2004.

COMPENSATION DE CERTAINES AUTRES EXONERATIONS

Il sera question, ci-après, de la compensation des dégrèvements de la taxe d’habitation et de la taxe foncière sur les propriétés bâties transformés en exonérations, de la compensation des exonérations de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la compensation des exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties et de la compensation des mesures d’exonération spécifiques à la Corse.

Compensation des dégrèvements de taxe d’habitation et de taxe foncière sur les propriétés bâties transformés en exonérations : les exonérations sont assorties d’une compensation versée aux collectivités et EPCI. Elle est égale aux bases exonérées de l’année précédente multipliées par le taux de la taxe concernée voté par la collectivité ou l’EPCI en 1991. Compensation des exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties : les exonérations sociales de longue durée visées aux articles 1384, 1384 A, 1384 C, 1384 D, 1385 I et II bis du CGI entraînant pour les communes ou les EPCI une perte de recettes supérieure à 10 % du produit de la taxe en cause font l’objet d’une compensation égale à la différence entre la perte de recettes et le montant égal à 10 % du produit cette taxe. Exonération des logements locatifs sociaux : en application de la loi de programmation et de cohésion sociale, la durée de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties dont bénéficient les logements sociaux construits entre 1er juillet 2004 et le 31 décembre 2009 est prolongée de deux ans, étant précisé que l’allongement de l’exonération est intégralement compensé par l’Etat. Abattement sur les bases des logements locatifs sociaux et des logements locatifs à réhabiliter : un abattement de 30 % sur la base de la taxe est prévu sur les propriétés bâties de logements locatifs sociaux situés en zone urbaine sensible (métropole)., Cet abattement est réservé aux logements faisant l’objet d’une convention relative à l’entretien et à la gestion du parc (impositions établies au titre des années de 2001 à 2007) ou d’une convention globale de patrimoine (impositions établies au titre des années de 2006 à 2009). Un abattement analogue est prévu pour les logements locatifs à réhabiliter dans les DOM, étant précisé que l’abattement est exclusif de celui accordé dans les zones urbaines sensibles. La compensation est égale au produit du montant de l’abattement multiplié par le taux de la taxe voté par la collectivité ou l’EPCI l’année précédant celle de l’imposition. Compensation de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties : les exonérations concernent les terres agricoles, les terrains ensemencés plantés ou replantés en bois et certains terrains en application de la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux. La compensation de l’exonération de 20 % des parts communale et intercommunale de la base foncière sur les propriétés non bâties : introduite par la loi de finances pour 2005, la compensation a d’abord été égale au produit des taxes exonérées par le taux voté en 2005 par la commune ou le groupement, puis cette compensation a évolué d’un coefficient égal au taux de croissance de la DGF. Comme on l’a vu, la loi de finances initiale pour 2008 a élargi le périmètre du contrat de stabilité à trois dotations nouvelles, dont les dotations de compensation des exonérations de taxe foncière sur les propriétés non bâties afférentes aux terrains agricoles (hors Corse) qui viennent désormais atténuer la contrainte supportée par la DCTP, qui était jusqu’à présent la seule variable d’ajustement de “ l’enveloppe normée ”. Le Sénat ayant souhaité atténuer la baisse supportée par les compensations d’exonération de FNB agricole, un fonds de compensation a été mis en place en faveur des départements dont la compensation représentait plus de 4,5 % des ressources fiscales directes en 2007. C’est ainsi que pour les 17 départements concernés, la mesure revient pratiquement à les épargner de toiute baisse de compensation, les autres départements supportant, quant à eux, une baisse de –24,01 %. La compensation de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties des terrains ensemencés, plantés ou replantés en bois : la compensation versée depuis 2002 aux communes et aux EPCI est égale au produit obtenu en multipliant le montant des bases d’imposition exonérées de l’année précédente par le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties de la même année. Des dispositions particulières ont été introduites par la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux, en matière d’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, pour les terrains nouvellement plantés d’arbres truffiers (exonération pendant 50 ans), certaines zones humides ou naturelles (sous certaines conditions l’exonération se situe à hauteur de 50 % ou de 100 % pendant cinq ans) et les terrains situés en site Natura 2000 (exonération pendant cinq ans). Compensation des mesures d’exonération spécifiques à la Corse : en matière de taxe professionnelle, les bases de taxe imposées en Corse au profit des communes et des EPCI font l’objet, sous certaines conditions, d’un abattement de 25 %. La compensation est égale au montant des bases de cette taxe correspondant à l’abattement multiplié par le taux de la taxe de la collectivité ou de l’EPCI applicable en 1994.

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Les lois des 26 décembre 2001 et du 22 janvier 2002 ont prévu respectivement une exonération, pendant cinq ans, de la taxe professionnelle : - sur les investissements réalisés en Corse dans la limite de 333 713 € pour 2006 et concernant des créations ou des extensions d’activités industrielles, commerciales ou artisanales ; - sur des investissements réalisés en Corse par des PME exerçant une activité industrielle, commerciale ou artisanale. La compensation versée aux collectivités et EPCI concernés est égale au produit des bases exonérées par le taux de la taxe professionnelle voté, selon le cas, en 1994 ou en 1996, par les collectivités. En matière de taxe sur les propriétés non bâties, en raison de l’exonération concernant les terres agricoles, la compensation versée aux communes et EPCI est égale au montant des bases exonérées l’année d’imposition multiplié par le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties voté en 1994 par la commune ou l’EPCI.

COMPENSATIONS ALLOUEES AU TITRE DES ROLES SUPPLEMENTAIRES DE LA TAXE PROFESSIONNELLE ET DE LA TAXE FONCIERE SUR LES PROPRIETES NON BATIES

La loi de finances rectificative pour 2004 précise les règles de calcul des compensations versées en contrepartie des allégements décidés par le législateur en matière d’impôts locaux. En outre, elle instaure une dotation forfaitaire et spécifique au profit des collectivités territoriales compensant, pour le passé, la non-prise en compte des rôles supplémentaires dans le calcul des dotations allouées en contrepartie de certaines dispositions législatives intervenues. Sont prévues les dispositions suivantes : - baisse de 20 à 18 % de la fraction imposable des salaires dans l’assiette de la taxe professionnelle – Abaissement du taux plafond communal de la taxe professionnelle : l’article 1 de la loi précitée valide, tant pour le passé que pour l’avenir, la pratique de l’administration et prévoit pour le passé une indemnisation forfaitaire (respectivement 26 M€ et 4 M€). La compensation est versée au titre des années 2004 à 2007, à raison de 25 % de son montant chaque année ; - prise en compte de la moitié des augmentations de valeur locative des équipements et biens immobiliers : l’article précité valide la pratique de l’administration mais ne prévoit pas d’indemnisation forfaitaire au titre du passé dans la mesure où la compensation en cause n’est plus versée depuis 1988 ; - suppression progressive de la part salaires et réduction de la fraction imposable des recettes dans la base de la taxe professionnelle : l’article ci-dessus précise notamment que la compensation fixée initialement est corrigée en fonction des rôles supplémentaires et des dégrèvements mais ces rectifications ne modifient pas les compensations déjà versées.

COMPENSATION DES PERTES DE BASE DE LA TAXE PROFESSIONNELLE ET DES DIMINUTIONS DE RESSOURCES DE REDEVANCES DES MINES

La loi de finances initiale pour 2004 institue, à compter de 2004, un prélèvement sur les recettes de l’Etat permettant de verser une compensation aux communes et EPCI enregistrant, d’une année sur l’autre, une perte importante de bases d’impositions à la taxe professionnelle ou de ressources de redevances des mines. La répartition de la compensation au regard de l’éligibilité est présentée dans le tableau ci-après.

Répartition

Eligibilité

1ère année : 90 % de la perte de produit enregis-tré ; 2ème année : 75 % de l’attribution reçue l’année précédente ; 3ème année : 50 % de l’attribution reçue la pre-mière année. Pour les communes situées dans un canton où l’Etat mène une politique de conversion indus-trielle et désigné par décret, la compensation est versée selon les modalités suivantes : 1ère année : 90 % de la perte de produit enregis-tré. 2ème année : 80 % de l’attribution reçue l’année précédente ; 3ème année : 60 % de l’attribution reçue la pre-mière année. 4ème année : 40 % de l’attribution reçue la pre-mière année. 5ème année : 20 % de l’attribution reçue la pre-mière année.

Sont éligibles les communes et les EPCI à fisca-lité propre et, le cas échéant, à TPZ qui ont enregistré, par rapport à l’année précédente : – une perte soit supérieure à 5 640€ (en 2007), soit supérieure à 10 % du produit de la taxe professionnelle. Dans un cas, comme dans l’autre, la perte doit représenter au moins 2 % du produit fiscal global de la taxe d’habitation, des taxes foncières et de la taxe professionnelle de l’année où intervient la perte de bases d’imposition à la taxe professionnelle ; – une perte soit supérieure à 5 640 € (en 2007), soit supérieure à 10 % du produit de la rede-vance des mines. Dans un cas, comme dans l’autre, la perte doit représenter au moins 2 % du produit fiscal global de la taxe d’habitation, des taxes foncières et de la taxe professionnelle de l’année où intervient la perte de ressources de la redevance des mines.

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CH A P I T R E 7 Ressources fiscales

Les recettes fiscales sont multiples et sont constituées par : - le produit des impôts et taxes dont l’assiette est établie et dont le recouvrement a lieu dans les formes prévues par le CGI (exemples : taxe foncière sur les propriétés bâties, taxe foncière sur les propriétés non bâties, taxe d’habitation, taxe professionnelle, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, produit de la taxe additionnelle aux droits d’enregistrement ou à la taxe de publicité foncière sur les mutations à titre onéreux...) ; - le produit des taxes dont la perception est autorisée par des lois dans l’intérêt des communes (exemple : part revenant à la commune du prélèvement progressif opéré par l’Etat sur le produit des jeux dans les casinos...) ; les taxes diverses (exemple : taxe de trottoir, taxe de pavage, taxe communale sur l’électricité, taxe sur la publicité frappant les affiches, réclames et enseignes lumineuses, taxe sur les véhicules publicitaires fixes, taxe d’usage des abattoirs publics, taxe de séjour...). Le conseil municipal doit, après avoir fixé le produit fiscal nécessaire à l’équilibre du budget de la commune, voter les taux des impôts directs locaux qui, appliqués aux bases d’imposition, permettront d’atteindre le produit précité. C’est à lui également qu’il revient de voter les exonérations et les abattements dans le cadre des dispositions en vigueur. En raison de leur spécificité, une parenthèse sera faite à propos des quatre taxes directes locales (taxe d’habitation, taxe foncière sur les propriétés bâties et sur les propriétés non bâties, taxe professionnelle) et la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

PRINCIPALES REGLES APPLICABLES POUR LES QUATRE TAXES LOCALES

Les taux de la taxe d’habitation et des deux taxes foncières ne doivent pas dépasser, pour les communes, un plafond égal à 2,5 fois la moyenne nationale constatée en 2007ou 2,5 fois la moyenne départementale constatée en 2007 si cette dernière est la plus élevée. Le taux plafond de la taxe professionnelle, quant à lui, est égal à 2 fois la seule moyenne nationale de 2007. Si la commune appartient à un EPCI qui a recours à la fiscalité (groupement à fiscalité propre ou groupement percevant des contributions fiscalisées des communes membres), les taux plafonds à respecter sont égaux à ceux indiqués ci-dessus diminués des taux appliqués en 2007 au profit du groupement. En dehors des règles de plafonds, des règles de lien entre les taux des quatre taux limitent les possibilités de variation à la hausse ou à la baisse des taxes. Ainsi, les collectivités disposent de deux options : soit faire varier les taux de façon proportionnelle (application d’un coefficient de variation proportionnelle identique pour les quatre taxes), soit les faire varier de façon différenciée. Dans ce cas, les taux de taxe professionnelle et de taxe foncière sur les propriétés non bâties ne peuvent, en principe, augmenter plus ou diminuer moins que le taux de taxe d’habitation ou le taux moyen pondéré des taxes ménages : le taux de taxe foncière sur les propriétés bâties est libre. Toutefois, la loi de finances pour 2006 (article 88) prévoit un dispositif dérogatoire au titre de la première année de passage à la TPU pour une commune membre d’un EPCI à fiscalité additionnelle optant pour cette taxe. Ainsi, les dispositions antérieures liant l’augmentation du taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties à celle du taux de la taxe d’habitation ne sont pas applicables pour la commune en cause, à condition que le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties voté l’année précédente par cette commune soit inférieur de plus d’un tiers au taux moyen constaté la même année au niveau national dans l’ensemble des communes de même nature. Deux dispositifs de réduction dérogatoire des taux de la taxe d’habitation et des taxes foncières sont, par ailleurs prévus (article 1636 B sexies du CGI) : 1er dispositif – réduction des taux des impôts ménages (taxe d’habitation et taxes foncières) : les collectivités ont la possibilité de procéder à une réduction de ces taux sans que cela entraîne automatiquement une baisse, dans la même proportion, des taux de la taxe professionnelle et de la taxe foncière sur les propriétés non bâties. Cette possibilité est cependant réservée à celles dont la structure des taux laisse apparaître une répartition inéquitable de la pression fiscale entre les différentes catégories de contribuables. Deux conditions doivent être impérativement réunies : - les taux de la taxe d’habitation ou des taxes foncières doivent être supérieurs aux taux moyens nationaux constatés l’année précédente pour chacune des collectivités concernées ; - les taux des taxes précitées doivent être supérieurs au taux de la taxe professionnelle à prendre en compte dans la collectivité l’année précédente. S’agissant de l’application de ces mesures aux communes membres d’un EPCI doté ou non de la fiscalité propre, les taux communaux de la taxe d’habitation, des taxes foncières et de la taxe professionnelle à prendre en considération sont majorés des taux de l’EPCI dont fait partie la commune. Il convient de préciser que lorsque ces deux conditions sont réunies, les taux de taxe d’habitation ou des taxes foncières

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peuvent être réduits jusqu’au niveau des taux moyens respectifs de ces taxes ou, s’il est plus élevé, du taux de la taxe professionnelle constaté l’année précédente. 2ème dispositif – réduction du taux de la taxe d’habitation : les collectivités ont la possibilité de procéder à une diminution du taux de cette taxe sans incidence obligatoire sur la taxe professionnelle, à condition que le taux de la taxe professionnelle soit inférieur à la moyenne nationale. Cette possibilité ne peut être utilisée que si la dérogation évoquée ci-dessus n’est pas ouverte. Deux conditions doivent être impérativement réunies : - le taux de la taxe professionnelle de la collectivité concernée au titre de l’année précédente doit être inférieur au taux moyen national constaté la même année ; - la collectivité devra avoir un taux de taxe d’habitation supérieur au taux moyen national constaté la même année mais inférieur aux taux de la taxe professionnelle (cela explique les raisons n’ayant pas permis à la collectivité de recourir au premier dispositif). Quand ces conditions sont réunies, la collectivité concernée pourra baisser son taux de taxe d’habitation jusqu’au niveau du taux moyen national de la taxe d’habitation constaté l’année précédente, sans que cette baisse soit prise en compte dans le cadre de la règle de lien entre les taux. Ainsi, le taux de la taxe professionnelle ne sera pas contraint de baisser à due concurrence. Ajoutons que si la collectivité adopte l’une ou l’autre de ces diminutions sans lien, la possibilité d’augmenter par la suite le taux de la taxe professionnelle est limitée. Ainsi, pendant les trois années suivantes, la variation à la baisse du taux de la taxe d’habitation à prendre en compte pour l’augmentation du taux de la taxe professionnelle ne sera retenue qu’à hauteur de la moitié de la variation possible. La hausse dérogatoire du taux de la taxe professionnelle à hauteur de 1,5 fois l’augmentation du taux de taxe d’habitation ou du taux moyen pondéré des impôts ménages prévus depuis 2003 ne pourra s’appliquer au cours de ces trois années. Il convient, pour finir, de signaler le cas particulier des communes qui ont voté un taux nul de taxe professionnelle l’année précédente. En ce qui concerne la taxe professionnelle, il existe un dispositif pour la variation à la hausse et un dispositif pour la variation à la baisse : Variation à la hausse : le taux maximal de la taxe professionnelle pour 2008 est égal au taux de 2007 multiplié par le plus faible des coefficients ci-après : 1,5 fois le coefficient de variation entre 2007 et 2008 du taux de la taxe d’habitation ; 1,5 fois le coefficient de variation entre 2007 et 2008 du taux moyen pondéré de la taxe d’habitation et des taxes foncières (ce taux est égal au produit attendu des trois taxes pour une année, divisé par les bases de ces mêmes taxes pour cette même année). Cette hausse constitue une règle dérogatoire à l’augmentation de droit commun fixée à une fois l’augmentation de ces coefficients. En cas d’application de la règle dérogatoire ci-dessus, une commune ne peut appliquer la majoration spéciale. Cette majoration correspond au maximum à 5 % du taux moyen national de 2007 constaté au plan national pour la catégorie. Majoration spéciale : les communes ne peuvent recourir à la majoration spéciale en cas d’application de la règle dérogatoire décrite précédemment. Elle est soumise au respect de deux conditions : - le taux de la taxe professionnelle avant application de la majoration doit être inférieur à la moyenne nationale constaté en 2007 ; - le taux moyen de la taxe d’habitation et des deux taxes foncières appliqué par la collectivité en 2007 (somme des produits 2007 de ces trois taxes, divisée par la somme des bases 2007 de ces trois taxes) doit être au moins égal au taux moyen pondéré des taxes précitées constaté en 2007 à l’échelon national, dans l’ensemble des collectivités de même nature. La majoration spéciale ne peut, en aucun cas, conduire à l’adoption d’un taux de base de taxe professionnelle supérieur au taux moyen national applicable en 2008 (calculé à partir des éléments de 2007). Variation à la baisse : depuis 2005 et par exception aux règles du droit commun, une commune peut diminuer sa taxe professionnelle, par rapport à l’année précédente, dans une proportion au moins égale à la moitié : - soit de la diminution du taux de taxe d’habitation ou de celle du taux moyen pondéré de la taxe d’habitation ou de celle du taux moyen pondéré de la taxe d’habitation et des taxes foncières ; - soit de la plus importante de ces diminutions lorsque les deux taux sont en baisse. Si la collectivité adopte cette diminution dérogatoire du taux de la taxe professionnelle en même temps à l’une des diminutions sans lien prévues au 2 de l’article 1636 B sexies du CGI touchant la taxe d’habitation et les taxes foncières, la hausse ultérieure du taux de la taxe professionnelle est limitée. Précisons que la variation à la hausse du taux de la taxe d’habitation ou du taux moyen pondéré de la taxe d’habitation et des taxes foncières à prendre en considération pour l’augmentation du taux de la taxe professionnelle n’est retenue qu’à raison de moitié pour les années suivantes. Il convient, pour finir, de signaler le cas particulier des communes ayant voté un taux nul de taxe professionnelle l’année précédente.

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Le vote d’un taux nul de la taxe professionnelle pour une année donnée est légalement autorisé en raison du fait que la loi ne prévoir pas de limitation à la baisse dans la variation des taux. La loi de finances pour 1985 (article 99) a fixé, pour la première année d’application d’un taux positif de la taxe professionnelle, le taux maximal qui peut être retenu. Ce dernier est déterminé en fonction d’une référence à la fois nationale et communale. En aucun cas, le rapport entre le taux voté pour la première année d’application d’un taux positif de la taxe professionnelle et le taux moyen national constaté l’année précédente (référence nationale) ne doit dépasser le rapport entre le taux moyen pondéré des deux taxes foncières et de la taxe d’habitation constaté dans la commune pour la première année d’application d’un taux positif de taxe professionnelle (référence communale) et le taux moyen pondéré de ceux trois taxes constaté l’année précédente à l’échelon national (référence nationale).

REFORME DE LA TAXE PROFESSIONNELLE

La réforme, figurant dans la loi de finances 2006, comprend deux mesures visant à limiter le poids de la taxe professionnelle pour les entreprises les plus taxées et celles qui investissent : 1ère mesure : elle pérennise le dispositif temporaire de dégrèvement des investissements nouveaux (DIN) instauré en 2004. Ainsi sont exonérées de la cotisation de taxe professionnelle établie au titre des années 2005, 2006 et 2007 les immobilisations corporelles qui, à la date de leur création (ou de leur première imposition) intervenue entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2005, sont éligibles au dispositif d’amortissement dégressif prévu par l’article 39 A du CGI. Un dispositif de sortie progressive du mécanisme de dégrèvement est également créé pour éviter tout ressaut brutal d’imposition. Ce dispositif, parfaitement neutre pour les finances des collectivités, prend la forme de dégrèvement de la taxe professionnelle. 2ème mesure : elle rénove le plafonnement de la cotisation de taxe professionnelle en fonction de la valeur ajoutée (PVA) afin de lui rendre son efficacité. Les redevables de la taxe professionnelle peuvent bénéficier d’un plafonnement par rapport à la valeur ajoutée qu’ils produisent. Le dégrèvement est destiné à proportionner la taxe à la capacité contributive de l’entreprise. Il sera calculé en rapportant la cotisation de taxe professionnelle à plafonner à un taux unique de 3,5 % de la valeur ajoutée, quel que soit le niveau du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise. Dans le cadre de plafonnement en fonction de la valeur ajoutée (PVA), un mécanisme de partage de la charge du dégrèvement entre l’Etat et les collectivités locales a été créé pour responsabiliser également les collectivités territoriales dans leurs politiques fiscales (augmentation des taux) : L’Etat prend à sa charge les effets financiers du “ rafraîchissement ” du taux de référence. Ainsi les augmentations de taux entre 1995 et l’année de référence sont donc, à compter de 2007, prises en compte pour le calcul du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée et mises à la charge du contribuable national ; la mise en jeu de la participation au coût du dégrèvement par une collectivité territoriale suppose que deux conditions soient remplies : - la collectivité décide une augmentation de son taux de TP par rapport au taux de référence (qui correspond pour les communes au plus faible des taux suivants : celui de 2004 majoré de 5,5 % ou celui de 2005 ; - cette augmentation se traduit par une augmentation du dégrèvement bénéficiant aux entreprises dont les bases sont plafonnées. Toutefois, pour limiter l’impact des dégrèvements sur les finances des collectivités dont la proportion des bases plafonnées est élevée, quatre mécanismes de réduction du ticket modérateur ont été ajoutés : - une réduction de 20 % pour les collectivités désavantagées par une forte proportion de bases plafonnées et un ticket modérateur important au regard de leurs ressources fiscales ; - une réduction pouvant aller jusqu’à 50 % pour les collectivités défavorisées, au regard de la taxe professionnelle (TP), par une richesse fiscale par habitant inférieure à la moyenne nationale ; - une réduction automatique de 20 % pour les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à taxe professionnelle unique (TPU) qui tirent l’essentiel de leurs recettes fiscales de la TP lorsque plus de 50 % de leurs bases sont plafonnées ; - une réduction de 80 % de la part excédant 1,8 % du produit de la TP pour les EPCI à TPU (sauf ceux à fiscalité mixte) dont le produit de TP par habitant est inférieur au produit national moyen.

NOTA : Le mécanisme prévu dans la loi de finances précitée (article 85) met individuellement à la charge de chaque collectivité ou EPCI les

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conséquences de ses propres augmentations de taux, autrement dit, une collectivité ne se verra pas imputer les conséquences financières des augmentations de taux décidées par une autre collectivité.

PRINCIPALES REGLES APPLICABLES EN MATIERE DE TAXE D’ENLEVEMENT DES ORDURES MENAGERES (TEOM)

Depuis 2005, les communes et leurs groupements compétents votent un taux de TEOM et non plus un produit (auparavant, le taux de TEOM était calculé par les services fiscaux sur la base du produit voté par la commune, l’EPCI ou le syndicat mixte). Une commune, un EPCI ou un syndicat mixte ne peut instituer la TEOM qu’à condition de bénéficier de l’ensemble de la compétence “ élimination et valorisation des déchets ménagers ” et d’assurer au moins la collecte. Une commune ou un EPCI qui s’est dessaisi de l’ensemble de la compétence, ne peut plus, en principe, percevoir la taxe étant donné qu’aucune charge n’est assumée par elle ou par lui. La commune ou l’EPCI ayant conservé la collecte et transféré le seul traitement peut instituer et percevoir la TEOM. Le financement est alors assuré par le versement de contributions budgétaires à l’EPCI ou au syndicat mixte assurant le traitement. Deux aménagements majeurs au principe énoncé sont intervenus : il s’agit des régimes transitoire et dérogatoire, ce dernier étant prévu pour les EPCI à fiscalité propre membres d’un syndicat mixte. Le régime transitoire a été institué en 1999 pour laisser le temps aux collectivités de se mettre en conformité avec les dispositions prévues par la loi du 12 juillet 1999. Il permettait aux communes ou EPCI qui s’étaient dessaisis de l’ensemble de la compétence de continuer à percevoir la recette (TEOM ou REOM). Ce régime a pris fin le 31 décembre 2005. Toutefois, le Parlement a estimé nécessaire d’accorder des dérogations exceptionnelles visant à prolonger les délais impartis. D’abord d’un an dans deux situations particulières de non-conformité aux dispositions de la loi du 12 juillet 1999 (articles 101 et 103 de la loi de finances pour 2006). Ensuite de deux ans en ce qui concerne le régime transitoire prévu par l’article 103 de la loi de finances pour 2006 (TEOM : article 74 ; REOM : article 75 de la loi de finances pour 2007). Le régime transitoire prévu à l’article 103 précité ayant été prolongé de deux ans, les communes et groupements se trouvant dans la situation prohibée d’un transfert dit “ en étoile ” (transfert de la collecte des déchets ménagers à un groupement et du traitement de ces déchets à un autre groupement) et devant résorber ces transferts par l’adhésion d’un syndicat mixte à un autre syndicat mixte, pourront voter un taux de TEOM en 2007 et en 2008. Il convient de préciser que la prolongation ponctuelle du régime transitoire est justifiée par le fait que, à la date d’adoption des dispositions de la loi de finances initiale pour 2007, aucune disposition législative ne prévoyait encore définitivement la possibilité, pour un syndicat mixte, d’adhérer à un autre syndicat. Les lois du 7 décembre 2006 relative au secteur de l’énergie et du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques ont fait évoluer la législation applicable aux syndicats mixtes. En effet, elles permettent en matière de collecte ou d’élimination des déchets ménagers ou assimilés, à un syndicat mixte, composé de communes ou d’EPCI ou exclusivement d’EPCI, d’adhérer à un autre syndicat mixte respectant la composition précitée. Ce qui rendra plus aisée la résorption des derniers cas de transferts en étoile. Le régime dérogatoire autorise, pour sa part, les EPCI à fiscalité propre qui bénéficient de la totalité de la compétence “ élimination des déchets ménagers ” et qui adhèrent pour l’ensemble de cette compétence à un syndicat mixte à : - soit instituer pour leur propre compte de la taxe ou de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères si le syndicat mixte n’a pas instauré de recette spécifique au 1er juillet d’une année ; - soit percevoir directement la TEOM ou la REOM en lieu et place du syndicat mixte qui l’a précédemment instituée. Les EPCI à fiscalité propre, membres d’un syndicat mixte, qui perçoivent la TEOM dans le cadre du régime dérogatoire prévu par l’article 109 de la loi de finances pour 2002, devront voter un taux de TEOM pour 2008. Depuis le 1er janvier 2006, les communes adhérant directement à un syndicat mixte pour l’ensemble de la compétence “ élimination et valorisation des déchets ménagers ” ont également la possibilité d’instituer et de percevoir pour leur propre compte la TEOM et la REOM, si le syndicat mixte n’a institué aucune de ces recettes au 1er juillet de l’année précédente. Les communes ayant institué la TEOM dans ce cadre devront définir chaque année un taux de TEOM, au vu du montant de la contribution budgétaire que le syndicat mixte leur aura préalablement demandée. S’agissant des groupements de communes issus d’une fusion, ils pouvaient, jusqu’au 15 janvier 2008, prendre les délibérations afférentes à la TEOM (institution et modalités de perception). A défaut, le régime applicable sur celui des EPCI ou syndicats mixtes préexistants et, le cas échéant, aux communes rattachées, est maintenu. Ainsi, les groupements de communes issus d’une fusion peuvent être amenés à voter un ou plusieurs taux de TEOM, alors même qu’ils n’ont pas institué ladite taxe. Début 2008, les communes et groupements, pour percevoir la TEOM, ont reçu leurs bases prévisionnelles de cette taxe de la part des services fiscaux. La date limite pour prendre la délibération a été fixée au 15 avril 2008. A défaut de décision de l’organe délibérant, dans les délais impartis, les taux applicables l’année précédente pourront être reconduits.

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Le financement du service d’élimination et de valorisation des déchets domestiques est développé dans le point intitulé “ Le service public d’élimination des déchets ” du chapitre dénommé “ Les principaux services publics locaux ”. Il y sera question du vote du taux unique (cas général) et du vote de plusieurs taux de TEOM en raison de certaines particularités, par exemple en cas de chevauchement de périmètres ou groupements issus d’une fusion.

CH A P I T R E 8 L’emprunt

L’emprunt est uniquement destiné à financer des investissements. Il ne saurait donc, en aucun cas, combler en déficit de la section de fonctionnement ou une insuffisance de ressources propres d’un amortissement de la dette. Le recours à l’emprunt intervient dans un contexte pleinement concurrentiel et banalisé. Les contrats d’emprunt, conformément au décret no 99-634 du 13 décembre 1999 modifié, ne sont pas soumis au formalisme du code des marchés publics. Si les formules de financement se sont diversifiées et se sont rapprochées petit à petit de celles utilisées dans le secteur privé, le régime des emprunts des collectivités territoriales et de leurs établissements publics présente certaines particularités. D’une manière générale, le recours à l’emprunt se traduit à travers deux actes juridiques successifs : une délibération ou une décision, puis un contrat avec l’organisme prêteur.

LA DECISION DE RECOURIR A L’EMPRUNT

La décision de recourir à l’emprunt et la définition des conditions financières de celui-ci (nature, montant, durée, taux d’intérêt, amortissement...) relève de la compétence du conseil municipal (article L. 2121-29 du CGCT). Ces conditions financières s’imposent à l’exécutif local pour la signature du contrat d’emprunt. Bien souvent, cette compétence est déléguée, du moins pour partie, à une instance plus restreinte agissant au nom du conseil municipal, soit en l’espèce, le maire agissant par délégation de l’assemblée délibérante de la commune (article L. 2122-22 du CGCT). La délégation de pouvoir doit, absolument s’opérer dans le cadre d’une délibération générale prise par le conseil municipal précisant, entre autres, l’étendue des pouvoirs délégués et les conditions d’information a posteriori. La durée de la délégation est, en principe, égale à la durée du mandat, étant précisé que l’assemblée délibérante peut y mettre fin à tout moment. L’absence de délibération de délégation, ou son illégalité, entraîne automatiquement l’illégalité pour incompétence des actes relatifs aux emprunts.

Caractéristiques des contrats d’emprunt définies dans la délibération

- montant de l’emprunt (limité au montant inscrit chaque année au budget de la collectivité étant donné qu’il est difficile d’établir un plafond pour la durée du mandat) ; - taux effectif global ; - durée maximale de l’emprunt ; - type d’amortissement et possibilité de procéder à un différé d’amortissement ; - index pouvant être retenus comme référence du taux d’intérêt et d’une manière générale les conditions de taux ; - possibilité de recourir à des opérations particulières (emprunts obligataires ou emprunts en devises) ; - faculté de procéder à des tirages échelonnés dans le temps, à des remboursements anticipés et/ou consolidation ; - possibilité de conclure tout avenant destiné à introduire dans le contrat initial une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessus.

REMARQUE : Ces dispositions s’appliquent non seulement aux emprunts classiques ou obligataires, mais aussi aux emprunts assortis d’une option de tirage sur une ligne de trésorerie de type C.L.T.R.

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ETABLISSEMENT DES CLAUSES DU CONTRAT EN ENGAGEMENT PAR L’ORGANE EXECUTIF

Les clauses à prévoir au contrat doivent respecter strictement le cadre établi par la délibération. La signature du contrat est effectuée par l’organe exécutif de la commune.

Règles à respecter

- le maire doit avoir reçu délégation de compétences du conseil municipal ; - la délibération de délégation doit fixer un cadre suffisamment précis ; - les conditions du contrat doivent répondre au cadre fixé ; - l’ensemble des contrats ne doit pas couvrir un montant total de dettes supérieur à l’encours des emprunts de la collectivité, y compris les emprunts inscrits au titre de l’exercice budgétaire en cours, ni le notionnel de référence retenu pour l’année considérée ; - le capital de référence doit correspondre aux conditions de taux de la dette sous-jacente à ce capital ; - les contrats ne doivent pas constituer un placement de fonds contraire à l’obligation de dépôt des fonds des collectivités au Trésor ; - les copies du contrat d’emprunt, de la délibération et les tableaux retraçant le détail des opérations de couverture du risque doivent être remises par l’ordonnateur au comptable à titre des pièces justificatives des mouvements financiers générés en dépense ou en recette par application de la convention. Le contrat doit indiquer : le nom et la raison sociale de l’organisme prêteur, l’objet, le montant et la durée de l’emprunt, le taux nominal et le taux d’intérêt, le montant des annuités d’amortissement, le taux effectif global, la référence à la délibération d’emprunt. Outre la compétence du signataire, il faut veiller à ce que le contrat respecte le cadre de la délibération ou de la décision de recours à l’emprunt ainsi que les règles générales d’ordre économique, en particulier la loi no 66-1010 du 28 décembre 1966 relative à l’usure, précisée par le décret du 4 septembre 1985. Précisons, par ailleurs, que le contrat d’emprunt lie juridiquement la collectivité à l’organisme prêteur. En conséquence, elle ne peut, hormis les clauses de sortie anticipée figurant au contrat, décider la résiliation de celui-ci. Les emprunts doivent être distingués des crédits à court terme qui sont uniquement des apports de trésorerie. Le régime juridique et comptable des crédits de trésorerie a été défini par la circulaire interministérielle NOR/INT/B/89/0071/C du 22 février 1989.

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PARTIE

L’ADMINISTRATION MUNICIPALE

CH A P I T R E 1 La répartition des compétences entre les communes, les départements et les régions

Le tableau ci-après liste les compétences des différents niveaux de collectivités territoriales. Cette synthèse donne un aperçu général des principaux domaines d’intervention, sans caractère exhaustif. Ainsi, il ne fait pas état des attributions que le maire exerce au nom de l’Etat. Par ailleurs, dans un souci de lisibilité, les attributions de l’Etat qui subsistent dans la plupart des domaines ne sont pas reprises. Le dispositif initial de la répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales résulte des lois no 83-8 du 7 janvier 1983 et no 83-663 du 22 juillet 1983. Il a été modifié à diverses reprises pour tenir compte de l’évolution de la législation, de mesures de recentralisation, de nouvelles compétences confiées à ces collectivités, de transferts de compétences en leur faveur, notamment par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, la loi no 2005-157 du 25 février 2005 relative aux territoires ruraux, la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 relative à l’égalité des chances, la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques et la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance. Les dispositions prévues par la loi du 13 août 2004 précitée, en matière de compétences, sont d’application immédiate ou d’application progressive à compter du 1er janvier 2005 et jusqu’au 31 décembre 2008, selon le cas. Par ailleurs, aux termes de cette loi les nouvelles responsabilités confiées aux collectivités territoriales reposent sur plusieurs systèmes : transfert “ classique ” de compétences, expérimentation, transfert de compétences sur demande de la collectivité ou encore délégation de compétences. La diversité des mesures mises en place par la loi en cause garantit la pertinence des transferts et le respect du principe de la libre administration des collectivités territoriales.

Action culturelle Communes (ou EPCI)

Départements

Régions

Archéologie préventive (réalisation des diagnostics et des fouilles par les services archéologiques territoriaux agréés) Archives municipales (conservation, mise en valeur, financement)

Archives départementales (conservation, mise en valeur, financement)

Archives régionales (conservation, mise en valeur, financement)

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Bibliothèques de prêt municipales

Bibliothèques de prêt départementales

Enseignements artistiques du spectacle vivant (enseignement initial de la musique, de la danse et de l’art dramatique en vue d’une pratique amateur ainsi que l’offre d’éducation artistique en partenariat avec les établissements scolaires)

Enseignements artistiques du spectacle vivant (définition du réseau de l’enseignement artis-tique initial et participation financière dans les schémas départementaux de dévelop-pement des enseignements artistiques)

Enseignements artistiques du spectacle vivant (organisation, financement des cycles d’enseignement professionnel initial dans le cadre du plan régional des formations profes-sionnelles)

Fonds régional d’art contemporain

Gestion des crédits d’entretien et de restauration des immeu-bles orgues et objets mobiliers protégés dans le cadre d’une expérimentation NB expérimentation mise en place par un seul département

Initiative et responsabilité des établissements publics d’arts plastiques municipaux

Initiative et responsabilité des établissements publics d’arts plastiques départementaux

Initiative et responsabilité des établissements publics d’arts plastiques régionaux

Insertion, par les collectivités territoriales, des œuvres d’art dans certaines constructions (1 % du coût de l’investissement) Inventaire général du patrimoine culturel (dans le cadre d’une convention avec la région)

Inventaire général du patri-moine culturel (gestion et conduite) (régions et collectivi-té territoriale de Corse)

Musées municipaux (conserva-tion, mise en valeur, finance-ment)

Musées départementaux (conservation, mise en valeur, financement)

Musées régionaux (conserva-tion, mise en valeur, finance-ment)

Propriété, pour les collectivités territoriales qui le souhaitent, de certains immeubles classés ou inscrits et de mobiliers classés ou inscrits appartenant à l’Etat ou au Centre des monuments historiques.

Action sociale et santé Communes (ou EPCI)

Départements

Régions

Aides accordées par les collectivités territoriales et leurs groupements pour favoriser l’installation ou le maintien des professionnels de santé dans les zones définies par l’article L. 162-47 du code de la Sécurité sociale Aides accordées par les collectivités territoriales et leurs groupements pour financer des struc-tures participant à la permanence des soins, notamment des maisons médicales Mise en place du conseil pour les droits et devoirs des famil-les (possibilité de…)

Action sociale en faveur des jeunes en difficultés et mise en place d’un nouveau fonds d’aide aux jeunes en difficultés (FAJ)

Mise en place de la prestation Action sociale en faveur des

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Communes (ou EPCI)

Départements

Régions

d’accompagnement parental (possibilité de…)

personnes âgées + autorisation et fonctionnement des centres d’information et de coordina-tion (CLIC)

Agrément, formation et contrôle des assistants mater-nels et assistants familiaux.

Aide sociale à l’enfance, dont le contrat de responsabilité parentale (CRP)

Attribution de l’aide sociale facultative via les CAS ou des CIAS (prestations remboursa-bles ou non remboursables, secours aux familles en diffi-culté).

Gestion et financement de la mesure d’accompagnement social personnalisé (à compter du 1er janvier 2009).

Autorisation conjointe des établissements ou services fournissant des prestations prises en charge concurrem-ment par le département, l’Etat et un organisme de sécurité sociale.

Autorisation de création et de transformation des établisse-ments et services sociaux et médico-sociaux fournissant des prestations de la compétence du département + habilitation desdits établissements et servi-ces + tarification des presta-tions

Autorisation de l’accueil fami-lial et financement

Financement du transport sco-laire pour les élèves et étu-diants handicapés scolarisés en milieu ordinaire.

Commissions exécutives des agences régionales d’hospitalisation (participations aux...)

Conduite d’actions de vaccina-tion, de dépistage des cancers, de lutte contre la lèpre, la tu-berculose et les infections sexuellement transmissibles (possibilité de, par délégation de l’Etat...)

Conseil d’administration des établissements publics de santé communaux et intercommu-naux (présidence par le maire ou le président de l’EPCI)

Conseil d’administration des établissements publics de santé départementaux (présidence par le président du conseil général)

Construction d’équipements sanitaires en zone de montagne ou octroi de subventions pour la réalisation de tels équipe-ments afin d’assurer le main-tien des services (possibilité de...)

Construction d’équipements sanitaires en zone de montagne ou octroi de subventions pour la réalisation de tels équipe-ments afin d’assurer le maintien des services

Mise en œuvre d’actions de Contribution au financement de

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Communes (ou EPCI)

Départements

Régions

santé dans le cadre de la politi-que de la ville (ateliers santé ville).

la réalisation d’équipements sanitaires dans le cadre d’une expérimentation en ce qui concerne la région Nord-Pas-de-Calais (cadre conventionnel défini avec l’ARH) du 01/01/2006 au 31/12/2009

Copilotage du plan d’alerte et d’urgence au profit des person-nes âgées et des personnes handicapées en cas de risques exceptionnels

Création d’un établissement social ou médico-social (possibilité de...) Définition d’objectifs particu-

liers de santé et définition et mise en œuvre des actions correspondantes

Exercice de compétences so-ciales attribuées au départe-ment (possibilité d’...) [dans le cadre d’une convention passée par la commune ou l’EPCI avec ce dernier]

Fichier des personnes âgées et handicapées résidant à domi-cile (mise en place du...)

Indemnités de logement et de déplacement, versées par les collectivités territoriales et leurs groupements, aux étudiants de troisième cycle de médecine générale lorsqu’ils effectuent leurs stages dans les zones définies par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 Indemnités d’études et de projet professionnel versées par les collectivités territoriales et leurs groupement, à tout étudiant en médecine de troisième cycle s’il s’engage à exercer, comme médecin généraliste, dans une zone déficitaire pendant cinq ans au moins Participation aux groupements régionaux de santé publique (possibilité de...) Prise en charge de la prestation

de compensation à destination des personnes handicapées (PCH)

Prise en charge des prestations d’aide sociale (sauf compé-tence résiduelle Etat)

Protection sanitaire de l’enfance et de la famille (cen-tres de protection maternelle et infantile)

Réalisation et financement des opérations de lutte contre les moustiques, y compris ceux vecteurs de maladies humaines

Règlement départemental d’aide sociale

RMI : exercice des compéten-ces d’insertion des personnes bénéficiaires du RMI attribuées au département (possibilité d’...), dans le cadre d’une

RMI : Financement de l’allocation de RMI et conduite de l’insertion sociale et profes-sionnelle des allocataires

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Communes (ou EPCI)

Départements

Régions

convention passée par la com-mune avec ce dernier Schéma départemental des

établissements et services so-ciaux et médico-sociaux (élabo-ration du...)

Services communaux d’hygiène et de santé

Services municipaux de désin-fection

Tutelle administrative et finan-cière du GIP “ maison dépar-tementale des personnes handi-capées ”

Aérodromes Communes ou EPCI

Départements

Régions

Possibilité pour les collectivités territoriales et leurs groupements de conclure des conventions avec les transporteurs aériens pour l’aménagement d’un service régulier Possibilité pour toute personne morale de droit public ou privé de créer un aérodrome destiné à la circulation intérieure publique, sous réserve d’une convention avec le ministre chargé de l’aviation civile Propriété, création, aménagement, entretien et gestion des aérodromes et hélistations civils pour les collectivités territoriales et leurs groupements qui en ont fait la demande entre le 1er janvier 2005 et le 31 mars 2007

Aménagement rural, planification et aménagement du territoire Communes ou EPCI

Départements

Régions

Aménagement touristique (exercice de tout ou partie des compétences des missions interministérielles d’...)

Elaboration et approbation des chartes intercommunales d’aménagement

Etablissement d’un pro-gramme d’aide à l’équipement rural

Exercice de tout ou partie des compétences interministérielles d’aménagement touristique

Plan régional (contrat de plan Etat-région) (consultation des communes chefs-lieux et des communes de plus de 100 000 habitants)

Plan régional (contrat de plan Etat-région) (consultation)

Plan régional (contrat de plan Etat-région) (élaboration)

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Politique d’aménagement du territoire (consultation des départements par l’Etat)

Politique d’aménagement du territoire (consultation des régions par l’Etat)

Procédures d’aménagement fon-cier agricole et forestier (condui-tes, par des commissions com-munales ou intercommunales ou départementales sous la respon-sabilité du département)

Procédures d’aménagement foncier agricole et forestier (responsabilité des procédu-res conduites, par des com-missions communales ou intercommunales ou dépar-tementales)

Programme d’aide à l’équipement rural

Schéma interrégional ou de massif (participation à l’élaboration)

Schéma national d’aménagement du territoire (avis)

Schéma régional d’aménagement du territoire (avis + association à l’élaboration + approbation des communes chefs-lieux, commu-nes de plus de 20 000 habitants et groupements de communes com-pétents)

Schéma régional d’aménagement du territoire (avis + association à l’élaboration + approbation)

Schéma régional d’aménagement du territoire (élaboration)

Communications électroniques Communes ou EPCI

Départements

Régions

Audiovisuel : édition d’un service de télévision destiné aux informations de la vie locale et diffusé par voie hertzienne terrestre ou par un réseau n’utilisant pas les fréquences assignées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Etablissement et exploitation des infrastructures et des réseaux de communications électroni-ques Fourniture de services de communications électroniques en cas de constations de l’insuffisance d’initiative privée

Déchets Communes ou EPCI

Départements

Régions

Elimination (collecte et traite-ment) des déchets ménagers et autres déchets (éventuellement en liaison avec les départe-ments et les régions)

Plan départemental ou interdé-partemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (sauf pour les départements d’Ile-de-France et en Corse)

Plan régional d’élimination des déchets ménagers et assimilés (en Ile-de-France et en Corse)

Plan régional d’élimination des déchets industriels

Traitement des déchets ména-gers et assimilés à la demande

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des communes et des établis-sements publics de coopération intercommunale. Transfert par voie de convention.

Domaine Communes ou EPCI

Départements

Régions

Acquisition des biens sans maître

Eau et assainissement (NB : la collectivité territoriale de Corse dispose de compétences spécifiques)

Communes ou EPCI

Départements

Régions

Aménagement, entretien et exploitation des cours d’eaux, canaux, lacs et plans d’eaux transfé-rés aux communes, aux départements ou aux régions Assainissement (collectif ; non collectif)

Création des canaux et ports fluviaux situés sur les voies navigables transférés à la ré-gion

Eau potable : distribution (mis-sion obligatoire), production, transport, stockage (missions facultatives)

Etude, exécution et exploita-tion de tous travaux, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence

Participation à la commission locale de l’eau : schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)

Participation au schéma direc-teur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)

Possibilité, pour les collectivités territoriales, de prescrire au preneur d’un terrain, situé dans une zone stratégique pour la gestion de l’eau, des modes d’utilisation du sol afin de préserver ou de restaurer la nature et le rôle de la zone Prise en compte par les collectivités territoriales de la préservation et de le gestion des zones humides dans les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (elles veillent dans le do-maine de leurs compétences à la...) Programme d’action visant à restaurer, préserver, gérer et mettre en valeur les zones humides (avis des collectivités territoriales)

NOTA : Les agences de l’eau ont repris depuis le 1er janvier 2005, dans le cadre du décroisement des interventions de l’Etat dans le domaine de l’eau et des politiques d’intervention au titre de l’eau potable et de l’assainissement, les missions de solidarité entre le milieu urbain et le milieu rural préalablement assurées par le FNDAE dont les aides étaient réparties par les départements.

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Energie Communes ou EPCI

Départements

Régions

Autorités organisatrices des distributions d’électricité et de gaz Gestion directe du service, le cas échéant

Enfance et jeunesse Communes ou EPCI

Départements

Régions

Agrément et suivi des familles désirant adopter un pupille de l’Etat ou un enfant étranger

Gestion et financement des établissements et services ac-cueillant des enfants de moins de six ans (crèches, jardins d’enfants haltes-garderies...) à titre facultatif

Délivrance de l’autorisation ou de l’avis de création et de transformation des éta-blissements et services accueillant des enfants de moins de six ans (crèches, jardins d’enfants

Gestion et financement des accueils de mineurs hors du domicile parental à l’occasion des vacances scolaires, congés professionnels et des loisirs (accueils de loisirs, séjours de vacances...) à titre facultatif

Mise en œuvre des mesures d’assistance éducative ordonnées par l’autorité judi-ciaire (à titre expérimental et pour une durée de cinq ans, à la demande du dépar-tement à compter du 1er janvier 2005) NB : expérimentation lancée dans trois départements

Participation obligatoire au GIP “ Agence française de l’adoption ”

Participation obligatoire au GIP “ Enfance maltraitée ” (SNATEM – ONED)

Communes ou EPCI

Départements

Régions

Protection des mineurs de moins de six ans accueillis hors du domicile parental à l’exception des accueils organi-sés à l’occasion des vacances scolaires, congés professionnels et des loisirs

Responsabilité de la protection des mineurs de plus de six ans accueillis en dehors du domi-cile parental à l’exception des accueils organisés à l’occasion des vacances scolaires, congés professionnels et des loisirs qui relèvent du préfet

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Emploi et insertion professionnelle Communes ou EPCI

Départements

Régions

Concours au service public de l’emploi au travers de la possibilité : – de délégation par la nouvelle instance prenant la suite de l’ANPE de la réception d’offres d’emplois et d’opérations de placement ; – de participation aux maisons de l’emploi ; – d’accompagnement et d’insertion professionnelle des jeunes (missions locales et PAIO) Conventions au titre de l’insertion par l’activité économique (possibilité de conclure avec l’Etat des...)

Création des chantiers et ateliers d’insertion (possibilité de...)

Mise en œuvre des contrats d’avenir (participation à la...)

Mise en œuvre des plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi (possibilité de...)

Organisation des actions qualifiantes et préqualifiantes des jeunes

Responsabilité de la définition et de la mise en œuvre de la politique d’apprentissage et de formation profes-sionnelle en direction des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation profession-nelle

Responsabilité de l’insertion professionnelle des titulaires du RMI : mise en œuvre de contrats aidés dans le secteur marchand et non marchand : “contrats d’avenir ” ; “ contrats insertion revenu minimum d’activité ” pour les bénéfi-ciaires du RMI

Responsabilité du fonds dé-partemental d’aide aux jeunes en difficultés

Enseignement Communes ou EPCI

Départements

Régions

Accueil et restauration dans les écoles publiques

Accueil, restauration et héber-gement dans les collèges pu-blics (sauf les missions d’encadrement et de surveil-lance des élèves)

Accueil, restauration et héber-gement dans les lycées publics (sauf les missions d’encadrement et de surveil-lance des élèves)

Création et implantation des écoles (délibération du conseil municipal), après avis du préfet

Consultation des collectivités territoriales concernées par les projets situés sur leur territoire sur l’implantation et les amé-nagements des établissements d’enseignement supérieur

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

Construction, entretien, équi-pement et fonctionnement des écoles publiques

Construction, entretien, équi-pement et fonctionnement des collèges publics

Construction, entretien, équi-pement et fonctionnement des lycées, des établissements d’éducation spéciale, des lycées professionnels maritimes ainsi que des établissements d’enseignement agricole (EPLE-FPA) publics

Consultation sur les aspects régionaux de la carte des for-mations supérieures et de la recherche

Contribution aux dépenses de fonctionnement des écoles privées sous contrat

Contribution aux dépenses de fonctionnement des collèges privés sous contrat (forfait d’externat)

Contribution aux dépenses de fonctionnement des lycées privés sous contrat (forfait d’externat)

Détermination des secteurs de recrutement des écoles publi-ques sur le territoire communal ou de l’EPCI (organe délibé-rant de la commune ou de l’EPCI)

Définition, après avis du conseil départemental de l’éducation nationale, de la localisation des collèges pu-blics, de leur capacité d’accueil, de leur secteur de recrutement et du mode d’hébergement des élèves en tenant compte des critères d’équilibre démographique, économique et social

Définition de la localisation des lycées publics, de leur capacité d’accueil et du mode d’hébergement des élèves

Développement d’activités communes dans le domaine éducatif et culturel (convention entre les collectivités territoriales et l’Etat ou création d’un groupement d’intérêt public. Etablissement du programme

prévisionnel des investisse-ments pour les collèges publics

Etablissement du schéma prévi-sionnel des formations des collèges et lycées

Etablissement du schéma prévi-sionnel des investissements pour les établissements dont les régions ont la charge

Fonctionnement et investisse-ment des écoles de la marine marchande du Havre, de Saint-Malo, de Nantes et de Marseille (régions d’implantation)

Gestion et recrutement des personnels techniques, ouvriers et de service (TOS) dans les collèges publics

Gestion et recrutement despersonnels techniques, ouvriers et de service (TOS) dans les lycées publics

Logement des instituteurs

Maîtrise d’ouvrage déléguée des bâtiments universitaires

Propriété des locaux des écoles publiques

Propriété des locaux qu’ils ont construits ou reconstruits. Propriété, par transfert, des biens immobiliers des collèges appartenant à l’Etat et, éven-tuellement, de ceux appartenant

Propriété des locaux qu’elles ont construits ou reconstruits. Propriété, par transfert, des biens immobiliers des lycées appartenant à l’Etat et, éven-tuellement, de ceux appartenant

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

à une commune ou un groupe-ment de communes

à un département, une com-mune ou un groupement de communes

Environnement et patrimoine Communes ou EPCI

Départements

Régions

Comité de pilotage de Natura 2000 (participation des collectivités territoriales et groupements concernés au...) Délimitation des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et natu-rels périurbains établis par le département (accord sur le projet établi par le département sur la...)

Délimitation des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (élaboration de la...)

Elaboration du document d’objectifs, suivi et mis en œuvre par des collectivités territoriales ou groupements dans le cadre d’une convention avec l’Etat Espaces naturels (réalisation d’inventaires locaux du patri-moine)

Espaces naturels (association à la réalisation d’inventaires locaux du patrimoine)

Institution de zones de protec-tion du patrimoine architectural et urbain (ZPPAU) (proposi-tion ou accord des communes)

Institution de zones de protec-tion du patrimoine architectu-ral et urbain (ZPPAU) (avis)

Mesures destinées à conserver ou à rétablir, dans un état favorable à leur maintien à long terme, des habitats naturels des espèces de faune et de flore sauvages dans les sites Natura 2000 (avis des collectivités territoriales et groupements sur les...) Orientations régionales de gestion et de conservation de la faune sauvage et de ses habitats (avis)

Orientations régionales de ges-tion et de conservation de la faune sauvage et de ses habitats (avis + évaluation au travers su schéma départemental de gestion cynégétique)

Orientations régionales de gestion et de conservation de la faune sauvage (élaboration des...)

Parcs naturels régionaux

Participation des collectivités territoriales et groupements concernés au comité de pilotage de Natu-ra 2000 Plan départemental des itinérai-

res de promenades et de randon-nées

Plan départemental des itinérai-res de randonnées motorisées

Projets de périmètre ou de modification de périmètre d’une zone spéciale de conser-vation ou d’une zone de protec-tion spéciale (avis des commu-nes et groupements avant noti-fication à la Commission euro-péenne sur les...)

Programme d’action précisant les aménagements et les orien-tations de gestion destinées à favoriser l’exploitation agri-cole, la gestion forestière, la

Programme d’action précisant les aménagements et les orienta-tions de gestion destinées à favo-riser l’exploitation agricole, la gestion forestière, la préservation

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

préservation et la valorisation des espaces naturels et paysa-ges (accord sur le projet établi par le département)

et la valorisation des espaces naturels et paysages (établisse-ment du...)

Réserves naturelles régionales

Fonds structurels européens Communes ou EPCI

Départements

Régions

Gestion et paiement des fonds

structurels européens (2000-2006) à titre expérimental (la répartition des fonds s’est faite au niveau national). L’expérience est arrivée à échéance à la fin de l’année 2006 NB : 2 régions concernées

Formation professionnelle et apprentissage Communes ou EPCI

Départements

Régions

Adoption du programme annuel régional d’apprentissage et de formation professionnelle continue dans le cadre du PRDF

Agrément et financement des établissements dispensant des formations sociales initiales

Agrément et financement des établissements de formations aux professions paramédicales et de sages-femmes (depuis le 1er juillet 2005) + bourses aux élèves et étudiants (depuis le 1er

janvier 2005)

Agrément et finance-ment des établissements dispensant des forma-tions sociales (dans le cadre d’une délégation de la région aux dépar-tements)

Contribution au financement des formations dispensées dans les écoles de la deuxième chance.

Contribution au financement des centres de formations d’apprentis

Création d’un fonds régional de l’apprentissage et de la formation professionnelle géré par le conseil régional

Définition et mise en œuvre de la politique régionale de formation professionnelle et d’apprentissage des jeunes adultes à la recher-che d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle

Recensement des besoins en matière de

Définition et mise en œuvre de la politique régionale de formation des travailleurs sociaux

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

formation des travailleurs sociaux (possibilité d’être associé par la région au...)

– recensement des besoins.

Fonctionnement et équipement des centres de formation des préparateurs en pharmacie hos-pitalière.

Mise en œuvre des actions d’apprentissage et de formation professionnelle

Organisation des actions de formation quali-fiantes des jeunes et des adultes + contribution à l’exercice du droit à la qualification

Organisation des centres et points d’information sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) ; contribution à l’assistance à la validation des acquis de l’expérience

Plan régional de déve-loppement des forma-tions professionnelles (consultation des com-munes par la région sur le...)

Plan régional de déve-loppement des forma-tions professionnelles (consultation des dépar-tements par la région sur le...)

Plan régional de développement des formations professionnelles (PRDF) incluant notamment le schéma régional des formations sociales, sanitaires et le cycle d’enseignement profes-sionnel initial artistique (adoption et suivi)

Prise en charge, au plus tard au 31/12/2008, des compétences et des crédits nécessaires à l’organisation et au financement des actions de formation de l’AFPA

Prise en charge de l’indemnité compensatrice versée aux employeurs d’apprentis aux contrats d’apprentissage

Signature des conventions annuelles de pro-grammation et de financement des actions ainsi que des contrats d’objectifs et de moyens en matière d’apprentissage.

Interventions dans le domaine économique Communes ou EPCI

Départements

Régions

Aides à la création ou au maintien des services en milieu rural par les collectivités territoriales et groupements Aides aux entreprises pour la création ou l’extension d’activités économiques (prestations de services, sub-ventions, etc.) – possibilité pour les départements, les communes et leurs groupements de participer au finan-cement de ces aides dans le cadre d’une convention avec la région – possibilité pour ces derniers de mettre en œuvre le projet d’aide ou de régime d’aides s’ils sont auteur du projet et sous réserve de l’accord de la région

Aides aux entreprises pour la création ou l’extension d’activités économiques (prestations de services, subventions, bonifications d’intérêt, prêts et avances remboursables à taux nul ou à des conditions plus favorables que celles du taux moyen des obligations) -décision d’octroi

Aides des collectivités territoriales et leurs groupements à l’immobilier d’entreprise (seules ou conjointement) pour la création ou l’extension d’activités économiques (subventions, rabais sur le prix de vente, de location ou de location-vente...) Contribution au bilan régio-nal

Contribution au bilan régional

Bilan annuel des aides attribuées par les collectivités territoriales

Concertation en cas d’atteinte à l’équilibre économique Concertation en cas d’atteinte à

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

de tout ou partie de la région (participation des commu-nes, départements et groupements à la...)

l’équilibre économique de tout ou partie de la région (organisation de la...)

Coordination de l’action des collectivi-tés territoriales en cas d’atteinte à l’équilibre économique régional

Schéma régional de développement économique (avis des communes, départements et groupements ainsi que des chambres consulaires)

Schéma régional de développement économique (élaboration) (expérimentation du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009) et possibilité, si la Région le demande, de se voir déléguer la gestion de certaines aides individuelles : – aux PMI : fonds de développement des PMI (FDPMI), fonds régional d’aide au conseil (FRAC), aides au recrutement des cadres (ARC) ; – au soutien régional au développe-ment économique à l’international des entreprises ; – pour les entreprises de stockage, de transformation et de commercialisation des produits agricoles et alimentaires (fonds déconcentrés de la prime d’orientation) ; – pour l’encouragement au dévelop-pement d’entreprises nouvelles (EDEN) et chèques conseil. (expérimentation, du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2009, de délégation dans le cadre d’une convention entre l’Etat et la région)

Subventions des collectivités territoriales et de leurs groupements à certains organismes parti-cipant à la création ou à la reprise d’entreprises [article 238 bis (4) du CGI et L. 511-6 (1) du code monétaire et financier]

Logement et habitat Communes ou EPCI

Départements

Régions

Attribution de logements so-ciaux du contingent de réserva-tion préfectoral (délégation) (convention entre le préfet et la commune ou l’EPCI concerné)

Attribution des aides à la pierre (construction, acquisition réhabilitation... de logements so-ciaux) : délégation ou convention entre l’Etat et la collectivité – dont la collectivité territoriale de Corse – ou l’EPCI concerné Attribution des aides en faveur de l’habitat privé (délégation de l’Agence nationale pour l’amélioration à l’habitat (ANAH) à l’EPCI ou au département (convention entre les parties concer-nées)

Autorité de rattachement desOPHLM

Autorité de rattachement des OPAC

Construction, reconstruction, réparations et équipements des locaux destinés au logement des étudiants (commune ou EPCI) qui en fait la demande)

Construction, reconstruction, réparations et équipements des locaux destinés au logement des étudiants (région Ile-de-France si elle en fait la de-

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Communes ou EPCI

Départements

Régions

mande et si la commune ou l’EPCI a renoncé à sa compé-tence)

Définition des priorités en matière d’habitat

Fonds de solidarité pour le logement créé dans chaque département (gestion et finan-cement du)

Grands projets de ville

Participation aux commissions d’attribution des logements sociaux

Participation des collectivités territoriales et groupements au financement du logement

Plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD) : copi-lotage avec l’Etat pour l’élaboration et la mise en œuvre du...)

Programme local d’habitat : action en faveur des personnes mal logées et défavorisées (compétence exclusive des EPCI)

Schéma de la politique du lo-gement étudiant en Ile-de-France

Politique de la ville Communes ou EPCI

Départements

Régions

Contrats urbains de cohésion sociale (élaboration et contractualisation avec l’Etat) Participation au financement et

au capital des sociétés d’investissement régionales qui ont pour objet la restructuration, l’aménagement et le dévelop-pement des sites urbains en difficulté

Ports, voies d’eau et liaisons maritimes Communes ou EPCI

Départements

Régions

Aides au renouvellement et à la modernisation de la flotte de la pêche côtière et aux entreprises de culture marine

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Aides aux travaux d’aménagement concernant les cultures marines

Propriété des éléments du domaine fluvial public de l’Etat [cours d’eau, canaux, ports inté-rieurs, lacs et plans d’eau] transférés aux collectivités territoriales et leurs groupements qui le demandent, soit directement, soit après une période d’expérimentation Propriété du domaine public fluvial constitué après classement d’un élément Aménagement, entretien et exploitation Création, aménagement, exploitation des ports maritimes de plaisance

Création, aménagement et exploitation des ports mariti-mes de pêche

Création, aménagement et exploitation des ports maritimes de commerce

Aménagement et exploitation des ports maritimes de commerce et de pêche transférés en application de la loi du 13/08/2004 Desserte des îles côtières ap-partenant à la commune

Organisation de la desserte des îles, sauf si l’île appartient à une commune continentale

Police des ports maritimes communaux

Police des ports maritimes départementaux

Sécurité Communes ou EPCI

Départements

Régions

Chiens dangereux (mise en demeure du propriétaire de l’animal de régulariser sa situa-tion, placement de l’animal dangereux dans un local adapté à l’accueil de ce dernier, abat-tage de cet animal…)

Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance

Conseil départemental de sécu-rité et de prévention de la délin-quance

Création de postes de gardes champêtres ou d’une police municipale (possibilité de...)

Moyens des services départe-mentaux d’incendie et de se-cours (SDIS) : cofinancés par les communes

Police municipale (bon ordre, sûreté, sécurité et salubrité publiques)

Police de la circulation sur le domaine départemental

Police portant sur des objets particuliers (circulation, sta-tionnement...)

Prévention de la délinquance (désignation d’un coordonna-teur pour améliorer l’efficacité et la continuité de l’action so-ciale, présidence du conseil pour les droits et devoirs des

Prévention de la délinquance (demande de suspension ou de rétablissement des allocations familiales, contrat de responsabilité parentale…)

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familles…)

Sports Communes ou EPCI

Départements

Régions

Actions de formation profes-sionnelle continue relevant de la compétence des régions (s’exercent dans le cadre de conventions entre les services déconcentrés de l’Etat et les régions)

Construction et fonctionnement des équipements sportifs de proximité (piscine, gymnase, camping)

Construction et fonctionnement des équipements sportifs des collèges

Construction et entretien d’équipements sportifs dans les lycées

Développement et aménage-ment sportif de l’espace com-munautaire par la construction, l’aménagement, l’entretien et la gestion d’équipements spor-tifs d’intérêt communautaire

Gestion des remontées mécani-ques

Plan départemental des espaces sites et itinéraires relatifs aux sports de nature (élaboré par une commission ad hoc placée auprès du conseil général)

Participation financière versée aux communes ou aux structu-res intercommunales mettant à disposition des équipements sportifs communaux pour les collégiens (convention)

Participation financière versée aux communes ou aux structu-res intercommunales mettant à disposition des équipements sportifs communaux pour les lycéens (convention)

Sports de nature (gestion des commissions départementales des espaces, sites et itinéraires, placées auprès des conseils généraux et chargées de propo-ser des plans départementaux des espaces, sites et itinéraires relatifs aux...)

Subventions aux clubs, aux associations, etc. par les collec-tivités territoriales et groupe-ments

Tourisme (NB : la collectivité territoriale de Corse dispose de compétences spécifiques)

Communes ou EPCI

Départements

Régions

Coordination des initiatives publiques et privées dans le domaine du développement, de la promotion et de l’information touristiques

Création d’un office de tou-risme en gestion directe, dans

Création d’un comité départe-mental de tourisme

Création d’un comité régional de tourisme

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le cadre d’une délégation de service public ou sous la forme d’un établissement public in-dustriel et commercial

Définition des objectifs du développement touristique régional (à moyen terme)

Etablissement, en tant que de besoin, d’un schéma d’aménagement touristique départemental

Etablissement d’un schéma régional de développement du tourisme et de loisirs

Politique du tourisme au plan local et programmes locaux de développement touristique (menée par les offices de tou-risme des communes ou des EPCI)

Transports publics Communes ou EPCI

Départements

Régions

Elaboration du plan de dépla-cements urbains

Elaboration du plan départe-mental (services réguliers et services à la demande)

Elaboration du plan régional (services réguliers non urbains d’intérêt régional)

Organisation des transports ferroviaires régionaux (conven-tions avec la SNCF pour les lignes inscrites au plan régio-nal)

Organisation des transports urbains de personnes

Organisation des transports routiers non urbains de person-nes d’intérêt départemental

Organisation des transports routiers non urbains de person-nes d’intérêt régional

Organisation des transports ferrés ou guidés non urbains d’intérêt local (tramway, ligne ferroviaire) sous réserve des missions de Réseau ferré de France

Organisation des transports urbains en Ile-de-France (à travers le STIF)

Transports scolaires Communes ou EPCI

Départements

Régions

Financement, organisation et fonctionnement des transports scolaires à l’intérieur des péri-mètres de transports urbains

Financement, organisation et fonctionnement des transports scolaires hors des périmètres de transports urbains

Participation au financement des frais de transports indivi-

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duels des élèves vers les éta-blissements scolaires dont la région a la charge

Urbanisme Communes ou EPCI

Départements

Régions

Carte communale

Délivrance du permis de cons-truire et des autres autorisations d’occupation des sols pour les communes dotées d’un PLU ou d’une carte communale

Délimitation du périmètre d’intervention en espaces agricoles et naturels périur-bains et exercice du droit de préemption dans le périmètre (directement ou via SAFER)

Droit de préemption urbain

Plan d’aménagement de zone (PAZ)

Plan local d’urbanisme (PLU)

Projets de directives territoriales d’aménagement : élaboration, en association avec l’Etat (avis des communes chefs-lieux et des communes de plus de 20 000 habitants)

Projets de directives territo-riales d’aménagement : éla-boration, en association avec l’Etat (avis)

Schéma de cohérence territoriale (SCOT)

Schéma directeur de la ré-gion Ile-de-France : élabora-tion, en association avec l’Etat (avis)

Schéma directeur de la région Ile-de-France : élaboration, en association avec l’Etat (avis) [approbation par l’Etat]

Zone d’aménagement concerté (ZAC)

Voirie Communes ou EPCI

Départements

Régions

Chemins ruraux

Police : le maire est chargé dans sa commune de la police générale (sécurité et commodité de pas-sage), la police de conservation des voies communales et des chemins privés, la police de la circulation (limitation de vitesse, par exemple) sur toutes les voies de la communes et à l’intérieur de l’agglomération quel que soit le propriétaire des voies

Police de la conservation du domaine public routier (en mé-

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tropole : départements et collectivité territoriale de Corse ; outre-mer : régions) – entrée en vigueur : 1er janvier 2005 ; fin du transfert : 31 décembre 2008

Transfert de 17 000 km de routes nationales dites secondaires dans le réseau routier départemental ou régional selon le cas (en métropole : départements ; outre-mer : régions ou dépar-tements)

Voies communales et voies communales reconnues d’intérêt communautaire

CH A P I T R E 2 Données relatives aux services publics locaux

CARACTERISTIQUES GENERALES

La commune répond aux besoins de sa population en organisant des services publics locaux, soit dans le cadre de ses pouvoirs propres (intérêt communal), soit en vertu de dispositions législatives particulières. Certains de ces services sont obligatoires comme l’élimination des déchets des ménages (article L. 2224-13 du CGCT), la construction et le fonctionnement des écoles (loi du 30 octobre 1886 et loi no 83-663 du 22 juillet 1983 modifiée), l’assainissement (article L. 2224-8 du CGCT), la distribution de l’eau potable (article L. 2224-7-1 du CGCT), la création et l’entretien du cimetière..., tandis que d’autres sont facultatifs comme le service extérieur des pompes funèbres (article L. 2223-19 du CGCT), les services culturels, sportifs, de loisirs, d’action sociale, de cantine scolaire ou les services périscolaires, de santé, d’action économique, d’amélioration du cadre de vie, par exemple. De grandes possibilités s’offrent donc à la commune en matière de création de services publics. Dans les domaines concurrentiels, elle ne peut créer un service public que si la prestation correspond à un besoin de la population et si l’initiative privée n’est pas en mesure de répondre à celui-ci, autrement dit si l’intérêt général le justifie (construction d’un théâtre, installation d’un cabinet de soins dentaires...). Outre ces cas, une commune ne peut exercer une activité commerciale que si celle-ci est le complément normal et nécessaire d’une activité de service public (fournitures funéraires, par exemple).

LES DIFFERENTES CATEGORIES DE SERVICES PUBLICS LOCAUX

Les services publics sont regroupés en deux catégories : les services publics industriels et commerciaux (SPIC) – concept qui se rapproche du concept communautaire de service d’intérêt économique général (SIEG) – et les services publics administratifs (SPA). Les services publics industriels et commerciaux (SPIC) se caractérisent par : - la nature de leur activité qui s’apparente à celle d’entreprises industrielles et commerciales privées ; - par leurs recettes d’exploitation qui proviennent d’un prix payé par les usagers ; - et par leurs modalités d’organisation et de fonctionnement qui découlent des deux caractéristiques précédentes. Les budgets des SPIC exploités en régie, affermés ou concédés par les communes, doivent être équilibrés en recettes et en dépenses (article L. 2224-1 du CGCT). Par ailleurs, il est interdit aux communes de prendre en charge dans leur budget propre des dépenses au titre de ces services (article L. 2224-2 du CGCT), sauf notamment : - si les exigences du service public amènent la commune à imposer des contraintes particulières de fonctionnement ; - si le fonctionnement du service exige la réalisation d’investissements qui, en raison de leur importance et eu égard au nombre d’usagers, ne peuvent être financés sans augmentation excessive des tarifs.

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La prise en charge ne peut se traduire par la compensation pure et simple d’un déficit de fonctionnement et doit, en tout état de cause, faire l’objet d’une délibération motivée. L’interdiction précitée ne s’applique pas aux services de distribution d’eau potable et d’assainissement dans les communes de moins de 3 000 habitants et dans les groupements de communes dont la population est inférieure à 3 000 habitants. Les SPIC disposent d’une comptabilité proche du Plan comptable général de 1982 ou s’en inspirant : M4 pour les pompes funèbres, M41 pour la distribution d’énergie électrique et gazière, M42 pour les abattoirs, M43 pour les transports, M49 pour l’eau et l’assainissement. Les services publics administratifs (SPA) se caractérisent par la nature de leur activité, par l’origine de leurs ressources provenant, pour la plupart, de recettes fiscales ou de subventions des collectivités territoriales et par leurs modalités de fonctionnement qui reposent sur des règles de droit public (CE Ass., 16 novembre 1956, Union syndicale des industries aéronautiques). Des incertitudes demeurent lorsque la loi ou la jurisprudence n’a pas clairement déterminé le caractère industriel et commercial ou administratif du service, c’est pourquoi certains services ont parfois été qualifiés, selon l’époque, le lieu et le juge qui s’est prononcé, tantôt de SPIC, tantôt de SPA. Un service peut, selon les critères rappelés plus haut, être dans certaines circonstances un SPIC et dans d’autres un SPA, sauf quand la loi lui a imposé sa qualification. Cette distinction a eu longtemps des conséquences juridiques importantes, car seuls les SPIC pouvaient être délégués à une personne privée. Mais, désormais, les SPA peuvent aussi faire l’objet d’une délégation de service public. En effet, selon un avis rendu par le Conseil d’Etat le 7 octobre 1986 “ le caractère administratif d’un service public n’interdit pas à la collectivité territoriale compétente d’en confier l’exécution à des personnes privées, sous réserve, toutefois, que le service ne soit pas au nombre de ceux qui, par leur nature ou la volonté du législateur, ne peuvent être assurés que par la collectivité territoriale elle-même ”.

Principaux services publics Services publics industriels

et commerciaux

Services publics administratifs ou

industriels et commerciaux selon

le mode de financement ou de

gestion

Services publics administratifs avec

rémunération partielle sur

l’usager

Services publics administratifs avec

gratuité pour l’usager

Adduction d’eau Assainissement Distribution publique d’électricité et de gaz Abattoirs publics Remontées mécaniques et télégraphiques Réseaux de chaleur Entrepôts frigorifiques publics Parcs de stationnement publics Service extérieur des pompes funèbres Transports publics Etc.

Campings municipaux Elimination des déchets ménagers et assimilés Halles, foires et marchés Etc.

Campings municipaux Centres aérés, accueils de loisirs, colonies de vacances Crèches Cantines scolaires Concessions de cimetière Piscines et bains douches Théâtres municipaux, maisons de la culture Etc.

Animation culturelle ou touristique Bibliothèques Entretien des parcs publics, des plages et autres lieux publics Gestion des centres d’information Etc.

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DETERMINATION DU MODE DE GESTION

Les communes peuvent exploiter des SPIC ou des SPA, soit directement, soit dans le cadre d’une délégation de service public. C’est le conseil municipal, le cas échéant après avis de la commission consultative des services publics locaux (article L. 1413-1 du CGCT) qui détermine les services dont il se propose d’assurer l’exploitation en régie et arrête les dispositions devant figurer dans le règlement intérieur de ces services (article L. 2221-3 du CGCT) et qui se prononce, au vu d’un rapport relatif aux prestations devant être assurées par le délégataire, sur le principe de toute délégation de service public local (article L. 1411-4 du CGCT).

La régie simple

Dans le cas d’une régie simple, la collectivité assure elle-même la gestion du service avec ses propres moyens. Les opérations comptables et financières sont inscrites à son budget. S’agissant d’un service municipal parmi tant d’autres, il n’a pas de personnalité propre ni d’organes distincts de ceux de la commune en cause. Toutefois, le conseil municipal peut élire en son sein une commission pour contrôler le fonctionnement du service.

La création d’une régie à personnalité morale et autonomie financière ou à seule autonomie financière

Le droit applicable aux régies a profondément évolué (décret no 2001-184 du 23 février 2001 publié au J.O. du 27 février 2001) : d’une part, parce que le champ d’application des régies municipales a été étendu aux services publics administratifs pour lesquels un statut d’établissement public n’est pas imposé (article L. 2221-2 du CGCT), alors qu’il était auparavant réservé aux seuls services publics à caractère industriel et commercial ; d’autre part, parce que tous les niveaux de collectivités territoriales, leurs établissements publics, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et les syndicats mixtes peuvent désormais créer une régie à personnalité morale et autonomie financière ou une régie à seule autonomie financière (article L. 1412-2 du CGCT). Les collectivités territoriales disposent, donc, pour la gestion de leur SPA, d’un nouvel outil de gestion en plus de la régie directe sans individualisation ou de la gestion déléguée (article R. 2221-1 à R. 2221-98 du CGCT). Quatre catégories de régies sont désormais possibles : - les régies à personnalité morale et autonomie financière chargées de l’exploitation d’un service public à caractère industriel et commercial ; - les régies à personnalité morale et autonomie financière chargées de l’exploitation d’un SPA ; - les régies à seule autonomie financière chargées de l’exploitation d’un SPIC ; - les régies à seule autonomie financière chargées de l’exploitation d’un SPA. Si le service en question est un SPIC, il convient d’individualiser sa comptabilité afin que la vérification de l’équilibre entre les recettes et les dépenses puisse être faite aisément. Seules les communes dotées de régies municipales créées avant le 28 décembre 1926 peuvent, si elles le souhaitent, conserver la forme de régie simple (article L. 2221-8 du CGCT).

Les régies les plus courantes Régie dotée de la personnalité morale

et de l’autonomie financière *

Régie dotée de la seule autonomie financière *

La création est décidée par délibération du conseil municipal.

La création est décidée par délibération du conseil municipal

La délibération arrête les statuts et fixe le mon-tant de la dotation initiale de la régie.

La délibération arrête les statuts et détermine l’ensemble des moyens mis à la disposition de la régie.

La régie est administrée par un conseil d’administration, son président et un directeur désignés par le conseil municipal sur proposi-tion du maire (article L. 2221-10 du CGCT). Les élus du conseil municipal y détiennent la majorité

La régie est administrée par un conseil d’exploitation et un directeur qui sont sous l’autorité du maire et du conseil municipal. Les membres du conseil d’exploitation sont nom-més par le conseil municipal. Le directeur est nommé par le maire dans les conditions pré-vues à l’article L. 2221-14 du CGCT sur avis du conseil d’exploitation.

Le conseil d’administration délibère sur toutes questions intéressant le fonctionnement de la

Le conseil municipal, après avis du conseil d’exploitation et dans les conditions prévues

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régie.

par le règlement intérieur, délibère sur toutes questions intéressant le fonctionnement de la régie.

Le budget comporte deux sections, l’une pour les opérations d’exploitation, l’autre pour les opérations d’investissement. Il est préparé par le directeur (SPIC) ou le président du conseil d’administration (SPA) et voté par le conseil d’administration.

Le budget comporte deux sections, l’une pour les opérations d’exploitation, l’autre pour lesopérations d’investissement. Il est préparé par le directeur, soumis pour avis au conseil d’exploitation et voté par le conseil municipal. Il est annexé à celui de la commune.

Les fonctions de comptable sont confiées soit à un comptable du Trésor, soit à un agent comp-table. Il est nommé par le préfet, sur proposi-tion du conseil d’administration et après avis du trésorier-payeur général.

L’agent comptable est celui de la commune.

La régie prend fin en vertu d’une délibération du conseil municipal.

La régie prend fin en vertu d’une délibération du conseil municipal.

* Peuvent être SPIC ou SPA

La régie d’intérêt intercommunal

(articles L. 2221-13 et R. 2221-92 à R. 2221-94 du CGCT) Cette forme de régie, qui est à distinguer des régies des EPCI, répond aux mêmes conditions que la régie communale. Elle peut être exploitée sous la direction d’une commune agissant, vis-à-vis des autres communes, comme concessionnaire ou sous la direction d’un syndicat formé par les communes intéressées. Si le syndicat est constitué uniquement en vue de l’exploitation d’un service administratif ou industriel et commercial, les communes peuvent demander que l’administration du syndicat se confonde avec celle de la régie.

LA GESTION DELEGUEE

Ce mode de gestion permet à la collectivité de confier à une entreprise privée (ou éventuellement une personne publique sous certaines conditions) l’exécution du service public tout en conservant la maîtrise de celui-ci. L’entreprise est chargée de l’exécution du service. Elle l’assure avec son propre personnel selon les méthodes de la gestion privée et à ses risques et périls. La commune lui octroie, généralement, en contrepartie un monopole d’exploitation du service. L’une des caractéristiques essentielles des modes de gestion déléguée concerne le risque financier lié à l’exploitation du service : il pèse non pas sur la collectivité mais sur l’entreprise, qui se rémunère en tout ou partie, par le prix payé par les usagers du service. Cette particularité trouve d’ailleurs sa contrepartie dans la liberté offerte à la collectivité de faire appel à l’entreprise de son choix. Elle conclut un contrat de gré à gré sous réserve du respect d’une procédure assurant la transparence du choix. La collectivité garde, néanmoins, la maîtrise du service dans la mesure où l’entreprise est tenue de rendre compte de sa gestion sur les plans technique et financier et où la collectivité dispose des moyens juridiques nécessaires pour assurer, quoi qu’il arrive, le fonctionnement du service ou pour modifier son organisation (pouvoir d’infliger des sanctions à l’entreprise, de modifier unilatéralement le contrat ou même de le résilier pour des motifs tenant à l’organisation du service ou tirés de l’intérêt général). Enfin, sa responsabilité pourrait être engagée en cas d’accident ayant pour origine une carence dans l’organisation du service. Ce type de gestion intéresse autant les SPIC (distribution d’eau potable, assainissement, parcs de stationnement, pompes funèbres, abattoirs, distribution de gaz ou d’électricité...) que les SPA (cantine scolaire, centre de loisirs, maison de la culture...) et a fortiori les services revêtant tantôt le caractère d’un SPA tantôt celui d’un SPIC (collecte et traitement des déchets des ménages, foires, halles et marchés...) selon que son financement est assuré par une redevance pour service rendu ou une recette fiscale. Les prestations qui revêtent le caractère d’un service public parce que la collectivité a pallié la carence de l’initiative privée peuvent, également, faire l’objet d’une délégation (CE, 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce en détail de Nevers). Certains services ne peuvent être délégués : - les services tenant à l’exercice d’une prérogative de puissance publique : édiction d’actes réglementaires, exercice de pouvoirs de police administrative, perception de recettes à caractère fiscal, limitations apportées au régime de la propriété, expropriation, préemption, permis de construire et autres ; - les services de nature particulière : état civil, gestion des listes électorales, gestion des concessions funéraires et des

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espaces publics dans les cimetières prévention sanitaire. Dans certains domaines, seule une partie du service peut être déléguée. C’est ainsi, par exemple, qu’une commune peut déléguer la fourniture des repas d’une cantine scolaire à une personne privée mais ne peut pas confier à celle-ci la surveillance des enfants. De même, l’enlèvement et le gardiennage de véhicules ou d’animaux errants peuvent être délégués à condition que les décisions de police soient, au cas par cas, prises par l’autorité de police. Un service public peut être délégué à une entité privée (société commerciale, association, groupement d’intérêt économique), à un organisme mixte (société d’économie mixte locale, groupement d’intérêt public) ou à un organisme public (établissement public, régie communale ou intercommunale pour le compte de collectivités autres que celles de rattachement) (CE, avis 8 novembre 2000). La collectivité délégante doit conserver la maîtrise de l’organisation du service ainsi que la définition de ses caractéristiques essentielles. En outre, elle est tenue d’assurer un contrôle régulier de l’activité du délégataire notamment au vu des comptes rendus techniques et financiers annuels. La reprise d’une convention par une autre entreprise après rachat de capital ou fusion peut conduire au maintien de la convention si les cocontractants en sont d’accord (avis du CE, 8 juin 2000). La Cour de justice des communautés européennes (CJCE Telaustria, 7 décembre 2000) a reconnu que les concessions de service public sont exclues du champ d’application des directives européennes sur les marchés dans le traité CE dont notamment le principe d’égalité de traitement et de non-discrimination en raison de la nationalité. Le respect de ces principes implique une obligation de transparence et donc une publicité adéquate.

Types de gestion

On distingue trois types de gestion en matière de délégation de services publics : la concession, l’affermage, et la régie intéressée. La concession est un mode de gestion par lequel la collectivité charge son cocontractant de réaliser des travaux de premier établissement et d’exploiter à ses frais le service pendant une durée déterminée en prélevant directement auprès des usagers du service public des redevances qui lui restent acquises (CE, 30 mars 1916, Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux). La rémunération du concessionnaire est assurée par les usagers : le risque repose sur le concessionnaire. La convention de délégation doit tenir compte, pour la détermination de sa durée, de la nature des prestations demandées au délégataire et ne doit pas dépasser la durée d’amortissement des installations mises en œuvre. Dans le domaine des ordures ménagères et autres déchets, de l’eau potable et de l’assainissement, les délégations de service public ne peuvent avoir une durée supérieure à vingt ans, sauf accord, sous certaines conditions (exemples : réalisation d’investissements matériels non prévus au contrat, extension du champ géographique...) du trésorier-payeur général (article L. 1411-2 du CGCT). La collectivité contrôle le bon fonctionnement du service, notamment au vu des comptes rendus techniques et financiers annuels. Selon les cas, elle possède un pouvoir de fixation et d’homologation du service. A l’expiration de la convention de délégation, l’ensemble des investissements et des biens du service devient la propriété de la commune. L’affermage se distingue de la concession essentiellement par le fait que les ouvrages nécessaires à l’exploitation du service sont remis au fermier par la commune qui, en règle générale, en a assuré le financement, le fermier étant chargé de la maintenance de ces ouvrages ou, dans certains cas, de leur modernisation ou leur extension (CE, 29 avril 1987, commune d’Elancourt). Comme dans le système de la concession, le fermier est rémunéré par les usagers, mais il reverse à la collectivité une redevance destinée à contribuer à l’amortissement des investissements qu’elle a réalisés. Le risque repose sur le fermier. La durée des contrats d’affermage est généralement assez courte (trois à cinq ans environ). Selon la nature des investissements à la charge du délégataire, la frontière entre concession et affermage est parfois difficile à tracer ; c’est pourquoi la jurisprudence a reconnu la possibilité d’articulation des deux modes de gestion dans un même contrat (CE, 6 mai 1991, Syndicat intercommunal du bocage). Pour autant, la collectivité doit veiller à ce que l’économie du contrat ne soit bouleversée et que son objet initial ne soit pas trop altéré. La régie intéressée (article R. 2222-5 du CGCT) est une forme d’exploitation dans laquelle la collectivité territoriale passe un contrat avec un professionnel pour faire fonctionner un service public. La collectivité rémunère le “ régisseur intéressé ” par une rétribution composée d’une redevance fixe et d’un pourcentage sur les résultats d’exploitation “ un intéressement ”. La collectivité est chargée de la direction de ce service mais peut donner une certaine autonomie de gestion au régisseur. Selon le niveau de risque assuré par le délégataire, c’est une délégation de service public ou un marché ;

La procédure de délégation de service public

Les différents modes d’exécution contractuelle du service public (concession, affermage, régie intéressée, et autres types

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de gestion déléguée faisant l’objet de contrats nommés ou innomés) doivent respecter les dispositions de la loi du 29 janvier 1993 précitée (articles 38 à 47), telles que codifiées aux articles L. 1411-1 à L. 1411-18 du CGCT. Ces dispositions soumettent tout un pan de la gestion des collectivités publiques à des règles de publicité et de transparence renforcées. Si le libre choix par l’autorité compétente de son délégataire est confirmé, il ne peut intervenir qu’à l’issue d’une procédure garantissant la transparence de ce choix et à l’occasion de laquelle les mérites respectifs de différentes offres auront pu être confrontés. Les règles de procédure ont été précisées par la loi du 29 janvier 1993 susdite et le décret no 93-471 du 24 mars 1993. L’appel public à la concurrence en constitue la novation majeure. La passation d’une délégation de service public passe par plusieurs étapes : le choix de la gestion déléguée, la publicité et la présélection des candidats, la sélection des offres, la négociation et l’approbation du projet de convention et enfin la signature de la convention (articles L. 1411-1, L. 1411-5, L. 1411-7, L. 1411-9 et L. 1411-18 du CGCT). Cette procédure ne s’applique pas aux conventions qui sont obligatoirement passées avec un délégataire déterminé en application d’un monopole fixé par la loi à une entreprise. Elle ne concerne pas, non plus, les actes par lesquels une collectivité publique confie à un établissement public une mission de service public pour autant qu’elle figure dans les statuts de cet établissement (article L. 1411-12 du CGCT) de façon exclusive (CE, 20 mai 1998, Piémont de Barr). Une procédure simplifiée est prévue (article L. 1411-12 du CGCT) lorsque le montant des sommes dues au délégataire pour toute la durée de la convention n’excède pas 106 000 € ou que la convention couvre une durée inférieure à trois ans et porte sur un montant n’excédant pas 68 000 € par an. Le fractionnement du montant d’une délégation pour le situer en dessous de ces seuils constitue un détournement de pouvoir susceptible d’être sanctionné par le juge administratif. Par ailleurs, la directive no 93-37 CEE du 14 juin 1993 (remplacée par la directive n° 2004/18 du 31 mars 2004) a posé une obligation de publicité au niveau communautaire non seulement pour les marchés de travaux mais aussi pour les “ concessions de travaux publics ” au sens du droit communautaire (supérieur à 5 millions d’euros) qui englobent les contrats dont “ la contrepartie des travaux consiste soit uniquement dans le droit d’exploiter l’ouvrage, soit dans ce droit assorti d’un prix ” (article 1 d). Si les travaux ont un caractère accessoire, il s’agit de concessions de service public non couvertes par les directives européennes (CJCE, 19 avril 1994, Gestión hotelera internacional ; 7 décembre 2000, Telaustria). Cette procédure de publicité communautaire ne concerne pas les concessions des secteurs spéciaux visés par la directive no 93-38 du 14 juin 1993 (remplacée par la directive n° 2004/17 du 31 mars 2004) sur les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des communications.

Principales étapes de la procédure Autorité responsable

Procédure normale

Procédure simplifiée

Assemblée délibérante

Délibération sur le principe du recours à la délégation de ser-vice public.

Délibération autorisant le re-cours à la délégation de service public.

Exécutif local

Publication de deux avis d’appel à candidature (délai minimal 30 jours ou 37 jours si publicité communautaire).

Publication d’un avis d’appel à candidature.

Exécutif local, si possible en liaison avec la commission de délégation de service public

Présélection des candidats appelés à concourir. Elaboration et envoi du docu-ment de consultation. Détermi-nation des exigences et des critères. Délai raisonnable pour présenter une offre.

Commission d’appel d’offres

Examen et sélection de la ou des meilleures offres en fonc-tion des critères.

Exécutif local

Négociation des offres avec le ou les candidats pressentis, choix du candidat retenu sur la base de la dernière offre.

Négociation des offres, choix du candidat retenu sur la base de sa dernière offre.

Assemblée délibérante

Délibération approuvant le choix et autorisant la signature (délai de 2 mois à compter de l’avis de la commission).

Délibération approuvant le choix et signature.

Exécutif local

Signature de la convention, transmission au service du contrôle de légalité de la pré-fecture ou de la sous-préfecture

Comme ci-contre.

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et notification.

LES CONSEQUENCES JURIDIQUES DU MODE DE GESTION

La règle de la continuité implique que le service public doit fonctionner quelles que soient les circonstances : certains en permanence (lutte contre l’incendie...), d’autres d’une manière continue, ponctuelle et régulière (état civil). Sauf cas de force majeure, l’usager doit pouvoir y accéder en permanence. La règle de l’adaptation constante suppose, quant à elle, que le service public doit suivre l’évolution des besoins et s’adapter en vue d’une efficacité sans failles. Ces impératifs peuvent amener, par exemple, le conseil municipal à modifier les contrats administratifs en cours. Les modifications ont, bien souvent, des conséquences sur le plan financier. Le délégataire est tenu d’accepter les conséquences découlant de la règle de l’adaptation constante. La règle d’égalité n’autorise aucune discrimination dans l’accès au service public et dans son fonctionnement. La tarification des services dont le financement est assuré par des redevances proportionnelles au service rendu (eau, assainissement...) ne peut, par exemple, être modulée en fonction de considérations étrangères à la nature de la prestation fournie. Toutefois, le conseil peut tenir compte des différences de situation existant entre des catégories d’usagers et moduler les tarifs à condition que les ruptures d’égalité soient justifiées par des nécessités tirées de l’intérêt général en rapport avec les conditions d’exercice. Le critère de l’importance des ressources des usagers ne peut être pris en compte que pour les services ayant un objet social (cantines scolaires, crèches...).

LES CONTRATS DE PARTENARIAT

Institués par l’ordonnance no 2004-559 du 17 juin 2004, en complément d’outils tels que les marchés publics et les délégations de services publics, les contrats de partenariat public/privé ont vocation d’offrir au citoyen un meilleur service public au meilleur coût. Ils sont passés par une personne publique (une commune, par exemple) dans le cadre de la mission de service public qui est la sienne. Il s’agit de contrats administratifs par lesquels la personne publique confie à un tiers une mission globale relative au financement d’investissements immatériels, d’ouvrages ou d’équipements nécessaires au service public, à la construction ou transformation des ouvrages ou équipements, ainsi qu’à leur entretien, leur maintenance, leur exploitation. Il peut s’y ajouter, le cas échéant, d’autres prestations de service concourant à l’exercice de la mission précitée. Le contrat est conclu pour une durée déterminée en fonction de la durée d’amortissement des investissements ou des modalités de financement retenues. Les contrats de partenariat ne peuvent être conclus que sous certaines conditions et dans le cadre de la procédure qui leur sont propres. Une évaluation précède nécessairement le lancement de la procédure de passation du contrat. Elle doit : - montrer que la personne publique n’est pas objectivement en mesure de définir seule et à l’avance les moyens techniques pouvant répondre à ses besoins ou d’établir le montage financier ou juridique, en raison de la complexité au projet, ou que ce projet présente un caractère d’urgence. - exposer précisément les motifs de caractère économique, financier juridique et administratif qui ont conduit la personne publique, après les analyses d’usage, à retenir le projet envisagé et à décider de lancer une procédure de passation de projet de partenariat. Au vu de l’évaluation, l’assemblée délibérante se prononce sur l’opportunité de passer un contrat de partenariat. La passation du contrat est précédée d’une publicité permettant la présentation de plusieurs offres concurrentes, étant précisé que pour les contrats de partenariat d’un montant supérieur à 210 000 € (HT), la personne publique doit publier un avis public à la concurrence dans le Bulletin officiel des annonces des marchés publics et au Journal officiel de l’Union européenne. Cette passation est soumise aux principes de liberté d’accès, d’égalité de traitement des candidats et d’objectivité des procédures. Un contrat de partenariat doit obligatoirement comporter des clauses relatives : - à sa durée ; - aux conditions relatives au partage des risques entre la personne publique et son contactant ; - aux objectifs de la performance assignés au contractant (qualité des prestations de services, des ouvrages et équipements...) ; - à la rémunération du contractant (conditions dans lesquelles sont prises en compte les coûts d’investissement, de fonctionnement..., recettes que le cocontractant peut percevoir...) ; - aux obligations du cocontractant (respect des exigences du service public, de l’affectation des ouvrages, des équipements...) ; - aux modalités de contrôle exercé par la personne publique sur l’exécution du contrat ;

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- aux sanctions et pénalités applicables en cas de manquements à ses obligations, de la part du contractant ; - aux conditions dans lesquelles il peut être procédé à la modification du contrat ou à sa résiliation ; - au contrôle qu’exerce la personne publique sur la cession totale ou partielle du contrat ; - aux conditions dans lesquelles, en cas de défaillance du contractant, la continuité du service public est assurée ; - aux conséquences de la fin, anticipée ou non du contrat, en particulier en ce qui concerne la propriété des ouvrages et équipements ; - aux modalités de prévention et de règlement des litiges.

Le décret no 2004-1119 du 17 juin 2004 porte création d’une mission d’appui à la réalisation des contrats de partenariat. Cet organisme expert, rattaché au ministre de l’économie et des finances est chargé d’apporter aide et conseils à toute personne publique qui le demande pour la préparation, la négociation et le suivi des contrats de partenariat. Le dispositif (ordonnance de 2004 et décrets de 2004 et 2005) relatif aux contrats de partenariat est codifié dans le CGCT (articles L. 1414-1 à L. 1414-16 et D. 1414-1 à D. 1414-4). En outre, il a fait l’objet de la circulaire du 29 novembre 2005 du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie et du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire publiée au Journal officiel du 15 décembre 2005 (page 19271).

CH A P I T R E 3 Les principaux services publics locaux

AIDE SOCIALE

Si, avec l’intervention des lois de 1983 modifiées relatives à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l’Etat, dont le dispositif a été complété et renforcé par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, le département est devenu la collectivité publique détenant une compétence de droit commun en matière d’aide sociale légale (article L. 121-1 du code de l’action sociale et des familles), la commune conserve, néanmoins, des attributions dans ce domaine, d’ailleurs en évolution constante. La commune exerce ses compétences en matière d’aide sociale facultative grâce au centre communal d’action sociale (CCAS) (voir infra). L’intervention en matière d’aide sociale facultative est également admise pour la commune, sur le fondement et dans les limites de la clause générale de compétence du conseil municipal (article L. 2121-29 du CGCT). Comme l’a reconnu le Conseil d’Etat (CE, 29 juin 2001, Commune de Mons-en-Barœul), les interventions du CCAS de la commune en matière d’action sociale ne sont pas exclusives l’une de l’autre.

Suppression des contingents communaux d’action sociale

La loi no 99-641 du 27 juillet 1999 portant création de la couverture de maladie universelle (CMU) a supprimé les contingents communaux d’action sociale à compter de 2000. Elle met fin aux financements croisés et clarifie les compétences des différents niveaux de collectivités. Le mécanisme adopté (article L. 2334-7-2-II du CGCT) est neutre sur le plan financier. En effet, depuis 2000, la dotation forfaitaire des communes a été diminuée d’un montant égal à la participation de ces dernières aux dépenses d’aides sociales du département au titre de 1999 et revalorisé comme la DGF mise en répartition en 2000 et 2001. Lorsque le montant du contingent communal d’aide sociale était supérieur au montant de la dotation forfaitaire de la commune, la différence a été prélevée sur le produit de la fiscalité directe locale. En outre, un dispositif d’abattement était prévu en faveur des communes les plus pénalisées par le mode de répartition des contingents. Les communes concernées étaient celles éligibles à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) ou à la dotation de solidarité rurale (DSR) et dont la contribution moyenne par habitant était supérieure de 30 % ou plus à la contribution moyenne nationale, Paris non compris. Lorsque la participation de la commune aux dépenses d’aide sociale du département était acquittée par un établissement de coopération intercommunale (EPCI) en lieu et place de la commune membre, cet EPCI procède depuis 2000, à un reversement au profit de la commune. L’article L. 5211-27-1 du CGCT prévoit que le reversement évolue pour les années ultérieures comme la dotation forfaitaire des communes et constitue, pour les EPCI, une dépense obligatoire.

Centres communaux et intercommunaux d’action sociale

Les dispositions relatives aux centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS ou CIAS) ont été définies

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par plusieurs lois et décrets codifiés dans le code de l’action sociale et des familles (articles L. 123-4 à L. 123-9 et R. 123-1 à R. 123-38). Le statut des CCAS de Paris, Marseille et Lyon est fixé par voie réglementaire (article R. 123-39 à R. 123-65 du code précité).

Organisation et fonctionnement

Le centre d’action sociale exerce ses compétences dans chaque commune ou chaque groupement de communes, constitué en EPCI. Le centre est administré par un conseil d’administration présidé, selon le cas, par le maire ou le président de l’EPCI. Il comprend au maximum huit membres élus (issus du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’EPCI) et huit membres nommés par le maire ou le président de l’EPCI parmi les personnes participant à des actions de prévention, d’animation ou de développement social menées dans la commune ou les communes en cause. L’organe délibérant de l’EPCI peut décider d’accroître à part égale le nombre des membres élus et des membres nommés du conseil d’administration du CIAS, dans la limite du double du nombre maximum applicable au CCAS. Au nombre des personnes nommées doivent figurer un représentant des associations œuvrant dans le domaine de l’insertion et de la lutte contre les exclusions, un représentant des associations familiales, un représentant des associations des retraités et des personnes âgées du département. Les membres du conseil d’administration sont désignés à la suite de chaque renouvellement du conseil municipal et pour la durée du mandat de celui-ci. Ne peuvent siéger au conseil d’administration les personnes qui fournissent des biens ou des services au centre. Le conseil d’administration du centre doit se réunir au moins une fois par trimestre sur convocation de son président pour délibérer des affaires relevant de sa compétence.

Attributions

(article L. 123-5 du code de l’action sociale et des familles modifié en dernier lieu par la loi no 2007-209 du 17 février 2007 relative à la fonction publique territoriale). Le centre est notamment chargé, dans le ressort de son territoire, d’animer une action de prévention et de développement social en liaison étroite avec les institutions publiques et privées à caractère social. Il intervient sous forme de prestations remboursables ou non remboursables. Il participe à l’instruction des demandes d’aide sociale et transmet les demandes dont l’instruction incombe à une autre autorité (Etat ou département). Le centre participe également à l’instruction des demandes déposés auprès de lui en matière de revenu minium d’insertion, d’aide médicale d’Etat, de couverture maladie universelle. Il procède à l’élection des personnes sans domicile stable dans les conditions définies par le code de l’action sociale et des familles. Il peut créer et gérer en services non personnalisés : certains établissements et services sociaux et médico-sociaux (établissements prenant en charge des mineurs et des majeurs de moins de vingt et un ans, centres d’action médico-sociale précoce, services d’aide par le travail, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes...). Le cas échéant, il peut exercer, dans le domaine de l’action sociale, des actions que le département a confiées à la commune dans le cadre d’une convention de délégation. Par ailleurs, l’article L. 431-5 du code de la construction et de l’habitation prévoit que les CCAS ou les CIAS peuvent employer une partie de leur patrimoine en prêts aux organismes d’HLM et aux sociétés de crédit immobilier par exemple. Chaque année le centre procède à une analyse des besoins sociaux de l’ensemble de la population de son ressort en particulier de ceux des familles, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en difficultés. Cette analyse fait l’objet d’un rapport qui est présenté au conseil d’administration du centre.

ACTION CULTURELLE

Archives

Les communes sont propriétaires de leurs archives et en assurent la conservation, ainsi que la mise en valeur, sous le contrôle scientifique et technique de l’Etat. Elles continuent à bénéficier, des concours financiers de l’Etat dans les conditions en vigueur au 1er janvier 1986. Les documents d’état civil ayant plus de cent cinquante ans, les plans et les registres cadastraux ayant cessé d’être en service depuis au moins trente ans et les autres documents d’archives ayant plus de cent ans de date, conservés dans les archives des communes de moins de 2 000 habitants, sont obligatoirement déposés aux archives du département (sauf dérogation du préfet accordée sur demande du maire). Ces mêmes documents, conservés dans les archives des communes de 2 000 habitants ou plus, peuvent être déposés par le maire aux archives du département après délibération du conseil municipal. Les documents déposés restent la propriété de la commune. Il n’est procédé à aucune élimination, dans les fonds d’archives communales déposés aux archives du département, sans l’autorisation du conseil municipal. Le préfet peut prescrire le dépôt d’office de documents communaux aux archives du

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département. Il en est ainsi, par exemple, lorsque la commune n’a pas pris, après mise en demeure du préfet, les dispositions nécessaires pour conserver, dans des conditions satisfaisantes, des documents présentant un intérêt historique certain. L’Etat peut, à la demande et pour le compte d’une commune, exercer un droit de préemption sur tout document d’archives privées mis en vente publique (articles L. 212-6, L. 212-7, L. 212-10 à L. 212-13, L. 212-32 et L. 212-33 du code du patrimoine).

Bibliothèques

Les bibliothèques municipales sont organisées et financées par les communes et leur activité est soumise au contrôle technique de l’Etat. Les bibliothèques publiques des communes se répartissent en trois catégories (1ère : bibliothèques dites classées ; 2ème : bibliothèques soumises à un contrôle technique et régulier permanent ; 3ème : bibliothèques pouvant être soumises à des inspections prescrites par l’autorité supérieure). Un décret en Conseil d’Etat fixe la liste des bibliothèques de 1ère catégorie et répartit les autres bibliothèques dans les 2ème et 3ème catégories. Les dispositions précitées relatives au classement ne sont pas applicables aux communes des départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Le classement d’une bibliothèque ne peut être modifié sans consultation préalable de la commune concernée. Une bibliothèque municipale à vocation régionale est un établissement situé sur le territoire d’une commune d’au moins 100 000 habitants ou chef-lieu d’une région ou d’un groupement de communes d’au moins 100 000 habitants et qui répond à certains critères (surface, importance du fonds, diversité des supports documentaires, aptitude à la mise en réseau et utilisation des moyens modernes de communication (article L. 310-1 à L. 310-6 du code du patrimoine). En application de l’ordonnance no 2004-178 du 20 février 2004 et de la loi no 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006, les crédits précédemment inscrits au budget de l’Etat pour la construction, l’équipement et le fonctionnement des bibliothèques municipales font l’objet d’un concours particulier au sein de la dotation générale de décentralisation (DGD). L’article 141 de la loi du 30 décembre 2005 précitée prévoit la création d’un concours particulier unique, regroupant dans une seule enveloppe, toutes les aides à l’investissement destinées aux bibliothèques municipales et bibliothèques départementales de prêt. Le nouveau concours particulier, ciblé sur l’aide à l’investissement, comprend deux fractions :

- une première fraction dédiée aux projets courants d’équipement des bibliothèques municipales et départementales de prêt ; - une seconde fraction, plafonnée à 15 % du montant du concours particulier, mobilisable pour les projets structurants d’intérêt national ou régional d’ores et déjà lancés succédant aux “ BMVR ”. Toutefois, cette fraction n’est ouverte qu’aux collectivités territoriales répondant à des critères de taille et dont le projet présente, outre une surface minimale, un intérêt national ou régional. Le décret n° 2006-1247 du 11 octobre 2006 tire les conséquences réglementaires de l’architecture du concours particulier des bibliothèques municipales et départementales de prêt. Ce décret comprend, également, le dispositif transitoire qui, conformément au souhait du comité des finances locales (CFL) et aux dispositions de la loi de finances rectificative pour 2006, permet d’assurer la mise en place progressive de la réforme. Le dispositif comprend deux mesures : - la première assure les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ayant bénéficié en 2005 de la première part de l’ancien concours des bibliothèques municipales de recevoir le solde des crédits qui leur sont dus au titre de leurs dépenses de fonctionnement de 2005 ; - la deuxième assure une extinction progressive de l’ancienne part qui était uniquement réservée à l’aide au fonctionnement. Les communes et les EPCI ayant bénéficié en 2005 de la première part bénéficieraient ainsi d’une attribution égale en 2006 à 75 % du montant de l’ancienne première part due en 2005, à 50 % de ce montant en 2007 et à 25 % en 2008. La réforme, instaurée en 2006, ne produira donc ses pleins effets qu’en 2009, date à laquelle le dispositif transitoire s’éteindra totalement (la première mesure du dispositif transitoire ne vaut que pour 2005, la deuxième, en revanche, s’applique pour les années 2006 à 2008).

Musées

Les musées municipaux sont organisés et financés par les communes. Ils peuvent, à la demande de la commune propriétaire, être dotés de la personnalité civile par décret en Conseil d’Etat. Les musées des collectivités territoriales auxquels l’appellation “ musée de France ” a été accordé relèvent d’un régime particulier et sont soumis au contrôle scientifique et technique de l’Etat (article L. 410-1à L. 410-4 du code du patrimoine).

Services archéologiques

Les services archéologiques des communes sont organisés et financés par ces dernières. Ils sont soumis au contrôle scientifique et technique de l’Etat. Ils doivent avoir été préalablement agréés par l’autorité administrative pour réaliser des diagnostics et des fouilles d’archéologie préventive (articles L. 522-7 et L. 522-8 du code du patrimoine). Une redevance d’archéologie préventive est due par les personnes publiques ou privées projetant d’exécuter des travaux affectant le sous-sol et qui sont soumis à une autorisation ou à une déclaration préalable ou donnent lieu à une étude

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d’impact ou, dans les cas des autres travaux d’affouillement sont soumis à déclaration administrative préalable (article L. 524-2 du code précité).

Décoration des édifices publics (1 % culturel)

Aux termes de l’article L. 1616-1 du CGCT, les communes, les départements et les régions doivent consacrer 1 % du montant de l’investissement à l’insertion d’œuvres d’art dans toutes les constructions qui faisaient l’objet, à la date de la publication de la loi no 83-663 du 22 juillet 1983, de la même obligation à la charge de l’Etat. Cette disposition s’applique chaque fois : que les constructions réalisées par les collectivités territoriales faisaient précédemment l’objet d’une maîtrise d’ouvrage assurée par l’Etat ; et que ces équipements bénéficiaient d’un financement intégral de l’Etat, le 1 % étant calculé sur la totalité de l’investissement. Les crédits antérieurement consacrés par l’Etat à ces opérations ont été intégralement attribués aux collectivités territoriales lors du transfert des compétences.

Enseignements artistiques de la musique, de la danse et de l’art dramatique

Dans le domaine des enseignements artistiques du spectacle vivant, l’article 101 de la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales a clarifié les responsabilités en conférant une base légale aux initiatives prises par chaque niveau de collectivités territoriales. Les communes et leurs groupements conservent les compétences qu’elles exercent en matière d’enseignement initial en vue d’une pratique amateur. Cet enseignement, dispensé par des établissements d’enseignement de la musique, de la danse et de l’art dramatique (notamment par les écoles municipales et les écoles de musique) consiste à offrir un enseignement de base visant à assurer l’éveil, l’initiation puis l’acquisition des savoirs fondamentaux nécessaires à une pratique artistique autonome. Il participe également à l’éducation artistique des enfants en âge scolaire, en partenariat avec les établissements scolaires et les structures d’accueil des enfants en dehors du temps scolaire. L’organisation du réseau des enseignements artistiques est défini par les départements qui apportent leur participation financière aux communes à travers la mise en place de schémas départementaux de développement des enseignements artistiques.

TOURISME

En application de l’article L. 133-1 du code du tourisme, une commune ou un EPCI peut créer, par délibération de son assemblée délibérante, un organisme dénommé “ office de tourisme ” chargé de la promotion du tourisme. Cet organisme assure l’accueil et l’information des touristes ainsi que la promotion touristique de la commune ou du groupement de communes en coordination avec le comité départemental et le comité régional du tourisme. Par ailleurs, il contribue à coordonner les actions des différents partenaires en matière de développement touristique local. En outre, il peut être chargé, par l’organe délibérant de la commune ou de l’EPCI de tout ou partie de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique locale du tourisme. C’est au conseil municipal ou au conseil communautaire de l’EPCI qu’il appartient de déterminer le statut juridique et les modalités de gestion de l’office du tourisme. Ainsi, l’office peut-il revêtir une des formes juridiques utilisées pour la gestion des services publics locaux. Les communes et les EPCI peuvent confier la gestion des offices de tourisme à des régies dont ils doivent reconnaître, selon l’activité de ces offices, le caractère industriel ou commercial ou le caractère administratif (voir le dispositif décrit dans le chapitre intitulé “ Données relatives aux services publics locaux ”. L’office de tourisme peut également, faire l’objet d’une gestion indirecte. Sa gestion peut être confiée, dans le cadre d’une délégation de service public prévue aux articles L. 1411-1 à L. 1412-3 du CGCT, soit à une société d’économie mixte locale ou à un groupement associatif relevant de la loi de 1901 (voir le chapitre précité). Il est nécessaire, dans le cadre d’une délégation de service public, d’opérer une distinction entre les missions touristiques prises en charge par la collectivité ou l’EPCI et celles à caractère industriel et commercial qui sont financées par les usagers et eux seuls. Les offices de tourisme peuvent également être constitués sous la forme d’un établissement public industriel et commercial (EPIC) (article L. 133-2 du code du tourisme). Les dispositions réglementaires applicables à ces établissements (organisation, budget et comptabilité...) sont énoncées aux articles R. 1311 à R. 133-18 du code du tourisme). C’est au conseil municipal ou à l’organe délibérant de l’EPCI qu’il appartient de fixer la composition du comité de direction de l’office de tourisme et les modalités de désignation de ses membres. Le comité de direction délibère sur toutes les questions intéressant le fonctionnement de l’office (budget des recettes et dépenses, fixation des effectifs du personnel, programme des fêtes et manifestations artistiques et culturelles...). Les recettes de l’office, énoncées à l’article L. 133-7 du code du tourisme, proviennent de subventions, de souscriptions particulières et d’offres de concours, de la

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taxe de séjour, des produits des services ou d’installations touristiques ou sportives... Quant aux dépenses, elles concernent les frais liés à l’administration, au fonctionnement, à la publicité, aux investissements relatifs aux installations et équipements... Par ailleurs, les dispositions réglementaires relatives aux offices constitués sous une forme autre que celle d’un établissement public industriel et commercial sont énoncées à l’article R. 133-19 du même code. Les dispositions réglementaires relatives aux offices de tourisme intercommunaux sont déterminées par les articles R. 134-12 à R. 134-20 du code précité.

EDUCATION

Enseignement public du premier degré

Charge des écoles

L’enseignement public du premier degré relève de la compétence de la commune depuis les lois de Jules Ferry. Cette compétence a été confirmée par la loi du 22 juillet 1983 modifiée. Le dispositif relatif aux écoles et classes élémentaires et maternelles figure dans le code de l’éducation (article L. 212-1 à L. 212-9). Une commune doit être pourvue d’au moins une école élémentaire publique. Il en va de même de tout hameau séparé du chef-lieu, ou de toute autre agglomération, par une distance de trois kilomètres et réunissant au moins quinze enfants d’âge scolaire. L’article L. 212-2 du code de l’éducation prévoit, sous certaines conditions, que deux ou plusieurs communes peuvent se réunir pour l’établissement et l’entretien d’une école. Par délibération des conseils municipaux des communes intéressées, un ou plusieurs hameaux dépendant d’une commune peuvent être rattachés à l’école d’une commune voisine. Le conseil municipal décide de la création et de l’implantation des écoles, des classes élémentaires et maternelles publiques après avis du préfet. Dans les communes ayant plusieurs écoles publiques, le ressort de chacune d’elles est fixé par délibération du conseil municipal. Quand les dépenses de fonctionnement des écoles publiques ont été transférées à un EPCI sur le territoire duquel il existe plusieurs écoles publiques, c’est à l’organe délibérant de cet EPCI qu’il appartient de fixer le ressort de chaque école. La commune n’est pas tenue d’avoir une école maternelle sur son territoire. Dès lors qu’une école maternelle a été régulièrement créée à la demande d’une commune, les dépenses de fonctionnement de cette école constituent une dépense obligatoire pour la collectivité (CE, 31 mai 1985, Ministre de l’Education nationale contre Association d’éducation populaire de l’école Notre-Dame d’Arc-les-Gray) et celle-ci ne peut pas apporter de restrictions à l’accès à cet établissement scolaire (CE, 9 juillet 1981, Commissaire de la République de la Loire-Atlantique contre Commune de Vigneux-de-Bretagne). La commune est propriétaire des locaux scolaires et doit en assurer la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement, l’entretien et le fonctionnement, à l’exception des droits dus en contrepartie de la reproduction par reprographie à usage pédagogique d’œuvres protégées. Elle n’assure pas la rémunération du personnel enseignant, sauf quand elle organise des activités complémentaires facultatives et que ce personnel est mis à sa disposition (article L. 216-1 du code de l’éducation). La construction des écoles est financée en partie par la dotation globale d’équipement (DGE).

Logement des instituteurs

Conformément aux dispositions de la loi du 30 octobre 1886 et 19 juillet 1889, la commune a obligation d’assurer un logement convenable aux instituteurs titulaires ou suppléants de l’enseignement public. A défaut, une indemnité représentative de logement (IRL) leur est versée. Le logement des instituteurs, comme le versement de l’IRL, constituent une dépense obligatoire pour la commune. L’article 4 de la loi no 82-213 du 2 mars 1982 modifiée a posé le principe de l’attribution par l’Etat aux communes d’une dotation spéciale destinée à compenser les charges qu’elles supportent pour le logement des instituteurs : la dotation spéciale instituteurs (DSI) (article L. 2334-26 à L. 2334-31 du CGCT). L’article 85 de la loi de finances du 23 décembre 1988 a divisé la dotation en deux parts : la dotation due aux communes au titre des instituteurs logés pour compenser les charges afférentes aux logements occupés par les intéressés ; la dotation revenant au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) pour indemniser les instituteurs non logés. La part de la DSI, dont le montant unitaire est déterminé par le CFL, après recensement des instituteurs, est notifiée aux communes concernées par le préfet. La part de la DSI revenant au CNFPT au titre de l’indemnité représentative de logement (IRL) est calculée par les services de l’inspection académique au vu des éléments transmis par le préfet et arrêtés après avis du conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) et des conseils municipaux intéressés. Lorsque le montant de l’IRL est supérieur au montant de la dotation unitaire, tel que fixé par le comité des finances locales, la commune verse directement la différence à l’instituteur.

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Le bénéfice d’un logement ou d’une indemnité représentative de logement est réservé aux seuls instituteurs. Ce dispositif a vocation à s’éteindre prochainement en raison de l’intégration progressive des instituteurs dans le corps des professeurs des écoles, lesquels ne bénéficient pas de cet avantage (CE, 30 novembre 1994, Préfet de la Haute-Saône).

L’obligation scolaire

L’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six et seize ans. Cette instruction obligatoire est assurée prioritairement dans les écoles ou établissements d’enseignement publics ou privés. Le maire est chargé du contrôle de l’obligation scolaire en liaison avec l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale. Chaque année, à la rentrée scolaire, le maire dresse la liste de tous les enfants de la commune soumis à l’obligation scolaire. Les personnes responsables doivent y faire inscrire les enfants dont elles ont la garde. En sa qualité de représentant de l’Etat, le maire délivre pour les enfants d’âge préélémentaire ou élémentaire, le certificat d’inscription indiquant l’école que l’enfant doit fréquenter dans la commune. Il ne peut refuser la délivrance de ce certificat, ni se prononcer sur l’opportunité d’inscrire un élève dans une école, mais seulement procéder à l’affectation de ce dernier. Les familles domiciliées à proximité de deux ou plusieurs écoles publiques ont la faculté de faire inscrire leurs enfants à l’une d’elles, sous réserve que l’école choisie ne compte déjà pas le nombre maximum d’élèves autorisé par la réglementation en vigueur. Cette possibilité n’est pas offerte aux familles si une délibération du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’EPCI détermine le ressort de chaque école. La domiciliation des parents à l’étranger ne peut être une cause de refus d’inscription d’un enfant soumis à l’obligation scolaire. Chaque enfant est inscrit, selon le cas, dans la commune où ses parents ont une résidence, soit dans celle du domicile de la personne qui en a la garde, soit dans celle où existe un établissement ou une section d’établissement destiné aux enfants de Français à l’étranger.

Répartition intercommunale des charges de fonctionnement des écoles publiques

Lorsqu’une école publique accueille des enfants de plusieurs communes, un mécanisme de répartition des charges de fonctionnement de ces écoles entre les communes concernées a été créé. Ce mécanisme, codifié à l’article L. 212-8 du code de l’éducation, a été modifié en dernier lieu par la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux. Lorsque les écoles maternelles, les classes enfantines ou les écoles élémentaires d’une commune reçoivent des élèves dont la famille est domiciliée dans une autre commune, la répartition des dépenses de fonctionnement se fait par accord entre la commune d’accueil et la commune de résidence.

Les modalités de la répartition Quelles sont les parties concernées ?

L’accord se conclut entre la commune d’accueil et la com-mune de résidence. Il est indispensable qu’un dialogue s’instaure entre elles au sujet de la répartition des dépenses.

Et s’il n’y avait pas d’accord...

En l’absence d’accord entre les communes concernées sur la répartition des dépenses, le préfet fixe la participation de cha-que commune après avis du conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN).

Quels sont les éléments à prendre en considération pour la contribution de la commune de résidence ?

Il est tenu compte : – des ressources de la commune de résidence ; – du nombre d’élèves de cette commune scolarisés dans la commune d’accueil ; – du coût moyen par élève calculé sur la base des dépenses de l’ensemble des écoles publiques (écoles maternelles, classes enfantines et écoles primaires) de la commune d’accueil.

Quels sont les dépenses concernées ?

Seules les dépenses de fonctionnement, à l’exception de celles relatives aux activités périscolaires sont à prendre en compte.

Ces dispositions s’appliquent-elles toujours à la commune de résidence ?

Non. Elles ne s’appliquent pas à cette commune si la capacité de ses écoles publiques permet la scolarisation des enfants en cause, sauf si le maire de la commune de résidence, consulté par le maire de la commune d’accueil, a donné son accord sur la scolarisation desdits enfants hors de sa commune.

La commune de résidence est-elle tenue de participer finan-cièrement à la scolarisation d’enfants résidant sur son territoire lorsqu’ils sont ins-crits dans une autre commune?

Oui, à condition que cette inscription soit justifiée par des motifs tirés de contraintes résultant : – d’obligations professionnelles des parents résidant dans une commune n’assurant pas directement ou indirectement la restauration et la garde des enfants ou si la commune n’a pas organisé un service d’assistantes maternelles agréées ; – de l’inscription d’un frère ou d’une sœur dans une école publique de la même commune ;

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– de raisons médicales. La scolarisation d’un enfant dans une école d’une com-mune autre que sa commune de résidence peut-elle, à un moment ou à un autre, être remise en cause ?

Non. Cette scolarisation ne peut être remise en cause ni par la commune d’accueil, ni par la commune de résidence, avant le terme soit de la formation préélémentaire, soit de la scolarité primaire de l’enfant commencée ou poursuivie durant l’année scolaire précédente dans un établissement du même cycle de la commune d’accueil.

Lorsque les compétences relatives au fonctionnement des écoles publiques ont été transférées à un EPCI, le territoire de l’ensemble des communes constituant cet établissement est assimilé, selon le cas, au territoire de la commune d’accueil ou de la commune de résidence et l’accord sur la répartition des dépenses de fonctionnement relève de l’EPCI. Le président de l’EPCI est substitué au maire de la commune de résidence pour apprécier la capacité d’accueil et donner l’accord à la participation financière.

Enseignement privé du premier degré

Aides au fonctionnement

La prise en charge, par les communes, des dépenses de fonctionnement des classes sous contrat d’association des établissements d’enseignement privé du premier degré résulte des dispositions de la loi Debré no 59-1557 du 31 décembre 1959 modifiée. Depuis cette date, ces dépenses sont prises en charge dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public. Seules les communes sièges de l’établissement privé étaient tenues de participer aux dépenses des classes élémentaires, les communes de résidence des élèves pouvant néanmoins apporter leur contribution de manière facultative, par voie conventionnelle. Le dispositif a été réformé par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales. L’article 89 de la loi précitée étend à la répartition des dépenses de fonctionnement des écoles élémentaires privées sous contrat d’association les procédures en vigueur pour les écoles publiques. Ainsi, à défaut d’accord sur la prise en charge de ces dépenses, le préfet fixe la contribution de la commune de résidence, après avis du conseil départemental de l’éducation nationale. L’article 89 de la loi no 2005-380 d’orientation et de programmation pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 précise que “ la contribution par élève mise à la charge de chaque commune ne peut être supérieure, pour un élève scolarisé dans une école privée située sur le territoire d’une autre commune au coût qu’aurait représenté, pour la commune de résidence, ce même élève s’il avait été scolarisé dans une de ses écoles publiques ou, en l’absence d’école publique, au coût moyen des classes élémentaires publiques du département. ” L’article 87 de la loi du 13 août 2004 susmentionnée précise, quant à lui, que lorsqu’un EPCI est compétent pour le fonctionnement des écoles publiques, cet établissement est substitué aux communes dans leurs droits et obligations à l’égard des établissements d’enseignement privés ayant passé un contrat avec l’Etat. L’EPCI est tenu de respecter les engagements pris par les communes jusqu’à l’échéance des conventions signées entre la commune et les écoles privées. La circulaire conjointe du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales et du ministre chargé de l’éducation NOR INT/MEN/F/0701576 C du 27 août 2007 donne toutes précisions sur les modifications apportées par la loi du 13 août 1964 modifiée en matière de financement par les communes des écoles privées sous contrat. Elle précise notamment que “ conformément au principe de parité qui doit guider l’application de la loi, la commune de résidence doit participer au financement de l’enseignement privé sous contrat dans tous les cas où elle devrait participer au financement d’une école publique qui accueillerait le même élève.

Aides à l’investissement

Selon une jurisprudence constante, il ressort des dispositions de la loi du 30 octobre 1886 que le législateur n’a admis que deux sortes d’établissements d’enseignement primaire : les écoles publiques fondées et entretenues par des personnes publiques et les écoles privées fondées et entretenues par des particuliers ou des associations. En conséquence, ces dispositions interdisaient aux personnes publiques de financer les dépenses d’investissement des écoles primaires privées. Toutefois, le législateur a apporté certaines exceptions au principe général ainsi posé.

L’article L. 442-16 du code de l’éducation, autorise les établissements d’enseignement privé (premier et second degrés) ayant signé avec l’Etat un contrat simple ou d’association, à recevoir de l’Etat, dans la limite des crédits inscrits à cet effet dans la loi de finances, soit les matériels informatiques pédagogiques nécessaires à l’application des programmes d’enseignement du premier et second degrés, soit une subvention permettant l’acquisition de ces matériels. Les collectivités peuvent concourir à l’acquisition des matériels informatiques complémentaires par les établissements privés

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sans que ce concours puisse excéder celui qu’elles apportent aux écoles publiques dont elles ont la charge. C’est donc après le vote de crédits au budget de l’Etat que les communes peuvent concourir à l’acquisition des matériels informatiques complémentaires en faveur de l’enseignement privé sous contrat. Depuis l’achèvement du plan informatique pour tous en 1989, aucun crédit d’investissement en faveur de l’enseignement privé n’a été inscrit au budget de l’Etat. Une deuxième exception au principe de non-intervention des communes pour les dépenses d’investissement est prévue par l’article L. 442-17 du code de l’éducation. Celui-ci autorise les communes à garantir les emprunts souscrits par les groupements ou associations à caractère local pour financer la construction, l’acquisition et l’aménagement de locaux d’enseignement utilisés par des écoles privées.

Enseignement secondaire

Si, en application des lois de décentralisation sur l’enseignement public, le département a la charge des collèges et la région celle des lycées, les communes sont concernées à plus d’un titre par l’enseignement secondaire.

Planification scolaire

Dans le domaine de la planification scolaire, l’accord de la commune d’implantation est requis pour l’établissement du programme prévisionnel des investissements ainsi qu’au moment de la fixation, par le préfet, de la liste des opérations de construction ou d’extension des établissements que l’Etat s’engage à pourvoir en personnels (articles L. 211-2, L. 213-1 et L. 214-5 du code de l’éducation).

Appel de responsabilités

Une commune peut demander à se substituer au département ou à la région pour exercer des responsabilités de fonctionnement à l’égard des collèges et lycées (articles L. 212-9, L. 216-5 et L. 216-6 du code de l’éducation).

Participation des communes aux dépenses des collèges

La loi no 90-586 du 4 juillet 1990 relative à la participation des communes au financement des collèges, a fixé le mécanisme d’extinction progressive des participations des communes au financement des collèges. Conformément aux dispositions de la loi, les communes ne participent plus aux dépenses de fonctionnement des collèges depuis le 1er janvier 1995 et à celles d’investissement depuis le 1er janvier 2000. Le département ne peut plus prévoir de participations communales aux dépenses d’investissement des collèges mais pour tenir compte, éventuellement, de l’échéancier du remboursement d’un emprunt contracté par le département avant le 31 décembre 1999, les modalités de paiement des participations communales fixées soit par la convention, soit par le préfet, peuvent prévoir un étalement des versements au-delà de la date prévue (circulaire conjointe du ministère de l’Intérieur et du Ministère de l’Education nationale en date du 2 août 1990, publiée au J.O. du 13 septembre 1990).

Représentation de la commune aux conseils d’administration des lycées et collèges

En application du décret no 85-924 du 30 août 1985 modifié relatif aux établissements publics locaux d’enseignement, la commune siège est représentée ainsi qu’il suit : trois représentants de la commune siège ou, lorsqu’il existe un groupement de communes, un représentant du groupement de communes et deux représentants de la commune siège (conseil d’administration des collèges et lycées ; article 11) ; deux représentants de la commune siège ou, lorsqu’il existe un regroupement de communes, un représentant du groupement de communes et un représentant de la commune siège (conseil d’administration des collèges accueillant moins de 600 élèves et ne comportant pas une section d’éducation spécialisée ; article 12).

Enseignement privé

L’article L. 151-4 du code de l’éducation précise que “ les établissements d’enseignement général du second degré privés peuvent obtenir des communes, des départements, des régions et de l’Etat des locaux et une subvention, sans que cette subvention puisse excéder le dixième des dépenses annuelles de l’établissement. Le conseil académique de l’éducation nationale donne son avis préalable sur l’opportunité de ces subventions. ” Les termes “ dépenses annuelles de l’établissement ” mentionnés à l’article L. 151-4 correspondent au budget de l’établissement (investissement et fonctionnement). Dans un arrêt du 6 avril 1990 (Ass. département d’Ille-et-Vilaine), le Conseil d’Etat a estimé qu’il s’agit des dépenses autres que celles couvertes par les fonds publics versés au titre du contrat d’association (forfait d’externat). Concernant la mise à disposition de locaux, le Conseil d’Etat a précisé (6 avril 1990, département d’Ille-et-Vilaine ; 10 novembre 1993, préfet de la région Ile-de-France, 22 février 1995, “ Tiberti et Berenger ”) que seul un local scolaire existant peut être mis à disposition d’un établissement d’enseignement privé.

Utilisation des locaux scolaires, promotion d’activités

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pour les élèves et aménagement des horaires Utilisation de locaux scolaires (article L. 212-15 du code de

l’éducation)

Promotion d’activités pour les élèves (article L. 216-1

du code de l’éducation)

Aménagement des horaires (article L. 521-3 du code de l’éducation)

Le maire peut utiliser des locaux et des équipements scolaires dans la commune pour l’organisation d’activités culturelles, sportives, sociales ou socio-éducatives.

Les communes peuvent or-ganiser, pendant les heures d’ouverture des établisse-ments scolaires, des activités éducatives, sportives et cultu-relles complémentaires.

Le maire peut aménager les heures d’entrée et de sortie des établissements scolaires dans sa commune en raison des circonstances locales. Il doit, au préalable, recueillir l’avis de l’autorité scolaire responsable.

Les activités doivent se dérouler pendant les heures ou les périodes au cours desquelles ils ne sont pas utilisés pour les besoins de la forma-tion initiale et continue. Elles doivent être compatibles avec la nature des installations ou l’aménagement des locaux.

Ces activités sont facultati-ves. Elles ne peuvent se subs-tituer ni porter atteinte aux activités d’enseignement et de formation fixées par l’Etat. La commune supporte la charge financière de ces activités, y compris celle des agents de l’Etat mis à sa disposition.

Ces activités sont organisées soit directement par la commune, soit par des personnes physiques ou morales après accord du maire.

L’aménagement d’horaire peut avoir une portée per-manente pour l’ensemble de l’année scolaire ou être limité dans le temps.

Avant l’organisation de ces activi-tés, le maire doit consulter le conseil d’établissement ou d’école et obtenir l’accord de la collectivité proprié-taire ou attributaire des locaux.

Ces activités ne peuvent être organisées que si la com-mune a obtenu l’accord des conseils et autorités respon-sables du fonctionnement des établissements concernés.

Avant cet aménagement, le maire doit saisir l’autorité scolaire responsable.

L’autorisation d’utilisation des lo-caux peut donner lieu à une conven-tion à la demande de la commune ou de la collectivité propriétaire de l’établissement, entre le maire et, le cas échéant, le représentant de la collectivité propriétaire, le chef d’établissement scolaire et l’organisateur. La convention précise, entre autres, les obligations pesant sur l’organisateur en ce qui concerne les règles de sécurité, ainsi que la prise en charge des responsabilités et de la réparation des dommages éventuels.

Ces activités font l’objet d’une convention entre la commune et l’établissement concerné. Elle détermine notamment les conditions dans lesquelles les agents de l’Etat peuvent être mis à la disposition de la commune.

A défaut de convention, la commune est responsable dans tous les cas des dommages éventuels, en dehors des cas où la responsabilité d’un tiers est établie.

Logement des étudiants

Afin d’améliorer l’offre de logements aux étudiants, l’article L. 822-1 du code de l’éducation, dans sa réduction issue de la loi du 13 août 2004 précitée, prévoit que si une commune ou un EPCI en fait la demande, elle ou il assurera la compétence pour la construction, la rénovation et l’équipement des locaux destinés au logement des étudiants. Dans cette hypothèse, la propriété des logements universitaires appartenant à l’Etat est transférée à titre gratuit à la commune ou à l’EPCI, par arrêté préfectoral, mais le centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) continue d’en assurer la gestion, dans le cadre d’une convention.

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Dans les conditions fixées par le décret no 2006-44 du 9 janvier 2006, cette convention dresse un diagnostic de l’état des logements et détermine les obligations respectives des signataires et notamment les objectifs de gestion qui sont assignés aux CROUS, ainsi que les modalités de la participation des représentants de la commune ou de l’EPCI concernés aux décision d’attribution des logements. Pour la région Ile-de-France, la politique de logement des étudiants s’inscrit dans le cadre d’un schéma élaboré par le conseil régional et, si la commune ou l’EPCI renonce à demander le transfert de la compétence, la région d’Ile-de-France peut demander ce transfert à leur profit.

Caisse des écoles

La commune est compétente, en vertu de l’article L. 212-10 du code de l’éducation pour créer la caisse des écoles destinée à faciliter la fréquentation de l’école par des aides aux élèves et mener des actions à caractère éducatif, culturel, social et sanitaire en faveur des enfants relevant de l’enseignement du premier et du second degrés, notamment dans le cadre des dispositifs de réussite éducative institués par la loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale pour l’accompagnement des élèves en difficultés. Les dispositifs de réussite éducative s’adressent prioritairement aux enfants situés en zone urbaine sensible, ou scolarisés dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire. Le maire préside de plein droit le comité de la caisse des écoles et le conseil consultatif de réussite éducative institué dans les caisses des écoles volontaires pour traiter des questions de réussite éducative.

JEUNESSE ET SPORTS

Compétences des communes en matière d’équipements sportifs

La construction d’un établissement scolaire élémentaire doit être accompagnée de celle des équipements nécessaires à la pratique de l’éducation physique et sportive. Dans le cadre de l’enseignement obligatoire de l’éducation physique et sportive, la commune propriétaire des équipements sportifs peut être amenée, le cas échéant, à mettre ceux-ci à la disposition des lycées et collèges soit gratuitement, soit contre le paiement d’un prix fixé de manière conventionnelle. La participation financière est calculée par référence aux frais de fonctionnement des équipements.

Offices municipaux des sports

L’office municipal des sports est une association type loi de 1901. Cet organisme, qui peut être créé à l’initiative de la commune, se distingue de la commission municipale des sports et est indépendant de la municipalité. Présidé par le maire, il est composé d’élus municipaux, de représentants locaux d’associations locales, de parents d’élèves ou d’enseignants œuvrant dans les domaines de l’éducation sportive, du sport et des activités physiques de pleine nature à caractère sportif. C’est un organisme de réflexion, de coordination et de promotion du sport. Il ne gère pas d’installations sportives et ne peut engager directement les finances de la commune.

RESTAURATION SCOLAIRE

La création d’une cantine scolaire ne constitue pas une obligation pour la commune et ne fait pas partie des charges lui incombant pour assurer le fonctionnement du service public de l’enseignement (CE, 5 avril 1984, commissaire de la République de l’Ariège). L’Afnor a établi, en matière de restauration scolaire, la norme de service NF X50-220 “ Service de la restauration scolaire ”. Cette norme, dont l’application est facultative, aborde l’aménagement des locaux, l’accueil des enfants, le temps des repas... Le décret no 2006-753 du 29 juin 2006 relatif au prix de la restauration scolaire pour les élèves de l’enseignement public précise qu’il appartient aux collectivités territoriales de fixer les prix de la restauration scolaire fournie aux élèves des établissements dont elles ont la charge. Il met fin au régime d’encadrement des tarifs, tel qu’il résulte du décret no 2000-672 du 19 juillet 2000, qu’il abroge, non seulement pour les collèges et lycées, mais aussi pour les écoles. Conformément à ce décret, les prix de la restauration scolaire ne peuvent être supérieurs au coût par usager résultant des charges supportées au titre du service de restauration, après déduction des subventions de toute nature bénéficiant à ce service, et y compris lorsqu’une modulation est appliquée. Les communes peuvent dorénavant fixer les tarifs en tenant compte des dépenses d’investissement et de fonctionnement et des besoins exprimés par les usagers. Le service de la restauration scolaire étant un service public administratif, la commune peut, en cas de gestion déléguée, verser une subvention à son contractant pour compenser les sujétions tarifaires. Une différenciation de tarif entre les usagers ne peut être fondée que sur des critères sociaux.

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Le refus opposé par une autorité publique d’accueillir un enfant dans une cantine scolaire, un centre aéré, une crèche ou une activité périscolaire au motif qu’il est atteint de troubles de santé, comme une allergie alimentaire, par exemple, peut être considéré comme constitutif d’une entrave au principe d’égalité devant le service public et caractérise, ainsi, une discrimination fondée sur l’état de santé de cet enfant. Aussi, pour éviter tout problème de ce type est-il vivement recommandé aux collectivités de se reporter à la circulaire n° 2003-135 du 8 septembre 2003 relative à l’accueil en collectivité des enfants et des adolescents atteints de troubles de santé évoluant sur une longue maladie. Cette circulaire a été publiée au bulletin officiel n° 34 (encart) de l’année 2003 du ministère chargé de l’éducation nationale et est disponible sur le site Internet de ce département ministériel (http://www.education.gouv.fr).

TRANSPORTS SCOLAIRES

Hors de la région Ile-de-France

Au sens de l’article 29 de la loi no 82-1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs dite “ LOTI ”, les transports scolaires sont des services publics réguliers.

C’est au département que revient la responsabilité de l’organisation et du fonctionnement de ces transports, lequel consulte à leur sujet le conseil départemental de l’éducation nationale. L’autorité compétente de l’Etat consulte le département avant toute décision susceptible d’entraîner une modification substantielle des besoins dans le domaine des transports scolaires. A l’intérieur des périmètres de transports urbains existant au 1er septembre 1984 (date d’effet du transfert de la compétence prévu par la loi no 83-663 du 22 juillet 1983 modifiée), cette responsabilité est exercée par les autorités organisatrices des transports urbains (AOTU) (article L. 213-11 du code de l’éducation).

La création ou la modification ultérieure d’un périmètre de transports urbains incluant le transport scolaire, implique la passation d’une convention entre le département et l’AOTU. Les AOTU peuvent être des communes ou des EPCI. Cet acte fixe les conditions de financement des services de transports scolaires dans le nouveau périmètre (même article que ci-dessus).

Dans le cadre d’une procédure conventionnelle, la région et le département peuvent participer au financement des frais de transport individuel des élèves vers les établissements scolaires dont ils ont la charge (article L. 213-12-1 du code de l’éducation).

Les droits à la compensation financière attribuée, au titre du transfert de compétences en matière de transports scolaires, aux et autorités compétentes pour l’organisation des transports urbains sont fixées par les articles R. 1614-66 à R. 1614-74 du CGCT.

Le préfet, au vu de certaines conditions, constate la part de chaque autorité compétente pour l’organisation des transports scolaires au titre des services spéciaux de transports publics routiers réservés aux élèves. Il en est de même pour l’organisation des transports scolaires au titre des déplacements des élèves sur des lignes régulières.

Est affecté au département le droit à compensation correspondant aux dépenses supportées par l’Etat au titre des bourses de fréquentation scolaire, des frais de premier établissement des services de transport scolaire ainsi qu’au titre des frais de transports des élèves et étudiants gravement handicapés, des élèves des écoles maternelles en zone rurale et des élèves des zones de montagne.

Le conseil général ou l’autorité compétente en matière de transports urbains peut confier par convention tout ou partie de l’organisation des transports scolaires à des communes, des EPCI, des syndicats mixtes, des établissements d’enseignement des associations de parents d’élèves...

Dans la région Ile-de-France

L’organisation des transports scolaires en Ile-de-France repose sur l’ordonnance no 59-151 du 7 janvier 1959 modifiée relative à l’organisation des transports de voyageurs en Ile-de-France, et sur le décret no 59-157 du 7 janvier 1959 modifié portant sur le même objet (article R. 213-20 du code de l’éducation). Le décret du 7 janvier 1959 précité précise en son article 1er que les transports scolaires sont des services réguliers publics. Ils peuvent être créés pour assurer, à titre principal, à l’intention des élèves, la desserte des établissements d’enseignement. Les services publics à la demande organisés en faveur des élèves et des étudiants handicapés en vue de leurs déplacements vers les établissements scolaires ou universitaires sont assimilés à des transports scolaires. Un établissement public, dénommé Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), est chargé de l’organisation des transports publics de personnes en Ile-de-France. Il est constitué entre la région d’Ile-de-France, la ville de Paris, les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l’Essonne, des Yvelines, du Val-d’Oise et de la Seine-et-Marne. Le STIF est responsable de l’organisation et du fonctionnement des transports scolaires et consulte à leur sujet, le conseil

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interacadémique d’Ile-de-France au moins une fois par an (article 1er de l’ordonnance du 7 janvier 1959 modifiée). Sont supportés par le STIF, les frais de transport individuel des élèves et des étudiants handicapés vers les établissements scolaires et les établissements universitaires rendus nécessaires du fait de leur handicap (articles L. 213-14 et L. 821-5 du code de l’éducation). Pendant un délai de trois ans à compter de l’entrée en vigueur de l’article 39 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 modifiée, l’organisation des services des transports scolaires continue à être assurée par les personnes morales de droit public et de droit privé exerçant cette activité à la date de publication de la loi. L’article L. 821-5 du code de l’éducation précise notamment que si aucune convention confiant l’organisation des transports scolaires aux collectivités territoriales ou à leurs groupements n’est intervenue au terme de ce délai de trois ans, la responsabilité de l’organisation et du fonctionnement de ces transports sera exercée de plein droit par le STIF.

ELIMINATION DES DECHETS DES MENAGES ET AUTRES DECHETS

Bases du dispositif

Le service public d’élimination des déchets trouve son origine dans le pouvoir de police municipale que détient le maire et qui a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté et la salubrité publiques.

La loi no 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux a créé le service public en confiant aux communes, et à leurs groupements, la responsabilité d’assurer l’élimination des déchets des ménages et des autres déchets qui, eu égard à leurs caractéristiques et aux quantités produites, peuvent être collectés et traités sans sujétions techniques particulières.

La loi de 1975 dont les dispositions sont intégrées dans le CGCT (article L. 2224-13 à L. 2224-17 principalement) a été modifiée, notamment par les lois : - no 92-646 du 13 juillet 1992 relative à l’élimination des déchets ainsi qu’aux installations classées pour la protection de l’environnement ; - no 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement ; - no 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale ; - no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales ; - no 2004-1485 du 30 décembre 2004 de finances rectificative pour 2004 ; - no 2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 ; - n° 2006-1666 du 2 décembre 2006 de finances pour 2007.

L’élimination des déchets des ménages comprend les opérations de collecte, de transport, de stockage, de tri et de traitement nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou à la production d’énergie. Cette élimination doit s’effectuer dans des conditions propres à éviter de porter atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement.

Le service public s’étend également, mais de façon facultative, aux autres déchets, essentiellement d’origine artisanale ou commerciale, qui peuvent être collectés et traités sans sujétions techniques particulières et, par conséquent, non dangereux.

Le service de l’élimination des déchets comprend deux missions, l’une s’articulant autour de la collecte et l’autre autour du traitement.

Le dispositif s’intègre dans une politique globale des déchets : incitation à une réduction de la production des déchets ; stratégie de valorisation.

En matière de gestion et de financement, des modifications importantes ont été apportés ces dernières années pour tenir compte notamment du fait que le service de la collecte et du traitement des ordures ménagères s’organise de plus en plus au niveau intercommunal (EPCI ou syndicat mixte).

Service public local d’élimination des déchets

Elimination des déchets des ménages

L’élimination des déchets est assurée par les communes ou les EPCI, voire les syndicats mixtes, éventuellement en liaison avec les départements et les régions. Les communes peuvent transférer à un EPCI ou un syndicat mixte soit l’ensemble de la compétence d’élimination et de valorisation des déchets des ménages, soit la partie de cette compétence comprenant le traitement, la mise en décharge des

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déchets ultimes, les opérations de transport, de tri ou de stockage qui s’y rapportent. Dans le cadre d’une convention, le département peut se voir confier, par une commune ou un EPCI, la responsabilité du traitement, de la mise en décharge des déchets ultimes ainsi que des opérations de transport, de tri ou de stockage qui s’y rapportent. Dans l’hypothèse d’un partage des deux missions, les opérations de transport, de tri ou de stockage qui se situent à la jonction de la collecte et du traitement peuvent être intégrées dans l’une ou l’autre de ces missions. Le maire fixe les modalités de la collecte des déchets. La loi du 13 août 2004 précitée prévoit que les maires des communes membres d’un EPCI à fiscalité propre détenteur de la compétence d’élimination des déchets ménagers peuvent transférer au président de cet établissement des attributions lui permettant de réglementer cette activité.

Elimination des autres déchets (service facultatif)

La loi laisse aux collectivités la possibilité de procéder à l’élimination des déchets d’origine non domestique. Les communes et les EPCI peuvent éliminer, dans les mêmes conditions que les déchets des ménages, les déchets d’origine commerciale ou artisanale qui, en raison de leurs caractéristiques et des quantités produites, peuvent être éliminés sans sujétions techniques particulières et sans risques pour les personnes ou l’environnement (article R. 2224-28 du CGCT). Ces sujétions ne sont pas définies. Elles relèvent de la libre appréciation des collectivités compétentes qui peuvent ainsi délimiter, à leur appréciation, le service public local d’élimination des déchets qui présente, de ce fait, un caractère facultatif pour les déchets assimilés. Pour autant, il n’est pas souhaitable que les collectivités interviennent dans la collecte des déchets industriels banals (ou non dangereux) produits par les entreprises industrielles et commerciales importantes généralement installées dans des aires spécifiques. Le décret no 94-609 du 13 juillet 1994 modifié relatif, notamment, aux déchets d’emballage dont les détenteurs ne sont pas les ménages apporte des restrictions à l’élimination de ces déchets. Il dispose : - d’une part, que les personnes qui produisent un volume hebdomadaire d’emballages non domestiques inférieur à 1 100 litres peuvent remettre ces emballages au service de collecte des communes ou des EPCI ; - d’autre part, que les personnes qui produisent plus de 1 100 litres de ces emballages par semaine doivent procéder à leur valorisation dans des installations agréées par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir des matériaux réutilisables ou de l’énergie. Ces personnes ont la possibilité de céder ces emballages par contrat soit à l’exploitant d’une installation agréée, soit à un intermédiaire exerçant une activité de transport routier, de négoce ou de courtage des déchets. Une collectivité peut néanmoins assurer l’élimination de ce type d’emballages sous réserve de respecter les dispositions du décret précité ainsi que les règles de la concurrence.

Transfert du service d’élimination des déchets domestiques et assimilé vers un EPCI ou un syndicat mixte

(article L. 2224.13 du CGCT issu de l’article 71 de la loi du 12 juillet 1999 précitée modifiée) Comme on l’a vu plus haut, les communes peuvent transférer tout ou partie du service d’élimination des déchets domestiques et assimilés vers un EPCI ou un syndicat mixte. Quelques caractéristiques du dispositif sont exposées ci-après :

Peut-on dissocier les différentes composantes de la collecte ainsi que celles du traitement ?

Non. – La collecte en porte à porte ou en apport volontaire, qu’elle soit sélective ou non, ainsi que l’exploitation d’un réseau de déchetteries relèvent de la collecte dans son ensemble. Les opérations ne peuvent donc être traitées séparément. – De même, au sein du traitement, le tri, la valorisation des déchets et le stockage ne peuvent être séparés.

La collecte et le traitement sont deux compétences distinctes du service élimination. Y a-t-il des opérations qui se situent à la marge de la collecte et du traite-ment ?

Oui. C’est le cas du transport, du tri ou du stockage. Ils peu-vent, selon les cas, être intégrés à l’une ou l’autre des deux missions. Par exemple : – 1er cas : les opérations de tri effectuées dans l’enceinte d’une déchetterie et limitées aux déchets qui y sont déposés peuvent être rattachées à la collecte alors que le tri constitue en soi une opération de traitement. – 2e cas : le stockage intermédiaire dans une déchetterie se distingue d’un stockage définitif ou d’une mise en décharge et peut être rattaché à la collecte. – 3e cas : le transport jusqu’au site de traitement par les ben-nes assurant la collecte peut relever aussi de cette mission.

Les communes ont-elles la pos-sibilité

Non dans les deux cas. Les transferts dits “ en étoile ” (ou dispersés) sont interdits par les dispositions du CGCT. Il

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(de transférer la collecte à deux ou plusieurs groupements diffé-rents (1er cas) ? (de transférer la collecte à un groupement et le traitement à un autre (2ème cas) ?

convient, en effet : – de garantir la cohérence des politiques menées en matière de collecte sur des territoires qui, bien souvent, se chevau-chent (1er cas) ; – d’éviter que les politiques menées en matière de collecte soient sans lien avec celles en matière de traitement (2ème

cas). Quels sont, alors, les transferts autorisés ?

Les transferts dits “ en cascade ”. Dans ce cas, la commune peut : – transférer la collecte et le traitement à un EPCI ou à un syndicat mixte ; – ou conserver la collecte et transférer le traitement à un EP-CI ou à un syndicat. En revanche, il lui est interdit de conserver le traitement et de transférer la collecte.

Quelles sont les possibilités offertes à un EPCI en matière de transfert ?

L’EPCI ayant la totalité de la compétence “ élimination des déchets ” peut ensuite transférer l’ensemble de cette compé-tence à un syndicat mixte ou bien conserver la collecte et lui transférer le traitement.

Un syndicat mixte ayant reçu la compétence “ élimination des déchets ” par la voie du transfert “ en cascade ” peut-il adhérer à un autre syndicat mixte ?

Oui en application de l’article L. 5711-4 du code général des collectivités territoriales. Auparavant, ce n’était pas possible. Les lois n° 2006-1537 du 7 décembre 2006 relative au secteur de l’énergie et n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques ont fait évoluer la législation appli-cable aux syndicats mixtes. La première a, par son article 35, inséré dans le CGCT , un article L. 5711-4 qui permet, notamment en matière de col-lecte ou d’élimination des déchets ménagers et assimilés, à un syndicat mixte composé de communes et d’EPCI ou unique-ment d’EPCI, d’adhérer à un autre syndicat mixte. Lorsque le syndicat mixte, qui adhère à un autre syndicat mixte, lui transfère la totalité des compétences qu’il exerce, l’adhésion entraîne sa dissolution. La seconde précise en son article 101 VI que, notamment en matière de collecte ou d’élimination des déchets ménagers et assimilés, les décisions d’adhésion d’un syndicat mixte à un autre syndicat mixte, composés l’un et l’autre de communes et d’EPCI ou exclusivement d’EPCI, prises antérieurement avant l’entrée en vigueur du nouvel article L. 5711-4 du CGCT sont validées sous réserve des décisions juridictionnel-les passées en force de chose jugée, dans la mesure où elles seraient contestées pour un motif tiré de l’absence de procé-dure légale d’adhésion à la date de l’adhésion. Les syndicats mixtes ainsi constitués disposent d’un délai de deux ans à compter du 30 décembre 2006 pour mettre en conformité les dispositions les régissant avec celles de l’article L. 5711-4.

Cas spécifique des mises à disposition et des prestations de services

Une commune peut, dans le cadre d’une convention, mettre certains services et moyens à la disposition d’autres communes pour faciliter l’exercice de compétences. Ce système doit être limité (prêt de bennes à ordures par exemple) et ne doit, en aucun cas, aller jusqu’à l’organisation du service lui-même. En application de l’article L. 5211-56 du CGCT, lorsqu’une prestation de service est assurée par un EPCI pour le compte d’une collectivité, d’un EPCI ou d’un syndicat mixte, les dépenses afférentes à cette prestation doivent être retracées dans un budget annexe. Les recettes de ce budget comprennent le produit des redevances ou taxes correspondant au service assuré et les contributions de la collectivité ou de l’établissement au bénéfice duquel la prestation est assurée. Deux cas doivent être distingués :

1er cas Prestations pour le compte de

collectivités ou d’EPCI qui ne sont pas adhérents du groupement

prestataire

2ème cas Prestations du groupement à l’intérieur

de son périmètre

Ces prestations ne sont possibles pour les communautés urbaines et commu-

Ces prestations sont possibles pour les communautés de communes, les communautés d’agglomération et les

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nautés d’agglomération, dans le res-pect du code des marchés publics.

communautés urbaines dans le respect du code des mar-chés publics.

Les communautés de communes, les syndicats intercommunaux et les syndicats mixtes doivent être autorisés par leurs statuts à réaliser des presta-tions de services dont la nature et les bénéficiaires doivent être définis. Les prestations s’effectuent dans le respect du code des marchés publics.

Les syndicats intercommunaux et le syndicats mixtes doivent être autorisés par leurs statuts à réaliser des prestation de services dont la nature et les bénéficiaires doivent être définis. Les prestations s’effectuent dans le respect du code des marchés publics.

Dans tous les cas, les prestations doi-vent présenter un lien avec les compé-tences transférées à l’établissement ainsi qu’un caractère marginal par rapport à l’activité globale de cet établissement.

Dans tous les cas, les prestations doivent présenter un lien avec les compétences transférées à l’établissement ainsi qu’un caractère marginal par rapport à l’activité globale de ce même établissement

Financement du service d’élimination et de valorisation des déchets domestiques et assimilés

Le service peut faire l’objet d’un financement de droit commun (budget général) ou d’un financement spécifique (taxe d’enlèvement des ordures ménagères ou TEOM, redevance spéciale en complément de la TEOM, redevance d’enlèvement des ordures ménagères ou REOM) ainsi que le montre le tableau ci-après :

Financement du service d’élimination et de valorisation des déchets domestiques et assimilés Modes de financement

Possibilités ou non de cumul

Budget général

Cumul : – possible avec la taxe d’enlèvement des ordures ména-gères (TEOM). – obligatoire avec la redevance spéciale si un service spécifique est assuré.

Redevance des ordures ménagères (REOM) (article L. 2333-76 du CGCT)

Pas de cumul possible : – avec la TEOM. – avec la redevance spéciale car le service est déjà fac-turé au sein de la redevance générale. – avec le budget général.

Taxe d’enlèvement des ordures ména-gères (TEOM) articles du CGI : 1520 (communes), 1521 à 1526 et 1639 A II bis (dispositions générales), 1609 bis, quinquies C, nonies B et D et 1636 B sexies III (EPCI) ainsi que 1609 quater (syndicats de communes et syndicats mixtes)

Pas de cumul possible : – avec la REOM Cumul : – obligatoire avec la redevance spéciale si un service spécifique est assuré. – possible avec le budget général.

Redevance spéciale (article L. 2333-78 du CGCT)

Pas de cumul possible : – avec la REOM Cumul obligatoire si un service spécifique est assuré : – avec la TEOM – avec le budget général

Le budget général des collectivités et groupements concernés peut pourvoir, au même titre que pour les autres dépenses, au fonctionnement du service. Les dépenses sont notamment financées par les recettes provenant des impôts locaux (ou de la seule taxe professionnelle) pour les communes et les EPCI à fiscalité propre et par les contributions financières ou fiscalisées des communes membres pour les syndicats de communes ou les syndicats mixtes. La TEOM est un impôt direct additionnel à la taxe foncière sur les propriétés bâties. Cette taxe n’est pas exclusive, le service pouvant être financé pour partie par elle et pour partie par le budget de la collectivité ou du groupement concerné. La redevance spéciale en complément de la TEOM, devenue obligatoire depuis le 1er janvier 1993, concerne l’élimination des déchets assimilés aux déchets ménagers (déchets d’origine non domestique), qui peuvent être éliminés sans sujétions techniques particulières et sans risque pour les personnes et l’environnement. Cette redevance concerne les personnes physiques et morales indépendamment de leur situation au regard de la TEOM dès lors qu’elles bénéficient de la collecte

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de leurs déchets assimilés. Lorsque les communes ou les établissements publics assurent l’enlèvement des ordures ménagères des terrains de camping ou spécialement aménagés pour le stationnement des caravanes, ils peuvent assujettir les exploitants à une redevance calculée en fonction du nombre de places disponibles sur ces terrains (article L. 2333-77 du CGCT). Précisons que cette redevance est supprimée, dès lors que la REOM est instituée (article L. 2333-78). La REOM, comme la TEOM, peut être instituée par les communes, les EPCI et les syndicats mixtes dès lors qu’ils assurent au moins la collecte des déchets des ménages. L’instauration de cette redevance confère au service un caractère industriel et commercial qui impose l’établissement d’un budget annexe équilibré en recettes et en dépenses. Les principales caractéristiques de la TEOM et de la REOM sont développées dans le tableau comparatif ci-après :

TEOM

REOM

C’est une taxe sans rapport direct avec le service rendu. Elle est additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés bâties. Elle est facultative puisque son institution est laissée à l’initiative de l’organe délibérant concerné. Son paiement est obligatoire pour le contribuable, qu’il utilise ou non le service. Son produit n’est pas affecté. Depuis 2005, les communes et leurs grou-pements de 10 000 habitants et plus ayant institué la TEOM doivent retracer dans un état spécial annexé aux documents budgétai-res le produit perçu de la taxe et les dépenses directes et indirectes afférentes à l’exercice de la compétence.

C’est une redevance calculée en fonction de l’importance du service rendu qui doit permet-tre de couvrir l’ensemble des dépenses du service dont le budget doit être équilibré. S’agissant d’une redevance et non d’un impôt, elle peut être recouvrée soit par la commune, l’EPCI ou le syndicat mixte compétent, soit par le concession-naire. L’usager qui n’a pas recours au service peut demander à être déchargé du paiement de cette redevance. La loi n° 2004-1485 du 20 décembre 2004 de finances rectificative pour 2004 a précisé que le tarif peut, “ en raison des caractéristiques de l’habitat inclure une part fixe qui n’excède pas les coûts non proportionnels et prévoir, pour les rési-dences constituées en habitat vertical ou pavillon-naire, une redevance globale calculée en fonction du nombre de résidents ou de la masse des dé-chets produits exprimée en volume ou en poids. La personne morale ou physique chargée de la gestion de la résidence est alors considérée comme l’usager du service public et procède à la répartition de la redevance globale entre les foyers.3 (article L. 2333-76 du CGCT),

Dès qu’ils assurent au moins la collecte des déchets des ménages, les communes, les EPCI et les syndicats mixtes peuvent insti-tuer la TEOM.

Dès lors qu’ils assurent au moins la collecte des déchets des ménages, les communes, les EPCI et les syndicats mixtes peuvent instituer la REOM.

Les EPCI compétents en matière d’élimination des déchets ne peuvent plus renoncer au profit de leurs communes membres à percevoir directement la TEOM ou la REOM et laisser ce soin ainsi que le choix de la ressource (TEOM ou REOM) à ces communes puis-qu’elles ne sont plus compétentes en la matière. Pour mémoire : un régime transitoire pré-voyait que les délibérations des communes ou des EPCI prises pour instituer et perce-voir la TEOM dans les conditions antérieu-res à la loi du 12 juillet 1999 pouvaient de-meurer applicables jusqu’au 31 décembre 2005 alors même que les conditions posées par la loi du 12 juillet 1999 n’étaient pas respectées (voir circulaires NOR/INT/B00/00249/C du 10 novembre 2000 et NOR/MCT/B/05/10008/C du 15 juillet 2005).

Les EPCI à fiscalité propre qui bénéficient du transfert de la totalité de la compétence “élimination et valorisation des déchets mé-nagers ” et qui adhèrent, pour l’ensemble de cette compétence à un syndicat mixte béné-ficient d’un régime dérogatoire qui leur permet : – soit d’instituer pour leur propre compte la taxe si le syndicat mixte n’a pas instauré de financement spécifique avant le 1er juillet

Les EPCI à fiscalité propre qui bénéficient du transfert de la totalité de la compétence “ élimina-tion et valorisation des déchets ménagers ” et qui adhèrent, pour l’ensemble de cette compétence, à un syndicat mixte bénéficient d’un régime déro-gatoire qui leur permet : – soit d’instituer pour leur propre compte la RE-OM si le syndicat mixte n’a pas instauré de finan-cement spécifique avant le 1er juillet d’une année. Si le syndicat mixte décide postérieurement

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TEOM

REOM

d’une année. Si le syndicat mixte décide postérieurement d’instituer la TEOM ou la REOM, sa délibération ne s’applique pas sur le territoire des EPCI à fiscalité propre, sauf s’ils rapportent leurs délibérations. Depuis le 1er janvier 2006, cette possibilité est égale-ment ouverte aux communes qui adhèrent directement pour l’ensemble de la compé-tence à un syndicat mixte qui n’a institué aucune recette au 1er juillet précédent ; – soit de percevoir la TEOM en lieu et place du syndicat mixte qui l’a précédemment instituée.

d’instituer la TEOM ou la REOM, sa délibération ne s’applique pas sur le territoire des EPCI à fiscalité propre, sauf s’ils rapportent leurs délibé-rations. Depuis le 1er janvier 2006, cette possibili-té est également ouverte aux communes qui adhè-rent directement pour l’ensemble de la compé-tence à un syndicat mixte qui n’a institué aucune recette au 1er juillet précédent ; – soit de percevoir la REOM en lieu et place du syndicat mixte qui l’a précédemment instituée.

En règle générale, la TEOM doit être insti-tuée par la commune ou le groupement com-pétent avant le 15 octobre d’une année pour être perçue à compter du 1er janvier de l’année suivante. Cette date limite est rame-née au 1er juillet pour les syndicats mixtes et reportée au 15 janvier pour les EPCI à fisca-lité propre créés ex nihilo ainsi que pour les EPCI et les syndicats mixtes issus d’une fusion. Les collectivités et groupements qui ont institué la TEOM reçoivent, au début de l’année, leurs bases prévisionnelles de TEOM calculées par les services fiscaux. La délibération fixant le (ou les) taux doit intervenir avant le 31 mars de chaque an-née.

La délibération instituant la REOM peut être prise à tout moment de l’année. Pour bénéficier du produit de la redevance sur une année complète, la délibération doit être prise et reçue à la préfec-ture avant le 31 décembre de l’année N pour pouvoir être perçue à compter du 1er janvier de l’année suivante. L’institution de la REOM entraîne la suppression de la TEOM puisque le service donne lieu à la perception de l’une ou l’autre. Cette suppression intervient au 1er janvier de l’année en cours si la délibération est prise avant le 1er mars de l’année et au 1er janvier de l’année suivante si la délibéra-tion est prise entre le 1er mars et le 31 décembre. L’EPCI ou le syndicat mixte issu d’une fusion(articles L. 5211-41-3 et L. 5711-2 du CGCT)doit prendre la délibération afférente à la TEOM avant le 1er mars de l’année qui suit celle de la fusion.

Les communes et groupements qui ont insti-tué la TEOM peuvent également instaurer des exonérations, des zones en fonction de l’importance du service rendu, un plafonne-ment des valeurs locatives des locaux assu-jettis à cette taxe ou encore supprimer l’exonération dont bénéficient de plein droit les locaux situés dans une zone ou le service ne fonctionne pas. Les structures intercommunales qui harmo-nisent le fonctionnement du service au profit de la TEOM peuvent mettre en œuvre un mécanisme de lissage des taux sur dix ans. Tous ces dispositifs sont facultatifs et mis en application par délibération adoptée dans les mêmes délais que pour l’institution de cette taxe.

Institution d’un nouveau régime transitoire et dérogatoire de portée restreinte : Les dispositions de la loi du 12 juillet 1999 précitée prohibent, comme on l’a vu, les transferts en “ étoile ”. La résorption des transferts en “ étoile ” existants a dû être interrompue dans un certain nombre de cas, suite à un arrêt du Conseil d’Etat du 5 janvier 2005. Les communes ou groupements de communes se trouvant dans une situation de transfert en “étoile ” au profit de deux syndicats mixtes au 5 janvier 2005 ont bénéficié, à titre exceptionnel, d’un régime transitoire d’un an instauré par la loi de finances pour 2006. Ces communes et groupements ayant perçu la TEOM ou la REOM au titre des années 2000 à 2005, sur le fondement de délibérations prises avant le 12 juillet 1999, ont pu percevoir cette taxe ou cette redevance en 2006 sur le fondement des mêmes délibérations. Le régime transitoire prévu par la loi de finances pour 2006 en son article 103, a été de nouveau prolongé pour deux ans par les articles 74 (TEOM) et 75 (REOM) de la loi de finances pour 2007. En conséquence, les communes et groupements de communes se trouvant dans la situa-tion prohibée d’un transfert dit “ en étoile ” (transfert de la collecte des déchets ménagers à un groupement et transfert du traitement à un autre groupement) et devant résorber ces transferts par l’adhésion d’un syndicat mixte, pourront encore en 2007 et en 2008 voter un taux de TEOM . La prorogation ponctuelle de ce nouveau régime transitoire est justifiée par le fait que, à la date d’adoption des dispositions de la loi de finances pour 2007, aucune disposition législa-tive ne prévoyait encore définitivement pour un syndicat mixte d’adhérer à un autre syndicat. En ce qui concerne les EPCI à fiscalité propre membres d’un syndicat mixte qui perçoivent la

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TEOM

REOM

TEOM dans le cadre du régime dérogatoire institué par la loi de finances pour 2002 (article 109), devront voter un taux de TEOM en 2008. En application de l’article 1609 nonies A du CGI, les EPCI à fiscalité propre, dotés dans leurs statuts de la compétence “ collecte et traitement des ordures ménagères ” et qui adhèrent pour l’ensemble de cette compétence à un syndicat mixte peuvent : - soit instituer la TEOM (ou opter pour la REOM en application de l’article L. 2333-16 du CGCT) pour leur propre compte, dans le cas où le syndicat mixte n’aurait institué aucun mode de financement avant le 1er juillet d’une année. Lorsque le syndicat décide postérieurement d’instituer la TEOM ou la REOM, sa délibération ne s’applique pas sur le territoire de l’EPCI, sauf si ce dernier rapporte sa décision ; - soit percevoir la TEOM (ou opter, comme ci-dessus, pour la REOM) en lieu et place du syn-dicat mixte qui l’aurait institué sur l’ensemble du périmètre syndical. Précisons que les EPCI, qui dans le cadre de ce régime, perçoivent la TEOM, que ce - soit pour leur propre compte ou en lieu et place d’un syndicat mixte, définissent chaque année un taux de TEOM au vu du montant de la contribution budgétaire que le syndicat mixte leur aura préala-blement demandée pour financer ce service. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2006, les communes qui adhèrent directement à un syndicat mixte pour l’ensemble de la compétence “ élimination et valorisation des déchets ménagers ” ont également la possibilité d’instituer et de percevoir pour leur propre compte la TEOM ou la REOM, si le syndicat mixte n’a institué aucune de ces recettes au 1er juillet de l’année précé-dente. Les communes qui ont institué la TEOM dans ce cadre devront définir chaque année un taux de TEOM, au vu du montant de la contribution budgétaire que le syndicat leur aura pré-alablement demandé pour financer ce service. .

DISTRIBUTION PUBLIQUE DE L’EAU POTABLE

Dispositif actuel

La première disposition légale concernant l’eau remonte à 1790, date à laquelle les communes se voient attribuer la responsabilité de la distribution de l’eau sur leur territoire. Le dispositif mis en place a été précisé et complété par de nombreux textes dont on citera les plus importants. En 1902, la loi relative à l’hygiène de l’eau prévoit que les maires “ sont tenus de déterminer les prescriptions relatives à l’alimentation en eau potable et à l’évacuation des eaux usées ”. D’autre part, la loi no 64-1245 du 16 décembre 1964 relative à la répartition des eaux et à la lutte contre la pollution tend, notamment, à organiser la gestion de l’eau et de son service. Par ailleurs, la loi sur l’eau no 92-3 du 3 janvier 1992 fixe le cadre de la gestion de l’eau dans son ensemble (ressources, police de l’eau, tarification, gestion du service...). Enfin, la loi no 93-122 du 19 janvier 1993 dite “ Loi Sapin ” et la loi no 95-127 du 8 février 1995 dite “ Loi Mazaud ” complètent la réglementation relative aux rapports contractuels entre les collectivités locales et les délégataires de services publics.

La loi sur l’eau et les milieux aquatiques

La directive européenne 2000/60 du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique commune dans le domaine de l’eau lie intimement préservation du milieu aquatique et satisfaction des usagers. Elle rejoint, en la développant, l’approche de la loi du 3 janvier 1992 précitée qui avait érigé l’eau en tant que patrimoine commun de la Nation et fait le lien entre milieu et usage. La France est tenue, comme les autres Etats membres, d’appliquer cette réglementation européenne et elle est responsable devant l’Union européenne du respect des objectifs approuvés communément à Bruxelles. Dans ce contexte européen, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques qui a été adoptée le 30 décembre 2006, a notamment pour ambition d’aider les collectivités territoriales à parvenir aux objectifs qui leur sont fixés. Les principales orientations de ce texte sont les suivantes, étant précisé que le titre II est spécifiquement consacré à l’alimentation en eau et à l’assainissement : - d’une part, de donner les outils à l’administration, aux collectivités territoriales et aux acteurs de l’eau en général pour reconquérir la qualité des eaux et atteindre en 2015 les objectifs de bon état écologique fixés par la directive cadre européenne (DCE du 22 décembre 2000, transposée en droit français par la loi du 21 avril 2004) et retrouver une meilleure adéquation entre ressources et besoins en eau dans une perspective de développement durable ; - et d’autre part de donner aux collectivités territoriales les moyens d’adapter les services publics d’eau potable et d’assainissement aux nouveaux enjeux en terme de transparence vis à vis des usagers, de solidarité en faveur des plus démunis et d’efficacité environnementale.

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Rôle des collectivités territoriales

Le service public de distribution de l’eau potable a pour objet de fournir à tout usager une eau courante qui doit satisfaire à toutes les exigences la rendant propre à la consommation humaine. Il se distingue de la distribution d’eau brute destinée à des besoins agricoles (irrigations, arrosage) ou industriels. Il se différencie également de la production et de la vente d’une eau naturelle embouteillée ou de la gestion des eaux thermales. C’est l’un des services de proximité par excellence et l’un des plus anciens pris en charge par la commune. D’ailleurs, la jurisprudence administrative a considéré, voici fort longtemps, que ce service relevait par nature du niveau communal (CE, 27 avril 1877, ville de POITIERS et ville de BLOIS). Malgré le caractère communal du service de l’eau, rien n’empêche cependant qu’un département ou une région intervienne, lorsque l’intérêt général le justifie, soit à titre complémentaire, soit en cas de “ carence ” de la ou des collectivités concernées (CE, 13 mars 1985, ville de CAYENNE). Comme pour tout service public, la commune ou l’EPCI doit offrir aux usagers un service régulier et continu, veiller à l’égalité du traitement entre ceux-ci et adapter le contenu du service à l’évolution des besoins collectifs. L’article L. 2224-7-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT), créé par l’article 54 de la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques, introduit le principe d’une compétence des communes en matière d’eau potable. Celle-ci se décline en une mission obligatoire de distribution, tandis que la production, le transport et le stockage de l’eau potable constituent des missions facultatives. En dehors du maintien de ces quelques situations atypiques, la compétence obligatoire des communes en matière de distribution d’eau potable est donc affirmée. Ce sont elles, en effet, qui accordent les autorisations d’occupation du domaine public lesquelles sont indispensables à tout réseau de distribution d’eau potable. Dans le cadre de ses pouvoirs de police municipale, le maire est appelé à prendre des mesures touchant la salubrité publique en ce qui concerne l’eau potable ainsi que les eaux de baignade. Diverses mesures relatives à l’information du public découlent de la loi du 30 décembre 2006 précitée. Les usagers disposent d’une information transparente et actualisée sur la qualité de l’eau potable : le maire affiche en mairie, sous deux jours ouvrés, les résultats des analyses du contrôle sanitaire des eaux que lui transmet le préfet ou une synthèse commentée de ces résultats permettant leur bonne compréhension (article D. 1321-104 du code de la santé publique). Les abonnés au service d’eau potable reçoivent également annuellement avec leur facture d’eau, une synthèse de la qualité de l’eau qui leur a été délivrée l’année précédente. Cette synthèse comporte notamment des recommandations d’ordre sanitaire, en particulier vis-à-vis du plomb, des nitrates et du fluor. Dans les communes de plus de 3 500 habitants, cette synthèse est publiée par le maire au recueil des actes administratifs. En vertu de l’article L. 2224-5 du code général des collectivités territoriales, le maire ou le président de l’EPCI est tenu de présenter annuellement un rapport sur le prix et la qualité du service d’eau potable, destiné notamment à l’information des usagers. Indépendamment des données relatives à la consistance du service de l’eau et à son mode de gestion, le rapport comporte des indicateurs techniques et financiers et intègre désormais les indicateurs de performance ainsi que les éléments à fournir en fonction de la taille des services (voir décret n° 2007-675 du 2 mai 2007 pris pour l’application de l’article L. 2224-5 du CGCT). Ces indicateurs de performance ont notamment été mis en place en vue d’améliorer l’accès des usagers à l’information et de contribuer à faire progresser la qualité des services d’eau et d’assainissement. Ce document doit être accompagné du rapport sur l’assainissement si le service de l’eau et celui de l’assainissement sont assurés tous les deux par la commune ou l’EPCI. En cas de gestion du service de l’eau par un EPCI, le rapport est adressé à tous les maires des communes membres, à charge pour eux de le présenter à leur conseil municipal avant le 31 décembre (article D. 2224-3 du CGCT). Lorsque le service de l’eau fait l’objet d’une délégation de service public, le délégataire doit fournir avant le 1er juin de chaque année à la commune ou à l’EPCI un rapport comportant notamment les comptes retraçant la totalité des opérations relatives à l’exécution de la délégation de service public ainsi qu’une analyse de la qualité du service. Il est accompagné d’une annexe permettant d’apprécier les conditions d’exécution du service (article L. 1411-3 du CGCT).

Données relatives à l’eau

Captage des eaux

En vue d'assurer la protection de la qualité des eaux, l'acte portant déclaration d'utilité publique des travaux de prélèvement d'eau destinée à l'alimentation des collectivités humaines, mentionné à l'article L. 215-13 du code de l'environnement, détermine autour du point de prélèvement des périmètres de protection (article L.1321-2 du code de la santé publique), proposés par un expert indépendant, l’hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique. Trois périmètres doivent être distingués :

- le périmètre de protection immédiate, qui vise à éviter toute pollution directe de l’eau prélevée et toute dégradation des ouvrages. le périmètre de protection rapprochée, qui vise à éviter la migration souterraine de substances polluantes, compte tenu de la nature des sols.

- le périmètre de protection éloignée, qui présente un caractère facultatif, complète le périmètre de protection rapprochée en ce qui concerne les pollutions permanentes ou diffuses.

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Afin de faciliter l’instauration des périmètres de protection et d’en garantir l’efficacité, la loi relative à la santé publique du 9 août 2004 a donné la possibilité de ne créer qu’un périmètre de protection immédiate pour les captages d’eau qui bénéficient d’une bonne protection naturelle. Ces dispositions législatives ont également facilité la maîtrise foncière des zones concernées par les périmètres de protection en permettant aux collectivités locales de préempter les terrains concernés par la protection des ressources en eau (article L.211-1 du code de l’expropriation). De plus, les collectivités locales propriétaires des terres peuvent désormais prescrire au preneur des modes d’utilisation du sol afin de préserver la qualité des ressources en eau. Le prélèvement d’eau dans le milieu naturel, hors usage domestique, est tout d’abord soumis à un régime de formalités préalables, prévu par l’article 10 de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 et les décrets d’application n° 93-742 et n° 93-743 du 29 mars 1993. Une nomenclature détermine ainsi, par la fixation de seuils, le régime d’autorisation ou de déclaration auquel est soumis le prélèvement, compte tenu notamment de l’existence de zones et périmètres institués pour la protection de l’eau et des milieux aquatiques.

Le nouvel article L.2224-9 du code général des collectivités territoriales introduit par la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques impose par ailleurs la déclaration auprès du maire de tout prélèvement, puits ou forage réalisé à des fins d’usage domestique de l’eau.

Qualité de l’eau

L’article L.1321-1 du code de la santé publique prévoit que “toute personne qui offre au public de l'eau en vue de l'alimentation humaine (…) sous quelque forme que ce soit (…) est tenue de s'assurer que cette eau est propre à la consommation. Si la qualité du gisement permet parfois une distribution de l’eau prélevée en l’état, le respect des normes de qualité peut nécessiter un traitement préalable par divers procédés (charbon actif, chlore…). Les normes de qualité de l’eau résultent essentiellement de la directive communautaire 98/83/CE du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, qui s’applique à l’ensemble des eaux destinées à la consommation humaine, à l’exception des eaux minérales naturelles et des eaux médicinales. Ainsi, l’eau potable, aux robinets des consommateurs, doit respecter au minimum les exigences de qualité fixées par la directive précitée. Cette directive a été transposée en droit français par le décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001, codifié depuis dans le code de la santé publique aux articles R.1321-1 et suivants.

L’instauration et le respect des prescriptions des périmètres de protection autour de l’ensemble des points de captage d’eau souterraine et superficielle constituent l’un des moyens efficaces de prévention des risques pour la santé humaine et contribuent à la qualité de l’eau.

Distribution de l’eau

Aucune obligation générale de raccordement des immeubles au réseau public d’eau potable n’incombe aux propriétaires, sauf dispositions particulières du code de l’urbanisme (article R.111-9 du code de l’urbanisme pour les lotissements et ensembles d’habitations) ou des documents locaux d’urbanisme.

L’implantation du réseau de distribution d’eau potable s’effectue généralement sur l’emprise du domaine public routier qu’il soit communal, intercommunal, départemental ou national. Les canalisations implantées sous ce domaine public y sont incorporées, même lorsqu’elles ont été réalisées par un concessionnaire privé (CE, 2 décembre 1970, Société des eaux de Marseille). Ces canalisations sont implantées en vue du fonctionnement d’un service public et ne constituent pas de ce fait des dépendances de la voirie. Dans le cas d’un déplacement de ces canalisations, rendu nécessaire dans l’intérêt du domaine occupé, et en vertu du principe de la prééminence du domaine occupé dont l’intérêt et la protection l’emportent sur les droits de l’occupant, il revient donc à la collectivité propriétaire de l’ouvrage de supporter les frais du déplacement des installations de ces équipements (CE, 6 février 1981, ministre de l’équipement contre Cie française de raffinage, et CE, 23 février 2000,Société de distribution de chaleur de Saint-Denis). En application de l’article L. 152-1 du code rural, des servitudes peuvent être établies par arrêté préfectoral après enquête publique au profit du service de distribution d’eau potable qui entreprend des travaux d'établissement de canalisations d'eau potable, afin de lui permettre d’établir à demeure des canalisations souterraines dans les terrains privés non bâtis, excepté les cours et jardins attenant aux habitations. Les articles R. 152-2 à R.152-15 du même code déterminent les conditions de mise en œuvre de ces servitudes.

Prix et tarification de l’eau

Les services publics d’eau et d’assainissement sont soumis au principe d’équilibre budgétaire propre aux services publics industriels et commerciaux, tel qu’il résulte de l’article L. 2224-1 du code général des collectivités territoriales. Il appartient à l’usager d’assurer à titre principal le financement du service, quel que soit son mode d’exploitation, par le biais de la redevance. Celle-ci a le caractère d’un prix pour service rendu et doit constituer la contrepartie réelle des prestations fournies à chaque catégorie d’usagers. La facturation s’effectue normalement sur la base d’une détermination précise des volumes d’eau consommés par l’abonné (article L. 2224-12-4 du code général des collectivités territoriales). Elle peut toutefois comprendre un montant calculé indépendamment de ces volumes en fonction des charges fixes du service et des caractéristiques du branchement,

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notamment du nombre de logements desservis. Ce montant ne peut excéder un plafond dont les modalités de calcul sont définies par arrêté interministériel, après avis du Comité national de l’eau et du Conseil national de la consommation. Un mode de tarification forfaitaire est légalement envisageable, uniquement à titre exceptionnel et sur dérogation préfectorale, si la ressource en eau est naturellement abondante et si le nombre d’usagers raccordés au réseau est suffisamment faible.

Le recouvrement des redevances pour consommation d’eau et des redevances d’assainissement collectif et non collectif peut être confié à un même organisme qui en fait apparaître le détail sur une même facture. En ces de recouvrement séparé de ces redevances, l’exploitant du réseau public de distribution d’eau est tenu de communiquer aux services d’assainissement les éléments nécessaires au calcul des redevances dues par leurs usagers.

La fixation du tarif est par nature une compétence propre de l’assemblée délibérante de la collectivité ou du groupement compétent dont elle ne peut se départir au profit de l’exploitant (CAA, Lyon 20 mai 1999, SA COMALAIT industrie). A compter du 1er janvier 2010, ce tarif peut être uniforme au mètre cube ou progressif ; toutefois, un tarif dégressif peut être établi si plus de 70% de prélèvement d’eau ne fait pas l’objet de règles de répartition des eaux en application de l’article L. 211-2 du code de l’environnement. Le respect du principe d’égalité devant les charges publiques ne fait pas obstacle à ce que des catégories d’usagers placés dans des situations différentes fassent l’objet de tarifs différents, sous réserve que la distinction soit fondée sur une différence de situation ou des motifs d’intérêt général (décision du Conseil Constitutionnel du 27 décembre 1973 – taxation d’office et arrêt CE du 10 mai 1974, Denoyez et Chorques).

La loi autorise ainsi une tarification différenciée dans les communes où l’équilibre entre la ressource et la consommation d’eau est menacée de façon saisonnière. En revanche, une différenciation fondée sur la qualité d’habitant permanent ou de résident temporaire ne constitue pas un motif permettant d’appliquer légalement des tarifs distincts (CE, 28 avril 1993, commune de Coux). Si la nature industrielle et commerciale du service de l’eau ne permet pas d’établir un tarif fondé sur des critères de nature sociale en faveur des usagers en difficulté, il est possible en revanche, d’apporter une aide à ces derniers. Tout d’abord, la loi du 1er décembre 1988 modifiée relative au revenu minimum d’insertion (article 43-6) prévoit un mécanisme d’aide et de prévention sous la forme d’une “ charte de la solidarité ” passée entre l’Etat, les associations d’élus principalement concernées et les distributeurs (voir circulaire interministérielle du 23 octobre 1997). Ce dispositif suppose une convention au niveau local établissant les conditions des abandons de créances et de maintien du service de base de l’usager. Ensuite, la loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre l’exclusion (article 136) confirme le droit reconnu aux personnes en situation précaire à une aide de la collectivité pour accéder à la fourniture d’eau ou pour préserver cet accès. Enfin, la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales (article 65) prévoit que les dettes au titre des impayés de loyer, de fourniture d’énergie, d’eau et de téléphone peuvent être prises en charge par le fonds de solidarité pour le logement créé dans chaque département.

La comptabilité M49 des services d’eau et d’assainissement

Le service de distribution d’eau et le service d’assainissement constituent deux activités distinctes qui sont retracées chacune dans un budget tenu en M49. Sont exclus en conséquence les services ne réalisant pas de distribution d’eau (tels que les syndicats dits “ de péréquation ”), qui effectuant alors des opérations de caractère administratif, appliquent l’instruction M14. Toutefois, les communes de moins de 3000 habitants peuvent établir un budget unique des services de distribution d’eau potable et d’assainissement sous certaines conditions (les deux services doivent être soumis aux mêmes règles d’assainissement concernant la TVA et avoir un mode de gestion identique). Bien entendu, les factures émises et les budgets doivent ventiler les conditions relatives à la distribution de l’eau et celles relatives à l’assainissement. L’article L. 2221-5 du CGCT précise que l’ensemble des règles de la compatibilité communale sont applicables aux régies SPIC sous réserve de dispositions spécifiques prévues par décrets en Conseil d’Etat mentionnés aux articles L. 2221-10 et L. 2221-14. Les chapitres et articles des services d’eau et d’assainissement ont été définis par l’arrêté interministériel du 27 août 2002, complété par l’instruction M4 du 26 août 2003. La présentation des documents budgétaires est normalisée (un modèle figure dans l’instruction M4). Par ailleurs, ces textes prévoient deux plans de compte M49 (M49 développée pour les services publics d’assainissement et de distribution d’eau potable, M49 abrégée pour les services publics d’assainissement et de distribution d’eau potable, applicable pour les communes de moins de 10 000 habitants et les services affermés). Le budget comprend une section d’exploitation et une section d’investissement. Il est accompagné d’un certain nombre d’annexes (emprunts et dettes, prêts, avances et créances à long et moyen terme, biens meubles et immeubles, charges à répartir sur plusieurs exercices, contrats de crédit-bail, provisions constituées, crédits de trésorerie). Le budget comporte des éléments nécessaires à l’information des élus et des citoyens ainsi qu’à la constatation de sa validité comme le niveau de vote des crédits budgétaires, la date de son adoption et le résultat du vote. Le budget supplémentaire se présente comme le budget primitif. Les documents budgétaires de fin d’exercice varient selon le degré d’autonomie du service.

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Il faut, en outre, souligner que les budgets des services d’eau et d’assainissement exploités en régie, affermés ou concédés par les communes doivent respecter un équilibre budgétaire strict. L’article L. 2224-2 du CGCT prévoit, cependant, quelques dérogations à ce principe de l’équilibre. Le conseil municipal peut ainsi décider une prise en charge des dépenses du SPIC dans son budget général : - si des exigences conduisent la collectivité à imposer des contraintes particulières de fonctionnement ; - si le fonctionnement du service public exige la réalisation d’investissements qui, en raison de leur importance et eu égard au nombre d’usagers, ne peuvent être financés sans augmentation excessive des tarifs ; - si lorsque, après la période de réglementation des prix, la suppression de toute prise en charge par le budget de la commune aurait pour conséquence une hausse excessive des tarifs. Enfin, les documents budgétaires de fin d’exercice varient selon le degré d’autonomie du service.

Documents budgétaires de fin d’exercice Régies simples ou directes *

Régies dotées de la seule autonomie financière

Régies dotées de la personnalité morale

et de l’autonomie financière

Elles font partie inté-grante de la collectivité, sauf pour certaines régies créées avant 1926 et qui peuvent avoir un budget annexe.

Elles ont un budget distinct de celui de la commune. Ce budget est préparé par l’ordonnateur de la régie, soumis pour avis au conseil d’exploitation, présenté par le maire et voté par le conseil muni-cipal. Le maire joint à ses proposi-tions un exemplaire du dernier compte financier et un rapport sur la situation économique et finan-cière de la régie.

Elles disposent d’un budget propre préparé par l’ordonnateur et voté par le conseil d’administration.

Ce budget et ce compte sont votés par le conseil municipal.

Le compte financier de la régie tient lieu de compte administratif et de compte de gestion. Il est établi par le comptable, visé par l’ordonnateur, soumis pour avis au conseil d’exploitation, présenté par le maire, arrêté par le conseil municipal.

Elles disposent également d’un compte financier qui est établi par le comptable. Ce document est présenté au conseil d’administration en annexe à un rapport du directeur sur le fonc-tionnement de la régie dans son ensemble. Le conseil d’administration délibère sur ces documents (régies SPIC).

En fin d’exercice, l’ordonnateur établit le compte administratif et le comptable établit le compte de gestion. Ces documents sont pré-sentés au Conseil d’administration (régies SPA).

* Antérieures au 28 décembre 1926 et, par assimilation, services gérés sans décision formelle de création de régie.

Aides financières

Pour la réalisation des ouvrages, les collectivités peuvent bénéficier, en plus de leurs ressources propres ou des emprunts, de diverses aides financières en provenance de l’Etat ou des établissements publics. Les relations financières entre l’Etat et les collectivités locales sont marquées depuis les lois de décentralisation par la globalisation des financements. Les services publics d’eau et d’assainissement font pour une part exception à ce principe, à travers des mécanismes de “mutualisation” en faveur des zones rurales et des collectivités engageant des actions conformes aux orientations des programmes des agences de l’eau et, plus généralement, de la politique nationale de l’eau. Il existe trois types d’aides qui seront exposées ci-après : les aides des agences de l’eau, celles aides de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) et celles des départements. Les aides des agences de l’eau : créées par la loi du 16 décembre 1964, les six agences de l'eau sont des établissements publics administratifs placés sous la double tutelle du ministère de l'environnement et du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Les ressources des agences proviennent de redevances perçues auprès des utilisateurs proportionnellement aux quantités d'eau prélevées ou consommées, aux pollutions rejetées ou à leur impact sur le milieu naturel. Tous les utilisateurs sont

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concernés à des degrés divers : collectivités locales, industriels et agriculteurs. Les taux des redevances sont fixées par chaque agence en fonction des priorités propres au bassin après avis conforme du comité de bassin. Le Parlement définit les orientations prioritaires du programme pluriannuel d’intervention des agences et fixe le plafond global de leurs dépenses sur la période considérée. Dans le cadre du programme pluriannuel d’intervention qu’elles établissent sur avis conforme des comités de bassin, les agences de l’eau apportent directement ou indirectement des concours financiers aux personnes publiques ou privées pour la réalisation d’actions ou de travaux d’intérêt commun au bassin ou au groupement de bassins hydrographiques qui contribuent à la gestion équilibrée de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

La loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques a fixé à 14 milliards d’euros le plafond des dépenses des agences de l’eau dans le cadre du 9ème programme d’intervention de 2007 à 2012. Ces dépenses auront notamment vocation à financer des actions en faveur de l’assainissement collectif ou non collectif, et de la distribution d’eau potable. Au moins 1 milliard d’euros de ces dépenses sera en outre consacré à la solidarité envers les communes rurales, pour l’exécution de travaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement. Les aides de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) : la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques a créé un office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA), qui se substitue à l’actuel conseil supérieur de la pêche (CSP) avec des missions élargies. Les objectifs de ce nouvel établissement public national à caractère administratif sont à la fois de doter l’Etat d’une compétence technique forte au niveau national (en matière de système d’information sur l’eau, de surveillance des milieux aquatiques, d’expertises et études), de mieux associer les acteurs de l’eau (collectivités territoriales, usagers) et les instances de bassin à la politique nationale de l’eau, d’apporter un appui à l’ensemble des acteurs de l’eau, et de réformer le CSP. Les ressources de l’ONEMA sont issues de dotations versées par les agences de l’eau, globalement plafonnées par la loi à 108 M€ par an pour la période 2007-2012. Une grande partie de ce budget sera consacrée à garantir une solidarité financière entre les bassins. Il pourra attribuer dans ce cadre des subventions en capital aux collectivités territoriales et à leurs groupements pour l'exécution de travaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement. Les aides des départements : les départements peuvent accorder des subventions d’équipement aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale compétents en matière d’adduction d’eau, notamment sur la base de leur compétence générique en matière d’équipement rural. Ces financements propres examinés par les conseils généraux permettent dans de nombreux départements de compléter les aides des agences de l’eau. La loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques a d’ailleurs prévu, en son article 82, que la mise en œuvre par les agences de l’eau de la solidarité en faveur des communes rurales donnera lieu à la signature de conventions entre les agences et les départements, lorsque ces derniers participent au financement des travaux visés, afin de définir les critères de répartition des subventions. Il convient de noter également que la loi a étendu les compétences des Services d’Assistance Technique aux Stations d’Epuration des départements (SATESE) à l’assainissement non collectif, à la protection de la ressource en eau, à la restauration et à l’entretien des milieux aquatiques. Les communes et établissements publics de coopération intercommunale qui ne disposent pas, du fait de leur taille et de leurs ressources, des moyens humains et financiers nécessaires à l'exercice de leurs compétences, pourront bénéficier de cette assistance technique, dans le cadre d’un dispositif spécifique de solidarité et d’aménagement du territoire (article 73 de la loi) précisé dans le décret d’application du 26 décembre 2007.

ASSAINISSEMENT

Cadre juridique

L’article L. 2224-8 du code général des collectivités territoriales issu de la loi n° 1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques précise que les communes sont compétentes en matière d’assainissement des eaux usées. Elles délimitent, après enquête publique, les zones d’assainissement collectif, les zones relevant de l’assainissement non collectif, les zones où des mesures doivent être prises pour limiter l’imperméabilisation des sols et les zones où des installations ou traitements sont nécessaires en matière d’eau pluviale (article L. 2224-10 du code général des collectivités territoriales). La compétence des communes en matière d’assainissement collectif recouvre obligatoirement la collecte, le transport et l’épuration des eaux usées, l’élimination des boues produites, ainsi que le contrôle des raccordements aux réseaux publics de collecte. En matière d’assainissement non collectif, la seule mission obligatoire des communes consiste à assurer le contrôle des installations. La loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques a précisé le contenu de cette mission : le contrôle est effectué, soit par le biais d’une vérification de la conception et de l’exécution, pour les installations réalisées ou réhabilitées depuis moins de 8 ans, soit par un diagnostic de bon fonctionnement et d’entretien pour les autres installations. Ce contrôle permet d’établir, si nécessaire, une liste des travaux à effectuer par le

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propriétaires. Les communes déterminent la date à laquelle elles procèdent au contrôle. Elles l’effectuent au plus tard le 31 décembre 2012, puis selon une périodicité qui ne peut pas excéder huit ans. Les communes peuvent également exercer des missions facultatives dans le domaine de l’assainissement non collectif. Elles peuvent ainsi, à la demande du propriétaire, assurer l’entretien et les travaux de réalisation et de réhabilitation des installations d’assainissement non collectif. Elles peuvent en outre assurer le traitement des matières de vidange issues de ces mêmes installations.

Obligation de raccordement

L’article L. 1331-1 du code de la santé publique impose le raccordement des immeubles aux réseaux publics de collecte disposés pour recevoir les eaux usées domestiques et établis sous la voie publique : ce raccordement doit être effectué dans un délai de deux ans à compter de la mise en service du réseau. Une prolongation du délai peut être accordée aux propriétaires d’immeubles ayant fait l’objet d’un permis de construire datant de moins de 10 ans, lorsque ces immeubles sont pourvus d’une installation réglementaire d’assainissement non collectif autorisée par le permis de construire et en bon état de fonctionnement (arrêté du 19 juillet 1960 modifié relatif au raccordement des immeubles aux égouts). Plusieurs catégories d’immeubles sont exonérés de cette obligation de raccordement : les immeubles difficilement raccordables, dès lors qu’ils sont dotés d’une installation d’assainissement non collectif conforme, les immeubles faisant l’objet d’une interdiction définitive d’habiter, les immeubles déclarés insalubres, ceux frappés d’un arrêté de péril ou dont la démolition doit être entreprise. La non-raccordabilité d’un immeuble est appréciée par la commune, en fonction des contraintes techniques et financières induites par le raccordement. Lors de la construction d’un nouveau réseau public de collecte, la commune peut exécuter d’office la partie du branchement située sous la voie publique (article L. 1331-2 du code de la santé publique). Pour les immeubles édifiés postérieurement à la mise en service du réseau, la commune peut se charger, à la demande des propriétaires, de l’exécution de cette partie du branchement. La commune est autorisée à se faire rembourser par les propriétaires intéressés tout ou partie des dépenses entraînées par ces travaux, diminuées des subventions éventuellement obtenues et majorées de 10% pour frais généraux. Dans tous les cas, la partie du branchement située sous la voie publique est propriété de la commune qui doit en assurer l’entretien. Les ouvrages nécessaires pour amener les eaux usées à la partie publique du branchement sont à la charge exclusive des propriétaires. Les agents du service d’assainissement ont accès aux propriétés privées pour permettre à la commune de contrôler la qualité d’exécution de ces installations. La commune peut également, après mise en demeure, procéder d’office et aux frais de l’intéressé, aux travaux indispensables. En application de l’article L. 1331-7 du code de la santé publique, les propriétaires des immeubles édifiés postérieurement à la mise en service du réseau public de collecte peuvent être astreints par la commune, pour tenir compte de l’économie par eux réalisée en évitant l’installation d’une installation d’assainissement non collectif réglementaire, à verser une participation s’élevant au maximum à 80% du coût de fourniture et de pose d’une telle installation (participation pour raccordement à l’égout ou PRE). Tant que le propriétaire ne s’est pas conformé à ses obligations (raccordement, mise hors service des fosses après raccordement, installation d’assainissement non collectif conforme, versement de la PRE le cas échéant), il est astreint au paiement d’une somme au moins équivalente à la redevance qu’il aurait payée au service public d’assainissement si son immeuble avait été raccordé au réseau ou équipé d’une installation d’assainissement non collectif réglementaire. Cette somme pourra être majorée dans une proportion fixée par le conseil municipal, dans la limite de 100% (article L. 1331-8 du code de la santé publique). S’agissant de la réalisation du réseau public de collecte en lui-même, les constructeurs ou les lotisseurs peuvent être appelés à apporter une contribution financière à sa réalisation dans les conditions prévues au Code de l’urbanisme (L. 332-6-1 et L. 311-4), de la même manière que pour l’eau potable, dès lors que les équipements publics sont rendus nécessaires par la réalisation de l’opération.

Financement du service Règle générale

La loi précise que les services publics d’eau et d’assainissement sont financièrement gérés comme des services à caractère industriel et commercial (article L. 2224-11 du code général des collectivités territoriales). Cette qualification emporte des conséquences financières telles que le financement à partir d’une redevance pour service rendu, l’établissement d’un budget annexe, ainsi qu’une limitation stricte des possibilités de subventionnement.

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Ressources affectées au service

Le caractère industriel et commercial du service d’assainissement des eaux usées impose l’équilibre financier de son budget quel que soit le mode de gestion de ce service (régie, gérance, concession, affermage). La commune ou l’EPCI fixe la redevance d’assainissement à payer par l’usager qui est assise sur le montant de la consommation de ce dernier. Le taux de la redevance est calculé de manière à ce que son montant corresponde exactement au coût du service rendu. D’autres ressources viennent s’ajouter à la redevance payée par les usagers, ce sont : - le remboursement par les propriétaires des frais de réalisation des branchements ; - la participation des propriétaires d’immeubles édifiés après la mise en service de l’égout auquel ces immeubles doivent être raccordés. Cette participation tient compte de l’économie réalisée par le propriétaire en évitant une installation d’évacuation ou d’épuration individuelle. Son recouvrement est généralement groupé avec celui des factures d’eau ; - la participation équivalant à la redevance d’assainissement qui peut être instituée avant le délai de deux ans donné à l’usager pour se raccorder à l’égout ; - les primes versées par les agences de l’eau, proportionnelles à la quantité de pollution enlevée par les stations d’épuration ; - éventuellement, une participation du budget général de la collectivité pour la partie des eaux pluviales prises en compte par le service d’assainissement (en cas de réseau unitaire).

La comptabilité M49 des services d’eau et d’assainissement (voir supra).

GAZ ET ELECTRICITE

Cadre juridique général

Le cadre juridique des distributions de gaz et d’électricité repose, en particulier, sur les textes essentiels suivants : - la loi du 15 juin 1906 relative à la distribution d’énergie et qui organise pour la première fois les différents régimes de concession d’électricité ; - la loi no 46-628 du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz qui organise les deux secteurs ; - la loi 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité ; - la loi no 2003-8 du 3 janvier 2003 relative aux marchés du gaz et de l’électricité et au service public de l’énergie ; - la loi no 2004-603 du 9 août 2004 relative au service public de l’électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières ; - la loi no 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique - la loi n° 2006-1537 du 7 décembre 2006 relative au secteur de l’énergie. Ces dispositions sont notamment codifiées dans le CGCT (article L. 2224-31 à L. 2224-34). S’agissant des mesures relatives aux communications électroniques utilisant le réseau de distribution publique d’électricité, elles découlent de la loi no 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (article 51) et la loi no 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle (article 116). Leurs dispositions sont codifiées à l’article L. 2224-35 du code précité. La mise en place du marché intérieur de l’électricité et du gaz opérées par les directives sectorielles européennes et transposées par les lois précitées a notamment pour objet d’organiser une ouverture de la fourniture d’énergie à la concurrence. Cette ouverture s’effectue de manière progressive en limitant, dans un premier temps, l’éligibilité (c’est-à-dire le droit de choisir librement son fournisseur d’énergie) aux seuls consommateurs importants, puis aux clients professionnels depuis le 1er juillet 2004. Les ménages peuvent choisir leurs fournisseurs, depuis le 1er juillet 2007, date d’ouverture complète du marché de la fourniture d’électricité et de gaz. L’activité de vente d’électricité et de gaz (fourniture) est ouverte à la concurrence alors que celle de l’acheminement de ces énergies sur le réseau (distribution) demeure dans le champ d’un service public en monopole. Ces deux activités étaient initialement intégrées dans un même service. Ce monopole de la distribution comporte une exception : il ne s’applique pas à la distribution publique de gaz pour les communes non encore desservies en gaz.

Distribution publique d’électricité et de gaz

Les collectivités territoriales ou leurs groupements, en leur qualité d’autorités organisatrices de la distribution publique du gaz et de l’électricité, négocient et concluent les contrats de concession nécessaires et exercent le contrôle du bon accomplissement des missions de service public fixées, pour ce qui les concerne, par les cahiers des charges de ces concessions. Ces autorités organisatrices assurent le contrôle des réseaux publics de distribution de gaz et d’électricité. L’agent de contrôle qu’elles désignent doit être distinct du gestionnaire du réseau public de distribution. Les organismes de distribution de gaz et d’électricité tiennent à la disposition de ces autorités organisatrices les informations d’ordre économique, commercial, industriel, financier ou technique utiles à l’exercice des compétences de

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celles-ci. Chaque année ils doivent leur communiquer les valeurs brute, nette comptable et de remplacement des ouvrages concédés. Précisons que les personnels chargés de la mission de contrôle précitée sont habilités à cet effet par le maire ou le président de l’EPCI selon le cas et assermentés dans les conditions prévues par la loi du 10 février 2000 précitée. Ils encourent une amende de 15 000 € en cas de révélation des informations visées respectivement à l’article 20 de la loi du 10 février 2000 et à l’article 9 de la loi du 3 janvier 2003 prénommées. En application de la loi du 8 avril 1946 précitée (article 36), les collectivités et EPCI peuvent assurer la maîtrise d’ouvrage des travaux de développement des réseaux de gaz et d’électricité. Ces collectivités et EPCI sont également compétents en matière de distribution d’électivité et de gaz sous réserve qu’ils aient constitué un organisme de distribution tel que mentionné à l’article 23 de la loi ci-dessus. Pour répondre aux objectifs conjugués de la loi du 10 février 2000 (titre Ier) et de la loi du 3 janvier 2003 (titre III) précitées, les collectivités territoriales, les EPCI, les syndicats mixtes compétents dans le domaine de la distribution publique d’énergies de réseau peuvent, de manière non discriminatoire, réaliser des actions visant à maîtriser la demande d’énergie de réseau des consommateurs finals. Ils peuvent également, dans le cadre des dispositions de l’article L. 2224-31 du CGCT faire réaliser des actions tendant à maîtriser la demande d’énergies de réseau des consommateurs desservis en basse tension pour l’électricité ou en gaz lorsque ces actions évitent ou diffèrent, dans de bonnes conditions économiques, l’extension ou le renforcement des réseaux publics de distribution d’énergies de réseau relevant de leur compétence. Ces actions peuvent également tendre à maîtriser la demande d’énergies de réseau des personnes en état de précarité. Enfin, ils peuvent, dans le cadre d’une procédure conventionnelle, apporter leur aide à des consommateurs. Ainsi peuvent-ils prendre en charge, en tout ou partie, des travaux d’isolation, de régulation thermique ou de régulation de la consommation d’énergies de réseau ou l’acquisition d’équipements domestiques de faible consommation. Les actions de maîtrise de la demande d’énergie de réseau peuvent donner lieu à délivrance de certificats d’économies d’énergie aux collectivités territoriales ou à leurs groupements concernés dans les conditions prévues aux articles 15 et 16 de la loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique. Dans le cadre de la distribution publique d’électricité et sous réserve de l’autorisation prévue à l’article 7 de la loi du 10 février 2000, les autorités organisatrices de la distribution publique d’électricité visées au I de l’article L. 2224-31 du CGCT peuvent aménager, exploiter directement ou faire exploiter par leur concessionnaire de la distribution d’électricité toute installation de production d’électricité de proximité d’une puissance inférieure à un seuil fixé par décret, lorsque cette installation est de nature à éviter, dans de bonnes conditions économiques, de qualité, de sécurité et de sûreté de l’alimentation électrique, l’extension ou le renforcement des réseaux publics de distribution d’électricité relevant pas de leur compétence.

Desserte en gaz pour les communes ne disposant pas d’un réseau de gaz naturel

Dans les conditions prévues par la loi du 3 janvier 2003 susnommée (article 25-1), les communes, les EPCI et les syndicats mixtes ne disposant pas d’un réseau de gaz naturel, ou dont les travaux de desserte ne sont pas en cours de réalisation, peuvent concéder la distribution publique du gaz à toute entreprise agréée à cet effet par le ministre chargé de l’énergie. Ces communes et EPCI peuvent créer une régie agréée par le ministre précité, avoir recours à un établissement existant de ce type ou participer à une société d’économie mixte existante.

Réseau public de distribution d’électricité

L’organisation d’un réseau public de distribution de l’électricité, exploité en régie ou concédé, revient à la commune ou à l’EPCI auquel elle a transféré la compétence ou au département s’il exerce la compétence à la date de la publication de la loi du 9 août 2004 précitée. Un réseau public de distribution est constitué, sous réserve des dispositions des lois des 10 février 2000 et 9 août 2004 susnommées, par des ouvrages de tension inférieure à 50 k V situés sur le territoire de l’autorité organisatrice de la distribution d’électricité ainsi que les ouvrages de tension supérieure existant, sur le territoire métropolitain continental, à la date de la publication de la loi du 9 août 2004 et non exploités à cette même date par EDF en tant que gestionnaire du réseau public de transport.

Production d’électricité

Dans la mesure où l’électricité produite n’est pas destinée à l’alimentation des clients éligibles et sous réserve des dispositions de la loi du 10 février 2000 (article 7), les communes, sur leur territoire, ou les EPCI, sur le territoire des communes membres, peuvent, outre les possibilités offertes par la loi du 8 avril 1946 précitée, aménager et exploiter, faire aménager et faire exploiter, sous certaines conditions toute nouvelle installation : - hydroélectrique d’une puissance maximale de 8 000 kvA (puissance maximale des machines électrogènes susceptibles de

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fonctionner simultanément) ; - utilisant les autres énergies renouvelables ; - de valorisation énergétique des déchets ménagers ou assimilés mentionnés aux articles L. 2224-12 et L. 2224-14 du CGCT ; - ou de cogénération ou de récupération d’énergie provenant d’installations visant l’alimentation d’un réseau de chaleur dans les conditions fixées par le 10ème alinéa de l’article 8 de la loi du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz. Ces nouvelles installations doivent se traduire par une économie d’énergie et une réduction des pollutions atmosphériques. Pour les installations précitées entrant dans le champ d’application de la loi du 10 février 2000 susnommée, les communes et les EPCI dont elles sont membres bénéficient, à leur demande, de l’obligation d’achat d’électricité produite comme il est dit ci-dessus. Au terme du contrat d’obligation d’achat, ils ont la possibilité de vendre l’électricité produite à des clients éligibles ainsi qu’à des fournisseurs d’électricité.

Communications électroniques et distribution publique d’électricité

Un opérateur de communications électroniques ayant été autorisé par une collectivité territoriale ou un EPCI compétent pour la distribution publique d’électricité à installer un ouvrage aérien non radioélectrique sur un support de ligne aérienne d’un réseau public de distribution d’électricité procède, en cas de remplacement de cette ligne aérienne par une ligne souterraine à l’initiative de la collectivité ou de l’EPCI, au remplacement de la ligne aérienne en cause en utilisant la partie aménagée à cet effet dans l’ouvrage souterrain construit en remplacement de l’ouvrage aérien commun. Appartiennent à la commune ou à l’EPCI, les infrastructures communes de génie civil créées par ses soins. L’opérateur de communications électroniques prend à sa charge les coûts de dépose, de réinstallation en souterrain et de remplacement des équipements de communications électroniques incluant les câbles, les fourreaux et les chambres de tirage, y compris les coûts d’études et d’ingénierie correspondants. Il prend à sa charge l’entretien de ses équipements. Une convention lie la commune ou l’EPCI à l’opérateur en ce qui concerne la participation financière de ce dernier au sujet des coûts de dépose, de réinstallation en souterrain et de remplacement des équipements, d’entretien..., ainsi que de la redevance qu’il doit éventuellement verser au titre de l’occupation du domaine public.

Communication audiovisuelle

Conformément à l’article L. 1426-1 du CGCT, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, dans les conditions prévues par la loi no 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, éditer un service de télévision destiné aux informations sur la vie locale et diffusé par voie hertzienne terrestre ou par un réseau n’utilisant pas des fréquences assignées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. La collectivité territoriale ou le groupement conclut avec la personne morale à laquelle est confié le service un contrat d’objectifs et de moyens définissant des missions de service public et leurs conditions de mise en œuvre, pour une durée comprise entre trois et cinq ans. Ce contrat est annexé à la convention conclue par le Conseil supérieur de l’audiovisuel.

COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES

L’article L. 1425-1 du CGCT adopté le 21 juin 2004 dans le cadre de la loi no 2004-575 “ pour la confiance dans l’économie numérique ” renforce les compétences des collectivités territoriales en matière de communications électroniques. Les collectivités territoriales peuvent établir et exploiter des infrastructures passives ou actives et des réseaux de communications électroniques ouverts au public. Les réseaux peuvent être mis à la disposition des opérateurs à un prix inférieur au coût de revient ou faire l’objet de subventions en cas de non-rentabilité de cette activité. Elles peuvent cependant exercer des fonctions d’opérateurs, c’est-à-dire commercialiser des services, qu’après avoir constaté une insuffisance de l’initiative privée. Est consacré le principe de l’incompatibilité de la mission d’opérateur et d’octroi de droits de passage pour respecter les principes de la concurrence et de la séparation comptable des activités d’opérateur et d’établissement des réseaux. L’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) est saisie pour le règlement des différends techniques et tarifaires relatifs à ces compétences.

POMPES FUNEBRES

La loi no 93-23 du 8 janvier 1993 relative à la législation dans le domaine funéraire a considérablement modernisé le dispositif existant. Le bilan dressé après dix années d’application, bien que positif, a montré que des aménagements étaient nécessaires pour tenir compte notamment de l’évolution des pratiques funéraires liées à celles de la démographie, de la société, des comportements...

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Un premier train de mesures a été pris récemment avec l’ordonnance no 2005-855 du 28 juillet 2005 relative aux opérations funéraires prises sur le fondement de la loi no 2004-1343 du 9 décembre 2004 relative à la simplification du droit et avec le décret n° 2007-328 du 12 mars 2007 relatif à la protection des cendres funéraires. D’autres mesures sont envisagées comme on le verra in fine.

Une mission de service public

(article L. 2223-19 du CGCT) Le service extérieur des pompes funèbres est une mission de service public qui peut être assurée directement par la commune ou dans le cadre d’une délégation de service public. Elle peut, aussi, être assurée par toute entreprise ou association ayant reçu l’habilitation prévue par l’article L. 2223-23 du CGCT. Cette mission doit être clairement séparée de l’exercice des pouvoirs du maire, officier d’état civil. Cette mission comprend : le transport des corps avant et après mise en bière, l’organisation des obsèques, les soins de conservation, les fournitures des housses, des cercueils et de leurs accessoires intérieurs et extérieurs ainsi que les urnes cinéraires, la gestion et l’utilisation des chambres funéraires, la fourniture des corbillards et des voitures de deuil, la fourniture du personnel, la fourniture des objets et prestations nécessaires aux obsèques, inhumations, exhumations et crémations (sauf les plaques funéraires, les emblèmes religieux, fleurs, travaux divers d’imprimerie et de marbrerie funéraire).

Réglementation du service des pompes funèbres

Le règlement national des pompes funèbres (article L. 2223-20 à L. 2223-22 du CGCT) détermine les conditions dans lesquelles est assurée l’information des familles, les conditions d’application des dispositions du code des assurances aux formules de financement en prévision d’obsèques pouvant être proposées, les obligations des régies et des entreprises ou associations habilitées en matière de formation professionnelle de leurs dirigeants et de leurs agents ainsi que les obligations particulières à l’utilisation des chambres funéraires ou mortuaires et des crématoriums. Le conseil municipal peut arrêter, dans le respect du règlement national, un règlement municipal des pompes funèbres qui doit être respecté par les régies, les entreprises ou les associations habilitées. Par ailleurs, le conseil municipal peut voter les tarifs de taxes pour les convois, les inhumations et les crémations, étant précisé qu’aucune surtaxe ne peut être exigée pour les présentations et stations dans un lieu de culte. L’habilitation (article L. 2223-23 à L. 2223-25 du CGCT) est accordée, sous certaines conditions et pour une durée déterminée, par le représentant de l’Etat dans le département aux régies, entreprises, etc. qui fournissent les prestations énumérées ci-dessus (organisation des obsèques, soins de conservation...) ou définissent cette fourniture de prestations ou assurent l’organisation des funérailles. L’habilitation est valable sur l’ensemble du territoire national. Ne peuvent se voir accorder l’habilitation que les personnes : de nationalité française ou ressortissant d’un pays de l’Union européenne ou, à compter de la date d’entrée en vigueur de l’accord sur l’Espace économique européen, ressortissant d’un des autres Etats parties à l’accord sur l’espace économique européen ; - en situation régulière au regard des cotisations sociales et fiscales ; - n’ayant pas fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine d’emprisonnement, avec ou sans sursis, figurant au bulletin no 2 du casier judiciaire pour un crime ou certains délits (exercice illégal d’une activité professionnelle ou sociale dont l’accès est réglementé, corruption passive ou trafic d’influence, acte d’intimidation contre une personne exerçant une fonction publique...) ; - ou n’ayant pas fait l’objet d’une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et passée en force jugée constituant, d’après la loi française, une condamnation pour un crime ou l’un des délits ci-dessus ; - n’ayant pas été frappées d’une faillite personnelle ou d’une autre sanction en application du code du commerce. Ne peuvent devenir entrepreneurs d’un service extérieur des pompes funèbres les fabriques, consistoires ou établissements religieux. Le préfet du département où les faits auront été constatés peut suspendre l’habilitation pour une durée maximum d’un an ou la retirer, après mise en demeure, en cas : - de non-respect des conditions auxquelles était soumise sa délivrance ; - de non-respect des dispositions du CGCT qui leur sont applicables ; - de non-exercice ou de cessation des activités au titre de laquelle elle a été accordée ; - d’atteinte à l’ordre public ou de danger pour la salubrité publique. S’il s’agit d’un délégataire, le retrait de l’habilitation entraîne la déchéance de la délégation.

Autorisations administratives post mortem

La délivrance des autorisations administratives post mortem est de la compétence du maire. Il agit en qualité d’officier d’état civil d’une part, et dans le cadre de ses pouvoirs de police, d’autre part.

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L’acte de décès est rédigé par le maire de la commune où le décès a eu lieu et il en est fait mention en marge de l’acte de la personne décédée. Si le décès se produit dans une commune autre que celle du domicile de l’intéressé, le maire qui a dressé l’acte de décès, doit faire parvenir, dans le plus bref délai, une expédition de cet acte au maire du dernier domicile pour transcription dans les registres (article 78 à 80 du code civil). En outre, il effectue toutes les opérations de notification (INSEE, services fiscaux...) prévues par les dispositions en vigueur. Dans le cadre de ses pouvoirs de police, le maire est habilité à délivrer les autorisations administratives post mortem suivantes : autorisation de mise en bière et fermeture du cercueil, autorisation de soins de conservation, de moulage, d’autopsie, de dépôt temporaire, de transport de corps vers une chambre funéraire, de transport de corps de résidence à résidence, de transport de corps vers un établissement d’hospitalisation, d’enseignement ou de recherche, de transport de corps après une mise en bière effectuée dans les limites du territoire national, d’inhumation, de crémation, d’exhumation. Le maire peut déléguer ses pouvoirs de police pour la délivrance des autorisations administratives post mortem, en matière de transport de corps avant et après mise en bière. Cette délégation se fait sous sa surveillance et sa responsabilité en application de l’article L. 2122-18 du CGCT. La délégation se fait par arrêté à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l’absence ou en cas d’empêchement des ceux-ci, à des membres du conseil municipal possédant la nationalité française. Le maire du lieu du décès ne peut autoriser la fermeture du cercueil qu’au vu d’un certificat établi par un médecin attestant le décès. Ce certificat est rédigé sur un modèle établi par le ministre chargé de la santé précise la ou les causes de décès. Il est destiné à l’Institut national de santé et de la recherche médicale (INSERM) et à certains organismes limitativement énumérés. Les informations contenues dans le certificat ne peuvent être utilisées que pour des motifs de santé publique à des fins de veille et d’alerte, par l’Etat et l’Institut de veille sanitaire et pour l’établissement, par l’INSERM, de la statistique nationale des causes de décès (article L. 2223-42 du CGCT). En cas de mort violente, l’inhumation ne pourra avoir lieu qu’après établissement d’un procès-verbal dressé par un officier de police assisté d’un docteur en médecine ou en chirurgie et mentionnant l’état de la personne décédée, les circonstances ainsi que tous renseignements permettant d’identifier le défunt. L’officier de police transmet les éléments énoncés dans son procès-verbal au maire de la commune où le décès a eu lieu. Au vu de ces éléments, le maire rédige l’acte de décès et en envoie une expédition au maire du domicile de l’intéressé pour transcription sur les registres (articles 81 et 82 du code civil).

Police des funérailles et des convois mortuaires

L’article L. 2213-7 du CGCT prévoit que le maire, ou à défaut le préfet, pourvoit d’urgence à ce que toute personne défunte soit ensevelie et inhumée décemment sans distinction de culte ni de croyance. Le service extérieur des pompes funèbres est gratuit pour les personnes n’ayant pas les ressources suffisantes. Lorsque la mission de service public n’est pas assurée par la commune, celle-ci prend en charge les frais d’obsèques des personnes nécessiteuses et désigne l’organisme qui assurera les obsèques (article L. 2223-27 du CGCT). Le mode de transport des personnes décédées, les inhumations et exhumations sont soumis au pouvoir de police du maire que ce soit dans les cimetières ou dans les autres lieux de sépulture (L. 2213-8 à L. 2213-10 du CGCT). L’article L. 2213-13 précise qu’il ne peut être établi, de quelque manière que ce soit, de prescriptions particulières applicables aux funérailles, selon qu’elles présentent un caractère civil ou religieux. Dans les communes dotées d’un régime de police d’Etat, les opérations d’inhumation, de translation et d’exhumation des corps s’effectuent sous la responsabilité du chef de la circonscription en présence du fonctionnaire de police délégué par ses soins. Dans les autres communes ses opérations s’effectuent sous la responsabilité du maire, en présence d’un policier municipal ou d’un garde champêtre délégué par le maire (article L. 2213-14 du CGCT). La surveillance des opérations précitées donne droit à des vacations fixées, sous certaines conditions, par le maire après avis du conseil municipal. Si les vacations sont effectuées par des fonctionnaires de la police nationale, ces vacations sont soumises aux dispositions de la loi no 95-73 du 21 janvier 1995 d’orientation et de programmation relative à la sécurité. Les vacations ne sont pas exigibles pour les opérations constituant des actes d’instruction criminelle, lors des opérations faites au frais du ministère de la défense et dans le cas où le maire a délivré un certificat attestant l’insuffisance de ressources (articles L. 2213-15 du CGCT et pour ce qui concerne les taux les articles R. 2213-54, R. 2512-37 [Paris], R. 2521-3 [communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne] du même code). Dans le cadre des pouvoirs de police qui lui sont conférés, le maire peut être amené à prendre des dispositions concernant les convois funéraires (itinéraire, horaires...) dans le souci d’assurer ou de rétablir la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques ou la décence des funérailles. Ce pouvoir s’exerce, comme pour les inhumations et les exhumations, sans établir de distinction ou de prescriptions particulières à raison des croyances ou du culte de la personne décédée ou des circonstances ayant entraîné sa mort. Les pouvoirs du maire en matière de police des cimetières sont évoqués le titre ci-après.

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CIMETIERES

Gestion des cimetières

La gestion des cimetières incombe à la commune. Chaque commune doit consacrer à l’exhumation des morts un ou plusieurs terrains spécialement réservés à cet effet. Ces terrains doivent être cinq fois plus étendus que l’espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé de personnes mortes pouvant y être enterrées chaque année. L’article L. 2321-2 (14°) du CGCT précise que la clôture des cimetières, leur entretien et leur translation figurent parmi les dépenses obligatoires de la commune. Selon l’article L. 2223-3 du CGCT, la sépulture dans le cimetière d’une commune est due aux personnes décédées sur son territoire, à celles qui sont domiciliées sur son territoire ainsi qu’à celles qui ont une sépulture de famille sur le territoire de cette commune.

En cas de translation de cimetières, les cimetières existants sont fermés dès que les nouveaux sont en mesure de recevoir les inhumations. Ils doivent rester dans l’état où ils se trouvent sans que l’on puisse en faire usage pendant cinq ans. Toutefois, des inhumations peuvent continuer à être faites dans les caveaux de famille édifiés dans un cimetière désaffecté dans la limite des places disponibles au moment de la fermeture et sous réserve qu’il satisfasse aux prescriptions d’hygiène et de salubrité et que l’affectation du sol à un autre usage ne soit pas reconnue d’utilité publique (article L. 2223-6 du CGCT).

La création, l’agrandissement et la translation du cimetière sont décidés par le conseil municipal. Dans les communes urbaines et à l’intérieur des agglomérations, la création et l’agrandissement d’un cimetière situé à moins de 35 mètres des habitations ne peuvent avoir lieu qu’après autorisation du représentant de l’Etat dans le département. Cette autorisation est accordée après enquête de commodo et incommodo et avis du conseil départemental d’hygiène. Le silence gardé pendant plus de quatre mois vaut décision de rejet (articles L. 2223-1 et R. 2223-1 du CGCT).

En application de l’article R. 2223-1 du CGCT, sont considérées comme communes urbaines, les communes dont la population agglomérée compte plus de 2 000 habitants et celles qui appartiennent, en totalité ou en partie, à une agglomération de plus de 2 000 habitants.

Si l’étendue des cimetières le permet, le conseil municipal peut concéder des terrains aux personnes qui désirent y fonder leur sépulture et celle de leurs enfants ou successeurs en y inhumant des cercueils et des urnes. Les intéressés peuvent édifier sur les terrains concédés des caveaux, monuments et tombeaux (article L. 2223-13 du CGCT).

Les communes peuvent instituer partie ou totalité des concessions ci-après : temporaires pour quinze ans maximum, trentenaires, cinquantenaires, perpétuelles. Les concessions sont convertibles en concessions de plus longue durée. Le maire affecte à perpétuité, par arrêté, un ossuaire destiné à recevoir les restes émanant des concessions reprises. Il peut, également, faire procéder à la crémation de ces restes (articles L. 2223-14, L. 2223-16 et L. 2223-4 du CGCT).

En vertu de l’article R. 2223-9 du CGCT, le conseil municipal peut décider de l’affectation de tout ou partie d’un cimetière au dépôt des urnes cinéraires et à la dispersion des cendres des corps ayant fait l’objet d’une crémation.

Le maire peut, après avoir accompli les formalités nécessaires (publicité, saisine du conseil municipal...), constater l’état d’abandon d’une concession et prononcer la reprise par la commune des terrains affectés à une concession ayant cessé d’être entretenue depuis trente ans (articles L. 2223-17 et L. 2223-18 du CGCT).

Les cimetières ne peuvent être aliénés que dix années à compter de la dernière inhumation (article L. 2223-8 du CGCT).

Police des cimetières

La police des cimetières relève de la compétence du maire en application des dispositions des articles L. 2212-2 et L. 2213-9 du CGCT. C’est ainsi qu’il est chargé d’assurer l’hygiène, la salubrité et la tranquillité publiques, le bon ordre et la décence et dans le cimetière ainsi que de garantir la neutralité des lieux. Les considérations autres que celles résultant de l’application des mesures de police précitées entachent la décision du maire d’illégalité. En règle générale, un règlement intérieur du cimetière prévoit ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Parmi les mesures que le maire est appelé à prendre, il faut citer celles qui garantissent ou rétablissent le bon état des tombes et la décence de leurs inscriptions. En outre, le maire prescrit toutes mesures concernant les plantations diverses et veille à ce que les cimetières soient suffisamment clos. Enfin, il peut réglementer l’accès au cimetière ainsi que la circulation et le stationnement dans son enceinte. En application des dispositions de la loi 2000-647 du 10 juillet 2000 tendant à préciser la définition des délits intentionnels, le maire pourra voir sa responsabilité engagée s’il est établi, par exemple, qu’il n’a pas accompli les diligences normales découlant des moyens et pouvoirs dont il disposait.

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Lieux de sépulture autres que les cimetières

Une personne peut être enterrée dans une propriété particulière. A condition que cette propriété soit à plus de 35 mètres de l’enceinte des villes et des bourgs. L’inhumation est subordonnée aux conditions définies par l’article R. 2223-1 précédemment énoncées. En application de l’article L. 2223-10 du CGCT, aucune inhumation ne peut avoir lieu dans les édifices clos et fermés où les citoyens se réunissent pour la célébration de leur culte, ni dans l’enceinte des hôpitaux, ni dans celle des villes et des bourgs. A titre d’hommage public et après avis du conseil d’administration de l’hôpital, le maire peut autoriser la construction dans l’enceinte de celui-ci de monuments pour les fondateurs et les bienfaiteurs de l’établissement à condition qu’ils en aient exprimé le désir (article L. 2223-10 du CGCT). Les lieux de sépulture autres que les cimetières sont soumis à l’autorité, à la police et à la surveillance du maire.

Carrés confessionnels dans les cimetières

La circulaire NOR/INT/A008/00038 C du 19 février 2008 relative à la police des lieux de sépultures rappelle que les autorisations d’inhumer sont délivrées par le préfet dans les cimetières privés confessionnels et que le maire exerce son pouvoir de police à l’égard des sépultures dont il assure la surveillance. Pour les regroupements confessionnels des sépultures dans le cimetière communal, le maire a la possibilité de déterminer l’emplacement affecté à chaque tombe et donc de rassembler les sépultures de personnes de même confession, sous réserve que les principes de neutralité des parties publiques du cimetière et de liberté de choix de sépulture de la famille soient respectés.

CREMATORIUMS ET SITES CINERAIRES

L’article L. 2223-40 du CGCT prévoit que seuls les communes et les EPCI peuvent créer et gérer directement, ou dans le cadre d’une délégation service publique, les crématoriums ainsi que le sites cinéraires destinés au dépôts ou à l’inhumation des urnes ou à la dispersion des cendres. Il convient de préciser que les sites cinéraires inclus dans le périmètre du cimetière doivent être gérés directement par la commune ou l’EPCI. La création ou l’extension d’un crématorium est subordonnée à l’autorisation préalable du préfet. Cette autorisation intervient après une enquête publique dont les modalités sont définies par les articles L. 123-1 à L. 123.16 du code de l’environnement et avis de la commission départementale compétente en matière d’environnement, de risques sanitaires et technologiques. Le silence gardé pendant plus de quatre mois sur la demande de création ou d’extension vaut décision de rejet. Lorsque la gestion du crématorium est déléguée à une personne dernière, cette dernière doit avoir reçu l’habilitation nécessaire par le représentant de l’Etat dans le département. Cette habilitation est accordée sous certaines conditions et pour une durée déterminée. Le crématorium se divise en une partie publique (accueil et attente des familles, salle de cérémonie et de remise de l’urne funéraire, salle de présentation visuelle de l’introduction du cercueil dans le four de crémation) et une partie technique réservée aux professionnels (four, pulvérisateur de calcius, salle d’introduction du cercueil, local de dépôt provisoire des urnes). Les locaux doivent être conformes à la réglementation relative aux établissements recevant du public, notamment aux dispositions du règlement de sécurité contre l’incendie et à celle du travail, en particulier en ce qui concerne l’hygiène et la sécurité, les locaux et le matériel mis à la disposition du personnel, l’affichage obligatoire (article D. 2223-99 à D. 2223-109 du CGCT). Le crématorium ainsi que le four de crémation font l’objet, respectivement, d’une visite de conformité et d’un contrôle effectués par un bureau de contrôle agréé par le ministère chargé de la santé. Les contrôles effectués font l’objet d’un rapport adressé à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) qui a délivré l’attestation de conformité.

LE NOUVEAU REGIME DE PROTECTION DES CENDRES FUNERAIRES

Le décret n° 2007-328 du 12 mars 2007 portant modification du régime de protection des cendres funéraires est le résultat d’un double constat, d’une part, l’accroissement permanent du recours à la crémation et, d’autre part, l’augmentation des cas de dérives inacceptables telles que des urnes retrouvées dans des décharges publiques ou sur une plage, des conflits douloureux au sujet de la garde de l’urne. Même si ces situations étaient encore marginales, les pouvoirs publics ont souhaité anticiper ce mouvement et endiguer, dès à présent, tout développement de ce type de comportement. La réglementation reposait, en effet, jusqu’à présent, sur une liberté importante en matière de libre disposition des cendres puisque l’urne ou les cendres pouvaient rejoindre soit le cimetière, soit une propriété privée, soit être dispersées en pleine

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nature (hors voies publiques). Les nouvelles dispositions du CGCT sont novatrices en deux points : - l’urne funéraire ne peut plus être déposée ou inhumée dans une propriété privée, ou bien les cendres dispersées en pleine nature (hors voies publiques) que si le défunt en a exprimé la volonté. Afin d’assurer une traçabilité des cendres dans ce cas de figure, une déclaration doit être faite auprès du maire de la commune du lieu de dépôt ou d’inhumation de l’urne ou du lieu de dispersion des cendres. En l’absence de volonté manifestée par le défunt, soit l’urne est inhumée dans une sépulture, déposée dans une case de columbarium ou scellée sur un monument funéraire à l’intérieur d’un cimetière ou d’un site cinéraire, soit les cendres sont dispersées dans le lieu spécialement affecté à cet effet. Le dépôt ou l’inhumation de l’urne ou la dispersion des cendres sont effectués après autorisation du maire ; Un nouvel article R. 2213-39-1 vient, par ailleurs, compléter ce dispositif plus protecteur des cendres funéraires. Lorsque le dépositaire d’une urne souhaite mettre fin au dépôt de l’urne ou à son inhumation dans une propriété privée, l’urne rejoint, désormais, obligatoirement le cimetière ou le site cinéraire. Le dispositif de sanction applicable n’a pas été modifié. Tout contrevenant s’expose à une contravention de 5ème classe en application de l’article R. 2223-66 du CGCT.

REFORME DE LA LEGISLATION FUNERAIRE

Le Parlement examine actuellement une série de dispositions visant à moderniser la législation funéraire. Les grands axes de la réforme envisagée sont les suivants : - renforcement des conditions d’exercice de la profession d’opérateur funéraire ; - simplification et sécurisation les démarches des familles ; - octroi d’un statut aux cendres des personnes décédées dont le corps a donné lieu à crémation ; ; - évolution de la conception et de la gestion des cimetières.

CH A P I T R E 4 Les marchés publics

Le décret no 2006-975 du 1er août 2006 portant code des marchés publics a été publié au Journal officiel du 4 août 2006. A cette même date a été publiée la circulaire du 3 août 2006 NOR : ECOM620004C du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie prise pour l’application dudit code. En outre, cette circulaire donne, dans ses annexes, la liste des textes à connaître en matière de marchés publics ainsi que les coordonnées des services de conseil et sites d’information sur lesdits marchés. Le nouveau code des marchés publics est entré en vigueur le 1er septembre 2006. Il est assorti, bien entendu, de mesures transitoires. Suite à l’actualisation des seuils communautaires (règlement n° 1422/2007 de la Commission du 4 décembre 2007 modifiant les directives 2004/17 et 2004/18, les seuils des marchés publics sont modifiés à compter du 1er janvier 2008 pour une durée de deux ans. Les nouveaux seuils, applicables aux procédures pour lesquelles une consultation sera engagée ou un avis d’appel public à la concurrence envoyé à la publication après le 31 décembre 2007, sont mentionnés dans le décret n° 2007-1850 du 26 décembre 2007.

LE CODE DES MARCHES PUBLICS EN SA NOUVELLE FORME

La genèse des nouvelles dispositions en matière de marchés publics

Le droit des marchés publics est directement lié au droit communautaire. Le 31 mars 2004 deux nouvelles directives communautaires “ marchés publics ” ont été publiées avec, pour corollaire, une transposition dans le droit national. Il est donc apparu nécessaire d’harmoniser les dispositions du code des marchés publics, issu du décret no 2004-15 du 7 janvier 2004 modifié, avec celles des directives en cause.

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La première (no 2004-17) dite “ directive classique ” porte sur les procédures de passation de marchés publics de fournitures, de services et de travaux. La seconde (no 2004-18) dite “ directive secteurs ” concerne, quant à elle, les marchés passés par les opérateurs de réseaux dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des services postaux. Le code a fait l’objet d’une réécriture totale de façon à prendre en compte les précisions jurisprudentielles et doctrinales intervenues, tant au niveau communautaire qu’au niveau national, depuis la parution du code précédent (2004). D’autre part, le code, en sa forme nouvelle, est conçu comme un levier de politique économique, ce qui justifie l’introduction de mesures créant les conditions pour atteindre les objectifs gouvernementaux. Signalons, toutefois, par parenthèse, que le code des marchés publics, en son édition 2004, transposait par anticipation bon nombre des dispositions des directives adoptées après l’entrée en vigueur dudit code et qu’en conséquence, du point de vue strictement procédural, le code 2006 n’innove par fondamentalement par rapport au code 2004.

La photographie du nouveau code

Divisé en trois parties, le code des marchés publics actuel intègre l’ensemble des directives “ marchés publics ”. La première partie définit les dispositions applicables aux marchés passés par les pouvoirs adjudicateurs (Etat et ses établissements publics autres que ceux ayant un caractère industriel et commercial, collectivités territoriales et leurs établissements publics) pour leurs besoins en fournitures, services et travaux. La deuxième partie définit les dispositions applicables aux marchés passés par les entités adjudicatrices, autrement dit les pouvoirs adjudicateurs lorsqu’ils agissent en tant qu’opérateurs de réseaux (eau, gaz, électricité, L transports, services postaux). Elle détermine notamment le champ très particulier de la “ directive secteurs ” qui combine le critère organique avec le critère de l’activité d’opérateurs de réseaux exercée. La troisième partie relative aux dispositions diverses intègre notamment des dispositions applicables à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Les mesures novatrices

Les principales innovations portent sur la reconnaissance de spécifications techniques au service d’une meilleure définition des besoins, l’introduction de nouvelles procédures de marchés ainsi que de nouvelles dispositions destinées à favoriser la dématérialisation des marchés publics et l’insertion de mesures destinées aux opérateurs de réseaux. En ce qui concerne la reconnaissance de spécifications techniques au service d’une meilleure définition des besoins, on relève qu’au plan des spécifications techniques, la seule référence à des normes n’est plus la seule règle. En effet, l’acheteur public peut également exprimer les caractéristiques de son marché en terme d’exigences fonctionnelles ou de performances à atteindre sans, pour autant, spécifier le moyen technique utilisé pour y parvenir. Ainsi, les acheteurs ont-ils désormais une plus grande liberté pour définir leurs besoins tout en conservant un degré de précision indispensable. Afin de promouvoir le développement durable, les caractéristiques environnementales avec l’introduction des éco-labels notamment peuvent, désormais, être prises en compte au titre des spécifications techniques. S’agissant des nouvelles procédures de marchés, force est de constater que l’ensemble des nouvelles procédures figurant dans les directives “ marchés publics ” ont été introduites dans le code. Ce sont : la procédure des accords-cadres et des nouveaux marchés à bons de commandes, le système de qualification des opérateurs économiques pour les seules entités adjudicatrices et le système d’acquisition dynamique. L’accord-cadre n’est pas, à proprement parler, un marché. Il s’agit, en effet, d’un contrat conclu par un ou plusieurs pouvoirs adjudicateurs avec un ou plusieurs opérateurs économiques ayant pour objet d’établir le régime des marchés à conclure ultérieurement. Le dispositif permet à un pouvoir adjudicateur d’être dispensé des procédures de passation pour les marchés consécutifs à un accord-cadre passé en conformité avec les procédures de la directive communautaire. En conséquence, une nouvelle définition des marchés à bons de commandes (formule utilisée en droit français depuis longtemps déjà) s’est imposée. Le système de qualification des opérateurs économiques pour les seules entités adjudicatrices est un système de présélection d’opérateurs jugés aptes à réaliser un type donné de prestations. C’est un vivier dans lequel l’entité adjudicatrice peut choisir les futurs titulaires de ses marchés. Cette entité a, par ailleurs, la possibilité de recourir à un système de qualification mis en place par un tiers. Le système d’acquisition dynamique est un processus d’acquisition entièrement électronique pour des achats d’usage courant dont les caractéristiques souvent disponibles sur le marché satisfont aux besoins du pouvoir adjudicateur. Prévu pour une durée limitée, il est ouvert pendant toute cette dernière à tout opérateur économique satisfaisant aux critères de sélection et ayant présenté une offre indicative en conformité avec le cahier des charges. Le système a l’avantage de combiner, en une seule procédure, les avantages du système de qualification des opérateurs économiques, des accords-cadres avec l’utilisation des moyens électroniques modernes. Pour ce qui est de la dématérialisation des marchés publics, on doit souligner que les possibilités de recours à la dématérialisation sont étendues en vue d’une plus grande efficacité des procédures, en particulier du fait de la réduction des délais de réception des candidatures et des offres lorsque les avis sont envoyés à la publication par la voie électronique ou lorsque l’accès aux documents de la consultation est possible par cette voie. Naturellement, l’envoi d’une copie de sauvegarde est autorisé lors de la transmission des candidatures et des offres par la voie précitée. Enfin, le code des marchés publics transpose, dans sa dernière partie, aux opérateurs de réseaux entrant dans le champ

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d’application dudit code, l’ensemble des souplesses contenues dans la directive sectorielle 2004/17/CE qui ne figuraient pas complètement jusqu’ici. A côté de ces mesures découlant du droit communautaire, il faut ajouter celles, en droit interne, qui visent à améliorer l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) aux marchés publics : la notion de PME est définie afin d’écarter les filiales des grands groupes. L’acheteur public peut demander aux candidats s’ils ont l’intention de sous-traiter à des PME ou à des artisans, par exemple. Il peut fixer, parmi les candidats admis à présenter une offre, un nombre minimum de PME en cas d’appel d’offres restreint, de procédure négociée, de dialogue compétitif. Le principe de l’allotissement est la règle dès le premier euro.

Les ajustements et/ou les simplifications apportés au code des marchés édité en 2004

Les mesures mises en œuvre s’inscrivent au bénéfice de la personne publique. On note tout d’abord la disparition de la notion de personne publique responsable du marché. Elle est remplacée par celles issues du droit communautaire et désormais introduites dans le droit français, à savoir : pouvoir adjudicateur et entités adjudicatrices. Les pouvoirs adjudicateurs relevant du code des marchés publics sont l’Etat et ses établissements publics autres que ceux ayant un caractère industriel ou commercial, les collectivités territoriales et l’ensemble de leurs établissements publics. Les entités adjudicatrices soumises au code précité sont les pouvoirs adjudicateurs lorsqu’elles agissent en tant qu’opérateurs de réseaux (on combine, ici, un critère organique tenant compte de la qualité juridique de la personne et un critère matériel fondé sur l’activité exercée par cette dernière). Ensuite, on relève que les règles applicables aux groupements de commandes ont été assouplies, en particulier la possibilité de modifier leur composition. Par ailleurs, il convient de souligner l’instauration de formalités allégées afin de mieux prendre en compte les situations d’urgence. D’autre part, on remarque la prise en compte du travail effectué par les fournisseurs en cas de livraisons d’échantillons ou de maquettes et ce grâce au versement d’une prime en cas d’investissement significatif. Enfin, on relève la réécriture de certaines procédures. Il en est ainsi pour le marché de définition afin de rendre la procédure compatible avec les principes du droit communautaire et d’éviter tout risque de contentieux. Il est en de même pour celle du dialogue compétitif afin de préserver totalement la confidentialité des offres. Précisons, à ce sujet, que la mesure consistant, pour le pouvoir adjudicateur à rédiger un cahier des charges en milieu de procédure n’est plus imposée.

LES MESURES TRANSITOIRES

Des mesures transitoires ressortent des dispositions de l’article 8 du décret no 2006-975 du 1er août 2006 portant code des marchés publics afin d’éviter l’impact brutal d’un changement du dispositif sur les marchés en cours de passation. Plusieurs cas de figure sont à distinguer.

Les marchés notifiés avant le 1er septembre 2006

Deux cas doivent être distingués : celui des marchés notifiés avant le 7 janvier 2004 et celui des marchés notifiés entre le 7 janvier 2004 et le 1er septembre 2006. En ce qui concerne les marchés notifiés avant le 7 janvier 2004, ces marchés sont régis pour leur exécution par les dispositions du code des marchés publics annexé au décret no 2001 du 7 mars 2001. Bien que cette situation ait vocation à disparaître à terme, il a paru utile, néanmoins, de l’évoquer. S’agissant des marchés notifiés entre le 7 janvier 2004 et le 1er septembre 2006, ces marchés sont régis, tant pour leur passation que pour leur exécution, par les dispositions du code des marchés publics annexé au décret no 2004-15 du 7 janvier 2004 modifié. En outre, c’est à lui seul qu’il conviendra de se référer en cas de difficulté ou de litige concernant les marchés en question.

Les marchés pour lesquels une consultation aura été engagée ou un avis d’appel public à la concurrence aura été envoyé avant le 1er septembre 2006, le marché étant notifié après cette date

Ces marchés seront, pour leur seule passation, soumis aux dispositions du code relevant du décret du 7 janvier 2004 précité et, pour leur seule exécution, au code issu du décret du 1er août 2006. En cas de litige ou de difficulté ce sont les dispositions : de 2004 qui s’appliquent lorsqu’il s’agit des règles de publicité, de la production des justifications fiscales et sociales, du choix des candidats ou des offres ; de 2006 qui s’appliquent en ce qui concerne les avenants, les conditions de paiement ainsi que les conditions de résiliation.

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Les marchés pour lesquels une consultation aura été engagée ou un avis d’appel public à la concurrence aura été envoyé à compter du 1er septembre 2006

Ces marchés seront soumis aux seules dispositions du code de 2006, tant pour leur passation, que pour leur exécution et, bien entendu, en cas de litige ou de difficulté les concernant.

DEFINITIONS ET PRINCIPES FONDAMENTAUX

Les dispositions du code des marchés publics (CMP) s’appliquent non seulement aux marchés publics, mais aussi aux accords-cadres.

Les marchés publics

Consacrant l’accord de volonté entre les parties et excluant ainsi toute décision unilatérale, les marchés publics sont des contrats à titre onéreux passés entre deux personnes distinctes dotées, l’une et l’autre, de la personnalité juridique. Ils sont généralement passés entre une personne publique dite “ pouvoir adjudicateur ” et un opérateur économique privé ou public afin de répondre aux besoins de la personne publique en matière de fournitures, services et travaux. Aucune disposition ni aucun principe n’interdit, en raison de sa nature, à une entité publique de se porter candidate à l’attribution d’un marché public lancé par une personne publique. Précisons, à cet égard, que les modalités d’intervention de la personne publique candidate ne doivent, en aucun cas, fausser les mécanismes dans lesquels s’exerce la concurrence entre cette entité et les entreprises candidates afin de respecter le principe d’égalité d’accès à la commande publique. Ainsi la personne publique qui soumissionne à un marché devra-t-elle être en mesure de justifier, s’il y a lieu, que le prix proposé a été déterminé en tenant compte de l’ensemble des coûts directs et indirects entrant dans la composition du prix de la prestation de fournitures, de services ou de travaux objet du marché. En outre, cette dernière devra démontrer qu’elle n’a pas bénéficié, pour déterminer le prix proposé, d’un avantage découlant des moyens et/ou des ressources qui sont les siens au titre de la mission de service public qui lui est dévolue (CE, 8 novembre 2000, société Jean-Louis Bernard consultants). Le caractère onéreux du contrat implique l’idée d’une charge pesant sur l’acheteur public (une commune, un établissement public de coopération intercommunale ou EPCI...). Dans la presque totalité des cas, il s’agit du versement, par ce dernier, d’une somme d’argent au cocontractant. Parfois, le caractère onéreux résulte de l’abandon, par cet acheteur, d’une possibilité de recettes liée à l’exécution du marché (exemple : autorisation donnée au cocontractant de vendre le sable et/ou les graviers tirés d’un cours d’eau dont il a réalisé le curage). Naturellement, les prestations que la personne publique obtient à titre gratuit ne sauraient, pour cette raison, être qualifiées de marchés publics. Signalons, au passage, qu’une décision récente de jurisprudence a permis d’établir que la rémunération du prestataire sur des recettes publicitaires empêchait que l’on puisse qualifier la prestation de gratuite et justifiait que celle-ci soit réalisée dans le cadre d’un marché public (CE, 4 novembre 2005, Decaux). L’objet du marché, qui repose sur une opération justifiée par l’intérêt général, doit être très expressément défini par la personne publique en cause afin de répondre à ses besoins, ainsi : - les marchés publics de fournitures, conclus avec des fournisseurs, concernent l’achat, la prise en crédit-bail, la location ou la location-vente de produits ou de matériels ; - les marchés publics de services, conclus avec des prestataires de services, portent sur la réalisation de prestations de services (entretien, réparation, transports terrestres, informatique, nettoyage...) ; - les marchés publics de travaux, conclus avec des entrepreneurs, ont pour objet : soit l’exécution, soit, conjointement, la conception et la réalisation, d’un ouvrage ou de travaux de génie civil ou de bâtiment à la demande du pouvoir adjudicateur qui assure la maîtrise d’ouvrage. Un marché public ayant à la fois pour objet : - des services et des fournitures, est un marché de services si la valeur de ceux-ci dépasse celles des fournitures acquises ; - des services et des travaux, est marché de travaux si son objet principal est de réaliser des travaux ; - l’acquisition de fournitures et, à titre accessoire, des travaux de pose et d’installation de celles-ci, est considérée comme un marché de fournitures.

Les accords-cadres

Les accords-cadres sont des contrats conclus à titre onéreux entre certains pouvoirs adjudicateurs (collectivités territoriales et leurs établissements publics locaux, par exemple) et des opérateurs économiques publics ou privés ayant pour objet de fixer les termes régissant les marchés à passer au cours d’une période donnée, en particulier en ce qui concerne les prix et, s’il y a lieu, les quantités envisagées. Plusieurs dispositifs, destinés aux acheteurs publics, visent à présenter les potentialités des accords-cadres. Ainsi est-il conseillé aux collectivités territoriales de se reporter, notamment, au site qui leur est dédié par le ministère de l’économie,

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des finances et de l’emploi ainsi que par le ministère du budget, des comptes et de la fonction publique (voir infra Quelques adresses utiles en matière de marchés publics). Par ailleurs la circulaire NOR MCT/B/07/00041 C du 30 mai 2007 expose les modalités de passation des accords-cadres par les collectivités territoriales. Sur le fondement des accords-cadres, des marchés dits subséquents ont vocation à être passés au fur et à mesure de la survenance du besoin. Trois questions se posent à leur sujet auxquelles il sera répondu brièvement dans le cadre ci-après.

Quelles sont les principales règles d’attribution des marchés subséquents d’un montant supérieur à 206 000 € HT (auparavant 210 000 € HT) ?

Ils doivent être passés selon une procédure formalisée (appel d’offres ou procédure négociée) qui se caractérise, en particulier pour les collectivités territoriales, par le principe de l’attribution par la commission d’appel d’offres.

Quelles sont les modalités de conclusion des accords-cadres et des marchés subséquents ?

Les accords-cadres et les marchés subséquents peuvent entrer dans le champ de la délégation susceptible d’être consentie à l’exécutif local lorsqu’ils sont d’un montant inférieur à 206 000 € HT (antérieurement 210 000 € HT).

La signature d’un accord-cadre constitue un aspect de l’exécution des décisions de l’assemblée délibérante au sens ou l’entend le CGCT.

Ajoutons que l’accord-cadre est préconisé lorsque l’acheteur public n’est pas en mesure, au stade de la passation, de définir exactement toutes les modalités de ses besoins (quantité, fréquence, nature).

La transmission des accords-cadres au contrôle de légalité est-elle obligatoire ?

Oui. Etant donné que ce sont des conventions conclues en vue de la passation de marchés, il convient de les assimiler à des conventions relatives à des marchés.

Précisons qu’ils ne sont, toutefois, pas soumis à obligation de transmission, dès lors que leur montant est inférieur à 206 000 € HT (210 000 € HT auparavant).

Dispositions communes aux marchés publics et aux accords-cadres

Ils doivent respecter les principes de la liberté d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des procédures. Le respect de ces principes permet aussi bien d’assurer l’efficacité de la commande publique que la bonne utilisation des deniers publics.

EXCEPTIONS A L’APPLICATION DU CODE DES MARCHES PUBLICS

Il ne sera retracé, ici, que les exceptions susceptibles d’intéresser les collectivités territoriales et leurs établissements. On les rangera, pour commodité d’usage, en deux catégories, les exceptions “ classiques ”, d’une part, et les exceptions “ particulières ”, d’autre part.

Les exceptions “ classiques ”

Les dispositions relatives aux marchés publics ne sont pas applicables aux contrats conclus dans le cadre d’une délégation de service public qui ont des règles qui leur sont propres. Ces derniers, comme on l’a vu dans le chapitre intitulé “ Données relatives aux services publics locaux ”, sont des contrats par lesquels une commune, par exemple, (le délégant) confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité (abattoir, camping, marché de plein vent...) à une personne privée (le délégataire) dont la rémunération est liée substantiellement à l’exploitation du service. La différence fondamentale entre un marché public et une délégation de service public, comme l’a souligné la loi no 2001-1168 du 11 décembre 2001, dite “ loi MURCEF ”, modifiant la loi no 93-122 du 29 janvier 1993 dite “ loi Sapin ”, résulte dans le mode de rémunération de la personne privée en cause. Elles ne sont pas applicables, non plus, aux contrats de partenariat public/privé, évoqués dans le chapitre précité, en raison de

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leur durée, des modalités de rémunération spécifiques du partenaire et des conditions d’exploitation. Ces contrats sont, en effet, régis par l’ordonnance no 2004-559 du 17 juin 2004 et textes subséquents. Elles ne sont pas applicables, enfin, aux actes liant les collectivités publiques ou leurs établissements à des personnes privées (des associations sociales, culturelles ou sportives, des auteurs/metteurs en scène de théâtre, des écoles de cirque... par exemple) dans le cadre d’une subvention, accordée, généralement, sur demande de ces dernières.

Les exceptions “ particulières ”

Divers instruments juridiques, qui ne sont pas des marchés publics, relèvent de la commande publique et permettent aux pouvoirs adjudicateurs d’associer des personnes privées à la réalisation d’ouvrages. Il y a d’abord le bail emphytéotique administratif réservé aux seules collectivités territoriales et aux établissements publics de santé dont il sera question, pour ce qui concerne la commune, dans le chapitre intitulé “ Domanialité ”. Vient, ensuite, le contrat de mandat conclu à titre gratuit et qui n’est pas, de ce fait, un marché public. En revanche, un contrat de mandat à titre onéreux est bien un marché public et implique, pour la personne publique, de se conformer aux obligations de publicité et de mise en concurrence imposées par le code des marchés publics. En outre, des exclusions sont prévues par les directives et la jurisprudence européenne, lesquelles sont justifiées par la particularité de certaines situations. Dans le chapitre dénommé “ Interventions économiques et sociales des collectivités territoriales et de leurs groupements ”, auquel il convient de se reporter, sera évoquée, au sujet des modalités d’intervention des sociétés d’économie mixte locales (SEML), la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes (arrêt Stadt Halle du 11 janvier 2005, par exemple), en particulier en ce qui concerne les organismes dits “ in house ” ou “ opérateurs internes ” qui, dans leurs relations avec des personnes morales de droit public dont ils dépendent, peuvent être exclus de toute procédure de publicité et de mise en concurrence lorsqu’ils sont candidats à des marchés publics. S’agissant des contrats de prestations intégrées dites “ in house ”, les règles des marchés publics ne s’appliquent pas, dès lors que les contrats de fournitures, de services ou de travaux sont conclus entre deux personnes morales distinctes, mais dont l’une peut être regardée comme le prolongement administratif de l’autre. Afin de reconnaître une prestation intégrée, la jurisprudence communautaire pose deux conditions. En premier lieu, le contrôle effectué par la personne publique sur le cocontractant est de même nature que celui qu’elle exerce sur ses propres services. En second lieu, le cocontractant travaille principalement pour la personne publique demanderesse. Dans l’arrêt du 11 janvier 2005 précité a été évoqué, par ailleurs, le problème du “ droit exclusif ”. Il n’intéresse que les marchés de services. Le “ droit exclusif ” découle, obligatoirement, d’un texte législatif ou réglementaire qui attribue ce droit à une personne donnée, définit les missions d’intérêt général confiées à cette dernière et précise les obligations qui lui sont imposées. En la circonstance, le pouvoir adjudicateur confie directement une prestation de services au contractant, c’est-à-dire, sans formalités de publicité et/ou de mise en concurrence. Il va de soi que le contrat doit être postérieur au texte législatif ou réglementaire relatif au droit exclusif concerné. Sont également exclus du champ des dispositions du code des marchés publics, les contrats relatifs à des programmes de recherche/développement. Ne sont concernés que les marchés de services, sous réserves qu’il s’agisse d’un programme portant véritablement sur un projet de recherche sans aucun prolongement industriel direct et que le pouvoir adjudicateur ne finance que partiellement le programme ou qu’il n’acquiert pas la propriété exclusive des résultats du programme.

DIFFERENTS TYPES DE MARCHES PUBLICS

Indépendamment des “ marchés classiques ”, il existe des marchés qui se distinguent par leurs spécificités, c’est le cas, par exemple, des marchés dans le cadre de programmes expérimentaux, des marchés de maîtrise d’œuvre.

Allotissement et marché global

Le pouvoir adjudicateur décide, après avoir procédé à l’analyse des avantages économiques, techniques ou financier de chaque type de marché, de passer soit un marché découpé en plusieurs lots ou allotissement, soit un marché global (ou unique). A cet égard, il convient de souligner, comme on l’a vu plus haut, que la règle est l’allotissement. En conséquence, le marché unique est une dérogation à cette dernière. La démarche consiste donc d’abord à savoir si l’allotissement est possible, puis si cela ne l’est pas, à envisager la passation d’un marché unique. La formule de l’allotissement ou marché découpé en plusieurs lots (articles 10 et 27 du CMP) est choisie lorsque l’opération a, à la fois, pour objet la construction et l’exploitation ou la maintenance d’un ouvrage, les prestations de construction, d’exploitation ou de maintenance ne pouvant être regroupées dans un même lot. Elle permet d’ouvrir le champ de la concurrence à des petites et moyennes entreprises tout en bénéficiant d’économies d’échelle. La préférence doit être donnée à l’allotissement dans trois cas précis : quand l’importance des fournitures, services ou travaux à réaliser risque de dépasser les capacités techniques ou financières d’une seule entreprise ; quand une entreprise ne peut tenir les

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délais d’exécution extrêmement courts qu’au prix d’un rythme de travail qui va grever d’autant le coût de la prestation ; quand il faut assurer la sécurité des approvisionnements. Celle du marché global (article 10 du CMP) est choisie avec ou sans identification de prestations distinctes s’il est estimé que la dévolution en lots séparés est de nature à restreindre la concurrence, et/ou à rendre difficile techniquement ou financièrement coûteuse l’exécution des prestations, et/ou à causer des problèmes d’organisation, de pilotage et de coordination au pouvoir adjudicateur. Le marché doit, obligatoirement, faire apparaître de manière séparée, les prix respectifs de la construction, de l’exploitation ou de la maintenance. La préférence doit être donnée à ce type de marché quand des économies d’échelle le justifient ou quand la personne publique n’a pas la capacité technique de coordonner les actions des titulaires des différents lots.

Marché à tranches conditionnelles et marché à bons de commande

Le marché à tranches conditionnelles (article 72 du CMP) doit être distingué du marché à bons de commandes (article 77 du CMP).

Marché à tranches conditionnelles

Marché à bons de commandes

Ce marché comporte une tranche ferme et une ou plusieurs tranches conditionnelles. Il définit la consistance, le prix ou ses modali-tés de détermination ainsi que les modalités d’exécution de chaque tranche. Les prestations de la tranche ferme, comme celles de la tranche conditionnelle, doivent constituer un ensemble cohérent. L’exécution de chaque tranche conditionnelle est subordonnée à une décision du pouvoir adjudicateur, notifiée au cocontractant dans les conditions prévues dans le marché. Si une tranche conditionnelle est affermie avec retard ou n’est pas affermie, le cocontractant peut bénéficier d’une indemnité, à condition, bien sûr, que le marché le prévoit et dans les conditions définies par ce dernier.

Ce marché est conclu avec ou plusieurs opéra-teurs économiques et peut prévoir un minimum et un maximum en valeur et en quantité ou sans minimum et sans maximum. Ne pouvant dépasser quatre ans, sauf dans des cas exceptionnels dûment justifiés (amortisse-ment supérieur à quatre ans, par exemple), il est exécuté au fur et à mesure des besoins, étant précisé que l’émission des bons de commandes ne peut intervenir que pendant la durée de vali-dité du marché. En cas de besoins occasionnels de faible mon-tant, le pouvoir adjudicateur peut s’adresser à un prestataire autre que le ou les titulaires du marché, à condition, toutefois, que le montant cumulé de tels achats n’excède pas 1 % du montant total du marché, ni la somme de 10000 €.

Marché de définition

Il arrive que le pouvoir adjudicateur ne soit pas, pour des raisons diverses, en mesure de préciser les buts et performances à atteindre, les techniques à utiliser, les moyens en personnel et en matériel à mettre en œuvre. Dans ce cas, il peut recourir au marché de définition (article 73 du CMP) qui lui offre la possibilité d’explorer les possibilités et conditions d’un marché ultérieur, le cas échéant au moyen de la réalisation d’une maquette ou d’une démonstration. En outre, le marché de définition permet d’estimer le niveau du prix des prestations, les modalités de sa détermination et de prévoir les différentes phases de l’exécution des prestations.

Marché réalisé dans le cadre de programmes expérimentaux

Un pouvoir adjudicateur réalisant des ouvrages ayant pour objet de vérifier la pertinence, sur un nombre limité de réalisations, de projets retenus par l’Etat dans le cadre d’un programme public national de recherche, d’essai ou d’expérimentation a la possibilité de passer, pour la réalisation du programme en cause, un marché de maîtrise d’œuvre ou un marché de travaux selon le cas (article 75 du CMP). Précisons que ces marchés permettent de ne mettre en concurrence que les opérateurs économiques sélectionnés par l’Etat dans le cadre d’un programme public de recherche, d’essai ou d’expérimentation. Les dispositions prévues permettent ainsi de restreindre la concurrence et de donner aux opérateurs économiques innovants la possibilité de tester en “ grandeur réelle ” leurs solutions et progrès techniques innovants.

Marché de maîtrise d’œuvre

Le marché de maîtrise d’œuvre (article 74 du CMP) a pour objet, en vue de la réalisation d’un ouvrage ou d’un projet urbain ou paysager, l’exécution d’un ou plusieurs éléments de mission définis par la loi no 85-704 du 12 juillet 1985 concernant la maîtrise d’œuvre dite “ MOP ” et le décret no 93-1268 du 29 novembre 1993 relatif aux missions de maîtrise d’œuvre confiées par des maîtres d’ouvrages publics à des prestataires de droit privé. Ce marché occupe une place à part

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dans le code des marchés publics. Il répond, en effet, à des règles de passation particulières. Ces règles sont, a priori, sans effet sur la forme selon laquelle il peut être passé.

Accord-cadre et marché à bons de commande

La conclusion d’un marché passé sur le fondement d’un accord-cadre (voir supra) intervient soit selon une périodicité prévue par ledit accord, soit lors de la survenance d’un besoin. Bien entendu, elle ne peut intervenir que pendant la durée de validité de l’accord-cadre. Un marché passé sur le fondement d’un accord-cadre est attribué à celui ou, s’il y a lieu, à ceux des titulaires ayant présenté les offres les plus avantageuses sur la base de critères non discriminatoires fixés par ledit accord pour l’attribution du marché.

ORGANES DE LA COMMANDE PUBLIQUE

Pouvoir adjudicateur

Comme on l’a vu précédemment, la notion de “ pouvoir adjudicateur ” s’est substituée à celle de “ personne responsable du marché ”. Le pouvoir adjudicateur est celui qui est chargé de mettre en œuvre les procédures de passation et d’exécution des marchés publics et de signer les marchés. La notion de “ pouvoir adjudicateur ” désigne la personne morale dans son ensemble et non plus une autorité particulière, comme dans les codes précédant celui de 2006. En effet, il a été estimé que le code des marchés publics n’avait pas vocation à s’immiscer dans les règles d’organisation interne propre à chaque personne publique.

Commission d’appel d’offres

En vertu de l’article 22 du code des marchés publics, pour les collectivités territoriales, comme pour les établissements publics locaux, une ou plusieurs commissions d’appels d’offres sont constituées à titre permanent. Par ailleurs, une commission spécifique peut être constituée pour un marché déterminé. La composition de la commission d’appel d’offres est fonction de la population de la commune. Dans les communes de moins de 3 500 habitants, elle comprend le maire ou son représentant, président, et trois membres du conseil municipal élus en son sein à la représentation proportionnelle au plus fort reste. Dans celles où la population est supérieure à 3 500 habitants, elle comprend le maire ou son représentant, président, et cinq membres du conseil municipal élus dans les conditions décrites précédemment. Dans toutes les communes, il est procédé, selon les mêmes modalités que celles décrites ci-dessus, à l’élection des suppléants en nombre égal à celui des titulaires. L’élection des titulaires et des suppléants a lieu sur la même liste, sans panachage, ni vote préférentiel. Notons que les listes peuvent comprendre moins de noms qu’il n’y a de sièges de titulaires et de suppléants à pourvoir. Il est pourvu au remplacement d’un membre titulaire de la commission par le suppléant inscrit sur la même liste et venant aussitôt après le dernier titulaire élu de ladite liste. Le remplacement du suppléant, devenu ainsi membre titulaire, est assuré par le candidat figurant sur la même liste, immédiatement après ce dernier. Il convient de préciser qu’il n’y a lieu de procéder au renouvellement intégral d’une commission d’appel d’offres que dans le seul cas où une des listes n’est plus en mesure de pourvoir les sièges auxquelles elle a droit. Désormais, la commission d’appel d’offres peut faire appel au concours d’agents du pouvoir adjudicateur compétents dans la matière qui fait l’objet de la consultation ou en matière de marchés publics. En application de l’article 23 du code précité, peuvent participer, avec voix consultative, aux réunions de la commission d’appel d’offres : - des personnalités désignées par le président en raison de leur compétence dans la matière qui fait l’objet de l’appel d’offres, un représentant du service technique compétent pour suivre l’exécution des travaux ou effectuer le contrôle de conformité lorsque la réglementation impose le concours d’un tel service ; - le comptable public et le représentant du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes lorsqu’ils y sont invités par le président de la commission ; leurs observations sont consignées au procès-verbal. La réunion de la commission n’est pas obligatoire pour un marché ou un accord-cadre conclu pour faire face à une urgence impérieuse résultant de circonstances imprévisibles pour le pouvoir adjudicateur (article 25 du CMP).

Jury de concours

Conformément aux dispositions de l’article 24 du code des marchés publics, le jury de concours doit être composé exclusivement de personnes indépendantes des participants aux concours. Pour les collectivités territoriales, les membres du jury sont désignés de la même manière que pour la commission d’appels d’offres (voir supra).

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Il est loisible au président du jury de désigner, en tant que membres du jury, des personnalités dont il estime que la participation présente un intérêt particulier au regard de l’objet du concours, sans que le nombre de ces personnalités puisse excéder cinq. Par ailleurs, lorsqu’une qualification professionnelle est exigée des candidats pour participer à un concours, au moins un tiers des membres du jury ont la qualification en cause ou une qualification voisine de celle-ci. Ces membres sont désignés par le président du jury.

Dispositions communes à la commission d’appel d’offres et au jury de concours

Les convocations aux adressées au moins cinq jours francs avant la date prévue pour la réunion. Le quorum est atteint lorsque plus de la moitié des membres ayant voix délibérative sont présents à la réunion. Si, après une première convocation, ce quorum n’est pas atteint, l’instance est convoquée une nouvelle fois et elle se réunit sans condition de quorum. Un procès-verbal doit être dressé pour chacune des réunions, lequel contient, sur leur demande, les observations des membres (article 25 du CMP).

DEROULEMENT DES PROCEDURES DE MARCHES PUBLICS

Définition des besoins

Enoncée à l’article 5 du code des marchés publics, la définition des besoins est le point de départ essentiel de tout marché. Reposant sur les caractéristiques des prestations et leur montant, le choix de la procédure à mettre en œuvre revient au pouvoir adjudicateur. Ce dernier doit procéder préalablement à une évaluation de ses besoins : ce n’est pas seulement une exigence juridique, c’est, aussi, une opération pour que l’achat public soit réalisé dans les meilleures conditions économiques possibles. Par besoins, il faut entendre non seulement ceux liés au fonctionnement de l’entité publique (exemples : fournitures de bureau, entretien des locaux, prestations d’assurance pour lesdits locaux...) mais aussi tous ceux liés à la mise en œuvre des compétences dévolues à cette entité dans le respect des compétences d’autres entités et qui l’amènent à fournir des prestations à des tiers. Pour être efficace, l’expression des besoins doit reposer sur quatre critères : - analyse des besoins fonctionnels des services ; - connaissance des marchés fournisseurs, participation à des salons professionnels, constitution d’une documentation aussi bien juridique que technique ; - distinction entre achats standards et achats spécifiques, y compris au sein d’une même catégorie d’équipements ou de biens ; adoption (lorsqu’elle est possible) d’une démarche en coût global prenant en compte non seulement le prix à l’achat, mais aussi les coûts de fonctionnement et de maintenance qui seront associés à l’usage du bien ou de l’équipement acheté. A ce titre, le pouvoir adjudicateur peut prendre en compte le développement durable (voir infra). Des incertitudes peuvent survenir pour déterminer les objectifs à atteindre et les moyens pour y parvenir. Dans ce cas, le pouvoir adjudicateur peut recourir au marché de définition ou au dialogue compétitif (voir infra). Des incertitudes peuvent survenir aussi pour déterminer la quantité ou la nature des besoins à satisfaire ou pour étaler l’achat dans le temps. Dans ce cas, le pouvoir adjudicateur peut faire usage du marché à bons de commandes, du marché à tranches ou recourir aux accords-cadres (voir infra).

L’intégration des préoccupations environnementales

Le code des marchés publics au travers de ses articles 5, 6, 14, 45, 50 et 53 permet au pouvoir adjudicateur de prendre en compte les exigences environnementales dans le respect des principaux généraux de la commande publique. A titre d’exemple, l’article 5 impose au pouvoir adjudicateur, lors de la définition des besoins, de tenir compte des préoccupations de développement durable. Cette première étape conduit le pouvoir adjudicateur à s’interroger sur les possibilités d’intégrer des exigences en terme d’environnement, de conditions de travail et de coût global de l’achat public

Définition des seuils et présentation des procédures de passation

Procédures formalisées

Les pouvoirs adjudicateurs passent leurs marchés et accords-cadres selon les procédures formalisées définies ainsi qu’il suit. L’appel d’offres ouvert ou restreint (article 33 du CMP) : procédure par laquelle le pouvoir adjudicateur choisit

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l’attributaire sans négociation. L’appel d’offres est ouvert lorsque tout opérateur économique peut remettre une offre. L’appel d’offres est restreint lorsque les offres sont remises par les seuls opérateurs économiques qui y ont été autorisés après sélection. Le choix entre ces deux formes est libre. La procédure négociée (articles 34 et 35 du CMP) : procédure par laquelle le pouvoir adjudicataire négocie les conditions du marché ou de l’accord-cadre avec un ou plusieurs opérateurs économiques. Le marché ou l’accord-cadre peut, selon le cas, être négocié après publicité préalable et mise en concurrence ou être négocié sans publicité préalable et sans mise en concurrence. Peuvent être négociés après publicité préalable et mise en concurrence : les marchés ou les accords-cadres pour lesquels, après appel d’offres ou dialogue compétitif, il n’a été proposé que des offres inacceptables ou irrégulières que le pouvoir adjudicataire est tenu de rejeter. Le pouvoir adjudicateur est dispensé de procéder à une nouvelle mesure de publicité à condition qu’il fasse participer à la négociation que le ou les candidats qui, lors de la procédure antérieure, ont soumis des offres respectant les délais et formalités exigées ; - certains marchés et accords-cadres de services, les marchés de prestations intellectuelles : - les marchés et les accords-cadres de travaux conclus à des fins de recherche, d’essai, d’expérimentation ou de mise au point sans finalité commerciale immédiate ; - les marchés de travaux, de fournitures ou de services dont la nature et les aléas qui sont susceptibles d’affecter leur réalisation ne permettent pas une fixation préalable et globale des prix ; - les marchés et les accords-cadres de travaux dont le montant est compris entre 206 000 € HT et 5 150 000 € HT. Peuvent être négociés sans publicité préalable et sans mise en concurrence : les marchés et accords-cadres conclus pour faire face à une urgence impérieuse résultant de circonstances imprévisibles pour le pouvoir adjudicateur et n’étant pas de son fait ainsi que les marchés conclus pour faire à des situations d’urgence liées à une catastrophe technologique ou naturelle... ; les marchés et accords-cadres de fournitures concernant les produits fabriqués uniquement à des fins de recherche, d’essai, d’expérimentation d’étude ou de développement, sans objectif de rentabilité ou de récupération des coûts de recherche et de développement ; - les marchés et accords-cadres passés selon la procédure d’appels d’offres, pour lesquels aucune candidature ou aucune offre n’a été déposée ou pour lesquels seules des offres inappropriées ont été déposées ; les marchés complémentaires de fournitures qui sont exécutés par le fournisseur initial et qui sont destinés soit au renouvellement partiel de fournitures ou d’installations d’usage courant ; les marchés complémentaires de service ou de travaux consistant en des prestations qui ne figurent pas dans le marché initialement conclu mais qui sont devenues nécessaires à l’exécution du service, suite à une circonstance imprévue ; - les marchés de services ou de travaux ayant pour objet la réalisation de prestations similaires à celles qui ont été confiées au titulaire d’un marché précédent passé après mise en concurrence ; - les marchés et accords-cadres qui sont attribués à un ou plusieurs lauréats d’un concours ; - les marchés et accords-cadres ayant pour objet des matières premières cotées et achetées en bourse ; - les marchés et accords-cadres ayant pour objet l’achat de fournitures à des conditions particulièrement avantageuses, soit auprès d’un fournisseur en cessation définitive d’activité, soit auprès des liquidateurs d’une faillite ou d’une procédure de même nature. Le dialogue compétitif (article 36 du CMP) est une procédure dans laquelle le pouvoir adjudicateur conduit un dialogue avec les candidats admis à y participer afin de définir ou de développer la ou les solutions susceptibles de répondre à ses besoins. Au terme du dialogue, le ou les participants sont invités à remettre une offre. Le recours à cette procédure est utilisé lorsqu’un marché est considéré comme complexe. En effet, il arrive que le pouvoir adjudicateur ne soit pas en mesure, soit de définir seul et à l’avance les moyens techniques permettant de répondre à ses besoins, soit d’établir le montage juridique ou financier d’un projet. Les conditions de recours à cette procédure ne sont pas exigées pour les marchés dont le montant est compris entre 206 000 € HT et 5 150 000 € HT. Le concours (article 38 du CMP) est une procédure par laquelle le pouvoir adjudicateur choisit, après mise en concurrence et avis du jury dont il a été question plus haut, l’un des lauréats du concours en vue de lui attribuer un marché. Cette procédure est utilisée dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’architecture et de l’ingénierie ou des traitements de données. Le système d’acquisition dynamique (article 78 du CMP) est une procédure entièrement électronique de passation de marché public, pour des fournitures courantes. Le pouvoir adjudicateur attribue, après mise en concurrence, un ou plusieurs marchés à un ou plusieurs opérateurs économiques sélectionnés sur la base d’une offre indicative.

Procédure adaptée

Les marchés et les accords-cadres peuvent également être passés selon une procédure adaptée lorsque le montant est inférieur à 210 000 € HT pour les fournitures et les services des collectivités territoriales (article 26 du CMP). Les pouvoirs adjudicateurs peuvent aussi mettre une procédure adaptée pour les prestations de services autres que celles définies à l’article 29 du code des marchés publics, pour certains lots sous réserve du respect des conditions énoncées à l’article 27 du code précité. Pour les marchés et accords-cadres de travaux d’un montant compris entre 206 000 € HT et 5 150 000 € HT, le pouvoir

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adjudicateur peut librement choisir entre toutes les procédures formalisées définies ci-dessus. Si le montant est égal ou supérieur à 5 150 000 € HT, il ne peut recourir aux procédures formalisées, autres que l’appel d’offres, que dans les conditions prévues par les articles 35 à 38 du code des marchés publics (voir supra). Les marchés peuvent, aussi, être passés sur la base d’un accord-cadre en application des dispositions de l’article 76 du code des marchés publics (indication d’un minimum et d’un maximum en valeur ou en quantité, caractéristiques et modalités d’exécution des prestations demandées qui n’ont pas été fixées par l’accord-cadre, mise en concurrence, sous certaines conditions, des opérateurs économiques...). En ce qui concerne les groupements de commandes entre collectivités territoriales, entre des établissements publics locaux, ou entre ces collectivités et des établissements publics locaux par exemple, les seuils à prendre en compte sont ceux applicables à l’Etat chaque fois qu’un service public de l’Etat ou un établissement public à caractère industriel ou commercial est membre d’un groupement. Dans les autres cas, les seuils à prendre en considération sont, bien entendu, ceux qui sont applicables aux marchés et accords-cadres des collectivités territoriales. Les marchés, sans formalités préalables en raison de leur montant, mentionnés dans le CGCT sont ceux qui sont inférieurs à 206 000 € HT et qui, en raison de leur montant, sont passés selon une procédure librement déterminée par le pouvoir adjudicateur, c’est-à-dire selon une procédure dont les modalités sont définies de toute pièce par ledit pouvoir ou selon une procédure formalisée à laquelle ce dernier choisit de se soumettre volontairement.

Organisation de la publicité

Enoncée aux articles 39 et 40 du code des marchés publics, la publicité est la garantie d’une véritable mise en concurrence et permet aux entreprises de toutes natures d’accéder librement à la commande publique. Un marché est considéré comme ayant été passé dans des conditions satisfaisantes au regard de la transparence lorsqu’il apparaît que les moyens de publicité utilisés ont réellement permis aux prestataires potentiels d’être informés et ont abouti à une diversité des offres suffisante pour garantir une véritable mise en concurrence. En conséquence, il appartient au pouvoir adjudicateur de déterminer les modalités de publicité les plus pertinentes au regard de l’objet et du montant du marché à passer, étant précisé que la publicité ne signifie pas forcément publication, en particulier pour les petits marchés. L’efficacité de la publicité est une composante primordiale de la régularité d’un marché. En conséquence, une attention toute particulière doit être apportée aux choix des supports utilisés. Tout marché ou accord-cadre d’un montant égal ou supérieur à 4 000€ HT est précédé d’une publicité, sauf exceptions expressément définies par le code. Il en est ainsi quand les circonstances le justifient (4ème alinéa de l’article 28 du CMP) ou dans l’un des dix cas énumérés au II de l’article 35 du code précité (exemple : marché ou accord-cadre ayant pour objet l’achat de fournitures à des conditions particulièrement avantageuses, soit auprès d’un fournisseur en cessation définitive d’activité, soit auprès des liquidateurs d’une faillite ou d’une procédure de même nature). Retracées, pour l’essentiel dans le tableau ci-après, les modalités de la publicité sont définies de manière détaillée à l’article 40 du code des marchés publics. Aux moyens obligatoires peuvent s’ajouter des moyens complémentaires (affichage, presse spécialisée, Internet).

Modalités de publicité En dessous de 4 000 € HT pour les fournitures, les services et les travaux.

La publicité n’est pas indispensable. De plus, elle risque d’alourdir inutilement la dépense.

Entre 4 000 € HT et au-dessous de 90 000 € HT pour les fournitures, les services et les travaux. Achats de services relevant du I de l’article 30 du CMP d’un montant égal ou supérieur à 4000 € HT.

Le pouvoir adjudicateur choisit librement les modalités de publicité adaptées en fonction des caractéristiques du marché, notamment le mon-tant et la nature des travaux, des fournitures ou des services en cause.

De 90 000 € HT au seuil communautaire de 206 000 € HT pour les fournitures et services. De 90 000 € HT au seuil communautaire de 5 150 000 € pour les travaux.

Le pouvoir adjudicateur est tenu de publier un avis d’appel à la concurrence soit dans le Bulle-tin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP), soit dans un journal habilité à rece-voir des annonces légales. Le pouvoir adjudica-teur apprécie de plus si, compte tenu de la na-ture ou du montant des fournitures ou des ser-vices en cause, une publication dans un journal spécialisé correspondant au secteur économique concerné est par ailleurs nécessaire pour assurer une publicité conforme aux principes mention-nés à l’article 1er du CMP.

Montant égal ou supérieur au seuil communau-taire de 206 000 € HT pour les fournitures et services.

Le pouvoir adjudicateur est tenu de publier un avis d’appel public à la concurrence dans le BOAMP et dans le Journal officiel de l’Union

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Montant égal ou supérieur au seuil communau-taire de 5 150 000 € HT pour les travaux.

européenne (JOUE).

SIGNALE : Les avis précités doivent être établis dans le respect de normes spécifiques (voir article 40 du CMP). Les avis destinés au BOAMP doivent être envoyés par téléprocédure. Le contenu des avis destinés au JOUE ne doit pas dépasser 650 mots.

Modalités de transmission des documents et des informations

Il est primordial que les moyens de transmission des documents et des informations choisis par le pouvoir adjudicateur soient accessibles à tous les opérateurs économiques. Ils ne sauraient, en aucun cas, avoir pour effet de restreindre l’accès des candidats à la procédure d’attribution. Soulignons, par ailleurs, que les transmissions, les échanges et le stockage d’informations doivent être effectués de manière à assurer l’intégrité des données et la confidentialité des candidatures et des offres ainsi qu’à garantir que le pouvoir adjudicateur ne prend connaissance du contenu des candidatures et des offres qu’à l’expiration du délai prévu pour la présentation de ces dernières (article 32 du CMP).

Mise en concurrence

En dessous de 4 000 € HT, la mise en concurrence n’est pas nécessaire. Entre le seuil de 4 000 € HT et les seuils de procédure formalisée (voir supra), la mise en concurrence relève de la responsabilité du pouvoir adjudicateur et doit être adaptée en tenant compte de la nature du marché envisagée. Au-dessus de ces seuils, la procédure de mise en concurrence est définie par le code des marchés publics. La méconnaissance des règles de la mise en concurrence est susceptible d’entraîner la nullité du marché. En dessous des seuils de la procédure formalisée, l’acheteur public est tenu de respecter les principes fixés à l’article 1er du code des marchés publics que sont la liberté d’accès à la concurrence, l’égalité de traitement et la transparence pour déterminer la procédure à mettre en œuvre. La liberté du choix de la mise en concurrence ne signifie pas qu’à un moment ou à un autre l’acheteur public ne doive pas justifier de la raison de ces choix. A chaque étape doit se poser la question de savoir comment le choix pourra être justifié en cas de contestation. Afin de pouvoir justifier des choix, il convient, bien évidemment, de conserver tous les documents de travail en faisant foi. Au-dessus des seuils de la procédure formalisée, les règles varient selon la nature du marché. Pour les marchés de fournitures et de services d’un montant de 206 000 € HT, les marchés sont passés, en principe, sur appel d’offres. Si les conditions sont réunies, il est possible de recourir au marché négocié, au dialogue compétitif, à la conception/réalisation, au concours... Pour les marchés de travaux, dont le montant est compris entre 206 000 et 5 150 000 € HT, l’acheteur public pourra opter entre l’appel d’offres avec délais réduits de réception des candidatures et des offres (articles 57, 60 et 62 du CMP), soit pour la procédure négociée, étant souligné que la commission d’appel d’offres intervient dans le cadre de la procédure pour attribuer le marché, soit pour la procédure du dialogue compétitif. Pour les marchés de travaux dont le montant est supérieur à 5 150 000 € HT, les marchés sont obligatoirement passés selon la procédure de l’appel d’offres, sauf à remplir les conditions requises pour la procédure négociée, le dialogue compétitif ou la conception/réalisation.

Sélection des candidats

La composition des dossiers de candidatures a été allégée. Ainsi, les documents prouvant que l’opérateur économique est à jour de ses cotisations sociales et fiscales ne sont plus, désormais, produites que par le candidat dont l’offre a été retenue, préalablement à la signature du marché. Il convient de faire remarquer, toutefois, que le marché ne pourra être attribué que si le candidat retenu a fourni l’ensemble des attestations et certificats exigés. La typologie des critères de sélection des candidatures doit, dans tous les cas, distinguer les garanties techniques, financières et professionnelles des candidats. Le pouvoir adjudicateur ne peut exiger des candidats que de niveaux minimaux de garanties et de capacités qui sont liés et proportionnés à l’objet du marché.

Problème des offres anormalement basses

Il arrive que des offres apparaissent anormalement basses par rapport aux autres et/ou par rapport à la prestation en cause. Ces offres doivent être rejetées par décision motivée après que le pouvoir adjudicateur a demandé à l’opérateur économique les précisions qu’il juge utiles et avoir vérifié les justifications fournies... Parmi les données à prendre en considération on peut citer : le mode de fabrication des produits, les modalités de la prestation de services, les procédés de construction, les dispositions relatives aux conditions de travail en vigueur... Pour les collectivités territoriales et leurs

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établissements publics locaux, c’est à la commission d’appel d’offres qu’il revient de rejeter les offres anormalement basses. Signalons qu’une offre anormalement basse en raison de l’obtention d’une aide d’Etat ne peut être rejetée que si le candidat n’est pas en mesure d’apporter la preuve de l’octroi de cette aide. Le pouvoir adjudicateur qui rejette une offre pour ce motif doit, obligatoirement, en informer la Commission européenne (article 55 du CMP).

Choix de l’offre économiquement la plus avantageuse

Avant tout appel à la concurrence l’acheteur public devra se situer dans les conditions économiques et qualitatives les plus favorables. Aussi doit-il définir au mieux son besoin, affiner sa connaissance du secteur d’activité, éviter d’alourdir inutilement les frais de procédure et de dossier. D’autre part, il doit connaître et adapter sa procédure aux mécanismes de formation des prix lui garantissant la meilleure économie durant toute la durée du marché. La règle du choix du “ mieux-disant ” plutôt que du “ moins-disant ” est affirmée. Cette règle se traduit par le fait que le “ critère prix ” n’est qu’un critère parmi d’autres. L’article 53 du code des marchés publics précise que pour attribuer le marché à un candidat qui aura fait l’offre la plus intéressante, le pouvoir adjudicateur peut se fonder soit sur un ensemble de critères non discriminatoires (qualité, prix, valeur technique, caractère esthétique et fonctionnel, performances en matière d’insertion professionnelle des publics en difficulté, coût global d’utilisation...), soit, en raison de l’objet du marché, sur un seul critère : celui du prix. Il convient de rappeler que l’ensemble des critères définis doit être en rapport avec l’objet du marché. Ajoutons, à toutes fins utiles, que le recours au critère de “ performance en matière d’insertion sociale ”, introduit dans le code des marchés par la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale, a été défini pour être utilisé en cas de marché de travaux notamment.

Notification du marché au candidat retenu

Le pouvoir adjudicateur notifie le marché au candidat retenu, dès la transmission au représentant de l’Etat dans le département, des pièces nécessaires à l’exercice de son contrôle en matière de marchés publics (article 82 du CMP).

Information des candidats non retenus

Lorsque le choix portant sur les candidatures ou les offres a été fait, le pouvoir adjudicateur doit informer les candidats non retenus (article 80 du CMP). Cette obligation découle à la fois de dispositions législatives et jurisprudentielles. En cas de rejet de l’offre ou de la candidature d’une entreprise, le pouvoir adjudicateur devra attendre que le candidat retenu ait fourni les attestations et certificats exigés ou fait connaître sa décision de renoncer au marché. Le pouvoir adjudicateur doit indiquer, aux candidats non retenus, les motifs qui l’ont conduit à écarter leur candidature. Les informations données doivent permettre aux candidats évincés de pouvoir intenter, le cas échéant, un recours contentieux. Dans un souci de transparence et pour éviter, à la rigueur, un contentieux, il peut être recommandé au pouvoir adjudicateur de rencontrer les candidats non retenus pour leur donner, verbalement, les explications nécessaires. En aucun cas, le pouvoir adjudicateur ne doit communiquer de renseignements dont la divulgation serait contraire à la loi ou à l’intérêt public ou serait de nature à porter préjudice aux intérêts commerciaux légitimes d’entreprises ou à nuire à une concurrence loyale entre les entreprises.

Ouverture d’un recours direct des tiers contre les contrats publics

Par son arrêt “ Tropic travaux signalisation ” du 16 juillet 2007, le Conseil d’Etat est revenu sur un principe en vigueur depuis la fin du XIXème siècle selon lequel seules les parties à un contrat public pouvaient demander au juge d’en prononcer la nullité. C’est ainsi que, désormais certains tiers sont recevables à demander l’annulation, non plus des actes préparatoires, détachables du contrat, mais de l’acte contractuel lui-même. Cette décision, dont nous donnerons ici les principaux aspects, est commentée dans la circulaire NOR INT/B/07/00098/C du 9 octobre 2007. La notion de “ concurrent évincé ” vise les concurrents dont les droits sont lésés et non plus seulement les intérêts, étant précisé que les contours de cette notion ne sont pas formellement fixés et sont appelés à varier selon la procédure de passation du contrat. S’il est indubitable qu’en cas de marché sur appel d’offres ouvert, les organismes n’ayant pas présenté d’offres ne peuvent bénéficier de ce recours, la question peut, en revanche, se poser en cas d’appel d’offres restreint pour les entreprises admises à participer. En conséquence, cette notion soulève des interrogations auxquelles il appartient au juge de répondre. Précisons que, si l’ouverture de cette voie de recours à certains tiers les prive dorénavant du recours pour excès de pouvoir à l’encontre des actes détachables du contrat, ceux-ci restent contestables par les tiers qui ne disposent pas du recours direct. L’arrêt précité précisant “ ce recours doit être exercé y compris si le contrat contesté concerne des travaux publics, dans un délai de deux mois à compter de l’accomplissement des mesures de publicité appropriées, notamment au moyen d’un

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avis mentionnant à la fois la conclusion du contrat et les modalités de sa consultation dans le respect des secrets protégés par la loi. ”, il en résulte que : ce recours de plein contentieux est soumis au délai de droit commun, sans que puisse s’appliquer ici la dérogation s’attachant d’ordinaire aux recours de plein contentieux concernant les travaux publics (non dirigés vers un contrat), d’une part ; le point de départ de ce délai est l’accomplissement des mesures de publicité qui ne sont actuellement prévues par aucun texte, d’autre part. Il ne s’agit pas d’obliger les personnes publiques à publier chaque contrat, mais de rendre public un acte unilatéral habituellement non formalisé, la décision de signer le contrat, qui se distingue à la fois de la décision d’attribution et de la signature de l’acte contractuel, révélatrice de cette décision préalable de signer. En l’absence de dispositions réglementant cette publicité, il appartient aux collectivités territoriales d’apprécier, pour chaque contrat, l’opportunité de telles mesures et, s’il y a lieu, d’en définir les modalités pratiques. Pour finir, il convient de préciser que les contrats publics dont la procédure de passation est engagée après le 16 juillet 2007 peuvent, maintenant, être remis en cause par des tiers évincés. En conséquence, il convient de prévoir un dispositif permettant de déterminer le point de départ du délai de recours.

Avis d’attribution

L’avis d’attribution du marché doit être publié dans l’organe qui a assuré la publication de l’avis d’appel d’offres (article 85 du CMP).

Rapport de présentation

Le rapport de présentation (article 79 du CMP) est établi par le pouvoir adjudicateur pour tout projet de marché ou d’avenant, sauf dans certains cas : marchés passés selon la procédure adaptée, marchés relatifs à la décoration des constructions publiques... Ce document, très détaillé, définit la nature et l’étendue des besoins à satisfaire, donne le montant prévu pour l’opération, explique l’économie générale du marché, motive le choix du mode de passation, décrit le déroulement de la procédure, etc. Il est destiné à informer le conseil municipal. En outre, il est l’une des pièces du dossier du marché et doit obligatoirement être transmis au représentant de l’Etat dans le département dans le cadre du contrôle de légalité. Le rapport de présentation ou ses principaux éléments sont communiqués à la Commission européenne, sur demande de cette dernière.

Exécution des marchés

Les marchés donnent lieu à des versements d’acomptes à titre d’avances, d’acomptes, de règlements partiels définitifs ou de soldes. Une avance est accordée au titulaire d’un marché lorsque le montant initial du marché ou de la tranche affermie est supérieur à 50 000 € et dans la mesure où le délai d’exécution est supérieur à deux mois. Les prestations qui ont donné lieu à un commencement d’exécution ouvrent droit à des acomptes ; le montant des acomptes ne peut excéder la valeur des prestations auxquels ils se rapportent. Constitue un règlement partiel définitif, un règlement non susceptible d’être remis en cause par les parties après son paiement, notamment après l’établissement du solde. En cas de résiliation totale ou partielle du marché, les parties peuvent s’accorder sur un montant de dettes et de créances, hors indemnisation éventuelle, acceptées par elles, à titre provisionnel (article 86 à 100 du CMP). L’article 98 du code des marchés publics rappelle que les paiements des prestations d’un marché public doivent se faire dans un délai maximal de 45 jours, sauf exceptions. Passé ce délai, le pouvoir adjudicateur doit verser des intérêts moratoires dans les conditions précisées par le décret no 2002-323 du 21 février 2002. Des intérêts moratoires complémentaires sont dus quand le paiement des intérêts moratoires initiaux n’a pas été effectué dans les délais requis.

Sous-traitance

En application de l’article 112 du code des marchés publics, un cocontractant peut sous-traiter l’exécution de certaines parties de son marché, à condition d’y avoir été autorisé par le pouvoir adjudicateur.

Avenants

Un avenant est un acte par lequel les parties à un contrat conviennent d’adapter ou de compléter une ou plusieurs de ses clauses. L’article 20 du code des marchés publics précise que sauf sujétions techniques imprévues ne résultant pas du fait des parties, un avenant ou une décision de poursuivre ne peut pas bouleverser l’économie d’un marché ou d’un accord-cadre et en changer l’objet. Depuis l’intervention de la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit (article 19),

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modifiant la loi n° 95-127 du 8 février 1995 relative aux marchés publics et aux délégations de services publics (article 8), les projets d’avenants à un marché de travaux, de fournitures ou de services ou une délégation de services publics entraînant une augmentation du montant global supérieur à 5 % ne sont pas soumis à la commission d’appel d’offres, dès lors que le marché, conformément aux dispositions du code des marchés publics n’a pas été soumis lui-même à cet avis.

DEMATERIALISATION DES PROCEDURES DES MARCHES PUBLICS

La dématérialisation des procédures des marchés publics, énoncée par l’article 56 du code des marchés publics, s’inscrit dans le plan ADELE (Administration ELEctronique) 2004/2007 présenté par ADAE (Agence pour le développement de l’administration électronique) en 2004. Cette technique, à laquelle il a été reconnu une valeur juridique, consiste à mettre en œuvre des moyens électroniques pour effectuer des opérations de traitement, d’échange et de stockage d’informations sans support papier. Peuvent être mis à la disposition des entreprises, par voie électronique : le règlement de consultation, la lettre de consultation, le cahier des charges, les documents et les renseignements complémentaires. Sauf disposition contraire mentionnée dans l’avis de publicité, les candidatures et les offres peuvent être communiquées par voie électronique au pouvoir adjudicateur. Dans l’avis d’appel public à la concurrence, ou pour les marchés négociés sans publicité préalable, le pouvoir adjudicateur doit indiquer, dans la lettre de consultation, le mode de transmission des candidatures et des offres. Les documents écrits que doivent fournir les opérateurs économiques candidats à un marché peuvent être remplacés par un échange électronique ou par la production d’un support physique électronique. Une copie de sauvegarde peut être envoyée. Précisons que pour les marchés ou les accords-cadres passés selon la procédure formalisée, le pouvoir adjudicateur ne peut refuser les candidatures d’opérateurs économiques qui n’auraient pas respecté son choix. S’agissant des marchés ou des accords-cadres passés selon une procédure formalisée, il appartient au pouvoir adjudicateur d’assurer la confidentialité et la sécurité des transactions sur un réseau informatique accessible de façon non discriminatoire. A compter du 1er janvier 2010, le pouvoir adjudicateur pourra exiger la transmission des candidatures et des offres par voie électronique. La définition des modalités pratiques de la dématérialisation des marchés publics sont fixées par arrêté du ministre chargé de l’économie, des finances et de l’industrie. Ce département ministériel a rédigé un vade-mecum juridique sur la dématérialisation des marchés publics. Le document, qui peut être téléchargé en format PDF, est consultable sur Internet à l’adresse suivante : http://www.colloc.minefi.gouv.fr/. A cette même adresse, on peut consulter les textes ainsi que les principaux formulaires d’aide à la passation des marchés.

CONTROLE DES MARCHES

Comme on le verra dans le chapitre intitulé “ Le contrôle de légalité ”, les marchés publics font partie, sous certaines conditions, des actes soumis à obligation de transmission. Il résulte de l’article L. 2131-2-4° du CGCT que les marchés passés sans formalités préalables autrement dit selon la procédure adaptée (en dessous de 206 000 € HT) ne sont pas soumis à l’obligation de transmission au titre du contrôle de légalité. Si une collectivité territoriale entend mettre en place pour ces marchés des modalités identiques ou inspirées de celles s’imposant pour les marchés à partir de 206 000 € HT, ils ne sont pas pour autant assujettis à l’obligation de transmission précitée. Ces marchés ne sont pas, néanmoins, exempts de tout contrôle. En effet, ils sont soumis au contrôle des chambres régionales des comptes au titre de la bonne utilisation des deniers publics. Par ailleurs, le représentant de l’Etat dans le département peut, dans le cadre du pouvoir d’évocation qui lui est conféré par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, demander, à tout moment, communication desdits marchés. Enfin, les juridictions administratives peuvent être saisies sur le fondement de l’article L. 432-14 du code pénal relatif aux atteintes à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public ou par un candidat évincé. S’agissant de la transmission au contrôle de légalité, en application de l’article L. 2131-2 du CGCT, des décisions prises par délégation du conseil municipal et afférentes à des marchés passés sans formalité préalable en raison du montant, il convient de préciser que cela ne concerne a priori que les décisions formalisées et distinctes de la signature apposée sur le marché lui-même.

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Adresses utiles en matière de marchés publics

Le site Internet du ministère de l’économie, des finances et de l’emploi et du ministère du budget, des comptes et de la fonction publique : BERCY COLLOC – Marchés publics donne des informations juridiques sur les marchés publics dont celles fournies par la circulaire du 3 août 2006 portant manuel d’application du code des marchés publics, la fiche sur les accords-cadres…, permet de télécharger des formulaires, comporte un guide… Son adresse est la suivante : http://www.colloc.minefi.gouv.fr/colo_struct_marc_publ/index. Par ailleurs, il existe un service de renseignements juridiques, relevant du ministère de l’économie, des finances et de l’emploi, installé à Lyon. Il peut être contacté : - par téléphone : 04.72.56.10.10 du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 ; - ou par télécopie : 04.72.40.83.04 (indiquer les coordonnées téléphoniques de la personne à rappeler). Nota : les réponses données sont toujours orales.

CH A P I T R E 5 Interventions économiques et sociales des collectivités territoriales et de leurs groupements

DISPOSITIF DES INTERVENTIONS ECONOMIQUES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES ET GROUPEMENTS

Le droit des interventions économiques des collectivités territoriales et groupements a considérablement évolué ces dernières années, en particulier avec la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, la loi no 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales et modifiée par l’article 130 de la loi no 2005-1720 du 30 décembre 2005 de finances rectificative pour 2005 et pour tenir compte du droit communautaire. Dans le cadre de la répartition des compétences en matière de développement économique entre les différents niveaux de collectivités, le dispositif législatif confère à la région, sur son territoire, un rôle de coordination des actions de développement économique des collectivités territoriales et de leurs groupements. En outre, il a également réaffirmé le rôle de “ chef de file ” de la région pour les aides au développement économique de droit commun visées à l’article L. 1511-2 du CGCT tout en diversifiant les possibilités d’intervention des autres collectivités territoriales et de leurs groupements.

Le rôle de coordination de la région Le premier alinéa de l’article L. 1511-1 du CGCT modifié par la loi du 13 août 2004 précitée précise que “ La région coordonne sur son territoire les actions de développement économique des collectivités territoriales et de leurs groupements sous réserve des missions incombant à l’Etat ”. Autrement dit, l’action de la région s’exerce d’une part, dans le respect des compétences des départements, des communes et de leurs groupements et, d’autre part, sous réserve des responsabilités de l’Etat en la matière. Au titre de son rôle de coordination, la région est chargée de l’établissement d’un bilan annuel, quantitatif et qualitatif des aides et régimes d’aides mis en œuvre sur son territoire. Elle est également responsable de l’organisation d’une concertation locale et d’un débat du conseil régional en cas d’atteinte à l’équilibre économique de tout ou partie de la région. Enfin, elle peut décider d’adopter un schéma régional expérimental de développement économique et, dans ce cas, se voir confier, par délégation de l’Etat, l’attribution de tout ou partie des aides que ce dernier met en œuvre au profit des entreprises.

Le rapport annuel relatif aux aides Afin que le conseil régional puisse satisfaire à l’obligation communautaire résultant du règlement CE n° 659/1999 du Conseil de l’Union Européenne, reprise à l’article L. 1511-1 du CGCT d’établir son rapport relatif aux aides et régimes d’aides mis en œuvre sur son territoire au cours de l’année civile, les collectivités et groupements concernés doivent transmettre, avant le 30 mars de chaque année, toutes les informations relatives aux aides et régimes d’aides mis en œuvre dans leur ressort au titre de l’année civile précédente. Le rapport en question est communiqué au représentant de l’Etat dans la région avant le 30 juin de l’année suivante et, sur leur demande, aux collectivités et groupements concernés. Des dispositions particulières existent pour le remplissage des tableaux de bord des aides à remplir par les collectivités selon qu’il s’agit des aides de droit commun, des aides au secteur agricole hors industries agroalimentaires ou des aides au

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secteur de la pêche.

Le débat régional en cas d’atteinte à l’équilibre économique de la région

L’article L. 1511-1 du CGCT précise en son cinquième alinéa que le président du conseil régional, en cas d’atteinte à l’équilibre économique de tout ou partie de la région, organise une concertation avec les collectivités territoriales et leurs groupements intéressés et inscrit la question à l’ordre du jour de la prochaine réunion du conseil régional ou de la commission permanente, de sa propre initiative ou sur saisine du préfet de région. Les avis et propositions des collectivités et groupements concernés sont transmis au cours de ce débat. La loi ne précise pas la nature ou la gravité des déséquilibres économiques qui doivent donner lieu à la concertation et au débat rendus nécessaires. Cette disposition, souple par nature, permet de s’adapter aux situations particulières rencontrées au niveau régional. Elle intéresse les situations de crises économiques nouvelles se traduisant par la suppression ou la mise en danger de tout ou partie de l’activité économique de la région évaluée, par exemple, en fonction du nombre d’emplois menacés au regard des emplois de même nature dans le bassin d’emploi où la région. D’autre part, la situation est appréciée localement en fonction des caractéristiques socio-économiques de la région et de celles de la zone la plus particulièrement touchée sur son territoire. Le dispositif permet de prendre en compte les difficultés occasionnées par de telles crises ainsi que la recherche de solutions adaptées. En outre, il permet, pour les situations pour lesquelles l’intervention de l’Etat pourrait être sollicitée au titre de la solidarité nationale, d’identifier préalablement les moyens que les collectivités territoriales et leurs groupements entendent mettre en œuvre de manière coordonnée pour contribuer à la résolution des difficultés constatées.

Les responsabilités de l’Etat et des collectivités territoriales au regard du droit communautaire

La clarification des responsabilités

Les responsabilités de l’Etat et des collectivités territoriales vis-à-vis du droit communautaire ont été introduites dans l’article L. 1511-1-1 du CGCT par la loi du 13 août 2004 précitée. C’est ainsi que cet article : - établit expressément la responsabilité de l’Etat pour mener à bien la procédure de notification à la Commission européenne des aides ou des régimes d’aides que les collectivités territoriales ou leurs groupements souhaitent mettre en œuvre (1er alinéa) ; - confie aux collectivités territoriales ou à leurs groupements concernés la responsabilité de procéder à la récupération des aides qu’ils ont accordées en méconnaissance de l’obligation de notification préalable prévue par l’article 88, paragraphe 3, du traité CE ou déclarées incompatibles avec le marché commun (2ème alinéa) ; - met à la charge de ces collectivités et groupements les conséquences financières qui pourraient résulter pour l’Etat de l’exécution tardive ou incomplète des décisions de récupération ; cette charge est une dépense obligatoire au sens où l’entend l’article L. 1612-15 du CGCT (3ème alinéa) ; - met en évidence les obligations auxquelles sont soumises les collectivités territoriales et leurs groupements lorsqu’ils instituent leurs propres dispositifs d’aides. Ces obligations résultent des articles 87 et 88 du traité CE qui sont d’application directe en droit interne, et des règlements du Conseil et de la Commission pris pour leur application (4ème alinéa).

La procédure de contrôle des règles de cumul d’aides

L’obligation de respect des dispositions des règlements d’exemption, de notification imposée en particulier par l’article L. 1511-1 du CGCT, implique que les collectivités territoriales et leurs groupements doivent, lorsqu’ils mettent en œuvre des aides en application de l’un des règlements CE précités, en respecter l’ensemble des dispositions, notamment les règles de cumul des aides. Il est donc nécessaire que les collectivités territoriales et groupements instaurent une procédure de déclaration préalable permettant le recensement des aides déjà perçues ou à percevoir par chaque entreprise, en distinguant, pour chaque aide, la base juridique communautaire sur laquelle se fonde l’aide en cause. Ajoutons que la circulaire du Premier ministre du 26 janvier 2006 propose, dans son annexe I, une liste indicative des différents régimes d’aides aux entreprises approuvés dans chacune des finalités d’aide et qui précise les règles communautaires de cumul afférentes. En outre, cette circulaire dresse, dans une autre annexe, la liste des principaux dispositifs d’aides mis en œuvre au titre du règlement no 69/2001, relatif aux aides de minimis qui impose à l’autorité publique attribuant l’aide de recueillir une déclaration préalable de l’entreprise sur les éventuelles aides de minimis déjà reçues dans les trois dernières années ou à recevoir. Le règlement de minimis n° 1998/2006 qui a remplacé le règlement n° 69/2001 arrivé à expiration, est venu renforcer le suivi des aides en instaurant une obligation d’information par écrit du bénéficiaire du montant de l’aide ainsi que de son caractère de minimis. L’autorité attributrice doit également obtenir de l'entreprise concernée, avant l'octroi de l'aide, une déclaration sur support papier ou sous forme électronique relative aux autres aides de minimis qu'elle a reçues au cours des deux précédents exercices fiscaux et de l'exercice fiscal en cours, et doit vérifier le respect des seuils.

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LE REGIME DES AIDES DE DROIT COMMUN AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Le régime de ces aides dénommées “ aides directes ” jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi du 13 août 2004 susnommée a été modifié par cette dernière en ce qui concerne la dénomination de ces aides, leur nature et les compétences des différents niveaux de collectivités pour les mettre en œuvre. Il est défini à l’article L. 1511-2 du CGCT. La distinction entre les notions “ d’aides directes ” et “ d’aides indirectes ” existant auparavant a été supprimée en raison des difficultés d’interprétation du droit et de l’insécurité juridique qu’elle a occasionnées, étant précisé qu’une telle distinction n’est pas pertinente au regard des règles du droit communautaire.

Le nouveau régime de droit commun

Selon l’article L. 1511-2 du CGCT, les aides aux entreprises revêtent plusieurs formes : prestations de services, subventions, bonifications d’intérêts ou prêts et avances remboursables, à taux nul ou à des conditions plus favorables que celles du taux moyen des obligations. Attribuées et mises en œuvre par la région, chef de file, leur régime est défini par délibération du conseil régional (dispositif de portée générale, types d’entreprises bénéficiaires, forme des aides, taux plafond). Le conseil régional peut déléguer la gestion de ces avances à des établissements publics. Les départements, les communes ou leurs groupements peuvent participer au financement de ces aides dans le cadre d’une convention passée avec la région. Cependant, le simple accord de la région, formalisé dans le cadre d’une délibération, suffit également pour qu’une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales auteur du projet d’aide ou de régime d’aides puisse le mettre en œuvre. Il ne peut être attribué, au titre de l’article L. 1511-2 du CGCT, d’aides prenant la forme d’exonérations fiscales non prévues par le CGI. Dans le cadre de ces conventions, rien n’interdit une répartition entre les collectivités territoriales : - des domaines d’intervention (par secteurs d’activités...) ; - des bénéficiaires potentiels (par taille d’entreprise...) ; - des financements, étant précisé que la région ne peut pas totalement s’exonérer d’une participation, les autres collectivités étant appelées à “ participer ” au financement des aides régionales. S’agissant de l’accord de la région, ce dernier peut permettre notamment la mise en œuvre d’aides qui ne figurent pas dans le dispositif d’interventions économiques prévu par la région. L’accord de la région prend normalement la forme d’une délibération du conseil régional ou, si elle a reçu compétence en la matière, de la commission permanente de l’assemblée délibérante. Il est également possible que cet accord soit formalisé par une convention entre la région et la collectivité ou le groupement concerné. Dans ce dernier cas, la convention peut ne pas prévoir de cofinancement régional. Lorsqu’un département, une commune ou un groupement institue une aide ou un régime d’aide relevant de l’article L. 1511-2 du CGCT dans le cadre d’une convention passée avec la région ou avec son accord, la convention, le projet de convention ou la délibération valant accord de la région doit être transmis avec cette délibération au représentant de l’Etat dans le département. Une délibération prévoyant une aide individuelle ou un régime d’aides n’entrant ni dans un régime approuvé par la Commission ni dans un des règlements d’exemption publiés (voir infra) et qui n’a pas fait l’objet d’une approbation spécifique ou qui ne respecte pas les règles de cumuls des aides publiques aux entreprises est illégale. Dans l’une ou l’autre hypothèse, la délibération serait en contradiction avec les dispositions de l’article 88 § 3 du traité CE dont la Cour de Justice des Communautés Européennes ainsi que le Conseil d’Etat ont reconnu qu’elles produisaient un effet direct dans l’ordre juridique des Etats membres (CJCE, 21 novembre 1991, Fédération nationale du commerce extérieur des produits alimentaires C 354/90 ; CE, 2 juin 1993 Requête no 69276). Les délibérations en contradiction avec l’article précité peuvent être contestées devant les juridictions administratives par toute personne ayant intérêt à agir. Les modalités relatives à la convention à passer entre les parties concernées sont exposées dans le titre intitulé “ Procédure conventionnelle ” (voir infra).

Les conditions de la conformité des aides au développement économique avec le droit communautaire

Aucun texte réglementaire national ne permettant d’assurer a priori la conformité du droit national avec le droit européen, les aides au développement économique doivent : - soit respecter les modalités d’un régime notifié et approuvé par la Commission européenne ; - soit s’inscrire dans le cadre de l’application d’un règlement d’exemption de la Commission pris en application du règlement no 994/98 du Conseil du 7 mai 1998 sur l’application des articles 87 et 88 du traité CE à certaines catégories d’aides d’Etat, mais la Commission doit alors être informée lorsqu’il est mis en œuvre ; - soit être notifiées de manière spécifique à la Commission et approuvées par celle-ci préalablement à leur mis en œuvre.

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A ce jour, neuf règlements d’exemption ont été pris par la Commission européenne, à savoir : - no 68/2001 du 12 janvier 2001 concernant les aides à la formation ; - no 1998/2006 du 15 décembre 2006 concernant les aides de minimis ; - no 70/2001 du 12 janvier 2001 aides en faveur des PME, modifié par le règlement no 364/2004 du 25 février 2004 ; - no 2204/2202 du 12 septembre 2002 concernant les aides à l’emploi ; - no 1857/2006 du 15 décembre 2006 relatif aux aides d’Etat accordées aux PME actives dans la production de produits agricoles ; - no 1595/2004 du 8 septembre 2004 relatif aux aides aux PME actives dans la production, la transformation et la commercialisation des produits de la pêche, expiré le 31 décembre 2006, il doit être remplacé par un nouveau règlement) ; - no 1535/2007 du 20 décembre 2007 concernant les aides de minimis dans le secteur de la production de produits agricoles ;. - n° 1628/2006 du 24 octobre 2006 concernant les aides à ’investissement à finalité régionale ; - n° 875/2007 du 24 juillet 2007 relatif aux aides de minimis dans le secteur de la pêche.

Les collectivités territoriales et leurs groupements devront transmettre au représentant de l’Etat dans le département la synthèse des informations concernant l’aide ou le régime d’aides en vue de sa publication au JOUE ainsi que les délibérations correspondantes. En outre, ils devront se conformer à l’ensemble des conditions fixées dans les règlements précités, en particulier celles relatives à l’information des entreprises et à l’archivage des données et celles portant sur le respect des règles du cumul d’aides. Dans le cas où ces collectivités et groupements souhaiteraient mettre en œuvre une aide individuelle ou un régime d’aide spécifiques qui n’entre dans aucun des régimes notifiés existants ni aucun des règlements d’exemption publiés, cette aide ou ce régime devront être notifiés et approuvés par la Commission préalablement à leur mise en œuvre. Est réputée illégale toute aide versée en méconnaissance de cette règle. En cas d’illégalité, la Commission peut alors ordonner sa récupération ainsi que la suspension du régime qui la prévoit.

LES AIDES A L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE

Modalités communes de mise en œuvre des aides à l’immobilier d’entreprise

Le nouveau régime législatif des aides Le nouveau régime législatif des aides à l’immobilier d’entreprise résulte de loi n° 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales. Contrairement aux aides au développement économique de droit commun visées à l’article L. 1511-2 du CGCT, les aides des collectivités territoriales à l’immobilier d’entreprise régies par l’article L. 1511-3 du même code constituent des aides spécifiques que peuvent attribuer de manière autonome toutes les collectivités territoriales et leurs groupements, sans que ceux-ci aient à solliciter la conclusion d’une convention ou un accord formel de la région.

Les possibilités d’intervention offertes par le nouvel article L. 1511-3 du CGCT

Avant l’intervention de la loi du 13 août 2004 précitée, les aides étaient limitées à des rabais sur la vente ou la location de bâtiments appartenant à la collectivité. Les aides peuvent, désormais, également prendre la forme de subventions qui peuvent être versées à une entreprise maître d’ouvrage de travaux immobiliers ou qui acquiert des biens immobiliers. Elles peuvent, par ailleurs, être attribuées de manière indirecte, par l’intermédiaire d’un maître d’ouvrage, public ou privé, qui peut être un crédit-bailleur. Elles donnent lieu à l’établissement d’une convention entre la collectivité et l’entreprise bénéficiaire de l’aide. Les aides aux terrains, auparavant non encadrées en droit national, entrent désormais dans le champ d’application de l’article L. 1511-3 et des dispositions réglementaires prises pour son application.

L’encadrement réglementaire des aides à l’immobilier d’entreprise

L’encadrement réglementaire des aides à l’immobilier d’entreprise a été fixé par le décret n° 2007-1282 du 28 août 2007 codifie dans la partie réglementaire du code général des collectivités territoriales, aux articles R. 1511-4 à R. 1511-23-1 les dispositions d’application de l’article L. 1511-3. L’article R. 1511-4 encadre les conditions dans lesquelles est évaluée la valeur vénale de référence pour le calcul du montant des aides que les collectivités peuvent attribuer. Ces règles transposent dans le droit national les règles exposées dans la communication de la Commission européenne du 20 novembre 1996 concernant les éléments d’aide d’Etat contenus dans des ventes de terrains et de bâtiments par les pouvoirs publics. L’évaluation de la valeur vénale de référence est effectuée par le service des domaines, lorsque son avis est requis en application des articles L. 2241-1, L. 3213-2, L. 4221-4 et L. 5211-37 du CGCT.

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Dans les autres cas, la collectivité territoriale ou le groupement intéressé peut, soit demander l’intervention du service des domaines, soit recourir à un expert choisi parmi les personnes présentant toutes les garanties d’indépendance, jouissant d’une parfaite honorabilité et possédant la compétence nécessaire en matière d’évaluation de terrains ou de bâtiments en raison de leur formation ou de l’expérience acquise dans l’exercice de leur profession ainsi qu’une connaissance du marché local. Lorsque les biens immobiliers sont acquis puis revendus en l’état par la collectivité locale, la valeur du marché ne peut être fixée en dessous du prix d’acquisition pendant une période d’au moins trois ans après leur acquisition, à moins que l’expert indépendant n’ait constaté un recul général de la valeur marchande sur le marché en cause. Par dérogation à ces règles, lorsqu’un bien a été vendu par adjudication, avec une offre de vente ayant fait l’objet d’une publicité suffisante, la transaction est réputée avoir été faite aux conditions du marché. En ce qui concerne les aides accordées dans le cadre de contrats de crédit-bail ou de location-vente, il apparaît que les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent légalement accorder des aides se traduisant, pour l’entreprise bénéficiaire, par un rabais sur les annuités de crédit-bail. En effet, l’article R. 1511-4-1 du CGCT précise : “ Pour l’application de la présente section, les aides accordées sous les formes prévues par l’article L. 1511-3 pour le financement de projets immobiliers dans le cadre de contrats de crédit-bail et de location-vente sont considérées comme des aides à l’investissement. ” De telles aides ne peuvent, toutefois, pas être accordées, sauf à titre exceptionnel dans le cas d’une location-vente, dans le cadre d’un crédit-bail ou d’une location-vente directement consentis par la collectivité territoriale ou le groupement de collectivités territoriales. Il est rappelé que le crédit-bail immobilier est une opération financière, définie à l’article L. 313-7 du code monétaire et financier, par laquelle une entreprise donne en location un immeuble à usage professionnel et permet au locataire de devenir propriétaire des biens loués au plus tard à l’expiration du bail. C’est un contrat de location à long terme avec option d’achat. Il n’existe pas, en revanche, de définition juridique de la location-vente. S’agissant de la capacité des collectivités territoriales à conclure de tels contrats avec une entreprise, il est rappelé que l’article L. 313-1 du code monétaire et financier assimile le crédit-bail, et de manière générale toute opération de location assortie d’une option d’achat, à une opération de crédit. Or, l’article L. 511-5 du même code prévoit qu’il est interdit à toute personne autre qu’un établissement de crédit d’effectuer ce type d’opération à titre habituel. Toutefois, il est admis qu’une collectivité locale puisse, à titre exceptionnel, effectuer une opération de crédit-bail en vue d’assurer le développement ou le maintien d’une activité économique. Cette possibilité ne doit cependant, en aucun cas, revêtir un caractère habituel étant observé que la jurisprudence interprète cette notion de façon très restrictive puisqu’il est, en général, considéré que l’habitude commence dès la première répétition. Par conséquent, dans la mesure où l’article L. 1511-3 mentionne les rabais sur le prix de location-vente comme une des formes d’aides possibles, il convient de considérer que cet article autorise ce type d’aide seulement à titre exceptionnel dans le cadre d’un contrat de location-vente conclu directement avec l’entreprise. Une telle possibilité n’est pas admise en revanche pour les contrats de crédit-bail, qui ne sont pas cités par l’article L. 1511-3. En revanche, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent attribuer librement des aides par l’intermédiaire d’un tiers maître d’ouvrage habilité à effectuer des opérations de crédit à titre habituel, qui les répercute intégralement sous forme de rabais sur les annuités de crédit-bail ou de location-vente. Il convient de préciser que l’article R. 1511-4-2 du code général des collectivités territoriales prévoit que le bénéfice des aides à l’immobilier est subordonné à la régularité de la situation de l’entreprise au regard de ses obligations fiscales et sociales. Cette disposition vise à réserver le bénéfice des aides à l’immobilier aux entreprises dont la situation financière est saine. Ce principe est conforme aux exigences des lignes directrices communautaires sur les aides à finalité régionale, qui n’autorisent le versement d’aides aux entreprises en difficulté qu’à l’issue d’une procédure spécifique d’approbation préalable par la Commission européenne intervenue dans le cadre d’une notification effectuée au titre des lignes directrices communautaires pour les aides au sauvetage et à la restructuration des entreprises en difficulté (publiées au JOCE C/244 du 1er octobre 2004). Par conséquent, les entreprises en difficulté au sens de ces lignes directrices ne peuvent bénéficier d’une aide à l’immobilier d’entreprise, sauf à engager une procédure particulière de notification auprès de la Commission européenne. Afin de s’assurer que la somme des aides publiques accordées à une entreprise n’excède pas les taux et les montants maximaux applicables, la collectivité qui attribue une aide doit exiger que figurent dans la convention conclue avec l’entreprise bénéficiaire en application de l’article L. 1511-3 : - une déclaration de l’ensemble des aides reçues ou sollicitées pour le projet qu’elle présente - une déclaration de l’ensemble des aides durant les trois derniers exercices fiscaux au titre du règlement de minimis

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Les collectivités peuvent, dans certains cas, et notamment lorsque l’opération immobilière projetée est réalisée sous leur maîtrise d’ouvrage, bénéficier de subventions accordées par d’autres collectivités publiques (Etat, autres collectivités territoriales, Communauté européenne), notamment sur les crédits de la dotation de développement rural (DDR) ou sur les fonds structurels européens (FEDER). Il convient de signaler que les collectivités territoriales ne peuvent pas se servir des aides reçues d’autres collectivités publiques pour augmenter les taux des aides prévus par les articles R. 1511-4 à R. 1511-23-1 du CGCT. En effet, les plafonds prévus par ces dispositions réglementaires s’appliquent à toutes les aides publiques confondues, quelle que soit leur origine. S’agissant de la corrélation entre le montant de la subvention versée à la collectivité et celui du rabais qu’elle pourra consentir à l’entreprise, deux cas de figure doivent être distingués selon que le bâtiment est destiné à être loué ou vendu. En ce qui concerne la location : la construction et la location de bâtiments en vue de favoriser l’implantation d’entreprises constituent une activité de service public (. CAA de Paris, 7 novembre 1989, SARL Pardon Création et CAA de Lyon, 26 juin 1990, Sté pour la mise en valeur des régions Auvergne Limousin, AJDA 20 mai 1991, p. 375). Dans la mesure où il s’agit d’ouvrages publics affectés à une activité de service public, leur financement peut librement être assuré par des subventions. S’il s’agit de subventions de l’Etat, elles peuvent être attribuées sans autres limites que celles qui sont fixées par le décret n° 99-1060 du 16 décembre 1999 relatif aux subventions de l’Etat pour des projets d’investissement (limitation des aides, sauf cas particuliers, à 80 % du montant prévisionnel de la dépense subventionnable) et par les règles d’emploi des crédits sur lesquels sont imputées ces subventions. Il convient de préciser que l’évaluation de l’aide maximale à verser aux maîtres d’ouvrage publics pour des projets d’immobilier locatif tient compte, d’une part, des recettes à percevoir pendant la durée d’amortissement du bien sur la base d’une hypothèse réaliste de taux d’occupation des locaux et, d’autre part des charges liées au projet. En ce qui concerne la vente d’immeubles : lorsque le prix de vente du bâtiment est connu au moment où est prise la décision d’attribuer la subvention à la collectivité territoriale maître d’ouvrage, le montant de cette subvention ne saurait excéder le rabais consenti à l’entreprise afin d’éviter un enrichissement sans cause de la collectivité. Lorsque le prix de vente de l’immeuble n’est pas connu au moment où est prise la décision d’attribuer la subvention à la collectivité territoriale maître d’ouvrage, il n’est pas possible de déterminer avec certitude le montant du rabais qui sera finalement consenti à l’entreprise lors de la vente. Dans un tel cas, la détermination du prix de vente probable des immeubles peut utilement se fonder sur la communication de la Commission européenne en date du 20 novembre 1996 relative aux aides contenues dans la vente de terrains et bâtiments par les pouvoirs publics, qui retient le prix de revient comme prix représentatif du marché, sauf justification expresse d’un expert indépendant attestant d’un recul général de la valeur marchande des bâtiments sur le marché en cause. La définition communautaire de la PME, annexée au règlement communautaire relatif aux aides aux PME, fait référence à des notions d’entreprises partenaires ou d’entreprises liées par des relations de contrôle dont l’existence peut être difficile à vérifier. Afin de mieux garantir, le cas échéant, le respect par l’entreprise aidée des critères de définition des PME, il est recommandé de demander à l’entreprise concernée, préalablement à toute attribution d’aides, de fournir une déclaration attestant le respect de ces critères.

Les aides à l’investissement immobilier et à la location d’immeubles dans les zones “ d’aide à l’investissement des PME ”

Le décret du 28 août 2007 a étendu le champ géographique de la zone “ PME ”, par rapport à l’ancienne zone “ PAT tertiaire ”, en permettant désormais l’attribution d’aides à l’immobilier dans le bassin d’emploi de Lyon et, en région Ile-de-France, dans les dans les zones urbaines sensibles (ZUS) et les zones de revitalisation rurales (ZRR). La zone “ PME ” regroupe donc, hors Ile-de-France, l’ensemble des zones qui ne sont pas éligibles aux aides à finalité régionale et, en Ile-de-France, les seules ZUS et ZRR. Les aides à l’investissement immobilier attribuées aux petites et moyennes entreprises dans les zones “ PME ” sont attribuées au titre du règlement (CE) n° 70/2001 de la Commission du 12 janvier 2001 relatif aux aides aux PME. Il existe, toutefois, des exclusions sectorielles. En effet, ne peuvent bénéficier de ces aides les entreprises des secteurs de l’industrie charbonnière, de la production agricole et de la pêche, et les entreprises de transformation et de commercialisation exerçant une activité dans les secteurs du sucre et des produits destinés à imiter ou remplacer le lait et les produits laitiers. Le régime des aides dans les secteurs agricole, agroalimentaire, de la pêche et de l’aquaculture est encadré spécifiquement par la sous-section 5 du dispositif réglementaire qui comprend les articles R. 1511-21 à R. 1511-23-1 du CGCT. Les aides à l’investissement (article R. 1511-6 du CGCT) sont limitées : - soit aux taux du règlement PME, soit 7,5 % de la valeur vénale de référence pour les moyennes entreprises et 15 % pour les petites entreprises, la collectivité qui attribue l’aide en choisissant cette option n’est alors limitée, en termes de montant maximal d’aide, que par le seuil de notification prévu à l’article R. 1511-8 ;

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- soit au seuil “ de minimis ” de 200 000 euros sur trois exercices fiscaux, avec une intensité maximale de 20 % de la valeur vénale de référence pour les moyennes entreprises et de 30 % pour les petites entreprises. Cette option permet d’aider plus fortement des projets de taille limitée. Ce seuil est limité à 100 000 euros pour les entreprises de transport routier.

Les aides à la location (article R. 1511-7 du CGCT) sont soumises à la fois à un taux maximal et à un montant plafond.

Les taux d’aide à la location sont alignés sur ceux des aides à l’investissement (20 % et 30 %, selon la taille des entreprises bénéficiaires). Toutefois, des taux plus favorables sont permis pour les entreprises créées depuis moins de trois ans. Les possibilités sont alors les suivantes : - soit 75 %, puis 50 % puis 25 % pour les trois premiers exercices fiscaux : - soit 50 % pour chacun de ces exercices. Le plafond d’aide est fixé à 200 000 euros (100 000 euros pour les transports routiers) sur trois exercices fiscaux en application du règlement de minimis. Sont soumises à l’obligation de notification individuelle préalable à la Commission européenne les aides à l’investissement immobilier accordées à des PME lorsque, pour un même projet : - soit la valeur vénale de l’ensemble du projet est supérieure à 25 millions d’euros et le taux d’aide est supérieur à 50 % du taux d’aide applicable ; - soit le montant total de l’aide est supérieur à 15 millions d’euros. En dépit de la dénomination des zones dans lesquelles s’appliquent les règles ici évoquées (“zones d’aide à l’investissement des PME ”), des aides à l’investissement immobilier ou à la location de terrains ou de bâtiments peuvent être accordées aux grandes entreprises. Elles ne peuvent excéder 10 % de la valeur vénale de référence et sont plafonnées à 200 000 euros (100 000 pour les transports routiers) par entreprise sur trois exercices fiscaux.

Les aides à l’investissement et à la location dans les zones d’aide à finalité régionale (AFR).

Les zones d’aide à finalité régionale sont définies en annexe au décret n° 2007-732 du 7 mai 2007 relatif aux zones d’aide à finalité régionale et aux zones d’aide à l’investissement des petites et moyennes entreprises. Dans ces zones, les aides sont attribuées dans les conditions prévues par le règlement (CE) n° 1628/2006 de la Commission du 24 octobre 2006 relatif aux AFR. Les secteurs exclus ou soumis à des réglementations particulières : ne peuvent bénéficier des aides décrites dans la présente section les entreprises des secteurs de l’industrie charbonnière, de la sidérurgie, des fibres synthétiques et de la construction navale. S’agissant des entreprises des secteurs de la sidérurgie, des fibres synthétiques et de la construction navale, des aides à l’investissement immobilier peuvent être attribuées, quelle que soit la situation des entreprises au regard du zonage des AFR, à des PME au titre du règlement “ PME ”. Dans cette hypothèse, les règles applicables sont celles qui régissent les aides dans les zones “ PME ”. Comme indiqué précédemment, le régime des aides dans les secteurs agricole, agroalimentaire, de la pêche et de l’aquaculture est encadré spécifiquement par la sous-section 5 du dispositif réglementaire qui comprend les articles R. 1511-21 à R. 1511-23-1.

Exclusion des grandes entreprises et des projets de plus de 25 millions d’euros dans les zones d’aide à finalité régionale limitées aux PME : dans celles des zones AFR qui sont mentionnées aux annexes I-A-b et I-B-b du décret n° 2007-732 du 7 mai 2007, les aides à l’investissement ne peuvent être accordées qu’aux PME et seulement si la valeur vénale de référence n’excède pas 25 millions d’euros. Le zonage transitoire : dans les zones relevant du mécanisme de suppression progressive de l’éligibilité aux AFR définies à l’annexe 2 du décret du 7 mai 2007, les aides à l’investissement ne peuvent être attribuées dans les conditions décrites à la présente section que jusqu’au 31 décembre 2008. Les taux plafond des aides à l'investissement en faveur des grandes entreprises sont les suivants : - 60 % de la valeur vénale de référence en Guyane ; - 50 % dans les départements de Guadeloupe, de Martinique et de la Réunion ; - 15 % dans les zones AFR à taux normal ; - 10 % dans les zones AFR à taux réduit ou transitoires. Les taux plafond des aides à l’investissement des petites et moyennes entreprises : à ces taux plafond peuvent être ajoutés 10 points de pourcentage pour les moyennes entreprises et 20 points pour les petites entreprises. Ces bonus ne sont, toutefois, pas applicables lorsque les biens immobiliers ont une valeur vénale supérieure à 50 millions

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d’euros ou lorsque le bénéficiaire de l’aide exerce ses activités dans le secteur des transports. Taux dégressifs pour les grands projets : la somme des aides publiques accordées pour des investissements dont la valeur est supérieure à 50 millions d’euros ne peut excéder un montant résultant de l’application aux taux plafond prévus par les articles R. 1511-12 et R. 1511-13 du CGCT de coefficients de pondération fixés selon l’échelle suivante : jusqu’à 50 millions d’euros : 1 ; tranche comprise entre 50 et 100 millions d’euros : 0,5 ; tranche supérieure à 100 millions d’euros : 0,34. Le plafonnement des aides aux grands projets : sont soumises à l’obligation de notification préalable à la Commission européenne les aides ayant pour effet de porter le total des aides publiques à plus de : 33,75 millions en Guyane ; 28,125 millions dans les départements de Guadeloupe, de Martinique et de la Réunion ; 8,4375 millions dans les zones AFR à taux normal ; 5,625 millions dans les zones AFR à taux réduit ou transitoires ; La garantie de la nécessité de l’aide : afin de garantir que l’aide publique est nécessaire pour la réalisation du projet immobilier considéré, les aides à l’investissement immobilier ne peuvent être accordées que : - si le bénéficiaire a présenté, avant le début de la réalisation de l’investissement, une demande à cet effet ; - et si l’autorité compétente pour l’attribution de l’aide a confirmé par écrit que le projet remplissait, au vu des informations fournies, les conditions prévues par le présent décret. Les engagements de l’entreprise : l'attribution d’aides à l’investissement immobilier est subordonnée à l'engagement de l'entreprise de maintenir pendant une période d'au moins cinq ans son activité sur les terrains ou dans les bâtiments pour lesquels elle a bénéficié de l'aide. Pour les PME, cette durée est toutefois ramenée à trois ans. En cas de manquement à cet engagement, l'entreprise doit reverser l'aide perçue. Ces obligations doivent figurer dans la convention prévue à l’article L. 1511-3. Les aides à la location : les taux d’aide à la location sont alignés sur ceux des aides à l’investissement selon la localisation de l’investissement au regard du zonage et la taille des entreprises (taux prévus aux articles R. 1511-12 et R. 1511-13 du CGCT). Toutefois, des taux plus favorables sont permis pour les entreprises créées depuis moins de trois ans. Les possibilités sont alors les suivantes : - soit 75 %, puis 50 % puis 25 % pour les trois premiers exercices fiscaux, - soit 50 % pour chacun de ces exercices. Le plafond d’aide est fixé à 200 000 euros (100 000 euros pour les transports routiers) sur trois exercices fiscaux en application du règlement de minimis

Les aides en faveur des projets de recherche et de développement.

Les aides attribuées dans le cadre de la sous-section du dispositif réglementaire relative aux aides en faveur des projets de recherche-développement bénéficient de taux plafond supérieurs à ceux permis dans le cadre des règlements d’exemption AFR, PME et de minimis ; Ces aides s’inscrivent dans les dispositions du régime cadre N446/2003 d’aides des collectivités territoriales en faveur des projets de recherche-développement, autorisé par la Commission européenne le 22 mars 2004. Ce régime n’étant utilisable que jusqu’au 1er janvier 2008, en application du nouvel encadrement, paru au JOUE du 30 décembre 2006, des aides à la recherche, au développement et à l’innovation, il sera procédé à une modification de cette partie du dispositif réglementaire en 2008 afin d’adapter ces dispositions au nouvel encadrement des aides à la recherche et au développement (publié au JOUE C323 du 30 décembre 2006). Ces dispositions spécifiques sont applicables sur l’ensemble du territoire national et pour les entreprises de toutes tailles ; Les projets pouvant bénéficier de ces aides portent sur des activités de recherche fondamentale, de recherche industrielle ou de développement pré-concurrentiel telles que définies à l’article 2 du règlement (CE) de la Commission n° 360/2004 du 25 février 2004. Afin de garantir que le cumul des aides aux entreprises et de l’aide à l’immobilier que peut apporter un organisme public de recherche dans le cadre d’une coopération avec l’entreprise aidée ne puisse dépasser les taux d’aides prévus par cette sous-section, le décret soumet ce cumul d’aide au respect des taux prévus à l’article R. 1511-19-1 du CGCT. Taux d’aide maximaux : l’article R. 1511-19-1 prévoit que le montant des aides ne peut excéder : - la valeur vénale de référence pour les activités de recherche fondamentale, - 50 % de cette valeur pour les activités de recherche industrielle, - 25 % pour les activités de développement pré-concurrentiel.

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A ces taux peuvent être ajoutés les points de pourcentage suivants, dans la limite d’un taux maximal de 75 % pour la recherche industrielle et de 50 % pour le développement pré-concurrentiel : - 10 points pour les PME ; - 10 points dans les départements d’outre-mer ; - 5 points dans les autres zones AFR ; -15 points pour les projets s’inscrivant dans les objectifs d’un projet ou d’un programme élaboré dans le cadre du programme-cadre communautaire de recherche et de développement (PCRD) en application ; - 25 points pour les projets s’inscrivant dans les objectifs d’un projet ou d’un programme élaboré dans le cadre du PCRD en application, impliquant une coopération transfrontalière entre les entreprises et les organisations publiques de recherche ou entre au moins deux partenaires indépendants de deux états membres et s’accompagnant d’une large publication et diffusion des résultats ; - 10 points pour les projets impliquant une coopération transfrontalière entre au moins deux partenaires indépendants de deux Etats membres, notamment dans le cadre de la coordination des politiques nationales en matière de recherche et de développement technologique ; - 10 points pour les projets faisant appel à une coopération entre les entreprises et les organisations publiques de recherche, notamment dans le cadre de la coordination des politiques nationales en matière de recherche et de développement technologique ; - 10 points pour les projets s’accompagnant d’une large diffusion et de la publication des résultats. Seuils de notification : conformément à ce que prévoit le point 10.2 de l’encadrement des aides à la recherche, au développement et à l’innovation publié au JOUE C323 du 30 décembre 2006, une obligation de notification préalable est instituée lorsque, pour un même projet, le montant total des aides publiques atteint : - 20 M€ pour la recherche fondamentale, - 10 M€ pour la recherche industrielle - 7,5 M€ pour les autres projets.

Les aides dans le secteur de la production, de la transformation et de la commercialisation des matières premières et produits agricoles

Cette partie du dispositif réglementaire des aides à l’immobilier d’entreprise s’inscrit dans le cadre du régime notifié n° N 553/2003 d’aides aux entreprises de commercialisation et de transformation du secteur agricole, en vigueur jusqu’au 31 décembre 2008. Conformément à ce que prévoit ce régime, le projet d’investissement immobilier doit remplir les conditions fixées par l’arrêté du ministre chargé de l’agriculture et de la pêche du 8 juillet 2005 paru au JO du 30 juillet 2005. Ces conditions concernent notamment : - les sources d’approvisionnement de l’entreprise bénéficiaire en matières premières, - l’engagement de maintien de l’usage du bien qu’elle est tenue de prendre en contrepartie de l’aide reçue ; - le respect des normes édictées en matière de protection de l’environnement, d’hygiène et de bien-être des animaux. Une aide ne peut être accordée à une entreprise de transformation ou de commercialisation de produits pour lesquels des débouchés normaux ne peuvent être trouvés sur le marché. En tant que de besoin, le ministre chargé de l’agriculture et de la pêche arrête la liste des produits dont les débouchés normaux ne peuvent être trouvés sur le marché.

Des exclusions sectorielles sont prévues pour : les entreprises exerçant une activité liée à la production des produits agricoles, de la pêche et de l’aquaculture énumérés à l'annexe I au traité ; - les entreprises de transformation et de commercialisation exerçant une activité dans les secteurs du sucre et des produits destinés à imiter ou à remplacer le lait et les produits laitiers. Les taux d’aide maximaux, exprimés en pourcentage de la valeur vénale de référence, sont fixés à 40 % en métropole et à 50 % dans les départements d’outre-mer, sous réserve de l’application de taux plus favorables, notamment dans les zones AFR. Le seuil de notification : les s aides sont soumises à une obligation de notification préalable lorsque, pour un même projet : - la valeur vénale de référence des immeubles est supérieure à 25 millions d’euros ; - et le montant des aides est égal ou supérieur à 12 millions d’euros. Les aides à la location pour les IAA : le montant des aides à la location ne peut excéder 40 % du montant des loyers correspondant à la valeur vénale des biens loués, dans la limite de 200 000 euros par entreprise sur une période de trois exercices fiscaux, en métropole. Ce taux est porté à 50 % dans les DOM. Toutefois, dans le cas des aides attribuées au cours des trois exercices fiscaux suivant la création ou la reprise de

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l’entreprise, le taux peut être porté : - soit à 75 % pour le premier exercice fiscal, 50 % pour le deuxième exercice fiscal et 25 % pour le troisième exercice fiscal. - soit à 50 % pour chacun des trois exercices fiscaux.

LA PROCEDURE CONVENTIONNELLE

Le législateur a souhaité permettre à l’Etat de préserver, par le recours au dispositif conventionnel, une capacité d’intervention pour les collectivités territoriales et leurs groupements qui souhaitent intervenir dans le domaine économique sans pouvoir trouver un accord avec la région. Précisons, toutefois, que la procédure conventionnelle ne saurait intervenir de façon systématique. En effet, il convient de ne pas vider de leur portée les dispositions de l’article L. 1511-2 du CGCT qui confie à la région un rôle de chef de file pour les aides qui relèvent de son champ d’application. La procédure conventionnelle s’applique pour les aides de droit commun au développement économique (article L. 1511-2 du CGCT) et les aides à l’immobilier d’entreprise (article L. 1511-3 du CGCT). Les actions prévues par les conventions doivent être cohérentes avec la politique menée par l’Etat en termes de développement économique et d’aménagement du territoire dont les orientations ont été fixées au niveau régional lors de l’élaboration des contrats de plan liant l’Etat et les régions dans le projet stratégique de l’Etat en région (PASER). Toutefois, ces conventions peuvent prévoir la mise en œuvre de mesures qui ne sont pas expressément visées par le contrat de plan Etat/région ou le PASER, dès lors qu’elles sont compatibles avec leurs orientations. Dans sa nouvelle rédaction, l’article L. 1511-5 du CGCT précise qu’une convention peut être conclue entre l’Etat et une collectivité territoriale autre que la région ou un groupement de collectivités pour compléter les aides mentionnées aux articles L. 1511-2 et L. 1511-3 du CGCT. Dans ce cas, une copie de la convention est portée, par le représentant de l’Etat dans la région, à la connaissance du président du conseil régional. En aucun cas, les conventions ne peuvent avoir pour objet de modifier les règles de droit commun définies par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur. La légalité des conventions prises en application de l’article précité est subordonnée au respect de conditions de formes et de procédure. Tout d’abord, les collectivités territoriales et groupements ne peuvent prévoir par délibération la mise en œuvre d’un dispositif d’aides en faveur des entreprises que si une convention spécifique doit être conclue entre l’Etat et la collectivité ou le groupement concerné (CE, 18 novembre 1991, département des Alpes-Maritimes). Par ailleurs, dans un arrêt du 15 février 1993 (Région du Nord Pas-de-Calais, requête 82 320), le Conseil d’Etat a considéré que le fait qu’une aide soit prévue par le contrat de plan liant l’Etat et la région ne suffisait pas à la rendre légale. En conséquence, les régimes d’aides des collectivités territoriales mentionnés dans les contrat de plan Etat/régions qui ne sont pas prévus par le régime juridique de droit commun des interventions économiques doivent faire l’objet de conventions d’application spécifiques conformément aux dispositions de l’article L. 1511-5 du CGCT. Les conventions doivent être signées respectivement par le préfet territorialement compétent, au nom de l’Etat et l’exécutif de la collectivité ou du groupement concerné (maire, président de conseil général ou du groupement) sur délégation de l’assemblée délibérante qui se prononce par délibération sur cette délégation ainsi que sur le projet de convention. En tout état de cause, les aides mises en œuvre dans le cadre des conventions doivent respecter les règles communautaires relatives aux aides publiques aux entreprises issues de l’application des articles 87 et 88 du traité CE.

L’INGENIERIE FINANCIERE

Les associations qui œuvrent en faveur de la création d’entreprises

En application de l’article L. 1511-7 du CGCT, les collectivités territoriales et leurs groupements ont la possibilité de verser des subventions aux organismes : - dont l’objet exclusif est de verser des aides financières permettant la réalisation d’investissements tels que définis au c de l’article 2 du règlement CE no 70/2001 de la Commission du 12 janvier 2001, concernant l’application des articles 87 et 88 du traité CE aux aides d’Etat en faveur des petites et moyennes entreprises ou de fournir des prestations d’accompagnement à des petites et moyennes entreprises telles qu’elles sont définies à l’annexe I de ce règlement (4 de l’article 238 bis du CGI) ; - sans but lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des motifs d’ordre social accordent, sur leurs ressources propres, des prêts à des conditions préférentielles à certains de leurs ressortissants (1 de l’article L. 511-6 du code monétaire et financier). Ces organismes, regroupés, pour la plupart, en réseaux d’associations interviennent soit en accordant des prêts d’honneur aux créateurs d’entreprise, soit en apportant un suivi technique sous forme de conseil. Parmi les organismes existants on

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peut citer, par exemple : France Initiative Réseau (FIR) qui fédère environ 250 “ plates-formes d’initiative locale ; le réseau ” Entreprendre “ et l’Association pour le droit à l’initiative économique. L’objectif n’est pas d’assurer le financement complet des projets, mais de favoriser l’intervention du système bancaire traditionnel en apportant un accompagnement technique et financier. Les modalités des subventions des collectivités territoriales et leurs groupements aux organismes en cause ont été fixées par le décret no 2004-982 du 13 septembre 2004. Ainsi l’article R. 1511-1 du CGCT précise-t-il que le montant total des subventions versées annuellement ne peut excéder 50 % des recettes annuelles perçues par le bénéficiaire. En outre, le montant de la subvention ne peut avoir pour effet de porter le montant total annuel des aides publiques perçues par ce bénéficiaire à plus de 80 % du total annuel des recettes. Il faut entendre par aides publiques les subventions de l’Etat et de ses établissements publics, les aides de la Communauté européenne et des organisations internationales, et les subventions des collectivités territoriales et de leurs groupements.

Les interventions en matière de garanties d’emprunt

Les garanties directes

(article L. 2252-1 à L. 2252-5 du CGCT) Une commune peut accorder, sous réserve du respect de certains ratios prudentiels (plafonnement des garanties par rapport aux recettes réelles de la section de fonctionnement, règle de la division du risque, règle du partage du risque), une garantie d’emprunt ou son cautionnement. Dans un arrêt rendu du 20 décembre 2005 (Préfet de la Réunion c/commune de La Possession), la CAA de Bordeaux a pris position sur l’interprétation des articles L. 2252-1 et L. 2252-2 du CGCT relatifs aux conditions dans lesquelles les communes peuvent accorder à des personnes de droit privé une garantie d’emprunt ou un cautionnement. Cet arrêt remet en cause la doctrine adoptée par les services de l’Etat, ces dernières années, en ce qui concerne le mode de calcul de deux des trois ratios prudentiels opposables aux collectivités territoriales accordant leur garantie aux emprunts contractés par des personnes privées. En ce qui concerne le ratio budgétaire, la commune doit s’assurer que le montant total des annuités déjà garanties ou cautionnées à échoir au cours de l’exercice, d’emprunts contractés par toute personne de droit privé ou de droit public, majoré du montant de la première annuité entière du nouveau concours garanti, et du montant des annuités de la dette n’excède pas 50 % des recettes réelles de la section de fonctionnement. S’agissant de la règle de division du risque, et en application du ratio budgétaire, le montant des annuités garanties ou cautionnées au profit d’un même débiteur, exigible au titre d’un exercice, ne doit pas dépasser 10 % du montant total des annuités susceptibles d’être garanties ou cautionnées. Pour ce qui est du mode de calcul du montant des annuités déjà garanties ou cautionnées, le montant des annuités des emprunts contractés notamment pour les opérations de construction, d’acquisition ou d’amélioration de logements mentionnées au 20 de l’article L. 2251-2 du CGCT que la commune a déjà garanties ou cautionnées ne peut être retenu pour le calcul du plafonnement des garanties d’emprunt ou de cautionnement qu’une commune peut accorder à une même personne de droit privé. En raison de la position prise par la CAA de Bordeaux, il convient, désormais, d’aborder les dispositions relatives aux garanties d’emprunt et aux cautionnements ainsi qu’il suit : l’article L. 2252-2 du CGCT exclut toujours du champ d’application des ratios prudentiels prévus aux deuxième, troisième et quatrième alinéas de l’article L. 2252-1 les garanties accordées pour les interventions en matière de logement définies par cet article que les collectivités restent libres de garantir sans limites ; au regard du mode de calcul des ratios prévus aux deuxième et troisième alinéas de l’article L. 2252-1, les garanties accordées pour les interventions précitées en matière de logement social ne doivent pas être prises en compte : – ni dans le calcul du ratio budgétaire, des annuités déjà garanties ou cautionnées, d’emprunts contractés par toute personne de droit privé ou de droit public ; – ni dans le calcul, au titre de la règle de division du risque, du montant des annuités garanties ou cautionnées au profit d’un même débiteur. Evidemment, ces règles s’appliquent aussi aux garanties d’emprunts qui peuvent être accordées, en application de l’article L. 5111-4 du CGCT par les groupements de collectivités territoriales et les autres établissements publics locaux.

L’intervention par l’intermédiaire de sociétés de garantie

(article L. 2253-7 et R. 1531-36 à R. 1531-39 du CGCT) L’article L. 2253-7 autorise la participation d’une commune, seule ou avec d’autres collectivités territoriales, au capital de sociétés anonymes ayant pour objet exclusif de garantir des concours financiers octroyés à des personnes de droit privé, notamment des entreprises nouvellement crées, dès lors qu’une ou plusieurs sociétés commerciales, dont au moins un établissement de crédit régi par les dispositions du chapitre Ier du livre V du code monétaire et financier, participent également au capital de cet établissement.

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La commune peut, sous forme de subventions, participer à la constitution de fonds de garantie auprès de l’établissement de crédit précité. Une convention passée entre les parties concernées doit déterminer l’objet, le montant et le fonctionnement du fonds de garantie ainsi que les conditions de restitution des subventions versées en cas de modification ou de cessation d’activité du fonds. La proportion maximale du capital susceptible d’être détenue par les collectivités territoriales dans l’établissement de crédit précité est fixée à 50 %. Enfin, la commune participe, sous certaines conditions, au conseil d’administration de l’établissement de crédit constitué sous forme de société anonyme.

LA PROTECTION DES INTERETS ECONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA POPULATION

La responsabilité de la conduite de la politique économique et sociale, de même que la défense de l’emploi reviennent à l’Etat. Toutefois la commune peut intervenir en matière économique et sociale sous réserve du respect de la liberté du commerce et de l’industrie, du principe d’égalité des citoyens devant la loi ainsi que des règles d’aménagements du territoire énoncées par la loi approuvant le plan (article L. 2251-1 du CGCT). L’intervention de la commune peut avoir pour objet soit de favoriser le développement économique, soit de pallier les défaillances de l’initiative privée.

Aides à la création ou au maintien de services en milieu rural

Ces aides résultent des dispositions combinées de la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales et de la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux codifiées à l’article L. 2251-3 du CGCT. Lorsque l’initiative privée est défaillante ou insuffisante pour assurer la création ou le maintien d’un service nécessaire à la satisfaction de la population en milieu rural, la commune a la possibilité : - de confier la responsabilité de le créer ou de le gérer à une association régie par la loi du 1er juillet 1901 modifiée relative au contrat d’association ou à toute autre personne ; - d’accorder des aides, sous réserve de la conclusion d’une convention avec le bénéficiaire de l’aide fixant les obligations de ce dernier. Par ailleurs, pour compléter ces aides, la commune peut passer des conventions avec d’autres collectivités territoriales concernées et ayant des moyens adaptés à la conduite de ces actions, en particulier au plan financier. Il s’agit d’un dispositif dérogatoire au régime de droit commun des aides au développement économique, tant par sa finalité que par les conditions de sa mise en œuvre. Le soutien de la commune à un service concurrentiel étant conditionné par la nécessité de satisfaire l’intérêt général, l’intervention de la commune doit être justifiée par une circonstance exceptionnelle de temps et de lieu (CE, 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce en détail de Nevers) telle que la carence de l’initiative privée. D’une part, le besoin du service commercial en cause doit être satisfait en “ milieu rural ”, c’est-à-dire dans une commune dont l’urbanisation est géographiquement distincte d’une ville limitrophe (TA Poitiers, 9 octobre 1991, préfet de Charente-Maritime c/commune de Lagord). D’autre part, s’il y a plus de carence ou de défaillance de l’initiative privée, l’octroi des aides ou l’exploitation du service public en gestion déléguée doit passer, mais elle peut continuer le temps normal nécessaire à l’amortissement des investissements réalisés. Dès lors, il convient de limiter la durée de l’intervention. Il est également recommandé d’établir préalablement des critères objectifs pour s’assurer de la carence de l’initiative privée et sa persistance. Un appel à la concurrence peut ainsi être utilement publié dans la presse locale quelques mois avant l’échéance prévue. Enfin, l’aide publique ainsi octroyée doit s’inscrire dans le cadre d’une convention prévue au premier alinéa de l’article L. 2251-3 du CGCT dont la conclusion permet en outre de remplir les exigences communautaires en matière d’aides aux entreprises chargées de l’exécution d’un service d’intérêt économique général (SIEG). La décision de la Commission du 28 novembre 2005 (C(2006)2673) sur la compensation de SIEG prévoit en particulier que, pour être exemptées de notification à la Commission européenne, les obligations de service public doivent être précisément et officiellement confiées au prestataire de service par la collectivité territoriale. C’est au cas par cas que doivent être appréciées les défaillances ou les insuffisances de l’initiative privée. En cas de doute, il est absolument nécessaire d’attribuer les aides selon la règle “ de minimis ”. Par exception aux règles de l’article de l’article 1511-2 du CGCT qu’on a vues précédemment, les collectivités territoriales ont une capacité d’intervention autonome. En vertu de l’article L. 5111-4 du CGCT modifié par l’article 54 de la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit, les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et autres établissements publics locaux peuvent désormais faire application de l’article L. 2251-3 sur les aides au maintien de services en milieu rural.

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Aides aux entreprises en difficulté

Aucun dispositif d’intervention économique n’est applicable aux communes pour fonder une intervention en cas de sauvetage d’une entreprise. En effet, les articles L. 1511-1 à L. 1511-5 du CGCT ne peuvent s’appliquer en l’absence de contreparties aux aides attribuées en termes de création ou d’extension d’activités économiques. L’article L. 1511-2 impose en effet que les aides attribuées dans le cadre des articles L. 1511-2 et L. 1511-3 aient pour objet la création ou l’extension d’activités économiques. De même, si le législateur a prévu que les départements, en application de l’article L. 3231-3 et les régions en application de l’article L. 4211-1-6° du CGCT, peuvent aider les entreprises qui rencontrent de graves difficultés et qui s’engagent à mettre en œuvre des mesures de redressement dans un cadre communautaire strict, ces dispositions n’ont pas d’équivalent pour les communes qui ne peuvent donc, légalement, aider les entreprises en difficulté. Ces articles prévoient, néanmoins, une obligation de consultation préalable du conseil municipal de la commune d’implantation de l’entreprise.

Aides au cinéma et à l’audiovisuel

Les aides des collectivités territoriales au cinéma et à l’audiovisuel englobent divers champs d’intervention qui entrent dans le cadre de régimes juridiques différents. Ces aides, quel que soit le fondement juridique national sur lequel elles sont accordées, doivent respecter les règles communautaires de la concurrence. Signalons, à cet égard, que la Commission européenne a confirmé la nature économique des aides en cause et rappelé qu’elles doivent être compatibles avec les règles communautaires de la concurrence (communication concernant certains aspects juridiques liés aux œuvres cinématographiques et au autres œuvres audiovisuelles, 29 septembre 2001 modifiée par la communication 2004/C 123-01 publiée au JOCE du 30 avril 2004). Dans ce cas, trois situations doivent être distinguées : - soit l’aide s’inscrit dans le cadre d’une aide dite “ de minimis ” (le montant maximum de l’aide est de 200 000 € pour une période de trois ans) ; - soit l’aide s’inscrit dans le cadre d’un régime d’aides déjà notifié et approuvé par la Commission européenne ; - soit, à défaut de respect d’une de ces deux conditions, l’aide doit être notifiée et approuvée de manière spécifique. Les différentes formes d’intervention en faveur du cinéma et de l’audiovisuel sont exposées ci-après.

Le soutien à la réalisation de projets culturels d’intérêt local

(article L. 2121-29 du CGCT) Le soutien à la réalisation de projets culturels d’intérêt local, comme les aides à l’éducation à l’image, les aides aux festivals, les aides aux commissions du film, sont considérées comme des interventions qui entendent répondre à un intérêt public. C’est pourquoi, celles-ci sont attribuées par les communes, par exemple, au titre de leur compétence générale en application de l’article L. 2121-29 du CGCT. La décision du Conseil d’Etat Commune d’AIX-en-Provence du 6 avril 2007 rappelle que, dans ce cas de figure, le recours à un tiers doit en principe faire l’objet d’une délégation de service public. Néanmoins, lorsqu’une personne privée exerce une activité dont elle a pris l’initiative, une personne publique peut, néanmoins, “ en raison de l’intérêt général qui s’y attache et de l’importance qu’elle revêt à ses yeux ”, exercer un droit de regard sur son organisation et, le cas échéant, lui accorder des financements, dès lors qu’aucune règle ni aucun principe n’y font obstacle. Ces dispositions sont conformes à la réglementation communautaire en matière d’aides d’Etat, en principe interdites, qui autorise néanmoins la collectivité à compenser le coût d’une prestation de service de nature économique pour sujétions de service public. Les entreprises qui bénéficient de ces compensations de service d’intérêt économique général (SIEG) font, en effet, l’objet d’un traitement d’exception (article 56 du traité CE) puisque les aides qu’elles perçoivent sont compatibles avec le marché commun dès lors qu’elles respectent un certain nombre de principes communautaires (nécessité, proportionnalité, etc.) précisés par le train réglementaire du 28 novembre 2005 relatif aux compensations de SIEG et à la transparence des relations financières dit “ paquet de Monti-Kross ”. Conformément à la décision de la Commission 2005/842/CE du 28 novembre 2005, ces organismes doivent justifier d’un mandat précis décrivant les obligations de service public dont il a la charge, leur coût et la compensation stricte de ce coût par la commune et les autres collectivités publiques qui le financent).

Les aides accordées aux exploitants de salles de cinéma

(articles L. 2251-4 et R. 1511-40 à R. 1511-43 du CGCT) Le dispositif résulte notamment de la loi no 92-651 du 13 juillet 1992 relative à l’action des collectivités territoriales en faveur de la lecture publique et des salles de spectacle cinématographique dite “ loi Sueur ”, de la loi no 2002-276 du

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27 février 2002 relative à la démocratie de proximité et de la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative eux libertés et responsabilités locales. C’est ainsi que les communes, par exemple, peuvent attribuer des subventions à des entreprises existantes ayant pour objet l’exploitation de salles cinématographiques. L’attribution de ces aides se fait dans le cadre d’une convention conclue entre la ou les collectivités territoriales et l’exploitant. Ce dernier doit répondre à certaines conditions : être titulaire de l’autorisation d’exercice délivrée par le Centre national de la cinématographique, réaliser en moyenne hebdomadaire moins de 7 500 entrées ou faire d’objet d’un classement “ art et essai ”. Le montant attribué par une ou plusieurs collectivités ne peut excéder 30 % du chiffre d’affaires de l’établissement ou 30 % du coût du projet si celui-ci porte exclusivement sur des travaux.

Les aides aux entreprises en faveur de la production cinématographique et audiovisuelle

(articles L. 1511-1 à L. 1511-7 du CGCT) Aucune disposition ne prévoit de manière spécifique l’intervention des collectivités territoriales en faveur des entreprises de production cinématographique et audiovisuelle. Ces aides s’inscrivent dans le cadre du régime du droit commun des interventions économiques des collectivités territoriales. Si les communes et leurs groupements, par exemple, peuvent intervenir dans le cadre des dispositions de l’article L. 1511-2 du CGCT prévoyant des aides sous forme de subventions, de prêts, d’avances remboursables ou de bonifications d’intérêt, c’est seulement en complément des aides accordées par la région. L’intervention des communes et groupements doit s’inscrire dans le cadre d’une convention passée avec la région, soit dans le cadre d’un accord formalisé. Toutefois, il existe des conventions de développement cinématographique et audiovisuel tripartite que le CNC met en place avec l’Etat (direction régionale des affaires culturelles) et les régions qui peuvent associer, le cas échéant, les collectivités infra régionales. Si ces conventions sont suffisamment précises pour répondre aux conditions fixées par la circulaire du ministre de l’intérieur du 3 juillet 2006 sur la mise en œuvre de la loi du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales en ce qui concerne les aides des collectivités territoriales et de leurs groupements, elles peuvent être considérées comme constituant un fondement pratique juridique à l’intervention des communes et des départements au titre de l’article L. 1511-5 du CGCT. Par ailleurs, une circulaire du ministre de la culture du 3 mai 2002, apporte des précisions sur les conditions dans lesquelles les collectivités territoriales sont susceptibles d’intervenir en la matière. Enfin, la mise en œuvre d’aides ou de régimes d’aides peut donc être accordée par dérogation à l’interdiction de principe des aides d’Etat au titre de l’article 87-3 d) du Traité CE. Ce point admet la possible compatibilité des “ aides destinées à promouvoir la culture et la conservation du patrimoine, quand elles n’altèrent pas les conditions des échanges et de la concurrence dans un intérêt contraire à l’intérêt commun communautaire. ”. Dans ces conditions, la compatibilité des aides des collectivités territoriales en faveur des entreprises de production cinématographique et audiovisuelle avec le droit communautaire est assurée dans trois cas de figure : - si l’aide s’inscrit dans le cadre d’une aide dite “ de minimis ” ; - si l’aide s’inscrit dans le cadre d’un régime d’aide déjà notifié et approuvé par la Commission européenne, en particulier les régimes approuvés par la décision de la Commission C (2006)832 final du 22 mai 2006 ; - si, à défaut, de respecter l’une ou l’autre des deux conditions qui précèdent, l’aide est notifiée et approuvée de manière spécifique. Il convient de signaler que les collectivités territoriales sont autorisées à intervenir dans le cadre général du régime d’aides français qui a été révisé dans ce secteur pour la période 2006-2001 (régime NN 84/2004 Cinéma (soutien à la production cinématographique) et régime N 95/2004 Cinéma (soutien à la production cinématographique DOM) approuvés par décision de la Commission européenne du 22 mars 2006). Il s’agit, en l’occurrence, des aides apportées par le Centre national de la cinématographie relatif au soutien financier de l’Etat à l’industrie de programmes audiovisuels.

Aides dans le domaine de la santé en zones rurales

Les missions régionales de santé (agences régionales de l’hospitalisation et unions régionales des caisses d’assurance maladie) : - déterminent les orientations relatives à l’évolution de la répartition territoriale des professionnels de santé libéraux et des centres de santé en tenant compte du schéma régional d’organisation sanitaire ; - définissent en particulier les zones rurales présentant un déficit en matière d’offre de soins et justifiant, en conséquence l’institution de dispositifs d’aides visant à favorisant l’installation des professionnels de santé (médecins, infirmiers, etc.) dans ces zones.

Les aides conventionnelles aux professionnels de santé

Les aides conventionnelles aux professionnels de santé résultent de la loi no 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie. Ces aides visent à favoriser l’installation des professionnels de santé en zones rurales déficitaires en offre de soins. Elles interviennent dans le cadre d’une convention entre les organismes d’assurance maladie et les

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professionnels en cause.

Les interventions des collectivités territoriales

Les interventions des collectivités territoriales résultent de la loi no 2005-157 du 23 février 2005 du 23 février 2005 relative aux territoires ruraux. C’est ainsi que ces collectivités peuvent accorder des aides destinées à favoriser l’installation ou le maintien des professionnels de santé dans les zones rurales déficitaires en offre de soins (article L. 1511-8 du CGCT). L’attribution de ces aides peut être subordonnée à des modes d’exercice particulier de leur profession, comme les modes d’exercice de groupe ou les modes d’exercice pluri-professionnels. Ces aides peuvent également être accordées aux centres de santé. Les modalités de ces aides sont définies par le décret en Conseil d’Etat no 2005-1724 du 30 décembre 2004 et codifiées aux articles R. 1511-4 à R. 1511-46 du CGCT. Ces aides, diversifiées, peuvent consister en : - une prise en charge, en tout ou partie, des frais de fonctionnement ou d’investissements liées à l’activité de soins ; - une mise à disposition de locaux destinés à cette activité ; - une mise à disposition d’un logement pour les professionnels de santé libéraux ou le versement à ces deniers soit d’une prime d’installation, soit d’une prime forfaitaire, étant précisé que l’obtention de ces aides est subordonnée à l’engagement d’exercice effectif du professionnel de santé (ou du centre de santé) pendant une période minimale de trois ans. De plus, les collectivités territoriales, dans le cadre des modalités définies par le décret no 2005-1728 du 30 décembre 2005 codifiées aux articles D. 1511-52 à D. 1511-56 du CGCT, peuvent accorder des aides destinées : - à financer des indemnités de logement et de déplacement aux étudiants de troisième cycle de médecine générale effectuant leur stage en zone déficitaire ; - ou à financer des indemnités d’étude et de projet professionnel à tout étudiant en médecine qui s’engage à exercer comme médecin au moins cinq ans dans l’une de ces zones dans les conditions prévues par le décret no 2005-1728 du 30 décembre 2005 précité. Naturellement, l’attribution de ces aides fait l’objet d’une convention entre les collectivités, les professionnels ou étudiants bénéficiaires et, le cas échéant, les organismes d’assurance maladie. Précisons que le non-respect des conditions légales et contractuelles entraîne le remboursement de tout ou partie des avantages perçus. La loi du 23 février 2005 susnommée précise que les investissements immobiliers réalisés par les collectivités territoriales destinées à l’installation des professionnels de santé ou à l’action sanitaire et sociale sont éligibles au fonds de compensation pour la valeur ajoutée (FCTVA) (voir en ce qui concerne ce fonds, le chapitre intitulé “ Les concours financiers de l’Etat ”). Enfin, la loi précitée prévoit des dispositions particulières concernant les zones de montagne (article 111). C’est ainsi que les collectivités territoriales et leurs groupements ont la possibilité de construire ou de subventionner la réalisation d’équipements sanitaires dans le respect des décisions de la commission exécutive de l’agence régionale de l’hospitalisation. Ces investissements peuvent bénéficier du soutien financier de l’Etat, au même titre que les investissements des communes.

Les aides fiscales

La loi du 23 février 2005 précitée prévoit que les professionnels de santé ou leurs remplaçants installés dans des zones sous-médicalisées bénéficient d’une exonération de l’impôt sur le revenu à hauteur de soixante jours de permanence par an. En outre, elle permet aux collectivités territoriales d’exonérer de la taxe professionnelles les médecins libéraux ainsi que les auxiliaires médicaux qui s’établissent ou se regroupent dans une commune de moins de 2 000 habitants ou située dans une zone de revitalisation rurale. La durée de cette exonération ne peut être inférieure à deux ans ni supérieure à cinq ans.

LES SOCIETES D’ECONOMIE MIXTE LOCALES (SEML)

Par exception au principe général d’interdiction de prise de participation des collectivités territoriales au capital de sociétés anonymes, les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent créer des sociétés d’économie mixte locales ou prendre des participations dans ces sociétés. Le régime juridique des SEML, fixé pour l’essentiel par la loi no 83-597 du 7 juillet 1983, a fait l’objet de plusieurs adaptations depuis le début des années 2000 : la loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, la loi no 2001-419 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques, la loi n° 2002-1 du 2 janvier 2002 tendant à moderniser le statut des sociétés d’économie mixte locales. Il est codifié, pour la partie législative, aux articles L. 1521-1 à L. 1525-3 du CGCT. Les SEML revêtent la forme juridique d’une société anonyme, à savoir une société dont le capital est divisé en actions et qui est constituée entre des associés qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. Elle doit comprendre sept associés minimum. Leur organisation et leur fonctionnement doivent être conformes au droit commun des sociétés tel que défini dans le code du commerce, étant précisé que les règles du code précité s’appliquent dans la limite des dispositions spécifiques aux SEML contenues pour l’essentiel dans le CGCT.

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Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, dans le cadre des compétences qui leurs sont reconnues par la loi, créer des SEML qui les associent à une ou plusieurs personnes privées et, éventuellement, d’autres personnes publiques pour réaliser certaines opérations.

Objet social des SEML

Champ d’intervention “ traditionnel ” des SEML

Ce champ intéresse les domaines suivants : aménagement, construction, exploitation de services publics à caractère industriel ou commercial (SPIC), activités d’intérêt général. Le domaine de la construction intéresse surtout la construction de logements sociaux. Toutefois, il peut aussi s’inscrire dans l’immobilier d’entreprise, la SEML agissant alors comme organisme relais d’une collectivité territoriale. Depuis l’intervention de la loi du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, ce type d’intervention a été réaffirmé et consolidé juridiquement. Il repose sur l’article L. 1511-3 du CGCT qui précise, comme on l’a vu précédemment, que les aides à l’immobilier d’entreprise peuvent être attribuées par l’intermédiaire d’un maître d’ouvrage public ou privé dans le cadre d’une procédure conventionnelle. Les organismes relais peuvent être, selon le cas, une SEML, une société de crédit-bail immobilier ou une société civile immobilière (SCI). Dans le chapitre intitulé “ Données relatives aux services publics locaux ”, il est précisé qu’un service public local peut être qualifié de service public industriel ou commercial (SPIC) ou de service public administratif (SPA) selon son mode de financement ou de gestion. Dans ce même chapitre et dans le chapitre dénommé “ Les principaux services publics locaux ”, il apparaît que l’exploitation de SPIC touche des domaines très divers. Ces SPIC peuvent être gérés par des SEML. Aux termes d’une décision du 7 octobre 1986, le Conseil d’Etat a admis que les SEML pouvaient gérer un SPA, à condition que ce dernier ne soit pas au nombre de ceux qui, par la volonté du législateur ou leur nature, ne peuvent être assurés que par la collectivité territoriale elle-même. Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie a été consacré par les lois des 2-17 mars 1791 qui fait obstacle à la prise en charge d’activités industrielles et commerciales par les collectivités publiques. La notion d’intérêt général est déterminée, au cas par cas, par le juge administratif, lequel prend en considération les principes régissant l’intervention des collectivités publiques dans le domaine industriel ou commercial. Le juge administratif a considéré qu’il ne pouvait être dérogé à ce principe d’interdiction que, lorsqu’en raison de circonstances particulières de temps et de lieu, un intérêt public justifiait l’intervention de collectivités locales ” (CE, 30 mai 1930, chambre syndicale du commerce en détail de Nevers). En tout état de cause, il doit s’agir d’un intérêt général dicté par des circonstances socio-économiques particulières afin que cette intervention ne porte pas atteinte au principe de la liberté du commerce et de l’industrie précité. Enfin, le Conseil d’Etat a rappelé que ce critère s’appliquait entièrement à l’action des collectivités territoriales au travers des SEML (CE, 10 octobre 1994, préfet de la région Lorraine, préfet de la Moselle ; CE, 23 décembre 2004, commune de Clairvaux d’Aveyron et autres).

Elargissement du champ d’intervention des SEML

En premier lieu, la loi du 13 août 2004 précitée prévoit, notamment, plusieurs transferts de compétences en faveur des collectivités territoriales et de leurs groupements dont certains sont susceptibles d’intéresser les SEML. Ainsi, la constitution de SEML pour assurer un rôle de gestion et de valorisation pourrait être envisagé en ce qui concerne les aérodromes civils, les ports autonomes, les immeubles classés ou inscrits au titre du code du patrimoine. En second lieu, la loi no 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle autorise expressément les SEML et les sociétés coopératives d’intérêt collectif à intervenir en matière de télévision locale diffusée par voie hertzienne en mode analogique et en mode numérique. Enfin, par dérogation au principe selon lequel les collectivités territoriales ne peuvent créer de SEML qu’au regard des compétences qu’elles détiennent, les SEML peuvent désormais intervenir dans le domaine de l’investissement hospitalier en vertu du la loi no 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique qui prévoit que les SEML peuvent réaliser des opérations relatives à des équipements hospitaliers ou médico-sociaux pour les besoins d’un établissement de santé, d’un établissement social ou médico-social ou d’un groupement de coopération sanitaire.

Capital

Selon l’article L. 224-2 du code du commerce, le capital social des SEML doit être au minimum de 37 000 € pour les sociétés anonymes ne faisant pas appel à l’épargne et de 225 000 € pour celles y faisant appel. Ces seuils, en raison des opérations réalisées, sont plus élevés pour les SEML d’aménagement et de construction, soit respectivement 150 000 et 225 000 €. Les assemblées délibérantes des collectivités territoriales et de leurs groupements peuvent, à l’effet de créer des SEML, acquérir des actions ou recevoir, à titre de redevance, des actions d’apports, émises par ces sociétés. La prise de participation des collectivités territoriales et groupements ne peut avoir lieu que si la société revêt la forme

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d’une société anonyme régie par le code du commerce, sous réserve des dispositions applicables aux SEML. Par ailleurs, ces collectivités et groupements doivent détenir séparément ou à plusieurs plus de la moitié du capital de ces sociétés et des voix des organes délibérants. Des collectivités territoriales étrangères et leurs groupements peuvent participer au capital de SEML locales, sous réserve, pour les Etats qui ne sont pas membres de l’Union européenne, de la conclusion d’un accord préalable avec les Etats concernés, étant précisé qu’ils ne sauraient détenir séparément ou à plusieurs plus de la moitié du capital et des voix dans les organes délibérants détenus par l’ensemble des collectivités territoriales et de leurs groupements.

Concours financiers des collectivités territoriales et de leurs groupements

En leur qualité d’actionnaires, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent prendre part aux modifications du capital ou allouer des apports en compte courant d’associés aux SEML. L’apport en compte courant d’associé doit être alloué dans le cadre d’une convention expresse entre la collectivité ou le groupement actionnaire d’une part, et la SEML d’autre part. A peine de nullité l’acte doit prévoir la nature, l’objet et la durée de l’apport, ainsi que le montant, les conditions de remboursement, éventuellement de rémunération, de transformation en augmentation du capital dudit apport.

Administration et contrôle des SEML

En ce qui concerne les structures des SEML (assemblées d’actionnaires, organes de direction...) ce sont les règles de droit commun des sociétés commerciales qui s’appliquent. Toute collectivité territoriale ou groupement de collectivités territoriales actionnaire a droit à au moins un représentant au conseil d’administration ou conseil de surveillance, désigné en son sein par l’assemblée délibérante concernée. En matière de responsabilité civile, seule la responsabilité de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités territoriales peut être recherchée en cas de faute commise par l’élu dans l’exercice de son mandat, qu’il soit président de la SEML ou administrateur. Néanmoins, ce principe a des limites, notamment si l’intéressé outrepasse ses fonctions en agissant hors du champ des compétences de la SEML reconnu par la loi. Dans ce cas, sa responsabilité personnelle pourra être recherchée s’il lui est reproché un fait personnel se détachant de l’exercice de ses fonctions et considéré comme la cause d’un dommage. Il doit, alors, s’agir d’une faute lourde et inexcusable. En matière de responsabilité pénale d’un élu président d’une SEML ou d’un administrateur, ce dernier ne bénéficie d’aucun régime dérogatoire. Ainsi sa responsabilité peut-elle être recherchée au titre des : - incriminations fondées sur les dispositions pénales classiques applicables à l’ensemble des justiciables : atteintes à l’intégrité des personnes et des biens, à des activités réprimées par des textes spécifiques (construction, environnement...) ; - incriminations reposant sur des dispositions pénales propres au droit des sociétés (abus de biens sociaux, banqueroute...) ; - incriminations fondées sur des dispositions propres aux élus locaux (prise illégale d’intérêts, délit de favoritisme). Les actes des SEML (délibérations du conseil d’administration ou du conseil de surveillance et des assemblées générales) sont communiqués dans les quinze jours suivant leur adoption au représentant de l’Etat dans le département. Il en est de même pour les concessions d’aménagement visées à l’article L. 300-4 du code de l’urbanisme, les comptes annuels et les rapports des commissaires aux comptes. La modification portant sur l’objet social, la composition du capital ou sur les structures des organes dirigeants ne peut intervenir sans une délibération préalable de l’organe délibérant de la SEML approuvant la modification. Le projet de modification doit obligatoirement être joint à la délibération. Précisons qu’à peine de nullité, l’accord du représentant d’une collectivité territoriale, d’un groupement ou d’un établissement public de santé, d’un établissement public social ou médico-social ou d’un groupement de coopération sanitaire est requis sur la modification envisagée.

Modalités d’intervention des SEML

Les collectivités territoriales ont la possibilité de concéder la réalisation d’opérations d’aménagement prévues par le code de l’urbanisme à toute personne y ayant vocation. Ainsi, les SEML peuvent-elles se porter candidates pour la réalisation de ces opérations. La collectivité et la SEML concernée sont liées par un contrat définissant l’objet de celui-ci, sa durée, les conditions de rachat ou de résiliation ou déchéance par le concédant ainsi que, s’il y a lieu, les modalités d’indemnisation du concessionnaire, les obligations des parties, etc. La Commission européenne a souligné le non-respect, par les collectivités territoriales des principes de publicité et de mise en concurrence à l’occasion des concessions publiques d’aménagement accordées aux SEML. Par ailleurs plusieurs décisions de la Cour de justice des communautés européennes ont confirmé l’analyse de la Commission (arrêt Stadt Halle du 11 janvier 2005, arrêt Coname du 21 juillet 2005 et arrêt Parking Brixen du 13 octobre 2005). Cette jurisprudence a défini, en s’appuyant sur plusieurs critères, les organismes dits “ in house ” ou “ opérateurs internes ” qui, dans leurs relations avec des personnes morales de droit public dont ils dépendent, peuvent être exclus de toute

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procédure de publicité et de mise en concurrence lorsqu’ils sont candidats à des marchés publics. Au regard de cette jurisprudence, les SEML sont exclues du champ d’application du “ in house ” dans leurs relations avec les collectivités territoriales en raison de la présence d’actionnaires privés en leur sein. Le droit français a été mis en conformité avec le droit européen par la loi no 2005-809 du 20 juillet 2005 relative aux concessions d’aménagement. Dès lors qu’une concession d’aménagement est conclue entre une collectivité territoriale et une SEML, les obligations de publicité et de concurrence doivent être respectées. Seules les concessions conclues entre une collectivité territoriale et une structure juridique publique qui est une émanation de cette collectivité échappent à cette obligation. Afin de ne pas remettre les opérations d’aménagement anciennes, la loi valide les conventions et concessions qui ont été signées avant sa publication bien qu’elle n’aient pas été précédées de la procédure de publicité et de mise en concurrence. Néanmoins, plusieurs arrêts de tribunaux administratifs (TA Lyon, arrêt 22 mars 2007, Auroux c/Commune de Roanne – TA Rennes, arrêt 13 avril 2007, M et Mme Josse c/Commmune de Chavagne), ont introduit une insécurité juridique en remettant en cause cette validation législative.

LES SOCIETES PUBLIQUES LOCALES D’AMENAGEMENT (SPLA)

La loi no 2006-872 du 13 juillet 2006 relative à l’engagement national pour le logement prévoit, en son article 20, que les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, à titre expérimental pour une durée de cinq ans, prendre des participations dans des sociétés publiques d’aménagement (SPLA). La création de SPLA, dont le capital est détenu à 100 % par des collectivités territoriales ou leurs groupements les autorise à recourir à une entité qu’elles contrôlent en totalité et avec laquelle elles passent des mandats. Au terme du délai précité, le Parlement, décidera, notamment au vu d’un rapport du gouvernement, s’il y a lieu ou non de pérenniser le système des SPLA. Ces sociétés sont compétentes pour réaliser toute opération d’aménagement au sens du code de l’urbanisme (article L. 300-1) pour le compte de leurs actionnaires et sur le territoire des collectivités territoriales ou des groupements de collectivités territoriales qui en sont membres. C’est ainsi qu’elles peuvent mettre en œuvre un projet urbain, une politique locale de l’habitat, organiser ou maintenir l’extension ou l’accueil d’activités économiques. Elles peuvent, également, favoriser le développement du tourisme et des loisirs, réaliser des équipements collectifs, lutter contre l’insalubrité, permettre le renouvellement urbain, sauvegarder ou mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti ainsi que les espaces naturels. Les SPLA, qui revêtent la forme de sociétés anonymes, sont un nouvel outil juridique pour les collectivités territoriales et leurs groupements visant à surmonter les difficultés liées à la jurisprudence de la Cour de Justice des communautés européennes (CJCE) portant sur les limites du “ in house ” (voir supra). Plusieurs procédures permettent de créer une SPLA, elles seront exposées dans le cadre ci-après.

Les collectivités territoriales et leurs groupement peuvent-elles créer une SPLA ex nihilo ?

Oui, dans les conditions définies par l’article L. 327-1 du code de l’urbanisme. Moyennant quelques différences, les modalités de création sont assez voisines de celles prévues pour les SEML.

Quelles sont les différences ? Ce sont les suivantes :

le capital de la SPLA est détenu dans son intégralité par les collectivités territoriales ou leurs groupements ;

l’une des personnes susdites participant au capital de la SPLA en détient au moins la moitié des droits de vote ; il s’agit de la collectivité dite “ de tutelle ” de la SPLA,;

le montant du capital d’une SPLA doit être au moins égal, à l’instar des SEML d’aménagement, à 150 000 € et 225 000 € en cas d’appel public à l’épargne.

Peut-on créer une SPLA à partir d’une SEML préexistante ?

Oui. La transformation d’une SEML en SPLA est soumise aux modalités prévues par le code du commerce en son livre II (articles L. 225-243 et suivants).

Qu’implique la décision de transformation ? Elle nécessite la modification des statuts de la SEML, en application des dispositions prévues pour la modification desdits statuts.

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Est-ce suffisant ? Non. S’agissant d’une expropriation, il convient d’obtenir l’accord de tous les actionnaires, en particulier de ceux qui ne pourront pas, par construction, participer à la SPLA.

Que doit prévoir la modification ? La modification devra notamment prévoir :

les modalités de rachat des actions détenues par les investisseurs privés ;

la participation d’au moins 7 actionnaires (qui seront des collectivités territoriales)au capital de la SPLA, étant précisé que l’un d’entre eux devra disposer d’au moins la moitié des droits de vote ;

la cession des parts de capital des actionnaires de droit privé qui devra être opérée pour tirer les conséquences de la modification des statuts pourra se faire soit par rachat de ces parts par la société, dans les limites prévues par la loi, soit par leur rachat par les autres actionnaires ou nouveaux actionnaires (prise de participation).

Quelle obligation incombe aux assemblées délibérantes des collectivités territoriales concernées ?

Elles devront, s’être favorablement prononcées sur les modifications statutaires et relatives au capital avant la convocation de l’assemblée générale extraordinaire de la SEML appelée à approuver ces modifications.

Est-il possible de créer une SPLA par fusion absorption ou dissolution ?

Oui. Cela suppose qu’une SPLA, préalablement constituée, absorbe une SEML selon les modalités prévues par le livre II du code du commerce

Que devra régler le traité de fusion ? Il devra régler le sort des investisseurs privés de la SEML qui ne pourront pas, par construction, être associés dans la SPLA. En tout état de cause, l’accord des actionnaires “ expropriés ” devra être recueilli.

Existe-t-il une autre procédure que celle qui vient d’être décrite ?

Oui. L’opération peut être réalisée par dissolution de la SEML, résultant de la réunion de toutes les actions en une seule main, en l’espèce, la SPLA, conformément aux dispositions du code civil (article 1844-5, alinéa 3).

Signalé : la création d’une SPLA par fusion absorption ou par dissolution de la SEML d’aménagement préexistante est particulièrement complexe et lourde à mettre en œuvre. En conséquence, il est vivement conseillé, pour créer une SPLA, de privilégier la procédure visant à modifier les statuts de la SEML en question.

CH A P I T R E 6 L’urbanisme

Plusieurs lois récentes sont venues modifier les dispositions en matière d’urbanisme. Il s’agit notamment : - de la loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains ; - de la loi no 2003-590 du 2 juillet 2003 urbanisme et habitat ; - de la loi no 2003-707 du 1er août 2003 modifiant la loi no 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l’archéologie préventive ; - de la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales ; - de la loi no 2005-157 du 23 février 2005 concernant les territoires ruraux ; - de l’ordonnance no 2005-1527 du 8 décembre 2005 relative au permis de construire et aux autorisations d’urbanisme ;

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- de la loi no 2006-11 du 5 janvier 2006 d’orientation agricole ; - de la loi no 2005-809 du 20 juillet 2005 relative aux concessions d’aménagement ; - de la loi no 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux ; - et de la loi no 2006-450 du 18 avril 2006 pour la recherche. Sauf indications particulières, les articles cités dans ce chapitre sont ceux du code de l’urbanisme.

LA PLANIFICATION STRATEGIQUE

Les directives territoriales d’aménagement

(articles L. 111-1 et L. 121-1) Les directives territoriales d’aménagement (DTA) ont été instituées par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire (LOADT) du 4 février 1995 et complétées par la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT) du 25 juin 1999 ainsi que par la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU) du 13 décembre 2000. Les DTA sont élaborées par les services déconcentrés de l’Etat, à l’initiative et sous la responsabilité d’un préfet coordonnateur (de région ou de département), dans le cadre de ses responsabilités d’aménagement du territoire national ou, éventuellement, sur la demande d’un conseil régional. Un comité de pilotage interministériel est créé, au niveau des directions, pour coordonner l’action des administrations centrales concernées et examiner les projets de DTA au fur et à mesure de leur avancement. La procédure comporte deux phases. La première est une phase d’études préalables. La seconde qui est la phase d’élaboration est mise en œuvre en association avec les collectivités territoriales, avec constitution de groupes de travail. Les DTA ont un contenu variable. Au minimum, elles fixent sur certaines parties du territoire “ les orientations fondamentales de l’Etat en matière d’aménagement et d’équilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des territoires ” ainsi que ses “ principaux objectifs de localisation des grandes infrastructures de transport, des grands équipements et de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages ”. Elles peuvent également “ préciser les modalités d’application des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral adaptées aux particularités géographiques locales ”. La jurisprudence récente laisse aux DTA une certaine liberté pour adapter la loi littoral aux particularités géographiques locales, et il en sera sans doute de même pour la loi montagne (CE, 27 juillet 2005, comité de sauvegarde du Port-Vauban Vieille ville et Antibes-Est, s’agissant de la DTA des Alpes-Maritimes). Concrètement, une DTA peut faire plus à certains endroits et moins à d’autres. Les DTA, qui s’insèrent dans la hiérarchie des normes en matière d’urbanisme, sont assorties d’une obligation de compatibilité, et affectées par le principe de l’assujettissement à la seule norme immédiatement supérieure : les schémas de cohérence territoriale (SCOT) et les schémas de secteur doivent donc être compatibles avec elles, mais les plans locaux d’urbanisme (PLU) ne sont dans la même obligation qu’en l’absence de SCOT.

Schémas de cohérence territoriale

(articles L. 122-1 à L. 122-19) Les schémas de cohérence territoriale (SCOT) succèdent, aux termes de la loi du 13 décembre 2000 modifiée, aux schémas directeurs. Les SCOT sont des documents de planification stratégique au niveau de l’agglomération. Ils exposent d’abord un diagnostic dressé au regard des prévisions économiques et démographiques et des besoins en matière de développement économique, d’aménagement de l’espace, d’environnement, d’équilibre social de l’habitat, de transports, d’équipement et de services. Ensuite, ils présentent le projet d’aménagement et de développement durable retenu qui fixe les objectifs des politiques publiques d’urbanisme en matière d’habitat, de développement économique, de transports, de circulation, de stationnement et de loisirs. Pour permettre la réalisation du projet précité, ils fixent, dans le respect des équilibres résultant des principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1, les orientations générales de l’organisation de l’espace et de la restructuration des espaces urbanisés et ils déterminent les grands équilibres entre les espaces urbains et à urbaniser et les espaces naturels et agricoles ou forestiers. Ils apprécient les incidences prévisibles sur l’environnement.

Les SCOT - définissent notamment les objectifs relatifs à l’équilibre social de l’habitat et à la construction de logements sociaux, à l’équilibre entre l’urbanisation et la création de dessertes en transports collectifs, à l’équipement commercial et artisanal, aux localisations préférentielles des commerces, à la protection des paysages, à la mise en valeur des entrées de ville et à

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la prévention des risques ; - déterminent les espaces et sites naturels ou urbains à protéger et peuvent en définir la localisation ou la délimitation ; - peuvent définir les grands projets d’équipement et de services, en particulier de transports, nécessaires à la mise en œuvre de ces objectifs ; - précisent les conditions permettant de favoriser le développement de l’urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs et peuvent, le cas échéant, subordonner l’ouverture à l’urbanisation de zones naturelles ou agricoles et les extensions urbaines, à la création de dessertes en transports collectifs ; - peuvent, le cas échéant, subordonner l’ouverture à l’urbanisation de zones naturelles ou agricoles et les extensions urbaines à la création de dessertes de transports collectifs et à l’utilisation préalable de terrains situés en zone urbanisée et desservie par les équipements. Les SCOT doivent prendre en compte les programmes d’équipement de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs établissements et services publics. Les SCOT peuvent être complétés, pour leur exécution, en certaines de leurs parties, par des schémas de secteur qui en détaillent et en précisent le contenu. Dans les communes situées à moins de quinze kilomètres de la périphérie d’une agglomération de plus de 50 000 habitants ou à moins de quinze kilomètres du rivage de la mer qui ne sont pas couvertes par un SCOT, le plan local d’urbanisme (PLU) ne peut plus être modifié ou révisé en vue d’ouvrir à l’urbanisation une zone à urbaniser délimitée après le 1er juillet 2002 ou une zone naturelle. Dans ces mêmes communes et à l’intérieur des zones à urbaniser ouvertes après l’entrée en vigueur de la loi du 2 juillet 2003 précitée, il ne peut être délivré d’autorisation d’exploitation commerciale ou d’autorisation de création de salles de spectacles cinématographiques. Toutefois, il peut être dérogé aux dispositions des deux alinéas ci-dessus, soit avec l’accord du préfet donné après avis des organismes concernés, soit lorsque le périmètre du SCOT incluant la commune a été arrêté avec l’accord de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou du syndicat mixte compétent. La dérogation est refusée lorsque l’urbanisation envisagée présente pour les communes voisines, pour l’environnement ou pour les activités agricoles, des inconvénients excessifs au regard de l’intérêt que présente, pour la commune, la modification ou la révision du plan. Le préfet peut, après avis de la commission de conciliation, en raison de l’existence d’une rupture géographique due à des circonstances naturelles, exclure du champ d’application de l’article L. 122-2, une ou plusieurs communes se trouvant à moins de quinze kilomètres de la périphérie d’une agglomération de plus de 50 000 habitants. Ont valeur de SCOT pour l’ensemble des dispositions L. 122-2 précité : - les schémas d’aménagement régionaux des régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion (loi no 84-747 du 2 août 1984 relative à ces régions) ; - le schéma directeur d’Ile-de-France (article L. 141-1) ; - le plan d’aménagement durable de la Corse (article L. 4424-9 du CGCT) et, jusqu’à l’approbation de celui-ci, le schéma d’aménagement de la Corse maintenu en vigueur par la loi no 2002-92 du 22 janvier 2002 relative à la Corse. Le périmètre d’un SCOT délimite un territoire d’un seul tenant et sans enclave. Lorsque ce périmètre concerne des EPCI compétents en matière de SCOT, il recouvre la totalité du périmètre de cet EPCI. Le périmètre prend en compte des éléments tels que les groupements de communes, les agglomérations, les pays, les parcs naturels, les plans de déplacements urbains, les programmes locaux d’habitat... Le projet de périmètre, déterminé, selon le cas, par les conseils municipaux ou l’organe délibérant du ou des EPCI, est communiqué au préfet qui recueille l’avis du ou des conseils généraux concernés. L’avis est réputé positif s’il n’a pas été formulé dans un délai de trois mois. Le périmètre est publié par arrêté préfectoral après qu’il ait été vérifié que ce périmètre permet la mise en cohérence des questions d’urbanisme, d’habitat, de développement économique, de déplacements et d’environnement. Le SCOT est élaboré par un EPCI ou par un syndicat mixte composé de communes et d’EPCI compétents compris dans le périmètre du schéma. Les services de l’Etat, le département et la région sont associés à l’élaboration du SCOT dans les conditions prévues à l’article L. 122-6. Le président du conseil régional, le président du conseil général, les présidents des chambres consulaires, ceux des organismes compétents en matière d’organisation de transports urbains, ceux des EPCI intéressés, ceux des EPCI voisins compétents en matière d’urbanisme, les maires des communes voisines... sont consultés, au cours de l’élaboration du schéma, selon les modalités définies par l’article L. 122-7. L’EPCI est également chargé de l’approbation, du suivi et de la révision du SCOT. Le projet de SCOT est arrêté par l’organe délibérant de l’EPCI précité, puis transmis pour avis aux communes et EPCI membres ainsi qu’aux autorités concernées. Les avis sont réputés favorables s’ils n’interviennent pas dans les trois mois suivant la transmission du projet. Ce projet, auquel sont annexés les avis des personnes publiques concernées (communes, EPCI...), est soumis à enquête publique. A l’issue de l’enquête, le projet, éventuellement modifié pour tenir compte des observations recueillies, est transmis au préfet ainsi qu’à toutes les parties concernées. La délibération approuvant le schéma devient exécutoire deux mois après sa transmission au préfet, sauf si ce dernier notifie au président de l’EPCI, par lettre recommandée, les

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modifications qu’il estime nécessaire d’apporter au schéma. Dans ce cas, l’acte devient exécutoire dès publication et transmission au préfet de la délibération approuvant les modifications. La loi du 14 avril 2006 précitée prévoit que lorsque la majorité des communes comprises dans le périmètre d’un SCOT sont incluses dans le périmètre d’un parc naturel régional, le syndicat mixte compétent peut, sous certaines conditions, exercer les compétences d’élaboration, de suivi et de révision du SCOT. Seules les communes et les EPCI adhérant à la compétence du syndicat mixte pour la compétence d’élaboration, de suivi et de révision du SCOT prennent part aux délibérations relatives à ce SCOT. La révision du schéma s’effectue selon les mêmes modalités que pour son élaboration.

LA REGLEMENTATION

Plans locaux d’urbanisme

(articles L. 123-1 à L. 123-20) Aux termes de la loi du 13 décembre 2000 précitée modifiée, les plans locaux d’urbanisme (PLU) ont succédé aux plans d’occupation des sols (POS). Les PLU sont des documents d’urbanisme qui servent de cadre de cohérence des différentes actions d’aménagement engagées par les communes ou les EPCI et pas seulement des documents définissant la destination générale des sols. Ils exposent un diagnostic, dressé selon les mêmes critères que pour les SCOT, et comportent un projet d’aménagement et de développement durable définissant les orientations générales d’aménagement et d’urbanisme retenues. En outre, ils peuvent comporter des orientations d’aménagement relatives à des quartiers à mettre en valeur, réhabiliter, restructurer ou aménager. Les PLU couvrent, selon le cas, l’intégralité du territoire de la commune ou l’intégralité du territoire de tout ou partie des communes membres de l’EPCI compétent ou l’intégralité du territoire de ce dernier. Ils ne couvrent pas les parties de ces territoires couvertes par un plan de sauvegarde et de mise en valeur. En cas d’annulation partielle d’un PLU par voie juridictionnelle, l’autorité compétente élabore sans délai les nouvelles dispositions du plan applicables à la partie du territoire concernée par l’annulation. Les PLU comportent un règlement fixant, en cohérence avec le projet d’aménagement et de développement durable, les règles générales et les servitudes d’utilisation du sol permettant d’atteindre les objectifs. Aussi peuvent-ils : - préciser l’affectation des sols (usage, nature des activités) ; - définir les règles relatives aux constructions en fonction des situations locales ; - déterminer les règles concernant l’aspect extérieur des constructions ; délimiter les zones ou parties de zones dans lesquelles, par exemple, la reconstruction de bâtiments pourrait être envisagée pour des motifs d’urbanisme ; - préciser le tracé et les caractéristiques des voies de circulation à conserver, modifier ou créer ; - identifier et localiser les éléments de paysages et délimiter les quartiers, îlots, etc. à mettre en valeur ; - fixer les emplacements pour les voies et ouvrages publics, les installations d’intérêt général, les espaces verts ; - localiser, dans les zones urbaines, les terrains cultivés à protéger et les terrains inconstructibles ; - délimiter les secteurs dans lesquels l’octroi du permis de construire peut être subordonné à la démolition de constructions existantes ; - délimiter les zones concernant l’assainissement et les eaux pluviales ; - fixer une superficie minimale de terrains constructibles lorsque cette règle est justifiée par des contraintes techniques ; - fixer un coefficient d’occupation des sols dans les zones urbaines à urbaniser et dans les zones à protéger en raison de la qualité de leurs paysages, de leurs écosystèmes... - recommander l’utilisation des énergies renouvelables pour l’approvisionnement énergétique des constructions neuves, en fonction des caractéristiques de ces constructions, sous réserve de la protection des sites et paysages. Il ne peut être dérogé aux règles et servitudes définies par un PLU. Toutefois, des adaptations mineures rendues nécessaires par la nature du sol, le caractère des constructions ou la configuration des parcelles sont admises. Les PLU doivent être compatibles, s’il y a lieu, avec les dispositions du SCOT, du schéma de secteur, du schéma de mise en valeur de la mer, de la charte du parc naturel régional ainsi que du plan des déplacements urbain et du programme local d’habitat et avec les schémas d’aménagement et de gestions relatifs à l’eau. Dans certaines zones, le PLU peut comporter des prescriptions particulières. Il en est ainsi, par exemple : - dans les zones urbaines : le PLU peut, sous certaines conditions, instituer des servitudes consistant à : – interdire des constructions ou des installations d’une superficie à un seuil défini par règlement ; – réserver des emplacements, dans le respect des objectifs de mixité sociale, pour la construction de logements ; – délimiter des terrains pour la réalisation de voies et d’ouvrages publics, d’installations d’intérêt général, d’espaces verts... ; - dans les zones d’aménagement concerté (ZAC) : le PLU précise les données relatives aux espaces publics à créer, modifier... ainsi que la localisation des principaux ouvrages publics, des installations d’intérêt général et des espaces verts.

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Par ailleurs, il peut, en fonction, le cas échéant, de la nature et de la destination des bâtiments, déterminer la surface de plancher développée hors œuvre nette dont la construction est autorisée dans chaque îlot. - dans les zones à protéger pour la qualité de leur paysage : le PLU peut déterminer les conditions dans lesquelles les possibilités de constructions résultant du coefficient d’occupation du sol pour l’ensemble de la zone pourront être transférées en vue de favoriser un regroupement de constructions sur d’autres terrains situés dans un ou plusieurs secteurs de la même zone. Le PLU est élaboré à l’initiative et sous la responsabilité de la commune. Lorsque la commune fait partie d’un EPCI compétent, celui-ci exerce sa compétence en concertation avec chacune des communes concernées. La délibération prescrivant l’élaboration du PLU et précisant les modalités de concertation est notifiée aux autorités concernées (préfet, président du conseil régional, président du conseil général, président de l’EPCI compétent en matière de SCOT, responsables de l’organisation des transports urbains, présidents de chambres consulaires...). Les services de l’Etat sont associés à l’élaboration du projet de PLU à l’initiative du maire ou à la demande du préfet. Le projet de PLU est arrêté par le conseil municipal après consultation des autorités concernées (président de l’EPCI compétent en matière de SCOT, responsable de l’organisation des transports urbains, présidents des chambres consulaires...), puis soumis pour avis aux personnes publiques associées à son élaboration ainsi, qu’à leur demande, aux communes limitrophes, aux EPCI directement intéressés, etc. C’est au maire qu’il revient de soumettre le PLU à enquête publique. Après cette enquête, le PLU modifié, s’il y a lieu, est approuvé par le conseil municipal, puis mis à la disposition du public. Dans les communes non couvertes par un SCOT, l’acte publié approuvant le PLU devient exécutoire un mois après sa transmission au préfet, sauf si ce dernier notifie au maire, par lettre recommandée, les modifications qu’il estime nécessaire d’apporter au plan. Dans ce cas, l’acte devient exécutoire dès publication et transmission au préfet de la délibération approuvant les modifications. Le PLU est modifié ou révisé par délibération du conseil municipal après enquête publique. La procédure de modification est engagée à condition qu’elle ne porte pas atteinte à l’économie générale du projet d’aménagement durable, ne réduise pas un espace boisé, une zone agricole... ne comporte pas de risques graves de nuisance. Lorsqu’un PLU doit être révisé ou complété pour être rendu compatible avec les DTA ou avec les dispositions spécifiques aux zones de montagne et au littoral ou pour permettre la réalisation d’un nouveau projet d’intérêt général, le préfet en informe la commune concernée. Dans le délai d’un mois, la commune doit faire connaître au représentant de l’Etat dans le département si elle entend ou non procéder à la modification nécessaire. A défaut de réponse dans ce délai ou dans la négative ou si l’intention exprimée par la commune de réviser le plan n’est pas suivie d’effet dans les six mois, le préfet peut engager et approuver, après avis du conseil municipal et enquête publique, la révision ou la modification du plan. Le préfet agit de même lorsqu’à l’issue du délai de trois ans mentionné à l’article L. 123-1, le PLU n’a pas été rendu compatible avec les orientations d’un SCOT ou d’un schéma de secteur, d’un plan de déplacements urbains, d’un programme local d’habitat, d’un schéma de mise en valeur de la mer ou d’une charte de parc national ou de parc régional. Lorsque la commune fait partie d’un EPCI compétent en matière de PLU, les dispositions précitées sont applicables à cet EPCI qui exerce la compétence en concertation avec chacune des communes intéressées. Les POS approuvés avant l’entrée en vigueur de la loi du 13 décembre 2000 précitée ont les mêmes effets que les PLU et sont soumis aux dispositions qui les concernent. Ils peuvent faire l’objet, sous certaines conditions, d’une modification lorsqu’il n’est pas porté atteinte à l’économie générale du plan, d’une révision simplifiée si cette révision est approuvée avant le 1er janvier 2010 (au lieu du 1er janvier 2006 comme c’était le cas avant l’intervention de la loi du 18 avril 2006 précitée) ou d’une mise en compatibilité. Dans les autres cas les POS peuvent seulement faire l’objet d’une révision.

Cartes communales

(articles L. 124-1 à L. 124-4) Les communes non dotées d’un PLU peuvent élaborer, le cas échéant dans le cadre de groupements intercommunaux, une carte communale précisant les modalités d’application des règles générales d’urbanisme. Les cartes communales délimitent les secteurs où les constructions sont autorisées et ceux où elles ne sont pas admises, à l’exception des opérations réalisées sur des constructions existantes ou des constructions et réalisations nécessaires à des équipements collectifs, à l’exploitation agricole ou forestière et à la mise en valeur des ressources naturelles. Les cartes communales sont approuvées, après enquête publique, par délibération du conseil municipal, puis par le préfet qui dispose d’un délai de deux mois pour les approuver. A l’expiration de ce délai, les cartes sont réputées approuvées. S’il y a lieu, elles doivent être compatibles avec les dispositions du SCOT, du schéma de secteur, du schéma de mise en valeur de la mer... Elles doivent également être compatibles, si tel est le cas avec les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et les objectifs de qualité et de quantité des eaux, les objectifs définis par les schémas d’aménagement et de gestion des aux prévues par le code de l’environnement. Si l’un des documents précités est approuvé après l’approbation d’une carte communale, celle-ci doit, si nécessaire, être rendue compatible dans le délai de trois ans.

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Les règles générales d’urbanisme

(articles L. 111-1 et R. 111-1 à R. 111-24) Les règles générales d’urbanisme sont, d’une part, celles qui s’appliquent sur l’ensemble du territoire et qui peuvent être d’ordre public, et, d’autre part, celles qui s’appliquent en cas d’insuffisance ou d’absence d’un PLU. La première catégorie de règles générales d’urbanisme porte notamment sur : - la localisation et la desserte des constructions (prise en compte de la sécurité, de la salubrité, des risques naturels, du bruit et de la voirie et des réseaux divers) ; - les conditions d’implantation et le volume des constructions ; - les règles relatives à l’aspect des constructions (notamment pour préserver les sites et les paysages naturels, agricoles ou urbains). La règle de constructibilité ne s’applique qu’en l’absence de PLU ou de carte communale opposable aux tiers ou tout document d’urbanisme en tenant lieu. La règle ne produit ses effets qu’en dehors des parties actuellement urbanisées (PAU) de la commune. La notion de PAU est précisée par le juge qui prend en considération le nombre suffisant de constructions groupées, la localisation par rapport aux secteurs de constructions agglomérées, le caractère du secteur concerné et la desserte du terrain. L’application de la règle entraîne une inconstructibilité des terrains situés hors des PAU hormis certaines constructions : - l’adaptation de la réfection ou de l’extension des constructions existantes ; - les constructions et installations incompatibles avec le voisinage des zones habitées et l’extension mesurée des constructions et installations existantes ; - les constructions ou installations visant à éviter une diminution de la population de la commune dès lors qu’elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des paysages et des espaces naturels ainsi qu’à la salubrité et à la sécurité publiques...

L’AMENAGEMENT URBAIN

Droits de préemption

(articles L. 210-1 et L. 211-1 à L. 216-1) Les droits de préemption sont exercés en vue de la réalisation, dans l’intérêt général, de certaines actions et opérations (mise en œuvre d’un projet urbain, du renouvellement urbain, d’une politique locale de l’habitat, de l’organisation de mesures en faveur des activités économiques, du développement des loisirs et du tourisme, de la réalisation d’équipements collectifs, de la lutte contre l’insalubrité) ou pour constituer des réserves foncières en vue de permettre la réalisation desdites actions et opérations. Les communes ayant un PLU approuvé peuvent instituer, par délibération, un droit de préemption urbain : - sur tout ou partie des zones urbaines ou des zones d’urbanisation future : - dans les périmètres de protection rapprochée de prélèvement d’eau destinée à l’alimentation humaine ; - dans les périmètres définis par un plan de prévention des risques technologiques ; - dans les zones soumises aux servitudes énoncées au II de l’article L. 211-12 du code de l’environnement ; - sur tout ou partie du territoire couvert par un plan de sauvegarde et de mise en valeur rendu public lorsqu’il n’a pas été créé de zone d’aménagement différé (ZAD) ou de périmètre provisoire de ZAD sur ces territoires. Les communes ayant une carte communale approuvée peuvent, par délibération, instituer un droit de préemption urbain en vue de la réalisation d’un équipement ou d’une opération d’aménagement dans un ou plusieurs périmètres délimités par la carte. Des zones d’aménagement différé (ZAD) peuvent être créées par décision motivée du préfet, sur proposition ou après avis de l’EPCI compétent. La ZAD est créée par décret en Conseil d’Etat en cas d’avis défavorable de la commune ou de l’EPCI compétent en matière de ZAD. Un droit de préemption est ouvert, dans les ZAD, à la collectivité ou à l’établissement public y ayant vocation, soit, sous certaines conditions, à une société d’économie mixte. Ce droit, qui peut être exercé pendant une période de quatorze ans, est mentionné dans l’acte créant la ZAD. Enfin, les collectivités territoriales ou les EPCI compétents peuvent exercer leur droit de préemption en vue de l’acquisition de terrains destinés à la création de jardins familiaux.

Zones d’aménagement concerté (ZAC)

(articles L. 311-1 à L. 311-8, R. 311-1 à R. 311-4, R. 311-6 et R. 311-12) Une ZAC est une zone à l’intérieur de laquelle une collectivité publique, ou un établissement public y ayant vocation, décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement et l’équipement de terrains, notamment ceux acquis ou à acquérir en vue de les céder ou de les concéder ultérieurement à des utilisateurs publics ou privés. La ZAC est créée par délibération du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’EPCI compétent en matière de ZAC.

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Les ZAC réalisées à l’initiative de l’Etat, des régions, des départements ou de leurs établissements publics ou concessionnaires ainsi que celles situées, en tout ou partie, à l’intérieur d’un périmètre d’opération d’intérêt national sont créées par le préfet. Préalablement à la création, le préfet sollicite l’avis de l’organe délibérant de la ou des communes ou de l’EPCI concernés. L’avis est réputé émis à l’issue d’un délai de trois mois à compter de la réception du dossier de création par le maire ou le président de l’EPCI. La commune ou l’EPCI ayant pris l’initiative de la création de la zone constitue un dossier de création approuvé par son organe délibérant. Le dossier de création de la ZAC comprend notamment un rapport de présentation, un plan de situation, un plan de délimitation du ou des périmètres composant la zone, une étude d’impact. Le rapport expose l’objet et la justification de l’opération, comporte une description du site et de son environnement, indique le programme prévisionnel des constructions à édifier dans la zone, précise les motifs pour lesquels, au regard des dispositions en vigueur, le projet a été retenu. La délibération approuvant le dossier précité porte création de la ZAC. Elle en détermine le périmètre ou les périmètres, indique le programme global prévisionnel des constructions à réaliser à l’intérieur de la zone, mentionne le mode de réalisation choisi et précise le régime applicable au regard de la taxe locale d’équipement. L’aménagement et l’équipement de la zone sont conduits dans le respect des règles d’urbanisme applicables dont celles relatives au PLU si la commune est dotée de ce plan. Ils sont : - soit conduits directement par la personne publique qui a pris l’initiative de sa création ; - soit confiés par cette même personne à un établissement public y ayant vocation ou à une société d’économie mixte ou à une personne publique ou privée dans le cadre d’une convention. La modification d’une ZAC est prononcée dans les mêmes formes que pour la création de la zone. La suppression d’une ZAC est prononcée par l’autorité compétente pour créer la zone, sur proposition ou après avis de la personne publique ayant pris l’initiative de la création.

PERMIS DE CONSTRUIRE ET AUTRES AUTORISATIONS OU ACTES RELATIFS A L’OCCUPATION ET A L’UTILISATION DU SOL

L’ordonnance no 2005-1527 du 8 décembre 2005 modifie le dispositif relatif aux permis de construire et aux autres autorisations d’urbanisme. Le décret n° 2007-18 du 5 janvier 2007, pris pour l’application de cette ordonnance, est entré en vigueur le 1er octobre 2007. Le nouveau dispositif est fondé sur une simplification des procédures consistant à regrouper les différents mécanismes de contrôle des constructions et des aménagements. C’est ainsi que les onze régimes différents d’autorisation et les quatre régimes de déclaration sont regroupés en trois autorisations (permis de construire, permis d’aménager, permis de démolir) et une autorisation préalable. Par ailleurs, la réforme des autorisations d’utilisation du sol améliore les conditions d’instruction des demandes, notamment en instituant des délais d’instruction prévisibles et garantis, simplifie, pour le rendre plus efficace, le contrôle de la conformité des travaux aux permis délivrés et assure une meilleure articulation avec les autres législations qui touchent à l’utilisation des sols.

Le champ d’application

(article L. 421-1 à L. 423-5 et R. 421-1 à R. 423-5) L’ordonnance du 8 décembre 2005 précitée prévoit que toutes les constructions neuves sont soumises au permis de construire, y compris celles ne comportant pas de fondations. Le décret du 5 janvier 2007 précité fixe la liste des travaux, installations et aménagements affectant l’utilisation des sols soumis à permis d’aménager. En relèvent les lotissements, les installations et travaux divers, l’aménagement d’un parc résidentiel de loisirs et l’aménagement d’un terrain de camping. Le permis de démolir est obligatoire pour les constructions relevant d’une protection particulière (bâtiments inscrits au titre des monuments historiques) ou situé dans des secteurs à enjeux (secteurs sauvegardés, sites). Le conseil municipal a la faculté d’instaurer le permis de démolir sur tout ou partie du territoire communal. Le régime d’exemptions concerne les constructions, aménagements, installations et travaux de très faible importance et ceux dont la durée de maintien en place est faible ; le décret du 5 janvier 2007 précité en fixe la liste. Les travaux couverts par l’exemption ne sont pas dispensés de l’obligation de conformité aux règles d’urbanisme relatives à l’utilisation des sols. Le régime de déclaration d’utilité publique concerne les constructions, installations et travaux dont les dimensions, la nature ou leur localisation ne justifient pas l’exigence d’un permis de construire ; le décret cité au paragraphe précédent en fixe également la liste.

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La compétence

L’autorité compétente pour délivrer le permis de construire est : le maire, au nom de la commune, dans les communes dotées d’un PLU ou d’un document d’urbanisme en tenant lieu, ainsi que, lorsque le conseil municipal l’a décidé, dans les communes qui sont dotées d’une carte communale ; - le préfet ou le maire au nom de l’Etat dans les autres communes. Par exception aux dispositions qui précèdent, le préfet, au nom de l’Etat est compétent pour se prononcer pour certains projets. Il en est ainsi pour : - les travaux, constructions et installations réalisés pour le compte de l’Etat, de la région, de la collectivité territoriale de Corse, du département, de leurs établissements publics et concessionnaires ainsi que pour le compte d’Etats étrangers ou d’organisations internationales ; - certains ouvrages de production, de transport, de distribution et de stockage d’énergie, ainsi que ceux utilisant des matières radioactives ; - les travaux, constructions et installations réalisés à l’intérieur des périmètres des opérations d’intérêt national ; - les opérations ayant fait l’objet d’une convention en application du code de la construction et de l’habitation (article 302-9 dudit code). Préalablement à sa prise de décision, le préfet recueille l’avis du maire ou du président de l’EPCI concerné. Si la commune fait partie d’un EPCI, elle peut, en accord avec ce dernier, lui déléguer sa compétence en matière de permis de construire. Dans ce cas, l’instruction et la délivrance du permis de construire sont exercées par le président de l’EPCI au nom de cet établissement, étant précisé que le maire doit donner son avis sur chaque demande de permis de construire. Le maire ou le président de l’EPCI concerné doit recueillir l’avis du préfet avant de délivrer le permis de construire lorsque le projet de construction est situé sur une partie du territoire de la commune non couverte par un PLU, une carte communale ou un document d’urbanisme en tenant lieu. Il en est de même lorsque le projet est situé dans un périmètre ou certaines mesures de sauvegarde sont applicables lorsque ce périmètre a été institué à l’initiative d’une personne autre la commune. Il en est de même pour les demandes de permis de construire postérieures à l’abrogation, la constatation d’illégalité par l’autorité compétente ou la juridiction administrative ou, encore, l’annulation par la voie juridictionnelle, d’un PLU, d’une carte communale ou d’un document d’urbanisme en tenant lieu, lorsque l’abrogation, la constatation ou l’annulation n’a pas pour effet de remettre en vigueur un document d’urbanisme antérieur. Lorsque le maire ou le président de l’EPCI est intéressé au projet faisant l’objet de la demande de permis de construire, soit en son nom personnel, soit comme mandataire, l’organe délibérant concerné doit désigner un autre de ses membres pour prendre la décision. Le maire d’une commune de moins de 10 000 habitants ou le président d’un EPCI de moins de 20 000 habitants peut disposer gratuitement des services déconcentrés de l’Etat pour l’étude technique des demandes de permis de construire paraissant justifier l’assistance technique desdits services. Durant la mise à disposition, les services et personnels agissent en concertation avec le maire ou le président de l’EPCI. Précisons, par ailleurs, qu’une assistance juridique et technique ponctuelle peut-être apportée par les services précités pour les demandes paraissant justifier de cette assistance.

L’instruction et la décision

Les conditions d’instruction des demandes, sont améliorées. . Il existe, désormais, une procédure unique de dépôt d’instruction des demandes. Les délais d’instruction, fixés par le décret précité, i figurent dans le formulaire de la demande d’autorisation, soit un mois pour les déclarations, deux mois pour les maisons individuelles, trois mois pour les autres permis. Aucune prolongation du délai d’instruction notifiée lors du dépôt de la demande n’est possible en dehors des cas et conditions prévus par le décret d’application. La prolongation doit être notifiée au gestionnaire dans le délai d’un mois à compter du dépôt de la demande. Si le dossier est incomplet, l’administration dispose d’un mois pour solliciter les pièces complémentaires. Passé ce délai, toute demande de pièces complémentaires n’a aucun effet sur le délai d’instruction. Une autorisation tacite intervient, à l’issue du délai d’instruction, en cas de silence de l’administration, sauf cas prévus par le décret d’application. Le permis tacite est exécutoire à compter de la date à laquelle il est acquis. En cas de refus et en cas de prescriptions complémentaires, la décision doit être motivée. Le retrait des autorisations expresses doit intervenir dans les quatre mois, alors que le délai du retrait des autorisations tacites illégales est le délai légal de deux mois.

L’articulation entre les différentes autorisations

Si un projet relève à titre prépondérant d’un régime, cet élément de régime l’emporte. Ainsi, lorsque la démolition est nécessaire à une opération de construction, le permis de construire peut autoriser la démolition et lorsque les travaux

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d’aménagement impliquent, de façon accessoire, la réalisation par l’aménagement de constructions, le permis d’aménager peut autoriser la réalisation des constructions. Par ailleurs, l’ordonnance du 8 décembre 2005 précitée organise l’articulation entre l’urbanisme et les autres législations touchant à l’utilisation du sol : - constructions ou travaux (installations produisant de l’électricité, travaux, installations et aménagements affectant l’utilisation des sols.) soumis en raison de leur emplacement, de leur utilisation ou de leur nature à un régime prévu par d’autres législations ou réglementations : le permis de construire tient lieu d’autorisation au titre des législations ou réglementations en cause, dès lors que la décision a fait l’objet d’un accord de l’autorité compétente ; - projet portant sur un immeuble de grande hauteur : le permis de construire tient lieu d’autorisation prévue par le code de la construction et de l’habitation, dès lors que la décision a fait l’objet d’un accord de l’autorité chargée de la police et de la sécurité ; - projet portant sur immeuble recevant du public : le permis de construire tient lieu d’autorisation prévue par le code de la construction et de l’habitation, dès lors que la décision a fait l’objet d’un accord de l’autorité compétente qui peut imposer des prescriptions relatives à l’exploitation des bâtiments. Le permis doit mentionner ces prescriptions ; - projet portant sur un immeuble inscrit au titre des monuments historiques ou sur un immeuble classé monument historique : le permis de construire, d’aménager ou de démolir doit faire l’objet d’un accord préalable de l’autorité chargée des monuments historiques ; - projet portant sur un immeuble classé au titre des monuments historiques : l’autorisation prévue par le code général de la propriété des personnes publiques dispense du permis de construire, dès lors que la demande a fait l’objet d’un accord de l’autorité compétente pour statuer sur les demandes de permis de construire ; - opérations pour lesquelles la délivrance du permis ou la réalisation des travaux est différée dans l’attente des formalités prévues par une autre législation : – lorsque le projet porte sur une opération ou des travaux soumis à une autorisation de défrichement : l’autorisation de défrichement doit être obtenue avant la délivrance du permis ; – lorsque le projet porte sur un projet soumis à une autorisation d’exploitation commerciale : le permis ne peut être accordé avant l’expiration du délai de recours, avant la décision de la commission nationale ; – lorsque le projet porte sur les travaux ayant pour objet un changement d’usage des locaux destinés à l’habitation soumis à l’autorisation préalable prévue par le code de la construction et de l’habitation : les travaux ne peuvent être exécutés qu’après l’obtention de l’autorisation en cause ; – lorsque le projet porte sur une installation soumise à autorisation en application du code de l’environnement : les travaux ne peuvent être exécutés avant clôture de l’enquête publique ; – lorsque la réalisation d’opérations d’archéologie préventive a été prescrite : les travaux ne peuvent entrepris avant l’achèvement des opérations. Toute demande de permis de construire doit être déposée à la mairie en plusieurs exemplaires - au cas où le permis de construire n’est pas délivré au nom de l’Etat et où le maire délègue sa compétence au président de l’EPCI : le maire conserve un exemplaire et transmet les autres au président de l’EPCI, dans la semaine suivant le dépôt de la demande ; - au cas où le permis de construire est délivré au nom de l’Etat : – si le maire a conservé sa compétence : il conserve un exemplaire et transmet les autres au représentant de l’Etat, dans la semaine suivant le dépôt de la demande ; – si le maire a délégué sa compétence au président de l’EPCI : il conserve un exemplaire, transmet un exemplaire au président de l’EPCI et les autres au représentant de l’Etat, dans la semaine suivant le dépôt de la demande. Le permis de construire délivré par le maire ou le président de l’EPCI est exécutoire de plein droit dès lors qu’il a été procédé à sa notification et à sa transmission au représentant de l’Etat. Les actes transmis au préfet doivent être accompagnés des dossiers et pièces d’instruction ayant servi à la délivrance du permis de construire.

DISPOSITIONS DIVERSES

La commission de conciliation

Dans chaque département, il est institué une commission de conciliation en matière de documents d’urbanisme (schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme...). Elle est composée à parts égales d’élus locaux désignés par les maires et les présidents d’EPCI concernés et de personnalités qualifiées nommées par le préfet. Cette commission peut être saisie par le préfet, les maires, les présidents d’EPCI, certaines personnes publiques et représentants d’associations en cas de différend. Elle formule ses propositions dans le délai de deux mois à compter de la saisine, lesquelles sont rendues publiques.

Les compensations financières de l’Etat

L’article L. 1614-9 du CGCT institue, au sein de la dotation générale de décentralisation (DGD), un concours particulier destiné à compenser pour les communes et les EPCI les dépenses liées à l’établissement et à la mise en œuvre de

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documents d’urbanisme (SCOT, schémas de secteurs, PLU, cartes communales...) ainsi que la modification ou la révision de ces documents. En vertu de l’article R. 1614-44 du CGCT, la liste des communes et EPCI susceptibles de bénéficier du concours particulier est arrêté annuellement par le préfet, après avis du collège des élus de la commission de conciliation. Ces collectivités et établissements sont inscrits sur cette liste selon un ordre de priorité tenant compte notamment des procédures en cours, de l’établissement de documents d’urbanisme rendus nécessaires par l’existence de risques naturels... La dotation revenant à chaque commune ou à chaque EPCI, attribuée selon l’ordre de priorité précité, comprend une première part destinée à compenser les dépenses matérielles à engager et une deuxième part destinée à compenser les dépenses d’étude et de conduite d’opération. Précisons que chaque part fait l’objet d’une attribution forfaitaire déterminée selon un barème fixé chaque année par arrêté du préfet après avis du collège d’élus de la commission de conciliation (article R. 1614-45 du CGCT). Toutefois, comme en matière de permis de construire – les communes et les EPCI peuvent bénéficier gratuitement et en tant que de besoin de l’aide des services déconcentrés de l’Etat pour l’établissement des documents d’urbanisme et les études préalables (article L. 121-7). Par ailleurs, les communes et les EPCI qui délivrent des autorisations d’occupation du sol en leur nom entraînent ipso facto leur responsabilité. Afin qu’ils soient prémunis contre les risques liés à l’exercice de cette compétence, il est recommandé aux communes et aux EPCI de souscrire un contrat d’assurance. Conformément aux dispositions de l’article R. 1614-52 du CGCT, les dépenses qu’ils engagent à ce titre font l’objet d’une compensation de la dotation générale de décentralisation (DGD) à compter de la souscription du contrat.

CH A P I T R E 7 Le domaine public

Le code général de la propriété des personnes publiques (CG3P), pris par l’ordonnance no 2006-460 du 21 avril 2006 relative à la partie législative du code précité, regroupe l’ensemble des dispositions législatives afférentes à la gestion du domaine des personnes publiques et confère un fondement législatif aux jurisprudences successives en permettant, ainsi, aux personnes publiques de bénéficier d’un document de référence, destiné à les aider dans la gestion domaniale de leur patrimoine. Le CG3P comporte donc des dispositions ayant un impact direct sur les collectivités territoriales, leurs groupements et leurs établissements publics et par conséquent sur le code général des collectivités territoriales (CGCT), dans lequel figurent déjà des dispositions relatives aux biens des collectivités, mais qui sont empiriques et fragmentaires. Il était donc souhaitable, en raison de l’importance pour les communes de cette réforme, de présenter les innovations majeures apportées par ce nouveau code. Cette présentation s’articulera autour de trois thèmes : les modalités de gestion des biens communaux, les procédures d’acquisition de ces biens et enfin leurs modes de cession.

LA GESTION DES BIENS DES COMMUNES

Les communes, leurs établissements publics et leurs groupements disposent d’un patrimoine destiné à leur permettre de remplir les missions qui leurs sont dévolues et de gérer leurs investissements, notamment dans le cadre de la décentralisation. Les biens qui composent ce patrimoine peuvent être incorporels (droits) ou corporels (objets matériels), immobiliers ou mobiliers. Le régime juridique de ces biens varie selon qu’ils appartiennent soit au domaine privé communal et relèvent du droit civil, soit au domaine public de la commune et relèvent du droit administratif.

Biens relevant du domaine public

Consistance du domaine public

Les biens immobiliers des communes peuvent appartenir au domaine public immobilier général ou à des domaines publics spécifiques (maritime, fluvial, routier, aéroportuaire...) qui correspondent à des catégories de biens déterminés par la loi. Le CG3P confère désormais, ainsi qu’il a été dit plus haut, un fondement législatif à la définition jurisprudentielle du domaine public mobilier et immobilier. A cette occasion, le champ d’application du domaine public immobilier a été restreint, afin de permettre aux collectivités territoriales de s’affranchir des règles très protectrices applicables au domaine

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public (inaliénabilité et imprescriptibilité). Font partie du domaine public les biens appartenant à une personne publique et qui sont : - soit affectés à l’usage direct du public ; - soit affectés à un service public pourvu qu’en ce cas ils fassent l’objet d’un aménagement indispensable à l’exécution des missions de ce service public. Cette définition repose tout d’abord sur un critère permanent, à savoir celui de l’appartenance du bien à une personne publique. En effet, un bien appartenant à une commune et qui fait l’objet d’une copropriété avec des personnes privées ne peut être soumis au régime de la domanialité publique (CE, 11 février 1994, Cie d’assurance Préservatrice Foncière). En outre, elle prévoit également deux critères alternatifs qui reposent sur l’affectation du bien, soit à l’usage direct du public, soit à un service public. Dans le premier cas, il convient de ne pas confondre l’affectation à l’usage du public avec l’ouverture à l’usage du public. Ainsi, le fait qu’une plage ou une forêt soit ouverte au public ne suffit pas pour la faire dépendre du domaine public. Dans le deuxième cas, le critère de l’aménagement indispensable retenu pour l’affectation des biens au service public conduit à un resserrement du périmètre de la domanialité publique. En effet, à l’origine, le critère de l’aménagement spécial avait été retenu comme un critère réducteur du champ du domaine public. Or, la jurisprudence administrative a fini par retenir une conception très souple de ce critère, le juge estimant quasi systématiquement que le régime de la domanialité publique s’appliquait dès lors que le moindre aménagement était opéré (CE sect., 30 mai 1975, Dame GOZZOLI). Désormais, cet aménagement devra représenter un caractère indispensable pour l’exécution des missions de service public. Un simple aménagement spécial ne sera plus suffisant. A titre d’exemple, de simples bureaux administratifs situés dans une annexe de la mairie pourront être considérés comme relevant du domaine privé de la commune. Cette nouvelle définition a également pour conséquence de priver d’effet la théorie de la domanialité publique virtuelle, qui permettait de placer sous le régime de la domanialité publique des biens acquis en vue de la réalisation d’une mission de service public, même si l’effectivité de cette affectation n’était pas encore accomplie (avis du Conseil d’Etat du 31 janvier 1995). En effet, la nouvelle disposition exige que les biens affectés à un service public fassent désormais l’objet d’un aménagement indispensable à l’exécution des missions de ce service public. Les travaux relatifs à ces aménagements devront donc être réalisés de façon certaine et effective, sans, pour autant, être nécessairement achevés. En ce qui concerne les domaines publics particuliers définis par la loi, le CG3P précise également la consistance, d’une part, du domaine public maritime et fluvial, en distinguant les biens relevant du domaine artificiel et du domaine naturel et, d’autre part, du domaine public aéronautique, routier et ferroviaire. Le CG3P (article L. 2112-1) donne une définition du domaine public mobilier, non pas générale mais au contraire orientée vers les biens mobiliers à vocation culturelle. Cette définition est principalement issue de l’article 14 de la loi du 31 décembre 1913 relative aux monuments historiques. Elle vise les biens présentant un intérêt public pour l’histoire, l’archéologie, la science ou la technique et établit corrélativement une liste non exhaustive de biens à l’image des archives publiques ou des collections de musées.

Utilisation du domaine public

En ce qui concerne le régime juridique de l’occupation du domaine public, les articles L. 2122-1 à 2122-4 du CG3P prévoient que nul ne peut occuper une dépendance du domaine public sans disposer d’un titre l’y autorisant, ni utiliser ce domaine en dépassant les limites du droit d’usage qui appartient à tous. Cette occupation ou cette utilisation est temporaire, précaire et révocable. Les autorisations d’occupation du domaine public peuvent, toutefois, être assorties de droits réels. Les communes et les autres collectivités territoriales peuvent conclure sur leur domaine public soit des baux emphytéotiques administratifs (BEA), dont le régime juridique est codifié au sein des articles L. 1311-2 à L. 1311-4-1 du CGCT, soit, et c’est une innovation, des autorisations d’occupation temporaire (AOT) du domaine public constitutives de droits réels, dont les modalités d’application sont régies par les articles L. 1311-5 à L. 1311-8 du CGCT. Cette extension aux dispositions applicables à l’Etat depuis 1994, doit permettre d’assurer la création d’infrastructures, par un financement privé, sur l’ensemble du domaine public communal et notamment sur le domaine public routier, jusqu’alors exclu du champ d’application du BEA. Par ailleurs, il convient de noter que le champ d’application du BEA est élargi puisque, désormais, ce bail pourra être passé en vue de l’affectation à une association cultuelle d’un édifice du culte ouvert au public (article L. 1311-2 du CGCT). En outre, il est explicitement prévu la possibilité de recourir au crédit-bail pour financer les constructions réalisées dans le cadre de ces baux (article L. 1311-3 du CGCT). Les articles L. 2125-1 à L. 2125-6 du CG3P codifient la jurisprudence et indiquent que l’occupation ou l’utilisation du domaine public donne lieu au paiement d’une redevance sous réserve des exceptions prévues par la loi, notamment lorsque l’occupation de ce domaine est la condition naturelle et forcée de l’exécution de travaux ou lorsque cette occupation contribue directement à assurer la conservation du domaine. Ces redevances sont calculées et recouvrées en application des articles L. 2125-3 à L. 2125-5 et L. 2321-1 à L. 2323-14 du CG3P. En application de la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit, l’autorisation d’occupation ou d’utilisation du domaine public

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peut également être délivrée gratuitement lorsque cette occupation ou cette utilisation ne présente pas un objet commercial pour le bénéficiaire de l’autorisation (article L. 2125-1 du CG3P). A l’origine, les servitudes établies sur le domaine public devaient être préexistantes à l’incorporation du bien dans ce domaine. Dans son article L. 2122-4, le CG3P prévoit une innovation majeure, en permettant la constitution de servitudes sur le domaine public existant, à condition qu’elles soient compatibles avec l’affectation du bien qu’elles grèvent. Au plan des modalités de gestion, on distingue le transfert de gestion entre personnes publiques et la modification d’affectation d’un bien par l’Etat. S’agissant du premier point, les communes peuvent opérer, entre elles ou avec les autres personnes publiques, un transfert de gestion des immeubles dépendant de leur domaine public, en vue de permettre au bénéficiaire de ce transfert de gérer ces immeubles en fonction de leur affectation (article L. 2123-3 du CG3P). La commune demeure propriétaire du bien transféré et le récupère gratuitement dès qu’il n’est plus utilisé conformément à son affectation. De plus, la commune conserve la maîtrise de l’affectation de ce bien et peut mettre fin au transfert sous réserve du paiement d’une indemnité, à condition que la convention de transfert le prévoit et lorsque le transfert ne découle pas d’un arrêté de cessibilité pris dans le cadre d’une déclaration d’utilité publique. En ce qui concerne le deuxième point, le CG3P a codifié la jurisprudence relative à la théorie des mutations domaniales (article L. 2123-4 du CG3P). Cette procédure autorise l’Etat, en cas d’opposition de la commune et lorsqu’un motif d’intérêt général le justifie, à modifier l’affectation des dépendances du domaine public d’une commune, pour la durée de la nouvelle affectation. Dans ce cas, la commune peut prétendre à l’octroi, par l’Etat, d’une indemnisation (article L. 2123-6 du CG3P). Lorsqu’un bien n’est plus affecté à un service public ou à l’usage direct du public, il ne relève plus du domaine public à compter de l’intervention de l’acte administratif constatant son déclassement (article L. 2141-1 du CG3P). Ainsi, la sortie d’un bien du domaine public communal est conditionnée, d’une part, par une désaffection matérielle du bien et, d’autre part, par une délibération de la commune constatant cette désaffectation et portant déclassement du bien.

Biens relevant du domaine privé

Consistance du domaine privé

Le CG3P donne une définition a contrario du domaine privé des personnes publiques, à savoir que les biens n’appartenant pas au domaine public relèvent du domaine privé (article L. 2211-1 du CG3P). De plus, quatre catégories de biens relèvent désormais de ce domaine par détermination de la loi : les réserves foncières, les biens immobiliers à usage de bureau qui ne forment pas un bien indivisible avec ceux relevant du domaine public, les chemins ruraux, et les bois et forêt soumis au régime forestier.

Utilisation du domaine privé

Les biens relevant du domaine privé communal sont gérés en application des règles du droit privé. L’article L. 2241-1 du CGCT indique que “ le conseil municipal délibère sur la gestion des biens et les opérations immobilières effectuées par la commune. [...] ”. L’article L. 2122-21 du CGCT précise que le maire est chargé d’exécuter les décisions du conseil municipal, notamment en matière de conservation et d’administration des propriétés de la commune et de passation des baux.

L’ACQUISITION DES BIENS DES COMMUNES

Les communes peuvent accroître leur patrimoine en faisant l’acquisition de biens mobiliers, immobiliers ou des droits. Ces acquisitions peuvent être réalisés selon deux modalités : - soit à titre onéreux, selon des procédés de droit privé, à savoir l’achat et l’échange, ou des procédés de droit public, à savoir l’expropriation et le droit de préemption ; - soit à titre gratuit, par le biais de l’acceptation de dons et legs ou de l’acquisition de biens sans maître.

Les acquisitions à titre onéreux

Le CG3P ne prévoit pas de mesures nouvelles relatives à ces modes d’acquisition et renvoie aux dispositions déjà prévues au sein du code civil et du CGCT, pour l’achat et l’échange, et à celles prévues par le code de l’expropriation pour cause d’utilité publique et du code de l’urbanisme pour l’expropriation et le droit de préemption.

Les acquisitions relevant du droit privé : l’achat et l’échange

Les acquisitions à l’amiable d’immeubles ou de meubles, poursuivies à titre onéreux, font l’objet de contrats civils, dont la passation est assujettie à des formalités administratives.

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Toute acquisition d’immeuble fait tout d’abord l’objet d’une décision motivée prise par l’organe délibérant de la commune (article L. 2241-1 du CGCT). L’acte d’acquisition est passé par l’autorité exécutive, soit dans la forme administrative, soit dans la forme notariée (article L. 1311-13 du CGCT). Les acquisitions opérées sur le territoire de ces personnes publiques sont soumises à l’avis du service des domaines, (article L. 1311-9 à L. 1311-12 du CGCT).

Les acquisitions relevant du droit public : l’expropriation et le droit de préemption

L’expropriation est une procédure à la fois administrative et judiciaire par laquelle l’Etat, notamment pour le compte d’une commune, peut contraindre une personne privée (ou une personne publique en ce qui concerne son domaine privé) à céder, à une autre personne publique ou privée, la propriété de tout ou partie d’un bien immobilier, ou de tout autre droit réel immobilier, en raison d’exigences liées à l’utilité publique et l’intérêt général, en contrepartie d’une indemnisation. Le droit de préemption urbain (DPU) permet notamment à une commune d’acheter, en priorité, des biens mis en vente dans des zones préalablement définies. Le but de cette procédure est de réaliser des opérations d’intérêt général. La procédure applicable au droit de préemption est définie aux articles L. 211-1 à L. 211-7 du code de l’urbanisme.

Les acquisitions à titre gratuit

Les dons et legs

Les communes et leurs établissements publics peuvent percevoir le produit de dons et legs, dans les conditions prévues aux articles L. 2242-1 à L. 2242-5 du CGCT. Il convient de noter que le CGCT ne prévoit pas, actuellement, d’étendre ce dispositif relatif à l’acceptation des dons et legs au profit des établissements de coopération intercommunale. Par ailleurs, la révision des conditions et charges grevant les donations consenties au profit des communes et de ses établissements publics est régie, en application de l’article L. 1311-17 du CGCT, par les articles 900-2 à 900-8 du code civil sous réserve des dispositions dérogatoires prévues pour les établissements publics communaux de santé.

Les biens sans maître

Désormais, en application de l’article 713 du code civil et de l’article L. 1123-1 du CG3P, les biens immobiliers qui n’ont pas de maître appartiennent à la commune sur le territoire de laquelle ils sont situés. Toutefois, si la commune renonce à exercer ce droit, l’Etat en devient propriétaire. En revanche, les biens immobiliers issus des successions en déshérence demeurent, en application de l’article 539 du code civil, la propriété de l’Etat. On distingue : - les biens dont le propriétaire est inconnu. Il s’agit, d’une part, des biens immobiliers pour lesquels il n’existe aucun titre de propriété ni aucun document cadastral susceptible d’apporter des renseignements quant à l’identité du propriétaire et, d’autre part, des biens immobiliers qui appartenaient à une personne identifiée, et dont la date du décès n’a pu être déterminée à l’issue des recherches effectuées par la personne publique ; - les biens dont le propriétaire est connu et décédé depuis plus de trente ans sans héritier ou en laissant des héritiers n’ayant pas accepté la succession. Les biens sans maître sont acquis par la commune (ou, subsidiairement, par l’Etat) soit de plein droit, en application des articles 713 du code civil et L. 1123-2 du CG3P, lorsqu’ils font partie font partie d’une succession ouverte depuis plus de trente ans et pour laquelle aucun successible ne s’est présenté, soit à l’issue de la procédure décrite à l’article L. 1123-3 du CG3P lorsque ce sont des immeubles qui n’ont pas de propriétaire connu et pour lesquels les taxes foncières n’ont pas été acquittées ou ont été acquittées par un tiers depuis plus de trois ans. Il convient, cependant, qu’une enquête relative à la propriété desdits biens ait été préalablement diligentée par la commune.

LA CESSION DES BIENS DES COMMUNES

Les biens relevant du domaine public

Règles générales

Le CG3P (article L. 3111-1) reprend les dispositions de l’article L. 1311-1 du CGCT, qui indiquent que les biens du domaine public sont inaliénables et imprescriptibles. Par conséquent, la collectivité territoriale devra, pour céder un bien de son domaine public, le déclasser préalablement, afin de l’incorporer dans son domaine privé (voir supra les dispositions relatives à la sortie des biens du domaine public).

Règles particulières : la cession des biens sans déclassement préalable

Les dispositions des articles L. 3111-1 et suivants du CG3P autorisent, désormais, par dérogation au principe d’inaliénabilité du domaine public évoqué précédemment, les cessions et les échanges de propriétés publiques relevant du domaine public entre personnes publiques, sans déclassement préalable.

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Ces mesures sont de nature à permettre une simplification des cessions de biens entre les collectivités territoriales et leurs groupements, notamment dans le cadre de l’intercommunalité.

Les biens relevant du domaine privé

Cessions à titre onéreux

Le domaine privé communal est soumis à un régime de droit privé. Dès lors, les biens qui le constituent sont aliénables et prescriptibles. L’article L. 2241-1 du CGCT indique que “ le conseil municipal délibère sur la gestion des biens et les opérations immobilières effectuées par la commune. [...] Toute cession d’immeubles ou de droits réels immobiliers par une commune de plus de 2 000 habitants donne lieu à délibération motivée du conseil municipal portant sur les conditions de la vente et ses caractéristiques essentielles. Le conseil municipal délibère au vu de l’avis du service des domaines ”. L’article L. 2122-21 du CGCT précise que le maire est chargé d’exécuter les décisions du conseil municipal, notamment en matière de vente et d’échange.

Cessions à titre gratuit

Les dispositions de l’article L. 1511-3 du CGCT relatif aux aides indirectes qui peuvent être accordées par les collectivités territoriales et leurs groupements dans le cadre de la vente ou de la location de bâtiments, ont été modifiées par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales qui a abrogé l’alinéa relatif à la liberté d’octroi des aides indirectes. Or, le Conseil d’Etat, dans son arrêt “ commune de Fougerolles ”, du 3 novembre 1997, avait admis la légalité d’une telle cession, dans la mesure où la contrepartie était suffisante en terme d’intérêt général, sur le fondement de cet alinéa. Par conséquent les cessions à titre gratuit ou à un prix inférieur à la valeur du bien sont en principe interdites. Les collectivités territoriales peuvent, cependant, consentir des rabais sur le prix de vente ou sur la location de biens immobiliers, en application des dispositions prévues aux article R. 1511-19 à R. 1511-23 du CGCT.

CH A P I T R E 8 Les enquêtes publiques

Il existe quatre types d’enquêtes publiques : - les enquêtes publiques environnementales, dites “ enquêtes Bouchardeau ”, relatives aux projets susceptibles de porter atteinte à l’environnement (article L. 123-1 à L. 123-16 du code de l’environnement) ; - les enquêtes publiques préalables à une déclaration d’utilité publique, en cas de recours à la procédure d’expropriation (article L. 11-1 et R. 11-4 à R. 11-14 du code de l’expropriation) ; - les enquêtes publiques préalables à la déclaration d’utilité publique d’opérations susceptibles de porter atteinte à l’environnement (article L. 123-1 à L. 123-16 du code de l’environnement et article R. 11-14-1 à R. 11-14-15 du code de l’expropriation) ; - les enquêtes publiques spécifiques, régies par des dispositions législatives particulières. Ces enquêtes étant extrêmement nombreuses et diversifiées ; elles ne seront pas traitées au sein de ce guide.

LA PROCEDURE D’ENQUETE PUBLIQUE PREALABLE AUX OPERATIONS SUSCEPTIBLES D’AFFECTER L’ENVIRONNEMENT

Lorsque les communes réalisent des aménagements, des ouvrages ou des travaux, qui, en raison de leur nature, sont susceptibles de porter atteinte à l’environnement, ces opérations sont soumises à enquête publique. Cette enquête a pour objet d’informer le public et de recueillir son avis sur ces opérations afin de permettre à la personne publique, dans le cas d’espèce la commune, de disposer des éléments nécessaires à son information. Les dispositions applicables à ces enquêtes ont été codifiées au sein des articles L. 123-1 à L. 123-16 et R. 123-1 à R. 123-23 du code de l’environnement (loi no 83-630 du 12 juillet 1983 relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l’environnement et décret d’application no 85-453 du 23 avril 1985).

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Les opérations susceptibles d’affecter l’environnement

Le décret du 23 avril 1985 précité, codifié aux articles R. 123-1 à R. 123-5 du code de l’environnement, liste les catégories d’opérations qui sont susceptibles d’affecter l’environnement, en fonction de leur caractère technique et de leur seuil financier. Il s’agit notamment : - des opérations d’aménagement rural : opération de remembrement rural, autorisation de défrichement, travaux hydrauliques agricoles, travaux de défense contre les eaux ; - des travaux de voirie et infrastructures de transport : travaux d’investissement routier (> à 1,9 million €) ; travaux de construction ferroviaire ; construction de remontées mécaniques (> 950 000 €) ; construction d’un nouvel aérodrome ; construction de voies navigables ; construction de ports fluviaux ou maritimes ; - des équipements énergétiques et travaux relatifs à l’énergie ; des opérations et documents d’urbanisme : élaboration ou modification des plans locaux d’urbanisme (PLU) ; élaboration ou modification des plans de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés ; élaboration ou modification du plan d’aménagement de zone dans la ZAC ; élaboration ou modification des schémas de cohérence territoriale (SCOT) et des cartes communales ; élaboration des directives territoriales d’aménagement ; délivrance de permis de construire pour une construction (de plus de 5 000 m2 en l’absence de plans d’occupation des sols (POS), d’un immeuble de plus de 50 m de hauteur, d’un immeuble commercial de plus de 10 000 m2 et des équipements sportifs de plus de 5 000 places ; réalisation de lotissement de plus de 5 000 m2 ; aménagement de terrains de camping (200 places) ; élaboration des plans d’exposition au bruit des aérodromes ; élaboration des plans de déplacements urbains) ; - d’installations classées et servitudes de protection de l’environnement : élaboration du plan départemental d’élimination des déchets ménagers ; élaboration des plans de prévention des risques naturels ; élaboration des plans des risques technologiques. En revanche, les travaux qui sont exécutés en vue de prévenir un danger grave et immédiat ne sont pas soumis à enquête publique.

L’ouverture de l’enquête

(article L 123-1 du code de l’environnement) La décision d’ouverture de l’enquête publique portant sur le projet d’une collectivité territoriale est prise par le maire compétent pour prendre un arrêté visant à ouvrir l’enquête publique. Toutefois, lorsque l’enquête sera préalable à une déclaration d’utilité publique (procédure d’expropriation), la décision d’ouverture sera obligatoirement prise par le préfet.

La publicité de l’enquête

(article L. 123-7 du code de l’environnement) Quinze jours avant l’ouverture de l’enquête et tout au long de son déroulement, le maire doit informer le public, par tous les moyens possibles (affichage, presse écrite, communication audiovisuelle), de l’objet de l’enquête, de sa date d’ouverture, de sa durée, de son lieu et des noms et qualités du commissaire enquêteur ou des membres de la commission d’enquête. Le dossier soumis à l’enquête doit comprendre diverses pièces, dont la liste est fixée par les dispositions de l’article R. 123-6 du code de l’environnement (notice explicative, étude d’impact, plan général des travaux, appréciation sommaire des dépenses...).

La durée et le lieu de l’enquête

(articles L. 123-7 et L. 123-13 du code de l’environnement) La durée de l’enquête ne peut être inférieure à un mois. Le commissaire enquêteur peut, par décision motivée, la prolonger pour une durée maximale de quinze jours. Lorsque les aménagements ou les opérations qui ont fait l’objet de l’enquête publique n’ont pas été entrepris dans un délai de cinq ans à compter de la décision, soit il est procédé à une nouvelle enquête, soit l’enquête initial est prorogée de cinq ans sur décision de la personne compétente pour prendre la décision en vue de laquelle l’enquête a été organisée, à savoir le maire pour un projet communal. Pour la réalisation d’une opération communale, l’enquête doit être ouverte à la mairie de cette commune. Dans ce cas, le maire doit mettre à la disposition du public des locaux où les personnes pourront venir consulter le dossier d’enquête, rencontrer le commissaire enquêteur et consigner leurs observations sur le registre d’enquête. Les horaires d’ouverture de ces locaux pourront correspondre aux horaires de travail des services administratifs.

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La désignation et la rémunération du commissaire enquêteur

(articles L. 123-4 et L. 123-6, du code de l’environnement) Le commissaire enquêteur ou les membres de la commission d’enquête sont désignés, à la demande de l’autorité organisatrice de l’enquête, par le président du tribunal administratif (ou le magistrat qu’il délègue) dans le ressort duquel doit être réalisée l’opération ou la majeure partie de celle-ci. Ce choix s’opère parmi les personnes figurant sur une liste d’aptitude, dans les quinze jours suivant la demande. Le commissaire enquêteur devant répondre à une exigence d’impartialité, les personnes intéressées à l’opération à titre personnel ou en raison de leur fonction ne peuvent être désignées pour remplir ce rôle. L’indemnisation des commissaires enquêteurs, ainsi que l’ensemble des frais de l’enquête sont pris en charge par le maître d’ouvrage (article R. 123-10 à R. 123-12 du code de l’environnement).

Le déroulement de l’enquête

(article L. 123-9 du code de l’environnement) Le commissaire enquêteur doit conduire l’enquête de manière à permettre au public d’être informé du projet et de pouvoir, par la suite, présenter ses appréciations et ses suggestions. Il doit recevoir le maître d’ouvrage de l’opération soumise à l’enquête. Il peut notamment entendre toute personne dont il juge l’audition utile, convoquer le maître d’ouvrage et les autorités administratives, visiter les lieux concernés par le projet. Il peut également organiser, sous sa présidence, des réunions d’information et d’échange avec le public. Par ailleurs, le commissaire enquêteur se tient à la disposition des personnes ou des représentants d’associations qui souhaitent être entendus.

Les conclusions de l’enquête

(article L. 123-10 du code de l’environnement) Au terme de l’enquête publique, le commissaire enquêteur doit rendre un rapport et des conclusions motivées. Le rapport doit faire état des contre-propositions qui ont été faites au cours de l’enquête ainsi que les réponses éventuelles apportées par le maître d’ouvrage. L’ensemble de ces documents doit être rendu public.

LA PROCEDURE D’ENQUETE PUBLIQUE PREALABLE DE DROIT COMMUN

Cette procédure, préalable à la déclaration d’utilité publique, s’applique aux opérations d’expropriation. Elle est donc régie par les articles L. 11-1 et R. 11-4 à R. 11-14 du code de l’expropriation.

L’ouverture de l’enquête

L’enquête publique de droit commun est ouverte par arrêté préfectoral. Par conséquent, lorsqu’une commune souhaite acquérir un terrain par voie d’expropriation, le conseil municipal, par délibération, doit demander au préfet d’ouvrir l’enquête. L’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête doit contenir : l’objet de l’enquête (article R. 11-4 du code de l’expropriation) : il correspond à la description de l’ensemble du projet pour lequel l’expropriant a demandé le recours à la procédure d’expropriation. Il convient de noter que la déclaration d’utilité publique, prise ultérieurement, ne pourra porter que sur le projet en question, toute modification substantielle nécessitant l’ouverture d’une nouvelle enquête ; - la durée de l’enquête (article R. 11-4 du code de l’expropriation) : la durée de l’enquête ne peut être inférieure à quinze jours. En revanche, il n’existe pas de durée maximale prévue par les textes ; - le lieu et les horaires de l’enquête (articles R. 11-7, R. 11-13 et R. 11-14 du code de l’expropriation) : le lieu de l’enquête est l’endroit où est déposé le dossier mis à l’enquête, où le public peut le consulter, où siège le commissaire enquêteur, et où est ouvert le registre d’enquête. En principe, il s’agit, selon la volonté du préfet, soit de la préfecture, soit d’une sous-préfecture, soit d’une mairie. Toutefois, lorsque l’opération est réalisée pour le compte d’une seule commune, l’enquête doit être ouverte à la mairie de cette commune. Dans ce cas, le maire doit mettre à la disposition du public des locaux où les personnes pourront venir consulter le dossier d’enquête, rencontrer le commissaire enquêteur et consigner leurs observations sur le registre d’enquête. Les horaires d’ouverture de ces locaux pourront correspondre aux horaires de travail des services administratifs ; - les observations du public (article R. 11-8 du code de l’expropriation) : les observations du public peuvent être soient consignées sur le registre d’enquête, soient adressées par écrit au lieu de dépôt du dossier, soient recueillies directement

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par le commissaire enquêteur. Un avis informant le public de l’ouverture d’une enquête doit, huit jours au moins avant le début de l’enquête, être affiché et publié dans deux journaux locaux par la préfecture. De plus, dans les communes concernées par l’enquête publique, le maire est chargé d’afficher et de publier cet avis.

La désignation du commissaire enquêteur

(articles R. 11-5 et R. 11-6 du code de l’expropriation) L’enquête publique est menée par un commissaire enquêteur ou, pour les opérations importantes, par une commission d’enquête. Le commissaire ou les membres de la commission sont choisis par le préfet parmi les personnes figurant sur une liste d’aptitude. Le montant de leurs indemnités est fixé par arrêté du préfet, sur justificatifs. Les personnes intéressées à l’opération à titre personnel ou en raison de leur fonction ne peuvent être désignées comme commissaire enquêteur.

La clôture de l’enquête et les conclusions du commissaire enquêteur (article R. 11-9 à R. 11-13 du code de l’expropriation) A l’expiration du délai d’enquête, le registre d’enquête est clos et signé, selon le lieu de son dépôt, par le préfet, le sous-préfet ou le maire, puis transmis, dans les vingt-quatre heures, avec le dossier d’enquête, au commissaire enquêteur. Ce dernier rédige ensuite, dans un délai de six mois maximum après l’ouverture de l’enquête, des conclusions motivées ainsi qu’un avis, favorable ou non sur le projet envisagé par l’expropriant. Les conclusions et le dossier sont enfin transmis à la préfecture. Une copie du rapport est communiquée aux communes sur le territoire desquelles s’est déroulée l’enquête. Lorsque l’opération porte sur un projet communal et que les conclusions du commissaire enquêteur sont défavorables à l’adoption de ce projet, le conseil municipal est appelé à émettre son avis par une délibération motivée, qui est communiquée au sous-préfet, puis transmise au préfet. Il convient de noter que faute d’une délibération prise dans un délai de trois mois à compter de la transmission du dossier au maire, le conseil municipal est considéré comme ayant renoncé à son projet (article R. 11-13 du code de l’expropriation).

LES ENQUETES PUBLIQUES PREALABLES A LA DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE D’OPERATIONS SUSCEPTIBLES DE PORTER ATTEINTE A L’ENVIRONNEMENT

Lorsqu’une opération d’expropriation est également susceptible de porter atteinte à l’environnement, l’enquête publique se déroule en application des articles L. 123-1 à L. 123-6 du code de l’environnement et R. 11-14-1 à R. 11-14-15 du code de l’expropriation. Les dispositions applicables à cette procédure sont majoritairement issues des règles régissant les enquêtes préalables aux déclarations d’utilité publique (voir infra). Toutefois, des spécificités issues des dispositions du code de l’environnement ont également été prévues ainsi qu’on le verra ci-après.

Amélioration de l’information du public (articles R. 11-14-7 et R. 11-14-15 du code de l’expropriation) L’avis informant le public de l’ouverture d’une enquête doit être publié, dans des journaux locaux, quinze jours au moins avant le début de l’enquête. De plus, le rapport du commissaire enquêteur est tenu à la disposition du public durant un an à compter de la clôture de l’enquête.

Durée de l’enquête (article R. 11-14-5 du code de l’expropriation) La durée de l’enquête ne peut être inférieure à un mois ni supérieure à deux mois, sous réserve d’une prorogation de quinze jours maximum à la demande du commissaire enquêteur.

Renforcement de l’impartialité et rôle du commissaire enquêteur

(articles R. 11-14-3 à R. 11-14-5 et R. 11-14-10 à R. 11-14-12 du code de l’expropriation) Le commissaire enquêteur ou les membres de la commission sont désignés par le président du tribunal administratif dans le ressort duquel doit être réalisée l’opération. Le montant de leurs indemnités est également fixé par le président du tribunal administratif. En outre, les pouvoirs du commissaire enquêteur sont étendus : il est consulté sur l’arrêté d’ouverture d’enquête et dispose notamment de nombreuses initiatives dans le cadre du déroulement de l’enquête.

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CH A P I T R E 9 L’environnement

Eclaté dans plusieurs codes, le dispositif concernant l’environnement est très vaste. Il intéresse principalement les mesures de sauvegarde des populations menacées par certains risques naturels ainsi qu’un ensemble de mesures destinées à préserver le patrimoine et les paysages.

LES PLANS DE PREVENTION

Les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR)

La loi no 95-101 du 2 février 1995, dite “ loi Barnier ”, relative au renforcement de la protection de l’environnement, a instauré un nouvel instrument de prévention des risques naturels prévisibles sous forme de plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR). Le dispositif a permis de grandes avancées en ce qui concerne la construction sur des terrains soumis à risques et l’aménagement de ces derniers. La loi no 2003-699 du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages, prévoit, en ce qui concerne les risques naturels, des mesures de prévention et de réduction de la vulnérabilité face à ces risques (mesures d’information de la population, utilisation du sol et aménagement, travaux...). Les PPR sont élaborés et mis en application par l’Etat. Ils concernent les risques suivants : inondations, mouvements de terrains, avalanches, incendies de forêt, séismes, éruptions volcaniques, tempêtes ou cyclones (article L. 562-1 du code de l’environnement), et ont pour objet en tant que de besoin : - de délimiter les zones exposées aux risques, dites “ zones de danger ”, et d’y interdire tout type de construction, d’ouvrage d’aménagement, d’exploitation ; - de délimiter les zones, dites “ zones de précaution ” ; - de définir les mesures de prévention de protection et de sauvegarde qui doivent être prises dans les “ zones de danger ” et dans les “ zones de précaution ”, notamment par les collectivités publiques ; - de définir dans les zones précitées les mesures relatives à l’aménagement, l’utilisation ou l’exploitation des constructions... qui doivent être prises par les propriétaires, exploitants ou utilisateurs. Le préfet associe les collectivités territoriales et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) concernés à l’élaboration du PPR. Ce plan est approuvé par arrêté préfectoral après enquête publique, au cours de laquelle sont entendus les maires concernés, et avis des conseils municipaux des communes sur le territoire desquelles il doit s’appliquer. Le plan approuvé fait l’objet d’un affichage en mairie et d’une publicité dans la presse locale. Il vaut servitude d’utilité publique et doit être annexé au plan local d’urbanisme (PLU) (articles L. 562-3 et L. 562-4 du code de l’environnement). Lorsque l’urgence le justifie, le préfet peut rendre certaines dispositions du plan opposables à toute personne publique ou privée après avis des maires concernés (article L. 562-2 du code précité). Un PPR approuvé dans une zone particulièrement exposée à un risque sismique ou cyclonique peut fixer des règles adaptées au risque en cause. Dans ces zones des règles de constructions adaptées peuvent être imposées aux constructions (article L. 563-1 du code susnommé). Dans des conditions qui seront précisées par décrets qui interviendront au plus tard le 1er juillet 2007, l’ordonnance no 2005-1527 du 8 décembre 2005 relative aux permis de construire et aux autorisations d’urbanisme (article 34 V) prévoit qu’en l’absence de PPR dans les zones de montagne, les documents d’urbanisme ainsi que, par exemple, les projets de travaux soumis à une demande d’autorisation tiennent compte des risques spécifiques à ces zones.

Les plans de prévention des risques technologiques (PPRT)

(article L. 515-15 à L. 515-26 du code de l’environnement) La loi du 30 juillet 2003 précitée prévoit l’élaboration du PPRT par le préfet, délimitant un périmètre d’expositions aux risques. Les PPRT ont pour objectif de résoudre les situations difficiles en matière d’urbanisme héritées du passé et de mieux encadrer l’urbanisation future. Les PPRT délimitent, autour des installations classées à haut risque, des zones à l’intérieur desquelles des prescriptions peuvent être imposées aux constructions existantes et futures et celles à l’intérieur desquelles les constructions peuvent être interdites. Ils définissent également les secteurs à l’intérieur desquels l’expropriation est possible pour cause de danger grave menaçant la vie humaine, ceux à l’intérieur desquels les communes peuvent donner aux propriétaires un droit de délaissement pour cause de danger grave menaçant la vie humaine, et ceux à l’intérieur desquels les communes peuvent préempter les biens.

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Le financement des mesures définies à l’article L. 519-1 premier alinéa du code de l’environnement est défini par des conventions entre Etat, industriels et collectivités territoriales ou leurs groupements compétents.

PATRIMOINE ET PAYSAGES

Développement et protection de la montagne

La loi no 85-30 du 9 janvier 1985, dite “ loi montagne ”, modifiée en dernier lieu par la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux, a redéfini l’ensemble des concepts applicables en matière de protection et d’aménagement des zones de montagne. La loi du 23 février 2005 précitée reconnaît la montagne “ comme un ensemble de territoires dont le développement équitable et durable constitue un objectif d’intérêt national en raison de leur rôle économique, social, gouvernemental, paysager, sanitaire et culturel. ” Les dispositions des lois précitées, insérées dans le code de l’urbanisme (article L. 145-1 à L. 145-13), visent à maîtriser le développement de l’urbanisation en montagne. A ce titre, elles s’articulent autour des axes suivants : - préservation des terres nécessaires au maintien et au développement des activités pastorales et forestières ; - préservation des espaces, paysages et milieux caractéristiques du patrimoine naturel et culturel montagnard ; - réalisation de l’urbanisation en continuité avec les constructions traditionnelles ou d’habitation existants. En outre, elles prévoient un dispositif spécifique aux unités touristiques nouvelles (UTN). La procédure des UTN a pour objet d’encadrer les opérations d’aménagement touristique d’une certaine ampleur réalisées en zone de montagne. Il existe trois catégories d’UTN (article L. 145-11 du code de l’urbanisme) : - création des surfaces destinées à l’hébergement touristique ou équipements touristiques ; - création de remontées mécaniques avec extension ou création d’un domaine skiable ; - réalisation d’aménagements touristiques sans création de surface de plancher dont la liste est fixée par décret en conseil d’Etat. Une UTN ne peut être réalisée que dans une commune ayant un plan local d’urbanisme (PLU). En cas de schéma de cohérence territoriale (SCOT) approuvé, l’UTN doit être prévue par celui-ci et compatible avec ses orientations. Dans le cas contraire, il convient de modifier préalablement le schéma. En l’absence de SCOT, les UTN sont soumises à autorisation, délivrées : - par le préfet coordonnateur de massif, après avis du comité de massif, pour les UTN d’intérêt régional ou interrégional ; - par le préfet de département après avis de la commission départementale des sites, pour les UTN d’intérêt local. Le décret n° 2006-1683 du 22 décembre 2006 relatif à l’urbanisme en montagne fixe, entre autres, le seuil de surface de plancher hors œuvre nette excluant de la procédure d’autorisation les petites annonces touristiques.

Aménagement et mise en valeur du littoral

La loi no 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, dite “ loi littoral ”, a été modifiée en dernier lieu par la loi du 23 février 2005 précitée. Son champ d’application concerne non seulement les communes riveraines des mers et océans, des étangs salés, des plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, mais aussi celles qui, sous certaines conditions, sont riveraines des estuaires et des deltas (article L. 321-2 du code de l’environnement). Les dispositions relatives au littoral déterminent les conditions d’utilisation des espaces terrestres, maritimes et lacustres. Elles portent principalement sur les critères que doivent remplir les opérations d’urbanisation, les opérations d’aménagement et d’ouverture des terrains de camping ou de stationnement de caravanes, la réalisation de nouvelles routes... (article L. 146-1 à L. 146-8 du code de l’urbanisme). Elles s’appliquent dans les communes précitées ainsi que dans celles qui participent aux équilibres économiques et écologiques des littoraux lorsqu’elles en font la demande au représentant de l’Etat dans le département (article L. 146-1 du code précité). Pour les plans d’eau de moins de 1 000 hectares, le régime de protection établit par l’article L. 145-5 du code de l’urbanisme comporte deux principes : - toute construction, installation et route nouvelle est interdite sur une bande de 300 mètres à compter de la rive ; - les documents d’urbanisme peuvent adapter cette règle de façon mesurée. S’agissant des grands lacs de montagne dont la superficie est supérieure à 1 000 hectares, la loi du 23 février 2005 précitée a modifié l’article L. 145-1 du code de l’urbanisme qui prévoit désormais que l’application des dispositions de la loi littoral s’appliquent à un secteur autour de ces lacs délimité par décret. L’objectif poursuivi est de mettre fin à la double application des lois “ montagne ” et “ littoral ” autour des douze grands lacs de montagne. La délimitation est effectuée, soit à l’initiative du préfet, soit à l’initiative concordante des communes riveraines du lac. Une enquête publique est ouverte par le préfet. Un décret en Conseil d’Etat fixant la délimitation du secteur d’application de la loi littoral sera prix pour chacun des lacs concernés.

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Par ailleurs, la loi no 99-533 du 25 juin 1999 relative au développement durable prévoit (article 5) que le schéma régional d’aménagement du territoire peut recommander, entre autres, un schéma de mise en valeur de la mer (SMVM). Ce schéma fixe les orientations fondamentales de l’aménagement, de la protection et de la mise en valeur du littoral. Elaboré par l’Etat, le SMVM est soumis pour avis aux communes, départements et régions intéressés. Soumis à enquête publique il est approuvé par le préfet. Toutefois, il peut être approuvé par décret en Conseil d’Etat en cas, par exemple, d’avis défavorable des deux tiers des communes concernées représentant plus de la moitié de la population totale de celles-ci. La loi du 23 février 2005 précitée prévoit la possibilité d’élaborer des SMVM dans le cadre de procédure décentralisée des SCOT, s’ils comprennent une ou des communes littorales.

Directives de protection et de mise en valeur des paysages

L’article L. 350-1 du code de l’environnement – issu de la loi no 93-24 du 8 janvier 1993 modifiée – relative à la protection et à la mise en valeur des paysages, intéresse les territoires remarquables par leur intérêt paysager. Le caractère “ remarquable ” étant défini, sous certaines conditions, de concert entre l’Etat et les collectivités territoriales concernées. Les directives territoriales d’aménagement (DTA) intéressant ces territoires fixent les orientations et les principes fondamentaux de protection des structures paysagères des territoires en cause. Elles sont élaborées à l’initiative de l’Etat ou des collectivités territoriales. Approuvées par décret en Conseil d’Etat, elles font l’objet au préalable d’une concertation avec l’ensemble des collectivités intéressées, les associations de protection de la nature agréées et les organisations professionnelles concernées. Les divers documents d’urbanisme doivent être compatibles avec ces directives. Les DTA ont un contenu variable : - au minimum elles fixent sur certaines parties du territoire des orientations fondamentales de l’Etat en matière d’urbanisme et d’équilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des territoires ainsi que ses principaux objectifs de localisation des grandes infrastructures de transports, des grands équipements et de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages ; - elles peuvent également “ préciser les modalités ” d’application des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral adaptées aux particularités géographiques locales.

Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysagers (ZPPAUP)

(articles L. 642-1 à 642-5 du code du patrimoine) Les dispositions relatives aux ZPPAUP ont été modifiées en dernier lieu par l’ordonnance no 2005-1128 du 8 septembre 2005 relative aux monuments historiques. Elles ont été précisées par le décret n° 2007-487 du 24 mars 2007. Une ZPPAUP peut être instituée autour des monuments historiques et dans les quartiers, sites et espaces à protéger où à mettre en valeur pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou culturel : - sur proposition ou après accord du conseil municipal de la commune intéressée ; - sur proposition du conseil municipal des communes intéressées ou de l’organe compétent de l’EPCI compétent en matière de plan local d’urbanisme (PLU) (à compter du 1er janvier 2007 au plus tard). Après enquête publique, avis de la commission régionale du patrimoine et des sites et accord de l’autorité administrative, la ZPPAUP est créée par décision, selon le cas, du maire ou du président de l’EPCI compétent en matière de PLU. La révision de tout ou partie de la zone s’effectue, sous certaines conditions, de la même manière que pour sa création. Les dispositions relatives à la zone doivent être annexées au PLU. Des prescriptions particulières en matière d’architecture et de paysage frappent les travaux de construction, de démolition, de déboisement et de modification de l’aspect des immeubles situés dans le périmètre d’une ZPPAUP ou d’une partie de ZPPAUP. Ces travaux sont soumis à une autorisation spéciale accordée par l’autorité administrative compétente en matière de permis de construire après avis de l’architecte des Bâtiments de France. Si un monument historique est situé dans une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, les servitudes d’utilité publique instituées pour la protection de son champ de visibilité ne sont pas applicables.

Secteurs sauvegardés

(articles L. 313-1 à L. 313-3 et R. 313-1 à R. 313-4 du code de l’urbanisme) Les dispositions relatives aux secteurs sauvegardés ont été modifiées en dernier lieu par l’ordonnance no 2005-864 du 28 juillet 2005 relative aux secteurs sauvegardés dont les dispositions entreront en vigueur à une date fixée par décret en Conseil d’Etat et au plus tard le 1er janvier 2007. Les secteurs présentant un caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non peuvent être érigés en “ secteurs sauvegardés ”. Un secteur sauvegardé est créé par l’autorité administrative sur demande ou avec l’accord de la commune ou, si tel est le

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cas, de l’EPCI compétent en matière de PLU après avis de la Commission nationale des secteurs sauvegardés. L’acte créant le secteur sauvegardé prescrit l’élaboration d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur. En outre, il met le PLU en révision lorsqu’il existe. Le projet de plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur en cause est élaboré par le préfet en liaison avec le maire ou le président de l’EPCI compétent en matière d’urbanisme. Il est soumis pour avis à une commission locale du secteur sauvegardé, puis à l’avis du conseil municipal de la commune ou du conseil communautaire de l’EPCI concerné et le la Commission nationale des secteurs sauvegardés. Ensuite, le projet est mis à l’enquête publique. Il est approuvé par l’autorité administrative si l’avis de l’organe délibérant de la commune ou de l’EPCI est favorable ou par décret en Conseil d’Etat dans le cas contraire. Naturellement, le plan de sauvegarde et de mise en valeur doit être compatible avec le projet d’aménagement et développement durable du PLU lorsqu’il existe. Ce plan peut, sous certaines conditions, être modifié. Sa révision s’effectue dans les formes prévues pour son établissement. Les immeubles situés dans le périmètre d’un secteur sauvegardé, dont le plan de sauvegarde et de mise en valeur a été approuvé, ne sont pas soumis aux servitudes d’utilité publique énoncées par le code du patrimoine et le code de l’environnement. Lorsque les projets faisant l’objet de permis et de déclarations préalables sont situés dans un secteur sauvegardé, l’autorité compétente recueille l’accord de l’architecte des bâtiments de France.

Protection des monuments historiques et de leurs abords

(loi du 31 décembre 1913 modifiée codifiée dans le code du patrimoine : article L. 621-1 à L. 621-34) Deux protections sont possibles au titre de la loi de 1913 modifiée : le classement et l’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Immeubles classés

Sont classés monuments historiques, en partie ou totalité, par les soins de l’autorité administrative, les immeubles dont la conservation présente un intérêt public au point de vue de l’histoire ou de l’art. C’est ainsi que sont notamment compris parmi les immeubles susceptibles d’être classés au titre des monuments historiques : - les monuments mégalithiques, les terrains renfermant des stations ou gisements préhistoriques ; - les immeubles dont le classement est nécessaire pour isoler, dégager, assainir ou mettre en valeur un immeuble classé au titre des monuments historiques. Un immeuble est classé au titre des monuments historiques par décision de l’autorité administrative. Le consentement du propriétaire est nécessaire, sauf si les immeubles appartiennent à l’Etat ou à un établissement public de l’Etat. En cas de désaccord du propriétaire (collectivité territoriale ou un de ses établissements publics...), le classement est prononcé d’office par décret en Conseil d’Etat après avis de la Commission nationale des monuments historiques. Le classement d’office peut donner lieu, sous certaines conditions, à indemnité au profit du propriétaire. Un immeuble classé ne peut être détruit ou déplacé (même en partie), ni faire l’objet d’une restauration, d’une réparation ou d’une modification quelconque que si l’autorité administrative compétente a donné son accord sur l’opération envisagée. Le déclassement – total ou partiel – d’un immeuble classé est prononcé par décret en Conseil d’Etat, soit sur proposition de l’autorité administrative compétente, soit à la demande du propriétaire. Les règles applicables aux travaux exemptés de permis de construire sur un immeuble classé énoncées à l’article L. 621-10 du code du patrimoine sont abrogés par l’ordonnance no 2005-1527 du 8 décembre 2005 relative au permis de construire et aux autorisations d’urbanisme sont entrées en vigueur au 1er octobre 2007 en application du décret n° 2007-18 du 5 janvier 2007 relatif au permis de construire et aux autorisations d’urbanisme. Lorsque la conservation d’un immeuble classé est compromise par l’inexécution des travaux nécessaires, l’autorité administrative peut, après avis de la Commission supérieure des monuments historiques, mettre le propriétaire en demeure de procéder aux travaux en cause. La mise en demeure indique les délais dans lesquels les travaux devront être entrepris, la part qui sera supportée par l’Etat, laquelle ne peut être inférieure à 50 %, ainsi que les modalités de versement de celle-ci. Le propriétaire peut contester le bien-fondé de la mise en demeure devant le juge administratif. Les servitudes légales qui peuvent causer la dégradation des monuments ne sont pas applicables aux immeubles classés. Par ailleurs, aucune servitude ne peut être établie par la voie conventionnelle sur un immeuble classé sans l’agrément de l’autorité administrative. Naturellement, nul ne peut acquérir de droit par prescription sur un immeuble classé au titre des monuments historiques. Enfin, un immeuble classé appartenant à l’Etat, à une collectivité territoriale ou à un établissement public ne peut être aliéné qu’après la saisine de l’autorité administrative qui dispose de deux mois pour formuler ses observations.

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Immeubles inscrits

Un immeuble ou une partie d’immeuble appartenant à une personne publique ou privée peut être inscrit, par décision de l’autorité administrative, au titre des monuments historiques s’il présente un intérêt d’histoire ou d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation. Il peut s’agir d’un monument mégalithique, d’une station préhistorique, d’un terrain renfermant des champs de fouille pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie. L’inscription sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques est notifiée au propriétaire par l’autorité administrative. Elle entraîne, pour ce dernier, l’obligation de ne procéder à aucune modification de l’immeuble inscrit sans avoir, quatre mois auparavant, avisé cette autorité de son intention de réaliser des travaux en précisant la nature de ces derniers. L’autorité administrative ne peut s’opposer aux travaux envisagés qu’en engageant la procédure de classement de l’immeuble. Si les travaux ont pour objet, par exemple, d’opérer le morcellement d’une partie de l’immeuble dans le but de vendre les matériaux détachés, l’autorité administrative dispose d’un délai de cinq ans pour se prononcer sur le classement et peut, en attendant, ordonner qu’il soit sursis aux travaux en cause.

Dispositions communes aux immeubles classés et aux immeubles inscrits

Le propriétaire ou l’affectataire domanial est responsable de la conservation de l’immeuble classé ou inscrit dont il est propriétaire ou qui lui a été affecté. S’il aliène l’immeuble, il est tenu de faire connaître au futur acquéreur l’existence du classement ou de l’inscription. Bien entendu, toute aliénation d’un immeuble classé ou inscrit doit être notifiée à l’autorité administrative qui a consenti le classement ou l’inscription.

Immeubles adossés aux immeubles classés et immeubles situés dans le champ de visibilité des immeubles classés ou inscrits

L’ordonnance no 2005-1128 du 8 septembre 2005 relative aux monuments historiques et aux espaces protégés dont les dispositions sont entrées en vigueur en application du décret n° 2007-487 du 30 mars 2007 relatif aux monuments historiques et aux zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. C’est ainsi qu’un immeuble adossé à un immeuble classé ou un immeuble situé dans le champ de visibilité d’un immeuble classé ou inscrit ne peut faire l’objet d’aucune construction nouvelle, d’aucune démolition, d’aucun déboisement, d’aucune transformation ou modification de nature à en affecter l’aspect, sans une autorisation préalable de l’autorité administrative. Cette mesure s’applique aussi bien aux propriétaires privés qu’aux collectivités et établissements publics. Cette autorisation est également nécessaire lorsque l’immeuble se trouve dans le champ de visibilité d’un parc ou d’un jardin classé ou inscrit ne comportant pas d’édifice, si le périmètre de protection de ce parc ou de ce jardin a été délimité dans les conditions définies à l’article L. 621-30-1 du code du patrimoine.

Protection des monuments naturels et des sites

(loi du 2 mai 1930 modifiée codifiée dans le code de l’environnement article L. 341-1 à L. 341.22) L’inscription sur la liste des monuments naturels et des sites dont la conservation ou la préservation présente un intérêt général au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque est prononcée par arrêté du ministre chargé des sites et, en Corse, par délibération de l’Assemblée de Corse après avis du préfet. Cette inscription est précédée d’un inventaire au niveau départemental dressé par la commission départementale des sites, perspectives et paysages et sur lequel l’avis des communes concernées a été recueilli. Les monuments et les sites figurant ou non sur la liste établie par la commission précitée peuvent faire l’objet d’un classement. Le monument naturel ou le site compris dans le domaine public ou privé d’un département, d’une commune ou d’un établissement est classé par arrêté du ministre chargé des sites en cas d’accord de la personne publique propriétaire et par décret du Conseil d’Etat, après avis de la commission supérieure des sites perspectives et paysages, dans le cas contraire.

Sites inscrits

L’inscription d’un site entraîne l’obligation, pour les intéressés, d’aviser, quatre mois à l’avance, l’autorité administrative de toute intention de travaux sur les terrains compris dans les limites fixées par l’arrêté d’inscription. Cette obligation ne s’applique pas si les travaux concernent l’exploitation courante des fonds ruraux ou l’entretien normal des constructions.

Sites classés

Lorsque l’administration ad hoc a manifesté l’intention de classer un monument ou un site, le propriétaire ne peut procéder, pendant les douze mois suivant la notification, à aucune modification, sauf autorisation spéciale et sous réserve de l’exploitation courante des fonds ruraux et de l’entretien normal des constructions. Si l’identité et/ou le domicile du propriétaire sont inconnus, le maire procède à l’affichage de la notification. Sauf autorisation spéciale, les monuments naturels ou le sites classés ne peuvent ni être détruits ni être modifiés dans leur état.

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Pénalités

(article L. 341-19 du code de l’environnement) Cet article prévoit des pénalités pouvant aller, par exemple, jusqu’à 9 000 € pour les infractions aux dispositions en vigueur et affectant les monuments naturels et les sites.

CH A P I T R E 10 L’aménagement du territoire

La loi no 95-115 du 4 février 1995 fixant les grandes orientations en matière d’aménagement du territoire a été modifiée par la loi no 99-533 du 25 juin 1999 d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire, par la loi no 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux et par la loi no 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances. L’article 1er de la loi du 4 février 1995 modifiée définit la politique nationale d’aménagement et de développement durable du territoire comme un outil qui “ concourt à l’unité de la nation, aux solidarités entre citoyens et à l’intégration des populations ”. Elle, a entre autres, pour finalité d’assurer “ l’égalité des chances entre les citoyens ” et de “ réduire les écarts entre collectivités territoriales ”.

LES ZONES PRIORITAIRES D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Les géographies prioritaires sont le fruit de politiques sectorielles qui font l’objet de dispositifs zonés, définis au niveau législatif : la loi d’orientation des transports intérieurs (30/12/1982) modifiée, la loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire (25/06/1999), la loi relative à la simplification et au renforcement de la coopération intercommunale (12/07/1999), la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (13/12/2000), la loi urbanisme et habitat (02/07/2003), la loi de développement des territoires ruraux (23/02/2005). Ces zonages sont présentés sous forme de cartes sur le site de l’observatoire des territoires : http : //www.territoires.gouv.fr/zonages.

Les zones urbaines sensibles (ZUS)

Les zones urbaines sensibles se caractérisent par la présence de grands ensembles ou de quartiers d’habitat dégradé et par un déséquilibre accentué entre l’habitat et l’emploi. Dans les départements d’outre-mer les ZUS sont délimitées en tenant compte des caractéristiques particulières de l’habitat local. Un observatoire national des ZUS permet d’évaluer l’impact des politiques publiques dans ces zones. Les ZUS comprennent : les zones de redynamisation urbaine (ZRU), les zones franches urbaines (ZFU) et les zones complémentaires prévues dans le cadre du programme national de rénovation urbaine (PNRU). Dans les ZUS sont octroyées des exonérations de taxes sur les bénéfices pour une durée de quatorze ans et des exonérations de charges patronales et sociales. De plus, elles bénéficient de dispositions visant à favoriser l’emploi des jeunes non qualifiés issus des ZUS et de simplifications administratives pour l’installation d’activités économiques.

Les zones de redynamisation urbaines (ZRU)

Elles correspondent à un sous-ensemble de ZUS. Il s’agit de zones qui sont confrontées à des difficultés particulières, appréciées en fonction de leur situation dans l’agglomération et d’un indice synthétique. Cet indice est établi dans des conditions fixées par décret en tenant compte du nombre d’habitants du quartier, du taux de chômage, de la proportion de jeunes de moins de vingt-cinq ans, de la proportion de personnes sorties du système scolaire sans diplôme et du potentiel fiscal des communes intéressées.

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Les zones franches urbaines (ZFU)

Depuis la loi du 31 mars 2006 précitée, les ZFU concernent des quartiers de plus de 8 500 habitants (au lieu de 10 000 auparavant). Elles sont encore plus particulièrement défavorisées au regard des critères pris en compte pour la détermination des ZRU. La délimitation de ces zones est fixée par décret en Conseil d’Etat en tenant compte des éléments de nature à faciliter l’installation d’entreprises ou le développement d’activités économiques. La délimitation prend en compte des espaces situés à proximité du quartier si ceux-ci sont de nature à servir le projet de développement ensemble du quartier en cause. Ces espaces peuvent appartenir, le cas échéant, à une ou plusieurs communes voisines.

Le zonage complémentaire prévu par le programme national de rénovation urbaine (PNRU)

L’article 6 de la loi no 2003-710 du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine dite “ loi Borloo ”, modifié par la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale, précise que le PNRU vise à restructurer, dans un objectif de mixité et de développement durable, les quartiers classés en ZUS. A titre exceptionnel, les zones présentant des caractéristiques économiques et sociales analogues peuvent être concernées par le dispositif PNRU, après avis conforme du maire de la commune ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent. Le programme comprend des opérations d’aménagement urbain : réhabilitation, démolition et production de logements ; création, réhabilitation et démolition d’équipements publics ou collectifs ; réorganisation d’espaces d’activités économiques et commerciales ; tout autre investissement concourant à la rénovation urbaine. Pour la période 2004/2011, il prévoit une offre nouvelle de 250 000 logements sociaux, soit la remise sur le marché de logements vacants, soit la production de nouveaux logements sociaux dans les ZUS ou dans les agglomérations dont elles font partie. Il comprend, également, la réhabilitation de 400 000 logements locatifs sociaux et la transformation d’un nombre équivalent de logements sociaux vétustes ou inadaptés à la demande dans les quartiers concernés.

Les territoires ruraux de développement prioritaire

Ils recouvrent les zones défavorisées par leur faible niveau de développement économique. Dans ces zones, les entreprises bénéficient des mêmes aides que celles citées précédemment. Dans les zones de revitalisation rurale (ZRR) 6 mentionnées à l’article 1465 A du CGI, l’Etat et les collectivités territoriales mettent en œuvre des dispositions visant notamment à développer les activités économiques, à assurer un niveau de service de qualité et de proximité, à améliorer la qualité de l’habitat... Les concours financiers de l’Etat à la réhabilitation de l’habitat ancien sont attribués en priorité aux communes situées dans les zones précitées. Une convention peut-être conclue entre l’Etat et le département dans ces zones pour renforcer l’action publique dans les territoires ruraux les plus défavorisés.

Les zones d’aménagement du territoire (ZAT)

Elles se caractérisent par leur faible niveau de développement économique et par l’insuffisance du tissu industriel ou tertiaire. Dans ces zones les entreprises bénéficient, sous certaines conditions, des aides du fonds national de développement pour l’emploi ainsi que d’une exonération de la taxe professionnelle et des cotisations sociales. Les exonérations fiscales relatives aux zones prioritaires d’aménagement du territoire (ZRU, ZFU...) sont traitées dans le chapitre intitulé “ Les compensations d’exonérations fiscales et dégrèvements législatifs ”.

LES OUTILS

Une nouvelle donne apparaît aujourd’hui : la deuxième étape de la décentralisation, la nouvelle répartition des compétences entre collectivités publiques, la question de leur articulation, l’évolution sensible des enjeux des politiques territoriales, la nécessité d’actions performantes et stratégiques susceptibles d’être évaluées. Pour l’ensemble de ces raisons, la contractualisation est devenue un mode normal de mise en œuvre des politiques publiques. L’Etat continue (et continuera sans doute) à multiplier les procédures de contractualisation.

Les contrats de projets Etat/régions (CPER)

Issus des premières lois de décentralisation et de la déconcentration de la planification, les contrats de plan Etat-régions

6 Les communes classées en ZRR antérieurement à la promulgation de la loi du 23 février 2005 précitée et qui connaissent un déclin de la population, un déclin de la population active et une forte population agricole mais qui ne sont pas membres d’un EPCI à fiscalité propre restent classées en ZRR jusqu’au 31 décembre 2006.

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(CPER) ont été créés par la loi no 82-653 du 29 juillet 1982 portant réforme de la planification. Leur régime a été modifié par les lois des 4 février 1995 et 25 juin 1999 et par la loi du 13 décembre 2000 précitées. Les aménagements successifs ont conduit notamment à la création d’un volet territorial dans les CPER 2002-2006 qui s’est traduit par la conclusion de contrats de pays, de ville et d’agglomération, d’où un changement d’appellation (contrats de projets Etat-régions). Les CPER intègrent aussi des contrats dits “ interrégionaux ” afin de s’adapter aux échelons les plus pertinents d’intervention publique. Ce sont des programmes d’actions spécifiques comme les cinq conventions “ Massif ” et les deux programmes interrégionaux (Plan Loire et Mont Saint-Michel) par exemple. La nouvelle génération de CPER, dont les grandes lignes ont été tracées le 6 mars 2006 lors du comité interministériel d’aménagement et de compétitivité du territoire (CIADT) s’étend sur la période 2007-2013 avec pour objectif d’insérer, de manière prioritaire, dans ces contrats, les projets d’envergure nationale suscitant d’importants effets d’entraînement pour les territoires. L’éventail des thématiques offertes pour les nouveaux contrats est très large : politique du développe durable des agglomérations, développement numérique des territoires lié aux démarches de compétitivité économique, stratégies territoriales d’adaptation au changement climatique, gestion équilibrée de la ressource en eau, prévention des risques naturels, adaptation des services au public et accompagnement des initiatives innovantes en matière d’aide à la personne, adaptation des structures spécialisées pour les personnes handicapées. Les engagements peuvent se traduire soit par une convention territoriale cadre passée pour toute ou partie de la durée du CPER, soit par une convention territoriale attachée à un ou des projets à réaliser sur une période donnée. Les CPER sont le support privilégié du partenariat entre l’Etat et les régions. Ils contribuent à l’affirmation du rôle de la région en matière d’aménagement du territoire, permettent de mener, dans la durée, de nombreuses politiques de modernisation des territoires et de faciliter, en France, la mise en œuvres des programmes communautaires.

Les contrats de pays

La loi du 25 juin 1999 précitée prévoit en son article 25 que lorsqu’un territoire présente une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale, ce dernier peut être reconnu à l’initiative des communes ou de leurs groupements comme ayant vocation à former un pays. Le projet d’un pays peut donner lieu à un contrat avec l’Etat et la région dans le cadre du volet territorial des contrats de plan Etat/région. Ce contrat définit un programme pluriannuel d’actions conformément à la charte de pays adoptée par les membres du pays (communes et EPCI) et qui exprime un projet commun de développement durable du territoire. Depuis l’intervention de la “ loi urbanisme et habitat ” précitée du 2 juillet 2003, le pays n’a plus besoin de créer une structure juridique particulière pour signer le contrat. Les EPCI, tout comme les communes isolées qui composent le territoire du pays, peuvent cosigner le contrat au nom du pays.

Les contrats d’agglomération

Ces contrats découlent également de la loi du 25 juin 1999 susnommée (article 26). Ils sont réservés aux aires urbaines d’au moins 50 000 habitants et dont une ou plusieurs communes centre comptent plus de 15 000 habitants. Les agglomérations doivent être constituées en EPCI à taxe professionnelle unique pour conclure un contrat en application du ou des contrats de plan Etat/régions. Ils correspondent à la réalisation d’un projet à moyen terme : le projet de développement de l’agglomération et le schéma de cohérence territoriale (SCOT) doivent être l’occasion de favoriser la cohérence des périmètres d’intervention. La procédure contractuelle doit se placer dans une perspective de convergence avec la démarche du SCOT et celle de l’organisation intercommunale. Les contrats doivent apporter une valeur ajoutée spécifique par rapport aux procédures existantes, en identifiant des programmes peu nombreux et ciblés qui prennent sens à l’échelle de l’agglomération. Les options stratégiques à long terme (quinze ans) contenues dans le projet d’agglomération doivent être traduites en actions programmées sur la période du contrat. L’intégration des choix de développement économique et de solidarité ainsi que la prise en compte du développement durable doivent être recherchés et adaptés au contexte local. Ainsi, les actions retenues doivent-elles participer à la résorption des disparités entre les espaces à l’intérieur des agglomérations et renforcer le positionnement de l’agglomération dans l’espace régional, national et européen.

Les contrats de ville (pour mémoire)

Les contrats de ville ont été créés par la loi du 10 juillet 1989 approuvant le Xe Plan. Ils avaient pour objet la mise en œuvre d’actions concrètes et concertées pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans des quartiers connaissant des difficultés (chômage, violence, problèmes de logement...) et la prévention des risques d’exclusion sociale et urbaine. Ceux conclus pour la période 2001-2006, sont arrivés à échéance le 31 décembre 2006.

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Les contrats urbains de cohésion sociale

Dans le cadre de la politique de la ville en faveur des quartiers en difficultés reconnus prioritaires, dont les orientations ont été définies le 9 mars 2006 par le comité interministériel des villes et du développement urbain (CIV), le gouvernement a décidé de mettre en place un nouvel outil contractuel : les contrats urbains de cohésion sociale qui succèdent aux contrats de ville précités. Conclus pour une durée de trois ans et reconductibles (2007-2012), ils seront proposés aux villes et EPCI compétents en la matière. Le contrat urbain de cohésion sociale comporte : - un projet urbain de cohésion sociale visant l’ensemble des objectifs de résultat pour l’amélioration de la vie quotidienne et la promotion de l’égalité des chances des habitants et la meilleure intégration des quartiers précités dans la ville et l’agglomération ; - des programmes d’actions pluriannuels déclinant ce projet sur des champs et des quartiers prioritaires, avec des objectifs clairs et en précisant les engagements de chacun des partenaires ; - les modalités de mise en œuvre, d’évaluation, de suivi et d’adaptation du projet urbain de cohésion sociale et des programmes d’action. Outre les actions transversales, l’Etat a contractualisé prioritairement dans les cinq domaines qui ont été définis par le CIV du 9 mars 2006 : habitat et cadre de vie ; accès à l’emploi et développement économique ; réussite éducative ; santé ; citoyenneté et prévention de la délinquance. Le contrat urbain de cohésion sociale prend en compte tant les politiques structurelles développées à l’échelle communale ou intercommunale influant sur la situation des quartiers (emploi, développement économique, transport...), que les actions menées au sein même de ces quartiers pour améliorer le cadre de vie ou la situation individuelle des habitants. Il intégre et met en cohérence l’ensemble des dispositifs existant sur le territoire en cause et concourant aux objectifs prioritaires fixés : programme local de l’habitat (PLH), zones franches urbaines (ZFU), plan local d’insertion par l’économie (PLIE), équipe de réussite éducative (ERE), contrat local de sécurité (CLS). Trois de catégories de communes, dont la liste a été établie par les services de l’Etat au plan local dans le courant du premier semestre 2006 sont concernées : - les communes ayant des quartiers dans lesquels une intervention massive et coordonnée de l’ensemble des moyens disponibles est absolument indispensable ; - les communes ayant des quartiers dans lesquels les difficultés sociales et économiques sont moindres mais pour lesquels la mobilisation de moyens spécifiques au-delà des moyen de droit commun est toutefois nécessaire ; - les communes ayant des quartiers où les actions à mettre en œuvre relèvent davantage de la prévention ou de la coordination de droit commun. Le contrat urbain de cohésion sociale est élaboré à l’initiative conjointe du maire (ou du président de l’EPCI) et du préfet du département en partenariat avec les parties concernées (bailleurs sociaux, caisse d’allocations familiales...). Sa mise en œuvre s’effectue sous la responsabilité conjointe du maire et/ou du président de l’EPCI concerné et du préfet, dans le cadre d’un système de pilotage stratégique, associant les divers partenaires et privilégiant le débat stratégique.

Les contrats de site

Ce sont des dispositifs circonstanciels qui viennent en complément des CPER et qui sont mis en place pour faire face à des situations d’urgence en matière économique (des pertes massives d’emploi, par exemple). Pour les territoires déclarés en contrat de site, il s’agit, en particulier, de remédier à des situations pour lesquelles l’intervention de l’Etat peut être sollicitée au titre de la solidarité nationale, le contrat de site devant faciliter l’identification préalable des moyens que les collectivités territoriales et leurs groupements entendent mettre en œuvre de manière coordonnée pour contribuer à la résolution des difficultés constatées. Il s’agit essentiellement de mobiliser des moyens et des politiques de droit commun déjà existants en les focalisant sur la réparation du sinistre économique, auxquels sont ajoutés des moyens nouveaux au titre de la solidarité nationale.

Les contrats métropolitains

Ces contrats, dont la mise en place prochaine est envisagée par le gouvernement, porteront, d’une manière générale, sur des grandes fonctions métropolitaines concourant au rayonnement international des agglomérations en lien avec leur environnement territorial.

Les pôles de compétitivité

Le 14 septembre 2004, le CIADT a arrêté une nouvelle stratégie industrielle, fondée sur le développement des pôles de compétitivité reposant sur un partenariat actif entre divers acteurs : industriels, centres de recherche, organismes de formation initiale et continue... L’appel à projets a été lancé dès l’automne 2004 afin d’identifier les projets éligibles au dispositif de soutien envisagé. De nombreux projets ont été déposés, témoignant ainsi de l’intérêt porté par la démarche par les différents acteurs, dont des

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collectivités territoriales. Ces projets ont fait l’objet d’un examen du CIADT qui a désigné les pôles de compétitivité ainsi que les zones de recherches et de développement. Entre le l2 juillet 2005 et le 14 mai 2007, 65 décrets, relatifs à ces projets, ont été publiés. Ils concernent, sur des domaines très divers : environnement, développement durable, énergies renouvelables, gestion des risques, santé, industrie, TIC, microtechniques, communications sécurisées, multimédia et vie numérique, transports, agroalimentaire, cosmétique, sports et loisirs…

CH A P I T R E 11 L’habitat

LA POLITIQUE DE LA VILLE ET DU DEVELOPPEMENT URBAIN

La politique de la ville et du développement urbain a été instaurée par la loi no 91-662 du 13 juillet 1991. Son dispositif a été modifié et complété en particulier par : - la loi no 96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville ; - la loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains ; - la loi no 2003-710 du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine ; - la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales ; - la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale ; - la loi no 2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances ;: - la loi no 2006-872 du 16 juillet 2006 portant engagement national pour le logement ; - la loi n° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale ; La politique de la ville et du développement social urbain est menée, dans le cadre de leurs compétences respectives, par l’Etat et ses établissements publics ainsi que par les collectivités territoriales et leurs groupements. Elle vise à lutter contre l’exclusion et à assurer à l’ensemble de la population des conditions de vie et d’habitat favorisant la mixité sociale. Les efforts engagés pendant les vingt premières années ont d’abord permis de réduire la fracture sociale. Les mesures prises par la suite visent notamment à réduire les inégalités sociales et territoriales, à rénover durablement l’habitat et à aider le logement locatif social.

PROGRAMME LOCAL DE L’HABITAT

(articles L. 302-1 à L. 302-9-2 du code de la construction et de l’habitation [CCH]) En assurant une répartition équilibrée et diversifiée de l’offre de logements,entre les communes et les quartiers d’une commune, , le programme local de l’habitat (PLH), vise : - à répondre aux besoins en logements et en hébergements : - à favoriser le renouvellement urbain et la mixité sociale ; - à améliorer l’accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées. Eléments composant le programme local de l’habitat : - un diagnostic portant sur le fonctionnement du marché du logement et sur la situation de l’hébergement et analysant les différents segments de l’offre de logements, privés et sociaux, individuels et collectifs, de l’offre d’hébergement ainsi que de l’offre foncière ; - des objectifs : - qui visent à répondre aux besoins en logements et hébergements, à favoriser la mixité sociale et à améliorer l’accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées ; - qui garantissent une répartition équilibrée et diversifiée de l’offre de logements entre les quartiers d’une même commune et entre les communes ; qui doivent prendre en compte : l’évolution démographique et économique, l’évaluation des besoins actuels et futurs des habitants, la desserte en transports, des options d’aménagement déterminées par le schéma directeur ou le schéma de secteur, lorsqu’ils existent, les dispositions du plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées ; - des moyens qui seront mis en œuvre par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou par les communes membres pour parvenir aux objectifs et principes fixés en précisant :

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- les objectifs d’offre nouvelle, les actions à mener en vue de l’amélioration et de la réhabilitation du parc existant qu’il soit public ou privé ; - des actions et opérations de renouvellement urbain impliquant, par exemple, la démolition et la reconstruction de logements sociaux assorties de mesures pour améliorer la qualité urbaine des quartiers intéressés et des services offerts aux habitants ; - les réponses apportées aux besoins particuliers des personnes mal logées, défavorisées ou ayant des difficultés particulières et des étudiants ; - un observatoire permettant d’assurer le suivi et l’évolution en matière d’habitat (bilan annuel...).

REMARQUES : Le PLH comprend un diagnostic, l’énoncé de principes et objectifs et un programme d’actions non seulement pour son périmètre mais aussi pour les différentes parties qui le composent.

Dispositions générales

(articles L. 302-1 à 302-4 du CCH) Le programme local de l’habitat (PLH) est établi, pour une durée d’au moins six ans, par un EPCI pour l’ensemble de ses communes membres. L’EPCI peut associer l’Etat ou toute autre personne morale à son élaboration. A Paris, Marseille et Lyon, les maires d’arrondissement ou leurs représentants participent à l’élaboration du programme local de l’habitat. Le projet de PLH, arrêté par l’organe délibérant de l’EPCI, est transmis aux communes et EPCI compétents en matière d’urbanisme, ces derniers disposant d’un délai de deux mois pour donner leur avis. Une nouvelle délibération a lieu au vu de ces avis, puis le projet est transmis au préfet qui le soumet, dans un délai de deux mois, au comité régional de l’habitat. Si le projet ne répond pas à l’objectif de répartition équilibrée et diversifiée de l’offre de logements, le préfet adresse à l’EPCI des demandes motivées de modifications dans le délai d’un mois. L’EPCI délibère une nouvelle fois et adopte le programme local d’habitat. L’EPCI délibère au moins une fois par an sur l’état de réalisation du PLH et son adaptation à l’évolution sociale ou démographique. Il peut modifier le programme local de l’habitat à condition de ne pas porter atteinte à son économie générale.

Dispositions particulières à certaines agglomérations

(article L. 302-5 à article L. 302-9-2 du CCH) Des dispositions spécifiques sont prévues pour les communes dont la population est au moins égale à 1 500 habitants en Ile-de-France et à 3 500 habitants dans les autres régions, à condition qu’elles soient comprises dans une agglomération de plus de 50 000 habitants comprenant au moins une commune de 15 000 habitants, et dans lesquelles le nombre de logements locatifs sociaux représente, au 1er janvier de l’année précédente, moins de 20 % des résidences principales. Elles ne sont pas applicables aux communes : - dont la population a diminué entre les deux derniers recensements de la population et appartenant à une communauté urbaine, une communauté d’agglomération ou une communauté de communes compétente en matière de PLH, dès lors que celui-ci a été approuvé ; - dont plus de la moitié du territoire urbanisé est soumis à inconstructibilité résultant d’une zone A, B ou C d’un plan d’exposition au bruit ou d’une servitude de protection en matière d’environnement. Dans les communes concernées par l’application des dispositions particulières du CCH, sont notamment retenus comme logements sociaux sous certaines conditions : les logements locatifs appartenant à des organismes d’HLM, les autres logements conventionnés, les logements appartenant aux sociétés d’économie mixte des départements d’outre-mer, à certains organismes (Entreprise minière et chimique, houillères de bassin, Charbonnages de France...), les logements ou les lits des logements-foyers pour certaines catégories de population (personnes âgées, personnes handicapées, jeunes travailleurs, travailleurs migrants...), ainsi que, pendant une période de cinq ans, les logements appartenant aux organismes HLM vendus à leurs locataires à partir du 1er juillet 2006 et les logements conventionnés dont la convention est arrivée à échéance. Les personnes morales, propriétaires ou gestionnaires de logements sociaux sont tenues d’adresser au préfet, le 1er juillet de chaque année, l’inventaire de ces logements par commune. Avant le 1er septembre, le préfet communique aux communes les inventaires des logements sociaux les concernant. Lorsque le nombre de logements sociaux représente moins de 20 % des résidences principales de la commune, le maire dispose de deux mois pour formuler ses observations au préfet. Après examen de celles-ci, le préfet notifie au maire (avant le 31 décembre) le nombre de logements retenus pour l’application des dispositions de l’article L. 302-5 du CCH. Des pénalités sont prévues par la loi lorsque le nombre de logements sociaux est inférieur à 20 % des résidences principales. Depuis le 1er janvier 2002, un prélèvement est effectué chaque année sur les ressources fiscales des communes précitées,

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sauf pour celles bénéficiant de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) prévue par l’article L. 2334-15 du CGCT lorsque le nombre de logements sociaux est supérieur à 15 % des résidences principales. Ce prélèvement est de 152,45 € X la différence entre 20 % des résidences principales au sens du I de l’article 1411 du CGI et le nombre de logements sociaux existant dans la commune l’année précédente. Il ne peut excéder 5 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune figurant dans le compte administratif de l’avant-dernier exercice. Pour les communes dont le potentiel fiscal par habitant était, l’année de la promulgation de la loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 précitée, supérieur à 762,25 € (seuil actualisé chaque année suivante en fonction du taux moyen de progression du potentiel fiscal par habitant de l’ensemble des communes de plus de 1 500 habitants), le prélèvement sur les ressources fiscales est de 20 % du potentiel fiscal par habitant X la différence entre 20 % des résidences principales et le nombre de logements sociaux existant dans la commune l’année précédente. Le prélèvement ne peut excéder le seuil précité. Le prélèvement n’est pas effectué si son montant est inférieur à 3 811,23 €. Par ailleurs, son montant est diminué des dépenses exposées par la commune pendant l’avant-dernier exercice, au titre des subventions foncières prévues par l’article L. 2254-1 du CGCT, des travaux de viabilisation des terrains ou des biens immobiliers mis ensuite à disposition pour la réalisation de logements sociaux et des moins-values correspondant à la différence entre le prix de cession de terrains ou de biens immobiliers donnant lieu à la réalisation effective de logements sociaux et leur valeur vénale par le service des domaines. Si le montant de ces dépenses et moins-values de cession est supérieur au prélèvement d’une année, le surplus peut-être déduit l’année suivante dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat. Lorsque la commune appartient à un EPCI compétent pour effectuer des réserves foncières en vue de la réalisation de logements sociaux et lorsque cet EPCI est doté d’un PLH, la somme correspondante est versée à l’EPCI, déduction faite des dépenses précitées exposées par la commune pour la réalisation de logements sociaux. A défaut ce montant est versé : - à l’établissement public foncier compétent pour réaliser toute acquisition foncière ou immobilière en vue de la constitution de réserve foncière si la commune appartient à cet établissement (hors Ile-de-France) ; - à un fonds d’aménagement urbain, institué dans chaque région, destiné aux communes et aux EPCI pour des actions immobilières et foncières en faveur du logement social. L’objectif de réalisation de logements locatifs sociaux, qui ne peut être inférieur au nombre de logements locatifs sociaux nécessaires pour atteindre 20 % du montant total des résidences principales, est défini par le conseil municipal. Si la commune appartient à un EPCI compétent en matière de PLH, ce PLH doit fixer, de façon à favoriser la mixité sociale en assurant une répartition diversifiée et équilibrée de l’offre entre les communes, l’objectif de réalisation de logements sociaux sur le territoire de la commune de manière à accroître le nombre de ces logements par rapport au nombre de résidences principales. A Paris, Marseille et Lyon, le principe ci-dessus s’applique, dans le cadre du PLH, aux arrondissements. L’article L. 302-9-1 du CCH prévoit l’engagement, par le préfet, d’une procédure constat de carence à l’encontre des communes n’ayant pas respecté leurs obligations en matière de logements sociaux. Lorsque la carence a été constatée, le préfet peut conclure une convention avec un organisme en vue de la construction ou de l’acquisition des logements sociaux nécessaires. La commune contribue au financement de l’opération pour un montant égal à la subvention foncière versée par l’Etat dans le cadre de la convention. La contribution de la commune ne peut être supérieure à 13 000 € par logement construit ou acquis en Ile-de-France et à 5 000 € sur le reste du territoire. Pour les communes n’ayant pas respecté la totalité de leur objectif triennal, une commission dont le maire est membre est chargée d’examiner les difficultés rencontrées par celles-ci et proposer des solutions permettant d’atteindre lesdits objectifs. Si la commission conclut que les communes ne pouvaient pour des raisons objectives respecter leur obligation triennale, elle peut recommander au ministre du logement un aménagement des obligations.

Maintien de l’habitat, notamment à vocation sociale, dans les quartiers anciens

(article L. 303-1 du CCH) Les opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH) visent à réhabiliter le parc immobilier bâti. Mises en œuvre dans le respect des équilibres sociaux, de la sauvegarde du droit des occupants défavorisés ainsi que, s’il y a lieu, du PLH, elles tendent à améliorer l’offre de logements, en particulier locatifs, ainsi qu’à maintenir ou à développer les services de voisinage. Une OPAH fait l’objet d’une convention entre la commune ou l’EPCI compétent en matière d’habitat ou le syndicat mixte ayant reçu mandat de ces derniers, l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) et l’Etat.

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Le projet de convention (avant signature) est mis à disposition du public pendant un mois. La convention signée peut être consultée en mairie pendant toute la durée de sa validité. La convention doit préciser : - le périmètre de l’opération ; - le montant des aides susceptibles d’être accordées par l’ANAH et diverses personnes publiques ou privées pour l’amélioration de l’habitat, la construction de logements sociaux, l’acquisition de logements en vue de leur amélioration pour un usage locatif, les baux à réhabilitation et les actions d’accompagnement prévues ; - les actions : – d’accompagnement et d’amélioration du cadre de vie prévues par l’Etat, la commune ou l’EPCI ; – destinées à assurer le respect de la diversité de la population dans les quartiers, à maintenir le caractère social de l’occupation des logements et à favoriser le maintien sur place des occupants ; – destinées à assurer le maintien ou l’implantation de services ou d’équipements commerciaux ou artisanaux de proximité.

MESURES TENDANT A FAVORISER LA CONSTRUCTION D’HABITATIONS

En application des articles L. 312-2-1 à L. 312-3 du CCH, les collectivités territoriales et les EPCI peuvent, pour favoriser la construction d’habitations : - apporter des aides pour la réalisation de logements locatifs sociaux, la réhabilitation ou la démolition de logements locatifs, de places d’hébergement ainsi qu’aux opérations de rénovation urbaine ; - apporter sous conditions de ressources des aides aux propriétaires occupants pour l’amélioration de l’habitat, aux personnes accédant à la propriété. Dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat les départements, les communes et leurs groupements peuvent soit garantir les emprunts contractés par des sociétés ou organismes ayant pour objet la construction d’immeubles à usage principal d’habitation n’excédant pas certaines normes, soit leur allouer des avances.

LE LOGEMENT SOCIAL

(articles L. 441 à L. 441-2-5 du CCH) L’attribution de logements sociaux participe à la mise en œuvre du droit au logement pour les personnes aux ressources modestes et les personnes défavorisées. L’attribution de ces logements doit tenir compte de la diversité de la demande, favoriser l’égalité des chances des demandeurs ainsi que la mixité sociale des quartiers et des villes. Les collectivités territoriales et les bailleurs sociaux participent, chacun en ce qui les concernent, à la réalisation de ces objectifs. L’Etat veille au respect des règles d’attribution de ces logements.

Accessions à la propriété

Les communes qui le souhaitent peuvent instituer un guichet unique dans le cadre d’une procédure de cession d’accession sociale à la propriété. Ce guichet unique met à la disposition du public un dossier présentant l’ensemble des dispositifs de soutien à l’accession sociale à la propriété.

Attribution de logements sociaux

Les dispositions relatives à l’attribution des logements sociaux ont été modifiées à de nombreuses et, en dernier lieu, par les lois no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale, n° 2006-872 du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement et n° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale. L’attribution des logements sociaux participe à la mise en œuvre du droit au logement en faveur des personnes aux revenus modestes et des personnes défavorisées. Cette attribution doit, en particulier, tenir compte de la diversité de la demande et favoriser l’égalité des chances ainsi que la mixité sociale des quartiers et des villes. Le préfet peut, par convention, déléguer au maire ou, avec l’accord de ce dernier, au président d’un EPCI compétent en matière d’habitat tout ou partie des réservations des logements dont il bénéficie sur le territoire de la commune ou de l’établissement. La convention fixe les engagements du délégataire en vue de la mise en œuvre du droit au logement, les modalités d’évaluation annuelle de la délégation ainsi que les conditions de son retrait en cas de non-respect de ses engagements par le délégataire. Lorsque les objectifs fixés par le plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées ne sont pas respectés, le préfet adresse une mise en demeure à la commune ou à l’EPCI défaillant. Il se substitue à cette commune ou à cet EPCI si la mise en demeure reste sans suite pendant trois mois. Les maires des communes membres d’un EPCI compétent en matière d’habitat et ayant adopté leur programme local de l’habitat sont membres de la commission de coordination créés dans le cadre de l’accord collectif intercommunal. Ledit

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accord, signé entre l’EPCI et les organismes disposant d’un patrimoine locatif social, engage les organismes à attribuer des logements aux personnes défavorisées ou aux ressources modestes. Le maire qui dispose de la délégation de réservations des logements du contingent préfectoral doit donner son accord quant à l’attribution de logements sur ce type de contingent décidé par le président de l’EPCI dans le cadre des accords collectifs intercommunaux. Par ailleurs, lorsque le maire dispose de la délégation de réservations des logements du contingent préfectoral, le représentant de l’Etat lui demande de procéder à la désignation et, le cas échéant, à l’attribution d’un logement à un demandeur, dont la demande est considérée comme prioritaire dans les conditions fixées à l’article L. 441-2-3 du code de la construction et de l’habitation que les organismes de logements sociaux doivent loger. Pour favoriser la transparence des attributions, chaque demande de logement social fait l’objet d’un enregistrement départemental unique. Les organismes d’habitations à loyer modéré attribuent les logements aux personnes physiques de nationalité française et aux personnes physiques de nationalité étrangère en situation régulière sur le territoire français. Le montant des ressources des attributaires ne doit pas excéder celui d’un barème tenant compte du nombre de personnes vivant au foyer (article R. 441-1 du CCH). Le maire de la commune où sont situés les logements à attribuer, ou son représentant, est membre de droit des commissions d’attribution. Il dispose d’une voix prépondérante en cas d’égalité des voix. A Paris, Marseille et Lyon, les maires d’arrondissement ou leurs représentants participent à titre consultatif aux travaux de ces commissions pour l’attribution des logements situés dans le ou les arrondissements où ils sont territorialement compétents. Les bailleurs sociaux doivent rendre compte : - des attributions de logements, au titre des logements qui lui sont réservés, au représentant de l’Etat dans le département ; - des attributions de logements, pour les conventions qu’elles ont signées, aux collectivités territoriales ; - des résultats atteints au titre des objectifs quantifiés prévus dans l’accord collectif départemental : au représentant de l’Etat dans le département, aux présidents d’EPCI pour les logements locatifs sociaux situées dans leur ressort, aux maires des communes intéressées ; des statistiques relatives aux demandes de logement reçues, aux logements nouvellement mis en service ou remis en location, aux logements restés vacants pendant plus de trois mois, aux attributions prononcées ainsi que celles qui ont été proposées mais refusées par les demandeurs : au représentant de l’Etat dans le département ; aux présidents d’EPCI pour les logements locatifs sociaux situés dans leur ressort ; aux maires des communes intéressées pour les parties du par de logements locatifs sociaux qui les concernent.

REMARQUES : - les maires d’arrondissement des communes de Paris, Marseille et Lyon bénéficient des mêmes informations que le maire de la commune pour les logements situés dans le ou les arrondissements où ils sont territorialement compétents.

Droit au logement opposable

En application de l’article L. 300-1 du CCH, le droit à un logement décent et indépendant est garanti par l’Etat. Il est ouvert à toute personne résidant sur le territoire français dans des conditions régulières, et dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat, qui n’est pas en mesure d’y accéder par ses propres moyens ou de s’y maintenir. Ce droit s’exerce d’abord par un recours amiable, puis, s’Il y a lieu, par un recours contentieux. Une commission de médiation auprès du préfet a été constituée dans chaque département. Cette instance, présidée par une personnalité qualifiée désignée par le représentant de l’Etat, a vocation à être saisie par toute personne répondant aux conditions réglementaires d’accès au logement social et qui n’a reçu aucune proposition dans les délais prévus par la loi. Après examen des candidatures, la commission transmet au préfet la liste des personnes auxquelles un logement doit être attribué en urgence. Le représentant de l’Etat, après avoir recueilli l’avis des maires des communes concernées, et en tenant compte des objectifs de mixité sociale définis par l’accord collectif intercommunal ou départemental, désigne chaque demandeur à un bailleur disposant de logements correspondant à la demande des intéressés. Les EPCI à fiscalité propre disposant d’un PLH et ayant conclu une convention avec l’Etat en application de l’article L. 301-5-1 du CCH peuvent, à titre expérimental et pour une durée de six ans, passer une convention avec l’Etat, ses communes membres et les départements concernés pour devenir, sur son territoire, le garant du droit au logement décent et indépendant. La convention prévoit la délégation au président de l’EPCI : - de tout ou partie des réservations de logements dont le représentant de l’Etat dans le département bénéficie sur son territoire ; de la mise en œuvre des procédures de lutte contre le plomb et de résorption de l’insalubrité de celles de résorption des immeubles menaçant ruine et de celles de réquisition. Par ailleurs, elle prévoit également la délégation à l’EPCI de tout ou partie des compétences en matière sociale revenant au département.

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Fonds d’aide au relogement d’urgence

La loi de finances initiale pour 2006 (article 39) a créé un fonds d’aide au relogement d’urgence (FARU) destiné à aider financièrement les communes lorsqu’elles assurent le relogement d’urgence ou le relogement temporaire de personnes occupant des locaux représentant un danger pour leur santé ou leur sécurité et faisant l’objet d’une ordonnance d’expulsion ou d’un ordre d’évacuation. Le maire est tenu d’assurer l’hébergement ou le relogement des occupants d’un immeuble dans plusieurs cas : - carence du propriétaire d’un hôtel meublé en cas d’engagement de la procédure de péril et du contrôle de la salubrité de ces hôtels ; - mise en cause de la solidité d’un bâtiment, suite à un événement exceptionnel indépendant de la volonté du propriétaire, (incendie, par exemple) lequel ne peut assurer le relogement des occupants ; - évacuation par recours à la force publique de personnes occupant un squat devenu dangereux dans un immeuble très dégradé souvent sous arrêté de péril ou d’insalubrité ; - en soutien du préfet en cas d’interdiction temporaire ou définitive prononcée dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre. Ces situations d’hébergement ou de relogement ouvrent droit, pour la commune, au bénéfice du FARU. L’aide du fonds est également prévue lorsque le maire assure l’exécution de travaux interdisant l’accès de locaux dangereux (murage des ouvertures, mise en place d’un système de fermeture pour interdire l’accès…). L’aide, sous forme de subvention, est destinée à l’exclusion de tout autre, à recouvrir tout ou partie des frais d’hébergement (50, 75 ou 100 %) engagés par la commune, à l’exclusion de tout autre. La demande de subvention qui doit être adressée à la préfecture doit comprendre : un exposé de l’opération (péril, insalubrité), l’arrêté relatif à la procédure à mettre en œuvre en raison de l’état de l’immeuble, un exposé sur les conditions de relogement proposées par la commune, un devis (ou une facture) relative au coût de l’hébergement.

La réservation de logements

(articles L. 441-1 et R. 441-5 du CCH) En matière d’attribution de logements sociaux, l’Etat, les collectivités territoriales, leurs établissements publics, les EPCI, les chambres de commerce et d’industrie, etc. bénéficient, sous certaines conditions, d’un droit de réservation de logements locatifs d’organismes d’HLM. Cette réservation donne lieu à une convention entre les parties concernées. Elle doit être transmise au préfet du département d’implantation des logements réservés. Le total des logements réservés aux collectivités territoriales, aux EPCI les groupant et aux chambres de commerce et d’industrie en contrepartie de l’octroi de la garantie financière des emprunts ne peut, globalement, représenter plus de 20 % des logements de chaque programme. Le contingent de logements réservés par le préfet au bénéfice des personnes prioritaires ne peut excéder 30 % du total des logements de chaque organisme dont 5 % pour les personnels civils et militaires de l’Etat. La réservation donne lieu à une convention avec l’organisme d’HLM ; à défaut, elle est réglée par arrêté du préfet. Dans le cadre d’une convention le préfet peut déléguer au maire, ou avec l’accord de ce dernier, au président d’un EPCI compétent en matière d’habitat, tout ou partie des réservations de logements dont il bénéficie sur le territoire de la commune ou de l’établissement. La délégation du “ contingent préfectoral ” en faveur d’une commune n’est pas un droit. La collectivité doit, en effet, remplir des conditions montrant qu’elle s’implique dans le logement social. Plusieurs critères sont pris en considération : - le taux de logements sociaux doit être au moins égal au seuil fixé par l’article L. 302-5 du CCH (ou engagement d’un rattrapage si le taux est inférieur), - la commune doit être le lieu d’enregistrement du numéro unique ; - la commune devra avoir manifesté sa volonté d’intervenir en faveur du logements des personnes défavorisées (en particulier les publics prioritaires tels que définis dans le plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées). En contrepartie d’un apport de terrain ou d’un financement, des réservations supplémentaires peuvent être consenties par les organismes d’HLM à l’Etat, aux collectivités territoriales, aux EPCI et aux chambres de commerce et d’industrie.

LES POUVOIRS DE POLICE DU MAIRE EN MATIERE D’HABITAT

Le pouvoir de police générale

Les conditions de mise en œuvre du pouvoir de police générale

Aux termes de l’article L. 2212-2 du CGCT, la police municipale, comme nous l’avons dans le chapitre intitulé Les

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pouvoirs de police du maire, a pour objet d’assurer “ le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ”. La loi du 21 janvier 1995 confirme le rôle du maire en matière de sécurité. Il “ concourt par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique ” (article 7). Ainsi, le maire doit, en faisant usage de ses pouvoirs de police municipale prendre toute disposition pour prévenir les accidents dont les administrés pourraient être victimes. L’existence d’un danger pour la sécurité publique constitue le fondement de l’obligation d’agir du maire. Il doit donc agir sur ce fondement lorsqu’il existe un péril ou un danger grave, un risque réel et important, un danger perceptible ou prévisible, un risque sérieux ou une menace ou un risque important.

Les mesures de sûreté susceptibles d’être prises

Dès lors que la solidité des bâtiments est mise en cause par des événements accidentels indépendants de toute responsabilité des propriétaires, le maire prend les mesures qui s’imposent afin de garantir la sécurité et la salubrité publiques. Ainsi, par exemple, à la suite de catastrophes naturelles ou d’incendies, il assure l’hébergement des habitants sinistrés. Les mesures que peut prendre le maire en application de l’article L. 2212-4 du CGCT consistent notamment à : - ordonner une évacuation des zones menacées. Par exemple, en cas de danger grave et imminent tel que celui afférent à une menace d’éboulement de terre, le maire peut ordonner l’évacuation de la zone de terrains dominé par un rocher qui menace de tomber (CE, 14 mars 1958, Dame Fleury) ; - prononcer une interdiction d’habiter. Ainsi, par exemple, il appartient au maire de prendre des mesures de sûreté imposées par les circonstances en cas de danger grave et imminent tel que celui afférent à une menace d’éboulement en interdisant l’habitation, la circulation et le stationnement dans la zone de terrains dominée par une falaise menaçant de s’ébouler (CE, 17 janvier 1964, Société thermale de l’Aude) ; - prescrire des travaux sur les domaine public et privé communaux ; - prescrire la réalisation de travaux sur des immeubles privés. Ces travaux sont réalisés sur des immeubles dans l’intérêt collectif, doivent être exécutés par la commune et à ses frais.

Les mesures de protection

C’est au maire qu’il revient, au titre de ses pouvoirs de police générale, de procéder notamment à la démolition ou à la réparation des édifices menaçant ruine. A cet égard, le Conseil d’Etat précise que le maire peut ordonner la démolition des immeubles menaçant ruine, mais il ne peut le faire que dans le cas où ces immeubles sont exposés à des dangers provenant de causes extérieures à l’immeuble (CE, 26 juillet 1985, commune de Vigny). Toutefois, des circonstances exceptionnelles peuvent justifier une démolition d’office même lorsque la cause du péril n’est pas extérieure à l’immeuble. Par exemple, il peut arriver que l’imminence d’un danger soit telle qu’elle ne permet pas d’entreprendre une quelconque procédure et que le maire soit ainsi conduit à faire usage des pouvoirs de police générale qu’il tient de l’article L. 2212-2 du CGCT. Les frais resteront à la charge de la collectivité car son intervention a eu lieu dans un intérêt public assimilable à une tâche de protection civile, tandis que si la commune agit dans le cadre de péril du code de la construction et de l’habitation, elle ne fait que l’avance des frais occasionnés par des travaux d’office (CE, 30 janvier 1948, ville de Clermont-Ferrand). En cas de carence du propriétaire du terrain, la commune n’est pas habilitée à lui imposer la réalisation des travaux nécessaires pour prévenir les dangers ni mettre à sa charge leur coût (CE, 4 décembre 1974, Dame Bonneau) ; elle ne peut que se substituer à lui (CE, 24 janvier 1936, Mure). Par ailleurs, lorsque le maire intervient au titre de ladite police, il peut agir d’office, en raison de l’urgence, sans avoir à être autrement habilité par un tribunal. Il revient au maire de s’attacher à mettre en œuvre tous les moyens susceptibles d’empêcher l’accès à l’immeuble menaçant ruine (pose des barrières, panneaux annonçant le danger...).

Le pouvoir de police spéciale

Le manque d’entretien des immeubles peut engager la sécurité des personnes et des biens. La législation permet au maire d’intervenir afin de prescrire aux propriétaires les mesures appropriées pour remédier aux situations dangereuses. Il s’agit de la procédure de péril, du contrôle de la sécurité des hôtels meublés et de la sécurité des immeubles collectifs à usage principal d’habitation.

La police des immeubles menaçant ruine

La police des immeubles menaçant ruine trouve son fondement, notamment dans l’article L. 2213-24 du CGCT afférent au pouvoir de police spéciale. Dans le cadre de ce pouvoir de police spéciale, on distingue deux cas : le péril ordinaire et le péril imminent. La procédure de péril est fondée sur la notion de sécurité publique et de danger encouru par les personnes, le public ou les occupants, compte tenu des défauts de solidité des éléments bâtis, y compris les éléments intérieurs aux bâtiments. L’ordonnance n° 2005-1566 du 15 décembre 2005 relative à l’habitat insalubre et dangereux a modifié le régime de la police

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administrative spéciale des immeubles menaçant ruine. . Les modalités de son application ont été précisées par le décret n° 2006-1359 du 8 novembre 2006.

Le péril ordinaire ou non-éminent

Procédure antérieure

Nouvelle procédure

La procédure de péril ordinaire est initiée par le maire. Il peut prescrire par arrêté toutes mesures tendant à la répara-tion ou à la démolition des murs, bâtiments ou édifices qui, eu égard à leur état, seraient de nature à compromettre la sécurité publique (article L. 511-1 du code de la construc-tion et de l’habitation). Le propriétaire est mis en demeure d’effectuer dans un délai déterminé les travaux de réparation ou de démolition de l’immeuble menaçant ruine. S’il conteste le péril, le propriétaire doit désigner un expert chargé de procéder, contradictoirement et au jour fixé par l’arrêté, à la consta-tation de l’état du bâtiment et de dresser un rapport. Si au jour indiqué, le propriétaire n’a pas fait cesser le péril et s’il n’a pas désigné un expert, il est procédé d’office à la visite par l’expert seul nommé par l’administration. L’arrêté de péril du maire et les rapports d’experts sont transmis immédiatement au tribunal administratif. Le tri-bunal peut autoriser le maire à y faire procéder d’office et aux frais du propriétaire si cette exécution n’a pas eu lieu à l’époque prescrite. Lorsque le tribunal administratif a constaté l’insécurité de l’immeuble, le maire peut prendre un arrêté portant inter-diction d’habiter et d’utiliser les lieux. Sur le rapport d’un expert constatant la réalisation des travaux prescrits, le maire, par arrêté, prend acte de la réalisation des travaux, de leur date d’achèvement et pro-nonce la mainlevée de l’arrêté prescrivant la réparation ou la démolition de l’immeuble menaçant ruine et, le cas échéant, celle de l’interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux.

La procédure de péril ordinaire est simplifiée, c’est ainsi que : la phase contradictoire est renvoyée avant la signature de l’arrêté du péril ; l’homologation par le tribunal ad-ministratif est supprimée ; les éventuelles interdictions d’habiter sont réintégrées dans l’arrêté, de façon à permettre le relogement des occupants et à clari-fier leur droit au bail ; Le maire est habilité à effectuer les travaux d’office après mise en de-meure du propriétaire. En effet, le propriétaire a toute faculté de contester l’arrêté de péril et de saisir le juge administratif d’un référé suspension, aux fins de faire désigner un expert, par exemple. Dans le cas de refus des occupants ou des propriétaires de laisser entrer dans les lieux, le droit commun s’applique, à savoir la saisine du juge des référés pour autoriser le maire à exécuter les travaux d’office.

Le péril imminent

Procédure antérieure

Nouvelle procédure

La procédure est également initiée par le maire. Lorsque l’état d’un bâtiment fait courir un péril imminent au public ou à ses occupants, le maire peut, après en avoir averti le propriétaire, solliciter auprès du tribunal d’instance la nomination d’un expert. Si le rapport de ce dernier conclut à l’existence d’un péril grave et imminent, le maire ordonne les mesures provisoires nécessaires pour garantir la sécurité, et notamment, l’évacuation de l’immeuble. Dans le cas où les mesures exécutées n’auraient pas mis fin dura-blement au péril, le maire poursuit la procédure dans les conditions prévues à l’article L. 511-2 du code de la construction et de l’habitation, et instruit un arrêté de péril ordinaire.

La procédure ancienne est reprise avec une modifica-tion importante : c’est le juge administratif, statuant en référé qui désigne dé-sormais l’expert appelé à faire un rapport sur l’état de péril (au lieu du juge d’instance, ceci par souci de cohérence de juridic-tion).

Le contrôle de la sécurité des hôtels meublés

Les hôtels meublés sont des établissements à usage d’hébergement. Ils sont soumis aux dispositions des établissements recevant du public. A ce titre, il relève de la compétence du maire d’en assurer le contrôle et la sécurité sur le fondement des articles L. 123-1 à L. 123-4 du code de la construction et de l’habitation. Le maire prescrit, par arrêté, après visite et avis de la commission de sécurité, l’exécution des mesures et travaux nécessaires pour faire cesser la situation d’insécurité. Il peut enfin, en cas d’inexécution des mesures par l’exploitant, y procéder d’office et aux frais de celui-ci (article L. 123-3).

La sécurité des immeubles collectifs à usage principal d’habitation

Lorsque, du fait de la carence du ou des propriétaires, des équipements communs d’un immeuble collectif à usage

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principal d’habitation présentent un fonctionnement défectueux ou un défaut d’entretien de nature à créer des risques sérieux pour la sécurité des occupants ou à compromettre gravement leurs conditions d’habitation, le maire peut, par arrêté, prescrire leur remise en état de fonctionnement ou leur remplacement, en fixant le délai imparti pour l’exécution de ces mesures (article L. 129-1 du code de la construction et de l’habitation). Si l’inexécution de mesures prescrites résulte de la défaillance de certains copropriétaires, la commune peut se substituer à ceux-ci pour les sommes exigibles. Elle est alors subrogée dans les droits et actions du syndicat à concurrence des sommes qu’elle a versées. Le maire peut demander au juge administratif de désigner un expert chargé d’examiner l’état des équipements communs dans un délai de vingt-quatre heures. Le maire est compétent pour réaliser d’office les mesures prescrites. Dans ce cas, la commune assure l’avance des frais si le maire réalise d’office ces mesures.

L’insalubrité

La lutte contre l’insalubrité a pour objet de protéger les habitants des risques d’atteinte à leur santé que l’état du logement leur fait courir, grâce à la réalisation de travaux. La lutte contre l’habitat insalubre est une compétence de l’Etat, prévue aux articles L. 1331-22 à L. 1331-30 du code de la santé publique. Elle est mise en œuvre par arrêté préfectoral déclarant l’insalubrité et prescrivant les mesures nécessaires à sa résorption. Le maire peut également intervenir au soutien du préfet. L’insalubrité peut être qualifiée de remédiable lorsque qu’il est demandé au propriétaire d’effectuer des travaux. L’insalubrité est irrémédiable lorsqu’il n’existe aucun moyen technique pour y mettre fin ou lorsque les travaux seraient plus coûteux que la reconstruction du bâtiment. Au titre des travaux d’interdiction d’accès, le préfet déclare l’immeuble insalubre à titre irrémédiable. Il prescrit toutes mesures nécessaires pour empêcher l’accès et l’usage de l’immeuble au fur et à mesure de son évacuation. Les mêmes mesures peuvent être décidées à tout moment par le maire au nom de l’Etat. Ces mesures peuvent faire l’objet d’une exécution d’office. Lorsque l’autorité administrative se substitue au propriétaire défaillant et fait usage des pouvoirs d’exécution d’office, elle agit en lieu et place des propriétaires, pour leur compte et à leurs frais. Si l’inexécution de mesures prescrites portant sur les parties communes d’un immeuble en copropriété résulte de la défaillance de certains copropriétaires, la commune ou l’Etat peut se substituer à ceux-ci pour les sommes exigibles à la date votée par l’assemblée générale des copropriétaires. La collectivité publique est alors subrogée dans les droits et actions du syndicat à concurrence des sommes qu’elle a versées. Le maire agissant au nom de l’Etat ou, à défaut, le préfet est l’autorité administrative compétente pour réaliser d’office les mesures prescrites. Dans ce cas, la commune assure l’avance des frais si le maire réalise d’office ces mesures.

Le relogement

L’ordonnance du 15 décembre 2005 procède à une clarification de la protection des occupants et un renforcement de leurs droits dans les situations d’insalubrité, de péril ou dans les établissements d’hébergement dangereux (hôtels meublés, notamment). Elle précise également les responsabilités du maire en matière d’hébergement temporaire et de relogement définitif des occupants. En application de l’article L. 521-1 du code de la construction et de l’habitation (article 8 de l’ordonnance du 15 décembre 2005), les propriétaires et les exploitants de locaux d’hébergement ont l’obligation d’assurer le relogement ou l’hébergement des occupants et de contribuer au coût correspondant. Ainsi, par exemple, si l’état du bâtiment ne permet pas de garantir la sécurité des occupants, le maire peut prendre un arrêté portant interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux. Depuis le décret du 8 novembre 2006 précité pris le maire peut assortir l’arrêt de péril d’une interdiction d’habiter temporaire ou définitive, si nécessaire. Il incombe, dans ce cas, au propriétaire d’assurer le relogement des occupants dans les conditions prévues à l’article L. 521-3-1 du code de la construction et de l’habitation. Par ailleurs, si l’état de l’hôtel meublé présente un très grave danger pour les occupants, le maire peut en ordonner l’évacuation. Dans ce cas, les dispositions afférentes au péril imminent en matière d’hébergement ou de relogement sont applicables. En cas de carence de ce dernier, le maire doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour héberger ou reloger les occupants. Les frais ainsi générés restent bien évidemment à la charge financière des exploitants ou les propriétaires (article L. 521-1 du code de la construction et de l’habitation). Pour les squats devenus dangereux dans des immeubles très dégradés, souvent déjà sous arrêté de péril ou d’insalubrité, mais pour lesquels les travaux n’ont pu être exécutés ou dont l’expulsion des occupants sans titre, ordonnée par le juge, n’a pu être mise en œuvre, le maire peut en ordonner l’évacuation. Cependant, comme pour toute évacuation, si les occupants n’obtempèrent pas, le maire doit demander au préfet le recours à la force publique. Dans ce cas, et pour des raisons de santé publique, le maire peut se trouver dans l’obligation de trouver un hébergement en urgence pour ces personnes.

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Le propriétaire ou l’exploitant doit rembourser à la commune la somme correspondant aux frais occasionnés par le relogement. Elle est recouvrée comme en matière de contributions directes et le maire émet un titre exécutoire. Cependant, les communes peuvent se trouver confrontées à des propriétaires inconnus ou insolvables et de ce fait elles peuvent rencontrer des difficultés pour récupérer les sommes engagées. Tout d’abord lorsque les propriétaires sont inconnus, la commune peut acquérir les biens concernés, afin de se rembourser des dépenses engagées, selon la procédure décrite à l’article L. 1123-3 du code général de la propriété des personnes publiques. En ce qui concerne les propriétaires insolvables, il est nécessaire de mettre en œuvre les procédures de recouvrement de créance (article L. 1617-5 du CGCT) et d’exécution forcée (loi no 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles d’exécution et décret d’application no 92-755 du 31 juillet 1992).

CH A P I T R E 12 L’accueil des gens du voyage

La loi no 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage a été modifiée par la loi no 2003-239 du 18 mars 2003 relative à la sécurité intérieure, par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et aux responsabilités locales, par la loi n° 2007-297 relative à la prévention de la délinquance et par la loi n° 2007-1822 du 24 décembre 2007 de finances initiale pour 2008. Elle précise en son article 1er : “ Les communes participent à l’accueil des personnes dites gens du voyage et dont l’habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles. ” Lorsqu’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre est compétent en matière de réalisation d’aires d’accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, les maires des communes membres de celui-ci peuvent transférer au président de cet établissement des attributions police spéciale conformément à l’article L. 5211-9-2 du CGCT. Aux dispositions prévues par la loi du 5 juillet 2000 précitée, s’ajoutent des mesures diverses en faveur des gens du voyage.

SCHEMA DEPARTEMENTAL D’ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE

La loi du 5 juillet 2000 susnommée donne une nouvelle définition du schéma départemental d’accueil antérieurement prévu par l’article 28 de la loi no 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement et prévoit que les communes de 5 000 habitants et plus doivent obligatoirement figurer dans ce schéma. Précédé d’une évaluation des besoins et de l’offre existante, notamment de la fréquence et de la durée des séjours, des possibilités de scolarisation des enfants, d’accès aux soins et d’exercice des activités économiques, le schéma départemental est élaboré par le représentant de l’Etat dans le département et le président du conseil général. Il fait l’objet d’un avis des organes délibérants des communes et EPCI concernés ainsi que de la commission consultative départementale intéressée. Depuis le 5 janvier 2002, il est approuvé par le représentant de l’Etat seul. Ce schéma : - précise la destination des aires permanentes d’accueil et leur capacité ; - définit la nature des actions à caractère social destinées aux gens du voyage qui les fréquentent ; - détermine les emplacements susceptibles d’être occupés temporairement à l’occasion de rassemblements traditionnels ou occasionnels ; - définit les conditions d’intervention de l’Etat pour assurer le bon déroulement de ces rassemblements ; - doit tenir compte de l’existence de sites inscrits ou classés sur le territoire des communes concernées, étant précisé que la réalisation des aires permanentes d’accueil doit respecter les dispositions applicables à chacun des sites en cause. Une annexe recense les autorisations délivrées en application de l’article L. 443-3 du code de l’urbanisme ainsi que les terrains devant être mis à la disposition des gens du voyage par leurs employeurs, en particulier dans le cadre d’emplois saisonniers. Le schéma départemental est révisable tous les six ans à compter de sa publication.

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LES AIRES D’ACCUEIL

La loi du 5 juillet 2000 précitée prévoit en son article 2 que les communes et EPCI figurant au schéma départemental sont tenus de mettre à la disposition des gens du voyage une ou plusieurs aires d’accueil, aménagées et entretenues dans un délai de deux ans suivant la publication du schéma. Ce délai peut être prorogé de deux ans à compter de sa date d’expiration si, au cours de la période considérée, la commune ou l’EPCI a manifesté son intention de se conformer aux obligations qui lui incombent : - par la transmission au préfet d’une lettre d’intention ou d’une délibération comportant la localisation de l’opération de création ou de réhabilitation d’une aire d’accueil des gens du voyage ; - par l’acquisition des terrains ou le lancement d’une procédure d’acquisition des terrains sur lesquels les aménagements sont prévus ; - soit par la réalisation d’une étude préalable. Un délai supplémentaire est accordé, jusqu’au 31 décembre 2008, à compter de la date d’expiration de ce délai à la commune ou à l’EPCI qui a manifesté, dans les conditions décrites ci-dessus, la volonté de se conformer à ses obligations et, qui, au terme de ce délai, n’a pu, malgré tout, s’en acquitter. Si, à l’expiration des délais prévus ci-dessus et après mise en demeure restée sans effet dans les trois mois suivants, la commune ou l’EPCI n’a pas rempli ses obligations au regard du schéma départemental, l’Etat peut acquérir les terrains nécessaires, réaliser les travaux d’aménagement et gérer les aires au nom de la commune ou de l’EPCI défaillant. La commune ou l’EPCI devient de plein droit propriétaire de l’aire aménagée à dater de l’achèvement des aménagements. La gestion de l’aire est assurée directement par la commune ou l’EPCI, étant précisé qu’elle (ou il) peut, dans le cadre d’une convention, confier cette gestion à une personne privée. Les dépenses relatives à l’acquisition des terrains, à leur aménagement et à leur gestion constituent des dépenses obligatoires pour la commune ou l’EPCI qui, selon le schéma départemental, doit en assumer la charge. Les aires d’accueil des gens du voyage doivent répondre aux normes techniques définies par le décret no 2001-569 du 29 juin 2001. C’est ainsi que l’aire d’accueil doit comporter au minimum un bloc sanitaire intégrant au moins une douche et deux WC pour cinq places de caravane. Chaque place de caravane doit permettre d’assurer le stationnement d’une caravane, de son véhicule tracteur et, le cas échéant, de sa remorque. En outre, chaque place de caravane doit être dotée d’un accès aisé aux équipements sanitaires ainsi qu’à l’alimentation en eau potable et à l’électricité. Si ces normes ne sont pas respectées, le préfet peut, en application du décret no 2001-568 du 29 juin 2001 modifié, résilier la convention précitée dans le délai d’un mois après une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Le versement de l’aide cesse à compter du premier jour du mois suivant la résiliation. L’Etat participe au développement des aires d’accueil par une subvention d’investissement, une majoration de la dotation globale de fonctionnement (DGF) et une participation aux frais de gestion. La subvention se situe à 70 % maximum de la dépense dans la limite des plafonds (hors taxes) fixés par le décret no 2001-541 du 25 juin 2001 : 14 245 € par place de caravane pour les nouvelles aires d’accueil ; 9 147 € par place de caravane pour la réhabilitation des aires d’accueil existantes prévue par le schéma départemental d’accueil des gens du voyage ; 114 336 € par opération pour les aires de grand passage. La région, le département et les caisses d’allocations familiales peuvent accorder des subventions supplémentaires pour la réalisation de ces aires d’accueil. Pour le calcul de la DGF (article L. 2334-2 du CGCT), la population est majorée d’un habitant par place de caravane située sur une aire d’accueil des gens du voyage répondant aux conditions de la convention prévue par l’article L. 851-1 du code de la sécurité sociale et aux normes techniques en vigueur fixées par le décret no 2001-569 du 29 juin 2001. La majoration de population est portée à deux habitants par place de caravane pour les communes éligibles l’année précédente à la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) ou à la première fraction de la dotation de solidarité rurale (DSR). En application de l’article L. 2334-2 du CGCT, le nombre de caravanes s’apprécie au 1er janvier de l’année précédant l’exercice au titre duquel est répartie la DGF.

STATIONNEMENT

Le maire ou le préfet de police à Paris peut interdire par arrêté le stationnement des résidences mobiles en dehors des aires aménagées si sa commune : - remplit les obligations prévues au regard du schéma départemental ; - n’est pas inscrite dans le schéma départemental mais dispose d’une aire d’accueil ; - a décidé de contribuer, sans y être tenue, au financement d’une telle aire ou appartient à un groupement de communes qui s’est doté de compétences pour la mise en œuvre du schéma départemental.

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L’interdiction de stationnement est valable sur le territoire de la commune ou à l’EPCI ayant bénéficié d’un délai supplémentaire, dans les conditions prévues par la loi, jusqu’à l’expiration du délai. Elle est également valable lorsque la commune ou l’EPCI dispose d’un emplacement provisoire ayant fait l’objet d’un agrément du préfet, dans un délai fixé par ce dernier et ne pouvant excéder six mois à compter de la date de l’agrément. Précisons que l’agrément n’exonère pas la commune ou l’ECI des obligations lui incombant en application de l’article 2 de la loi du 5 juillet 2000 susnommée. En cas de stationnement effectué en violation de l’arrêté, (y compris sur le domaine public), le maire, le propriétaire du terrain, ou le titulaire du droit d’usage du terrain occupé peut demander au préfet de mettre en demeure les contrevenants de quitter les lieux. Il convient de préciser que la mise en demeure ne peut intervenir que si le stationnement porte atteinte à la sécurité, à la salubrité ou à la tranquillité publique. Cette mise en demeure, qui est assortie d’un délai d’exécution qui ne saurait être inférieur à vingt-quatre heures, est notifiée aux occupants et publiée, par voie d’affichage, à la mairie et sur les lieux de l’infraction. Si la mise en demeure n’a pas été suivie d’effets dans les délais requis et n’a pas fait l’objet d’un recours dans les conditions prévues par la loi, le représentant de l’Etat peut faire procéder à l’évacuation forcée des résidences sauf, opposition du propriétaire du terrain ou la personne titulaire du droit d’usage dans le délai prévu pour l’exécution de la mise en demeure. Le préfet peut demander au propriétaire du terrain ou le titulaire du droit d’usage, faisant obstacle à l’exécution de la mise en demeure, de prendre toutes mesures utiles pour faire cesser l’atteinte à la sécurité, à la salubrité ou à la tranquillité publique dans un délai qu’il fixe par arrêté. Le fait, pour l’intéressé, de ne pas se conformer à l’arrêté, est passible d’une amende de 3 750 €. Les personnes ayant reçu la mise en demeure, ainsi que le propriétaire du terrain ou le titulaire du droit d’usage ont la possibilité, dans le délai fixé par celle-ci, de demander son annulation au tribunal administratif qui statue dans un délai de soixante-douze heures, à compter de la saisine, étant précisé que le recours est suspensif de la décision du préfet. Ces dispositions ne sont pas applicables si les personnes sont propriétaires du terrain sur lequel elles stationnent. Il en va de même lorsqu’elles disposent d’une autorisation délivrée en application de l’article L. 443-1 du code de l’urbanisme ou stationnent sur un terrain aménagé dans les conditions figurant à l’article L. 443-3 de ce code. En cas d’occupation, en violation de l’arrêté d’interdiction de stationner, d’un terrain privé affecté à une activité à caractère économique et dès lors que cette occupation est de nature à entraver ladite activité, le propriétaire ou le titulaire d’un droit réel d’usage peut saisir le président du tribunal de grande instance aux fins de faire ordonner l’évacuation forcée des résidences mobiles. Le juge statue en la forme des référés et sa décision est exécutoire à titre provisoire. La loi du 5 juillet 2000 précitée modifiée par la loi du 5 mars 2007 de la prévention de la délinquance, prévoit en son article 9-1, que le préfet peut, dans les communes non inscrites au schéma départemental et non mentionnées à l’article 9 (II), mettre en œuvre la procédure de mise en demeure et d’évacuation prévue ci-dessus à la demande du maire, du propriétaire ou du droit d’usage du terrain afin de mettre fin au stationnement non autorisé de résidences mobiles de nature à porter atteinte à la sécurité, à la salubrité, ou la tranquillité publique. Les personnes ayant reçu la mise en demeure peuvent faire un recours devant le tribunal administratif dans les conditions décrites précédemment. Ces dispositions ne s’appliquent pas aux personnes violant un arrêté d’interdiction dans les conditions décrites dans le paragraphe ci-dessus. l LES ACTIONS A CARACTERE SOCIAL Le financement des actions de caractère social mentionnées à l’article 1er de la loi du 5 juillet 2000 modifiée (scolarisation des enfants, accès aux soins et exercice d’activités économiques) incombe, dans le cadre de leurs compétences respectives, à l’Etat, au département et, le cas échéant, aux organismes sociaux concernés. Les modalités de mise en œuvre de ces actions sont fixées dans le cadre de conventions passées entre les personnes morales en cause et les gestionnaires des aires d’accueil prévues par le schéma départemental. Des conventions, passées entre le gestionnaire d’une aire d’accueil et le département, déterminent les conditions dans lesquelles celui-ci participe aux dépenses de frais de fonctionnement des aires précitées sans que cette participation puisse excéder le quart des dépenses correspondantes.

RATTACHEMENT A UNE COMMUNE

Les gens du voyage relèvent de la loi no 69-3 du 3 janvier 1969 modifiée relative au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile, ni résidence fixe. Selon l’article 10, le rattachement à une commune produit tout ou partie des effets attachés au domicile, à la résidence ou au lieu de travail, dans les conditions déterminées par un décret en Conseil d’Etat en ce qui concerne la célébration du mariage, l’inscription sur la liste électorale, l’accomplissement des obligations fiscales, l’obligation de service national. La délivrance des pièces administratives correspondantes est subordonnée à la production, par les intéressés, d’un des titres de circulation prévus par la loi précitée. Les gens du voyage doivent choisir leur commune de rattachement au moment où ils demandent leur titre de circulation, étant précisé que les modalités relatives à ce titre sont prévues par l’arrêté du 18 janvier 2001 (JO du 6 février 2001 page 2015 ; voir également la circulaire NOR/INT/D/01/00064/C du 20 février 2001 du ministre de l’Intérieur). Le maire ne peut s’opposer au choix de l’intéressé que si ce dernier est l’auteur de troubles graves à l’ordre public dans la

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commune choisie ou si le pourcentage de personnes sans domicile ni résidence fixe est atteint (3 % maximum de la population de la commune). Il doit, en tout état de cause, motiver son refus. La durée du rattachement à une commune est sans limite et ne peut être interrompue que si l’intéressé désire changer de commune de rattachement à l’issue d’une période de deux ans. Le rattachement à une commune ne vaut pas domicile fixe et déterminé. En outre, il ne saurait entraîner un transfert de charges de l’Etat sur les collectivités locales, notamment en ce qui concerne les frais d’aide sociale. En ce qui concerne le bénéfice des prestations prévues par les dispositions sur la sécurité sociale et sur les travailleurs sans emploi, la loi no 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale prévoit, en son article 79 le régime juridique applicable aux gens du voyage quant leur domiciliation pour le bénéfice des prestations sociales. C’est ainsi que les gens du voyage ont le choix, pour obtenir la délivrance de prestations sociales, en particulier du RMI, entre : - le dépôt de leur demande auprès du service d’action sociale de leur commune de rattachement ; - la domiciliation auprès d’un centre communal ou intercommunal d’action sociale ; - la domiciliation auprès d’un organisme créé à cette fin. La circulaire NOR/INT/D/O2/00062/du 4 mars 2002 du ministre de l’Intérieur donne toutes précisions utiles sur le régime légal de domiciliation pour le bénéfice des prestations sociales.

CH A P I T R E 13 Les relations des collectivités territoriales et de leurs groupements avec leurs homologues étrangers

Nés dans l’immédiat après-guerre, les jumelages sont les premières relations entre des collectivités françaises et leurs homologues étrangères. Elles visent d’abord à développer des liens d’amitié ou culturels, et, plus tard, des liens de solidarité. A la fin des années soixante, une coopération entre collectivités de pays frontaliers se noue sur les problèmes communs (migrations de travailleurs, équipements...). La Convention cadre du Conseil de l’Europe du 21 mai 1980 dite Convention de Madrid, dont le dispositif sera complété par la suite, vient jeter les premières bases juridiques de cette coopération. C’est avec la loi d’orientation no 92-125 du 6 février 1992 pour l’administration territoriale de la République dite “ loi ATR ”, dont les dispositions seront complétées ultérieurement, que les relations des collectivités territoriales françaises et de leurs groupements avec leurs homologues étrangers sont devenues une réalité institutionnelle. On distingue la coopération décentralisée d’une part et la coopération transfrontalière et intra-européenne, d’autre part.

Signalé : certaines des dispositions qui suivent sont appelées à être modifiées en raison d’une proposition de loi élaborée à l’automne 2007 visant à renforcer la coopération transfrontalière par la mise en conformité du CGCT avec, notamment, le règlement relatif à un groupement européen de coopération territoriale (voir infra).

LA COOPERATION DECENTRALISEE

Sa définition et son cadre législatif général

La coopération décentralisée regroupe l’ensemble des actions de coopération internationale menées dans un but d’intérêt commun. Ces actions sont conduites dans un cadre conventionnel entre des collectivités territoriales françaises, et leurs groupements, et leurs homologues étrangers. Ces actions peuvent intervenir entre collectivités ou autorités territoriales de toutes zones géographiques et de tous profils économiques ou sociaux et peuvent prendre des formes diverses (jumelages – coopération, programmes ou projets de développement, échanges techniques...). La coopération décentralisée s’insère dans le cadre plus large de l’action extérieure des collectivités territoriales. Dans ce cadre, les collectivités territoriales peuvent légalement mener à l’étranger des actions qui n’entrent pas dans la définition

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de la coopération décentralisée mais qui répondent à un but d’intérêt local (présence à une foire-exposition, actions de promotion économique, touristique ou culturelle, actions humanitaires, etc.). S’agissant des textes les plus récents, le cadre législatif de la coopération décentralisée repose, principalement, sur la loi d’orientation no 99-533 du 25 juin 1999 pour l’aménagement et le développement durable du territoire, les lois organiques no 2003-705 du 1er août 2003 et no 2004-758 du 29 juillet 2004, les lois no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales, no 2005-95 du 9 février 2005 dite “ loi Oudin ” concernant la coopération internationale des collectivités territoriales et des agences de l’eau dans le domaine de l’eau et de l’assainissement et n° 2007-147 du 2 février 2007 relative à l’action extérieure des collectivités territoriales et de leurs groupements.

Personnes publiques concernées

Les personnes publiques qui sont concernées en France, sont les communes, les départements, les régions et leurs groupements. Par groupement il faut entendre : tous les établissements publics qui agissent en lieu et place des collectivités territoriales à la suite des transferts de compétences que celles-ci leur ont consentis : tous les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ou non (syndicats de communes – à vocation unique ou multiple ; les communautés de communes, les communautés d’agglomération et les communautés urbaines ; les syndicats mixtes ; les syndicats d’agglomération nouvelle) ; - les institutions ou organismes interdépartementaux créés en application de l’article L. 5421-1 du CGCT ; - les ententes interrégionales créées en application de l’article L. 5621-1 du code précité. Par “ collectivités territoriales étrangères ”, il faut entendre : les collectivités, autorités ou organismes exerçant des fonctions territoriales ou régionales et considérées comme telles dans le droit interne de chaque Etat. Il arrive que l’organisation territoriale des Etats étrangers ne comprenne pas de collectivité territoriale autonome. Si tel est le cas, la collectivité ou le groupement français doit prendre l’attache de la préfecture pour savoir si la collectivité étrangère dispose bien de la faculté de passer une convention. La loi ne crée pas d’obligation pour que la collectivité étrangère soit de même niveau que la collectivité française. En conséquence, les collectivités françaises ou leurs groupements ont donc une capacité à contracter avec des collectivités territoriales étrangères quel que soit leur niveau dans l’organisation de l’Etat étranger, sauf disposition particulière dans le droit interne de l’Etat dont relève la collectivité étrangère. Il convient de souligner que ne sont pas considérés comme groupements de collectivités territoriales et n’entrent pas dans le champ d’application de l’article L. 1115-1 : - les établissements publics spécialisés créés par les collectivités territoriales ou par des groupements de collectivités ; les centres d’action sociale, les établissements publics hospitaliers, les organismes d’habitation à loyer modéré qu’ils soient communaux ou intercommunaux, départementaux ou interdépartementaux... ; - les régies, communales ou intercommunales, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière ; - les offices de tourisme ; - les établissements publics fonciers locaux (article L. 324-1 du code de l’urbanisme) ; les agences départementales (article L. 5511-1 du CGCT), les agences de développement économique, agence d’urbanisme, agence des espaces verts, etc. ; - les centres de gestion de la fonction publique territoriale ; les groupements d’intérêt public (GIP) ; - les sociétés d’économie mixte locales (SEML) ; - les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) ; - les ententes sur les objets d’utilité départementale (article L. 5411-1 du CGCT) et les conférences interdépartementales (article L. 5411-2 du CGCT).

La procédure conventionnelle

Il convient, d’abord, de signaler qu’aucune convention, de quelque nature que ce soit, ne peut être passée entre une collectivité territoriale ou un groupement et un Etat étranger (article L. 1115-5 du CGCT). En effet, si la loi accorde aux collectivités territoriales et à leurs groupements la capacité de passer des conventions avec leurs homologues étrangers pour mener des actions conjointes, ceux-ci n’en deviennent pas, pour autant, des sujets de droit international, cette qualité appartenant aux Etats et aux organisations internationales et à eux seuls. Cette interdiction ne vise, cependant pas, les entités fédérées, qu’elles soient ou non dénommées “ Etats ” (par exemple, les cantons suisses, les länder allemands...). Cette disposition, va évoluer suite à l’entrée en vigueur du règlement du 5 juillet 2006 portant création d’un groupement européen de coopération transfrontalière (GECT) (voir infra). Par ailleurs, les collectivités territoriales et leurs groupements ne sauraient conclure une convention portant sur des compétences exclusives de l’Etat telles qu’elles résultent du système juridique français, même si le partenaire étranger a, de son côté, l’exercice total ou partiel de telles compétences. En application de l’article L. 1115-1 du CGCT, les collectivités territoriales ainsi que leurs groupements peuvent, pour mener des actions de coopération et d’aide au développement, passer des conventions, avec leurs homologues étrangers,

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dans les limites de leurs compétences et dans le respect des engagements internationaux de la France. Ces conventions précisent l’objet des actions envisagées ainsi que le montant prévisionnel des engagements financiers. Elles entrent en vigueur dès leur transmission au représentant de l’Etat ou à son délégué dans l’arrondissement dans les conditions fixées par la loi. Si l’urgence le justifie, les collectivités territoriales et leurs groupements ont la possibilité de financer ou de mettre en œuvre des actions à caractère humanitaire (voir in fine). Depuis la loi du 9 février 2005 précitée, les communes, les EPCI et les syndicats mixtes chargés des services publics de distribution d’eau potable et d’assainissement peuvent passer des conventions avec leurs homologues étrangers pour mener des actions : - de coopération avec les collectivités étrangères et leurs groupements dans le cadre conventionnel prévu à l’article L. 1115-1 du CGCT : ce sont des actions de coopération décentralisée “ classique ” - d’urgence au bénéfice de ces collectivités et groupements : l’urgence justifie qu’on n’agisse pas dans le cadre conventionnel - de solidarité internationale dans le domaine de l’eau et de l’assainissement (ces actions peuvent être confiées ou assurées par des organisations non gouvernementales françaises ou étrangères sous le contrôle de la collectivité ou du groupement français concerné). Les actions menées dans le domaine de l’eau et de l’assainissement par les collectivités et leurs groupements entrent dans le cadre de l’Aide publique au développement, dès lors qu’elles s’opèrent au profit d’un des pays inscrits sur la liste du Comité d’aide au développement de l’OCDE. Ces actions se font dans la limite de 1% des ressources qui sont affectées au budget des communes, EPCI et syndicats mixtes français concernés (article L. 1115-1-1 du CGCT). Précisons que les ressources en question sont uniquement celles collectées au titre du service de l’eau ou de l’assainissement auprès des usagers ou redevables. Sont donc exclus de l’assiette : les subventions, les concours extérieurs, les remboursements de prestations, les emprunts, la TVA versée par les collectivités et groupements aux agences de l’eau. Il convient de souligner que la volonté du législateur, dans la ligne du Sommet de Kyoto et les engagements pris par la France visaient uniquement à favoriser l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement. Par conséquent, les actions concernant les usages agricoles ou industriels de l’eau et les aménagements pour la navigation ne doivent pas être financées par ce moyen. Les actions menées à ces titres peuvent être prises en compte, par les collectivités et groupements, sous réserve qu’ils agissent dans le cadre de leurs compétences, et que le financement soit assuré sur leur seul budget général, ce qui interdit tout financement sur le budget annexe de l’eau ou celui de l’assainissement. Ajoutons que les investissements dans l’irrigation ou le drainage sont exclus, sauf s’ils ont un caractère connexe et marginal par rapport à une opération consacrée à l’eau potable ou à l’assainissement. Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent obtenir toutes informations utiles auprès de la délégation pour l’action des collectivités locales du ministère des affaires étrangères à l’adresse suivante : http://www.diplomatie.gouv.fr/cncd/Par convention il faut entendre tout contrat ou acte signé comportant des déclarations, des intentions, des obligations ou des droits opposables à l’autre partie. Que la collectivité ou le groupement soit engagé financièrement, matériellement ou non, la convention caractérise la coopération décentralisée pour tous les types d’intervention. La convention, signée par l’ensemble des parties contractantes, entre en vigueur dès sa transmission au représentant de l’Etat dans le département ou à son délégué dans l’arrondissement. Elle doit, par ailleurs, faire l’objet d’une publication au recueil des actes administratifs et d’un affichage. Les mêmes règles s’appliquent aux avenants à la convention. En matière de coopération décentralisée, les collectivités territoriales et groupements exercent leurs compétences dans le respect de la Constitution et des règles et principes de valeur constitutionnelle ou législative. Ces compétences ne doivent pas notamment porter atteinte : au principe d’indivisibilité de la République et de la souveraineté nationale (articles 1er et 3 de la Constitution) ; au respect des engagements internationaux de la France, c’est-à-dire “ les traités ou accords ” (article 55 de la Constitution ; article L. 1115-1 du CGCT) ; au respect des intérêts de la Nation et des pouvoirs constitutionnels du président de la République et du gouvernement en matière de conduite de la politique étrangère de la France (articles 5, 14, 20 et 52 à 60 de la Constitution) ; - au principe d’absence de tutelle d’une collectivité territoriale sur une autre (article L. 1111-3 du CGCT) ; - aux règles constitutionnelles et législatives relatives à l’emploi de la langue française (article 2 de la Constitution et loi no 94-665 du 4 août 1994) ; - à l’égalité des citoyens devant les charges publiques et à l’égalité des usagers devant le service public ; - à la liberté du commerce et de l’industrie (CE, 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce en détail de Nevers). La notion de compétences inclut la clause générale de compétence énoncée par le CGCT ainsi que les attributions légales de compétences résultant des lois de décentralisation et de divers textes législatifs. La clause générale de compétence donne vocation à toute collectivité à intervenir dans les domaines d’intérêt local qui la concernent. Toutefois, l’intérêt local n’étant pas présumé par le législateur, les interventions des collectivités territoriales sur ce fondement sont effectuées sous le contrôle du juge administratif qui peut être amené à en examiner le bien-fondé au cas par cas. Dans le cadre des compétences d’attribution, l’intérêt local est nécessairement présumé par le législateur.

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Lorsqu’une collectivité territoriale souhaite poursuivre une action de coopération décentralisée, deux situations peuvent se présenter : - l’action de coopération se rattache à un intérêt local, la collectivité territoriale peut en poursuivre la mise en œuvre ; - l’action envisagée recouvre une compétence qui a été transférée à un groupement : en application du principe d’exclusivité la collectivité ne peut plus intervenir (CE Ass. 16 octobre 1970, commune de Saint-Vallier).

Régime des accords avec les organisations internationales

Les organisations internationales sont exclues du champ de la coopération décentralisée. En revanche, il est envisageable que les collectivités territoriales et leurs groupements puissent, à l’occasion de véritables liens de coopération décentralisée conclus avec un ou plusieurs de leurs homologues étrangers, souscrire à des contrats d’objectifs, de financement, ou pour jouer le rôle d’opérateur de l’Union européenne ou d’une organisation internationale (UNESCO, UNICEF, Agence intergouvernementale de la francophonie... par exemple).

La question des relations avec des organismes privés

Les personnes de droit privé (associations, ONG, fondations, entreprises, personnes physiques) participant à la mise en œuvre d’actions résultant d’une convention de coopération décentralisée sont considérées comme partenaires ou opérateurs selon le cas.

LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE ET LA COOPERATION INTRA-EUROPEENNE

Définitions

La coopération transfrontalière concerne les relations établies entre collectivités territoriales françaises et étrangères se trouvant au voisinage d’une frontière terrestre et, dans certains cas, d’une “ frontière maritime ”. La coopération intra-européenne concerne la coopération entre collectivités territoriales des Etats membres de l’Union européenne et de leurs homologues des autres Etats européens frontaliers. Généralement, elle prend la forme d’une coopération interrégionale, mais recouvre également les très nombreux liens existant entre d’autres niveaux de collectivités territoriales. La plupart du temps, ces liens s’expriment sous la forme de droit commun de la coopération décentralisée, prévue par l’article L. 1115-1 du CGCT. Des outils spécifiques d’intervention sont prévus par les conventions, traités et accords internationaux et certains textes législatifs de droit interne. Si la coopération transfrontalière avec des collectivités de pays de l’Union européenne est incluse a fortiori dans la notion de coopération intra-européenne, il peut y avoir une coopération transfrontalière avec des collectivités de pays n’appartenant pas à l’Union (Suisse, Andorre et Monaco) et aussi avec le Brésil et le Surinam limitrophes de la Guyane et la partie néerlandaise de l’île de Saint-Martin, limitrophe de la Guadeloupe. On considère qu’il y a “ frontière maritime ” notamment lorsque les zones maritimes territoriales sont contiguës (cas de la “ frontière ” entre le Nord-Pas-de-Calais et le Kent, ou entre la Corse et la Sardaigne).

Les accords internationaux applicables

Les accords internationaux applicables sont : la Convention de Madrid du 21 mai 1980 destinée à promouvoir la conclusion d’accords ou d’arrangements dans le domaine de la coopération transfrontalière entendue comme “ toute concertation visant à renforcer et à développer les rapports de voisinage entre collectivités ou autorités territoriales ”. La coopération de ces collectivités ou autorités doit s’exercer dans le cadre de leurs compétences telles qu’elles sont définies par le droit interne ; le protocole additionnel no 1 à la Convention de Madrid, ratifié par la France le 19 mai 1999, qui prévoit la possibilité pour les accords de coopération transfrontalière de créer des organismes de coopération disposant ou non de la personnalité juridique. Cet outil peut servir de cadre juridique pour les pays avec lesquels la France n’a pas conclu d’accords particuliers, notamment la Belgique et la partie de la Suisse qui ne sont pas dans le champ d’application de l’accord de Karlsruhe ; - le protocole additionnel n° 2 à la Convention de Madrid, ratifié par la France le 7 mai 2007 qui reconnaît la coopération interterritoriale ; - la Convention de Rome, le Traité de Bayonne, l’Accord de Karlsruhe : – la Convention franco-italienne de Rome du 26 novembre 1993 a une portée limitée et ne prévoit pas expressément que les collectivités territoriales françaises et italiennes créent ou participent à des organismes de coopération transfrontalière ; – le Traité franco-espagnol de Bayonne du 10 mars 1995 concerne les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ainsi que les collectivités territoriales qu’elles comportent. Il dispose, par exemple, que les collectivités territoriales françaises et espagnoles peuvent conventionner pour créer et gérer des équipements ou des services publics et coordonner leurs décisions dans des domaines d’intérêt commun ;

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– l’Accord franco-germano-luxembourgeois-suisse de Karlsruhe du 23 janvier 1996, modifié par accords sous forme d’échanges de notes visant à étendre son champ d’application, les derniers ayant eu lieu en 2004 : il ne s’applique pas nécessairement aux mêmes niveaux de collectivités territoriales au sein des pays signataires. En France, les établissements publics des collectivités territoriales peuvent être associés aux actions de coopération sans en être les acteurs directs. Il créé un organisme de coopération sui generis doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière : le groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) qui est une personnalité morale de droit public dotée de la capacité juridique et de l’autonomie financière qui peut être créé par des collectivités territoriales françaises et étrangères.

Les dispositions générales de droit interne

Les conventions de coopération décentralisée

Les dispositions des articles L. 1115-1 à L. 1115-7 du CGCT s’appliquent de plein droit à la coopération transfrontalière ou intra-européenne sauf, bien entendu, les limitations qui pourraient résulter d’un accord international régulièrement approuvé ou ratifié par la France et donc de force supérieure à la loi.

Les groupements d’intérêt public (GIP)

Les collectivités territoriales peuvent créer des GIP, avec la participation des collectivités locales appartenant à des Etats membres de l’Union européenne, pour mettre en œuvre et gérer ensemble, pour une durée déterminée, toutes les actions requises par les projets et programmes de coopération interrégionale et transfrontalière intéressant des collectivités locales appartenant à des Etats membres de l’Union européenne (article L. 1115-2 du CGCT). Elles peuvent également, créer, avec la participation de collectivités locales appartenant à des Etats membres de l’Union européenne, des GIP pour exercer, pendant une durée déterminée, des activités contribuant à l’élaboration et la mise en place de politiques concertées de développement social urbain (article L. 1115-3 du CGCT).

L’adhésion à un organisme public de droit étranger ou la participation au capital d’une personne morale de droit étranger

En application de l’article L. 1115-4 du CGCT, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, dans les limites de leurs compétences et dans le respect des engagements internationaux de la France, adhérer à un organisme de droit public étranger ou participer au capital d’une personne morale de droit étranger auquel adhère ou participe au moins une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales d’un état européen frontalier ou d’un Etat membre de l’Union européenne. Cette adhésion ou cette participation est autorisée par arrêté du préfet de région. Elle fait l’objet d’une convention avec l’ensemble des collectivités territoriales ou groupements étrangers concernés. Cette convention détermine la durée, les conditions, les modalités financières et de contrôle de cette adhésion ou de cette participation. Le total de la participation des collectivités territoriales et de leurs groupements au capital ou aux charges d’une même personne morale de droit étranger ne peut être supérieur à 50 % de ce capital ou de ces charges. Les dispositions relatives au contrôle de légalité et à la publicité des conventions et avenants sont les mêmes que celles prévues pour la coopération décentralisée (voir supra). Chaque année, les documents suivants doivent être annexés au budget des personnes publiques concernées : - comptes certifiés par un commissaire aux comptes ; - rapport d’activité des personnes de droit étranger aux capitaux desquels participent les collectivités territoriales et groupements ; - comptes et rapport d’activité des organismes publics de droit étranger auxquels adhèrent les collectivités et groupements. Le montant de la participation de chacune des personnes publiques doit, bien entendu, être précisé.

Les sociétés d’économie mixte locales (SEML)

(articles L. 1521-1et L. 1522-1 du CGCT) Des collectivités territoriales étrangères et leurs groupements peuvent participer au capital de SEML, sous réserve, pour les Etats qui ne sont pas membres de l’Union européenne, d’un accord préalable entre les Etats concernés. Toutefois, ils ne peuvent pas détenir, séparément ou à plusieurs, plus de la moitié du capital et des voix dans les organes délibérants détenus par l’ensemble des collectivités territoriales et leurs groupements. L’objet social de ces SEML doit concerner la réalisation d’opérations d’aménagement et de construction, l’exploitation de services publics à caractère industriel et commercial ou la réalisation de toute autre activité d’intérêt général. En outre les SEML peuvent réaliser certaines opérations, comme, par exemple, le financement d’équipements hospitaliers ou médico-sociaux pour les besoins d’un établissement de santé.

Les districts européens

(article L. 1115-4-1 du CGCT) La loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales prévoit, dans le cadre de la

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coopération transfrontalière, la création d’un groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) dénommé district européen. Cet outil est apparu particulièrement adapté à la problématique et à la conduite de la coopération transfrontalière. Ce nouvel instrument juridique, en matière de coopération transfrontalière, correspond à la transposition, dans le droit interne français, des dispositions relatives au GLCT, telles qu’elles existent dans l’Accord de Karlsruhe. Il a pour objet d’exercer des missions présentant un intérêt pour chacune des personnes publiques participantes et de créer et de gérer des services publics et les équipements afférents. Le district européen peut être créé par les collectivités territoriales françaises et leurs groupements avec leurs homologues étrangers à toutes les frontières terrestres et maritimes françaises. Il ne peut être constitué qu’entre collectivités et groupements appartenant à des pays frontaliers et dont le territoire est contigu. L’obligation de contiguïté n’exclut cependant pas la possibilité, lorsque deux régions frontalières sont membres d’un district européen, pour des communes appartenant à ces régions d’adhérer au district même s’il n’y a pas de continuité directe entre elles. La création du district européen est autorisée par arrêté du représentant de l’Etat dans le département où ce GLCT a son siège. Dès la date d’entrée en vigueur de sa création, la personnalité juridique de droit public lui est reconnue. Le district européen exerce des missions présentant un intérêt pour chacune des personnes publiques participantes, créé et gère des services publics et les équipements afférents. Les dispositions relatives aux syndicats mixtes énoncées dans le CGCT (titre II du livre VII de la cinquième partie) sont applicables au district européen, sauf stipulation internationale contraire. L’adhésion des collectivités territoriales étrangères et leurs groupements, à des syndicats mixtes, entraîne de plein droit la transformation de ces syndicats en districts européens.

Le GECT

Le règlement (CE) n° 1082/2006 du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2006 créé un groupement européen de coopération territoriale (GECT) sur le territoire de l’Union européenne (Journal officiel de l’Union européenne du 31 juillet 2006). Ce texte, d’initiative française, est devenu applicable le 1er août 2007. Doté de la personnalité juridique, le GECT a notamment pour objet de faciliter et de promouvoir la coopération transfrontalière des Etats membres ainsi que des collectivités régionales et locales en vue de renforcer la cohésion économique, sociale et territoriale. Certaines dispositions du règlement nécessitent une adaptation du dispositif législatif français dont une partie est codifiée à l’article L. 1115-5 du CGCT évoqué ci-dessus. C’est pourquoi une proposition de loi visant à renforcer la coopération transfrontalière a été élaborée à l’automne 2007. Cette proposition prend également acte de la ratification, par la France, le 7 mai 2007, du protocole additionnel n° 2 à la convention de Madrid signée en 1980. La proposition de loi : - vise à supprimer la possibilité de recourir à la formule du groupement d’intérêt public au profit du GECT ; - autorise, en application du protocole additionnel n° 2 à la convention Madrid, les collectivités territoriales à “adhérer à un organisme public de droit étranger ” ou à “ participer au capital d’une personne de droit étranger ” sous certaines conditions ; - comporte une mesure de codification destinée à rassembler, au sein du même chapitre du CGCT, toutes les dispositions relatives à la coopération transfrontalière ; - permet aux collectivités territoriales et à leurs groupements de déroger, uniquement dans le cas de la création d’un GECT, à l’interdiction expresse de passer des conventions avec des Etats étrangers ; - vise à permettre aux deux seuls GIP recensés à ce jour de poursuivre leur activité pendant la durée de leur existence.

DISPOSITIONS DIVERSES

La participation des associations de la loi de 1901

Les signataires d’une convention de coopération décentralisée sont les collectivités territoriales françaises. Avec elles, les associations de la loi de 1901, peuvent être appelées à jouer un rôle de “ partenaires ” ou d’“opérateurs ”. Bien que l’intervention de ces personnes morales de droit privée soit légale elle peut faire courir le risque de “ gestion de fait ” : - soit parce que les subventions attribuées par la collectivité sont utilisées à des fins étrangères à l’objet associatif ou pour le paiement de dépenses publiques ; - soit parce que la présence et le pouvoir prépondérants des élus locaux au sein des organes dirigeants prive l’association d’autonomie réelle par rapport à la collectivité qui a versé la subvention, a fortiori si elle assure des missions d’intérêt communal avec des moyens financiers provenant de la commune. Le risque de gestion de fait peut être prévenu par un encadrement des rapports entre la collectivité et le groupement associatif dans le cadre d’une convention définissant clairement les obligations respectives des parties et fixant très précisément la nature et les objectifs poursuivis dans le cadre de la mission confiée à l’association (CE, 8 juin 1994,

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Delrez, rapport de la Cour des comptes de 1991). Par ailleurs, il est recommandé aux élus locaux, membres du bureau d’une association, de ne pas participer au vote de la délibération accordant une subvention à cette association.

Le personnel

Pour la mise en œuvre de l’action extérieure des collectivités locales, les personnels peuvent relever de services spécialisés (relations internationales, affaires européennes...) ou d’autres services (administratifs, techniques, culturels ou sociaux) occasionnellement impliqués.

Le régime des biens immeubles et matériels à l’étranger

Bureaux d’information et antennes de coopération

De telles implantations sont légales si elles résultent d’une convention ou correspondent à la définition jurisprudentielle de l’intérêt local ; leur opportunité relève de la libre appréciation de la collectivité concernée.

Marchés et commandes

Les marchés et commandes faits en France pour le compte de la collectivité ou du groupement français relèvent des dispositions du code des marchés publics selon les seuils et procédures de droit commun. En effet, les conventions de coopération décentralisée ne peuvent déroger à ce principe car elles ne sont pas des accords internationaux.

Envoi de matériel et de denrées

Même si cet envoi est fait à titre gratuit il convient de prévoir les sommes nécessaires au dédouanement et de tenir compte des délais, parfois assez longs, imposés par les procédures douanières. D’autre part, certains articles peuvent être sujets à des prohibitions d’entrée ou à des règles restrictives d’usage ou ne pas correspondre aux normes en vigueur.

Paiements à l’étranger

Les collectivités territoriales peuvent procéder au paiement des dépenses qu’elles effectuent à l’étranger soit par virements interbancaires par l’intermédiaire de la Banque de France, soit par le canal des régies diplomatiques et consulaires via la Trésorerie générale pour l’étranger à Nantes, ou par l’intermédiaire des payeurs généraux, payeurs et trésoriers auprès des ambassades de France.

Régies

Les collectivités territoriales peuvent créer des régies d’avance et de recettes en dehors du territoire national (article R. 1617-18 du CGCT). Ces régies sont soumises aux dispositions des articles R. 1617-2 à R. 1617-17 du code précité.

LES INTERVENTIONS HUMANITAIRES D’URGENCE

De tous temps, les collectivités territoriales et leurs groupements ont voulu manifester leur soutien en cas de catastrophes ou de situations nécessitant des interventions humanitaires d’urgence, lesquelles ne pouvaient être traitées sous l’angle de la coopération décentralisée conventionnelle. Deux cas pouvaient se présenter : - les événements touchaient la population d’une collectivité territoriale étrangère liée à une convention qui ne contenait pas, forcément, de clause d’assistance mutuelle explicite. Dans ce cas, l’intérêt local se présumait ; - les événements touchaient des populations vivant en dehors des zones concernées par un lien de coopération décentralisée conventionnelle. Dans ce cas, il convenait de se référer aux principes tirés de la jurisprudence (CE, 28 juillet 1995, commune de Villeneuve-d’Ascq). En effet, pour que l’action soit régulière, il fallait un intérêt local (le bénéficiaire ou l’opérateur devant être une collectivité ou autorité locale, une association d’autorités locales ou un organisme caritatif susceptible de procéder à une redistribution au profit de ces autorités, le critère essentiel étant dans l’intérêt direct des populations sinistrées). En conséquence, les actions des collectivités territoriales et groupements se trouvaient limitées. Le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-est fin décembre 2004, outre l’émotion mondiale qu’il a suscité, a généré un mouvement de générosité sans précédent en faveur des populations sinistrées. Les collectivités territoriales et leurs groupements n’ont pu participer à ce mouvement, en raison, notamment, de l’existence du critère fondé sur l’existence d’un intérêt commun (ou local). Une première avancée a été faite avec la loi du 9 février 2005 relative à la coopération internationale des collectivités et groupements en matière d’eau et d’assainissement (voir supra). Ensuite la loi n° 2007-147 du 9 février 2007 relative à l’action humanitaire des collectivités territoriales et de leurs groupements, est venue offrir pour ceux-ci la possibilité d’intervenir en cas de catastrophe humanitaire sans qu’ils aient besoin de justifier d’un intérêt commun (ou local).

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Les actions humanitaires menées doivent être faites en observant une stricte neutralité politique (l’action humanitaire ne doit pas constituer un soutien direct à une des parties d’un conflit international ou civil par exemple) et en respectant les principes figurant dans les accords internationaux souscrits par la France (non-discrimination, respect des résolutions des Nations Unies...).

CH A P I T R E 14 Responsabilités et assurances

Le problème de la responsabilité s’apprécie au plan de la responsabilité de la commune au regard des personnes d’une part, et de celle des élus dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, d’autre part. Il importe que ces derniers aient une couverture des risques liés à leurs responsabilités personnelles.

RESPONSABILITE DE LA COMMUNE EN CAS D’ACCIDENT

La responsabilité administrative et pénale de la commune peut être engagée lorsque ses activités ou le fonctionnement de ses services ont causé des dommages aux tiers et à ses personnels. L’article 121-2 du code pénal limite toutefois la possibilité d’engager la responsabilité pénale de la commune aux seuls cas où les infractions ont été commises dans le cadre d’activités susceptibles de faire l’objet de conventions de délégation de service public. Par ailleurs, la commune est également responsable des accidents survenus au maire, aux adjoints et au président de délégation spéciale dans l’exercice de leurs fonctions. Il en est de même pour les accidents subis par les conseillers municipaux et les délégués spéciaux lorsqu’ils sont victimes d’accidents survenus soit à l’occasion des séances du conseil municipal ou de réunions de commissions et des conseils d’administration des centres communaux d’action sociale dont ils sont membres, soit au cours de l’exécution d’un mandat spécial. Dans les cas d’accidents précités, la commune verse directement le montant des prestations y relatives aux praticiens, pharmaciens, auxiliaires médicaux, fournisseurs et établissements concernés, ce montant étant calculé selon les tarifs applicables en matière d’assurance maladie (articles L. 2123-31 à L. 2123-33 du CGCT). En cas de dommage subi par un maire dans le cadre d’un travail réalisé gratuitement pour le compte de la commune, l’élu sera garanti en tant que collaborateur bénévole à condition, bien entendu, que le travail ait été accompli avec l’accord du conseil municipal. Il appartient à chaque commune de négocier avec la compagnie d’assurances de son choix le contrat adapté à ses besoins et couvrant tous les types de responsabilités pouvant lui incomber.

RESPONSABILITE ET PROTECTION DES ELUS

Les actes des élus engagent la responsabilité de la commune lorsque ces deniers agissent dans le cadre de leurs fonctions municipales. Agissant en tant qu’officier d’état civil ou d’officier de police judiciaire, ils engagent la responsabilité de l’Etat. La responsabilité pénale des élus pour faits commis dans l’exercice de leurs fonctions résulte de nombreux textes : - l’article 52 du code civil en ce qui concerne les faux dans les actes d’état civil ; - l’article 221-6 du code pénal en cas d’homicide involontaire modifié par la loi no 2000-647 du 10 juillet 2000 tendant à préciser la notion de délit non intentionnel ; - l’article 432-12 du code pénal punissant la prise illégale d’intérêt, c’est-à-dire le fait, pour une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement ; - l’article 432-14 du code pénal réprimant le fait de procurer ou de tenter de procurer à autrui un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public (délit de favoritisme) ; - la loi no 93-2 du 4 janvier 1993 ouvrant réforme de la procédure pénale et supprimant le privilège de juridiction découlant de la loi du 18 juillet 1974, soumet au droit commun de la procédure pénale les magistrats, les officiers de police judiciaire, les maires et les adjoints au maire. A ces dispositions s’ajoutent des textes comme ceux relatifs aux dommages causés à l’environnement (délits liés au manque de précautions) et portant sur la responsabilité des élus placés à la tête de sociétés d’économie mixte par exemple. D’autre part, diverses dispositions sont intervenues en matière de responsabilité, en particulier les lois no 96-393 du 13 mai

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1996 relative à la responsabilité pénale pour faits d’imprudence et de négligence, no 2000-547 du 10 juillet 2000 tendant à préciser la notion de délit non intentionnel et no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité. C’est ainsi qu’un maire ou un élu municipal le suppléant ou ayant reçu délégation ne peut être condamné au titre d’une faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévu par les dispositions en vigueur que s’il est établi qu’il n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait (article L. 2123-34 du CGCT). Lorsque l’élu n’a pas causé directement le dommage, mais a créé ou contribué à créer la situation qui a permis de le réaliser ou n’a pas pris les mesures permettant de l’éviter, il est responsable pénalement s’il est établi qu’il a violé de façon manifestement délibéré une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par les dispositions en vigueur, ou s’il a commis une faute caractérisée exposant autrui à un risque d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer (article L. 121-3 du code pénal). Lorsqu’il fait l’objet de poursuites pénales pour des faits qui n’ont pas le caractère de faute détachable de l’exercice de ses fonctions, le maire ou l’élu municipal le suppléant ou ayant reçu une délégation ou à l’un de ces élus ayant cessé ses fonctions bénéficie de la protection de la commune (article L. 2123-34 du CGCT). Lorsqu’il agit au nom de l’Etat, le maire ou un élu municipal le suppléant ou ayant reçu une délégation bénéficie, de la part de l’Etat, de la protection prévue à l’article 11 de la loi no 86-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires (même article que ci-dessus). En application des règles fixées par le code pénal, les lois spéciales et le CGCT, le maire ou les élus municipaux le suppléant ou ayant reçu délégation bénéficient, à l’occasion de leurs fonctions, d’une protection organisée par la commune (article L. 2123-35 du CGCT). La législation et la jurisprudence affirment que la commune est tenue de protéger le maire ou les élus municipaux le suppléant ou ayant reçu délégation contre les violences, menaces ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion ou du fait de leurs fonctions et de réparer, s’il y a lieu, le préjudice qui en est résulté (article L. 2123-35 du CGCT – CE, 5 mai 1971, sieur GILLET, et CAA de Bordeaux, M ANDRE, 25 mai 1998). L’article 112 de la loi no 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure a complété l’article L. 2123-35 du CGCT pour étendre ses dispositions de protection aux conjoints, enfants et ascendants directs des élus précités lorsque ces derniers, du fait de leurs fonctions, sont victimes de menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages. En outre, cette protection peut être accordée, sur leur demande, aux conjoints, enfants et ascendants directs de ces élus décédés dans l’exercice de leurs fonctions ou du fait de celles-ci, à raison des faits à l’origine du décès ou pour des faits commis postérieurement au décès mais du fait des fonctions exercées par l’élu décédé. Subrogée aux droits de la victime, la commune est habilitée à obtenir des auteurs de ces infractions la restitution des sommes versées à l’élu concerné. En outre, elle dispose aux mêmes fins d’une action directe qu’elle peut exercer devant la juridiction pénale, au besoin par voie de constitution de partie civile.

COUVERTURE DES RISQUES LIES AUX RESPONSABILITES PERSONNELLES

Il appartient à chaque élu de souscrire un contrat d’assurance couvrant la responsabilité personnelle et d’acquitter les primes correspondantes. En principe, les garanties d’un tel contrat sont subordonnées à une décision judiciaire exécutoire reconnaissant la responsabilité personnelle de l’élu. Elles s’appliquent notamment en cas d’action récursoire de la collectivité contre l’assuré. Les contrats proposés prévoient entre autres des garanties en cas de : - fautes commises dans la tenue des registres d’état civil ; - erreurs, maladresses ou fautes personnelles involontairement commises dans l’exercice des fonctions entraînant des dommages aux tiers : dommages corporels, dommages matériels, dommages immatériels purs... (article 1382 du code civil et règles du droit administratif). En outre, le contrat prévoit une garantie “ défense pénale ” qui couvre dans certaines limites les frais de justice en cas de poursuite devant une juridiction répressive (les amendes ne sont pas couvertes).

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PARTIE

L’INTERCOMMUNALITE

CH A P I T R E 1 Historique et principes généraux de l’intercommunalité

PRESENTATION

La France se distingue par un maillage communal particulièrement ancien et par l’attachement, tant des élus locaux que des citoyens, à la collectivité de base qu’est la commune. L’intercommunalité (ou coopération intercommunale s’est construite en fonction des nécessités du moment. D’abord conçue pour permettre aux communes de gérer ensemble des activités ou des services publics, l’intercommunalité est devenue, par la suite, un instrument de l’organisation rationnelle des territoires pour être, enfin, un outil destiné à favoriser le développement économique local et à relancer la politique d’aménagement du territoire. Elle permet aux communes, qui se regroupent au sein d’un établissement public, de gérer en commun des équipements ou des services publics et/ou d’élaborer des projets de développement économique, d’aménagement ou d’urbanisme à l’échelle d’un territoire plus vaste que celui de la commune. Dès la promulgation de la loi no 99-586 du 12 juillet 1999 relative à la simplification et au renforcement de la coopération intercommunale dite “ loi Chevènement ”, on a assisté à un développement rapide de l’intercommunalité, tant dans le milieu urbain et périurbain que dans le milieu rural et semi-urbain, phénomène qui s’est poursuivi d’année en année. Les années 2000 et 2001 se sont caractérisées par un essor de l’intercommunalité et les années suivantes par la consolidation de cet essor. Le tassement de la croissance du nombre d’EPCI enregistré depuis 2004 s’explique par le niveau déjà élevé de couverture du territoire existant alors et par l’important mouvement de fusions de communautés de communes enregistré depuis cette époque. Au 1er janvier 2008, la France compte 2 583 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre regroupant 33 636 communes. Ainsi 92 % des communes et 87 % de la population (54,6 millions d’habitants) appartiennent à un groupement à fiscalité propre.) L’essor de la taxe professionnelle unique (TPU) est considérable, le nombre de groupements intéressés étant passé de 111 au 1er janvier 1999 à 1 224 au 1er janvier 2008. La forme associative, qui rassemblait, quant à elle, t 18 504 syndicats au 1er janvier 1999, n’en compte plus que 13 389 à la fin de l’année 2007, ceci en raison du mouvement de réduction engagé ces dernières années, mouvement qui est appelé à s’accentuer. Les dissolutions et les regroupements qui se sont opérés se sont faits au profit d’autres formes d’intercommunalité plus intégrés. Ce développement de la coopération intercommunale démontre : d’une part, la capacité des élus locaux à se regrouper pour l’exercice de leurs compétences sur la base de projets communs

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en faveur du développement local et de l’aménagement du territoire ; et, d’autre part, la nécessité qu’il y avait à prendre en considération les problèmes de la concentration de la population en zone urbaine et périurbaine et ceux de la dévitalisation des zones rurales isolées. Les communes transfèrent aux groupements des compétences obligatoires auxquelles viennent s’ajouter des compétences optionnelles. Le transfert de compétences confère aux EPCI le pouvoir décisionnel et le pouvoir exécutif détenus par les communes au titre des compétences transférées. Les attributions exercées par le maire en tant qu’agent de l’Etat ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet d’un transfert.

HISTORIQUE

Les dates clefs

1890 : création des syndicats à vocation unique (SIVU) ; 1955 : création des syndicats mixtes ; 1959 : création des syndicats à vocation multiple (SIVOM) et des districts urbains (étendus aux zones rurales en 1970). Introduction de la règle de la majorité qualifiée ; 1966 : création des communautés urbaines ; 1988 : création du syndicat “ à la carte ” ; 1992 : création des communautés de communes et de villes – Enjeu : passer d’une intercommunalité associative à une intercommunalité à fiscalité propre ; 1999 : “ loi Chevènement ” – création des communautés d’agglomération – Enjeu : favoriser le déploiement territorial de l’intercommunalité par des mesures incitatives institutionnelles, mais également financières telles que la DGF 2004 : “ loi libertés et responsabilités locales ” – Enjeu : rationaliser la carte de l’intercommunalité et faciliter le fonctionnement des EPCI.

La loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale

La loi no 99-586 du 12 juillet 1999 avait un triple objectif : développer, simplifier et rationaliser la coopération intercommunale. Elle constitue, encore aujourd’hui, le texte fondamental de l’intercommunalité. Elle a institué une organisation à trois niveaux : la communauté de communes (CC) en milieu rural ou en petites agglomérations ; la communauté d’agglomération (CA) en milieu urbain ; la communauté urbaine (CU) dans les grandes agglomérations (seuil démographique rehaussé à 500 000 habitants). Elle a, de ce fait supprimé les communautés de villes et les districts redondants avec les communautés de communes, et accompagné l’évolution des syndicats d’agglomération nouvelle (SAN) vers les communautés d’agglomération. Elle a posé un tronc commun de règles juridiques propres à tous les EPCI à fiscalité propre et établi plusieurs principes clefs : - l’interdiction d’appartenir à deux EPCI à fiscalité propre ; - l’obligation de périmètres d’un seul tenant et sans enclave ; - les retraits obligatoires des syndicats et syndicats mixtes dans le cas des communautés d’agglomération et -des communautés urbaines, facilités dans le cas des communautés de communes ; - l’extension des pouvoirs du préfet : initiative et appréciation.

La loi du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales

La loi no 2004-809 du 13 août modifiée, si elle ne remet pas en cause l’architecture juridique issue de la loi du 12 juillet 1999 précitée, n’en a pas moins apporté des évolutions notables visant à renforcer la cohérence des périmètres intercommunaux et à généraliser la création d’EPCI à fiscalité propre sur l’ensemble du territoire. Dans ce but, elle a assoupli les règles de fonctionnement des EPCI de façon à rendre leur intervention plus efficace et à inciter les communes réticentes à se regrouper. Elle a de plus défini le dispositif de fusion entre communautés.

LES DIFFERENTS TYPES DE COOPERATION LOCALE

La coopération par transfert de compétences

Elle vise à la mise en place d’une intercommunalité pérenne soit associative (syndicat) soit de projet (autres établissements publics de coopération intercommunale). Les principes de cette coopération sont donnés par l’art. L. 5111-1 alinéa 1 du CGCT : “ Les collectivités territoriales peuvent s’associer pour l’exercice de leurs compétences en créant des organismes publics de coopération dans les formes

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et conditions prévues par la législation en vigueur ”. Les communes se dessaisissent de leurs compétences au profit de l’établissement qu’elles créent. Elles ne sont plus compétentes pour agir. Seul l’EPCI l’est. D’où l’intérêt de définir clairement les compétences transférées à l’EPCI et celles qui demeurent au niveau communal (notion d’intérêt communautaire). L’EPCI agit en lieu et place de ses communes membres. Disposant de ses propres organes (conseil, président) et d’un budget propre, il prend des décisions en son nom propre, indépendamment des conseils municipaux.

La coopération conventionnelle

Son objectif est de répondre à des besoins ponctuels. Références : article L. 5111-1 alinéa 2 du CGCT : “ Les collectivités territoriales peuvent conclure entre elles des conventions par lesquelles l’une d’elles s’engage à mettre à la disposition d’une autre collectivité ses services et moyens afin de lui faciliter l’exercice de ses compétences. ” Cet article est réservé aux collectivités territoriales de plein exercice. Dans ce cas, une commune agit pour le compte d’une autre commune, par exemple pour le prêt d’un chasse-neige. Il existe aujourd’hui plusieurs cas de figure dans lesquels les EPCI à fiscalité propre peuvent intervenir comme prestataires de service dans le cadre de relations conventionnelles.

CH A P I T R E 2 Les différentes catégories de groupements

Caractéristiques des deux grands types de groupements Caractéristiques

Groupements à contributions budgétaires

Groupements à fiscalité propre

Type

Syndicats intercommunaux, syndicats mixtes fermés et ouverts

CC, CA, CU, SAN

Finalité

Intercommunalité de services

Intercommunalité de projet

Objectifs

Rentabilisation d’équipements Economies d’échelle Meilleure qualité des services

Idem syndicats Projet commun de développement du territoire Péréquation

Compétences

Libre choix

Obligatoires + optionnelles + facultatives

Périmètre

Libre

D’un seul tenant, sans enclave

Ressources

Contributions budgétaires, clef de répartition libre

Fiscalité + dotation globale de fonctionnement (DGF)

Evolution

Un syndicat de communes peut devenir “ mixte ” ou se transformer en CC ou en CA

Transformation possible des CC en CA ou CU, des CA en CU

A noter que la loi du 13 août 2004 modifiée a institué une véritable procédure de transformation des syndicats de communes en communautés de communes ou en communautés d’agglomération sans dissolution préalable de ces derniers.

GROUPEMENTS A CONTRIBUTIONS BUDGETAIRES : LA COOPERATION ASSOCIATIVE

Le syndicat de communes

Intercommunalité associative, “ association de communes en vue d’œuvres ou de services d’intérêt communal ” (article L. 5212-1 du CGCT), elle constitue la catégorie d’EPCI la plus faiblement intégrée.

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Les communes disposent d’une totale liberté dans le choix des compétences transférées. Toutefois, les transferts retenus ne peuvent pas aboutir à scinder l’investissement et le fonctionnement. Les délégués des communes peuvent ne pas avoir la qualité de conseillers municipaux.

Un syndicat particulier : le syndicat à la carte

Le syndicat à la carte a la faculté d’exercer des compétences distinctes sur le territoire de ses différentes communes membres. Les communes décident individuellement de lui transférer ou non les compétences qu’il est habilité, par ses statuts, à exercer. La constitution des syndicats à la carte a été autorisée par la loi no 88-13 du 5 janvier 1988 d’amélioration de la décentralisation (article L. 5212-16 et 17 du CGCT). Le fonctionnement à la carte doit être inscrit dans les statuts. Doivent notamment être précisées : - la liste des communes membres du syndicat ; - la liste des compétences qu’il peut exercer ; - les conditions dans lesquelles chaque commune transfère ou retire au syndicat tout ou partie desdites compétences ; - les conditions de participation financière aux dépenses liées aux compétences transférées et aux dépenses d’administration générale ; - ainsi que, le cas échéant, les règles de représentation de chaque commune au comité. Les communes disposent d’une grande liberté dans la détermination de ces règles. Il est donc nécessaire de distinguer l’adhésion au syndicat et l’adhésion à une compétence. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du principe de substitution, un établissement public de coopération intercommunale peut devenir membre d’un syndicat pour une partie seulement de ses compétences : ce dernier devient syndicat mixte fonctionnant à la carte. La mise en conformité des statuts avec cette situation doit être réalisée.

GROUPEMENTS A FISCALITE PROPRE : LA COOPERATION DE PROJET

La communauté de communes

Elle représente le niveau de base de l’intercommunalité de projet, “ projet commun de développement et d’aménagement de l’espace ” (article L. 5214-1 du CGCT). Il n’existe pas de condition de population. Le transfert de compétences est libre (article L. 5214-16 du CGCT) à l’intérieur des deux groupes de compétences obligatoires (aménagement de l’espace et développement économique) et d’au moins un des six groupes optionnels (protection et mise en valeur de l’environnement, politique du logement et du cadre de vie, voirie, équipements culturels, sportifs et de l’enseignement du premier degré, action sociale d’intérêt communautaire, tout ou partie de l’assainissement (ajout de la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques). Les compétences transférées au titre des compétences obligatoires ou optionnelles doivent correspondre aux groupes énumérés par la loi. (impossibilité, par exemple, de rattacher le logement à l’aménagement de l’espace). Les communes peuvent s’inspirer des compétences, dont le transfert est imposé par la loi, dans les domaines du développement économique et de l’aménagement de l’espace, pour la constitution d’une communauté d’agglomération et dont la liste est fixée au I (1° et 2°) de l’article L. 5216-5-1 du CGCT. Les communautés de communes peuvent adopter la taxe professionnelle unique (TPU). Mais, dans ce cas, et pour la compétence “ développement économique ”, la communauté doit bénéficier du transfert obligatoire des zones d’activité économique d’intérêt communautaire.

La communauté de communes à dotation globale de fonctionnement bonifiée

Elle est caractérisée par un niveau d’intégration supérieur à celui de la communauté de communes de base, d’où sa légitimité à percevoir une dotation globale de fonctionnement (DGF) majorée. Pour être éligible à la dotation globale de fonctionnement bonifiée, une communauté de communes doit remplir les trois conditions posées à l’article L. 5214-23-1 du code général des collectivités territoriales : - population comprise entre 3 500 et 50 000 habitants. Exceptions : population < 3 500 habitants mais situées en zone de revitalisation rurale de montagne, comptant au moins dix communes dont le chef lieu de canton ou la totalité des communes du canton ; - option pour le régime fiscal de la TPU obligatoire, avec la nécessité d’une délibération intervenue avant le 1er janvier de l’année de perception de la DGF bonifiée ; - exercice de quatre des sept groupes de compétences énumérés par la loi : développement économique (zones + actions de développement), aménagement de l’espace (schéma de cohérence territoriale, zones d’aménagement concerté), voirie,

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logement social, ordures ménagères, équipements sportifs (ajout de la loi du 13 août 2004 précitée) et assainissement collectif et non collectif (ajout de la loi du 30 décembre 2006, également précitée). La condition relative aux compétences doit être interprétée strictement : la communauté doit se voir confier quatre groupes de compétences parmi les sept proposés et exercer, au sein de ces groupes, l’intégralité des compétences définies par le législateur. Le choix ne porte que sur les groupes de compétences. Cette rigueur s’explique par l’avantage financier que représente la bonification de la dotation globale de fonctionnement, que le législateur entend réserver aux communautés de communes les plus intégrées dont la taille démographique ne permet pas une transformation en communautés d’agglomération. La jurisprudence a confirmé cette interprétation rigoureuse : “ La communauté de communes, compétente en matière d’ordures ménagères n’exerce pas ou n’exerce que très partiellement les compétences de chacun des quatre groupes énumérés par l’article L. 5214-23-1 du CGCT. Ainsi, n’exerçant pas au moins quatre des cinq groupes de compétences mentionnés par cet article, elle n’est pas éligible. ” (décision du TA de Poitiers du 25 octobre 2001, confirmée en appel par la CAA de Bordeaux du 31 juillet 2003). Les communautés de communes à DGF bonifiée peuvent cependant transférer leurs compétences à un syndicat mixte sans que cela ait d’incidence sur leur éligibilité (adhésion à un syndicat mixte de schéma de cohérence territoriale par exemple). Enfin, l’éligibilité d’une communauté de communes à la DGF bonifiée ne saurait être considérée comme définitive, par conséquent chaque année l’arrêté portant reconnaissance de cette éligibilité pourra être abrogé s’il n’est plus satisfait aux conditions fixées par la loi.

La communauté d’agglomération

Cette structure est destinée aux ensembles urbains d’une certaine importance. Le seuil de création fixé à 50 000 habitants, avec une ou plusieurs communes centres (15 000 habitants ou chef-lieu de département ou commune la plus importante du département). L’article L. 5216-1 du CGCT mentionne un “ Projet commun de développement urbain et d’aménagement du territoire ”, signifiant ainsi qu’il s’agit d’une intercommunalité de projet fortement intégrée. Les compétences sont le reflet de cette plus grande intégration : quatre groupes de compétences obligatoires (article L. 5216-5 du CGCT : développement économique, aménagement de l’espace, équilibre social de l’habitat, politique de la ville) et trois à titre optionnel (sur un choix de six : voirie et parcs de stationnement, assainissement, eau, protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie, équipements culturels et sportifs, action sociale d’intérêt communautaire). Alors que l’ensemble des compétences des communautés de communes est régi par l’intérêt communautaire, seules certaines compétences des communautés d’agglomération peuvent être exercées dans les limites de l’intérêt communautaire, les autres devant être exercées intégralement.

La communauté urbaine

Il s’agit de l’EPCI le plus intégré (article L. 5215-20 du CGCT), avec un seuil de création élevé, fortement augmenté par la loi du 12 juillet 1999 (ensemble de plus de 500 000 habitants). Les compétences sont beaucoup plus importantes : dix-neuf matières obligatoires regroupées en six compétences générales (article L. 5215-20 du CGCT). Les communautés urbaines existant à la date de publication de la loi du 12 juillet 1999 susnommée ne sont pas concernées par le seuil démographique et continuent d’exercer les compétences qui étaient les leurs, sauf si, remplissant les conditions nouvelles de création des communautés urbaines, elles décident d’élargir leurs compétences à l’ensemble des nouvelles compétences des communautés urbaines.

LES SYNDICATS MIXTES

Il s’agit d’établissements publics de coopération locale, mais pas d’EPCI (ils n’associent pas exclusivement des communes). Un syndicat mixte doit comprendre au moins une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales et un syndicat mixte ne peut adhérer à un autre syndicat mixte que dans des cas limitativement prévus par la loi (voir infra). Les syndicats mixtes fermés (article L. 5711-1 à L. 5711-4 du CGCT) associent exclusivement des communes et des EPCI ou uniquement des EPCI (depuis la loi du 13 août 2004 précitée). La loi renvoie, pour leur fonctionnement, à l’ensemble des règles applicables aux syndicats intercommunaux (règles générales : articles L. 5211-1 à L. 5211-60 et règles particulières : articles L. 5212-1 à L. 5212-34 du CGCT). Les syndicats mixtes ouverts (articles L. 5721-1 à L. 5722-9 du CGCT) : associent des collectivités territoriales, des groupements de collectivités territoriales et d’autres personnes morales de droit public (article L. 5721-2 du CGCT). Leur création n’est possible qu’à l’unanimité et leur composition variable selon les cas. Il est possible d’associer des institutions d’utilité commune interrégionales, des régions, des ententes ou institutions interdépartementales, des départements, des établissements publics de coopération intercommunale (toutes catégories), des communes, des CCI, des chambres d’agriculture, de métiers et d’autres établissements publics.

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L’objet des syndicats mixtes ouverts est la réalisation d’œuvres ou services présentant une utilité pour chacune de ses personnes morales ”. S’agissant du fonctionnement, il existe peu de dispositions sur les syndicats mixtes ouverts dans le CGCT, d’où l’importance des statuts. C’est la loi des parties qui s’applique. Quelques précisions ont toutefois été apportées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité : - le choix des délégués des communes ou des syndicats au comité des syndicats mixtes peut porter sur tout citoyen réunissant les conditions requises pour faire partie d’un conseil municipal. Les délégués des EPCI à fiscalité propre sont soit des membres du conseil de l’EPCI, soit des conseillers municipaux de ses communes membres ; - la répartition des sièges au sein du comité des syndicats mixtes ouverts est fixée par les statuts ; - les présidents des syndicats mixtes sont élus par le comité syndical ou, si les statuts le prévoient, par le bureau ; - les modifications statutaires sont décidées à la majorité des deux tiers des membres qui composent le comité syndical, en l’absence de dispositions spécifiques dans les statuts. En ce qui concerne l’adhésion d’un syndicat mixte à un autre syndicat mixte, précisons que dans sa décision no 265938 du 5 janvier 2005, le Conseil d’Etat a considéré qu’un syndicat mixte fermé, c’est-à-dire ne comprenant que des communes et des EPCI, ne pouvait pas adhérer à un syndicat mixte ouvert, dans la mesure où le législateur, qui n’a notamment pas prévu de procédure spécifique de consultation des membres dudit syndicat, ne semble pas l’avoir autorisé. Eu égard aux incertitudes que soulevait la position du Conseil d'Etat, il est apparu préférable qu'une clarification législative intervienne rapidement afin de sécuriser une pratique dans certains cas pertinente. C'est la raison pour laquelle l’article 35 de la loi n° 2006-1537 du 7 décembre 2006 sur le secteur de l’énergie a créé l’article L. 5711-4 et modifié l’article L. 5721-2 afin d’autoriser l'adhésion d'un syndicat mixte à un autre syndicat mixte pour des compétences limitativement énumérées, c’est-à-dire en matière de gestion de l’eau et des cours d’eau, d’alimentation en eau potable, d’assainissement collectif ou non collectif, de collecte ou d'élimination des ordures ménagères et assimilées, ou de distribution d’électricité ou de gaz naturel.

CH A P I T R E 3 Les principes régissant la coopération intercommunale par voie de transfert de compétences

LE PRINCIPE DE SPECIALITE

La spécialité fonctionnelle

Un EPCI n’a pas, contrairement aux collectivités territoriales, de compétence générale. Il ne peut donc exercer que les compétences qui lui ont été explicitement transférées soit par la loi, soit par ses communes membres et qui, de ce fait, figurent dans les statuts (CE, 23 octobre 1985, commune de Blaye les Mines). En conséquence, sont exclus les transferts de compétences tacites. En effet, les transferts de compétences d’une commune à un EPCI ne peuvent résulter que d’une décision expresse de celle-ci, intervenue dans les formes et suivant les procédures fixées par la loi et en aucun cas d’une simple pratique ou d’une décision implicite. D’autre part, les compétences doivent être définies de manière précise dans les statuts de l’EPCI. A défaut, l’arrêté préfectoral prononçant le transfert de compétences risque l’annulation par le juge administratif. (TA de Strasbourg, 8 juin 1990, commune de Pang. CE, 6 novembre 1998, Association pour la protection des Gorges de l’Ardèche). Le juge administratif apprécie très strictement l’étendue des attributions des groupements. Par exemple, un SIVOM qui a pour vocation l’étude des plans d’urbanisme communal et des plans de programmes d’occupation des sols peut faire procéder à des études d’urbanisme, mais il ne peut élaborer des documents d’urbanisme (CE, 18 décembre 1991, SIVOM de Sainte-Geneviève-des-Bois).

La spécialité territoriale

Le champ de compétences d’un groupement est limité au territoire des seules collectivités qu’il associe. Par conséquent, le juge administratif sanctionne le groupement qui intervient en dehors de son périmètre en l’absence de toute habilitation statutaire (CE, 25 mai 1994, Syndicat intercommunal des eaux de Gravelotte et de la vallée de l’Orne). Toutefois, un groupement peut réaliser des équipements hors de son territoire à la double condition qu’il agisse dans le cadre de son champ de compétences et qu’il ne puisse pas réaliser l’équipement considéré dans les mêmes conditions sur

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son territoire. (CE, 1948, commune de Livry-Gargan ; CE, 1981, Association de défense des habitants du quartier de Chèvre-Morte et autres ; TA de Montpellier, 1er mars 2002, commune de Lignairolles ; réponse du ministre de l’intérieur du 27 février 2003 à la question écrite no 1861 du sénateur Roland Courteau).

LE PRINCIPE D’EXCLUSIVITE

Le transfert d’une compétence donnée à EPCI par l’une de ses communes membres entraîne le dessaisissement corrélatif et total de cette dernière, en ce qui concerne ladite compétence (CE, 16 octobre 1970, commune de Saint-Vallier). Il résulte de ce principe que la commune dessaisie ne peut plus exercer elle-même la compétence, ni verser de subventions à l’EPCI au titre de cette compétence. En outre, elle ne peut plus la transférer à un autre EPCI, sauf à se retirer préalablement de l’EPCI dont elle est membre. (CE, 28 juillet 1995, district de l’agglomération de Montpellier). Il existe, toutefois, des atténuations au principe. Le principe d’exclusivité n’empêche pas la division de la compétence lorsqu’elle est sécable. (CE, 31 juillet 1996, commune de Sète). La circonstance qu’un syndicat soit compétent en matière de construction et d’exploitation d’un réseau d’eau potable ne fait pas obstacle à ce qu’une commune puisse exploiter une source dont elle disposait auparavant. La loi exclut parfois la possibilité de morceler les compétences en prévoyant le transfert de blocs entiers de compétences (“ communauté d’agglomération ”, “ communauté urbaine ”, “ communauté de communes à DGF dite bonifiée ”) ou en organisant elle-même les modalités du transfert dans certains domaines : ainsi en matière d’ordures ménagères, par exemple, on transfère la totalité de la compétence (collecte et traitement) ou seulement le traitement. S’agissant des services publics industriels et commerciaux (SPIC), la règle du financement par l’usager du service exclut que la gestion des équipements soit assurée par une commune auquel cas on fait financer le SPIC par le contribuable. La division des compétences ne peut toutefois pas conduire à une scission des opérations d’investissement et de fonctionnement au sein d’une même compétence. En effet, quelle que soit la compétence, l’investissement et le fonctionnement doivent être exercés par la même personne publique car une scission entre les deux ne permettrait pas, dans le cadre de la mise à disposition des biens qui accompagne le transfert de toute compétence, de respecter l’article L. 1321-1 du CGCT qui précise que le transfert d’une compétence entraîne de plein droit la mise à la disposition de la collectivité bénéficiaire des biens meubles et immeubles utilisés, à la date de ce transfert, pour l’exercice de cette compétence. En outre, l’article L. 1321-2 du CGCT précise que la collectivité bénéficiaire du transfert assume l’ensemble des obligations du propriétaire. Or, les obligations du propriétaire comprennent les dépenses d’investissement et de fonctionnement attachées aux biens transférés. La scission entre les notions de fonctionnement et d’investissement n’est donc pas autorisée. Le versement de fonds de concours entre EPCI et communes membres constitue une autre atténuation aux principes de spécialité et d’exclusivité puisque l’EPCI ou la collectivité qui verse ces fonds n’est plus titulaire de la compétence concernée (les fonds de concours sont particulièrement adaptés aux compétences faisant intervenir des acteurs différents, à l’instar de la politique de la ville). Les conditions de versement de ces fonds ont été sensiblement assouplies par la loi du 13 août 2004 modifiée (articles L. 5214-16, L. 5215-26 et L. 5216-5 du CGCT).

LA REPRESENTATION SUBSTITUTION OU LA SUBSTITUTION

Il s’agit d’un véritable dérogation au principe d’exclusivité, le mécanisme de la représentation substitution permettant à des communes de transférer à des EPCI à fiscalité propre des compétences dont elles s’étaient déjà dessaisies au profit de syndicat de communes ou de syndicats mixtes, et ce, sans avoir au préalable à retirer ces compétences aux syndicats concernés. Ce mécanisme est automatiquement mis en œuvre lors des transferts de compétences à un EPCI à fiscalité propre tant lors de la création de ce dernier que lors d’une extension de son périmètre ou de ses compétences (y compris en cas de transformation ou de fusion). Ses effets diffèrent selon la nature juridique de l’EPCI à fiscalité propre concerné (communauté de communes, communauté d’agglomération ou communauté urbaine) et en fonction de l’articulation de son périmètre avec celui du syndicat. Il est donc nécessaire de distinguer les situations suivantes : - identité de périmètre entre le syndicat et l’EPCI : c’est le cas de figure le plus simple, l’EPCI se substitue au syndicat qui disparaît, et se retrouve investi de l’ensemble de ses compétences (articles L. 5214-21, L. 5215-21, L. 5216-6 du CGCT) ; - inclusion du syndicat dans le périmètre de l’EPCI : on a alors substitution des communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines au syndicat pour les compétences qui leur ont été transférées et disparition du syndicat si la totalité des compétences a été transférée ; - chevauchements de périmètre et inclusion de l’EPCI dans le périmètre syndical. Il y a lieu de distinguer la situation des communautés de communes et celle des communautés d’agglomération ou des communautés urbaines. En ce qui concerne les communautés de communes, elles sont automatiquement substituées à leurs communes membres

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au sein des syndicats de communes et des syndicats mixtes préexistants (article L. 5214-21 du CGCT). Le syndicat reste compétent et devient syndicat mixte puisque l’EPCI y adhère au lieu et place de ses communes membres. S’agissant des communautés d’agglomération et des communautés urbaines, les communes sont retirées des syndicats pour les compétences obligatoires et optionnelles. Pour les compétences facultatives, il y a substitution de la communauté d’agglomération ou de la communauté urbaine à ses communes membres au sein des syndicats (article L. 5216-7 du CGCT), comme pour les communautés de communes.

LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITE ET LA NOTION D’INTERET COMMUNAUTAIRE

L’exercice de certaines compétences des EPCI à fiscalité propre est subordonné à la reconnaissance préalable de leur intérêt communautaire (par exemple la voirie ou les actions de développement économique). Ainsi, les compétences qualifiées d’intérêt communautaire relèvent de la compétence du groupement, celles ne présentant pas un tel intérêt demeurent, en revanche, de la compétence des communes membres. L’intérêt communautaire est donc le moyen, pour certaines compétences, de laisser au niveau communal la conduite des opérations intéressant à titre principal une commune ou la mise en œuvre des actions de proximité et de remonter à l’échelon intercommunal les missions nécessitant d’être exercées sur un périmètre plus large. Il s’agit de la ligne de partage entre les compétences communales et communautaires. Cette règle du jeu doit donc être stable et objective. Enfin, malgré l’intérêt communautaire, une compétence peut être transférée en totalité à l’EPCI (la voirie, par exemple).

Modalités de définition de l’intérêt communautaire

Elles différent selon le type d’EPCI. Dans le cas des communautés de communes, la définition relève des communes membres dans les conditions de majorité qualifiée requises pour la création. La définition de l’intérêt communautaire est un des éléments constitutifs du “ pacte statutaire ” conclu entre les communes et, à ce titre, a vocation à être intégré aux statuts de ces dernières. Mais ce n’est, toutefois, pas une obligation légale. Dans le cas des communautés d’agglomération et des communautés urbaines, le conseil communautaire le définit à la majorité qualifiée des deux tiers de son effectif total (et non deux tiers des suffrages exprimés ainsi que l’a confirmé le tribunal administratif de Lille dans son jugement no 0306080 du 16 décembre 2004). La définition de l’intérêt communautaire n’a pas à figurer dans les statuts des communautés d’agglomération et des communautés urbaines. En effet, les statuts des EPCI sont toujours approuvés par les communes membres (et, le cas échéant, avec l’accord de l’EPCI s’agissant des modifications ultérieures à la création), alors que la définition de l’intérêt communautaire dans les communautés d’agglomération et les communautés urbaines relève de la compétence exclusive du conseil communautaire. S’agissant de la date de la définition de l’intérêt communautaire, le Conseil d’Etat a estimé que celle-ci pouvait intervenir postérieurement au transfert de compétences (CE, 26 octobre 2001, commune de Berchères-Saint-Germain). En fixant des délais pour la définition de l’intérêt communautaire la loi du 13 loi août 2004 précitée a levé toute ambiguïté à ce sujet.

Les délais de définition de l’intérêt communautaire

Afin que les EPCI exercent effectivement les compétences qui leur sont transférées, l’article 164 de la loi 13 août 2004 susnommée avait prévu un délai au terme duquel l’intérêt communautaire doit être défini. A défaut de définition à l’expiration de ce délai, les EPCI devenaient titulaires de l’intégralité des compétences concernées. Le cas échéant (absence de définition), le préfet modifie alors en conséquence les statuts des EPCI concernés. Ce délai, fixé à un an à compter de la publication de la loi du 13 août 2004 précitée pour les compétences déjà transférées à la date de cette publication, est apparu trop court pour permettre la conduite, au sein des EPCI concernés, d’une réflexion approfondie relative à la définition de l’intérêt communautaire. C’est ainsi que la loi no 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique a prolongé ce délai qui, pour la plupart des EPCI, a expiré le 18 août 2006. Le juge administratif considère que, tant que l’intérêt communautaire n’a pas été défini, la communauté n’est pas compétente pour décider d’opérations dont la vocation intercommunale n’est pas établie. Ainsi, le tribunal administratif de Dijon, dans un jugement rendu le 19 octobre 1999 a sanctionné l’absence de délibération précisant la portée du transfert de compétences réalisé au profit d’une communauté de communes en matière de “ voirie intercommunale ”. Le juge a considéré qu’à défaut d’une telle délibération, la communauté n’était pas compétente pour décider de travaux sur des éléments de la voirie de deux communes membres, leur vocation intercommunale n’étant pas établie.

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CH A P I T R E 4 Les organes de direction des EPCI

L’ORGANE DELIBERANT

Le nombre et la répartition des sièges

Le nombre et la répartition des sièges sont fixés dans un délai de trois mois à compter de la notification de l’arrêté fixant le périmètre de la communauté. Cette fixation intervient : - par accord amiable de l’ensemble des conseils municipaux des communes intéressées ; - ou en fonction de la population par décision des communes intéressées dans les conditions de majorité requises pour la création de la communauté. Dans un cas comme dans l’autre, chaque commune dispose au minimum d’un siège et aucune commune ne peut disposer de plus de la moitié des sièges. Dans les syndicats de communes, chaque commune dispose de deux délégués, sauf dispositions contraires dans les statuts. Le nombre de délégués dont dispose un EPCI qui se substitue à ses communes membres au sein d’un syndicat mixte est égal à celui dont disposaient antérieurement ces communes (article L. 5211-19 du CGCT) Les communautés urbaines sont régies par des règles particulières. Le nombre de délégués doit être fixé dans un délai de trois mois à compter de la notification de l’arrêté déterminant le périmètre de la communauté : - soit par accord amiable de l’ensemble des conseils municipaux des communes intéressées, - soit conformément au tableau ci-après :

Population municipale totale de l’agglomération

Nombre de communes

200 000 au plus

200 001 à 600 000

600 001 à 1 000 000

Plus de 1 000 000

20 au plus

50

? 80

? 90

120

21 à 50

70

? 90

120

140

Plus de 50

90

120

140

155

Dans les communautés urbaines comportant plus de soixante-dix-sept communes, le nombre de délégués est égal à deux fois le nombre de communes représentées. La répartition des sièges se fait dans le délai susdit : - soit par accord amiable de l’ensemble des conseillers municipaux ; - soit selon les modalités figurant dans le tableau ci-après :

1ère phase

2ème phase

3ème phase

4ème phase

Attribution d’un siège à chaque commune membre

Calcul du quotient : PMTA (1) = NTSP (3)

QP (2)

Liste des communes dont la PMT est supé-rieure au QP en vue de la répartition des sièges à pourvoir

Répartition des sièges restant après la première phase selon le système de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne sur la base de la PMT de la commune diminuée du QP

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(1) Population municipale totale de l’agglomération telle qu’elle résulte du dernier recensement général. (2) Quotient de population. (3) Nombre total de sièges à pourvoir.

En cas d’extension de la communauté urbaine, le conseil communautaire peut comprendre, jusqu’à son renouvellement général, davantage de sièges que le nombre défini par les dispositions décrites ci-dessus. Les conditions dans lesquelles peuvent être modifiés le nombre et la répartition des sièges au sein de l’organe délibérant d’un EPCI à l’initiative de ce dernier ou de ses communes membres sont données à l’article L. 5211-20-1 du CGCT.

L’élection des délégués

Il s’agit obligatoirement de conseillers municipaux dans les EPCI à fiscalité propre alors que, dans les syndicats de communes, ils doivent réunir les conditions leur permettant de faire partie d’un conseil municipal. L’élection des délégués se fait au scrutin uninominal à trois tours, excepté dans les communautés urbaines où l’élection a lieu au scrutin de liste avec répartition des sièges à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne. En cas de non-désignation par la commune de ses délégués, elle est représentée par le maire et par le premier adjoint (si elle dispose de plus d’un délégué).

LE PRESIDENT

Il est élu par le conseil communautaire lors de sa première réunion. Il peut donner par arrêté, sous sa surveillance et sa responsabilité, délégation de signature au directeur général, au directeur général adjoint, au directeur des services techniques et aux responsables de services dans les EPCI dont la liste est fixée par décret en Conseil d’Etat. Le président peut enfin subdéléguer la délégation d’attribution qu’il a reçue de l’organe délibérant aux vice-présidents (article L. 5211-10 du CGCT modifié par l’article 167 de la loi du 13 août 2004 modifiée). Il convient de remarquer qu’il s’agit bien d’une subdélégation donnée aux vice-présidents par le président, organe exécutif, celui-ci étant le seul responsable devant l’organe délibérant de l’exercice des délégations qui lui ont été confiées.

LE BUREAU

Le bureau de l’EPCI est composé du président, d’un ou plusieurs vice-présidents et, éventuellement, d’un ou plusieurs autres membres de l’organe délibérant. Le nombre de vice-présidents est librement déterminé par l’organe délibérant sans que ce nombre puisse excéder 30 % de l’effectif de celui-ci. Le président et le bureau peuvent recevoir délégation d’une partie des attributions de l’organe délibérant, sauf en matière : - budgétaire (vote du budget, approbation du compte administratif, institution et fixation des taux, tarifs et redevances) ; - statutaire (modifications des conditions de fonctionnement, durée de l’EPCI...) ; - d’adhésion de l’EPCI à un établissement public ; - de délégation de gestion de service public ; - de dispositions portant orientation en matière d’aménagement communautaire, d’équilibre social de l’habitat sur le territoire communautaire et de politique de la ville. Le président rend compte des travaux du bureau et des attributions exercées par délégation de l’organe délibérant lors de chaque réunion de celui-ci.

CH A P I T R E 5 Les différentes étapes de la vie des EPCI

LA CREATION DES EPCI ET SES CONSEQUENCES

La procédure de création d’un EPCI, régie par l’article L. 5211-5 du CGCT est commune à l’ensemble des EPCI et se déroule en trois phases distinctes : 1ère étape – La délimitation, par arrêté préfectoral, du projet de périmètre du futur EPCI : le périmètre doit être cohérent, d’un seul tenant et sans enclave si l’EPCI est à fiscalité propre. Par ailleurs, si l’initiative provient du préfet, il y a

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consultation préalable de la commission départementale de coopération intercommunale. Dans cette étape, il existe un réel pouvoir d’appréciation du préfet qui peut ne pas donner suite à la demande d’une commune ou la modifier (CE, 2 octobre 1996, commune de Bourg-Charente et autres) ; 2èmeétape – la consultation des communes dans un délai de trois mois : la poursuite du processus de création nécessite une majorité qualifiée de communes favorables. Soit deux tiers des communes représentant la moitié de la population totale concernée ou la moitié des communes représentant deux tiers de la population totale, avec, de plus, l’accord obligatoire des communes comptant plus du quart de la population totale pour les syndicats et les communautés de communes ou de la commune la plus importante dans le cas d’une communauté d’agglomération ou d’une communauté urbaine. Cette étape comprend l’approbation du périmètre mais aussi des statuts. Le contenu minimum des statuts des EPCI devant mentionner leur nom, leur siège, la liste de leurs communes membres et la représentation de ces dernières au sein de l’organe délibérant, l’institution éventuelle de suppléants, les compétences transférées et, le cas échéant, la durée pour laquelle il est constitué ; 3ème étape – l’arrêté de création : le préfet peut refuser de créer l’EPCI même si la majorité qualifiée est atteinte (CE, 13 mars 1985 ville de Cayenne ; CE, 2 octobre 1996, commune de Civaux). Il ne peut pas, en revanche, créer l’EPCI sur un périmètre différent de celui qui a été soumis aux conseils municipaux (TA de Dijon, 15 mars 1994, commune de Boncourt-le-Bois) Il a, par ailleurs, l’obligation d’attendre l’expiration du délai de trois mois si toutes les communes ne se sont pas prononcées (TA de Melun, 25 mai 2000, commune de Chennevières-sur-Marne).

CONSEQUENCES DES TRANSFERTS DE COMPETENCES

Le transfert des compétences entraîne le dessaisissement des communes, sauf si l’intérêt communautaire n’est pas défini, ces communes ne peuvent plus intervenir dans le champ des compétences transférées à l’EPCI. Il entraîne, également, le transfert des services chargés de les mettre en œuvre (article L. 5211-4-1 du CGCT), sous réserve des dérogations prévues par ce même article (loi du 13 août 2004 modifiée) et le transfert des biens nécessaires à leur mise en œuvre. Le régime de droit commun est la mise à disposition dans les conditions des articles L. 1321-1 à 1321-8 du CGCT et le transfert en pleine propriété sur les zones d’activité et les zones d’aménagement concerté (ZAC). Enfin, il peut y avoir mise en œuvre du mécanisme de la représentation substitution ou le cas échéant, dans les communautés d’agglomération et les communautés urbaines, de la substitution pure et simple avec retrait concomitant des syndicats préexistants.

LES MODIFICATIONS DE PERIMETRE

L’adhésion de nouveaux membres

L’article L. 5211-18 du CGCT donne la procédure de droit commun hors cas des communautés urbaines. L’initiative appartient à la commune adhérente, à l’organe délibérant de l’EPCI ou au préfet. L’adhésion nécessite l’accord de l’EPCI, des communes pressenties et des communes déjà membres dans les conditions de majorité requise pour la création (loi du 13 août 2004 précitée. Une extension de périmètre peut intervenir lors d’une transformation ou d’une fusion. En cas d’adhésion d’une communauté de communes ou d’un syndicat intercommunal à un syndicat mixte, l’accord des communes membres est nécessaire (articles L. 5214-27 et L. 5212-32 du CGCT), sauf dispositions contraires des statuts. L’extension du périmètre ne doit pas remettre en cause les conditions imposées lors de la création (territoire d’un seul tenant et sans enclaves, population, etc.) Il convient, toutefois, de noter la possibilité, à titre dérogatoire, d’autoriser la création d’enclaves ou de discontinuités territoriales (loi du 13 août 2004 susnommée) lorsque les communes voulant adhérer sont empêchées par le refus d’une seule commune isolée. Les conséquences sont identiques à celles de la création.

Les retraits de communes

La procédure de droit commun est régie par l’article L. 5211-19 du CGCT et ne concerne pas les communautés urbaines. Il est impossible de la mettre en œuvre lorsque l’EPCI est en période d’unification des taux. Un retrait n’est possible qu’avec l’accord de l’organe délibérant de l’EPCI et des communes dans les conditions de majorité requises pour la création de l’EPCI. Les conséquences du retrait sont la rétrocession des biens mis à disposition et partage des équipements réalisés par EPCI et la réduction du périmètre des syndicats mixtes auxquels appartenaient le cas échéant l’EPCI dont la commune se retire. Le préfet définit lui-même les conditions financières et patrimoniales du retrait à défaut d’accord entre les parties. Il existe d’autres procédures, dérogatoires de cette procédure de droit commun. Elles apparaissent à l’article L. 5214-26

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pour les communautés de communes, L. 5212-29 à L. 5212-30 pour les syndicats. Des procédures temporaires ont existé, comme celle de l’article L. 5216-7-2 pour les communautés d’agglomération, ouvertes par la loi du 13 août 2004 susnommée, mais uniquement pour une période qui s’achevait le 1er janvier 2005.

LES MODIFICATIONS RELATIVES AUX COMPETENCES

L’article L. 5211-17 du CGCT fixe les règles relatives à ces modifications. Elles doivent recueillir l’accord de l’EPCI et des communes dans les conditions de majorité nécessaires à la création. Les conséquences sont identiques à celles résultant de la création. On peut observer que la procédure de l’article L. 5211-17 n’envisage que le transfert de compétences et non les retraits de compétences. Au nom de la règle du parallélisme des formes, ces derniers sont réalisés selon les mêmes modalités.

LA TRANSFORMATION D’UN EPCI

La transformation simple d’une CC ou d’une CA (article L. 5211-41 du CGCT) peut être initiée par l’organe délibérant de l’EPCI. Il approuve la transformation et transmet sa délibération aux communes qui disposent de trois mois pour se prononcer. A défaut de délibération dans ce délai, leur décision est réputée favorable. La transformation est alors prononcée par arrêté du préfet si elle est approuvée par l’organe délibérant de l’EPCI et par les conseils municipaux de ses communes membres dans les conditions de majorité prévues pour la création. L’EPCI doit, bien sûr, préalablement satisfaire à l’ensemble des conditions fixées dans la nouvelle catégorie (compétences, population...). Le nouvel EPCI est substitué à l’ancien dans l’ensemble de ses droits et obligations, mais les délégués des communes conservent leur mandat pour la durée de celui-ci restant à courir. La transformation avec extension de périmètre (L. 5211-41-1 du CGCT) permet au préfet de prononcer, par un même arrêté, la transformation d’un EPCI et l’extension de son périmètre. Là encore, l’initiative appartient à l’organe délibérant de l’EPCI. Le préfet fixe le périmètre de l’EPCI par voie d’arrêté qui est notifié à l’ensemble des conseils municipaux des communes concernées. Celles-ci disposent de trois mois pour approuver le périmètre, le principe de la transformation et une nouvelle répartition des sièges. Si elles ne délibèrent pas, leur décision est réputée favorable. Le préfet prononce par arrêté la “ transformation – extension ” s’il recueille accord de l’organe délibérant de l’EPCI et des conseils municipaux de ses communes membres dans les conditions de majorité prévues pour la création. Ici aussi, l’EPCI doit satisfaire aux conditions fixées dans la nouvelle catégorie à laquelle il veut accéder. Il y a, alors, substitution du nouvel EPCI à l’ancien dans l’ensemble de ses droits et obligations et, pour les nouvelles communes, conséquences identiques à celles de la création La transformation des syndicats de communes en communautés de communes ou en communautés d’agglomération, procédure ouverte par la loi du 13 août 2004 précitée, permet la transformation directe des syndicats de communes en communautés de communes ou en communautés d’agglomération. Auparavant, ce changement de catégorie juridique impliquait la dissolution préalable du syndicat avec rétrocession de l’actif et du passif à ses communes membres et ensuite la création ex nihilo d’une communauté de communes ou d’une communauté d’agglomération. Ce dispositif est comparable à celui prévu par l’article L. 5211-41 du CGCT pour les EPCI à fiscalité propre. Une différence mérite toutefois d’être signalée : cette nouvelle procédure entraîne une nouvelle répartition des sièges au sein du conseil communautaire entre l’ensemble des communes membres. Elle rend également obligatoire une nouvelle élection de l’ensemble des délégués des communes et par voie de conséquence une nouvelle élection du président et du bureau. Ces obligations sont justifiées par le fait qu’au sein des syndicats, les délégués des communes ne sont pas obligatoirement des élus municipaux, alors qu’à l’inverse dans les communautés de communes et dans les communautés d’agglomération, ils doivent nécessairement avoir cette qualité.

LA FUSION D’EPCI

L’institution d’une véritable procédure de fusion d’EPCI est une des innovations majeures de la loi du 13 août 2004 susnommée. Ce dispositif codifié à l’article L. 5211-41-3 du CGCT vise à faciliter les regroupements d’EPCI qui étaient jusqu’alors particulièrement complexes à réaliser. En effet, en l’absence d’une telle procédure, la réunion de deux EPCI en un seul impliquait obligatoirement la dissolution préalable de l’un d’entre eux et l’adhésion de ses ex-communes membres à l’EPCI subsistant. Une autre solution pouvait également être envisagée, consistant à dissoudre les deux EPCI et à en créer concomitamment un nouveau sur le territoire des deux anciens. L’article L 5211-41-3 du CGCT prévoit que l’initiative peut provenir d’une commune, d’un EPCI ou du préfet. Dans ce dernier cas, la commission départementale de coopération intercommunale est obligatoirement consultée. Le périmètre est fixé par arrêté du préfet qui dispose d’un pouvoir d’appréciation, avec la possibilité d’inclure des communes isolées en plus des EPCI pour assurer la continuité territoriale. L’arrêté est notifié aux communes et aux EPCI qui disposent de trois mois pour l’approuver (décision réputée favorable en cas d’absence de délibérations dans ce délai). En outre, les

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communes délibèrent sur les statuts et la répartition des sièges au sein du nouvel EPCI. En cas d’accord des communes dans les conditions de majorité requises pour la création de l’EPCI, et des organes délibérants des EPCI préexistants, le préfet peut prendre l’arrêté du autorisant la fusion, mais il dispose du même pouvoir d’appréciation que lors d’une création. La fusion n’est possible entre EPCI que si un des EPCI est à fiscalité propre ; en conséquence, la fusion de deux syndicats intercommunaux est impossible. Les statuts doivent être conformes aux conditions fixées dans la nouvelle catégorie de l’EPCI issu de la fusion, qui est celle de celui des EPCI préexistants qui était le plus intégré. Sont alors transférées au nouvel EPCI l’ensemble des compétences optionnelles et obligatoires des anciens, alors qu’il y a rétrocession possible aux communes des autres compétences. Le nouvel EPCI est substitué aux anciens dans l’ensemble de leurs droits et obligations pour les compétences qu’il exerce. Sur le plan fiscal, il est fait application du régime fiscal le plus intégré. Enfin, il est procédé à une nouvelle élection des délégués des communes. Des syndicats mixtes ouverts peuvent également fusionner entre eux.

LA DISSOLUTION

Les dissolutions de syndicats intercommunaux interviennent régulièrement et plus rarement s’agissant de communautés de communes, et, sauf exceptions, elles sont prononcées par arrêté préfectoral. Celles des communautés d’agglomération et des communautés urbaines sont, en pratique, plus difficiles à mettre en œuvre puisqu’elles ne peuvent être prononcées que par décret en Conseil d’Etat dans le premier cas et en conseil des ministres dans le second. Les conditions financières et patrimoniales des dissolutions sont précisées aux articles L. 5211-25 et L. 5211-26 du CGCT : les biens mis à disposition de l’EPCI par les communes membres leur sont restitués ; ceux acquis ou réalisés par l’EPCI sont répartis entre les communes ; les contrats en cours sont exécutés dans les mêmes conditions jusqu’à leur échéance, sauf accord contraire des parties.

CH A P I T R E 6 Dispositions relatives au fonctionnement des EPCI

AMENAGEMENTS DANS LE FONCTIONNEMENT DES EPCI

La loi 13 août 2004 modifiée, si elle n’a pas changé l’architecture de l’intercommunalité issue de la “ loi Chevènement ” de 1999, a apporté des aménagements dans le fonctionnement des EPCI. Les conditions de partage de services ont été assouplies : communes et EPCI peuvent mettre à disposition leurs services dans un souci de bonne organisation (avant seuls les EPCI y étaient autorisés). Cet assouplissement vise à faciliter le transfert de nouvelles compétences de la part de communes réticentes à l’idée de perdre leurs services. La loi a également créé une l’habilitation législative autorisant les conventions entre les communautés de communes et leurs communes membres. Ces conventions portent sur la création ou la gestion de services ou d’équipements, elles complètent les dispositions relatives au partage de services. Le recours aux fonds de concours est également facilité depuis la loi du 13 août 2004 précitée. C’est ainsi qu’elle autorise, tout d’abord, les communes à verser des fonds de concours à l’EPCI dont elles sont membres, alors qu’auparavant ces mouvements financiers ne pouvaient être effectués que de l’EPCI vers ses communes membres. Ensuite, la condition selon laquelle l’équipement faisant l’objet du fonds de concours doit présenter une “ utilité qui dépasse manifestement l’intérêt communal ” est supprimée. Cette réforme facilite la réalisation d’équipements communautaires qui, en raison du manque de marge de manœuvre financière des EPCI, n’auraient pu être réalisés alors même que les communes auraient pu y consacrer des moyens. Enfin, autre innovation importante, les pouvoirs de polices des maires peuvent être transférés aux présidents d’EPCI (article L. 5211-9-2 du CGCT). Les domaines concernés sont, toutefois, limitativement énumérés : assainissement, élimination des ordures ménagères, aires d’accueil des gens du voyage, sécurité des manifestations culturelles et sportives, circulation et stationnement pour les EPCI compétents en matière de voirie. Il s’agit de concourir à une gestion plus rationnelle des compétences transférées. Mais cette disposition voit ses incidences limitées, en raison de la nécessité de procéder par arrêtés conjoints maire/président d’EPCI. De nouvelles compétences ont été dévolues aux EPCI en matière de logement, la loi donnant, aux collectivités territoriales

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et à leurs groupements les plus proches des bassins d’habitat, la possibilité d’exercer, dans un cadre conventionnel, la responsabilité de la conduite des politiques de l’habitat. Ainsi, l’article 61 de la loi du 13 août 2004 susnommée, faisant référence aux dispositions de l’article L. 302-1 du code de la construction et de l’habitation relatif aux programmes de l’habitat, définit-il les conditions dans lesquelles certains EPCI peuvent demander à conclure une convention avec l’Etat par laquelle celui-ci leur délègue la compétence pour décider de l’attribution des aides à la pierre et procéder à leur notification aux bénéficiaires. Précisons que le département peut également bénéficier de ce dispositif conventionnel, sous réserve que ce soit en dehors du territoire des EPCI ayant passé une convention avec l’Etat. Ces compétences peuvent être ainsi déléguées à une communauté urbaine, une communauté d’agglomération, un syndicat d’agglomération nouvelle ou à une communauté de communes, dès lors que le groupement a défini ses orientations stratégiques en matière de logement au travers d’un programme local de l’habitat. Les aides susceptibles d’être déléguées sont, notamment, les aides en faveur du logement locatif social, de la rénovation de l’habitat privé et de la réalisation de places d’hébergement. Les conventions de délégation sont signées avec le préfet de département pour une durée de six ans renouvelable. Les groupements peuvent également bénéficier, par convention, de tout ou partie du contingent de réservation préfectoral, avec l’accord du maire qui en est le premier bénéficiaire. Il convient, également, de noter que la loi élargit les possibilités d’aides au logement à l’ensemble des collectivités territoriales et des EPCI. Elle redéfinit, par ailleurs, la portée des programmes locaux de l’habitat qui sont de la compétence exclusive des groupements intercommunaux et sont établis pour une durée de six ans. La délégation de compétences des départements ou des régions aux EPCI : L’article L. 5210-4 du CGCT permet aux EPCI de demander aux conseils généraux ou régionaux à exercer pour le compte de ces derniers certaines des compétences des départements ou des régions. Cette procédure de délégation de compétences ne repose pas sur une logique de transfert de compétences avec dessaisissement corrélatif des départements et des régions mais sur une logique partenariale impliquant la signature d’une convention définissant notamment l’étendue de la délégation, sa durée ainsi que ses conditions financières.

LES RELATIONS CONVENTIONNELLES DES EPCI ET DE LEURS COMMUNES MEMBRES

L’intercommunalité est caractérisée depuis quelques années, et tout particulièrement depuis le vote de la loi du 13 août 2004 précitée, par le développement des relations conventionnelles que peuvent entretenir les EPCI avec leurs communes membres ou d’autres partenaires, parallèlement à l’exercice normal des compétences qui leur sont transférées.

EPCI concerné

Partenaires

Objet

Article CGCT

Code des marchés publics

CC

Communes membres

Création ou gestion d’équipements ou de services

L. 5214-16-1

Oui

CA

Communes membres, autres collectivités locales ou EPCI

Création ou gestion d’équipements ou de services

L. 5216-7-1

Oui

CU

Communes membres, autres collectivités locales ou EPCI

Création ou gestion d’équipements ou de services

L. 5215-27

Oui

Tous

Communes membres uniquement

Mise à disposition de services

L. 5211-4-1

Non

Par ailleurs, les dispositions de l’article L. 5211-56 du CGCT définissent le cadre budgétaire et comptable des prestations de services réalisées par les EPCI. Lorsque les EPCI interviennent comme prestataires de service en dehors des cas prévus par les dispositions précédentes, ils doivent y être autorisés par leurs statuts de façon précise (partenaires possibles, objet des prestations, etc.). C’est notamment vrai pour les syndicats intercommunaux pour lesquels aucune habilitation législative n’est prévue. En tout état de cause ces prestations doivent toujours se situer dans le prolongement des compétences de l’EPCI, le transfert de compétences étant constitutif des établissements publics de coopération intercommunale et les interventions pour compte d’autrui ne pouvant constituer que l’accessoire de ce qui est la vocation première d’un tel établissement. Il est également nécessaire qu’un intérêt public justifie l’intervention de l’EPCI dans le cadre de prestations de services. Il

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convient d’être particulièrement vigilant au respect de cette condition lorsque l’EPCI agit en dehors de son périmètre pour le compte d’autres collectivités. Enfin, conformément aux dispositions du code des marchés publics (CMP), les prestations de services réalisées par un EPCI doivent être soumises aux règles de concurrence.

CH A P I T R E 7 Structures du paysage intercommunal à fiscalité propre

L’architecture du paysage intercommunal à fiscalité propre, issu de la “ loi Chevènement ” de 1999 repose (indépendamment des SAN), sur trois structures : les communautés de communes (CC) (article L. 5 214-1 à L. 5 214-29 du CGCT), les communautés d’agglomération (CA) (article L. 5216-1 à L. 5216-40 du CGCT) et les communautés urbaines (CU) (article L. 5215-1 à L. 5215-42 du CGCT).

PRINCIPALES DISPOSITIONS REGISSANT LES EPCI A FISCALITE PROPRE

Généralités

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

C’est un EPCI regroupant plusieurs communes d’un seul tenant et sans enclave.

C’est un EPCI regroupant plu-sieurs communes formant, à la date de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants d’un seul tenant et sans enclave au-tour d’une ou plusieurs commu-nes centre de plus de 15 000 habitants. Le seuil démographique de 15000 habitants ne s’applique pas lorsque la communauté d’agglomération comprend le chef-lieu du département ou la commune la plus importante du département.

C’est un EPCI regroupant plusieurs communes d’un seul tenant et sans enclave for-mant, à la date de sa création, un ensemble de plus de 500 000 habitants.

Elle a pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité, en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement. La communauté est formée soit sans fixation de durée, soit pour une durée déterminée dans la décision constitutive.

La communauté est crée sans limitation de durée.

Elle est crée par arrêté préfectoral à l’initiative d’un ou plusieurs conseils municipaux ou à l’initiative du préfet après avis de la commission départementale de coopération intercommunale (article L. 5211-5 du CGCT). En application de l’article L. 5211-5-1 du CGCT, les statuts de la communauté mentionnent notamment : la liste des communes membres, le siège de celle-ci, le cas échéant, la durée pour laquelle elle est constituée, les modalités de répartition des sièges, le nombre de sièges attribué à chaque commune membre, l’institution éventuelle de suppléants, les compétences transférées par les communes. Les statuts sont approuvés par arrêté du représentant de l’Etat dans le département.

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Elle est administrée par un conseil de la communauté (organe délibérant) composé d’élus des communes membres et par un président (organe exécutif) élu par le conseil en son sein (articles L. 5211-6 et L. 5211-9 du CGCT).

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Compétences de la communauté – Intérêt communautaire

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Les communes membres de la communauté transfèrent des compétences à celle-ci. Les communes doivent préciser, au moment de la création de la communauté, la ligne de partage, dans chaque domaine, entre les compétences communautaires et les compétences communales. Elle exerce de plein droit en lieu et place des com-munes des compétences obligatoires en matière : – d’aménagement de l’espace ; – d’actions de développe-ment économique intéres-sant l’ensemble de la communauté.

Elle exerce de plein droit en lieu et place des communes membres, des compétences obliga-toires en matière : – de développement économique : création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéropor-tuaire qui sont d’intérêt communautaire ; ac-tions de développement économique d’intérêt communautaire ; – d’aménagement de l’espace communautaire : schéma de cohérence territoriale et schéma de secteur ; création et réalisation de zones d’aménagement concerté (ZAC) ; organisation des transports urbains au sein de la loi no 82-1153 d’orientation pour les transports intérieurs (chapitre II du titre II sous réserve des disposi-tions de l’article 46 de cette loi) ; – d’équilibre social de l’habitat : programme local de l’habitat ; politique du logement d’intérêt communautaire ; actions et aides fi-nancières en faveur du logement social d’intérêt communautaire ; réserves foncières pour la mise en œuvre de la politique commu-nautaire d’équilibre social de l’habitat ; action, par des opérations d’intérêt communautaire, en faveur du logement des personnes défavori-sées ; amélioration du parc immobilier d’intérêt communautaire ; – de politique de la ville dans la communauté : dispositifs contractuels de développement ur-bain, de développement local et d’insertion économique et sociale d’intérêt communau-taire ; de prévention de la délinquance.

Elle exerce de plein droit en lieu et place des communes membres, des compétences obligatoires en matière – de développement et d’aménagement économique, social et culturel de l’espace communautaire : création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activité in-dustrielle ; actions de développement économique ; construction ou aménagement, entretien, gestion et animation d’équipements, de réseaux d’équipements ou d’établissements culturels, socioculturels, socio-éducatifs, sportifs lorsqu’ils sont d’intérêt communautaire ; lycées et collèges dans les conditions fixées par le titre 1er

du livre II et au chapitre 1er du titre II du livre IV du CGCT ainsi qu’à l’article L. 521-3 du code de l’éducation ; – d’aménagement de l’espace communautaire : schéma de cohérence territoriale et schéma de secteur ; plan local d’urbanisme et documents d’urbanisme en tenant lieu ; création et réalisation de zones d’aménagement concerté d’intérêt communautaire, et après avis des conseils municipaux, constitution de réserves foncières d’intérêt com-munautaire ; organisation des transports urbains au sens du chapitre II du titre II de la loi no 82-1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs, sous ré-serve des dispositions de l’article 46 de cette loi ; création ou aménagement et entre-tien de la voirie ; signalisation ; parcs de stationnement ; prise en considération d’un programme d’aménagement d’ensemble et détermination des secteurs d’aménagement au sens du code de l’urbanisme ; – d’équilibre social de l’habitat sur le territoire communautaire : programme local de l’habitat ; politique du logement d’intérêt communautaire ; aides financières au loge-ment social d’intérêt communautaire ; actions en faveur du logement social d’intérêt communautaire ; actions en faveur du logement des personnes défavorisées par des opérations d’intérêt communautaire ; opérations programmées d’amélioration de l’habitat ; actions de réhabilitation et résorption de l’habitat insalubre lorsqu’elles sont d’intérêt communautaire ; – de politique de la ville dans la communauté : dispositifs contractuels de développe-ment urbain, de développement local et d’insertion économique et sociale ; dispositifs locaux de prévention de la délinquance ; – de gestion de services d’intérêt collectif: assainissement et eau, création et extension des cimetières créés, crématoriums ; abattoirs, abattoirs marchés et marchés d’intérêt national ; services d’incendie et de secours dans les conditions fixées au chapitre IV du titre II du livre IV de la première partie du CGCT ; – de protection et mise en valeur de l’environnement et de politique du cadre de vie : élimination des déchets des ménages et déchets assimilés ; lutte contre la pollution de

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Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

l’air ; lutte contre les nuisances sonores.

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Par ailleurs, elle exerce dans les mêmes condi-tions des compétences optionnelles relevant au moins d’un des six groupes de compétences suivants : – protection et mise en valeur de l’environnement et soutien aux actions de maî-trise de la demande d’énergie ; – politique du logement et du cadre de vie ; – création, aménagement et entretien de la voirie ; – construction, entretien et fonctionnement d’équipements culturels et sportifs et d’équipements de l’enseignement pré-élémentaire et élémentaire ; – action sociale d’intérêt communautaire.

(Lorsqu’elle exerce cette compétence, la communauté peut en confier tout ou partie à un centre intercommunal d’action so-ciale). ;

– tout ou partie de l’assainissement.

Par ailleurs, elle exerce dans les mêmes conditions, des compétences optionnelles relevant au moins de trois des six groupes de compétences suivants : – création ou aménagement et entretien de la voirie d’intérêt communautaire ; – création ou aménagement et gestion des parcs de stationnement d’intérêt commu-nautaire ; – assainissement ; – eau ; – en matière de protection et de mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie : lutte contre la pollution de l’air, lutte contre les nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets des ménages et déchets assimilés ou partie de cette com-pétence dans les conditions fixées par l’article L. 2224-13 du CGCT ; – construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements culturels et spor-tifs d’intérêt communautaire ; – action sociale d’intérêt communautaire (Lorsqu’elle exerce cette compétence, la communauté peut en confier tout ou partie à un centre intercommunal d’action so-ciale).

La communauté n’exerce pas de compétences optionnelles.

Lorsqu’une communauté est compétente en matière de réalisation d’aires d’accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, de voirie (circulation et station-nement), les maires des communes membres peuvent transférer au président de cet EPCI, les pouvoirs de police liés à l’exercice de la compétence en cause. Les maires des communes membres de la communauté peuvent transférer, au président de cet EPCI, les prérogatives qu’ils détiennent pour assurer la sécurité des manifestations culturelles et sportives organisées par la communauté (article L. 5211-9-2 du CGCT). Sur proposition d’un ou plusieurs maires des communes intéressés, le transfert est décidé par arrêté préfectoral après accord de tous les maires des communes membres et du président l’EPCI.

Règle particulière d’accord : accord du président de la CU et des deux tiers des maires représentant plus de la moitié de la population ou l’inverse.

Communautés de communes Communautés d’agglomération Communautés urbaines

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En application de l’article L. 5211-17 du CGCT, les communes peuvent décider de transférer à la communauté d’autres compétences que celles mentionnées ci-dessus. Ce transfert est opéré par délibérations des conseils municipaux dans les conditions de majorité prévues pour la création de la communauté. Lorsqu’elle est dotée d’une compétence en ce domaine, la communauté peut exercer le droit de préemption urbain dans le périmètrefixé pour la mise en œuvre de la politique communautaire d’équilibre social de l’habitat.

La communauté est titulaire du droit de préemption urbain, dans les périmètres fixés pour la mise en œuvre de la politique com-munautaire d’équilibre social de l’habitat.

Comme ci-contre.

Cela est possible après délibération concor-dante de la commune ou des communes concernées et du conseil de la communauté.

Comme ci-contre.

Comme ci-contre.

L’intérêt communautaire constitue la ligne de partage, au sein d’une compétence transférée, entre les actions qui ont vocation à être mises en œuvre par l’EPCI et celles qui demeurent de la compétence des communes membres. C’est le moyen de confier à l’EPCI les missions qui s’inscrivent dans une logique intercom-munale en raison de leur coût, de leur technicité, de leur ampleur... et de laisser aux communes la maîtrise des actions de proximité. Il est déterminé à la majorité qualifiée re-quise pour la création de la communauté.

Il est déterminé à la majorité des deux tiers du conseil de la communauté.

Il est défini au plus tard deux ans après l’entrée en vigueur de l’arrêté prononçant le transfert de compétences. A défaut, la communauté exerce l’intégralité de la compétence. La communauté n’ayant pas procédé à la définition de l’intérêt communautaire, à la date d’entrée en vigueur de la loi du 13 août 2004 modifiée notamment par la loi du 13 juillet 2005 disposait jusqu’au 18 août 2006, délai de rigueur, pour définir cet intérêt.

Dispositions particulières en matière de compétences

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

La communauté et les communes membres peuvent conclure des conventions par lesquelles l’une d’elles confie à l’autre la création ou la gestion de certains équipements ou services relevant de ses attribu-tions.

La communauté peut confier, par convention avec la ou les collectivités concernées, la création ou la gestion d’équipements ou services relevant de ses attributions à une ou plusieurs communes membres, à leurs groupements ou à toute autre collectivité territoriale ou établis-sement public. Ces collectivités peuvent confier, dans les mêmes conditions, à la communauté, la création ou la gestion de certains équipements ou servi-ces relevant de leurs attributions.

A moins de dispositions statutaires contraires, l’adhésion d’une communauté de communes à un syndicat mixte est subordonnée à l’accord des conseils municipaux des communes membres à la majo-rité qualifiées requise pour la création.

La communauté peut transférer certaines de ses compétences à un syndicat mixte dont le périmètre inclut en totalité le périmètre commu-nautaire après création du syndicat ou adhésion de la communauté.

Par convention passée avec le département une communauté peut exercer directement tout ou partie des compétences qui dans le domaine de l’action sociale sont attribuées au département.

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Fonds de concours Pour financer la réalisation ou le fonctionnement d’un équipement, des fonds de concours peuvent être versés entre la communauté et les communes membres après accords concordants, exprimés à la majorité simple, du conseil communautaire et des conseils municipaux des communes membres. Naturellement, le montant total des fonds de concours ne peut excéder la part de financement assurée, hors subventions, par le bénéficiaire du fonds.

Ressources de la communauté

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Ressources fiscales, à savoir :

Ressources fiscales, à savoir :

Ressources fiscales, à savoir :

– de plein droit : fiscalité additionnelle sur les taxes foncières, la taxe d’habitation et la taxe professionnelle ; – sur délibération : la taxe professionnelle de zone (TPZ), la taxe professionnelle afférente aux éoliennes ou la taxe professionnelle unique (TPU), accompagnée, le cas échéant, d’une fiscalité additionnelle (fiscalité mixte) ;

– de plein droit : la taxe profes-sionnelle unique (TPU), accompa-gnée, le cas échéant, d’une fiscalité additionnelle sur les ménages (fiscalité mixte) ;

La loi du 12 juillet 1999 a conduit à distinguer deux catégories ur-baines : – les communautés urbaines créées après la publication de cette loi : elles sont soumises de plein droit au régime de la taxe profession-nelle unique (TPU) accompagnée, le cas échéant, d’une fiscalité additionnelle sur les ménages (fiscalité mixte) ; – les communautés urbaines créées avant la publication de la loi : sauf délibération contraire de la moitié des conseils municipaux des communes membres, elles relèvent également de plein droit du régime de la TPU depuis le 1er janvier 2002. – Lorsqu’une telle délibération a été adoptée, la communauté ur-baine continue à percevoir une fiscalité additionnelle sur les taxes foncières, la taxe d’habitation et la taxe professionnelle accompa-gnée, le cas échéant, d’une TPZ. Elle reste susceptible d’opter pour la TPU.

– des taxes de natures diverses selon les compétences et les services qu’elle assure : taxe d’enlèvement des ordu-res ménagères, taxe sur les déchets stockés, taxe de balayage, redevance des mines, taxe locale d’équipement, versement pour dépassement du plafond légal de densité, participation pour non-réalisation des aires de stationnement, taxe sur l’électricité, taxe sur les remontées mécaniques, prélèvement sur le produit des jeux dans les casinos, taxe de séjour, taxes sur la publici-té, versement destiné aux transports en commun.

– comme ci-contre.

– comme ci-contre, sauf taxe sur l’électricité.

Des ressources non fiscales, à savoir : le revenu des biens meubles ou immeubles de la communauté ; les dons et legs ; le produit des emprunts ;

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le produit des redevances de raccordement des effluents privés aux réseaux d’assainissement ou aux installations d’épuration (article L. 1331-14 du code de la santé publique) ;

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

les sommes que la communauté reçoit des administrations publiques, des associations, des particuliers, en échange d’un service rendu ; -

le produit des redevances et contributions correspon-dants aux services assurés ;

le produit des redevances et droits divers correspondant aux services assurés en régie, concédés ou af-fermés par la communauté, de sa participation dans les entreprises et des sommes qu’elle reçoit en échange des services rendus ;

Les EPCI à fiscalité propre reçoivent, à compter de l’année où ils perçoivent pour la première fois le produit de leur fiscalité, une attribution au titre de la dota-tion d’intercommunalité (article L. 5211-28 du CGCT). sous certaines conditions (fiscalité, population, compé-tences exercées...), la communauté est éligible à la majo-ration de dotation d’intercommunalité prévue au 11ème

alinéa de l’article L. 5211-29 du CGCT ;

les subventions de l’Etat, de la région, du département et des communes ;

les subventions et dotations, de l’Etat, de la région, du département et des communes ;

les subventions de l’Etat, des collectivités territoriales, de leurs groupements et des syndicats mixtes ;

le produit des contributions aux dépenses d’équipements publics prévus au 2° de l’article L. 332-6-1 du code de l’urbanisme ; le produit de la participation instituée dans les secteurs d’aménagement en vertu des dispositions de l’article L. 332-9 du code de l’urbanisme

Pertes de recettes

Les pertes de recettes que la communauté subit du fait de l’allongement de quinze à vingt-cinq ans des exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties ouvrent droit, en application de l’article L. 2335-3 du CGCT, à une compensation versée par l’Etat.

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Les pertes de recettes que la communauté subit du fait des exemptions temporaires dont bénéficient les cons-tructions nouvelles ainsi que certains locaux au titre de

-

Les pertes de recettes que la communauté subit du fait des exemp-tions temporaires dont bénéficient les constructions nouvelles ainsi que certains locaux au titre de la taxe foncière ouvrent droit à la

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la taxe foncière ouvrent droit à la compensation citée ci-dessus.

compensation citée ci-dessus.

Pour les logements locatifs sociaux bénéficiant d’une décision d’octroi de subvention ou de prêt aidé entre le 1er décembre 2005 et le 31 décembre 2009, à l’exception des logements construits au moyen de prêts visés dans le code de la construction et de l’habitation (sous-section 3 de la section I du chapitre unique du titre III, du livre III), les pertes de recettes résultant de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties pendant quinze ou vingt ans sont compensées intégralement par un prélèvement sur les recettes de l’Etat. Dans ce cas, la compensation versée à chaque communauté est égale, chaque année, au montant de la perte de recettes (loi no 2006-872 du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement).

Extension du périmètre de la communauté

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Le périmètre de la communauté peut être étendu à la demande de la commune adhérente, de l’EPCI ou du préfet. L’extension de périmètre est subordonnée à l’accord du conseil municipal de la commune adhérente et l’organe de délibérant de l’EPCI. Les communes membres de l’EPCI se prononcent dans les conditions de majorité requises pour la création. L’extension du périmètre communautaire est prononcée par arrêté du représentant de l’Etat dans le département.

Le périmètre de l’agglomération dans laquelle la communauté exerce ses compétences peut être étendu par adjonction de communes nouvelles, soit à la de-mande de leurs conseils municipaux, soit sur l’initiative du conseil de la communauté. Dans le premier cas, la modification est subordonnée à l’accord du conseil communautaire et dans le se-cond à celui des conseils municipaux intéressés.

Retraits dérogatoires

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

Une commune peut être autorisée par le représentant de l’Etat dans le département, après avis de la commission départementale de coopéra-tion intercommunale, à se retirer de la communauté pour adhérer à un autre EPCI à fiscalité propre dont le conseil communautaire a accepté l’adhésion.

Pour mémoire : la disposition ci-contre était applicable à la commune d’une communauté d’agglomération, mais jusqu’au 1er janvier 2005 seulement.

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Dissolution de la communauté

Communautés de communes

Communautés d’agglomération

Communautés urbaines

La communauté est dissoute de plein droit à l’expiration de la durée fixée par la décision institu-tive ou par consentement de tous les conseils munici-paux intéressés. Elle peut être dissoute : – soit par arrêté du représentant de l’Etat dans le département, sur la demande motivée de la majorité des conseils municipaux des communes membres ; – soit lorsque la communauté est a TPU par arrêté du représentant de l’Etat dans le département, sur la demande des conseils municipaux des communes membres dans les conditions de majorité requises pour la création) ; – d’office par un décret rendu sur l’avis conforme du conseil général et du Conseil d’Etat.

La communauté est dissoute, par décret en Conseil d’Etat, sur le vote des deux tiers au moins des conseils municipaux des communes membres repré-sentant plus de la moitié de la population de celles-ci, ou de la moitié de ces conseils représentant les deux tiers de la population. Cette majorité devant en outre nécessairement comprendre le conseil municipal de la commune dont la population est supérieure à la moi-tié de la population concernée.

La communauté est dissoute par décret en Conseil des ministres, sur le vote des deux tiers au moins des conseils municipaux des communes membres repré-sentant plus de la moitié de la population de celles-ci, ou de la moitié de ces conseils représentant les deux tiers de la population, cette majorité devant en outre nécessairement comprendre le conseil municipal de la commune dont la population est supérieure à la moitié de la population concernée

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REMARQUE D’ENSEMBLE : Lorsque la communauté s’étend sur deux ou plusieurs départements, les arrêtés sont pris conjointement par les préfets de ces départements éventuellement après avis des commissions départementales concernées.

Où trouver des informations sur l’intercommunalité ?

La base nationale sur l’intercommunalité (BANATIC) fournit des données juridiques, statistiques et financières en matière d’intercommunalité. Elle comporte, par ailleurs, un glossaire, un guide pratique des liens utiles en matière d’intercommunalité. En outre, elle permet à toute commune de voir de quel (s) groupement (s) elle fait partie. Cette base est accessible à l’adresse suivante : www.banatic.interieur.gouv.fr Par ailleurs, il est possible de consulter le guide pratique de l’intercommunalité établi en septembre 2006 conjointement par la direction générale des collectivités locales (DGCL) et par la direction générale de la comptabilité publique (DGCP) sur les sites Internet respectifs de ces deux directions, soit pour la DGCL, à l’adresse suivante : www.interieur.gouv.fr

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PARTIE

LE CONTROLE DES ACTES

CH A P I T R E 1 Du contrôle a posteriori des actes des collectivités territoriales et des établissements publics locaux

Le respect de la légalité est à la base de l’Etat de droit qui régit les rapports entre les citoyens et l’administration. Dans un Etat décentralisé, il contribue également à garantir l’équilibre des pouvoirs entre l’Etat et les collectivités territoriales. Le régime juridique du contrôle a posteriori des actes des collectivités territoriales et des établissements publics locaux, fixé par les lois de décentralisation de 1982, a été complété par la suite pour tenir compte des mesures qui sont intervenues dans de nombreux domaines (urbanisme, marchés publics et délégations de services publics, par exemple). Réaffirmé par la loi constitutionnelle no 2003-276 du 28 mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République, ce contrôle est aménagé par la loi no 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilités locales afin de le rendre plus efficace, autrement dit : “ moins contrôler pour mieux contrôler ”. Ce contrôle est exercé par le représentant de l’Etat dans le département ou la région, selon le cas, et s’effectue a posteriori c’est-à-dire après que les actes sont devenus exécutoires. Les actes administratifs sont soumis au contrôle de légalité qui donne lieu, le cas échéant, à l’intervention du juge administratif. Les actes budgétaires sont également soumis au contrôle de légalité qui aboutit si nécessaire à l’annulation totale ou partielle de l’acte en cause et au contrôle budgétaire que le représentant de l’Etat dans le département exerce en liaison avec la chambre régionale des comptes. Le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire font l’objet, tous les trois ans, d’un rapport du gouvernement au Parlement. Le dernier rapport, publié début 2008, concerne les années 2004, 2005 et 2006.

CH A P I T R E 2 Le contrôle de légalité

Le contrôle porte uniquement sur la légalité des actes c’est-à-dire sur le respect de l’ensemble des dispositions qui leur sont applicables. Les dispositions ci-après sont applicables aux communes ainsi qu’aux établissements publics

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communaux (article L. 2131-12 du CGCT)

La loi a opéré une distinction entre les actes : Actes les plus importants (articles L. 2131-1 et L. 2131-2 du CGCT) – transmissibles au représentant de l’Etat dans le département * ; – exécutoires dès leur transmission au repré-sentant de l’Etat dans le département.

Actes les moins importants (articles L. 2131-1 et L. 2131-3 du CGCT) – non transmissibles au représentant de l’Etat dans le département ; – exécutoires dès leur affichage ou publication (insertion dans le recueil des actes administra-tifs, dans la presse) ou leur notification aux personnes concernées.

* Transmission au préfet pour les communes de l’arrondissement chef-lieu et au sous-préfet pour les communes des autres arrondissements.

REMARQUES : Les actes transmis doivent être également publiés ou notifiés. La transmission peut être faite par voie électronique selon les modalités définies par le décret no 2005-324 du 7 avril 2005 (voir chapitre IV intitulé Télétransmission des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité).

CHAMP D’APPLICATION DU CONTRÔLE DE LEGALITE

On distingue deux catégories d’actes : ceux qui sont soumis à obligation de transmission (article L. 2131-2 du CGCT) et ceux qui sont exclus de l’obligation de transmission. Le dispositif a été modifié en dernier lieu par la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 modifiée relative aux libertés et responsabilité locales (article 140) et par la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit (article 13 – VII) visant à soustraire à l’obligation de transmission certains actes dits “ mineurs ” (décisions relatives à la circulation et au stationnement, décisions relatives à l’ouverture des débits de boissons temporaires…). Les actes soumis à obligation de transmission sont les suivants : - délibérations du conseil municipal ou décisions prises par délégation du conseil municipal en application de l’article L. 2122-22 du CGCT ; - décisions réglementaires et individuelles prises par le maire dans l’exercice de ses pouvoirs de police, à l’exclusion de celles relatives à la circulation et au stationnement ; - actes à caractère réglementaire pris par les autorités communales dans tous les autres domaines relevant de leur compétence en application de la loi ; - conventions relatives aux marchés, à l’exception des marchés passés sans formalité préalable en raison de leur montant, et aux emprunts ainsi que les conventions de concession ou d’affermage de services publics locaux et les contrats de partenariat ; - décisions individuelles prises en matière de gestion de personnel (recrutement, y compris le contrat d’engagement, nomination, avancement de grade, mise à la retraite d’office, révocation [titulaires], licenciement [non titulaires, sauf s’il s’agit d’une personne employée pour un besoin saisonnier ou occasionnel, en application du 2ème alinéa de l’article 3 de la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale]) ; - permis de construire et autres utilisations du sol, certificat d’urbanisme délivrés par le maire ou le président de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI), lorsqu’il a reçu compétence dans les conditions prévues par l’article L. 421-2-1 du code de l’urbanisme ; - ordres de réquisition du comptable pris par le maire ; décisions relevant de l’exercice de prérogatives de puissance publique prises par les sociétés d’économie mixte locales (SEML). Les actes non soumis à obligation de transmission sont ceux pris par les autorités communales au nom de l’Etat (article L. 2131-4 du CGCT). C’est le cas, par exemple, des actes relatifs à des mesures de sûreté générale, des actes concernant des fonctions spéciales attribuées par la loi et des actes d’état civil. S’y ajoutent, les actes relevant du droit privé (articles L. 2131.4 du CGCT), tels ceux relatifs à la gestion du domaine privé communal. Remarques : les dispositions énoncées aux articles L. 2131-1 à L. 2131-4 ne font pas obstacle à l’exercice, par le représentant de l’Etat dans le département, du pouvoir de substitution qu’il tient, en particulier dans le domaine de la police, des articles L. 2215-1 et L. 2215-5, ni à celui de son pouvoir hiérarchique sur les actes du maire lorsque celui-ci, en application des articles L. 2122-27 et L. 2122-34, agit comme agent de l’Etat dans la commune.

CARACTERE EXECUTOIRE DES ACTES

Lorsque l’acte est soumis à l’obligation de transmission, il acquiert un caractère exécutoire dès qu’il a été procédé à sa publication ou à son affichage et qu’il a été reçu en préfecture ou sous-préfecture (article L. 2131-1 du CGCT). Lorsqu’il n’est pas soumis à obligation de transmission, l’acte est exécutoire de plein droit dès qu’il a été procédé à sa publication ou

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son affichage ou à sa notification à l’intéressé. Le caractère exécutoire des actes est certifié par le maire sous sa responsabilité (article L. 2131-1 du CGCT).

TRANSMISSION DES ACTES AU REPRESENTANT DE L’ETAT DANS LE DEPARTEMENT

La loi ne fixe pas de délai, sauf pour les conventions de services publics, les marchés publics et les décisions individuelles qui doivent être transmis au représentant de l’Etat dans le département dans les quinze jours à compter de leur signature (articles L. 1411-9, L. 2131-1 et L. 2131-13 du CGCT). Aux termes de l’article L. 2131-1 du CGCT, la preuve de la réception des actes peut être apportée par tout moyen. L’accusé de réception, qui est immédiatement délivré, peut être utilisé à cet effet mais ce n’est pas une condition du caractère exécutoire de l’acte. Dans la pratique, les services de l’Etat apposent le cachet de la préfecture (ou de la sous-préfecture) ainsi que la mention “ Reçu à la préfecture (ou à la sous-préfecture) le... ”. Cette transmission peut être faite par voie électronique (voir chapitre intitulé Télétransmission des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité). Tous les actes (délibérations, arrêtés, contrats, conventions, marchés...) doivent être accompagnés des pièces permettant d’apprécier leur légalité. S’agissant des marchés, la transmission doit comprendre les pièces énumérées à l’article R. 2131-5 du CGCT (pièces constitutives du marché, sauf les plans, délibération autorisant la passation du marché, copie de l’appel à la concurrence...). Si l’envoi est incomplet, le représentant de l’Etat dans le département réclame les pièces manquantes auprès de l’autorité concernée. Selon une décision du Conseil constitutionnel du 25 février 1982, la transmission des actes des collectivités locales doit permettre au représentant de l’Etat dans le département de disposer des éléments nécessaires à l’appréciation de la légalité des actes à la date où ceux-ci deviennent exécutoires. Dans le droit fil de cette décision, le Conseil d’Etat a reconnu au préfet la possibilité d’inviter l’autorité locale, dans un délai de deux mois à compter de la réception de l’acte transmis, à compléter la transmission par celle des documents nécessaires à l’appréciation de la légalité de l’acte en cause (CE, 13 janvier 1988, Mutuelle générale des personnels des collectivités locales et de leurs établissements). En matière de marchés publics, la possibilité de réclamer des pièces supplémentaires à l’autorité municipale est expressément reconnue (article R. 2131-7 du CGCT). Soulignons, par ailleurs, qu’en vertu de l’article L. 2131-3 du CGCT dans sa rédaction issue de l’article 140 de la loi no 2004-809 modifiée du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, le représentant de l’Etat dans le département dispose désormais du “ pouvoir d’évocation ”. C’est ainsi qu’en fonction, tant de sa stratégie de contrôle que du contexte local, il peut demander à l’autorité locale concernée de lui fournir tout acte non soumis à l’obligation de transmission. Une avancée avait été faite auparavant, dans le cadre du respect de l’Etat de droit, par la jurisprudence qui élargissait le champ d’application du déféré préfectoral. C’est ainsi que la procédure contentieuse peut être engagée contre : - les actes non soumis à obligation de transmission (CE, 4 novembre 1994, département de la Sarthe) ; - une décision implicite d’une collectivité territoriale sans acte préalable (CE, 28 février 1997, commune du Port) ; - des délibérations constituant de simples mesures préparatoires mais entachées de vices de formes (CE, 15 avril 1996, Syndicat CGT des hospitaliers de Bédarieux).

LES MISSIONS DU REPRESENTANT DE L’ETAT DANS LE DEPARTEMENT EN MATIERE DE CONTRÔLE DE LEGALITE

Le contrôle intervient a posteriori et ne porte que sur la légalité des actes. Il s’exerce au plan de la légalité externe (compétence de l’auteur de l’acte, respect de règles de forme...) et à celui de la légalité interne (respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur) ; toute appréciation en opportunité est exclue.

Moment où s’exerce le contrôle selon le caractère de l’acte Acte soumis à obligation de transmission.

Le contrôle s’exerce dès réception de l’acte.

Acte non soumis à obligation de transmission mais quand même transmis au représentant de l’Etat dans le département.

Le contrôle s’exerce dès que le représentant de l’Etat dans le département a connaissance de l’acte.

Acte dont le contrôle est demandé par une personne lésée.

Comme ci-dessus.

Acte dont le contrôle est demandé par un tiers qui n’est pas une personne lésée.

Comme ci-dessus.

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Depuis l’intervention de la loi no 82-213 du 2 mars 1982 modifiée relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, seul le juge administratif est compétent pour prononcer l’annulation d’un acte. C’est au représentant de l’Etat dans le département qu’il appartient de saisir le juge administratif (article L. 2131-6 du CGCT). Une personne physique ou morale qui s’estime lésée par un acte d’une autorité communale soumis ou non à obligation de transmission peut : - d’une part, intervenir directement auprès du juge administratif pour demander l’annulation de cet acte (article L. 2131-9 du CGCT) ; - et, d’autre part, dans un délai de deux mois à compter de la date à laquelle l’acte est devenu exécutoire, demander au représentant de l’Etat dans le département de déférer l’acte en cause devant le juge administratif (article L. 2131-8 du CGCT). Le délai de recours imparti au représentant de l’Etat dans le département est de deux mois : - à compter de la date où il a reçu l’acte lorsqu’il s’agit d’un acte soumis à obligation de transmission ; - à compter du jour où il a eu connaissance de l’acte non soumis à l’obligation de transmission (acte transmis par une personne physique ou morale lésée par exemple). Depuis l’arrêt du Conseil d’Etat CE, 4 novembre 1996, Département de la Dordogne, la jurisprudence a admis le doublement du délai de recours par le cumul d’une demande de pièces complémentaires et d’un recours gracieux auprès de l’autorité locale en cause. Elle consacre, ainsi, l’importance du dialogue entre le représentant de l’Etat dans le département et l’autorité locale concernée avant l’engagement du déféré. S’agissant des actes pris au nom de la commune et non soumis à obligation de transmission, le représentant de l’Etat dans le département ne peut les déférer au juge administratif, dans un délai de deux mois à compter de leur communication, que si sa demande à la commune concernée a été faite dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle les actes sont devenus exécutoires. Le représentant de l’Etat dans le département doit informer l’autorité locale de la saisine du juge administratif et lui communiquer toutes précisions utiles sur les illégalités invoquées dans l’acte attaqué (article L. 2131-6 du CGCT). Sur demande du maire, le représentant de l’Etat dans le département l’informe de son intention de ne pas déférer au tribunal administratif un acte qui lui a été transmis. Le représentant de l’Etat dans le département peut assortir son recours d’une demande de suspension de l’acte (article L. 2131-6 du CGCT). Le juge des référés (président du tribunal administratif ou magistrat délégué par lui) fait droit à cette demande si l’un des moyens invoqués paraît, en l’état de l’instruction, propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’acte attaqué. Il est statué sur cette demande dans le délai d’un mois. Le représentant de l’Etat dans le département peut également introduire dans le délai de dix jours suivant réception d’un acte relatif à un marché public, à une délégation de service public, à l’urbanisme, une demande de suspension. L’acte est alors suspendu et redevient exécutoire si le juge des référés n’a pas statué dans le délai d’un mois. Lorsque l’acte attaqué est de nature à compromettre l’exercice d’une liberté publique ou individuelle, la suspension est prononcée par le juge des référés dans les quarante-huit heures. Dans la quinzaine de la notification, la décision relative à la suspension est susceptible d’appel devant le Conseil d’Etat qui statue dans un délai de quarante-huit heures. Les dispositions relatives au référé pré-contractuel relèvent des articles L. 551-1, L. 551-2 du code de justice administrative. En cas de manquement aux obligations de publicité et de mise en concurrence auxquels sont soumis la passation des marchés publics, les contrats de partenariat, les conventions de délégation de service public..., le représentant de l’Etat dans le département (ou toute personne habilitée à agir) peut demander au juge des référés d’ordonner à l’auteur du manquement de se conformer à ses obligations de suspendre la passation de l’acte ou l’exécution qui s’y rapporte. Le juge peut également annuler les décisions en cause et supprimer les clauses ou prescriptions destinées à figurer dans l’acte et qui méconnaissent les obligations prévues par la loi. Par ailleurs, dès qu’il est saisi, le juge peut enjoindre de différer la signature de l’acte jusqu’au terme de la procédure et pour une durée maximum de vingt jours. Citons, pour finir, quelques cas d’illégalité manifeste. Sont illégales les délibérations auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres du conseil intéressés à l’affaire qui en a fait l’objet, soit en leur nom personnel, soit en leur qualité de mandataire. De même sont illégales les décisions et délibérations par lesquelles les communes renoncent soit directement, soit en vertu d’une clause contractuelle, à exercer toute action en responsabilité à l’égard de toute personne physique ou morale qu’elles rémunèrent sous quelque forme que ce soit.

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CH A P I T R E 3 Le contrôle budgétaire

Les actes budgétaires (budget primitif à la fois budget principal et budgets annexes, budget supplémentaire, décisions modificatives et compte administratif) des collectivités territoriales et des établissements publics locaux sont soumis à deux contrôles a posteriori : le contrôle de la légalité d’une part, et à un contrôle spécifique : le contrôle budgétaire d’autre part, (article L. 1612-1 à L. 1612-20 du CGCT). Ce contrôle spécifique, par le représentant de l’Etat dans le département, en liaison avec la chambre régionale des comptes, vise au respect des règles de bonne gestion applicables tant au niveau de l’élaboration de ces actes qu’à celui de leur exécution. A la différence du contrôle de légalité, il donne au préfet un pouvoir de substitution permanent dans le respect des principes posés par la loi. Les dispositions relatives au contrôle budgétaire décrites ci-après s’appliquent aussi aux établissements publics communaux et intercommunaux. Hormis les dispositions portant sur l’excédent budgétaire (article 1612-7 du CGCT), elles sont également applicables aux établissements publics communs aux communes et aux départements, (…), aux établissements publics communs à des collectivités territoriales ou groupements de ces collectivités et à des établissements publics (…)(article L.1612-20 du CGCT). Le contrôle budgétaire porte sur les points suivants : - la date de vote et de transmission du budget primitif ; - l’équilibre réel du budget ; - l’inscription et le mandatement des dépenses obligatoires ; - le vote et l’équilibre du compte administratif.

DATES LIMITES DE VOTE ET DE TRANSMISSION DU BUDGET PRIMITIF

(articles L. 1612-1, L. 1612-2, L. 1612-8 et L. 1612-9 du CGCT) Le budget primitif est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de la commune. Il devrait, en principe, être voté par l’assemblée délibérante avant le début de l’exercice auquel il s’applique, soit avant le 1er janvier. Or, à cette date, toutes les informations fiscales et financières nécessaires à l’élaboration du budget ne sont pas forcément connues par l’ensemble des collectivités territoriales. C’est pourquoi, un dispositif spécifique a été prévu par le législateur. Le chapitre “ Forme et contenu du budget ” présentait, nous l’avons vu, le calendrier du déroulement des opérations budgétaires. Nous aborderons, ici, la problématique relative au vote et à la transmission du budget primitif :

A quelle date le budget primitif doit-il être adopté ? Avant le 1er janvier et au plus tard avant le 31 mars de l’année à laquelle il s’applique. L’année du renouvellement des organes délibérants, la date limite est fixée au 15 avril. Ces dispositions ne sont pas applicables quand le défaut d’adoption résulte de l’absence de communication par l’Etat, avant le 15 mars, des informations indispensables à l’élaboration du budget (bases fiscales, dotation...). Si tel est le cas, les organes délibérants locaux disposent alors d’un délai de quinze jours, à compter de la date de la notification des informations précitées, pour voter le budget primitif.

Quand doit-il être transmis au représentant de l’Etat dans le département ? Au plus tard quinze jours après la date limite fixée pour son adoption.

Que se passe-t-il si le budget n’a pas été voté ou n’a pas été transmis dans les délais requis ? Le représentant de l’Etat dans le département saisit sans délai la chambre régionale des comptes (CRC). Il joint à la saisine tous les éléments nécessaires à l’établissement du budget et informe la collectivité de cette saisine (articles R. 1612-16 et R. 1612-17 du CGCT). La CRC formule des propositions pour le règlement du budget dans le délai d’un mois, par avis public. Le représentant de l’Etat dans le département règle, par arrêté, le budget et le rend exécutoire dans un délai de vingt jours à compter de la notification de l’avis de la CRC. Il doit assortir sa décision d’une motivation explicite lorsqu’il s’écarte des propositions de la CRC (article R. 1612-11 du CGCT).

Quels sont les effets de la saisine de la CRC ? Dès la saisine de la CRC en application de l’article L. 1612-2 du CGCT, les pouvoirs budgétaires de l’organe délibérant sont suspendus jusqu’au règlement du budget par le représentant de l’Etat dans le département.

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La collectivité ne cesse pas de fonctionner pour autant. En effet, en application de l’article L. 1612-1 du CGCT, l’ordonnateur peut : - engager, liquider et mandater les dépenses de fonctionnement dans la limite de celles inscrites au budget de l’exercice précédent ; - mandater les dépenses afférentes au remboursement en capital des annuités de la dette venant à échéance avant le vote du budget ; - mettre en recouvrement les recettes de fonctionnement. En ce qui concerne les dépenses d’investissement, l’article précité prévoit que l’ordonnateur peut, sur autorisation de l’organe délibérant, jusqu’à l’adoption du budget (ou jusqu’au 31 mars en l’absence d’adoption du budget avant cette date) : - engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement dans la limite des crédits ouverts au budget de l’exercice précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de la dette ; - liquider et mandater les dépenses à caractère pluriannuel incluses dans une autorisation de programme (AP), dans la limite des crédits de paiements (CP) prévus au titre de l’exercice par la délibération d’ouverture d’AP.

REMARQUES : La procédure décrite par l’article L. 1612-1 du CGCT ne concerne que les dépenses d’investissement de l’exercice en cours jusqu’au 31 mars. Les dépenses d’investissement afférentes à l’exercice de l’année N-1 sont exécutées sur la base de l’état des restes à réaliser, en investissement, arrêté au 31 décembre de l’exercice clos. Si le budget n’est pas adopté au 31 mars, les autorisations accordées par l’assemblée délibérante – qui constituent des délibérations budgétaires spéciales – n’ont plus aucune valeur juridique. Passé cette date, l’ordonnateur ne peut plus engager, liquider et mandater les dépenses ayant fait l’objet de ces autorisations.

EQUILIBRE REEL DU BUDGET

(articles L. 1612-4 à L. 1612-7, L. 1612-9, L. 1612-10 et L. 1612-14 du CGCT) Le contrôle de l’équilibre du budget vise principalement à s’assurer de l’évaluation sincère des inscriptions budgétaires et de la couverture du remboursement en capital de l’emprunt par des ressources propres. L’article L. 1612-4 du CGCT pose le principe selon lequel les collectivités doivent voter les actes budgétaires en équilibre et donne les éléments relatifs à cet équilibre. La problématique relative au déséquilibre budgétaire sera évoquée ci-après :

Quand le budget de la collectivité est-il considéré en équilibre réel ? Le budget est considéré en équilibre réel quand : - la section de fonctionnement et la section d’investissement sont votées en équilibre ; - les recettes et les dépenses sont évaluées de façon sincère ; - et quand l’annuité de la dette est couverte par des ressources propres.

Existe-t-il des cas où, malgré les apparences, le budget de la collectivité n’est pas considéré comme en déséquilibre ? Oui. Selon les articles L. 1612-6 et L. 1612-7 du CGCT, n’est pas considéré en déséquilibre le budget : - dont la section de fonctionnement comporte ou reprend un excédent et dont la section d’investissement est en équilibre réel après reprise, pour chacune des sections, des résultats apparaissant au compte administratif de l’exercice précédent ; - ou dont la section de fonctionnement comporte ou reprend un excédent reporté par décision de l’organe délibérant ou dont la section d’investissement comporte un excédent, en particulier après inscription des dotations aux amortissements et aux provisions exigées (un excédent de la section d’investissement est donc possible quel qu’en soit l’origine).

Que se passe-t-il lorsque le budget n’est pas voté en équilibre réel ? Le représentant de l’Etat met en œuvre la procédure prévue par l’article L. 1612-5 du CGCT qui comporte trois étapes : - il saisit la CRC dans un délai de trente jours à compter de la transmission du budget en cause et informe la collectivité de cette saisine ainsi que le comptable public ; - la CRC constate le défaut d’équilibre réel et propose à la collectivité les mesures de redressement nécessaires dans un délai de trente jours à compter de la saisine préfectorale ; - le budget est arrêté par la collectivité si, dans un délai d’un mois, à partir de la communication des propositions de la CRC, elle prend une nouvelle délibération comportant des mesures jugées suffisantes par la CRC ou par le représentant de l’Etat dans le département qui le règle d’office, à partir des propositions de la CRC, si la collectivité n’a pas délibéré ou si la délibération ne comporte pas de mesures de redressement jugées suffisantes par la CRC (2ème avis de la CRC).

Quelles sont les conséquences de la saisine de la CRC ? La saisine de la CRC entraîne, selon les articles L. 1612-9 et L. 1612-10 du CGCT, les conséquences ci-après : - suspension de l’exécution du budget transmis jusqu’au terme de la procédure (à l’exception des dispositions énoncées par l’article L. 1612-1 du CGCT) ; - suspension des pouvoirs, en matière budgétaire, de l’organe délibérant jusqu’au terme de la procédure engagée ;

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- transmission des budgets supplémentaires à la CRC lorsque le budget primitif a été réglé d’office par le représentant de l’Etat dans le département ; - avancement de la date du vote du compte administratif lorsque le budget primitif a été réglé et rendu exécutoire par le représentant de l’Etat dans le département : le compte administratif doit être voté avant le budget primitif de l’exercice précédent. Dans ce cas, les dates du 31 mars (ou du 15 avril), fixées pour l’adoption du budget sont reportées respectivement au 1er (ou au 15) juin.

INSCRIPTION ET MANDATEMENT DES DEPENSES OBLIGATOIRES

(articles L. 1612-15 à L. 1612-17 du CGCT) Ne sont obligatoires pour une collectivité territoriale que les dépenses nécessaires à l’acquittement des dettes exigibles et celles expressément prévues par la loi. L’article L. 2321-2 du CGCT comprend une liste non exhaustive des dépenses obligatoires. Ces dernières sont énumérées dans le chapitre intitulé “ Les dépenses obligatoires et les dépenses imprévues ”. La collectivité est tenue d’inscrire à son budget les crédits correspondant à ces dépenses et l’ordonnateur doit les mandater. Nous traiterons, ci-après, de la problématique de l’inscription et du mandatement d’office des dépenses obligatoires, étant précisé que la CRC peut être saisie par le comptable public ou tout personne y ayant intérêt :

Peut-il y avoir inscription d’office d’une dépense obligatoire et si oui, selon quelles modalités ? Oui, lorsque la dépense obligatoire ne figure pas au budget de la collectivité ou lorsque les crédits inscrits au budget sont insuffisants ; Conformément aux dispositions de l’article L. 1612-15 du CGCT, le représentant de l’Etat dans le département ne peut procéder à l’inscription de la dépense correspondante au budget qu’après avoir saisi la CRC. La CRC dispose d’un délai d’un mois pour se prononcer. Si elle reconnaît le caractère obligatoire de la dépense, elle demande à la collectivité de l’inscrire à son budget. Lorsque, au bout d’un mois, la mise en demeure est restée sans effet, la CRC demande au représentant de l’Etat dans le département d’inscrire la dépense au budget de la collectivité et propose, le cas échéant, pour couvrir la dépense obligatoire, soit la création de ressources, soit la diminution de dépenses facultatives. Le représentant de l’Etat dans le département règle et rend exécutoire le budget en conséquence.

Peut-il y avoir mandatement d’office d’une dépense obligatoire ayant fait l’objet d’une inscription d’office et si oui, selon quelles modalités ? Oui. Le représentant de l’Etat dans le département met la collectivité en demeure de mandater les crédits en question. Si, dans le délai d’un mois (deux mois si la dépense est supérieure à 5 % de la section de fonctionnement du budget primitif), l’ordonnateur n’a pas procédé au mandatement, le représentant de l’Etat y procède d’office par arrêté (article L. 1612-16 du CGCT).

Existe-t-il une procédure particulière pour l’inscription et le mandatement d’office des dépenses résultant d’une décision juridictionnelle passée en la force de la chose jugée et, si oui, quelle est la procédure ? Oui. Elle découle de la loi no 80-539 du 16 juillet 1980 ainsi que du code de justice administrative (article L. 911-1 à L. 911-10). L’article L. 911-9 du code précité précise que le représentant de l’Etat dans le département procède au mandatement d’office de la somme due si, dans un délai de deux mois à compter de la décision de justice, la collectivité n’a pas procédé au mandatement ou à l’ordonnancement. Si après mise en demeure du représentant de l’Etat dans le département, la collectivité n’a pas dégagé ou créé les ressources nécessaires, celui-ci y pourvoit et procède, s’il y a lieu, au mandatement d’office.

REMARQUES : Une décision juridictionnelle en la force de la chose jugée est soit une décision du Conseil d’Etat, soit un jugement ou un arrêt d’une juridiction statuant en dernier ressort, même si cette décision peut faire l’objet ou fait effectivement l’objet d’un recours en cassation (CE, 27 octobre 1995, Ministre du logement c/MATTIO), soit un jugement rendu en premier ressort après expiration du délai d’appel (CE, 9 mai 1980, ONIC) ou après rejet de l’appel (CE, 9 juin 1995, LESPRIT).

Quelle est la procédure relative au paiement des intérêts moratoires (dans le cadre des commandes publiques) ? Cette procédure prévue par l’article L.1612-18 du CGCT est la suivante : Dans les dix jours suivant la réception de l’ordre de paiement, le comptable public assignataire de la dépense doit informer la collectivité et le représentant de l’Etat dans le département de l’existence d’intérêts moratoires. Dans les quinze jours suivant la réception de l’avis du comptable, le représentant de l’Etat dans le département met la collectivité en demeure de procéder au mandatement. A défaut d’exécution dans le délai d’un mois, le représentant de l’Etat procède au mandatement d’office dans les dix jours. Si les crédits nécessaires ne figurent pas au budget de la collectivité, le représentant de l’Etat dans le département saisit la CRC, au titre de la procédure d’inscription d’office des dépenses obligatoires prévues à l’article L.1612-15 du CGCT, dans les quinze jours à partir de la date à laquelle il a eu connaissance de l’insuffisance de crédits. Ensuite, il procède au

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mandatement d’office dans les quinze jours suivant la réception de la délibération inscrivant les crédits ou de sa décision réglant le budget rectifié.

A NOTER : Cette procédure n’est mise en œuvre que si le montant des intérêts moratoires est supérieur au seuil de 4 573 euros.

LE VOTE EN EQUILIBRE DU COMPTE ADMINISTRATIF

(articles L. 1612-12 à L. 1612-14 du CGCT) Les résultats des opérations budgétaires de l’année N-1 sont constatés : - dans le compte de gestion du comptable public transmis à la collectivité au plus tard au 1er juin de l’année N ; - dans le compte administratif, présenté par l’organe exécutif de la collectivité et voté par son organe délibérant au plus tard le 30 juin de l’année N. Le compte administratif doit répondre à deux critères : - inscription sincère des recettes et des dépenses ; - équilibre sur l’ensemble de l’exercice considéré. Toutefois, il n’est pris en considération que le déficit égal ou supérieur à 10 % des recettes réelles de la section de fonctionnement pour les communes dont la population est inférieure à 20 000 habitants et à 5 % dans les autres communes. Après son adoption par l’organe délibérant, le compte administratif doit être transmis au représentant de l’Etat dans le département au plus tard dans les quinze jours suivant la date limite prévue pour son adoption. Nous aborderons, ci-après, la problématique de l’absence de vote ou de transmission du compte administratif, celle du déséquilibre de ce compte, et, enfin, ; celle du rejet de celui-ci par l’organe délibérant.

Que se passe-t-il en cas d’absence de vote ou de transmission du compte administratif ? Si les dates de vote et de transmission ne sont pas respectées, le représentant de l’Etat dans le département saisit la CRC du plus proche budget (décision modificative, budget supplémentaire ou budget primitif suivant). La procédure mise en œuvre est celle qui est prévue à l’article L. 1612-5 du CGCT lorsque le budget de la collectivité n’est pas en équilibre réel (voir ci-dessus).

Que se passe t-il en cas de déséquilibre, c’est-à-dire quand le compte administratif fait apparaître un déficit égal ou supérieur à 10 % des recettes réelles de la section de fonctionnement pour les communes de moins de 20 000 habitants et à 5 % pour les autres cas ? Le représentant de l’Etat dans le département saisit la CRC en joignant à l’appui du compte administratif les documents ayant servi à l’élaboration de celui-ci. Il informe la collectivité de cette saisine. Si le déficit est supérieur au taux indiqués ci-avant, la CRC propose à la collectivité les mesures nécessaires au rétablissement de l’équilibre budgétaire dans le délai d’un mois à compter de la saisine. Le représentant de l’Etat dans le département transmet le budget primitif de l’exercice suivant à la CRC. Si la CRC constate que la commune n’a pas pris les mesures de redressement suffisantes, elle propose au préfet les mesures nécessaires. Le préfet règle et rend exécutoire le budget. La transmission du budget à la CRC a pour effet de suspendre les pouvoirs du conseil municipal en matière budgétaire, jusqu’au terme de la procédure engagée. Qu’advient-il en cas de rejet du compte administratif par l’organe délibérant ? Le projet de compte administratif, s’il est conforme au compte de gestion, se substitue automatiquement au compte administratif pour certaines opérations. La procédure de substitution implique les opérations suivantes : constatation, par le représentant de l’Etat dans le département, du rejet du compte administratif par délibération du conseil municipal accompagnée du projet de compte administratif rejeté ; - saisine sans délai, par ce dernier, de la CRC à laquelle il adresse les documents précités ainsi que le compte de gestion ; - rendu, dans le délai d’un mois, de l’avis de la CRC sur la conformité des écritures du compte administratif et du compte de gestion. Si la CRC constate la conformité des deux documents, le compte administratif rejeté est validé pour la liquidation des dotations de l’Etat et certains prélèvements. Dans le cas contraire, la substitution ne peut avoir lieu.

CH A P I T R E 4 Télétransmission des actes

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Même si les dispositions de la loi no 2004-809 modifiée du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales ainsi que celles de la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 relative à la simplification du droit sont destinées à réduire considérablement le nombre d’actes soumis à obligation de transmission, il reste que le développement des compétences des collectivités territoriales et l’exigence accrue de sécurité juridique confortent l’Etat dans sa volonté de moderniser le contrôle de légalité. L’une des modalités de cette modernisation consiste à faire entrer le contrôle de légalité dans l’ère de l’administration électronique. Tel est l’objet du projet baptisé “ ACTES ” (pour Aide au contrôle de légalité dématérialisé) qui s’inscrit parmi les 140 mesures du plan ADELE (Administration électronique) dont plusieurs concernent directement les collectivités territoriales. Sur la base d’une première application conçue dès 2001, le ministère de l’intérieur s’est mis en situation de proposer aux collectivités territoriales la possibilité de transmettre par voie électronique les actes soumis au contrôle de légalité. Sous le nom d’“ ACTES ”. A la suite d’une expérimentation dans quatre départements pilotes, le déploiement de l’application a commencé à partir de mars 2006. Au 1er février 2008, 84 préfectures sont effectivement raccordées au programme ACTES permettant aux collectivités de ces départements de transmettre, désormais par la voie électronique, leurs actes. En termes de méthode, le projet ACTES se veut à la fois respectueux de la liberté des collectivités territoriales tout en définissant un cadre juridique susceptible d’inspirer d’autres projets. La transmission des actes par voie électronique demeure, tout d’abord, une possibilité et non une obligation pour les collectivités territoriales qui peuvent ainsi s’approprier cette faculté à leur propre rythme et selon leurs priorités. Dans son article 139, la loi du 13 août 2004 susnommée valide en ce sens le principe de la transmission par voie électronique. En application de cette disposition législative, le décret en Conseil d’Etat no 2005-324 du 7 avril 2005 fixe les modalités de transmission par voie électronique des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité. Par une délibération en séance plénière en date du 2 mars 2006, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a validé l’architecture du projet ACTES et dispense les collectivités comme les services de l’Etat de toute déclaration complémentaire pour pouvoir recourir à ce dispositif d’administration électronique. La commune, qui a choisi de transmettre par voie électronique tout ou partie des actes soumis à obligation de transmission, doit recourir à un dispositif de télétransmission homologué dans les conditions fixées par l’arrêté du 26 octobre 2005 paru au Journal officiel du 3 novembre 2005. Cet arrêté ainsi que le cahier des charges sur la base duquel doivent être homologués les dispositifs de télétransmission utilisés par les collectivités territoriales sont consultables sur le site Internet de la DGCL (www.dgcl.interieur.gouv.fr). Sur la base de cette procédure au 1er février 2008, 12 dispositifs de transmission ont été homologués dont la liste est consultable sur le site précité. Le maire signe, avec le représentant de l’Etat dans le département, une convention comprenant la référence du dispositif homologué et prévoyant notamment la date de raccordement de la commune, la nature des actes transmis par voie électronique, les obligations respectives du maire et du préfet, la possibilité pour la commune de renoncer à ce mode de transmission ainsi que les modalités de cette renonciation. L’intérêt du programme ACTES pour les communes se situe au-delà du seul contrôle de légalité, dès lors qu’il permet aux collectivités et à leurs équipes de se familiariser avec les méthodes de dématérialisation et de transmission électronique qui permettront d’échanger d’autres domaines avec une pluralité de partenaires.