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APES HEBDO
Du 04 au 10 Novembre 2017
Les FAUX Médicaments
un danger réel pour la santé.
Dr. Rose MBALLA NGONO ABONDO
Les faux médicaments sont une menace grave pour la santé.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit les médicaments falsifiés ou faux
medicaments comme étant des produits médicaux dont l’identité, la composition ou la
source est représentée de façon trompeuse, que ce soit délibérément ou de manière
frauduleuse.
L’Association pour la Promotion de l’Éducation et la Santé
(APES) éduque les individus sur la dangerosité des faux
médicaments et autres produits cosmétiques.
Types de médicaments les plus falsifiés.
Que se soit des médicaments vitaux ou encore des médicaments à prescription
obligatoire, ceci n’est pas important pour les trafiquants criminels qui ne voient qu’en
ce business l’occasion de se faire beaucoup d’argent. Cependant, les médicaments les
plus falsifiés varient en fonction des régions du monde et de la population visée. Au
Cameroun par exemple, les médicaments vitaux et de première nécessité sont la cible
de prédilection de ces trafiquants criminels. Antipaludiques (40% au Cameroun),
anti-inflammatoires, analgésiques (ou en encore antalgiques : médicaments utilisés
dans le traitement de la douleur), antirétroviraux (utilisés notamment dans l’infection
par le VIH), antibiotiques, antihypertenseurs, antituberculeux, antidiabétiques et
d’autres produits dérivés du sang sont les faux médicaments les plus vendus et qui
entrainent les risques majeurs pour la santé des populations.
Contactez-nous au +237 6 91 78 78 79 ou visitez notre site
internet www.apes-smile.org
Composition des faux médicaments sur le marché.
Des analyses sur des faux médicaments saisis montrent la présence régulière des types
de composés suivants, extrêmement dangereux pour l’organisme:
- des métaux lourds (plomb, mercure, aluminium, arsenic, etc.) qui sont des
produits cancérogènes et toxiques pour le foie, les reins et le système nerveux
central.
- des “poisons vrais” (acide borique, antigel, mort au rat, etc.) qui sont des
produits toxiques, agents d’insuffisances rénales et d’anomalie du
développement des reins.
- des produits ménagers d’usage courants (peintures, cires pour plancher,
poussière de brique, etc.) qui sont à l’origine d’effets indésirables allant des
vomissements, des vertiges au coma voire jusqu’à la mort.
- des produits contenant des principes actifs (molécules qui possèdent l’effet
thérapeutique dans les médicaments) non désirés (silbutramine, halopéridol,
etc.) qui quant à eux entrainent selon leur activité et leur dosage des
difficultés respiratoires, l’hypertension artérielle, les spasmes musculaires
(contractions musculaires brusques, violentes et involontaires), les accidents
vasculaires cérébraux (AVC)… etc.
- des produits ne contenant aucune substance active (principe actif) qui non
seulement ne sont pas curatifs, mais détournent les malades des effets
thérapeutiques et retardent la bonne prise en charge de patients parfois dans
l’urgence. Ces produits sont aussi dangereux et même mortels que ceux
contenant les substances non autorisées ou des poisons.
Causes de la vente des faux médicaments.
Le trafic de faux médicaments est considéré comme le plus gros marché noir, devant
la drogue et la prostitution. Dans un pays comme le Cameroun frappé par un taux de
chômage très élevé, la population n’a pas assez de moyens financiers pour acheter des
médicaments en pharmacie, car vendus en paquet. Dans ce cas précis donc, la loi de
l’offre et de la demande s’impose. Les faux médicaments se font vendre parce qu’il y
a des personnes prêtes à les acheter.
Causes de l’achat des faux médicaments.
Ces faux comprimés sont très souvent fabriqués à base de farine. Les patients ignorent
les risques auxquels ils font face en consommant ces produits falsifiés: échec de
traitement, effets dangereux à la santé, coma, décès… etc. D’un autre point de vue, les
patients ne peuvent pas vérifier la qualité, ni la source des produits médicaux qu’ils
achètent car les trafiquants criminels de faux médicaments copient avec précision les
produits originaux afin qu’ils ne soient pas visibles à l’œil nu.
Contrôle de qualité des médicaments au Cameroun.
Selon l’OMS, 30% des médicaments vendus sont falsifiés avec près de cent mille
décès liés à ces faux médicaments. Dans sa stratégie de lutte contre ce fléau dont le
développement continue de nuire à la santé de sa population, le gouvernement
Camerounais a créé le Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments
et d’Expertise (LANACOME). Ce laboratoire a pour principales missions:
- d’initier des échanges entre les différentes parties prenantes sur la qualité du médicament, des cosmétiques et autres produits mis à la consommation,
- de rendre applicable et accessible les normes et les règlements de qualité et de contrôle à posteriori des produits,
- de renforcer le contrôle de la conformité et de la certification,
- de promouvoir la certification des laboratoires de contrôle,
- de sensibiliser et d’éduquer le grand public,
- et de protéger les consommateurs.
Pharmacienne de formation, Inspecteur de
Pharmacies et Laboratoires au Ministère de la Santé Publique du Cameroun, et
Conseiller Médical à l’OMS, Dr. Rose MBALLA NGONO ABONDO fait partie des
acteurs qui ont travaillé sur la première politique Pharmaceutique du Cameroun. Elle a
mis en place la Centrale Nationale d’Approvisionnements en Médicaments et
Consommables Essentiels (CENAME), et a contribué à l’ouverture du LANACOME
en 1996. Aujourd’hui Directeur Général de ce laboratoire de référence en zone
CEMAC, poste qu’elle occupe depuis le 17 Septembre 2015, Dr. Rose MBALLA
nous en dit plus sur le danger des faux médicaments, la vision du LANACOME et ses
perspectives: ‘‘le LANACOME poursuit son chemin au service de la santé des
populations du Cameroun, de l’Afrique et du monde entier. La situation de la qualité
de certains produits dont fait face le consommateur, des produits interdits tels que
l’hydroquinone se retrouvant dans la quasi-totalité des produits cosmétiques en vente
libre ; les résidus d’antibiotiques contenus dans les œufs, le lait, les produits carnés
(saucisses et saucissons secs obtenus par fermentation de a viande), est alarmante. Car
ces produits engendrent des conséquences dramatiques pour la santé des
consommateurs : la stérilité et les cancers pour ce qui est de l’hydroquinone, la
résistance aux antibiotiques pour ce qui est des résidus retrouvés dans les œufs.’’
Dans la vision d’éveiller la conscience de opérateurs économiques et des
consommateurs, Dr. Rose MBALLA explique : ‘‘nous avons mis sur pieds il y a un
an le forum international sur la qualité de médicaments, de cosmétiques et des
produits de consommation. Ce forum est non seulement un lieu de décision
(MINSANTE notre ministère de tutelle, MINMIDT, MINCOMMERCE,
MINEPIA, MINADER), mais aussi de positionnement et de partenariat pour les
laboratoires pharmaceutiques, grossistes répartiteurs, entreprises nationales et
internationales, assurances, associations de consommateurs, communautés
scientifiques (ordres professionnels, praticiens, enseignats, étudiants et personnels
administratifs), bailleurs de fonds nationaux et internationaux, institutions, et le grand
public.’’
Elle conlut en affirmant que : ‘‘ce forum accueille cette année plus de deux
mille acteurs venus du Cameroun et d’au moins dix pays de l’Afrique. C’est un pôle
important de rencontres, d’échanges et de partage entre les acteurs du secteur du
médicament, des cosmétiques et des produits de consommation ; des investisseurs
aussi car le fait de savoir que la qualité est une priorité pour le gouvernement
Camerounais est un motif suffisant pour s’intéresser à investir dans le pays.’’