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DOSSIER La culture entre les mains de Nicolas Sarkozy T ERRITOIRES Solidarité avec Gaza N°515 • samedi 24 janvier 2009 • 1,5€ VIE DU PARTI Calendrier des élections européennes HISTOIRE La culture pour tous : un idéal socialiste AGIR VRAIMENT CONTRE LA CRISE Le PS dévoile son plan de relance pages 6 à 17

Hebdo des socialistes janvier 2009

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Hebdo des socialistes janvier 2009

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Page 1: Hebdo des socialistes janvier 2009

DOSSIER ■ La culture entre les mains de Nicolas Sarkozy ■ TERRITOIRES ■ Solidarité avec Gaza ■

N°515 • samedi 24 janvier 2009 • 1,5€

VIE DU PARTI ■ Calendrier des élections européennes ■HISTOIRE ■ La culture pour tous : un idéal socialiste

AGIRVRAIMENTCONTRE LA CRISE

Le PS dévoile son plan de relancepages 6 à 17

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L’HEBDO DES SOCIALISTES ■ 24 JANVIER 2009

L’hebdo des socialistes•10, rue de Solférino 75333 Paris Cedex 07 • Tél. : 01 45 56 78 61•Fax: 01 45 56 76 83(Pour obtenir vos correspondants, composez d’abord le 01 45 56 ou écrire à : [email protected]) DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Maurice Braud

• DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Benoît Hamon • RÉDACTRICE EN CHEF: Ariane Gil (78.61) • RÉDACTION: Bruno Tranchant (77.33). Damien Ranger (76.37), Ariane Vincent(76.20), Fanny Costes (76.32). • SECRÉTAIRE DE RÉDACTION: Élisabeth Philippe (76.27) • MAQUETTE: Pascale Lecomte (79.44) et Joëlle Moreau (77.16)

• PHOTO : Philippe Grangeaud (76.00) • SECRÉTARIAT: Odile Fée (78.61) • COMPTABILITÉ : Michèle Boucher (79.04) • ABONNEMENT : Sabine Sebah (78-57)• FLASHAGE ET IMPRESSION : PGE (94) Saint-Mandé • ROUTAGE: Inter Routage - 93300 Aubervilliers. N° commission paritaire : 0109 P 11 223)

• ISSN : 12786772 “L’hebdo des socialistes” est édité par Solfé Communications. Ce numéro a été tiré à 243 137 exemplaires.

Les rendez-vous ■ DU PARTI

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aGenDa Du ParTi■ 29 janvierMobilisation généraledes salariés

UNIVERSITE PERMANENTEDES CADRES FÉDÉRAUX PS/MJS

Le Secrétariat national à la Formation ouvre les InscriptionsL’Université Permanente s’adresse aux secrétaires fédé-raux, délégué(e)s fédéraux, aux membres des conseilsfédéraux ainsi qu’aux animateurs fédéraux MJS.

La formation se déroule sur quatre week-ends intensifs :trois au siège du Parti Socialiste10 Rue de Solférino - 75333 Paris Cedex 07et le week-end de l’Université d’Été qui formentun ensemble cohérent

Le nombre de places étant limité, les inscriptions serontenregistrées par ordre d’arrivée.Coût de la session : 200 euros payable par chèque à l’ordredu Parti socialiste.(Les frais de transports sont pris en charge par la fédération, sousréserve de son accord préalable).

CALENDRIER :� 1er week-end : du vendredi 13 mars 2009 (18 h)

au dimanche 15 mars 2009 (13 h 30)� 2ème week-end : du vendredi 15 mai 2009 (18 h)

au dimanche 17 mai 2009 (13 h 30)� 3ème week-end : UNIVERSITÉ D’ÉTÉLa date et le lieu vous seront communiqués ultérieurement� 4ème week-end : du vendredi 23 octobre 2009 (18 h)

au dimanche 25 octobre 2009 (13 h 30)* Toute demande de dossier d’Inscription s’effectue auprès du : Parti socialiste - Secrétariatnational à la Formation :Mireille Bourbon-Perez -10 Rue de Solférino - 75333 Paris Cedex 07Télécopie :01 45 56 76 45 - E-mail : [email protected]** Lors de la demande de dossier d’inscription, qui vous parviendra soit par e-mail,télécopie ou courrier, nous vous remercions de bien vouloir indiquer vos coordonnéesexactes (Nom, Prénom, Adresse postale, Tél, Portable, e-mail) et nous le retourneruniquement par courrier accompagné du règlement et de votre photo d’identité.

1er WIP « section Culture »à la Cartoucherie de

Vincennes(Théâtre de l'épée de bois)

Samedi 7 février 2009de 15 h à 18 h

• Sujet : Emploi culturel etconditions de rémunération desartistes. Avec la participation denombreux artistes, de déléguéssyndicaux, de juristes, d'opéra-teurs et d'acteurs culturels dumonde associatif, etc.Entrée libre. Plus d'informationssur le blog de la section Culturehttp://www.sectioncultureps.netcourriel : [email protected]

CULTURE

Vos réactions,suggestions,

commentairesau plan de relance

du PS.EXPRIMEZ-VOUS

dans le courrierdes lecteurs

[email protected]

DR

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■ ÉDITO

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La crise que nous traversons est une crise sans précédentpar son ampleur, sa violence et sa gravité. Les principalesconséquences de la crise ne sont pas derrière nous maisbien devant nous,d’où l’urgence d’une action rapide.Noussommes confrontés à une crise de système, dont l’une descauses profondes est l’accroissement des inégalités, desbas salaires, de la précarité et des régressions sociales.Face à cela, le plan annoncé par Nicolas Sarkozy est tota-lement insuffisant dans ses montants - seulement 5 mil-liards d’euros d’argent nouveau - et gravement déséquili-bré, en ne proposant rien pour le pouvoir d’achat et laconsommation.Nous sommes profondément inquiets de voir que notrepays est devenu l’un des seuls en Europe à ne pas avoir unplande relancedignede cenomalors que la crise est dura-ble. C’est la raison pour laquelle j’ai jugé qu’il était denotre devoir de faire des propositions, de dire ce que nousferions si nous étions au pouvoir.Le plan de relance adopté par le Bureau National proposedes actions à effet rapide car il y a urgence, et massif (50milliards d’euros) car la crise est profonde.Nous proposonsun plan qui marche sur ses deux jambes (24 milliards desoutien à la consommation avec une aide immédiate et26 milliards sur l’investissement) et si j’ose dire, qui yajoute deux bras, l’accompagnement des entreprises etdes salariés en difficultés.Nous savons que nous ne réglerons pas, avec ce plan, lesproblèmes fondamentaux et de structure du systèmeactuel. Mais nous avons là un plan de nature, si noussommes suivis par le gouvernement, à sortir la France del’ornière. Pour nous, cette première étape, en appelle uneseconde bien plus essentielle, sans laquelle rien n’estréglé : le systèmedoit être totalement repensé.Nousy tra-vaillons déjà et nous ferons des propositions dans lesmoisà venir.En attendant,nous allons,ces prochaines semaines,défen-dre ces mesures auprès des Français, partout dans notrepays,avec l’espoir que cettemobilisation puisse permettreà nos idées d’être reprises.

Actualités France p.4Le plan de relance socialiste p.6Agir vraiment contre la criseDossierLa culture entre les mains de Sarkozy p.18TerritoiresSolidarité avec Gaza p.26Vie du partiCalendrier des élections européennes p.33Rassemblement des secrétairesde section p.36

■ sommaire

Martine Aubry,Première secrétairedu Parti socialiste

Un plan rapide et massif

D.R.

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Actualités � FRANCE

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Prisons16 suicides depuis le1er janvierUne série noire. Les 16 suicidesde détenus depuis le 1er janviermettent une fois de plus enlumière les conditions inhu-maines de détention. Sous lecoup de multiples condamna-tions par le Conseil de l’Europeet la Cour européenne des droitsde l’Homme, la France connaîtdeux fois plus de suicides enmilieu carcéral que l’Angleterreet 3 fois plus qu’en Espagne.Unetragédie qui semble laisser demarbre la garde des Sceaux…Surpopulation carcérale et ina-déquation des soins psychia-triques enmilieu carcéral consti-tuent pourtant de vraiesurgences. La France paie le prixde la politique du tout répressifdont Nicolas Sarkozy est le pro-moteur depuis 2002.

Livret AL’épargne populairemise au bancAprès avoir laissé les plus nantiss’enrichir avec des placements

financiers juteuxet responsablespour beaucoup dela crise financièreet économique,voilà que le gou-vernement s’at-

taque… au livret A ! En faisantpasser le taux d’intérêt de 4% à2%, le gouvernement anéantitl’épargne la plus populaire, sou-tien précieux pour beaucoup deFrançais en cette période decrise. Mieux vaut être un spécu-lateur qu’un épargnantmodeste.

MobilisationLe 29 janvier, tousdans la rue !« C’est quasiment unique dansl’histoire des mouvementssociaux », se félicite MaryseDumas, secrétaire confédéralede la CGT. La totalité des syndi-cats et des partis de gauche tra-

Le cHiFFre vaillent ensemble pour lamobili-sation interprofessionnelle du29 janvier, et pour proposer uneperspective alternative au gou-vernement. Pouvoir d’achat, sau-vegarde des emplois, lutte contrela précarité,défense de la protec-tion sociale et du service public,autant de revendications soute-nues par le Parti socialiste quisera présent dans les cortègespartout en France. Mobilisez-vous !

Assemblée nationaleDéni de démocratiedans l’hémicycle

Pour la pre-mière fois,les députéssoc ia l i s tesn’ont pasassisté à laséance de

questions au gouvernement, le21 janvier. Un boycott organisé àla suite d’un passage en force dugouvernement, organisé par leprésident de l’Assemblée natio-nale, sur la limitation du droitd’amendement. Devant l’obsti-nation à abréger les discussionset à empêcher le débat, les dépu-tés socialistes, emmenés parJean-Marc Ayrault, ont décidé dequitter la séance estimant queleur présence « dérangeait ».Unsentiment partagé,une fois n’estpas coutume, par des députésUMP, voyant dans cet incidentl’illustration que « nous sommesentrés dans une gouvernanceautoritaire ». Et ce n’est pas unsocialiste qui le dit.

Page réaliséepar Damien Ranger

Un déficit public de 5,4% du PIB, un taux dechômage de 9,8%,une récession à hauteur de1,8% du PIB : telles sont les prévisions de laCommission européenne pour l’Hexagone en 2009. Autant dire, laBérézina. Le gouvernement n’a pour sa part relevé sa prévision dedéficit public 2009 à 4,4%. Il avait été initialement fixé à 52,1 mil-liards. En quelques semaines, il a été révisé à 67, 79,3 puis 85,8 mil-liards. Ce dérapagehistorique est lié au plan de relance et au réajus-tement à la baisse (- 0,3 point) des prévisions de recettes fiscales.Cette énième révision ne sera pas la dernière car elle est calée surune fourchette de croissance (+ 0,2 % à + 0,5 %) intenable.

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L’HEBDO DES SOCIALISTES � 24 JANVIER 2009

Saul

Loeb

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L’IMAGE � Actualités

« Refonder l’Amérique »Une journée historique. En ce20 janvier, Barack HusseinObama devient officiellement le44e président des États-Unis.George W. Bush quitte la Maison-Blanche sous les huées, ici saluépar le nouveau couple présiden-tiel et Joe Biden et son épouse.Peu d’Américains le regrette-ront. Après huit années decette présidence catastro-phique, Barack Obama por-teur d’immenses espoirs,doit affronter une situationparticulièrement difficile : unecrise économique comparable àcelle de 1929 dans son ampleur,deux guerres, en Afghanistan eten Irak, un défi écologiquemajeur. Barack Obama en estconscient. Lors de son discoursd’investiture, il a ainsi appelé lesAméricains « à se relever, à sesecouer, et à commencer à refon-der l’Amérique». Bonne chance,Mister President !

L’imaGe De La semaine

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Actualités ■ FRANCE

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Être utiles aux FrançaisLors d’une conférence de presse, le 21 janvier, Martine Aubry et plusieurs responsablessocialistes ont présenté le contre-plan de relance du PS pour agir vraiment contrela crise. Alors que Nicolas Sarkozy s’en est tenu à un plan d’investissements à longterme, à aider les banques sans contrepartie, et à maintenir un budget 2009inadapté, les socialistes proposent d’agir rapidement, massivement et durablement.

N ous ne sommes pas aupouvoir. Mais nousvoulons être utiles.

Nous sommes profondémentinquiets de voir que notre paysest devenu l’un des seulsd’Europe à ne pas avoir un plande relance digne de ce nom.Alors nous pensons qu’il est denotre devoir de faire des propo-sitions, de dire ce que nousferions si nous étions au pou-voir», lance Martine Aubry en

guise de préambule, ce 21 jan-vier. Devant la presse, et accom-pagnée par un grand nombrede responsables socialistes, laPremière secrétaire a démontréque le travail de l’opposition neconsiste pas seulement à«dénoncer» mais aussi à «pro-poser». Elle a rappelé que leparti comme les parlementairesont interpellé le chef de l’Étatquand la crise a éclaté. En vain.Le plan concocté par Nicolas

Sarkozy méprise la relance dupouvoir d’achat ou l’accompa-gnement des entreprises en dif-ficulté. Aujourd’hui, les ferme-tures de sites s’accumulent etles licenciements avec. « Leseffets les plus néfastes de lacrise sont devant nous»,a souli-gné Martine Aubry, avant dedivulguer les détails d’un planbasé sur la réponse à l’urgence,desmoyensmassifs et un équi-libre de l’action.

«

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LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE ■ Actualités

Un plan adaptéaux enjeux

C’est un plan «qui marche surdeux jambes » a répété laPremière secrétaire du PS :« 24 milliards de soutien à laconsommation et 26milliardssur l’investissement. Et si j’osedire qui y ajoute deux bras,l’accompagnement des entre-prises et des salariés en diffi-culté ». Parmi les mesuresannoncées figure «une aideimmédiate de 500 euros »,versée aux bas salaires etbénéficiaires des minimasociaux. « Cette mesure tou-cherait 12,4 millions de per-sonnes ». Le PS préconise éga-lement une baisse de 1 pointde la TVA, ou une hausseimmédiate du SMIC de 3%.

Mais il s’agit également definancer des investissementsà l’impact rapide. En lançantnotamment « un pacte derelance entre l’État et les col-lectivités locales » de 4,8 mil-liards d’euros. En contrepartie,elles pourraient accroître leschantiers et favoriser l’emploidans le BTP ou les énergiesrenouvelables.Autre axe d’action : l’aide auxentreprises et la protection dessalariés. Pour les TPE et PMEinnovantes, le PS propose degarantir des prêts quiaujourd’hui ne leur sont pasaccordés par les banques etpour les salariés, de doubler letemps de chômage partielautorisé. Mais pour les entre-prises qui profitent de la crisepour restructurer,« il fautqueçacoûte cher», a prévenu MartineAubry.Enfin,pour celles qui sontcontraintes de fermer, l’accom-pagnement des salariés doitêtre exemplaire : allongementde la durée d’indemnisation,formationouencorecréationde100000contrats aidés, suppri-més auparavant par la droite, etde 100 000 emplois verts dansles associations. Des mesuresqui s’inscrivent toutes dans unevolonté de changement pro-fond du système financier etéconomique actuel.

Des « dépensesactives »

Devant tant d’annonces et unplan évalué à 50 milliardsd’euros, certains crient déjà àl’accroissement du déficit.Mais le PS a tenu a être clair.

Les prévisions de laCommission européenne nepermettent pas l’inefficacité.«Un passage de 7 à 10% dechômage sur un an, c’est 40%d’augmentation. C’est du chô-mage massif. Du coup, il fauts’appuyer sur les outils ànotre disposition. Nous bais-sons la TVA. Et d’un seul point,alors que la Grande-Bretagnela baisse de deux. Nous aug-mentons le SMIC de 3%. Cequi n’est rien comparé à l’in-flation de 3,7% en 2008 », pré-cise Michel Sapin, secrétairenational du PS à l’économie.Les socialistes ont ainsidéfendu la pertinence de leurplan. « Ces mesures sont àprendre dans leur globalité, aprévenu Didier Migaud, prési-dent socialiste de laCommission des finances del’Assemblée nationale. Cesont des dépenses activesquand l’État accroîtaujourd’hui son déficit demanière passive. Et toutdépend de la croissance. C’estjustement l’une des donnéesque nous tentons d’amélioreravec notre plan. » Et MartineAubry de conclure : « LePrésident doit regarder laréalité en face. Il ne faut pasque les Français pensent qu’iln’y a pas de solutions pouraffronter la crise. Il y a dessolutions ! Nous le dirons surles marchés, lors de manifes-tations... et expliqueronsnotre volonté : agir vraimentcontre la crise ! »

Fanny Costes

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L’HEBDO DES SOCIALISTES � 24 JANVIER 2009

■8L a crise financière, écono-

mique et sociale quenous traversons est une

crise structurelle, exception-nelle et sans précédent, parson ampleur, sa violence, sagravité.Pour les socialistes, avantd'être financière, cette criseest d’abord une crise politiqueet sociale. L’accroissement desinégalités, les bas salaires, laprécarité, les régressionssociales sont à l’origine dudévoiement du systèmefinancier et économique. Lerecours croissant à l'endette-ment des ménages et desentreprises était la consé-quence logique d'un systèmequi refusait la progression dupouvoir d'achat de l'extrêmemajorité des salariés mis enconcurrence à l'échelle mon-diale, et d'une recherche parles actionnaires de taux deprofits incompatibles avec lacroissance réelle des écono-mies.Nous sommes donc bien

confrontés à une crise de sys-tème, et l’enjeu doit être decréer les conditions de l’émer-gence d’un nouveau modèlede développement.Au demeurant, la crise écono-mique précédait largementl’arrivée de la crise financièreen France. Le gouvernementfrançais, dont la responsabi-lité dans la dégradation de lasituation économique etsociale est écrasante, a long-temps refusé de voir la réalitéen face, considérant que lacrise économique ne touche-rait pas notre pays.Alors que le PS en appelait àla relance de l’économie dès lemois de juillet, Éric Woerthdéclarait le 31 juillet 2008 que« la France n'a pas besoin deplan de relance économiquemais de réformes et d'unegestion rigoureuse ». EtFrançois Fillon enfonçait leclou le 18 août 2008, en décla-rant « Nous n'avons pasbesoin d'un plan de relance,qui serait un plan de relance

artificiel », considérant qu’il« n'est pas raisonnable deparler de récession puisquel'année 2008 sera celle d'unecroissance positive ! »…Pour les socialistes, les princi-pales conséquences de lacrise ne sont pas derrièrenous, mais bien devant, d’oùl’urgence d’une action rapide,résolue et cohérente des pou-voirs publics.À l’opposé du prétendu plande relance présenté parNicolas Sarkozy, nous devonsproposer des réponses immé-diates et équilibrées pour pro-téger les Français des consé-quences redoutables qu’aurala crise, principalement sur leplan social, et pour relancer laconsommation, l’investisse-ment et la croissance.Dès lors, les propositions quenous formulons sont d’aborddestinées à améliorer immé-diatement le pouvoir d’achatdes Français, à commencerpar les catégories moyenneset populaires : hausse des

Le Parti socialiste a présenté, mercredi 21 janvier,son propre plan de relance.

Des propositions destinées à améliorer immédiatement le pouvoir d’achat desFrançais, protéger les salariés et relancer une véritable politique industrielle tout enrépondant au défi écologique. L’Hebdo publie un résumé de ce plan. L’intégralité dutexte peut être consultée sur www.parti-socialiste.fr

Agir vraimentcontre la crise

Actualités ■ LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE

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salaires et des minimasociaux, baisse des prix desproduits de première néces-sité, augmentation des allo-cations sociales… Elles visentensuite à protéger fortementles salariés des conséquencesdes restructurations, à dissua-der strictement les entre-prises qui font des bénéficesde recourir aux compressionsd’effectifs, et à relancer lacréation d’emplois.Un volet important de nospropositions consiste à relan-cer immédiatement une véri-table politique industrielle quipréfigurera l’émergence del’industrie de demain. Cettedimension du plan apporterades réponses d’urgence auxsecteurs aujourd’hui en criseet à leurs salariés, avant deposer pour l’avenir les basesd’une politique industrielleglobale, fondée sur le retourd’un État acteur de l’écono-mie.Les propositions des socia-listes face à la crise s’inscri-vent ensuite pleinement dansla réponse au défi écologique,par le développement deleviers de croissance inno-vants et écologiques, et par laprise en compte de la néces-saire maîtrise de la consom-mation d’énergie. Elles jettentenfin les bases d’un grandprojet de régulation finan-cière, afin d’éviter qu’une tellecrise ne puisse se reproduire,et comportent une impor-tante dimension européenne,en particulier quant à lanécessaire coordination des

plans de relance nationauxdans l’ensemble de l’Union.L’élaboration de propositionsaudacieuses et adaptées faceà la crise impose préalable-ment de déconstruire avecforce certains postulats erro-nés de la droite, qui serventd’abord à justifier son refusd’agir. En particulier, selonNicolas Sarkozy et le gouver-nement :– le soutien au pouvoir d'achatet à la consommation seraitinutile, augmenterait lesimportations et détérioreraitnotre solde commercial auprofit de nos partenaires, alorsqu’il est à la fois un élémentmajeur de l’explication de lacrise et de sa solution ;–notre économie et notreindustrie souffriraient d’unmanque de spécialisation,alors que les pays dont l’écono-mie est très spécialisée sur dessecteurs particuliers, qu’ilssoient industriels, financiersou de services, sont les plusdurement frappés par la crise(Royaume-Uni, Espagne…) ;– le développement du créditet une politique de baisse desprix par l'exacerbation de laconcurrence, dans notre payset à l'échelle mondiale,seraient la seule manièred'offrir de maigres gains depouvoir d'achat à nos conci-toyens, alors que celui-ci nepourra durablement progres-ser que s'il résulte de lahausse des salaires et de lacréation d'emplois ;– l'action publique ne seraitqu'un pis-aller tout juste

acceptable en période decrise, et le rôle de l’État seraitavant tout de protéger ceux-là même dont le comporte-ment a amplifié l’onde dechoc, alors que c’est un Étatrégulateur, stratège, acteur del’économie, qui seul est sus-ceptible d'imposer des règlesde fonctionnement saines aumarché et de faire prévaloirl'intérêt général.Plutôt qu'un énième plan decommunication dont le prési-dent de la République a lesecret, et qui fait se succédervoire se répéter des annoncessouvent sans lendemain,nous souhaitons proposer unensemble cohérent de propo-sitions, dont l'élaboration etlamise enœuvre reposent surune large concertation avecles collectivités locales, lespartenaires sociaux et l’en-semble des forces vives, enFrance et en Europe.Ce que les Français attendentn'est pas seulement uneréponse ou un complémentau plan de relance annoncépar le président de laRépublique. Des actionsurgentes sont absolumentnécessaires pour éviter quenotre pays ne s'enfonce dansle marasme économique etsocial. Face à une crise struc-turelle du modèle contempo-rain de capitalisme, nos pro-positions s’inscrivent égale-ment dans une dynamique dechangement profond, pourpermettre la constructiond'un nouveau modèle écono-mique et social.

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NOS PRINCIPALES PROPOSITIONS

Actualités ■ LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE

L’HEBDO DES SOCIALISTES � 24 JANVIER 2009

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A. Relancer immédiatementle pouvoir d’achat etla consommation

Une relance rapide de l’économie nepeut passer que par une augmentationimmédiate des salaires, des minimasociaux, des pensions de retraite et desallocations sociales, couplée à uneaction forte en direction des prix, enparticulier pour les biens essentiels.

1) Une augmentation rapide des salaires,des pensions et des prestations sociales

Nous proposons :– Le versement d’une aide immédiatede 500 euros dès le mois de février2009 à tous les bénéficiaires de laprime pour l’emploi (9 millions desalariés) ;– Le versement d’une aide immédiatede 500 euros dès le mois de février2009 à tous les bénéficiaires desminima sociaux (minimum vieillesse,RMI-RSA, API, AAH, ASS…) ;–Une revalorisation du SMIC de 3%au 1er février 2009, avant l’engagementdes négociations annuelles sur lessalaires, de manière à dynamiser cesnégociations ;–Afin de garantir une progression rapide

et durable de tous les salaires, la soumis-sion des exonérations de cotisationssociales à la conclusion effective d’ac-cords salariaux annuels, qui devrontintervenir cette année avant le 1er septem-bre, et non à leur seule négociation ;– La généralisation obligatoire duchèque transport à tous les salariés età tous les moyens de transport néces-saires pour aller du domicile au lieu detravail, y compris aux déplacements envoiture, sur la base d’une indemnitékilométrique ;– La revalorisation immédiate desallocations logement de 10%.

2) Agir sur les prix des biens essentiels

Nous proposons :–Une baisse de 1 point du taux normalde TVA, passant de 19,6% à 18,6% –pour soutenir le pouvoir d’achat desFrançais par une baisse généralisée desprix à la consommation,mais égalementla trésorerie des entreprises, en particu-lier des PME et TPE.–Un gel des loyers dans les zones deforte hausse en 2009 et 2010, et lalimitation de la hausse de l’ensembledes autres loyers au taux d’inflation ;– La mise en chantier de 300000loge-ments sociaux (PLAI et PLUS) sur lesdeux prochaines années – pour soute-nir efficacement la filière du BTP et de laconstruction ;

B.Agir massivement pour l’emploiet la protection des salariés

La catastrophe sociale qui s’annonceimpose de renouer avec une politique decroissance et d'emploi, dont la France estprivée depuis 2002. Mais au-delà, il n'est

Si la crise que nous traversons trouveson origine dans un accroissementdes inégalités et une stagnation des

salaires, les réponses à y apporter doiventd’abord favoriser une augmentation duniveau de vie des catégories moyennes etpopulaires et la protection des victimesd’une catastrophe sociale programmée,avant de relancer une machine écono-mique aujourd’hui en panne.

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pas acceptable que soient livrés à leur sortles dizaines de milliers de salariés quiserontmenacésde chômagedans lesmoisqui viennent, en particulier ceux qui ferontl'objet de plans de restructuration et delicenciements, surtout lorsque les entre-prises sont par ailleurs bénéficiaires.

Desmesures d'urgence doivent être prises.La première sera le gel immédiat detoutes les suppressions de postes dansla fonction publique ;

1) Une augmentation de la durée et del'indemnisation du chômage partiel,particulièrement nécessaire pour lessalariés de l’automobile

La crise qui menace l'emploi de cen-taines de milliers de salariés justifie lacréation dans l'urgence et à titre excep-tionnel d'un chômage partiel prolongé,pour éviter les licenciements.

Nous proposons :– La possibilité de mise en œuvre, surles 18 prochains mois, d’un chômagepartiel prolongé de 800heures sup-plémentaires au-delà de 800heuresannuelles ;– La soumission de cette prolongationdu chômage partiel à un avisconforme du comité d'entreprise ;– L’élévation de l’indemnisation des sala-riés, pendant cette période, à 80% dusalaire.

2) L'amélioration de l'indemnisation dessalariés victimes d'un licenciementéconomique

Nous proposons que :–Les règles propres au contrat de transi-tion professionnelle et à la conventionde reclassement personnalisé soient uni-fiées, généralisées à tout le pays et que

la durée d'indemnisation soit provisoire-ment portée à deux ans avec maintiend'une indemnisation à 80% du salairependant cette période.–À titre exceptionnel et pendant 24mois, les salariés inscrits à l'ANPE suiteà une fin de CDD ou de mission d'inté-rim bénéficient d'une prolongation desix mois de leur indemnisation lorsqueleurs droits arrivent à échéance pen-dant cette période.

3) Modifier la procédure des licencie-ments économiques pour mieuxprotéger les salariés

Si, dans cette période de crise, les diffi-cultés que rencontrent certaines entre-prises peuvent justifier le recours à descompressions d'effectifs, il n'est pasacceptable que soient prononcés deslicenciements dont l'unique but estd'améliorer la profitabilité d'entreprisesparfaitement bénéficiaires, ou pire, quedes employeurs profitent de la crise pourréduire leur masse salariale. Or il estaujourd’hui établi que seul le coût dulicenciement permet de s’opposerconcrètement des compressions d’ef-fectifs de pure convenance.

Pour les entreprises qui engagent unlicenciement économique alors qu'ellescontinuent à distribuer des dividendesou à racheter leurs propres actions, leremboursement préalable des aidespubliques perçues au cours des cinq der-

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Actualités ■ LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE

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nières années sera une condition derecevabilité de la procédure.

Le contenu du plan de sauvegarde del’emploi (PSE) devra tenir compte,sous lecontrôle de l’administration, de la situa-tion financière des entreprises. Lorsqueces dernières sont réellement bénéfi-ciaires, et notamment lorsqu’elles conti-nuent à verser des dividendes à leursactionnaires ou à procéder à un rachatd’actions, le PSE devra se donner tous lesmoyens de reclasser ou de reconvertirdansunemploide catégorieéquivalentel’intégralité des salariés concernés, etfinancer la réindustrialisation des sitesaffectés. Le montant des sommesmobi-lisées par l’entreprise devra alors corres-pondre à l’équivalent de 80% du salairebrut pendant deux ans pour chaquesalarié concerné, en plus du versementdes indemnités légales et convention-nelles de rupture.

En cas de désaccord persistant entre lecomitéd'entrepriseet l'employeur sur lecontenu du PSE, l'appréciation de cetteobligation relèvera de l’administrationdu travail.Le juge judiciairepourra inter-venir, en urgence, pour suspendre laprocédure de licenciement économiqueet s’opposer aux licenciements tant queles obligations pesant sur l’entreprise,telles que fixées par l’administration dutravail, n’auront pas été respectées.Cette pénalité financière, bien supé-rieure à ce que prévoit la majorité desPSE aujourd’hui, dissuadera véritable-ment les entreprises de procéder à deslicenciements de convenance.

4) Des politiques actives pour l'emploi

Le gouvernement a dû admettre lanécessité de recourir aux emplois aidésalors qu'il avait lui-même diminué lescrédits dans la loi de finances initiale.

Nous proposons :– La création de 100000 emplois aidéssupplémentaires ;– La création de 100000 emplois prisen charge à 75% par l'État dans le sec-teur non marchand. Il s'agit de contratsà temps plein d'une durée de trois ans ;–La réactivationdes retraites anticipéesdans les secteurs du bâtiment et del’automobile peut être une arme néces-saire sans remettre en cause notre objec-tif général de favoriser l’emploi des sala-riés âgés.

C.Relancer immédiatement etdurablement l’investissement

C’est maintenant et en urgence qu’ilconvient de relancer les investissements,de court termecommede long terme,tantpublics que privés.

1) Un effort immédiat pour l’investisse-ment public

Un contrat avec les collectivitéslocales

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Nous proposons un «pacte de relance»entre l’État et les collectivités locales.

Nous proposons en particulier :–Le doublement en 2009 de la DotationGlobale d’Equipement (DGE), et duFonds National d’Aménagement et deDéveloppement duTerritoire (FNADT) ;– Un abondement exceptionnel dubudget de fonctionnement des collec-tivités, comprenant notamment le rem-boursement des arriérés de paiementdu RMI, la restitution du ticket modé-rateur payé par les collectivités sur leplafonnement de la taxe profession-nelle, et l’octroi de prêts bonifiés pourles investissements relevant de leurchamp de compétence ;

En contrepartie, les collectivités territo-riales devront s’engager à :–atténuer l’évolution des prélèvementsobligatoires en 2009 ;–mettre en œuvre les programmesd’investissements prévus et à lancer denouveaux programmes, en particulierdans le domaine des énergies renouve-lables et les économies d’énergie.

Un plan de rattrapage pour l’hôpitalpublic

L’investissement dans la remise à niveaude l’hôpital public, compte tenu de sonampleur nécessaire, est une part impor-tante de la relance de l’investissementpublic.

Nous proposons :– Le retrait immédiat du plan socialengagé par le gouvernement dansl’hôpital public, qui pourrait atteindre20000 emplois en 2009 ;– Le lancement d’un plan de sauve-garde et de modernisation de l’hôpitalpublic, d’un montant de 1,4 milliardd’euros.

Un soutien fort au BTP-construction

Au-delà de lamise en chantier dans lesdeux ans de 300 000 logementssociaux, nous proposons :– un plan de rénovation écologique etd’isolation de 400000 logements paran ;– un effort massif pour garantir l’acces-sibilité des bâtiments publics aux per-sonnes handicapées ;

2) Une relance durable de l’investisse-ment privé

L’investissement privé, qui a fortementreculé cette année, doit être stimulé etrelancé durablement.

Nous proposons de :

– mettre en place un crédit impôt-recherche bonifié et spécifique pourles PME-TPE innovantes et intervenantdans l’économie verte ;–moduler l’impôt sur les sociétés sui-vant que les bénéfices sont réinvestisou distribués aux actionnaires ;

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Actualités ■ LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE

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D.Sauver l’industrie, soutenirles entreprises, préparerla croissance de demain

La politique industrielle, impulsée par lapuissance publique, est au cœur de nospropositions pour relancer l’économieaujourd’hui et préparer la croissance dedemain.

1) Répondre aux difficultés d’accès aucrédit et soutenir la trésorerie desentreprises, notamment pour lesPME-PMI du secteur automobile

Nous proposons de :– Favoriser l’obtention de crédits : parune intervention contraignante del’État auprès des banques recapitali-sées, afin de soutenir l’activité des PME-PMI et de maintenir les projets inno-vants des donneurs d’ordre, et en utili-sant les garanties de la puissancepublique (État, régions, départe-ments) et l’octroi de prêts d’honneur ;– Soutenir la trésorerie à court termedes entreprises :• en conditionnant l’octroi des aides del’État aux banques au maintien ou àl’extension des facilités de trésorerieaux entreprises ;• en diminuant les besoins en fonds deroulement des PME-PMI-TPE, artisans etcommerçants en pénalisant les retardsde paiement par la modulation de lafiscalité qui touche les donneurs d’or-dre (impôt sur les sociétés, taxe profes-sionnelle…) ;

2) S’attaquer à l’urgence des urgences :sauver notre filière automobile

Pour répondre à l’urgence économiqueet sociale, nous proposons :Pour les entreprises, en direction desconstructeurs et des équipementiers depremier rang,que l’État facilite l’accès au

crédit par des prêts bonifiés ou desgaranties depaiement enéchanged’en-gagements forts de ces grandsgroupes :que les aides publiques soient mobiliséespour l’investissement, qu’elles soientconditionnées au maintien de l’emploi enFrance,qu’ellesne soient pasutiliséespourla rémunération des actionnaires.

Pour les consommateurs, qu’en contre-partie des aides d’État perçues par lesbanques et les constructeurs, soientproposés des crédits à des taux bonifiés.

3) Préparer l’avenir, repenser l’industrie

Mobiliser massivement la puissancepublique nationale et territoriale :vers un Pôle public d’investissementindustriel (2P2I)

– Financer rapidement. Nous proposonsque l’aide gouvernementale accordéeaux banques soit limitée au strictnécessaire pour assurer le fonctionne-ment du système bancaire, et assortiede solides contreparties, en particulierquant à la place faite aux représen-tants de l’État dans les conseils d’ad-ministration ; et que soient créés desfonds régionaux d’investissement etde réindustrialisation, immédiatementdotés de 7 milliards d’euros.

–Mobilisables rapidement. Ces fondsseront utilisés par les Régions pour agirauplus près des besoins réels des entre-prises et des salariés, là où les banquesn’interviennent pas. Ils permettront de :• garantir des prêts bancaires, et pren-dre des participations dans le capitaldes entreprises ;• financer des projets d’entreprises fondéssur des stratégies risquées et innovantes ;• financer des programmes de reclasse-ment et de reconversion des salariésfrappés par les restructurations ;

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•augmenter les moyens des dispositifs deformation qualifiante gérés par les régionsen fonction des besoins des salariés et desspécificités des bassins d’emploi ;• développer la réindustrialisation dessites frappés par la crise et la relocalisa-tion d’activités.

E. Promouvoir une croissance verte

Les défis écologiques sont l’occasionunique de changer fondamentalementles paradigmes d’une économie capita-liste à bout de souffle et de relancer lacroissance et l’investissement.

Nous proposons en particulier :– L’adoption pour les particuliers d’unetarification incitative à l’économie desbiens essentiels que sont l’eau, l’électri-cité et le gaz (fixation d’une tarificationavantageuse en cas de non dépassementd’une consommation forfaitaire) ;– L’augmentation des crédits publicspour le développement des technolo-gies propres et des éco-industries ;– Le lancement d’un programme dedépollution des sites et sols pollués ;– Le développement massif des infra-structures de transport propre, en par-tenariat avec les régions.

F.Pour de nouvelles règlesfinancières

Pour éviter à l’avenir les dérives du sys-tème bancaire et financier, et en limiterles effets, nous proposons un grand pro-jet de régulation financière.

1) Conditionner les aides et les garantiesapportées au secteur financier

En contrepartie des 10,5 milliards d’eurosaccordés à six banques françaises sous la

forme de quasi fonds propres, nousdemandons :– une intervention accrue de l'Étatdans les conseils d’administration, avecdroit de vote ;– l'interdiction de verser des divi-dendes ou de racheter leurs actionspour les banques ayant perçu une aidede l'État ;– la suppression de l'ensemble desindemnités de départ et des bonus desdirigeants ayant conduit leurs entre-prises dans l’impasse ;– la remise en cause de toutes les acti-vités liées aux paradis fiscaux ;

2) Prévenir les crises de demain : ungrand projet de loi de régulation finan-cière

Une fois le stade aigu de la crise passée,nous refusons que les mêmes choix poli-tiques qui ont conduit à la catastrophesoient de nouveau mis en oeuvre.

Au niveau européen et national, nousdemandons l’adoption d'un grand pro-jet de loi de régulation financière quidevra :

– lutter contre la fraude et l’évasion fis-cales, et mettre un terme au scandaledes paradis fiscaux ;– encadrer les rémunérations desacteurs du secteur financier et des diri-geants d'entreprise (réglementer stric-tement et davantage imposer les stock-options) ;–mieux encadrer l'activité de tous lesacteurs financiers (réglementation plusstricte de la titrisation en fixant à 5 % lapart titrisable de crédits, renforcementde la réglementation à l’égard des fondsd’investissement, des fonds souverainset des agences de notation) ;–constituer un grand pôle financierpublic.

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Le plan de relance socialiste repose sur un financement solide et réaliste. Chaqueproposition a été évaluée et chiffrée. Toutes les précisions en deux tableaux.

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Un financement co h

Aide immédiate de 500ee à tous les bénéficiaires de la PPE et de minima sociaux 6,2 mdee

Hausse du SMIC de 30ee nets au 01/02/2009 1,0 mdee

Baisse de la TVA de 19,6% à 18,6% 6,5 mdee

Majoration de 10% des allocations logement et généralisation du chèque transport 2,0 mdee

Indemnisation du chômage et création d’emplois 8 mdee

Allongement de 6 mois de la durée d’indemnisation du chômage 2 mde

Extension du chômage partiel ( jusqu’à 1 600 heures et salaire 80%) 1,5 mde

Généralisation du contrat de transition professionnelle 1,2 mde

Maintien du départ pour les carrières longues à 40 annuités 0,2 mde

100 000 emplois aidés 0,3 mde

100 000 contrats verts et contrats associatifs 1,1 mde

Gel des 30 000 suppressions d’emplois dans la fonction publique 1 mde

Gel des 20 000 suppressions de postes dans les hôpitaux 0,7 mde

Tableau 1 - Soutien aux revenus (pouvoir d’achat et emploi) : 23,7 me

Tableau 2 - Soutien à l’investissement : 26,8 mde dont 10 mde en capital

Total des moyens financiers engagés :50,5 milliards d’euros dont 10 milliards en capital

Ampleur du plan : 2,5 % du PIB

Effort budgétaire : 40 milliards d’euros

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Actualités ■ LE PLAN DE RELANCE SOCIALISTE

Un financement co hérent et équilibré

Pacte de relance avec les collectivités locales 4,8 mdee

Apurement dette RMI 1,5 mde

Doublement FNADT 0,3 mde

Doublement DGE 0,7 mde

Rattrapage du manque à gagner sur les dotations depuis la rupture du pacte de croissance 1,3 mde

Remboursement du ticket modérateur de la taxe professionnelle depuis 3 ans 1,0 mde

Logement : 300 000 logements sociaux, doublement de la dotation logement, hébergements d’urgence, rénovation de logements anciens, mise en accessibilité 4,0 mde

Investissement de l’État dans les réseaux et infrastructure (dont 1,4 pour les hôpitaux) 4,0 mde

Investissement des entreprises publiques(modernisation des réseaux et équipements) 3,0 mde

Financement de la recherche dans les PME (majoration de 50%) 1,0 md¤

Passif Actif

Intervention en capital dans l’industrie et les PME 10,0 mdee 10,0 mdee

Création de fonds régionaux stratégiques d’investissement (FRSI) 6,0 mde 6,0 mde

Fonds propres pour les PME de l’automobile 0,5 mde 0,5 mde

Fonds de financement des technologies propres 0,5 mde 0,5 mde

Fonds Stratégique d’investissement 3,0 mde 3,0 mde

Tableau 2 - Soutien à l’investissement : 26,8 mde dont 10 mdee en capital

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Dossier � LA CULTURE AU KÄRCHER

La culture, un choix de société

Malgré les effets d’annonces, ne soyons pasdupes ! La politique de Sarkozy est unerégression sans précédent de l’engagementculturel pour notre pays. Le ministère de laCulture ne remplit plus sa mission d’impul-

sion et d’invention, il est devenu tout aumieux le ges-tionnaire d’un budget qui ne cesse de baisser depuis2002. Une politique culturelle et les moyens de samise en œuvre ne valent que par l’ambition que l’onprête à la place de l’art, de l’artiste et de la culturedans une société démocratique. Or, aujourd’hui noussommes bien loin du compte. Le gouvernement necroit pas dans l’économie de l’intelligence. Il met àmall’éducation, la recherche, l’innovation et la culture.Entre l’abandon de tous les financements liés à l’ac-tion culturelle et à l’éducation artistique, le recentragede l’action publique sur les industries culturelles, l’ab-sence de réflexion sur l’évolution des pratiques cultu-relles de nos concitoyens, la question de l’emploi artis-tique et culturel, nous assistons à la précarisation d’unsecteur déjà fragilisé. Notre modèle culturel est enpanne alors que les propositions artistiques sont tou-jours aussi foisonnantes et pertinentes.Et lorsque ceci se double d’une remise en question devaleurs fondamentales telles le pluralisme, la libertéde la presse ou du service public de l’audiovisuel cen’est pas une question de moyens, c’est l’idéologie dupouvoir qui prend toute sa place, traversée par un dis-cours gouvernemental dont les accents populistes endisent long sur les objectifs poursuivis.La place de l’artiste, son statut et son rôle dans lasociété doivent être au cœur de nosréflexions socialistes. Nous devons replacerl’art et la culture au centre de notre projetpolitique. Elle permet l’émancipation indivi-duelle et collective, contribue au mieux vivreensemble. C’est là aussi le sens de notre com-bat constant au côté des artistes, des syndi-cats, des professionnels, des collectivités ter-ritoriales. Faire le choix de la culture, c’estfaire un choix de société.

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La culture en

Omniprésent, Sarkozy s’occ

SylvieRobert,secrétairenationaleà laculture

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ure entre les mains de Nicolas Sarkozy

rkozy s’occupe aussi de la culture. Le pire est à craindre.

La Culture

par un nul

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Dossier � LA CULTURE AU KÄRCHER

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un ecran de fumee pour dissi mude la politique culturelleNicolas Sarkozy n’est pas le plus grand protecteur des arts et des lettres.On s’en dou-tait un peu en voyant la brochette d’artistes has been l’entourant place de la Concordepour fêter sa victoire à l’élection présidentielle. Intuition grandement confirmée.Depuis un an et demi, les subventions à la création se réduisent comme une peau dechagrin.Ancien journaliste à Libération et auteur de Crises dans la culture française,anatomie d’un échec (Bayard, 2008),Antoine de Baecque analyse la très shakespea-rienne politique culturelle du chef de l’État : beaucoup de bruit pour rien.

Vous avez consacré un essai aux crises quiscandent la vie culturelle française.Vivons-nous actuellement une de cescrises ?Nous nous trouvons en effet devant unevéritable panne des politiques cultu-relles qui se double paradoxalementd’un discours offensif de Nicolas Sarkozysur ce thème. Dans ce domaine aussi, lechef de l’État tient à être hyper-présent. Ill’a montré lors de ses vœux au mondeculturel, à Nîmes (le 13 janvier ndlr), enfaisant un grand nombre d’annonces,notamment la création d’un conseil de lacréation artistique qu’il présidera. Ce dis-cours était tout le contraire d’une poli-tique culturelle. Il s’agissait d’un discoursstratégique de prise de guerre. En inves-tissement le champde la culture,NicolasSarkozy s’aventure dans un domaine tra-ditionnellement investi par la gauche. Ilinstrumentalise la culture comme il ins-trumentalise l’histoire quand il reprend àson compte le panthéon historique de lagauche : Blum, Jaurès…

La culture est pourtant un sujet qu’il ajusqu’alors relativement délaissé…Ce n’est pas entièrement vrai. Il a notam-ment investi ce domaine lors de la cam-

pagne présidentielle, encore une fois enl’instrumentalisant. Il l’a abordé sur lemode idéologique de la déliaison : la cul-ture est un truc d’intellos, de Parisienscoupés des réalités sociales. Il ne s’agitpas, à ses yeux, d’un bien commun àmêmede rassembler les Français,quellesque soient leur condition ou leur origine.Ce discours, encore une fois stratégique,visait aussi àmontrer que la gauche, trèsliée aumonde de la culture, était coupéedes préoccupations des Français.Aujourd’hui, il propose un contre-dis-cours. Mais ce n’est qu’un coup média-tique, un écran de fumée pour faire pas-ser le travail de sape, le pourrissement dela politique culturelle actuellement àl’œuvre.

Nicolas sarkozy ne considerepas la culture comme unbien commun a meme derassembler les Francais

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ssi muler le pourrissement

En quoi consiste concrètement ce travailde sape ?Il y a un monde entre ces effets d’an-nonces, les discours, les lettres de mis-sion et ce que vivent les compagnies oules DRAC (Directions régionales desaffaires culturelles) en province. Leurscrédits sont bloqués. Un seul exemple :les subventions au spectacle vivant ont

chuté de près de 30% depuis un an etdemi.

C’est le signe d’un abandon des poli-tiques culturelles ?Oui mais le plus paradoxal, c’est que cetabandon s’appuie sur un diagnostic par-tagé. Un constat s’impose : 20 ans depolitique culturelle ont abouti à un

Critique decinéma(ancienrédacteur enchef desCahiersdu cinéma)et historienculturel duXVIIIe siècleAntoinede Baecquea édité denombreuxarticles etouvragessur lecinémafrançais(en particu-lier surFrançoisTruffaut etl’histoirede la revueLes Cahiersdu cinéma).Il était aussirédacteur enchef adjointchargéde la cultureau journalLibérationqu’il aquitté fin2006.Il dirigeactuelle-ment leséditionsComplexe.

Le musée de la pensée officielle ?

Parmi les annonces faites par le président de la République au monde culturel, le 13 janvier, il yeut celle-ci : la création d’un musée de l’Histoire de France, « pour questionner » cette histoire

dans son ensemble, et dont le lieu est encore inconnu. Une proposition floue, sans vrai contenu quisuscite de nombreuses interrogations et même quelques inquiétudes. Alain Decaux, historien etécrivain, n’en voit pas « l’utilité » au vu du « nombre de musées consacrés à l’histoire ». D’autrescomme Jean-Pierre Azéma ne s’y opposent pas, mais s’interrogent. « Il ne doit pas y avoir d’instru-mentalisation partisane. Pas d’histoire d’État, pas d’histoire légendaire, de roman national. (…) Il ya la possibilité de ne pas en faire un musée statique. Il faut qu’il y ait la possibilité de débat, que cene soit pas passif. L’histoire appartient à tous et pas spécifiquement au monde politique. » Descraintes légitimes quand Nicolas Sarkozy évoque sa volonté de renforcer ainsi « l’identité » natio-nale. La vigilance s’impose donc pour ne pas voir s’écrire une histoire officielle nuisible auxFrançais et à l’image du pays dans le monde. F.C.

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Dossier � LA CULTURE AU KÄRCHER

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échec. La démocratisation de la culturequ’elle visait n’est pas advenue. Ce sonttoujours les mêmes personnes qui vontau théâtre, dans les musées, auxconcerts, à la bibliothèque… En cause,d’une part, la prise de pouvoir de lasociété médiatique et la puissancedécervelante de la télévision qui ont prisle dessus.Mais il faut aussi pointer la res-ponsabilité du ministère de la Culturequi, avec son jargon technocratique etpublicitaire, a entretenu cet effet « d’en-tre soi » d’un monde de la cultureréservé à une élite. La politique culturellese heurte à un mur et Sarkozy s’appuiesur ces failles : puisqu’il y a un blocage,renonçons à la politique culturelle,estime-t-il en substance. Il évoque d’ail-leurs très clairement l’échec de la démo-cratisation culturelle dans sa lettre demission d’août 2007, adressée àChristine Albanel,ministre de la Culture.On assiste ainsi à une forme de délégiti-mation des politiques culturelles. Sauf,qu’avec cette eau-là, on jette égalementleurs réussites, au premier rang des-quelles la politique de l’offre mise enœuvre par Jack Lang. De vrais moyensont été donnés aux créateurs. Résultat, il

n’y a jamais eu autant de ballets, depièces de théâtre… Et c’est d’ailleurs cequi explique en partie la crise actuelleque l’on peut même aborder en termeséconomiques : il y a une surproductionde l’offre alors que la demande est limi-tée.

Comment sortir de cette impasse ?Sarkozy tente d’y répondre par un écrande fumée, avec la création d’un conseilpour la création artistique ou un dis-cours purement rhétorique sur l’art àl’école. Le Parti socialiste doit donc inves-tir ce terrain et revenir à un vrai débat defond, comparable à celui des années 70,pour savoir comment faire sauter le ver-rou qui bloque la démocratisation cultu-

Les subventions au spectaclevivant ont chute de presde 30 0 depuis un an et demi

Conseil de la création artistique : le nouveau gadget présidentiel

Lors de son discours à Nîmes, Nicolas Sarkozy a annoncé la naissance prochaine d’un conseil de la créationartistique. Quesaco ? Cela reste d’un flou également très artistique. Seule certitude, cette nouvelle institution

sera présidée par Sarkozy himself, hyper-président pour qui la culture semblait se résumer à Didier Barbelivienet Jean-Marie Bigard. Christine Albanel, ministre figurante co-présidera ce conseil et Marin Karmitz, le fondateurdes cinémas MK2, en sera le grand animateur. Le producteur se voit sans doute remercié pour son soutien à la loisur l’audiovisuel public.Toujours est-il que depuis cette annonce en grande pompe, les personnalités concernées sont peu avares sur lerôle de ce conseil. Christine Albanel se borne à évoquer un « laboratoire d’idées » et conteste l’émergence d’ « unministère de la Culture bis ». Le ministère précise d’ailleurs que ce conseil «n’aborderait pas la question des sub-ventions». Il s’agirait donc d’un organe de réflexion au rôle consultatif. Autre indice, le conseil se penchera surtous les domaines de la culture, à l’exception du patrimoine. En attendant, il permet surtout à Nicolas Sarkozyd’encadrer une ministre qu’il n’affectionne, selon ses proches, que très peu, et de se faire un joli coup de pub ennommant Marin Karmitz, nouveau trophée à son tableau de chasse. A.V.

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relle. Pour ma part, je suis persuadéqu’une politique culturelle renouvelée,vivante et de son temps passe prioritai-rement par l’art à l’école. La France esttrès en retard dans ce domaine, compa-rée aux Scandinaves, aux États-Unis ou àcertains pays d’Europe de l’Est qui ontdepuis longtemps intégré l’enseigne-ment artistique ainsi que l’approche dela création dans le cursus scolaire. Il y apourtant eu des tentatives intéressantescomme les classes à PAC (classes à projetartistique et culturel) mises en place parJack Lang,en 2001.Mais dès que la droiteest revenue au pouvoir, ce dispositif a étédémantelé.Pourtant, l’école est le seul endroit oùpeut exister une réelle démocratie dansl’accès à la culture. Bien sûr, Sarkozy s’estsaisi de ce sujet. Un simple effet d’an-nonce. Son projet d’enseignement artis-tique est en totale contradiction avec leministère de l’Éducation. Xavier Darcos amartelé qu’il souhaitait revenir auxsavoirs fondamentaux et n’a jamaiscaché qu’il ne considérait pas l’artcomme fondamental. On se trouve, àmon sens,devant un choix de civilisationqui exige une politique volontariste.

Propos recueillis par Elisabeth Philippe

La culture au Karcher

Sarkozy et la création« J’exprime mes doutes face à la nou-veauté et à la création qui vident lessalles. » (24 janvier 2006, discoursdevant la Convention de l’UMP consa-crée à la culture)

Sarkozy et la littérature« L’autre jour, je m’amusais, ons’amuse comme on peut, à regarderle programme du concours d’attachéd’administration. Un sadique ou unimbécile, choisissez, avait mis dans leprogramme d’interroger les concur-rents sur La Princesse de Clèves. Jene sais pas si cela vous est souventarrivé de demander à la guichetièrece qu’elle pensait de La Princesse deClèves… Imaginez un peu le specta-cle ! »(Février 2006, meeting à Lyon)

Sarkozy et le théâtre« Le président a vu à la Comédie-Française Juste la fin du monde, deJean-Luc Lagarce. “Ce n’est pas nor-mal que l’on aille à la Comédie-Française pour s’emmerder”, assène-t-il. “Toi, évidemment, t’es un mordu,tu as tout compris”, lance-t-il àTesson. “Ce n’est pas une connerie,c’est l’histoire d’un type qui a le sidaet qui va mourir”, lui répond Tesson. »(Cité dans Les déjeuners d’ « intellos »de Nicolas Sarkozy, par Charles Jaigu,Le Figaro, 19 juin 2008)

Sarkozy et le cinémaIl y a peu, Nicolas Sarkozy a décou-vert deux films de Kubrick qui l’ontlaissé bouche bée : Shining et 2001,l’Odyssée de l’espace... Ce dernier estsorti en 1968. Mieux vaut tard quejamais.(Le Parisien, 14 janvier 2009)

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Dossier n La culture au Kärcher

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«Nous veillerons à ce quetoutes les écoles et toutesles institutions culturelles

signent des partenariats de la mater-nelle à l’université, pour que chaqueenfant ait la chance d’entrer dans unesalle de concert, un théâtre, un musée,un cinéma, la chance de rencontrer desartistes, et surtout la chance d’appren-dre une discipline artistique », a déclaréle Président, à Nîmes, le 13 janvier. Pourles acteurs du monde culturel, difficilede ne pas être d’accord. Mais derrièredes annonces, déjà prévues dans lesfeuilles de route des ministères de laCulture et de l’Éducation depuis 2007,tous s’interrogent sur la concrétisationd’une telle volonté. Voilà trente ans queles militants de l’éducation artistiqueluttent pour en faire une priorité del’État.Aujourd’hui, à force de dialogue etde projets, peu d’élus contestent cebesoin. Pourtant l’éducation artistiquepiétine. « Nous ne pouvons que nousréjouir qu’un président de la Républiquela mette sur le devant des priorités cul-turelles. Mais pas en commençant par yinsuffler une confusion. Nous, nous par-lons d’éducation artistique. L’ensei-gnement artistique n’en est qu’une par-tie », précise Jean-Pierre Loriol (1), prési-dent de l’Association nationale derecherche et d’action théâtrale (ANRAT).Car l’éducation artistique ne se limitepas à l’apprentissage des arts plastiquesou de la musique à l’école. Elle mobilise

école, famille, institutions culturelles,associations, collectivités, artistes ouanimateurs. « C’est essayer d’articulerl’institution scolaire, sa fonction obliga-toire, avec le reste du monde », ajouteEric Favey, secrétaire national Culture dela Ligue de l’enseignement.

Repli

Or, depuis six ans, elle est plutôt relé-guée à l’arrière-plan. En 2007, les créditsalloués au soutien à l’éducation artis-tique pour le seul ministère de laCulture représentaient 0,008% du bud-get général de la France. Depuis 2002,les associations d’éducation populairetrès actives en matière d’accès aux artset à la culture ont perdu 40%demoyenspublics. Face à ce désengagement del’État, les collectivités territoriales ontessayé de tenir bon. Aujourd’hui ellesreprésentent 80% de l’investissementculturel en France. Mais le danger d’untel transfert de compétences sans lesmoyens qui vont avec est d’accroître lesinégalités sur le territoire. En milieurural par exemple, il est parfois difficilepour les jeunes d’aller au cinéma. Et tropcoûteux de faire venir des artistes oud’organiser des ateliers de théâtre.Certaines collectivités ont pourtant àcœur de s’engager pour la réalisationconcrète de l’éducation artistique. C’estnotamment le cas de Lille. « Nous avonsdécidé de prendre nous-mêmes les

Lors de ses vœux aumonde de la culture,Nicolas Sarkozy a exprimé son souhaitde développer les enseignements artistiques de lamaternelle à l’université.Pour les acteurs dumilieu, l’annonce est intéressante.Mais faire de l’éducationartistique l’élément central de la politique culturelle française nécessite desmoyens,et pas seulement financiers. Il faut aussi en comprendre l’enjeu émancipateurpour la société. Pas sûr que le chef de l’État retienne la leçon.

La colle de l art a l ecole

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choses en main et de ne plus attendreuneénième réformede l’Éducationnatio-nale, souligne Catherine Cullen, adjointeà la Culture de la ville. Nous avons choiside proposer aux enfants et jeunes Lilloisla possibilité d’un parcours artistique dequalité tout au long de leur scolarité,mais également pendant les temps deloisir.C’est le volet culturel de notre ProjetÉducatif Global. Au sein de ce volet, lesplans musique, lecture et patrimoine ontpris leur envol en 2005. Et fin 2008, unprojet pilote pour un plan arts visuels aétémis en place. » Pourtant la baisse desmoyens attribués aux associations ouaux collectivités peuvent se traduire parune moindre qualité des interventions.Ou un repli local incompatible avec lanotion d’ouverture promue par l’éduca-tion artistique.

Histoire vs pratique

Au-delà desmoyens financiers, il faut uneprise de conscience. « Une éducationartistique idéale marche sur troispieds: faire, éprouver, réfléchir. Mais l’ap-proche prioritaire actuelle se concentresur « l’histoire des arts ». Comme si on

décidait de faire de l’histoire des sportsavant toute pratique sportive ! », estimeJean-Gabriel Carasso (2), directeur del’OiZeau rare, association d’études et derecherches culturelles. La pratique d’uneactivité artistique reste réservée audomaine privé. Les familles qui en ont lesmoyens paient des cours de piano ou dedessin à leurs enfants. Les autres... Ils pro-fitent quand ils le peuvent des interven-tions de professionnels enmilieu scolaire.Sauf que ces artistes ne sont pas payés entant qu’intermittents mais comme vaca-taires. La transmission ne se fera pas sanspersonnels forméset reconnus.« Ilnesuf-fit pas demettre enœuvre des « disposi-tifs », aussi intéressants soient-ils, si lesgensn’ont pas les« dispositions »pour seles approprier, analyse Jean-GabrielCarasso. La question de la formation desenseignants, des artistes intervenants, deresponsables éducatifs et culturels, desmédiateurs, est essentielle. Sans capacitéà prendre en charge ce type de projet, demanière pertinente et adaptée à chaquemilieu concerné, toute politique d’éduca-tion artistique et culturelle est vouée àl’échec. » Zéro pointé pour Sarkozy ?

Fanny Costes

1. Regards surl’économie del’éducationartistique etculturelle enthéâtre, Jean-Pierre Loriol,hors-série n°5de l’ANRAT,2008, 5 euros.2.Nos enfantsont-ils droit àl’art et à laculture ?,Jean-GabrielCarasso,Editions del’Attribut,2005,12 euros.

e

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Dossier � LA CULTURE AU KÄRCHER

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De la poudre aux yeux.Le 13 janvier, à Nïmes,NicolasSarkozy a affirmé vouloirmaintenir le système d’assurance-chômage des intermittentsdu spectacle. Pourtant, lesnégociations des conventionscollectives ne rassurent pas lesartistes et techniciens quicraignent une nouvelle saignéede leur régime spécifique.

Rien n’est réglé. Même si la ques-tion des intermittents n’occupeplus le devant de la scène comme

en 2003, lors de la réforme de leurrégime spécifique, elle est toujoursd’actualité. L’avenir de l’assurance-chô-mage propre aux artistes et aux techni-ciens du spectacle est toujours trèsincertain, en ce début d’année 2009. Lesujet n’a pas été abordé lors de la dis-cussion sur le régime général del’Unedic qui s’est achevée à la veille deNoël. En ce qui concerne les artistes ettechniciens de spectacle vivant, ducinéma et de l’audiovisuel, les discus-sions sont donc prolongées jusqu’au 15février mais il n’est pas sûr que lesnégociations reprennent. « Les respon-sables ne savent tellement pas quoifaire de notre régime qu’on reporte lesdiscussions, s’alarme Bernard, 53 ans,technicien sur des spectacles musicauxet syndiqué à la CGT spectacle. Lemanque de courage politique estaujourd’hui flagrant. »Le régime actuel, après la réforme de2003, permet à un artiste de bénéficierdes indemnités chômage s’il déclare507 heures de travail sur dix mois etdemi – 507 heures en dix mois pour les

techniciens (contre 507 heures surdouze mois pour l’ancien régime, plusfavorable). Un dispositif quasimentunique au monde qui assure le dyna-misme de la création artistique enFrance. Mais ses détracteurs, notam-ment à droite, y voient un privilège.D’où les menaces qui pèsent régulière-ment sur ce régime et les craintes légi-times des professionnels du spectacle.

Effet d’annonce

Lors de ses vœux au monde de la cul-ture, à Nîmes, Nicolas Sarkozy a voulules rassurer en affirmant son « attache-ment au régime spécifique de l’inter-mittence, réservé aux situations pourlesquelles il est réellement légitime ».Une déclaration vide de contenu et plu-tôt ambiguë, comme l’analyse PatrickBloche, secrétaire national du PS auxmédias et spécialiste de la question.« Comme toujours,Nicolas Sarkozy pri-vilégie l’effet d’annonce – on ne touchepas au régime des intermittents – maisse garde bien de préciser commentmaintenir ce régime d’assurance-chô-mage spécifique dont dépend larichesse culturelle française,décrypte ledéputé de Paris. Mais le plus grave, àmes yeux, c’est qu’il n’a pas pu s’empê-cher de glisser qu’il faudrait continuerde lutter contre les abus et ça, c’est l’ar-bre qui cache la forêt. » Toujours cettefaçon insidieuse de suggérer que lesintermittents sont tous des fraudeurset que, par conséquent, il convient demettre fin à leur régime qui serait engrande partie responsable du déficit del’Unedic. Pourtant, malgré la réformeplus contraignante de 2003, le déficits’est encore creusé de 100millions d’eu-

Les intermittents, bientot auau

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ros. Comme quoi, cette solution n’avaitrien de la panacée. D’autant qu’elle agrandement contribué à fragiliserdavantage des professionnels du spec-tacle déjà victimes de la précarité pournombre d’entre eux.

Situation ubuesque

« Tout lemonde sait qu’un artiste ou untechnicien a des fréquences de travailparticulières qui ne relèvent pas d’uncontrat à durée indéterminée classique,insiste Patrick Bloche. Il y a des particula-rités auxmétiers de la culture qui engen-drent la spécificité du régime d’assu-rance-chômage des intermittents. Noussouhaiterions qu’au-delà de la signaturedes conventions collectives, soit mis enplace un système équitable basé sur lasolidarité interprofessionnelle qui couvreun maximum d’artistes. Depuis 2003 etle durcissement d’accès à l’indemnitéchômage, beaucoup de jeunes artistesont abandonné leur art. »Et la situation ne devrait pas s’arranger.La culture n’était déjà pas une prioritédu gouvernement Fillon mais la criseéconomique a encore aggravé la situa-

tion : restriction de budget à tous lesétages, notamment au niveau de l’au-diovisuel public. « La réforme de l’audio-visuel public engagée par le gouverne-ment est très floue en ce qui concerne laquestion des moyens qui, en outre, peu-vent être remis en cause chaque annéepuisqu’ils dépendent de l’État, relèveJean-Louis Sautreau, secrétaire à la sec-tion culture du Parti socialiste. Dans cesconditions, on comprend aisément l’in-quiétude des professionnels de l’audio-visuel et du cinéma quant à leur ave-nir. » Une inquiétude pleinement res-sentie par Bernard : « Personne ne saitvraiment à quelle sauce on va êtremangé. On a l’impression que les pou-voirs publics attendent un moment oùl’opinion sera satisfaite de leur politiquegénérale pour prendre des mesuresdrastiques en ce qui nous concerne.Cette situation est ubuesque pour tousceux qui vivent de la culture et qui nesavent tout simplement pas s’ils pour-ront, et c’est mon cas, boucler leurs finsdemois après une éventuelle renégocia-tion. » Et avec ces professions, c’esttoute la culture qui est en péril.

Ariane Vincent

ot au regime sec ?au regime sec ?

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Territoires � CONFLIT ISRAÈLO-PALESTINIEN

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Parer au plus pressé. Enattendant une grandeinitiative internationale,

les exécutifs locaux organi-sent, de leur côté, des plansd’aide à la population palesti-nienne. L’idée est venue deClaude Nicolet, président duRéseau de coopération décen-tralisée pour la Palestine(RCDP) et conseiller à laCommunauté urbaine deDunkerque (CUB), qui a lancéun appel pressant aux collecti-vités, en les enjoignant de s’as-socier à cette initiative et demultiplier les jumelages, ensigne de solidarité.« Des liens existent depuislongtemps déjà entre villesfrançaises et palestiniennes,

explique Claudy Lebreton, pré-sident de la Fédération natio-nale des élus socialistes etrépublicains (FNESR). La ques-tion est de savoir ce que nouspouvons faire dans l’urgence.Et, surtout, comment achemi-ner des biens. L’essentiel, c’estd’activer les réseaux et de pren-dre part aux efforts de recons-truction. » Suite à une réunionorganisée en juillet 2006, leRCDP et Cités Unies France, enconcertation avec l’APLA, l’As-sociation des pouvoirs locauxpalestiniens, lançaient unappelcommun au don pour la créa-tion d’un fonds de solidarité etd’aide humanitaire. Une façonde faire face à la situation danslaquelle se retrouvent les popu-

lations locales et d’assurer la« continuité de certains ser-vices publics fondamentaux »,selon Charles Josselin, sénateurdes Côtes d’Armor, vice-prési-dent du Haut Conseil de la coo-pération internationale et pré-sident de Cités Unies France.« Notre représentation perma-nente en Palestine se charged’évaluer au quotidien lesbesoins des collectivités dans lecadredechampsd’interventionpréalablement retenus, en par-tenariat avec l’APLA », ajoutel’ancien ministre qui devraitbientôt se rendre sur place.

Message politique

Face à la dramatique situationà Gaza, Claude Nicolet vientd’annoncer le lancement,auprès des collectivités, d’unfonds d’urgence. « En 2006,une initiative similaire nous apermis de récolter 200 000 eau profit de la Palestine, sou-ligne le patron du RCDP. Nousreconduisons la même opéra-tion cette année, parallèlementà une campagne de jumelage àGaza et en Cisjordanie. Nousnous apprêtons également àinterpeller l’Union européennepour connaître ses intentionsvis-à-vis d’Israël. Enfin, nousdemandons aux communesqui disposent d’équipementshospitaliers de prévoir des litspour les blessés palestiniens ».La ville de Paris déploie elleaussi d’importants efforts àdestination des habitants de labande deGaza.Début février, le

Solidarité avec GazaLe 17 décembre, Israël mettait fin unilatéralement à sonoffensive. Le bilan est très lourd : 1300morts, côté palesti-nien. Et le cessez-le-feu est fragile. Après trois semaines debombardements, la situation humanitaire dans la bandede Gaza est catastrophique.Aussi, pour secourir lesvictimes de ces attaques, les élusmultiplient les initiativesd’aide et de solidarité envers un territoire dévasté.

Mus

aAl-S

haer/AFP

Des morts et des ruines

Après 22 jours de bombardements, Israël a mis un terme à son offensivedans la bande de Gaza. Ce conflit a tué 1 300 palestiniens, dont 410

enfants et 108 femmes, selon les services d’urgence de Gaza. Plus de5 300 personnes ont été blessées, tandis que deux hauts dirigeants duHamas ont été tués. Tragique bilan humain auquel s’ajoute la destructionde 48 bâtiments gouvernementaux, 30 commissariats, 20 mosquées, 18écoles et 3 cliniques. Au total, 14 % des immeubles auraient souffert, àcommencer par le siège de l’ancien Parlement et les bâtiments ministé-riels dont la construction avait été financée en grande partie par l’Unioneuropéenne. Des destructions estimées à 476 millions de dollars, selon leBureau palestinien des statistiques, auquel il faut ajouter 500 000 dollarsaffectés au déblaiement des décombres.

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Conseil municipal doit d’ail-leurs délibérer sur une ligne decrédits d’urgence, dans unefourchette de 100 000 à200 000 e. « Ces subventionsseront fléchéesd’unbout à l’au-tre de la chaîne, en ciblant trèsprécisément les projets, sou-ligne un proche du maire. Ellesdevraient être reversées àl’ONG Médecins du Monde,déjà présente en Palestine. »La Région Provence-Alpes-Côted’Azur (PACA) s’appuie, quant àelle,surunComitéde solidarité.Sous l’autorité de MichelVauzelle,président socialiste duConseil régional, il a débloqué100 000 e, répartis àpart égaleentre le Programme alimen-

taire mondial (PAM) et le tissuassociatif, pour secourir les vic-times des bombardements.« Nous avons également orga-nisé une collecte, avec le sou-tien de la Croix-Rouge,qui nousa permis de recueillir 70palettes de matériel médicald’urgence, expédiées enPalestine par avion, précise lechef de file de l’exécutif. Cecomité de pilotage nous offreenfin l’opportunité de délivrerunmessage politique fort pouréviter que le conflit ne s’im-porte sur notre territoire. »

Catastrophe humanitaire

Une solidarité dans l’urgence

qui repose parfois sur les liensnoués, depuis plusieursannées, avec les territoirespalestiniens. Déjà jumelée àSafed, en Israël, la ville de Lille aétabli des contacts avexNaplouse, peu de temps aprèsles accords d’Oslo (1993). Cettepolitique s’est traduite par unjumelage, en juin 1998, et lavolonté de développer des rela-tions tripartites entre la capi-tale des Flandres, Safed et laville palestinienne. L’an passé,le Conseil municipal a ainsiautorisé le versement d’unecotisation de 7 500 e au RCDP.Une aide étendue à Gaza alorsque la situation tourne à lacatastrophe humanitaire.

Régis Garrigue, de l’association Help doctors au chevet d’un blessé à l’hôpital Al-Amal, à Khan Yunis,dans le sud de la bande de Gaza : « Il n’y avait aucune trêve humanitaire. »

Mus

aAl-S

haer/AFP

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Territoires � CONFLIT ISRAÈLO-PALESTINIEN

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De Dunkerque à Gaza

L’affaire remonte à 1996. Trois ans seulement après lasignature des accords d’Oslo qui ont invité les col-

lectivités françaises à soutenir la Palestine dans lecadre de politiques de coopération décentralisée. LaCommunauté urbaine de Dunkerque (CUD) prend alorsl’initiative pour se jumeler avec Gaza et prévoit mêmed’associer une ville israélienne à ce projet, dès que lasituation le permettra. « Cette opération nous a permisde participer au financement d’une bibliothèquepublique, se félicite Michel Delebarre, président de laCUD. Nous avons également procédé à l’aménagementd’un parc urbain, en 2004, dans un quartier populaire deGaza ».Depuis, la CUD s’est engagée dans le réseau Eurogaza,afin de prendre part à la réhabilitation du quartier

d’East Al Nasser(15 000 habi-tants), de la voirieà l’éclairage, enpassant par laconstruction decentres sociaux etla démocratie par-ticipative. Elle aégalement parti-cipé, en 2003, à la

création du Réseau de coopération décentralisée pourla Palestine (RCDP), dont le président, Claude Nicolet,adjoint au maire de Dunkerque, a fait une plate-formeincontournable pour venir en aide aux municipalitéspalestiniennes.Dernièrement, la CUD a soutenu l’ONG « Help doctors »,en lui octroyant une aide humanitaire médicale d’ur-gence de 20 000 €. Et lui permettre ainsi de se rendresans tarder à Gaza pour prêter main-forte aux équipesde chirurgiens qui sont déjà sur place. « Nous avonsorganisé une réunion à la mi-janvier avec les associa-tions locales qui souhaitent s’impliquer dans la collectede biens alimentaires et de vêtements, note ClaudeNicolet. Mais, ce qui nous manque surtout, ce sont desfonds pour financer les ONG médicales. »

B.T.

La preuve par l’exemple

Inauguration,en 2004, duparc urbain AlQubba, àGaza, MichelDelebarre etNasri Khayall,à droite, alorsmaire de Gaza

L’ONG « Help Doctors » a étéenvoyée sur place. Dépêché àGaza par les Communautésurbaines de Lille et deDunkerque, Régis Garrigue,médecin urgentiste, racontel’horreur : « Il n’y avait aucunetrêve humanitaire, aucun corri-dor. Nous sommes rentrés enPalestine par l’Egypte, avecl’aide de l’Ambassade de Franceau Caire. Nous avons évité dejustesse deux bombes. Leshôpitaux étaient visés etaucune protection des humani-taires n’était prévue. »De son côté, la commune deRezé, en Loire-Atlantique, coo-père, depuis un an et demi,avecAbuDis, ville palestinienne cou-pée de Jérusalem par le mur desécurité. Début novembre, unedélégation s’est rendue surplace pour évaluer les besoins.C’était avant l’interventionisraélienne. « Notre rôle estd’abord de faire connaître lasituation des Palestiniens »,résume le maire, Gilles Retière.Lequel envisage de traduire lestextes se référant à la Palestine,rédigés pour l’essentiel enanglais,afin d’informer la popu-lation. Et de coopérer dans dif-férents domaines : développe-ment des services publics,accueil d’étudiants palestiniens- cinq vivent actuellement àRezé -, échanges entre universi-taires, plan d’aménagementurbain, construction d’un cen-tre dédié à la musique…Manière, pour l’élu, de se proje-ter dans un futur proche por-teur d’espoirs alors qu’une trêvefragile se dessine.

Bruno Tranchant

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EN BREF � Territoires

Comité BalladurLes recommanda-tions de l’ADF

Auditionné par les membres ducomité Balladur, le président del’Assemblée des départementsde France (ADF), ClaudyLebreton, a défini les quatreprincipes qui guident laréflexion de l’ADF sur la réformeterritoriale. Le départementdoit rester la « collectivitépivot » des solidarités socialeset territoriales, a-t-il affirmé,avant de souligner que seule laclause générale des compé-tences lui permet d’assumercette double mission. Les cou-ples communes/groupementde communes et État/Régionsont les mieux placés pourasseoir les politiques d’actionpublique, a-t-il poursuivi. Lepremier constitue le territoiredes politiques de proximité, lesecond, celui des stratégies dedéveloppement. « Le départe-ment est une institution démo-cratique qui s’inscrit dans lamodernité », a conclu l’élu qui aprofité de l’aubaine pour propo-ser au comité Balladur le renou-vellement en une fois tous lessix ans des instances départe-mentales et le redécoupage descantons, afin de prendre encompte l’envol démographique.

Comité Balladur (2)Les bons conseils deMaurice Vincent

« Pourquoi vouloir bouleverserle mode de scrutin régional ?, »s’interroge pour sa part

Maurice Vincent, maire deSaint-Étienne. À ceux qui sug-gèrent un rapprochement desdépartements et régions vial’élection de « conseillers terri-toriaux », le conseiller régionalde Rhône-Alpes oppose lemaintien du système existantqui « assure une majoritérégionale claire ».Il propose, par ailleurs, d’affinerle système de représentationterritoriale en exigeant quechaque liste départementalesoit établie en respectant l’or-donnancement des circonscrip-tions : après la tête de liste, lecandidat suivant représenteraitainsi la 1ère circonscription, lesuivant la 2e, puis la 3e… « Les

conseillers territoriaux ainsiélus siègeraient à la foiscomme conseillers généraux etrégionaux tout en étant ratta-chés à une entité territoriale detaille raisonnable », conclutl’intéressé.

ÉnergieToulouses’économise

Le froid polaire qui s’est abattusur l’Hexagone, ces dernièressemaines, a incité le député-maire de Toulouse, PierreCohen, à suspendre provisoire-ment l’éclairage dit « esthé-tique » des monuments locauxdurant une semaine. « Ce gestesymbolique a permis d’écono-miser l’équivalent de laconsommation de vingt-quatreheures d’électricité de 1 000ménages, se félicite l’élu. Ce quisignifie que la ville est « libé-rée » ailleurs sur le réseaunational. Cette expérimenta-tion fera l’objet d’un débatpour l’année prochaine quant àla nécessité ou non de l’éclai-rage dit esthétique les moisd’hiver, hors période de fêtes ».

Bruno Tranchant

ÉducationDarcos révise le service minimum

Face aux difficultés rencontrées par les maires des grandes villesqui réclament plus de souplesse pour appliquer la loi sur le ser-vice minimum, Xavier Darcos s’est déclaré favorable à la créationd’un comité de suivi et d’évaluation, comme l’ont demandé lesélus. Cette instance « devrait permettre d’identifier les difficul-tés rencontrées dans les grandes villes et d’y pallier », a reconnule ministre de l’Éducation. Recul en vue ?

e

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Secteurs � VIE DU PARTI

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Constitution :attention, danger

Dans une note publiée par la Fondation Jean-Jaurès, Jean-Jacques Urvoas, député duFinistère et vice-président du groupe socia-liste à l’Assemblée, se livre à une analyse sanscomplaisance des deux projets de loi portant« création de la commission prévue à l’article25 de la Constitution » et visant à autoriserles ministres à retrouver leur siège àl’Assemblée à leur sortie du gouvernement et

à autoriser le redé-coupage des cir-conscriptions, parvoie d’ordonnance.Sur ce point, l’oppo-sition a saisi leConseil constitu-tionnel.Autre atteinte au

débat parlementaire dénoncé par le députésocialiste :leprojet de loi organique,adoptéenConseil des ministres, sur la procédure parle-mentaire actuellement en discussion àl’Assemblée. Passant au crible chacun destextes incriminés, Jean-Jacques Urvoas fustigeune démarche qui porte directement atteinteà la tradition parlementaire, au-delà du tradi-tionnel clivagegauche/droite.« Si leParlementest empêché,c’est l’écriture de la loi elle-mêmequi sera confisquée », conclut-il.Jean-Jacques Urvoas, Le risque de la muselière. Laréforme du droit d’amendement. Note n° 14,Fondation Jean-Jaurès, 7 pages, janvier 2009.

2008,année zéro

À n’en pas douter, 2008 figurera dans lesannales, après la crise financière et l’électionde Barack Obama à la présidence des États-Unis. « Remise en cause de l’idéologie libé-rale, remise en selle des politiques de régula-tion : tout est prêt pour des changementsmajeurs », résume Olivier Ferrand, président

du think tank de Terra Nova (Newsletter n°3,9janvier 2009). Lequel prédit un retour enforce des politiques publiques, saluant aupassage une « prise de conscience » qui doitse traduire par l’adoption d’un « véritableplan de relance, juste et efficace, capable deredonner du pouvoir d’achat aux ménages etde reconquérir de la compétitivité écono-mique. Au-delà, ce sont les idées progres-sistes qui ont désormais vocation à s’imposer,poursuit-il. Mais pas celles d’hier, celles dedemain, avec la refondation d’une social-démocratie moderne. C’est à la gauche querevient la tâche historique d’en élaborer lecontenu. »

Technologies numériqueset débat public

À lire, sur le site de Temps réels (Lettre n° 103,12 janvier), une analyse particulièrementriche et détaillée de l’année écoulée,marquéepar l’élection de Barack Obama et le retourdes puissances publiques au premier plan,pour sauver les banques, remettre de l’ordredans le système financier et relancer l’écono-mie mondiale. « Le cycle ouvert en 1981 parRonald Reagan – « l’Etat n’est pas la solution.Il est le problème » - est probablement entrain de se refermer », estiment les auteurs.Un bilan particulièrement riche et instructifqui « recense cesmoments, ces controverses,au cours desquelles les technologies numé-riques affleurent dans le débat public ouaccèdent au rang d’enjeu politique ».(http://www.temps-reels.net/article1845.html).

Bruno Tranchant

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VIE DU PARTI � Élections

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Le bureau national du 13 janvier 2009 a adopté le calendrier d’élaboration et dedésignation des listes du Parti socialiste aux élections européennes de juin pro-chain.Parallèlement à l’adoption des listes, un travail sera mené sous l’égide duBureau national pour préparer la plateforme électorale de la campagne euro-péenne. Incluant le Manifesto du PSE, elle nécessitera une déclinaison natio-nale. La convention nationale de ratification des listes inter-régionales sera lepoint de départ de cette campagne.

Calendrier d’adoption des listes du Partisocialiste aux élections européennes

Semaine du 19 janvier : Envoi de la Circulaire nationale organisant les opérations de désigna-tion et comportant son calendrier. La circulaire fixera du 2 au 6 février la date dedépôt des candidatures. Elle précisera la mise en place par le Bureau nationald’une Commission électorale de 20 membres désignés à la proportionnelle desmotions.

3 février : Première réunion de la Commission électorale de mise en place des groupes de tra-vail inter-régionaux et premier échange sur les critères de composition des listes.Chaque groupe de travail inter-régional sera composé des membres de droit,c’est-à-dire des Premiers secrétaires fédéraux et des secrétaires régionaux de lacirconscription électorale européenne concernée et, si nécessaire, de membressupplémentaires pour assurer la représentation des motions.

Du 9 février au 17 février : Réunion des groupes de travail inter-régionaux mis en place par laCommission dans chaque circonscription. Cette réunion se tiendra en présencedu secrétaire national aux élections, du secrétaire aux fédérations et d’autresreprésentants de la Commission électorale.

18 février : Réunion de la Commission électorale pour un premier échange de vues à partir durapport des secrétaires nationaux sur les propositions des groupes de travail.

Vendredi 27 février : Réunion de la Commission électorale, décisionnelle, la veille du Conseilnational.

Samedi 28 février : Conseil national d’adoption des listes.

Jeudi 12 mars : Vote des adhérents sur les propositions de listes dans chaque circonscription.

Samedi 21 mars : Convention nationale de ratification des listes et de lancement de la cam-pagne électorale.

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L’HEBDO DES SOCIALISTES � 24 JANVIER 2009

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La culture est-elle un domaineréservé à la gauche ?Il existe différentes concep-tions de la culture, propres àchaque famille politique. Pourla gauche, l’idée de l’enrichis-sement individuel est essen-tielle. Elle ne fera que s’affir-mer au fil du temps. Les élitesbourgeoises des XIXe et XXe siè-cles ont une conception plusrestrictive de ce thème,

réservé, pour l’essentiel, auxtenants de la pensée et ducapitalisme financier.Dans les pas d’intellectuelsliés au syndicalisme révolu-tionnaire, les principaux digni-taires socialistes s’en prennentalors résolument à la «culturebourgeoise» qu’ils opposent àla « culture ouvrière ». Cettecritique prend effet au seindes principaux mouvements

de la littérature prolétarienne.Elle alimente le débat droite/gauche autour de la lutte pourla réduction du temps de tra-vail. Longtemps avant le Frontpopulaire, la question des loi-sirs de la classe ouvrière occupeune place de choix dans lespréoccupations sociales. Denombreuses municipalitéssocialistes s’en font l’écho, endémocratisant l’accès à laculture.

Après la Première guerre mon-diale, les questions culturellesne sont-elles pas surtout unepréoccupation communiste ?Oui, avec la volonté de lesintégrer pleinement dans unevision prolétarienne. De nom-breux intellectuels n’hésitent

Les socialistes s’efforcent depuis toujoursde promouvoir la culture pour tous.Convaincus de la nécessité de diffuserle plus largement possible les œuvresartistiques et littéraires, ils ont tôt faitde prendre en considération toutes lesformes d’expression créatives. L’analyse

d’Alain Bergounioux, historien et conseiller auxrelations avec les fondations et aux revues.

Les colonnes de Buren dans les jardinsdu Palais-Royal à Paris. Un symbole dela politique culturelle de Jack Lang.

Histoire � CULTURE POUR TOUS

La culturepour tous :

un idéalsocialiste

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d’ailleurs pas à se rallier au PCpour encourager la diffusionde la littérature et de l’art, ens’inspirant du modèle sovié-tique. Cette influence s’exercedans le cinéma et l’art abs-trait, à partir des années 20,au travers du réalisme socia-liste. La SFIO refuse de pren-dre part à ce mouvement, luipréférant la notion de « cul-ture pour tous ».

Avec le Front populaire, l’in-fluence socialiste se manifesteenfin en ciblant la vie quoti-dienne des Français…L’influence de Léo Lagrange,désigné sous-secrétaire d'Étatsous le gouvernement Blum,s’avère déterminante. Il s’ef-force de venir en aide auxmilieux associatifs, afin de don-ner aux« loisirs ouvriers » touteleur dimension culturelle.L’action de Jean Zay, ministrede l’Éducation nationale, serévèle tout aussi importantepour favoriser l’essor de lacréation, avec le soutien d’ar-tistes animés par de fortespréoccupations humanistes,sur fond de revendicationssociales. Le Front populaireconstitue, à cet égard, unmoment décisif dans la diffu-sion et la promotion d’uneculture de masse, à l’échellelocale, voire nationale.

Une influence socialiste bien-tôt dépassée par celle du gaul-lisme et d’André Malraux ?Le rôle du Front populairereste longtemps détermi-nant, comme celui de JeanGuéhenno, intellectuel socia-

liste des années 30, qui a reprisà son compte l’idée de la diffu-sion culturelle, sous toutes sesformes. Les divisions de lagauche et la Guerre froideconduisent toutefois à une cer-taine atonie, marquée par lerepli sur soi des communistes.Il faut attendre 1959 et la créa-tion, par André Malraux, d’unministère de la Culture pourvoir se dessiner un véritablechangement. L’initiative enrevient à un gaulliste, mais lamontée en puissance de lacontestation, sur fond deremise en cause de la sociétéde consommation et de l’émer-gence de nouvelles formesd’expression, bouleversent l’or-dre établi. Elles trouveront leurraison d’être dans les manifes-tations deMai 68.

Au lendemain du Congrèsd’Épinay (1971), le Parti socia-liste manifeste un intérêtgrandissant pour la culture…Cet attachement se traduitpar la désignation, en 1979, deJack Lang au poste de délé-gué national. Le Parti s’efforcealors de porter les revendica-tions de la société, des nou-veaux mouvements et de ladiversité dans son projet. Ladimension culturelle y occupeune place de choix. Avec, entoile de fond, l’améliorationdes conditions de vie et laréduction du temps de travail.Cette politique trouvera saraison d’être après l’arrivée dela gauche au pouvoir. Ledébut d’une nouvelle ère.

Propos recueillispar Bruno Tranchant

Une industrie créatriced’emploisAprès 1981, la culture occupe uneplace prépondérante dans le com-bat socialiste. Avec l’ambition,sans cesse réaffirmée depuis, dedémocratiser l’accès universel à laconnaissance. «Une fois arrivée aupouvoir, la gauche s’emploie sur-tout àmultiplier par deux le budgetde la culture, au profit des collecti-vités locales qui s’affirment désor-mais comme des actrices incon-tournables du système, note AlainBergounioux. Avec Jack Lang,apparaît une conception différentede celle qui prévalait jusqu’alors.Elle vise à prendre en considéra-tion toutes les formes d’expressioncréatives, d’où qu’elles viennent ».Les années 90 sont rythmées pardes débats internes sur le rôle dela culture dans notre société etl’explosion des nouvelles techno-logies et ses conséquences sur ladiffusion et le téléchargement. Cequi pose la question de la placede l’individu dans ses rapports àla création. «Pour l’heure, nousnous interrogeons surtout sur lesliens entre économie et culture,conclut l’historien. Question d’au-tant plus pressante que lesindustries culturelles font partieintégrante de la richesse du pays,en créant plusieurs dizaines demilliers d’emplois ». B. T.

CHRONOLOGIE

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9h30 ouverture des portes

10h accueil des participantsRémi Féraud : premier secrétaire de la fédérationde Paris

10h05 présentation de la journéeHarlem Désir : secrétaire national à la coordination

10h10 l’autre plan face à la crise :la relance du pouvoir d’achat,la défense de l’emploi

Michel Sapin : secrétaire national à l’économieAlain Vidalies: secrétaire national au travailet à l’emploiGuillaume Bachelay : secrétaire national à l’industrie

10h40 débat interactif avec les participants

11h40 éducation, santé : deux combatsau cœur de l’opposition

Ouverture des débats : Alain Fontanel, secrétairenational à l’animation et au développementdes fédérationsBruno Julliard : secrétaire national à l’éducationMireille Le Corre : secrétaire nationaleà la santé/sécurité sociale

11h55 témoignages vidéo: Interviews deresponsables associations : santé et éducation

12h05 Christophe Borgel, secrétaire nationalaux élections et à la vie des fédérations :présentation du Kit de campagne

12h15 interruption des travaux : déjeuner libre

14h15 reprise des travaux

14h30 les solutions socialistes pourrelancer l’économie française :la relance par l’investissement

Didier Migaud : conseiller pour les financeset la fiscalité auprès de la première secrétaireLaurence Rossignol : secrétaire nationaleà l’environnementNathalie Perrin : secrétaire nationale au logementTémoins de terrain

14h50 débat interactif avec les participants

15h20 le pacte de confianceavec les collectivités territoriales

Claudy Lebreton : président de l’ADFAlain Rousset : président de l’ARFMarylise Lebranchu : présidente du forumdes territoires

15h40 débat interactif avec les participants

16h10 intervention de Martine Aubry

RASSEMBLEMENTDES SECRÉTAIRES

DE SECTIONDimanche 1er février 20099h30 à 17hGrande salle de la mutualité24, rue Saint-Victor - 75005 Paris

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