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------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- SNES ORLEANS-TOURS N°197 Mai 2010 Directeur de la publication : Véronique Mercy Prix : 1,20 € – Abonnement : 6 N° CPPAP : 1013S06794 N° ISSN - 0339-6312 Dépôt légal à publication Imprimerie BBV - 2, rue de l’Aqueduc - 45000 Orléans n°197 mai 2010 Sanctions, disent-ils… Publication du SNES Section d’Orléans-Tours 9, rue du fg Saint Jean 45000 Orléans Tél : 02 38 780 780 / Fax : 02 38 780 781 Courriel : [email protected] Site : www.orleans.snes.edu Se faisant la main sur le dos du peuple grec, contraint de payer la crise, sur ordre de l’UE et du FMI, les deux gendarmes de la « zone Euro » A. Merckel et N.Sarkozy nous annoncent la triste couleur : « Renforcement de la surveillance budgétaire, avec sanctions contre les déficits publics ! » F. Fillon leur emboîte le pas : « Les dépenses de l’État seront gelées en 2011, 2012, et 2013 ! » Pour qui seront donc les sanctions ? Pour ceux qui ont à nouveau détourné les aides publiques vers la spéculation boursière ? Pour les entreprises du CAC 40 qui ont engrangé 37 Mds d’euros en 2009, tout en supprimant des milliers d’emplois ? Non, les seuls sanctionnés sont et seront encore les salariés, appauvris par le blocage de leurs salaires, menacés dans leurs emplois, et dépouillés de leurs acquis arrachés de haute lutte, en matière de protection sociale et d’accès aux services publics. Les jeunes, quant à eux, voient à chaque nouvelle annonce de Luc Chatel se restreindre davantage leurs droits à une éducation de qualité, ambitieuse et démocratique : « Que les meilleurs gagnent ! » pourrait être la devise d’une politique éducative qui promeut la mise en concurrence, l’individualisation à tout-va, les logiques managériales et répressives, pour les élèves comme pour les personnels. Dernière « cerise sur le gâteau » : la quasi suppression de toute formation professionnelle pour les futurs enseignants et CPE, stagiaires qui devront débuter à temps plein, et se former en heures supplémentaires non payées. La campagne de refus collectif d’être tuteurs, initiée par le SNES, et désormais intersyndicale (FSU, CGT-Educ’, SUD-Education), doit nous permettre à tous de témoigner notre soutien actif à ces futurs stagiaires, et de défendre la dignité de nos métiers. Dans le cadre d’une large intersyndicale, avec le soutien de la FCPE, nous appelons les collègues à participer nombreux aux rassemblements organisés dans les départements le mercredi 19 mai à 14h30 (infos à consulter sur notre site). Ensemble, refusons la fatalité de « sanctions » aussi injustes qu’injustifiées : l’argent existe pour rendre à notre service public d’éducation sa place de priorité nationale. Résistons collectivement, et exigeons d’autres choix pour l’école publique ! Emmanuelle Kraemer, Secrétaire académique SOMMAIRE p. 1 : Edito p. 2 : Formation des enseignants et CPE p. 3 : Politique éducative p. 4 : Défense des personnels p. 5 : Défense des missions et des métiers p. 6 : Je m’informe,…j’agis ! p. 7 et 8 : Echos des départements Cher - Eure & Loir - Indre - Indre & Loire - Loir & Cher - Loiret

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------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- SNES ORLEANS-TOURS – N°197 – Mai 2010 – Directeur de la publication : Véronique Mercy – Prix : 1,20 € – Abonnement : 6 €

N° CPPAP : 1013S06794 – N° ISSN - 0339-6312 – Dépôt légal à publication – Imprimerie BBV - 2, rue de l’Aqueduc - 45000 Orléans

n°197 – mai 2010

Sanctions, disent-ils…

Publication du SNES – Section d’Orléans-Tours

9, rue du fg Saint Jean – 45000 Orléans

Tél : 02 38 780 780 / Fax : 02 38 780 781

Courriel : [email protected]

Site : www.orleans.snes.edu

Se faisant la main sur le dos du peuple grec, contraint de payer la crise, sur ordre de l’UE et du FMI, les deux gendarmes de la « zone Euro » A. Merckel et N.Sarkozy nous annoncent la triste couleur : « Renforcement de la surveillance budgétaire, avec sanctions contre les déficits publics ! » F. Fillon leur emboîte le pas : « Les dépenses de l’État seront gelées en 2011, 2012, et 2013 ! » Pour qui seront donc les sanctions ? Pour ceux qui ont à nouveau détourné les aides publiques vers la spéculation boursière ? Pour les entreprises du CAC 40 qui ont engrangé 37 Mds d’euros en 2009, tout en supprimant des milliers d’emplois ? Non, les seuls sanctionnés sont et seront encore les salariés, appauvris par le blocage de leurs salaires, menacés dans leurs emplois, et dépouillés de leurs acquis arrachés de haute lutte, en matière de protection sociale et d’accès aux services publics. Les jeunes, quant à eux, voient à chaque nouvelle annonce de Luc Chatel se restreindre davantage leurs droits à une éducation de qualité, ambitieuse et démocratique : « Que les meilleurs gagnent ! » pourrait être la devise d’une politique éducative qui promeut la mise en concurrence, l’individualisation à tout-va, les logiques managériales et répressives, pour les élèves comme pour les personnels. Dernière « cerise sur le gâteau » : la quasi suppression de

toute formation professionnelle pour les futurs enseignants et CPE, stagiaires qui devront débuter à temps plein, et se former en heures supplémentaires non payées. La campagne de refus collectif d’être tuteurs, initiée par le SNES, et désormais intersyndicale (FSU, CGT-Educ’, SUD-Education), doit nous permettre à tous de témoigner notre soutien actif à ces futurs stagiaires, et de défendre la dignité de nos métiers. Dans le cadre d’une large intersyndicale, avec le soutien de la FCPE, nous appelons les collègues à participer nombreux aux rassemblements organisés dans les départements le mercredi 19 mai à 14h30 (infos à consulter sur notre site). Ensemble, refusons la fatalité de « sanctions » aussi injustes qu’injustifiées : l’argent existe pour rendre à notre service public d’éducation sa place de priorité nationale. Résistons collectivement, et exigeons d’autres choix pour l’école publique !

Emmanuelle Kraemer, Secrétaire académique

SOMMAIRE

p. 1 : Edito p. 2 : Formation des enseignants et CPE p. 3 : Politique éducative p. 4 : Défense des personnels p. 5 : Défense des missions et des métiers p. 6 : Je m’informe,…j’agis ! p. 7 et 8 : Echos des départements

Cher - Eure & Loir - Indre - Indre & Loire - Loir & Cher - Loiret

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Des actions pour sauver la

formation des maîtres :

Au niveau national, pensez à

signer la pétition unitaire « 100 000

voix pour la formation des

enseignants », au lien ci-dessous :

www.100000voixpourlaformation.org

Au niveau académique, toutes les

organisations syndicales de l’Education nationale (FSU, CGT-Educ’, SUD-Education, SGEN-CFDT, UNSA-Education) et la FCPE, exigent

● que le gouvernement considère la formation des enseignants non comme un fardeau pour le budget de la nation, mais comme un investissement pour l'avenir

● qu’il entende la voix unanime de la communauté éducative, lui demandant d’abandonner cette réforme et d’ouvrir des négociations

Ils appellent les personnels, parents et étudiants à participer nombreux aux rassemblements organisés dans les départements

le MERCREDI 19 MAI à 14h30

Formation des enseignants et CPE à Orléans-Tours :

« On achève bien les… stagiaires ? » Stoppons la machine infernale :

Refus collectif d’être tuteurs !

L’intersyndicale académique SNES/SNEP/SNUEP/CGT/SUD lance à

tous les collègues l’appel suivant :

Le 22 avril, le Recteur de l’académie d’Orléans-Tours a fait de

nouvelles annonces concernant les modalités d’exercice et de

formation des stagiaires l’an prochain :

- Dès la rentrée, maximum de service (18 ou 15 heures de cours ou 35 heures-CPE) + 6 heures de "compagnonnage" avec le tuteur jusqu’à la Toussaint ; pour les enseignants, le jeudi devra être libéré, les 18 ou 15 heures étant réparties sur les autres jours de la semaine. Tuteur non déchargé, bien sûr, payé 3 HSE les 7 premières semaines, pour les 6 heures de compagnonnage…

- 2 semaines de formation à l’IUFM du 8 au 20 novembre (remplacement assuré par un TZR ou un non titulaire)

- À partir de décembre : service à temps plein + 2 heures de compagnonnage + un jeudi sur deux en formation à l’IUFM

Bilan : alors que le ministère prétend améliorer la formation, les

nouveaux enseignants auront des semaines d’au moins 50 heures

de travail, et une formation dérisoire…

Combien de jeunes collègues réussiront à tenir le coup, dans ces

conditions ?

Comment accepter d’être tuteur, c’est-à-dire le seul responsable

(ou presque) de la formation, puis de la titularisation d’un jeune

collègue débutant dans ces conditions ?

Pour stopper ce projet hallucinant, pour que les futurs stagiaires retrouvent leur droit à une vraie formation, avec au maximum un tiers de service, annonçons collectivement, dès maintenant, qu’aucun de nous ne participera à cette parodie de formation !

Refuser d’être tuteur, c’est possible : ce n'est pas abandonner nos

futurs collègues, mais au contraire leur témoigner aujourd'hui notre

soutien, par une campagne de pression collective en direction de

l'administration et de l'opinion publique.

Signez nombreux la pétition téléchargeable sur le site du

SNES Orléans-Tours, puis donnez-la à votre Chef d’établisse-

ment et envoyez le double au Rectorat.

Formation des enseignants et CPE

3

Les IPR en balade...VRP du socle commun

Alors que les chefs d’établissement commencent à demander aux collègues de renseigner l’attestation de maîtrise du socle commun pour les élèves de 4ème en les invitant, par exemple, à sélectionner les compétences qu’ils se pensent capables de valider, les réunions d’information sur le socle commun dans les collèges continuent à faire l’objet de nombreux témoignages et discussions : exposés interminables et confus, IPR ennuyés au possible, peu convaincants car peu convaincus, chefs d’établissements affolés par les problèmes de « faisabilité » ou, au contraire, illuminés par la révolution pédagogique que représente l’attestation… La palme pourrait revenir à un collège du Cher. L’IPR d’EPS, venu inspecter les collègues dans la journée, est resté pour porter la bonne parole de 17h à 19h (et une réunion de plus, une !). Souriant et affable, tout prêt à reconnaître le courage et le professionnalisme des professeurs, il annonce un exposé d’une demi-heure et une discussion d’une heure et demie. On sent dans l’assemblée des collègues réunis en plénière une certaine satisfaction. Mais la réalité vient se heurter aux annonces : l’émissaire du Recteur ne maîtrise pas bien son discours ni son Powerpoint (peut-être est-il lui-même lassé de sa tournée ?) ; et l’heure tourne, les collègues baillent, discutent. A 18h35, l’exposé terminé (enfin), les questions sont autorisées. Etonnement, il n’y en a pas, de questions… du moins au début, et puis on se lance. La collègue de lettres estime que le problème principal n’est pas celui de la « faisabilité » de l’attestation du socle, mais de son fondement idéologique d’inspiration libérale. Réponse : « Vous êtes fonctionnaire, vous devez appliquer ! » Un deuxième professeur demande ce que l’on fera des élèves qui n’auront pas le socle. Seconde réponse : « Vous vous regarderez dans la glace le matin et vous vous demanderez ce que vous avez fait pour cet élève ». On peut rire, mais il nous faut avant tout dénoncer la violence de tels propos : face à l’échec des élèves, pas de réflexion ni de moyens supplémentaires, mais des professeurs rendus responsables et qui risquent d’y laisser leur santé. C’est pourquoi, dans l’immédiat, le SNES appelle les personnels à refuser collectivement de renseigner l’attestation de maîtrise du socle commun – mascarade d’évaluation qui ne constitue en aucun cas une réponse à la difficulté scolaire – et à faire connaître aux parents d’élèves et au ministre les raisons de refuser ce nouveau mode d’évaluation

Marie Lamy de la Chapelle, Pascale Maisonnave

Réforme de la Seconde dans sa phase critique : poursuivons l’action !

Les dégâts de la réforme sont connus désormais. La grosse artillerie hiérarchique est donc prête, pour tenter de casser les solidarités, de nous faire tomber dans le piège de la concurrence entre les personnels, de nous faire avaler l’usine à gaz de l’accompagnement individualisé, les diminutions horaires, les dédoublements en moins, la première phase de destruction de la voie technologique, et des services qui seront la surprise du chef ! Les enseignements d’exploration sont connus aussi, et on est loin de la pub ministérielle ! Globalement, la carte de l’offre reproduit voire accentue les inégalités antérieures, et s’inscrit dans une mise en concurrence des lycées organisée contre tous les principes du Service Public. Le Rectorat, toujours optimiste quand il fait du chiffre, continue de faire pression sur l’orientation pour obtenir une nouvelle augmentation des entrées en Seconde. Il s’agit de tenir le nouvel objectif assigné au lycée : renouveler le vivier de diplômés dont le pays a besoin (50% d’une classe d’âge, selon la stratégie de Lisbonne). Le défi sera de les faire réussir avec moins d’enseignants et moins d’enseignements, car, si les dotations des lycées ont été épargnées, relativement, (au détriment des collèges), ce n’est que pour mieux préparer la grande saignée de 2011, les grilles de Première sont éloquentes. Dans le pays, l’opinion est de plus en plus sensible à la casse des Services publics, notamment dans l’Education. Il nous faut maintenir la pression localement : refusons cette rentrée et cette réforme, neutralisons le conseil pédagogique en refusant de collaborer à une autonomie qui n’est qu’un leurre. Le recteur a besoin de nous pour mettre en œuvre sa réforme, c’est sa faiblesse, exploitons-la !

Véronique Mercy

Politique éducative

Pour vous aider, vous trouverez une lettre-pétition, adressée au

Ministre, qui expose les raisons de ce refus et que vous pouvez

signer en ligne au lien suivant

http://www.snes.edu/petitions/?petition=16 ; LE POINT SUR LE

COLLEGE d’avril 2010 en ligne sur le site du SNES (le SNES en

campagne –> collège -> redonner du sens) ; des fiches argumentaires

en ligne sur le même site.

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Collègues TZR, attention :

arnaque au paiement des heures supplémentaires !

Nous avons eu connaissance cette année du traitement particulièrement injuste d’un TZR en suppléance (affectation inférieure à l’année scolaire). Pour une suppléance commençant début septembre, le rectorat a décidé de verser les heures supplémentaires de la même manière que les HSA, à la place d'un versement d'HSE équivalentes au nombre d'HS effectuées. Or, le montant annuel des HSA est distribué sur neuf mois, d’octobre à juin. Un poste à l’année permet donc d’obtenir ce montant annuel en effectuant toute l’année scolaire. En revanche, si le TZR ne fait pas toute l’année entière, il ne pourra pas « récupérer » le montant concernant le mois de septembre puisque ce dernier est réparti sur les neuf autres mois. Le problème est encore plus édifiant si la suppléance couvre par exemple le mois de septembre plus quinze jours d'octobre. D'après le service « Paye » du Rectorat, le paiement des HSA se ferait donc seulement sur les quinze jours d'octobre : soit un demi neuvième du montant annuel à la place d'un dixième et demi du montant annuel correspondant aux HS réellement effectuées ! Le TZR ne perçoit donc qu'environ un tiers de la rémunération attendue. Pire, si la suppléance couvre le mois de septembre, le TZR ne percevrait rien pour les heures supplémentaires effectuées ce mois ! Non seulement le TZR est spolié d’une partie du paiement de ses heures supplémentaires, mais en plus c’est ignorer le principe même des HSA applicables seulement pour les services à l’année. Si vous êtes dans cette situation (suppléance à partir du mois de septembre), vérifiez le bon versement de vos heures supplémentaires, en utilisant si vous le désirez notre calculateur d’heures supplémentaires disponible sur notre site (Statuts/Carrières - Rémunérations/Indemnités). Si vous êtes lésé par un tel calcul, contactez-nous rapidement par l’intermédiaire du formulaire en ligne disponible sur notre site à

l’adresse http://www.orleans.snes.edu/spip/spip.php?article1440 (ou dans TZR - Actualités) afin que nous puissions recenser rapidement tous les cas et agir collectivement.

Christophe Flouzat et Hélène-Sophie Radenac

Lutte contre la précarité

N. Sarkozy, puis le ministre Woerth, ont paru s’émouvoir, dernièrement, du scandale de la précarité permanente dans la Fonction publique. Ils ont, l’un et l’autre, évoqué la possibilité d’une titularisation. Mais attention au piège du CDI, qui n’a rien à voir avec un accès au statut de fonctionnaire ! Une intersyndicale réunissant la quasi-totalité des organisations syndicales vient de demander au ministre de l’Education nationale que des négociations s’ouvrent pour mettre en place un vrai plan de titularisation. Elle exige que • le recours dévoyé et illégal à la vacation cesse, conformément à plusieurs jurisprudences du Conseil d’Etat requalifiant vacations en contrats ; • le nombre de postes aux concours de recrutements externes et internes soit fortement augmenté ; • des négociations rapides soient mises en œuvre pour la mise en place d’un plan de titularisation rapide qui n’écarte personne ; • dans le même temps, soit mis fin au recrutement de nouveaux précaires et que compte tenu de l'ampleur des besoins, le droit au réemploi soit reconnu aux agents non titulaires à la rentrée 2010 ; • des améliorations immédiates permettent une gestion transparente des personnels non-titulaires en fonction d’un cadrage national (rémunérations, affectations …). Pour peser sur l’issue de ces négociations, soyons nombreux à

SIGNER LA PÉTITION en ligne www.pourenfiniraveclaprecarite.org

NOUS RASSEMBLER à PARIS le MERCREDI 16 JUIN

(infos précisées sur notre site)

Défense des personnels

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Orientation : CIO et services menacés !

Début février 2010, les personnels des 3 CIO du Cher apprenaient par voie de presse que le Conseil Général baissait de façon drastique leur budget en 2010 (-20%) et souhaitait se désengager de leur financement en 2011. La mobilisation importante des personnels des 3 CIO et le soutien des enseignants, des parents d’élèves, des usagers, ont permis d’obtenir un premier recul du CG : -7,5% de baisse du budget pour 2010. Mais la situation reste préoccupante, puisque le président du CG a réaffirmé sa volonté de ne plus prendre en charge le fonctionnement des 3 CIO en 2011, considérant que la mission d’orientation relève de la seule Education nationale, donc de l’Etat. Ce qui s’est passé dans le Cher n’est pas un acte isolé. Face au désengagement de l’Etat et à un transfert vers les collectivités territoriales de diverses missions sans compensation financière à la hauteur, un certain nombre de CG rencontrent des difficultés importantes pour boucler leur budget ; ils ont engagé un bras de fer avec l’Etat et « utilisé » les CIO comme moyen de pression. Cependant les CG n’ont pas mesuré les conséquences désastreuses de telles décisions pour les services d’information et d’orientation de l’Education Nationale : en effet, cela crée les conditions pour en accélérer la disparition (déjà bien entamée avec une réduction drastique des recrutements des COPSY depuis 2005 : -80%). Une nouvelle conception de l’orientation est en marche, préconisée par l’OCDE :

● transfert des missions de suivi et de conseil des COPSY vers les enseignants, missions fondées uniquement sur une information sur les métiers, les formations et les stages en entreprises

● externalisation des services d’orientation scolaires et labellisation d’organismes qui pourraient intervenir dans les établissements ; développement de plates-formes téléphoniques « permettant » l’accès de « tous » à l’information. Le socle commun, le PDMF et la réforme du lycée (où l’orientation prend une place importante) préparent une évolution de l’orientation contraire à celle que défend le SNES ; il s’agit d’une orientation mécanique visant à satisfaire les besoins économiques et réduisant le processus d’élaboration de projet à de l’information sur les métiers et l’entreprise. Et les menaces sur le métier de COPSY au sein de l’EN se précisent, avec un projet de texte refondant les missions de ces personnels, vers un rôle de conseiller technique du chef d’établissement, chargé d’intervenir auprès des seuls élèves dits décrocheurs et de répondre par téléphone ou par mail à des demandes d’information sur les métiers et les formations. Il est donc important qu’au sein des établissements soit maintenu le travail en complémentarité des différents personnels : enseignants, conseillers d’orientation-psychologues, CPE, documentalistes… et que soit respectée la spécificité de chacune de ses fonctions.

Sylvie Berger

Audience CPE au Rectorat :

le SNES attend du concret !

Suite à un mouvement national d'actions concernant la catégorie des CPE, le SNES a été reçu en audience au rectorat le 19 avril. A cette occasion, nous avons interpellé le rectorat sur le malaise des collègues. Au niveau national, la réforme du concours, avec des attendus qui disparaissent (par exemple les droits et devoirs des élèves !) et des mentions nouvelles (« le positionnement du CPE dans et hors l'établissement » !), laisse plus que sceptique. Ajouté à l'annonce d'un protocole d'inspection dont une partie des critères ne correspond pas à la réalité de l'exercice du métier vécu par les collègues sur le terrain, tout ceci ne peut satisfaire la profession. Dans notre académie, la difficulté à exercer notre métier est réelle : sentiment d'une profession non reconnue dans tous ses aspects, difficulté à exercer sereinement dans certains établissements, textes statutaires non respectés, baisse très forte du nombre d'Assistants d'éducation. Le SNES, pour éviter un certain nombre de conflits, a demandé que se tienne au Rectorat un groupe de travail avec les représentants élus des personnels sur le respect des textes statutaires, et que ceux-ci soient précisés dans une circulaire académique, à l'image de ce qui a été fait dans d'autres académies, et afin d'éviter dans des établissements des conflits qui sont préjudiciables à tous, personnels et élèves. Nous invitons les collègues à nous contacter pour tout problème dans leur établissement.

Olivier Lelarge (le jeudi après-midi au 02 38 780 780)

Défense des missions et des métiers

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Les retraites, parlons-en !

Les prévisions ? Parlons-en ! Qui sait ce qui se passera en 2050 ? Quels seront les progrès de la productivité, la part de PIB à consacrer aux retraites ? Rappelons qu’avant guerre, l’économiste A. Sauvy prévoyait 30 millions de Français en 2000 ! Ne confondons pas prévisions et prédictions ! L’apocalypse pour demain ressortit à l’idéologie d’aujourd’hui…

L’alignement du public sur le privé ? Parlons-en !

Au nom de l’équité, va-t-on intégrer nos primes et indemnités dans le calcul général de nos pensions ? Va-t-on accorder aux femmes fonctionnaires 2 annuités ¹ par enfant, quel que soit le moment de la naissance, au lieu de 6 mois actuellement ? Si on veut parler d’équité, parlons de tout ! Pourquoi ne pas parler aussi de l’équité entre homme et femme ?

Calcul de nos retraites sur les 25 meilleures années ?

● c’est les baisser de 10 à 20% pour chaque fonctionnaire

● c’est surtout aggraver l’écart entre celles des hommes et celles des femmes. En effet, celles-ci s’arrêtent ou travaillent à temps partiel pour élever les enfants plus souvent que les hommes et, ne l’oublions pas, elles sont moins souvent promues à la hors classe ou à un grade supérieur que les hommes ². Ne confondons pas équité en trompe l’œil et dégradation pour tous avec l’équité ! Et si l’on parlait de l’équité entre salariés et élus politiques qui touchent une retraite dorée, qu’ils aient réussi ou échoué ?

Aline Guidon-Feste

1. Une annuité à la femme obligatoirement, plus une autre, si le père ne la revendique pas pour lui, depuis les dernières modifications. De toute façon, aucune annuité n’est prévue pour le père dans la Fonction publique. 2. Cf. nos comptes rendus sur ces points,

depuis plusieurs années

Faut-il se déclarer gréviste ?

De plus en plus de collègues nous contactent afin de savoir s'ils ont l'obligation de remplir, à la demande de leur chef d'établissement, un document attestant qu'ils ont bien été grévistes. Ces dérives ne peuvent que nous inciter à faire un petit état des lieux de ce que dit la loi. Rappelons que le droit de grève est reconnu aux agents publics depuis la Constitution de 1946. Récemment, deux lois sont venues contraindre le plein exercice de ce droit : la loi 2007-1224 du 21 août 2007 instituant un service minimum dans les transports publics de voyageurs et la loi 2008-790 du 20 août 2008 imposant aux communes un service minimum d'accueil des élèves, et aux enseignants du primaire l'obligation de se déclarer grévistes au moins quarante-huit heures à l'avance. Pour les agents du Second degré (entre autres), le rôle des chefs de service et les droits des personnels ont été précisés dans une circulaire du 30 juillet 2003 disponible sur le site du Premier Ministre http://www.circulaires.gouv.fr). Il ressort de cette circulaire que : 1/ C'est l'administration qui procède au recensement des grévistes « dans la plus grande transparence ». Par conséquent, il n'y a aucune obligation pour les agents à se déclarer gréviste, dans la mesure où un préavis de grève a été déposé par une organisation syndicale représentative (ni avant, ni pendant, ni après le jour de grève). 2/ Les personnels qui estimeront avoir été recensés à tort comme grévistes pourront apporter la preuve, par tous moyens à leur disposition, qu’ils ont normalement accompli leur service pendant la durée de la grève (CE, 15 décembre 1967, Kornprobst, Rec. CE, p. 503). La qualité de gréviste ne peut donc être évoquée qu'à l'initiative de l'agent et uniquement dans le cas d'une contestation. Vous l'aurez compris, si votre chef d'établissement vous demande de remplir un quelconque document, n'en faites rien.

Benoît T’Jampens

Je m’informe…, j’agis !

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Les militants du SNES-Cher au plus près des

collègues !

Dans le Cher, les visites d’établissements sont devenues une priorité. Elles sont désormais considérées comme le cœur de l’activité des militants et une grande source de motivation : rares sont les déceptions suite à ces rencontres. Comment s’y prend-on ? Au S2, un militant dispose d’une décharge pour contacter et mettre à jour régulièrement les correspondants des établissements. Il leur propose d’organiser une Heure mensuelle d’information syndicale (HMIS), et lui fournit toute l’aide nécessaire. Certains correspondants plus aguerris et organisés, aussi appelés S1, nous contactent directement pour nous demander d’intervenir sur un point précis. Afin que le SNES ne soit pas représenté par une seule personne et que la diversité de ses membres (âge, sexe, sensibilité) soit bien visible, nous nous rendons toujours à ces visites à deux. Elles ont pour but de favoriser la création de S1, de soutenir ceux qui existent, d’apaiser les tensions en permettant aux collègues de parler, de rencontrer les chefs d’établissements, de nous faire prendre conscience des problèmes des collègues et de leurs revendications. Ces visites sont véritablement plébiscitées par les collègues qui s’y rendent nombreux, syndiqués ou non. Elles sont suivies par la rédaction d’un rapide compte-rendu mis en ligne sur le site du Snes Orléans-Tours et envoyé aux collègues. Suite à la succession de réformes contre-productives, les tensions sont parfois grandes dans les collèges et les lycées et l’intervention de collègues extérieurs, possédant une vue plus globale, peut permettre de recréer ce qui nous fait souvent défaut : le goût de l’action collective.

Dossier « Amiante » dans les collèges du Cher : le SNES en action ! En la matière, les mesures à prendre sont précisées dans le D.T.A. (dossier technique amiante) disponible dans chaque collège. Il est important de le consulter et d’informer le cas échéant le C.A. de la présence d’amiante dans l’établissement. Dans le Cher, deux collèges présentent des faux-plafonds contenant de l’amiante et dans la plupart d’entre eux, on trouve des sols amiantés. La FSU et le SNES du Cher ont alerté le Conseil Général et demandé le désamiantage des collèges. Une rencontre FSU / SNES / CG18 a eu lieu. Nous avons obtenu la dépose et le remplacement des faux-plafonds amiantés, des mesures d’empoussièrement (nombre de fibres d’amiante par litre d’air), et le passage d’une entreprise de désamiantage pour devis de dépose et remplacement des sols. Nous veillerons, pour la santé des élèves et des personnels, à ce que le CG18 mette en place un plan départemental de désamiantage. Pour toute question sur le sujet, contacter le SNES18 au 02 48

24 53 54.

L’équipe du SNES-Cher

Chefs d’établissement en Indre et

Loire : rien ne va plus ?

Dès le premier trimestre, beaucoup de collègues nous ont alertés au sujet de divers dysfonctionnements de la part de certains chefs d'établissement (CE) : heures supplémentaires imposées aux enseignants, emplois du temps incohérents, entraves au droit syndical (conseils de classe ou diverses réunions les jours de grève, refus aux délégués syndicaux d'accéder au panneau syndical ...), et même un non respect de la confidentialité des échanges syndicaux par mail entre collègues. Nous avons donné des conseils aux collègues concernés, ce qui a permis à certains de résoudre rapidement les problèmes, mais des interventions syndicales auprès de certains CE ont été nécessaires. Nous accompagnons actuellement des professeurs au Tribunal Administratif, pour des faits graves qui ne pouvaient se résoudre à l'amiable. C'est le moment de l'établissement de la Dotation Globale Horaire qui a été le point d'orgue des dysfonctionnements : certains CE ne fournissent pas les textes réglementaires (TRMD notamment) à temps, parfois même sans réunir la commission permanente et/ou le CA. Les collègues ayant assisté au stage DHG de janvier, organisé par le SNES-37 ont ainsi pu faire imposer aux CE de respecter les textes dans ce domaine. Dans certains cas, nous avons dû intervenir auprès de certains CE, et notre intervention lors du CTPD a permis de signaler ces manquements concernant la DGH.

L’équipe du SNES-37

Échos des départements

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Quelle rentrée 2010 dans le Loiret ? On attend 347 élèves en plus, soit une hausse de 0,7%. L’argument démographique qui nous était servi les années précédentes, pour justifier la baisse des dotations est d’autant moins recevable. Mais la mauvaise foi persiste, qui dénonce le « luxe » (sic) dont bénéficient les personnels pour encadrer leurs élèves, dans les classes et les Vies scolaires. Le « H/E » (nombre d’heures par élève) est en baisse mais qu’importe ! Le gouvernement prétend réduire les déficits publics en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, dans un contexte économique et social difficile pour les familles. Aux personnels de faire mieux avec moins ! La dégradation des conditions d’enseignement sera encore plus visible dans les collèges, en attendant les effets inévitables de la réforme touchant les lycées. L’objectif du recteur est en effet de ménager cette année les dotations en lycée pour la première étape de la réforme dont le SNES continue d’exiger le retrait. Les collèges perdent l’équivalent de 18 postes d’enseignants. Une trentaine de collègues sont touchés par une mesure de carte scolaire. Plus de 250 collègues (record battu !) auront un poste à complément(s) de service, la plupart du temps hors commune donc illégal, alors que des HSA sont imposées dans les établissements. Des disciplines, comme l'anglais avec une quarantaine de « postes à cheval », ou des secteurs comme le Giennois, sont sinistrés. Enfin, cerise sur le gâteau, en plein colloque sur la sécurité dans les établissements scolaires, ce sont l’équivalent de 24 postes d’assistants d’éducation qui seront supprimés à la rentrée prochaine dans les collèges du Loiret ! Le flou persiste sur le nombre de suppressions en lycée. Cette baisse drastique met en cause le fonctionnement des Vies scolaires, l'encadrement et la sécurité des élèves. Une conférence de presse intersyndicale, avec la FCPE, a permis de mettre en évidence ces conséquences. La bataille doit être menée dans chaque établissement, avec les parents, pour revenir sur cette régression. Une action académique est envisagée. Comment, face à tous ces constats alarmants, pourrait-on envisager une rentrée sereine dans les établissements du Loiret ?

L’équipe du SNES-Loiret

Le 25 mars en Loir et Cher, alerte au feu dans l’Education nationale ! L’idée de départ était de donner un prolongement unitaire aux journées d’action du 12 mars et du 23 mars. Il s’agissait de permettre aussi à tous les établissements qui avaient exprimé des revendications locales depuis 2 mois à l’occasion de leur DHG, de manière variée et dispersée, de le faire à nouveau dans une forme commune le même jour. L’action proposée consistait à faire descendre les élèves dans la cour, le jeudi 25 mars, de 10h à 11h, comme lors d’une alerte incendie, et d’expliquer nos revendications nationales (un texte commun était à disposition des établissements) et leurs déclinaisons locales. L’appel à cette action a rassemblé les syndicats SNES, SNEP, SUD, CGT, SGEN, SE. L’IA (intervention à la radio) et certains chefs d’établissement se sont opposés à la mise en œuvre par la menace à l’encontre des personnels (« faute », « élèves pris en otage », « devoir de réserve »…). Du même coup, le succès a été très mitigé ! Deux collèges (Bracieux et Jean Emond à Vendôme) ont fait carton plein, avec l’implication de l’ensemble du personnel, et un très bon relais médiatique (NR + Radio). Quelques autres établissements ont mis l’action en œuvre de manière plus partielle et en l’adaptant à l’ambiance locale (distribution de tracts devant l’établissement…) . Au final, un retour assez positif ; des collègues n’ayant pas participé à l’action ont déclaré que c’était malgré tout une bonne idée à creuser et à renouveler ! Difficile de franchir les interdits… Là où l’action a eu lieu, le plaisir était au rendez-vous, et une certaine envie chez d’autres… A suivre, donc !

Yvon Chery, Mireille Gourdon

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