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I.F mag N#6

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french free magazine. About music, art, design, fashion...

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©BrigadeA4

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Redouanne El Hassani porte un sweat gris, Our Legacy, 110 €, un pantalon rouge, bleu de Paname, 125 € et des baskets Nike, 100 €.

Nacer Hadjedji porte une chemise Bérangère Claire, 140 €, un pantalon Libertine-Libertine, 110 € et des tennis Vans, 100 €.

Samir Belkasem porte un sweat jaune, BWGH, 110 €, un jean bleu de Paname, 125 € et des chaussures Vans, 120 €.

Redouanne porte un débardeur Tantum, 55 €, un pantalon Bleu de Paname, 125 € et des baskets Nike, 100 €.

Toute la sélection vient de chez Rice & Beans / riceandbeans.frTous les danseurs viennent du CACDU.

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Dan Graham

Nicolas Milhé

David Coste

parAude Fournie

©David Coste

©Nicolas Milhé

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ART CONTEMPORAIN _/

Hors d’atteinte, hors sujet, hors piste, hors limite, horsles murs, hors saison, hors jeu. HORS CHAMP. Expression à entendre comme ce qui est hors de l’espace couvert par l’œil ou par un appareil d’optique, elle désigne ce qui est en dehors de la zone dans laquelle se tient une action. Mon champ de vision connaît donc certaines limites physiques et d’autres lui sont imposées par un cadre qui « traduit un jugement sur ce qui est représenté, en le valorisant, en le dévalorisant, en attirant l’attention sur un détail au premier plan », nous rappelle Jacques Aumont. Mais où va l’image hors du cadre, que devient-elle ? En 1927, Abel Gance a tenté de trouver quelques éléments de réponses avec son film muet Napoléon. Tout voir pour enfermer la vision dans le cadre de l’image, multiplier les points de vue pour finalement saturer la perception. Il invente la polyvision. A.G. disposa trois écrans juxtaposés, sur lesquels il projetait la même scène de trois points de vues différents. « La partie centrale du triptyque c’est de la prose et les deux parties latérales sont de la poésie, le tout s’appelant du cinéma » dixit A.G. Cette poésie anéantie autant le cadre qu’elle ne veut le sublimer. Libérer les images du périmètre de leur représentation permet-il à l’image de repousser ses propres limites et de s’en affranchir ? Dilemme qui épouse la question du point de vue. Dans la même lignée, on trouve Time Code de Mike Figgis, où « la time line est full » : mes yeux ne sont que deux pour quatre écrans qui se partagent l’espace de projection. Une seule histoire selon 4 points de vues, ou la fameuse ritournelle de la petite histoire dans la grande. Je ne sais pas si j’ai mieux vu ce film que tous les autres, si je l’ai vu 4 fois simultanément, ou 4 fois différemment, mais un strabisme naissant a fait surface.Rupture, bordure, le hors champ est symptomatique du cadre comme support matériel de l’image ou de sa projection. Le papier de la photographie, le châssis du tableau, constituent une délimitation physique en dehors de laquelle se dérobe le visible. Sous les pavés, la plage. Sous la part visuelle, l’armature

Les pleins pouvoirs.

©Dan Graham

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ART CONTEMPORAIN _/

se dévoile pour mieux supporter l’œuvre. David Coste dévoile la face cachée, celle qui d’habitude n’heurte pas la vue parce qu’enfouie sous le derme photo-graphique qu’est la couche du papier. Il propose une image du réel qui le déconstruit, le pulvérise, le segmente en de multiples utopies. Sous l’impression du papier, l’impression du vague : un entre-deux, un entresol. Sous la nature photographiée, se cache en réalité des architectures fantasmées qui char-pentent le visible. Un échafaudage qui restaure le sensible et dévoile l’envers du décor où parfois l’on découvre des merveilles. Celles qu’on imagine derrière les « Meutrières » de Nicolas Milhé par exemple ou celles qu’on traverse : je pénètre la montagne et au milieu coule une rivière. La moiteur et l’écho de l’eau me dirigent dans un labyrinthe éphémère : je vais à

Letha Wilson

Fabien Iliou

Jean-Paul Bourdier

Daniel Buren

Ian Burns

©Fabien Iliou

©Jean-Paul Bourdier

©Letha Wilson

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ART CONTEMPORAIN _/

l’aveugle, comme dans le ventre de la déesse mère. Une pensée pour Jean Pierre Vernant plus tard, je songe à l’installation d’Anish Kapoor pour Monumenta en 2011 au Grand Palais. Mais il n’en est rien. Un « Mont royal(e) » a accouché d’une série de spectateurs dont je fais partie, et d’autres attendent encore pour inséminer artificiellement cette « Block » architecture posée au dessus la fontaine de la Place royale de Nantes. Une césure dans le réel, une parenthèse hors du temps comme dans les espaces miroirs de Dan Graham, ou encore « la coupure » de Buren en 2008, qui créait un champ visuel nouveau, en suspension dans l’espace de la cours du Musée Picasso, reflétant sa façade. Un nouvel angle de vue sur la bâtisse. A l’intérieur des salles d’exposition, un face à face avec les toiles du Maître. L’œuvre devient le cadre contextuel de l’œuvre.Par cadre, je dois aussi comprendre « interface », point de contact entre la représentation et le réel comme l’est l’œuvre de Letha Wilson, jeune artiste hawaïenne, surdouée du transgenre 2D/3D. Un gros caillou impacte un paysage et il devient aussitôt une météorite venue d’ailleurs. Le tronc de l’arbre photographié est traversé par le pylône central de la salle d’exposition, dans lequel il finit par se confondre. Plus loin, un jet s’extrude du papier comme un torrent sculptural qui envahit le réel. Un aller-retour entre le champ et le hors-champ qui permet d’explorer le rapport qu’entretient la représenta-tion avec la réalité, l ’écart-type entre l ’intention et la façon dont elle est sous-entendue. Va-et-vient entre ce que je vois et ce que j’entrevois. Les mantras de l’australien Ian Burns jouent poétiquement avec ces limites. D’un côté la réalité primaire d’objets hybrides qu’il conçoit, et de l’autre, ce qu’ils deviennent par projection, hors de leur propre matérialité. L’œuvre “What might be” existe dans la projection

de mots mis en lumière, visibles sur la surface murale.

Certaines fois, aucune représentation visuelle n’est recherchée. Le but est ailleurs, l’œuvre existe hors du champ visuel. Melik Ohanian explore des territoires physiques et conceptuels qu’il orchestre autour de la question du temps. Il propose des dispositifs qui interrogent les modes de représentation et d’exposition en dépassant le cadre habituel de l’image. Ses œuvres sont avant tout contex-tuelles à une production et à un mode de monstration qui dialoguent. “Invisible film” est une installation où le film “Punishment park” de Peter Wat-kins est projeté dans le vide, sur son lieu de tournage. Un hors-champ spatio-temporel made in Viet Nam. Le film se fond dans le décor, pour mieux s’en extraire, un peu comme dans le travail de Liu Bolin, l’homme caméléon, les camouflages d’Emma Hack, les bodyscapes de Jean-Paul Bourdier, ou leurs contrepieds visuel: les photographies de Fabien Iliou, artiste qui fige deux temps dans une même image. Phase 1: prise de vue d’une personne dans un environne-ment. Phase 2 : prise de vue du même environnement, sauf que la personne y est représentée en anamorphose, son image plaquée sur un parallélépipède qui prend place dans ce contexte. Le personnage est comme parachuté dans ce décor, où l’on ne sait plus distinguer ce qui est factice.

“Avec le vide, les pleins pouvoirs”déclarait Y.Klein. Hors de toutes limites de représentation, l’œuvre dépasse le clivage platoni-cien opposant le sensible à l’intelli-gible et s’ouvre sur l’infini. Entropique, le hors champ désordonne les sens de l’interprétation pour offrir les pleins pouvoirs aux spectateurs. Le cadre est mort, vive le cadre.

Ian Burns

©Daniel Buren

©Ian Burns

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Vect : le grand saut à l’élast

ique.

«Rhodes trip» subtil et chalou

pé, le LP de ce jeune artiste

est

un album relief, souple et ext

ensible.

Touche à tout inspiré, Vect s’

est d’abord fait connaître par

ses productions graphiques : i

l a notamment collaboré avec l

e

Pavillon Blanc et signé le vis

uel du festival La Petite invi

te

# Nuits sonores. Surprise : en

2010, on découvre qu’il compo

se.

Merveille : on trouve cela plu

tôt chouette. Avec son premier

LP

«Altitudes», Vect confirme son

talent et gravit des échelons

,

ceux là même qui composent l’i

dentité visuelle de son album.

Car

c’est bien de cela dont il est

question : d’escalade. De «Wh

at

I’m gonna do» (titre entêtant

et nostalgique) à «Soulful», V

ect

joue sans complexe avec la hau

teur. Avec une dextérité qui l

ui

est toute sienne, les titres s

’enchaînent avec finesse, mêla

nt

samples hip-hop, jazz et influ

ences électroniques. Vintage,

mais

bien conjuguées au présent, le

s productions rappellent par-

fois Souleance & Everydayz (qu

i signe d’ailleurs un remix).

On

connaissait le terme «Musique

Large» (clin d’oeil à un célèb

re

label Parisien), on devra main

tenant compter avec «musique

souple». Un terme approprié à

l’album de Vect.

Un grand bon, que dis-je. Une

ascension !

Musique _/

Théo Albat

©Vect

©Vect

à télécharger sur http://vect.bandcamp.com/

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©Helkarava

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en vitrine

eve maillot

En vitrine _/

Nous avons offert notre vitrine à une jeune plasticienne française : Eve Maillot. Le deal, nous : un espace, un thème / la chute. Elle : du talent et une œuvre sans-titre, exposée 3 mois dans la vitrine de notre atelier. Comme elle le confie elle-même, elle « accumule, découpe, déchire, coud, brûle, ouvre, récupère, colle, assemble, suspend, ajuste ». Tout son travail se niche dans l’art du détail et oscille entre dessins et sculptures magistrales. Ses installations sont un passage, une métamorphose, la mutation d’une matière animale en chairs végétales ou l’inverse. On se sait pas trop, on est juste troublé. Apposés les uns à côté des autres sur un grillage structurant, des gants chirurgicaux en latex, recouverts de talc, sont cousus un à un, et forment une tenture froufroutante. Transformation d’une forme simple - le gant - en une figure inattendue, son œuvre propose un éden plastique et esthétique, où les matières sont naturelles et l’ambiance enveloppante. On a envie d’y pénétrer comme dans un cocon, de se parer de cette peau douce et soyeuse. Une frontière hermétique qui protège le regardeur de l’extérieur, paroi de l’intime, muqueuse splendide et sauvage. Mes doigts ont été appelés par cette surface toute en bouts de latex, et j’ai tout oublié. C’est par contact que j’ai chuté dans un monde utérin où je baigne dans un liquide amniotique, hypnotique. Témoignage épidermique : j’ai la chair de poule.

Peux-tu nous résumer ton travail en trois mots clés ? Sensuel / tactileMinutieuxOrganique

Latex addict : as-tu des actions chez MAPA ?Je devrais leur faire une proposition de parrainage! Mais les gants que j’utilise sont plutôt des gants d’analyse médicale.

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Pourquoi as-tu choisi le support clinique du gant en latex dans ta pratique plastique actuelle ?J’ai commencé à utiliser les gants en latex quand j’étais encore étudiante, pour dépecer des pattes de lapin. En retournant les peaux, il y a eu analogie avec les gants en latex que je portais. Comme des petits gants de petites mains en peau de lapin retournée. J’ai eu envie de les accumuler. Un de mes thèmes de prédilection; l’érection suivie de la détumescence. Les gants illustrent parfaitement cette image, et portent aussi celle de l’opposition symbolique maladie/caresse.

Est-ce que le processus de vieillissement du latex est envisagé dans ton œuvre ?Mes installations, qu’elles soient réalisées à partir de gants ou en sel, intègrent la notion d’éphémère, donc de vivant. Elles ne sont visibles que pour un temps donné dans un lieu donné et sont vouées à se transformer puis disparaître, comme tout processus organique.

A qui ton travail met-il la chair de poule ? Quelles sont les réactions du public face à ton travail ?Pour ce qui est des gants, le plumage est souvent évoqué! Le plus souvent l’œuvre appelle la tactilité et rares sont ceux qui résistent à la tentation de toucher, de caresser, voire de se rouler dans ces accumulations de doigts... La chair de poule? Justement provoquée par le sentiment qu’on est irrésistiblement attiré. Mais certains ne supportent pas l’idée de toucher cette matière, ça les fait grincer des dents!

Eve Maillot travaillant sur «Pragmipedium Cardinale»,gros sel

sur parquet

©Eve Maillot

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Toutes disciplines confondues, avec quel artiste aimerais-tu travailler ?Trop dur de choisir... Avec celles et ceux qui m’ont le plus inspirée : Eva Hesse, Louise Bourgeois, Yves Klein, Anish Kapoor, David Lynch...

Une journée de travail type ?Petit surf sur la vague dès le matin, mails, feuilleter carnets, livres et catalogues pour l’inspiration de la journée. Sur ma table à dessin s’étalent les projets en cours et je dessine, découpe, assemble, couds selon l’envie... ou l’urgence.

La trousse à outils made in Maillot ?Stylos, feutres, plumes, encre, crayons, gomme, scalpels, ciseaux, colle, fil nylon, aiguilles... Une trousse des plus classiques en somme.

Tu résides à St-Jean de la Blaquière. Est-il selon toi plus évident de s’imposer dans le monde de l’art contemporain hors-champ parisien ?Je ne pense pas. Mais vivre à la campagne m’apporte au moins un apaisement et un cadre de vie de qualité, idéal pour la création (et pour ma santé mentale!).

Dernière frivolité ?Une queue de sirène à la Brigade A4...

©BrigadeA4

©BrigadeA4

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©Florelle Michel

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©Emmanuelle Mason

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Mode _/

parNolwenn Durand

Derrière l’arbre, la Fôret

Il est dans dans le monde de la mode comme dans la magie de Noël, une même fausse croyance. Au père Noel, les louanges, le

biscuit, le verre de lait. A Karl, Jean-Paul & Sonia, l’adoration, les chromes et l’or. Dans l’ombre des cerveaux fertiles,fourmillent les ouvriers des ateliers d’où sortent nos cadeaux de grandes. Finis les lutins; les ouvrières,

«les petites mains» des maisons haute-couture, interprètent, réalisent, mais ne signent jamais.

Glissons-nous dans cet univers par l’oeil averti de Loïc Prigent qui réalisa une série de reportages sur les coulisses des grands défilés Lanvin, Sonia Rykiel, Isabel Marant...

Intitulé «le jour d’avant», petit bijou filmique où la pression monte autant que le compte à rebourg avance. Une effervessence qui semble glisser sur les équipe de

«petites mains» qui, fidèles au poste cousent et décousent au grés des humeurs des créateurs. Des heures de labeurs pour

quelques minutes de magie.

tout glisse, sans effort, évident.

Des artisans de l’ombre, botte secrète des créateurs qui s’ouvrent un peu au monde. Ainsi la maison Michel créée en

1936 par l’Auguste Michel, chapelier de profession, est rache-tée en 1996 par Chanel. Dès lors, sous la direction artistique de la créatrice belge Leaticia Crahay, la maison Michel tout en coiffant toujours les plus jolies têtes du catwalk, s’es-

saye au prêt-à-porter. Des couvre-chefs raffinés & espiègles comme les coiffes en dentelles ornées d’oreilles de chat, parfait mélange entre catwoman et une sévillane font

fantasmer les modeuses les plus audacieuses. l’esprit cabotin rétro souffle sur la collection de la rentrée et nous pousse nous, petit budget, à déployer des trésors d’imagination afin de revêtir ses merveilles de dentelles. Mais pas de panique, les ateliers du brodeur mythique Lesage niché au fond d’une cour parisienne du IX eme arrondissement nous ouvre enfin ses portes et propose des stages de broderies, nos petites mains

vont devenir grandes.

Allez le changement c’est maintenant !

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« La mode est pour

la France ce que les mines

d’or du Pérou sont pour

l’Espagne. »

Jean-Baptiste Colbert,

ministre de Louis XIV

©Maison Michel

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dunst!

©Dou

nia

Chem

ssed

doha

Nous les avons invité à se produire lors de notre soirée de lancement # 06, parce qu’on aimeleur frivolité musicale.

interview réalisée par Buddy DIRAT.Retrouvez prochainement la vidéo complete, sur ifmag.fr

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Que dire pour présenter le groupe Dunst!?

Nous sommes un groupe toulousain qui fait de la pop avec beaucoup de synthé. Le groupe existe depuis

environ 4 ans, date à laquelle le projet s’est fédéré autour de Yoan. Depuis deux ans et l’arrivée d’Akira, le line-up

s’est stabilisé avec 4 musiciens.

Yohan est donc celui qui compose les morceaux?

Yoan: Oui, j’amène de nouveaux morceaux et je fais l’essentiel des arrangements. Ensuite on les travaille avec

les autres membres du groupe et eux proposent leurs idées, ce qui nous permet de faire une sorte de mélange.

Akira : Yoan est le fondateur artistique du groupe, donc on part vraiment de ses idées. On respecte vraiment l’envie qu’il a et c’est ce qui, je pense, donne une cohérence à notre musique. Nous sommes là pour apporter parfois

un peu de recul, de fraîcheur à l’univers de Yoan.

N’est-ce pas frustrant pour un musicien de devoir s’adapter à l’univers de l’un des membres?

Akira: Non, au contraire, cela rassure. La démocratie au sein d’un groupe a ses limites. Si chacun commence

à vouloir imposer son style, ça risque de diluer le propos. Le fait de travailler à partir des propositions de Yoan

a quelque chose de rassurant, il a une façon de composer très particulière, avec des sons bien à lui.

L’univers de Dunst! se situe, si on cherche à le classifier, entre la pop et l’électro. Comment caractérisez-vous votre

univers musical?

Yoan: J’ai commencé à faire de la musique avec une guitare, et ensuite, j’ai acheté un synthé. J’ai été vraiment stimulé par la variété de sons qui m’était offerte. J’écoutais aussi

pas mal de groupes qui utilisaient des synthés, comme Air, Death in Vegas, Kraftwerk ou Daft Punk.

On a l’impression qu’aujourd’hui les sonorités synthétiques sont justement redevenues

prépondérantes?

Dunst! : C’est cyclique. Dans les années 80, de nombreux groupes utilisaient ce genre de son, alors que dans les

années 90, les guitares sont revenues en force. Les sons synthétiques dans ces années-là étaient limités à des gens obscurs qui faisaient partie de club d’échecs ou

prenaient allemand en deuxième langue.Aujourd’hui,

les claviers sont revenus en force, ce sont presque les guitares qui sont en perdition dans les groupes de Pop

Rock.

Est-ce une chance pour Dunst†!?

Dunst!: ce genre de cycle crée de nouveaux sons, de nouvelles modes. Ca s’effacera avec le temps.

Mais Dunst! a bien plus à dire que d’être simplement dans le moule du moment. Nous ne sommes pas là à nous demander ce qu’il y a à renouveler aujourd’hui.

L’année dernière, vous avez été qualifiés pour la finale des sélections régionales du Printemps de Bourges. Pourquoi avoir voulu vous produire dans ce festival?

Dunst! : C’était un bon moyen pour nous de faire écouter notre musique. En Midi-Pyrénées, il y a une

antenne qui s’appelle Avant-Mardi qui regroupe beaucoup de diffuseurs, de salles de concerts, et qui sont chargés d’organiser ces sélections.

Ca nous permet de rencontrer ces gens et ça peut nous permettre d’être écoutés, diffusés. Le Printemps de Bourges en lui-même, c’est un peu la même chose,

mais au niveau national. De nombreux professionnels viennent découvrir de nouveaux groupes, ce qui,

pour ces groupes peut être un tremplin.

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Vous n’avez finalement pas été retenus, mais qu’avez-vous retiré de cette expérience?

Dunst! : Cette expérience a été très enrichissante. On nous a donné pas mal de conseils, notamment

au niveau de la présence scénique. Préparer ce concert qui allait être filmé nous a permis de faire

mieux resurgir l’énergie qui est présente dans le groupe. Quand un groupe est dans ce dispositif,

cela permet d’avoir accès à des résidences d’artistes pour travailler dans des conditions

idéales.

2011 a été une excellente année pour vous puisqu’en plus des sélections du Printemps de Bourges, vous avez assuré la première partie de

Metronomy au Bikini.

Dunst! : On a été très heureux de faire cette première partie, d’autant qu’on apprécie tous

vraiment Metronomy. En plus c’était au Bikini, et c’est vraiment agréable de voir une salle qui prend le temps de soutenir des artistes locaux

en leur proposant une première partie lors d’un gros concert.

Votre dernier album, Rococo Stadium est sorti il y a seulement un an, pourtant vous ressortez

déjà un nouvel EP.

Dunst! : L’album est sorti assez tard, par rapport à sa réalisation. Du coup, nous avions quelques morceaux déjà prêts et nous voulions

relancer un peu d’actu autour du groupe. On est à peine au début de notre carrière,

c’est important de rester actifs. Cet EP est un prélude à notre nouvel album qui sortira au

printemps 2013. Cet EP est une sorte de passe-relle entre notre album précédent et le nouveau.

dunst!

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©Justine Figueiredo

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©Antoine Bedos

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Design _/

par

Sylvain Bouyer

PRESIDENT/ /

Je vais mettre de côté les choses qui m’intéressent, les choses qui me bouleversent. Parfois un peu, souvent beaucoup. Il y a ce que j’aime et ce que je déteste, tous ces cadres que je pose et qui se dressent, préjugés ou aprioris. Comme j’ai une expérience, petite et immense à la fois, j’ai des goûts, subtils ou impartiaux. C’est plus fort que moi, c’est plus fort que nous, il nous faut des limites, des champs de vision, des champs d’action. Il me faut des codes et des règles pour ce qui ressemble fort à des envies prémâchées !Imaginez un instant que Marcel soit « hors-champ » !Qu’on lui retire son « du ». Dénudé alors, dépecé de tout ce qui l’habille, de tout ce qui lui reste de « in » et de branché. A son tour le spectateur pris de panique aperçoit son dernier cadre qui se dérobe. C’est le moment où l’on perd pied, l’instant magique où l’urinoir entre dans la galerie, ou la roue fuit le vélo. Les paramètres de notre perception sont insaisis-sables et les mots comme les idées n’ont que faire de nos pré-requis. Le cerveau joue avec nos cadavres exquis.Trêve de digression non abusive… Et oui, il y aun sens à tout cela. Rien n’est laissé au hasard. Maintenant je vais parler de ce que je crois savoir ! Ce qui n’a pas encore filé ou échappé au cadre de mes pensées, de toutes ces choses qu’on accepte, qu’on touche et qu’on regarde sans même les percevoir. Je veux parler et vous l’aurez compris, de ces objets usés. Non seulement par le regard, mais usés par les pieds, les mains, modelés par

1. Détournement de spatule, Photographe :

Édition sous Étiquette

«Spatulas»,de Jennifer Rabatel.

©Jennifer Rabatel

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le corps et le temps. Tout ces utilisés du quotidien qu’on consomme aussi bien. Leur champ d’action restreint, leur usage commun fait d’euxles grands oubliés de notre destinée. Et parfois un je ne sais quoi, un je ne sais qui, transforme ces monstres du standard. Lui… aussi décadré que ses créations. On ne sait pas bien si c’est de l’art, du bricolage ou de la folie ! La tendance est subversive et pas toujours réussie. Le plasticien crie au scandale, implore le concept, veut extraire du contexte. Le technicien juge obsolète. Lui est seul poète. Il s’émeut de voir son reflet dans une spatule 1, de mettre un ventilateur en cage 2, ou même de siffler avec sa bague 3…C’est un spécialiste du hors-champ, un manipulateur du défini. Il puise dans ce prolongement imperceptible la pertinence d’une nouvelle idée, désigne par des astuces ce qu’on ne voyait pas, ce qu’on ne percevait plus. Il habille et expérimente l’autre côté, celui qui tente de s’échapper, écrasé par les habitudes. Ca, au moins ! On lui doit...

3. Bague-sifflet Aas 2008 Laure

cabanne, Bague sifflet en Nickel

Chrome recouvert d’or

2. Julien Carretero ‘This is a fan’

1st prototype / Villa Noailles 2008

©JulienCarretero

©LaureCabanne

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©BrigadeA4

Direction artistique / graphisme & photographie / coordination :

Brigade A4

Nolwenn Durand & Aude Fournié / [email protected]

Ont collaboré à ce numéro :

Damien Tenenbaum, Laurent Chean, Julia Deshayes , Delphine de La

Morinerie, Sonia Pavageau, Cyril Conton pour la page centrale

détachable; Justine Ricaud, Sylvain Bouyer, Nina Sarradin,

Marie-Christine Couture, Perrine Serrecourt, Agathe Auproux,

Buddy Dirat, Dunst!, théo albat, Emile Sacré, Eve Maillot,

martine sénac, marie messina & romain sarda.

illustrateurs & photographes : Justine Figueiredo P 35 ,

antoine Bedos p 36 , Emmanuelle mason p 28, helkarava p 23,

Florelle michel p 27, emile sacre p 18, Dounia Chemsseddoha p 32.

Merci à tous nos collaborateurs : au CACDU, à Nicolas Lecomte

pour l’imprimerie Relief Doc qui se plie en quatre pour

cette parution, à tous nos bénévoles et nos bienfaiteurs.

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