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Marché mondial : +8,8 % en 2014 En 2014, le marché pharmaceutique mondial a progressé de (8,8%) par rapport à 2013, dépassant les 1000 milliards de dollars américains. A l’horizon 2018, la progression annuelle devrait être d’environ de + 4% à +7%, tirée essentiellement par les marchés émergents, qui contribuent pour plus de la moitié à la croissance mondiale. Plusieurs pays matures renouent avec la croissance, en particulier les Etats-Unis qui, avec +4 % de hausse par an, représenteront 24 % de la croissance globale d’ici 2018 et conserveront leur leadership avec 32% du marché global, suivis par la Chine avec 14% et le top 5 européen au même niveau. Ce retour de la croissance est lié au passage d’un cap très fort sur les pertes de brevets. « L’exposition des laboratoires aux pertes de brevets dans les pays développés est moins forte sur la période 2014/2018 que sur la période 2009/2013, qui était caractérisée par la perte de nombreux brevets en 2012 », explique Stéphane Sclison. Cette conjoncture redevenue plus favorable aura un effet négatif moindre sur la croissance naturelle des dépenses de santé. Du côté des laboratoires, les 10 leaders mondiaux ont une croissance inférieure à la croissance moyenne des marchés dans les différentes zones géographiques - excepté au Japon - à la différence d’acteurs de plus petite taille. Seul Johnson & Johnson tire son épingle du jeu grâce à son portefeuille innovant. Le Top 20 est assez stable, même si Vincent Bildstein, Président d’IMS Health France, note que « depuis une dizaine d’années, des acteurs très spécialisés sur une aire thérapeutique (Novo Nordisk dans le diabète par exemple) et de grands laboratoires de génériques (comme Teva, Actavis ou Mylan) montent en puissance dans le classement ». La part de marché des grands groupes généralistes reculera d’ici 2020, soulignant la tendance du marché à se fragmenter. Facteurs de succès pour les laboratoires Pour figurer dans le top 20 à l’horizon 2020, les entreprises doivent répondre à différents critères : tout d’abord, avoir un solide portefeuille de produits, et un fort pipeline de médicaments d’innovation et de spécialités (comme Genzyme ou Gilead). Elles doivent aussi être capables de gérer le cycle de vie de leurs médicaments. Ce dernier est désormais caractérisé par des situations diamétralement opposées : d’un côté des durées de vie longues de 20 ans pour des produits biologiques (avec cependant une menace d’érosion par les biosimilaires) et de l’autre, des cycles de vie totalement compressés par un flux constant d’innovations qui représentent souvent des progrès majeurs et qui sont alors adoptées à un rythme accéléré. INFORMATION PRESSE Vendredi 20 mars 2015 Le marché pharmaceutique mondial devrait progresser d’environ +4% à +7 % par an d’ici 2018. En France, le marché de ville enregistre une 3 ème année orientée à la baisse. Des signes de ruptures apparaissent sur le secteur de la santé, impactant le médicament. Résultats de l’étude Intelligence.360 En 2014, le marché pharmaceutique mondial a progressé d’environ 9%. D’ici 2018, les marchés émergents vont continuer à tirer la croissance, aidés par les marchés matures qui renouent avec la croissance. La France fait figure d’exception, avec un marché remboursable en baisse de 1,4 % en 2014. Des signes de ruptures apparaissent sur le marché mondial, qui reste toutefois attractif, offrant de réelles opportunités aux laboratoires.

Information Presse i306 2015

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Le marché pharmaceutique mondial devrait progresser d’environ +4% à +7 % par an d’ici 2018

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Page 1: Information Presse i306 2015

Marché mondial : +8,8 % en 2014

En 2014, le marché pharmaceutique mondial a progressé de (8,8%) par rapport à 2013, dépassant les  

1000 milliards de dollars américains. A l’horizon 2018, la progression annuelle devrait être d’environ de  

+  4%   à   +7%, tirée essentiellement par les marchés émergents, qui contribuent pour plus de la moitié à la

croissance mondiale. Plusieurs pays matures renouent avec la croissance, en particulier les Etats-Unis qui,

avec +4  % de hausse par an, représenteront 24  % de la croissance globale d’ici 2018 et conserveront leur

leadership avec 32  % du marché global, suivis par la Chine avec 14% et le top 5 européen au même niveau.

Ce retour de la croissance est lié au passage d’un cap très fort sur les pertes de brevets. «  L’exposition des laboratoires aux pertes de brevets dans les pays développés est moins forte sur la période 2014/2018 que sur la période 2009/2013, qui était caractérisée par la perte de nombreux brevets en 2012 », explique Stéphane

Sclison. Cette conjoncture redevenue plus favorable aura un effet négatif moindre sur la croissance

naturelle des dépenses de santé.

Du côté des laboratoires, les 10 leaders mondiaux ont une croissance inférieure à la croissance moyenne des

marchés dans les différentes zones géographiques - excepté au Japon - à la différence d’acteurs de plus

petite taille. Seul Johnson & Johnson tire son épingle du jeu grâce à son portefeuille innovant. Le Top 20  est

assez stable, même si Vincent Bildstein, Président d’IMS Health France, note que «  depuis une dizaine d’années, des acteurs très spécialisés sur une aire thérapeutique (Novo Nordisk dans le diabète par exemple) et de grands laboratoires de génériques (comme Teva, Actavis ou Mylan) montent en puissance dans le classement  ». La part de marché des grands groupes généralistes reculera d’ici 2020, soulignant la

tendance du marché à se fragmenter.

Facteurs de succès pour les laboratoires

Pour figurer dans le top 20 à l’horizon 2020, les entreprises doivent répondre à différents critères  : tout

d’abord, avoir un solide portefeuille de produits, et un fort pipeline de médicaments d’innovation et de

spécialités  (comme Genzyme ou Gilead). Elles doivent aussi être capables de gérer le cycle de vie de leurs

médicaments. Ce dernier est désormais caractérisé par des situations diamétralement opposées : d’un côté

des durées de vie longues de 20 ans pour des produits biologiques (avec cependant une menace d’érosion

par les biosimilaires) et de l’autre, des cycles de vie totalement compressés par un flux constant

d’innovations qui représentent souvent des progrès majeurs et qui sont alors adoptées à un rythme

accéléré.  

INFORMATION PRESSE Vendredi 20 mars 2015  

Le marché pharmaceutique mondial devrait progresser d’environ +4% à +7 % par an d’ici 2018. En France, le marché de ville enregistre une 3ème année orientée à la baisse.

Des signes de ruptures apparaissent sur le secteur de la santé, impactant le médicament.  

Résultats de l’étude Intelligence.360

En 2014, le marché pharmaceutique mondial a progressé d’environ 9%. D’ici 2018, les marchés émergents vont continuer à tirer la croissance, aidés par les marchés matures qui renouent avec la croissance. La France fait figure d’exception, avec un marché remboursable en baisse de 1,4  % en 2014. Des signes de ruptures apparaissent sur le marché mondial, qui reste toutefois attractif, offrant de réelles opportunités aux laboratoires.

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A titre d’exemple, Incivo®, de Johnson & Johnson, a eu une durée de vie de trois ans, avant d’être éliminé

du marché par Sovaldi® de Gilead, aujourd’hui également menacé par des successeurs proches du

lancement. Vincent Bildstein explique que «  cette tendance va devenir plus fréquente avec le basculement du marché vers des produits de spécialité, à très forte valeur médicale ajoutée pour les patients, entraînant une convergence rapide du marché vers les mêmes options ». De plus, un bon choix de déploiement

géographique, en fonction de la nature de son portefeuille, est essentiel. Enfin, les acquisitions ciblées

constituent aussi un facteur clé : elles permettent de se renforcer sur ses domaines stratégiques ou de

recentrer son portefeuille (échanges d’actifs entre Novartis et GlaxoSmithKline) et d’étendre sa couverture

géographique.

Pour Vincent Bildstein, «  même s’il est caractérisé par des situations de plus en plus hétérogènes selon les segments de marché ou les zones géographiques, le secteur pharmaceutique demeure très attractif et de réelles opportunités existent pour les laboratoires en termes de choix stratégiques ».

France : une année 2014 dans le prolongement des tendances antérieures

En 2014, le marché pharmaceutique français n’a pas enregistré de rupture fondamentale par rapport aux

tendances antérieures. Pour la 3ème année consécutive, il est resté orienté à la baisse, essentiellement sous

l’effet de diminutions de tarifs décidées par les pouvoirs publics. La substitution générique reste à un

niveau relativement élevé mais ne progresse plus. Le marché de l’automédication stagne.

L’événement marquant de l’année 2014 a été l’arrivée des traitements coûteux dans l’hépatite C, en

particulier Sovaldi®. Claude Le Pen, Professeur d’économie de la santé et consultant pour IMS Health,

précise qu’ « il s’agit de produits de rétrocession, qui sont donc achetés par les hôpitaux mais comptabilisés dans l’enveloppe des soins de ville de l’assurance maladie ». Ils ont entraîné une croissance d’environ 10 %

de la dépense hospitalière en 2014, après deux années de quasi-stabilité. L’effet sera également sensible en

2015/2016.  

2015 : un possible rebond du marché en France

Pour 2015, en dépit d’un nouveau plan de baisse de prix voté dans la LFSS 2015, Claude Le Pen indique que

« des effets d’innovation entraîneront un léger rebond du marché, lié aux traitements contre l’hépatite C pour lesquels une enveloppe de 700 millions d’euros a été prévue ». L’effet restera néanmoins limité,

l’Etat ayant nettement durci la « clause de sauvegarde » en passant le taux k (devenu taux L) de

+0,4% en 2014 à -1% en 2015. Cela devrait entraîner en 2016 le retour des reversements, la « clause de

sauvegarde », n’ayant pas été activée depuis ces dernières années. Le marché hospitalier, hors hépatite C,

devrait rester sur une pente très modérément positive.

Les génériques sont un point de préoccupation pour 2015 car le marché tend à s’essouffler  : des mesures de

relance de la substitution ou de prescription dans le répertoire pourraient être décidées. Du côté des

biosimilaires, l’année 2015 a été marquée par l’arrivée sur le marché d’un biosimilaire de Remicade®, qui

devrait être vendu 20 à 30 % moins cher. L’acceptation par les hôpitaux de ce 1er biosimilaire d’anticorps

monoclonal et l’impact potentiel sur le marché seront visibles dès cette année.

2015 est également marquée par la mise en oeuvre d’un honoraire de dispensation fixé à 82 centimes TTC

(1,02 euro TTC à partir de janvier 2016), modifiant le mode de rémunération du pharmacien. Claude Le Pen

note que, si cette mesure est pour l’instant plus symbolique qu’économique, «  il s’agit tout de même d’un grand changement dans le rôle du pharmacien, puisque son rôle de professionnel de santé est officiellement reconnu, à travers cet honoraire ». Une incertitude demeure quant à l’application de

l’honoraire sur des ventes de médicaments remboursables non prescrits. Si une majorité l’appliquera sans

doute, certains groupements peuvent être tentés de se différencier par des prix attractifs.  

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De grandes ruptures de tendance sur le secteur de la santé

IMS Health a identifié une dizaine de signes de rupture de tendances, qui bouleversent le secteur de la santé

en général, et celui du médicament en particulier. Parmi eux  :

Arrivée de la technologie dans la santé

En 2014, Google, Apple et Samsung ont annoncé des initiatives pour amener les technologies mobiles dans

la santé avec, en particulier, des plateformes de santé numérique synthétisant les résultats de capteurs et

de données saisies dans des applications mobiles, et permettant aux patients d’accéder à des informations

sur leur santé. Ces outils auront un impact sur le patient, son suivi, et bouleverseront ses relations avec les

professionnels de santé. De même, l’observance et la santé en général pourraient être améliorées, le

médecin ayant accès à des informations plus précises sur la prise des traitements.

Financement des innovations de rupture

Le déclencheur est Sovaldi®, au coût élevé mais au bénéfice très important. Il pose le défi, pour le payeur,

de juger de la valeur et du prix à accorder au financement, dans l’immédiat, de dépenses qui permettront

d’éviter des coûts ultérieurs (hospitalisations, greffes...). Stéphane Sclison, Directeur de la stratégie chez

IMS Health, note qu’« il s’agit d’une révolution dans la façon de considérer des coûts globaux par patient et non plus par traitement  ; les silos actuels entre les différents types de dépenses devront être revus ». Des

schémas nouveaux d’étalement dans le temps  devront sans doute être envisagés.

Relâchement de pressions sur les prix

La contrainte sur les prix ne cesse d’augmenter, comme le montrent la révision du système de prix de

référence en Espagne, la baisse du prix des génériques au Canada et les réductions de prix au Japon.

Parallèlement, les alliances et fusions ont accru la puissance des groupes d’achat, entraînant une pression

supplémentaire sur les prix. A l’opposé, signe de la limite de ces contraintes, la Chine a inversé sa politique

visant à tirer les prix vers le bas, suite à des ruptures d’approvisionnement dues à des arrêts de production

par certains fabricants. En 2014, le gouvernement a ainsi déplafonné les prix de 520 médicaments

essentiels, afin de garantir un système d’approvisionnement durable.

A propos d’IMS Health France

Partenaire de tous les acteurs de santé, sa mission est de développer l’efficience des systèmes de santé et de porter certaines thématiques sur la place publique. Son indépendance lui permet à la fois de délivrer les données nécessaires

pour répondre aux enjeux économiques actuels et de proposer des solutions adaptées en termes de base de données, outils de mesure ou applications.  

Pour plus d’informations, visitez www.imshealth.com

Camille Journet & Marion Pouchain

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