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Invasion Évasion Centre commercial Saint-Paul et Maison pour tous Léo Lagrange / Montpellier Parc Bocaud, La Passerelle / Jacou EMPREINTE 00 SAMEDI 6 AVRIL 2013 1 HYBRIDES 5 UN THÉÂTRE OUVERT AUX RENCONTRES 06 | 13 AVRIL 2013 FESTIVAL DOCUMENTAIRE CIRQUE DANSE CINÉMA MUSIQUE HYBRIDES 5 06 | 13 AVRIL 2013 FESTIVAL EMPREINTE LE JOURNAL DU FESTIVAL

Invasion Évasion

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Page 1: Invasion Évasion

InvasionÉvasion

Centre commercial Saint-Paul et Maison pour tous Léo Lagrange

/ MontpellierParc Bocaud, La Passerelle

/ Jacou

EMPREINTE 00 SAMEDI 6 AVRIL 2013

1

HYBRIDES 5UN THÉÂTRE OUVERT AUX RENCONTRES

06 | 13 AVRIL 2013FESTIVAL

DOCUMENTAIRE CIRQUEDANSE

CINÉMAMUSIQUE

HYBRIDES 5UN THÉÂTRE OUVERT AUX RENCONTRES

06 | 13 AVRIL 2013FESTIVAL

DOCUMENTAIRE CIRQUEDANSE

CINÉMAMUSIQUE

EMPREINTELE JOURNAL DU FESTIVAL

Page 2: Invasion Évasion

« L'édito de l'équipe de Nourredine Bara »

D’abord ses murs... Nous avons collecté des draps, appartenant aux habitants. Des draps dans lesquels ils ont dormi. Dans lesquels ils ont eu chaud, eu froid... Ce qui rend les murs de ce théâtre, précieux. Nous le croyons fait de la peau des gens ! Des draps assemblés en un grand patchwork (L’artiste qui l’a réalisé, d’origine allemande, s’appelle Pétra.) Voilà nos murs !

Quelle programmation ?Nos propositions se veulent entrer en conversation avec le quartier. Quartier dans lequel les sentiments sont parfois exacerbés. Cela ne tempère pas une seule seconde notre enthousiasme ! Nous portons des propositions artis-tiques, comment ne pas y trouver là notre complément de sens, dans ce partage de textes avec ce public dont les condi-tions de vie, un contexte, mettent la sen-sibilité à fleur de peau ?Cette intention, d’un rayonnement qui se veut utile, ne sera pas sans tracer des contours, qui finiront par laisser « ima-giner » un endroit avec des frontières, que l’on nous reprochera peut-être. Que l’on contestera sans doute à notre tour.

C’est une chose inhérente à tout théâtre. Nous nous consolerons en pensant que des gens qui ne seraient jamais allés au théâtre autrement, sont entrés en relation avec une œuvre. Nous allons aimer, plus particulière-ment, intéresser ces gens (du quartier ou d’ailleurs) qui pensent que le théâtre serait l’endroit où se dit et se vit un cer-tain regard sur la vie (celle d’auteurs, de metteurs en scène) qui ne les regarde-rait pas ! Le théâtre peut être tellement d’autres choses...Ce théâtre, itinérant, s'installera dans le quartier, ici ou là, peu importe ! Pourvu qu’il soit toujours sur un chemin qu’em-prunte, un sac de courses à la main, un spectateur qui s’ignore. Autant qu’on l’ignore.A eux, venus en curieux voir ce qu’il se passe entre nos murs, nous nous interdirons de dire « chuuuuuut » ! Nous croyons en un théâtre aux interprétations, aux textes, qui survivent aux bruits de la vie et l’imaginerons pour eux! Nous croyons à un théâtre, aussi beau joueur et courageux que peut l’être le théâtre de rue, qui saurait gagner ce silence, par-fois important, par son inventivité, par la force, l'humanité et la pertinence de son propos.

Nourredine Bara, agent double entre théâtre et réelNourredine aime le théâtre mais refuse de se plier à ses lois. Il a trop peur de sentir cerné, enfermé, d’être démasqué. Il écrit pour le Midi Libre des articles sur la vie des gens du quartier de la Paillade, pour donner une autre image des habi-tants et a décidé de les faire entendre au théâtre. D’abord, il a refusé d’utiliser les armes du théâtre, les acteurs, pour dire ses articles. Il a préféré convoquer les personnes qu’il avait interviewées. Le théâtre reculait à pas de loup, intimidé, par la lumière de la réalité et allait se réfugier dans sa tanière, dans la salle de spectacle, attendant que Nourredine aille le chercher. Il a préféré laisser le théâtre au chaud chez lui et retourner à l’endroit où il avait entrepris certaines de ces interviews pour qu’elles réappa-raissent. Ecouter de nouveaux des mois

plus tard, dans le même climat sonore. Laisser venir d’autres paroles, celles d’aujourd’hui et mettre ainsi en perspec-tive celles d’hier.Le théâtre a-t-il perdu son combat contre le réel ou au contraire se régénère-t-il de cette abandon total de la fiction ?

Le théâtre de la criseLe théâtre est-il à l’image de notre société, en crise ? Financièrement, oui. Nous avons moins d’argent pour créer, diffuser, fonctionner. Dans ces temps de crise, les politiques tremblent quand il faut défendre le théâtre et la culture. Il y a d’autres priorités. Le théâtre est archaïque, il fonctionne avec d’autres valeurs, celle de l’intérêt général, du ser-vice public. Mais n’est-ce pas celles qui conduisent la vie en commun ? Le metteur en scène allemand, Thomas Ostermeier (l’un des plus grands d’Europe que nous

allons avoir la chance de voir au Prin-temps des Comédiens cet été), s’interroge dans un texte récent : « la notion de mis-sion publique est inscrite au cœur même de nos sociétés, afin de permettre aux individus et aux groupes sociaux… De quoi au juste ?... D’être heureux ? D’avoir du succès ? D’apprendre ? De s’ouvrir à d’autres idées, d’autres personnes ? »La crise sera un des sujets principaux d’Hybrides 5 à travers l’Homme qui valait trente cinq milliards (le kidnapping de Lakshmi Mittal), NAZ (la montée de l’ex-trême droite) et Brickman Brando Bubble Boom, le spectacle des Señor Serrano sur la crise du logement en Espagne. Aucunes de ces propositions artistiques sentent l’austérité, le découragement.Le théâtre de la crise est en guerre contre la somnolence, la passivité pour faire de nous des spectateurs / citoyens actifs.

Julien Bouffier

C'est la cinquième année que la compagnie Adesso e sempre et son directeur, Julien Bouffier, nous font voyager sur des planètes inconnues, au hasard des rencontres et des inspirations. Les spectateurs savent maintenant qu'ils n'y verront rien d'ordinaire, et que leur imagina-tion sera en quelque sorte poussée hors de ses limites. En même temps, le flux si divers des œuvres proposées s'imposera avec et malgré eux comme une invasion sensible de leurs perceptions. Que vient-on chercher dans un événement artistique ? Une émo-tion qui nous submerge, un scénario qui nous captive, un comédien qui nous séduit, une technique qui nous ouvre de nouveaux horizons ? Si nous n’avons pas cela, nous sombrons dans l’ennui. On s’endort souvent dans les salles de spectacle… En réalité nous voulons être « pris », « envahis », par la fable, le mythe, le rêve qui nous emmènent loin de notre quotidien. Pour autant, la réa-lité, la « vraie vie », celle de l’Actualité, par exemple, ne nous éloigne pas, au contraire de cette interaction invasion-évasion. Là aussi nous devenons captifs d’événements qui nous dépassent et nous projettent dans une société qui est la nôtre, mais que nous ne regardons pas. Le théâtre a son rôle à jouer, là aussi. Qu'il s'agisse dès samedi du film Invasion Los Angeles en Ciné-drive, qui permit à toute une génération d'ados de s'évader dans leur voiture-cocon pour mieux se laisser envahir par l’histoire du film, ou du spectacle de David Gauchard, Bionico-logists and the Primat picturae, tout sera prétexte à l'évasion dans un autre monde.... qui, en retour, nous envahira. Invasion encore autant qu'évasion dans l'expérience de Nourredine Bara, ce même samedi, qui refuse de créer son spectacle dans le bâtiment théâtral traditionnel implanté à La Paillade pour monter une tente bariolée au milieu du centre commercial du quartier !!!!!Alors, que penser d'une telle démarche dans la topographie toute tracée du monde tradi-tionnel de la création ? C'est là qu'on peut parler d'un véritable phénomène d'invasion du théâtre au coeur de la ville comme au coeur des gens. C'est leur sensibilité qui est atteinte, bousculée, expulsée de leur univers traditionnel. Pour parvenir à quoi ? A les emmener plus loin, que leur quotidien, dans un paysage qu'ils découvrent peu à peu et qui les fait rêver, qui les console peut-être même d'une réalité trop brutale. Hybrides 5 ? Un témoignage supplémen-taire du « créer en commun »... Avec une pointe de dérision, sans doute, car, ne l'ou-blions pas, cela reste du spectacle, mais du spectacle qui fait du bien et qui vous ouvre à d'autres mondes possibles…

FP

SAMEDI 6 AVRIL

17h30Café du centre commercial Saint-PaulPaillade : une ré-publication Nourredine Bara

DIMANChE 7 AVRIL

17h00La Passerelle, JacouBrickman Brando Bubble Boom Agrupación Señor Serrano

SAMEDI 6 AVRIL

23h00Maison pour tous Léo Lagrange, courBionicologists and the Primat Picturae Ezra, L.O.S, Primat, Taprik, David Gauchard

SCOOP...

UN NOUVEAU ThÉâTRE à LA PAILLADE !

Hybrides est de retour pour huit jours de propositions artistiques dans l’agglomé-ration de Montpellier. Ce week-end, le festival traversera deux territoires oppo-sés : le quartier très urbain et le village. La ville centre de l’agglomération et le plus petit village du département. Com-ment la culture, le théâtre, infusent-ils ces lieux de vie ?Encore une fois, le festival Hybrides sort des lieux dévolus aux spectacles et intervient dans l’espace public. Sous l’impulsion de la deuxième édition de la manifestation Motifs d’évasion, le théâtre investit le centre commercial Saint Paul ! Depuis quelques années, Nourredine Bara, agitateur artistique, y organise des Agora où il profite de la présence des habitants aux terrasses des cafés pour parler de culture.

Le centre commercial se transforme le temps d’une journée : en Agora le matin sur la place du cinéma dans les quartiers, en théâtre, l’après-midi pour la création de Nourredine Bara et Abdel-kader Amlouk, et enfin en ciné-drive à la nuit tombée.Hybrides se déroulera aussi dans des lieux de culture existants comme pour l’étonnante rencontre entre le BeatBox et le graff numérique samedi soir à la maison pour tous Léo Lagrange et pour BBBB des Señor Serrano à la Passe-relle à Jacou le dimanche.Comment les cités se sont-elles do-tées de lieux de culture ? Quel sens les politiques leur assignent-ils ?C’est la discussion que nous aurons pendant le Jacou Bar avec le maire de Jacou, des élus de la ville de Montpellier

et de l’Agglomération de Montpellier, dimanche après-midi, en présence de nombreux artistes du festival Hybrides.Les termes, « Résider, habiter », réson-neront un peu plus tard dans l’après-mi-di, dans le spectacle des Señor Serrano, artistes catalans qui reviennent avec leur théâtre faussement enfantin, sur la crise immobilière espagnole.Hybrides, cette année encore, interroge la notion de Théâtre documentaire, avec, ce week-end, deux formes très éloignées, les écritures journalistiques de Nourredine Bara et celles vidéo des Señor Serrano. Elles montrent la capa-cité du théâtre et des artistes à inventer des formes spectaculaires vivantes, ouvertes à tous pour parler du monde qui nous entoure.

Julien Bouffier

De la Paillade à Jacou

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CENTRE COMMERCIAL SAINT-PAUL

SAMEDI 6 AVRIL10h30 L'Agora

SAMEDI 6 AVRIL17h30 Paillade : une ré-publication Nourredine Bara

SAMEDI 6 AVRIL21h30 Invasion Los Angeles Ciné drive : projection du film de John Carpenter

MAISON POUR TOUS LÉO LAgRANgE

SAMEDI 6 AVRIL15h00 Atelier beatbox

SAMEDI 6 AVRIL15h00 Journal Empreinte

SAMEDI 6 AVRIL23h00 Bionicologists and the Primat Picturae Ezra, L.O.S, Primat, Taprik, David Gauchard

MARDI 9 AVRIL21h00 Café Babel : Résident de la République

MARDI 9 AVRIL22h30 Concert Rayess Bek

Maison pour tous Léo Lagrange

Théâtre Jean Vilar

Centre commercial Saint-Paul

ThÉâTRE JEAN VILAR

MARDI 9 AVRIL19h00 NAZ ou quand la nécessaire quête d'identité se perd dans les extrêmes Compagnie Sens Ascensionnels

MERCREDI 10 AVRIL21h00 L'Angela Bête Compagnie Angela Laurier

JEUDI 11 AVRIL19h00 L'Angela Bête Compagnie Angela Laurier

LA PASSERELLE / PARC BOCAUD, JACOU

DIMANChE 7 AVRIL15h30 Le Jacou Bar

DIMANChE 7 AVRIL17h00 Brickman Brando Bubble Boom Agrupación Señor Serrano

DOMAINE D'O

VENDREDI 12 AVRIL19h00 L'homme qui valait 35 milliards Collectif Mensuel

SAMEDI 13 AVRIL19h00 L'homme qui valait 35 milliards Collectif Mensuel

Domaine d'O

MAISON LOUIS JOUVET / ENSAD

VENDREDI 12 AVRIL21h00 Record Marion Pellissier

SAMEDI 13 AVRIL19h00 Record Marion Pellissier

CINÉMA DIAgONAL

LUNDI 8 AVRIL20h00 Good bye Schlöndorff. Correspondances sonores d'une guerre falsifiée Rayess Bek,

LUNDI 8 AVRIL21h30 Rock the Casbah Film de Yariv Horowitz

UM2, MAISON DES ÉTUDIANTS

JEUDI 11 AVRIL18h30 Atelier beatbox

UM2, Maison des étudiants

La Passerelle / Parc Bocaud, Jacou

Maison Louis Jouvet / ENSAD

Kawenga - territoires numériques

Cinéma Diagonal La Chapelle gély

LA ChAPELLE gÉLy

JEUDI 11 AVRIL21h00 B.L.E.N.D Desiré Davids & Hélène Cathala / Hors commerce

VENDREDI 12 AVRIL 21h00 B.L.E.N.D Desiré Davids & Hélène Cathala / Hors commerce

TRIOLETTO

MERCREDI 10 AVRIL19h30 Bâtiment B Chambre 214. Théâtre et photographie documentaires sur la cité U Primesautier Théâtre, Nanda Gonzague et les étudiants des ateliers

Trioletto 

KAwENgA - TERRITOIRES NUMÉRIqUES

DU LUNDI 8 AU SAMEDI 13 AVRIL13h00 Journal Empreinte

Topographie théâtraleLe théâtre n'a pas forcément lieu dans un bâtiment, a fortiori dans un lieu architecturé, il est présent dans tout lieu où peut se créer le spectaculaire. Et l’on doit être conscient de l’abîme qui sépare « programmation » et « festival ». Ce dernier relève de l’événementiel, et dans le cas d’Hybrides, la notion de manifestation est peut-être aussi importante que celle de spectacle.« Le théâtre, c'est toujours l'émergence, la révolution perpétuelle [...]. Du jour où il est fixé, quelque chose d'invisible commence à mourir. La vie évolue, le théâtre est relativité. » dit Peter Brook dans L’Espace vide.N’en est-il pas de même pour les lieux théâtraux ? Comment créer de vraies rencontres avec le public, partager avec lui des questionnements sur les désirs de notre société, faire du théâtre un lieu de parole et de débat, dans une salle institutionnalisée qui programme sa saison théâtrale sur d’autres critères ?La carte géographique des lieux du festival est révélatrice : elle explore les quatre points cardinaux autour du centre ville et même de la ville et s’écarte des pôles théâtraux les plus importants pour créer

Le Jacou BarSe retrouver dans le Parc Bocaud pour échanger avec l'équipe du festival Hybrides et profiter de performances artistiques exclusives. Les artistes du festival, Hélène Cathala, Marion Pélissier, David Gauchard, François Jeanneau, Rayess Bek ajouteront à ces questions, leur savoir spec-taculaire en vous faisant partager des extraits de leurs prochains spectacles. La ville de Jacou a fait le pari courageux d'inves-tir dans un magnifique établissement culturel avec la Passerelle. C'est un des plus beaux lieux de l'agglomération de Montpellier. Comment l'habiter ? Est-ce qu'un artiste habite ? Quelle est la différence entre habiter et résider ?

DIMANChE 7 AVRIL

15h30Parc Bocaud, JacouLe Jacou Bar

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une communauté acteurs spectateurs : place, cour, parking de centre commercial, chapelle désaffectée et excentrée, jardin public, lieux de vie quotidienne. Quoi de moins esthétique qu’un parking de supermarché, lieu où se croisent fugacement des gens pressés de remplir leur caddie ? Pourtant ce lieu détourné de sa fonction devient un lieu ouvert, le lieu de tous les possibles, propice à l’annulation de tous les clivages sociaux. Le théâtre contemporain ne cherche-t-il pas constamment à échapper aux lieux qu’on lui construit parce qu’ils nous séparent du monde extérieur, qu’ils sont détachés du monde réel ? A la recherche du vrai, comment éviter le théâtre de classe ou le théâtre d’illusion ? Comment réinventer continuellement l’espace théâtral ?La chapelle Gély n’est-elle pas l’exemple type d’un lieu théâtral étonnant, implanté dans un milieu social dont il est séparé culturellement, mais qu’il espère amener à lui ?Quelle est la politique culturelle d’une ville lorsqu’elle achète un lieu et le destine à la culture ? Le projet culturel est-il mûri ou n’est-il là que pour agrémenter un lieu classé ou à acheter par obligation? Est-on dans une démarche politique ou culturelle ? L’expression « politique culturelle » n’est-elle pas un oxymore parfait ?S’il y a eu autrefois concordance entre un lieu théâtral et un public, elle a disparu dans une société éclatée où coexistent toutes les formes et tous les lieux.

Jo Papini

la noblesse de robe et la bourgeoisie d'affaires qui se font construire de belles maisons aux portes de la ville, histoire de donner des fêtes et faire des folies.

Le théâtre municipal : Jean Vilar, situé dans l’ancien mas de la PailladeCe domaine viticole était propriété de la famille Baroncelli, vieille noblesse italienne émigrée. Son dernier propriétaire est Jean de Baroncelli, critique cinématographique au journal Le Monde, marié en 1949 à l'actrice Sophie Desmarets. Ils vivent à Paris mais font de fréquents séjours au domaine de la Paillade.En 1956, après le gel des vignes, la fa-mille décide de vendre une partie des ter-rains agricoles à la ville, puis le domaine lui-même quelques années plus tard.À partir de 1978, l’ensemble du parc, 25 587 m², est réhabilité et devient le premier grand parc public du quartier. Les bâtiments, également réhabilités, sont investis par différents services municipaux. La maison de maître - le « château » - abrite les bureaux administratifs du Théâtre, ainsi qu’une annexe de la mairie. Le chai de l’aile Est, d’abord transformé en caserne des pompiers, est reconverti en 1994 en salle de spectacle, l’actuel théâtre. Une partie du bâtiment abrite également l’Espace Bernard Glandier,

dédié à la danse et géré par la Compa-gnie Didier Théron.L’aile Ouest du corps de ferme abrite la Maison pour Tous Léo Lagrange.

Le domaine d'O, domaine départe-mental d'art et de cultureXIe siècle : connu sous le nom de Mas de Villar, il appartient au comte de Melgueil.1545 : la propriété appartient à Jacques de Guilhem, seigneur de Figaret, puis elle est acquise par Jacques David, co-sei-gneur de Montferrier. En 1685, la seigneu-rie de Puech Villa est transmise à Charles de Perdrix et à son frère Philippe. C’est en 1722 que commence réellement l’histoire du domaine, acheté et agrandi par Charles Gabriel Le Blanc. Jusqu’à sa mort, survenue en 1750, il s’attache à constituer l’un des châteaux entourés de jardins, les plus élégants de la première moitié du XVIIIe siècle. 1762 : Jean-Emmanuel Guignard, vicomte de Saint-Priest, s’en rend propriétaire et commande de grands travaux hydrau-liques afin de doter le parc de vasques, de fontaines et d'un important bassin propre à y donner des fêtes nautiques.1821 : Marie-Nicolas Fournier, baron de la Contamine et évêque de Montpellier, acquiert le château et les terres. 1860 : Connu au XIXe siècle sous le

nom de « campagne de l’Evêque », le domaine prend, sur les registres cadas-traux, le nom de « Château d’O ». 1905 : Après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il devient la propriété du Dépar-tement de l’Hérault.Ce n’est qu’à partir de 1958 que le châ-teau d’O fait l’objet de restaurations, sous l’impulsion du Conseil général de l’Hé-rault, qui reprend en main son destin. En 1980, il décide de faire du château un lieu artistique et crée en1987 le festival du Printemps des Comédiens. Le château et le parc abritent aujourd'hui un théâtre de 230 places, un amphi-théâtre de 1800 et une salle de spectacle de 600 places.

La chapelle Gély1972 : construction de la Chapelle de la Résurrection, Années 2000 : Edouard Perez, le prêtre de la paroisse, abandonne cette église.Raisons : vétusté du lieu, irrespect des jeunes et désintérêt de la population gitane non concernée par ce culte.L’évêché cède la Chapelle de la Résur-rection pour la somme de 90 000 €, en juin 2006, à la Mairie de Montpellier qui l’attribue à Etienne Schwarcz et son association Music Events.

Jo Papini

» Historique des lieux théâtraux de Montpellier

Le lieu historique : l’Opéra-ComédieLe XVIIIe siècle voit se construire la ma-jorité des théâtres à l’italienne en France. Ils sont le signe de la grande ville et de l’activité théâtrale institutionnalisée. Leur construction en province coïncide avec l’accélération de l’expansion urbaine et le développement économique des cités. La bourgeoisie montante veut afficher sa culture dans un théâtre-monument au cœur de la ville, à l’instar de l’église et de l’hôtel de ville.En 1752 Richelieu s'installe à Montpellier et choisit l'emplacement du théâtre dont il veut doter la ville : la place d’Armes, devenue depuis place de la Comédie.En 1754-55 : construction du premier théâtre - salle de spectacle doublée d’une salle de concert - inauguré le 22 décembre 1755 et détruit par un incendie exactement 30 ans plus tard. Il est reconstruit et inauguré en 1788. En 1789, un début d’incendie le détériore à nouveau.Dans la nuit du 6 au 7 Avril 1881, un in-cendie détruit complètement le bâtiment. Un théâtre provisoire en bois, réalisé en 2 mois, est construit sur le Champ de Mars devenu depuis l’Esplanade. Le sort s’acharne encore : il brûle aussi 8 ans après, jour pour jour.On reconstruit un nouvel opéra de 1200 places après avoir démoli 23 immeubles d'habitation qui jouxtaient le premier théâtre. Œuvre de l’architecte Cassien-Bernard, élève de Garnier, il est inau-guré le 1er octobre 1888.

Le Centre dramatique national : Théâtre des 13 vents, domaine de GrammontAu début du XXe siècle, les metteurs en scène réagissent contre le théâtre à l’italienne : ils lui reprochent sa fixité, sa rigidité, la contrainte de son cadre de scène, l’éloignement du public, cause de sa passivité. L’apparition du béton va per-mettre la construction de nouvelles salles.Mais les metteurs en scène tentent

aussi par tous les moyens d’échapper au conditionnement des salles institutionnali-sées, de briser les cadres. Naît alors l'idée d'utiliser des bâtiments anciens pour les transformer en des lieux de spectacle. Dans notre région viticole, l’aménagement du chai en salle de spectacle va devenir une constante : Les Treize vents, le théâtre Jean Vilar, le chai du Terral…En 1174, les Grandmontains (moines de l'ordre de Grandmont) s'installent sur un domaine dépendant du chapitre cathé-dral de Maguelone, dans la solitude d'un plateau caillouteux. L’activité monacale se poursuit jusqu’à la révolution.Au XVIe siècle, Grammont devient aussi un conservatoire de la flore locale.A partir du XVIIIème Le domaine change de propriétaires plusieurs fois en quelques décennies. Le général de brigade Frégeville s’installe à Montpellier en 1795 et achète le château en mai 1796. Il le transforme pour lui donner son aspect actuel de grande villa à l'italienne. Il devient ensuite la propriété de person-nalités de la ville qui le réaménagent, bâtissent les dépendances et le Chai nécessaires à leur production viticole.1867: le professeur Bouisson, marié à Amélie Bertrand, acquiert le château et ses dépendances.1893 : La famille Buisson-Bertrand lègue le château et ses dépendances à la Faculté de Médecine qui fonde un préventorium pour enfants déshérités, et l’Institut Buisson-Bertrand implante sur le domaine un élevage de chevaux pour l’étude de sérums.1897 : La chapelle Saint-Etienne est construite, selon la volonté de la dona-trice, à côté du château.1979 : Le domaine de Grammont (90 hectares) est acquis par la Ville de Mont-pellier et accueille plusieurs structures culturelles. 1982 : C’est dans l’ancien Chai qu’est ins-tallée la salle de spectacle du Théâtre des Treize Vents, centre dramatique national.Jérôme Savary baptise le CDN Nouveau Théâtre Populaire de la Méditerranée et inaugure la salle Bobby Lapointe construite à Grammont par la Ville de Montpellier. Jacques Nichet, de 1986 à 1997, dirige le CDN et lui donne son nom actuel, Théâtre des Treize Vents, du nom d’un lieu-dit de l'arrière pays.

Les folies de la Mosson : le mas de la Paillade et le château d’OL'apparition de maisons de plaisance, construites aux XVIIIe et XIXe siècles tient son origine de la montée en puissance de deux catégories sociales aisées : 7

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ProgrammationMERCREDI 10 AVRIL

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

19h30 Bâtiment B Chambre 214. Théâtre et photographie documentaires sur la cité U Primesautier Théâtre, Nanda Gonzague et les étudiants des ateliers Trioletto

21h00 L'Angela Bête Compagnie Angela Laurier Théâtre Jean Vilar

JEUDI 11 AVRIL

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

18h30 Atelier beatbox Université Montpellier 2, Maison des étudiants

19h00 L'Angela Bête Compagnie Angela Laurier Théâtre Jean Vilar

21h00 B.L.E.N.D Desiré Davids & Hélène Cathala / Hors commerce La Chapelle Gély

VENDREDI 12 AVRIL

09h30 Checkpoint Hybrides des rencontres professionnelles internationales

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

19h00 L'homme qui valait 35 milliards Collectif Mensuel Domaine d'O

21h00 Record Marion Pellissier Maison Louis Jouvet / ENSAD / École Nationale Supérieure d'Art Dramatique de Montpellier

21h00 B.L.E.N.D Desiré Davids & Hélène Cathala / Hors commerce La Chapelle Gély

SAMEDI 13 AVRIL

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

19h00 Record Marion Pellissier Maison Louis Jouvet / ENSAD / École Nationale Supérieure d'Art Dramatique de Montpellier

19h00 L'homme qui valait 35 milliards Collectif Mensuel Domaine d'O

SAMEDI 6 AVRIL

10h30 L'Agora Café du centre commercial Saint-Paul

15h00 Atelier beatbox Maison pour tous Léo Lagrange

15h00 Journal Empreinte Maison pour tous Léo Lagrange

17h30 Paillade : une ré-publication Nourredine Bara Café du centre commercial Saint-Paul

21h30 Invasion Los Angeles Ciné drive : projection du film de John Carpenter Parking du centre commercial Saint-Paul

23h00 Bionicologists and the Primat Picturae Ezra, L.O.S, Primat, Taprik, David Gauchard Maison pour tous Léo Lagrange, cour

DIMANChE 7 AVRIL

15h30 Le Jacou Bar Parc Bocaud, Jacou

17h00 Brickman Brando Bubble Boom Agrupación Señor Serrano La Passerelle, Jacou

LUNDI 8 AVRIL

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

20h00 Good bye Schlöndorff. Correspondances sonores d'une guerre falsifiée Rayess Bek Cinéma Diagonal, Salle 2

21h30 Rock the Casbah Film de Yariv Horowitz Cinéma Diagonal

MARDI 9 AVRIL

13h00 Journal Empreinte Kawenga - territoires numériques

19h00 NAZ ou quand la nécessaire quête d'identité se perd dans les extrêmes Compagnie Sens Ascensionnels Théâtre Jean Vilar

21h00 Café Babel : Résident de la République Mpt Léo Lagrange, Salle Sophie Desmarets

22h30 Concert Rayess Bek Mpt Léo Lagrange, Salle Sophie Desmarets

La compagnie Adesso e sempre présente le festival Hybrises 5 en collaboration avec : le Théâtre Jean Vilar de la Ville de Montpellier . la Chapelle Gély . Kawenga - territoires numériques . le domaine d'O - domaine départemental d'art et de culture . la Pas-serelle, Jacou . la Maison Louis Jouvet / ENSAD . le CROUS de Montpellier . l'Université Montpellier 2 - sciences et techniques . le Cinéma Diagonal . la Verrerie d'Alès / PNC-LR . la Maison pour tous Léo Lagrange . l'association Les 4 chemins . la Laiterie

FESTIVAL HYBRIDES 5Réservation • 04 67 40 41 39• THÉÂTRE JEAN VILAR 155 RUE DE BOLOGNE 34080 MONTPELLIER• 06 33 37 18 81• [email protected]

SUIVEZ LE FESTIVALhybrides.over-blog.comfacebook.com/festivalhybrides

EMPREINTEContact [email protected] de publication :Compagnie Adesso e sempre42 rue Adam de Craponne 34000 MontpellierRédacteur en chef : Julien BouffierSecrétaire de rédaction : Jo PapiniComité de rédaction : Julien Bouffier, FP, Jo Papini, l'équipe de Nourredine BaraGraphiste : Christophe Caffier 06 09 59 50 99Photographe associé : Xavier Malafosse / Collectif Off SourceCrédits photos : DR

JOUEZ LES CRITIqUES ThÉâTRAUXChroniquez un spectacle que vous avez vu, rencontrez les artistes, débattez, développez un regard critique. Les spectateurs sont les journalistes de notre journal. Chacun pourra faire partie de l'équipe de rédaction en écrivant à l'adresse : [email protected] Réalisation du journal Empreinte dans les locaux de Kawenga du lundi 8 au samedi 13 avril de 13h à 17h. Nouveauté : à 13h, vous pouvez assister et faire partie de la conférence de rédaction du journal. Tous les jours, le rédacteur en chef invité, un artiste différent du festival, sera présent pour échanger avec nous, proposer des sujets et donner l'orientation du journal du jour.

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