À la Gloire du Grand Architecte de l’UniversRite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm

K H A L A M

BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA

GRANDE LOGE MIXTE FRANÇAISE

juin 2009 E.V.numéro

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NUMÉRO SPÉCIAL

« … Nous pouvons nous dispenser de placer toutes ces extraordinaires mani-festations, dont tous les siècles ont été inondés et qui ne nous frapperaient pastant si nous nʼavions pas perdu le vrai caractère de notre être et surtout si nouspossédions mieux les annales spirituelles de notre histoire depuis lʼorigine deschoses. Dans tous les temps, la plupart des voies ont commencé à sʼouvrir dansla bonne foi et sans aucune espèce de mauvais dessein de la part de ceux à quielles se faisaient connaître… … Et cʼest alors que le principe des ténèbres estvenu se mêler à ces voies et y produire cette innombrable multitude de combi-naisons différentes et qui tendent toutes à obscurcir la simplicité de sa lumière…… Dans les unes ce principe de ténèbres ne forme que de légères taches quinous sont comme imperceptibles et qui sont absorbées par la sura-bondancedes clartés qui les balance ; dans les autres il y porte assez dʼinfection pourquʼelle y surpasse lʼélément pur. Dans dʼautres enfin, il établit tellement sa domi-nation quʼil devient le seul chef et le seul administrateur… …

Je ne regarde donc tout ce qui tient à ces voies extérieures que comme despréludes de notre œuvre car notre être étant central doit trouver dans le centreoù il est né tous les secours nécessaires à son existence. Je ne vous cache pasque jʼai marché autrefois par cette voie féconde et extérieure qui est celle par oùlʼon mʼavait ouvert la porte de la carrière… … aussi, au milieu de choses siattrayantes pour dʼautres, au milieu des moyens, des formules et des prépara-tifs de tout genre auxquels on nous livrait, il mʼest arrivé plusieurs fois de dire ànotre maître : “Comment maître, il faut tout cela pour le bon Dieu ?” et la preuveque tout cela était du remplacement cʼest que le maître répondait : “Il faut biense contenter de ce que lʼon a.” »

Louis-Claude de Saint-Martin(À propos de ce quʼil appelait « Les voies dangereuses »

et que Constant Chevillon nʼa cessé de dénoncer sous le vocable « dʼordres bizarres »)

exergue2

• exergue 2 par Louis-Claude de Saint-Martin

• éditorial 4 par Daniel NKOUTA, Premier Surveillant de la Loge : LE SANCTUAIRE DE LʼARCHE DʼHATHOR N° 911, Orient de Pointe-Noire (République du Congo.)

• Nouvelles de la Voie Mixte Française de Memphis-Misraïm 6 Sabine Doumens, Président du Souverain Sanctuaire Mixte pour la France et les pays associés

• De la Grande Architecture Universelle 8 Patrick-Gilbert Francoz, Passé Grand Maître Général de de Memphis-Misraïm

• Horakhty 14 Alain de Weyer, Apprenti, Triangle Horakhty, Orient de Limoges

• Le Livre des morts des anciens Égyptiens au musée du Louvre 16 Lionel Aillot, Vénérable Maître de la respectable loge Abou Simbel, Orient de Grasse

• Troisième Arcane : LʼImpératrice 19 Patrick-Gilbert Francoz, Passé Grand Maître Général de de Memphis-Misraïm

• Hommage fraternel 24

• Le coin des livres 25

sommaire

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Daniel NKOUTA,Premier Surveillant de la Loge :LE SANCTUAIRE DE LʼARCHE

DʼHATHOR N° 911, Orient de Pointe-Noire (République du Congo.)

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Une conjonction exclusive ?Sans doute !

Une exclusion pétrifiée ?Là est lʼimpasse !

Dans la clôture dogmatique,faisant fi dʼun questionnement etdʼune recherche, qui nous installedans un psittacisme doctrinaireravalant le débat à des escar-mouches stéréotypées de quelquecatéchisme que ce soit, un endoc-trinement utilitaire faisant lʼéconomiedʼune recherche intelligente de lavérité : tel est le mal de ce sièclefinissant qui pourrait survivre dansle siècle qui commence.

Qui que nous soyons, cette clô-ture dogmatique nous épie.Lʼouverture, de plus en plus diffi-cile, nous dérange dans nos tropcommodes certitudes. Elle exigele courage de nos peurs surmon-tées. Disons-le, une science quirefuse le questionnement et larecherche intelligente de la véritése dégrade en idéologie. Un OrdreInitiatique qui refuse le question-nement et la recherche intelligentede la vérité se dégrade en religion.

Il sʼinfère de ceci, que la Franc-Maçonnerie qui ne sʼest jamais défi-nie ni dans lʼune ni dans lʼautre,méprise le dogmatisme. Je repren-drai ici le propos quʼimprimait notreTrès Illustre Frère Georges MARTINen lettres capitales sur la premièrepage des Bulletins du Droit Humain :

« Les religions sʼoccupent desrelations que les humains doivententretenir avec la puissance divine

pour mériter et obtenir le bonheuréternel après la mort. La Franc-Maçonnerie mixte groupe sous sabannière les humains de toutesraces, toutes religions et nationali-tés afin de rechercher en communet continuellement les moyensdʼassurer chacun la plus grandesomme de bien-être matérielle etde bonheur moral pendant sa vie.

Les religions divisent les humains,la Franc-Maçonnerie mixte veut lesunir ».

Dans lʼouvrage intitulé Psycha-nalyse de lʼInitiation maçonnique,paru aux Éditions Dervy-Livres en1975, le premier ouvrage sur laMaçonnerie que jʼai acquis unmois après ma Réception auGrade dʼApprenti à lʼOrient deBordeaux le 13 mai 1985 dans laRespectable Loge RAOUL DELAGEde la Grande Loge de France,notre très Illustre Sœur GrandDignitaire de la Maçonnerie Fémi-nine Française Éliane BRAULT,écrit à la page 83 ce qui suit :

« Les religions offrent la rési-gnation, avec les promesses derécompense dans un monde hy-pothétique ; mais aussi avec lʼobli-gation dʼêtre rivé à un adversaireguettant la faute en permanence.La Franc-Maçonnerie ne peut don-ner un conseil ; elle apporte lesoutien dʼune conscience lucide etle libre choix ».

Dans le silence et la quiétude desTemples travaillant aux Rites placéssous le patronage de Saint Jean, leMaillet du Vénérable Maître vient defrapper dʼun coup le plateau :— Mon Frère, dʼoù venez-vous ?— De la Loge de Saint-Jean.— Qu ̓y fait-on à la Loge de Saint-Jean ?— On y élève des Temples à lavertu, et lʼon y creuse des cachotspour les vices.

— Que venez-vous faire ici ?— Vaincre mes passions, soumet-tre ma volonté et faire de nouveauxprogrès dans la Maçonnerie.— Quʼentendez-vous par Maçon-nerie ?— Jʼentends lʼétude des Scienceset la pratique des Vertus.

Tels sont les propos rituels ducatéchisme de lʼApprenti contenudans un manuel classique du XVIIIe

siècle : Recueil de la MaçonnerieAdoniramite.

La Franc-Maçonnerie se pré-sente donc comme un Art, celui debâtir un nouvel homme dans lequelles vertus sʼépanouiront au maxi-mum devenant exempt de vices.

De son côté, lʼinstruction auPremier Degré Symbolique nousenseigne que :

« La Franc-Maçonnerie a pourprincipes : la tolérance mutuelle, lerespect des autres et de soi-même,la liberté absolue de conscience.Considérant les conceptions mé-taphysiques comme étant dudomaine exclusif de lʼappréciationindividuelle de ses membres, ellese refuse à toute affirmation dogma-tique. Elle a pour devise : Liberté-Égalité-Fraternité ».

Tous ces propos sont fort préciset clairs. Cʼest le lieu de sʼinterrogersur les schismes qui déchirent laFranc-Maçonnerie, le Franc-Maçonse disant fraternel et tolérant.

Que vaut alors lʼinterdictionfaite par une Puissance maçon-nique à ses membres de fréquen-ter des Frères et Sœurs dʼune autrePuissance maçonnique ? Exacte-ment ce que vaut lʼexcommunica-tion de lʼÉglise catholique romaineà lʼégard de la Franc-Maçonnerie.

Cette question qui a fait coulerbeaucoup dʼencre ici et là, pose lagrave interrogation sur la capacité

éditorial

Les Obédiences maçonniques et la tolérance

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réelle quʼa une Obédience maçon-nique, à dénier à un Frère ou uneSœur étranger à cette Obédiencesa qualité dʼInitié, donc de Maçon,et par là même celle de la régula-rité de sa Loge.

En réalité, tout Maçon, à quelqueRite ou Obédience quʼil appar-tienne, ou quʼil appartienne à uneLoge indépendante qui nʼest ratta-chée à aucune Obédience, estrégulier, sʼil a été reçu ApprentiFranc-Maçon dans les formesrequises dans une Loge régulière.Il est dès lors légitime de dire quesi nous venions à rencontrer unFrère ou une Sœur dans notre par-cours, il serait simplement insenséde conditionner sa reconnais-sance comme tel à son apparte-nance à telle ou telle autreObédience. En tant quʼInitié, il estmon Frère, elle est ma Sœur.

Mais au fait quʼest ce quʼuneLoge régulière ?

Vouloir affirmer la régularitédʼune Loge à partir de son sou-chage à une Obédience me paraîtêtre une hérésie, une aberration.Le Frère Jules BOUCHER, sʼinsur-geant contre les censeurs de larégularité maçonnique écrivait :

« Ceux qui parlent de régularitésont obligés de jeter un voile dis-cret sur leurs propres origines, carlʼhistoire nʼa pas les complai-sances des fabricants de Rituelset elle remet cruellement à leurpropre place les “excommunieurs”dʼaujourdʼhui qui furent souvent,sinon toujours, les irréguliersdʼhier » (J. BOUCHER, La Sym-bolique maçonnique, chez DERVY1991 page 196).

En effet, en juin 1717, au jourde la Saint-Jean, quatre Logeslondoniennes se réunirent etapprouvèrent une Charte. En1721, cette Charte fut présentée et

acceptée par Lord Montaigu quidevint leur Protecteur, et en 1723,elle est publiée sous la signaturede : Anderson Author. Anderson,commandité par le Roi George,traita avec un imprimeur en acco-lant son nom à ce document connudésormais sous le nom de Cons-titutions dʼAnderson, qui fut depuislégué à la postérité, comme actefondateur de la première Obédiencemaçonnique : la Grande LogeUnie dʼAngleterre.

Et sur ce point, Marius LEPAGE,qui a fréquenté les Loges anglaisesdistributrices de la régularité,reconnaît et déclare ce qui suit :

« Quand on étudie lʼhistoire dela Grande Loge dʼAngleterre entoute impartialité historique, onvoit que les Landmark ne sont pasautre chose quʼun mot bien frappé,derrière lequel il nʼy a rien, maisqui est très utile pour sortir dʼunesituation embarrassante quand onne sait plus logiquement quoirépondre. Naturellement la GrandeLoge dʼAngleterre, en toute bonnefoi, a cru bien faire en altérant lesinaltérables Landmark ».

Henri JULIEN in Régularité exo-térique et Tradition ésotérique enFranc-Maçonnerie, page 24, écrità son tour : « Landmark, Consti-tutions dʼANDERSON, nous res-tons dans un plan réglementaire ?Cela est peut-être pratiquementutile, mais cela nʼa rien à voir aveclʼessence initiatique de la Maçon-nerie ».

La régularité en réalité ne pro-vient que de la reconnaissance etde cette spiritualité bien person-nelle qui ne sʼédicte pas ; seuls lesprincipes sont transmissibles dansla grande chaîne dʼunion, et dansles règles traditionnelles régies parla tolérance et la fraternité. Et pourreprendre le propos de notre Frère

Rémi BOYER in Secret de la Franc-Maçonnerie Égyptienne, DenisLABOURE aux Éditions ChariotdʼOr, page 10 :

« Depuis quand la reconnais-sance initiatique est–elle obtenueautrement que par un acte parfaitsans autre témoin que le Réel ? »

Nʼayant pu, hélas, par lʼeffet demode résister aux sirènes de lareconnaissance profane, ce virusde la Maçonnerie spéculative a faitirruption dans les Temples où lʼonprétend travailler au Rite Égyptien,oubliant que le Rite Égyptien dontla finalité demeure sacerdotale ausens alchimique, a pour caracté-ristique dʼêtre de nature vibratoire,ce qui nécessite un travail réel sursoi, autrement dit la Gnose, et quece travail nécessite la présencedʼun pyramidion initiatique secretmais bien réel : la HIEROPHANIEdes écoles de mystères, ce para-tonnerre, véhicule de lʼénergievitale seule capable de donner vieà nos travaux, qui guide les espritssans pouvoir sʼincarner de manièreapparente. De nos jours, il faut ledéplorer, la fonction de HIERO-PHANIE se trouve « récupérée »sans droit ni titre, de manièrepublique personnelle par certainsindividus, alors quʼil sʼagit dʼunefonction ésotérique et mystiquesécrète, et cela au prétexte delʼintroduction dans les structures àcaractère initiatique de cettenotion étrangère à lʼInitiation : ladémocratie de demos crates, lepouvoir de la masse, hérésie qui apermis lʼélection ou la désignationdans le domaine initiatique de cer-tains personnages sans réellevertu initiatique voire philoso-phique, ce qui a conduit notre Ritedans la situation de turbulencesdans laquelle il se bat depuis quel-ques années. Jʼai dit !

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Nouvelles de la Voie Mixte Françaisede Memphis-Misraïm

Sabine DOUMENSPrésident du Souverain Sanctuaire

Mixte pour la Franceet les pays associés`

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Au cours de son assembléedʼéquinoxe de printemps, le 21mars 2009, le Souverain Sanc-tuaire Mixte pour la France etles pays associés a élevé augrade de Patriarche-SublimeMaître du Grand Œuvre, 90e

degré du Rite Ancien et Primitifde Memphis-Misraïm, lʼillustrefrère Émile Di Mattéo. LesPatriarches-Grands Conserva-teurs du Rite ont ensuite pris uncertain nombre de décisions etrappelé des dispositions pour lebien de lʼOrdre, au rang des-quelles :

• le Sublime Frère ÉmileDIMATTÉO a été coopté commemembre à part entière auSouverain Sanctuaire Mixte etdésormais il exerce les devoirset jouit des prérogatives atta-chés aux titulaires du 95e degrédu Rite.

• la Voie Interne du Rite estla priorité dʼOrdre pour tous lesateliers symboliques et consti-tue dorénavant le centre degravité de notre pyramide.Réveillée il y a déjà 8 ans à tra-vers le Cercle Intérieur Magistraldu Rite, dont les assembléessont conçues, rappelons-le,comme des outils destinés àformer les maîtres de la Grande

Loge Mixte Française auxarcanes ésotériques et hermé-tiques du Rite tels que poséspar les Passés Grands MaîtresGénéraux de notre filiation ini-tiatique (Voie Garibaldi, Chevillon,Dupond), la Voie Interne estappelée à se développer dès larentrée maçonnique prochainecomme suit : Trois tenues magis-trales annuelles (une par tri-mestre) seront animées danslʼobédience par le T.°. Subl.°.F.°. Patrick Francoz, PasséGrand Maître Général, nourriesdes contributions des atelierspréalablement réunis en cham-bre magistrale, chaque atelierdevant désigner un correspon-dant chargé dʼanimer le CercleIntérieur au plan local.

Les Instructions Fugaironcommuniquées à lʼensembledes Maîtres via les Vénérablesdes ateliers demeurent le filrouge méthodologique et initia-tique et constituent les pointsdʼappuis des formations dis-pensées aux Apprentis et Com-pagnons par les Seconds etPremiers et Surveillants desloges sur les fondements desrituels des grades correspon-dants.

• la continuité initiatique vou-lue par nos Grandes Constitu-tions et Règlements Générauxentre maçonnerie symbolique,philosophique et ésotériquesuppose une parfaite prépara-tion des maîtres à lʼéchelle desgrades de Perfection (4e au 14e

degré du Rite) et enjoint lesVénérables à prévoir doréna-

vant de façon impérative, unefois par trimestre, des tenuesau 3e degré portant sur la sym-bolique et les allégories dugrade. La Grande Loge estchargée dʼy veiller, en lien avecle Suprême Conseil Mixte.

• Le Suprême Conseil Mixtepour sa part, doit sʼassurer, encoordination avec les prési-dents dʼateliers, pour les mêmesraisons constitutionnelles, quele passage de nos frères etsœurs aux degrés suivantssʼeffectue automatiquement dèsque lʼancienneté requise estatteinte sans avoir besoin derecourir à la procédure de pré-sentation individuelle de candi-dature. Le Souverain SanctuaireMixte réaffirme sa défiance àlʼégard des dérives népotiquesou préférentielles personnelleset sa confiance dans le jeuimpersonnel et objectif desrouages de lʼOrdre, comme prévudʼailleurs dans le RèglementIntérieur du Suprême ConseilMixte, adopté en 2007, qui pré-voit quʼau cas où lʼun des titu-laires du 14e degré (et parextension, du 18e ou du 30e

degré) considère quʼun candi-dat nʼest pas en situation deprétendre au grade qui sʼoffre, illui appartient dʼadresser auT.°.P.°.S.°.G.°.C.°. un rapportécrit motivé examiné enConseil Suprême Mixte.

Le Souverain Sanctuaire Mixtea renouvelé sa solidarité atten-tive et fraternelle à lʼégard desfrères et sœurs de lʼorient deFort de France qui traversent

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une situation complexe et dure.Le déplacement de la déléga-tion de la Grande Loge et duSouverain Sanctuaire, reportéen raison des événements, estprévue pour le début du moisdʼavril pour une semaine intensede travail à mener dans lʼintérêtdu développement dans lesAntilles françaises de la VoieMixte du Rite Ancien et Primitifde Memphis Misraïm.

Par ailleurs, le SouverainSanctuaire Mixte a pris acte, etles a validées, des décisionsprises par le T.°.R.°.G.°.M.°.Patricia Mondini et la GrandeLoge :

• en ce qui concerne la ges-tion de la trésorerie de lʼobé-dience à travers la nominationdʼun Grand Trésorier adjoint, enla personne du R.°.F.°. RolandNouguier

• en ce qui concerne la col-lecte et la conservation despièces et archives de lʼOrdre, lacréation de la fonction de GrandGarde des Sceaux dévolue auR.°. F.°. Grand Orateur PaulGuglielmi.

Les ateliers de la pyramidesont également informés :

• quʼun annuaire dʼOrdre està disposition des VénérablesMaîtres, Maîtres Surveillants etDélégués Territoriaux,

• que le site de lʼobédienceest en cours dʼextension souslʼimpulsion du Subl.°. F.°. ÉmileDimattéo dans le double objec-tif dʼactualiser la vitrine de laVoie Mixte Française et de four-

nir aux ateliers les informationsnécessaires à leur gestion,sous couvert de mots de passeappropriés,

• que notre bulletin dʼinfor-mation et de liaison Khalam estprogressivement mis en lignesur un site spécial indépendantdu précédent,

• que la pyramide sʼest dotéedʼun logiciel de gestion informa-tique des ateliers, cogéré par laGrande Loge et le SuprêmeConseil Mixte, les référentsétant respectivement le R.°. F.°.Grand Orateur et Garde desSceaux Paul Guglielmi et leT.°.P.°.S.°.G.°.C.°. Émile Dimat-téo,

• quʼune nouvelle édition desrituels des 13e et 14e degrés,dʼune part, et des 15e, 16e, 17e

et 18e degrés, dʼautre part, esten cours de mise au point etfera lʼobjet dʼune diffusion lorsde la rentrée prochaine.

Par ailleurs, les membres delʼObédience sont informésquʼune tenue blanche ouvertesera organisée à Lyon au moisde novembre prochain sur lethème : « Lyon capitale maçon-nique dʼOrient et dʼOccident »,et que leur concours serarequis afin de faire de cettemanifestation exceptionnelle unpoint dʼorgue du travail collectifdes ateliers pour lʼannéemaçonnique 2009/2010.

Pour terminer, le Convent2009 aura lieu comme à lʼac-coutumée le 3e week-end dumois de juin, du 19 au 21, à

lʼOrient de Nîmes. Instancedʼorientation et de décisionmajeure, ainsi que de rencontreannuelle entre tous les Maîtresde lʼObédience, il est rappeléque tous les ateliers y sontreprésentés (sous réserve dʼêtreà jour avec le Grand Trésor)avec voix délibérative par lesVénérables et Premiers etSeconds Surveillants pour cequi concerne les loges, par lesMaîtres Surveillants pour ce quiconcerne les triangles et avecvoix consultative pour tous lesmaîtres de lʼobédience qui peu-vent sʼy rendre sans demandeparticulière.

À cette occasion, la R.°.L.°.Sothis invite lʼensemble desfrères et sœurs à une tenueobédientielle de Saint Jeandʼété qui aura lieu sur place lesamedi 20 juin en soirée aprèsles travaux conventuels.

Mes bien chers frères etsœurs, vous voyez que les dif-férentes instances de lʼOrdrene ménagent pas leur peine etsʼinvestissent dans le beauchantier qui est le nôtre afin quevive et perdure le Rite Ancien etPrimitif de Memphis Misraïm ausein de la Voie Mixte Française.

Dans les liens de lʼOrdre.

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De la Grande Architecture Universelle

Patrick-Gilbert FRANCOZPassé Grand Maître Général de

lʼOrdre de Memphis-Misraïm

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« Théorie “sauvage”, subver-sive et dévastatrice, la phy-sique quantique a jeté à baslʼédifice policé échafaudé aucours des siècles par la sciencetraditionnelle. Elle nous faitentrer de plain-pied dans lemonde de la science-fiction.Les révolutions républicaines,marxistes, islamiques et autres,risquent dʼapparaître insigni-fiantes face à la révolutionquantique. Notre organisationsociopolitique et nos modes depensée vont être bouleversés,davantage peut-être que toutautre événement. »

Sven Ortoli et Jean Pierre Pharabod*

Il nʼy a pas de dessein supé-rieur prédéterminé emmenant lemonde créé, lʼhumanité, chacundʼentre nous vers un destin (unefatalité) préconçu au sens où lemental des hommes peut leconcevoir. Il y a une Source cos-mique (lʼÊTRE) de lʼÉnergie uni-verselle (lʼEsprit en action, le Noûsdes Philosophes de la Nature) àlʼorigine de tout ce qui a été, est etsera, fonctionnant selon dix LoisUniverselles intangibles, immuableset impersonnelles, sur lʼapplicationdesquelles lʼhomme nʼa aucuneinfluence. Il y a un ordonnance-ment général de tout ce qui peutêtre perçu en terme de création,ressortant à une Grande Architec-ture Universelle qui est le fruit delʼapplication au monde créé de cesLois Naturelles Universelles parlʼIntelligence suprême naturelle enraison du mouvement perpétuel delʼÉnergie émanée de La Source.

Notre univers, comme tous lesunivers, oscille en permanencedans lʼinfini mouvement de con-traction et dʼexpansion, dʼinspire etdʼexpire cosmique, de lʼénergieuniverselle éternelle et infinie ;cʼest pour cela que lʼÊTRE (la tota-lité du Tout) dont lʼâme incarnéeest issue, nʼa jamais eu de com-mencement et nʼaura jamais defin, nʼest jamais né et ne mourrajamais, que rien ne peut lui êtreajouté ou retranché. Ce mouve-ment perpétuel qui anime lʼÊTREnʼest pas le fruit dʼune volonté par-ticulière ou dʼune motivation exté-rieure, mais résulte de sa propreintelligence ; lʼÊTRE cosmique,entité universelle globale, est doncinfini dans sa manifestation etunique en sa nature. Le chaos, ouce que nous nommons bien impro-prement ainsi, nʼexiste donc pas,

car même les chaos les plus som-bres dʼapparence possèdent eneux-mêmes de mystérieuses ré-gulations qui les amènent inélucta-blement à retrouver non pas lʼordremais lʼharmonie, qui les poussentà se réinscrire dans lʼUnité de laGrande Architecture Universelle àlaquelle ils appartiennent demanière intrinsèque. De ce parfaitordonnancement du Grand Tout,ce que nous appelons Dieu (et sesdifférentes déclinaisons spatio-temporelles) est lʼÉnergie cos-mique sans forme activée par sapropre intelligence souveraine,mise en partition par le GrandArchitecte de lʼUnivers au plan ter-restre sous des formes diversesperceptibles par la consciencelimitée de lʼhomme ; cʼest aussipour cela que la connaissance quelʼhomme a de Dieu est très relativeet ponctuelle, que le nom de Dieuest imprononçable, si tant est quʼilsoit connaissable, car son champdʼaction infini reste inaccessible aumoyen des sens et de lʼintellect,reste non perceptible par la seuleconscience mentale.

Ce processus de Grande Archi-tecture Universelle que lʼon peutqualifier de divin, pour employerun terme courant mais non impé-ratif, engendre donc une harmo-nie, une cohérence, un équilibreparfaits dans lʼexpression des dif-férentes formes que prend lʼÉnergieUne et Céleste pour se manifester,et il nʼa donc rien à voir avec unplan déterministe fruit dʼune volontéparticulière et qui serait applicableplus particulièrement aux humainsen terme dʼexistences individuellesterrestres incarnées ; plan prédé-terminé qui traduit dʼailleurs de lapart des déterministes une arro-gance inacceptable puisquʼun tel

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déterminisme ramené au seul planterrestre reviendrait à conférer àlʼhumanité une origine, un rôle,une place, une finalité, uniques,spécifiques et autonomes danslʼensemble de la Création alorsquʼelle nʼen est que lʼun des élé-ments, peut-être important, ce quireste à démontrer, mais en aucuncas prépondérant. Donc, si legrand dessein de cohérence etdʼéquilibre gouvernant lʼensemblede la création peut être qualifié deprédestination, ce nʼest pas dansle détail, à titre humain et indivi-duel, ce nʼest quʼà titre planétairedès lors que les individus, consi-dérés dans le cadre de lʼordonnan-cement du Tout comme desélectrons ou des atomes de celui-ci, conservent la capacité dechoix, non pas du but ou delʼobjectif qui reste général et globalpour lʼensemble de ce qui estcréé, mais de la méthode quant àla manière dʼaccomplir leurs exis-tences respectives, indissociablesde toutes les autres formes de viedans le mouvement perpétuel àlʼorigine de celle-ci.

La Source cosmique de lʼÉnergievitale et lʼIntelligence universellequi président à la Grande Architec-ture Universelle qui en découlentsont consubstantielles lʼune delʼautre et ne peuvent relever dedéfinitions ou dʼinterprétationsmentales ou intellectuelles, maiselles peuvent être perçues etappréhendées par lʼintuition, ouintelligence de lʼâme, qui est lafaculté de perception métaphy-sique (au-delà du physique) quelʼhomme initié et « rebranché » surlʼessentiel peut utiliser à conditiondʼen respecter les modalités perti-nentes dʼappréhension. Dʼoùlʼincompréhension générale de ce

processus divin ou naturel quiéchappe aux perceptions senso-rielles et indiffèrent la raison.

Ce que les hommes appellentimproprement le destin est donc lerésultat de lʼaction générale etimpersonnelle de cette ÉnergieUniverselle en mouvement dansles multiples formes quʼelle revêtainsi que de notre participation à cegrand ordonnancement du Tout parlʼexercice de ce que lʼon appelle lelibre arbitre. Dʼoù lʼexpression éso-térique des mages dʼOrient (à lafois médecins et prêtres de laReligion primordiale universelle)pour lesquels lʼimportant dans lavie dʼun homme nʼest pas ce quʼilaura accompli au cours de celle-ci,mais la manière dont il lʼaura fait,car le but personnel ne compte pasdans cette organisation universelleimpersonnelle ; dans celle-ci seulecompte lʼexpression, la collabora-tion dʼune vie individuelle au GrandBut de cohérence et dʼharmonie duTout. Vouloir résumer lʼexistencehumaine à un déterminisme per-sonnel incontournable est donc ridi-cule puisque la vie personnelle dʼunhomme nʼest quʼune fraction, unatome, appartenant à un agence-ment global indissociable (nonsécable) à lʼintérieur duquellʼhomme sʼinscrit ou ne sʼinscrit pas(son libre arbitre trouvant en cela àsʼexprimer en ce seul domaine) avecles conséquences induites, pourlui et son entourage, selon la portéeindividuelle ou collective de sesdécisions et de ses actes.

Tout être humain, en tant quʼâmepersonnalité incarnée, particule dela Conscience Cosmique Univer-selle, est donc, en fonction du pro-cessus céleste précité, titulaire enpartie de ce quʼil appelle son des-

tin et est soumis à la loi de réincar-nation lui permettant de « peaufi-ner » son expression terrestre afinde lʼinscrire parfaitement dans cetagencement intangible jusquʼaumoment où il nʼaura plus besoindʼun tel processus pour agir enqualité dʼagent cosmique à partentière ; loi de compensation trou-vant son expression dans la réin-carnation selon laquelle chacunpassera par lʼétat où lʼautre estpassé (ce qui en soi doit déjà sus-citer beaucoup dʼhumilité dans nosjugements individuels sur autrui)selon le cycle de la Roue de laFortune offrant à chacun dʼentrenous la possibilité de passer alter-nativement par les douze maisonsdu cercle de la création appa-rentes correspondant aux douzeétapes du zodiaque cosmique.Ces incarnations successivesnécessaires à la réalisation par-faite de lʼâme personnalité résul-tent de lʼapplication de la LoiNaturelle Universelle de compen-sation selon laquelle chaque pen-sée, parole ou acte induit unecontrepartie inscrite dans lesarchives universelles à lʼactif ou aupassif de son auteur, lequel, encas de préjudice causé ou dʼinduperçu (et il ne sʼagit pas là detransaction monétaire ou dʼopéra-tion bancaire), devra compenservoire rembourser en terme deJustice immanente, individuelle oucollective. Cette compensationnécessaire au rétablissement delʼéquilibre des plateaux de labalance de Maat est le résultatnaturel de lʼexercice du libre arbi-tre exercé dans le cadre delʼinscription ou non dʼune exis-tence dans le plan parfait delʼUnivers ; précision apportée quelʼautre partie de ce supposé destinrésulte de la compensation rendue

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nécessaire par les actes et com-portements collectifs dʼune sociétédonnée à laquelle lʼêtre incarnéparticipe ou collabore pour laquellela loi de compensation opère col-lectivement de la même manièreque pour les individus. In fine, ceque beaucoup appellent le destinou la prédestination, par incom-préhension ou par défaut, nʼestque le résultat des modalités selonlesquelles nous décidons de vivrelʼincarnation que nous avons choi-sie à la naissance et la consé-quence de notre chemin antérieurau cours de nos incarnations suc-cessives. Dʼailleurs, la science, etplus particulièrement la médecine,ne remet-elle pas en cause le« tout déterminisme » génétiqueou familial et ne reconnaît-elle pasaujourdʼhui à lʼhomme la facultédʼinfluer sur celui-ci, par sa penséeprincipalement ? Ainsi, incarna-tion, libre arbitre et compensationsalutaire sont consubstantiels à lanotion même de vie incarnée, etnier lʼune des prémisses naturellesde la proposition ésotérique précé-dente revient à nier la notionmême dʼexistence consciente.

Dans ce contexte universel oucosmique, la petite architecturehumaine, individuelle ou collec-tive, ne peut se construire, notam-ment par lʼexercice relatif du librearbitre, que dans le cadre des LoisNaturelles qui président à laGrande Architecture Universellene relevant pas elle-même dʼundéterminisme intangible et absoludû à une quelconque volontésupra humaine, mais résultant duseul besoin de cohérence etdʼharmonie évolutive du Tout uni-quement régi par son inexorablemouvement vers « lʼAilleurs » dessages (lʼinspire et lʼexpire cos-

mique perpétuel). Cʼest donc enréglant sa vie, non sur des loishumaines, fussent-elle extraitesde textes humains plus ou moinsinspirés pour tenter de traduire lapensée divine, mais sur les LoisNaturelles Universelles ou cos-miques que lʼhomme acquiert levéritable libre arbitre, ce quʼilappelle liberté, celle de lʼâme, caril redevient alors maître de ce quilui appartient de destiné en la réu-nifiant au grand Tout ; il nʼest alorsplus seulement une partie delʼâme universelle, il est redevenuun vecteur de lʼâme universelle en

mouvement en ayant réappris quetoute chose faisant partie de lʼUn,que toute circonstance nʼétantquʼun élément du Grand Tout, quele bon et le mauvais sont relatifs etne sont que le résultat de la façondont il perçoit les choses à unmoment donné. De la mêmemanière la réelle beauté, qui peutse dissimuler sous des formesobjectives parfois rebutantes,nʼest pas ce que lʼon perçoit avecles sens dans lʼapparence desformes extérieures, mais résulte

de lʼharmonie interne des êtres etdes choses, cʼest-à-dire quʼellenʼest perçue que psychiquementavec les sens internes propres àlʼâme : LʼÊtre intérieur, partie delʼÂme universelle ; et si les êtres etles choses que nous percevonssont laids pour nous cʼest parceque, le plus souvent, nous nʼenapercevons que la partie facticeémergente, ou parce que notreabsence dʼharmonie propre nenous permet pas dʼen percevoir labeauté sous-jacente aux formesillusoires et aux apparences trom-peuses.

La méditation et la prière, ennous faisant reprendre consciencede tout cela, constituent donc labranche principale de lʼarchitecturehumaine, laquelle peut parfaite-ment correspondre à la GrandeArchitecture dès lors quʼà traverselles deux, par séquences, provi-soirement, en esprit, nous pou-vons effectivement avoir lasensation que le centre du mondese trouve là où nous sommes etque sa circonférence cʼestlʼunivers tout entier, tout en com-prenant alors que les frontièresspatio-temporelles sont artifi-cielles. Mais, direz-vous, quandsavons-nous que nous sommes ànouveau en phase avec les méca-nismes intangibles de la GrandeArchitecture Universelle ? Peut-être lorsque nous entendons ànouveau penser les autres, surtoutceux qui nous indiffèrent ou,mieux, ceux que nous nʼaimonspas, lorsque nous entendons mur-murer les pierres des templessacrés, lorsque nous sommes fas-cinés en conscience par cettesérie de passages fondamentaux,biologiques et spirituels, delʼélectron à lʼatome, puis de celui-

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ci à la molécule, à la cellule, àlʼhomme, à la planète, au systèmesolaire et aux galaxies, parce quenous comprenons alors quʼen tantque fraction infinitésimale dʼunivers,incarnation de la divinité cosmiqueet universelle, nous sommesdevenus divinité nous-mêmesdurant la très courte fraction detemps de cette nouvelle illumina-tion consciente et respectueusede tout, donc du Tout ; cette ins-cription harmonique individuelledans lʼensemble cosmique ou uni-versel survient lorsque nous avonscompris quʼil nʼy a aucune diffé-rence entre une fleur des champset une opération de calcul, entre lapoésie et les mathématiques, dontles différences apparentes nerésultent que de notre perceptionlimitée, puisquʼelles expriment trèsexactement la même chose sousdes formes différentes.

En dernière analyse, le librearbitre de lʼhomme ne sʼexercequʼen une seule circonstance :Dans le choix préjudiciabledʼadhérer au seul ordre des socié-tés humaines et à la vie qui endécoulent ou chercher le mystèrede lʼexistence et de lʼharmonie delʼÊtre pour en faire son guide.

Cʼest pour avoir voulu sʼexonérerde ces principes fondamentaux dela création que les société hu-maines ont été capables de géné-rer de manière récurrente degrands prédateurs de lʼhumanitétels que le furent, par exempledans la période récente, Hitler,Staline et leurs épigones ; lorsque,précisément, par lʼexercice incon-sidéré de son libre arbitre indivi-duel et collectif lʼhomme prétendsʼarroger la capacité de se substi-tuer à la Grande Architecture

Universelle en pensant pouvoirsubstituer ses lois sociales et poli-tiques aux Lois Naturelles Univer-selles. Lʼœuvre au noir de cesgrands prédateurs de lʼhumanité,entités individuelles incarnant lapensée collective de peuples et denations, qui ne trouvèrent leursplaces respectives sur terre quʼenraison de la seule volonté humainefaut-il le rappeler, devrait nousenseigner que lʼexercice du librearbitre à titre collectif, comme àtitre individuel, ne saurait jamaissʼexonérer sans préjudice majeur

des nécessités de la GrandeArchitecture Universelle transcritedans ses Lois Naturelles. Et tantque lʼhomme tentera de sʼaffran-chir de ces impératifs éternels,tant que la leçon ne sera pasingurgitée, de telles énormitésanormales continueront à sʼagrégersous forme dʼentités humaines etles préjudices de leurs actionspourront continuer à ce manifes-ter, par exemple sous la forme desdérèglements planétaires, finan-

ciers, bancaires, économiques,sociaux actuels qui nʼont quʼuneseule origine : lʼinfraction à la LoiNaturelle selon laquelle lʼhommene peut, sans conséquences per-sonnelles et collectives funestes,sʼapproprier de manière durableles ressources naturelles de la pla-nète ; le processus funeste dedésagrégation se poursuivra cycli-quement tant que lʼhomme nʼaurapas compris quʼil ne peut à titrepersonnel acquérir, même légale-ment au sens humain du terme, lesuperflu au détriment de ceux qui

nʼont pas lʼindispensable ; cetteLoi Naturelle dʼappropriation illégi-time de la planète Terre est pour-tant enseignée dans tous lestextes anciens, mais elle resteignorée avec condescendance,voire arrogance, par ceux qui pré-tendent diriger le monde alors quenos Francs Saliens la connais-saient bien, eux qui nous lʼonttransmise jusquʼà ce que, pourdes raisons politiques et finan-cières, nos rois catholiques la fas-

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sent disparaître durant le moyenâge obscur du corpus législatifdʼoccident.

Cʼest, de la même manière, pouravoir oublié (sʼils ne lʼont jamaisconnue) cette Grande ArchitectureUniverselle et son processusintrinsèque dʼorganisation globaleque les psychologue officiels et lesastrologues et devins imparfaitsqui officient dans le monde pro-fane nous disent quʼen casdʼerreur ou dʼéchec dans les évé-nements qui jalonnent notre viepersonnelle, il ne faut jamais reve-nir en arrière, quʼil faut coûte quecoûte avancer vers quelque chosedʼinconnu prétendument indispen-sable, ayant cru comprendre quʼausens « zodiacal » un tel « arrêt surimages » dans une vie reviendraità régresser dans lʼune des « mai-sons » antérieures ; sauf que cetteprétendue régression sur la Rouede la Fortune ne relève pas dulibre arbitre, mais quʼelle résultede lʼindispensable rétablissementde lʼéquilibre des plateaux de labalance de Maat, et que lorsquelʼon occulte un nécessaire retoursur soi pour compenser ou assimi-ler un événement particulier dontnous sommes lʼauteur par lʼeffetde nos décisions, il nous seraimposé ultérieurement, ici ou ail-leurs, pour apprendre les leçonsutiles, quels que soient nos vainsefforts pour y échapper. Il sʼagit làdʼune véritable métempsychosepsychique, étape indispensable duprocessus alchimique natureldʼépuration, qui ne doit pas êtreconfondue avec la métempsy-chose physique régressive impo-sée par certaines religions parincompréhension du protocole devie précédent. Plutôt que parlerdʼastrologie, dont le sens est

dévoyé en permanence dans lesmagazines de vulgarisation, il meparaît préférable de se référer àlʼastronomie sacrée des babylo-niens et des arabes savants, cellequi prend en compte non seule-ment lʼinfluence des astres et pla-nètes courantes du systèmesolaire (ce qui traduit de surcroîtlʼautre erreur qui revient implicite-ment à placer la Terre et ses habi-tants au centre des mondes demanière aussi stupide que lʼa faitdurant 1800 ans la théologie reli-

gieuse au nom de laquelleGiordano Bruno a été brûlé vif etque Galilée dut se rétracter de sapréscience), mais également tousles astres et satellites stellaires quipeuplent notre galaxie (sansoublier ceux qui existent et quenous ne connaissons pas encore)dont lʼinfluence sur la planèteTerre en tant que corps vivant etsur lʼexistence de ses habitantsest tout aussi importante queMars, Mercure, Vénus, Jupiter,Saturne, Pluton, la Lune et leSoleil retenus à titre exclusif au

terme dʼune formidable erreur parlʼastrologie événementielle ; lʼas-tronomie sacrée nʼa pas pourobjectif et capacité de prédire leprétendu destin préconçu dechaque être humain, mais dedéterminer les conditions géné-rales dʼévolution dʼun système pla-nétaire global et de comprendreles grands phénomènes naturelsprovoqués par la présence con-joncturelle et relative de certainsautres corps célestes dans lʼorbecéleste de la Terre, sans avoir laprétention, insupportable et injusti-fiée, dʼen tirer des conséquencespersonnelles ou individuelles àlʼégard des particules indétacha-bles de lʼensemble que noussommes ; sans oublier quʼadmettreune telle ineptie ne mène, in fine,quʼà la superstition et à la résigna-tion. Cette astronomie sacrée, à ladifférence de lʼastrologie bricolée,nous permet de comprendre quʼilnous faut agir en conformité avecles Lois Naturelles Universellesqui régissent lʼensemble de ce quenous sommes en capacité de per-cevoir et elle ne nous permet quede nous inscrire, de manière paisi-ble et respectueuse dans ce à quoinous participons en qualité dʼélé-ment indispensable, sinon déter-minant, en comprenant aussi quetout ce qui nous arrive nʼest pas lefruit dʼune sanction divine courrou-cée, mais le résultat à la fois denos actes incompatibles avec cequi précède (en nous remettantautant de fois que nécessaire surnotre voie pour lʼinscrire dans LaVoie) et des nécessités du fonc-tionnement cohérent et perpétueldu Grand Tout.

Par ailleurs, si la négation delʼexercice du libre arbitre limité ànotre capacité dʼinscription dans la

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Grande Architecture Universellesʼexprimant par les Lois Naturellespermet à certaines philosophiesde professer le non-vouloir, le non-agir, le non-être, outre quʼil sʼagitdéjà en soi dʼune démarche rele-vant du libre arbitre avec ses natu-relles conséquences, cela revientaussi à rendre prisonnier lesadeptes de telles philosophies desdécisions, donc du libre arbitre,des autres en se trouvant danslʼobligation dʼassumer les consé-quences des décisions dʼautrui, etdonc à devoir nécessairementcompenser des actes dont ils neseront pas les auteurs mais quʼilsauront implicitement décidés devalider et dʼendosser ; outre lʼinuti-lité de telles existences livrées parfaiblesse ou paresse au bon vou-loir dʼautrui, une telle incompré-hension de la vie engendre, par leprocessus dʼhétérotélie cher auxanciens grecs, un indispensablebesoin démultiplié dʼassurer lacontrepartie non seulement desactes individuels, mais égalementcelle des actes de ceux que lesadeptes de telles philosophieauront décidé de laisser prendreles rênes à leur place.

Cette Grande Architecture Uni-verselle, dont les clefs nous sontdonnées par les textes sacrés detoutes les traditions, en particulierpar « Le Livre des morts des an-ciens égyptiens », avant quʼils nesoient réinterprétés ou expurgéspar des hiérarchies sacerdotalesincompétentes ou préoccupéespar la seule pérennisation de leurspouvoirs respectifs, et qui se trouvepréservée et communiquée dansles grades ésotériques des sys-tèmes initiatiques authentique-ment branchés sur la TraditionUniverselle, dont celui de Memphis-

Misraïm lorsquʼil nʼa pas été lui-même lʼobjet de manipulations oude réductions inappropriées, estaujourdʼhui en cours de redécou-verte et de démonstration par ceuxqui lʼont le plus vilipendée auxcours des deux siècles écoulés :Les scientifiques. En effet, les phy-siciens quantiques, sans cessebousculés dans leurs rechercheset démonstrations par les élé-ments non maîtrisables de lamatière et de leurs comporte-ments, ont démontré que chaqueélément de matière, chaque parti-cule de vie, possède une informa-tion globale sur « lʼarbre toutentier », que chaque région de

lʼespace temps, si petite soit-elle,contient une information généralesur lʼordre impliqué dans lʼuniversentier et, à partir de ce constat, ilsont élaboré une théorie des « va-riables cachées non locales »selon laquelle : « La réalité pro-fonde de tout ce qui est observa-ble nʼest ni lʼesprit (au sensmatérialiste dʼintelligence), ni lamatière, mais une réalité dʼunedimension supérieure qui est leurbase commune et dans laquelleprévaut lʼordre impliqué »*.

Enfin, et pour parachever letout en conformité avec les ensei-gnements séculaires transmis parle Rite Ancien et Primitif deMemphis-Misraïm, méditons et

travaillons dans nos ateliers sur laconvergence extraordinaire desphysiciens quantiques les plus enpointe sur les découvertes scienti-fiques récentes avec les intuitionset prémonitions de nos Maîtrespassés : Louis Fugairon, FrançoisJolivet-Castellot, Victor-ÉmileMichelet et Papus, notamment,lesquels avaient su décrypter lesarcanes cachés de la PistisSophia, de la Table dʼÉmeraude etdu Corpus Herméticum apparais-sant aujourdʼhui comme de purstraités de physique quantique à lalueur des récentes découvertes decette discipline scientifique etrésumés dans le constat suivanttiré des travaux des plus éminentsphysiciens de la planète :« Lʼunivers global est représentépar une seule fonction dʼondedʼune complexité gigantesque, quinʼest jamais “réduite” mais sescinde sans arrêt en branchesdont chacune représente un uni-vers tel que nous le concevons.Les mathématiques de cette fonc-tion dʼonde globale sont telles queles différentes branches ne peu-vent interagir, si bien que nousnʼavons pas conscience delʼexistence des autre branches etdonc des autres nous-mêmes. » *

27 décembre 2008,16 mars 2009.

Je vous remercie de votreattention. »

* Cf. Le cantique des quantiques de SvenOrtoli et Jean-Pierre Pharabod aux édi-tions La Découverte et Notre existence a-t-elle un sens ? de Jean Staune aux éditionsPresse de la Renaissance.

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Horakhty

Alain de WEYERApprenti, Triangle Horakhty,

Orient de Limoges

Les Égyptiens voient le cielcomme une sorte de voûte sou-tenue par 4 piliers disposés aux4 coins de la Terre. Le soleileffectue sa course orbitale ensuivant cette voûte. Chaqueposition du soleil est symboli-sée par un dieu différent :

• Khépri pour le soleil levant,représenté par un scarabée,

• Rê-Horakhty pour le soleilde midi, au zénith, au summumde sa puissance,

• et Atoum pour le soleil cou-chant, représenté par un vieil-lard avec une tête de bélier.

Rê ou Râ est le dieu Soleil,cʼest le Créateur central et origi-nel, il est le dieu le plus impor-tant dʼÉgypte. Le lever et lecoucher quotidiens du soleilapportaient la preuve tangibledu pouvoir que possédait lesoleil de tomber dans le cieloccidental et de renaître chaquematin dans le ciel oriental.

Rê-Horakhty, « Horus delʼhorizon » ou « Horus sola-risé », représente lʼunion de Rêet de Horus, le dieu du ciel.

Il est représenté sous laforme dʼun homme à la tête defaucon, surmonté du disquesolaire entouré dʼun cobra,Méhen, qui le protège du ser-pent maléfique Apophis.

Il tient dans sa main gaucheun sceptre appelé « Was » quireprésente le pouvoir et ladomination, et dans sa maindroite « Ankh », la Croix AnséedʼÉgypte, symbole de la vie,

généralement portée par lesdivinités.

Il partage avec Sobek legrand Temple de Kom Ombo.

Il a pour épouse sa sœurdivine Tasenetnophret, pour filsPanebtaoui, le Seigneur desDeux Terres, et pour fille ladéesse Hathor.

À lʼorigine, le dieu Soleil étéadoré autour de la pierresacrée, le Benben, car selon lamythologie, cʼest sur cette stèleque lʼastre du jour luisait aucommencement du monde. Lesobélisques sont des répliquesde cette pierre sacrée.

Chaque soir, le soleil dispa-raît de lʼhorizon à lʼouest pourentrer dans la monde souter-rain, cʼest le domaine des dieux,de lʼau-delà et des morts. Il ypoursuit sa course en directionde lʼest pour réapparaître lematin à lʼorient.

Rê parcourt donc le mondedes ténèbres dans les douzeheures de la nuit (extrait duLivre des Morts en annexe).

Il le fait assis au milieu dʼunebarque tirée par 4 chacals. Àlʼavant, Seth le défend contreson ennemi, le serpent Apophis(long de 52 m) qui tente chaquenuit de le détruire. Ils sont ac-compagnés par Thot et Horus(voir papyrus en annexe).

Chaque matin, le lever dusoleil est une victoire remportéepar Rê sur les forces des ténè-bres.

Jʼai dit, Maître Surveillant.

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Le voyage nocturnede Rê

Le Livre des Morts nousdonne, heure par heure, le trajetaccompli par Rê dans le mondedes ténèbres, pendant les douzeheures nocturnes :

Première heure : cʼest lʼheuredu passage. La barque de Rêentre sous lʼhorizon.

Deuxième heure : Rê se puri-fie et change de barque.

Troisième heure : Rê est ac-cueilli dans le domaine dʼOsiris.

Quatrième heure : cʼest leterritoire hostile de Sokaris, àtête de faucon, dieu des mortsmemphite (assimilé à Osiris).

Cinquième heure : mêmecontrée. La barque de Rê setransforme en serpent pourglisser sur le sable. Les ténè-bres sont absolues, mais Rêsortira de cette région régé-néré.

Sixième heure : la barqueretrouve enfin le fleuve pour tra-verser la région où repose Osiris.Le voyage réel de Rê vers lavie commence.

Septième heure : cʼest lʼheurela plus dangereuse du voyage.Cʼest là que règne le serpentApophis, si redoutable et belli-queux. Rê contourne lʼobstacledes spirales meurtrières dʼApo-phis, mais lʼeau qui soutient labarque a disparu. Seuls lespouvoir dʼIsis permettent à Rêde sortir de cette impasse.

Huitième heure : Rê traverseune région où se trouve lʼhu-

manité entière. Les habitantsde cette contrée se tournentvers le Soleil quʼils nʼont pasrevu. Leurs voix sʼélèvent sousla forme dʼun grand miaulementde chat.

Neuvième heure : contrée oùles rameurs obscurs de labarque de Rê rentrent chezeux, dans les cavernes de ladouât, le monde inférieur. Désor-mais, Rê nʼa plus besoin de leursservices.

Dixième heure : la transfor-mation de Rê commence. Ap-parition dʼun scarabée, symbolede sa renaissance.

Onzième heure : les yeuxsʼouvrent à la vérité. Tous lesennemis ont été terrassés. Lacorde de halage de la barqueredevient serpent.

Douzième heure : la transfor-mation de Rê est accomplie.Son corps renaît au mondecéleste sous la forme définitivedu scarabée Khépri. Rê sʼinstalle

sur sa nouvelle barque, blotticontre le sein de Nout, déessedu ciel, fille de Chou, le souffleet de Geb, la matière. Tous lesdéfunts, restés dans la douât,contemplent la transformationde Rê, qui peut alors entamerun nouveau cycle de vie.

La barque est tirée par 4chacals sous lesquels 4 divini-tés cobras lèvent les bras ensigne dʼadoration.

Rê est assis au milieu de labarque.

À lʼavant, Seth transperce desa lance le méchant serpentApophis qui soulève la barquede son corps et se dressemenaçant.

À lʼarrière, debout, Horus etThot assistent à la scène.

Derrière la barque, une divi-nité découpe le serpent dont lecorps est transpercé de nom-breux couteaux.

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Lionel AILLOTVénérable Maître de la respectable

loge Abou Simbel, Orient de Grasse

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LES PORTES DU CIELVision du Monde

dans lʼÉgypte AncienneExposition au Musée du Louvre

du 6 mars au 29 juin 2009

Samedi 14 mars 2009E.°.V.°. , jʼai eu le privilège devisiter au musée du Louvre,une exposition sur le « livre desmorts » intitulé « Les portes duciel », qui a commencé le 6mars et qui se terminera le 29juin 2009. E.°.V.0.

Cette exposition rassembleprès de 370 pièces dont la plu-part viennent des collections duLouvre, soixante-dix étant prê-tées par dʼautres musées oudes collectionneurs. Elle estrépartie entre quatre théma-tiques : « LʼUnivers sanctuairedes Dieux », « Le ciel sous laterre lʼau-delà mystérieux »,« Entrer et sortir la Chapelle dela tombe » et « Aux portes duciel le parvis du temple ».

Dans la langue des anciensÉgyptiens, « les portes du ciel »désignent les battants du naos,tabernacle placé au cœur dutemple qui renfermait la statuedʼune divinité. Leur ouverturemet en contact le monde deshommes et celui Dieux.

Cette exposition propose unvoyage à travers ces mondesdont les portes du ciel mar-quent lʼaccès, le ciel étant tout àla fois lʼespace sensible vu dela terre et la dimension abritantle divin. Composée dʼobjets quicouvrent une période de troismillénaires, allant de lʼAncienEmpire à lʼépoque romaine,lʼexposition sʼattache à replacerdes objets familiers dans leurcontexte social, religieux et

artistique. Elle montre ainsi ladiversité et la souplesse dʼadap-tation aux mutations de cet artsouvent qualifié de répétitif. Lesœuvres issues des collectionsdu Louvre sont présentées con-jointement à des objets prove-nant des grandes collectionségyptologiques européennes.Le visiteur est ainsi amené àeffectuer un cycle complet àtravers les mondes égyptiens,un parcours que les égyptiensressentaient comme un seg-ment dʼéternité.

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Un parcours initiatique

L'exposition, dont la matièremême exige d'indispensablesrenforts pédagogiques, estconçue sous forme de parcoursinitiatique et se laisse traversercomme un récit. Au commence-ment, donc, Noun, le « père desdieux », est une étendue liquided'où émerge peu à peu une sur-face solide, la terre. Au-dessus,le ciel, peuplé par les divinités,au-dessous, la douat, où rési-dent les morts, et entre ces troisespaces, de mystérieux pas-sages…

Le Livre des morts des anciens Égyptiensau musée du Louvre

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Fragment d'enveloppe en cartonnage dePadiouf : l'œil oudjat. Toile agglomérée,stuquée et peinte. Troisième période inter-médiaire, 945-715 av. J.C. Paris, muséedu Louvre © 2006 Musée du Louvre-Georges Poncet.

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Osiris au cœur de lamythologie égyptienne

Le mythe d'Osiris est aucœur de la mythologie égyp-tienne, et par conséquent del'exposition du Louvre. À l'est età l'ouest, les portes du Cielmarquent par leurs ouvertureséternelles la succession desjours et des nuits. L'Occidentest une déesse, Imentet, qui ausoir accueille le soleil, et, aucrépuscule de leur vie, lesmorts. La nuit, le ciel a pour nomNout, déesse au corps couleurbleu nuit parsemé d'étoiles, quiavale le soleil le soir et l'enfanteau matin…

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Survivre corps et âme

L'au-delà, la douat, demeured'Osiris, est à la fois souterrainet céleste, puisque le soleil leparcourt la nuit. C'est uneimage inversée du monde. Làsont les dépouilles des morts,tandis que leurs doubles spiri-tuels, le ka et le ba, libérés ducorps, survivent grâce à la pré-servation du corps et du nomdu défunt. La momification faitdu corps un tabernacle pources entités spirituelles quientrent et sortent au gré desrites. La chapelle du tombeauest une sorte de sas, dont la« fausse porte » les empêchede sortir dans le monde desvivants où elles sont redoutées.Sur les parois de ces chapellesfunéraires, des peintures oureliefs rappellent la vie quoti-dienne du mort, ainsi prolongéedans l'au-delà.

Le temple, enfin, est dans lepaysage égyptien un lieu inter-médiaire entre les dieux et leshommes, les morts et lesvivants. Le sacré, lui, est partout.

La vie des Égyptiens estponctuée de portes célestes.Elles leur permettent de circulerde la vie à la mort, du mondedes dieux à celui des hommes.Pour la première fois, le Louvreconçoit une exposition qui offreau visiteur d'accomplir ce voyagesacré.

Sarcophage de la dame Tanethep, ouvert(détail). Grauwacke, diorite. Époque ptolé-maïque, IIe siècle av. J.-C. Paris, muséedu Louvre © 2006 Musée du Louvre-Georges Poncet.

Elle s'articule donc en quatrelieux soulignés par les couleursdes salles : jaune pour l'Univers,fils du soleil, bleu nuit pour leciel sous la terre, gris pour lachapelle de la tombe, et rosépour le parvis du temple. Ceslieux de passage vers le sacrésont évoqués en 370 œuvresappartenant aux 5 000 ans del'Égypte antique.

Pour l'Égyptien, à l'Orient età l'Occident s'ouvrent les portesdu ciel. Chaque matin, Ré monte

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dans sa barque pour visiter leroyaume des vivants. Chaquesoir, il disparaît par le BelOccident et s'en va réjouir lesmorts, au royaume d'Osiris. Là,Ré – dont la peau vire au bleusombre – éveille doucement lesdéfunts qui, faute de vent dansles profondeurs de la Terre,tirent volontiers sa barque. Lesmomies sont les tabernaclesdes morts. Leurs viscères repo-sent dans une urne de pierreenfermée derrière les portesd'un coffre en bois peint. Lecœur est confronté à la déesseMâat lors d'une pesée. S'il esttrop lourd, la Dévoreuse lebroie. Mais si la balance atteintl'équilibre, le défunt prend placeà côté d'Osiris et certaines par-ties de lui-même ont le droit de

sortir au jour. Dans les sépul-tures, des portes – fausses – etde vrais passages permettentces allers et venues du défunt.Chaque soir, il regagne le cada-vre momifié. La momie doitdéfier l'éternité. Si elle estdétruite, l'esprit condamné àerrer parmi les vivants, joue aumauvais démon. Installée auseuil du monde des morts etdes vivants, la chapelle funé-raire, espace de culte ouvertaux proches, doit fournir aumort un confort éternel et le dis-suader de vagabonder parmiles vivants : offrandes réelles,sculptées ou peintes (ce quirevient au même et vaut mieuxsur la durée), et, avec lamomie, le Livre des morts, pluscoûteux qu'elle encore. Il établit

l'identité du défunt, narre sa vieidéale, détaille les codes secretset l'itinéraire pour trouver lemonde des vivants. Ces entréeset ces sorties, alignées sur lecycle de Ré, résument l'emploidu temps de la vie éternelle.

Les temples, enfin, demeu-rent des dieux, ménagent undernier passage entre le mondedes hommes et l'au-delà. Ypénétrer consiste à franchird'autres portes du ciel. Le pro-fane s'arrête sur son parvis,devant le tabernacle qui pro-tège la statue du dieu. Nulhomme n'a le droit de la voir,sinon le dieu perdrait son pou-voir. Pour en rester tout proche,le fidèle peut déposer en guised'ex-voto, à côté des statuescolossales du pharaon, uneeffigie de lui-même, tenant lesemblèmes du dieu ou quéman-dant cette nourriture, qui régé-nère les morts et les vivants.

Fragment de stèle :Elle représente le dieu Osiris protégé par ses sœurs, en compagnie des déesses Maâtet Imenet.Calcaire. Nouvel Empire, vers 1295 av. J.-C. Leyde, Rijksmuseum van Oudheden ©.

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Troisième Arcane :LʼImpératrice

Patrick-Gilbert FRANCOZPassé Grand Maître Général de

lʼOrdre de Memphis-Misraïm

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Le troisième Arcane majeur,lʼImpératrice, est celui de lʼarith-métique sacrée qui nous permetde prendre conscience que : troiségal Un. Cʼest ici, avec Elle, que lecorps, lʼâme personnalité et lʼespritréunis forment un être vivant cons-cient durant son incarnation. Cestrois plans de la réalité humaine(qui se traduisent par lʼappétit, lessentiments et la connaissance) ouformes-consciences assembléessont chacun liés à des fonctionsvitales et à leurs besoins respec-tifs nécessaires à lʼéquilibre delʼhomme: Le ventre pour les besoinsmatériels liés à lʼinstinct, la poi-trine, siège du cœur, pour lʼâme-personnalité et ses besoins sociaux,psychiques, émotionnels, et la têtepour ses besoins « en esprit », spi-rituels ; ces zones de besoins etde conscience sont subordonnéeslʼune par rapport à lʼautre tout enétant toutes trois complémen-taires, indissociables et indispen-sables à lʼêtre incarné conscient,la grande erreur de certaines cul-tures et religions étant dʼavoiropposé le corps et lʼâme allantjusquʼà nier la véritable utilité dupremier alors que sans lui lʼâmeen recherche de ce qui lui estnécessaire nʼa plus de véhiculeapproprié. Sans oublier que lecœur est le médiateur entre le cer-veau et le ventre qui ne se suppor-teraient pas sans cette médiationinterne, tant leurs besoins et fonc-tions sont différents ; les trois sontdonc indispensables à la surviedes deux autres ainsi quʼà lʼhar-monie de lʼensemble. Cʼest ce que

représente au plan anthropomor-phique lʼImpératrice ou troisièmeArcane majeur du Livre de Thot-Hermès.

Toutes les anciennes traditionsvéhiculent depuis la nuit des tempscette identité tri-unitaire de lʼêtrehumain incarné caractérisée parles trois corps, les trois enve-loppes, les trois fonctions cons-cientes qui correspondent auxregards que lʼhomme peut portersur lʼunivers en fonction de lanature de son être qui prédominealors au moment où il regarde :matériel, mental ou spirituel, lepremier permettant dʼêtre en vie,le second dʼavoir conscience desoi et le troisième dʼavoir cons-cience de la beauté du monde.Notre lecture de ce qui nousentoure, lʼinterprétation de ce quinous arrive et, in fine, notreRéalité du monde dépendent doncde « lʼœil » dont la fonction prédo-mine en nous et de ses perfor-mances : matériel, mental ouspirituel, et la valeur de notre pro-pre existence dépendra de celledes trois fonctions qui aura prédo-minée durant celle-ci. Cʼest ici quenous comprenons quʼà côté denotre propre approche des êtres etdes choses, il en existe de nom-breuses autres différentes, toutesaussi légitimes dès lors quʼellessont le résultat de lʼétat dʼavance-ment et de développement dechaque individu. Cette tri-unitécorporelle et fonctionnelle desêtres humains conditionne aussi letype dʼorganisation collective quisera donnée à un moment delʼhistoire aux sociétés humaines,selon que prédominera majoritai-rement lʼun ou lʼautre de ces troisaspects de lʼhomme dans unesociété donnée.

Cʼest en raison de cette réalitéliée à la nature même de lʼhommeque, sans attendre quʼapparaisselʼImpératrice dans le Hieros Gamosde notre vie, nous devrions tou-jours nous poser la double ques-tion des initiés lorsque lʼon penseet agit pour évaluer la portée et lesconséquences de notre comporte-ment et de nos actes :

• Est-ce que je pense et agis auniveau des instincts (du ventre),des émotions (du cœur) ou delʼEsprit (de la tête) ?

• Ne pourrais-je pas penser et(ré)agir sur cette question, encette circonstance, sur les deuxautres plans simultanément, doncsur les trois plans qui « mʼhabi-tent », en harmonie avec moi-même et ce qui mʼentoure ?

Avec lʼImpératrice, nous sommesdonc en présence dʼun êtreincarné complet dont les troisniveaux de conscience et de viesont en parfaite harmonie, cʼest-à-dire en présence dʼune Unitévibratoire vivante composée detrois éléments consubstantiels etparfaitement coordonnés ; lʼêtreincarné devenue Impératrice estune copie conforme de ce quʼest,à une échelle multipliée et démul-tipliée : une planète, un univers,une galaxie ; il est donc en situa-tion de faire prévaloir dans lʼactionhumaine la magie céleste oùsacrée mise à disposition de ceuxqui voient et entendent avec lʼœilet lʼoreille internes, fonction résul-tant de lʼaccouplement parfait destrois plans de lʼêtre qui nous« habitent » simultanément.

LʼArcane III est en ce sens un« clin dʼœil » que la TraditionPrimordiale ou Universelle délivreaux initiés du Livre de Thot-Hermès car, à contre-courant descanons patriarcaux vétérotesta-

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mentaires, cʼest en effet un élé-ment féminin qui incarne lʼÊtreachevé et accompli dans la Sciencesacrée du Trois Fois Grand (ou,plus exactement, du Trois FoisMage : Melchior, Gaspard et Bal-thazar enfin réunis en Un).

Cette magie sacrée incarnéeen lʼImpératrice, correspondant ausacerdoce des titulaires du magis-tère complet (ceux qui ont réuni eneux-mêmes les trois mages hu-mains de la Tradition), relève delʼopération consistant à permettreau mage dʼêtre lʼinstrument desforces cosmiques ou divines pourpermettre au subtil de dominerlʼépais, à lʼénergie de gouverner lamatière et elle est totalement anti-nomique avec la sorcellerie, le spi-ritisme, la théurgie (limitée à lʼappelsur terre de certaines entités) ouavec un usage profane des sciencessacrées (comme lʼastrologie évé-nementielle), car toutes ces pra-tiques illicites (au sens ésotériquede contrariété des Lois NaturellesUniverselles), où le sorcier est tan-tôt lʼinstrument, tantôt la sourcedes forces élémentaires mises enœuvre, reposent sur une doubleinversion du processus magiquesacré ou naturel : Elles ne concou-rent, par ces usages dévoyés,quʼà la satisfaction immédiate debesoins égoïstes personnels etelles font appel sur terre à desentités astrales soit en les détour-nant de leur objectif naturel, soiten les retardant dans leur proces-sus dʼévolution. À lʼopposé de cescomportements déviants, la magiesacrée ou sacerdoce naturelnécessite que lʼinitié sʼélève versles sphères de conscience plusévoluées (ce que lʼon appelle pluscommunément les Génies ou lesAnges) pour communiquer avecles Maîtres et/ou la Source, par

lʼépuration préalable de sa penséeau moyen de la prière et de laméditation, à des fins purementaltruistes même si cʼest pourrésoudre une difficulté dʼordrematériel personnelle dans le légi-time but de rétablir une harmonieou un équilibre perdu afin de seréinscrire soi-même dans laGrande Architecture Universelle.Et cʼest bien ce que suggère notreImpératrice avec sa couronne(pouvoir du divin sur la cons-

cience : la légitimité), son sceptre(pouvoir de la conscience surlʼénergie : la puissance) et son écu(pouvoir de lʼénergie sur la matière :le but), soit les trois attributs dusacerdoce sacré qui, réunis en Un,autorisent la magie couronnéedʼen haut, seule légitime poursʼexercer dans le monde des vraisvivants ; ces trois pouvoirs étantsynthétisés de manière symbo-lique sur notre troisième Arcane

par la cathèdre sur laquelle estassise notre Impératrice, magi-cienne sacrée.

À partir de ces trois attributscaractérisant la science divine enaction, voyons ce qui fait quʼunmage sacré devenu Impératricenʼest pas un usurpateur, et déter-minons par là même la méthodepermettant de démasquer les fauxmages dissimulés derrière lesapparences trompeuses.

Le mage sacré, symbolisé dansle Livre de Thot-Hermès parlʼImpératrice, est couronné, mais àla différence de la tiare de laPapesse, la couronne du magesacré ne porte que deux étages,ce qui signifie que sa fonction,lʼexercice de la magie sacrée opé-rative, porte sur les deux premiersplans alors que la Papesse, laGnose incarnée, réinscrit sonaction dans le plan divin Sourcede la Gnose sublimée. Ce magesacré en activité parmi les hom-mes, sur terre, porte aussi en braslʼécu frappé dʼun aigle signifiantlʼaction libératrice et éclairée, quiest à la fois son identifiant et laprotection dont il va se servir pourse protéger et protéger ses proté-gés des forces inversées de lasorcellerie et autres théurgiesineptes ; cet écu caractérise le butde lʼinitié aux sciences sacrées, ilest « son étiquette annonçant entoute transparence la couleur »aux profanes et solliciteurs ; sansson écu identifiant, un mage initiéà la science de Thot-Hermès nʼestquʼun faux mage, car il ne sʼestpas lui-même sublimé en tantquʼhomme en rejetant ses désirsinutiles ou indus, il ne sʼest pasexhaussé jusquʼà un idéal qui luipermette de triompher des contin-gences humaines et matérielles, ilnʼa pas transmuté ses émotions et

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pulsions en forces vivantes de laNature ; cʼest ensuite le sceptre, lebâton du magicien que tient notreImpératrice, qui représente lemoyen par lequel la magie sacréeva atteindre son but.

Mais attention, la magie sacrée« science des miracles », la seulelégitime au sens ésotérique et delʼordre naturel des êtres et deschoses, nʼa jamais vocation àsʼexercer au détriment de qui quece soit, et il sʼagit dʼun pouvoirexceptionnel qui ne trouve àsʼexercer quʼen conformité avecles Lois Naturelles Universelles,lesquelles ne souffrent dʼaucuneexception à ce principe sauf préju-dice grave pour… le faux mage ;son but, comme ses moyens, nepeuvent donc être quʼaltruistes,positifs, désirés par le destinataireet inspirés par la Science dessciences, la Connaissance éter-nelle, la Gnose hermétique du livretenu par la Papesse ; ce servicedésintéressé, ne souffrant dʼaucunecontrepartie matérielle, confère salégitimité à la magie sacrée et per-met de faire la différence avec lespratiques occultes, personnelleset usurpatrices. Cʼest pour cela età ces conditions que la magiesacrée de lʼImpératrice est la« science des miracles » et queson sceptre, « bâton des magi-ciens », sera opératif ou non, enrecevant dʼen haut ce quʼelle varedistribuer en bas, très exacte-ment comme le fait le VénérableMaître de la loge maçonniquelorsquʼil ouvre les travaux pour« capter le ciel » au bout de sonépée et le transmettre ensuite auxinitiés lorsquʼil pose la pointe decelle-ci sur le crâne des impé-trants. Pour lʼImpératrice, Magesacré canal des miracles delʼinvisible dans le monde de la

matière, point focal terrestre desénergies cosmiques et telluriquescondensées dans son siège-cathèdre, la volonté transmutatriceest nécessaire en puisant son ins-piration dans sa verticalité céleste,car elle est désormais exonéréede sa dépendance horizontale ter-restre, ce qui justifie que ce nʼestpas une magie personnelle quisʼaccomplie à travers le Mage-Impératrice, mais bel et bien unemagie céleste au service de ce quiest en bas par le pouvoir de ce quiest en haut ; cʼest en cela que leMage sacré guérisseur, « faiseurde miracles », ne peut être quʼunesynthèse achevée de lʼAmour dʼenhaut au service de lʼamour dʼenbas, et cʼest en cela que le Mageest à la fois un prêtre (de la reli-gion naturelle universelle) et unmédecin, comme lʼétaient lesmages de Babylone, de Sumer etde la Vieille Égypte, comme lefurent le Maître Jésus et ses véri-tables épigones tels CornéliusAgrippa, Éliphas Lévi, lʼabbé Julio,Oswald Wirth et Maître Philippe deLyon, par exemple.

Le cherchant ne trouve que cequʼil cherche aidé en sa quête parlʼamour guérisseur, transmutateurdes forces célestes au bénéficedes besoins terrestres, amourguérisseur qui est à sa dispositionlorsquʼil en fait son but et sonoutil ; mais cela nécessite que laGnose universelle soit préalable-ment acquise par le cherchant enpassant de lʼétat de Bateleur àcelui de Papesse, dépositaire dela connaissance, puis à celuidʼImpératrice-Mage sacré, méde-cin opératif des esprit et descorps ; car la magie sacrée nʼestque le fruit actif de la Gnose mys-tique acquise en qualité et fonc-tions à partir de la « révélation

mystique » du Bateleur : Contactréel avec le divin par la méditationinspirée et lʼintuition, prise deconscience de la Gnose éternelle,mise en pratique des outils divinsou célestes acquis temporaire-ment, car voilà le processus opé-ratif en trois étapes résumé par lestrois premiers Arcane du livre deThot-Hermès indissociables enleur œuvre de transmission dugrand savoir immuable et éternel ;tout cela étant parfaitement syn-thétisé par le sceptre tenu parlʼImpératrice, constitué dans sapartie supérieure de deux coupesinversées formant le globe de lamanifestation parfaite et symboli-sant la puissance divine et lavolonté humaine assemblées enharmonie.

Donc, pour acquérir et mettreen œuvre cette science des rela-tions entre lʼhomme et la Nature,nul besoin dʼétudes longues, fasti-dieuses et incertaines, de traités etde textes particuliers et obscurs endehors de lʼobservation inces-sante et attentive du Grand Livrede la Nature et de son assimilationen « esprit », nul besoin de sʼenremettre à un maître qui ne feraque transmettre ses théories,inertes parce que personnelles,peut-être profitables à lʼun maisprobablement inadaptées à lʼautreparce quʼaucune science acquisede manière cérébrale par un autrecerveau nʼest neutre et sincère dedésir. Lʼouverture à la science dela magie sacrée sʼopère par intui-tion, en solitaire, par Apocalypsepersonnelle (révélation interne) ;elle peut être enclenchée par laméditation sur les quelques rarestextes qui méritent véritablementle qualificatif de sacrés parcequʼanonymes et inspirés telslʼApocalypse, improprement attri-

bué à Jean, ou la Table dʼÉme-raude, mais encore est-ce là unegageure, sʼil ne sʼagit que de lescomprendre à des fins de richessematérielle, de pouvoir temporel oude découvertes spectaculaires,car les œuvres de la magie sacréequʼils décrivent de manière cryp-tée sont souvent discrètes et, aulong terme, obtenues presque parinadvertance, de surcroît, durantlʼaccomplissement de lʼœuvre phi-losophale interne, au moyen dʼundésintéressement le plus authen-tique aux éventuelles contrepar-ties personnelles. Le seul dangerde la magie sacrée enseignée parlʼImpératrice est quʼelle soit inopé-rante par incompréhension de ceque le mage sincère a acquis, oupar erreur dans la mise en œuvrede cet acquis, alors que les dan-gers de la magie occulte person-nelle sont multiples et bien réels :« … troubles cardiaques incura-bles, destruction lente de la moelleépinière et du cerveau, désordressexuels et folie attendent ceux quisʼy risquent » sans jouir des quali-tés requises (Arthur Avalon in Lapuissance du serpent).

Le but (le livre) de la Papesse estla révélation mystique de la Gnoseéternelle, le but (bouclier-écu) delʼImpératrice est lʼaction inspiréelibératrice, la restauration de lacapacité individuelle de liberté men-tale et spirituelle ; elles sont doncinséparables, consubstantielles,pour les comprendre respective-ment et la première sans la secondeest stérile, la seconde sans la pre-mière nʼexiste tout simplement pas.Cela nous est indiqué par lʼaigle surlʼécu porté par notre Impératrice,sujet de multiples dissertations sanscesse renouvelées dans nos loges,qui est le symbole de lʼÊtre achevé,en passe de réintégrer en prenant

son envol, enfin libéré de lʼancre ter-restre par lʼaction salutaire de laGrande Magicienne sacrée lui per-mettant dʼaccorder attention à laseule chose qui vaille et pourlaquelle nous sommes ici : Laconstruction de notre idéal person-nel en concordance avec lʼIdéal spi-rituel céleste, cʼest-à-dire derecouvrer, enfin, le sens de la vievraie unifiée à lʼessentiel.

La cathèdre sur laquelle estassise notre Magicienne sacrée

signifie quʼelle est installée dans cemonde-ci de la création naturellepour libérer les individus de la cor-ruption, de la corrosion, mentale ;notre Impératrice magiciennesʼadresse donc aux êtres qui espè-rent sincèrement, aux « hommes dedésir ». Les ailes pétrifiées quiconstituent le dossier de son siège-cathèdre nous informent quʼelle peutrendre leur liberté de mouvementaux êtres pétrifiés, englués danslʼillusion trompeuse de la matière,par lʼaction du verbe incarné réveil-lant la volonté enfin libérée de la

suggestion, pour la substituer auxidées fixes ou préjugés, et aux peurspsychopathologiques infondées.

Le magicien sacré devenuImpératrice, à lʼinverse des opéra-tifs de la magie cérémonielle, de lacabbale pratique, de la théurgieévocatoire, ne projette pas saforce ou son fluide personnel enautrui, il libère le bénéficiaire desforces et fluides malsains qui luiempoisonnent lʼesprit et le corpspar lʼusage du sceptre sacré quiprotège le Mage opérant des pol-lutions évacuées en lui conférantla capacité de transmuter lesforces obscurcies de lʼindividu enénergie blanche créatrice ; et libreà chaque lecteur inspiré de donnersa propre consistance au sceptreopératoire dont il sʼagit, partant duprincipe intangible que le succèsde la magie sacrée dépend de lacapacité du mage inspiré à fairecorps avec ce quʼil accomplit,dʼêtre partie intégrante de lʼexer-cice pratique quʼil met en œuvre àtravers son propre rituel interne,ce qui est résumé par la parole duMaître des Mages Divins : « Jesuis la voie, la vérité et la vie »,signifiant quʼil ne faisait quʼun avecce quʼil accomplissait, que le magi-cien sacré doit sʼidentifier à sonœuvre qui doit être le reflet de laGrande Architecture Universellevivifiée au plan humain, sʼil veutque « cela marche ».

La magie sacrée de lʼImpéra-trice, faiseuse de miracles, cʼest-à-dire rendant tout simplement visiblesur le plan inférieur la cause invisi-ble dʼun plan supérieur, nʼa paspour but de détruire lʼexistant maisde le transformer, en se servant dela force de lʼÉnergie en mouvementperpétuel en tout ce qui existe, entransmutant les manifestationsobscures ou néfastes que les

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hommes ont pu lui attribuer enopportunités actives de libération,de création et de réalisation. Cettecapacité de transmutation trans-cendantale ne sʼacquiert quʼauterme dʼun incessant, dur, parfoisfrustrant et décourageant labeurdans tous les domaines dessciences sacrées authentiques, etelle nʼest obtenue que lorsquʼon nela cherche plus, de surcroît commeil a déjà été dit, de manière à écar-ter naturellement les apprentismages insincères ou non aptes.

La magicienne sacrée (magi-cienne divine) traduit concrète-ment lʼidéal hermétique en mettantau service de la vie et de la réali-sation de lʼêtre les forces construc-tives en mouvement perpétueldans la matière, en les respectantpour ce quʼelles sont, cʼest-à-direune manifestation de La Source,alors que la science profane et lesorcier (le supposé magicien àseule vocation humaine) nerecherchent en permanence quelʼasservissement et la transforma-tion de cette énergie en la rendant« productive » et source de béné-fices monétaires et de pouvoir surlʼenvironnement naturel (Oh !science sans conscience…) ; lamagicienne sacrée nʼaspire quʼàcollaborer avec les forces natu-relles dans une alliance bien com-prise avec elles pour lʼaméliorationindividuelle des êtres et de leursexistences, alors que la sciencescientiste et le sorcier ne cher-chent quʼà contraindre ces forcesau bénéfice des ambitions hu-maines ; la magicienne hermé-tique sert lʼhomme et la Nature, lescientifique moderne et le sorcierne cherchent quʼà assurer, àconforter, le pouvoir des pouvoirshumains sur les deux. Cʼest encela que lʼImpératrice ne se com-

prend quʼavec le Bateleur (incar-nant la mystique) et la Papesse(manifestation de la Gnose) dontelle assure la synthèse. Car laMagie sacrée demeure incompré-hensible et inopérante sanslʼassimilation préalable de la mys-tique et de la Gnose ; cela nousindique aussi que les Arcanesmajeurs ne sont compréhensiblesque dans leur relation avec tousles autres et quʼils demeurent« hermétiques » pris individuelle-ment, que seule une lecture glo-bale du Livre de Thot-Hermèspermet dʼapprivoiser chacune deses lames-chapitres, chacuneconstituant une synthèse « enimage » de chacun des principesfondamentaux de La sciencecéleste à la disposition des cher-cheurs sincères.

L I̓mpératrice est la grande prê-tresse de la « Nature surnaturelle »qui ne doit sa réalité quʼà lʼélanvital cosmique, le souffle de vie enaction, sur lequel nul ne peut.Cʼest le grand Arcane de la vierégénérée, de la vie verticale rele-vée de lʼhorizontalité de la vie ter-restre. Son action a donc pourseul but dʼaider ceux qui manifes-tent clairement et honnêtement ledésir de prendre le chemin de larégénération, de se réinscriredans les processus naturelsdʼexistence, de réapprendre àvivre tout simplement ; elle est lamanifestation tangible de lʼIdéal derésurrection des hermétistes ou dela Voie du salut des chrétiensauthentiques. Elle constitue doncle lien nécessaire et provisoireentre les plans supra terrestres etle chercheur sincère en son idéaldʼexistence.

Symbole de lʼéquilibre parfait enaction, troisième volet du triptyquemystique de lʼœuvre achevée,

notre Impératrice, lorsque quʼelleapparaît au consultant sincère, luiannonce une belle espérance en lavraie vie (possibilité de devenir lui-même un authentique mage), unchangement radical dans la façondʼêtre ici et maintenant, mais aussila nécessité, non pas de se déshu-maniser pour devenir mage, maisde la nécessité de se « démécani-ser » et de se «désintellectuali-ser », phase essentielle enseignéedès le degré dʼapprenti maçonpour dépouiller le « vieil homme »de ces oripeaux et accéder à lanouvelle naissance ; son appari-tion dans le jeu sacré du chercheurauthentique peut signifier égale-ment quʼune opportunité nouvellede réalisation personnelle endʼautres plans va se présenter auconsultant-chercheur.

Pendant plusieurs mois, en rai-son dʼévénements personnels etobédientiels indépendants de mavolonté, jʼai dû abandonner provi-soirement mon périple au sein dugrand livre de la Nature en compa-gnie de mon fidèle compagnon deroute : Le Livre de Thot Hermès, quinʼen est pas un puisquʼil sʼadresse àlʼintelligence de lʼâme et non auxsens cérébraux, puisquʼil ne néces-site ni instruction scolastique, ni cul-ture particulière au sens académiquedu terme mais seulement une atten-tion sincère à Dame Nature. Ce futun ineffable plaisir de reprendre mapérégrination sacrée en compagniede lʼArcane III, cette Impératrice queje nʼai pas lʼambition dʼimiter, maisseulement de comprendre pour ten-ter, si elle mʼen juge digne, de mʼenfaire une amie. Mille mercis auxsœurs et frères qui me replacèrentsur ce chemin-là en exprimantdurant ce silence leur souhaitmaintes fois renouvelé de le conti-nuer avec moi.

Hommage fraternelPatrick-Gilbert FRANCOZ

Directeur de publicationdu Khalam

Il fut un temps où, durant lesannées 1986-1994, chargé decours à lʼInstitut dʼÉtude PolitiquedʼAix-en-Provence et fréquen-tant les temples maçonniquesde La Pioline, je rencontraisrégulièrement, sans faire partiede ses intimes, notre frèreBruno Étienne qui a récemmentdécidé de franchir la dernièreporte de sa pérégrination parminous, pour rejoindre cet ailleursinconnu où nous retrouveronstous dans la simplicité de lʼéga-lité universelle des cœurs etdes âmes pour laquelle il a tantœuvré parmi nous.

Avec la qualité de culture etdʼesprit que nous lui connais-sions, il promenait cette réputa-tion non surfaite de réfractairecompétent et talentueux à lʼégardde toutes les formes dʼorgani-sations, profanes ou maçon-niques, de nature à remettre encause la liberté sociale, philo-sophique et spirituelle de lʼindi-vidu, stigmatisant tout ce qui,en maçonnerie comme ailleurs,pouvait compromettre lʼautono-mie de la pensée et de laconscience humaine. Avec lerecul du temps, je garde de luilʼimage dʼun véritable FrancMaçon dont beaucoup dʼentrenous pourraient utilement sʼins-pirer.

Je lui souhaite belle et longueroute dans cette nouvelle aven-ture quʼil a entreprise, persuadéque devant le tribunal dʼOsiris,Anubis lui accordera « Libertéde passage » après avoir cons-

taté que son cœur (âme) estaussi léger (pur) que la plumede Maat, sur la balance deJustice et de Vérité des MaîtresMaçons.

Salut et Fraternité à toi monfrère Bruno, en espérant terevoir, là-bas, là-haut, ailleurs,nʼimporte où, car ton choix serale mien.

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SECRETS INITIATIQUES ENISLAM ET RITUELS MAÇON-NIQUESDruzes, Ismaéliens, Alaouites,confréries soufiesJean-Marc ARACTINGIChristian LOCHON

La situation dramatique, danslaquelle est plongée une grandepartie du monde musulman pourdes raisons dʼinstrumentalisationpolitique de la religion, est sou-vent analysée comme rendantimpossible la mise en place destructures philosophiques, corpo-ratives ou ésotériques qui exigentpaix et discipline, reconnaissancede lʼautre dans sa différence etfraternité, recherche spirituelle etcohésion sociale. Et pourtant,ces structures se sont consti-tuées dès les premiers temps delʼIslam. Cet ouvrage permettra,souhaitent les auteurs, de repla-cer lʼIslam dans la marche delʼhumanité et de lʼhumanisme.Comme en Occident, où lesstructures des anciennes corpo-rations avec leur initiation pro-gressive, la chevalerie, les cerclesdʼintellectuels comme ceuxdʼOxford, auront préparé lʼéclosion,au XVIIIe siècle, siècle deslumières, de la franc-maçonnerieopérative, le monde musulmanaura offert, dans ses différentescomposantes socioculturelles,géographiques et même reli-gieuses, par le rôle des confré-ries, des corporations, de lʼespritchevaleresque (Futuwwa), lesmêmes possibilités dʼouverturesur une appartenance à des struc-tures philosophiques et huma-nistes.

Jean-Marc ARACTINGI est au 33e

degré du Grand Orient Arabe et GrandMaître dʼhonneur. Il a appartenu àParis à la Grande Loge de France.Ingénieur et diplomate de formation(INA-PG, Paris I-Sorbonne, CEDS-CID), ancien chargé de cours à lʼISAA(École dʼApplication de lʼAgroParisTechet de lʼÉcole Polytechnique) et àlʼUniversité de Paris-VIII, il est lePrésident de lʼassociation franco-arabe des diplômés des grandesécoles françaises. Auteur de la« Politique à mes trousses » (LʼHar-mattan, Paris, 2006), il prépare actuel-lement un ouvrage sur la géopolitiquede lʼArabie au temps du Prophète.

Christian LOCHON, ancien attachéculturel au Proche-Orient et en Afriqueet ancien directeur des Études et de laRecherche du Centre des HautesÉtudes sur lʼAfrique et lʼAsie Mo-dernes (CHEAM), est membre delʼAcadémie des Sciences dʼOutre-Mer. Professeur à lʼInstitut de forma-tion des Imams de la Grande Mosquéede Paris, il est lʼauteur de « Islam, reli-gion, philosophie, instrumentalisationpolitique» (Demos, Paris, 2007).

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K H A L A MPériodique de

la Voie Mixte Françaisede Memphis - Misraïm(3 parutions annuelles)

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RÉDACTIONRédacteur en chef :Sabine DOUMENS

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ISSN1764 - 4771