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Crédits photos / Marie Bienaimé CAHIER RÉGIONAL

KIBLIND#28_Cahier Rhône-Alpes

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Décembre-Janvier 2010

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CAHIERRÉGIONAL

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ACTUVISIONCENTENAIRE DJANGO REINHARDT + LUX MACHINA + DEVENDRA BANHART + SUPERFLOU + LES INDISCIPLINÉS + JE TREMBLE / JOËL POMMERAT + MARCUS MILLER + LA VIE DEVANT SOI + LE TERRIER + CINÉ O'CLOCK + PHILOCTÈTE + LES MODERNES

TOPONUMERIQUE KILLED THE RADIO STARS ?

BAZART R-AMANGA 2 + APPEL À PROJETS EXTRA ! + ARBITRAIRE + TEMPS DE PAROLES + HALL OF FAME + DANIEL CLARKE + LES CONTES DU PIANO CAMÉRA + CHAOS DANSE + AUDITIONS DU PRINTEMPS DE BOURGES + ALL OVER – EXPOSITION BLO + JEAN BOOTY + DANS LE LABYRINTHE

PORTRAITGRÉGORY BLAIN ET HERVÉ DIXNEUF

SOMMAIRE 03

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ACTUVISION

PENSEZ-VOUS QUE DJANGO REINHARDT AURAIT PRÉFÉRÉ, POUR FÊTER SES CENT ANS, LA CITÉ DU DESIGN DE SAINT-ÉTIENNE À LA BOURSE LYONNAISE DU

TRAVAIL ? AVEC "ACTUVISION", KIBLIND VOUS PROPOSE D'IMAGINER L'ACTUALITÉ CULTURELLE AUTREMENT, EN INVESTISSANT UN LIEU EMBLÉMATIQUE DE LA

CRÉATION ARTISTIQUE POUR Y DISSIMULER UNE SÉLECTION D'ÉVÉNEMENTS. CHERCHEZ BIEN...

Lieu / Cité du Design_Saint-ÉtiennePhotographies / M. Bienaimé

Infographies / A. Giroud

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ACTUVISION

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01CENTENAIRE DJANGO REINHARDTBOURSE DU TRAVAIL - LYON 29/01

www.lesgrandsconcerts.com

02LUX MACHNALUX - VALENCE05/12>04/01

www.luxe-valence.com

03DEVENDRA BANHARTTRANSBORDEUR - LYON07/12

www.transbordeur.fr

04SUPERFLOU / BENEDETTO BUFALINOGALERIE ROGER TATOR - LYON 05/12>08/12

www.rogertator.com

05LES INDISCIPLINÉSMC2 - GRENOBLE15/12>18/12

www.mc2grenoble.fr

06JE TREMBLE / JOËL POMMERATBONLIEU - ANNECY10 et 11/12

www.bonlieu-annecy.com

07MARCUS MILLERAUDITORIUM - LYON22/12

www.auditoriumlyon.com

08LA VIE DEVANT SOI / EMILE AJAR / DIDIER LONGTHÉÂTRE DE LA CROIX-ROUSSE - LYON20/12>03/01

www.croix-rousse.com

09LE TERRIER / CIE PROPOS - DENIS PLASSARDTHÉÂTRE DU POINT DU JOUR - LYON11/01>22/01

www.lepointdujour.fr

10 CINÉ O'CLOCKCINÉMA LE ZOLA - VILLEURBANNE27/01>02/02

www.cineoclock.com

11PHILOCTÈTE / SIMÉON / SCHIARETTITNP - VILLEURBANNE18/11>23/12

www.tnp-villeurbanne.com

12LES MODERNESMUSÉE DES BEAUX-ARTS - LYON10/10>15/02

www.mba-lyon.fr

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NUMERIQUE KILLED THE RADIO STARS ?

LES RAPPORTS DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DE FRANCE TÉLÉVISION MARC TESSIER ET DU TRÈS RHÔNALPIN EMMANUEL HAMELIN SUR LA RADIO NUMÉRIQUE TERRESTRE (RNT) SE SONT ENCHAÎNÉS AU MOIS DE NOVEMBRE. UNE DISCUSSION BELLE COMME UN ÉCHANGE JEAN-PHILIPPE GATIEN – PATRICK CHILA. RETOUR SUR UN DOSSIER BOUILLANT ET SUR CEUX QUI S’Y BRÛLENT LES DOIGTS EN RHÔNE-ALPES : LES RADIOS ASSOCIA-TIVES.

Texte / M. GueugneauIllustration / S.Bournel-Bosson

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Marshall MacLuhan, parce qu’il aime le style emphatique et les phrases bien tournées, nous disait de la radio ceci  : « Des profondeurs subliminales de la radio surgit l’écho résonnant des trompes triba-les et des tam-tam antiques ». Cette vision de la radio comme la réception individua-liste d’un message à caractère collectif orientant la masse, est largement dépassée. Si, comme le pense le sociologue et théo-ricien canadien de la communication, elle a pu prendre part à l’avènement d’Adolf Hitler, elle n’est aujourd’hui-même plus capable de nous vendre le moindre single de Diam’s, même voilée. Pour répondre à la baisse globale de l’écoute de la radio (67 % de la population française écou-

tait la radio quotidiennement en 2008), notamment chez les jeunes, les autorités publiques et le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) prônent la numérisation de la bande FM, à l’instar de la télévi-sion. L’originalité du projet n’a d’égale que celle de son nom : la Radio Numéri-que Terrestre. Mauvaise bonne idée pour beaucoup, catastrophe endémique pour d’autres et développement d’un média empâté pour certains, la RNT fait cou-ler beaucoup d’encre et quelques larmes au sein des radios libres et associatives. Voyons si, en changeant la donne, elle ne va pas plutôt sacrément la restreindre et si le tam-tam version numérique veut dire quelque chose. La dernière grande évolution de la radio est la «  libération des ondes » qui permit, en 1981, d’offrir

à nos oreilles ébaubies les merveilles de la radio commerciale et, en marge, la recon-naissance des radios associatives jusqu’ici « pirates ». Paradoxalement, la prochaine risquerait d’élaguer en partie cette marge qui fait pourtant la fierté de notre démo-cratie audiovisuelle. Hall Of Fame de la lutte sociale, les murs de Radio Canut ont vu apparaître de nom-breux articles de journaux dénonçant le projet de la RNT. Le bras (en moyenne 20 000 € par an) que leur coûterait le nouvel équipement numérique ainsi que le recours obligatoire à un prestataire, un multiplexeur chargé de faire le lien entre la radio (qui devra s’associer à huit autres) et la TDF (TéléDiffusion de France, en

charge de la diffu-sion radiophonique et télévisuelle), est celui-là-même qui retourne des poches vides. Le Golden Menu est dur à ava-ler pour les petits estomacs budgétai-res qui caractérisent les radios non-com-merciales. Pour LA radio libertaire lyon-

naise, la RNT risque de museler la libre expression des radios associatives « en les étouffant économiquement et en leur imposant des partenaires qui influeront sur leur contenu », elle qui pronostique de doubler son budget pour pouvoir muter. Mais elle ne l’envisage pas. Tout comme la Radio Dio de Saint-Etienne, elle reste attachée à la bande FM, leur bande FM, synonyme de la légalisation des radios libres. A l’heure qu’il est, pour Radio Ca-nut, l’appel à candidature pour la radio numérique lancé par le CSA en mars 2008 doit être quelque part entre la cuvette de leurs cabinets et la station d’épuration la plus proche. Même le rapporteur diligenté par Fran-çois Fillon, Marc Tessier, reste perplexe et

REPERES> EN FRANCE ON COMPTE ENVIRON 700 RADIOS ASSOCIATIVES (DITES DE CATÉGORIE A) DONT, EN RHÔNE-ALPES : 71 RADIOS ASSOCIATIVES QUI COMPTENT 3325 BÉNÉ-VOLES ET 253 SALARIÉS, 45 000 INVITÉS PAR AN, 22 H/JOUR EN MOYENNE DE PRODUC-TION, 2 000 À 4 500 HEURES DE DIRECT PAR AN ET PAR RADIO.> LA NORME CHOISIE POUR LA RADIO NUMÉRIQUE EST LA NORME T-DMB ISSUE DU DAB, STANDARD EUROPÉEN POUR LA RADIODIFFUSION NUMÉRIQUE DES ONDES UL-TRA-COURTE ET MICRO-ONDES. CHOIX EFFECTUÉ LE 13 MARS 2007, BIEN QUE CER-TAINES RADIOS MILITAIENT POUR LA DAB+.

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estime qu’il est « encore temps de s'inter-roger sur l'opportunité du projet de radio numérique terrestre ». Car si le miracle des aides financières promis il y a un an de cela par Christine Albanel, venait à se produire et donc éluder certains (pas tous) problèmes financiers, reste la ques-tion qui devrait précéder toute politique publique : pourquoi ? De l’avis de nom-bre de radios associatives, les avantages qu’offrent la RNT restent pour l’instant relativement faméliques au vu de l’inves-tissement qu’elle induit. D’une part, la norme de diffusion retenue, la T-DMB, si elle jouit d’une meilleure réception, ne remplit pas les critères de qualité de son pourtant mis en avant. D’autre part, la possibilité d’ajouter de l’image au son sur les nouveaux récepteurs, par ailleurs coûteux (environ 100€ aujourd’hui mul-tipliés par le nombre de postes de radio que compte un foyer sans compter les autoradios), avantage plutôt les radios commerciales pour diffuser de la publicité. Cette norme T-DMB, plus onéreuse que d’autres, rencontre par ailleurs l’hostilité de nombreuses structures qui y voient une négation de leurs demandes. Faite pour la télévision, elle risque de conférer aux images une grande partie de la bande passante, au dépend du son. En outre, la couverture complète du territoire tardera à se mettre en place, comme on le voit pour la TNT. Enfin, la multiplication des stations dont se gargarise notre ancien député profite très majoritairement aux groupes existants. A Paris, Nice et Mar-seille, dont les candidatures retenues ont été rendues publiques, on remarque que les 40 (sur 160) nouvelles stations sont ma-joritairement des déclinaisons par thème de stations déjà en place. Toutefois, malgré le manque de débat, notamment sur le choix de la norme T-DMB, et malgré ces interrogations, cer-taines radios associatives ont fait le choix du passage au numérique. La bande FM

étant vouée à disparaître, ne pas évoluer pourrait signifier la mort par décapitation.

CANDIDE OU L’OPTIMISMEAinsi en est-il du réseau des radios campus IASTAR, dont font partie Ra-dio Campus Grenoble et Radio Brume à Lyon. S’il se méfie encore du budget d’aides à la numérisation, encore trop virtuel à son goût (bien que des rumeurs attestent de son existence), IASTAR a néanmoins posé sa candidature pour les radios de son réseau. Et comme 158 de ses consoeurs de catégorie A, les radios Campus qui le constituent ont été jugées recevables par le CSA. Le réseau univer-sitaire voit dans le numérique l’unique avenir des médias, le casse-pipe annoncé de la bande FM ne permettant pas de ter-giverser. Le verre est ici à moitié plein de promesses d’une redéfinition bénéfique du monde radiophonique. Cependant, IASTAR n’oublie pas ses racines et pare la RNT de l’oriflamme des radios asso-ciatives au sein de ce qu’il considère être la nouvelle radio. En ce sens, il porte, avec d’autres fédérations (Férarock, SNRL, CNRA) la critique interne à un système qui a tendance pour l’instant à oublier la diversité culturelle constitutive au paysage radiophonique depuis la loi de 1981. Quoiqu’il en soit dis-toi que le Combat continuera.

La modernité a toujours été une notion complexe, évoluant entre la marche forcée et la nature humaine. Est-elle le visage souriant du progrès, l’amusement cynique de celui qui la vend ou le rire jaune de ceux qui ne peuvent se l’offrir ? Le plus souvent, elle est les trois. Ainsi se présente la « révolution » de la Radio Numérique Terrestre, à la fois nouvelle configuration d’un média centenaire et système d’éva-cuation probable des radios associatives sans le sou. Aujourd’hui t’es mort pour une poignée d’écus. Hardcore.

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MANGA 2Deux rendez-vous scéniques aux Subistances, pour explorer l’univers du man-ga. Kawaï Hentaï exploite l’esthétique « kawai » japonaise, qui donne à ses personnages de grands yeux candides avec d’adorables bouches roses d’enfant, et la considère comme une machine à fantasmes. Une matière chorégraphique est empruntée à ses archétypes, petites filles trop sages ou vieux messieurs se prenant pour des enfants, pour raconter une société plongée dans un refus de réalité, qui tente de normaliser la sphère intime.Avec There is no end to more, Jeremy Wade est lui aussi aller puiser sa source dans l’univers kawai, pour illustrer sa manière très singulière de faire entrer le corps dans la danse : expressionniste, intense et acérée. Ce qui fait place à une création très plastique, animée de monstres vociférants, de sources visuelles et de fantasmagories colorées. Et en live, Brendan Dougherty mixe une musique électronique qu’ils expérimentent ensemble.

+ d'infos : Manga2, aux SubsistancesKawaï Hentaï, Karelle PrugnaudThere is no end to more, Jeremy Wade5/02 au 10/02 / www.les-subs.com

Texte / J. Tourette

BAZART

BAZART 21

PANORAMA DE L'ACTUALITÉ RÉGIONALE

LA DEMEURE DU CHAOS FÊTE SES DIX ANS LE 09 DÉCEMBRE. PEACE.

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APPEL À PROJETS EXTRA !En l’an 0, Jésus, vers 4-5 mois après lui-même, décida d'arrêter de chouiner et se mit à faire ses nuits divines. Allah, son père, le réprimanda vertement  : «  tu veux pas arrêter un peu, qu’est-ce qu’elles sont sonores tes nuits ! ». C’est resté. L’année prochaine se déroule l’édi-tion 2010 de Nuits Sonores. Dans ce cadre, Arty Farty renouvelle son appel à projet pour le programme Ex-tra ! Toutes les bonnes âmes lyonnaises ou des environs sont invitées à faire part de leurs idées pour bénir ces nuits de leur talent. Hamdoulillah.

+d’info : www.nuits-sonores.com +d’actu : 8e Edition de Nuits Sonores, du 12 au 16 mai 2010, à Lyon

ARBITRAIREÀ la jaune lueur des phares de leur Supercinq, les provinciaux s’échinent à vouloir exister culturellement. Non contents de l’ouverture d’une branche de Beaubourg à Metz (?), ces gens qui ne vont pas au théâtre pensent pouvoir faire d’eux-mêmes de la « création artistique ». Le Collectif Arbitraire (illustrateurs, auteurs de bandes dessinés, sérigraphistes, etc.) est de ceux-là. Leur habitat, situé à Lyon (?), est une zone de non-droit où s’entremêlent fourches, canards et crayons de bois. Le travail dans ces conditions relève de la gageure. C’est pourquoi il s’agit ici de faire œuvre de bonne volonté : un sourire et ces gens se mettent en quatre pour vous. Vous pourrez leur donner une petite tape sur la joue lors de l’exposition qu’ils bricolent à l’Eplu-che-Doigts jusqu’au 21 janvier, ainsi qu’au 236 chemin de Créqui, en permanence. Apparemment, ils offrent la gnôle.

+d’info : www.myspace.com/arbitraire, en décembre sur www.arbitraire.fr+d’actu : Dernière publication : Surprise Mur, de Vincent Pianina, 20 p. ; Nouveau Pôle Musique PRT Disques, sortie d’un split 7’ Last Rapes Of Mr. Teach/Sex Beet Christmas Split ; Expostion Arbitraire jusqu’au 21/01 à l’Epluche Doigts, 22, rue Creuzet Lyon 7e.

7e édition des Inattendus, festival consacré au film hors normes et expérimental, du 25 au 31 janvier à Lyon. www.festival-inattendus.com

Texte / M. Gueugneau

Texte / M. GueugneauBAZART 23

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HALL OF FAMEIl est à noter que les ventes de vinyles chez les 15-24 sont en sensible baisse depuis une trentaine d’années. La révolution numérique nous guette, bien pire que le péril rouge, et réveille en nous des réflexes salutaires. Quand le serpent se sent menacé, il attaque. Il est bon que nous suivions enfin ces enseignements de la nature. La surconsommation de la musique due aux formes extrêmement volatiles qu’elle prend actuellement est néfaste. Frédé-ric Mitterrand nous dit que la gratuité actuelle entraîne « la négation de la valeur [des œuvres musicales] ».Suivons donc Bruno Perrin et Antoine Quereuil sur les chemins de la reva-lorisation du disque, objet chéri de notre adolescence et de notre enfance. Une enfance que nous rappellent sans cesse les sculptures de ces disques de Rock n’Roll en pâte à modèle(r), figées sur l’argentique, prêtes à rejouer pour nous la ritournelle de la madeleine. Allez donc jeter une oreille sur ces photographies accessibles jusqu’au 31 décembre, dans le studio Répétition Plus.

+d’info : www.thetoadfactory.fr (site de Bruno Perrin).+d’actu : Exposition Hall Of Fame (Bruno Perrin et Antoine Quereuil) du 4/12 au 31/12 au studio Répétition Plus, 71 rue Bellecombe, Lyon 6e.

Sortie du nouvel album du Quécois Edgar Bori, qui glissera sans accent sa poésie imaginaire teintée de blues, jazz et bossa, sur les planches du Sémaphore. C’est à Irigny, les 29 et 30 janvier.

Texte / M. Gueugneau

TEMPS DE PAROLESPour la nouvelle édition 2010 du festival Temps de Paroles organisé par la Co-médie de Valence, Christophe Perton a souhaité mettre en résonance le théâtre et l’actualité de notre présent. En questionnant la Russie au travers de ses artistes en marge, résidant dans les pays de l’ancien bloc soviétique, cette édi-tion rend un hommage bien sonore à la mémoire d’Oumar Israïlov, un jeune homme de 27 ans exécuté en début d’année pour avoir porté plainte contre les actes de torture du président tchétchène. La parole sera donc donnée à des artistes et des compagnies qui ont chacun construit leur vie et leur parcours sur les contradictions et les ruines d'une Histoire qui laisse des traces.

+ d’infos : Festival Temps de Paroles18/01 au 28/01, à la Comédie de Valencewww.comediedevalence.com

Texte / J. Tourette

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ÇA CONTECréé et diffusé, en janvier 2009, à l'Épicerie Moderne de Feyzin, Les Contes du Piano Caméra est un ciné-conte musical, en trois épisodes, articulant trois disciplines artistiques : la musique, le théâtre et le cinéma d'animation. Le spec-tacle a été conçu à quatre mains, par la compagnie La treizième note, réunissant Jérôme Margotton, compositeur, et Aurélien Maury, réalisateur-dessinateur. Il raconte la rencontre entre trois personnages, une fillette intrépide, un musicien aux pouvoirs surnaturels et un camélé-chat gaffeur, face à Oigo-Bongo, un « en-nemi redoutable ».Sur scène, l'articulation des disciplines se matérialise à travers la présence d'un acteur-chanteur, un pianiste caméraman et un écran géant, sur lequel sont dif-fusés des dessins animés. Avec son mélange d'onirisme et de poésie, le conte est accessible à tous les publics. Précision : derrière M. Margotton, vous avez peut être repéré Moko, un pianiste inclassable, qui a déjà eu le temps de se faire remarquer, depuis plusieurs années, par ses concerts hybrides, dans lesquels la vidéo est le prolongement naturel du piano. Le dernier épisode de la trilogie sera présenté, le 11 décembre, à l'Atrium de Tassin.

+d’info : Les Contes du Piano Camérale 11/12 à l'Atrium de Tassinwww.lescontesdupianocamera.com

Texte / G. Viry

Solarium Tremens de passage à l’Antre Autre (Lyon 1er) le 11/12. Un truc de ouf.www.myspace.com/solariumtremens

DANIEL CLARKEPrésenté au MAC de Lyon en 2005 lors d’une exposition collective qui tentait de dresser un nouveau panorama des tendances de la peinture contemporaine (My Favorite Things), David Clarke est aujourd’hui dans les murs de la nouvelle galerie de Françoise Besson. L’événement, baptisé J’ai passé une nuit entre la cou-leur et le papier doit permettre de rendre lisible les ancrages du travail pictural de l’artiste : aussi bien l’iconographie familiale et autobiographique qui indivi-dualise son rapport à la peinture, que l’héritage formel tiré de sa connaissance du mouvement californien qui a renouvelé la peinture figurative dans les années 1950-1960, appelé « Bay Area Figurative Movement ». L’accrochage présentera également les évolutions plus récentes du travail du peintre.

+ d’infos : Exposition J’ai passé une nuit entre la couleur et le papier5/12 au 31/01, Galerie Françoise Besson, 10 rue de Crimée, Lyon (1er)www.francoisebesson.com

Texte / J. Tourette

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ALL OVER – EXPOSITION BLOSalim M’Hamed Arrache a dit un jour : « Salim Arrache, c’est pas une trompette ». Le vent de liberté qui souffla soudain sur le Sporting Club de Bastia, puis sur la France entière a eu des conséquences que lui-même ne pouvait soupçonner. À Lyon, les graphistes de All Over firent leur cette appel à l’émancipation. Ils bâtirent alors un lieu dans les pentes de la Croix-Rousse qui permettrait à chacun le développement de soi. La galerie All Over est un espace où l’art se crée et se partage. En sortent depuis 2 ans des sérigraphies tirées de leurs nombreuses expositions bimestrielles dédiées au Street Art international qui se déclinent selon les artistes, en installations, peintures, graffiti, etc. Ils accueillent du 5 au 31 décembre le peintre Blo.Les gens morts sont grandement empêchés par leur situation. Ils ont un problème, ils sont sous la terre. Cette difficulté caractéristique de leur état entraîne une impossibilité, pour eux, d’évoluer en société, ou faiblement. Le peintre Blo rend alors hommage à l’iconicité de ces crânes, plus parlante que l’état de poussière dans lequel ils sont en vérité. Ses per-sonnages de chair évoluent de façon identique. L’inactivité de leur corps est au service du symbolisme et de l’atmosphère des toiles de Blo. Ces œuvres au goût mélancolique, et d’autres, seront pendant un mois chez All Over.

+ d’infos : www.all-over.eu ; www.blo-paintings.com+ d’actu : Exposition Blo du 5 au 31 Décembre chez All Over, 41 rue des Tables Claudiennes, Lyon (1er)

AUDITIONS DU PRINTEMPS DE BOURGESLes pépinières organisées peuvent donner lieu aux plus belles désillusions sur le po-tentiel de nos jeunes artistes. Et quand elles sont segmentées en territoires, c’est le débat sur l’identité régionale qui ressort. Les auditions rhône-alpines du Printemps de Bourges ne fendent pourtant jamais le cœur des ligériens, des rhodaniens, des isérois et des autres, qui composent notre pays. Cette année encore soyons fiers de la pulsion artistique engendrée par les paysages vallonnés qui composent la topographie de notre sol. De l’ancien rappeur des Lynxs et actuel Croix-Roussien Expérimental, soyons fiers. Des rêveurs électroniques Jokari Players, soyons fiers. Des anglophones et néanmoins ardéchois Transgunner, soyons fiers. Soyons fiers mes amis car les graines plantées par nos Pères dans le pilou pilou de nos Mamans nous donnent, au final de bien belles bêtes. United We Stand, Divided We Fall. God Bless You.

+d’info : www.locomysic.com (qui organise, entre autres, ces auditions) ; www.mys-pace.com/experimentalnouvelancien, www.myspace.com/noncommitaljokari-players, www.myspace.com/transgunner+d’actu : Auditions les 27/11 et 28/11 à l’Espace Saint-Germain, à Vienne. Le Printemps de Bourges du 13 au 18 Avril 2010.

Texte / M. Gueugneau

Texte / M. Gueugneau

CHAOS DANSE8e édition des rencontres chorégraphiques annuelles de Villeurbanne, recentrées cette année au théâtre Astrée. Chaos Danse rassemble des compagnies professionnelles, confirmées ou émergentes, et des centres de formation. Parmi les grandes attentes à découvrir au programme, la première lyonnaise de La Fêlure et le papillon par la com-pagnie Les Alentours Rêveurs, la dernière création de P.A.R.C Tempo RUbATO et Keep in-out de Teatri del Vento.

+ Programme : + d’infos : du 19/01 au 9/02 au Théâtre Astrée, VilleurbanneFrédéric Cellé / Les Alentours Rêveurs / P.A.R.C. / Teatri del Vento / The Guests / Yan Ra-balland / Animae Corpus

Texte / J. Tourette

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JEAN BOOTYJean Booty a toujours les yeux mi-clos, quand, sur son trône fait des crânes des colons imprudents, il invective la poisseuse populace de lui donner encore un peu de son liquide séminal. Du sang, de la sueur et des larmes disait l’autre. Lui ne dit rien d’autre, une main plongée dans le fleuve des trèfles de la savane, l’autre serrée sur sa ceinture magique qui décuple encore ses forces. Au bout du petit matin, de ce matin qui voit la nature l’emporter sur la pensée, au bout du petit matin, il fait fuir les trolls et les hannetons de l’espérance. Il est le fils de l’orage, il est Thor, il est Shaka Zulu, il est Houphouët-Boigny : Jean Booty, donne-moi le soleil, avant que ta présence m’enserre comme le manque d’air. Alleluia-oh.

GENERAL MOITEURÀ l’image de Janus, Jean Booty se présente avec deux visages. Sa face de droite ouvre les portes à ses mixtapes qu’il distille comme la France distribue ses commissions occultes. À ce jour, il y en a près d’une soixan-taine, fonctionnant comme des safaris musicaux où seule compte la sa-veur de la proie. Sa face de droite veille sur l’antre des bien nommées soirées Jean Booty. Aux danseurs, aux téméraires qui en franchissent le seuil, Jean Booty délivre sa puissance infinie. En un temps, en un lieu, il redéfinit l’expérience artistique et maîtrise d’un geste le climat, la lumière, la musique, l’architecture et la vidéo. Une envie de chaleur humide et de rythmes cadencés : le tropicalisme se place sous le soleil vénérien. Ne vous en faites pas, Papa est un honnête homme.

+d’info : www.jeanbooty.blogspot.com (mixtapes à télécharger gratuite-ment) ; www.zoomarchitecture.com (pour le détail des soirées, et leurs autres projets)+d’actu : Résidence au Transbordeur 14, 15, 16 Janvier + Soirée Transclub à définir ; Set Climatique au Recycl’art (Bruxelles) le 22 Janvier. Les mix-tapes sortent quotidiennement.

Texte / M. Gueugneau

Texte / J. Tourette

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DANS LE LABYRINTHEPierre Coulibeuf présente ses dernières œuvres au Musée d'Art Moderne de Saint-Étienne. Ses installations décrivent un univers labyrinthique, traversé de figures mouvantes et de signes obscurs. Dans le labyrinthe propose différentes déclinaisons artistiques, photographie, cinéma, littérature, musique, danse, en investissant différents endroits du musée. Le Cabinet d'arts graphiques projette notamment Dédale (2009), film-installation composé d'une série de photographies et de quatre images en mouvement.

+ d’infoExposition Dans le labyrinthe de Pierre CoulibeufAu Musée d’Art Moderne de Saint-ÉtienneJusqu’au 10 janvierwww.mam-st-etienne.fr

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Texte / G. Viry

Grégory Blain et Hervé Dixneuf forment un binôme impeccable qui partage mieux qu’une voix, dans un combiné. Ces jeunes designers, « autour de 28 ans » chacun, se sont rencontrés, il y a trois ans, à l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne. Partant d’une « vision commune » du design, ils fondent l’atelier Bl119, dont le nom va autant de soi que leur volonté de « jouer » ensemble. « Notre façon de travailler s’assimile au ping-pong, ce qui nous permet d’échanger, en permanence, de confronter nos points de vue, de rebondir sur un projet, un dessin, une envie ». Objectif : ne pas perdre la balle. Les deux associés débutent, mais ont déjà quelques coups de raquette : exposés à la Biennale internationale du Design de Saint-Étienne (2006, 2008), finalistes, en 2007, de la bourse Agora, lauréats du concours Cinna « Révélateur de Talents » (2008), présentés au festival Design Parade 04, à Hyères (2009), etc. Bl119 travaille la matière et l’espace, pour revisiter des objets du quotidien, du mobilier ou des lieux, tout entier. Du dessin à la fabrication, les objets, dans leurs mains, acquièrent une nouvelle dimension, redonnant vie à des ressources parfois oubliées : contenants à base de sangles (corbeilles, paniers, etc.), miroirs à main, accrochables et donc libérables, ou sacoche modulable, « dans la tradition du sac à dépêche », plus prête à recevoir des supports technologiques que des pochettes en papier. On l’a bien compris : comme au ping-pong, le design se joue aussi entre « héros » du passé et arbitres de la modernité. En matière de scéno, le duo part aussi du présent pour concevoir (un espace du Musée d’Art Contemporain, à Lyon, sur la thématique des réseaux sociaux), mettre en scène (« un travail de mémoire » autour de la Cité Séverine, à Saint-Étienne) et imaginer, toujours et encore, un « rocher » émergeant d’un espace délaissé ou un « champ urbain » jaillissant d’une friche industrielle. Avant d’être des « bricoleurs », passionnés de matière, de technique et de savoir-faire, Blain et Dixneuf sont, avant tout, des têtes chercheuses, dont la panoplie artistique est plus proche d’une création haute couture que du costume pongiste. Mais l’habit ne fait pas le moine, donc l’échange continue. Avec les galeries qui leur permettent, mieux qu’un éditeur d’objets, de laisser libre cours à leur créativité. Avec un centre international d’art verrier, en Moselle, pour lequel ils préparent actuellement « un système d’éclairage low tech ». Avec la cité forézienne, enfin, dont l’orientation très « design » les a incités, après leurs études, à s’y installer, même s’ils restent globalement « en attente » de tout ce qui pourrait en découler. Conclusion : le design, c’est beau. Le ping pong, c’est bien. Surtout quand on mène Dixneuf à Blain.

+ d’infos : http://www.atelier-bl119.comEn préparation : une expo à la Galerie Tator, en octobre 2010, autour du savoir-faire, avec la présentation du travail mené avec le CIAV de Meisenthal (Moselle).

GRÉGORY BLAIN ET HERVÉ DIXNEUF

PING PONG

PORTRAIT 31

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CAHIERRÉGIONAL

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