LA DICTATURE DE OUATTARA TOUJOURS EN MARCHE EN COTE D'IVOIRE

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N438 Du jeudi 09 fvrier 2012

Miaka Ourto:

Les Elphants jusquau bout Nous n'allonsjamais mettre Gbagbo de ctAprs sa rencontre avec Gbagbo La Haye> p.5

Dtenu illgalement BounaDemi-finale Mali-Cte dIvoire : 0- 1l www.nouveaucourrier.info

La sant de Michel Gbagbo se dgradeLibert provisoire : Pourquoi a coincePoint dachvement de linitiative PPTE> p.4 > p.3Prsent dans la tribune dhonneur du stade de lAmiti sino-gabonaise, au ct du prsident de la Rpublique gabonaise, SEM Ali Ben Bongo Ondimba, le roi Pl aura apprci le dboul rageur, finalement dcisif de Yao Kouassi Gervais. Une sorte de remake de ce quavait exactement fait Ahmed Ouattara lors du match de classement de Tunisie 94 face au mme Mali. Et qui lui avait valu dtre publiquement flicit par la lgende mondiale du football. > p.6-7

Bdi avoue : Alliance avec Ouattara Des problmes srieux se posent > p.4

Soro implore la flexibilit de la Banque mondiale

LE NOUVEAU COURRIER

LE NOUVEAU COURRIER Du jeudi 09 fvrier 2012

chronique politique

La France et nousIngalit ! Ingaux ! En finira-t-on jamais ? Lhistoire nous apprend qu Nyon, en 957, Hugues Capet, de la famille des comtes de Paris et ducs de France, qui avait valeureusement combattu lenvahisseur normand est nomm Roi. Avec le soutien de lglise. Aristote aurait, dans sa Politique, recommand que pour quun tat puisse se suffire, quil se dott dun territoire apte produire la plus grande varit de ressources. Ce conseil na pas t oubli et, depuis des sicles, quelques tats fondent, en effet, leur puissance moins sur leurs ressources propres que sur des annexions, des protectorats, des colonisations et no colonisations de terroirs plus prometteurs que les leurs. Quelques prtextes suffisent dguiser leurs actions prdatrices. Notre continent - les hritiers dAlexandre lavaient dmontr -, faisait parfaitement laffaire. Cest dans le partage de limmense empire de Charlemagne que naquit la France actuelle : la partie de lOuest. Elle eut lutter des sicles durant, contre les Barbares. Sur son territoire Les riches sy gavaient et la famine dcimait les paysans. Des cas dextrme famine se produisirent. Il y avait des esclaves dans les maisons seigneuriales : les serfs. On les achetait, les vendait, les volait, simples objets comme au temps des Romains. Guerre, famine, pidmie, le rle du suzerain se ramenait la protection du vassal. Quand nous nous reportons aux racines de la France que nous connaissons et dont les rois ont dsormais laiss place des prsidents, nous comprenons mieux pourquoi ceux-ci combattent sur notre continent ceux qui parlent de libert et non de vassalit. Les guerres qui font tant de morts chez nous sont nes de limproprit des termes que les uns et les autres employaient : Nous disions galit quand dautres entendaient protection ; fraternit et non vassalit ; libert et non servage dialogue des cultures et non imprialisme culturel et linguistique Nous parlions de rendez-vous des civilisations, du donner et du recevoir, demprunts rciproques et vivifiants, quand ils ne voyaient que mains tendues et affirmaient la supriorit de leur civilisation. La seule, scandaient-ils, vocation universelle. Il y eut ceux qui se laissrent sduire avec quelques bonbons et jouets et furent dexcellents courtiers la nombreuse descendance ; il y eut ceux qui refusrent la tromperie, les mots biaiss, mais parlrent de leurs droits et mirent en avant leur qualit dhommes et de femmes. nos ttes, la France plaa les premiers et leurs descendants ; elle ouvrit des prisons pour les descendants des seconds. Ainsi larrive des commandants de cercle et des chefs de subdivision, les danses nont pas manqu. Danser, danser, danser dfaut de penser. Peu soucieux de nous comprendre, ils exigeaient que nous leur parlions dans leur langue (Ils taxaient les ntres de patois ). Mais ils se gardaient de nous en dvoiler les nuances et les arrire penses. Aussi notre franais tait-il souvent un franais indigne, dans lequel banane se disait banania, et le tu et le vous se confondaient dangereusement Et nous prouvions la frule de linstituteur. Mais aux guerres, si frquentes en Europe, on nous envoyait sans hsiter sur la qualit de notre formation. Nous partions dans la soute des bateaux et les rescaps revenaient aussi en soute, presss daller se montrer au village et dy exhiber leurs dcorations. Nous navions aucun emploi dans ladministration sans prsentation de notre situation militaire. Nous nous prcipitions ainsi dans les bureaux de recrutement pour tre les premiers chasser ladversaire, ennemi de la France depuis lavnement dHugues Capet. Certains acceptaient mme de ntre personne . Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, en 1945, les armes franaises nont pas eu dlivrer un seul combat en Europe et les dirigeants successifs de notre pays nont cess de projeter leur puissance hors de lHexagone. Indochine de 45 54 ; Afrique du Nord de 1954 1962 (avec lintermde de Suez en 1956). Depuis la fin de la guerre dAlgrie, ce ne sont plus les gros bataillons qui interviennent outremer, mais les oprations se sont multiplies. Certaines sont restes secrtes. Citons donc, ple-mle, les plus clbres ; Tacaud au Tchad (1978-1980), Lamantin en Mauritanie contre le Polisario ; Barracuda en Centrafrique, pour destituer le cousin du Prsident Giscard dEstaing ; Kolwezi ; la triste aventure, larme au pied, de Didon au sein de la FMSB Beyrouth Si lon ajoute cela le renforcement actuel de nos forces en Nouvelle-Caldonie, la Martinique, la Guyane, ainsi que celle de Djibouti, du Sngal, du Gabon, de la Cte dIvoire, du Cameroun et de la Centrafrique, la vocation plantaire de nos forces armes est pour le moins bien affircomme en 1950, cette affirmation ? Et si ce pays peut le faire si facilement, sur notre Continent, nest-ce pas parce quune certaine jeunesse africaine, ignorante de son pass rel, de son histoire, est la premire y mettre le feu, fascine et persuade par lAutre quelle na derrire elle que sauvagerie , ngreries. Elle ne stonne pas de ce que l-bas leur Rpublique ne ft vote qu une voix de majorit et quelle nvolue, par flux et reflux, vers plus de dmocratie, que parce que sa jeunesse continue dtre instruite avec beaucoup de difficults souvent-, par des enseignants lucides, responsables et cultivs, des valeurs et des non valeurs, des fautes graves des systmes politiques que leur pays connat et a connu. En revanche, chez nous, La nuit coloniale comme la nomme Ferhat Abbas, ne sest pas dissipe et continue de jeter un jour qui blouit tant de nos gens !

Par Bernard Binlin Dadi

Quand nous nous reportons aux racines de la France que nous connaissons et dont les rois ont dsormais laiss place des prsidents, nous comprenons mieux pourquoi ceux-ci combattent sur notre continent ceux qui parlent de libert et non de vassalit.me. (Colonel Spartacus. Opration Manta) Longue citation dun spcialiste en la matire. Est-elle date ? Oui. Depuis, le terrain daction militaire de la France na cess de slargir et dautres oprations, diversement qualifies, mais toujours guerrires, ont suivi. LHistoire en jugera avec la srnit qui lui convient ; examinera la sincrit des documents et des tmoignages, charge comme dcharge ; se prononcera autant quelle le peut. Mais au Tribunal de la Conscience, parleront tous ceux qui ont eu souffrir de telles oprations jusqu en mourir. Et la pese ne sera pas toujours en faveur des quelques-uns qui veulent ici-bas dcider du sort des autres, et saffirment les meilleurs. Sans autrement sinquiter de la vie des hommes et femmes, des enfants qui ne sont pas sur la mme ligne queux. Dsastres collatraux ? Au marteau-pilon ! En 1789, la France dfendait les droits de lhomme et la libert des peuples. De nos jours, elle dfend les fodalits et les privilges : Faut-il donner raison, en 2012 La guerre en Europe navait pris fin que pour se prolonger mieux en Afrique. Combien sont-ils, aujourdhui, ces pays auxquels la France a contribu remettre des chanes et dont elle prtend quils dansent son tempo , comme animaux en Expositions Universelles passes. Le Cirque nest-il pas lespace idal o confiner notre Continent ; le temps de lui permettre dvoluer vers les seules valeurs acceptables, celles de la Civilisation Occidentale, et den mieux grer les richesses immenses renfermes dans ces pays (et) presque inutiles dans les mains de (leurs) habitants. Dput, je vais en prison. Le Commandant sait que je nai rien fait ; le juge sait que je nai rien fait. Parce que nous sommes Rda, ils ont dcid de nous faire souffrir. Ancien FFL, dbarqu lle dElbe, Corse, jai fait trois mois doccupation en Allemagne. Le RDA prnait lide de lgalit des humains. Aprs la Confrence de Brazzaville, les gens oublient quil avait t publi une brochure au titre dat La nouvelle politique indigne . Nouvelle ?

Edit par Avenir Mdias SARL Tl: 22 49 53 47 Directeur de publication Stphane Gud 40006699 / 07283579 [email protected] Rdacteur en chef Saint-Claver Oula 01 01 95 04 / 07 30 40 64

[email protected] gnral Emmanuel Akani 45401010 / 02065265 Grant dlgu : Prosper Koffi Impression : Sud Actions Mdia Tirage 10 000 exemplaires Rcpiss du procureur N : 18/D Dpt lgal : N 9220 du 4 juin 2010

Elle nempchait pas nos dputs de sinterroger : Si lAfrique franaise en est encore au stade o il faut envoyer traiter les arachides du Sngal Marseille, fabriquer le chocolat de la Cte dIvoire dans la mtropole, si lon nous a impos le pitinement intellectuel qui fait les mcontentements actuels, si notre systme conomique est ce point inexistant, ce nest pas le fait dun hasard. Ajoutons que le fait que le gouverneur de la HauteVolta refust la tenue du Congrs du RDA dans ce territoire tait le signe que la France coloniale, et les tats Gnraux de la colonisation restaient bien la barre et continuaient de garder le cap. Nous possdons une origine unique. Nous sommes tous des Africains dorigine, ns, il y a trois millions dannes, et cela devrait nous inciter la fraternit rpte lhomme de science, Yves Coppens. Et pourtant sur nous, compagnons dsope, de Pouchkine, dHannibal et de tant dautres Jugurthala France na pas hsit lancer ses corps dlite et ses suppltifs, lgaliss en toute hte. Quelle joue, un peuple doit-il tendre un envahisseur ? Achve-le ! Il nest pas mort : Ces mots, oui, on les a entendu, hier et plus rcemment. En quel sicle prtendonsnous tre ? La Civilisation occidentale reconnat-elle sa supriorit au nombre de victimes et dexactions, champs, maisons, magasins pills, brls sur lesquels elle a complaisamment ferm les yeux et auxquels elle a contribu ? Il y aurait les bons et les mchants, ceux qui ne sont pas avec elle, ou qui, dexprience, doutent de laloi de son amiti. Quid des gnocides tropicaux et autres : de la disparition des Amrindiens, de la traite ngrire...dede, des interventions salutaires. Salutaires : qui ? quoi ? Quen pensaient ces jeunes ivoiriens qui tentaient de faire enfin chanter leurs chanes en dansant et priant sur de drisoires barricades tandis que sur eux tournoyaient des machines volantes jamais vues, qui dbarquaient en plein jour leurs chargements darmes et de combattants trangement cuirasss ? Le courage et le sacrifice de cette jeunesse continueront de porter tmoignage car la rouille ni le temps qui toute chose mine / nattaque pas ce monument ( ainsi Simonide de Kos rendait-il hommage aux Spartiates des Thermopyles). Quelle serait cette Civilisation Occidentale dont se rclame une certaine France, quand elle prtendait faire dclarer en son Parlement, la colonisation : globalement positive ? Tata de Babemba ; Palais de Behanzin ;

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LE NOUVEAU COURRIER Du jeudi 09 fvrier 2012

dans lactuRsidence prsidentiellerpondez ! Des Ngres Allons donc ! Plus de SainteHlne et plus de Poulo Condor mais une prison en Hollande, l o un peuple courageux rsista Louis XIV en noyant ses terres. Quel symbole ! Le 3 septembre 1939, aprs la clbre allocution du gouverneur Crocicchia, on assista une rue indescriptible danciens tirailleurs, de mutils mme et de volontaires non entrans de tout ge vers les centres de recrutement. On enregistra aussi dmouvantes manifestations de loyalisme. Tel chef coutumier g et infirme, offrait tous ses enfants, tous les habitants de son village, de son canton ou de sa province en tat de porter les armes ; tel autre chef prenait son compte la charge de fournir cinquante tonnes digname ou de kolas pour nourrir et fortifier les recrues. Les femmes voyaient partir leurs maris et leurs enfants avec fiert. La confiance de cette population en la France tait totale. (Amon dAby) Lemphase en moins il est exact que le sort de la France repose alors sur la contribution multiple de son Empire. Ptain, comme De Gaulle, en tirent le maximum : Ptain les ressources, avec la recrudescence de la corve ; de Gaulle, les hommes, qui seront remercis quand ils retrouveront leurs foyers, en monnaie de singe. Aujourdhui, la France pourrait-elle se prvaloir dun tel concours ?! Nos morts seront souvent ignors, peine honors, ou si tardivement ! Nos prisons resteront aussi pleines que sous le rgime de Ptain. La discrimination ne cessera pas, mme si le sujet devient citoyen deuxime portion, cest--dire de lEmpire, et si la corve est supprime. Les principes de 1789 ne sappliquent chez nous, quen 1945, mais avec quelle parcimonie ! De Thiaroye nos jours, les ordres, les intimidations et la force brutale des armes nont cess de nous rappeler limposition dune prsence qui se fit par la force et qui ne se rsout pas comprendre que le temps nest plus aux Empires, que la Civilisation mondiale dont elle se rclame et la constitution de laquelle, elle a souvent contribu, ne sera, quautant quelle prendra en compte lensemble des valeurs humanistes. Quaucune nation, mme pas elle, nen a le monopole. Nous aussi, nous y contribuons. Nous avons galement des valeurs humanistes mais non tarifies. Combien dOccidentaux, dailleurs, aprs avoir vcu auprs de nous, sy montrent nostalgiques de notre sens de lhospitalit et du partage. Humanisme, humanisme moderne. Voici bien le mot que rclamait, en dehors de culture et civilisation dont () nous ne voulons plus faire une chelle des valeurs, la fin de ses crits sur lHistoire, le grand Braudel. Un humanisme, cest une faon desprer, de vouloir que les hommes soient fraternels les uns lgard des autres et que les civilisations, chacune pour son compte, et toutes ensemble, se sauvent et nous sauvent. Mais pour que les portes du prsent souvrent largement sur lavenir (ibidem), il nous faut avant tout, nous rconcilier. Pour cela, il ne sagit pas de vider ce mot de son sens : comme si ce mot, lui tout seul, parce que prononc, pouvait exorciser tous les mots dont nous souffrons pour ramener la paix. On nous le brandit comme une panace qui effacerait toutes nos souffrances et nous ferait oublier nos morts. On nous le brandit comme tant le remde miraculeux qui gurira nos plaies encore si fraches et si bantes. Se rconcilier, cest reconnatre le devoir de repentance ; cest demander pardon ceux qui ont souffert des coups de poignards et de fusils qui ont mis fin tant de vies innocentes. On ne peut prtendre diriger un pays, prendre part son dveloppement, si on na pas assez de hauteur pour tre prt prendre sa part de responsabilit () La terre ivoirienne a besoin dtre purifie. Et cela ne peut se faire que si on ose se regarder dans le miroir des horreurs que nous avons commises. La rconciliation a un prix. Il va falloir le payer. Au risque de tourner en rond. Et de brasser de lair. Ainsi crivait, en 2004, une journaliste et essayiste, femme de ce pays, gardienne de la tradition et riche de tous les apports culturels de la modernit, Agns Kraidy. Oui, la repentance nest pas unilatrale. La lecture des faits passs, le dmontre suffisamment sauf si lon continue de se complaire travestir les causes et la ralit des faits. continuer dignorer, de brimer, de refuser rparation la moiti dune population. lune ou lautre moiti dun pays. tymologiquement se rconcilier signifiait remettre en tat, purifier, non pas pour revenir en arrire, en un ge colonial o lon plaisait opposer les ethnies de peur davoir employer celui de Peuple, o il ny avait de raison que celle du plus fort, mais bien pour briser toutes les lignes darrt, ouvrir toutes les prisons, cultiver toutes les intelligences de ce pays. Faire fructifier cet Humanisme dont notre Continent -et notre pays- sont porteurs dans sa Civilisation et ses cultures. Loin des convoitises de gouvernants de pays, aux pousses de fivres imprialistes, redonner tout son lan nos esprances humanistes communes.

Refus de la libert provisoire aux dtenus pro-Gbagbo

Les avocats dmontent les arguments du parquetPar Benjamin Silu [email protected]

La libration des proches de Laurent Gbagbo dtenus pour la plupart dans les prisons du nord du pays qui avait dbut au mois de novembre dernier a t bloque par le rgime. Me Herv Gouaman revient ici sur les arguments voqus par le parquet pour refuser la libert provisoire aux dtenus politiques.clients de sorte que nous sommes bien obligs dattendre que ces interrogatoires au fond aient lieu pour que nous introduisions dautres demandes de mise en libert provisoire, explique Me Gouamn, lun des 9 avocats du collectif constitu pour dfendre les intrts des proches du prsident Laurent Gbagbo. En clair, les avocats ne pourront nouveau introduire de nouvelles requtes de mise en la libert provisoire des prisonniers politiques (probablement en mars) quaprs que ces derniers auront t entendus au fond. Mme si les auditions nont pas encore commenc pour eux, elles devraient manifestement se faire dans les jours venir. Les prvenus qui bnficient actuellement de la libert provisoire ayant t, quant eux, entendus dans le fond du 16 janvier au 7 fvrier. Deux poids deux mesures Mais pourquoi dautres sont librs avant dtre entendus dans le fond et que cette exigence bloque aujourdhui la libration de ceux encore en prison ? Voil ce que pense Me Gouamn : Cest ce quon appelle le deux poids deux mesures. Largument qui a t avanc est un paravent pour ne pas accorder la libert provisoire nos clients. Est-ce parce que on attend que les dcisions viennent de o je ne sais ? Mais en tout cas, nous pensons que cest un paravent. Puisque comme vous le dites si bien, certains ont bnfici de la libert provisoire sans avoir t entendus au fond. Pour dautres, on nous dit quils ne peuvent tre librs parce quils nont pas t entendus au fond. Cest du deux poids deux mesures, quoi que cela (laudition au fond, ndlr) soit un argument fond en droit.

Simplice Kouadio Kofii, procureur de la rpublique.

A

prs que la chambre daccusation a jug irrecevables leurs demandes de mise en libert provisoire des dtenus politiques les 21et 28 novembre 2011, les avocats qui nentendaient pas baisser les bras ont introduit de nouvelles requtes dbut janvier devant le 10me cabinet (qui enqute sur les infractions datteinte la suret de lEtat) et le doyen des juges dinstruction (pour les infractions conomiques) pour obtenir la libert provisoire de leurs clients au nombre de 16 (9 Boundiali, 4 Katiola, 2 Bouna et 1 Korhogo). Il sagit entre autres de Ak NGbo, Dsir Dallo, Simone et Michel Gbagbo, Affi NGuessan, Sokouri Bohoui, Christine Adjobi, Dakouri Tabley, Bro Grgb, Abou Drahamane Sangar, Kuyo Ta. Deux raisons, selon Me Gouamn, motivent la dcision des juges. Dabord, les juges disent vouloir obtenir une garantie de

reprsentation des prisonniers. Cest--dire tre en mesure de les avoir ds quils auront besoin deux pour ventuellement les auditionner. Ce qui, poursuit le membre du collectif davocat, nest pas fond puisque les personnes qui ont t dj librs viennent dtre entendues par les juges devant lesquels ils ont tous rpondus prsents. Lautre argument voqu, cest que les dtenus ne peuvent tre largis parce quils nont pas encore t entendus dans le fond, une opration qui consiste pour le juge interroger le prsum coupable sur les infractions quil aurait commis. Les premiers ont t librs sans avoir t entendus au fond, et cest depuis le 16 janvier que les auditions au fond ont commenc et pour prendre fin le mardi 7 fvrier. Maintenant on nous oppose les interrogatoires au fond qui nauraient pas eu lieu, donc on ne peut accorder la libert nos

Dtenu illgalement depuis 10 mois Bouna

Ltat de sant de Michel Gbagbo se dgradeancien quartier gnral de lactuel chef dEtat. Et depuis quil est maintenu dans les fers par les hommes dAlassane Ouattara, Michel Gbagbo et ses codtenus subissent des traitements dgradants. En tmoigne une vido qui a fait le buzz travers les rseaux sociaux. Michel Gbagbo, le Premier ministre Pascal Affi NGuessan, Serges Boguhet contraints dexcuter des pompes sous le regard approbateur dun (ex) chef rebelle, Morou Ouattara. Cette mme volont de torturer subsiste encore par la privation de soins appropris lendroit des dtenus dont certains ont subi le choc du bombardement, de larrestation et du transfrement au nord. Michel Gbagbo, selon des indiscrtions parvenues au Nouveau Courrier, en plus davoir t diminu par les conditions de dtention, commence avoir de vritables problmes dyeux. Il est su de tous ceux qui lont connu que le fils an du prsident Gbagbo a toujours port des verres correcteurs du fait dune myopie quil trane depuis plusieurs annes. Cest un dfaut de vision d un cristallin trop souple. Michel Gbagbo voit mal de loin mais bien de prs. Et cette dformation de la rtine fait que le fils du prsident, quand il tait encore libre de ses mouvements, pouvait se faire rgulirement consulter pas un mdecin pour ne pas voir son tat de sant empirer. Depuis quil est dtenu la maison darrt de Bouna, Michel Gbagbo na pas encore eu loccasion de faire examiner ses yeux par un ophtalmologue. Son maintien en dtention est tellement injustifi que des leaders politiques trangers interviennent dans le dbat pour sa relaxe pure et simple. Jean-Luc Mlenchon estime quil faut librer sans condition Michel Gbagbo dtenu pour sa filiation avec son pre Laurent Gbagbo. Quon relche le fils de Laurent Gbagbo qui est un de nos compatriotes, un franco-ivoirien et qui est dtenu sans aucune raison lgale, simplement du fait de son nom et de sa filiation avec son pre M. Gbagbo dtenu en prison. Jestime que la France shonorerait en intervenant pour quil soit libr, a dclar le candidat llection prsidentielle franaise davril prochain. Gilles Naismon

Michel Gbagbo injustement detenu Bouna.

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e rgime Ouattara ne dispose pas encore du moindre lment qui justifie la dtention de Michel Gbagbo, loin de ses frres et surs librs aprs leur passage lhtel du Golf,

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LE NOUVEAU COURRIER Du jeudi 09 fvrier 2012

dans lactuAlliance avec OuattaraPar Frank Toti [email protected]

Point dachvement de linitiative PPTEne dlgation d'administrateurs du groupe de la Banque mondiale qui sjourne actuellement en Cte d'Ivoire, dans le cadre dune mission dvaluation qui durera du 8 au 11 fvrier 2012, a dbut hier ses consultations par une sance de travail avec le premier ministre qui avait ses cts quelques membres de son gouvernement. La rencontre a port sur les rformes et actions engages en vue datteindre le point dachvement de linitiative Pays pauvres trs endetts (PPTE). Il sagit notamment de la question scuritaire qui reste le talon dAchille du rgime, de la justice des vainqueurs qui prvaut et qui impacte ngativement le processus de rconciliation nationale et des actions entreprises en vue de relancer durablement lconomie ivoirienne. Principalement les rformes dans la filire caf-cacao, dans les secteurs Energie, Infrastructures, Emploi des jeunes, dveloppement du secteur prive, et intgration africaine. Dans tous ces domaines, hlas, les rsultats sont loin dtre satisfaisants et le premier ministre, fixant hier le canevas des changes, a choisi dadopter le profil bas, plaidant pour que la dlgation de la Banque mondiale ne soit pas trs regardante sur les critres de base. Je voudrais souhaiter, avant que nous allions dans le dtail de notre sance de travail, donner la ligne directrice. Ce que nous demandons la Banque mondiale, cest non seulement un soutien massif en termes de financement, mais aussi de la flexibilit, a plaid Soro Guillaume. Aujourdhui, tout le peuple ivoirien, de concert avec le gouvernement, les autorits, les institutions, travaillent lunisson pour que nous allions trs rapidement au point dachvement de linitiative PPTE, a-t-il continu, pour sduire la mission de la banque mondiale. Car en ralit, ces propos sont loin de reflter la ralit et Soro Guillaume nen est que trs conscient. Au plan scuritaire par exemple, il reconnait que la situation est toujours proccupante, huit mois aprs lavnement du rgime Ouattara, au terme dune crise postlectorale qui a dstructur pendant de longues priodes certains rouages de lEtat de Cte dIvoire. Ainsi admet-il que si elles existent, les forces de police et de gendarmerie ne sont pas dans la plnitude de leur capacit oprationnelle.

Bdi avoue enfin: Des problmes srieux se posent Soro implore la flexibilit de la Banque mondialeLe prsident du Parti dmocratique de Cte dIvoire (Pdci), Aim Henri Konan Bdi, a reu les vux des militants, hier au sige du parti Cocody. Crmonie au cours de laquelle, il sest prononc sur les rcriminations des siens. relle. Bdi qui entend, selon ses dires, examiner avec lucidit lensemble de ces problmes, a annonc une runion prochaine du bureau politique. Afin de se pencher sur le bilan de la participation du Pdci aux lections prsidentielles et lgislatives dernires dune part, et sur les problmes lis lalliance au sein du Rhdp dautre part.Ses conseils KKB Le prsident de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin dit KKB, a brill par son absence la crmonie de prsentation de vux Henri Konan Bdi. Parce quen ce moment hors du pays. Le prsident Bdi na pas manqu, dans son adresse aux militants, dapostropher insidieusement KKB, le prsident de la Jpdci. Lequel sest illustr par des dclarations ces derniers temps jugs anticonformistes. Le travail politique ne peut consister en des runions sporadiques et souvent sans lendemain, mais en un travail quotidien effectu, non pas parce que lon se trouve dans une structure ou une autre, mais tout simplement parce que lon est militant, que lon a choisi librement de militer dans le PDCI-RDA plutt que dans une autre formation politique , dira le prsident du Pdci. Il na pas manqu dappeler chaque militant jouer pleinement sa partition. Regardons dans la mme direction quels que soient les problmes du moment, a-t-il dclar.

U

Soro Guillaume trs poccup par le point dachvement de linitiative PPTE.

Henri Konan Bdi, prsident du Pdci-Rda.

e prsident du Pdci a reconnu publiquement quil y avait quelques frictions dans lalliance, voire des problmes qui exigent une attention particulire, afin dapprcier les actions futures. Avouant par la mme occasion que de petits rglages doivent encore tre effectus pour un meilleur fonctionnement de leur alliance. Bdi na pas eu de mal le reconnaitre devant ses militants prsents massivement loccasion de la prsentation de vux hier au sige du PDCI. Je sais que de nombreuses questions continuent dtre poses ce sujet, dans les

L

salons tout comme sur les places publiques au sujet de notre alliance et surtout de son fonctionnement. Je sais par ailleurs que des frustrations ont t enregistres loccasion des lections lgislatives. Je sais enfin que des problmes srieux touchant la vie nationale se posent, problmes auxquels nous devons faire face, avec intelligence et doigt avant de nous engager dans les lections municipales et rgionales qui sannoncent, a avou le prsident du Pdci, devant des militants visiblement heureux de voir leur prsident tmoigner de la situation

Rforme de la filire caf-cacao

Des producteurs confirment les apprhensions du FMIans sa dernire dition, Jeune Afrique rvle que le Fonds montaire international (FMI) napprouve pas certains aspects de la rforme de la filire caf-cacao qui a vu, fin janvier 2012, la cration dune nouvelle structure de gestion dnomme Conseil du caf-cacao (CCC). Les autorits ivoiriennes, selon le confrre, tardent rpondre des demandes dinformations relatives la rforme de la filire, condition essentielle pour lobtention du point dachvement de linitiative PPTE que le rgime attend avec impatience. Ces apprhensions du FMI, le Syndicat national agricole pour le progrs en Cte d'Ivoire (Synap-Ci) dit les partager. Au dire Kon Moussa, le premier responsable de la formation syndicale des producteurs, qui sexprimait hier ses bureaux, malgr la mise en place rcemment du Conseil du caf cacao (Ccc), nous sommes toujours dans un flou total. Dcriant les mthodes des nouvelles autorits, il sest interrog sur les critres qui ont prsid au choix du directeur gnral du CCC et des producteurs coopts au conseil dadministration. Pour Kon Moussa, il aurait t

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Kon Moussa du Synap-ci

judicieux que le choix du directeur gnral de la nouvelle structure de gestion se fasse par appel candidature. Au lieu de cela, dploret-il, cest par un simple jeu de stylo, travers une ordonnance, que Mme Tour Massandj Lits, DG du Comit de gestion de la filire

caf-cacao, a t place la tte du CCC qui ressemble une caisse du rgime. Sur la question des reprsentants des producteurs au conseil dadministration, Kon Moussa ne dcolre pas. Si cest par militantisme politique quils ont t choisis, quon nous le dise !, sest-il insurg. Par ailleurs, le leader syndical qui avait ses cts les membres de son bureau juge mprisante lattitude des autorits qui nont pas daign jusque-l trouver un dbut de solution aux proccupations qui leur ont t soumises par ses soins depuis le 10 janvier 2012. Comme le gouvernement reste sourd aux problmes que nous avons soulevs, nous allons rentrer effectivement en grve, menace Kon Moussa, qui annonce une vaste tourne de sensibilisation auprs des producteurs. Le gouvernement na pas fix le prix du Kg de caf. Ce qui fait que les exportateurs achtent le caf Abidjan entre 500 et 600 F cfa/Kg. Les structures de la libralisation sont gres sans quon ne nous rende compte, quand elles ne sont pas liquides purement et simplement, relve-t-il. Emmanuel Akani

Inutile de parler des FRCI qui ressemblent plus une milice qu une arme nationale. Lun des lments incontournables, essentiels la croissance, cest dapporter la scurit aussi bien aux populations quaux investisseurs. Et cest ce quoi le gouvernement sattelle , a dclar le premier ministre qui a tent de faire croire que tout va bien dans une Cte dIvoire qui aurait renou avec la croissance. Lobjectif, cest de faire de la Cte dIvoire une destination fiable, a insist Soro Guillaume. Au terme des changes, Jorg Frieden, administrateur de la Banque mondiale, porteparole de la dlgation, a laiss entendre que la rencontre dhier constituait une bonne entre en matire. Et quils auront la possibilit dapprofondir les discussions au fil des consultations. Les Ministres Charles Diby Koffi, de lEconomie et finances, Patrick Achi des Infrastructures conomiques, Alain Lobognon de la Promotion de la Jeunesse et Service civique, Dosso Moussa de lIndustrie, Coulibaly Sagafowa de lAgriculture, Adama Bictogo de lIntgration africaine, Adama Toungara des Mines, du Ptrole et de lEnergie et Mabri Toikeusse, en charge du Plan et Dveloppement ont pris part la sance de travail. Chacun deux a fait ltat des rformes engages dans son dpartement. E Akani

Financement de projets collectifs : Le FNS installe des riziculteurs Saiouae Fonds national de solidarit pour la promotion demplois jeunes (FNS) procde ce jeudi 9 fvrier 2012, au lancement officiel du projet Yoco riz, dans la commune de Saioua, dpartement dIssia. Ce projet de production de riz de 60 ha de superficie de bas va permettre la cration de 4500 emplois directs et induits, en vue de linsertion socio-conomique des jeunes dans cette partie du territoire national. Il

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entre dans le cadre des nouvelles orientations du fonds, qui a dcid de mettre laccent sur le financement des projets collectifs, impact rapide. Un cadre a t labor juste titre pour favoriser la prise en charge des porteurs de projets dans le domaine de lagriculture. La crmonie est place sous la prsidence du ministre de la Promotion de la jeunesse et du Service civique, Alain Lobognon.

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dans lactu Aprs sa rencontre avec Gbagbo La HayeSource : Rfi

Mugefci

Miaka Oureto :Nous nallons jamais mettre Gbagbo de ct Le colonel Tour Yao ordonne laleve des quotasLe prsident par intrim du Front populaire ivoirien, Miaka Oureto, sest ouvert aux mdias aprs sa rencontre avec le prsident Laurent Gbagbo dtenu la prison de La Haye. Nous vous retranscrivons son interview accorde RFI. de mettre de lordre dans la maison. Donc a veut dire que ceux qui se revendiquent comme porte-parole, tels Justin Kon Katinan ou Assoa Adou, ne sont pas ses porte-parole ? Cest vous le vrai patron, cest a ? Je crois pouvoir dire que oui. Mais tous ceux que vous venez de citer, ce sont des camarades qui apportent quelque chose dans la lutte que nous sommes en train de mener. Vous avez donc boycott les lgislatives de dcembre. Mais est-ce que vous allez boycotter aussi longtemps que vos amis politiques seront en prison ? Je ne souhaite pas cela au sens o nous avons pos des proccupations objectives. La question de linscurit en Cte dIvoire, la question de la prsence un peu partout dhommes en armes qui terrorisent les populations, cest un problme qui constitue une entrave srieuse au bon droulement du jeu dmocratique. ous avez pass trois heures, ce heures avec Laurent Gbagbo ce lundi. lundi 6 fvrier 2012, avec lancien Est-ce que a veut dire que, malgr prsident ivoirien Laurent Gbagbo, votre titre de prsident du FPI (Front dans sa prison de La Haye aux Payspopulaire ivoirien), cest toujours lui le Bas. Comment va-t-il ? vrai patron ? Il va bien et nous nous sommes mme Ce serait trop prtentieux de dire qu'on embrasss trs fortement. Nous nous met de ct Laurent Gbagbo, dans ce qui sommes jets dans les bras lun de lautre. se passe. Non, ce ne serait pas juste. Il est Ctait vraiment mouvant. le pre fondateur du Front populaire ivoirien et ancien chef dEtat. (...) Quels que Comment lavez-vous trouv ? Plutt soient le bagage et lexprience que nous abattu ou plutt combatif ? puissions avoir, nous avons besoin de lui. Pour le moment, Laurent Gbagbo nest pas Donc pour moi, cest encore loccasion de homme se laisser abattre. Cest un venir puiser dans son exprience pour homme combatif qui avait toutes ses ides conduire la lourde charge qui se retrouve en place et qui posait des questions sur entre mes mains par la force des choses. tous les aspects de la vie nationale et Il vous a fait des recommandations mme internationale. jimagine ? Il coute la radio ? Il regarde la tl ? Laurent Gbagbo nest pas du genre faire Nous nous sommes retrouvs dans une des recommandations. Il demande simplepetite salle close o je nai pas vu de tl- ment comment a se passe. Cest tout. vision, de radio, mais peut-tre que dans Sinon, il ne donne pas de directives de sa chambre, il y a la tl et la radio mais je faon rigide. nai pas accd sa chambre personnelle. Des orientations ? Quels sont les livres quil lit ? Voil. Il met des opinions. Par exemple, On nen a pas parl mais les derniers moi je soulve quelques questions. Je dis : ouvrages qui ont t publis sur sa vie, sur nous travaillons mais lenvironnement la vie politique nationale, je crois pouvoir devient de plus en plus touffant parce dire quil en dispose. De plus, il ma quil y a trop de voix qui slvent de demand si javais eu un exemplaire du gauche droite et tout a pour coordonner, livre de Charles Onana [Cte dIvoire : le a pose problme. Il a dit : Il faut tre coup dEtat, aux ditions Duboiris, NDLR]. assez rigoureux parce que, quand mme, le parti a une vie et cest toi quil appartient Vous avez donc pass prs de trois en tant que prsident du parti dsormais a crise au sein de la Mutuelle gnrale des fonctionnaires et agents de lEtat de Cte dIvoire (Mugefci) nest pas prs de connaitre un terme. Le colonel Tour Yao Albert a annonc hier mercredi 8 fvrier Ivotel Plateau, lissue dune runion du conseil dadministration quil prside, dimportantes mesures qui marquent, ses dires, le dbut de son mandat. Trois dcisions applicables immdiatement ont t adoptes. Notamment la leve des quotas dans les pharmacies, la rduction du cot de la consultation au service mdical des fonctionnaires et la question du renouvellement des cartes de mutuelle des fonctionnaires. Pour ce qui concerne la premire dcision, injonction a t faite aux pharmaciens de lever sans dlai les quotas de bons pharmaceutiques afin de permettre aux mutualistes de se soigner. Auquel cas, le conseil dadministration en tirerait les consquences. Ce qui pourrait conduire la rupture des contrats avec ces officines ou encore des actions en justice. Car dira le colonel Tour, le droit la sant est indniable tout tre humain, mme au plus indigent, encore moins une personne qui cotise rgulirement pour le fonctionnement de la mutuelle. Par ailleurs, il a invit le ministre de la Sant tre regardant sur cet tat de fait. Ensuite, il sest appesanti sur le cot de la

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Si la scurit samliore, vous pouvez envisager daller aux lections locales ? Cest un des aspects de la question. Nous avons pos le problme aussi dquilibrer la composition de la CEI, la Commission lectorale indpendante. a nest pas bon que cette Commission soit aussi dsquilibre. Sur 31 membres de la Commission centrale, nous ne sommes reprsents que par deux personnes. Cest a, le problme de fond. Toutes les questions de listes lectorales qui ont t rajustes - et nous navons pas t partie prenante dans le jeu - ce sont des proccupations relles. Donc que ces autorits tirent courageusement les leons pour appeler la discussion afin quon sentende sur lessentiel des rgles du jeu. Si ceci est fait, nous nous considrons toujours comme un parti des lections puisque notre ligne fondamentale, cest la transition pacifique la dmocratie. Est-ce que vous avez vu un Laurent Gbagbo revanchard ? Pour Laurent Gbagbo, ce nest pas la revanche. Pour peu que le pouvoir qui est en place autour du prsident Alassane Ouattara veuille faire son travail, Laurent Gbagbo va lapprcier. Cest un jeu circonscrit dans le temps, cest pour a quon parle dalternance. Selon notre Constitution, cest cinq ans. Nous on se prsentera aussi comme une alternative.

consultation dans le centre de sant des fonctionnaires qui slve 10.000 francs Cfa. Il nest pas normal que le cot des consultations soit pareil celui qui est appliqu dans les autres formations sanitaires et les cliniques prives, sest-il plaint. Cest pourquoi, il a annonc une rduction drastique du cot de la consultation. Dsormais, les fonctionnaires auront payer 2000 Fcfa pour des consultations avec un mdecin gnraliste et 5000 FCFA pour le spcialiste. Le conseil a promis laffichage dans les plus brefs dlais de ces nouveaux tarifs. Enfin, en ce qui concerne le renouvellement des cartes de mutuelle, au lieu de payer 1000 francs comme par le pass, les mutualistes nauront plus dbourser un seul centime. Interrog sur sa prise effective du pouvoir la Mugefci, le colonel Abert Tour Yao a confi que ce ntait quune question de jours. Et que bientt ils seront aux affaires. Le colonel Tour Yao Albert qui dnonce le mutisme des ministres de tutelle demande au chef de lEtat de simpliquer personnellement dans le rglement de la crise la Mugefci. Le conseil dadministration quil prside est issu de lassemble gnrale lective du 21 dcembre 2010 dernier organise par la dissidence. Hermann Djea

Lutte contre les disparits rgionales

Une matrice dactions en laborationn vue de mettre la disposition des acteurs du dveloppement un cadre cohrent et des leviers pour relancer lconomie locale, soutenir le dveloppement harmonieux des rgions et partant de lensemble du pays, un atelier se tient les 8, 9 et 10 fvrier 2012 lEcole nationale suprieure de statistiques et dconomie applique (Ensea), sous la houlette du ministre dEtat, ministre du Plan et du Dveloppement. Runissant les diffrents acteurs locaux, administrations centrales et partenaires au dveloppement, latelier qui a ouvert ses portes hier mercredi 8 fvrier vise la validation de la matrice dactions de la stratgie nationale de dveloppement de lconomie rgionale. Un document conu en juillet 2010 afin de promouvoir lamnagement du territoire et lutter contre les disparits rgionales, lutter contre la pauprisation croissante et crer les conditions du mieux-tre des populations conformment la politique de dcentralisation dont la Cte dIvoire a fait une de ses priorits de dveloppement. Et ce, en favorisant lautonomie de financement des activits socio-conomiques au niveau locale. En effet, cette

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matrice dactions qui couvre la priode 20122016 va permettre de renforcer les comptences et les capacits des acteurs du dveloppement rgional, dvelopper leur dimension conomique, offrir les moyens de produire et de disposer de linformation socioconomique dans les collectivits territoriales, tout en leur proposant des mthodes de suivi-valuation de leurs actions. La mise en uvre efficace des actions contenues dans cette matrice par les collectivits territoriales et tous les acteurs du dveloppement local contribuera lessor conomique de nos rgions et un dveloppement harmonieux de notre pays, a dclar le directeur de cabinet du ministre du Plan et du Dveloppement, le Pr. Pierre Roche Ska. Pour le directeur du dveloppement rgional, Dr. Essan Kodia Valentin, ces trois jours seront mis profit pour jeter un regard critique sur le projet de matrice dactions et lamender afin de produire un document consensuel sur la faisabilit et les responsabilits de la mise en uvre de la stratgie nationale de dveloppement de lconomie rgionale dans notre pays. Anderson Didri

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LE NOUVEAU COURRIER Du jeudi 09 fvrier 2012

CAN 2Et Grevinho se rveilla la porte de la finale !Par Patrice Beket Libreville

12Ractions de...Franois Zahoui (slectionneur de la Cte dIvoire) on a cur de ramener le trophe pays est derrire nous. Il y a beaucoup de prires et d'attente autour de cette quipe. Alain Giresse (slectionneur du Mali) on est presque arriv bousculer les elphants "On a d se priver de deux joueurs. On peut tre fier du match qu'on a disput. Il n'a pas manqu grand-chose mais ce niveau, ce dtail est important. Prendre un but ce moment, juste avant la mi-temps, c'est difficile. On est presque arriv bousculer cette quipe. On a mesur ce qui fait la diffrence entre des joueurs qui ont une exprience du trs haut niveau et une quipe qui est en train de se construire. Le Mali s'est lev pour tre au niveau de cette demi-finale. On va retrouver le Ghana qu'on a jou au 1er tour. Mais ce

Gabon - Guine equatoriale

Les Elphants ont arrach leur troisime finale de lhistoire en venant bout dune vaillante quipe des Aigles du Mali, hier, au stade de lAmiti sino-gabonaise de Libreville.On ne change pas un discours qui gagne Les Elphants sont en finale et nont pas cach leur joie. Comme des gamins, ils sont les premiers pntrer la zone mixte o les attend toute la presse. Tous, commencer par le vloce dfenseur Bamba Souleimane, ont rpt quils garderaient le cap par rapport la stratgie de dpart. Toujours respecter ladversaire, marquer le petit but ncessaire et ensuite faire parler lexprience en cassant le jeu comme ils ont su le faire hier quand les Aigles du Mali ont entrepris de venir les dfier. Mais coup sr, la star aura t Gosso Gosso. Dans son couloir droit de prdilection, lancien Stelliste a rdit son norme match contre les Etalons du Burkina-Faso. Il a bouch comme pas possible les intervalles que devraient emprunter les transmissions de Seydou Kita et ses coquipiers. Mais il ne sen est pas tenu qu a. Il a jailli maintes fois au milieu de terrain pour tacler comme il faut dans les pieds adverses ou intercepter avec justesse une transmission adverse pour amorcer aussitt le contre. Gosso Gosso tait partout et a ainsi donn limpression den faire un peu trop. Mais peut-on lui reprocher davoir fait son travail ? Il sen explique : Cest un peu grce mes coquipiers qui auront gard le mme tat desprit, qui nont pas lch. On a juste t rcompenss et il faut rendre grce Dieu. Gosso na pas de force particulire, il ne fait que tirer partie de la force du collectif. Heureusement, nous avons pas mal datouts pour mettre en route un football dynamique. Ce qui nous manquait jusqu prsent, ctait bien cet tat desprit de gagneur mais surtout de solidarit. En bon guerrier quil est, Gosso Gosso songe dj la Zambie. Il reste encore une finale jouer, il faut se rconcentrer et repartir, a-t-il conseill. Sr que cela sera peru 5 sur 5 par ses coquipiers qui sont plus que jamais aux portes de lHistoire. Seuls favoris encore en course, les Elphants ont du boulot terminer.

Gervinho a fait montre de toute sa classe sur laction de but.

rsent dans la tribune dhonneur du stade de lAmiti sino-gabonaise, au ct du prsident de la Rpublique gabonaise, SEM Ali Ben Bongo Ondimba, le roi Pl aura apprci le dboul rageur, finalement dcisif de Yao Kouassi Gervais. Une sorte de remake de ce quavait exactement fait Ahmed Ouattara lors du match de classement de Tunisie 94 face au mme Mali. Et qui lui avait valu dtre publiquement flicit par la lgende mondiale du football. Partir sur plus de 30 mtres de course et garder toute sa lucidit une fois face au gardien pour placer lintrieur du pied indispensable qui expdie son quipe en finale, il faut le faire. Et Gervinho la ralis sans trop de peine. Une spcialit, mais qui tardait se mettre en exergue. De tous les atouts offensifs des Elphants, seul le Gunner ntait pas encore pass devant les feux des projecteurs. On peut dire que Gervinho, qui adore acclrer, aura attendu le bon moment pour le faire. En demi-finale, l o les nerfs sont vif, l o la nervosit agit fatalement sur la concentration. On aura donc attendu ce rveil, rumin dans notre petit coin. Mais cest bien parce que nous tions presss. Gervinho non. Et il la prouv hier. A la bonne heure. Le reste, cest exactement ce quont souvent t les matchs Cte dIvoire-Mali. Et celui dhier naura pas drog la rgle. Malgr, une fois de plus, le fait notable que les Aigles aient t difficiles manuvrer, sils ne se montraient pas menaants sur plusieurs contres. Malgr deux poteaux de Didier Drogba et de Yaya Tour, ceux-l mme qui avaient fait plier les Equato-Guinens. Les Maliens ont-ils alors cru navement que cette fois le destin avait pris partie pour eux ? On pourra rpondre par laffirmative, puisquaprs un quart dheure dintenses souffrances, ils sortaient de leur torpeur pour venir dfier la dfense adverse. A la 21, ils amorcent enfin leur premire vritable perce. Mais, trs vite, Salomon Kalou se charge

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